January 14, 2025 | - | Ouest-France (site web) |
Il leur raconte son année au sein d’un camp de réfugiés
Mathieu Pastre, 21 ans, a rejoint un camp de réfugiés en Grèce pour un an, dans le cadre d’un service civique. Depuis son départ, il a régulièrement échangé avec l’école Saint-Joseph.
Le témoignage
Qui était le plus heureux lundi après-midi dans la cour de l’école saint-Joseph ? Les élèves de Saint-Joseph ou Mathieu Pastre, 21 ans, étudiant en deuxième année d’ingénieur informatique à l’École pour l‘informatique et les techniques avancées (Epita) de Rennes (Ille-et-Vilaine) ? À en juger par l’élan qui les a mis dans les bras des uns et des autres, tous étaient ravis de se voir… en vrai ! Car leur première rencontre date de la fin septembre. Avant son départ en Grèce, dans un camp de réfugiés, où il compte s’impliquer un an, dans le cadre d’un service civique.
« Ressentir que j’aide ceux qui en ont besoin »
Depuis, Mathieu n’a pas cessé de correspondre avec les élèves de CM2, leur expliquant son quotidien, ses rencontres, et des liens se sont tissés en Grèce. J’ai voulu mettre mes études entre parenthèses, pendant un an, pour me lancer dans l’humanitaire, confie Mathieu Pastre, en vacances quelques jours à Camors. Je souhaitais vraiment ressentir que j’aide ceux qui en ont besoin.J’épaule les réfugiés à rédiger leur CV par exemple, à parler français, à faire beaucoup d’autres choses. Ces trois premiers mois m’ont convaincu de l’importance de bien pratiquer l’anglais.
Pour Mathieu, c’est un plaisir d’échanger régulièrement avec les écoliers : Nous avons tendu un fil rouge entre nous. Je leur envoie des vidéos, leur demande de faire quelques petites recherches. Depuis septembre, les jeunes Camoriens ont collecté quelques vêtements. Je ferai des photos de la distribution des habits que je vous enverrai. Ce qui rassure les enfants : On est souvent sollicités pour collecter de l’argent, des vêtements, faire des dessins que l’on offre, mais nous n’avons pas de retour. On sera heureux de savoir ce que deviennent les affaires qu’on te confie !
« On a de la chance »
Les élèves avaient de nombreuses questions à poser : « Dans quelle langue tu parles avec les réfugiés ? » Mathieu estime que deux sur dix parlent anglais, sinon il a recours à un traducteur. Ils lui racontent leur parcours, qu’il écoute « avec attention » .
À la question « Qu’est-ce qui t’a frappé en arrivant en Grèce ? » , le jeune engagé répond qu’il n’y a pas verrou dans les toilettes dans les restaurants et bars. Rire général. Quant à ses plats préférés là-bas ? « Le tzatziki fait par les Grecs, le tiramisu préparé par une coloc italienne. »
« Et qu’est-ce que tu retiens de cette vie, Mathieu ? » « Qu’on a la chance d’habiter à Camors », répond-il.
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