Ouest-France
Orne
Alençon et sa région, mercredi 29 janvier 2025 592 words, p. OF Orne_10

Shirel Brami fond pour la céramique

Paul GUYO.

Installée à Alençon depuis deux ans, Shirel Brami est céramiste. Une passion qui lui vient de loin et qu’elle entend bien partager.

Il n’y a aucun doute sur la passion et l’expertise de Shirel Brami, concernant la céramique lorsqu’elle détaille la technique de moulage de la tasse dans laquelle on lui sert un café. « Partout où je vais, j’adore toucher et expliquer la céramique » , sourit l’artiste de 22 ans, en reposant le récipient.

Originaire de Paris, Alençonnaise depuis deux ans, Shirel Brami est céramiste. Récemment, elle a reçu le 12 janvier un chèque de 3 000 € de la part du Fond d’initiative jeunes (FIJ). « C’est l’artiste Oxeramik qui m’en avait parlé. Je me suis inscrite, j’ai dû remplir un questionnaire et faire une présentation sur PowerPoint. » Un apport non négligeable pour elle : « Un tour coûte de 900 à 4 000 €. Pour le four, ça peut monter jusqu’à 6 000 €. Même avec l’argent que j’ai pu mettre de côté en cumulant deux emplois pendant mes études, ça reste cher. »

Une fascination pour les yeux

Sa passion pour la céramique lui est venue assez tôt : « Je suis très observatrice depuis que je suis petite. J’ai cette fascination pour les yeux, peu importe l’être car on communique beaucoup par le regard. » L’œil est d’ailleurs un motif récurrent dans ses œuvres, à l’image d’un pot qu’elle a tenu à présenter. Elle décrit sa scolarité comme « difficile » , marqué par des professeurs qui la « taillaient » et des difficultés à se concentrer : « J’arrivais seulement à me concentrer pour le dessin, à l’époque ou aujourd’hui sur la céramique. »

C’est après un stage chez une céramiste grecque, dans le sud de la France, Kyriaki Moustaki, qu’elle se découvre une passion pour la céramique. Elle fera donc un brevet des métiers d’arts en céramique après un CAP tournage.

Des objets « utilitaires »

Ses inspirations pour son travail sont multiples, allant de l’architecture gothique aux tatouages. « J’adore la mythologie grecque, car chaque personnage a une histoire et on en apprend tous les jours. J’aime aussi la dark fantasy. À l’origine, j’aimais dessiner à l’aquarelle des personnages humanoïdes qui sortaient de mon imagination. Ça m’a donné envie de mettre en volume des créatures que j’avais sur papier. »

Shirel Brami apprécie le matériel pour sa durabilité, puisque cette matière résiste au micro-ondes, au lave-vaisselle et au froid. « J’essaie de faire en sorte que l’acheteur puisse se servir des objets comme il l’entend, et surtout qu’ils soient utilitaires. Des fois, je fais des cadeaux moi-même à base de céramique à ma famille ou mes amis. »

Transmission

Aujourd’hui, Shirel Brami cherche à faire grandir son entreprise. « J’ai déjà fait le marché de Noël de Chapêlmêle, c’est là où je trouve des clients. J’essaie aujourd’hui de faire de la communication sur les réseaux sociaux ou en me rendant dans des villes aux alentours, récemment c’était Rouen. »

En plus de collaborer avec d’autres artistes, elle souhaiterait à terme ouvrir une boutique atelier autour de la céramique : « Je voudrais avoir un lieu où les gens puissent découvrir mon métier, en rendant la céramique accessible. On n’est que deux céramistes à travailler à Alençon, donc c’est peut-être l’occasion de faire quelque chose. Et qui sait, créer des vocations. »

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