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À 1 000 km du front, l’hôpital Sheptytsky est le bienfaiteur des déplacés ukrainiens

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Par Corine Chabaud à Lviv Publié le 21/02/2024 à 13h51, mis à jour le 21/02/2024 à 13h51 • Lecture 5 min. >/g) || []; for (let script of scripts) { articleContent.replace(script, ''); const scriptEl = document.createRange().createContextualFragment(script); document.querySelector('.content-art').append(scriptEl); } document.querySelector('.bloc-payant').remove(); document.querySelector('.content-art').innerHTML = articleContent;; if (result.showcase) { $('#header >.bandeau-abo').show(); } }); }).catch(function (error) { console.log(error.message); }) } $(window).on('load', function () { let subscribed = getCookie('subscribed'); let statut = 'Payant' if (typeof subscribed !== 'undefined' && subscribed === 'false' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } else if (typeof subscribed === 'undefined' && 1 === 1) { statut = 'Teaser'; } tag.page.set({ name: 'a-1-000-km-du-front-lhopital-sheptytsky-est-le-bienfaiteur-des-deplaces-ukrainiens', level2: rubrique.level2, chapter1: 'lv0f' === 'hc0f' ? ch1 : rubrique.chapter1, chapter2: ch2, customObject: { Pagetype: 'article', Population: typeof subscribed === 'undefined' ? 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Mais, fin janvier 2024, sa fille le force à la rejoindre en train à Lviv, la métropole occidentale, pour soigner son bras paralysé. Ici, à l’hôpital Sheptytsky, Iryna a vite obtenu une consultation neurologique, quand ailleurs il fallait attendre un mois. Son père y a reçu des soins gratuits, comme l’institution catholique en dispense aux déplacés de l’intérieur, ces millions d’IDP (Internally Displaced Persons) que le conflit a chassés de l’Est. Environ 240 000 vivent encore dans l’oblast de Lviv, qui jouxte la Pologne, où ils ont afflué dès le début de la guerre. Les plus vulnérables logent dans des centres d’accueil, comme Volodymyr, en pleurs quand il évoque sa terre perdue. « Si je pouvais, je retournerais à pied chez moi », lâche-t-il. Valeurs d’entraide et d’humanité En contrebas de la colline dominée par la cathédrale Saint-Georges, joyau baroque de l’Église grecque-catholique, l’hôpital Andriy-Sheptytsky porte le nom de son créateur, le métropolite pionnier de l’œcuménisme et figure du renouveau du nationalisme face au soviétisme (1865-1944), qui repose dans sa crypte. Créée en 1903, la structure privée a toujours privilégié les projets caritatifs, sans discrimination confessionnelle. Avant guerre, le petit hôpital religieux se consacrait aux soins palliatifs et à la psychiatrie. Depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, comme on nomme ici la guerre commencée le 24 février 2022 – car le conflit a, de fait, démarré en 2014 dans le Donbass –, il est en plein renouveau, développant son service de chirurgie, les soins aux vétérans et le soutien psychologique. Les déplacés, atteints de pathologies chroniques ou mentales, représentent 80 % de sa patientèle. Ils y reçoivent des soins gratuits, notamment ambulatoires. Son bâtiment de briques de 3000 m2 compte 34 lits, dont 24 en soins palliatifs. Le mécénat et les patients plus aisés financent les soins aux nécessiteux. Le service de soins palliatifs compte 24 lits. Dmytro Duzhuy se réjouit des progrès de son patient, qui fête son anniversaire. • NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Aide d’urgence, réadaptation fonctionnelle et opérations s’y développent : sur 16 médecins, neuf sont des chirurgiens. « La plupart des déplacés sont traumatisés par les bombardements, les destructions. Nous ne pouvons reconstruire leur maison, mais nous les soutenons autant que possible. Notre rôle prend tout son sens », explique Andriy Lohin, 54 ans, qui gère depuis 2015 l’hôpital, nationalisé à l’ère soviétique, puis revenu à l’Église grecque-catholique en 1992, un an après l’indépendance. À Lviv, ou dans ses annexes plus modestes de Ternopil et d’Irpine, plus à l’est, l’hôpital Sheptytsky, hier géré par Caritas, a aussi mis en place des cliniques mobiles, pour aller à la rencontre des malades isolés. Marta Rypykhovych, 47 ans, cheffe du service de soins palliatifs, travaille à Sheptytsky depuis six ans, après 17 ans dans le secteur public. Elle aime que les valeurs d’entraide et d’humanité figurent ici au cœur de son métier. Dans une ambulance, don allemand, elle se rend aujourd’hui chez Victor, 82 ans, arrivé il y a un an et demi de Zaporijia, quand l’ oblast a été annexé par les Russes. Victime d’un infarctus et d’un cancer de la vessie, le vieillard dans un fauteuil roulant, loué pour presque rien à l’hôpital, n’aspire pas à retourner dans sa région occupée. Il s’éteindra à Lviv, veillé par Tatiana, sa fille, dans la tour moderne où ils logent. Marta l’ausculte et lui passe la main dans le dos. Dans l’ambulance, elle raconte comment la guerre a bouleversé les vies, même ici, à 1 000 km du front, où les bombardements sont moins fréquents qu’à Kiev. Les patients consultent plus tard qu’avant. Les praticiens sont toujours sur la brèche. Un chirurgien de l’équipe est parti opérer sur le front. Cheffe du service de soins palliatifs, Marta Rypykhovych rend visite à des patients incapables de se déplacer, grâce à une clinique mobile. • NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Quand retentissent les sirènes d’alerte, il leur faut descendre les malades du troisième étage au sous-sol, à l’abri. Hier, faute d’ascenseur, il fallait même les porter ! « C’est une responsabilité supplémentaire », admet Marta. Parce que son frère combat vers Bakhmout, elle a pris un deuxième travail : elle enseigne les soins palliatifs à l’université. Elle se démultiplie, comme tant d’Ukrainiens, reconnaissants envers leurs soldats. Difficulté de l’exil intérieur À Sheptytsky, doué de vocation sociale, les projets foisonnent, la mue fonctionne. L’hôpital soutient près de 70 établissements publics, par l’envoi de médicaments, de matériel médical. Il coordonne des soins dans des cliniques endommagées par le conflit. Ses kinés, tel Dmytro Duzhyi, 24 ans, se chargent de réparer les corps blessés des soldats, les dos douloureux. « On travaille, concentrés. On s’habitue à la guerre », admet-il. Serguey Bilokin, le prêtre qui célèbre une messe chaque jour à midi dans la chapelle du bâtiment, se forme à la psychologie. Le directeur se donne 18 mois pour que sa structure puisse pratiquer des amputations, car les besoins sont immenses. Il veut transformer 400 m2 de combles en vastes cabinets. Si cet établissement soigne une majorité de déplacés, il a aussi fait le choix d’en embaucher. L’équipe compte 240 personnes, contre moitié moins avant guerre, dont 45 déplacés. Parmi eux, Nataly Zaporuzchenko, 42 ans, née à Donetsk, mère de deux enfants, installée à Lviv dès 2015, qui laisse entrevoir la difficulté de l’exil intérieur. Chaque vendredi, la psychiatre anime un groupe de parole, thérapie collective pour combattre le stress. Sous son regard bienveillant, 10 patients s’étirent, chantent, s’épanchent à demi-mot. « Je cherche à leur faire évacuer les images douloureuses, sans revivre le traumatisme. Ici, l’approche est holistique. S’ils repartent avec le sourire, je sais que je les ai aidés », explique Nataly. Pari gagné. Au rez-de-chaussée, Igor Ivashenko, 60 ans, radiologue, reçoit femmes enceintes et autres patients, déplacés comme lui. Ravi de disposer de matériel médical de qualité, il les bichonne, empathique. Le 15 mars 2022, Igor, son épouse et leurs filles ont fui Marioupol, le port de la mer d'Azov pris d’assaut par les Russes. Il raconte les files de voitures, les contrôles, les corps sur le trottoir. « Les Russes nous demandaient de soulever nos tee-shirts. Ceux qui avaient des tatouages nationalistes étaient tués sur place », relate-t-il. Radiologue, Igor Ivashenko a fui Marioupol. Dans cet hôpital privé de Lviv, soucieux d’humanité, il reçoit en majorité des déplacés, comme lui. • NICOLAS CLEUET POUR LA VIE Sa mère et son frère, restés dans la ville occupée, vivent sous administration russe. Il leur envoie de l’argent. Dans l’hôpital où il a travaillé 30 ans, huit médecins sont morts. Il sait que la moitié de la ville a été détruite, mais pas son appartement, dont les voisins ont la clé. Pour aller mieux, il écrit et chante des chansons. Il voyage. Selon lui, le gouvernement pourrait aider davantage les déplacés. Mais il se réjouit que, à Sheptytsky, on leur offre des consultations humaines et sans frais. L’hôpital Sheptytsky a besoin de vous À l’occasion du carême 2024, et en partenariat avec l’Œuvre d’Orient qui soutient les chrétiens d’Ukraine depuis 1924, La Vie vous invite à accompagner le développement de cet hôpital catholique voué dès sa création à accueillir les plus pauvres et désormais de plus en plus de victimes de guerre. Il est reconnu pour sa capacité à soigner la personne dans sa globalité, en prenant en compte ses dimensions physique, psychologique et spirituelle. En 2023, à la demande de la curie patriarcale gréco-catholique, l’Œuvre d’Orient a été sollicitée pour soutenir ses projets de transformation, notamment du dernier étage en centre de consultation, de l’aménagement d’un service de kinésithérapie et d’ergothérapie dans son sous-sol, et du déménagement de son centre de soins palliatifs dans une maison adaptée. Rendez-vous sur cette page si vous souhaitez faire un don. 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