Qatargate: trois nouvelles inculpations plus de deux ans après l'éclatement du scandale
Bruxelles (Belgique), 8 jan 2025 (AFP) - L'enquête dite du "Qatargate" menée en Belgique et portant sur des soupçons de corruption au sein du Parlement européen a conduit fin 2024 à trois nouvelles inculpations, a indiqué mercredi à l'AFP un avocat dans le dossier.
Il s'agit de trois anciens conseillers ou assistants ayant travaillé pour le groupe Socialistes et Démocrates (S&D) ou dans l'entourage du duo italien Pier Antonio Panzeri/Francesco Giorgi, deux des principales figures du dossier, a-t-on indiqué de même source, confirmant une information du journal Le Soir.
L'identité des trois hommes n'a pas été communiquée, et le parquet fédéral, sollicité par l'AFP, a refusé tout commentaire.
Selon Le Soir, les trois hommes sont soupçonnés d'avoir profité d'invitations aux frais du Qatar --dont l'une à un match de football du Mondial-2022 --, de versements en cash ou d'un séjour en hôtel de luxe au Maroc.
Le Qatar et le Maroc, qui ont toujours fermement nié, sont soupçonnés d'avoir orchestré cette corruption afin de lisser leur image au sein du Parlement de Strasbourg sur la question des droits humains.
Le scandale avait éclaté en décembre 2022 avec l'interpellation à Bruxelles d'une demi-douzaine de potentiels "corrompus" et la saisie d'énormes sommes d'argent en liquide, retrouvées notamment aux domiciles de l'ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri et d'Eva Kaili, alors vice-présidente grecque du Parlement européen, forcée de renoncer à cette fonction.
Outre Eva Kaili, Pier Antonio Panzeri et son ancien assistant Francesco Giorgi (ex-conjoint de l'élue grecque), deux anciens députés européens issus des rangs socialistes, le Belge Marc Tarabella et l'Italien Andrea Cozzolino comptent parmi les inculpés du dossier.
Les trois nouvelles mises en cause --portant le total à "une quinzaine", selon Le Soir-- ont été annoncées par les juges à l'occasion d'une audience à huis clos mardi à Bruxelles consacrée au contrôle de la régularité de la procédure, a précisé l'avocat joint par l'AFP.
L'enquête est en effet perturbée depuis plus d'un an par des contestations de différents avocats sur la régularité des poursuites. Une procédure parallèle, sorte de procès de l'instruction, a été ouverte devant la cour d'appel de Bruxelles, avec des audiences encore programmées jusqu'en avril.
Aucune date n'a encore été évoquée par une éventuelle comparution en procès des inculpés.