Les chrétiens de Gaza vont-ils disparaître ?
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Par Laurence Desjoyaux Publié le 03/05/2024 à 16h18, mis à jour le 03/05/2024 à 16h18 Lecture 6 min. >/g) || []; for (let script of scripts) { articleContent.replace(script, ''); const scriptEl = document.createRange().createContextualFragment(script); document.querySelector('.content-art').append(scriptEl); } document.querySelector('.bloc-payant').remove(); document.querySelector('.content-art').innerHTML = articleContent;; if (result.showcase) { $('#header >.bandeau-abo').show(); } }); }).catch(function (error) { console.log(error.message); }) } $(window).on('load', function () { let subscribed = getCookie('subscribed'); let statut = 'Payant' if (typeof subscribed !== 'undefined' && subscribed === 'false' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } else if (typeof subscribed === 'undefined' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } tag.page.set({ name: 'les-chretiens-de-gaza-vont-ils-disparaitre', level2: rubrique.level2, chapter1: 'lv0f' === 'hc0f' ? ch1 : rubrique.chapter1, chapter2: ch2, customObject: { Pagetype: 'article', Population: typeof subscribed === 'undefined' ? 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Ces listes, ce sont celles du poste de frontière de Rafah, entre Gaza et lÉgypte, recensant chaque jour les personnes autorisées à sortir de lenclave. Pour obtenir sa place, il faut passer par un système de corruption organisée appelé « la coordination », payer 5 000 dollars à une agence égyptienne et attendre. Rami a mis plusieurs mois à réunir les fonds nécessaires grâce à une cagnotte en ligne et veut désormais partir le plus vite possible. « Avant quil ne soit trop tard » , souffle-t-il. Avant lui, des centaines de chrétiens ont déjà quitté lenclave. « Environ cinq par jour » , selon une source à Gaza qui estime que plusieurs centaines dautres pourraient prendre le même chemin dans les semaines à venir. Les chrétiens étaient un peu plus de 1 000 avant le début de la guerre, ils ne sont plus quentre 650 et 700, selon les estimations de lAide à lÉglise en détresse (AED). « On peut dire que le tiers des chrétiens de Gaza est déjà parti » , affirme Maria Lozano, responsable presse de lAED International, qui rappelle que 32 dentre eux sont morts depuis le 7 octobre, dont 20 tués par des bombardements ou des tirs israéliens. « Ce nest pas une émigration massive et organisée , précise une source proche du patriarcat grec-orthodoxe, mais ceux qui ont des connexions familiales à létranger, qui ont de largent, qui ont des problèmes médicaux et qui arrivent à passer par la coordination partent. » Une communauté touchée de plein fouet par la guerre Dès le début de la guerre, la communauté chrétienne, composée majoritairement de grecs-orthodoxes et de quelques dizaines de catholiques latins, a été touchée par les bombardements israéliens sur la ville de Gaza, dans le nord de lenclave. Chassées de chez elles par ces frappes intensives, les familles se sont réfugiées dans lenceinte de la paroisse catholique de la Sainte-Famille et dans les locaux de la paroisse grecque-orthodoxe Saint-Porphyre, jugés plus sûrs. Mais le 19 octobre, une bombe israélienne a visé un immeuble qui sest effondré dans lenceinte de Saint-Porphyre, tuant 18 personnes, dont 9 enfants. Traumatisés, les survivants ont organisé un baptême collectif denfants pour être sûr que les plus jeunes aient reçu le sacrement sils devaient mourir. En décembre, le quartier de la Sainte-Famille, encerclé par des chars israéliens, sest retrouvé au cur des combats. Environ 600 réfugiés y survivent toujours dans des conditions très difficiles. Hormis léglise, tous les bâtiments attenants sont touchés à des degrés divers. « Ils ont traversé des moments terribles » , témoigne Khalil Sayegh, un analyste politique palestinien installé aux États-Unis et dont la famille sest réfugiée dès le début de la guerre à la Sainte-Famille. Le 16 décembre, deux femmes, Nahida et Samar Anton, sont tuées par des tireurs israéliens à lintérieur de lenceinte paroissiale, déclenchant de vives condamnations de la part du Patriarcat latin de Jérusalem et du pape François. « Mon père était très malade à ce moment-là. Il na pas pu être évacué vers un hôpital, les ambulances ne pouvaient pas circuler, tout le quartier était encerclé. Il est mort le 21 décembre. » relate Khalil Sayegh. Le Palestinien sest ensuite démené pour mettre les noms de sa mère et de sa sur sur les listes de départs du poste frontière de Rafah. Quand des chrétiens de la Sainte-Famille ont réussi à traverser lenclave et passer en Égypte, les deux femmes ont décidé de partir à leur tour. Le 24 avril, elles ont quitté la ville de Gaza à pied la route ne peut être empruntée en voiture pour descendre vers le Sud, jusquà Rafah. Une « safe road » de tous les dangers de plus de 30 kilomètres, le long de la mer. « Cest très dangereux. Cest sablonneux, si tu prends un mauvais embranchement, tu risques de te faire tirer dessus » , relate Khalil Sayegh. En cette journée très chaude (il a fait jusquà 40 °C ce jour-là), la marche est difficile. « Ma sur sest effondrée, elle a fait une insolation ou une crise cardiaque. Ma mère a essayé de la porter et sest évanouie à son tour. » À leur arrivée à lhôpital, Lara Sayegh, 18 ans, était morte. Cest seule que sa mère est sortie de Gaza après 24 heures de coma et 48 heures sans pouvoir parler. Une présence très ancienne Bien quaujourdhui très minoritaire, la présence chrétienne à Gaza nen est pas moins très ancienne. Selon la Tradition, la Sainte Famille y a fait halte sur son chemin vers lÉgypte. La christianisation de la ville de Gaza remonte au III e siècle. « Nous ne sommes pas des étrangers à Gaza, nous sommes une part essentielle de son histoire, insiste Khalil Sayegh. Bien sûr, des familles chrétiennes y sont arrivées comme réfugiées après la Nakba de 1948, mais de nombreuses autres sont originaires de Gaza et y vivent depuis toujours. » Surtout, les chrétiens nont jamais vécu repliés sur leur communauté et se considèrent dabord comme Palestiniens. Leur rayonnement est bien supérieur à leur nombre grâce notamment à leur implication dans le domaine de léducation et de la santé au service de tous. « Ils sont un des rouages de la fabrique sociale de Gaza » , résume lanalyste politique palestinien. À ce titre, le départ de Gaza, il y a quelques semaines, de sur Nabila Saleh pour des raisons de santé a marqué les esprits. Elle dirigeait avant la guerre lécole catholique des surs du Saint-Rosaire, lune des plus grandes de la ville, où se retrouvaient 1 250 élèves, chrétiens comme musulmans. Linstitution fondée en 2000 et qui navait cessé de grandir a été en partie détruite par des bombardements israéliens le 4 novembre 2023. « Cest très difficile pour moi dabandonner ma mission à Gaza et de voir le pays détruit. Tout est détruit à Gaza » , a témoigné la religieuse le 3 mai sur France Inter. Son départ ne touche pas que les chrétiens. « Quand sur Nabila était encore à Gaza, je me disais que quand la guerre finirait, je retrouverais lécole, mon salaire, des solutions , explique à La Vie une enseignante musulmane de lécole déplacée à Rafah, dans le sud de lenclave. Mais maintenant quelle est partie avec dautres membres de la direction, on a peur de ne pas retrouver tout cela. Cest dur. » Un exode qui saccélère Que restera-t-il de la communauté chrétienne après la guerre ? Combien seront-ils ? La question nest pas nouvelle on a maintes fois déjà voulu enterrer les chrétiens de Gaza et le bruit de fond de lexode permanent. Les guerres successives, les destructions, la pression du blocus israélien et le manque de perspectives professionnelles ont poussé nombre dentre eux, notamment des jeunes, à partir. Depuis 2007, linfluence du Hamas sur la société a pesé aussi dans ces décisions. « Même sils protégeaient plutôt les chrétiens, cest un groupe islamiste et on ne peut que se sentir menacé quand on a des tendances progressistes » , explique sans détour Khalil Sayegh. La violence et la durée inédite de cette guerre sont venues accélérer un mouvement continu. Pour autant, « certaines familles disent quelles resteront », assurait en février à La Vie Gabriel Romanelli, le curé de la paroisse de la Sainte-Famille, à Gaza, qui était hors de lenclave le 7 octobre et tente par tous les moyens daider les réfugiés à distance. Cest ce que nous confirment la plupart de nos interlocuteurs deux mois plus tard, rappelant que les chrétiens ont déjà survécu à de nombreuses crises et que certains nont tout simplement pas les moyens de partir. « Mais cette fois-ci, ceux qui le souhaitent pourront-ils rester ? , se demande Maria Lozano, de lAED International. Si la situation ne change pas, ça va devenir intenable. Toutes les maisons des chrétiens ont été détruites, les écoles aussi. Le Patriarcat leur donnera tous les moyens de rester, mais auront-ils le choix ? Le futur est très sombre » U n article du Monde publié le 3 mai décrit comment larmée israélienne aménage depuis mi-février le corridor militarisé de Netzarim, qui coupe lenclave et isole la ville de Gaza au nord, cité que la droite israélienne rêve de dépeupler, voire de recoloniser. Quelle place trouveront les quelques centaines de chrétiens dans cet avenir incertain, reconfiguré par les autorités israéliennes ? En attendant, les chrétiens saccrochent à ce qui les fait vivre. À Saint-Porphyre, on a coloré les ufs en préparation de la Pâques orthodoxe le 5 mai, que lon sapprête à fêter dans cette église chargée dicônes et dencens, qui date du XII e siècle. Cest là quest enterré saint Porphyre, lun des premiers évêques de Gaza, au Ve siècle, qui chercha à débarrasser son diocèse du manichéisme. À la paroisse de la Sainte-Famille, on commence le mois du Rosaire avec une intention évidente : la fin de la guerre. 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