Le Journal du Centre
Nièvre
Nevers, mercredi 29 janvier 2025 427 words, p. JDC-10

Yannis Youlountas, philosophe et activiste franco-grec, sera au Banlay, samedi 1er février

« Le désir d'un changement de société »

Nous n'avons pas peur des ruines. Tel est le titre du film de Yannis Youlountas, philosophe libertaire et activiste franco-grec, qui sera projeté ce samedi, au Banlay.

Co-organisée par l'association des Altérophiles et le Pot commun, cette soirée sera suivie d'un débat avec le réalisateur, qui n'a de cesse de documenter, en Grèce, les formes de résistances, d'autogestions et les organisations solidaires.

- Votre film parle d'Exarcheia, un quartier rebelle et solidaire d'Athènes, entré en résistance contre son démantèlement. Quelle est la signification du titre Nous n'avons pas peur des ruines ? Qu'il ne faut pas se replier face aux circonstances qui nous inquiètent, face à la destruction écologique, sociale, le saccage du sol, du droit du travail. Que nous sommes capables de changer les choses. Le sous-titre est d'ailleurs plus important que le titre. Il dit : « Nous portons un monde nouveau dans nos coeurs ».

- Votre film, comme les précédents, tourne beaucoup, partout. Quel sentiment domine chez les gens que vous rencontrez ? On n'imagine pas à quel point il y a un mouvement profond, mais invisibilisé, qui désire un changement de société. Partout les salles sont pleines. Il y a une volonté de changer le cours des choses. Aujourd'hui, on est face à une crise de société, une crise de sens. Écologique, sociale, économique et surtout démocratique. On ne choisit pas nos vies dans ce contexte. Alors soit on accepte le durcissement, soit on prend les choses en main. Cela peu sembler utopique, mais il y a une demande forte de la société. Les jeunes que je rencontre dans les ateliers-philo cherchent une égalité réelle. Je vois une évolution, une élévation de la conscience qui n'est pas celle qu'on imagine ou que l'on voit dans les médias dominants.

- Lorsqu'on parle des libertaires, il y a souvent une peur de la part des gens. Il y a des images d'Épinal, des caricatures. Les libertaires c'est Brassens, Léo Ferré « Amour Anarchie », c'est basé sur un amour profond de la vie.

- Si vous deviez vous définir d'un mot ? Persévérant. Mais je n'ai pas de mérite. C'est en vivant debout qu'on y prend goût. Que le chemin s'éclaircit.

Rendez-vous. Projection-débat Nous n'avons pas peur des ruines en présence du réalisateur Yannis Youlountas. Samedi 1 er février à 18 heures, au centre social du Banlay, salle Martin-Luther-King 9, rue Georges-Guynemer, Nevers. Entrée libre et gratuite. À partir de 16 h 30, réalisation d'une soupe collective en attendant le début de la soirée.