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Ukraine : « Nous payons un prix très lourd pour notre liberté »

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Par Corine Chabaud à Lviv Publié le 21/02/2024 à 13h49, mis à jour le 21/02/2024 à 13h49 • Lecture 7 min. >/g) || []; for (let script of scripts) { articleContent.replace(script, ''); const scriptEl = document.createRange().createContextualFragment(script); document.querySelector('.content-art').append(scriptEl); } document.querySelector('.bloc-payant').remove(); document.querySelector('.content-art').innerHTML = articleContent;; if (result.showcase) { $('#header >.bandeau-abo').show(); } }); }).catch(function (error) { console.log(error.message); }) } $(window).on('load', function () { let subscribed = getCookie('subscribed'); let statut = 'Payant' if (typeof subscribed !== 'undefined' && subscribed === 'false' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } else if (typeof subscribed === 'undefined' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } tag.page.set({ name: 'ukraine-nous-payons-un-prix-tres-lourd-pour-notre-liberte', level2: rubrique.level2, chapter1: 'lv0f' === 'hc0f' ? ch1 : rubrique.chapter1, chapter2: ch2, customObject: { Pagetype: 'article', Population: typeof subscribed === 'undefined' ? 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Dehors, un orchestre militaire de cuivres joue pour le convoi funéraire, qui se fige face à la mairie, place Rynok, cœur battant du vieux Lviv, classé patrimoine en péril par l’Unesco depuis cet été, en raison des risques de bombardements. Le maire, Andriy Sadovy, 55 ans, est là. À son initiative, les panneaux de la ville, intitulés « Lviv dit au revoir », affichent une biographie des défunts. Aujourd’hui, Taras Kizy, 26 ans, originaire de la région, mort le 27 janvier, après avoir « défendu la souveraineté de l’État dans le Sud » ; Oleksander Shargulenko, 35 ans, de Kherson, un être « exceptionnellement souriant et joyeux », décédé au combat vers Kharkiv, qui « laisse dans le deuil son épouse et ses deux fils » ; et Denis Sirik, 24 ans, issu de Zaporijia, volontaire récompensé par une médaille du courage pour être « retourné au front » malgré une blessure. Au cimetière de Lytchakiv, jusqu’où roulent les trois corbillards, la famille de Denis l’embrasse, avant que l’on cloue son cercueil. La nécropole offre au regard quantité de tombes fraîches ornées de drapeaux, près d’autres fosses déjà creusées. En haut de l’esplanade boueuse du Champ-de-Mars, les trois soldats sont mis en terre, ensevelis avec des œillets rouges. Ne pas démoraliser les troupes Depuis février 2022, la guerre entre la Russie et l’Ukraine est terriblement meurtrière. La preuve ? Les cimetières en expansion, à Lviv, et partout. Si les chiffres sont secrets, car de nature à démoraliser les troupes, des données filtrent. En août 2023, le renseignement états-unien évaluait à 500 000 le nombre de victimes : 120 000 morts et 180 000 blessés côté russe, et 70 000 morts et 130 000 blessés côté ukrainien. Qu’en est-il six mois plus tard, alors que les combats continuent de faire rage ? Moscou aurait déjà perdu en Ukraine trois fois plus d’hommes en deux ans qu’en Afghanistan en 10 ans. Fin novembre 2023, Jens Stoltenberg, le secrétaire national de l’Otan, évoquait de « lourdes pertes russes », inédites et récentes ; 930 soldats russes seraient tués chaque jour. La Russie de Poutine, réputée moins soucieuse en vies humaines, transformerait prisonniers et malades mentaux en chair à canon. En général, la position défensive signifie moins de pertes que la position offensive. Selon l’historienne Françoise Thom, on compterait aujourd’hui sept soldats russes tués pour un soldat ukrainien. Ici et là, les pertes sont massives, y compris civiles. Les charniers d’Izioum ou de Boutcha – décrit par l’écrivain franco-états-unien Jonathan Littell dans Un endroit inconvénient (Gallimard) – en attestent. Selon Human Rights Watch, il y aurait eu 10 000 morts à Marioupol, et peut-être même 50 000. Olga Vorobiova se recueille sur la tombe d’Oleg, son mari. • NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Taras Mykhalchuk, 40 ans, aumônier militaire en chef de l’église de garnison, reconnaît que les enterrements sont nombreux à Lviv, « bastion patriotique car moins longtemps sous occupation soviétique », d’où partent combattre quantité de militaires et d’engagés volontaires. Début 2022, les funérailles s’enchaînaient à un rythme effréné. Aujourd’hui, il lui arrive de ne célébrer qu’un seul enterrement par jour, ou au contraire cinq ou six, comme en ce 7 février 2024, quand nous le rencontrons dans son bureau après les funérailles des trois soldats, alors que deux autres l’attendent encore l’après-midi. Marié, père de quatre enfants, le chapelain se rend souvent sur le front, en soutien. « La guerre nous change. Tout est volatil. Avant, certaines choses me faisaient peur. Ce n’est plus le cas désormais », admet-il. Le pays compte 50 aumôniers militaires grecs-catholiques, une Église très implantée dans l’ oblast de Lviv, alors que ses fidèles ne représentent que 10 % de la population. Comme l’église des Saints-Apôtres-Pierre-et-Paul est la seule de la région consacrée aux forces armées ukrainiennes, elle accueille les dépouilles de tous les militaires, catholiques et orthodoxes. Taras Mykhalchuk ne connaît pas toujours la confession des disparus. « Nous essayons d’aider au mieux le pays et nos soldats. Nous payons un prix très lourd pour notre liberté. Les Ukrainiens acceptent-ils la mort ? Pour ceux qui ont la foi, comme moi, la perspective est plus facile. Le monde est un, avec les vivants et les morts. » Obus, grenades ou mines La guerre blesse aussi. L’Ukraine est à présent le pays le plus miné au monde, et les amputés y sont plus nombreux qu’en 1945, au sortir du conflit mondial. Les médecins parlent de 150 amputations par jour. « Le pays compte 40 000 amputés », concède Andriy Ischyk, 41 ans, attaché de presse à Superhumans. Dans la banlieue est de Lviv, cette clinique orthopédique ultramoderne, financée par des philanthropes étrangers, a ouvert en avril 2023, en présence notamment du ministre français de la Santé. Son fondateur, Andriy Stavnitser, vante une structure capable de résoudre les cas compliqués. « On rend ces personnes plus fortes qu’avant leur traumatisme, dans une société qui cache ses handicapés », dit-il. Cinquante personnes sont soignées ici chaque jour, gratuitement. Heureusement, car le gouvernement ukrainien ne leur versera une pension d’invalidité qu’une fois le conflit achevé. Dès mars, même les gueules cassées pourront y bénéficier de chirurgie réparatrice. À Superhumans, où du rock joue dans les haut-parleurs, l’atmosphère se veut dynamique. Au rez-de-chaussée, des spécialistes fabriquent des prothèses sur mesure. À l’étage, des amputés équipés font leurs premiers pas, se musclent sur des tapis, jouent au football. D’autres nagent dans la piscine. À la clinique Superhumans, les amputés sont soignés. Ivan veut repartir se battre (ci-dessous, en haut), quand Oleksander (en bas) lui, sera chauffeur de taxi. • NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Chacun livre volontiers son témoignage. Herman, 33 ans, engagé volontaire dans la défense civile, a « cru mourir » en recevant un obus près de Kramatorsk. Mais, grâce à un garrot, il n’a perdu « que son bras gauche ». « Mon épouse, enceinte, affirme que ce n’est pas mon organe le plus essentiel », plaisante le sportif, qui s’envolera bientôt vers Las Vegas pour y disputer des compétitions d’athlétisme. Oleksander, 31 ans, a reçu une grenade dans une tranchée près d’Irpin, il y a deux ans, qu’il a recouverte de son pied gauche. Résultat : il n’a pas perdu la vie mais sa jambe droite, et son pied gauche compte 35 éclats. Avec sa prothèse neuve, il se réjouit de marcher enfin. Ivan Tarn, 34 ans, qui a servi hier dans la Légion étrangère, a rejoint en Ukraine une unité de forces spéciales, groupe de volontaires armés. Mais, le 23 janvier 2023, à Bakhmout, il a sauté sur une mine. S’il n’a d’abord été amputé que des orteils, on a fini par lui ôter le pied droit en septembre. « Tout a changé dans ma vie, dit-il. J’ai perdu du poids, de la mobilité, et mon épouse, qui a divorcé. Mais je n’ai pas le temps d’être triste : il faut combattre et gagner la guerre, qui sera longue. » Oleksander, 36 ans, sniper, a reçu une grenade lâchée d’un drone en « nettoyant les tranchées ennemies ». Résultat : il a perdu ses deux jambes, coupées très haut. Plus question de retourner à la guerre, même pour être opérateur de drones ; avec sa voiture adaptée, il est devenu chauffeur de taxi. Une vraie sépulture Cheffe du service de santé mentale de ce centre de réhabilitation, la psychologue Svitlana Kutsenko, 39 ans, a abandonné sa carrière dans une multinationale pour ce poste. Elle admet que la tâche qui incombe à son équipe est immense. « Nous devons redonner à ces blessés sécurité et confiance. Beaucoup se sentent inutiles, déprimés, ou sont dans le déni. Ils souffrent presque tous de douleurs fantômes, quand leur membre disparu leur fait physiquement mal. Nous les aidons à accepter cette perte et à se construire une nouvelle identité. Le plus dur commence quand ils quittent le centre. Ils ne sont démobilisés qu’au bout de six à huit mois. Un quart d’entre eux veulent retourner se battre », explique-t-elle. Superhumans répare aussi quelques civils. Comme Antonina, 58 ans, qui prépare une quiche dans la cuisine aménagée. « Vous ne pouvez pas imaginer combien je suis contente de me tenir debout », confie celle qui a perdu un bras et une jambe quand son immeuble à Vouhledar, près de Donetsk, a été bombardé. Mais, pour elle, la douleur la plus profonde n’est pas physique : elle ne se console pas de la mort de son fils de 35 ans, tué dans le même bombardement. Elle a dû l’enterrer à la hâte dans le jardin. Son rêve ? Rentrer chez elle, pour lui donner une vraie sépulture. • NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Retour au centre de Lviv. Dans la nef latérale de l’église de garnison, des panneaux exposent les visages des morts, « héros célestes » de la révolution de Maïdan en 2014 à Kiev, ou disparus récents de la guerre. Des portraits d’enfants disent le manque du père. Au cimetière de Lytchakiv, Olga Vorobiova, 46 ans, et son fils David, 10 ans, autiste Asperger, nous attendent. Depuis la mort d’Oleg, son père, le 30 mai 2022, à 45 ans, David ne quitte plus sa mère d’une semelle. Il l’accompagne le dimanche au cimetière, mais se tient à distance de sa tombe décorée de bougies. « C’était un leader spirituel », explique Roman Fihas, aumônier de l’Université catholique ukrainienne et notre traducteur, qui a lui-même perdu son frère Basil au combat, le 6 juin 2022. Veuve de guerre infiniment touchante, Olga raconte l’amour, la complicité, la personnalité de son mari défunt. Un physicien incapable de tuer une mouche, mais engagé volontaire au premier soir de la guerre. Un croyant qu’elle avait amené à la foi, tous deux piliers du mouvement familial chrétien « Heureux ensemble ». Un extralucide qui a senti l’heure de sa mort approcher, au point de vouloir en discuter avec son épouse. Quand Oleg est tombé, pulvérisé, son frère a dû donner son ADN pour qu’on l’identifie. Olga est partie vivre neuf mois au Texas, chez sa sœur. Avant de revenir à Lviv. Elle bénéficie d’une pension de veuvage, mais travaille comme psychologue auprès des familles de soldats. Sa fille Sophie, 20 ans, étudie à Stockholm. Olga, insomniaque, refuse de prendre des somnifères qui l’empêcheraient d’entendre les alertes à la bombe, comme lorsque l’usine de tanks voisine a été bombardée. Elle veille sur David, le cœur tout près d’Oleg. 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