Le Télégramme (Bretagne) (site web)
Lorient, vendredi 24 janvier 2025 582 words

« 2025 sera une année charnière » : à Lorient, Naval Group mise sur l'export

Alors que la première Frégate de défense et d'intervention va être livrée en 2025, Naval Group investit près de 10 M€ par an sur son site de Lorient. Et mise sur de nouvelles commandes à l'export.

À Lorient, la construction des Frégates de défense et d'intervention (FDI) par Naval Group pour la Marine nationale et la marine grecque va bon train. « Aujourd'hui, on a six bateaux en production », commente Vincent Martinot-Lagarde, directeur Bâtiments de surface et membre exécutif du groupe. L'ancien architecte naval supervise les actions industrielles et les programmes. Ceux réalisés à Lorient, site d'assemblage des corvettes et frégates, ou par des partenaires : navires de lutte contre les mines avec Kership (Lanester), porte-avions de nouvelle génération avec les Chantiers de l'Atlantique dont la livraison est prévue en 2038. « Aujourd'hui, on en est à la phase d'avant-projet détaillé ».

Vincent Martinot-Lagarde, directeur Bâtiments de surface et membre exécutif du groupe Naval Group. (Le Télégramme/Stéphane Guihéneuf)Première FDI livrée en 2025

2024 a été une année importante pour le programme FDI. « Elle a vu Amiral Ronarc'h prendre la mer. C'était un point de départ, 2025 sera une année charnière. » La frégate va poursuivre ses essais en mer avant une livraison au second semestre. Trois autres suivent pour la marine grecque : HS Kimon devrait être livrée « à la fin de l'année », HS Nearchos en phase de finition, HS Furmion en phase d'armement. « Elle sera mise à l'eau avant l'été. » Quant à la quatrième grecque évoquée par Nikos Déndias, ministre grec de la Défense, elle fait toujours objet de discussions. « Les négociations avancent bien. On espère une confirmation définitive dans le courant de l'année. » Année charnière parce que Oostende, premier navire de lutte contre les mines du programme belgo-néerlandais sera, lui aussi, livré en milieu d'année. « On va avoir deux têtes de série qui vont démontrer leur pleine capacité technique à la mer. Ces deux produits se rejoignent par leur haut degré de technologie. »

Norvège, Arabie, Indonésie

Le programme FDI continue d'intéresser. « La Norvège a sollicité la France dans le cadre de son programme de renouvellement des frégates. » Arabie et Indonésie sont intéressées. De son côté, la Direction générale de l'armement (DGA) envisage la production de coques nues pour l'export. De quoi soutenir l'activité du site lorientais. « Ce qui se discute, c'est la façon d'affermir l'ensemble des cinq bateaux : trois sont formellement commandés, deux sont prévus. La DGA a une latitude dans la façon de commander les derniers exemplaires. Ils peuvent rentrer dans une logique d'encouragement de Naval Group à l'export », précise Vincent Martinot-Lagarde. La capacité industrielle du site est de deux frégates par an. « Le rythme effectif dépend de la réalité des prises de commandes. Si la Norvège aboutit, deux FDI par an sera une réalité. »

On a deux quais de finition, deux bassins, cela fait un ensemble cohérent.Maintenir la capacité industrielle

Pour maintenir le rythme et entretenir la capacité industrielle de son site, Naval Group investit « près de 10 M€ par an ». Le nouveau bateau-porte a permis de récupérer un bassin. « Cela nous donne plus de flexibilité. On a deux quais de finition, deux bassins, cela fait un ensemble cohérent. » Naval Group a pour projet de créer un nouveau pôle composite. « On a deux pôles principaux, à Lorient et Ruelle (Charente), pour répondre à l'ensemble de nos projets. L'objectif est d'augmenter la capacité. » Naval Group à Lorient, c'est 2 600 salariés, 1 100 prestataires et une centaine d'embauches par an.

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