Grèce: le Parlement vote la suspension du financement du parti d'extrême droite Spartiates
Athènes, 15 jan 2025 (AFP) - Le Parlement grec a voté mercredi à une large majorité la suspension du financement public du petit parti d'extrême droite Spartiates, visé par une enquête pour fraude électorale.
Sur les 287 députés présents, 267 ont voté pour l'arrêt du financement de ce parti qui aux élections européennes de juin dernier avait déjà été interdit de participation par la Cour suprême grecque. Quinze élus ont voté contre et cinq se sont abstenus.
"Nous ne devons pas un seul euro à l'État ni aux banques, contrairement au PASOK (parti socialiste) et à la Nouvelle Démocratie (droite au pouvoir)", a réagi le chef du parti Vassilis Stigas à l'assemblée, accusant les grands partis de vouloir "faire taire toute voix patriotique libre".
Les Spartiates ont participé pour la première fois aux élections générales en Grèce en juin 2023, remportant 12 sièges au Parlement sur un total de 300.
En avril 2024, 11 députés des Spartiates avaient été poursuivis par la justice pour fraude électorale lors de ces élections de 2023, au motif que le parti serait dirigé par Ilias Kasidiaris, l'ancien porte-parole emprisonné du parti néonazi Aube dorée.
Depuis qu'a éclaté cette affaire, sept députés ont quitté le parti et sont désormais indépendants, et les Spartiates ne disposent plus que de cinq élus.
Ilias Kasidiaris et un avocat grec sont également poursuivis pour leur implication présumée dans cette affaire.
Ilias Kasidiaris avait été condamné en 2020 à 13 ans de prison ferme pour son appartenance à une "organisation criminelle" à l'issue du procès de 67 dirigeants et cadres de cette formation néonazie.
Aube dorée, qui a quasiment disparu de la scène politique grecque après une ascension portée par la crise de l'euro qui l'avait propulsée au Parlement, a été impliquée dans l'assassinat en 2013 d'un rappeur antiraciste, Pavlos Fyssas.