Raphaële Soleil Gondry, porteuse de la flamme olympique à Roubaix : « C'est faire l'expérience de la communion humaine »
Par Véronique Durand
Directrice déléguée au mécénat pour la Fondation de la Catho de Lille, Raphaële Soleil Gondry portera la flamme sur 200 mètres le 2 juillet. Une façon pour cette scoute fervente de 50 ans de promouvoir la paix et la fraternité.
C'est un beau cadeau, reçu l'année de ses 50 ans. En mars 2024, Raphaële Soleil Gondry a eu la confirmation qu'elle était sélectionnée pour porter la flamme olympique, le 2 juillet, lors de son passage dans le Nord. Directrice déléguée au mécénat pour la Fondation de l'Université catholique de Lille, elle collecte des fonds auprès des entreprises pour financer des projets de solidarité pour les étudiants. C'est la Caisse d'Épargne Hauts-de-France, mécène de la fondation et partenaire du Relais de la flamme olympique, qui l'a contactée pour l'inciter à postuler.
« J'ai écrit une lettre de motivation et ça a marché », se félicite la dynamique quinqua, qui s'apprête à courir 200 mètres, le 2 juillet à 16h20, à Roubaix. Trois de mes quatre enfants et mon mari ont prévu de venir me soutenir, peut-être aussi des amis. Quand j'en parle autour de moi, cela crée un élan, ça engendre du questionnement et de la sympathie, même chez les gens qui sont contre les JO ! » souligne-t-elle.
Adepte du vélo dans ses déplacements urbains, Raphaële Soleil Gondry n'a pas suivi de préparation spécifique. « On ne doit pas courir, mais marcher à une vitesse de 4 kilomètres à l'heure », un rythme accessible au plus grand nombre de porteurs de la flamme. Elle a déjà eu l'occasion de porter la lumière de Bethléem, celle que les scouts vont chercher à la grotte de la Nativité, chaque année durant l'Avent, pour la transmettre en Europe, puis dans les paroisses de France. « Quand j'ai su que j'allais porter la flamme olympique, je me suis dit que je voulais porter un message de paix. La lumière est pour moi forte en symboles, elle est celle qui éclaire dans la nuit, nous guide quand on ne sait plus trop où aller. C'est à elle que l'on se raccroche, et elle réchauffe. »
Au lendemain du premier tour des législatives, la France a bien besoin de signes d'espérance. « Cette flamme pourrait sembler futile aujourd'hui. Mais quel symbole de fraternité dans la période que nous traversons ! Les 11 000 porteuses et porteurs qui s'en emparent sont tous différents, et ne se connaissent pas. Y a-t-il pour autant de la défiance entre celui qui la donne et celle qui la reçoit ? Dans l'Antiquité, on dit que les cités grecques arrêtaient de se battre au moment des Jeux Olympiques. Si cela pouvait nous inspirer... » Ce passage chargé de symboles, Raphaële Soleil Gondry y voit « un ruban qui nous unit depuis son point de départ jusqu'à son point d'arrivée. Entre les deux, on fait l'expérience de la communion humaine. Et c'est la même flamme que nous nous transmettons ».
« Dans le scoutisme, on forme une équipe »
Raphaële Soleil Gondry applique les valeurs du sport dans son travail et le scoutisme : « l'esprit d'équipe, le respect des autres, des règles et une même énergie combattante, qui ne divise pas », détaille-t-elle. Dans le scoutisme, on forme une équipe, on vit en communauté d'humanité, on partage des moments où l'on est parfois un peu hors-sol et hors du temps. Comme chez nous, le sport à haut niveau nécessite de s'engager. »
Elle a rejoint ce mouvement à l'âge de 16 ans, dans la branche des Compagnons, et y a trouvé un chemin de bonheur et de croissance. Pourquoi poursuit-elle année après année cette aventure ? « En raison de l'engagement, de la gratuité du don, de la joie qui se vivait entre nous. Je crois qu'il y a encore au sein du scoutisme des ferments d'humanité, de communication, d'accueil de la différence qui peuvent transformer le monde actuel. » Responsable d'un groupe de scouts et guides de France à Lille, elle deviendra en septembre prochain déléguée territoriale.
D'ici là, place aux Jeux, même si les Français n'ont pas l'esprit à la fête. Raphaël Soleil Gondry garde en tête le sens de sa mission. « La fraternité et la joie seront au rendez-vous. On fera un bilan ensuite, mais c'est la première fois que les organisateurs ont essayé de faire des JO autrement. Tout ce qui a été construit devrait servir après, comme à Villeneuve-d'Ascq, où le village olympique sera transformé en une résidence étudiante. Et Dieu sait s'il manque des places pour les étudiants qui arrivent à Lille. C'est une chance ! » Les JO s'annonçaient historiques, ils seront pour la France l'occasion de relever un défi collectif ambitieux, qui vaudra toutes les médailles du monde : démontrer sa capacité à vivre la sportivité, la paix et l'unité.
Ce 2 juillet, à Lille, ville étape du jour, Dany Boon allumera le chaudron olympique vers 19h20 après un relais de Miss France 2024, Ève Gilles. Les équipes françaises de handball ?porteront également la flamme.
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