À 1 000 km du front, lhôpital Sheptytsky est le bienfaiteur des déplacés ukrainiens
>> Accueil Rechercher Se déconnecter Abonné MME NUMEN SERVICES SCE CISION [email protected] N° abonné : J3934102 Offre papier Premium Echéance 31 décembre 2998 Je me réabonne Accéder au kiosque numérique Accéder à mon espace abonné Gérer mes newsletters Boutique Lire lhebdo Faire un don Mon compte Actualité ACTUALITE Société Géopolitique Écologie Solidarité Sciences Christianisme CHRISTIANISME Témoignage Église Bible Idées IDÉES Édito Chronique Débat Histoire Modes de vie MODES DE VIE Spiritualité Sens et santé Psycho Famille Loisirs Culture CULTURE Cinéma Littérature Spectacles Exposition Musique Télévision Services Voyages Évènements Amis de La Vie Guide Saint Christophe Petites annonces Boutique À propos Qui sommes-nous ? 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Par Corine Chabaud à Lviv Publié le 21/02/2024 à 13h51, mis à jour le 21/02/2024 à 13h51 Lecture 5 min. >/g) || []; for (let script of scripts) { articleContent.replace(script, ''); const scriptEl = document.createRange().createContextualFragment(script); document.querySelector('.content-art').append(scriptEl); } document.querySelector('.bloc-payant').remove(); document.querySelector('.content-art').innerHTML = articleContent;; if (result.showcase) { $('#header >.bandeau-abo').show(); } }); }).catch(function (error) { console.log(error.message); }) } $(window).on('load', function () { let subscribed = getCookie('subscribed'); let statut = 'Payant' if (typeof subscribed !== 'undefined' && subscribed === 'false' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } else if (typeof subscribed === 'undefined' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } tag.page.set({ name: 'a-1-000-km-du-front-lhopital-sheptytsky-est-le-bienfaiteur-des-deplaces-ukrainiens', level2: rubrique.level2, chapter1: 'lv0f' === 'hc0f' ? ch1 : rubrique.chapter1, chapter2: ch2, customObject: { Pagetype: 'article', Population: typeof subscribed === 'undefined' ? 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Mais, fin janvier 2024, sa fille le force à la rejoindre en train à Lviv, la métropole occidentale, pour soigner son bras paralysé. Ici, à lhôpital Sheptytsky, Iryna a vite obtenu une consultation neurologique, quand ailleurs il fallait attendre un mois. Son père y a reçu des soins gratuits, comme linstitution catholique en dispense aux déplacés de lintérieur, ces millions dIDP (Internally Displaced Persons) que le conflit a chassés de lEst. Environ 240 000 vivent encore dans loblast de Lviv, qui jouxte la Pologne, où ils ont afflué dès le début de la guerre. Les plus vulnérables logent dans des centres daccueil, comme Volodymyr, en pleurs quand il évoque sa terre perdue. « Si je pouvais, je retournerais à pied chez moi », lâche-t-il. Valeurs dentraide et dhumanité En contrebas de la colline dominée par la cathédrale Saint-Georges, joyau baroque de lÉglise grecque-catholique, lhôpital Andriy-Sheptytsky porte le nom de son créateur, le métropolite pionnier de lcuménisme et figure du renouveau du nationalisme face au soviétisme (1865-1944), qui repose dans sa crypte. Créée en 1903, la structure privée a toujours privilégié les projets caritatifs, sans discrimination confessionnelle. Avant guerre, le petit hôpital religieux se consacrait aux soins palliatifs et à la psychiatrie. Depuis linvasion à grande échelle de lUkraine par la Russie, comme on nomme ici la guerre commencée le 24 février 2022 car le conflit a, de fait, démarré en 2014 dans le Donbass , il est en plein renouveau, développant son service de chirurgie, les soins aux vétérans et le soutien psychologique. Les déplacés, atteints de pathologies chroniques ou mentales, représentent 80 % de sa patientèle. Ils y reçoivent des soins gratuits, notamment ambulatoires. Son bâtiment de briques de 3000 m2 compte 34 lits, dont 24 en soins palliatifs. Le mécénat et les patients plus aisés financent les soins aux nécessiteux. Le service de soins palliatifs compte 24 lits. Dmytro Duzhuy se réjouit des progrès de son patient, qui fête son anniversaire. NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Aide durgence, réadaptation fonctionnelle et opérations sy développent : sur 16 médecins, neuf sont des chirurgiens. « La plupart des déplacés sont traumatisés par les bombardements, les destructions. Nous ne pouvons reconstruire leur maison, mais nous les soutenons autant que possible. Notre rôle prend tout son sens », explique Andriy Lohin, 54 ans, qui gère depuis 2015 lhôpital, nationalisé à lère soviétique, puis revenu à lÉglise grecque-catholique en 1992, un an après lindépendance. À Lviv, ou dans ses annexes plus modestes de Ternopil et dIrpine, plus à lest, lhôpital Sheptytsky, hier géré par Caritas, a aussi mis en place des cliniques mobiles, pour aller à la rencontre des malades isolés. Marta Rypykhovych, 47 ans, cheffe du service de soins palliatifs, travaille à Sheptytsky depuis six ans, après 17 ans dans le secteur public. Elle aime que les valeurs dentraide et dhumanité figurent ici au cur de son métier. Dans une ambulance, don allemand, elle se rend aujourdhui chez Victor, 82 ans, arrivé il y a un an et demi de Zaporijia, quand l oblast a été annexé par les Russes. Victime dun infarctus et dun cancer de la vessie, le vieillard dans un fauteuil roulant, loué pour presque rien à lhôpital, naspire pas à retourner dans sa région occupée. Il séteindra à Lviv, veillé par Tatiana, sa fille, dans la tour moderne où ils logent. Marta lausculte et lui passe la main dans le dos. Dans lambulance, elle raconte comment la guerre a bouleversé les vies, même ici, à 1 000 km du front, où les bombardements sont moins fréquents quà Kiev. Les patients consultent plus tard quavant. Les praticiens sont toujours sur la brèche. Un chirurgien de léquipe est parti opérer sur le front. Cheffe du service de soins palliatifs, Marta Rypykhovych rend visite à des patients incapables de se déplacer, grâce à une clinique mobile. NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Quand retentissent les sirènes dalerte, il leur faut descendre les malades du troisième étage au sous-sol, à labri. Hier, faute dascenseur, il fallait même les porter ! « Cest une responsabilité supplémentaire », admet Marta. Parce que son frère combat vers Bakhmout, elle a pris un deuxième travail : elle enseigne les soins palliatifs à luniversité. Elle se démultiplie, comme tant dUkrainiens, reconnaissants envers leurs soldats. Difficulté de lexil intérieur À Sheptytsky, doué de vocation sociale, les projets foisonnent, la mue fonctionne. Lhôpital soutient près de 70 établissements publics, par lenvoi de médicaments, de matériel médical. Il coordonne des soins dans des cliniques endommagées par le conflit. Ses kinés, tel Dmytro Duzhyi, 24 ans, se chargent de réparer les corps blessés des soldats, les dos douloureux. « On travaille, concentrés. On shabitue à la guerre », admet-il. Serguey Bilokin, le prêtre qui célèbre une messe chaque jour à midi dans la chapelle du bâtiment, se forme à la psychologie. Le directeur se donne 18 mois pour que sa structure puisse pratiquer des amputations, car les besoins sont immenses. Il veut transformer 400 m2 de combles en vastes cabinets. Si cet établissement soigne une majorité de déplacés, il a aussi fait le choix den embaucher. Léquipe compte 240 personnes, contre moitié moins avant guerre, dont 45 déplacés. Parmi eux, Nataly Zaporuzchenko, 42 ans, née à Donetsk, mère de deux enfants, installée à Lviv dès 2015, qui laisse entrevoir la difficulté de lexil intérieur. Chaque vendredi, la psychiatre anime un groupe de parole, thérapie collective pour combattre le stress. Sous son regard bienveillant, 10 patients sétirent, chantent, sépanchent à demi-mot. « Je cherche à leur faire évacuer les images douloureuses, sans revivre le traumatisme. Ici, lapproche est holistique. Sils repartent avec le sourire, je sais que je les ai aidés », explique Nataly. Pari gagné. Au rez-de-chaussée, Igor Ivashenko, 60 ans, radiologue, reçoit femmes enceintes et autres patients, déplacés comme lui. Ravi de disposer de matériel médical de qualité, il les bichonne, empathique. Le 15 mars 2022, Igor, son épouse et leurs filles ont fui Marioupol, le port de la mer d'Azov pris dassaut par les Russes. Il raconte les files de voitures, les contrôles, les corps sur le trottoir. « Les Russes nous demandaient de soulever nos tee-shirts. Ceux qui avaient des tatouages nationalistes étaient tués sur place », relate-t-il. Radiologue, Igor Ivashenko a fui Marioupol. Dans cet hôpital privé de Lviv, soucieux dhumanité, il reçoit en majorité des déplacés, comme lui. NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Sa mère et son frère, restés dans la ville occupée, vivent sous administration russe. Il leur envoie de largent. Dans lhôpital où il a travaillé 30 ans, huit médecins sont morts. Il sait que la moitié de la ville a été détruite, mais pas son appartement, dont les voisins ont la clé. Pour aller mieux, il écrit et chante des chansons. Il voyage. Selon lui, le gouvernement pourrait aider davantage les déplacés. Mais il se réjouit que, à Sheptytsky, on leur offre des consultations humaines et sans frais. Lhôpital Sheptytsky a besoin de vous À loccasion du carême 2024, et en partenariat avec luvre dOrient qui soutient les chrétiens dUkraine depuis 1924, La Vie vous invite à accompagner le développement de cet hôpital catholique voué dès sa création à accueillir les plus pauvres et désormais de plus en plus de victimes de guerre. Il est reconnu pour sa capacité à soigner la personne dans sa globalité, en prenant en compte ses dimensions physique, psychologique et spirituelle. En 2023, à la demande de la curie patriarcale gréco-catholique, luvre dOrient a été sollicitée pour soutenir ses projets de transformation, notamment du dernier étage en centre de consultation, de laménagement dun service de kinésithérapie et dergothérapie dans son sous-sol, et du déménagement de son centre de soins palliatifs dans une maison adaptée. Rendez-vous sur cette page si vous souhaitez faire un don. 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