Court-circuit Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Magazine du court métrage (France, 2025)
Cécile Marchand Ménard
Voilà près d'un demi-siècle — quarante-sept éditions, très exactement — que le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand promeut le court. À cette occasion, Arte (autre précieux soutien du format) articule cet épisode spécial de son Court-circuit autour de quatre films en compétition cette année.
Dans La Fille qui explose (France, 2024, 19 mn), Candice souffre d'un mal méconnu. Chaque jour, son corps éclate. Dans un univers singulier fait d'images de synthèse entièrement générées dans un moteur de jeux vidéo, Caroline Poggi et Jonathan Vinel (Eat the Night) mettent en scène la frénésie crue et anxiogène du monde… et ses conséquences sur nos esprits et nos corps (suivi d'un entretien avec les réalisateurs Caroline Poggi et Jonathan Vinel).
Dans Comme si la terre les avait avalées (France, 2024, 14 mn), la brutalité à laquelle s'intéresse Natalia León est dirigée envers les femmes. De retour dans le village mexicain de son enfance, Olivia, sa protagoniste, est interpellée par la multiplication des avis de recherche placardés dans les rues. À mesure que ses souvenirs refont surface, un système de violences se dessine. La séquence finale de ce film d'animation, plus abstraite, saisit particulièrement.
Second court animé de ce programme, Le Pantin et la Baleine (France/Italie, 2024, 8 mn), de l'Italien Roberto Catani (photo), figure les traits mouvants d'un pantin, tantôt garçonnet, tantôt personnage sévère, qui ne souhaite pas devenir un enfant. Un dessin nébuleux qui interloque.
Dans Pirateland enfin (France/Grèce/Norvège, 2024, 25 mn), du Grec Stavros Petropoulos, la famille de Manos, qui tient un petit hôtel, reste au moins aussi coite lorsque trois touristes scandinaves exigent d'être initiés à « la vie de pirate », typique de leur île grecque. Pas vraiment en position de refuser, Manos imagine alors des mises en situation ridicules et gênantes… Une critique affreusement absurde (et drôle) d'un tourisme pseudo-alternatif. ▶ Cécile Marchand Ménard
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