Ouest-France - L'édition du soir
lundi 20 janvier 2025 1678 words

Certains cadeaux ont plus d’impact que d’autres, en voici six qui ont changé le cours de l’histoire

Par Arnaud FISCHER.

Dans l’histoire de l’humanité, il y en a eu des cadeaux ! Mais certains ont eu plus d’impacts que d’autres, à tel point qu’ils ont changé le monde par la manière dont ils ont été utilisés. The Cleanest Recordings of 1920s Louis Armstrong Songs You’ll Ever Hear https://t.co/wKzOI1XdHD pic.twitter.com/3YhX1Uztj1— Open Culture (@openculture) July 21, 2018 On this day in 1946, Elvis' 11th birthday, he & his mother Gladys went to the Tupelo Hardware Co store. His mother bought him a guitar costing $7.90 for a birthday gift. He used this same guitar during his first ever recordings at Sun Records. That cheap guitar changed the world. pic.twitter.com/9kdrv06PUo— aes (she/her) (@strengthtodream) January 8, 2020

Dans l’histoire de l’humanité, il y en a eu des cadeaux ! Mais certains ont eu plus d’impacts que d’autres, à tel point qu’ils ont changé le monde par la manière dont ils ont été utilisés.

Offrir un cadeau est bien souvent une histoire de bienveillance. On a cette petite attention parce qu’on a envie de faire plaisir. Alors oui, parfois, c’est lié à un évènement commercial, comme Noël ou la Saint-Valentin, et on se sent obligé d’offrir quelque chose. Mais ça n’est pas toujours le cas, et heureusement.

Certains cadeaux, par l’utilisation qui en a été faite, ont contribué à changer le cours de l'histoire. Rien que ça. Tour d’horizon sur ces six présents qui, en plus de faire plaisir au receveur, ont eu un impact mondial.

1. Le cheval de Troie

On commence par l’exception qui confirme la règle. Le cheval de Troie est un cadeau qui n’a pas dû faire plaisir au receveur. Peut-être au début, mais pas une fois que les Troyens, qui recevaient cet énorme cheval en bois en guise de cadeau de la part des Grecs, se sont rendu compte que ça n’était qu’une supercherie.

« Événement majeur de la guerre de Troie immortalisé par Homère dans l’Odyssée, la construction du cheval de Troie permet, selon le texte, de renverser l’issue de la guerre que menaient les Grecs contre la cité de Troie » , rappelle Geo. Cet évènement de la mythologie grecque renvoie à une période assez lointaine, celle de la guerre de Troie qui a eu lieu entre 1194 et 1184 avant J.-C., à l’Antiquité.

Les Grecs, qui n’arrivaient pas à percer les défenses de cette ville importante d’Asie mineure depuis plus de dix ans, ont construit un immense cheval de bois dont l’intérieur était creux pour que des guerriers, menés par Ulysse, puissent s’y cacher. L’offrande est acceptée par les Troyens qui font rentrer le cheval dans la cité. Mais, une fois la nuit tombée, les Grecs sortent du cheval, ouvrent les portes pour faire rentrer le reste de leur armée, et pillent la ville.

2. La statue de la Liberté

C’est bien connu, la statue de la Liberté est un cadeau des Français aux Américains. « En plus d’être un symbole d’amitié entre les deux pays, Laboulaye (N.D.L.R. poète et historien français à l’origine de cette idée) , souhaitait que la statue colossale commémore le 100 e anniversaire de la Déclaration d’indépendance et de la récente abolition de l’esclavage aux États-Unis » , explique le magazine américain Mental Floss.

La statue de la Liberté a été construite par le sculpteur Frédéric-Auguste Bartholdi, aidé par Gustave Eiffel, qui deviendra célèbre plus tard pour sa construction de la Tour Eiffel. À sa création, en 1886, elle était construite en cuivre. Ce n’est que vingt ans plus tard que Lady Liberty s’est vêtue de son emblématique robe couleur émeraude.

L’histoire de la statue est aussi celle des immigrants qui arrivaient en Amérique. Comme le raconte Mental Floss, c’était « le premier point de repère qu’ils voyaient sur leur chemin vers Ellis Island pour y être traités » . Aujourd’hui, la statue de la Liberté est mondialement connue et fait partie intégrante de l’histoire des États-Unis et de la ville de New York. Preuve de sa notoriété, elle accueille plus de 4 millions de visiteurs chaque année.

3. Le Resolute desk du Bureau ovale

On reste aux États-Unis pour ce troisième cadeau. Le Resolute desk est l’énorme bureau en bois qui trône au milieu du Bureau ovale, dans la Maison-Blanche à Washington D.C. C’est derrière ce dernier que la plupart des présidents américains s’affichent après avoir passé un décret par exemple.

Ce meuble est un cadeau de la reine Victoria au président américain Rutherford B. Hayes en 1880. Son histoire remonte à 1856, lorsqu’un navire baleinier américain retrouve le navire d’exploration polaire britannique HMS Resolute, piégé dans les glaces de l’Arctique depuis deux ans. Ramené sur les côtes américaines, il est restauré puis envoyé à la reine Victoria en signe de paix et d’amitié entre les deux pays.

C’est quelques années plus tard, lorsqu’il est retiré du service, que la reine Victoria décide de faire construire un bureau à partir du chêne du navire et de l’offrir au président des États-Unis. Aujourd’hui, il est utilisé par la plupart des présidents américains et a une place de choix, au beau milieu du Bureau ovale de la Maison-Blanche.

Lire aussi : Ces investitures de présidents américains où rien ne s’est passé comme prévu

4. Le journal d’Anne Frank

« Lorsque les parents d’Anne Frank lui ont offert un livre d’autographes transformé en journal intime, ils n’imaginaient pas qu’ils contribuaient de manière significative à façonner l’histoire du monde » , résume le site encyclopédique américain KickassFacts. A-t-on besoin de rappeler qui est Anne Frank ?

Cette adolescente juive de 13 ans vivant à Amsterdam, aux Pays-Bas, a vécu pendant plus de deux ans dans une annexe secrète pour se cacher des nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle a reçu ce journal en cadeau le 12 juin 1942, moins d’un mois avant de devoir se cacher avec sa famille. Pendant tout le temps qu’elle a vécu recluse, elle a raconté son quotidien dans son journal intime.

Alors qu’Anne, comme toute sa famille, meurt tragiquement lors d’une déportation nazie, son père, Otto Frank, est l’unique survivant. Lorsque la guerre prend fin en 1945, il décide de faire publier le journal de sa fille. « Même si Anne Frank pensait que « plus tard, ni moi ni personne d’autre ne s’intéresserait aux réflexions d’une écolière de 13 ans », son journal s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires en 67 langues et est devenu l’un des livres les plus connus sur la vie pendant l’Holocauste » , rappelle le magazine américain Mental Floss.

5. Le premier cornet à pistons de Louis Armstrong

Louis Armstrong doit ses débuts dans la musique à la famille Karnofsky, une famille juive lituanienne pour laquelle il travaillait étant enfant. Un jour, alors qu’il ramassait la ferraille et livrait le charbon comme d’habitude, il s’est mis à jouer de la musique avec un petit sifflet en fer-blanc « au lieu de se contenter de crier comme un vendeur de journaux » , raconte Mental Floss.

Les Karnofsky ont tout de suite remarqué son talent musical. « Ils ont vu que j’avais la musique dans l’âme » , racontait plus tard le concerné. Ils l’ont alors encouragé à faire de la musique et même plus. « Un jour, alors que j’étais dans le wagon à charbon avec Morris Karnofsky (N.D.L.R., un des enfants de la famille) , nous sommes passés devant un prêteur sur gages dans la vitrine duquel il y avait un vieux Bi Flat Horn, tout rouillé. Cela ne m’a coûté que 5 $. Morris m’a avancé 2 $ de mon salaire. Et j’ai commencé à économiser chaque semaine 50 centimes sur mon petit salaire jusqu’à ce que finalement le cornet soit payé intégralement. Wow… comme j’étais heureux ! » , se souvient le musicien.

The Cleanest Recordings of 1920s Louis Armstrong Songs You’ll Ever Hear https://t.co/wKzOI1XdHD pic.twitter.com/3YhX1Uztj1— Open Culture (@openculture) July 21, 2018

Des années plus tard, la musique de Louis Armstrong a eu un retentissement mondial. Il est devenu une figure de la musique et plus précisément du jazz. Pour beaucoup, il est considéré comme le meilleur trompettiste de l’histoire. Incroyable chemin parcouru quand on voit que son premier cornet à pistons tout rouillé a été acheté 5 $.

6. La première guitare d’Elvis Presley

On reste dans la musique avec la première guitare du roi du rock’n’roll, Elvis Presley. Et l’anecdote vaut le détour. Pour ses 11 ans, Elvis se rend avec sa mère Gladys au magasin Tupelo Hardware Co. À l’intérieur, le jeune adolescent est formel : il veut un vélo, ou une carabine. Deux salles deux ambiances. Mais sa mère, réticente à cette idée et on la comprend, préfère lui offrir une guitare.

On this day in 1946, Elvis' 11th birthday, he & his mother Gladys went to the Tupelo Hardware Co store. His mother bought him a guitar costing $7.90 for a birthday gift. He used this same guitar during his first ever recordings at Sun Records. That cheap guitar changed the world. pic.twitter.com/9kdrv06PUo— aes (she/her) (@strengthtodream) January 8, 2020

Dès lors, Elvis ne s’en sépare plus. « Plusieurs personnes l’ont aidé à apprendre à jouer, dont le pasteur de son église. Les habitants le voyaient souvent en ville, sa guitare à la main » , raconte le blog américain Lost in the USA. Quelques années plus tard, en 1954, il enregistrera son premier morceau à Memphis avec le label Sun Records. La suite appartient à l’histoire.

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