Athénais Vivien, guerrière de l'ombre
Il n'y a pas à chercher bien loin pour décrire Athénais Vivien. Comme si, avec son prénom, les dés étaient déjà jetés. Etymologiquement, Athéna était le nom de la déesse grecque de la guerre. Comme un symbole pour cette volleyeuse cantonnée au poste le plus ingrat sur un parquet, celui de libéro. « C'est vrai que si l'on demande à une personne non-spécialiste de regarder un match, ce n'est pas la libéro qu'il retiendra en premier », avoue la Picarde.
Taillée pour le poste
Qui n'a pas mis longtemps à apprivoiser son rôle 100 % défensif : « Il faut accepter que ce n'est pas nous qui marquerons des points, mais que nous empêchons seulement d'en concéder. Mais ça va, je m'y suis fait assez vite. En défense, c'est trois quarts du temps de la lecture de jeu pour pouvoir ramener le ballon. Après, c'est beaucoup d'analyse vidéo la semaine pour savoir où nos adversaires ont l'habitude de servir, etc. J'aime bien gérer tout ce secteur arrière, que l'on me fasse confiance. » Avec son entraîneur à Sens, Simon Garrel, arrivé en même temps qu'elle cet été, la relation ne date pas d'aujourd'hui, ce qui a pu faciliter leur intégration commune. « On s'est cotoyés lors de sa dernière année à Terville, quand je dirigeais le centre de formation, rappelle le coach sénonais. Ce qui a fait la différence au moment de la recruter, c'est son expérience. Ça me permettait aussi d'avoir une joueuse avec laquelle j'avais déjà des repères. »
Pour une deuxième collaboration portant déjà ses fruits, selon le technicien : « Elle a les meilleures statistiques de l'équipe à la réception et surtout, nos meilleurs chiffres en attaque sont lorsqu'elle joue. J'aime bien les libéros comme elle, qui ont aussi un profil de passeuse et jouent beaucoup avec leurs centrales. Sa grande taille pour le poste (1,78 m) lui permet d'avoir beaucoup d'amplitude à la réception et de compenser à la lecture du jeu. Et même si les blessures ne la laissent pas beaucoup tranquille, c'est une dure au mal. Elle ne demandera jamais de repos. »
« Je sais que la fin peut vite arriver »
Un mental d'acier forgé après de nombreux mois passés à l'infirmerie, freinant largement sa progression depuis son premier contrat pro décroché à Calais : « Ma première opération, je l'ai eue à 16 ans, à l'épaule, avant une seconde à l'autre quand j'étais à Calais. J'ai aussi subi en tout cinq opérations aux deux genoux, dont une l'année dernière (elle jouait à Argenteuil). Dans tous les cas, on ne peut plus m'opérer aux ménisques, il ne m'en reste plus assez. C'est pour ça que je ne peux pas me projeter trop loin dans le volley, je sais que la fin peut vite arriver », lâche Athénais Vivien. Plus tard ce sera, et mieux se portera le SV89.
Le match
QUINT-FONSEGRIVES (salle Patrick-Pépi). Le Volley Balma-Quint-Fonsegrives (5 e , 12 pts) reçoit le Sens Volley 89 (3 e , 28 pts), samedi à 21 heures. Arbitres : MM. Bernette et Bourguibi.
Le mot de l'entraîneur. Simon Garel, Sens : « J'ai volontairement fixé la reprise de l'entraînement assez tôt, le 31 décembre, pour reprendre le travail physique progressivement. Les filles ont très bien travaillé. Il y a eu une montée en régime physique et aussi un gros travail de fait sur la réception ces derniers jours car ce match à Balma va être très compliqué. Il se jouera tardivement, dans un gymnase inhabituel, de type scolaire. Au niveau du groupe, Emma Erteltova ne devrait reprendre la compétition qu'à la fin du mois, alors que Yuliya Miniuk s'est blessée au mollet jeudi à l'entraînement et sera forfait. »
Le groupe de Sens. Robert, Clark, Imbert, Hatch, Kalt, El Ghoul (cap.), Wells, Secrétant, Vivien (libéro).
Florent Leybros [email protected]