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Jean-Baptiste Humbert : « Gaza est une ville d’une importance unique »

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Interview Laurence Desjoyaux Publié le 16/02/2024 à 06h36, mis à jour le 16/02/2024 à 14h50 • Lecture 7 min. >/g) || []; for (let script of scripts) { articleContent.replace(script, ''); const scriptEl = document.createRange().createContextualFragment(script); document.querySelector('.content-art').append(scriptEl); } document.querySelector('.bloc-payant').remove(); document.querySelector('.content-art').innerHTML = articleContent;; if (result.showcase) { $('#header >.bandeau-abo').show(); } }); }).catch(function (error) { console.log(error.message); }) } $(window).on('load', function () { let subscribed = getCookie('subscribed'); let statut = 'Payant' if (typeof subscribed !== 'undefined' && subscribed === 'false' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } else if (typeof subscribed === 'undefined' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } tag.page.set({ name: 'jean-baptiste-humbert-gaza-est-une-ville-dune-importance-unique', level2: rubrique.level2, chapter1: 'lv0f' === 'hc0f' ? ch1 : rubrique.chapter1, chapter2: ch2, customObject: { Pagetype: 'article', Population: typeof subscribed === 'undefined' ? 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Comment êtes-vous arrivé à Jérusalem ? Dans les années 1960, j’ai poursuivi des études d’archéologie en même temps que mon cursus chez les Dominicains. Dans l’ordre, on a commencé par me dire qu’il me fallait trouver une autre orientation, car il n’y avait pas de débouchés pour les profils de mon genre ! Puis un frère m’a dit qu’il existait une école qui faisait de l’archéologie à Jérusalem. Et c’est ainsi que je suis arrivé, le 15 août 1969, à l’École biblique et archéologique française (Ebaf) fondée par les Dominicains. On doit aux Dominicains de l’Ebaf de grandes découvertes, notamment celle de Qumran, sur laquelle vous travaillez. Quelle est l’approche dominicaine de l’archéologie ? Quand l’école a été fondée en 1890, les frères se sont intéressés à l’archéologie du lieu dans lequel ils étaient implantés. Dès 1894, ils sont allés en Arabie, à Palmyre, à Aden, à Constantinople. Ils ne sont pas allés en Galilée, sur les lieux saints ! Ils défendaient une archéologie scientifique, à rebours d’une archéologie biblique confessionnelle protestante : craignant que la Bible s’effondre et soit vue comme un tissu de fables, ils cherchaient surtout à obtenir des garanties matérielles – des realia – de sa véracité. Or, on sait que le confessionnel n’est jamais indemne du politique. Je me suis inscrit dans le sillage de cette tradition dominicaine. Ce qui m’intéresse dans l’archéologie, c’est la science. À cette époque, la bande de Gaza était-elle une terre d’archéologie ? Depuis 1967, l’enclave de Gaza était sous occupation israélienne et le droit international interdit à un occupant de toucher le patrimoine du pays occupé. Il y avait eu des campagnes de fouilles anglaises dans les années 1920 et 1930, mais tout s’était arrêté en 1939. Sous la tutelle égyptienne, les fouilles n’avaient pas été relancées et il a fallu attendre cette fausse paix engendrée par les accords d’Oslo en 1993 pour que les fouilles puissent théoriquement reprendre. Le monastère Saint-Hilarion, l’un des plus grands monastères byzantins du Proche-Orient (IVe siècle), à Nuseirat, dans la bande de Gaza, le 5 octobre 2022. • LUCIEN LUNG/RIVA-PRESS Comment s’est montée votre première mission ? Le quai d’Orsay voulait que la France soit le premier pays à nouer un partenariat avec l’Autorité nationale palestinienne, et l’archéologie semblait un domaine indiqué pour engager la relation. Les archéologues ne se précipitaient pas, estimant notamment que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour travailler sereinement. J’ai décidé d’y aller. On m’a donné un budget, et c’est ainsi qu’a commencé en 1995 la mission archéologique franco-palestinienne de Gaza. Quels ont été vos premiers contacts avec l’Autorité palestinienne ? J’ai été accueilli avec méfiance, les responsables palestiniens craignant que mes fouilles ne soient que la poursuite du colonialisme israélien sur un autre mode. Ils s’intéressaient peu à l’époque pré-islamique, avant le VIIe siècle, considérant les vestiges assyriens, babyloniens, grecs, romains ou encore byzantins comme autant de traces d’occupations passées. Or pour un archéologue, ces périodes étaient beaucoup plus riches en vestiges que celle de l’Islam, qui n’avait laissé que peu de traces antiques. La difficulté progressivement aplanie, j’ai pu effectuer des campagnes chaque année. La plus longue, en 2005, a duré cinq mois. Par quoi avez-vous commencé ? J’avais repéré un site assez prometteur, et je ne me suis pas trompé ! C’était une dune de 12 m d’épaisseur qui n’était pas lotie, en contrebas d’un camp de réfugiés palestinien, le camp de la Plage à Blakhiya, là où se situait l’antique ville d’Anthédon. La mer creusait doucement la plage, laissant affleurer des tessons très intéressants. Mais, quand je suis revenu l’année suivante, la partie la plus sensible du site avait été construite. Gaza dans ces années-là vivait au rythme des pelleteuses. La construction frénétique résultait à la fois du besoin de loger les 600 000 personnes qui y vivaient déjà et de l’expression d’une liberté nouvelle, les Israéliens ayant laissé l’enclave au bord de la crise humanitaire. Qu’avez-vous trouvé ? J’ai récolté 3 à 4 millions de tessons. Quand on fouille, on récupère les ossements, les coquillages, les ferrailles, les pierres, c’est presque sans fin. Sur ce site, nous avons mis au jour les remparts de la ville de l’âge du fer, datant du IXe au VIIe siècle av. J.-C. Puis j’ai avancé dans l’histoire lors de différentes campagnes pour buter sur le IIee siècle de notre ère. Il y eut ensuite une ville byzantine très florissante que l’on connaît par l’histoire mais qui a été pillée au Moyen Âge pour construire la ville de Gaza. Dans les vieilles maisons, on trouve d’ailleurs des marbres byzantins insérés dans les murs ! Que peut-on dire de l’importance de la ville de Gaza ? Gaza est d’une importance unique au Moyen-Orient, car elle est l’aboutissement de la route de l’encens depuis l’océan Indien. C’est la porte sur la Méditerranée. Petra n’est que l’arrière-boutique de Gaza ! La ville a donc prospéré dans le commerce maritime grâce à cette position, même si ce n’était pas un port à proprement parler car la mer n’a pas de fond. C’est le système antique : les gros bateaux s’arrêtent à un kilomètre au large puis des barques font la navette jusqu’à la ville. Quels liens avez-vous tissés avec les habitants de Gaza ? Si j’ai pu avoir des difficultés avec les autorités, j’ai côtoyé un peuple vraiment merveilleux d’ouvriers. Les gens réputés moins éduqués sont souvent ceux qui ont le mieux compris ce qu’il y avait sous leurs pieds. Vous avez fait des allers-retours à Gaza pendant près de 30 ans ; comment avez-vous vécu le conflit avec Israël durant ces années ? J’ai d’abord ressenti la pression qu’exerçaient les Israéliens par les restrictions diverses et variées qui laissent la population dans une grande pauvreté. Israël dit que Gaza n’est pas occupée, mais la mer appartient à Israël, les airs sont contrôlés par Israël et le sous-sol appartient à Israël. C’est très prégnant quand on est dans l’enclave. L’enfermement est devenu au fil des années de plus en plus pesant. Au début, juste après les accords d’Oslo, en 1993, il y avait une simple barrière. De Gaza, on allait facilement faire nos courses en Israël ! Mais le mur a surgi, et ça a été de plus en plus difficile, voire impossible, de passer. Il faut désormais demander un mois avant une permission que l’on n’est jamais sûr d’obtenir. Quel impact ont eu les guerres sur votre travail ? À deux reprises, en 2005 et 2012, les fouilles se sont terminées sous les bombes – évacuation, on laisse tout sur place. Mais, en Europe les gens ont une vision faussée de ce qui se passe, comme s’il y avait, une fois de temps en temps, une guerre. Mais en fait, à Gaza, le conflit ne cesse jamais vraiment, et il y a rarement une semaine sans bombardement. Qu’a changé l’arrivée du Hamas en 2007 ? Tout a changé. L’autorité palestinienne a coupé les ponts avec Gaza et elle a retiré tous les droits d’exercer l’archéologie. Elle a continué de payer le personnel à condition qu’il ne mette pas le pied sur un site et qu’il ne rencontre pas le Hamas. De leur côté, les pays occidentaux qui finançaient nos chantiers avaient mis l’embargo sur la Gaza du Hamas. Nous avons pu reprendre les fouilles en montant des collaborations par le biais des universités. Le département des Antiquités de Ramallah nous a par ailleurs autorisés à reprendre un de ses chantiers, le monastère d’Hilarion, dans la campagne au centre de Gaza, mais sans fouilles, seulement pour une mise en valeur. Grâce aux financements du British Council et la gestion de l’ONG Première urgence internationale et sous la supervision opérationnelle de l’architecte René Elter, nous avons ouvert sur ce site un chantier école. Toutes les universités ont envoyé des architectes et des ingénieurs. Nous les avons formés à la maçonnerie à l’ancienne, aux enduits traditionnels, nous avons construit avec eux une voûte de 25 mètres carrés au mortier. En tout, nous avons formé 80 étudiants, qui ont pu ensuite trouver du travail. Qu’est-ce que vos séjours réguliers vous ont permis de voir de l’évolution de la population de Gaza ? En réponse à l’oppression israélienne et sous l’influence du Hamas, les habitants ont développé une identité dont l’islam est l’élément fédérateur. Historiquement, au début du XXe siècle, avant l’arrivée des Juifs, les Palestiniens ne se définissaient pas comme tels. Ils se voyaient plutôt Syriens de la grande Syrie, en arabe Bilad el-Sham. D’ailleurs le géographe grec Strabon décrit au Ier siècle Gaza comme la plus grande ville de Syrie, preuve que ce référentiel est ancien ! Il y a donc un vernis nouveau, islamique, à Gaza. Mais si le Hamas tombe, le vernis peut se craqueler. C’est une identité fabriquée et obligée, et ce n’est pas vraiment une question de religion. Votre dernière visite dans l’enclave remonte à mai 2023, quelles nouvelles avez-vous de vos collaborateurs gaziotes ? J’ai peu de nouvelles. Mon souci permanent est de savoir si ceux que j’ai côtoyés pendant toutes ses années sont encore en vie. J’ai suivi difficilement leurs déplacements du Nord vers le Sud, avec leurs familles. Certains se sont réfugiés dans des hôpitaux, d’autres dans des bâtiments de l’UNWRA (l’agence de l’Onu qui s’occupe des Palestiniens réfugiés, ndlr) réputés plus sûrs. Mais il n’y a plus un mètre carré de sûr à Gaza. Et les sites de fouilles ? J’ai vu une photo du site du camp de la Plage. Si c’est bien ce que je crois, il ne reste plus rien. Le Hamas y avait installé un centre d’entraînement, je ne serais pas surpris qu’il ait été la cible de bombardements massifs. Le monastère de Saint-Hilarion, dans la campagne, n’aurait pas été touché mais des milliers de personnes s’y sont réfugiées, car il y a un grand toit qui fait un abri de 40 m sur 50. Quant au troisième site de Jabaliya, je n’ai pas de nouvelles, mais l’hôpital mitoyen a été bombardé. Votre travail est-il perdu ? Je regarde ce qui se passe avec beaucoup d’amertume. Mais, comme archéologue, je m’intéresse à ce que l’on tire des fouilles. Les sites et les objets ne m’intéressent pas pour eux-mêmes… Je les ai dessinés, photographiés et numérisés. Tout n’est pas perdu. Je prévois un livre grand format de 500 pages sur le site du camp de la Plage. On peut déjà publier ce que l’on a compris, et c’est ce à quoi je vais m’atteler. 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