Stéphane Bern : À Athènes, le mariage du sang bleu et de l'or noir
Nicolaos de Grèce au mariage de la princesse Theodora de Grèce et Matthew Kumar en la cathédrale de l'Annonciation à Athènes le 28 septembre 2024.
CÔTÉ COURS - Le mariage du prince Nicolas et de Chrysi Vardinogiannis est l'évènement mondain attendu par toute la Grèce.
C'est le mariage qui met en émoi toute la Grèce, mais aussi l'Espagne et le Danemark, pays où règnent les cousins et amis du prince Nicolas de Grèce. Le deuxième fils du défunt roi Constantin II de Grèce et de la reine Anne-Marie née princesse de Danemark, sœur de l'ancienne reine Margrethe II, vient d'annoncer son prochain mariage dans l'intimité avec Chrysi Vardinogiannis, la fille de Yiorgos Vardinogiannis, homme d'affaires et magnat du transport maritime grec, ancien propriétaire et président du club de football Panathinaikos, et donc la nièce de Vardis Vardinogiannis, l'un des plus grands noms du pétrole et du transport maritime et un habitué de la liste Forbes des hommes les plus riches du monde.
Les frères Vardinogiannis (le père et les oncles de Chrysi) sont connus pour avoir bâti un empire familial dans le domaine du transport maritime et du pétrole, en partant de zéro et en faisant des études maritimes, civiles et militaires. La plus connue était l'épouse de son oncle, la médiatique Marianna Vardinogiannis, qui était ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO et que l'on surnommait gentiment à Athènes « Queen Marianna ».
La belle Chrysi n'en est pas à son premier mariage car elle a été mariée au chanteur grec Stefanos Xypolitas, connu sous le nom de Nino, qui s'est fait connaître en 2003 après avoir participé à l'émission télévisée Fame Story et, après leur divorce, elle a été liée au réalisateur et acteur Konstantinos Markoulakis, avec qui elle a rompu l'année dernière.
Pour le mariage, une église au riche passé
Quant au prince Nicolas, il a annoncé il y a neuf mois sa séparation avec Tatiana Blatnik , qui conserve son titre de princesse, l'amitié de la famille royale grecque au terme de quatorze ans de mariage sans enfant. Dans l'urgence, le bureau de la famille royale hellène a publié des informations sur le prochain mariage qui se déroulera vendredi 7 février 2025, à 18 heures, en l'église Saint-Nicolas de Rangava, en présence des proches parents et amis de la famille et des mariés.
L'église qu'ils ont choisie reflète leur profond amour pour la Grèce, puisqu'il s'agit de la plus ancienne église d'Athènes. D'architecture byzantine orthodoxe, elle a été construite au XIe siècle et réparée au XVIIIe siècle après avoir été endommagée par un boulet de canon. Elle a été réparée à nouveau au cours du même siècle et restaurée dans les années 1970. Sa cloche a sonné pour la première fois en 1821 et a été conservée dans une crypte spéciale pendant l'occupation turque, qui interdisait la sonnerie des cloches. Elle fut également la première à sonner après la libération de l'occupation allemande en 1944. La cloche sonne tous les 25 mars pour commémorer la fête nationale grecque.
Révélée par sa présence le 16 janvier dernier aux cérémonies marquant au cimetière royal de Tatoï le deuxième anniversaire des funérailles du roi Constantin II, l'idylle de Nicolas de Grèce avec Chrysi Vardinoyannis, pour discrète, n'a pas tardé à se traduire par un mariage. En réalité, Chrysi était présente aux noces de sa future belle-sœur, la princesse Theodora de Grèce avec Matthew Kumar en septembre, mais personne ne l'avait alors remarquée.
Un moment charnière de l'Histoire de la famille royale grecque
Le chef de famille, frère aîné de Nicolas et Theodora, le diadoque Pavlos de Grèce a déclaré à la chaîne de télévision locale ANT1 que son frère est heureux et ne semble pas du tout nerveux, même s'il ne reste qu'une semaine : « Je suis très heureux, je pense qu'il est très heureux et vous devrez lui demander le reste. J'aime être ici et voir que les choses se passent bien ».
Ce mariage intervient à un moment charnière de l'Histoire de la famille royale grecque dont les membres ont retrouvé la citoyenneté de leur pays.
« C'est avec une profonde émotion qu'après trente ans, nous avons retrouvé notre nationalité grecque. La loi de 1994 nous en avait privés, nous rendant apatrides, avec tout ce que cela implique en termes de droits individuels et de grande souffrance émotionnelle. Notre père et notre famille ont pleinement respecté le résultat du référendum de 1974 (établissant la République).
Cependant, les dispositions de la loi de 1994 sur la citoyenneté, résultant du statut politique de l'époque, n'étaient pas dignes d'un ancien chef de l'État grec et d'une institution qui a fidèlement servi le pays. La mort de notre père a marqué la fin d'une époque. La condition préalable pour retrouver notre nationalité était de déclarer un nom de famille, nous avons donc choisi celui de notre défunt oncle, Michel De Grèce, qui était le seul qui nous était familier, notre famille n'ayant jamais porté de nom de famille. Pendant les années où nous avons été privés de notre citoyenneté, nous avons été animés par le devoir et l'honneur de servir notre pays avec loyauté et dévouement, où que nous soyons et avec tous nos moyens. Les mêmes principes continueront à guider le parcours de notre famille » ont déclaré les dix nouveaux citoyens grecs de la famille royale, issus d'une branche de la dynastie danoise de Glücksbourg.
Venus à Copenhague cette semaine pour participer au pot de départ de la cheffe de communication du palais royal danois, Lene Belleby, Nicolas et Chrysi ont retrouvé leurs cousins le roi Frederik X et et la reine Mary au palais d'Amalienborg. Tous espèrent que les membres de la famille royale danoise, comme la reine émérite Sofia d'Espagne née princesse de Grèce, se retrouveront autour des mariés vendredi prochain à Athènes. Le plus drôle c'est que les Grecs, sevrés depuis des années d'événements royaux, semblent y reprendre goût…
This article appeared in Paris Match (site web)