Coach Spanoulis, féroce compétiteur sur le banc
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Depuis qu’il entraîne Monaco, l’ex-meneur génial de l’Olympiakos a relancé Tarpey et impulsé une identité plus défensive, plus collective.
Entretien
Vincent Loriot, directeur sportif du Mans.
Comment jugez-vous le Monaco de ces dernières semaines ?
L’arrivée sur le banc de Spanoulis, qu’on connaît un peu pour avoir battu Peristeri (sa première équipe en tant que coach) deux fois en Ligue des Champions, leur fait le plus grand bien. Une volonté très forte du Grec d’imprimer une culture plus marquée sur la défense et le jeu collectifs. On a toujours considéré Monaco comme une constellation d’étoiles qui, par le talent individuel, avait de la marge sur la concurrence. Depuis son arrivée, ces talents sont davantage mis au service de l’équipe.
Le génial Mike James était-il particulièrement ciblé ?
Non, vraiment pas. Mike James n’a jamais cherché à être un soliste individuel se souciant peu de la victoire collective. Il y avait sans doute un phénomène d’usure avec Sasa Obradovic, qui reste un excellent entraîneur. Ce sang neuf sur le banc mobilise davantage les joueurs sur un projet collectif. Une équipe qui ne lâche plus. Pas plus tard que jeudi soir, Monaco a remonté 21 points sur le parquet de la Virtus Bologne. Une équipe sachant se concentrer sur l’essentiel, à savoir la gagne.
Vassilis Spanoulis a-t-il relancé certains joueurs à Monaco ?
On est obligé de mettre en avant Terry Tarpey. On avait ce sentiment qu’il était rangé dans l’armoire, aux oubliettes. L’arrivée de Spanoulis, avec sa fibre défensive, une fibre très européenne, très Euroligue, très sacrifices défensifs, remet forcément en selle Terry. Le joueur d’équipe par excellence qui se soucie de la performance d’équipe avant de penser à la sienne. Terry est à mes yeux le plus grand bénéficiaire de ce changement.
Quels souvenirs gardez-vous de Spanoulis joueur ?
Au-delà de ses talents de scoreur-shooteur (il a été un moment top-scoreur de l’histoire de l’Euroligue avec 4 455 points), je garde en mémoire sa rage de vaincre, son côté compétiteur que ce soit avec la Grèce ou ses différents clubs, en particulier Olympiakos. Un compétiteur-né. Le trait qui le définit en tant que joueur mais aussi en tant que personne. On sent dans ses déclarations, dans sa façon de coacher aujourd’hui alors que cela reste un entraîneur neuf, qu’il a ça en lui. Il est l’entraîneur qu’il était joueur.
Qui trouvez-vous bon en ce moment à Monaco ?
Tout le monde. Celui qui surprend, mais peut-on encore être surpris depuis les Jeux de Paris, c’est Matthew Strazel. Je le trouve incroyable. On en oublie à quel point il est jeune (22 ans). Il est en train de se construire un palmarès exceptionnel au regard de cette jeunesse tout en s’installant comme un cadre à part entière, un élément essentiel au sein d’une équipe composée de joueurs incroyables.
Le mystère Okobo. Son absence sur la dernière feuille de match d’Euroligue pose question. Certains évoquent un virus soudain, d’autres une sanction en interne. Déjà suspendu deux matches ferme (début février) par la commission de discipline de la LNB pour son doigt d’honneur envers un arbitre, Elie Okobo aurait aussi été « puni » en interne pour ce geste jugé « inacceptable » par son coach grec. Touché aux ischios, Jordan Loyd est forfait.
Tarpey et Cornelie bien accompagnés. Terry Tarpey et Petr Cornélie, les deux anciens Manceaux de Monaco, seront accompagnés de leur épouse dimanche à Antarès. La petite Malia, fille de Terry et Mélanie, sera également du voyage.
Match espoir samedi à 17 h. Dauphins de Bourg-en-Bresse, les espoirs défieront Monaco (samedi à 17 h), qui reste sur quatre victoires de rang et vainqueur du match aller (72-59).
This article appeared in Ouest-France