Les Echos, no. 24344
Enquête, lundi 25 novembre 2024 1725 mots, p. 14

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25 novembre 2024 - lesechos.fr

Le café flambe et le monde regarde ailleurs

PIERRE DE GASQUET

Le prix du café robusta a atteint son plus haut niveau depuis 1979. Les producteurs militent pour un « fonds vert » public-privé de 10 milliards d'euros sur dix ans pour parer aux effets du changement climatique.

La scène s'est déroulée au 101e étage du 30 Hudson Yards, un des gratte-ciel les plus mythiques de Manhattan. C'est là que le Brésil s'est vu remettre le trophée du meilleur café par Andrea Illy, le petit-fils du fondateur d'IllyCaffè, sous l'oeil bienveillant du « padrino », le cinéaste Francis Ford Coppola, ami de longue date de la famille. Pour la deuxième année consécutive, le torréfacteur italien - fondé en 1933 à Trieste - a remis son prix du développement durable à un producteur brésilien, à l'issue d'une conférence sur l'avenir du café organisée au siège des Nations Unies, en présence du chef, triplement étoilé, Massimo Bottura.

Mais, derrière les effusions rituelles, l'effervescence était palpable dans les rangs des finalistes venus des principaux pays producteurs d'Amérique centrale, d'Inde et d'Afrique. Car, avec la récente envolée des prix du café arabica (+40 % depuis janvier) à la Bourse de New York, et du robusta (au plus haut depuis 45 ans) à Londres, c'est toute la filière qui doit s'adapter à la volatilité. « Nous n'avons jamais été autant confrontés que cette année à l'effet concret du changement climatique sur la culture du café », lance Andrea Illy, président du groupe Illy Caffè, leader du café haut de gamme en Italie qui vise une introduction en Bourse en 2026. « Si rien n'est fait, on estime que la moitié des terres cultivées ne seront plus utilisables en 2050, alors que la demande ne cesse d'augmenter. »

Des cours de plus en plus volatils

Certes, le cours du café n'a pas encore atteint le pic historique de 1977, mais les envolées sont de plus en plus fréquentes et le rythme de ces emballements augmente. Pour le torréfacteur, grand promoteur d'un nouveau modèle d'« agriculture régénératrice », la priorité est de préparer le renouvellement progressif des plantations.

Dans les pays producteurs les plus compétitifs tels que le Brésil, l'usage est de substituer les plantes de café tous les 12-15 ans, mais certains pays gardent les mêmes plantes pendant quatre-vingts ans. Elles perdent alors toute résistance au changement climatique. C'est pourquoi Illy incite les producteurs à passer d'un modèle conventionnel à un modèle durable d'agriculture régénératrice, axée sur la restauration et la préservation de la fertilité des sols. Un enjeu crucial pour assurer l'avenir des plantations.

« Ce que l'on voit dans le café est assez comparable à ce qui se passe dans le cacao. Il faut se préparer à une forte croissance de la demande, avec plus d'incertitude sur la partie production », confie un expert. Paradoxalement, si la flambée des cours profite plutôt aux producteurs à court terme, elle est aussi le reflet d'un changement climatique déstabilisant pour la filière.

Jusqu'à présent, les deux espèces cultivées, le caféier arabica (de qualité supérieure) et le caféier robusta représentent respectivement 60% et 40% de la production mondiale. La demande de robusta (42% de l'offre mondiale) augmente à mesure que les torréfacteurs abandonnent l'arabica (de qualité supérieure) au profit de ce grain moins cher. Mais le différentiel de prix se réduit fortement (4.700 pour 5.220 euros la tonne pour l'arabica) en septembre 2024. « Le changement climatique est en train de modifier profondément la carte caféière mondiale depuis cinquante ans, avec l'apparition du Vietnam qui est devenu le deuxième producteur mondial du café », souligne l'économiste Philippe Chalmin, fondateur du Cercle Cyclope et spécialiste des matières premières.

Un des phénomènes les plus récents est aussi le retour en grâce du robusta. « Le Brésil plante beaucoup et deviendra probablement dans quelques années le pays le plus important en termes de production de robusta, plus important que le Vietnam », a récemment déclaré à Reuters Giuseppe Lavazza, président de la société de café Lavazza.

Face à la flambée des cours, les trois grands poids lourds mondiaux - Nestlé, Starbucks, JDE Peet's - qui représentent 50% du marché mondial, se réorganisent. En octobre, le groupe américain Mondelez (ex Kraft Foods) est sorti définitivement du café en cédant ses parts dansle néerlandais JDE Peet's (L'Or, Maison du Café…), contrôlé par la famille allemande Reimann. Quant aux grands torréfacteurs italiens Illy et Lavazza, ils misent sur la mobilisation des pays du G7 sur le sujet.

Un fonds mondial de soutien

Réunis sous la présidence italienne du G7, à Pescara, les ministres du développement ont ainsi donné, le 23 octobre dernier, leur feu vert à la création d'un Fonds mondial de soutien à la filière café, un projet de l'Organisation internationale du café (OIC), qui sera initialement testé dans cinq pays africains (Ethiopie, Ouganda, Tanzanie, Kenya et Malawi) avant d'être dupliqué en Amérique centrale et en Asie.

Lancée sous la houlette du gouvernement de Giorgia Meloni en Italie, l'initiative vise à créer un fonds public-privé. Elle s'inscrit dans le cadre des ambitions du « plan Mattei pour l'Afrique », cher à Giorgia Meloni, qui cherche à promouvoir un modèle vertueux de collaboration et de croissance entre l'Union européenne (UE) et les nations africaines. Mais il y a aussi l'espoir de lever des fonds supplémentaires au niveau mondial. Fin novembre, l'Italie a alloué une première tranche de plus de 600 millions d'euros aux premiers projets du « plan Mattei ». La filière café fait partie des projets pilotes.

« Nous avions déjà lancé cette idée de fonds pour la transition avec l'économiste américain Jeffrey Sachs (ex-directeur du Earth Institute) en 2017. Pour la première fois dans l'histoire, le G7 a repris la balle au bond. C'est déjà un grand pas, se félicite Andrea Illy. Désormais, il va falloir remplir les caisses dans les deux ou trois prochaines années. »

Il s'agit de mobiliser des fonds de l'Union européenne, des Nations Unies, de la Banque mondiale, mais aussi des investisseurs privés et même des épargnants. Pour l'italien Gerardo Patacconi, responsable des opérations de l'OIC, c'est une initiative « totalement novatrice » urgente. « L'effet du changement climatique est très fort et le risque subsiste qu'une tasse de café puisse un jour coûter jusqu'à 100 dollars si aucune mesure n'est prise dans les plantations », ajoute-t-il. « Le prix du 'petit noir' n'a pas vraiment augmenté, mais le café en grains oui », relativise Philippe Chalmin. Sur les 25 millions de producteurs et travailleurs du café dans le monde, 5 à 6 millions vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté (3,65 dollars par jour). « Les deux tiers du café produit dans le monde sont cultivés par 12,5 millions petits producteurs avec moins d'un hectare par tête. C'est pourquoi il faut trouver les moyens de canaliser les financements à travers les aides à l'agriculture, les coopératives… L'instrument du partenariat public-privé est le plus idoine », poursuit Andrea Illy.

L'objectif du fonds est de mobiliser un milliard de dollars par an, soit 10 milliards d'euros sur dix ans, pour faciliter l'adaptation au changement climatique à travers le renouvellement des pratiques agronomiques et la rénovation des plantations. Mais il s'agit aussi de contribuer à éradiquer la pauvreté à travers l'éducation.

Agriculture régénératrice

« Aujourd'hui, les deux tiers du café arabica sont produits en Amérique latine. Mais l'Afrique est aussi très pertinente. » La montée en puissance du Vietnam a déjà changé la donne. Mais il reste encore une capacité de production latente de l'Afrique soit pour le café arabica sur les pays de la Corne de l'Afrique, soit pour le café robusta sur la côte orientale. Sur ces zones, l'Italie s'est engagée à investir dans cinq pays prioritaires dans le cadre du « plan Mattei ». « Nous avons déjà lancé avec l'Unido (l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel), l'agence spécialisée des Nations Unies pour le développement, un projet pilote important de développement d'une filière de développement durable en Ethiopie », précise Andrea Illy, en rappelant que Lavazza et Illy sont co-chefs de file de ce projet. « La Commission européenne nous a demandé de piloter ce projet, au vu du leadership italien dans ce secteur », confirme Stefano Gatti, directeur général de la coopération au ministère des Affaires étrangères italien.

Toute la difficulté reste de s'adapter à une cartographie mouvante. « Nous étions déjà confrontés à une augmentation des prix du café robusta plus que proportionnelle à celle de l'arabica du fait d'une grande sécheresse au Vietnam, deuxième pays producteur au monde », observe Andrea Illy dont le groupe commercialise uniquement du café 100 % arabica. Depuis, de graves épisodes de sécheresse sont arrivés au Brésil. A ce stade, la Colombie reste le pays qui a été le plus sévèrement touché par la sécheresse en subissant l'impact du phénomène climatique El Nino. Quelque 300.000 producteurs de café ont renouvelé leurs plantations sur une période de cinq à six ans pour s'adapter aux nouvelles conditions climatiques. Mais dans l'intervalle, les conditions se sont encore aggravées.

« Ce qu'on a encore du mal à comprendre c'est que la température n'augmente pas de manière linéaire, mais exponentielle, à travers des phénomènes d'accumulation de chaleur dans les océans », note Andrea Illy. « La fréquence de l'alternance avec El Nina [appelée 'cycle ENSO', NDLR] fait que les effets d'El Nino sont de plus en plus désastreux. »

Bientôt du café made in Floride ?

Face aux aléas du réchauffement, les producteurs cherchent à s'adapter. Premier producteur mondial avec 40 % de la production annuelle [environ 170 millions de sacs de café au total, NDLR], le Brésil a encore la qualité plus adaptée pour le café expresso. Champion du robusta, le Vietnam devrait investir davantage sur la qualité de sa production. Pourrait-on voir fleurir de nouveaux pays producteurs inattendus dans des zones plus tempérées à la faveur du réchauffement ? On parle déjà de la Floride, de la Californie, et même de la Sicile.

Mais le président d'Illy mise plutôt sur l'Ethiopie et les pays de la Corne d'Afrique. En attendant, il se félicite de la toute récente proposition de la Commission européenne de retarder d'un an l'entrée en vigueur du nouveau règlement européen sur la déforestation visant à bannir de nos rayons une série de produits (cacao, café, soja, huile de palme, viande bovine…) issus de terres déboisées.

« C'est un nouveau facteur pénalisant pour les petits producteurs des tropiques qui ne prend pas suffisamment en compte les aspects sociaux. Il faut leur donner plus de temps pour s'adapter et revoir ces règles de manière plus systémique », estime-t-il. La nouvelle géographie du café n'a pas fini de fluctuer.

Pierre de Gasquet

La Tribune dimanche (France)
LA TRIBUNE PLANÈTE, dimanche 1 décembre 2024 2189 mots

AGNÈS PANNIER-RUNACHER, MINISTRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE, DE L’ÉNERGIE, DU CLIMAT ET DE LA PRÉVENTION DES RISQUES

« S’adapter, ce n’est pas renoncer »

PROPOS RECUEILLIS PAR DOMINIQUE PIALOT

La ministre rappelle les grandes lignes des feuilles de route de la France pour limiter le changement climatique tout en s’y adaptant et détaille ses priorités.

Attendus depuis de longs mois, les textes encadrant l’action de la France en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ont enfin été rendus publics cet automne et sont actuellement soumis à la concertation. Les événements climatiques extrêmes se multiplient et les coûts humains, matériels et financiers des dommages s’envolent, allant jusqu’à mettre en péril le modèle historique du système assurantiel. Mais la disette budgétaire contraint les moyens disponibles pour y faire face, notamment ceux mis à disposition des collectivités. Le Fonds vert, né en 2022 pour les aider à financer leur transition et leur adaptation, a ainsi vu son enveloppe réduite dans le budget 2025, tout comme les budgets des agences de l’État dédiées à ces sujets, à commencer par l’Ademe et le Cerema.

De quels outils l’État français s’est-il doté face au changement climatique ?

Notre stratégie repose sur deux piliers : l’atténuation et l’adaptation. En termes d’atténuation, j’ai mis à la concertation les versions finalisées de la stratégie nationale bas carbone (SNCB) et de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en vue d’une adoption définitive en 2025.

On peut mener en même temps transition écologique et reconquête industrielle

La SNCB détaille, secteur par secteur, comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Nous y rehaussons nos ambitions de -40 % à -50 % d’émissions en 2030 par rapport à 1990, soit la déclinaison pour la France de l’objectif européen (-55 %). La baisse de nos émissions (- 5,8 % en 2023) n’est pas le fruit du hasard, même si la crise de l’énergie a accéléré le passage à l’acte en termes d’investissements et si la météo a permis de moins chauffer en hiver (mais il a aussi fallu plus rafraîchir en été). En matière de logements, nous sommes passés d’une moyenne de 80 000 rénovations annuelles à plus de 500 000 certaines années. Toutes ces rénovations ne sont pas globales, mais cela marque un pas important dans le passage à l’échelle. L’industrie respecte également ses engagements de décarbonation, notamment les secteurs les plus émetteurs – métallurgie, chimie lourde et ciment. Or, globalement, le nombre de sites industriels a augmenté et plus de 150 000 emplois y ont été créés. Il est donc possible de mener en même temps transition écologique et reconquête industrielle. Une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard d’euros vient d’être décidée pour poursuivre notre dynamique de décarbonation des sites industriels les plus émetteurs.

Dans l’énergie, la consommation de gaz et d’électricité, qui a été réduite de 13 % grâce au plan de sobriété lancé à l’automne 2022, n’a pas connu de rebond en dépit de la fin de la crise énergétique.

Les progrès sont significatifs sur la défossilisation de la chaleur ou l’électrification automobile. Les voitures électriques sont passées de moins de 5 % des ventes il y a six ans à près de 20 %. Cette proportion est plus élevée pour les ménages que pour les flottes d’entreprises, et nous travaillons avec les parlementaires pour moduler la fiscalité sur les avantages en nature en fonction des émissions des véhicules.

Quelles sont les bases du troisième plan national d’adaptation au changement climatique qui vient aussi d’être rendu public ?

L’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets sont les deux faces d’une même pièce : la planification écologique. S’adapter, ce n’est donc pas renoncer ! Sur l’adaptation, nous avons un parti pris assumé : une trajectoire de réchauffement de référence (TRACC) de +4 °C en France d’ici 2 100. Cela correspond aux projections du GIEC pour la France, qui se réchauffe plus vite que le reste du monde. Désormais, cette trajectoire de référence, une décision courageuse et responsable de mon prédécesseur Christophe Béchu que j’ai reprise à mon compte, devra être intégrée à toutes nos stratégies, par exemple en matière de construction et d’aménagement du territoire. Au-delà des chiffres, le plan national d’adaptation au changement climatique présenté par le Premier ministre contient des mesures concrètes sur les risques liés au dérèglement climatique : recul du trait de côte, baisse de l’enneigement en montagne, inondations, sécheresse, nouveaux risques sanitaires…

Par ailleurs, notre stratégie de prévention des risques capitalise sur 30 ans de PPR (plans de prévention des risques de catastrophes naturelles), qui a fait le choix de limiter l’urbanisation dans les zones à risques, ce qui est une heureuse spécificité française.

Alors que les collectivités manquent de moyens et que les citoyens sont réticents à changer leurs modes de vie, qui doit mettre en œuvre ces recommandations ?

Les collectivités sont en première ligne : elles doivent financer leur adaptation et ont besoin du soutien de l’État. J’entends les inquiétudes que suscite la baisse du Fonds vert en 2025, dont le Premier ministre souhaite que l’adaptation aux effets du changement climatique soit une priorité. Rappelons que ce fonds, qui n’existait pas en 2022, a été mis en place avec la planification écologique. L’État va aussi apporter de l’ingénierie, via des opérateurs tels que le Cerema et l’Ademe. Grâce à la « Mission adaptation », 100 collectivités volontaires pilotes vont bénéficier d’un appui pour établir leur diagnostic « dérèglement climatique » et leur feuille de route, en tenant compte des spécificités de leur territoire. Les élus doivent également intégrer le changement climatique dans tous leurs investissements, notamment construire autrement. Leurs administrés eux-mêmes auront des attentes fortes en la matière à l’avenir.

Le dogmatisme écologique suscite un rejet fort chez certains citoyens, mais ce sont les mêmes qui s’inquiètent de la qualité de l’eau, de l’air, de leur alimentation, de leur cadre de vie. On entend qu’il faudrait faire de la pédagogie. Je n’aime pas ce terme donneur de leçons. Je préfère porter une écologie populaire, une écologie désirable, où l’État stratège fixe le cap et trouve des solutions concrètes. Par exemple, MaPrimeRénov, qui réduit le reste à charge de travaux de rénovation thermique pour les propriétaires modestes.

Comment mobiliser la finance privée en période de restriction budgétaire ?

En utilisant le tiers financement, par exemple pour la rénovation de bâtiments publics comme les écoles. Les textes relatifs à ce dispositif, qui permet d’utiliser les économies d’énergie pour rembourser l’investissement initial, ont été votés en 2024. Ce faisant, nous avons créé un cadre sécurisant et stable, avec une rentabilité acceptable pour les investisseurs. Il faut maintenant que les acteurs s’en saisissent et que les projets se mettent en place.

Les crédits biodiversité sont aussi des outils qui permettent de mobiliser des fonds privés pour les flécher vers la transition écologique. L’IAPB (International Advisory Panel on Biodiversity Credits), une initiative commune entre la France et le Royaume-Uni, vise à mettre en place « des marchés de crédits biodiversité à haute intégrité » que l’on puisse mesurer correctement et qui aient un impact réel. Il ne suffit pas qu’une entreprise achète quelques hectares pour compenser son impact environnemental.

L’Europe doit assumer son leadership climatique car c’est aussi une guerre économique

Comment faire émerger une culture du risque en France ?

Elle existe déjà dans les Outre-mer, qui ont parfaitement intégré le risque cyclonique. L’enjeu, c’est de développer les mêmes réflexes sur tout le territoire face au risque de tempête, de submersion marine, d’inondation, d’incendie… ou face à des risques plus rampants comme le retrait gonflement d’argile par exemple. Il faut que sur chaque territoire, un enfant de 10 ans sache ce qu’il doit faire lorsque le phénomène survient. Pour faire évoluer cela, nous devons agir à tous les niveaux pour transmettre les bonnes informations : élus, communication des ministères, journalistes météo, dispositif FR-Alert qui envoie des SMS d’alerte sur les téléphones portables…

Beaucoup d’instruments et d’outils existent pour prévenir et gérer les crises. Mais il faut rehausser la trajectoire et adapter ces plans à une France à +4 °C. Les inondations récentes dans le Pas-de-Calais, par exemple, résultent d’une crue 1,5 fois plus forte que la référence de crue centennale.

Dans ce contexte, comment doit évoluer le secteur de l’assurance ?

On ne peut avoir des communes ou des ménages qui ne sont plus assurables car les risques naturels apparaissent trop importants. Nous devons travailler avec les assureurs notamment pour mieux valoriser la prévention, qui fait mécaniquement baisser le niveau de risque. Les assureurs doivent se livrer à cet exercice, c’est un sujet existentiel pour eux.

On le sait : 1 euro investi dans la prévention, c’est 8 euros de dommages évités. La prévention devient « rentable »et les assureurs doivent en prendre leur part pour préserver leur modèle d’affaires. La solidarité nationale a également un rôle à jouer. Le régime CatNat doit être repensé à la lumière de ces nouveaux risques. C’est un outil que l’étranger nous envie, tout comme le Fonds Barnier, dont la mission première est de financer les mesures de réduction de la vulnérabilité aux risques naturels majeurs. La proposition de loi présentée par la sénatrice Christine Lavarde est un bon vecteur pour porter ces évolutions et je souhaite qu’elle soit présentée à l’Assemblée nationale.

En quoi consiste la conférence nationale sur l’eau annoncée par le Premier ministre, alors que la loi sur l’eau aura 60 ans le 16 décembre ?

L’objectif n’est pas de refaire un Varenne ou des Assises de l’Eau. Le plan Eau de mon prédécesseur est un acquis et doit être poursuivi. S’y ajoute une feuille de route sur les captages d’eau que je souhaite lancer pour sécuriser l’accès à une eau potable de qualité. La conférence annoncée par le Premier ministre se place au niveau des territoires. Il s’agit de mener des concertations à l’échelle de chaque comité de bassin : comment opère-t-on l’eau dans les dix ou vingt prochaines années ? Quels sont les investissements à réaliser en priorité et comment les financer, ce qui pose la question du coût de l’eau ? Quel partage de l’eau, avec quelle gouvernance, comment concilier les différents usages ? Mon objectif, c’est de repartir du terrain, d’adapter les solutions à la réalité de chaque situation, bien différente par exemple entre des Pyrénées-Orientales au climat quasi désertique et le Pas-de-Calais marqué par des inondations à répétition.

Les agriculteurs sont-ils réticents à faire évoluer leurs pratiques face au dérèglement climatique et à l’érosion de la biodiversité ?

En tant qu’ancienne ministre déléguée à l’Agriculture, je suis très sensible à la situation des agriculteurs. Il faut cesser d’opposer crise agricole et crise climatique, car les agriculteurs sont les premiers témoins et les premières victimes du dérèglement climatique. Ce sujet est aussi existentiel pour eux que pour les assureurs. La caricature d’agriculteurs refusant obstinément le changement est infondée. En revanche, ils veulent des conditions de concurrence loyale : soit on les protège de la concurrence, soit ils jouent avec les mêmes armes que les autres. Par ailleurs, les jeunes agriculteurs qui s’installent nous demandent de sécuriser leur activité à long terme. Ils ont besoin de moyens de production, d’eau et d’itinéraires techniques adaptés au changement climatique.

Craignez-vous les décisions du nouveau président américain en matière de climat et d’énergie ?

La décision de sortir de l’accord de Paris serait synonyme d’isolement et de développement de filières obsolètes. Ce pourrait être une mauvaise nouvelle pour les entreprises américaines face à la concurrence chinoise. Si le patron d’Exxon a demandé à Donald Trump de ne pas le faire, c’est bien pour des raisons économiques. Mais cela envoie évidemment un mauvais signal. L’Europe doit assumer son leadership climatique car c’est aussi une guerre économique. Nos émissions par habitant sont inférieures à celles des Américains et des Chinois ; nous sommes le premier acteur de la finance climat ; nous devons revendiquer la puissance économique que cela nous confère et investir massivement comme les Chinois dans l’industrie verte. De ce point de vue, la position de Trump peut être une opportunité, à condition d’agir en Européens, c’est-à-dire d’investir collectivement et massivement et de nous protéger de la concurrence déloyale. ■

+ 1,54 °C

C'est la hausse de la température moyenne mondiale depuis l'ère pré-industrielle.

1

milliard d'euros

(au lieu de 2,5 Mds)

C'est l'enveloppe du Fonds Vert dans le budget 2025.

6,5

milliards d'euros

soit le coût des sinistres climatiques en France pour les assureurs en 2023.

1,6

milliard

c'est le montant en euros de l'enveloppe supplémentaire qui vient d’être allouée pour poursuivre la dynamique de décarbonation des sites industriels français les plus émetteurs

La Provence
AIXPR ; ALPES ; ARLES ; AUBAG ; AVIGN ; MARTI ; SALON ; SUVSE ; VILLE
SUP; SUP.REDACT1, mercredi 27 novembre 2024 740 mots, p. SUP_005

La Sainte-Baume, une forêt d'exception au microscope

Alors que le changement climatique ne cesse de mettre les milieux naturels à rude épreuve, les scientifiques étudient de près la forêt millénaire de la Sainte-Baume.

À mi-chemin entre les Bouches-du-Rhône et le Var, au milieu du massif de la Sainte-Baume, les scientifiques se mêlent aux randonneurs. Au milieu des hêtres qui enfoncent leurs racines dans la terre depuis la Révolution française, il y a 300 ans de cela, la science cherche à percer le secret de cette forêt, au-delà de son histoire mystique ayant fait de ses profondeurs un haut lieu de pèlerinage chrétien vieux de deux millénaires.

Avec, en creux, l'espoir de répondre à l'implacable question : comment venir en aide à nos milieux naturels considérablement fragilisés par un changement climatique aussi rapide que massif ? À 30 km d'Aubagne, la forêt du Parc naturel régional de la Sainte-Baume fait figure d'exception dans une Provence plus connue pour sa garrigue que pour ses massifs forestiers.

Lutter contre l'inexorable fragilisation du milieu

En cause, la présence d'une hêtraie millénaire particulièrement riche qui interroge les scientifiques tant ce milieu naturel est extrêmement rare sous un climat méditerranéen. Une forêt dite "relique" de 80 000 hectares sur laquelle se penche depuis onze ans Xavier Morin, chercheur au CNRS en écologie forestière au centre d'écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier. " On sait que la diversité des espèces a un intérêt en termes de préservation, mais il apparaît sérieusement que cette dernière a également des effets sur la résilience des forêts face au changement climatique", avance le scientifique tout en esquivant une branche.

Avec d'autres experts de la Sainte-Baume, il était en juin 2024 invité par l'association Conséquences à une balade climatique permettant aux curieux de randonner au milieu des hêtres et des chênes. " La forêt est un témoin de l'impact du changement climatique sur une nature qui n'est pas préparée à ça", détaille Sylvain Trottier, directeur de cette association qui vise à " mettre en lumière les impacts locaux du changement climatique".

Et en l'occurrence de profiter des analyses des scientifiques sur ce site loin d'être comme les autres. Avec une hêtraie exceptionnelle ainsi qu'un mélange entre essences alpines et méditerranéennes. " Une association qui fonctionne très bien", analyse Xavier Morin, et qui met en lumière les mécanismes biologiques d'interaction entre espèces. " Cet environnement très tamponné grâce à la présence historique de hêtres a permis à beaucoup d'espèces alpines mais aussi méditerranéennes de survivre là" et de résister au climat provençal, observe le chercheur.

Une diversité stratégique

Mais qui n'empêche pas la Sainte-Baume de se retrouver en première ligne du changement climatique. Pour les randonneurs, difficile de s'en apercevoir. Mais dès les premiers sentiers, cette forêt " qui en quelques décennies est plus fragilisée qu'en plusieurs siècles d'existence" se dévoile au grand jour. "La pluviométrie a diminué de 15 % en moyenne en 30 ans. Même la Sainte-Baume qui est un microclimat à l'échelle de la Provence est victime de la sécheresse, avec un dépérissement inquiétant", observe Christian Vacquié, technicien à l'Office national des forêts retraité et ancien garde des lieux, la tête dans les cymes où les branches sèches se multiplient. Si l'étude du milieu de la Sainte-Baume et de sa diversité biologique est si importante pour les chercheurs, c'est aussi parce que la question de la stratégie à adopter pour sauver nos forêts des grands basculements en cours ne fait pas consensus.

En tout cas pas avec le monde politique. Xavier Morin garde un oeil très vigilant sur le plan étatique annoncé en grande pompe par Emmanuel Macron fin 2022 grâce auquel un milliard d'arbres doivent être plantés d'ici 2032. " Les rapports estiment à près de 40 % le taux de mortalité des arbres plantés, regrette le chercheur au CNRS alors que le plan gouvernemental vise à reconstituer des forêts fragilisées par le changement climatique, quitte à opérer des coupes rases. On sacrifie des forêts qui ont stocké du carbone pour les remplacer par des jeunes arbres qui ne vont pas tenir." Au détriment d'une grande variété d'espèces dont la science mesure aujourd'hui l'importance. En clair, un champ d'arbres au lieu d'une forêt sauvage.

La réponse à la stratégie à adopter pour sauver nos milieux forestiers se trouve donc peut-être à quelques kilomètres de la métropole marseillaise. " En intervenant à outrance, on prend le risque d'aggraver l'impact des changements climatiques sur nos forêts", met en garde Xavier Morin. La forêt millénaire de la Sainte-Baume réserve encore sa part de mystères.

La Tribune (France), no. 7996
Transition écologique, samedi 7 décembre 2024 1029 mots, p. 64

Repenser le travail face au changement climatique, le vrai défi

Lysiane Baudu

SPÉCIAL ACT50 - L'adaptation au réchauffement de la planète implique que les entreprises trouvent des solutions, notamment pour que leurs salariés travaillent par 50 degrés l'été. L'atténuation du dérèglement climatique, elle, nécessitera de nouvelles compétences, dans divers secteurs. ACT 50, l'évènement de "La Tribune" sur le climat, a consacré deux tables rondes à ces sujets clés pour l'économie.

Les entreprises se savent dépendantes de leur chaîne d'approvisionnement, des consommateurs, de la réglementation, des politiques publiques, du marché de l'emploi... mais le dérèglement climatique ajoute une dimension véritablement systémique à leurs contraintes. La crise du Covid avait d'ailleurs déjà eu le même effet, quoique plus ponctuel et plus limité. Comment, en effet, « faire tourner une centrale nucléaire sans salariés, s'ils sont confinés et si les crèches pour leurs enfants sont fermées? », s'interroge Catherine Halbwachs, directrice RSE de la Direction du Parc Nucléaire Thermique d'EDF et cheffe du projet ADAPT pour l'adaptation des centrales nucléaires.

Une situation qu'elle a donc déjà vécue et qui pourrait se reproduire, sous une forme quelque peu différente, si la température atteint, comme attendu, les 50 degrés l'été dans quelques années. Avec des écoles en surchauffe et des salariés ayant du mal à dormir et à travailler. En outre, le dérèglement climatique apporte des contraintes supplémentaires et de taille pour EDF, puisque les centrales sont refroidies avec l'eau des fleuves, qui pourrait venir à manquer... Pas étonnant que la pandémie ait d'abord servi d'alerte - « aussi bien sur l'aspect systémique, car nous avons besoin des routes, des écoles, des commerçants autour de nos centrales, que sur les problèmes de résilience », indique Catherine Halbwachs. Et pas étonnant non plus qu'EDF ait mis sur pied un plan d'adaptation de la production jusqu'à 2100, qui inclut la santé et le bien-être des salariés, avec, en particulier, l'apport de vestes 'ventilées'.

La chaleur affecte la coopération humaine

La chaleur a en effet un impact sur les infrastructures, les matériaux et les conditions de travail, ainsi que sur plusieurs aspects humains. « Entre 45 et 50 degrés, la chaleur ralentit certaines fonctions du corps et du cerveau, de même que les fonctions sociales. La performance, mais aussi la coopération, essentielle en entreprise, sont de ce fait réduites », explique Christian Clot. Ce chercheur, explorateur, fondateur et directeur général du Human Adaptation Institute, travaille aujourd'hui avec de grandes entreprises du CAC 40 pour qu'elles se préparent à l'impact de la raréfaction de l'eau ou de l'érosion de la biodiversité sur leurs activités, mais aussi de la chaleur sur les humains.

Si la responsabilité des employeurs est engagée vis-à-vis de leurs salariés - « ou du grand public, dans notre cas », ajoute la représentante d'EDF - « ils ont aussi, en raison de leur liberté de prise de décision, le pouvoir d'agir, surtout s'ils s'allient entre eux », souligne Christian Clot. Une liberté dont ils doivent user largement. Ne serait-ce que pour donner l'exemple. Reste qu'alors que le temps presse et que le dérèglement climatique s'accentue, les changements de comportement humain, fondés à la fois sur le cognitif et les émotions, sont longs à se mettre en branle. « Et rien ne sera possible sans un changement à la source, dans le système éducatif », conclut-il.

Former aux nouveaux métiers

C'est précisément dans ce domaine qu'oeuvre l'ancien ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, aujourd'hui à la tête de Terra Academia, un accélérateur de compétences centré sur la transformation écologique, laquelle induit une transformation des métiers et des secteurs. « Malgré les incertitudes et les difficultés à modéliser la transformation », souligne Cécile Jolly, qui travaille sur la prospective métiers et les mutations de l'emploi pour France Stratégie, elle devrait, selon les estimations, prendre la forme de quelque 400 000 créations de postes (d'ingénieurs, de chercheurs, de spécialistes de l'isolation des bâtiments et des mobilités douces...), d'ici 2030, associées toutefois à 150 000 destructions d'emplois (dans la production de voitures à moteur thermique, notamment). Autant dire, des milliers de salariés à reconvertir et d'autres à former.

Mieux, « la formation est un levier clé, puisque la compétence professionnelle est le premier vecteur d'accélération écologique », assure Jean-Michel Blanquer. Un cercle vertueux s'il en est. Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, le syndicat patronal représentant l'artisanat du bâtiment, en est parfaitement conscient. Son problème n'est d'ailleurs pas tant les formations, qu'il estime déjà au point pour améliorer l'isolation des bâtiments et réduire leur consommation énergétique, que la main d'oeuvre. Autrement dit, ceux qui sont en poste sont formés, mais ils ne sont tout simplement pas assez nombreux face à la demande, actuelle et à venir. « Nous espérons 20 000 à 30 000 jeunes, qui devraient nous rejoindre, mais nous avons un problème d'attractivité », soupire-t-il.

Attractivité ou simple manque de connaissances des métiers du bâtiment? Terra Academia, en tout cas, fait feu de tout bois, pour informer et sensibiliser les jeunes aux différents métiers liés à la transformation écologique, dont le bâtiment, pour ensuite les former. Même ambition chez Thierry Coulhon, président du directoire de l'Institut Polytechnique de Paris. « La formation, la recherche interdisciplinaire, l'innovation : toutes nos activités ont été touchées par la transformation écologique », s'enorgueillit-il. Une nouvelle génération de professionnels, prêts à relever les défis de la lutte contre le dérèglement climatique, la protection de l'environnement et la préservation de la biodiversité est donc en passe de s'imposer sur le marché de l'emploi. Un maillon clé pour accélérer la transformation écologique.

SPÉCIAL ACT50 - A lire également : - Repenser le travail face au changement climatique, le vrai défi (lien : https://www.latribune.fr/climat/repenser-le-travail-face-au-changement-climatique-le-vrai-defi-1013118.html)- L'adaptation au changement climatique concerne aussi les modèles d'affaires- (lien : https://www.latribune.fr/climat/l-adaptation-au-changement-climatique-concerne-aussi-les-modeles-d-affaires-1013137.html) La décroissance, pensée magique ou taboue ? (lien : https://www.latribune.fr/climat/la-decroissance-pensee-magique-ou-taboue-1013113.html)- Changement climatique : « l'heure n'est plus au constat, mais à l'action » (lien : https://www.latribune.fr/climat/changement-climatique-l-heure-n-est-plus-au-constat-mais-a-l-action-1013063.html)- Encore trop de freins au financement de la transition écologique (lien : https://www.latribune.fr/climat/encore-trop-de-freins-au-financement-de-la-transition-ecologique-1013173.html)- Ces nouvelles maladies qui affectent les plantes, les animaux et les humains (lien : https://www.latribune.fr/climat/ces-nouvelles-maladies-qui-affectent-les-plantes-les-animaux-et-les-humains-1013180.html)- Les entreprises s'emparent (enfin) de la biodiversité et du vivant (lien : https://www.latribune.fr/climat/les-entreprises-s-emparent-enfin-de-la-biodiversite-et-du-vivant-1013199.html)

L'Opinion
mercredi 11 décembre 2024 444 mots, p. 22

AUTRE

Tribune « Pourquoi n'agissons-nous pas plus vite ? »

Par Virginie Savina, directrice RSE chez Forvis Mazars

AUTRE

Les scientifiques alertent depuis plusieurs décennies sur les conséquences des activités humaines sur les changements climatiques, dus à l'accumulation des gaz à effets de serre (GES) dans l'atmosphère. Le climat s'est réchauffé de près de 1,2 °C depuis l'ère industrielle, entraînant la multiplication d'événements climatiques extrêmes : cyclones, inondations destructrices, retrait du trait de côte, stress hydrique, incendies, fonte des glaciers, et la liste d'évènements et leurs conséquences sont malheureusement non exhaustives. Alors pourquoi n'agissonsnous pas plus vite ? La frustration liée à l'absence de résultats visibles des actions mises en place joue un rôle significatif. Une fois émis, les GES restent dans l'atmosphère pendant, a minima, une génération. Les efforts déployés aujourd'hui n'auront donc un impact que dans une quarantaine d'années environ. Il est donc plus qu'urgent d'agir dès aujourd'hui, si nous voulons préserver les conditions d'habitabilité de la planète et ne pas amplifier le phénomène qui se profile.

En réponse à cette situation urgente, la France a publié le 25 octobre le nouveau Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC), qui nous projette dans une France à +4 °C d'ici 2100. Les solutions d'adaptation apparaissent comme des leviers stratégiques indispensables pour les entreprises. Le PNACC vise à planifier les actions à mener d'ici 2030 pour s'adapter au réchauffement climatique de 2100, et à mettre en oeuvre 51 mesures concrètes qui ciblent les populations et les territoires les plus à risques, sans créer ni aggraver les inégalités dans les territoires.

Opportunités. Pour les entreprises, les opportunités de l'adaptation au changement climatique sont multiples. Une stratégie d'adaptation robuste fondée sur la science permettra aux organisations de réorienter leurs activités et d'effectuer les bons renoncements. Le réchauffement climatique a un impact direct sur les chaînes logistiques et la productivité.

Le Rapport Stern (2006) a démontré que le coût de l'inaction face au changement climatique, estimé entre 5 % et 20 % du PIB mondial, dépasse celui de la prévention, évalué à 1 %.

En 2023, un rapport de l'ADEME estime que l'inaction entraînerait une perte annuelle de 10 points du PIB d'ici la fin du siècle. Les risques climatiques à court, moyen et long termes, doivent systématiquement être intégrés à la matrice des risques globaux des organisations et priorisés en conséquence.

La coopération entre acteurs privés et publics sera aussi un facteur clef de succès dans les stratégies d'adaptation au changement climatique. A l'avenir, de nombreuses initiatives de coopération et de partage vont émerger. Il est également essentiel de considérer les enjeux systémiques de la transition environnementale, et dans le cas précis du carbone, il convient de noter que le succès de l'adaptation dépend de l'efficacité des politiques d'atténuation mises en place.

La Tribune (France), no. 7996
Transition écologique, samedi 7 décembre 2024 863 mots, p. 72

Encore trop de freins au financement de la transition écologique

Natasha Laporte

SPÉCIAL ACT50 - Si certains acteurs financiers se mobilisent pour apporter des solutions à la décarbonation de l'économie, ils rencontrent des limites, qui ont été débattues à l'occasion du forum Act 50, organisé le 3 décembre au Ground Control à Paris par "La Tribune".

C'est le nerf de la guerre : comment mobiliser les financements pour mener véritablement la transition écologique qui exige des investissements colossaux? D'autant que la « main invisible » qu'est la finance permet encore, martèle Lucie Pinson, fondatrice de l'ONG Reclaim Finance, rend possible « le financement de nouvelles centrales à charbon et des plateformes pétrolières ».

Mais, pour cette militante, la finance « peut passer de l'état de problème à celui de solution ». Et de lancer un appel aux acteurs du secteur : « Plutôt que de financer l'expansion des énergies fossiles, accompagnez vos clients dans leur transition », en investissant massivement dans les solutions, de la rénovation thermique aux nouvelles formes de mobilité en passant par l'éolien, le solaire, les batteries et des systèmes de gestion intelligents.

Les acteurs financiers, un catalyseur

En somme, pour la fondatrice de Reclaim Finance, « les acteurs financiers peuvent jouer véritablement leur rôle de catalyseurs » en orientant leurs investissements et en conditionnant les services financiers à « un engagement ferme » de la part des entreprises à développer des solutions soutenables et à ne plus lancer de projets polluants.

Si certains acteurs avancent, reste que « leurs efforts sont toujours trop lents et insuffisants, tandis que d'autres refusent d'agir et continuent de financer des secteurs polluants qui aggravent les risques financiers et climatiques », fustige-t-elle. Ainsi, « la décision de BNP Paribas de ne plus émettre ni d'investir dans de nouvelles obligations pour les producteurs pétroliers et gaziers est sans conteste un grand pas dans la bonne direction, mais elle est arrivée trop tard et reste incomplète », assène-t-elle. Pendant ce temps, « des institutions comme Société générale, Banque populaire-Caisse d'épargne ou Amundi continuent de soutenir de nouveaux champs pétroliers et gaziers, amplifiant des risques qui se répercutent sur l'ensemble de l'économie ». Enfin, décarboner un portefeuille ne suffit pas, insiste cette militante, pour qui seul un changement systémique, poussé par la réglementation européenne, permettra une action puissante.

De l'accélération aux limites

Toujours est-il que certains acteurs appuient sur l'accélérateur dans leur champ d'action. « Aujourd'hui, il est impossible de ne pas se poser la question de l'impact climatique des entreprises qu'on finance », affirme Selma Mahfouz, économiste et directrice du pôle Expertise ESG au Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Cette institution a notamment mis en place un « dividende sociétal » qui permet d'affecter chaque année 15 % de son résultat net au financement de projets de transformation environnementale et solidaire via un fonds à impact et une fondation d'entreprise et en finançant certains produits dans la mobilité électrique, avec des prêts à taux zéro. Néanmoins, si les institutions bancaires cherchent à accélérer le financement et l'accompagnement de la transition de leurs clients, « tous ne frappent pas à la porte en disant vouloir financer une pompe à chaleur ».

D'autres se heurtent à des limites d'un autre type. Chez Lendosphere, une plateforme de financement participatif des énergies renouvelables lancée il y a dix ans, les investisseurs affluent. « Les cinq premières années, c'étaient plutôt des militants pour lesquels le fait d'investir dans la transition énergétique était plus important que le rendement associé à leur investissement. Après la guerre en Ukraine et le choc énergétique, on a vu un basculement des motivations de la part des investisseurs qui, aujourd'hui sont plus de 100 000 sur notre plateforme », avec désormais également des fonds d'investissement aux côtés des particuliers, se réjouit Laure Verhaeghe, cofondatrice et présidente de Lendosphere. Problème? « Ce qui manque, ce sont des projets », dit-elle. Ce qui s'explique, entre autres, par un temps de développement long, de parcs éoliens notamment, et rallongé par des recours...

Côté start-up, si l'argument environnemental est devenu aujourd'hui « un prérequis », comme en atteste François-Xavier de Thieulloy, directeur du pôle Expertise de Bpifrance, certaines jeunes pousses industrielles peinent à attirer des investissements. « On a du mal à entraîner autant qu'on aimerait les fonds privés, indique-t-il. On a investi dans six fonds privés pour qu'eux-mêmes puissent investir dans des start-up. Mais cela démarre lentement, et pas à la bonne vitesse au vu des enjeux ». En cause, le temps long, de huit à dix ans, pour développer ces solutions, alors que l'horizon des fonds privés est plutôt à cinq ans.

SPÉCIAL ACT50 - A lire également : - Repenser le travail face au changement climatique, le vrai défi (lien : https://www.latribune.fr/climat/repenser-le-travail-face-au-changement-climatique-le-vrai-defi-1013118.html)- L'adaptation au changement climatique concerne aussi les modèles d'affaires- (lien : https://www.latribune.fr/climat/l-adaptation-au-changement-climatique-concerne-aussi-les-modeles-d-affaires-1013137.html) La décroissance, pensée magique ou taboue ? (lien : https://www.latribune.fr/climat/la-decroissance-pensee-magique-ou-taboue-1013113.html)- Changement climatique : « l'heure n'est plus au constat, mais à l'action » (lien : https://www.latribune.fr/climat/changement-climatique-l-heure-n-est-plus-au-constat-mais-a-l-action-1013063.html)- Encore trop de freins au financement de la transition écologique (lien : https://www.latribune.fr/climat/encore-trop-de-freins-au-financement-de-la-transition-ecologique-1013173.html)- Ces nouvelles maladies qui affectent les plantes, les animaux et les humains (lien : https://www.latribune.fr/climat/ces-nouvelles-maladies-qui-affectent-les-plantes-les-animaux-et-les-humains-1013180.html)- Les entreprises s'emparent (enfin) de la biodiversité et du vivant (lien : https://www.latribune.fr/climat/les-entreprises-s-emparent-enfin-de-la-biodiversite-et-du-vivant-1013199.html)

La Dépêche du Midi
GÉNÉRAL
ACTUALITÉ, jeudi 12 décembre 2024 810 mots, p. 3

L'événement

Premier week-end de ski dans les Pyrénées

Avec des chutes de neige assez importantes sur les Pyrénées le week-end dernier, la saison des sports d'hiver 2024-2025 s'ouvre véritablement cette semaine. Les stations espèrent faire aussi bien que l'an passé et se préparent à faire les adaptations indispensables au changement climatique pour une activité « quatre saisons. »

L'heure des sports d'hiver est de retour avec l'ouverture des stations de ski cette semaine, notamment dans les Pyrénées où la neige est tombée de façon importante depuis samedi. Le réseau N'Py, qui regroupe huit stations (Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette, la Pierre Saint-Martin), a ainsi indiqué que « la neige est tombée en abondance dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques avec jusqu'à 120 cm de neige fraîche en deux jours. De quoi permettre l'ouverture des stations du réseau » d'ici à samedi. « La neige est arrivée au bon moment », s'est félicité Laurent Garcia, président de la section Pyrénées des Domaines Skiables de France (DSF), l'organisme qui rassemble 250 stations et 18 000 salariés en France.

Les professionnels du ski ont donc le sourire et se préparent à accueillir les Français sur leurs domaines en espérant que la saison 2024-2025 soit aussi bonne que la précédente. La fréquentation des domaines skiables l'hiver dernier en cumul de journée skieurs affichait une hausse de +2 % sur un an. Un chiffre derrière lequel se trouve évidemment « une grande variété de situations territoriales en raison des aléas d'enneigement » selon DSF. L'enneigement a été déficitaire en basse et moyenne montagne notamment sur les Vosges, le Jura, le Massif central, les Pyrénées et la montagne corse une grande partie de l'hiver.

La France, 2e au niveau mondial

Mais « avec 51,9 millions de journées de ski pour l'hiver 2023-2024, la France progresse (+2 %) et se classe cette année encore 2e au niveau mondial derrière les États-Unis n° 1 mondial (60,5 millions) et devant l'Autriche (50,3 millions) » se réjouit DSF. « Comme le montrent les chiffres, la France s'impose comme l'une des principales destinations skiables au monde, avec un nombre impressionnant de stations de ski et de remontées mécaniques (3 113). Elle se distingue particulièrement par le volume élevé de skieurs étrangers, représentant près de 27 % des journées de ski cumulées, ce qui souligne son attractivité internationale », note Guillaume Carette, rédacteur en chef de HelloSafe France, qui a réalisé un classement des 67 pays où il est possible de skier dans le monde en 2024. La France est à la 7e place mondiale.

Un modèle économique qui s'essouffle

Reste que le modèle des stations de ski françaises s'essouffle, comme l'a noté la Cour des comptes dans un rapport publié en février dont le titre en donne la principale raison : « Les stations de montagne face au changement climatique. » Le rapport analyse les effets du changement climatique sur les stations de montagne en particulier, et examine dans quelle mesure celles-ci s'y sont adaptées. Au total, 42 stations - réparties sur les Alpes, les Pyrénées, le Massif central et le Jura - ont été contrôlées par une formation inter-juridictions. « Les stations de ski sont inégalement vulnérables en fonction de leur exposition au risque climatique, de l'impact économique et social, et de la capacité financière des collectivités à s'adapter. À l'horizon 2050, toutes ces stations seront plus ou moins atteintes, certaines d'entre elles pouvant espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance », note la Cour, qui souligne que « le changement climatique a déjà un impact croissant sur les finances publiques locales » et que « de plus en plus de stations ne sont déjà plus en capacité d'atteindre l'équilibre d'exploitation. »

S'adapter et évoluer est donc un impératif absolu si les stations et tout l'écosystème touristique qu'elles induisent veulent perdurer. « En France, l'économie du ski représente 10 milliards d'euros d'échanges en station, soit entre 5 % et 10 % de l'économie du tourisme Français », note DSF qui met en avant ses actions, notamment avec une feuille de route ambitieuse concernant des engagements environnementaux pour préserver la montagne.

Plans d'adaptation

La Cour des comptes préconise « l'élaboration de plan d'adaptation par chaque station de montagne. Les financements publics devraient être conditionnés à l'existence de ces plans et à leur respect ». Les Sages suggèrent aussi « que la France aurait tout intérêt à promouvoir une organisation fédérant l'ensemble des acteurs concernés ». Enfin, la Cour « constate que la mise en place d'un tourisme quatre saisonset le démantèlement des installations de remontées mécaniques obsolètes nécessiteront d'importants investissements que les stations les plus affectées par le changement climatique auront du mal à financer. » C'est pourquoi, [elle] préconise la création d'un « mécanisme de solidarité financière entre les stations. » Ce tourisme quatre saisons semble être la clé et a commencé à se développer notamment en Occitanie avec des activités porteuses l'été. Un plan « Plan Montagnes d'Occitanie, Terres de vie 2018-2025 » a d'ailleurs été élaboré avec l'État et la Caisse des dépôts.

Philippe Rioux

sports d'hiver

La Tribune (France), no. 7996
Transition écologique, samedi 7 décembre 2024 941 mots, p. 66

L'adaptation au changement climatique concerne aussi les modèles d'affaires

Natasha Laporte

SPÉCIAL ACT50 - Pour continuer d'exister, mais aussi car c'est un atout, la transition écologique pousse de plus en plus d'acteurs économiques à s'engager dans de nouvelles voies, fondées sur l'engagement environnemental, la résilience, voire la régénération. C'est ce qui ressort d'une table ronde qui s'est déroulée au forum Act 50, organisé le 3 décembre au Ground Control à Paris par "La Tribune".

Et si, au-delà de la nécessité de s'adapter, la transition écologique, pour les entreprises, rimait avec de nouvelles opportunités? C'est le cas de Serfim, un groupe familial spécialisé dans le BTP, l'immobilier, l'industrie et l'environnement - de l'énergie à la dépollution, en passant par le recyclage et l'eau. Mettant fortement l'accent sur la RSE, cette ETI basée à Vénissieux s'inscrit volontairement dans une logique de résilience. Comment ? « On crée de la résilience par la diversité des métiers, ainsi que par la manière de les exercer en travaillant notre impact et notre empreinte environnementale », témoigne Alexandra Mathiolon, PDG de Serfim.

Depuis qu'elle en a pris les rênes, l'entreprise, qui s'était déjà diversifiée dans la dépollution des sols depuis les années 80, a élargi ses activités, notamment vers les énergies renouvelables. Tout en accélérant sur « une feuille de route ambitieuse de transformation de l'entreprise, en posant notre raison d'être, nos engagements et en disant à quoi on sert vraiment ». De quoi définir ses missions : la transition énergétique, la préservation de l'eau, limiter l'épuisement des ressources, régénérer la biodiversité, renforcer la résilience de ses infrastructures et mettre la technologie au service des transitions. Car la jeune dirigeante en est convaincue : « La clé de la résilience, pour une entreprise, c'est d'être utile à la société ».

Bascule de business modèles

« On est dans un moment de bascule de beaucoup d'acteurs économiques », abonde Sylvain Waserman, PDG de l'Agence de la transition écologique (Ademe). D'autant que « de plus en plus, les grands groupes privés mettent la pression sur leurs sous-traitants » pour décarboner l'activité. Quant aux collectivités, à partir de 2026, elles incluront des clauses environnementales obligatoires dans les marchés publics. Sans oublier le fléchage croissant par les institutions financières vers des projets vertueux. Tout l'enjeu pour les entreprises étant non seulement de s'interroger sur la pérennité de leur modèle économique actuel - car « mettre la tête dans le sable et attendre que ça passe fragilise le business model » -, c'est aussi de se pencher sur « la trace qu'elles vont laisser ». Un raisonnement présent dans les entreprises familiales, en particulier.

Ainsi, nombre de structures, y compris celles des services numériques, réfléchissent désormais à intégrer la logique de l'éco-conception. Fait plus nouveau, « beaucoup modifient leur offre en prenant en compte les limites planétaires », observe Sylvain Waserman. C'est même tout le modèle qui est susceptible de muer, de la vente du produit ou de la prestation vers celle de la performance. « C'est même tout le modèle qui est susceptible de muer, de la vente du produit ou de la prestation vers celle de la performance », analyse-t-il.

C'est donc un véritable changement de mentalités qui commence à s'opérer. En France, en termes de nouveaux modèles économiques, « nous avons un coup d'avance, qui va bénéficier à tout le monde », avance pour sa part Eric Duverger, fondateur de la Convention des entreprises pour le climat (CEC), une association d'entreprises qui oeuvre en faveur du passage de l'économie extractive à l'économie régénérative. Illustration de nouvelles logiques qui émergent, l'entreprise grenobloise, Photoweb. Elle a mis au point avec un fournisseur provençal une nouvelle machine d'imprimerie 40 % moins gourmande en énergie. « Ils l'ont mise en open source pour tout leur secteur. Même leurs concurrents vont pouvoir bénéficier de cette technologie », salue le coordonateur de la CEC, en considérant que « les entreprises doivent faire ce sursaut pour l'intérêt général ».

Avantage concurrentiel

« La clé est de faire de la transition écologique un avantage concurrentiel », martèle de son côté le Pdg de l'Ademe qui, par ailleurs, a lancé une initiative baptisée méthode Act, permettant d'évaluer la crédibilité et la solidité d'une démarche de décarbonation - une labellisation « anti-greenwashing », en quelque sorte. « Il y a des avantages concurrentiels à l'utiliser quand on est une entreprise localisée en France. Quand un grand groupe investit 100 millions d'euros dans sa décarbonation, pour passer du gaz à l'électricité, en France, où l'électricité est complètement décarbonée, ce sera 100 % efficace, alors qu'en Allemagne, cela ne le sera que de 60 % et en Pologne de 40 % », fait-il valoir.

Et de pousser ce raisonnement jusqu'au marché de l'intelligence artificielle (IA) : à l'avenir, une entreprise française ou européenne, qui acceptera que l'utilisation des ressources par son IA soit évaluée de manière scientifique et méthodologique, pourrait se trouver en meilleure position que les IA étrangères pour être choisie par une administration, envisage-t-il. Un avis partagé par Eric Duverger. « La transition est une chance pour la France », résume le fondateur de la CEC.

SPÉCIAL ACT50 - A lire également : - Repenser le travail face au changement climatique, le vrai défi (lien : https://www.latribune.fr/climat/repenser-le-travail-face-au-changement-climatique-le-vrai-defi-1013118.html)- L'adaptation au changement climatique concerne aussi les modèles d'affaires- (lien : https://www.latribune.fr/climat/l-adaptation-au-changement-climatique-concerne-aussi-les-modeles-d-affaires-1013137.html) La décroissance, pensée magique ou taboue ? (lien : https://www.latribune.fr/climat/la-decroissance-pensee-magique-ou-taboue-1013113.html)- Changement climatique : « l'heure n'est plus au constat, mais à l'action » (lien : https://www.latribune.fr/climat/changement-climatique-l-heure-n-est-plus-au-constat-mais-a-l-action-1013063.html)- Encore trop de freins au financement de la transition écologique (lien : https://www.latribune.fr/climat/encore-trop-de-freins-au-financement-de-la-transition-ecologique-1013173.html)- Ces nouvelles maladies qui affectent les plantes, les animaux et les humains (lien : https://www.latribune.fr/climat/ces-nouvelles-maladies-qui-affectent-les-plantes-les-animaux-et-les-humains-1013180.html)- Les entreprises s'emparent (enfin) de la biodiversité et du vivant (lien : https://www.latribune.fr/climat/les-entreprises-s-emparent-enfin-de-la-biodiversite-et-du-vivant-1013199.html)

Les Echos Week-End
vendredi 13 décembre 2024 - 18:00 UTC +0100 2668 mots

La spectaculaire expansion des vins anglais

JULIE ZAUGG

Le réchauffement climatique est à l'origine d'une spectaculaire expansion des vignobles britanniques. Les maisons étrangères commencent à s'y intéresser, à l'image de Taittinger qui vient d'inaugurer un domaine dans le Kent.

Les cueilleurs se sont réunis sous une fine pluie battante, seau noir et sécateur en main. « Ne vous positionnez pas juste en face de votre partenaire, pour éviter de lui couper un doigt, glisse Peter Gladwin, le propriétaire du domaine Nutbourne, dans le Sussex. Prenez garde aussi aux frelons et aux tracteurs. » Vêtu d'un long manteau brun, d'un chapeau à larges bords et de bottes de pluie, il a des airs de rancher de l'Ouest américain.

Les vendanges démarrent. Les grappes de raisin s'accumulent dans les seaux, qui sont ensuite déversés dans des caisses de plastique bleu. Gregory Gladwin, le fils cadet, les charge sur un tracteur et les apporte à la presse qui les attend, tapis roulant déployé. Peter Gladwin a l'air satisfait. « Il s'agit de pinot noir destiné à notre vin pétillant, glisse-t-il. La qualité des grappes est bonne, il n'y a pas de fruits violets ou verts, tout est noir. »

Nutbourne exploite 24 hectares de vignes. Les premiers plants ont été mis en terre en 1979, ce qui en fait l'un des plus anciens vignobles du Royaume-Uni. Peter Gladwin l'a racheté en 1991. Il était, à l'époque, restaurateur à Londres. « Je cherchais un cadre rural pour élever mes trois garçons », relate-t-il. Ils sont tous impliqués dans les affaires de Nutbourne. L'aîné dirige les quatre restaurants de la famille, le cadet y travaille comme chef et le benjamin oeuvre pour le vignoble. La famille a profité, comme d'autres, du formidable essor de l'industrie viticole au Royaume-Uni ces quinze dernières années. Les surfaces cultivées sont passées de 700 à 4 200 hectares entre 2007 et 2023, soit une hausse de 500 %, selon l'association faîtière Wine GB. Cela représente un peu plus d'un dixième de l'aire de production en Champagne.

Le pays compte aujourd'hui 1 030 vignobles, concentrés dans le sud-est du pays (Sussex, Kent, Hampshire, Essex). En 2022, ils ont généré 12,2 millions de bouteilles, plus du double d'il y a cinq ans. À titre de comparaison, les maisons champenoises en produisent autour de 300 millions.

Le coup de pouce du climat

Durant l'Antiquité, les Romains produisaient déjà du vin au Royaume-Uni. Mais la pratique était tombée en désuétude et n'est réapparue que dans les années 1970, lorsqu'une poignée de passionnés se sont mis à planter des variétés hybrides allemandes capables de résister au froid et aux maladies, comme le huxelrebe, le müller-thurgau, le reichensteiner, le seyval blanc, le solaris ou le bacchus. « Les vins britanniques étaient alors la risée de tous, se remémore Peter Gladwin, qui a présidé Wine GB. Il faut dire que la plupart n'étaient pas très bons. »

Le tournant est survenu à la fin des années 1980, avec le rachat du domaine Nyetimber par un couple américain qui avait fait fortune dans la dentisterie, Stuart et Sandy Moss. « Ils se sont donné pour mission de produire un vin pétillant qui puisse rivaliser avec ceux produits en Champagne », note Peter Gladwin. Les premières bouteilles de Nyetimber ont été mises sur le marché en 1992, obtenant un succès d'estime. Peu à peu, les ceps allemands ont été supplantés par des variétés françaises, essentiellement du pinot noir, du chardonnay et du pinot meunier, les trois composants de base du vin pétillant. Celles-ci représentent désormais 69 % des surfaces viticoles au Royaume-Uni.

Parmi les hybrides germaniques, seul le bacchus - qui produit un vin blanc aux notes de fleur de sureau et d'herbe - continue d'être exploité à large échelle. « Il s'agit de notre sauvignon blanc », glisse Peter Gladwin. Derrière la transformation de l'industrie du vin britannique se trouve une évolution climatique. « Il fait en moyenne 1 à 1,5 °C de plus que dans les années 1980 dans le sud de l'Angleterre durant la saison des cultures, souligne Alistair Nesbitt, un climatologue viticole. Cela permet aux raisins de mûrir davantage et d'accumuler des sucres qui seront par la suite transformés en alcool, tout en développant des composés phénoliques [qui donnent son arôme au vin, NDLR] plus complexes. »

A contrario, certaines zones d'Italie, d'Espagne, de Californie et d'Australie sont devenues trop chaudes pour la culture de la vigne. L'an dernier, le nombre d'hectolitres de vin produits sur le plan mondial a chuté de 9,6 %, pour atteindre son niveau le plus bas depuis 1961, alors même qu'il croissait de 77 % au Royaume-Uni. Ces changements ont permis de faire émerger des vins de qualité, notamment dans la gamme des pétillants. En 2023, le Royaume-Uni a remporté 143 médailles lors des Decanter World Wine Awards. Squerryes, un domaine situé dans le Kent, est l'un de ces vignobles primés. « Nos vins pétillants sont élégants et fruités mais avec une certaine minéralité, qui exprime notre terroir fait de sol crayeux », détaille Henry Warde, le propriétaire des lieux, en examinant ses vignes qui s'étendent sur un coteau en pente douce au milieu des collines recouvertes de haies sauvages.

Sa famille possède le domaine depuis 1731 toutefois les premières vignes n'ont été plantées qu'en 2006. « La maison de champagne Duval-Leroy était venue sonder notre terrain, mais cela n'a pas débouché sur un accord. Alors nous avons décidé de nous lancer tout seuls », explique-t-il. Squerryes exploite désormais 22 hectares de vignes, qui produisent 100 000 bouteilles de vin pétillant par an.

Ventes sur abonnement

Pour glaner de l'expertise, il a visité des vignobles en Champagne et engagé un maître vigneron qui avait travaillé aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie. « L'objectif n'est pas de répliquer ce qui se fait en Champagne, précise-t-il. Nous voulons que nos vins aient leur propre caractère. » S'inspirant de la Napa Valley, il a développé un modèle d'abonnement, qui lui permet d'écouler 85 % de sa production directement auprès des consommateurs. Il a aussi commencé à exporter ses vins en Scandinavie, au Japon, au Moyen-Orient, aux Etats-Unis et en Australie.

Le climat britannique reste peu propice aux vins non pétillants, qui ne représentent que 32 % de la production. Néanmoins, cela pourrait être sur le point de changer. D'ici à 2050, l'Angleterre aura encore gagné 1 °C, selon les prévisions des climatologues. « Environ un cinquième du pays sera alors adapté à la production de chardonnay, contre 2 % actuellement », indique Alex Biss, géographe à l'université de Reading. « Je m'attends à un scénario similaire pour le pinot noir », ajoute-t-il. D'ici au milieu du siècle, le climat au Royaume-Uni devrait s'apparenter à celui de la Bourgogne selon lui.

L'année 2020, qui a été particulièrement chaude et ensoleillée, a fourni un avant-goût de ce qui est à venir. « Pour la première fois, les raisins ont atteint le niveau de maturité nécessaire à la production d'un vin rouge de qualité », relève Andrew Wood. Une poignée de domaines, dont Nutbourne, ont mis en bouteilles du pinot noir. Cette effervescence a éveillé l'appétit des financiers de la City. « Alors que les premiers domaines étaient l'oeuvre de vignerons amateurs dépourvus de capitaux, les plus récents ont bénéficié d'investissements substantiels de la part de professionnels de la finance », indique Nick Watson, chargé de la viticulture auprès du groupe foncier Strutt & Parker.

Ces cinq dernières années, près de 480 millions de livres ont été investis dans les vignobles britanniques selon lui. Plusieurs mégadomaines ont vu le jour. Le plus grand, Chapel Down, exploite 414 hectares de vignes répartis sur dix sites et produit 2,5 millions de bouteilles par an. Il s'est coté en Bourse fin 2023 et a vu ses ventes grimper à 18 millions de livres sur l'année. Il compte parmi ses actionnaires Michael Spencer, le fondateur du groupe financier Nex. Autre mastodonte, Nyetimber appartient au gestionnaire de fonds Eric Heerema. Son rival Gusbourne est majoritairement détenu par l'homme d'affaires et politicien conservateur Michael Ashcroft.

Cet afflux de fonds « a fait dramatiquement grimper la valeur des terrains viticoles », relève Nick Watson. Les meilleurs lots peuvent atteindre 74 000 livres (88 500 euros) par hectare, alors qu'un domaine mature vaut jusqu'à 125 000 livres (150 000 euros) par hectare. « Cela reste une fraction des prix pratiqués en Champagne, où la valeur moyenne d'un terrain viticole atteint 920 000 livres [1,1 million d'euros, NDLR] par hectare », précise-t-il toutefois.

Denbies, un domaine de 107 hectares situé dans le Surrey, possède le plus grand vignoble d'un seul tenant du pays. Son maître de cave, Andy Kershaw, est occupé à mettre en bouteilles du blanc de blancs issu de la récolte de 2016. Après avoir été pressé et fermenté dans une cuve en acier, le précieux liquide a subi une seconde fermentation en bouteille destinée à le doter de bulles, avant de passer plusieurs années dans une cave à la température contrôlée. Les bouteilles sont désormais prêtes à être dégorgées. Elles ont été refroidies à - 23 °C pour cette dernière étape. Dans un bruit de pistons et de cliquetis de verre, elles pénètrent une chaîne automatisée. La machine extrait la masse de levure gelée qui se trouve dans le goulot et la remplace par un bouchon de liège, avant qu'une main mécanique ne secoue brièvement la bouteille et ne la recouvre d'un capuchon en aluminium et d'une étiquette. Une odeur âcre de vin flotte dans l'air.

« Nous avons presque tout automatisé, relève Andy Kershaw. Les raisins destinés à nos grands crus sont cueillis à la main mais les autres sont récoltés à l'aide d'une machine qui se pose à califourchon sur la vigne et la secoue, faisant tomber les grappes. » Le domaine, qui peut produire jusqu'à 1 million de bouteilles par an, possède une gamme diversifiée de vins, allant du mousseux Greenfields - élevé en fût de chêne et vendu 28 livres (33 euros) - au vin blanc Zig Zag - écoulé pour 6 livres (7 euros). « On trouve nos produits dans les grandes chaînes de supermarchés, comme Marks & Spencer, Waitrose ou Aldi, détaille le CEO, Christopher White. Nous produisons également du vin sous contrat pour seize vignobles qui ne disposent pas de leurs propres infrastructures. »

Appétits étrangers

Le succès des vignerons britanniques n'est pas passé inaperçu à l'étranger. Les maisons de champagne françaises Pommery et Taittinger ont acheté des terrains respectivement dans le Hampshire et le Kent, le producteur espagnol de cava Freixenet a acquis le domaine Bolney, dans le Sussex, et l'américain Jackson Family Wines a mis la main sur 26 hectares dans l'Essex. « Ils sont motivés par la disponibilité de terrains viticoles et l'absence de règles quant aux variétés qui peuvent être plantées ou aux méthodes d'irrigation, souligne Nick Watson. Ils y voient, en outre, une façon de se prémunir contre le réchauffement climatique qui risque de compliquer la culture de la vigne dans leurs régions d'origine. »

Le domaine Evremond se trouve au coeur des collines de craie du Kent. Au milieu des coteaux de vigne bercés par une brise légère venue de la mer, une structure rectangulaire grise sort à peine de terre. Il s'agit de la toute nouvelle cave à vin de Taittinger. La maison champenoise a acquis ce site en 2015, en collaboration avec son distributeur britannique Hatch Mansfield. « Il nous a fallu sonder pendant des mois pour trouver un terrain dont le sol et le climat correspondaient à nos besoins », raconte Vitalie Taittinger, qui dirige la maison familiale fondée en 1734. Les premières vignes ont été plantées en 2017 et le domaine, désormais réparti sur 60 hectares, a été inauguré fin septembre en présence de la duchesse d'Edimbourg.

Si la crise climatique n'est pas la motivation principale de Taittinger, elle justifie néanmoins en partie cette acquisition. « S'adapter aux éléments est la base de notre métier, relève Vitalie Taittinger. Le domaine Evremond va nous permettre d'étudier divers cépages, afin de comprendre l'impact du changement climatique et comment préserver la qualité de nos vins, y compris en Champagne. »L'aventure n'a pas été dépourvue de défis. « Nous avons l'habitude de cultiver la vigne sous un climat continental, détaille Christelle Rinville, directrice des vignobles Taittinger. Or dans le Kent, nous avons affaire à un climat océanique, avec du sel dans l'air et davantage de vent et d'humidité. »

Il a fallu étudier comment les ceps se comportaient dans ce nouvel environnement et adapter leur taille. « En Champagne, les vignes sont trapues et fermées ; ici, elles sont hautes et ouvertes », détaille-t-elle. Cela permet de maximiser l'exposition au soleil et d'assurer une bonne ventilation, pour éviter le mildiou et les champignons. Le cycle de culture est également plus long, « cent jours en moyenne, contre quatre-vingt-cinq en Champagne », relève-t-elle.

La cuvée inaugurale, réalisée à partir des récoltes de 2019 et 2020, sera mise sur le marché en mars 2025. Essentiellement destinée au marché britannique, elle ne portera pas le nom Taittinger, ni l'appellation champagne, faisant écho à la gamme de vins pétillants du domaine Carneros exploité par Taittinger dans la Napa Valley. « Le but n'était surtout pas de copier ce que nous faisons en Champagne, détaille Alexandre Ponnavoy, chef de cave de la maison, depuis la grande halle baignée d'une lueur orangée qui sert à la maturation du vin, à 11 mètres sous terre. Nous avons voulu laisser le terroir du Kent s'exprimer. » Il en est issu un vin pétillant minéral, reflétant la craie et le silex contenus dans les sols, aux notes de poivre blanc, d'écorce d'orange et de fruits verts.

À terme, le domaine devrait générer 300 000 bouteilles par an. « À titre de comparaison, nous en produisons environ 6 millions en Champagne », indique le maître de cave. Le premier millésime est attendu d'ici à une dizaine d'années. « Les vignes sont encore un peu jeunes, elles doivent d'abord gagner en maturité », glisse-t-il.

Julie Zaugg

Le Monde
Dossier spécial, mardi 19 novembre 2024 2053 mots, p. 30,31
Aussi paru dans
14 novembre 2024 - Le Monde (site web)

Changement climatique

Comment les villes se préparent aux extrêmes climatiques

Anticipant l’intensification des catastrophes naturelles liée au réchauffement, certaines communes françaises ont entrepris des aménagements pour réduire les risques

Marjorie Cessac

Il est absolument nécessaire de passer à l’action. Si on n’adapte pas les villes maintenant, il sera trop tard. » A l’instar d’Elodie Briche, géographe et climatologue, nombre d’experts alertent – certains depuis plus de trente ans – sur l’impact des aléas climatiques extrêmes tels que les canicules, les incendies et les inondations dans les zones densément urbanisées. « On a des risques de plus en plus élevés, et des phénomènes de plus en plus fréquents », ajoute-t-elle, alors que les pluies torrentielles qui ont frappé fin octobre la région de Valence, en Espagne, et provoqué la mort de plus de 220 personnes, ne peuvent que douloureusement en attester.

Face à cette course de vitesse, dans un contexte budgétaire contraint, où le court-termisme souvent l’emporte, il est parfois compliqué d’aller à rebours de ce qui a été fait depuis les années 1960 en matière de bétonisation et d’artificialisation des sols. Comment déplacer des populations lorsque l’urbanisation débridée a empiété sur des zones inondables, au mépris des plans de prévention des risques ? Comment racheter des terrains sur des zones de littoral soumises à la pression foncière, pour détruire ensuite ce qui y a été construit ?

Certaines villes, au pied du mur, n’ont d’autre choix que de s’y atteler. En dégoudronnant, en débétonnant, mais aussi en renaturant ou en débroussaillant. De crainte sinon de voir leur ardoise s’alourdir plus encore dans le futur. « Les réflexions les plus abouties tiennent compte du changement climatique actuel et à venir, insiste la géographe Magali Reghezza-Zitt. Ces projets réfléchissent à la fois aux coûts de la transition, à la mal-adaptation et à ses effets pervers. »

En France, le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, actuellement en consultation publique, fait l’hypothèse d’un réchauffement plus élevé dans l’Hexagone qu’à l’échelle du globe. Ce dérèglement intensifie déjà les fortes chaleurs, qui plus est en ville, où les impacts sanitaires sont amplifiés par la concentration de la population. Pour les limiter, végétaliser reste une des pistes essentielles. L’Agence de la transition écologique a en effet démontré qu’il était possible d’abaisser de 0,7 0C à 2 0C la température d’une rue, en journée, en y plantant des arbres.

A Toulouse, un poumon vert au cœur de la ville

Dans le Sud-Ouest, à Toulouse, les canicules vont être de plus en plus longues, nombreuses et intenses. Pour y faireface, la Ville rose a lancé en 2020 le projet Grand Parc Garonne, visant à transformer l’île du Ramier en un poumon de verdure, sur plus de 10 hectares, en plein centre-ville. « Nous sommes en train de planter 5 000 arbres », détaille Jean-Luc Moudenc, le maire (ex-Les Républicains, LR) de Toulouse. D’anciennes installations, comme le vieux parc des expositions, ont été démantelées, « afin que la terre, qui était imperméabilisée par sept décennies de goudron et de béton, puisse se réoxygéner », précise l’édile. L’Union européenne a participé à cette initiative de renaturation à hauteur de 3,8 millions d’euros, sur un coût total de 120 millions d’euros.

Pour mesurer sur place l’évolution des températures, des stations météorologiques ont été installées sur des lampadaires autour du site : « On peut déjà noter un rafraîchissement autour du parc allant jusqu’à 0,5 0C en journée », souligne Valéry Masson, chercheur et spécialiste du climat urbain chez Météo-France et au CNRS. Pour la mise en place de ce réseau de mesures météo en ville, « Toulouse Métropole a ses propres experts et compétences sur le climat urbain. C’est la seule collectivité en France dans ce cas », poursuit-il.

A la suite de la canicule de 2022, la ville a mis en place le plan Toulouse plus fraîche, couvrant la période 2023-2030 avec trente actions concrètes. « Dans dix-huit mois, toutes les écoles auront leur cour “oasis” »,précise le maire, ajoutant que chaque opération de dégoudronnage et de revégétalisation coûte en moyenne de 250 000 à 300 000 euros. Dans le règlement d’urbanisme, les constructeurs doivent également privilégier les matériaux et les revêtements aux teintes claires, qui stockent moins de chaleur la journée et n’en restituent pas la nuit.

A Langlade (Gard), des citoyens mobilisés contre les incendies

Dans le prolongement des canicules, les incendies peuvent également dévaster les franges urbaines et les villages alentour. A ce titre, des obligations légales de débroussaillement (OLD) existent pour les particuliers, mais elles restent souvent difficiles à faire respecter. « Si les propriétaires se mobilisaient davantage en débroussaillant et en enlevant les arbres morts, les pompiers pourraient se consacrer à la lutte contre les incendies et contre leur propagation dans la forêt », rappelle Luc Langeron, directeur de l’information et de la prévention à l’Entente Valabre, un centre de recherche sur les incendies.

A cet égard, la commune de Langlade (Gard), dans la banlieue de Nîmes, constitue un exemple à suivre. Frappés en 1983 par de terribles incendies qui ont embrasé la pinède, en pleine zone urbanisée, les habitants ont créé l’Union langladoise de protection incendie. En quarante ans d’existence, cette association a contribué à éviter de nouvelles catastrophes. Elle a instauré des chantiers de débroussaillement par quartiers et des rondes de surveillance du massif forestier. Une interface forêt-habitat de 50 mètres de large environ a été créée tout autour de la ville pour la protéger, comme le feraient des douves.

Michel Delay, le président de l’association, s’inquiète néanmoins de l’avenir de ce dispositif. Le financement pour entretenir cette surface de 40 hectares reste difficile à trouver, car ces travaux sont classés dans les OLD. Avec le concours de l’Office national des forêts, l’association mène également un travail de sensibilisation auprès des riverains et dans les écoles.

A Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), des berges pour canaliser les crues

« Contrairement aux canicules, la manière dont les inondations vont évoluer dans les décennies à venir reste difficile à prévoir. Les modèles sont moins robustes », indique François Bouttier. Le directeur d’équipe de recherche de Météo-France souligne cependant que, en raison de l’étalement urbain, de la disparition de la végétation et de zones humides, les dégâts sont exacerbés lors des intempéries.

« En France, on règle encore souvent les problèmes en construisant de grands bassins de rétention d’eau, des murs, des digues, au lieu de se servir du territoire pour protéger la ville », déplore l’urbaniste Bruno Barroca, rappelant que ces ouvrages en béton ne sont pas « neutres en carbone ». Contrairement à certains pays, comme les Pays-Bas, l’Hexagone n’a pas encore entamé de « réflexion profonde » sur ces sujets. Il cite l’exemple de la ville de Dordrecht, près de Rotterdam (Hollande), où des digues ont été supprimées pour laisser davantage de place aux écoulements d’eau. « Pour s’adapter demain, il va nous falloir fonctionner avec la nature et non contre elle », insiste-t-il.

Certains architectes, comme Eric Daniel-Lacombe, s’évertuent depuis de nombreuses années à suivre ces préceptes. Après le réaménagement du quartier Matra, à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), au moyen de constructions surélevées ayant fait leurs preuves lors d’une crue en 2016, cet urbaniste mène d’autres projets en lien avec les risques d’inondation.Comme à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes). Traversée par deux cours d’eau, le Riou et la Siagne, cette ville du Sud-Est a subi de violentes crues en 2015 et en 2019.

Pour éviter de nouveaux épisodes meurtriers, la commune a racheté le long des berges du Riou une trentaine d’hectares de terres qui serviront à réguler naturellement les crues. Ces parcelles pourront, en cas de fortes pluies, se remplir par étages, comme des rizières, en retenant et en ralentissant l’eau grâce à des talus pour la laisser se déverser ensuite vers un autre fleuve côtier, la Siagne, et rejoindre la Méditerranée. « Grâce à ce projet, les zones humides vont doubler de superficie, ce qui va permettre de retrouver de la biodiversité », explique Eric Daniel-Lacombe. Dans un but pédagogique, les lieux pourront être visités lors des crues, grâce à des passerelles.

En cours d’instruction, ce projet pourrait démarrer en 2026 si tous les freins sont levés. Il s’est déjà heurté aux intérêts d’acteurs privés, comme le Groupe Casino, qui, avant que la commune ne lui rachète 14 hectares, voulait les valoriser par le biais de projets immobiliers. « Avant la crue mortelle de 2015, l’Etat voulait préempter ces terres pour y construire des logements sociaux, car, à l’époque, celles-ci n’étaient pas considérées, ou seulement faiblement, comme inondables », rappelle Sébastien Leroy, le maire (LR) de Mandelieu-la-Napoule,.

Les plans de prévention des risques de l’Etat ne prennent pas forcément en considération un historique très long, et la crue de 2015 n’avait pas eu de précédent dans l’histoire récente. « Le dernier plan de prévention date de 2022 », indique l’édile, qui note toutefois que, « si la même quantité d’eau qui est tombée à Valence nous surprend à notre tour, tout cela ne sera plus que très philosophique ».

Pour financer ce projet, le maire souhaiterait que l’Etat participe davantage. Son coût est estimé entre 26 et 30 millions d’euros. « Il faut le penser sur deux ou trois mandats, et changer la temporalité de l’investissement, estime pour sa part Eric Daniel-Lacombe.  Aujourd’hui, personne n’a d’argent, mais il est nécessaire d’engager ces transformations. »

A Mayotte, la transformation d’un bidonville pour mieux résister aux cyclones

A Mayotte, un programme de transformation d’un bidonville en un quartier intégré à la ville a été lancé sur les hauteurs de Kawéni, un bourg en périphérie de Mamoudzou, la capitale. A l’origine de ce projet, qui concerne un quartier de 2 000 habitants, le cabinet Air Architectures vise la mise à l’abri dans des logements de meilleure qualité des personnes exposées à des risques de cyclone, de glissement de terrain, d’inondation, ainsi qu’à des risques anthropiques, comme les incendies ou l’insalubrité. En concertation avec les habitants, des réseaux sanitaires, d’eau et d’électricité sont implantés. « Ce programme s’inspire de ce qui s’est déjà fait avec succès en Martinique, relève Cyrille Hanappe, associé fondateur de l’agence Air Architectures. A Mayotte, c’est une grande première. »

Des cheminements en dur sont établis afin d’éviter les glissements de terrain et de permettre, le cas échéant, à des véhicules de secours ou de ramassage des déchets de circuler. Sur les places publiques sont implantés de petits bâtiments communautaires traditionnels – des farés – conçus comme des lieux de refuge en cas de cyclone. Ces halles faites d’un toit et de quatre poteaux seront désormais fermées grâce à un système de volets.

En parallèle est mené un chantier de construction de huit maisons en brique et en terre compressée avec un noyau en béton afin de résister aux cyclones. « On a remarqué que, sur l’île de Saint-Martin, lors de l’ouragan Irma, en 2017, où les vents ont soufflé à 300 kilomètres à heure, seule la salle de bains en béton n’était pas emportée », explique Cyrille Hanappe.A Mayotte, ces maisons sont les premières d’une série plus large subventionnée par le programme d’Etat Un toit pour tous en Outre-mer (Totem). Ces différents chantiers ont démarré au printemps, avec l’espoir qu’ils soient livrés en mars 2025. Ils sont financés par la ville de Mamoudzou et le Nouveau Programme national de renouvellement urbain, pour un coût total de5 millions d’euros.

Face à ces aléas extrêmes, les experts sont formels : « Mener une politique d’aménagement du territoire ne peut dorénavant plus se concevoir sans une prise en compte du changement climatique », rappelle Nicolas Auger, directeur au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement. Comme d’autres, il insiste sur la nécessité de réfléchir à ces actions de manière globale. Ainsi, redonner de la perméabilité aux sols permet de lutter aussi bien contre les inondations que contre les canicules .

La Tribune (France), no. 7996
Transition écologique, samedi 7 décembre 2024 1013 mots, p. 68

La décroissance, pensée magique ou taboue?

Natasha Laporte

SPÉCIAL ACT50 - Face à l'urgence climatique, faut-il ralentir l'activité économique pour atteindre la neutralité carbone? Ou l'innovation technologique et le « découplage » suffiront-ils pour nous sauver? Deux grandes questions abordées lors d'un débat du forum Act50, organisé le 3 décembre au Ground Control à Paris par "La Tribune".

Dépasser le capitalisme et la mondialisation tels qu'on les connaît pour résoudre le problème des limites planétaires? La question, ouverte il y a près d'un demi-siècle par le rapport « Les limites à la croissance » du club de Rome, n'est pas nouvelle. Mais face à la nécessité impérieuse de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de décarboner nos économies encore largement dépendantes des énergies fossiles, le tout à l'horizon d'à peine une génération, elle se pose avec d'autant plus d'acuité. Relever ce défi suppose une politique « très volontariste et assez radicale », martèle Clément Caudron, conférencier spécialisé dans les enjeux de l'énergie et du climat. Et qui « ne s'interdit aucun levier a priori ». Par exemple, celui de l'efficacité énergétique, autrement dit d'une moindre consommation d'énergie à usage constant, comme celui des énergies bas carbone - électricité, biomasse, chaleur renouvelable - pour se substituer aux fossiles.

Mais ces leviers technologiques, sur lesquels il est certes nécessaire d'appuyer, « risquent de ne pas suffire. Dès lors, il ne faut pas s'interdire d'avoir aussi recours à la sobriété qui, si elle est systémique, devient de la décroissance », estime l'auteur de l'ouvrage « Il est urgent de ralentir ». Ainsi, la sobriété reste « ponctuelle et limitée à certains individus et à certains secteurs ». La décroissance, elle, survient « quand il y a suffisamment de sobriété dans suffisamment de secteurs pour que cela se traduise par une baisse générale du PIB », indique Clément Caudron.

Décroissance vs découplage

Un concept qui pose « viscéralement » problème à Pierre-André de Chalendar. Pour le président de l'Institut de l'entreprise, « l'objectif principal n'est pas de viser la décroissance, mais de découpler la croissance du PIB de la croissance de la consommation d'énergie et des émissions de CO2 ». L'ancien patron de Saint-Gobain affiche sa confiance dans l'accélération de la réduction des émissions de carbone « grâce à l'innovation ». Technologique, mais aussi comportementale, le tout sans renoncer à vivre mieux.

C'est justement là que se situe une objection clé à la décroissance. N'est-elle pas également synonyme de moins d'emploi et donc d'un système de protection sociale qu'il ne sera plus possible de financer? « Un pays pauvre a besoin de croissance pour développer son système d'éducation, de soins et de transports. Mais dans un pays qui a atteint un certain niveau, le bonheur n'est plus dépendant du PIB », avance Clément Caudron. « Vous allez expliquer aux gens qu'ils gagnent trop d'argent? », rétorque Pierre-André de Chalendar. « La décroissance que j'imagine n'est pas pour tout le monde, mais une décroissance ciblée davantage sur une catégorie de la population », fait valoir Clément Caudron. Autant le dire, ce serait une décroissance pour les riches. « Si l'on protège la moitié de la population, celle à faibles revenus, cela veut dire que la décroissance va peser sur le top dix pour cent et dans une moindre mesure sur les classes moyennes », poursuit-il. Une manière de parvenir à une certaine forme de décroissance dans un pays comme la France, tout en réduisant les inégalités.

Le temps de travail en question

Un projet sur lequel Pierre-André de Chalendar tire à boulets rouges. Pour le patron de l'Institut de l'entreprise, le compte n'y est pas. « On va tous être plus pauvres et il y aura davantage d'émissions ailleurs, parce qu'en plus, les usines seront ailleurs. Donc, on aura baissé massivement les émissions de la France pendant que celles du reste de la planète empireront », assène-t-il, en rappelant que l'Europe ne représente que 6 % des émissions mondiales de CO2. Le dirigeant du cercle de réflexion patronal ne voit pas non plus dans la semaine de quatre jours, avec la diminution des déplacements qu'elle induirait, une voie vers la réduction de l'empreinte carbone. « On n'aura plus notre protection sociale. On vit plus longtemps et on veut travailler moins... », soupire-t-il. Plutôt que de réduire le temps de travail, il faudrait, selon lui, augmenter l'emploi des jeunes et des seniors pour pouvoir continuer à financer notre modèle social.

« Le temps de travail est un moyen d'amortir l'impact de la décroissance en termes de chômage. Si vous réduisez le temps de travail en proportion, vous conservez le volume de l'emploi », argumente Clément Caudron. En réduisant le revenu? « Cela dépend pour qui. La moitié de la population la plus pauvre verrait son salaire sanctuarisé mais travaillerait moins », insiste-t-il. De quoi, par la même occasion, libérer du temps pour davantage de relations sociales et de participation à la vie démocratique. L'auteur-conférencier en est convaincu : « La décroissance peut aider à être heureux dans une certaine mesure, ce qui n'empêche pas de faire la transition technologique à côté si l'on veut tenir les bonnes trajectoires climatiques ».

Une vision qui ne convainc pas Pierre-André de Chalendar. « Si l'on proposait aux gens de travailler moins et d'être payés moins ou de travailler plus pour gagner plus, je ne pense pas que les arbitrages seraient de travailler moins et avoir plus de temps libre en étant moins payé. Ce serait plutôt 'on veut plus de temps libre tout en étant mieux payé », parie-t-il.

SPÉCIAL ACT50 - A lire également : - Repenser le travail face au changement climatique, le vrai défi (lien : https://www.latribune.fr/climat/repenser-le-travail-face-au-changement-climatique-le-vrai-defi-1013118.html)- L'adaptation au changement climatique concerne aussi les modèles d'affaires- (lien : https://www.latribune.fr/climat/l-adaptation-au-changement-climatique-concerne-aussi-les-modeles-d-affaires-1013137.html) La décroissance, pensée magique ou taboue ? (lien : https://www.latribune.fr/climat/la-decroissance-pensee-magique-ou-taboue-1013113.html)- Changement climatique : « l'heure n'est plus au constat, mais à l'action » (lien : https://www.latribune.fr/climat/changement-climatique-l-heure-n-est-plus-au-constat-mais-a-l-action-1013063.html)- Encore trop de freins au financement de la transition écologique (lien : https://www.latribune.fr/climat/encore-trop-de-freins-au-financement-de-la-transition-ecologique-1013173.html)- Ces nouvelles maladies qui affectent les plantes, les animaux et les humains (lien : https://www.latribune.fr/climat/ces-nouvelles-maladies-qui-affectent-les-plantes-les-animaux-et-les-humains-1013180.html)- Les entreprises s'emparent (enfin) de la biodiversité et du vivant (lien : https://www.latribune.fr/climat/les-entreprises-s-emparent-enfin-de-la-biodiversite-et-du-vivant-1013199.html)

Option Finance (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 16:59:09 2739 mots

Cat Nat, un régime en périls ?

Bernard Banga

La multiplication des périls climatiques met en danger les finances du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles.

Son équilibre financier et sa solvabilité sont désormais précaires. Face à cette pression sur le régime Cat Nat, les réformes s'accélèrent et le calendrier législatif se resserre sous la contrainte budgétaire.

En 2024, les catastrophes climatiques se sont multipliées en France. Une canicule intense suivie d'une sécheresse prolongée a d'abord desséché les sols et endommagé les cultures, accentuant la pression sur les ressources hydriques déjà fragiles dans certaines régions. Puis, de violents orages et des chutes de grêle ont frappé le pays, occasionnant des dégâts matériels importants, tant sur les habitations que sur les terres agricoles. Finalement, des pluies torrentielles ont provoqué des crues soudaines et de vastes inondations, submergeant routes, infrastructures et terres cultivées. Ces événements rappellent la vulnérabilité croissante du territoire face aux dérèglements climatiques.

Face à l'intensification des catastrophes naturelles

Pays de climat tempéré, la France est désormais confrontée à une montée en fréquence et en intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Les inondations et les épisodes cévenols survenus les 17 et 18 octobre 2024, touchant plusieurs régions, notamment le Centre-Est, le Sud-Est et l'Île-de-France, ont entraîné, à eux seuls, des pertes estimées entre 350 et 420 M€, incluant des infrastructures détruites, des cultures ravagées et des habitations inondées.

Le réchauffement climatique joue un rôle central dans cette évolution, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui confirme dans son dernier rapport « Les extrêmes climatiques, tels que les vagues de chaleur, les pluies intenses et les submersions marines, deviennent de plus en plus fréquents et puissants. » En 2023, Météo France a observé un record de 81 épisodes de vigilance orange ou rouge pour des événements climatiques dangereux, depuis l'instauration du système en 2001. Sur le plan financier, les événements naturels de 2023 ont coûté environ 6,5 Md€. Les coûts associés aux sinistres climatiques sont en constante augmentation, avec des projections qui suggèrent qu'ils pourraient doubler d'ici 2050 par rapport aux trois dernières décennies. Rien que pour le risque sécheresse, la mission interministérielle sur l'assurabilité des risques climatiques évalue le coût de la sinistralité à 43 Md€ entre 2020 et 2050, représentant ainsi un triplement des dépenses observées au cours des trente années précédentes. Tandis que l'augmentation des coûts liés aux dommages causés par les submersions marines pourrait varier entre un facteur de deux dans cette même période

Trois mécanismes d'assurance peuvent être mobilisés pour couvrir les risques climatiques en France : le régime Cat Nat, les garanties contractuelles pour tempêtes, grêle et neige (TGN), et le régime d'assurance multirisque climatique pour les récoltes. Au cœur de ce dispositif, le régime Cat Nat, encadré par la loi du 18 juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles, inclut notamment les périls inondations, mouvements de terrain, séismes et cyclones en Outre-mer. Ce régime repose sur un partenariat public-privé entre les assureurs pour la diffusion de la garantie et la gestion des risques et l'État, qui assure, via la CCR, la mutualisation solidaire et la solvabilité du système. La garantie légale « catastrophes naturelles », adossée aux contrats « dommages aux biens » est financée par une cotisation additionnelle calculée sur la prime des contrats d'assurance, dont le taux est fixé par arrêté. En tant que réassureur public, la CCR propose aux assureurs nationaux une réassurance illimitée.

La moitié ou toujours les mêmes communes ?

Le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles, appelé Cat Nat, est garanti en dernier recours par l'État, qui soutient la Caisse centrale de réassurance (CCR) lorsque la sinistralité annuelle excède 90 % des réserves de la CCR. Ce soutien public, unique en Europe, n'a été activé qu'une fois, en 1999, pour les tempêtes Lothar et Martin. Cependant, le risque d'intervention étatique s'accroît d'année en année depuis, avec la sécheresse de 2003 déjà et les épisodes de subsidence quasi annuels depuis dix ans. La pression s'est nettement accrue en 2023, avec un seuil estimé entre 400 et 500 M€ selon le dernier rapport annuel de la CCR. Véronique Nicolas, professeure agrégée des universités et directrice du master 2 responsabilité civile et assurances à l'université de Nantes, considère ce régime d'un bon œil, malgré des imprécisions dans ses définitions et modalités d'application. Depuis sa création, 17 500 événements naturels ont conduit à une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle dans au moins une commune, permettant l'indemnisation de 3,5 millions de sinistres, selon la CCR. « Trente-neuf ans se sont écoulés sans changement d'ampleur remettant en cause le mécanisme institué », remarque la juriste Véronique Nicolas. Mais en 2021 avec la loi Baudu , un premier changement significatif est introduit avec l'allongement des délais de prescription et de déclaration des sinistres. Cette loi impose également la prise en charge par les assureurs des frais de relogement des sinistrés et des coûts de réhabilitation, incluant les honoraires d'architectes et de maîtrise d'œuvre. En 2023, une nouvelle étape est franchie avec la modification de l'indemnisation des dommages liés à la sécheresse et au retrait-gonflement des argiles (RGA) inscrite dans le Code des assurances ; les effets du phénomène de RGA sont désormais indemnisables pour des sécheresses anormales successives. Et même si près de la moitié des demandes des communes touchées par la sécheresse sont restées sans reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, ces adaptations et élargissement du champ d'intervention du régime Cat Nat ont un coût qui pèse sur sa stabilité : « La loi Baudu et l'ordonnance RGA ont généré un impact financier de 300 M€ supplémentaires sur un régime déjà déséquilibré depuis près d'une décennie », observe Paul Esmein, directeur général de France assureurs. Cela accentue la forte pression qui pèse sur ses finances et par conséquent sur celles des assureurs français qui l'alimentent.

Surprime à 20 %, et après ?

Un arrêté publié au Journal officiel le 28 décembre 2023 introduit une hausse notable de la surprime Cat Nat pour répondre à la flambée des indemnisations liées aux sinistres climatiques. Dès le 1 er janvier 2025, cette surprime passera de 12 à 20 % pour les assurances habitation et celle des biens professionnels, et de 5 à 9 % pour les assurances automobiles, tant pour les entreprises que pour les particuliers. Depuis sa création, ce taux n'a été relevé que deux fois : en 1983, il était passé de 5,5 à 9 %, et en 2000, de 9 à 12 %. Ce réhaussement conséquent des ressources sera-t-il suffisant pour garantir l'équilibre du régime Cat Nat ? La question reste ouverte, tant la pression financière sur ce dispositif, déficitaire depuis neuf ans, ne cesse d'augmenter. Le ratio sinistre sur prime (S/P) s'est fortement détérioré : sur les sept dernières années, cinq ont dépassé les 110 %, voire 200 % certains exercices, alors que 2021 fut l'exception, avec un ratio S/P limité à 40 %.

Face à cette dégradation, plusieurs assureurs auraient durci leurs critères de souscription dans les régions les plus exposées, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Corse, Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, ainsi qu'en Outre-mer (La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane). Les réassureurs adoptent une posture similaire. Bien que la CCR assure 95 % de la réassurance des risques de catastrophe naturelle en France, la réassurance privée, avec Munich Re, Swiss Re et Scor, partage également la prise en charge des risques naturels du marché français, en particulier les garanties TGN mais pas seulement. Cette collaboration entre réassureurs vise à garantir la durabilité du secteur, alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient. « Depuis cinq décennies, nous étudions l'impact du réchauffement climatique et des fluctuations naturelles sur les catastrophes climatiques », explique Tobias Grimm, expert en climat chez Munich Re, qui souligne le rôle des données à long terme pour ajuster les modèles de risques et développer de nouveaux produits. Cependant, les réassureurs réduisent progressivement leurs couvertures en Europe, revoyant leurs engagements dans les zones les plus vulnérables aux inondations et aux tempêtes. « Ils préfèrent ne plus couvrir des sinistres de faible ampleur, laissant cette charge aux assureurs », observe Benjamin Serra, vice-président chez Moody's Ratings. En 2025, la couverture des périls secondaires, comme la grêle, ne devrait pas évoluer sensiblement.

À bout de souffle

Pour pallier cette situation, la sénatrice Christine Lavarde alerte sur une « absence de visibilité financière » et insiste sur l'urgence d'une réforme structurelle. Dans deux rapports, l'un parlementaire et l'autre interministériel , Christine Lavarde et Thierry Langreney formulent 26 recommandations pour refonder le régime Cat Nat, en se basant sur quatre priorités clairement définies. La première est celle d'un renforcement des actions de prévention, avec l'intégration de normes de construction plus strictes et des incitations à l'adoption de mesures protectrices, via la modulation des franchises. Pour préserver l'accessibilité de l'assurance dans les zones à risque élevé, et éviter que les territoires les plus exposés ne soient progressivement désertés par les assureurs, c'est la piste d'une modulation des primes et franchises, ajustées aux niveaux de risque spécifiques de chaque zone, qui prévaut. « Il s'agit de maintenir une couverture d'assurance accessible dans les régions à haut risque, afin d'éviter que certaines zones deviennent des déserts assurantiels », souligne Thierry Langreney.

Les rapports recommandent également de simplifier les procédures d'indemnisation, pour mieux refléter des phénomènes en forte augmentation comme le retrait-gonflement des argiles (RGA). En facilitant ces démarches, on répondrait plus efficacement aux besoins des sinistrés. Enfin, l'un des enjeux centraux est de revoir le financement du régime. Cela implique un alignement entre les recettes de la surprime Cat Nat et les dépenses du Fonds de prévention des risques naturels majeurs, ou fonds Barnier, véritable pilier de la prévention.

Réforme incontournable

« Nous souhaitons rétablir cette cohérence », affirme Christine Lavarde, rappelant que le fonds Barnier était historiquement alimenté par la surprime Cat Nat. Or, le projet de loi de finances 2025 prévoit que seuls 225 M€ sur les 450 M€ collectés via cette taxe lui seront alloués, un choix critiqué par Paul Esmein, directeur général de France assureurs : « En ne consacrant que la moitié du produit de la taxe, l'État ne se donne pas les moyens d'une politique de prévention efficace. » Paul Esmein poursuit : « Face à l'intensification des catastrophes naturelles, il est essentiel de pérenniser le régime Cat Nat en co-construisant avec les pouvoirs publics une stratégie nationale centrée sur la prévention. Celle-ci pourrait inclure, comme lors des tempêtes Ciarán et Domingo, des messages de prévention pour réduire l'impact des sinistres. En septembre 2023, "Initiative Sécheresse" a été lancée par France assureurs, la CCR et la Mission risques naturels, afin de tester des solutions durables sur 300 maisons. » Plus globalement, France assureurs propose notamment d'instituer une journée annuelle de prévention par commune, de sensibiliser les élèves et former les élus aux risques naturels, de former les professionnels du BTP aux enjeux climatiques, et de renforcer le respect de l'étude de sol avant toute construction. « Nous préconisons également d'améliorer l'accès à des données de risque pour les citoyens et les acteurs du bâtiment, de généraliser les plans communaux de sauvegarde, et de conditionner MaPrimeRénov' à des travaux de prévention », ajoute Paul Esmein.

Suite aux récentes inondations, une enveloppe ponctuelle de 78 M€ a été accordée au fonds Barnier. Le dépôt d'un projet de loi est même attendu avant la fin de l'année ! Un calendrier très incertain. n

Sixième rapport de synthèse du GIEC, mars 2023

« Impact du changement climatique sur l'assurance à l'horizon 2050 », France assureurs, octobre 2021

Rapport de la mission sur l'assurabilité des risques climatiques, « Adapter le système assurantiel français face à l'évolution des risques climatiques », Thierry Langreney, Gonéri Le Cozannet, Myriam Mérad, remis en avril 2024 aux ministres Bruno Le Maire et Christophe Béchu

À l'époque, 26 805 communes avaient été reconnues en état de catastrophe naturelle, au titre des inondations et coulées de boue, ainsi que des mouvements de terrain

Loi n°2021-1837 du 28 décembre 2021 relative à l'indemnisation des catastrophes naturelles

L'ordonnance n°2023-78 du 8 février 2023 relative à la prise en charge des conséquences des désordres causés par le phénomène naturel de mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols

Arrêté du 22 décembre 2023 modifiant le taux de la prime ou cotisation additionnelle relative à la garantie « catastrophe naturelle » aux contrats d'assurance mentionné à l'article L.125-2 du Code des assurances, JO du 28 décembre 2023

Rapport de contrôle budgétaire sur le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles de Christine Lavarde publié le 20 mai 2024 par le Sénat, dans le cadre de la mission « Écologie, développement et mobilité durables » de la commission des Finances

Rapport de la mission sur l'assurabilité des risques climatiques, « Adapter le système assurantiel français face à l'évolution des risques climatiques », Thierry Langreney, Gonéri Le Cozannet, Myriam Mérad, remis en avril 2024 aux ministres Bruno Le Maire et Christophe Béchu

Verbatim

« Maintenir l'équilibre entre responsabilité et solidarité »

Guillaume Oreckin, directeur général de Pacifica

« Le changement climatique croissant pose un défi majeur au secteur de l'assurance, notamment pour l'assurance habitation. En France, le parc résidentiel de 38 millions de logements est couvert, faisant du pays l'un des plus résilients face aux risques climatiques selon Swiss Re*. Cependant, la recrudescence des événements climatiques entraîne une hausse des tarifs d'assurance habitation, une tendance qui devrait se poursuivre. Malgré cela, le coût de l'assurance habitation en France demeure abordable, représentant seulement 0,1 % du patrimoine des propriétaires. Pour préserver ce modèle, deux axes sont cruciaux : le maintien d'un équilibre entre responsabilité (signal prix) et solidarité (mutualisation) en assurant des politiques tarifaires inclusives et la promotion d'une politique de prévention concertée avec assurés et collectivités. En ce sens, l'initiative des "crédits résilience", proposée dans le projet de loi de la sénatrice Christine Lavarde, constitue un outil prometteur. »

* Resilience Index 2024 : encouraging resilience gains, but more is needed, Swiss Re Institute - Sigma, July 2024

Verbatim

« Faciliter le provisionnement et le financement des risques ».

Jean-Philippe Dogneton, directeur général de la Macif

« Le modèle français est le plus protecteur d'Europe mais aussi celui qui a les primes parmi les plus faibles. On comprend dès lors la forte pression qui pèse sur les assureurs français. Il faut prendre en étau la charge climatique et Cat Nat en assurant le financement du risque et en engageant les mesures de prévention indispensables. Par ailleurs, je constate face à l'ampleur des évènements, et face au retrait des réassureurs traditionnels, que les règles comptables ne sont plus adaptées. Les assureurs doivent pouvoir amortir les chocs et constituer plus facilement des provisions pour l'avenir sur l'ensemble des risques. Il est temps de prendre conscience de la situation et de la réalité des expositions des assureurs. La Macif et Aéma soutiennent les conclusions du rapport Langreney. C'est aussi pour moi l'occasion de remarquer l'initiative de la sénatrice Christine Lavarde qui a posé en conscience une proposition d'ajustement dans le temps du taux de surprime. »

Regards croisés

Le droit doit-il évoluer sur les enjeux de responsabilité liés au changement climatique ?

Véronique Nicolas, docteure en droit et professeure agrégée des Universités, dirige le master 2 responsabilité civile et assurances à l'université de Nantes

« Les textes se succèdent sans que l'effet de l'application des précédents ne soit connu. Il faut stabiliser cette course. Le droit français de la responsabilité n'a plus besoin d'évoluer, il suffit souvent de l'appliquer. Le souci des maires de restreindre les permis de construire en zones inondables ne doit pas faiblir, tout comme les choix d'aménagement du territoire. Certaines études de sol doivent désormais être anticipées plus largement et non au cas par cas. Quant aux experts, leurs délais d'intervention méritent une réflexion plus pragmatique. Les particuliers et entreprises, eux, doivent être tenus d'affecter une part des indemnisations reçues pour limiter les récidives. »

Pierrick Maimone, doctorant en droit privé et attaché d'enseignement à la faculté de droit de l'université Jean Moulin Lyon 3, est l'auteur de la thèse « La responsabilité civile extracontractuelle et la lutte contre l'aggravation du changement climatique"

« La responsabilité civile ne peut efficacement prévenir ni réparer les dommages climatiques. Les conditions d'imputation et de causalité rendent difficile l'identification du responsable d'une catastrophe climatique. En réalité, nos modes de vie et nos choix de consommation font de nous tous des co-responsables du changement climatique. Établir un lien juridique entre une personne et un événement climatique extrême est quasi impossible. Dès lors, la responsabilité civile n'est pas un outil pertinent pour faire face à ces catastrophes. C'est pourquoi, l'aménagement du droit français devrait s'orienter vers la création d'un fonds climatique d'indemnisation ou une évolution des assurances. Un fonds public pourrait indemniser les victimes et coordonner les politiques d'adaptation. Cependant, face aux enjeux budgétaires, sa mise en place semble lointaine. »

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

La Croix (site web)
Actualité Planète, mardi 19 novembre 2024 1286 mots
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20 novembre 2024 - La Croix

Pourquoi le réchauffement climatique affecte aussi nos cerveaux

Quentin Le Van

Depuis quelques années, des scientifiques cherchent à déterminer les conséquences du changement climatique sur nos cerveaux. Au-delà de la santé mentale, les fortes chaleurs ont des répercussions sur nos capacités cognitives, nos comportements, allant parfois jusqu'à créer ou renforcer certains troubles neurologiques.

Montées des eaux, vagues de chaleur, fonte des glaces, assèchement des cours d'eau, intensification des moussons et des crues dévastatrices qui les accompagnent, mortalité, famines... Jour après jour, la réalité du changement climatique, et de ses conséquences humanitaires en cascade, est savamment documenté.

Mais dans un monde toujours plus chaud, les environnements « extérieurs » ne seraient pas les seuls soumis au bouleversement du climat. Depuis quelques années, une poignée de scientifiques cherchent à investiguer son impact sur des espaces invisibles à l'oeil humain : nos paysages « intérieurs », et plus précisément nos cerveaux et leurs constellations de systèmes neuronaux.

« Dans le débat public, l'influence du changement climatique sur nos cerveaux est souvent perçue sous l'angle de la santé mentale. Le syndrome de stress post-traumatique après des incendies ou des tempêtes particulièrement violents par exemple, ou tout simplement la désormais populaire notion d'éco-anxiété », rappelle Clayton Page Aldern, ex-neuroscientifique auteur d'un livre sur le sujet (1). « Mais ces bouleversements se jouent aussi à une échelle neuronale, avec des implications sur le comportement ou encore les troubles du système nerveux. »

La chaleur affecte la pensée

En 2015, des chercheurs ont ainsi découvert que le stress thermique chez les souris pouvait avoir des effets inflammatoires sur leur hippocampe (NDLR : la structure cérébrale) et donc nuire à leurs capacités cognitives. La chaleur peut affecter la pensée, et il ne s'agit ni d'une métaphore ni d'une expression poétique : c'est un mécanisme physique.

« Les vagues de chaleur et les températures extrêmes, deux phénomènes météorologiques intensifiés par le changement climatique, influent sur certaines connexions neuronales, sur nos capacités cognitives et sur nos comportements », continue Clayton Page Aldern. « Nous le sentons tous : lorsqu'il fait chaud, nous avons tendance à réagir différemment, être plus à cran par exemple. C'est cette corrélation que la science essaye d'explorer aujourd'hui. »

Fin septembre à Paris, une installation mise en place par l'institut de recherche Human Adaptation Institute, au salon des professionnels du bâtiment, permettait aux visiteurs de faire l'expérience d'une vie sous 50 °C. Soumis à des exercices de logique, les conclusions furent sans appel pour les participants : la concentration se fragilise, l'impatience se renforce, et la fatigue se manifeste très rapidement.

À l'échelle universitaire, les études s'amoncellent pour corroborer cette impression. Plus les journées sont chaudes, et plus les juges américains à la frontière mexicaine tendent à refuser les demandes d'asiles. Lorsque le thermomètre excède les 32 °C, les étudiants passant un examen de mathématiques semblent avoir perdu l'équivalent d'un trimestre d'enseignement. Et aux États-Unis, les pics de cyberhaine sur les réseaux sociaux coïncident avec les pics de températures.

Les humains seraient-ils comme le Meursault de L'Étranger ou le Raskolnikov de Crime et châtiment, conditionnés par les fortes chaleurs à réaliser les actions les moins souhaitables ? « Évidemment que non, prévient Clayton Page Aldern. Le piège serait de tomber dans une forme de déterminisme, et de réduire les comportements des personnes à la seule donnée climatique ! »

Troubles neurologiques

Au-delà de nos capacités cognitives, les maladies neurologiques, qui ont explosé au cours des dernières décennies, sont elles aussi mises à l'épreuve, de l'épilepsie à Alzheimer, en passant par Parkinson ou la sclérose en plaques. « Par ses divers effets, le changement climatique est susceptible d'intensifier ces affections, voire d'augmenter leur apparition chez les individus », s'inquiète Sanjay Sisodiya, professeur de neurologie à l'University College London.

En 2022, alors que d'importantes vagues de chaleur affectent le Royaume-Uni, ce spécialiste des troubles épileptiques constate les difficultés particulières rencontrées par ses patients. « En creusant, nous avons réalisé que le réchauffement de la planète agissait comme un amplificateur. Par exemple, une température trop élevée peut changer la fonction de certaines protéines dans le cerveau, favorisant l'apparition d'une crise », détaille-t-il. « Une autre piste, c'est le manque de sommeil, qui est un déclencheur très important chez les personnes épileptiques. Or, une vague de chaleur se caractérise notamment par une température nocturne assez élevée, avec des nuits peu reposantes. »

Fort de ces observations, Sanjay Sisodiya décide de contacter une vingtaine de collègues pour recenser toutes les études existant sur le sujet. Parmi elles, l'université Central South de l'hôpital Xiangya (Changsha, Chine), estimait il y a quelques mois à 500 000 par an le nombre de décès par accident vasculaire cérébral (AVC) dans le monde lié au réchauffement climatique. « Le but, c'était de faire un état des lieux du savoir sur les liens entre changement climatique et troubles du système nerveux », explique le neurologue anglais.

Après avoir décortiqué 332 études scientifiques, le groupe publie en mai 2024 un article dans la revue médicale The Lancet Neurology, dont les conclusions sont implacables : la multiplication des températures extrêmes et leur plus grande variation pourrait exacerber les dix-neuf maladies neurologiques étudiées, parmi lesquelles l'AVC, la migraine, la maladie d'Alzheimer, la méningite, l'épilepsie ou encore la sclérose en plaques... Pour les chercheurs, il devient urgentde « réaliser des études approfondies sur les menaces que le changement climatique fait peser sur les personnes qui souffrent ou risquent de souffrir de troubles du système nerveux ».

Alliance de chercheurs

Preuve d'une certaine maturité du sujet, les neuroscientifiques ne sont pas les seuls à se pencher sur les liens entre changement climatique et santé cérébrale. Créé en avril 2024 au sein de l'université Columbia, le Neuro Climate Working Group (NCWG) prend la forme d'une alliance de scientifiques, cliniciens, spécialistes des politiques publiques et militants du climat, désireux d'agréger l'ensemble des données existantes.

« Le changement climatique est beaucoup de choses, et notamment une crise sanitaire. Il est crucial d'en prendre conscience pour élaborer des politiques publiques adaptées, et mettre en place des systèmes de santé efficaces », justifie Burcin Ikiz, neuroscientifique de renom et fondatrice du NCWG.

La coalition doit également permettre de multiplier les études sur les régions africaines et sud-asiatique, sous-représentées dans les études, en dépit de l'exposition particulière de leurs populations à la crise environnementale. Huit mois après sa création, le groupe comporte 98 membres, issues d'une trentaine de pays comme le Pakistan, le Ghana, l'Allemagne, le Brésil ou bien sûr les États-Unis.

Au-delà du dialogue entre chercheurs, cette nouvelle mission scientifique passe bien sûr par la quête de financements.« C'est une approche scientifique encore jeune et en cours de développement. Obtenir des fonds pour réaliser ces travaux reste une difficulté », explique Burcin Ikiz, qui rappelle aussi les enjeux en termes de financement du système de santé.

En 2011, le European Neuropsychopharmacology estimait à près de 800 milliards d'euros le coût total des troubles cérébraux en Europe. Une somme sans doute plus importante aujourd'hui, et qui pourrait continuer de croître sous l'effet du réchauffement climatique.

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L'explosion des maladies neurologiques

43 % de la population mondiale est touchée par des pathologies neurologiques, selon une étude publiée dans The Lancet Neurology, en 2021. Ces maladies, qui ont bondi depuis les années 1990, sont désormais la principale cause mondiale de problèmes de santé et de handicap, dépassant les maladies cardiovasculaires.

Plus d'un million de personnes sont touchées en France par la maladie d'Alzheimer et autres démences, selon les chiffres de Santé publique France. L'épilepsie, elle, concerne 650 000 Français, la maladie de Parkinson 270 000, et la sclérose en plaques 120 000.

250 000 décès supplémentaires par an devraient être provoqués par le dérèglement climatique entre 2030 et 2050, selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé). Ces décès supplémentaires seraient dus principalement à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress thermique.

(1) The Weight of Nature. How a Changing Climate Changes our Minds, Brains and Bodies, Clayton Page Aldern, Allen Lane, 2024

Cet article est paru dans La Croix (site web)

La Voix du Nord
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INFORMATIONS GENERALES, vendredi 29 novembre 2024 877 mots, p. 00TOUTES50

Le ski à l’heure du changement climatique

par erwan [email protected]

Le changement climatique, qui rend la neige plus incertaine, complique, chaque année davantage, la situation de certaines stations de ski. Particulièrement celles de moyenne montagne. Quelle est l’ampleur du phénomène ? À quoi ressemblera le ski en 2050 ? Décryptage au pays de l’or blanc.

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Le constat

Dimanche 6 octobre, une dépêche de l’AFP fait l’effet d’un choc pour les amoureux de la montagne. Les élus locaux ont décidé de ne plus subventionner les remontées mécaniques de la station de l’Alpe du Grand Serre (Isère) qui devrait donc fermer après 85 ans d’existence, y indique la députée (PS) Marie-Noëlle Battistel. L’Alpe du Grand Serre (1 370 m d’altitude, 50 km de pistes dont certaines à plus de 2 200 m et ses 200 emplois directs ou induits) a, finalement, après une forte mobilisation des habitants, gagné une année de sursis. Mais d’autres stations n’ont même pas cette chance. Les stations du Grand Puy et de Notre-Dame-du-Pré ferment définitivement et Métabief doit renoncer à 30 % de ses pistes. Déjà plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 70, en grande majorité des micro-stations familiales non rentables situées en moyenne montagne, selon le décompte du géographe Pierre-Alexandre Metral.

« Aujourd’hui, on passe vraiment à un autre stade. Des stations de taille plus importante – mais avec un outil de production vieillissant et des perspectives d’exploitation limitées qui font que ce n’est plus forcément aussi intéressant de réinvestir dans la filière neige – sont aussi concernées. L’Alpe du Grand Serre illustre bien ce type de situation avec un bas des pistes à un peu plus 1300 m, donc soumis à une variabilité assez forte de l’enneigement», analyse le chercheur Hugues François (1). Bernard Francou (2) , autre grand spécialiste du changement climatique en montagne, prolonge : « Il y a de plus en plus, d’un côté, les stations qui ferraillent avec des problèmes de neige récurrents et qui sont des stations de moyenne montagne. Et puis, il y a les stations qui sont encore un peu vernies dans le contexte climatique et dont le domaine de ski est au-dessus de 1 800-2 000 m. Il y a vraiment une scission entre ces deux types de stations. »

2

Les explications de scientifiques

« La température dans les Alpes a déjà pris un peu plus de 2 °C depuis le début du XX e siècle. Et cela pourrait grimper encore d’environ un degré d’ici à 2050. Cela correspondrait alors à une élévation de la limite pluie/neige de l’ordre de 200 m. Pour ce qui est de 2050, le réchauffement global va se poursuivre parce que tout est déjà en place dans l’atmosphère », explique Bernard Francou. « L’évolution de nos modes de vie pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre ne sera pas assez rapide pour avoir un impact sensible d’ici le milieu de siècle», corrobore Hugues François.

3

Les perspectives

« Globalement, on aura de moins en moins d’hivers très bien enneigés. Et les conditions d’exploitation dites défavorables que l’on a connues, en moyenne, une année sur 5 sur les dernières années seront, elles, amenées à se reproduire une année sur deux d’ici au milieu du siècle », prévoit Hugues François. Avec quelles conséquences selon les types de stations et de massifs ? « Jusqu’ici, il manquait un outil aux stations pour savoir ce qu’il resterait comme neige d’ici 10, 15, 20 ans… Désormais, grâce à Climsnow, un logiciel développé récemment par Météo-France, les stations peuvent savoir et donc anticiper – ou arrêter – leurs investissements en fonction des perspectives », explique Bernard Francou.

Et la conséquence du changement climatique, selon lui, c’est que « l’industrie du ski va se constituer de plus en plus autour de grandes stations situées au-dessus de 2 000 m. C’est une fuite en avant qui va nécessiter de nouveaux investissements et qui risque de rentrer en conflit avec des zones protégées. »

Et, dans les stations un peu plus basses ? « Que vaut une station de ski qui n’a à offrir à sa clientèle que des rubans de neige blanc et, en dehors des pistes, des territoires complètement dénudés ? », s’interroge-t-il.

Avant de poursuivre : « Mon sentiment personnel, c’est qu’au lieu d’organiser des JO d’hiver coûteux en 2030, on serait bien inspirés d’investir d’ores et déjà massivement dans les stations qui seront rapidement en difficulté sur le plan de la neige et du ski, en développant de nouvelles activités. Notamment dans des activités pour la période estivale, histoire de sauver les meubles, lorsque c’est encore possible. »

1. Hugues François est ingénieur de recherche à l’INRAE à Grenoble. Ses travaux portent sur l’enneigement.

2. Bernard Francou est un scientifique dont les recherches portent, notamment, sur les conséquences du changement climatique en montagne. Alpiniste émérite, il est aussi l’auteur de nombreux livres, dont « Coup de chaud sur les montagnes », coécrit avec la climatologue Marie-Antoinette Mélières. Éditions Guérin. 39,50 euros.

Le Monde (site web)
idees, mardi 19 novembre 2024 - 12:00 UTC +0100 1121 mots

« Les populations d’Afrique de l’Ouest sont vulnérables au changement climatique, auquel elles n’ont pourtant que très peu contribué »

Modou Diaw

Face à l’accélération de la crise climatique, il serait temps d’aider le Nigeria, le Niger, le Mali…, touchés par des inondations sans précédent, rappelle, dans une tribune au « Monde », le responsable humanitaire Modou Diaw.

Les catastrophes climatiques s’accélèrent et menacent actuellement la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes en Afrique de l’Ouest. Les récentes inondations dévastatrices en sont une illustration directe : elles ont touché plus de 3 millions de personnes dans les pays du Sahel central et au Nigeria, tuant des centaines de personnes, provoquant de nouveaux déplacements, endommageant de vastes étendues de terres agricoles et entraînant une recrudescence inquiétante du choléra et de la malnutrition.

Cette crise sans précédent, qui illustre de manière tragique la façon dont les pays les plus fragiles sont touchés de manière disproportionnée par le changement climatique, n’a pas fait la une des journaux en Europe.

Marginalisation politique et économique

Elle a plongé la région dans un état d’urgence où quelque 25 millions de personnes sont déjà confrontées à des besoins humanitaires sans précédent, soit une augmentation de près de 200 % depuis 2016.

Au Nigeria, les inondations ont détruit, au début de la saison des récoltes, une grande partie des terres cultivées qui auraient permis de nourrir 8,5 millions de personnes pendant six mois, suscitant de vives inquiétudes pour la prochaine saison creuse.

Au Niger, où les sécheresses et inondations sont fréquentes et qui est en proie à une crise politique majeure ayant entraîné la fermeture des frontières, la population fait toujours face à la faim à des niveaux parmi les plus élevés. Chaque année, plus de 100 000 hectares de terres cultivables disparaissent dans ce pays.

Au Mali, la dégradation des sols a alimenté les tensions entre les communautés qui dépendent de l’agriculture, entraînant les violences qui ont contribué à la crise humanitaire actuelle.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Les effets de cette crise complexe ne sont pas répartis de manière proportionnelle ou aléatoire dans la région. Les décisions politiques prises au fil du temps, depuis la colonisation, ont conduit à la marginalisation politique et économique des zones périphériques et à une pauvreté généralisée. En conséquence, les populations de la région sont vulnérables au changement climatique, auquel elles n’ont pourtant que très peu contribué.

La faim et la pauvreté augmentent inexorablement lorsque les conflits jettent des milliers de personnes sur les routes ou les empêchent de cultiver leurs champs. Un cercle vicieux s’installe : Les tensions découragent les gouvernements à investir pour réduire la dépendance aux secteurs vulnérables au climat, comme l’agriculture et l’élevage. Elles conduisent à la destruction des sources d’eau, des réseaux électriques et d’autres infrastructures essentielles.

Investir dans des mesures innovantes

Double peine : les donateurs internationaux sont désormais réticents à financer des mesures visant à répondre à la crise climatique dans les Etats fragiles et touchés par des conflits. Par exemple, en 2022, le total des fonds alloués au Burkina Faso par la Banque africaine de développement, l’Union européenne, la France et l’Allemagne a chuté de plus de 50 %, passant de plus de 800 millions de dollars [environ 757 millions d’euros] à moins de 400 millions de dollars.

L’approche mondiale actuelle du financement de la lutte contre le changement climatique est fortement axée sur l’atténuation et la réduction des émissions à long terme. Bien qu’il s’agisse d’investissements cruciaux, l’atténuation seule ne répondra pas aux besoins des communautés touchées par les conflits, qui sont déjà confrontées à la crise climatique. Il est urgent d’investir dans des mesures innovantes d’adaptation et de résilience aux effets du climat, et en particulier dans les régions déjà confrontées aux conséquences du changement climatique, des conflits et de l’extrême pauvreté, jusqu’ici laissées pour compte.

En effet, des solutions existent. Le Nigeria, par exemple, est l’un des pays les plus vulnérables aux catastrophes liées au climat. Cette année, les inondations dévastatrices ont déplacé plus de 700 000 personnes. Dans les régions du nord-est sujettes aux inondations, l’ONG International Rescue Committee [IRC] a travaillé avec les communautés locales pour développer des programmes d’anticipation et d’alerte efficaces.

En collaboration avec l’agence météorologique nationale, un mécanisme d’alerte a été mis en place pour permettre aux ONG d’intervenir en amont d’une catastrophe et de préparer les communautés à y faire face. La distribution d’argent aux familles vivant dans des zones inondables avant les inondations les a aidées à mieux faire face à la situation. Les familles qui savaient que des inondations allaient se produire ont pris des mesures préventives, comme récolter plus tôt et faire des réserves de nourriture.

Semences résistantes

Un autre domaine d’intervention concerne la sécurité alimentaire. Par exemple, afin de mettre en place un système alimentaire résistant aux chocs climatiques, IRC travaille directement avec les agriculteurs du Niger pour tester et identifier les semences les mieux adaptées à un climat changeant, en multipliant et en diffusant ces semences à haut rendement et résistantes au climat.

Les innovations en matière d’adaptation sont une étape indispensable, mais nous ne verrons pas d’impact significatif tant que le financement de la lutte contre le changement climatique restera aussi inéquitable. Nous manquons cruellement de ressources pour faire face aux menaces sanitaires liées au climat dans les endroits mêmes où elles menacent le plus de vies.

Les contributeurs au financement climatique doivent s’engager à consacrer 50 % de l’ensemble des fonds à l’adaptation d’ici à 2025, en mettant l’accent sur le financement de l’adaptation de l’agriculture paysanne dans les pays les plus touchés par les conflits et le climat. Pour avoir un impact durable, ce soutien doit être investi dans des stratégies qui placent les populations au premier plan et qui donnent la priorité aux communautés touchées.

Nous ne pouvons pas abandonner les personnes qui vivent dans des zones de conflit et subissent les conséquences désastreuses de la crise climatique. Ce serait une double peine cruelle et irresponsable.

Alors que la COP29 se tient à Bakou, les secteurs climatique et humanitaire doivent revoir d’urgence leur copie pour travailler ensemble, explorer et mettre en œuvre des mesures de prévention, d’adaptation et d’atténuation des risques climatiques pour les plus fragiles. Il s’agit non seulement d’un devoir moral, mais aussi d’une véritable urgence si l’on ne veut pas que la région s’enfonce davantage dans le chaos.

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

Le Figaro, no. 24968
Le Figaro, lundi 2 décembre 2024 1051 mots, p. 10

Société

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1 décembre 2024 - Le Figaro (site web)

Après les intempéries, la vallée d'Aspe face au défi de la reconstruction

Touchée par de très fortes inondations début septembre, cette zone des Pyrénées mise sur la réouverture de son axe routier vers l'Espagne pour se relever.

Huijgen, Annelot

Damien Minvielle, maire d'Etsaut, a été marqué à vif. Dans la nuit du 7 au 8 septembre dernier, le cours d'eau traversant son village, situé à une heure au sud de Pau (Pyrénées-Atlantiques), dans la vallée d'Aspe, s'est transformé en torrent, balayant tout sur son passage. Trois mois après les violents orages, les pierres éboulées et la pagaille de branches ont été enlevées de la place centrale, mais la reconstruction ne fait que commencer .

«Il est très difficile de se projeter après une telle catastrophe, avoue l'édile. Nous avons eu une chance incroyable de ne pas avoir été endeuillés, mais, chez les habitants, surtout les plus âgés, ces inondations ont provoqué une sorte de psychose: dès qu'il pleut un peu plus fort ou qu'il y a une coupure d'électricité, ils m'appellent...» Les conséquences sont non seulement psychologiques, mais aussi financières. Etsaut devra dépenser au moins 800 000 euros, soit près de trois fois son budget annuel.

C'est sans parler de l'impact sur l'activité économique de la commune et de ses trois voisines, également ravagées : Cette-Eygun, Urdos et Borce. Et même au-delà, pour toute cette vallée qui vit principalement de l'agriculture et du tourisme, frontalière avec l'Espagne. Depuis septembre, alors que la saison estivale battait encore son plein, les accompagnateurs de randonnée, le site touristique du fort de Portalet, à Etsaut, ainsi que les nombreux hôteliers et restaurateurs accueillant des touristes de passage ont perdu un quart de leur activité en moyenne. Pour Maïté et Guillaume Cousin Graciet, gérants du château d'Arance, situé sur les hauteurs du village de Cette-Eygun, l'impact des intempéries est plus important encore. «La mairie, propriétaire du château, n'a plus les moyens de poursuivre les travaux prévus cet hiver, puisque la priorité est de remettre en état le village. À ce jour, nous avons perdu plus de 80% de notre chiffre d'affaires, car nous n'avons plus de clientèle de passage.»

Habituellement, quelque 800 véhicules et 500 camions empruntent chaque jour la route nationale 134, fortement endommagée lors de ces intempéries, ce qui en fait l'un des axes les plus importants entre la France et l'Espagne. «J'étais à quelques mètres quand la terre a commencé à glisser, créant une brèche de 50mètres de long et de 40mètres de profondeur. Plus d'électricité, plus de téléphone et plus de route... je me suis dit que l'heure était grave», se souvient Jacques Marqueze, le maire d'Urdos. Dès le lendemain, les secours ont afflué : EDF a remis en route la centrale hydraulique, des bergers bloqués en montagne ont été évacués par hélicoptère, «des particuliers ont envoyé des dons, d'autres ont participé au nettoyage des maisons inondées, des concerts pour lever des fonds ont été organisés..., énumère Laurence Claveranne, à l'office de tourisme de Bedous, à quelques kilomètres des villages touchés . Les intempéries ont créé une solidarité incroyable.»

« L'impact rapide du changement climatique »

Aujourd'hui, la vallée d'Aspe attend la réouverture de la route nationale avec une vive impatience. Annoncée pour fin janvier, elle sera finalement plus rapide que prévu, dès le 20 décembre. «Juste avant les vacances de Noël, se félicite Jean-Marie Girier, préfet des Pyrénées-Atlantiques, en visite sur le chantier jeudi dernier. Il était important d'agir vite, car cette route, impactée à 66endroits, est stratégique. Je dirais même névralgique, pour la vallée, ses habitants, son économie et celle de nos voisins espagnols.»

Trois jours après sa prise de poste, il est venu apporter la bonne nouvelle en personne : «En compressant les délais administratifs, en faisant appel à des entreprises et des matériaux locaux et grâce aux conditions météo clémentes, la route a été remise en état en un temps record et sera immédiatement accessible aux camions», souligne le représentant de l'État. L'Espagne pressait la France d'accélérer le pas, chiffrant l'impact financier de l'accès bloqué à travers les Pyrénées à 1 million d'euros par semaine. Il faut dire qu'à Saragosse se trouve la plus importante plateforme logistique d'Europe, hébergeant les entrepôts de Zara ou encore de Decathlon. Depuis septembre, les conducteurs de camions sont contraints de faire un détour par Perthus, côté méditerranéen, ou Biriatou, côté atlantique, tous deux équipés de péages.

«Notre nationale est gratuite. Les portiques avaient bien été mis en place, mais, en raison de la contestation des « bonnets rouges » , ils n'ont jamais fonctionné», précise Damien Minvielle. Comme lui, beaucoup espèrent que la fragilité démontrée de la route nationale ainsi que le bonheur exprimé par les habitants de vivre sans camions permettront d'accélérer la réouverture de la ligne de chemin de fer Pau-Canfranc. «Fermée depuis 1970, elle fait l'objet d'une concertation publique, à la fois pour le transport de personnes et de marchandises, jusqu'au 20décembre prochain. Il s'agit de l'un des projets fondamentaux de ce bassin de vie transfrontalier», indique Mathieu Bergé, conseiller de la région Nouvelle-Aquitaine, en charge de la coopération transfrontalière.

Avec tous ces dégâts occasionnés, les maires des quatre villages touchés espèrent que cette catastrophe contribuera à éveiller les consciences sur le changement climatique. «Nous voyons bien dans nos montagnes que, là où il y avait de la neige auparavant, qui fondait progressivement, c'est désormais de la pluie»qui peut s'abattre massivement , souligne Ophélie Escot, bergère et maire de Cette-Eygun. «Maintenant, je reçois malheureusement toutes les alertes sur mon téléphone: les inondations sont fréquentes, à Valence comme ailleurs dans le monde», observe le maire d'Etsaut. Il a d'ailleurs pris contact avec son homologue de Saint-Christophe-en-Oisans (Isère), un village qui avait été ravagé en juin. «Et deux autres fois depuis! Mais on n'en a pas entendu parler, ajoute-t-il. Il faut que nous nous préparions collectivement.»

C'est pourquoi l'édile s'est joint à l'appel lancé il y a quelques jours par l'association des élus de la montagne. Estimant que leurs territoires font face à un «impact plus fort et plus rapide qu'ailleurs du changement climatique», ils réclament à l'État «des mesures adaptées, notamment en matière de développement économique, d'accessibilité, d'aménagement du territoire et d'organisation administrative pour permettre aux habitants de continuer à y vivre.» A. H.

L'Est Républicain
Edition de Vesoul
Haute-saône, lundi 18 novembre 2024 381 mots, p. EVES2

Témoignages « Avant, l’été était la saison du jardin, aujourd’hui, c’est plutôt une saison contraignante »

M. R.

Parmi les personnes ayant participé aux débats, Élodie Knecht et Bernard Dupont. La première est une maraîchère installée depuis 2009 du côté de Grandecourt. Le second est un jardinier expérimental à Bussières. Tous les deux sont donc plutôt bien placés pour parler alimentation et réchauffement climatique.

De plus en plus de serres

Dans son exploitation, Élodie Knecht fait pousser des fruits et des légumes bios. « Pour l’heure, le changement climatique n’a pas encore un énorme impact, car je fais pousser des fruits et des légumes à toutes les saisons », détaille la professionnelle. « J’ai une production en continu de ce côté-là. » En revanche, la maraîchère remarque que la manière de cultiver change : « avant, en formation, on nous disait qu’il fallait 10 % de sa culture sous serre. Aujourd’hui, on dit plutôt 20 % et on voit certains qui s’installent et qui ont 50 % de culture sous serre. Cela en dit beaucoup sur le réchauffement climatique et l’impact qu’il peut avoir ».

« À tous les niveaux, tous les légumes sont impactés par le changement climatique », assure Bernard Dupont. Le jardinier a remarqué des changements au fil des années. « Il y a des légumes qui étaient cultivés ici en Haute-Saône il y a quelques années qu’on ne fait plus pousser maintenant. » Le jardinier met en avant un élément pour expliquer l’impact du changement climatique : « avant, l’été était la saison du jardin, aujourd’hui, c’est plutôt une saison contraignante avec les fortes chaleurs ». « En revanche, cela ouvre plus de possibilités pour les trois autres saisons. L’hiver est plus doux et l’été est plus long. »

2024, une année pas terrible

Tous les deux sont d’accord sur un point : l’année 2024 n’est pas terrible. « Depuis que je me suis installée, c’est la pire année. J’ai perdu des cultures entières notamment de pastèques, d’oignons ou de melons », résume Élodie Knecht. Bernard Dupont ne peut qu’acquiescer : « 2024, c’est sans aucun doute une des pires années, notamment à cause de la quantité de pluie qui est tombée ».

Les Echos (site web)
jeudi 28 novembre 2024 - 08:15 UTC +0100 609 mots
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29 novembre 2024 - Les Echos

Start-up : Starquest lance un fonds sur la prévention des catastrophes naturelles

La société de gestion va gérer un véhicule pour le compte de la Caisse Centrale de Réassurance. Objectif : financer les innovations qui permettent de prévenir les catastrophes naturelles et de s'adapter au changement climatique.

Fin octobre, la ville de Valence, en Espagne, est submergée par les intempéries. Les images des inondations sont encore dans toutes les têtes. Une catastrophe naturelle, qui n'épargne pas non plus la France, avec des inondations et coulées de boue ces derniers mois. « C'est une analyse que l'on fait tous. Les catastrophes naturelles empirent et deviennent de plus en plus violentes », souligne François-Xavier Hay, directeur des investissements, à la Caisse Centrale de Réassurance (CCR).

Ce réassureur (assureur des assureurs) public, spécialiste des catastrophes naturelles (inondations, sécheresse…), vient de lancer le « Climate Change Resilience Fund », un véhicule destiné à financer des innovations dans le secteur, sur les axes de la prévention et de l'adaptation. En d'autres termes, des innovations qui peuvent avoir un impact pour réduire le passif de la CCR, dont le modèle, certes protecteur, est mis à mal par la flambée des sinistres climatiques.

Le fonds sera piloté par Starquest, une société de gestion dans le capital-risque et le capital-investissement, qui connaît bien les greentechs. Doté de 50 millions d'euros, avec un montant cible de 100 millions, il a vocation à financer des start-up, mais aussi des PME innovantes, que les projets soient tech ou « low tech ».

De l'amorçage au LBO

Une thèse assez spécifique, mais qui peut aller de l'amorçage au LBO (rachat avec effet de levier) et vise à financer une quinzaine de projets sur cinq ans. Les start-up peuvent être françaises ou européennes, mais doivent avoir de fortes ambitions sur l'Hexagone.

« Nous pouvons aller vers des solutions tech qui utilisent l'IA et les données satellitaires pour modéliser les actifs au sol soumis aux risques d'inondation, aux batardeaux [barrières anti-inondations pour les logements, NDLR] qui sont plutôt des innovations de type concours Lépine », détaille Arnaud Delattre, le directeur général de Starquest.

Peu de fonds de capital-risque sont positionnés sur cet axe, certains arguant le manque de dossiers. D'autres, comme Wind, financent des start-up qui aident à s'adapter au changement climatique (nouveaux matériaux, ville intelligente, nouvelles mobilités…).

Nécessité de s'adapter

Le sujet du risque climatique reste néanmoins suivi de près par les assureurs. Allianz France, a, par exemple, cofinancé l'ouverture du site expérimental pour des dispositifs de protection contre les inondations de la start-up Floodframe, près de Toulouse.

Dans tous les cas, les catastrophes naturelles, tout comme la nécessité de s'adapter sont des thématiques d'actualité, qui vont s'accentuer dans les années à venir. Le gouvernement a d'ailleurs dévoilé il y a quelques semaines son plan national d'adaptation au changement climatique, dans une optique d'augmentation de 2,7 °C à 2050 et 4 °C à 2100. Peu d'annonces ont été faites, mais l'une d'entre elles concerne le fonds Barnier, créé par le Premier ministre en 1995 et géré par la CCR.

Il sera doté de 75 millions d'euros supplémentaires en 2025, portant l'enveloppe à 300 millions. Destiné notamment à subventionner les projets de prévention des risques naturels (inondation, mouvement de terrain…) des collectivités locales, des particuliers et des entreprises.

Camille Wong

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
15 décembre 2024 4012 mots
16 innovations révolutionnaires pour sauver la planète

Avec le changement climatique, des villes et des pays du monde entier doivent faire face à une montée rapide du niveau de la mer, à de longues périodes de sécheresse et... Voir l'article

Bulletin Quotidien
Evénements et perspectives, vendredi 22 novembre 2024 991 mots

Le Défenseur des droits s'inquiète de la proposition de loi visant à restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents

Le Défenseur des droits s'inquiète de la proposition de loi visant à restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents

Le Défenseur des droits s'inquiète de la proposition de loi visant à restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents

Le Défenseur des droits était auditionné hier M. Jean TERLIER, député (EPR) du Tarn, en tant que rapporteur de la proposition de loi visant à restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents, déposée par l'ancien Premier ministre Gabriel ATTAL, président du groupe EPR. Mme Claire HEDON lui a fait part de ses réserves, voire de ses critiques à l'égard d'un texte qui "pas à la hauteur des enjeux auxquels il prétend répondre et comporte un certain nombre de risques" : dépôt sans analyse préalable de l'impact des politiques pénales récentes mises en place à l'égard des mineurs ni consultation, remise en cause de certains principes fondamentaux.

Dans le détail, elle a relevé que la création d'une circonstance aggravante lorsque la soustraction du parent à ses obligations a directement conduit le mineur à la commission de plusieurs crimes ou délits ayant donné lieu à une condamnation définitive est contraire au principe à valeur constitutionnelle de responsabilité pénale personnelle, selon lequel nul n'est punissable que de son propre fait. S'y ajoute une difficulté d'ordre probatoire, sans compter que la législation permet déjà à l'autorité judiciaire de sanctionner le parent du mineur lorsque l'infraction commise par ce dernier a révélé des défaillances parentales. Surtout, elle a déploré l'article 4 du texte qui prévoit de créer une procédure de comparution immédiate pour les mineurs sur le modèle de celle existant pour les majeurs. Celle-ci porterait "atteinte aux principes fondamentaux reconnus par les lois de la République en matière de justice pénale des mineurs". "Vouloir renverser le principe d'atténuation de responsabilité pénale pour les mineurs amènerait la France à rompre avec ses engagements internationaux et en particulier la Convention internationale des droits de l'enfant", a-t-elle ajouté, non sans souligner qu' "il est déjà possible de lever cette atténuation de responsabilité pénale pour les mineurs dans des cas très précis et exceptionnels".

Mme Claire HEDON appelle le gouvernement à protéger les enfants des répercussions du changement climatique

Le Défenseur des droits Claire HEDON a exhorté mercredi le gouvernement à agir face aux répercussions du changement climatique sur les enfants. "Le fait est connu : si les enfants sont les moins responsables des dommages environnementaux, ils y sont les plus exposés et en sont les premières victimes", a-t-elle résumé dans ce rapport publié à l'occasion de la journée internationale des droits des enfants. A l'échelle mondiale, "plus de 99 % d'entre eux sont exposés à un facteur de risque climatique et environnemental" et "un quart des décès d'enfants de moins de cinq ans est directement lié aux phénomènes de pollution", a-t-elle insisté.

De son côté, l'Unicef s'est inquiété de trois "grandes tendances" qui - en plus des conflits difficiles à prédire - menacent "gravement" les enfants à l'horizon 2050, parmi lesquelles le changement climatique et ses impacts de plus en plus dévastateurs et étendus (le Pendjab pakistanais vient ainsi de rouvrir les écoles après quinze jours d'indice de qualité de l'air au-delà du seuil considéré comme dangereux), et l'explosion des nouvelles technologies. L'évolution démographique, avec un nombre de mineurs similaire à celui d'aujourd'hui, autour de 2,3 milliards, mais avec une population mondiale qui aura largement augmenté, autour des 10 milliards, posera la question de leur accès à l'éducation, à la santé et à l'emploi dans certaines zones les plus pauvres, à leur "visibilité" et leurs droits dans les pays les plus développés qui se concentreront sur les problèmes des populations vieillissantes, complète l'Unicef.

En dépit de l'"urgence à agir", les politiques publiques mises en oeuvre "ne tiennent pas suffisamment compte de la particulière vulnérabilité des enfants et l'aggravation des conséquences de la crise environnementale souligne le poids croissant que devront supporter les générations à venir", a regretté le Défenseur des droits, qui formule vingt propositions pour "garantir aux enfants présents et aux générations futures la satisfaction de leurs besoins essentiels : respirer, boire et manger sainement et vivre en sécurité dans des conditions dignes et respectueuses de leur bien-être et de leur santé".

Parmi celles-ci figurent la définition d'une stratégie nationale concertée entre l'Etat et les collectivités territoriales pour la rénovation des bâtiments scolaires et de tous les lieux qui accueillent des enfants ainsi que l'engagement d'une réflexion nationale sur l'adaptation de la journée scolaire et du calendrier des vacances scolaires pour mieux tenir compte des évolutions climatiques et de leurs effets différenciés à l'échelle du territoire national. Le Défenseur des droits plaide en outre pour la prise en compte de la particulière vulnérabilité des enfants dans la définition des politiques publiques conduites pour la protection de l'environnement, à travers l'introduction dans le code de l'environnement d'une disposition législative posant le principe du respect des droits fondamentaux des enfants dans l'ensemble des actions conduites au titre de la protection de l'environnement ou des normes plus protectrices contre les expositions précoces à des substances toxiques. Il propose d'ailleurs de généraliser, au sein des établissements hospitaliers, les consultations dédiées à l'exposition prénatale aux pesticides et de repenser les espaces publics à hauteur d'enfants pour réduire leur exposition aux pollutions. Il recommande aussi de prendre en compte de manière effective la parole des enfants dans l'élaboration des décisions publiques (présence d'enfants et de jeunes dans l'ensemble des organes de consultation et de participation existants en matière de droit de l'environnement, création d'un collège d'enfants au sein du Conseil national de la transition énergétique, mise en place obligatoire de conseils de jeunes dans l'ensemble des collectivités territoriales...). Le Défenseur des droits prône enfin un renforcement de la justice environnementale.

L'Opinion
mercredi 20 novembre 2024 1340 mots, p. 8

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19 novembre 2024 - L'Opinion (site web)

« Le gel de la taxe carbone décidée en France après le mouvement populiste des Gilets jaunes est un désastre »

Christian Gollier

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C omment concilier notre survie collective face au déficlimatique et la sauvegarde de nos libertés individuelles ? Dans une note étayée intitulée Mieux que la planification : le prix du carbone et un revenu climat - Pour une écologie de la liberté, le think tank libéral GenerationLibre met en garde contre la voie empruntée de la planification : elle implique une très forte centralisation de l'autorité et une intervention permanente dans les choix individuels. Son option : le prix du carbone. « C'est un moyen plus efficace pour inciter les producteurs à faire le choix de la transition écologique et les consommateurs celui de la consommation responsable. Le prix du carbone permet de substituer une règle simple générale et au maquis de normes tatillonnes et sectorielles qui prévalent aujourd'hui dans nos politiques climatiques, faisant écho à cet autre combat historique : la simplification ». L'étude est signée de quatre experts du sujet : Marc Baudry, Guillaume Bazot, Guillaume Bullier et Gilles Campagnolo. L'Opinion publie sa préface, rédigée par l'économiste Christian Gollier, président de la Toulouse School of Economics.

« Les politiques climatiques française et européenne sont à l'image de notre compréhension des moyens à mettre en oeuvre pour la transition énergétique : un capharnaüm, un chaos fait de bric et de broc gravement inefficace. Sans gouverne et sans pilote, nous naviguons entre les écueils de l'inacceptabilité sociale, de la désindustrialisation, du relativisme scientifique en sciences sociales et du cynisme de certaines élites intellectuelles, industrielles et politiques. Chacun se renvoie la responsabilité climatique, le citoyen sur le politique, le politique sur le financier, le Sud sur le Nord, les Américains sur les Chinois, le pauvre sur le riche, le judiciaire sur l'exécutif et l'industriel, et l'industriel sur les lois du marché.

Peau de chagrin. Plus personne n'y comprend rien, et tout le monde finit par se dire qu'il n'est responsable de rien ! Et advienne que pourra. La politique est la science du possible, et ce possible ressemble de plus en plus à une peau de chagrin dans les cas du climat.

Non, tout ce qui est vert n'est pas nécessairement socialement désirable. La transition énergétique, nécessaire pour affronter le défilétal du changement climatique, sera d'autant moins socialement inacceptable dans notre pays qu'elle se fera à moindre impact pour le pouvoir d'achat des Français et qu'elle protégera mieux les ménages les plus modestes.

De toutes les politiques climatiques possibles, la tarification du carbone avec redistribution, comme les auteurs [du rapport de GenerationLibre] le proposent, offre de loin les meilleurs résultats dans ces dimensions. Ceci n'est pas un argument d'autorité. Des décennies de recherche scientifique dans ce domaine par des milliers d'économistes du climat à travers le monde ont conduit à un consensus parmi ces experts pour défendre cette position.

Malgré son impopularité, de plus en plus de pays mettent en place une telle politique climatique, à travers une taxe carbone ou un marché de permis d'émission. Les politiciens sérieux sur le climat ont bien compris que cette impopularité ne vise pas spécifiquement l'instrument de tarification, mais reflète plus globalement toute politique attentatoire au pouvoir d'achat des citoyens-électeurs.

Après la chute du Mur de Berlin, la lutte contre le changement climatique offre une seconde chance aux défenseurs d'un monde fondé sur la planification (voire l'appropriation) collective des productions et des consommations. Si depuis son émergence en Champagne, en Flandres et en Toscane, l'institution du marché s'est progressivement imposée en Occident, c'est bien parce qu'on n'a jamais pu trouver mieux comme mécanisme d'allocation d'une ressource rare. Certes, les défaillances des marchés sont nombreuses, et le changement climatique en constitue le plus terrible exemple. Mais justement, la tarification du carbone permet de corriger magistralement cette défaillance. La préservation des marchés comme moteur de notre prospérité collective est en danger quand nous rejetons la tarification du carbone, parce que les alternatives imposent toutes, d'une façon ou d'une autre, une limitation de nos libertés individuelles et de l'esprit d'entreprise.

Peau de chagrin. La concurrence sur les marchés pousse les entrepreneurs à toujours améliorer la qualité de leurs produits, gagner en productivité, réduire les coûts, le tout au bénéfice des consommateurs. En y ajoutant un prix du carbone, on oriente tous ces efforts en faveur de la transition au moindre coût pour les citoyens. Si on rejette l'institution des marchés régulée par un prix du carbone, pourquoi ne pas rejeter de la même façon tous les autres marchés ? On pourrait par exemple décider que, parce que les ménages modestes ont peu accès aux restaurants, il faut nationaliser tout le secteur de la restauration. L'Etat pourrait déterminer quels menus proposer, et qui aurait droit à aller manger dans quel restaurant et à quel prix. En remplaçant la taxe carbone par des normes, des interdits, des obligations et des subventions ciblées, c'est un peu dans cette direction que l'on va, comme l'explique très bien Gilles Campagnolo dans ce rapport. Est-ce vraiment ce que nous voulons ? L'opposition à la taxe carbone remet le couvert d'un débat vieux comme celui ayant confronté Friedrich Hayek à John Maynard Keynes dans les années 1930 et 1940 (mais remontant à Thomas Hobbes trois siècles plus tôt) quand il s'agissait de la nature des interventions de l'Etat qui restaient Un rapport prix du Le rapport de GenerationLibre que la planification prix du carbone revenu climat écologie de la a été écrit par Baudry, professeur compatibles avec une société de citoyens libres. Beaucoup d'intellectuels ne voient pas aujourd'hui les enjeux du débat entourant les politiques climatiques assaillant notre démocratie libérale. Forcer les citoyens à revenir au temps d'avant, c'est ce que pratiquement personne ne veut. Vouloir nationaliser des pans entiers de l'économie pour s'assurer que nos industriels et nos financiers cheminent sur le bon chemin, cela pose la question des mérites relatifs de notre démocratie libérale.

des universités sciences l'université et responsable « tarification innovation bas à la Chaire Climat, Guillaume économiste et conférences à Paris 8, Guillaume expert et ingénieur de l'énergie et enjeux de et Gilles directeur de titulaire au CNRS Centre de contemporaine.

Mes interlocuteurs sont souvent incrédules quand je suggère que leurs propositions posent la question de la bascule dans un certain totalitarisme écologique. Pourtant, chaque école dans son coin, des tenants de la décroissance, des interdits, du garrottage de l'offre fossile, ou de subventions publiques clientélistes, dessine un caléidoscope de transformations sociétales qui s'opposent frontalement aux valeurs de la démocratie ou de l'économie de marché sur lesquelles notre prospérité collective est assise.

Avec les auteurs de ce rapport, je m'oppose comme beaucoup d'économistes à cette coalition unie contre la tarification du carbone qui pose les jalons d'une véritable révolution illibérale. Dans une remise en cause complète de la victoire du système de démocratie libérale après la chute du Mur, c'est bien lui qui se retrouve aujourd'hui au tribunal de l'Histoire face à la catastrophe climatique qui s'annonce. Le gel de la taxe carbone décidée en France après le mouvement populiste des Gilets jaunes est un désastre qui piétine notre responsabilité individuelle et collective envers les générations futures et le citoyen-monde.

Il est encore temps de se ressaisir, et ce rapport en constitue l'occasion. » Christian Gollier Directeur général de Toulouse school of economics Un rapport sur le prix du carbone Le rapport de GenerationLibre «Mieux que la planification : le prix du carbone et un revenu climat – Pour une écologie de la liberté» a été écrit par Marc Baudry, professeur des universités en sciences économiques à l'université Paris-Nanterre et responsable du pôle « tarification du CO2 et innovation bas carbone » à la Chaire Economie du Climat, Guillaume Bazot, économiste et maître de conférences à l'université Paris 8, Guillaume Bullier, expert GenerationLibre et ingénieur spécialiste de l'énergie et des enjeux de tarification, et Gilles Campagnolo, directeur de recherche titulaire au CNRS au Centre de philosophie contemporaine.

« La préservation des marchés comme moteur de notre prospérité collective est en danger quand nous rejetons la tarification du carbone, parce que les alternatives imposent toutes, d'une façon ou d'une autre, une limitation de nos libertés individuelles et de l'esprit d'entreprise »

La Tribune dimanche (France)
OPINIONS, dimanche 17 novembre 2024 584 mots

« La montagne souffre du changement climatique »

La montagne se distingue par des caractéristiques objectives que sont l’altitude, la pente et le climat, qui ont une incidence forte sur la vie quotidienne et le fonctionnement de ces territoires. En raison du relief ou des rigueurs climatiques, on doit penser les territoires de montagne différemment des autres.

Sa géographie rend tout raisonnement en matière de distance caduc. Les questions d’éloignement – des centres de décision, de chalandise, des lieux de travail, des services publics et de soins, etc. – doivent être approchées en fonction de la durée. Cela concerne ainsi en premier lieu la question des transports. Mais on retrouve ces incidences dans tous les aspects de la vie en montagne.

Les infrastructures de communication par exemple sont, du fait de l’enclavement, d’autant plus nécessaires, mais d’autant plus coûteuses aussi à déployer. L’accès des populations aux services (école, santé, service postal, transports, commerces de proximité…) y est plus difficile, et leur maintien constitue un outil essentiel d’aménagement et d’attractivité du territoire, particulièrement sensible en montagne.

L’activité en montagne, qu’il s’agisse d’agriculture, de tourisme ou de production d’énergie notamment, est rythmée par une saisonnalité marquée.

La montagne souffre également d’un impact plus fort et plus rapide qu’ailleurs du changement climatique. Les événements climatiques exceptionnels y sont de plus en plus nombreux. C’est aujourd’hui une véritable menace pour les écosystèmes, les activités économiques et la qualité de vie des habitants. L’adaptation au changement climatique devient une priorité absolue pour assurer la pérennité des territoires de montagne et garantir un développement durable à long terme.

Ainsi, du fait de ces spécificités géographiques, climatiques et socio-économiques, les territoires de montagne nécessitent des mesures adaptées, notamment en matière de développement économique, d’accessibilité, d’aménagement du territoire et d’organisation administrative, pour permettre aux habitants de continuer à y vivre.

Or, bien que le droit à la différenciation soit reconnu dès 1985 par la loi montagne, première loi à s’appliquer à un espace géographique identifié, la spécificité de nos territoires reste difficile à faire reconnaître par les instances gouvernementales et administratives, ce qui rend toute application différenciée encore plus difficile à faire valoir.

En atteste par exemple le manque de prise en compte de la loi montagne dans l’élaboration de la carte scolaire par les services déconcentrés de l’État. En atteste aussi le projet de budget pour 2025, en discussion au Parlement, qui ne garantit pas suffisamment le maintien de services publics locaux et les investissements nécessaires à la transition, les premières impactées étant les communes de montagne. Enfin, le manque d’outils à la main des élus est prégnant et les contraint dans leur capacité à agir sur leurs territoires et à mettre en place des mesures adaptées à leurs spécificités locales. Faute de moyens et d’approches adaptés, la montagne se retrouve trop souvent diluée dans la ruralité au moment de l’élaboration des politiques publiques ou dans la mise en œuvre des programmes gouvernementaux.

Nous, élus de la montagne, demandons que soit prise en considération la singularité des territoires de montagne dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques nationales. ■

* Retrouvez l’ensemble des signataires sur Latribune.fr.

L'Est Républicain
Edition de Besançon ; Edition de Montbéliard ; Edition de Vesoul ; Edition de Belfort
Région | franche-comté, samedi 30 novembre 2024 792 mots, p. DOHD8,EBEL8,EVES8,MONT8
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29 novembre 2024 - Le Progrès (Lyon)

Franche-Comté

Les professionnels de la forêt et du bois face au changement climatique

Fred Jimenez

Fibois, l’organisme qui fédère les professionnels du bois et de la forêt, tenait son 14e congrès bisannuel à Arc-et-Senans. L’occasion de revenir 28 ans en arrière, lorsque le changement climatique n’était pas un sujet, pour réévaluer les adaptations de la filière face à cette crise sans précédent.

En 1996, personne ou presque n’a idée de l’importance qu’internet va prendre dans nos vies, personne ou presque n’a conscience de l’imminence de l’impact du changement climatique. Le sommet de Rio, quatre ans plus tôt, a bien allumé quelques signaux d’alerte, mais peu perceptibles dans le soleil qui inonde l’avenir de la forêt française, en pleine croissance. Celle-ci a doublé de surface en un siècle.

Une réaction diversifiée

Il faudra la tempête de décembre 1999 et le fameux « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs… » lancé par Jacques Chirac à Johannesburg, en 2002, pour mettre en évidence sa vulnérabilité. Si, encore aujourd’hui, quelques irréductibles sceptiques continuent à confondre climat et météorologie, des « racines à la canopée » de la filière bois et forêt, chacun est aujourd’hui convaincu qu’une page a été tournée définitivement. Pour autant, écrire la suivante se base sur beaucoup d’hypothèses.

Tel était le thème retenu pour le 14e congrès de l’antenne régionale de Fibois, l’organisme qui fédère les professionnels de la forêt et du bois, les 21 et 22 novembre derniers à Arc-et-Senans. Le premier s’étant tenu en 1996, chacun des intervenants a son propre cheminement. « J’étais formé à cette réalité, mais c’est tellement rapide que j’ai pris en pleine face la gestion du dépérissement », dit l’un des plus jeunes, sorti d’école voici six ans. « 1999 a constitué une perte de repères totale dans des bois que l’on connaissait sur le bout des doigts », se remémore un autre.

Mais les professionnels de la gestion forestière, après ce temps de flottement inhérent à toute catastrophe, ont réagi. « Nous avons encore un grand capital disponible pour les 30 à 50 années à venir. Le changement ne sera pas brutal », tempère Erwin Ulrich, pilote de la mission adaptation au changement climatique de l’ONF. Le renouvellement a débuté, avec la plantation d’essences plus résilientes et plus mélangées, la migration assistée d’essences plus adaptées à un temps sec, le clonage d’arbres reliques… « Le chêne possède une diversité génétique incroyable qui lui a fait traverser le temps. On regarde vers 2100, 2150… », poursuit le forestier, qui indique que 67 % de la forêt sous gestion de l’ONF est laissée en régénération naturelle.

Ce qui n’ôte pas les craintes des industriels de la transformation, qui raisonnent à l’échelle, a minima, européenne. « Que faire si nous passons à des essences exotiques dont nous ne savons pas si nous pouvons en faire quelque chose ou qui, en lamellé-collé, présentent un prix de revient huit fois supérieur à l’épicéa, que nos concurrents suédois pourraient continuer à produire ? » s’interroge le scieur Fabrice Chauvin. La réponse est peut-être dans l’importance de la montée en température, attendue à 4 °C au tournant du siècle prochain en France, « et à 6 °C dans les pays du Nord… qui se sont lancés dans un travail de sélection active ».

L’incertitude économique

À suivre donc, en trouvant de nouvelles sources de valorisation, notamment des bois abîmés par la sécheresse (hêtres bleus, épicéas scolytés). « Il est temps de s’adapter. Trop de normes engendrent du gaspillage et des pertes de rendement, parce que l’on n’accepte pas le bois avec toutes ses singularités, ses défauts. Ce qui permettrait aussi de faire baisser les prix. » Et de trouver des débouchés, tant dans la maison bois que la rénovation du patrimoine bâti ou la décoration. « On est très en retard même si la commande publique commence à devenir exemplaire », fait valoir Pierre Vivancos, spécialiste des isolants biosourcés.

La seconde vie du bois

Sans parler aujourd’hui de l’exigence de réemploi, dont le sens s’est perdu au profit d’autres matériaux dont le cycle de vie s’achève, lui, sur un site d’enfouissement.

Une des autres leçons de ce congrès, qui célèbre la force de confrontation et de proposition d’une filière pour faire face à une crise sans précédent, est aussi le manque de communication vis-à-vis du grand public, pour faire comprendre les métiers du bois, leur façon de travailler.

La Correspondance économique
Problèmes d'actualité, vendredi 22 novembre 2024 1200 mots

La finance climat publique française vers les pays en développement

La finance climat publique française vers les pays en développement

La finance climat publique française vers les pays en développement

En 2023, la France a fourni aux pays en développement 7,2 milliards d'euros sous forme de prêts, de dons, de participations, ou de garanties pour leur action climatique. Une telle contribution participe à l'atteinte de l'objectif annuel de financement par l'ensemble des pays développés dit des "100 milliards", décidé en 2009 à la COP15 à Copenhague. Un montant âprement renégocié à la COP29 qui doit s'achever aujourd'hui à Bakou. L'objectif des 100 milliards a été dépassé pour la première fois en 2022, avec 115,9 milliards de dollars, selon l'OCDE. La France fait partie des pays développés les plus mobilisés et peut ainsi être considérée comme dépassant sa "juste-part" dans l'atteinte de cet objectif, relève le Trésor, qui dresse un état des lieux de la situation dans une note rédigée par MM. Nicolas KRAKOVITCH et Pierre MARC, et Mme Victoria SEIGNEZ. Nous reproduisons ici la partie s'intéressant plus particulièrement aux perspectives pour la finance climat :

"L'objectif de "100 Md$" prenant fin en 2025, un nouvel objectif doit être négocié pour en prendre le relais dès l'année prochaine. Cette négociation constitue l'un des enjeux majeurs de la COP29 qui a lieu à Bakou (Azerbaïdjan) en novembre 2024. Ce nouvel objectif doit permettre d'élargir la finance climat, tirant les leçons de l'intégration progressive du climat dans les plans d'investissement de tous les acteurs économiques, des banques de développement aux entreprises, des gouvernements aux fonds d'investissement.

Elargir la base des contributeurs pour prendre en compte les évolutions des 30 dernières années

La définition des pays contributeurs, fixée par la liste de l'annexe II de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, ndlr) sur le modèle de la composition de l'OCDE en 1992, ne permet pas de prendre en compte l'évolution des responsabilités historiques et des capacités contributives des pays. La part des pays de l'annexe II dans le PIB mondial est ainsi passée de plus de 62 % en 1992 à près de 40 % actuellement, alors que, dans le même temps, la part des émissions des pays de l'annexe I, dont les pays annexe II doivent aider la décarbonation (ainsi que l'adaptation) est passée de 40 % à 65 % (données Banque Mondiale, calculs DG Trésor).

L'annexe II correspondait, à l'exception de quelques pays pétroliers, aux pays avec le plus fort RNB par habitant, et (dans une moindre mesure) aux plus fortes émissions cumulées par habitant en 1992. Ceci n'est plus le cas actuellement puisque 17 pays non inclus dans l'annexe II dépassent les niveaux minimums des pays de l'annexe II sur ces deux critères, contre 5 en 1992.

Au-delà des volumes de financements, mettre l'accent sur l'impact et le caractère transformationnel des financements

Imprégnée de la logique d'aide au développement, la finance climat est, comme l'APD, quasi-exclusivement abordée en termes de montants financiers. Dans la lignée des travaux de longue date sur l'efficacité de l'aide, des réflexions sont en cours, menées par les institutions de développement, afin que les financements mobilisés ne soient pas seulement considérés par rapport à un objectif quantitatif financier, mais soient aussi analysés en prenant en compte des indicateurs de résultats ex-post comme proposés dans la nouvelle approche commune des BMD. Cela nécessite à la fois la mise en place d'un système complet de mesure et d'évaluation des projets, mais aussi l'intégration de ces nouvelles données dans les travaux de programmation et d'allocation des ressources. La Banque mondiale suit déjà, par exemple, la croissance des énergies renouvelables permise par ses projets (318 GW heures en 2022) ainsi que la quantité d'émissions de gaz à effet de serre évitées (194 MtC02eq en 2022). Le Fonds vert pour le climat mesure systématiquement les émissions de C02 évitées par les projets qu'il propose à la validation du Conseil tout comme l'AFD.

Cette approche en termes d'impacts rejoint la question de la finance dite "transformationnelle", qui joue sur les leviers les plus essentiels à la transition. Il s'agit ici de valoriser les financements qui ont un fort effet d'entraînement ou qui ciblent des secteurs particulièrement stratégiques pour lutter contre le changement climatique. L'AFD mène actuellement des travaux en ce sens.

Renforcer le rôle des financements publics comme catalyseur pour la finance privée qui doit fournir à terme la grande majorité des financements dédiés au climat

La finance climat publique ne constitue qu'une petite part des financements de la transition climatique et cette part est amenée à décroître. Le Fonds monétaire international (FMI) estime ainsi que les financements privés devront représenter 90 % des financements nécessaires à l'atténuation du changement climatique dans les pays en développement (hors Chine) d'ici 2030, contre 40 % en 2022. Le 3ème rapport du groupe indépendant d'experts de haut-niveau sur la finance climat, publié en novembre 2024, estime à 2 440 Md$ le montant de financements nécessaires pour l'action climatique en 2030, dont environ 500 Md$ de financements privés domestiques, 500 Md$ de financements privés internationaux, 850 Md$ de financements publics domestiques, 270 Md$ de prêts par les BMDs et 90 Md$ de financements bilatéraux.

Or, la capacité des pays en développement à mobiliser les financements privés, domestiques et internationaux, est actuellement limitée. Cette difficulté est notamment liée à un fort différentiel de coût du capital entre pays en développement et pays développés. L'AIE estime ainsi que pour un projet solaire, ce coût est deux fois supérieur dans les pays en développement relativement aux économies avancées. Les politiques publiques des pays d'origine des capitaux, comme des pays receveurs, constituent le principal levier pour diminuer ce différentiel et attirer davantage les financements privés. L'Union européenne plaide pour une forte ambition de chaque pays et une coopération internationale sur ce sujet au titre de l'accord de Paris, qui se donne à son article 2 pour troisième objectif (après l'atténuation et l'adaptation) "la mise en compatibilité des flux financiers avec un développement bas carbone et résilient". Cela implique à la fois d'assurer les financements adéquats pour les activités d'atténuation et d'adaptation et de diminuer les financements aux activités nocives. Des discussions sont menées dans le cadre de la COP sur ce sujet depuis 2023 (dialogue de Sharm el Sheikh), qui complètent les travaux menés notamment au sein du groupe de travail finance durable et de la taskforce pour la mobilisation mondiale contre le changement climatique (TF CLIMA, créée par le Brésil) du G20, ainsi qu'au sein du Forum inclusif pour les approches d'atténuation de l'OCDE, ou de la Coalition des Ministres des Finances pour l'Action Climatique.

La finance climat publique peut accompagner la mise en place de ces politiques publiques. D'une part, elle finance des programmes d'assistance technique et de renforcement de capacité. D'autre part elle peut rendre plus attractifs les projets verts dans les pays en développement, en réduisant leur risque. Les financements publics peuvent ainsi prendre la forme de garanties adossées aux prêts du secteur privé, de bonification des taux d'intérêt des prêts privés ou encore d'accompagnement à la structuration d'obligations durables. Ces éléments sont d'ores et déjà intégrés dans la finance climat française, notamment au travers de l'action de l'AFD s'agissant des enjeux de mobilisation de la finance privée."

La Tribune (site web)
PLANETE, mardi 3 décembre 2024 - 07:15 UTC +01:00 2214 mots

Agnès Pannier Runacher : « S’adapter, ce n’est pas renoncer »

Propos recueillis par Dominique Pialot

ACT50 / ENTRETIEN EXCLUSIF — La ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier Runacher, rappelle les grandes lignes des feuilles de route de la France pour limiter le changement climatique tout en s’y adaptant et détaille ses priorités.

Attendus depuis de longs mois, les textes encadrant l'action de la France en matière d'atténuation et d'adaptation au changement climatique ont enfin été rendus publics cet automne et sont actuellement soumis à la concertation. Les événements climatiques extrêmes se multiplient et les coûts humains, matériels et financiers des dommages s'envolent, allant jusqu'à mettre en péril le modèle historique du système assurantiel.

Mais la disette budgétaire contraint les moyens disponibles pour y faire face, notamment ceux mis à disposition des collectivités. Le Fonds vert, né en 2022 pour les aider à financer leur transition et leur adaptation, a ainsi vu son enveloppe réduite dans le budget 2025, tout comme les budgets des agences de l'État dédiées à ces sujets, à commencer par l'Ademe et le Cerema.

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LA TRIBUNE DIMANCHE — De quels outils l'État français s'est-il doté face au changement climatique ?

AGNÈS PANNIER-RUNACHER — Notre stratégie repose sur deux piliers : l'atténuation et l'adaptation. En termes d'atténuation, j'ai mis à la concertation les versions finalisées de la stratégie nationale bas carbone (SNCB) et de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) en vue d'une adoption définitive en 2025. La SNCB détaille, secteur par secteur, comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Nous y rehaussons nos ambitions de -40 % à -50 % d'émissions en 2030 par rapport à 1990, soit la déclinaison pour la France de l'objectif européen (-55 %). La baisse de nos émissions (- 5,8 % en 2023) n'est pas le fruit du hasard, même si la crise de l'énergie a accéléré le passage à l'acte en termes d'investissements et si la météo a permis de moins chauffer en hiver (mais il a aussi fallu plus rafraîchir en été).

Une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard d'euros vient d'être décidée pour poursuivre notre dynamique de décarbonation des sites industriels les plus émetteurs.

En matière de logements, nous sommes passés d'une moyenne de 80 000 rénovations annuelles à plus de 500 000 certaines années. Toutes ces rénovations ne sont pas globales, mais cela marque un pas important dans le passage à l'échelle. L'industrie respecte également ses engagements de décarbonation, notamment les secteurs les plus émetteurs - métallurgie, chimie lourde et ciment. Or, globalement, le nombre de sites industriels a augmenté et plus de 150 000 emplois y ont été créés. Il est donc possible de mener en même temps transition écologique et reconquête industrielle. Une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard d'euros vient d'être décidée pour poursuivre notre dynamique de décarbonation des sites industriels les plus émetteurs.

La ministre suit une trajectoire de réchauffement de référence de +4 ºC en France d'ici 2 100.(Crédits : LTD/Sébastien Leban)

Dans l'énergie, la consommation de gaz et d'électricité, qui a été réduite de 13 % grâce au plan de sobriété lancé à l'automne 2022, n'a pas connu de rebond en dépit de la fin de la crise énergétique. Les progrès sont significatifs sur la défossilisation de la chaleur ou l'électrification automobile. Les voitures électriques sont passées de moins de 5 % des ventes il y a six ans à près de 20 %. Cette proportion est plus élevée pour les ménages que pour les flottes d'entreprises, et nous travaillons avec les parlementaires pour moduler la fiscalité sur les avantages en nature en fonction des émissions des véhicules.

Quelles sont les bases du troisième plan national d'adaptation au changement climatique qui vient aussi d'être rendu public ?

L'atténuation du changement climatique et l'adaptation à ses effets sont les deux faces d'une même pièce : la planification écologique. S'adapter, ce n'est donc pas renoncer ! Sur l'adaptation, nous avons un parti pris assumé : une trajectoire de réchauffement de référence (TRACC) de +4 ºC en France d'ici 2 100. Cela correspond aux projections du GIEC pour la France, qui se réchauffe plus vite que le reste du monde. Désormais, cette trajectoire de référence, une décision courageuse et responsable de mon prédécesseur Christophe Béchu que j'ai reprise à mon compte, devra être intégrée à toutes nos stratégies, par exemple en matière de construction et d'aménagement du territoire. Au-delà des chiffres, le plan national d'adaptation au changement climatique présenté par le Premier ministre contient des mesures concrètes sur les risques liés au dérèglement climatique : recul du trait de côte, baisse de l'enneigement en montagne, inondations, sécheresse, nouveaux risques sanitaires... Par ailleurs, notre stratégie de prévention des risques capitalise sur 30 ans de PPR (plans de prévention des risques de catastrophes naturelles), qui a fait le choix de limiter l'urbanisation dans les zones à risques, ce qui est une heureuse spécificité française.

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Alors que les collectivités manquent de moyens et que les citoyens sont réticents à changer leurs modes de vie, qui doit mettre en oeuvre ces recommandations ?

Les collectivités sont en première ligne : elles doivent financer leur adaptation et ont besoin du soutien de l'État. J'entends les inquiétudes que suscite la baisse du Fonds vert en 2025, dont le Premier ministre souhaite que l'adaptation aux effets du changement climatique soit une priorité. Rappelons que ce fonds, qui n'existait pas en 2022, a été mis en place avec la planification écologique. L'État va aussi apporter de l'ingénierie, via des opérateurs tels que le Cerema et l'Ademe.

Il faut que sur chaque territoire, un enfant de 10 ans sache ce qu'il doit faire lorsque une catastrophe naturelle survient.

Grâce à la « Mission adaptation », 100 collectivités volontaires pilotes vont bénéficier d'un appui pour établir leur diagnostic « dérèglement climatique » et leur feuille de route, en tenant compte des spécificités de leur territoire. Les élus doivent également intégrer le changement climatique dans tous leurs investissements, notamment construire autrement. Leurs administrés eux-mêmes auront des attentes fortes en la matière à l'avenir. Le dogmatisme écologique suscite un rejet fort chez certains citoyens, mais ce sont les mêmes qui s'inquiètent de la qualité de l'eau, de l'air, de leur alimentation, de leur cadre de vie. On entend qu'il faudrait faire de la pédagogie. Je n'aime pas ce terme donneur de leçons. Je préfère porter une écologie populaire, une écologie désirable, où l'État stratège fixe le cap et trouve des solutions concrètes. Par exemple, MaPrimeRénov, qui réduit le reste à charge de travaux de rénovation thermique pour les propriétaires modestes.

Comment mobiliser la finance privée en période de restriction budgétaire ?

En utilisant le tiers financement, par exemple pour la rénovation de bâtiments publics comme les écoles. Les textes relatifs à ce dispositif, qui permet d'utiliser les économies d'énergie pour rembourser l'investissement initial, ont été votés en 2024. Ce faisant, nous avons créé un cadre sécurisant et stable, avec une rentabilité acceptable pour les investisseurs. Il faut maintenant que les acteurs s'en saisissent et que les projets se mettent en place. Les crédits biodiversité sont aussi des outils qui permettent de mobiliser des fonds privés pour les flécher vers la transition écologique. L'IAPB (International Advisory Panel on Biodiversity Credits), une initiative commune entre la France et le Royaume-Uni, vise à mettre en place « des marchés de crédits biodiversité à haute intégrité » que l'on puisse mesurer correctement et qui aient un impact réel. Il ne suffit pas qu'une entreprise achète quelques hectares pour compenser son impact environnemental.

Comment faire émerger une culture du risque en France ?

Elle existe déjà dans les Outre-mer, qui ont parfaitement intégré le risque cyclonique. L'enjeu, c'est de développer les mêmes réflexes sur tout le territoire face au risque de tempête, de submersion marine, d'inondation, d'incendie... ou face à des risques plus rampants comme le retrait gonflement d'argile par exemple. Il faut que sur chaque territoire, un enfant de 10 ans sache ce qu'il doit faire lorsque le phénomène survient. Pour faire évoluer cela, nous devons agir à tous les niveaux pour transmettre les bonnes informations : élus, communication des ministères, journalistes météo, dispositif FR-Alert qui envoie des SMS d'alerte sur les téléphones portables... Beaucoup d'instruments et d'outils existent pour prévenir et gérer les crises. Mais il faut rehausser la trajectoire et adapter ces plans à une France à +4 ºC. Les inondations récentes dans le Pas-de-Calais, par exemple, résultent d'une crue 1,5 fois plus forte que la référence de crue centennale.

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Dans ce contexte, comment doit évoluer le secteur de l'assurance ?

On ne peut avoir des communes ou des ménages qui ne sont plus assurables car les risques naturels apparaissent trop importants. Nous devons travailler avec les assureurs notamment pour mieux valoriser la prévention, qui fait mécaniquement baisser le niveau de risque. Les assureurs doivent se livrer à cet exercice, c'est un sujet existentiel pour eux. On le sait : 1 euro investi dans la prévention, c'est 8 euros de dommages évités. La prévention devient « rentable » et les assureurs doivent en prendre leur part pour préserver leur modèle d'affaires. La solidarité nationale a également un rôle à jouer. Le régime CatNat doit être repensé à la lumière de ces nouveaux risques. C'est un outil que l'étranger nous envie, tout comme le Fonds Barnier, dont la mission première est de financer les mesures de réduction de la vulnérabilité aux risques naturels majeurs. La proposition de loi présentée par la sénatrice Christine Lavarde est un bon vecteur pour porter ces évolutions et je souhaite qu'elle soit présentée à l'Assemblée nationale.

En quoi consiste la conférence nationale sur l'eau annoncée par le Premier ministre, alors que la loi sur l'eau aura 60 ans le 16  décembre ?

L'objectif n'est pas de refaire un Varenne ou des Assises de l'Eau. Le plan Eau de mon prédécesseur est un acquis et doit être poursuivi. S'y ajoute une feuille de route sur les captages d'eau que je souhaite lancer pour sécuriser l'accès à une eau potable de qualité. La conférence annoncée par le Premier ministre se place au niveau des territoires. Il s'agit de mener des concertations à l'échelle de chaque comité de bassin : comment opère-t-on l'eau dans les dix ou vingt prochaines années ? Quels sont les investissements à réaliser en priorité et comment les financer, ce qui pose la question du coût de l'eau ? Quel partage de l'eau, avec quelle gouvernance, comment concilier les différents usages ? Mon objectif, c'est de repartir du terrain, d'adapter les solutions à la réalité de chaque situation, bien différente par exemple entre des Pyrénées-Orientales au climat quasi désertique et le Pas-de-Calais marqué par des inondations à répétition.

Il faut cesser d'opposer crise agricole et crise climatique.

Les agriculteurs sont-ils réticents à faire évoluer leurs pratiques face au dérèglement climatique et à l'érosion de la biodiversité ?

En tant qu'ancienne ministre déléguée à l'Agriculture, je suis très sensible à la situation des agriculteurs. Il faut cesser d'opposer crise agricole et crise climatique, car les agriculteurs sont les premiers témoins et les premières victimes du dérèglement climatique. Ce sujet est aussi existentiel pour eux que pour les assureurs. La caricature d'agriculteurs refusant obstinément le changement est infondée. En revanche, ils veulent des conditions de concurrence loyale : soit on les protège de la concurrence, soit ils jouent avec les mêmes armes que les autres. Par ailleurs, les jeunes agriculteurs qui s'installent nous demandent de sécuriser leur activité à long terme. Ils ont besoin de moyens de production, d'eau et d'itinéraires techniques adaptés au changement climatique.

Craignez-vous les décisions du nouveau président américain en matière de climat et d'énergie ?

La décision de sortir de l'accord de Paris serait synonyme d'isolement et de développement de filières obsolètes. Ce pourrait être une mauvaise nouvelle pour les entreprises américaines face à la concurrence chinoise. Si le patron d'Exxon a demandé à Donald Trump de ne pas le faire, c'est bien pour des raisons économiques. Mais cela envoie évidemment un mauvais signal. L'Europe doit assumer son leadership climatique car c'est aussi une guerre économique. Nos émissions par habitant sont inférieures à celles des Américains et des Chinois ; nous sommes le premier acteur de la finance climat ; nous devons revendiquer la puissance économique que cela nous confère et investir massivement comme les Chinois dans l'industrie verte. De ce point de vue, la position de Trump peut être une opportunité, à condition d'agir en Européens, c'est-à-dire d'investir collectivement et massivement et de nous protéger de la concurrence déloyale.

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L'écologie en chiffres+ 1,54 ºCC'est la hausse de la température moyenne mondiale depuis l'ère pré-industrielle.1 milliard d'euros (au lieu de 2,5 Mds)C'est l'enveloppe du Fonds Vert dans le budget 2025.6,5 milliards d'eurosSoit le coût des sinistres climatiques en France pour les assureurs en 2023.1,6 milliardC'est le montant en euros de l'enveloppe supplémentaire qui vient d'être allouée pour poursuivre la dynamique de décarbonation des sites industriels français les plus émetteurs

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

Les Echos (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 10:19 UTC +0100 951 mots
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28 novembre 2024 - Les Echos

AOP, IGP : la difficile adaptation des produits labellisés au changement climatique

DOMINIQUE CHAPUIS

Clémentines de Corse, roquefort, piment d'Espelette : tous ces produits sous label AOP et IGP ont de plus en plus de mal à respecter leurs cahiers des charges du fait des aléas climatiques. Une étude recense les pistes d'adaptation pour ce secteur pesant plus de 4 milliards d'euros.

Clémentine de Corse, roquefort, piment d'Espelette, citron de Menton, tous ces produits du terroir font les frais du changement climatique. A la différence des autres productions agricoles, ces filières sous les labels de qualité Appellation d'origine protégée (AOP) ou Indication géographique protégée (IGP) sont liées à un territoire, et ne peuvent donc pas être « délocalisées ». De plus, elles doivent respecter de stricts cahiers des charges pour leur production, de plus en plus difficiles à observer.

Comment ces filières peuvent-elles s'adapter dans ce contexte, sans dénaturer leurs produits ? C'est l'objet de l'étude fouillée menée sur 8 AOP par l'association Conséquences, spécialisée sur l'impact des changements climatiques dans le quotidien des Français. « Ces appellations d'un côté protègent les producteurs de la concurrence, et de l'autre les contraints par des règles s'appuyant sur la tradition et un savoir-faire séculaire. Le challenge est difficile », résume Sylvain Trottier, président de Conséquences.

Le manque d'eau

Les enjeux économiques sont importants. Les quelque 250 AOP et IGP (hors viticoles) françaises pèsent plus de 4 milliards d'euros, selon l'Inao, l'Institut national de l'origine et de la qualité, qui délivre ces fameux labels. Gel, hiver doux, pluie diluvienne, chaque année, une nouvelle menace se profile. Les baisses de rendements sont estimées entre 15 et 40 %, selon les filières et les producteurs, souligne Conséquences.

La sécheresse en 2022 a sonné l'alerte. Selon l'Inao, cette année-là, 78 demandes de modifications temporaires des cahiers des charges ont été déposées. « Une partie de la récolte du citron de Menton, un marché de niche, n'a pas pu être vendue cette année-là sous IGP, ce qui a été une grosse perte économique pour les producteurs », poursuit Sylvain Trottier. Sans parler des effets de l'inflation qui touchent tous les labels. « Sur un an, les ventes de vins AOP et IGP ont reculé de 5 %, celles de fromages de 3 %. Soit on baisse les bras, soit on s'adapte », indiquait récemment le président de l'Inao, Philippe Brisebarre.

Face à ces crises à répétition, les professionnels cherchent à changer leurs pratiques. Tests et expériences sont menés un peu partout, afin d'avoir « un produit qui doit rester le même, tant dans ses caractéristiques finales que dans son processus de fabrication », souligne l'étude. L'enjeu étant d'obtenir à la fin des modifications pérennes de leurs cahiers des charges.

Le manque d'eau est un des principaux handicaps. C'est le cas pour la clémentine de Corse IGP en ce moment sur les étals, dont 35.000 tonnes sont vendues chaque année. Depuis cinq ans, les restrictions d'irrigation, et la floraison tardive, modifient son goût. « La récolte a lieu mi-août, mais la floraison s'est décalée de mai à fin avril, indique Mathieu Donati, producteur et négociant, cité dans l'enquête. L'allongement de la durée de maturation réduit l'acidité du fruit. »

Pour mieux assurer les besoins en eau de chaque arbre, la filière a ainsi installé un réseau de tensiomètres dans les vergers. Et pour lutter contre la cicadelle, un insecte qui prolifère à cause de la chaleur, et s'attaque aux arbres, ils pulvérisent de l'eau avec du kaolin pour les protéger.

Une course contre le temps

Sécheresse une année, pluies diluviennes en 2024, la dernière récolte du piment d'Espelette AOP, cultivé dans le Pays basque, est de son côté « catastrophique ». La production avait atteint 235 tonnes de poudre l'an dernier. Pour faire face à ces aléas, les producteurs expérimentent depuis trois ans avec l'Inare et la chambre d'agriculture des couverts végétaux pour protéger les pieds des plantes.

Et ça fonctionne. Ils devraient devenir obligatoires dans le cadre d'une révision du cahier des charges. Les dates de plantations pourraient aussi être décalées « pour éviter que la floraison ne survienne dans les moments de forte chaleur ». Une idée inspirée par les voisins espagnols.

Le roquefort, la plus ancienne AOP tricolore (1925), doit quant à lui veiller à l'alimentation des brebis, dont le lait permet la fabrication de cette référence du patrimoine gastronomique. Là, c'est l'alimentation des troupeaux qui pose problème. Avec les périodes de sécheresse, les pâturages de cette zone montagneuse de l'Aveyron et des alentours sont brûlés. Or, le label impose que les brebis soient nourries à base d'herbe, de fourrages et de céréales issus aux trois quarts de la zone de l'appellation.

Pour « avoir du foin de qualité, les éleveurs utilisent de plus en plus l'enrubannage des balles de fourrage », observe l'étude. Une mise sous plastique qui permet, grâce à la fermentation, de les conserver plus longtemps.

Si la majorité des filières est prête à des évolutions, leur mise en oeuvre va prendre du temps, avant de mettre tout le monde d'accord, producteurs comme Inao. « Il faudra aussi que le consommateur accepte d'avoir peut-être un goût un peu différent », relève Sylvain Trottier. Les ostréiculteurs IGP de Marennes Oléron ont dû attendre sept ans pour obtenir l'adaptation de leur cahier des charges.

Dominique Chapuis

Bulletin Quotidien
Vingt-quatre heures, mardi 3 décembre 2024 93 mots

Dans le monde

[CIJ / changement climatique : La cour internationale...]

CIJ / changement climatique : La cour internationale de justice a ouvert hier une audience historique de deux semaines au cours desquelles plus de 100 pays et organisations, un nombre record, présenteront leurs observations en vue de définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre. "Il s'agit peut-être de l'affaire la plus importante de l'histoire de l'humanité", a espéré l'envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu Ralph REGENVANU, quand d'autres craignent que la demande d'avis consultatif, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité.

Le Journal des entreprises - Le Brief (Édition Auvergne Rhône-Alpes), no. 20241202
lundi 2 décembre 2024 871 mots, p. 8,9

Interview Q ISËRE |# INDUSTRIES DU TRANSPORT # RSE

Aussi paru dans
2 décembre 2024 - Le Journal des entreprises - Le Brief (Édition Région Sud)

"Nous souhaitons accompagner l'évolution des domaines de montagne face au changement climatique"

Par Marie-Amelie Mine

Le spécialiste isérois du transport par câble POMA a dévoilé sa nouvelle feuille de route stratégique pour 2030. Avec comme axes prioritaires son ancrage sur le territoire alpin, ou 85 % de sa production est assurée, l'innovation pour accompagner les domaines de montagne face au changement climatique et la diversification de ses projets.

Le spécialiste isérois du transport par câble POMA a dévoilé sa nouvelle feuille de route stratégique pour 2030. Avec comme axes prioritaires son ancrage sur le territoire alpin, ou 85 % de sa production est assurée, l'innovation pour accompagner les domaines de montagne face au changement climatique et la diversification de ses projets.

Vous venez de présenter une feuille de route intitulée "POMA en route vers 2030", pouvez-vous expliquer en quoi consiste cette stratégie ?

Un des axes forts de cette feuille de route est de conserver la production de nos appareils POMA en France. Aujourd'hui, 85 % de notre production est assurée sur le territoire et même très localement puisque 4 de nos sites industriels sont situés en Auvergne-Rhône-Alpes. Ces 4 usines nous permettent d'avoir la totalité de la création d'une remontée mécanique, de ses fondations à sa structure, son assemblage et sa maintenance dans un rayon géographique restreint, ce qui contribue bien sûr à limiter notre empreinte carbone. Cet ancrage local se retrouve dans nos effectifs : sur les 1 500 collaborateurs que compte POMA, 900 travaillent en France.

L'activité de transport par câble en montagne représente environ 40 % de votre chiffre d'affaires total (505 M€ en 2023), et ce malgré la baisse du niveau d'enneigement. Comment aidez-vous les domaines skiables à s'adapter au changement climatique ?

Cette proportion de 40 % varie selon les années et la taille des projets que nous décrochons en station, mais il est vrai que l'activité montagne représente notre cœur de métier. En France, aujourd'hui, nous avons la chance d'avoir un marché assez dynamique en termes de développement des remontées mécaniques, avec onze appareils majeurs réalisés cette année, dont le téléphérique débrayable du Jandri, aux 2 Alpes, qui constitue une véritable colonne vertébrale pour le domaine skiable. Notre objectif est de participer à l'accompagnement des stations face à au changement climatique, en proposant notamment des appareils plus performants, moins énergivores et qui ont moins d'impact sur l'environnement que les anciennes générations de machines. Nous souhaitons aussi aider les domaines à maintenir leur attractivité au-delà de la période de ski. À ce titre, nous avons livré une nouvelle cabine ouverte à La Plagne, qui permet aux touristes de vivre une activité sensorielle en hiver comme en été.

Pourriez-vous donner quelques exemples d'innovation qui vont leur permettre de réduire leur empreinte ?

Nous avons développé des solutions d'accès aux domaines de montagne, un volet important de notre politique pour décarboner ce secteur puisque le principal facteur d'émissions de gaz à effet de serre pour les visiteurs en montagne est leur trajet entre leur domicile et la destination. Nous avons ainsi conçu des ascenseurs valléens, comme celui de Saint-Gervais (Haute-Savoie), livré à l'été 2024. Celui-ci permet de relier la gare SNCF du Fayet au bourg de Saint-Gervais et au domaine skiable de manière décarbonée. Nous avons également développé toute une gamme de produits "LIFE", pour "low impact for environment", qui sont plus performants d'un point de vue environnemental. Nous fournissons par exemple depuis 2022 un système "éco drive", qui permet d'ajuster la vitesse de fonctionnement de l'appareil à la taille de la file d'attente. Nous avons également co-conçu avec Michelin des solutions de bandages en caoutchouc destinés aux roulements au niveau des pylônes, qui évitent les frictions, consomment moins d'énergie et peuvent à terme être entièrement recyclés par Michelin.

Le transport par câble urbain est aussi en forte croissance. Est-il un moyen de décarboner les villes ?

Le transport urbain progresse en effet, avec beaucoup de gros projets réalisés, en République dominicaine, en Colombie, à Saint Denis de la Réunion, ou des projets en cours de construction, à Madagascar ou Ajaccio. De fait, nous sommes le plus gros exploitant urbain mondial de transport par câble et la France est aujourd'hui l'un des pays européens les plus dynamiques dans ce domaine : la ville de Toulouse possède depuis 2022 la plus longue ligne téléphérique du pays. Le câble urbain est minimaliste dans son impact, puisqu'il suffit d'une gare, d'un pylône et d'une autre gare d'arrivée, pour survoler de l'urbanisation, des forêts ou pour connecter à d'autres moyens de transport. Le transport par câble en ville possède aussi l'avantage d'être assez résilient face aux intempéries. S'il a mis du temps à se développer, il prend désormais toute sa place comme un outil de transport pertinent dans la mobilité d'aujourd'hui.

L'un de vos objectifs à moyen long terme est-il aussi de diversifier votre activité ?

Nous souhaitons que 80 % de notre activité soit faite dans notre cœur de métier, c'est-à-dire la montagne, l'urbain et le tourisme mais nous voudrions qu'une vingtaine de pourcents soit dédiée à la diversification de notre activité, d'ici 2030. Nous avons déjà réalisé par le passé quelques projets qui sortent de notre cadre classique, tels que des systèmes au sol pour les aéroports, et nous aimerions accentuer ce type de programmes spéciaux.

La Provence
ALPES
ALPES; DEPART, lundi 18 novembre 2024 565 mots, p. ALPES_001

Climat, loup, tourisme, ski... des idées pour la montagne de demain

France Nature Environnement a organisé il y a quelques jours un colloque à Gap, dans le but de faire un constat sur l'évolution de la montagne et de lancer des pistes de réflexion pour mieux la protéger.

Le domaine de Charance, à Gap, écrin de nature préservée et partiellement aménagée, a accueilli il y a quelques jours le colloque sur le thème Imaginer la montagne de demain à l'initiative de France Nature Environnement (FNE) et de ses fédérations des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. " L'objectif est de mener une réflexion collective afin de repenser le réseau Montagne dans la région, ses axes prioritaires et ses moyens d'action", explique Martine Vallon, de FNE 04. Si ce réseau a déjà une réelle ancienneté, sa mobilisation a reculé au niveau national et " il était temps de le réactiver à l'échelle régionale, dans nos deux départements ".

De nombreux partenaires, parmi lesquels le Groupement régional d'experts en climat en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Grec Sud) ou encore Mountain Wilderness, étaient présents pour mener la réflexion axée sur la montagne et ses particularités. "À titre d'exemple, une action a débuté, dénommée Alpatous, avec des éleveurs. Face aux difficultés de coexistence entre le loup, le pastoralisme et les usagers de la montagne, nous proposons ce projet consistant à éduquer les gens qui vont en montagne, notamment quand ils côtoient les chiens de protection des troupeaux", assure Martine Vallon, pilote du réseau Montagne.

"L'impact du changement climatique est plus fort"

Le territoire séduit et attire de nombreux contemplateurs et randonneurs. Mais reste fragile. Les défenseurs de la nature, qui se veulent aussi ses protecteurs, identifient deux préoccupations majeures. " Le changement climatique a un impact plus fort en montagne où la faune et la flore sont fragilisées", estime FNE. Au titre de la première, le pastoralisme est évoqué. " En raison de la sécheresse de plus en plus fréquente en bas, d'où proviennent de nombreux troupeaux d'ovins, la pâture en alpage devient plus longue", ce qui peut être source de dommages. Surpâturation et surfréquentation sont estimées préjudiciables.

Liée à une problématique bien identifiée elle aussi, celle des risques majeurs. Dans les Hautes-Alpes, aucune commune n'échappe à un risque majeur et, le plus souvent, à deux ou trois. À l'initiative de la SAPN-FNE 05, un webinaire sur Les inondations en montagne, les prévenir et vivre avecse tiendra le 2 décembre prochain entre 17 h et 19 h, avec l'intervention de Vincent Koulinski, ingénieur spécialisé dans les risques torrentiels en montagne. Le réseau Montagne s'attache à suivre l'évolution des lois, laquelle accompagne ou précède les nouveaux comportements à mettre en oeuvre face au changement climatique. Cécile Bergeot, du Grec Sud, a ainsi affirmé que " ce ne sont plus seulement les associations qui portent la problématique de l'eau et du conflit d'usages, mais, désormais, les scientifiques". Elle a fait notamment référence à la neige de culture et a posé la question du ski et de l'avenir des stations.

"La biodiversité s'effondre"

Traitant de la biodiversité en montagne, Michel Blanchet (SAPN-FNE 05) avertit : " Elle s'effondre du fait des activités humaines et nous sommes concernés à l'ouest des Alpes car les deux extrémités de l'arc alpin possèdent une très grande biodiversité. La Convention alpine indique le chemin à suivre et préconise des protocoles pour l'agriculture, la biodiversité, les cultures traditionnelles, etc." Une voie est tracée, il reste à s'y engager.

L'Est Républicain
Edition de Vesoul
Haute-saône, lundi 18 novembre 2024 613 mots, p. EVES2,EVES3

Breurey-lès-Faverney

Une épicerie 2.0 pour tisser du lien et consommer local

Mathis Raguin

La Fabrique du monde rural à Combeaufontaine accueillait, mercredi, un évènement organisé par France Nature Environnement. Au menu de cette soirée : l’impact du réchauffement climatique sur la ruralité et l’alimentation locale. Le maire de Breurey-lès-Faverney a mis en avant « Épices et tout », une épicerie participative pouvant faire office de solution face à cette problématique.

Ruralité, alimentation et changement climatique, trois sujets fortement liés, encore plus dans un département comme la Haute-Saône. Pour en parler, France Nature Environnement Bourgogne Franche-Comté et France Nature Environnement Haute-Saône ont invité qui le souhaitait, à venir en parler à la Fabrique du monde rural à Combeaufontaine , mercredi 13 novembre.

L’objectif derrière tout ça, réfléchir aux enjeux cruciaux de la ruralité, de l’alimentation locale et de l’impact du changement climatique sur les territoires ruraux. Parmi les intervenants de cet évènement « Ruralité, alimentation et changement climatique », Jean Marchal. Le maire de Breurey-lès-Faverney était présent pour parler d’un projet inauguré il y a très peu de temps dans sa commune. «  Le 21 septembre dernier, nous avons ouvert une épicerie participative. Appelée Épices et tout, elle permet aux adhérents de pouvoir passer des commandes auprès de producteurs locaux et de venir chercher leur panier à l’épicerie », résume l’édile.

Je trouve que c’est un bon moyen de redynamiser les villages ruraux

Le maire de Breurey

Lancée avec l’aide de l’organisme Bouge ton Coq, qui promeut la création de ce type de projet dans les communes. « Nous avons créé une association et les bénévoles y adhèrent pour 20 € à l’année. En échange, ils doivent donner deux à trois heures par mois de leur temps pour tenir l’épicerie », explique Jean Marchal. « Le fonctionnement est un peu différent d’une Amap où le producteur met ce qu’il veut dans le panier. Là, on procède par commandes. C’est le producteur qui fixe ses prix »

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Épices et tout rencontre un franc succès. Tant au niveau des producteurs que des adhérents. « Nous avons déjà 25 producteurs locaux qui participent. On a un peu de tout, des fromages, de la farine, des huiles, des œufs, des fruits et des légumes. On continue d’en chercher d’autres », annonce le maire de Breurey-lès-Faverney. Au niveau des adhérents, ils étaient une vingtaine de ménages au lancement, deux mois plus tard, ils sont une cinquantaine, de la commune et des alentours. « On accepte tout le monde ! », lance Jean Marchal. Pour ce qui est du retrait des commandes, l’épicerie est ouverte le mardi soir et le samedi matin. « On a mis à disposition un local dans le bâtiment de la mairie », glisse l’édile.

Cela permet aussi de « lutter contre la baisse des commerces dans ces communes »

Mais pourquoi ce projet d’épicerie participative ? « J’ai connu ça lors d’une formation de l’association des maires ruraux de France l’an dernier », répond l’élu. « Je trouve que c’est un bon moyen de redynamiser les villages ruraux et de lutter contre la baisse des commerces dans ces communes ». Le maire de Breurey-lès-Faverney s’adresse d’ailleurs à ses homologues et les invite à mettre en place, eux aussi, des épiceries participatives dans leur village : « ça redynamise la commune et ça permet à nos producteurs locaux d’être mis en avant ».

Sport Stratégies
lundi 2 décembre 2024 457 mots, p. 10,8,9

ACTU SPORT DANS LA VILLE

L'IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES PRATIQUES

Alain Jouve

ACTU SPORT DANS LA VILLE

Depuis 2019, le Conseil national des villes actives et sportives publie annuellement une étude sur la pratique sportive des Français ainsi que leurs attentes en matière d'équipements sportifs. À l'occasion du Salon des maires, et avant la présentation officielle de la prochaine édition de l'étude Sport dans la ville 2024, Sport Stratégies s'intéresse aux conséquences du changement climatique pour la pratique sportive.

L 'impact du changement climatique sur les pratiques n'est pas anodin. Les Français se préoccupent du changement climatique et jugent que ce dernier aura un impact sur les activités sportives en général selon l'étude.

Ainsi, 61 % des Français sont très préoccupés par les conséquences du changement climatique. Selon le document, 93 % pensent que les conséquences du changement climatique menacent la pratique sportive : la canicule, la pollution, les sécheresses et le manque d'enneigement sont des conséquences qui vont impacter cette dernière.

De nombreux secteurs du sport sont d'ailleurs exposés au changement climatique… Les Français pensent que les sports d'hiver sont les plus exposés au changement climatique (56 %). Ils devancent les sports d'eaux (42 %), la randonnée (30 %), le football (23 %), les sports de mer (22 %), le patinage (22 %), le golf (19 %), le vélo et VTT (19 %), l'équitation (17 %), l'escalade (16 %), le running/trail (14 %), le triathlon (13 %), le rugby (12 %), le basketball (9 %) et la glisse urbaine (8 %).

2 % DES FRANÇAIS ONT STOPPÉ LEUR PRATIQUE PAR CONVICTIONS ÉCOLOGIQUES L'étude constate que l'impact sur la pratique se renforce. 55 % des Français ont déjà dû modifier leur pratique à cause du réchauffement climatique. Les fortes chaleurs ont notamment provoqué un arrêt temporaire de pratique pour 35 % des Français. Par ailleurs, 2 % des Français ont stoppé leur pratique par convictions écologiques.

Une majorité ne pense pas que leurs pratiques contribuent au changement climatique. 55 % des Français jugent que leur pratique sportive a un « faible » ou « très faible » impact sur le changement climatique. À l'inverse, 21 % pensent que leurs activités physiques et sportives ont un impact « fort » ou « très fort » (contre 23 % un impact « moyen »).

LES MESURES DE SOBRIÉTÉ ÉCOLOGIQUE DIVERSEMENT APPRÉCIÉES DANS LE MONDE DU SPORT Les mesures pour tendre vers une sobriété écologique dans le secteur du sport sont diversement appréciées par les Français.

Les mesures les plus acceptées sont celles qui ne touchent pas directement à la pratique : participer à une filière de collecte de recyclage, covoiturer, se déplacer en vélo ont un taux d'acceptabilité forte.

À l'inverse, toutes les mesures qui induisent une diminution de confort ou de fréquence de pratique sont plus difficilement acceptées : c'est le cas des fermetures des piscines en été (14 % d'acceptation), de la réduction de la fréquence de pratique (31 %) et de l'arrêt total du chauffage des vestiaires (31 %).

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L'intern@ute (site web) - L'Internaute
lundi 2 décembre 2024 - 06:49:25 -0000 684 mots
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Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye

Source Afp

Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye

La plus haute juridiction de l'ONU entame lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre.

Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 09H00 GMT devant un panel de 15 juges.

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye.

Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique.

Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

- "Première ligne" -

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.

Le ministre du Changement climatique de Vanuatu, Ralph Regenvanu, s'adresse aux médias à Port Vila, le 22 novembre 2022

© AFP - Hilaire Bule

"Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique", a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'Etats insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

"Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière (...) qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique", a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux.

Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?

Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, "par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique"?

- Moment décisif -

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle

© AFP - BORIS HORVAT

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira "un schéma juridique" général sur lequel "des questions plus spécifiques pourront être décidées".

Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, "éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international".

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.

Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © (2024) Agence France-Presse

Cet article est paru dans L'intern@ute (site web) - L'Internaute

20 Minutes (site web) - 20Minutes
lundi 2 décembre 2024 - 10:56:30 -0000 669 mots
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Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye

La plus haute juridiction de l’ONU entame des audiences visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique

L’objectif fixé est ambitieux. La plus haute juridiction de l’ONU entame lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre.

Des représentants du Vanuatu et d’autres îles à risque de l’océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 8 heures devant un panel de 15 juges. Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye.

Les militants espèrent que l’avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. Mais d’autres craignent que la demande d’avis consultatif non contraignant, soutenue par l’ONU, n’ait qu’un impact limité et qu’il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d’un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

Première ligne

Les pays les plus pauvres ont qualifié l’engagement des riches pollueurs d’insultant et l’accord final n’a pas mentionné l’engagement mondial d’abandonner les combustibles fossiles. Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l’impact du changement climatique , a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d’Etats insulaires voisins, a été à l’origine de l’initiative de la CIJ.

Notre demande d’avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière […] qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique , a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions. L’année dernière, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux.

Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ? Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique ?

Moment décisif

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l’élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l’océan Pacifique.

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l’environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira un schéma juridique général sur lequel des questions plus spécifiques pourront être décidées. Pour elle, l’avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l’année prochaine, éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international.

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l’Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s’est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d’augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Cet article est paru dans 20 Minutes (site web) - 20Minutes

Boursier (site web)
mercredi 27 novembre 2024 - 14:13 (UTC +02:00) 605 mots

La Fondation Grameen Crédit Agricole, Beyond Finance et FosterImpact annoncent la création du fonds d'impact "Women Empowerment for Climate"

Il vise 100 millions de dollars pour l'adaptation au changement climatique, par, pour et avec les femmes...

La Fondation Grameen Crédit Agricole, Beyond Finance et FosterImpact annoncent la création du fonds d'impact "Women Empowerment for Climate", qui vise 100 millions de dollars pour l'adaptation au changement climatique, par, pour et avec les femmes.

Les femmes sont en première ligne face aux changements climatiques.

Une étude menée en mars 2024 par la FAO sur l'alimentation et l'agriculture dans 24 pays et auprès de 100 000 ménages concluait qu'une hausse des températures d'un degré entrainerait une baisse de revenu des femmes de 34%. En période de sécheresse ou de précipitations, les femmes travaillent plus dur, marchent plus loin pour approvisionner leur communauté en nourriture, en eau, en bois de chauffage.

Pourtant les femmes peuvent jouer un rôle clé dans les solutions de résilience et de gestion durable des ressources. Elles constituent de puissants agents du changement. Non seulement pour le développement de la croissance économique mais aussi pour la réussite des politiques climatiques.

C'est partant de ce constat que la Fondation Grameen Crédit Agricole, Beyond Finance et FosterImpact, s'unissent et annoncent la création de Women empowerment for climate, un fonds d'investissement à impact de 100 millions de dollars, dédié à l'autonomisation des femmes pour réussir les politiques d'adaptation aux changements climatiques.

Women Empowerment for Climate : un fonds pour agir, par, pour et avec les femmes

Les femmes ne sont pas seulement les personnes les plus vulnérables aux changements climatiques, mais également des actrices clés dans les stratégies d'adaptation. Grâce à leur savoir-faire, elles développement des solutions locales, pour une agriculture durable, une gestion des ressources naturelles, la conservation de l'eau, de l'énergie ou encore de la nourriture. Cependant, malgré leurs compétences les femmes sont encore largement sous-représentées dans les processus décisionnels, elles ne sont pas suffisamment consultées et leurs connaissances ne sont pas toujours intégrées dans les stratégies d'adaptation et les politiques climatiques menées.

Ainsi, pour que les femmes puissent jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le changement climatique, il est crucial de renforcer les soutiens financiers pour leur permettre d'avoir accès aux financements nécessaires.

Face aux inégalités exacerbées par le réchauffement climatique et convaincues du rôle central des femmes dans les solutions climatiques, les dirigeantes de la Fondation Grameen Crédit Agricole, Beyond Finance et FosterImpact ont unis leurs forces pour lancer le fonds Women empowerment for climate.

Ce fonds d'impact est dédié aux secteurs bénéficiant prioritairement aux femmes et à l'adaptation climatique en Asie et Afrique. Il ciblera trois secteurs clés sur lesquels les femmes ont un impact direct dans la réussite des politiques climatiques : l'accès à l'eau propre, l'accès à l'énergie propre, l'accès aux techniques agricoles durables.

Le fonds Women empowerment for climate.vise le financement et l'accompagnement d'institutions de microfinance de proximité et d'entreprises à impact social locales, engagées pour transformer leurs produits etleurs services (crédit, épargne et assurances), et les adapter aux besoins spécifiques des femmes, pour inclure dans leur gouvernance et processus de décision des femmes, ou encore, pour financer des projets entrepreneuriaux portés par des femmes.

Tout au long de leur parcours de transformation, les bénéficiaires des investissements seront accompagnés par une assistance technique et les prêts seront indexés à des indicateurs de performance non financiers - comme une meilleure représentation des femmes aux fonctions clés ou encore le développement de produits et services d'adaptation climatiques dédié aux femmes, pour ne citer qu'eux.

Le fonds ambitionne ainsi de lever 100 millions de dollars auprès d'investisseurs privés et publics en 2025.

Les Echos (site web)
lundi 2 décembre 2024 - 09:32 UTC +0100 638 mots
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A la Cour Internationale de la Haye, des audiences historiques sur le climat

LES ECHOS

La Cour de la Haye lance ce lundi ses travaux pour fixer les obligations juridiques des pays face au réchauffement climatique.

Un pas historique pour la justice climatique. La plus haute juridiction de l'ONU entame ce lundi à La Haye des audiences visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et à mieux armer les pays vulnérables face à celui-ci.

Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 9 heures devant un panel de 15 juges. Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye.

300 milliards de dollars par an

Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. D'autres craignent que le procès initié par une « demande d'avis consultatif non contraignant » , soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors de la COP29 organisée en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique. Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des pays riches et pollueurs d' « insultant » et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies a soumis deux questions clés aux juges internationaux. Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ? Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, « par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique » ?

Obligations juridiques

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique. « Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique », a affirmé Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'Etats insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira « un schéma juridique » général sur lequel « des questions plus spécifiques pourront être décidées ». Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, « éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international ».

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 groupes et organisations qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle. Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Le Courrier de l'Ouest
Angers ; Nord Anjou ; Cholet ; Saumur ; Deux-Sèvres
France-Monde, mardi 3 décembre 2024 394 mots, p. Le Courrier de l'Ouest Angers_22
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3 décembre 2024 - Le Maine Libre

Le Vanuatu défend « l’avenir de la planète »

L’avenir de la planète est en jeu, a affirmé hier un représentant du Vanuatu devant la plus haute juridiction de l’ONU, ouvrant un processus historique qui vise à établir un cadre juridique sur la manière dont les pays devraient lutter contre le changement climatique.

Plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye.

« L’issue de ces procédures aura des répercussions sur plusieurs générations, déterminant le sort de nations comme la mienne et l’avenir de notre planète », a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu.

« Il s’agit peut-être de l’affaire la plus importante de l’histoire de l’humanité », a-t-il ajouté.

Les militants espèrent que l’avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique.

Mais d’autres craignent que la demande d’avis consultatif non contraignant, soutenue par l’ONU, n’ait qu’un impact limité et qu’il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les audiences se déroulent quelques jours après la conclusion d’un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

Un avis rendu en 2025

Les pays les plus pauvres ont qualifié l’engagement des riches pollueurs d’insultant.

L’année dernière, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution dans laquelle elle avait soumis deux questions clés aux juges internationaux.

Quelles obligations les États ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?

Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les États, « par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique » ?

La deuxième question est liée aux responsabilités des États pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations.

L’avis des juges devrait être rendu dans le courant de l’année prochaine.

La Libre Belgique
Edition nationale ; Edition nationale
Thursday, November 21, 2024 1081 mots, p. 18
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21 novembre 2024 - La Libre (site web)

“Le dérèglement climatique et l’environnement exacerbent les causes des conflits”

Climat Il est très difficile, sinon impossible, d’établir un lien direct entre le changement climatique et l’instabilité. Ce qui est clair, en revanche, précise le Dr Eleonora Milazzo, c’est qu’il agit comme un accélérateur de risque.

Entretien Olivier le Bussy

Le lien entre le dérèglement climatique et la dégradation environnementale, d’une part, et la sécurité, de l’autre, est un des domaines qu’explore le Dr Eleonora Milazzo, chercheuse associée au Migration Policy Centre (European University Institute) ainsi qu’à l’Institut Egmont.

La conscience que le dérèglement climatique peut avoir un impact sur la sécurité existe de longue date ?

Cela fait déjà un moment que nous observons les développements dus au changement climatique, mais ces dix à quinze dernières années, on a constaté que davantage d’efforts sont entrepris par des gouvernements ou des organisations internationales pour mettre en place des politiques prenant cette problématique en compte. Le dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement, d’une part ; la sécurité, en ce compris la sécurité humaine, et la défense, de l’autre, sont inextricablement liés mais de façon très complexe. Les politiques ne sont pas encore à la hauteur des risques potentiels.

Quelles sont les menaces principales et sources de conflits causées par le changement climatique ? Est-ce la rareté des ressources ? Les déplacements de population ?

La gamme des risques est large. À l’évidence, le changement climatique a un impact sur l’environnement dans lequel vivent des populations et sur leurs conditions de vie. Cela a une influence sur la quantité, la qualité et la distribution des ressources naturelles auxquelles les personnes ont accès. Les moyens de subsistance sont moins assurés ou peuvent s’en trouver totalement modifiés. Cela met les politiques sous pression. On constate aussi que cela crée de l’insécurité en matière d’accès à la nourriture ou à l’eau et, en général, augmente la compétition pour les ressources naturelles et essentielles. Cela peut également avoir une influence sur des phénomènes comme la migration ou les déplacements de population, en particulier dans les zones rurales. Enfin, c’est susceptible d’entraîner des tensions au niveau des communautés, au niveau régional, national, transfrontalier et même international. Le changement climatique et la dégradation de l’environnement exacerbent tous les autres risques.

Est-ce possible de dire que tel ou tel conflit en cours a été causé ou alimenté par le changement climatique ? Au Sahel, par exemple ?

On voit clairement l’effet du changement du climat et des crises climatiques, mais c’est pratiquement impossible d’établir un lien direct de cause à effet avec les tensions sociales et les conflits. C’est pourquoi un effort particulier est effectué au niveau de la recherche et des politiques pour parvenir à qualifier et quantifier le lien climat-sécurité. Ce n’est pas un mécanisme linéaire et d’autres facteurs interviennent. Le dérèglement du climat et la dégradation de l’environnement ont un impact sur les moteurs des conflits, mais ne les provoquent pas en eux-mêmes.

Mais est-ce que, par exemple, un acteur comme la Russie peut avoir en tête les effets du changement climatique, quand elle décide d’envahir l’Ukraine ? Notamment pour s’approprier des terres fertiles ?

Il y a une quantité de considérations géopolitiques, dont les questions liées à l’accès aux ressources naturelles posées par le changement climatique et la dégradation de l’environnement, qui peuvent être sources de tensions. Mais on ne peut pas tirer de conclusions définitives à ce propos.

Le lien entre climat et sécurité est-il abordé à la Cop 29 à Bakou ?

Oui, il y a une conscience accrue de l’interaction entre climat et sécurité qui nécessite une action globale et holistique. Celle doit se concentrer sur les efforts d’adaptation, en ce compris par du financement climatique. Il faut aussi que le lien entre climat et sécurité humaine soit incorporé dans l’élaboration et le financement des programmes de développement et d’aide humanitaire et ce de manière systématique. Comme dans tous les autres domaines touchant à l’action climatique, il y a un besoin d’engagement et d’efforts accrus des États pour ce qui touche à préservation de la paix et la stabilité.

L’Union européenne a publié l’an dernier une communication sur le climat et la sécurité. Où en est l’état des travaux à l’échelon européen ?

Cette communication est une importante première pierre pour créer une connexion des différentes expertises et en faire usage. Par exemple, en encourageant une plus grande sensibilité aux risques de conflit dans les programmes européens liés au climat et à l’environnement et de gestion des effets du changement climatique. Nous devons aussi continuer à nous concentrer sur la prévention, la stabilité et la paix, en plus de la sécurité et de la défense. C’est important de faire en sorte d’être opérationnels dans les domaines politiques couverts par cette communication. Ce sera une priorité et un défi dans les prochaines années. La question des finances sera fondamentale, mais aussi celle des partenariats qu’il faut continuer à bâtir avec l’Otan, l’Union africaine, etc. La stratégie (d’aide au développement, NdlR) européenne Global Gateway va également permettre de diffuser et de rendre opérationnelles des solutions à l’intersection du climat et de la sécurité.

L’Otan travaille aussi sur le lien entre défense et climat. De quelle manière ?

La question climat-sécurité a plusieurs facettes quand on touche à l’industrie de la défense. L’Otan s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre et l’usage de carburant fossile. La transition verte ne répond pas seulement à un objectif environnemental, mais vise aussi à se défaire de dépendances stratégiques. Par ailleurs, c’est important pour une organisation comme l’Otan que cela n’affecte pas sa capacité opérationnelle ni les infrastructures de défense. Ensuite, il y a aussi des défis qui ont trait à la capacité de l’Alliance d’opérer dans des contextes affectés par le changement climatique, en matière de renforcement des capacités, de risques techniques liés à l’interopérabilité, etc. Enfin, il faut incorporer dans les missions et opérations de l’Otan le fait qu’il faudra gérer des populations affectées par le changement climatique.

Des manifestants portant un panneau sur lequel on lit “Ne brûlez pas notre futur”, en marge de la conférence sur le climat qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan.

L'Humanité (site web)
Environnement, lundi 2 décembre 2024 420 mots

Ce qu'il faut savoir avant les audiences historiques sur le climat devant la CIJ, la plus haute juridiction de l'ONU

La Cour Internationale de Justice a entamé lundi 2 décembre des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique, mais aussi pour aider les territoires vulnérables à le combattre. « L'avenir de la planète » est en jeu, a estimé un représentant du Vanuatu devant la plus haute juridiction de l'ONU.

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront à la Cour Internationale de Justice (CIJ) des observations au sujet des obligations juridiques des pays face au changement climatique et des aides à apporter aux nations vulnérables.

Ainsi, lundi 2 décembre, la plus haute juridiction de l'ONU a entamé à La Haye (Pays-Bas) des audiences historiques. Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences importantes, d'autres craignant que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

« L'avenir de la planète » est en jeu

Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblées devant le Palais de la Paix, où siège la CIJ, avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Le plus gros problème devant la plus haute cour » et « Financez notre avenir, financez le climat maintenant ». Ces audiences se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat signé pendant la COP29, qui stipule notamment que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles. « Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique », a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'États insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

« Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière (...) qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique », a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions. « L'issue de ces procédures aura des répercussions sur plusieurs générations, déterminant le sort de nations comme la mienne et l'avenir de notre planète », a insisté Ralph Regenvanu, ajoutant qu'il s'agissait « peut-être de l'affaire la plus importante de l'histoire de l'humanité ».

Cet article est paru dans L'Humanité (site web)

Le Populaire du Centre (site web) - LePopulaire
jeudi 21 novembre 2024 - 18:13:06 -0000 3671 mots
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21 novembre 2024 - La Montagne (site web)

Quel est ce "Végétal local" qui fleurit en Limousin avec l'ambition de sauver la biodiversité et de faire face au changement climatique ?

Julie Ho Hoa

Ce que l’on plante, à toute échelle, n’est pas anodin. Tout végétal a une incidence sur l’écosystème dans lequel il est introduit. C’est autour de ce principe que s’est développé Végétal local, une filière de production de végétaux locaux qui répond à bien des enjeux : d'écologie, de biodiversité mais aussi de changement climatique. En Limousin, quelques pépinières ont choisi cette voie

Dans la toute récente pépinière Frêne et bourdaine de Pierre Hoezelle, on a l’impression de voir pousser le bocage limousin. On trouve tout ce qu’on voit quand on se balade , sourit le pépiniériste installé à Faux-la-Montagne. Alisier, châtaignier, chêne, frêne, aubépine, bourdaine, églantier, noisetier, poirier, prunellier, sorbier, tout ce que comptent nos haies est ici concentré. Rien d’extraordinaire jusque-là, seulement ici, on cultive tout cela d’une manière bien particulière.

Endiguer l'effondrement de la biodiversité

S’il espère candidater en janvier pour obtenir officiellement le label, Pierre Hoezelle travaille déjà selon la charte de la marque Végétal local. Créée en 2015, elle est née du constat, sur le terrain, de décalages phénologiques, de floraison, de fructification des végétaux achetés en pépinière classique par rapport aux végétaux alentour dans les haies , explique Émilie Chammard, responsable de l’antenne Limousin du Conservatoire botanique du Massif Central et correspondante de la marque.

Des décalages qui provoquent des conséquences directes sur l’écosystème local : d’un côté des végétaux qui ne sont plus en phase avec le cycle de vie de la biodiversité qui les pollinise et transporte leurs graines (butineurs, oiseaux, etc.), qui vont donc avoir du mal à se régénérer et de l’autre, une biodiversité privée de nourriture, fragilisée et dont les populations s’effondrent.

@ Marine Astier

Réfléchir à ce que l’on plante, que ce soit dans le cadre de restauration ou de compensation écologique, d’aménagement paysager à l’échelle d’une collectivité ou d’un jardin est un véritable enjeu car effectivement, il y a un lien très fort entre les pollinisateurs, notamment sauvages et les végétaux , rappelle Anaëlle Tavernier, chargée de mission et référente pollinisateurs au CPIE des pays creusois.

La cause principale de leur déclin, hormis les effets dévastateurs des produits phytosanitaires, c’est la fragmentation et le changement d’usage des sols qui conduisent à la disparition de leur habitat et de leur alimentation.

Il y a eu une co-évolution pendant plusieurs milliers voire millions d’années entre les espèces animales et les végétaux et donc aujourd’hui, on a des plantes qui sont adaptées à certaines espèces animales et des espèces animales qui sont adaptées à certaines plantes. On a, par exemple, des pollinisateurs qui butinent uniquement certaines fleurs ou certaines familles de fleurs ou certaines familles de plantes. Et donc, s’il y a une modification de végétation liée à une gestion différente, comme dans le cas de la migration assistée, ça va avoir un impact forcément non négligeable sur les populations de pollinisateurs.

En Europe, 37 % des populations d’abeilles et 31 % des populations de papillons ont disparu (source MNHN) alors qu’en France seulement, nous avons perdu 30 % des oiseaux en trois décennies (sources LPO, MNHN et OFB). De la perte de biodiversité nette, préjudiciable à tout l’écosystème mais aussi d’auxiliaires indispensables à l’homme quand on sait que 90 % des plantes sauvages à fleurs dans le monde et 75 % des cultures vivrières dépendent de la pollinisation animale.

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@ Julie Ho Hoa

À l’époque, on s’est posé la question de savoir d’où venaient ces plants. Sur le plant bocager, contrairement à un plant forestier, il n’y a aucune traçabilité , souligne Marin Baudin, paysagiste conseil au CAUE de la Creuse, correspondant de la marque pour l’Afac agroforesteries.

Et souvent, la graine pouvait avoir été récoltée en Europe centrale avant d’être mise en pépinière aux Pays-Bas pour la levée de dormance et la germination avant que le petit plant soit envoyé en Espagne puis, au final, se retrouve dans une pépinière française à la revente. Un long périple qui pose forcément question dans le cadre de démarches qui se veulent vertueuses et qui explique aussi les importantes inadaptations aux écosystèmes locaux.

Ça rebat les cartes du consumérisme et de l’économie de marché à outrance auquel le végétal n’a pas dérogé , sourit Marin Baudin. Même dans ce domaine, consommer moins mais mieux s’impose. À l’image des circuits courts alimentaires, s’est organisé autour de la marque Végétal local, un circuit court dans la filière des pépinières. L’objectif : créer une filière de production locale de végétaux locaux avec un cahier des charges bien spécifique qui permet de restaurer les communautés végétales naturelles et la fonctionnalité des milieux.

@ Marine Astier

Créée en 2015 par la Fédération des Conservatoires botaniques nationaux, l’Afac agroforesteries et Plante & Cité, Végétal local est une marque d’État, désormais propriété de l’OFB. Au départ, la filière devait approvisionner les chantiers de mesures compensatoires et le monde agricole et agroforestier dans le cadre de plantation de haies, tout simplement parce que ça représentait de gros volumes de plants à produire avec un contrat, un financement garanti , explique Émilie Chammard. Peu à peu, le marché s’est ouvert aux collectivités pour l’aménagement des espaces verts et commence à être accessible aux particuliers.

Les végétaux produits, des herbacées aux arbres de haut jet doivent être issus de graines collectées en milieu naturel, sur des sujets qui ne sont pas issus eux-mêmes de semis ou de plantation. On ne peut pas faire de boutures par exemple, ce qui se fait beaucoup chez les professionnels parce que c’est plus facile que de partir de la graine, détaille Pierre Hoezelle. Mais quand on fait des boutures, on produit des clones, ce qui n’est pas très intéressant pour la richesse génétique.

La collecte doit également se faire au sein de onze régions biogéographiques métropolitaines et douze ultramarines, issues d’ un croisement entre des données de climat, d’hydrographie, de sol et de relief , explique Émilie Chammard. Elles ne sont pas calées sur des limites administratives mais par rapport à un contexte homogène au vu des conditions stationnelles des végétaux.

L’idée, c’est de partir d’une graine récoltée localement, sur une région biogéographique donnée, pour qu’elle soit plantée dans cette même région. Ça paraît simple comme ça mais ça demande un long processus.

Marin Baudin (paysagiste conseil au CAUE de la Creuse)

Un processus et des contraintes qui sont loin d’être des lubies pour Pierre Hoezelle qui voit là une bonne manière de protéger et de restaurer les écosystèmes locaux et un maximum de biodiversité.

Pierre Hoezelle, pépiniériste à Faux-la-Montagne, devrait candidater en janvier pour commercialiser la marque Végétal local @ Pierre Hoezelle

Il y a des choses qui vont au-delà de la simple production locale et qui porte un regard sur l’écosystème global , poursuit ce pépiniériste qui s’est orienté vers cette filière à la fois pour avoir des végétaux qui sont adaptés à la faune et à la flore locale mais aussi pour développer ce côté pépiniériste de proximité où l’échange et la volonté de faire vertueusement sont réciproques.

Des correspondants de la marque Végétal local en Limousin

Emilie Chammard pour le Conservatoire botanique du Massif Central et Marin Baudin pour l’Afac agroforesteries, sont correspondants locaux pour la marque Végétal local. On est à la croisée de deux échelles, l’échelle nationale avec la marque et l’échelle régionale avec l’ambition de la Région de dynamiser la filière sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine, d’avoir plus de retours d’expérience, plus d’actions mises en oeuvre dans ce sens-là, explique Emilie Chammard. En tant que correspondants, on est à l’interface entre producteurs, prescripteurs et utilisateurs. Le but, c’est de mettre tout ce monde-là en synergie, de faire connaître la démarche, de permettre à la filière de production se structurer et se développer. Le Conservatoire est davantage impliqué sur la strate herbacée et l’Afac agroforesteries sur les ligneux.

Biologiste de formation, Jules Bougeois a lui aussi été séduit par la démarche de la marque. Cultiver plus conventionnellement, pour obtenir des végétaux qui ne jouent pas leur rôle écosystémique et leur rôle écologique , n’était pas envisageable.

L’origine locale garantit l’adaptation et l’insertion des végétaux dans les écosystèmes présents, quand on collecte des graines au niveau local, on s’assure d’avoir des plants ensuite qui fleurissent au bon moment, qui correspondent aux besoins de la faune et ou de la flore qui partage leur écosystème.

Jules Bougeois (pépiniériste d'Indigène à Château-Chervix, en Haute-Vienne)

Sa pépinière baptisée Indigène, implantée à Château-Chervix, en Haute-Vienne, a reçu sa certification en 2024 et entame sa première année de commercialisation Végétal local.

Jules Bougeois @ Marine Astier

Les clients devraient recevoir leurs plants en début d’année prochaine, en janvier , confirme-t-il. Avec un objectif de 40.000 plants de ligneux par an, Indigène produit pour des volumes conséquents à destination de collectivités, de syndicats de bassins-versants, d’agriculteurs ou d’aménageurs pour des opérations de mesures compensatoires.

Soit les cibles originelles de cette filière qui visait à approvisionner ces chantiers, le monde agricole et agroforestier dans le cadre de plantation de haies et de la restauration écologique. Elle s’est ensuite ouverte à l’aménagement urbain avec la sensibilisation des élus et des équipes techniques, notamment autour de l’horticole.

Reste la sphère des particuliers à conquérir. Sur le territoire, la filière est plus ou moins répartie et la palette végétale en production aujourd’hui s’étoffe au fur et à mesure des demandes, observe Émilie Chammard. Plus il y a de demandes, plus on arrive à structurer la filière, à installer des producteurs et avoir des palettes larges de végétaux , engageant dans le même temps, un réel changement dans la façon de percevoir notre environnement.

La pépinière Indigène en Haute-Vienne est l'une des premières du Limousin à vendre la marque Végétal local @ Marine Astier Face au changement climatique : le choix de la régénération plutôt que la migration assistée

À l’inverse de la migration assistée , où l’on change des végétaux d’aires biogéographiques pour s’adapter au changement climatique, la réflexion de la filière Végétal local est de favoriser la régénération de l’existant, in situ, et de miser sur sa diversité génétique pour faire face.

Car avec le changement climatique s’organise de plus en plus cette migration assistée , c’est-à-dire l’anticipation, à marche rapide, du remplacement d’essences locales par des essences inféodées aux latitudes plus chaudes, dans l’espoir qu’elles s’adaptent davantage que les végétaux indigènes.

Se dire qu’aujourd’hui, on plante du chêne vert qui sera peut-être plus adapté au climat de 2100, pourquoi pas, mais on n’en sait rien. On peut le faire, mais c’est encore une fois de l’argent et de l’énergie dépensée alors qu’on n’a aucune certitude que ça fonctionne , confie Marin Baudin.

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, on fait des choix par rapport à des projections de climat, de conditions météorologiques mais quand on voit les événements de ces dernières semaines, on ne peut pas savoir exactement quel va être le climat de demain. On favorise de plus en plus des espèces méditerranéennes sauf qu’on voit bien que le climat ne devient pas que plus chaud, on a des gelées tardives, des déluges d’eau donc les espèces méditerranéennes ne seront pas forcément plus adaptées que celles qu’on a ici.

Emilie Chammard (responsable de l’antenne Limousin du Conservatoire botanique national du Massif Central)

Les pépiniéristes font les mêmes observations que les scientifiques, on peut planter du mimosa dans la Creuse, en été il va sans doute se plaire mais en hiver, il va mourir parce qu’il gèle , cite comme exemple basique Pierre Hoezelle. Sans compter le risque d’introduire des maladies et des parasites qui perturbent plus encore l’écosystème local ou un végétal qui se révélera invasif et concurrencera les espèces indigènes. Le pépiniériste creusois craint que ces initiatives aident un peu plus le changement climatique à détruire ce qui est en place.

Transplanter des végétaux d’une aire biogéographique à une autre s’inscrit à l’opposé de la démarche initiée par Végétal local qui réfléchit à une dimension d’écosystème et non d’individu isolé. Un arbre, un végétal, c’est comme nous, ce n’est pas juste un sujet isolé, ce sont des relations avec tout ce qui l’entoure, avec la faune, la flore , explique Pierre Hoezelle. Or quand on importe un végétal, on n’amène pas avec lui son écosystème, la faune qui va avec, les plantes compagnes qui vont avec et du coup, ça donne quelque chose d’un peu bancal écologiquement et on ne met pas toutes les choses de notre côté pour que cette implantation réussisse.

En assurant la diversité génétique et l’origine locale de ses productions, le label Végétal local assure, lui, un très bon taux de reprise , ajoute Jules Bougeois. On a de plus en plus de données là-dessus et ce dont on est certain, c’est qu’ils s’intègrent très bien dans les écosystèmes

Face au changement climatique, il s’agit plutôt de faire confiance à la diversité génétique de la végétation qui nous entoure, à travers sa descendance à qui elle aura transmis la mémoire génétique des stress climatiques et hydriques qu’elle a vécus et face auxquels cette nouvelle génération aura développé des systèmes d’adaptation et de résilience.

Graine de fusain d'Europe dans la pépinière Indigene à Château-Chervix @ Marine Astier

D’où l’importance de travailler à partir de graines. Au lieu de faire des clones par bouture, comme ça se se fait traditionnellement en pépinière, on mise plutôt sur le brassage permis par les graines pour planter des individus qui vont avoir un large panel de gènes, et donc de possibilités de s’adapter au climat et aux conditions de demain , explique Émilie Chammard.

Si on prend 100 plants de nos érables champêtres, ils auront des patrimoines génétiques différents, des capacités différentes, des besoins différents, des résistances différentes. Ça ne garantit pas qu’il y ait 100 % de plants qui survivent, mais ça garantit qu’en cas de problème majeur, un manque d’eau, un excès d’eau, un ravageur, certains seront effectivement sujets aux problèmes et d’autres non. Il n’y a que la diversité génétique qui peut assurer ça.

Jules Bougeois (pépiniériste d'Indigène à Château-Chervix, en Haute-Vienne)

On ne sait pas ce qu’il vaut mieux, mais en tout cas, on prend beaucoup moins de risques, et on met plus de chances de notre côté en essayant de faire un autre travail d’adaptation, résume Pierre Hoezelle. Quand on fait de la collecte, on fait déjà de l’adaptation puisqu’on va collecter les graines sur les sujets qui ont réussi à faire des fruits, donc ceux qui ont déjà su faire face à des stress notamment climatiques. Alors, ce n’est pas instantané, on s’inscrit dans un processus, mais en tout cas, c’est un chemin qu’il serait dommage de ne pas suivre.

De la graine au plant, quel est le processus de la marque ?

De la graine à la commercialisation, la marque Végétal local se concentre sur la traçabilité et la diversité génétique des plants qu’elle propose. Sauvages et locales : ce sont les deux prérequis des espèces sur lesquelles les pépiniéristes vont collecter des graines qu’ils revendront soit en semences, soit en plants.

Un des premiers points à vérifier sur les sites de collecte, c’est qu’ils n’aient pas été plantés ou resemés depuis un certain nombre d’années pour ne pas collecter sur des individus qui ne sont pas sauvages , explique Émilie Chammard.

Dans sa pépinière Indigène, Jules Bougeois s’astreint à cette collecte méticuleuse qui garantit la diversité génétique de ses plants. Pour chaque essence, il doit collecter ses graines sur 30 individus minimum (50 pour les espèces herbacées). Et on ne doit également pas prélever plus de quatre années consécutives sur un seul et même site , ajoute le pépiniériste qui s’appuie sur le réseau d’acteurs locaux pour varier ses filons.

@ Marine Astier

Je suis passé par le Conservatoire d’espaces naturels, le Conservatoire botanique national, la LPO qui m’ont mis en contact avec des propriétaires ou m’ont autorisé à faire des collectes sur des sites qu’ils ont en gestion ou dont ils sont propriétaires. J’ai créé aussi mon propre réseau en prospectant autour de chez moi ou en me rapprochant d’agriculteurs.

Pour ces mêmes enjeux de diversité génétique, vous ne trouverez pas de plants issus de boutures dans ces pépinières labellisées. Des boutures, ce sont des clones donc si à un moment donné, une maladie attaque une essence dans une haie, c’est tout le linéaire qui trinque , souligne Marin Baudin. Les graines elles, sont toutes différentes et donneront toutes, un individu différent, avec des capacités de résistance, de résilience et d’adaptabilité propres, meilleur rempart contre les maladies, les parasites ou encore le changement climatique.

De la récolte à la commercialisation, les producteurs doivent maintenir la diversité génétique , insiste Émilie Chammard. Pas de sélection, pas de standardisation, tous les profils de végétaux sont conservés.

@ Marine Astier

Dans les planches de culture en pépinière conventionnelle, on va avoir des gammes de végétaux, par exemple, on va faire du 50-70 cm, et tout ce qui est plus petit ou plus grand, on l’écartera. Là, c’est de conserver cette diversité et de commercialiser tout ce panel de profils, de ports, d’hétérogénéité du vivant.

Emilie Chammard (responsable de l’antenne Limousin du Conservatoire botanique national du Massif Central)

La marque en revanche ne définit par de règle de production, elle ne sera pas forcément en agriculture biologique, ou ne sera pas forcément en zéro pesticide , précise Émilie Chammard, laissant cet engagement aux producteurs.

Bientôt accessible aussi aux particuliers

Si pour l’instant, les pépinières qui vendent la marque Végétal local fournissent plutôt sur de gros volumes, certaines pépinières limousines ont pour projet de la rendre accessible aux particuliers.

C’est la construction de toute une filière qui n’existait pas. Les pépinières ont dû partir de zéro. Ce n’est pas la même force de frappe que les grandes enseignes de jardinerie , tempère Marin Baudin, donc il faudra patienter encore un petit peu avant de pouvoir planter Végétal local chez soi. On peut d’ores et déjà s’approvisionner auprès de pépinières engagées dans la démarche sans qu'elles soient pour l'instant estampillées de la marque.

On a la chance, en Limousin, d’avoir des micro-pépinières qui commencent à produire des plants accessibles à des particuliers. Deux d’entre elles, qui ont effectué une collecte de graines et une première production de plants, ont été auditées pour bénéficier de la marque en 2025 en Corrèze (la pépinière des Ages) et en Haute-Vienne (Indigène).

@ Marine Astier

En Creuse, on doit avoir une petite dizaine de pépinières qui commencent à se structurer. Certaines produisent déjà des arbres fruitiers ou des plants bocagers , détaille Marin Baudin. Quelques-unes devraient candidater prochainement, notamment la pépinière Frêne et Bourdaine à Faux-la-Montagne (ligneux) et la pépinière Pour après à Lupersat, davantage spécialisée dans les vivaces et herbacées.

Ça peut être intéressant à la fois pour les particuliers et les communes parce que l’idée, c’est qu’on ne va pas planter que des arbustes de haies bocagères, on va aussi développer une strate herbacée

Marin Baudin (paysagiste-conseil au CAUE de la Creuse)

D’autres pourraient suivre, avec la même philosophie : La bonne Danse au Monteil-au-Vicomte, la pépinière Plume à Saint-Silvain-sous-Toulx, Les Jardins de Peyreladas à Ars, La Ferme des affluents à Châtelus-le-Marcheix, le verger du Mas Bellanger à Saint-Pierre-Chérignat, la pépinière Lo Plantadis de la pradella à La Nouaille.

@ Julie Ho Hoa

Il y a sinon la méthode maison, laisser pousser ce qui pointe spontanément son nez dans son jardin ou produire ses propres plants à partir de graines. C’est aussi l’une des pistes aujourd’hui sur la replantation de haies par exemple, ce qu’on appelle la régénération assistée, explique Marin Baudin. On ne plante pas mais on protège une bande qu’on ne touche plus et on laisse la nature faire. Ça prend un peu plus de temps, l’aspect n’est pas le même qu’une plantation donc ça demande une certaine acceptation sociale , sourit-il. Mais au bout de quelques années, le résultat n’aura rien à envier à une plantation conventionnelle.

À défaut de planter Végétal local, on peut participer à sauvegarder les pollinisateurs sauvages en maintenant simplement, dans son jardin, une diversité végétale qui va permettre d’avoir des floraisons étalées dans l’année et au sein même d’une même saison à chaque saison pour assurer l’alimentation de l’ensemble des pollinisateurs sauvages présents sur le site. En essayant, au maximum de conserver ce qui pousse spontanément localement plutôt que de planter des espèces horticoles ou arbustives plus exotiques par exemple.

@ Marine Astier

Souvent, les gens sèment et plantent sans forcément se poser la question de ce qu’il y a déjà sur le site, sur la façon dont ils pourraient simplement améliorer sa gestion pour favoriser davantage la biodiversité , note Émilie Chammard qui conseille, avant toute chose, de faire un petit inventaire.

Posez-vous quelques questions sur le site pour voir, avant de tout retourner pour semer ou de tout labourer pour planter, s’il n’y a pas déjà largement de quoi faire en local quitte à améliorer deux, trois points en passant par la plantation ou le semis.

Emilie Chammard (responsable de l’antenne Limousin du Conservatoire botanique national du Massif Central)

Texte : Julie Ho Hoa

[email protected]

Photos : Marie Astier, Julie Ho Hoa et Pierre Hoezelle

Cet article est paru dans Le Populaire du Centre (site web) - LePopulaire

La Croix (site web)
Actualité Planète, lundi 2 décembre 2024 661 mots
Aussi paru dans
2 décembre 2024 - AFP - Infos Françaises AFP - Infos Economiques La République des Pyrénées (site web) Imaz Press (site web ref.)

Climat : un procès historique devant la Cour internationale de justice de La Haye

La Croix (avec AFP)

La Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye entame lundi 2 décembre des auditions inédites dans le but d'établir un « cadre juridique » sur la manière dont les pays doivent protéger l'environnement des gaz à effet de serre, et sur les conséquences d'une absence de protection.

La plus haute juridiction de l'ONU entame lundi 2 décembre à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre.

Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 10 h 00, heure de Paris, devant un panel de 15 juges.

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye.

Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

« Première ligne »

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.

« Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique », a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'États insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

« Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière (...) qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique », a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux.

Quelles obligations les États ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ? Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les États, « par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique » ?

Moment décisif

La deuxième question est liée aux responsabilités des États pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux États-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira « un schéma juridique » général sur lequel « des questions plus spécifiques pourront être décidées ».

Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, « éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international ».

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les États-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.

Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Le Figaro, no. 24977
Le Figaro, jeudi 12 décembre 2024 1372 mots, p. 13

Sciences

Un projet d'éoliennes menacerait les migrations d'oiseaux marins

Le champ offshore au large de Dunkerque risque d'affecter plus de 1 million d'oiseaux chaque année, alertent les ornithologues locaux.

Chayet, Delphine

ÀDunkerque, le vent d'ouest est l'allié des ornithologues. Quand il souffle, leurs chances d'observer les oiseaux migrateurs sont optimales. Ce recoin de la mer du Nord, où les côtes françaises et britanniques sont au plus proche, forme un entonnoir dans lequel s'engouffrent en automne 1 million d'oiseaux marins venus de Scandinavie et du Groenland, en route vers le Sud. «Plus de 1500 individus ont été comptabilisés hier, dont des grands labbes, des fous de Bassan et, comme d'habitude, beaucoup de canards», énumère Julien Piette, un ornithologue amateur venu ce jour-là surveiller le passage des migrateurs.

Comme tous les dimanches, ils sont une poignée de passionnés à fixer, avec lui, l'horizon sur la digue du Braek, une longue bande de bitume bordant la zone industrielle de Dunkerque. Dans un vent marin glacial, longue-vue et jumelles à portée de main, ils identifient les espèces, photographient les oiseaux, enregistrent l'évolution des dates de passage. Un balbuzard pêcheur tourne non loin, en quête d'un repas.

Ces derniers temps pourtant, le plaisir des ornithologues est contrarié. Un projet de construction de 46 éoliennes au large du spot d'observation menace les oiseaux. Lancé il y a un peu moins de dix ans, le dossier a reçu vendredi 23 novembre un avis favorable de la commission d'enquête publique. C'est la dernière étape avant une autorisation du préfet, attendue dans les semaines à venir. S'il donne son feu vert, la construction du parc, destiné à produire l'équivalent de la consommation annuelle d'électricité de 1 million de personnes, pourra commencer. Sa mise en service est prévue en 2028.

«Les éoliennes seront situées dans une zone Natura 2000, au beau milieu d'un couloir de migration majeur, où convergent deux cents espèces d'oiseaux marins et de passereaux terrestres longeant le littoral,s'inquiète Julien Piette, membre de l'association franco-belge Le Clipon et professeur d'histoire-géographie. Ce sera un obstacle supplémentaire pour cette faune fragile déjà confrontée au changement climatique, à la pêche accidentelle, à la raréfaction des ressources alimentaires et à la pollution plastique.» Plus de trente espèces protégées seront touchées : des oiseaux, des mammifères marins et des chauves-souris (car elles migrent aussi sur cette voie).

La première cause de mortalité est la collision. Mais les chiroptères sont aussi victimes de barotraumatismes - des changements de pression de l'air créés par les pales causent des hémorragies internes fatales. Quant aux nombreuses espèces qui préfèrent éviter les parcs, elles perdent une partie de leur terrain de chasse et dépensent une énergie précieuse pour les contourner. Les pingouins torda et les guillemots de Troïl, nombreux pendant l'hiver, seront ainsi privés d'une zone riche en poissons. «Le cumul des parcs offshore en mer du Nord représente in fine une grosse perte d'habitat à différents stades du cycle de vie des oiseaux, remarque Maxime Zucca, ornithologue et membre du Conseil national de protection de la nature (CNPN), une instance d'expertise consultée sur les projets éoliens. Mais nous sommes encore incapables d'en mesurer les conséquences.»

L'éolienne la plus proche sera située à 11 kilomètres de la côte. Le site de Dunkerque offre des conditions d'exploitation idéales : un vent fort et constant, une faible profondeur et un sol argileux, couvert de sable. «Nous avons sélectionné le meilleur emplacement possible dans la zone de 73km² qui avait été définie par l'État en 2016, indique Xavier Arnould, directeur du projet au sein d'EDF Renouvelables. Nous nous sommes engagés à occuper moins de 50km² et le parc a été placé le plus loin possible de la côte pour préserver les oiseaux nicheurs. Mais nous ne pouvions empiéter sur l'accès au port et sur la voie de navigation maritime qui passe au nord de la zone.»

Le directeur de projet précise que le type et le nombre d'éoliennes seront définis, après la délivrance des autorisations, «en concertation» avec les acteurs locaux. Le scénario envisagé à ce jour prévoit une quarantaine d'éoliennes, hautes de 280 mètres en bout de pale - qui seront les plus puissantes jamais installées en France. «La taille des pales sera inférieure à 130mètres et elles passeront à 40mètres au-dessus du niveau de la mer pour réduire au maximum la mortalité des oiseaux», indique Xavier Arnould.

Mais ces mesures, adoptées au fil de débats publics tendus, ne rassurent pas. «Personne ne peut prévoir l'ampleur des pertes de biodiversité à venir, car nous ne voyons qu'une toute petite partie des oiseaux: ceux qui passent à portée de vue pendant la journée», se désole Julien Piette. L'association Le Clipon - du nom de la jetée où se postent les ornithologues - réunit une quarantaine de naturalistes amoureux des oiseaux, toujours prêts à sauter dans leur voiture pour aller voir un spécimen rare à l'autre bout de la France. Comme une grande famille, ils se retrouvent sur la jetée qui s'avance à trois kilomètres sur la mer ou, quand la présence d'un méthanier en interdit l'accès, sur la digue du Braek. Leurs comptages réalisés par tous les temps alimentent, avec un recul de trente ans, les bases de données utilisées par des scientifiques du monde entier.

«Notre connaissance reste quand même très parcellaire, et les porteurs du projet n'ont pas cherché à en savoir plus», souligne Jacques-André Leclercq, un membre historique de l'association. Rien n'a été entrepris, dit-il, pour vérifier si la sterne caugek, dont l'une des principales colonies de reproduction se trouve à proximité, dans la réserve nationale du Platier d'Oye ,ne se nourrit pas dans la zone du projet. Ou si les deux couples de goélands marins qui nichent dans le port de Dunkerque seront affectés, alors que l'espèce est en déclin en France. De nombreuses populations ont récemment été décimées par la grippe aviaire. L'ornithologue s'inquiète aussi pour la bernache cravant, une petite oie venue de Sibérie qui migre en groupes gigantesques vers la Bretagne, où elle va passer l'hiver. Comme les canards ou les fous de Bassan, l'oie vole à hauteur de pale. Chez des animaux qui vivent plusieurs décennies et se reproduisent peu, comme les oiseaux marins, une faible hausse de la mortalité annuelle peut suffire à mettre toute la colonie en péril.

Dans un avis rendu en juillet 2023, le CNPN conteste la qualité des études prises en compte par EDF et Enbridge Éolien, qui portent le projet, lors de leur demande de dérogation à la protection des espèces. Ces études reposent sur des suivis réalisés en avion et par bateau, par temps calme, alors que les passages sont plus fréquents par vents forts, ainsi que sur des modélisations théoriques. Lors d'inventaires réalisés à l'automne 2023 sur un bateau prêté par l'association Sea Shepherd France, les ornithologues ont, de leur côté, observé une centaine d'oiseaux par heure en moyenne. Un quart d'entre eux passaient dans la zone potentielle de danger, dont une majorité de fous de Bassan et de goélands marins, souvent à hauteur de pales.

Plusieurs mesures de réduction des dommages ont été promises par EDF Renouvelables. L'impact des éoliennes sera contrôlé avec des caméras infrarouges, des radars de détection et des sorties d'observateurs. Les retours d'expérience des parcs belge et néerlandais situés plus au nord seront pris en compte. « Si c'est nécessaire, les éoliennes pourront être arrêtées temporairement en phase de pic migratoire» ,ajoute Xavier Arnould.

La commission d'enquête publique rappelle que le parc éolien a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, qui constitue une menace grandissante pour la biodiversité. Un dilemme auquel sont désormais confrontés les défenseurs de l'environnement sur toute la façade Atlantique et en Méditerranée. «Les éoliennes offshore, sans doute indispensables, doivent être déployées là où l'impact sur la faune marine sera le moins important, répond Maxime Zucca. L'emplacement de Dunkerque a été choisi par l'État sans tenir compte des enjeux de biodiversité. Pour les projets futurs, le minimum serait d'attendre le résultat des programmes de recherche lancés pour mieux comprendre les déplacements et le comportement des oiseaux marins. » D. C.

La Tribune (France), no. 8000
Régions, vendredi 13 décembre 2024 1251 mots, p. 75

Les carburants durables d'Elyse Energy peinent à convaincre le Béarn

Annelot Huijgen

Alors que l'enquête publique démarre début 2025, des associations estiment que le caractère écologique du projet de la startup lyonnaise Elyse Energy de transformer de la matière végétale en carburant pour avions et bateaux n'est pas démontré. Ils manifestent à nouveau ce jeudi.

Beaucoup de questions et toujours trop peu de réponses. C'est l'avis du collectif Forêts Vivantes Pyrénées, anciennement « Touche Pas à Ma Forêt - Pour le Climat » et regroupant 65 organisations environnementales et paysannes opposés au projet E-CHO d'Elyse Energy, prévu sur le bassin industriel de Lacq, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Elles organisent ce jeudi 12 décembre une nouvelle mobilisation lors de la réunion du comité de suivi sur le projet de la startup lyonnaise. Elle compte construire une méga-usine sur les anciens sites industriels de Yara et de Pechiney afin de transformer de la biomasse en carburants durables - du e-kérosène pour l'aviation et du e-méthanol pour le transport maritime - ainsi que des produits pour l'industrie chimique.

Lire aussiCarburants durables : Elyse Energy lève 120 millions pour produire du e-méthanol (lien : https://region-aura.latribune.fr/innovation/innovation-technologique/2024-12-05/carburants-durables-elyse-energy-leve-120-millions-pour-produire-du-e-methanol-1012976.html)

Un projet chiffré à 2 milliards d'euros, annoncé par le président de la République en personne (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/business/2023-06-16/une-usine-a-650-millions-d-euros-pour-produire-du-kerosene-durable-a-lacq-966261.html), et qui a été accueilli à bras ouverts par les pouvoirs publics locaux, tablant sur 800 emplois directs et indirects. Or, si l'argument écologique a convaincu l'Etat, qui a promis 7,9 millions d'euros d'aides, dans le cadre d'un plan de 200 millions d'euros pour la filière, et a également participé à la récente levée de fonds de 120 millions d'euros (lien : https://region-aura.latribune.fr/innovation/innovation-technologique/2024-12-05/carburants-durables-elyse-energy-leve-120-millions-pour-produire-du-e-methanol-1012976.html) via Bpifrance, les interrogations sur l'impact environnemental du projet demeurent en revanche chez les opposants.

10.000 hectares par an

Outre l'importante consommation d'eau prévue, le collectif alerte, de réunion publique en réunion publique, sur la perspective de voir disparaitre les forêts dans un rayon de 200 kilomètres autour de l'usine, dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Landes. Les besoins sont en effet évalués à 300.000 tonnes de biomasse par an, soit l'équivalent de 10.000 hectares, dont un tiers de bois et coproduits du bois.

« Malgré la concertation publique en cours (lien : https://www.e-cho-concertation.fr/) sous l'égide de la commission nationale du débat public (CNDP) nous n'avons toujours pas eu de bilan carbone ni de détails sur le plan d'approvisionnement de la biomasse, expose Jacques Descargues, porte-parole du collectif. Les deux données sont fondamentales, car, d'une part, la faisabilité économique du projet dépend de l'obtention de crédits carbone. D'autre part, la disponibilité de la ressource est incertaine, car la demande de biomasse augmente fortement alors que la forêt n'est pas inépuisable et est affaiblie par une hausse de la mortalité des arbres de 80 % en dix ans d'après l'IGN en raison du changement climatique », détaille-t-il

Lire aussiCarburants durables : quand la Nouvelle-Aquitaine se met en route (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/business/2024-06-20/carburants-durables-quand-la-nouvelle-aquitaine-se-met-en-route-999080.html)

Et cet ancien secrétaire général de l'ONF doute de pouvoir obtenir des réponses lors du comité de suivi : « il n'y a pas de vrai débat. Depuis le début c'est Elyse Energy qui est seul à la manoeuvre. Puisque l'aviation ne souhaite pas réduire le trafic, l'on essaie par tous les moyens de décarboner cette industrie, quitte à croire en des technologies qui ne sont pas encore abouties comme c'est le cas à Lacq, même si cela fait, de plus, courir un risque sanitaire à la population », ajoute-t-il, déplorant l'absence d'oreille attentive des pouvoirs publics. « Le comité de suivi, pluraliste et sous le contrôle de la CNDP, vise à permettre aux parties prenantes de s'exprimer, de manière contradictoire, ce qui est largement le cas », rétorque Elyse Energy.

Des opinions contradictoires sur E-CHO, il y en a pourtant, telle que l'étude de Biofuelwatch. Cette ONG étudie tous les projets de biocarburants dans le monde et souligne notamment le fait que « toutes les tentatives passées visant à produire des carburants liquides pour le transport (..) à partir de bois ont échoué » et que « le-méthanol n'a jusqu'à présent été produit à grande échelle nulle part dans le monde ». L'ONG, qui chiffre les besoins annuels de l'usine d'Elyse Energy plutôt « à au moins 500.000 tonnes », souligne que « les financement privés et publics importants ne garantiront pas à eux seuls la réussite du projet ».

Loi de protection de la forêt

Alors que la dernière phase, celle de l'enquête publique, démarre en 2025 en vue d'une inauguration espérée par Elyse Energy en 2029 (contre 2028 initialement), le collectif Forêts Vivantes Pyrénées demande un moratoire sur tous les projets industriels ainsi qu'une « loi de protection de la forêt qui suivra les recommandations de l'Académie des sciences, en établissant un ordre des priorités pour l'utilisation de la biomasse forestière ». Car les associations alertent sur le manque de vision d'ensemble, au niveau local comme national, sur la biomasse, ressource de plus en plus convoitée.

Lire aussiDans le Limousin, la forêt mise sous pression par la transition énergétique (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/business/industrie/2024-05-22/dans-le-limousin-la-foret-mise-sous-pression-par-la-transition-energetique-997595.html)

Dans la région, citons la récente mise en route de la première bioraffinerie à Tartas (Landes), produisant du bioéthanol à partir de pins (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/business/2024-06-20/carburants-durables-quand-la-nouvelle-aquitaine-se-met-en-route-999080.html), ainsi que cette autre usine en projet près de Pau, à Garlin. Porté par la startup Miraïa, elle devrait, à partir de 2026, produire du biochar (charbon végétal), de la biohuile pour du chauffage et de l'électricité. Ses besoins en bois sont évalués à 135.000 tonnes par an, promis par le plus grand groupe forestier national, Alliance Forêt Bois, soutien d'Elyse Energy.

La disponibilité du bois surestimée

Dans son rapport, qui sera présenté ce soir et que La Tribune s'est procuré, Solagro, l'expert mandaté par la commission du débat national, souligne aussi le risque de concurrence entre les différents projets et usages. Déplorant le fait que l'étude sur l'approvisionnement n'ait pas été réalisée en amont du projet, le bureau estime que « dans l'état actuel, la méthode employée surestime la disponibilité (de l'approvisionnement de bois de forêt), en comptant notamment sur une mise en accessibilité optimiste. Il faut compléter l'étude de gisement par une vision prospective de la ressource, en intégrant l'impact du changement climatique et des conflits d'usages pour définir une stratégie de moyen terme ».

De plus, « le temps de structuration des filières, de mise en gestion de nouveaux secteurs, d'implantation de pratiques vertueuse devront être pris en compte, notamment par rapport aux besoins importants en biomasse forestière en phase de mise en route », détaille Solagro, qui alerte également sur le prix. « Le territoire est très vaste, ce qui pose question pour la mobilisation d'une ressource dans les prix du marché. Cela nécessiterait une analyse découpant le bassin d'approvisionnement au regard des surcoûts potentiels de transport ».

« Lorsqu'on abat, comme le feraient Elyse et Miraïa, des milliers d'hectares d'arbres année après année, on perd les nombreux services environnementaux que rend la forêt, formidable puits de carbone. De plus, on met en péril les filières traditionnelles récoltant le bois pour des usages essentiels (bois d'oeuvre, papier...) dont la demande est également en hausse. Surtout, de tels volumes ne peuvent se faire sans coupe rase et on s'orienterait donc vers un modèle de production semblable à l'agriculture. Il n'est pas trop tard pour changer d'avis », veut croire Jacques Descargues.

Lire aussiLes carburants aériens durables au défi de s'industrialiser (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/business/2024-10-23/les-carburants-aeriens-durables-au-defi-de-s-industrialiser-1009255.html)

La Voix du Nord
00TOUTES
REGION, vendredi 13 décembre 2024 552 mots, p. 00TOUTES6

Réacteurs EPR2 : un débat figé sur les conséquences du changement climatique

par Sébastien Leroy

La commission nationale du débat public organisait mardi sa dixième réunion autour du projet de construction de deux réacteurs à Gravelines. Thème du jour : les conséquences du changement climatique. Échange courtois, mais souvent stérile.

par Sébastien Leroy

[email protected]

Gravelines. En préambule, la soixantaine de participants de la réunion qui ont fait le déplacement jusqu’à la salle de Saint-Folquin sont invités, via leur smartphone, à donner le mot qui leur vient en tête pour évoquer le projet de nouvelle centrale à Gravelines à la lumière du thème du jour : l’environnement. Sur l’écran, apparaît en temps réel un nuage de mots qui laisse augurer de l’état d’esprit de la salle : « Abandon », « inquiétude», « destruction d’espèces», « tsunami »…

Le décor est posé et l’animateur de la commission nationale du débat public résume : « C’est un sujet important et complexe.» Et très clivant. Dans la salle, les nombreux représentants d’associations environnementalistes et écologistes (Greenpeace, France nature environnement, les amis de la Terre…) voisinent des représentants du MEDEF local. C’est Gaëlle, « citoyenne» qui se lance la première, « en colère » et inquiète de voir un tel projet s’établir dans un contexte de montée du niveau de la mer et au débouché d’un polder sujet aux inondations. « On parle de submersion. Mais quel niveau de submersion ? EDF nous dit qu’il y a la possibilité de mettre en œuvre des protections renforcées. Ça me paraît fou de se questionner de cette façon-là ! »

Débat courtois, mais stérile

Les représentants d’EDF, à commencer par Antoine Ménagé, chef du projet, répètent que celui-ci est pensé en fonction des pires scénarios scientifiques sur la table, d’où la surélévation sur une plateforme à 11 m du niveau de la mer des deux futurs réacteurs.

« Si on écoute EDF, il n’y a pas de problème, argue Coline Boyer de Greenpeace. Les ouvrages de protection sont considérés comme infaillibles, ce qui n’est pas possible. Notre rapport explique qu’il y a des incertitudes et des risques liés à la fonte des calottes glaciaires. Il est déraisonnable de se dire qu’on verra en fonction de ce qui se produira. »

Le débat va ensuite se poursuivre, autour de la protection des espèces vivant sur place et des garanties qu’EDF compte mettre en œuvre. Mais aussi du recours à l’eau douce du canal de Bourbourg, dont certains craignent qu’elle ne vienne à manquer pour les particuliers et les agriculteurs en cas de sécheresse extrême.

La discussion au final, bien que très tranchée, est restée courtoise pendant plus de deux heures. Sans pour autant que les positions n’aient évolué à son issue. Et pour cause, pour beaucoup la question était moins d’échanger sur l’impact du changement climatique sur le projet que sur sa pertinence. « On n’a pas l’impression que les intervenants soient dans l’optique de remettre en question ce projet. On était plus dans une présentation que dans un débat. On prend les choses à l’envers», concluait Marie, agricultrice, « frustrée».

Prochain débat public le 14 janvier au Kursaal de Dunkerque, de 18 à 20 h 30.

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30 novembre 2024 785 mots
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29 novembre 2024 - AFP - Infos Françaises AFP - Infos Economiques
Les états insulaires du Pacifique participeront aux audiences sur le climat devant la Cour internationale de justice

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La Provence
AIXPR ; ALPES ; ARLES ; AUBAG ; AVIGN ; MARTI ; SALON ; SUVSE ; VILLE
; INFO GENERALES, dimanche 17 novembre 2024 471 mots, p. INFO2
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16 novembre 2024 - Le Parisien (site web)

[Le changement climatique est responsable de près...]

AFP

Le changement climatique est responsable de près d'un cinquième des cas de dengue, qui battent de nouveaux records en 2024, selon une étude américaine publiée hier visant à éclairer davantage l'impact de la hausse des températures sur la propagation de cette maladie.

Pour mesurer combien le dérèglement climatique affecte la santé, " la dengue est une très bonne maladie à étudier car elle est très sensible au climat", a déclaré Erin Mordecai, écologiste spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Stanford. Transmise par les piqûres de moustiques tigres infectés, cette maladie virale, qui peut provoquer une forte fièvre et des courbatures, est généralement bénigne mais parfois grave, voire mortelle. La dengue est déjà endémique dans plus de 130 pays et avec la hausse des températures, les moustiques vecteurs se propagent au-delà des zones tropicales et subtropicales où ils étaient généralement cantonnés. Pour cette nouvelle étude, présentée à la réunion annuelle de la Société américaine de médecine tropicale et d'hygiène mais pas encore évaluée par des pairs, une équipe de chercheurs s'est penchée sur l'incidence de la dengue et les variations climatiques dans 21 pays d'Asie et des Amériques. Ils ont estimé qu'environ 19 % des cas actuels de dengue en moyenne dans le monde " sont attribuables au réchauffement climatique ", a résumé Erin Mordecai, auteure principale de l'étude. Les températures entre 20 et 29 degrés Celsius sont les plus propices à la propagation de la maladie et des zones endémiques dans cette configuration - certaines parties du Pérou, du Mexique, de la Bolivie et du Brésil - pourraient subir une hausse de 150 à 200 % des infections dans les prochaines décennies. Globalement, au moins 257 millions de personnes vivent actuellement dans des zones où le réchauffement climatique pourrait faire doubler l'incidence de la dengue les 25 prochaines années.

Des bactéries à la rescousseSur les huit premiers mois de 2024, il y a eu près de 13 millions de cas de dengue, selon l'Organisation mondiale de la santé, presque le double du record enregistré sur tout 2023. Le nombre réel est probablement plus proche des 100 millions au vu " des sous-déclarations massives" de cas, notamment faute de tests ou de symptômes, a estimé Erin Mordecai. L'étude est présentée aussi peu après le démarrage d'une nouvelle épidémie en Guadeloupe, région française des Antilles. Outre le changement climatique, la mondialisation des échanges commerciaux et des voyages ainsi que l'avancée de l'urbanisation favorisent la propagation des moustiques tigres. L'une des approches prometteuses pour combattre la dengue consiste à introduire dans la nature des moustiques infectés par une bactérie bloquant la capacité de l'insecte à transmettre le virus. Des moustiques infectés par la bactérie Wolbachia ont ainsi été introduits il y a cinq ans dans la majeure partie de la ville brésilienne de Niteroi, rapporte une autre étude présentée à la réunion annuelle, pas évaluée par des pairs.

Sud Ouest (site web)
Accueil Environnement, lundi 18 novembre 2024 999 mots
Aussi paru dans
17 novembre 2024 - The Conversation (France) (site web réf.)
18 novembre 2024 - Blogs - Environment (blog ref.)

Telle fille, tel père : comment les filles influencent leurs parents à investir vert

Par Sylvain Marsat, Professeur en Finance, Université Clermont Auvergne (UCA) et Fabrice Hervé, Professeur en Finance, IAE Dijon

Cet article a été initialement publié sur The Conversation.

Qu'est-ce qui pousse les particuliers à investir dans les fonds verts ? La réponse se situe peut-être au sein de la cellule familiale. Une récente étude montre que les hommes ayant des filles sont plus incités par ces dernières à prendre en compte l'impact environnemental de leurs investissements.

Les inquiétudes face au changement climatique sont de plus en plus prégnantes. 93 % des citoyens européens le considèrent comme un problème sérieux et 77 % comme très sérieux. Pour autant, on n'observe pas de traduction de cette inquiétude en espèces sonnantes et trébuchantes du point de vue de l'investissement vert. L'Association française de la gestion financière, dans son enquête annuelle de 2023, observe que les fonds d'investissement durables représentent 59 % des investissements fin 2023.

Mais les montants investis dans les fonds « article 9 », aussi dits « très verts » au sens de la réglementation européenne, les plus vertueux environnementalement parce qu'avec un objectif de durabilité, ont baissé de 24 %. Ils ne constituent que 88 milliards d'euros investis, soit seulement 3 % des fonds d'investissement. Cet apparent paradoxe entre préoccupations environnementales élevées au niveau individuel et faible mobilisation collective dans le domaine de l'investissement financier vert interroge.

Les enfants persuadent-ils leurs parents d'investir plus durable ?

La littérature académique en finance étudie la question de l'investissement vert depuis quelques années désormais. Elle a identifié un certain nombre de motivations des investisseurs, comme les raisons éthiques et financières, les connaissances financières ou encore le rôle de l'altruisme. Les facteurs individuels étudiés jusqu'à présent n'ont cependant jamais analysé l'influence de la sphère familiale. Le domaine des finances personnelles, ou finance des ménages, propose quelques travaux de recherche prenant en compte le contexte familial des décisions financières des investisseurs individuels et, notamment, la présence d'enfants au sein de la famille.

Dans un article de recherche, nous avons tenté de comprendre pour la première fois si la parentalité influence les choix des investisseurs individuels dans le cas spécifique des fonds verts. Notre approche s'inspire de résultats issus d'autres disciplines que la finance qui soulignent l'influence des enfants sur les parents. Par exemple, les pères ayant des filles sont plus susceptibles d'adopter des positions politiques ou des pratiques RH en faveur de l'égalité des sexes, mais aussi des politiques de responsabilité sociales et environnementales plus poussées.

Les filles davantage soucieuses concernant le changement climatique

Concernant l'environnement, les filles semblent plus sensibles aux problématiques environnementales. Une étude récente montre par exemple que 44 % des filles ont un fort niveau d'inquiétude concernant le changement climatique contre 27 % des garçons. On peut ainsi penser que les parents ayant des filles, en raison des préoccupations écologiques plus marquées de leur progéniture, soient plus enclins que leurs homologues n'ayant pas d'enfants ou ayant des garçons à réaliser des investissements alignés avec des valeurs environnementales. Greta Thunberg elle-même illustre cette influence en témoignant : « j'ai commencé mon activisme à la maison en modifiant les habitudes et façons de penser de ma famille et de mes proches ».

Pour tester cette hypothèse dans le domaine de la finance verte, nous avons réalisé une enquête auprès d'un échantillon représentatif d'investisseurs français entre décembre 2021 et janvier 2022. L'échantillon de 2 288 investisseurs comprend 499 investisseurs ayant placé au moins 500 euros dans des fonds d'action de type article 9. Ces fonds d'investissement ont pour objectif l'investissement durable dans une activité économique qui contribue à un objectif environnemental : l'atténuation ou l'adaptation au changement climatique, l'utilisation durable des ressources hydriques, la transition vers une économie circulaire, la lutte contre la pollution et la protection de la biodiversité...

L'échantillon comprend des données détaillées sur les caractéristiques personnelles des individus, telles que l'âge, le sexe, les connaissances financières, le niveau d'éducation et la taille du portefeuille d'actions. Par ailleurs, afin de mener notre analyse, nous avons recueilli des informations sur chacun des enfants du foyer, leur âge et leur sexe, permettant ainsi d'examiner l'effet spécifique d'avoir une fille sur les décisions d'investissement des parents.

Un changement de comportement plus marqué avec les nouvelles générations

Nos recherches aboutissent à plusieurs conclusions intéressantes. Tout d'abord, l'analyse montre clairement que le fait d'avoir une fille augmente la probabilité pour un parent d'investir dans des fonds verts d'un peu moins de 4 %. Parallèlement, élever un garçon n'a aucune influence significative sur le fait d'investir dans un fond vert ce qui démontre que le simple fait d'avoir un enfant n'explique pas cette relation : le sexe de l'enfant est donc important. En outre, en cohérence avec notre hypothèse, les filles n'influencent que leurs pères et non leurs mères qui ont déjà tendance à présenter des valeurs plus environnementales.

L'étude met par ailleurs en lumière le fait que plus les filles sont jeunes, plus leur influence sur les décisions d'investissement de leurs pères est forte. Ceci tient probablement au fait qu'elles ont plus d'influence en étant au sein du foyer, et que les programmes scolaires en France incluant des cours sur le développement durable et les enjeux environnementaux ont été renforcés depuis 2011. Enfin, les résultats montrent que l'influence des filles ne se limite pas à la décision d'investir dans des fonds verts, mais s'étend également au montant investi. Les pères ayant au moins une fille investissent des montants plus importants, ce qui suggère une plus grande adhésion à la cause environnementale.

Ainsi, au-delà de son effet en matière de préoccupations environnementales, nous montrons l'impact surprenant de l'influence intergénérationnelle sur les décisions financières des parents. Cela plaide en faveur de l'intégration des questions liées au changement climatique dans l'éducation pour toucher indirectement les parents. Au-delà de la sensibilisation des enfants, l'éducation des filles en particulier peut également avoir des effets secondaires financiers positifs sur leurs pères en favorisant les flux d'argent vers des investissements verts. Étant donné que l'éducation sur cette question est en développement, on peut espérer que l'apprentissage intergénérationnel influence positivement les décisions d'investissements verts dans les portefeuilles des ménages et contribue ainsi activement au financement de la transition écologique.

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

La Tribune (France), no. 7994
Économie, jeudi 5 décembre 2024 2374 mots, p. 6

Transports, agriculture, industrie... à qui profite la motion de censure

César Armand, Giulietta Gamberini, Marine Godelier, Pierrick Merlet, Marie Nidiau, Grégoire Normand, Dominique Pialot, Juliette Raynal

La chute du gouvernement a des conséquences sur l'économie. Quels secteurs peuvent bénéficier de cette instabilité? Lesquels font face à des pertes significatives? "La Tribune" fait les comptes.

Un gouvernement qui tombe, c'est aussi les lois associées qui s'envolent. Le projet de budget du pays (PLF) et celui de la Sécurité sociale (PLFSS), avec leur cortège d'économies et de concessions, deviennent caducs. Faute d'avoir été adoptés par le Parlement, les dépenses du budget 2024 seront reconduites. S'agissant des recettes, une loi spéciale, prévue par la Constitution, doit permettre de lever l'impôt à partir de janvier 2025.

Lire aussiLe gouvernement Barnier est renversé (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/le-gouvernement-barnier-est-renverse-1013056.html)

Les gagnants d'hier pourraient devenir les perdants de demain, et inversement. Sauf à ce qu'un nouveau gouvernement propose rapidement des budgets 2025, et obtienne une majorité pour les adopter. En attendant d'y voir plus clair, La Tribune a recensé les raisons qu'ont les différents secteurs de l'économie de se réjouir ou de se désoler.

➤ Industrie

À l'heure où les plans sociaux se multiplient, la motion de censure risque d'accélérer la désindustrialisation. Des investissements vont être reportés dans l'attente de stabilité et vont ralentir la décarbonation du secteur.

Le ministère de la Transition écologique, occupé jusqu'alors par Agnès Pannier-Runacher, avait ainsi réussi à arracher 1,55 milliard d'euros pour décarboner l'industrie. Les ministères concernés et l'Ademe devaient enclencher le travail de construction des appels à projets sous peu...

La motion de censure provoque un flou autour des annonces du Premier ministre, à Limoges, vendredi dernier, et de son plan « Ambition pour l'industrie », avec notamment l'annonce de la mise à l'écart du ZAN des projets industriels dans le pays.

Lire aussiBarnier exempte les projets industriels du zéro artificialisation nette (ZAN) (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/barnier-exempte-les-projets-industriels-du-zero-artificialisation-nette-zan-1012648.html)

A contrario, le rejet du gouvernement pérennise les allégements des charges patronales que le gouvernement Barnier voulait raboter de 1,6 milliard d'euros. Fin novembre, à la tribune d'Impact PME, organisé par la CPME et BFM Business, Michel Barnier avait ainsi remarqué que les allègements de charges patronales supportés par l'Etat représentent « près de 80 milliards d'euros cette année, contre 55 milliards en 2019 ».

➤ Energie

Que deviendra la taxe sur la consommation d'électricité, que Michel Barnier comptait augmenter en 2025? Cet impôt (ou accise) avait été abaissé à 1 euro par mégawattheure (MWh) en 2022 et 2023, de manière à contenir les factures des Français face à la flambée des cours. Une fois la tempête passée, un rattrapage avait eu lieu en février dernier, avec un retour à 21 euros par mégawattheure occasionnant une hausse d'environ 10% du tarif réglementé.

Mais il ne s'agissait que d'un premier palier. Dès 2025, l'accise devait revenir à son niveau d'avant-crise (soit 32 euros du mégawattheure) pour générer 3 milliards d'euros supplémentaires. Or, Matignon s'était montré plus gourmand encore, en inscrivant une fourchette entre 30 et 50 euros du mégawattheure dans son projet de budget ! Alors que la proposition avait suscité une levée de bouclier, le Premier ministre s'était résolu à revenir au plan initial (lien : https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/taxes-sur-l-electricite-le-tour-de-passe-passe-du-gouvernement-1012589.html) afin d'épargner les contribuables. Ce qui n'a pas suffi à éviter une motion de censure. Résultat : sur ce sujet explosif, plus rien n'est certain.

Même son de cloche sur la TVA pour l'installation des chaudières à gaz. Le gouvernement prévoyait de porter cette taxe à 20% (lien : https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/budget-le-gouvernement-degaine-la-hausse-de-la-tva-sur-les-chaudieres-a-gaz-1008614.html), contre 5,5% actuellement pour les modèles à condensation et 10% pour les chaudières les moins performantes. De quoi augmenter les recettes de l'Etat de 200 millions d'euros. La censure remet à plus tard une telle mesure à la plus grande joie de la filière gazière, qui défend mordicus la place de la molécule dans le futur mix énergétique de la France. Et ce, malgré le fait que le gaz naturel soit d'origine fossile (et donc émetteur de CO2) et que le gaz renouvelable se développe plus lentement qu'anticipé.Enfin, en dehors de la fiscalité, une autre réforme majeure sur l'énergie reste en souffrance : celle sur l'encadrement des tarifs d'EDF, pour protéger les Français de la volatilité des prix de marché de l'électricité. Comme nous l'expliquions (lien : https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/prix-de-l-energie-une-reforme-majeure-qui-reste-en-souffrance-1012981.html), ce dispositif devait figurer dans la loi de finance, désormais en suspens. Or, le temps presse, puisque le cadre actuel de régulation des prix, baptisé ARENH (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), tirera sa révérence fin 2025. Sans mécanisme pour prendre la relève, rien ne préserve plus les consommateurs d'une possible envolée des cours.

➤ Santé

Du côté de la santé, les arbitrages se trouvent dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), lui aussi bloqué. Là aussi, il y a des gagnants et des perdants. Les premiers à se réjouir sont les retraités. Ces derniers devaient voir leur pension de retraite augmenter de la moitié de l'inflation au 1er janvier, soit +0,8% selon l'exécutif, avec un complément au 1er juillet pour les retraites inférieures à 1.500 euros bruts pour arriver à +1,6%. Et ce, pour économiser environ 3 milliards d'euros. Avec la censure, tous les retraités auront leurs pensions revalorisées en étant indexées sur l'inflation, comme le prévoit la loi, a confirmé ce mercredi la ministre du Travail. De leur côté, les entreprises de production de boissons sucrées se réjouissent de voir s'envoler le renforcement de la « taxe soda », imposant un tarif de 4 centimes par litre pour les breuvages les moins sucrés, et jusqu'à 35 centimes par litre pour les plus sucrés.

En revanche, l'absence d'un budget de la Sécu effraie les hôpitaux. Car sans LFSS, les tarifs 2024 vont sûrement de nouveau être appliqués en 2025 alors que le milieu hospitalier demandait davantage de budget. La ministre de la Santé a rappelé ce matin que sans budget, il n'y aurait pas les 3 milliards d'euros supplémentaires prévus pour les hôpitaux cette année. Surtout, l'Assurance maladie doit avoir une autorisation d'emprunt à l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) grâce au budget de la Sécu afin de financer les hôpitaux publics. Le gouvernement devra donc trouver d'autres solutions pour débloquer ces fonds, les hôpitaux accusent déjà un déficit de 2 milliards en 2024.

➤ Agriculture

Mardi 2 décembre, devant les députés, la ministre de l'Agriculture avait prévenu : « Cette censure, les agriculteurs vont en payer le prix, et lourdement. » « Ce budget (...) apportait beaucoup de réponses en soutien de nos agriculteurs au moment où ils en ont un impérieux besoin. Censurer ce budget, c'est leur dire, à eux qui travaillent dur pour nous nourrir, et qui ont beaucoup de difficultés pour cela (...), 'votre sort ne nous intéresse pas' », avait expliqué Annie Genevard, lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale.

« Si on doit encore attendre un prochain gouvernement pour avoir des décisions, pour nous, ce n'est pas tenable », avait pour sa part déclaré le 29 novembre, sur RMC, Arnaud Rousseau, le président du principal syndicat agricole (FNSEA). La veille, dans un message sur X, il avait lancé « un appel » à tous les adhérents du syndicat pour qu'ils sensibilisent leurs députés aux « conséquences de leur vote » en cas de censure.

Les agriculteurs étaient en effet parmi les rares rescapés du vent d'austérité soufflant sur les projets de loi de finance et de financement de la sécurité sociale. Les deux textes comportaient plusieurs mesures censées réduire leurs coûts de production : des baisses d'impôts représentant globalement un manque à gagner pour l'Etat de presque 400 millions d'euros, ainsi que des allègements de charges pour les travailleurs occasionnels et une revalorisation des retraites. Sans compter que le gouvernement Barnier, représentant une droite républicaine traditionnellement sensibles à leur cause, soutenaient globalement leurs demandes, y compris en matière de réduction des « entraves » normatives et administratives, de « réciprocité » du commerce international et de meilleure rémunération par l'industrie agroalimentaire et la grande distribution.

Lire aussiBudget 2025 : les agriculteurs échappent à la cure d'austérité (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/budget-2025-les-agriculteurs-echappent-a-la-cure-d-austerite-1008594.html)

La censure du gouvernement implique aussi des retards et davantage d'incertitudes concernant plusieurs projets et propositions de lois reprenant les revendications des agriculteurs et inscrits à l'agenda du Parlement pour les prochaines semaines, dont le projet de loi d'orientation agricole, déjà mis en suspens par la dissolution de l'Assemblée nationale. Un gouvernement réduit à la gestion des affaires courantes serait enfin en difficulté pour signer des décrets voire pour donner des instructions aux préfets, souligne l'ancien ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, cité par le média Contexte.

➤ Bâtiment et travaux publics

Oublié du projet de loi de finances initial, le bâtiment se félicitait, lui, de l'annonce de la ministre du Logement Valérie Létard de créer un statut du bailleur privé (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/investissement-locatif-valerie-letard-planche-sur-la-fiscalite-1011873.html), ainsi que des avancées obtenues dans le cadre des débats parlementaires. A savoir l'ouverture du prêt à taux zéro (PTZ) (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/les-deputes-veulent-integrer-les-logements-anciens-au-ptz-1008991.html) à la maison individuelle en zone détendue - là où l'offre de logements est inférieure à la demande - et plus seulement à l'immobilier collectif en zone tendue (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/immobilier-les-deputes-se-divisent-sur-le-recentrage-du-pret-a-taux-zero-ptz-meme-rehausse-980637.html).

Ou encore en réponse à la fin du dispositif fiscal Pinel au 31 décembre 2024 (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/investissement-locatif-la-niche-fiscale-pinel-n-aura-pas-de-remplacante-1009289.html), la possibilité pour les parents et les grands-parents de donner 100.000 euros à leurs enfants et petits-enfants dans la limite de trois donateurs, mais aussi le plafonnement de la réduction de loyer de solidarité (RLS) à 200 millions d'euros pour permettre aux bailleurs sociaux de construire et de rénover des HLM. (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/entre-le-budget-et-la-crise-du-logemnt-le-monde-hlm-elit-sa-presidente-1008905.html)

Autant de dispositions qui risquent de passer à la trappe si elles ne sont pas reprises par le prochain projet de budget. A tel point que l'alerte sonnée par le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) (« Attention, on parle de 40.000 emplois qui vont être supprimés avant la fin de l'année! ») vient d'être reprise, ce mercredi après-midi, mot pour mot, par le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, en réponse à une question au gouvernement.

Lire aussiMotion de censure : un coup de grâce pour l'immobilier (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/motion-de-censure-un-coup-de-grace-pour-l-immobilier-1012984.html)

A contrario, le secteur des travaux publics, qui dépend principalement de la commande publique locale, peut se réjouir de voir disparaître les coupes prévues dans les budgets (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/devant-les-maires-barnier-s-en-prend-aux-normes-mais-pas-aux-coupes-1011979.html) des collectivités territoriales. Mi-octobre, la Fédération nationale des TP (FNTP) avait, notamment, alerté sur « l'effondrement du Fonds vert » (lien : https://www.latribune.fr/la-tribune-dimanche/politique/passage-au-vert-difficile-pour-les-maires-au-budget-rabote-1011407.html), qui subventionne les projets de transition écologique conduits par les élus, mais aussi sur la baisse de deux points du fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/budget-bercy-demande-un-effort-de-5-milliards-aux-collectivites-1008380.html).

A cela, s'ajoutaient « l'amputation » du budget de l'Agence de financement des infrastructures de transport (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/aeroports-ports-gares-la-course-a-la-decarbonation-des-infrastructures-de-transport-est-lancee-966310.html)et la création d'un fonds d'épargne « imposé ». Le président de la FNTP se refuse « pour le moment à commenter l'actualité » et « attend de voir plus sur clair sur la suite ». « ll y a trop d'incertitudes constitutionnelles », poursuit Alain Grizaud auprès de La Tribune.

Lire aussiBTP : le roi de la canalisation Alain Grizaud élu président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/btp-le-roi-de-la-canalisation-alain-grizaud-elu-president-de-la-federation-nationale-des-travaux-publics-967900.html)

➤ Environnement

Le PLF 2025 avait raboté les enveloppes de plusieurs outils à disposition de l'Etat et de ses agences pour verdir l'économie et la société française. Masquées par la hausse mécanique de 4,5 milliards d'euros de soutien aux énergies renouvelables, ces baisses concernaient notamment le Fonds vert destiné à financer les initiatives de transition et d'adaptation des collectivités, le Fonds chaleur dédié aux réseaux urbains de chaud et de froid renouvelables, opéré par l'Ademe, l'aide à l'achat de véhicules électriques et MaPrimeRénov, qui permet d'abaisser le reste à charge des ménages modestes pour les travaux de rénovation thermique de leur logement. Le Cerema, Centre d'études et d'expertise sur les risques, qui offre un soutien en ingénierie aux collectivités notamment dans leurs démarches d'adaptation au changement climatique, avait également vu sa subvention pour charges de service public diminuée de 4,3 millions d'euros.

Seules avaient échappé à ces coups de rabot les redevances destinées à financer l'action des agences de l'eau, et la stratégie nationale biodiversité. Mais depuis lors, le Premier ministre a confirmé le maintien du Fonds chaleur à son niveau antérieur (soit 800 millions d'euros).

Par ailleurs, une enveloppe avait vu son montant augmenter ces dernières semaines : comme annoncé lors de la présentation du Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC3), le fonds Barnier (ou fonds de prévention des risques naturels majeurs), destiné à financer des mesures de prévention ou de protection des personnes et des biens exposés aux risques naturels majeurs, devait être abondé d'une partie de l'augmentation de la prime CatNat pour passer de 225 à 300 millions d'euros.

Quoi qu'il en soit, dans l'entourage de la ministre Agnès Pannier-Runacher, on confirme que les consultations sur la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et le Plan national d'adaptation au changement climatique, se poursuivront jusqu'à leur terme.

➤ Transports

Concernant les transports, la baisse du bonus automobile a été entérinée par décret ce 2 décembre, la hausse du malus, en partie modulé selon le poids du véhicule, faisant l'objet d'un article du PLF.

L'aérien et le transport maritime devraient pour leur part échapper aux augmentations de taxes qui leur étaient promises. Tout d'abord l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion (avec l'objectif de générer un milliard d'euros de recettes fiscales supplémentaires) devrait tomber à l'eau. Ce qui ne rassure que moyennement le secteur, qui craint qu'il ne s'agisse que d'un répit de courte durée. Les armateurs devraient, pour leur part, échapper à la « contribution exceptionnelle sur le résultat d'exploitation des grandes entreprises de transport maritime », qui, dans les faits, ne concerne que CMA CGM à hauteur de 500 millions d'euros en 2025 et 300 millions l'année suivante.

La Montagne
Creuse ; Creuse
FDJ Limousin Mt, vendredi 13 décembre 2024 1595 mots, p. Creuse-2,Creuse-3

Le projet lithium dans l'Allier revu sans être corrigé

Imerys veut poursuivre son projet. Mais Alan Parte, vice-président au projet lithium, le promet : la société compte redoubler d'efforts sur les questions environnementales ou de transparence. Pour un projet qu'il souhaite « exemplaire », et qui pourrait voir le jour « avant la fin de la décennie ».

Le projet

Le groupe Imerys exploite à Échassières, depuis 2005, une mine de kaolin. Dessous, elle a trouvé un immense gisement de lithium. Plus de 34.000 tonnes d'hydroxyde de lithium, un minerai indispensable à la fabrication des batteries de voitures électriques. De quoi équiper l'équivalent de 700.000 de véhicules par an sur plusieurs décennies. Si Imerys misait sur 25 ans au départ, l'avis de l'Autorité environnementale, adopté lors de la séance du 21 novembre 2024 évoque 50 années d'exploitation.

Nom de code de ce projet, devenu d'intérêt stratégique national : Emili, pour « Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys ». Il est estimé à un milliard d'euros.

Le débat public

Eu égard à sa taille, le projet a fait l'objet d'un grand débat public, de mars à juillet. Le 30 septembre, la CNDP (Commission nationale du débat public, autorité publique indépendante) a publié son compte rendu et sa synthèse. À partir de là, la société Imerys devait apporter une réponse avant la fin de l'année. C'est désormais chose faite.

« C'est un exercice assez particulier pour nous, on se met un peu à nu, devant le miroir. Nous avons abordé cela très humblement, et tenté de faire un travail de pédagogie tout au long du débat », sourit Alan Parte.

Il précise : « Sur la partie liée au projet, on n'a pas attendu le débat pour parler avec les différents acteurs. Dans les grandes thématiques, l'eau, l'emploi, le trafic nous n'avons donc pas eu de grandes surprises. Mais ce qui a pesé dans ce débat, ce n'est pas tant le projet lui-même, ou sa conception, mais la question des usages en général, des mobilités, du rôle de l'électrification dans l'équation du changement climatique. Cela a pris un poids qu'à titre personne, j'avais un peu sous-estimé. »

Et c'est aussi sur ce point de philosophie globale que le débat achoppe entre détracteurs et partisans du projet. « Les opposants ont tendance à dire : Clarifions d'abord ça, et ensuite on parlera du projet. Nous, nous disons qu'il est nécessaire de faire les choses en parallèle. On ne peut pas attendre que tout soit clair avant de trouver des solutions, alors que les solutions matures sont là. »

Quoi qu'il en soit, s'il y voit « un exercice démocratique réussi », le dirigeant a également noté « les questions, les inquiétudes, et le besoin de transparence, exprimé de manière assez forte ».

Les aménagements au projet Emili

Globalement, Imerys ne remet pas en cause « les fondamentaux du projet », avec « une mine souterraine, l'extraction par canalisations, et le transport par voies ferroviaires. Les briques de base ne sont pas remises en question en cause ».

Pour Alan Parte, « c'est une chance d'avoir du lithium en France », et le gisement d'Échassières apporterait « des retombées économiques importantes à un territoire qui en a besoin et qui en mesure la valeur. On sait que c'est un projet stratégique, et que nous pourrions être les premiers à rouvrir une mine en France. Les conséquences seraient importantes. Nous restons persuadés que nous sommes sur quelque chose qui a beaucoup de valeur, et nous souhaitons poursuivre le projet de manière exemplaire et responsable. »

Avec quelques aménagements, cependant.

- Le feldspath. « Nous avons décidé d'abandonner la production et la commercialisation du feldspath. Nous avions en tête d'envoyer ce minéral, extrait lors du traitement de la roche pour obtenir le lithium, vers l'Italie, notamment pour le marché du carrelage. Mais nous avons entendu les discussions autour des produits chimiques. Et le fait de ne pas produire de feldspath enlèvera, de fait, un certain nombre de ces produits. On valorisera un peu moins ce qui sort de la mine, mais on réduira d'autant plus les risques autour des résidus, et d'une potentielle pollution chimique. Et ça ne remet pas en cause l'équilibre financier du projet. »

- Le chargement. « Le débat public a fait remonter un site alternatif à celui de Saint-Bonnet-de-Rochefort, sur la commune de Vicq. Nous disposons maintenant d'une étude comparative entre les deux sites. Les deux solutions sont faisables techniquement, avec des impacts assez comparables. Nous présenterons ces études aux parties concernées, et la décision sera prise, au plus tôt, début 2025. »

- Le rail. « On perçoit que cette question est importante, et que le fait de développer cet aspect apporterait beaucoup de valeur au territoire. Le projet serait une sorte de catalyseur pour la pérennité du rail. Les études ont déjà été lancées par SNCF Réseau, et on se battra pour qu'il n'y ait pas de retard de ce côté-là. Il faut juste cranter tout cela. »

- La forêt des Colettes. « Nous continuerons à pousser pour que des études approfondies soient menées et partagées. En ce qui concerne l'eau, on se limitera aux chiffres mentionnés pendant le débat, pas plus. Nous allons également participer à la connaissance et à la protection de la forêt des Colettes. Les études montrent que l'état de cette forêt est davantage dû au changement climatique qu'à autre chose, mais nous participerons à son suivi, en facilitant le travail des écologues, le recensement des essences, ou les analyses des eaux et des zones humides. »

- Formation. « Nous avons aussi le souhait de développer des formations localement en chimie, ou en maintenance par exemple. Nos pilotes pourront d'ailleurs servir d'outils pour ces formations. »

- Dialogue. « Nous avons une vraie volonté de dialogue, de transparence et de compréhension publique de notre projet. La concertation va continuer. La CNDP devrait nommer, l'année prochaine, un garant, pour s'assurer de cette continuité du dialogue, jusqu'à la fin de l'enquête publique. Nous allons également mettre en place des comités de suivi, un par site concerné. Les standards de la norme Irma (*), demandent d'ailleurs de ne pas s'arrêter à la mise en route du projet, mais de poursuivre le dialogue pendant toute la vie du projet.

Enfin, nous reprendrons notre newsletter, suspendue le temps du débat public, dès le début de l'année prochaine. Elle sera distribuée à plus de 40.000 exemplaires. »

L'environnement

À l'aube de l'éventuelle réouverture d'une mine en France, la question est prégnante dans le débat : est-il possible de créer un tel site en respectant l'environnement ?

« Une mine qui n'a aucun impact, ça n'existe pas, répond Alan Parte. C'est la même chose pour une usine. Il ne faut pas se voiler la face. Mais respecter l'environnement, c'est comprendre ce que l'on fait, l'état initial, les impacts qu'on peut avoir, et les éviter quand c'est possible. D'où nos choix structurants, avec par exemple une usine zéro effluents liquides à Montluçon. »

Il poursuit : « De la même façon, est-ce qu'on peut se passer de prélever de l'eau ? Non. Mais comme beaucoup d'autres industries. Et nous serons très sourcilleux sur cette question. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le recyclage, avec un taux de 90 %, ce qui est extrêmement élevé. »

Enfin, « il reste l'impact résiduel. Nous allons donc voir comment compenser, comme nous le faisons sur tous nos autres sites. Et on compense plus ce qu'on détruit. C'est ça, respecter l'environnement. Il ne faut pas être naïf, la vraie question c'est : est-ce que le projet est suffisamment vertueux pour justifier cet impact résiduel ? Nous pensons que oui. »

Les opposants

Différentes associations et collectifs restent vent debout contre le projet Emili (lire par ailleurs) : France Nature Environnement Allier, Préservons la forêt des Colettes, StopMines03, ou encore le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort. Elles reprochent notamment à Imerys son manque de transparence, sur les différentes études.

« La transparence est importante, dit Alan Parte, mais il faut faire les choses dans le bon ordre. Donner beaucoup d'infos, ça ne sert pas la transparence. On travaille sur le dossier, on le soumet à l'État et à l'Autorité environnementale, et ensuite on peut le partager. »

Les déchets

La question de la gestion des déchets, principalement sur le site de la Loue, à côté de Montluçon, a également émergé.

« Les résidus ne seront pas stockés sur le site de Montluçon, promet Alan Parte. À nous de chercher un site, qui sera branché sur le rail, suffisamment grand, et avec un accueil favorable, afin de limiter l'impact. C'est-à-dire avec un fond géochimique compatible avec le résidu. »

Le marché

Après un départ en flèche en 2020, le marché des véhicules électriques stagne aujourd'hui en France. Mais pas de quoi décourager le vice-président au projet lithium.

« Les besoins sont énormes. Nous avions étudié plusieurs scénarios, et même le plus timide indique que notre capacité à produire du lithium sera largement inférieure à nos besoins. Le fait que ça prenne plus de temps, ce n'est pas surprenant, et c'est probablement une bonne chose. Actuellement, la conjoncture n'est pas bonne, mais les projections pour l'année prochaines sont optimistes. Avec la baisse du prix des matières premières, on va être capable de mettre sur le marché des véhicules abordables. La lame de fond est toujours là, comme l'échéance de 2035 pour l'arrêt de la production de véhicules thermiques. »

Les prochaines étapes.

« En 2025, la concertation va donc se poursuivre avec les phases de pilotes industriels. Nous avons déposé les demandes de permis et espérons pouvoir commencer la construction au deuxième semestre 2025. Celle-ci prendra douze à dix-huit mois. Ils devraient donc être mis en service fin 2026. Et nous allons également poursuivre toutes les différentes études. »

(*) Créée en 2006, IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance) a défini un objectif global pour une mine responsable.

Matthieu Perrinaud [email protected]

Cet article a également été publié dans les éditions suivantes : Creuse, page 3

La Tribune (site web)
OPINIONS, dimanche 17 novembre 2024 - 05:15 UTC +01:00 2083 mots

« La montagne souffre du changement climatique » (par Laurent Wauquiez, député, Frédérique Espagnac, sénatrice, Jean-Pierre Vigier, président de l’Association nationale des élus de la montagne et d'autres élus)

Laurent Wauquiez, Frédérique Espagnac, Jean-Pierre Vigier et et plus de 200 élus de montagne

OPINION — Aux côtés de plus de 200 élus de montagne, Laurent Wauquiez, député, Frédérique Espagnac, sénatrice, Jean-Pierre Vigier, président de l’Association nationale des élus de la montagne et Xavier Roseren, député, appellent les pouvoirs publics à prendre en considération la singularité des territoires de montagne dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques nationales.

La montagne se distingue par des caractéristiques objectives que sont l'altitude, la pente et le climat, qui ont une incidence forte sur la vie quotidienne et le fonctionnement de ces territoires. En raison du relief ou des rigueurs climatiques, on doit penser les territoires de montagne différemment des autres.

Sa géographie rend tout raisonnement en termes de distance caduque. Les questions d'éloignement - des centres de décision, de chalandise, des lieux de travail, des services publics et de soins, etc. - doivent être approchées en fonction de la durée. Cela concerne ainsi en premier lieu la question des transports. Mais on retrouve ces incidences dans tous les aspects de la vie en montagne. Les infrastructures de communication par exemple, sont du fait de l'enclavement, d'autant plus nécessaires, mais d'autant plus coûteuses aussi à déployer.

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L'accès des populations aux services (école, santé, service postal, transports, commerces de proximité...) y est plus difficile et leur maintien constitue un outil essentiel d'aménagement et d'attractivité du territoire, particulièrement sensible en montagne. L'activité en montagne, qu'il s'agisse d'agriculture, de tourisme ou de production d'énergie notamment, est rythmée par une saisonnalité marquée.

L'adaptation au changement climatique devient une priorité absolue pour assurer la pérennité des territoires de montagne.

La montagne souffre également d'un impact plus fort et plus rapide qu'ailleurs du changement climatique. Les évènements climatiques exceptionnels y sont de plus en plus nombreux. C'est aujourd'hui une véritable menace pour les écosystèmes, les activités économiques et la qualité de vie des habitants. L'adaptation au changement climatique devient une priorité absolue pour assurer la pérennité des territoires de montagne et garantir un développement durable à long terme.

Ainsi, du fait de ces spécificités géographiques, climatiques et socio-économiques, les territoires de montagne nécessitent des mesures adaptées, notamment en matière de développement économique, d'accessibilité, d'aménagement du territoire et d'organisation administrative pour permettre aux habitants de continuer à y vivre.

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Or, bien que le droit à la différenciation soit reconnu dès 1985 par la Loi montagne, première loi à s'appliquer à un espace géographique identifié, la spécificité de nos territoires reste difficile à faire reconnaître par les instances gouvernementales et administratives, ce qui rend toute application différenciée encore plus difficile à faire valoir. En atteste par exemple le manque de prise en compte de la loi montagne dans l'élaboration de la carte scolaire par les services déconcentrés de l'État. En atteste aussi le projet de budget pour 2025, en discussion au Parlement, qui ne garantit pas suffisamment le maintien de services publics locaux et les investissements nécessaires à la transition, dont les premiers impactés sont les communes de montagne.

Enfin, le manque d'outils à la main des élus est prégnant et les contraint dans leur capacité à agir sur leurs territoires et à mettre en place des mesures adaptées à leurs spécificités locales. Faute de moyens et d'approches adaptés, la montagne se retrouve trop souvent diluée dans la ruralité au moment de l'élaboration des politiques publiques ou dans la mise en oeuvre des programmes gouvernementaux. Nous, élus de la montagne demandons que soit prise en considération la singularité des territoires de montagne dans la conception et la mise en oeuvre des politiques publiques nationales.

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Liste des signataires Parlementaires : Jean-Pierre Vigier, Président de l'ANEM, Député de la Haute-Loire Frédérique Espagnac, Secrétaire générale de l'ANEM, Sénatrice des Pyrénées-Atlantiques Xavier Roseren, Vice-Président de l'ANEM, Député de Haute-Savoie Marie-Noëlle Battistel, Députée de l'Isère, Ancienne Présidente de l'ANEM Vincent Descoeur, Député du Cantal, Ancien Président de l'ANEM Laurent Wauquiez, Député de la Haute-Loire, Ancien Président de l'ANEM Marie-José Allemand, Députée des Hautes-Alpes Thibault Bazin, Député de Meurthe-et-Moselle Emilie Bonnivard, Députée de la Savoie, Conseillère régionale Jean-Yves Bony, Député du Cantal Hubert Brigand, Député de Côte d'Or Josiane Corneloup, Députée de Saône-et-Loire Virginie Duby Muller, Député de Haute-Savoie Eric Liégeon, Député du Doubs Louise Morel, Députée du Bas-Rhin Yannick Neuder, Député de l'Isère Eric Pauget, Député des Alpes maritimes Christelle Petex, Députée de Haute-Savoie Marie Pochon, Députée de la Drôme Nicolas Ray, Député de l'Allier Vincent Rolland, Député de la Savoie Valérie Rossi, Députée des Hautes-Alpes Jean-François Rousset, Député de l'Aveyron Jean-Pierre Taite, Député de la Loire Antoine Vermorel-Marques, Député de la Loire Guillaume Gontard, Sénateur de l'Isère, Jean-Claude Anglars, Sénateur de l'Aveyron Jean-Michel Arnaud, Sénateur des Hautes-Alpes Viviane Artigalas, Sénatrice des Hautes-Pyrénées Jean Marc Boyer, Sénateur du Puy de Dôme Max Brisson, Sénateur des Pyrénées-Atlantiques Bernard Buis, Sénateur de la Drôme, Conseiller Départemental du Diois Maryse Carrère, Sénatrice des Hautes-Pyrénées Olivier Cigolotti, Sénateur de la Haute-Loire Evelyne Corbière-Naminzo, Sénatrice de La Réunion Cécile Cukierman, Sénatrice de la Loire Bernard Delcros, Sénateur du Cantal Laurent Duplomb, Sénateur de la Haute-Loire Patrice Joly, Sénateur de la Nièvre Lauriane Josende, Sénatrice des Pyrénées-Orientales Jean-Jacques Michau, Sénateur de l'Ariège Sylviane Noël, Sénatrice de la Haute-Savoie Cyril Pellevat, Sénateur de la Haute-Savoie Didier Rambaud, Sénateur de l'Isère Jean-Yves Roux, Sénateur des Alpes-de-Haute-Provence, Conseiller départemental Jean Sol, Sénateur des Pyrénées-Orientales Michaël Weber, Sénateur de Moselle, Conseiller régional Grand Est Régions : Fabrice Pannekoucke, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Président de la Communauté de Communes Coeur de Tarentaise Denise Buhl, Vice-Présidente de la région Grand-Est en charge de la Montagne, de la Ruralité et du Patrimoine local, Maire de Metzeral Kamel Chibli, Vice-Président de la région Occitanie, Président du Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises Jean-Félix Acquaviva, Conseiller territorial à l'Assemblée de Corse, Président du Comité de Massif Corse Martine Guibert, Conseillère régionale Auvergne Rhône Alpes, Vice-présidente de Saint Flour Communauté déléguée à la transition énergétique Sylvain Mathieu, Conseiller régional de la région Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt, de la filière bois et de la montagne, Président du parc naturel régional du Morvan Marie- Hélène Michon, Conseillère Régionale Nouvelle Aquitaine Huguette Zeller, Conseillère régionale du Grand- Est Départements : Martial Saddier, Président du Département de la Haute-Savoie, Ancien Président de l'ANEM Marie Agnès Petit, Présidente du Département de Haute-Loire Christine Téqui, Présidente du Département de l'Ariège Philippe Alpy, Vice-président au département du Doubs, Maire de Frasne Nathalie Faure, Vice-présidente du Conseil départementale de l'Isère déléguée à la montagne Sylvie Lachaize, Vice-présidente du Conseil départemental du Cantal Jean-Pierre Mirande, Vice-président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques Emilie Helderle, Conseillère d'Alsace de la Collectivité européenne d'Alsace Annick Lutenbacher, Conseillère d'Alsace déléguée montagne de la Collectivité européenne d'Alsace Pierre Brau Nogué Conseiller Départemental des Hautes Pyrénées Jacques Rigaud, Conseiller départemental de l'Hérault Patrice Rival, Conseiller départemental de Haute-Garonne Isabelle Valentin, Conseillère départementale de Haute-Loire Communes et EPCI : Jean-Baptiste Giffon, Trésorier de l'ANEM, Maire de Bastelica Mylène Agnelli, Maire d'Isola Anthony Alessandrini, Maire d'Antisanti Lydie Althapé, Maire de Lanne en Barétous Michel Arcis, Maire de Monastier-sur-Gazeille Fabien Arrighi, Maire de Noceta Jean Pierre Astruch, Maire de La Llagonne Michel Aubazac, Maire de Venteuges Eric Azemar, Maire de Bagnères de Luchon Pierre Bataille, Maire de Fontrabiouse, Président de la Communauté de communes Pyrénées Catalanes Henri Baudet, Maire de Bolquère Gérard Baumel, Maire de Céreste-en-Luberon Jerome Bay, Maire de Le Brignon Bernard Beaudon, Maire de Javaugues Jean-Paul Beaumel, Maire de Lavoûte sur Loire Michel Beckert, Maire de Chilhac Julien Bégué, Maire d'Esbareich, 1er Vice-Président Communauté de Communes Neste Barousse Marie Bellon, Maire de Villar Loubiere Jean-Yves Beraud, Maire de Sanssac l'Eglise Victor Bérenguel, Maire de Savines-le-Lac Nicole Bertolotti, Maire de Sauze Robert Besse, Maire de Varennes Saint Honorat Gérard Bonjean, Maire de Azerat Michel Bourgeois, Maire Entre deux monts Alain Bousquet, Maire d'Eyne Pierrette Boutheron, Maire de Saint Jean d'Aubrigoux Jean Marc Boyer, Maire de Blanzac Paul Braud, Maire de St Jean Lachalm Pierre Bresselle, Maire de Lantriac Olivier Broussard, Maire de Le mas de Tence Lionel Bruchet, Maire de St Arcons de Barges Christophe Brugerolle, Maire de Domeyrat Bernard Cachenaut, Maire d'Iholdy Patrice Camps, Maire de Railleu Robert Casadebaig, Maire de Laruns Carole Cervel-Georgenthum, Maire de Valdeblore Christian Chaduc, Maire de Saint Vert Philippe Cham, Maire de St Christophe d'Allier Guy Chapelle, Maire de Saint-Germain-Laprade Francis Colin, Maire de Montaud Joelle Cordelette, Maire de Mont Louis Daniel Cornet, Maire de Lubilhac Emmanuel Correia, Maire de Anzat-Le-Luguet, Président de Montagnes Massif central Jessica Coudert, Maire de Pinols Emmanuel Cros, Maire de Laguepie Francis Cros, Maire de La Salvetat sur Agout Karine Cros, Maire de Ste Eugénie de Villeneuve Bernard Cubizolles, Maire de Cubelles Alain Cussac, Maire de Pebrac Christian Dauphin, Maire de Lavoute Chilhac Alain Debard, Maire de Mazet-St-Voy Martine Defay, Maire de St Ilpize Jacky Delivert, Maire de Cerzat Olivier Depalle, Maire de Monistrol d'Allier Philippe Digonnet, Maire de Chenereilles André Dirand, Maire de la commune de Saint Bresson André Dorier, Maire de Prades Bernard Dumail, Maire Antichan de Frontignes Marie Christine Egly, Bournoncle St Pierre Jean-François Farenc, Maire de Blanot Daniel Favier, Maire de Beaux André Ferret, Maire de Saint Julien Chapteuil Jacques Fortoul, Maire de Jausiers Cécile Gallien, Maire de Vorey sur Arzon Jean Pierre Gandois, Maire de Crots Michel Garcia, Maire de Matemale, Conseiller Départemental du canton des Pyrénées Catalanes Alain Garnier, Maire de St Georges d'Aurac Pascal Gibelin, Maire de Blesle Patricia Goudard, Maire de Retournac Marie-Paule Gay, Maire d Aubure Gérard Gayaud, Maire de Rauret Patrick Genre, Maire de Pontarlier, Président de la Communauté de Communes du Grand Pontarlier Serge Giordano, Maire de Saint-martin de Queyerieres Roland Gobet, Maire de Sembadel Laëtitia Hugon-Hilaire, Maire de Barges Alain Jarlier, Maire de Lamothe Daniel Joubert, Maire d'Aiguilhe Philippe Joujon, Maire de Vals près le Puy Bernard Juillard, Maire Adjoint de Saint Michel de Maurienne, Conseiller communautaire de la communauté de communes Maurienne-Galibier Michaël Kraemer, Maire de Lans-En-Vercors Claude Kirchhoffer, Maire de Geishouse Frédéric Laffont, Maire de Montferrier Christian Landrieu, Maire de Caudiès de Conflent Denise Leiboff, Maire de Lieuche Ludovic Leydier, Maire de la Commune Nouvelle de Thoras Daniel Liaboeuf, Maire de Arlempdes Pierrre Liogier, Maire de Yssingeaux Claudine Liothier, Maire de Valprivas Alain Lioutaud, Maire de Vernet Guy Lonjon, Maire de Lempdes sur Allagnon Alain Luneau, Maire de Font Romeu Aurélien Manenc, Maire de Lunas Romain Mangenet, Maire de Saâles Alain Marchaud, Maire de Saint-Beauzire Daniel Marin, Maire de Puyvalador David Mathieu, Roche en Régnier Olivier Maurin, Maire de Prévenchères Gilbert Meyssonnier, Maire d'Allègre Evelyne Miche, Maire de Champagnac le Vieux Alain Mirand, Maire de Saint-Etienne-Sur-Blesle Laurent Mirmand, Maire de Craponne sur Arzon Jean-Philippe Montagnon, Maire de Malvalette Alice Morel, Maire de Bellefosse Marie Laure Mugnier, Maire de St Paul de Tartas Jean-Paul Pastourel, Maire de Vergongheon Noël Pereira Da Cunha, Président de la communauté de communes Pyrénées Vallées des gaves, Maire de Pierrefitte Nestalas Franck Petit, Maire de Alleyras Philippe Petitqueux, Maire de Formiguères Guy Peyrard, Maire de Riotord Laurent Philippon, Maire de Paulhac Christian Pichoud, Maire du Freney d'Oisans Jean Piludu, Maire de Auzon Joël Plantin, Maire de Saugues André Poitrasson-Riviere, Maire de Chaniat Serge Polato, Maire de La Cabanasse Michel Poudade, Maire de Les Angles - Pyrénées Orientales Gisèle Raspail, Maire de Cronce Pierre Rebeix, Maire honoraire, Conseiller municipal, Délégué de la commune d'Echenevex Jean-Louis Reynaud, Maire de Landos Philippe Ritter, Maire de Monlet Pierre Riu, Maire de Planes Alain Robert, Maire de Pradelles Bernard Robert, Maire de Chaspinhac Didier Robert, Maire de Vezezoux Serge Rocher, Maire de St Berain Jean Pierre Sabatier, Maire de Queyrières David Salque - Pradier, Maire de Tence Michel Santanach, Maire de Sauto Béatrice Savornin, Maire de Montclar Frédéric Segart, 1er adjoint au maire de Cilaos Robert Serpol, Maire délégué de la commune d'Arviere en Valromey Thierry Sieffer Maire de Ranrupt Didier Soulier, Maire de Lorlanges Stessy Speissmann Mozas, Maire de Gérardmer, Président de la Communauté de communes "Gérardmer Hautes Vosges" Yves Tafin, Maire de Vazeilles-Limandre Jacques Techer, Maire de Cilaos Dominique Thollet, Saint Jean de Nay Yannick Tournadre, Maire de La Tour d'Auvergne Christelle Valantin, Maire de Coubon Georges Vicens, Maire de Ayguatebia Alain Vidal, Maire de Bouchet St Nicolas Jean-Claude Vigouroux, Maire Saint Haon Jean-Paul Vigouroux, Maire de Polignac Marie Pierre Vincent, Maire de Saint Paulien Nathalie Vizade, Maire de Ferrussac

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

L'AGEFI.fr Asset Management
lundi 2 décembre 2024 - 06:13:47 GMT 1387 mots

Charles French (Impax) : « La dette est une classe d'actifs totalement sous-estimée dans l'investissement durable »

Tuba Raqshan

Charles French, co-directeur des investissements pour les investissements cotés chez Impax Asset Management, gestionnaire britannique spécialisé dans la transition énergétique, dévoile ses ambitions pour développer son activité obligataire.

L'Agefi : En tant que gestionnaire de fonds dédié à l'investissement dans la transition durable, quelle est votre approche ?

Charles French : Notre conviction fondamentale est que la société doit devenir plus durable, et que cette transition offrira des opportunités d'investissement intéressantes pour les entreprises qui proposent des produits et services permettant ce changement. Nous investissons dans des entreprises dont les modèles économiques sont durables et alignés avec cette transition.

Dans nos stratégies d'actions thématiques, il existe deux grandes catégories d'investissement. Premièrement, nous investissons dans la durabilité environnementale , à travers des thèmes comme le changement climatique , l'efficacité énergétique et la réutilisation des ressources. Deuxièmement, nous investissons également dans la durabilité sociale, via des entreprises qui proposent des solutions pour relever des défis démographiques et sociétaux tels que l'urbanisation, le vieillissement de la population et les maladies chroniques. Nous proposons également une gamme de stratégies d'actions et d'obligations « Core », dont notre stratégie Global Opportunities, qui est la plus importante.

A lire aussi: La Cour des comptes alerte sur le coût prospectif de l'adaptation des logements au changement climatique

Aujourd'hui, avec plus de 90 professionnels de l'investissement et plus de 45 milliards d'euros d'actifs sous gestion, nous disposons de l'une des plus grandes équipes d'investissement dédiées à ce domaine. Nous employons de nombreux spécialistes dotés d'une expertise sectorielle approfondie. Étant donné que c'est notre unique domaine d'activité, nous nous démarquons des gestionnaires d'actifs traditionnels, ce qui nous a permis d'obtenir des mandats de grands investisseurs institutionnels à travers le monde.

Impax a acquis Absalon et les actifs européens de Sky Harbor, tous deux spécialistes de la dette. Quels sont vos projets pour cette classe d'actifs ?

Nous disposons d'une gamme sélective de fonds obligataires, incluant des fonds américains de high yield durable et des fonds core d'obligations investment grade. L'entreprise a pour priorité stratégique de développer son activité en matière de dette. Nous intégrons actuellement Absalon à notre division obligataire, suite à l'acquisition finalisée en juillet. L'acquisition de Sky Harbor devrait être finalisée dans les prochains mois. Ces acquisitions nous apporteront des capacités supplémentaires dans les domaines du global high yield , du short duration high yield et du crédit corporate des marchés émergents.

A lire aussi: Le Japon émet la première obligation souveraine de transition climatique

La dette est une classe d'actifs totalement sous-estimée dans l'investissement durable. Avec la dette, nous pouvons avoir un impact direct en veillant à ce que les fonds levés soient affectés à des projets durables d'une entreprise. Historiquement, la dette était limitée par les opportunités d'investissement, ce qui freinait l'allocation. Mais aujourd'hui, grâce à l'environnement de rendement, les investisseurs recherchent de nouvelles solutions dans ce domaine. Nous investissons dans des obligations à impact ciblé telles que les obligations vertes et les obligations liées à la durabilité, mais aussi dans des crédits traditionnels, où nous évaluons le profil de durabilité de l'entreprise, sa stratégie de transition, ainsi que son profil environnemental et social.

Comment assurez-vous que vos fonds contribuent de manière concrète à la transition vers une économie durable ?

La majorité de nos actifs sous gestion est investie en actions. Par exemple, notre portefeuille le plus ancien est notre stratégie « Specialists », où nous investissons dans des entreprises de petite et moyenne capitalisation, qui génèrent plus de 50 % de leurs revenus grâce à la vente de produits ou services liés aux solutions environnementaux.

Dans notre stratégie Climat, nous investissons dans des solutions climatiques qui visent soit à atténuer le changement climatique, soit à permettre l'adaptation. Pour l'atténuation, nous investissons dans des entreprises proposant des solutions telles que les véhicules électriques, l'électrification des transports et l'agriculture durable. Pour le thème de l'adaptation, nous investissons dans des solutions qui préparent à un monde impacté par le changement climatique, comme les technologies de gestion de l'eau et la réassurance.

A lire aussi: La finance européenne se prépare au grand coup de chaud climatique

En complément, nous proposons également des stratégies thématiques sociales, qui investissent dans des entreprises offrant des solutions aux défis sociétaux. Cela inclut notre stratégie « Global Social Leaders », que je co-gère et que nous avons lancée à la fin de l'année dernière. Pour nos investissements sociaux, nous avons développé un cadre d'analyse du capital humain, qui examine comment les entreprises gèrent leurs employés. La plupart des investisseurs se concentrent sur la gouvernance et la gestion des entreprises, mais ne prennent pas suffisamment en compte la culture d'entreprise et les ressources humaines, qui sont pourtant essentielles à leur réussite.

Comment ce cadre d'analyse de culture d'entreprise s'intègre-t-il dans vos décisions d'investissement pour les fonds axés sur le social ?

Notre cadre d'indicateurs de culture d'entreprise repose sur les données rapportées par les entreprises, notamment sur la diversité, l'équité salariale, les enquêtes d'engagement des employés et d'autres sources telles que les enquêtes internes. Ces données donnent une idée de la culture au sein de l'entreprise. Cela nous permet d'analyser les indicateurs liés au lieu de travail et leur impact sur la performance. La première étape consiste à établir un lien entre les caractéristiques du lieu de travail et la performance des investissements. Une fois ce lien établi, nous analysons ces entreprises de manière structurelle et fondamentale, en nous basant sur un ensemble d'indicateurs tels que le turnover des employés, la diversité et l'inclusion, les programmes de formation ou de montée en compétences, ainsi que les politiques d'engagement et de rétention des employés.

BNP Paribas distribue cinq de nos stratégies thématiques

Ces indicateurs sont ajustés statistiquement en fonction des différents marchés. Par exemple, au Japon, les dynamiques en matière de diversité de genre et de rotation du personnel sont différentes, ce qui nous pousse à adapter nos indicateurs pour tenir compte des variations régionales et nationales. Notre stratégie Global Social Leaders investit dans des entreprises qui proposent des solutions solides aux défis sociétaux, tout en ayant un profil exemplaire dans la gestion des ressources humaines.

Quelle est votre stratégie de distribution en Europe et aux États-Unis ?

BNP Paribas distribue cinq de nos stratégies thématiques (Asian Environmental, Climate, Leaders, Water et Sustainable Food) en Europe continentale et en Asie, où nous agissons en tant que sous-conseillers. Tous ces fonds sont classés Article 9 selon le SFDR et sont distribués à la fois par les réseaux propres de BNP Paribas (par exemple BNP Paribas Wealth Management) et par des canaux de distribution externes.

En Europe, nous travaillons également comme sous-conseillers pour les fonds d' ABN AMRO Investment Solutions , ASN, Lombard Odier et Formuepleje. Pour ASN, Impax agit comme sous-conseiller pour les fonds Milieu et Waterfonds, un fonds avec une performance historique remontant à près de 25 ans.

Nos canaux de vente directe, en pleine croissance, se concentrent particulièrement sur les pays germanophones et francophones, en plus de la Scandinavie, et offrent à ces clients un accès à notre gamme de fonds UCITS basée en Irlande.

En Amérique du Nord, nous proposons une gamme de fonds communs de placement, à la suite de l'acquisition de PAX World Management en 2017. Ces fonds comptent parmi les premiers fonds environnementalement durables aux États-Unis, et même au monde. L'histoire de PAX World en tant qu'investisseur durable remontant aux années 1970. Impax collaborait avec PAX depuis 2007 pour concevoir et gérer le PAX Global Environmental Markets Fund. Tous les fonds PAX ont désormais été rebaptisés sous le nom d'Impax.

La sous-performance des fonds ESG a récemment fait débat. Vos fonds ont-ils également été touchés ?

Nous précisons toujours que nous ne sommes pas d'accord avec l'utilisation des termes «fonds ESG» ou «investissement ESG». Ces expressions sont employées par des personnes différentes, avec des significations variées, à tel point qu'elles en deviennent presque vides de sens.

Cela dit, il est vrai que plusieurs des secteurs dans lesquels nous investissons ont été mis à rude épreuve ces deux dernières années. Les vents contraires incluent l'environnement de taux d'intérêt élevés et, plus récemment, l'impact de la forte performance d'un petit nombre de grandes entreprises technologiques de méga-capitalisation, auxquelles les stratégies d'Impax sont peu exposées.

A lire aussi: La difficile équation de l'endettement des émergents et de la transition climatique

Cet article est paru dans L'AGEFI.fr Asset Management

Science et Vie (site web)
vendredi 22 novembre 2024 - 09:03:01 1331 mots

Pourquoi assiste-t-on à des variations météorologiques aussi brutales en France ?

Laurie Henry, Henry-Laurie

En France, des variations météorologiques spectaculaires sont annoncées, avec un passage de la neige à des températures printanières en seulement 48 heures.

Ce phénomène illustre la complexité des dynamiques atmosphériques, où flux d'air polaire et doux se succèdent rapidement. Ces contrastes, marqués et soudains, rappellent l'importance de décrypter les mécanismes météorologiques pour mieux comprendre ces événements de plus en plus fréquents.

EN BREF

Les brusques changements météorologiques en France, influencés par la tempête Caetano, illustrent la variabilité climatique actuelle.

Les interactions entre masses d'air et systèmes de pression provoquent des variations rapides de température, comme l'effet foehn en montagne.

Comprendre ces phénomènes est crucial pour s'adapter aux impacts du changement climatique sur notre quotidien et nos infrastructures.

Les brusques changements météorologiques, comme ceux que l'on observe actuellement en France, reflètent la complexité des interactions atmosphériques et la variabilité naturelle du climat. Ces phénomènes, tels que le passage de la neige à des températures printanières en l'espace de quelques jours, peuvent caractériser des latitudes tempérées, où l'interaction entre masses d'air, systèmes de pression et effets topographiques façonne des conditions souvent instables.

À l'heure où le climat global se transforme, ces fluctuations interrogent sur les interactions entre phénomènes naturels et dynamiques climatiques en mutation. Leur étude est essentielle pour comprendre comment ces mécanismes influencent la vie quotidienne et pour mieux s'adapter à un environnement en constante évolution. Ces événements, bien que naturels, rappellent l'importance de surveiller et de décrypter les processus atmosphériques qui façonnent notre climat.

Mécanismes atmosphériques des variations rapides de température

Les masses d'air, vastes volumes atmosphériques aux caractéristiques homogènes de température et d'humidité, jouent un rôle central dans les variations météorologiques. Leur déplacement et interaction engendrent des fronts météorologiques, zones de transition entre des masses d'air aux propriétés distinctes. Par exemple, le passage d'un front froid, où une masse d'air polaire remplace une masse d'air plus chaude, peut entraîner des chutes de neige. Inversement, l'arrivée d'un front chaud, avec une masse d'air subtropicale, peut provoquer une hausse rapide des températures.

Les dépressions (zones de basse pression) et les anticyclones (zones de haute pression) influencent significativement le temps qu'il fait. Les dépressions sont souvent associées à des conditions humides et instables, favorisant les précipitations, y compris la neige en hiver. À l'inverse, les anticyclones apportent généralement un temps sec et ensoleillé, avec des températures plus élevées. Le déplacement de ces systèmes peut donc entraîner des variations rapides du temps.

Focus sur l'effet foehn en montagne

Dans les régions montagneuses, l'effet de foehn peut aussi provoquer des hausses soudaines de température. Il se voit marqué par un réchauffement et un assèchement de l'air en aval des montagnes (côté sous le vent). Ce processus se déclenche lorsque de l'air humide est forcé de monter les pentes montagneuses sous l'effet du vent. Pendant l'ascension, l'air se refroidit, provoquant la condensation de l'humidité et des précipitations sur le côté au vent. Une fois déchargé de son humidité, l'air commence à redescendre de l'autre côté. En descendant, il se réchauffe rapidement à cause de la compression, générant des vents chauds et secs. Ce phénomène se veut typique des Alpes ou des Rocheuses (où il est surnommé « Chinook » ou « mangeur de neige »).

Quatre mécanismes expliquent l'effet de foehn comme le souligne le Met Office : la condensation et précipitation (principal moteur), le « tirage » d'air des couches supérieures lorsque l'air en surface est bloqué par la montagne, le mélange turbulent généré par les flux d'air au-dessus des montagnes, et le réchauffement radiatif sous des conditions claires et sèches. Ces mécanismes combinés entraînent un contraste météorologique marqué entre les deux côtés de la chaîne montagneuse. Si ce phénomène peut allonger les saisons de culture et adoucir les climats locaux, il peut aussi augmenter les risques d'avalanches, de fonte des neiges, ou encore d'incendies dans les zones affectées.

Cas spécifique de la France

La France, située à la convergence de différentes influences climatiques (océanique, continentale, méditerranéenne), est sujette à une grande variabilité météorologique. Cette position géographique favorise des changements rapides des conditions météorologiques.

Actuellement nous sommes sous le régime de la tempête Caetano, résultat de la dynamique atmosphérique de l'Atlantique Nord. Les contrastes thermiques entre les masses d'air polaire et tropicale favorisent notamment la formation de dépressions météorologiques, notamment en automne et en hiver. Après sa formation, Caetano a suivi une trajectoire est, influencée par le courant-jet polaire et les systèmes de pression environnants. Elle a apporté des conditions hivernales avec de la neige et des vents violents.

Après son passage, la France connaîtra une hausse notable des températures. Cette augmentation est attribuée à l'arrivée d'une dépression située près de l'Islande. Elle favorise l'advection d'air plus chaud sur le territoire français. Ce phénomène chasse l'air polaire initialement présent, entraînant une remontée significative des températures. Selon les prévisions de Météo-France , des températures quasi-automnales sont attendues dès la fin de la semaine, avec des valeurs pouvant dépasser 15 °C.

Une dépression islandaise bien connue

Cette dépression islandaise constitue une zone semi-permanente de basse pression située entre l'Islande et le Groenland. Elle joue un rôle crucial dans le climat de l'Europe occidentale. Elle résulte principalement de contrastes thermiques marqués entre l'air polaire froid descendant de l'Arctique et l'air plus chaud et humide remontant des latitudes subtropicales via le courant-jet (Jet Stream).

Ces interactions créent des dépressions dynamiques et puissantes qui se déplacent fréquemment vers l'est. Elles influencent directement les conditions météorologiques en France et en Europe. Par exemple, lorsqu'un système dépressionnaire intense s'installe dans cette région, il peut générer un flux d'air maritime doux et humide. Il remplace donc l'air froid continental. Cela explique les brusques redoux en hiver, comme ceux observés récemment en France, où l'on prévoit des hausses de température de plus de 15 °C en 48 heures.

D'un point de vue scientifique, la dépression islandaise est une composante clé de l'oscillation nord-atlantique (NAO), un indice climatique majeur. Lorsque l'indice NAO est positif, la dépression islandaise s'intensifie tandis qu'un anticyclone persiste sur les Açores. Cela renforce les vents d'ouest, favorisant un transport rapide d'air doux et humide depuis l'Atlantique vers l'Europe. À l'inverse, un indice NAO négatif affaiblit ces flux et permet l'invasion d'air froid polaire.

Ce mécanisme est bien documenté dans des études climatologiques, telles que celles de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ou du Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen Terme (CEPMMT). Elles confirment le rôle clé de cette dépression dans la régulation des températures hivernales et des précipitations sur le continent européen.

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Impact du changement climatique sur la variabilité météorologique

Néanmoins, ces fluctuations météorologiques brutales et les épisodes climatiques extrêmes, illustrent l'influence croissante du changement climatique sur la variabilité météorologique. Le réchauffement global modifie les dynamiques naturelles des courants-jets, des masses d'air et des systèmes de pression. De fait, les conditions météorologiques deviennent plus imprévisibles. Ces perturbations se manifestent par des vagues de chaleur plus intenses, des tempêtes violentes ou des épisodes de précipitations extrêmes dans des régions habituellement stables.

À l'échelle globale, les rapports du GIEC confirment que ces variations accrues sont liées au dérèglement climatique. Notamment, le sixième rapport, publié en 2021, expose les bases physiques du changement climatique. Il met en évidence les tendances observées et les projections concernant les extrêmes météorologiques. Il souligne une augmentation de la fréquence et de l'intensité des événements météorologiques extrêmes.

Nous savons que l'Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale. Il contribue ainsi à ralentir et déstabiliser le jet-stream. Cette instabilité favorise des phénomènes comme le blocage atmosphérique, à l'origine de conditions météorologiques stationnaires. Mais il provoque aussi des transitions brusques entre le froid polaire et l'air chaud subtropical. La situation actuelle rappelle l'urgence de comprendre ces interactions, pour nous adapter certes à une météo de plus en plus changeante et ses répercussions sur les infrastructures, les écosystèmes et les activités humaines. Mais il est essentiel d'agir pour le climat.

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Opinion | Urgence climatique : les marques ont leur rôle à jouer

Les marques peuvent elle aussi agir dans la lutte contre le changement climatique. En influençant les comportements d'achat et en agissant sur les processus de production, elles peuvent même créer un avantage concurrentiel, explique Laetitia Korn, de Akeneo.

Selon les Nations Unies, nous utilisons les ressources d'1,6 planète Terre pour maintenir notre mode de vie actuel. Face à l'urgence climatique, les marques ne sont plus simplement des acteurs économiques, elles sont devenues des leviers de transformation majeurs. Si les gouvernements et les ONG mènent une lutte acharnée contre le réchauffement climatique, ce sont les marques, avec leur capacité à influencer les comportements d'achat et à agir sur leurs processus de production, qui pourraient bien devenir le dernier rempart face à ce défi global.

De la promesse à la preuve

Dans une ère où le greenwashing a terni la crédibilité de nombreuses entreprises, la véritable action est plus que jamais indispensable. Les consommateurs ne sont plus dupes des belles promesses ; ils exigent des résultats concrets. D'ailleurs, 86 % des Français attendent des marques des solutions aux enjeux environnementaux et sociétaux. Les marques doivent désormais ancrer leurs actions écologiques dans la réalité. Par exemple, au-delà de slogans marketing, elles doivent intégrer des matériaux durables et réduire drastiquement leur empreinte carbone, comme le fait Veja, pionnier dans l'industrie de la mode éthique. Cette prise de position n'est pas seulement une question de réputation, mais de survie dans un marché où la transparence et l'intégrité sont devenues la norme.

Des générations aux attentes variées

Chaque génération a des attentes différentes en matière de durabilité. La génération Z, par exemple, est engagée, mais recherche avant tout la commodité et des prix accessibles. Proposer des solutions comme des produits d'occasion ou des programmes de recyclage permet de répondre à ces besoins.

Les générations X et les baby-boomers, de leurs côtés, bénéficient d'un plus fort pouvoir d'achat, et mettent l'accent sur la qualité, la durabilité tout en restant fidèles à des marques en qui elles ont confiance. Les entreprises doivent donc s'adapter sans dévier de leur engagement global pour un avenir plus durable.

Révolutionner l'expérience client

Les retours produits représentent un gouffre en termes d'empreinte carbone, et 60 % des Français déclarent avoir renvoyé des articles à cause d'une information erronée selon une étude réalisée en 2023. Pour inverser cette tendance, les marques doivent réinventer l'expérience d'achat. Fournir des descriptions précises, des vidéos explicatives et utiliser des technologies comme la réalité augmentée pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés sont des mesures simples mais efficaces pour diminuer les retours et instaurer une relation de confiance.

La réglementation comme opportunité

Les nouvelles réglementations, telles quele Digital Product Passport (DPP), ne sont pas seulement des contraintes ; elles peuvent être des leviers stratégiques. En effet, pour plus de la moitié des Français, les informations concernant le respect de l'environnement d'un produit apparaissent dans les 3 premières priorités. Elles obligent les entreprises à être transparentes sur l'origine, la recyclabilité et l'impact de leurs produits, poussant vers une production plus responsable. Les marques qui vont anticiper leur mise en conformité avec ces réglementations vont de ce fait se distinguer de leurs concurrents et acquérir de nouveaux clients tout en développant la fidélité de marque.

Les marques sont désormais des actrices incontournables dans la lutte contre le changement climatique. En transformant leurs pratiques et en engageant réellement leurs consommateurs, elles ont le pouvoir de catalyser un changement durable.

Laetitia Kornest directrice marketing chez Akeneo.

Laetitia Korn

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Le Courrier de l'Ouest (site web)
economie, vendredi 22 novembre 2024 - 11:30 UTC 2472 mots

Transition écologique : « On va devoir accepter de payer cher, parfois beaucoup plus cher »

Entretien réalisé le 7 octobre par Alexandre BLAISE et Chloé BOSSARD

ENTRETIEN. Convaincu par la nécessité d’agir face au changement climatique, l’économiste Christian Gollier ne croit pas en une transition écologique heureuse. Pour relever ce défi, le directeur général de la Toulouse School of Economics parie notamment sur la mise en place d’un prix carbone, sur le principe du pollueur-payeur. Le Courrier de l’Ouest l’a rencontré.

Christian Gollier, directeur général de la Toulouse School of Economics a participé à la rédaction des quatrième et cinquième rapports du GIEC, le Groupe intergouvernemental d’experts pour le climat, en 2007 et 2014. Il est convaincu par la nécessité d’agir face au changement climatique.

Vous le répétez souvent : la transition écologique heureuse serait un leurre, une utopie. Pourquoi ?

Christian Gollier : « Quand je regarde la myriade d’actions menées pour réduire nos émissions de CO2, la plupart d’entre elles, pratiquement toutes, sont coûteuses. Elles engendrent un bénéfice sociétal pour l’humanité entière, les générations futures, mais représentent une perte de bien-être et de confort pour les générations actuelles. Pas grand monde n’est prêt à faire cet effort !

« Prenez la sidérurgie. C’est 8 % des émissions mondiales de CO2. Pour la décarboner, ça va coûter très cher. L’acier décarboné -qui est une technologie qui existe- va sans doute doubler le coût de production. Aujourd’hui, la seule solution possible pour décarboner l’aviation -4 % des émissions- c’est de remplacer le kérosène issu des barils de pétrole par du kérosène synthétique produit par de l’hydrogène. Ça multiplierait par sept le coût de production… »

Comment embarquer les entreprises, les citoyens alors que vous promettez « du sang, de la sueur et des larmes » ?

« D’une certaine façon, tout le monde fait ce qu’il peut. L’être humain n’est pas seulement un homo economicus qui regarde son intérêt personnel. Son bonheur est aussi impacté par l’image qu’il donne de lui-même aux autres. Il est prêt à faire des sacrifices. Il faut jouer sur cette fibre. Mais constatons que l’on sait depuis au moins 1992 (signature de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques , N.D.L.R.) qu’on a un problème de changement climatique. Et depuis, on a augmenté de plus de 50 % notre émission de CO2… Cette fibre prosociale est insuffisante pour faire tous les sacrifices qu’il faut faire.

« Quant aux entreprises, il y a des choses qui se font, c’est incontestable. Mais là aussi, c’est limité. Je reprends l’exemple de la sidérurgie. Si une aciérie est seule à produire de l’acier avec de l’hydrogène et pas du charbon, elle sera morte, elle va perdre tous ses clients. Le dirigeant a la responsabilité que l’entreprise survive. Or, la plupart des opérations de décarbonation vont coûter de l’argent. »

L’étape nécessaire, pour vous, c’est le prix carbone. Rappelez-nous de quoi il s’agit et pourquoi obéit-il au principe du « pollueur-payeur » ?

« Ce n’est pas un principe punitif mais incitatif. Il y a une valeur sociale à décarboner. Mais les entreprises n’ont pas forcément vocation à l’incorporer. L’idée, c’était de mettre un prix égal aux dommages causés par ce carbone. Chaque payeur serait victime de sa propre inaction. Ce faisant, on réaligne la myriade d’intérêts privés avec l’intérêt général. Ça responsabilise. »

Responsabiliser, c’est s’attaquer au portefeuille ?

« Oui. La transition énergétique sera inflationniste. Il n’y a pas de caverne d’Ali Baba pour la payer. On pourrait se dire qu’on va plutôt subventionner. C’est ce qu’on fait les Américains il y a plus de deux ans avec l’Inflation réduction act : des milliards de dollars pour les entreprises qui décarbonent, les individus qui achètent des voitures électriques, etc. Mais il faut bien reconnaître qu’en Europe, les caisses sont vides. Et, en plus, c’est assez difficile de vérifier. Alors que la taxe carbone est transparente, facile !

« Si je mets de côté la forêt et l’agriculture, les émissions de CO2 sont dues à la combustion de trois produits : le gaz naturel, le pétrole et le charbon. On sait exactement la quantité de CO2 que vous allez émettre par litre d’essence que vous achetez. Il suffit de taxer aux puits, par exemple, ou à l’entrée des frontières en Europe ces énergies fossiles. »

Vous avez longtemps estimé que ce prix était de 50 euros la tonne de CO2…

« Je suis passé à 200 euros ! Depuis 2019 (publication de son livre Le climat après la fin du mois chez PUF), on a des informations scientifiques nouvelles qui nous disent que l’impact du changement climatique est beaucoup plus rapide qu’on le pensait. Dans mon livre, j’écrivais qu’il fallait que la taxe soit égale au dommage. Mais le dommage est très difficile à estimer. Si vous émettez un kilo de CO2 en rentrant chez vous ce soir, il restera dans l’atmosphère pendant des siècles. Il faut reconnaître qu’on n’est pas loin du doigt mouillé.

« L’approche que j’utilise aujourd’hui est de dire : on a un engagement politique, qui s’est notamment cristallisé en 2015 avec l’accord de Paris. On s’est tous mis d’accord pour ne pas dépasser les 2°C (d’augmentation de la température mondiale, N.D.L.R.). C’est-à-dire de ne pas dépasser un seuil d’ici à la fin du siècle, autour de 800 gigatonnes de CO2. On en émet 55 tonnes par an ces temps-ci. On peut faire le lien entre le prix de la taxe carbone et la baisse des émissions de CO2. Il faudrait un prix suffisamment élevé pour rester dans ce « budget carbone ». »

En 2019, vous estimiez le poids de cette taxe carbone à 300 euros par Français et par an. Mais si le prix de la tonne de CO2 passe de 50 à 200 euros, c’est une autre histoire…

« Pour tenir ses engagements, l’Union européenne va devoir diminuer ses émissions de 30 % en six ans. C’est énorme ! Tout le monde applaudit l’ambition climatique européenne, mais les gens ne se rendent pas compte qu’il va falloir faire de sérieux sacrifices pour y arriver. On va devoir accepter de payer cher, parfois beaucoup plus cher pour atteindre un mode de vie moins carboné.

« Quand on me dit :  La taxe carbone est un scandale parce que c’est une atteinte au pouvoir d’achat … Mais non ! La solution du dictateur vert qui va affirmer :  Maintenant, c’est fini le charbon, l’essence et le gaz naturel, vous allez tous avoir des pompes à chaleur et des voitures électriques , c’est aussi le pouvoir d’achat qui en prend un coup car vous allez payer ces choses beaucoup plus cher.

« Que va-t-il se passer en 2035 quand on vous dira : Vous n’avez plus le choix, maintenant vous devez prendre la Fiat 500 électrique à 30 000 euros, alors qu’elle en coûtait 17 000 en version thermique ? C’est la transition énergétique qui est attentatoire au pouvoir d’achat, pas la taxe carbone. »

Cette idée de taxe carbone est pourtant très impopulaire en France. On pense évidemment à la révolte des gilets jaunes en 2018

« Les gens sont furieux quand je dis ça, mais la réalité c’est que nous ne sommes par prêts à prendre nos responsabilités face aux générations futures. Les gilets jaunes nous ont rappelé que des gouvernements qui feraient baisser le pouvoir d’achat des ménages seraient vite dégagés. Plus récemment, on a aussi connu en début d’année un mouvement agricole qui a réussi à maintenir l’exemption de la taxe sur les carburants pour les agriculteurs.

« Pourtant, même si l’opinion publique l’ignore, la taxe carbone ça marche ! D’ailleurs le Pacte vert européen imposera un prix du carbone sur la mobilité et le chauffage à partir de 2026. Je suis scandalisé que personne ne l’ait rappelé durant la campagne des élections européennes en juin. J’imagine que les gilets jaunes reviendront l’année prochaine quand les gens le réaliseront… »

La mise en place d’une taxe carbone implique une certaine solidarité… Ça vous semble compatible avec l’état d’esprit de notre époque ?

« Les riches émettent beaucoup plus de CO2 que les moins riches : ils ont une résidence secondaire aux Antilles, des grosses voitures, ils mangent plus de viande, etc. Mais exprimé en pourcentage de leur revenu, ce sont les ménages modestes qui émettent plus de CO2 : ils ont des passoires thermiques, des vieilles voitures, ils habitent plus loin des centres-villes, etc. Ils consacrent une part plus importante de leur revenu à la consommation d’énergie. Donc quand vous faites monter le prix de l’énergie, vous affectez plus le pouvoir d’achat des ménages modestes que des ménages riches et vous augmentez les inégalités. Il faut affronter ce problème. »

Comment corriger ces inégalités ?

« Regardez ce qui s’est passé avec le bouclier tarifaire en 2022-2023 lors de la crise en Ukraine. Le gouvernement a dit :  On va maintenir des prix de l’énergie faible parce que ça va sauver le pouvoir d’achat des plus modestes . C’est absurde ! On a dépensé des dizaines de milliards d’euros en deux ans, essentiellement pour permettre aux riches de consommer plus d’essence. Effectivement, ça a eu un effet sur le pouvoir d’achat des plus modestes, mais à un coût phénoménal pour l’État. Avec la taxe carbone, vous augmentez le prix de l’énergie pour tout le monde mais vous pouvez utiliser une partie du revenu fiscal que vous engendrez pour redistribuer aux plus modestes. C’est la seule stratégie permettant d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 tout en réduisant les inégalités sociales. »

L’écologie est passée en arrière-plan dans les discours politiques alors que l’urgence n’a jamais été aussi pressante. Comment vivez-vous ce paradoxe ?

« Les politiques cachent la réalité des coûts. On l’a encore vu durant les élections législatives. Personne n’a parlé de changement climatique en juin 2024, même les Verts ! Dans le programme du Nouveau Front Populaire (dont faisaient partie les écologistes, N.D.L.R.), il n’y avait pratiquement rien sur le climat. Personne ne parle de taxe carbone parce que tout le monde sait que c’est suicidaire. L’être humain est ce qu’il est : à part à Londres en juin 1940, un politique qui demande des sacrifices reste inaudible. Les gens détestent qu’on les ramène à leur responsabilité individuelle. Et in fine, tout s’écroule. Le scientifique que je suis n’a pas de solution face à ce problème. »

Donc il ne s’agit même pas d’un problème de courage politique ?

« Non, absolument pas. Face à l’opinion publique qui ne veut pas faire de sacrifice, on demande aujourd’hui aux politiques responsables de se suicider pour faire passer l’intérêt de l’humanité devant l’intérêt de leurs électeurs. Et ça, dans une démocratie, ça ne marche pas. C’est le même esprit que pour les chefs d’entreprise : être responsable, dans l’économie de marché actuelle, ça revient à se tirer une balle dans le pied. »

Vous ne débordez pas d’optimisme…

« Non, je suis désolé. Je comprends que pour vos lecteurs ce n’est pas chouette ! Jean-Marc Jancovici n’est pas plus angélique que moi, il est même pire que moi dans l’absence de solution. Moi j’essaie de dessiner une organisation de la société qui permettrait d’aller dans la bonne direction, alors que lui ne propose que la dictature verte. On est tous les deux dans un certain pessimisme, mais je crois être plus constructif que lui. »

Changement climatique, Covid, guerres… L’incertitude est-elle devenue une nouvelle norme économique ?

« Comme toutes les transitions de civilisation, la transition énergétique est une source d’incertitude radicale. Dans vingt-cinq ans, on sera dans un monde complètement décarboné. À quoi ressemblera ce monde ? Quelles technologies seront gagnantes ? Est-ce que l’électricité sera nucléaire, éolienne, solaire ? Personne ne le sait.

« Les PDG des grands constructeurs automobiles disent :  Attendez, on doit être décarbonés en 2035 alors qu’aujourd’hui produire des véhicules électriques coûte deux fois plus cher et qu’on ne sait même pas à quoi ressemblera une batterie demain. Vous vous rendez compte de ce que vous nous demandez ?  Ce sont des stratégies industrielles extrêmement complexes.

« Cette incertitude entraîne une résistance au changement, mais elle est aussi porteuse d’incitation à faire de la recherche et développement. Je n’aimerais pas être chef d’entreprise en ce moment : ils jouent la survie de leurs entreprises et de leurs emplois. »

___

En savoir plus : Écrire pour le GIEC, « c’est juste un enfer ! »

Christian Gollier a participé à la rédaction des quatrième et cinquième rapports du GIEC, le Groupe intergouvernemental d’experts pour le climat, en 2007 et 2014. Il n’a pas souhaité participer au sixième rapport, publié en 2023. Il explique pourquoi.

 J’adore écrire des livres avec des co-auteurs que je connais, avec qui je partage des idées et avec qui on s’est mis d’accord sur les grands messages qu’on veut faire passer. Au GIEC, vous êtes casernés dans un chapitre avec quatorze co-auteurs dont vous n’avez jamais entendu parler, et pendant trois ans vous devez écrire 200 pages avec eux. C’est juste un enfer ! Vous devez créer une espèce de petite démocratie pour trouver un équilibre sur les messages à prioriser. Ce n’est pas scientifique », explique Christian Gollier.

Pour faire avancer la science du climat, il faut des grands esprits qui mettent sur la table leurs idées sans devoir faire de compromis avec quatorze co-auteurs, et que les meilleures idées finissent par l’emporter. C’est comme ça que la science a progressé depuis deux siècles. Einstein il a fait son truc tout seul dans son coin. Tout le monde le prenait pour un fou au départ, mais l’expérience a montré qu’il avait raison. »

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Bio express

1961 : naissance le 11 juin à Bruxelles (Belgique).

1988 : doctorat de sciences économiques à l’Université catholique de Louvain.

2001 : obtient le prix « Paul A. Samuelson » pour son livre The Economics of Risk and Time (MIT Press).

2007 : co-fonde la Toulouse School of Economics avec Jean Tirole (prix Nobel d’économie 2014).

2007 et 2014 : participe à la rédaction des quatrième et cinquième rapports du Groupe intergouvernemental d’experts pour le climat (GIEC).

2012 : publie Pricing the Planet’s Future (Princeton University Press).

2018 - 2021 : président de l’Association européenne des économistes de l’environnement (EAERE).

2019 : publie Le climat après la fin du mois (PUF).

L'AGEFI.fr Investisseurs Institutionnels
jeudi 28 novembre 2024 - 06:29:53 GMT 423 mots

CCR crée un fonds de non-coté dédié à la prévention des catastrophes naturelles

Laurence Pochard

Avec une taille cible de 100 millions d'euros, le fonds sera confié par le réassureur à un gérant externe.

Du nouveau dans les fonds dédiés des assureurs. CCR, la Caisse centrale de réassurance, annonce le lancement d'un fonds de non-coté dédié à la prévention des catastrophes naturelles , Climate Change Resilience Fund (CCR-F). L'assureur prévoit une taille cible de 100 millions d'euros pour le fonds, avec d'abord une première tranche de 50 millions pour tester le flux d'opportunités liées à l'adaptation au changement climatique.

«Aujourd'hui, face aux catastrophes naturelles, nous voyons que le coût des sinistres augmente, et nous cherchons des solutions pour encourager la prévention. L'idée de ce fonds inédit nous est venue pour stimuler l'innovation dans l'adaptation au changement climatique, et pour qu'elle se traduise de façon mesurable dans la diminution du risque», explique François-Xavier Hay, directeur des investissements de CCR.

Des solutions concrètes

Après une mise en concurrence de plusieurs acteurs du capital-investissement, CCR a choisi de confier la gestion du fonds à Starquest, un investisseur qui gère 400 millions d'euros de capitaux et est filiale à 51% de Montefiore (5 milliards d'euros sous gestion en non-coté). Starquest va sélectionner une quinzaine de participations au capital de sociétés innovantes à des niveaux divers de maturité, de la start-up à la PME, apportant des réponses concrètes et mesurables à l'évaluation et la prévention des risques de catastrophes naturelles en France, et à la limitation de leur impact sur les populations et les actifs corporels.

«Cela fait quinze ans que nous défrichons les solutions liées au climat, ce qui nous a donné la capacité d'extraire de la matière pour répondre à cette thèse d'investissement sur l'adaptation,retrace Arnaud Delattre, directeur général de Starquest. Nous allons corréler notre carried interest à l'impact sur le passif de CCR et allons en parallèle bénéficier de sa très forte expertise en modélisation de données climatiques.»Il estime que la relation sera ainsi plus féconde qu'avec un LP (limited partner, souscripteur) classique.

Le fonds, d'une durée de 15 ans, sera garni à la fois de solutions très technologiques utilisant par exemple de la modélisation de données météorologiques avec de l'intelligence artificielle ou d'autres plus «concours Lépine», malignes et efficaces. Les partenaires espèrent que ce fonds à la thématique inédite fera des émules parmi les assureurs pour s'attaquer avec encore plus d'ampleur aux sujets d'adaptation au changement climatique.

Cet article est paru dans L'AGEFI.fr Investisseurs Institutionnels

Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment, no. 6330
RÉGLEMENTATION, vendredi 6 décembre 2024 1148 mots, p. 76,77

Environnement : le climat, l'arlésienne dans les études d'impact des opérations d'aménagement ?

Par Pierre Laffitte, avocat, et Lou-Ann Piron, juriste, Seban Avocats

En vue d'atteindre les objectifs nationaux de baisse des émissions de gaz à effet de serre, la profession plaide pour que les dossiers comportent un bilan carbone à la hauteur des enjeux.

La stratégie nationale bas carbone (SNBC) telle que définie à l'article L. 222-1 B du Code de l'environnement (C. env.) prévoit de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à 1990, et d'atteindre la neutralité en 2050 (1). A noter qu'une troisième édition est en préparation ; la concertation publique lancée le 4 novembre s'achèvera le 16 décembre.

Dans ce contexte, en application de l'article 301 de la loi Climat et résilience du 22 août 2021, chaque secteur fortement émetteur de GES doit remettre une feuille de route au gouvernement pour identifier les actions à mettre en œuvre afin d'atteindre les objectifs de baisse des émissions fixés par ladite stratégie.

Le poids de l'aménagement dans les émissions de gaz à effet de serre

Dans sa feuille de route livrée à l'exécutif début 2023, le secteur de l'aménagement relève que « les émissions de gaz à effet de serre imputables à l'acte d'aménager ont été estimées, pour l'année 2019, à 47 Mt CO2 éq, soit 10 % de l'ensemble des émissions françaises. » (2) Concrètement, ces émissions dépendent notamment de la nature du foncier (renouvellement ou extension des secteurs urbanisés), des matériaux utilisés ou encore des processus de construction. Elles sont produites au cours de la réalisation de l'opération. Elles sont également liées à l'usage des espaces aménagés et aux choix des formes urbaines et des infrastructures déployées telles que les voiries, les réseaux d'adduction d'eau, d'énergie ou de données, les infrastructures de transports en commun, les parcs et équipements de loisirs, etc. L'impact de ces émissions étant ici à prendre en compte pendant la période d'usage de l'aménagement en cause.

Plusieurs mesures ont donc été formulées par le secteur pour répondre à l'enjeu climatique, au rang desquelles figure notamment la nécessité de faire évoluer le contenu de l'étude d'impact.

L'Autorité environnementale relève régulièrement la prise en compte insuffisante des émissions de gaz à effet de serre dans les études d'impact.

Une nécessaire évolution du contenu de l'étude d'impact…

Pour mémoire, la réalisation d'une opération d'aménagement implique bien souvent de réaliser une évaluation environnementale conformément à l'annexe de l'article R. 122-2 du Code de l'environnement (rubrique 39 de la nomenclature).

A ce titre, en application des articles L. 122-1 et L. 122-3 dudit code, un dossier d'étude d'impact doit être réalisé afin, notamment, d'exposer les effets notables probables du projet sur l'environnement. En fonction des caractéristiques spécifiques dudit projet, le dossier doit comporter une description « des incidences du projet sur le climat et de la vulnérabilité du projet au changement climatique » (art. R. 122-5 C. env.).

Bilan carbone insuffisant. Cette rédaction de l'article R. 122-5 est issue du décret n° 2016-1110 du 11 août 2016 relatif à la modification des règles applicables à l'évaluation environnementale des projets, plans et programmes, lui-même issu de la transposition de la directive 2014/52/UE du 16 avril 2014 concernant l'évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l'environnement. Le texte européen justifiait cette insertion comme suit : « Le changement climatique continuera de nuire à l'environnement et de compromettre le développement économique. A cet égard, il est opportun d'évaluer les incidences des projets sur le climat (émissions de GES par exemple) et leur vulnérabilité au changement climatique ».

Or, en pratique, force est de constater que depuis la transposition de cette directive en droit français, les dossiers d'étude d'impact ne contiennent pas toujours un bilan carbone prévisionnel de l'opération. Depuis plusieurs années, l'Autorité environnementale relève régulièrement dans ses avis la prise en compte insuffisante des émissions de GES dans les études d'impact lui étant soumises. C'est ce que notait déjà le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans son guide méthodologique sur la « prise en compte des émissions de gaz à effet de serre dans les études d'impact » édité en février 2022.

Projet global et totalité du cycle de vie. En mars 2024, l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (Igedd) a rédigé une « note relative à la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre et du changement climatique ». Elle relève notamment que l'autorité environnementale recommande aux porteurs de projet, de manière récurrente, de réaliser un bilan carbone sur l'ensemble des opérations du projet global et la totalité de son cycle de vie. L'Igedd énonce clairement que « les émissions de gaz à effet de serre et la vulnérabilité au changement climatique concernent tous les projets, plans et programmes. Ceci doit être analysé de façon systématique. »

Risque contentieux.Ainsi, malgré la rédaction actuelle de l'article R. 122-5 précité imposant simplement que l'étude d'impact décrive « les incidences du projet sur le climat », on ne peut donc que recommander aux aménageurs de disposer d'un bilan carbone prévisionnel. A défaut, le risque résiderait dans une fragilisation de l'opération d'aménagement, l'évaluation environnementale étant très souvent une « porte d'entrée » pour les opposants à un projet, qui, dans le cadre d'un éventuel contentieux, vont s'approprier l'avis de l'autorité environnementale pour en tirer des moyens juridiques.

…accompagnée d'outils incitatifs

Dès lors, une modification de l'article R. 122-5 du Code de l'environnement serait pertinente pour préciser le contenu de l'étude d'impact, en y ajoutant a minima une analyse quantitative des émissions de GES.

Naturellement, une telle évolution textuelle devrait être accompagnée du déploiement d'outils incitatifs visant à favoriser les projets les plus vertueux en termes de décarbonation. Il pourrait être utilement envisagé par exemple d'indexer le montant des participations au financement des équipements publics en fonction de critères environnementaux, réduisant ainsi le montant de la participation des porteurs de projet les plus « climato-compatibles ».

(1) La stratégie nationale bas carbone est issue du règlement (UE) 2021/1119 du Parlement européen et du Conseil du 30 juin 2021 établissant le cadre requis pour parvenir à la neutralité climatique. (2) Feuille de route de décarbonation de l'aménagement, article 301 de la loi « Climat et résilience », mars 2023.

Ce qu'il faut retenir

Les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l'aménagement ont été estimées pour l'année 2019 à 47 Mt CO2 éq, soit 10 % de l'ensemble des émissions françaises.

Parmi les mesures formulées par la profession pour répondre aux enjeux climatiques, figure la nécessité de faire évoluer le contenu de l'étude d'impact.

En effet, bien que le dossier doive comporter une description des incidences notables que le projet est susceptible d'avoir sur le climat, en pratique, force est de constater que les dossiers ne contiennent pas toujours un bilan carbone prévisionnel.

Or, cette insuffisance risque de fragiliser juridiquement l'opération, l'évaluation environnementale étant très souvent une porte d'entrée pour les opposants à un projet. Une telle évolution réglementaire devrait néanmoins être accompagnée d'outils incitatifs pour favoriser les projets les plus vertueux.

La Voix du Nord
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TEMPS LIBRE, dimanche 8 décembre 2024 607 mots, p. 00TOUTES61

La Voix du Nord est engagée dans une réflexion sur ses pratiques

par Rachel Pommeyrol

JOURnée mondiale du climat. En attendant la publication de son bilan carbone complet, La Voix du Nord s’est engagée dans le parcours proposé par la Convention des entreprises pour le climat afin de repenser son modèle d’entreprise.

par Rachel Pommeyrol

[email protected]

Il y a un an, La Voix du Nord livrait son bilan carbone : chaque année, les activités de l’entreprise émettent 9 945 tonnes de C0 2 e (1), hors numérique. Plus concrètement, cela signifie que la production d’un journal équivaut à celle d’une baguette. Des données importantes à prendre en compte puisque les émissions de CO 2 sont responsables du changement climatique que nous vivons.

Aujourd’hui, les chiffres ne sont pas disponibles pour estimer l’évolution des émissions de CO 2 de l’entreprise car un nouveau bilan est en train d’être mené, incluant cette fois les activités numériques. Des informations sur lesquelles La Voix du Nord compte beaucoup, comme l’explique Clothilde Collin, directrice marketing stratégique. « Cela jouera sur toute la partie technique : les data centers, l’optimisation du poids des vidéos, le poids des pages [sur le site internet] … Cela pourra mener à des mesures de développement informatique, comme le fait de pouvoir mettre le site en mode sombre. L’idée serait d’optimiser toute la chaîne de production numérique pour diminuer l’impact carbone, comme nous le faisons pour le journal papier.»

Membre de la Convention des entreprises pour le climat

Ces réflexions s’inscrivent plus largement dans une démarche entamée par La Voix du Nord en intégrant le parcours de la Convention des entreprises pour le climat (CEC), en septembre. Clothilde Collin suit cet accompagnement aux côtés de Daniel Picault, directeur général délégué de La Voix du Nord, et d’Olivier Gailland, directeur des ressources humaines et RSE de Rossel France.

Pendant plusieurs mois, des conférences données par des experts mènent à des réflexions à propos de l’impact du changement climatique sur les activités des plus de cinquante entreprises de la région participantes.

« L’objectif est de basculer d’une économie extractive à une économie régénérative, détaille la directrice marketing stratégique. On doit repenser notre modèle d’affaires dans le cadre des limites planétaires, qui ne sont pas extensibles (la biodiversité, l’eau, l’air…). Cela demande d’adapter toutes nos pratiques et la manière dont on travaille. Cela donne un prisme nouveau, pas juste en tant qu’entreprise, mais sur comment on fait notre métier de média au quotidien. Il faut donner envie aux gens, ne pas faire peur.»

Trois leviers d’entreprise sont déjà identifiés pour cela : « l’adaptation pour maintenir le système Terre » (la réduction des émissions de CO 2 , des déchets), « l’accompagnement des habitants et des organisations dans une bascule individuelle» vers le « produire moins mais mieux », et une « vitalisation du territoire».

« L’objectif est de se structurer avec un cap sur le long terme, et de ne pas le faire seul mais avec d’autres entreprises du territoire, poursuit Clothilde Collin. Car ce n’est pas le jour où il n’y aura plus de pétrole qu’il faudra commencer à se poser des questions.» Une feuille de route doit être publiée dans les prochains mois.

1. Chiffre de 2022. Le C0 2 e , ou équivalent dioxyde de carbone, est l’unité de mesure utilisée pour comparer les émissions des différents gaz à effet de serre.

Bourse Direct (site web réf.) - Bourse Direct
27 novembre 2024 733 mots
La Fondation Grameen Crédit Agricole, Beyond Finance et FosterImpact annoncent la création du fonds d'impact "Women Empowerment for Climate"

La Fondation Grameen Crédit Agricole, Beyond Finance et FosterImpact annoncent la création du fonds d'impact "Women Empowerment for Climate" 27/11/2024 14:13 | Boursier | 21 ... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
29 novembre 2024 1767 mots
Pourquoi voyager en avion présente-t-il davantage de risques aujourd'hui ?

Le monde a assisté à des accidents d'avion extrêmement mortels ces dernières décennies. À l'origine, le droit aérien n'avait pas établi de lois spécifiques concernant la maintenance des... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
26 novembre 2024 1458 mots
Attention, cette ancienne vidéo d'une conférence organisée par l'ONU ne prouve pas l'existence des chemtrails
Océane CAILLAT / AFP France

Les traînées blanches dans le sillage des avions font souvent l'objet d'affirmations fausses ou trompeuses. Ces allégations s'appuient sur la théorie conspirationniste des "chemtrails" selon laquelle ces traces... Voir l'article

Les Echos, no. 24341
Finance & Marchés, mercredi 20 novembre 2024 823 mots, p. 26

Finance verte

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19 novembre 2024 - lesechos.fr

COP29, élection de Trump : la finance verte face à des vents contraires

MARION HEILMANN

Alors que les financements pour lutter contre le changement climatique devraient être multipliés par dix, les blocages de la COP29 et le mauvais signal donné par l'élection de Donald Trump pourraient freiner les acteurs financiers dans leur feuille de route climatique.

La finance verte se trouve face à des vents contraires, surtout aux Etats-Unis. Alors que les experts sur le climat estiment que les financements des Etats devraient être multipliés par dix, de 100 milliards de dollars par an à 1.000 milliards pour financer la lutte contre le changement climatique, les diplomates de la COP29 à Bakou semblent loin d'aboutir à un consensus.

D'un autre côté, l'élection du climatosceptique Donald Trump aux Etats-Unis fait craindre aux établissements financiers un retour en force des attaques juridiques contre les banques ou les gestionnaires d'actifs américains qui voudraient aller plus loin dans leurs engagements pour le climat. Reste à voir quelle sera l'attitude des acteurs financiers.

Déterminer les moyens financiers

Certes, les attentes vis-à-vis de la COP29 n'étaient pas très élevées, mais le fait qu'elle fasse davantage parler d'elle pour ses incidents diplomatiques que pour le climat déçoit les observateurs. « Nous sommes très inquiets sur la possibilité d'atteindre un accord sur les ambitions d'ici à la fin de la semaine, explique ainsi Alix Chosson, analyste ESG, climat et environnement chez Candriam. D'autant plus que cette COP est celle de la détermination des moyens financiers qui doivent être mis sur la table pour avancer. Et sans les moyens financiers, nous n'irons pas bien loin ». Selon elle, ces atermoiements sur les montants nécessaires, sur la désignation des pays contributeurs et des bénéficiaires sont dommageables à la fois pour la mise à disposition de moyens publics mais également pour la mobilisation des acteurs privés. « Pour que la finance privée participe, il faut que les gouvernements se mettent d'accord sur certains objectifs et mettent en place des outils pour attirer les financements privés, sous forme par exemple de partenariats public-privé,poursuit Alix Chosson. Le grand enjeu est de financer l'action climatique dans les pays en développement où le coût du capital rend l'équation très compliquée pour des acteurs privés. »

D'un autre côté, aux Etats-Unis, les établissements financiers vont observer de très près le retour au pouvoir de Donald Trump. Dans une note récente, la banque d'investissement américaineJefferies a déjà incité les gérants de fonds ESG (qui respectent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) à s'entourer de compétences juridiques, car les attaques en justice risquent de se multiplier.

« Il est très difficile de prédire ce que Donald Trump va faire, mais ce qui est certain, c'est que les républicains anti-ESG seront enhardis et pourraient donc renouveler leurs efforts pour attaquer les alliances net zéro du secteur financier et en particulier leurs membres américains », explique Paddy McCully, de l'ONG Reclaim Finance.

Adhésion volontaire

En 2021, 450 institutions financières s'étaient engagées lors de la COP26 à Glasgow à atteindre la neutralité carbone. Elles avaient ainsi intégré la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ) présidée par Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, formant des alliances spécifiques comme la Net zero banking alliance (NZBA) pour les banques. L'alliance a depuis beaucoup grossi et environ deux tiers des banques ont publié des cibles de décarbonation sur des secteurs très émetteurs de CO2.

Face à la concrétisation de ces engagements, la NZBA a pourtant tangué lorsque les banques américaines ont menacé de la quitter il y a deux ans. Au lieu de la quitter, « elles ont repoussé les efforts des autres membres de l'alliance visant à en accroître l'ambition », poursuit Paddy McCully. Mais si les attaques contre l'alliance s'intensifient, elles pourraient la quitter, selon lui. « Si les banques quittent la NZBA, je pense que ce ne sera pas à cause de l'élection de Donald Trump mais parce qu'elles n'arrivent pas à atteindre les objectifs qu'elles se sont fixés avec l'alliance », estime de son côté Lucia Meloni, de Candriam.

Pourtant, l'élection de Donald Trump pourrait ne pas être aussi déterminante sur le sujet. Lors de son dernier mandat, la plupart des banques américaines ont fait une pause sur leurs engagements ESG, contrairement aux banques européennes qui sont poussées par la réglementation. D'autres ont fait marche arrière, comme Bank of America qui a assoupli ses critères de financement sur le charbon. Mais nombre d'entre elles ont surtout fait du « greenhushing » - ou « écosilence » -, c'est-à-dire qu'elles ont continué à agir mais sans communiquer sur leurs objectifs.

Selon les experts, c'est sans doute ce qu'elles vont continuer à faire. Car les risques financiers liés au financement du pétrole et du gaz demeurent. « Elles s'inquiètent également des risques de réputation et des défis réglementaires auxquels elles pourraient être confrontées en Europe », ajoute Paddy McCully. Restera à savoir si « les cibles de décarbonation sont matérielles, efficaces et surtout si elles sont suffisantes pour avoir un impact dans le monde réel », explique Lucia Meloni.

M. H.

L'Opinion
lundi 18 novembre 2024 1332 mots, p. 6

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15 novembre 2024 - L'Opinion (site web)

L'audit interne évolue vers un rôle de conseil stratégique

Mallory Lalanne

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La multiplication des crises ne laisse plus de choix aux départements d'audit interne. La profession conduit des réflexions de fond sur son organisation et les outils dont elle peut se saisir pour participer au renforcement des processus opérationnels et à l'amélioration des prises de décisions A lors que l'économie européenne devrait croître en 2025, les entreprises sont confrontées à des vents contraires, balancées entre un mélange d'incertitudes poli t iques, de risques climatiques, de pressions réglementaire et sociétale majeures et d'avancées technologiques. Une situation durable dont la fonction d'audit interne a bien pris la mesure. L'enquête Risk in Focus 2025, qui cherche à mettre en évidence les principaux domaines de risques pour aider les auditeurs internes à préparer de façon indépendante leur travail, a identifié la révolution numérique comme priorité des comités d'audit. Les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle (IA) ont ainsi connu la progression la plus rapide de l'enquête – passant de la 6e place en 2024 à la 4e place en 2025. Un enjeu qui devrait atteindre la seconde place d'ici 2028. « La moitié des auditeurs s'attend à ce qu'il s'agisse d'un des cinq principaux domaines d'intervention de leurs fonctions d'ici 2028, mais cela nécessitera probablement un changement radical des stratégies de l'audit interne », pointe l'enquête.

Les enjeux liés à la cybersécurité occupent la deuxième place du classement, devant le capital humain et la fidélisation des talents – plus d'un auditeur sur deux classe cet impératif parmi les cinq principales priorités –, et l'incertitude géopolitique, identifiée par 39 % des auditeurs internes comme étant un risque majeur à venir. Le changement climatique et la durabilité environnementale se classent au 6e rang. La pression réglementaire croissante des nouvelles règles, par exemple de la directive européenne sur la responsabilité sociale des entreprises, devrait la pousser à la quatrième place des préoccupations d'ici 2028.

UN RÔLE DE CONSEILLER STRATÉGIQUE Alors qu'aucun signe de ralentissement de ces différents enjeux n'est à prévoir en Europe ces prochains mois, maximiser son impact et sa valeur doit rester la préoccupation centrale de l'audit interne, qui doit renforcer sa présence en première ligne. « Historiquement, l'audit interne engageait une large partie de ses efforts sur les processus transactionnels : la comptabilité, la finance, les achats, les ventes, etc., pour s'assurer que les opérations étaient conformes. Ces pratiques vont perdurer mais elles doivent être révisées car l'audit interne doit désormais s'intéresser à d'autres sujets, sur lesquels les enjeux sont aujourd'hui majeurs pour l'entreprise. Ainsi, il va tendre vers un rôle de conseiller stratégique et accompagner les directions générales », confie Paul le Nail, responsable de l'activité audit interne au sein du cabinet PwC France et Maghreb.

Cette dimension et cette fonction d'expertise, qui va de la compréhension des risques, à la mise en oeuvre de démarches pour les couvrir, en passant par un avis à la direction générale, a été mise en valeur par le rapport Vision 2035 diligenté par l'IIA (Institute of Internal Auditors).

Plus de la moitié des répondants à l'enquête s'attendent à ce que le rôle d'un auditeur interne soit sensiblement ou très différent d'ici à 2035. « Cette transformation sera caractérisée par des changements dans la manière dont les organisations fonctionnent, la nécessité d'élargir le vivier de talents de la profession, et une augmentation de la capacité et de la crédibilité de la profession aux yeux des parties prenantes pour auditer les nouveaux risques émergents », met en lumière le rapport.

UN CHANGEMENT D'APPROCHE ET DE MÉTHODE Le contexte nécessite une nouvelle façon de travailler, plus transversale, tout en créant plus d'agilité sur le plan d'audit. « Dans le passé, il fallait vérifier la filiale A, la B puis la fonction corporate des achats. Les plans d'audit interne étaient relativement figés. Demain, ces plans vont évoluer vers plus d'agilité, avec la réalisation d'audits en continu permettant d'avoir une vision plus complète des différents sujets. La partie ‘conseil' de la mission de l'auditeur sera aussi accentuée, avec la nécessité d'intégrer plus de missions spéciales : sur des risques précis, des situations de crise et sur les enjeux auxquels est soumise l'entreprise », parie Yohann Vermeren, responsable des activités gouvernance, réglementaire et risques pour KPMG.

Cette agilité doit permettre une action rapide et proactive sur les risques comme sur les opportunités. « Les risques protéiformes, externes, comme les cyberattaques, le changement climatique et les crises géopolitiques ne se déclinent pas en risques opérationnels appréhendés au travers des processus internes à l'entreprise, qu'ils soient opérationnels ou financiers. Il faut les gérer différemment », confesse Loïc Le Roy, ex-directeur de l'audit interne de Solocal et manager de transition dans différents groupes, dont Conforama ou le laboratoire pharmaceutique Roche. UNE ÉVOLUTION DU BAGAGE TECHNIQUE Cet environnement souligne la nécessité de faire évoluer les compétences des auditeurs et d'intégrer des personnes issues d'horizons divers, qui possèdent d'autres qualifications professionnelles. « La culture de base et les aptitudes historiques de l'auditeur interne ne sont plus suffisantes. Il faut une formation continue à ces nouvelles matières, qu'il ne connaît pas a priori », estime Loïc Le Roy. La donnée, tout comme l'intelligence artificielle, sont clé pour améliorer la capacité d'une organisation à créer, protéger et maintenir sa valeur. Certains groupes, à l'image de Carrefour, se sont donc entourés de spécialistes de la data afin de travailler avec les opérationnels pour bâtir des indicateurs clés de risque. « Les services du contrôle et de l'audit internes partagent cet effort de mise en place d'indicateurs, ce qui nous permet d'avoir un dialogue continu avec les opérationnels, sur des aspects variés comme la conformité réglementaire, la chaîne d'approvisionnement, la sécurité alimentaire ou le cyber, avec l'exploitation des incidents et l'analyse des vulnérabilités. Nous pouvons ainsi exploiter ces données, les trier, voir comment la situation évolue et vérifier que les plans d'action sont suivis », explique Guillaume Litvak, directeur exécutif en charge de l'audit interne et des risques au sein de Carrefour. L'avantage de cette démarche : suivre la maîtrise des risques en continu, opérer comme une “vigie” des risques, sans nécessairement déclencher un audit. Et si un indicateur est dégradé ? Le service d'audit interne se met en relation avec l'unité concernée et peut apporter du conseil, si les réponses apportées ne sont pas satisfaisantes. « Cela montre l'esprit collaboratif, ajoute Guillaume Litvak. L'audit interne ne peut plus intervenir tous les 5 ans sur un sujet d'audit. Nous avons besoin de montrer notre réactivité et notre capacité à couvrir tous les sujets. Cela permet de devenir un interlocuteur très pertinent de dialogue et de vigilance. » DES NOUVELLES NORMES QUI VONT DEMANDER UNE PRISE DE HAUTEUR Cette réorientation des efforts va être accélérée par les nouvelles normes de l'audit interne, applicables à compter de janvier 2025. « Cette évolution n'est pas anodine. Il va falloir continuer à avoir une approche par les risques mais aussi s'intéresser à la stratégie de l'entreprise, la comprendre et prendre part à sa réussite », détaille Paul le Nail. De fait, le nouveau cadre insiste sur la performance globale de l'entreprise, au-delà de la revue des risques « classiques ». En effet, le responsable de l'audit interne va devoir comprendre les objectifs stratégiques de l'entreprise et leurs leviers de mise en oeuvre. Et ce sont ces derniers qu'il faudra potentiellement auditer.

« Le régulateur est prescripteur de la façon dont les auditeurs internes doivent préparer leur plan d'audit. Si l'entreprise décide d'ouvrir une filiale à l'étranger, l'auditeur interne doit être en capacité d'en comprendre les enjeux et les risques et de proposer un/des audits pour sécuriser la réussite du projet. Si les entreprises ne suivent pas cette démarche, il est possible qu'elles aient – au minimum – des réserves lors de la certification de leur département d'audit interne », ajoute Paul le Nail. Autant dire que ces nouvelles normes sont un réel apport pour les responsables de la fonction d'audit : elles constituent un cadre qu'ils vont pouvoir exploiter afin d'identifier les actions à mettre en oeuvre pour répondre aux nouveaux enjeux des entreprises.

Mallory Lalanne Pour aller plus loin, rendez-vous à la conférence annuelle de l'Ifaci, les 28 et 29 novembre 2024, au Cnit Forest – Paris La Défense.

France Nature Environnement (site web réf.) - France Nature Environment
13 décembre 2024 7313 mots
Aires protégées : halte aux idées reçues !

Dossier Biodiversité Aires protégées : halte aux idées reçues ! Publié le 13 décembre 2024 Bâtir un réseau cohérent d’aires protégées couvrant au moins 30 % du territoire français, dont 10 % en protection... Voir l'article

Ouest-France (site web)
environnement, mardi 19 novembre 2024 - 08:00 UTC 626 mots
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19 novembre 2024 - Maville (site web réf.)

« Le réchauffement climatique bouleverse nos vies » : à la Cop29, Opira porte la voix des réfugiés

Philippe MATHÉ, envoyé spécial à Bakou.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a profité de la Cop29 pour diffuser son premier rapport sur l’impact du réchauffement climatique sur la situation des réfugiés. Derrière les chiffres, il y a des vies chamboulées. Comme celle d’Opira Bosko Okot, un Sud-Soudanais qui a dû rejoindre l’Ouganda. Il est venu à la Cop à Bakou pour témoigner.

Opira Bosko Okot a 29 ans. L’âge des sommets sur le climat. « Depuis 29 ans, les Cop se succèdent et il ne se passe rien ou presque », se désespère-t-il. Il a pourtant conscience de l’urgence climatique. Il l’a vécu dans sa chair. En 2017, Opira a dû fuir son pays, le Soudan du Sud, à cause de la guerre. Avec sa famille, il a marché plusieurs jours jusqu’à l’Ouganda voisin et une d’installation des réfugiés . « Quand nous nous sommes installés, la cohabitation avec nos hôtes était pacifique », se souvient-ils.

Mais, en à peine trois ans, il voit la situation se dégrader à cause des aléas climatiques. La terre n’est plus aussi fertile, les sécheresses se multiplient, les tensions augmentent entre réfugiés et autochtones. « L’impact du changement climatique n’est pas aussi spectaculaire qu’une guerre ou qu’un tremblement de terre mais elle vient modifier profondément nos vies », constate-t-il.

Lire aussi :  À la Cop29, les négociations patinent, les activistes s’inquiètent

Pour Opira, les conflits sont étroitement liés au changement climatique. « Dans mon cas, il y avait une guerre civile, des violences armées mais tout cela a été intensifié par le climat. Des inondations et des sécheresses poussent des populations à se déplacer. Ce sont elles le véritable déclencheur. »

220 millions de déplacements en dix ans

Les chiffres sont là. Au cours des dix dernières années, les catastrophes météorologiques ont entraîné 220 millions de déplacements internes, soit environ 60 000 par jour.

Selon le rapport du Haut-commissariat des Nations Unis pour les réfugiés (HCR), sur les 120 millions de personnes déplacées de force dans le monde, 90 millions (3 sur 4) vivent actuellement dans des pays exposés à des impacts climatiques élevés à extrêmes. D’ici à 2040, le nombre de pays confrontés à des risques climatiques extrêmes devrait passer de trois actuellement (Bangladesh, EAU, Oman) à 65, dont la majorité accueille déjà des populations déplacées.

« Prendre en compte les plus vulnérables »

Opira Bosko Okot est venu témoigner de cette réalité à Bakou. Grâce à une bourse d’études du HCR, il a pu faire des études d’économies en Ouganda. Un privilège. « Seuls 7 % des réfugiés accèdent à un enseignement universitaire. » Il a pu quitter le camp de réfugiés et poursuivre son cursus à Kampala. C’est là qu’il a décidé de porter la parole des victimes du changement climatique.

Lire aussi :  ENTRETIEN. « Une Cop pareille, ça nous pousse dans nos retranchements », témoigne Heïdi Sevestre

« Je suis à la Cop pour faire entendre la voix des réfugiés. Vous ne pouvez pas établir de politique efficace si vous n’appréhendez pas les conséquences exactes du changement climatique et si vous ne prenez pas en compte les populations les plus vulnérables », insiste-t-il.

Dans cette Cop consacrée aux finances, il veut parler aux décideurs pour leur dire de ne plus attendre. Avec une histoire qui hante son esprit à raconter. Il y a quelques jours, la foudre est tombée dans un bâtiment de réfugiés qui servait d’école. Quatorze enfants sont morts. L’école de fortune n’avait pas de paratonnerre. « Peut-être que si des financements étaient arrivés plus tôt, quatorze enfants seraient encore en vie aujourd’hui. »

La Tribune de l'assurance
Enquête, dimanche 1 décembre 2024 3093 mots, p. 6,7,8,9,10,11

CAT NAT

Un régime en périls ?

Bernard Banga

La multiplication des périls climatiques met en danger les finances du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles. Son équilibre financier et sa solvabilité sont désormais précaires. Face à cette pression sur le régime Cat Nat, les réformes s'accélèrent et le calendrier législatif se resserre sous la contrainte budgétaire.

En 2024, les catastrophes climatiques se sont multipliées en France. Une canicule intense suivie prolongée a d’abord desséché les sols et endommagé les cultures, accentuant la pression sur les ressources hydriques déjà fragiles dans certaines régions. Puis, de violents orages et des chutes de d’une sécheresse grêle ont frappé le pays, occasionnant des dégâts matériels importants, tant sur les habitations que sur les terres agricoles. Finalement, des pluies torrentielles ont provoqué des crues soudaines et de vastes inondations, submergeant routes, infrastructures et terres cultivées. Ces événements rappellent Invulnérabilité croissante du territoire face aux dérèglements climatiques.

FACE À L'INTENSIFICATION DES CATASTROPHES NATURELLES Pays de climat tempéré, la France est désormais confrontée à une montée en fréquence et en intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Les inondations et les épisodes cévenols survenus les 17 et 18 octobre 2024, touchant plusieurs régions, notamment le Centre-Est, le Sud-Est et l’île-» de-France, ont entraîné, à eux seuls, des pertes estimées entre 350 et 420 M€, incluant des infrastructures détruites, des cultures ravagées et des habitations inondées.

Le réchauffement climatique joue un rôle central dans cette évolution, selon le Groupe d’experts intergouvememental sur l’évolution du climat (GIEC), qui confirme dans son dernier rapport(1):«Les extrêmes climatiques, tels que les vagues de chaleur, les pluies intenses et les submersions marines, deviennent déplus en plus fréquents et puissants.»En 2023, Météo France a observé un record de 81 épisodes de vigilance orange ou rouge pour des événements climatiques dangereux, depuis l’instauration du système en 2001. Sur le plan financier, les événements naturels de 2023 ont coûté environ 6,5 Md€. Les coûts associés aux sinistres climatiques sont en constante augmentation, avec des projections qui suggèrent qu’ils pourraient doubler d’ici 2050 par rapport aux trois dernières décennies. Rien que pour le risque sécheresse, la mission interministérielle sur l’assurabilité des risques climatiques f2) évalue le coût de la sinistralité à 43 Md€ entre 2020 et 2050, représentant ainsi un triplement des dépenses observées au cours des trente années précédentes. Tandis que l’augmentation des coûts liés aux dommages causés par les submersions marines pourrait varier entre un facteur de deux dans cette même période t3). Trois mécanismes d’assurance peuvent être mobilisés pour couvrir les risques climatiques en France:le régime Cat Nat, les garanties contractuelles pour tempêtes, grêle et neige (TGN), et le régime d’assurance multirisque climatique pour les récoltes. Au coeur de ce dispositif, le régime Cat Nat, encadré par la loi du 18 juillet 1982 relative à l’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles, inclut notamment les périls inondations, mouvements de terrain, séismes et cyclones en Outre-mer. Ce régime repose sur un partenariat public-privé entre les assureurs pour la diffusion de la garantie et la gestion des risques et l’État, qui assure, via la CCR, la mutualisation solidaire et la solvabilité du système. La garantie légale «catastrophes naturelles», adossée aux contrats «dommages aux biens»est financée par une cotisation additionnelle calculée sur la prime des contrats d’assurance, dont le taux est fixé par arrêté. En tant que réassureur public, la CCR propose aux assureurs nationaux une réassurance illimitée.

LA MOITIÉ OU TOUJOURS LES MÊMES COMMUNES? Le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, appelé Cat Nat, est garanti en dernier recours par l’État, qui soutient la Caisse centrale de réassurance (CCR) lorsque la sinistralité annuelle excède 90 % des réserves de la CCR. Ce soutien public, unique en Europe, n’a été activé qu’une fois, en 1999, pour les tempêtes Lothar et Martin(4). Cependant, le risque d’intervention étatique s’accroît d’année en année depuis, avec la sécheresse de 2003 déjà et les épisodes de subsidence quasi annuels depuis dix ans. La pression s’est nettement accrue en 2023, avec un seuil estimé entre 400 et 500 M€ selon le dernier rapport annuel de la CCR. Véronique Nicolas, professeure agrégée des universités et directrice du master 2 responsabilité civile et assurances à l’université de Nantes, considère ce régime d’un bon oeil, malgré des imprécisions dans ses définitions et modalités d’application. Depuis sa création, 17 500 évé-» nements naturels ont conduit à une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle dans au moins une commune, permettant l’indemnisation de 3,5 millions de sinistres, selon la CCR. «Trente-neuf ans se sont écoulés sans changement d’ampleur remettant en cause le mécanisme institué», remarque la juriste Véronique Nicolas. Mais en 2021 avec la loi Baudu(5), un premier changement significatif est introduit avec l’allongement des délais de prescription et de déclaration des sinistres. Cette loi impose également la prise en charge par les assureurs des frais de relogement des sinistrés et des coûts de réhabilitation, incluant les honoraires d’architectes et de maîtrise d’oeuvre. En 2023, une nouvelle étape est franchie avec la modification de l’indemnisation des dommages liés à la sécheresse et au retrait-gonflement des argiles (RGA) inscrite dans le Code des assurances(6); les effets du phé- nomène de RGA sont désormais indemnisables pour des sécheresses anormales successives. Et même si près de la moitié des demandes des communes touchées par la sécheresse sont restées sans reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, ces adaptations et élargissement du champ d’intervention du régime Cat Nat ont un coût qui pèse sur sa stabilité:«La loi Baudu et l’ordonnance RGA ont généré un impact financier de 300 M€ supplémentaires sur un régime déjà déséquilibré depuis près d’une décennie», observe Paul Esmein, directeur général de France assureurs. Cela accentue la forte pression qui pèse sur ses finances et par conséquent sur celles des assureurs français qui l’alimentent.

SURPRIME À 20 %, ET APRÈS? Un arrêté publié au Journal officiel le 28 décembre 2023 l7) introduit une hausse notable de la surprime Cat Nat pour répondre à la flambée des in demnisations liées aux sinistres climatiques. Dès le 1er janvier 2025, cette surprime passera de 12 à 20 % pour les assurances habitation et celle des biens professionnels, et de 5 à 9 % pour les assurances automobiles, tant pour les entreprises que pour les particuliers. Depuis sa création, ce taux n’a été relevé que deux fois:en 1983, il était passé de 5,5 à 9 %, et en 2000, de 9 à 12 %. Ce réhaussement conséquent des ressources sera-t-il suffisant pour garantir l’équilibre du régime Cat Nat ? La question reste ouverte, tant la pression financière sur ce dispositif, déficitaire depuis neuf ans, ne cesse d’augmenter. Le ratio sinistre surprime (S/P) s’est fortement détérioré:sur les sept dernières années, cinq ont dépassé les 110 %, voire 200 % certains exercices, alors que 2021 fut l’exception, avec un ratio S/P limité à 40 %. Face à cette dégradation, plusieurs assureurs auraient durci leurs critères de souscription dans les régions les plus exposées, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Corse, Auvergne-Rhône-Alpes, Île-deFrance, ainsi qu’en Outre-mer (La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane). Les réassureurs adoptent une posture similaire. Bien que la CCR assure 95 % de la réassurance des risques de catastrophe naturelle en France, la réassurance privée, avec Munich Re, Swiss Re et Scor, partage également la prise en charge des risques naturels du marché français, en particulier les garanties TGN mais pas seulement. Cette collaboration entre réassureurs vise à garantir la durabilité du secteur, alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient. «Depuis cinq décennies, nous étudions l’impact du réchauffement climatique et des fluctuations naturelles sur les catastrophes climatiques», explique Tobias Grimm, expert en climat chez Munich Re, qui souligne le rôle des données à long terme pour ajuster les modèles de risques et développer de nouveaux produits. Cependant, les réassureurs réduisent progressivement leurs couvertures en Europe, revoyant leurs engagements dans les zones les plus vulnérables aux inondations et aux tempêtes. «Ils préfèrent ne plus couvrir des sinistres de faible ampleur, laissant cette charge aux assureurs», observe Benjamin Serra, vice-président chez Mood/s Ratings. En 2025, la couverture des périls secondaires, comme la grêle, ne devrait pas évoluer sensiblement.

À BOUT DE SOUFFLE Pour pallier cette situation, la sénatrice Christine Lavarde alerte sur une «absence de visibilité financière»et insiste sur l’urgence d’une réforme structurelle. Dans deux rapports, l’un parlementaire (8) et l’autre interministérielf9), Christine Lavarde et Thierry Langreney formulent 26 recommandations pour refonder le régime Cat Nat, en se basant sur quatre priorités clairement définies. La première est celle d’un renforcement des actions de prévention, avec l’intégration de normes de construction plus strictes et des incitations à l’adoption de mesures protectrices, via la modulation des franchises. Pour préserver l’accessibilité de l’assurance dans les zones à risque élevé, et éviter que les territoires les plus exposés ne soient progressivement désertés par les assureurs, c’est la piste d’une modulation des primes et franchises, ajustées aux niveaux de risque spécifiques de chaque zone, qui prévaut. «Il s’agit de maintenir une couverture d’assurance accessible dans les régions à haut risque, afin d’éviter que certaines zones deviennent des déserts assurantiels», souligne Thierry Langreney. Les rapports recommandent également de simplifier les procédures d’indemnisation, pour mieux refléter des phénomènes en forte augmentation comme le retrait-gonflement des argiles (RGA). En facilitant ces démarches, on répondrait plus efficacement aux besoins des sinistrés. Enfin, l’un des enjeux centraux est de revoir le financement du régime. Cela implique un alignement entre les recettes de la surprime Cat Nat et les dépenses du Fonds de prévention des risques naturels majeurs, ou fonds Barnier, véritable pilier de la prévention.

RÉFORME INCONTOURNABLE «Nous souhaitons rétablir cette cohérence», affirme Christine Lavarde, rappelant que le fonds Barnier était historiquement alimenté par la surprime Cat Nat. Or, le projet de loi de finances 2025 prévoit que seuls 225 M€ sur les 450 M€ collectés via cette taxe lui seront alloués, un choix critiqué par Paul Esmein, directeur général de France assureurs:«En ne consacrant que la moitié du produit de la taxe, l’État ne se donne pas les moyens d’une poli- tique de prévention efficace.»PaulEsmein poursuit:«Faceà l’intensification des catastrophes naturelles, il est essentiel de pérenniser le régime Cat Nat en co-construisant avec les pouvoirs publics une stratégie nationale centrée sur laprévention. Celleci pourrait inclure, comme lors des tempêtes Ciarân et Domingo, des messages de prévention pour réduire l’impact des sinistres. En septembre 2023, "Initiative Sécheresse"a été lancée par France assureurs, la CCR et la Mission risques naturels, afin de tester des solutions durables sur 300 maisons.»Plus globalement, France assureurs propose notamment d’instituer une journée annuelle de prévention par commune, de sensibiliser les élèves et former les élus aux risques naturels, de former les professionnels du BTP aux enjeux climatiques, et de renforcer le respect de l’étude de sol avant toute construction. «Nous préconisons également d’améliorer l’accès à des données de risque pour les citoyens et les acteurs du bâtiment, de généraliser les plans communaux de sauvegarde, et de conditionner MaPrimeRénov’ à des travaux de prévention», ajoute Paul Esmein.

Suite aux récentes inondations, une enveloppe ponctuelle de 78 M€ a été accordée au fonds Barnier. Le dépôt d’un projet de loi est même attendu avant la fin de l’année ! Un calendrier très incertain. ¦ Pays de climat tempéré, la France est désormais confrontée à une montée en fréquence et en intensité des phénomènes météorologiques.

«Depuis cinq décennies, nous étudions l'impact du réchauffement climatique et des fluctuations naturelles sur les catastrophes climatiques.» Face à la dégradation du ratio sinistre sur prime, la sénatrice alerte sur une «absence de visibilité financière»et formule une proposition d'ajustement dans le temps des taux de surprime.

REGARDS CROISÉS Le droit doit-il évoluer sur les enjeux de responsabilité liés au changement climatique ? «Le droit de la responsabilité n'a plus besoin d'évoluer, il suffit de l'appliquer» «Les textes se succèdent sans que l’effet de l’application des précédents ne soit connu. Il faut stabiliser cette course. Le droit français de la responsabilité n’a plus besoin d’évoluer, il suffit souvent de l’appliquer. Le souci des maires de restreindre les permis de construire en zones inondables ne doit pas faiblir, tout comme les choix d’aménagement du territoire. Certaines études de sol doivent désormais être anticipées plus largement et non au cas par cas. Quant aux experts, leurs délais d’intervention méritent une réflexion plus pragmatique. Les particuliers et entreprises, eux, doivent être tenus d’affecter une part des indemnisations reçues pour limiter les récidives.» «La RC n'est pas à même d'être efficacement mobilisée face aux dommages climatiques» «La responsabilité civile ne peut efficacement prévenir ni réparer les dommages climatiques. Les conditions d’imputation et de causalité rendent difficile l’identification du responsable d’une catastrophe climatique. En réalité, nos modes de vie et nos choix de consommation font de nous tous des co-responsables du changement climatique. Établir un lien juridique entre une personne et un événement climatique extrême est quasi impossible. Dès lors, la responsabilité civile n’est pas un outil pertinent pour faire face à ces catastrophes. C’est pourquoi, l’aménagement du droit français devrait s’orienter vers la création d’un fonds climatique d’indemnisation ou une évolution des assurances. Un fonds public pourrait indemniser les victimes et coordonner les politiques d’adaptation. Cependant, face aux enjeux budgétaires, sa mise en place semble lointaine.» VERBATIM «Maintenir l’équilibre entre responsabilité et solidarité» «Le changement climatique croissant un défi majeur au secteur de l’assurance, notamment pour l'assurance habitation. France, le parc résidentiel de 38 millions logements est couvert, faisant du pays l'un des plus résilients face aux risques climatiques selon Swiss.*Re Cependant, la recrudescence des événements climatiques entraîne une hausse des tarifs d’assurance habitation, une tendance qui devrait se poursuivre.

Malgré cela, le coût de l'assurance habitation en France demeure abordable, représentant seulement 0,1 % du patrimoine des propriétaires. Pour préserver ce modèle, deux axes sont cruciaux:le maintien d’un équilibre entre responsabilité (signal prix) et solidarité (mutualisation) en assurant des politiques tarifaires inclusives et la promotion d'une politique de prévention concertée avec assurés et collectivités. En ce sens, l’initiative des "crédits résilience ", proposée dans le projet de loi de la sénatrice Christine Lavarde, constitue un outil prometteur.»* Resilience Index 2024:encouraging resilience gains, but more is needed, Swiss Re Institute -Sigma, July 2024 VERBATIM «Faciliter le provisionnement et le financement des risques» «Le modèle français est le plus protecteur d'Europe mais aussi celui qui a les primes parmi les plus faibles. On comprend dès lors la forte pression qui pèse sur les assureurs français. Il faut prendre en étau la charge climatique et Cat Nat en assurant le financement du risque et en engageant les mesures de prévention indispensables. Par ailleurs, je constate face à l'ampleur des évènements, et face au retrait des réassureurs traditionnels, que les règles comptables ne sont plus adaptées. Les assureurs doivent pouvoir amortir les chocs et constituer plus facilement des provisions pour l'avenir sur l’ensemble des risques. Il est temps de prendre conscience de la situation et de la réalité des expositions des assureurs. La Macif et Aéma soutiennent les conclusions du rapport Langreney. C’est aussi pour moi l’occasion de remarquer l'initiative de la sénatrice Christine Lavarde qui a posé en conscience une proposition d'ajustement dans le temps du taux de surprime.» «Il est essentiel de maintenir une couverture d'assurance accessible dans les régions à haut risque pour ne pas en faire des déserts assurantiels.» L'un des enjeux centraux est de revoir le financement du régime. Cela implique un alignement entre les recettes de la surprime Cat Nat et les dépenses de prévention et d'indemnisation des risques naturels majeurs.

«Face à l'intensification des catastrophes naturelles, il est essentiel de pérenniser le régime Cat Nat en co-construisant avec les pouvoirs publics une stratégie nationale centrée sur la prévention.» (1) Sixième rapport de synthèse du GIEC, mars 2023 ® «Impact du changement climatique sur l’assurance à l’horizon 2050», France assureurs, octobre 2021 (3) Rapport de la mission sur l’assurabilité des risques climatiques, «Adapter le système assurantiel français face à l’évolution des risques climatiques», Thierry Langreney, Gonéri Le Cozannet, Myriam Mérad, remis en avril 2024 aux ministres Bruno Le Maire et Christophe Béchu (4) À l’époque, 26 805 communes avaient été reconnues en état de catastrophe naturelle, au titre des inondations et coulées de boue, ainsi que des mouvements de terrain (5) Loi n°2021-1837 du 28 décembre 2021 relative à l’indemnisation des catastrophes naturelles (6) L’ordonnance n°2023-78 du 8 février 2023 relative à la prise en charge des conséquences des désordres causés par le phénomène naturel de mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols (Z) Arrêté du 22 décembre 2023 modifiant le taux de la prime ou cotisation additionnelle relative à la garantie «catastrophe naturelle»aux contrats d’assurance mentionné à l’article L. 125-2 du Code des assurances, JO du 28 décembre 2023 (8) Rapport de contrôle budgétaire sur le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles de Christine Lavarde publié le 20 mai 2024 par le Sénat, dans le cadre de la mission «Écologie, développement et mobilité durables»de la commission des Finances (9) Rapport de la mission sur l’assurabilité des risques climatiques, «Adapter le système assurantiel français face à l’évolution des risques climatiques», Thierry Langreney, Gonéri Le Cozannet, Myriam Mérad, remis en avril 2024 aux ministres Bruno Le Maire et Christophe Béchu «La loi Baudu et l'ordonnance RGA ont généré un impact financier de 300 M€ supplémentaires sur un régime déjà déséquilibré depuis près d'une décennie.»

La Tribune dimanche (France)
GRAND FORMAT, dimanche 17 novembre 2024 2359 mots
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17 novembre 2024 - La Tribune (France) (site web)

PLANÈTE

Vietnam Péril sur les côtes

GARANCE LE CAISNE; ENVOYÉE SPÉCIALE À HANOÏ, HOA BINH, HOI AN (VIETNAM)

Le pays du Sud-Est asiatique voit son littoral rongé par la montée des eaux. Un défi pour cet État qui tente de concilier développement économique et transition écologique.

ELLE ÉTAIT JUSTE LÀ. Une plage de sable blanc ombragée par des palmiers, s’étirant sur plus de 100 mètres vers l’eau cristalline de la mer de Chine méridionale. À quelques kilomètres du centre historique de Hoi An, cité-musée touristique inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Cua Dai était l’une des plages les plus réputées du Vietnam. Une des 100 plus belles du monde. « Était », parce qu’aujourd’hui sa partie sud a disparu. À cet endroit, le long du rivage, les vagues frappent une digue de rochers empilés pour empêcher les flots de poursuivre leur course vers l’intérieur des terres.

Dans la province centrale de Quang Nam, Cua Dai subit depuis une vingtaine d’années les assauts des tempêtes tropicales et la montée du niveau de la mer, avec des vagues et des courants de plus en plus puissants qui creusent le sol, emportent le sable et provoquent des affaissements de terrain. Devant l’hôtel Victoria, l’eau menace de submerger les jardins et la piscine. Le directeur de l’établissement se souvient des vents de force 12 qui ont heurté l’établissement fin 2013. « On a dû évacuer les clients,raconte Pham Van Dung. On était choqués, on ne s’attendait pas à ce que cela frappe si durement. » Fierté de l’établissement, la plage a commencé à rétrécir et à s’enfoncer. Pour lutter contre l’érosion, les ingénieurs ont planté des bambous. Cela n’a pas suffi. Ils ont posé de longs tubes de filet noir remplis de gravillons un peu plus loin, espérant casser la force des vagues. Insuffisant encore. En 2020, deux tempêtes ont brisé fenêtres, balcons et une partie de la piscine. « On a fini par monter un mur de pierres, explique Pham Van Dung. Mais on reste très inquiets. Une tempête plus forte pourrait tout détruire, on perdrait alors tous notre travail. »

La saison des pluies s’effiloche, et il pleut en cette fin octobre sur Hoi An. Les pieds trempés dans ses sandales, le vice-président de la ville a enfilé une cape sur sa chemisette. Nguyen The Hung a arrêté son scooter au bord de la route du littoral, au nord de l’hôtel Victoria, et il doit hausser la voix pour se faire entendre dans le fracas des vagues qui assiègent le remblai. L’enfant de la ville se souvient : « Il y avait une forêt de filaos ici. Quand j’étaispetit, on devait la traverser et marcher longtemps sur les dunes pour aller se baigner. Il y a vingt ans, il y avait encore 500 mètres de végétation. Les changements ont semblé lents au début, on ne s’en rendait pas vraiment compte,reconnaît le quinquagénaire. Mais tout d’un coup il n’y avait presque plus rien, et les vagues s’écrasaient sur la route. »

Avec la hausse des températures et le dérèglement climatique, les événements extrêmes – typhons, inondations, sécheresses – s’intensifient au Vietnam, comme partout dans le monde. Particulièrement fragiles, les pays en développement attendent d’ailleurs de la COP29, qui se déroule à Bakou en Azerbaïdjan jusqu’à vendredi, que les pays développés fixent le montant de l’aide promise pour les aider, entre autres, à prévenir et affronter ces catastrophes.

Répondre localement à l’érosion côtière ne peut résoudre tout le problème

Nguyen Thuy Anh, responsable du pôle transition écologique des territoires à l’AFD

Des soins d’urgence parcellaires

Pays à revenu intermédiaire, le Vietnam est l’un des plus vulnérables aux événements extrêmes. « C’est à cause de sa localisation dans la zone tropicale et de sa topographie particulière,explique le climatologue Thanh Ngo-Duc, codirecteur du département espace et applications de l’université des sciences et des technologies de Hanoï. Le pays est tributaire de ses côtes, ses montagnes et ses plaines. » Quelque 3 260 kilomètres de front de mer d’où monte l’humidité de l’océan et d’où arrivent les cyclones ; des deltas, comme celui du Mékong, dont la terre est à peine plus élevée que le niveau de la mer ; des montagnes au nord et à l’ouest qui bloquent les moussons et peuvent entraîner de très fortes pluies ; des fleuves qui dévalent de ces montagnes et peuvent déborder dans les villes.

À Cua Dai, les autorités provinciales tentent de préserver la côte, qui attire les touristes et fait vivre la population locale. Dans la partie nord, elles ont installé des brise-lames au large et ont reconstitué 2 kilomètres de plage avec plus de 600 000 millions de mètres cubes de sable. Des soins d’urgence indispensables, mais qui restent parcellaires.

« Il faut s’orienter vers une approche plus globale et stratégique,remarque Nguyen Thuy Anh, responsable du pôle transition écologique des territoires à l’AFD, l’Agence française de développement, présente depuis trente ans dans le pays. Répondre localement à l’érosion côtière ne peut résoudre tout le problème.Cela peut même entraîner des impacts négatifs ailleurs. Il faut changer d’échelle pour comprendre les raisons du recul de ces plages. » Et analyser les activités humaines qui accélèrent en effet l’érosion. Construits pour gérer l’eau potable, maîtriser les crues et produire de l’énergie, des barrages sur le fleuve Thu Bon retiennent aussi l’argile, le limon et le sable. Des sédiments qui filaient auparavant à l’embouchure du cours d’eau, se déposaient sur la plage de Cua Dai et la renforçaient.

« Pour aider la province à répondre à l’érosion, il faut savoir comment articuler les activités humaines indispensables », précise Nguyen Thuy Anh. C’est tout l’enjeu du travail de l’AFD au Vietnam. Sa banque de développement soutient le pays de 99 millions d’habitants, qui connaît une incroyable croissance économique depuis plus de vingt ans. État communiste dirigé par un parti unique et autoritaire qui emprisonne les écologistes qui lui font de l’ombre, le pays entend bien maintenir son rythme de croissance à un niveau de 5 à 6 % annuels. Hanoï s’est même engagé lors de la COP26 à Glasgow en Écosse à sortir du charbon en 2040 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Une équation complexe.

« La difficulté est de concilier les objectifs de croissance économique avec ceux de l’adaptation au changement climatique et de la transition écologique,analyse Hervé Conan, le directeur du bureau du Vietnam de l’AFD. Il faut trouver un équilibre entre le développement économique et la gestion des catastrophes météorologiques. Notre agence intervient auprès des provinces pour les aider à être résilientes aux aléas naturels et leur permettre d’anticiper les risques. »

L’AFD est actuellement mobilisée sur une quinzaine de projets, dont celui de la province de Quang Nam, à qui elle a octroyé un prêt de 35 millions d’euros (par l’intermédiaire de l’État vietnamien) pour financer des études et mettre en œuvre les travaux. Réensablement de 4,5 kilomètres supplémentaires de plage et positionnement de nouveaux brise-lames, mais aussi renforcement de la surveillance du littoral et des politiques publiques dans la gestion des zones côtières, soutien à l’industrie du tourisme avec la création d’emplois…

Dans la province du même nom, la ville de Hoa Binh, carrefour entre les montagnes du nord-ouest et la capitale Hanoï, ne veut pas rater le coche de la croissance. Dans la salle du comité populaire du Parti communiste, l’organe exécutif de cette localité de 150 000 habitants, les responsables détaillent leurs ambitions : développement de zones industrielles et attraction des investisseurs, construction d’infrastructures routières, urbanisation de terrains.

On pense le monde de manière linéaire, avec des allers et retours possibles. La nature ne fonctionne pas comme ça

Marc Goichot, responsable du programme eau du WWF pour l’Asie-Pacifique

En cause : l’intervention humaine

Au bout de la table, la statue de Hô Chi Minh veille. Une petite tasse de thé vert amer est offerte aux visiteurs. « Mais nous rencontrons des difficultés, reconnaît un des responsables. Nous sommes très affectés par le changement climatique. Hoa Binh est une cuvette, il fait de plus enplus chaud l’été. Le réseau d’assainissement peut vite être débordé aussi en cas de fortes pluies, et cela entraîne des inondations. » En 2017, l’eau est montée jusqu’aux genoux. Le temps qu’elle s’évacue, les habitants circulaient en bateau dans les rues. En septembre dernier, elle est montée jusqu’aux chevilles.

Cependant, la ville a lancé le projet d’un immense projet de complexe résidentiel avec immeubles, villas, piscines sur des terres agricoles inondables le long de la rivière Noire. Cette vaste étendue de champs est pourtant essentielle pour absorber les inondations. « Elles sont de plus en plus nombreuses, s’inquiète Nguyen Thuy La, une habitante qui vit à un jet de pierre du futur complexe. Quand il pleut beaucoup, comme il y a quelques semaines, je ne dors plus. J’ai peur que l’eau pénètre à l’intérieur de ma maison. »

Installée sur le bord d’un des étangs de Hoa Binh, Nguyen Thuy La gère pour la ville l’ouverture des vannes qui alimentent les rizières d’à côté. La dame élève aussi des poissons. « Mais ils ne grandissent pas bien, beaucoup meurent. À cause de la pollution, je crois »,explique-t-elle, les mains dans la vaisselle du jour, dont le liquide savonneux se déverse, comme presque toutes les eaux usées, dans l’étang. La ville projette d’ailleurs de construire une nouvelle station d’épuration pour traiter celles-ci, et de drainer et approfondir les étangs afin qu’ils absorbent plus d’eau en cas d’inondation. Les berges devraient être aménagées pour apporter de la fraîcheur l’été.

« Ces projets locaux de gestion urbaine intégrée peuvent devenir un modèle pour d’autres villes », anticipe Vu Canh Toan, consultant chez Iset international. Ce spécialiste des inondations urbaines travaille avec l’AFD, qui a accepté d’accompagner Hoa Binh dans la phase d’études de ses projets. « Le typhon Yagi [qui a déferlé sur le pays en septembre, tuant près de 300 personnes] peut aussi changer les mentalités,ajoute Vu Canh Toan. Il faut que le pays se prépare au pire, il peut arriver à n’importe quel moment. »

« Le Mékong en situation de stress »

C’est le propre des événements extrêmes. Inattendus, ils semblent subits et venus de nulle part. Or ils sont le plus souvent le résultat d’une longue succession d’interventions humaines. « Les phénomènes naturels fonctionnent par seuils, explique Marc Goichot, responsable du programme eau du WWF (Fonds mondial pour la nature) pour l’Asie-Pacifique. Les économistes et beaucoup de planificateurs pensent le monde de manière linéaire, avec des allers et retours possibles. La nature ne fonctionne pas comme ça. Quand on passe un point de rupture, on déclenche un changement radical. » Depuis Hô Chi Minh-Ville, ce spécialiste de l’exploitation du sable fluvial étudie l’impact de son extraction dans le delta du Mékong. Essentiel pour la construction de bâtiments, de routes et de ponts afin de soutenir la croissance économique, le sable est aussi « l’armure des chenaux du delta », affirme Marc Goichot.

« Quand on est assis sur le bord, il est difficile de comprendre ce qui se passe, parce que l’eau est naturellement boueuse et qu’on ne voit rien,poursuit-il, lui qui, en bateau, prend régulièrement des mesures et analyse les fonds. Au cours des vingt dernières années, les deux chenaux principaux du delta ont perdu en moyenne 3 mètres de profondeur. Cela change radicalement l’écosystème, mais aussi l’intrusion saline dans les eaux douces, l’apport du sable sur les côtes et la stabilité des berges. »Résultat, des cultures de riz moins rentables à cause d’une eau d’irrigation salée, des côtes moins protégées des tempêtes et de la montée du niveau de la mer, et des maisons et terrains emportés par des glissements soudains.

« Le delta du Mékong est en situation de stress », insiste Marc Goichot.Or la région abrite 17 millions d’habitants et concentre 56 % de la production de riz du Vietnam, faisant de celui-ci le troisième exportateur de riz au monde, derrière l’Inde et la Thaïlande. Pour combien de temps ? Selon une étude de l’AFD de 2021, l’altitude moyenne du delta est de 80 centimètres. Conséquence du pompage des eaux souterraines et du tassement des sédiments, il s’enfonce de 1 à 5 centimètres par an. À coups de modélisation et de projection, les chercheurs de l’Agence ont évalué le futur de cette terre fertile cruciale. Dans vingt-cinq ans, selon eux, entre un quart et un tiers des surfaces rizicoles pourraient se retrouver sous le niveau de la mer. ■

Il faut que le pays se prépare au pire, il peut arriver à n’importe quel moment

Vu Canh Toan, consultant chez Iset international

3 260 km

La longueur du littoral vietnamien

22 à 34 %

La part des surfaces agricoles consacrées à la riziculture dans le delta du Mékong qui pourraient se retrouver sous le niveau de la mer, selon l’AFD

300

Le nombre de morts et portés disparus au moins au passage du typhon Yagi en septembre

5,8 %

Le taux de croissance que le pays devrait atteindre en 2024, selon le FMI

Le Figaro, no. 24967
Le Figaro, samedi 30 novembre 2024 684 mots, p. 14

Sciences

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30 novembre 2024 - Le Figaro (site web)

Les secrets de la croissance et de la longévité des arbres

Des chercheurs ont retracé le cycle de vie des arbres d'Amérique, une donnée cruciale pour le bilan carbone de la planète.

Frémont, Anne-Laure

Les arbres font partie des organismes qui vivent le plus longtemps sur terre. « Pourtant, nous ne savons pas grand-chose de la façon dont ils évoluent au cours de leur vie», explique Lalasia Bialic-Murphy. Dans une récente étude publiée dans la revue Science, une équipe internationale emmenée par cette chercheuse de l'École polytechnique fédérale de Zurich s'est penchée sur le cycle de vie des espèces d'arbres du continent américain.

«Contrairement aux humains et aux autres animaux, les arbres ne semblent pas « vieillir » et « prendre de l'âge »», rappelle l'auteur principal. L'objectif de ces travaux était donc « de s'intéresser au compromis - qui existe d'ailleurs chez la plupart des êtres vivants - entre la longévité des arbres et leur croissance: un arbre qui croît rapidement peut-il vivre très longtemps?» ,explique Damien Bonal, directeur de recherche à l'Inrae à Nancy, qui a contribué à l'étude à travers ses travaux sur la forêt guyanaise. Pour mieux comprendre comment «ces compromis varient dans les forêts du monde entier», les auteurs ont analysé des données issues d'études précédentes en collaboration avec 120 chercheurs du monde entier. Soit plus de 3,2 millions de mesures prises sur 1 127 espèces à travers le continent, du nord du Canada au sud du Brésil. Ils cartographient l'espérance de vie des arbres de diamètre de plus de 10 centimètres, allant de 1,3 à 3 195 ans. «Parmi les espèces vivantes les plus anciennes figurentTsuga heterophylla etSequoia sempervirens , deux conifères dont l'espérance de vie dépasse les 2000ans » , précise Lalasia Bialic-Murphy.

On supposait jusque-là que les arbres à croissance rapide vivaient moins longtemps, et inversement. Le premier constat des chercheurs va plutôt dans le sens de ces attendus théoriques : les arbres qui poussent vite vivent en effet moins longtemps (de l'ordre de moins d'un siècle). Mais la réalité devient plus complexe pour les arbres à croissance lente. «Les arbres peuvent être regroupés avec précision en quatre stratégies dominantes, résume l'auteur principal . Alors que les espèces à croissance rapide semblent contraintes à des durées de vie plus courtes, les espèces à croissance lente se répartissent en trois groupes d'espérances de vie faibles, intermédiaires et élevées (parfois plusieurs milliers d'années).» Ces quatre modèles soulignent selon elle «la diversité des trajectoires évolutives qui ont émergé pour résoudre l'énigme écologique de la survie».

On retrouve ces quatre différents groupes à l'extrême nord du continent comme au niveau des tropiques, avec tout de même des différences : les espèces des régions froides sont bien moins diversifiées qu'au niveau des tropiques (quelques dizaines au nord contre environ 5 000 en Amazonie) et ont tendance à croître plus lentement puisqu'elles reçoivent moins l'énergie du soleil. Les auteurs de l'étude constatent cependant avec étonnement qu'en l'absence de l'homme, les arbres les plus anciens des forêts tropicales vivent quasiment aussi longtemps que ceux des forêts boréales. « Jusqu'à présent, cette comparaison n'existait pas vraiment. Il est surprenant de voir que malgré des climats et des latitudes si variés, la longévité n'est pas si différente, avec une valeur moyenne de 60ans dans les tropiques et de 95ans dans les régions extra-tropicales» , note Damien Bonal.

Mieux comprendre ce compromis entre croissance et longévité est crucial quand on étudie le bilan carbone de la planète, car il influence la capacité des arbres à stocker le dioxyde de carbone et donc leur impact sur l'atténuation du changement climatique. Les chercheurs observent ainsi que si l'on se place au niveau des espèces, les arbres à croissance rapide et durée de vie courte stockent moins de CO2 que ceux qui poussent lentement et longtemps. Mais prises dans leur ensemble, les forêts plus diversifiées, qui comprennent un plus grand mélange d'espèces, ont également tendance à mieux séquestrer le carbone, note l'auteur principal : «Cela illustre l'importance, et le double avantage, de la protection de forêts indigènes diversifiées pour aider à atténuer le changement climatique et à enrayer la perte de biodiversité.» A.-L. F.

Le Monde diplomatique
dimanche 1 décembre 2024 2185 mots, p. 22

Entrepreneurs activistes, investisseurs militants

Les fortunes de la vertu

Thomas Jusquiame

Capitalisme « éthique » ? La contradiction dans les termes reflète la volonté de l'ordre économique d'incorporer les questions environnementales dans une matrice marchande, à la fois pour se relégitimer et pour faire des affaires. Aux yeux des alchimistes du marché, le désastre social et écologique actuel se transforme en « opportunités ».

En mars 2024 se déroulait le cinquième sommet ChangeNow, « le plus grand événement des solutions pour la planète ». Moyennant l'achat d'un ticket à 390 euros pour se rendre au Grand Palais, à Paris, chaque visiteur - 35 000 selon l'organisateur - passe sous une arche enroulée de végétaux sur laquelle on peut lire « Welcome heroes of change ». Quelques mètres plus loin, une jeune bénévole habillée d'un T-shirt à slogan « There is no planet B » l'invite à s'installer dans une structure en mycélium, une matière décrite comme « mystérieuse et vivante » permettant de « toucher des vérités souterraines révélées par ses propriétés oraculaires ». Une oeuvre sponsorisée par les champagnes Ruinart.

Dans l'une des premières conférences de la journée, intitulée « Transformer les entreprises de l'intérieur : de la gouvernance à l'activisme des employés », Mme Nina Hajikhanian, directrice générale de la marque de prêt-à-porter Patagonia, explique d'emblée que son entreprise « vend de l'espoir » et exhorte à « ne plus être spectateur » du changement climatique. Durant douze petites minutes de présentation, trois histoires seront contées, dont celle d'une lutte victorieuse de quelques femmes contre un projet de barrage hydraulique par une entreprise polluante et peu scrupuleuse qui cherche à « monétiser la nature ».

Les interventions « inspirantes » de grands patrons français tels que MM. Sébastien Bazin (groupe Accor), Pierre Coppey (Vinci), Jean-Philippe Courtois (Microsoft France), Benoit Bazin (Saint-Gobain) - ainsi que celles de hauts cadres du CAC 40 (LVMH, BNP Paribas, Pernod Ricard, Sanofi, Axa...) - s'entremêlent à celles d'activistes (Vandana Shiva) ou d'artistes musicaux en vogue (Shaka Ponk), pour relayer le message de fond qui résonne tout au long de la journée : la lutte contre les inégalités sociales et les effets du changement climatique passera par les entreprises et ceux qui les financent.

Au pays des « licornes à impact »

Les quelques centaines de stands et les milliers de visiteurs présents ce jour-là forment un vivier potentiel de recrutements, de projets entrepreneuriaux et d' « opportunités business » prêts à tomber dans les filets des grands groupes et des fonds d'investissement tissés pour l'occasion. Si ces acteurs du capital-risque sponsorisent directement l'événement, on remarque surtout le tapis rouge que leur déroule l'équipe de ChangeNow - à l'origine « trois entrepreneurs animés par une mission » : salons privés, cycle de conférences et tables rondes à leur gloire, « afterwork » réservé, sessions de speed dating avec des patrons. L'organisation chapeaute également d'autres événements, tels que les Universités d'été de l'économie de demain ou le World Living Soils Forum - « un rassemblement dédié à la préservation, la santé et la régénération des sols » sponsorisé par Moët Hennessy.

Autodésignés entrepreneurs activistes ou investisseurs militants, ces adeptes d'un capitalisme qui serait devenu « patient (1) », revendiquent leur appartenance au secteur dit « de l'impact ». Si ce qualificatif généreusement saupoudré sur le site de ChangeNow ne possède pas de contours juridiques officiels, Bpifrance identifie ce type d'acteur comme une entreprise qui « intègre dans son modèle économique un impact social et environnemental positif sur la société ». Il faut ajouter - pour les distinguer du secteur de l'économie sociale et solidaire (ESS) - qu'il ne s'agit pas d'associations ou de fondations mais de sociétés anonymes (SA) ou par actions simplifiées (SAS), dont le modèle économique et la gouvernance au service des actionnaires aboutissent à la recherche d'une position dominante sur un marché ainsi qu'à une revente potentiellement fructueuse de leurs actions (2).

Inquiètes de voir engagée leur responsabilité dans les crises écologique et sociale, les entreprises revisitent depuis quelques années leur communication, leur stratégie marketing et, dans quelques cas, une partie de leur activité. La modification en mai 2019 de l'article 1835 du code civil les incite à se doter d'une « raison d'être » - et permet aux conseils d'administration d'exprimer la fièvre humaniste qui les saisit (3). Le marchand d'armes Dassault se donne ainsi pour mission d' « imaginer des innovations durables, capables d'harmoniser les produits, la nature et la vie (4) ».

Mais ces professions de foi semblent dérisoires face aux menaces socio-environnementales. Même l'Agence de la transition écologique (Ademe) estime que l'inaction face aux effets du changement climatique pourrait coûter « 5 à 20 % du PIB [produit intérieur brut] mondial, contre 1 % pour celui de l'action (5) ». L'influente association patronale Mouvement Impact France - soutenue par BNP Paribas, Google, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), le ministère de l'économie, la Caisse d'épargne ou le groupe Adecco - résume parfaitement la situation. Les entreprises, explique son manifeste, « doivent prendre leurs responsabilités pour assurer leur avenir et celui de la planète. La capacité à attirer les jeunes talents, à renouer avec la confiance des consommateurs, à investir de nouveaux marchés dépendra de cela ». M. Pascal Demurger, directeur général de l'assureur MAIF et coprésident de l'association, a par exemple fait le choix d'un « impact positif » centré sur le bien-être de ses salariés. Une discussion avec une consultante en ressources humaines a récemment provoqué chez l'énarque une prise de conscience qui a fait économiser 150 millions d'euros de coûts d'acquisition en « alignant les intérêts des salariés avec ceux de l'entreprise » (6). Comment ? Lors d'un séminaire, il demande à ses 800 manageurs de se concentrer non plus sur les objectifs opérationnels du groupe, mais « uniquement [sur] l'épanouissement de [leurs] collaborateurs ». Une démarche qui se résume en trois éléments : « expliquer aux gens en quoi ils sont utiles », leur exprimer la « confiance » que l'entreprise place en eux, nourrir des « relations basées sur une forme de bienveillance ». Pareille stratégie aurait permis à l'entreprise aux 3,7 millions de voitures assurées et aux 4,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel (2023) de réduire de 25 % son taux d'absentéisme en quelques mois et d'atteindre un record historique d' « attractivité de la marque », mesurée depuis 1934.

Le Sommet de la mesure d'impact organisé le 18 avril à Paris symbolise cette volonté des entreprises de traduire leurs actions vertueuses en indicateurs valorisables par le marché et par l'État. Juché sur une estrade barrée du slogan « Changer le système » dans le somptueux amphithéâtre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), l'ex-premier ministre Gabriel Attal prononce un discours en faveur du business de l'impact. Il justifie sa présence par le besoin de « diffuser une culture de la mesure d'impact » et rappelle que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) constitue un « impératif pour attirer les talents et une nécessité pour attirer les clients ». Défilent alors sur scène un cortège de ministres, de patrons de multinationale - dont Coca-Cola, leader mondial de la pollution plastique -, d'universitaires et d'artistes qui tous ont répondu à l'invitation du « premier think-and-do tank européen dédié aux initiatives et à l'économie à impact positif ». Impact Tank a été créé à l'initiative du groupe SOS (7). Il reçoit le soutien de prestigieuses écoles de commerce, telles que l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) ou Dauphine. Pour « changer le système », l'organisation compte sur 135 partenaires décidés à en finir avec les injustices et à protéger la nature, comme la banque JP Morgan, BNP Paribas, Airbus, AstraZeneca, Fnac Darty, Accenture, Orange, Veolia, Procter & Gamble, Hewlett-Packard, Heineken, etc.

Au cours du débat intitulé « L'impact systémique : pour changer l'économie tout entière », l'entrepreneuse Julia Faure, coprésidente du Mouvement Impact France et cofondatrice d'une marque « éthique » de prêt-à-porter, se démarque par une vigoureuse intervention sur les risques qui menacent le monde des affaires : « Il y a urgence à faire quelque chose, à changer les règles du jeu. Et si on ne le fait pas, on le fera de

force, parce que ces inégalités qui s'accroissent, ça veut dire des révoltes, les "gilets jaunes" ! Et le changement climatique qui s'accentue, c'est des inondations. Il n'y a pas de business en ce moment dans le Nord tellement tout a été inondé ! »

Transformer ces risques en nouvelles opportunités de marché passerait d'abord par une transformation du regard : se focaliser non plus sur le chiffre d'affaires, la rentabilité, le cours de l'action et les perspectives de croissance, mais prendre en compte des indicateurs dits « extrafinanciers ». Le concept de « licorne à impact » proposé par le Mouvement Impact France, le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG) et l'Essec donne un aperçu de ce nouveau modèle de valorisation des entreprises.

Dans le jargon entrepreneurial, une valorisation financière dépassant le milliard d'euros obtenu en moins d'une décennie caractérise une « licorne » - on en dénombre vingt-neuf en France, dont Lydia, Doctolib ou BlaBlaCar. On la considérera « à impact » si elle étalonne sa valeur sur les « coûts évités à la société » : des produits ou services qui évitent des dépenses à l'État ou aux collectivités. Exemple : la start-up May propose une application qui répond aux questions des parents sur la période de grossesse. Que vaut-elle ? Si l'on multiplie un indicateur d'impact (le « nombre de passages aux urgences et chez le médecin évités ») par le coefficient des « peurs levées » chez les utilisateurs et par l'unité de coût évité (le montant d'un passage aux urgences), on obtient plusieurs centaines de milliers d'euros évitées à l'année. Il faut atteindre 50 millions d'euros évités pour décrocher le statut de « licorne à impact ».

Dans les poches des contribuables

À l'instar de l'indice des quarante plus importantes valorisations financières de la Bourse de Paris (CAC 40), le Mouvement Impact France a lancé son indice « Impact 40/120 » pour attirer le regard des investisseurs sur « 40 futures licornes à impact » et les « 120 plus prometteuses » (8). Une fois constituée cette avant-garde du capital, attentive aux réarticulations éthiques et sociétales, reste à la greffer au système traditionnel dont elle deviendra la nouvelle façade « bienveillante » et « responsable ». Cofinancée par l'Union européenne et le géant mondial du logiciel SAP, une rencontre soutenue par le programme Buy Social Europe B2B visait, le 18 septembre dernier, à « faire se rencontrer des start-up à impact et des grands groupes afin qu'ils nouent des relations commerciales » (9). Le secteur attire désormais le capital-risque, une activité plus que jamais en quête de vertu.

Si la finance à impact ne représente que 5 % des 24,7 milliards d'euros investis par l'ensemble du marché français du capital-investissement en 2023 (France Invest, 2023), les encours de cette niche enregistrent en moyenne une augmentation de 140 % par an entre 2017 et 2022 (10). On dénombre en France environ 128 fonds à impact, un chiffre qui a doublé depuis 2021; ils regroupent aussi bien des multinationales (L'Oréal, Renault, Schneider, BNP Paribas, Engie, Axa, Amundi, Rothschild & Co) que des fonds d'investissement traditionnels et spécialisés, comme l'incontournable Mirova et ses 28,4 milliards d'euros d'actifs en gestion (11).

Au cours d'une enquête de terrain, le chercheur Vincent Himmer a examiné au sein de l'un de ces fonds l'activité de 81 sociétés à impact. Il observe d'abord une grande hétérogénéité des indicateurs extrafinanciers qui servent à sélectionner les entreprises susceptibles de bénéficier de financements : chaque gestionnaire dispose de ses propres calculs de mesure. Une fois la levée de fonds réalisée, le suivi des indicateurs socio-environnementaux disparaît progressivement lors des réunions stratégiques au profit d'un suivi de performances opérationnelles focalisé sur la capacité de survie économique de ces sociétés. Le chercheur remarque également que l'écrasante majorité des entreprises de la catégorie gérées par le fonds reposent sur l'aide publique : subventions, exonérations fiscales, ressources issues de prestations sociales. Ce soutien institutionnel ne se retrouve évidemment pas dans la rhétorique des financiers, qui préfèrent mettre l'accent sur l'activité bienfaitrice des entreprises dans lesquels ils investissent. « Avec tout cela, l'industrie financière se paye une nouvelle vitrine aux frais des contribuables », résume Himmer. « Le problème dans la mouvance contemporaine du capitalisme éthique, explique-t-il, n'est pas que les grands groupes mentent sur leurs actions "vertueuses", mais que ces dernières n'occupent qu'une place systématiquement marginale de leur activité. Ce qui est critiquable, c'est cette focalisation sur une minorité d'activités "vertueuses", comme pour faire oublier tout le reste. » Notamment la récupération et la marchandisation progressive des enjeux socio-écologiques par les conseils d'administration.

La Voix du Nord (site web)
vendredi 29 novembre 2024 - 05:15:42 1149 mots

Stations qui ferment, hyperconcentration en haute montagne… Quel avenir pour le ski à l'heure du changement climatique ?

Erwan Gueho

Le changement climatique, qui rend la neige plus incertaine, complique, chaque année davantage, la situation de certaines stations de ski. Particulièrement celles de moyenne montagne. Quelle est l'ampleur du phénomène ? À quoi ressemblera le ski en 2050 ? Décryptage au pays de l'or blanc. Cet article fait partie de notre dossier « Le ski face au changement climatique ».

Par Erwan Gueho

Dimanche 6 octobre, une dépêche de l'Agence France Presse fait l'effet d'un choc pour les amoureux de la montagne. Les élus locaux ont décidé de ne plus subventionner les remontées mécaniques de la station de ski de l'Alpe du Grand Serre (Isère) qui devrait donc fermer après 85 ans d'existence, y indique la députée (PS) Marie-Noëlle Battistel. L'Alpe du Grand Serre (1 370 m d'altitude, ses trois télésièges, ses téléskis, ses 50 km de pistes dont certaines à plus de 2 200 m d'altitude et ses 200 emplois directs ou induits) a, finalement, après une forte mobilisation des habitants, gagné une année de sursis.

1. Le constat

Mais d'autres stations n'ont même pas cette chance. Les stations du Grand Puy (Alpes-de-Haute-Provence) et de Notre-Dame-du-Pré (Savoie) ferment définitivement leurs portes. Quant à Métabief (Doubs), plus important domaine skiable du massif du Jura, elle a annoncé la fermeture définitive de 30 % de ses pistes.

Déjà plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 70, en grande majorité des microstations familiales non rentables situées en moyenne montagne, selon le décompte du géographe Pierre-Alexandre Metral.

« Aujourd'hui, on passe vraiment à un autre stade. Des stations de taille plus importante – mais avec un outil de production vieillissant et des perspectives d'exploitation limitées qui font que ce n'est plus forcément aussi intéressant de réinvestir dans la filière neige – sont aussi concernées. L'Alpe du Grand Serre illustre bien ce type de situation avec un bas des pistes à un peu plus 1300 m, donc soumis à une variabilité assez forte de l'enneigement », analyse le chercheur Hugues François

« Une scission entre deux types de station »

Bernard Francou , autre grand spécialiste du réchauffement climatique en montagne, prolonge : « Il y a de plus en plus, d'un côté, les statios de ski qui ferraillent avec des problèmes de neige récurrents et qui sont les stations de moyenne montagne. Et puis, il y a les stations qui sont encore un peu vernies dans le contexte climatique actuel et dont le domaine de ski est au-dessus de 1 800-2 000 m. Il y a vraiment une scission entre ces deux types de station. »

2. Les explications, selon les scientifiques

« La température dans les Alpes a déjà pris un peu plus de deux degrés depuis le début du XX e siècle. Et cela pourrait grimper encore d'environ un degré d'ici 2050. Cela correspondrait alors à une élévation de la limite pluie/neige de l'ordre de 200 m. Pour ce qui est de 2050, le réchauffement global va se poursuivre parce que tout est déjà en place dans l'atmosphère. Les émissions de gaz à effet de serre, qui conduisent à ce réchauffement d'ici 2050, elles ont déjà eu lieu. On ne peut rien y faire. On ne peut pas retirer du CO de l'atmosphère », explique Bernard Francou.

« L'évolution de nos modes de vie pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre ne sera pas assez rapide pour avoir un impact sensible d'ici le milieu de siècle », corrobore Hugues François.

3. Les perspectives

« Globalement, on aura de moins en moins d'hivers très bien enneigés. Et les conditions d'exploitation dites défavorables que l'on a connues, en moyenne, une année sur 5 sur les dernières années seront, elles, amenées à se reproduire une année sur deux d'ici le milieu du siècle », prévoit Hugues François.

Avec quelles conséquences selon les types de stations et de massifs ? « Jusqu'ici, il manquait un outil aux stations pour savoir ce qu'il resterait comme neige d'ici 10, 15, 20 ans… Désormais, grâce à Climsnow, un logiciel développé récemment par Météo France ici à Grenoble, et dont beaucoup de stations de ski ont fait l'acquisition, elles peuvent savoir et donc anticiper – ou arrêter – leurs investissements en fonction des perspectives », explique Bernard Francou.

« Une fuite en avant »

La conséquence du changement climatique, selon lui, c'est que « l'industrie du ski va se constituer de plus en plus autour de grandes stations situées au-dessus de 2 000 m d'altitude. Donc, on va avoir une concentration des skieurs dans des domaines de ski plus restreints. Ce qui va pousser les aménageurs à essayer d'étendre les domaines de ski encore plus vers le haut. C'est une fuite en avant qui va nécessiter de nouveaux investissements très lourds en canons à neige et en téléporteurs et qui risque de rentrer en conflit avec des zones protégées. »

« Des rubans de neige au milieu de territoires dénudés »

Et, dans les stations un peu plus basses, à quoi s'attendre pour celles qui réussiront à éviter une fermeture définitive ? « Que vaut une station de ski qui n'a à offrir à sa clientèle que des rubans de neige et, en dehors des pistes, des territoires complètement dénudés ? », s'interroge Bernard Francou. Avant de poursuivre : « On peut se demander finalement si le ski va rester aussi intéressant, aussi captivant dans la mesure où les stations deviendront de plus en plus artificielles. Mon sentiment personnel, c'est qu'au lieu d'organiser des JO d'hiver coûteux en 2030 , on serait bien inspirés d'investir d'ores et déjà massivement dans les stations qui seront rapidement en difficulté sur le plan de la neige et du ski, en développant de nouvelles activités. Notamment des activités pour la période estivale, histoire de sauver les meubles, lorsque c'est encore possible. »

1. Hugues François est ingénieur de recherche à l'Inrae à Grenoble. Il étudie la question de l'enneigement depuis plus de dix ans. En étroite collaboration avec Météo France, il a notamment participé à une étude menée par des chercheurs français et autrichiens qui ont passé à la loupe les effets du réchauffement climatique sur 2234 stations de sports d'hiver en Europe.

2. Bernard Francou est un scientifique dont les recherches portent, notamment, sur les conséquences du changement climatique en montagne. Il a apporté sa contribution aux rapports du Groupe intergouvernemental des Experts du Climat (GIEC). Spécialiste des glaciers, il a participé à la direction scientifique de plusieurs documentaires pour France 3 et Arte. Il est également un alpiniste émérite et l'auteur de nombreux livres, dont « Coup de chaud sur les montagnes », coécrit avec la climatologue Marie-Antoinette Mélières. Éditions Guérin. 230 pages, 39,50 euros.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

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2 décembre 2024 1823 mots
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Changement climatique : un procès historique s'ouvre à la CIJ pour déterminer les obligations juridiques des pays

Un procès historique sur le climat s'ouvre ce lundi devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye.

Par AFP

La plus haute juridiction de l'ONU entame lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre.

Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 9 heures GMT devant un panel de 15 juges.

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye. Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique.

Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui dispose que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

«Première ligne»

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles. «Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique », a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'Etats insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

« Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière (...) qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique », a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux. Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?

Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, « par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique »?

Moment décisif

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira « un schéma juridique » général sur lequel «des questions plus spécifiques pourront être décidées ». Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, « éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international ».

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations. La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.

Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

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27 novembre 2024 4764 mots
La Française de l'Energie : Avis de convocation (LFDE Brochure de convocation 2024 261124)
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La Française de l'Energie : Avis de convocation (LFDE Brochure de convocation 2024 261124) Le 27 novembre 2024 à 14:23 Partager LA FRANCAISE DE L'ENERGIE ... Voir l'article

Portail des Outre-mer La 1ere, Le (site web réf.) - La 1ere
21 novembre 2024 388 mots
COP 29 : les peuples autochtones du Pacifique alertent sur le changement climatique

Lors de la 29e conférence sur le climat, à Bakou, en Azerbaïdjan, les peuples autochtones étaient à l’honneur. Ceux du Pacifique ont pris la parole pour exprimer leurs craintes sur... Voir l'article

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lundi 2 décembre 2024 - 05:14:45 -0000 681 mots
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Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye

AFP Import

Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye

Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 09H00 GMT devant un panel de 15 juges.

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye.

Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique.

Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

- "Première ligne" -

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.

Le ministre du Changement climatique de Vanuatu, Ralph Regenvanu, s'adresse aux médias à Port Vila, le 22 novembre 2022 PHOTO AFP / Hilaire Bule

"Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique", a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'Etats insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

"Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière (...) qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique", a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux.

Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?

Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, "par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique"?

- Moment décisif -

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle PHOTO AFP / BORIS HORVAT

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira "un schéma juridique" général sur lequel "des questions plus spécifiques pourront être décidées".

Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, "éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international".

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.

Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

[Additional Text]:

Le ministre du Changement climatique de Vanuatu, Ralph Regenvanu, s'adresse aux médias à Port Vila, le 22 novembre 2022

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle

Cet article est paru dans Corse Matin (site web) - Corsematin

Le Journal des entreprises - Le Brief (Édition Occitanie), no. 20241127
mercredi 27 novembre 2024 1003 mots, p. 13,14
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22 novembre 2024 - Le Journal des entreprises - Le Brief (Nouvelle-Aquitaine)

Le cluster Vinseo étudie quatre futurs possibles pour la vigne

Par Anthony Rey

Rassemblant les fournisseurs de solutions à la filière viticole, Vinseo publie une étude prospective sur l'impact du changement climatique. Elle établit quatre scénarii à l'horizon 2045, permettant au cluster régional de formuler ses propositions aux décideurs pour mieux s'y préparer.

Rassemblant les fournisseurs de solutions à la filière viticole, Vinseo publie une étude prospective sur l'impact du changement climatique. Elle établit quatre scénarii à l'horizon 2045, permettant au cluster régional de formuler ses propositions aux décideurs pour mieux s'y préparer.

Deux ans de travaux ont été nécessaires au cluster régional Vinseo (100 adhérents, 4 000 emplois, CA cumulés : 1,5 Md€), qui rassemble les industriels et les chercheurs au service de la vigne et du vin, pour conduire sa nouvelle étude prospective. Titré "Anticiper pour ne pas subir", le document est nourri par l'ambition d'être proactifs face à l'impact de la crise climatique dans la filière viticole (plus de 80 millions de m 3 d'eau ont manqué en 2024). Le groupe de travail, qui associait des entreprises (Ertus Group, Pellenc, Natoli...) et des institutionnels (France Agrimer, Institut Agro.), a écrit 4 scénarii possibles pour 2045.

Pour chacun d'eux, Vinseo fait des préconisations afin d'éclairer les décisions à venir des professionnels et des pouvoirs publics, en rappelant que certains de ses adhérents mettent déjà en œuvre des moyens d'action. "Il faut souligner l'importance du long terme pour la viticulture, alors que le changement climatique s'intensifie. En partageant cette prospective, nous voulons aider la filière à être plus innovante et résiliente", résume Gwenaël Thomas, président de Vinseo.

Priorité à l'innovation numérique

Un premier scénario ("Les traditions évoluent") imagine un futur où le numérique rend la viticulture plus précise et réduit son empreinte carbone. Mais la crise climatique augmente les incertitudes sur les rendements au sud de la France, si bien que le barycentre de la vigne se déplace vers le Nord. Les adhérents de Vinseo proposent ici de booster la veille technologique afin de diffuser largement les solutions innovantes. Ils insistent aussi sur la formation et le développement des compétences utiles pour être acteurs sur ces sujets auprès des institutions.

Le cluster rajoute qu'un projet de plateforme numérique assurant le suivi des données de la vigne à la bouteille, baptisé "Wine Pilot", est en cours de création avec la start-up montpelliéraine Food Pilot. Dans une démarche similaire, Florian Ceschi, directeur du cabinet de courtage montpelliérain Ciatti Europe, témoigne. "Nous assurons la mise en relation entre producteurs et acheteurs. Or, la période actuelle se caractérise par une accélération des délais de tous les opérateurs, ce qui suppose d'avoir un support numérique adapté. Nous faisons donc évoluer notre logiciel : d'abord conçu pour piloter nos process internes, il deviendra un portail extranet ouvert aux opérateurs sous forme de marketplace".

Anticiper la transition économique

Dans un deuxième scénario ("Les plus durables gagnent"), une tendance forte à la durabilité se diffuse dans la filière, qui réduit son utilisation de pesticides et optimise sa gestion de l'eau. Toutefois, dans un climat géopolitique tendu, cet effort d'innovation produit des résultats peu visibles, ce qui conduit à une forte sélection des exploitations. Celles qui survivent doivent souvent ouvrir leur capital. Vinseo en conclut qu'il faut accompagner la transition des exploitations vers d'autres modèles économiques. Face au besoin croissant en technicité, le cluster propose aussi de jouer à plein son rôle de centre de R & D pour booster la durabilité de la filière.

Témoignant à son tour, le réseau de fournisseurs d'intrants Agrosud indique qu'il travaille depuis 20 ans pour mieux prendre en compte les demandes sociétales, favorables à une viticulture plus durable. "Les attentes sociétales sont intégrées à notre plan stratégique. Nous avons créé une unité d'expérimentation de produits alternatifs aux phytosanitaires : en lien avec la recherche, nous testons par exemple la confusion sexuelle (méthode biotechnique limitant la reproduction des ravageurs, NDLR) sur 50 000 hectares. Les trois quarts de notre activité concernent aujourd'hui des produits d'agriculture biologique, et nous arriverons à 100 % dans les 10 ans", annonce Jean-Paul Palancade, directeur d'Agrosud.

S'organiser et voir loin

Enfin, l'étude prospective aborde deux dernières hypothèses. D'une part, elle évoque pour 2045 une évolution vers une dualité de marché, divisé entre les marques à gros volumes et les produits issus des vignes-jardins périurbaines. Vinseo propose de promouvoir les circuits courts et d'identifier les structures qui resteront sur le marché et continueront à créer de la valeur. D'autre part, l'ultime scénario décrit, dans un climat de récession économique, une filière en déclin peinant à se transformer. Pour limiter la perte d'attractivité qui s'ensuit, le cluster préconise de favoriser l'accès au foncier et de promouvoir les capacités innovantes de la filière auprès des vignerons.

Lors d'une table-ronde organisée à cette occasion, les professionnels partenaires et clients de Vinseo ont été invités à réagir aux conclusions de l'étude. Face à la part prise par la viticulture bio dans ces scénarii, Olivier Goué, directeur de l'association Sudvinbio, rappelle que 24 % du vignoble occitan a déjà franchi le pas. "Il faut communiquer encore plus que ne le dit cette étude, car c'est le nerf de la guerre. À côté des salons professionnels, il faut viser le client final, comme nous l'avons fait en 2024 à Montpellier en créant la Fête du vin bio, ou en lançant un site web de référence pour l'éducation du grand public", évoque-t-il. Pour sa part, le producteur Pierre Colin, administrateur à la Chambre d'agriculture de l'Hérault, souligne l'importance de la diversification parmi les pistes explorées : il rappelle la création d'une filière régionale autour de la grenade depuis 2012. "Si l'arrachage augmente, nous allons libérer des terrains pour la diversification. Mais cela suppose des compétences. Or, dans l'agriculture, l'expérimentation s'appuie sur une récolte par an, donc sur un seul essai par an. Pour nous organiser et nous aider à voir loin, nous aurons besoin des compétences existantes au sein de Vinseo", se projette-t-il.

Ouest-France
Orne
Orne, mercredi 20 novembre 2024 446 mots, p. OF Orne_7
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19 novembre 2024 - Ouest-France (site web)

L’impact du changement climatique sur l’eau

Recueilli par Mathieu BLARD.

Juliette Duquesne, journaliste et coautrice avec Pierre Rabhi de L’eau que nous sommes – un élément vital en péril, proposait une conférence à Alençon, hier.

Entretien

Juliette Duquesne, journaliste indépendante, co-autrice avec Pierre Rabhi de L’eau que nous sommes – un élément vital en péril , a donné une conférence à Alençon, hier.

Quelle est la situation de l’eau dans l’Orne ?

Globalement, sur la planète, on sait que le changement climatique aura un impact sur le cycle de l’eau. Dans l’Orne, et plus généralement dans le nord de la France, des modèles montrent une augmentation de la pluviométrie, d’autres une baisse. On arrive beaucoup mieux à calculer la pluviométrie que les émissions de gaz à effets de serre. Cependant, nous ferons face à des phénomènes plus extrêmes, comme des périodes d’inondation.

Quelle est la spécificité de ce département ?

Il se trouve dans une région très agricole. Ce qui implique une pollution par les pesticides et les nitrates. Dans le département, entre 2010 et 2020, on note une baisse de 20 % des exploitations agricoles, sur la même surface qu’auparavant. Ce qui implique une augmentation de la taille des exploitations. On compte 8 % d’agriculture biologique dans l’Orne. Nous ne sommes pas dans un changement profond. Mais je ne cherche pas du tout à accuser les agriculteurs. En effet, si on change le modèle en profondeur, il faudra au moins deux fois plus d’agriculteurs, et donc revaloriser ce métier, le mettre au cœur de notre société.

L’eau ornaise est-elle de bonne qualité ?

Dans l’Orne, en 2022, selon l’ARS, 28,5 % des habitants recevaient une eau non conforme au robinet. Quand j’ai fait mon enquête, en 2018, on était autour de 4 %. Mais c’est la norme qui a désormais changé. Plus on cherche, plus on trouve.

Quelles sont les solutions ?

Côté consommateur, choisir le contenu de son assiette a un effet plus important que de ne pas laisser couler l’eau sous la douche, même si les gestes du quotidien sont importants également.

Il faut aussi faire le lien avec les agriculteurs, pour ne pas polluer, spécifiquement au niveau des points de captage. C’est là où on va chercher l’eau, et cela coûte moins cher de ne pas polluer que de traiter. La mairie de Paris, par exemple, est en lien avec des agriculteurs pour ne pas polluer auprès des points de captage. Il existe des mesures mises en place, y compris dans l’Orne, sur les captages prioritaires. Elles sont souvent incitatives, il faudrait qu’elles soient encore plus fortes.

Cet article est paru dans Ouest-France

Le Journal du Grand Paris (site web)
mardi 26 novembre 2024 793 mots

CHU Grand Paris nord : encore des « lacunes » selon l'Autorité environnementale

Emmanuelle Chaudieu

L'Autorité environnementale a adopté un 2e avis sur le campus hospitalo-universitaire Grand Paris nord à Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) dans lequel elle pointe que « le dossier présente des lacunes et des insuffisances », notamment s'agissant des risques liés à la pollution des nappes et à la qualité de l'air ou encore de la gestion des eaux pluviales dans le volet universitaire du projet.

Les principaux enjeux environnementaux du campus hospitalo-universitaire Grand Paris nord à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) « sont les risques sanitaires liés à la pollution des nappes et à la qualité de l'air ainsi qu'aux produits résultant de l'activité de l'hôpital », est-il rappelé dans le 2e avis de l'Autorité environnementale sur ce projet. Porté par l'AP-HP et l'Université Paris Cité, il doit regrouper sur un même site des activités de soin, d'enseignement et de recherche.

Vue du futur Campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Paris Nord. © AP-HP / Renzo Piano building workshop

Ainsi, si « l'évaluation de la qualité de l'air a été effectuée dans l'étude d'impact et référencée par polluant comparativement aux valeurs de référence de l'Organisation mondiale de la santé », en revanche, les incidences du projet sur la qualité de l'air « ne sont pas rapportées à un état de référence (évolution sans réalisation du projet) mais en engrangeant les améliorations attendues du fait de l'évolution des motorisations », pointe l'AE dans cet avis adopté le 21 novembre 2024. L'AE recommande donc « d'évaluer l'impact du projet sur la qualité de l'air par rapport à une situation de référence sans projet et de prévoir des mesures visant à prévenir sa dégradation du fait du projet ». Elle demande également « d'apprécier la qualité de l'air du site par rapport aux valeurs de la directive européenne [relative à la qualité de l'air] révisée ».

Adaptation au changement climatique

Les données concernant la qualité des eaux ont, elles, été mises à jour depuis le premier avis. « En revanche, la description des réseaux d'eau et d'assainissement au regard des besoins découlant de l'ensemble des projets déjà autorisés dans le secteur ne figure pas dans l'étude d'impact et les modalités prévues ne paraissent pas conformes aux prescriptions du règlement d'assainissement », relève l'Autorité environnementale. Cette dernière recommande donc « d'améliorer la gestion des eaux pluviales pour la mettre en conformité avec les règles applicables et d'effectuer un suivi de la qualité de la nappe en phase exploitation ».

Vue du parvis de la partie universitaire. © PCA Stream

Parmi les autres principaux enjeux environnementaux du projet et du territoire relevés par l'AE figurent l'adaptation au changement climatique, la lutte contre les îlots de chaleur urbains et le risque d'inondation. Si les deux premiers sujets « ont fait l'objet de réflexions abouties pour le volet hospitalier » (réversibilité et évolutivité des bâtiments, choix des matériaux et procédés constructifs, recours au réemploi...), « ce n'est pas le cas pour le volet universitaire à ce stade », signale l'AE.

Concernant le risque inondation, « le choix d'implanter en sous-sol l'ensemble de la plateforme technique de l'hôpital (serveurs, réseaux, etc.) relève de façon significative le niveau d'enjeu associé à l'aléa inondation ». L'AE recommande donc d'évaluer ce risque en prenant en compte les effets du changement climatique et de présenter les mesures prises pour l'éviter.

Prévoir un « balisage très explicite »

Sur le plan de l'insertion du projet dans le milieu urbain de Saint-Ouen, si celle de la partie hospitalière « est désormais bien décrite », celle du volet universitaire est « totalement manquante », pointe l'avis. De même, « la description de la végétalisation du volet hospitalier a été bien complétée, mais celle du volet universitaire est toujours absente du dossier », signale l'AE. Quant aux cheminements piétons pour accéder à certaines stations de transport en commun, ils « nécessiteront un soin particulier, notamment pour s'assurer de leur complète accessibilité, d'autant que le trajet est assez long (plus d'un quart d'heure) et peu intuitif », l'AE recommandant de prévoir « dès la mise en service un balisage très explicite ».

Sur le chantier de la partie hospitalière du CHU Saint-Ouen Grand Paris Nord, le 11 avril 2023. © Jgp

Au regard de ces constats, la principale recommandation de l'AE vise à conduire les maîtres d'ouvrage à compléter et à actualiser l'étude d'impact, au plus tard au stade de la demande de permis de construire pour les deux volets du projet. « Il conviendra notamment d'intégrer l'ensemble des travaux de dépollution et de démolition intervenus sur le site, d'améliorer la gestion des eaux pluviales et de présenter pour la partie universitaire un programme abouti dont les incidences sur l'environnement et la santé humaine sont évaluées, y compris en termes d'articulation entre les deux volets et avec l'environnement urbain alentour, et préciser les modalités d'accueil des activités en lien avec le campus », précise l'avis. « L'Autorité environnementale devra être saisie à nouveau sur cette base à l'occasion de toute autorisation à venir relative au projet », est-il également indiqué.

Cet article est paru dans Le Journal du Grand Paris (site web)

Libération
lundi 2 décembre 2024 931 mots, p. 12

Expresso

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1 décembre 2024 - Libération (site web)

A Riyad, une COP 16 pour mieux prendre soin des sols malmenés

Par Margaux Lacroux

Expresso

Au menu de l'événement onusien consacré à la lutte contre la désertification, qui s'ouvre ce lundi, la restauration des écosystèmes dégradés et la meilleure gestion des sécheresses.

E t de trois ! Après la COP biodiversité de Cali (Colombie) fin octobre, la COP climat de Bakou (Azerbaïdjan) en novembre, voici la COP désertification de Riyad (Arabie saoudite), dont la 16e édition s'ouvre ce lundi. Le dernier de ces rendez-vous internationaux programmés cet automne, peu connu, revêt pourtant une importance majeure. «Jusqu'à 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte la moitié de l'humanité et a des conséquences désastreuses sur le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance», rappelle la Convention des Nations unies sur la lutte contre la de´sertification (CNULCD), qui organise l'événement. Chaque année, 100 millions d'hectares de terres sont dégradées.

«Mesures». «Nous dépendons des terres pour notre survie. Pourtant, nous les traitons comme de la boue», a déclaré le secrétaire général des Nations unies António Guterres en amont de ce raout qui se tiendra pour la première fois dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, l'une des plus touchées par la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Ce sont sur ces trois points que 196 pays et l'Union européenne, signataires de la CNULDC, vont devoir avancer jusqu'au 13 décembre.

Emmanuel Macron sera en voyage officiel en Arabie Sarythme oudite pour assister au One Water Summit destiné à la «coopération internationale sur l'eau», organisé mardi en marge de cette COP. «La France est très impliquée. Le mot désertification donne l'impression que c'est que loin de chez nous, qu'on n'a pas à s'en soucier, mais il faut changer cette vision car cela a un impact à l'échelle mondiale, pointe Jean-Luc Chotte, président du comité scientifique français de la désertification, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement et membre de la délégation française. C'est une COP des sols. Leur santé est au coeur des enjeux de climat, de biodiversité et de sécurité alimentaire. En se dégradant, ils libèrent du CO2 et nous ache- tons potentiellement des produits de pays où les terres sont dégradées.» Chez nous aussi, les terres souffrent, et cela risque de s'accentuer à l'avenir. «D'ici 2100, la superficie des zones arides dans le monde devrait augmenter de 11 % et une tendance à l'aridification se voit déjà en France dans certaines régions», ajoute le chercheur. Cela est notamment le cas dans les du Pyrénées-Orientales, où la viticulture et l'arboriculture sont mises à mal par le manque d'eau.

Lors de la dernière COP «sols», en 2022 à Abidjan (Côte-d'Ivoire), la com- munauté internationale s'était entendue pour fixer jour l'objectif de restaurer 1,5 milliard d'hectares de terres d'ici 2030. Plus largement, les objectifs de développement durable visent l'atteinte de la neutralité en matière de dégradation des terres à la même échéance, ce qui implique une gestion durable des écosystèmes terrestres. Reste désormais à passer des engagements aux actes. Pour l'heure, 100 pays ont défini des zones prioritaires et des pratiques de restauration adaptées aux besoins des populations et aux climats locaux. Au total, ces engagements permettraient de restaurer un milliard d'hectares à l'échéance fixée selon la CNULCD, mais le et les ambitions doivent être encore rehaussés. La lutte contre la sécheresse sera un autre point crucial. Elles «frappent plus souvent et plus durement dans le monde entier – elles ont augmenté de 29 % depuis 2000 – sous l'effet du changement climatique, mais aussi à cause de la mauvaise gestion de nos terres», rappelle la CNULCD.

«Si nous ne reconnaissons pas le rôle central de la terre et ne prenons pas les mesures appropriées, les conséquences se répercuteront sur tous les aspects de la vie et se prolongeront dans le futur, intensifiant les difficultés pour les générations futures», avertit le secrétaire exécutif de la Convention, Ibrahim Thiaw, à l'occasion de la publication dimanche d'un nouveau rapport. Les auteurs, de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact climatique, appellent à changer «la manière dont le monde produit les aliments et utilise les terres afin d'éviter de compromettre irrémédiablement la capacité de la Terre à soutenir le bien-être humain et environnemental». Limites. Car les sols malmenés ont contribué à franchir des limites planétaires, c'est-à-dire les seuils que l'humanité ne devrait pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions de vie favorables. Le rapport établit que sept limites (changement climatique, érosion de la biodiversité, cycle de l'eau douce, perturbation des cycles de l'azote et du phosphore, changement d'usage des sols…) «sont fortement affectées par l'utilisation des terres par l'homme et six d'entre elles ont été franchies, ce qui souligne le rôle essentiel de la gestion des terres dans le maintien de la stabilité de la planète». «L'agriculture conventionnelle est la principale res- ponsable de la dégradation des terres, contribuant à la déforestation, à l'érosion des sols et à la pollution. Les pratiques d'irrigation non durables épuisent les ressources en eau douce, tandis que l'uti- lisation excessive d'engrais à base d'azote et de phosphore déstabilise les écosystèmes», développent les auteurs, qui appellent notamment à une réforme agricole (moins de labours, irrigation plus économe, faire des cultures intercalaires pour éviter de laisser les sols nus, plus d'engrais organiques et de compost…). «A l'occasion de cette COP 16, la France et l'Union européenne continueront de promouvoir les pratiques agroécologiques comme outil de lutte contre la dégradation des terres et de résilience des sols face à la sécheresse», écrit sur son site le ministère de la Transition écologique.•

La Gazette des communes (site web)
lundi 25 novembre 2024 1495 mots
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1 octobre 2024 - Fiches pratiques financières

Budget vert : partir de l'annexe réglementaire pour se doter d'un véritable outil de transformation

[Fiche Finances] Budget

Auteur associé

Si les incertitudes planent sur le futur projet de loi de finances pour 2025, une chose est certaine pour les collectivités locales. Depuis la loi de finances pour 2024 et notamment son article 191, les collectivités de plus de 3 500 habitants doivent publier une annexe faisant état de « l'impact du budget pour la transition écologique ». Le décret publié le 16 juillet dernier a précisé le périmètre et l'ambition de cette annexe, dont la pleine application est prévue pour 2028.

Depuis le projet de loi de finances (PLF) 2024, une annexe réglementaire doit être produite pour la quasi-totalité des collectivités locales. Ladite annexe concerne certaines dépenses d'investissement des budgets principaux et des budgets annexes soumis à la nomenclature comptable M57 et M4. À titre d'exemple, pour la mise en place de l'annexe réglementaire dès 2025 sur le compte administratif (CA) ou le compte financier unique (CFU) de 2024, dix-sept chapitres comptables sont concernés dont notamment les « réseaux de voirie », le « matériel de transport ferroviaire », ainsi que ceux relatifs aux « bâtiments scolaires ».

Par ailleurs, le décret prévoit que l'analyse de l'impact environnemental des dépenses d'investissement doit s'effectuer pour l'exercice 2024 sur le premier axe du règlement européen visant à favoriser les investissements durables relatifs à l'objectif « d'atténuation du changement climatique ».

En effet, l'annexe réglementaire reprend les six axes de la taxonomie européenne afin de définir les principaux objectifs environnementaux à prendre en compte. Ces axes sont « l'atténuation », « la préservation de la biodiversité », « l'adaptation », « la gestion des ressources en eau », « l'économie circulaire », et le « contrôle de la pollution ».

En 2026, le CA ou CFU de l'exercice 2025 doit également être analysé en fonction du sixième axe relatif à l'objectif de « préservation de la biodiversité et de la protection des espaces naturels, agricole et sylvicole ». À compter du CA ou du CFU de l'exercice 2027, les six axes de la taxonomie européenne seront pris en compte.

L'annexe réglementaire, un véritable « budget vert » ?

Ce cadre réglementaire peut interroger : l'annexe réglementaire est-elle un budget vert ?

D'après l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le budget vert ou « green budgeting » est un outil décisionnel permettant d'identifier les mesures les plus efficientes pour atténuer les impacts du changement climatique. Il permet également d'intégrer les outils « verts » dans les processus décisionnels existants afin de développer de nouveaux indicateurs pour mesurer les progrès et l'efficacité des politiques et programmes verts. Or, cette annexe réglementaire correspond peu ou prou à cette définition, et ce, pour plusieurs raisons.

D'une part, l'annexe ne concerne que les dépenses d'investissement. Certes, il importe d'intégrer une analyse environnementale de l'impact des investissements dans les politiques publiques aussi stratégiques que le logement, les mobilités, la gestion des ressources en eau ou encore le développement économique. Toutefois, les collectivités peuvent également, à l'instar de la métropole de Lyon ou encore de la communauté d'agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse, analyser l'impact de leurs dépenses de fonctionnement afin d'intégrer la transition écologique de manière transversale dans le fonctionnement interne de la collectivité : commande publique, masse salariale, restauration collective, déplacements divers.

D'autre part, l'annexe réglementaire porte sur le CA ou le CFU des collectivités, c'est-à-dire sur les dépenses engagées ou exécutées et non sur le budget primitif, en somme sur les dépenses à engager. Par conséquent, peut-on considérer l'annexe réglementaire comme un outil de pilotage au service de la décision politique ? En réalité, l'annexe réglementaire permet surtout de fournir de la donnée, notamment aux services de l'État et aux préfectures sur l'investissement vert des collectivités. En ce sens, force est de constater que cette annexe n'est donc pas conforme à la définition d'un budget vert tel que décrit par l'OCDE. De même, rien que d'un point de vue matériel, cette annexe n'est pas un outil de pilotage financier prévisionnel similaire à un véritable budget. Si la forme de présentation de l'annexe relève du choix de la collectivité, il convient de préciser que cette annexe ne s'amende pas et ne se vote pas, contrairement à un budget, faisant ainsi de ce document un véritable acte politique.

En somme, cette annexe ne porte aucune stratégie, ni financière, ni juridique, ni politique. Il semble donc erroné de l'assimiler à un budget vert.

L'importance pour les collectivités de se doter d'un véritable budget vert

Le budget vert est un outil de pilotage et de pédagogie dont l'ambition et l'utilité pour les élus, les agents de la collectivité mais aussi les usagers dépassent bien largement le périmètre retenu pour l'annexe réglementaire. Le budget vert est d'abord un outil de pilotage au sein de la collectivité.

En analysant l'impact environnemental des dépenses d'investissement et de fonctionnement d'une collectivité, il est un outil d'aide à la décision politique déterminant pour les élus. Il apporte les informations nécessaires à l'arbitrage financier lors des dialogues budgétaires.

Il peut également être un outil de transformation managériale, par une mise en relation des directions opérationnelles, en permettant in fine, d'acculturer davantage la collectivité aux enjeux environnementaux. Certaines collectivités n'ont pas manqué d'originalité pour faire apprendre de façon ludique, la méthode de classification environnementale des dépenses à leurs agents : distribution de flyers, création d'une formation avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) à l'instar de la ville de Pessac, guide méthodologique, atelier « Qui veut gagner des millions » pour définir collectivement les critères et la méthode de budgétisation verte. On le voit, le budget vert est aussi un levier d'innovation managériale !

Si l'outil est porté par les élus et par l'administration - la direction générale en tête - il devient ainsi un mécanisme politique et managérial central pour la collectivité. À titre d'exemple et selon l'ambition affichée autour du « verdissement » du budget, les objectifs environnementaux peuvent être affichés dès la lettre de cadrage, mais aussi lors de la saisie des demandes de crédits par les services dans le logiciel financier de la collectivité, ou bien pendant les dialogues de gestion.

Enfin, le budget vert est aussi un outil de performance budgétaire et environnementale. Nombreuses sont les collectivités ayant pris des engagements climatiques et environnementaux dépassant leurs obligations légales et réglementaires (plan climat-air-énergie territorial, plan local d'urbanisme intercommunal, etc.). Par conséquent, cet outil garantit aussi le croisement des objectifs budgétaires avec les engagements pris par la collectivité. En somme, chaque collectivité est libre de définir ses propres critères environnementaux dans la budgétisation verte.

Les collectivités doivent construire leur propre budget vert

On le voit, le budget vert est un outil de pilotage et d'aide à la décision très puissant pour orienter les projets de la collectivité en fonction de leurs impacts environnementaux. Toutefois, la mise en oeuvre de ce budget vert est loin d'être simple et nécessite la réunion de plusieurs conditions indispensables à sa réussite.

Tout d'abord, et conformément aux enseignements tirés de l'expérimentation faite par I4CE, l'Institut de l'économie pour le climat, en 2020 avec certaines collectivités (Métropole européenne de Lille, Euro-métropole de Strasbourg), le portage politique et administratif est indispensable. La mise en oeuvre d'un budget vert ambitieux ne tient que si la démarche est soutenue politiquement et dans le temps. En effet, la mise en oeuvre de cette démarche transversale nécessite de profondes adaptations de méthodes de travail.

Sans portage politique fort, la démarche ne peut aboutir tant il est difficile d'embarquer toute une collectivité pour adapter les pratiques en cours. Il importe également que la collectivité définisse elle-même ses propres objectifs environnementaux et, de fait, ses propres critères. Comment prendre en compte l'impact sur la biodiversité ? Quels critères retenir pour la gestion de la ressource en eau ? Plusieurs années sont parfois nécessaires pour qu'une méthode robuste soit créée.

Toutefois, c'est ce travail collaboratif entre les élus, les directions et les agents qui permet une meilleure appropriation de cet outil par tous les acteurs de la collectivité. Certaines collectivités ont même intégré une dimension « usager » dans leur analyse, à l'instar de la métropole de Lyon qui évalue les dépenses selon la « sensibilisation et l'accompagnement au changement », ou encore la ville de Clermont-Ferrand qui a choisi d'adopter, en parallèle de son budget vert, une classification sociale.

Enfin, pour installer la démarche dans le temps, les collectivités gagneraient à affiner les modalités de leur budgétisation d'une année à une autre, mais aussi à élargir progressivement le champ de cet outil. C'est ainsi que la ville de Besançon a adopté une démarche ambitieuse « d'emprunts verts ».

Si l'annexe réglementaire permettant d'analyser les dépenses exécutées du budget 2024 devient obligatoire, l'urgence climatique nécessite que les collectivités se saisissent de l'outil de pilotage qu'est le budget vert. Cela constituera la preuve, s'il en fallait une autre, que les investissements nécessaires à la transition écologique sont faits par les collectivités, fruit d'un volontarisme local écologique qu'il est important de rappeler.

La Montagne (site web) - Lamontagne
jeudi 12 décembre 2024 - 19:28:57 -0000 2572 mots

[Exclusivité La Montagne] Projet lithium dans l'Allier : Imerys revoit sa copie à la marge

Matthieu Perrinaud

Le débat public autour de projet de mine de lithium dans l’Allier est clos. Imerys vient d’y répondre. La société minière veut montrer patte blanche en proposant quelques aménagements à la marge. Mais sur le fond, elle persiste et signe quant à sa volonté de mener à bien cette aventure industrielle pharaonique d’un milliard d’euros

Imerys veut poursuivre son projet. Mais Alan Parte, vice-président au projet lithium, le promet : la société compte redoubler d’efforts sur les questions environnementales ou de transparence. Pour un projet qu’il souhaite "exemplaire", et qui pourrait voir le jour "avant la fin de la décennie".

Le projet

Le groupe Imerys exploite à Échassières, depuis 2005, une mine de kaolin. Dessous, elle a trouvé un immense gisement de lithium. Plus de 34.000 tonnes d’hydroxyde de lithium, un minerai indispensable à la fabrication des batteries de voitures électriques. De quoi équiper l’équivalent de 700.000 de véhicules par an sur plusieurs décennies. Si Imerys misait sur 25 ans au départ, l’avis de l’Autorité environnementale, adopté lors de la séance du 21 novembre 2024 évoque 50 années d’exploitation.

Nom de code de ce projet, devenu d’intérêt stratégique national : Emili, pour "Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys". Il est estimé à un milliard d’euros.

Le débat public

Eu égard à sa taille, le projet a fait l’objet d’un grand débat public, de mars à juillet. Le 30 septembre, la CNDP (Commission nationale du débat public, autorité publique indépendante) a publié son compte rendu et sa synthèse. À partir de là, la société Imerys devait apporter une réponse avant la fin de l’année. C’est désormais chose faite.

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"C’est un exercice assez particulier pour nous, on se met un peu à nu, devant le miroir. Nous avons abordé cela très humblement, et tenté de faire un travail de pédagogie tout au long du débat", sourit Alan Parte.

Il précise : "Sur la partie liée au projet, on n’a pas attendu le débat pour parler avec les différents acteurs. Dans les grandes thématiques, l’eau, l’emploi, le trafic… nous n’avons donc pas eu de grandes surprises. Mais ce qui a pesé dans ce débat, ce n’est pas tant le projet lui-même, ou sa conception, mais la question des usages en général, des mobilités, du rôle de l’électrification dans l’équation du changement climatique. Cela a pris un poids qu’à titre personnel, j’avais un peu sous-estimé."

Et c’est aussi sur ce point de philosophie globale que le débat achoppe entre détracteurs et partisans du projet. Les opposants ont tendance à dire : “Clarifions d’abord ça, et ensuite on parlera du projet”. Nous, nous disons qu’il est nécessaire de faire les choses en parallèle. On ne peut pas attendre que tout soit clair avant de trouver des solutions, alors que les solutions matures sont là.

Quoi qu’il en soit, s’il y voit "un exercice démocratique réussi", le dirigeant a également noté "les questions, les inquiétudes, et le besoin de transparence, exprimé de manière assez forte".

Les aménagements au projet Emili

Globalement, Imerys ne remet pas en cause "les fondamentaux du projet", avec une mine souterraine, l’extraction par canalisations, et le transport par voies ferroviaires. Les briques de base ne sont pas remises en question en cause".

Pour Alan Parte, "c’est une chance d’avoir du lithium en France", et le gisement d’Échassières apporterait "des retombées économiques importantes à un territoire qui en a besoin et qui en mesure la valeur. On sait que c’est un projet stratégique, et que nous pourrions être les premiers à rouvrir une mine en France. Les conséquences seraient importantes". Avec quelques aménagements, cependant.

"Nous restons persuadés que nous sommes sur quelque chose qui a beaucoup de valeur, et nous souhaitons poursuivre le projet de manière exemplaire et responsable."

Alan Parte (Vice-président du projet lithium chez Imerys)

Le feldspath. "Nous avons décidé d’abandonner la production et la commercialisation du feldspath. Nous avions en tête d’envoyer ce minéral, extrait lors du traitement de la roche pour obtenir le lithium, vers l’Italie, notamment pour le marché du carrelage. Mais nous avons entendu les discussions autour des produits chimiques. Et le fait de ne pas produire de feldspath enlèvera, de fait, un certain nombre de ces produits. On valorisera un peu moins ce qui sort de la mine, mais on réduira d’autant plus les risques autour des résidus, et d’une potentielle pollution chimique. Et ça ne remet pas en cause l’équilibre financier du projet."

Le chargement. "Le débat public a fait remonter un site alternatif à celui de Saint-Bonnet-de-Rochefort, sur la commune de Vicq. Nous disposons maintenant d’une étude comparative entre les deux sites. Les deux solutions sont faisables techniquement, avec des impacts assez comparables. Nous présenterons ces études aux parties concernées, et la décision sera prise, au plus tôt, début 2025."

Le rail. "On perçoit que cette question est importante, et que le fait de développer cet aspect apporterait beaucoup de valeur au territoire. Le projet serait une sorte de catalyseur pour la pérennité du rail. Les études ont déjà été lancées par SNCF Réseau, et on se battra pour qu’il n’y ait pas de retard de ce côté-là. Il faut juste cranter tout cela."

La forêt des Colettes. "Nous continuerons à pousser pour que des études approfondies soient menées et partagées. En ce qui concerne l’eau, on se limitera aux chiffres mentionnés pendant le débat, pas plus. Nous allons également participer à la connaissance et à la protection de la forêt des Colettes. Les études montrent que l’état de cette forêt est davantage dû au changement climatique qu’à autre chose, mais nous participerons à son suivi, en facilitant le travail des écologues, le recensement des essences, ou les analyses des eaux et des zones humides."

Formation. "Nous avons aussi le souhait de développer des formations localement en chimie, ou en maintenance par exemple. Nos pilotes pourront d’ailleurs servir d’outils pour ces formations."

Dialogue. "Nous avons une vraie volonté de dialogue, de transparence et de compréhension publique de notre projet. La concertation va continuer. La CNDP devrait nommer, l’année prochaine, un garant, pour s’assurer de cette continuité du dialogue, jusqu’à la fin de l’enquête publique. Nous allons également mettre en place des comités de suivi, un par site concerné. Les standards de la norme Irma (Créée en 2006, IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance) a défini un objectif global pour une mine responsable), demandent d’ailleurs de ne pas s’arrêter à la mise en route du projet, mais de poursuivre le dialogue pendant toute la vie du projet.

Enfin, nous reprendrons notre newsletter, suspendue le temps du débat public, dès le début de l’année prochaine. Elle sera distribuée à plus de 40.000 exemplaires."

L’environnement

À l’aube de l’éventuelle réouverture d’une mine en France, la question est prégnante dans le débat : est-il possible de créer un tel site en respectant l’environnement??

Une mine qui n’a aucun impact, ça n’existe pas. C’est la même chose pour une usine. Il ne faut pas se voiler la face

"Mais respecter l’environnement, c’est comprendre ce que l’on fait, l’état initial, les impacts qu’on peut avoir, et les éviter quand c’est possible. D’où nos choix structurants, avec par exemple une usine zéro effluent liquides à Montluçon.

Il poursuit : "De la même façon, est-ce qu’on peut se passer de prélever de l’eau?? Non. Mais comme beaucoup d’autres industries. Et nous serons très sourcilleux sur cette question. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le recyclage, avec un taux de 90 %, ce qui est extrêmement élevé."

Enfin, "il reste l’impact résiduel. Nous allons donc voir comment compenser, comme nous le faisons sur tous nos autres sites. Et on compense plus ce qu’on détruit. C’est ça, respecter l’environnement. Il ne faut pas être naïf, la vraie question c’est : est-ce que le projet est suffisamment vertueux pour justifier cet impact résiduel?? Nous pensons que oui."

Les opposants

Différentes associations et collectifs restent vent debout contre le projet Emili (lire ci-dessous) : France Nature Environnement Allier, Préservons la forêt des Colettes, StopMines03, ou encore le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort. Elles reprochent notamment à Imerys son manque de transparence, sur les différentes études.

"La transparence est importante, dit Alan Parte, mais il faut faire les choses dans le bon ordre. Donner beaucoup d’infos, ça ne sert pas la transparence. On travaille sur le dossier, on le soumet à l’État et à l’Autorité environnementale, et ensuite, on peut le partager."

Les déchets

La question de la gestion des déchets, principalement sur le site de la Loue, à côté de Montluçon, a également émergé.

"Les résidus ne seront pas stockés sur le site de Montluçon, promet Alan Parte. À nous de chercher un site, qui sera branché sur le rail, suffisamment grand, et avec un accueil favorable, afin de limiter l’impact. C’est-à-dire avec un fond géochimique compatible avec le résidu."

Le marché

Après un départ en flèche en 2020, le marché des véhicules électriques stagne aujourd’hui en France. Mais pas de quoi décourager le vice-président au projet lithium.

"Les besoins sont énormes. Nous avions étudié plusieurs scénarios, et même le plus timide indique que notre capacité à produire du lithium sera largement inférieure à nos besoins."

Le fait que ça prenne plus de temps, ce n’est pas surprenant, et c’est probablement une bonne chose

"Actuellement, la conjoncture n’est pas bonne, mais les projections pour l’année prochaines sont optimistes. Avec la baisse du prix des matières premières, on va être capable de mettre sur le marché des véhicules abordables. La lame de fond est toujours là, comme l’échéance de 2035 pour l’arrêt de la production de véhicules thermiques."

Les prochaines étapes

"En 2025, la concertation va donc se poursuivre avec les phases de pilotes industriels. Nous avons déposé les demandes de permis et espérons pouvoir commencer la construction au deuxième semestre 2025. Celle-ci prendra douze à dix-huit mois. Ils devraient donc être mis en service fin 2026. Et nous allons également poursuivre toutes les différentes études."

Le point de vue des opposants

Jacques Morisot, membre de l’association Préservons la forêt des Colettes, a été très impliqué depuis la genèse du projet Emili, et notamment lors du débat public. Débat dont il se félicite. "Nous trouvons le compte rendu très intéressant, même si on sait que ce n’est absolument pas contraignant. En tout cas, il montre plusieurs choses. D’abord, le fait qu’il manque le débat en amont sur le pourquoi et le pour quoi de la mine, c’est-à-dire les raisons générales de cette mine et à quoi elle est destinée." Ensuite, "quand on rentre dans le projet, le débat public a souligné toutes les études qui manquent aujourd’hui sur l’eau la biodiversité… Rien n’est levé là-dessus."

Mais surtout, Jacques Morisot conteste la méthode. "Autant Imerys que la préfecture ont pu dire qu’ils étaient attentifs à ce qu’ils appellent les “parties prenantes”. Or, depuis juillet, on a demandé à avoir les dossiers déposés pour les usines pilotes, comme le code de l’environnement nous en offre la possibilité. Aujourd’hui on n’a toujours rien malgré des demandes orales, puis en lettres recommandées avec accusé de réception puis avec la mise en demeure de nos avocats. Aujourd’hui, nos avocats ont donc saisi la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) par rapport à ce refus. Donc il n’y a plus du tout de confiance. Ce n’est pas de “l’attention aux parties prenantes” qu’on a, c’est du mépris."

D’une manière générale, les associations ne baissent pas les bras, convaincues que la pression populaire peut faire bouger les lignes. "Nous, on dit que rien n’a débuté, et nous demandons à aux citoyennes et aux citoyens, quelle que soit leur opinion, de se mobiliser pour que tout soit mis sur la table, et qu’il y ait des vrais choix citoyens là-dessus ça nous paraît essentiel."

Dans un rapport daté du 25 novembre, France Nature Environnement (FNE) a livré ses conclusions autour du débat public. Selon l’association, celui-ci "a mis en évidence différents points de vue et permis de les confronter et/ou de les cristalliser. Certains y voient une opportunité économique par l’emploi, les redevances et autres activités induites, D’autres voient le saccage de leur territoire, de leur cadre de vie, de la nature, de leur santé. Si la participation locale a été importante, on peut regretter le manque de participation au-delà du département de l’Allier s’agissant d’un projet d’envergure national qui annonce la relance minière en France". "Les réponses apportées par Imerys n’ont pas été à la hauteur des attentes, poursuit FNE, des études étant toujours en cours dont certaines ne seront pas connues avant 2028."

Aurélie Chambon, pour le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort, n'a pas été convaincue par le débat public, avec "globalement peu de réponses et encore beaucoup d’incertitudes". Pour elle, "ce débat n’était pas vraiment un débat mais plutôt une succession de questions/réponses sans possibilité de réellement débattre. Donc une certaine frustration à ce niveau. Trop de questions sont restées sans réponse, on a le sentiment d’avoir beaucoup entendu "on ne sait pas encore" alors que le projet se peaufine depuis des années".

Pour autant, "cette consultation de la CNDP est toutefois essentielle et représente une forme de garde-fou pour la population. Sans eux, on n’aurait vraiment eu aucune information. S’agissant du site de Saint-Bonnet, le collectif de riverains est totalement interloqué de voir qu’ils peuvent envisager de s’implanter aussi proche des habitations, vraiment en pleine ligne de mire des maisons. On a entendu des propos choquants comme "il ne faut pas que ça vous empêche de dormir" montrant bien à quel point ils ne réalisent pas le niveau d’anxiété qu’ils engendrent chez les gens avec la possibilité de voir un immense site industriel se monter littéralement devant chez eux."

Au final, "nous espérons être entendus, termine Aurélie Chambon, tant par eux que par les services de l’Etat pour que personne n’ait à subir une dégradation de son cadre de vie. Nous demandons de réels efforts à Imerys, car s’ils viennent à construire une usine, les conséquences pour les habitations proches sont désastreuses. On ne demande rien de bien compliqué. C’est du bon sens. Ils ne peuvent pas venir ainsi ruiner la vie des gens qui vivent ici. Car on ne cache pas une usine de 20 mètres de haut derrière une haie, quand bien même il y a un talus de 3 mètres de haut. Au delà de cela de nombreux éléments demandent approfondissement : ressource en eau face au changement climatique, la gestion des déchets miniers, l’incidence du ferroviaire, les conséquences sur la santé, le bilan carbone … Le dossier est finalement bien pauvre et rien n’établit que le rapport bénéfice/risque est positif et justifie cette mine."

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Réchauffement climatique : quelles obligations pour aider les nations vulnérables?? Ouverture d'un procès historique

Par SudOuest.fr avec AFP

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant Cour internationale de justice

La plus haute juridiction de l'ONU entame lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre. Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 9 heures devant un panel de 15 juges.

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye.

Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Engagement des riches pollueurs « insultant »

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles. « Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique », a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'États insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

« Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière [...] qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique », a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux. Quelles obligations les États ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ? Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les États, « par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique » ?

Deux questions

La deuxième question est liée aux responsabilités des États pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux États-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira « un schéma juridique » général sur lequel « des questions plus spécifiques pourront être décidées ». Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, « éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international ».

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les États-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle. Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

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Audiences historiques sur le climat devant la plus haute cour de l'ONU

La plus haute juridiction de l'ONU a entamé lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre.

Le juge président Nawaf Salam a ouvert les audiences au cours desquelles plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour internationale de justice (CIJ), basée à La Haye.

Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ont ouvert les débats marathon qui dureront deux semaines devant un panel de 15 juges.

Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique.

Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Quelque dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le Palais de la Paix, où siège la CIJ, avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Le plus gros problème devant la plus haute cour" et "Financez notre avenir, financez le climat maintenant".

"J'ai bon espoir que les juges diront quelque chose d'utile qui puisse vraiment sortir de l'impasse autour des négociations sur le climat que nous voyons se dérouler chaque année lors des COP", a déclaré Jule Schnakenberg, membre de la Jeunesse mondiale pour la justice climatique.

"Nous espérons vraiment voir une avancée", a ajouté cette Allemande de 26 ans auprès de l'AFP.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

- "Première ligne" -

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.

"Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique", a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'Etats insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

"Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière (...) qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique", a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution dans laquelle elle avait soumis deux questions clés aux juges internationaux.

Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?

Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, "par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique"?

- Moment décisif -

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira "un schéma juridique" général sur lequel "des questions plus spécifiques pourront être décidées".

Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, "éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international".

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.

Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Source : AFP

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2 décembre 2024 635 mots
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Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye

Publié le 02 déc. 2024 à 05:56, mis à jour le 02 déc. 2024 à 05:59 La Haye (AFP) - La plus haute juridiction de l'ONU entame lundi à... Voir l'article

Le Figaro (site web)
vendredi 22 novembre 2024 - 16:32 UTC +01:00 1033 mots

Actualité ; Sciences & Environnement

Climat : pourquoi de nombreux Français boudent la COP29

Paul De Breteuil

TÉMOIGNAGES - Alors que s’achève vendredi la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29), les négociations suscitent beaucoup moins d’intérêt que celles de la COP21. Et ce pour de multiples bonnes ou mauvaises raisons.

«On a zéro nouvelle de la COP. J’ai appris que la France n’y participait pas. Une amie m’a dit ça.» Le témoignage de Noé, 20 ans, n’est que l’écho d’une indifférence partagée par de nombreux Français à l’égard de la 29e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ou plus simplement la COP29, qui s’est tenue cette année à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre. Là se sont réunis quelque 198 pays pour limiter les émissions mondiales de gaz à effet de serre à +1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, conformément à l’accord de Paris sur le climat. Une tâche titanesque.

Espoirs déçus

Dans son quinzième rapport annuel , publié fin octobre, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) indique que les politiques actuelles menées à travers le globe entraînent le monde sur une trajectoire de réchauffement qui pourrait atteindre 3,1°C. Bien loin des +1,5 °C de l’accord de Paris. Les COP ont beau se succéder, les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre n’infléchissent pas.

De quoi alimenter un certain aquoibonisme. «Comme beaucoup de gens, j’avais été assez marquée par la COP21 qui avait suscité beaucoup d’espoir», témoigne Perla, 23 ans. «Cette fois-ci j’ai suivi la COP29 de loin. Je suis découragée qu’elle ait lieu dans un pays pétrogazier, surtout quand j’ai appris que 1700 lobbyistes du pétrole seraient présents», soupire-t-elle.

La jeune femme n’est pas la seule à se sentir en retrait de cette COP29, où la délégation française n’est pas au complet. Nulle présence d’Emmanuel Macron à Bakou, ni de la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, qui a annulé sa venue. Les tensions entre la France et l’Azerbaïdjan au sujet de l’Arménie n’ont pas aidé.

De nombreux Français ont boudé la COP29. D’après les statistiques de Google Ads, il y a eu en France une moyenne de 3600 recherches mensuelles pour le mot-clé «Cop 29» en 2024. Or, selon la société de logiciels d’analyse marketing Semrush, il y a eu 74.000 recherches mensuelles au cours de l’année 2015 pour le mot «COP 21 ». Un écart abyssal.

Trop technique pour le grand public

«Beaucoup de gens trouvent les COP inutiles. C’est partiellement vrai, mais cela relève aussi d’une incompréhension des processus interétatiques», confie Mathilda, 23 ans, présente à Bakou pendant la première semaine de la COP29. Il n’est pas aisé de comprendre le fonctionnement des COP, dont l’agenda a été préparé plusieurs mois auparavant en Allemagne, lors de la conférence de Bonn sur les changements climatiques.

C’est à Bonn que se sont tenues les tractations sur le financement de la transition climatique. Ce même sujet sur lequel les négociations achoppent à Bakou. Les négociateurs peinent à se mettre d’accord sur un financement pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique.

Un manque de résultat tangible qui peut frustrer le grand public, mais aussi créer un malentendu. «On a tendance à trop attendre de ces COP», abonde François Gemenne , spécialiste en géopolitique de l’environnement et coauteur du sixième rapport du GIEC. En réalité, le «malentendu de départ tient au fait que les COP sont un organe de gouvernance itératif, qui chaque année ne produit pas de grandes décisions majeures», poursuit le chercheur. Or, «nous attendons toujours un événement final et définitif qui viendrait régler le problème, alors qu’il faut comprendre que la négociation n’a pas de fin» conclut-il.

«Boîte noire»

Si la COP29 fait peu parler d’elle, c’est aussi, selon certains, parce que les médias n’en parlent pas assez. Une tautologie qui mérite qu’on s’y attarde. Cyriak, 30 ans, a participé à la COP25 qui s’est déroulée en 2019 à Madrid. Selon lui, «la COP n’est pas du tout assez médiatisée». «Quand j’étais à la COP25, il y avait des célébrités comme Harrison Ford et Greta Thunberg, mais on n’en a pas entendu parler à la télé ou à la radio».

«Pour beaucoup de gens, la COP c’est une boîte noire», confirme François Gemenne. Démocratiser ce qui peut paraître obscur pour beaucoup, est donc un véritable enjeu. «Aujourd’hui, la vie politique française est décrite comme un feuilleton», ajoute le chercheur. «Ce n’est pas le cas pour les COP, où on ne connaît pas la personnalité des négociateurs. Il n’y a donc pas d’attachement affectif aux COP».

Le potentiel existe pourtant. «On a souvent tendance à oublier l’aspect très humain des négociations», souligne Mathilda. «On pense en effet que les représentations diplomatiques sont déconnectées de nous. En réalité, elles sont composées de gens fatigués et débordés à qui l’on peut s’identifier et dont les décisions ont un impact réel», conclut-elle.

Garder espoir

Aujourd’hui, «les événements climatiques se multiplient à une telle fréquence qu’on a plus besoin de COP pour parler du climat», constate François Gemenne. Or, d’après le dernier baromètre de l’ADEME, les Français placent toujours l’environnement comme troisième de leurs préoccupations en 2024. De quoi susciter un certain nombre d’angoisses, particulièrement chez les jeunes, alors que rien ne semble pouvoir freiner le changement climatique.

Pas de quoi décourager Perla, qui s’est réfugiée dans le militantisme et dans la religion. La jeune femme a rejoint le collectif écologiste chrétien «Lutte & Contemplation», et s’appuie sur sa foi. «Je m’appuie sur mon espérance que l’amour du Christ nous rejoint au cœur de toutes ces luttes. On va continuer à prier dans les mois à venir, pour la prochaine COP en 2025 au Brésil, en espérant que des décisions ambitieuses soient prises».

Voir aussi :

COP29 : Bakou a convoqué l'ambassadrice française pour des «appels au boycott» par Paris

COP29 : à Bakou, les négociations s’enlisent, l’UE sous pression

COP29: à Bakou, l’ombre de Donald Trump «est partout»

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
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Sopra Steria renforce son engagement environnemental avec le financement de deux startups de la green tech grâce à sa ligne de crédit à impact ( Sustainability-Linked Loan ) PR Newswire mer. 11... Voir l'article

Le Petit Journal (site web réf.) - Le_Petit_Journal
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L'Argus de l'assurance (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 17:28 GMT+1 620 mots

Cyber-risques, changements climatiques et IA : les priorités de l'ACPR pour 2025

Lors de la conférence annuelle de l'ACPR, Jean-Paul Faugère, son vice-président, a évoqué les enjeux clés pour le secteur assurantiel : l'impact des cyber-risques, les défis climatiques et les régulations autour de l'intelligence artificielle. Il a appelé à la vigilance et à l'adaptation face aux mutations en cours. Le vice-président revient également sur le projet FIDA de la commission européenne.

La conférence de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui s'est tenue le 26 novembre 2024 à la Maison de la Chimie, a mis en lumière les enjeux majeurs auxquels l'ACPR se prépare à faire face dans les années à venir. Jean-Paul Faugère, vice-président de l'ACPR, a abordé les transformations clés qui influenceront profondément le secteur financier et assurantiel : le changement climatique et les impacts de la transition numérique.

Le changement climatique Le changement climatique reste un défi de taille, selon Jean-Paul Faugère. Le vice-président a rappelé que les risques physiques liés au climat, déjà visibles à travers des événements récents aux États-Unis et en Espagne, se multiplieront dans les décennies à venir. « Le stress test climatique mené par l'ACPR en mai illustre les chocs à venir », a-t-il souligné. Il a également mis en avant l'importance d'une gestion proactive des risques physiques. « La force du partenariat public-privé bâti en France autour de la CCR est un atout majeur pour y faire face », a-t-il ajouté. Le vice-président de l'ACPR a précisé que pour que les risques liés au climat soient efficacement gérés, « la gouvernance des risques physiques doit s'appuyer sur une cartographie exhaustive et partagée ».

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Transformation numérique La révolution numérique ne va pas sans son lot de défis, notamment en matière de cyber-risques d'après le vice-président de l'ACPR. Ce dernier a souligné la rapidité de l'évolution technologique exposant les entreprises à des vulnérabilités de plus en plus complexes. « Le marché de l'assurance pour les risques cyber s'autonomise et prend de plus en plus de place dans le marché global du dommage », a-t-il précisé. Jean-Paul Faugère a insisté sur la nécessité de réguler l'usage de l'intelligence artificielle (IA), avec des législations telles que le règlement européen sur l'IA et la directive NIS 2. « Il ne s'agit pas de brider l'innovation, mais de garantir des assurances raisonnables sur l'usage des nouvelles technologies », a ajouté le vice-président. Ce principe est crucial pour préserver la stabilité des systèmes face à un "dark web" « de plus en plus agressif et puissant ». Il a également souligné que, bien que la couverture des risques cyber soit en expansion, elle n'a pas encore atteint sa pleine maturité et que le marché devra s'adapter pour répondre aux besoins croissants des entreprises.

Le projet FIDA Enfin, Jean-Paul Faugère est revenu sur le projet de règlement FIDA de la Commission européenne : « Nous savons ce qu'il en est dans le domaine des paiements avec la directive DSP2, qui ouvre largement l'accès à des prestataires de services extérieurs. Dans le secteur de l'assurance, le projet FIDA pourrait induire une ouverture similaire. » Il a précisé que l'ACPR, sans se prononcer sur l'opportunité de cette mesure, qui relève d'un choix politique, « défend la nécessité d'une garantie sur la sécurité des échanges de données. Il serait paradoxal que la supervision des institutions financières soit optimale, tandis que des îlots d'incertitude et de fragilité se créent en dehors ».

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Le vice-président préconise d'organiser ces échanges de données dans des « schémas » précis entre acteurs responsables, implantés et contrôlés au sein de l'Union européenne. « Il conviendrait aussi de définir clairement les limites concernant les données client susceptibles d'être partagées, en recueillant de manière sécurisée et explicite l'accord de chaque client. »

L'Express (site web)
Climat et transitions, jeudi 21 novembre 2024 1176 mots

Derrière Donald Trump, l'inquiétant déluge de messages anti-science de ses futurs ministres

Sébastien Julian

Pour former son équipe, le nouveau président des Etats-Unis s'est entouré exclusivement de personnalités opposées à l'analyse scientifique du GIEC sur le climat. Une première.

Ce 22 avril 2022, Pete Hegseth n'est pas encore pressenti pour prendre les rênes du Pentagone. Quelques semaines avant la sortie de son livre Bataille pour l'esprit américain,qui dénonce "l'endoctrinement des élèves de la maternelle à la terminale", il coanime avec le chroniqueur texan Will Cain une émission sur Fox News consacrée au changement climatique. L'idée de ce show bien rodé n'est pas d'alerter les Américains sur les conséquences néfastes liées à la montée des températures. Au contraire, le but du programme consiste à se moquer des "bobards" racontés par les démocrates à ce sujet.

Sur l'écran géant installé derrière les présentateurs, de courtes vidéos de personnalités et des captures d'écran d'articles de presse se succèdent. Des contenus soigneusement choisis et présentés de manière caricaturale. Pas de place ici pour une analyse fine et détaillée des scientifiques du GIEC. En guise d'information, une citation annonçant la fin du monde dans neuf ans, un extrait d'article anticipant la montée du cannibalisme dans le futur en raison de la crise climatique, un autre faisant le lien, sans trop y croire, entre montée des températures et troubles cardiaques...

Pete Hegseth se lâche : le changement climatique est l'ennemi parfait. "Il est partout mais on ne le voit jamais. Et on devrait faire tout ce qui est en notre pouvoir pour s'attaquer à ce problème? Quand il fait trop chaud, trop froid ou qu'il pleut trop, c'est la faute du climat. C'est même notre faute car - selon les démocrates - nous sommes des dieux qui contrôlons le climat".

Will Cain en rajoute lui aussi. Après avoir lancé une vidéo durant laquelle le prince Harry nous prévient que le monde est en feu, il rigole et se tape sur les cuisses "Ça ne tient pas debout, nous sommes au plus bas historique en ce qui concerne le nombre de victimes associées aux catastrophes comme les ouragans ou les inondations". L'argument est fallacieux mais qu'importe. L'idée est de faire passer la cause climatique pour une obsession infondée. Et de coller ainsi aux idées de Donald Trump, qui a visiblement fait du climatoscepticisme un critère important de recrutement pour sa nouvelle équipe.

Le "fanatisme des élites mondiales"

En 2019, dans une tribune publiée dans USA Today, le sénateur Marco Rubio - aujourd'hui proposé comme chef de la diplomatie - reconnaît que les températures montent, mais n'attribue pas le phénomène aux activités humaines et surtout, rejette "le fanatisme des élites mondiales et des gauchistes américains autour du changement climatique". Il cite une étude de l'Agence pour l'environnement sortie deux ans plus tôt, qui, selon lui, assure qu'un effort d'adaptation permettra de réduire les dégâts des intempéries de 90 % sur les côtes de la Floride. Il serait donc inutile de bâtir des digues de protection. Les propriétaires de maison n'auraient pas besoin non plus de déménager. Problème : un journaliste de CBS a lu - vraiment - l'étude, et les conclusions vont plutôt dans le sens inverse.

Une goutte de plus dans un océan de désinformation. Elon Musk, chargé par Donald Trump d'éliminer les lourdeurs de l'administration américaine, a publié à plusieurs reprises des messages soutenant que l'élevage n'avait pas d'impact sur le climat. "Tuer quelques vaches ne fera aucune différence", assure-t-il. Et dire que le propriétaire de Tesla bénéficiait autrefois de la sympathie des écolos, en raison de ses prouesses dans les véhicules électriques...

Autre cas d'école : Chris Wright, le candidat pressenti au poste de secrétaire à l'Energie, explique dans une vidéo postée sur LinkedIn l'année dernière que la crise climatique n'existe pas. Il n'y a donc pas besoin de s'atteler à la transition. Des propos qui ne surprennent guère venant de celui qui dirige Liberty Energy, une société proposant des services... de fracturation hydraulique.

La gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, proposée pour le ministère de la Sécurité intérieure et donc, chargée de superviser l'Agence fédérale de gestion des urgences liées aux catastrophes météorologiques, rejette elle aussi l'idée que l'homme est à l'origine de l'augmentation des températures. "À un journaliste qui lui demandait en mars 2022 si elle pensait que le climat était en train de changer, elle a répondu : "Je pense qu'il n'a pas été prouvé que ce que nous faisons affecte le climat"", relève le magazine Scientific American. Kristi Noem serait également le seul gouverneur à s'être retiré d'un programme du ministère de l'Energie, doté de 4 milliards de dollars, permettant aux États de distribuer à leurs habitants des remises sur leurs travaux de rénovation énergétique, poursuit la revue.

L'exploitation des hydrocarbures tient encore le haut du pavé

Au pays du gaz de schiste et du pétrole, la fin des passoires thermiques attendra bien quelques années de plus. Karoline Leavitt, la future porte-parole de l'équipe Trump, s'inscrit dans cette même vision du monde où l'exploitation des hydrocarbures tient encore le haut du pavé. "Je n'ai rien contre les énergies renouvelables, mais l'Inflation Reduction Act (NDLR : une loi mise en place par l'administration Biden permettant de subventionner massivement les technologies vertes) a siphonné beaucoup d'argent. Celui-ci aurait pu être employé de manière plus utile", expliquait-elle en 2022.

Une telle concentration de profils peu respectueux de l'environnement laisse nombre d'experts pantois. Donald Trump a déjà annoncé que les Etats-Unis sortiraient dès que possible de l'accord de Paris. Ira-t-il plus loin en s'affranchissant de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et en détricotant l'IRA? Les plus optimistes s'accrochent à l'idée que, sur ce sujet, Donald Trump pourrait faire preuve de pragmatisme. Après tout, les investissements déclenchés par l'IRA bénéficient en majorité à des territoires républicains. Mais comme le rappelle François Gemenne, professeur à HEC et auteur principal du 6e rapport du GIEC, le milliardaire ne fait pas toujours les bons choix en matière d'économie. "Lors de son premier mandat, de nombreux patrons lui avaient demandé de ne pas se retirer des accords de Paris. Il l'avait pourtant fait". Avant que Joe Biden n'annule cette décision.

Une chose semble sûre : sans la coopération des Etats-Unis, la transition énergétique aura du plomb dans l'aile. Les dégâts collatéraux apparaissent déjà. Javier Milei a demandé à ses diplomates de quitter la COP29, trois jours à peine après le début des négociations. Le président argentin aurait pris cette décision après un échange téléphonique avec Donald Trump. "Le risque est désormais de voir l'Argentine sortir de l'accord de Paris avant les Etats-Unis. Cela pourrait même faire tache d'huile auprès de pays comme le Venezuela, la Russie, la Hongrie et d'autres. Et comme il existe un délai de trois ans entre l'annonce de la sortie d'un pays et son départ effectif, les Etats-Unis ont le pouvoir de saboter les négociations des prochaines COP", note François Gemenne. Lors du premier mandat de Donald Trump, le monde avait réussi à limiter les dégâts sur le plan climatique. Cette fois-ci, la tâche s'annonce plus difficile.

La Voix du Nord
21ROUBAIX
LOCALE, dimanche 8 décembre 2024 697 mots, p. 21ROUBAIX10

À Roubaix, une ferme urbaine cultive un retour de la nature en ville

par Charles-Olivier Bourgeot

journée mondiale du climat. Située dans un quartier populaire de Roubaix, la ferme urbaine du Trichon est un projet exemplaire à l’heure de l’adaptation au changement climatique. Reconversion d’une ancienne friche vouée à devenir des logements, elle permet de faire une place à la biodiversité, la création d’un îlot de fraîcheur et la reconstitution d’un sol vivant en zone très urbanisée.

par Charles-Olivier Bourgeot

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bien consommer.

La reconversion d’une friche

C’est à Roubaix qu’est né en 2015 un projet de reconversion exemplaire dans la métropole de Lille. Il y a 10 ans, ce terrain de 7 000 m2 était la friche industrielle Nollet-Crouy, pour laquelle il a d’abord été question d’y bâtir des logements.

Les prémices de la ferme urbaine se voient sur un parking à l’abandon en face de la coopérative Baraka, située dans le quartier populaire du Trichon. Le restaurant y ouvre une grande terrasse. Et le Collectif des paysans urbains du Trichon y crée un point de compost et un jardin partagé en réalisant des bacs de culture à partir de matériaux de récupération.

La reconstitution

d’un sol vivant

La ferme urbaine s’étend à partir de 2020 sur l’ancienne friche industrielle. L’objectif est dans un premier temps d’y créer une ferme maraîchère de proximité (lire par ailleurs). Cela passe par la reconstitution d’un sol fertile et vivant sur une nouvelle terre. Un accord lie aussi la métropole européenne de Lille, propriétaire du terrain, la ville de Roubaix et les paysans du Trichon pour développer un projet agricole sur ce site. L’idée est aussi d’assurer un suivi scientifique sur une petite zone polluée.

« Il y a plein de leçons à tirer de l’expérience qui est menée ci : comment à partir de ce qui est une friche, on refait un espace à la fois nourricier et d’adaptation au dérèglement climatique », fait remarquer Pierre Wolf, responsable de ce projet.

La gestion de l’eau

Au-delà de sa vocation nourricière, la reconstitution d’une terre agricole en pleine ville est un levier d’adaptation au changement climatique. Un dessein porté par le collectif depuis toujours.

« Avoir un espace de nature vivante, de sol fonctionnel comme ça en ville, ça permet d’abord de s’adapter à la question de l’enjeu de l’eau , précise Pierre Wolf. On sait qu’avec le dérèglement climatique, on va avoir des épisodes pluvieux beaucoup plus importants et là, si le sol est fonctionnel, s’il n’est plus recouvert de béton et qu’il permet de s’infiltrer dans les nappes phréatiques, c’est autant d’eau qui ne se retrouve pas dans les réseaux d’assainissement de la métropole. »

La nature en ville

La transformation d’un gros projet immobilier, amenant un peu plus de béton dans un quartier déjà extrêmement dense, en espace de nature arboré en ville aura par ailleurs un impact sur la température pendant les épisodes de forte chaleur. « Quand on aura une forêt-jardin, les arbres permettent, en cas de canicule, de faire baisser la température , poursuit Pierre Wolf. On estime entre 0,5 et 2° en moins et puis surtout, la nuit, ce sont des espaces qui respirent. Ce n’est pas comme un bâtiment en béton qui a accumulé la chaleur et la renvoie. Là, ça s’évapore et l’évaporation produit de la fraîcheur.»

La place de la biodiversité

En créant un espace de nature en ville, la ferme urbaine a par ailleurs redonné un peu de place à la biodiversité. « Celle qu’on voit mais aussi celle dans le sol , rappelle Pierre Wolf. Les solutions fondées sur la nature sont extrêmement importantes dans l’adaptation aux dérèglements climatiques et même dans son atténuation puisqu’un sol vivant stocke du carbone.»

Depuis dix ans, au cœur de ce quartier dense et populaire, la ferme urbaine du Trichon est un lieu de rencontres, de débats, de partages d’expériences sur l’adaptation au changement climatique.

Le site internet de la ferme urbaine du Trichon :

fermeurbainedutrichon.fr

Boursorama (site web réf.) - Boursorama
2 décembre 2024 834 mots
Aussi paru dans
2 décembre 2024 - Challenges (site web) AFP Stories (français) AFP - Infos Françaises AFP - Infos Economiques
"L'avenir de la planète" est en jeu, estime le Vanuatu devant la haute cour de l'ONU

La plus haute juridiction de l'ONU entame lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les... Voir l'article

Maddyness (site web réf.) - Maddyness
28 novembre 2024 680 mots
Starquest lance un fonds dédié à la prévention des catastrophes naturelles
Manon Triniac

Starquest lance un fonds dédié à la prévention des catastrophes naturelles Le fonds Starquest s’est associé à la Caisse Centrale de Réassurance (CCR) pour lancer le Climate Change Resilience Fund... Voir l'article

La Voix du Nord
40TOUTES
SPORTS, dimanche 8 décembre 2024 532 mots, p. 40TOUTES43

Sport et changement climatique : va falloir s’adapter !

Par Kévin Saroul

JOURNÉE MONDIALE DU CLIMAT. Le changement climatique va modifier les pratiques de tous, sportifs professionnels comme amateurs. Comment s’y adapter ? Nous avons interrogé deux experts, auteurs de rapports sur le sujet.

Par Kévin Saroul

[email protected]

Football, course à pied, sports collectifs, marche… Selon les scientifiques, les conditions pour pratiquer une activité sportive vont devenir de plus en plus compliquées dans les prochaines décennies avec la hausse des températures. Risques de déshydratation, coups de chaud : l’enjeu est de santé publique.

Mais les infrastructures vont aussi subir les impacts de phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations ou les sécheresses. Il faut donc adapter nos territoires pour réduire notre vulnérabilité. Mais comment ?

Adapter les infrastructures

« Le gros défi va être la rénovation des bâtiments existants», assure Maël Besson, ancien responsable sport du WWF (fonds mondial pour la nature), aujourd’hui conseiller en transition écologique, auteur du rapport « L’impact du dérèglement climatique sur le sport ». La majorité des infrastructures sportives sont ainsi d’ores et déjà considérées comme « inadaptées », hiver comme été, selon les différents rapports.

« Ça va être important car des activités extérieures vont se reporter en intérieur» , ajoute Amandine Richaud-Crambes, ingénieure environnement à l’ADEME et autrice d’un avis sur la question en juillet. « Il faut aussi revoir la ventilation, notamment pour limiter la pollution de l’air. »

L’enjeu est d’autant plus crucial depuis la crise énergétique, certaines collectivités allant jusqu’à abandonner des infrastructures devenues des passoires thermiques, faute de pouvoir les financer. Les experts invitent aussi à réfléchir à l’aménagement du territoire et à promouvoir la mobilité active. « Faciliter le déplacement et l’envie de faire du sport dans l’espace public», explique Amandine Richaud-Crambes, en donnant plus d’espace aux cyclistes, en créant des points d’eau réguliers, des zones ombragées…

« Pour certaines disciplines, ça va devenir compliqué de pratiquer à certaines périodes, tranche Maël Besson. À Paris, par exemple, au mois d’août en 2050, on aura douze jours (contre 6 aujourd’hui, selon un récent rapport) où la pratique sportive sera déconseillée. » Les deux experts parlent de changements d’horaires, mais aussi de contraintes nouvelles.

Le sport comme levier

Dans la région, le risque d’incendies en forêt va augmenter et pourrait notamment limiter les sorties VTT. Les sports d’hiver, sports d’eau vive et sports nautiques, comme sur la Côte d’Opale, sont également menacés. Maël Besson évoque aussi de possibles changements de règles en prenant l’exemple de l’état des pelouses : l’été, le plaquage au rugby ou les tacles au foot pourraient être interdits pour limiter le risque de blessures dû à un sol trop peu absorbant.

Face au changement climatique, la prise de conscience est en cours, veut croire Maël Besson. « Mais c’est l’acceptabilité des solutions qui est traumatisante. Changer les règles d’un sport, c’est un travail culturel… Ça paraît difficile à imaginer maintenant, mais le sport a toujours évolué ! »

Surtout, le sport peut être une opportunité, selon Amandine Richaud-Crambes : « Le sport a toujours été une source d’épanouissement et peut devenir maintenant un levier de la transition écologique.»

Le Progrès (Lyon)
Edition du Roannais ; Edition du Forez ; Edition du Gier et du Pilat ; Edition de Saint-Etienne - Ondaine
Actu | loire et région, lundi 9 décembre 2024 664 mots, p. ROAN14,SETI14,GIER14,FORZ14

Loire

Changement climatique : quel impact sur la faune sauvage ?

Françoise Salle

Le changement climatique impacte la faune sauvage. La reproduction, la migration et l’hibernation sont décalées dans le temps en raison de l’augmentation des températures. Mais les inondations du 17 octobre dernier et le vent violent du début de semaine dernière ont-ils perturbé les animaux ?

Fédération de pêche : une crue violente peut tout décaper

Pierre Grès, responsable du service technique à la fédération de pêche de la Loire relativise : « Une crue modérée peut avoir un effet plutôt améliorant sur l’habitat piscicole, le restaurer. Par contre, une crue violente va décaper tout sur une zone donnée et dans ce cas-là on peut se retrouver avec une casse importante, 90 à 95 % des poissons touchés. Pour la crue du 17 octobre, toute la haute vallée du Gier, sur les rivières Dorlay, Couzon, et sur le Pilat, Déome, Ternay, Valencize, Régrillon, c’est vraiment catastrophique notamment sur la population des truites. On va procéder à un inventaire piscicole plus renforcé sur le Pilat pour voir où l’on en est ».

Autre problématique, selon le technicien, « cette crue a forcément entraîné des ruptures sur certains éléments des collecteurs d’eau usée, ce qui peut provoquer des pollutions, qui ne sont pas quantifiées pour l’instant ».

Sur le fleuve Loire, moins de problèmes. « Il présente une pente très faible. Quand les eaux montent, les poissons ont la possibilité de suivre le mouvement et de revenir dans le chenal initial ensuite. C’est plus embêtant dans les petits cours d’eau très pentus ».

France nature Environnement : « Les animaux savent gérer de mauvaises conditions météorologiques »

Mickaël Villemagne, de France Nature Environnement explique que « toute la faune proche des bords de Loire a pu être impactée lors des inondations. Des amphibiens qui sous la force de l’eau ont pu être déplacés, mais aussi les castors, ragondins, loutres qui ont pu être piégés dans leurs terriers. J’ai même vu un chevreuil mort. Sûrement un animal qui a tenté d’échapper à la montée des eaux mais qui n’est pas parti dans la bonne direction, s’est retrouvé coincé et s’est noyé. Sinon, les animaux savent gérer de mauvaises conditions météorologiques ».

Sur le vent violent, M. Villemagne affirme : « Il est plus compliqué de noter des observations sur la force du vent. Les oiseaux vont se mettre à l’abri, moins se déplacer en attendant que ça passe. Pas vraiment de problème sauf comme lors de la tempête de décembre 1999, où des forêts sont dévastées. Là, nous avons connu 2-3 jours de vent, avec surtout un lundi matin tempétueux. Des rafales, jusqu’à 90 km/h, les oiseaux peuvent gérer, au-delà, c’est plus compliqué ».

Office français de la biodiversité : « Pas de données tangibles sur le sujet »

Arnaud Piel, directeur adjoint de l’OFB Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas de données à sa disposition. « Pour l’instant, nous ne disposons pas de données sur le changement climatique et ses impacts sur la biodiversité. Des ressentis, oui mais en tant qu’établissement public, on doit s’appuyer sur des données tangibles. Nous n’avons pas développé de protocole jusque-là sur ce sujet. Mais nous sommes en train de nous y atteler ».

Fédération de chasse de la Loire : « En période de nidification, une crue peut être catastrophique »

Gérard Aubret, président de la fédération départementale de la chasse ne voit pas, non plus, beaucoup de conséquences sur la faune sauvage. « Il faut vraiment un très grand vent en zone boisé pour déranger les animaux. La montée des eaux peut être, par contre, catastrophique, surtout au printemps, pour le gibier d’eau au moment des nichées, toute la nidification peut être réduite à néant. Il faut vraiment des périodes de grand froid ou de sécheresse prolongées pour voir des dégâts. Les animaux ont une grande capacité d’adaptation ».

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
27 novembre 2024 770 mots
Neige : une baisse significative de l'enneigement en plaine depuis plusieurs années
Cyril WUEST

Les épisodes de neige en plaine sur la France sont de plus en plus rares depuis maintenant plusieurs années. Cette baisse est liée au changement climatique. Les paysages d'hiver couverts... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
29 novembre 2024 168 mots
Le Changement Climatique Nous Rend Plus Anxieux

Le changement climatique accentue les changements climatiques extrêmes, de sorte que même si les hivers semblent moins froids, les gelées s'intensifient. Ces changements peuvent provoquer une détresse émotionnelle et affecter... Voir l'article

Sciences et Avenir (site web)
lundi 2 décembre 2024 - 02:50 UTC 754 mots

"L'avenir de la planète" est en jeu, estime le Vanuatu devant la haute cour de l'ONU

AFP

L'avenir de la planète est en jeu, a affirmé lundi un représentant du Vanuatu devant la plus haute juridiction de l'ONU, ouvrant un processus historique qui vise à établir un cadre juridique sur la manière dont les pays devraient lutter contre le changement climatique.Plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye."L'issue de ces procédures aura des répercussions sur plusieurs générations, déterminant le sort de nations comme la mienne et l'avenir de notre planète", a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu."Il s'agit peut-être de l'affaire la plus importante de l'histoire de l'humanité", a-t-il ajouté.Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique.Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.- "Avancée" -Quelque dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le Palais de la Paix, où siège la CIJ, avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Le plus gros problème devant la plus haute cour" et "Financez notre avenir, financez le climat maintenant"."J'ai bon espoir que les juges diront quelque chose d'utile qui puisse vraiment sortir de l'impasse autour des négociations sur le climat que nous voyons se dérouler chaque année lors des COP", a déclaré Jule Schnakenberg, membre de la Jeunesse mondiale pour la justice climatique."Nous espérons vraiment voir une avancée", a ajouté cette Allemande de 26 ans auprès de l'AFP.Les audiences se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution dans laquelle elle avait soumis deux questions clés aux juges internationaux.Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, "par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique"?La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.- Cadre juridique -Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira "un schéma juridique" général sur lequel "des questions plus spécifiques pourront être décidées".Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, "éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international".Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record."Lorsque l'accord de Paris a été conclu, la jeunesse du monde entier l'a considéré comme un instrument d'espoir", a déclaré devant la CIJ Cynthia Houniuhi, présidente de l'association d'étudiants Pacific Island Students Fighting Climate Change."Aujourd'hui, le processus entier a été détourné par les grands émetteurs et les principaux producteurs de combustibles fossiles, le transformant en une politique de sécurité et un piège pour tous les autres", a poursuivi Mme Houniuhi."Pour la jeunesse du monde et les générations futures, les conséquences sont existentielles", a-t-elle ajouté.

The Conversation (France) (site web réf.) - The Conversation (FR)
1 décembre 2024 1627 mots
Afghanistan : le temps de reconnaître le gouvernement des talibans est-il venu ?
Robert Kluijver

Est-il justifié de continuer à ne pas reconnaître le gouvernement des talibans, en place depuis maintenant plus de trois ans ? Cette posture n’améliore en rien la situation des femmes... Voir l'article

La Gazette des communes (site web)
lundi 2 décembre 2024 875 mots

Une nouvelle chaire consacrée au changement climatique

Climat

Gdelacour

La chaire ENS-Macif est un programme interdisciplinaire croisant géosciences et sciences humaines qui analyse les aléas climatiques (sécheresses, inondations) dans un contexte du réchauffement climatique, tout en évaluant leurs conséquences sociales et économiques. L'idée étant de trouver des solutions innovantes de mutualisation. Des solutions très attendues par les collectivités locales.

« La situation climatique crée une nouvelle forme de violence : violence sur les populations, violence sociétale et économique », a souligné Jean-Philippe Dogneton, directeur général de la Macif lors du lancement de la chaire, le 26 novembre à l'Ecole Normale Supérieure (ENS). « Les dépenses liées aux sinistres climatiques vont doubler dans les 30 prochaines années. Le coût des Aléas sécheresse devrait tripler », a-t-il ajouté. « Quid de la gestion de l'eau demain ? Tous les périls pourront-ils être assurés ? », s'interroge-t-il. « La Macif constate l'émergence de besoins de protection au plan individuel et collectif. La mutualisation devrait favoriser la coopération entre les différents acteurs pour créer des mécanismes d'assurance collective. Cela permettrait de mieux gérer les risques liés au changement climatique, d'assurer une répartition équitable des ressources et de renforcer la résilience des territoires ».

« Il existe un besoin absolu à la fois de mener des recherches de fonds mais aussi d'accélérer leur impact social », a déclaré Frédéric Worms, directeur de l'école de la rue d'Ulm, avant de compléter : « Il faut que la recherche soit plus rapide qu'avant, afin de peser sur les enjeux sociaux et sociétaux ». Cette chaire codirigée par la climatologue Aglaé Jézéquel et le sociologue Serge Paugam est financée pour trois ans. Son objectif est de s'intéresser aux sécheresses Avant d'étudier les inondations. La méthodologie sera ensuite étendue aux autres bassins hydrologiques de la France.

Provence-Alpes-Côte d'Azur : changement climatique et pénuries d'eau, les défis qui attendent la région

Deux doctorants travaillent conjointement sur le sujet : Charles Duprez, doctorant en sociologie à l'ENS, étudie les répercussions sociales des sécheresses dans le bassin de l'Adour-Garonne tandis que Matthieu Belin, doctorant en géosciences, analyse l'évolution de ces phénomènes dans ce bassin « particulièrement touché par les changements climatiques, puisqu'on estime que le déficit quantitatif en eau en Adour-Garonne sera multiplié par cinq d'ici 2050 », a indiqué Charles Duprez.

Analysant l'évolution des sécheresses selon une maille de 8 km par 8 km, à partir de 17 simulations climatiques et selon une hypothèse de réchauffement de 4 à 5°c d'ici 2100, Matthieu Belin a ainsi réussi à montrer qu'au niveau du bassin de l'Adour-Garonne, « les sécheresses avec les plus faibles intensités sur la période actuelle sont en moyenne 1% plus intenses que les sécheresses les moins intenses qu'on ait connues. Pour les sécheresses les plus intenses, elles sont 10% plus intenses », a indiqué le scientifique. Il envisage ensuite d'étudier les surfaces affectées par cet aléa climatique et la durée des sécheresses.

Des actions concrètes d'adaptation

« La raréfaction en eau va produire des tensions et aura des conséquences sur la dynamique sociale du territoire », a fait remarquer Charles Duprez. Le projet vise à « soutenir l'élaboration d'actions concrètes en facteur de l'adaptation et l'Atténuation aux changements climatiques », un programme de recherche-action en quelque sorte. « Cela passe par une analyse des formes de solidarités sociales, lesquelles vont jouer un rôle essentiel dans la protection ou dans l'augmentation des formes de vulnérabilité face aux risques. L'idée est donc de savoir ce que la crise environnementale fait au lien social. A quelles ressources sociales peuvent se rattacher les individus dans les épreuves des sécheresses », explique-t-il.

Des enquêtes de terrain vont être prochainement lancées afin d'analyser la perception des risques climatiques par les acteurs locaux et étudier les réponses tant individuelles que collectives. Une pré-enquête a d'ores et déjà été menée auprès de 44 acteurs de terrain: l'agence de l'eau, l'OFB, les associations environnementales et les chambres d'agriculture mais aussi les collectivités locales. Le sociologue estime cependant « ne pas avoir assez consulté les collectivités territoriales ». Il souhaite étudier les controverses autour des prélèvements en eau, la place centrale de l'agriculture et les « verrouillages systématiques qui méritent d'être mieux compris ». En ce qui concerne les conflits d'usage, il étudiera « les antagonismes entre agriculture conventionnelle et associations environnementales », et enfin « le choc que représente pour les communes, les ruptures d'approvisionnement ». Entre 2022 et 2023, 1000 communes du bassin Adour-Garonne ont été touchées par des tensions ou des ruptures d'approvisionnement en eau.

Sociologie des catastrophes

« Les moments de crise, de catastrophes sont des révélateurs de situations sociales très particulières mais sont aussi des moments d'ouverture de prise sur l'avenir, de reconfiguration du maillage social », déclare Charles Duprez. « La vulnérabilité des sociétés n'est jamais le fruit du hasard, elle est toujours le résultat de configurations sociales particulières. Il existe toujours une dimension sociale de la catastrophe », précise-t-il. « L'étude sociologique de la canicule de Chicago en 1995, qui a fait plus de 700 morts, a montré par exemple que la qualité et la densité des infrastructures sociales, lieux de solidarités, sont déterminantes (les lieux de cultes, les associations, etc.). » C'est pourquoi, « il important d'analyser la multiplicité de ces liens et de leur fragilité. Comment les liens sociaux sont mis à l'épreuve et permettent de mieux résister face aux sécheresses », a répété le sociologue.

Les Echos (site web)
mardi 19 novembre 2024 - 15:50 UTC +0100 4413 mots

Câbles sous-marins rompus, missiles américains en Ukraine… Les principales infos du mardi 19 novembre

LES ECHOS

Six pays européens, dont la France, accusent la Russie de mener des attaques hybrides « sans précédent par leur variété et leur ampleur » contre les pays de l'Otan et de l'UE, alors que deux câbles sous-marins ont été endommagés de façon mystérieuse en mer Baltique ces dernières heures.

Actualité internationale, vie politique et des entreprises… Retrouvez les principales informations de ce mardi 19 novembre.

> Les principales informations de mardi

20h54 - L'élection présidentielle en Croatie aura lieu le 29 décembre

L'élection présidentielle en Croatie se tiendra le 29 décembre, a annoncé le Premier ministre Andrej Plenkovic. Le populiste sortant Zoran Milanovic, dont le mandat expire en février et qui briguera un deuxième mandat, dispose d'une confortable avance dans les sondages, bénéficiant du soutien d'environ un tiers de l'électorat.

20h35 - Le rouble au plus bas depuis un an avec le regain de tension géopolitique

Le rouble est tombé à son plus bas niveau depuis un an, sapé par un coup de chaud géopolitique autour de l'utilisation par l'Ukraine en territoire russe de missiles américains de longue portée. Vers 19 h 15 GMT, la devise russe cédait 0,60 % face au billet vert, à 100,4747 roubles pour un dollar. Plus tôt, elle était descendue jusqu'à 101,0750 roubles, une première depuis 13 mois.

20h29 - Cognac : grève chez Hennessy contre un projet d'export en vrac vers la Chine

Environ 500 à 600 salariés de la maison de cognac Hennessy, filiale de LVMH - propriétaire des « Echos » -, ont fait grève en Charente contre un possible projet d'export en vrac vers la Chine, censé contourner les surtaxes douanières de Pékin, a-t-on appris auprès des syndicats. Selon les syndicats CGT et FO, Hennessy prévoirait d'expérimenter l'export en cuve de son cognac afin de contourner des surtaxes évaluées à 35 % sur les bouteilles vendues en Chine, deuxième marché pour ce spiritueux ultra-dépendant des exportations.

20h22 - La Mairie de Paris veut réduire l'impact des polluants sur la santé

Le Conseil de Paris a adopté son deuxième plan de santé environnementale pour la ville, destiné notamment à réduire l'impact des polluants chimiques sur la santé des jeunes enfants et des femmes enceintes.

Le « plan parisien santé environnement » (PPSE), qui remplace celui de 2015, prévoit 45 actions destinées à « faire du cadre de vie des Parisiennes et Parisiens un environnement protecteur de leur santé », a expliqué Anne-Claire Boux, adjointe à la maire de Paris chargée de la santé, lors d'une conférence de presse en amont du Conseil.

20h19 - Face aux inégalités croissantes, les engagements du G20 sont « un début », soulignent des économistes

L'engagement du G20 de coopérer pour taxer davantage les plus riches représente « un début » pour empêcher les inégalités de se creuser, salue le centre de recherche World Inequality Lab (WIL) dont fait partie l'économiste Thomas Piketty, alertant sur une augmentation des inégalités de revenus.

« Il s'agit du début des discussions, du début d'un processus de négociations internationales sur la taxation des plus fortunés », a commenté mardi Lucas Chancel, économiste et codirecteur du WIL, à l'occasion d'un webinaire consacré aux inégalités mondiales.

20h05 - Stellantis promet 800 km d'autonomie pour ses grosses Jeep et Ram

Les prochains SUV et pick-up de Jeep et Ram pourront bénéficier de 800 kilomètres d'autonomie grâce à un nouveau châssis dédié, a indiqué mardi Stellantis, la maison mère des deux marques automobiles.

La plateforme « STLA Frame » a été conçue pour les gros pick-up et SUV, des segments clés pour le groupe en Amérique du Nord. Elle devrait arriver aux Etats-Unis au premier semestre 2025, où elle affrontera le Tesla Cybertruck, le Ford F-150 Lightning et le Rivian R1T, puis en Europe.

Pour rassurer les automobilistes les plus exigeants, elle promet une autonomie en version 100 % électrique allant jusqu'à 800 kilomètres, avec d'énormes batteries allant de 159 à plus de 200 kilowattheures, soit quatre fois plus que pour une petite Citroën C3.

19h55 - Gaza : l'ONU dénonce le pillage « systématique » de l'aide humanitaire

Le pillage de l'aide humanitaire à Gaza « devient systématique et doit cesser immédiatement », a déclaré mardi le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, quelques jours après le pire pillage d'un convoi onusien dans le territoire palestinien.

« Cela fait obstacle aux opérations humanitaires vitales et met notre personnel encore plus en danger. Mais les opérations de maintien de l'ordre doivent être légales, nécessaires et proportionnées », a ajouté Stéphane Dujarric, s'inquiétant d'une opération meurtrière conduite par le gouvernement du Hamas contre des pilleurs présumés lundi.

19h45 - Doctolib va proposer aux patients de centraliser leurs documents médicaux

L'application Doctolib installe une fonctionnalité permettant à ses utilisateurs de rassembler et partager leurs informations de santé, mais ne veut pas concurrencer « Mon Espace Santé », a déclaré son patron Stanislas Niox-Chateau dans une interview publiée mardi par Ouest-France.

Les utilisateurs de l'application pourront « rassembler (dans Doctolib) toutes leurs informations de santé, leurs antécédents, leurs traitements, leurs allergies, leur carnet de vaccination… », annonce Stanislas Niox-Chateau.

19h30 - Figeac Aéro : objectifs confirmés malgré la grève chez Boeing

Figeac Aéro a confirmé ses objectifs annuels mardi après avoir réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 10,6 % lors de son premier semestre décalé, assurant que l'impact de la récente grève au sein de son gros client Boeing resterait « contenu » pour lui.

L'activité de l'équipementier aéronautique a atteint 200,4 millions d'euros entre le 1er avril et le 30 septembre, aidée par un deuxième trimestre dynamique (+21,1 %), en particulier pour sa principale branche « Aérostructures et aéromoteurs », des pièces métalliques du fuselage des avions et des nacelles de moteurs.

19h15 - L'Otan mène son plus grand exercice dans l'Arctique, sous le nez de la Russie

Des milliers de soldats de l'Otan participent ce mois-ci à un exercice d'artillerie à grande échelle, organisé pour la première fois dans l'Arctique finlandais, une opération perçue comme une démonstration de force face à la Russie voisine.

Les détonations de canons et de roquettes résonnent dans le paysage enneigé et vallonné de la Laponie. Jusqu'à 3.600 soldats venus des Etats-Unis, de Suède, du Royaume-Uni, de France et d'autres pays de l'Otan prennent part, ici, à des exercices de tirs réels tout au long du mois.

Celui-ci s'inscrit dans le cadre de « Dynamic Front 25 », le plus grand exercice d'artillerie de l'Alliance jamais organisé en Europe, avec des exercices de tir en Finlande ainsi qu'en Estonie, en Allemagne et en Pologne. Un total de 5.000 soldats des membres de l'Alliance ont été mobilisés.

18h46 - Gaza : Israël offre une prime de 5 millions de dollars par otage libéré

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé qu'Israël offrait une prime de cinq millions de dollars à toute personne qui ramènerait un otage détenu à Gaza.

« Toute personne qui nous ramènera un otage trouvera chez nous un moyen sûr, pour lui et sa famille, de sortir (de Gaza). Nous donnerons également une récompense de cinq millions de dollars pour chaque otage », a déclaré Benyamin Netanyahou dans une vidéo filmée à l'intérieur de la bande de Gaza, selon un communiqué de son bureau.

18h41 - ArcelorMittal : « possible » fermeture de deux sites de services industriels, à Reims et Denain

Le sidérurgiste ArcelorMittal a annoncé à ses syndicats le « possible arrêt » de deux sites de services industriels, à « Reims et Denain », en raison d'un « contexte économique difficile » lié à ses clients de l'industrie et de l'automobile.

« La direction de la société ArcelorMittal Centres de Services a réuni les membres de son CSE afin de les informer d'un projet de réorganisation de la société et d'adaptation de ses capacités de production. Ce projet inclut le possible arrêt des sites de production ArcelorMittal Centres de Services de Reims et de Denain », indique ArcelorMittal France dans un bref communiqué.

Cette annonce pourrait provoquer la perte d'environ 130 emplois, une centaine à Reims et une trentaine à Denain, ont indiqué à l'AFP le délégué syndical central CGT David Blaise et le coordinateur CFE-CGC Xavier Le Coq.

18h33 - Pakistan : après une baisse de la pollution, les écoles du Pendjab rouvriront mercredi

Le Pendjab, où vivent plus de la moitié des Pakistanais, a annoncé que ses établissements scolaires, fermés depuis deux semaines, rouvriraient mercredi, après que l'indice de la qualité de l'air est descendu sous le seuil considéré comme « dangereux ».

« La qualité de l'air s'est améliorée au Pendjab en raison des pluies en altitude et de changements de direction et de vitesse des vents, donc tous les établissements scolaires de la province devront ouvrir mercredi », indique l'Agence provinciale de protection de l'Environnement.

18h24 - Menace nucléaire : Starmer dénonce la « rhétorique irresponsable » de la Russie

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a dénoncé la « rhétorique irresponsable » de la Russie qui a brandi la menace nucléaire au millième jour de son offensive en Ukraine.

« Il y a une rhétorique irresponsable qui vient de Russie et cela ne va pas nous dissuader de soutenir l'Ukraine », a déclaré le chef du gouvernement britannique lors d'une conférence de presse au G20 à Rio de Janeiro.

17h45 - Les Bourses européennes terminent dans le rouge

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge, au terme d'une séance marquée par les inquiétudes des investisseurs sur une escalade militaire en Ukraine. Paris a perdu 0,67 %, Londres 0,13 %, Francfort 0,67 % et Milan 1,28 %.

17h36 - Le quotidien régional Ouest-France suspend ses publications sur X, une « décision définitive »

Le quotidien régional Ouest-France, au plus fort tirage en France, a annoncé suspendre ses publications sur le réseau social X, propriété du milliardaire américain Elon Musk, une « décision définitive » selon sa direction.

« On n'est pas contre les réseaux sociaux, on demande simplement l'application du droit » sur X, a déclaré François-Xavier Lefranc, président du directoire d'Ouest-France. Cette décision a été prise de manière « assez unanime en interne », a-t-il ajouté.

17h35 - Six pays européens dénoncent l'escalade des attaques « hybrides » de la Russie

Six pays européens dont la France ont accusé mardi la Russie de mener des attaques hybrides « sans précédent par leur variété et leur ampleur » contre les pays de l'Otan et de l'UE alliés de l'Ukraine, tandis que les Etats Baltes tentent de déterminer si la rupture de deux câbles de télécommunication en mer Baltique proviendrait d'un acte de sabotage.

L'escalade de ces activités hybrides représente un risque sécuritaire significatif, ont déclaré dans une déclaration conjointe les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie, la Pologne et du Royaume-Uni.

La guerre dite « hybride » combine des actions militaires et non militaires d'ordre diplomatique, économique, cybernétique, ou qui relèvent de la manipulation de l'information. « Nous connaissons cela aussi en Allemagne désormais […] : des cyberattaques, la surveillance d'infrastructures stratégiques, des colis piégés […] et un câble de données rompu entre la Finlande et l'Allemagne », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. « Il ne peut pas s'agir que de coïncidences », a-t-elle ajouté.

17h22 - Ukraine : Zelensky dénonce l'inaction du G20 face au discours nucléaire russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé l'absence de réaction des dirigeants du G20 actuellement réunis au Brésil face à la révision de la doctrine nucléaire russe, qui élargit la possibilité d'utiliser l'arme atomique.

« Aujourd'hui, les pays du G20 se réunissent au Brésil. Ont-ils dit quelque chose ? Rien », a déploré Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev, regrettant l'absence de « stratégie forte » de ces pays.

17h14 - Débat sur le Mercosur à l'Assemblée : l'alliance FNSEA-JA salue « une première victoire »

Les deux syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs, engagés dans une mobilisation nationale depuis lundi, ont salué « une première victoire » après l'annonce de la tenue d'un débat suivi d'un vote à l'Assemblée nationale sur le traité de libre-échange entre l'UE et des pays du Mercosur.

« C'est une première victoire, le combat continue », ont-ils indiqué dans un communiqué commun, sans plus de précision sur la suite des actions. Moins d'un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment n'avoir pas obtenu suffisamment d'avancées et redoutent en plus la ratification prochaine d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et des pays sud-américains du Mercosur.

17h02 - L'Italie dénonce une nouvelle attaque « intolérable » d'Israël contre la Finul

Israël a lancé mardi une « nouvelle attaque » contre une base de la Mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban (Finul), a annoncé le ministre italien de la Défense Guido Crosetto, dénonçant un acte « intolérable ».

« Aujourd'hui, il y a eu une nouvelle attaque. Trois roquettes sont tombées sur Chamaa. C'est intolérable », a-t-il déclaré à Bruxelles en marge d'une réunion des ministres européens de la Défense.

16h44 - Rapport sénatorial sur le déficit : Le Maire dénonce un « réquisitoire d'opposants politiques », « une attaque indigne » selon Borne

L'ancien ministre de l'Economie Bruno Le Maire a fustigé un rapport au vitriol de sénateurs LR et PS sur la responsabilité des précédents gouvernements concernant l'état des finances publiques, le qualifiant de « réquisitoire d'opposants politiques », « truffé de mensonges ».

« Nous avons collectivement anticipé, réagi vite, réagi fort contre toutes les oppositions, notamment le groupe des Républicains et le groupe du Parti socialiste qui continuaient à proposer des dépenses supplémentaires », a insisté l'ancien pensionnaire de Bercy lors d'un brief avec des journalistes. « Il s'agit d'une attaque indigne qui repose sur des allégations qui sont irréalistes ou mensongères », a abondé l'ancienne cheffe du gouvernement Elisabeth Borne.

16h31 - Nucléaire iranien : les stocks d'uranium enrichi dépassent de 32 fois la limite autorisée

L'Iran a fortement augmenté ces derniers mois son stock d'uranium enrichi, poursuivant son escalade nucléaire même s'il nie vouloir se doter de la bombe, selon un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) consulté par l'AFP.

Le total s'élevait à 6.604,4 kg à la date du 26 octobre (contre 5.751,8 kg mi-août), soit plus de 32 fois la limite autorisée par l'accord international de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran en échange d'une levée des sanctions internationales.

16h02 - L'Ukraine a frappé la Russie avec des missiles américains ATACMS, confirme un haut responsable ukrainien

L'armée ukrainienne a frappé la région frontalière russe de Briansk avec des missiles américains de longue portée ATACMS, a confirmé à l'AFP un haut responsable ukrainien après une annonce de Moscou en ce sens.

« L'attaque contre la région de Briansk a été menée avec des missiles ATACMS », a déclaré ce responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Interrogé à ce sujet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'a ni démenti ni confirmé, se bornant à dire que son pays avait des ATACMS à sa disposition et allait « les utiliser ».

15h52 - Câbles endommagés en mer Baltique : la Suède ouvre une enquête pour « sabotage »

La police suédoise a ouvert une enquête pour « sabotage », après la rupture de deux câbles télécoms sous-marins en quarante-huit heures dans la mer Baltique, ont annoncé la police et le parquet du pays scandinave.

« L'enquête préliminaire est en cours et n'en est qu'à ses débuts », a déclaré le procureur Henrik Söderman en charge de l'affaire, cité dans un communiqué. La Finlande a également ouvert une enquête, mais uniquement sur la rupture du câble de télécoms reliant ce pays à l'Allemagne.

15h43 - Menace nucléaire brandie par la Russie : « irresponsable », selon Josep Borrell

La menace nucléaire brandie par la Russie est une attitude « irresponsable », a dénoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Ce n'est pas la première fois qu'ils (les Russes) agitent la menace d'une escalade nucléaire, ce qui est complètement irresponsable », a-t-il déclaré à l'issue de son dernier conseil des ministres de la Défense à Bruxelles.

15h37 - Espagne : une réforme va faciliter la régularisation de dizaines de milliers de migrants supplémentaires par an

Le gouvernement de gauche espagnol a annoncél'adoption d'une réforme réglementaire qui va faciliter selon lui la régularisation de dizaines de milliers d'immigrés illégaux supplémentaires par an au cours des trois prochaines années.

« L'objectif est de renforcer et d'élargir les voies d'accès à la régularisation pour les migrants qui se trouvent en Espagne, afin qu'ils puissent mener une vie pleine en tant que citoyens : avoir des droits et des devoirs », a expliqué la ministre de l'Inclusion et des Migrations Elma Saiz.

15h30 - La Russie dit que Kiev a tiré sur son territoire avec des missiles de longue portée américains, une première

La Russie a affirmé mardi que l'Ukraine avait attaqué dans la nuit son territoire avec des missiles de longue portée américains, une première en 1.000 jours d'invasion russe, alors que Moscou a, de nouveau, agité le spectre d'un recours à l'arme nucléaire dans le cas de tels tirs.

Cette affirmation intervient quelques jours après le feu vert de Washington à Kiev pour frapper le sol russe avec ces missiles ATACMS, ce que Moscou avait présenté comme une ligne rouge.

« A 03H25, l'ennemi a frappé un site de la région de Briansk », non loin de la frontière ukrainienne, avec des « missiles tactiques ATACMS », selon le ministère russe de la Défense qui précise que des installations militaires étaient visées et qui assure que cinq missiles ont été détruits et un autre endommagé par la défense antiaérienne russe.

Interrogées par l'AFP, les autorités ukrainiennes n'ont pour le moment pas réagi.

15h10 - Xi Jinping appelle à des liens « stratégiques » Chine-Allemagne en rencontrant Scholz au G20

Le président chinois Xi Jinping a appelé mardi au développement de liens « stratégiques » et dans une perspective « de long terme » entre Berlin et Pékin, lors d'une rencontre en marge du G20 avec le chancelier allemand Olaf Scholz. « La Chine et l'Allemagne sont deux pays majeurs avec une influence importante », a dit le président Xi Jinping au chancelier, selon l'agence de presse officielle Xinhua.

15h06 - Le gouvernement veut lancer un « pacte pour la recherche » avec les entreprises

Le ministre de l'Enseignement supérieur Patrick Hetzel a annoncé mardi le lancement d'un « pacte pour la recherche » mobilisant notamment les acteurs privés pour renforcer l'investissement dans ce secteur. La France doit « se doter d'un véritable pacte pour la recherche » face au réel « risque de décrochage » du pays, dont le « niveau d'investissement plafonne » dans ce domaine, a averti le ministre lors d'une conférence de presse. Ce pacte passe d'abord par un « plan d'action », qui sera dressé au premier semestre 2025, visant en priorité à « encourager les investisseurs privés » à augmenter leurs investissements dans la recherche et le développement.

15h01 - À Rio, Lula appelle le G20 à relever ses objectifs en matière de climat

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a exhorté mardi les dirigeants du G20, lors de leur sommet annuel à Rio de Janeiro, au Brésil, à revoir à la hausse leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique. Les négociations sur le climat de la COP 30 des Nations unies, que le Brésil doit accueillir l'année prochaine dans la région de la forêt amazonienne, constituent la dernière chance pour le monde d'enrayer un changement climatique irréversible, a ajouté le chef d'Etat.

14h56 - Le plafonnement des indemnités d'arrêt maladie devrait coûter 800 millions d'euros aux entreprises et salariés

Le plafonnement des indemnités journalières versées par l'Assurance maladie en cas d'arrêt maladie va coûter directement ou indirectement 800 millions d'euros aux entreprises et aux salariés, selon des acteurs de la prévoyance. Le plafonnement décidé par le gouvernement Barnier dans le cadre du projet de budget de la Sécu 2025 représente « un surcoût d'environ 800 millions d'euros en année pleine pour les entreprises et leurs régimes de prévoyance », selon les calculs du CTIP, qui regroupe les instituts de prévoyance paritaires (gérés par le patronat et les syndicats). Ce surcoût se traduira « par une hausse de 4 % des cotisations de prévoyance collective » payée par les entreprises et les salariés, a indiqué le CTIP.

14h53 - Il faut « soutenir » l'armée libanaise, dit le ministre français des Armées dans le Golfe

Le ministre français des Armées, en tournée dans le Golfe, a indiqué mardi à Abou Dhabi avoir évoqué avec ses homologues de la région la nécessité de soutenir l'armée au Liban, où Israël est en guerre ouverte contre le Hezbollah depuis fin septembre. « Il n'y a pas de meilleure solution à ce stade que de respecter la résolution 1701 (de l'ONU) et de soutenir les forces armées libanaises », a déclaré à l'AFP Sébastien Lecornu, au moment où les efforts diplomatiques s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu.

14h47 - Reprise de GiFi : intérêt de Moez-Alexandre Zouari, d'autres candidatures attendues

L'enseigne de bazar GiFi, qui connaît des difficultés financières et dont le fondateur Philippe Ginestet souhaite « passer la main », fait l'objet d'un intérêt du spécialiste du secteur Moez-Alexandre Zouari, mais d'autres offres sont attendues, a appris l'AFP mardi de sources concordantes.

Selon deux sources au fait du dossier, une lettre d'intention du groupe familial Zouari a été déposée, « parce qu'ils ne peuvent pas ne pas regarder » en raison de leur présence depuis quelques années sur le marché du bazar via les enseignes Maxi Bazar et Stokomani, achetées par M. Zouari respectivement en 2021 et 2022.

Le service de communication du groupe familial Zouari, important franchisé du groupe Casino et en passe de devenir d'ici au premier trimestre 2025 actionnaire majoritaire du spécialiste des surgelés Picard, n'a pas souhaité faire de commentaire.

14h39 - Macron affirme « partager » avec Xi Jinping « la volonté d'une paix durable » en Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a affirmé « partager » avec son homologue chinois Xi Jinping « la volonté d'une paix durable » qui soit « respectueuse » de la Charte des Nations unies en Ukraine, 1.000 jours après le début de l'invasion russe. Au début d'une rencontre entre les deux chefs d'Etat en marge du G20 à Rio de Janeiro, Emmanuel Macron a insisté sur la « communauté de vues » entre la France et la Chine.

14h26 - Dérapage budgétaire : une mission du Sénat épingle « l'attentisme » et « l'inaction » des précédents gouvernements

Une mission du Sénat sur le dérapage budgétaire a égratigné les précédents gouvernements, coupables selon elle d'une « inaction » et d'un « attentisme dommageable » face à l'explosion du déficit, attendu à 6,1 % du PIB en 2024, contre 4,4 % prévus initialement. « Le gouvernement connaissait en réalité l'état critique de nos finances publiques dès le mois de décembre 2023. Il aurait dû, selon nous, réagir vigoureusement. Mais il ne l'a pas fait », ont regretté les sénateurs Claude Raynal (PS) et Jean-François Husson (LR), en dévoilant les conclusions d'une mission d'information qui a auditionné Elisabeth Borne, Gabriel Attal ou encore Bruno Le Maire ces derniers jours.

14h23 - L'Ukraine approuve le budget 2025 avec 60 % des dépenses pour la défense et la sécurité

Le Parlement ukrainien a approuvé le budget 2025 dont près de 50 milliards d'euros, soit 60 % des dépenses, seront consacrés à la défense et la sécurité nationale pour faire face à l'invasion russe et ses conséquences dévastatrices, a annoncé le gouvernement. « Le budget pour 2025 a été adopté », a indiqué sur Telegram le Premier ministre Denys Chmygal. « Tous les impôts des citoyens et des entreprises de l'année prochaine seront utilisés pour la défense et la sécurité de notre pays », a-t-il ajouté.

14h17 - Russie : la Banque centrale veut éviter une inflation élevée « chronique »

La directrice de la Banque centrale de Russie (BCR) Elvira Nabioullina a dit mardi tout faire pour éviter que l'inflation élevée dans le pays, à 8,5 % en octobre, ne devienne « chronique », sur fond de craintes de stagflation à moyen terme. La BCR avait relevé fin octobre son taux directeur de 19 à 21 %, son niveau le plus élevé depuis 2003, pour tenter de contenir la hausse des prix, s'attirant les foudres de nombreux entrepreneurs, inquiets de voir le coût des emprunts encore augmenter.

14h05 - Emmanuel Macron a rencontré Xi Jinping en marge du G20 à Rio

Le président français Emmanuel Macron a rencontré son homologue chinois Xi Jinping mardi matin en marge du sommet du G20 à Rio de Janeiro, ont constaté des journalistes de l'AFP. Lundi, au premier jour de la réunion des dirigeants des principales puissances, Emmanuel Macron avait fustigé une gouvernance mondiale qui « ne fonctionne pas », reprochant notamment aux Etats-Unis et à la Chine, les deux premières économies de la planète, de ne « pas respecter » les règles du commerce international.

14h01 - IA : Londres classe une enquête sur le partenariat entre Google et Anthropic

L'autorité britannique de la concurrence, la CMA, a classé une enquête sur le partenariat entre Alphabet, la maison mère de Google, et la société américaine d'intelligence artificielle (IA) générative Anthropic, jugeant que le géant californien n'a pas acquis une « influence matérielle ».

Google avait annoncé l'an dernier un partenariat avec Anthropic dans l'informatique à distance (cloud). Selon la presse, il aurait aussi décidé d'investir jusqu'à 2 milliards de dollars (1,89 milliard d'euros) dans la société d'intelligence artificielle.

La CMA avait dit en octobre disposer « d'informations suffisantes concernant le partenariat entre Alphabet et Anthropic pour lui permettre d'entamer une enquête » préliminaire. Mais après ces premières investigations, « la CMA ne croit pas que Google ait acquis une influence matérielle sur Anthropic à la suite du partenariat », selon un résumé de sa décision publié mardi et consulté par l'AFP.

13h52 - Des agriculteurs manifestent à Londres contre un projet de taxe sur la succession

Bravant la pluie et même quelques flocons de neige, des milliers d'agriculteurs britanniques, pour certains arrivés en tracteurs, se sont rassemblés aujourd'hui dans le centre de Londres pour protester contre une taxe controversée sur la succession de certaines fermes annoncée par le gouvernement travailliste, qu'ils accusent de « trahison ».

Jusqu'à présent, les exploitations agricoles britanniques pouvaient bénéficier d'une exonération des droits de succession sur leurs biens et propriétés, une mesure censée faciliter la reprise des fermes. A partir d'avril 2026, les exploitations dont la valeur dépasse un million de livres (1,20 million d'euros) pourraient être désormais soumises à un taux d'imposition de 20 %, soit la moitié du taux habituel des droits de succession.

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samedi 23 novembre 2024 - 07:59:41 -0000 874 mots

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PUMA publie Green Flags, un nouveau podcast pour mobiliser la génération Z en faveur du développement durable

Actualité Business Wire -

le 21 novembre 2024

HERZOGENAURACH, Allemagne--(BUSINESS WIRE)--PUMA, la société d’articles de sport, a lancé Green Flags (Drapeaux verts), une série de podcasts en cinq épisodes sur la durabilité, animée par Maya Le Tissier , défenseuse et Lioness du Manchester United Women Football Club, Oli Bromfield , le gourou de la mode et du style de vie, et Moses Duckrell, ancien footballeur professionnel devenu créateur de contenu.

Du surcyclage à la production d’électricité à partir de pommes de terre, PUMA met à l’épreuve deux footballeurs et un fashionista, l’enjeu consistant à remporter le plus grand nombre de drapeaux verts.

Dans le but d’inspirer les auditeurs et de les sensibiliser à l’impact de nos choix quotidiens sur le changement climatique, les Voices of a RE:GENERATION de PUMA présenteront chaque semaine à ce trio des défis ludiques en matière de développement durable. Ces défis montrent à quel point même de tout petits changements peuvent faire une grande différence pour la réduction de notre empreinte environnementale. Celui des trois qui se montre le meilleur chaque semaine remporte un drapeau vert : préparez-vous à cette compétition amicale !

Je suis très heureuse de participer à ce podcast qui porte la durabilité à l’attention des auditeurs de la génération Z. C’est très amusant de relever ces défis de durabilité et d’en apprendre davantage sur les petits changements que nous pouvons tous apporter pour lutter contre le changement climatique , a déclaré Maya Le Tissier.

Anne-Laure Descours, directrice des achats chez PUMA, a déclaré : La crise climatique peut sembler insurmontable, mais il ne tient qu’à nous de prendre de meilleures décisions, aussi petites soient-elles, pour l’avenir de notre planète. Il est vital que nous nous engagions sur cette voie, en faisant TOUJOURS MIEUX avec la prochaine génération pour sensibiliser et promouvoir un changement collectif.

Les prochains épisodes sont les suivants :

Épisode 1, The Carbon Crunch – Vous êtes-vous déjà demandé comment votre petit-déjeuner affecte la planète ? Ou combien votre navette quotidienne du matin représente d’émissions de carbone ? Voici notre trio confronté à de surprenantes vérités sur les émissions de gaz à effet de serre. Pour regarder cet épisode, cliquer ici.

Épisode 2, The Wardrobe Revival – Un peu d’entretien peut faire beaucoup. De même que raccommoder et rajuster un vieux vêtement ou retaper une vieille paire de chaussures. Apprendre comment éviter qu’un vêtement ne devienne un déchet et lui redonner vie, tout en découvrant des idées de fashion hacks durables pour réduire les déchets.

Épisode 3, Lessons in Leather – En savoir plus sur l’impact environnemental de différents matériaux peut s’avérer déconcertant. Notre trio aborde ce débat et découvre qu’en matière de durabilité, rien n’est tout noir ou tout blanc.

Épisode 4, The Renewable Electricity Experiment – De l’importance de la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables. Nos trois invités se font concurrence pour voir qui peut produire le plus d’électricité en utilisant des méthodes non conventionnelles.

Épisode 5, The RE:FIBRE Makeover – Notre trio présente ses tenues recyclées, fabriquées à partir de matériaux qui seraient sinon considérés comme des déchets, tout en découvrant la magie de la production textile circulaire avec PUMA RE:FIBRE. Enfin, le vainqueur du Green Flags Challenge est proclamé.

L’initiative Green Flags témoigne de l’engagement de PUMA à accroître la transparence et à faire participer les prochaines générations aux efforts de la marque pour devenir plus durable. Dans la continuité des objectifs 10FOR25 de PUMA annoncés en 2019, PUMA a récemment communiqué ses nouveaux objectifs de développement durable Vision 2030 en matière de droits de l’homme, de circularité et de climat, et défini comment PUMA continuera à réduire son impact.

Abonnez-vous, écoutez et regardez les podcasts Green Flags de PUMA sur Apple, Spotify , PUMA YouTube et toutes les principales plateformes de podcast.

Pour plus d’informations, visiter le site Web : https://foreverbetter.com/en

PUMA

PUMA, l’une des plus grandes marques de sport au monde, conçoit, développe et commercialise des chaussures, des vêtements et des accessoires. Depuis plus de 75 ans, PUMA promeut sans relâche le sport et la culture en créant des produits parfaitement adaptés pour les athlètes les plus rapides du monde. PUMA propose des produits performants et de lifestyle inspirés du sport dans des disciplines telles que le football, la course et l’entraînement, le basket-ball, le golf et les sports mécaniques. PUMA collabore avec des designers et des marques renommés pour apporter des influences sportives dans la culture et la mode de rue. Le Groupe PUMA est propriétaire des marques PUMA, Cobra Golf et stichd. La Société distribue ses produits dans plus de 120 pays et emploie environ 20 000 personnes dans le monde. Son siège social est situé à Herzogenaurach (Allemagne).

Le texte du communiqué issu d’une traduction ne doit d’aucune manière être considéré comme officiel. La seule version du communiqué qui fasse foi est celle du communiqué dans sa langue d’origine. La traduction devra toujours être confrontée au texte source, qui fera jurisprudence.

Contacts

Samantha Du Plessis, Communication institutionnelle, [email protected]

Cet article est paru dans LogicielMac (site web) - Logiciel Mac

Le Journal du Net (JDN) (site web) - Le Journal du Net
mercredi 11 décembre 2024 - 09:57:44 -0000 1001 mots

De l'intérêt des réseaux sans fil privés dans la lutte contre les incendies

En intégrant et en facilitant les dispositifs d'IA et d'IoT par le biais de réseaux sans fil privés, nous pouvons assurer une réponse plus efficace et coordonnée aux incendies de forêt, pour finalement atténuer leur impact.

À mesure que le changement climatique progresse, la fréquence et la gravité des urgences climatiques, comme les incendies de forêt, augmentent à l'échelle mondiale. Selon le World Resources Institute, les incendies de forêt consomment aujourd'hui près de deux fois plus d'arbres qu'il y a 20 ans.

Des régions du monde entier, notamment l'Australie, le Brésil, les États-Unis, le Canada, la Russie, l'Indonésie et l'Europe occidentale, ont connu d'importants incendies de forêt ces dernières années, reflétant une tendance mondiale exacerbée par la hausse des températures et l'évolution des conditions météorologiques.

Les modèles climatiques prévoient que les conditions propices aux incendies de forêt deviendront plus fréquentes, ce qui posera des défis importants aux services de sécurité incendie comme aux états et collectivités territoriales du monde entier.

Les incendies font peser une charge considérable sur les services mondiaux de secours, en détournant des ressources qui pourraient être nécessaires pour d'autres urgences, et en menaçant gravement la sécurité des pompiers et des populations qu'ils protègent.

Le monde étant exposé à des incendies de forêt fréquents en raison du changement climatique, chaque seconde compte dans les interventions d'urgence. Il est alors essentiel que les intervenants puissent agir rapidement et disposer des informations nécessaires pour évaluer rapidement la situation et prendre des mesures - et les réseaux privés sans fil sont essentiels à cet égard.

Des réseaux privés sans fil pour lutter contre les incendies

Les réseaux sans fil privés fournissent des canaux de communication dédiés et fiables, qui sont essentiels dans les environnements isolés et difficiles où les réseaux publics peuvent être surchargés ou inexistants, comme dans les forêts.

Ces réseaux garantissent une fiabilité avec le plus haut niveau de sécurité, permettant une communication ininterrompue même lorsque les réseaux publics tombent en panne. Par exemple, lors d'un grand incendie de forêt, les réseaux publics peuvent être saturés ou tomber en panne en raison de la forte demande et des dommages potentiels causés à l'infrastructure. Un réseau sans fil privé atténue ces risques en offrant une plateforme de communication résiliente et sécurisée.

Ce type de réseau spécialisé permet aux intervenants d'urgence de se coordonner plus efficacement, de partager instantanément des informations critiques et de prendre des décisions en temps réel, ce qui réduit considérablement les délais d'intervention et améliore l'efficacité opérationnelle globale.   

En outre, les récentes avancées dans le domaine des réseaux sans fil privés soulignent leur importance croissante dans la gestion des situations d'urgence. En Suède, AirForestry AB et l’opérateur télécoms Tele2, ont déployé un réseau mobile privé 5G de pointe pour contrôler des drones de grande capacité destinés à éclaircir des forêts, une mesure proactive visant à réduire les incendies de forêt.

Cette approche innovante démontre non seulement la capacité des réseaux privés à gérer des tâches complexes dans des zones reculées, mais souligne également le potentiel de ces réseaux à soutenir les intervenants d'urgence dans des opérations en temps réel.

L'IA et l'apprentissage automatique pour une analyse prédictive du comportement des incendies

Les réseaux privés favorisent le déploiement d'algorithmes d'IA et d'apprentissage automatique capables d'analyser les données en temps réel. Ces technologies permettent une analyse prédictive du comportement des incendies, ce qui aide à prévoir la propagation et l'intensité des feux de forêt.

L'IA peut traiter de grandes quantités de données provenant de diverses sources, telles que les images satellite, les prévisions météorologiques et les données des capteurs, afin de prévoir les points chauds des incendies et les points d'allumage potentiels. Par exemple, les algorithmes d'apprentissage automatique peuvent identifier des modèles et des corrélations dans les données, ce qui permet de prédire le comportement des incendies de forêt.

Les modèles pilotés par l'IA peuvent suggérer des stratégies optimales de confinement et d'évacuation, fournissant aux intervenants d'urgence des informations exploitables pour gérer les ressources et déployer le personnel plus efficacement. En intégrant l'IA dans leurs opérations, les intervenants peuvent garder une longueur d'avance sur les incendies de forêt, en réduisant leur impact et en améliorant la sécurité globale.

Le rôle décisif des capteurs

En outre, des dispositifs IoT, tels que des capteurs de température, de détection de fumée, d'humidité et de qualité de l'air, peuvent être déployés sur le terrain et intégrés au réseau. Ces capteurs fournissent des données précieuses pour la prévision et la gestion des incendies, améliorant la connaissance de la situation et la prise de décision.

Les dispositifs IoT peuvent surveiller en permanence les conditions environnementales et envoyer des alertes en temps réel aux centres de commandement. Dès qu'une urgence est détectée, le centre de commandement peut alerter la caserne de pompiers la plus proche, assurant ainsi une réponse rapide et ciblée.

L'intégration de dispositifs IoT permet de collecter des données granulaires, offrant ainsi une vue d'ensemble de la situation sur le terrain. Cette approche axée sur les données permet une meilleure coordination et une prise de décision plus éclairée, ce qui se traduit en fin de compte par une réponse plus efficace aux incendies de forêt.

En outre, les dispositifs IoT peuvent également contribuer à l'analyse post-incident, en fournissant des indications sur le comportement de l'incendie et l'efficacité des stratégies de réponse employées.

La menace croissante des incendies de forêt exige une approche proactive des interventions d'urgence. En équipant les services d'urgence de réseaux sans fil privés et de technologies modernes, il est possible d'améliorer considérablement leur capacité à gérer efficacement les incendies.

En intégrant et en facilitant les dispositifs d'IA et d'IoT par le biais de réseaux sans fil privés, nous pouvons assurer une réponse plus efficace et coordonnée aux incendies de forêt, pour finalement atténuer leur impact et sauvegarder nos communautés.

Chronique de Rolph Werner

Nokia

 

Mis à jour le 11/12/24 10:52

Chronique de Rolph Werner

Nokia

 

Mis à jour le 11/12/24 10:52

Cet article est paru dans Le Journal du Net (JDN) (site web) - Le Journal du Net

Libération (site web)
lundi 2 décembre 2024 - 15:48:23 777 mots

Climat : la Cour internationale de justice de La Haye se penche sur les obligations des Etats

AFP

La juridiction de l’ONU entame ce lundi 2 décembre des auditions historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au réchauffement et à aider les nations vulnérables à le combattre.

C’est une procédure consultative, mais qui n’en est pas moins très importante. Ce lundi 2 ;décembre, la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La ;Haye, aux Pays-Bas, a entamé une longue série d’audiences publiques visant à établir un cadre juridique sur la manière dont les pays devraient lutter contre le changement climatique. Pas moins de 98 Etats et 12 organisations internationales ont exprimé leur intention de prendre part à la procédure orale devant la plus haute juridiction de l’ONU, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant elle.

«L’issue de ces procédures aura des répercussions sur plusieurs générations, déterminant le sort de nations comme la mienne et l’avenir de notre planète», a déclaré lundi matin Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, un pays du sud de l’océan Pacifique composé d’environ 80 îles, particulièrement menacé par la hausse du niveau de la mer. «Il s’agit peut-être de l’affaire la plus importante de l’histoire de l’humanité», a-t-il ajouté.

Les militants environnementalistes espèrent que l’avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. Mais d’autres craignent que la demande d’avis consultatif non contraignant, soutenue par l’ONU, n’ait qu’un impact limité et qu’il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

«Avancée»

Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblées ce lundi devant le Palais de la paix, où siège la CIJ, avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire ;: «Le plus gros problème devant la plus haute cour» et «Financez notre avenir, financez le climat maintenant». «J’ai bon espoir que les juges diront quelque chose d’utile qui puisse vraiment sortir de l’impasse autour des négociations sur le climat que nous voyons se dérouler chaque année lors des COP», a dit Jule Schnakenberg, membre de la Jeunesse mondiale pour la justice climatique. «Nous espérons vraiment voir une avancée», a ajouté cette Allemande de 26 ;ans auprès de l’AFP.

Les audiences se déroulent quelques jours après la conclusion d’un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan , qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 ;milliards de dollars par an d’ici à ;2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique. Les pays les plus pauvres ont qualifié l’engagement des riches pollueurs historiques d’insultant et l’accord final n’a pas mentionné l’engagement mondial d’abandonner les combustibles fossiles.

Un avis sera rendu courant 2025

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l’environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la CIJ fournira «un schéma juridique» général sur lequel «des questions plus spécifiques pourront être décidées».Pour elle, l’avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l’année prochaine, «éclairera leslitiges relatifs au climataux niveaux national et international».

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l’Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

En signant l’accord de Paris, fin ;2015, la communauté internationale s’est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d’augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

«Lorsque l’accord de Paris a été conclu, la jeunesse du monde entier l’a considéré comme un instrument d’espoir», a expliqué devant la CIJ Cynthia Houniuhi, présidente de l’association d’étudiants Pacific Island Students Fighting Climate Change. «Aujourd’hui, le processus entier a été détourné par les grands émetteurs et les principaux producteurs de combustibles fossiles, le transformant en une politique de sécurité et un piège pour tous les autres», a-t-elle poursuivi. Et d’ajouter ;: « Pour la jeunesse du monde et les générations futures, les conséquences sont existentielles.»

Cet article est paru dans Libération (site web)

Carenews (site web) - Carenews
jeudi 12 décembre 2024 - 12:20:55 -0000 933 mots

Dérèglement climatique et alimentation : quels liens ? Quels leviers d'action ?

Par Action contre la Faim

- Publié le 12 décembre 2024 - 11:17 - Mise à jour le 12 décembre 2024 - 12:11

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Dérèglement climatique et alimentation : quels liens ? Quels leviers d'action ?

En 2023, la crise climatique a été l’une des principales causes de la forte augmentation de la faim dans le monde. Près des trois quarts des pays ayant les niveaux les plus élevés de sous-nutrition se trouvent également dans la liste des 25 pays les plus vulnérables face au dérèglement climatique.

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Dérèglement climatique et alimentation : quels liens ? Quels leviers d'action ?

Le changement climatique : l'un des principaux moteurs de l'insécurité alimentaire dans le monde

Le dérèglement climatique a un impact très fort sur l'insécurité alimentaire mondiale et le chiffre tend à augmenter chaque année. Dans les régions les plus vulnérables, la multiplication des catastrophes naturelles érode la résilience des communautés, créant un cercle vicieux où l'insécurité alimentaire chronique s'aggrave d'année en année. Les petits agriculteurs, qui produisent une grande partie de l'alimentation mondiale, sont en première ligne face à ces bouleversements climatiques qui menacent directement leur survie et celle de leurs familles.

La crise climatique prend de nombreuses formes : l’évolution des températures, l’augmentation de la fréquence et l’aggravation des sécheresses et des inondations, ainsi que la dégradation rapide de la qualité des sols… Ces perturbations ont toutes un impact sur la capacité des populations à accéder à une alimentation saine et suffisante. Les cultures sont directement affectées, ce qui augmente l’incidence des maladies agricoles. La qualité nutritionnelle des récoltes est altérée, la quantité de protéines ou de minéraux essentiels comme le zinc et le fer dans le blé et les légumineuses diminuent. Tout cela a un effet négatif sur la sécurité nutritionnelle et ainsi sur le développement et la santé à long terme de l’enfant. Par exemple, des températures plus élevées sont associées à une diminution de la diversité alimentaire chez les enfants et en conséquence à une augmentation des taux de malnutrition.

Sans une action immédiate et effective, la situation va s’aggraver, mettant jusqu’à 183 millions de personnes supplémentaires en danger de famine d’ici 2050.

Des actions ciblées prenant en compte les bouleversements écologiques en cours

Action contre la Faim mène des projets dans de nombreux pays. La prise en compte des impacts du dérèglement climatique est essentielle. Les projets, orientés vers un objectif de diminution de la sous-nutrition, prennent en compte les bouleversements écologiques et prônent une anticipation et une adaptation face au dérèglement climatique.

C’est le cas par exemple en Zambie, où l'ONG développe des solutions multisectorielles face à la crise climatique. Dans le district de Senanga, où les conditions météorologiques extrêmes ont particulièrement affecté les agricultrices, l'organisation a lancé un projet agricole novateur axé sur les cultures résistantes à la sécheresse.

"Le changement climatique est un phénomène auquel nous ne pouvons pas vraiment échapper", explique Temwani Ngoma, coordinateur agricole du district. Face à ce défi, plus de 1 280 agriculteurs ont été formés à la culture du niébé (haricot à oeil noir), une culture particulièrement résiliente. Les types de cultures que les agriculteurs produisaient risquaient de ne pas survivre dans des conditions difficiles , explique Mary Khozi, directrice nationale d’Action contre la Faim pour la Zambie. Au début du projet en 2022, la communauté a choisi de tester cinq chaînes de valeur : le maïs, le sorgho, les arachides, le manioc et les haricots à oeil noir. Sur ces cinq cultures, seuls les haricots à oeil noir et le sorgho ont prospéré. Les autres ont subi les conséquences du manque de précipitations.

Mary Khozi, directrice nationale d'Action contre la Faim pour la Zambie, souligne aussi la dimension genre du projet : "Nous voulions que notre projet contribue à réduire les inégalités entre les genres. En Zambie, les agricultrices sont confrontées à des défis quotidiens." L'approche globale d'Action contre la Faim, combinant distribution de semences, formation aux techniques agricoles intelligentes face au climat et autonomisation des femmes, démontre qu'il est possible d'agir simultanément sur les causes et les conséquences de la faim liée au climat.

Place à la mobilisation collective

Les entreprises ont un rôle important à jouer dans ce combat, aux côtés d'Action contre la Faim. La mobilisation des entreprises et de leurs parties prenantes fait la différence.

Proposer des modes d’engagements qui répondent aux besoins, mais également à la variété des situations, c’est ce que nous proposons chez Action contre la Faim. Ici, en France ou à l’international, quelle que soit la taille de votre entreprise, vous pouvez agir à nos côtés.

Financer un projet précis, mettre le cœur de métier de l’entreprise au centre du partenariat, impliquer ses clients sur des opérations personnalisées ou mobiliser ses collaborateurs.rices lors de team-building sportifs ou via des sensibilisation dans les établissements scolaires sont autant de possibilités d’actions qui ont un impact sur le terrain.

Contactez-nous pour en savoir plus : [email protected]

Photo ©Fabeha Monir pour Action contre la Faim

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Créée en 1979, Action contre la Faim est une organisation non-gouvernementale internationale qui lutte contre la faim dans le monde.

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Ag2r La Mondiale (site web réf.) - Ag2r La Mondiale
20 novembre 2024 1222 mots
Retour sur le 17H30 Culture branches

En modifiant profondément les environnements, le dérèglement climatique affecte et affectera les conditions de travail des salariés. À quels risques climatiques les entreprises doivent-elles faire face aujourd’hui ? Le changement... Voir l'article

Sud Ouest - Béarn et Soule
Plein cadre, lundi 16 décembre 2024 1070 mots, p. 4

«On va petit à petit récupérer les culturesde l’Espagne»

Thomas Mankowski; [email protected]

L’agriculture en Nouvelle-Aquitaine va progressivement se transformer et adopter celle de l’Occitanie: «C’est aujourd’hui qu’il faut créer de nouvelles filières», défend l’agroclimatologue Serge Zaka

Chasseur d’orages

Personnage atypique, jamais déparé d’un chapeau de cow-boy, le docteur Serge Zaka ne fait pas qu’étudier l’impact du changement climatique sur l’agriculture. Depuis plus de vingtans, il chasse les orages. Sa passion pour la photographie lui a permis de décrocher en 2021 le Prix du public du concours international organisé par le Royal meteorological society et Accuweather. Il a été primé pour sa photo d’un orage naissant éclairé par la pleine lune, sous un ciel étoilé, prisedepuis Théoule-sur-Mer, près de Cannes.

Que mangerons-nous dans vingt-cinq ans? Ou plutôt, comment le dérèglement climatique transformera, de gré ou de force, notre agriculture? Docteur en agroclimatologie et chercheur modélisateur, Serge Zaka est devenu maître dans l’art de vulgariser sa discipline et de décrire les paysages qui seront les nôtres dans les années futures. Particulièrement suivi sur les réseaux sociaux où il mène une âpre bataille contre le climatoscepticisme, il sillonne la France pour défendre la nécessité d’anticiper le changement. «2022, année la plus chaude jamais observée, sera une année normale en 2050», rappelle-t-il à l’envi.

Concrètement, cela se traduit comment? Plus d’espaces pour les tomates? Des abricotiers à la place des pruniers? Nous l’avons rencontré ce 5décembre à LaRochelle, en marge d’une rencontre organisée par les Shifters, les bénévoles portant la parole du think-tank de Jean-Marc Jancovici. Entretien.

Cette année, le tournesol a été ramassé anormalement tard en Charente-Maritime. Le département est essentiellement une terre de cultures annuelles: blé, tournesol, maïs, etc. Certaines de ces cultures seront amenées à disparaître ou en tout cas à remonter vers le nord, mais à quelle échéance: cinqans, dix ans, vingt ans?

Le tournesol est l’une des cultures qui pourrait le mieux s’adapter (à part quand il y a des excès d’eau comme cette année) résistant bien aux sécheresses. En revanche, il y a des cultures comme le maïs qui, très rapidement, vont décroître. Elle pourrait être toujours présente en2050, notamment si on adapte le sol, les haies, les variétés mais on n’arrivera plus à améliorer les rendements. Plus au sud en revanche, ça va être beaucoup plus compliqué en termes d’adaptation. D’autres cultures arrivent, comme le pois chiche: de plus en plus d’agriculteurs l’intègrent dans leurs rotations.

Avec un horizon de +2,7°C en 2050, il faut d’ores et déjà remplacer les cépages? Planter des oliviers?

Les cultures du côté de LaRochelle en 2050 ressembleront plutôt, pour faire simple, à celles qu’on a aujourd’hui du côté de Toulouse. Et après 2050, les caractéristiques seront plutôt méditerranéennes. On va progressivement récupérer les cultures de l’Espagne qui sont plus adaptées aux fortes chaleurs et à la sécheresse.

Du changement climatique, vous dites qu’il faut moins craindre la hausse des températures que la multiplication des extrêmes…

Le gel après floraison, les séries de canicule, etc. L’évolution moyenne des températures, on peut s’y adapter progressivement, à condition de faire évoluer nos cultures. Ce qui n’est pas non plus si simple: on doit faire en 150ans ce qui normalement se fait en 21000ans. Les anticipations nécessaires seront compliquées jusqu’à +3°C; au-delà, ça peut devenir impossible. C’est pourquoi il faut limiter les gaz à effet de serre.

Quelles conséquences vont avoir la multiplication des hivers doux sur nos cultures?

Il y aura des impacts directs positifs. On aura une végétation qui sortira plus tôt. S’il n’y a pas trop d’eau dans les parcelles, on pourra sortir les animaux avant dans les prairies, donc étendre les périodes de pâture. Les citronniers vont progressivement remonter puisque le risque de vagues de froid intense détruisant les arbres sera de plus en plus faible. Pareil pour les oliviers. Du côté des impacts négatifs, on aura des végétaux qui se réveilleront de façon plus précoce et qui seront sensibles au gel d’avril. Moins de gel, c’est aussi un risque de maladies arrivant en avance et plus fort au printemps. Nous pouvons demain avoir une agriculture à condition de nous en donner les moyens, de changer les choses maintenant et pas en 2050. C’est aujourd’hui qu’il faut créer de nouvelles filières.

Faut-il s’inquiéter pour l’ostréiculture?

Pour l’ostréiculture, le principal problème va être la montée du niveau de la mer. On peut aussi avoir de plus en plus de problèmes liés au réchauffement des eaux: des changements de vitesse de croissance des coquillages, des risques de maladies, des développements d’algues, etc.

Un environnement plus changeant est-il susceptible de favoriser l’emploi des pesticides?

Le problème n’est pas tant de savoir s’il faut réduire les phytosanitaires –parce qu’il le faudra – que de savoir si on l’a suffisamment anticipé. A-t-on accordé les moyens nécessaires à la recherche pour trouver des alternatives? Ce n’est toujours pas le cas.

Vous plaidez la nécessité de «complexifier les paysages» pour retenir l’eau. Dur de l’imaginer dans un avenir qui annonce de moins en moins de paysans.

C’est un problème important. Pour mener de telles évolutions, il faut du monde et de l’argent. On a de moins en moins de personnes parce que le métier n’est pas attrayant. Pourquoi? Parce qu’insuffisamment rémunérateur. C’est une profession qu’il faut absolument faire évoluer en profondeur.

Le rôle des parents en 2024 est-il d’éduquer le palais des enfants à la nourriture que l’on produira dans la région en 2050?

C’est de leur apprendre à cuisiner. Depuis 1945, les générations se sont progressivement éloignées du milieu agricole. Ma génération [il est âgé de 35ans, NDLR] est la première à n’avoir aucun contact avec l’agriculture. Or, pour mieux comprendre le milieu agricole, pour mieux le soutenir, il faut aussi savoir ce qui est produit et comment on travaille dans les champs. Plus nous cuisinerons, plus nous nous rapprocherons du milieu agricole.

«En 2050, les culturesà LaRochelleressembleront à cellesqu’on a aujourd’huià Toulouse»

Jean-Christophe Sounalet / SO

Sud Ouest - Bordeaux Agglo
Gironde, vendredi 29 novembre 2024 888 mots, p. 12
Aussi paru dans
29 novembre 2024 - Sud Ouest - Libournais / Blayais Sud Ouest - Bassin d'Arcachon / Médoc Sud Ouest - Sud-Gironde Blogs - Environment (blog ref.) Sud Ouest (site web)

Son métier : « médecin » des ponts

Adrien Bacon; [email protected]

Technicien au centre routier départemental du Libournais, Alain Liados alerte sur les dégradations structurelles des ouvrages liées au changement climatique

Pathologies

Soumis à rude épreuve

infrastructures

1770 ponts gérés par le Département

Garonne, Dordogne, cours d’eau, voie ferrée, et autres routes: pour les traverser, la Gironde s’est dotée de bon nombre d’ouvrages, qu’ils soient gérés par plusieurs administrations (Département, État, Métropole ou communes). Ainsi au total, le Département s’occupe de quelque 1770ponts; allant des plus remarquables (le pont de Cadillac ou le pont suspendu de Sainte-Foy-la-Grande…), aux plus basiques, qui sont pour autant tout aussi fréquentés. Ainsi, 77% des ponts départementaux font moins de 10mètres, et la moitié moins de 5mètres.

Dans un des virages de la D220 reliant Arveyres à Créon dans le Libournais, la plupart des automobilistes n’y prêtent guère attention, bien trop concentrés sur une route quelque peu étroite. Pourtant bien caché sous l’asphalte, que l’on devine à peine par les rambardes de sécurité le ceinturant, le pont de Jeantieu se dévoile pour les initiés.

«Nous dans notre jargon, on appelle ça plutôt un ‘‘franchissement’’, car les usagers franchissent le cours d’eau», assure tout de go Alain Liados. Muni de sa longue barre à mine, le sexagénaire, lui, franchit de son pas assuré les fourrés et les ronces qui obstruent le passage l’amenant en contrebas à la Souloire, le ruisseau qui traverse ce pont. Ce dernier, bien moins impressionnant que certains suspendus ou de type Eiffel, comporte tout de même une petite particularité puisqu’il se compose de deux ouvrages, l’un maçonné et voûté, datant sûrement du XIXesiècle, et dans sa continuité, le second, plus actuel et réalisé en béton, peut-être plus pragmatique, mais nettement moins charmant.

Depuis une quarantaine d’années, le technicien ouvrage d’art au Centre routier départemental du Libournais, qui dépend de la direction des infrastructures du Département de la Gironde, les inspecte dans les moindres détails, connaissant leur histoire et leurs faiblesses.

Ces passages en revue réalisés par les techniciens se composent de deux temps: un contrôle annuel pour constater l’état général et un examen beaucoup plus détaillé tous les six ans. «Mon job est de prévenir. Je suis un lanceur d’alerte en quelque sorte! Je commence à regarder ce qu’il se passe en surface, les trottoirs, la chaussée, voir si elle s’affaisse ou non. Avant de passer à l’intérieur, où je constate s’il y a des fissures, ou si celles existantes ne bougent pas trop», développe l’expert. C’est d’ailleurs lui qui a alerté les autorités sur les faiblesses structurelles du pont du Bois à Izon, aujourd’hui fermé.

«J’ai vu que des désordres s’étaient aggravés par rapport à ma précédente visite, l’usure venait de ses fondations», détaille-t-il. Selon le Département de la Gironde, 95% de ses ouvrages sont considérés en état normal, et 5% ont leur structure «altérée», comme les ponts de Bonzac à Saint-Denis-de-Pile, du Rouergue à La Réole (lire ci-dessous), et donc celui du Bois à Izon. Ainsi, outre les événements météorologiques importants et ponctuels et la fréquentation routière, l’âge du pont est l’un des principaux facteurs de sa détérioration. Ceux en pierre sont les plus résistants au temps et ont une durée de vie d’un siècle, tandis que ceux en béton armé datant du début et milieu XXesiècle tiennent jusqu’à 50ans. «Comme nous, tous n’ont pas les mêmes pathologies à 20ans qu’à 100ans», image-t-il. Car l’homme, qui va bientôt rendre ses bottes et son gilet orange, se voit en «médecin» des ponts. Il les connaît, les ausculte, prend leur pouls, leur température… «Parfois, quand je suis tout seul, je leur parle», se confie-t-il pudiquement. «Quand on descend, on n’entend quasiment plus rien, il n’y a que nous et le pont. J’ai toujours cette impression de rentrer dans un autre monde, un peu fantastique…»

Pourtant depuis cinq ans, Alain Liados s’inquiète d’un autre phénomène, bien plus préoccupant que l’usure naturelle du temps. Le changement climatique vient tout accélérer. «L’impact est à la fois direct et indirect. En Gironde, nous avons certes peu de températures négatives, mais nous avons de plus en plus des températures positives qui durent plusieurs jours, voire des semaines. Les matériaux sont soumis à des cycles de dilatation et de rétractation, ce qui va donc créer des mouvements qui affectent la structure des ponts.»

Seconde constatation, également liée à ces variations climatiques: le volume des cours d’eau avec des périodes de fortes pluies ou de grande et longue sécheresse. «Des ouvrages comme celui-ci à Jeantieu ont constamment les pieds dans l’eau, et se retrouvent durant des mois à l’air libre du fait d’une sécheresse. Les fondations et les pieux en bois qui les composent vont alors être touchés.» D’ailleurs, l’expert remarque que «les fissures bougent beaucoup plus aujourd’hui qu’il y a quinze ou vingt ans. L’idéal serait, dans les années à venir, de remplacer tous les ponts, mais vous imaginez le travail? C’est monstrueux.»

«En Gironde, nous avons peu de températures négatives, mais de plus en plus des températures positives qui durent»

Le Progrès (Lyon)
Edition de la Haute-Loire
Actu | haute-loire et région, dimanche 17 novembre 2024 250 mots, p. HALO11

Haute-Loire

Le sapin pectiné aux premières loges du changement climatique

S. D.

C’est l’essence phare des forêts de Haute-Loire. Le sapin pectiné est exigeant en eau et subit particulièrement les conséquences du changement climatique. « On arrive avec des arbres qui ont 120, 130 ans et qui ont connu vingt ans de difficultés. C’est comme si un individu se portait bien jusqu’à 70 ans et que, d’un coup, on lui coupait les vivres », explique Philippe Couvin. L’ingénieur du CRPF (Centre régional de la propriété forestière) souligne que l’altitude joue un rôle important.

Quelles solutions ?

«  Globalement en Haute-Loire, il y a peu de secteurs épargnés. Ce sont ceux situés à plus de 1 000 mètres, même si nous commençons aussi à observer du dépérissement. Ça peut aller aux environs de Saint-Julien-Molhesabate. C’est mieux au Chambon-sur-Lignon, au Mazet-Saint-Voy. Par contre du côté de Vorey-sur-Arzon, il y a plus de difficultés. »

Le CRPF planche pour trouver des solutions

« Il faut intervenir progressivement dans les peuplements. Si vous êtes sur une parcelle à 1 000 mètres avec du dépérissement, vous pouvez introduire des placettes de douglas. Si vous êtes plus bas, vous pouvez mettre une essence plus sobre. En Haute-Loire, on a des sols qui sont peu profonds, qui ne retiennent pas beaucoup l’eau. À basse altitude, l’impact de la sécheresse est d’autant plus virulent qu’il n’y a rien pour compenser. »

Sud Ouest - Charente-Maritime
La région, vendredi 22 novembre 2024 410 mots, p. 9
Aussi paru dans
21 novembre 2024 - Sud Ouest (site web) Blogs - Home and Gardening / Maisons, jardins (blog ref.)
22 novembre 2024 - Sud Ouest - Béarn et Soule Sud Ouest - Lot-et-Garonne Sud Ouest - Pays Basque Sud Ouest - Landes Sud Ouest - Dordogne Sud Ouest - Libournais / Blayais Sud Ouest - Bassin d'Arcachon / Médoc Sud Ouest - Sud-Gironde Sud Ouest - Bordeaux Agglo

En Lot-et-Garonne, coup de chaudà la Fête de l’arbre

Jean-Marc Lernould; [email protected]

À la Sainte-Catherine, «tout bois prend racine». Le changement climatique risque de rendre le dicton désuet. À Montesquieu, on se penche sur la question

Il n’y a plus d’hiver

a Fête de l’arbre, organisée dimanche par le Conservatoire végétal du domaine de Barolle, à Montesquieu(47), va précéder d’un jour la fête de la sainte patronne, qui veut qu’«à la Sainte-Catherine, tout bois prend racine». Le hic: le dérèglement climatique et l’absence de froid qui se généralisent risquent de donner un sacré coup de vieux à ce proverbe.

«Le changement climatique va aussi avoir un impact sur les arbres fruitiers», explique Jérôme Ossard, directeur du Domaine agroécologique de Barolle (DAB), où l’on relance la Fête de l’arbre après cinq années d’absence à la suite d’une liquidation judiciaire, et qui va vendre aux amateurs des arbres fruitiers devenus rares. «Les jeunes sujets continuent de grandir tardivement en saison et, pour pouvoir arracher un arbre, avant de le replanter, il faut que la sève et ses réserves soient redescendues dans ses racines et qu’il soit au repos végétatif, qu’il n’ait plus de feuilles.»

L

Mais au DAB, qui conserve des variétés anciennes de fruits, «certaines espèces, dont les pommiers, restent en feuilles très tard. Ils vont continuer à transpirer, et donc à se dessécher sur pied, et ne reprendront pas», selon Jérôme Ossard. «Il faut aussi compter sur les fortes chaleurs en été, et le manque de froid en hiver, qui est de plus en plus régulier, poursuit-il. Un jour, il n’y aura peut-être plus de pommes dans notre région car il n’y aura pas assez d’hiver. Mais nous sommes là pour travailler sur ce sujet avec les filières arboricoles et les centres d’expérimentation, sur chacune des variétés de fruits.»

Faudrait-il alors reculer la date de la prochaine Fête de l’arbre de Montesquieu? «Tout est imaginable. Actuellement, nous proposons des arbres aux racines nues, et on pourrait associer cela avec des arbres en pot, auxquels on peut laisser le temps de finir leur cycle et que l’on peut acheter tôt en saison.» Mais que l’on se rassure, la Sainte-Catherine devrait encore être propice aux plantations.

Dimanche, de 9 à 18 heures, entrée libre. Site Web : domainedebarolle.fr

Ouest-France
Cholet ; Angers, Segré
Maine-et-Loire, jeudi 12 décembre 2024 346 mots, p. OF Cholet_8

« Des solutions concrètes pour l’agriculture »

Propos recueillis par Nathalie TIERS.

Alternatives aux pesticides et adaptation au changement climatique seront deux grands thèmes du salon, du 14 au 16 janvier à Angers.

Trois questions à…

Brice Dupont,président du Sival.

À quel public s’adresse le Sival ?

C’est un salon dédié aux professionnels du végétal spécialisé, à savoir les producteurs de fruits, légumes, plants et semences, horticulteurs, pépiniéristes et vignerons. Il intéresse tous les acteurs de ces filières. Le Sival rassemble 700 exposants et 25 000 visiteurs, et propose un programme de conférences très dense.

Quels seront les temps forts de cette édition ?

Nous accueillerons le Tour de France des alternatives qui proposera des solutions face aux bioagresseurs, dans un contexte où des produits phytosanitaires sont retirés du marché. Douze stations d’expérimentation de tout l’Hexagone présenteront des moyens de lutte testés, par exemple, contre les pucerons sur pommier, fraisier ou épinard. Sur ce sujet, les Rencontres annuelles du biocontrôle se tiendront également au Sival : ces solutions naturelles contre les ennemis des cultures représentent aujourd’hui 10 % du marché phytosanitaire.

Autre temps fort : la restitution du projet ClimatVeg, piloté depuis quatre ans par Végépolys Valley en Pays de la Loire et Bretagne. Douze interventions aborderont l’impact du changement climatique sur l’agriculture, et les leviers d’adaptation tel que la sélection de variétés de choux-fleurs plus résistantes au stress hydrique via leur système racinaire. Et une conférence sera donnée par le Shift Project, qui vient de publier son rapport pour une agriculture bas carbone, après la consultation de 7 500 agriculteurs.

Après vingt ans passés à la présidence, vous passerez la main en janvier. S’il y avait un message à retenir…

Je dirais que sans dynamique collective, l’agriculture française serait morte depuis longtemps. Or l’ambition du Sival a toujours été de jouer collectif pour apporter des solutions concrètes et de l’innovation. L’innovation est l’ADN de ce salon : elle rend nos filières attractives, et permet à la fois performance économique et transition agroécologique.

Midi Libre
SETE
vendredi 22 novembre 2024 657 mots

La fréquence de fortes chaleurs fragilise l'offre touristique littorale

L'impact des fortes chaleurs sur le tourisme est un sujet de plus en plus pertinent. L'Insee a publié, ce mardi, une analyse qui démontre qu'au cours des vingt-cinq prochaines années, « les fortes chaleurs seront de plus en plus fréquentes en Occitanie, et qu'elles se renforceront sur le pourtour méditerranéen et dans l'arrière-pays dès 2030, pour s'étendre en plaine et au nord- ouest de la région à l'horizon 2050 ». L'exposition du tourisme aux fortes chaleurs représente un défi important à la fois pour les destinations touristiques et pour les touristes eux-mêmes.

Le tourisme balnéaire sévèrement impacté Cela nécessite une adaptation des infrastructures, des comportements et des politiques afin de minimiser les impacts négatifs. Parallèlement, les professionnels du secteur touristique doivent repenser leurs offres pour répondre aux nouvelles attentes des voyageurs tout en garantissant leur sécurité et leur confort face à des conditions climatiques extrêmes. En Occitanie, les étés 2022 et 2023 ont été marqués par des températures jusqu'à 40°. Le phénomène va s'accentuer, la région sera d'ailleurs la plus exposée, de jour comme de nuit, sachant que 72 % des lits des hébergements collectifs sont situés dans des zones où les températures élevées seront les plus fréquentes à l'horizon 2050. Le tourisme balnéaire sera lui, sévèrement impacté dès 2030. Les fortes chaleurs qui ne concernaient que 2 % du territoire sur quelques communes du Gard et de l'Hérault entre 1976 et 2005 s'étendront sur 12 %. En 2050, la moitié du territoire sera impactée.

Les campings plus exposés Les campings concentrés sur le littoral sont les plus exposés mais se sont en partie déjà adaptés. L'hôtellerie de plein air réunit à elle seule les deux tiers de la capacité d'accueil, avec ses 474 000 lits sur 1 300 terrains. Il s'agit surtout d'emplacements équipés de mobile-homes, chalets ou bungalows climatisés, installés sur des terrains équipés de piscines, classés 4 ou 5 étoiles. Les hôtels seront moins impactés, sauf en zone urbaine. Les résidences secondaires qui représentent environ 2,4 millions de lits s'en sortent (un peu) mieux. Pour le moment ! Qu'elles soient louées, prêtées ou occupées par leur propriétaire, seulement 2 % d'entre elles sont situées dans des zones fréquemment soumises à de fortes chaleurs. Mais la donne devrait là aussi changer à l'horizon 2050, où cette part devrait s'élever à 61 % selon les prévisions climatiques. Valérie Marco [email protected]

Les "eaux-addicts" sur booking.com MONDE Une enquête du site de réservation booking.com révèle une hausse du nombre de voyageurs en quête de climats plus frais pour se ressourcer. Près de la moitié des 27 000 personnes interrogées dans le monde, fin 2023 (48 %), ont déclaré que le changement climatique aurait une incidence sur la manière dont ils planifieraient leurs vacances en 2024. 55 % envisageaient de profiter de leurs congés pour échapper aux fortes chaleurs locales. Cette tendance s'inscrit dans la lignée de l'augmentation attendue des voyages vers des destinations au bord de l'eau. Océans, mers, lacs et rivières ont été à l'honneur en 2024.

Un professionnel sur deux impacté BILAN D'après le bilan d'activité touristique du Comité régional du tourisme et des loisirs d'Occitanie paru le 13 novembre, les chiffres sont stables en termes de fréquentation. L'été 2024 a de nouveau été marqué par deux vagues de chaleur en août pour la 3e année consécutive. En Occitanie, la pluviométrie a été déficitaire de 9 % sur l'été, et la température supérieure de 0,9 °C aux moyennes de saison. Septembre et octobre ont été marqués par des précipitations abondantes, perturbant les activités touristiques en réduisant l'attractivité de la région. De nombreux professionnels ont observé une hausse des annulations de réservation. Près d'un professionnel sur deux (47 %) dit avoir été impacté par des événements climatiques extrêmes, en particulier la filière du tourisme sportif et de loisirs (62 %), les campings (55 %) et les structures agritouristiques (65 %)... retraduisant des effets du changement climatique plus récurrents dans tous les espaces de destination de la région.

Ouest-France
Orne ; Saint-Lô, Coutances, Cherbourg ; Bayeux, Caen ; Pays d'Auge ; Avranches, Granville ; Caen, Vire
Normandie, samedi 14 décembre 2024 476 mots, p. OF Orne_8

Changement climatique : menace sur la Normandie

Marc BRAUN

Hausse des températures, manque d’eau… Le Giec normand prévoit une Normandie fragilisée si elle n’agit pas face au réchauffement climatique, aux gaz à effet de serre, aux inondations…

Repères

Réuni hier à Rouen par Hervé Morin, président de la Région, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) normand livre ses dernières synthèses sur le réchauffement climatique ramené au territoire de la Normandie.

+ 1 à + 4° C à l’horizon 2100

Professeur à l’université de Rouen, coprésident du Giec Normand, Benoît Laignel assure que le changement du climat est bel et bien en route. « Quand on regarde les stations météo, elles montrent toutes une augmentation de 1 à 2 degrés depuis 1970. Le nombre de jours avec une température supérieure à 25 degrés a augmenté. Les jours à 0 et moins de 0 degré, comme le nombre de jours avec de la neige, du brouillard, ont diminué. Côté températures, on est sur des élévations à horizon 2 100 de + 1 à + 4 degrés en Normandie. Quant aux précipitations, nous aurons plus de pluie l’hiver et moins l’été ; plus de risques d’inondation, de précipitations extrêmes ».

Vers des restrictions d’eau

Ces phénomènes généreront des problèmes de santé. Le nombre de jours à 30 degrés va augmenter par exemple, passant de 4 à 11 jours sur le littoral, atteignant 40 jours par an à l’intérieur des terres. « L’impact sera donc fort, il faudra changer les comportements, renchérit Benoît Laignel.  Car dans le Sud, on ferme les volets, en Normandie, on sort ! »

Les ressources en eau vont continuer de diminuer sur toute la Normandie, avec des restrictions à la clé. « L’année 2024 pluvieuse ne reflète pas la réalité. Sur la qualité de l’eau, on prévoit des périodes de dégradation, quand il pleut beaucoup, avec des bactéries, des contaminants charriés. À l’inverse, l’été, il y aura moins d’eau dans les rivières. »

Déjà un coût

Ce changement climatique présente déjà un coût pour les Normands. « S’agissant de l’agriculture par exemple, l’augmentation de la température, les épisodes de sécheresses canicules, la variabilité de l’eau affectent les rendements. C’est déjà une réalité alors qu’on pourrait penser la Normandie épargnée. Eh bien non, on est déjà dedans ! », assure Anne Briand, professeure chercheuse à l’université de Rouen.

Concernant des inondations dans la vallée de la Seine, de plus en plus fréquentes, les conséquences économiques sont là également pour « les habitants, les routes, les bâtiments ».

Les Normands ont-ils bien conscience de la situation ? « Les consciences se sont éveillées, rapporte Cécile Sénémeaud, professeure chercheuse à Caen, spécialiste en psychologie sociale, mais les actions concrètes restent bien en deçà de ce qui serait nécessaire. »

Cet article est paru dans Ouest-France

La Provence
AUBAG
BOUCHES; EDITION AUBAGNE, mardi 19 novembre 2024 661 mots, p. AUBA_002

Un volet écolo en première partie de conseil municipal Plan de transition écologique, Plan Aubagne à vélo... Les élus de la majorité et des oppositions réunis hier soir salle du Bras d'or ont longuement débattu sur des sujets environnementaux.

S'il fallait résumer en un mot les deux premières heures du long conseil municipal qui s'est déroulé hier soir salle du Bas d'or, ce serait : environnement. Tout d'abord, Faustine Thibaud, conseillère municipale déléguée à l'écologie, a déroulé l'action municipale en ce domaine, avant de présenter le Plan de transition écologique 2024 - 2030 voulu par la majorité, plan composé de cinq priorités : " Pour l'adaptation au changement climatique" ; " Vers une neutralité carbone à 2050" ; " Pour une économie qui rime avec écologie" ;" La Mobilisation des citoyens" et " L'exemplarité de la collectivité ". Puis Laurent Guedj, lui délégué à la mobilité, a fait part de la mise en place d'un Plan vélo à Aubagne comportant 10 objectifs détaillés.

"Trouver des moyens de s'adapter"

Il va de soi que cela a fait réagir les deux groupes d'opposition de gauche - mais nullement le Rassemblement national. " Une de vos priorités est 'l'adaptation au changement climatique', a commencé Yves Perrin-Toinin, du groupe Rassemblé.e.s pour Aubagne. Pour nous, ce serait plutôt de stopper le réchauffement climatique." Et d'ajouter : " Quant à vos objectifs en matière de décarbonation, rien n'est chiffré." Alexandre Latz, membre du même groupe, d'abonder : " Un plan d'action avant d'avoir fait un bilan carbone, cela n'existe pas. Il faut le réaliser en priorité pour agir là où cela aura le plus d'impact." Pour sa part, piqué au vif de n'avoir pas été consulté en commission sur l'élaboration de ce plan de transition écologique, Denis Grandjean (groupe Aubagne Toujours) a demandé qu'y soit rajoutée " la sanctuarisation des terres agricoles". Là aussi, Alexandre Latz est allé dans le même sens, évoquant la " bétonisation" de la commune par la municipalité actuelle.

" Éviter le réchauffement climatique, c'est bien sûr l'objectif, a répondu Faustine Thibaud. Mais nous avons conscience que la terre se réchauffe, et il faut trouver des moyens de s'adapter." Puis c'est le maire lui-même qui a réagi sur la question de l'urbanisation de la commune jugée excessive, rappelant que " le Programme local de l'habitat 2014 - 2020 mis en place par nos prédécesseurs, vos amis, prévoyait la construction de 1 600logements. Nous en avons réalisé 1 000. Votre discours est à côté de la réalité,a soutenu Gérard Gazay (LR). Nous avons réduit la bétonisation." Clémentine Fardoux (Rassemblé.e.s pour Aubagne) de prendre alors succinctement la parole : " Vous parlez en logements, vous devriez parler de surface au sol."

Après le vote des délibérations portées par la déléguée à l'écologie - les trois groupes d'opposition se sont abstenus -, les élus sont passés à l'étude du Plan vélo. Qui a reçu un accueil dithyrambique de la part d'Alexandre Latz : " En écoutant votre présentation, il y a tout, la sécurisation, la sensibilisation... Ce que nous demandons depuis des années. Alors j'ai une question : qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?" Laurent Guedj de répondre, laconique : " Parce qu'il faut bien undébut !"

Ce plan avance que " la ville d'Aubagne dispose de 14 km d'aménagements cyclables sur sa voirie" et qu'elle " envisage de créer 19 km d'aménagements cyclables supplémentaires entre 2024 et 2030". Pour rappel, dans ses promesses de campagne de 2014, le candidat Gérard Gazay prévoyait " l'augmentation du nombre de bandes et pistes cyclables, avec l'objectif de 30 km supplémentaires en 5 ans". Est-ce le souvenir de cet engagement vieux de 10 ans qui a énervé l'élu écologiste ? Denis Grandjean a en effet parlé d'une " liste d'incantations aussi creuses les unes que les autres" à propos de ce plan, dont il a demandé... le retrait de l'ordre du jour. Plaidant le sérieux de la démarche, l'élu à la mobilité a bien sûr maintenu sa délibération. Le groupe écologiste Aubagne Toujours a voté contre.

La suite du compte rendu de ce conseil municipal est à lire dans nos prochaines éditions.

La Voix du Nord
01BOULOGNE
LOCALE, mercredi 11 décembre 2024 429 mots, p. 01BOULOGNE19

Un autre modèle agricole est possible, le Symcéa en a vanté les atouts et les techniques

Par Romain Douchin

Pour la journée mondiale des sols, le jeudi 5 décembre, le Syndicat mixte Canche et Authie (Symcéa) a organisé un séminaire sur l’agroécologie à Enquin-sur-Baillons. Le monde agricole, des techniciens et des élèves de BTS de la Maison familiale rurale (MFR) de Rollancourt étaient présents.

Par Romain Douchin

[email protected]

Montreuillois.

1L’agroécologie,

c’est quoi ?

C’est un autre modèle agricole qui combine exploitation raisonnée des ressources naturelles, conditions de vie des agriculteurs et production agricole compétitive.

Pour Florine Ducellier, ingénieure, et animatrice agroécologie au Symcéa, « cela se traduit concrètement par une utilisation restreinte d’engrais et de pesticides pour réduire l’impact sur l’environnement».

Pour les spécialistes, à l’heure du changement climatique 1 , cette transition n’est plus une option mais une nécessité.

2Le pâturage tournant

dynamique

Une association d’éleveurs, Elvéa, est venue partager son expérience du sujet. « On divise une parcelle en différents petits enclos, et chaque jour on change les bêtes de place, explique Florine Ducellier. Cela permet une meilleure pousse de l’herbe. »

Et comme le fait remarquer un agriculteur, « c’est moins d’azote dans le sol ».

3L’agriculture de

conservation des sols

On ne travaille plus du tout le sol, ni labour, ni hersage. « On favorise des couverts végétaux qui sont obligatoires, explique l’ingénieur agro. Ça peut être des pois, de la moutarde, du tournesol, des féverolles, etc. »

Un sol qui n’est plus retourné préserve les micro-organismes et garantit une meilleure infiltration de l’eau.

4Replanter des haies

Le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) des Vallées de l’Authie et de la Canche, basé à Auxi-le-Château, est venu présenter le dispositif d’aide à la plantation de haies entre deux parcelles. « Les agriculteurs et propriétaires ont droit jusqu’à 80 % d’aides », précise l’intervenante du Symcéa.

Ils peuvent se rapprocher du CPIE pour monter un dossier.

5Un semoir

semis direct

La Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) de Preures a présenté au cours de l’après-midi un semoir particulier. « Il permet de semer sur le couvert végétal, sans labourer », présente Florine Ducellier. Une innovation technique qui a retenu l’attention des participants.

1. Le changement climatique est dû aux gaz à effet de serre émis par les activités humaines. Il a pour conséquences la montée des eaux, la hausse des températures, de plus fortes précipitations, des sécheresses…

Le Courrier de l'Ouest
Saumur ; Deux-Sèvres ; Nord Anjou ; Cholet ; Angers
France-Monde, lundi 16 décembre 2024 244 mots, p. Le Courrier de l'Ouest Saumur_15

Chido dopé par le réchauffement

Le cyclone Chido qui s’est abattu sur Mayotte est « exceptionnel » car il a directement frappé l’archipel, alors que sa puissance a été dopée par des eaux particulièrement chaudes dans l’océan Indien liées au changement climatique, selon un météorologue. « On remonte probablement au cyclone du 18 février 1934, donc il y a 90 ans, pour trouver un impact aussi violent sur le département », explique François Gourand, prévisionniste à Météo-France.

Chido dépasse le cyclone Kamisy d’avril 1984 qui faisait figure de « référence » dans la zone, selon lui. Les autorités ont fait état de dégâts « énormes » à Mayotte, Météo-France ayant relevé des rafales de 226 km/h à l’aéroport de Pamandzi à l’est de la « capitale » Mamoudzou.

« Pour que l’œil d’un cyclone touche un territoire aussi petit, il y a quand même une probabilité qui est extrêmement faible, c’est cela qui fait le caractère un peu exceptionnel » de l’événement, selon M. Gourand.

Chido a également profité « d’un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes », a révélé le spécialiste. Ce phénomène, lié au changement climatique, crée « un gros réservoir d’énergie disponible pour les cyclones », a-t-il démontré.

Pour la saison actuelle, Météo-France a annoncé une activité cyclonique légèrement supérieure à la normale, qui est de 10 tempêtes et cyclones, dont cinq cyclones.

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Indre
indre, mercredi 27 novembre 2024 595 mots, p. 2

actualité

« Le changement climatique est bien réel dans nos prairies »

Lors de l’ultime session de la mandature, hier, et alors que la colère du monde agricole s’exprimait sur les routes, la chambre d’agriculture a dressé le bilan alarmant des récoltes et semis d’automne.

Martine Roy

Tours - Lors de sa session de septembre, la chambre d’agriculture avait déjà dressé un bilan alarmant de l’année culturale. Trois mois plus tard, l’ultime assemblée générale de la mandature, qui s’est tenue mardi 26 novembre, a révélé une situation un peu plus dégradée encore. La pluviométrie «  qui a atteint des niveaux inégalés depuis longtemps  » a compromis les récoltes d’automne et obère désormais l’avenir de certaines exploitations.

« 5 à 10 % des exploitations en grande difficulté dans l’Indre »

Dans certaines parcelles, le tournesol n’a pas encore été ramassé : c’est le cas de 50 % des parcelles en Boischaut nord et 70 % en Brenne, par exemple. « Les rendements à l’hectare sont en baisse entre septembre et octobre. La qualité est dégradée. Et pour une partie de la récolte, il faut rajouter des coûts de séchage »,a résumé Bruno Tardieu, premier secrétaire adjoint de la chambre d’agriculture. Le bilan est le même pour les autres cultures. Les récoltes du millet et du maïs souffrent elles aussi des effets de la météo et «  du changement climatique bien réel dans nos prairies », a souligné Jean-Baptiste Quillet, conseiller élevage.

« Un tel niveau de conditions climatiques, de mauvaises récoltes et de mauvaises conditions de semis sur des sols dégradés, c’est exceptionnel », souffle Nicolas Pailloux, président de la chambre d’agriculture, qui a en tête un autre chiffre inquiétant : « 5 % à 10 % d’exploitations sont en grande difficulté dans l’Indre. Nous les accompagnons mais il y a un risque pour qu’elles ne passent les deux prochaines années. »Au cours de son mandat, il a vu l’impact du dérèglement climatique s’accentuer. « Ce qui est nouveau, c’est la fréquence et l’intensité des épisodes de sécheresse et de pluviométrie. Les exploitants n’ont plus le temps d’absorber les à-coups. »

Dans ce « contexte d’instabilité »,la chambre d’agriculture tente d’apporter ses solutions. « C’est le sens des mesures d’accompagnement de notre projet Terr’Active mais aussi du dispositif Mon bilan de campagne 2024, spécialement déployé pour soutenir les agriculteurs dont les trésoreries vont être fortement impactées à la suite des intempéries de cette année. » Lors de la session, les aides en conseil de fertilisation et en analyse des fourrages (via l’outil Agrinir) ont également été détaillées.

Alors que les agriculteurs en colère convergeaient symboliquement vers la chambre d’agriculture , le préfet concluait l’assemblée en détaillant les mesures de soutien déjà mises en place dans le département de l’Indre, ces derniers mois, « depuis la précédente mobilisation »de la profession. Non sans rappeler « l’importance de prendre des assurances »,Thibault Lanxade a assuré du soutien de l’État face à des situations aggravées par les conditions climatiques.

Dans les discussions en cours auprès du ministère, il a confirmé la demande d’une enveloppe de 200.000 € pour couvrir le diagnostic économique et technique d’une centaine d’exploitations de l’Indre, en grande difficulté. S’agissant du Mercosur, qui cristallise le mécontentement de la profession et qui a fait l’objet d’une motion votée par la chambre d’agriculture de l’Indre, ce mardi, le préfet ne s’est pas étendu. « L’État a clairement montré son désaccord » dans les discussions avec Bruxelles, s’est-il contenté de rappeler.

Martine Roy

Ouest-France
Sarthe
Le Mans, mardi 26 novembre 2024 331 mots, p. OF Sarthe_12

« Des répercussions sur nos activités »

Avec le changement climatique, le Club alpin du Mans, qui regroupe 580 adhérents, s’interroge sur certaines de ses activités.

Trois questions à...

Pouvez-vous présenter le club ?

Nous faisons partie de la Fédération nationale des clubs alpins de montagne, qui vient de fêter ses 150 ans. Nous sommes une association et, à ce titre, le club est géré par des bénévoles. Ce n’est pas toujours évident mais nous arrivons à trouver des adhérents qui s’engagent pour faire vivre l’association. Nous regroupons 580 adhérents, la plupart résidant dans l’agglomération mancelle. Mais nous avons également une antenne à Sablé et une autre à Tuffé.

Vous ne proposez que des activités de montagne ?

Non, bien sûr. Nous sommes un club multi-activités. Nos adhérents peuvent pratiquer la randonnée, la marche nordique, l’alpinisme, la spéléo, le vélo de montagne et les sports de neige. La plupart des activités peuvent être pratiquées toute l’année, en salle (escalade) ou en extérieur (VTT, randonnée). Nous organisons régulièrement des sorties escalade à Sillé ou à Saulges. Nous avons d’ailleurs une école d’escalade encadrée par des professionnels, qui regroupe 130 jeunes. Nos adhérents organisent des séjours de montagne, en été comme en hiver, toujours encadrés par des professionnels.

Justement, certaines de vos activités ne sont-elles pas impactées par le changement climatique ?

Oui, ce changement a des répercussions sur nos activités. Certains séjours de neige se transforment en séjour de ski de fond, voire de randonnée. Et il devient difficile de faire de l’alpinisme de neige. Nous sommes en réflexion sur ces sujets. Nous avons mis en place une commission qui a pour mission de réfléchir et de mettre en place des solutions pour diminuer l’impact carbone de nos activités. Pour nous, le point crucial est le transport lors de nos sorties. Nous candidatons auprès de la Fédération nationale pour obtenir le label « Cimes » (Clubs investis pour une montagne et son écosystème sauvegardés).

Contact : [email protected]

Cet article est paru dans Ouest-France

Le Progrès (Lyon)
Edition d'Oyonnax – Léman – Bugey – Bas-Bugey ; Edition du Jura
Actu | haut jura, jeudi 12 décembre 2024 101 mots, p. OLBB20,LCHJ30

Saint-Laurent-en-Grandvaux

Conférence sur le changement climatique dans les montagnes du Jura

Vendredi 13 décembre, à 19 heures, au centre culturel du Grandvaux (ancienne école de musique), une conférence sur le changement climatique dans les montagnes du Jura aura lieu.

Elle sera animée par Michel Pagny, paléoclimatologue, et Hervé Richard, paléoenvironnementaliste, tous deux directeurs de recherches à Besançon. Vous y découvrirez des informations sur l’évolution des températures et des précipitations. Des exemples illustrant l’impact du réchauffement climatique sur la neige, les forêts, les rivières ou encore les villes seront détaillés.

Contact : 03.84.60.15.25. Gratuit mais réservation obligatoire.

La Voix du Nord (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 09:34:48 796 mots

Changement climatique : à Roubaix, une ferme urbaine cultive un retour de la nature en ville

Charles-Olivier Bourgeot

Située dans un quartier populaire de Roubaix, la ferme urbaine du Trichon est un projet exemplaire à l'heure de l'adaptation au changement climatique. Reconversion d'une ancienne friche vouée à devenir des logements, elle permet de faire une place à la biodiversité, la création d'un îlot de fraîcheur et la reconstitution d'un sol vivant en zone très urbanisée.

Par Charles-Olivier Bourgeot

Projet en constante évolution soutenue par la métropole de Lille et la ville de Roubaix, la ferme urbaine du Trichon est située au coeur d'un quartier très dense et contribue depuis dix ans par la nature de son projet à l'adaptation au changement climatique. En voici les raisons.

La reconversion d'une friche

C'est à Roubaix qu'est né en 2015 un projet de reconversion exemplaire dans la métropole de Lille. Il y a 10 ans, ce terrain de 7 000 m2 était la friche industrielle Nollet-Crouy, pour laquelle il a d'abord été question d'y bâtir des logements.

Les prémices de la ferme urbaine se voient sur un parking à l'abandon en face de la coopérative Baraka , située dans le quartier populaire du Trichon. Le restaurant y ouvre une grande terrasse. Et le Collectif des paysans urbains du Trichon y crée un point de compost et un jardin partagé en réalisant des bacs de culture à partir de matériaux de récupération.

La reconstitution d'un sol vivant

La ferme urbaine s'étend à partir de 2020 sur l'ancienne friche industrielle. L'objectif est dans un premier temps d'y créer une ferme maraîchère de proximité (lire par ailleurs). Cela passe par la reconstitution d'un sol fertile et vivant sur une nouvelle terre. Un accord lie aussi la métropole européenne de Lille, propriétaire du terrain, la ville de Roubaix et les paysans du Trichon pour développer un projet agricole sur ce site. L'idée est aussi d'assurer un suivi scientifique sur une petite zone polluée.

« Il y a plein de leçons à tirer de l'expérience qui est ici : comment à partir de ce qui est une friche, on refait un espace à la fois nourricier et d'adaptation au dérèglement climatique », fait remarquer Pierre Wolf, responsable de ce projet.

La gestion de l'eau

Au-delà de sa vocation nourricière , la reconstitution d'une terre agricole en pleine ville est un levier d'adaptation au changement climatique. Un dessein porté par le collectif depuis toujours.

« Avoir un espace de nature vivante, de sol fonctionnel comme ça en ville, ça permet d'abord de s'adapter à la question de l'enjeu de l'eau , précise Pierre Wolf. On sait qu'avec le dérèglement climatique, on va avoir des épisodes pluvieux beaucoup plus importants et là, si le sol est fonctionnel, s'il n'est plus recouvert de béton et qu'il permet de s'infiltrer dans les nappes phréatiques, c'est autant d'eau qui ne se retrouve pas dans les réseaux d'assainissement de la métropole. »

La nature en ville

La transformation d'un gros projet immobilier, amenant un peu plus de béton dans un quartier déjà extrêmement dense, en espace de nature arboré en ville aura par ailleurs un impact sur la température pendant les épisodes de forte chaleur. « Quand on aura une forêt-jardin, les arbres permettent, en cas de canicule, de faire baisser la température , poursuit Pierre Wolf. On estime entre 0,5 et 2° en moins et puis surtout, la nuit, ce sont des espaces qui respirent. Ce n'est pas comme un bâtiment en béton qui a accumulé la chaleur et la renvoie. Là, ça s'évapore et l'évaporation produit de la fraîcheur. »

La place de la biodiversité

En créant un espace de nature en ville, la ferme urbaine a par ailleurs redonné un peu de place à la biodiversité. « Celle qu'on voit mais aussi celle dans le sol , rappelle Pierre Wolf. Les solutions fondées sur la nature sont extrêmement importantes dans l'adaptation aux dérèglements climatiques et même dans son atténuation puisqu'un sol vivant stocke du carbone. »

Depuis dix ans, au cœur de ce quartier dense et populaire, la ferme urbaine du Trichon est un lieu de rencontres, de débats, de partages d'expériences sur l'adaptation au changement climatique.

Le site internet de la ferme urbaine du Trichon : fermeurbainedutrichon.fr

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

La Tribune (France), no. 7994
Économie, jeudi 5 décembre 2024 636 mots, p. 36

Conflits et changement climatique : l'ONU lance un appel humanitaire

Latribune.fr

L'ONU espère récolter 47,4 milliards de dollars pour aider 190 millions de personnes l'an prochain. 2024 est « l'une des années les plus brutales de l'histoire récente » pour les civils pris dans les conflits, a alerté l'organisation mondiale.

Gaza, Ukraine, Soudan, Liban, Syrie... 2024 a été « l'une des années les plus brutales de l'histoire récente » pour les civils pris dans les conflits selon l'ONU, et « si aucune mesure urgente n'est prise, l'année 2025 pourrait être pire encore ». Tom Fletcher, le chef des affaires humanitaires des Nations unies, a dressé mercredi un tableau bien sombre lors d'un appel humanitaire à Genève qui vise à récolter 47,4 milliards de dollars pour aider 190 millions de personnes l'an prochain dans un monde malmené par les conflits et le changement climatique. À la mi-2024, près de 123 millions de personnes avaient été déplacées de force par les conflits et la violence, soit la douzième hausse annuelle consécutive

« « Nous sommes confrontés à une crise multiple à l'échelle mondiale et ce sont les personnes les plus vulnérables qui en paient le prix », a relevé le chef des affaires humanitaires de l'ONU. »

Lire aussiCOP16 : la sécheresse coûte 300 milliards d'euros par an (lien : https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/cop16-la-secheresse-coute-300-milliards-d-euros-par-an-1012964.html)

« Établir des priorités face au manque de financements »

L'organisation estime que quelque 305 millions de personnes auront besoin d'aide humanitaire l'an prochain, mais les 47,4 milliards de dollars demandés - un montant légèrement inférieur à celui réclamé il y a un an - visent à fournir une assistance à seulement 190 millions d'entre elles. En poste depuis peu, Tom Fletcher a affirmé qu'il lui aurait été plus facile de demander un montant record comme ces dernières années. Mais il a expliqué l'importance « d'établir des priorités face au manque de financements » même s'il s'agit de « choix difficiles ». Si « nous bénéficions d'une année de financement exceptionnelle, (...) nous irons au-delà des 190 millions, mais je dois être cynique et réaliste quant aux perspectives d'y parvenir », a-t-il relevé.

Lire aussiCrise alimentaire au Liban: l'ONU cherche 105 millions de dollars (lien : https://www.latribune.fr/economie/international/crise-alimentaire-au-liban-l-onu-cherche-105-millions-de-dollars-1007694.html)

En novembre, l'ONU n'avait reçu que 43% des près de 50 milliards de dollars demandés pour 2024. « Nous devons absolument nous attacher à atteindre ceux qui en ont le plus besoin et être vraiment impitoyables (...) en ce qui concerne l'affectation des fonds et les domaines dans lesquels nous pouvons avoir le plus d'impact », a-t-il insisté. Les conséquences du sous-financement des appels humanitaires sont « sévères », se désole l'organisation: en 2024, l'aide alimentaire a été réduite de 80% en Syrie, tandis que l'aide en matière d'eau et d'assainissement a dû être diminuée au Yémen alors que le pays est touché par le choléra. « Le système humanitaire est aujourd'hui débordé, sous-financé et littéralement attaqué », a déploré le responsable. « Nous avons besoin d'un élan de solidarité mondiale » face à la « lassitude des donateurs. »

La fatigue des donateurs ne concerne pas que les Etats-Unis

Alors que de nombreux observateurs craignent que le président américain élu Donald Trump réduise son soutien financier aux organisations internationales, Tom Fletcher a expliqué qu'il se rendrait à Washington au cours des prochains mois pour « dialoguer avec la nouvelle administration ». Mais la fatigue des donateurs ne concerne pas que les Etats-Unis, a-t-il dit, assurant qu'il irait aussi dans d'autres capitales pour « enfoncer des portes » afin de convaincre les donateurs traditionnels et de trouver de « nouveaux alliés ».

Mais l'obstacle le plus important à l'assistance et à la protection des personnes dans les conflits armés est la violation généralisée du droit international humanitaire, prévient l'ONU. Alors qu'il reste encore quelques semaines avant qu'elle ne se termine, 2024 est déjà considérée comme l'année la plus meurtrière pour les travailleurs humanitaires, avec un bilan dépassant les 280 morts de 2023.

(Avec AFP)

La Tribune dimanche (France)
LA TRIBUNE, dimanche 8 décembre 2024 1114 mots

TECH

JAMES MANYIKA, VICE-PRÉSIDENT SENIOR RECHERCHE, TECHNOLOGIE ET SOCIÉTÉ DE GOOGLE « L’IA est avant tout une question politique »

PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE PROTAIS ET SYLVAIN ROLLAND

Le dirigeant supervise la crème des projets du géant du Web. Il prône la définition, au niveau mondial, de valeurs communes de l’intelligence artificielle.

Pourquoi Google a-t-il créé un poste comme le vôtre ?

L’intelligence artificielle est une révolution aux conséquences sociétales profondes, qui nécessite une vision d’ensemble. Mon rôle est de superviser nos projets les plus ambitieux, d’évaluer leurs impacts et de transformer les recherches fondamentales en produits expérimentaux. Notre système de prévision des inondations, lancé il y a dix-huit mois au Bangladesh, couvre désormais 100 pays et 700 millions de personnes. Dans la santé, le logiciel AlphaFold, récompensé par un prix Nobel, a permis de prédire avec précision la structure en 3D de plus de 200 millions de protéines, qui sont les briques de la vie. Cette capacité révolutionnaire donne aux chercheurs du monde entier, dont 62 000 en France, la possibilité de concevoir des médicaments plus efficaces. Ce ne sont que quelques-unes des nombreuses percées que nous réalisons.

Tout ceci semble très éloigné du business de Google, centré sur la recherche en ligne et le cloud…

Google est une entreprise de technologie, notamment d’IA. Mais notre objectif est aussi d’élaborer des outils qui permettent aux autres d’innover. AlphaFold est utilisé chez Novartis pour la découverte de médicaments, par exemple. Dans le domaine du diagnostic, nous développons des outils d’IA pour détecter le cancer colorectal ou encore la tuberculose.

Il est crucial de s’assurer que les systèmes d’IA restent alignés sur les valeurs et les objectifs humains

L’intelligence artificielle générale, qui serait en tout point supérieure au raisonnement humain, est le but de nombreux acteurs de l’IA mais suscite des controverses. Qu’en pensez-vous ?

C’est une question complexe car il n’existe pas de définition unique de l’IA générale. Si on parle d’un système généraliste, capable d’effectuer de multiples tâches, contrairement aux IA spécialisées d’aujourd’hui, alors oui, nous sommes proches de réussir. Nous disposons déjà des outils pour créer cette IA généraliste. Mais si on parle d’un système autonome, capable non seulement d’effectuer de multiples tâches, mais de s’améliorer et de se fixer ses propres objectifs, comme un humain, alors nous en sommes encore loin. Cette perspective nécessite d’énormes avancées fondamentales.

Est-il possible d’ouvrir le capot des IA ?

Contrairement aux idées reçues, les chercheurs ne veulent pas masquer le fonctionnement de leurs systèmes. Il s’agit d’un problème de recherche fondamentale. Regardez le cerveau humain : les neuro-scientifiques peuvent décrire l’activité des neurones, mais ils peinent encore à expliquer comment émerge la pensée. C’est pareil pour l’IA. Il est essentiel de savoir expliquer leur logique pour susciter la confiance. Mais exiger que cette compréhension soit totale avant toute utilisation serait contre-productif. Prenons l’exemple du diagnostic de la tuberculose. Dans les pays pauvres, 30 % à 40 % des cas ne sont pas détectés, faute de moyens. Serait-il explicable de priver ces populations d’outils d’IA performants sous prétexte que leur fonctionnement n’est pas entièrement élucidé ?

La consommation énergétique de l’IA est une préoccupation majeure. Nous nous efforçons de réduire notre empreinte carbone

Vous avez déclaré que la société doit déjà se préparer à l’IA générale. Comment ?

Il est crucial de s’assurer que les systèmes d’IA, en particulier ceux capables d’apprendre et de s’améliorer de manière autonome, restent alignés sur les valeurs et les objectifs humains. Au-delà des aspects techniques, nous devons nous préparer aux changements sociétaux profonds que l’IA engendrera. Vivre aux côtés de systèmes intelligents pose des questions fondamentales auxquelles nous devons réfléchir dès aujourd’hui. Quel sera l’impact de l’IA sur l’éducation, la gouvernance et, plus largement, sur notre humanité ? Comment concevoir une société où l’IA occupe une place centrale ?

Une collaboration mondiale est-elle indispensable ?

La réflexion sur l’IA doit être collective. Pour s’assurer que les systèmes d’IA respectent nos règles, il faut d’abord les définir. Se mettre d’accord sur des valeurs universelles est un défi dans un monde de plus en plus polarisé, où les points de vue divergent sur tout. L’aspect technique, aussi complexe soit-il, est finalement le plus abordable. C’est avant tout une question politique, sociétale et même philosophique. On observe aussi ces divergences lorsqu’on évoque les biais de l’intelligence artificielle. Par exemple, certains ont dit que notre chatbot Gemini [ex-Bard] était biaisé, car il affirme que le changement climatique est réel. Est-ce un problème du chatbot ou un problème de la société ? Demander des systèmes « non biaisés » et « justes » est louable, mais la définition de ces termes est souvent floue.

Harmoniser l’encadrement de l’IA est l’un des objectifs du Sommet pour l’action sur l’IA de Paris en février prochain, auquel vous participerez. Qu’en attendez-vous ?

Je m’en réjouis ! L’approche française, qui vise à inclure tous les acteurs, y compris les pays du Sud, est particulièrement judicieuse. Elle contraste avec le sommet britannique, qui se concentrait uniquement sur la sécurité de l’IA.

L’IA est aussi l’une des causes de l’accélération du dérèglement climatique. En témoignent les émissions de gaz à effet de serre de Google, qui ont augmenté de 48 % en cinq ans. Ne faudrait-il pas freiner son développement pour préserver la planète ?

Non. L’IA peut nous aider à lutter contre le changement climatique, et d’abord en l’atténuant. Nous travaillons par exemple sur l’optimisation des feux de circulation pour réduire les émissions des véhicules en villes. L’IA peut aussi nous aider à nous adapter, notamment avec des systèmes de prévision des inondations et des feux de forêt. Cela dit, la consommation énergétique de l’IA est une préoccupation majeure. Nous nous efforçons de réduire notre empreinte carbone. Google s’est engagé à utiliser uniquement de l’énergie décarbonée d’ici à 2030. Aux États-Unis, nous avons un partenariat avec un fournisseur d’énergie géothermique et nous investissons massivement dans le nucléaire. Nous améliorons aussi l’efficacité énergétique de nos systèmes, et les modèles eux-mêmes sont de plus en plus petits et donc moins gourmands en énergie. Il faut éviter les extrapolations alarmistes.

Craignez-vous que le retour de Donald Trump complique les choses ? Comment allez-vous gérer vos relations avec cette administration ?

Google a toujours travaillé avec toutes les administrations. Notre boussole reste la même : innover tout en étant responsable. ■

Le Figaro, no. 24973
Le Figaro, samedi 7 décembre 2024 978 mots, p. 13

Sciences

Climat : on sait désormais pourquoi 2023 a battu tous les records de chaleur

L'an dernier a de loin été le plus chaud de l'histoire. Un niveau qui dépassait les seuls effets attendus du réchauffement climatique.

Frémont, Anne-Laure

Elle sera sans doute bientôt détrônée par 2024, mais 2023 est encore l'année la plus chaude jamais enregistrée. Avec une température mondiale moyenne de 1,45 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels selon l'Organisation météorologique mondiale, elle a battu « de loin » (+0,15 °C) le record de 2016.

Identifier clairement toutes les causes de cette franche augmentation est un défi pour les scientifiques. Il y a bien évidemment les facteurs connus, à commencer par le principal : le réchauffement directement provoqué par les émissions de gaz à effet de serre - dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d'azote - dues aux activités humaines. L'an dernier, cette hausse des températures a aussi été amplifiée par le phénomène météorologique El Niño (une anomalie chaude au niveau des eaux équatoriales du Pacifique) et, dans une moindre mesure, par d'autres événements naturels comme les éruptions volcaniques, ou encore l'intensité solaire. Mais en combinant l'impact de tous ces facteurs, jusqu'à présent, le compte n'y était pas : il restait encore un écart d'environ +0,2 °C sans cause apparente.

Dans une étude publiée jeudi dans la revue Science, une équipe de chercheurs dirigée par l'Institut allemand Alfred-Wegener avance une explication à ce 0,2 °C de réchauffement inexpliqué. Leurs travaux s'appuient sur les données satellitaires de la Nasa et sur les données de réanalyse du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF), une série d'observations combinée à un modèle météorologique complexe.

« Ce qui a attiré notre attention, c'est que, dans ces ensembles de données (...), 2023 est l'année où l'albédo planétaire est le plus faible » , sans doute à son plus bas niveau « depuis au moins 1940 » , note dans un communiqué Thomas Rackow de l'ECMWF, coauteur de l'étude. L'albédo désigne la capacité d'une surface à renvoyer les rayonnements du soleil vers l'espace. Les surfaces claires, couvertes de neige par exemple, ont un albédo élevé : elles réfléchissent la lumière et refroidissent l'atmosphère. Et l'on sait que depuis les années 1970, l'albédo terrestre diminue au fur et à mesure que la neige et la glace perdent du terrain, en Arctique notamment. Ce qui accélère à son tour le réchauffement.

L'albédo planétaire

Les auteurs de l'étude identifient ainsi pour 2023 « un albédo planétaire d'une faiblesse record comme le principal facteur permettant de combler cet écart » de 0,2 °C. Cette réduction de l'albédo n'est cependant pas due au déclin des glaces, suggèrent-ils, mais à une diminution de la couverture nuageuse basse, en particulier au-dessus de l'Atlantique Nord. « Les données satellitaires et de réanalyse sont des données mensuelles disponibles sur une grille spatiale, c'est-à-dire que l'on peut voir directement quelles régions se comportent de telle ou telle manière,précise l'auteur principal, Helge Goessling, de l'Institut Alfred-Wegener . Cela vaut tant pour les données sur l'albédo que pour celles sur les nuages. Nous avons donc pu constater que les modèles spatiaux des deux (albédo et nuages) sont étroitement liés. »

Le rôle des nuages dans la machine climatique est complexe et encore mal connu. Il dépend de leur composition, de leur taille ou encore de leur altitude. Certains forment une couche isolante qui piège la chaleur dans l'atmosphère et accentue le réchauffement, d'autres ont surtout un effet parasol : ils empêchent les rayons solaires de passer et atténuent le réchauffement. Les nuages bas, situés en dessous de 3 km d'altitude, vont plutôt avoir cet effet parasol : moins de nuages bas, moins de refroidissement, donc.

Pourquoi ces nuages de basse altitude disparaissent-ils ? La réponse n'est pas tranchée. Parmi les causes potentielles, l'étude cite « les nouvelles réglementations sur le carburant des navires visant à réduire les émissions de soufre » , entrées en vigueur ces dernières années. Elles entraînent une diminution de la concentration de ces aérosols qui jouent un rôle essentiel dans la formation des nuages tout en réfléchissant eux-mêmes la lumière du soleil. Mais « le rôle des aérosols reste flou » , admettent les auteurs de l'étude, qui avancent d'autres pistes, comme les fluctuations naturelles du climat, voire le changement climatique induit par l'homme. « Certains modèles climatiques montrent une réduction des nuages de basse altitude en réponse au réchauffement de la surface de la Terre, d'autres ne le montrent pas tout à fait: il ne s'agit donc pas d'un cas clair et sans détour » , admet Helge Goessling.

Norman Loeb étudie à la Nasa les effets des nuages et des aérosols sur le bilan radiatif de la Terre. Pour lui, l'étude parue dans Science (à laquelle il n'a pas participé) « présente un argument plausible » et, « comme elle l'indique, la réduction de la couverture nuageuse basse s'inscrit dans une tendance à long terme dont la cause est encore incertaine ». Les recherches dans ce domaine sont « actives » , rappelle-t-il. Jing Feng, de l'université de Princeton (États-Unis), travaille également sur ces questions. La chercheuse énonce, elle aussi, la réduction de la concentration d'aérosols comme facteur responsable du déclin de la couverture nuageuse basse, mais elle souligne aussi que cette diminution « peut être causée par un fort réchauffement dans le Pacifique oriental ». Mais ce réchauffement localisé en 2023 est-il davantage imputable à El Niño ou au réchauffement de la planète ? Faute de réponse précise, difficile pour l'instant d'en tirer des conclusions que les modèles climatiques pourront utiliser.

Les auteurs de l'étude concluent qu' « il est essentiel d'étudier plus avant la tendance des nuages bas et de comprendre dans quelle mesure elle est due à la variabilité interne, à la réduction des concentrations d'aérosols ou à une éventuelle(réaction au changement climatique), afin de mieux évaluer le réchauffement actuel et futur ». A.-L. F.

AFP - Infos Françaises
mercredi 4 décembre 2024 - 17:59:49 UTC 388 mots

Climat : Washington demande à la CIJ de s'en tenir aux lois existantes

La Haye, 4 déc 2024 (AFP) - Il faut préserver le cadre international actuel de lutte contre le changement climatique, ont déclaré les États-Unis mercredi devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui travaille à l'élaboration de nouvelles directives juridiques mondiales.

Washington a rejoint la Chine en soulignant que les accords actuels, tels que l'accord historique de Paris de 2015, étaient le meilleur moyen pour lutter contre le changement climatique, suscitant la colère de militants.

Le régime climatique de l'ONU "incarne l'expression la plus claire, la plus spécifique et la plus actuelle du consentement des États à être liés par le droit international en matière de changement climatique", a déclaré Margaret Taylor, conseillère juridique au département d'État américain.

"Toute autre obligation juridique relative à l'atténuation du changement climatique identifiée par la cour doit être interprétée de manière cohérente avec les obligations des États en vertu de ce régime", a ajouté Mme Taylor.

Elle a exhorté la CIJ "à veiller à ce que son avis préserve et promeuve la centralité de ce régime".

"Une fois de plus, nous assistons à une tentative décourageante des États-Unis d'échapper à leurs responsabilités en tant que l'un des plus gros pollueurs du monde", a déclaré Vishal Prasad, directeur de l'association Pacific Islands Students Fighting Climate Change.

Washington a fait preuve d'un "mépris flagrant pour l'urgence pressante de la crise climatique", a ajouté M. Prasad.

"Au lieu de cela, les États-Unis se contentent de leur approche habituelle et ont pris toutes les mesures possibles pour se soustraire à leur responsabilité historique, ignorer les droits de l'homme et rejeter la justice climatique", a-t-il poursuivi.

L'ONU a demandé à la CIJ un "avis consultatif" sur les obligations des pays en matière de lutte contre le changement climatique et sur les conséquences juridiques pour les États qui causent des dommages au climat.

Mais les deux plus gros pollueurs du monde ont exhorté la cour à s'en tenir au processus actuel de l'ONU.

"La Chine (...) espère que la cour maintiendra le mécanisme de négociation de l'ONU sur le changement climatique comme canal principal de la gouvernance climatique mondiale", a déclaré Pékin lors de son intervention mardi.

La CIJ mettra probablement des mois, voire des années, à rendre son avis, dont certains estiment qu'il aura un impact limité étant donné sa nature non contraignante.

20 Minutes (site web) - 20Minutes
jeudi 28 novembre 2024 - 20:21:38 -0000 365 mots

Saviez-vous que certains oiseaux divorcent à cause de la pluie ?

D’après une étude récemment publiée, des oiseaux endémiques de certaines îles des Seychelles se séparent davantage quand les années sont marquées par des pluies trop fortes ou trop faibles

Le changement climatique aurait un impact sur la relation de certains oiseaux. Voici une affirmation qui pourrait faire sourire mais le sujet est en réalité très sérieux. Selon une étude publiée le 11 novembre dans le Journal of Animal Ecology, et repérée par Newsweek, une petite espèce qui vit exclusivement sur cinq îles des Seychelles est beaucoup plus susceptible de divorcer après des périodes de précipitations excessivement faibles ou élevées.

Pourquoi ? Car la rousserolle des Seychelles est, comme environ 90 % des espèces d’oiseaux, monogame socialement. Cela signifie qu’un couple d’oiseaux se forme sur une très longue période, généralement durant toute une vie. A partir du moment où ce lien est rompu sans qu’un des deux partenaires ne meure, il est alors question de divorce.

Augmentation du stress physiologique

Pour en venir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé 16 années de comportement d’accouplement des oiseaux sur l’île Cousin aux Seychelles. En comparant ces données aux conditions météorologiques au cours de cette même période, ils ont remarqué que les divorces étaient beaucoup plus nombreux les années où les précipitations étaient anormalement élevées ou faibles, par rapport aux années où les précipitations étaient modérées.

Ce résultat pourrait résulter de l’impact de la pluie sur le succès de reproduction, puisqu’il affecte la disponibilité de la nourriture et les compromis parentaux entre l’investissement dans le succès de reproduction actuel et futur , estiment les auteurs de l’étude. Selon eux, les précipitations excessivement faibles ou élevées pourraient également accroître le stress physiologique chez ces oiseaux, ce qui constitue un facteur majeur dans la sélection des partenaires.

Ces résultats sont particulièrement inquiétants car le changement climatique ne fait que s’intensifier. D’autres espèces d’oiseaux socialement monogames pourraient donc elles aussi être affectées par ce phénomène. Des études montrent que la température influence le divorce chez les oiseaux, et nous constatons maintenant que les précipitations le font également , concluent les scientifiques.

Cet article est paru dans 20 Minutes (site web) - 20Minutes

Challenges (site web)
dimanche 24 novembre 2024 - 22:53 UTC 824 mots
Aussi paru dans
24 novembre 2024 - ZoneBourse (site web réf.)

Onu-Le traité sur les plastiques divise au 5e tour de négociations

Reuters

(Reuters) - Alors que les délégués de 175 pays se réunissent lundi à Busan, en Corée du Sud, pour un cinquième tour de négociations visant à l'élaboration d'un traité international contre la pollution plastique, des dissensions mettent en doute la possibilité d'un accord définitif.La Corée du Sud accueille cette semaine la cinquième réunion du comité intergouvernemental de négociation des Nations unies (CIN-5) après que le précédent tour de table, tenu à Ottawa en avril, s'est achevé sans aucune avancée en ce qui concerne le plafonnement de la production de matières plastiques.A l'issue de la réunion d'Ottawa, les groupes techniques ont reçu pour instruction de se concentrer sur les substances chimiques dangereuses et d'autres mesures. Les pays producteurs de produits pétrochimiques tels que l'Arabie saoudite et la Chine se sont notamment opposés aux efforts visant à cibler la production de matières plastiques.Les États-Unis ont fait hausser des sourcils en août lorsqu'ils ont annoncé qu'ils soutiendraient l'introduction de plafonds de production dans le traité, s'alignant ainsi avec la position de la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples, qui regroupe 120 pays menés par la France et le Chili.L'élection de Donald Trump à la présidence a toutefois remis en question cette position, son premier mandat ayant été marqué par un mépris des accords multilatéraux et des engagements à ralentir ou à arrêter la production américaine de pétrole et de produits pétrochimiques.La délégation des États-Unis n'a pas fait savoir si elle reviendrait sur sa nouvelle position en faveur d'un plafonnement de la production de plastique.Toutefois, elle "soutient l'idée que l'instrument mondial traite des produits plastiques, des produits chimiques utilisés dans les produits plastiques et de l'approvisionnement en polymères plastiques primaires", selon un porte-parole du Conseil de la Maison Blanche sur la qualité de l'environnement.Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement, s'est déclarée convaincue que les négociations aboutiront à un accord. Elle s'est notamment référée au communiqué du G20 qui, lors de son dernier sommet la semaine dernière, a appelé à la conclusion d'un traité juridiquement contraignant d'ici la fin de l'année."C'est un message très fort", a déclaré à Reuters Inger Andersen, à Bakou, en marge des négociations des Nations unies sur le climat, avant de se rendre à Busan. "Nous savons que les choses se jouent souvent sur le fil, mais s'il y a une volonté, je pense que nous y arriverons."L'IMPACT SUR LA SANTÉPour un pays insulaire du Pacifique comme les Fidji, un traité mondial sur les plastiques est essentiel pour protéger son écosystème fragile et sa santé publique, a déclaré Sivendra Michael, ministre fidjien du Climat et négociateur en chef pour le climat et les plastiques. Il a déclaré à Reuters, en marge de la 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP29) ce mois-ci que, bien qu'elles ne produisent pas de plastique, les îles Fidji subissent de plein fouet la pollution en aval."Où ces plastiques finissent-ils ? Dans nos océans, dans nos décharges, dans nos jardins. Et l'impact de la décomposition des plastiques en petites substances a des effets néfastes, non seulement sur l'environnement, mais aussi sur nous en tant qu'individus, sur notre santé", a-t-il ajouté, rappelant que des études ont montré que la plupart des poissons consommés dans le pays étaient pollués par des microplastiques. Tout en soutenant un traité international, l'industrie pétrochimique a insisté auprès des gouvernements pour qu'ils évitent de fixer des plafonds obligatoires de production de plastique et se concentrent sur des solutions visant à réduire les déchets plastiques, telles que le recyclage. "Nous considérons qu'un traité serait réussi s'il mettait vraiment l'accent sur la fin de la pollution plastique. Rien d'autre ne devrait être au centre des préoccupations", a déclaré Martin Jung, président des matériaux de performance chez le producteur de produits chimiques BASF.Les discussions précédentes ont également porté sur la recherche de formes de financement pour aider les pays en développement à mettre en œuvre ce traité.Lors de la COP29, la France, le Kenya et la Barbade ont proposé la mise en place d'une série de prélèvements mondiaux sur certains secteurs. Ces prélèvements pourraient contribuer à augmenter les fonds mis à la disposition des pays en développement souhaitant être aidés dans leur transition énergétique et dans la lutte contre les effets du changement climatique. La proposition comprenait une taxe de 60 à 70 dollars (de 57,62 à 67,22 euros) par tonne sur la production de polymères primaires, ce qui représente en moyenne 5 à 7% du prix des polymères et pourrait permettre de récolter entre 25 et 35 milliards de dollars par an.Les groupes industriels ont rejeté cette idée, estimant qu'elle entraînerait une hausse des prix de vente aux consommateurs. (Reportage Valerie Volcovici et Joyce Lee, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin)

La Gazette des communes (site web)
jeudi 28 novembre 2024 1204 mots

Les élus locaux exigent la généralisation de la fibre optique partout et pour tous

Télécommunications

Martine Courgnaud - Del Ry

Alors qu'aujourd'hui neuf locaux sur dix seulement sont raccordables à la fibre optique, les élus rappellent toujours qu'ils ne transigeront pas sur la "complétude" : le déploiement à 100 % de la fibre optique sur une zone. Indispensable avec la fin du réseau cuivre et pour l'inclusion de tous les consommateurs.

"Complétude". Un mot barbare qui désigne la possibilité de raccorder à la fibre optique tous les locaux sur une zone. Une contrainte imposée à Orange par le régulateur (l'Arcep), avant d'être autorisé à éteindre le réseau cuivre sur ladite zone. Et un leitmotiv chez les élus qui le répètent depuis plusieurs années : la généralisation de la fibre, c'est 100 %.

"Nous avons une ambition, le numérique pour tous, tout le numérique, sur tout le territoire", a ainsi clamé Patrick Chaize, sénateur de l'Ain et président de l'Avicca, le 27 novembre, en ouverture du colloque Trip d'automne. Hors de question de se satisfaire d'une couverture à 98 %, ni même un peu plus, qui priverait localement des milliers de citoyens d'un accès au très haut débit.

Sentiment partagé par les représentants des consommateurs : "Vu l'importance que prend internet aujourd'hui dans nos vies, il est impératif que tout le monde soit raccordé", a renchéri Marie-Amandine Stévenin, la présidente de l'UFC-Que choisir, qui a rappelé l'impact d'internet : loisirs, vie sociale, télétravail, cours à distance, formation professionnelle, démarches administratives... "Le 100 % fibre est un objectif sur lequel on ne transigera pas."

Fibre optique pour tous, le plus dur reste à faire

Plus de 5 millions de logements à rendre raccordables

Or le compte n'y est pas. A la fin du deuxième trimestre, 39,3 millions de logements étaient raccordables, soit 89 % des locaux du territoire, dont 23 millions se sont abonnés. Donc il en manque encore 10 %, c'est-à-dire 5,1 millions de locaux que les opérateurs d'infrastructure doivent rendre raccordables.

Les opérateurs aimeraient multiplier les exceptions, d'autant que les prises restant à construire sont les plus difficiles, onéreuses, et jusqu'à maintenant dépourvues de financement.

Hervé de Tournadre, directeur des affaires réglementaires de Bouygues Télécom, a précisé que pour les opérateurs commerciaux, dont le rôle est de raccorder les plaques lorsqu'elles sont disponibles, "la complétude doit être la plus achevée possible". "La généralisation de la fibre est dans notre intérêt et ceux des citoyens. Il faut aller vers le 100 %, dans la limite des engagements des opérateurs d'infrastructure que nous ne connaissons pas tous. Mais il faut rester pragmatique, il y aura des exceptions, avec des locaux particulièrement isolés ou si le coût est trop onéreux."

Quant au président d'Orange Concessions, Jean-Germain Breton, il a donné l'exemple des prises FttH en zone inondable, dont il estime que le coût exorbitant permettrait aux opérateurs de proposer d'emblée des solutions alternatives aux "quelques centaines de clients concernés".

Nouveaux indicateurs de qualité

"Il y aura zéro tolérance", a tonné Valérie Nouvel, représentante de Départements de France. La vice-présidente du conseil départemental de la Manche, chargée de la transition et de l'adaptation au changement climatique, démontre en effet que la complétude est fondamentale pour ces zones inondables qui doivent affronter le changement climatique et les périodes de crise. "Il ne doit pas y avoir d'exception à cette complétude."

L'élue, qui siège au comité de concertation France très haut débit, constate "que les territoires ne vivent pas dans le même monde que les opérateurs". Mais surtout, "maintenant qu'on est dans la phase de complétude, il faut revoir les indicateurs qui ne semblent pas pertinents pour apprécier ce qui se passe sur le terrain. Au comité de concertation, nous considérons qu'il faudrait rebâtir des indicateurs de qualité, en phase avec ce qu'on vit sur le terrain".

Car, il n'existe pas réellement de définition de la complétude. Pour l'Arcep aussi, la complétude s'entend par 100 % d'accès au réseau fibre. Selon son directeur général, Olivier Corolleur : "La complétude n'est pas négociable, il y a un cadre réglementaire et des obligations claires que le régulateur fera respecter. On est conscient du lien entre la complétude et le modèle économique, à savoir comment on finance les prises les plus chères. Mais nous ne sommes pas prêts à négocier la complétude au sens de la raccordabilité."

Toutefois, dans son Projet de recommandation soumis à consultation jusqu'au 20 décembre, l'Autorité envisage bien certaines exceptions, comme des blocages ou des refus de tiers (Cf. encadré). Ce qui ferait chuter le taux de raccordement effectif en dessous des 100 %.

La complétude, sans exception

La complétude serait une préoccupation typiquement française, d'après Arnaud Lucaussy, secrétaire général de TDF, qui a cité l'exemple de la Grande-Bretagne où, en 2040, 5 % des foyers n'auront pas de fibre, pour des raisons économiques ou de génération, "ce qui est beaucoup". Il a également rappelé que la fin du cuivre en 2030 impose des actions coordonnées pour éviter la fracture numérique.

Pour les bâtiments modernes qui ne laissent pas passer les ondes, Arnaud Lucaussy a signalé l'existence de pylônes horizontaux que l'on peut même mutualiser entre plusieurs immeubles. Quoi qu'il en soit, le président d'Orange Concessions en convient, l'exigence de complétude devra être maintenue dans le temps avec la construction des logements neufs.

Accès au très haut débit sur tout le territoire, qualité et pérennité des réseaux et, bien sûr, inclusion numérique : tout concourt à une véritable complétude. Comme l'exprime Cyril Luneau, directeur des relations avec les collectivités locales d'Orange, "la première complétude, ce sont les 17 à 20 % des Français qui sont les mal-aimés du numérique". En cause : l'âge, la fragilité sociale, les freins tarifaires...

Actu.fr (site web réf.) - Actu (FR)
23 novembre 2024 804 mots
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23 novembre 2024 - 78actu (site web réf.)
Un grand requin blanc aperçu au large des côtes françaises : va-t-il y en avoir de plus en plus ?
Jade Lacroix

Par Jade Lacroix Publié le 23 nov. 2024 à 9h35 ... Voir l'article

Les Echos (site web)
jeudi 12 décembre 2024 - 18:00 UTC +0100 983 mots

Une brève histoire de l'adaptation des hommes au changement climatique

GUILLAUME DE CALIGNON

Peter Frankopan revoit l'histoire en se focalisant sur les interactions entre les êtres humains et l'environnement, surtout l'impact des variations du climat sur les sociétés, les empires, l'agriculture et le développement économique. Une épopée faite « d'ingéniosité et de résilience » qu'il est urgent de remettre en marche.

Le climat est « un thème essentiel et très négligé de l'histoire mondiale ». C'est ce constat qui a poussé l'historien britannique Peter Frankopan à pallier ce manque avec un ouvrage érudit sur les interactions entre les hommes et la nature dans lequel l'environnement, et plus particulièrement les variations du climat, joue le rôle d'acteur de l'histoire.

Ce professeur d'histoire globale à l'université d'Oxford nous transporte de la préhistoire au Covid dans une grande fresque, comme celle qu'il avait dessinée il y a une douzaine d'années dans un livre passionnant qui avait fait date : « Les Routes de la soie » raconte ces chemins permettant de véhiculer les produits mais aussi les idées, et donc les techniques et les religions, à travers l'Asie, l'océan Indien et, plus largement, la planète.

« Ingéniosité et résilience »

Une nouvelle fois, avec cet ouvrage, Frankopan décentre son regard. Il nous invite, nous Occidentaux, à ne pas regarder uniquement le monde depuis notre fenêtre. Les peuples d'Amérique du Sud, d'Afrique et d'Asie ont aussi dû lutter pour maîtriser la nature et survivre à travers les âges. Il leur donne donc la place qu'ils méritent.

Evidemment, le sujet climatique résonne avec l'époque. « S'il ne faut en rien minimiser les risques d'un réchauffement climatique potentiellement catastrophique au cours du XXIe siècle, […] des augmentations de 1,5 à 2 °C resteraient très modestes au regard de l'évolution à long terme des changements climatiques, dans l'histoire de la Terre mais aussi dans celles de l'homme, et paraîtraient bien dérisoires par rapport aux augmentations et aux baisses de plus de 10 °C, très nombreuses et très régulières, qui se sont produites dans le passé. »

C'est l'histoire d'une adaptation permanente des hommes à leur environnement, et donc au climat, faite « d'ingéniosité et de résilience ». L'alternance de périodes de réchauffement et de refroidissement, ces dernières souvent dues à des explosions volcaniques gigantesques ou des météorites, entraîne des changements importants sur les sociétés humaines. Parfois, le niveau de la mer varie de plusieurs dizaines de mètres en raison de l'avancée de la banquise. Les oscillations des températures permettent à l'homme d'occuper de nouveaux territoires ou, au contraire, le poussent à abandonner des endroits devenus invivables. Ce qui a des effets en cascades sur la démographie, puisque le climat facilite ou complique l'agriculture, et donc sur les conflits entre sociétés qui luttent alors pour les ressources.

Des sociétés souvent déjà fragilisées par d'autres facteurs s'effondrent, tel l'Empire akkadien en Mésopotamie vers 2.200 avant J.-C. D'autres résistent, innovent mais sont bien obligées de changer. Ainsi, c'est, au moins en partie, le climat qui a poussé les tribus mongoles de Gengis Khan, ces éleveurs nomades, à chercher des pâturages plus à l'ouest.

Mondialisation, industrialisation et inquiétudes

Plus on se rapproche de notre époque et plus l'effet joue dans l'autre sens : les hommes changent de plus en plus leur environnement et en arrivent même à modifier le climat. La colonisation des Amériques donne un coup de fouet à la mondialisation. Celle des maladies tout d'abord. Ensuite, de nombreuses cultures, de la patate douce et de la canne à sucre, originaires de Papouasie, au maïs mexicain en passant par le café, initialement éthiopien, se répandent à travers la planète.

Au XIXe siècle, la révolution industrielle, ce grand bond en avant pour se rendre maître de la nature, accélère le processus, aboutissant à l'Anthropocène actuel, la période où c'est l'action humaine qui a le plus d'impact sur l'environnement, surpassant toutes les autres forces géophysiques.

Les inquiétudes ont commencé par le « fog » londonien dès les années 1850 et n'ont fait que s'accroître depuis. Dans les années 1930, aux Etats-Unis, des chercheurs interpellent le pouvoir sur l'appauvrissement des sols dans le Midwest. En 1962, une biologiste, Rachel Carson, publie un livre, « Printemps silencieux », qui alerte sur la détérioration de l'environnement aux Etats-Unis.

Finalement, comme l'écrit Peter Frankopan, « la 'civilisation' est de loin le principal facteur de dégradation de l'environnement et la cause essentielle du changement climatique anthropique, les populations urbaines ayant de forts besoins énergétiques et consommant une grande quantité de ressources naturelles ». Le réchauffement climatique est le revers de la médaille de la croissance et de l'urbanisation.

Le théâtre de nos vies

D'où la nécessité, cette fois-ci pour la totalité de l'humanité, de s'adapter de nouveau, puisque, comme le disait Benjamin Franklin, « en ne vous préparant pas, vous vous préparez à échouer ». Les êtres humains enregistrent d'ailleurs de vraies réussites : la pollution a été nettement réduite à Pékin depuis que le gouvernement chinois s'est attaqué au problème ces dix dernières années, les énergies renouvelables décollent, que ce soit en Chine, en Europe ou aux Etats-Unis. Mais le nouveau président américain Donald Trump préfère, lui, pomper le pétrole encore dans le sous-sol du Dakota du Nord.

Or, « les facteurs environnementaux, y compris le climat, ne sont pas les acteurs de l'histoire de notre espèce » qui précipiteraient « la chute des empires et d'autres changements », nous dit Frankopan. Ils sont « la scène sur laquelle nos existences se jouent ». Et « si le théâtre ferme et s'écroule, c'en est fini de nous tous ». Locataire de la Maison-Blanche y compris.

Histoire

Guillaume de Calignon

Le Figaro (site web)
mercredi 11 décembre 2024 - 18:21 UTC +01:00 1510 mots

Actualité ; Sciences & Environnement

Des éoliennes géantes au large de Dunkerque risquent d’affecter les migrations de 1 million d’oiseaux

Delphine Chayet, envoyée spéciale à Dunkerque

ENQUÊTE - La commission d’enquête publique a rendu un avis favorable à ce projet de 46 éoliennes de 280 mètres de hauteur au large de Dunkerque. Un champ offshore qui risque d’affecter plus de 1 million d’oiseaux chaque année, alertent les ornithologues locaux.

À Dunkerque, le vent d’ouest est l’allié des ornithologues. Quand il souffle, leurs chances d’observer les oiseaux migrateurs sont optimales. Ce recoin de la mer du Nord, où les côtes françaises et britanniques sont au plus proche, forme un entonnoir dans lequel s’engouffrent en automne 1 million d’oiseaux marins venus de Scandinavie et du Groenland , en route vers le Sud. «Plus de 1500 individus ont été comptabilisés hier, dont des grands labbes, des fous de Bassan et, comme d’habitude, beaucoup de canards» , énumère Julien Piette, un ornithologue amateur venu ce jour-là surveiller le passage des migrateurs.

» LIRE AUSSI - «Le gouvernement français muselle la contestation»: les opposants aux parcs éoliens contre-attaquent au niveau européen

Comme tous les dimanches, ils sont une poignée de passionnés à fixer, avec lui, l’horizon sur la digue du Braek, une longue bande de bitume bordant la zone industrielle de Dunkerque. Dans un vent marin glacial, longue-vue et jumelles à portée de main, ils identifient les espèces, photographient les oiseaux, enregistrent l’évolution des dates de passage. Un balbuzard pêcheur tourne non loin, en quête d’un repas.

Oiseaux, mammifères marins et chauve-souris

Ces derniers temps pourtant, le plaisir des ornithologues est contrarié. Un projet de construction de 46 éoliennes au large du spot d’observation menace les oiseaux. Lancé il y a un peu moins de dix ans, le dossier a reçu vendredi 23 novembre un avis favorable de la commission d’enquête publique. C’est la dernière étape avant une autorisation du préfet, attendue dans les semaines à venir. S’il donne son feu vert, la construction du parc, destiné à produire l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité de 1 million de personnes, pourra commencer. Sa mise en service est prévue en 2028.

«Les éoliennes seront situées dans une zone Natura 2000, au beau milieu d’un couloir de migration majeur, où convergent deux cents espèces d’oiseaux marins et de passereaux terrestres longeant le littoral,s’inquiète Julien Piette, membre de l’association franco-belge Le Clipon et professeur d’histoire-géographie. Ce seraun obstacle supplémentaire pour cette faune fragile déjà confrontée au changement climatique, à la pêche accidentelle, à la raréfaction des ressources alimentaires et à la pollution plastique.» Plus de trente espèces protégées seront touchées : des oiseaux, des mammifères marins et des chauves-souris (car elles migrent aussi sur cette voie).

La première cause de mortalité est la collision. Mais les chiroptères sont aussi victimes de barotraumatismes - des changements de pression de l’air créés par les pales causent des hémorragies internes fatales. Quant aux nombreuses espèces qui préfèrent éviter les parcs, elles perdent une partie de leur terrain de chasse et dépensent une énergie précieuse pour les contourner. Les pingouins torda et les guillemots de Troïl, nombreux pendant l’hiver, seront ainsi privés d’une zone riche en poissons. «Le cumul des parcs offshore en mer du Nord représente in fine une grosse perte d’habitat à différents stades du cycle de vie des oiseaux, remarque Maxime Zucca, ornithologue et membre du Conseil national de protection de la nature (CNPN), une instance d’expertise consultée sur les projets éoliens. Mais nous sommes encore incapables d’en mesurer les conséquences.»

» LIRE AUSSI - À Dunkerque, l’électrification de l’industrie prend forme

«Réduire au maximum la mortalité des oiseaux »

L’éolienne la plus proche sera située à 11 kilomètres de la côte. Le site de Dunkerque offre des conditions d’exploitation idéales : un vent fort et constant, une faible profondeur et un sol argileux, couvert de sable. «Nous avons sélectionné le meilleur emplacement possible dans la zone de 73km² qui avait été définie par l’État en 2016, indique Xavier Arnould, directeur du projet au sein d’EDF Renouvelables. Nous nous sommes engagés à occuper moins de 50km² et le parc a été placé le plus loin possible de la côte pour préserver les oiseaux nicheurs. Mais nous ne pouvions empiéter sur l’accès au port et sur la voie de navigation maritime qui passe au nord de la zone.»

Le directeur de projet précise que le type et le nombre d’éoliennes seront définis, après la délivrance des autorisations, «en concertation» avec les acteurs locaux. Le scénario envisagé à ce jour prévoit une quarantaine d’éoliennes, hautes de 280 mètres en bout de pale – qui seront les plus puissantes jamais installées en France. «La taille des pales sera inférieure à 130mètres et elles passeront à 40mètres au-dessus du niveau de la mer pour réduire au maximum la mortalité des oiseaux», indique Xavier Arnould.

Mais ces mesures, adoptées au fil de débats publics tendus, ne rassurent pas. «Personne ne peut prévoir l’ampleur des pertes de biodiversité à venir, car nous ne voyons qu’une toute petite partie des oiseaux: ceux qui passent à portée de vue pendant la journée», se désole Julien Piette. L’association Le Clipon – du nom de la jetée où se postent les ornithologues – réunit une quarantaine de naturalistes amoureux des oiseaux, toujours prêts à sauter dans leur voiture pour aller voir un spécimen rare à l’autre bout de la France. Comme une grande famille, ils se retrouvent sur la jetée qui s’avance à trois kilomètres sur la mer ou, quand la présence d’un méthanier en interdit l’accès, sur la digue du Braek. Leurs comptages réalisés par tous les temps alimentent, avec un recul de trente ans, les bases de données utilisées par des scientifiques du monde entier.

Suivis réalisés en avion et par bateaux

«Notre connaissance reste quand même très parcellaire, et les porteurs du projet n’ont pas cherché à en savoir plus», souligne Jacques-André Leclercq, un membre historique de l’association. Rien n’a été entrepris, dit-il, pour vérifier si la sterne caugek, dont l’une des principales colonies de reproduction se trouve à proximité, dans la réserve nationale du Platier d’Oye ,ne se nourrit pas dans la zone du projet. Ou si les deux couples de goélands marins qui nichent dans le port de Dunkerque seront affectés, alors que l’espèce est en déclin en France. De nombreuses populations ont récemment été décimées par la grippe aviaire. L’ornithologue s’inquiète aussi pour la bernache cravant, une petite oie venue de Sibérie qui migre en groupes gigantesques vers la Bretagne, où elle va passer l’hiver. Comme les canards ou les fous de Bassan, l’oie vole à hauteur de pale. Chez des animaux qui vivent plusieurs décennies et se reproduisent peu, comme les oiseaux marins, une faible hausse de la mortalité annuelle peut suffire à mettre toute la colonie en péril.

» LIRE AUSSI - Éoliennes: arrêter les turbines pour réduire la mortalité des oiseaux

Dans un avis rendu en juillet 2023, le CNPN conteste la qualité des études prises en compte par EDF et Enbridge Éolien, qui portent le projet, lors de leur demande de dérogation à la protection des espèces. Ces études reposent sur des suivis réalisés en avion et par bateau, par temps calme, alors que les passages sont plus fréquents par vents forts, ainsi que sur des modélisations théoriques. Lors d’inventaires réalisés à l’automne 2023 sur un bateau prêté par l’association Sea Shepherd France, les ornithologues ont, de leur côté, observé une centaine d’oiseaux par heure en moyenne. Un quart d’entre eux passaient dans la zone potentielle de danger, dont une majorité de fous de Bassan et de goélands marins, souvent à hauteur de pales.

Transition climatique

Plusieurs mesures de réduction des dommages ont été promises par EDF Renouvelables. L’impact des éoliennes sera contrôlé avec des caméras infrarouges, des radars de détection et des sorties d’observateurs. Les retours d’expérience des parcs belge et néerlandais situés plus au nord seront pris en compte. « Si c’est nécessaire, les éoliennes pourront être arrêtées temporairement en phase de pic migratoire»,ajoute Xavier Arnould.

La commission d’enquête publique rappelle que le parc éolien a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, qui constitue une menace grandissante pour la biodiversité. Un dilemme auquel sont désormais confrontés les défenseurs de l’environnement sur toute la façade Atlantique et en Méditerranée. «Les éoliennes offshore, sans doute indispensables, doivent être déployées là où l’impact sur la faune marine sera le moins important, répond Maxime Zucca. L’emplacement de Dunkerque a été choisi par l’État sans tenir compte des enjeux de biodiversité. Pour les projets futurs, le minimum serait d’attendre le résultat des programmes de recherche lancés pour mieux comprendre les déplacements et le comportement des oiseaux marins. »

Voir aussi :

Les éoliennes tuent-elles les oiseaux ?

Développement des énergies renouvelables : la France accumule les retards

Les éoliennes tueuses de chauves-souris

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

Libération (site web)
mercredi 11 décembre 2024 - 18:07:37 742 mots

Climat : le phénomène naturel rafraîchissant La Niña sera «court et de faible intensité», selon l’ONU

Coralie Schaub

Connu pour refroidir temporairement la température mondiale, La Niña pourrait se développer dans les trois prochains mois mais sans réussir à contrebalancer les effets du réchauffement, indique mercredi 11 décembre un rapport de l’Organisation météorologique mondiale.

Pas ou peu de répit pour le réchauffement climatique. S’il y a une probabilité de 55% qu’un épisode naturel La Niña se développe «entre décembre 2024 et février 2025»,celui-ci «devrait être relativement faible et de courte durée»et ne suffira pas à contrebalancer les effets du changement climatique causé par les activités humaines, selon la dernière mise à jour de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publiée ce mercredi 11 décembre.

La Niña fait référence au refroidissement à grande échelle des températures de surface de l’océan dans le centre et l’est de l’océan Pacifique équatorial, «associé à des changements dans la circulation atmosphérique tropicale, tels que les vents, la pression et les précipitations»,rappelle l’institution spécialisée des Nations unies. En général, ce phénomène, qui peut durer un à deux ans, produit les impacts climatiques à grande échelle opposés à El Niño (qui, lui, se caractérise par un réchauffement des eaux de l’océan Pacifique équatorial), en particulier dans les régions tropicales.

La météo européenne très peu touchée

Lorsque La Niña apparaîtra, poussant le courant-jet (des vents très puissants circulant autour de la Terre d’ouest en est) vers le nord, le nord des Etats-Unis fera par exemple face à des températures plus basses avec plus de pluie et de neige, tandis que la moitié sud du pays aura tendance à être plus sèche et plus chaude, en commençant par la Californie, et jusqu’au Mexique inclus. L’Indonésie, le nord de l’Australie, l’Inde ou les Philippines subiront des intempéries plus importantes, tandis que l’est de l’Afrique et le Moyen-Orient feront face à des sécheresses. En revanche, comme avec El Niño, la météo du continent européen sera très peu touchée. «En Europe, l’impact d’El Niño et de La Niña est très nettement atténué par d’autres sources de variabilité à l’échelle de la saison»,précise Lauriane Batté, climatologue à Météo France.

Par la suite, pour la période de février à avril 2025, le retour à des conditions neutres telles que celles observées actuellement (ni El Niño ni La Niña) est «le scénario privilégié»,avec une probabilité là aussi de 55%, selon l’OMM.

La Niña «ne suffira pas à contrebalancer le réchauffement»

Mais dans tous les cas, l’effet rafraîchissant de courte durée de La Niña «n’inverse pas le réchauffement climatique à long terme provoqué par l’homme»et «2024 reste en bonne voie pour être l’année la plus chaude jamais enregistrée», insiste l’organisation. Car les phénomènes climatiques naturels que sont La Niña et El Niño se produisent dans le contexte plus large du changement climatique d’origine humaine, qui augmente les températures mondiales, aggrave les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes et a un impact sur les précipitations saisonnières et les régimes de température.

«L’année 2024 a commencé avec El Niño et est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée»,commente la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo. Même si La Niña se manifeste, le phénomène «ne suffira pas à contrebalancer le réchauffement induit par les niveaux records des gaz à effet de serre, dont la spécificité est de piéger la chaleur dans l’atmosphère»,poursuit-t-elle. Et de remarquer que malgré «l’absence de conditions El Niño ou La Niña depuis mai, nous avons assisté à unesérie extraordinaire d’événements météorologiques extrêmes, notamment des précipitations et des inondations record qui sont malheureusement devenues la nouvelle norme dans notre climat en évolution».

Par ailleurs, pointe l’OMM ce mercredi, la dernière mise à jour saisonnière du climat mondial , datant de fin novembre, indique que «des températures de surface de la mer supérieures à la normaledevraient persister dans tous les bassins océaniques, à l’exception de l’océan Pacifique oriental proche de l’équateur (ce qui concorde avec l’émergence probable prévue de conditions La Niña faibles)». En conséquence, «des températures supérieures à la normale sont prévues sur presque toutes les zones terrestres».

Cet article est paru dans Libération (site web)

Les Echos (site web)
lundi 25 novembre 2024 - 18:12 UTC +0100 639 mots

L'IA pour pêcher tout en épargnant les dauphins

FRANK NIEDERCORN

Pontos une start-up issue de l'Inria a développé un outil destiné à aider la pêche artisanale à adopter une activité durable.

Et si l'Intelligence artificielle (IA) permettait de continuer à pêcher tout en préservant les dauphins ? C'est l'un des enjeux du système développé par la jeune société Pontos à partir de recherches menées à l'Inria. Ainsi, l'hiver dernier, la pêche a été arrêtée pendant un mois dans le golfe de Gascogne afin d'épargner les cétacés. Avec succès puisque les captures accidentelles ont été divisées par quatre, selon les données de l'observatoire Pelagis publiées le 21 novembre. Cet arrêt a aussi provoqué un effondrement de la moitié des volumes de poissons débarqués sur les criées de la région, pour une perte de chiffre d'affaires évaluée à 30 millions d'euros.

Pontos prône une approche alternative à un tel arrêt de la pêche, ou à l'utilisation de systèmes d'effarouchement pour éloigner les cétacés. La start-up se base sur les recherches effectuées à l'Inria où a été développé un jumeau numérique de l'écosystème marin : The Vivarium. Ce modèle halieutique modélise les cycles écologiques et notamment les interactions entre les différentes espèces (proies-prédateurs notamment) ou les migrations saisonnières. Il prend aussi en compte les influences du changement climatique ainsi que l'impact de la pêche sur les populations marines.

« Avec Pontos nous proposons aux pêcheurs de s'adapter au changement climatique et à la surpêche », résume Luis Diaz, le fondateur. Les professionnels de la pêche sont en effet soumis à une réglementation très précise, relative aux espèces et aux quantités qu'ils peuvent capturer. « Notre ambition est de mettre à disposition des pêcheurs un outil de simulation simple leur montrant les zones à éviter pour ne pas pêcher d'espèces non autorisées. L'objectif est de limiter leur impact tout en optimisant leurs chances de pêcher leurs quotas », explique Luis Diaz.

Analyser le contenu de la pêche arrivant à bord

Un premier outil, déjà disponible, permet de remplir son journal de pêche en temps réel grâce à système de dictée vocale. Un deuxième module permet, grâce à une caméra reliée à une IA, d'analyser le contenu de la pêche arrivant à bord. Une première version est opérationnelle pour le thon et devrait être élargie à d'autres espèces. La nouvelle version « s'appuiera sur l'élargissement des bases de données d'entraînement pour adapter des algorithmes d'IA aux captures accessoires notamment », précise Luis Diaz.

L'essentiel du travail consiste désormais à rendre opérationnel le module de simulation. La start-up, soutenue par la Technopole du Grand Port maritime de Bordeaux, espère jouer un rôle dans le monde de la pêche soumis à des tensions à cause des quotas et de protection de certaines espèces notamment les cétacés. Avec l'hiver la tension risque à nouveau de monter autour de l'interdiction de la pêche dans le golfe de Gascogne. Dans l'entourage du ministre de la pêche Fabrice Loher on estime, selon l'AFP, « pouvoir lever ces périodes de fermeture d'un mois à compter de 2027 ».

« La solution Pontos pourrait aider à lever ces périodes d'arrêt tout en préservant la survie des dauphins », estime Luis Diaz. L'objectif est ambitieux puisqu'il s'agirait à la fois de mieux planifier les efforts de pêche, d'apaiser les conflits entre préservation des dauphins et activités halieutiques, tout en participant à la transition vers des pratiques de pêche plus durables. « Nous devons continuer à travailler ensemble pour atteindre l'objectif de 2027 », souffle Luis Diaz.

Frank Niedercorn

Maville (site web réf.) - Hyères Maville
19 novembre 2024 711 mots
« Le réchauffement climatique bouleverse nos vies » : à la Cop29, Opira porte la voix des

Sport Hyères Le réchauffement climatique bouleverse nos vies à la Cop29 Opira porte la... Hyères Mardi 19 novembre 2024 08:00 Le réchauffement climatique bouleverse nos vies : à la Cop29, Opira... Voir l'article

Boursier (site web)
jeudi 12 décembre 2024 - 19:21 (UTC +02:00) 396 mots

EssilorLuxottica : Les objectifs à court terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre du groupe ont été validés par l'initiative Science Based Target (SBTi)

Mode d'emploi

EssilorLuxottica a annoncé aujourd'hui que ses objectifs à court terme de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) ont été validés par l'initiative Science Based Targets (SBTi), marquant ainsi une étape majeure dans l'engagement du Groupe à réduire son impact environnemental tout au long de sa chaîne de valeur.

Les nouveaux objectifs pour 2030 concernent les émissions des scopes 1, 2 et 3 du Groupe, en phase avec les efforts en termes d'atténuation du changement climatique décrits dans l'Accord de Paris adopté par les Nations Unies en 2015.

EssilorLuxottica s'engage à réduire de 42 % les émissions absolues de gaz à effet de serre des scopes 1 et 2 d'ici 2030 par rapport à l'année de référence 2022. Le Groupe a également pris l'engagement de réduire de 25 % sur la même période ses émissions absolues de GES du scope 3, relatives aux biens et services achetés, aux activités liées au combustible et à l'énergie, au transport et à la distribution en amont, ainsi qu'aux déchets issus des process de fabrication.

Francesco Milleri, Président-Directeur Général, et Paul du Saillant, Directeur Général Délégué d'EssilorLuxottica ont déclaré : "La durabilité est au coeur de l'identité du Groupe et de notre vision stratégique. Nos objectifs climatiques alignés sur la science renforcent notre engagement à mener notre industrie vers un avenir équitable et durable. Nous continuerons à donner une priorité aux actions climatiques dans notre sphère d'influence et à y associer tous nos partenaires. En phase avec le nouvel objectif de réduction des émissions du scope 3, nous inclurons nos fournisseurs et partenaires commerciaux dans cette démarche de décarbonation, avec une approche ouverte, collaborative et inclusive".

Depuis sa création, EssilorLuxottica s'est engagé à minimiser son impact environnemental tout au long de la chaîne de valeur, dans le but d'atténuer les effets du changement climatique sur la planète. Les étapes clés consistent notamment à réduire et neutraliser l'empreinte carbone de ses opérations directes (scopes 1 et 2) à l'échelle mondiale d'ici 2025 (déjà atteint en 2023 pour l'Europe). Sa stratégie climatique se concentre sur l'amélioration de l'efficacité énergétique de ses installations industrielles, l'augmentation de l'autoproduction et de l'utilisation d'énergies renouvelables, ainsi que sur la protection et la restauration des écosystèmes naturels.

Top Santé (site web) - Top Santé.com
lundi 18 novembre 2024 - 20:36:22 -0000 819 mots

Cette conséquence du réchauffement climatique augmenterait les maladies des yeux

Raphaëlle de Tappie

Selon une nouvelle étude, la pollution de l'air pourrait affecter les yeux, provoquant des maladies oculaires

Aujourd’hui, c’est acté : la pollution de l’air aux particules fines est terriblement nocive pour la santé. A tel point qu’il a été prouvé qu’elle réduirait l’espérance de vie mondiale de deux ans en moyenne. Réduire définitivement la pollution de l’air mondiale pour respecter les recommandations de l’OMS permettrait d’ajouter 2,2 années à l’espérance de vie moyenne , écrivent les auteurs du rapport Air Quality Life Index publié en juin 2022, alors que 97% de la population mondiale vit dans des zones où la pollution de l’air dépasse les niveaux recommandés par l’OMS. Les effets de la pollution environnementale sur la santé sont innombrables : les particules les plus fines peuvent pénétrer dans les bronches, atteindre la circulation sanguine et déclencher entre autres des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou des infarctus du myocarde. En effet, selon une nouvelle étude parue dans la revue Clinical Ophthalmology, elles pourraient affecter les yeux, provoquant des maladies oculaires.

L’Organisation mondiale de la santé a déclaré que le changement climatique était la plus grande menace pour la santé à laquelle l’humanité soit confrontée , rappellent les auteurs de l’étude en préambule de leur papier. C’est pourquoi Jennifer Patnaik, professeure adjointe d'épidémiologie et d'ophtalmologie à la faculté de médecine de l'Université du Colorado (Etats-Unis) ont voulu étudier l’impact de la pollution de l’air liée au changement climatique sur la santé oculaire.

Pour leur étude, les scientifiques ont analysé les registres des visites quotidiennes des consultations liées à des troubles oculaires. Mais ils se sont aussi intéressés aux registres des niveaux quotidiens de particules en suspension dans la région métropolitaine de Denver (Colorado) entre octobre 2015 et janvier 2023.

Plus de consultations les jours où les particules fines explosent

Résultats des observations ? Le nombre de consultations quotidiennes étaient 2,2 fois plus important que la moyenne quand les concentrations de PM10 étaient de 110 μg/m3. Ils ont en outre remarqué que le ratio de visites augmentait au fur et à mesure que les concentrations de particules fines augmentait.

De même, les taux de visite ont progressé à mesure que la concentration quotidienne de PM2,5 augmentait, mais cet effet de gradient n’était pas significativement plus élevé à mesure que la concentration augmentait , indiquent les scientifiques.

Pour vous donner un ordre d’idée, en France, l’objectif de qualité de l’air est une moyenne journalière de PM10 de 50 µg/m3, à ne pas dépasser plus de 35 jours par an.

La conjonctivite allergique a augmenté dans le monde entier

Lors des pics de pollution de l’air, les patients consultaient le plus souvent en raison de sécheresse oculaire (67 510 cas) et de conjonctivite (47 093 cas).

La prévalence de la conjonctivite allergique oculaire a augmenté dans le monde entier et varie d'une région à l'autre. Des facteurs socio-économiques et environnementaux tels que la température, l'humidité et la pollution de l'air ont été proposés comme raisons de l'augmentation , déclarent les chercheurs dans un communiqué paru sur le site de l’Université.

Cette étude met en évidence les impacts systémiques sur la santé des facteurs de stress climatique, y compris la qualité de l'air, les incendies de forêt, la température et les conditions de sécheresse, et le besoin continu de recherche transdisciplinaire , insiste la Pr Katherine James, impliquée dans l’étude.

Protéger les patients les plus vulnérables dans les zones "fortement touchées"

Désormais, les chercheurs souhaiteraient développer et élargir ces découvertes. Ces résultats ouvrent la voie à une meilleure compréhension de la manière dont les facteurs environnementaux affectent la santé oculaire. D'un point de vue clinique, nous disposons désormais de davantage de preuves suggérant que les particules en suspension dans l'air n'affectent pas seulement la santé respiratoire ou cardiovasculaire, mais ont également un impact direct sur la santé de la surface oculaire , se félicite le Dr Malik Kahook, professeur d'ophtalmologie à la faculté de médecine de l'Université du Colorado et auteur principal de l'étude.

Et de conclure : Nos prochaines étapes consistent à étudier comment d'autres polluants atmosphériques peuvent influencer la santé oculaire et à étendre notre champ d'action à des zones situées en dehors du Colorado. Ce faisant, nous souhaitons identifier des stratégies préventives et envisager de nouveaux protocoles de traitement adaptés pour faire face à ces influences environnementales, protégeant ainsi les patients les plus vulnérables dans les zones fortement touchées par la pollution.

En France, selon Santé Publique France, entre 2016 et 2019, la pollution atmosphérique a provoqué chaque année 40 000 décès. Les polluants de l'air (et, en particulier, les particules fines) ont ainsi été responsables de 7 % de la mortalité totale annuelle, et ont réduit de 8 mois en moyenne l'espérance de vie des personnes qui y ont été exposées.

Cet article est paru dans Top Santé (site web) - Top Santé.com

Sciences et Avenir (site web)
jeudi 21 novembre 2024 - 09:53 UTC 1536 mots

À quoi pourrait ressembler la vie des enfants en 2050 ?

Marie Parra

Tous les ans, l'Unicef publie un rapport sur la situation des enfants dans le monde. Cette année, l'organisme se projette en 2050. Il détaille plusieurs scénarios et concentre ses projections sur trois aspects : la crise climatique, les mouvements démographiques et les nouvelles technologies. Quelles évolutions peut-on craindre et pourquoi ? Sciences et Avenir fait le point avec Cécile Aptel, directrice adjointe d'Unicef Innocenti.

A quoi pourraient être confrontés les enfants de demain ? Et surtout, que faudrait-il faire aujourd'hui pour tenter de garantir leurs droits ? Deux questions auxquelles tente de répondre l'Unicef dans son dernier rapport intitulé "Situation des enfants dans le monde 2024 :. L'avenir de l'enfance dans un monde en mutation". “L'objectif n'est pas de faire des prédictions, mais plutôt d'utiliser des scénarios basés sur des données scientifiques pour identifier les défis et les opportunités à venir concernant les droits des enfants”, souligne Cécile Aptel, directrice adjointe d'Unicef Innocenti. En septembre dernier, les Nations Unies se réunissaient pour évoquer les défis du futur. Suite à ce sommet, l'Unicef recentre maintenant le débat sur les enfants. Quelles sont leurs particularités et leurs vulnérabilités ? A quoi les enfants pourraient-ils être confrontés d'ici quelques années ? Quelles solutions ? Cécile Aptel a répondu à nos questions.Sciences et Avenir : Pourquoi les enfants sont-ils en première ligne face aux mutations du monde ?Cécile Aptel : Bien sûr les défis à venir concerneront l'humanité dans sa globalité. Mais être un enfant c'est être vulnérable, physiquement notamment, et avoir des besoins différents de ceux des adultes. Quand on voit des populations vulnérables aujourd'hui, on constate malheureusement que les enfants parmi ces populations sont souvent encore plus vulnérables. En cause notamment : les besoins physiques et de développement des enfants.Prenons l'exemple du réchauffement climatique : l'exposition aux fortes chaleurs a un impact plus important sur certaines populations, en particulier les enfants et les personnes âgées. Il impacte aussi négativement le système alimentaire. Or les enfants ont des besoins nutritionnels spécifiques, auxquels il pourrait donc être de plus en plus difficile de répondre.Au-delà de cette considération, les enfants ont aussi certains droits qui leur sont reconnus par la Convention sur les droits de l'enfant qui vont plus loin que les droits de l'Homme. Il s'agit de droits relatifs à l'éducation et au développement par exemple. C'est pourquoi il est primordial de s'interroger sur le sort des enfants quand on voit les trajectoires d'évolution de l'humanité."La moitié des enfants du monde vivront dans seulement 10 pays"Qu'observe-t-on quand on recoupe les projections climatiques et démographiques que vous avez réalisées ? On a exploré l'évolution possible dans trois domaines différents : les crises climatiques, les mouvements démographiques et les nouvelles technologies. Chacun des scénarios a des implications spécifiques pour les enfants et pour leurs droits.L'impact du changement climatique risque de fortement modifier leurs conditions de vie dans de nombreux pays. Les aléas climatiques auront une influence sur la survie des enfants, leur accès à l'éducation aussi. On peut prévoir le risque d'exposition à des vagues de chaleur extrême, de grands feux, des sécheresses, des cyclones ou des inondations...Comment aller régulièrement à l'école dans ces conditions ? Et il est intéressant de relier ces risques aux évolutions démographiques : quand on se projette sur les prochaines décennies, on remarque que le nombre global d'enfants est le même qu'aujourd'hui mais que leur répartition est tout à fait différente. D'après nos projections, l'Asie du Sud, l'Afrique subsaharienne seront les régions les plus peuplées d'enfants et d'autres régions, comme l'Europe, n'auront plus que très peu d'enfants. La moitié des enfants du monde vivront dans seulement 10 pays : la Chine, l'Inde, le Nigeria, le Pakistan, la RDC, l'Ethiopie, les Etats-Unis, l'Indonésie, la Tanzanie et le Bengladesh. Donc les régions les plus peuplées par des enfants seront aussi probablement celles qui seront les plus exposées aux aléas climatiques violents.Quand on superpose les données de projections démographiques et les données socio-économiques, on constate que le nombre d'enfants vivant dans les pays appartenant à la catégorie actuelle des économies à faible revenu augmentera de façon significative. D'après nos analyses, 23% des enfants du monde devraient vivre dans les 28 pays qui sont actuellement classés dans les économies à faibles revenus. C'est le double de la proportion d'enfants qui étaient enregistrés dans ces pays dans les années 2000.Bien sûr, cela reste une projection. Evidemment ces pays sont aujourd'hui classés “à faibles revenus”, mais leur propre évolution socio-économique dépend de nombreux facteurs. Donc il est possible que certains n'appartiennent plus à cette catégorie d'ici 2050. On a tout de même recoupé de nombreuses informations et il est clair qu'une grande proportion des enfants vivra en Afrique subsaharienne avec de forts risques qu'ils soient dans des conditions socio-économiques et climatiques difficiles. Lire aussiLe nouveau carnet de santé alerte sur les risques des écrans chez les enfantsQu'en est-il de l'usage des nouvelles technologies ? Il y aura d'autres tendances à prendre en compte quant à la réalisation des droits des enfants, notamment l'évolution des conditions socio-économiques, l'égalité des genres et aussi, en effet, l'accès aux nouvelles technologies. Il faut s'assurer de prendre aujourd'hui les décisions qui permettront de garantir le droit des enfants dans ce contexte précis, notamment le droit à l'éducation, à l'information, à la vie privée. Ces évolutions soulèvent de nombreuses questions pour l'avenir.Globalement, les technologies représentent beaucoup d'opportunités pour les enfants, mais leur développement et leur usage présentent bien sûr des risques. D'une part, on s'aperçoit qu'elles peuvent permettre d'améliorer l'accès à l'éducation en particulier en adaptant le contenu, en le personnalisant. Je pense aux enfants qui ont certains besoins spécifiques, par exemple des malvoyants pour qui le contenu écrit pourra être lu. Mais on peut craindre aussi d'importants risques en matière de santé mentale et de qualité de l'information. Il s'agit des mêmes problématiques que pour les adultes mais avec davantage d'acuité concernant les enfants puisqu'ils sont en cours de développement donc plus exposés, par exemple, au risque d'être manipulés.Quelles données vous ont permis d'aboutir à ces projections ?On a utilisé une méthodologie appelée SSP, qui établit des scénarios en recoupant des modèles socio-économiques. Elle nous a permis d'aboutir à plusieurs trajectoires démographiques, socio-économiques, climatiques et technologiques. Par exemple, en ce qui concerne les populations, on s'est appuyés sur différents critères, notamment l'espérance de vie, les taux de fertilité, etc.Chaque scénario comprend des hypothèses telles que le développement économique, la croissance démographique, les progrès technologiques et les émissions de gaz à effet de serre. Ces facteurs sont au cœur de la manière dont les SSP permettent de projeter différents avenirs possibles. Il ne s'agit pas de prédictions car les scénarios explorent un éventail de futurs possibles en envisageant diverses évolutions plausibles, plutôt que d'essayer de prévoir un résultat spécifique. Lire aussiLes enfants difficiles pour manger le sont principalement à cause de leur génétique"Éduquer les enfants à la crise climatique c'est leur donner les moyens de bâtir un avenir durable"Avez-vous identifié des mesures à mettre en place dès aujourd'hui pour tenter de garantir le droit des enfants de demain ?Oui car l'objectif de ce rapport reste de souligner l'importance dès aujourd'hui de prendre les bonnes décisions puisqu'elles vont façonner le monde de demain. On conclut donc ce travail par des recommandations. Par exemple, en ce qui concerne la transition démographique en Afrique sub-saharienne, une préparation est nécessaire : il faut investir dans l'enseignement, former dès aujourd'hui davantage d'enseignants pour ne pas être confronté à des pénuries car selon nos estimations, l'Afrique sub-saharienne aura besoin de 31 millions d'enseignants d'ici 2025 pour garantir aux enfants un accès à l'éducation. Il est essentiel de penser aussi à la création d'emplois dans le futur pour garantir à ces enfants l'accès au travail dans des régions où la poussée démographique sera très forte. On recommande également d'accroître les systèmes de protection sociale pour absorber les chocs, de garantir l'accès aux soins de santé, de maintenir un accès équitable aux services, y compris dans les régions rurales.Quant aux régions où la société sera vieillissante, comme en Europe, il faudra veiller à l'équité intergénérationnelle et c'est un grand défi : très concrètement, ce que ça veut dire, c'est que dans des sociétés vieillissantes où les personnes âgées constitueront un grand pourcentage de la population, il faudra néanmoins continuer à fournir des crèches, des écoles, etc. demandant des arbitrages budgétaires difficiles pour répondre de façon équitable aux besoins de toutes les générations.Pour se préparer aux crises climatiques et environnementales à venir, au-delà des recommandations classiques et essentielles visant par exemple à réduire les émissions de gaz à effets de serre, nous recommandons d'éduquer les enfants sur ces crises. Pour que nos sociétés soient plus résilientes face au changement climatique, il faut être capable de planification. Éduquer les enfants à la crise climatique, c'est leur donner les moyens de bâtir un avenir durable en connaissance de cause. Enfin, les nouvelles technologies méritent toute notre attention pour garantir l'égalité numérique, protéger les enfants et les aider à pleinement bénéficier des opportunités offertes par ces technologies. Leur conception doit être plus sûre. On demande à ce qu'il existe un développement éthique des technologies qui mette l'accent sur la protection des enfants, notamment leur données.

Le Figaro (site web)
lundi 18 novembre 2024 - 17:34 UTC +01:00 951 mots

Actualité ; Sciences & Environnement

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19 novembre 2024 - Le Figaro

«Un risque de déplacement forcé de 20 millions de personnes d’ici à 2100» : la Méditerranée en première ligne du changement climatique

Delphine Chayet

La fréquence des pluies torrentielles, des tempêtes et des submersions marines est amenée à augmenter, selon un rapport présenté lundi à la COP29 de Bakou.

Un an après la submersion de la ville libyenne de Derna , qui avait fait plusieurs milliers de morts, les inondations spectaculaires dans la région de Valence ont à nouveau illustré la fragilité du littoral méditerranéen face au changement climatique. Confrontée à une hausse du niveau de la mer, à une urbanisation croissante et à une multiplication des aléas météorologiques, cette bande côtière est de plus en plus vulnérable.

Dans un rapport présenté lundi à la COP29 de Bakou, le groupe d’experts sur les changements climatiques et environnementaux en Méditerranée (MedECC) décrit les défis auxquels la région devra faire face d’ici à la fin du siècle. La synthèse, qui a mobilisé 55 chercheurs et se fonde sur des centaines d’études scientifiques, évalue l’ampleur des risques en fonction des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Mais le rapport ne se limite pas à ce constat inquiet. Il détaille aussi les politiques susceptibles d’atténuer l’impact des dérèglements à venir sur les populations humaines et les écosystèmes. «Des pluies intenses peuvent avoir des effets très différents selon l’endroit où elles s’abattent, souligne Joël Guiot, climatologue et coordinateur du MedECC. Il est possible de minimiser les dommages, à condition de se préparer activement, en désimperméabilisant partout où c’est possible et en adoptant des solutions fondées sur la nature, accompagnées de relocalisation de population.»

À Valence, les inondations ont été causées par des pluies torrentielles dues à la rencontre d’un front atmosphérique froid venu de l’Atlantique et d’une masse d’air chaud au-dessus de la Méditerranée. Selon le rapport, la fréquence de ces « gouttes froides » va augmenter dans les prochaines décennies. Elles provoqueront non seulement des crues soudaines, mais aussi des tempêtes de type tropical et des submersions marines. Des pluies extrêmes surviendront aussi plus souvent en automne. L’Italie, la France et l’Espagne seront particulièrement affectées «dans les zones sujettes aux inondations, où la population et les implantations urbaines augmentent».

» LIRE AUSSI - COP29 : à mi-parcours, les négociateurs sont encore très loin d’un accord

Hausse de 50 % des submersions marines

La température de l’air devrait augmenter de 2,2 °C dans la région à la fin du siècle, dans un scénario d’émissions optimiste, et de 5,5 °C dans le plus pessimiste. Dans cette trajectoire, «les changements que nous observons déjà sembleront mineurs dans le futur», alerte Piero Lionello, professeur à l’université de Salento, en Italie, et coordinateur du rapport. Les vagues de chaleur, terrestres et marines, seront plus fréquentes. Les étés seront plus arides. Ce phénomène sera plus prononcé au Proche-Orient et en Afrique du Nord. «Le réchauffement climatique accentuera encore la différence existante en termes d’intensité des précipitations et des extrêmes hydrologiques entre le nord et le sud de la Méditerranée», souligne le rapport.

L’impact des orages violents s’annonce d’autant plus important que le niveau moyen de la Méditerranée s’élève de 2,8 mm par an depuis une trentaine d’années, sous l’effet de la fonte des glaciers et de la dilatation thermique de l’eau. D’ici à la fin du siècle, il devrait se traduire par une augmentation comprise entre 60 cm et 1 m. «Dans ce contexte, les phénomènes de submersion provoqués par le vent, la houle et les vagues atteindront de plus en plus souvent des zones aujourd’hui épargnées, prévient Joël Guiot. Ces épisodes auront des conséquences graves sur les infrastructures, le tourisme et l’agriculture.» Selon les experts, trois des vingt aéroports mondiaux les plus exposés aux inondations côtières dues à l’élévation du niveau de la mer sont méditerranéens : Pise, Venise et Corfou. Dans de nombreux pays, les routes et les voies ferrées longeant le trait de côte seront aussi en première ligne, tandis que des sites culturels classés par l’Unesco sont menacés. D’ici à 2100, les submersions marines, parfois mêlées à des crues de fleuves, devraient augmenter de 50%.

» LIRE AUSSI - «Du jamais vu de mémoire d'homme»: pourquoi les épisodes cévenols sont de plus en plus extrêmes

150 millions de personnes

Tous ces événements climatiques toucheront une région où un tiers des habitants – 150 millions de personnes – vit sur le littoral ou à basse altitude. Si un déclin démographique est prévu au nord du bassin méditerranéen dans certains scénarios, la population augmentera fortement au sud et à l’est, avec un risque de déplacement forcé de 20 millions de personnes en raison de la montée du niveau de la mer d’ici à 2100.

De nombreux autres risques listés par la synthèse du MedECC sont appelés à amplifier les impacts des événements climatiques : difficultés d’accès à l’eau potable, pollution par les plastiques, l’agriculture, le transport maritime ou l’industrie, acidification de l’eau de mer, espèces exotiques envahissantes, disparition de nombreuses plages à cause de l’érosion, etc.

Les possibilités d’adaptation dépendront de l’efficacité des politiques de réduction des gaz à effet de serre. Des mesures d’atténuation efficaces existent, mais elles ne sont pas suffisamment mises en place, déplore Joël Guiot. «À Valence, la défaillance du système d’alerte et l’urbanisation ont amplifié la catastrophe, tandis qu’un mauvais entretien des barrages est à l’origine de leur rupture en Libye, souligne le scientifique. Il est temps de prendre ce sujet très au sérieux.»

Voir aussi :

L’ADN révèle la diversité de la vie qui se cache sous la surface de la Méditerranée

La COP 16 sur la biodiversité s’accorde sur le partage des bénéfices tirés de l'exploitation de la nature

En Méditerranée, l’Europe veut rehausser le niveau de protection des aires marines

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

L'intern@ute (site web) - L'Internaute
dimanche 24 novembre 2024 - 13:13:09 -0000 554 mots

COP29 : quelle est la nature de l'accord annoncé cette nuit et quel impact sur la planète ?

Alexis Gail

COP29 : quelle est la nature de l'accord annoncé cette nuit et quel impact sur la planète ?

Un accord a été arraché à la fin de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan. Mais il est déjà critiqué pour son manque d'ambition.

La 29e Conférence des Nations unies sur le changement climatique s'est achevée, et un accord a été trouvé… non sans douleur. Les discussions ont continué durant la nuit de samedi 23 à dimanche 24 novembre, après deux semaines de sommet à Bakou, en Azerbaïdjan. Et cet accord est d'ores et déjà contesté par une partie des pays en développement.

Quels sont les termes de l'accord, adopté vers 3 heures du matin ? Les pays développés se sont engagés à financer davantage les pays pauvres menacés par le changement climatique. Ils devront augmenter de 100 milliards de dollars aujourd'hui, et "au moins 300 milliards de dollars" annuels d'ici 2035, leurs prêts et dons aux pays en développement. Cela concerne les pays européens, les États-Unis, le Canada, l'Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande. Et déjà, une déception : les pays occidentaux voulaient l'élargissement de cette liste à la Chine, Singapour et les pays du Golfe. Pour la Chine, il en était hors de question.

"Le montant proposé est lamentablement faible"

À quoi ces fonds vont-ils servir ? L'objectif pour les pays bénéficiaires est de développer leurs économies tout en finançant l'investissement dans des énergies bas carbone. De quoi éviter le recours au pétrole et au charbon. Mais ce financement promis pour 2035 "est trop faible, trop tardif et trop ambigu dans sa mise en œuvre", a dénoncé le Kényan Ali Mohamed, qui s'exprimait au nom du continent africain, cité par Franceinfo. Cet accord manque d'ambition, abonde son homologue du Malawi, Evans Njewa, représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète. Et pour la déléguée indienne, Chandni Raina, "Le montant proposé est lamentablement faible. C'est dérisoire". Les pays les plus pauvres demandaient le double ou plus : ils espéraient même 1 000 milliards de dollars.

Un accord en demi-teinte, donc, marqué également par l'absence d'une notion importante. En 2023, lors de la COP28 à Dubaï, l'accord inscrivait un appel à "opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques". Une notion qui n'apparaît pas explicitement dans le nouveau texte. L'Azerbaïdjan où s'est déroulé le dernier sommet a été critiqué pour sa proximité avec des pays pétroliers, notamment par l'Allemagne.

Enfin, dans le texte, pas non plus de dispositif de suivi annuel des efforts de transition hors des énergies fossiles (soit le charbon, le pétrole, le gaz), espéré par les Européens, relate Libération. Pourtant, l'année 2024 sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et l'utilisation d'énergies fossiles continue d'augmenter dans le monde, note Franceinfo.

Les réactions sont mitigées également du côté des pays occidentaux. La ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher partage les doléances, et juge l'accord "décevant", "pas à la hauteur des enjeux". Alors que Joe Biden, président américain, a lui salué le "pas important" permis par cet accord dans la lutte contre le réchauffement climatique. Même son de cloche du côté du Royaume-Uni : "Ce n'est pas tout ce que nous ou d'autres voulions mais c'est un pas en avant pour nous tous."

Cet article est paru dans L'intern@ute (site web) - L'Internaute

RiskAssur (site web)
Accords/Négociations, mardi 3 décembre 2024 796 mots

La Banque Postale et le WWF unissent leurs forces pour la transition écologique

La Banque Postale a annoncé le lancement de la première carte bancaire à impact en partenariat avec le WWF France. Ce projet novateur marque un tournant dans le secteur bancaire en France, positionnant La Banque Postale comme un acteur clé de la finance responsable.

Cette carte ne se limite pas à être un simple moyen de paiement : elle s'inscrit dans une logique de transformation écologique et sociétale. Chaque euro déposé sur un compte associé à cette carte est directement utilisé pour financer des projets de rénovation énergétique des logements, une priorité essentielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans un secteur qui représente 25 % des émissions globales en France.

Les caractéristiques uniques de la carte à impact

Les dépôts liés aux comptes courants associés à cette carte sont exclusivement fléchés vers le financement de crédits immobiliers pour la rénovation énergétique des logements. Cela permet d'agir concrètement sur les 4,8 millions de passoires thermiques identifiées en France. Ces rénovations contribuent à rendre les logements plus performants sur le plan énergétique tout en améliorant le confort des occupants.

La cotisation annuelle de la carte, augmentée de 5 euros, est intégralement reversée au WWF France. Cette somme contribue au déploiement de projets de protection et de restauration de la biodiversité. Ce partenariat illustre l'engagement collectif entre une grande entreprise et une ONG de renom pour relever les défis climatiques et écologiques.

Fabriquée en PVC recyclé, la carte à impact arbore un design mettant en avant la biodiversité. Disponible en versions Visa Classic et Visa Premier, elle combine esthétique et engagement environnemental.

Les détenteurs bénéficient d'outils gratuits pour réduire leur empreinte carbone. Parmi eux, Carbo, un simulateur d'empreinte carbone basé sur l'analyse des dépenses bancaires. En complément, un programme de cashback propose des offres orientées vers des achats écoresponsables. Ces services encouragent une consommation plus consciente et respectueuse de l'environnement.

Une initiative transparente et mesurable

Pour garantir la transparence et l'efficacité de ce dispositif, La Banque Postale s'appuie sur un Organisme Tiers Indépendant (OTI). Cet organisme vérifie annuellement que les fonds collectés sont bien alloués à des projets de rénovation énergétique. Les résultats de ces audits sont publiés, renforçant la confiance des clients et affirmant l'engagement de la banque dans la lutte contre le changement climatique.

Partie 4 : Un partenariat stratégique avec le WWF France

Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une collaboration stratégique entre La Banque Postale et le WWF France. Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France, insiste sur la portée transformative de ce partenariat : « Cette carte bancaire à impact permet d'accélérer le financement de la transition écologique tout en soutenant des actions concrètes pour la biodiversité. » Ce type de partenariat montre que les défis environnementaux nécessitent des alliances fortes entre secteurs privé et associatif.

La Banque Postale, pionnière de la finance responsable

Depuis février 2022, La Banque Postale a adopté le statut d'entreprise à mission, inscrivant des objectifs extra-financiers au coeur de sa gouvernance. Son ambition : devenir un leader de la finance à impact.

La Banque Postale s'est fixée l'objectif de devenir « zéro émission nette » d'ici 2040, soit dix ans avant les échéances prévues par l'Accord de Paris. Dès 2021, elle est devenue la première banque européenne à voir ses trajectoires de décarbonation validées par la Science Based Targets Initiative (SBTi). Elle a également réduit son exposition aux énergies fossiles à un niveau quasi nul en 2023 (0,01 %).

La carte à impact s'inscrit dans une stratégie globale visant à rendre les clients acteurs de la transition écologique. En 2023, la banque avait déjà innové avec le crédit immobilier à impact, qui accompagne les particuliers dans leurs projets de rénovation énergétique.

Une réponse aux attentes des jeunes générations

Une étude réalisée en 2023 révèle que 60 % des 18-34 ans sont prêts à payer une cotisation supplémentaire pour une carte bancaire si elle soutient des actions responsables. La carte à impact répond à cette attente, en offrant une solution concrète et accessible pour agir en faveur de l'environnement tout en facilitant l'implication personnelle des clients.

Une finance engagée pour demain

La carte bancaire à impact de La Banque Postale et du WWF France incarne une vision ambitieuse et inclusive de la finance responsable. À travers cette innovation, les deux partenaires démontrent qu'il est possible de réconcilier performance économique, engagements écologiques et aspirations sociétales. Cette carte n'est pas seulement un produit financier, mais un levier d'action pour chaque client, renforçant l'idée que chaque geste compte dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité.

Ce modèle peut inspirer d'autres acteurs du secteur bancaire à suivre cette voie, transformant ainsi durablement le rôle de la finance dans notre société.

Copie soumise a autorisation : http://www.cfcopies.com/contrat-autorisation2/

Sud Ouest (site web)
Accueil Économie Emploi, mercredi 20 novembre 2024 1395 mots
Aussi paru dans
19 novembre 2024 - The Conversation (France) (site web réf.)

Pourquoi la transparence des entreprises ne suffira pas pour « sauver » la nature

Par Madlen Sobkowiak, Associate Professor in Social and Environmental Accounting, EDHEC Business School

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Cet article a été initialement publié sur The Conversation.

Déclic : comment les entreprises agissent-elles pour le climat ?video playingDéclic : comment les entreprises agissent-elles pour le climat ?18/11/24Bordeaux Métropole | Un mécénat citoyen pour sauver l'oiseau euphorique05/11/24L'Hebdo Éco | Levées de fonds, financement des jeunes entreprises innovantes quelle situation actuellement ?21/10/24

En matière de RSE et de préservation de la nature, l'accent est surtout mis sur la transparence des actions. D'où une multiplication des informations qui n'est peut-être pas le meilleur levier pour atteindre les objectifs annoncés. Bonne nouvelle : des moyens pertinents existent.

La transparence des entreprises pourrait-elle être l'une des solutions pour limiter le changement climatique ? Ou, à tout le moins, serait-elle un moyen de tenir les entreprises responsables de leur impact sur l'environnement ? 94 % des investisseurs eux-mêmes doutent de la validité des rapports sur le développement durable des entreprises, qui utilisent quantité d'affirmations non étayées selon le « Global Investor Survey 2023 » de PwC. Et leur scepticisme n'est pas infondé, selon l'étude que nous avons menée et récemment publiée.

En effet, si la transparence des entreprises est une première étape stratégique vers une économie plus durable, elle ne suffira pas à elle seule à obtenir des résultats positifs en matière d'impact des entreprises sur nos écosystèmes. Pour que le changement se produise réellement, trois conditions sont nécessaires : lier les actions des entreprises à leur impact sur l'environnement, prendre en compte les effets des opérations quotidiennes sur la nature et aligner les incitations financières et les objectifs écologiques.

Des débuts timides

Même si l'on observe une pression croissante en faveur des réglementations relatives à la prise en compte des écosystèmes naturels - en particulier sur les déclarations (disclosures) s'y rapportant - les entreprises commencent tout juste à fournir des informations sur leurs performances, leurs impacts et leurs risques en lien avec la nature. C'est l'essence même de la réglementation SFDR - Sustainable Finance Disclosure Regulation qui est entrée en vigueur en 2021 et de la directive CSRD - Corporate Sustainability Reporting Directive qui entre en vigueur en 2024 et vise à renforcer les obligations de transparence des entreprises sur les questions ESG au sein de l'Union européenne. Ces mesures sont caractéristiques d'un certain type d'approche, qui utilise la déclaration obligatoire d'informations comme moyen de réguler les comportements.

À lire aussi : Pourquoi la RSE ne suffit pas à rendre nos sociétés plus durables

Cela fonctionne-t-il ? Pas comme levier unique, car les entreprises ont encore du mal à comprendre pleinement leurs propres impacts ou les impacts de leur chaîne d'approvisionnement sur la nature. De plus, elles manquent souvent de connaissances et d'expertise pour naviguer dans le paysage complexe et en constante évolution des exigences nationales et internationales en matière de rapports sur le développement durable, et encore moins pour prendre des mesures significatives. Cela pourrait entraîner une dilution du concept de transparence et une augmentation de l'écoblanchiment.

Le risque d'éco-blanchiment

L'écoblanchiment consiste à faire des déclarations environnementales fausses ou trompeuses. Ceci peut fausser les informations pertinentes dont un investisseur (un consommateur) a besoin pour prendre des décisions et, en fin de compte, éroder sa confiance dans les produits et/ou les pratiques liés au développement durable.

Une étude commandée par l'Union européenne en 2023 a révélé que 53 % des allégations environnementales sur les produits et services sont vagues, trompeuses, voire infondées. 40 % ne s'appuient sur aucune preuve. Aux États-Unis, 68 % des dirigeants ont admis s'être rendus coupables d'écoblanchiment. La normalisation des rapports sur le développement durable dans l'UE est donc nécessaire et attendue depuis longtemps.

Cependant, au lieu de demander aux entreprises de réduire leur impact environnemental en soi, les politiques actuelles se concentrent sur les informations à fournir, ce qui est nécessaire mais loin d'être suffisant en soi. Mes coauteurs et moi-même avons identifié trois conditions pour que les informations publiées puissent potentiellement influencer positivement les effets des activités des entreprises sur la nature :

établir un lien entre les entreprises et les écosystèmes ; traduire les aspirations en opération ; améliorer la réactivité et les réponses du système financier.

Notre approche actuelle, qui utilise les exigences en matière de déclaration pour modifier le comportement des entreprises, pourrait être limitée, car la fourniture d'informations n'encourage pas en soi les entreprises à atteindre pleinement des impacts positifs sur la nature. Comment changer cela ? Comment les informations publiées peuvent-elles donner lieu à des résultats tangibles ? Trois pistes doivent être étudiées.

Une traçabilité radicale

Le premier moyen intéressant à explorer consiste à relier les entreprises et les écosystèmes. Cela implique la mise en place d'une traçabilité radicale qui relie les actions des entreprises aux résultats obtenus dans des environnements particuliers. Cela permettrait de responsabiliser les entreprises, qu'elles publient ou non des données, et de les inciter à produire leurs propres données plutôt que de devoir répondre à des exigences créées par des tiers.

Cargill, fournisseur du secteur alimentaire, en est un exemple. Dans son rapport sur le soja en Amérique du Sud, l'entreprise trace le soja qu'elle produit et achète tout au long de sa chaîne d'approvisionnement, avec des sites situés dans des pays d'Amérique du Sud. Ces lieux sont géolocalisés et des données sur le degré de déforestation dans chaque parcelle sont obtenues à partir d'images satellites. Ainsi la traçabilité permet d'enrichir les déclarations de Cargill en lien avec les écosystèmes concernés par ses activités.

Développer des habitudes concrètes

La deuxième approche consiste à traduire les aspirations en opération. Pour cela, les entreprises doivent veiller à développer des outils et des « habitudes » qui traduisent l'intention stratégique en comportement sur le terrain. En d'autres termes, il s'agit d'établir un lien entre la connaissance et l'action. Même si les entreprises sont bien informées de leur impact sur la nature, il peut s'avérer difficile de traduire les stratégies de réduction de l'impact et de restauration de la nature en objectifs opérationnels. À cet égard, il peut être utile de traduire les ambitions en mesures spécifiques qui, une fois intégrées dans les entreprises, créent des actions (visibles et récurrentes) axées sur le changement.

Par exemple, LafargeHolcim Espagne, un producteur de granulat et de ciment, a développé un système de suivi pour évaluer les processus de restauration en étudiant les actifs naturels. Il a également analysé les ressources disponibles à partir d'échantillons de terrain en cataloguant la flore, en identifiant la végétation, en déterminant la répartition des oiseaux et des insectes, en évaluant l'état de la biodiversité dans la carrière et en élaborant des stratégies et des plans d'action. Le suivi des activités a été effectué à l'aide d'un indice de biodiversité développé en collaboration avec le WWF et le système d'indicateurs et de rapports sur la biodiversité de l'UICN.

Redonner du pouvoir aux propriétaires des entreprises

La dernière condition consiste à améliorer la réactivité des acteurs financiers, ainsi que leurs réponses. Cela nécessite de déterminer comment les acteurs du système financier peuvent favoriser les actions des entreprises. En d'autres termes, il s'agit d'aligner les incitations financières sur les objectifs environnementaux.

Pour cela, les propriétaires des entreprises et ceux qui les financent sont les acteurs les plus puissants. La stabilité financière repose sur le bon fonctionnement des écosystèmes (des études récentes ont montré que le changement climatique constitue une menace pour la stabilité du système financier). Les modalités de publication d'information pourraient donc être utilisées pour attirer l'attention des investisseurs sur les impacts sur la nature, à l'image d'autres reportings existants plus développés.

Un exemple de ce type de mécanisme est le SFDR de l'Union européenne, qui exige des banques, des assureurs et des gestionnaires d'actifs qu'ils fournissent des informations sur la manière dont ils traitent les risques liés au développement durable. Prenons le cas de la société ASN Bank, spécialisée dans les produits bancaires durables, qui a développé un outil d'empreinte de biodiversité pour les institutions financières afin d'estimer les impacts d'un portefeuille d'investissement et d'identifier les points chauds de ce portefeuille.

Plus les informations déclarées sur le développement durable par les entreprises seront solides, normalisées et transparentes, plus nous pourrons lutter contre l'écoblanchiment qui sape la crédibilité des efforts. Mais si les déclarations sont essentielles, il est temps de prendre en compte leurs limites. Cela implique, pour les entreprises, d'adopter des approches de gouvernance qui façonnent l'action, et de cesser de s'appuyer uniquement sur les rapports existants.

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Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

Le Particulier Immobilier
Une, dimanche 1 décembre 2024 5728 mots, p. 1,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23

Patrimoine

Menaces sur l’immobilier de montagne

LE DOSSIER

Marie Pellefigue; Colette Sabarly

Au fil des ans, la neige se raréfie dans certaines stations, et les pentes enneigées laissent la place à de grandes étendues caillouteuses. Certains domaines skiables ont déjà fermé, d’autres sont en sursis. Dans ces conditions, les stations où pullulent les passoires thermiques et les propriétaires d’hébergements touristiques vont devoir évoluer pour s’adapter à ce nouvel environnement.

Un enneigement de plus en plus problématique D ans la commune de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), la station du Grand-Puy vient d’acter la fermeture définitive des remontées mécaniques, qui desservaient son domaine skiable entre 1 400 et 1 800 mètres d’altitude. Faute d’un enneigement suffisant, la fréquentation de la station avait quasiment été divisée par 3, entraînant des pertes financières abyssales. C’est donc une nouvelle page de son histoire que va devoir écrire cette mini-station de ski pour continuer d’exister. Et le cas est loin d’être isolé.

En Isère, la station de l’Alpe du Grand Serre, dans la commune de La Morte, bénéficie d’un sursis d’un an. Elle ouvrira pour la saison 2024/25 mais devra ensuite sortir de sa dépendance au ski. Dans le Jura, faute de neige et d’une fréquentation susceptible d’assurer l’équilibre financier, le syndicat mixte du Mont d’Or-Métabief a pris la décision difficile de fermer 30 % de son domaine skiable, sur le secteur de Piquemiette, notam-ment. L’an dernier, les pistes n’avaient été ouvertes que 70 jours, quand il en faut 80 à 90 pour qu’une station soit rentable. Le déficit, de plusieurs millions d’euros, était devenu insupportable pour les communes concernées. Le constat du conseil départemental du Doubs est sans appel:le modèle économique de la station n’est plus viable et doit être adapté, sinon elle disparaîtra.

L’écart se creuse entre les domaines Si l’enneigement diminue globalement, les stations les plus septentrionales conservent un avantage. «Certaines stations des Alpes du Sud situées à 1 500 m d’altitude sont plus affectées par le changement climatique qu’une station du Jura, comme Les Rousses, à 1 200 m», explique Sylvain Charlot, délégué montagne d’Atout France, agence publique de développement touristique de la France. Mais à cette nuance près, l’écart se creuse aussi entre les stations d’un même massif,comme le résume Thierry Lebel, directeur de recherche à l’Insti-tut des Géosciences de l’Environnement de Grenoble:«En haute montagne, certaines stations pourront survivre et deviendront très élitistes. D’autres, à des altitudes inférieures, vont souffrir, surtout si elles ne se reconvertissent pas.» La neige artificielle, un faux remède De nombreuses stations qui avaient tout misé sur le ski ont ainsi de quoi s’inquiéter. «On arrive aux limites du modèle, et tout le monde en est conscient. Pour autant, on continue à équiper les stations, en canons à neige notamment, sans se préoccuper de la pertinence de ces aménagements», observe de son côté Vincent Neirinck, expert en protection de la montagne à l’association Mountain Wilderness France. Résultat, 39 % du domaine skiable français est aujourd’hui couvert par de la neige artificielle, contre 19 % en 2007. Une stratégie de court terme dénoncée par la Cour des comptes dans son rapport «Les stations de montagne face au changement climatique», publié en février 2024:«La production de 2 m3 de neige nécessite 1 m3 d’eau et 2 à 3 kWh d’énergie. Pour couvrir un hectare, il faut environ 4 000 m3 d’eau». Des coûts voués à augmenter:«La Compagnie du Mont-Blanc, gestionnaire du domaine skiable de Chamonix, estime que le coût en eau et énergie pour la production de 1 m3 de neige devrait augmenter de 75 % en 2024 par rapport à 2023», peut-on encore lire dans ce document, dont les conclusions font forcément réfléchir.¦

colette sabarly 4 stations, 4 stratégies Les responsables locaux ne sont pas tous d’accord sur la fin du tout-ski, ni sur les moyens d’y parvenir.

Difficile, en effet, de se passer du chiffre d’affaires qu’il génère. Par Colette Sabarly Pour l’heure, le glacier de la Grande Motte et son téléphérique (à 3 456 m) nous permettent d’ouvrir la station entre le 20 et le 30 novembre. Par ailleurs, 50 % de notre domaine skiable est couvert de neige artificielle, cela offre une sécurité en début de saison, soit de novembre à Noël. Mais nous savons que ce sera plus compliqué dans 10 ans, avec l’accélération de la fonte du glacier. La station compte 2 000 habitants à l’année dont nous devons assurer le maintien sur place. Nous y parviendrons notamment en sécurisant les emplois, le bon fonctionnement de l’école, les logements, etc. Dans cette optique, nous voulons compléter l’offre touristique sur la partie glacière d’«Altitude Experiences»par une promenade piétonne avec passerelle d’accès à une crevasse du glacier, le tout permettant de profiter d’un panorama sur les sommets alentour:le mont Pourri, les crêtes de la Grande Sassière, la Grande Casse à 3 856 m d’altitude ou encore la chaîne du Mont-Blanc. Les visiteurs pourront aussi faire le plein de nature, au coeur du parc de la Vanoise où nous prévoyons des ateliers pour leur faire découvrir et les sensibiliser à la flore arctico-alpine.» TIGNES (1 550 à 3 300 m) Notre configuration nous permet d’avoir les mêmes conditions d’enneigement qu’une station de haute altitude, mais nous préparons aussi la transition. Selon l’étude du consortium Climsnow, nous devrions conserver le même nombre de jours de ski d’ici à 2050. En revanche, si nous enregistrons aujourd’hui un déficit de neige naturelle une saison d’hiver sur 5 en moyenne, ce devrait être une saison sur 2 en 2050. Bien sûr, nous le pallierons avec nos enneigeurs, qui couvrent déjà les axes principaux de notre domaine skiable, mais si l’on manque une semaine de ski sur 4 en février, l’impact est énorme, puisque ces 4 semaines représentent l’équivalent de 30 à 35 % du chiffre d’affaires de la saison.

C’est la raison pour laquelle la station veut exploiter les cimes, afin de faire vivre la station été comme hiver. Le visiteur doit avoir envie de monter, d’admirer les grands panoramas, on veut valoriser le domaine avec des sentiers piétons, des activités telles que le VTT, le parc de loisirs des Elfes, la restauration d’altitude…, qui pourront compenser le manque de neige.» Les Saisies (1 150 à 2 000 m) Nous aimerions tous devenir des stations “4 saisons” mais avant d’y parvenir, notre premier objectif est de consolider 2 saisons pleines:l’hiver et l’été. Ce serait déjà un progrès considérable. Face au réchauffement climatique, nous adaptons nos stratégies. En hiver, cela passe par la production de neige de culture et le développement de remontées mécaniques dans des secteurs moins exposés au soleil, pour garantir un enneigement de qualité.

En été, nous observons une concentration de la fréquentation touristique sur le mois d’août. Pourtant, notre vallée regorge d’atouts:un patrimoine riche, une nature préservée et une offre culturelle variée. Nous travaillons donc activement à élargir cette période d’attractivité, mais aussi à diversifier nos activités au-delà du tourisme. Notre ambition est de redonner à notre territoire une dynamique économique tout au long de l’année. La transition doit se construire maintenant.»Saint-martin-de-Belleville, les ménuires, val thorens (1 450 à 2 300 m) Nous avons besoin d’une nouvelle “loi Montagne”, parce que le réchauffement climatique met en danger notre économie, qui doit se diversifier et s’adapter. Je crois donc qu’il faut penser à la manière de construire de l’emploi différemment dans nos vallées, et l’arrivée du très haut débit, par exemple, dans tout le territoire offre de nouvelles opportunités. Mais de la même manière, lorsqu’une petite station ferme, il y a lieu de se poser la question de savoir s’il fallait la créer dans les années 1970 ou 80, si elle était viable. Avec le changement climatique, on ne skiera plus partout, mais la France demeure un fleuron de ce point de vue. On sait faire de la neige de culture dans une démarche écologique. On prélève de l’eau, on la glace et elle repart dans les cours d’eau au moment de la fonte des neiges. À Serre Chevalier, les réseaux de neige de culture ont été doublés de turbines permettant de produire de l’électricité, et nous autoproduisons déjà plus de 30 % de notre énergie. Il y a toute une politique à construire pour une montagne durable. On tâtonne un peu, mais il n’y a pas de doute, il faut se tourner vers d’autres activités et le “4 saisons”, sans sacrifier la saison d’hiver, sur laquelle tout le modèle est fondé. L’industrie s’adapte, il n’y a pas de raison que la montagne ne s’adapte pas, non sans le ski mais avec du ski différemment.» Vallée de briançon, SErre chevalier (1 400 à 2 490 m) Le marché immobilier résiste inégalement La fréquentation des stations de monta-gne demeure globalement satisfai-sante et les meublés de tourisme connaissent encore de bons taux d’occupation (voir p. 19). Les acheteurs sont toujours présents, mais l’écart se creuse entre les logements en bon état, au goût du jour, et ceux qui pâtissent d’une obsolescence parfois irréversible, doublement pénalisés quand la neige fait défaut. À la vente commeà la location, ces derniers subissent de fortes décotes. Et l’obligation de rénover les meublés de tourisme «passoires thermiques»pour pouvoir les louer (voir p. 20) ne va pas arranger les choses. Ceux en bon état, au contraire, profitent d’un marché qui était jusqu’à présent bien orienté.

La haute montagne, plus plébiscitée que jamais En novembre 2023, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) constatait, dans sa Note sur les stations de ski, que dans un contexte de marché morose depuis le début de l’année 2023, «les prix avaient au contraire très nettement progressé depuis la crise du Covid dans [nos 391 communes-stations de ski]:+ 30 % en 33 mois, entre juillet 2020 et avril 2023. Soit en moyenne une hausse de quasiment 1 % tous les mois». Et la tendance semble se maintenir, si l’on en croit les notaires des deux Savoie, le ralentissement général des transactions affectant plutôt moins la montagne que le reste du territoire. «Les deux Savoie ont vu leurs transactions chuter de 20 % sur un an au 30 juin 2024, affirme Nicolas Bouvier, notaire à Aime-la-Pla-gne. C’est moins qu’à l’échelle nationale et, pour l’instant, cela ne s’est pas encore traduit par des baisses franches de prix. Mais l’analyse des avant-contrats montre un léger mouvement de repli.»Les stations bien enneigées, donc prisées, continuent d’afficher des hausses insolentes (voir page ci-contre). C’est le cas de Méribelles-Allues, de Val-d’Isère ou de Courchevel, notamment. «Dans ces stations, l’offre est contrainte, car il n’est quasiment plus possible de construire, et les acquéreurs sont peu affectés par la baisse du pouvoir d’achat», explique Me Bouvier. Ils cherchent de grands volumes et ne regardent pas à la dépense. Pour autant, «ils ont de nouveau la main et n’hésitent pas à faire des offres à la baisse», confie Olivier Roche, de Sotheby’s International Realty.

Marchés de report de ces stations, certaines destinations comme La Rosière, à la frontière franco-italienne, ou Saint-Martin-de-Belleville montent en gamme, constate Benjamin Berger, directeur général de Cimalpes, groupe qui détient de nombreuses agences en montagne. Résultat, dans les Trois Vallées, «la quête de neige amène tous les skieurs sur les mêmes pistes, ce qui représente beaucoup de monde au même endroit, en même temps», conclut Me Bouvier. Des hausses de prix à deux chiffres sont également enregistrées à La Plagne ou à Tignes.

Les stations où l’ont vit à l’année marquent la différence Autour des 1 000 m d’altitude, des différences de comportement s’observent déjà, même dans les stations réputées. Ainsi, en Haute-Savoie, Chamonix monte de plus en plus en gamme. Il faut dépenser autour de 10 000 €/m2 pour une petite surface des années 1980. Pour Oonagh Mackenzie, de Barnes Chamonix, l’explication est double:«On y vit à l’année et ses équipements permettent de skier à haute altitude. En outre, des investissements sont en cours, dont l’équipement d’une télécabine à 3 300 m d’altitude, sur le domaine des Grands Montets, financé par la Compagnie du Mont-Blanc, pour 150 millions d’euros».

Des résultats contrastés en moyenne montagne À Megève, en revanche, les prix ne grimpent plus, la station perdant de son attrait les années sans neige. Idem pour les autres stations de moyenne altitude (1 200 m), où les valeurs se calment:Châtel (+ 2 %) et Les Gets (+ 1,8 %), par exemple. En Isère, les transactions se sont effondrées (-49 % sur un an) mais, de façon surprenante, les prix ont résisté dans l’Oisans, à l’Alpe d’Huez et aux Deux Alpes. Pour Morena Paget, notaire, la raison en est simple:«À l’opposé des autres destinations du secteur, ces deux stations sont très attractives pour ceux qui apprécient la glisse. Elles gardent une renommée internationale.»On peut aussi y trouver des immeubles neufs, ce qui est devenu rare en montagne, ainsi que des bâtiments défraîchis réhabilités en copropriétés de standing.

Dans les Alpes du Sud, le Jura, les Vosges, les Pyrénées ou encore le Massif central, «le marché est plus ou moins actif selon que la station se trouve à plus ou moins 1 000 m d’altitude et qu’elle permet d’accéder à un domaine skiable», observe David Chouraqui, directeur général adjoint de Crédit Agricole Immobilier. Ainsi, côté alpin, «la fréquentation reste intacte l’hiver comme l’été, comme l’explique Marie-Christine Audiffred, notaire à Briançon. Pour autant, les transactions sont en baisse et les valeurs se sont stabilisées.»Le Monêtier-les-Bains reste la station-village la plus prisée du domaine de Serre Chevalier, dans le Briançonnais, et donc la plus chère, entre 7 000 et 8 000 €/m2. Mais un peu plus loin, à Montgenèvre (1 860 m), les barres d’immeubles vieillissantes se bradent à 2 500 €/m2.

Dans les Pyrénées, les stations phares restent Les Angles (3 400 €/m2, + 11, 6 % sur un an) et Font-Romeu (2 720 €/m2, + 2,3 % sur un an), la première étant réputée pour ses températures plus froides, selon Marilyne Sanchez-Conte, notaire. Les prix y sont sans commune mesure avec ceux enregistrés dans les Alpes. Plus à l’Ouest, on parie sur la diversification et la montée en gamme des stations. «À Peyragudes et Piau-Engaly se développent des résidences neuves 4 étoiles», note Régis Lignon, directeur général de la Compagnie des Pyrénées. À Saint-Lary-Soulan, les ventes sont en baisse mais, selon Élodie Mir, présidente de la chambre Fnaim des Pyrénées, on note un léger sursaut pour des biens de moyenne surface, entre 3 000 et 4 000 €/m2. Ce n’est pas le cas, en revanche, pour les passoires thermiques du front de neige, qui peinent à se vendre au-delà de 2 500 €/m2.

Dans le Jura, les stations Les Rousses et Mont-Jura restent le terrain de jeu privilégié des familles avec jeunes enfants. «Nous ne subissons pas vraiment la crise, car nous sommes à la frontière suisse. La clientèle, plutôt aisée, est en quête de pied-à-terre de 30 à 50 m2 avec 4 à 6 couchages, pour 200 000 €, explique Amandine Chevalier, mandataire IAD. Dans le Massif central et les Vosges, «l’activité 4 saisons permet également au marché immobilier de se maintenir», conclut David Chouraqui. Pour combien de temps ? ¦ colette sabarly Des taux d’occupation variables Les chiffres affichés par les acteurs du tourisme sont satisfaisants, mais nombre de meublés sont restés sur la touche l’hiver dernier. Par Colette Sabarly Malgré un enneigement aléatoire, en partie compensé par la production de neige artificielle, les amateurs de glisse n’ont pas déserté les pistes. Chaque hiver, les vacanciers déferlent dans les stations de sport d’hiver alpines ou pyrénéennes, dans les Vosges, le Jura, et même en Corse. Avec 51,9 millions de journées-skieur (1) durant la saison 2023/24, la France se classe au 2e rang mondial, après les États-Unis (60,5 millions de journéesskieur) et devant l’Autriche (50,3 millions), relève Domaines skiables de France (DSF), chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables.

Les stations font encore le plein Corrélativement, en 2023/24, le taux d’occupation des meublés de tourisme s’est élevé à 57,8 % en moyenne sur l’ensemble des massifs (+ 2% par rapport à la saison précédente). Au coeur de la saison d’hiver, «les performances de remplissage sont montées en puissance pour atteindre des taux d’occupation nettement supérieurs à 80 %», affirme DSF. Et jusqu’à 87 % dans les Alpes du Nord pour les vacances d’hiver 2024. Un résultat qui tient en partie à une forte présence de la clientèle étrangère.

La saison d’été a été plus mitigée, malgré une hausse du taux d’occupation moyen de 2 % et la multiplication des activités (golf, beach-volley, tyrolienne, VTT, yoga, etc.) mises à la disposition des visiteurs. Mais la montagne estivale fait surtout le plein en août (+ 7,5 % sur un an) auprès d’une clientèle française:on a relevé des taux d’occupation de 74 % du 3 au 9 août 2024, et de 81 % du 10 au 16 août en moyenne. Le mois de juillet, en revanche, a été très décevant, avec une occupation en chute de 4 %.

Un parc de logements vieillissant Reste que ces taux d’occupation profitent surtout aux logements les plus attrayants. Ce qui n’est pas le cas de tous les meublés en montagne, frappés par un vieillissement important. «Le parc d’hébergement des stations de ski est constitué à plus de 80 % de résidences secondaires ou de résidences de tourisme construites il y a plus de 30 ans», relève un rapport de la Cour des comptes (2). Des logements souvent mal construits, mal entretenus, éprouvés par la rudesse du climat et une location intensive, mal classés par le diagnostic de performance énergétique, et devenus aussi difficiles à louer qu’à vendre.

(1) Les journées-skieurs comptabilisent les visites de personnes ayant effectivement skié dans une journée. (2) Les stations de montagne face au changement climatique, février 2024.

Une réhabilitation devenue indispensable Le parc immobilier de montagne, notamment alpin, est largement hérité du Plan Neige des années 1960 et 1970, qui avait encouragé la créa-tion de stations intégrées comme Les Arcs, La Plagne, Courchevel, Val d’Isère, Val Thorens, Les Menuires, Flaine, ou encore Avoriaz. Il répond donc aux normes de l’époque, avec de très grandes copropriétés énergivores et des typologies de logements qui ne correspondent plus aux goûts actuels. «Pendant longtemps la référence en station a été le studio de 18 à 20 m2 et le 2 pièces de 30 à 35 m2», précise Charles-Antoine Sialelli, directeur Alpes chez Athena Advisers. Aujourd’hui, ces logements n’ont plus la cote. «Dans ces résidences vieillissantes, les petites surfaces non rénovées se négocient déjà 15 % moins cher que les autres. Les propriétaires le savent bien, mais ils hésitent à débourser de 30 000 à 40 000 € pour effectuer des travaux de rénovation, d’autant qu’il ne sert à rien de rénover un logement seul dans une copropriété passoire thermique s’il n’existe pas de projet global de rénovation de la copropriété», note David Chouraqui, directeur général adjoint de Crédit Agricole Immobilier.

Les meublés de tourisme en classe énergétique de A à D d’ici 2034 Ils n’auront cependant bientôt plus le choix. Les contraintes instaurées par la loi dite Le Meur, du 19 novembre dernier (n° 20241039), vont obliger de nombreux propriétaires à faire des travaux dans les 10 ans qui viennent. Cette loi soumet en effet la location des meublés de tourisme (sauf s’ils sont la résidence principale du loueur) aux mêmes conditions de décence que les locaux d’habitation (art. 6 de la loi n° 89-462 du 6.7.89). Pour les meublés de tourisme existants, à compter du 1er janvier 2034, un diagnostic de performance énergétique (DPE) devra être réalisé et noter au minimum votre bien immobilier en D. Le maire pourra demander à tout moment au propriétaire de lui transmettre le DPE du logement, sous astreinte de 100 € par jour de retard après un délai de 2 mois. Attention à la sanction:louer ou maintenir en location un meublé de tourisme qui ne respecte pas ces niveaux de performance sera puni d’une amende administrative de 5 000 € au maximum par local concerné. Pour ce qui est des nouveaux meublés de tourisme, dans les communes où s’applique un régime d’autorisation de changement d’usage (agglomérations de plus de 200 000 habitants ou petites communes ayant mis en place ce dispositif de manière temporaire), le propriétaire n’obtiendra ce sésame que si le logement atteint au moins la classe E du DPE, et à partir du 1er janvier 2034, la classe D (art.L 631-10 du code de la construction et de l’habitation rétabli par la loi Le Meur).

Rénover ou vendre, l’heure des arbitrages a sonné Or, selon une étude menée dans 70 communes-stations (comme Bellefontaine) et stations de ski (comme La Plagne) par Heero, fintech spécialisée dans la rénovation énergétique, sur la période 2006-2021, en moyenne, 48 % des biens y étaient classés F ou G, contre 16,9 % en moyenne nationale. Une étude réalisée par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) sur 71 stations corrobore ce chiffre (voir le graphique ci-contre). «Et dans 30 stations sur 70, plus de la moitié des logements sont des passoires énergétiques, avec des écarts élevés selon les massifs et les stations:la part des logements énergivores va ainsi de 15 % à Bellefontaine, dans le Jura, station la plus économe du classement, à 90 % de logements considérés comme des passoi-res énergétiques à Isola 2000, pourtant située dans les Alpes du Sud !», relève Heero.

Faut-il se lancer dans une campagne de travaux ? Posez-vous d’abord la question du «positionnement marketing»de votre résidence, qui déterminera en grande partie l’avenir de votre logement. Car si vous êtes propriétaire d’une studette dans un immeuble démodé, à moins que toute la copropriété ne soit réhabilitée, que la station jouisse d’une bonne fréquentation, d’un enneigement satisfaisant et d’équipements attrayants, il sera souvent contre-productif de la rénover à grands frais. Mieux vaut sans doute vendre, même à perte, tant que c’est possible. Si vous possédez un logement plus grand dans une résidence énergivore, qu’elle soit située en haute altitude ou dans un village de moyenne montagne bien relié aux pistes, les travaux le valoriseront.

améliorer son logement pour mieux le louer Augmenter la performance énergétique d’un logement passe le plus souvent par des travaux collectifs, à l’échelle de la résidence entière. Reste à convaincre les copropriétaires de les réaliser ! Par Marie Pellefigue Les deux tiers des communesstations de montagne comptent moins de 1 000 habitants, et leur parc de logements est constitué à 59 % de résidences secondaires (contre 10 % pour l’ensemble du parc français) dont une bonne part détenues en copropriété. Réunir une assemblée générale (AG) à laquelle assistent suffisamment de copropriétaires pour délibérer et voter des travaux n’est pas une sinécure. Mais cette fois, le syndic doit faire passer le message:avec la loi Le Meur, c’est dès à présent qu’il faut réfléchir aux travaux de rénovation à achever dans les 10 ans à venir.

Réalisez un diagnostic approfondi Lors d’une première AG, il est conseillé de voter la réalisation d’un diagnostic technique global de l’immeuble. Ce DTG permet d’informer les copropriétaires sur son état technique (toitures, conduites et gaines, etc.) et celui des équipements communs. Il comporte un DPE de l’immeuble et recense les travaux à effectuer. Voté à la majorité simple, celle des voix des copropriétaires présents, représentés ou ayant voté par correspondance, il coûtera aux résidents de 4 000 à 30 000 €, selon le istock nombre de lots. L’étude du mode de chauffage et de production d’eau chaude est un point clé, surtout en montagne. Il faudra, le cas échéant, opter pour une énergie décarbonée (électricité, panneaux solaires, réseau de chaleur). Ne serait-ce que pour obtenir un financement. «Certaines banques refusent d’accorder un prêt travaux lorsque l’immeuble est chauffé collectivement au fioul», note Frédéric Renard, courtier en crédit immobilier et responsable de l’agence Cafpi Annecy et Pays de Gex.

L’isolation de l’immeuble doit être envisagée en même temps, ainsi que sa ventilation. Une fois l’enveloppe du bâtiment rendue étanche, il faut en effet organiser l’évacuation de l’humidité. Installez de préférence des menuiseries traitées thermiquement (fenêtres et les volets), en pensant au confort d’été (combles et baies vitrées). À l’intérieur, utilisez des matériaux (colles et vernis, peintures) sains:le prochain scandale sanitaire dans le secteur du logement pourrait bien être celui de la pollution de l’air intérieur. «Il existe une classification, qui va de A+, pour les plus vertueux, à C, pour les moins bons. Il faut imposer aux artisans des matériaux bien classés», conseille Claire-Sophie Coeudevez, directrice du bureau d’études Médiéco.

Mettez tout l’immeuble à niveau Quitte à lancer un vaste chantier, revoyez d’autres postes. «Si le bâtiment date des années 1970, certains des matériaux utilisés pour sa construction sont en fin de vie, il faut les remplacer», affirme Antoine Bertens, gérant d’Abamo&Co, société d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Ce sera le cas des colonnes d’eau, quasiment toujours usées, et de l’ensemble des gaines techniques, qu’il faudra changer et isoler. Pensez aussi au confort acoustique, car si votre bâtiment est parfaitement isolé de l’extérieur, les bruits intérieurs seront bien plus dérangeants. Des portes isolantes peuvent bloquer les bruits de couloirs ou d’ascenseur. Des aides inadaptées Ne comptez pas, en revanche, sur les subventions de l’État. Les travaux reviennent cher, davantage qu’en plaine, tous les postes de coût étant majorés par le climat et les difficultés d’accès, et il existe peu d’aides pour les propriétaires de résidence secondaire. MaPrimeRénov’ Copropriété, le principal dispositif de financement des travaux de rénovation énergétique, peut prendre en charge jusqu’à 45 % de leur montant, à condition de réaliser un gain énergétique d’au moins 35 %, dans la limite de 25 000 € par logement. Quand l’immeuble est classé F ou G avant le chantier par un DPE collectif et qu’il atteint au moins la classe D ensuite, la copropriété perçoit un bonus de 10 %. Des subventions individuelles sont en outre accessibles aux copropriétaires modestes, et des bonus particuliers sont réservés aux copropriétés ayant des taux d’impayés élevés. Seul souci:pour accéder à ces aides, l’immeuble doit compter au moins 75 % de résidences principales (65 % pour les copropriétés de 20 lots et moins).

N’oubliez pas les parties communes Outre les travaux permettant d’améliorer la note de votre DPE, pour continuer à terme à louer votre logement, il faudra sans doute envisager simultanément d’autres travaux sur les parties communes. Car une belle copropriété, avec des appartements confortables mais un hall d’entrée à la décoration datée, des ascenseurs cacochymes, un éclairage insuffisant ou un local à skis peu fonctionnel et non équipé pour accueillir des VTT et des raquettes, subira une décote globale. La remise au goût du jour de ces équipements coûtera bien moins cher, par comparaison, et sera largement rentabilisée. Dans votre propre logement, ne vous contentez pas de simples travaux de décoration, mais changez vos équipements pour améliorer sa «locabilité». Si vous détenez un petit appartement, contactez vos voisins mitoyens pour savoir si l’un d’eux accepterait de vous vendre son studio avant la rénovation, que vous fusionnerez alors avec le vôtre.

Pensez aux équipements extérieurs L’interdiction de louer les pires passoires thermiques à compter de l’an prochain incitera en effet certains propriétaires, qui ne veulent ou ne peuvent pas se lancer dans un long chantier, à céder leurs biens. Un agrandissement de surface vous permettra de toucher une cible plus large de locataires. Car vous pourrez ainsi maximiser le nombre de couchages proposés. Dans le même ordre d’idée, si votre appartement dépasse 3 pièces, vous pouvez optimiser son confort global en installant des salles d’eau supplémentaires, attenantes aux chambres, pour transformer ces dernières en «suites parentales», qui sont très prisées aujourd’hui. Enfin, si vous détenez un chalet ou un appartement avec un grand balcon, ou une terrasse collective qui s’y prête, pensez aussi aux équipements extérieurs. «Pour la location saisonnière, nous incitons nos clients à miser sur les installations haut de gamme, cela permet de louer les logements de 30 à 40 % plus cher à la semaine», confie David Chouraqui. À titre d’exemple, un jacuzzi dans l’angle d’une terrasse ou un barbecue électrique intégré sont presque devenus des incontournables.¦

marie pellefigue patrimoine menaces sur l’immobilier de montagne Sommaire page 12 Un enneigement de plus en plus problématique Le changement climatique affecte différemment les stations. L’écart se creuse entre les domaines.

page 14 4 stations, 4 stratégies Comment acter la fin du tout-ski sans grever les finances des communes ? page 16 Le marché immobilier résiste inégalement Un panorama par régions de l’état du marché de montagne.

page 19 Des taux d’occupation variables Les chiffres sont satisfaisants, mais de nombreux meublés de tourisme restent sur la touche.

page 20 Une réhabilitation devenue indispensable Rénover ou vendre, l’heure des arbitrages a sonné.

page 22 Améliorer son logement pour mieux le louer Des pistes pour aborder un chantier de rénovation collectivement.les projections pour 2050 laissent peu de place au tout-ski elon les scientifiques, l’enneigement devrait diminuer de plusieurs semaines par an à l’horizon 2050. Une étude du Centre de recherches Eurac a tenté de quantifier ce phénomène:un S réchauffement global de 1,5 ou 2 °C aurait pour conséquence une perte d’enneigement de 25 % à 500 m d’altitude, de 20 % à 1 500 m, de 12 % à 2 500 m et de 13 % à 3 500 m. Si le réchauffement atteint 4 ou 5 °C, cette perte serait comprise entre 34 % et 77 % selon l’altitude.

Les glaciers ne sont pas épargnés.

Dans les Alpes, ils ont déjà perdu 70 % de leur volume depuis 1850, dont 10 à 20 % depuis 1980. Dans les Pyrénées, le glacier d’Ossoue a fondu de 64 % en moins de 100 ans.

On arrive aux limites du modèle actuel, et tout le monde en est conscient.

Pour autant, on continue à équiper les stations Vincent Neirinck, de l’association Mountain Wilderness France Les prix dans 40 stations des Alpes Département /Massifs stations Prix médian au m2 Évolution sur un an au 30 juin 2024 Vallée de la maurienne Saint-Jean-de-Maurienne 1 920 € + 5,2 % ì Albiez-Montrond 2 420 €-10,9 % î Fontcouverte-la-Toussuire 3 400 € + 10, 9 % ì Saint-François-Longchamp 3 750 € + 8,6 % ì Saint-Sorlin d’Arves 3 400 € + 8,3 % ì Val Cenis 3 490 € +9,7 % ì Valloire 5 400 € + 8 % ì Valmeinier 3 650 € + 11,8 % ì Vallée de la tarentaise Bourg-saint-Maurice 5 970 € + 13 % ì Les Avanchers-Valmorel 5 180 € +10,6 % ì Champagny-en-Vanoise 5 950 €-2,9 % î La Plagne 4 920 € + 10,7 % ì Montvalezan 5 660 € + 9 % ì Séez 3 780 € + 4 % ì Tignes 8 810 € + 11,6 % ì Val d’Isère 13 080 € + 10,7 % ì Trois Vallées Méribel-les-Allues 10 610 € + 8 % ì Courchevel 10 820 € + 14,4 % ì Les Belleville 7 610 € + 11,7 % ì Les Aravis La Clusaz 8 490-12,2 % î Le Grand Bornand 6 440 €-1,2 % î Manigod 5 570 €-6,6 % î Saint-Jean-de-Sixt 5 900 € + 6,1 % ì Le Grand Massif Arâches-la-Frasse 4 910 € + 9,1 % ì Morillon 4 310 € + 8 % ì Samoëns 5 060 € + 6,6 % ì Mont-blanc Chamonix-Mont-Blanc 9 400 € + 9,7 % ì Combloux 5 000 €-6 % î Les Contamines-Montjoie 5 230 € + 3,6 % ì Les Houches 7 010 € + 17 % ì Megève 9 840 € + 1 % ì Praz-sur-Arly 5 220 € + 6,8 % ì Saint-Gervais 5 010 €-1,3 % î Les portes du soleil La Chapelle-d’Abondance 4 620 €-2,7 % î Châtel 5 340 € + 2 % ì Les Gets 7 340 € + 1,8 % ì Morzine 8 060 € + 5,8 % ì Saint-Jean-d’Aulps 3 930 € + 6,6 % ì Massif de l’oisans Alpe d’Huez 6 930 € + 7,1 % ì Les Deux Alpes 5 240 € + 3 % ì Source:Notaires des deux Savoies. Chiffres au 30 juin 2024.

savoie (73) haute-savoie isère (74) (38) 20 mds € C’est ce que génère chaque année l’économie du ski, dont 10,5 milliards d’euros vont aux stations. Cela représente encore 82 % des ressources financières de la montagne.

Répartition des étiquettes du DPE dans 71 stations de ski ans les stations de ski, la situation est critique:le taux de logements étiquetés F et G s’élève à 33,3 % (plus 31 % dans les communes-stations de ski) et l’interdiction de louer en 2034 concerne potentiellement plus de trois quarts des logements (75,7 % ont une étiquette E, F ou G).

D 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% A B C D E F G 0,1 % 1,0 % 5,4 % 17,7 % Source :Fnaim, Ademe 19,5 % 13,8 % Consommation 42,4 % énergétique par an en kWhEP/m2 A = <50 B = 51 à 90 C = 91 à 150 D = 151 à 230 E = 231 à 330 F = 331 à 450 G = > 450 avis d’expert «Donner du temps aux propriétaires»Nous sommes d’accord sur l’objectif de limiter les passoires thermiques. Mais donnons du temps aux propriétaires. D’ailleurs, si nous leur avions imposé le même calendrier qu’aux propriétaires de biens destinés à la location de longue durée, il leur aurait été impossible de trouver des artisans pour réaliser ces travaux, car ils sont déjà surchargés ! Vincent Rolland Député de Savoie, membre de la commission mixte paritaire chargée de se prononcer sur la loi Le Meur

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
26 novembre 2024 757 mots
Réchauffement climatique : cette région de France devient un refuge pour les acheteurs immobiliers

La France n’est pas épargnée par les effets du changement climatique. Selon les prévisions, certaines régions risquent d’être fortement impactées par rapport à d’autres. L'une d'elles... Voir l'article

FranceTv Info (site web réf.) - France TV Info
2 décembre 2024 478 mots
Un procès historique sur le climat s'est ouvert devant la Cour internationale de justice de l'ONU
franceinfo avec AFP

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations au sujet des obligations juridiques des pays face au changement climatique et des aides à apporter... Voir l'article

Biofil
vendredi 22 novembre 2024 2442 mots, p. 54,55,56,57

ÉLEVAGE

Les avancées d'un système bovin viande autonome

Frédéric Ripoche

ÉLEVAGE

S'adapter au changement climatique en essayant de maximiser le pâturage, et réduire son empreinte carbone, avec des objectifs de sobriété énergétique : tels sont les défis de la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou pour produire des viandes adaptées aux besoins.

L ors de ses dernières portes ouvertes, le 16 mai dernier, la ferme expérimentale présente ses dernières avancées (1) à 1 300 visiteurs et ce, à travers 16 ateliers et 8 conférences. Son crédo en 25 ans de travaux est de rendre son système naisseur engraisseur de boeufs de race Limousine, basé sur une autonomie totale en fourrages, énergie et protéine « efficient, viable et transposable ». Et les résultats sont probants. Ce système qui dégageait 2 smic brut par UTH en 2019, atteint aujourd'hui 2,5 smic brut. L'élevage, respectueux du cahier des charges de l'agriculture bio depuis ses débuts en 1998, est déjà en avance sur le terrain des enjeux climatiques. « Ce sont des atouts directs en termes de préservation des ressources et de limitation des pollutions sur l'environnement », rappelle Pierre Bruneau, ingénieur à Thorigné. Les portes ouvertes mettent en avant cinq leviers, expérimentés ces dernières années pour « répondre à ces enjeux d'adaptation, d'atténuation et de sobriété », comme le rappelle Julien Fortin, responsable de la ferme expérimentale. Il y a cinq ans, démarraient les essais de croisement terminal avec taureau Angus. Réalisés sur deux périodes de naissance – automne et printemps –, ils restent prometteurs.

Prairies semées sous couverts : référence majeure Le semis de prairies sous couvert de céréales-protéagineux ou dit « PFV – prairies à flores variées – sous couvert de Cerpro », pour reprendre le langage de Thorigné, n'est plus une nouveauté ici, mais bien un marqueur, résultat de plusieurs phases d'essais jusqu'à récemment. Les intervenants réaffirment tout son intérêt aux producteurs, citant cette méthode comme « l'un des leviers majeurs d'adaptation, ne serait-ce que par rapport aux sécheresses estivales », comme le confirme Bertrand Daveau, ingénieur R&amp;D à Thorigné. Une douzaine d'hectares de prairies sont implantées sous couvert d'un méteil (3 mélanges testés) pour deux destinations, l'un récolté en ensilage (8 ha), l'autre en grains (4 ha). L'implantation est faite mi-octobre en simultanée. Ensuite, avec un ensilage de Cerpro par exemple réalisé mi-juin, la prairie est déjà productive à raison de 1,5 t sur le premier été/automne, puis bien installée, elle donne 6,5 t l'année suivante. Comparé à un itinéraire historique – type semis de céréales-protéagineux implanté début novembre, récolté entre début juin et mi-juillet selon le produit, suivi d'un semis de prairie en septembre soumise au sec et salissante – le gain du semis souscouvert, quel qu'il soit, est de l'ordre de 3 t MS sur deux saisons.

Viser une ration hivernale plus économe Entre 2020 et 2022, des essais visent à faire évoluer la ration hivernale des vaches limousines dans le sys- La Ferme de Thorigné : quelques repères • 80 vaches allaitantes, en système polyculture-élevage naisseur engraisseur de boeufs, en deux périodes de vêlages stricts, printemps et automne.

• 145 ha de SAU, dont moins de 85 ha en rotation, 60 ha de prairies naturelles.

• Sols hydromorphes, séchants l'été et humides l'hiver, avec 675 mm de pluviométrie par an, de manière assez variable.

• 20 km de haies. • Toutes les innovations sont d'abord testées en micro-parcelles pour les fourrages et en lots d'animaux, répétées sur trois ans pour s'affranchir des conditions climatiques. Si approuvées, elles sont reproduites dans le système de Thorigné.

tème vêlage d'automne/vêlage de printemps. Les vaches suitées avec les vêlages d'automne ont sur l'hiver des forts besoins en lactation. À partir d'une ration d'ensilage-céréales-protéagineux, avec foin de luzerne plus un peu de triticale/pois, l'objectif est de se passer des concentrés. « Pour cela, nous avons remplacé notre foin de luzerne par un enrubannage et en équilibrant la ration, cela nous a permis de retirer la part de concentré. », précise Théo Ferrandon, technicien à Thorigné. D'un point de vue économique, sur 40 couples mères/ veaux pendant 135 jours, le gain est de 500 euros en produisant sur une surface minimisée. Quant aux vaches gestantes l'hiver, pour des naissances de printemps, trois rations comparées à base de foin – foin à volonté, foin rationné + féverole, foin rationné + féverole + minéraux – ne montrent pas de différence sur les performances zootechniques. De ce fait, la ration « foin à volonté », plus économique et source de gain aussi en temps de travail, est maintenue pour ces animaux sur la partie hivernale. Sur l'ensemble de l'hiver, 5 t de céréales et 2 t de féverole sont économisées. Des bénéfices avec le pâturage hivernal Le réchauffement climatique augure malgré tout une pousse potentielle d'herbe à valoriser en hiver. Sur cette période depuis quelques années, une trentaine d'animaux en croissance évoluent en pâturage tournant, avec un chargement assez faible. Qu'il s'agisse de prairies naturelles ou de PFV, le pâturage est piloté avec une hauteur de sortie de paddocks de 4,5 cm. La valorisation de l'herbe à cette période est évaluée à 85 %, soit environ 800 kg sur les parcelles d'hiver. Le rendement est mesuré grâce à Bilan économique du système ferme (hors recherche et formation) • Produit brut : part importante en viande de 141 000 euros + 53 000 euros d'aides • 100 000 euros d'EBE avant MO • Après 25 ans, cheptel et bâtiments amortis : il reste 15 000 euros d'annuités • 85 000 euros disponibles pour rémunérer 1,6 UTH • Activités : 50 % pour le troupeau, 25 % cultures, 25 % divers.

2,5 Smic brut/UTH disponible (350 kg de viande vive (VV) rémunérées par 3,10 euros/kg vif) • Maîtrise des investissements • Maîtrise des charges (50 % d'EBE/produit) • Dans le cas d'une reprise : effort de capitalisation obligatoire (répercussion sur le disponible) Bon fonctionnement des sols : hausse du taux de MO Sur trois histogrammes (2004-2014-2023) de 14 parcelles, le taux de matière organique est passé de 2,3 à 3,26 % : il est de 2,9 % sur certaines prairies en rotation, jusqu'à 3,9 % sur des prairies naturelles. Le rapport carbone/azote (C/N) ou le pH sont d'autres paramètres favorables, coïncidant avec un « bon fonctionnement du sol ». Ces éléments « laissent présager une trajectoire assez encourageante en termes de stockage de carbone, estime Bertrand Daveau. On est sur un niveau de presque 700 kg de carbone par hectare sur les 14 parcelles. » L'empreinte carbone (Cap'ER) est de 7,7 eq. CO2/kg PBVV. 42 % des émissions de GES sont compensées par le stockage de carbone. Une question reste en suspens : comment évolueront ces trajectoires avec le changement climatique.

une bande témoin non pâturée l'hiver et au premier cycle du printemps, au mois d'avril. « On n'observe pas de différence de rendement entre les deux périodes, en revanche, les valeurs nutritives, notamment en MAT, sont meilleures sur ce qui est pâturé l'hiver », explique Médéric Letellier, technicien cultures à Thorigné. Cette pratique jugée « plutôt positive » apporte gains et souplesse : un déprimage l'hiver permet de décaler les cycles de printemps, et de surcroît, trente animaux dehors pâturant se traduit par plus de place en bâtiment, moins de récoltes de fourrages, moins de paillage et de mécanisation : soit à l'échelle du système, une économie de 4 t de féverole. Cependant, l'impact sur les sols, en particulier après les conditions météo difficiles de cet hiver, va être regardé de près.

L'engraissement en question Réduire la part de concentré autoproduite en finition s'inscrit dans les objectifs. « On arrive à bien finir nos vaches à Thorigné, c'est performant d'un point de vue technico-économique. Mais les 800 kg de céréales nécessaires pour y parvenir sont un peu gênants en matière de coût de ration, mais aussi dans un contexte de compétition feed/food », résume Julien Fortin. La situation est identique pour les mâles. Pour vérifier la possibilité de limiter cette part dans les régimes d'engraissement, deux niveaux de complémentation sont testés sur les réformes durant trois ans : la moitié des vaches reçoivent un enrubannage de PFV de qualité à volonté et 6 kg d'un méteil triticale/pois (80/20 %), l'autre moitié, la même ration, mais avec 3 kg de concentrés. Le GMQ – gain moyen quotidien – est meilleur sur la ration à 6 kg, 932 g/ jour contre 816 g. « Logiquement », la durée d'engraissement est plus courte pour la ration à 6 kg, de 153 jours. Mais finalement, la finition à 3 kg avec 10 jours supplémentaires, soit 163 jours, obtient une marge sur le coût alimentaire supérieure de 475 euros contre 431 euros, à poids de carcasse et note d'état corporel équivalent à l'abattage. « L'efficacité alimentaire est meilleure sur le lot à 6 kg, mais le lot « bridé » à 3 kg dégage une marge plus importante. Ceci interroge sur le coût d'expression du potentiel génétique », souligne Julien Fortin. À l'échelle de la ferme de Thorigné, à raison de 25 vaches de réforme par an, 9 t de céréales sont économisées « sans pénaliser le revenu de l'éleveur ».

Pour la précocité : croisement Limousine/Angus Cet essai phare démarré en 2019 est peut-être une voie d'avenir (2). « Ce croisement dit terminal a pour objectif de produire de la viande, résume Théo Ferrandon. Nos génisses Limousine sont mises avec un taureau Angus en monte naturelle pour une reproduction à 15 mois. » La réussite est de 68 % avec 80 génisses depuis 2019, pour un objectif de vêlage à 24 mois. Les génisses qui n'y parviennent pas sont « basculées » dans le système de double période en Limousine pure, pour un vêlage à 30 mois. À l'issue de ce croisement, les mâles sont castrés au sevrage, les femelles deviennent des génisses de viande. Tous les animaux nés au printemps sont finis à l'herbe pâturée, d'avril à juin, abattus aux alentours de 27 mois. Ceux nés à l'automne sont finis à l'herbe avec un petit peu de concentré, de juillet à septembre, puis abattus autour de 24 mois. L'objectif du croisement avec Angus est de gagner encore en précocité, en capacité à déposer du gras, en réduisant les UGB improductifs. Pourquoi ne pas le faire en Limousine ? « Nous allons chercher de la précocité en gras, explique Julien Fortin. Or en Limousine, la précocité – disposition de l'animal à atteindre Semis de prairies sous couverts testés Trois méteils sont testés : avoinepois fourrager-pois protéagineux-vesce-féverole ; triticale-pois fourrager-vesce-féverole ; tritecale-pois fourrager-vesce Prairies à flores variées : fétuque élevée, RGA, TB, TH, lotier corniculé (pérennité 4-5 ans) « L'essayer, c'est l'adopter », dit-on à Thorigné.

l'état adulte le plus rapidement possible –, se fait sur la capacité à faire du développement musculaire rapidement, en opposition génétique avec le dépôt de gras. » Des résultats très encourageants Cette hypothèse de précocité est vérifiée, avec des notes de 3 à l'abattoir. « Cela permet de construire des itinéraires techniques assez économes pour les natifs de printemps, 100 % en plein air et sur la moyenne des deux lots, automne et printemps, avec 70 % de la matière sèche consommée en pâturage ! », explique Bertrand Daveau. L'aspect qualité des viandes, également évalué, donne des résultats encourageants. À la demande de la filière longue, ces animaux, mâles et femelles, ont été comparés à des femelles Charolaises de quatre à cinq ans, sur des critères de carcasse, persillé, marbré, couleur et qualités des viandes. Comparés aux Charolaises, les croisés mâles et femelles obtiennent des notes de persillé légèrement supérieures et des notes de tendreté – premier critère de qualité des viandes – supérieures. Le format de carcasse est aussi plus léger, avec des poids de 330-340 kgc, conférant des tailles de muscles et de piécées intéressantes en commercialisation et valorisation. Autre avantage en finition : selon une estimation à l'échelle de l'exploitation, les croisés économisent 6 t de céréales par rapport à un modèle boeuf de 31-32 mois.

L'enrubannage se substitue au foin « Ce sont des leviers parmi d'autres », précise Julien Fortin. De 2015 à 2023, Thorigné a augmenté sa production de viande vive de 6 % grâce à moins d'UGB improductifs, soit une efficacité du troupeau supérieure à une performance individuelle. L'utilisation des ressources a été réduite de 22 %, sans pénaliser la rentabilité du système, mais au contraire en le tirant vers le haut. « De 1,35 kg de concentré/kg de viande vive produite, nous sommes maintenant à 0,99. » Pour parvenir à diminuer cette part de concentré, la stratégie fourragère a évolué. « Nous avons recherché la densité énergétique et protéique par le fourrage, décrit Julien Fortin. L'enrubannage s'est substitué au foin. Nous utilisons aussi moins de ressources stockées, notamment avec le pâturage hivernal. » Quelle durabilité du système ? « Deux éléments structurants nous aident à poursuivre les réflexions, souligne Julien Fortin. Les conséquences du changement climatique vont s'intensifier, on le vit au quotidien, les tensions sur la disponibilité des ressources, notamment énergétique, devraient s'accroître assez rapidement. Donc, nous devons développer des formes de valorisation fourragère qualitative via le pâturage par les bovins, c'està-dire le moins énergivore possible. » Différentes pratiques sont en cours de tests pour limiter les dépenses de carburant avec moins de mécanisation : le bale grazing, estival et hivernal, dont l'orientation première ici est de fertiliser des prairies naturelles sans recours à un épandeur, simplement par le déroulé en pâture d'une botte de foin, consommée sur place par les bovins, pâturant en même temps la parcelle et laissant leur déjection. D'autres techniques sont explorées : le pâturage de foin sur pieds ou de stock sur pieds, pour limiter les récoltes, concernant par exemple les légumineuses sur la période estivale. « Nous avions toujours récolté la luzerne, maintenant on la fait pâturer, précise Julien Fortin. Et il y a sûrement d'autres choses à imaginer pour répondre à ces grands enjeux. Pour une agriculture plus sobre et résiliente, nous pensons que le tandem prairies-bovins pâturant a beaucoup d'avenir. » n Frédéric Ripoche (1) Relire aussi Biofil 124, p. 14.

(2) lire Biofil 155, p. 53.

En savoir + :. Conférences du 16 mai 2024 et d'autres interventions sur la chaîne youtube de la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou.. facebook.com/FxpTHORIGNE Benoît Arthus, co-président de la ferme expérimentale de Thotigné d'Anjou Éleveur de bovins allaitants bio, à Marcé près d'Angers, Benoît Arthus (à g. sur la photo) copréside la ferme avec le producteur céréalier bio Denis Laizé (à dr.), lui-même président de la chambre d'agriculture du Maine et Loire. Depuis six ans, Benoît Arthus pratique un croisement terminal sur génisses en premier vêlage avec un taureau Angus. « L'objectif n'est pas forcément de viser un vêlage à 24 mois, précise cet éleveur de Rouge des Prés, mais la recherche de précocité est intéressante dans un contexte de prairies limitant. »

Les boeufs croisés Limousine-Angus ont des finitions plus courtes (3 mois) et plus économes en concentré (triticale/pois).

L'équipe de Thorigné : de g. à dr., Théo Ferrandon, Médéric Letellier, Pierre Bruneau, Philippe Chartier, Bertrand Daveau et Julien Fortin.

L'autonomie alimentaire est de mise avec un chargement de 1,1 UGB/ha adapté à la ressource en herbe et très peu d'achats extérieurs.

Le taureau Angus de la ferme.

L'Indépendant (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 18:10:53 1025 mots

Occitanie-Catalogne-Baléares : 20 ans d'une Eurorégion au PIB équivalent à celui de l'Autriche

Frédérique Michalak

Célébrés au palais de Pedralbes à Barcelone, les 20 ans de cette belle idée inter-régionale, transfrontalière et hautement européenne, sont l'occasion

de rappeler ses réalisations, grâce à 25 millions d'euros de fonds européens obtenus, ses projets pour la région, ses 16 millions d'habitants et ses acteurs, et les défis pour être encore là dans vingt ans.

Fin 2004, quand prit forme l'idée d'une coopération institutionnelle approfondie entre la Région Occitanie (alors Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées), la Generalitat de Catalogne et les îles Baléares, son avenir n'était pas garanti. Deux décennies et un changement d'échelle plus tard, ce projet inter régional et bien sûr européen, a "rapproché les habitants de ces trois territoires, liés par une longue histoire commune, une géographie grandement influencée par la Méditerranée", souligne l'Eurorégion à l'occasion de cet anniversaire. Pyrénées-Méditerranée est aujourd'hui l'eurorégion "la plus puissante, son PIB est équivalent à l'Autriche" , souligne son directeur depuis 2017, Xavier Bernard-Sans. Et pour un million de budget (80 % vient des trois régions, 20 % de l'Europe, 0 % des Etats-NDLR), c'est 4 millions de financements européens débloqués sur nos territoires"

Un PIB équivalent à l'Autriche

Le franco-catalan, arrivé après une crise d'organisation résolue avec la fusion des régions françaises, sous l'impulsion de Carole Delga, pilote depuis Perpignan l'outil privilégié de coopération entre Occitanie, Catalogne et Baléares, et ses dix salariés (moitié des Pyrénées-Orientales, moitié de Catalogne). Au siège de l'Eurorégion, domiciliée au Centre del mon, au-dessus de la gare TGV, Xavier Bernard-Sans s'est prêté à l'exercice des "4 questions à".

L'équipe de l'Eurorégion autour de son directeur Xavier Bernard-Sans, le 26 novembre 2024 au siège de Perpignan.

L'Indépendant - F. Michalak

Quelle est la plus belle réussite de l'Eurorégion ?

Je veux d'abord dire que nous ne construisons rien de matériel. L'hôpital transfrontalier de Puigcerdà par exemple, ce n'est pas l'Eurorégion mais c'est un beau symbole de coopération. Pour moi, la plus belle réussite donc c'est d'avoir obtenu l'Aire fonctionnelle littoral est (Afle) qui regroupe les communautés de communes littorales du sud de la Catalogne jusqu'au nord de l'Aude. On a montré qu'on était capable de gérer des fonds européens, 6 millions d'euros sur 2024-2028, au service du territoire et au bénéfice de ses acteurs et habitants, en particulier dans les Pyrénées-Orientales, avec par exemple Banyuls-sur-Mer, et l'Aude.

Les projets ?

CESAM, un appel à projets européen pour les PME de l'agroalimentaire, viticole, que nous venons de lancer avec une enveloppe de 900 000 euros. On attend des projets d'économie circulaire et d'innovations autour de la gestion des déchets, leur recyclage et valorisation. On espère des dossiers d'entreprises des P.-O. et de l'Aude, les dépôts sont ouverts jusqu'au 19 février 2025.

Les défis ?

Être identifié par les acteurs économiques du territoire comme un levier pour aller vers des appels à projets européens compétitifs et pour trouver des partenaires au sud. C'est ce qu'on sait faire. On ne distribue pas d'aides aux entreprises mais on les accompagne dans la recherche d'un partenaire ou le montage d'un projet. Les acteurs culturels nous connaissent bien, manque encore le milieu économique. Les Catalans sont plus réceptifs aux fonds européens, plus mobilisés que les habitants d'Occitanie même s'il y a une exception avec les P.-O., le seul département pour moi à avoir une stratégie de coopération historique avec le sud, c'est le département clé de l'Occitanie pour la coopération avec le sud.

Le franco-catalan Xavier Bernard-Sans dirige l'Eurorégion depuis 2017.

L'Indépendant - F. Michalak

Les P.-O., seul département d'Occitanie à avoir une stratégie de coopération historique avec le sud

Comment voyez-vous l'Eurorégion dans 20 ans ?

Pleinement reconnue par l'Union européenne sur la gestion des fonds, plus ancrée dans les territoires en étant aussi un outil des CCI et des Départements et l'outil des citoyens et des jeunes. Bref, être la vraie Europe des territoires.

Nadia Pellefigue, vice-présidente d'Occitanie à l'Europe, le 7 novembre à Barcelone.

L'Indépendant - F. Michalak

"L'adaptation au changement climatique doit être une priorité"

Représentant l'Occitanie aux 20 ans de l'Eurorégion à Barcelone, Nadia Pellefigue, vice-présidente de Région chargée de l'Europe, a d'abord souligné la nécessité d'un lobby pour, enfin, relier les territoires d'Occitanie et Catalogne en train, "aujourd'hui il est plus facile de faire Toulouse-Barcelone en bus qu'en train !" , avant de mettre l'accent sur les conséquences, actuelles et à venir, du changement climatique sur les trois territoires.

"F ace à des épisodes brutaux et imprévisibles comme à Valencia, le sujet de l'adaptation au changement climatique doit être une priorité pour l'Eurorégion, a-t-elle dit. On est le bassin le plus impacté par ces changements, il faut tout mettre en œuvre pour prévenir autant que possible ces catastrophes"

La présidente de l'Assemblée eurorégionale des jeunes, Emilie Tamo Kamguia, a elle aussi insisté sur "l'urgence climatique face à laquelle on demande des actions des pouvoirs publics".

Le centre de gravité de l'Europe se déplace vers l'Est

Au-delà du défi climatique, vital pour les habitants des trois régions, l'élue d'Occitanie a évoqué l'avenir géostratégique de l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée, et donc les conditions de sa pérennité. "L'Eurorégion sera un outil encore plus précieux demain car le centre de gravité de l'Union européenne se déplace du bassin méditerranéen vers l'Est, a-t-elle averti. Le focus sur la Méditerranée doit donc être porté, porté par les peuples de Méditerranée"

Des projets de l'Observatoire de Banyuls financés

Intervenant aux 20 ans de l'Eurorégion à Barcelone, Franck Lartaud, le directeur adjoint de l'Observatoire océanographique de Banyuls-sur-Mer, loue la coopération débutée en 2021. "Cette année-là, un premier projet, la mise en réseau de notre obervatoire avec l'université des Baléares et le SCIC de Blanes, a été financé, indique-t-il. Puis on a répondu à l'appel d'offres de l'Afle aire littorale avec l'université de Perpignan notamment, sur un projet visant à réduire l'impact des espèces envahissantes comme le crabe bleu. On espère un suivi plus large en les traçant des deux côtés de la frontière avec des alertes de leur présence en temps réél".

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Cet article est paru dans L'Indépendant (site web)

Le Télégramme (Bretagne) (site web)
En quête de demain, jeudi 28 novembre 2024 740 mots
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27 novembre 2024 - La Dépêche du Midi La Nouvelle République des Pyrénées Le Petit Bleu d'Agen La Provence

« On ne sauvera pas la forêt en la coupant », alerte l'écologue Xavier Morin

Xavier Morin est directeur de recherche au CNRS de Montpellier. Il travaille, en particulier, sur l'impact du climat sur les arbres et les forêts. Le chercheur s'inquiète de la fragilisation des massifs forestiers et appelle à préserver ces écosystèmes.

Toutes les forêts sont-elles vulnérables au changement climatique ?

Xavier Morin : Une de mes questions de recherche est de savoir si les peuplements plus diversifiés, avec davantage d'espèces, fonctionnent différemment que ceux dominés par une seule espèce. En général, on observe un effet positif de la diversité des espèces sur la résistance à la sécheresse. Dans la hêtraie de la Sainte-Baume, dans le Var, il n'y a pas beaucoup de régénération. C'est la forêt située la plus au sud de notre étude. Le hêtre est en limite physiologique dans sa réponse au climat.

Cette hêtraie très ancienne pourrait-elle disparaître ?

La tendance de remontée des espèces vers le Nord existe, c'est certain, mais cela ne veut pas dire que ce sera une tendance absolue. Prenez la région méditerranéenne : localement, en termes d'exposition ou de microclimat, en face nord, on aura des conditions qui permettront à des espèces de perdurer. Des sortes de refuges, avec possiblement une génétique particulière. Il y a la place pour des adaptations locales. La réponse des espèces est très variable.

Miser à outrance sur le bois énergie est une aberration écologique. Je ne parle pas du poêle à bois du particulier mais des centrales à biomasse.Nos forêts sont-elles toujours des puits de carbone ?

Depuis le milieu des années 2010, le puits de carbone que représente la forêt diminue, tout en restant positif. Deux causes sont liées au changement climatique : la plus grande mortalité des arbres et la plus grande sensibilité, c'est-à-dire qu'ils poussent moins. Mais il y a aussi une augmentation des prélèvements, même si c'est un sujet très débattu. Ce qui est certain, c'est qu'on ne devrait pas sacrifier nos puits de carbone forestiers pour un futur hypothétique.

Vous parlez des coupes de bois ?

L'augmentation des prélèvements tient aux dégâts sanitaires (attaques de parasites, d'insectes... NDLR), mais aussi à l'essor du bois énergie. Miser à outrance sur le bois énergie est une aberration écologique. Je ne parle pas du poêle à bois du particulier. Le problème, ce sont les centrales à biomasse. Celle de Gardanne (Bouches-du-Rhône) en est l'archétype en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le mode de gestion associé à l'orientation du bois énergie industriel, ce n'est pas de la gestion douce, c'est la coupe rase de peuplements, dits sans valeur.

Le Haut conseil pour le climat a souligné que le bois énergie était moins durable que le bois pour la construction...

On nous dit que le bois énergie est une énergie renouvelable. Certes... Mais pas tout de suite. Les forêts qu'on coupe vont mettre des décennies à redevenir des puits de carbone équivalents à ce qu'elles étaient avant. On coupe un puits de carbone qui fonctionne bien, pour le brûler. On relargue dans l'atmosphère tout ce carbone qui a mis des décennies à être stocké dans des forêts. C'est en antinomie avec l'urgence de réduction de nos émissions.

La forêt, ce n'est pas que du carbone, un champ où l'on fait pousser du bois. Il est très important de garder à l'esprit la multiplicité de ses fonctions : le lien avec la biodiversité, le cycle de l'eau, la protection des sols...Sommes-nous assurés de voir repousser arbres et forêts ?

C'est un pari sur la temporalité. Il y a le fameux programme de plantation d'un milliard d'arbres. Un rapport du ministère de l'Agriculture montre que les arbres plantés en 2022 ont subi 40 % de mortalité. Les arbres plantés après une coupe rase sont très sensibles au changement climatique. Il y a beaucoup de recherches sur ces sujets. Intervenir brutalement, comme par coupes rases et plantations de nouvelles espèces, s'avérera contre-productif. Je pense qu'on ne sauvera pas la forêt en la coupant.

Faut-il changer notre perception de la forêt ?

Les forêts seront essentielles pour notre futur. Il faut savoir les accompagner dans le changement, mais aussi préserver leur diversité. La forêt, ce n'est pas que du carbone, un champ où on fait pousser du bois. Il est très important, de garder à l'esprit la multiplicité de ses fonctions : le lien avec la biodiversité, le cycle de l'eau, la protection des sols mais aussi l'attachement du public à cet écosystème. Quand on a une forêt, on a une responsabilité.

Cet article est paru dans Le Télégramme (Bretagne) (site web)

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
18 novembre 2024 1568 mots
Tempêtes de sable noir : un mystère climatique islandais que les scientifiques espèrent percer
Daniela De Lorenzo

Les scientifiques plongent dans le monde du sable pour mieux comprendre son impact sur notre climat et nos systèmes météorologiques. L'endroit qu'ils ont choisi pour mener à bien leurs... Voir l'article

DAF Magazine
AUTRE, mercredi 11 décembre 2024 1741 mots, p. 30,31,32

sauf pour les Daf

Malory Lalanne

AUTRE

<p>3 Le changement climatique reste en tête du classement des préoccupations majeures, devant l’instabilité géopolitique et les menaces liées à la cybersécurité. Une montée en puissance des risques qui impose aux directions financières un contrôle rigoureux et continu.</p> <p> Le risque de vulnérabilité n’a jamais été aussi fort. Selon le rapport Future Risks Report publié le 14 octobre 2024 par Ipsos et Axa, qui a interrogé 23 000 personnes, dont 3 000 experts dans quinze pays, neuf personnes sondées sur dix éprouvent le sentiment d’un nombre croissant de crises, avec un impact de plus en plus marqué sur leur vie quotidienne. Sur les 25 risques soumis, 22 atteignent ainsi des niveaux de vulnérabilité sans précédent. Celui du changement climatique reste en tête du classement des préoccupations majeures des personnes interrogées. « Ces risques physiques, les phénomènes de catastrophe naturelle, les inondations et les tempêtes sont presque un fil continu. D’autres phénomènes comme le stress hydrique et les vagues de chaleur sont graduels, ce qui peut être perturbant pour les activités économiques. Nous constatons des impacts significatifs et surprenants avec des effets de cascade que nous avons des difficultés à anticiper. Il y a, pour les direc- teurs financiers, une obligation de s’adapter. Les entreprises cherchent notamment à mettre en place des processus d’adaptation de leurs usines exposées à ces périls », commente Michel Josset, administrateur référent climat de l’Amrae (Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise) et coprésident de sa Commission prévention et dommages.</p> <p>DES RISQUES CONTINUS QUI PERDURENT En deuxième position, l’instabilité géopolitique a été classée comme risque principal par 16 % des experts, contre 9 % en 2023. Cette augmentation est probablement liée à la crise actuelle au Moyen-Orient, combinée à la poursuite du conflit en Ukraine et à une atmosphère mondiale accrue de tensions, de défiance et de protectionnisme. Parmi les autres risques qui figurent parmi les trois enjeux les plus importants pour un grand nombre d’experts : la cybersécurité. L’inquiétude suscitée par ce risque est probablement étroitement liée à l’instabilité géopolitique, aux progrès continus des capacités de l’intelligence artificielle et à la dépendance croissante à l’égard des grands fournisseurs.</p> <p>Les événements climatiques extrêmes, les pénuries et l’inflation sont autant de chocs que les organisations doivent encaisser de façon continue. Un an plus tôt, selon le baromètre des risques Allianz 2023, la cyberdélinquance était considérée comme une menace majeure, prenant la tête des préoccupations des dirigeants, devant l’interruption d’activité et les évolutions macroéconomiques, qui bondissent de la 10e à la 3e place du classement mondial entre 2021 et 2022. L’incertitude macroéconomique tracasse aussi au sein des frontières françaises, avec une 4e position inédite. La volatilité des marchés financiers, l’inflation et le spectre d’une récession imminente inquiètent encore les acteurs nationaux et les directions financières des entreprises. « À ces risques de change et de matière première s’ajoutent les risques liés à la désorganisation de la supply chain, conséquence logique du risque géopolitique et climatique. Le risque de crédit client est également prégnant. Nous sommes sur un pic élevé de faillites d’entreprise », concède un directeur des risques dans une entreprise multinationale.</p> <p> ÉVALUER LES IMPACTS DE CES RISQUES Pour assurer la protection de la santé financière, l’optimisation de la performance et préparer les entreprises aux situations imprévues, les directions BON À SAVOIR La désinformation atteint un niveau sans précédent et influence le climat des affaires Les risques liés à la propagation de fausses informations n’ont jamais été aussi forts, selon le rapport Future Risks Report publié le 14 octobre 2024 par Ipsos et Axa. Ce constat est d’autant plus important et représente un défi supplémentaire en une année marquée par de nombreuses élections à travers le monde. Les fausses nouvelles – ou « fake news » – sont identifiées comme un facteur qui contribue directement à des tensions sociales et à l’instabilité géopolitique, car elles deviennent rapidement virales, se répercutant sur le monde des affaires. « L’utilisation stratégique des fausses nouvelles vise à miner de l’intérieur les régimes démocratiques en amplifiant les divisions, en encourageant la méfiance et en érodant la capacité des citoyens et des organisations à différencier ce qui est vrai de ce qui est faux », constate David Colon, professeur et chercheur à Sciences Po Paris.</p> <p>L’IA générative permet aux robots de publier du contenu qui semble original et qui reste difficile à distinguer d’un contenu posté par des personnes réelles. L’IA facilite également la diffusion de la désinformation à un public ciblé à grande échelle. Les gouvernements du monde entier tentent de comprendre comment réagir au mieux. Bien qu’elle exacerbe le problème des fake news, l’IA pourrait aussi faire partie de la solution : 82 % des experts s’accordent à dire que l’utilisation de l’IA pour l’identification et la lutte contre les fausses nouvelles limiterait la propagation de la désinformation. Des chercheurs travaillent actuellement à la mise au point d’outils améliorés pour la transparence.</p> <p> financières se mettent en ordre de bataille pour mettre en place des stratégies de gestion des risques efficaces et adaptées, s’appuyant sur les cartographies de risques élaborées par les équipes de risk management et sur les données relatives aux risques d’exposition fournies par les courtiers, les assureurs. « La décarbonation de l’économie nécessite de s’adapter, d’avoir un processus de compréhension des risques climatiques, de leurs impacts, d’analyser les données, de prendre en compte cette exposition pour les futurs projets et d’évaluer les scénarios du coût d’une vague de chaleur, par exemple, afin de mettre en place des recommandations organisationnelles de protection. Ne pas s’adapter peut coûter cher. Le directeur financier doit conseiller et aider les équipes dirigeantes à allouer les ressources nécessaires pour réaliser ces analyses, avance Michel Josset. Si l’on ne fait pas cela, les entreprises auront des difficultés à trouver des assurances. Nous devons être en mesure de montrer que nous avons une démarche d’adaptation. » Un autre enjeu des directions financières repose sur la mesure des risques politiques, sécuritaires et l’identification des indicateurs qui permettent d’estimer et de quantifier par pays, par région et zone géographique le niveau de risque auquel l’entreprise s’expose.</p> <p>« Le plus compliqué reste d’objectiver les risques dans cette composante géopolitique qui ne se modélise pas ou très peu. La mise en place de l’automatisation et des outils d’intelligence artificielle devrait nous aider dans les prévisions et permettre d’avoir des projections aussi bien pour notre pilotage que dans les prévisions de zones de défaillances possibles », concède Phalla Gervais, directrice financière et risques au sein de Coface. DES DIFFICULTÉS ASSURANTIELLES Si la prévention reste indispensable pour contenir ses risques et maintenir son assurabilité, les entreprises se trouvent confrontées à des difficultés et ne peuvent que constater des tarifs et des franchises qui continuent d’augmenter. « Les vagues de chaleur ne sont pas assurables, car il n’y a pas d’atteinte aux équipements. Il y a une absence d’assurance sur ces risques chroniques », assure Michel Josset. Assurer les risques semble loin d’être une formalité pour les directeurs financiers. « L’équilibre à trouver entre les contraintes budgétaires et la nécessité de protéger les sites n’est jamais simple, reconnaît le directeur des risques. Les Daf challengent énormément le budget assurance, ce qu’on met derrière ce calcul afin d’argumenter et de justifier pourquoi cette capacité doit être augmentée. » Face à ces difficultés, les entreprises sont amenées à se tourner vers les captives. Le principe : les organisations constituent chaque année des réserves dans cette filiale de réassurance. La captive, qui implique la création d’une entité société distincte par l’entreprise, permet ainsi de mieux absorber le fardeau des pertes potentielles et contribue à couvrir des risques que les assureurs ne veulent pas ou plus prendre en charge. En cas de coup dur, l’entreprise va ainsi déstocker les provisions de la captive pour financer les impacts du sinistre. Les entreprises dont l’activité dépend fortement des phénomènes de catastrophes naturelles comme la grêle, les intempéries ou les ouragans peuvent aussi se tourner vers l’assurance paramétrique, en complément de leur couverture traditionnelle. L’assurance paramétrique a la particularité de se déclencher à partir d’un paramètre ou d’un indice défini à l’avance, à la différence d’une assurance traditionnelle qui couvre les pertes dont la mobilisation dépend de la survenance d’un dommage. Les garanties sont ainsi modélisées sur mesure et définissent les critères de déclenchement, tels que la vitesse du vent d’un ouragan, la magnitude d’un tremblement de terre ou la quantité de pluie lors d’une inondation. « À partir du moment où le phénomène physique agit au-delà d’un indicateur, cela déclenche une indemnisation forfaitaire. C’est rapide », assure Michel Josset. Des outils qui permettraient d’équilibrer le rapport de force avec les assureurs traditionnels. • *Rapport publié en octobre 2024 et réalisé en partenariat par Ipsos et Axa. Cette année, ce sont plus de 23 000 répondants d’un double panel grand public-experts, au sein de plus de 50 pays (Europe, Amérique, Asie-Pacifique), qui ont exprimé leur perception des risques.</p> <p> • Le changement climatique fait partie des préoccupations majeures, devant l’instabilité géopolitique et les menaces liées à la cybersécurité. Suivent l’intelligence artificielle et le big data, puis les tensions et les mouvements sociaux.</p> <p>• Fait nouveau : les fausses informations et les rumeurs perturbent de plus en plus les entreprises, ne facilitant ainsi pas la prévention et la gestion des crises lorsqu’elles surviennent.</p> <p>• Les assureurs deviennent de plus en plus exigeants face à la multiplicité des risques, à leur fréquence et leur intensité. Les tarifs et les franchises continuent d’augmenter, contraignant les entreprises à trouver des solutions alternatives pour s’assurer.</p><p>« le risque de crédit client est également prégnant. nous sommes sur un pic élevé de faillites d’entreprise. » Michel Josset, administrateur référent climat de l’Amrae</p>

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L'Afrique du Sud prend la tête du G20 alors que la polarisation complique l'ordre du jour
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Le Télégramme (Bretagne) (site web)
France, samedi 30 novembre 2024 1365 mots

« Un million d'espèces menacées d'extinction » : pourquoi la chute de la biodiversité alarme les scientifiques

Pourquoi la biodiversité qui s'effondre suscite autant d'indifférence ? Auteur d'un livre sur le sujet, l'écologue au CNRS Philippe Grandcolas (*) décode les raisons de ce déclin inquiétant, les fausses bonnes solutions et les discours « rassuristes », nourris de conflits d'intérêts.

Bien qu'il soit difficile de généraliser quand on parle de biodiversité, que peut-on dire de l'état des espèces vivantes, animales et végétales, à l'échelle mondiale aujourd'hui ?

Au niveau mondial, il existe d'énormes disparités et c'est tout le problème de faire un bilan à cette échelle. Mais la tendance est très mauvaise, avec un déclin absolument considérable pour de nombreuses espèces qui connaissent un effondrement de leur population : le risque d'extinction d'ici à 30 ans est avéré pour environ un million d'entre elles, soit plus de 10 % de ce qui existe à la surface du globe.

Philippe Grandcolas est directeur de recherche au CNRS et directeur adjoint scientifique national de l'Institut Écologie et Environnement du CNRS. (Le Télégramme/Photo collection personnelle)Quelles espèces, dans notre environnement proche, sont-elles menacées d'extinction ? Et pour quelles raisons ?

On peut citer comme exemple le déclin des oiseaux en Europe, qui est très bien observé et documenté : sur 170 espèces suivies pendant plus de 30 ans, on a perdu plus d'un tiers des effectifs, et le phénomène continue. Il est en grande partie lié aux activités agricoles qui ont entraîné une perte de leur habitat, avec la suppression de nombreuses haies et zones humides. Les intrants, et les pesticides en particulier, ne sont pas uniquement toxiques pour les insectes ou les adventices (les « mauvaises herbes » dans le langage courant, NDLR), ils occasionnent également des problèmes pour les oiseaux. Tout comme l'usage des insecticides, synonyme de déclin des insectes, dont se nourrissent beaucoup d'oiseaux une bonne partie de leur vie.

Cette perte de biodiversité a-t-elle déjà des conséquences dans notre vie quotidienne ?

Oui, bien sûr. En agriculture, on commence à voir des baisses de productivité, de 10 à 80 %, liées au déclin des insectes pollinisateurs. Elles ne concernent pas uniquement des cultures de fruits et légumes, en plein champ. Le colza aussi. Très utilisé pour les biocarburants, il perd 30 % en production s'il n'est pas pollinisé. Certes, on peut compenser, en partie, avec des engrais de synthèse, mais de manière coûteuse?.

On observe aussi des conséquences sur le cycle de l'eau. À chaque inondation catastrophique, comme à Valence, on parle d'événements pluvieux extrêmes liés au dérèglement climatique, à juste titre. Mais on omet souvent de parler de la perte de la couverture végétale : 60 % de ces pluies diluviennes pourraient être piégées par la végétation, ce qui éviterait des ruissellements aussi importants. En cela, une loi sur le Zéro artificialisation nette (Zan) des sols, bien que contraignante, est moins insupportable que des coulées de boue et des morts humaines dans des centres-villes.

Morceler des forêts et supprimer des prédateurs régulateurs met en contact humains et animaux réservoirs de maladies.Le déclin des espèces vivantes a-t-il aussi un impact direct sur notre santé ?

Sous plusieurs aspects, oui. Elles jouent notamment un rôle dans la régulation microclimatique en ville et sur le contrôle des particules fines, qui génèrent des milliers de morts prématurées chaque année. La biodiversité a aussi des implications sur la santé mentale : une ville, sans verdure, est source de stress. Enfin, morceler des forêts et supprimer des prédateurs régulateurs met en contact humains et animaux, réservoirs de maladies.

Pourquoi la question de la biodiversité semble-t-elle beaucoup moins intéresser le grand public que celle du changement climatique ?

Il y a un problème de représentation culturelle. Le climat, on le vit dans notre chair, on ressent directement une pluie, une canicule. Pour la végétation et les animaux, c'est différent, on n'a pas le nez dessus. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de notre existence, sauf par certains peuples autochtones. On a aussi du mal à percevoir les mécanismes écologiques et d'évolution qui sont à l'oeuvre derrière.

La dernière Cop16 sur la biodiversité, en Colombie, a échoué à débloquer les crédits nécessaires à la préservation des espèces. La coopération internationale est-elle au point mort sur ce sujet ?

Les gouvernants ont clairement en tête le risque climatique qui se joue maintenant. En revanche, le risque environnemental lié à la biodiversité n'est pas vraiment identifié. Il est perçu comme un problème local mais pas global. Quand les négociateurs de chaque pays travaillent sur un fonds monétaire de plusieurs milliards dollars, ils veulent qu'ils règlent leurs problèmes directement chez eux, et ils ne comprennent pas que, par exemple, si la forêt amazonienne disparaît, cela va aussi dégrader le climat européen ou nord-américain.

On entend et on lit, sur les réseaux sociaux, dans certains médias, que l'augmentation de population de certaines espèces, notamment en Europe (castors, phoques, chamois), serait une bonne nouvelle qu'on voudrait nous cacher. Faut-il accorder du crédit à ces propos ?

C'est comme si je vous disais : il a fait frais en Bretagne pendant mes vacances cet été et, donc, le changement climatique n'existe pas... Il s'agit d'un point de vue « rassuriste », basé sur une vision très ponctuelle. Ces discours peuvent venir de personnes qui sont sujettes à des gros conflits d'intérêts, comme des tenants de l'agriculture industrielle, d'industries polluantes, du BTP, qui n'ont pas du tout intérêt à ce que leurs actions soient limitées. Ces propos sont aussi tenus par des gens qui entrent en dissonance, pour des questions de clivage politique, agacées de voir que ce sont des écologistes ou certains partis de gauche qui parlent du sujet. Tout est devenu très irrationnel alors que c'est un sujet qui devrait être transversal à toute la société.

Quelles solutions vous paraissent-elles les plus efficaces pour endiguer cet effondrement de la biodiversité ?

Elles sont classées sous le nom générique de solutions fondées sur la nature. Elles s'appuient sur l'agroécologie, la restauration d'espaces naturels comme les zones humides et le ralentissement du cycle de l'eau. Les aires protégées font aussi partie des solutions, grâce à leurs co-bénéfices pour la biodiversité et les êtres humains.

Les solutions technologiques telles que les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont-elles opportunes, selon vous, pour adapter le vivant à un environnement très changeant ?

C'est assez naïf de penser qu'en mettant en place une technologie aussi lourde, elle va mieux fonctionner qu'une solution plus légère, de type « low tech ». Prenons l'exemple des grandes cultures : certains estiment qu'en créant des plants NGT (nouvelles techniques génomiques) qui résistent à la sécheresse, on va réussir à les cultiver malgré le changement climatique. Les aléas météo, depuis deux-trois ans en France, montrent qu'ils peuvent être dans l'erreur simpliste : en certains endroits, le temps a effectivement été très sec, mais, l'année suivante, très pluvieux. On a, au contraire, besoin d'un environnement plus résilient, avec une diversification des cultures et des variétés rustiques, mais cela ne va pas dans le sens de l'agriculture industrielle.

Les partis populistes sont l'expression de l'inverse de ce que l'on pourrait souhaiter.L'ambition du gouvernement Barnier, sur les questions du vivant, vous paraît-elle bien calibrée ?

On a l'impression qu'il y a des tentatives d'action politique : Mme Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique) tente de défendre un budget et des convictions. Mais si on regarde à l'échelle interministérielle, les arbitrages sont négatifs. Cette politique n'est pas très différente de celle des gouvernements précédents sous Emmanuel Macron. On le constate aussi au niveau européen, le « green deal » est en train d'être grignoté morceau par morceau.

La victoire à la présidentielle américaine de Donald Trump, décrit par ses opposants comme un ennemi de l'écologie, n'est-elle pas le signe d'un dédain grandissant pour le vivant ?

Il s'agit d'une mauvaise nouvelle à tout point de vue, pour le climat et la biodiversité, qui sont tous les deux corrélés. Cette élection montre une chose : des lacunes éducatives associées à un déficit d'information et un niveau de vie faible dans une population rendent difficile la réussite de politiques collectives de gestion de l'environnement. Les partis populistes sont l'expression de l'inverse de ce que l'on pourrait souhaiter. Pourtant, une bonne politique pour la biodiversité n'est pas une politique désagréable, synonyme de privation ou de renoncement.

* « Biodiversité », dans la collection « Fake or not », est paru le 7 novembre, chez Tana Éditions.

Cet article est paru dans Le Télégramme (Bretagne) (site web)

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Par Benjamin Blandin, Doctorant en relations internationales, Institut catholique de Paris (ICP)

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Cet article a été initialement publié sur The Conversation.

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L'ex-présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a récemment demandé aux États-Unis de privilégier les livraisons d'armes à l'Ukraine plutôt qu'à son propre pays. Une défaite de Kiev encouragerait, selon elle, une invasion de Taïwan par la Chine. Or une telle offensive ne serait pas sans risque pour Pékin. Analyse des scénarios possibles à l'heure où la menace d'une attaque chinoise s'intensifie.

À différentes occasions, le président Xi Jinping a mis en garde contre toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, y compris Taïwan qui, du point de vue de la RPC, n'est qu'une île rebelle vouée à être récupérée tôt ou tard, y compris, si nécessaire, par la force. Dans ce contexte, le président chinois a, à plusieurs reprises, demandé aux forces armées d'accroître leur préparation à la guerre afin de pouvoir l'emporter « contre n'importe quel adversaire ».

En novembre 2022, lors d'une conversation téléphonique avec Joe Biden, Xi avait par ailleurs indiqué que la question de Taïwan était au coeur des intérêts chinois et constituait pour les autres puissances « une ligne rouge » à ne pas franchir.

Chine (en rouge) et Taïwan (en bleu). Wikimedia

Rappelons que les tensions entre Pékin et Taipei ne se sont jamais apaisées depuis l'après-Seconde Guerre mondiale et la création de la République populaire de Chine (RPC) en 1949, précédée par le retrait des forces de l'ancien gouvernement du Kuomintang de la Chine vers Taïwan.

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Tensions exacerbées

Malgré 70 années de difficiles relations inter-détroit, ponctuées par les quatre « crises du détroit de Taïwan » (1954, 1958, 1995 et 2022), la situation s'est lentement améliorée entre la République Populaire de Chine (RPC) et la République de Chine (ROC, comprendre Taïwan), du moins sur le plan économique.

Sous les mandats successifs des présidents chinois Jiang Zemin (1993-2003) et Hu Jintao (2003-2013), Taïwan est en effet progressivement devenu un investisseur majeur et un moteur de la modernisation de l'économie chinoise. À tel point qu'en 2015, Xi Jinping et le chef d'État taïwanais de l'époque, Ma Ying-Jeou, s'étaient rencontrés à Singapour.

Rencontre récente entre Xi Jinping et Ma Ying-Jeou à Pékin le 10 avril 2024. L'ex-président taïwanais (2008-2016) est membre du parti nationaliste KMT, connu pour sa volonté de resserrer les liens avec la Chine continentale. Wikimedia

Mais la combinaison de l'élection en 2013 de Xi Jinping à la présidence du Parti communiste chinois (PPC) et celle de la candidate indépendantiste Tsai Ing-Wen à Taïwan en 2016 ont conduit à une détérioration des relations entre les deux parties. Une dégradation notamment marquée, en 2022, par ce qu'on a officieusement appelé la 4 crise du détroit de Taïwan à la suite de la visite sur l'île de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, ce qui a provoqué l'ire de Pékin.

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Signe de ces tensions renouvelées et exacerbées, le nombre d'incursions des navires chinois dans la zone économique exclusive taïwanaise est passé de 71 en 2018 à 600 en 2019 puis à 3 487 en 2020. Et en 2022, plus de 2000 intrusions aériennes dans la zone d'identification de défense aérienne taïwanaise ont été dénombrées.

L'invasion de Taïwan, un pari risqué sur tous les tableaux

Une invasion ou une attaque contre Taïwan pourrait bien devenir une réalité d'ici à 2049 - l'année du centenaire de la fondation de la RPC.

Une attaque pourrait prendre de nombreuses formes : utilisation de systèmes d'armes et de troupes au sol ; déclenchement d'une guerre hybride comprenant des sabotages d'infrastructures clés et des coupures de connexion Internet ; mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de Taïwan ; voire un blocus hermétique de l'île.

Mais quels que soient les moyens employés, cela n'irait pas sans un nombre important de risques sécuritaires pour la RPC, aussi bien d'un point de vue économique que politico-stratégique et diplomatique.

Géographiquement, l'île de Taïwan est séparée du continent par le détroit de Taïwan, large de 130 à 180 km. L'environnement y est hostile, en particulier lors de la saison des cyclones tropicaux, qui s'étale annuellement de mai à novembre. Durant cette période, les navires subissent des vents et des courants puissants ainsi que des creux de vagues pouvant atteindre cinq mètres de haut : une traversée de la Chine continentale vers Taïwan dans ces conditions peut durer six à huit heures.

Sur le plan économique, le détroit est à la fois une voie maritime internationale majeure que traversent chaque jour 400 à 500 navires de commerce, depuis et vers la Chine, la Corée du sud et le Japon. Ce commerce serait fortement perturbé en cas d'opération offensive, ce qui entraînerait une baisse drastique de l'activité économique régionale. Selon la durée des opérations, l'activité des principaux ports chinois du centre et de l'est du pays pourrait être fortement touchée, ce qui risque d'augmenter en Chine un taux de chômage déjà élevé et générer un haut niveau de mécontentement populaire. Il en serait de même pour le trafic aérien : tous les aéroports du sud de la Chine qui connaîtraient un arrêt massif de leur trafic lors des opérations militaires.

Il n'est pas garanti que les forces armées des États-Unis interviendraient directement en cas d'invasion de Taïwan, mais aussi bien une victoire qu'une défaite, avec ou sans confrontation directe avec Washington, affaiblirait l'armée chinoise de manière significative.

Enfin, la pacification de Taïwan nécessiterait un grand nombre de soldats pour assurer l'ordre public sur l'île, même si le contrôle du territoire taïwanais créerait de nouvelles opportunités stratégiques pour la Chine, notamment pour déployer son aviation, étendre la portée de sa force de missiles stratégiques et donner à ses sous-marins un accès direct à l'océan Pacifique.

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De plus, quel que soit le résultat final d'une offensive contre Taïwan, la Chine - selon le niveau des destructions et des pertes civiles, mais aussi de la durée des combats et donc l'impact pour le commerce international - serait nécessairement confrontée à une réaction internationale et à des sanctions politiques, économiques, diplomatiques et technologiques massives.

Une force d'invasion insuffisante et une logistique inadéquate

L'Armée populaire de libération (APL), bras armé du PCC, représente une force de trois millions et demi d'hommes - si l'on prend en compte la police armée du peuple dont les troupes terrestres comptent à elles seules un million d'hommes - soit douze fois plus que les forces armées taïwanaises.

La marine chinoise est aujourd'hui équipée de 400 navires modernes et de 60 sous-marins, et l'armée de l'air peut aligner 5 000 avions et hélicoptères. Sur le papier, toutes les conditions semblent réunies pour faire qu'une offensive se solde par un succès rapide, mais plusieurs points sont à prendre en considération.

Premièrement, nous l'avons dit, la traversée du détroit représente une tâche complexe et dangereuse. Les forces armées chinoises ne disposent que de deux unités spécifiquement entraînées et équipées pour accomplir une mission aussi périlleuse : les 36 000 hommes des forces de débarquement d'une part, et les 40 000 parachutistes et troupes aérotransportées de l'autre. Les navires de débarquement disponibles ne permettraient d'embarquer qu'une brigade à la fois toutes les douze heures. Au mieux, 15 000 hommes pourraient atteindre Taïwan dans les 48 premières heures de l'attaque, le tout sous un déluge de roquettes, missiles, mines sous-marines, drones et munitions rôdeuses. Quant au transport des soldats par avion et hélicoptère vers les zones prévues, il nécessiterait une domination aérienne totale sur le détroit et la partie occidentale de l'île. Or cette dernière est pourvue de systèmes anti-aériens disséminés dans un environnement fortement urbanisé, qui promettent à l'agresseur de lourdes pertes lors des premiers jours voire premières heures des opérations.

Deuxièmement, Taïwan est souvent réduite à une seule île, alors qu'elle comprend en réalité un ensemble de territoires. Entre autres, les îles Kinmen, Matsu et Wuqiu, proches du continent, l'archipel des Pescadores, proche de l'île principale de Taïwan, et, dans la mer de Chine méridionale, les îles Pratas et Itu Aba. Attaquer l'île principale nécessiterait donc au préalable un contrôle des îles les plus proches de l'Asie continentale afin de sécuriser l'opération principale. Mais cela pourrait prendre des semaines et supprimer tout effet de surprise, donnant aux alliés de Taïwan le temps nécessaire pour positionner ces forces et recevoir des renforts.

Région de Fujian (en rouge). Wikimedia

Troisièmement, l'armée de l'air chinoise serait certainement mobilisée pour supprimer les défenses et les infrastructures taïwanaises et ainsi contrôler la zone aérienne pour appuyer les forces terrestres. Pour ce faire, l'armée de l'air (PLAAF) et la force aérienne de la marine (PLANAF) disposent, répétons-le, de plus de 5 000 aéronefs, avions et hélicoptères. Mais l'autorité de l'aviation civile chinoise devrait au préalable établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus du détroit et du territoire taïwanais ainsi qu'au-dessus des provinces chinoises proches de Taïwan (pour éviter tout tir accidentel). Rassembler autant d'avions obligerait, par ailleurs, à transformer tous les aéroports de la province du Fujian à des fins militaires, et cela ne suffisant probablement pas, d'autres sites devraient être mobilisés dans les provinces voisines de Guangdong, Zhejiang et Jiangxi voire au-delà.

Quatrième et dernier point, la PLAN, qui exploite aujourd'hui une flotte d'environ 400 navires de combat ainsi qu'une soixantaine de sous-marins, les forces de la milice maritime en plus de la garde-côtes et de ses 150 navires, serait à coup sûr un acteur majeur. Ces chiffres donnent l'apparence d'une marine chinoise toute-puissante qui ferait jeu égal avec celle des États-Unis. Mais en dépit de son avantage numérique sur Washington (qui compte 350 navires), le tonnage de la marine américaine (4,5 millions de tonnes) est deux fois supérieur à celui de la marine chinoise (2 millions). Cette dernière, certes modernisée, est majoritairement composée de navires de petite taille qui ne peuvent pas évoluer en haute mer et les unités modernes ne représentent qu'environ 35 % du total de la flotte.

De plus, la Chine a du mal à recruter et à retenir du personnel naval. Sans oublier que du fait des quatre cycles opérationnels de la marine (maintenance, formation, préparation opérationnelle et déploiement) qui font que pour un navire déployé en mer, il faut au moins trois à quatre navires de la même classe, Pékin ne dispose pas de plus de 100 à 150 navires pour sa marine et d'une cinquantaine pour la garde-côtes, d'autant que les navires chinois devront encore patrouiller dans d'autres espaces maritimes (mer Jaune, mer de Chine méridionale et orientale).

Une alternative séquencée, non létale ?

En vue de pouvoir conduire une opération offensive sur l'île principale de Taïwan tout en bénéficiant d'un effet de surprise, la Chine pourrait simplement adopter une stratégie alternative de blocus naval séquencé en vue d'améliorer ses positions graduellement. Une telle stratégie présenterait de nombreux avantages pour Pékin.

Premièrement, il n'y aurait pas de nécessité d'établir une zone d'exclusion aérienne ni de dérouter le trafic aérien et maritime, ce qui éviterait une perturbation de l'activité économique régionale. La marine chinoise n'aurait qu'à encercler les îles les plus proches du continent, ainsi que les deux bases situées en mer de Chine méridionale, jusqu'à ce que les garnisons qui y sont déployées se retrouvent à court de fournitures critiques.

Bien sûr, des tentatives pourraient être menées par la marine taïwanaise pour briser le blocus, mais la Chine, en appliquant un tel blocus « multicouche », devrait réussir à contrer de tels mouvements sans avoir besoin de recourir à la force. Ce dernier point est une condition importante pour Pékin, qui souhaite conserver aux yeux du monde une image de retenue et de professionnalisme, ainsi qu'éviter les condamnations et sanctions internationales.

En effet, si une attaque contre les îles situées en mer de Chine méridionale ne devrait pas soulever trop de réactions, il n'en serait pas de même pour l'île principale de Taïwan et les îles proches du continent, qui en plus de leurs garnisons comptent une population importante vivant de l'agriculture et de la pêche.

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Une telle victoire obtenue par des moyens non létaux et via des couloirs spécifiques qui permettraient une voie de sortie sûre pour les civils et les militaires serait certainement spectaculaire pour l'armée chinoise et permettrait à coup sûr d'améliorer la popularité du PCC au sein du pays. Cela donnerait aussi de meilleures bases de départ pour toute opération ultérieure des forces armées de Pékin à Taïwan, privant cette dernière de ses meilleures installations avancées de collecte de renseignements tout en abaissant le prestige de ses leaders et de ses forces armées. Cela enverrait de surcroît un avertissement fort aux États-Unis et à leurs partenaires dans la région, ouvrant peut-être la voie à un rééquilibrage majeur des alliances en Asie Pacifique pour les décennies à venir...

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
20 novembre 2024 504 mots
Ant International lance son initiative mondiale de développement durable « AquaViva », qui repose sur des innovations numériques et des partenariats écosystémiques visant à préserver le milieu marin
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BAKU, Azerbaïdjan et SINGAPOUR, November 20, 2024--Lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29), Ant International, leader des paiements numériques et des technologies financières, a dévoilé... Voir l'article

Option Finance (site web)
lundi 2 décembre 2024 - 10:19:26 2784 mots

Jurisprudence 2024 de la conformité réglementaire

Fb Conseil

Les décisions de jurisprudence en matière de conformité et de responsabilité des entreprises en 2024 reflètent des avancées vers une régulation renforcée face aux défis environnementaux et éthiques mondiaux.

Ce large panorama souligne les évolutions nées de ces décisions sur la responsabilité climatique, le devoir de vigilance, les sanctions internationales, le blanchiment d'argent, et la protection des données.

Frédérique Bannes Philip, avocate au Barreau de Paris (EI), cabinet FB conseil

Sur les contentieux émergents relatifs au devoir de vigilance et à la responsabilité écologique des entreprises

Cour d'appel de Paris, chambre 5, pôle 12 – 18 juin 2024 – RG 23/14 348

La cour décide que des particuliers, des ONG, des collectivités françaises, et la ville de New York représentée par son directeur juridique en exercice, sont fondés à poursuivre en justice une compagnie pétrolière (Total Energie SE) pour la contraindre à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Pour rappel la loi n°2017-399 du 27 mars 2017 a mis en place un devoir de vigilance des sociétés mères (et non des filiales) et des entreprises donneuses d'ordre remplissant des conditions de seuil, codifié à l'article L.225-102-4 du Code de commerce, qui impose d'établir et de mettre en œuvre de manière effective un plan de vigilance. D'autres décisions ont été rendues dans le même sens par la même juridiction à l'encontre de SAS Vigie Groupe (Ex Suez SAS) et EDF SA.

CEDH 9 avril 2024 (Verein KlimaSeniorinnen Schweiz et autres)

Une requête avait été introduite contre la Suisse par quatre femmes et une association suisse, Verein KlimaSeniorinnen Schweiz, représentant 2 000 femmes âgées de plus 75 ans sur le fondement de la violation des articles 6 paragr. 1 et 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme, en raison de l'insuffisance des mesures prises par le gouvernement helvétique pour atténuer les effets du changement climatique. Selon une interprétation stricte de la qualité de victime individuelle du changement climatique, la Cour rejette la requête formulée par les personnes physiques et admet la recevabilité de la requête de l'association KlimaSeniorinnen. La CEDH, concluant qu'il existe un lien de causalité entre l'inaction étatique et la remise en cause des droits et libertés fondamentaux, dresse une liste de quatre obligations à la charge des États en cette matière :

adopter des mesures générales avec un calendrier,

fixer des objectifs et trajectoires intermédiaires,

fournir des informations permettant d'apprécier le résultat obtenu,

actualiser les objectifs pertinents en se fondant sur les meilleures données disponibles.

Cette décision ne peut faire l'objet d'un appel. L'adhésion des États à la Convention européenne des droits de l'homme a pour conséquence l'obligation pour eux de se conformer aux arrêts des litiges auxquels ils sont parties (Conv. EDH, art. 46, 1°, 2°). Or, les arrêts de violation n'ont qu'un caractère déclaratoire (art. 41 du Protocole n°14 du 01/06/2010) et ne valent pas titre exécutoire. L'exécution dépend des États qui ont le choix quant aux moyens dans leur ordre juridique interne.

Sur la validité d'une signature de contrat

Cass.com – 13 mars 2024, n°22-16.487 – inédit

Une signature scannée n'est pas une signature au sens du Code civil et encore moins une signature électronique respectant les conditions du règlement eIDAS. L'article 1367 alinéa 1 du Code civil dispose que la signature nécessaire à la perfection d'un acte juridique identifie son auteur et qu'elle manifeste son consentement aux obligations qui découlent de cet acte. L'arrêt retient, à bon droit, que le procédé consistant à scanner des signatures, s'il est valable, ne peut être assimilé à celui utilisé pour la signature électronique qui bénéficie d'une présomption de fiabilité par application de l'article 1367 alinéa 2 du Code civil. Cet arrêt a un impact sur les conditions de distribution des garanties d'assurance et leur validité.

Sur le gel des avoirs

Gel des avoirs et absence de condition d'urgence – Conseil d'État n°492346 – 2e et 7e chambres réunies – 16 mai 2024

Le Conseil d'état annule l'ordonnance de suspension de gel des avoirs et décide en application de l'article L. 562-11 du Code monétaire et financier (CMF), du déblocage partiel des fonds gelés (salaire et règlement des allocations CAAF) servant à couvrir des besoins matériels intéressant la vie personnelle et familiale de M. M et sa famille ainsi que la conservation de son patrimoine (frais d'huissier). Rappelons que les avoirs permettant de couvrir notamment les besoins médicaux, judiciaires, les règlements de loyers ou de charges sociales font l'objet d'une exonération automatique de gel par la Direction générale du Trésor.

Cour d'appel de Paris – pôle 5, chambre 16 – 5 mars 2024 – n°22/07665

La cour d'appel de Paris, saisie sur renvoi après cassation, a statué sur un litige entre la société française BNI spécialisée en recouvrement d'avoirs gelés et l'État de Libye concernant l'exécution d'un protocole d'accord pour le paiement de commissions liées à la localisation et au recouvrement d'avoirs libyens gelés. Ce protocole prévoyait la compétence du tribunal de commerce de Paris en cas de litige relatif à son interprétation ou à son exécution. En vertu des principes du droit international, les États étrangers bénéficient de l'immunité de juridiction lorsque l'acte qui donne lieu au litige participe, par sa nature ou sa finalité, à l'exercice de la souveraineté de ces États, or tel n'est pas le cas d'un contrat commercial. La cour d'appel, dans son arrêt du 5 mars 2024, a donc rejeté la demande de sursis à statuer de la Libye, jugé irrecevable l'immunité de juridiction invoquée par la Libye, confirmé la compétence et renvoyé l'affaire devant le tribunal de commerce de Paris.

Sur les sanctions européennes contre la Russie

CJUE Affaire C‑109/23 – Jemerak – 5 septembre 2024

La CJUE décide qu'un notaire allemand est autorisé à authentifier et exécuter un contrat de vente d'un bien immobilier localisé en Allemagne dont le vendeur est une personne morale établie en Russie non soumise à sanctions. Pour rappel, si l'article 1er, point 12, du règlement UE 2022/1904 modifie l'article 5 quindecies paragr. 2 du règlement UE no 833/2014 et dispose qu'il est interdit de fournir, directement ou indirectement, des services de conseil juridique à des personnes morales, des entités ou des organismes établis en Russie, il conserve néanmoins l'article 5 quindecies paragr. 6 qui permet par exemption de fournir des services de conseil juridique nécessaires pour garantir l'accès aux procédures judiciaires, administratives ou d'arbitrage.

Arrêts du Tribunal général des affaires européennes dans les affaires T-301/22 - Aven/Conseil et T-304/22 - Fridman/Conseil - 10 avril 2024

Le tribunal fait droit aux demandes de MM. Aven et Fridman et annule tant les actes initiaux que les actes de maintien sur les listes de mesures restrictives de gel des avoirs pour la période allant du 28 février 2022 au 15 mars 2023. Le tribunal considère qu'aucun des motifs figurant dans les actes initiaux n'est suffisamment étayé et que l'inscription de MM. Aven et Fridman sur les listes litigieuses n'est donc pas justifiée. Il s'agit d'un revers pour le mécanisme de sanctions européen.

Sur les sanctions contre l'Iran

CJUE – n° T-201/23 – Arrêt du Tribunal – Communications Regulatory Authority (CRA) contre Conseil de l'Union européenne – 16 octobre 2024

La cour rejette un recours pour détournement de pouvoir. Selon la jurisprudence de la cour, un acte n'est entaché de détournement de pouvoir que s'il apparaît, sur la base d'indices objectifs, pertinents et concordants, avoir été pris dans le but exclusif, ou à tout le moins déterminant, d'atteindre des fins autres que celles excipées ou d'éluder une procédure spécialement prévue par le traité pour parer aux circonstances de l'espèce (voir arrêt du 31 janvier 2019, Islamic Republic of Iran Shipping Lines e.a./Conseil, C-225/17 P, EU : C : 2019: 82, point 115 et jurisprudence citée). En l'espèce, l'inscription du nom de la requérante à l'annexe I du règlement n o 359/2011 n'était pas uniquement motivée par son affiliation au ministère des Communications, mais par sa mise en œuvre des exigences du gouvernement iranien concernant le filtrage des contenus internet grâce au logiciel espion SIAM.

Sur la transparence du lobbying et la saisie de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique

Cass. Crim. 1er octobre 2024 – n° 24-80.087

La loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013, modifiée par la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016, définit la notion de représentant d'intérêts et sanctionne pénalement, en son article 18-9, les manquements à l'obligation de communication d'informations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) prévues par ce texte. Dès lors que les obligations déclaratives auprès de la HATVP imparties aux représentants d'intérêts ont pour objet exclusif la transparence des processus normatif et d'élaboration de la décision publique, le demandeur ne subit aucun préjudice direct à raison de leur méconnaissance alléguée.

Sur le changement climatique, un revirement majeur de quarante ans de jurisprudence américaine

US Supreme Court 28 June 2024 Loper Bright Entreprises v. Raimondo

Remettant en question la jurisprudence Chevron USA Inc. v. Natural Resources Defence Council Inc. 1984 (467 US 837) la Cour suprême statue que la loi sur la procédure administrative (Administrative Procedure Act) exige que les tribunaux exercent leur jugement indépendant pour décider si une agence fédérale a agi dans le cadre de son autorité statutaire. Dorénavant, les tribunaux ne pourront donc plus s'en remettre à l'interprétation de la loi par une agence fédérale* permettant ainsi au pouvoir judiciaire d'invalider les réglementations relatives au climat. Cette décision aura probablement des effets importants sur la mise en œuvre de la réglementation environnementale, les coûts des soins de santé et la régulation des armes à feu.

Sur la lutte anti-blanchiment d'argent et le financement du terrorisme

Tribunal judiciaire de Nantes – 1re chambre – 10 octobre 2024, n°22/02103

La Macif se prévaut de l'absence de justification de l'origine des fonds versés en espèces pour le paiement de l'achat du véhicule pour refuser sa garantie.

Cass. Crim. – n° 22-81.808 du 19 juin 2024

À l'issue d'une information judiciaire, des particuliers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour y être jugés dans le cadre d'un schéma de Ponzi des chefs d'escroquerie en bande organisée, abus de biens sociaux, abus de confiance, exercice de l'activité de conseil en investissements financiers sans remplir les conditions prévues et blanchiment de capitaux. La banque est poursuivie en raison de sa qualité de professionnelle et des contrôles qu'elle devait effectuer au titre de la lutte anti-blanchiment. La Cour de cassation confirme l'arrêt d'appel sur la responsabilité solidaire de la banque condamnée pour le délit de blanchiment et non pour le manquement aux obligations de vigilance et de déclaration imposées aux organismes financiers en application des articles L.561-5 à L.561-22 du CMF. L'argument invoqué par la banque de l'absence de sanctions de son autorité de contrôle sur son dispositif à l'issue d'un contrôle n'est pas retenu. La cassation ne concerne que les dispositions par lesquelles l'arrêt attaqué a débouté totalement ou partiellement certaines parties civiles de leur demande de condamnation solidaire de la banque et limité cette condamnation à hauteur de 50 % des indemnités allouées.

Tribunal judiciaire de Nice – 4e chambre civile – 4 juin 2024 – n°22/01297

Les conditions générales du contrat d'assurance prévoient au titre de la lutte contre le blanchiment que : « Les contrôles que l'assureur est légalement tenu d'effectuer au titre de la lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement du terrorisme, notamment sur les mouvements de capitaux transfrontaliers, peuvent le conduire à tout moment à demander au souscripteur des explications ou des justificatifs, y compris sur l'acquisition des biens assurés ou sur les sommes versées au contrat. » Ces dispositions ne subordonnent pas contractuellement le droit à indemnisation à la preuve de l'origine des fonds ayant servi à financer l'acquisition du véhicule.

Commission des sanctions ACPR – société Treezor 9 avril 2024

L'ACPR prononce un blâme et une amende de 1 M€ pour un dispositif insuffisant en matière de LCB-FT. Elle considère que la société Treezor, agréée en qualité d'établissement de monnaie électronique le 21 juin 2016 et rachetée par la Société générale en 2019, n'avait pas déterminé, au moment du contrôle, un profil de risque de ses relations d'affaires lui permettant de respecter son obligation de vigilance constante (grief 1). Son dispositif de surveillance des opérations était insuffisant (1 re branche du grief 2). La Commission des sanctions a retenu par ailleurs plusieurs défauts d'examen renforcé (grief 3), plusieurs défauts de déclaration de soupçons ainsi que, pour la période du 1 er janvier à mi-juillet 2021, une carence de dispositif à l'origine de déclaration de soupçons tardives (griefs 4 et 5).

Conseil d'État 9e et 10e chambres réunies, 05 février 2024 – n°470957

Le Conseil d'état confirme que la commission des sanctions de l'ACPR a fait une exacte application des dispositions réglementaires relatives aux obligations de vigilance constante en matière de LCB-FT dans le recours formé par la caisse régionale du Crédit agricole mutuel du Languedoc. La sanction de l'ACPR du 01/12/2022 consistait en une amende de 500 000€ et un blâme.

Cass. Crim. – 10 janvier 2024 – n°22-85.721

La Cour de cassation se prononce sur la déclaration de culpabilité pour le délit de blanchiment douanier. La condamnation du chef des deux qualifications de blanchiment et blanchiment douanier résulte de la mise en œuvre d'un système intégrant l'action pénale, d'une part, et l'action douanière, d'autre part, laquelle poursuit l'application de sanctions fiscales et non de peines, permettant au juge pénal de réprimer un même fait sous ses deux aspects, de manière prévisible et proportionnée, le montant global des sanctions prononcées ne devant pas dépasser le montant le plus élevé de l'une des sanctions encourues.

Sur la protection des données personnelles

CJUE 11 avril 2024 – aff. C-741/21 Landgericht Saarbrucken

Un litige opposait une personne physique à une société établie en Allemagne au sujet de la réparation des préjudices que le demandeur prétendait avoir subis en raison de divers traitements de ses données à caractère personnel réalisés à des fins de prospection, en dépit des oppositions qu'il avait adressées à ladite société. L'article 82, paragraphe 1, du règlement RGPD (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, doit être interprété en ce sens que :

1.une violation de dispositions de ce règlement qui confèrent des droits à la personne concernée ne suffit pas, à elle seule, pour constituer un « dommage moral », au sens de cette disposition, indépendamment du degré de gravité du préjudice subi par cette personne.

2. il ne saurait suffire au responsable du traitement, pour être exonéré de sa responsabilité en vertu du paragraphe 3 dudit article, d'invoquer que le dommage en cause a été provoqué par la défaillance d'une personne agissant sous son autorité, au sens de l'article 29 de ce règlement.

3. pour déterminer le montant des dommages-intérêts dus au titre de la réparation d'un dommage fondée sur cette disposition, il n'y a pas lieu, d'une part, d'appliquer les critères de fixation du montant des amendes administratives qui sont prévus à l'article 83 de ce règlement et, d'autre part, de tenir compte du fait que plusieurs violations dudit règlement concernant une même opération de traitement affectent la personne demandant réparation.

CJUE – 18 janvier 2024 – aff. C-451/22 RTL Nederland et RTL Nieuws (Vol Malaysia Airlines MH17)

La confidentialité des informations relatives aux incidents et accidents aériens constitue un élément central du système de supervision et de contrôle institué par le législateur de l'Union dans le but d'améliorer la sécurité aérienne, qui repose sur le recueil, le partage entre autorités publiques et l'analyse de ces informations.

Sur la validité d'une sanction prononcée par une autorité administrative

Cass. com. – 14 février 2024 – n°22-10.472

Lorsqu'il n'a pas respecté les règles de sa profession, un journaliste de Bloomberg qui provoque une chute du cours d'une action en diffusant, même involontairement, une information fausse et trompeuse sur une société cotée en Bourse, peut être sanctionnée par l'AMF. Ce n'est pas la première fois qu'une juridiction suprême civile ou administrative se prononce sur le bien-fondé d'une décision rendue par une autorité administrative indépendante ou non. Ainsi, par une décision du 27 juin 2022, le Conseil d'État avait confirmé la sanction de 35 M€ prononcée par la Cnil à l'encontre d'Amazon en 2020 pour des dépôts de cookies sur les ordinateurs d'utilisateurs sans consentement préalable ni information.

* Par exemple : le U.S. Forest Service, le Bureau of Land Management, ou encore l'EPA et la FDA qui mettent en œuvre le Clean Air Act dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

Lettre du cadre, no. 583
REVUE DE PRESSE, lundi 2 décembre 2024 658 mots, p. 83
Aussi paru dans
15 octobre 2024 - Techni.Cités

Article extrait du magazine Techni.Cités 376 - Octobre 2024

Eau : s'adapter au climat futur grâce aux sciences

Sylvie Luneau

Deux projets importants sur l'adaptation de la gestion de l'eau au changement climatique, Explore2 et Life eau et climat, ont réuni des acteurs de la gestion de l'eau et des scientifiques pour mettre au point des outils d'aide à la décision.

Adapter la gestion de l'eau au changement climatique, cette idée est au cœur de deux projets convergents et complémentaires, Explore2 (2021-2024) et Life eau et climat (2020-2024). Soutenu par le ministère en charge de l'Écologie et l'Office français de la biodiversité, Explore2 fournit des projections hydroclimatiques à une échelle spatiale très fine, en se basant sur les scénarios du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Porté par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) et l'Office international de l'eau (OiEau), il donne à voir des futurs possibles à l'horizon 2100 sur les 4 000 bassins-versants de métropole à un maillage de 8x8 km. Trois scénarios, du pire au meilleur, ont été déclinés pour simuler les évolutions des ressources en eau : débits des rivières, précipitations, recharges en eaux, etc.

Les signaux sont inquiétants : augmentation des températures (+ 4 °C à + 4,7 °C), sécheresses du sol très marquées, baisse des débits d'étiage des cours d'eau en été (de - 12 % à - 30 %) et augmentation des assecs dans les têtes de bassin-versant. Les projections montrent une forte hausse de la pluviométrie en hiver dans le Nord (+ 24 %) et le Sud (+ 13 %). L'ensemble des données produites dans le cadre d'Explore2 est mis à disposition sur le portail Drias-eau. Un Mooc est également disponible gratuitement en ligne.

Explore2 intègre des comités d'utilisateurs, syndicats d'eau, bureaux d'études et collectivités. Le département de l'Isère fait partie de ceux qui ont exploité les données brutes d' Explore2 transposées à leur territoire pour voir les différents impacts sur les activités à l'horizon 2050. « On voit se profiler plus de risques d'inondations et d'éboulements pendant l'hiver », souligne Laurent Lambert, directeur général adjoint aux transitions. Dans ce cadre, le département a commandé une étude à deux cabinets (Hydroclimat, Auxilia) pour caractériser le futur de la ressource en eau. Commencée en septembre 2023, elle s'achèvera en 2025, pour un coût de 300 000 euros, financé à hauteur de 50 % par l'agence de l'eau. L'objectif est d'aboutir à un diagnostic partagé pour éclairer les choix politiques. Pour garantir la robustesse de l'étude, le département a mis en place un comité d'usagers (de 80 à 100 personnes) qui réunit tous les secteurs : industriels, associatifs, tourisme, agriculture, gestionnaires de l'eau, etc. « À partir de l'automne, le sujet sera de regarder ensemble quelles sont les vulnérabilités : en quoi ces résultats ont un impact sur les usages actuels et s'ils seront encore possibles dans le futur », explique Jacques Henry, directeur de l'aménagement. L'objectif est d'aboutir à un plan de gestion coordonnée et collective de l'eau, à l'échelle locale de chaque bassin-versant, pour anticiper ces vulnérabilités. Les syndicats Gemapi constitués pourraient être les coordinateurs de la démarche.

En lien avec les données produites par Explore2, le projet Life eau et climat a été financé sur quatre ans par la Commission européenne. Son objectif est d'aider les acteurs de la gestion de l'eau à évaluer les effets du changement climatique sur leur territoire, en particulier pour la réalisation des schémas d'aménagement et de gestion des eaux (Sage). Le projet réunit quatorze partenaires, dont neuf Sage et structures scientifiques et techniques, dont l'établissement public territorial du bassin (EPTB) de la Vienne, qui révise son Sage. « Nous avons déjà des baisses de débits estivaux qui atteignent - 25 % sur les têtes de bassin et cela s'accélère depuis cinq ans », constate Stéphane Loriot, directeur de l'EPTB. L'application des modèles de Drias montre une poursuite de ces baisses allant de - 40 % à - 50 % sur la partie amont pour la période 2020-2050.

Pour consulter la version complète de l'article, rendez-vous sur : www.clubtechnicites.fr/939589

Science et Vie (site web)
lundi 2 décembre 2024 - 11:03:24 556 mots

Une espèce menacée de hibou rare, emblématique du cinéma, photographiée dans l'est des États-Unis

Mehdi Smaini

Dans le comté de Perry, situé dans l'est des États-Unis, un harfang des neiges, une espèce de hibou rare et menacée, emblématique du cinéma a été photographié. Sa présence surprise montre en réalité le danger pour la survie de ces espèces qui vivent dans les coins glaciers.

EN BREF

Un harfang des neiges a été photographié dans le comté de Perry, Indiana, la semaine dernière, selon 14 News.

Le harfang des neiges est classé "vulnérable" par l'UICN et menacé par le déclin des lemmings et le changement climatique.

Découvrez comment le réchauffement climatique menace les espèces en Alaska, y compris le harfang des neiges.

Un harfang des neiges, espèce rare et menacée vivant dans les coins glaciers, a été photographié dans l'est des États-Unis.

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par Taboola

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Une espèce de hiboux rare aperçue dans l'Indiana

La semaine dernière, plusieurs photographes ont eu la chance de photographier un hibou rare. En effet, un harfang des neiges se trouvait dans le comté de Perry, situé dans l'État de l'Indiana selon 14 News, média spécialisé dans l'information générale de l'État est-américain. Cet animal est appelé ainsi en référence à sa couleur blanche et à son habitat.

On le retrouve généralement dans les coins froids de la planète comme en Alaska, au Groenland ou encore en Norvège. Cette espèce de hibou est devenue populaire après la saga emblématique Harry Potter. En effet, l'animal de compagnie du jeune magicien était un harfang des neiges nommé Hedwige.

Une espèce menacée

Le harfang des neiges, ou Bubo scandiacus en latin, est une espèce menacée. Elle est classée au stade de « vulnérable » sur la liste rouge de l'UICN. Selon le média, le harfang des neiges est classé comme un oiseau préoccupant en matière de conservation par le FWS, un organisme américain qui travaille pour protéger et gérer les ressources naturelles du pays.

La menace de cette population peut être expliquée par plusieurs raisons. Dans un premier temps, il y a le déclin des populations de lemmings, une espèce de rongeurs et principale proie des harfangs des neiges nécessaires pour leur reproduction et leur survie. Il y a également le changement climatique qui impacte la survie de l'espèce, compte tenu du fait qu'ils vivent habituellement dans les coins neigeux. La prédation et la compétition sont également des causes qui peuvent être citées.

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Une espèce menacée de plus en Alaska

L'État d'Alaska est un lieu où de nombreuses espèces se retrouvent menacées par le réchauffement climatique comme le harfang des neiges, ou pour d'autres raisons. Il y a par exemple l'albatros, une espèce d'oiseaux qui est menacée par la pêche accidentelle.

Plus grave encore, il y a le phénomène de « fragmentation des habitats ». Cette notion fait référence au fait que les habitats se retrouvent divisés en petits territoires, causés par le changement climatique ou l'activité humaine. C'est une menace qui impact de nombreuses espèces dans le nord de la planète tels que l'ours noir, le mouflon de dall ou encore le caribou de la porcupine.

Source : 14 news

Cet article est paru dans Science et Vie (site web)

L'Opinion (site web)
International, lundi 2 décembre 2024 624 mots
Aussi paru dans
2 décembre 2024 - AFP - Infos Françaises AFP - Infos Economiques Challenges (site web)

Audiences historiques sur le climat devant la Cour internationale de justice

l'Opinion (avec AFP)

Plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye. « L'issue de ces procédures aura des répercussions sur plusieurs générations, déterminant le sort de nations comme la mienne et l'avenir de notre planète », a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu. « Il s'agit peut-être de l'affaire la plus importante de l'histoire de l'humanité », a-t-il ajouté. Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis. « Voir une avancée ». Quelque dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le Palais de la Paix, où siège la CIJ, avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Le plus gros problème devant la plus haute cour » et « Financez notre avenir, financez le climat maintenant ». « J'ai bon espoir que les juges diront quelque chose d'utile qui puisse vraiment sortir de l'impasse autour des négociations sur le climat que nous voyons se dérouler chaque année lors des COP », a déclaré Jule Schnakenberg, membre de la Jeunesse mondiale pour la justice climatique. « Nous espérons vraiment voir une avancée », a ajouté cette Allemande de 26 ans auprès de l'AFP. Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique. Deux questions clés. Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles. L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution dans laquelle elle avait soumis deux questions clés aux juges internationaux. Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ? Et quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, « par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique »? La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique. Nouveau record. Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira « un schéma juridique » général sur lequel « des questions plus spécifiques pourront être décidées ». Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, « éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international ». Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations. La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle. Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record. Charlotte VAN OUWERKERK © Agence France-Presse

Cet article est paru dans L'Opinion (site web)

La Gazette des communes (site web)
mardi 3 décembre 2024 1320 mots

Érosion des côtes, submersion marine : le littoral pris entre deux vagues

Gestion des risques

Sluneau

La mer monte, la côte recule. Un bouleversement énorme et un casse-tête pour les communes littorales qui doivent anticiper ces changements inédits. La question cruciale du financement, toujours sur la table, remonte actuellement à la surface.

[caption id="attachment_958178" align="alignright" width="600"] Selon l'IGEDD et l'IGA, près de 900 bâtiments, dont plus de la moitié sont des logements, sont menacés par le recul du trait de côte d'ici à 2028.[/caption]

L'enjeu est considérable. Le changement climatique aggrave L'érosion côtière, mais aussi les submersions marines. D'ici à 2100, la hausse du niveau de la mer est estimée à 1,10 mètre. La menace pèse sur les 975 communes littorales, qui rassemblent environ 8 millions d'habitants : 500 sont exposées à l'érosion et 20 % des côtes sont en recul. Selon un rapport de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) et de l'Inspection générale de l'administration (IGA) de 2023, mené avec la Cerema, près de 900 bâtiments sont menacés par le recul du trait de côte d'ici à 2028 : 300 d'entre eux comprennent des logements (210 maisons, 350 appartements). Leur valeur vénale à ce jour est évaluée entre 180 et 210 millions d'euros. À cela s'ajoutent les locaux d'activité (hôtels, restaurants, bases nautiques, etc.) pour 55 millions d'euros. À trente ans, les chiffres montent à 5 200 logements et 1 400 locaux d'activité, pour une valeur de 1,2 milliard d'euros. Beaucoup d'entre eux sont actuellement protégés par des ouvrages (murs, digues, perrés). Le Cerema en a recensé 16 000, soit un linéaire de 1 200 km.

« Il ne faut pas être trop catastrophiste non plus sur le nombre de maisons qui vont tomber. On voit passer des cartes délirantes montrant la montée des eaux de 2 mètres, et la moitié de Nantes est sous l'eau. Cela ne se passera jamais comme ça. Il faut avoir un discours plus raisonnable », relativise Ronan Dantec, sénateur de Loire--Atlantique et président de la commission nationale qui suit l'élaboration du 3e plan national d'adaptation au changement climatique.

Restrictions d'urbanisation

La Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 août 2021, dite loi Climat et résilience, a mis en place de nouveaux outils juridiques pour s'adapter à l'érosion côtière, dont le bail réel d'adaptation à l'érosion côtière (Braec). Les communes à risque peuvent aussi demander leur inscription au décret liste érosion pour bénéficier d'un accompagnement, notamment pour réaliser la cartographie de l'évolution du trait de côte à 0/30 ans et à 30/100 ans. À ce jour, elles sont 317 à avoir délibéré dans ce sens. Ce n'est pas une décision simple, car cette cartographie implique des effets importants, avec des restrictions d'urbanisation fortes.

Érosion côtière : des brise-lames inspirés par la mangrove pour protéger la plage

En outre, la loi transfère aussi aux communes littorales la responsabilité de la gestion du trait de côte et du risque contentieux : ce qui est loin d'être un cadeau ; compliqué de dire aux propriétaires que leur maison va devenir inhabitable à terme. Quelle indemnisation des propriétaires prévoir ? Un sujet interminable qui remonte au cas de l'immeuble « Le Signal ». Car l'érosion, contrairement à la submersion, n'est pas considérée comme un risque naturel et n'est donc pas couverte par le fonds Barnier. Dans certains cas, le risque pourrait être porté aussi par le propriétaire. « Il faudra sûrement dissocier entre les propriétaires qui sont là depuis longtemps et ceux qui achètent aujourd'hui en zone rouge, en sachant parfaitement que leurs biens n'ont pas d'avenir. La priorité est donc d'intégrer cette côte de montée des eaux dans les documents d'urbanisme », estime Ronan Dantec.

Cinq amendements sur la table

Le nerf de la guerre reste le financement des projets des communes. C'est le principal chantier du Comité national du trait de côte (CNTC), créé en mars 2023. Plusieurs pistes ont été étudiées. Mais la dissolution de l'Assemblée nationale ne pouvait pas plus mal tomber. Le CNTC travaillait depuis plusieurs mois à des propositions de financements de l'érosion côtière, qui devaient être validées quelques jours après la dissolution.

Sa présidente, Sophie Panonacle, n'a cependant pas jeté l'éponge. Elle a déposé cinq amendements au projet de loi de finances 2025 pour proposer de nouveaux financements.

Le premier propose une taxe additionnelle sur les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) réalisés lors des ventes immobilières. « Il s'agit d'une solidarité nationale, puisqu'elle toucherait toutes les transactions. Sur un bien de 300 000 euros, cette taxe représenterait 30 euros », calcule Sophie Panonacle, également députée de Gironde. L'an dernier lors du projet de loi de finances 2024, elle avait déjà proposé cet amendement. Mais avec les difficultés pour voter le budget et le recours à l'article 49.3 de la Constitution, il n'était pas passé. Ces amendements auront-ils plus de chance cette année ? Ce n'est pas certain.

Seconde proposition : une nouvelle répartition de la taxe sur l'éolien en mer en zone économique exclusive (ZEE). Une part serait affectée à l'État et dédiée ensuite aux projets d'adaptation des communes.

Le troisième amendement vise la création d'une taxe sur les plateformes de locations touristiques courte durée, dont la plus connue est Airbnb. Il serait prélevé 1 % de leur chiffre d'affaires, affecté à l'État puis reversé aux communes impactées. « Cette proposition émane de l'Association des élus du littoral (Anel) et avait fait l'unanimité », souligne l'élue.

Fonds Barnier ou fonds érosion ?

Ces trois taxes alimenteraient le fonds érosion côtière, qu'il faudrait également créer. À moins que l'actuel Premier ministre, fondateur du fonds qui porte son nom, souhaite l'étendre et y intégrer l'érosion côtière. Cela pourrait éviter de créer un autre fonds. « C'était notre idée de départ, mais cela n'a jamais pu aboutir », regrette Sophie Panonacle.

Pour la consolidation ou la construction d'ouvrages de défense, la Taxe Gemapi pourrait être mise à contribution. Lors des travaux du CNTC, cette taxe de solidarité territoriale a souvent été évoquée concernant la lutte contre la montée de la mer. Mais son plafonnement actuel (40 euros maximum) limite grandement les possibilités. La quatrième piste est donc de donner le choix aux communes qui le souhaitent de créer une taxe additionnelle pour les projets d'adaptation. Plafonnée à 20 euros, elle serait redevable sur la taxe foncière.

L'impact de l'érosion côtière sur la loi Littoral

Le dernier amendement porte sur l'augmentation de la taxe spéciale d'équipement (TSE). Cette taxe, perçue par les établissements publics fonciers, est destinée à leur permettre de financer les acquisitions foncières et immobilières correspondant à leur vocation. Elle est actuellement de 20 euros et serait doublée.

« L'État ne peut pas reculer sur ce sujet au vu de l'actualité. Le CNTC a pris ses responsabilités. Nous proposons des amendements. À voir si le gouvernement actuel va les soutenir. C'est un problème de volonté politique », conclut la députée.

Cet article se poursuit avec L'entretien de Norbert Samama, maire du Pouliguen, membre du conseil d'administration de l'Association des élus du littoral (Anel).

Sciences et Avenir (site web)
jeudi 5 décembre 2024 - 14:42 UTC 1015 mots

"Le premier jour sans glace dans l'océan Arctique pourrait survenir avant 2030", selon une étude

Anne-Sophie Tassart

Deux chercheuses ont utilisé des modèles informatiques pour savoir quand le premier jour sans glace de mer dans l'océan Arctique pourrait survenir. Un phénomène difficilement évitable.

Si l'Arctique est une région stratégique convoitée par certains pays pour ses ressources naturelles, elle est plutôt l'objet de sérieuses craintes de la part des scientifiques. En effet, en 2022, une étude publiée dans la revue Communications Earth &amp; Environment indiquait qu'elle s'est réchauffée près de quatre fois plus vite que le reste du monde lors des 40 dernières années, soit à hauteur de 0,75°C par décennie.La banquise est une couche de glace formée par la congélation d'eau salée. Durant la période hivernale, elle se reconstitue et en été, elle fond. Mais la hausse mondiale des températures réduit aujourd'hui son étendue. Deux chercheuses, Céline Heuzé et Alexandra Jahn, ont utilisé des modèles informatiques pour prévoir quand pourrait survenir le premier jour durant lequel la couverture de glace de mer en Arctique atteindrait un seuil critique permettant de qualifier la région de "sans glace"."Nous avons utilisé les modèles du Giec et toutes leurs simulations qui étaient disponibles, soit plusieurs milliers de simulations au total, explique auprès de Sciences et Avenir le Dr Heuzé, qui travaille à l'Université de Göteborg en Suède. On a séparé les simulations en fonction de leurs scénarios dits SSP (pour Shared Socio-economic Pathways, ce sont des "scénarios climatiques", ndlr), soit le type de scénarios d'émissions de gaz à effet de serre que le Giec a choisi". Lire aussiC'est probablement trop tard, la glace de mer en Arctique aura disparu l'été dès... 2030Neuf simulations donnent une année avant 2030En 2023, la superficie minimale quotidienne de glace a atteint 3,39 millions de kilomètres carrés. Pour que l'Arctique soit considéré comme étant "libre de glace", il doit compter moins de 1 million de kilomètres carrés. Le premier mois entier sans glace pourrait survenir dans les années 2050. Mais des jours ponctuels atteignant ce seuil critique pourraient avoir lieu encore plus tôt.Les nouveaux résultats, parus le 3 décembre 2024 dans la revue Nature Communications, sont alarmants. Sur les milliers de simulations utilisées, les chercheuses ont éliminé celles qui n'ont pas reproduit correctement les observations passées de la banquise. Puis elles ont analysé les 366 qui étaient réalistes. Selon celles-ci, "le premier jour médian sans glace se produit dans un délai de 24 ans, avec une moyenne à 29 ans", souligne l'étude. Neuf simulations ont même suggéré que ce jour pourrait avoir lieu dans 3 à 6 ans, au mois d'août ou de septembre. Les chercheuses ont donc constaté "qu'il existe une large plage de dates pour la projection du premier jour sans glace, allant de 3 ans par rapport à un 'état modèle équivalent à 2023' (c'est-à-dire un minimum quotidien de superficie de glace de mer similaire à celui observé en 2023, ndlr) à aucun jour sans glace avant la fin des simulations en 2100".Quand les deux chercheuses évoquent "un jour" sans glace, il ne s'agit en réalité pas d'un événement qui dure 24 heures. "Pour la plupart des simulations, ce premier jour était en fait une période d'au moins 10 jours. C'est logique : un jour sans glace donne un océan qui se réchauffe. Résultat : la glace a du mal à se reformer", remarque le Dr Heuzé.Lire aussiLes mammifères arctiques, bien plus sensibles au changement climatique qu'on ne croyait"Tout ce qu'il faut, c'est une vague de chaleur et/ ou une bonne tempête"Pour illustrer les mécanismes en jeu dans un tel phénomène et ses conséquences, les deux chercheuses se sont intéressées tout particulièrement aux neuf simulations "rapides", qui affichent pour résultats de 3 à 6 ans. "En nous concentrant sur ces simulations de transition rapide, nous ne suggérons pas que des conditions sans glace seront atteintes aussi rapidement", préviennent-elles. L'objectif est plutôt de sensibiliser la communauté scientifique et le public à une perte brutale de la glace de mer dans l'avenir et de présenter les mécanismes qui pourraient en être responsables."Ce que l'on montre, c'est que les émissions n'ont pas d'importance maintenant que la banquise est si fine : tout ce qu'il faut, c'est une vague de chaleur et/ ou une bonne tempête, explique le Dr Heuzé. Mais ce que l'on montre aussi évidemment, c'est que plus on attend, plus les émissions augmentent, et plus le risque d'avoir un jour ou un mois même sans banquise augmente".Dans ces simulations rapides, la valeur minimale quotidienne de la surface de glace de mer de 3,39 millions de km2, la référence de l'année 2023, est atteinte au plus tard le 31 juillet contre le 11 septembre en 2023. Si une si faible surface venait à être constatée au mois de juillet, alors cela pourrait être le signe qu'une journée sans glace surviendrait plus tard dans l'été.Un "premier jour" difficilement évitable actuellementLe passage d'un océan Arctique blanc à un océan Arctique bleu serait une illustration frappante de l'impact de l'humanité sur le climat. La banquise reviendrait sans doute en hiver, mais l'événement pourrait néanmoins avoir des effets en cascade. Il pourrait augmenter considérablement le réchauffement de la couche supérieure de l'océan, accélérant la fonte des glaces de mer et donc le changement climatique. Cela pourrait même déclencher des événements climatiques extrêmes à des latitudes moyennes. Les espèces qui dépendent de la banquise, notamment l'ours polaire, pourraient aussi en souffrir.Un ours polaire sur la banquise au nord de l'archipel du Svalbard. Crédit : Raphael Sane / Biosphoto / Biosphoto via AFPPeut-on éviter que ce "premier jour" ne survienne ? La chercheuse est sceptique. "Peut-être, si on arrête le changement climatique maintenant. Ou mieux encore : que l'on passe en émissions négatives aussi vite que possible, ce qui n'est pas encore faisable pour le moment. Ce qui est certain, et que les scientifiques répètent depuis plus de 100 ans, c'est que tant que l'on continue à brûler les énergies fossiles, le risque d'un premier jour/ premier mois sans glace ne peut qu'augmenter", prévient-elle.

Maville (site web réf.) - Alencon Maville
20 novembre 2024 180 mots
Dans l’Orne comme ailleurs, « le changement climatique aura un impact sur le cycle de

Info Alençon Dans lOrne comme ailleurs le changement climatique aura un impact sur le cycle... Alençon Accueil Info Info Orne ... Voir l'article

News Assurances Pro (site web)
mardi 3 décembre 2024 360 mots
Aussi paru dans
2 décembre 2024 - AFP - Infos Economiques
3 décembre 2024 - AFP - Infos Françaises AFP - Infos Economiques ZoneBourse (site web réf.)

Cat Nat : Une saison cyclonique 2024 hors du commun

Actualités AFP

La saison cyclonique tropicale 2024 a été exceptionnelle, avec des tempêtes violentes causant des pertes record bien au-dessus de la moyenne des dix dernières années, selon les estimations lundi du réassureur Munich Re.

Les cyclones tropicaux de l'Atlantique Nord (ouragans) et du Pacifique Nord-Ouest (typhons) ont causé environ 133 milliards de dollars de pertes totales, dont 51 milliards de dollars assurés, précise Munich Re dans un communiqué. Ces chiffres dépassent largement les moyennes des 10 dernières années, qui s'élèvent à 89,2 milliards de dollars de pertes dont 35,1 milliards assurées.

Les pertes de 2024 figurent parmi les plus élevées de la décennie, derrière 2017, selon le réassureur. Fin septembre, l'ouragan Helene a frappé la Floride avec des vents de 225km/h, causant des pluies record, des inondations faisant 200 morts et des pertes estimées à 56 milliards de dollars, soit la catastrophe la plus coûteuse de l'année, dont 16 milliards assurés.

En cause, des "températures exceptionnellement élevées de la surface de la mer ont intensifié les tempêtes, soulignant une fois de plus l'impact du changement climatique", analyse Munich Re. Ces températures record relevées dans l'Atlantique Nord et le golfe du Mexique en 2024 ont favorisé une intensification rapide des cyclones.

Par exemple, Milton, qui a frappé la Floride en octobre, est passé d'une tempête tropicale à un ouragan de catégorie 5 en une journée. Cet ouragan a causé des pertes totales estimées à environ 38 milliards USD, dont 25 milliards assurés, ce qui en fait "la tempête la plus coûteuse de l'année pour les assureurs", précise Munich Re.

En Asie, Le typhon Yagi a frappé début novembre les Philippines, la Chine et le Vietnam, où il a causé des destructions record et causé plus de 400 morts au Myanmar. Les pertes totales s'élèvent à 14 milliards de dollars dont 1 milliard assurés.

Le changement climatique renforce l'intensité des cyclones tropicaux et accroît leurs précipitations, résume le réassureur. Pour Milton, des études ont révélé que ses pluies extrêmes étaient deux fois plus probables et sa force 40 % supérieure dans le climat actuel que dans un monde hypothétique sans changement climatique.

Cet article est paru dans News Assurances Pro (site web)

Le Point.fr, no. 202411
Sciences & Innovations, mercredi 4 décembre 2024 1274 mots

Serge Zaka : « Il va falloir abandonner certaines cultures agricoles »

Propos recueillis par Géraldine Woessner

INTERVIEW. L'agroclimatologue, invité de Futurapolis Planète, l'événement consacré à l'innovation et à la transition écologique, du 5 au 7 décembre à Toulouse, dessine la future carte agricole française.

L'agroclimatologie, science ancienne mais encore méconnue du grand public il y a trois ans, fait désormais figure d'outil essentiel pour anticiper les bouleversements agricoles liés au changement climatique. Serge Zaka , qui est son visage médiatique en France, explique comment les cultures vont devoir migrer vers le nord de l'Europe, nécessitant une réorganisation complète des filières agricoles et un accompagnement des pouvoirs publics.

Le Point : Nous avons connu, la semaine dernière, une situation météorologique assez folle, avec, à Paris, un début d'hiver neigeux suivi de températures de 17 °C le week-end. L'agriculture est-elle chamboulée par ce type d'événements ?

Des vignes à Londres, des oliviers à Berlin : pour Serge Zaka, l'essentiel est d'abord de placer les cultures au bon endroit, dans un climat favorable.  - Mathias Filippini/Réa pour « Le Point »

Serge Zaka : En novembre, les événements climatiques n'ont pas énormément d'impact sur l'agriculture. Mais ce type d'alternance illustre bien les défis auxquels nous sommes confrontés. 2022 a été la deuxième année la plus sèche en France, suivie de l'année la plus humide en 2024. Or, pour avoir des rendements stables d'année en année, il faut un climat de la moyenne, pas un climat de l'écart-type. Le changement climatique entraîne une multiplication des événements extrêmes, notamment hydriques. S'y adapter est, pour les agriculteurs, extrêmement complexe.

Certains ont investi, après la sécheresse de 2022, dans du matériel d'irrigation qui n'a pas encore servi puisqu'un véritable déluge a suivi. D'autres se demandent s'ils ne doivent pas prévoir à la fois du matériel de drainage et d'irrigation. Leurs plantations sont soumises à tellement d'événements climatiques qu'ils n'arrivent plus à produire sereinement. Pour les plantes aussi, c'est difficile : elles ne savent plus si elles doivent s'adapter à la sécheresse ou à l'excès d'eau.

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Serge Zaka, le cow-boy de l'agroclimatologie

Ces préoccupations semblent nouvelles dans le débat public, or ce sont des données que la science connaît depuis longtemps.

Oui, c'est incroyable, la première fois qu'un ministre de l'Agriculture en France a entendu parler de l'agroclimatologie, c'était en 2021, après un épisode de gel tardif particulièrement destructeur. Les réflexions que nous avons maintenant auraient dû avoir lieu sous l'ère Chirac, cela montre à quel point nous sommes en retard. L'olivier ou la vigne sont des cultures à exploitation longue. Si nous avions commencé à nous adapter il y a trente ans, nous aurions aujourd'hui des essais sur le terrain, des améliorations génétiques et des arbres matures déjà en production.

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Les caractéristiques méditerranéennes remontent vers le Bassin parisien, mais les cultures ne suivent pas automatiquement. Les variétés qui ont été parfaitement adaptées au climat aquitain ne le sont plus quand ce climat devient méditerranéen. Il va falloir réapprendre. Par exemple, plus on avancera dans le siècle, plus il sera coûteux de produire du maïs dans le sud-ouest de la France. Il faudra déployer de plus en plus de stratégies pour qu'il reste rentable sous un climat qui lui sera de moins en moins favorable.

Les précipitations ne sont pas homogènes : le Sud aura moins de pluie, le Nord parfois plus.

Il faudra progressivement abandonner certaines cultures au profit d'autres plus adaptées. Dans le Sud-Ouest, le maïs pourrait être remplacé par de la tomate, de l'olive, du sorgho, du millet, parfois de l'arboriculture ou de l'aubergine. Et ce maïs, on peut le déplacer vers Nancy, dans les plaines de l'Aisne... C'est un décalage de filière. L'important est d'abord de bien placer les cultures au bon endroit, dans un climat qui leur est favorable, avant même de réfléchir à l'irrigation ou à l'amélioration des pratiques.

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Non, ce n'est pas une simple translation. Les précipitations ne sont pas homogènes : le Sud aura moins de pluie, le Nord parfois plus. Si vous faites remonter des abricots trop au nord, ils vont se heurter à des printemps très pluvieux qui nuiront à leur floraison. C'est un champ d'études scientifiques très complexe. Il y a aussi l'effet CO2, par exemple, qui est favorable pour le blé. Le blé va être de plus en plus présent dans le nord de l'Europe, mais surtout, il va pousser de plus en plus. Cela a des implications géopolitiques importantes. La Russie pourrait en bénéficier.

Quelles nouvelles cultures pourraient arriver en France ?

La figue, la figue de Barbarie, le kaki et tous les agrumes sont de nouvelles filières qui arrivent dans le sud de la France. Parfois, il faut savoir pivoter : à Agen, par exemple, l'avenir n'est peut-être plus dans le pruneau, qui a besoin de froid en hiver, mais dans l'abricot sec ! Économiquement, cela pourrait être pertinent, étant donné que la région dispose déjà des structures de séchage et que la forme de l'abricot ressemble à celle du pruneau. Il faut trouver une culture qui permette de conserver les usines de pruneaux - ce que ne permettrait pas, par exemple, la culture des agrumes ou des noix.

Il ne suffira pas d'écouter les climatologues pour résoudre les défis de l'agriculture. Spécialistes du climat, agronomes, agromodélisateurs, économistes, industriels, pouvoirs publics, même les chefs étoilés et le monde de la gastronomie, tous doivent travailler ensemble. Il est essentiel d'avoir une pensée systémique.

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On ne peut pas créer de nouvelles filières, faire des vignobles à Londres ou de l'huile d'olive à Poitiers si on ne travaille pas sur l'éducation alimentaire et l'aspect économique de l'agroalimentaire. Il faut des investissements pour le marketing, la consommation locale, la création de nouvelles AOC et IGP, l'intégration dans les chaînes agroalimentaires. Si le consommateur, en bout de chaîne, ne sait pas comment cuisiner la farine de sorgho et n'y est pas habitué, il n'en achètera pas - et les importations remplaceront les productions locales.

Les agriculteurs ne peuvent pas porter seuls cette transition. Ils ont déjà suffisamment de problématiques sur le terrain et de problèmes de revenus. L'État doit intervenir pour fédérer ces nouvelles filières plutôt que de laisser se multiplier des initiatives dispersées.

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Les besoins en eau vont augmenter avec l'évapotranspiration et les températures plus élevées, tandis que les précipitations baisseront en été. Sans une nouvelle vision de la gestion de l'eau, nous n'arriverons pas à produire. Je ne parle pas que du maïs, mais aussi des courgettes, des tomates, des autres fruits et légumes - des aliments essentiels pour la santé. D'autant plus dans une société qui souhaite manger moins de viande.

Mais ce n'est pas noir ou blanc : en changeant de culture, on peut réduire la pression sur l'eau. Un abricotier a besoin de plus d'eau qu'un pistachier. De plus en plus de producteurs de maïs abandonnent cette culture au profit de l'olive, par exemple. L'agriculture de demain devra être pensée globalement : choix des cultures adaptées au territoire, amélioration des sols, installation de haies pour couper le vent, développement du maraîchage sous arbres, améliorations génétiques... La solution n'est pas unique, elle est multiple.

Futurapolis Planète 2024. Serge Zaka, docteur en agroclimatologie, interviendra lors de la conférence « Des vignes à Londres, des oliviers à Berlin : comment le changement climatique bouleverse l'agriculture », le samedi 7 décembre à 11 heures à la Toulouse School of Economics.

Cet article est paru dans Le Point.fr

Maville (site web réf.) - Alencon Maville
20 novembre 2024 228 mots
Dans l’Orne comme ailleurs, « le changement climatique aura un impact sur le cycle de

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La Tribune (site web)
FRANCE, mercredi 4 décembre 2024 - 20:28 UTC +01:00 2229 mots

Transports, agriculture, industrie... à qui profite la motion de censure

César Armand, Giulietta Gamberini, Marine Godelier, Pierrick Merlet, Marie Nidiau, Grégoire Normand, Dominique Pialot, Juliette Raynal

La chute du gouvernement a des conséquences sur l'économie. Quels secteurs peuvent bénéficier de cette instabilité ? Lesquels font face à des pertes significatives ? "La Tribune" fait les comptes.

Un gouvernement qui tombe, c'est aussi les lois associées qui s'envolent. Le projet de budget du pays (PLF) et celui de la Sécurité sociale (PLFSS), avec leur cortège d'économies et de concessions, deviennent caducs. Faute d'avoir été adoptés par le Parlement, les dépenses du budget 2024 seront reconduites. S'agissant des recettes, une loi spéciale, prévue par la Constitution, doit permettre de lever l'impôt à partir de janvier 2025.

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Les gagnants d'hier pourraient devenir les perdants de demain, et inversement. Sauf à ce qu'un nouveau gouvernement propose rapidement des budgets 2025, et obtienne une majorité pour les adopter. En attendant d'y voir plus clair, La Tribune a recensé les raisons qu'ont les différents secteurs de l'économie de se réjouir ou de se désoler.

&#10148; Industrie

À l'heure où les plans sociaux se multiplient, la motion de censure risque d'accélérer la désindustrialisation. Des investissements vont être reportés dans l'attente de stabilité et vont ralentir la décarbonation du secteur.

Le ministère de la Transition écologique, occupé jusqu'alors par Agnès Pannier-Runacher, avait ainsi réussi à arracher 1,55 milliard d'euros pour décarboner l'industrie. Les ministères concernés et l'Ademe devaient enclencher le travail de construction des appels à projets sous peu...

La motion de censure provoque un flou autour des annonces du Premier ministre, à Limoges, vendredi dernier, et de son plan « Ambition pour l'industrie », avec notamment l'annonce de la mise à l'écart du ZAN des projets industriels dans le pays.

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A contrario, le rejet du gouvernement pérennise les allégements des charges patronales que le gouvernement Barnier voulait raboter de 1,6 milliard d'euros. Fin novembre, à la tribune d'Impact PME, organisé par la CPME et BFM Business, Michel Barnier avait ainsi remarqué que les allègements de charges patronales supportés par l'Etat représentent « près de 80 milliards d'euros cette année, contre 55 milliards en 2019 ».

&#10148; Energie

Que deviendra la taxe sur la consommation d'électricité, que Michel Barnier comptait augmenter en 2025 ? Cet impôt (ou accise) avait été abaissé à 1 euro par mégawattheure (MWh) en 2022 et 2023, de manière à contenir les factures des Français face à la flambée des cours. Une fois la tempête passée, un rattrapage avait eu lieu en février dernier, avec un retour à 21 euros par mégawattheure occasionnant une hausse d'environ 10% du tarif réglementé.

Mais il ne s'agissait que d'un premier palier. Dès 2025, l'accise devait revenir à son niveau d'avant-crise (soit 32 euros du mégawattheure) pour générer 3 milliards d'euros supplémentaires. Or, Matignon s'était montré plus gourmand encore, en inscrivant une fourchette entre 30 et 50 euros du mégawattheure dans son projet de budget ! Alors que la proposition avait suscité une levée de bouclier, le Premier ministre s'était résolu à revenir au plan initial afin d'épargner les contribuables. Ce qui n'a pas suffi à éviter une motion de censure. Résultat : sur ce sujet explosif, plus rien n'est certain.

Même son de cloche sur la TVA pour l'installation des chaudières à gaz. Le gouvernement prévoyait de porter cette taxe à 20%, contre 5,5% actuellement pour les modèles à condensation et 10% pour les chaudières les moins performantes. De quoi augmenter les recettes de l'Etat de 200 millions d'euros. La censure remet à plus tard une telle mesure à la plus grande joie de la filière gazière, qui défend mordicus la place de la molécule dans le futur mix énergétique de la France. Et ce, malgré le fait que le gaz naturel soit d'origine fossile (et donc émetteur de CO2) et que le gaz renouvelable se développe plus lentement qu'anticipé.Enfin, en dehors de la fiscalité, une autre réforme majeure sur l'énergie reste en souffrance : celle sur l'encadrement des tarifs d'EDF, pour protéger les Français de la volatilité des prix de marché de l'électricité. Comme nous l'expliquions, ce dispositif devait figurer dans la loi de finance, désormais en suspens. Or, le temps presse, puisque le cadre actuel de régulation des prix, baptisé ARENH (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), tirera sa révérence fin 2025. Sans mécanisme pour prendre la relève, rien ne préserve plus les consommateurs d'une possible envolée des cours.

&#10148; Santé

Du côté de la santé, les arbitrages se trouvent dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), lui aussi bloqué. Là aussi, il y a des gagnants et des perdants. Les premiers à se réjouir sont les retraités. Ces derniers devaient voir leur pension de retraite augmenter de la moitié de l'inflation au 1er janvier, soit +0,8% selon l'exécutif, avec un complément au 1er juillet pour les retraites inférieures à 1.500 euros bruts pour arriver à +1,6%. Et ce, pour économiser environ 3 milliards d'euros. Avec la censure, tous les retraités auront leurs pensions revalorisées en étant indexées sur l'inflation, comme le prévoit la loi, a confirmé ce mercredi la ministre du Travail. De leur côté, les entreprises de production de boissons sucrées se réjouissent de voir s'envoler le renforcement de la « taxe soda », imposant un tarif de 4 centimes par litre pour les breuvages les moins sucrés, et jusqu'à 35 centimes par litre pour les plus sucrés.

En revanche, l'absence d'un budget de la Sécu effraie les hôpitaux. Car sans LFSS, les tarifs 2024 vont sûrement de nouveau être appliqués en 2025 alors que le milieu hospitalier demandait davantage de budget. La ministre de la Santé a rappelé ce matin que sans budget, il n'y aurait pas les 3 milliards d'euros supplémentaires prévus pour les hôpitaux cette année. Surtout, l'Assurance maladie doit avoir une autorisation d'emprunt à l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) grâce au budget de la Sécu afin de financer les hôpitaux publics. Le gouvernement devra donc trouver d'autres solutions pour débloquer ces fonds, les hôpitaux accusent déjà un déficit de 2 milliards en 2024.

&#10148; Agriculture

Mardi 2 décembre, devant les députés, la ministre de l'Agriculture avait prévenu : « Cette censure, les agriculteurs vont en payer le prix, et lourdement. »« Ce budget(...) apportait beaucoup de réponses en soutien de nos agriculteurs au moment où ils en ont un impérieux besoin. Censurer ce budget, c'est leur dire, à eux qui travaillent dur pour nous nourrir, et qui ont beaucoup de difficultés pour cela(...), 'votre sort ne nous intéresse pas' », avait expliqué Annie Genevard, lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale.

« Si on doit encore attendre un prochain gouvernement pour avoir des décisions, pour nous, ce n'est pas tenable », avait pour sa part déclaré le 29 novembre, sur RMC, Arnaud Rousseau, le président du principal syndicat agricole (FNSEA). La veille, dans un message sur X, il avait lancé « un appel » à tous les adhérents du syndicat pour qu'ils sensibilisent leurs députés aux « conséquences de leur vote » en cas de censure.

Les agriculteurs étaient en effet parmi les rares rescapés du vent d'austérité soufflant sur les projets de loi de finance et de financement de la sécurité sociale. Les deux textes comportaient plusieurs mesures censées réduire leurs coûts de production : des baisses d'impôts représentant globalement un manque à gagner pour l'Etat de presque 400 millions d'euros, ainsi que des allègements de charges pour les travailleurs occasionnels et une revalorisation des retraites. Sans compter que le gouvernement Barnier, représentant une droite républicaine traditionnellement sensibles à leur cause, soutenaient globalement leurs demandes, y compris en matière de réduction des « entraves » normatives et administratives, de « réciprocité » du commerce international et de meilleure rémunération par l'industrie agroalimentaire et la grande distribution.

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La censure du gouvernement implique aussi des retards et davantage d'incertitudes concernant plusieurs projets et propositions de lois reprenant les revendications des agriculteurs et inscrits à l'agenda du Parlement pour les prochaines semaines, dont le projet de loi d'orientation agricole, déjà mis en suspens par la dissolution de l'Assemblée nationale. Un gouvernement réduit à la gestion des affaires courantes serait enfin en difficulté pour signer des décrets voire pour donner des instructions aux préfets, souligne l'ancien ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, cité par le média Contexte.

&#10148; Bâtiment et travaux publics

Oublié du projet de loi de finances initial, le bâtiment se félicitait, lui, de l'annonce de la ministre du Logement Valérie Létard de créer un statut du bailleur privé, ainsi que des avancées obtenues dans le cadre des débats parlementaires. A savoir l'ouverture du prêt à taux zéro (PTZ) à la maison individuelle en zone détendue - là où l'offre de logements est inférieure à la demande - et plus seulement à l'immobilier collectif en zone tendue.

Ou encore en réponse à la fin du dispositif fiscal Pinel au 31 décembre 2024, la possibilité pour les parents et les grands-parents de donner 100.000 euros à leurs enfants et petits-enfants dans la limite de trois donateurs, mais aussi le plafonnement de la réduction de loyer de solidarité (RLS) à 200 millions d'euros pour permettre aux bailleurs sociaux de construire et de rénover des HLM.

Autant de dispositions qui risquent de passer à la trappe si elles ne sont pas reprises par le prochain projet de budget. A tel point que l'alerte sonnée par le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) (« Attention, on parle de 40.000 emplois qui vont être supprimés avant la fin de l'année ! ») vient d'être reprise, ce mercredi après-midi, mot pour mot, par le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, en réponse à une question au gouvernement.

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A contrario, le secteur des travaux publics, qui dépend principalement de la commande publique locale, peut se réjouir de voir disparaître les coupes prévues dans les budgets des collectivités territoriales. Mi-octobre, la Fédération nationale des TP (FNTP) avait, notamment, alerté sur « l'effondrement du Fonds vert », qui subventionne les projets de transition écologique conduits par les élus, mais aussi sur la baisse de deux points du fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

A cela, s'ajoutaient « l'amputation » du budget de l'Agence de financement des infrastructures de transport et la création d'un fonds d'épargne « imposé ». Le président de la FNTP se refuse « pour le moment à commenter l'actualité »et « attend de voir plus sur clair sur la suite ». « ll y a trop d'incertitudes constitutionnelles »,poursuit Alain Grizaud auprès de La Tribune.

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&#10148; Environnement

Le PLF 2025 avait raboté les enveloppes de plusieurs outils à disposition de l'Etat et de ses agences pour verdir l'économie et la société française. Masquées par la hausse mécanique de 4,5 milliards d'euros de soutien aux énergies renouvelables, ces baisses concernaient notamment le Fonds vert destiné à financer les initiatives de transition et d'adaptation des collectivités, le Fonds chaleur dédié aux réseaux urbains de chaud et de froid renouvelables, opéré par l'Ademe, l'aide à l'achat de véhicules électriques et MaPrimeRénov, qui permet d'abaisser le reste à charge des ménages modestes pour les travaux de rénovation thermique de leur logement. Le Cerema, Centre d'études et d'expertise sur les risques, qui offre un soutien en ingénierie aux collectivités notamment dans leurs démarches d'adaptation au changement climatique, avait également vu sa subvention pour charges de service public diminuée de 4,3 millions d'euros.

Seules avaient échappé à ces coups de rabot les redevances destinées à financer l'action des agences de l'eau, et la stratégie nationale biodiversité. Mais depuis lors, le Premier ministre a confirmé le maintien du Fonds chaleur à son niveau antérieur (soit 800 millions d'euros).

Par ailleurs, une enveloppe avait vu son montant augmenter ces dernières semaines : comme annoncé lors de la présentation du Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC3), le fonds Barnier (ou fonds de prévention des risques naturels majeurs), destiné à financer des mesures de prévention ou de protection des personnes et des biens exposés aux risques naturels majeurs, devait être abondé d'une partie de l'augmentation de la prime CatNat pour passer de 225 à 300 millions d'euros.

Quoi qu'il en soit, dans l'entourage de la ministre Agnès Pannier-Runacher, on confirme que les consultations sur la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et le Plan national d'adaptation au changement climatique, se poursuivront jusqu'à leur terme.

&#10148; Transports

Concernant les transports, la baisse du bonus automobile a été entérinée par décret ce 2 décembre, la hausse du malus, en partie modulé selon le poids du véhicule, faisant l'objet d'un article du PLF.

L'aérien et le transport maritime devraient pour leur part échapper aux augmentations de taxes qui leur étaient promises. Tout d'abord l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion (avec l'objectif de générer un milliard d'euros de recettes fiscales supplémentaires) devrait tomber à l'eau. Ce qui ne rassure que moyennement le secteur, qui craint qu'il ne s'agisse que d'un répit de courte durée. Les armateurs devraient, pour leur part, échapper à la « contribution exceptionnelle sur le résultat d'exploitation des grandes entreprises de transport maritime » , qui, dans les faits, ne concerne que CMA CGM à hauteur de 500 millions d'euros en 2025 et 300 millions l'année suivante.

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

20 Minutes (site web) - 20Minutes
mardi 3 décembre 2024 - 13:14:46 -0000 511 mots
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2 décembre 2024 - AFP - Infos Françaises AFP - Infos Economiques La République des Pyrénées (site web) Imaz Press (site web ref.)

Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye

La plus haute juridiction de l’ONU entame des audiences visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique

L’objectif fixé est ambitieux. La plus haute juridiction de l’ONU entame ce lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre. Des représentants du Vanuatu et d’autres îles à risque de l’océan Pacifique ouvriront les débats marathon à la Cour internationale de justice (CIJ) à 8 heures devant un panel de 15 juges.

Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye. Les militants espèrent que l’avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. Mais d’autres craignent que la demande d’avis consultatif non contraignant, soutenue par l’ONU, n’ait qu’un impact limité et qu’il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Les dommages causés aux petits pays plus vulnérables

L’année dernière, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux : quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ? Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique ?

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l’élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l’océan Pacifique.

Eclairer sur les litiges relatifs au climat

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l’environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira un schéma juridique général sur lequel des questions plus spécifiques pourront être décidées. Pour elle, l’avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l’année prochaine, éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international.

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l’Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s’est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d’augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

Cet article est paru dans 20 Minutes (site web) - 20Minutes

Le Monde (site web)
chaleur-humaine, mardi 3 décembre 2024 - 17:30 UTC +0100 1492 mots

Climat, biodiversité : les 20 livres de Noël de « Chaleur humaine » 2024

Nabil Wakim

Les conseils de lecture des invités du podcast climatique du « Monde », d’Anita Conti à Georges Perec, en passant par la cheffe Manon Fleury

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.

La question de la semaine

« Bonjour, l’an dernier, vous aviez publié une liste d’idées de cadeaux climat-compatible, est-ce que vous comptez refaire la même chose cette année ? L’année dernière, c’était arrivé trop tard pour moi. Merci ! » Question envoyée par Anne-Lise par le réseau social Bluesky.

Ma réponse : Cette année, je vous propose une liste de recommandations issue des épisodes de « Chaleur humaine » dans lesquels les invités citent des œuvres qui les ont marqués. Mais la plupart des idées de l’année dernière sont toujours valables, et vous pouvez les retrouver ici.

J’en profite pour republier cet article sur l’impact carbone (très mesuré) des sapins de Noël, qui rappelle que, ce qui pèse dans l’impact carbone des fêtes de fin d’année, ce sont d’abord les transports… et les cadeaux ! Vous pouvez le retrouver ici.

J’ai retenu (de manière tout à fait subjective) une sélection de livres conseillés par les invités de « Chaleur humaine » – et j’ai rajouté certains de ceux que j’ai lus cette année et qui m’ont intéressé.

Douze idées soufflées par les invités de « Chaleur humaine »

1) Damien autour du monde. 55 000 milles de défis aux océans, de Gérard Janichon (Transboréal, 1998), raconte l’histoire de deux amis qui naviguent pendant cinq ans, du Spitzberg jusqu’au cap Horn et à aux îles australes. Un conseil de Didier Gascuel, professeur en écologie marine à Agrocampus Ouest à Rennes, qui a été très marqué par cette lecture dans sa jeunesse. Ecouter ici le podcast « Faut-il arrêter de manger du poisson ? »

2) Le Carnet Viking. 70 jours en mer de Barents juin-septembre 1939, d’Anita Conti (Payot, 2018), le carnet de voyage d’une des premières femmes photographes à s’être aventurée au contact de l’océan. Les éditions Casterman ont d’ailleurs publié récemment une BD sur la vie d’Anita Conti. Un autre conseil de Didier Gascuel, qui souligne le rôle majeur de la photographe dans la compréhension des océans.

3) Les Choses, de Georges Perec (Juliard, 1965, réed. 2023), prix Renaudot 1965, un roman unique en son genre, qui offre maintenant un regard très riche sur la société de consommation. Un conseil de Benoît Heilbrunn, professeur de marketing, qui y voit un livre majeur sur notre rapport aux objets de consommation. Ecouter ici le podcast « Climat : Faut-il consommer moins ? »

4) Plenty More, de Yotam Ottolenghi (Hachette, 2015) un livre de recettes géniales, déjà assez connu mais qui met les légumes et les graines au cœur du repas. Un conseil de Manon Dugré, spécialiste de l’alimentation, qui souligne que ce sont des recettes végétariennes qui insistent d’abord sur le plaisir. Ecouter ici le podcast « Comment changer notre alimentation ? »

5) Céréales. Les recettes d’une cheffe engagée, de Manon Fleury (Flammarion, 2022). Des recettes qui font découvrir des céréales parfois méconnues mais faciles à cuisiner. Un autre conseil de Manon Dugré, qui défend la (bio) diversité de l’alimentation.

6) Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique, de Naomi Klein (Actes Sud, 2015). Un livre qui défend l’idée d’un changement de modèle économique pour faire face à la crise climatique. Un conseil d’Ines Bouacida, chercheuse à l’IDDRI, qui se souvient que l’un des chapitres se termine par « L’histoire frappe à notre porte. Est-ce que vous ouvrez ? » Ecouter ici le podcast « Faut-il compter sur l’hydrogène ? »

7) Cradle to Cradle. Créer et recycler à l’infini, de Michael Braungart et William McDonough (Alternatives, 2011). Un manifeste pour l’économie circulaire, la réutilisation et surtout une conception compatible avec les limites planétaires. Un conseil de Frédéric Bordage, fondateur de Green IT, qui se rappelle que ce livre lui a permis de comprendre la différence entre efficacité et efficience. Ecouter ici le podcast « Le numérique est-il l’allié ou l’ennemi du climat ? »

8) L’Age des low tech. Vers une civilisation techniquement soutenable, de Philippe Bihouix (Seuil, 2014). Un livre devenu une référence pour penser autrement l’impact de notre production et de notre consommation, également conseillé par Frédéric Bordage, pour qui c’est un « bouquin fondamental » pour prendre conscience que la course folle à la technologie n’est plus possible. Je vous parle un peu plus bas de la BD Ressources, écrite par le même auteur.

9) Les Naufragés du Grand Paris Express, d’Anne Clerval et Laura Wojcik (La Découverte, 256 pages, 20,50 euros). Une recherche informée sur l’impact du Grand Paris sur la vie de ses habitants, en particulier les plus précaires. Un conseil de Juliette Maulat, spécialiste des transports. Ecouter ici le podcast « Comment développer (vraiment) les transports publics ? »

10) Le Singe nu, de Desmond Morris (Le Livre de poche, 1971). Dans cet ouvrage, le zoologiste revient sur ce qui fait de nous des singes, en observant les humains comme nous observons les animaux. Un conseil de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, pour qui ce livre explique bien ce qui est fondamentalement biologique chez les humains. Ecouter ici le podcast « Comment bien expliquer les enjeux du climat ? »

11) Reprendre la terre aux machines. Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire, de l’Atelier Paysan (Seuil, 2021). Un ouvrage qui tranche avec le discours ambiant sur la transition agricole. Un conseil de la philosophe Céline Marty, qui y voit aussi une illustration de la manière dont le travail n’est pas très bien réparti. Ecouter ici le podcast « Faut-il travailler moins pour sauver le climat ? »

12) Gaston Lagaffe par Franquin (Dupuis). Et si Gaston avait compris beaucoup de choses avant tout le monde ? Déconsommateur avant l’heure, le héros de Franquin a contribué à forger des imaginaires dans lesquelles le travail et la consommation n’occupent pas tout l’espace. Un conseil du chercheur Gonéri Le Cozannet, qui raconte que la lecture de ces albums a participé à sa sensibilisation à son environnement. Ecouter ici le podcast « Comment faire face à la montée des eaux ? »

BD, romans, recettes : huit autres recommandations de Noël

Et en prime voici quelques autres recommandations très subjectives d’ouvrages que j’ai lus cette année et qui m’ont marqué.

Des enquêtes en bande dessinée

Ressources. Un défi pour l’humanité, de Philippe Bihouix et Vincent Perriot (Casterman, 176 pages, 28 euros), une bande dessinée très bien faite sur l’épuisement des ressources et les limites planétaires. On y retrouve la vision du monde développée par Philippe Bihouix dans cet épisode de « Chaleur humaine », à écouter ici ou à lire ici en version texte.

Béton. Enquête en sables mouvants, d’Alia Bengana, Claude Baechtold et Antoine Maréchal (Les Presses de la Cité, 160 pages, 24 euros) raconte la face cachée de l’industrie du béton et se met en quête de nouvelles manières de construire. Très pédago et passionnant à la fois.

Champs de bataille. L’histoire enfouie du remembrement, d’Inès Léraud et Pierre Van Hove (Delcourt, 192 pages, 23,75 euros), une enquête fouillée sur la manière dont l’Etat a redessiné sans ménagement les campagnes françaises pour les convertir au productivisme.

Des romans éclairants

Dans la lumière, de Barbara Kingsolver (Rivages, 2013). L’un des meilleurs livres que j’ai lu cette année sur le changement climatique, un roman qui raconte la migration de millions de papillons monarques dans les montagnes des Appalaches, qui bouscule une communauté rurale conservatrice.

Paresse pour tous, d’Hadrien Klent (Le Tripode, 2021), raconte l’histoire d’Emilien Long, un économiste qui se lance dans une campagne présidentielle avec pour idée de réduire massivement le temps de travail. Un livre qui donne envie de passer plus de temps dans les Calanques.

Des livres de recettes libanaises

La Cuisine végétarienne levantine. Recettes du Moyen-Orient, de Salma Hage (Phaidon, 272 pages, 34,95 euros), adapte avec une grande inventivité de nombreuses recettes sans viande mais avec beaucoup de goût – j’y ai trouvé une formidable recette de courgettes au halloumi grillé.

Manger libanais, de Kamal Mouwazak (Marabout, 2021), qui reprend des recettes traditionnelles libanaises, avec de belles illustrations de Zeina Abirached et des tas d’astuces familiales pour donner du goût à des plats. Le gâteau au curcuma, le sfouf, est une de mes recettes favorites.

Beirut Bakery, de Rita-Maria Kordahi (La Plage, 2023), qui mélange des traditions libanaises et des cuisines du monde entier – on y trouve une focaccia au zaatar ou de la chakchouka aux blettes et aux poireaux.

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jeudi 5 décembre 2024 - 20:52:05 -0000 1032 mots

Cinq jeux de société qui abordent les questions écologiques

Par Carenews INFO

- Publié le 5 décembre 2024 - 18:25 - Mise à jour le 5 décembre 2024 - 18:39

- Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond

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Cinq jeux de société qui abordent les questions écologiques

Vous représentez une entreprise et souhaitez former vos collaborateurs de manière ludique ? Vous êtes parent ou professeur et cherchez des jeux pédagogiques pour parler d’écologie ? Vous voulez sensibiliser vos amis, hermétiques aux discours sérieux et compliqués ? Ou tout simplement, vous voulez perfectionner vos connaissances tout en vous amusant ? Voici cinq jeux de société qui abordent les thématiques environnementales.

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Depuis quelques années, de nouveaux formats de jeux de société apparaissent, abordant diverses thématiques environnementales. Crédit : iStock

Pour sensibiliser et former sur un sujet aussi complexe et important que l’écologie, quoi de mieux que le jeu ? Depuis quelques années, de nouveaux formats de jeux de société apparaissent, abordant un panel diversifié de thématiques environnementales.

Ces outils peuvent notamment être utilisés par une entreprise afin de former et de sensibiliser ses collaborateurs, mais aussi de manière plus personnelle entre amis ou en famille. Carenews a sélectionné cinq d’entre eux.

PhonEthic fait rimer entrepreneuriat et durabilité

Sorti cette année et élaboré par un collectif d’universités et les écoles supérieures CentraleSupelec et les Mines de Saint-Étienne, PhonEthic ambitionne de donner des pistes pour un monde plus durable. Le but du jeu est de créer une entreprise de conception, fabrication et commercialisation de smartphones devant être à la fois viable économiquement et écologiquement responsable.

Pour ce faire, le jeu aborde les différents questionnements liés à la création d’une entreprise, en proposant notamment de choisir un statut coopératif via la Scop ou la Scic. Chaque équipe y incarne une entreprise et devra prendre des décisions en son nom. La première entreprise qui atteint les cinq objectifs (vente, social, sociétal, gouvernance et environnement) gagne. Les résultats de tous les joueurs sont ensuite analysés à l’aune du respect des limites planétaires.

Élaboré à destination des étudiants mais aussi des entreprises ou des personnes intéressées, le jeu est téléchargeable gratuitement sur le site de PhonEthic.

À lire également : Carboniq veut rendre le bilan carbone simple comme un jeu d’enfant

Terrabilis, un jeu consacré au développement durable

C’est cette fois à la tête d’un pays que se trouvent les joueurs du jeu Terrabilis, élaboré par la société d’édition de jeu Sly Frog Games, qui a notamment pour partenaire l’association de protection des océans et de la vie marine Bloom.

Le but de ce jeu de plateau semi-coopératif est de développer un pays, seul ou en équipes de deux, en prenant en compte l’économie mais aussi l’empreinte écologique, la qualité de vie, l’énergie et la responsabilité individuelle et collective. Le long du parcours des joueurs, des aléas interviennent, comme des catastrophes naturelles, des quizz ou des conflits armés.

Nourri par la pensée du philosophe Edgar Morin, l’auteur de Terrabilis a souhaité que le jeu permette de mieux saisir les enjeux clefs de nos sociétés (écologie, économie, énergie, qualité de vie, solidarité…) et facilite la compréhension du principe d’interdépendance (homme/nature/société) , explique la société d’édition.

Le Consomètre, pour évaluer l’impact de sa consommation quotidienne

Quel est l’impact de notre consommation quotidienne ? Développé par l’association The Greener Good, le Consomètre est un jeu de cartes qui permet d’évaluer l’impact des actions quotidiennes autour de trois thématiques : la consommation d’eau, les émissions de gaz à effet de serre et la production de déchets.

Se jouant sur une durée d’environ vingt minutes, le jeu consiste à comparer des actions en les plaçant sur une frise d’impacts croissants. Après les avoir disposés, les joueurs retournent les cartes et découvrent au verso les chiffres et les explications liées.

À lire également : Magasins spécialisés, restaurants, lieux inspirants… Toutes ces initiatives qui accompagnent vers le zéro déchet

Avec Clim’way, appréhender l’impact du changement climatique par la politique

Classé dans les jeux sérieux comme PhonEthic, Clim’Way se penche sur la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. En cinquante tours de jeu représentant cinquante années, les joueurs doivent faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de 75 % et la consommation énergétique de 40 %, tout en assurant 60 % de la production énergétique au moyen d’énergies renouvelables. Pour y parvenir, ils doivent lancer des initiatives, qui coûtent chacune des points, auprès des pouvoirs publics, des entreprises ou des citoyens.

Développé par le Centre de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) de Bordeaux Cap Sciences, et associé à l’Ademe ainsi qu’à la région Aquitaine, le jeu est accompagné d’une exposition explicative vulgarisée, afin de permettre une meilleure compréhension l’action humaine sur le climat.

À lire également : Carbone Zéro, un jeu de société sur la thématique du dérèglement climatique

Climat Tic-Tac, sauver la terre dans un temps imparti

Conçu par des scientifiques, le jeu de plateau Climat Tic-Tac donne l’objectif aux joueurs de sauver la planète, avant que la bombe du réchauffement climatique ne mette fin à la partie. Pour y parvenir, les joueurs doivent établir de manière collaborative les bons choix pour diminuer les émissions de CO2 et maintenir l’habilité des villes, en mettant en place des actions bénéfiques pour l’environnement et en relevant des défis.

Récompensé d'une médaille de la médiation scientifique par le CNRS, le jeu est accompagné d’un livret d’information sur le changement climatique.

Élisabeth Crépin-Leblond

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France Bleu (site web réf.) - France Bleu
3 décembre 2024 870 mots
Comment le changement climatique fragilise nos maisons

Les épisodes de sécheresse et d'inondations ne sont plus des exceptions. Entre 2010 et 2020, le coût des indemnisations par les assureurs a doublé. Depuis 2020, il a même triplé... Voir l'article

Le Monde
Economie & Entreprise Management, jeudi 28 novembre 2024 1061 mots, p. 18
Aussi paru dans
27 novembre 2024 - Le Monde (site web)

L’impact des catastrophes climatiques sur le travail reste un impensé dans les entreprises

Le télétravail peut être un levier utile, mais limité, et souvent utilisé dans l’urgence

Marjorie Cessac

Jose Olcina Asemad en a encore la voix émue. Plus de dix jours après les inondations qui ont frappé Valence en Espagne, ce patron a échappé de peu au désastre qui s’est abattu sur la zone industrielle aux abords de la ville où se trouve sa petite entreprise de fabrication de meubles. « Je rentrais chez moi vers 16 h 30, il y avait une file de voitures devant moi. Certains conducteurs ont commencé à faire demi-tour vers moi quand d’autres les avisaient que le ravin débordait », raconte-t-il. Avec 13 autres personnes, il n’a eu d’autre choix que de se réfugier dans une société située en hauteur, où il a passé la nuit. « Aujourd’hui on fait l’inventaire, mais 80 % du matériel semble touché » , explique-t-il, les pieds plantés dans la boue qui recouvre le sol.

Assurer le retour à l’activité ou sa continuité peut être matériellement et psychologiquement long pour les travailleurs. Près de Valence, 350 000 employés et 70 000 indépendants environ ont été concernés par ces inondations. « Nombre de petits commerces et d’industries sont touchés et ne peuvent tout simplement pas reprendre leur activité ni faire télétravailler leurs employés », insiste Salvador Navarro, le président de la Confédération des entreprises de la communauté valencienne. A la mairie de Valence, par exemple, sur les 1 000 employés ayant subi de près ou de loin l’impact de la catastrophe, la moitié environ a pu télétravailler.

Face à l’urgence, le gouvernement a déployé des mécanismes de chômage technique subventionné « pour raison de force majeure ». Semblables à ceux qui avaient été mis en place durant la pandémie, si ce n’est que les personnes n’auront pas à « compenser » les jours non travaillés. Alors que les drames liés au dérèglement climatique se multiplient, les impacts sur les travailleurs restent encore gérés dans l’urgence et non pensés de manière structurelle, en Espagne comme en France, où l’on observe avec attention les graves difficultés de la province valencienne.

Un régime risque climatique

Ayant assisté aux inondations dans le Pas-de-Calais en 2023, Perrine Mohr, secrétaire générale CFDT Hauts-de-France, estime qu’il va falloir entamer une réflexion sur les risques climatiques et leur prise en charge par la collectivité. Si nombre d’entreprises ont eu recours au chômage partiel dans cette région, certains employés n’ont pu bénéficier de jours supplémentaires pour faire face au sinistre. « Nous avons œuvré avec le ministère de la fonction publique et les préfets pour que les travailleurs obtiennent des facilités d’absence, explique Perrine Mohr, cela a été accepté dans le public. En revanche, dans le privé, nous nous sommes heurtés au silence de certaines entreprises. »

Des salariés ont dû prendre des congés sans solde ou se faire prescrire des arrêts de travail, afin de justifier de leur absence auprès des employeurs. « Il y a un trou dans la raquette », confirme Paulo Cabral, militant du même syndicat à Saint-Omer. Alors que des jours de congé existent pour se marier ou se pacser, l’équivalent n’est pas prévu par la loi en cas de sinistre lié aux catastrophes climatiques : « Rien n’existe à ce sujet dans le code du travail, dans les conventions collectives et dans les contrats d’assurance », insiste-t-il.

En juin, un décret a permis d’adapter le régime intempéries du secteur du BTP, afin que soient pris en compte les arrêts liés à la canicule par le régime spécifique de chômage intempéries, proche du mécanisme de chômage partiel. « Une idée serait d’avoir un régime risque climatique qui ne s’appliquerait pas au seul secteur du BTP, mais toute la question reste de savoir qui va payer, les entreprises ou la collectivité ? », s’interroge Hélène Garner, directrice du département travail, emploi et compétences chez France Stratégie, une institution placée près du premier ministre. Dans le cas du bâtiment, «ce régime spécifique est assurantiel ».

En France, demultiples plans nationaux abordent ces enjeux, maissans véritable coordination ni caractère contraignant. « A l’exception des territoires d’outre-mer, qui ont un traitement particulier en raison de la récurrence de ces événements extrêmes, les employeurs ne sont pas tenus de prévenir des risques qui ne sont pas en lien avec leur activité professionnelle », rappelle-t-on au cabinet de la ministre du travail. A ce stade, les canicules constituent le seul impact ayant fait l’objet d’un début de réflexion.

Si le code du travail ne fixe pas de température maximale pour autoriser l’arrêt du travail, c’est à l’employeur qu’il revient d’évaluer les risques et d’y répondre en aménageant les locaux, les postes de travail, les horaires, et la distribution d’eau, pour protéger ses salariés. Sur ce point, le ministère du travail dit vouloir « renforcer les obligations des employeurs dont les travailleurs sont exposés en raison de leur activité professionnelle ». En d’autres termes, « imposer, dans le code du travail, un plan de prévention renforcé dont l’activation sera conditionnée aux niveaux de vigilance de Météo-France »,précise cette même source, alors que des concertations vont être lancées avec les partenaires sociaux et les fédérations professionnelles. Cela suffira-t-il ?

Nombre de syndicalistes et d’experts estiment qu’il faut aller plus loin et plus vite, en cartographiant l’ensemble des risques, en intégrant le télétravail ou d’autres pistes dans une réflexion plus large que celle d’une seule réponse dans l’urgence. « Sur les canicules, on avance », concède Béatrice Clicq, secrétaire confédérale de Force ouvrière, en rappelant que des sites industriels comme ceux de Renault ont mis en place des « plans canicule », avec des mesures de protection pour les salariés. « Ce qui manque, c’est une réflexion dans le cadre du dialogue social pour définir la manière dont chaque entreprise peut assurer la continuité de son activité, éventuellement par le télétravail ou une autre forme d’organisation, en cas de canicule mais aussi d’inondations, de tempête, ce qui n’a rien à voir en termes d’impact potentiel sur les travailleurs comme sur la structure de la société. » En février, le gouvernement avait lancé l’idée d’un plan d’adaptation au changement climatique des entreprises. « Il s’est, depuis, perdu dans la dissolution de l’Assemblée nationale », relève-t-elle.

Le Figaro, no. 24978
Le Figaro, vendredi 13 décembre 2024 1258 mots, p. 12

Sport

Coupe du monde 2026 : alerte climatique et compétition (déjà) inéquitable ?

Bordenave, Vincent, Desprez, Baptiste

Si Didier Deschamps sera bien présent à Zurich ce vendredi midi pour le tirage au sort des qualifications de la zone Europe à la Coupe du monde 2026 (11 juin - 19 juillet 2026), le sélectionneur de l'équipe de France se limitera à commenter le profil des futurs adversaires. Tant que le billet pour la plus grande compétition de football ne sera pas validé, pas question de se projeter déjà vers les États-Unis, le Mexique ou le Canada. Respect et superstition obligent.

Pour autant, organiser une compétition sportive avec 48 équipes sur trois pays relève de l'exploit logistique. Quand ces trois pays se situent sur un espace qui couvre 30 degrés de latitude et que la compétition a lieu en plein été, avec des stades au bord de l'eau et d'autres à plus de 2 000 m d'altitude, c'est également un défi climatique et sanitaire. Une étude publiée dans la revue Scientific Reports, fin novembre, évalue les risques auxquels seront exposés les joueurs durant ce Mondial. Dix des seize stades accueillants des matchs se situent dans des régions particulièrement chaudes et humides, et présentent un « risque très élevé de stress thermique extrême » pour les footballeurs.

«Le changement climatique impose de plus en plus de contraintes aux athlètes», commente Franck Brocherie. Ce scientifique, expert en physiologie à l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) a publié de nombreux travaux sur le sujet. «Avec une telle diversité climatique et métrologique(des mesures) sur une seule compétition, la question de l'équité sportive se pose réellement. »

Le match d'ouverture aura lieu au stade Azteca de Mexico le 11 juin 2026, tandis que la finale se déroulera au MetLife Stadium de New York le 19 juillet suivant. Entre-temps, la compétition est divisée en trois zones géographiques dans lesquelles seront réparties les 12 poules (sauf exception). La zone Ouest s'étend de Vancouver à la Californie. La zone Est couvre tous les stades à l'est d'une ligne reliant Toronto à Miami. Et enfin, une zone centrale avec les stades mexicains, texans et celui de Kansas City. Une équipe qualifiée dans la poule B affrontera le Canada dans un match « hors zone » à Toronto le 12 juin avant un déplacement une semaine plus tard à Los Angeles. Deux villes séparées par plus de 3 400 km et au climat tout à fait différent. Le stade de Vancouver est un des six qui ne présente que peu de risque d'être touché par des chaleurs extrêmes.

«Les instances internationales disposent d'indicateurs pour évaluer ces risques, explique Franck Brocherie. Celui utilisé par la Fifa est le WBGT (wet-bulb globe température, température au thermomètre-globe mouillé - NDLR) . Mais cet indicateur est insuffisant. Car il ne prend en compte que la chaleur et l'humidité, sans intégrer le vent, ou encore les vêtements portés. Nous sommes ainsi nombreux à penser qu'un nouvel indicateur doit s'imposer. »

Les auteurs des travaux publiés dans Scientific Reports utilisent ainsi l'indice thermique climatique universel (Universal Thermal Climate Index, UTCI, en anglais), qui permet notamment de calculer la chaleur perçue par le corps humain en combinant plusieurs paramètres, comme la température, l'humidité, le vent, les vêtements portés et l'activité physique en donnant une température en degrés ressentie par l'organisme.

Ainsi, dix stades dépassent un UTCI de 46 °C en moyenne sur la journée, ce qui correspond à un stress thermique extrême qui nuit aux performances des joueurs. Ces derniers seront moins précis, moins rapides. Un stress qui peut avoir un impact négatif sur les distances totales qu'ils peuvent couvrir, ou encore le nombre de sprints, autrement dit sur la qualité des matchs. «C'est évident que les équipes qui vont se retrouver à jouer en altitude ou sous une forte chaleur seront impactées, avance Cyril Moine, préparateur physique des Bleus. Tout cela aura bien sûr une incidence sur la performance du jour, mais aussi sur la récupération des joueurs. »

Sur les terrains d'Arlington, de Houston et de Monterrey, les protagonistes pourraient en plus perdre plus de 1,5 kilogramme de sueur par heure, une déshydratation aggravant le stress thermique et leurs capacités sur le terrain. S'il rappelle évidemment en préambule qu'il ne se projette pas sur la compétition, puisque la France n'a pas encore validé sa qualification, Cyril Moine apporte sa lecture face à ces interrogations. «Quelles que soient les questions que l'on se posera, on subira la situation, avance-t-il au Figaro. Entre la fin des différents championnats et le début de la Coupe du monde, la fenêtre de préparation ne sera pas suffisamment importante pour anticiper sur les éventuelles problématiques que l'on va rencontrer. À savoir la chaleur, l'altitude, les différents fuseaux horaires. On devra s'adapter. »

Dans un passé pas si lointain, le staff de l'équipe de France garde un mauvais souvenir de l'Euro 2021, avec un match du premier tour joué à Munich face à l'Allemagne (1-0), avant deux rencontres sous le soleil de Budapest contre la Hongrie (1-1) et le Portugal (2-2), qui avaient fait très mal physiquement au clan français, avec une sortie de route dès les 8es de finale devant la Suisse. Soit le pire résultat de l'ère « DD ». Didier Deschamps n'a jamais avancé cette excuse pour expliquer l'élimination, mais en privé, les joueurs n'ont pas caché être sortis du match face aux Hongrois, disputé à 15 heures, complètement occis.

Les auteurs de l'étude scientifique préconisent de jouer le maximum de matchs en soirée, pour éviter les fortes chaleurs et préserver la santé des athlètes. Les organisateurs ont fait en sorte que les déplacements soient les plus limités possible pendant les poules. La plupart des équipes joueront donc leurs trois premiers matchs dans des villes relativement proches, en concentrant tous les matchs de la poule I entre Toronto, Boston, Philadelphie et New York.

«La température a un impact très important sur la performance puisqu'on voit bien que quand on joue sous forte chaleur, le rythme descend, on ne peut pas avoir les mêmes efforts, décrypte le préparateur physique des finalistes de la Coupe du monde 2022 face à l'Argentine. On a une fréquence cardiaque beaucoup plus élevée, des efforts ressentis avec une transpiration et une déshydratation qui sont plus importantes. Tout cela contribue à une performance moins bonne.»

Quid du ressenti des joueurs avec le changement d'altitude ? «Entre la raréfaction de l'air, on est obligé d'adapter les efforts, car tout est plus difficile. Quand vous montez en montagne, dès que vous essayez de courir un tout petit peu, vous êtes très vite essoufflé. La performance s'en ressent aussi. Idem pour les fuseaux horaires. Quand on passe de l'heure d'été à l'heure d'hiver et qu'on perd une heure de sommeil, vous voyez l'impact que cela peut avoir sur nous et notamment sur les enfants. C'est la même chose sur les sportifs. Et là, vous risquez d'avoir des incidences avec trois-quatreheures de différence. Tout cela aura un impact négatif sur la performance des joueurs. »

«La multiplication de ces compétitions transfrontalières doit tout de même nous interroger d'un point de vue sportif, juge Franck Brocherie. À l'instar du dernier championnat d'Europe qui avait vu les quatre pays hôtes qualifiés en demi-finale(Angleterre, Italie, Espagne, Danemark) . Pour 2026, l'état de fatigue des équipes qualifiées pour les phases finales ne sera pas comparable, selon qu'elles aient enchaîné les matchs sous 30°C ou à 2000m d'altitude pour la zone centrale, ou bien qu'elles étaient relativement préservées avec des matchs à Boston ou Toronto pour la zone Est. » Vous avez dit équité? V. B. ET B. D.

Objectif Gard (site web)
lundi 18 novembre 2024 4359 mots

FAIT DU JOUR Sébastien Ferra, directeur des territoires et de la mer : "Ce n'est pas la DDTM qui crée le risque de chute de blocs"

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/673a1b715d536416d50bacca/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> S&eacute;bastien Ferra dans son bureau de la DDTM du Gard * <strong>François Desmeures</strong> </figcaption> </figure>

<strong>Objectif Gard : Vous avez pr&eacute;sent&eacute; le 23 septembre, &agrave; Anduze, un nouveau porter &agrave; connaissance (PAC) &quot;chute de blocs&quot;&nbsp;aux 27 communes gardoises les plus concern&eacute;es par cette nouvelle carte (*). Quelles informations et quelles contraintes contient-il ?</strong>

<strong>S&eacute;bastien Ferra :&nbsp;</strong>C&#39;est une d&eacute;marche qu&#39;on a initi&eacute;e en 2019, en&nbsp;m&ecirc;me temps que le d&eacute;partement de l&#39;H&eacute;rault, suite &agrave; deux accidents mortels, le dernier &eacute;tant un d&eacute;c&egrave;s &agrave; Cazilhac, &agrave; cause d&#39;un &eacute;boulement&nbsp;rocheux. La Dr&ocirc;me en a aussi connu un en 2022. &Eacute;tant donn&eacute; qu&#39;on est sur un d&eacute;partement avec un attrait touristique et une urbanisation qui se fait parfois en fonction d&#39;autres risques, il fallait ajouter la probl&eacute;matique &quot;chute de blocs&quot;. On a demand&eacute; au BRGM (bureau de recherches g&eacute;ologiques et mini&egrave;res) de nous faire une &eacute;tude, conjointe avec l&#39;H&eacute;rault, de mani&egrave;re g&eacute;ologique et morphologique, pour d&eacute;terminer &agrave; la fois les zones de d&eacute;part des blocs, leur taille potentielle et, finalement, la cin&eacute;tique de ces blocs. &Agrave; partir de ces &eacute;l&eacute;ments, on a d&eacute;termin&eacute; des al&eacute;as et produit une carte, comme on l&#39;a fait&nbsp;pour les feux de for&ecirc;t et le ruissellement : al&eacute;as forts, mod&eacute;r&eacute;s et faibles. Puis, on a regard&eacute; quelle &eacute;tait la proportion de la surface de la commune qui &eacute;tait impact&eacute;e par un al&eacute;a. Et, pour aller encore plus loin, quelles sont les communes pour lesquelles les zones, dans les documents d&#39;urbanisme, sont &agrave; urbaniser ou urbanis&eacute;es et soumises &agrave; l&#39;al&eacute;a. Parce qu&#39;on peut avoir une commune impact&eacute;e &agrave; 30% par les chutes de bloc, mais sur une zone sans enjeu. Finalement, on est donc all&eacute;s voir les 27 communes les plus concern&eacute;es (*), celles pour lesquelles il y avait ce croisement entre possibilit&eacute;s d&#39;urbanisation, urbanisation existante et l&#39;al&eacute;a chute&nbsp;de blocs.&nbsp;

<strong>Qu&#39;est-ce ce que le porter&nbsp;&agrave; connaissance consid&egrave;re comme un bloc ? Un rocher de la taille d&#39;une maison ? D&#39;une voiture ? D&#39;une valise ? Etc.</strong>

C&#39;est pris en compte dans l&#39;al&eacute;a. En gros, on a regard&eacute; les &eacute;tudes et les statistiques d&#39;&eacute;boulement, pour d&eacute;duire que telle zone de massif a une capacit&eacute; &agrave; g&eacute;n&eacute;rer des blocs. Ensuite, on travaille sur l&#39;activit&eacute; de la propagation : des petits blocs, de la taille d&#39;un pack d&#39;eau, ou des plus gros. On d&eacute;termine d&eacute;j&agrave; en fonction de la taille du bloc, mais aussi de sa capacit&eacute; et sa vitesse : un bloc de 9 kilos qui tombe de 100 m&egrave;tres, il tue quelqu&#39;un. Il fallait donc croiser le volume et la vitesse. Ce n&#39;est donc pas la taille du bloc qui compte, mais sa taille et son &eacute;nergie quand il va arriver au niveau de l&#39;enjeu.&nbsp;

<blockquote>

&quot;Nous, on apporte une connaissance&quot;

<small></small> </blockquote>

&nbsp;

<strong>Est-ce que la nature de la pierre change quelque chose, entre les zones calcaires et celles plus schisteuses ?</strong>

Ce n&#39;est pas le type de roche en lui-m&ecirc;me, mais sa capacit&eacute; &agrave; se d&eacute;liter, &agrave; se fractionner. Des &eacute;boulements rocheux existent sur des marnes, ce qui provoque des torrents de rochers, mais des &eacute;boulements ont aussi lieu sur du schiste. Tout d&eacute;pend de la fracturation, m&ecirc;me si des natures de pierres sont plus fragiles que les autres. La nature de la roche va aussi jouer sur la fa&ccedil;on de s&#39;effondrer.&nbsp;

<strong>La premi&egrave;re critique qui remonte, de la part des maires c&eacute;venols notamment, est de ne pas avoir &eacute;t&eacute; concert&eacute;s pour l&#39;&eacute;laboration de cette carte, comme pour le porter &agrave; connaissance feux de for&ecirc;t. Est-ce le cas ?</strong>

Ce n&#39;est pas totalement exact puisque, d&egrave;s le d&eacute;but, on a inform&eacute; les parlementaires de nos travaux, ainsi que l&#39;association des maires de France (AMF) et l&#39;association des maires ruraux (AMR). Nous avons aussi eu une r&eacute;union, au mois de juin, avec les repr&eacute;sentants de l&#39;AMF et de l&#39;AMR, o&ugrave; on leur a pr&eacute;sent&eacute; le diaporama, nos travaux, et ils ont pu nous interroger sur comment avait &eacute;t&eacute;&nbsp;produite l&#39;&eacute;tude, les contraintes pour les &eacute;lus, etc. On a donc fait un travail de concertation. Ensuite, il y a eu cette r&eacute;union avec les 27 les plus concern&eacute;s. Et on avait convenu, avec l&#39;association des maires, qu&#39;une fois cette r&eacute;union effectu&eacute;e avec les plus impact&eacute;s, on envoyait ce porter &agrave; connaissance &agrave; tous. On aurait pu faire une r&eacute;union avec les 351 communes - &nbsp;sauf la vingtaine qui n&#39;est pas du tout concern&eacute;e (principalement en Petite Camargue, NDLR) mais on voulait surtout toucher les plus concern&eacute;es. Et sur les 27, certains nous ont dit qu&#39;ils avaient d&eacute;j&agrave; v&eacute;cu ce genre d&#39;accident et que &ccedil;a les int&eacute;resse d&#39;avoir ce porter &agrave; connaissance. Mais ce n&#39;est pas le PAC, ni la DDTM, qui cr&eacute;ent le risque. Nous, on apporte une connaissance.&nbsp;

<blockquote>

&quot;Quand l&#39;&eacute;lu voudra attribuer un permis de construire, en zone urbaine, en al&eacute;a fort, on donnera un avis d&eacute;favorable&quot;

<small></small> </blockquote>

&nbsp;

<strong>Quelles sont les contraintes pour les communes ?</strong>

Quand le conseil municipal va r&eacute;viser son document d&#39;urbanisme - carte communale ou plan local d&#39;urbanisme - il va falloir qu&#39;il tienne compte des recommandations du porter &agrave; connaissance : quand on est en zone d&#39;al&eacute;a fort, et que ce n&#39;est pas construit, on dit qu&#39;il est interdit de construire. Ce qui peut poser probl&egrave;me : &agrave; Arre, trois communes avaient trouv&eacute; un emplacement pour faire une &eacute;cole intercommunale. Pas de chance, il y a la proximit&eacute; d&#39;une zone d&#39;al&eacute;a fort en mati&egrave;re de chute de bloc. Ils ont donc d&ucirc; reculer leur projet. Au d&eacute;part, ils n&#39;avaient pas cette contrainte. Pour autant, on leur a donn&eacute; l&#39;information sur le risque, ils ont pu modifier les choses. Il y a, donc, deux cons&eacute;quences : pour les projets individuels et pour la planification. Quand on est en zone non urbaine avec des al&eacute;as forts, ou en zone de d&eacute;part - c&#39;est-&agrave;-dire au sommet de la falaise - c&#39;est inconstructible. Si on est en zone non urbaine, avec al&eacute;a moyen, on consid&egrave;re aussi que c&#39;est inconstructible. M&ecirc;me principe que pour les inondations. En revanche, en zone urbaine avec al&eacute;a moyen, on peut construire avec la mise en place de mesures de protection. Le BRGM a travaill&eacute; sur la base de donn&eacute;es g&eacute;ologiques, statistiques, sur des mod&egrave;les d&#39;effondrement.&nbsp;Il n&#39;est pas all&eacute; arpenter toutes les falaises &agrave; pied. Quand l&#39;&eacute;lu voudra attribuer un permis de construire, en zone urbaine, en al&eacute;a fort, on donnera un avis d&eacute;favorable. Mais, s&#39;il veut d&eacute;livrer le permis, c&#39;est de sa responsabilit&eacute;.&nbsp;

<strong>Le reproche de l&#39;impr&eacute;cision du PAC feux de for&ecirc;ts peut donc aussi &ecirc;tre fait &agrave; l&#39;al&eacute;a chute de blocs, en l&#39;absence de visites de terrain...</strong>

On ne peut pas aller partout. En revanche, le niveau de pr&eacute;cision, en termes de pixel de travail, il est tr&egrave;s pr&eacute;cis. Pour le PAC feux de for&ecirc;t, il a pu y avoir quelques contestations. Mais celles qui ont conduit &agrave; un correction du PAC, elles sont quand m&ecirc;me &agrave; la marge. L&#39;autre diff&eacute;rence, c&#39;est que la for&ecirc;t s&#39;enl&egrave;ve. Donc, on peut prendre des mesures de d&eacute;fendabilit&eacute;, et on en propose : des adaptations, des points incendie, r&eacute;duire la masse combustible, cr&eacute;er des zones de recul, etc. La falaise, c&#39;est un peu comme une digue pour les inondations : si on met un filet de s&eacute;curit&eacute;, il peut &ecirc;tre amen&eacute; &agrave; s&#39;effondrer, &agrave; se d&eacute;grader. On ne peut donc pas consid&eacute;rer qu&#39;on retire tout le risque.&nbsp;

<strong>Ce porter &agrave; connaissance est donc plus &quot;opposable&quot; judiciairement que celui pour les feux de for&ecirc;t, dont on disait qu&#39;il ne l&#39;&eacute;tait pas, mais qui a quand m&ecirc;me men&eacute; &agrave; des refus de permis de construire...</strong>

Non, il a la m&ecirc;me nature. Ce n&#39;est qu&#39;un porter &agrave; connissance, ce n&#39;est pas un plan de pr&eacute;vention des risques. Il n&#39;y a pas de servitude.&nbsp;

<blockquote>

&quot;Ce qui est dommage, c&#39;est que les &eacute;lus ne voient ce qu&#39;on leur propose que sous l&#39;angle de la contrainte&quot;

<small></small> </blockquote>

&nbsp;

<strong>Mais pouvez-vous dire qu&#39;en zone d&#39;al&eacute;a moyen, si les mesures de protection sont prises, l&#39;al&eacute;a n&#39;entra&icirc;nera pas refus de permis de construire ?</strong>

Globalement, on donne l&#39;avis de l&#39;&Eacute;tat sur ces demandes de permis. Apr&egrave;s, c&#39;est le maire qui signe l&#39;acte d&#39;urbanisme, c&#39;est sa responsabilit&eacute;. Ce qui est dommage, c&#39;est que, pour l&#39;instant, les &eacute;lus ne voient ce qu&#39;on leur propose que sous l&#39;angle de la contrainte. Ils ne le voient pas sous l&#39;angle de l&#39;information, qu&#39;on met &agrave; leur disposition. Et &ccedil;a, c&#39;est dommage. J&#39;en discutais avec le pr&eacute;sident de l&#39;AMF du Gard (association des maires de France, dont le pr&eacute;sident est le maire de Saint-Privat-des-Vieux, Philippe Ribot, NDLR) et de l&#39;AMR (association des maires ruraux dont le maire de Cendras, Sylvain Andr&eacute;, est pr&eacute;sident, NDLR). Ils me disent &quot;oui, vous avez raison, gr&acirc;ce &agrave; vous on sait qu&#39;il y a un risque, et on sait o&ugrave; il est&quot;. Parfois, on le conteste. Mais je ne suis pas certain que la contestation soit scientifique. Ils contestent parce qu&#39;ils n&#39;ont jamais vu un bloc tomber ici, ou aucun incendie depuis 10 ans. De la m&ecirc;me fa&ccedil;on que certains vous disent &quot;on n&#39;a pas vu d&#39;eau ici depuis 50 ans&quot;. Mais si on raisonne en inondation d&#39;occurrence centennale, il est tout &agrave; fait possible de ne pas avoir vu d&#39;eau depuis 50 ans.&nbsp;Aujourd&#39;hui, on est tr&egrave;s critiqu&eacute;s parce qu&#39;on apporte une connaissance. Et cette connaissance, forc&eacute;ment, on l&#39;assortit de recommandations. Une fois qu&#39;on a eu le rapport entre les mains, on s&#39;est dit&nbsp;&quot;il faut qu&#39;on en informe les &eacute;lus parce que sinon, c&#39;est une faute&quot;. On a pris le temps de concertation : &agrave; l&#39;issue de la r&eacute;union d&#39;Anduze, on s&#39;est mis &agrave; disposition des &eacute;lus pour regarder la carte dans le d&eacute;tail et &eacute;couter les critiques des 27 communes en question. Pour l&#39;instant, on n&#39;a eu qu&#39;une demande de modification.&nbsp;

<strong>Le document est d&eacute;finitif ou peut encore &ecirc;tre amend&eacute; ?</strong>

Le document est d&eacute;finitif, puisqu&#39;il a &eacute;t&eacute; port&eacute; &agrave; la connaissance. En revanche, si une commune souhaite affiner la connaissance du risque, elle peut conduire une &eacute;tude.&nbsp;

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/673a1b734713ea630a250c39/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> &Agrave; Mialet, le sentier des Camisards est toujours ferm&eacute; en raison d&#39;un risque de chute de blocs, qui menacerait une habitation * <strong>François Desmeures</strong> </figcaption> </figure>

<strong>Mais de nombreuses communes - notamment les plus petites - vont vous r&eacute;pondre qu&#39;elles n&#39;en ont pas les moyens...</strong>

Ce qu&#39;on a propos&eacute; notamment, avec la probl&eacute;matique&nbsp;ruissellement, c&#39;est de mener une &eacute;tude compl&eacute;mentaire sur les hauteurs d&#39;eau notamment. Si c&#39;est pour trois maison, c&#39;est s&ucirc;r que &ccedil;a fait cher l&#39;&eacute;tude. On propose aux communes de se regrouper pour ces &eacute;tudes. Le territoire sera plus vaste, &ccedil;a co&ucirc;tera plus cher, mais globalement vous ferez des &eacute;conomies d&#39;&eacute;chelle. On les invite &agrave; faire &ccedil;a.&nbsp;

<strong>Le PAC contraint &agrave; modifier le plan local d&#39;urbanisme, si la commune en dispose ?</strong>

Non, ce n&#39;est pas une servitude, contrairement &agrave; un plan de pr&eacute;vention des risques.&nbsp;

<blockquote>

&quot;Si vous mettez tous les al&eacute;as, en rajoutant une couche de biodiversit&eacute; &agrave; pr&eacute;server, c&#39;est &eacute;videmment compliqu&eacute;&quot;

<small></small> </blockquote>

&nbsp;

<strong>Est-ce qu&#39;&agrave; travers ces diff&eacute;rents porter &agrave; connaissance, l&#39;&Eacute;tat n&#39;anticipe-t-il pas le fait que les assureurs vont &ecirc;tre de plus en plus r&eacute;ticents &agrave; assurer un bien qui pourrait &ecirc;tre menac&eacute;, m&ecirc;me de fa&ccedil;on d&eacute;risoire ?</strong>

Non. Globalement, c&#39;est la politique de pr&eacute;vention des risques qui a pour objectif de r&eacute;duire les al&eacute;as sur les zones &agrave; enjeux, les zones d&#39;exposition des biens et des personnes. Bien entendu, &ccedil;a a une cons&eacute;quence sur les assurances, d&eacute;j&agrave; tr&egrave;s mobilis&eacute;es avec le changement climatique. Par contre, notre PAC chute de blocs prend aussi tout son int&eacute;r&ecirc;t &agrave; la lumi&egrave;re du changement climatique : les ph&eacute;nom&egrave;nes de gel, de d&eacute;gel, de pluviom&eacute;trie plus intenses qu&#39;on nous pr&eacute;dit, tout ceci peut engendrer des dommages et des d&eacute;sordres qu&#39;on ne connaissait pas auparavant.&nbsp;

<strong>Entre les diff&eacute;rentes porter &agrave; connaissance, et la loi z&eacute;ro artificialisation nette (m&ecirc;me si l&#39;initiative ne provient pas de vous), comprenez-vous que les maires de communes rurales aient le sentiment d&#39;avoir les mains li&eacute;es, d&#39;&ecirc;tre bloqu&eacute;s dans le d&eacute;veloppement de leur commune ?</strong>

Si on regarde le verre du c&ocirc;t&eacute; de la contrainte, oui, je le comprends. Si on regard du c&ocirc;t&eacute; de &quot;je g&egrave;re une commune dans un d&eacute;partement o&ugrave; les risques naturels sont importants&quot;, non. Allez dans d&#39;autres d&eacute;partements du nord de la France, quand vous passez un pont au-dessus d&#39;un cours d&#39;eau, vous voyez de l&#39;eau... Ici, il n&#39;y en pas. Mais quand il y en a, il y en a beaucoup. On a un r&eacute;gime m&eacute;diterran&eacute;en et des risques naturels. Tout ceci apporte des contraintes, peut freiner les maires. Un &eacute;lu raisonne son d&eacute;veloppement en fonction des opportunit&eacute;s de lib&eacute;ration du foncier. Mais si vous mettez tous les al&eacute;as, en rajoutant une couche de biodiversit&eacute; &agrave; pr&eacute;server, c&#39;est &eacute;videmment compliqu&eacute;.

<blockquote>

&quot;On est en relation cordiale avec les &eacute;lus, m&ecirc;me si c&#39;est parfois un peu tendu quand &ccedil;a contrarie leurs projets&quot;

<small></small> </blockquote>

&nbsp;

<strong>Si on prend une commune comme Peyrolles, par exemple, on l&#39;imagine concern&eacute;e &agrave; 100% par le PAC chute de blocs, sans parler des ruissellements. Et ce n&#39;est pas la seule. Cela veut dire qu&#39;on arr&ecirc;te tout d&eacute;velopement du village ?</strong>

L&#39;avantage, tout de m&ecirc;me, c&#39;est qu&#39;une fois que le maire a cette connaissance l&agrave; et qu&#39;il est couvert par un plan de protection des risques inondation (m&ecirc;me pas un plan pour la chute de blocs), le maire peut se faire financer des mesures de protection : des filets de protection, des merlons pour &eacute;viter que les&nbsp;blocs aillent sur la route ou sur des maisons... C&#39;est comme le risque avalanches. Le PAC, encore une fois, ce n&#39;est pas lui qui cr&eacute;e le risque. Mais si un permis est&nbsp;accord&eacute; et qu&#39;un bloc tombe sur la maison et une famille deux ans apr&egrave;s, ce sera de sa responsabilit&eacute;. Ici, au moins, il a la connaissance et &ccedil;a mat&eacute;rialise un risque qui existe d&eacute;j&agrave;.&nbsp;

<strong>Plus globalement, la DDTM du Gard est souvent critiqu&eacute;e par les &eacute;lus sur sa fa&ccedil;on d&#39;interpr&eacute;ter les textes, notamment par rapport &agrave; ses voisines de l&#39;H&eacute;rault et de la Loz&egrave;re. Cette critique vous est-elle d&eacute;j&agrave; revenue aux oreilles, qu&#39;en pensez-vous et parvenez-vous a fluidifier les relations avec les municipalit&eacute;s&nbsp;?</strong>

On essaie, on est en relation cordiale avec les &eacute;lus, m&ecirc;me si c&#39;est parfois un peu tendu quand &ccedil;a contrarie leurs projets. Mais &ccedil;a reste toujours poli et courtois. On est de plus&nbsp;en plus dans l&#39;accompagnement, dans le cadrage en amont des&nbsp;projets. On dit aux &eacute;lus : n&#39;attendez pas la derni&egrave;re minute pour venir nous voir ! L&#39;erreur est de se dire &quot;la DDTM est contre nous&quot;. Non, on cherche &agrave; accompagner les proijets, c&#39;ets une valeur foirte piur nous. On sait que le r&ocirc;le des &eacute;lus eist difficile, qu&#39;ils ont beazucoup de missions da,ns mleur mandat, et on a besoin des les aider. On peut para&icirc;tre, parfois, un peu rigides sur l&#39;appliocation de certaines r&egrave;gles. Mais l&#39;H&eacute;rault fonctionne de la m&ecirc;me mani&egrave;re que&nbsp;nous, d&#39;autant que les probl&eacute;matiques sont un peu similaires. Sur le loup, par exemple, la Lozp&egrave;re &eacute;tait confront&eacute;e depuis plmius longtemps que nous. Et les &eacute;leveurs en Loz&egrave;re avaient davantage pris les r&eacute;flexes de la protection que che nous. Mais on a tenu compte de cette critique, on leur a demand&eacute; comment ils faisaient.&nbsp;

<em>(*) Anduze, Al&egrave;s, Arre,&nbsp;Av&egrave;ze, Bonnevaux, Br&eacute;au-Mars, L&#39;Estr&eacute;chure, La Grand-Combe, Les Plantiers,&nbsp;Le Vigan,&nbsp;Mialet,&nbsp;Moli&egrave;res-Cavaillac, Peyrolles,&nbsp;Roquedur, Saint-Andr&eacute;-de-Valborgne, Saint-Hippolyte-du-Fort, Saint-Jean-du-Gard, Saint-Jean-du-Pin,&nbsp;Saint-Julien-de-la-Nef, Saint-Laurent-le-Minier, Saint-Martin-de-Valgalgues, Saint-Paul-la-Coste,&nbsp;Saint-Roman-de-Codi&egrave;res, Saumane,&nbsp;Sum&egrave;ne, Tr&egrave;ves, Val d&#39;Aigoual.</em>

Cet article est paru dans Objectif Gard (site web)

France Bleu (site web réf.) - France Bleu
21 novembre 2024 394 mots
VIDÉO - Inondations : des chercheurs aident les assureurs à anticiper les coûts climatiques

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Alternatives Économiques (blogue réf.) - Alternatives Économiques Blogs
8 décembre 2024 827 mots
COP 29 à Bakou : le Nord accusé, les émergents intouchables

Les commentaires relatifs aux résultats de la COP 29 vont tous dans le même sens : un accord a minima bien inférieur aux ambitions de départ des différentes parties, c’est-à... Voir l'article

Le Monde (site web)
planete, vendredi 22 novembre 2024 - 17:12 UTC +0100 1032 mots

Climat : les Français connaissent les risques, mais attendent des propositions pour agir

Cécile Cazenave

Plusieurs études récentes montrent que les Français sont prêts à des changements, mais qu’ils doivent être accompagnés.

C’est un paradoxe apparent : la majorité des Français comprend bien que le pétrole, le gaz et le charbon sont la cause du changement climatique – et ne change pas pour autant de mode de vie. D’après la 25e vague du baromètre de l’Ademe, 62 % des Français sont très conscients du réchauffement, de ses causes et de ses risques. Pourquoi est-ce si difficile de faire le lien entre la compréhension du danger climatique et les efforts à fournir ?

« On peut globalement dire qu’on est très conscient du problème, mais est-ce qu’on est conscient des solutions et de leur efficacité ?  », note Mélusine Boon-Falleur, chercheuse en sciences cognitives et enseignante à Sciences Po Paris, dans le podcast « Chaleur humaine ». C’est justement la mission que s’est fixée le Festival des idées « Chaleur humaine », organisé le samedi 14 décembre à Paris, au Théâtre de la Ville. (Toutes les informations sont à retrouver ici)

Le baromètre de l’Ademe en atteste : imaginer que les Français n’ont aucune idée de ce que signifie diviser par cinq nos émissions de CO2 d’ici à 2050 pour tenir les objectifs de l’Accord de Paris afin de conserver la planète sous les 2 °C de réchauffement, serait faire fausse route. Ils sont 58 % à penser que les solutions « pour limiter le changement climatique » reposent sur une « modification importante de nos modes de vie ». Un score qui interroge sur le sentiment d’immobilisme généralisé en la matière. « Il y a un vrai décalage entre la question de principe et la question pragmatique. La transition, c’est compliqué, c’est un domaine où les gens sont pleins de contradictions : ils ont bien compris que les énergies fossiles étaient un vrai problème, mais, dans la pratique, ça accroche », analyse Daniel Boy, politiste et coordinateur du baromètre depuis un quart de siècle.

Pour illustrer cette discordance, le politiste cite ainsi la question de la mobilité : les transports représentent plus du tiers de nos émissions. Quand on pose la question des actions individuelles pour le climat que les enquêtés font déjà − trier ses déchets, baisser son chauffage, ne plus prendre l’avion pour ses loisirs ou diminuer la consommation de viande du foyer… −, l’utilisation des transports en commun à la place de la voiture ou la pratique du covoiturage ou de l’autopartage arrivent en bas de la liste. « Et sur cette question, la taille de la commune, qui n’a pas d’effet sur les autres actions proposées, devient la première variable : dans les petites communes, vous n’allez pas faire du Blablacar pour aller faire vos courses, tirer de l’argent ou emmener les enfants à l’école !  », souligne Daniel Boy qui pointe l’instabilité des discours sur les véhicules électriques comme la faiblesse et la versatilité des dispositifs d’aide à l’achat. « Les gens sont paumés », lâche-t-il. Globalement, cette année, pour dix actions individuelles vertueuses pour le climat proposées sur seize, l’enquête montre une diminution des réponses « je le fais déjà ». Le début d’une démobilisation ? Moins du tiers des personnes interrogées déclarent d’ailleurs « faire leur maximum » pour réduire leurs émissions. Sauf chez les ménages très modestes, où la part est plus importante : 44 % ont ce sentiment.

A l’inverse, le baromètre montre que les enquêtés attendent beaucoup des politiques publiques. Développer les énergies renouvelables, interdire la publicité pour les produits à fort impact sur l’environnement, taxer les véhicules polluants, rendre obligatoire une offre de menus végétariens dans les cantines, taxer le transport aérien… toutes ces mesures, déjà jugées souhaitables par une large majorité, remporte une adhésion croissante. Qu’elles soient décidées en haut lieu, suffirait-il à mettre l’ensemble de la société sur les rails de la transition écologique ? Tout dépend de la manière. C’est à cette question de méthode qu’essaye de répondre une récente note de recherche de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), intitulée « Quand on peut, on veut », inversant le proverbe bien connu qui fait reposer le destin des individus sur leur volonté.

« L’idée dominante aujourd’hui, c’est que les gens disposent de l’information et vont donc agir, c’est pratique et on aimerait que ça marche, mais dans la vie réelle, ça ne se passe pas comme ça, les modes de vie ont de multiples contraintes : les infrastructures du lieu où l’on vit, l’offre de produits, les normes sociales, les capacités financières des gens…  », analyse Mathieu Saujot, directeur du programme Modes de vie en transition à l’Iddri et coordinateur de l’étude. Au cœur de cette dernière réside l’idée qu’il est nécessaire de prendre en compte la diversité des groupes sociaux et de dessiner en conséquence une diversité de trajectoires vers la transition écologique. La possibilité de modifier son alimentation par exemple dépend du nombre de magasins alentour, de l’existence de produits végétaux pratiques à cuisiner dans les rayons, de la différence de prix entre le bio et le conventionnel, de l’acceptabilité de cuisiner un repas de Noël sans viande.

D’après les chercheurs, il incombe donc aux pouvoirs publics et aux entreprises de prendre en compte tous ces paramètres pour permettre aux gens de faire des choix climatiques dans leur consommation de biens et de services. « Quand on se cantonne à une logique centrée sur la responsabilité du consommateur, on n’embarque que des gens convaincus, ceux qui ne peuvent pas ou ceux qui ne sont pas écolos ne suivent pas, une approche par les modes de vie permet d’embarquer tout le monde », prévient Mathieu Saujot. Laisser des gens sur le bord du chemin vers la transition aurait, à l’inverse, des effets délétères. « Les injonctions au changement, quand celui-ci ne peut pas être mis en œuvre, créent de la frustration : non seulement ça ne marche pas mais ça crée du désarroi politique, c’est donc très dangereux », conclut-il.

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

20 Minutes (site web) - 20Minutes
jeudi 21 novembre 2024 - 23:16:24 -0000 494 mots
Aussi paru dans
25 novembre 2024 - MSN (France) (site web réf.)

Le nord-ouest des États-Unis dévasté par la première tempête de la saison

Une puissante tempête, alimentée par une rivière atmosphérique et une bombe cyclonique, frappe plusieurs Etats du nord-ouest des Etats-Unis

Alors qu’une partie de la France est sous la neige, une puissante tempête, alimentée par une rivière atmosphérique et une bombe cyclonique, a causé des ravages dans le nord-ouest du Pacifique et le nord de la Californie ce jeudi, écrit le New York Times. Le phénomène météorologique a laissé des centaines de milliers de personnes sans électricité, provoqué des inondations et des glissements de terrain, et perturbé les transports.

Première rivière atmosphérique de la saison, cette tempête a enregistré des vents atteignant 145 km/h avec des pluies torrentielles et des chutes de neige importantes dans les régions montagneuses. Les pluies intenses ont particulièrement touché le nord de la Californie, où les précipitations devraient atteindre jusqu’à 40 cm d’ici vendredi matin. Les régions autour de Seattle (Etat de Washington), l’Oregon et le nord de la Californie ont été les plus affectées.

Des dégâts humains et matériels considérables

Pour l’instant, le bilan humain se monte à deux victimes, deux femmes dans l’Etat de Washington. L’une a été tuée par un arbre tombé sur sa maison à Bellevue, et l’autre dans un campement de sans-abri à Lynnwood. Les dégâts matériels sont également impressionnants, avec des milliers d’arbres déracinés, des lignes électriques coupées, et des routes impraticables. A Marin County, un camion s’est renversé sur l’autoroute US 101, perturbant la circulation.

Dans les régions montagneuses, comme les Cascades et la Sierra Nevada, des conditions de blizzard ont été signalées. Certaines stations de ski pourraient recevoir jusqu’à 1,5 mètre de neige, marquant le premier épisode neigeux significatif de la saison.

Coupures d’électricité et perturbations de transport

Environ 364.000 foyers étaient toujours privés d’électricité jeudi matin dans l’Etat de Washington et en Californie. Les équipes de secours ont averti que les réparations pourraient durer plusieurs jours, notamment dans les zones les plus touchées.

Les déplacements ont également été fortement perturbés. La compagnie ferroviaire Amtrak a annulé des trains dans le nord-ouest du pays, tandis que l’aéroport international de San Francisco a enregistré plus de 60 annulations et 450 retards mercredi.

Un impact amplifié par le changement climatique ?

Selon les spécialistes, le changement climatique joue un rôle en intensifiant ces phénomènes météorologiques, car l’air plus chaud contient davantage d’humidité, augmentant la quantité de précipitations. Cependant, les scientifiques cherchent encore à déterminer comment le réchauffement influence la fréquence et la durée de ces événements.

Les autorités mettent en garde contre des risques accrus d’inondations éclair et de glissements de terrain à mesure que la tempête se poursuit jusqu’au week-end. La situation reste critique, en particulier dans les zones côtières et montagneuses, alors que les équipes d’intervention s’efforcent de rétablir les services et de limiter les dégâts.

Cet article est paru dans 20 Minutes (site web) - 20Minutes

L'Opinion (site web)
Economie, mardi 10 décembre 2024 981 mots

La promesse précaire de l'article 6 de l'accord de Paris

Georg Zachmann

En exclusivité pour l'Opinion, retrouvez une semaine sur deux la tribune du think tank Bruegel, basé à Bruxelles. Le processus international de coordination de la lutte contre le réchauffement climatique est en danger. Les Etats-Unis vont probablement se retirer à nouveau de l'accord de Paris sur le changement climatique, aggravant encore un peu plus la crise du multilatéralisme et d'un ordre mondial fondé sur des règles. Les émissions mondiales continuent d'augmenter et les pays développés ressentent plus directement le coût à court terme des politiques de décarbonation. Le principal espoir réside dans une technologie qui puisse réduire le coût de cette décarbonation, facilitant ainsi les compromis. Miser sur la technologie comporte toutefois des risques : sans une architecture fonctionnelle pour synchroniser les efforts d'atténuation au niveau mondial, elle pourrait ne pas tenir ses promesses. Le financement de la lutte contre le changement climatique est lui aussi en difficulté. C'était le grand sujet du sommet mondial sur le climat de 2024 (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, mais les sommes avancées (et les critères pour les dépenser) sont loin d'être suffisants pour encourager des mesures d'atténuation adéquates dans les pays en développement. Un événement survenu à Bakou pourrait toutefois avoir un impact positif majeur : la conclusion, après près d'une décennie, des négociations sur l'article 6 de l'accord de Paris, qui réglemente le commerce international du carbone. En vertu de l'article 6.2, les pays peuvent en effet accepter désormais de transférer à d'autres les réductions d'émissions excédentaires. En d'autres termes : s'ils dépassent leurs objectifs climatiques. Ces transferts se font généralement en échange d'une contribution financière. En plus de cela, selon l'article 6.4 de l'accord, les entreprises peuvent faire certifier leurs résultats d'atténuation dans un pays et transférer ces crédits de conformité dans un autre. Les pays acheteurs peuvent désormais établir des règles sur les types de résultats d'atténuation étrangers qu'ils acceptent et sur la manière de les utiliser. Cet « échange » de crédits d'atténuation pourrait, selon la façon dont il est utilisé, détruire ou bien compléter l'architecture climatique mondiale. Les points positifs : Un système international d'échange de droits d'émission de carbone bien mis en oeuvre peut permettre d'économiser beaucoup d'argent (250 milliards de dollars par an selon la présidence de la COP29). Il est désormais possible d'atténuer les émissions à bien moindre coût dans les pays en développement (par exemple en augmentant la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique) que ce qu'il en coûte pour éliminer les émissions restantes dans certains pays riches (par exemple en construisant des centrales électriques à hydrogène qui ne fonctionnent que pendant quelques heures). Un mécanisme solide fondé sur l'article 6 permettrait donc de réduire plus rapidement les émissions, en particulier dans les pays en développement. Un mécanisme d'échange solide entraînerait également une convergence des coûts d'atténuation (prix implicites du carbone) entre les partenaires commerciaux. Cela pourrait rendre obsolètes les épineuses politiques de fuites de carbone (c'est-à-dire les politiques visant à compenser les coûts du carbone pour l'industrie lourde afin d'empêcher sa délocalisation vers des pays où le coût du carbone n'existe pas). La valeur des unités d'atténuation étrangères sera évaluée en fonction des objectifs des pays acheteurs. Les unités provenant de pays dont les objectifs sont faibles auront beaucoup moins de valeur que celles provenant d'un plus grand nombre de pays aux objectifs plus stricts. Un mécanisme d'achat bien conçu tiendrait compte de cette réalité et augmenterait la pression exercée sur les pays pour qu'ils revoient leurs objectifs à la hausse. Si l'Union européenne devient un acheteur majeur d'unités d'atténuation étrangères, son influence sur la définition de la politique climatique mondiale augmentera considérablement. L'UE, en collaboration avec des partenaires ambitieux, pourrait même mettre en oeuvre un système commun d'achat de quotas qui servirait d'étalon-or à l'aune duquel les autres approches seraient comparées. Les risques : L'autorisation de transferts internationaux substantiels de résultats en matière d'atténuation implique un risque structurel pour l'architecture climatique mondiale. Les acheteurs d'unités d'atténuation chercheront le moyen le moins coûteux de répondre à leur demande. Cela incitera les intermédiaires à trouver des failles pour bénéficier de gains d'arbitrage excessifs, ce qui pourrait compromettre à terme l'intégrité du système. Par exemple, le fait d'autoriser l'utilisation de crédits pour le reboisement temporaire dans le système d'échange de quotas d'émission de l'UE, ou même pour respecter son engagement global en matière de climat, pourrait en fin de compte se traduire par une augmentation plutôt que par une diminution des émissions. Cela pourrait aussi encourager d'autres acteurs à suivre cet exemple, ce qui finirait par mettre à mal l'ensemble du système. La perspective incertaine d'une atténuation étrangère « bon marché » risque de décourager les investissements dans l'atténuation intérieure de l'UE. En outre, la baisse des prix du carbone en Europe grâce aux crédits entrants pourrait retarder les investissements dans l'innovation pour les secteurs hard-to-abate. L'UE est donc confrontée à un exercice d'équilibre complexe pour déterminer quelle utilisation elle fera de ce nouvel outil. Elle pourrait introduire un système trop restrictif ou trop complexe qui découragerait largement les échanges., mais aussi s'efforcer de concevoir un mécanisme plus souple. Dans ce dernier cas, le risque est que trop de quotas finissent par être certifiés par l'UE, ce qui porterait atteinte à l'intégrité des outils de décarbonation de l'UE et, à terme, à l'architecture mondiale. Tout système doit être solide et comporter un mécanisme d'autocorrection rapide et efficace. Il devrait donc encourager les pays vendeurs à renforcer leurs propres engagements et à les punir s'ils ne respectent pas leurs ambitions. L'unité de comptabilisation ne devrait pas être les compensations individuelles, mais les parts du budget carbone d'un pays. La question de l'approche européenne de la mise en oeuvre de l'article 6 - et la question de savoir si l'UE souhaite même participer à l'article 6 - n'est donc pas une question technique mais bien hautement stratégique. L'UE doit peser soigneusement sa réponse.

Cet article est paru dans L'Opinion (site web)

Le Figaro (site web)
samedi 14 décembre 2024 - 21:27 UTC +01:00 539 mots

Actualité ; Société

Mayotte : pourquoi le cyclone Chido est-il historique, le pire depuis près d’un siècle ?

Le Figaro avec l’AFP

FOCUS - D’abord classé en alerte violette, le cyclone, qui pourrait avoir «fait des centaines de morts», dépasse la tempête de référence de 1984. Il faut remonter à 1934 pour retrouver un phénomène aussi «exceptionnel».

Des scènes de dévastation à perte de vue. Un bilan humain qui pourrait s’avérer lourd, a mis en garde le ministre de l’Intérieur samedi soir, alors que 14 morts ont pour l’instant été recensés. Mais il y a «certainement plusieurs centaines de morts. Peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers», a mis en garde le préfet François-Xavier Bieuville. Un cyclone qualifié d’ «historique », d’abord classifié en alerte violette puis rétrogradé en alerte rouge afin que les secours puissent être déconfinés. Comment un tel drame a-t-il pu se produire ? Réponse avec le météorologue François Gourand, prévisionniste à Météo-France.

Le cyclone Chido qui s’est abattu sur Mayotte est «exceptionnel» car il a directement frappé l’archipel, tandis que sa puissance a été dopée par des eaux particulièrement chaudes dans l’océan Indien liées au changement climatique, explique-t-il samedi. Chido dépasse le cyclone Kamisy d’avril 1984 qui faisait jusqu’alors figure de «référence» dans la zone, selon lui. «On remonte probablement au cyclone du 18 février 1934, donc il y a 90 ans, pour trouver un impact aussi violent sur le département.» Les autorités ont fait état de dégâts «énormes» à Mayotte, tandis que Météo-France a relevé des rafales de 226 km/h samedi, à l’aéroport de Pamandzi, à l’est de la «capitale» Mamoudzou.

«Pour que l’œil d’un cyclone touche un territoire aussi petit, il y a quand même une probabilité qui est extrêmement faible, c’est cela qui fait le caractère un peu exceptionnel» de l’événement, selon François Gourand. Chido a également profité «d’un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes», a révélé le spécialiste. Ce phénomène, lié au changement climatique, crée «un gros réservoir d’énergie disponible pour les cyclones», a-t-il démontré.

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Cyclone Chido : à Mayotte, « on se croirait après la Seconde Guerre mondiale »

Autre élément qui a favorisé le développement de Chido, «un cisaillement de vent faible», ce qui a permis au cyclone «de se structurer et de perdurer». S’il existe trop de différence de vent entre le sol et l’altitude, «cela peut déstructurer un phénomène cyclonique et l’empêcher de se développer. Et là, malheureusement, ce n’était pas le cas», a encore indiqué le météorologue.

De tels phénomènes ne sont pas rares dans l’océan Indien, où la saison cyclonique démarre «à peu près au mois de novembre, avec un pic général entre le mois de décembre et le mois de mars, voire avril», a-t-il détaillé. Pour la saison actuelle, Météo-France avait annoncé une activité cyclonique légèrement supérieure à la normale, qui est de 10 tempêtes et cyclones, dont cinq cyclones. La prédiction était «entre neuf et 13 tempêtes et cyclones, et quatre à sept cyclones tropicaux» , a souligné le prévisionniste.

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Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

AFP - Infos Françaises
jeudi 5 décembre 2024 - 10:25:11 UTC 338 mots

Climat: Paris attend de la CIJ qu'elle clarifie le droit international

La Haye, 5 déc 2024 (AFP) - La France a déclaré jeudi qu'elle plaçait des attentes élevées dans la procédure en cours devant la plus haute juridiction de l'ONU, une "occasion unique" pour clarifier le droit international dans la lutte contre le changement climatique.

L'ONU a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) un avis consultatif sur les obligations des pays en matière de lutte contre le changement climatique et sur les conséquences juridiques pour les États qui causent des dommages au climat.

"La France est convaincue que cette procédure consultative constitue une occasion unique pour la cour de contribuer à l'identification et à la clarification du droit international relatif à la lutte contre le changement climatique", a déclaré Diégo Costa, le représentant du gouvernement français.

"Comme de nombreux pays, la France place des attentes élevées dans cette procédure et dans l'avis qui sera rendu", a ajouté M. Colas.

Cet avis "contribuera ainsi à renforcer de manière décisive notre cadre multilatéral commun pour faire face au principal défi de notre temps", a-t-il poursuivi.

La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le protocole de Kyoto et l'accord de Paris sont les textes de référence, a-t-il précisé.

En octobre, la France a prévenu que le réchauffement moyen observé dans le pays pourrait atteindre +4°C en 2100 sans changement politique notable.

La France a pour objectif d'être neutre en carbone d'ici 2050 et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre nocives de 40 % en 2030 par rapport à 1990.

La France faisait partie de la centaine de pays et organisations à présenter son point de vue sur le changement climatique devant la CIJ, qui siège à La Haye.

Les deux plus gros pollueurs du monde, la Chine et les Etats-Unis, ont exhorté la cour à s'en tenir au cadre actuel de l'ONU.

La CIJ mettra probablement des mois, voire des années, à rendre son avis, dont certains estiment qu'il aura un impact limité étant donné sa nature non contraignante.

20 Minutes (site web) - 20Minutes
samedi 14 décembre 2024 - 21:08:56 -0000 411 mots

Pourquoi le cyclone qui a touché Mayotte est exceptionnel ?

Le cyclone Chido a fait des dégâts considérables à Mayotte

Le cyclone Chido qui s’est abattu sur Mayotte est exceptionnel car il a directement frappé l’archipel, tandis que sa puissance a été dopée par des eaux particulièrement chaudes dans l’océan Indien liées au changement climatique, a expliqué samedi un météorologue à l’AFP.

On remonte probablement au cyclone du 18 février 1934, donc il y a 90 ans, pour trouver un impact aussi violent sur le département , selon François Gourand, prévisionniste à Météo-France.

Un cyclone record

Chido dépasse le cyclone Kamisy d’avril 1984 qui faisait jusqu’alors figure de référence dans la zone, selon lui. Les autorités ont fait état samedi de deux morts et de dégâts énormes à Mayotte, tandis que Météo-France a relevé des rafales de 226 km/h à l’aéroport de Pamandzi à l’est de la capitale Mamoudzou.

Pour que l’oeil d’un cyclone touche un territoire aussi petit, il y a quand même une probabilité qui est extrêmement faible, c’est cela qui fait le caractère un peu exceptionnel de l’événement, selon François Gourand.

Un mauvais scénario climatique

Chido a également profité d’un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes , a révélé le spécialiste. Ce phénomène, lié au changement climatique, crée un gros réservoir d’énergie disponible pour les cyclones , a-t-il démontré.

Autre élément qui a favorisé le développement de Chido, un cisaillement de vent faible , ce qui a permis au cyclone de se structurer et de perdurer.

Notre dossier Climat

S’il existe trop de différence de vent entre le sol et l’altitude, cela peut déstructurer un phénomène cyclonique et l’empêcher de se développer. Et là, malheureusement, ce n’était pas le cas , a encore indiqué François Gourand.

La saison des cyclones

De tels phénomènes ne sont pas rares dans l’océan Indien, où la saison cyclonique démarre à peu près au mois de novembre, avec un pic général entre le mois de décembre et le mois de mars, voire avril , a détaillé le météorologue.

Pour la saison actuelle, Météo-France avait annoncé une activité cyclonique légèrement supérieure à la normale, qui est de 10 tempêtes et cyclones, dont cinq cyclones. La prédiction était entre neuf et 13 tempêtes et cyclones, et quatre à sept cyclones tropicaux.

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Madame Figaro (site web)
dimanche 24 novembre 2024 - 10:00 UTC +01:00 712 mots

Société

Aussi paru dans
22 novembre 2024 - Madame Figaro

Marine de Guglielmo Weber, chercheuse à l’Irsem : «Nos modes de vie sont inadaptés à notre système planétaire»

Sofiane Zaizoune

ENTRETIEN - Innover pour moins polluer, ou innover pour ne rien changer ? La chercheuse décrypte deux visions divergentes de la tech.

Madame Figaro. – Votre livre s’attaque à la géo-ingénierie. De quoi parle-t-on ?

Marine de Guglielmo Weber. –De toutes les techniques ou projets qui visent délibérément à modifier notre environnement à une échelle spatiale assez large – a minima une région, voire un continent, parfois jusqu’à la planète entière – dans le but d’apporter des solutions technologiques au changement climatique.

Comment y parviendrait-on ?

On distingue deux grandes familles. La première consiste à extraire de l’atmosphère le carbone émis grâce à d’énormes aspirateurs à CO2 qui filtrent l’air, ou à des techniques fondées sur la biomasse, par exemple. La seconde, qu’on appelle modification du bilan radiatif, consiste à augmenter la part de rayons solaires réfléchis vers l’espace ou de rayonnement terrestre relâché par notre atmosphère pour refroidir artificiellement la planète. Cela grâce à la diffusion d’aérosols dans la stratosphère, d’une capacité de réflexion des nuages ou des océans accrue ou, pour les projets les plus science-fictionnesques, à des miroirs placés en orbite autour de la Terre.

Qui promeut ces innovations de rupture ?

Le secteur de la tech américaine, avant tout. Entrepreneurs, investisseurs et philanthropes y voient à la fois l’ouverture d’un nouveau secteur de marché et l’émergence de solutions au changement climatique compatibles avec nos modes de vie. Le gouvernement américain finance aussi des projets et se dote même d’un plan de recherche national sur la modification du bilan radiatif, qui le distingue d’autres États. L’Union européenne, par exemple, prône un moratoire sur ces technologies.

Ne promettent-elles pourtant pas de bénéfices ?

Ils restent potentiels et posent une infinité de problèmes. Les technologies de capture de carbone sont si énergivores qu’elles reviennent à émettre autant de CO2 qu’on en capture. Sans compter leurs effets sur la population ou la biodiversité , qui s’effondrerait de 7 % si l’on déployait à l’échelle mondiale les solutions fondées sur la biomasse, par exemple. Quant à un refroidissement artificiel, son impact planétaire nous ferait courir le risque d’effets climatiques en cascade.

Jusqu’à « entrer dans une nouvelle ère », écrivez-vous…

Ce serait comme mettre la planète sous respirateur artificiel. La stabilité même du système atmosphérique dépendrait exclusivement de dispositifs technologiques. Et s’ils ne fonctionnent plus ? Après cinquante ans de modification du bilan radiatif, par exemple, la hausse des températures contenue pendant ce temps surviendrait en l’espace d’une décennie. On appelle cela un «choc terminal», et on ne pourrait pas s’adapter à ses conséquences. La géo-ingénierie bénéficie d’un flot de financements car elle reste compatible avec la croissance, l’extraction infinie des ressources naturelles et l’extension du capital. Mais la crise climatique nous le révèle : nos modes de vie sont inadaptés à notre système planétaire.

Nous avons tout de même besoin de certaines techs…

Oui, mais tout dépend du rôle qu’on leur donne dans notre société. L’éolien et le photovoltaïque sont indispensables pour sortir du monde fossile mais ne suffiront pas. Ces technologies doivent être adossées à des mesures publiques de sobriété, sans quoi on continuera à consommer et produire à outrance, au mépris des limites planétaires. La scientifique Yamina Saheb, qui a participé à la rédaction du 6e rapport du Giec , le dit bien : si l’on donnait la même visibilité aux solutions de sobriété, elles aussi innovantes, qu’on en donne à la géo-ingénierie, on réglerait le problème.

Sommes-nous Pris d’hubris ?

Plutôt en plein refus de la finitude. Le système atmosphérique nous préexiste, il est fait d’échanges thermiques et biochimiques et de ressources naturelles finies qui conditionnent notre existence. Revenir à nos savoirs physiques permet de s’en souvenir. L’essor de la géo-ingénierie, lui, traduit un oubli de ces limites. Il en va pourtant de la durabilité de notre planète, de notre capacité à bien vivre, mais aussi à survivre. Serons-nous encore là dans cent ans ?

Marine de Guglielmo Weber est chercheuse à l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’École militaire).

Voir aussi :

Comment positiver en cette époque anxiogène ? La leçon d'espoir de la philosophe Laurence Devillairs

Camille Étienne : «En montagne, on se rend immédiatement compte de la supériorité de la nature sur l'homme»

Camille Étienne, Marine Calmet, Julia Faure... 9 femmes qui innovent face à la crise climatique

Cet article est paru dans Madame Figaro (site web)

20 Minutes (site web) - 20Minutes
vendredi 22 novembre 2024 - 15:07:39 -0000 572 mots

Retrouvez les conférences EDF du Salon des Maires 2024 en replay

EDF a partagé son expertise sur des enjeux clés comme la transition énergétique et la gestion des ressources au Salon des Maires et des Collectivités Locales 2024. Découvrez ou redécouvrez ces moments grâce aux replays disponibles en ligne.

Du 19 au 21 novembre 2024, EDF a pris part au Salon des Maires et des Collectivités Locales en animant plusieurs conférences sur des thématiques clés : transition énergétique, adaptation climatique, (ré) aménagement durable et diversité dans le recrutement. Si vous n’avez pas pu y assister, il n’est pas trop tard ! Les conférences sont désormais disponibles en replay pour vous permettre de découvrir les initiatives et solutions proposées par EDF et ses experts.

Les grands thèmes des conférences EDF

S’adapter au changement climatique

Avec Carine de Boissezon, directrice Impact d’EDF, et Maximilien Rouer, auteur et expert en développement durable, cette conférence pose les bases d’une réflexion sur les adaptations nécessaires pour les villes et territoires face aux bouleversements climatiques.

Regardez le replay ici

Agrivoltaïsme : une double opportunité pour l’énergie et l’agriculture

Cette session met en avant les synergies possibles entre production d’énergie solaire et agriculture. Lucie Maillard, experte en énergies renouvelables, et Audrey Juillac, agricultrice et présidente de la Fédération Française des Producteurs Agrivoltaïques, nous expliquent comment cette solution innovante peut transformer durablement les territoires ruraux.

Découvrez le replay ici

Réaménager et décarboner les friches industrielles

Découvrez le projet de transformation de l’ancienne friche industrielle DMC à Mulhouse, un exemple concret de réaménagement urbain durable. Adèle Wickersheim, directrice du Grand Projet Urbain Mulhouse DMC, et Quentin Riblier, project manager chez Urbanomy, filiale d’EDF, partagent leurs témoignages sur cette initiative. Ce projet illustre comment les anciens sites industriels peuvent être réhabilités pour répondre aux enjeux environnementaux tout en redynamisant les territoires.

Visionnez le replay ici

Gestion de l’eau : un enjeu vital

La préservation de l’eau, ressource précieuse et limitée, est au centre de cette conférence. Cécile Laugier et Bruno De Cherge d’EDF explorent des solutions innovantes pour mieux partager et gérer cette ressource essentielle dans un contexte de pression climatique croissante.

Accédez au replay ici

Recrutement et diversité : levier de transformation

Pour finir, avec Céline Szczyrba, EDF a mis en lumière l’importance d’une politique de recrutement inclusive et diversifiée. Cette conférence démontre comment la diversité dans les équipes peut enrichir les projets locaux et accompagner les collectivités dans leurs transformations.

Regardez le replay iciPourquoi visionner ces replays ?

Les conférences EDF sont animées par des experts reconnus. Elles offrent des solutions concrètes pour relever les défis auxquels font face les collectivités locales. Les thématiques abordées, telles que la transition énergétique, la gestion de l’eau, le réaménagement urbain ou encore l’inclusion sociale, sont au cœur des enjeux pour l’avenir des territoires. Plus qu’un simple partage d’expertise, ces échanges constituent une véritable source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à bâtir des territoires plus durables.

Comment accéder aux replays EDF ?

Les replays sont disponibles gratuitement. Il vous suffit de cliquer sur les liens ci-dessous pour y accéder.

S’adapter au changement climatique : quelles nécessités, quelles perspectives pour les villes et les territoires ?

Oui, l’agrivoltaïsme a du potentiel !

Réaménager/décarboner : comment Mulhouse et Urbanomy transforment l’ancienne friche industrielle DMC

Gestion et partage de l’eau : mission possible !

Recrutement : la diversité, c’est bien notre genre !

Cet article est paru dans 20 Minutes (site web) - 20Minutes

Libération (site web)
jeudi 28 novembre 2024 - 08:20:38 1092 mots

Il faut respecter les limites de notre planète pour sauver nos démocraties

Un collectif de scientifiques et chercheur·se·s en sciences environnementales

Plus d’une centaine de chercheurs et de scientifiques réagissent et soutiennent la tribune récente de Camille Etienne appelant à la création d’un «Conseil écologique». Ils confirment que les enjeux environnementaux doivent entrer dans l’évaluation de l’ensemble des politiques publiques.

Nous, scientifiques et chercheur·ses en sciences environnementales, souhaitons réagir à la tribune de Camille Etienne du 15 novembre 2024, appelant à la création d’un «Conseil écologique», et aux réponses qui lui ont été faites. Nous signons cette tribune en notre nom propre sans engager ni les institutions au sein desquelles nous travaillons ni celles finançant nos travaux de recherche.

Nous sommes convaincu·es que les enjeux environnementaux doivent entrer dans l’évaluation de l’ensemble des politiques publiques de manière systématique. Les travaux de recherche académique sur le fonctionnement du système Terre, et ses impacts sur l’habitabilité de la planète, doivent contribuer à nourrir le débat démocratique.

Les pressions sur les ressources vitales accentuent les atteintes à la paix

Dans nos travaux de recherches, nous sommes confronté.es à un rappel constant de la gravité des crises environnementales et sociales. La société civile a pris connaissance du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, notamment grâce aux travaux du Giec et de l’IPBES. Au-delà de ces deux enjeux, l’urgence écologique trouve une représentation pertinente dans le cadre des limites planétaires.

Elles identifient neuf processus biophysiques (1) qui influencent les conditions d’habitabilité de la Terre. Pour chacun de ces processus, des limites planétaires ont été déterminées. En deça de ces limites, l’humanité peut vivre en toute sécurité. Au-delà de ces limites, nous augmentons le risque de faire basculer la Terre dans un nouvel état inconnu et, sans nul doute, néfaste pour l’espèce humaine et la plupart des espèces peuplant notre planète.

L’état actuel des connaissances scientifiques nous apprend que, sur ces neuf limites planétaires, six sont dépassées et une septième menace d’être franchie. Or, les conséquences de leurs dégradations sont d’autant plus graves que celles-ci s’accélèrent. Chaque dégradation complémentaire augmente l’intensité et la fréquence de ce que nos sociétés modernes nomment «catastrophes naturelles». En plus des drames humains et des dégâts matériels liés à ces catastrophes, la santé humaine est tout particulièrement touchée par la dégradation des environnements de vie, avec l’explosion du nombre de cancers et une chute de la fertilité.

Les pressions sur les ressources vitales sont croissantes. Elles menacent directement nos systèmes alimentaires, et, par conséquent, accentuent les atteintes à la paix et à la sécurité mondiales. Les conclusions scientifiques sont claires : il est urgent d’agir pour assurer la sécurité de nos sociétés. Afin de préserver les citoyens, il est donc du devoir des législateurs d’intégrer les neuf processus aux critères d’élaboration des politiques publiques.

Cette intégration ne peut pas se faire de manière isolée. En effet, chacun de ces neuf processus est en interaction avec les autres. Il est contre-productif de traiter la dégradation de l’un d’eux de manière isolée, sans étudier l’impact des actions envisagées sur les autres. Il est donc nécessaire d’élaborer et mettre en œuvre un cadre d’évaluation des politiques publiques qui prend en compte l’ensemble des enjeux environnementaux, ainsi que leurs interactions avec les sociétés humaines.

Emparez-vous des connaissances disponibles

Nous sommes convaincu·e·s de la nécessité d’amener les enjeux environnementaux de manière systématique dans le débat démocratique. De surcroît, la Convention citoyenne pour le climat (CCC) a montré l’engouement citoyen pour ces sujets, à travers leur proposition de création d’une «Haute Autorité aux limites planétaires». C’est pourquoi nous souhaitons attirer l’attention du monde politique, des décideur·ses économiques, et de la société civile sur l’existence de nos disciplines.

Les travaux de recherches sur le sujet sont de plus en plus conséquents, et proposent déjà des applications du cadre des limites planétaires aux échelles nationale et locale. Nous pouvons citer le couplage du cadre des limites planétaires avec l’économie circulaire, la comptabilité, la politique des villes et l’étude des territoires. Nous les appelons à s’emparer des connaissances académiques actuelles et à mobiliser ce cadre afin d’évaluer et d’orienter les projets et initiatives. Les modalités et la nature de la prise en compte des limites planétaires dans les processus législatifs sont à définir démocratiquement.

Nous, chercheur.ses et scientifiques, explorons, expérimentons et mettons à disposition les résultats académiques et scientifiques pour mieux informer les prises de décisions politiques à différentes échelles. L’état des connaissances est aujourd’hui manifeste sur le dépassement avéré de la plupart des limites planétaires et sur la non-soutenabilité des politiques actuelles. Les décideurs doivent d’urgence ouvrir le débat démocratique pour adopter des critères et/ou un organe d’évaluation des politiques publiques s’appuyant sur le cadre des limites planétaires. Plus nous repoussons l’échéance, plus nous mettons en péril l’habitabilité de notre planète et de ce fait nos démocraties.

(1) Le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, l’acidification de l’océan, les cycles de l’eau douce, du phosphore et de l’azote, les sols, les aérosols, l’appauvrissement de la couche d’ozone et l’intégration d’entités nouvelles.

Parmi les 108 signataires : Nicolas Antheaume Codirecteur du Laboratoire d’économie et de management de Nantes Atlantique (Lemna) Emile Balembois Doctorat en sciences de l’environnement Dominique BourgProfesseur honoraire à l’université de Lausanne Sylvie FerrariProfesseur à l’université de Bordeaux Loïc GiacconeDoctorant à l’Institut de géographie Natacha Gondran Professeure en évaluation environnementale Olivier Hamant Directeur de recherches en biologie et biophysique Damien Rieutor Doctorant en géographie humaine à l’université de Grenoble-Alpes Jean RomanDoctorant en évaluation environnementale Martin RousseauDoctorant en économie écologique à l’université de Bordeaux Yamina SahebEnseignante-chercheuse Anne-Charlotte SauveplaneDoctorante en sciences de gestion et de l’ingénieur Heïdi SevestreGlaciologue Eloise VaillandDoctorant en sciences de gestion à l’université Paris-Saclay Nathanaël WallenhorstProfesseur en sciences de l’environnement UCO… La liste de la totalité des signataires est ici.

Vous souhaitez publier une tribune dans Libération ? Pour connaître nos conseils et la marche à suivre, ainsi que l’adresse à laquelle nous envoyer vos propositions, rendez-vous dans la section «Proposer une tribune» en bas de cette page puis écrivez à [email protected].

Cet article est paru dans Libération (site web)

Le Figaro (site web)
mardi 19 novembre 2024 - 07:00 UTC +01:00 749 mots

Voyage ; Guides

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18 novembre 2024 - AFP - Infos Françaises La Croix (site web) Sciences et Avenir (site web) AFP Stories (français) Boursorama (site web réf.) Yahoo! Finance France (site web réf.) France 24 (site web réf.) Free (site web réf.)

Ces charmants animaux d’Afrique sont menacés d’extinction en 2035 : comment les sauver ?

Le Figaro avec AFP

Manque de nourriture, changement climatique, perturbations accrues... En Afrique du Sud, les défenseurs des manchots du Cap désespèrent.

Attraper un manchot prend à peu près deux minutes à Mashudu Mashau, qui traque les blessures ou maladies signalées chez ces oiseaux de mer si attachants, désormais en danger «critique» d'extinction sur la péninsule du Cap.

«Je prends mon temps. Je me baisse, parfois même je rampe, pour ne pas sembler menaçant», explique cet employé de la ville portuaire et touristique du Cap, à la pointe sud de l' Afrique. Avec un collègue, «quand on est proches, on vise la tête et on la tient pour sécuriser» le manchot.

Parfois, les manchots noirs et blancs à l'âge adulte, plumes marron ébouriffées quand ils sont encore adolescents, se dandinent jusqu'à la route au-dessus de la plage et là, l'affaire se complique.

Boîte en carton

«On en a eu un aujourd'hui... Il passait d'un côté d'une voiture garée à l'autre, l'enfer. On a fini par l'immobiliser», souffle cet homme de 41 ans, qui a consacré les huit dernières années à protéger l'espèce.

Capturés et délicatement placés dans une boîte en carton, ils sont envoyés dans un dispensaire spécialisé où ils sont soignés avant d'être relâchés.

Mais les défenseurs de la nature craignent que leurs efforts ne suffisent pas à enrayer le déclin du manchot du Cap, classé en octobre parmi les espèces en «danger critique» d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

«On peut se donner corps et âme. Mais s'il n'existe pas d'environnement sain pour eux, c'est presque vain», souligne le vétérinaire David Roberts, du centre de soins géré par la Fondation d'Afrique australe pour la conservation des oiseaux côtiers (SANCCOB).

Anchois et sardines

Il reste moins de 10.000 couples reproducteurs en Afrique australe, principalement en Afrique du Sud, contre 42.500 en 1991, et leur extinction à l'état sauvage est prévue d'ici 2035. Les facteurs sont nombreux: manque de nourriture, changement climatique, perturbations accrues, maladies ou marées noires.

Pour Allison Kock, biologiste marin des parcs nationaux, la plus grande menace est liée à leur alimentation: «S'ils sont affamés», notamment de sardines ou d'anchois, «ils ont tendance à abandonner leurs efforts de reproduction».

En conséquence, les autorités ont imposé une interdiction de la pêche commerciale autour de six colonies de manchots pour dix ans dès janvier.

Mais SANCCOB, ainsi que BirdLife, une autre ONG environnementale, ont porté plainte contre le gouvernement, arguant que les zones interdites à la pêche ne sont pas assez vastes.

Nids artificiels

«Idéalement, on voudrait qu'il y ait plus de poissons dans l'océan, mais ça, nous n'y pouvons rien. Donc nous demandons de limiter la concurrence directe pour les poissons restants entre les pêcheries industrielles et les manchots», explique Katta Ludynia, responsable recherche à la SANCCOB.

Pour l'association de pêche pélagique sud-africaine, « la pêche industrielle a un impact» limité par rapport à d'autres facteurs, notamment environnementaux, comme «l'abondance fluctuante»des sardines et anchois qui les nourrissent.

Une audience est prévue en mars mais un accord à l'amiable pourrait être trouvé avant, espère le nouveau ministre de l'Environnement. D'autres initiatives contribuent aux efforts pour sauver le manchot du Cap, notamment des nids artificiels pour augmenter le taux de reproduction.

Le danger du tourisme

Leur nouveau statut de menace «critique» d'extinction peut aider mais aussi nuire: Elle devrait se traduire par davantage de financements pour les protéger... Mais aussi plus de touristes, qui souvent les perturbent.

«Les manchots sont très sensibles» et les gens se rapprochent dangereusement, parfois «avec leurs perches à selfies», souligne Arne Purves, qui travaille à la conservation côtière de la ville.

Le tourisme est un secteur vital pour l'Afrique du Sud et les manchots du Cap ont rapporté des dizaines de millions de dollars au pays l'an dernier, selon une étude récente. Pour les défenseurs de première ligne, comme Mashudu Mashau, ce coup de projecteur est bienvenu. «Ces dernières années, il n'y en avait que pour les rhinocéros», menacés par le braconnage, note-t-il, espérant «le même respect et la même assistance».

Car l'urgence n'est pas juste de sauver les manchots maladroits sur terre et à la nage si gracieuse, mais tout un écosystème dont les humains font partie. Si «les manchots se portent bien, nous en profitons aussi».

En vidéo - En Antarctique, près de 10.000 jeunes manchots empereurs ont été décimés à cause du réchauffement climatique

Voir aussi :

Visiter l'Afrique du Sud en 14 jours, de Cape Town au Parc Kruger : conseils et itinéraire

Mama Shelter Cape Town : un vent de révolution hôtelière française souffle sur l’Afrique du Sud

Pourquoi il faut partir en Afrique du Sud en été

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Le Figaro (site web)
mardi 10 décembre 2024 - 14:05 UTC +01:00 740 mots

Actualité ; Sciences & Environnement

Réchauffement climatique : le scénario d’une France à + 4 °C

Anne-Laure Frémont

Alors que le plan d’adaptation au changement climatique fait l’objet d’une consultation publique, Météo-France publie une synthèse scientifique décrivant les températures et les précipitations pour l’Hexagone dans un climat futur.

S’adapter, mais à quoi ? Le troisième plan national d’adaptation au changement climatique fait l’objet d’une consultation publique jusqu’à fin décembre. Son objectif : préparer tous les pans de la société française – que ce soient les collectivités, les entreprises ou les citoyens – à un réchauffement de 4 °C d’ici à la fin du siècle par rapport aux années 1850. Mais pourquoi cette trajectoire ? Et qu’implique-t-elle pour notre pays ? Météo-France a publié mardi un rapport pédagogique qui vise à mettre à plat toutes ces questions et à expliquer les bases scientifiques derrière cette stratégie.

Cette trajectoire de + 4 °C ne sort pas de nulle part, a rappelé mardi en conférence de presse Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint à la direction de la climatologie et des services climatiques de Météo-France. «Elle a été construite en regardant quels sont les engagements actuels de l’ensemble des pays en termes de réduction de gaz à effet de serre.»Ces politiques nous emmènent vers un réchauffement de l’ordre de 3 °C en fin de siècle au niveau planétaire, avec + 1,5 °C en 2030 (moyenne sur plusieurs années consécutives) et + 2 °C en 2050.

«À l’échelle de la France hexagonale, le réchauffement est plus important car elle se situe sur une zone continentale, et le réchauffement est plus fort aux latitudes tempérées et hautes par rapport aux latitudes tropicales», selon l’expert. Le + 3 °C moyen mondial correspond en France à un réchauffement de 4 °C en 2100, avec deux étapes : + 2 °C en 2023, + 2,7 °C en 2050. Un scénario non pas pessimiste, donc, mais réaliste, basé sur un jeu de 17 simulations climatiques différentes.

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Météo France rappelle que l’écart entre la décennie 2011–2020 et la période préindustrielle est déjà de + 1,8 °C pour le pays. Il atteint même + 2,1 °C si on considère les 10 dernières années (2014–2023). Dans son rapport, plusieurs cartes de la métropole montrent le réchauffement potentiel région par région d’ici à la fin du siècle. À + 4 °C, la température moyenne annuelle pourrait ainsi atteindre + 14,2 °C en France, contre + 10,9 °C sur la période de référence (1976–2005), avec des pointes à + 15 °C sur l’agglomération parisienne, soit le «climat actuel de la région de Montpellier», et au-delà de + 18 °C sur la moitié sud, «le climat actuel de l’Andalousie». Des analogies percutantes, destinées à «déclencher le passage à l’action», reconnaît Jean-Michel Soubeyroux. Sur le territoire métropolitain, ce réchauffement ne sera pas uniforme : il sera plus intense dans les régions du Sud-Est et de montagnes, avec un écart allant par exemple jusqu’à 1 °C en moyenne l’été avec la Normandie.

Davantage d’incertitudes sur la pluie

Pour ce qui est des précipitations, les incertitudes sont plus grandes. À l’échelle du pays, «le cumul de précipitations est stable mais les précipitations utiles (différence entre précipitation et évaporation) vont diminuer sous l’effet de la hausse des températures», prédit Météo-France. En hiver, dans une France à + 4 °C, l’évolution est à la hausse de façon assez uniforme (hors Alpes et Pyrénées), tandis qu’en été l’assèchement est important dans tout le pays, à l’exception des régions du Nord-Est où le signal est plus faible.

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Le climatologue rappelle qu’il ne s’agit pas de «décrire le climat à horizon 2100 mais ce à quoi il faut s’adapter, et donc ce qui doit être pris en compte» pour les futures constructions de bâtiments, de réseaux ferrés ou de centrales nucléaires par exemple. Des données plus spécifiques sont d’ailleurs déjà disponibles pour différents acteurs via les portails de services de Météo-France, comme le Drias, Climadiag Commune ou Climadiag Agriculture. Le deuxième volet du rapport, publié mardi, traitant cette fois des extrêmes liés au réchauffement et leur impact (vagues de chaleur, inondations, sécheresses, tempêtes), est attendu en janvier prochain.

Voir aussi :

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Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

La Gazette des communes (site web)
mardi 19 novembre 2024 998 mots

Développement durable : le groupe EDF et les collectivités sur la même ligne !

Pour en savoir plus

Publiredac

Partenaire stratégique des collectivités locales, le groupe EDF soutient et accompagne les territoires dans leurs objectifs de décarbonation et de transition énergétique. Au coeur de cette mission et en accord avec sa raison d'être, le groupe EDF mobilise une large palette de solutions pour construire un avenir énergétique neutre en CO2 conciliant préservation de la planète, bien-être et développement, grâce à l'électricité et à des services innovants.




A l'occasion du salon des maires et des collectivités locales, qui se déroulera du 19 au 21 novembre à Paris, porte de Versailles, le groupe EDF réunira, lors de plusieurs conférences, les acteurs qui oeuvrent pour la transition énergétique afin d'échanger sur les initiatives en faveur du développement durable des collectivités.

[caption id="attachment_956530" align="alignnone" width="640"] Environnement de l'Eco-Quartier de la ZAC de Bonne à Grenoble[/caption]

Co-construire des territoires bas carbone et résilients

Face au dérèglement climatique et à ses conséquences déjà mesurables, les collectivités doivent mener une double stratégie visant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et aménager leurs territoires pour assurer bien-être des habitants et pérennisation des activités économiques. Face à ces défis de grande ampleur, et parfois difficilement conciliables, le groupe EDF se mobilise aux côtés des collectivités et s'appuie sur son ancrage territorial historique, son savoir-faire et sa capacité d'innovation pour accompagner les collectivités vers une accélération de leurs transitions. Cet accompagnement s'exprime à différents niveaux ̶ implémentations techniques, conseil stratégique, suivi des performances ̶ et s'attache, avant tout, à confronter les solutions d'EDF et de ses filiales aux besoins « du terrain » et aux impératifs de chaque collectivité. L'accompagnement se conçoit comme un partenariat.

Au service des territoires, EDF et ses filiales proposent ainsi des voies de décarbonation qui reposent en priorité sur une électrification optimisée des usages. Des solutions pérennes et à impact direct se multiplient sur tous les territoires. C'est le cas, par exemple, du déploiement de réseaux de chaleur verts, utilisant la biomasse en remplacement des énergies fossiles, ou du développement d'infrastructures de mobilité électrique notamment porté par IZIVIA, filiale du groupe EDF, experte des bornes de recharge. EDF met également à disposition des collectivités, des outils de pilotage intelligent afin de maximiser leur efficacité énergétique. Grâce à des logiciels de gestion assistée par intelligence artificielle et au rôle croissant de la data, les collectivités peuvent optimiser la consommation d'énergie de leurs infrastructures en temps réel. La possibilité de mettre en place des jumeaux numériques, modèles virtuels qui simulent et analysent les performances énergétiques des installations, donne aux collectivités une capacité supplémentaire d'identifier des leviers d'optimisation encore plus poussés.

À Mulhouse, un démonstrateur de ville durable porté par Urbanomy/EDF

Le renforcement de la résilience face au changement climatique impose de mettre en place des garde-fous contre les événements imprévus (tempête...) et d'engager de profondes transformations pour limiter les effets du réchauffement sur le long terme. Le développement de capacités d'autoproduction énergétique (panneaux photovoltaïques et systèmes de stockage sur et dans les bâtiments publics) garantit aux collectivités une source d'énergie propre et disponible. EDF permet ainsi aux collectivités de disposer d'un approvisionnement énergétique continu tout en bénéficiant d'une réduction des coûts. Quant à la ville du futur, économe en énergie et facile à vivre, elle se construit dès aujourd'hui autour de plusieurs projets pilotes conduits par le groupe EDF et ses filiales.

Parmi ces projets, celui mené à Mulhouse par Urbanomy - filiale de conseil stratégique, énergie et climat du groupe EDF - illustre parfaitement la capacité d'innovation prospective d'EDF. Un nouveau quartier de ville a été modélisé sur un outil digital, en établissant divers scénarii de réhabilitation du site industriel de 30 hectares, permettant de retenir le plus pertinent en termes de sobriété dans la construction/rénovation des bâtiments et d'efficacité énergétique.

De nouvelles opportunités porteuses d'avenir

Accompagner les collectivités sur la voie du développement durable, c'est aussi soutenir les initiatives locales, qu'elles soient proposées par les organisations ou par les citoyens. EDF Renouvelables, une filiale du groupe EDF, joue ainsi un rôle pionnier dans le développement de projets agrivoltaïques, en collaborant avec des exploitants et les collectivités pour installer des panneaux solaires qui n'impactent pas les cultures mais, au contraire, les protègent des aléas climatiques et donnent accès à une nouvelle source de revenus. Les territoires bénéficient d'une énergie verte tout en préservant leur vocation agricole. Dans le domaine de l'eau, alors que les problématiques de gestion et de partage sont de plus en plus pressantes, EDF aide les collectivités à répondre à cette urgence en proposant des solutions de valorisation et de gestion intelligente de la ressource, notamment en intégrant la récupération d'eaux de pluie et la réutilisation des eaux traitées dans des cycles industriels.

Avec le projet Epiflex, un modèle de boucle énergétique territoriale expérimenté dans la région de Dunkerque, EDF pousse l'innovation toujours plus loin : les flux d'énergie, mais aussi de chaleur, d'eau et de matières sont partagés entre les industries locales et les collectivités. Les surplus énergétiques de certains sites sont ainsi redistribués aux autres, réduisant les déchets et optimisant les consommations. Ce modèle d'économie circulaire présente des bénéfices environnementaux et économiques pour les territoires. La mutualisation des ressources permet non seulement de diminuer les émissions de CO2, mais aussi de réduire les coûts énergétiques pour chaque acteur. Ce projet illustre comment EDF répond aux besoins complexes des territoires en matière de gestion durable des ressources et d'optimisation énergétique.

Lien pour accéder aux conférences

La Croix (site web)
Actualité Économie, vendredi 13 décembre 2024 590 mots

Incendies en Californie : le risque climatique fait fuir les assureurs

Noémie Taylor-Rosner à Los Angeles

Le feu qui fait rage à Malibu relance le débat sur l'assurabilité des biens immobiliers dans des zones à risque. Depuis 2022, plusieurs assureurs ont réduit leurs activités sur le marché californien en raison de la hausse des coûts d'indemnisation causée par la crise climatique.

« Il y a quelques mois, j'ai dû contacter 20 compagnies d'assurances différentes pour tenter de protéger ma maison. Aucune n'était disposée à couvrir une propriété en Californie », témoigne Ryan Alimo, un habitant de la région de Malibu, ville huppée au bord du Pacifique.

Comme plus de dix millions de Californiens, cet expert en intelligence artificielle vit dans une zone exposée aux risques d'incendies, où souscrire à une assurance est devenu un véritable casse-tête. Face à la multiplication des feux liée au réchauffement climatique, les assureurs sont de plus en plus réticents à couvrir de nouveaux clients et le prix des assurances existantes a explosé.

Lundi 9 décembre, un nouveau feu dévastateur, le Franklin Fire, s'est déclaré près de chez Ryan Alimo, dans les collines qui surplombent la côte. Environ 1 600 hectares et au moins sept propriétés sont partis en fumée. La moitié de la ville de Malibu a dû être évacuée et plusieurs milliers d'habitations sont menacées par les flammes, dans cette région prisée des célébrités hollywoodiennes.

Crise des assurances

Le feu qui fait rage à Malibu « va aggraver une situation déjà difficile » en matière d'assurances pour les habitants de la région, note David Russell, professeur en assurance et en finance à l'université d'État de Californie à Northridge. « Les assureurs qui avaient déjà pris le risque de couvrir des clients vivant à Malibu, où les incendies sont fréquents, vont souffrir financièrement lorsqu'ils vont devoir les indemniser, note-t-il. Ils vont être plus réticents à prendre ce type de risque à l'avenir et vont probablement restreindre leur couverture ou augmenter leurs primes, voire les deux à la fois. »

Le Golden State traverse depuis un peu plus d'un an une véritable crise des assurances. Au cours des derniers mois, sept des douze principaux assureurs présents sur le marché californien ont annoncé une restriction de leurs activités au sein de l'État. En novembre 2022, All State, l'un des plus gros groupes d'assurances en Californie, a été le premier à semer la panique en annonçant qu'il ne couvrirait plus l'habitation de nouveaux clients. En mars 2023, le géant State Farm lui emboîtait le pas.

Une décision motivée par l'explosion des coûts d'indemnisation liée à l'augmentation des sinistres mais aussi par le fait que les régulateurs de l'État refusaient jusqu'à présent d'approuver une hausse des tarifs.

L'impact du changement climatique

Face à cette crise des assurances, le Golden State a été contraint de réagir. En septembre, le commissaire aux assurances de l'État, Ricardo Lara, a introduit une série de réformes visant à stabiliser le marché. Celles-ci autorisent les assureurs à augmenter leurs tarifs en échange de l'extension de la couverture des habitants de zones à risque.

« Ce n'est pas en signant des chèques aux assurances que nous allons résoudre la crise », s'était indigné en juin Jamie Court, le président de Consumer Watchdog, une association de défense des consommateurs, lorsque l'État avait dévoilé son plan d'action.

Sur le long terme, « le changement climatique va de toute façon impacter le marché de l'immobilier comme jamais auparavant, prédit David Russell. Certaines propriétés dans des zones autrefois désirables vont coûter de plus en plus cher à assurer au point que les gens seront contraints de les vendre à bas prix ou de les abandonner ».

Cet article est paru dans La Croix (site web)

CNews (site web réf.) - CNEWS (fr)
2 décembre 2024 679 mots
«L’affaire la plus importante de l’histoire de l’humanité» : un procès historique sur le dérèglement climatique ouvre devant la CIJ
CNEWS avec AFP

Au cours des deux prochaines semaines, une centaine de pays et d'organisations seront auditionnés devant la Cour internationale de justice. Cette dernière devra trouver un cadre juridique pour la lutte... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
2 décembre 2024 2317 mots
Aussi paru dans
11 décembre 2023 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
12 mars 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
28 juillet 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
4 septembre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
5 octobre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
2 décembre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
La fusion nucléaire: cette révolution énergétique change la donne

Une découverte majeure a eu lieu au National Ignition Facility du Lawrence Livermore National Laboratory en Californie. Les scientifiques ont réussi à produire une réaction de fusion nucléaire qui a entraîné... Voir l'article

Science et Vie (site web)
vendredi 22 novembre 2024 - 22:05:04 1134 mots

Protéger seulement 2,6 % des océans pour sauver des milliers de baleines chaque année

Laurie Henry, Henry-Laurie

Chaque année, des milliers de baleines succombent à des collisions avec des navires, une menace croissante exacerbée par l'intensification du transport maritime mondial.

Un ensemble de recherches récentes a identifié des zones critiques de collision à travers les océans et propose des solutions concrètes pour préserver ces géants marins. Malgré les efforts existants, moins de 7 % de ces zones bénéficient actuellement de mesures de protection adéquates.

EN BREF

L'étude menée par l'Université de Californie à Santa Cruz et le British Antarctic Survey révèle les risques de collision entre navires et baleines.

Les chercheurs ont cartographié les zones critiques de collision, montrant que 92 % des routes maritimes chevauchent les habitats des baleines.

Des mesures ciblées sur 2,6 % des océans pourraient réduire les collisions, offrant une solution pragmatique et économique.

Le transport maritime, qui assure aujourd'hui 90 % du commerce mondial, représente une menace croissante pour la biodiversité marine. Les collisions entre navires et grandes baleines, autrefois décimées par la chasse industrielle, sont désormais une des principales causes de mortalité pour ces espèces, essentielles aux écosystèmes marins.

Une étude internationale, menée par des chercheurs de l'Université de Californie à Santa Cruz, du British Antarctic Survey et publiée dans Science , dresse pour la première fois une carte mondiale des risques de collision en s'appuyant sur plus de 435 000 observations de baleines et 35 milliards de trajets maritimes. Elle révèle que la vaste majorité des zones critiques ne bénéficient d'aucune protection. À l'heure où le réchauffement climatique redessine les routes maritimes, cette cartographie alerte sur une crise écologique sous-estimée, mais évitable.

Les hotspots : une cartographie alarmante des risques de collisions avec les baleines

Selon cette nouvelle étude, les baleines bleues, à bosse, de Finn et les cachalots partagent leur habitat avec 92 % des routes maritimes mondiales. De fait, ce constat met en lumière un risque élevé de collisions. Ces zones à risque se concentrent principalement le long des côtes. Notamment dans des régions où le trafic est dense, comme le bassin méditerranéen, le nord-ouest du Pacifique et les côtes américaines.

Cependant, des hotspots sont également identifiés en pleine mer, près des Açores ou dans l'océan Indien. L'intersection entre les routes de migration des cétacés et les voies maritimes y est critique. Sur la base de 435 000 observations de baleines croisées avec 176 000 routes maritimes entre 2027 et 2022, l'étude révèle un constat alarmant. Dans l'ensemble, moins de 7 % des points chauds à risque pour l'une des quatre espèces étaient couverts par des mesures volontaires. Et moins de 1 % étaient couverts par des mesures obligatoires, comme la réduction de la vitesse des navires, pour limiter les risques.

Chevauchement spatial entre les baleines et le trafic maritime. © A. C. Nisi et al., 2024

Heather Welch, chercheuse à l'Université de Californie à Santa Cruz et co-autrice de l'étude, insiste sur la difficulté de quantifier l'ampleur du problème. « La plupart des collisions ne sont ni signalées ni observées directement, compliquant l'identification des risques », explique -t-elle. Cette opacité, combinée à une gestion limitée, aggrave la situation dans des régions cruciales, mais sous-protégées comme les côtes sud-américaines ou l'Afrique australe. Ces lacunes freinent la mise en place de stratégies globales, alors même que des solutions simples pourraient réduire considérablement les impacts sur les populations de baleines.

Solutions : une couverture ciblée et efficace

Effectivement, l'étude souligne une solution accessible pour réduire les risques de collisions avec les baleines. Il « suffirait » de cibler les mesures de gestion sur seulement 2,6 % de la surface des océans. Cette stratégie minimaliste, mais précise permettrait de couvrir toutes les zones identifiées comme présentant un risque élevé de collision. Parmi les interventions proposées, la réduction de la vitesse des navires se révèle particulièrement efficace. Briana Abrahms, co-autrice de l'étude, explique que ralentir les navires dans ces zones critiques ne se limite pas à réduire les collisions. « Cela diminue également le bruit sous-marin, qui perturbe les baleines, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l'air. Des bénéfices pour les écosystèmes marins et les populations côtières », déclare -t-elle. Cette approche holistique illustre le potentiel de solutions pragmatiques et surtout à faible coût pour l'industrie maritime.

Des initiatives locales, comme le programme Blue Whales Blue Skies en Californie, démontrent que ces mesures ciblées peuvent avoir un impact significatif. Ce programme associe limitation de vitesse et surveillance des zones à risque pour protéger les baleines bleues de la région. Cependant, à l'échelle mondiale, les efforts restent désorganisés et inégalement appliqués, comme nombre de projets de protection et conservation malheureusement.

L'étude révèle que 95 % des zones critiques se trouvent dans des zones économiques exclusives (ZEE). En d'autres termes, les gouvernements nationaux ont le pouvoir de réglementer le trafic maritime. Cela offre une opportunité unique de renforcer les protections via des initiatives locales, soutenues par l'Organisation maritime internationale. Et en évitant les lourdeurs des négociations internationales sur les eaux internationales. Une couverture ciblée, soutenue par des politiques nationales, pourrait alors garantir une protection efficace et rapide pour ces géants des océans.

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Le défi du changement climatique pour les baleines

Ajoutons à cela le réchauffement climatique qui amplifie les risques de collision entre navires et baleines. Comment ? En bouleversant les dynamiques océaniques et maritimes. En Arctique, la fonte accélérée des glaces ouvre des routes maritimes auparavant inaccessibles. Cela intensifie le trafic dans des habitats jusqu'ici préservés. Ces régions, où les baleines se déplacent pour se nourrir et se reproduire, deviennent de nouveaux hotspots de collision.

Prévision du risque global de collision avec des navires au niveau de l'espèce pour les baleines bleues, les rorquals communs, les rorquals à bosse et les cachalots. © A. C. Nisi et al., 2024

Parallèlement, le changement climatique modifie les écosystèmes marins, forçant les baleines à adapter leurs routes migratoires et leurs zones d'alimentation. Ces déplacements rendent les données historiques sur leurs habitudes moins fiables pour anticiper les risques futurs. Les zones autrefois considérées comme refuges, éloignées des routes maritimes, pourraient bientôt devenir des points critiques d'interactions dangereuses.

Anna Nisi, co-autrice, insiste sur la nécessité d'une réponse globale et coordonnée à cette crise émergente. « Les baleines ne connaissent pas les frontières nationales. Protéger leurs routes migratoires nécessite une coopération transfrontalière », explique-t-elle. Les nations doivent travailler ensemble pour surveiller et protéger les zones de migration. Elles doivent notamment établir des corridors marins sûrs et ajuster les routes maritimes internationales. Cette coordination est d'autant plus cruciale que le réchauffement climatique risque d'accentuer immanquablement les pressions sur les baleines.

Source : Anna C. Nisi et al., “ Ship collision risk threatens whales across the world's oceans ”. Science 386,870 -875 (2024). DOI:10.1126/science.adp1950

Cet article est paru dans Science et Vie (site web)

Libération (site web)
samedi 23 novembre 2024 - 13:19:11 1431 mots
Aussi paru dans
23 novembre 2024 - MSN (France) (site web réf.)

Climat Libé Tour 2024 : inscrivez-vous à l’étape de Montpellier !

Aurore Coulaud, Yoann Duval

La huitième et dernière étape 2024 du «Climat Libé Tour», à Montpellier les 13 et 14 décembre, sera dédiée aux énergies. Débat avec Paloma Moritz, masterclass d’Etienne Klein, ateliers… ainsi qu’un concert du rappeur Lord Esperanza et une performance du collectif Maraboutage.

Jeunesse, transports, logement… En ;2024,Libéexplore la thématique de la transition écologiquelors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif ;: trouver des solutions au plus près des territoires. Huitième et dernière étape de notre seconde édition ;: Montpellier, les 13 et 14 ;décembre. Un événement réalisé en partenariat avec la ville et la métropole de Montpellier, la région Occitanie, avec le soutien du Crédit coopératif, l’Agence de la transition écologique (Ademe), le groupe VYV, la fondation Jean-Jaurès, Oxfam, Greenpeace, le magazinePioche ;!,Le Lierre,Vert le média,la Halle Tropisme et Médiatransports.Dès à présent, prenez votre billet.

Les 13 et 14 ;décembre venez rencontrer et débattreavec Paloma Moritz, responsable du pôle écologie du média Blast, Cécile Duflot,ancienne ministre du Logement et directrice générale d’Oxfam France, Jean Massiet, fondateur du talk-show politique Backseat, Pierre Charbonnier, philosophe, Asma Mhalla, politologue, Etienne Klein,physicien, Anthony Cellier, membre de la commission de régulation de l’énergie, Michaël Delafosse, maire de Montpellier…

Vendredi 13 ;décembre, à l’hôtel de Ville

De 9h30 à 15 heures ;:Le «Parlement Génération Transition» avec Oxfam. C’est l’une des identités du Climat Libé Tour ;: le Parlement Génération Transition continue, fort de ses apprentissages, pour une deuxième saison. Ce sont 60 ;jeunes qui sont attendus pour débattre le 13 ;décembre. Sur toute une journée, ces deux classes dialogueront avec les journalistes de Libération,les membres d’Oxfam et des élus.

De 14h30 à 15 heures ;: Inauguration avec Lauren Provost, directrice adjointe de la rédaction deLibération, Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la métropole. En rendant bus et tramways gratuits, Montpellier a fait un pari audacieux, comme 46 autres territoires en France. Objectif ;: réduire l’usage de la voiture, démocratiser l’accès à la mobilité et transformer la ville. Un an après, quel bilan tirer ;? Fréquentation, impact écologique, coût pour la collectivité ;: les promesses ont-elles été tenues ;?

De 15 heures à 16 heures ;: Comment sortir du tout-bagnole ;? Masterclass de Pierre Leflaive, responsable Transports du Réseau Action Climat. Face à l’urgence climatique et à la congestion urbaine, le modèle centré sur la voiture individuelle vacille. Mais se donne-t-on les moyens d’une réelle métamorphose ;? Zones à faibles émissions, mobilités douces, transports en commun gratuits, télétravail ;: ces alternatives suffisent-elles à repenser nos villes, nos modes de vie et nos imaginaires collectifs ;? Comment mieux intégrer les périphéries et zones rurales dans cette transition ;? Comment mobiliser experts, élus et citoyens pour se libérer de la dépendance automobile ;? Prendre le virage de l’écologie, est-ce tourner le dos à notre liberté de nous déplacer ;?

De 16 heures à 17 heures ;: Pas de démocraties sans énergies fossiles, vraiment ;? Débat avec Paloma Moritz, responsable du pôle écologie du médiaBlast, et Asma Mhalla, politologue et autrice deTechnopolitique ;: comment la technologie fait de nous des soldats.Charbon, pétrole et gaz ont soutenu l’essor des démocraties modernes, en garantissant abondance, stabilité énergétique et paix. Mais peut-on imaginer un avenir démocratique sans ces ressources ;? A l’aune du changement climatique et des limites planétaires, leur raréfaction risque-t-elle de fragiliser nos institutions et de creuser les inégalités ;? Ou au contraire, favoriser l’émergence d’une nouvelle ère énergétique et d’un renouveau démocratique capable de garantir soutenabilité et sécurité ;?

De 17 heures à 18 heures. Précarité énergétique, comment lutter ;? Débat avec Cécile Duflot, ex-ministre du Logement et DG d’Oxfam France, Anthony Cellier, de la commission de régulation de l’énergie(en visio)et Vivien Chazelle, architecte des Bâtiments de France. La crise énergétique qui a suivi la guerre en Ukraine a fait flamber les prix de l’énergie malgré le bouclier tarifaire instauré par l’Etat, impactant ainsi des millions de foyers qui peinent à se chauffer ou à payer leurs factures. A quels tarifs s’attendre cet hiver ;? Les dispositifs d’aide actuels (chèque énergie, aides à la rénovation énergétique…) sont-ils suffisants pour garantir à tous l’accès à des conditions de vie dignes ;? Sinon, quelles politiques mettre en œuvre pour protéger les plus vulnérables ;?

Dès à présent, prenez votre billet.

Samedi 14 ;décembre, faculté d’Economie, amphithéâtre Jean-Baptiste Say

De 11 heures à 11h15 ;: Mot d’accueil avecLauren Provost, directrice adjointe de la rédaction deLibérationet Frédérique Carcaillet, vice-présidente aux enjeux environnementaux à l’université de Montpellier.

De 11h15 à 12 heures ;: De quoi l’énergie est-elle le nom ;? Masterclass d’Etienne Klein, physicien et docteur en philosophie des sciences. Energie ;: un mot qui irrigue nos vies, mais dont le sens échappe souvent. Force physique, enjeu économique, défi écologique ;: derrière ce terme se cachent des réalités multiples. Le chercheur Etienne Klein, grand vulgarisateur, nous invite à explorer l’histoire et les paradoxes de ce concept clé, au croisement des sciences, de la pensée et de nos sociétés. Une réflexion lumineuse pour repenser notre rapport à l’énergie.

De 14 heures à 15h30 ;:Nucléaire ou renouvelable, faut-il choisir ;?Face à l’urgence climatique, la question divise ;: faut-il miser sur le nucléaire, énergie bas carbone mais controversée, ou tout investir dans le solaire, l’éolien, l’hydraulique dont la variabilité notamment est critiquée ;? Quelle est la «meilleure» énergie ;? Doit-on combiner ces solutions ou trancher ;? Entre enjeux techniques, économiques et environnementaux, comment réinventer notre mix énergétique capable de soutenir nos besoins et l’effort de lutte contre le réchauffement climatique ;? Une sobriété heureuse est-elle possible ;?

De 15h30 à 16h30 ;: Vers une écologie de guerre ;? Masterclass de Pierre Charbonnier, philosophe.

De 16h30 à 17h30 ;: Peut-on réellement concilier transition énergétique et biodiversité ;?Parcs éoliens, barrages, mines pour batteries ;: la transition énergétique bouleverse nos écosystèmes. Si la majorité des éoliennes a longtemps été cantonnée aux vastes plaines cultivées, ces installations sont devenues plus imposantes et ont atterri en forêt avec, pour certaines, des hauteurs supérieures à la tour Montparnasse, à Paris. Peut-on sauver le climat sans sacrifier la nature, essentielle à la lutte contre le changement climatique ;? Comment faire en sorte d’épargner les espèces qui l’habitent ;?

De 17h30 à 18h30 ;: Des jeunesses et un climat. Masterclass de Jean Massiet, fondateur du talk-show politique Backseat.La Génération climat a grandi avec Greta Thunberg et les rapports du Giec en toile de fond. Face à un avenir incertain, des jeunes citoyens en quête de sens refusent de faire l’autruche. Ils n’attendent plus qu’on leur donne la parole, ils la prennent. Ils se soulèvent, crient, désobéissent… Mais ces jeunes revendiquent-ils tous leur appartenance à cette fameuse Génération climat ;? Surtout de combien de jeunesses parle-t-on ;? Comment se caractérisent-elles ;?

Dès à présent, prenez votre billet.

Soirée, Halle Tropisme

De 20 heures à 21 heures ;: Concert de Lord Esperanza

A 28 ;ans, Lord Esperanza s’attache à multiplier les expériences pour affiner son propos. L’artiste nous fait voyager sur ses premiers projets entre tirades introspectives et révoltes altermondialistes. Sa discographie commence avec la sortie de l’album Drapeau noir et son titre éponyme certifié aujourd’hui single d’or. Deux EP en solitaire, puis plusieurs projets en collaboration avec Lux, Nelick et un projet de 16 titres ;: Polaroid,suivi d’un nouvel EP, INTERNET. Il termine l’année ;2018 avec la sortie d’une session Colors pour le titre Le Temps des graviers. L’année 2019 marque la sortie de son deuxième album, Drapeau blanc,opus complet co-réalisé avec Majeur Mineur. De jeune rappeur hypersensible à chanteur décomplexé, Lord Esperanza poursuit sa métamorphose avec son album Phoenix, coréalisé avec Nino Vella (Rouquine). En ;2024, Lord Esperanza revient avec son EP Atlaset prévoit déjà de nouvelles sorties. Dès à présent, prenez votre billet.

De 21 heures à 22h30 ;: Performance du collectif Maraboutage

Depuis leur Marseille cosmopolite, le collectif Maraboutage a tracé ses ponts festifs en dansant partout dans le monde. Du Ghana au festival Nyege Nyege, en Ouganda, jusqu’à Rio, Londres, Durban, Porto ou Milan, ils ramènent de leurs voyages musicaux une sélection défricheuse et électrique, le futur de la sono mondiale et pas mal d’amis avec qui partager les platines. Originaire de Marseille, la famille Maraboutage envoûte le public d’une culture afro sublimée. Dès à présent, prenez votre billet.

Cet article est paru dans Libération (site web)

Le Monde (site web)
planete, lundi 16 décembre 2024 - 11:00 UTC +0100 1175 mots

La planification écologique, éternelle variable d’ajustement et victime collatérale de l’instabilité politique en France

Matthieu Goar

Les enjeux du « défi du siècle » de lutte contre le dérèglement climatique semblent passés au second plan. François Bayrou, peu connu pour son appétence pour les questions environnementales, changera-t-il la donne ?

François Bayrou a été nommé premier ministre en pleine tempête politique, mais son premier dossier chaud est un cyclone dévastateur à Mayotte, dont le bilan pourrait s’élever à plusieurs centaines de morts. En l’espace d’un week-end, le monde politique a été rattrapé par une catastrophe naturelle. Et même s’il est encore trop tôt pour établir un lien avec le réchauffement climatique dans le cas présent, différentes études ont établi que les tempêtes tropicales s’intensifient à cause du changement climatique. Or, force est de constater que, depuis des mois, le « défi du siècle », selon les termes d’Emmanuel Macron, a disparu de l’agenda politique.

Lundi 9 décembre, l’institut européen Copernicus annonce que l’année 2024 sera la première à dépasser le seuil de + 1,5 ºC de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le plus ambitieux de l’accord de Paris. Ce jour-là, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, évoque devant le président de la République cette urgence climatique puis plaide le lendemain, devant les autres chefs de parti, pour un impôt sur la fortune « vert » et pour une loi climat. « Personne ne rebondit, nous étions vraiment dans des discussions sur la méthode, même si certains ne se privaient pas d’évoquer leurs lignes rouges avec les retraites. Mais si vous croyez qu’ils veulent parler d’écologie dans ces moments-là… », critique la patronne des Verts.

Déjà bien mal en point depuis quelques mois, la transition ne cesse de s’enfoncer dans le magma de l’Assemblée nationale et de l’exécutif. Deux ans et demi après la mise en place d’une planification, aucun projet de loi n’est à l’agenda du ministère de la transition écologique. La grande conférence sur l’eau, annoncée par Michel Barnier, n’aura pas lieu la semaine du 16 décembre. « Tant qu’il n’y a pas de stabilité politique, tout est fragile, surtout quand il n’y a aucun portage d’envergure, résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace. En France, l’écologie a toujours été vue comme un sujet à la marge. La planification n’a pas réussi à changer cela puisque ce thème cesse d’exister quand le contexte politique déraille. »

Aucune marge de manœuvre

La transition, éternelle variable d’ajustement de crises jugées plus urgentes, a été une victime collatérale de la motion de censure contre Michel Barnier. Certaines associations de défense de l’environnement se sont initialement réjouies de l’impossibilité de faire voter le projet de loi de finances 2025, qui réduisait certaines enveloppes importantes pour la transition écologique : − 1,5 milliard d’euros sur MaPrimeRénov’, − 1,5 milliard sur le fonds vert, − 500 millions sur l’électrification des véhicules, etc.

Leur raisonnement était que le projet de loi spéciale obligerait le gouvernement démissionnaire à revenir aux enveloppes de l’automne 2023, qui avaient bénéficié d’une hausse de 7 milliards d’euros. « Le projet de loi spéciale permet d’éviter un shutdown [arrêt] du fonctionnement des services publics et des opérateurs de l’Etat, pas un shutdown des investissements dans la transition », résume François Thomazeau de l’Institut de l’économie pour le climat.

Devant la commission des finances du Sénat, mercredi 11 décembre, le ministre démissionnaire du budget Laurent Saint-Martin a confirmé que les « dépenses nouvelles discrétionnaires » ne sont pas permises par la loi spéciale. Et, dans les semaines à venir, jusqu’au vote d’un projet de loi de finances, chaque décret sera surveillé par le Conseil d’Etat et le Conseil constitutionnel. L’inquiétude est encore plus grande du côté du ministère, qui décrit une situation très « handicapante » avec aucune marge de manœuvre. « Des secteurs pourraient être obligés de réduire la voilure faute de visibilité ou de soutien financier, ce qui aura un impact sur nos trajectoires, prévient Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de la transition écologique. En votant la censure, l’extrême droite, mais aussi la gauche, ont mis des bâtons dans les roues aux politiques écologiques. »

Une situation qui complique encore un peu plus l’étape la plus importante de la planification : la mise en œuvre des trajectoires climatiques qui doit mener la France à une réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre en 2030. Cet automne, Michel Barnier et son gouvernement, grâce à une stratégie de « la locomotive à marche forcée », selon les mots de Mme Pannier-Runacher, ont présenté trois textes très attendus : la troisième stratégie nationale bas carbone, la programmation pluriannuelle de l’énergie et le troisième plan national d’adaptation au changement climatique.

Signes d’essoufflement

Mercredi, Agnès Pannier-Runacher est venue les présenter devant le conseil national de la transition écologique. « C’est une situation un peu particulière avec une ministre démissionnaire, au milieu d’un grand flou politique, estime Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau Action Climat, un collectif plutôt en accord avec les trajectoires, mais très inquiet sur la suite. Il faut une adéquation entre les ambitions et l’action. Le verdissement des flottes de voitures, le déploiement de l’éolien, la rénovation des bâtiments… tout cela demande des moyens. »

A la fois bousculés par la conjoncture économique et par le brouillard sur les aides et les normes, certains secteurs commencent à montrer des signes d’essoufflement. Ainsi, la vente de voitures électriques a baissé de 18 % en octobre par rapport à la même période l’an dernier, plus que la moyenne mondiale (− 11 %). L’installation des pompes à chaleur est aussi en chute libre. « Les entreprises, les ménages, les collectivités, tout le monde a l’arme au pied, car il y a un manque de visibilité, principalement provoqué par l’instabilité politique », affirme Géraud Guibert, président du think tank La Fabrique écologique.

En parallèle, la cause climatique n’est guère plus incarnée. L’Elysée a renoncé depuis longtemps à en faire un axe de sa communication, et Michel Barnier a eu très peu d’espace pour s’en emparer. François Bayrou, peu connu pour son appétence pour les questions environnementales, changera-t-il la donne ? Les difficultés budgétaires et les équilibres au sein d’une future alliance gouvernementale, sans doute toujours sous la surveillance du Rassemblement national, ne vont pas disparaître.

« La configuration politique du moment rend tout très compliqué », constate Jean-François Julliard. Conscientes que cette situation de précarité de l’exécutif est amenée à durer, les associations ont décidé d’adapter leur stratégie. Greenpeace travaille ses actions à l’international, et le Réseau Action Climat veut se rapprocher des collectivités et des élus locaux alors que les élections municipales auront lieu en 2026. Comme si elles avaient déjà renoncé à retrouver un peu de cohérence à l’échelon national…

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
6 décembre 2024 907 mots
Quand le bilan carbone permet d’améliorer la santé et la qualité de vie au travail

Le changement climatique provoque de plus en plus de problèmes de santé dans le monde, avec notamment une hausse des morts liée à la chaleur. © Jopwell/Pexels Convaincue qu’agir pour... Voir l'article

La Voix du Nord (site web)
samedi 7 décembre 2024 - 07:27:19 601 mots

Face au changement climatique, Graines de Flandre veut cultiver la biodiversité et la résilience

Marie Lagedamon

A Hazebrouck et Zuytpeene, l'association Jardinons notre santé produit ses propres graines, convaincue que biodiversité génétique et préservation du sol seront des solutions pour s'adapter au changement climatique.

Par Marie Lagedamon

Il y a huit ans, la naissance de sa première fille sert de déclencheur. Rémi Cousin change de système de valeurs. Fini le job dans la grande distribution, l'Arnékois d'origine ne veut plus ignorer l'impact de notre société de consommation sur l'environnement. Lui qui met les mains dans la terre depuis l'âge de 10 ans cherche du sens. Se lance dans le maraîchage puis abandonne, faute d'accès à du foncier.

En 2019, il lance l'association Jardinons notre santé. « J'ai commencé à m'intéresser à la production alimentaire et j'ai compris l'importance des semences et du sol, retrace l'ancien étudiant de l'institut de Genech. La terre emmagasine du carbone, absorbe l'eau, nous maintient en bonne santé à condition d'y maintenir la vie. Graines de Flandre est devenu le projet principal de l'association, nous voulons relocaliser une activité de production artisanale de semences potagères et florales. » Comme inspiration et appui, Rémi Cousin cite le réseau Kokopelli et aussi la ferme-conservatoire des Mille variétés anciennes , en Sologne, où il est allé en formation. Un lieu fondé il y a un demi-siècle par l'un des pionniers de l'agroécologie, Philippe Desbrosses.

à plusieurs, on parviendra sur le temps long à consolider les productions face au changement climatique»

Depuis deux ans, Graines de Flandre s'épanouit dans 3 500 mètres carrés de terrain à Zuytpeene et 1 500 mètres carrés à Hazebrouck. Les premières graines (sous serre mais pas que) ont fructifié, sans aucun engrais de synthèse. « On cultive la biodiversité génétique et cultivée en réadaptant des variétés anciennes à notre terroir. On fertilise avec du fumier, des déchets verts. Il y a de la perte suivant la météo mais grâce à la diversité de cultures, on a toujours réussi à équilibrer. Et puis, c'est la force de l'association, à plusieurs, on parviendra sur le temps long à consolider les productions face au changement climatique. Nous ne sommes qu'au début du processus. » Ces variétés anciennes, parfois menacées de disparition, peuvent être moins sensibles à certains aléas ou à des maladies. Les préserver peut demain participer à la résilience alimentaire dans nos jardins.

Participer à la transition

La jeune graineterie est déjà bien étoffée. « Rien qu'en tomates, nous avons 200 variétés disponibles, nous en avons autant pour les légumes. » Veiller sur ce patrimoine génétique représente beaucoup de travail : après les récoltes à maturité, il faut extraire les graines, les sécher, les nettoyer et réaliser de nouveaux tests de germination avant de les commercialiser. L'essentiel se fait pour le moment à la main. Grâce au soutien de la NeF, une banque éthique et écologique, l'association a pu s'équiper d'une batteuse à graines et espère se doter d'un séchoir l'an prochain. Un partenariat avec l'Institut agricole d'Hazebrouck permet de sensibiliser les élèves à cet enjeu de semences reproductibles et libres de droit. « Notre ambition est de participer à la transition, plus on attend, plus ce sera compliqué pour les générations futures. » La certification Agriculture biologique est un autre projet pour pouvoir répondre à la demande de maraîchers locaux.

Renseignements : grainesdeflandre.fr ou 06 76 15 34 85 ; L'association participera au marché de Noël du 6 au 12 décembre.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

Dernières Nouvelles d'Alsace (site web réf.) - DNA
13 décembre 2024 581 mots
Cuisine. Viande, produits laitiers... Quels sont les aliments les plus polluants ?

Cuisine Viande, produits laitiers... Quels sont les aliments les plus polluants ? L’alimentation joue un rôle crucial dans notre quotidien, mais elle a aussi un impact significatif sur l’environnement. Certains... Voir l'article

Le Temps
Science, vendredi 22 novembre 2024 1711 mots, p. 10

Les pays, les milliards et les enjeux de la finance climatique

DUC-QUANG NGUYEN

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PLANÈTE L'argent est au centre des négociations de la COP29 en Azerbaïdjan. Le nouveau mécanisme discuté pourrait redessiner la carte des engagements internationaux. Explications en chiffres

MULTIPLIÉ PAR DIX?Les objectifs de finance climatique dès 2025 proposés par diérents groupes de pays en développement, en milliards de dollars* LMDC: Like-Minded Developing Countries ou groupe de négociation des pays en développement ayant une vision similaireQUELLE PART DANS LE BUDGET?Comparaison de l'impact budgétaire du nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) avec d'autres postes majeurs de dépenses, en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) des pays développés*NCQG: en partant de l'hypothèse que les pays développés couvriraient les trois quarts des 1100 milliards de dollars de la finance climatique dès 2025QUELS PAYS CONTRIBUENT ET QUELS SONT CEUX QUI POURRAIENT LES REJOINDRE?Les 23 pays* actuellement contributeurs à la finance pour le climat, ainsi que les pays potentiellement éligibles pour les rejoindre. Les pays non contributeurs sont colorés selon leur potentiel à rejoindre la liste des donateurs aux NCQG, d'après une récente étude menée par le Dr Pieter Pauw de l'Université technique d'Eindhoven. L'analyse s'appuie sur neuf indicateurs, principalement liés à la richesse et aux émissions historiques, mais également à l'appartenance des nations à des institutions influentes et à des traités internationaux.* L'UE-27 doit également fournir des financements climatiques, indépendamment des fonds fournis par ses Etats membresLA PART DES ÉMISSIONS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT A FORTEMENT AUGMENTÉ DEPUIS 1992Emissions de CO2 cumulées* dues aux combustibles fossiles et à l'industrie depuis 1750, en milliards de tonnes* Sans le changement d'utilisation des terresQUEL LIEN ENTRE LES ÉMISSIONS HISTORIQUES DE C02 ET LA RICHESSE DES NATIONS?Emissions de C02 cumulées par habitant vs revenu national brut par habitant en 2023, pour une sélection de nations. Les données sont présentées sur une échelle logarithmiqueLe second critère proposé par la Suisse et le Canada pour élargir les liste des contributeurs (›250 tCO2 par habitant et revenu par habitant › 40 000 $)* PPA: à parité du pouvoir d'achat, en dollars courants ** De 1750 à 2023, sans le changement d'utilisation des terres

8083

@duc_qn

Les conférences climatiques se succèdent et, avec elles, le constat d'une situation de plus en plus critique. En 2024, les émissions de CO2 atteindront à nouveau un niveau record, nous éloignant davantage de l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, qui figure dans l'Accord de Paris. Les politiques actuelles dirigent la planète vers une hausse de température de 2,7 °C d'ici à la fin du siècle, selon les dernières estimations de Climate Action Tracker.

Le nerf de la guerre

La COP29 se distingue par une ambition: celle de fixer un nouvel objectif de financement pour soutenir les pays les plus vulnérables face aux effets du changement climatique, baptisé « nouvel objectif collectif quantifié » (NCQG en anglais). Derrière ce nom abstrait à rallonge se cache une question bien concrète: quelle somme les pays industrialisés doivent-ils verser aux pays du Sud pour les aider à s'adapter au changement climatique et leur permettre d'engager leur transition? Cet article s'appuie en partie sur une analyse de Carbon Brief pour éclairer ces enjeux.

Les pays du Nord, de par leur histoire, sont en majorité responsables des changements climatiques. Pourtant, ce sont principalement les pays du Sud qui en paient les conséquences. Il ne s'agit donc pas d'un acte de charité, a fait valoir le chef de l'ONU Climat Simon Stiell à Bakou. Ces montants sont une dette que les pays riches ont envers les pays en développement.

Mais presque tous les éléments de ce nouvel objectif suscitent des désaccords: le montant à atteindre, les contributeurs, les types de financement, les projets concernés, et la durée de l'engagement. L'avant-projet de l'accord au 16 novembre 2024 s'étend sur 24 pages avec 415 éléments encore en suspens, soulignant la complexité de parvenir à un consensus.

Quel montant pour le nouvel objectif?

Contrairement aux 100 milliards de dollars, chiffre arbitraire proposé par les dirigeants des pays développés en 2009 lors de la COP15 de Copenhague, le NCQG doit tenir compte des « besoins et priorités des pays en développement ». Les besoins futurs sont difficiles à quantifier mais plusieurs études s'accordent sur la nécessité de mobiliser des milliers de milliards de dollars dans les années à venir.

Des groupes de pays en développement, tels que le groupe des « pays en développement aux vues similaires » (LMDC), le Groupe arabe et le Groupe africain, ont proposé des cibles de financement climatique avoisinant les 1000 à 1300 milliards de dollars par an.

Atteindre un tel objectif nécessiterait une augmentation sans précédent des financements climatiques, multipliée par dix dès 2025. Cependant les pays n'ont pas tous les mêmes attentes quant aux sources de financement qui devraient composer ce nouvel objectif.

Pour mieux saisir l'ampleur de ces montants - plus de 1000 milliards de dollars par an -, on peut les comparer au produit intérieur brut (PIB) de la Suisse, qui se montait à 885 milliards de dollars en 2023. En d'autres termes, les sommes en discussion pour le nouvel objectif de finance climatique dépassent le PIB suisse actuel.

Selon les calculs de l'agence onusienne du commerce et du développement (Cnuced), la finance climatique représenterait environ 1,4% du PIB des pays développés contributeurs dès 2025. Cela constituerait une part significative des budgets nationaux, mais resterait en deçà des dépenses militaires annuelles et équivaudrait à moins de la moitié des subventions versées chaque année aux combustibles fossiles.

Quels pays l'alimenteront?

Autre sujet épineux dans les négociations autour du NCQG: l'éventuel élargissement de la liste des pays contributeurs. Les pays industrialisés souhaitent que des économies émergentes relativement prospères, comme la Chine et les pétromonarchies du Golfe, participent officiellement. En réponse, les pays en développement reprochent aux nations riches de vouloir ainsi détourner leurs propres responsabilités historiques.

Actuellement, seuls 23 pays sont légalement tenus de financer des actions climatiques en faveur des nations les plus vulnérables. Cette liste, appelée « Annexe II » dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), comprend les pays d'Europe occidentale, les Etats-Unis, le Japon, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande.

Trois décennies plus tard, la donne a changé: le revenu par habitant dans le monde a triplé, témoignant de l'amélioration des niveaux de vie dans de nombreuses régions. Certains pays, qui n'appartiennent pas à l'Annexe II, affichent désormais des niveaux de richesse et des émissions supérieurs à ceux de certains pays de cette liste. Cette nouvelle réalité devrait-elle influencer la liste des donateurs? Cette question sera centrale lors des négociations à Bakou.

Déterminer une répartition équitable des contributions n'a rien d'aisé. Si l'on se base uniquement sur les émissions globales, les pays les plus peuplés risquent d'être davantage sollicités, même si leurs émissions par habitant sont modérées. Mais fonder les contributions exclusivement sur les émissions par habitant introduit également un biais: des pays de tailles très différentes, mais avec des niveaux d'émissions similaires (comme les Etats-Unis et le Luxembourg, par exemple), se verraient attribuer des montants identiques, ce qui semble peu réaliste.

La Suisse, en tandem avec le Canada, a proposé deux critères précis pour élargir la liste. Le premier critère concerne les dix pays émettant le plus de CO2, dont le revenu national brut par habitant, en parité de pouvoir d'achat, excède 22 000 dollars. Cette mesure inclurait l'Arabie saoudite, la Russie et la Chine, tout en excluant d'autres grandes économies émergentes, telles que l'Inde et le Brésil.

Un deuxième critère, plus strict, prend en compte les pays dont les émissions cumulées atteignent au moins 250 tonnes par habitant depuis 1990 et dont le revenu par habitant dépasse 40 000 dollars. Ce scénario viserait notamment les Etats du Golfe, ainsi que Singapour, la Corée du Sud, Israël et la République tchèque.

Face aux divergences, un compromis pourrait prendre la forme d'un objectif « multicouche », avec différents groupes de contributeurs selon les paliers de financement. Ce modèle permettrait une répartition des charges plus flexible, adaptée aux capacités et aux responsabilités spécifiques de chaque pays dans la lutte contre le changement climatique.

Sources: Pauw et al. (2024) adapté par Carbon Brief, Global Carbon Budget (2024) | Our World in Data, la Banque Mondiale | Global Carbon Budget | Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) |ONU du commerce et du développement (Cnuced) calculs basés sur le modèle de politique globale des Nations unies.

MULTIPLIÉ PAR DIX?Les objectifs de finance climatique dès 2025 proposés par diérents groupes de pays en développement, en milliards de dollars* LMDC: Like-Minded Developing Countries ou groupe de négociation des pays en développement ayant une vision similaireQUELLE PART DANS LE BUDGET?Comparaison de l'impact budgétaire du nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) avec d'autres postes majeurs de dépenses, en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) des pays développés*NCQG: en partant de l'hypothèse que les pays développés couvriraient les trois quarts des 1100 milliards de dollars de la finance climatique dès 2025QUELS PAYS CONTRIBUENT ET QUELS SONT CEUX QUI POURRAIENT LES REJOINDRE?Les 23 pays* actuellement contributeurs à la finance pour le climat, ainsi que les pays potentiellement éligibles pour les rejoindre. Les pays non contributeurs sont colorés selon leur potentiel à rejoindre la liste des donateurs aux NCQG, d'après une récente étude menée par le Dr Pieter Pauw de l'Université technique d'Eindhoven. L'analyse s'appuie sur neuf indicateurs, principalement liés à la richesse et aux émissions historiques, mais également à l'appartenance des nations à des institutions influentes et à des traités internationaux.* L'UE-27 doit également fournir des financements climatiques, indépendamment des fonds fournis par ses Etats membresLA PART DES ÉMISSIONS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT A FORTEMENT AUGMENTÉ DEPUIS 1992Emissions de CO2 cumulées* dues aux combustibles fossiles et à l'industrie depuis 1750, en milliards de tonnes* Sans le changement d'utilisation des terresQUEL LIEN ENTRE LES ÉMISSIONS HISTORIQUES DE C02 ET LA RICHESSE DES NATIONS?Emissions de C02 cumulées par habitant vs revenu national brut par habitant en 2023, pour une sélection de nations. Les données sont présentées sur une échelle logarithmiqueLe second critère proposé par la Suisse et le Canada pour élargir les liste des contributeurs (›250 tCO2 par habitant et revenu par habitant › 40 000 $)* PPA: à parité du pouvoir d'achat, en dollars courants ** De 1750 à 2023, sans le changement d'utilisation des terres

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
1 décembre 2024 857 mots
"Un signal d'alarme pour notre planète" : de nouvelles images montrent l'ampleur effrayante du recul des glaces arctiques
Jo Bailey

Des images publiées par Greenpeace ont mis en évidence la rapidité avec laquelle les glaces de l'Arctique reculent. Prises dans la région norvégienne du Svalbard, les photographies montrent non seulement... Voir l'article

Le Moniteur (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 09:12 GMT+1 1103 mots

Terra Nova prône la gestion déléguée pour la transition écologique des infrastructures et bâtiments publics

« S'appuyer sur un mix public/privé » : voici comment parvenir à surmonter le mur d'investissement de la transition écologique des infrastructures et des bâtiments publics, selon Terra Nova. Dans un rapport publié le 18 novembre, le think tank de centre gauche prend clairement position en faveur des contrats de concession et des marchés publics à tiers-financement.

Dans un rapport publié le 18 novembre, le laboratoire d'idées Terra Nova formule une vingtaine de recommandations pour financer la décarbonation et l'adaptation au changement climatique des infrastructures, chiffrées à plus de 20Mds€, ainsi que la rénovation énergétique des bâtiments publics, évaluée à une dizaine de milliards.

Son auteur, l'avocat en droit public Benoit Thirion (1), préconise en particulier de mobiliser les financements privés « autant que possible » tout en trouvant de nouvelles sources de financement public. Une recette qui s'appuie sur des ingrédients déjà connus et qui font la part belle à la gestion déléguée. Privilégier le paiement par l'usager

A commencer par la concession, contrat de la commande publique dont l'un des avantages est que les investissements sont réalisés par son titulaire, rémunéré par les recettes d'exploitation, et n'aggravent ainsi pas la dette publique. Son deuxième mérite : l'infrastructure est financée par ses utilisateurs, et non par l'ensemble des contribuables. Modèle qui « lorsqu'il est possible - c'est-à-dire lorsque l'infrastructure est le support d'un service marchand - devrait être privilégié par les collectivités publiques », estime Terra Nova.

%%HORSTEXTE:2%%

%%ARTICLELIE:2337403%% Utiliser le tiers-financement

A défaut de pouvoir mettre en oeuvre le principe « utilisateur-payeur », le rapport recommande de recourir aux contrats de la commande publique à tiers-financement, au premier rang desquels le marché de partenariat (aussi appelé partenariat public-privé ou PPP).

Son principal intérêt est qu'il crée une « facilité de paiement » comme le relève Terra Nova : l'investissement est préfinancé par le titulaire du contrat, remboursé « par le biais d'un loyer, dans le cadre d'un paiement étalé dans le temps ». Schéma qui déroge à l'interdiction du paiement différé, applicable en principe aux marchés publics. Contrairement à la concession, ce type de contrat a un impact sur la dette publique lors du paiement du loyer et le coût de l'infrastructure est supporté par le contribuable et non par les seuls usagers.

%%ARTICLELIE:2331666%% Supprimer l'interdiction du paiement différé

Terra Nova estime que le recours aux contrats à tiers-financement « pourrait être accru pour réaliser certains investissements nécessaires à la transition écologique ». Le think tank plaide ainsi pour une suppression, à des fins écologiques, de l'interdiction du paiement différé, dans la lignée de la création en 2023, à titre expérimental pour cinq ans, du marché public de performance énergétique à paiement différé, utilisable plus aisément qu'un marché de partenariat. Celui-ci est toutefois réservé aux seules opérations de rénovation énergétique des bâtiments publics.

« Un dispositif similaire pourrait être envisagé pour d'autres infrastructures publiques afin d'accélérer la transition écologique, comme, par exemple, les réseaux d'éclairage public pour financer des opérations de relamping ou de pilotage intelligent ou encore pour les installations de production d'énergie renouvelable réalisées par des collectivités publiques », imagine alors l'auteur du rapport. Coût global et transfert du risque

Outre la mobilisation de financement privé, ces différents modes de gestion déléguée présenteraient plusieurs avantages pour la puissance publique. D'abord une externalisation des risques, transférés (à des degrés variables selon le type de contrat) vers des entreprises spécialisées qui peuvent en outre réaliser des économies d'échelles en exploitant plusieurs infrastructures similaires.

De plus, les concessions et les marchés à tiers-financement sont des contrats globaux, incluant toutes les phases de la conception à l'exploitation de l'infrastructure, ce qui permettrait d'optimiser son coût complet, estime Terra Nova. La gestion publique : une option à peine envisagée

Faire appel à l'expertise du privé serait en outre nécessaire pour pallier l'inefficacité du secteur public. Le rapport note que « trop souvent l'Etat est un mauvais maître d'ouvrage [...] et néglige l'entretien et la maintenance de ses infrastructures ». Ce qui conduit le think tank à évacuer rapidement de sa réflexion les modèles de gestion publique. Y compris la création d'entreprises publiques car « un actionnaire public est généralement moins exigeant qu'un actionnaire privé sur la performance d'une entreprise ».

Les concessions et les marchés à tiers-financement seraient au contraire propices à la performance, en raison notamment de leurs modèles de rémunération incitatifs et de la remise en concurrence périodique. Renforcer le contrôle

« Déléguer n'est pas se décharger d'une responsabilité mais impose, pour la partie publique, d'exercer pleinement ses prérogatives », relève toutefois le rapport qui livre plusieurs pistes pour « refonder la gestion déléguée ». D'abord en renforçant « l'exercice du contrôle par la puissance publique », qui doit se doter des compétences nécessaires. Il recommande également aux collectivités territoriales de « se regrouper pour réaliser des projets complexes ». Il invite aussi à « simplifier et standardiser les contrats ».

%%ARTICLELIE:2333146%% Mieux prévoir les investissements

La rédaction des stipulations relatives aux investissements dans les concessions et les marchés publics à tiers-financement devrait aussi être revue. Terra Nova préconise d'intégrer systématiquement des « clauses liées au changement climatique, dans ses deux volets (mitigation, adaptation), ou à la biodiversité [...] pour permettre de mettre en oeuvre des investissements de décarbonation ou de verdissement en cours de contrat ». Une réponse au reproche de trop grande rigidité souvent formulé à l'encontre de ces contrats de longue durée.

Dans le même ordre d'idée, le think tank invite les pouvoirs publics à définir leurs besoins « en tenant compte de l'enjeu écologique et en favorisant l'innovation ». Les investissements devraient en outre être programmés en cohérence entre les différents contrats ainsi qu'avec la planification nationale. Préserver l'équilibre

Enfin si le rapport relève que les « investissements dans les infrastructures sont recherchés par les investisseurs institutionnels [...] dans la mesure où ils offrent, sur le long terme, un rendement régulier et une protection contre la volatilité des marchés et l'inflation », il note que cela suppose tout de même d'offrir aux entreprises « une visibilité sur la rentabilité de leur investissement et de leur garantir la stabilité du cadre juridique et fiscal dans lequel ils évoluent ». Un principe que les pouvoirs publics auraient eu tendance « à remettre en cause » ces dernières années, selon Terra Nova.

%%HORSTEXTE:1%%

(1) Rapport rédigé par Benoit Thirion, avocat associé chez Hoche avocats, avec la participation de Cécile Fontaine, cheffe du département des affaires publiques et juridiques de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies, Hélène Hoepffner, professeur agrégée de droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et présidente de la commission juridique de l'Institut de la gestion déléguée, Emmanuel Pellisson, président de Finance Consult, et Stéphane Saussier, professeur de sciences économiques à l'IAE Paris-Sorbonne et directeur de la Chaire économie des PPP.

%%ARTICLELIE:2337508%%

La Voix du Nord
04ST-OMER
LOCALE, dimanche 8 décembre 2024 621 mots, p. 04ST-OMER10

Graines de Flandre veut cultiver la biodiversité et la résilience

Par Marie Lagedamon

JOURNÉE MONDIALE DU CLIMAT. À Hazebrouck et Zuytpeene, l’association Jardinons notre santé produit ses propres graines, convaincue que biodiversité génétique et préservation du sol seront des solutions pour s’adapter au changement climatique.

Par Marie Lagedamon

[email protected]

Il y a huit ans, la naissance de sa première fille sert de déclencheur. Rémi Cousin change de système de valeurs. Fini le job dans la grande distribution, l’Arnékois d’origine ne veut plus ignorer l’impact de notre société de consommation sur l’environnement. Lui qui met les mains dans la terre depuis l’âge de 10 ans cherche du sens. Se lance dans le maraîchage puis abandonne, faute d’accès à du foncier.

En 2019, il lance l’association Jardinons notre santé. « J’ai commencé à m’intéresser à la production alimentaire et j’ai compris l’importance des semences et du sol, retrace l’ancien étudiant de l’institut de Genech. La terre emmagasine du carbone, absorbe l’eau, nous maintient en bonne santé à condition d’y maintenir la vie. Graines de Flandre est devenu le projet principal de l’association, nous voulons relocaliser une activité de production artisanale de semences potagères et florales.»

Comme inspiration et appui, Rémi Cousin cite le réseau Kokopelli et la ferme-conservatoire des Mille variétés anciennes, en Sologne, où il est allé en formation. Un lieu fondé il y a un demi-siècle par l’un des pionniers de l’agroécologie, Philippe Desbrosses.

Depuis deux ans, Graines de Flandre s’épanouit dans 3 500 mètres carrés de terrain à Zuytpeene et 1 500 mètres carrés à Hazebrouck. Les premières graines (sous serre mais pas que) ont fructifié, sans aucun engrais de synthèse. « On cultive la biodiversité génétique et cultivée en réadaptant des variétés anciennes à notre terroir. On fertilise avec du fumier, des déchets verts. Il y a de la perte, suivant la météo, mais grâce à la diversité de cultures, on a toujours réussi à équilibrer. Et puis, c’est la force de l’association, à plusieurs, on parviendra sur le temps long à consolider les productions face au changement climatique. Nous ne sommes qu’au début du processus. » Ces variétés anciennes, parfois menacées de disparition, peuvent être moins sensibles à certains aléas ou à des maladies. Les préserver peut demain participer à la résilience alimentaire dans nos jardins.

La jeune graineterie est déjà bien étoffée. « Rien qu’en tomates, nous avons 200 variétés disponibles, nous en avons autant pour les légumes.» Veiller sur ce patrimoine génétique représente beaucoup de travail : après les récoltes à maturité, il faut extraire les graines, les sécher, les nettoyer et réaliser de nouveaux tests de germination avant de les commercialiser. L’essentiel se fait pour le moment à la main. Grâce au soutien de la NeF, une banque éthique et écologique, l’association a pu s’équiper d’une batteuse à graines et espère se doter d’un séchoir l’an prochain.

Un partenariat avec l’Institut agricole d’Hazebrouck permet de sensibiliser les élèves à cet enjeu de semences reproductibles et libres de droit. « Notre ambition est de participer à la transition, plus on attend, plus ce sera compliqué pour les générations futures. » La certification Agriculture biologique est un autre projet pour pouvoir répondre à la demande de maraîchers locaux.

Renseignements : grainesdeflandre.fr ou 06 76 15 34 85. L’association participera au marché de Noël du 6 au 12 décembre.

L’association, qui compte deux salariés, est soutenue par une soixantaine d’adhérents.

Le label Graines de Flandre veut proposer une alternative dans un territoire marqué par l’agriculture intensive.

L'AGEFI Quotidien - Édition de 7h
vendredi 22 novembre 2024 - 06:00:00 GMT 1464 mots, p. 25,26,27
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21 novembre 2024 - L'AGEFI.fr

Les nouvelles réglementations nourriront les assemblées générales 2025

Bruno de Roulhac

Pas de répit pour la gouvernance des sociétés qui devront s'adapter aux nouvelles exigences, en matière de tenue de l'AG, de mixité des conseils, de gestion des risques cyber, et devront surtout réussir l'an I de la directive CSRD sur le reporting extra-financier.

Il n'est pas jamais trop tôt pour préparer les assemblées générales, d'autant que le rythme des évolutions légales et réglementaires ne ralentit pas. Un récent webinaire du cabinet d'avocat Herbert Smith Freehills (HSF) et de la fintech Scalens a fait le point sur les récentes nouveautés.

Avec la loi Attractivité de juin dernier, le conseil d'administration peut désormais recourir à la visioconférence sur tous les sujets (sauf disposition contraire des statuts ou du règlement intérieur) et peut prévoir dans ses statuts un vote par correspondance, transmis par voie électronique ou non, pour les réunions du conseil. Pas sûr que cette possibilité séduise les sociétés, « car ce mode de participation favorise moins le débat, souligne Laurence Vincent, avocate associée Herbert Smith Freehills. De plus, il est susceptible d'avoir un impact sur l'analyse de l'assiduité, et corrélativement, sur la rémunération des administrateurs. »

Les assemblées générales (AG) peuvent se tenir par tout moyen de télécommunication, toutefois des actionnaires pesant plus de 25% du capital peuvent s'opposer à la tenue d'une assemblée extraordinaire, exclusivement dématérialisée. « Si les sociétés non cotées peuvent se contenter d'une assemblée complétement dématérialisée, cela reste interdit aux sociétés cotées, qui doivent conserver une option en présentiel », poursuit Laurence Vincent. Les sociétés cotées sont maintenant dans l'obligation de retransmettre en direct et en intégralité leur AG, et de la laisser sur leur site internet au moins deux ans.

Autre nouveauté, en cas de contestation du refus d'inscrire un point ou un projet de résolution à l'ordre du jour de l'AG, le tribunal de commerce statue selon la procédure accélérée au fond. Par ailleurs, les enjeux « culturels et sportifs » disparaissent de l'article L. 225-35 du code de commerce dans la définition des missions du conseil d'administration. Cet ajout avait été introduit en 2022 dans le cadre de la loi visant à démocratiser le sport en France. Enfin, le conseil d'administration peut modifier les statuts pour les mettre en conformité avec des dispositions législatives et réglementaires nouvelles sans attendre une délégation expresse préalable de l'AG à cet effet, mais le principe de la ratification par la prochaine AGE est maintenu.

A lire aussi: Le «say on climate» devra se réinventer avec l'arrivée de la directive sur le reporting extra-financier

Le dernier mot n'a pas encore été dit sur le « say-on-climate »

En revanche, les amendements proposant de rendre obligatoire le « say-on-climate » et d'abaisser les seuils de détention du capital pour déposer une résolution ont fait long feu. Mais le débat reste dans l'air et ces sujets pourraient revenir un jour devant les parlementaires. D'autant que dans son rapport annuel 2023, l'AMF estime « opportun » que les informations sur la stratégie climatique soient « soumises à l'approbation des actionnaires, comme c'est le cas pour les comptes annuels. » Le rapport de la commission d'enquête du Sénat du 19 juin 2024 invite à encadrer juridiquement le contenu des « say-on-climate » consultatifs afin d'harmoniser les pratiques. Dans le monde, 26 sociétés ont présenté ce type de résolution en 2024, et seulement 6 en France. « Si les scores d'approbation sont souvent très élevés, de nombreux actionnaires s'abstiennent, constate Bénédicte Hautefort, co-fondatrice et CEO de Scalens. Beaucoup d'investisseurs sont opposés au principe du _say-on-climate' »

Interrogations sur l'application de « Women on board »

Par ordonnance du 15 octobre dernier, la France a transposé la directive « Women on board ». Quel impact pour la France, pionnière en termes de féminisation des conseils depuis la loi Copé-Zimmermann de 2011 ? Le périmètre de la directive est plus large car il inclut les administrateurs représentant les salariés actionnaires (ARSA), tandis que ceux représentant les salariés (ARS) sont soumis à une représentation équilibrée au sein d'un collège distinct. Ce texte entre en vigueur le 1er janvier 2026. Un décret d'application, actuellement en consultation à la Chancellerie, est attendu. Très attendu même ! En effet, comment parvenir à un équilibre hommes/femmes pour les ARS, quand les candidats sont présentés par les syndicats ? Le sujet est urgent car les statuts devront être modifiés lors de l'AG 2025. Il aura aussi un impact sur les candidatures présentées pour les postes d'administrateurs aux AG 2025 : la priorité pourrait être à nouveau aux candidates.

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Retard sur la gestion du risque cyber

La directive NIS 2 de 2022 sur la gestion du risque cyber, qui devait être transposée le 17 octobre, ne l'est toujours pas en France. Le projet de loi, qui transpose la directive, est actuellement au Sénat. La directive prévoit que les organes de gouvernance approuvent la politique et le suivi de la gestion des risques en matière de cybersécurité. Dirigeants et administrateurs doivent être formés et peuvent engager leur responsabilité en cas de non-conformité. « Des actionnaires pourraient alors envisager des votes sanctions contre certains administrateurs », prévient Laurence Vincent. L'enjeu est donc loin d'être négligeable pour les conseils. Aujourd'hui, « les investisseurs, surtout américains, s'étonnent que les documents d'enregistrement universels (URD) français donnent si peu d'informations sur le risque cyber. En moyenne une demi-page, contre près de deux pages aux Etats-Unis, constate Bénédicte Hautefort. Les sociétés américaines sont tenues de détailler ce que fait le board, le management, comment les salariés sont formés à ce risque cyber et quelles sont les compétences externes mobilisées, et de préciser les instruments de mesure. En France, le sujet est abordé dans divers endroits de l'URD ; on pourrait envisager de reclasser ces informations dans un même point. »

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Préparer les auditeurs de durabilité

Le gros morceau actuel des sociétés reste la directive sur le reporting extra-financier CSRD. « Si l'effort est considérable, avec une fausse impression d'un exercice de pure conformité, ce rapport de durabilité reste un enjeu de stratégie extra-financière qui s'inscrit dans une trajectoire », poursuit Laurence Vincent. Le marché attend que les entreprises fassent un lien entre les risques et opportunités publiés dans la déclaration annuelle de performance extra-financière (DPEF) et les IRO (Impacts, Risques, Opportunités) de la CSRD. Le travail sur la double matérialité leur donne aussi l'occasion de ne conserver que les enjeux importants (matériels) pour l'entreprise. » Face aux 1.178 data points listés par l'Efrag, 72% des entreprises françaises concernées en ont jugé de matériels de 250 à 750, selon Tennaxia.

Les sociétés de la première vague « se considèrent bien informées et aidées, en interne comme en externe », souligne Laurence Vincent. Toutefois, les sociétés devront « faire preuve de pédagogie et d'explications pour que les auditeurs comprennent bien les enjeux importants qui les concernent », prévient-elle. Pour l'heure, au moins une société sur deux privilégie son commissaire aux comptes (CAC) habituel pour cette certification. Le comité d'audit devra assurer le suivi de cette mission de certification. Toutefois, « il pourra déléguer les missions liées à la CSRD à un autre comité spécialisé, comme le comité RSE », souligne Laurence Vincent. L'AMF a déjà indiqué qu'elle serait particulièrement attentive au plan de transition climatique, qui doit permettre d'atténuer et de s'adapter au changement climatique. « Ce plan doit permettre de comprendre les efforts de transformation de l'entreprise, avec des objectifs à court et moyen termes », rappelle Laurence Vincent.

Enfin, l'un des objectifs de la CSRD est de faire converger informations financières et extra-financières. Parmi les bonnes pratiques constatées par HSF figurent le fait d'avoir des membres communs aux comités d'audit et RSE et l'organisation de réunions communes entre ces deux comités ; le fait d'accueillir le directeur de la RSE au comex, de faire travailler ensemble contrôle de gestion et RSE, d'aligner les processus budgétaires financiers et RSE, de prévoir une organisation au sein des filiales responsable des enjeux de RSE, et d'aligner le périmètre de reporting financier et extra-financier.

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IA au programme des AG 2025

Surtout, le succès des AG 2025 sera le fruit de la qualité du dialogue actionnarial qui précèdera. « Il a porté ses fruits lors de la campagne 2024 », se félicite Laurence Vincent. Cette année, les enjeux porteront bien sûr sur les premiers rapports de durabilité issus de la CSRD, mais aussi sur la gestion des risques cyber par les organes de gouvernance. Les sujets autour de l'intelligence artificielle (IA) montent également en puissance. Aux Etats-Unis, « 13 résolutions ont été déposées cette année, pour une demande de plus grande transparence et de l'application de principes éthiques sur l'utilisation de l'IA », précise Bénédicte Hautefort. La question de la composition des conseils, et des compétences sur ces sujets technologiques devrait aussi être à l'ordre du jour. De quoi animer et renouveler les assemblées générales !

Aujourd'hui en France
Edition Principale
_Loisirs, jeudi 28 novembre 2024 933 mots, p. AUJM27
Aussi paru dans
23 novembre 2024 - Le Parisien (site web)
28 novembre 2024 - Le Parisien

Pas tous écolos, ces héros

On a mesuré l'impact (évidemment fictif) des personnages de télé sur le changement climatique.

Émeline Collet

De Morgane Alvaro, l'héroïne d'« HPI », fiction amirale de TF 1 dont le tournage de la 5 e saison vient de commencer, on sait qu'elle a une intelligence supérieure à la normale et qu'elle est enceinte de son quatrième bébé. Mais quid de son empreinte carbone ? Est-elle supérieure à celle d'Alex Hugo, célèbre flic de la police rurale sur France 3 ? A priori, difficile de faire plus que celle de Balthazar, autoproclamé « meilleur médecin légiste du monde », amateur de voitures de sport, dont les aventures sont disponibles sur la plate-forme TF 1 +. En ce qui concerne la capitaine Marleau, qui sévit toujours sur France 2, on imagine un résultat raisonnable. Et Panda ? La nouvelle coqueluche de la Une est-elle bonne pour la planète ? Alors que la COP29 s'est achevée à la fin de semaine dernière, nous avons cherché à calculer l'empreinte carbone des personnages de fiction emblématiques de la télévision française, afin de vérifier s'ils donnaient l'exemple.

Nous avons scruté ces séries dans les moindres détails. Pas pour trouver le meurtrier avant les enquêteurs, non. Pour pouvoir compléter précisément le quiz de l'Agence de la transition écologique, qui permet de calculer gratuitement son impact sur le climat. Objectif ? Passer de 10 tonnes de CO par an (en moyenne) à 2 tonnes d'ici à 2050. Verdict.2

Avec Balthazar, la planète brûle

Il fallait s'y attendre. Avec 16,4 tonnes par an, le médecin légiste campé par Tomer Sisley est le pire élève. La faute à son faible pour les voitures de sport, les fringues de luxe et la bonne bouffe. L'AC Cobra qu'il conduit dans la saison 5 est un gouffre énergétique : elle consomme en moyenne 21 litres/100 km.

Comme on est sympa, on s'est contenté de renseigner un aller-retour Paris- Marrakech en avion, mais on ne serait pas surpris qu'il passe ses vacances à New York. Et on n'a pas trouvé de case pour calculer l'impact écologique de l'improbable combinaison-fusée qui lui permet de voler au secours d'une influenceuse en danger dans l'épisode 2. Ni celle des braséros qu'il installe sur les toits de Paris pour chauffer son QG...

La capitaine Marleau roule trop

Clairement, à 14,1 tonnes/an, ce n'est pas sa garde-robe qui chiffre (même si elle change de chapka à chaque épisode). Elle ne se sépare jamais de sa parka verte et de ses chemises à carreaux. On en déduit qu'elle chauffe peu. S'il fait 16 °C chez elle, c'est le bout du monde. Rayon alimentation, on ne peut pas lui imputer grand-chose : l'héroïne interprétée par Corinne Masiero se nourrit de petits fours, bouchées au chocolat et autres croissants carottés aux puissants lors de ses enquêtes. En revanche, elle boit jusqu'à quatre demis par épisode (et il faut environ 7 litres d'eau pour fabriquer 1 litre de bière). Son vrai point faible, qui lui vaut de dépasser la barre des 14 tonnes ? Le nombre de kilomètres qu'elle parcourt, en tant que capitaine de la section de recherches itinérante, avec sa Range Rover Classic de 1988.

Morgane, de « HPI », reine de la seconde main

Avec ses joggings en velours rose et ses doudounes à paillettes, on pourrait penser que le personnage imaginé par Audrey Fleurot achète une quantité astronomique de vêtements neufs. Pas du tout ! C'est une pro de la récup et elle émarge à 5,2 tonnes/an. On la voit notamment se coudre un bandeau de grossesse (avec un bel imprimé panthère, probablement à partir d'une vieille robe), demander à la mère de Caradec si elle n'a pas un chauffe-biberon ou un siège auto qui traîne.

Elle partage sa maison avec trois enfants, son ex et une ancienne taularde, ce qui réduit son empreinte carbone de 1,8 tonne par rapport à un foyer classique. Elle pourrait encore la réduire de 26 % en ne mangeant de la viande que deux fois par semaine. Mais elle enchaîne hachis parmentier, brochettes d'agneau, tajines de poulet...

Alex Hugo, grand air et produits locaux

L'eau, il la prend directement à la source qui coule devant son chalet d'altitude - « Elle est tellement pure qu'on a l'impression de boire la montagne ». Peut-être même qu'il s'y lave ? On parie qu'Alex Hugo, qui ne génère que 4,5 tonnes/an, n'achète que des produits locaux, à commencer par le fromage de ses fondues. Son teint frais qui respire la santé, c'est au grand air qu'il le doit, pas aux crèmes de jour. La nature, c'est l'oxygène de ce flic de la police rurale campé par Samuel Le Bihan. Seul hic ? Pour se déplacer dans le massif qu'il aime tant, il est obligé de beaucoup rouler en 4 x 4. Pour produire moins de CO , il pourrait covoiturer. Mais avec qui ? Des marmottes ?2

Panda, champion écolo

Difficile de faire mieux que ses 2,7 tonnes/an. D'autant que le résultat comprend 1,5 tonne appliquée par défaut à chaque citoyen au titre des services publics (éducation, santé) et marchands (télécoms, assurance). Le flic campé par Julien Doré se vante même d'avoir « une empreinte carbone nickel » dès le premier épisode, pour justifier le fait qu'il se déplace à vélo.

Possiblement crudivore, on sait qu'il est « abstinent kebab ». Mettons qu'il achète des flocons d'avoine pour nourrir Jean Poney. Admettons qu'il s'offre un ou deux paréos par an - sa coéquipière, jouée par Ophélia Kolb, lui fait remarquer qu'il « s'habille à peine ». Seule entorse : un petit plouf dans le jacuzzi du parc aquatique où il enquête... après avoir fait remarquer que c'était une aberration écologique !

La Dépêche du Midi
Lot
Locale, vendredi 6 décembre 2024 580 mots, p. 20

Cahors

«Moins d'extrême froid et plus d'extrême chaud», dans le Lot

En conférence à Cahors, à l'invitation du Carrefour des sciences et des arts, Valérie Masson-Delmotte et Marc Delmotte, ont répondu à nos questions sur le réchauffement climatique.

Ce sont deux pointures des questions climatiques qu'avait invitées le Carrefour des sciences à Cahors, ce lundi, pour aborder l'impact du changement climatique. La paléoclimatologue et directrice de recherche au Centre d'étude atomique et ancienne présidente du GIEC, Valérie Masson- Delmotte, et Marc Delmotte,

ingénieur de recherches au CNRS au sein du LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement). Ils ont répondu à nos questions.

Peut-on lutter contre le réchauffement climatique ?

Valérie Masson-Delmotte : Le réchauffement climatique a des impacts en termes de pertes et de dommages avec des enjeux pour l'eau, pour la santé et dans certains endroits pour la sécurité des lieux de vie. Limiter les risques climatiques c'est à la fois agir sur les causes, c'est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre mais aussi en anticiper les conséquences.

Peut-on encore agir ou est-il déjà trop tard ?

Marc Delmotte : Non, il n'est pas trop tard. Chaque action qu'on va faire compte et va permettre de limiter les impacts. V.M-D : Des leviers d'action existent à l'échelle personnelle mais aussi à l'échelle plus large d'une région, d'une commune ou au niveau national. La France, comme 27 pays dans le monde, a commencé à réduire ses gaz à effet de serre. Il faut tenir ce cap pour limiter le réchauffement. Il faut aussi l'anticiper de sorte à être plus résilients et mieux préparés.

Si on n'agit pas ou pas assez vite ?

M.D : Ça va changer nos façons de vivre et la manière dont on va pouvoir se nourrir, se déplacer. Ça va changer aussi tout l'environnement, nos paysages, nos côtes, la végétation, et ça peut aussi impacter notre santé puisque certains endroits deviendront invivables. Physiologiquement, il y a un seuil de température et d'humidité au-delà duquel le corps humain ne peut pas survivre donc ça peut, à terme mettre en péril l'espèce humaine, pas forcément partout mais dans certains endroits.

Qu'en serait-il dans le Lot ?

V.M-D : Le Lot est déjà touché avec moins d'extrême froid et plus d'extrême chaud, donc des hivers plus doux et des étés caniculaires. Les situations de sécheresse y sont plus fréquentes et posent des problèmes d'approvisionnement en eau. Le Lot est particulièrement touché par ses activités agraires qui sont en première ligne par rapport à ces évolutions climatiques qui touchent déjà durement la trésorerie des exploitants agricoles.

Peut-on rester optimiste ?

M.D : Oui, la raison d'être optimiste c'est qu'on a encore les moyens d'agir. Si on se mobilise, si on prend conscience du problème et qu'on agit tous, on va pouvoir faire bouger les lignes.

V.M-D : Si on regarde 15 ans en arrière par rapport à aujourd'hui, on a une aggravation des impacts du changement climatique, c'est une réalité, chacun en fait l'expérience et en même temps on sait mieux ce qui peut être fait dans tous les secteurs d'activité pour pouvoir décarboner. Ce sont aussi des opportunités d'emplois dans certains secteurs d'activité qui permettent de créer les conditions d'une autre économie. On ne parle pas de sacrifices mais de transformation, de construction d'une économie qui soit résiliente et nous permette de vivre correctement. On est là sur un moment suffisamment critique pour engager impérativement ces transformations.

propos recueillis par notre correspondant E. Marlot

Les Echos Week-End
mercredi 27 novembre 2024 - 16:30 UTC +0100 2099 mots

Comment les monnaies locales réconcilient économie et écologie

De plus en plus nombreuses sur le territoire français, ces devises alternatives apparaissent comme un nouveau levier pour développer circuits courts, économie de proximité et transition écologique.

Abeille, florain, pêche, épi, chouette, galette… Dans certains coins de l'Hexagone, les transactions financières sonnent comme de la poésie. En vingt ans, l'offre des monnaies locales complémentaires (MLC) en France a explosé, passant de zéro à 82. La première, l'Abeille, est née dans le Lot-et-Garonne en 2010. Dernière en date : l'Eco, lancée dans trois villes de Seine-Saint-Denis l'été dernier.

Au début des années 2000, lorsque Dante Edme-Sanjurjo découvre les MLC en Allemagne, celles-ci n'existent pas encore en France. Séduit par l'éventail de possibilités qu'offre cette alternative, entre participation citoyenne, transition écologique et développement d'une économie circulaire et solidaire, il conserve l'idée dans un coin de sa tête. En 2011, le journaliste en économie sociale et solidaire retourne au Pays basque, dont il est originaire, avec l'ambition de s'impliquer localement. « A l'époque, un groupe d'écologistes de la région avait invité les porteurs de l'Abeille, la monnaie locale du Lot-et-Garonne, à donner une conférence. Le projet les intéressait. »

De fil en aiguille, Dante Edme-Sanjurjo se retrouve dans le groupe des bénévoles fondateurs de l'Eusko. Cette MLC voit le jour en 2013. « Nous sommes partis de rien », se souvient-il. L'Eusko est aujourd'hui considéré comme la plus grande monnaie locale européenne, avec 4.000 adhérents particuliers, 1.400 professionnels et 4 millions d'euskos en circulation au printemps 2023. Dante Edme-Sanjurjo est également devenu le coprésident du Mouvement Sol, laboratoire d'expérimentations monétaires qui fédère les associations de MLC.

De nombreux avantages

Ces monnaies pas comme les autres existent en parallèle aux monnaies nationales officielles. Utilisées sur un territoire bien délimité, des communautés locales aux communautés régionales, elles favorisent les échanges économiques au sein d'une zone géographique restreinte.

A l'heure où le changement climatique impose une transformation de nos sociétés, les monnaies locales permettent donc de développer les circuits courts et une économie de proximité. Elles incitent à consommer davantage auprès des petits commerces et paysans locaux plutôt que de favoriser la grande distribution et l'agriculture industrielle. En 2021, une étude du Mouvement Sol sur l'utilité sociale des MLC révélait que 48 % des sondés avaient augmenté leur consommation de produits locaux depuis leur adhésion, 36 % leur consommation de produits bio et 69 % se rendaient moins souvent en grande surface. Quant aux professionnels interrogés, 84 % d'entre eux avaient cherché à réduire leur impact environnemental et 64 % pris davantage en compte les pratiques écologiques de leurs partenaires commerciaux.

« Même si ces projets sont surtout portés par des mouvements écologistes, de nouvelles monnaies naissent dans des démarches plus larges, avec parfois aussi une dimension affective d'attachement au territoire », soutient Dante Edme-Sanjurjo. D'un point de vue économique et social, les MLC peuvent aussi être utilisées dans le but de défendre l'économie et l'emploi local. Toujours selon l'étude du Mouvement Sol, 22 % des professionnels notaient un effet visible des MLC sur leur chiffre d'affaires. Un paiement en monnaie locale, par exemple, générerait 1,25 à 1,55 fois plus de revenus locaux qu'un paiement en euro. Cette capacité à soutenir les entreprises locales résonne d'ailleurs tout particulièrement dans un contexte post-Covid. « Comme la monnaie reste sur un territoire bien précis, elle renforce les entreprises locales et défend donc les postes de travail qui y sont présents. En 2020, nous nous sommes bien aperçus que ce réseau de solidarité était important », rappelle le cofondateur de l'Eusko. En 2022, la thèse de la chercheuse Oriane Lafuente-Sampietro sur le sujet révélait qu'une PME qui entre dans une monnaie locale gagne entre 8 % et 16 % de chiffre d'affaires supplémentaire.

Les défenseurs des MLC observent aussi un renforcement du lien social dans les régions où elles sont utilisées. « La monnaie locale agit en transversalité avec des impacts sociaux, économiques, écologiques, et répond ainsi à de fortes attentes dans notre société, affirme Dante Edme-Sanjurjo. C'est un outil qui fédère les énergies sur un territoire au service d'un projet commun positif, avec une dimension de fraternité importante. »

Une promesse d'avenir

Si l'offre était inexistante il y a vingt ans, la France est devenue le pays européen qui compte le plus de MLC sur son territoire. Au total, ce sont près de 40.000 particuliers qui l'utilisent, auprès de 10.000 entreprises ou associations, dans 13.000 communes. L'équivalent de 7,3 millions d'euros étaient en circulation en 2022 selon l'enquête nationale réalisée cette année-là. « Le film 'Demain' de Cyril Dion a beaucoup marqué les esprits en 2015, il a permis de faire connaître le concept et de mobiliser les milieux militants, observe Dante Edme-Sanjurjo. La France, qui est un pays très dynamique au niveau associatif, a alors connu un boom de créations de MLC. » Désormais, l'enjeu pour les promoteurs des MLC est de parvenir à sensibiliser au-delà des cadres militants.

Monnaie locale de la Loire-Atlantique, Moneko est née en 2020 de la fusion du SoNantes et du Retz'l, créées une dizaine d'années plus tôt. La première MLC, 100 % numérique, avait été lancée par la mairie de Nantes, la deuxième par des militants bénévoles du pays de Retz portés par un engagement altermondialiste. « Ces deux projets ont vécu mais ont fini par s'épuiser, raconte Sébastien Comyn, chargé de mission alimentation durable chez Moneko. D'un côté, l'ampleur ne prenait pas. De l'autre, le tissu bénévole s'usait. »

En 2023, Moneko est devenue la deuxième monnaie locale de France avec un million de monekos échangés sur douze mois. En tout, environ 250 professionnels et 1.000 particuliers l'utilisent au quotidien. Pour Sébastien Comyn, ce succès tient en partie au soutien des politiques publiques. « Environ 50 % de nos recettes viennent de l'argent public », explique-t-il en citant aussi bien la mairie et la métropole de Nantes que l'Ademe. Moneko a aussi hérité de l'écosystème militant du Retz'l et du moyen de paiement numérique du SoNantes. « Ce n'est pas très courant en France, mais il permet un gros avantage technique », assure-t-il.

En Loire-Atlantique, un moneko change de main quatre fois par an en moyenne sur le territoire. En général, un euro est égal à une unité de MLC. Et pour chaque euro échangé en moneko, l'euro reçu est placé en garantie dans une banque éthique et non spéculative, comme la Nef ou le Crédit Coopératif. Cet argent est ensuite utilisé pour financer des projets en faveur de la transition écologique et sociale. « Nous faisons en sorte que les euros changés par les particuliers soient placés dans les meilleures conditions possibles d'un point de vue éthique », assure Sébastien Comyn.

Des manques de moyens

En juillet 2014, la loi relative à l'économie sociale et solidaire (ESS), dite loi Hamon, donnait une base légale aux MLC. Son article 16 reconnaît les monnaies locales comme titres de paiement à condition que ces titres soient émis par des entreprises de l'ESS.

« Le principal frein reste le manque de moyens, indique Dante Edme-Sanjurjo. Dans les territoires où il n'y a pas de soutien des collectivités, certaines associations de monnaies locales tournent avec des bénévoles et un budget de 1.000 € par an. » Le modèle économique sur lequel reposent ces monnaies alternatives s'avère parfois fragile. A l'heure qu'il est, les recettes de Moneko viennent à 20 % des adhésions des professionnels et particuliers, 30 % des adhésions des collectivités et 50 % des subventions et appels à projets. « Cette situation est potentiellement une fragilité, d'autant plus que nous avons désormais des salariés, explique Sébastien Comyn. Nous ne voulons pas que la quête à la subvention finisse par l'emporter sur notre côté militant auquel nous tenons très fort. »

Le Mouvement Sol demande notamment à l'Etat de créer un fonds de soutien pour les MLC. A travers lui, il espère obtenir un budget qui puisse encourager leur développement et, in fine, leur permettre d'avoir un impact dynamique sur les territoires. « Avec la loi de 2014, l'Etat a reconnu le potentiel et l'intérêt des monnaies locales, affirme Dante Edme-Sanjurjo. Mais nous avons besoin de plus de soutiens, de communication et de facilitation de l'usage des monnaies locales par les collectivités. »

Juridiquement, les collectivités peuvent proposer à leurs créanciers d'être payés en monnaie locale, mais les procédures pourraient être simplifiées. « Pour qu'une monnaie circule, le mieux serait que les collectivités et entreprises rémunèrent partiellement leurs salariés en monnaie locale, développe Sébastien Comyn. On aimerait que les collectivités se réapproprient un peu le sujet. » Un constat que rejoint le coprésident du Mouvement Sol : « L'Eurométropole de Strasbourg, la communauté d'agglomération du Pays Basque, la ville de Bordeaux, Plaine Commune en Seine-Saint-Denis… : les collectivités territoriales soutiennent de plus en plus les monnaies locales, et l'Etat devrait accompagner ce mouvement. »

Pour cela, les défenseurs des MLC demandent une nouvelle dérogation d'obligation de dépôt des fonds au Trésor public, ce qui permettrait aux collectivités d'ouvrir un compte en monnaie locale manipulé par le comptable public. « Ce serait d'intérêt public, car quand une collectivité territoriale réalise un paiement en moyen local, cela génère 25 à 55 % de revenus en plus pour le territoire qu'un paiement en euros, souligne Dante Edme-Sanjurjo. Développer des paiements en monnaie locale, c'est, pour une collectivité, faire en sorte qu'une part plus importante de la richesse prélevée sur le territoire par l'impôt retourne à ses entreprises. » Le représentant du Mouvement Sol espère qu'une nouvelle loi ESS en projet pour l'an prochain permettra d'intégrer ces propositions.

Le Mouvement Sol recommande enfin de faciliter la transition numérique des monnaies locales. A ce jour, seul un tiers d'entre elles sont passées au numérique. « Au départ, les monnaies locales se sont toutes lancées avec des billets papiers, mais ceux-ci ont vite montré leurs limites. C'est une question d'accessibilité », explique Dante Edme-Sanjurjo. Pour les particuliers, se rendre au bureau de change demande du temps. La version numérique facilite aussi les transactions BtoB, « business to business », soit entre entreprises. Au Pays basque, plus de la moitié des échanges en Eusko concernent les échanges entre professionnels. « Aujourd'hui, les billets ne représentent que 3 % de la monnaie échangée, observe Sébastien Comyn. Nous les gardons essentiellement par souci d'inclusivité. »

Reprendre le pouvoir sur son argent

Aux yeux du Mouvement Sol, les MLC offrent aux citoyens la possibilité de s'emparer d'enjeux parfois considérés comme trop techniques pour les non-experts. D'après son étude parue en 2021, 69 % des adhérents comprennent mieux les liens entre l'économie et les enjeux de société depuis qu'ils utilisent ces monnaies alternatives. Souvent nées de collectifs citoyens engagés, les MLC permettent aussi une participation démocratique à petite échelle.

« Le volet éducation populaire est un gros enjeu chez nous. Nous faisons en sorte de nous faire monter en compétences mutuellement », affirme Sébastien Comyn, qui insiste sur l'importance de démystifier ces problématiques. Moneko organise régulièrement des formations, par exemple sur les grands enjeux de la monnaie. Ils espèrent proposer bientôt des « fresques de la monnaie », un outil récemment élaboré par le Mouvement Sol. « Une fois qu'on a compris l'intérêt des monnaies locales, leur utilisation est presque irréversible », assure le représentant de Moneko.

Dante Edme-Sanjurjo opine : à ses yeux, la formation est l'un des enjeux de la réussite. L'Eusko a d'ailleurs lancé l'Institut des monnaies locales, un organisme de formation. « La monnaie locale ne s'adresse pas uniquement à une partie militante et écologiste de la société, elle implique aussi les PME, les associations de commerçants, les réseaux paysans, les professions libérales, les experts-comptables, les collectivités… Les mobiliser est un vrai savoir-faire, qui se transmet. »

Quelques années après avoir rejoint l'aventure Moneko, Sébastien Comyn regrette que cet outil soit encore sous-estimé. « On a tendance à le présenter comme le jeu d'une bulle écolo-bobo, s'agace-t-il. Mais nous n'avons plus envie de jouer. La monnaie locale est un vrai outil d'impact. » Aujourd'hui, cet ancien nutritionniste fait partie des quatre salariés de l'association. « Mon rôle est d'éclaircir les enjeux autour de l'alimentation et de l'agriculture, de faire comprendre tout en déculpabilisant. »

Un mot-clé ne cesse de revenir : « encapaciter ». Moneko est par exemple engagé dans le projet de « Sécurité sociale de l'alimentation » qui se prépare actuellement à Nantes. En 2022, la monnaie locale lyonnaise, la Gonette, avait également rejoint un projet de recherche lancé par la ville pour tester des dispositifs d'accompagnement auprès des étudiantes afin d'aller vers une alimentation saine et durable. « Nous voulons permettre à tout un chacun d'être lui aussi acteur de la transition alimentaire, même s'il n'a pas les clés », précise Sébastien Comyn Nées d'une volonté de se réapproprier la monnaie, les MLC pourraient bien être une clé pour revitaliser les territoires.

Charlotte Meyer

Sud Ouest - Bassin d'Arcachon / Médoc
Médoc, lundi 2 décembre 2024 239 mots, p. 23

La mobilité, un levier pour agir sur les émissions de gaz à effet de serre

Raphaël Chanellière, référent tourisme à l’Ademe, a donné des pistes pour amener le tourisme sur la voie de la transition écologique

Raphaël Chanellière, référent tourisme à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a présenté lors du forum la stratégie de l’organisme public qui œuvre en faveur du tourisme durable, notamment pour amener le secteur sur la voie de la transition écologique. La mobilité, très compliquée sur le territoire, est un des leviers à actionner pour agir sur les émissions de gaz à effet de serre et aborder un tourisme décarboné. Un vrai sujet qui revient de la part de la clientèle touristique.

Le changement climatique a un impact de plus en plus important sur le territoire. Avec l’accélération des îlots de chaleur, une dégradation généralisée du confort modifie l’attractivité du territoire. L’Ademe accompagne les acteurs touristiques pour s’adapter au changement climatique en outillant, formant et donnant des moyens d’agir et un soutien financier.

Des pistes d’actions ont été émises à destination des hébergeurs afin de faciliter les mobilités, comme fournir des plans de bus, proposer la location de vélos, indiquer des temps de parcours en deux-roues…

Cette première journée du tourisme durable a été riche en échanges et en partage de bonnes pratiques pour les acteurs locaux du tourisme.

La Voix du Nord
T00TOUTES
02_REDAC, lundi 2 décembre 2024 237 mots, p. T00TOUTES35

Première journée Semences & Plants dans la région

Région lundi 2 décembre,

Lille

Première journée

Semences & Plants

dans la région

Le changement climatique représente un défi majeur pour l’agriculture régionale. C’est pourquoi une première journée « Semences & Plants, leviers d’avenir pour la région des Hauts-de-France » permettra de donner la parole aux représentants de la filière et aux acteurs locaux pour aborder le sujet. Une rencontre organisée par la Région, en partenariat avec la SEMAE, l’interprofession de la filière Semences et plants, et la Chambre d’agriculture régionale. Il sera question de l’impact du changement climatique, mais aussi des réponses à apporter à celui-ci sur un plan technique et économique, alors que de nouvelles cultures se développent.

À partir de 9 h 30, au siège de Région

151, avenue du Président-Hoover

Région lundi 2 décembre,

Lille

La 3 e édition

du CHU X Healthtech

Connexion Day

Définir les priorités en matière de recherche et d’innovation dans le domaine de la santé tout en renforçant la complémentarité entre les établissements hospitalo-universaires et industriels, tels sont les objectifs de la troisième édition du « CHU X Healthtech Connexion Day ». L’événement, qui a rassemblé 32 CHU et plus de 850 participants l’an passé, s’attardera cette année sur l’IA, la donnée de santé ou encore les intérêts sociétaux.

De 9 h à 19 h 30, Lille Grand Palais

1, rue des Nations-Unies

La Voix du Nord (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 06:55:06 618 mots

Changement climatique : La Voix du Nord est engagée dans une réflexion sur ses pratiques

Rachel Pommeyrol

En attendant la publication de son bilan carbone complet, La Voix du Nord s'est engagée dans le parcours proposé par la Convention des entreprises pour le climat afin de repenser son modèle d'entreprise.

Par Rachel Pommeyrol

Il y a un an, La Voix du Nord livrait son bilan carbone : chaque année, les activités de l'entreprise émettent 9 945 tonnes de CO2e (1), hors numérique. Plus concrètement, cela signifie que la production d'un journal équivaut à celle d'une baguette. Des données importantes à prendre en compte puisque les émissions de CO2 sont responsables du changement climatique que nous vivons.

Aujourd'hui, les chiffres ne sont pas disponibles pour estimer l'évolution des émissions de CO2 de l'entreprise car un nouveau bilan est en train d'être mené, incluant cette fois les activités numériques. Des informations sur lesquelles La Voix du Nord compte beaucoup, comme l'explique Clothilde Collin, directrice marketing stratégique : « Cela jouera sur toute la partie technique : les data centers, l'optimisation du poids des vidéos, le poids des pages [sur le site Internet] … Cela pourra mener à des mesures de développement informatique, comme le fait de pouvoir mettre le site en mode sombre. L'idée serait d'optimiser toute la chaîne de production numérique pour diminuer l'impact carbone, comme nous le faisons pour le journal papier. »

Membre de la Convention des entreprises pour le climat

Ces réflexions s'inscrivent plus largement dans une démarche entamée par La Voix du Nord en intégrant le parcours de la Convention des entreprises pour le climat (CEC), en septembre. Clothilde Collin suit cet accompagnement aux côtés de Daniel Picault, directeur général délégué de La Voix du Nord, et d'Olivier Gailland, directeur des ressources humaines et RSE de Rossel France. Pendant plusieurs mois, des conférences données par des experts mènent à des réflexions à propos de l'impact du changement climatique sur les activités des plus de cinquante entreprises de la région participantes.

« L'objectif est de basculer d'une économie extractive à une économie régénérative , détaille la directrice marketing stratégique. On doit repenser notre modèle d'affaires dans le cadre des limites planétaires , qui ne sont pas extensibles (la biodiversité, l'eau, l'air…). Cela demande d'adapter toutes nos pratiques et la manière dont on travaille. Cela donne un prisme nouveau, pas juste en tant qu'entreprise, mais sur comment on fait notre métier de média au quotidien. Il faut donner envie aux gens, ne pas faire peur. »

Ce n'est pas le jour où il n'y aura plus de pétrole qu'il faudra commencer à se poser des questions.

Clothilde Collin , Directrice marketing stratégique

Trois leviers d'entreprise sont déjà identifiés pour cela : « l'adaptation pour maintenir le système Terre » (la réduction des émissions de CO2, des déchets), « l'accompagnement des habitants et des organisations dans une bascule individuelle » vers le « produire moins mais mieux » et une « vitalisation du territoire ». « L'objectif est de se structurer avec un cap sur le long terme, et de ne pas le faire seul mais avec d'autres entreprises du territoire », poursuit Clothilde Collin. « Car ce n'est pas le jour où il n'y a plus de pétrole qu'il faudra commencer à se poser des questions. » Une feuille de route doit être publiée dans les prochains mois.

(1) Chiffre de 2022. Le CO2e, ou équivalent dioxyde de carbone, est l'unité de mesure utilisée pour comparer les émissions des différents gaz à effet de serre.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

Rapports - Défense - Europe Securité défense

Date de publication : 19 novembre 2024 30557 mots

PDF (371 KB) - FEMM-AM-765266_FR.pdf

108 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... AM\1310410FR.docx PE765.266v02-00 FR Unie dans la diversité FR Parlement européen 2024-2029 Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres 2024/2057(INI) 5...

Pour voir le rapport :
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/FEMM-AM-765266_FR.pdf

Rapports - Défense - Europe Securité défense

Date de publication : 19 novembre 2024 32935 mots

DOC (116 KB) - FEMM-AM-765266_FR.docx

108 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... Parlement européen 2024-2029 <Commission>{FEMM}Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres</Commission> <RefProc>2024/2057</RefProc><RefTypeProc>(INI)</RefTypeProc> <Date>{05/11/2024}5.11...

Pour voir le rapport :
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/FEMM-AM-765266_FR.docx
Le Journal des entreprises - Le Brief (Édition Auvergne Rhône-Alpes), no. 20241128
# CHIMIE, jeudi 28 novembre 2024 601 mots, p. 8,9

LOIRE

Aussi paru dans
28 novembre 2024 - Le Journal des entreprises - Le Brief (Édition Région Sud)

Lactips lève 16 millions d'euros pour devenir un acteur international de premier plan dans les bioplastiques

Gilles Cayuela

Basé à Saint-Paul-en-Jarez, dans la Loire, Lactips vient de boucler un tour de table de 16 millions d'euros, marqué par l'entrée au capital de deux fonds à impact. Cette levée de fonds devrait donner à la PME ligérienne les moyens d'accélérer son développement sur la scène internationale.

Basé à Saint-Paul-en-Jarez, dans la Loire, Lactips vient de boucler un tour de table de 16 millions d'euros, marqué par l'entrée au capital de deux fonds à impact. Cette levée de fonds devrait donner à la PME ligérienne les moyens d'accélérer son développement sur la scène internationale.

Après trois premières levées de fonds de 1,2 million d'euros en 2016,3,7 millions d'euros en 2018 et de 13 millions d'euros en 2020, le fabricant ligérien de bioplastique hydrosoluble et biodégradable Lactips (50 salariés) vient de boucler un tour de table de 16 millions d'euros.

Cette nouvelle levée de fonds, soutenue par le fonds SPI géré pour le compte de l'État par Bpifrance dans le cadre de France 2030, marque l'entrée au capital de SWEN Blue Ocean et GO Capital au travers de son fonds Impact Océan Capital, ainsi que de Sogive.

Des fonds à impact engages dans la préservation des océans

SWEN Blue Ocean est un fonds à impact qui soutient les start-up qui proposent des solutions innovantes pour lutter contre la surpêche, le changement climatique et la pollution qui menacent les océans. Impact Océan Capital est, pour sa part, un fonds de référence dans le financement de l'économie bleue. Il traite notamment de la décarbonation de l'industrie, de la protection de la biodiversité marine et de l'alimentation durable.

"L'entrée de fonds à impact à notre capital est une véritable reconnaissance de notre potentiel de croissance sur le long terme et de notre engagement en faveur d'un développement responsable et d'une transition écologique globale. Nos actionnaires historiques (Bpifrance, BNP Paribas Développement, NDLR) ont également à nouveau confirmé leur attachement à Lactips. Ces partenariats de long terme nous donnent les moyens de réaliser nos ambitions", commente le directeur général de Lactips Alexis Von Tschammer.

Cap sur l'international

Avec cette levée de fonds, Lactips ambitionne "d'accélérer son développement commercial en Europe et poursuivre son ouverture aux États-Unis et au Japon afin de renforcer sa présence sur ces marchés stratégiques", explique un communiqué.

L'enveloppe devrait aussi permettre à la PME de Saint-Paul-en-Jarez de poursuivre ses efforts de R & D afin d'élargir sa gamme de produits, d'améliorer leurs performances et de réduire leur impact environnemental._Lactips_a récemment signé un accord de coopération avec le groupe finlandais Walki pour créer des emballages alimentaires entièrement biodégradables et sans plastique à l'aide de polymères naturels.

10 millions d'euros d'investissement industriel

Ce tour de table va aussi donner les moyens à Lactips de "continuer à investir dans son outil industriel pour soutenir sa croissance et optimiser ses capacités de production". La PME ligérienne prévoit d'investir 10 millions d'euros pour doubler ses capacités de production en se dotant d'une deuxième ligne de production de bioplastiques hydrosoluble d'ici à 2026.

Unique lauréat en Auvergne-Rhône-Alpes du dernier appel à projets "première usine" de France 2030, Lactips va bénéficier d'une subvention qui va lui permettre de couvrir 30 % du montant total de ce projet. La levée de fonds lui permettra de compléter le financement de ce projet majeur pour la poursuite de sa croissance et de son ambition : "devenir un acteur international de premier plan" dans le domaine des bioplastiques.

Moniteur Matériels, no. 6331
PRATIQUE, mercredi 11 décembre 2024 1138 mots, p. 50,51

Conseils

La boîte à décarboner de la FNTP

Erick Demangeon

Environnement . La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) met à la disposition des entreprises des solutions pour respecter leurs obligations et s'engager dans des démarches de réduction des émissions de CO2. Placées sous la bannière « Acteurs pour la planète », elles sont gratuites et couvrent une grande diversité d'enjeux.

Pour réussir, la transition écologique doit s'accompagner d'une politique de transformation des infrastructures. Selon la FNTP et les travaux menés avec les cabinets d'études Carbone 4 et Utopies, la construction des infrastructures représente 3,5 % des émissions françaises de CO2. Quant à celles liées à l'usage des infrastructures, elles pèseraient pour 50 % dans l'empreinte carbone de la France ! En synergie avec les actions lancées par chaque entreprise, une trajectoire de décarbonation a été définie pour le secteur TP. Elle prévoit une réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030 par rapport à 1990, puis la neutralité carbone nette à l'horizon 2050. Pour y parvenir, plusieurs outils gratuits sont mis à la disposition des entreprises de la filière, en plus de formations dédiées.

OMEGA TP, plus qu'une calculette CO2

Pour réduire les émissions de GES, encore faut-il les connaître en mesurant leur provenance et leur quantité. Telle est la première mission de la calculette en ligne Omega TP conçue avec les référentiels Ademe. À partir des données d'activité d'une année, l'application guide l'entreprise pour obtenir les émissions réparties en fonction de plusieurs postes :

- combustibles,

- énergie,

- matériaux,

- transports,

- déchets,

- organisation de l'entreprise.

Cet état des lieux ouvre la voie aux bilans d'émissions de GES réglementaires simplifiés sur les scopes 1, 2 et 3. Il est aussi le socle à partir duquel l'entreprise peut définir un plan d'actions pour réduire son empreinte carbone. Dans cette perspective, Omega TP présente une vingtaine de solutions décarbonées avec pour chacune :

- leur niveau de faisabilité,

- leur potentiel de réduction de CO2,

- des indicateurs de suivi.

Le label RSE TP fédère les énergies

Nombreuses sont les entreprises engagées dans des actions environnementales, sociales et territoriales. En plus de les valoriser, le label RSE TP les structure et leur donne une reconnaissance officielle auprès de ses clients et partenaires. Alignée sur la norme ISO 26 000, l'obtention du label s'appuie sur :

- une auto-évaluation en ligne de la performance RSE autour de 5 thématiques et 18 enjeux,

- la constitution d'un dossier de candidature,

- l'examen de ce dossier par un expert neutre,

- la délivrance du label si une note minimale est obtenue.

Niveaux: trois niveaux de maturité RSE sont reconnus par le label (Engagé, Performant et Excellent). Cette approche permet aux entreprises de s'inscrire dans une démarche d'amélioration continue de leur performance RSE.

SEVE TP pour argumenter ses choix

Si chaque projet d'infrastructure est unique, les variantes pour le réaliser sont multiples. La plateforme SEVE TP les comparer selon leurs impacts environnementaux, de l'extraction des matériaux jusqu'à la livraison finale de l'ouvrage au client. À l'attention de tous les acteurs de la filière (entreprise de travaux, maître d'ouvrage, bureau d'études…), cette comparaison est faite sur la base de quatre indicateurs quantitatifs et deux qualitatifs :

- consommation énergétique (en MJ),

- émissions de GES (tCO eq),

- tonnes kilomètres (tkm),

- préservation de la ressource,

- gestion de l'eau (qualitatif),

- prise en compte de la biodiversité (qualitatif).

EcoPro et ACV : intégré à SEVE TP, le module EcoPro permet une approche d'éco-conception dès la phase projet. SEVE TP peut aider aussi à bâtir l'analyse du cycle de vie (ACV) des infrastructures en modalisant les opérations d'entretien et leur fin de vie.

Géomat TP : recueil des matériaux bas carbone

Les matériaux sont responsables de plus de 50 % des émissions carbone d'un chantier. Réduire ce poste suppose de connaître et/ ou d'avoir accès à une banque d'informations sur les solutions alternatives bas carbone. L'observatoire Géomat TP est cette base de données de matériaux décarbonés dans plusieurs domaines :

- granulats,

- enrobés,

- béton,

- aluminium,

- ciment,

- chaux.

Pour chacun, Géomat fournit :

- les processus de fabrication,

- l'impact environnemental et les leviers de décarbonation possibles avec leur degré de maturité et disponibilité,

- les enjeux géopolitiques associés.

DTS Transfer simplifie la gestion des déchets

La traçabilité des déchets TP est soumise à des règles strictes dont les procédures ont été numérisées. DTS Transfer aide les entreprises à respecter ces obligations, à les mettre en œuvre et à créer un tableau de bord de suivi. Dans ce cadre, l'application mobile ou sur ordinateur permet de :

- tenir le registre interne de suivi chronologique des déchets qui sortent d'un chantier et/ou produits par l'entreprise (obligatoire depuis 2012),

- renseigner les plateformes nationales Trackdéchets et RNDTS (obligatoire depuis 2022).

Trackdéchets: plateforme nationale pour déclarer les déchets dangereux et dématérialiser leur bordereau du suivi.

RNDTS (Registre national des déchets, terres excavées et sédiments) : plateforme nationale pour transmettre les informations relatives aux lots de terres valorisés sur les chantiers ou entrants sur les installations de traitement en cas de délégation de la maîtrise d'ouvrage.

L'application Lucee-TP protège la biodiversité

Par le déplacement des terres, les entreprises TP sont confrontées chaque jour aux espèces exotiques envahissantes (EEE) considérées comme la troisième cause d'effondrement de la biodiversité ! Face à ce danger, Lucee-TP est dédiée à l'identification et au suivi des EEE sur chantier. Créée dans le cadre de l'initiative scientifique PlantNet, l'application permet :

- de reconnaître les végétaux potentiellement invasifs à partir du scan ou de la prise en photo de l'espèce,

- d'accéder à des fiches « espèces » détaillant les principales informations sur les EEE,

- de signaler et partager voire ajouter dans un espace « chantier » les EEE repérées sur un chantier donné,

- d'éditer un rapport pour signaler au maître d'ouvrage ou d'œuvre la présence d'espèces réglementées et/ou exotiques envahissantes.

Sanction: la dissémination d'EEE, de façon volontaire ou non, est passible d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à 2 ans et d'une amende pouvant atteindre 150 000 € (art. L415.3 du Code de l'environnement).

InfraClimat pour prévenir les aléas climatiques

Dernier né des outils lancés par la FNTP, InfraClimat est une plateforme en ligne pour visualiser les impacts du changement climatique sur les infrastructures. Développée par Onepoint, elle a pour objectif de sensibiliser et d'informer les décideurs publics sur les vulnérabilités auxquelles sont exposées les infrastructures face au changement climatique, et d'accéder à un panel de solutions existantes pour limiter leur impact. La base de données d'InfraClimat s'appuie sur des sources nationales issues d'organismes publics. Cinq aléas climatiques sont couverts par la plateforme :

- les submersions marines,

- les vagues de chaleur,

- les inondations et précipitations extrêmes,

- la sécheresse et la chaleur extrême,

- le retrait et gonflement d'argile.

Pour chaque aléa, trois types d'infrastructure sont analysés :

- les routes,

- les ponts,

- les stations d'épuration.

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
22 novembre 2024 645 mots
PUMA publie Green Flags, un nouveau podcast pour mobiliser la génération Z en faveur du développement durable
Business Wire

HERZOGENAURACH, Allemagne, November 22, 2024--PUMA, la société d’articles de sport, a lancé Green Flags (Drapeaux verts), une série de podcasts en cinq épisodes sur la durabilité, animée par Maya... Voir l'article

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
24 novembre 2024 854 mots
Onu-Le traité sur les plastiques divise au 5e tour de négociations
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Onu-Le traité sur les plastiques divise au 5e tour de négociations Le 24 novembre 2024 à 23:53 Partager (Reuters) - Alors que les délégués de 175 pays se réunissent lundi... Voir l'article

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
17 novembre 2024 1078 mots
Marché immobilier - Perspectives moroses pour les maisons chauffées au fioul ou au gaz
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Marché immobilier - Perspectives moroses pour les maisons chauffées au fioul ou au gaz Le 17 novembre 2024 à 13:50 Partager MUNICH (dpa-AFX) - Selon les économistes, les agents immobiliers et... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
28 novembre 2024 734 mots
Aussi paru dans
28 novembre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
Non, Christine Lagarde ne veut pas supprimer l'argent liquide pour lutter contre le changement climatique
James Thomas

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, espère arrêter le changement climatique en révisant l'ensemble de l'économie, y compris en éliminant complètement , selon des affirmations... Voir l'article

The Conversation (France) (site web réf.) - The Conversation (FR)
29 novembre 2024 1978 mots
Éloge des feuilles mortes, carburant indispensable des écosystèmes
Mathieu Santonja

Indispensables à la bonne santé des sols comme à la séquestration du carbone, hôtes d’une biodiversité aussi diverse que cryptique, les feuilles mortes sont un véritable carburant des écosystèmes. On... Voir l'article

Le Chasseur Français (site web) - Le Chasseur Francis
jeudi 5 décembre 2024 - 08:58:33 -0000 649 mots

Lutte contre les espèces exotiques envahissantes

Par Isabelle Lecahttps://www.lechasseurfrancais.com/auteur/ileca

Les espèces exotiques envahissantes ont un impact économique chaque année de 423 milliards de dollars au niveau mondial.

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) constituent une menace importante pour la biodiversité, les écosystèmes et le bien-être humain. Le rythme des introductions d’EEE s’accélère en raison des activités humaines. Commerce international, déplacements et changement climatique, facilitent leur propagation et leur établissement.

Sans intervention, leur nombre et leurs impacts continueront d’augmenter. Entraînant une perte de biodiversité et la perturbation des écosystèmes.

Les espèces exotiques envahissantes : l’une des cinq principales causes de perte de biodiversité

En 2024, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié un rapport sur les espèces exotiques envahissantes (EEE) à l’intention des décideurs politiques. Le rapport prévient que les EEE constituent une menace sérieuse pour la nature, les écosystèmes et le bien-être humain.

Les EEE sont désormais l’une des cinq principales causes de perte de biodiversité. Aux côtés des changements d’affectation des sols, de la surexploitation des ressources. Mais aussi du changement climatique et de la pollution.

Les activités humaines ont amené plus de 37 000 espèces exotiques dans de nouvelles zones, dont environ 3 500 sont devenues envahissantes. Ces espèces nuisent à la biodiversité en provoquant des extinctions d’espèces et en rendant les écosystèmes plus vulnérables.

La prévention, la détection précoce et la réponse rapide sont les stratégies les plus rentables pour gérer les EEE. Bien que des programmes d’éradication aient été menés avec succès, notamment sur les îles, les mesures de contrôle sont plus complexes dans les environnements marins et les systèmes aquatiques connexes. Le rapport souligne l’importance de mobiliser les acteurs locaux, notamment les peuples autochtones et les communautés locales, pour garantir l’efficacité et la durabilité des stratégies de gestion.

© Isabelle Leca

Lutte contre les espèces exotiques envahissantes : un besoin urgent de mesures renforcées

Toutefois, le rapport met également en évidence le manque de mise en œuvre. De nombreux pays incluent des objectifs de gestion des invasions biologiques dans leurs stratégies de biodiversité. Mais les politiques efficaces sont souvent insuffisantes ou mal mises en œuvre. Les difficultés découlent de perceptions divergentes, d’intérêts conflictuels. Ou encore d’une sensibilisation limitée à l’urgence des menaces posées par les espèces envahissantes.

Ces problèmes, ainsi que les lacunes dans les données et l’insuffisance des ressources, compromettent les efforts de gestion. Le succès repose sur des ressources durables. Le renforcement des capacités et l’engagement de plusieurs parties prenantes. Tout cela pour améliorer l’acceptation et l’adoption des mesures de gestion par le public.

Les codes de conduite volontaires sont un moyen d’améliorer la mise en œuvre sur le terrain. Bien que le rapport reconnaisse les limites de ces codes, il souligne qu’ils fournissent des orientations pratiques pour gérer les risques associés et établir des pratiques durables.

© Isabelle Leca

En Europe, la chasse partie prenant dans la lutte contre les EEE

En collaboration avec la Convention de Berne et l’UICN, la FACE a élaboré le Code de conduite européen sur la chasse et les EEE. Un code avant-gardiste qui a été adopté par le Comité permanent de la Convention de Berne en 2013.

Ces lignes directrices visent à atténuer l’impact des activités liées à la chasse sur la propagation Depuis 2013, la FACE produit tous les deux ans des rapports de mise en œuvre rendant compte des actions menées par les associations nationales de chasse et la communauté des chasseurs.

Bien que des lacunes persistent dans la mise en œuvre de la lutte contre les EEE, les chasseurs peuvent être de précieux alliés dans les efforts de détection, de gestion et de sensibilisation. Des investissements substantiels dans la mise en œuvre sont nécessaires. Notamment un financement durable des programmes de prévention, de contrôle et d’éradication.

Source : FACE

Cet article est paru dans Le Chasseur Français (site web) - Le Chasseur Francis

Libération (site web)
dimanche 1 décembre 2024 - 15:36:31 1033 mots

A Riyad, une COP16 sur la désertification pour mieux prendre soin des sols malmenés

Margaux Lacroux

Au menu de l’événement onusien, qui s’ouvre ce lundi 2 décembre, la restauration des écosystèmes dégradés et la meilleure gestion des sécheresses. Jusqu’à 40 % des terres de la planète sont dégradées, principalement à cause de l’agriculture conventionnelle, ce qui affecte la moitié de l’humanité.

Et de trois ! Après la COP biodiversité de Cali (Colombie) fin octobre, la COP climat de Bakou (Azerbaïdjan) en novembre, voici la COP désertification de Riyad (Arabie saoudite), dont la 16e édition s’ouvre ce lundi 2 décembre. Le dernier de ces rendez-vous internationaux programmés cet automne, peu connu, revêt pourtant une importance majeure. «Jusqu’à 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte la moitié de l’humanité et a des conséquences désastreuses sur le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance», rappelle la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui organise l’événement. Chaque année, 100 millions d’hectares de terres sont dégradées. «Nous dépendons des terres pour notre survie. Pourtant, nous les traitons comme de la boue», a déclaré le secrétaire général des Nations unies António Guterres en amont de ce raout qui se tiendra pour la première fois dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), l’une des plus touchées par la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Ce sont sur ces trois points que 196 pays et l’Union européenne, signataires de la CNULDC, vont devoir avancer jusqu’au 13 décembre.

Restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici 2030

Emmanuel Macron sera en voyage officiel en Arabie Saoudite pour assister au One Water Summit destiné à la «coopération internationale sur l’eau», organisé mardi 3 décembre en marge de cette COP. «La France est très impliquée. Le mot désertification donne l’impression que c’est que loin de chez nous, qu’on n’a pas à s’en soucier, mais il faut changer cette vision car cela a un impact à l’échelle mondiale, pointe Jean-Luc Chotte, président du comité scientifique français de la désertification, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et membre de la délégation française. C’est une COP des sols. Leur santé est au cœur des enjeux de climat, de biodiversité et de sécurité alimentaire. En se dégradant, ils libèrent du CO2 et nous achetons potentiellement des produits de pays où les terres sont dégradées.» Chez nous aussi, les terres souffrent, et cela risque de s’accentuer à l’avenir. «D’ici 2100, la superficie des zones arides dans le monde devrait augmenter de 11 % et une tendance à l’aridification se voit déjà en France dans certaines régions», ajoute le chercheur. Cela est notamment le cas dans les Pyrénées-Orientales, où la viticulture et l’arboriculture sont mises à mal par le manque d’eau.

Lors de la dernière COP «sols», en 2022 à Abidjan (Côte-d’Ivoire) , la communauté internationale s’était entendue pour fixer l’objectif de restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici 2030. Plus largement, les objectifs de développement durable (ODD) visent l’atteinte de la neutralité en matière de dégradation des terres à la même échéance, ce qui implique une gestion durable des écosystèmes terrestres. Reste désormais à passer des engagements aux actes. Pour l’heure, 100 pays ont défini des zones prioritaires et des pratiques de restauration adaptées aux besoins des populations et aux climats locaux. Au total, ces engagements permettraient de restaurer un milliard d’hectares à l’échéance fixée selon la CNULCD, mais le rythme et les ambitions doivent être encore rehaussés. La lutte contre la sécheresse sera un autre point crucial. Elles «frappent plus souvent et plus durement dans le monde entier - elles ont augmenté de 29 % depuis 2000 - sous l’effet du changement climatique, mais aussi à cause de la mauvaise gestion de nos terres», rappelle la CNULCD.

Sept limites planétaires «fortement affectées»

«Si nous ne reconnaissons pas le rôle central de la terre et ne prenons pas les mesures appropriées, les conséquences se répercuteront sur tous les aspects de la vie et se prolongeront dans le futur, intensifiant les difficultés pour les générations futures», avertit le secrétaire exécutif de la Convention, Ibrahim Thiaw, à l’occasion de la publication ce dimanche 1er décembre d’un nouveau rapport. Les auteurs, de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique (PIK, Allemagne), appellent à changer «la manière dont le monde produit les aliments et utilise les terres afin d’éviter de compromettre irrémédiablement la capacité de la Terre à soutenir le bien-être humain et environnemental». Car les sols malmenés ont contribué à franchir des limites planétaires, c’est-à-dire les seuils que l’humanité ne devrait pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions de vie favorables. Le rapport établit que sept limites (changement climatique, érosion de la biodiversité, cycle de l’eau douce, perturbation des cycles de l’azote et du phosphore, changement d’usage des sols…) «sont fortement affectées par l’utilisation des terres par l’homme et six d’entre elles ont été franchies, ce qui souligne le rôle essentiel de la gestion des terres dans le maintien de la stabilité de la planète.»

«L’agriculture conventionnelle est la principale responsable de la dégradation des terres, contribuant à la déforestation, à l’érosion des sols et à la pollution. Les pratiques d’irrigation non durables épuisent les ressources en eau douce, tandis que l’utilisation excessive d’engrais à base d’azote et de phosphore déstabilise les écosystèmes», développent les auteurs, qui appellent notamment à une réforme agricole (moins de labours, irrigation plus économe, faire des cultures intercalaires pour éviter de laisser les sols nus, plus d’engrais organiques et de compost…). «A l’occasion de cette COP16, la France et l’Union européenne continueront de promouvoir les pratiques agroécologiques comme outil de lutte contre la dégradation des terres et de résilience des sols face à la sécheresse», écrit sur son site le ministère de la Transition écologique.

Cet article est paru dans Libération (site web)

Le Monde
Planète, samedi 30 novembre 2024 798 mots, p. 8
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28 novembre 2024 - Le Monde (site web)

Alimentation : les premières pistes de la stratégie pour mieux manger

Les orientations nationales pour l’alimentation, la nutrition et le climat sont publiées avec seize mois de retard, sur fond de crise agricole

Mathilde Gérard

Baisser la consommation de viande (hors volaille) de 12 % d’ici à 2030, atteindre 12 % de bio en valeur sur l’ensemble des circuits de consommation, réduire l’exposition des enfants à certaines publicités alimentaires, fixer des seuils maximaux en sucres, sels et gras, exiger une transparence sur les achats et les marges pour les aliments durables dans la grande distribution…

Plusieurs des grandes orientations projetées dans une version intermédiaire de la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) datée d’avril, et dévoilée le 22 novembre par le média en ligne Contexte , si elles étaient adoptées, auraient un impact concret dans le quotidien des Français. Or, dans un contexte de crise agricole et d’instabilité gouvernementale, la publication officielle de cette feuille de route, fermement attendue par des parlementaires, des associations et des acteurs de la chaîne alimentaire, se fait attendre.

Elle aurait dû intervenir en juillet 2023. Mais seize mois après l’échéance, elle n’est toujours pas finalisée. La Snanc est la dernière des grandes stratégies de planification écologique en attente de publication, après la mise en consultation cet automne de la stratégie nationale bas carbone, de la programmation pluriannuelle de l’énergie et du plan national d’adaptation au changement climatique.

Interdire certaines publicités

La Snanc est une nouvelle feuille de route, dont la demande remonte à la convention citoyenne pour le climat, et qui avait été inscrite dans la loi Climat et résilience de 2021. De façon inédite, les ministères de l’agriculture, de la transition écologique et de la santé devaient travailler à une approche commune des enjeux alimentaires.

Des sujets cruciaux tant pour atteindre la neutralité carbone, l’alimentation étant le deuxième poste d’émissions de gaz à effet de serre en France, que pour la santé, puisque les pathologies liées à l’alimentation (diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, cancers…) sont une cause majeure de décès en France.

Tous les arbitrages ne sont cependant pas encore rendus. L’interdiction de certainespublicités alimentaires pour les enfants, l’une des recommandations les plus marquantes, fait l’objet d’une franche opposition du ministère de la culture, qui craint une perte de recettes pour l’audiovisuel public. Mais l’éventuel manque à gagner n’a jusqu’à présent jamais été évalué, et fait actuellement l’objet d’une étude d’impact des services de Bercy. « Certains doutes pourront peut-être être écartés par les administrations. Ce serait une vraie avancée d’arriver à réguler le marketing à destination des enfants », souligne Charlie Brocard, chercheur spécialisé dans l’alimentation à l’Institut du développement durable et des relations internationales.

Jusqu’à présent, les tentatives de régulation du marketing alimentaire, qui fait partie des politiques de santé publique préconisées par l’Organisation mondiale de la santé, avaient toujours échoué.

« Dans le bon sens »

L’enjeu sensible des évolutions de régime alimentaire devrait également faire réagir. Entre « limitation de la consommation de viande » et « consommation moindre de protéines animales », la terminologie à employer n’est pas tranchée dans le document de travail, qui reprend prudemment les objectifs fixés dans la stratégie nationale bas carbone, mais ne précise pas les moyens à déployer pour accompagner ces évolutions.

Dans l’ensemble, les associations saluent l’approche globale proposée par ce document stratégique. « Sur le fond, la version de travail va globalement dans le bon sens. Il faut agir sur l’offre et sur les acteurs qui orientent à la fois nos comportements alimentaires et les débouchés possibles pour les produits sains et durables », salue Marie Drique, du Secours catholique-Caritas France .

« Les objectifs vont dans le bon sens ; pour la première fois, on pense les enjeux santé, environnement et accessibilité avec des mesures favorables au secteur agricole, comme la restauration collective qui peut offrir des débouchés à des filières de production, souligne Benoît Granier, responsable alimentation au Réseau Action Climat . Mais quand on regarde les objectifs chiffrés et les leviers pour les atteindre, c’est insuffisant. »

La question reste posée de savoir comment le gouvernement de Michel Barnier entend finaliser et porter ces travaux. Depuis sa constitution en septembre, le nouvel exécutif – par ailleurs sous la menace d’une motion de censure – n’a pas convoqué de réunion interministérielle sur le sujet, donnant la priorité au budget et aux textes de loi en souffrance, comme la loi d’orientation agricole, mais les cabinets concernés assurent que la Snanc poursuit son chemin. « Pour défendre politiquement ce texte, il faut être en capacité de montrer qu’il peut y avoir des gagnants à cette transition et que ceux qui seront impactés seront bien accompagnés » , avance Charlie Brocard.

Libération
vendredi 13 décembre 2024 905 mots, p. 13

AUTRE

Dans les Alpes, le «déclin inexorable» des glaciers

Anaïs Moran

AUTRE

Les géants blancs ont perdu de l'épaisseur cette saison, malgré un enneigement important en haute altitude et des étés moins intenses que ces deux dernières années, selon l'observatoire Glacioclim.

L e déclin des glaciers se poursuit dans les Alpes françaises sous l'effet du changement climatique. Selon les premières données révélées à Libération par le service national d'observatoire Glacioclim, responsable de l'inventaire des géants alpins depuis des décennies, le bilan de la saison 2023-2024 est une nouvelle fois négatif pour les mastodontes blancs, qui continuent de s'éroder dangereusement. «Les circonstances et le rabotage sont moins extrêmes que lors des années 2021-2022 et 2022- 2023, mais les glaciers ont encore perdu de la masse malgré un enneigement hivernal important à haute altitude», révèle Delphine Six, enseignante-chercheuse à l'Institut des géosciences de l'environnement à Grenoble et responsable de Glacioclim. Pour rendre compte de l'évolution des étendues de glace alpines côté français, l'observatoire s'affaire à mesurer annuellement cinq glaciers «témoins» de référence permettant de documenter l'impact du réchauffement. Amputé. L'équipe de Delphine Six vient de terminer les analyses pour trois d'entre eux, les plus «parlants et très représentatifs de la situation globale» : Argentière, la Mer de glace et Saint-Sorlin. Ils ne font pas la même taille, ne sont pas orientés de la même façon, ne sont pas inclinés de la même manière, de ce fait, ils n'ont pas tous perdu la même quantité de glace, mais les trois enregistrent bel et bien un bilan négatif. A l'image des glaciers des Alpes suisses, qui ont vu leur volume diminuer de 2,4 % cette année.

Le glacier d'Argentière, qui se déploie au coeur du massif du Mont-Blanc entre 2 400 et 3 600 mètres d'altitude, a été amputé d'environ 65 centimètres de glace en moyenne sur toute sa surface. Son voi- sin, la Mer de glace, qui constitue avec lui le binôme des deux plus grands glaciers des Alpes françaises, campé entre 1 600 mètres et 3 500 mètres d'altitude, a lui été raboté de 2,20 mètres. Le Saint-Sorlin, situé dans le massif des Grandes-Rousses, qui prend forme à partir de 2 000 mètres d'altitude, s'est, lui, aminci de 1,6 mètre de glace. «Ce sont les pertes de masse les moins importantes de ces trois dernières années, rend compteDelphine Six. Argentière et Saint-Sorlin avaient connu, par exemple, des baisses d'épaisseur d'environ 2 mètres l'an passé et de 4 mètres il y a deux ans. Mais ce sont à nouveau des pertes, et il ne faut absolument pas les minimiser.» Anomalies. Selon la responsable de Glacioclim, ces nouvelles baisses sont même un très mauvais signal, car elles illustrent le «déclin inexorable des glaciers même lors d'années météorologiques qui n'apparaissent pas exceptionnelles». Contrairement à la saison 2021-2022, l'hiver 2023- 2024 n'a pas connu un taux d'enneigement exceptionnellement bas en haute montagne (la bonne santé d'un glacier dépend en grande partie de l'accumulation de la neige durant l'hiver). Marie Dumont, directrice du centre d'études de la neige rattaché au Centre national de recherches météorologiques de Météo France et au CNRS, indique même qu'il a été, en haute altitude (à 2 400 mètres), le «quatrième hiver le plus enneigé depuis 1960, contrairement à 2021-2022 qui a été le quatrième hiver le moins enneigé». De même, l'été 2024 n'a pas connu les chaleurs hors normes et étouffantes des étés 2022 et 2023 (qui avaient conduit à l'accélération de la fonte des glaciers). «Le mois d'août 2024 a enregistré des anomalies de températures au-dessus des normales, mais pas au même niveau que les deux étés précédents», détaille la chercheuse. Cette année, la Mer de glace est le géant qui a connu la plus grosse perte de masse, car ses pieds se situent en basse altitude, à 1 600 mètres, où le taux d'enneigement a été bien moins important que dans les hauteurs. «Il a fait plutôt doux à cette altitude, donc il est tombé de la pluie au lieu de la neige, explique Marie Dumont. Avec le réchauffement climatique, cette limite pluie neige [qui correspond à l'altitude où les flocons se transforment en pluie, ndlr] remonte logiquement en altitude, car il fait de plus en plus chaud à des hauteurs montagneuses de plus en plus élevées. Cela a un impact considérable sur le manteau neigeux, et donc sur les glaciers. Plus les températures vont augmenter, plus les glaciers même plus haut perchés seront touchés.» Les Alpes font partie du top 3 mondial des régions englacées qui ont vu leurs géants blancs perdre le plus de masse. Depuis 1850, les glaciers alpins ont perdu plus de la moitié de leur volume, dont un tiers au cours de ces deux dernières décennies. L'accélération du désastre est inexorable : alors qu'ils perdaient de 20 à 60 centimètres d'épaisseur chaque année au cours du XXe siècle, ils voient désormais en moyenne, depuis le début des années 2000, disparaître entre 1,40 et 2 mètres de glace annuellement (la dernière fois que les glaciers ont enregistré un bilan positif, c'était en 2001). Selon les analyses de l'Institut des géosciences de l'environnement, les simulations indiquent que la surface de la Mer de glace devrait diminuer de 80 % et le glacier d'Argentière tout simplement disparaître, d'ici à 2100. Le glacier de Saint-Sorlin, en sursis comme 75 % des glaciers des Alpes françaises, devrait, lui, mourir inéluctablement vers 2050 «quels que soient les scénarios climatiques envisagés».•

Le glacier d'Argentière va tout simplement disparaître d'ici à 2100

Les Echos, no. 24353
Spécial Santé-Prévoyance, vendredi 6 décembre 2024 717 mots, p. 45

Deux Français sur trois inquiets de l'impact sanitaire de la crise environnementale

JULIE LE BOLZER

Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour « Les Echos » et le Groupe VYV, une majorité de la population se dit préoccupée par les effets sur leur santé de la situation écologique.

A l'heure où les images de catastrophes naturelles se multiplient, il n'est plus question d'ignorer le risque climatique. Dans le même temps, les conséquences sanitaires de la crise écologique se font, elles aussi, plus prégnantes chez les citoyens. C'est ce que révèle le sondage « L'impact des risques environnementaux sur la santé », réalisé par OpinionWay pour « Les Echos » et le Groupe VYV*, où 74 % des répondants font part de leur préoccupation. Dans toutes les tranches d'âge, le taux de 70 % est dépassé. Pour le sociologue Ronan Chastellier, « l'environnement devient un espace privilégié pour toutes les formes d'anxiété sociale ».

« Outre le risque bien réel, ces peurs sont également nourries par l'invisibilité des matières dangereuses qui auraient un impact direct ou insidieux sur la santé »,analyse-t-il, en ajoutant que « différents scandales environnementaux ont contribué à une polarisation de l'opinion ».

Parmi les plus grands risques que ferait peser sur la santé humaine la dégradation de la planète, les sondés invoquent en premier lieu les pesticides (70 %), suivis de près par la pollution aux particules fines (68 %) et les manifestations extrêmes du changement climatique, telle que la canicule (67 %).

Menaces invisibles

Arrivent ensuite les perturbateurs endocriniens (58 %), le bruit (38 %) et les ondes des téléphones portables (35 %). Là encore, le caractère invisible de la menace tendrait à accroître les craintes. « Les pesticides qui ne sont pas toujours tangibles ou perceptibles font le plus peur. Suivent la pollution, les perturbateurs endocriniens ou encore les ondes de téléphones portables, des appareils 'surprésents' dans notre quotidien, dont on découvre toujours sur le tard la nocivité. A croire que l'invisibilité et les effets retardataires exacerbent l'hypersensibilité du public », décrypte Ronan Chastellier.

Interrogés sur les maladies humaines engendrées par la dégradation de l'environnement, les répondants citent dans une écrasante majorité les affections respiratoires (85 %), puis le cancer (74 %), les maladies cardiovasculaires (55 %) et, dans une moindre mesure, le diabète (27 %).

De quoi faire dire au sociologue qu' « environnement et hygiène de vie paraissent de plus en plus intimement liés ». « L'air que l'on respire ferait presque l'objet d'une peur phobique »,dit-il, voyant là un déclencheur pour impulser « des comportements plus écologiques, qui sont désormais perçus comme un bon moyen de préserver sa propre santé ».

Changer ses habitudes

À l'heure où commencent à être mesurés les effets dudérèglement climatique sur la santé, un nombre croissant de Français se déclarent davantage prompts que par le passé à faire évoluer leurs habitudes quotidiennes et à adopter une meilleure hygiène de vie, pour servir tant la planète que leur propre équilibre physique et mental.

Ainsi, 72 % estiment qu'il est possible de protéger sa santé grâce à un environnement sain. Quant aux leviers activables, 41 % évoquent un autre mode de vie (comportant davantage de sport, par exemple), 31 % une vigilance accrue sur son alimentationet 29 % un cadre de vie plus proche de la nature.

« Le manque d'activité et le comportement plus ou moins sédentaire sont connus pour être responsables de pathologies cardiovasculaires, et la popularité des applications de santé, qui calculent par exemple le taux quotidien de marche à pied, montre que la recommandation de 'bouger plus' est prise en compte », indique Ronan Chastellier.

Il ajoute que De même, les campagnes sur les risques d'une consommation excessive de sucre ou de sel commencent à porter leurs fruits.

« Au même titre que les Français ont davantage conscience des risques liés au manque de diversification alimentaire, ils semblent plus nombreux à envisager un retour salutaire à la nature pour se désintoxiquer du bruit ou de la pollution, et maintenir à bonne distance ce qui nuit à leur santé »,conclut-il.

* Le sondage « L'impact des risques environnementaux sur la santé » a été réalisé par questionnaire en ligne, du 16 au 18 octobre 2024, auprès d'un échantillon de 1.049 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

J. L. B.

Le Monde
Idées, vendredi 29 novembre 2024 685 mots, p. 26
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28 novembre 2024 - Le Monde (site web)

Chronique | par Béatrice Madeline

L’Insee inclut le climat dans ses données

par Béatrice Madeline

C’est une évidence : le changement climatique affecte de plus en plus nos économies, au travers des risques qu’il induit et des investissements qu’il exige. Malgré cela, le climat est largement ignoré dans les données macroéconomiques, et notamment dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Non pas que cet indicateur, sa pertinence, son rôle ou sa méthodologie, ne fasse régulièrement l’objet de débats, accusé de comptabiliser sèchement production, consommation et autres valeurs ajoutées sans jamais tenir compte du bien-être que peuvent en tirer les êtres humains. « Le PIB est la métrique de référence de la statistique économique depuis le milieu de XXe siècle », rappelait, en 2022, Nicolas Carnot, aujourd’hui directeur des études et synthèses économiques à l’Insee.

« A l’époque, la finitude des ressources naturelles n’était pas au cœur des enjeux. » Mais les temps ont changé et, aux yeux des économistes, le climat est devenu une affaire bien plus grave que le bonheur. Pour la première fois, en se basant sur les conclusions de la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi de 2009, l’Insee a publié, le 5 novembre, des indicateurs « augmentés » d’une bonne dose de données climatiques. « L’une des limites au PIB est de ne pas prendre en compte le fait que les activités économiques courantes, dont il mesure la valeur, affectent, via les émissions de gaz à effet de serre qui les accompagnent, la qualité du patrimoine transmis aux générations futures », indique l’Insee.

Deux phénomènes sont ainsi mesurés par ces nouveaux indicateurs. Le premier est la création de valeur minorée de l’impact des émissions, devenue le produit intérieur net ajusté (Pina). Le second est le coût à venir de la décarbonation et celui des dommages déjà constitués sur le patrimoine, mesuré par un indicateur baptisé « épargne nette ajustée ». Verdict : en 2023, le Pina était inférieur de 4,3 % au PIB classique, ce qui signifie que le dérèglement climatique et la décarbonation ont « coûté » près de 100 milliards d’euros à l’économie française.

Quant à l’épargne nette ajustée de la France – qui correspond à la valeur qui reste disponible dans l’économie pour les générations futures –, elle est négative depuis plusieurs années. Autrement dit, l’économie dans sa forme actuelle n’est pas soutenable à long terme. Et avec tout cela, une bonne nouvelle quand même : les émissions de gaz à effet de serre de l’économie française ont baissé de 5,6 % par rapport à 2022, ce qui a permis d’éviter 21 milliards d’euros en 2023 sur le coût de la décarbonation.

Cette publication a soulevé, sans grande surprise, quelques débats méthodologiques. Une première difficulté est de fixer le coût du carbone, sujet débattu depuis longtemps. Une autre est que le climat n’a pas de frontières. Comment, dès lors, isoler, à l’échelle d’un pays, l’impact des sécheresses, tornades, inondations ou de l’élévation des températures ?

« Monétiser » la nature

Ensuite, il faut « monétiser » la nature. « La dégradation de la nature peut se chiffrer en degrés de température, en volume de ressources, en quantité de chaque espèce vivante, en tonnes de déchets… mais pas en quantité de dollars ou d’euros », observe ainsi Jean-Marie Harribey, membre de l’association des Economistes atterrés, dans une analyse critique de ces travaux. Le directeur général de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, avait prévu ces discussions. « Ne dites pas que nous avons trouvé la pierre philosophale avec un indicateur qui écraserait tous les autres », mettait-il en garde lors de la présentation du 5 novembre. « C’est une contribution au débat. » Parions que, loin d’être détrôné, le PIB va rester encore longtemps l’alpha et l’oméga de la macroéconomie.

Mais cette première salve d’indicateurs augmentés peut accélérer la prise de conscience des enjeux. Comme le remarque sur le réseau social LinkedIn la directrice du développement durable d’un grand groupe de services, « la lecture augmentée proposée par une institution-clé va permettre de mettre des euros officiels en face de l’inaction climatique ». Un langage qui pourrait, enfin, être entendu.

Les Echos, no. 24341
Finance & Marchés, mercredi 20 novembre 2024 573 mots, p. 26

Finance verte

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19 novembre 2024 - lesechos.fr

Le système financier résisterait à la transition climatique, selon les superviseurs européens

MARION HEILMANN

Aller vers une économie décarbonée ne devrait pas faire vaciller le système financier européen, selon le stress test mené par plusieurs superviseurs européens avec la Banque centrale européenne.

Adapter l'économie européenne au changement climatique ne devrait pas déstabiliser le système financier. Encore faut-il que les autorités l'organisent de manière coordonnée et que les institutions financières intègrent intégralement et à temps le risque climatique à leur gestion des risques. Voilà en substance la conclusion du stress test mené par les superviseurs européens sur les secteurs de la banque, des fonds d'investissement, des investisseurs et des assurances.

Le plan climatique de l'Union européenne « Fit for 55 » a été adopté par les 27 pays membres en 2021. Il vise à stimuler l'investissement et l'innovation dans la transition vers une économie décarbonée, pour atteindre 55 % de réduction des émissions en 2030 par rapport aux années 1990 et la neutralité carbone en 2050.

Pour en mesurer l'impact, la Commission européenne a chargé, en mars 2023, les superviseurs d'étudier les impacts possibles sur le système financier. L'exercice a donc été mené pour évaluer les risques sur 110 banques, 2.331 assureurs, 629 fonds de pension et environ 22.000 fonds d'investissement basés en Europe.

Chocs macroéconomiques

Le stress test mené par l'Autorité bancaire européenne (EBA), l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) et par l'Autorité des marchés financiers (ESMA), avec la Banque centrale européenne, est parti du principe que cet ensemble de mesures serait appliqué comme prévu par la Commission. Et il a envisagé plusieurs scénarios.

Dans le premier scénario, le package est mis en place conformément aux prévisions économiques faites par la Banque centrale européenne en juin 2023 et engendre une simple hausse des coûts liée à la transition climatique. Dans le deuxième, appelé « Run-on-Brown » et plus défavorable, les investisseurs fuient les entreprises à risque, c'est-à-dire très intensives en émissions de CO2, ce qui les empêche de mener à bien leur transformation. Et dans le troisième, l'effet de fuite des actifs à risques est amplifié par d'autres chocs macroéconomiques.

Sur l'horizon de huit ans du test (de 2022 à 2030), les pertes dans les bilans des secteurs bancaires, de l'assurance, des fonds de pension et de l'investissement, resteraient mesurées. Pour le scénario de base, les pertes initiales iraient de 2,2 % à 5,8 % des expositions d'origine en prenant en compte l'impact sur les crédits en portefeuille et les placements sur les marchés. Dans le deuxième scénario, en cas de fuite des financements hors des entreprises « brunes », ces pertes s'élèveraient entre 5,2 % et 6,7 % des expositions d'origine. Et enfin dans le scénario le plus risqué, ces pertes monteraient à 10,9 %, voire à 21,5 % suivant les secteurs.

« Perturbations »

Mais dans un deuxième temps, si ces effets étaient aggravés par un choc macroéconomique supplémentaire similaire à celui modélisé dans les tests de résistance bancaire annuels, cela pourrait conduire à des pertes totales de 20,7 % dans le système financier.

« Lorsque les risques liés à la transition climatique sont combinés à des chocs macroéconomiques, ils peuvent accroître les pertes pour les institutions financières et entraîner des perturbations, explique ainsi le communiqué de presse. Il est donc nécessaire d'adopter une approche politique coordonnée du financement de la transition verte et de faire en sorte que les institutions financières intègrent les risques climatiques dans leur gestion des risques de manière globale et opportune. »

Marion Heilmann

Les Echos, no. 24348
Idées, vendredi 29 novembre 2024 660 mots, p. 11

Le point de vue

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28 novembre 2024 - Les Echos - Le Cercle (site web)

Lutter contre la pollution plastique, maintenant ou jamais !

de Nathalie Van Den Broeck et Sabine Roux de Bézieux

A travers le monde, près de 1 million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute. Depuis 2015, ce sont plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastiques qui ont été produites, dont 9 % ont été recyclées, 12 % ont été incinérées et 79 % ont été accumulées dans des décharges ou dans la nature.

Les plastiques représentent 85 % des déchets dans les mers et les océans. Ces chiffres, au-delà d'être alarmants, appellent à une réaction concertée d'ampleur de la part de la communauté internationale pour lutter contre la pollution plastique dans le monde et préserver les milieux marins.

Alors qu'ont lieules négociations de la dernière chance à Busan (Corée du Sud) pendant la cinquième - et dernière - session de négociations du Traité mondial contre la pollution plastique, la France doit se mobiliser pour obtenir un traité aussi ambitieux dans ses exigences que contraignant dans ses provisions pour apporter une réponse efficace à la hauteur des enjeux. Le plastique représente une menace environnementale et de santé publique majeure qui ne peut plus être ignorée.

Il est urgent et indispensable que notre société accélère les analyses de l'évaluation des risques liés au plastique et prenne les mesures nécessaires, en se référant notamment au principe de précaution. Et pourtant, alors que la pollution plastique est en constante augmentation, depuis le début des négociations, le texte du traité a été revu à la baisse. Aujourd'hui, ces négociations se jouent davantage entre pays préoccupés par la préservation d'intérêts politiques et économiques qu'entre nations engagées pour la préservation de notre planète, prenant ainsi en otage l'humanité tout entière.

Nous regrettons d'ailleurs le manque de représentation de la société civile dans ces négociations. Nous mettons en garde contre les fausses bonnes idées qui pourraient irriguer le texte du traité en cas de statu quo. Si le recyclage fait partie de la solution, il ne suffit pas. Seuls 9 % des produits plastiques fabriqués à travers le monde sont recyclés et tous les plastiques ne sont pas recyclables. Il faut aller plus loin et être plus exigeant ! Pour cela, nous appelons notamment à inscrire l'interdiction de principe des plastiques à usage unique d'ici à 2040 dans le traité. Cessons de cultiver l'illusion confortable selon laquelle le recyclage pourra résoudre à lui seul le problème de pollution plastique et de production de déchets plastiques. Pour réduire la pollution plastique, c'est l'entièreté du cycle de vie qui doit être prise en compte. Il faut inclure dans le traité la notion « d'empreinte plastique » similaire à celle d'empreinte carbone. Elle permettra de mesurer et d'évaluer l'impact réel des produits fabriqués en plastique.

Enfin, et surtout, il faut s'assurer de l'efficacité du traité, pour ne pas aboutir à une énième contrainte réglementaire non respectée, non appliquée voire décriée. Pour cela, nous souhaitons un traité international de type convention spécifique assortie d'annexes techniques. Ce type de texte permettra de s'entendre sur des objectifs précis au sein du traité et de le faire évoluer de façon souple grâce à ses annexes techniques.

Alors quel'impact des activités humaines sur le changement climatique n'a jamais été aussi évident, que la récente élection américaine semble inaugurer un recul des engagements environnementaux internationaux, la France, qui fait partie de la Coalition pour la Haute ambition pour ce trait, a un rôle de leader à jouer. Nous appelons de nos voeux qu'elle se saisisse pleinement de cette dernière chance pour obtenir un texte réellement protecteur de notre planète et de ses citoyens.

Nathalie Van Den Broeck et Sabine Roux de Bézieux

Maville (site web réf.) - Toulon Maville
17 novembre 2024 759 mots
Près d’un cinquième des cas de dengue sont imputables au changement climatique, selon une étude

Le changement climatique est responsable de près d’un cinquième des cas de dengue, qui battent de nouveaux records en 2024, selon une étude américaine publiée ce samedi 16 novembre visant... Voir l'article

Le Temps
Science, jeudi 28 novembre 2024 1059 mots, p. 9

Faudra-t-il réformer les COP?

PASCALINE MINET

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POLÉMIQUE La conférence environnementale de Bakou n'a pas apporté d'avancées majeures et a été entachée d'accusations de conflits d'intérêts et d'atteintes aux droits de l'homme. Des voix s'élèvent pour que ces événements soient organisés différemment

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La COP29, une COP pour rien? La dernière conférence climatique onusienne, qui s'est tenue à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 23 novembre, s'est conclue sur de bien maigres avancées. Certes, les Etats ont réussi à se mettre d'accord sur un nouvel objectif financier pour venir en aide aux pays du Sud, mais le chiffre est jugé peu ambitieux. Sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, presque aucun progrès n'a été obtenu.

Pire, le pays hôte de la conférence a été pointé du doigt pour son soutien aux énergies fossiles et son bilan désastreux en matière de droits humains. De quoi s'interroger sur le sens qu'ont les conférences climatiques internationales, grands raouts rassemblant chaque année des dizaines de milliers de participants, avec un impact carbone à l'envi. En près de trente ans d'existence, elles n'ont pas permis d'enrayer les émissions globales de gaz à effet de serre, qui ont encore progressé cette année.

Des pays à exclure des négociations

En pleine COP29, un groupe d'experts du domaine, parmi lesquels l'ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, l'ex-présidente d'Irlande Mary Robinson ou encore le réputé scientifique suédois Johan Rockström, ont adressé une liste de doléances au secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), chargé de l'organisation des COP. « La structure actuelle [des conférences climatiques] ne peut tout simplement pas contribuer au changement à une vitesse et à une échelle exponentielles, ce qui est essentiel pour garantir un avenir climatique sûr pour l'humanité. C'est ce qui nous contraint à demander une refonte fondamentale des COP », écrivent les signataires de cette lettre ouverte, dont font également partie les suisses Bertrand Piccard et Marie-Claire Graf (cofondatrice de l'Académie des jeunes négociateurs).

Les auteurs réclament notamment une meilleure sélection des pays accueillant la conférence: « Nous avons besoin de critères d'éligibilité stricts afin d'exclure les pays qui ne soutiennent pas la sortie des énergies fossiles », écrivent-ils. Actuellement, la conférence tourne entre chaque région du monde et le choix du pays hôte se fait par vote entre ceux qui se portent volontaires; seuls les mieux lotis peuvent toutefois « s'offrir » l'organisation d'un évènement de cette ampleur.

« Les dernières COP - de Charm el-Cheikh, Dubaï et Bakou - ont été organisées dans des Etats producteurs de combustibles fossiles, ce qui a posé légitimement la question de leurs conflits d'intérêts, rappelle Kari de Pryck, politologue spécialiste du climat à l'Université de Genève. Mais il est difficile de pointer les pays qui devraient être exclus du processus. Si les COP se tenaient uniquement dans des pays exemplaires en termes de protection du climat, elles n'auraient lieu qu'au Costa Rica et dans une poignée d'autres Etats. »

La COP29 a été particulièrement trouble. La BBC s'est procuré un enregistrement dans lequel on peut voir le directeur général de l'équipe azerbaïdjanaise de la conférence, Elnur Soltanov, discuter avec un investisseur potentiel d'une série d' « opportunités d'investissement » dans la compagnie nationale de pétrole et de gaz de son pays. L'ONG Global Witness a estimé à plus de 1800 le nombre de lobbyistes des énergies fossiles présents à Bakou. C'est moins qu'à Dubaï, mais toujours plus que les délégations de dix pays pauvres figurant parmi les plus vulnérables aux effets du changement climatique.

Réduction du nombre de participants

« Là non plus, le tri entre bons et mauvais acteurs ne sera pas facile, car de nombreux représentants des énergies fossiles se regroupent au sein d'associations, relate Géraldine Pflieger, directrice de l'Institut des sciences de l'environnement de l'Université de Genève et membre de la délégation suisse à la COP. Les exclure du dispositif pourrait remettre totalement en cause la présence des ONG. Or une COP qui se déroulerait uniquement entre représentants des Etats, sans regard extérieur, n'est pas non plus souhaitable. »

Lors de leurs premières éditions, les COP ne rassemblaient que quelques milliers de participants. Celle de Dubaï a atteint un pic, avec plus de 80 000 participants. A Bakou, on s'attendait à une réduction de la voilure, mais près de 60 000 personnes ont tout de même fait le déplacement, d'après les estimations du site spécialisé Carbon Brief.

« Les COP doivent être transformées en rencontres de plus petites tailles, plus fréquentes et davantage orientées vers les solutions », écrivent les auteurs de la récente lettre ouverte. D'autres experts estiment au contraire que ces évènements devraient devenir moins fréquents: ils pourraient par exemple se tenir une année sur deux, comme les COP sur la biodiversité.

Quant à l'idée de laisser tout bonnement tomber ces conférences, elle n'est pas privilégiée par les experts. « Le processus onusien qui amène les différents Etats à collaborer est essentiel face à une crise planétaire comme le changement climatique. On estime que sans ces négociations, environ 20% de gaz à effet de serre auraient été émis en plus dans l'atmosphère, ce qui signifie que la situation serait pire encore », indique Géraldine Pflieger.

Reste la question de la manière dont les décisions sont prises lors des COP. Celles-ci se font par consensus, ce qui complique beaucoup le processus, par rapport à un vote à la majorité, qui permettrait de trancher certains points contentieux. « Il n'y a pas non plus de limitation du temps de parole, ce qui permet à des négociateurs de faire obstruction simplement en monopolisant le micro », raconte Kari de Pryck.

Faire évoluer ce fonctionnement sera cependant difficile, pour les mêmes raisons qui ralentissent les négociations sur le climat: les Etats membres de la CCNUCC devront se mettre d'accord. « La question du vote ou du consensus est remise à l'ordre du jour à chaque conférence, mais elle n'avance pas, car certains pays qui craignent l'action climatique n'ont pas intérêt à ce que les choses changent », estime Kari de Pryck.

Pendant ce temps-là, le changement climatique, lui, ne perd pas de temps: l'année 2024 est bien partie pour être la plus chaude jamais enregistrée et s'est caractérisée par un grand nombre d'évènements catastrophiques, à l'image des inondations ayant fait plus de 200 morts fin octobre en Espagne.

L'Orient-Le Jour
Monde, vendredi 22 novembre 2024 1046 mots, p. 6

RÉCHAUFFEMENT

L’inquiétude quant à la politique climatique de Donald Trump plane sur la COP29

Suzanne BAAKLINI Comme une répétition du scénario de 2016, mais en pire. Cette année-là, le candidat républicain climatosceptique Donald Trump est élu une première fois président des États-Unis, un an après l’adoption de l’historique accord de Paris. À la COP22 qui se tient en parallèle du scrutin à Marrakech, c’est la douche froide, et pour cause:le président élu menaçait de retirer son pays de l’accord et le fait peu après. Le soupir de soulagement qu’a poussé la communauté internationale après l’élection de Joe Biden et son retour à l’accord en 2021 a été de courte durée. Au sommet de la COP29 qui se tient actuellement à Bakou planent de nouveau de sombres perspectives après la réélection de l’ancien locataire de la Maison-Blanche.

Retrait américain de la Convention cadre pour le climat ? Une inquiétude d’autant plus vive que, selon deux sources différentes, le président élu pourrait ne pas se contenter de retirer une nouvelle fois son pays de l’accord de Paris, mais bien de la Convention cadre des Nations unies pour le changement climatique (CCNUCC) tout entière, signée en 1992 et qui a lancé le processus des négociations climatiques. «Tout le monde s’y attend», suggère Ashfaq Khalfan, directeur de la section Justice climatique à Oxfam aux États-Unis. «Il existe un risque que d’autres nations, à la suite de ce retrait, décident de baisser leurs objectifs de réduction d’émissions, mais ce risque n’est pas énorme», rassuret-il. Le responsable précise que la part américaine du financement de la CCNUCC est de 20 % et que d’autres États pourraient la combler. Mais l’impact sur le financement climatique en général restera à déterminer.

Donald Trump, qui prendra ses fonctions en janvier 2025, se déclare non seulement climatosceptique, Le sénateur de l’É tat de W ashington Joe N guyen reste combatif, mais l’arrivée du républicain à la M aisonB lanche inquiè te négociateurs et activistes.

PRENAX mais il appuie ouvertement l’extraction de pétrole et de gaz de schiste aux États-Unis, dont il aime proclamer l’autonomie énergétique. «Une nouvelle administration Trump ne prendra visiblement pas de mesures pour développer les énergies renouvelables dans le pays, et étendra probablement la portée des exploitations pétrolières et gazières», avance Ashfaq Khalfan. Reste que malgré son action en faveur des énergies renouvelables, Joe Biden a délivré beaucoup d’autorisations de forage d’énergies fossiles durant son mandat. «Il y en aura plus sous Trump, mais probablement pas beaucoup plus», espère l’activiste. Les États américains proclimat combatifs Au cours d’une session de la COP29 consacrée à l’action climatique aux États-Unis, animée par plusieurs sénateurs américains démocrates mardi, les visages étaient néanmoins graves. Le sénateur démocrate de l’État de Washington Joe Nguyen, n’en a pas perdu son aplomb pour autant. «Durant le débat de la présidentielle, il a appelé ma ville, Seattle, une “ville à problèmes”, dit à L’Orient-Le Jour celui qui vient d’être réélu pour un nouveau mandat. Ce n’est pas nouveau, nous avons toujours été leaders en matière de lutte contre le changement climatique.»Et de poursuivre:«Nous allons visiblement être la cible de ses attaques durant son mandat. Mais nous allons poursuivre notre combat.» Dans le système fédéral américain, les États disposent d’une certaine marge de manoeuvre sur leur action climatique. Certains avaient ainsi décidé de se contraindre aux objectifs de l’accord de Paris malgré le retrait décidé par Donald Trump. «Nous serons livrés à nous-mêmes pour mettre en place nos politiques de décarbonisation, mais nous comptons poursuivre nos propres actions séparées dans le cadre de cet accord», soutient Joe Nguyen en parlant de l’État de Washington. «L’administration Trump ne peut les bloquer sauf en cas de consensus au niveau des cinquante États, or ceux-ci ne s’expriment pas d’une même voix», ajoute le président de la commission de l’Environnement, de l’Énergie et de la Technologie au Sénat américain. «Cette fois, c’est encore pire»«J’étais à la COP de Marrakech en 2016 quand Trump a été élu une première fois, et c’était la panique. Cette fois, c’est encore pire.»Activiste britannique ayant vécu des années aux États-Unis, Sean Sweeney, du Climate Action Network (CAN, rassemblement mondial d’organisations civiles), craint que le virage populiste américain gagne aussi l’Europe. «Avec de tels signaux envoyés aux marchés par les États-Unis et l’Europe, il y aurait de moins en moins d’investissements dans le domaine», déplore-t-il.

D’un autre côté, certains y voient une chance à saisir.«Il sera, d’une cer-taine façon, plus aisé de mobiliser les foules contre quelqu’un d’aussi direct que Trump, par opposition à une administration démocrate active au niveau des énergies renouvelables, mais dont l’engagement climatique n’était pas toujours suffisant», souligne Ashfaq Khalfan. «Ce coup de pied dans la fourmilière serait une opportunité pour que le Sud global montre plus de leadership politique», estime pour sa part Sean Sweeney. Un éventuel retrait américain du processus des négociations climatiques pourrait-il alors favoriser un leadership chinois, comme le pensent nombre d’experts sur place à la COP29 ? «La Chine représente 30 % des émissions mondiales et s’est engagée à réduire drastiquement ses émissions. Mais si elle doit montrer un leadership mondial dans ce domaine et s’engager dans ce qu’elle a appelé elle-même une “prospérité modérée”, non basée sur la surconsommation, ses marchés aujourd’hui si prospères suivront-ils ?»se demande Sean Sweeney.

«Si je veux voir le verre à moitié plein, je dirais que c’est le moment de faire passer le message aux ÉtatsUnis qu’ils devraient jouer un plus grand rôle dans la lutte mondiale contre le changement climatique», renchérit Ashfaq Khalfan, d’Oxfam. Le sénateur Joe Nguyen n’a pour sa part pas l’air trop inquiet pour son État de Washington. «Ce ne sera pas du gâteau, mais rien ne nous arrêtera, (le président élu) ne pourra pas freiner notre action même s’il le veut.»

Les Echos Week-End
mercredi 4 décembre 2024 2352 mots

La Fondation du patrimoine, cette bonne fée des vieilles pierres oubliées

FLORENCE BAUCHARD

Médiatisée par la levée de fonds pour la restauration de Notre-Dame de Paris, la Fondation du patrimoine est de plus en plus sollicitée. 41.000 projets ont bénéficié de son aide depuis 1996. Cette institution vient de lancer une campagne de notoriété.

Ce mercredi de septembre, il règne une atmosphère de fête à Pont-Croix, petite cité du sud-Finistère surplombant un paisible fleuve côtier. Stéphane Bern, l'une des personnalités préférées des Français, s'est déplacé. Aux côtés de plusieurs représentants de la Fondation du patrimoine et d'édiles bretons, le porte-drapeau du Loto du patrimoine est venu inaugurer la reconversion du petit séminaire en cité des arts, médiathèque, pôle médical et logements. Pas moins ! Trois ans et demi de travaux et 1,7 million d'euros auront été nécessaires pour réhabiliter cette écrasante bâtisse de près de 6.000 m2 en bordure du centre-bourg. Un peu disproportionnée pour cette bourgade de moins de 2.000 habitants.

Pour les administrés, c'est en effet un vrai soulagement de voir ce vestige du patrimoine religieux reprendre vie après avoir connu une histoire assez agitée depuis sa fondation en 1652. Couvent des Ursulines fondé par le seigneur de Pont-Croix, Sébastien de Rosmadec, pour sa soeur qui souhaitait entrer dans les ordres, puis caserne, puis hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale, petit séminaire, collège enfin : la bâtisse en U aux fenêtres entourées de granit a connu bien des usages avant de fermer en 1973. A l'abandon, elle a même servi de camp retranché aux forces de l'ordre lors des affrontements avec des militants antinucléaires hostiles à la centrale de Plogoff à la fin des années 1970. Elle a aussi tenté un promoteur immobilier, avant de brûler en partie, et abrité quelques squatters avant son rachat par les élus en 2016.

La cagnotte du Loto du patrimoine

Après mûre réflexion, l'idée d'une cité des arts susceptible de développer l'offre culturelle locale s'est imposée à l'équipe municipale et à un groupement d'habitants. « Nous avons déjà reçu plusieurs demandes de la part de compagnies de théâtre et de danse », explique le maire, Benoît Lauriou, lors de la visite des beaux volumes destinés à accueillir, au premier étage, à partir de janvier 2025, une série de studios d'enregistrement. Un dispositif complété depuis quelques mois déjà par une médiathèque et un centre médical pour le plus grand profit de l'ensemble du cap Sizun, cette langue de terre un peu isolée par rapport au reste du département.

En cumulant des fonds réunis par l'intermédiaire du Loto du patrimoine, d'une collecte de dons et du mécénat d'Axa, le projet a bénéficié de 222.000 euros de financements. Une opération significative pour la fondation, mais bien éloignée des 900 millions d'euros qu'elle a mobilisés en quelques mois pour reconstruire Notre-Dame de Paris après l'incendie d'avril 2019. Un chantier exceptionnel, celui-là, par son montant. Mais aussi par son objet.

Sauvegarder le patrimoine rural

Car la fondation a d'abord pour vocation de venir en aide au patrimoine non classé en zone rurale. Eglises, lavoirs, moulins, ponts, mais aussi vieilles voitures, locomotives voire paysages en péril font partie de son quotidien. Rien à voir avec le sauvetage d'un monument aussi emblématique que la célèbre cathédrale classée. On doit ce parti pris au fondateur Edouard de Royère, qui a dirigé pendant une décennie Air Liquide.

Epris de vieilles pierres, cet industriel met en place ce « national trust » à la française au moment de son départ à la retraite, en 1996. Objectif : mobiliser des fonds privés au profit de ce « petit » patrimoine. Il s'appuie sur un réseau de bénévoles mobilisés au départ par les chambres de commerce et la fédération du bâtiment. Une douzaine de grandes entreprises françaises acceptent d'emblée de devenir membres de cette institution atypique. Créée par un décret de loi, comme la Fondation de France, cette structure d'utilité publique est également régie par le droit privé. Sa gouvernance en porte la trace : la présidence est traditionnellement assurée par un ancien PDG du CAC 40 - Guillaume Poitrinal, ex-patron d'Unibail aujourd'hui - alors que la direction générale revient à un haut fonctionnaire.

En près d'une trentaine d'années, 41.000 projets, dont 60 % dans des territoires ruraux, ont été soutenus. Il s'agit majoritairement de patrimoine religieux en déshérence, les collectivités locales ayant de moins en moins de moyens pour assurer les réparations ou l'entretien des églises construites avant la loi de 1905 de séparation entre l'Eglise et l'Etat. « Devenus la Croix-Rouge du système, nous sauvons 800 édifices religieux par an », résume, en forçant un peu le trait, Guillaume Poitrinal. Le fruit des repérages et du conseil assurés par des bénévoles dispersés sur l'ensemble du territoire. A charge pour eux de défendre leurs « bébés » auprès des jurys réunis par la fondation et assistés de professionnels du patrimoine ou du métier d'art concernés.

Les dons sur une bonne dynamique

La fondation est devenue « importante », ajoute Guillaume Poitrinal, qui, depuis 2017, consacre deux jours par semaine à son mandat de président. Avec un élargissement de ses ressources depuis la création du Loto du patrimoine en association avec la Française des Jeux (lire encadré). Les dons des particuliers comme le mécénat connaissent également une bonne dynamique. En 2023, l'ensemble des ressources a atteint 151 millions d'euros. La liste des projets soutenus ressemble à un inventaire à la Prévert. On y trouve aussi bien le théâtre à l'italienne de Châtellerault qu'un café dans une petite ville du Vaucluse pour redonner vie au bourg, la reconversion de l'église Saint-Cyr du Vaudreuil, en Normandie, en pôle de métiers d'art ou encore le replantage d'arbres têtards, une espèce emblématique du Marais poitevin menacée par un champignon.

Les collectivités ne sont pas les seules à bénéficier de la manne de la fondation. « Les projets de restauration extérieure du patrimoine de particuliers sont également éligibles à un label, un outil de défiscalisation », rappelle Roland Cohen, délégué territorial de l'Oise. Dans des conditions bien définies, dont la visibilité depuis le domaine public, et après avis des architectes des bâtiments de France.

Stéphanie Lancesseur n'a eu qu'à se féliciter d'y avoir recouru pour préserver autant que possible la propriété de sa famille maternelle, à proximité de Bayeux et des plages du Débarquement. Six mois après avoir rempli un questionnaire en ligne assez simple, cette jeune retraitée a reçu une réponse positive de la part de la fondation pour restaurer le pressoir datant du XIII-XIVe siècle. Depuis la fin des travaux, la famille organise chaque année une reconstitution historique dans le parc d'Amblie. Avec un succès croissant. « Cette année, le pressoir a déjà reçu la visite de 4.000 personnes », observe-t-elle avec satisfaction. Un facteur d'attractivité supplémentaire pour ce coin de Normandie.

Un enjeu économique

Pour le président Guillaume Poitrinal, « l'enjeu du travail accompli par la fondation, n'est pas seulement mémoriel ou d'unité nationale, il est également économique. Les investissements réalisés font travailler des sociétés et des artisans localement. » Et le directeur général, Alexandre Giuglaris, de renchérir : d'après l'étude d'impact réalisée en 2019 par le cabinet Pluricité, « nous soutenons chaque année près de 16.000 emplois directs, indirects ou induits dans le tourisme, le bâtiment et autres activités économiques connexes ». Un vrai argument d'évangélisation auprès du public comme de mécènes potentiels pour la fondation, qui compte renouveler cette étude d'impact tous les dix ans.

En attendant, « la fondation reçoit de plus en plus de demandes, observe Guillaume Poitrinal, car le patrimoine français souffre d'obsolescence et parfois de désintérêt ». Face à l'épuisement budgétaire de la puissance publique et des collectivités locales, le nombre de sollicitations ne risque pas de décroître. Sans compter l'afflux de dossiers suscité par le plan de relance post-Covid et la révision à la hausse, à 20.000 habitants, de la taille des communes concernées. « Il faut absolument recruter davantage de délégués », réclame Bernard Dehelly, délégué départemental adjoint du sud de la Seine-et-Marne.

Message reçu 5 sur 5 au siège de la fondation, à Neuilly-sur-Seine. La nouvelle campagne média vise d'ailleurs à alerter le public sur l'état du patrimoine et à mobiliser des ressources tant financières qu'humaines. Objectif : doubler le nombre de bénévoles d'ici à 2027 en recrutant non seulement les profils habituels de retraités, majoritairement des hommes issus du secteur privé, mais également des femmes et des jeunes avec des compétences sur les réseaux sociaux, le tournage de films, mais aussi pour contacter des donateurs éventuels. « Nous devons également gagner en professionnalisme », ajoute le directeur général. A leur arrivée, les nouvelles recrues bénéficient systématiquement d'une formation d'une semaine. La fondation a en outre développé des modules plus techniques sur les aspects restauration et financement, et pas seulement sur le bâti.

Les sites naturels aussi

Car face au changement climatique, la préservation du patrimoine naturel bénéficie d'un nouvel élan. C'est particulièrement vrai en Alsace. Au pied des Vosges, le chantier de réhabilitation de la quinzaine d'hectares de la tourbière du See touche à sa fin après trois ans de travaux supervisés par le Conservatoire d'espaces naturels d'Alsace. « Nous avons mené une campagne sélective d'arrachage des espèces invasives, comme l'aulne ou la bourdaine, qui asphyxiaient la zone », explique le jeune technicien référent Loïc Thibaut en arpentant, bottes aux pieds, le site baigné d'un brouillard épais en cette matinée de novembre. Un amas de branches et souches brunes en lisière de forêt atteste de la dernière tranche des travaux menés dans cette bande de terre longtemps exploitée comme combustible par l'industrie textile locale. Objectif : rétablir le fonctionnement normal d'un écosystème apprécié à la fois par les oiseaux et le castor d'Europe, mais aussi par les randonneurs.

Ce projet a bénéficié d'une aide de 25.000 euros de la fondation, de fonds collectés auprès des habitants ainsi que d'un apport de 25.000 euros de l'Agence de l'eau Rhin-Meuse. Mais ce n'est que l'un des nombreux dossiers accompagnés par Claude Mongars, l'un des tout premiers délégués patrimoine naturel recrutés par la fondation il y a quatre ans. Cet ancien cadre de RTE ne se fait pas prier pour en citer quelques-uns : un écuroduc à Guebwiller pour faciliter la circulation des écureuils entre deux zones d'implantation, la création d'une roselière à côté de Sélestat ou bien encore la transformation du presbytère de Geishouse en logements tout en préservant ses habitats de chauves-souris et la biodiversité de ses jardins.

Autre axe de développement récent, la création d'un fonds à impact, à l'initiative de Guillaume Poitrinal, pour récompenser cinq à dix projets par an avec des montants significatifs. Premier lauréat à en bénéficier dans la catégorie métiers d'art et savoir-faire, en 2023, à hauteur de 100.000 euros, le Cabinet des livres du château de Chantilly et son vaste programme de restauration et nettoyage de l'immense collection réunie par le duc d'Aumale au XIXe siècle.

Un coton-tige dans une main et un cure-dent dans l'autre, la jeune Bluesy, dépêchée par la société Filigrane, nettoie soigneusement les dorures d'un ouvrage relié en cuir de 1722 du prince de Condé, grand maître de la Maison du Roi, contant par le menu les fêtes à la cour. « Les coins sont souvent abîmés, on a parfois des taches sur les reliures ou des dos déchirés », ajoute Marie-Pierre Dion, le conservateur général de la plus riche réserve de livres rares et précieux accessible au public en France, en pointant différents types de dommages liés à des problèmes d'hygrométrie, mais aussi de manipulations, voire de cirages un peu abusifs dans le passé. Entamé en 2023, ce chantier doit durer encore deux ans.

Autant de missions louables susceptibles d'augmenter la notoriété de la fondation. Mais l'institution a-t-elle les moyens de ses nouvelles ambitions ? Certains craignent que l'élargissement de son périmètre d'intervention ne détourne trop de ressources du coeur de sa mission. Et le délégué Bernard Dehelly de rappeler « il ne faut pas oublier les origines et le petit patrimoine ».

Florence Bauchard

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
4 décembre 2024 820 mots
L'ONU réclame 47 milliards de dollars d’aide humanitaire dans un monde « à feu et à sang »

L'ONU a lancé mercredi 4 décembre un appel humanitaire à hauteur de 47,4 milliards de dollars pour aider 190 millions de personnes l’an prochain dans un monde malmené... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
6 décembre 2024 94 mots
Des images prises par drone révèlent l'impact du changement climatique sur les paysages mondiaux

Survolez des régions durement touchées par le changement climatique avec ces images de drone révélatrices, montrant les effets dévastateurs des incendies de forêts, de la fonte rapide des glaciers et de... Voir l'article

Revue Lamy Droit Alimentaire, no. 453
Éclairage, dimanche 1 décembre 2024 2166 mots

Les affaires de traitement des eaux minérales révélées en janvier 2024 mettent en lumière un cadre juridique flou

Marie-Caroline Buiatti, Avocate en Droit de la santé et alimentaire

À la suite du rapport d’information publié par la Commission des affaires économiques du Sénat le 16 octobre 2024, nous proposons de revenir sur l’affaire de traitement des eaux minérales par Nestlé Waters.

Nous présentons ici la réglementation applicable aux eaux minérales naturelles, les manquements de Nestlé Waters (et autres industriels), et les évolutions juridiques qui s’ensuivent à la lumière dudit rapport.

Une onde de choc a traversé le monde lorsque la presse française révèle en janvier 2024 l’utilisation de traitements interdits par des industriels français sur des eaux minérales naturelles commercialisées dans le monde entier.

En effet, Le Monde rapporte que «  Nestlé Waters a informé en 2021 les autorités françaises qu’il avait recouru à des traitements interdits d’ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales pour maintenir leursécurité alimentaire” ».(1)

À la suite de ces révélations, la Commission des affaires économiques du Sénat a créé une mission d’information sur les politiques publiques de contrôle en matière de traitement des eaux minérales naturelles et de source.

Le 16 octobre 2024, le Sénat a adopté le rapport d’information en découlant qui analyse la gestion de cette affaire par les autorités et avance des pistes d’amélioration (le « Rapport »)(2).

C’est l’occasion pour nous de revenir sur le cadre juridique applicable aux eaux minérales naturelles, son évolution depuis l’affaire et les incertitudes restantes à ce jour.

I. Quel cadre juridique pour les eaux minérales naturelles ?

A. Que prévoit la réglementation ?

Les eaux susceptibles de faire l’objet d’un embouteillage sont classées en trois catégories : l’eau minérale naturelle, l’eau de source et l’eau rendue potable par traitement : les eaux minérales naturelles et les eaux de source sont selon le Rapport des «  eaux souterraines, microbiologiquement saines » qui se distinguent par leur «  pureté originelle ». Pour cette raison, elles ne peuvent faire l’objet que de certains types de traitement, limitativement énumérés, et en aucun cas de désinfection ; l’eau de source, définie par la directive CE no 2009/54 du 18 juin 2009 relative à l’exploitation et à la mise dans le commerce des eaux minérales naturelles, est une « eau destinée à la consommation humaine dans son état naturel et mise en bouteille à la source » ;toutefois, contrairement aux autres eaux, l’eau minérale naturelle contient des « minéraux, oligoéléments ou autres constituants, et [témoigne] d’une stabilité de [ses] caractéristiques essentielles, c’est-à-dire que [sa] teneur en minéraux et autres constituants caractéristiques [...] est stable dans le temps »(3) ; l’article R. 1322-2 du Code de la santé publique indique que l’eau minérale naturelle doit répondre « aux conditions fixées par l’article R. 1322-3 » qui sont notamment qu’elle ne doit pas « contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de parasites ou de toute autre substance constituant un danger pour la santé publique » ;les eaux rendues potables par traitement (peu commercialisées en France) sont des «  eaux d’origine souterraine ou superficielle » qui peuvent faire l’objet de traitements, y compris de désinfection, et «  doivent respecter les critères de qualité applicables aux eaux du robinet »(4).Compte tenu de l’exigence de pureté originelle, les traitements sur les eaux minérales naturelles sont en principe interdits. Seuls certains traitements, listés à l’article 4 de la directive CE no 2009/54 précitée sont autorisés. Cette liste est reprise en droit français aux articles 5 et 7 de l’arrêté du 14 mars 2017 relatif aux critères de qualité des eaux conditionnées, aux traitements et mentions d’étiquetage particuliers des eaux minérales naturelles et de source conditionnées ainsi que de l’eau minérale naturelle distribuée en buvette publique. En vertu de ces dispositions, tout traitement qui modifierait «  la composition de l’eau minérale naturelle quant aux constituants essentiels qui lui confèrent ses propriétés », tout «  traitement de désinfection » ou « tout autre traitement de nature à modifier le microbisme(5) de l’eau minérale naturelle » sont interdits.

Toutefois, ces dispositions ne définissent pas le seuil à partir duquel le traitement, en particulier la microfiltration, modifie le microbisme de l’eau. Ce flou juridique est mis en exergue par l’affaire Nestlé Waters.

B. Que s’est-il passé en 2024 ?

Comme indiqué ci-dessus, deux faits majeurs ont été révélés au grand public en janvier 2024 à la suite d’une enquête médiatique qui concernent de grands industriels des eaux en bouteille : la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené des investigations à la suite du signalement d’un salarié d’une usine du groupe Sources Alma (Saint-Yorre, Vichy, Thonon, etc.) en 2020 qui ont révélé des traitements interdits sur des eaux minérales naturelles ; etNestlé Waters (Vittel, Contrex, Perrier, Hépar, etc.) a reconnu en 2021 utiliser des traitements interdits par la réglementation sur des eaux minérales naturelles (filtres à charbon actif et traitements par lampe à ultraviolets). Selon le Rapport, d’après Nestlé Waters, l’utilisation de ces traitements était justifiée «  par la présence de déviations microbiologiques liées au changement climatique » et par la «  nécessité de garantir la sécurité alimentaire des produits ». Par conséquent, Nestlé Waters a demandé à «  l’administration de valider l’utilisation de microfiltres à un seuil de coupure inférieur [à 0,8 micron] afin de traiter la microbiologie de ces eaux sans recours à des traitements de désinfection interdits ». Avec l’accord de l’État, Nestlé Waters s’est engagé à retirer les traitements de désinfection en contrepartie du recours à une microfiltration permise jusqu’à 0,2 micron dont Nestlé Waters met en avant l’intérêt pour assurer la sécurité sanitaire. Par conséquent, le plan de transformation de Nestlé Waters reposait sur l’abandon des traitements interdits en contrepartie de la mise en place de microfiltres allant jusqu’à 0,2 micron. Toutefois, d’après le Rapport, «  la Commission européenne a confirmé le caractère non réglementaire de ce niveau de microfiltration dès lors qu’il ne permet pas d’exclure le risque d’une modification du microbisme de l’eau ».

II. Quelles évolutions juridiques ?

A. Quelle évolution sur le plan réglementaire français ?

Pour rappeler le contexte réglementaire, les autorités françaises avaient considéré comme acceptable un seuil de 0,8 micron depuis un avis en 2011 de l’Agence française de sécuritaire sanitaire des aliments (Afssa ; devenue l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

D’après le Rapport, cet avis résultait de l’analyse d’un dossier spécifique et non d’une saisine générale. L’Afssa avait conclu que le microfiltre à 0,8 micron mis en place par l’industriel concerné pouvait être utilisé pour le traitement d’eau de source et d’eau minérale naturelle « avec l’objectif de retenir des particules présentes naturellement dans l’eau au captage ou celles résultant d’un traitement d’oxydation du fer ou du manganèse dissous, mais qu’il ne doit pas être utilisé pour rendre les caractéristiques microbiologiques des eaux conformes aux dispositions réglementaires ». L’Afssa avait alors demandé un suivi de la qualité microbiologique de l’eau au captage avant et après la filtration afin de s’assurer que l’eau n’est pas désinfectée.

En 2021, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui a été saisie pour inspecter les usines de conditionnement d’eaux minérales naturelles et d’eaux de source, révèle des « écarts non-conformes à la réglementation [...] dans près de 30 % des cas », avec en particulier une non-conformité lors du « recours à un filtre dont le seuil de coupure est inférieur à 0,8 micron » et une « généralisation des seuils de coupure à 0,45 micron ». À la suite de cette mission, le 23 novembre 2022, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi l’Anses qui a rappelé la position de l’Afssa de 2001 sans trancher sur un seuil précis mais souligne que la microfiltration peut avoir un impact sur la qualité microbiologique de l’eau.

À la suite de cet avis, le Ministère de la santé a modifié la doctrine en préconisant, le 23 février 2023, que la microfiltration est tolérée (même inférieure à 0,8 micron) sous réserve que l’exploitant apporte la preuve que ce traitement ne modifie pas le microbisme de l’eau.

Par conséquent, les Préfets dans les Vosges et le Gard ont eu la possibilité de modifier les arrêts d’autorisation d’exploitation de certains sites pour mentionner la microfiltration à un seuil inférieur à 0,8 micron. D’après le Rapport, « à la suite d’une demande de NWSE [Nestlé Waters Supply East] du 5 mai 2023, les arrêtés préfectoraux d’autorisation d’exploitation de Vittel Bonnes Sources et de Vittel Grandes Sources ont, quant à eux, été révisés le 4 juillet 2023 pour mentionner une microfiltration à un seuil de coupure de 0,45 micron. Selon les services, conformément à la réglementation, l’objectif est bien de sécuriser le système de production et non de modifier la microbiologie de l’eau pour la rendre conforme aux exigences réglementaires. Le 29 mars 2024, NWSE a formulé une demande de mise à jour de ces deux arrêtés préfectoraux afin d’abaisser le seuil de coupure à 0,2 micron. La demande est en cours d’instruction. ».

B. Quid de l’UE ?

La réglementation européenne est silencieuse quant au seuil de coupure à partir duquel un traitement est interdit. Le Rapport indique que les ministres chargés de la santé et de l’économie ont conjointement demandé, en février 2023, « une analyse de la situation de la microfiltration et des pratiques existantes dans les autres États membres en vue d’une éventuelle modification de la réglementation communautaire ou d’une saisine de l’autorité européenne pour la sécurité sanitaire. Ces travaux sont toujours en cours ».

Toutefois les seuils tolérés de microfiltration varient. D’après le Rapport, l’Espagne autorise ainsi un seuil de coupure de microfiltration jusqu’à 0,4 micron. L’avis de l’Anses du 13 janvier 2023 mentionne un document datant de 2009 émanant de l’Aesan, homologue espagnol de l’Anses, qui estime qu’un seuil de coupure inférieur à 0,4 micron « ne peut avoir d’autre but que la désinfection » de l’eau minérale naturelle.

C. Qu’est ce qui est permis aujourd’hui ?

Sous réserve d’autorisation expresse dans les autorisations d’exploitation, la microfiltration est donc désormais permise et il appartient à l’administration de s’assurer de la licéité de la microfiltration. Or, il n’y a pas d’harmonisation au niveau national et il semblerait que les incertitudes subsistent, notamment au regard des positions d’autres pays européens, de ce qui était toléré au préalable, et de la littérature scientifique (cf. figure 1). En effet, le Rapport relève que d’après l’Igas, la littérature scientifique indique que « même un seuil à 0,2 micron ne peut être considéré comme un mécanisme de suppression de toute flore notamment virale. En clair, la mise en place d’une filtration à 0,2 micron sur des eaux non conformes pourrait exposer les consommateurs à un risque sanitaire en lien avec l’ingestion de virus voire de bactéries [...], ce qui donc ne permet pas de maîtriser totalement le risque sanitaire ».

D. Qu’en pense le Sénat ?

Le Sénat dénonce l’absence d’un seuil de microfiltration visé par la réglementation qui ne fixe pas de seuil à partir duquel la microfiltration modifie le microbisme de l’eau et est donc assimilée à une désinfection. Le Rapport recommande donc d’adopter une position claire et générale sur le seuil de coupure acceptable et d’organiser la mise en conformité des exploitants en conséquence. Par ailleurs, le Sénat insiste pour garantir la traçabilité des eaux, renforcer l’efficacité, la fréquence et le caractère dissuasif des contrôles, mieux informer le consommateur, et élever nos connaissances sur le niveau de protection de la ressource.

L’enjeu est de taille dans la mesure où le recours aux traitements est justifié par les industriels pour la sécurité alimentaire, qui semble mise à mal avec le changement climatique puisque d’après le Rapport, « les ressources en eau minérale naturelle présentent des fragilités face à la pollution et au changement climatique ».

La Voix du Nord (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 08:05:30 546 mots

Sport et changement climatique : va falloir s'adapter !

Kévin Saroul

Le changement climatique va modifier les pratiques de tous, sportifs professionnels comme amateurs. Comment s'y adapter ? Nous avons interrogé deux experts, auteurs de rapports sur le sujet.

Par Kévin Saroul

Football, course à pied, sports collectifs, marche… Selon les scientifiques, les conditions pour pratiquer une activité sportive vont devenir de plus en plus compliquées dans les prochaines décennies avec la hausse des températures. Risques de déshydratation, coups de chaud : l'enjeu est de santé publique.

Mais les infrastructures vont aussi subir les impacts de phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations ou les sécheresses. Il faut donc adapter nos territoires pour réduire notre vulnérabilité. Mais comment ?

Adapter les infrastructures…

« Le gros défi va être la rénovation des bâtiments existants », assure Maël Besson , ancien responsable sport du WWF et aujourd'hui conseiller en transition écologique, auteur du rapport « L'impact du dérèglement climatique sur le sport » en 2021. La majorité des infrastructures sportives sont ainsi d'ores et déjà considérées comme « inadaptées », hiver comme été, selon les différents rapports.

« Ça va être important car des activités extérieures vont se reporter en intérieur » ajoute Amandine Richaud-Crambes , ingénieure environnement à l'Ademe et autrice d'un avis sur la question en juillet. « Il faut aussi revoir la ventilation, notamment pour limiter la pollution de l'air. »

« Changer les règles d'un sport, c'est un travail culturel… Ça paraît difficile à imaginer maintenant, mais le sport a toujours évolué ! »

L'enjeu est d'autant plus crucial depuis la crise énergétique, certaines collectivités allant jusqu'à abandonner des infrastructures devenues des passoires thermiques car elles n'ont plus les moyens de les financer, selon l'ingénieure. Les experts invitent aussi à réfléchir à l'aménagement du territoire et à promouvoir la mobilité active. « Faciliter le déplacement et l'envie de faire du sport dans l'espace public » , explique Amandine Richaud-Crambes, en donnant plus d'espace aux cyclistes, en créant des points d'eau réguliers, des zones ombragées…

Des pratiques différentes ?

« Pour certaines disciplines, ça va devenir compliqué de pratiquer à certaines périodes, tranche Maël Besson. À Paris, par exemple, au mois d'août en 2050, on aura douze jours (contre 6 aujourd'hui, selon un récent rapport où la pratique sportive sera déconseillée. » Les deux experts parlent de changement d'horaires, mais aussi de contraintes nouvelles.

Dans la région, le risque d'incendie en forêt va augmenter et pourrait notamment limiter les sorties VTT. Les sports d'hiver, sports d'eau vive et sports nautiques, comme sur la Côte d'Opale, sont également menacés. Maël Besson évoque aussi de possibles changements de règles en prenant l'exemple de l'état des pelouses : l'été, le plaquage au rugby ou les tacles au foot pourraient être interdits pour limiter le risque de blessures dû à un sol trop peu absorbant.

Le sport comme levier

Face au changement climatique, la prise de conscience est en cours, veut croire Maël Besson. « Mais c'est l'acceptabilité des solutions qui est traumatisante. Changer les règles d'un sport, c'est un travail culturel… Ça paraît difficile à imaginer maintenant, mais le sport a toujours évolué ! »

Surtout, le sport peut être une opportunité, selon Amandine Richaud-Crambes : « Le sport a toujours été une source d'épanouissement et ça peut devenir maintenant un levier de la transition écologique. »

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

Rapports - Défense - Europe Securité défense

Date de publication : 22 novembre 2024 49575 mots

PDF (536 KB) - EMPL-AM-765265_FR.pdf

176 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... AM\1309609FR.docx PE765.265v01-00 FR Unie dans la diversité FR Parlement européen 2024-2029 Commission de l’emploi et des affaires sociales 2024/2829(RSP) 7.11.2024 AMENDEMENTS...

Pour voir le rapport :
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/EMPL-AM-765265_FR.pdf
AFP - Infos Françaises
mardi 3 décembre 2024 - 13:16:14 UTC 375 mots
Aussi paru dans
3 décembre 2024 - AFP - Infos Economiques

Le Brésil se targue de ses plans de réduction d'émissions devant la CIJ

La Haye, 3 déc 2024 (AFP) - Les réductions d'émissions de gaz à effet de serre prévues par le Brésil sont plus ambitieuses que celles de pays traditionnellement plus émetteurs, a déclaré mardi son envoyé spécial pour le climat devant la Cour internationale de justice.

"L'engagement du Brésil (...) va bien au-delà de ce que l'on pourrait raisonnablement attendre de notre responsabilité historique dans l'augmentation de la température mondiale", a déclaré Luiz Alberto Figueiredo Machado.

Il s'exprimait lors d'audiences historiques sur le changement climatique devant la CIJ, plus haute juridiction de l'ONU, qui siège à La Haye.

"L'ambition, l'ampleur et la portée des efforts du Brésil reflètent un niveau d'ambition qui dépasse souvent celui des pays développés historiquement grands émetteurs", a ajouté Luiz Alberto Figueiredo Machado.

En novembre, le Brésil a annoncé des plans visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière plus drastique que prévu initialement.

Au lieu de l'objectif précédent de réduction des émissions de 59% par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2035, le Brésil visera une réduction de 67%, a déclaré le gouvernement de gauche de Luiz Inacio Lula da Silva.

Le pays émettrait alors entre 850 millions et un milliard de tonnes de CO2 d'ici 2035, contre 2,4 milliards de tonnes en 2005, année de référence.

Des ONG internationales ont cependant affirmé que les efforts du Brésil ne vont pas assez loin.

Oil Change International a notamment estimé que le Brésil a manqué une occasion de faire preuve de leadership climatique, notant que le pays prévoyait d'augmenter la production de pétrole et de gaz de 36% d'ici 2035.

Le Brésil accueillera la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP30, en novembre prochain dans la ville amazonienne de Belém.

La CIJ tient sur deux semaines des audiences historiques qui verront plus de 100 pays et organisations présenter leurs points de vue sur le changement climatique.

L'ONU a demandé à la CIJ un "avis consultatif" sur les obligations des pays en matière de lutte contre le changement climatique et sur les conséquences juridiques.

La CIJ mettra probablement des mois, voire des années, à rendre son avis, dont certains estiment qu'il aura un impact limité étant donné sa nature non contraignante.

Ouest-France (site web)
economie, mercredi 4 décembre 2024 - 18:50 UTC 374 mots

Climat et agriculture : une appli de Météo France pour s’adapter au réchauffement

Laurent LE GOFF.

Météo France développe depuis quatre ans une application numérique gratuite pour aider les agriculteurs à anticiper les conséquences du changement climatique. Un outil de haute précision.

Deux degrés de plus à l’horizon 2030, 2,7° en 2050 et jusqu’à 4° d’ici à 2100. C ’est la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc) retenue par la France. C’est aussi l’hypothèse intégrée par Météo France pour construire l’application Climadiag agriculture, un outil de prévision à destination des agriculteurs et de ceux qui les conseillent dans leur métier. « Sans être des spécialistes du climat, ces professionnels ont besoin d’être en veille sur ces questions » , souligne Sophie Martinoni, directrice de la climatologie et des services climatiques chez Météo France.

Un maillage de 8 km sur 8 km

Développée avec l’association Solagro et l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture et l’environnement), l’outil numérique permet de mesurer l’impact du changement climatique sur les cultures mais aussi les animaux (porc, volaille, bovins) de manière très précise. « Le maillage géographique compte 10 000 points de 8 km sur 8 km, avec 250 indicateurs prêts à l’emploi, précise Nicolas Métayer, directeur adjoint de Solagro. L’objectif est d’aider le monde agricole à mettre en place des stratégies pour s’adapter à long terme, alors qu’en agriculture on raisonne souvent à très court terme. »

Cette boîte à outils permet par exemple de connaître, aux horizons temporels retenus (2030, 2050, 2 100), le nombre de journées chaudes à prévoir pour une culture de maïs, les stades de développement du blé tendre (dates de levée, épi un centimètre, floraison, maturité…), le stress hydrique des sols, les risques liés au bétail…

Quatre ans après son lancement, Climadiag agriculture compte déjà quelque 4 000 utilisateurs, dans les chambres d’agriculture, les bureaux d’études, les centres de gestion… « D’après les retours d’expérience, beaucoup apprécient le côté pratique, le fait d’obtenir des résultats en quelques clics, le fait aussi qu’il soit adapté à de nombreuses filières, dont l’élevage. »

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
2 décembre 2024 272 mots
Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye
AFP

La plus haute juridiction de l'ONU entame lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les... Voir l'article

La Tribune de l'assurance
Droit & TECHNIQUE, dimanche 1 décembre 2024 2893 mots, p. 32,33,34

RESPONSABILITÉ DES ENTREPRISES

Jurisprudence 2024 de la conformité réglementaire

FRÉDÉRIQUE BANNES PHILIP

SUR LES CONTENTIEUX ÉMERGENTS RELATIFS AU DEVOIR DE VIGILANCE ET À LA RESPONSABILITÉ ÉCOLOGIQUE DES ENTREPRISES COUR D’APPEL DE PARIS CHAMBRE 5 PÔLE 12 -18 JUIN 2024 -RG 23/14 348 La cour décide que des particuliers, des ONG, des collectivités françaises, et la ville de New York représentée par son directeur juridique en exercice, sont fondés à poursuivre en justice une compagnie pétrolière (Total Energie SE) pour la contraindre à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Pour rappel la loi n°2017-399 du 27 mars 2017 a mis en place un devoir de vigilance des sociétés mères (et non des filiales) et des entreprises donneuses d’ordre remplissant des conditions de seuil, codifié à l’article L.225-102-4 du Code de commerce, qui impose d’établir et de mettre en oeuvre de manière effective un plan de vigilance. D’autres décisions ont été rendues dans le même sens par la même juridiction à l’encontre de SAS Vigie Groupe (Ex Suez SAS) et EDF SA.

CEDH 9 AVRIL 2024 (VEREIN KLIMASENIORINNEN SCHWEIZ ET AUTRES) Une requête avait été introduite contre la Suisse par quatre femmes et une association suisse, Verein KlimaSeniorinnen Schweiz, représentant 2 000 femmes âgées de plus 75 ans sur le fondement de la violation des articles 6 paragr. 1 et 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme, en raison de l’insuffisance des mesures prises par le gouvernement helvétique pour atténuer les effets du changement climatique.Selon une interprétation stricte delà qualité de victime individuelle du changement climatique, la Cour rejette la requête formulée par les personnes physiques et admet la recevabilité de la requête de l’association KlimaSeniorinnen. La CEDH, concluant qu’il existe un lien de causalité entre l’inaction étatique et la remise en cause des droits et libertés fondamentaux, dresse une liste de quatre obligations à la charge des États en cette matière:• adopter des mesures générales avec un calendrier, • fixer des objectifs et trajectoires intermédiaires, • fournir des informations permettant d’apprécier le résultat obtenu, • actualiser les objectifs pertinents en se fondant sur les meilleures données disponibles.

Cette décision ne peut faire l’objet d’un appel. L’adhésion des États à la Convention européenne des droits de l’homme a pour conséquence l’obligation pour eux de se conformer aux arrêts des litiges auxquels ils sont parties (Conv. EDH, art. 46,1°, 2°). Or, les arrêts de violation n’ont qu’un caractère déclaratoire (art. 41 duProtocolen°14du01/06/2010) et ne valent pas titre exécutoire. L’exécution dépend des États qui ont le choix quant aux moyens dans leur ordre juridique interne.

SUR LA VALIDITÉ D’UNE SIGNATURE DE CONTRAT CASS.COM -13 MARS 2024 N 22-16.487 -INÉDIT Une signature scannée n’est pas une signature au sens du Code civil et encore moins une signature électronique respectant les conditions du règlement elDAS. L’article 1367 alinéa 1 du Code civil dispose que la signature nécessaire à la perfection d’un acte juridique identifie son auteur et qu’elle manifeste son consentement aux obligations qui découlent de cet acte. L’arrêt retient, à bon droit, que le procédé consistant à scanner des signatures, s’il est valable, ne peut être assimilé à celui utilisé pour la signature électronique qui bénéficie d’une présomption de fiabilité par application de l’article 1367 alinéa 2 du Code civil. Cet arrêt a un impact sur les conditions de distribution des garanties d’assurance et leur validité.

SUR LE GEL DES AVOIRS GEL DES AVOIRS ET ABSENCE DE CONDITION D’URGENCE -CONSEIL D'ÉTAT N’492346 -2e ET 7e CHAMBRES RÉUNIES -16 MAI 2024 Le Conseil d’État annule l’ordonnance de suspension de gel des avoirs et décide en application de l’article L. 562-11 du Code monétaire et financier (CMF), du déblocage partiel des fonds gelés (salaire et règlement des allocations CAAF) servant à couvrir des besoins matériels intéressant la vie personnelle et familiale de M. M et sa famille ainsi que la conservation de son patrimoine (frais d’huissier). Rappelons que les avoirs permettant de couvrir notamment les besoins médicaux, judiciaires, les règlements de loyers ou de charges sociales font l’objet d’une exonération automatique de gel par la Direction générale du Trésor.

COUR D’APPEL DE PARIS -PÔLE 5 CHAMBRE 16-5 MARS 2024 -N 22/07665 La cour d’appel de Paris, saisie sur renvoi après cassation, a statué sur un litige entre la société française BNI spécialisée en recouvrement d’avoirs gelés et l’État de Libye concernant l’exécution d’un protocole d’accord pour le paiement de commissions liées à la localisation et au recouvrement d’avoirs libyens gelés. Ce protocole prévoyait la compétence du tribunal de commerce de Paris en cas de litige relatif à son interprétation ou à son exécution. En vertu des principes du droit international, les États étrangers bénéficient de l’immunité de juridiction lorsque l’acte qui donne lieu au litige participe, par sa nature ou sa finalité, à l’exercice de la souveraineté de ces États, or tel n’est pas le cas d’un contrat commercial. La cour d’appel, dans son arrêt du 5 mars 2024, a donc rejeté la demande de sursis à statuer de la Libye, jugé irrecevable l’immunité de juridiction invoquée par la Libye, confirmé la compétence et renvoyé l’affaire devant le tribunal de commerce de Paris.

SUR LES SANCTIONS EUROPÉENNES CONTRE LA RUSSIE CJUE AFFAIRE C-109/23 -JEMERAK -5 SEPTEMBRE 2024 La CJUE décide qu’un notaire allemand est autorisé à authentifier et exécuter un contrat de vente d’un bien immobilier localisé en Allemagne dont le vendeur est une personne morale établie en Russie non soumise à sanctions. Pour rappel, si l’article 1er, point 12, du règlement UE 2022/1904 modifie l’article 5 quindecies paragr. 2 du règlement UE no 833/2014 et dispose qu’il est interdit de fournir, directement ou indirectement, des services de conseil juridique à des personnes morales, des entités ou des organismes établis en Russie, il conserve néanmoins l’article 5 quindecies paragr. 6 qui permet par exemption de fournir des services de conseil juridique nécessaires pour garantir l’accès aux procédures judiciaires, administratives ou d’arbitrage.

ARRÊTS DU TRIBUNAL GÉNÉRAL DES AFFAIRES EUROPÉENNES DANS LES AFFAIRES T-301/22 -AVEN/CONSEIL ET T-304/22 -FRIDMAN/CONSEIL -10 AVRIL 2024 Le tribunal fait droit aux demandes de MM. Aven et Fridman et annule tant les actes initiaux que les actes de maintien sur les listes de mesures restrictives de gel des avoirs pour la période allant du 28 février 2022 au 15 mars 2023. Le tribunal considère qu’aucun des motifs figurant dans les actes initiaux n’est suffisamment étayé et que l’inscription de MM. Aven et Fridman sur les listes litigieuses n’est donc pas justifiée. Il s’agit d’un revers pour le mécanisme de sanctions européen.

SUR LES SANCTIONS CONTRE L’IRAN QUE -N"T-201/23 -ARRÊT DU TRIBUNAL -COMMUNICATIONS REGULATORY AUTHORITY (CRA) CONTRE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE -16 OCTOBRE 2024 La cour rejette un recours pour détournement de pouvoir. Selon la jurisprudence de la cour, un acte n’est entaché de détournement de pouvoir que s’il apparaît, sur la base d’indices objectifs, pertinents et concordants, avoir été pris dans le but exclusif, ou à tout le moins déterminant, d’atteindre des fins autres que celles excipées ou d’éluder une procédure spécialement prévue par le traité pour parer aux circonstances de l’espèce (voir arrêt du 31 janvier 2019, Islamic Republic of Iran ShippingLinese.a./Conseil, C-225/17P, EU:C:2019:82, point 115et jurisprudence citée). En l’espèce, l’inscription du nom de larequérante àl’annexe I du règlement n°359/2011 n’était pas uniquement motivée par son affiliation au ministère des Communications, mais par sa mise en oeuvre des exigences du gouvernement iranien concernant le filtrage des contenus internet grâce au logiciel espion SIAM.

SUR LA TRANSPARENCE DU LOBBYING ET LA SAISIE DE LA HAUTE AUTORITÉ POUR LA TRANSPARENCE DE LA VIE PUBLIQUE CASS. CRIM. 1er OCTOBRE 2024 -N"24-80.087 La loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013, modifiée par la loi n° 20161691 du 9 décembre 2016, définit la notion de représentant d’intérêts et sanctionne pénalement, en son article 18-9, les manquements à l’obligation de communication d’informations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) prévues par ce texte. Dès lors que les obligations déclaratives auprès de la HATVP imparties aux représentants d’intérêts ont pour obj et exclusif la transparence des processus normatif et d’élaboration de la décision publique, le demandeur ne subit aucun préjudice direct à raison de leur méconnaissance alléguée.

SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, UN REVIREMENT MAJEUR DE QUARANTE ANS DE JURISPRUDENCE AMÉRICAINE US SUPREME COURT 28 JUNE 2024 LOPER BRIGHT ENTREPRISES V. RAIMONDO Remettant en question la jurisprudence Chevron USA Inc.v. Naturel Resources Defence Council Inc. 1984 (467 US 837) la Cour suprême statue que la loi sur la procédure administrative (Administrative Procedure Act) exige que les tribunaux exercent leur jugement indépendant pour décider si une agence fédérale a agi dans le cadre de son autorité statutaire. Dorénavant, les tribunaux ne pourront donc plus s’en remettre à l’interprétation de la loi par une agence fédérale* permettant ainsi au pouvoir judiciaire d’invalider les réglementations relatives au climat. Cette décision aura probablement des effets importants sur la mise en oeuvre de la réglementation environnementale, les coûts des soins de santé et la régulation des armes à feu.

SUR LA LUTTE ANTI-BLANCHIMENT D’ARGENT ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES -1re CHAMBRE -10 OCTOBRE 2024, N'22/02103 La Macif se prévaut de l’absence de justification de l’origine des fonds versés en espèces pour le paiement de l’achat du véhicule pour refuser sa garantie.» »CASS. CRIM. -N"22-81.808 DU 19 JUIN 2024 Àl’issue d’une informationjudiciaire, des particuliers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour y être jugés dans le cadre d’un schéma de Ponzi des chefs d’escroquerie en bande organisée, abus de biens sociaux, abus de confiance, exercice de l’activité de conseil en investissements financiers sans remplir les conditions prévues et blanchiment de capitaux. La banque est poursuivie en raison de sa qualité de professionnelle et des contrôles qu’elle devait effectuer au titre de la lutte anti-blanchiment. La Cour de cassation confirme l’arrêt d’appel sur la responsabilité solidaire de la banque condamnée pour le délit de blanchiment et non pour le manquement aux obligations de vigilance et de déclaration imposées aux organismes financiers en application des articlesL.561-5àL.561-22 du CMF. L’argument invoqué par labanque de l’absence de sanctions de son autorité de contrôle sur son dispositif à l’issue d’un contrôle n’est pas retenu. La cassation ne concerne que les dispositions par lesquelles l’arrêt attaqué a débouté totalement ou partiellement certaines parties civiles de leur demande de condamnation solidaire de la banque et limité cette condamnation à hauteur de 50 % des indemnités allouées.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NICE -4e CHAMBRE CIVILE -4 JUIN 2024 -N‘22/01297 Les conditions générales du contrat d’assurance prévoient au titre de la lutte contre le blanchiment que:«Les contrôles que l’assureur est légalement tenu d’effectuer au titre de la lutte contre le blanchiment d’argent et contre lefinancement du terrorisme, notammentsurles mouvements de capitaux transfrontaliers, peuventle conduire à toutmomentà demander au souscripteur des explications ou des justificatif s, y compris sur l’acquisition des biens assurés ou sur les sommes versées au contrat.»Ces dispositions ne subordonnent pas contractuellement le droità indemnisation à la preuve de l’origine des fonds ayant servi à financer l’acquisition du véhicule.

COMMISSION DES SANCTIONS ACPR -SOCIÉTÉ TREEZOR 9 AVRIL 2024 L’ACPR prononce un blâme et une amende de 1 M€ pour un dispositif insuffisant en matière de LCB-FT. Elle considère que la société Treezor, agréée en qualité d’établissement de monnaie électronique le 21 juin 2016 et rachetée par la Société générale en 2019, n’avait pas déterminé, au moment du contrôle, un profil de risque de ses relations d’affaires lui permettant de respecter son obligation de vigilance constante (grief 1). Son dispositif de surveillance des opérations était insuffisant (lre branche du grief 2). La Commission des sanctions a retenu par ailleurs plusieurs défauts d’examen renforcé (grief 3), plusieurs défauts de déclaration de soupçons ainsi que, pour la période du 1er janvier à mi-juillet 2021, une carence de dispositifà l’origine de déclaration de soupçons tardives (griefs 4 et 5).

CONSEIL D’ETAT 9e ET 10eCHAMBRES RÉUNIES 05 FÉVRIER 2024 -N 470957 Le Conseil d’État confirme que la commission des sanctions de l’ACPR a fait une exacte application des dispositions réglementaires relatives aux obligations de vigilance constante en matière de LCB-FT dans le recours formé par la caisse régionale du Crédit agricole mutuel du Languedoc. La sanction de l’ACPR du 01/12/2022 consistait en une amende de 500 000€ et un blâme.

CASS. CRIM. -10 JANVIER 2024 -N22-85.721 La Cour de cassation se prononce sur la déclaration de culpabilité pour le délit de blanchiment douanier. La condamnation du chef des deux qualifications de blanchiment et blanchiment douanier résulte de la mise en oeuvre d’un système intégrant l’action pénale, d’une part, et l’action douanière, d’autre part, laquelle poursuit l’application de sanctions fiscales et non de peines, permettant aujuge pénal de réprimer un même fait sous ses deux aspects, de manière prévisible et proportionnée, le montant global des sanctions prononcées ne devant pas dépasser le montant le plus élevé de l’une des sanctions encourues.

SUR LA PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES CJUE Tl AVRIL 2024 -AFF. C-741/21LANDGERICHT SAARBRUCKEN Un litige opposait une personne physique à une société établie en Allemagne au sujet de la réparation des préjudices que le demandeur prétendait avoir subis en raison de divers traitements de ses données à caractère personnel réalisés à des fins de prospection, en dépit des oppositions qu’il avait adressées à ladite société. L’article 82, paragraphe 1, du règlement RGPD (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatifà la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, doit être interprété en ce sens que:1.une violation de dispositions de ce règlement qui confèrent des droits à la personne concernée ne suffit pas, à elle seule, pour constituer un «dommage moral», au sens de cette disposition, indépendamment du degré de gravité du préjudice subi par cette personne. 2.il ne saurait suffire au responsable du traitement, pour être exonéré de sa responsabilité en vertu du paragraphe 3 dudit article, d’invoquer que le dommage en cause a été provoqué par la défaillance d’une personne agissant sous son autorité, au sens de l’article 29 de ce règlement. 3.pour déterminer le montant des dommages-intérêts dus au titre de la réparation d’un dommage fondée sur cette disposition, il n’y a pas lieu, d’une part, d’appliquer les critères de fixation du montant des amendes administratives qui sont prévus à l’article 83 de ce règlement et, d’autre part, de tenir compte du fait que plusieurs violations dudit règlement concernant une même opération de traitement affectent la personne demandant réparation.

CJUE -18 JANVIER 2024 -AFF. C-451/22 RTL NEDERLAND ET RTL NIEUWS (VOL MALAYSIA AIRLINES MH17) La confidentialité des informations relatives aux incidents et accidents aériens constitue un élément central du système de supervision et de contrôle institué par le législateur de lUnion dans le but d’améliorer la sécurité aérienne, qui repose sur le recueil, le partage entre autorités publiques et l’analyse de ces informations.

SUR LA VALIDITÉ D’UNE SANCTION PRONONCÉE PAR UNE AUTORITÉ ADMINISTRATIVE CASS. COM. -14 FÉVRIER 2024 -N"22-10.472 Lorsqu’il n’a pas respecté les règles de sa profession, un journaliste de Bloomberg qui provoque une chute du cours d’une action en diffusant, même involontairement, une information fausse et trompeuse sur une société cotée en Bourse, peut être sanctionnée par l’AMF. Ce n’est pas la première fois qu’une juridiction suprême civile ou administrative se prononce sur le bien-fondé d’une décision rendue par une autorité administrative indépendante ou non. Ainsi, par une décision du 27 juin2022, le Conseil d’État avait confirmé la sanction de 35 M€ prononcée par la CNIL à l’encontre d’Amazon en2020 pour des dépôts de cookies sur les ordinateurs d’utilisateurs sans consentement préalable ni information. ¦ * Par exemple:le U.S. Forest Service, le Bureau of Land Management, ou encore l’EPA et la FDA qui mettent en oeuvre le Clean Air Act dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.

Les décisions de jurisprudence en matière de conformité et de responsabilité des entreprises en 2024 reflètent des avancées vers une régulation renforcée face aux défis environnementaux et éthiques mondiaux. Ce large panorama souligne les évolutions nées de ces décisions sur la responsabilité climatique, le devoir de vigilance, les sanctions internationales, le blanchiment d'argent, et la protection des données.

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6 décembre 2024 324 mots
Facture d’assurance 2024 : l’impact des ouragans et inondations

Publié le 06 déc. 2024 à 00:00, mis à jour le 05 déc. 2024 à 23:00 Découvrez comment les ouragans et inondations de 2024 affectent considérablement le coût de... Voir l'article

La Voix du Nord (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 08:22:26 1013 mots

Eaux pluviales : à Douai, l'ADOPTA sensibilise à la gestion intégrée et durable dans l'urbanisme

Fabrice Bourgis

Si le Douaisis n'a pas attendu l'arrivée tardive mais heureuse de la problématique du changement climatique dans le débat public pour agir, Jean-Jacques Hérin, le président de l'ADOPTA, n'en demeure pas moins impatient. Il faut aller plus vite vers « l'adaptation » de nos territoires, clame-t-il.

Par Fabrice Bourgis

« Nous ne sommes pas préparés »

Avec l'ADOPTA , Jean-Jacques Hérin a suffisamment bourlingué sur le territoire national pour pouvoir, aujourd'hui, s'autoriser un constat lucide sur la problématique de la gestion des eaux pluviales.

« Notre problème, dit-il, c'est que nous raisonnons en silo. Qu'on ne se préoccupe pas de l'autre. Qu'on ne fait plus société. Qu'on est dans un monde égoïste et très court-termiste. Certes, il ne faut pas attendre tout des actions des autres et des pouvoirs publics. Mais si les inondations de l'hiver dernier dans l'Audomarois ont démontré que 950 mm de pluies en deux mois et demi, c'était certes inédit, difficilement prévisible, mais désormais possible, alors il faut bien comprendre que s'adapter à quelque chose qui est en mouvement est une nécessité pour chacun d'entre nous aujourd'hui. »

Pour le président bénévole, ce genre d'épisodes de fortes précipitations, plus fréquents et plus intenses, peut, en fait, « se produire n'importe où » dorénavant. Les pluies diluviennes et orages qui ont frappé la Mayenne en juin dernier, par exemple, le confirment. Mais il l'assure et le déplore : « Nous ne sommes pas préparés à ça ».

« Le problème en France, regrette-t-il, c'est qu'on n'applique pas toutes les lois qui sont faites. » Pour le président de l'ADOPTA, cette adaptation aurait, en effet, pu être possible depuis belle lurette déjà. « Même l'article 640 du Code civil de 1804 aurait pu suffire pour mener une politique cohérente en la matière. » Sauf que toutes ces dispositions, comme la loi sur l'eau de 1992 (qui a instauré le zonage pluvial) ou la loi Ferrand de 2018 (qui a confié la responsabilité de cette gestion des eaux aux gros territoires urbains), « elles ont été insuffisamment respectées ».

Le Douaisis avant-gardiste

La gestion de l'eau pluviale à Douai n'est pas née du dernier orage. Par le passé, la ville, notamment, a beaucoup souffert de problèmes d'inondations. Et en plusieurs endroits.

En 1992, « après cinq années consécutives marquées par de forts orages l'été, suivis d'inondations », la collectivité a « donc commencé à travailler sur le zonage pluvial ». C'est-à-dire à définir là où l'eau va couler quand les tuyaux saturent. Et donc à faire en sorte que ce surplus d'eau n'arrive plus dans ces tuyaux quand un gros orage éclate.

« À l'époque, se remémore celui qui occupait alors le poste de directeur du service d'eau et d'assainissement de l'agglomération (CAD), les élus en ont fait de suite une politique généralisée. Et cette décision a été très lourde de conséquences positives. » L'amont, l'aval, tout a été pris en compte. La gestion transversale des dossiers voyait ainsi le jour. Et elle allait permettre d'aboutir à une gestion intégrée et durable des eaux pluviales dans l'urbanisme. Soit à renvoyer l'eau dans le sol, une action capitale pour lutter contre le changement climatique.

Le « cloisonnement » qu'il déplore encore trop, ci et là, dans la conduite d'un projet par la maîtrise d'œuvre, le Douaisis l'a donc très tôt fait sauter. Au point d'en arriver très vite à partager les bénéfices qu'il en a tirés en créant dès 1997 l'ADOPTA, justement imaginée pour concevoir des compromis et sensibiliser à cette vision alternative abordable.

« Sur un lotissement, aujourd'hui, avance M. Hérin, on est capable de générer 15 à 20 % d'économies en termes de viabilisation et de VRD (voirie et réseaux divers). »

S'adapter en respectant le cycle naturel

« Une dynamique est en route et elle ne s'arrêtera pas. Nous n'avons donc pas le choix : il nous faut nous s'adapter. Parce qu'on ne domine pas la nature. »

Pour ce qui est de la problématique des eaux pluviales, le Douaisien l'assure. Il faut être capable, désormais, « de faire des choses que nous n'avons pas été habitués à faire ». Une habitude nouvelle à prendre et vite « si nous voulons continuer à avoir de l'eau qui coule du robinet ».

« Quand il pleut à Paris, sur un sol imperméable, prend pour exemple le spécialiste, une goutte d'eau met deux jours pour arriver à la mer. Par contre, cette même goutte d'eau sur un sol perméable, elle mettra une centaine d'années. »

Respecter le cycle naturel, c'est-à-dire faire en sorte que l'eau de pluie retrouve le chemin des nappes et rivières, c'est donc ce qui anime la réflexion portée par l'ADOPTA, aujourd'hui essentiellement spécialisée dans l'accompagnement, la sensibilisation et la formation des différents acteurs publics et privés de l'aménagement à la gestion durable et intégrée des eaux pluviales

« Dans le changement climatique, il y a l'assèchement des sols. Et une triple peine en perspective avec des risques de coulées de boues, une ressource en eau qui va diminuer du fait du ruissellement et a contrario, un besoin d'irrigation croissant pour l'agriculture. »

L'urgence de décloisonner, « de former et informer sur ce qui se fait en la matière, comme ces tuiles capables de stocker de l'eau ou ces toits qui combinent végétalisation et photovoltaïque », devient dès lors une évidence. « Notre dimensionnement de référence, c'est une pluie de 85 mm, conclut M. Hérin. Il ne faut donc plus considérer l'eau de pluie comme un déchet. » D'autant qu'il existe une multitude de solutions pour « minimiser l'impact environnemental ». Et valoriser l'or bleu.

Association pour le développement opérationnel et la promotion des techniques alternatives en matière d'eaux pluviales.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

Rapports - Santé - Santé QC

Date de publication : 26 novembre 2024 80426 mots

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156 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... PORTRAIT DE SANTÉ DE LA POPULATION SELON LE PARCOURS DE VIE : POUR AGIR COLLECTIVEMENT RAPPORT DU DIRECTEUR NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE 2024 ÉDITION La Direction des communications du ministère de la...

Pour voir le rapport :
https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2024/24-228-01W.pdf
La Dépêche du Midi
SUP001
SUPPDB, mercredi 27 novembre 2024 460 mots, p. 13
Aussi paru dans
27 novembre 2024 - La Nouvelle République des Pyrénées Le Petit Bleu d'Agen La Nouvelle République du Centre-Ouest Le Bien Public L'Est Républicain Le Progrès (Lyon) Le Journal de Saône et Loire La Provence Le Dauphiné libéré (site web réf.)

Ils expérimentent la forêt-jardin comestible

Dans le Calvados, l'association Danub'fait pousser une forêt-jardin, et accompagne les particuliers et les collectivités qui souhaitent se lancer.

Le mardi, c'est le jour d'ouverture hebdomadaire de la forêt-jardin au lieu-dit le Danu, près de Mosles (Calvados). L'association du même nom, « avec, en plus, un "B" final, pour biodiversité », accueille des jeunes de foyer et d'établissements médico-sociaux des environs qui viennent jardiner et « se reconnecter avec la nature ». Ils ont chaussé les bottes et enfilé les gants. Accompagnés par Éléonore, la salariée de l'association, les jardiniers s'éparpillent sur le 1,3 hectare du jardin.

À l'origine du projet, il y a Chloé Aublet et Matthieu Frison. Elle est artiste peintre, lui réalisateur de documentaires. Ensemble, ils ont parcouru la planète à la rencontre de peuples autochtones. « Dans leur vision du monde, les espèces dominantes, que sont les hommes, doivent être les gardiens de la nature. »

« Produire sans détruire »

De retour en France, pendant le confinement, ils ont cherché comment ils pourraient eux aussi avoir un impact positif sur la nature. C'est ainsi qu'ils ont découvert le concept de forêt-jardin (ou jardin-forêt). « C'est un écosystème cultivé qui permet de transformer n'importe quel bout de terrain, quelle que soit sa taille, en jardin comestible, explique Matthieu. Il repose sur la méthode de la plantation par strate, c'est-à-dire des espèces de différentes tailles : de l'arbre au tubercule. »

Composé d'arbres fruitiers, de plantes comestibles, de légumes, de lianes et d'herbacés, le jardin-forêt permet « de se nourrir », mais aussi, et surtout, de contribuer à « préserver la biodiversité, et lutter contre le changement climatique ». Bonne nouvelle : l'humain peut avoir un impact positif, produire tout en stimulant la biodiversité.

En 2021, première année de leur initiative, ils ont planté 700 arbres d'une centaine d'espèces différentes sur une ancienne terre à moutons laissée à l'abandon. Ils ont recouvert de paillis ou semé des herbacées et des tubercules, taillé en « trognes » les grands arbres « pour laisser passer la lumière », laissé « des espaces vierges pour les animaux sauvages ».

« Ici, on veut montrer tout ce que l'on peut faire chez soi, avec un jardin-forêt », poursuit Chloé. Car le but de Danub'est d'essaimer. Elle a créé un bureau d'études pour aider (gratuitement) les particuliers et les collectivités à mettre en place un jardin-forêt.

Dix projets ont été accompagnés sur les deux dernières années. L'association incite par ailleurs les propriétaires à signer un contrat ORE (obligation réelle environnementale) qui bloque la destination du terrain pendant 99 ans, même en cas de vente. Danub'vient d'acquérir un nouvel hectare de prairie à Tour-en-Bessin, toujours dans le Calvados, pour y planter sa graine. « L'objectif est d'avoir un réel impact », conclut Matthieu.

Marylène Carre

L'Est Républicain
Edition de Besançon
Doubs, dimanche 17 novembre 2024 408 mots, p. DOHD3

La chambre d’agriculture, une centenaire face à de nombreux enjeux

A.G

Le 22 novembre prochain, les chambres d’agriculture fêteront leurs 100 ans. Celle du Doubs et du Territoire de Belfort ne manquera pas de célébrer l’événement, même si l’objectif premier de son président Philippe Monnet est de « présenter les 100 ans à venir. Le gros enjeu qui est devant nous c’est le réchauffement climatique, même s’il y a d’autres enjeux comme le renouvellement des générations ».

Séduire la jeunesse est un objectif pour le président : « Demain, on peut avoir des belles filières mais personne pour travailler dedans. » Philippe Monnet se doit donc de jongler entre dénoncer les problèmes des agriculteurs et garder une touche d’optimisme pour ne pas décourager certaines vocations : « Est-ce que l’on doit dire que tout est foutu ? Si on le dit, cela fera du bien à certains paysans qui se sentiront soutenus et entendus. Mais si on fait ça, c’est difficile d’attirer des gens. Je me fais engueuler parfois car certains trouvent que je suis trop optimiste. Si on veut attirer des jeunes, il faut présenter le métier de façon positive, en étant objectif et sans mentir aux gens. »

Tout n’est pas noir donc mais les agriculteurs doivent faire face à un fléau d’ampleur mondial : le dérèglement climatique. « Le double objectif, c’est d’atténuer le réchauffement mais aussi de s’adapter. On a aujourd’hui des outils qui permettent de mesurer finement l’impact écologique et de déterminer le plan à mettre en œuvre pour améliorer son impact écologique en produisant tout autant »

« Améliorer son impact écologique en produisant tout autant »

Une démarche qui permet aux agriculteurs d’augmenter la rentabilité de leurs exploitations tout en préservant la planète : « Cela va nous aider sur la durée pour convaincre pas mal d’agriculteurs. » Des changements que Philippe Monnet estime nécessaire pour survivre aux décennies à venir : « Il y a ceux qui auront intégré ces éléments et qui demain seront plus résilients face au changement climatique. Le message, c’est prenez-vous en main et demain vous pourrez continuer de vivre. »

Au moment de souffler les 100 bougies sur le gâteau d’anniversaire de la chambre, le président sait déjà quel vœu il formulera : « La confiance des consommateurs. Mais elle ne se décrète pas, elle s’acquiert »

La Voix du Nord (site web)
jeudi 21 novembre 2024 - 14:08:18 460 mots

Changement climatique : Donald Trump peut-il influencer les rapports du GIEC ?

Rachel Pommeyrol

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dresse depuis 1988 un état des lieux de la connaissance scientifique sur le changement climatique. Des faits régulièrement mis en cause par Donald Trump.

Par Rachel Pommeyrol

Les rapports du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) peuvent-ils subir l'influence du président climotasceptique américain Donald Trump ? La réponse est non, pour plusieurs raisons liées au fonctionnement même de cet organisme.

Des scientifiques spécialistes

Certes, ce sont les gouvernements des États membres qui soumettent le nom des scientifiques du bureau du GIEC aux autres États, lors d'une assemblée plénière. « Mais il faut être un scientifique spécialiste de la physique du climat pour coprésider le bureau du groupe 1 du GIEC [qui évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l'évolution du climat], souligne Sylvestre Huet, journaliste et auteur du livre Le GIEC Urgence climat Si un gouvernement propose quelqu'un dont aucune ligne de son CV ne prouve qu'il est un spécialiste du sujet, la plupart des autres États ne voudront pas l'élire. » D'ailleurs, « ce n'est pas la première fois qu'on a un président des États-Unis climatosceptique », rappelle-t-il. « [George] Bush senior et Bush junior étaient climatosceptiques d'une manière avouée. »

Par ailleurs, l'idéologie n'a pas sa place dans les rapports du Groupe d'experts. « Le GIEC ne fait qu'un diagnostic et propose des solutions sur la base de scénarios qui ont été publiés dans les revues scientifiques , poursuit Sylvestre Huet. Ce n'est pas un enjeu de pouvoir mais de savoir [au sein du GIEC]. » Plusieurs filtres assurent la rigueur de ce travail. Le rapport d'évaluation, de 2 000 à 3 000 pages, se base sur des milliers d'études parues dans des revues à comité de lecture et répond aux dizaines de milliers de questions issues de la communauté scientifique. Un passage au crible qui ne permettrait pas à un discours non éprouvé de s'imposer.

Enfin, l'influence de Donald Trump est encore moindre qu'il ne devrait pas avoir à soumettre de nom pour le bureau du GIEC pendant son mandat. « Le bureau du GIEC a été élu lors de la dernière assemblée plénière qui a adopté le rapport de synthèse complet [en 2023], rappelle le journaliste. Ce bureau, normalement, ne changera pas jusqu'au prochain rapport complet remis [en 2029]. Dans les quatre années de présidence Trump, il n'aura pas l'occasion d'intervenir sur la composition du bureau du GIEC. »

Le réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane…) des activités humaines est un fait établi par la communauté scientifique.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

The Conversation (France) (site web réf.) - The Conversation (FR)
22 novembre 2024 1712 mots
Traité mondial contre la pollution plastique : en coulisses, le regard des scientifiques français présents
Gabin Colombini

Alors que les négociations en vue d'un traité sur la pollution plastique reprennent à Busan, une coalition de scientifiques s’est formée pour peser dans les négociations et y faire... Voir l'article

La Voix du Nord (site web)
mercredi 11 décembre 2024 - 13:33:29 115 mots

Nucléaire : pour le futur réacteur EPR2 de Gravelines, un débat figé sur les conséquences du changement climatique

Sébastien Leroy

La commission nationale du débat public organisait ce mardi sa dixième réunion autour du projet de construction de deux réacteurs EPR 2 à Gravelines à l'horizon 2040. Thème du jour : les conséquences du changement climatique et l'impact sur l'environnement. Échange courtois, mais souvent stérile.

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En préambule, la soixantaine de participants de la réunion qui ont fait le déplacement jusqu'à la salle de Saint-Folquin sont invités, via leur smartphone, à donner le mot qui leur vient en tête pour évoquer le projet de nouvelle centrale à Gravelines à la lumière du thème du jour : l'environnement.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

CNews (site web réf.) - CNEWS (fr)
25 novembre 2024 536 mots
Pourquoi la tasse de café risque-t-elle de coûter de plus en plus cher ?
CNEWS

Sécheresses, inondations, températures extrêmes... Le changement climatique a des effets désastreux sur la production de café. Une situation qui pourrait entraîner une hausse des prix pour les 94% de Français qui... Voir l'article

Ouest-France (site web)
pays-de-la-loire, samedi 14 décembre 2024 - 14:30 UTC 654 mots

Changement climatique, reproduction, surpêche… Comment sont définis les quotas de pêche ?

Théo LECLERC.

Comme chaque année, le Conseil des ministres en charge des pêches de l’Union européenne s’est réuni pour définir les quotas de pêche de l’année à venir. Entre négociations et bras de fer économique, tout un secteur se mobilise. Mais comment ça marche ? Entretien avec Didier Gascuel, professeur en écologie marine.

Chaque année, les quotas de pêche décident du futur de nos océans. Un véritable bras de fer puisque les enjeux sont colossaux et qu’il faut réussir à concilier les impératifs économiques de la pêche avec la nécessité urgente de préserver la mer et les océans. C’est pour cela qu’étaient réunis à Bruxelles, lundi 9 et mardi 10 décembre 2024, les ministres des États de l’Union européenne et la commission européenne. Mais au fait, comment ça marche ? Entretien avec Didier Gascuel, professeur en écologie marine.

Les négociations sur les quotas sont terminées. Y a-t-il des changements majeurs pour la Vendée ?

Un des gros enjeux de la négociation, c’était celui de la langoustine. Les recommandations étaient de baisser le quota de 40 %, mais les professionnels ont obtenu gain de cause et celui-ci baissera d’environ 25 %. Pour les pêcheurs, c’est donc à la fois une victoire puisqu’ils craignaient le pire, mais c’est tout de même une baisse significative. On se félicite de la baisse. Selon moi, il faudrait plutôt s’inquiéter de pourquoi ça a baissé.

Quant à la pêche au chinchard, elle a été rouverte, après deux ans de fermeture. À l’époque, la biomasse était descendue à une limite dangereuse. C’est remonté de très peu, mais ils ont quand même décidé de rouvrir la pêche.

Quelle est la fonction principale des quotas de pêche ?

Ils ont fondamentalement comme vocation à empêcher la surpêche d’une espèce. La règle de la politique européenne, c’est d’éviter que l’impact sur certaines espèces devienne trop important et qu’en conséquence, ce soit la capture elle-même qui diminue.

De ce fait, comment cela fonctionne-t-il ?

Les scientifiques font tourner des modèles mathématiques, qu’ils alimentent avec des données, notamment des statistiques de capture et aussi des observations de navires océanographiques. Cela leur permet d’estimer la quantité de poisson qu’il y a dans l’eau (les biomasses), mais aussi de faire des simulations pour voir à partir de quand il y aurait surexploitation. Pour chaque espèce, on est ainsi capable de traduire quel est le pourcentage qu’on peut prélever tous les ans sans qu’il y ait une surpêche.

Celui qui a le dernier mot à la fin, c’est le Conseil des ministres en charge des pêches de l’Union européenne.

Lire aussi :Vendée. Quotas de pêche : la satisfaction des élus et des pêcheurs, même si l’avenir inquiète

Il peut donc y avoir des erreurs ?

Cela arrive qu’on s’aperçoive que les modèles étaient faux, mais c’est quand même relativement rare. Cela dépend de plusieurs facteurs. La nature est imprévisible et les quotas de pêche sont calculés dans l’hypothèse d’une reproduction des espèces moyenne. Parfois, c’est vrai, mais certaines années, il se passe le contraire. Parfois, on est donc trop sévère ou pas assez. Donc, oui, on peut dire qu’il y a une part d’incertitude.

Et pour le réchauffement climatique ?

À cause de ce phénomène, 5 % du potentiel de capture ont été perdus. Et cela pourrait continuer d’augmenter. Ce sont des prévisions si on continue à avoir à peu près la même pression de pêche, sinon, cela pourra être pire encore. Tous les modèles nous montrent qu’on pourrait avoir une gestion plus précautionneuse, qui permettrait de largement compenser les effets du changement climatique. Mais la machine est déjà lancée.

Sud Ouest (site web)
Accueil Économie Agriculture, samedi 14 décembre 2024 1084 mots

Réchauffement climatique : « en 2050, les cultures d'ici ressembleront à celles qu'on a aujourd'hui à Toulouse », estime Serge Zaka

Par Thomas Mankowski

L'agriculture en Nouvelle-Aquitaine va progressivement se transformer et adopter celle de l'Occitanie : « C'est aujourd'hui qu'il faut créer de nouvelles filières », défend l'agroclimatologue

Que mangerons-nous dans vingt-cinq ans ? Ou plutôt, comment le dérèglement climatique transformera, de gré ou de force, notre agriculture ?

Docteur en agroclimatologie et chercheur modélisateur, Serge Zaka est devenu maître dans l'art de vulgariser sa discipline et de décrire les paysages qui seront les nôtres dans les années futures. Particulièrement suivi sur les réseaux sociaux où il mène une âpre bataille contre le climatoscepticisme, il sillonne la France pour défendre la nécessité d'anticiper le changement. « 2022, année la plus chaude jamais observée, sera une année normale en 2050 », rappelle-t-il à l'envi.

Concrètement, cela se traduit comment ? Plus d'espaces pour les tomates ? Des abricotiers à la place des pruniers ? Nous l'avons rencontré jeudi 5 décembre à La Rochelle, en marge d'une rencontre organisée par les Shifters, les bénévoles portant la parole du think-tank de Jean-Marc Jancovici. Entretien.

Serge Zaka, jeudi 5 décembre à La Rochelle : « On va progressivement récupérer les cultures de l'Espagne qui sont plus adaptées aux fortes chaleurs et à la sécheresse. » Jean-Christophe Sounalet / SO Cette année, le tournesol a été ramassé anormalement tard en Charente-Maritime. Le département est essentiellement une terre de cultures annuelles : blé, tournesol, maïs, etc. Certaines de ces cultures seront amenées à disparaître ou en tout cas à remonter vers le nord, mais à quelle échéance : cinq ans, dix ans, vingt ans ?

Le tournesol est l'une des cultures qui pourrait le mieux s'adapter (à part quand il y a des excès d'eau comme cette année) résistant bien aux sécheresses. En revanche, il y a des cultures comme le maïs qui, très rapidement, vont décroître. Elle pourrait être toujours présente en 2050, notamment si on adapte le sol, les haies, les variétés mais on n'arrivera plus à améliorer les rendements. Plus au sud en revanche, ça va être beaucoup plus compliqué en termes d'adaptation. D'autres cultures arrivent, comme le pois chiche : de plus en plus d'agriculteurs l'intègrent dans leurs rotations.

Avec un horizon de + 2,7 °C à l'horizon 2050, il faut d'ores et déjà remplacer les cépages ? Planter des oliviers ?

Les cultures d'ici en 2050 ressembleront plutôt, pour faire simple, à celles qu'on a aujourd'hui du côté de Toulouse. Et après 2050, les caractéristiques seront plutôt méditerranéennes. On va progressivement récupérer les cultures de l'Espagne qui sont plus adaptées aux fortes chaleurs et à la sécheresse.

« On doit faire en 150 ans ce qui normalement se fait en 21 000 ans »Du changement climatique, vous dites qu'il faut moins craindre la hausse des températures que la multiplication des extrêmes...

Le gel après floraison, les séries de canicule, etc. L'évolution moyenne des températures, on peut s'y adapter progressivement, à condition de faire évoluer nos cultures. Ce qui n'est pas non plus si simple : on doit faire en 150 ans ce qui normalement se fait en 21 000 ans. Les anticipations nécessaires seront compliquées jusqu'à + 3 °C ; au-delà, ça peut devenir impossible. C'est pourquoi il faut limiter les gaz à effet de serre.

Jeudi 5 décembre, avant une conférence grand public, Serge Zaka a tenu une conférence dans les locaux d'Excelia devant des étudiants. Jean-Christophe Sounalet / SO Quelles conséquences vont avoir la multiplication des hivers doux sur nos cultures ?

Il y aura des impacts directs positifs. On aura une végétation qui sortira plus tôt. S'il n'y a pas trop d'eau dans les parcelles, on pourra sortir les animaux plus tôt dans les prairies, donc étendre les périodes de pâture. Les citronniers vont progressivement remonter puisque le risque de vagues de froid intense détruisant les arbres sera de plus en plus faible. Pareil pour les oliviers. Du côté des impacts négatifs, on aura des végétaux qui se réveilleront plus tôt et qui seront sensibles au gel d'avril. Moins de gel, c'est aussi un risque de maladies arrivant plus tôt et plus fort au printemps. Nous pouvons avoir une agriculture demain à condition de nous en donner les moyens, de changer les choses maintenant et pas en 2050. C'est aujourd'hui qu'il faut créer de nouvelles filières.

Faut-il s'inquiéter pour l'ostréiculture ?

Pour l'ostréiculture, le principal problème va être la montée du niveau de la mer. On peut aussi avoir de plus en plus de problèmes liés au réchauffement des eaux : des changements de vitesse de croissance des coquillages, des risques de maladies, des développements d'algues, etc.

« Le problème n'est pas tant de savoir s'il faut réduire les phytosanitaires - parce qu'il le faudra - que de savoir si on l'a suffisamment anticipé »Un environnement plus changeant est-il susceptible de favoriser l'emploi des pesticides ?

Le problème n'est pas tant de savoir s'il faut réduire les phytosanitaires - parce qu'il le faudra - que de savoir si on l'a suffisamment anticipé. A-t-on accordé les moyens nécessaires à la recherche pour trouver des alternatives ? Ce n'est toujours pas le cas.

Vous plaidez la nécessité de « complexifier les paysages » pour retenir l'eau. Dur de l'imaginer dans un avenir qui annonce de moins en moins de paysans.

C'est un problème important. Pour mener de telles évolutions, il faut du monde et de l'argent. On a de moins en moins de monde parce que le métier n'est pas attrayant. Pourquoi ? Parce qu'insuffisamment rémunérateur. C'est un métier qu'il faut absolument faire évoluer en profondeur.

Le rôle de parent en 2024, quel est-il ? D'éduquer le palais des enfants à la nourriture que l'on produira dans la région en 2050 ?

C'est de leur apprendre à cuisiner. Ce qui s'est passé depuis 1945, c'est que les générations se sont progressivement éloignées du milieu agricole. Ma génération [NDLR : il est âgé de 35 ans] est la première à n'avoir aucun contact avec l'agriculture. Or, pour mieux comprendre le milieu agricole, pour mieux le soutenir, il faut aussi savoir ce qui est produit et comment on travaille dans les champs. Plus nous cuisinerons, plus nous nous rapprocherons du milieu agricole.

Chasseur d'orages Personnage atypique, jamais déparé d'un chapeau de cow-boy, le docteur Serge Zaka ne fait pas qu'étudier l'impact du changement climatique sur l'agriculture. Depuis plus de vingt ans, il chasse les orages. Sa passion pour la photographie lui a permis de décrocher en 2021 le prix du public du concours international organisé par le Royal Meteorological Society et Accuweather. Il a été primé pour sa photo d'un orage naissant éclairé par la pleine lune et sous un ciel étoilé, prise depuis Théoule-sur-Mer, près de Cannes.

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

La Voix du Nord (site web)
mercredi 11 décembre 2024 - 17:33:51 293 mots

Les trois infos régionales : Inoxtag à Esquerchin samedi, l'A16 bloquée par les agriculteurs et débat courtois mais stérile autour du futur réacteur EPR2 de Gravelines

Voici les trois informations qu'il ne fallait pas manquer ce mercredi 11 décembre dans le Nord et le Pas-de-Calais.

Par La Voix du Nord

Comment le village d'Esquerchin réussit à accueillir samedi le Youtuber Inoxtag sans dépenser un centime

• Le village d'Esquerchin, près de Douai, a réussi un gros coup sans débourser un centime. Ce week-end, la marque de prêt-à-porter Célio vient y installer un village de Noël XXL.

• Le samedi, le Youtuber Inoxtag rencontrera des fans tirés au sort. Quinze mille personnes sont attendues sur les deux jours.

L'A16 bloquée, chauffée à blanc par la colère agricole : « Là, le Mercosur, ça commence à bien faire ! »

• Les agriculteurs du Pas-de-Calais ont bloqué une partie de l'A16 ce mercredi 11 décembre.

• Près d'une centaine de tracteurs ont pris leurs quartiers sur cet axe majeur de la région, qui relie les trois ports. Dans le viseur, le traité de libre-échange Union européenne-Mercosur : « Ça commence à bien faire ! »

Nucléaire : pour le futur réacteur EPR2 de Gravelines, un débat figé sur les conséquences du changement climatique

• La commission nationale du débat public organisait ce mardi sa dixième réunion autour du projet de construction de deux réacteurs EPR 2 à Gravelines à l'horizon 2040.

• Thème du jour : les conséquences du changement climatique et l'impact sur l'environnement. Échange courtois, mais souvent stérile.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

France 24 (site web réf.) - France24
19 novembre 2024 1231 mots
Dans la presse - Procès des violeurs de Mazan: "Gisèle Pélicot, une pour toutes"
https://www.facebook.com/FRANCE24

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Ouest-France (site web)
normandie, vendredi 13 décembre 2024 - 15:15 UTC 617 mots

Changement climatique : la Normandie doit faire des efforts pour se préserver selon le GIEC

Marc BRAUN

À Rouen, au sein du conseil régional ce vendredi 13 décembre 2024, le GIEC normand a planté le décor d’une Normandie appelée à être fragilisée si elle n’agit pas face au réchauffement climatique, aux gaz à effet de serre, aux inondations…

Réuni vendredi à Rouen par Hervé Morin, président de la Région Normandie, le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) livre ses dernières synthèses sur le réchauffement climatique ramené au territoire normand. Avec une approche psychologique et sociologique clairement affichée à l’occasion de ce « GIEC 2 ».

Températures en hausse, restrictions d’eau

Comment va la Normandie d’abord ? Professeur à l’université de Rouen, coprésident du Giec Normand, Benoît Laignel assure que le changement du climat est bel et bien en route. « Quand on regarde les stations météo, elles montrent toutes une augmentation de 1 à 2 degrés depuis 1970. Le nombre de jours avec une température supérieure à 25 degrés a augmenté. Les jours à 0 et moins de 0 degré, comme le nombre de jours avec de la neige, du brouillard, ont diminué. Côté températures, on est sur des élévations à horizon 2 100 de + 1 à + 4 degrés en Normandie. Quant aux précipitations, nous aurons plus de pluie l’hiver et moins l’été ; plus de risques d’inondation, de précipitations extrêmes ».

Ces phénomènes généreront des problèmes de santé. Le nombre de jours à 30 degrés va augmenter par exemple, passant de 4 à 11 jours sur le littoral, atteignant 40 jours par an à l’intérieur des terres. « L’impact sera donc fort, il faudra changer les comportements, renchérit Benoît Laignel. Car dans le Sud, on ferme les volets, en Normandie, on sort ! »

Les ressources en eau vont continuer de diminuer sur toute la Normandie, avec des restrictions potentielles à la clef, prévient également l’enseignant. « Ce n’est pas parce qu’on a connu une année 2024 pluvieuse en Normandie qu’elle reflète la réalité. Sur la qualité de l’eau, on prévoit des périodes de dégradation, quand il pleut beaucoup, avec des bactéries, des contaminants charriés. À l’inverse, l’été, il y aura moins d’eau dans les rivières ».

Le coût du réchauffement climatique

Ce changement climatique présente déjà un coût pour les Normands. « S’agissant de l’agriculture par exemple, l’augmentation de la température, les épisodes de sécheresses canicules, la variabilité de l’eau affectent les rendements. C’est déjà une réalité alors qu’on pourrait penser la Normandie épargnée. Eh bien non, on est déjà dedans », assure Anne Briand, professeure chercheuse à l’université de Rouen. Concernant des inondations dans la vallée de la Seine, de plus en plus fréquentes, les conséquences économiques sont là également « pour les habitants, les routes, les bâtiments ».

Les Normands ont-ils bien conscience de la situation  ? « Les consciences se sont éveillées, mais les actions concrètes restent bien en deçà de ce qui serait nécessaire, rapporte Cécile Sénémeaud, professeure chercheuse à Caen, spécialiste en psychologie sociale. Ce fossé entre l’envie et l’acte, ce « green gap », impose de mieux comprendre les motivations en vue d’un passage à l’action, de cerner les freins à agir, d’accompagner les politiques publiques afin de favoriser le changement des comportements ».

Et si la responsabilité de l’urgence climatique ne peut être portée par les individus seuls, ils ont leur mot à dire. Pas facile cependant de « réduire sa consommation de produits carnés pendant les fêtes au risque de susciter la désapprobation au sein de la famille ».

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
12 décembre 2024 836 mots
UE-Royaume-Uni : une "marge de manœuvre politique" pour un compromis, un fort soutien en faveur de liens plus étroits dans les sondages
Alice Tidey

L'incertitude mondiale alimentée par l'agression continue de la Russie contre l'Ukraine et le retour imminent de Donald Trump à la Maison-Blanche renforce le soutien des Britanniques et... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
11 décembre 2024 559 mots
ESG: dans l’ombre de la menace Trump ?

La menace Trump est de retour ! Le 6 novembre 2024, la victoire du candidat républicain jette un froid au sein de la communauté des personnes engagées en faveur du développement durable... Voir l'article

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28 novembre 2024 612 mots
Pourquoi la tasse de café risque-t-elle de coûter de plus en plus cher ?
CNEWS

Sécheresses, inondations, températures extrêmes... Le changement climatique a des effets désastreux sur la production de café. Une situation qui pourrait entraîner une hausse des prix pour les 94% de Français qui... Voir l'article

L'Opinion
mardi 3 décembre 2024 1575 mots, p. 8

La fabrique de l'Opinion L'invité du 8 Bellini

Aussi paru dans
2 décembre 2024 - L'Opinion (site web)

« Entre l'Amérique de Donald Trump et l'Union européenne, Keir Starmer tentera d'obtenir le meilleur des deux mondes »

Chloé Goudenhooft (à Londres) @chloegouden X

La fabrique de l'Opinion L'invité du 8 Bellini

A près la réélection du Donald Trump, le Royaume-Uni devra-t-il choisir entre un rapprochement avec l'Union européenne et une orientation plus pro-américaine ? La question fait débat outre- Manche. Kim Darroch, ancien ambassadeur britannique aux Etats-Unis, estime que le gouvernement essaie déjà d'avancer sur les deux tableaux. Avec Donald Trump aux commandes à la Maison Blanche, y aura-t-il vraiment un choix à faire pour les Britanniques entre les Etats-Unis et l'Union européenne ? Je pense que le gouvernement actuel tentera d'obtenir le meilleur des deux mondes. Peter Mandelson, l'un des candidats au poste d'ambassadeur britannique à Washington, a déclaré que nous devions essayer d'obtenir le beurre et l'argent du beurre, et je pense que c'est l'objectif de Keir Starmer. Cette attitude n'est pas nouvelle. Quand nous étions dans l'Union européenne, nous étions déjà accusés d'être divisés entre notre loyauté envers le bloc européen et envers les Etats-Unis.

Est-ce un objectif atteignable pour les Britanniques ? Je suis sceptique, car le premier mandat de Donald Trump a prouvé qu'il essaie autant que possible de tenir ses promesses lorsqu'il est au pouvoir. Or, son programme « America First » soulève un certain nombre de problèmes pour toute l'Europe, sur sa politique de tarifs douaniers, l'Ukraine, le changement climatique… Il a aussi toujours considéré l'Otan comme une escroquerie permettant aux Européens de faire payer leur défense par l'Amérique. Même si de nombreux pays ont depuis atteint les 2 % du PIB dédiés à la défense, je doute que son opinion ait changé. Néanmoins, Keir Starmer a fait exactement ce qu'il fallait avant l'élection de Donald Trump pour engager un bon type de relation avec lui. Après la tentative d'assassinat, il a été l'un des rares dirigeants européens à l'appeler. Un choix en accord avec la personnalité de Donald Trump… Ce genre de gestes sont en effet importants pour lui. Keir Starmer est ensuite allé dîner à la Trump Tower lorsqu'il était à New York. Il a lui téléphoné très rapidement après la victoire électorale. Donald Trump aurait même dit à Keir Starmer qu'il trouverait un ami en lui. Le Premier ministre britannique essaiera sûrement de le rencontrer à la Maison Blanche très tôt après sa prise de fonction. Mais le président américain essaiera d'avoir des relations fortes avec toute l'Europe. Giorgia Meloni pourrait d'ailleurs devenir une personnalité très influente dans les prochaines années parce que le président américain pourrait la considérer comme une figure plus sympathique que d'autres dirigeants européens, simplement en raison de leur orientation politique.

Le Royaume-Uni aurait-il un intérêt à privilégier sa relation avec les Etats-Unis plutôt qu'avec l'Union européenne ? C'est ce que souhaiteraient les Américains. L'économiste Stephen Moore a déclaré que les Britanniques devraient chercher à s'aligner sur les Etats-Unis d'un point de vue commercial plutôt que sur ce qu'il appelle « l'Europe socialiste ». Mais je pense que nous devrions nous en tenir fermement au système réglementaire européen. Nous avons participé à la construction de ces règles. Nous réalisons encore plus de 40 % de nos échanges commerciaux avec l'Europe, contre 20 % avec les Etats-Unis, le commerce sera toujours plus important avec l'Europe. Les conservateurs ont tenté de passer à un modèle plus américain. Une législation avait pour objectif de supprimer toutes les réglementations dérivées de l'UE, mais ils ne sont pas parvenus à la mettre en place.

Keir Starmer pourrait-il utiliser l'élection de Trump pour justifier un rapprochement économique avec l'UE ? J'en doute, les travaillistes sont toujours très inquiets de l'impact qu'aurait l'idée d'un rapprochement avec l'UE sur l'opinion publique. Même si les sondages disent que plus de 50 % du public britannique serait en fait favorable à une réintégration dans le marché unique. S'ils obtiennent un second mandat ou si les relations deviennent vraiment difficiles avec les Etats- Unis, peut-être qu'ils se montreront plus ambitieux. En revanche, ce sera une incitation pour accélérer les relations bilatérales sur des sujets comme l'Ukraine, l'avenir de l'Otan ou le Moyen- Orient. Cela pourrait entraîner aussi une relation plus substantielle avec la présidente de la Commission européenne et le président du Conseil de l'Europe, mais rien de plus tangible, je pense. Et si Donal Trump impose des tarifs douaniers à l'échelle mondiale ? Tout dépend de ce qu'il mettra vraiment en place. Peut-être s'agit-il juste d'une menace pour emmener l'Europe à importer davantage en provenance des Etats-Unis ou à construire plus d'usines outre-Atlantique. C'est une hypothèse, car l'imposition de tarifs douaniers risque d'augmenter l'inflation aux Etats-Unis. Mais s'il franchit le pas, l'UE pourrait prendre des mesures de rétorsion contre les produits américains. Nous serions alors dans une position difficile : faudra-t-il suivre l'exemple de l'UE ou ne rien faire ? Il semblerait que le gouvernement britannique soit plutôt contre des mesures de rétorsion. La troisième option serait ce fameux accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Ce serait une façon de sortir de l'impasse sans imposer de droits de douane, mais ce n'est qu'un mirage. Ce type d'accord était l'un des arguments pro-Brexit lors du référendum en 2016. Ce projet pourrait-il aboutir lors de la seconde administration Trump ? Le nouveau président pourrait faire une proposition en ce sens, puisqu'il en avait fait une au cours de son premier mandat. Mais j'étais à Washington à l'époque et il y a eu des demandes très difficiles de la part des Etats-Unis, à commencer par un accès sans restriction pour l'agriculture américaine. Cela signifiait la porte ouverte à des produits beaucoup moins chers que l'offre britannique, sans parler des questions relatives au poulet lavé au chlore et au boeuf traité aux hormones. Ce type d'accord risquait d'affaiblir l'agriculture britannique et de causer beaucoup de dégâts. Il est donc très difficile d'accepter un accord sur cette base pour le gouvernement de Keir Starmer. Et, d'après mon expérience de la première administration Trump, si vous lui refusez sa principale exigence, vous ne ferez pas beaucoup de progrès. Mais à défaut d'un accord commercial, il pourrait y avoir quelques avancées très limitées, comme sur l'économie numérique des deux pays.

Diplomate Membre de la des Lords, Kim a été l'ambassadeur du Royaume-Uni Washington de 2019. De 2012 à il a été conseiller sécurité nationale Premier ministre Cameron, sur en Irak, en Libye Ukraine. Il a aussi représentant du Royaume-Uni de l'Union 2007 à 2011 et du Premier Tony Blair pour questions de 2004 à 2007. il a publié Collateral Damage : Britain, and Europe in of Trump, un qui traite des britannico- Sera-t-il plus facile d'obtenir ce genre d'accord, maintenant que les Britanniques sont sortis de l'UE ? Je mets au défi les partisans du Brexit d'identifier un seul bénéfice lié à la sortie de l'UE pour le Royaume-Uni ! Il n'y en a pas eu, et je doute qu'il y ait des avantages dérivés pour favoriser les relations avec les Etats-Unis. Donald Trump a fortement soutenu le Brexit, mais il a tout de même imposé des droits de douane sur l'aluminium et l'acier britanniques lorsque l'Union européenne a introduit des tarifs partout dans le monde, en 2018. Je ne pense pas que ce sera différent cette fois-ci. Donald Trump le dit depuis des décennies, l'Amérique a été très mauvaise pour négocier des accords commerciaux et elle a toujours trop payé pour défendre d'autres pays. Il est donc difficile de faire affaire avec lui. Ou alors, il faut trouver des arguments qui vont dans le sens de ses croyances et de l'intérêt américain. Sur la question des tarifs, il faudra lui montrer que cela va à l'encontre de la prospérité de son pays.

Donald Trump entretient une relation étroite avec Nigel Farage, figure britannique de l'extrême droite. Cette relation pourraitelle offrir à ce dernier une nouvelle plateforme au Royaume-Uni ? Il semble que Nigel Farage puisse aller voir Donald Trump chaque fois qu'il le souhaite, en effet. Mais, je doute fort que le gouvernement britannique lui offre un rôle officiel pour cette raison, malgré les spéculations à ce sujet. Quant à la percée de Reform UK lors des dernières élections, elle durera dans le temps si le gouvernement Labour ne réussit pas à tenir ses engagements. Si les travaillistes parviennent à améliorer les services publics, les infrastructures et à ramener la croissance économique au-dessus de 2 % de manière constante, je ne m'attendrai pas à une autre grande percée de Reform UK. Mais le populisme est partout présent en Europe. Les gens sont nerveux du fait de la transition vers un nouveau type d'économie, avec l'intelligence artificielle, l'impact incontestable de l'afflux de migrants économiques en Europe. Ils ont tendance à être attirés par des gens qui disent : « Nous pouvons faire en sorte que tout redevienne comme avant, comme dans un passé plus sûr, plus stable, plus agréable », même si ce n'est pas le cas.

Diplomate Membre de la Chambre des Lords, Kim Darroch a été l'ambassadeur du Royaume-Uni à Washington de 2016 à 2019. De 2012 à 2015, il a été conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre David Cameron, sur les conflits en Irak, en Libye et en Ukraine. Il a aussi été le représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l'Union européenne de 2007 à 2011 et conseiller du Premier ministre Tony Blair pour les questions européennes de 2004 à 2007. En 2020, il a publié Collateral Damage : Britain, America and Europe in the Age of Trump, un ouvrage qui traite des relations britannico-américaines.

« Les travaillistes sont toujours très inquiets de l'impact qu'aurait l'idée d'un rapprochement avec l'UE sur l'opinion publique »

Cirad (site web réf.) - Cirad
25 novembre 2024 781 mots
Le Cirad, l’AFD et ses filiales Expertise France et Proparco consolident leur partenariat en faveur d’une agriculture durable dans les pays du Sud
CIRAD

Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), l’Agence française de développement (AFD) et sa filiale Expertise France, franchissent une nouvelle étape dans leur politique de... Voir l'article

FranceTv Info (site web réf.) - France TV Info
10 décembre 2024 947 mots
Réchauffement climatique : des cyclones de plus en plus intenses pour les saisons cycloniques à venir à La Réunion

Les systèmes ont déjà commencé à se former en ce début de saison cyclonique 2024-2025. Selon les prévisions de Météo France, ils seront moins nombreux mais potentiellement plus puissants, avec... Voir l'article

Sud Ouest (site web)
Accueil International, lundi 18 novembre 2024 817 mots
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18 novembre 2024 - AFP - Infos Françaises Le Nouvel Obs (site web) AFP Stories (français) AFP - Infos Economiques Challenges (site web) Yahoo! Finance France (site web réf.)

G 20 : Lula lance l'Alliance globale contre la faim, « cette plaie qui fait honte à l'humanité »

Par SudOuest.fr avec AFP

Parmi les engagements concrets déjà pris, la Banque inter-américaine de développement (BID) a annoncé une contribution de 25 milliards de dollars pour financer des programmes « pour accélérer les progrès dans la lutte contre la faim et la pauvreté de 2025 à 2030 »

C'était l'« objectif central » de la présidence brésilienne du G20 pour Lula, ancien ouvrier né dans une famille pauvre : l'Alliance globale contre la faim et la pauvreté a été lancée lundi, avec 81 pays signataires.

« C'est à ceux qui sont autour de cette table qu'incombe la tache urgente d'éradiquer cette plaie qui fait honte à l'humanité », a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva face aux dirigeants des plus puissantes économies de la planète réunis pour le sommet du G20 à Rio de Janeiro. « Cette alliance naît au G20, mais elle est mondiale. Que ce sommet soit marqué par le courage d'agir », a-t-il ajouté.

L'Alliance globale contre la faim compte au total 147 membres : au-delà des nations signataires, l'Union européenne, l'Union africaine, 24 organisations internationales, neuf institutions financières et 31 ONG ont également rejoint ce groupe. Tous les pays du G20 y ont adhéré.

9 % de la population mondiale

Le projet est ambitieux : atteindre un demi-million de personnes d'ici 2030, en donnant une dimension internationale au combat contre la faim et les inégalités. Mais le défi est gigantesque, si l'on prend en compte que 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit 9 % de la population mondiale, selon le dernier rapport présenté en juillet par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et d'autres agences onusiennes.

« La faim n'est pas due aux pénuries ou aux phénomènes naturels [...], elle est le fruit de décisions politiques qui perpétuent l'exclusion d'une grande partie de l'humanité », a tonné Lula. L'Alliance globale contre la faim vise à unir les efforts afin de dégager des moyens financiers ou de répliquer les initiatives qui fonctionnent localement.

« Ce n'est pas juste un autre forum de discussion, c'est un mécanisme pratique pour canaliser les connaissances et les financements d'une façon efficace pour atteindre ceux qui en ont le plus besoin », explique Wellington Dias, ministre brésilien du Développement social, cité dans le communiqué sur le lancement de l'Alliance.

Cantines gratuites

Parmi les engagements concrets déjà pris, la Banque inter-américaine de développement (BID) a annoncé vendredi une contribution de 25 milliards de dollars pour financer des programmes « pour accélérer les progrès dans la lutte contre la faim et la pauvreté de 2025 à 2030 ».

L'Alliance prétend notamment mettre l'accent sur des programmes d'aide à la nutrition dans la petite enfance, de cantines gratuites dans les écoles et de soutien des petits exploitants agricoles. Rien qu'avec les programmes visant à augmenter le nombre de repas gratuits dans les établissements scolaires de pays pauvres, l'objectif est d'atteindre 150 millions d'enfants d'ici 2030.

Les chefs d'État et de gouvernement des plus grandes économies avancées et émergentes doivent tenter d'avancer sur la question du financement climatique, alors que le contexte international est explosif

Le gouvernement du Nigeria, déjà doté du plus important programme de repas en milieu scolaire d'Afrique, s'est engagé à doubler le nombre de bénéficiaires, de 10 à 20 millions d'enfants, en se fournissant notamment chez de petits fermiers locaux. L'Indonésie va pour sa part lancer en janvier 2025 un nouveau programme de cantines gratuites, qui a pour objectif d'atteindre 78,3 millions d'enfants scolarisés en 2029.

Impact du changement climatique

Cette Alliance « pourrait être un tournant » mais « elle doit aller plus loin », en se penchant « de façon urgente sur les impacts dévastateurs du changement climatique sur les systèmes alimentaires du Sud global », a réagi l'ONG Oxfam dans un communiqué. Pour Lula, la lutte contre la pauvreté est un combat personnel.

Le fruit de la première semaine de tractations à la COP29 est quasi-nul, de l'avis général. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a sommé les pays du G20 de trouver « des compromis » pour sauver la COP29

Enfant, il a lui-même connu la faim dans son État natal du Pernambouc (nord-est), avant de partir avec sa famille pour la capitale industrielle Sao Paulo, où il a longtemps travaillé comme tourneur-fraiseur et s'est fait connaître comme leader syndicaliste. En juillet, au moment de présenter les contours de l'Alliance globale contre la faim avant une réunion des ministres des Finances du G20 à Rio, il était ému aux larmes en évoquant « la plus dégradante des privations humaines ».

Ses programmes sociaux avaient permis de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté durant ses deux premiers mandats (2003-2010), notamment grâce à la Bolsa Familia, une allocation versée aux familles les plus modestes à condition que les enfants soient scolarisés. Mais il bénéficiait alors du boom des matières premières, tandis que son gouvernement est soumis à des contraintes budgétaires beaucoup plus fortes depuis son retour au pouvoir en janvier 2023.

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

Maddyness (site web réf.) - Maddyness
29 novembre 2024 1065 mots
Air France, IBM, France 2030, Clauger, Macif… Les 5 infos corpo à retenir cette semaine
Guillaume Cossu

Air France, IBM, France 2030, Clauger, Macif… Les 5 infos corpo à retenir cette semaine Chaque semaine, Maddyness fait le point sur l'actualité des grands groupes en matière d'innovation... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
28 novembre 2024 143 mots
Comment Éduquer Nos Enfants Pour Un Monde Plus Écologique

Le changement climatique est un problème mondial qui a déjà un impact important sur notre planète. Il est important que les enfants comprennent le changement climatique et ce qu'ils peuvent... Voir l'article

Le Point, no. 2731
Sciences, jeudi 28 novembre 2024 1131 mots, p. 112,114

Serge Zaka « Il va falloir abandonner certaines cultures »

Géraldine Woessner

Dérèglement climatique. L'agroclimatologue, invité de Futurapolis Planète, l'événement consacré à l'innovation et à la transition écologique - du 5 au 7 décembre à Toulouse -, dessine la future carte agricole française.

L'agroclimatologie, science ancienne mais encore méconnue du grand public il y a trois ans, fait désormais figure d'outil essentiel pour anticiper les bouleversements agricoles liés au changement climatique. Serge Zaka, qui est son visage médiatique en France, explique comment les cultures vont devoir migrer vers le nord de l'Europe, nécessitant une réorganisation complète des filières agricoles et un accompagnement des pouvoirs publics.

Le Point : Nous avons connu, la semaine dernière, une situation météorologique assez folle, avec, à Paris, un début d'hiver neigeux suivi de températures de 17 °C le week-end. L'agriculture est-elle chamboulée par ce type d'événements ?

Serge Zaka : En novembre, les événements climatiques n'ont pas énormément d'impact sur l'agriculture. Mais ce type d'alternance illustre bien les défis auxquels nous sommes confrontés. 2022 a été la deuxième année la plus sèche en France, suivie de l'année la plus humide en 2024. Or, pour avoir des rendements stables d'année en année, il faut un climat de la moyenne, pas un climat de l'écart-type. Le changement climatique entraîne une multiplication des événements extrêmes, notamment hydriques. S'y adapter est, pour les agriculteurs, extrêmement complexe. Certains ont investi, après la sécheresse de 2022, dans du matériel d'irrigation qui n'a pas encore servi puisqu'un véritable déluge a suivi. D'autres se demandent s'ils ne doivent pas prévoir à la fois du matériel de drainage et d'irrigation. Leurs plantations sont soumises à tellement d'événements climatiques qu'ils n'arrivent plus à produire sereinement. Pour les plantes aussi, c'est difficile : elles ne savent plus si elles doivent s'adapter à la sécheresse ou à l'excès d'eau.

Ces préoccupations semblent nouvelles dans le débat public, or ce sont des données que la science connaît depuis longtemps.

Oui, c'est incroyable, la première fois qu'un ministre de l'Agriculture en France a entendu parler de l'agroclimatologie, c'était en 2021, après un épisode de gel tardif particulièrement destructeur. Les réflexions que nous avons maintenant auraient dû avoir lieu sous l'ère Chirac, cela montre à quel point nous sommes en retard. L'olivier ou la vigne sont des cultures à exploitation longue. Si nous avions commencé à nous adapter il y a trente ans, nous aurions aujourd'hui des essais sur le terrain, des améliorations génétiques et des arbres matures déjà en production.

Concrètement, comment le territoire agricole va-t-il évoluer ?

Les caractéristiques méditerranéennes remontent vers le Bassin parisien, mais les cultures ne suivent pas automatiquement. Les variétés qui ont été parfaitement adaptées au climat aquitain ne le sont plus quand ce climat devient méditerranéen. Il va falloir réapprendre. Par exemple, plus on avancera dans le siècle, plus il sera coûteux de produire du maïs dans le sud-ouest de la France. Il faudra déployer de plus en plus de stratégies pour qu'il reste rentable sous un climat qui lui sera de moins en moins favorable.

Il faudra progressivement abandonner certaines cultures au profit d'autres plus adaptées. Dans le Sud-Ouest, le maïs pourrait être remplacé par de la tomate, de l'olive, du sorgho, du millet, parfois de l'arboriculture ou de l'aubergine. Et ce maïs, on peut le déplacer vers Nancy, dans les plaines de l'Aisne... C'est un décalage de filière. L'important est d'abord de bien placer les cultures au bon endroit, dans un climat qui leur est favorable, avant même de réfléchir à l'irri- gation ou à l'amélioration des pratiques.

Est-ce aussi simple, de déplacer les cultures vers le nord ?

Non, ce n'est pas une simple translation. Les précipitations ne sont pas homogènes : le Sud aura moins de pluie, le Nord parfois plus. Si vous faites remonter des abricots trop au nord, ils vont se heurter à des printemps très pluvieux qui nuiront à leur floraison. C'est un champ d'études scientifiques très complexe. Il y a aussi l'effet CO2, par exemple, qui est favorable pour le blé. Le blé va être de plus en plus présent dans le nord de l'Europe, mais surtout, il va pousser de plus en plus. Cela a des implications géopolitiques importantes. La Russie pourrait en bénéficier.

Quelles nouvelles cultures pourraient arriver en France ?

La figue, la figue de Barbarie, le kaki et tous les agrumes sont de nouvelles filières qui arrivent dans le sud de la France. Parfois, il faut savoir pivoter : à Agen, par exemple, l'avenir n'est peut-être plus dans le pruneau, qui a besoin de froid en hiver, mais dans l'abricot sec ! Économiquement, cela pourrait être pertinent, étant donné que la région dispose déjà des structures de séchage et que la forme de l'abricot ressemble à celle du pruneau. Il faut trouver une culture qui permette de conserver les usines de pruneaux - ce que ne permettrait pas, par exemple, la culture des agrumes ou des noix. Il ne suffira pas d'écouter les climatologues pour résoudre les défis de l'agriculture. Spécialistes du climat, agronomes, agromodélisateurs, économistes, industriels, pouvoirs publics, même les chefs étoilés et le monde de la gastronomie, tous doivent travailler ensemble. Il est essentiel d'avoir une pensée systémique.

C'est-à-dire ?

On ne peut pas créer de nouvelles filières, faire des vignobles à Londres ou de l'huile d'olive à Poitiers si on ne travaille pas sur l'éducation alimentaire et l'aspect économique de l'agroalimentaire. Il faut des investissements pour le marketing, la consommation locale, la création de nouvelles AOC et IGP, l'intégration dans les chaînes agroalimentaires. Si le consommateur, en bout de chaîne, ne sait pas comment cuisiner la farine de sorgho et n'y est pas habitué, il n'en achètera pas - et les importations remplaceront les productions locales. Les agriculteurs ne peuvent pas porter seuls cette transition. Ils ont déjà suffisamment de problématiques sur le terrain et de problèmes de revenus. L'État doit intervenir pour fédérer ces nouvelles filières plutôt que de laisser se multiplier des initiatives dispersées.

Ces changements nécessiteront-ils forcément plus d'irrigation ?

Les besoins en eau vont augmenter avec l'évapotranspiration et les températures plus élevées, tandis que les précipitations baisseront en été. Sans une nouvelle vision de la gestion de l'eau, nous n'arriverons pas à produire. Je ne parle pas que du maïs, mais aussi des courgettes, des tomates, des autres fruits et légumes - des aliments essentiels pour la santé. D'autant plus dans une société qui souhaite manger moins de viande. Mais ce n'est pas noir ou blanc : en changeant de culture, on peut réduire la pression sur l'eau. Un abricotier a besoin de plus d'eau qu'un pistachier. De plus en plus de producteurs de maïs abandonnent cette culture au profit de l'olive, par exemple. L'agriculture de demain devra être pensée globalement : choix des cultures adaptées au territoire, amélioration des sols, installation de haies pour couper le vent, développement du maraîchage sous arbres, améliorations génétiques... La solution n'est pas unique, elle est multiple

La Voix du Nord (site web)
mercredi 27 novembre 2024 - 08:36:33 871 mots

Une invitation à découvrir la forêt auboise autrement

AUBE. La forêt d'Orient, à l'est de Troyes, abrite deux sentiers sensoriels pour une immersion étonnante au cœur d'une zone naturelle protégée. Le tout a été récompensé en 2024 par le Trophée du tourisme accessible.

Par L'Est éclair

Inclusifs dans tous les sens du terme. Le sentier du Palais du roi Chêne et celui du Colosse aux pieds d'argile dans la forêt d'Orient, à quelques kilomètres de Troyes, invitent à un voyage inédit au cœur d'un parc naturel régional (PNR) dans l'Aube, entre lacs et forêts.

Le premier concerne une petite boucle de 800mètres, émaillée d'œuvres sculptées dans le bois, dans le chêne plus précisément. Sa spécificité réside dans sa conception qui permet d'accueillir aussi les personnes à mobilité réduite. Ce qui lui a valu une reconnaissance comme meilleur site de loisirs labellisé « Tourisme&Handicap » en France à l'occasion des Trophées du tourisme accessible 2024.

De larges allées offrent un passage aux fauteuils roulants, une bordure de bois guide les personnes malvoyantes tel un fil d'Ariane, des pistes audio sont prévues.

Comme dans tout palais, on entre d'abord dans le vestibule où de longues tables et chaises invitent à observer les différents animaux qui peuplent la forêt. Ici un serpent, là un blaireau blotti sur l'un des sièges, ailleurs un pouillot véloce ou un pic majeur – surnommé « pic majordome », qui accompagnera les promeneurs tout au long du circuit.

Un banc de conversation propose de retrouver les essences d'arbres, ailleurs c'est l'aïeul de la famille du roi chêne qui invite le visiteur à découvrir le cycle de la forêt. « Des QR code sur les panneaux renverront vers des outils existants » , précise Eve Dusacre, chargée de mission forêt et garde du littoral au sein du PNR Forêt d'Orient.

«Préserver sans confisquer»

Car le littoral, ce n'est pas que le bord de mer ! C'est aussi celui des grands lacs de plus de 1000 hectares, qui se nichent au cœur de la forêt d'Orient. Un espace remarquable où un second sentier a été aménagé, celui du Colosse aux pieds d'argile (boucle de 7 ou 4,5km). « Préserver sans confisquer c'est notre philosophie. Créer un tel sentier, en zone sensible, est toutefois rarissime. Le tracé (complexe !) a été mûrement réfléchi afin d'en limiter l'impact », explique Julien Chojnowski qui a piloté la création pour le Conservatoire du littoral.

Pour ce dernier, « le colosse, c'est cette forêt, qui, avec ses hauts chênes, semble invulnérable, et qui se développe sur sol argileux, capable de stocker l'eau ». « Pieds d'argile », c'est aussi le symbole de la fragilité de cette zone humide, précieuse pour la diversité du vivant. « Le Conservatoire du littoral souhaite sensibiliser aux liens eau-sol-forêt-homme. Et partager les grands enjeux », poursuit-il.

On pénètre dans le sentier via des portes géantes. Ces portes sont des symboles forts. Les traverser, c'est entrer dans un nouvel espace-temps, une zone de quiétude. Se taire, garder son chien en laisse, rester sur le sentier, c'est ne pas déranger les animaux. Et donc, se donner une chance de les entendre, de les voir. Le sentier conduit à des mares, des rus forestiers, à l'observatoire à oiseaux de Valois (lac du Temple). à chaque étape, de discrètes sculptures en céramique distillent leur message au sol – au pied de panneaux explicatifs. De quoi ne faire plus qu'un avec la forêt.

Figer quelques hectares de forêt pour voi rsi elle s'adapte au changement climatique

« On nous demande d'être des laboratoires sur tous les sujets ! » souligne Jésus Cervantes , président du parc naturel régional (PNR) de la forêt d'Orient. Une expérimentation est ainsi menée en partenariat avec le PNR de la Montagne de Reims.

« On sait que notre forêt a souffert ces dix dernières années », admet-il. Avant de détailler : « Les scientifiques autour du parc disent qu'il y a deux manières de prendre les choses : la première, c'est d'être en réaction et de se renseigner dès à présent sur de nouvelles essences, à titre expérimental ; la deuxième, c'est de faire confiance à la génétique. Est-elle capable d'évoluer en fonction du changement climatique ? »

Ainsi, « le parc mène un nouveau projet de compensation où l'on propose à des propriétaires, publics ou privés, de figer quelques hectares que l'on va laisser vivre pendant 50 ou 60ans, et l'on regarde l'évolution de la génétique. Nous avons de notre côté 5hectares figés et un objectif sur dix ans de 150hectares. C'est typiquement ce qu'un parc naturel régional peut faire de super. »

Les journaux du groupe Rossel France s'associent à Sparknews et 50 titres de la presse régionale pour ce dossier « Quelles forêts pour demain ? », à paraître ce mercredi 27 novembre. Face aux défis climatiques qui menacent nos forêts et leur capacité à stocker le carbone, des acteurs locaux innovent partout en France pour les préserver et les adapter. Découvrez leurs solutions pour une forêt plus diverse et résiliente.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

France 24 (site web réf.) - France24
29 novembre 2024 815 mots
Qu’est-ce que ce "congé payé climatique" dont l'Espagne vient de se doter ?
https://www.facebook.com/FRANCE24

Un pompier balaie la boue après les inondations meurtrières à Paiporta, dans le sud-est de l'Espagne, le 7 novembre 2024. © Alberto Saiz, AP Le Conseil des ministres, sur proposition... Voir l'article

Radio France Internationale (français) (site web réf.) - RFI - Radio France Internationale
30 novembre 2024 1027 mots
À Marseille, un quartier (entier) s'appuie sur l'eau de mer pour produire du chaud et du froid

Pour la première fois en France, plusieurs immeubles d'un quartier utilisent la thalassothermie dans leur système de chauffage et de refroidissement. Situés à Marseille, les immeubles de La Fabrique utilisent... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
14 décembre 2024 432 mots
Cathay Financial Holdings appelle à la mobilisation du financement climatique pour stimuler la révolution industrielle climatique
PR Newswire

Cathay Financial Holdings appelle à la mobilisation du financement climatique pour stimuler la révolution industrielle climatique PR Newswire ven. 13 déc. 2024, 10:40 PM Dans cet article: IVSBF 0,00... Voir l'article

L'assurance en mouvement (site web réf.) - L'assurance en mouvement
20 novembre 2024 782 mots
Vers une cartographie des zones difficiles à assurer

Vers une cartographie des zones difficiles à assurer SociétéClimat Auteur: Solweig.E Nov 20, 2024 ... Voir l'article

FranceTv Info (site web réf.) - France TV Info
17 novembre 2024 393 mots
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17 novembre 2024 - France Info (site web réf.)
Le ministère de l'Agriculture détaille les prêts bonifiés dont pourront bénéficier les agriculteurs, avant une nouvelle mobilisation du secteur
franceinfo avec AFP

Les prêts plafonnés sont censés permettre aux agriculteurs de mieux résister aux problèmes de court terme comme aux problèmes structurels, par exemple le changement climatique. De quoi rassurer le secteur, avant... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
samedi 14 décembre 2024 - 17:53:02 UTC 375 mots

Mayotte: un cyclone "exceptionnel" dopé par des mers chaudes, explique un météorologue

Paris, 14 déc 2024 (AFP) - Le cyclone Chido qui s'est abattu sur Mayotte est "exceptionnel" car il a directement frappé l'archipel, tandis que sa puissance a été dopée par des eaux particulièrement chaudes dans l'océan Indien liées au changement climatique, a expliqué samedi un météorologue à l'AFP.

"On remonte probablement au cyclone du 18 février 1934, donc il y a 90 ans, pour trouver un impact aussi violent sur le département", selon François Gourand, prévisionniste à Météo-France.

Chido dépasse le cyclone Kamisy d'avril 1984 qui faisait jusqu'alors figure de "référence" dans la zone, selon lui. Les autorités ont fait état samedi de deux morts et de dégâts "énormes" à Mayotte, tandis que Météo-France a relevé des rafales de 226 km/h à l'aéroport de Pamandzi à l'est de la "capitale" Mamoudzou.

"Pour que l'oeil d'un cyclone touche un territoire aussi petit, il y a quand même une probabilité qui est extrêmement faible, c'est cela qui fait le caractère un peu exceptionnel" de l'événement, selon M. Gourand.

Chido a également profité "d'un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes", a révélé le spécialiste.

Ce phénomène, lié au changement climatique, crée "un gros réservoir d'énergie disponible pour les cyclones", a-t-il démontré.

Autre élément qui a favorisé le développement de Chido, "un cisaillement de vent faible", ce qui a permis au cyclone "de se structurer et de perdurer".

S'il existe trop de différence de vent entre le sol et l'altitude, "cela peut déstructurer un phénomène cyclonique et l'empêcher de se développer. Et là, malheureusement, ce n'était pas le cas", a encore indiqué M. Gourand.

De tels phénomènes ne sont pas rares dans l'océan Indien, où la saison cyclonique démarre "à peu près au mois de novembre, avec un pic général entre le mois de décembre et le mois de mars, voire avril", a détaillé le météorologue.

Pour la saison actuelle, Météo-France avait annoncé une activité cyclonique légèrement supérieure à la normale, qui est de 10 tempêtes et cyclones, dont cinq cyclones. La prédiction était "entre neuf et 13 tempêtes et cyclones, et quatre à sept cyclones tropicaux", a souligné M. Gourand.

Le Monde (site web)
planete, dimanche 1 décembre 2024 - 17:00 UTC +0100 1482 mots
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2 décembre 2024 - La Matinale du Monde

Une nouvelle COP pour freiner l’avancée des déserts, qui touche toutes les régions du monde

Guillaume Delacroix

Après celles sur la biodiversité et sur le climat, une convention des Nations unies se réunit à partir du lundi 2 décembre en Arabie saoudite pour lutter contre l’assèchement et la dégradation des terres.

A peine une COP a-t-elle fermé ses portes qu’une autre ouvre les siennes. Passé la convention des Nations unies de Cali (Colombie) sur la biodiversité en octobre, puis celle de Bakou (Azerbaïdjan) sur le climat en novembre, voilà que démarre, lundi 2 décembre, celle de Riyad (Arabie saoudite), sur la lutte contre la désertification.

Accueillie par l’un des pays les plus concernés au monde par la question, la COP16 va durer deux semaines et maintenir les projecteurs braqués sur les problèmes étroitement imbriqués les uns aux autres auxquels est confrontée la planète.

« Même si le contexte géopolitique mondial jette des ombres sur ces rendez-vous très importants, cette sorte de conjonction astrale va peut-être permettre d’aboutir à des décisions concrètes », veut croire Mauro Centritto, expert de la protection durable des plantes au Conseil national de la recherche d’Italie. D’après ce scientifique, qui va représenter à Riyad les organisations de la société civile d’Europe de l’Ouest, l’heure est venue de « bâtir des synergies » entre les trois COP, au moment où le réchauffement de la Terre, comparativement à l’ère préindustrielle, est vraisemblablement en train de franchir le plafond de 1,5 °C fixé par l’accord de Paris en 2015. « Si nous ne luttons pas tous ensemble contre la multiplication des sécheresses et contre la progression de la dégradation des sols, nous ne pourrons jamais atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger la faune et la flore », assure-t-il.

Pour nombre de ses participants, la COP16 de Riyad est en fait le cœur du réacteur. « Notre objectif numéro un est d’obtenir une prise de conscience mondiale, à la fois du problème de la désertification, et de l’interconnexion avec les sujets des deux autres COP », explique au Monde son porte-parole, Osama Ibrahim Faqeeha.

Vice-ministre saoudien de l’environnement, ce dernier dénonce « le malentendu » dont est victime la COP16. « Le grand public croit à tort qu’il s’agit d’une énième COP qui ne concerne que les pays désertiques comme l’Arabie saoudite. La désertification concerne tout le monde, car elle englobe l’avancée des déserts, certes, mais aussi la dégradation des sols et leurs pertes de fertilité, posant la question de la ressource en eau et de la sécurité alimentaire. Il y a donc urgence à se mobiliser », souligne-t-il.

Régions « hyperarides »

Selon deux rapports commandés à l’interface science-politique (SPI) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), lors de la précédente COP tenue en mai 2022 à Abidjan (Côte d’Ivoire), il y a de quoi s’inquiéter.

Entre les périodes 1961-1990 et 1991-2020, les zones arides sont passées « de 37,5 % à 40,6 % de la surface terrestre mondiale à l’exclusion de l’Antarctique, soit une augmentation d’environ 4,3 millions de kilomètres carrés ». Des régions « hyperarides » sont désormais identifiées dans le désert d’Atacama au Chili et au Pérou, dans le Sahara, en Namibie, dans la péninsule Arabique, en Chine et en Mongolie. Elles représentent 9,1 % du total. Le reste des zones arides se trouve dans le sud-est des Etats-Unis, au Mexique, au Brésil et surtout sur les continents africain et asiatique. Le pourtour méditerranéen est lui aussi concerné.

Sur les 197 pays participant à la COP, 169 se sont déclarés affectés à ce jour. La France n’en fait pas partie, bien que 1 % de son territoire soit touché. La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sera sur place les 7 et 8 décembre. Emmanuel Macron sera lui aussi présent dans la capitale saoudienne pour une visite d’Etat, du 2 au 4 décembre, mais il ne participera pas à la COP. Mardi, le président de la République coprésidera par contre le One Water Summit ; c’est un rendez-vous annoncé en marge de la COP28 de Dubaï sur le climat, destiné à engager une réflexion internationale sur la question de l’eau.

« Globalement, 77,6 % des terres mondiales présentent une tendance à l’assèchement, tandis que 22,4 % affichent une tendance à l’humidification, avec d’importantes variations régionales », alerte la SPI. Actuellement, environ 2,3 milliards de personnes vivent dans des zones arides, soit 30,9 % de l’humanité. La moitié d’entre elles réside en Chine, en Inde ou au Pakistan. A l’avenir, la situation risque d’empirer sous le double effet du changement climatique et des activités anthropiques. Selon les différents scénarios, intermédiaire ou fort, d’émissions de gaz à effet de serre envisagés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la superficie totale des régions arides du globe pourrait « s’accroître respectivement de 11 % ou 23 % à l’horizon 2100 ».

Avec de grandes disparités géographiques. Les déserts devraient avancer en Europe, dans l’ouest de l’Asie et le nord de la Chine, « conduisant à des tempêtes de sable et de poussière plus fréquentes et plus violentes », tandis qu’ils pourraient céder du terrain sur le plateau du Tibet et en Inde. Il faut ainsi s’attendre à « une perte importante d’habitats pour les vertébrés terrestres », en particulier en Afrique de l’Ouest, en Espagne et au Portugal.

Fonds de soutien

« L’enjeu principal des négociations, c’est l’adoption d’un cadre mondial sur la lutte contre la sécheresse », affirme Manon Albagnac, chargée de projet au Centre d’actions et de réalisations internationales, une ONG française spécialisée dans la lutte contre la dégradation des terres sur le pourtour saharien. « Dans l’idéal, il faudrait mettre sur pied un protocole sécheresse mondial, sur le modèle du protocole de Kyoto sur le climat », estime-t-elle. La France y est « assez réticente », fait savoir le Quai d’Orsay, préférant « un cadre plus souple » qu’un nouveau texte risquant de « disperser » les efforts et les financements déjà fléchés vers la lutte contre le changement climatique.

A défaut de protocole, le gouvernement saoudien entend lancer un partenariat mondial sur la résilience face à la sécheresse, en apportant une contribution financière très importante à un fonds dont bénéficieraient les 80 pays les moins avancés susceptibles d’en être les bénéficiaires. Ce fonds ferait la promotion des bonnes pratiques agricoles et fonctionnerait comme une assurance contre les événements climatiques extrêmes.

Depuis 2000, les sécheresses ont augmenté de 29 %, calcule la CNULCD, qui souligne que 85 % des personnes touchées par ce problème vivent dans des pays en développement. L’Europe est elle aussi concernée. Quelques mois après la COP15 d’Abidjan, elle a subi le pire épisode de sécheresse jamais enregistré sur le Vieux Continent, durant l’été 2022. En Sicile, 70 % du territoire est désormais considéré comme zone à risque de désertification. « Chaque épisode de sécheresse nous rappelle la vulnérabilité de l’Europe face aux pénuries d’eau. Au cours des trois dernières années, des millions d’Européens y ont été exposés », rappelle-t-on à la Commission européenne, ajoutant que ces pressions hydriques et thermiques ont « des effets dévastateurs sur le rendement des cultures, la production d’hydroélectricité, les systèmes de refroidissement d’autres centrales électriques et le transport fluvial ».

L’autre grand enjeu de la COP sur la désertification de Riyad est d’identifier les outils permettant d’arriver à la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici à 2030. Cet objectif affiché de la CNULCD suppose de restaurer 1,5 milliard d’hectares dans les six ans qui viennent, alors que plus de 100 millions d’hectares de terres saines et productives sont dégradés par l’homme chaque année, à travers la déforestation et les pratiques agricoles inadaptées. « Nous attendons de la COP16 qu’elle reconnaisse le problème et prenne des engagements concrets, même s’ils n’engagent que ceux qui veulent bien les mettre en œuvre par la suite », indique Sylvain Deffontaines, directeur des opérations d’Agrisud, une ONG qui promeut l’agroécologie, dès lors que celle-ci concilie protection des ressources naturelles et productivité.

A ce propos, un rapport de l’Institut de recherche de Potsdam (Allemagne) sur l’impact du climat, publié dimanche 1er décembre, souligne le rôle de l’agriculture, « responsable de 23 % des émissions de gaz à effet de serre, de 80 % de la déforestation et de 70 % de l’utilisation de l’eau douce ». Le document précise que, si la tendance à la dégradation des terres n’est pas inversée rapidement, « des générations entières devront relever le défi ». Il en va, laisse-t-il entendre, de la survie de l’humanité.

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)
Politique, mardi 19 novembre 2024 - 14:55:00 1503 mots
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20 novembre 2024 - Le Reflet du Lac (Magog, QC) (site web) L'Écho La Tuque - Haut St-Maurice (site web)
21 novembre 2024 - Le Courrier Sud (Bécancour/Nicolet-Yamaska, QC) (site web)

Justin Trudeau trouve la déclaration du G20 sur l’Ukraine trop timide

Dylan Robertson, La Presse Canadienne

Justin Trudeau a quitté mardi le sommet du G20 au Brésil en déclarant que le Canada et d’autres «économies avancées» souhaitaient voir dans la déclaration finale une dénonciation plus forte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cette invasion russe était un thème clé pour le premier ministre alors qu’il rencontrait de nombreux dirigeants mondiaux avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, en janvier prochain.

La Russie est membre du G20, mais le président Vladimir Poutine n’a pas assisté à un sommet des dirigeants depuis qu’il a lancé une invasion à grande échelle en Ukraine en février 2022. Cette année-là, la déclaration finale des dirigeants du G20 avait condamné les actions du Kremlin et exigé que les troupes russes se retirent de l’Ukraine.

Un an plus tard, le sommet des dirigeants des pays membres du G20 s’est terminé avec un langage édulcoré sur cette guerre. Or, la déclaration finale au sommet du Brésil, mardi, était encore plus courte et ne mentionnait pas du tout la Russie.

«J’aurais voulu dire des choses beaucoup plus fortes que dans ce communiqué», a déclaré M. Trudeau lors de la conférence de presse de clôture du sommet de Rio de Janeiro. Mais il a déclaré que le G20 constitue «un ensemble de perspectives différentes du monde entier» et que l’hôte du sommet, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, avait dû trouver un moyen de parvenir à un consensus.

L’effet Trump plane sur le sommet

M. Trudeau a aussi exprimé une certaine inquiétude quant à l’impact du retour du président américain Donald Trump à la Maison-Blanche sur le soutien mondial à l’Ukraine. M. Trump et ses alliés ont critiqué le soutien financier américain à l’Ukraine et certains craignent que les républicains, qui auront bientôt le plein contrôle de la Maison-Blanche et du Congrès, réduisent considérablement le soutien américain à Kyiv.

Certains des alliés de M. Trump ont vivement critiqué le président Joe Biden lorsqu’il a autorisé cette semaine l’Ukraine à utiliser des missiles américains à longue portée pour attaquer la Russie sur son territoire.

Donald Trump Jr, l’un des fils du président désigné, et le sénateur de l’Utah Mike Lee ont été parmi ceux qui ont accusé le président Biden d’essayer de déclencher une «troisième guerre mondiale».

MM. Trudeau et Biden ont discuté de l’Ukraine lors d’une rencontre bilatérale d’une demi-heure lundi, en marge du sommet du G20 au Brésil, et le premier ministre a déclaré mardi que le Canada soutenait la décision de l’administration américaine.

«Depuis trop longtemps, la Russie a la capacité de frapper avec aucune conséquence et de fabriquer des armements sans être touchée, donc c’est une bonne chose que les Américains aient pris cette décision», a soutenu M. Trudeau en conférence de presse.

«Je sais que d’autres sont en train de prendre cette décision aussi. Ça va permettre à l’Ukraine de continuer de tenir bon dans ce conflit important.»

Différends avec la Chine et l’Inde

M. Trudeau a aussi déclaré que le sommet de Rio se déroulait «à un moment particulièrement difficile dans le monde, pour la géopolitique, mais aussi pour les citoyens du monde entier», en raison de l’inflation, de la guerre et du changement climatique. «Le monde n’est plus ce qu’il était il y a dix ans», a-t-il déclaré.

Le Canada a eu quelques difficultés ces dernières années dans ses relations diplomatiques avec les principaux membres du G20, notamment la Chine et la Russie. M. Trudeau a eu une brève interaction avec le président Xi Jinping, qui a suivi deux rencontres entre les ministres des Affaires étrangères canadien et chinois au cours des derniers mois. M. Trudeau a déclaré que les deux hommes avaient échangé à Rio sur l’importance de ces discussions.

Mais il a évité de dire s’il avait eu des interactions avec le premier ministre indien, Narendra Modi. Les relations du Canada avec l’Inde ont été profondément marquées au cours de la dernière année, Ottawa ayant accusé des agents du gouvernement Modi d’être derrière une campagne de violence, y compris des meurtres, ciblant principalement les Canadiens sikhs en sol canadien.

En octobre, le Canada a expulsé six diplomates indiens qui étaient considérés comme des «personnes d’intérêt» dans ces affaires criminelles, après que New Delhi a refusé de lever leur immunité diplomatique afin d’être interrogée par la police fédérale. L’Inde a aussitôt expulsé six diplomates canadiens en retour.

Mardi, au Brésil, le président Biden semblait essayer de jouer un peu le rôle de pacificateur entre MM. Trudeau et Modi. Lors de la prise de photo de tous les dirigeants présents au sommet, le président américain, qui se tenait au premier rang entre MM. Trudeau et Modi, a brièvement tenté de réunir les deux hommes pour discuter. Les deux premiers ministres semblaient tous deux se sourire et dire quelques mots avant de reprendre leurs positions sur la tribune, tournés vers les photographes.

Le prochain G7 au Canada, avec Trump

M. Trump ne redeviendra président qu’en janvier, mais il a toujours pesé lourd sur ce G20 en raison des inquiétudes concernant ses promesses de réduire les politiques américaines sur le changement climatique et d’introduire un tarif d’importation généralisé à tous les pays, y compris le Canada.

Le Canada devrait accueillir le sommet des dirigeants du G7 en juin prochain en Alberta. Ce sera probablement le premier grand événement multilatéral pour les États-Unis après la deuxième investiture de M. Trump.

La dernière fois que le Canada a accueilli le sommet des dirigeants du G7, en 2018 à La Malbaie, M. Trump avait quitté la salle après des échanges tendus concernant les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium imposés au Canada. Il avait qualifié M. Trudeau de «malhonnête et faible».

«C’est certain qu’avec M. Trump l’année prochaine, il va y avoir des défis, c’est certain, a admis M. Trudeau mardi. Sa perspective n’est pas toujours alignée avec la nôtre sur différents enjeux.»

Le premier ministre a toutefois déclaré mardi que son gouvernement «ne paniquera pas» à l’approche du sommet de l’année prochaine en Alberta. «Le défi de travailler avec un président américain qui ne donne pas toujours la priorité au multilatéralisme et aux sommets sera réel, mais nous l’avons surmonté avec succès» à La Malbaie, a-t-il déclaré, soulignant les progrès réalisés sur l’intelligence artificielle et l’éducation des filles à l’issue de ce sommet de 2018.

«Le G7, c’est un moment de conversations franches et directes, où on se met d’accord pour protéger nos citoyens, et sur ça, il y a toujours énormément de points en commun entre ceux auxquels font face les Américains et les Canadiens», a estimé M. Trudeau.

Énergies vertes

M. Trudeau a par ailleurs soutenu que si l’administration Trump qui se profile à l’horizon sévit contre les technologies vertes, cela pourrait représenter une belle occasion d’affaires pour le Canada. «Je crains que les États-Unis ne reculent dans la lutte contre le changement climatique», a-t-il admis.

«Si les gens considèrent les États-Unis comme un endroit où il n’est pas intéressant d’innover et de lutter contre le changement climatique, ils se tourneront automatiquement vers le Canada.»

John Kirton, directeur du «G20 Research Group», a estimé que le sommet de Rio avait produit une déclaration de clôture relativement faible, avec ses 174 engagements au lieu des quelque 240 lors des deux précédents sommets.

Il souligne par ailleurs que de nombreux engagements à Rio constituent en fait des «réengagements» et que le sommet n’avait donné lieu à aucun nouvel engagement financier.

M. Trudeau a quand même annoncé mardi l’allocation de 68 millions $ de fonds précédemment annoncés pour aider aux priorités du G20, principalement en Amérique latine, allant de la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue au soutien à la conservation et à l’augmentation de la participation économique des femmes.

M. Kirton estime par contre que, malgré les déceptions exprimées par M. Trudeau, le libellé sur l’Ukraine aurait pu être beaucoup plus faible, par exemple en appelant à un cessez-le-feu, comme l’ont demandé certains membres du G20.

Il croit par ailleurs que M. Trudeau appréciera probablement le langage de la déclaration sur les migrations, pour respecter les droits de tous ceux qui quittent leur pays tout en s’attaquant aux causes de la migration irrégulière. M. Kirton estime que cette posture contraste fortement avec les politiques proposées par Donald Trump.

Cet article est paru dans Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)

Rapports - Banques et institutions financières - Caisse des Dépôts et consignation

Date de publication : 19 novembre 2024 12891 mots

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28 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... #4 14 — n ov em b re — d éc em b re 2 02 4 pa ge  1 0 pa ge  2 4 Focus Les coulisses d’un succès Point de...

Pour voir le rapport :
https://www.caissedesdepots.fr/sites/default/files/2024-11/CDscope_414.pdf
Boursier (site web)
lundi 9 décembre 2024 - 18:02 (UTC +02:00) 458 mots

Succès pour la 64e Bourse de Commerce Européenne : plus de 4.500 participants réunis à Paris !

Une réussite pour la filière céréalière...

La 64eBourse de Commerce Européenne s'est tenue les 5 et 6 décembre 2024 au Grand Palais à Paris. Avec plus de 4.500 participants venus du monde entier, 130 sociétés exposantes et plusieurs conférences thématiques, cette édition française est une nouvelle fois une réussite pour la filière céréalière...

"Nous sommes très fiers d'avoir accueilli les principaux acteurs de la filière européenne des céréales dans un contexte économique international très tendu. Ils ont participé à faire de Paris le coeur de l'activité céréalière mondiale pendant 2 jours" a déclaré Baudouin Delforge, Président d'Agro Paris Bourse.

Les deux journées de la Bourse de Commerce Européenne 2024 ont été riches en événements. Plus de 4.500 professionnels de la filière des céréales sont venus de 70 pays pour se rencontrer, créer des liens, échanger sur les opportunités de marché et participer aux conférences et tables rondes.130 sociétés exposantes des 5 continents ont présenté leurs services et nouveautés. Cette 64e édition a été organisée par Agro Paris Bourse au Grand Palais, entièrement privatisé pour l'occasion. C'est une nouvelle réussite française après les quatre précédentes éditions organisées à Paris en 1980, 1990, 2004 et 2013.

Consortium européen

La Bourse de Commerce Européenne, créée en 1961, basée à Strasbourg, est un consortium européen. Tous les ans, une Bourse membre est élue pour organiser dans son pays un événement boursier européen sur deux journées. Le 5 décembre au matin s'est tenue l'Assemblée Générale du Consortium. L'adhésion de deux nouvelles Bourses, Rome et Budapest, a été votée, ce qui amène à 39 le nombre total de Bourses membres issues de 11 pays. "Nous nous réjouissons des nouvelles adhésions des Bourses de Budapest et de Rome qui agrandissent notre Consortium de Bourses européennes. Nous souhaitons que cette famille de la filière des céréales continue de se développer dans toute l'Europe" déclare José Luís Esteban, Président du Consortium de la Bourse Européenne. Depuis la création du Consortium, la filière des céréales a évolué vers une production plus qualitative, soucieuse de l'environnement et des attentes sociétales.

L'un des moments forts de ces journées a été la conférence du 6 décembre : "Impact du changement climatique sur l'avenir de notre agriculture" avec la participation exceptionnelle de Heidi Sevestre et Jean-Louis Etienne, deux explorateurs scientifiques français. "Lutter contre le changement climatique et l'érosion du vivant, c'est défendre l'agriculture" a rappelé Heidi Sevestre, tandis que Jean-Louis Etienne affirme : "il faut renouer avec l'écosystème terre et passer des énergies de stock à des énergies de flux."

La prochaine édition de Bourse européenne de Commerce aura lieu à Berlin en 2025, suivie par Rotterdam en 2026 et Barcelone, en 2027...

Option Finance (site web)
lundi 2 décembre 2024 - 15:15:03 250 mots
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2 décembre 2024 - Agence Option Finance (AOF)

CatNat : CCR et Starquest lancent un fonds d'investissement

(AOF) - CCR (Caisse Centrale de Réassurance) s'est associée à Starquest, pionnier du capital-investissement Greentech, pour lancer le Climate Change

Resilience Fund (CCR-F), un fonds d'investissement visant à développer des solutions innovantes en matière de prévention des catastrophes naturelles et d'adaptation au changement climatique. Le Climate Change Resilience Fund (CCR-F) a une taille cible de 100 M€. Les premiers investissements sont prévus avec une période de déploiement maximale de 5 ans.

Le fonds prendra une quinzaine de participations au capital de sociétés innovantes à des niveaux divers de maturité, apportant des réponses concrètes et mesurables à l'évaluation et la prévention des risques de catastrophes naturelles, et à la limitation de leur impact sur les populations et les actifs corporels.

Ces innovations s'appliqueront aussi bien à des technologies en plein essor telles que l'IA, dont les applications en matière de prévention sont en devenir, qu'à des dispositifs plus traditionnels (techniques de prévention de la sécheresse géotechnique, systèmes de protection individuelles contre les crues).

"Les équipes de CCR sont fières du lancement de ce premier fonds dédié à la prévention, qui représente un engagement fort de notre entreprise dans l'adaptation indispensable de nos territoires face au changement climatique. Ce fonds, CCR-F, contribuera à l'émergence d'une filière industrielle innovante de la réduction du risque naturel en France.Ce lancement s'inscrit pleinement dans la raison d'être de CCR : protéger l'assurabilité pour permettre à chacun de se construire un avenir", déclare Edouard Vieillefond, directeur général de CCR.

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

Les Echos (site web)
dimanche 1 décembre 2024 - 09:45 UTC +0100 868 mots
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3 décembre 2024 - Les Echos

Une nouvelle COP contre la désertification, ce fléau qui menace la sécurité alimentaire mondiale

MARIE BELLAN

La Convention des Nations unies sur la désertification s'ouvre ce lundi en Arabie saoudite pour deux semaines. Les pays vont négocier sur un objectif de restauration des terres dégradées, un fléau qui met en péril la sécurité alimentaire mondiale.

Après la COP16 sur la biodiversité à Cali en Colombie, puisla COP29 sur le climat à Bakou en Azerbaïdjan, les négociateurs des conventions de l'ONU poursuivent leur marathon à partir de lundi à Riyad, pour deux semaines de pourparlers sur la désertification et la dégradation des terres. Des trois conventions issues du sommet de la Terre à Rio en 1992, cette COP est certainement la moins connue.

D'une part parce que les chefs d'Etat n'y sont pas conviés habituellement. Pour cette édition, Emmanuel Macron fera le déplacement à Riyad pour le One Water Summit, un événement qui se tient en même temps que la COP et dont les problématiques sont liées. D'autre part, parce que le sujet de la désertification a longtemps été perçu comme un problème circonscrit au continent africain.

« Historiquement, c'était une demande des pays africains, et même une condition exigée de leur part pour créer les deux autres conventions sur le climat et la biodiversité. Mais aujourd'hui, les trois sujets sont tellement imbriqués qu'ils ne devraient plus être traités séparément », estime Patrice Burger, président de l'ONG Cari, qui a participé à plusieurs COP désertification en tant que membre de la société civile.

La dégradation des terres, sous l'effet combiné de la sécheresse, de l'érosion et des pluies massives, touche en effet un large périmètre mondial. Selon les experts de l'ONU, 44 % des terres sont considérées comme dégradées aujourd'hui sur la planète. Et chaque année, 300 millions d'hectares supplémentaires sont touchés par ce fléau.

Asie centrale et Chine

Preuve que le sujet déborde largement les frontières de l'Afrique. L'Asie centrale, y compris la Chine, est de plus en plus concernée par la dégradation des terres et les pertes de rendements agricoles qui y sont associées. Un pays comme l'Islande fait également partie des pays affectés. « Le processus de dégradation des terres, du fait des grandes sécheresses ou des inondations qui tuent les micro-organismes dans le sol et le rendent totalement stérile, a lieu partout. C'est aussi visible en France et dans toutes les zones méditerranéennes », poursuit Patrice Burger.

Paradoxalement, la France, qui est pourtant concernée par le phénomène, notamment dans sa partie la plus méridionale, est le seul pays méditerranéen à ne pas s'être déclaré affecté par la dégradation des terres auprès de la Convention de l'ONU. Un sujet de polémique et un choix très politique qui reflète les réticences de certains pays du Nord à s'engager dans des processus de redevabilité et d'engagement jugés trop contraignants.

Pour l'heure, les engagements sont surtout volontaires. En 2015 a été fixé un objectif de neutralité de dégradation des terres (Land Degradation Neutrality). Une centaine de pays, sur une base volontaire, se sont engagés à restaurer 1,5 milliard d'hectares d'ici à 2030. Mais le suivi de cet objectif reste laborieux. D'abord par manque d'indicateurs et de données de qualité, un travail auquel la communauté scientifique s'attelle de plus en plus activement.

« Le problème de la convention désertification, c'est que nous n'avons pas réussi à trouver un indicateur aussi fort quele 1,5 °C de réchauffement d'ici à la fin du siècle de l'Accord de Paris », admet Monique Barbut, ancienne secrétaire exécutive de la Convention de l'ONU sur la désertification. « Alors que le climat est devenu un vrai business avec des COP qui ressemblent de plus en plus à des mini-Davos, le sujet de la dégradation des terres reste un enjeu encore lointain pour les grandes entreprises », poursuit-elle.

Sécurité alimentaire

Les choses pourraient toutefois évoluer car l'impact sur la sécurité alimentaire et la souveraineté agricole des pays, y compris ceux du Nord, est directement lié à la qualité des sols. « Mettre l'accent sur l'agroécologie et l'importance de systèmes alimentaires durables est l'un des grands enjeux de cette COP, c'est le pari que nous faisons », insiste Jean-Luc Chotte, directeur de recherche à l'IRD et président du Comité scientifique français de la désertification, présent à Riyad. Un signe qui ne trompe pas, une zone verte, dédiée aux exposants, notamment aux grandes entreprises, sera ouverte pour la première fois lors d'une COP désertification.

Dans l'immédiat, les pays africains espèrent surtout obtenir de cette COP un fonds spécifique dédié à la sécheresse, assorti d'engagements financiers. L'Arabie saoudite, directement concernée par la désertification et soucieuse de changer son image de fossoyeur de tout compromis à la COP29, pourrait en être le fer de lance. Comme à Cali et à Bakou, la question de l'aide financière sera au coeur des débats à Riyad.

Marie Bellan

La Tribune (site web)
DIMANCHE ECO, dimanche 8 décembre 2024 - 06:15 UTC +01:00 1078 mots

« L’IA est avant tout une question politique » (James Manyika, vice président senior recherche, technologie et société de Google)

Propos recueillis par Marine Protais et Sylvain Rolland

ENTRETIEN EXCLUSIF — Le dirigeant supervise la crème des projets du géant du Web. Il prône la définition, au niveau mondial, de valeurs communes de l’intelligence artificielle.

LA TRIBUNE DIMANCHE - Pourquoi Google a-t-il créé un poste comme le vôtre ?

JAMES MANYIKA - L'intelligence artificielle est une révolution aux conséquences sociétales profondes, qui nécessite une vision d'ensemble. Mon rôle est de superviser nos projets les plus ambitieux, d'évaluer leurs impacts et de transformer les recherches fondamentales en produits expérimentaux. Notre système de prévision des inondations, lancé il y a dix-huit mois au Bangladesh, couvre désormais 100&#8239;pays et 700&#8239;millions de personnes. Dans la santé, le logiciel AlphaFold, récompensé par un prix Nobel, a permis de prédire avec précision la structure en 3D de plus de 200&#8239;millions de protéines, qui sont les briques de la vie. Cette capacité révolutionnaire donne aux chercheurs du monde entier, dont 62 000&#8239;en France, la possibilité de concevoir des médicaments plus efficaces. Ce ne sont que quelques-unes des nombreuses percées que nous réalisons.

Tout ceci semble très éloigné du business de Google, centré sur la recherche en ligne et le cloud...

Google est une entreprise de technologie, notamment d'IA. Mais notre objectif est aussi d'élaborer des outils qui permettent aux autres d'innover. AlphaFold est utilisé chez Novartis pour la découverte de médicaments, par exemple. Dans le domaine du diagnostic, nous développons des outils d'IA pour détecter le cancer colorectal ou encore la tuberculose.

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L'intelligence artificielle générale, qui serait en tout point supérieure au raisonnement humain, est le but de nombreux acteurs de l'IA mais suscite des controverses. Qu'en pensez-vous ?

C'est une question complexe car il n'existe pas de définition unique de l'IA générale. Si on parle d'un système généraliste, capable d'effectuer de multiples tâches, contrairement aux IA spécialisées d'aujourd'hui, alors oui, nous sommes proches de réussir. Nous disposons déjà des outils pour créer cette IA généraliste. Mais si on parle d'un système autonome, capable non seulement d'effectuer de multiples tâches, mais de s'améliorer et de se fixer ses propres objectifs, comme un humain, alors nous en sommes encore loin. Cette perspective nécessite d'énormes avancées fondamentales.

Il est crucial de s'assurer que les systèmes d'IA restent alignés sur les valeurs et les objectifs humains.

Est-il possible d'ouvrir le capot des IA ?

Contrairement aux idées reçues, les chercheurs ne veulent pas masquer le fonctionnement de leurs systèmes. Il s'agit d'un problème de recherche fondamentale. Regardez le cerveau humain : les neuro-scientifiques peuvent décrire l'activité des neurones, mais ils peinent encore à expliquer comment émerge la pensée. C'est pareil pour l'IA. Il est essentiel de savoir expliquer leur logique pour susciter la confiance. Mais exiger que cette compréhension soit totale avant toute utilisation serait contre-productif. Prenons l'exemple du diagnostic de la tuberculose. Dans les pays pauvres, 30&#8239;% à 40&#8239;% des cas ne sont pas détectés, faute de moyen. Serait-il explicable de priver ces populations d'outils d'IA performants sous prétexte que leur fonctionnement n'est pas entièrement élucidé ?

Vous avez déclaré que la société doit déjà se préparer à l'IA générale. Comment ?

Il est crucial de s'assurer que les systèmes d'IA, en particulier ceux capables d'apprendre et de s'améliorer de manière autonome, restent alignés sur les valeurs et les objectifs humains. Au-delà des aspects techniques, nous devons nous préparer aux changements sociétaux profonds que l'IA engendrera. Vivre aux côtés de systèmes intelligents pose des questions fondamentales auxquelles nous devons réfléchir dès aujourd'hui. Quel sera l'impact de l'IA sur l'éducation, la gouvernance et, plus largement, sur notre humanité ? Comment concevoir une société où l'IA occupe une place centrale ?

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Une collaboration mondiale est-elle indispensable ?

La réflexion sur l'IA doit être collective. Pour s'assurer que les systèmes d'IA respectent nos règles, il faut d'abord les définir. Se mettre d'accord sur des valeurs universelles est un défi dans un monde de plus en plus polarisé, où les points de vue divergent sur tout. L'aspect technique, aussi complexe soit-il, est finalement le plus abordable. C'est avant tout une question politique, sociétale et même philosophique. On observe aussi ces divergences lorsqu'on évoque les biais de l'intelligence artificielle. Par exemple, certains ont dit que notre chatbot Gemini [ex-Bard] était biaisé, car il affirme que le changement climatique est réel. Est-ce un problème du chatbot ou un problème de la société ? Demander des systèmes «&#8239;non biaisés&#8239;» et «&#8239;justes&#8239;» est louable, mais la définition de ces termes est souvent floue.

La consommation énergétique de l'IA est une préoccupation majeure. Nous nous efforçons de réduire notre empreinte carbone.

Harmoniser l'encadrement de l'IA est l'un des objectifs du Sommet pour l'action sur l'IA de Paris en février prochain, auquel vous participerez. Qu'en attendez-vous ?

Je m'en réjouis ! L'approche française, qui vise à inclure tous les acteurs, y compris les pays du Sud, est particulièrement judicieuse. Elle contraste avec le sommet britannique, qui se concentrait uniquement sur la sécurité de l'IA.

L'IA est aussi l'une des causes de l'accélération du dérèglement climatique. En témoignent les émissions de gaz à effet de serre de Google, qui ont augmenté de 48&#8239;% en cinq ans. Ne faudrait-il pas freiner son développement pour préserver la planète ?

Non. L'IA peut nous aider à lutter contre le changement climatique, et d'abord en l'atténuant. Nous travaillons par exemple sur l'optimisation des feux de circulation pour réduire les émissions des véhicules en villes. L'IA peut aussi nous aider à nous adapter, notamment avec des systèmes de prévision des inondations et des feux de forêt. Cela dit, la consommation énergétique de l'IA est une préoccupation majeure. Nous nous efforçons de réduire notre empreinte carbone. Google s'est engagé à utiliser uniquement de l'énergie décarbonée d'ici à 2030. Aux États-Unis, nous avons un partenariat avec un fournisseur d'énergie géothermique et nous investissons massivement dans le nucléaire. Nous améliorons aussi l'efficacité énergétique de nos systèmes, et les modèles eux-mêmes sont de plus en plus petits et donc moins gourmands en énergie. Il faut éviter les extrapolations alarmistes.

Craignez-vous que le retour de Donald Trump complique les choses ? Comment allez-vous gérer vos relations avec cette administration ?

Google a toujours travaillé avec toutes les administrations. Notre boussole reste la même : innover tout en étant responsable.&#8239;

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

Le Figaro (site web)
mercredi 4 décembre 2024 - 08:22 UTC +01:00 718 mots

Actualité ; International

Aide humanitaire : dans un monde «à feu et à sang», l’ONU réclame 47 milliards de dollars

Le Figaro avec AFP

Les Nations Unies ont déclaré avoir besoin de cette somme pour aider 190 millions de personnes l’an prochain. Ils invoquent un monde malmené par les conflits et le changement climatique.

Ce mercredi, l' ONU a lancé un appel humanitaire à hauteur de 47,4 milliards de dollars pour aider 190 millions de personnes l'an prochain dans un monde malmené par les conflits et le changement climatique. «Le monde est à feu et à sang», a déclaré le chef des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, lors de la présentation de l'appel à Genève, expliquant que «la combinaison des conflits, de la crise du climat et des inégalités a créé un parfait désastre». «Nous sommes confrontés à une crise multiple à l'échelle mondiale et ce sont les personnes les plus vulnérables qui en paient le prix» , a-t-il relevé.

L'ONU a pu aider l'an dernier 116 millions de personnes dans le monde. Elle estime que quelque 305 millions de personnes auront besoin d'aide humanitaire l'an prochain, mais les 47,4 milliards de dollars demandés visent à fournir une assistance à seulement 190 millions d'entre elles.

Tom Fletcher a affirmé qu'il lui aurait été plus facile de demander un montant record comme ces dernières années. Mais il a expliqué l'importance d' «établir des priorités face au manque de financements» même s'il s'agit de «choix difficiles». Si «nous bénéficions d'une année de financement exceptionnelle, (...) nous irons au-delà des 190 millions, mais je dois être cynique et réaliste quant aux perspectives d'y parvenir», a-t-il relevé.

«Impitoyables»

En novembre, l'ONU n'avait reçu que 43% des près de 50 milliards de dollars demandés pour 2024. «Nous devons absolument nous attacher à atteindre ceux qui en ont le plus besoin et être vraiment impitoyables (...) en ce qui concerne l'affectation des fonds et les domaines dans lesquels nous pouvons avoir le plus d'impact», a-t-il insisté.

Les conséquences du sous-financement des appels humanitaires sont «sévères», se désole l'organisation: en 2024, l'aide alimentaire a été réduite de 80% en Syrie , tandis que l'aide en matière d'eau et d'assainissement a dû être diminuée au Yémen alors que le pays est touché par le choléra. «Le système humanitaire est aujourd'hui débordé, sous-financé et littéralement attaqué», a déploré Tom Fletcher. «Nous avons besoin d'un élan de solidarité mondiale» face à la «lassitude des donateurs», a-t-il dit.

Alors que de nombreux observateurs craignent que le président américain élu Donald Trump réduise son soutien financier aux organisations internationales, Tom Fletcher a expliqué qu'il se rendrait à Washington au cours des prochains mois pour «dialoguer avec la nouvelle administration». Mais la fatigue des donateurs ne concerne pas que les États-Unis, a-t-il dit, assurant qu'il irait aussi dans d'autres capitales pour «enfoncer des portes» afin de convaincre les donateurs traditionnels et de trouver de «nouveaux alliés». Mais l'obstacle le plus important à l'assistance et à la protection des personnes dans les conflits armés est la violation généralisée du droit international humanitaire, prévient l'ONU. Alors qu'il reste encore quelques semaines avant qu'elle ne se termine, 2024 est déjà considérée comme l'année la plus meurtrière pour les travailleurs humanitaires, avec un bilan dépassant les 280 morts de 2023.

Année brutale

Selon Tom Fletcher, 2024 a aussi été «catastrophique» pour les populations que l'ONU soutient. Gaza, Ukraine, Soudan, Liban, Syrie... 2024 a été «l'une des années les plus brutales de l'histoire récente» pour les civils pris dans les conflits selon l'ONU, et «si aucune mesure urgente n'est prise, l'année 2025 pourrait être pire encore».

À la mi-2024, près de 123 millions de personnes avaient été déplacées de force par les conflits et la violence, soit la douzième hausse annuelle consécutive. En parallèle, des catastrophes d'origine climatique ravagent des régions, provoquant des déplacements massifs de population.

«En ce qui concerne les conflits, ce n'est pas seulement le fait qu'il y ait tant de conflits en même temps qui posent problème» mais le fait qu'ils durent plus longtemps, «dix ans en moyenne» désormais, a souligné Tom Fletcher. «Plus les crises durent, plus les perspectives sont sombres: l'espérance de vie diminue, les taux de vaccination s'effondrent, l'éducation est en souffrance, la mortalité maternelle monte en flèche et le spectre de la famine grandit» , relève-t-il.

Voir aussi :

Violences : une femme tuée par un proche toutes les 10 minutes dans le monde, selon l’ONU

Face au chaos, l’appel désespéré de Haïti à l’ONU

Sous les coups de boutoir d’Israël, l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens risque la désintégration

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

Le Figaro (site web)
vendredi 6 décembre 2024 - 08:29 UTC +01:00 1044 mots

Actualité ; Sciences & Environnement

Réchauffement climatique : on sait désormais pourquoi 2023 a battu tous les records

Anne-Laure Frémont

L’an dernier a largement battu le dernier record de température moyenne à l’échelle de la planète. Un seuil qui dépassait les seuls effets attendus du réchauffement, et qui semble en partie lié à un changement dans la couverture nuageuse au-dessus des océans.

Elle sera sans doute bientôt détrônée par 2024 , mais 2023 est encore l’année la plus chaude jamais enregistrée. Avec une température mondiale moyenne de 1,45 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels selon l’Organisation météorologique mondiale, elle a battu « de loin » (+0,15°C) le record de 2016.

Identifier clairement toutes les causes de cette franche augmentation est un défi pour les scientifiques. Il y a bien évidemment les facteurs connus, à commencer par le principal : le réchauffement directement provoqué par les émissions de gaz à effet de serre – dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote – dues aux activités humaines. L’an dernier, cette hausse des températures a aussi été amplifiée par le phénomène météorologique El Niño (une anomalie chaude au niveau des eaux équatoriales du Pacifique), et dans une moindre mesure par d’autres événements naturels comme les éruptions volcaniques, ou encore l’intensité solaire. Mais en combinant l’impact de tous ces facteurs, jusqu’à présent, le compte n’y était pas : il restait encore un écart d’environ +0,2°C sans cause apparente.

Dans une étude publiée jeudi dans la revue Science, une équipe de chercheurs dirigée par l’Institut allemand Alfred-Wegener avance une explication à ce 0,2°C de réchauffement inexpliqué. Leurs travaux s’appuient sur les données satellitaires de la Nasa et sur les données de réanalyse du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF), une série d’observations combinée à un modèle météorologique complexe.

» LIRE AUSSI - Tensions, mise en scène... À Bakou, dans les coulisses d’une COP29 «difficile» et «bizarre»

« Ce qui a attiré notre attention, c’est que, dans ces ensembles de données[…], 2023 est l’année où l’albédo planétaire est le plus faible », sans doute à son plus bas niveau « depuis au moins 1940 », note dans un communiqué Thomas Rackow de l’ECMWF, coauteur de l’étude. L’albédo désigne la capacité d’une surface à renvoyer les rayonnements du soleil vers l’espace. Les surfaces claires, couvertes de neige par exemple, ont un albédo élevé : elles réfléchissent la lumière et refroidissent l’atmosphère. Et l’on sait que depuis les années 1970, l’albédo terrestre diminue au fur et à mesure que la neige et la glace perdent du terrain, en Arctique notamment. Ce qui accélère à son tour le réchauffement.

Les auteurs de l’étude identifient ainsi pour 2023 « un albédo planétaire d’une faiblesse record comme le principal facteur permettant de combler cet écart » de 0,2°C. Cette réduction de l’albédo n’est cependant pas due au déclin des glaces, suggèrent-ils, mais à une diminution de la couverture nuageuse basse, en particulier au-dessus de l’Atlantique Nord. « Les données satellitaires et de réanalyse sont des données mensuelles disponibles sur une grille spatiale, c’est-à-dire que l’on peut voir directement quelles régions se comportent de telle ou telle manière,précise l’auteur principal, Helge Goessling, de l’Institut Alfred-Wegener . Cela vaut tant pour les données sur l’albédo que pour celles sur les nuages. Nous avons donc pu constater que les modèles spatiaux des deux (albédo et nuages) sont étroitement liés. »

Un rôle complexe

Le rôle des nuages dans la machine climatique est complexe et encore mal connu. Il dépend de leur composition, de leur taille ou encore de leur altitude. Certains forment une couche isolante qui piège la chaleur dans l’atmosphère et accentue le réchauffement, d’autres ont surtout un effet parasol : ils empêchent les rayons solaires de passer et atténuent le réchauffement. Les nuages bas, situés en dessous de 3 km d’altitude, vont plutôt avoir cet effet parasol : moins de nuages bas, moins de refroidissement, donc.

Pourquoi ces nuages de basse altitude disparaissent-ils ? La réponse n’est pas tranchée. Parmi les causes potentielles, l’étude cite «  les nouvelles réglementations sur le carburant des naviresvisant à réduire les émissions de soufre », entrées en vigueur ces dernières années. Elles entraînent une diminution de la concentration de ces aérosols qui jouent un rôle essentiel dans la formation des nuages tout en réfléchissant eux-mêmes la lumière du soleil. Mais « le rôle des aérosols reste flou », admettent les auteurs de l’étude qui avancent d’autres pistes comme les fluctuations naturelles du climat, voire le changement climatique induit par l’homme. « Certains modèles climatiques montrent une réduction des nuages de basse altitude en réponse au réchauffement de la surface de la Terre, d’autres ne le montrent pas tout à fait: il ne s’agit donc pas d’un cas clair et sans détour », admet Helge Goessling.

Norman Loeb étudie les effets des nuages et des aérosols sur le bilan radiatif de la Terre à la Nasa. Pour lui, l’étude parue dans Science (à laquelle il n’a pas participé) « présente un argument plausible » et « comme elle l’indique, la réduction de la couverture nuageuse basse s’inscrit dans une tendance à long terme dont la cause est encore incertaine ». Les recherches dans ce domaine sont « actives », rappelle-t-il. Jing Feng, de l’université de Princeton (États-Unis), travaille également sur ces questions. La chercheuse énonce elle aussi la réduction de la concentration d’aérosols comme facteur responsable du déclin de la couverture nuageuse basse, mais elle souligne aussi que cette diminution « peut être causée par un fort réchauffement dans le Pacifique oriental ». Mais ce réchauffement localisé en 2023 est-il davantage imputable à El Niño ou au réchauffement de la planète ? Faute de réponse précise, difficile pour l’instant d’en tirer des conclusions que les modèles climatiques pourront utiliser.

Les auteurs de l’étude concluent qu’« il est essentiel d’étudier plus avant la tendance des nuages bas et de comprendre dans quelle mesure elle est due à la variabilité interne, à la réduction des concentrations d’aérosols ou à une éventuelle[réaction au changement climatique], afin de mieux évaluer le réchauffement actuel et futur ».

Voir aussi :

Dépasser temporairement le seuil de 1,5°C de réchauffement mondial, un chemin hasardeux

Sous l’effet du réchauffement, une région de l’Antarctique connaît un verdissement accéléré

COP29&amp;nbsp;: la sortie des énergies fossiles n’est pas pour demain

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

Dordogne Libre
Grand Périgueux, vendredi 6 décembre 2024 1295 mots, p. 4

[Grande enquête...]

Juliette Laferrere; [email protected]

Confrontées au changement climatique et soucieuses de s’inscrire dans une démarche vertueuse de transition écologique, les communes de Dordogne adaptent leur projet d’aménagement urbain au climat.

Comment est-il pris en compte sans faire exploser les budgets?

Dans quelle mesure et avec quelles contraintes? Éléments de réponse.

«Faire de moins en moins de minéral»

«Par conviction politique»

Un coût supérieur compensé?

Grande enquête

Entre contrainte et volonté s’invite dans les projets des

À Boulazac-Isle-Manoire, on a pris la question du climat à bras-le-corps. C’est bien simple, plus question de dissocier les enjeux climatiques des projets de rénovation ou de construction. Les travaux menés à la cité Bel air, en sont l’exemple parfait. Au croisement de la rue des Belges et des Alsaciens, on a un pied dans le futur et un pied dans le passé. «La rue des Alsaciens a été refaite selon un schéma classique et pratique: voirie, trottoirs, petits espaces végétalisés, pour un coût situé entre 200000et 250000euros», explique l’élu Jean-Marie Montagut.

Mais en ce qui concerne les rues perpendiculaires - rue des Belges, des Hollandais et du Luxembourg - dont les travaux ont commencé en septembre, c’est une toute autre histoire. «Ici, le Grand Périgueux refait les réseaux d’eau, électriques, Telecom, et l’assainissement, et la mairie s’occupera ensuite de la voirie», explique l’élu. Somme toute, des travaux qui pourraient paraître ordinaires, mais pas du tout.«Aujourd’hui, notre objectif est de faire de moins en moins de minéral, le plus intelligemment possible», souligne Vincent Bazile, le directeur des services techniques. Une volonté qui s’articule, dans ce cas précis, selon trois axes: drainer l’eau pour le ruissellement, limiter la chaleur, et installer de la verdure. C’est selon cette volonté qu’a notamment été végétalisé le bourg d’Atur, et c’est aussi ce qui a impulsé la création d’un parking végétalisé (au sol, il fait 10 à 12 degrés de moins qu’un parking classique), ou encore le recyclage sur place de l’enrobé rue François-Mitterrand. Le secteur se place ainsi comme l’exemple parfait d’une nouvelle réalité. «On laisse autant que faire se peut sa place à l’environnement. C’est juste du bon sens, on n’a plus le choix», explique l’élue Sylvie Longueville.

Dans sa commune de Coulounieix-Chamiers, le maire Thierry Cipierre, comme ses voisins, fait cap vers la transition écologique. C’est ainsi que tous les projets sont «au vert». Et si, c’est d’abord pour répondre à des obligations fixées dans des textes réglementaires (Plan climat air des énergies territoriales, Schéma de cohérence territoriale…), c’est aussi et surtout, le maire l’assure, «par conviction politique». Notamment à travers le PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) qui vise à réduire les espaces naturels consommés, les surfaces imperméabilisées, exige la vérification des documents imposés, et qui intégrera bientôt les contraintes liées au Zan (Zéro artificialisation nette). Comment cela se traduit-il, concrètement, sur la commune?«Tous nos projets récents ou à venir prennent en compte ces contraintes pour réduire l’impact négatif de la construction et de l’utilisation des bâtiments communaux», assure le maire qui cite, en exemple, le gymnase à venir qui intègre «de la ventilation naturelle, la récupération des eaux de pluie, et la pose de panneaux photovoltaïques en autoconsommation».

Réseau de chaleur urbain, réhabilitation des logements sociaux (Anru), intégration des modes de déplacement doux, zones réservées à l’implantation d’énergies renouvelables, création d’un parc urbain, végétalisation… «la commune a aussi investi pour l’école Louis-Pergaud en créant, notamment, un réseau de chaleur pour sortir des énergies fossiles». Ce sera l’occasion de faire aussi appel à un dispositif innovant, le «power road», qui permet «la récupération des calories sous les chaussées enrobées».

«À Périgueux, c’était une volonté politique et c’est devenu une évidencepour la collectivité: élus et service de travailler sur l’intégration de l’enjeu écologique dans les projets», affirme Delphine Labails, la maire, qui a poussé encore plus loin «puisque nous ne parlons plus de transition écologique mais d’actions écologiques», soutenues par «une adhésion de la population». Des actions qu’on retrouve partout dans les projets portés par la municipalité, à l’image de la future école André-Boissière, par exemple.«À Périgueux, nous sommes aidés grâce à une de nos caractéristiques: nous avons peu de foncier. Dans toutes nos conceptions d’aménagement, on fait donc œuvre de sobriété foncière de manière quasi naturelle parce que de toute façon, on n’a pas d’espaces pour construire.» S’est alors installée une logique systématique de reconversion de friches et de réhabilitation de l’ancien, et de désimperméabilisation et création d’espaces végétalisés pour les rares espaces disponibles.

Sur la commune nouvelle de Sanilhac, aménagement urbain rime aussi avec climat. «C’est indispensable. On ne peut pas nier le changement climatique et c’est la première chose que l’on regarde avant de démarrer un projet communal», souligne lui aussi le maire Jean-Louis Amelin. La maison de santé pluridisciplinaire en est l’exemple parfait, tout comme le gros projet (1,3million d’euros) sur le groupe scolaire des Cébrades. «On attend une économie d’énergie de 30%», souffle le maire qui compte sur les retours en investissement.

Mais bâtir vert est-il facile? La réponse est non. Toutes ces nouvelles préoccupations entraînent forcément plus de travaux, d’une durée plus longue, et bien sûr, «un coût supérieur». Selon le directeur des services techniques de Boulazac, il serait environ 30 à 40% supérieurs à un chantier classique. «Ce n’est pas rien. Mais c’est un choix assumé de la commune, il faut penser au futur.»

À Coulounieix-Chamiers, le maire a lui aussi fait ses calculs. «À Louis-Pergaud, par exemple, on va faire entre 13000à 15000euros d’économie en fluides, par rapport à la facture de gaz, grâce à la géothermie qui nous coûte à peu près 400000euros. Mais on a des aides et, à terme, ça nous revient à 80000euros. C’est donc moins cher que de l’aérothermie (100000euros), et, en plus, on s’inscrit dans une énergie renouvelable. À chaque fois, il y a retour sur investissement!»

Si Sanilhac le fait aussi bien volontiers, c’est aussi pour répondre à des réglementations. Et le maire, sans les qualifier de contraintes pénibles, en parle comme des «règles onéreuses». Budgets de conception plus techniques, choix de matériaux, nouvelles technologiques… «tout cela entraîne des surcoûts, et il nous faut de l’aide pour le faire», ne cache pas un Jean-Louis Amelin un tantinet inquiet car si, pour l’instant, l’État est au rendez-vous pour compenser les surcoûts liés à ces normes (ainsi que la Région, et le Département), le maire s’inquiète de la loi de Finances, et de la diminution annoncée du Fonds vert. «Ça risque de nous poser quelques problèmes si on n’a pas les fonds pour nous aider derrière.»

Delphine Labails ne veut pas non plus parler de contrainte. Et si, ce Fonds vert est bien sûr un «vrai levier» pour la réalisation de ces projets (écoles, chemins de traverse, plan de renaturation), la maire ne s’inquiète pas, pour l’heure, de la baisse «drastique» annoncée. «Cela pourrait contraindre un certain nombre de collectivités à revoir leur PLUi, ce qui ne sera pas le cas de Périgueux, puisqu’on est en fin de cycle de réalisations.»

«Tout cela entraîne des surcoûts, et il nous faut de l’aide pour le faire.»

«C’est la première chose que l’on regarde avant de démarrer un projet communal.»

Photos Rémi Philippon politique, comment le climat collectivités

Le Particulier (site web)
lundi 9 décembre 2024 - 08:00 UTC +01:00 1070 mots

Vie pratique ; Loisirs - Tourisme

Tignes, Val Thorens, Serre Chevalier... comment les stations de ski s’adaptent au manque d’enneigement

Colette Sabarly

Les responsables locaux ne sont pas tous d’accord sur la fin du tout-ski, ni sur les moyens d’y parvenir. Difficile, en effet, de se passer du chiffre d’affaires qu’il génère. Nous avons recueilli le témoignage d’élus locaux ou de professionnels du tourisme impliqués dans leur station.Tignes (altitude : 1 550 à 3 300 m)tignes-altitude-1-550-a-3-300-mLes Saisies (altitude : 1 150 à 2 000 m)les-saisies-altitude-1-150-a-2-000-mSaint-Martin-de-Belleville, Les Ménuires, Val Thorens (altitude : 1 450 à 2 300 m)saint-martin-de-belleville-les-menuires-val-thorens-altitude-1-450-a-2-300-mVallée de Briançon, Serre Chevalier (altitude : 1 400 à 2 490 m)vallee-de-briancon-serre-chevalier-altitude-1-400-a-2-490-m

En fonction de son emplacement ou encore de son altitude, chaque station de ski a sa propre stratégie pour s’adapter au changement climatique et combattre le manque d’enneigement. Voici les témoignages recueillis dans quatre stations.

Tignes (altitude : 1 550 à 3 300 m)

Le témoignage d’Olivier Duch, 1er adjoint au maire

« Pour l’heure, le glacier de la Grande Motte et son téléphérique (à 3 456 m) nous permettent d’ouvrir la station entre le 20 et le 30 novembre. Par ailleurs, 50 % de notre domaine skiable est couvert de neige artificielle, cela offre une sécurité en début de saison, soit de novembre à Noël. Mais nous savons que ce sera plus compliqué dans 10 ans, avec l’accélération de la fonte du glacier. La station compte 2 000 habitants à l’année dont nous devons assurer le maintien sur place. Nous y parviendrons notamment en sécurisant les emplois, le bon fonctionnement de l’école, les logements, etc. Dans cette optique, nous voulons compléter l’offre touristique sur la partie glacière d’« Altitude Experiences » par une promenade piétonne avec passerelle d’accès à une crevasse du glacier, le tout permettant de profiter d’un panorama sur les sommets alentour : le mont Pourri, les crêtes de la Grande Sassière, la Grande Casse à 3 856 m d’altitude ou encore la chaîne du Mont-Blanc. Les visiteurs pourront aussi faire le plein de nature, au cœur du parc de la Vanoise où nous prévoyons des ateliers pour leur faire découvrir et les sensibiliser à la flore arctico-alpine. »

Les Saisies (altitude : 1 150 à 2 000 m)

Le témoignage de Michaël Tessard, directeur du domaine skiable

« Notre configuration nous permet d’avoir les mêmes conditions d’enneigement qu’une station de haute altitude, mais nous préparons aussi la transition. Selon l’étude du consortium Climsnow, nous devrions conserver le même nombre de jours de ski d’ici à 2050. En revanche, si nous enregistrons aujourd’hui un déficit de neige naturelle une saison d’hiver sur 5 en moyenne, ce devrait être une saison sur 2 en 2050. Bien sûr, nous le pallierons avec nos enneigeurs, qui couvrent déjà les axes principaux de notre domaine skiable, mais si l’on manque une semaine de ski sur 4 en février, l’impact est énorme, puisque ces 4 semaines représentent l’équivalent de 30 à 35 % du chiffre d’affaires de la saison. C’est la raison pour laquelle la station veut exploiter les cimes, afin de faire vivre la station été comme hiver. Le visiteur doit avoir envie de monter, d’admirer les grands panoramas, on veut valoriser le domaine avec des sentiers piétons, des activités telles que le VTT, le parc de loisirs des Elfes, la restauration d’altitude…, qui pourront compenser le manque de neige ».

Saint-Martin-de-Belleville, Les Ménuires, Val Thorens (altitude : 1 450 à 2 300 m)

Le témoignage de Claude Jay, maire des Belleville

« Nous aimerions tous devenir des stations “4 saisons” mais avant d’y parvenir, notre premier objectif est de consolider 2 saisons pleines : l’hiver et l’été. Ce serait déjà un progrès considérable. Face au réchauffement climatique, nous adaptons nos stratégies. En hiver, cela passe par la production de neige de culture et le développement de remontées mécaniques dans des secteurs moins exposés au soleil, pour garantir un enneigement de qualité. En été, nous observons une concentration de la fréquentation touristique sur le mois d’août. Pourtant, notre vallée regorge d’atouts : un patrimoine riche, une nature préservée et une offre culturelle variée. Nous travaillons donc activement à élargir cette période d’attractivité, mais aussi à diversifier nos activités au-delà du tourisme. Notre ambition est de redonner à notre territoire une dynamique économique tout au long de l’année. La transition doit se construire maintenant. »

Vallée de Briançon, Serre Chevalier (altitude : 1 400 à 2 490 m)

Le témoignage d’Arnaud Murgia, maire de Briançon

« Nous avons besoin d’une nouvelle “loi Montagne”, parce que le réchauffement climatique met en danger notre économie, qui doit se diversifier et s’adapter. Je crois donc qu’il faut penser à la manière de construire de l’emploi différemment dans nos vallées, et l’arrivée du très haut débit, par exemple, dans tout le territoire offre de nouvelles opportunités. Mais de la même manière, lorsqu’une petite station ferme, il y a lieu de se poser la question de savoir s’il fallait la créer dans les années 1970 ou 80, si elle était viable. Avec le changement climatique, on ne skiera plus partout, mais la France demeure un fleuron de ce point de vue. On sait faire de la neige de culture dans une démarche écologique. On prélève de l’eau, on la glace et elle repart dans les cours d’eau au moment de la fonte des neiges. À Serre Chevalier, les réseaux de neige de culture ont été doublés de turbines permettant de produire de l’électricité, et nous autoproduisons déjà plus de 30 % de notre énergie. Il y a toute une politique à construire pour une montagne durable. On tâtonne un peu, mais il n’y a pas de doute, il faut se tourner vers d’autres activités et le “4 saisons”, sans sacrifier la saison d’hiver, sur laquelle tout le modèle est fondé. L’industrie s’adapte, il n’y a pas de raison que la montagne ne s’adapte pas, non sans le ski mais avec du ski différemment. »

Tignes (altitude : 1 550 à 3 300 m)tignes-altitude-1-550-a-3-300-mLes Saisies (altitude : 1 150 à 2 000 m)les-saisies-altitude-1-150-a-2-000-mSaint-Martin-de-Belleville, Les Ménuires, Val Thorens (altitude : 1 450 à 2 300 m)saint-martin-de-belleville-les-menuires-val-thorens-altitude-1-450-a-2-300-mVallée de Briançon, Serre Chevalier (altitude : 1 400 à 2 490 m)vallee-de-briancon-serre-chevalier-altitude-1-400-a-2-490-m

Voir aussi :

Pneus d'hiver : seuls certains modèles sont désormais admis à partir de 2024

Il était une fois une marque : les Moon Boot

CARTE.&amp;nbsp;Les passoires thermiques sont surreprésentées dans les stations de ski alpines et pyrénéennes

Cet article est paru dans Le Particulier (site web)

Le Journal du Net (JDN) (site web) - Le Journal du Net
mardi 10 décembre 2024 - 13:53:37 -0000 990 mots

Vers une nouvelle définition de l'excellence industrielle ?

Cédric Kalifa

Entre les nouvelles exigences autour du développement durable et l'obsession de la performance opérationnelle, l'excellence industrielle se définit autrement.

On parle beaucoup d’IA, d’IoT et de durabilité. Mais je trouve qu’aujourd’hui, on en oublie parfois ce qui fait l’essence de nos industries : l’excellence. Ce mot à la française porte une idée nécessaire et même magique.

Mais, comment définit-on l’excellence ?

À mon sens, c’est la capacité d’une entreprise à atteindre un niveau optimal de performance au niveau de ses activités de production et de gestion. En conséquence, on ne parle pas seulement de productivité ou de rentabilité, mais bien d’une capacité à innover, à rester agile face aux marchés et à veiller à la durabilité de son impact.

Aujourd’hui, l’excellence industrielle ne peut plus être définie uniquement par la performance économique voire opérationnelle. Le changement climatique bouleverse nos manières de considérer ce que l’on peut qualifier d’ impact. Il n’y a plus seulement des coûts et des profits, il y a des coûts et des profits avec une empreinte carbone, un impact sociétal et des conséquences sociales. Un des meilleurs exemples, c’est l’économie circulaire. Elle peut être compliquée à mettre en œuvre mais, avec une stratégie volontaire et les bons outils, elle permet non seulement de diminuer le coût sur les matières premières mais, surtout, d’assurer une production plus responsable !

Digital : let’s go “all in” ?

De l’IA, d’accord, mais si c’était justement pour élargir la notion d’excellence : optimiser les processus, les automatiser, mieux planifier la production, connecter l’entreprise au sens large, anticiper les besoins en maintenance… C’est maintenant que cela se passe ! Les industries ont une opportunité unique pour se doter d’outils et de machines qui vont renforcer leur performance opérationnelle tout en réduisant le gaspillage et en optimisant les ressources.

Une des priorités, c’est de s’attaquer à l’empreinte carbone et à la consommation d’énergie ! Mais vous avez également la question de la gestion des déchets et des ressources. Ici, l’éco-conception apporte des réponses concrètes : dès les phases de conception produit, vous explorez plusieurs options de conception design afin de sélectionner les matériaux plus respectueux de l’environnement et en anticipant d’ores et déjà la fin de vie du produit et le recyclage de ses composants. Certains industriels ont également recours à la conception modulaire pour remplacer ou mettre à jour des composants individuels sans avoir à remplacer l'ensemble du produit et ainsi faciliter la maintenance et la durabilité du produit. Enfin, vous pouvez aussi utiliser des outils de simulation numérique et des solutions d’analyse pour évaluer l’impact carbone d’un produit à chaque étape de son cycle de vie.

Impacter la chaine de valeur

Une nouvelle définition de l’excellence serait que toute la chaine de valeur (ou de production) fasse en sorte que la performance opérationnelle se conjugue systématiquement avec la performance environnementale. Commençons simplement par l’éco-conception produit. Aujourd’hui, il n’est tout simplement plus possible de faire sans ! Quand un industriel imagine un nouvel appareil ou objet, il sait que ses décisions (de la sélection des matériaux à son processus de fabrication) auront un impact carbone. La prise en compte de l’ensemble du cycle de vie d’un produit est l’occasion d’allonger sa durée d’existence en veillant à sa durabilité.

Sur la question du cycle de vie produit, il faut aussi évoquer la continuité numérique. En interconnectant l’ensemble des processus, l’industriel accède à une traçabilité totale de l’information, améliore la prise de décision et réduit les erreurs liées aux silos de données. Les ruptures de communication entre les équipes ou les services sont réduites et permettent de limiter les erreurs humaines et les coûts liés aux retards, rebuts ou reprises de production.

Nous pouvons aussi regarder vers l’avenir. L’IA va certainement doper l’excellence industrielle française. Je pense notamment aux modèles d’apprentissage basés sur des données en temps réel, qui vont bonifier le cycle de vie des produits. Par exemple, l’IA pourrait optimiser les processus de production en ajustant automatiquement les paramètres des machines pour minimiser la consommation d'énergie et réduire les déchets. Dans la logistique, elle peut être utilisée pour optimiser les itinéraires de transport et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cette optimisation de la chaîne de valeur se traduit par une performance environnementale accrue, tout en réduisant les coûts opérationnels.

Enfin, pour atteindre une excellence industrielle vraiment durable, la transparence et la traçabilité sont essentielles. En utilisant des capteurs IoT et des technologies de blockchain, les entreprises peuvent suivre chaque étape de la production et du transport, garantissant ainsi le respect des pratiques écologiques.

Mais, surtout let’s change the culture !

Naviguer entre la recherche de performance économique et performance environnementale réclame de la part des industriels une profonde évolution culturelle.

Plutôt que de considérer la durabilité comme une contrainte, c’est le moment d’encourager une culture d'innovation où chaque collaborateur est impliqué dans la recherche de la réduction de l'empreinte écologique et de l’impact sociétal. Et, chez PTC, nous pensons qu’une innovation industrielle utile repose sur une connaissance fine et profonde des attentes des utilisateurs finaux (au niveau produit comme au niveau impact). C’est ce qu’on appelle la conception centrée sur l’utilisateur. Avant de commercialiser, il est ainsi nécessaire de modéliser et de simuler pour tester les produits dans des environnements virtuels. Notre promesse aux industriels est qu’ils puissent essayer avant d’investir !

L’excellence industrielle, c’est désormais une approche holistique où la technologie et l’innovation sont mises au service d’une croissance durable et responsable. Les entreprises qui réussiront à trouver cet équilibre auront non seulement un avantage compétitif, mais elles contribueront également activement à la transition écologique.

Cet article est paru dans Le Journal du Net (JDN) (site web) - Le Journal du Net

Maville (site web réf.) - Saint-Brieuc Maville
15 décembre 2024 1344 mots
Mozambique, Comores… À part Mayotte, quels autres territoires le cyclone Chido a-t-il frappés ?

Le cyclone tropical exceptionnel Chido a semé le chaos et la désolation, ce week-end du 14 et 16 décembre 2024, à Mayotte. Le phénomène météorologique a provoqué d’importants dégâts... Voir l'article

Le Temps
Temps fort, jeudi 21 novembre 2024 1057 mots, p. 3

Un marché mondial des crédits carbone a vu le jour à Bakou. Pour le meilleur?

PASCALINE MINET

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CLIMAT Les discussions patinent à la conférence mais elles ont tout de même permis l'adoption de nouvelles règles sur les échanges internationaux de certificats. Cet outil de lutte contre le réchauffement est très utilisé par la Suisse

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@pascalineminet

A deux jours de la fin de la COP29, les discussions entre Etats se crispent à Bakou. Aucune avancée notable n'a été obtenue autour des enjeux majeurs de la conférence, dont le fameux montant financier destiné à aider les pays du Sud à lutter contre le changement climatique. « C'est maintenant que la partie la plus dure commence », a admis le coordinateur azerbaïdjanais des négociations, Ialtchine Rafiev, alors que le texte final de la conférence semble encore hors de portée. Les prochaines nuits s'annoncent courtes pour les négociateurs.

Il y a pourtant un domaine dans lequel les discussions ont avancé très vite durant cette conférence climatique: les échanges de crédits carbone. Dès le début de la COP, les pays se sont mis d'accord sur de nouvelles règles permettant la création d'un marché mondial de ces crédits, supervisé par l'ONU. S'agit-il vraiment d'un progrès? Quel est le potentiel de ces crédits, dont l'Etat suisse est très friand, pour lutter contre le réchauffement? Voici ce qu'il faut en savoir en cinq points.

Les crédits carbone, c'est quoi?

Ce sont des certificats qui valent chacun une certaine quantité de CO2 évitée. Ils sont générés par le biais de projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre: par exemple, des plantations d'arbres, le soutien à des installations d'énergie renouvelable ou encore l'amélioration de certains procédés industriels polluants. Les personnes, entreprises ou Etats qui font l'acquisition de tels crédits peuvent ainsi compenser leurs propres émissions, quand ils ne souhaitent pas ou ne peuvent pas les réduire.

Comment fonctionnent les marchés carbone?

Actuellement, les crédits carbone sont générés principalement via deux processus: soit par le biais d'un mécanisme international découlant du Protocole de Kyoto, désormais caduc, soit dans le cadre de marchés volontaires. Ce système est en passe d'être renouvelé, suite à l'adoption de l'Accord de Paris sur le climat. Son article 6 institue la création de deux marchés distincts: l'article 6.2, qui se réfère aux accords bilatéraux passés entre Etats, et l'article 6.4 qui correspond au marché ouvert aux entreprises, qui sera supervisé par un organe onusien. Les règles précises régissant ces nouveaux marchés restent néanmoins à définir.

Les crédits carbone sont-ils efficaces?

Les promoteurs des crédits carbone font valoir qu'ils sont un moyen efficace et bon marché de faire progresser l'action climatique. Mais les critiques sont nombreuses. Aux soupçons portant sur leurs impacts sociaux - des projets de protection de forêts, par exemple, peuvent se faire aux dépens des populations qui y résident - s'ajoutent des preuves de leur faible efficacité. Une enquête publiée l'an passé dans le Guardian avait révélé que plus de 90% des crédits carbone liés à la déforestation n'apportaient pas de réductions réelles des émissions.

Une publication récente dans Nature communications est parvenue à une conclusion similaire. Les auteurs ont passé en revue plusieurs dizaines d'études sur les crédits carbone, correspondant à environ 1/5 du volume total généré jusqu'à aujourd'hui, et portant sur des projets variés (d'évitement de la déforestation, de promotion des énergies renouvelables, etc.). Moins de 16% de ces crédits auraient mené à de réelles réductions d'émissions. « Nos résultats montrent qu'il faut rester critique quant à l'impact réel des crédits carbone sur la lutte contre le changement climatique », précise Benedict Probst, chercheur associé au Groupe pour la durabilité et la technologie de l'EPFZ, qui fait partie des auteurs.

Il estime cependant qu'il est possible d'améliorer la qualité des crédits carbone, en durcissant leurs critères d'octroi. « Il faut notamment s'assurer que les projets soutenus n'auraient pas vu le jour quoi qu'il en soit - le déploiement de nouvelles installations d'énergie renouvelable, par exemple, est de plus en plus probable car elles deviennent meilleur marché. La quantité d'émissions évitées par un projet ne doit pas non plus être surévaluée », relève Benedict Probst. C'est pourquoi leur réglementation est si importante.

Qu'est-ce qui a été décidé à la COP29?

Les règles du nouveau marché carbone général (article 6.4 de l'Accord de Paris) ont été adoptées par les Etats le 11 novembre, au premier jour de la COP29. Une adoption présentée comme une percée majeure par la présidence de la conférence, mais qui a été obtenue par le biais d'un tour de passe-passe diplomatique. « Les nouvelles règles ont été présentées non pas comme des recommandations, mais comme un ensemble à prendre ou à laisser, ce qui n'était pas prévu. Il n'y a donc pas eu de discussions officielles sur ces aspects pourtant cruciaux », déplore Gilles Dufrasne, de l'organisation Carbon Market Watch.

Ces nouvelles règles apportent quelques garanties. Elles demandent notamment que les porteurs de crédits carbone identifient les potentiels impacts négatifs sur l'environnement et les communautés locales de leurs projets. Gilles Dufrasne dit attendre de voir comment ces nouvelles règles seront appliquées avant de juger de leur pertinence. Le processus prendra encore un certain temps. « Je ne pense pas que des crédits seront générés selon ce mécanisme avant 2026 », indique-t-il.

Quel impact pour la Suisse?

La Confédération est une grande utilisatrice de crédits carbone. « C'est un des rares pays dans le monde, avec la Nouvelle-Zélande et Singapour, notamment, qui compte les utiliser pour atteindre son objectif officiel de réduction d'émissions [qui est de 50% d'ici à 2030, par rapport au niveau de 1990, ndlr] », relève Gilles Dufrasne.

La Suisse a déjà passé 14 accords bilatéraux sur le climat, avec des pays dont la Thaïlande, le Pérou, le Ghana ou encore le Vanuatu, entre autres. Ces derniers ne dépendent pas des nouvelles réglementations adoptées à Bakou, puisqu'ils ont été faits en vertu de l'article 6.2 de l'Accord de Paris.

La Confédération défend la haute qualité des projets qu'elle soutient à l'étranger, mais tous ne sont pas exempts de critiques. Celui mené en Thaïlande, qui vise à électrifier la flotte de bus de Bangkok, avait déjà été pointé du doigt par des ONG. Un article récent de Republik affirme maintenant qu'il a alimenté une bulle boursière ayant coûté de l'argent à des milliers de petits investisseurs.

16% Moins de 16% des crédits carbone auraient mené à de réelles réductions d'émissions

Le Journal de Saône et Loire
Edition de Montceau - Creusot - Autun ; Edition de Bresse ; Edition de Chalon-Sur-Saône ; Edition du Charolais-Brionnais ; Edition de Mâcon
Ici on agit ! | environnement, mercredi 20 novembre 2024 1351 mots, p. CRAU54,MACO54,PCHR54,BRES54,CHSA54
Aussi paru dans
20 novembre 2024 - L'Est Républicain Le Bien Public Le Progrès (Lyon)

Le grand témoin

« Il faut orienter les citoyens vers plus de services, de réparation et d’occasion »

Propos recueillis par Emmanuelle Bracco

Cécile Désaunay est l’autrice du livre La société de déconsommation : la révolution du vivre mieux en consommant moins. Elle est également directrice d’études dans le cabinet Futuribles.

Dans votre ouvrage, vous écrivez que nous aurions atteint un pic de consommation et que nous serions entrés dans une phase de déconsommation…

« C’est un peu provocateur mais je pars de données chiffrées et je vois qu’il se passe quelque chose. Le volume des biens achetés est revenu à son niveau de 2014. La consommation de biens n’augmente plus, contrairement à la consommation de services (santé, loisirs, culture, communication…). De nombreux indicateurs vont à l’encontre de tout ce que l’on entend sur la société d’hyperconsommation. C’est le point de départ de mes analyses. »

Pouvez-vous donner un exemple ?

« Les vêtements. Pendant longtemps, les ventes ont augmenté parce que les prix diminuaient. Aujourd’hui, nos armoires débordent et la demande dégringole. Ce sont les enseignes de l’ultra-fashion, comme Shein, Temu ou H&M qui concentrent les ventes sur internet, notamment chez les jeunes. Mais globalement, à l’échelle de la France, les ventes de vêtements diminuent depuis 2010. Cela se ressent déjà dans les fermetures de certaines enseignes de prêt-à-porter. »

Comment expliquez-vous cette tendance globale ?

« La raison la plus puissante, c’est le vieillissement de la population. Aujourd’hui, une personne sur cinq a plus de 65 ans. Or, ce sont eux qui consomment le moins de biens : ils sont déjà équipés, ils ont leurs meubles, leurs vêtements, leur logement… En revanche, ils peuvent consommer davantage de services comme la santé, les loisirs, les voyages, la culture… Comme la société continue de vieillir, mécaniquement, la consommation va continuer de stagner voire de baisser. Et de façon plus prospective, la population française devrait diminuer à partir de 2050, donc la consommation également… »

Quels sont les autres facteurs ?

« Nous sommes dans une société saturée. Nous ne sommes plus dans les Trente Glorieuses, où tout le monde avait besoin de s’équiper, d’acheter une télé, un réfrigérateur. Certes, il y a de nouveaux ménages, des jeunes qui emménagent et des séparations qui surviennent (qui impliquent de se rééquiper)… Mais cela ne suffit pas à soutenir la consommation au point de la faire augmenter.

Enfin, et c’est le troisième facteur, les contraintes financières peuvent limiter la capacité de consommation des ménages. D’un côté, le pouvoir d’achat augmente de moins en moins vite, et la phase d’inflation vécue en 2022 a montré que les tensions pouvaient être très fortes, notamment pour l’alimentation et l’énergie. Or, à l’avenir, de nouvelles phases pourraient intervenir, à cause de l’impact du changement climatique sur l’agriculture, de tensions sur les matières premières… De l’autre, le poids des dépenses contraintes, donc des dépenses obligatoires pour les ménages (le loyer, le remboursement d’un crédit, des factures, l’essence, l’alimentation…) ne cesse de croître. Donc à la fin du mois, il reste moins d’argent pour d’autres dépenses. »

Notre rapport à la consommation a-t-il changé ?

« Nous sommes dans une phase inédite de critique de la société de consommation, qui n’a jamais concerné autant de monde, et n’a jamais été aussi globale. De plus en plus de personnes ont pris conscience des limites du consumérisme qui, finalement, ne rend pas plus heureux mais qui, en revanche, a un coût social, environnemental et des conséquences sur la santé. Selon l’Ademe, 8 Français sur 10 considèrent que nous avons tendance à accorder trop d’importance à la consommation matérielle. »

On sait qu’il faut moins consommer mais l’organisation économique et sociale nous dit le contraire… Comment se sortir de ces injonctions contradictoires ?

« Pour le consommateur, c’est l’enfer. On est dans une société qui pousse à acheter toujours plus. La consommation représente environ 55 % du PIB ! Donc, économiquement, on ne peut pas juste s’en passer du jour au lendemain. Le poids du lobbying est également très puissant. J’ai découvert qu’une loi avait été votée en 2021 pour interdire la publicité des énergies fossiles… sauf qu’il n’y a jamais eu de décret pour la mettre en application ! Tout l’enjeu est de réussir à orienter les citoyens vers plus de services, de réparation, d’occasion… »

Faut-il miser sur les efforts individuels pour faire bouger les choses ?

« Ça ne sert à rien de surresponsabiliser les individus, car transformer les modes de consommation seuls est à la fois impossible et insuffisant. Il est nécessaire de repenser les modes de production, les politiques publiques et les infrastructures. Fort heureusement, des choses bougent. Des obligations réglementaires imposent au commerce d’adopter de meilleures pratiques ; des lois, comme la loi Agec [la loi antigaspillage pour une économie circulaire, 2020], vont dans le bon sens. Et puis beaucoup d’entreprises sont conscientes de la nécessité de se transformer et font évoluer leur offre en proposant des services de réparation, de location, du circuit-court. Seb est assez pionnière sur le sujet mais aussi Décathlon, Leroy Merlin… Le marché de la seconde main a trouvé un nouveau souffle et se développe grâce à des sites comme Leboncoin et Vinted, et c’est plutôt positif. »

Oui mais certains pointent les dérives de ce système qui ne permet pas de se sortir de la surconsommation…

« C’est vrai que sur Vinted, les prix sont tellement attractifs que cela peut pousser à acheter plus de produits que ce dont on a besoin. Mais si cela permet de donner une deuxième vie à ces objets et d’éviter d’en fabriquer des neufs, c’est toujours ça de pris. J’essaie de penser les choses sous forme de transition. C’est une première étape pour repenser notre rapport à la consommation. »

La consommation responsable… reste de la consommation.

« La consommation responsable ne veut pas dire grand-chose : c’est une manière d’intégrer les critiques sans changer le système. Il y a à la fois une forme d’hypocrisie et une méconnaissance des impacts. Pendant longtemps, on nous a dit qu’il suffisait de ne pas laisser couler l’eau pendant qu’on se brossait les dents et de trier ses déchets pour être un parfait écolo… Mais nous connaissons mal les impacts de nos pratiques, et donc on a l’impression de bien faire, mais parfois à tort. Par exemple, manger moins de viande est une très bonne initiative, mais si on fait un aller-retour à New York en avion, l’impact carbone sera bien supérieur… Aujourd’hui, il y a tout un tas d’outils qui permet de calculer son empreinte carbone en ligne. En prendre conscience, c’est déjà commencer à agir. »

Les citoyens sont-ils suffisamment informés ?

« Ils le sont à la fois trop et pas assez ! Ils sont noyés sous un flot d’informations contradictoires et très culpabilisantes, une offre hyperabondante, des labels peu lisibles… Les gens s’imaginent que consommer mieux, acheter des produits de qualité coûte plus cher, mais ce n’est pas si simple ! Manger bio, par exemple, ne coûte pas plus cher si on modifie un peu son régime alimentaire. Si je réduis ma consommation de viande, que si je cuisine moi-même des produits bruts et que je ne gaspille pas, je ne vais pas dépenser plus. Mais cela demande de repenser ses habitudes d’achat, ses manières de cuisiner, d’y passer plus de temps, donc ce n’est pas toujours simple. »

Êtes-vous optimiste pour l’avenir ?

« On est obligé d’être optimiste. Il y a un beau défi à relever et une voie à trouver entre ce consumérisme absurde qui va droit dans le mur et une décroissance subie dont personne ne veut. Il faut y croire et essayer de construire une alternative qui permette de répondre à nos besoins, mais en les repensant pour qu’ils soient compatibles avec les enjeux environnementaux. »

Corse Matin
dimanche 17 novembre 2024 503 mots, p. 3

Un patrimoine en péril ?

L. G.

L'Unesco précise que "dans de nombreux cas à travers le monde, la procédure de dialogue suffit à mettre en œuvre les mesures appropriées. Ce n'est que dans les rares cas où des menaces persistent à l'issue de la procédure de dialogue, et sur la base d'un avis d'experts, que le comité du patrimoine mondial peut décider d'inscrire un site sur la liste du patrimoine mondial en péril".

La liste compte une cinquantaine de sites dans le monde, généralement menacés par des conflits, l'urbanisation ou l'exploitation des ressources naturelles. La fréquentation touristique ? Elle "peut être l'un des critères si son impact menace la valeur universelle exceptionnelle du site". Cette valeur (VUE) représente "le caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l'ensemble de l'humanité".

Or, concernant Porto-Scandola, l'Unesco relève bien que "le tourisme excessif a un impact négatif croissant sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, en particulier sur sa biodiversité".

"Les perturbations causées par les bateaux à moteur pendant la haute saison touristique sont liées au faible succès de la population résidente de balbuzards pêcheurs, l'une des espèces phares du bien", note l'organisation qui évoque aussi la dégradation des herbiers de posidonie et des récifs coralligènes.

Vers un "renforcement de la protection"

Du reste, l'intérêt soutenu que manifeste l'institution de la place Fontenoy au site de Porto-Scandola apparaît symptomatique de la préoccupation grandissante que génèrent le surtourisme et ses impacts sur les sites les plus remarquables de la planète. En 2023, Venise échappait de peu à une inscription sur la liste du patrimoine en péril. En cause : "Les impacts du changement climatique et le tourisme de masse", susceptibles de "causer des changements irréversibles à la valeur universelle exceptionnelle du bien".

Les mesures prises par les pouvoirs publics convaincront-elles l'Unesco ? À ce stade, le projet le plus avancé semble être la révision du décret de 1975 classant Scandola en réserve naturelle, attendue en enquête publique début 2025. Reste que les pouvoirs publics ne semblent pas disposés à actionner le levier quantitatif : selon nos informations, les pistes envisagées ne comprendraient pas de restrictions quant au nombre de navires admis dans la réserve.

Elles se focaliseraient plutôt sur "le renforcement des mesures de protection de la faune et de la flore". "On nous a parlé d'interdire totalement la circulation même en dessous des nids vides, vous vous rendez compte, c'est une aberration !", peste Dominique Pieri, président de l'association des bateliers de Scandola, qui se dit prêt à explorer d'autres options.

Seconde alerte

Ces derniers mois, l'État étudiait également la possibilité d'interdire totalement le mouillage dans la réserve, sans qu'il soit possible de dire si cette disposition sera incluse dans le projet de décret révisé.

Reste à savoir si le comité du patrimoine mondial jugera tout cela à la hauteur des " mesures concrètes et urgentes " qu'elle réclame. Une chose est certaine cependant : après le retrait du diplôme européen des espaces protégés en 2020, les inquiétudes manifestées par l'Unesco constituent la seconde alerte sur l'état de conservation de ce joyau de patrimoine naturel.

Le Progrès (Lyon)
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Actu | france, mardi 19 novembre 2024 666 mots, p. LYOE63,OGML63,LYON63,VALS63,VILL63,HALO56,LCHJ57,ROAN56,SETI56,GIER56,FORZ56,OLBB56,DOCA56,BBVS56
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19 novembre 2024 - Le Bien Public L'Est Républicain Le Journal de Saône et Loire

Investissements

Les travaux publics redoutent l’impact des coupes budgétaires

Propos recueillis par Boris Ivanoff

Depuis l’annonce de « l’effort budgétaire » demandé aux collectivités locales, Alain Grizaud ne décolère pas. Pour le patron de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), ce coup de rabot sur les recettes des collectivités risque d’avoir un impact sur l’avenir du secteur.

Le gouvernement réclame 5 milliards d’euros d’économies (une somme que le Sénat propose de ramener à deux milliards) aux collectivités locales. Elles sont vos principales donneuses d’ordre : vous craignez pour votre activité ?

« Le chiffre d’affaires des 9 000 entreprises qui travaillent dans le secteur des travaux publics en France dépend pour 45 % de la commande publique locale. Et là-dessus, les communes et les intercommunalités représentent les deux tiers. Donc oui, les travaux publics vont perdre une part importante de leur activité économique avec cette réduction budgétaire. À titre de comparaison, en 2014, il avait été demandé aux collectivités un effort de l’ordre de 11 milliards d’euros, mais sur trois ans. Cela avait engendré une baisse d’environ 25 % de notre activité. Alors imaginez cinq milliards d’euros sur une seule année… »

D’un côté, participer à l’effort budgétaire, de l’autre l’activité des entreprises de travaux publics : l’équation est aussi simple que ça ?

« Tout le monde sait que l’état de nos finances demande un effort. Mais le gouvernement met des coups de rabot absolument partout et en coupant les vivres aux collectivités, c’est l’avenir que l’on sacrifie. Les collectivités participent grandement à la transition écologique en finançant les travaux, les aménagements sur leur zone. On ne le dira jamais assez : ce sont des territoires que va venir notre capacité d’adaptation au changement climatique. Et ce sont aussi les collectivités qui luttent au quotidien contre la fracture sociale. On l’a bien vu au moment de la crise des Gilets jaunes, les gens voulaient que l’État rende du pouvoir et de l’indépendance financière aux collectivités. Sans elles, on ne résoudra jamais le problème des déserts médicaux, des zones blanches… »

Raboter les recettes de plusieurs milliards d’euros met à mal cette capacité de financement ?

« La dotation globale de l’État (DGF) en faveur des collectivités locales s’élevait à 24 milliards d’euros en 2023. Dans son projet de loi des Finances, le gouvernement souhaite l’amputer de trois milliards, au travers de ce fameux fonds de précaution pour les collectivités, ce qui représente donc une part importante de la DGF. Viennent ensuite les économies sur la TVA. Le gel du montant du transfert de TVA aux collectivités entre 2023 et 2024 représente également un manque à gagner pour les communes, mais c’est surtout la réduction du Fonds de compensation de la TVA (FCTVA) qui est extrêmement préjudiciable. C’est grâce à ça que les collectivités peuvent investir. En le réduisant, ce sont donc des projets pour l’avenir que l’on va empêcher. Sans parler du Fonds vert… Ce n’est pas le montant de la réduction ou sa proportion qui compte, mais son effet multiplicateur sur les projets et la capacité d’investissement des collectivités. Et encore une fois, couper ça, c’est sacrifier l’avenir. »

Si ce n’est pas sur la FCTVA ou la DGF, quelles sont les pistes d’économie ?

« Plutôt que de réduire ses capacités d’investissement, l’État devrait raisonner comme une entreprise et mettre sur la table toutes ses dépenses structurelles. Quand une entreprise va mal, elle cherche à faire des économies dans ses dépenses de fonctionnement, mais surtout pas sur ce qui constitue le moteur de son activité, autrement dit son outil de production. Pour réduire le déficit, l’État devrait faire pareil. »

La Montagne
Cantal
Cantal, mardi 19 novembre 2024 403 mots, p. Cantal-6

Le 5e palmarès des Lauriers INRAE a été dévoilé, hier soir

L'UMR Fromage d'Aurillac récompensé

Parmi les lauréats des Lauriers d'INRAE, l'unité de recherche sur le fromage, basée à Aurillac, a reçu le prix collectif « Impact de la recherche ».

L'Unité mixte de recherche (UMR) Fromage est née d'un défi : celui de développer la production de fromages sans détériorer leur qualité et leur typicité. Un demi-siècle et bien des recettes fromagères plus tard, elle reste un ferment d'innovation.

Quelles bactéries sont nécessaires pour produire quels fromages ? Comment concilier sécurité alimentaire et qualité des fromages ? Comment maintenir la production et la typicité des fromages face au dérèglement climatique ? Ces questions sont au coeur des recherches de l'UMR Fromage. Ces travaux sont indispensables pour pérenniser la production de fromages, essentielle à l'économie du Massif central. « Vous mangez des fromages à pâtes persillées, des fromages bleus ? Il y a une chance sur deux que la souche de Penicillium roqueforti vienne de nos laboratoires », explique Christophe Chassard, directeur de l'unité.

Dérèglement climatique

Collaborations, formations et thèses : à tous les niveaux, le laboratoire de recherches fromagères entretient des liens étroits avec les professionnels. Il est reconnu comme un appui technique majeur pour faire face aux problèmes qu'ils rencontrent. Pour étudier plus finement la sécurité sanitaire des fromages, le site INRAE d'Aurillac a implanté en 2008 un hall fromager de niveau L2 unique en Europe. Ces 400 m 2 d'installations expérimentales permettent à l'équipe d'étudier des fromages contaminés avec des pathogènes comme la listeria ou la salmonella.

L'UMR Fromage fait face à un nouveau défi, et pas des moindres : l'impact du dérèglement climatique sur la production laitière. Or, les sécheresses estivales conduisant au manque de pâturage pour les animaux sont un réel risque. Les agents de l'UMR tentent de trouver des solutions pour demain, à l'image du projet de recherche adAOPt.

À Marcenat, les équipes d'Herbipôle et de l'UMR Fromage imitent les conditions en période de sécheresse en remplaçant une partie du pâturage par un autre fourrage. « Le changement climatique risque d'entraîner de plus en plus de sécheresse. Cela aurait des répercussions sur la manière de conduire les pâtures et d'alimenter les animaux. Cela pourrait avoir des conséquences sur la qualité du lait et celle des fromages », détaille Isabelle Verdier-Metz, ingénieure de recherche à l'UMR Fromage.

L'objectif de l'adAOPt est de trouver des alternatives pour repenser une production de fromages AOP tout en garantissant aux consommateurs un produit de qualité.

Le Progrès (Lyon)
Edition de Villefranche - Tarare ; Edition d'Oullins – Givors – Monts du Lyonnais ; Edition Ouest Lyonnais et Val de Saône ; Edition Est Lyonnais ; Edition de Lyon - Villeurbanne - Caluire
Actu | Économie, mardi 26 novembre 2024 599 mots, p. VILL58,VALS58,OGML58,LYON58,LYOE58

Entretien

Olivier Roussat, groupe Bouygues : « Avec l’Insa Lyon, on a une culture commune »

Propos recueillis par S. Mo

Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues, a signé une convention de mécénat avec la Fondation de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon, jeudi 21 novembre. Un mécénat destiné à faire de Bouygues un partenaire stratégique de l’Insa Lyon et à favoriser la formation de jeunes ingénieurs, des profils particulièrement recherchés par le groupe Bouygues.

Vous avez signé un partenariat avec l’Insa ce jeudi 21 novembre. Pourquoi avoir voulu cette collaboration ?

« Je connais bien cette école puisque j’en suis ancien élève et que, plus récemment, j’en ai parrainé la promotion 2022. C’est à cette occasion que nous avons décidé, avec la direction de l’Insa, de renforcer nos relations.

La formation de jeunes ingénieurs, représentatifs de la société dans sa diversité, contribue à notre investissement dans la formation à tous les niveaux de l’entreprise, à travers notamment l’apprentissage, la formation initiale et continue. L’Insa et Bouygues partagent des valeurs communes. »

Comment va concrètement se matérialiser ce partenariat ?

« Notre dotation soutiendra directement deux programmes emblématiques de la Fondation Insa Lyon. Le premier consiste à accompagner les enjeux socioécologiques dans les départements Génie civil et génie urbain et Télécommunications, services et usages.

Le second porte sur un enjeu majeur pour le groupe Bouygues : la diversité et l’inclusion.

L’Insa est une école d’ingénieurs à forte dimension humaine. L’école accompagne des étudiants d’horizons différents, que ce soit géographiquement ou socialement. Nous partageons cette vision : il est important que nos collaborateurs puissent voir qu’ils peuvent évoluer, peu importe leur milieu socio-économique. »

Le groupe Bouygues a un fort besoin en recrutement, notamment des ingénieurs…

« En 2024, nous aurons recruté 3 700 collaborateurs au statut cadre en France, dont 60 % sont des ingénieurs. Cela nous place dans le top 5 des entreprises qui recrutent le plus en France. Cette année, nous accueillerons 1 800 stagiaires et 1 600 alternants ingénieurs dans les différentes structures, soit 3 400 étudiants. En moyenne, 500 d’entre eux décrocheront un CDI dans le groupe. »

Quel type de postes recherchez-vous à Lyon ?

« Nous recherchons des profils variés dans nos différentes activités, et plus particulièrement des collaborateurs en génie climatique chez Equans, des techniciens réseaux pour Bouygues Telecom et des postes en encadrement travaux chez Bouygues Construction et Colas. »

Quelle est la stratégie opérée par le groupe Bouygues en termes d’innovation ?

« Nous considérons l’innovation comme essentielle pour nous différencier et faire face aux défis du changement climatique. Elle nous permet de proposer des solutions plus performantes et respectueuses de l’environnement à nos clients, par exemple avec des offres de logements à faible impact environnemental ou l’exploration de l’hydrogène comme solution de stockage d’énergie pour une mobilité durable. Dans cette approche, les collaborateurs et leurs initiatives sont essentiels pour nous permettre de nous adapter constamment et d’être à l’avant-garde des besoins de nos clients, partout dans le monde. Ça passe aussi par l’intrapreneuriat [de l’entrepreneuriat en interne Ndlr] pour accélérer des projets novateurs et renforcer la collaboration interdisciplinaire. »

Le groupe Bouygues va-t-il être impacté par le projet de loi de finances 2025 ?

« Nous aurons une augmentation d’impôts de l’ordre de 110 millions d’euros sur la base du projet présenté [le projet de loi est en cours d’examen au Sénat Ndlr]. Mais cela n’aura pas d’impact sur l’emploi dans le groupe. »

Le Progrès (Lyon)
Edition de la Haute-Loire
Actu | haute-loire et région, dimanche 17 novembre 2024 413 mots, p. HALO11

Haute-Loire

Logement : « Il faut réhabiliter, c’est l’avenir »

Propos recueillis par Sylvain Devun

Les conséquences du changement climatique ont-elles déjà un impact sur l’acte de bâtir ?

Éric Andron : « Oui, très concrètement, depuis longtemps déjà. Décarbonation, réduction des gaz à effet de serre, choix des sources d’énergie… Tous ces axes sont travaillés. Avec la DDT et l’ANCT(1) , nous poursuivons des réunions avec les bureaux d’études et d’ingénierie pour permettre un format de dynamisme dans les réhabilitations, en essayant de viser les chiffres demandés par la réglementation environnementale 2020. D’une manière générale, la Haute-Loire souffre énormément dans son parc immobilier. Les centres bourgs sont souvent délaissés. La mise à niveau de l’habitat est une tâche de longue haleine. »

Les habitations traditionnelles du département sont-elles appelées à disparaître ?

« Non, il faut trouver des solutions, avec des professionnels avertis et toutes les compétences d’ingénierie institutionnelle, pour mettre en œuvre des systèmes qui sont déjà éprouvés. On peut citer l’utilisation du bio et du géosourcé. Le principe, c’est d’aller chercher ce qu’on a sous la main, à moins de cinquante kilomètres. Plutôt des pierres, de la paille… Il convient d’utiliser des procédés à la fois innovants et de revenir à des techniques anciennes, disponibles localement. En Haute-Loire, nous avons par exemple le chaux-chanvre. Des jeunes entrepreneurs se mettent à la paille. Il faut raisonner sur le type de matériaux et les complexes d’isolation qui sont nécessaires dans l’ancien. Avec la politique du Zan(2) , on ne va plus pouvoir étendre. Il faut réhabiliter, c’est l’avenir. »

Comment les architectes travailleront-ils en 2050 ?

« Déjà, ils doivent consolider leurs connaissances. Ce qu’ils sont en train de faire. Ensuite, il sera important de travailler en équipe pluridisciplinaire. Il faut que tous les constructeurs au sens large, y compris les entreprises, se forment. Au niveau de la commande d’architecture, d’urbanisme, les programmations doivent aussi monter de niveau pour améliorer la prise en compte des éléments absolument nécessaires à la réduction des effets néfastes du réchauffement climatique. »

(1) Direction départementale des territoires et Agence nationale de la cohésion des territoires.

(2) Le zéro artificialisation nette des sols (ZAN) est un dispositif inclus dans la loi Climat et résilience de 2021 qui vise à réduire l’impact de l’expansion urbaine sur les sols et l’environnement.

Option Finance (site web)
mercredi 27 novembre 2024 - 08:56:05 1691 mots

L'alignement des politiques de prix de transfert sur les objectifs de durabilité

Amandine Lang Ernst Directrice de l'impact - Natixis Interépargne Bertrand Levitte Responsable EMEA des ventes d'obligations convertibles - Nomura Cyril Hourdry Directeur du développement - Altaroc

La COP29 a rappelé la place centrale de l'ESG et la nécessité pour les entreprises d'adapter leur stratégie pour s'y conformer.

Ces changements auront un impact sur leurs politiques de prix de transfert. Objectifs ESG et principes applicables aux prix de transfert sont-ils conciliables ?

Par Susana Rodriguez, associée, prix de transfert, Kévin Ramin-Coupin, manager, prix de transfert, et Alexandre Benichou, collaborateur, prix de transfert, PwC Société d'Avocats

La COP29 vient de s'achever, elle s'est tenue dans un contexte d'urgence climatique et de transformation économique internationale. Cette COP a souligné la nécessité pour les organisations gouvernementales et les entreprises d'accélérer leurs efforts pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de durabilité. Les discussions ont mis en lumière des engagements renforcés en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de l'adoption d'énergies renouvelables et de l'amélioration des conditions sociales et environnementales dans les chaînes d'approvisionnement mondiales.

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (« ESG ») sont devenus des éléments incontournables de la stratégie des entreprises, sous la pression des parties prenantes, des régulateurs et des consommateurs. Ces critères visent à mesurer la performance des entreprises au-delà des aspects financiers, en tenant compte de leur impact sur la société et sur la planète. Il convient de rappeler que l'ESG désigne les critères qui permettent d'évaluer la performance des entreprises sur les plans environnemental, social et de gouvernance. A titre d'exemple, ces critères peuvent concerner, entre autres, le respect des droits humains ou la diversité. L'ESG sert souvent de base pour les investisseurs qui cherchent à intégrer ces aspects dans leurs décisions de placement.

A titre d'exemple, la loi française du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordre dispose qu'une société et l'ensemble des filiales ou sociétés qu'elle contrôle doivent prendre des « mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l'environnement […] ». Après des négociations complexes, la Directive sur le devoir de vigilance des entreprises (« CS3D »), inspirée de la loi française de 2017, a été formellement validée au printemps 2024. Cette directive élargit le champ d'application de la loi française et précise le contenu des obligations.

1. Les opportunités et défis liés à l'ESG

Parmi les opportunités, on peut citer, d'une part, la valorisation de l'image et de la réputation des entreprises, qui peuvent se différencier de leurs concurrents en affichant leur engagement en faveur du développement durable.

D'autre part, une entreprise qui investit dans des technologies « vertes » peut réduire ses coûts énergétiques et améliorer sa marge opérationnelle. Cette optimisation de la performance financière et opérationnelle de l'entreprise permet par exemple de bénéficier d'une meilleure allocation des ressources.

Par ailleurs, l'anticipation et la prévention des risques juridiques et fiscaux permettraient de limiter le non-respect des obligations ESG, les litiges ou encore les sanctions.

Parmi les défis, on peut mentionner la complexité et l'incertitude des règles et des normes ESG, qui peuvent varier selon les pays, les secteurs, les parties prenantes, les sources. Les entreprises doivent donc se tenir informées et être à jour des évolutions réglementaires et des attentes du marché. Elles doivent suivre les évolutions des directives européennes et des réglementations locales en matière de durabilité.

Par ailleurs, le suivi et la mise en œuvre des politiques ESG nécessitent des ressources humaines, techniques et financières importantes. De même, une coordination et une communication efficaces entre les différentes fonctions et entités du groupe seront primordiales. Or, la mise en place de systèmes de reporting ESG efficaces peut nécessiter des investissements significatifs en technologie et en formation.

Enfin, la sensibilité et la confidentialité des informations ESG, qui peuvent être stratégiques, concurrentielles ou personnelles, doivent être protégées et sécurisées, tout en respectant les exigences de transparence et de divulgation.

Ces opportunités et défis sont de plus en plus d'actualité du fait de la forte évolution de l'ESG ces dernières années, et ce, sous l'impulsion de plusieurs facteurs, tels que :

– la prise de conscience croissante des enjeux liés au changement climatique, aux inégalités sociales, aux droits humains ;

– la pression des parties prenantes, notamment des investisseurs, des consommateurs, des ONG, des médias, qui exigent des entreprises plus de transparence et de responsabilité ;

– l'utilisation par les investisseurs des notations ESG pour évaluer les risques et les opportunités liés à la durabilité des entreprises ;

– l'émergence de cadres réglementaires au niveau national, régional et international, qui encouragent ou imposent aux entreprises de respecter des principes et des standards ESG

Ces facteurs ont conduit les entreprises à intégrer les objectifs de durabilité dans leur stratégie globale, mais aussi dans leur politique de prix de transfert.

2. Les prix de transfert comme reflet de la politique ESG

Les prix de transfert doivent être cohérents avec la réalité économique et les fonctions, actifs et risques de chaque entité, en tenant compte des facteurs ESG qui peuvent influencer la création de valeur et la performance des entreprises.

Par exemple, les entreprises pourraient utiliser des modèles de prix de transfert qui récompensent les entités respectant les critères ESG, comme l'utilisation d'énergies renouvelables. L'ESG peut également impacter les chaînes de valeur internationales, nécessitant des ajustements dans les politiques de prix de transfert pour refléter les nouvelles réalités économiques et les fonctions, actifs et risques modifiés par les considérations ESG. De plus, les entreprises doivent évaluer les nouveaux actifs de propriété intellectuelle créés par les initiatives ESG et planifier la stratégie des financements intragroupes via des obligations ou des prêts « verts ».

La réinvention de la chaîne de valeur comme résultat des enjeux de durabilité peut, par ailleurs, aboutir à la création d'actifs incorporels tels que de nouveaux process, des nouvelles technologies, ou bien des données exploitables ou monétisables. Les Principes OCDE en matière de prix de transfert rappellent les éléments clés à retenir en matière d'actifs incorporels : selon ces principes il faut procéder à une analyse fonctionnelle détaillée pour identifier les actifs incorporels, la façon dont ils contribuent à la création de valeur, les entités engagées dans les principales fonctions et supportant les risques les plus significatifs, et en particulier ceux qui sont liés à la mise au point, à l'amélioration, à l'entretien, à la protection et à l'exploitation des actifs incorporels. Cette analyse, qui doit se faire à la lumière des critères ESG, permettra d'identifier les entités d'un groupe multinational qui doivent supporter financièrement ces nouveaux investissements et les risques y afférant. Les filiales qui bénéficient de ces actifs ESG pourraient rémunérer le propriétaire de ceux-ci par le paiement d'une redevance. Alors que la fourniture d'une prestation de service ESG pourrait être rémunérée sur la base d'une marge sur coûts.

Sur ce dernier point, l'OCDE qualifie de services à « faible valeur ajoutée » la « définition et suivi des procédures relatives à la santé du personnel, application des normes relatives à l'hygiène et à la sécurité sur le lieu de travail », ainsi que, « le suivi et la compilation des données relatives à la santé, à la sécurité, à l'environnement et aux autres normes applicables à l'entreprise ». Pour autant, les Principes de l'OCDE , présentent certains aspects de risques liés aux transformations sociales et environnementales comme des risques « stratégiques » ou de « marché ». Dès lors, la qualification de « faible valeur ajoutée » de services intragroupes ESG ne doit pas être automatique mais découler d'une analyse fonctionnelle détaillée.

En outre, les coûts supplémentaires liés à ces initiatives, comme par exemple, l'adoption de matériaux recyclés ou la certification des processus, doivent être correctement attribués lors de la rémunération des filiales dans le cadre de ces transactions intragroupes pour s'assurer qu'elles respectent le principe de pleine concurrence tout en intégrant les dimensions ESG.

Pour ce faire, les entreprises doivent adapter leur chaîne de valeur, réviser leurs analyses fonctionnelles et le choix des méthodes de prix de transfert qui en découlent. A titre d'illustration :

– l'analyse fonctionnelle doit identifier les fonctions, actifs et risques liés à l'ESG, comme la gestion des émissions de carbone, le développement de produits verts, la protection des données personnelles, les changements potentiels du modèle opérationnel de l'entreprise et l'impact potentiel sur la valeur de la marque ou la propriété intellectuelle de l'entreprise. Elle doit également évaluer la valeur ajoutée et le niveau de complexité de ces fonctions, actifs et risques, ainsi que leur localisation au sein du groupe. A ce titre, une entreprise peut évaluer l'impact de l'utilisation d'énergies renouvelables sur ses coûts de production et ses émissions de carbone ;

– le choix des méthodes de prix de transfert doit tenir compte des spécificités des transactions liées à l'ESG, comme la singularité des actifs incorporels, la difficulté à trouver des sociétés comparables, l'existence de primes ou de décotes liées à la performance ESG. Par exemple, une entreprise peut utiliser une méthode de prix de transfert qui valorise les investissements dans des technologies vertes tout en respectant le principe de pleine concurrence.

Enfin, la documentation de prix de transfert peut fournir des informations pertinentes sur les aspects ESG des transactions intragroupes, comme les stratégies mises en place, les indicateurs ESG, l'analyse financière détaillée (bénéfices, coûts), etc.

3. Conclusion

L'intégration des critères ESG par les entreprises pourrait constituer une transformation majeure de leurs modèles opérationnels et de leurs chaînes de valeur. Ces changements devront nécessairement se refléter dans leurs politiques prix de transfert. La collaboration entre les équipes ESG et les équipes fiscales permettra plus facilement d'adopter des politiques prix de transfert alignées sur les objectifs de durabilité. Les entreprises qui adopteraient une approche proactive, en alignant leurs analyses fonctionnelles, leurs chaînes de valeur et leurs structures de financement sur les critères ESG, se positionneraient comme des leaders dans cette transition.

1. La Conférence de Bakou de 2024 sur les changements climatiques.

2. Corporate Sustainability Due Diligence Directive.

3. Par exemple : le Pacte mondial des Nations unies, l'Accord de Paris sur le climat, la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises.

4. Option Finance n° 1509, 6 mai 2019, « Actifs incorporels : un enjeu de taille pour les prix de transfert ».

5. Principe OCDE, §7.49.

6. Principes OCDE, section D.1.2.1.1. Etape 1, a).

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

L'Indépendant
CARCA_IN
lundi 25 novembre 2024 738 mots
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24 novembre 2024 - L'Indépendant (site web)

« Repenser les hôtels »

Comment la question du changement climatique est-elle aujourd'hui traitée par la profession hôtelière ? La question du développement durable a été intégrée dans le nouveau classement hôtelier qui est entré en vigueur en 2022. Pour tous les établissements, du 1 aux 5 étoiles, des items liés à cette question et aux éco-gestes ont été intégrés. Dans l'ancien règlement, ces critères étaient au nombre de 13 dont trois seulement obligatoires; le nouveau classement en compte dorénavant 27 dont 13 obligatoires (s'ajoute une formation du personnel de trois heures minimums à la gestion économe de l'énergie, de l'eau et des déchets, rendue obligatoire et plus optionnelle, Ndlr). Le problème principal, aujourd'hui, c'est déjà la question de l'eau : quand on parle de petits gestes, il y a la généralisation des mousseurs sur les robinets pour réduire la consommation. Mais des questions se posent aussi sur l'exploitation des piscines; et le secteur doit également réfléchir à la possibilité, pour les nouvelles constructions, de penser un système de récupération et de réutilisation des eaux usées.

Comment s'adapter au regard des projections à l'horizon 2050 ? Les hôtels vont devoir se concentrer sur les ouvertures, notamment les fenêtres, pour tenter de limiter l'impact de ces fortes chaleurs : cela voudra sans doute dire des travaux de rénovation sur les établissements qui ont été construits il y a un certain temps, pour se pencher par exemple sur des joints défectueux, qui peuvent vite se dégrader, et limiter l'entrée de l'air chaud. Quand j'étais à la tête de l'Hôtel des 3-Couronnes (à Carcassonne, Ndlr), malgré le double vitrage, on consommait autant pour la climatisation que pour le chauffage... Ce qui est certain, c'est qu'il va falloir rénover et repenser les établissements : et le problème, c'est que ça peut chiffrer très fort et très vite. Jusque-là, les hôteliers entretenaient plus les intérieurs que les extérieurs, il va falloir changer de logique. La profession a bénéficié l'an passé des aides de l'Ademe (l'agence de la transition écologique, Ndlr), limitées à 200 000 euros (avec le Fonds tourisme durable, Ndlr). Aujourd'hui, il faut encore qu'on achève de rembourser les prêts garantis par l'Etat (PGE) souscrits pendant le Covid. Une isolation par l'extérieur, sans aides, on ne pourra pas le réaliser. Mais si les hôtels de l'Aude sont des passoires thermiques, ça va être une catastrophe.

Ce réchauffement pourrait-il entraîner un changement des pratiques de la clientèle ? Le beau temps et les températures estivales dans le Sud, qui étaient un atout, vont devenir un handicap lorsqu'on aura un réchauffement et un climat semblable à celui de Valence. Ce n'est pas pour rien que, déjà, la Bretagne et la Normandie fonctionnent très bien, et attirent les touristes. On peut aussi penser que des secteurs audois de moyenne montagne, comme la Haute Vallée ou la montagne Noire, vont gagner de la clientèle, attirée par la potentielle fraîcheur. On voit déjà beaucoup de personnes qui, l'été, font le choix de la montagne, pour la pratique de la randonnée ou du VTT, un tourisme nature qui marche très bien mais qui s'appuie aussi sur des températures estivales qui épargnent la canicule. Parce que se mettre sur une plage alors qu'il fait 45 °C en plein soleil, on n'est plus dans le plaisir.

Comment les salariés pourront-ils être accompagnés, alors que le secteur peine encore à attirer ? J'ai longtemps travaillé comme chef de cuisine. A 40 ou 45 °C, avec la chaleur que dégage le matériel, c'est déjà difficile. Mais si on a 40 °C dehors, ça veut dire 55 à 60 °C dans les cuisines, et on va entrer dans une grande pénibilité du travail, oui. On va bientôt être obligé de mettre la climatisation dans les cuisines. Pour le service, l'impact sera sans doute un peu moindre. Je reviens aux 3-Couronnes : quand il faisait très beau, il n'y avait personne sur la terrasse; manger avec une chaleur écrasante, ce n'est pas agréable. D'ailleurs, sur le littoral méditerranéen, le midi, les terrasses ne font pas le plein. Il va falloir réfléchir à des changements de pratiques, et songer à plus travailler le soir, comme en Espagne. On irait vers un seul service, sans coupure entre le midi et le soir : ce serait d'ailleurs peut-être plus simple pour la gestion du personnel. «

Un atout qui va devenir un handicap. Philippe Deniau, président de l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie. C. BOYER «

Si les hôtels sont des passoires thermiques, ça va être une catastrophe.

Le Journal des entreprises - Le Brief (Pays de la Loire), no. 20241128
PRODUCTION ET DISTRIBUTION D'ÉNERGIE, jeudi 28 novembre 2024 907 mots, p. 5,6,7

VENDÉE

Le vendéen Verdemobil Biogaz procède à une levée de fonds record de 150 millions d'euros

David Pouilloux

Verdemobil Biogaz annonce une levée de fonds record de 150 millions d'euros pour renforcer sa position de leader dans la valorisation des gaz renouvelables en Europe. Soutenue par Eren Industries, Eiffel Investment Group et Océan Participations, l'entreprise vendéenne accélère son développement, notamment dans la production de BioCO, 2 pour répondre à la demande croissante de solutions durables en matière d'énergie.

Verdemobil Biogaz annonce une levée de fonds record de 150 millions d'euros pour renforcer sa position de leader dans la valorisation des gaz renouvelables en Europe. Soutenue par Eren Industries, Eiffel Investment Group et Océan Participations, l'entreprise vendéenne accélère son développement, notamment dans la production de BioCO, 2 pour répondre à la demande croissante de solutions durables en matière d'énergie.

C'est une levée de fonds majeure, pour ne pas dire énorme, pour un acteur clé de la décarbonation. Le 26 novembre 2024, Verdemobil Biogaz, entreprise vendéenne innovante spécialisée dans la valorisation des gaz renouvelables, a annoncé la clôture d'une levée de fonds de 150 millions d'euros. Cette somme, obtenue auprès d'investisseurs de premier plan, permet à la société de renforcer son positionnement stratégique dans le domaine de la décarbonation, et plus particulièrement dans la commercialisation de BioCO. 2 Les partenaires de cette opération - Eren Industries, Eiffel Investment Group et Océan Participations - s'engagent à soutenir Verdemobil Biogaz pour les cinq prochaines années, avec pour objectif de faire de la société un leader sur le marché du BioCO2, un secteur clé pour la transition énergétique.

Un partenariat stratégique pour Verdemobil Biogaz

Fondée en 2008, basée à Montaigu (Vendée), Verdemobil Biogaz est une société innovante spécialisée dans la conception, la fabrication et l'exploitation d'équipements dédiés à la valorisation des gaz renouvelables, issus principalement du monde agricole. En 2023, l'entreprise avait tenté une introduction en Bourse qui avait échoué. Avec un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros en 2022 et 48 salariés, l'entreprise a cette fois réussi à trouver des investisseurs capables de soutenir son ambition. Elle est désormais bien positionnée pour accélérer sa croissance grâce à cette belle levée de fonds.

Depuis sa création, Verdemobil Biogaz a mis en service 50 installations en France et à l'international (Suisse, Allemagne, Italie et Canada) et est reconnue pour son expertise dans la conversion du biogaz en biométhane, et BioCO2 BioGNL.

Son savoir-faire ? Grâce à des méthaniseurs, l'entreprise vendéenne transforme des déchets organiques, comme les déchets alimentaires, agricoles ou industriels, en gaz qu'on peut utiliser comme source d'énergie. Elle capture le biogaz produit lors de la décomposition de ces déchets, le purifie et le transforme en biométhane (qui peut être utilisé pour produire de l'énergie) ou en BioCO2, un gaz utile pour des applications industrielles dans les secteurs de l'agroalimentaire ou pharmaceutique.

Des objectifs ambitieux pour les années à venir

L'objectif affiché par Verdemobil Biogaz est de multiplier par dix son portefeuille actuel de modules BioCO2 d'ici à 2030. En parallèle, l'entreprise envisage de renforcer sa présence sur les marchés internationaux. Pour atteindre ces ambitions, elle prévoit d'installer de nouvelles unités de valorisation du CO2, afin de produire plus de 500 000 tonnes de BioCO2 de qualité alimentaire par an. Ce CO2 peut être utilisé pour l'alimentation humaine, dans les boissons gazeuses par exemple.

Cette levée de fonds intervient dans un contexte de forte demande pour des solutions énergétiques durables et de gestion des déchets. La société souhaite maximiser le potentiel du biogaz et du CO2 biosourcé, tout en contribuant activement à la décarbonation des industries à forte consommation énergétique. "Face au changement climatique que nous vivons aujourd'hui, il est urgent de prendre des mesures qui ont un impact réel, estime Philippe Khairallah, président de Verdemobil Biogaz. Grâce à notre expertise technologique et à notre gamme de solutions modulaires pour capter et convertir 100 % du biogaz en énergie renouvelable et en CO2, avec zéro émission dans l'atmosphère, nous contribuons quotidiennement à décarboner les marchés à forte valeur ajoutée."

Trois partenaires clés pour cette levée de fonds

Trois investisseurs majeurs accompagnent donc Verdemobil Biogaz dans cette nouvelle phase de son développement. Eren Industries, acteur clé dans la transition énergétique, soutient Verdemobil Biogaz à travers sa filiale VerdEren. "Le biogaz devient l'un des axes d'investissement stratégiques de notre branche d'activité "Énergie Décarbonée", assure David Corchia, cofondateur d'Eren Industries. Verdemobil Biogaz s'inscrit parfaitement dans cette stratégie."

Eiffel Investment Group, via son fonds Eiffel Gaz Vert, joue également un rôle déterminant dans l'opération. Le groupe a déjà financé plus de 100 projets de méthanisation et continue d'accompagner la transition vers un modèle zéro émission. "L'approche de Verdemobil Biogaz a un fort impact local, précise Marc-Etienne Mercadier, gérant du fonds Eiffel Gaz Vert, en collaborant avec les unités de méthanisation implantées dans les territoires et en fournissant du BioCO de qualité alimentaire aux serristes, aux industries agroalimentaire et 2 pharmaceutique situées à proximité."

Enfin, Océan Participations, filiale de la Caisse Fédérale du Crédit Mutuel Océan, se positionne comme un partenaire de proximité. Pierrick Charrot, directeur d'Océan Participations, et Virginie Chevalier, chargée d'investissements, assurent accompagner Verdemobil Biogaz "en tant qu'acteur clé de la transition énergétique, dont les solutions et le savoir-faire en matière d'installations de modules de valorisation du biogaz ne sont plus à démontrer.

Ce soutien devrait permettre à Verdemobil Biogaz de poursuivre son développement."

Ouest-France
Ancenis ; Nantes Nord-Loire
Ancenis et sa région, mardi 10 décembre 2024 585 mots, p. OF Ancenis_10

« Chaque achat alimentaire a un impact réel »

Bertrand THOUAULT.

La Confédération paysanne 44 sensibilise les consommateurs aux dangers des traités de libre-échange et du Mercosur. Le syndicat a fait halte dans la galerie de Leclerc.

« Aujourd’hui, tout est fait pour tromper le consommateur, dénonce Charles Chevalier, élu du secteur du Pays d’Ancenis pour la Confédération paysanne 44 et membre de la liste électorale. Le petit drapeau français et son mot « transformé » biaisent l’origine des produits. »

À l’approche des élections professionnelles de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, du 15 au 30 janvier 2025, le deuxième syndicat agricole de Loire-Atlantique bat la campagne et les communes du Nord et du Sud-Loire, à la rencontre des paysans mais aussi, des consommateurs. «  Nous défendons un projet de société pour que les consommateurs bénéficient d’une alimentation saine et suffisante. On fait déjà de gros efforts de notre côté. On ne demande pas grand-chose aux citoyens. Leur choix de consommer local et français, déjà, c’est un énorme pouvoir qu’ils détiennent pour nous et nos enfants. »

« Les bénéfices d’une alimentation locale »

Lundi 9 décembre, en fin de matinée, le Bétaillère tour du syndicat agricole s’est garé sur le parking du centre commercial Leclerc d’Ancenis-Saint-Géréon (1). Anne Girardeau, productrice d’œufs, apporte son soutien indéfectible « à la Conf’car elle défend les petites structures ».

Ses produits vendus à la ferme de l’Audace de Varades (Loireauxence) pourraient figurer au menu de Noël santé de la Conf’paysanne dressé sur une table dans le hall de la galerie commerciale. Il affiche les « bénéfices d’une alimentation locale » et est composé d’une entrée de « produits plus frais et nutritifs », d’un plat principal avec « une adaptation au rythme des saisons » et d’un dessert « avec moins de produits transformés ». Loin du plateau « avec pesticides, antibiotiques, OGM, importés des différents pays d’Amérique du Sud (Mercosur) et de la déforestation qui en découle »,symbolisée par une bûche en bois et une seringue.

« Consommer moins, mieux et plus local »

Ce menu interpelle cette cliente Sylvie Gautier : « Je ne comprends pas qu’on puisse importer de la viande d’Amérique du Sud alors qu’il y a suffisamment de producteurs locaux. Il faut que tout le monde ait la même philosophie : consommer moins, mieux et plus local ! »

« Aujourd’hui, on sensibilise les consommateurs aux dégâts et dangers des produits issus du libre-échange avec lequel on a déjà de gros soucis et le Mercosur, prolonge l’éleveur du Gaec Le bonheur est dans le Pré, à Couffé, près d’Ancenis. Chaque achat alimentaire a un impact réel sur l’environnement social, économique, local, la biodiversité et la santé du consommateur. Si le consommateur change, les distributeurs comme Leclerc s’adapteront. »

Laurent Douet, agriculteur en production laitière au Gaec des Iffs à Teillé, veut insuffler cet élan : « Notre cahier des charges est différent du Mercosur. On est plus légitimes en revendiquant un prix juste dans l’assiette. »

Mardi 10 décembre, 11 h, le syndicat propose un échange sur les enjeux alimentaires face au changement climatique, salle de l’Encre, à Anetz (Vair-sur-Loire) en présence d’élus du conseil départemental.

A 20 h, rencontre à l’Espace Mil’lieu à La Grigonnais.

Plus d’infos sur faceboobk.com

(1) La direction du centre E. Leclerc, que nous avons sollicitée lundi par téléphone, n’a pas souhaité réagir.

Cet article est paru dans Ouest-France

La Dépêche du Midi
Ariège
Locale, lundi 25 novembre 2024 767 mots, p. 10

Le desman, une des espèces les plus menacées des Pyrénées

Les membres de l'Ana-Cen Ariège suivent l'évolution de la population de desman des Pyrénées, espèce endémique dont le statut est classé « en danger » à l'international.

Les trois employés de l'Ana-Cen Ariège remontent le ruisseau du Najar, bordé par un parterre jonché de feuilles mortes, créant un camaïeu d'orange qui se mêle à la mousse verte éclatante des rochers. Sur la berge ou dans le cours d'eau, ils scrutent les moindres cavités à la recherche d'un animal bien particulier, le desman des Pyrénées, ou au moins de ses excréments.

Petit, semi-aquatique et nocturne, c'est un animal qui conserve de nombreux mystères inexpliqués. Le « rat trompette » est un mammifère de petite taille, entre 24 et 29 cm, dont plus de la moitié pour la queue. Distingué par sa trompe, qui est un atout sensoriel essentiel, il s'est adapté, au fil de son évolution, à un mode de vie aquatique. Ses pieds palmés et sa queue écailleuse, gouvernail naturel, lui permettent de capturer les larves d'invertébrés qui forment l'essentiel de son régime qu'il trouve au fond des cours d'eau.

« C'est un animal que l'on connaît très peu »

Autrefois présente sur l'ensemble du massif, l'espèce laisse peu de traces dans la culture pyrénéenne. Des ouvrages anciens contiennent des représentations peu réalistes de l'insectivore, preuve d'une méconnaissance passée qui est encore d'actualité. « C'est un animal que l'on connaît très peu, personne n'a pu observer de bébés, par exemple. On a des lacunes en ce qui concerne leur reproduction. C'est très difficile de le protéger alors qu'on ne connaît pas son mode concret de reproduction », explique Vincent Lacaze, membre de l'Ana-Cen spécialisé dans le desman des Pyrénées.

Peu observé et pris en photo, la seule manière de constater sa présence avec précision est de relever ses excréments. « Ils se différencient par leur forme et leur odeur musquée, que certains comparent à celle du miel », précise le spécialiste. Avec leurs bottes, les employés fouillent les cavités présentes au bord du cours d'eau pour trouver les déjections fraîches et les prendre en photo, preuve du passage récent de l'animal. Le long du Najar, ils en ont relevé trois en une matinée. En guise de suivi des travaux d'EDF, ils vérifient l'impact des modifications de débits d'eau sur le desman. C'est une des missions de l'Ana-Cen, qui accompagne les porteurs de projet et organismes pour s'assurer qu'ils n'impactent pas les milieux naturels. « En vallée de Najar et d'Aston, on a beaucoup d'indices de sa présence », indique Léa, chargée de projet à l'Ana-Cen.

Une espèce classée « en danger »

« Depuis mes débuts en 2008, je vois et ressens la diminution de la population. Avant, on trouvait des excréments partout et, depuis ces dernières années, on en retrouve peu, voire pas du tout à certains endroits », regrette-t-il. Dans les années 1990, le Galemys pyrenaicus était présent sur toutes les Pyrénées, d'Est en Ouest, et descendait jusqu'à 300 mètres d'altitude. « Il y a quarante ans, il y en avait dans la grotte du Mas d'Azil, maintenant on n'en retrouve quasiment plus sur l'Arize. » Sans évaluation numérique fiable sur la population de desmans, c'est la diminution de son aire de répartition qui montre son déclin. Dans la liste rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), l'espèce est classée « vulnérable » en France mais devrait rejoindre la classification internationale « en danger », soit l'avant-dernier stade avant l'extinction à l'état naturel. Elle fait partie des espèces les plus menacées des Pyrénées. « On avait régulièrement des signalements de cadavres, on en a de moins en moins, c'est inquiétant », explique le spécialiste.

Les activités humaines menacent son habitat : artificialisation des berges, pollution et barrages hydroélectriques réduisent ses lieux de vie essentiels. Des aménagements comme des prises d'eau et des tuyaux de moins de 10 cm de diamètre sont des pièges pour l'animal, qui peut s'y coincer. « Il y a aussi le changement climatique, dont on a du mal à évaluer l'impact, mais c'est un réel problème avec le manque de neige en hiver, de forts étiages en été et des sécheresses. » La survie de l'espèce est également impactée par les prédateurs, domestiques comme le chat, naturels comme la loutre, certains poissons et rapaces. Ces dernières années, une espèce allochtone, le vison d'Amérique, se présente comme une menace croissante, surtout en Espagne mais de plus en plus dans le département. « Il n'était connu que de l'Hers, mais il progresse. Des observations ont été faites en vallée de l'Arize, de l'Ariège et dans le Donezan », s'inquiète Vincent.

Scott Dubois

La Montagne
Clermont-Ferrand
Clermont Ferrand, jeudi 12 décembre 2024 260 mots, p. Metropole-21

Des étudiants mobilisés pour le climat

Lempdes. Quatre étudiants de Marmilhat sensibles au réchauffement climatique et à la promotion des producteurs locaux.. Amin El Laoui, Paul Kerrinckx, Thibaut Lanord et Maé Pignard, étudiants à Marmilhat, ont organisé une animation place de la Résistance à Clermont-Ferrand pour sensibiliser à l'impact du changement climatique sur l'agriculture et la consommation locale. Ce projet, intitulé « Terroir et climat », vise à promouvoir des pratiques plus durables et à valoriser les produits locaux face aux défis environnementaux.

Action collective

« Le réchauffement climatique affecte directement l'agriculture et les modes de consommation. Notre projet cherche à sensibiliser les habitants de la région à ces enjeux cruciaux, en favorisant des choix responsables et en valorisant les circuits courts », explique Thibaud Lanord. L'initiative repose sur deux idées principales : encourager la consommation de produits locaux et mettre en lumière les impacts du réchauffement climatique sur les territoires agricoles.

Lors de l'événement, les passants ont découvert des solutions concrètes pour réduire leur impact environnemental, comme consommer des produits issus de circuits courts. Une dégustation de produits locaux a permis d'illustrer les bénéfices de ces pratiques. « Plus de 200 personnes ont participé, découvrant à la fois les effets du réchauffement et les avantages d'une consommation locale », ajoute l'équipe.

Le projet cible particulièrement les jeunes adultes, sensibles aux enjeux environnementaux, et les urbains de la classe moyenne ou supérieure, capables de soutenir financièrement une agriculture locale.

Par cette action collective, les étudiants espèrent inciter les citoyens à adopter des modes de vie plus responsables et contribuer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique.

Les Echos (site web)
mardi 19 novembre 2024 - 06:15 UTC +0100 750 mots

SONDAGE - Deux Français sur trois inquiets de l'impact sanitaire de la crise environnementale

JULIE LE BOLZER

Selon le sondage « L'impact des risques environnementaux sur la santé », réalisé par OpinionWay pour « Les Echos » et le groupe VYV, une majorité de Français se dit préoccupée par les effets sanitaires de la crise écologique.

A l'heure où les images de catastrophes naturelles se multiplient, il n'est plus question d'ignorer le risque climatique. Dans le même temps, les conséquences sanitaires de la crise écologique se font, elles aussi, plus prégnantes chez les citoyens.

C'est ce que révèle le sondage « L'impact des risques environnementaux sur la santé », réalisé par OpinionWay pour « Les Echos » et le groupe VYV (*), où 74 % des répondants font part de leur préoccupation. Dans toutes les tranches d'âge, le taux de 70 % est dépassé. Pour le sociologue Ronan Chastellier, « l'environnement devient un espace privilégié pour toutes les formes d'anxiété sociale ».

« Outre le risque bien réel, ces peurs sont également nourries par l'invisibilité des matières dangereuses qui auraient un impact direct ou insidieux sur la santé », analyse-t-il, en ajoutant que « différents scandales environnementaux ont contribué à une polarisation de l'opinion ».

La peur des pesticides

Parmi les plus grands risques que ferait peser sur la santé humaine la dégradation de la planète, les sondés invoquent en premier lieu les pesticides (70 %), suivis de près par la pollution aux particules fines (68 %) et les manifestations extrêmes du changement climatique, telle que la canicule (67 %).

Arrivent ensuite les perturbateurs endocriniens (58 %), le bruit (38 %) et les ondes des téléphones portables (35 %).

Là encore, le caractère invisible de la menace tendrait à accroître les craintes. « Les pesticides qui ne sont pas toujours tangibles ou perceptibles font le plus peur. Suivent la pollution, les perturbateurs endocriniens ou encore les ondes de téléphones portables, des appareils 'surprésents' dans notre quotidien, dont on découvre toujours sur le tard la nocivité. A croire que l'invisibilité et les effets retardataires exacerbent l'hypersensibilité du public », décrypte Ronan Chastellier.

Faire évoluer les habitudes

Interrogés sur les maladies humaines engendrées par la dégradation de l'environnement, les répondants citent dans une écrasante majorité les affections respiratoires (85 %), puis le cancer (74 %), les maladies cardiovasculaires (55 %) et, dans une moindre mesure, le diabète (27 %).

De quoi faire dire au sociologue qu'« environnement et hygiène de vie paraissent de plus en plus intimement liés ». « L'air que l'on respire ferait presque l'objet d'une peur phobique », dit-il, voyant là un déclencheur pour impulser « des comportements plus écologiques, qui sont désormais perçus comme un bon moyen de préserver sa propre santé ».

À l'heure où commencent à être mesurés les effets dudérèglement climatique sur la santé, un nombre croissant de Français se déclarent davantage prompts que par le passé à faire évoluer leurs habitudes quotidiennes et à adopter une meilleure hygiène de vie, pour servir tant la planète que leur propre équilibre physique et mental.

Ainsi, 72 % estiment qu'il est possible de protéger sa santé grâce à un environnement sain. Quant aux leviers activables, 41 % évoquent un autre mode de vie (comportant davantage de sport, par exemple), 31 % une vigilance accrue sur son alimentationet 29 % un cadre de vie plus proche de la nature.

Retour à la nature

« Le manque d'activité et le comportement plus ou moins sédentaire sont connus pour être responsables de pathologies cardiovasculaires, et la popularité des applications de santé, qui calculent par exemple le taux quotidien de marche à pied, montre que la recommandation de 'bouger plus' est prise en compte », indique Ronan Chastellier.

Il ajoute que « les nouvelles vulnérabilités suscitées par la crise environnementale s'invitent de plus en plus dans les consultations médicales et les échanges avec les professionnels de santé ». De même, les campagnes sur les risques d'une consommation excessive de sucre ou de sel commencent à porter leur fruit.

« Au même titre que les Français ont davantage conscience des risques liés au manque de diversification alimentaire, ils semblent plus nombreux à envisager un retour salutaire à la nature pour se désintoxiquer du bruit ou de la pollution, et maintenir à bonne distance ce qui nuit à leur santé », conclut-il.

(*) Méthodologie : le sondage « L'impact des risques environnementaux sur la santé » a été réalisé par questionnaire en ligne, du 16 au 18 octobre 2024, auprès d'un échantillon de 1.049 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Julie Le Bolzer

Midi Libre
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vendredi 22 novembre 2024 273 mots

Des actions pour cultiver l'indispensable culture du risque

Dans le cadre de l'amélioration de la connaissance du risque, l'Établissement public territorial de bassin du Vistre a mené plusieurs actions. Tout d'abord avec un stand d'animation dans la galerie de Cap Costière à Nîmes. Puis, il s'est tourné vers la culture en montant deux représentations théâtrales avec deux pièces différentes abordant le même sujet : les risques majeurs dans le cadre de la journée de la résilience. La première s'est jouée à Milhaud, la seconde a été présentée à Vergèze-espace par Thierry Agniel, président de l'EPTB.

Réfléchir sur l'impact des décisions Deux autres conférences étaient données sur la commune. Une cinquantaine de personnes, dont quelques jeunes, ont ainsi pu se régaler et réfléchir au sujet. En effet, le territoire gardois est connu pour ses nombreuses inondations et les épisodes climatiques ont contribué à contraindre ses modes de vie. Aussi, est-il indispensable d'y cultiver la culture du risque. Et la pièce de Renaud Rocher, 16 431 Souvenirs d'avenir , avec le jeu captivant de six comédiens et deux musiciens en live, jouée par la compagnie Essentiel éphémère dans un décor sombre, tombait fort à propos, elle qui, avec les monologues de mère nature, mémoire des ancêtres, parle du passé et du futur en invitant les spectateurs à réfléchir sur l'impact des décisions politiques et économiques sur l'environnement. Tout en sensibilisant à la responsabilité individuelle et collective en matière de prévention, dans un contexte de changement climatique. À l'issue de la pièce, des échanges constructifs acteurs publics ont clos la soirée.

Correspondant Midi Libre : 06 32 32 33 98 Les comédiens avaient un jeu captivant pendant la pièce.

Le Progrès (Lyon)
Edition de Villefranche - Tarare ; Edition d'Oullins – Givors – Monts du Lyonnais ; Edition Ouest Lyonnais et Val de Saône ; Edition Est Lyonnais ; Edition de Lyon - Villeurbanne - Caluire
Actu | lyon et région, lundi 25 novembre 2024 519 mots, p. VILL15,VALS15,OGML15,LYON15,LYOE15

Rhône

En soutien à la filière viticole, leur PME de vins bio rachète un domaine

Dominique Menvielle

La société à impact Oé, qui accompagne les vignerons dans leur transition vers le bio, vient d’acquérir un domaine viticole dans la Drôme. Son ambition : démontrer que l’usage de bonnes pratiques assure la résilience des vignes face aux aléas du climat.

En pleine crise viticole, le nouvel engagement de la société Oé, qui consiste à se rendre propriétaire d’un domaine, a du sens. François-Xavier Henry, son cofondateur, savoure cette nouvelle étape. Après cinq ans d’accompagnement de vignerons dans leur transition, l’heure est à rassembler des techniques éprouvées et jouer le rôle de démonstrateur. En plaçant la barre haut.

« L’idée est de montrer que la transition agroécologique est possible », souligne le dirigeant de la société à impact positif sur l’environnement.

« Tous les marqueurs du réchauffement sont présents »

Oé s’apprête donc à fabriquer et commercialiser son propre vin, en plus de continuer à proposer la production de viticulteurs bio. Pourquoi ce choix de vignes dans la Drôme ? Un rapport avec la présence d’une Université du vin à Suze-la-Rousse ? « C’est plutôt un hasard, mais qui tombe très bien », répond François-Xavier Henry. Lui cite la proximité de Lyon où Oé a ses bureaux, et surtout la pertinence d’être en vallée du Rhône. « Ce secteur est très impacté par le dérèglement climatique. Tous les marqueurs du réchauffement sont présents. Il y a plus de sens à cultiver des vignes là que dans la Loire ».

Autre raison : malgré son passage en bio en 2023, les sols du domaine de la Chapelle Saint-Pierre sont restés assez pauvres. Oé compte donc montrer qu’on peut les régénérer. « Par exemple en implantant des couverts végétaux permettant d’améliorer la fertilité du sol et de limiter l’érosion », souligne le cofondateur d’Oé qui ne doute pas du résultat. « Les vignes travaillées du point de vue de la biodiversité sont plus résilientes aux grands aléas et au changement climatique. Nous en ferons la preuve surtout que ce que nous mettrons en place a déjà été expérimenté ».

La démonstration vaut pour tous, y compris pour les pouvoirs publics. « Tous les vignerons ont envie d’aller vers une production avec plus de biodiversité. Mais ils ont peur d’une baisse de rendements pendant 2 à 5 ans. Pour ceux que l’on accompagne, on fait office de déclencheur psychologique. On leur trouve aussi des financements, mais surtout on donne l’impulsion », rappelle François-Xavier Henry.

L’entreprise, qui emploie désormais 21 salariés, poursuit sa croissance. « Nous continuons notre développement avec l’ouverture des marchés export et en mettant l’accent sur les méthodes qui permettent un changement des comportements ». L’acheminement en cargo à voiles des bouteilles de vin bio Oé jusqu’à New York, en témoigne.

En attendant, les ventes d’Oé ont augmenté ces dernières années, alors que la consommation de vin est en forte baisse au niveau mondial. Signe que le bio résiste mieux.

La Provence
AIXPR ; ALPES ; ARLES ; AUBAG ; AVIGN ; MARTI ; SALON ; SUVSE ; VILLE
SUP; SUP.REDACT1, mercredi 27 novembre 2024 19 mots, p. SUP_005

[La forêt est un témoin de l'impact du changement...]

La forêt est un témoin de l'impact du changement climatique sur une nature qui n'est pas préparée à ça.

La Gazette des communes (site web)
mardi 10 décembre 2024 808 mots

Stations de ski : conjuguer environnement, tourisme et haut niveau

Equipements

Véronique Vigne-Lepage

Créée à l'occasion des Championnats du monde de ski de 2023, la piste emblématique l'Eclipse, à Courchevel (Savoie), soulève des questions en termes de conséquences environnementales et de durabilité. La commune, elle, y voit un levier pour servir l'image sportive et touristique de la station.

Une installation de station de ski a été particulièrement scrutée par les auteurs de L'étude d'impact à Courchevel et à Méribel, présentée en octobre dernier : il s'agit de la piste L'Eclipse, à Courchevel (Savoie). Longue de 3,2 km, elle se singularise par un dénivelé de 945 m, une pente de 30 % en moyenne, atteignant 58 % sur une portion, sans compter trois sauts, deux murs de vitesse ou encore un passage baptisé à juste titre « l'envol ».

JO d'hiver 2030 : tirer les leçons des Mondiaux de 2023

Un enjeu d'attractivité

Inaugurée en 2022, cette piste a en effet été aménagée de manière à accueillir les épreuves de descente masculines de ces mondiaux de 2023. Les 7 et 8 mars 2026, les meilleurs skieurs du monde s'y affronteront à nouveau lors d'une épreuve de descente et d'un super-G. En 2030, elle sera même utilisée pour les Jeux olympiques d'hiver.

« Il y avait, en France, une carence de pistes de vitesse pour les compétiteurs hommes comme "la Verte" à Chamonix peut l'être, par exemple, rapporte Jean-Christophe Vidoni, adjoint aux sports de la commune de Courchevel. L'idée de créer une nouvelle piste compétitive remonte à 1995, au moment où notre collectivité a décidé de donner une image plus sportive à la station. »

« Eviter-réduire-compenser »

L'Eclipse correspond à un réaménagement et à un élargissement des pistes du Bouc blanc et des Jockeys, hormis sur une portion de 400 m où le tracé a été modifié. Selon l'étude d'impact des Championnats du monde de 2023, cette restructuration a nécessité des terrassements sur 15,4 ha, le défrichement de 11 ha et la destruction d'une zone humide de 1500 m². Cependant, les auteurs l'assurent : « Ces travaux ont fait l'objet de mesures de compensation avec la création d'une zone trois fois plus importante au niveau du lac de la Rosière. » Une retenue d'altitude de 170 000 m³ a par ailleurs été créée pour répondre à la nécessité d'enneigement artificiel de cette piste de compétition.

Le cabinet MDP Consulting, chargé d'évaluer les impacts environnementaux, indique qu'après l'application d'une démarche ERC (pour « éviter-réduire-compenser»), sur 45 impacts résiduels sur l'environnement, aucun n'est fort ou très fort (contre respectivement 15 % et 7 % avant les mesures), 9 % sont modérés (contre 22 %), 82 % sont faibles (contre 47 %), 2 % sont nuls et 7 %, même positifs.

Quelles conséquences climatiques ?

Les auteurs de l'étude rapportent cependant que certains chantiers ont commencé avant la consultation des associations environnementales. Par ailleurs, la création de cette piste qui doit être glacée et enneigée artificiellement pour les compétitions internationales « demeure un sujet de crispation pour de nombreux habitants », ajoutent-ils. Compte tenu d'un enneigement naturel faible en amont des Championnats de 2023, « la quantité de neige artificielle produite a été plus importante que celle qui avait été nécessaire pour les finales 2022 » et 198 000 m³ d'eau ont été consommés.

Or l'étude de résilience au changement climatique de cette piste de compétition révèle que sa préparation est très sensible aux épisodes de forte pluie - qui lessivent le manteau neigeux présent, obligeant à produire plus de neige de culture. Et qu'elle a également un impact sur les mesures de sobriété énergétique qui pourraient conduire à une réallocation des ressources en énergie vers des postes de consommation jugés prioritaires.

Un aménagement touristique ?

Mais pour Jean-Christophe Vidoni, l'impact de cet aménagement est important en termes d'image de Courchevel, donc d'activité économique : « Depuis les Championnats du monde de 2023, l'Eclipse est connue et reconnue, commente-t-il. Une piste mythique est un élément d'attractivité : des gens viennent spécialement pour la descendre. »

Les auteurs de l'étude d'impact s'interrogent cependant sur la durabilité de son usage : « L'héritage local de la piste, pour les habitants et les habitués de la station, demeure un sujet de questionnement, écrivent-ils, dans la mesure où la difficulté de la piste a été mise en avant, ne permettant donc pas un usage possible au plus grand nombre. » Ils citent ainsi un verbatim issu de l'enquête réalisée auprès de la population locale : « Dans le processus, l'une des meilleures pistes touristiques noires a été détruite et remplacée par une piste trop difficile pour la plupart des touristes. »

Des arguments que réfute l'adjoint aux sports de Courchevel : « Il n'y a pas de problème de durabilité d'usage : les années de compétition, la piste n'est inaccessible aux clients de la station qu'environ trois semaines avant les épreuves, pour sa mise en configuration, puis pendant celles-ci. » De son côté, l'Ecole du ski français (ESF) de Courchevel 1850 incite les clients, via son site, à « relever le défi de la piste de l'Eclipse avec un moniteur »...

La Provence
MARTI
BOUCHES; EDITION MARTIG, vendredi 22 novembre 2024 336 mots, p. ISTRES

À L'ESPACE PLURIEL JEUNES

La 13e édition de Prévention Jeunes met l'accent sur l'environnement et la sexualité

Julien Philipakis

L'Espace Pluriel Jeunes organise jusqu'au 21 décembre la 13e édition de Prévention Jeunes dans ses locaux.

Après avoir notamment abordé le don d'organe, la contraception et l'IVG en début de semaine à l'occasion du lancement de la 13e édition de Prévention Jeunes, l'environnement est le thème d'aujourd'hui et de demain. Ce vendredi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h, place à l'intervention de Paul Marquis, météorologue du site de la Météo du 13 sur les thématiques suivantes : rappel des normales climatiques d'il y a 30 à 50 ans, comparaison avec les normales actuelles, l'impact du changement climatique sur notre territoire et l'Europe, diffusion de photos et vidéos des conséquences et une dernière partie sur la sensibilisation citoyenne et notre impact écologique sur terre.

Demain, de 10 h à 12 h, la prévention environnementale sera au rendez-vous avec les ambassadeurs du tri qui sensibiliseront les jeunes au tri sélectif. De plus, une grande opération de nettoyage et de tri autour de l'Espace Pluriel Jeunes est prévue.

Les interventions de la semaine prochaine traiteront notamment de la sexualité et de la santé. Lundi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h, et mardi, de 10 h à 12 h, un théâtre forum "Gadji, Gadjo" avec le Planning Familial 13 aura lieu. À partir de saynètes, il s'agit d'aborder les thèmes de l'amour et des premiers rapports sexuels, d'en questionner les normes et les représentations, mais aussi de parler des risques, des plaisirs ou encore des difficultés à communiquer, pour elle comme pour lui. Mardi, de 14 h à 16 h, le docteur Sciara de la MSP de la Crau abordera le papillomavirus. Cette intervention a pour objectif de parler de ce virus mais aussi de la nécessité de se vacciner contre cette infection silencieuse, qui ne donne ni symptôme ni lésion, peu connue des jeunes, qui peut être facilement transmissible.

Libération
Supplement 1, mardi 10 décembre 2024 654 mots, p. Supplement_1_6

AUTRE

Nucléaire ou Renouvelables, faut-il choisir ?

Frédérik Jobert Secrétaire général adjoint à la planification écologique

AUTRE

I l est des débats de société qui nous déchirent sans nous grandir malgré l'abondance de littérature scientifique pour les instruire sinon les dépasser : fin du monde ou fin du mois ? La dette ou le climat ? L'opposition entre nucléaire et énergies renouvelables (ENR) est de ces débats-là.

Reconnaissons que les raisons de la colère sont multiples. Les tenants des ENR auront toute légitimité pour dénoncer les retards à répétition des EPR (réacteurs nucléaires nouvelle génération), les fragilités du cycle du combustible, le coût exorbitant pour le contribuable, les problèmes d'acceptabilité. Les plus convaincus parleront du risque de prolifération nucléaire et de l'abandon de souveraineté, car l'uranium est «100 % importé». Les nucléocrates, eux, critiqueront non sans raison l'intermittence des ENR, les coûts cachés pour le réseau, la surproduction et les prix négatifs, mais aussi la perte de souveraineté devant l'industrie chinoise, le coût exorbitant pour le contribuable, les problèmes d'acceptabilité ou la difficulté d'accès au foncier. Les plus déterminés critiqueront les nuisances paysagères, l'impact sur l'avifaune ou la «prédation» des terres agricoles. Développer tous ces arguments ironiquement très semblables prendrait beaucoup de temps et n'aurait pour conséquence que de nous diviser encore, de nous inquiéter pour l'avenir voire, pire, d'y préférer le statu quo et les énergies fossiles.

Or c'est bien de cela qu'il s'agit : pour chacun des piliers de la planification écologique (atténuation et adaptation face au changement climatique, protection des ressources naturelles, restau- ration de la biodiversité, promotion de la santé de nos concitoyens), nous n'avons ni le choix de l'objectif ni le luxe du calendrier. Sur le plan énergétique, il nous faut substituer avec efficacité les énergies fossiles par des énergies décarbonées. En matière d'électricité, elle est déjà bas-carbone, grâce au nucléaire essentiellement : les 350 TWh produits chaque année par nos centrales nucléaires et les 100 TWh par nos barrages, éoliennes et panneaux photovoltaïques suffisent grosso modo à nos besoins. Mais ceux-ci vous vont grandir (voitures électriques, e-SAF, pompes à chaleur, intelligence artificielle, hydrogène…), et nos capacités vont, elles, progressivement arriver en fin de vie en un effet ciseau saisissant au tournant de la décennie. S'il fallait nous passer du nucléaire ou du renouvelable, ce serait tout simplement impossible d'y faire face. En matière de chaleur, c'est l'inverse : notre consommation est encore largement fossile et, pour sa part décarbonée, c'est, cette fois, aux renouvelables (principalement la biomasse) qu'on la doit. Mais nos besoins ne vont pas baisser, a fortiori si l'on veut réindustria- liser notre pays, et la biomasse dont les ressources sont contraintes n'y suffira pas.

DR Donc, à la chaleur nucléaire et à l'électricité nucléaire et renouvelable de prendre le relais. Or, en même temps que grandissent de nouveau les polémiques contre les ENR et le nucléaire, les énergies fossiles regagnent du terrain : en octobre dernier, la part des véhicules thermiques et hybrides dans les nouvelles immatriculations des ménages est repassée au-dessus de 75 %, le pire résultat depuis janvier 2022. En 2024, la vente de chaudières au gaz est repartie à la hausse chez les particuliers. Et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) indique que de nombreux projets de transition de chaudières industrielles fossiles vers les bioénergies sont gelés, vu la baisse du prix du gaz fossile sur les marchés.

Choisir entre renouvelables et nucléaire est donc doublement une erreur. Parce que pour sortir du fossile dans l'électricité et la chaleur, nous avons besoin de toutes nos forces. Et parce qu'en s'opposant à l'une, on est trop indulgent envers l'autre et que l'on perd la lucidité nécessaire au traitement des problèmes, pourtant critiques, auxquels l'une et l'autre font face. Ainsi, l'urgence est à la transformation sans complaisance de nos méthodes et de notre ingénierie nucléaire ; l'urgence est au développement des flexibilités électriques ; l'urgence est à l'intégration de critères hors prix dans nos appels d'offres ENR. Et j'en passe. L'urgence, en somme, est d'agir, car de choisir, il n'est plus temps.•

Bulletin Quotidien
Pour vos dossiers, vendredi 22 novembre 2024 1762 mots

La résolution adoptée par le 106ème Congrès des maires et présidents d'intercommunalités

La résolution adoptée par le 106ème Congrès des maires et présidents d'intercommunalités

La résolution adoptée par le 106ème Congrès des maires et présidents d'intercommunalités

Le 106ème Congrès des maires et présidents d'intercommunalités s'est achevé hier et a adopté une résolution, dont nos présentons ci-dessous des extraits.

"(...)Les difficultés, auxquelles les citoyens et les collectivités sont confrontés, proviennent pour beaucoup d'une profonde perte de confiance dans un Etat qui se veut omnipotent mais est devenu impotent. La présence de l'Etat a reculé localement et repose trop souvent sur le seul volontarisme des membres du corps préfectoral. Les sous-préfectures sont désertées, les services départementaux se sont réduits comme peau de chagrin quand parallèlement des services, organismes ou agences régionaux de l'Etat multiplient les avis et contraintes, parfois au dernier moment. (...) Malgré les bonnes relations avec les préfets et sous-préfets, l'Etat faussement déconcentré et éclaté en multiples autorités avec des avis parfois contradictoires, parvient plus, aujourd'hui, à trouver ou créer les problèmes qu'à suggérer des solutions.

Une Spirale Infernale

1ère étape : l'Etat se retire, les collectivités assurent. Quand l'Etat n'arrive plus à assumer ses compétences, il les transfère insidieusement aux collectivités ou les force à s'en saisir. Dans le domaine de la sécurité, par exemple, les coûts des polices municipales explosent et représentent près de 2,2 milliards d'euros, mais c'est en grande partie parce que l'Etat n'est en réalité plus en mesure d'assumer ses compétences régaliennes. Au travers de la création de la compétence GEMAPI et du transfert des digues, il se défausse sur les communes et leur intercommunalité, alors même que l'impact du changement climatique confronte notre territoire à une accélération des catastrophes tant dans leur fréquence que dans leur intensité. En matière de santé, les collectivités se retrouvent dans l'obligation d'intervenir; l'Etat peine à assumer les indispensables AESH, les communes sont appelées à la rescousse. Les CCAS sont devenus incontournables pour maintenir le lien social (...).

2ème étape : L'illusion de puissance. Face à l'érosion de sa capacité à agir, l'Etat se donne l'illusion de la puissance en corsetant l'action des collectivités. Le coût de l'inflation des normes s'élève en deux ans à 4,1 milliards d'euros de dépenses nouvelles pour les collectivités territoriales, sans parler des dotations fléchées, ou des appels à projets qui compliquent la capacité d'agir des maires et présidents d'intercommunalité. Le Zéro Artificialisation Nette (ZAN), caricature de la technocratie, est, à ce titre, illustratif du fait qu'un dispositif descendant et souvent abscons ne permet pas d'atteindre un objectif, au demeurant indispensable. Sans loi nouvelle, le ZAN sera un échec.

3ème étape : Les collectivités boucs émissaires. (...) Le dérapage budgétaire (de l'Etat) a atteint une telle gravité que certains pour se défausser ont inventé le déficit des collectivités pour tenter de masquer l'incompétence et la mauvaise foi des acteurs aux commandes, soustrayant du débat les vraies raisons et les responsables d'une dette et d'un déficit de l'Etat devenus abyssaux. Des chiffres farfelus ont été jetés dans le débat, stigmatisant un imaginaire - et pratique - dérapage des collectivités de 16 puis de 20 milliards. Comble de l'ironie, cela renvoie les artisans de la nationalisation de la taxe d'habitation, qui coûte au contribuable national 25 milliards d'euros chaque année, à leur responsabilité. Au-delà de cette dépense, qui contribue à déséquilibrer structurellement le budget de l'Etat, cela a, après le rétrécissement considérable de la fiscalité économique, achevé d'affaiblir toute autonomie fiscale et financière.

Le projet de loi de finances 2025 proposé aux collectivités, avec près de 10 milliards d'euros de pertes de recettes et de charges supplémentaires affectant leur capacité d'agir, aura un effet récessif sur la croissance et l'emploi sans produire réellement les économies annoncées. (...)

Un Etat défaillant et affaibli dans un monde bouleversé

Cette spirale infernale s'étant emballée, l'Etat continue à s'affaiblir un peu plus chaque jour. Or, il n'est ni souhaitable ni responsable de laisser prospérer l'impuissance publique. Les communes de France ont besoin d'un Etat fort pour affronter les défis auxquels notre pays doit faire face.

C'est bien sûr le défi de la transition écologique, qui requiert certes des solutions locales adaptées aux réalités, mais appelle également une vision nationale de long terme en phase avec les enjeux internationaux. Nous devons également faire face collectivement à la résurgence des tensions sociales et l'expression de la violence qu'elles entraînent. A ce titre, les événements récents des Outre-mers sonnent comme une alerte pour l'ensemble du pays.

Pour endiguer ces tensions sociales qui fracturent le pays, nous avons besoin que l'appareil d'Etat soit performant, tant sur le plan de la sécurité que de la cohésion. Un autre défi pour notre nation sera en outre de surmonter la crise économique qui prend de l'ampleur de façon inquiétante, entrainant des fermetures d'entreprises et des destructions massives d'emplois. Il est urgent de combattre le déclassement économique et industriel de notre pays. Enfin, à nos frontières, la France est confrontée à l'intensification des conflits dans le monde, et aux conséquences qu'ils impliquent pour notre pays en termes de solidarité et de souveraineté.

Nous constatons que l'Etat n'est aujourd'hui plus assez armé pour affronter toutes ces épreuves s'épuisant à vouloir trop faire, à vouloir tout faire. (...) Ce dont nous avons besoin aujourd'hui c'est d'un Etat stratège, recentré, qui porte et répond aux enjeux de long terme, en permettant au pays de relever les défis de notre siècle, notamment numérique et écologique.

L'appel des maires de France : pour un renouveau de la puissance et de l'action publiques au service des citoyens

Par cet appel, il s'agit de renouer avec l'esprit originel de la décentralisation. Nous formulons ainsi un certain nombre de propositions qui ont toutes pour ambition de permettre à chaque commune d'inventer librement son territoire.

Cela passe tout d'abord par la refonte des relations entre l'Etat et les collectivités. (...) C'est l'ensemble de l'organisation institutionnelle qu'il convient de remettre en débat, avec l'objectif de redéfinir les responsabilités entre l'Etat et les collectivités. Notre ambition est de recentrer l'action de l'Etat sur son domaine propre, afin de laisser s'épanouir l'action des collectivités en mettant en oeuvre le principe de subsidiarité. C'est pourquoi, nous appelons à la tenue d'une concertation nationale sur la répartition des compétences et des financements entre l'Etat et les collectivités.

En attendant et de façon immédiate, pour que cesse le flot continu des nouvelles contraintes qui surenchérissent et entravent l'action communale, nous proposons la suspension des normes supplémentaires sur les équipements municipaux.

Les communes doivent pouvoir adapter leur action à leur territoire et c'est pourquoi elles sont prêtes à assumer pleinement le pouvoir réglementaire. Notre conviction est forte et notre demande est simple : que la loi renvoie directement aux collectivités la définition des modalités pratiques d'application. C'est le moyen le plus puissant pour transformer l'action publique, sans même devoir réviser la Constitution. Faire confiance aux collectivités pour écrire la norme épargnerait au législateur des lois toujours plus nombreuses et toujours plus bavardes. Mieux encore, en libérant l'administration de la rédaction de circulaires et décrets, nous pourrions réduire considérablement l'inflation normative qui pénalise tant l'action des communes aujourd'hui.

Pour pouvoir agir de façon libre et responsable, les communes ont besoin de disposer d'une véritable autonomie fiscale. (...) Nous réaffirmons notre proposition historique de remplacer de la fiscalité nationale par de la fiscalité locale, sous forme de contribution territoriale universelle sans augmenter le niveau global des prélèvements obligatoires. La participation de chaque citoyen au financement des services publics dont il bénéficie est aussi un vecteur puissant de renforcement du lien démocratique. Il s'agit pour le contribuable local de retrouver un pouvoir de contrôle sur l'action de ses élus, et pour le maire d'engager sa responsabilité devant l'électeur. Convaincus qu'il est urgent de renforcer le consentement à l'impôt dans notre société nous sommes disposés à engager cette discussion, mais hors du débat sur la loi de finances et dans une réflexion globale sur la fiscalité nationale, pour éviter toute dérive supplémentaire du poids des impôts.

Pour garantir la liberté d'action des communes nous proposons de fusionner le Comité des finances locales et le Conseil national d'évaluation des normes pour en faire une véritable instance des libertés locales, dotée des pouvoirs d'une autorité administrative indépendante. Elle serait chargée de veiller au respect de la libre administration des collectivités. Ses pouvoirs d'enquête et de contrôle lui donneraient pour mission d'empêcher l'empiètement sur le domaine d'action des collectivités. Elle pourrait être saisie par toute collectivité qui s'estime lésée.

Pour assurer leur liberté d'action, les communes doivent retrouver de la visibilité sur leurs financements. Outre l'instauration d'une véritable autonomie fiscale, nous réclamons l'instauration d'un document, spécifique et obligatoire annexé à la loi de finance, permettant une vision exhaustive des ressources et des flux financiers sur une année. Il est temps de renoncer à une administration de contrôle au profit d'une administration de projet et d'achever la réforme engagée en 1982 en supprimant définitivement le déféré préfectoral qui relève d'une pratique dépassée. (...) Les services déconcentrés de l'Etat ne sont d'ailleurs plus en mesure de contrôler les actes. Il conviendrait donc de les réorienter sur le conseil en développant la pratique du rescrit. Le préfet bénéficierait toujours d'un intérêt à agir pour contester les actes locaux devant les tribunaux administratifs.

Nous proposons, afin de lutter contre une dérive supracommunale, de donner plus de souplesse à l'échelon intercommunal, qui doit pouvoir être un véritable outil au service des communes. Nos EPCI sont essentiels pour porter des projets structurants dont l'envergure dépasse le périmètre de chaque commune. La carte intercommunale a atteint sa maturité et il convient désormais de permettre aux intercommunalités de déployer tout leur potentiel au service des communes. C'est ainsi que nous demandons la fin des transferts obligatoires pour entrer dans l'ère des compétences choisies. Chaque commune doit pouvoir décider de ce qui est le plus pertinent à mettre en commun au niveau intercommunal. (...).

Nous alertons sur les risques de recentralisation des fonds de cohésion territoriale et demandons leur maintien en volume ainsi qu'une simplification de leur utilisation. Par ailleurs, la nomination d'un commissaire européen au logement doit se traduire par un plan de relance qui permettra d'accompagner les communes dans leurs projets.

Enfin, pour asseoir symboliquement mais aussi juridiquement sa place dans notre organisation, la commune devrait être consacrée dans la Constitution comme composante essentielle de l'identité territoriale de la France. Sa clause de compétence générale, qui lui permet d'assurer le service public universel, serait de la même façon confirmée dans notre loi fondamentale.

(...) Cet appel des Maires de France n'est pas seulement la conclusion de notre Congrès; il est aussi et surtout le lancement d'un vaste mouvement à travers tout le pays."

L'Équipe
jeudi 21 novembre 2024 770 mots, p. 27

Les projets de Jornet La star de l'ultra-trail, en visite à « L'Équipe » hier, a dévoilé ses intentions pour la saison 2025, avec la Western States au programme et un troisième enfant attendu.

David Michel

Kilian Jornet (37 ans) a construit sa légende dans le monde de l'ultra-trail - mais aussi du ski-alpinisme et de l'alpinisme - grâce à une capacité pulmonaire exceptionnelle, avec comme conséquence une bluffante propension à toujours arriver avant tout le monde. Nouvelle démonstration hier matin : alors qu'il était attendu dans nos locaux de Boulogne-Billancourt à 9 heures pour l'enregistrement d'un podcast, le Catalan s'est pointé avec vingt bonnes minutes d'avance sur la barrière horaire envisagée, frais et dispo. Pendant plus d'une heure, le GOAT du trail running s'est confié sur son inquiétude liée au changement climatique qui perturbe les écosystèmes en montagne, mais aussi sur tous les changements vertueux qu'il a adoptés dans sa vie quotidienne d'athlète de très haut niveau.

Pour chaque projet de course ou expédition d'aventure, l'Espagnol, qui habite en Norvège, s'interroge et calcule son bilan carbone. Comme il en est très soucieux, si le jeu n'en vaut pas la chandelle, il renonce. « Il faut bien réfléchir à chacune de nos actions, dit-il. Bien se poser la question de savoir si telle course est réellement importante et si elle va m'apporter ce dont j'ai besoin. »

Il y a dix ans, son empreinte carbone tournait autour de 20 tonnes d'émission de CO2, aujourd'hui elle serait plutôt de l'ordre de 5 ou 6 tonnes en moyenne. « Si je dois faire un long voyage pour une course, je n'en ferai a priori pas deux dans la saison. Et une fois sur place, je vais en profiter pour faire d'autres choses, comme des actions de sensibilisation. Ça n'équilibrera pas mon bilan mais ça peut générer un impact positif et inspirer des personnes ainsi qu'une partie de l'industrie à agir autrement. »

"J'ai encore envie de gagner et de titiller les jeunes

Kilian Jornet

S'il ne sait pas précisément quel sera son calendrier pour la saison 2025, Jornet a quand même déjà deux courses dans le viseur : un 120 km à Chianti en Italie, ultra qualificatif pour la Western States, seconde épreuve justement qu'il a cochée dans son agenda. Sauf que tout ça risque d'être sacrément perturbé par la naissance d'un troisième enfant, prévu pour le printemps. Chianti - qui fait partie du circuit UTMB - est programmé le 22 mars. Si son inscription a été enregistrée, il assure qu'il ne sera sur la ligne de départ que si les astres s'alignent. « Cet enfant va décider de beaucoup de choses, on va voir comme les choses se passent et s'adaptent à la vie de famille. À ce jour, Chianti, c'est du 50 % pour que je la fasse. »

Concernant la mythique Western States dans la fournaise des canyons de la Sierra Nevada en Californie, un des quatre Majors de la saison, sa dernière participation remonte à 2011. Une éternité pour celui qui n'avait que 23 ans et qui s'était imposé. « Si j'arrive à avoir un ticket pour la Western, alors oui j'aimerais bien y retourner. On y verra plus clair au printemps, il faut une combinaison de choses pour y arriver. Mais si j'ai l'opportunité, ça pourrait être cool. »

L'Espagnol assure prendre désormais davantage son pied sur des projets de traversées des Pyrénées ou des Alpes que sur des compétitions, mais reconnaît que le compétiteur en lui est loin d'avoir tout donné. « Les courses m'intéressent toujours mais j'avoue que désormais, il me faut une belle carotte. Je suis plus sensible à des formats d'expéditions avec des projets créatifs afin que je puisse découvrir de nouvelles choses sur mes limites. Peut-être que je suis bête de ne pas pouvoir m'entraîner pleinement pour une course sans cette carotte... Il faut que j'en dégote où il y a une grosse concurrence pour me motiver. J'ai encore envie de gagner et de titiller les jeunes. »

À ce titre, le quadruple vainqueur de l'UTMB va-t-il trouver la motivation pour se challenger sur l'édition 2025, où un plateau très relevé est attendu, entre les envies de François D'Haene d'être au départ, ajoutées aux possibles présences de Vincent Bouillard, le vainqueur surprise d'août, et Mathieu Blanchard ? Mais les relations fraîches entre le Catalan et la direction de l'UTMB, jamais fluides depuis sa victoire rocambolesque en 2008 jusqu'à la polémique de l'hiver dernier - où il reprochait à l'entreprise un gigantisme néfaste -, ne favorisent pas son retour à Chamonix dès l'été prochain. « J'ai envie de retourner un jour à l'UTMB » , assure-t-il toutefois. Le roi ira pour y décrocher une 5e couronne. Mais quand, telle est la question.

Le Monde
Planète, lundi 16 décembre 2024 1218 mots, p. 13

A Riyad, la COP s’achève sans accord contraignant

Les risques pesant sur l’alimentation mondiale ont été au cœur des débats de la COP16 sur la désertification

Guillaume Delacroix

Jusqu’au bout, les délégués africains auront bataillé avec les Occidentaux pour obtenir l’adoption d’un protocole international contraignant de résilience à la sécheresse. En vain. Alors que l’Afrique perd chaque minute « plus de cent terrains de football de terres saines » , la seizième conférence bisannuelle (COP16) des membres de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui se tenait depuis deux semaines à Riyad, en Arabie saoudite, a baissé le rideau avec un jour de retard, samedi 14 décembre au matin, sans conclure sur ce thème. Durant les derniers jours, les grands bailleurs de fonds disaient trouver certains pays africains très intéressés par l’argent, mais trop imprécis dans l’expression de leurs besoins réels.

Record de fréquentation

A défaut de protocole, l’Arabie saoudite, pays hôte, avait annoncé la semaine dernière la création d’un Observatoire international de la résilience à la sécheresse (IDRO) alimenté par l’intelligence artificielle, afin de mieux dimensionner les projets et d’être sûr de leur impact sur le terrain. Elle avait aussi lancé le Partenariat mondial de Riyad, une nouvelle instance visant à mobiliser des financements publics et privés pour soutenir « quatre-vingt des pays les plus touchés par la sécheresse ». Cette nouvelle organisation sera soutenue par un engagement de départ de 2,15 milliards de dollars (2 milliards d’euros). En tout, plus de 12 milliards de dollars d’engagements ont été pris à la COP16. 

Or en théorie, il faudrait investir « plus d’un milliard de dollars par jour, entre 2025 et 2030 », pour lutter convenablement contre la désertification et restaurer les terres abîmées, d’après la CNULCD. Cela représente 2 600 milliards de dollars, soit l’équivalent exact des subventions nuisibles à l’environnement accordées chaque année dans le monde, dont la suppression est réclamée par de très nombreuses ONG.

La COP16 a battu cette année un record de fréquentation, avec 24 000 inscrits. Aucun texte final contraignant n’a été adopté, mais nombre de participants se félicitent que le rendez-vous ait permis une prise de conscience mondiale de l’urgence à agir, en braquant les projecteurs sur les risques que fait peser la désertification sur l’alimentation. « C’est la première fois que l’on parlait de manière aussi complète de ce problème dans le cadre de la convention et le message a été entendu : on a besoin des terres pour se nourrir, même quand on habite en ville », a par exemple déclaré Osama Ibrahim Faqeeha, vice-ministre saoudien de l’environnement et porte-parole de la présidence de la COP16. « Il reste du chemin à parcourir mais le lien entre la dégradation des terres et la sécurité alimentaire est enfin reconnu », se félicite Feras Ziadat, responsable des terres et de l’eau à l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Sentiment d’urgence

L’homme a déjà transformé « plus de 70 % des terres émergées de la planète par rapport à leur état naturel », estime la FAO, avec « de lourdes conséquences sur les systèmes agroalimentaires ». En effet, « plus de 60 % de la dégradation induite par l’homme se produit sur des terres agricoles » : 480 millions d’hectares consacrés aux cultures et 560 millions d’hectares dédiés aux pâturages sont dégradés. La COP16, à ce propos, a permis plusieurs avancées.

D’abord, lors du lancement du Programme d’action de Riyad visant à mobiliser acteurs étatiques et non étatiques autour des solutions à apporter à la désertification et à la sécheresse, les « systèmes agroalimentaires durables, résilients et inclusifs » ont été affichés comme le but ultime à atteindre.

Ensuite, un texte spécifique a été adopté pour encourager les 196 Etats membres de la CNULCD à « éviter, réduire et inverser la dégradation des terres et des sols agricoles », en mettant en œuvre des solutions « fondées sur la nature ». Sur le milliard d’hectares supposés être restaurés d’ici à 2030, un engagement pris par 115 pays en 2022 à la COP15 d’Abidjan, les terres agricoles représentent 250 millions d’hectares.

« Leur sauvetage pourrait mettre un terme à la conversion des forêts et des prairies en terres agricoles et inverser la perte de biodiversité », a insisté la convention. A l’inverse, si l’objectif de restauration restait hors de portée, 20 % des écosystèmes naturels encore intacts pourraient être convertis en terres agricoles d’ici à 2050, pour répondre à la demande alimentaire croissante, s’alarme la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

Enfin, autre avancée, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), bras financier de la CNULCD depuis 2006 qui a déjà consacré 5,2 milliards de dollars à la gestion durable des terres, s’est engagé à orienter 282 millions de dollars vers son Programme intégré des systèmes alimentaires (FSIP). Le sentiment d’urgence à prévenir la perte de la couche arable et à restaurer les terres a été accru par la publication de nouvelles prévisions alarmantes à Riyad. Si les sols continuent de se dégrader au rythme actuel, « les rendements agricoles pourraient diminuer jusqu’à 50 % dans certaines régions d’ici à 2050, entraînant une augmentation de 30 % des prix alimentaires et intensifiant l’insécurité alimentaire », prévient la CNULCD.

« La situation est d’autant plus inquiétante que le rythme de désertification peut s’accélérer avec les événements météorologiques violents liés au changement climatique, comme on l’a vu récemment en Espagne, près de Valence, souligne Sylvain Deffontaines, directeur des opérations de l’ONG Agrisud International, tout un grenier peut disparaître en quelques heures, alors que 10 % de l’humanité souffre de la faim. »

Précisément, comme cela a été rappelé à la COP16, les systèmes alimentaires mondiaux sont victimes de la dégradation des sols (52 % des surfaces agricoles sont dégradées), alors qu’ils en sont en même temps l’une des principales causes.

L’agriculture est donc à la fois le problème et la solution. A condition d’adopter des pratiques durables et des circuits courts de distribution néanmoins. « A Riyad, les pays riches comme la France ont dit qu’il fallait développer l’agroécologie, mais, dans l’Hexagone, le compte n’y est absolument pas, avec la déclinaison actuelle de la PAC et la mise en suspens du projet de loi d’orientation agricole pour cause de crise politique », met en garde Tanguy Martin, chargé de plaidoyer de l’ONG Terre de Liens.

Présidente de Terre & Humanisme, Françoise Vernet dit quant à elle « ne pas croire du tout aux COP ». « En pratiquant une agriculture toujours productiviste et en monoculture, on détruit notre capital alimentation. Pour nourrir les humains, il faut commencer par nourrir les sols avec du compost et des engrais verts, les couvrir et préserver l’eau qu’ils contiennent. Continuer à faire pousser du maïs dans le Gers où il fait 38 °C en été n’a pas de sens, surtout si c’est pour exporter », dénonce-t-elle.

Dans la déclaration politique finale de la COP16, le mot agroécologie apparaît noir sur blanc, ce qui est tout de même un progrès. Un sujet qui sera encore sur la table à la prochaine COP consacrée à la désertification, en 2026, en Mongolie.

L'AGEFI Quotidien - Édition de 7h
mardi 19 novembre 2024 - 06:00:00 GMT 1041 mots, p. 17,18
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19 novembre 2024 - L'AGEFI Dow Jones

L'attractivité de la France est suspendue à l'évolution de la fiscalité

Bruno de Roulhac

Un investisseur étranger sur deux a reporté ses décisions d'implantations à 2025, mais aucun n'a annulé ses projets, constate le baromètre EY. Le recul des investissements étrangers en France pourrait être contenu en 2024.

Quelle attractivité de la France après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale en juin dernier ? Conséquence de cette annonce, la moitié des 200 dirigeants d'entreprises à capitaux étrangers, sondés par EY le mois dernier, ont réduit ou reporté leurs décisions d'implantations. Toutefois, pour l'immense majorité (84%), ce report est seulement à 2025. De plus, « bonne nouvelle, aucune société n'a annulé de décisions, un tiers les a maintenues ou même renforcées, tempère Marc Lhermitte, associé EY et auteur de l'étude. Elles mettent seulement la France _sous surveillance' ». Trois facteurs pèsent sur leurs décisions d'investissement : l'incertitude réglementaire ; le ralentissement de l'agenda des réformes, notamment sur les retraites et la capacité du pays à réduire la dépense publique ; et la propension de la sphère publique à coopérer et à co-investir.

Ces entreprises, dont un tiers ne sont pas encore présentes en France, « sont très attentives à la moindre inflation de leur plan d'affaires à trois ans, explique Marc Lhermitte. Néanmoins, elles ont pour la plupart un ancrage plus récent et plus léger sur le territoire, et sont donc plus optimistes que les dirigeants français». Malgré les crises de 2008, des gilets jaunes, du Covid, ces entreprises avaient repris leurs investissements en France et « ont encore des réserves, notamment dans la technologie, la santé ou l'énergie, souligne Marc Lhermitte. Elles n'ont pas effacé la France de leur radar, mais ont besoin d'être rassurées et moins pénalisées». La situation est difficile pour des secteurs tels que la chimie ou l'automobile, pénalisés par des marchés très tendus en Europe, ou la logistique, qui pâtit de la pénurie de foncier en France et ne peut suivre l'explosion du commerce en ligne.

Au printemps 2025, le bilan EY et Choose France donneront le résultat des courses 2024. « Après un premier semestre porteur, sur le rythme de l'an dernier, le recul des investissements étrangers en France pourrait être contenu si les corrections fiscales sont limitées dans le temps, espère Marc Lhermitte. Si on se réfère par ailleurs à l'effet Brexit ou à celui du Covid sur l'investissement étranger, on voit que l'impact a été de -15% à -20%.»

A lire aussi: La France attirerait davantage les sièges sociaux en réformant sa fiscalité

Le Grand Londres attire plus que Paris

En attendant, le contexte domestique reste difficile, avec une croissance faible, des marges érodées et des restructurations industrielles. Les investisseurs attendent avant tout que la France préserve ses fondamentaux et leur donne de la visibilité, notamment sur les compétences, la R&D ou les infrastructures. D'ailleurs, le champ de l'innovation reste porteur, si on ne touche pas trop le crédit d'impôt recherche (CIR), « ce qui n'a pas l'air d'être le cas», anticipe Marc Lhermitte. En revanche, le versant industriel est en souffrance. Or, « si les sociétés étrangères représentent moins de 1% des entreprises sur le territoire, elles pèsent pour 35% des exportations industrielles françaises», rappelle Marc Lhermitte.

L'avance prise par la France ces dernières années a aiguisé l'appétit de nos concurrents. Par exemple, 42% des répondants estiment que le Royaume-Uni a gagné en attractivité depuis quelques mois, et à peine 15% envisagent d'installer des centres de décisions en France, avec une préférence pour le Grand Londres. « La pression fiscale britannique annoncée inquiète moins que l'incertitude française», estime Marc Lhermitte, soulignant néanmoins que « la situation allemande est bien pire que la nôtre. Les inquiétudes y sont plus fortes et leurs fondamentaux de nation industrielle exportatrice sont bousculés, comme en témoignent les annonces de restructurations ou l'annulation de gigafactories

A lire aussi: La France aura besoin de flexibiliser le travail pour conserver son attractivité

L'Espagne profite de ses nombreux atouts

Alors que les cartes sont rebattues en Europe, l'Espagne, l'Italie et la Pologne tirent leur épingle du jeu, « favorisés notamment dans la péninsule ibérique par le coût du travail compétitif, un taux de chômage élevé, un foncier abondant, des délais d'implantation raccourcis et des aides publiques de l'Union européenne», poursuit Marc Lhermitte. Le président Macron avait fixé l'objectif de réduire le délai de concrétisation d'un projet de 16-24 mois à 9 mois. Cela reste un objectif.

Mauvaise surprise, seuls 12% des dirigeants considèrent que l'approche politique française en matière de durabilité et de changement climatique est un atout différenciant pour l'attractivité. Même malgré l'avance de la France en matière de réglementation, comme pour la directive sur le reporting extra-financier CSRD. « La France peut réaliser la promesse d'une énergie décarbonée en quantité et à un prix acceptable, poursuit Marc Lhermitte. Mais des doutes pèsent sur les moyens que veut mettre la France au service de cette ambition. Il faut rassurer, simplifier et co-financer les projets complexes de décarbonation

A lire aussi: L'Espagne apporte sa pierre à l'édifice de l'Union des marchés de capitaux

Un plan européen d'envergure devient urgent

Pour venir ou se renforcer en France, les investisseurs internationaux posent cinq conditions : la prolongation de l'effort de compétitivité, notamment sur la fiscalité qui est déjà sur une ligne rouge pour les investisseurs ; la réduction des dépenses publiques à tous les niveaux et une simplification administrative accrue ; la poursuite de la réindustrialisation ; le déploiement plus clair et transparent de la politique de décarbonation. Et, enfin, un accent mis sur l'innovation et sur la transformation numérique des PME et ETI. Les mentalités évoluent. « S'ils savent que les moyens publics vont être plus rares, les décideurs ont besoin de visibilité sur l'implication de l'Etat et des collectivités dans la transformation de l'économie», souligne Marc Lhermitte.

Surtout, la problématique actuelle n'est pas franco-française, mais européenne. « Il est nécessaire de passer à l'échelle européenne pour redresser notre compétitivité, nous défendre ensemble et répondre aux besoins massifs de financement, constate Marc Lhermitte. Plus que jamais, l'Union des marchés de capitaux est attendue. Il appartient à l'Union européenne d'adopter un plan rapidement, évalué par le rapport Draghi à 800 milliards d'euros par an. Le durcissement de la politique commerciale avec les Etats-Unis devrait pousser l'Europe à avancer. »

La Tribune (France), no. 7986
Entreprises, samedi 23 novembre 2024 1439 mots, p. 18
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22 novembre 2024 - La Tribune (France) (site web)

Agriculture : les gagnants très discrets du Mercosur

Michèle Trévoux (Occitanie), Anne Taffin (Auvergne-Rhône-Alpes), Maxime Giraudeau (Nouvelle-Aquitaine), Pascale Paoli-Lebailly (Bretagne), Guillaume Fischer (Centre-Val-de-Loire), Olivier Mirguet (Grand Est)

Derrière l'opposition unanime contre le projet de traité de libre-échange, les filières agricoles régionales ne seront pas toutes perdantes. Les gagnants potentiels restent plutôt discrets, par solidarité ou parce que les gains attendus ne semblent pas mirobolants. Tour d'horizon.

Le débat sur le Mercosur, prévu à l'Assemblée nationale (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/agriculteurs-les-mobilisations-se-poursuivent-1011753.html)le 26 novembre, devrait être l'occasion d'exprimer l'unanimité de la classe politique contre ce projet de traité de libre-échange. Sur le terrain, c'est aussi une forme d'unanimité qui prévaut, même si toutes les filières agricoles ne sont pas logées à la même enseigne.

Quand certaines filières craignent ouvertement d'être pénalisées, comme les éleveurs, les sucriers et les céréaliers, d'autres espèrent en tirer des bénéfices, du côté des producteurs laitiers et des viticulteurs notamment. Mais ces dernières se gardent de le crier haut et fort, par solidarité, par pudeur... ou parce qu'ils estiment de toute façon que l'accord sera finalement signé.

Lire aussiLe Mercosur, front commun entre des syndicats agricoles très divisés (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/le-mercosur-front-commun-entre-des-syndicats-agricoles-tres-divises-1011827.html)

Le rosé piscine se réjouit

Vinovalie fait figure d'exception. Le groupe viticole coopératif du Tarn est le premier exportateur de vins français au Brésil et affiche un grand sourire. Son rosé piscine y connaît un succès fulgurant depuis son lancement en 2015. « C'est la marque de vins français la plus vendue au Brésil. En 2024, nous allons atteindre les 450.000 cols expédiés. Pour 2025, les perspectives sont encore meilleures. Nous pourrions atteindre entre 550.000 et 750.000 cols », se réjouit Jacques Tranier, le directeur. La suppression potentielle des droits de douane, qui s'élèvent à 27%, serait un atout de plus pour dynamiser les ventes sur ce marché en croissance.

« Leur suppression nous permettrait d'être plus compétitifs par rapport aux vins brésiliens et surtout argentins qui sont très présents dans ce pays voisin. On a bien vu l'effet immédiat de la baisse des taxes sur nos ventes en Chine. Les vins français ont tout à gagner de cet accord! », soutient-il. »

Une opportunité autant qu'un défi pour le Beaujolais

Au nord de Lyon, dans le Beaujolais, la perspective du Mercosur est accueillie de manière plus nuancée. « Dans un premier temps, ce sont surtout les éleveurs qui seront fortement impactés, mais notre filière pourrait l'être aussi », assène Jean-Pierre Rivière, viticulteur et président de l'ODG Beaujolais. Car cet accord bilatéral ouvrira également le marché européen aux vins des pays du Mercosur. Or, « le Chili et l'Argentine en produisent, et le Brésil monte aussi en puissance sur ce segment », s'inquiète le viticulteur.

Il craint l'arrivée d'une concurrence à bas prix sur un marché européen déjà mal en point (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/agroalimentaire/2024-10-17/les-vignobles-francais-se-preparent-a-l-arrachage-1008996.html). D'autant que cette réduction des barrières à l'entrée ne profitera pas non plus qu'aux vins français : « L'Espagne et l'Italie en exportent également, or le Chili est un pays hispanophone et l'Argentine possède déjà une grande communauté italienne. Même s'il y a des opportunités, je n'y crois qu'à moitié », juge Jean-Pierre Rivière.

A contrario, le président d'Inter Beaujolais, Jean-Marc Lafont, y voit une opportunité alors que « certains marchés sont devenus difficiles à l'export comme la Russie, et qu'une inquiétude monte concernant l'arrivée des taxes Trump ». Inter Beaujolais ambitionne d'augmenter fortement ses exportations, pour les porter de 25 % actuellement à 50 % demain : « Les pays du Mercosur ne sont pas très importants pour nous, mais ils pourraient le devenir demain. »

Lire aussiChangement climatique : les vins du Beaujolais planchent sur leur nécessaire adaptation (lien : https://region-aura.latribune.fr/strategie/agriculture/2024-09-06/changement-climatique-les-vins-du-beaujolais-planchent-sur-leur-necessaire-adaptation-1003485.html)

Le scepticisme est aussi de mise chez les vignerons d'Alsace et de Champagne qui n'ont pas participé aux manifestations des syndicats d'agriculteurs. Mais ils se disent solidaires. « Notre appellation exporte peu vers le Mercosur. Mais nous avons les mêmes revendications. La paperasse, les contraintes, les normes sont devenues excessives », estime Francis Backert, président du syndicat des vignerons indépendants d'Alsace.

Même son de cloche en Champagne, où aucun pays du Mercosur ne figure parmi les principales destinations d'exportation. Les vins du Nouveau monde ne sont pas venus concurrencer les effervescents sur le marché français. « Par solidarité avec nos frères de l'agriculture, nous nous abstiendrons de commenter cette actualité », botte en touche Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne.

Chez les vignerons champenois, pourtant, la grogne monte. « Le Mercosur n'est pas notre principal problème. On crée des décrets, des arrêtés, des réglementations de fous furieux. On ne demande pas d'aides, juste la liberté de produire nos vins », s'emporte Christine Sévillano, présidente de la fédération des vignerons indépendants de Champagne.

Lire aussiLa montée en gamme sauve la saison des vins de champagne (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/la-montee-en-gamme-sauve-la-saison-des-vins-de-champagne-986439.html)

« Cette viande bovine là, c'est une tromperie »

L'ambiance est bien plus tranchée chez les éleveurs. « 99.000 tonnes pour la viande bovine, c'est quasiment l'équivalent de la production bretonne [138.000 tonnes en 2023, 11% de la viande bovine française, NDLR]! », s'emporte Cédric Henry, le président de la FDSEA35 quand on lui parle des quotas d'importations prévus par le traité avec le Mercosur. « Le tonnage entrant étant dilué sur l'ensemble des pays de l'Union européenne (1,6 % de la production), l'impact ne sera pas immédiat », tempère toutefois Laetitia Bouvier, la secrétaire générale du syndicat d'Ille-et-Vilaine.

« Mais l'agriculture et l'industrie agroalimentaire bretonnes ne pourront pas rivaliser. C'est une tromperie de vouloir faire entrer une viande dédouanée nourrie aux hormones de croissance et produite selon des pratiques d'abattage et d'élevage à bas coût, interdites en Europe », reproche-t-elle. Pour la FDSEA, le risque est très important pour les exploitants. La Confédération paysanne estime que 20.000 emplois et 400 fermes pourraient être menacées dans toute la France.

À Rostrenen, en centre Bretagne, son porte-parole régional, Jean-Marc Thomas, éleveur de trente vaches laitières sur 50 hectares, milite contre l'accumulation des accords de libre-échange et pour sortir l'agriculture de ces négociations. « On ne peut parler de souveraineté alimentaire sans protection des producteurs et en laissant arriver des viandes produites de manière agro-industrielle, moins-disante sur les plans sociaux et environnementaux », dénonce l'agriculteur. D'autant qu'aux efforts en production s'ajoute la sanction des prix. « On perd des vaches allaitantes depuis des années car nos revenus ne sont pas suffisamment élevés. En conventionnel comme en bio, la viande est vendue 6 euros le kilo pour un prix de revient estimé à 8 euros, malgré la loi Egalim », rappelle le syndicaliste.

Des éleveurs tricolores déjà sur le fil

La perspective de voir arriver des volumes supplémentaires de viande suscite aussi la vive opposition des 4.000 éleveurs du Centre-Val de Loire. « Ces nouvelles importations de boeufs notamment du Brésil et d'Argentine, où les coûts de main-d'oeuvre sont nettement moindres, feront baisser le prix de la viande », s'insurge Olivier Combette, éleveur de vaches de race charolaise dans le Cher. « Or, le tarif moyen du kilo de carcasse, environ cinq euros, est déjà inférieur à nos coûts de production. Le réduire encore pousserait inévitablement nombre d'éleveurs, déjà sur le fil, à se reconvertir vers d'autres productions plus rentables. »

« La seconde conséquence sera le recul de la qualité avec l'introduction de viande de boeufs dont la croissance est activée grâce des hormones, un procédé prohibé en France depuis deux décennies », renchérit Philippe Noyau, président de la chambre régionale d'agriculture. « Côté volailles, c'est encore pire au plan sanitaire. » Des importations accrues de poulets, qui représentaient déjà 50 % de la consommation française en 2023, contribueraient à détériorer ce secteur déjà en difficulté. Dans le Cher, le groupe LDC à Blancafort a déjà prévu de fermer son abattoir en mars 2025 en raison de la baisse continue du nombre d'éleveurs et des volumes produits.

Les ostréiculteurs à l'affût

De manière plus anecdotique, l'accord commercial prévoit une baisse des tarifs douaniers pour les produits de la mer. De quoi créer une opportunité pour des filières positionnées sur le haut de gamme, comme les huîtres Marennes Oléron. La seule appellation à détenir le double marquage IGP et Label Rouge. « On pourrait probablement exporter des huîtres vers les pays d'Amérique du Sud, mais il faudra trouver une clientèle qui a les moyens », cadre prudemment Laurent Chiron, président du groupement qualité Marennes Oléron.

Depuis 20 ans, l'appellation de Charente-Maritime est la seule à exporter en quantité : 1.000 tonnes d'huîtres par an, soit 6 % de sa production. Une part qui ne demande qu'à grossir. « Aujourd'hui on a des pays bloqués comme le Japon, les États-Unis ou une partie de l'Amérique centrale. Le Costa Rica a par exemple des règles économiques déguisées en mesures sanitaires. Lever des barrières sur l'Amérique du Sud ouvrirait donc un nouveau marché », observe l'ostréiculteur.

Le Figaro, no. 24976
Le Figaro, mercredi 11 décembre 2024 613 mots, p. 13

Sciences

Réchauffement : le scénario d'une France à + 4 °C

Météo-France publie une synthèse scientifique décrivant les projections de températures et de précipitations pour l'Hexagone.

Frémont, Anne-Laure

S'adapter, mais à quoi ? Le plan national d'adaptation au changement climatique fait l'objet d'une consultation publique jusqu'à la fin décembre. Son objectif : préparer tous les pans de la société française - que ce soient les collectivités, les entreprises ou les citoyens - à un réchauffement de 4 °C d'ici à la fin du siècle par rapport aux années 1850. Mais pourquoi cette trajectoire ? Et qu'implique-t-elle pour notre pays ? Météo-France a publié mardi un rapport pédagogique qui vise à mettre à plat toutes ces questions et à expliquer les bases scientifiques derrière cette stratégie.

Cette trajectoire de + 4 °C ne sort pas de nulle part, a rappelé mardi en conférence de presse Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint à la direction de la climatologie et des services climatiques de Météo-France. «Elle a été construite en regardant quels sont les engagements actuels de l'ensemble des pays en termes de réduction de gaz à effet de serre.» Ces politiques nous emmènent vers un réchauffement de l'ordre de 3 °C en fin de siècle au niveau planétaire, avec + 1,5 °C en 2030 (moyenne sur plusieurs années consécutives) et + 2 °C en 2050.

Des analogies percutantes

«À l'échelle de la France hexagonale, le réchauffement est plus important car elle se situe sur une zone continentale, et le réchauffement est plus fort aux latitudes tempérées et hautes par rapport aux latitudes tropicales», selon l'expert. Le + 3 °C moyen mondial correspond en France à un réchauffement de 4 °C en 2100, avec deux étapes : + 2 °C en 2023, + 2,7 °C en 2050. Un scénario non pas pessimiste, donc, mais réaliste, basé sur un jeu de 17 simulations climatiques différentes.

Dans le rapport, plusieurs cartes de la métropole montrent le réchauffement potentiel région par région d'ici à la fin du siècle. À + 4 °C, la température moyenne annuelle pourrait ainsi atteindre + 14,2 °C en France, contre + 10,9 °C sur la période de référence (1976-2005), avec des pointes à + 15 °C sur l'agglomération parisienne, soit le «climat actuel de la région de Montpellier» , et au-delà de + 18 °C sur la moitié sud, «le climat actuel de l'Andalousie». Des analogies percutantes, destinées à «déclencher le passage à l'action», reconnaît Jean-Michel Soubeyroux. Sur le territoire métropolitain, ce réchauffement ne sera pas uniforme : il sera plus intense dans les régions du Sud-Est et de montagnes, avec un écart allant par exemple jusqu'à 1 °C en moyenne l'été avec la Normandie.

Pour ce qui est des précipitations, les incertitudes sont plus grandes. À l'échelle du pays, «le cumul de précipitations est stable mais les précipitations utiles (différence entre précipitation et évaporation) vont diminuer sous l'effet de la hausse des températures», prédit Météo-France. En hiver, dans une France à + 4 °C, l'évolution est à la hausse de façon assez uniforme (hors Alpes et Pyrénées), tandis qu'en été l'assèchement est important dans tout le pays, à l'exception des régions du Nord-Est où le signal est plus faible.

Le climatologue rappelle qu'il ne s'agit pas de «décrire le climat à horizon 2100 mais ce à quoi il faut s'adapter, et donc ce qui doit être pris en compte» pour les futures constructions de bâtiments, de réseaux ferrés ou de centrales nucléaires par exemple. Des données plus spécifiques sont d'ailleurs déjà disponibles pour différents acteurs via les portails de services de Météo-France, comme le Drias, Climadiag Commune ou Climadiag Agriculture. Le deuxième volet du rapport, publié mardi, traitant cette fois des extrêmes liés au réchauffement et leur impact (vagues de chaleur, inondations, sécheresses, tempêtes), est attendu en janvier prochain. A.-L. F.

La Tribune (France), no. 7982
Économie, mardi 19 novembre 2024 1644 mots, p. 15
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18 novembre 2024 - La Tribune (France) (site web)

Sophie Primas : « Le Mercosur n'est pas acceptable en l'état »

Grégoire Normand

ENTRETIEN EXCLUSIF. La ministre déléguée en charge du Commerce extérieur monte au front contre l'accord Mercosur contesté par les agriculteurs.

LA TRIBUNE-La volonté de l'UE de faire passer le Mercosur dans les semaines à venir suscite de vastes craintes dans les milieux agricoles (lien : https://www.latribune.fr/la-tribune-dimanche/dimanche-eco/nous-demandons-une-modification-du-traite-du-mercosur-arnaud-rousseau-president-de-la-fnsea-1011633.htm) et l'industrie agroalimentaire. Les manifestations se multiplient en ce début de semaine. En Europe, la France apparaît isolée. Comment compte-t-elle réagir?

SOPHIE PRIMAS- Le chemin à parcourir pour la France reste difficile, mais il n'est pas impossible. D'autant que notre position est constante : nous estimons que cet accord n'est pas acceptable en l'état (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/macron-defend-les-accords-climatiques-et-les-agriculteurs-francais-1011667.html). Sur les enjeux agricoles comme sur les questions environnementales, le compte n'y est pas. Et dans l'Union, d'autres Etats membres partagent ces préoccupations. Nous sommes par ailleurs attachés, comme le prévoit le mandat de la Commission, à la forme de l'accord, à savoir un accord d'association mixte qui suppose, pour être adopté, l'unanimité du Conseil et le vote des parlements nationaux.

Si la France n'arrive pas à faire valoir cette position, elle devra réunir une minorité de blocage avec quatre États au minimum (qui représentent 35% de la population européenne). Cette démarche pourrait s'avérer complexe. Mais certains Etats ont déjà exprimé leur opposition à cet accord, d'autres sont plus timides ou silencieux. Je crois que nous pourrons les rallier à l'idée que dans les conditions actuelles l'accord n'est pas acceptable.

Lire aussiMercosur: Genevard refuse de « livrer en pâture » les filières agricoles (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/mercosur-genevard-refuse-de-livrer-en-pature-les-filieres-agricoles-1011521.html)

L'élection de Donald Trump (lien : https://www.latribune.fr/economie/international/protectionnisme-de-trump-la-france-defendra-ses-interets-1011175.html) à la Maison Blanche a provoqué aussi de vives inquiétudes dans les milieux économiques en Europe. Le milliardaire s'apprête à relever massivement les droits de douane. Quelles pourraient être les répercussions sur le commerce extérieur en France et en Europe?

L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait avoir un impact fort sur l'économie européenne et en France aussi. À l'heure où la croissance est faible, ces pertes pourraient être importantes. Je pense cependant qu'il reste un espace pour la négociation. Nous sommes dans un monde où les blocs sont en train de s'opposer. Dans ce monde, l'Europe doit être vigilante à ne pas être le maillon faible de l'économie mondiale. L'élection de Trump doit provoquer un électrochoc en Europe. L'Europe doit retravailler sa politique commerciale et sa compétitivité.

Sur le front économique et commercial, comment la France se prépare-t-elle?

L'idée est de commencer à travailler avec les membres de son administration (lien : https://www.latribune.fr/economie/international/casting-gouvernement-trump-1011140.html), avant même qu'il arrive au pouvoir. C'est important d'avoir cet échange avant qu'il prenne ses décisions. La voix du dialogue est plus favorable que la confrontation. L'objectif est de montrer que personne n'a intérêt à une escalade commerciale. Il est nécessaire d'avoir une politique consensuelle entre nos deux blocs. Donald Trump exprime avec plus de virulence sa volonté de durcir les règles.

Dans son programme, il a détaillé des hausses de droits de douane sur toutes les importations européennes à 10% ou 20%. À l'échelle de l'Europe, le travail de la Commission est de défendre les intérêts de ce marché de 450 millions d'habitants. L'Europe doit aussi montrer les muscles. Elle doit se préparer à prendre des mesures de défense commerciale. L'Europe doit être capable de créer un rapport de force.

La Chine a également annoncé des mesures protectionnistes sur les exportations de spiritueux (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/surtaxes-sur-le-cognac-la-france-toujours-ouverte-a-des-negociations-avec-la-chine-1010475.html) en réponse aux droits de douane que l'Europe veut imposer sur les voitures électriques. Quelle est votre position?

La France et l'Europe doivent montrer leur détermination face à la Chine. Son industrie affiche des surplus de production sur les véhicules électriques, notamment. Le marché américain se ferme avec l'envolée des droits de douane contrairement à l'Europe. L'escalade commerciale est aussi mauvaise pour la Chine. Les autorités chinoises n'ont pas intérêt à se couper de ce marché.

Le président Macron a appelé « l'Europe à se réveiller » face aux Etats-Unis mais la crise politique en Allemagne risque aussi de l'affaiblir. Comment trouver une issue favorable sur le plan commercial face à la Chine et aux Etats-Unis?

L'Europe doit retrouver son unité. La grande force de l'Union européenne est la taille de son marché de 450 millions d'habitants. Les Européens ont un niveau de vie et un niveau de dépense supérieurs à bien d'autres régions du monde. L'Europe doit retrouver une politique commerciale cohérente avec l'ensemble de nos politiques publiques. La politique commerciale, la politique industrielle et celle visant le changement climatique et le développement durable doivent être mieux intégrées et plus cohérentes.

[Image : https://static.latribune.fr/2481229/sophie-primas.jpg]

La ministre Sophie Primas dans la cour de l'Elysée en septembre dernier. Crédits : Reuters.

Longtemps défendues par l'UE, les « clauses miroirs » (des mesures de réciprocité sur les conditions de production) sont pourtant peu appliquées...

Elles sont très peu appliquées, mais il serait préférable de mettre en place des mesures miroirs applicables à tous les produits importés dans l'UE. Il faut également des moyens de les faire appliquer et de renforcer les contrôles. La lutte contre le réchauffement climatique et le développement durable doivent être pleinement intégrés à la politique commerciale de l'UE, comme la Commission l'affirme elle-même depuis 2021.

Après plusieurs années de chutes abyssales, le commerce extérieur semble avoir retrouvé des couleurs en 2024. Quel bilan dressez-vous sur les premiers mois de l'année?

L'année 2024 s'annonce plus favorable qu'en 2023. La France est sur une meilleure pente en raison de bons résultats dans l'aéronautique et de moindres dépenses dans l'énergie. La France reste néanmoins très déficitaire sur le commerce des biens. C'est pourquoi, il nous reste du travail à effectuer pour promouvoir nos exportations.

Sur la balance des services, la France est en revanche très largement excédentaire (26 milliards d'euros au 1er semestre 2024). Beaucoup de grandes entreprises françaises sont présentes sur de vastes chantiers dans le monde, et notamment en Amérique latine. La stratégie de la France est d'être très présente sur les grands marchés à l'étranger.

Plusieurs grands groupes français industriels (Michelin) (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/michelin-ferme-ses-usines-de-cholet-et-de-vannes-1010538.html) et de la grande distribution (Auchan) (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/distribution/plan-social-chez-auchan-2-389-emplois-menaces-en-france-1010568.html) font face à des difficultés. Les saignées industrielles en cours n'augurent rien de favorable pour le redressement de la balance commerciale...

Certains marchés vont effectivement souffrir comme l'exportation de céréales compte tenu de l'état des récoltes. Sur ce secteur, j'anticipe des difficultés et de mauvais résultats. Sur le plan industriel, il y a certes des fermetures mais il est important de regarder aussi les ouvertures. Des entreprises étrangères s'implantent en France pour aussi exporter. Nous sommes attentifs à l'attractivité de la France.

Lire aussiL'attractivité de la France en danger (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/l-attractivite-de-la-france-en-danger-1009894.html)

La dissolution de l'Assemblée nationale en France et l'absence de gouvernement de plein exercice pendant plusieurs mois ont provoqué des interrogations chez les investisseurs étrangers. Cela s'est d'ailleurs concrétisé par des tensions sur les marchés financiers. Où se situe actuellement l'Hexagone en matière d'attractivité?

La France reste la première destination en Europe des investissements étrangers. En cinq ans, le pays est resté sur la première marche du podium en raison de la stabilité politique. L'instabilité politique a pu provoquer des hésitations, mais je suis là pour rassurer.

Il y a un très grand travail de détection des investisseurs étrangers réalisé par Business France et le réseau des ambassades à l'étranger. Atout France travaille aussi beaucoup sur l'attractivité touristique. Pour les décideurs économiques, tous ces éléments représentent un écosystème favorable pour les travailleurs. Beaucoup d'acteurs locaux travaillent sur le terrain pour accélérer l'implantation des entreprises étrangères.

Quelles sont les perspectives du commerce extérieur dans un monde plus que jamais fragmenté par les tensions commerciales?

Les filières et les entreprises doivent répartir les risques sur le front des exportations. Il reste des parties du monde à conquérir en Amérique du Sud, notamment. Pour l'instant, les PME et les ETI se heurtent aux difficultés administratives et juridiques. Les pays de l'ASEAN représentent des perspectives colossales. Enfin, l'Asie centrale représente un marché très dynamique avec de la croissance et des matières premières.

Quelles sont vos priorités en matière de politique commerciale?

L'Hexagone doit poursuivre ses efforts sur les PME et les ETI et notamment les primo exportateurs. Il faut regarder de près ce qu'a fait l'Italie en s'appuyant sur son réseau d'ETI et de PME. L'idée d'aller « chasser en meute » sur les salons étrangers doit être la règle. La France a aussi un coup à jouer sur l'héritage des Jeux olympiques. L'Hexagone doit enfin appuyer sa stratégie d'export sur la marque « France ». L'objectif du tour de France que j'ai entamé à Dunkerque est de pousser vers l'export les acteurs qui n'y pensent pas ou font des blocages.

Michel Barnier a exprimé dans les colonnes de La Tribune Dimanche, (lien : https://www.latribune.fr/economie/politique/michel-barnier-nous-devons-tous-faire-un-effort-1008182.html)le souhait de rapprocher Business France et Atout France dans le contexte des économies budgétaires à réaliser. Comment cela va-t-il se traduire concrètement?

L'objectif du Premier ministre est en effet d'améliorer l'efficacité des dépenses publiques, au service des politiques portées et qui sont essentielles : le tourisme d'une part, l'attractivité et l'export d'autre part. On le voit, ce sont des sujets différents mais connexes, car l'attractivité du pays se mesure aussi dans les chiffres du tourisme. La procédure de recrutement pour diriger Business France est lancée après le départ de Laurent Saint-Martin au ministère des Finances. Sur la feuille de route, le prochain responsable de Business France devra travailler sur le rapprochement avec Atout France. Nous y travaillons avec Marina Ferrari (la ministre déléguée au Tourisme).

Propos recueillis par Grégoire Normand

Les Echos, no. 24347
Idées, jeudi 28 novembre 2024 938 mots, p. 11

La chronique

Aussi paru dans
28 novembre 2024 - lesechos.fr

Ce monde multipolaire que les puissances moyennes préparent

de Dani Rodrik

DANI RODRIK

Les puissances moyennes ne veulent pas être enfermées dans un choix entre la Chine et les Etats-Unis. Elles peuvent esquisser un ordre économique plus fragmenté, mais le chemin est long.

La montée en puissance de la Chine a remis en question l'hégémonie des Etats-Unis sur l'économie mondiale. Alors que certaines élites américaines chargées de la sécurité nationale cherchent à maintenir la primauté des Etats-Unis, d'autres semblent se résigner à un monde de plus en plus bipolaire. L'issue la plus probable est cependant un monde multipolaire où les puissances moyennes exercent une force de contrepoids considérable, empêchant ainsi les Etats-Unis et la Chine d'imposer leurs intérêts aux autres.

Les puissances moyennes comprennent l'Inde, l'Indonésie, le Brésil, l'Afrique du Sud, la Turquie et le Nigeria. Elles représentent certes une part importante des populations les plus pauvres. Mais elles disposent de classes moyennes importantes, tournées vers la consommation, et de capacités technologiques considérables.

Le PIB cumulé (en termes corrigés du pouvoir d'achat) de ces six pays dépasse déjà celui des Etats-Unis. Il devrait augmenter de 50 % d'ici à 2029. Ces pays ont des politiques étrangères distinctes qui rejettent tout alignement clair sur les Etats-Unis ou la Chine. Contrairement à ce que pensent de nombreux Américains, les puissances moyennes n'ont pas d'affinités particulières avec la Chine. Elles ne souhaitent pas s'en rapprocher au détriment de leurs relations avec les Etats-Unis. En fait, si elles se sont rapprochées de la Chine, c'est à cause de la politique américaine : son utilisation quasiment militaire de sa puissance commerciale et financière les a poussées à se couvrir.

« Nous refusons d'être les pions d'une nouvelle guerre froide », résume l'ancien président indonésien Joko Widodo. Ces pays veulent établir des relations commerciales et d'investissement multidimensionnelles, en choisissant dans un menu d'options ne se limitant pas à une rivalité entre grandes puissances. Nombreux sont ceux qui pensent, à l'instar de Rana Foroohar du « Financial Times », que « les Etats-Unis ne sont pas un point d'ancrage pour la stabilité, mais plutôt un risque contre lequel il faut se prémunir ». Les économies avancées étant de plus en plus tournées vers l'intérieur, les puissances moyennes sont devenues les champions naturels des biens publics mondiaux. Elles sont bien placées pour mener des actions de plaidoyer sur le changement climatique, la santé et le surendettement. Un bon exemple est la pression exercée par le Brésil en faveur d'un impôt mondial sur la fortune des milliardaires.

Il est toutefois peu probable que les puissances moyennes deviennent elles-mêmes un bloc redoutable : leurs intérêts sont trop divers pour un programme économique ou sécuritaire commun. Même lorsqu'elles ont rejoint des groupements formels, leur impact collectif a été limité. Les BRICS ont été lancés en grande pompe en 2009, mais ils n'ont pas accompli grand-chose, si ce n'est des séances de photos.

Un équilibre à trouver

Les BRICS se sont récemment ouverts à quatre pays : l'Egypte, l'Ethiopie, l'Iran et les Emirats arabes unis. D'autres pourraient suivre. Mais il est difficile de voir comment un groupe aussi hétérogène peut agir de manière cohérente. Le pire serait même qu'il renforce les impulsions autocratiques de ses dirigeants démocratiquement élus. Selon la théorie de la « stabilité hégémonique », une puissance dominante est nécessaire pour assumer les coûts de fonctionnement d'une économie mondiale ouverte. En conséquence, la multipolarité serait source de chaos et de désintégration économique.

Il s'agit cependant d'une vision dépassée du fonctionnement du monde. Bien que la combinaison spécifique d'ouverture et de protection varie naturellement d'un pays à l'autre, aucun n'a intérêt à tourner le dos à l'économie mondiale. Les gouvernements doivent trouver un équilibre entre les avantages d'un commerce ouvert et le soutien à leurs industries. Chaque pays est le meilleur juge des conditions dans lesquelles il participe à l'économie mondiale. Il serait agréable d'avoir un monde dans lequel les Etats-Unis, peut-être rejoints par la Chine, fourniraient véritablement des biens publics mondiaux, tels que les financements à des conditions préférentielles et l'accès à la technologie, dont les pays en développement ont besoin pour mieux contribuer à la transition climatique. Mais ce n'est pas le monde que nous connaissons.

Les Etats-Unis et les autres grandes économies ne sont guère disposés à fournir ces biens publics. Et vu l'état d'esprit qui règne dans leurs capitales ces jours-ci, il est peu probable que cela ne s'améliore de sitôt.

En outre, comme de nombreuses puissances moyennes l'ont appris par expérience, le pouvoir hégémonique peut être utilisé pour des raisons tout sauf bienveillantes. Il peut être déployé pour faire respecter des règles du jeu qui ne servent pas les intérêts du pays - et que celui qui détient l'hégémonie s'empresse de bafouer dès qu'elles deviennent gênantes -, ou pour punir les pays qui ne s'alignent pas sur les objectifs du dominant, comme dans le cas de l'internationalisation des sanctions américaines à l'encontre de l'Iran et de la Russie. La contribution la plus importante que peuvent apporter les puissances moyennes est peut-être de démontrer la faisabilité de la multipolarité et de la diversité des voies de développement dans l'ordre mondial.

Elles offriraient une vision d'une économie mondiale ne dépendant pas de la puissance et de la bonne volonté de l'Amérique ou de la Chine. Mais pour que les puissances moyennes soient des modèles valables pour les autres, elles doivent devenir des acteurs responsables, à la fois dans leurs relations avec les petits pays et dans la promotion d'une plus grande responsabilité politique à l'intérieur de leurs frontières.

Ce texte est publié en partenariat avec Project Syndicate.

Dani Rodrik

Le Figaro, no. 24975
Le Figaro Économie, mardi 10 décembre 2024 1018 mots, p. 26

Entreprises

Vendée Globe, météo marine, déplacement des sols... CLS veille sur la planète

Guillermard, Véronique

Nouvelle acquisition pour CLS. La société française de surveillance par satellites des océans et de la Terre rachète la pépite technologique française Quiet Oceans. Créée en 2010, cette TPE (5 millions d'euros de ventes, 25 personnes) est un leader de l'étude d'impact des bruits liés à l'activité humaine sur la vie marine. «Cette acquisition nous permet de nous renforcer dans le domaine de la surveillance en milieu marin et d'acquérir des technologies, en particulier des capteurs acoustiques placés au fond des mers ou à différentes profondeurs de la surface et reliés à des instruments de communication, qui renvoient les données sur Terre où elles sont traitées pour réaliser des modélisations 3D» , explique Christophe Vassal, PDG de CLS, filiale codétenue par le Centre national d'études spatiales (Cnes) et CNP (groupe Albert Frères).

Le trafic maritime mondial ou encore les travaux en zones côtières, par exemple l'installation de parc d'éoliennes, fixées sur le plancher océanique au moyen de gros marteaux hydrauliques, perturbent la faune marine. «L'analyse des données permet d'établir des cartes de présence ou de passage, par exemple, de bancs de dauphins ou de cachalots. Et donc permet aux opérateurs de programmer ou d'arrêter les travaux», illustre le PDG. De plus en plus d'armateurs et d'industriels achètent ces modélisations car des normes sont mises en place dans plusieurs pays. En Europe, Bruxelles interdit par exemple de réaliser des travaux affectant plus de 20 % des zones maritimes protégées.

Avec Quiet Oceans, CLS boucle sa 17e acquisition depuis sa création en 1986, par le Cnes et l'Ifremer (présent au capital jusqu'en 2020), à Toulouse, capitale spatiale de l'Europe. «Notre mission est d'utiliser les technologies spatiales pour observer et protéger la planète ainsi que ses ressources vivantes», résume Christophe Vassal. Les fondateurs de CLS ont eu du flair. À l'époque, le grand public n'a pas encore entendu parler du changement climatique. Le premier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), créé en 1988, date de 1990. «Nous avons d'abord fourni des services aux pays du G7, puis du G20 à partir des années 2000 et, désormais, nous avons une centaine de pays clients» ,détaille le PDG.

Aujourd'hui, CLS est un groupe international, qui dispose de 33 installations dans le monde, emploie plus de mille salariés et réalise près de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires. Au fil des années, la société est montée en puissance sur ses cinq marchés : la gestion durable de la pêche, la surveillance environnementale et du climat, la sécurité maritime, la mobilité, ainsi que l'énergie et les infrastructures. Cela, en valorisant les données collectées par près de 400 satellites. «Nous avons signé une trentaine de contrats avec des opérateurs auxquels nous achetons des données brutes que nous analysons, traitons et fusionnons afin de développer des solutions adaptées à nos marchés», développe le PDG. De la protection des populations à la lutte contre les trafics illicites, en passant par la surveillance du trafic maritime, CLS a développé un large éventail de solutions.

L'entreprise travaille avec la constellation de télécoms Iridium, des opérateurs de satellites radars et d'observation de la Terre comme l'américain Maxar, le canadien MDA ou encore Airbus. CLS fournit aussi des solutions à partir des images de Copernicus, première infrastructure mondiale d'observation de la Terre, qui sont en accès gratuit. Et elle travaille également avec des start-up - Planet Labs, Sky Eye notamment - qui opèrent de petites constellations, ayant un taux de revisite rapide sur un même point du globe.

Elle participe à la sécurité des grandes courses océaniques, dont le Vendée Globe, la célèbre compétition en solitaire, sans escale et sans assistance, en valorisant les données spatiales. «Notre service permet notamment de détecter les icebergs qui se détachent de la banquise et de modéliser leurs dérives», illustre Christophe Vassal. CLS calcule aussi, pour le compte du Cnes, la courbe du niveau moyen des océans du monde entier, qui a gagné 10 cm depuis 1992.

En Indonésie, l'entreprise a installé le système de météo marine du pays qui est confronté à des tempêtes tropicales de plus en plus violentes et à la montée des eaux. Les données récoltées permettent des simulations prédictives, pour réaliser des travaux de protection, mais aussi gérer de façon durable la ressource halieutique. Aux États-Unis, la société toulousaine effectue, pour le compte de l'État de Californie, des relevés de mesures de déplacements des sols, qui se contractent sous l'effet d'une sécheresse sévère. Et font bouger les retenues d'eau des barrages, qui perdent de l'eau douce. Ce qui permet aux autorités de consolider les sols des barrages.

À partir de 2025, CLS va accélérer en commercialisant, sur ses cinq marchés cibles, les services de connectivité de la constellation Kinéis, opérée par sa filiale éponyme. Opérationnelle à partir de mi-mai 2025, la constellation Kinéis est le successeur de l'infrastructure spatiale Argos, qui équipe quelque 15 000 bateaux dans le monde. Dédiée à l'internet des objets (IoT), elle est composée d'une flotte de 25 nanosatellites, lancés par lot de cinq par Electron, la mini-fusée de l'américano-néo-zélandais Rocket Lab.

Kinéis permettra de suivre en temps réel, grâce à des terminaux miniatures de quelques grammes, des millions d'objets et d'animaux dans le monde. Des bateaux de pêche et de commerce, des troupeaux, mais aussi des wagons de chemins de fer, des porte-conteneurs ou encore des pipelines (détection de fuites) et des forêts (alerte avancée de départ de feu). «Avec Kinéis, nous pourrons surveiller cent fois plus d'animaux sauvages (15000 aujourd'hui) et dix fois plus de bateaux», développe le PDG. La filiale de CLS commercialisera ses services de connectivité sur les marchés où sa maison mère n'est pas active, tels que le BTP (surveillance d'engins de chantier qui font souvent l'objet de vol la nuit) ou encore l'industrie.

Décidée à poursuivre sa stratégie d'acquisitions ciblées pour obtenir de nouvelles technologies ou renforcer son empreinte internationale, en particulier aux États-Unis, en Afrique et en Asie du Sud-Est, CLS compte aussi sur les relais de croissance apportés par Kinéis pour doubler de taille dans les cinq ans à venir. V. GD.

La Croix, no. 43094
Planète, mercredi 11 décembre 2024 1415 mots, p. 20,21

Ces scientifiques qui optent pour la désobéissance

Anne-Sophie Novel

Las d’assister impuissants aux effets de la crise climatique, des milliers de scientifiques ont rejoint le mouvement Scientifiques en rébellion, dont l’objectif est d’alerter les pouvoirs publics par la désobéissance civile.

« À la base, il y a un désenchantement et une lassitude : le clivage s’accroît entre la perception des crises par la science et celle du monde politique et économique, si bien que l’engagement hors des labos devient inévitable », confie Kévin Jean. En février 2020, l’épidémiologiste a été signataire de l’appel à rébellion lancé dans Le Monde par plus de 1 000 scientifiques de toutes disciplines.

Pour la première fois en France, cette alliance de scientifiques invite officiellement les citoyens à participer « à des actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes ».Leur tribune marque les débuts de la branche française des Scientist Rebellion (SR), elle-même inspirée par le mouvement britannique Extinction Rebellion (XR), qui s’est fait connaître en 2018 en bloquant les routes et ponts de Londres.

C’est en 2021 que la branche scientifique du mouvement va vraiment gagner en visibilité, lors de la 26ᵉ conférence de l’ONU sur le climat qui se déroule à Glasgow, en Écosse. Des scientifiques en blouse blanche bloquent le pont George V de la ville écossaise pendant plusieurs heures, attirant ainsi l’attention des médias. « Ces images furent une révélation, j’ai compris qu’on pouvait et qu’on devait faire ça », se souvient Élodie Vercken, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Nice.

Déjà impliquée dans quelques associations à titre privé, elle rejoint les SR français avec la sensation d’agir conformément à sa rationalité scientifique : « Avant, je pensais que chacun avait son rôle, et que mon travail suffisait. Aujourd’hui, cela me met dans une situation de dissonance cognitive très dure à vivre. Face à l’irrationalité des décisions prises sans tenir compte des savoirs scientifiques, nous devons nous mobiliser autrement. »

À la sacro-sainte neutralité scientifique, ces chercheurs répliquent par la lucidité et l’objection de conscience. Wolfgang Cramer, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie, s’est investi pendant trente ans dans la rédaction des rapports du GIEC. Il a rejoint le mouvement en 2022.

« J’ai longtemps pensé qu’en faisant de bonnes recherches, les décideurs prendraient les bonnes décisions,argumente-t-il. J’ai pu échanger avec nombre d’entre eux au fil de ma carrière en Allemagne ou en France, mais ça ne suffit pas », déplore celui qui faisait partie des scientifiques consultés en mai 2022 par l’Élysée pour préparer la « planification écologique ». « Nous nous retrouvons face à une rupture de dialogue et à un manque d’honnêteté qui nous poussent à prendre autrement la parole dans le débat public. »

Publication de tribunes ou de communiqués, organisation de « marches funèbres », de « conférences sauvages », de faux procès de TotalEnergies, ou même d’une « COP28 alternative » à Bordeaux… Pour alerter l’opinion, les modes d’action des scientifiques en révolte sont multiples. « On cherche à sortir de la fabrique traditionnelle de l’information et à porter la parole là où elle n’est pas entendue »,déclare Pascal Vaillant, enseignant-chercheur en informatique et directeur de l’IUT de Bobigny. « Quand nous manifestons en blouse blanche, les gens viennent nous voir et cela ouvre un dialogue qui n’existe pas forcément avec d’autres militants », ajoute Élodie Vercken.

Quand les mobilisations relèvent de la désobéissance civile, celle-ci se veut toujours non violente. Ainsi cette campagne d’action internationale menée en Allemagne en 2022, durant laquelle plusieurs SR se sont englués devant des bâtiments officiels, à Munich, ou sur des véhicules de luxe lors d’un salon automobile à Berlin.

En sortant du cadre légal, l’idée est de s’exposer à des poursuites judiciaires, et ainsi d’utiliser les prétoires comme des caisses de résonance des faits scientifiques. « La judiciarisation fait partie intégrante de la démarche militante, rappelle le collectif dans un petit manifeste publié il y a peu (1). La médiatisation des procès informe le public, et l’État est ainsi forcé de sortir de l’ambiguïté. »

En octobre dernier, quatre scientifiques qui s’étaient introduits en avril 2022 au Muséum national d’histoire naturelle pour participer à une conférence-occupation sur le thème de la biodiversité, ont d’ailleurs été relaxés par le tribunal de police de Paris, au nom de l’état de nécessité. Le juge a considéré que les chercheurs ne pouvaient pas être considérés pénalement responsables au regard de l’ampleur des menaces dénoncées par leurs actions.

De quoi acter l’efficacité de ces mouvements ? Au sein de la branche française des « Scientist Rebellion », on estime que « le décalage perçu entre ce qui est attendu de la profession et les actions de désobéissance civile fait son effet ». « Il semblerait même que ce soit un manque d’engagement des scientifiques qui constitue un facteur de menace sur la crédibilité des messages »,explique encore le collectif, conscient que la blouse blanche n’est pas un totem d’immunité.

Au-delà de la caisse de résonance, le mouvement offre à ses sympathisants un espace d’apaisement et d’alignement, où la diversité des voix et des engagements est encouragée. « Il répond à mes besoins de partage de constats scientifiques de la situation. J’y trouve des ressources et des réponses », explique ainsi Andrée De Backer, spécialiste de la science des matériaux, entrée en rébellion après l’élection présidentielle de 2022, caractérisée selon elle par la « médiocrité du débat public ».

Pascal Vaillant, lui, a trouvé dans le mouvement de quoi dépasser son sentiment d’usurpateur. « Comme ce n’est pas ma discipline, je n’osais pas prendre la parole. Il a fallu qu’un SR me propose d’intervenir sur l’impact environnemental du numérique pour que je me lance. »

Avec le temps, ce chercheur, également impliqué dans le groupe Église verte de sa paroisse, s’est créé un petit argumentaire personnel : « Nous sommes aussi là pour défendre une éthique de la vérité. La méthode scientifique permet de construire une vision juste des faits, qui repose sur l’honnêteté intellectuelle de chaque personne qui participe à la construction de ces savoirs. »

Reste qu’à mesure qu’il se répand, l’engagement des scientifiques est devenu source de tensions dans les laboratoires. En se mobilisant au nom de l’urgence climatique, n’y a-t-il pas un risque de dévoyer la science à des fins politiques ? « Cela fait longtemps que le rôle de la recherche est questionné, mais avec la crise climatique, cette question se pose avec une acuité particulière »,reconnaît d’ailleurs le collectif.

Lors des dernières élections législatives, 4 314 scientifiques du mouvement avaient appelé à une mobilisation contre le Rassemblement national, au motif que le parti niait la réalité du changement climatique. De quoi ajouter de l’huile sur le feu ? « La réalité est que les sciences sont profondément politiques, considère Kévin Jean. Que ce soit dans le financement, le pilotage de projets, le choix des sujets ou l’usage des résultats, nous devons poser la question de la finalité de nos travaux. »

Face à ces débats, les comités d’éthique des deux principaux organismes de recherche (le Comets pour le CNRS et Éthique en commun pour l’Inrae, le Cirad, l’Ifremer et l’IRD) ont publié en 2023 des avis clarifiant la notion de neutralité, de droits et de devoirs des chercheurs. Il y est indiqué qu’il est possible de s’engager et de s’exprimer librement dans la sphère publique, à condition de situer son propos (le scientifique parle-t-il en son nom propre, au nom de sa communauté de recherche, de son organisme de rattachement ?) et de le mettre en perspective avec rigueur (quel est le statut des résultats scientifiques sur lesquels il s’appuie ? Des incertitudes demeurent-elles ? Existe-t-il des controverses ?).

« Il était important de donner un cadre à une liberté d’expression responsable des chercheurs », souligne Christine Noiville, directrice de recherche au CNRS et présidente du Comets, qui indique que la direction du CNRS prépare pour ces prochains mois un guide de l’expression publique. Une clarification plus qu’attendue, par les temps qui courent.

(1) Sortir des labos pour défendre le vivant , Seuil, novembre 2024, 72 p., 4,90 €.

Le Monde
France, mardi 17 décembre 2024 883 mots, p. 10

La planification écologique, variable d’ajustement

Depuis plusieurs mois, les enjeux du « défi du siècle » contre le réchauffement semblent passer au second plan

Matthieu Goar

François Bayrou a été nommé premier ministre en pleine tempête politique, mais son premier dossier chaud est un cyclone dévastateur à Mayotte. En l’espace d’un week-end, le monde politique a été rattrapé par une catastrophe naturelle. Et même s’il est encore trop tôt pour établir un lien avec le réchauffement climatique, force est de constater que, depuis des mois, le « défi du siècle », selon les termes d’Emmanuel Macron, a disparu de l’agenda politique.

Lundi 9 décembre, l’institut européen Copernicus annonce que l’année 2024 sera la première à dépasser le seuil de + 1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le plus ambitieux de l’accord de Paris. Ce jour-là, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, évoque devant le président de la République cette urgence climatique puis plaide le lendemain, devant les autres chefs de parti, pour un impôt sur la fortune « vert » et pour une loi climat. « Personne ne rebondit, nous étions vraiment dans des discussions sur la méthode, même si certains ne se privaient pas d’évoquer leurs lignes rouges avec les retraites. Mais si vous croyez qu’ils veulent parler d’écologie dans ces moments-là… » , critique la patronne des Verts.

« Tout est fragile »

Mal en point depuis quelques mois, la transition ne cesse de s’enfoncer dans le magma politique. Deux ans et demi après la mise en place d’une planification, aucun projet de loi n’est à l’agenda du ministère de la transition écologique. La grande conférence sur l’eau, annoncée par Michel Barnier, n’aura pas lieu la semaine du 16 décembre. « Tant qu’il n’y a pas de stabilité politique, tout est fragile, surtout quand il n’y a aucun portage d’envergure, résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace. En France, l’écologie a toujours été vue comme un sujet à la marge. La planification n’a pas réussi à changer ça. »

La transition, éternelle variable d’ajustement de crises jugées plus urgentes, a été une victime collatérale de la motion de censure contre Michel Barnier. Certaines associations de défense de l’environnement se sont initialement réjouies de l’impossibilité de faire voter le projet de loi de finances 2025, qui réduisait certaines enveloppes importantes pour la transition écologique : − 1,5 milliard d’euros sur MaPrimeRénov’, − 1,5 milliard sur le fonds vert, − 500 millions sur l’électrification des véhicules, etc.

Leur raisonnement était que le projet de loi spéciale obligerait le gouvernement démissionnaire à revenir aux enveloppes de l’automne 2023, qui avaient bénéficié d’une hausse de 7 milliards d’euros. Mais devant la commission des finances du Sénat, mercredi 11 décembre, le ministre démissionnaire du budget Laurent Saint-Martin a confirmé que les « dépenses nouvelles discrétionnaires » ne sont pas permises par la loi spéciale.

L’inquiétude est plus grande du côté du ministère. « Des secteurs pourraient être obligés de réduire la voilure faute de visibilité ou de soutien financier, ce qui aura un impact sur nos trajectoires, prévient Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de la transition écologique. En votant la censure, l’extrême droite, mais aussi la gauche, ont mis des bâtons dans les roues aux politiques écologiques. »

Signes d’essoufflement

Une situation qui complique encore un peu plus l’étape cruciale de la mise en œuvre des trajectoires climatiques qui doit mener la France à une réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre en 2030. Cet automne, Michel Barnier et son gouvernement ont présenté trois textes très attendus : la troisième stratégie nationale bas carbone, la programmation pluriannuelle de l’énergie et le troisième plan national d’adaptation au changement climatique.

Mercredi, Agnès Pannier-Runacher est venue les présenter devant le conseil national de la transition écologique. « C’est une situation un peu particulière avec une ministre démissionnaire, au milieu d’un grand flou politique, estime Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau Action Climat. Il faut une adéquation entre les ambitions et l’action. Le verdissement des flottes de voitures, la rénovation des bâtiments… tout cela demande des moyens. »

A la fois bousculés par la conjoncture économique et par le brouillard sur les aides et les normes, certains secteurs montrent des signes d’essoufflement. « Tout le monde a l’arme au pied, car il y a un manque de visibilité, principalement provoqué par l’instabilité politique », affirme Géraud Guibert, président du think tank La Fabrique écologique.

En parallèle, la cause climatique n’est guère incarnée. L’Elysée a renoncé depuis longtemps à en faire un axe de communication, et Michel Barnier a eu très peu d’espace pour s’en emparer. François Bayrou, peu connu pour son appétence sur ces sujets, changera-t-il la donne ? Les difficultés budgétaires et les équilibres au sein d’une future alliance gouvernementale, sans doute toujours sous la surveillance du Rassemblement national, ne vont pas disparaître.

Conscientes que cette situation de précarité de l’exécutif est amenée à durer, les associations adaptent leur stratégie. Le Réseau Action Climat veut ainsi se rapprocher des collectivités et des élus locaux en perspective des municipales de 2026. Comme si chacun avait renoncé à retrouver de la cohérence à l’échelon national…

La Tribune (France), no. 7982
Transition écologique, mardi 19 novembre 2024 1098 mots, p. 73
Aussi paru dans
18 novembre 2024 - La Tribune (France) (site web)

Infrastructures de la transition écologique : le défi du financement

Dominique Pialot

Énergie, transport, bâtiment...les infrastructures joueront un rôle clé dans la décarbonation. Le think tank Terra Nova livre des pistes pour mobiliser les investissements privés afin de pallier des modèles économiques fragiles et des finances publiques en berne. Explications.

Comme l'avait déjà démontré l'économiste britannique et ancien président de la Banque mondiale Lord Stern en 2006 dans un rapport qui a fait date, le coût de la transition écologique sera toujours inférieur à celui de l'inaction face au changement climatique. Si ce constat est devenu toujours plus consensuel au fil du temps, il n'en reste pas moins que cette transition va coûter très cher.

Lire aussiClimat : les chiffres affolants de l'Insee sur le coût du réchauffement (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/climat-les-chiffres-affolants-de-l-insee-sur-le-cout-du-rechauffement-1010578.html)

Autre point de consensus : le poids central des infrastructures dans ces besoins d'investissements. Pour l'institut de recherche Terra Nova, qui publie ce 18 novembre un rapport sur le sujet (lien : https://tnova.fr/ecologie/climat/investir-dans-la-transition-ecologique-quel-financement-des-infrastructures/), et s'appuie sur les chiffres du think tank I4CE, les investissements en la matière s'élèvent donc à 20 milliards d'euros par an d'ici à 2030. Et ce, dans les infrastructures d'énergie et de transports, auxquels il convient d'ajouter 10 milliards supplémentaires pour les bâtiments.

Concilier attractivité des investissements et intérêt général

Dans le contexte actuel, où les finances publiques sont contraintes, mais les fonds privés abondants, Terra Nova étudie divers outils de financement public/privé garantissant à la fois une attractivité suffisante pour le secteur privé, et un respect de l'intérêt général, notamment des enjeux spécifiques à la transition écologique.

« Ces outils existent de longue date », reconnaît l'avocat Benoît Thirion, qui a coordonné le rapport. Mais à l'heure de la remunicipalisation de certains services (dans l'eau par exemple) et de la multiplication des expériences de gratuité des transports publics, ils n'ont pas particulièrement le vent en poupe.

Lire aussiLe G20 sous pression pour trouver 1.000 milliards de dollars d'aides climatiques (lien : https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/le-g20-sous-pression-pour-trouver-1-000-milliards-de-dollars-d-aides-climatiques-1011675.html)

« Il est essentiel de faire oeuvre de pédagogie pour identifier lesquels de ces outils sont les plus pertinents, selon les cas de figure », précise-t-il. Et surtout, de les faire évoluer afin de les adapter aux enjeux de la transition écologique. Pour ce faire « la puissance publique doit renforcer ses prérogatives, en particulier en matière de planification dans le temps long ». La performance écologique, notamment, doit pouvoir être contrôlée tout au long du contrat et de la vie des infrastructures. C'est le cas en particulier en ce qui concerne la biodiversité, pour des raisons de continuité écologique et de renaturation.

Réhabiliter les partenariats public/privé

Autre impératif permettant d'optimiser les investissements en période de vaches maigres : « Penser les infrastructures de façon ''désilotée'', par exemple entre transports et énergie. » Mais aussi, assouplir le droit des marchés publics afin de simplifier les contrats pour les rendre accessibles aux plus petites collectivités, ou encore pour pouvoir les « verdir » en cours de route.

Et surtout, étendre l'autorisation de paiement différé. Expérimenté pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, ce dispositif permet aux collectivités de déroger à l'obligation de payer les travaux à mesure de leur réalisation, et d'utiliser les économies générées par l'infrastructure pour dégager la trésorerie nécessaire à ces paiements.

Emblématiques des financements mixtes, les partenariats public/privé (PPP) recouvrent deux logiques distinctes : dans les deux cas, la puissance publique délègue un investissement ou un service à un partenaire privé. Celui-ci peut se rémunérer par les tarifs que payent les usagers du service dans le cadre d'une délégation de service public, ou par un loyer versé par la personne publique. « C'est en quelque sorte une facilité de paiement, qui permet à la puissance publique d'étaler ses investissements », résume Benoît Thirion. C'est ce second type de PPP qui a connu un fort développement au début des années 2000, et qui a été très critiqué.

« « Les PPP n'ont pas toujours été bien encadrés, reconnaît l'avocat. Leur intérêt socio-économique n'a pas toujours été clairement démontré, et on leur a parfois reproché leur rigidité, alors même que ce sont des contrats longs, qui portent sur des services très évolutifs. » »

Mais il estime qu'on a tiré les leçons du passé, et que les PPP demeurent intéressants « dans une optique de maîtrise d'ouvrage, afin de tirer parti de l'expertise et des capacités d'optimisation du privé ». Cependant, en raison de la complexité de leurs montages, ils sont réservés à des projets d'une certaine envergure.

L'épineux défi du modèle économique

Quoi qu'il en soit, le modèle économique des infrastructures d'énergie ou de transport demeure un défi. Leur rémunération traditionnelle, qui repose sur les volumes transportés, contrevient, pour certaines (notamment pour l'eau ou l'énergie fossile), à l'objectif de sobriété intrinsèque à la transition. Les opérateurs affichent volontiers leur ambition de passer d'une logique de volume à une logique de valeur, qui prendrait en compte l'efficacité et les économies générées.

« Mais dans la réalité, pour compenser la baisse des volumes, ils ont encore tendance à vouloir augmenter la part fixe et à diminuer la part variable », observe Benoît Thirion. Or cette opération peut occasionner des transferts de charge et augmenter le prix pour certaines catégories de population, alors même que la tarification de ces services présente des enjeux en termes de transition juste.

Lire aussiRapport Draghi : la compétitivité de l'industrie verte, clef de survie de la décarbonation de l'UE (lien : https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/rapport-draghi-la-competitivite-de-l-industrie-verte-clef-de-survie-de-la-decarbonation-de-l-ue-1006006.html)

Pour les infrastructures nécessaires à la transition, mais ne possédant pas de modèle économique, le rapport préconise de les financer via la tarification d'infrastructures liées. Par exemple : le déploiement de bornes de recharge financé par tous les usagers de l'autoroute, qu'ils soient ou non propriétaires d'un véhicule électrique et, donc, potentiellement intéressés par ces bornes; ou encore, une partie du tarif d'électricité permettant de financer les réseaux de gaz, « qui ont un rôle provisoire à jouer dans la transition, et fournissent un service d'appoint au réseau électrique. »

Le rapport préconise également de mieux exploiter le potentiel d'outils existants. Par exemple, les certificats d'économie d'énergie, jusqu'à présent peu utilisés pour financer des infrastructures publiques. Ou encore, les emprunts européens. Le projet d'un nouvel emprunt à l'échelle des 27, également préconisé par Mario Draghi dans son récent rapport, semble moins que jamais à l'ordre du jour, étant donné les dissensions sur le sujet et la réticence, notamment, de l'Allemagne. En revanche, Benoît Thirion souligne que NextGeneration UE, le plan de relance de 750 milliards d'euros mis en place en 2020 pour faire face à l'impact socio-économique de la pandémie de COVID-19, n'a pas été totalement consommé.

La Croix, no. 43078
Événement, vendredi 22 novembre 2024 158 mots, p. 2,3

repères

Le questionnaire de « Faut qu’on parle »

Nos deux débatteurs ont répondu aux questions :

Peut-on s’aimer et avoir des idées politiques opposées ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Oui.

Doit-on rétablir l’impôt sur la fortune ?

F.-X. B. : Non.

M. T. : Oui.

Pensez-vous que le mouvement #MeToo a un impact positif sur la société ?

F.-X. B. : Ambivalent.

M. T. : Oui.

Pensez-vous qu’il faut armer les policiers municipaux ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Non.

Faut-il limiter la vitesse autorisée des voitures pour lutter contre le changement climatique ?

F.-X. B. : Non.

M. T. : Oui.

Faut-il durcir l’accès aux prestations sociales pour les étrangers ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Non.

Devrait-on interdire les smartphones aux collégiens ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Oui.

Faut-il instaurer une semaine de travail de quatre jours ?

F.-X. B. : Non.

M. T. : Oui.

Faut-il davantage lutter contre les discriminations ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Oui.

La Croix L'Hebdo, no. 259
Actus, samedi 23 novembre 2024 773 mots, p. 8,9

[... 5 minutes ?...]

... 5 minutes 

Évitez les intox santé

Au milieu du flot continu de fausses informations, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) fait barrage avec Canal Détox. À travers des articles et des vidéos, l’établissement public, qui fête cette année ses soixante ans, donne la parole à la science face aux rumeurs. Le changement climatique a-t-il un impact différent sur la santé des femmes ? La vitamine C est-elle utile contre le rhume ? Les coupe-faim aident-ils à mincir ? Peut-on identifier un haut potentiel intellectuel sur Internet ? Des réponses tous azimuts pour éviter les intoxications élémentaires.

... 30 minutes 

Soutenez la liberté de la presse

Il y a quinze ans, le 23 novembre 2009, dans le sud des Philippines, 58 personnes perdaient la vie, dont 32 journalistes, dans le massacre de Maguindanao. Cet épisode reste à ce jour la plus importante tuerie de reporters de l’histoire. Les victimes sont tombées dans une embuscade du clan local Ampatuan, alors que leur convoi était en route pour couvrir le dépôt de candidature d’un opposant au gouverneur de la province. Après dix ans de procédure, les commanditaires de l’attaque ont été condamnés à trente ans de prison. Pour faire front face aux violences subies par les journalistes, Reporters sans frontières (RSF) œuvre au quotidien pour la liberté de la presse. L’organisation vient de publier un nouvel album consacré aux photos de Martine Franck, dont les bénéfices financent ses actions.

... 59 minutes 

Prenez la mer

Après le départ du Vendée Globe 1996-1997, les sourires se sont vite crispés face aux conditions météorologiques dantesques dans les mers du Sud. Presque la moitié des 16 participants ne boucleront pas leur tour du monde en solitaire. Dans le documentaire Vendée Globe 1996-1997 : une course en enfer, Jeanne Lefèvre revient, avec les skippeurs, sur l’une des éditions les plus marquantes de l’Everest des marins. Décoiffant !

... 1 heure 

Zoomez sur les influenceurs

Ils sont capables de faire acheter un sac moche, adhérer à un nouveau parti ou rêver des mêmes vacances qu’eux. Mais comment font les influenceurs, ces façonneurs d’opinions qui s’épanouissent sur les réseaux sociaux ? Dans la BD Qui m’aime me suive, le journaliste Gurvan Kristanadjaja crée un compte Instagram à son chien pour découvrir les ficelles de l’influence 2.0. Avec Joseph Falzon au dessin, une balade instructive au pays des hashtags, des followers et des multiples impacts de clics qui sont loin, très loin d’être gratuits.

... 1 heure 7 minutes 

Comprenez l’impensable

Tuer son enfant. Inenvisageable, monstrueux… Une femme assassine son enfant tous les dix jours en France, selon un décompte du ministère de l’intérieur en 2022. Le documentaire Mères à perpétuité tente de comprendre ce qui se cache derrière ces passages à l’acte. Les témoignages bouleversants balaient les premiers sentiments d’horreur. Proches, avocats et spécialistes remettent en perspective un fait de société inaudible.

... 2 heures 

Donnez de l’espoir aux jeunes

À l’heure où les dirigeants du monde quittent la COP29, la solution miracle n’émerge toujours pas. La journaliste Flore Vasseur se pose la question de l’action climatique depuis longtemps. Mais quand son fils lui demande : « Qu’as-tu fait pour éviter la destruction de la planète ? », la réponse n’est pas limpide. Dans le livre Et maintenant, que faisons-nous ?, elle s’interroge sur la façon d’insuffler de l’espoir à la génération d’après. L’autrice raconte plusieurs projections de son documentaire Bigger Than Us. Devant des écoliers ou des banquiers, tous les échanges amènent à réfléchir sur sa propre responsabilité.

... 1 jour (ou 2) 

Fêtez le podcast

Comment le livre se change-t-il en podcast, et le podcast en livre ? De quelles manières le podcast peut-il porter la voix des sans-voix ? Ces sujets seront abordés lors de la deuxième édition du jeune festival Podcast Hôtel, qui aura lieu à Lyon les 27 et 28 novembre. Des découvertes de podcasts, notamment locaux, sont prévues, ainsi que des rencontres (par exemple avec Sophie-Marie Larrouy) et des ateliers pour accompagner les créateurs (sur la monétisation, la postproduction…). Et tout est gratuit, ou presque !

... plusieurs jours 

Solidarisez-vous !

L’édition 2024 du Festival des Solidarités, engagé pour les droits humains et les enjeux climatiques, se tient jusqu’au 1er décembre. À noter, parmi plus de 4 000 événements partout en France : un repas pour parler souveraineté alimentaire, à Clermont-Ferrand, le 23 ; une rencontre avec le photographe Louis Witter, pour son travail documentaire sur les camps de migrants en Europe et dans le monde, à Reims, le 28 ; une conférence sur l’eau, à Avignon, le 3 décembre…

Le Monde
spéciaux, jeudi 28 novembre 2024 3950 mots, p. 2021,2023

Festival Néo Terra

Voyage au pays des transitions

Agriculture, biodiversité, économie, éducation, habitat, mobilité et santé : « Le Monde » vous propose six débats sur les grands enjeux des transitions

Claire Mayer (Bordeaux, correspondante), Isabelle Hennebelle (envoyée spéciale à Saint-Jean-d’Angély et Périgny, Charente-Maritime) Claire Mayer (Bordeaux, correspondante), Isabelle Hennebelle (envoyée spéciale à Saint-Jean-d’Angély et Périgny, Charente-Maritime) Claire Mayer (Bordeaux, correspondante), Isabelle Hennebelle (envoyée spéciale à Saint-Jean-d’Angély et Périgny, Charente-Maritime) Claire Mayer (Bordeaux, correspondante), Isabelle Hennebelle (envoyée spéciale à Saint-Jean-d’Angély et Périgny, Charente-Maritime) et Hélène Seingier

Trois jours durant, Néo Terra. Le festival des solutions va relever une gageure en ces temps de désarroi politique et citoyen : démontrer que les urgences écologique et sociale trouvent déjà, sur le terrain, des réponses concrètes. Donc qu’il y a des raisons d’espérer, conviction qui irrigue la feuille de route élaborée par la Nouvelle-Aquitaine – baptisée « Néo Terra » – dont l’ambition, selon Alain Rousset, président de la région et initiateur du festival, est de « faire de la transition énergétique, agricole et écologique la matrice partagée de l’action ». Dans le cadre de cet événement organisé par la région Nouvelle-Aquitaine, Le Monde vous propose six débats autour des grands enjeux des transitions : économie, agriculture, biodiversité, éducation, habitat et, enfin, mobilité et santé. Ils font dialoguer experts, penseurs et acteurs.

Ce voyage au pays des transitions a été précédé par un voyage bien réel : nos journalistes ont parcouru la Nouvelle-Aquitaine à la rencontre de celles et ceux qui déploient des solutions prometteuses. Bienvenue à bord.

A La Teste-de-Buch, face à une forêt détruite par les flammes et les scolytes

La première étape de l’expédition nous mène à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Bordeaux. La France entière a découvert ce site à l’été 2022, lors des incendies meurtriers qui ont dévoré 30 000 hectares de bois dans le département. A La Teste-de-Buch, 7 000 des 8 500 hectares ont disparu – des pins maritimes de 35 mètres de haut, vieux de 180 à 200 ans, longeant la célèbre dune du Pilat.

Cette forêt est dite « usagère »car elle est régie par un statut unique en France : ses règles de gestion datent du XVe siècle. Ses propriétaires ne disposent pas des moyens déployés par certains acteurs majeurs de la filière bois, comme l’Office national des forêts. Ils travaillent à l’élaboration d’un Livre blanc de la forêt usagèrepour répon dre aux problématiques soulevées par ces incendies : « Comment reconstituer une forêt de patrimoine ? Comment et quand accompagner la régénération naturelle ? Quels rôles et responsabilités des propriétaires ? Comment redonner une place à l’homme au sein de ce massif ? »

Mais le chantier, titanesque, a commencé sans attendre. « Deux ans ont été nécessaires pour retirer le bois mort »,indique Matthieu Cabaussel, vice-président de l’Association syndicale libre de la forêt. Dans un contexte calamiteux : une invasion de scolytes, insectes coléoptères qui s’attaquent aux pins fragilisés, s’est ajoutée aux ravages des flammes. « On a pris une gifle : le feu a tout ravagé d’un côté, les scolytes de l’autre », se désole Matthieu Cabaussel. Sur sa parcelle, 90 % des pins avaient été épargnés par les flammes, mais le scolyte a tout décimé.

Autre péril, l’apparition d’espèces végétales invasives qui empêchent les pins de pousser dans des conditions optimales : teinturier, érigéron du Canada, ailante, mais aussi fougère – « le premier prédateur du jeune pin, qui a besoin de lumière, précise Matthieu Cabaussel.

Dès le début du chantier de nettoyage, un diagnostic sanitaire a été réalisé, notamment par Julien Goullier-Lagadec, spécialiste en ingénierie forestière. « Nous avons travaillé avec les images par satellite, pour constater que les endroits où l’incendie était passé plus vite, les pins semblaient avoir une meilleure vitalité que dans d’autres secteurs où le feu s’était davantage attardé, avec des arbres sans activité photosynthétique. » Ces données ont été rassemblées en une cartographie présentée aux exploitants, leur permettant de se guider dans la forêt, de connaître les limites de leurs lots et de prioriser leurs exploitations.

Après avoir arpenté à plusieurs reprises la forêt usagère, l’expert est plutôt inquiet : « Certes, il y a des pins qui repoussent, mais pas suffisamment, et pas partout. » Que faudrait-il pour qu’elle se régénère ? « Que les graines des pignes soient fécondes, donc qu’elles n’aient pas trop brûlé, que le sol soit suffisamment propre pour que la graine touche bien le sol, ne tombe pas sur un végétal et ne puisse pas germer… »

Pour l’expert forestier, si la forêt usagère était régie de façon classique, l’objectif serait « d’attendre encore un peu, de faire un inventaire – un travail monstrueux – pour repérer les zones de régénération. Puis les délimiter, les cartographier et, dans les zones où il n’y a rien, revenir à une régénération artificielle : débroussailler, puis faire des semis. Et si ça ne marche pas, replanter, donc acheter des pins en pépinière, comme on le voit dans le massif landais, par exemple ».

Le Livre blanc de la forêt usagère permettra-t-il de relever le défi ? C’est l’espoir de Matthieu Cabaussel : les syndicats généraux vont réaliser une concertation auprès des propriétaires, appuyés par des experts forestiers, paysagers, juridiques, « pour un massif qui rassemble »

A Limoges, face aux ravages de l’antibiorésistance

Rassembler, c’est également l’obsession de Marie-Cécile Ploy. Nous voici en compagnie de la directrice du laboratoire Résinfit de l’université de Limoges. Sur sa veste, un pin’s représente deux cœurs entremêlés, un blanc et un rouge, symbole de la lutte contre l’antibiorésistance, cause de 1,3 million de décès chaque année dans le monde. Début octobre, elle revient de New York, où les Etats membres de l’ONU viennent d’adopter une déclaration politique et 48 actions afin de renforcer la lutte contre l’antibiorésistance, autour des enjeux des santés humaine, animale et environnementale, étroitement liées.

Cette approche commune a été baptisée « One Health » ou « Une seule planète, une seule santé » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui la promeut depuis 2015. Elle est au cœur des préconisations pour lutter contre l’antibiorésistance. « “One Health”, ça signifie que l’homme n’existe pas seul, mais avec son environnement », résume Marie-Cécile Ploy. Les interactions entre l’humain, l’animal et l’environnement sont au cœur des travaux de son unité de recherche, labellisée Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) depuis 2012. Objectif : « Comprendre comment les bactéries acquièrent une résistance aux traitements, des mécanismes d’acquisition jusqu’au développement des diagnostics et des suivis thérapeutiques. »

« Le bras armé de l’antibiorésistance, c’est la transmission de gènes de bactérie à bactérie, et de bactéries de patient à patient », poursuit Marie-Cécile Ploy .Pour répondre à ce problème mondial, une organisation quadripartite s’est mise en place entre l’OMS, l’OMS animale, le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui « travaillent ensemble pour réfléchir aux leviers d’action, selon ce concept du One Health, qui prend tout son sens dans l’antibiorésistance », se félicite la directrice de Résinfit.

Dans son unité de recherche, Marie-Cécile Ploy coordonne également une action conjointe européenne, afin de faire travailler tous les acteurs du secteur et de « trouver des moyens adaptés à leurs pays, pour mettre en place des stratégies simples et efficaces », poursuit-elle. Parmi les préconisations, un bon usage des antibiotiques, que ce soit pour l’homme ou pour l’animal. En résumé, une affaire d’équilibre : « Le bon patient, le bon médicament, la bonne dose, la bonne durée et la bonne voie d’administration. »

A Saint-Jean-d’Angély, face aux défis de l’agroécologie

Trouver le juste équilibre. Nous voici à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime), sur le pôle d’activité économique Val Bio Ouest. Cette fois, la martingale consiste à préserver les intérêts des agriculteurs, de la biodiversité et des consommateurs. La petite usine Jean et Lisette, 30 salariés, s’y emploie en fabriquant chaque jour 20 000 petits-beurre, cookies et autres croquants d’avoine pour « une soixantaine de références, dont 80 % en bio ! », précise Guillaume Meslin, le directeur du site.

Jean et Lisette est le fruit d’une coopération « du champ à l’assiette » entre plusieurs acteurs du bio de la région : Charles Kloboukoff, fondateur de l’entreprise familiale engagée dans le bio Compagnie Léa Nature, l’entrepreneur et ingénieur centralien Maxence d’Audiffret, les minoteries Bellot, moulin indépendant depuis dix générations, Défibio, le fonds d’investissement du réseau de magasins Biocoop, et la Corab, coopérative régionale de 200 agriculteurs bio – à l’initiative de ce partenariat innovant, soutenu par les collectivités territoriales. Guillaume Meslin ajoute : « Cette approche locale en circuit court limite l’impact de notre activité sur le changement climatique. Et, dans le contexte de crises économique, climatique, géopolitique et de déconversion d’agriculteurs, notre coopération nous permet de sécuriser nos approvisionnements en matières premières. C’est important pour garder notre place dans les linéaires, car la grande distribution est prompte à remplacer un produit absent par un concurrent ! »

La biscuiterie Jean et Lisette fait partie des entités du « village de PME » qu’a rassemblées en trois décennies Charles Kloboukoff, sexagénaire à l’allure athlétique. Soit 24 filiales de production et de transformation, implantées en majorité en France. « Dans un village, on se connaît, on se donne des coups de main, on n’est pas seul, même si on garde sa marge de manœuvre au quotidien » , souligne le dirigeant, qui réinvestit 75 % de ses bénéfices dans son groupe non coté, fort de 2 000 collaborateurs.

La maison mère de Léa Nature est sise sur le parc d’activités industrielles de Périgny (Charente-Maritime), dans la banlieue est de La Rochelle. Avec trois entrepôts coiffés de panneaux photovoltaïques, le siège s’étend sur 6 hectares. Labellisé « Refuge LPO » (Ligue pour la protection des oiseaux), il accueille le BiO’Pôle de Léa, soit un potager, des vergers, des ruches, une salle de sport dotée de grands murs d’escalade, un restaurant bio interentreprise à 6 euros le repas pour les salariés, un institut de beauté avec hammam, un amphithéâtre et une boutique Léa Nature.

« Coopérer, tisser des liens étroits entre acteurs du bio n’est pas la solution miracle, reconnaît Charles Kloboukoff. Mais c’est un rempart aux vents mauvais. » Son entreprise a su traverser les crises : vache folle, grippe aviaire, subprimes… Jusqu’au Covid-19. « Notre chiffre d’affaires a baissé de 20 millions d’euros, notamment sur l’activité traiteur,confie le dirigeant. Mais il devrait redépasser, dès 2024, les 500 millions générés en 2020. »

En France, Léa Nature représente un cinquième des clients de la coopérative bio Corab : « Pour nos agriculteurs, c’est un précieux appel d’air, d’autant qu’elle nous paie 5 % de plus que le marché du bio », apprécie Hervé Mucke, son directeur. Qui tempère : « C’est bien, mais c’est quand même 12 % de moins que ce que nous rétribue le réseau spécialisé Biocoop, par son soutien au commerce équitable. » Consciente des difficultés rencontrées par les agriculteurs bio, Léa Nature a mis sur pied, depuis une dizaine d’années, un ensemble d’outils destinés à soutenir la filière, au cas par cas. « Nous proposons des contrats sur trois ans pour les cultures et sur dix ans pour des vergers. Nous pouvons aussi préfinancer les récoltes à taux zéro », détaille Mickaël Labbé, directeur des achats .

Certaines mesures, comme le contrat pluriannuel, tendent à se répandre, relève Caroline Gibert, responsable de l’activité agroécologie et biodiversité dans l’association toulousaine Solagro, qui accompagne dans leur transition écologique agriculteurs, coopératives et collectivités territoriales. « Mais c’est beaucoup plus rare de voir autant d’outils de soutien à la filière chez un industriel, souligne-t-elle. Cela crée de la fidélité chez les agriculteurs en leur donnant des garanties quant à la prise de risque, à la gestion des aléas et une certaine visibilité sur le long terme. »

A Bruges, face aux inégalités éducatives

S’il est bien un domaine qui s’inscrit dans le long terme, c’est celui de l’éducation. Nous revoici près de Bordeaux, précisément à Bruges (Gironde), dans le nord de l’agglomération, une municipalité soumise à une forte pression démographique. En 2017, Brigitte Terraza, la maire (PS), annonce la création d’un nouveau groupe scolaire. Dès le départ, l’ambition est posée : concevoir un établissement qui ferait mieux que le minimum attendu sur le plan environnemental. Mais le bâti ne suffit pas. La mairie rêve d’une école qui combat les stéréotypes de genre, et qui crée un lien étroit entre la nature, les élèves et l’ensemble de l’équipe éducative.

Pari tenu. Baptisé Frida-Kahlo, l’établissement scolarise 250 élèves de la petite section de maternelle au CM2 et est l’un des rares en France à être certifié E4C2, niveau le plus élevé du label « Bâtiments à énergie positive et réduction carbone ». Il a été conçu par l’architecte Chloé Bodart, l’une des lauréates du Prix d’architectures 10+1.

La structure est entièrement en bois, du bardage aux isolants doublés en laine de bois, en passant par les jeux pour les enfants. Des panneaux photovoltaïques couvrent 72 % des besoins en électricité. Le chauffage et l’eau chaude sont, eux, fournis par une chaudière à granulés de bois. « L’école consomme deux fois moins que la norme du neuf pour un projet équivalent, et quatre fois moins que les autres groupes scolaires de Bruges », explique Brigitte Terraza. Résultat : si le projet dépassait de 12 % le coût d’une école classique, avec son budget total de 13 millions d’euros, le surcoût a déjà été compensé grâce à l’autonomie énergétique de l’établissement.

Un potager sur le toit, un système de puits canadien pour assurer le chauffage et le rafraîchissement l’été complètent le dispositif. « Lors du premier été, en 2022, marqué par la canicule, il faisait frais dans les salles de classe avant l’ouverture aux élèves », se remémore la cheffe d’établissement, Karine Junca-Perruchot. Un été aussi particulièrement marqué, en Gironde, par les incendies, qui ont dévasté 30 000 hectares de forêt dans le département.

« Nous avons essayé d’en faire quelque chose de positif, en laissant les enfants mettre les mains dans la terre, observer les oiseaux, travailler ce rapport sensible à la nature », poursuit la directrice de l’école. Dès la deuxième année, un travail pédagogique est engagé avec le parc Ausone voisin pour étudier la notion de biodiversité. Cette année, le projet éducatif va encore plus loin, grâce à l’appel à projets « Les juniors du développement durable » dans les communes de Bordeaux Métropole – l’école Frida-Kahlo fait partie des lauréats.

Dans la cour, pas de terrain de foot au centre – on sait que la zone est vite conquise par les garçons et que les filles sont reléguées autour, de même que les garçons qui n’aiment pas le foot. Ici, tout l’espace a été pensé pour être « non genré », à l’image des toilettes mixtes, situées directement dans la cour de l’école, pour éviter aussi qu’elles ne soient un lieu d’isolement.

Dans la métropole bordelaise, le modèle Frida-Kahlo intrigue. Brigitte Terraza raconte que tous ses collègues maires des communes métropolitaines qui avaient un projet de construction ou de requalification d’école sont venus visiter l’établissement. La Ville de Paris s’y est elle aussi intéressée. Pour elle, « il faut montrer que ça fonctionne. Et accepter que les gens innovent ».

A Aytré, face à la ville de demain

Préfigurer l’avenir : c’est aussi l’ambition de l’écoquartier de Bongraine, à Aytré (Charente-Maritime), près de La Rochelle. Il faut encore pas mal d’imagination pour se représenter la vision de ses concepteurs. Car, pour l’heure, ce site de 35 hectares où la SNCF entretenait son matériel roulant n’est que boue, hautes herbes et buttes de terre… Dès 2027, pourtant, un écoquartier sera sorti de terre, avec ses 350 premiers logements (800 sont prévus dans dix ans), un tiers-lieu ou encore des espaces à jardiner devant les immeubles.

Lancé par la communauté d’agglomération (CDA) de La Rochelle et la mairie d’Aytré, le projet est désormais entre les mains d’Aquitanis, l’aménageur des lieux. Depuis quatre ans, cet écoquartier qui se veut participatif a été pensé avec ses riverains et ses futurs habitants, lors de journées de médiation, d’animations citoyennes avec déambulations sur le site… A terme, Bongraine proposera sept îlots de logements collectifs et 17 terrains à bâtir, et prévoit 33 % de logements sociaux ainsi que 20 % en accession abordable. Les premiers permis de construire ont été déposés et les travaux d’aménagement devraient débuter en janvier 2025, pour de premières livraisons en 2027.

Ce projet, évalué à 160 millions d’euros, a reçu 7,7 millions d’euros de l’Etat dans le cadre de l’accompagnement de « projets vertueux pour valoriser de nouvelles solutions en réponse aux défis de la ville et des territoires » imaginé en 2021 par l’ancienne ministre du logement Emmanuelle Wargon, dans le cadre de France Relance.

Idéalement situées sur le littoral aquitain, La Rochelle et les communes voisines restent très attractives, mais, comme beaucoup, elles ont atteint leurs limites en matière d’aménagement urbain. Alors, s’interroge Katherine Chipoff, conseillère communautaire à la CDA de La Rochelle, « ceux qui veulent développer leurs entreprises, on les met où » ?

La CDA veille à l’intégrité de son objectif de départ : réaliser un projet « à la dimension environnementale et participative », selon Katherine Chipoff. Une « façon différente de vivre la ville », avec des enjeux de mixité. Un lieu « où l’on construit un pouvoir d’agir, on restaure un sol fertile, on concilie habitat et environnement, pour un réel changement des pratiques ».

L’ensemble des participants au projet souhaite par exemple, grâce à des panneaux photovoltaïques, vendre l’énergie aux habitants : 30 % de toutes les toitures seront solarisées et une coopérative d’énergies citoyennes, Les Lucioles, permettra d’alimenter les espaces communs ainsi que les logements. Au centre de l’écoquartier, la Maison Bongraine de 200 mètres carrés– qui n’est pas une maison communale ou communautaire, précise Katherine Chipoff –, autogérée par les habitants, servira de tiers-lieu mis à leur disposition.

La commercialisation des parcelles a commencé. Les promoteurs espèrent vendre l’ensemble des biens dans les meilleurs délais, confie Aurélie de Domingo, cheffe de projet chez Aquitanis, tout en montrant, sur le lieu du futur chantier, un blockhaus de la seconde guerre mondiale, conservé pour devenir un abri à coléoptères. En attendant le début des travaux, une bergère et ses moutons participent à l’entretien du site.

Sur l’une des parcelles, un projet de coopérative d’habitants pour « un habitat participatif et partagé » se monte depuis cinq ans. A l’origine, Fabien Dufreche-Simon, 70 ans, et sa compagne, Christine, ont voulu réfléchir à « la dimension humaine de l’habitat, comment vivre ensemble, vieillir ensemble, dans une démarche de solidarité ». Sur cet îlot, 20 familles ont décidé d’investir une parcelle de Bongraine pour construire trois bâtiments de sept appartements avec une salle commune, ou une buanderie collective. Les habitants ont acheté sous l’égide d’une SAS coopérative, et ont investi chacun entre 1 000 et 40 000 euros selon leurs capacités, dans ces appartements pour lesquels ils paieront un loyer stable pendant vingt-cinq ans – qu’ils espèrent « en dessous du prix du marché de La Rochelle ». S’ils venaient à quitter les lieux, ils récupéreraient leur investissement de départ.

Claire Drouet, bientôt septuagénaire, a candidaté pour obtenir un logement social à Bongraine, mais regrette de ne pas avoir eu suffisamment son mot à dire auprès « des architectes et des donneurs d’ordre ».Elle espère que les liens tissés avec l’école du secteur permettront de faire « bouger les limites et les gens ». Car, pour elle, ce genre de projet sera plus facile à mener par la « génération d’après ».

A Bordeaux, face à la surconsommation

Notre expédition néoaquitaine s’achève là où se tiendra le festival Néo Terra, à partir du 28 novembre : Darwin, tentaculaire tiers-lieu bordelais où l’on navigue entre brasserie artisanale, incubateur de start-up et salon de tatouage. C’est là que Veja a implanté une boutique (presque) unique en son genre : elle vend des paires de sneakers (entre 100 et 200 euros), mais les clients peuvent aussi venir déposer des chaussures à réparer, qu’elles soient ou non estampillées Veja. « Les baskets les plus écologiques sont celles que vous portez déjà », affiche le comptoir de la cordonnerie. Prix de l’opération : de 10 euros pour un rapide coup de jeune à 80 euros pour une remise à neuf intégrale.

« Quand on a dit qu’on voulait réparer des baskets, on nous a pris pour des malades », se souvient Bérénice Picard, qui a participé à l’ouverture de l’atelier, en 2020. Il faut dire que, jusque-là, les travaux de cordonnerie étaient réservés aux souliers haut de gamme. Avec leurs matériaux disparates et leurs semelles en caoutchouc capricieuses, les tennis abîmées étaient difficiles à réparer et finissaient le plus souvent à la poubelle. « Veja est pionnière dans sa catégorie. Les baskets ne sont pas un produit qu’on a l’habitude d’apporter chez le cordonnier », confirme Elsa Chassagnette, responsable du fonds de réparation chez Refashion, « l’éco-organisme du secteur textile, linge de maison et chaussures ».

La marque a tout de même souhaité relever le défi, fidèle à sa tradition de réduction maximale de ses impacts sur l’environnement. Cette obsession remonte aux années 2000. Fraîchement diplômés, les futurs fondateurs de la marque, Sébastien Kopp et François-Ghislain Morillion, se retrouvent à mener un audit dans une usine chinoise de textile. Un choc. Ils en ressortent décidés à produire des baskets, parce que c’est leur passion, mais de façon socialement et écologiquement responsable.

Assemblage des chaussures dans des conditions de travail très correctes, préparation des commandes en France par des personnes en insertion… La marque estimait cocher de nombreuses cases en matière de soutenabilité. Restait la question de la fin de vie des chaussures. « En réfléchissant au recyclage, on a compris qu’il existait une étape avant de considérer le produit comme un déchet : le garder en usage le plus longtemps possible », expose Daniel Schmitt, chargé de projets sociaux et environnementaux. D’où l’idée de la cordonnerie. « On est passés d’environ 800 paires réparées en 2020 à 10 000 l’an dernier, se réjouit Daniel Schmitt. Certains samedis, des magasins vendent moins de chaussures que ce qui est déposé en cordonnerie. »

La réparation de chaussures et de textile a le vent en poupe en France. L’éco-organisme Refashion a longtemps promu le seul recyclage. Mais, début 2023, la réparation, le réemploi et la réduction de la consommation ont rejoint la liste de ses missions. « Notre objectif est de repousser le moment où la chaussure ou le vêtement devient un déchet, et donc potentiellement le moment d’acheter du neuf », expose Elsa Chassagnette. Des marques comme Sessile, du groupe Eram, se positionnent désormais sur ce créneau du réparable. A rebrousse-poil de la fast-fashion, achetée peu cher et vite jetée.

En parallèle, depuis fin 2023, le « bonus réparation » propose aux consommateurs une ristourne sur leurs dépenses en retoucherie et cordonnerie. « Ça nous a donné un coup de boost incroyable, on est passés dans tous les médias. La cordonnerie est revenue au goût du jour », s’enthousiasme Jean-Pierre Verneau, président de la Fédération française de la cordonnerie multiservice. Dans les boutiques labellisées pour le bonus réparation, le chiffre d’affaires a bondi de 20 % à 30 % – et ce, sans augmentation des tarifs. Le coup de projecteur a aussi bénéficié aux autres réparateurs, dont Veja.

Après Bordeaux, la marque a ouvert des cordonneries à Paris, Madrid ou encore New York. Preuve, s’il en fallait, qu’une innovation locale peut devenir globale. C’est tout l’enjeu des débats auxquels nous vous convions lors de Néo Terra.

expositions, débats et spectaclesDu 28 au 30 novembre, à darwin,à bordeaux

ce dossier a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la région nouvelle-aquitaine

L'Opinion
jeudi 28 novembre 2024 1224 mots, p. 9

AUTRE

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27 novembre 2024 - L'Opinion (site web)

Le Bloc-notes Mercosur : juger chaque accord commercial à partir de la réalité des faits

La chronique de Bernard Cazeneuve

AUTRE

Dans un pays où peu de sujets parviennent désormais à faire consensus, la dénonciation presque unanime du projet d'accord entre l'Union européenne et le Mercosur vient témoigner d'une prise de conscience salutaire des effets du libre-échange « à l'ancienne », sur la préservation de nos intérêts souverains et notre capacité à tenir nos engagements climatiques.

Ainsi, armés d'un même esprit de résistance, les agriculteurs, les ONG, les syndicats, mais aussi le gouvernement et les forces politiques, de l'extrême gauche à l'extrême droite, s'apprêtent à dire leur refus d'un traité dont ils perçoivent les effets potentiellement funestes pour la Nation.

Dans ce contexte, il est de bon ton de se fondre dans la masse, en versant des « larmes de crocodile », comme cela semble être le cas de certains de nos gouvernants, qui espèrent ainsi se dédouaner à bon compte de leurs propres responsabilités dans la négociation. J'ai pris, pour ma part, le parti dans ces colonnes de dire ce que je crois juste, en dépit de l'air du temps, en évitant, sur des sujets aussi sérieux, de céder aux facilités de la caricature.

D'abord, quel est l'exact enjeu de ce traité commercial avec le Mercosur ? S'il entrait en vigueur, après plus de vingt ans de négociations, il représenterait, par son ampleur et son impact, le plus important accord de libre-échange jamais conclu par l'Europe. Il porterait sur environ 40 milliards d'euros d'échanges, au sein d'un ensemble humain de 780 millions de personnes, représentant 20 % de l'économie mondiale.

Souveraineté. Bien que le débat se focalise aujourd'hui légitimement sur l'agriculture, bien d'autres secteurs de nos économies seraient concernés, y compris parfois positivement : les droits de douane seraient en effet réduits au bénéfice de l'industrie européenne – et par conséquent de la nôtre – dans les secteurs de l'automobile, du textile, de la chimie et de l'industrie pharmaceutique. L'approvisionnement de l'Europe, en matières premières stratégiques, serait par ailleurs mieux garanti, ce qui contribuerait au renforcement de notre souveraineté.

Pour autant, le traité de libre-échange avec le Mercosur est un mauvais accord, pour des raisons de fond qui rendent légitimes le débat qui anime actuellement la Nation. En effet, quels que soient ses bénéfices pour l'Union européenne – et ils sont nombreux –, les insuffisances de son volet agricole constituent bel et bien une menace pour certaines filières, un risque sanitaire pour le consommateur et un renoncement au regard des principes que l'Europe porte, en matière de climat et de biodiversité.

C'est que sa négociation, engagée à la fin des années 1990, n'a pas tenu compte des grands enjeux environnementaux apparus depuis lors. Il faut limiter dans la durée la validité des mandats de négociation, car cela n'a pas de sens de travailler sur la base de principes dépassés. Tout accord passé avec certains pays d'Amérique latine n'est pas cependant mauvais par principe, et le libre-échange n'est pas un mal en soi.

La souveraineté ne saurait signifier une Europe emmurée, recroquevillée sur ellemême et ayant renoncé à toute ouverture vers l'extérieur, pour ne pas avoir réussi à relever audacieusement le pari de sa compétitivité : le repli sur soi annonce l'affaiblissement et précède le déclin. De ce point de vue, le débat qui agite aujourd'hui notre pays dit autant de nos contradictions nationales, des incohérences et des insuffisances de l'Europe, que des insuffisances du traité lui-même.

Il y a pour le moins contradiction, à déplorer le retour du protectionnisme, dont nous menace l'élection de Donald Trump, à dénoncer l'activisme russe au sein des Brics, à craindre la montée en puissance de l'influence chinoise dans le Sud global et la prédation qu'elle opère sur les ressources agricoles, minières ou en biodiversité de beaucoup de ces pays, et, dans le même temps, à refuser que l'Europe exerce ce qui constitue aujourd'hui son principal outil d'influence, voire de puissance, dans le monde : sa capacité, forte d'un poids économique comparable à celui des Etats-Unis, à nouer des partenariats commerciaux, qui arriment à son économie, mais aussi à ses valeurs, des partenaires auxquels elle n'aurait plus accès si elle opérait le choix du repli.

En ces domaines, où le rapport de force domine, la naïveté ne pardonne pas. Il se joue aujourd'hui en Amérique latine une lutte d'influence, dont nous devons souhaiter qu'elle ne soit pas perdue par l'Europe. De ce point de vue, un mauvais accord avec le Mercosur alors qu'un bon accord était possible, est avant tout une occasion perdue et un immense gâchis.

On décèle, au sein de l'Union européenne, une certaine incohérence à ne pas intégrer, de façon systématique dans la négociation de ses accords commerciaux, les priorités politiques auxquelles elle confère une dimension essentielle en matière de lutte contre le changement climatique ou de défense de la biodiversité. L'Europe bataille courageusement avec les Brics à Cali, lors de la COP sur la biodiversité, et fait de même à Bakou, lors de la COP29 climat.

Peut-elle dès lors oublier, à la table des négociations commerciales, les exigences posées, au sein d'autres enceintes de discussion, en matière de lutte contre la déforestation ou de réduction des émissions agricoles ? Rappelons que la production d'une tonne de viande au Brésil émet deux fois plus de CO2 que dans la filière bovine européenne ! Il y a donc urgence à nous assurer que chaque accord négocié par l'UE contribue effectivement aux objectifs généraux qu'elle défend en faveur du climat et de la biodiversité.

Réglementation. Enfin, nous serions légitimes à attendre de l'Europe qu'elle veille à la bonne application, en toutes circonstances, de législations, déjà adoptées et qui protègent efficacement les consommateurs européens, en imposant le respect de normes sanitaires et environnementales au sein du marché intérieur. Il est choquant que l'interdiction d'importation en Europe de produits issus d'animaux traités avec des antibiotiques de croissance (pourtant adoptée en 2019…) ne soit toujours pas effective.

Il est étonnant que la réglementation européenne sur l'étiquetage ne permette pas au consommateur de connaître l'origine de la viande lorsqu'elle est transformée. Il est désolant que les contrôles aux frontières, censés assurer le respect des règles sanitaires et environnementales, soient à la fois lacunaires et disparates, d'un pays à l'autre. C'est dans chaque assiette qu'il faut systématiquement et effectivement interdire antibiotiques et hormones de croissance.

Encore bien trop imparfait, le projet d'accord entre l'Union européenne et le Mercosur est le produit des incohérences et des insuffisances de l'Europe, autant que la victime expiatoire de nos propres contradictions nationales. Le laisser adopter en l'état marquerait un recul ; mais rejeter par principe tout échange commercial serait une faute, y compris contre nos valeurs et nos propres intérêts.

Avec l'Amérique latine, avec d'autres géographies plus tard, il existe évidemment un chemin qui réconcilie les échanges commerciaux avec la défense de nos valeurs, de nos appareils productifs et de nos modes de vie. Encore faudrait-il, pour qu'elle puisse fédérer autour de cette idée simple, que la voix de la France soit, comme elle l'a longtemps été, audible en Europe.

Bernard Cazeneuve est ancien Premier ministre.

« Tout accord passé avec certains pays d'Amérique latine n'est pas mauvais par principe, et le libre-échange n'est pas un mal en soi » « Nous serions légitimes à attendre de l'Europe qu'elle veille à la bonne application, en toutes circonstances, de législations, déjà adoptées et qui protègent efficacement les consommateurs, en imposant le respect de normes sanitaires et environnementales au sein du marché intérieur »

La Tribune (France), no. 7985
Économie, vendredi 22 novembre 2024 935 mots, p. 13
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21 novembre 2024 - La Tribune (France) (site web)

Devant les maires, Barnier s'en prend aux normes mais pas aux coupes

César Armand

En clôture du congrès des maires, le Premier ministre s'est engagé à faciliter la vie des élus locaux, sans pour autant renier le projet de loi de finances 2025.

C'est ce qui s'appelle en art du spectacle mettre la salle dans sa poche. À peine arrivé en conclusion du congrès des maires ce jeudi après-midi, Michel Barnier fait rire la salle : « J'ai bien fait de venir ». Et d'ajouter à l'adresse du président (LR) des maires de France (AMF), David Lisnard (lien : https://www.latribune.fr/la-tribune-dimanche/politique/il-faut-desintoxiquer-la-classe-politique-david-lisnard-maire-de-cannes-et-president-de-l-amf-1011461.html), et de son premier vice-président délégué (PS), André Laignel : « Je n'ai pas été choqué par ce que vous avez dit l'un et l'autre et je me retrouve beaucoup dans vos propositions, vos critiques et l'expression des colères », déclenchant les applaudissements des édiles présents. Le locataire de Matignon s'est ensuite mué en chasseur de normes. En revanche, il n'a pas infléchi sa position quant à l'effort demandé aux élus locaux dans le cadre de la loi de finances 2025.

Lire aussiDe 5 à 2 milliards d'euros : le Sénat déterminé à abaisser l'effort des collectivités (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/de-5-a-2-milliards-d-euros-le-senat-determiner-a-abaisser-l-effort-des-collectivites-1011666.html)

Des lois moins bavardes

Attaché au « partenariat avec les territoires », tel l'intitulé du ministère qu'il a confié à Catherine Vautrin, Michel Barnier a ainsi jugé pas « normal, ni juste de montrer les communes comme responsables du déficit ». Avant de s'engager à « libérer leur potentiel et faciliter leur fonctionnement quotidien ». Comment? Avec des lois moins bavardes, qui s'en tiennent à des objectifs généraux

« Nous allons regarder texte par texte, norme par norme, là où la France a surtransposé les directives européennes, et pas seulement dans l'agriculture. Nous supprimerons ces surtranspositions [afin] de mettre fin à l'inflation normative qui s'est emballée à Bruxelles et dans notre pays », a promis le Premier ministre. »

Aussi a-t-il demandé à l'ensemble des administrations de proposer des lois d'orientation, des lois-cadres, qui fixent des objectifs, et non des moyens, mais aussi d'intégrer aux études d'impact des textes législatifs les effets sur les collectivités locales et les PME. Ce n'est pas tout : le Conseil d'État évaluera et simplifiera le stock de normes. Une demande historique des maires qui dénoncent continûment les coûts indus.

Lire aussiCollectivités territoriales : Gabriel Attal demande « un plan de simplification » pour réduire les « normes obsolètes » (lien : https://www.latribune.fr/economie/france/collectivites-territoriales-gabriel-attal-demande-un-plan-de-simplification-pour-reduire-les-normes-obsoletes-994565.html)

Construire des logements et des usines

Michel Barnier a ainsi confirmé que le transfert de l'eau et de l'assainissement aux intercommunalités au 1er janvier 2026 ne serait plus obligatoire. Surtout, il a promis d'adapter la politique de zéro artificialisation nette (ZAN) (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/devant-les-maires-l-executif-s-engage-a-assouplir-le-zan-1011802.html) des sols, sans abandonner l'objectif 2050 au regard des catastrophes naturelle. Et pour cause, il faut continuer à construire des logements et des usines, tel que lui avait intimé le Sénat début octobre. (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/le-senat-reve-de-suspendre-le-zan-pour-le-logement-et-l-industrie-1008471.html)

La Chambre haute est décidément très écoutée. Le gouvernement soutiendra sa proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l'artificialisation concertée avec les élus locaux (TRACE). « Nous devons réfléchir en termes de trajectoire plutôt qu'en date couperet », a insisté le locataire de Matignon. Exit donc la date butoir de novembre 2025 pour les SRADDET dans chacun des conseils régionaux.

Pour autant, Michel Barnier n'a pas oublié le plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) (lien : https://www.latribune.fr/climat/transitions-ecologiques/comment-la-france-doit-se-preparer-a-vivre-a-4-c-1009817.html), dévoilé fin octobre, martelant son credo : « Prévenir coûte moins cher que réparer ». Et d'annoncer l'ouverture d'un chantier « difficile » : l'assurance et réassurance des biens publics face à la violence des crises.

Un « fonds territoire »

Passé ces premières annonces, le Premier ministre est revenu sur le contexte budgétaire : « Je sais vos inquiétudes et je ne pointerai pas les collectivités du doigt ». Le recentrage du fonds de compensation sur la TVA (FCTVA) sur les dépenses d'investissement - 800 millions d'euros d'économies prévues - ne sera pas rétroactif.

« Ce ne serait pas juste pour les investissements que vous êtes en train de réaliser »

Michel Barnier a également eu un mot sur le mécanisme de précaution. Pour rappel, il consiste à mettre en réserve des fonds, afin de renforcer à terme des mécanismes locaux de précaution et de péréquation. Autrement dit, d'alimenter un fonds national pour aider les élus locaux, en proie à des difficultés ponctuelles. En cela, le gouvernement compte récupérer 3 milliards d'euros. Pour ce faire, il prévoit de prélever 2% aux élus locaux, dont les recettes de fonctionnement sont supérieures à 40 millions d'euros.

Le Premier ministre a maintenu sa volonté de « freiner ces dépenses de fonctionnement », car elles « participent au déficit public », mais « cet argent reviendra aux communes qui seront prélevées ». « L'inverse n'aurait pas été juste », a-t-il martelé. Dans le même temps, les dotations de l'État seront fusionnées dans un « fonds territoire » dès le 1er janvier 2025.

Les élus restent « plus que sur leur faim »

À l'issue de ce discours de près d'une heure, les cadres de l'Association des maires de France « restent plus que sur leur faim ». Édile (LR) de Lampertheim (Bas-Rhin) et secrétaire générale de l'AMF, Murielle Fabre a certes ressenti la volonté de Michel Barnier de leur « tendre la main » et de leur « rendre [leur] capacité d'agir », mais aurait aimé l'entendre sur l'autonomie fiscale et financière.

Une revendication historique des élus locaux, à commencer par André Laignel. « Le Premier ministre a été aimable, mais rien n'a été véritablement annoncé sur le plan financier », regrette l'édile d'Issoudun (Indre). Reste au Sénat d'inverser la tendance dès la semaine prochaine avec l'arrivée du budget gouvernemental.

Veolia (site web réf.) - Veolia Environnement
6 décembre 2024 1253 mots
Les Trophées de la transformation écologique : Veolia récompense l'innovation et le travail des jeunes talents

Liste des news 06 Déc. 2024 Depuis plus de 25 ans, Veolia met à l'honneur l'innovation et l'engagement des jeunes talents à travers ses Trophées de la transformation... Voir l'article

Les Echos, no. 24340
Finance & Marchés, mardi 19 novembre 2024 777 mots, p. 30

Prêt

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18 novembre 2024 - lesechos.fr

Les banques appelées à la rescousse face à la gronde des agriculteurs

MARION HEILMANN

La ministre de l'Agriculture a annoncé la mise en place de prêts à taux préférentiels pour aider les agriculteurs en difficulté.Ces crédits seront octroyés par les banques, mais adossés à une garantie publique, déployée par Bpifrance, qui couvrira 70 % du montant.

Alors que les agriculteurs ont prévu de se mobiliser partout en France à partir de lundi, les banques sont mises à contribution. Après une discussion qui s'est accélérée ces dernières semaines avec les principaux établissements bancaires présents aux côtés des exploitants agricoles, le ministère de l'Agriculture a précisé vendredi les modalités des prêts auxquels pourront prétendre ceux qui sont en difficulté. Une annonce qui fait suite aux engagements du gouvernement pris en avril dernier pour soutenir la profession.

A l'occasion d'un déplacement dans l'Aude, la ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, Annie Genevard, a annoncé le lancement de deux dispositifs. Des annonces « qui vont incontestablement dans le bon sens », ont réagi le premier syndicat de la profession, la FNSEA, et Jeunes Agriculteurs dans un communiqué conjoint, demandant une mise en place « urgente ».

Crédit Agricole, grand financeur de l'agriculture française avec Banque Populaire et Crédit Mutuel, affirme s'être déjà mis « en ordre de marche pour pouvoir déployer le plus rapidement possible ces mesures, dès que les modalités d'applications seront connues ». La banque verte souligne qu'elle accompagne déjà les agriculteurs en difficulté « particulièrement depuis le début de l'année, avec deux fois plus de pauses sur les crédits que l'an dernier ».

Aléas climatiques ou sanitaires

« Nos équipes travaillent déjà à la mise en oeuvre de ces dispositifs qui nous paraissent bien calibrés et adaptés à la situation des agriculteurs et des viticulteurs », explique également côté Anthony Clément, directeur du développement pour les professionnels et les entreprises chez Banque Populaire. « Ces dispositifs viennent appuyer des mesures que nous avons déjà mises en place cette année, comme des reports d'échéance, des réaménagements de prêts ou des financements à taux préférentiels », ajoute-t-il.

Concrètement, le premier dispositif vise à aider les agriculteurs traversant des difficultés passagères et prendra la forme d'un crédit de deux ou trois ans plafonné à 50.000 euros, dont le taux brut, hors assurance et frais annexes, atteindra au maximum 1,75 % pour un prêt de 24 mois et 2,35 % pour un crédit de 36 mois. Seront éligibles les agriculteurs ayant perdu au moins 20 % de leur chiffre d'affaires en 2024 par rapport à leur moyenne historique de référence. Aujourd'hui, sur ce type de prêt, les taux des crédits octroyés par les banques se situent en général à plus de 4 % quelle que soit la durée. Il s'agit donc d'un effort significatif.

« Le prêt conjoncturel va permettre aux agriculteurs et aux viticulteurs de relancer leur cycle d'exploitation après notamment des moissons difficiles, des vendanges déceptives et des aléas sanitaires qui touchent les éleveurs », expliqueCrédit Agricole.

Restructuration de dette

Un deuxième dispositif, qui sera opérationnel dès début 2025, visera à soutenir les agriculteurs à plus long terme pour, par exemple, lutter contre l'impact du changement climatique sur leur activité. Celui-ci prendra la forme de « prêts deconsolidation à long terme », dont le montant sera plafonné à 200.000 euros et dont la durée ne devra pas dépasser douze ans. Le but du ministère de l'Agriculture est de faciliter l'accès au crédit pour les agriculteurs en difficulté, « dont le taux d'endettement global est supérieur à 50 % ». Il ne s'agira donc pas de leur accorder un nouveau prêt qui viendrait s'ajouter à leurs crédits existants, mais bien de restructurer leur dette.

« Ce n'est pas un prêt qui va venir accroître le niveau d'endettement des agriculteurs, précise ainsi Anthony Clément chez Banque Populaire, mais qui va au contraire permettre d'alléger la charge des crédits en restructurant les dettes de l'emprunteur et en allongeant au besoin l'échéance pour réduire les mensualités. » Chaque client se verra proposer les solutions les plus adaptées, mais le banquier rappelle qu'un prêt est destiné à être remboursé.

Là aussi, les taux devraient être plus avantageux. Ces crédits seront octroyés par les banques, mais adossés à une garantie publique déployée par Bpifrance qui couvrira 70 % du montant du crédit et dont le coût sera remboursé par l'Etat à l'emprunteur. La mise en oeuvre de ces prêts dépendra donc également de la rapidité de Bpifrance à mettre en place le dispositif. « Grace à cet effort exceptionnel de l'Etat et des banques, les agriculteurs les plus en difficulté pourront surmonter des situations financières qui, sans cela, auraient pu se révéler dramatiques », explique la ministre de l'Agriculture. Le communiqué gouvernemental ne précise toutefois pas le coût de ces opérations pour les finances publiques.

Marion Heilmann

Le Monde
Planète, mardi 10 décembre 2024 1239 mots, p. 15

Des solutions « naturelles » face à la désertification

A la COP16, à Riyad, des ONG et des entreprises présentent des dispositifs contre la dégradation des terres

Guillaume Delacroix

La seizième Conférence des parties (COP16) de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a commencé, lundi 9 décembre, à Riyad, en Arabie saoudite, sa deuxième et dernière semaine de travaux, avec la publication d’une étude choc. Plus des trois quarts des terres émergées ont connu un climat plus sec au cours des trois décennies précédant 2020, comparé aux trente années précédentes, indique le document réalisé sous la houlettede la CNULCD (« The Global Threat of Drying Lands », « la menace mondiale de l’assèchement des terres »). A l’horizon de 2100, jusqu’à 5 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones arides, plus du double par rapport à aujourd’hui.

Quelques jours plus tôt, à l’ouverture de la COP, la CNULCD et la Commission européenne avaient publié un « Atlas mondial des sécheresses » tout aussi alarmant, pointant la manière dont les sécheresses menacent l’énergie, l’agriculture, le transport fluvial ou le commerce international, et peuvent « déclencher des effets en cascade, alimentant les inégalités et les conflits, et menaçant la santé publique ». Selon ce document, les sécheresses ont augmenté de 29 % depuis l’an 2000, en raison du changement climatique et de la gestion non durable des terres et des ressources en eau. « Aucun pays, quelle que soit sa taille, son PIB ou sa latitude », n’est à l’abri, fait valoir l’atlas, citant en vrac les Grandes Plaines, aux Etats-Unis, la ville de Barcelone, en Espagne, et le bassin du fleuve Yangzi, en Chine.

Face à cette « urgence planétaire », le sommet de Riyad est l’occasion pour les Etats de discuter d’une aide financière à apporter pour lutter contre la dégradation des sols (avec notamment l’annonce par l’Arabie saoudite d’un partenariat mondial de résilience à la sécheresse doté d’une première enveloppe de 2,15 milliards de dollars, soit 2 milliards d’euros) mais aussi pour les ONG et les entreprises de présenter des solutions mises en œuvre avec succès : systèmes d’alerte précoce, microassurance pour les petits exploitants agricoles, agroforesterie, réutilisation des eaux usées…

Bien souvent, la clé du succès réside dans la mobilisation simultanée de tous les acteurs. « Pour atteindre des objectifs ambitieux, il est nécessaire d’adopter une démarche collective incluant d’autres ministères que celui de l’environnement, mais également les collectivités territoriales, les organisations professionnelles agricoles et les banques publiques agricoles », affirme Sandra Rullière, responsable adjointe du développement rural à l’Agence française de développement.

Cela n’a pas toujours été le cas. « Sur la Grande Muraille verte lancée en 2007 au Sahel,la vision de départ consistait à planter des arbres dans une bande de terre allant de Dakar à Djibouti, sans nécessairement impliquer les populations locales ni s’assurer du bien-fondé scientifique de l’opération. Aujourd’hui, cette initiative prend la forme d’une mosaïque d’approches durables de gestion des terres associant toutes les parties prenantes, au bénéfice d’une meilleure prise en compte du revenu des agriculteurs », note Mme Rullière, qui observe que la question de la place des acteurs privés est « très présente » dans les débats à Riyad.

Durant la première semaine de la COP, ces derniers ont sonné la mobilisation. « Plus de la moitié du PIB mondial, soit 44 000 milliards de dollars, est menacée par la disparition de la nature. Il est impératif que les entreprises explorent les innovations susceptibles de stopper et d’inverser la dégradation des terres », a déclaré Gim Huay Neo, directrice générale de l’association américaine 1T.org, qui milite pour la restauration des forêtssur financements privés. « Si l’accord de Paris de 2015 sur le climat avait constitué un marqueur fort en matière de prise de conscience, il faut maintenant que les entreprises passent à l’action », acquiesce Kevin Tayebaly, cofondateur de ChangeNow.

Cette société française a été mandatée par l’ONU pour orchestrer un dialogue public-privé au sein d’un pavillon installé dans la « zone bleue » de la COP16, celle réservée aux représentants des Etats et aux organisations accréditées. « Il a fallu dix ans pour que la problématique des sols soit vraiment sur la table. Aujourd’hui, les entreprises comprennent qu’il en va de leur survie. Sans terres en bonne santé, tous les secteurs sont menacés, l’agriculture mais aussi le textile, la pharmacie, les assurances… », observe M. Tayebaly.

Systèmes agroécologiques

La plupart des solutions présentées à Riyad insistent sur leur caractère « naturel ».Au Maroc par exemple, Sand to Green s’appuie sur le modèle des oasis pour recréer des systèmes agroécologiques où arbres, cultures et nappes phréatiques se soutiennent mutuellement. « L’idée est de développer une agriculture de régénération permettant à la fois de restaurer les sols et de produire des denrées alimentaires », explique son PDG, Benjamin Rombaut. La logique régénérative est aussi le souci de Reforest’Action, une plateforme qui lance des projets d’agroforesterie en Europe, en Afrique et en Amérique latine. Celle-ci encourage « la régénération naturelle assistée », qui vise à planter des arbres sur des terres abîmées par les tempêtes, les incendies, les maladies, en protégeant les jeunes pousses. « Nos projets sont pensés comme un tout. Conçus avec des ONG et des structures villageoises, ils consistent à planter des haies et des arbres fruitiers ou de coupe entre les parcelles cultivées, afin de créer une activité économique et pourvoir aux besoins en bois », précise Stéphane Hallaire, son PDG.

L’agriculture régénérative, encore elle, permet à la société tchèque Carboneg de séquestrer du carbone au Kazakhstan et en Turquie, en produisant du « biochar », un charbon végétal issu de déchets organiques qui améliore la santé des sols. Au Burkina Faso et au Nigeria, la firme néerlandaise Groasis, elle, restaure des terres dégradées en utilisant un cocon végétal biodégradable, une grande boîte enterrée qui renferme et filtre de l’eau de mer ou de l’eau polluée, et permet aux racines des plantes d’atteindre une profondeur de trois mètres sans irrigation, après quoi celles-ci peuvent croître de manière autonome.

Généralement assez simples, les solutions s’adossent de plus en plus aux nouvelles technologies. Ainsi de Justdiggit, autre société néerlandaise, qui s’attelle à « refroidir la terre » en ramenant à la vie des souches d’arbres oubliées mais toujours vivantes, au Kenya et en Tanzanie. « Nos interventions sont validées par images satellites et passent par la formation des agriculteurs au moyen de tutoriels accessibles sur téléphone portable », indique sa PDG, Marjolein Albers. Installée en Allemagne, la société Soilytix promeut quant à elle l’analyse de « l’ADN environnemental » pour le suivi de la qualité des sols en Inde et au Costa Rica, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle et la télédétection.

Ces innovations sont observées avec méfiance par certaines ONG. Selon Sylvain Deffontaines, directeur des opérations d’Agrisud, elles peuvent être « dangereuses », à l’instar des adjuvants polymères enterrés dans le sol pour stocker l’eau, comme dans une couche-culotte. « Ces produits chimiques n’ont aucun impact additionnel autre que la rétention d’eau, alors que la fertilisation par le compost améliore l’humidité et les fonctions biologiques de la terre », souligne-t-il. Surtout, ces technologies peuvent conduire les agriculteurs à ne plus avoir la main. Or, d’après lui, « le vrai sujet dans la lutte contre la désertification, c’est l’autonomie des agriculteurs dans la mise en œuvre des solutions ».

L'Opinion
lundi 18 novembre 2024 1140 mots, p. 9

AUTRE

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17 novembre 2024 - L'Opinion (site web)

Donald Trump, un défipour l'Europe

La chronique de Matthias Fekl

AUTRE

Il est convenu de dire que la défaite des Démocrates et l'incroyable retour au pouvoir de Donald Trump marqueraient l'échec du progressisme. C'est en partie vrai, même si cette victoire me semble constituer tout autant une défaite pour le conservatisme modéré. En témoignent l'explosion des éléments classiques du parti républicain, leur « grand remplacement » par les adeptes du mouvement Maga, corps et âme dévoués à Trump, et le glissement concomitant d'une fidélité à la Constitution des Etats-Unis vers une allégeance absolue à la personne de Donald Trump.

Bien sûr, le président Biden porte une lourde responsabilité dans ce résultat, en n'ayant pas tenu sa promesse de ne faire qu'un mandat avant de passer la main, en s'étant retiré trop tard, empêchant ainsi la tenue de primaires démocrates qui auraient permis un vrai débat et un vrai choix entre les candidats possibles, en enclenchant une véritable dynamique politique.

Dans le même temps, les deux piliers historiques de l'Union européenne menacent de s'enliser pour une période plus ou moins longue dans la crise politique et économique. En France, l'absence de majorité à l'Assemblée nationale conduit à une précarité gouvernementale permanente, tandis qu'en Allemagne, une coalition de longue date dysfonctionnelle a volé en éclats, conduisant à des élections anticipées en février prochain.

Le modèle économique allemand est de plus en plus fragilisé, comme je me suis efforcé de l'analyser dans les pages de cette chronique depuis des années : fin de l'énergie bon marché en provenance de la Russie ; exposition particulière de l'Allemagne, puissance industrielle exportatrice, aux aléas d'une conjoncture mondiale plus incertaine que jamais, avec une forte hausse des barrières commerciales et la question fatidique posée pour l'avenir : serat-il encore possible de commercer en même temps avec les Etats-Unis et la Chine, et si oui, selon quelles modalités ; persistance d'inégalités fortes, avec un décrochage d'une partie des classes moyennes et un affaiblissement concomitant des solides consensus à l'allemande.

Barrières douanières. Côté français, le dérapage incontrôlé des finances publiques place notre pays dans une situation d'autant plus délicate que les réformes d'envergure semblent quasiment interdites à un gouvernement à la base politique aussi faible. Cet affaiblissement institutionnel, politique et économique arrive à un moment crucial, alors que France et Allemagne devraient bâtir ensemble une partie de la réponse stratégique européenne à Trump.

A l'heure des replis nationalistes, le monde nouveau dans lequel nous entrons appelle plus que jamais une approche européenne. Les défis seront immenses. La liste est éloquente à défaut d'être exhaustive. Sur le commerce extérieur, la future administration devrait rapidement mettre en place de nouvelles barrières douanières, massives sur les importations chinoises, significatives sur les importations européennes. En parallèle, la poursuite d'une politique en faveur d'une énergie peu chère et abondamment disponible continuera à creuser l'écart de compétitivité entre les Etats-Unis et l'Europe, au risque d'affaiblir davantage encore nos industries et notre développement économique.

La sortie annoncée de l'accord de Paris, désastreuse pour l'avenir à moyen et long terme de l'humanité, créera à court terme des opportunités de croissance face à une Europe bien décidée à rester le bon élève en matière de normes environnementales et d'engagement en matière de lutte contre le changement climatique. La question du rythme de la transformation écologique de nos économies sera ainsi clairement posée au niveau international. S'y ajoute l'avance peut-être irrattrapable prise par les Etats-Unis en matière d'intelligence artificielle, avec son impact sur les perspectives futures de croissance et de développement.

En Ukraine, le soutien inconditionnel apporté par l'administration Biden à la résistance héroïque contre l'agression russe devrait être rapidement abandonné, ouvrant la voie à des négociations laissant l'Ukraine affaiblie et amputée d'une partie plus ou moins conséquente de son territoire. L'Union européenne saura-t-elle mettre en place une politique de défense garantissant son autonomie stratégique, ou bien, comme on peut le craindre, un nombre trop important d'Etats seront-ils tentés de continuer à rechercher, coûte que coûte, la protection sous parapluie américain ? L'Union sera en tout état de cause placée face à ses responsabilités historiques, tant il semble inconcevable – car contraire à nos valeurs autant qu'à nos intérêts – de passer l'éponge sur l'agression d'un Etat souverain par une puissance étrangère.

Servitude volontaire. Enfin, et peut-être surtout, nous devrions collectivement nous préoccuper davantage de l'état de nos démocraties, rongées par la défiance, le doute, le complotisme, mais aussi une forme d'impuissance publique désastreuse pour la crédibilité de nos Etats, et minées par le décrochage de pans entiers des classes moyennes, piliers des démocraties libérales. Le spectacle souvent affligeant, ces derniers temps, des débats parlementaires et politiques en France, et le risque de voir l'extrême droite de l'AFD et le mouvement stalino-populiste (sic !) de Sarah Wagenknecht faire leur entrée au Bundestag l'année prochaine, abîment un peu plus encore la confiance déjà bien fragile des citoyens dans leurs institutions représentatives.

Ainsi s'affaiblissent de jour en jour, dans une forme d'indifférence générale à la fois surprenante et inquiétante, les grandes démocraties libérales occidentales, à l'heure où le président élu aux Etats-Unis s'assied ouvertement, aidé il est vrai par la servitude volontaire de la majorité parlementaire, sur le contrôle par le Congrès de ses nominations aux postes clés, pourtant l'un des coeurs des « checks and balances », ces contre-pouvoirs puissants et subtils mis en place par les pères fondateurs des Etats-Unis.

Un sursaut franco-allemand et européen est-il possible dans ce contexte ? Le président de la République comme le chancelier sont trop faibles politiquement, désormais, pour pouvoir prendre des décisions structurantes, même si l'échange téléphonique entre eux au lendemain de l'élection américaine avait le mérite d'exister et d'acter, au moins symboliquement, l'idée qu'il fallait bâtir des réponses communes. Les milieux économiques se parlent moins et ne font plus les efforts nécessaires pour se comprendre.

Pourtant, les rapports Draghi et Letta ont fourni des diagnostics précis et une panoplie de mesures permettant d'aller de l'avant, et restent des documents de référence. Sur la défense, sur l'énergie, sur les finances publiques, sur la stratégie économique à l'heure du retour annoncé du protectionnisme, il est indispensable de travailler à des approches communes. Les intérêts ne sont pas systématiquement alignés, loin s'en faut. Il n'en demeure pas moins vrai que nombre d'intérêts fondamentaux restent étroitement imbriqués à long terme. Toute approche individuelle non coopérative (essayer d'amadouer Trump seul, vouloir jouer seul avec la Chine, etc.) affaiblirait in fine chacun des Etats.

L'économie européenne a un poids comparable à celle des Etats-Unis, même si la prise de décision y est plus compliquée. « L'Europe doit se réveiller et se réunir ; sinon, nous assisterons depuis le banc de touche au match économique mondial », nous rappelait ces jours-ci François Villeroy de Galhau : penser et agir en Européens demeure le meilleur moyen de disputer la partie.

@MatthiasFekl X Matthias Fekl est avocat et ancien ministre.

« Il est indispensable de travailler à des approches communes. Toute approche individuelle non coopérative affaiblirait in fine chacun des Etats de l'UE »

L'Opinion
vendredi 22 novembre 2024 513 mots, p. 10

Champagnes et spiritueux

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22 novembre 2024 - L'Opinion (site web)

Ruinart sublime ses vieux millésimes

Renaud Belleville

Champagnes et spiritueux

A quelques encablures de son tricentenaire, la plus ancienne maison de champagne conjugue modernité et mémoire. Alors qu'elle vient d'inaugurer dans son berceau rémois de la rue des crayères de superbes nouveaux espaces à la fois culturels et conviviaux, Ruinart propose ses premiers nectars millésimés à dégorgement tardif.

Face au changement climatique et à son impact sur l'expression des raisins auquel il est très sensible, le chef de caves Frédéric Panaîotis avait décidé il y a plusieurs années de « constituer une bibliothèque fidèle du terroir oenologique champenois à travers l'expression des cuvées millésimées de Ruinart. Un des aspects de la longue maturation étant le contact prolongé avec les levures ». Assemblage de chardonnay et de pinot noir, la cuvée R millésimée vieillit habituellement cinq ans sur lies avant d'être dégorgée. Avec le dégorgement tardif, le chef de caves a choisi d'en conserver une petite partie en entreposant les flacons sur pointe (tête en bas) afin de figer dans le temps leur évolution aromatique. Le dépôt des levures entre le bouchon et le vin limitant les apports en oxygène, le vieillissement est suspendu jusqu'au dégorgement. Un champagne d'une vingtaine d'années offre ainsi une fraîcheur aromatique totalement préservée.

Pour le chef de caves, « avec des dégorgements tardifs, lentement mûris dans la fraîcheur des crayères, Ruinart illustre la capacité de ses millésimes à se bonifier avec le temps, tout en préservant la singularité de chaque vendange ». Ces précieux flacons sont le témoignage le plus fidèle du savoir-faire de Ruinart. « Nous avons choisi d'en partager une partie avec des amateurs, leur permettant d'acquérir des vins anciens dans un état de conservation parfait. » La maison fondée en 1 729 propose donc, uniquement à ceux qui se rendront dans son sanctuaire de Reims, d'acquérir ces flacons d'exception.

« Changement majeur ». Sont actuellement proposées les cuvées R de Ruinart dégorgement tardif, dosées à trois grammes seulement, dans les millésimes 2004 (55 % de chardonnay, 45 % de pinot noir), aux notes intenses d'agrumes et à la finale soyeuse, 2005 (53 % pinot noir, 47 % chardonnay) aux notes florales et fruitées et à la finale tonique et saline, 2006 (52 % chardonnay, 48 % pinot noir) au nez intense de fruits mûrs et à la bouche ample et souple et enfin 2007 (55 % pinot noir, 45 % chardonnay) au nez de fruits blancs confits et à la bouche fraîche et tendue. Ces flacons sont vendus 210 euros en bouteille et 560 euros en magnum pour le millésime 2004, uniquement disponible dans ce format et 480 euros pour le 2005 disponible dans les deux contenants.

Enfin, les amateurs pourront aussi redécouvrir la cuvée prestige Dom Ruinart dans le millésime 2002, dans quelques flacons exceptionnels. Les uns, dosés à 6,5 grammes, dégorgés en 2012 et redécouverts récemment après avoir été oubliés dans les caves dans de parfaites conditions de conservation. Les autres intitulés La réserve blanc de blancs 2002, dosés à trois grammes, dégorgés plus récemment et « sublimés par un changement oenologique majeur, le tirage liège ».

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
8 décembre 2024 646 mots
Tous les coraux sont-ils menacés par le réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique a des conséquences dommageables (euphémisme) sur de nombreux écosystèmes, dont les récifs coralliens. Mais tous les coraux sont-ils pareillement menacés, ou certains peuvent-ils résister face à... Voir l'article

Les Echos, no. 24356
Entreprises, mercredi 11 décembre 2024 613 mots, p. 20

Les coopératives agricoles pèsent de plus en plus lourd dans l'industrie agro-alimentaire

MARIE-JOSEE COUGARD

Les coopératives agricoles ont gagné du terrain sur l'industrie privée en 2023. Elles pèsent désormais la moitié du chiffre d'affaires total contre 40 % depuis des années.

Les coopératives agricoles ont pris du poids. En l'espace de trois ans, leur part dans le chiffre d'affaires de l'ensemble de l'industrie agroalimentaire est passée de 40 % en 2020 à 45 % en 2023. Elles ont continué sur leur lancée en 2024 et devraient approcher les 50 % en 2025, selon les estimations du Conseil de la coopération agricole (HCCA).

D'une activité totalisant moins de 90 milliards d'euros pendant des années, elles sont passées à 118 milliards en 2023. Des chiffres qui seront présentés à l'occasion du Congrès de la coopération à Paris les 17 et 18 décembre.

A cette expansion, plusieurs raisons, selon Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. « L'inflation y a contribué mais l'essentiel de la prise de poids s'explique par des opérations de croissance externe très significatives dans l'industrie privée. » L'acquisition du groupe Soufflet, un géant du commerce céréalier par l'union de coopératives InVivo, qui a ainsi doublé de taille à 10 milliards d'euros, en est un exemple. Mu par un solide appétit, InVivo a enchaîné en s'offrant le malteur australien United Malt l'an passé, qui a doublé son activité de malterie et l'a portée au premier rang mondial de ce segment d'activité.

D'autres mouvements de ce type ont eu lieu dans l'industrie laitière, où la coopérative Sodiaal a repris les activités canadiennes de Yoplait à l'américain General Mills, franchissant ainsi une étape clé dans sa stratégie d'internationalisation. Après s'être offert Tipiak, le spécialiste de la semoule de couscous et des plats surgelés, la coopérative Terrena a pris une participation substantielle du capital de Pampr'oeuf, ajoutant grâce à ces deux opérations plusieurs centaines de millions d'euros à son chiffre d'affaires.

Pourquoi cette brusque accélération dans les emplettes ? Selon Dominique Chargé, la motivation est double et correspond à la fois à « une mobilisation territoriale des coopératives doublée d'une quête de création de valeur ». Ces changements de mains du secteur privé au secteur coopératif « ne sont pas forcément une bonne nouvelle sur tous les plans. Il y a clairement des situations, où ils traduisent un désengagement des acteurs privés, désireux de réduire leurs actifs en France », ajoute Dominique Chargé.

Des fragilités nouvelles liées au climat

La coopération pèse plus lourd dans l'industrie agroalimentaire mais est-elle pour autant vraiment plus forte ? Une chose est sûre, si nombreuses soient-elles, les opérations de croissance externe ne résolvent pas les fragilités nouvelles des coopératives, parmi lesquelles leur exposition au changement climatique. « La chute historique de 10 millions de tonnes de la récolte de blé cette année nous vaut une forte baisse de l'activité de stockage et un manque à gagner de 300 millions d'euros », explique Dominique Chargé. La sécheresse persistante dans l'Aude et les excès d'humidité ailleurs vont précipiter une vaste restructuration des coopératives viti-vinicoles. Les crises sanitaires, qu'il s'agisse de la maladie hémorragique épizootique (MHE) du bovin ou de la fièvre catarrhale ovine (FCO) auront elles aussi leur impact. Moins d'activité, moins d'exportation, moins de marges.

Un autre point noir sur l'horizon des coopératives tient à la crise de gouvernance qu'elles rencontrent. « Il est de plus en plus difficile de trouver dans les jeunes générations, des agriculteurs qui acceptent des mandats d'administrateurs dans les coopératives », explique Dominique Chargé. « Les jeunes n'ont pas la même volonté d'engagement que leurs aînés. Ils privilégient leur vie personnelle et ne veulent pas s'engager sur des mandats d'administrateur chronophages. C'est tout le fonctionnement de la gestion et de la prise de décision des coopératives qu'il va falloir adapter », prévient Dominique Chargé.

Marie-Josée Cougard

Le Monde
Planète, samedi 7 décembre 2024 705 mots, p. 15

Le réchauffement anéantit des espèces

Le risque d’extinction augmente considérablement au-delà de + 1,5 °C

Perrine Mouterde

A Yalimapo, dans l’ouest de la Guyane, seuls 39 nids de tortue luth ont été recensés au cours de la dernière saison de ponte. Un chiffre historiquement bas « qui laisse craindre une extinction de cette population », selon le communiqué du Réseau tortues marines Guyane, publié mercredi 4 décembre. Parmi les menaces pesant sur le plus grand reptile marin figurent les captures accidentelles liées à la pêche, la pollution lumineuse et le braconnage, mais aussi le changement climatique. Plus la température du sable augmente, plus ce sont des femelles qui naissent, ce qui déséquilibre l’ensemble de la population. Cette année, « des effets de l’élévation de la température sur le développement des œufs, engendrant un faible taux de survie » , ont aussi été observés.

Comme pour la tortue luth, l’impact de la crise climatique sur la biodiversité a été clairement établi. Des travaux, publiés jeudi 5 décembre dans la revue américaine Science, précisent le risque de voir des espèces disparaître à mesure que la planète se réchauffe : Mark Urban, chercheur au département d’écologie et de biologie évolutive de l’université du Connecticut (Etats-Unis), a synthétisé 485 études parues depuis une trentaine d’années et incluant la plupart des espèces de plantes et d’animaux connues. A partir de cette méta-analyse, il confirme que les extinctions devraient s’accélérer au-dessus du seuil de 1,5 °C.

Au niveau de réchauffement actuel (environ + 1,3 °C par rapport à l’ère préindustrielle), 1,6 % des espèces pourraient disparaître du fait de la crise climatique. Avec une hausse de 1,5 °C, le seuil le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat, 1,8 % des espèces sont menacées. Ce chiffre passe à 2,7 % à 2 °C, puis grimpe à 5 %, soit une espèce sur vingt, à 2,7 °C, c’est-à-dire le niveau de réchauffement globalement attendu si la trajectoire actuelle se poursuit. Le risque d’extinction bondit ensuite à 14,9 % à 4,3 °C, pour atteindre 29,7 % à 5,4 °C.

«Avec la hausse de la température, le risque d’extinction non seulement augmente, mais il s’accélère, explique M. Urban. Si l’on peut maintenir le réchauffement sous le seuil de 1,5 °C, on contient le risque d’extinction sous les 2 %. Cela fait déjà beaucoup d’espèces à protéger, mais si l’on passe à 5 % ou à 10 %, alors la tâche devient impossible. »

L’écologue américaine Camille Parmesan, spécialiste des conséquences du réchauffement sur la biodiversité et autrice au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), confirme la solidité de l’étude. « Ces résultats sont cohérents avec ce que l’on a écrit dans le rapport du GIEC de 2022[en s’appuyant sur 178 études], mais le message était passé totalement inaperçu, observe la directrice de la station d’écologie théorique et expérimentale du CNRS à Moulis (Ariège). Les gens ne réalisent pas encore à quel point le réchauffement peut avoir un impact sur la biodiversité, alors que chaque dixième de degré compte. »

Niches écologiques fragilisées

Dans le détail, cette analyse démontre que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud sont les régions du monde où le risque d’extinctions liées au réchauffement est le plus élevé. Sur les îles, la dispersion des espèces terrestres ne peut se faire que jusqu’à ce qu’elles rencontrent la mer. L’Amérique du Sud, de son côté, compte un grand nombre d’espèces ayant une petite aire de répartition et des niches écologiques spécialisées, déjà fragilisées par la perte d’habitats.

En matière d’espèces, les amphibiens, qui constituent le groupe de vertébrés le plus menacé de la planète, sont aussi les plus affectés par le réchauffement. Cette vulnérabilité s’explique notamment par leurs faibles capacités de dispersion, leur sensibilité aux conditions météorologiques, leur dépendance aux écosystèmes d’eau douce et l’accumulation d’autres menaces. Les oiseaux, qui ont une capacité de dispersion plus importante, apparaissent moins touchés. Les espèces vivant dans des écosystèmes d’eau douce, sur des îles mais aussi en montagne, sont également décrites comme particulièrement à risque.p

Le Monde
Idées, vendredi 22 novembre 2024 889 mots, p. 25
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21 novembre 2024 - Le Monde (site web)

Si Michel Barnier impose son budget par 49.3, nos groupes parlementaires déposeront une motion de censure

A l’heure où le Sénat examine le projet initial du budget 2025, un collectif de responsables des partis du Nouveau Front populaire et leur candidate à Matignon, Lucie Castets, dénoncent un texte qui, en l’état, dégraderait encore les services publics et les conditions de vie des plus modestes

collectif

La colère gronde dans le pays, nourrie chaque jour par une politique d’une grande violence contre le monde du travail, contre les classes moyennes et populaires. Plans de licenciements massifs dans l’industrie, casse accélérée des services publics et mépris affiché pour les agents, salaires et retraites ne permettant plus de vivre dignement, mort programmée de nombreuses exploitations agricoles et stigmatisation des personnes issues de l’immigration : cette course à l’abîme doit s’arrêter, maintenant.

Comment, dans la situation de notre pays, accepter l’injustice et l’irresponsabilité supplémentaire du budget proposé par Michel Barnier ? Nous nous y refusons. C’est pour être à la hauteur des besoins et des attentes de changement que les parlementaires du Nouveau Front populaire (NFP) ont porté des propositions ambitieuses, qui ont réussi à rassembler au-delà de notre seule coalition pour construire des majorités et aboutir à un budget plus juste socialement et moins nocif économiquement.

Le budget ainsi profondément transformé à l’Assemblée nationale sous notre impulsion permettait d’améliorer les conditions de vie de la très grande majorité des Français en faisant reposer l’effort sur les seuls plus fortunés et les plus grandes entreprises, largement choyés pendant les sept années de présidence d’Emmanuel Macron.

Il permettait en outre de réduire le déficit public abyssal laissé en héritage par le camp présidentiel et de dégager des marges de manœuvre budgétaires pour financer les grandes priorités du pays. Ainsi se serait-on enfin donné les moyens d’éviter de dégrader encore davantage les services publics et d’améliorer le quotidien du peuple français !

Retour à la case départ

Pendant le débat budgétaire, Marine Le Pen aura révélé la vraie nature de son projet en devenant la béquille du macronisme. Le peuple est prévenu : il n’y a rien à attendre du Rassemblement national (RN), qui se range du côté des macronistes et refuse d’augmenter les prélèvements sur les plus grandes entreprises, les très grandes fortunes et la spéculation financière pour financer les services publics. Les masques sont tombés ! Et ceux qui, à dessein, caricaturaient le NFP de ne vouloir que son programme auront finalement refusé tout compromis sur leur projet de loi de finances, malgré les accords trouvés au fil de l’eau. L’alliance finale de la Macronie, de la droite et du RN a conduit au rejet de ce budget en première lecture à l’Assemblée nationale.

La conséquence de ce vote est l’examen par le Sénat, non pas du projet de budget amendé dans le cadre du travail parlementaire, mais du projet de budget initialement proposé par le gouvernement. Ce retour à la case départ, s’il se confirme à l’issue du débat sénatorial, aura pour effet de rendre encore plus difficile la vie des catégories populaires et moyennes. Il frappera les retraités, y compris modestes, les fonctionnaires et se traduira par une hausse des taxes sur l’électricité.

Il conduira également à une nouvelle dégradation des services publics, déjà exsangues. Ainsi, malgré les alertes des soignants, la situation sera encore plus sensible dans les urgences à l’été 2025. La suppression de 4 000 postes de professeurs dans les classes sera confirmée. Les collectivités locales verront leurs budgets décroître, avec, pour conséquence, la baisse de l’investissement public, pourtant indispensable aux politiques d’adaptation des territoires au changement climatique et au bon fonctionnement des services publics locaux.

Enfin, ce budget se traduira par une très forte détérioration de la situation économique du pays, alors que se multiplient les annonces de suppression d’emplois et de faillite d’entreprises et qu’une crise sociale est en train de naître partout sur notre territoire. Ainsi, là où les propositions portées par le NFP permettaient de stimuler notre économie, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que ce budget amputera la croissance de près de 1 point en 2025 s’il devait être adopté dans sa version actuelle.

Pour toutes ces raisons, nous souhaitons alerter ensemble l’opinion publique et prévenir le gouvernement de Michel Barnier. S’il s’entête à vouloir contourner le Parlement et à piétiner le vote du 7 juillet des Françaises et des Français pour imposer son budget par 49.3 comme il l’a annoncé, nos groupes parlementaires déposeront une motion de censure. Avec un objectif simple : protéger nos concitoyens de l’impact d’un budget qui n’ouvre pas la voie à un nouvel avenir pour le pays mais prolonge la casse sociale, l’irresponsabilité écologique et la brutalité antidémocratique.

La Libre (site web)
Wednesday, November 27, 2024 1365 mots

COP29: un effort nécessaire avec des résultats mitigés

La COP29 ayant abouti à ce qui semblait être un accord de dernière minute "cheap blackfriday" après 30 heures de prolongation, un sentiment doux-amer s'est installé au sein de la communauté mondiale. Que nous le voulions ou pas, la COP reste un outil de négociation diplomatique essentiel pour la coopération mondiale lorsqu'il s'agit d'atteindre les objectifs des Accord de Paris. C'est aussi le seul espace où toutes les nations - développées et en développement - s'assoient autour de la table et font entendre leur voix.

La semaine dernière encore, Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la transition écologique, a déclaré dans une interview que sans la COP, nous nous dirigerions vers une trajectoire de 5 degrés. Pourtant, la COP est également devenue la cible de vives interrogations de la part de la société civile, des ONG, des activistes climatiques et d'autres acteurs qui s'inquiètent du fait que la COP a été dépassée par les lobbyistes et les pays producteurs d'énergie fossile et qu'elle a constamment manqué d'action. Le choix de Bakou comme hôte de cette année illustre ce dernier point. En Azerbaïdjan, les combustibles fossiles représentent environ 50 % du PIB et, en matière de respect des droits de l'homme , l'indice de liberté leur a attribué une note de 9/100. Quelques jours seulement avant le début de la COP, un cadre supérieur de l'équipe organisatrice de la COP a été surpris en train d'utiliser sa position pour négocier des accords sur les combustibles fossiles avec un journaliste déguisé en homme d'affaires. Pour ne rien arranger, cette année, environ 1 773 lobbyistes des énergies fossiles ont été autorisés à participer à la COP, soit plus que le nombre de délégués des 10 nations les plus vulnérables au changement climatique.

Une "COP de la finance"?

La COP29 a été qualifiée de "COP de la finance". Pourquoi ? Parce que l'une des principales attentes de la conférence de cette année était une augmentation substantielle du financement de la lutte contre le changement climatique pour les pays du Sud, où les nations sont aux prises avec les pires effets du changement climatique, mais manquent souvent de ressources pour y faire face. On estime que les pays en développement ont désespérément besoin d'environ 1,3 billion de dollars pour financer la transition et l'adaptation au changement climatique.

Cette COP était censée répondre à ce besoin pressant et mettre l'argent sur la table, mais elle s'est achevée sur ce que de nombreuses nations en développement ont qualifié d'insultant et de "somme dérisoire". Après des heures de négociations intenses, des offres rejetées, des pays en développement quittant les négociations et la crainte réelle de ne pas parvenir à un accord, les pays développés ont accepté de contribuer à hauteur de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, ce qui est loin des 500 milliards de dollars demandés par les pays en développement.

Ce résultat est nettement meilleur qu'une absence d'accord, et les pays en développement ont fini par l'accepter alors que la crainte de manquer de temps et de quitter Bakou sans rien s'accentuait. Tout au long des négociations, les pays développés ont fait valoir que la responsabilité du financement de la lutte contre le changement climatique devait provenir de sources plus larges, notamment du secteur privé, et inclure éventuellement des pays émergents plus riches, comme la Chine, dans la liste des contributeurs obligatoires.

Trump respectera-t-il les engagements du gouvernement américain actuel ?

La Chine est aujourd'hui le premier émetteur mondial. Le projet final encourage les pays en développement à contribuer sur une base volontaire, mais n'élargit pas la liste des contributeurs obligatoires. La situation économique et géopolitique mondiale actuelle fait qu'il est plus difficile pour certains pays développés de s'engager dans des accords plus ambitieux, et les questions relatives à cette incertitude mondiale auront un impact crucial sur ce qui sera fait : Trump respectera-t-il les engagements du gouvernement américain actuel ? Trump a déclaré qu'il retirerait à nouveau les États-Unis de l'accord de Paris. Cela signifierait-il que les États-Unis ne contribueraient plus à la somme convenue ? Le secteur privé augmentera-t-il ses contributions ? Les pays européens, confrontés à des niveaux d'endettement élevés et à la montée de la droite qui remet en cause l'agenda vert, parviendront-ils à respecter leurs engagements à long terme ? Seul le temps nous le dira. Malheureusement, l'histoire et le temps ne sont pas de notre côté, car les pays développés n'ont pas respecté les précédents objectifs de financement de la lutte contre le changement climatique, comme l'objectif de 2020 qui a été atteint avec deux ans de retard.

La question de la transition vers l'abandon des combustibles fossiles était de nouveau à l'ordre du jour de la COP de cette année. Au début de la conférence, des pays gros consommateurs de combustibles fossiles, comme l'Arabie saoudite, ont déclaré qu'ils n'approuveraient aucun accord faisant référence à l'abandon des combustibles fossiles. Pour rappel, la COP de l'année dernière à Dubaï comprenait un appel sans précédent, lancé en dernière minute, en faveur d'une "transition vers l'abandon des combustibles fossiles" à l'échelle mondiale. Ici aussi, les résultats sont mitigés. Le texte final fait bien référence aux combustibles fossiles, mais pas de manière explicite. Il n'y est fait référence que par le numéro du paragraphe et du document de l'année dernière.

Donc, le résultat des plus importantes négociations mondiales sur le climat n'inclut pas explicitement de référence aux combustibles fossiles et esquive la réalité inconfortable de la confrontation frontale avec l'industrie des combustibles fossiles. Au lieu de cela, le texte propose une phrase rédigée par les services de relations publiques selon laquelle "les carburants de transition peuvent jouer un rôle en facilitant la transition énergétique tout en garantissant la sécurité énergétique". Nous ne pouvons nier qu’il s’agit d’une formulation à la fois positive et optimiste. Cependant, il est important de rappeler que la liste des combustibles dits de transition, définie par certains pays, inclut également le gaz, qui demeure, malgré tout, un combustible fossile. Cette formulation ambiguë ouvrira-t-elle la voie à une augmentation de l'extraction et de la combustion du gaz ? Les lobbyistes des énergies fossiles ont-ils acquis une telle influence dans ces réunions qu'ils en détournent désormais les négociations ?

Une arme à double tranchant

Enfin, l'accord sur les marchés du carbone, lui aussi sans précédent et attendu depuis longtemps, a été célébré avec effusion par de nombreuses personnes. Or, si les marchés du carbone peuvent offrir un certain financement aux pays en développement, ils peuvent être considérés comme une arme à double tranchant. En termes simples, ces marchés permettent aux pays développés d'atteindre leurs objectifs de réduction des émissions en achetant des crédits carbone aux pays en développement dans le cadre de programmes de décarbonisation. Il peut s'agir d'investissements dans des projets d'énergie renouvelable, de plantation d'arbres ou de protection des forêts tropicales.

À l'instar des systèmes de compensation que les entreprises utilisent pour annoncer qu'elles sont déjà nettes zéro, l'achat de crédits de carbone pourrait aider les gouvernements à acheter le moyen d'atteindre leurs engagements, plutôt que de mettre en œuvre des changements structurels et durables. Une étude récente a révélé que moins de 16 % des crédits carbone émis représentent en réalité de véritables réductions d'émissions, ce qui illustre clairement pourquoi la légitimité des marchés du carbone pourrait être remise en question. L'accord de la COP29 visera à mieux définir et réglementer le marché des crédits carbone et à garantir sa légitimité.

La prochaine COP se tiendra au Brésil et marquera le dixième anniversaire de l'Accord de Paris. Les progrès réalisés d'ici là seront suivis de près par les acteurs de la société civile. Nous avons besoin de la COP. Nous en avons besoin en tant qu'instrument de négociation multilatéral inclusif qui crée un certain niveau d'engagement et de responsabilité. Mais nous avons aussi besoin que la COP et ses participants tiennent leurs promesses. Pour combler le fossé entre les promesses politiques et l'action climatique. Qu'elle aborde la question de la justice climatique. Qu'elle devienne un espace de négociation neutre où les participants ne représentent pas les intérêts de l'industrie la plus polluante du monde. Plus tôt ces changements se produiront, plus nous serons en mesure de nous rapprocher de nos objectifs collectifs.

Le Figaro, no. 24961
Le Figaro, samedi 23 novembre 2024 889 mots, p. 5

Politique

Aussi paru dans
22 novembre 2024 - Le Figaro (site web)

De la COP au bud get, les multiples fronts d'Agnès Pannier- Runacher

Quinault-Maupoil, Tristan

Maintenant la COP, dans la joie et la bonne humeur!» À peine la ligne coupée avec la cellule de crise chargée de suivre l'épisode neigeux qui balaie la France jeudi, que le lien est établi avec les négociateurs français envoyés à Bakou. «Comment on peut vous aider d'ici?», demande Agnès Pannier-Runacher à ses équipes qui tentent d'arracher un texte exigeant lors de cette grande messe annuelle consacrée au changement climatique. D'abord attendue en Azerbaïdjan, la ministre de la Transition écologique s'est finalement abstenue de s'y rendre pour cause de brouille diplomatique. C'est depuis une salle de la gendarmerie de Chamonix (Haute-Savoie) qu'elle suit les dernières discussions crispées avant la fin du sommet. «On désigne des pays prioritaires à contacter et je reviens vers vous avec une liste de courses pour que vous parliez à vos interlocuteurs», lui suggère l'ambassadeur chargé des négociations climatiques. Puisque c'est sa troisième participation à une COP, Agnès Pannier-Runacher est habituée au sprint diplomatique qui précède la signature d'un texte final et désigne d'elle-même quelques homologues qui pourraient débloquer les discussions. «Celui-ci, il y a eu une révolution dans son pays, il est en prison» , lui fait toutefois remarquer un conseiller à l'énoncé d'un ancien ministre d'un pays émergent.

Les années passent, les vies politiques tourmentées ne facilitent pas les négociations. Cette COP de Bakou, Agnès Pannier-Runacher n'avait a priori pas prévu de la suivre. «Les Français ont voté pour un changement de politique. Ça implique un changement de casting gouvernemental», proclamait-elle l'été dernier dans Le Figaro après avoir remporté son premier combat électoral, dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais. Les macronistes ont malgré tout eu la surprise de la découvrir un mois plus tard dans l'équipe de Michel Barnier, certains raillant la volte-face de cette femme de gauche de 50 ans. «Une des rares technos à avoir réussi le tournant politique», remarque cependant un ancien conseiller ministériel macroniste.

«Ce n'était pas mon choix initial. Je n'ai pas cherché à entrer en contact avec le premier ministre. Je comprends que mon nom a été proposé par mon camp pour ce portefeuille qui s'inscrivait dans la continuité de mes combats», se justifie-t-elle aujourd'hui depuis la cime des Alpes où elle vient de présenter un plan pour la protection des glaciers. «Difficile de dire non alors que je reprochais précisément à la gauche de ne pas prendre part au gouvernement. Et puis un combat qui n'est pas mené est un combat perdu d'avance», tranche l'ancienne ministre chargée de la Transition énergétique d'Élisabeth Borne.

« Esprit de responsabilité »

De retour à l'hôtel de Roquelaure, Agnès Pannier-Runacher n'a toutefois pas pu s'installer dans le bureau de son prédécesseur, Christophe Béchu, qui était à la tête d'un super-ministère de l'Écologie aux très larges attributions. Catherine Vautrin (Territoires et Décentralisation) s'y est installée tout en prenant sous son aile la tutelle sur les Transports, l'Artisanat et la Mer. Mais au-delà de l'apparat, c'est à propos de l'enveloppe budgétaire prévue pour son ministère en 2025 qu'elle a d'abord dû batailler. Au point de suggérer une démission s'il n'était pas réévalué. «Il serait bien et utile que tous les membres du gouvernement qui connaissent la situation parfaitement s'astreignent à l'esprit de responsabilité sur le budget», avait alors réagi le député MoDem Marc Fesneau avec lequel elle a brièvement cohabité au ministère de l'Agriculture en début d'année. Après plusieurs arbitrages rendus en sa faveur, dont le dernier en date ce vendredi avec 260 millions d'euros pour le fonds chaleur, l'ancienne directrice générale déléguée de la Compagnie des Alpes écarte les critiques : «J'ai parfaitement compris qu'il faut faire des économies et ce n'est pas à quelqu'un qui a été amené à redresser financièrement des activités publiques ou privées par le passé qu'il faut expliquer comment ça marche. J'ai piloté une entreprise privée de 4800personnes.»

Autre grief au sein du « socle commun » gouvernemental, la fiscalité sur l'énergie. Agnès Pannier-Runacher voudrait faire porter l'effort sur le gaz quand le gouvernement envisage d'alourdir le prix de l'électricité. «Avoir une fiscalité plus élevée sur les énergies décarbonées que sur les énergies fossiles est contradictoire. Ce n'est pas ce que nous recommandent les experts», répète-t-elle alors que la discussion parlementaire a montré qu'elle pouvait compter sur des relais, jusqu'à LR. «Après l'Assemblée nationale, la majorité sénatoriale fait cette analyse et s'inquiète de l'impact de l'augmentation des taxes sur l'électricité sur l'économie et le pouvoir d'achat», se félicite la ministre, dans l'espoir de convaincre Matignon.

Mais comme plusieurs cadres de Renaissance, Agnès Pannier-Runacher n'est pas au bout de sa peine avec ses alliés de droite. Coincée par la neige jeudi soir dans le TGV qui doit la ramener à Paris, elle découvre qu'Annie Genevard (Agriculture) a profité d'être sur les terres de sa collègue de la Transition écologique pour appeler à un assouplissement de la réglementation sur les pesticides. «Je ne détricoterai pas ce qui est au coeur de mon engagement. Je vois en France et en Europe une certaine démagogie et un certain populisme qui se développent pour attribuer à l'écologie tous les péchés du monde, mais ce n'est pas l'écologie qui a fait le dérèglement climatique: c'est le dérèglement climatique qui appelle à des mesures écologiques et à transformer nos filières» , s'agace-t-elle, entérinant une nouvelle divergence dans la cohésion gouvernementale. T.Q.-M.

Libération
lundi 16 décembre 2024 434 mots, p. 4,5

Événement

Comment expliquer la violence du cyclone ?

(avec AFP)

Événement

Selon le météorologue François Gourand, le cyclone Chido qui a frappé l'archipel a été dopé par des eaux très chaudes dans l'océan Indien et un vent peu changeant, qui lui a permis de se maintenir.

M ayotte, le département le plus pauvre de France, joue de malchance. Situé sur la trajectoire du cyclone Chido, ce petit bout de terre de l'océan Indien s'est retrouvé au coeur de la tempête samedi pendant quelques petites heures, et cela a suffi à provoquer un cataclysme. Les autorités ont fait état de «certainement plusieurs centaines» de morts et de dégâts «énormes», tandis que Météo France a relevé des rafales de 226 km/h à l'aéroport de Pamandzi, à l'est de Mamoudzou, le chef-lieu.

Selon le météorologue à Météo France François Gourand, «pour que l'oeil d'un cyclone touche un territoire aussi petit, il y a quand même une probabilité qui est extrêmement faible». D'où le caractère «exceptionnel» de l'événement. «Il faut probablement remonter au cyclone du 18 février 1934, donc il y a quatre-vingtdix ans, pour trouver un impact aussi violent sur le département», rappellet-il. Chido dépasse ainsi le cyclone Kamisy de 1984 qui faisait jusqu'alors figure de «référence» dans la zone.

Chido a également profité «d'un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes», décrypte le spécialiste, qui ajoute : ce phénomène, lié au changement climatique, crée «un gros réservoir d'énergie disponible pour les cyclones». Autre élément qui a favorisé le développement de Chido, «un cisaillement de vent faible», soit un vent qui change lentement, ce qui a permis au cyclone «de se structurer et de perdurer». S'il existe trop de différence de vent entre le sol et l'altitude, «cela peut déstructurer un phénomène cyclonique et l'empêcher de se développer. Et là, malheureusement, ce n'était pas le cas», explique François Gourand. De tels phénomènes ne sont pas rares dans l'océan Indien, où la saison cyclonique démarre «à peu près au mois de novembre, avec un pic général entre le mois de décembre et le mois de mars, voire avril». Pour la saison actuelle, Météo France avait annoncé une activité cyclonique légèrement supérieure à la normale, qui est de dix tempêtes et cyclones, dont cinq cyclones tropicaux. La prédiction était «entre neuf et treize tempêtes et cyclones, et quatre à sept cyclones tropicaux», rappelle François Gourand.

Dans la tour de contrôle du

principal aéroport de l'archipel, à Pamandzi, quelques heures après le passage du cyclone.Photo DGAC. AFP

Dimanche à Petite-Terre.

Photo David Lemor

Bulletin Quotidien
Pour vos dossiers, mardi 26 novembre 2024 865 mots

Les principales mesures du plan local d'urbanisme (PLU) approuvé par le Conseil de Paris

Les principales mesures du plan local d'urbanisme (PLU) approuvé par le Conseil de Paris

Les principales mesures du plan local d'urbanisme (PLU) approuvé par le Conseil de Paris

Après quatre années de difficiles négociations, le Conseil de Paris a définitivement adopté la semaine dernière son plan local d'urbanisme (PLU), qui dessine l'avenir de la capitale la plus dense d'Europe à l'horizon 2035-2040. Selon une étude du Lancet Planet Health publiée en 2023, Paris est la capitale européenne où le risque de mortalité face aux vagues de chaleur est le plus fort. Ce "PLU bioclimatique", traduction réglementaire du plan climat 2024-2030 de la ville (également adopté mercredi dernier), est l'aboutissement d'âpres négociations au sein de la majorité de la maire (PS) Anne HIDALGO.

Nous en présentons ci-dessous les principales mesures :

Réduire l'impact carbone et s'adapter au changement climatique

Le PLU bioclimatique oeuvre à faire de Paris une ville neutre en carbone en 2050, en incitant à la sobriété carbone du bâti, au développement des énergies renouvelables et à une démarche zéro déchet. L'objectif sera également d'avoir 10 m² d'espaces verts par habitant. Pour atteindre ces objectifs, il prévoit que :

- la réhabilitation et la rénovation seront systématiquement privilégiées à la destruction.

- environ 55 hectares de nouveaux espaces verts seront créés dans 10 parcs qui seront largement agrandis ou créés (à Bercy-Charenton, Messageries, porte de Montreuil, porte de la Villette, Chapelle-Charbon...).

- un grand parc métropolitain dans le nord de Paris, de la Porte de la Chapelle à la Villette sera créé : une trame verte de plus de 25 hectares (dont 15 hectares de parc) traversera ainsi le 18e et le 19e.

- au total, 300 hectares de nouveaux espaces verts seront ouverts au public.

- tous les espaces verts protégés seront sanctuarisés.

- les 266 arbres remarquables seront protégés tout comme les 100 000 arbres d'alignements.

- 40 % de l'espace public sera désimperméabilisé d'ici 2025.

- sur toutes les parcelles supérieures à 150 m², jusqu'à 65 % de pleine terre devront impérativement être prévues dans les projets (sans possibilité de dérogation).

- la surface des locaux vélos dans les immeubles sera doublée, en cohérence avec le plan vélo.

- la végétalisation des cours d'immeubles sera encouragée dans le cadre des rénovations énergétiques d'immeubles, notamment avec le dispositif CoprOasis.

- les dispositifs de climatisation extérieure des bâtiments seront interdits.

- la production d'énergie renouvelable sera obligatoire pour tous les projets de 1000 m².

Des logements abordables pour toutes et tous

Le PLU bioclimatique vise à permettre à toutes et tous de se loger en favorisant l'accueil, la solidarité, la diversité des quartiers, l'égalité sociale. L'objectif est d'atteindre 40 % de logements publics à Paris en 2035, dont 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables. Les effets des futures règles porteront ainsi sur le nombre de logements disponibles, la diversité des publics bénéficiaires et sur le prix du marché. Pour atteindre ces objectifs :

- un dispositif inédit permettra de transformer les bureaux en logements : tout immeuble de bureaux de plus de 5 000 m² devra consacrer 10 % de sa surface à la création de logements.

- environ 800 emplacements ont été identifiés et réservés pour créer du logement social afin de permettre à ceux qui font vivre la ville de pouvoir l'habiter.

- une zone "d'hyper déficit" en logement social (dans certains quartiers du centre et de l'ouest parisien) sera créée : 50 % de chaque projet devra être consacré à du logement social.

- interdiction de la transformation des locaux commerciaux et des bureaux en meublés touristiques dans les secteurs en tension. Et interdiction de créer de nouveaux meublés de tourisme dans les quartiers où leur nombre est déjà trop important (notamment dans le centre de Paris).

- le bail réel solidaire (BRS) continuera d'être développé : il permet une accession à la propriété moins chère, à destination des classes moyennes.

Faire vivre la ville du quart d'heure

Les urgences du climat et les impératifs du logement doivent se concilier avec l'objectif d'avoir une ville au plus proche des habitants. C'est la ville du quart d'heure ! Celle-ci devra améliorer le cadre de vie des habitants, en leur offrant un socle de services, d'équipements, de commerces de proximité, tout en répondant aux besoins d'un développement productif local et en limitant les déplacements polluants. Pour atteindre ces objectifs :

- les projets qui intègrent une mixité des usages, les bâtiments qui répondent aux enjeux du quartier et aux besoins de ses habitants seront généralisés.

- les "dark stores" et "dark kitchens" (commerces accessibles uniquement via les plateformes de livraison en ligne) seront interdits.

- les services publics seront plus forts et plus nombreux avec des emplacements réservés pour 93 centres de santé, 29 équipements sportifs, 22 équipements culturels.

- la ceinture verte et sportive autour du périphérique continuera d'être renforcée

- l'implantation de commerces de proximité sera facilitée. Ceux-ci seront protégés avec 329 km de linéaires protégés auxquels s'ajouteront 29 km pour les commerces artisanaux et 9 km pour les commerces culturels. Au total 61 000 commerces seront protégés.

- la logistique urbaine (avec 54 nouveaux sites) et l'économie sociale et solidaire (avec 47 sites protégés) se développeront.

Le Figaro, no. 24978
Le Figaro Entrepreneurs, vendredi 13 décembre 2024 667 mots, p. 52

Économie

Le Domaine Ferrotin, pionnier des exploitations bas carbone

Les herbes folles dans les vergers d'amandiers luttent à leur manière contre le changement climatique.

Bodescot, Anne

Un grand champ de lavande, des pieds de vigne sagement alignés sur un tapis d'herbe verte, et, sur la droite, une prairie parsemée de jeunes amandiers... C'est un joli spectacle qui accueille le visiteur sur l'étroit chemin menant aux bâtiments viticoles. Rémi Ferrotin, 34 ans, à repris en 2018 cette exploitation familiale dans la Drôme, à une heure de Nîmes ou Valence. Il loue ces 83 hectares pour moitié à son père, pour moitié à son oncle. Le Domaine Ferrotin est dans la famille depuis le XVe siècle.

Enherber la vigne était l'idée de son père, qui lui a plu. « Dans les années 1990, les sols avaient été trop travaillés, l'érosion était forte. Enherber permet de faire renaître la vie microbienne dans le sous-sol », sourit Rémi Ferrotin. À la clé aussi, des économies de carburant et de désherbants. Une ou deux tontes par an suffisent. « Nous n'avons pas le label bio, j'y songe depuis dix ans car on cultive déjà comme ça. Mais j'hésite. Si, une année, il s'avère nécessaire de traiter pour sauver la récolte, ce sera impossible si j'ai le label » , résume-t-il.

Le domaine est surtout connu pour ses vins de garde. Mais il s'est aussi forgé une jolie réputation pour ses amandes. Dans la région, les vieux amandiers comme les siens sont rares. Victimes du gel dans les années 1950, ils ont été arrachés en masse et jamais replantés. « Il faut attendre cinq ans après la plantation pour espérer une première récolte. Les agriculteurs se sont donc tournés vers d'autres cultures plus rapidement productives » , regrette le jeune vigneron.

Ses amandes, de qualité, se vendent bien. Mais la production des vieux arbres est capricieuse. En 2021, il a donc planté de nouveaux pieds sur trois hectares et demi. Sur cette parcelle également, les désherbants sont bannis. Le verger est enherbé. Les moutons d'un agriculteur voisin se chargent de la tonte et, en passant, d'apporter un peu d'engrais.

Projets vertueux

Cette organisation toute simple a valu au Domaine Ferrotin d'être la première exploitation labellisée bas carbone en France. Car préserver les sous-sols, laisser les matières organiques s'y accumuler permet de stocker davantage de carbone dans la terre. Avec son herbe folle dans ses parcelles, le Domaine Ferrotin agit contre le réchauffement climatique.

Un ami, en 2018, avait parlé à ce jeune homme calme de ce label, en gestation au ministère de la Transition énergétique. « J'ai cherché sur internet qui pouvait m'aider, j'ai trouvé Stock CO2 » , explique Rémi Ferrotin. Cette start-up était en train de se mettre en ordre de marche pour se lancer sur le nouveau dispositif. Sa mission ? Elle accompagne les porteurs de projets, et monte leur dossier pour qu'il puisse être instruit par les services de l'État. Elle les audite ensuite régulièrement car ils doivent s'engager à ne pas modifier leurs pratiques pendant vingt années.

Surtout, Stock CO2 fait le lien entre ces projets vertueux et les entreprises qui souhaitent ou doivent compenser leurs émissions carbone : Enedis, la SNCF, Dalkia Airbus... En finançant les projets labellisés, ces entreprises acquièrent des crédits carbone et compensent leur impact négatif sur la planète.

Au Domaine Ferrotin, la plantation du verger d'amandiers est soutenue par Butagaz. Pour la seule première année, cela a représenté un versement de 2 500 euros. La contribution volontaire du groupe a couvert une partie de l'achat des 1 250 pieds d'amandiers. La formule a si bien fonctionné que Rémi Ferrotin a récidivé : 750 nouveaux plants ont depuis pris place sur une autre parcelle d'un hectare et demi.

Butagaz, qui soutient aussi d'autres projets en France, semble aussi ravi de l'opération. « Nous avons un temps mené des actions de reforestation en Amérique latine pour compenser nos émissions. Mais pour nous, soutenir des projets labellisés par l'État, en France, en milieu rural - où vivent beaucoup de nos clients -, c'est très appréciable » , souligne Natacha Cambriels, présidente de Butagaz.

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
7 décembre 2024 1033 mots
Suite aux inondations meutrières en Espagne, les experts mettent en garde contre une crise environnementale dans le Parc naturel de l'Albufera

L'extrême virulence de la DANA, qui a frappé l'Espagne le 30 octobre dernier, a également laissé des traces sur le Parc naturel de l'Albufera, chargeant la zone humide... Voir l'article

Carenews (site web) - Carenews
jeudi 12 décembre 2024 - 17:28:03 -0000 3135 mots

La coordination générosité [7] : faire vivre et renforcer la philanthropie. Interview de Marion Lelouvier, présidente du CFF

Par Chroniques philanthropiques par Francis Charhon

- Publié le 12 décembre 2024 - 15:02 - Mise à jour le 12 décembre 2024 - 15:02

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#Philanthropie

La coordination générosité [7] : faire vivre et renforcer la philanthropie. Interview de Marion Lelouvier, présidente du CFF

Les fondations et les fonds de dotation sont des acteurs importants du secteur de la philanthropie, aux côtés des associations, bénévoles et donateurs particuliers ou d’entreprises. En croissance constante depuis trente ans, ce secteur s’est organisé afin d’agir efficacement ou de procurer des soutiens fiables pour faire face aux défis des acteurs qui agissent chaque jour partout sur le terrain au plus près des besoins. Membre de la coalition générosité, le Centre Français des Fonds et Fondations (CFF) participe à la représentation et à la professionnalisation de ses membres. Rencontre avec sa présidente Marion Lelouvier.

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La Coordination Générosité

Il existe des alliances sur des thèmes ou projets spécifiques dont nous avons traité dans le blog, mais il s’est aussi mis en place une structuration des acteurs de la philanthropie pour assurer une bonne gouvernance, une fiabilité et favoriser le développement des activités du secteur non lucratif. Leur rôle est aussi de défendre les acquis des dernières années, la liberté associative et pour ce faire être interlocuteurs des pouvoirs publics. C‘est la Coordination Générosité.

Elle repose sur :

Quatre entités élues par leurs membres :

- Le Mouvement Associatif pour les associations sur le plan national ;

- le Centre Français des Fonds et Fondations pour les fonds et fondations ;

- l’Admical pour le mécénat d’entreprise ;

- France générosités, le syndicat des collecteurs de dons.

Deux organismes de contrôle :

- le Don en Confiance ;

- IDEAS.

Deux organismes qui ont pour mission de professionnaliser les pratiques professionnelles :

- l’IDAF pour les dirigeants des associations et fondations ;

- l’AFF pour les fundraisers.

À noter qu’aux côtés du CFF, on trouve Un Esprit de Famille, l'ADMICAL, et Les Entreprises pour la Cité.

Cette rencontre est la septième d’une série qui permettra de comprendre cette structuration et les acteurs qui l’animent.

Marion Lelouvier, vous êtes présidente depuis deux ans du Centre français des Fonds et Fondations, pouvez-vous nous présenter cette organisation ?

Marion Lelouvier : Le Centre Français des Fonds et Fondations (CFF) a été fondé en 2002 par Francis Charhon (alors directeur général de la Fondation de France), avec six autres fondations, en s’inspirant de modèles étrangers. À l’origine, l’idée était de rassembler les fondations pour leur permettre de développer une culture partagée, et répondre aux enjeux sociétaux et économiques croissants. À l’époque, peu de gens en France savaient réellement ce qu’était une fondation et le rôle qu’elle pouvait jouer dans la société. Le CFF a permis de structurer ce secteur, de porter une parole collective et de sensibiliser à l’importance de la philanthropie. Aujourd'hui, nous travaillons avec plus de 500 membres dans toute la France, regroupant les 8 statuts de fondations. Nos missions sont multiples : nous facilitons la mise en réseau et le partage d'expertise entre nos membres, et nous jouons un rôle de plaidoyer pour promouvoir le secteur auprès des décideurs publics et défendre ses intérêts qui servent l’intérêt général.

Une organisation bien structurée

Comment le CFF s’est-il structuré pour mener à bien ses missions ?

Le CFF est structuré pour représenter toute la diversité du secteur en France, avec un conseil d’administration de 15 fondations et fonds de dotation. Cette pluralité issue d’une élection démocratique permet au CFF d’avoir une vision globale et représentative des besoins et priorités. Pour encourager l’échange et l’apprentissage, nous avons développé deux principaux types de collaboration : les cercles thématiques et les coalitions.

Les cercles thématiques rassemblent les fondations autour de sujets spécifiques, comme les fragilités, l’éducation, ou l’impact. Ces groupes sont des espaces de partage de connaissances et d’expériences, où les membres peuvent échanger sur leurs défis communs et les meilleures pratiques pour les relever, avec aussi des invités externes. Ils offrent une opportunité précieuse d’apprentissage mutuel.

Les coalitions permettent aux fondations ayant des priorités stratégiques similaires de s’engager dans des alliances plus opérationnelles encore, sur le plus long terme. Un exemple notable est la Coalition française des Fondations pour le Climat (CffC), regroupant toute fondation, dont la mission est directement écologique ou non, pour lutter contre le changement climatique. Cette coalition dépasse le simple partage de savoirs, en s’engageant dans des actions concrètes. D’autres coalitions sont en cours en faveur de la santé publique et de la philanthropie féministe, pouvant inclure le cofinancement de projets.

Ces cercles et coalitions sont complétés par un réseau de correspondants régionaux, permettant d’aligner les initiatives nationales et locales, pour les adhérents et aussi les non-adhérents du CFF.

Déclinaisons locales et mise en place d’un réseau de partenaires

Pouvez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement des régions ?

Nos correspondants régionaux bénévoles jouent un rôle central dans l’animation de six groupes locaux, en organisant des ateliers, des rencontres et des forums pour permettre aux fondations de chaque région de se retrouver, échanger et agir ensemble. Cette approche nous permet de mieux comprendre les dynamiques locales, d’identifier des spécificités régionales et d’engager les acteurs dans des actions concrètes qui peuvent parfois être très différentes d’une région à l’autre. Par exemple, la Bretagne est motrice sur l’environnement.

Quels sont les partenaires du CFF ?

Nos partenaires jouent un rôle clé dans notre action pour compléter la chaîne de valeur, maximiser l’impact de nos actions et élargir notre champ d’influence. Bien sûr, nous participons à la Coalition générosité. Nous collaborons aussi avec des institutions publiques, des entreprises, des associations, et des organisations internationales. Nos partenariats nombreux et variés reposent aussi sur nos membres, par exemple la Fondation RAJA, sur les questions d’égalité et de justice sociale, et la Fondation Pierre Fabre, en faveur de la santé publique et de la recherche dans le Sud global. Nous travaillons également avec des institutions comme le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), où le CFF dispose d’un siège dans le groupe associations. Ces collaborations nous permettent de porter la voix des fondations auprès des décideurs et du grand public, et de participer activement aux discussions sur les politiques publiques qui concernent notre secteur. Au-delà de la France, nous entretenons des liens pour échanger des bonnes pratiques et renforcer le rayonnement de la philanthropie française sur la scène internationale.

Action internationale

Pouvez-vous nous parler de la dimension internationale du CFF ?

La philanthropie est un domaine de plus en plus globalisé et le CFF s'efforce de contribuer activement à cet écosystème international. Nous sommes membres de Philea (Philanthropy Europe Association), le réseau européen qui rassemble les associations de fonds et fondations du continent. Grâce à la présence d'Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, au conseil d'administration de Philea, nous participons activement aux discussions paneuropéennes et défendons les intérêts des fondations françaises. Philea est une plateforme essentielle pour échanger sur les bonnes pratiques et aborder des défis communs au niveau européen, ou similaires d’un pays à l’autre.

Nicolas Mitton, directeur des affaires juridiques et publiques du CFF, nous représente au sein de l’Advisory Committee de Philea. Il travaille notamment sur les fondations actionnaires et contribue aux réflexions stratégiques du réseau.

Nous collaborons aussi avec des réseaux européens spécifiques comme Philanthropy for Climate, pour mobiliser des ressources et des stratégies en réponse aux défis climatiques. Cette initiative s’inscrit dans le prolongement de la CFFC évoquée précédemment. Enfin, nous sommes partenaire du réseau WING au niveau mondial.

Les fondations sont actrices de l’intérêt général, qu’est ce qui les distingue des autres acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) ?

L’intérêt général est défini par le code général des impôts qui octroie une déduction fiscale. Pour nous, c’est plus largement l’engagement au service d’une société plus juste et durable, comme inscrit dans la raison d’être du CFF, au-delà des intérêts individuels ou commerciaux. Comme les associations, les fondations agissent sans but lucratif. Contrairement à d'autres entités de l’ESS qui peuvent davantage intervenir sur le marché et avoir des objets à lucrativité limitée, les fondations se distinguent par leur seul objectif d’un bénéfice pour la société et ou l’environnement. Elles reposent sur une gouvernance indépendante, les fondateurs ne perçoivent aucun dividende sur leurs apports monétaires, les dons sont sans contrepartie. Les fondations réinvestissent leurs excédents dans leurs missions sociales, soutenant la durabilité des structures qu'elles financent. Cette spécificité ouvre l'accès à des avantages fiscaux et à des soutiens publics, essentiels pour prendre des risques, générer de l’innovation sociale et mener des actions de long terme. La non-lucrativité doit être préservée pour garder la spécificité des associations et fondations et leur permettre d’agir sans mise en concurrence. Les liens avec la société civile et le monde économique, notamment ceux de l’ESS, doivent encore se développer.

Demain le CFF

Depuis votre prise de fonction, quelles ont été vos principales priorités pour le CFF et vos projets pour renforcer le secteur des fonds et fondations en France ?

Dès le début de mon mandat, j'ai souhaité renforcer la visibilité et l'impact des fonds et fondations en France au plus près des acteurs et des territoires. Nous avons travaillé à coconstruire une feuille de route stratégique pour la période 2023-2028, en collaboration étroite avec nos adhérents et parties prenantes. Cette stratégie vise à promouvoir une culture de coopération et de nouvelles alliances, à encourager l'unité et la solidarité du secteur, et à porter plus loin encore la voix des acteurs philanthropiques. J’ai souhaité également réaffirmer la rigueur avec laquelle les fondations et fonds de dotation interviennent.

Aussi, nous avons mis l'accent sur des formations certifiées pour poursuivre la montée en compétence, ainsi que sur la production de livrables communs pour réfléchir et partager nos pratiques professionnelles, dans un dialogue régulier avec la Cour des Comptes, le Conseil d’Etat et les représentants ministériels.

D’autres projets sont en cours :

Tout d'abord, nous avons mis en place un annuaire inédit, afin de permettre aux porteurs de projet et à toute personne intéressée d’identifier les fonds et fondations, de disposer de données précises et actualisées sur le secteur. Au CFF, nous pouvons ainsi mieux comprendre ses dynamiques et orienter nos actions par région et par domaine d’intervention. Cette cartographie affiche en creux les déserts philanthropiques où l’action des fondations est encore faible, permettant d'encourager le cas échéant les fondations à s'implanter dans ces zones.

Nous souhaitons développer des partenariats avec d'autres acteurs de l'ESS et du monde économique pour promouvoir des initiatives communes au service de l'intérêt général. Au niveau national et bien sûr, mais nous envisageons de renforcer notre présence territoriale en créant d’autres antennes régionales du CFF, ou articuler cette action locale avec les autres membres de la Coalition générosité, afin d'être au plus près des réalités locales et de mieux accompagner nos adhérents sur le terrain.

Nous continuerons d’être attentifs au renforcement de la transparence et de la gouvernance des fonds et fondations, en lien avec les nouvelles exigences réglementaires, dans un principe de proportionnalité auprès des tutelles ou même des mécènes. Par exemple, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), incite les entreprises à attendre des fondations des standards élevés en matière de reporting, lourdes voire inadaptées pour certaines fondations. Nous avons donc mis en place des sessions d’information et d’accompagnement pour aider nos membres.

En support, nous avons refondu le site internet et nos réseaux sociaux comme une plateforme numérique centralisant nos ressources, afin de faciliter l’accès de nos membres et l’ensemble des personnes intéressées par le secteur à des documents, études, guides et formations. Cela représente un enjeu majeur, car nous souhaitons moderniser et digitaliser notre approche face aux besoins sociétaux actuels.

Comment les entreprises peuvent-elles s'engager davantage dans la philanthropie et le mécénat ?

Les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans la philanthropie soit par des financements directs soit par la création de fondations ou des fonds de dotation pour structurer leurs engagements en faveur de l'intérêt général. Le fait de disposer d’une structure philanthropique pose une barrière entre les sphères lucratives et non-lucratives et leur permet de mener des actions cohérentes et pérennes, en lien avec leurs valeurs. Les entreprises peuvent aussi encourager l'engagement de leurs collaborateurs, en mettant en place du mécénat de compétences, en nature ou en favorisant le bénévolat. Il est également important pour les entreprises de communiquer sur leurs actions philanthropiques, afin de sensibiliser leurs parties prenantes et diffuser une culture de la générosité.

Faire progresser la philanthropie

Comment percevez-vous l'évolution de la philanthropie en France ces dernières années ?

La philanthropie en France a connu une évolution notable avec une professionnalisation accrue et une diversification des modèles d'engagement. Les fondations et fonds de dotation jouent un rôle de plus en plus central dans le financement, notamment dans des domaines tels que la recherche médicale, l'éducation ou l'insertion. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de financement et de reconnaissance. Il est essentiel de continuer à sensibiliser le grand public et les décideurs politiques à l'importance de la philanthropie et de ses contributions à la société.

La tendance actuelle de réduction des subventions publiques et le passage à des commandes publiques – via appels d’offres et marchés publics – représente une difficulté pour les gestionnaires d’établissements sanitaires, médico-sociaux, d’éducation ou de culture. Elle favorise souvent les grandes structures, qui ont le plus de capacités de répondre à ces exigences administratives. Cela complique l’accès au financement pour les petites et moyennes organisations, qui manquent des ressources humaines pour se conformer à ces procédures exigeantes. Les fondations distributives deviennent donc de plus en plus indispensables pour combler ce manque de soutien, en permettant à ces structures de maintenir leur mission sociale sans compromettre leur modèle non lucratif. Ce lien repose de plus en plus sur la confiance bailleur-bénéficiaire, sur l’apprentissage mutuel qui nourrit les causes et l’innovation sociale en plus de l’innovation technologique.

La protection du cadre législatif fiscal, certaines simplifications et une coopération renforcée avec les pouvoirs publics pourraient s’avérer nécessaires, afin de créer un environnement favorable aux petites et moyennes organisations de l’ESS, sans les exposer aux pressions de rentabilité du marché. C’est pourquoi avec les autres membres de la Coalition générosité, nous appelons à une conférence et à un groupe paritaire autour de la générosité et de l’engagement.

Le projet de loi de finances pour 2025 suscite des inquiétudes parmi les acteurs de l'ESS. Quels sont les impacts potentiels pour les fonds et fondations ?

Effectivement, le projet de budget 2025 présente des menaces significatives pour notre secteur. Les fondations opératrices pourraient être affectées par les réductions des budgets consacrés à la solidarité, notamment dans les secteurs sanitaire et médico-social. De plus, des amendements visant à réduire les avantages fiscaux liés aux dons, tant pour les particuliers que pour les entreprises, pourraient entraîner une baisse de la générosité, ce qui aurait un impact direct sur le financement des actions d'intérêt général. Nous sommes fortement mobilisés pour sensibiliser les parlementaires et les responsables politiques à ces enjeux, en espérant que nos alertes permettront d'infléchir les orientations actuelles. Enfin, une nouvelle disposition votée à l’assemblée s’inscrit dans la suite du contrat d’engagement républicain permettant, dans certaines circonstances, dont le trouble à l’ordre public, de supprimer la réduction fiscale par simple mesure administrative. Cela est une véritable atteinte à la liberté associative prévue par la loi de 1901.

Face aux défis actuels, nous intensifions nos efforts de communication et de sensibilisation, en collaboration avec d'autres acteurs de l'ESS, dont le Mouvement associatif en premier lieu, pour faire entendre la voix des acteurs de l’intérêt général et promouvoir leur rôle essentiel dans la société.

Coalition générosité

Vous êtes membre de la Coalition générosité, quel est pour vous le rôle de celle-ci ?

Le rôle de la Coalition générosité est important. Après une phase de maturation, les liens entre organisations se sont progressivement resserrés, de façon que la représentation au niveau gouvernemental vienne avec des voix convergentes. Il y a eu l’étape importante d’un plaidoyer commun pour l'élection présidentielle en 2022, dont le livrable est largement plébiscité. La vie de cette coalition passe par des réunions bilatérales ou multilatérales, soit sur des problématiques aiguës, soit pour s'informer mutuellement.

Nous avons lancé un travail avec la FONDA sur des objectifs, missions, valeurs, visions, pour homogénéiser encore la manière dont on travaille ensemble, pour mieux articuler nos propositions de valeurs les uns avec les autres et pour positionner de manière plus claire et explicite le rôle de cette coalition.

Chacune des organisations a son positionnement, sa stratégie, mais ici on est vraiment dans une logique de complémentarité, de délégation, de subsidiarité, entre des organisations qui peuvent être représentatives d'un statut, membres fondateurs d’ESS France, comme le Centre français des Fonds et Fondations et le Mouvement associatif, et d’autres assises sur des thématiques notamment de développement du don, comme l’ADMICAL et le syndicat France Générosité. C’est important d’accéder à leurs expertises comme à celles d’un Esprit de famille, de l’Association française des fundraisers, de l’IDAF, du Don en confiance, d'IDEAS, et des Entreprises pour la cité, décrites dans votre blog.

Propos recueillis par Francis Charhon

À lire aussi :

La Coordination Générosité [1] : la représentation des collecteurs de dons. Interview de Pierre Siquier, président de France générosités

La Coordination Générosité [2] : la représentation des collecteurs de dons. Interview de Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif

La Coordination Générosité [3] : La collecte de fonds, un enjeu crucial pour l’avenir des organisations à but non lucratif. Interview de Yaële Aferiat, directrice de l'AFF

La Coordination Générosité [4] : confiance et transparence en philanthropie. Interview d'Isabelle Gougenheim et François Content, Ideas

La coordination générosité [5] : former et rassembler les dirigeants d'associations. Interview d'Yves d'Hérouville, président de l'IDAF

La Coordination Générosité [6] : interview de Patrick Jozon, président du Don en confiance

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La coordination générosité [7] : faire vivre et renforcer la philanthropie. Interview de Marion Lelouvier, présidente du CFF%20%5D%20me%20semble%20inappropri%C3%A9"&gt;Signaler un contenu inapproprié

Chroniques philanthropiques par Francis Charhon

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L'AGEFI.fr Asset Management
mercredi 20 novembre 2024 - 06:26:48 GMT 1072 mots

Les fonds actions en première ligne du grand stress test climatique européen

Tuba Raqshan

Dans un scénario défavorable, où les risques de transition s'entremêlent avec des chocs macroéconomiques, les pertes du secteur de la gestion d'actifs en Europe pourraient atteindre 1.563 milliards d'euros, selon les autorités européennes de supervision.

Un stress test climatique à grande échelle financière, en interconnectant les différentes typologies d'acteurs. C'est ce qu'ont réalisé les autorités européennes de supervision (EIOPA pour les assurances et les fonds de pension, EBA pour les banques, ESMA pour les marchés financiers), avec l'aide du Conseil européen du risque systémique (CERS) et de la Banque Centrale Européenne (BCE). Avec, à la clé, un ordre de grandeur des pertes à attendre, en cas d'une crise climatique et macroéconomique combinée.

A lire aussi: Les banques européennes doivent veiller à ne plus passer pour le maillon faible

Dans un rapport publié ce 19 novembre, elles ont présenté les résultats de leur étude, qui visait à quantifier l'impact des risques liés à la transition énergétique sur la stabilité des institutions financières. Si les risques liés à la transition énergétique, pris isolément, ne menacent pas directement la stabilité financière de l'Union européenne, leur interaction avec des chocs macroéconomiques pourrait intensifier les pertes des institutions financières et entraîner des perturbations significatives.

Ce stress test climatique est le premier du genre à être réalisé à l'échelle de l'Union européenne pour l'ensemble du système financier. Il répond à une demande de la Commission européenne visant à évaluer les impacts de la mise en œuvre du paquet législatif Fit-for-55 sur les secteurs bancaires, les fonds d'investissement, les fonds de pension et les assurances de l'UE. Ce paquet ambitionne de réduire les émissions de l'Union de 55 % d'ici 2030 et d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

A lire aussi: La coopération européenne devient nécessaire face aux risques climatiques

L'analyse repose sur trois scénarios projetant l'évolution annuelle des variables macroéconomiques (PIB, inflation, prix de l'immobilier) sur un horizon de 8 ans et incluant des chocs ponctuels sur des variables financières telles que les prix des actions, les spreads obligataires, les taux swaps et les spreads des titres adossés à des créances hypothécaires résidentielles.

Le scénario de base reflète la mise en œuvre du paquet Fit-for-55 dans un contexte économique stable, en tenant compte des coûts nécessaires pour prévenir les impacts futurs du changement climatique. Le premier scénario défavorable, intitulé « Run-on-Brown », explore les effets à court terme de la matérialisation des risques climatiques, avec une désaffection des actifs des entreprises à forte intensité carbone, limitant leur capacité à financer leur transition. Le deuxième scénario défavorable combine les effets amplifiés du « Run-on-Brown » avec des chocs macroéconomiques supplémentaires. Tous les scénarios partent de l'hypothèse d'une mise en œuvre complète du paquet Fit-for-55.

Un ordre de grandeur sur les pertes potentielles

L'évaluation vise à mesurer les pertes potentielles dans différents scénarios sur une période de huit ans, de 2022 à 2030, à l'aide de modèles sectoriels. Elle couvre un échantillon représentatif comprenant 110 banques (soit 83 % des actifs totaux du système bancaire européen), 2.331 assureurs (81 %), 629 fonds de pension (76 %) et environ 22.000 fonds d'investissement logés en Europe (85 %). Les pertes de premier ordre, qui correspondent aux pertes immédiates de valeur des portefeuilles dues à l'impact direct des chocs de prix sur les actifs détenus, sont estimées à 3,86 % des expositions totales (soit 945 milliards d'euros) dans le scénario de base. Elles s'élèvent à 5,98 % (1 463 milliards d'euros) dans le premier scénario défavorable, et atteignent 15,80 % (3 866 milliards d'euros) dans le deuxième scénario défavorable.

A lire aussi: L&#x27;ACPR travaille avec les assureurs sur l&#x27;intégration des risques climatiques

Les pertes de second ordre, quant à elles, résultent des réactions du marché aux pertes initiales, comme les ventes d'actifs pour répondre aux demandes de rachats, ce qui entraîne une baisse supplémentaire des prix et aggrave les pertes. Ces pertes secondaires sont estimées à 1,34 % (305 milliards d'euros) dans le scénario de base, 2,77 % (628 milliards d'euros) dans le premier scénario défavorable, et 5,37 % (1 218 milliards d'euros) dans le deuxième scénario défavorable.

Les actions sont davantage impactées dans la gestion d'actifs

L'industrie de la gestion d'actifs se montre particulièrement sensible à ces chocs. Les fonds d'investissement européens enregistrent une baisse de valeur de 4 % de leurs expositions initiales (396 milliards d'euros) dans le scénario de base, principalement en raison de la dépréciation des actions qu'ils détiennent. Cette baisse atteint 6,1 % (602 milliards d'euros) dans le premier scénario adverse, sous l'effet des « Run-on-Brown », où la hausse des primes de risque sur les obligations émises par des entreprises augmente les pertes. Dans le second scénario défavorable, marqué par une détérioration brutale de l'environnement macroéconomique, les pertes s'élèvent à 15,8 % (1.563 milliards d'euros). Les actions sont responsables de plus de la moitié de l'impact total dans chaque scénario, les prix des obligations étant plus sensibles au risque de défaillance dans les scénarios les plus tendus, précise le rapport. La nature interconnectée du système financier signifie que les pertes de fonds d'investissement ce secteur peuvent avoir un impact sur d'autres secteurs comme les banques et les assureurs.

Les résultats de l'analyse sont soumis à une incertitude inhérente, en raison de la nouveauté des approches de stress testing climatique, en particulier dans le modèle transversal, soulignent les autorités européennes de supervision. Cette incertitude est amplifiée par l'hétérogénéité de la couverture et de la qualité des données utilisées, ajoutent-elles. De plus, les revenus des banques et les passifs des assurances et des fonds de pension ne sont pas pris en compte dans le modèle, ce qui conduit à des estimations de pertes conservatrices, notamment dans les scénarios de taux d'intérêt élevés, où des revenus plus élevés et des obligations futures réduites pourraient compenser les pertes. Les pertes sont exprimées uniquement en pourcentage des actifs modélisés et soumis à des chocs de prix. Par exemple, pour les fonds, les pertes apparaîtraient plus faibles si les réserves de trésorerie étaient incluses dans le calcul. Les couvertures sont prises en compte uniquement pour les banques, en raison de leur pertinence pour le secteur bancaire. Enfin, l'évaluation des risques de marché se fait sur la base d'un choc instantané et d'un bilan statique, ce qui limite le réalisme de l'analyse sur un horizon de huit ans.

A lire aussi: L'AMF et l'ACPR notent des lacunes dans les engagements climatiques des acteurs français

Cet article est paru dans L'AGEFI.fr Asset Management

Auto Plus (site web)
mercredi 27 novembre 2024 610 mots

Connaissez-vous la décote d'une voiture électrique ?

Par La rédaction Auto Plus

La décote est l'un des points les plus problématiques liés à la possession d'un véhicule, et la voiture électrique n'est pas épargnée par ce phénomène, bien au contraire.

La décote d'une voiture électrique dépend de plusieurs paramètres

En effet, dès qu'une voiture neuve quitte le seuil de la concession, elle commence à perdre de la valeur : c'est la décote. Au fil du temps, le kilométrage ainsi que l'usure réduisent encore davantage son prix de revente potentiel sur le marché de l'occasion : en Europe, la plupart des voitures perdent environ 50 % de leur valeur au cours des trois premières années. Pour les voitures électriques, des facteurs supplémentaires entrent en jeu, tels que l'état de la batterie, les avancées technologiques, mais également les politiques gouvernementales.

En effet, les politiques fiscales ont un impact significatif sur la décote d'une voiture électrique, en influençant les prix d'achat ainsi que les valeurs résiduelles des voitures, et donc le prix de revente en occasion. Des facteurs externes tels que les ralentissements économiques ou le ralentissement de la production ont également un impact : nous avons pu l'observer récemment, lors de la crise du Covid-19 qui a entraîné des pénuries de composants, ce qui a fait augmenter la valeur des voitures d'occasion.

Une tendance différente des véhicules thermiques ?

Contrairement aux voitures thermiques, les voitures électriques ont tendance à subir une décote plus rapide, principalement en raison des progrès rapides de la technologie des batteries : de nouveaux modèles sont rapidement arrivés avec une meilleure autonomie et de meilleures capacités de recharge, faisant perdre leur valeur aux véhicules électriques plus anciens. La dépréciation des véhicules électriques est également liée à la dégradation de la batterie : malgré une garantie pouvant parfois atteindre 8 ans, les voitures électriques inquiètent encore les automobilistes quant à la longévité de leurs batteries.

L'offre et la demande jouent également un rôle sur la décote : ces dernières années, nous avons assisté à une forte augmentation des ventes de VE neufs, ce qui a donc augmenté l'offre sur le marché de l'occasion, faisant en conséquence baisser les prix. L'arrivée de modèles plus abordables, notamment en provenance de Chine, a également contribué à cette tendance. De plus, les récentes baisses de prix des véhicules électriques neufs par les constructeurs automobiles ont également eu un impact considérable sur les prix de l'occasion.

Ces différents paramètres suscitent des inquiétudes quant à la stabilité à long terme de la valeur des véhicules électriques d'occasion. À l'heure actuelle sur le marché européen, les véhicules 100% électriques se déprécient plus rapidement que les voitures thermiques, tandis que les modèles hybrides conservent une bien meilleure valeur résiduelle dans le temps.

© Adobe Stock1/6Voiture électrique : l'expérience utilisateur encore à améliorer

Les conducteurs européens de véhicules électriques soulèvent un manque d'infrastructures de recharge, ou encore l'impossibilité d'y accéder.

2/6Voiture électrique : l'expérience utilisateur encore à améliorer

Seulement un tiers des personnes interrogées affirment que les bornes d'autoroutes offrent une vitesse de recharge conforme à leurs besoins, contre 20 % en ville.

3/6Voiture électrique : l'expérience utilisateur encore à améliorer

En France, plus d'un tiers des utilisateurs possèdent 4 cartes ou plus pour accéder aux infrastructures de recharge publiques !

4/6Voiture électrique : l'expérience utilisateur encore à améliorer

Les sondés souhaitent en effet pouvoir accéder à toutes les infrastructures avec une seule carte de recharge, quitte à en payer le prix.

5/6Voiture électrique : l'expérience utilisateur encore à améliorer

68 % des sondés s'inquiètent de l'impact de la hausse du prix de l'électricité sur leur budget.

6/6Voiture électrique : l'expérience utilisateur encore à améliorer

En France, 68 % des personnes interrogées pensent que la voiture électrique est essentielle pour lutter contre le changement climatique.

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Cet article est paru dans Auto Plus (site web)

Le Figaro (site web)
vendredi 13 décembre 2024 - 06:30 UTC +01:00 1359 mots

Sports ; Football ; Coupe du monde ; Sports ; Football ; Équipe de France

Pourquoi la Coupe du monde 2026 de football sera inéquitable

Vincent Bordenave Baptiste Desprez

DÉCRYPTAGE - Prévu sur trois pays (Canada, États-Unis, Mexique), le prochain Mondial soulève des questions quant à l’équité sportive.

Si Didier Deschamps était bien présent à Zurich ce vendredi midi pour le tirage au sort des qualifications de la zone Europe à la Coupe du monde 2026 (11 juin - 19 juillet 2026), le sélectionneur de l’équipe de France s’est limité à commenter le tirage au sort alambiqué. Tant que le billet pour la plus grande compétition de football ne sera pas validé, pas question de se projeter déjà vers les États-Unis, le Mexique ou le Canada. Respect et superstition obligent.

Pour autant, organiser une compétition sportive avec 48 équipes sur trois pays relève de l’exploit logistique. Quand ces trois pays se situent sur un espace qui couvre 30 degrés de latitude et que la compétition a lieu en plein été, avec des stades au bord de l’eau et d’autres à plus de 2000 m d’altitude, c’est également un défi climatique et sanitaire. Une étude publiée dans la revue Scientific Reports, fin novembre, évalue les risques auxquels seront exposés les joueurs durant ce Mondial. Dix des seize stades accueillants des matchs se situent dans des régions particulièrement chaudes et humides, et présentent un « risque très élevé de stress thermique extrême » pour les footballeurs.

«Le changement climatique impose de plus en plus de contraintes aux athlètes», commente Franck Brocherie. Ce scientifique, expert en physiologie à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) a publié de nombreux travaux sur le sujet. «Avec une telle diversité climatique et métrologique(des mesures) sur une seule compétition, la question de l’équité sportive se pose réellement. »

Plus de 3400 km à parcourir entre deux matchs

Le match d’ouverture aura lieu au stade Azteca de Mexico le 11 juin 2026, tandis que la finale se déroulera au MetLife Stadium de New York le 19 juillet suivant. Entre-temps, la compétition est divisée en trois zones géographiques dans lesquelles seront réparties les 12 poules (sauf exception). La zone Ouest s’étend de Vancouver à la Californie. La zone Est couvre tous les stades à l’est d’une ligne reliant Toronto à Miami. Et enfin, une zone centrale avec les stades mexicains, texans et celui de Kansas City. Une équipe qualifiée dans la poule B affrontera le Canada dans un match « hors zone » à Toronto le 12 juin avant un déplacement une semaine plus tard à Los Angeles. Deux villes séparées par plus de 3400 km et au climat tout à fait différent. Le stade de Vancouver est un des six qui ne présente que peu de risque d’être touché par des chaleurs extrêmes.

«Les instances internationales disposent d’indicateurs pour évaluer ces risques, explique Franck Brocherie. Celui utilisé par la Fifa est le WBGT (wet-bulb globe température, Température au thermomètre-globe mouillé - NDLR) . Mais cet indicateur est insuffisant. Car il ne prend en compte que la chaleur et l’humidité, sans intégrer le vent, ou encore les vêtements portés. Nous sommes ainsi nombreux à penser qu’un nouvel indicateur doit s’imposer. »

Un stress thermique extrême qui nuit aux performances

Les auteurs des travaux publiés dans Scientific Reports utilisent ainsi l’indice thermique climatique universel (Universal Thermal Climate Index, UTCI, en anglais), qui permet notamment de calculer la chaleur perçue par le corps humain en combinant plusieurs paramètres, comme la température, l’humidité, le vent, les vêtements portés et l’activité physique en donnant une température en degrés ressentie par l’organisme.

Ainsi, dix stades dépassent un UTCI de 46 °C en moyenne sur la journée, ce qui correspond à un stress thermique extrême qui nuit aux performances des joueurs. Ces derniers seront moins précis, moins rapides. Un stress qui peut avoir un impact négatif sur les distances totales qu’ils peuvent couvrir, ou encore le nombre de sprints, autrement dit sur la qualité des matchs. «C’est évident que les équipes qui vont se retrouver à jouer en altitude ou sous une forte chaleur seront impactées, avance Cyril Moine, préparateur physique des Bleus. Tout cela aura bien sûr une incidence sur la performance du jour, mais aussi sur la récupération des joueurs. »

Sur les terrains d’Arlington, de Houston et de Monterrey, les protagonistes pourraient en plus perdre plus de 1,5 kilogramme de sueur par heure, une déshydratation aggravant le stress thermique et leurs capacités sur le terrain. S’il rappelle évidemment en préambule qu’il ne se projette pas sur la compétition, puisque la France n’a pas encore validé sa qualification, Cyril Moine apporte sa lecture face à ces interrogations. «Quelles que soient les questions que l’on se posera, on subira la situation, avance-t-il au Figaro. Entre la fin des différents championnats et le début de la Coupe du monde, la fenêtre de préparation ne sera pas suffisamment importante pour anticiper sur les éventuelles problématiques que l’on va rencontrer. À savoir la chaleur, l’altitude, les différents fuseaux horaires. On devra s’adapter. »

Dans un passé pas si lointain, le staff de l’équipe de France garde un mauvais souvenir de l’Euro 2021, avec un match du premier tour joué à Munich face à l’Allemagne (1-0), avant deux rencontres sous le soleil de Budapest contre la Hongrie (1-1) et le Portugal (2-2), qui avaient fait très mal physiquement au clan français, avec une sortie de route dès les 8es de finale devant la Suisse. Soit le pire résultat de l’ère « DD ». Didier Deschamps n’a jamais avancé cette excuse pour expliquer l’élimination, mais en privé, les joueurs n’ont pas caché être sortis du match face aux Hongrois, disputé à 15 heures, complètement occis.

Jouer le maximum de matchs en soirée

Les auteurs de l’étude scientifique préconisent de jouer le maximum de matchs en soirée, pour éviter les fortes chaleurs et préserver la santé des athlètes. Les organisateurs ont fait en sorte que les déplacements soient les plus limités possible pendant les poules. La plupart des équipes joueront donc leurs trois premiers matchs dans des villes relativement proches, en concentrant tous les matchs de la poule I entre Toronto, Boston, Philadelphie et New York.

«La température a un impact très important sur la performance puisqu’on voit bien que quand on joue sous forte chaleur, le rythme descend, on ne peut pas avoir les mêmes efforts, décrypte le préparateur physique des finalistes de la Coupe du monde 2022 face à l’Argentine. On a une fréquence cardiaque beaucoup plus élevée, des efforts ressentis avec une transpiration et une déshydratation qui sont plus importantes. Tout cela contribue à une performance moins bonne.»

Quid du ressenti des joueurs avec le changement d’altitude ? «Entre la raréfaction de l’air, on est obligé d’adapter les efforts, car tout est plus difficile. Quand vous montez en montagne, dès que vous essayez de courir un tout petit peu, vous êtes très vite essoufflé. La performance s’en ressent aussi. Idem pour les fuseaux horaires. Quand on passe de l’heure d’été à l’heure d’hiver, et qu’on perd une heure de sommeil, vous voyez l’impact que cela peut avoir sur nous et notamment sur les enfants. C’est la même chose sur les sportifs. Et là, vous risquez d’avoir des incidences avec trois-quatreheures de différence. Tout cela aura un impact négatif sur la performance des joueurs. »

«La multiplication de ces compétitions transfrontalières doit tout de même nous interroger d’un point de vue sportif, juge Franck Brocherie. À l’instar du dernier championnat d’Europe qui avait vu les quatre pays hôtes qualifiés en demi-finale(Angleterre, Italie, Espagne, Danemark) . Pour 2026, l’état de fatigue des équipes qualifiées pour les phases finales ne sera pas comparable, selon qu’elles aient enchaîné les matchs sous 30°C ou à 2000m d’altitude pour la zone centrale, ou bien qu’elles étaient relativement préservées avec des matchs à Boston ou Toronto pour la zone Est. » Vous avez dit équité ?

Voir aussi :

Coupe du monde 2030 : en images, découvrez les stades hôtes répartis sur six pays

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Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

Option Finance (site web)
lundi 25 novembre 2024 - 15:25:04 377 mots
Aussi paru dans
25 novembre 2024 - Agence Option Finance (AOF) ZoneBourse (site web réf.) Boursorama (site web réf.)

Swiss Life AM investit plus de 200 millions dans la Biodiversité

(AOF) - "Investir dans des entreprises qui réduisent leur impact sur la biodiversité et/ou restaurent les ressources naturelles".

C'est ainsi qu' Emmanuelle Sée, head of equity chez Swiss Life Asset Managers France, a présenté sa stratégie Environmental & Biodiversity, lors d'un déjeuner de presse organisé à Paris le 19 novembre 2024. Le gérant a lancé sa solution SLF (LUX) Equity Environment & Biodiversity Impact avec un portefeuille international et concentré avec 50 à 80 valeurs : l'encours a dépassé les 200 millions d'euros au cours du mois d'octobre.

L'encours du fonds est actuellement de 210 millions. Il est investi à plus de 44% dans l'industrie, à plus de 11% dans la santé et à plus de 11% dans les technologies de l'information, à près de 60% en Amérique du Nord et à plus de 68% sur les grosses capitalisations.

Une double perspective: impact et solutions

"Notre approche est double, nous avons deux perspectives", a précisé Emmanuelle Sée. La première perspective consiste "à réduire les menaces qui pèsent sur la biodiversité, à réduire l'impact négatif qu'on a sur les écosystèmes", ce qui revient à limiter les cinq points de pression mis en avant par l'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques). Il s'agit du "changement d'usage des terres et des mers, de la surexploitation, du changement climatique, des pollutions et des espèces invasives".

La deuxième perspective consiste à "investir dans les solutions concrètes" avec des segments reliés au traitement de l'eau, au recyclage, aux technologies de surveillance et de cartographie des fonds marins, aux technologies relatives à l'alimentation (agri-tech).

Une thématique émergente mais de croissance

La thématique est "émergente par rapport au climat", mais avec "une certaine profondeur de marché" car elle concentre quelque 300 à 400 valeurs. " Une des particularités de cette thématique est que certaines sociétés sont non-profitables, et afficheront des Ebitda négatifs jusqu'en 2030 ", souligne la gérante. " Pendant plusieurs années, nous serons sur un profil plutôt de croissance. De facto, nous serons légèrement long value, légèrement short croissance ".

"L'économie circulaire est peut-être le segment le plus mature", souligne Emmanuelle Sée. "Nous aurons là aussi des profils financiers plus stables, c'est un segment très différenciant par rapport aux technologies".

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

Rapports - Défense - Défense CAN

Date de publication : 26 novembre 2024 5517 mots

Mobilisation des idées nouvelles en matière de défense et de sécurité (MINDS) - Rapport annuel 2023-2024 - MINDS - Rapport annuel 2023-2024 [PDF - 1,35 Mo] - minds-annual-report-23-24-final-fr.pdf

19 pages

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Pour voir le rapport :
https://www.canada.ca/content/dam/dnd-mdn/documents/minds/minds-annual-report-23-24-final-fr.pdf
Le Journal des entreprises - Le Brief (Édition Occitanie), no. 20241204
mercredi 4 décembre 2024 739 mots, p. 19,20

MARSEILLE

Vacances Bleues annonce la publication de son bilan carbone : un pas décisif vers un tourisme durable

Didier Gazanhes

La société marseillaise Vacances Bleues, acteur historique du tourisme responsable en France, vient de franchir une nouvelle étape dans sa démarche environnementale en publiant son premier bilan carbone, réalisé en partenariat avec le cabinet marseillais Projet Celsius.

La société marseillaise Vacances Bleues, acteur historique du tourisme responsable en France, vient de franchir une nouvelle étape dans sa démarche environnementale en publiant son premier bilan carbone, réalisé en partenariat avec le cabinet marseillais Projet Celsius.

La publication par Vacances Bleues de son bilan carbone s'inscrit dans une stratégie plus large de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), de l'entreprise qui souhaite, d'une part, répondre aux enjeux climatiques et, d'autre part, assurer la durabilité des activités du groupe. Le secteur du tourisme est en effet particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. En 2023, l'entreprise a ainsi formé 100 % de ses 800 salariés aux enjeux climatiques. "Nous avons également formalisé un document où nous avons précisé nos différents engagements pour 2030, comme dans le domaine de la gestion des déchets alimentaires ou des économies d'énergie", rappelle Jérôme Vayr, président du directoire du groupe. En matière de décarbonation, Vacances Bleues avait besoin d'un constat. "Nous avons ainsi établi notre bilan carbone durant l'été 2024, cela nous permet de nous fixer, dans les prochains mois, des objectifs chiffrés", poursuit le président.

Quatre mois de travail

Quatre mois de travail ont ainsi été nécessaires afin de collecter les données nécessaires au calcul. Le bilan carbone dresse en effet un état des lieux complet des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les activités de l'entreprise, réparties en trois scopes. Le scope 1 concerne les émissions directes, telles que celles liées à l'énergie utilisée dans les établissements. Le scope 2 couvre les émissions indirectes provenant de la consommation d'électricité. Enfin, le scope 3 intègre les émissions indirectes plus larges, notamment celles liées aux transports, aux achats de biens, et à l'activité de Tour Operator (6,5 millions d'euros de CA), qui vient compléter l'activité du groupe, dont le chiffre d'affaires global s'élève à 88,7 millions d'euros. La réalisation du bilan carbone, pour lequel l'entreprise a pu bénéficier d'une aide de Bpifrance, a représenté un investissement de 15 000 euros.

Fort impact des déplacements des clients

"Comme nous le pressentions, les résultats montrent que les transports des visiteurs sont responsables de 55 % des émissions totales de gaz à effet de serre, suivis par les achats de biens, principalement alimentaires. Vacances Bleues envisage ainsi de travailler sur le sujet de la mobilité de ses clients", indique Jérôme Vayr. L'entreprise avait déjà mis en place des outils pour aider ses clients durant leurs séjours dans ses sites : navettes, vélo, voiture électrique... Mais mène maintenant une réflexion sur les trajets domicile-clubs également. "Plus de 80 % de nos clients viennent de France. Grâce à notre activité de tour operator, nous pouvons sans doute parvenir à avoir un impact, en faisant par exemple gagner des points de fidélité aux clients privilégiant le train", ajoute le dirigeant.

Un travail mené sur les menus

Pour les achats de produits alimentaires, la société travaille sur les grilles de menus. "Remplacer la viande rouge par de la viande blanche a un impact assez fort sur l'empreinte carbone. Nous allons par ailleurs généraliser une offre végétarienne", poursuit Jérôme Vayr.

Afin de mieux visualiser son impact carbone et de mieux voir son évolution au fil du temps, Vacances Bleues a choisi de calculer son empreinte carbone par nuitée. Celle-ci atteint une moyenne de 30 kg CO2, un chiffre inférieur à la moyenne nationale, située entre 44 et 175 kg CO2 par nuitée selon l'Agence de la Transition Écologique (Ademe). "Nous partons avec des résultats plutôt satisfaisants. Du côté des économies d'énergie nous avons diminué de 15 % notre consommation en deux ans en sensibilisant le personnel à des gestes de bon sens sur les températures de chauffage des chambres, des piscines. Nous allons maintenant devoir poursuivre en menant des investissements sur l'isolation ou les systèmes de chauffage ", précise le dirigeant.

Pour l'instant les clients "particuliers" ne sont pas encore très exigeants sur ces thématiques de protection de l'environnement. "Les jeunes le sont toutefois de plus en plus, tout comme nos salariés. Lors des recrutements, nos actions contre le réchauffement climatique font partie des critères de choix des candidats", observe Jérôme Vayr.

L'Humanité (site web)
Sports, jeudi 12 décembre 2024 561 mots

Comment le ski français cherche à répondre aux enjeux du changement climatique

Éric Serres

Malgré l'accélération du dérèglement climatique, la Fédération française de ski a mis du temps à prendre ce sujet en compte alors que la montagne est particulièrement touchée. La nomination récente d'un Monsieur développement durable en son sein pourrait changer la donne.

Il a fallu du temps à la Fédération française de ski, mais cette fois-ci c'est chose faite ! Il existe dorénavant un Monsieur développement durable au sein de l'instance. Romain Riboud, ancien para-skieur de l'équipe de France, va avoir la lourde tâche de tracer la piste qui pourra peut-être mener le ski français dans son ensemble - les équipes de France dans toutes les disciplines, les comités et les clubs - à plus d'écoresponsabilité. « C'était une volonté du président Fabien Saguez, dans un contexte où les licenciés demandent des engagements forts pour l'environnement et une pratique plus durable », explique-t-il.

Du pain sur la planche

Certains ont déjà devancé l'appel. Ainsi, le Club des sports de Chamonix a mis en place, dès 2021, un ensemble d'actions visant à réduire son empreinte carbone et à sensibiliser à l'impact environnemental : « Faire prendre conscience de la nécessité de protéger l'environnement est aussi une valeur du sport et même si c'est une goutte d'eau, nous agissons », avait expliqué Fred Comte, son directeur. « Nous nous appuierons sur les expériences déjà existantes », a entendu Romain Riboud, qui sait qu'il ne pourra travailler seul sans le retour d'expérience de ce qui se fait déjà.

Sans que l'heure soit au catastrophisme, le constat est pourtant évident. Dans les Alpes, la température a augmenté de 2 °C depuis 1950. En dessous de 2 000 mètres, l'équivalent d'un mois d'enneigement a été perdu en cinquante années. Avec, par exemple, une trajectoire à + 4° au niveau mondial, 98 % des stations de ski européennes manqueront cruellement de neige.

C'est donc tout un monde qui est touché et du pain sur la planche attend « Monsieur DD ». Au-delà des actions à mener pour tenter de préserver cette aire de jeu, c'est aussi un système économique dans son entier qu'il faut aussi accompagner. Une équation avec de nombreuses inconnues : « La montagne, cela représente aussi 120 000 emplois en France. Il faut en tenir compte. »

Repenser les équipements

Mais alors, que faire, notamment au sein des équipes de France, vitrine de la discipline ? De nombreuses pistes ont été ouvertes : « Le fartage, par exemple. Le fluor a été interdit en raison de son impact sur l'environnement. Aujourd'hui, il existe des contrôles pour vérifier qu'on ne l'utilise plus. Mais on essaie aussi de trouver des solutions pour les skis, les chaussures ou tenues qui, après utilisation, pourraient être reconditionnés ou avoir une deuxième vie dans les clubs. » Un début !

Évidemment, il y a le transport (aérien, routier), dont l'empreinte carbone est non négligeable : « Il faut trouver les solutions à notre niveau, mais aussi au niveau international pour réduire l'impact carbone ou y pallier par des actions de compensation », continue Romain.

Nombre d'athlètes militent depuis déjà un moment auprès des instances françaises et internationales (FIS) pour réduire les allers-retours entre les continents et regrouper plus d'épreuves au même moment, au même endroit. Sans véritables réponses, pour l'instant. Bref, les pistes sont nombreuses, mais avant de les mettre en place, Romain Riboud compte faire un état des lieux et écouter tous ceux qui voient au quotidien leur environnement se dégrader.

Cet article est paru dans L'Humanité (site web)

La Capitale
Bruxelles
Actualité, Thursday, November 28, 2024 402 mots, p. 25
Aussi paru dans
28 novembre 2024 - La Meuse La Nouvelle Gazette La Province Nord Éclair (Tournai)

POLLEC, un outil à destination des communes

Grâce à POLLEC (Politique locale Énergie Climat), les communes, qui jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique, disposent d’outils qui leur permettent d’avoir un impact direct sur leur consommation énergétique.

Consciente des enjeux énergétiques, la Wallonie soutient le projet POLLEC. Avec le SPW Énergie et l’AwAC (l’Agence wallonne de l’Air et du Climat) à la manœuvre, ainsi que l’UVCW ASBL (Union des villes et des communes de Wallonie), POLLEC est une campagne qui vise à aider les autorités locales wallonnes à mettre en place une Politique énergie climat, dans le cadre de la Convention des Maires.

Concrètement, la Wallonie est coordinatrice régionale de la convention des Maires qui est une initiative européenne lancée en 2008 par la Commission (DG énergie) pour soutenir les efforts déployés par les autorités locales dans la mise en œuvre des politiques en faveur des énergies durables et du Climat et qui compte actuellement 11.971 signataires.

La Convention des Maires fonctionne sur la base de l’engagement volontaire des communes. Dans ce cadre, la Wallonie a pris des engagements dont la fourniture aux communes d’un soutien financier et d’opportunités pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action en faveur de l’énergie durable et du climat

Effort global

« Pour une commune, s’engager permet notamment de participer à l’effort global. Un objectif à long terme de maintenir l’élévation de la température bien en dessous de 2°C et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température sous les 1,5°C. Cela aide à améliorer le cadre de vie à travers des actions visant l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets mais aussi à améliorer la soutenabilité et la résilience locale », explique Guillaume Campion, de la cellule recherche en énergie au Service Public de Wallonie.

Notons que les signataires s’engagent à respecter les 3 piliers de la convention des maires : le pilier atténuation (réduire les émissions de CO 2 d’au moins 55 % d’ici 2030 et s’engager sur des objectifs de neutralité carbone en 2050), le pilier adaptation (augmenter leur résilience en s’adaptant aux impacts du changement climatique) et le pilier précarité (lutter contre la précarité énergétique, action clé pour assurer une transition).

L.B.

Les Echos - Le Cercle (site web)
jeudi 28 novembre 2024 - 14:15 UTC +0100 669 mots

Opinion | Biodiversité : nous n'avons plus le choix

Les chiffres sur l'effondrement de la biodiversité sont alarmants. Or, cette catastrophe représente un danger économique pour les entreprises , comme le réchauffement climatique, rappelle Thomas Guyot, cofondateur de Traace.

La biodiversité est au coeur de l'actualité de ces derniers mois de l'année. À commencer par la COP16 sur la biodiversité qui s'est déroulée fin octobre en Colombie jusqu'à la publication de deux rapports majeurs de l'IPBES - la Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques (l'équivalent du GIEC pour la biodiversité) - planifiés pour les 17 et 18 décembre, en passant par la publication du Plan d'adaptation au changement climatique, en France, annoncé par Michel Barnier le 25 octobre, et la COP29. La biodiversité se fait sûrement une place au coeur de l'actualité, mais est-elle vraiment au centre des préoccupations de ceux qui ont un réel impact ?

Un constat alarmant

Tout d'abord, un constat : selon l'Agence européenne pour l'environnement, on estime aujourd'hui que 80 % des habitats naturels de l'Union européenne sont en mauvais état. L'Europe a également perdu 25 % de ses populations d'oiseaux depuis 1980 (60 % pour les espèces vivant en milieu agricole) et les populations d'insectes auraient chuté de 70 à 80 % dans les zones d'activité humaine. Alors que la biodiversité est essentielle à la survie de l'humanité, car elle fournit des écosystèmes nécessaires à la purification de l'air et de l'eau, à la régulation du climat, à la pollinisation des cultures et à la protection contre les catastrophes naturelles, alors qu'elle est également une source inépuisable d'innovation et de découvertes médicales, sa dégradation est forte, en menaçant aussi bien les terres, les airs et les océans.

Dans ce contexte, après des années de dégradations incontrôlées, la loi sur la préservation de la nature votée par l'UE en juillet dernier impose enfin l'objectif de restaurer 20 % des écosystèmes marins et terrestres de l'Union européenne à l'horizon 2030 et l'intégralité d'entre eux d'ici 2050. Alors qu'une étude de l'Institut de recherche de Potsdam publiée par la revue Science le 22 août indique que seules 63 des 1.500 politiques climatiques mises en place dans 41 pays entre 1998 et 2022 ont été véritablement efficaces, il est crucial que cette loi s'accompagne de politiques réellement efficaces, concrètes et menées à grande échelle. Des initiatives isolées ne sont plus suffisantes face à la crise actuelle.

Dépendance économique

Par ailleurs, de la même manière que le dérèglement climatique menace concrètement nos entreprises et nos économies - 1 degré de réchauffement climatique pourrait entraîner une baisse de 12 % du PIB mondial -, l'érosion de la biodiversité est une menace directe pour la stabilité financière et économique mondiale. Selon une récente étude de la BCE, 72 % des sociétés non-financières européennes dépendent de manière critique des services écosystémiques. Ainsi, pour les entreprises, la mise en place de pratiques durables - comme l'agriculture régénératrice, la gestion des ressources en eau, ou encore l'adoption de l'économie circulaire - pourrait non seulement protéger la biodiversité, assurer leur pérennité, mais aussi offrir des opportunités économiques inédites.

Les Etats et les entreprises doivent prendre en compte leur impact sur la biodiversité et leur dépendance aux services écosystémiques sur l'ensemble de leur chaîne de valeur, même si cela implique d'importantes évolutions. Comme pour la question du climat, il s'agit pour eux de transformer les risques en opportunités. Aucun Etat, aucune entreprise, n'aura le choix : autant prendre le virage au plus vite. Le débat sur la biodiversité doit être une priorité pour les gouvernements comme pour les comités exécutifs des entreprises. La faune, la flore, les cultures, les mers et les océans sont un sujet capital : aux capitales de prendre enfin leurs responsabilités en la matière.

Thomas Guyotest cofondateur de Traace.

Thomas Guyot

RiskAssur (site web)
Accords/Négociations, lundi 18 novembre 2024 1126 mots

Atream et la Carac obtiennent le label ISR immobilier pour Carac Perspectives Immo

Atream et la Carac annoncent l'obtention du label ISR immobilier, délivré par l'AFNOR, pour la SC Carac Perspectives Immo. Ce véhicule d'investissement, intégré dans les contrats d'assurance-vie et d'épargne retraite de la Carac, incarne la volonté conjointe des deux acteurs de renforcer leur engagement en faveur d'un investissement socialement responsable.

Créée en 2015 grâce à un partenariat entre la Carac et Atream, Carac Perspectives Immo est une société civile à capital variable, spécialisée dans des secteurs variés tels que le tertiaire et le tourisme. Gérée par Atream, elle a atteint une capitalisation de 388 millions d'euros en septembre 2024. Le partenariat s'est intensifié récemment avec l'entrée de la Carac au capital d'Atream, consolidant leur ambition commune de positionner Atream comme une plateforme d'investissement de référence dans l'industrie touristique en France et en Europe.

Tout investissement dans un fonds immobilier présente des risques et notamment le risque de perte en capital. La décision d'investir ne doit pas reposer exclusivement sur ses caractéristiques extra financières mais sur l'ensemble des informations présentées dans les documents règlementaires dont les risques et les frais.

Le label ISR : un levier pour un immobilier durable

Le label ISR immobilier, une initiative de l'État français, valorise les fonds intégrant des démarches d'investissement responsables. Les critères incluent des actions concrètes telles que :

Amélioration de la performance énergétique des bâtiments ;

Augmentation de la biodiversité via des coefficients biotopes ;

Promotion des circuits courts avec des partenariats locaux ;

Création d'espaces favorisant le lien social, comme des événements associatifs ;

Tenue de Comités verts annuels impliquant les locataires et exploitants.

Cette approche reflète la vision d'Atream et de la Carac, convaincus que l'immobilier peut jouer un rôle central dans la transition écologique et sociale, tout en soutenant les enjeux de durabilité.

Un impact tangible sur les territoires

Avec la labellisation ISR, la SC Carac Perspectives Immo aspire à maximiser son impact positif sur le territoire. Ses objectifs incluent :

Réduire l'empreinte carbone des actifs ;

Renforcer le bien-être des usagers ;

Stimuler l'économie locale ;

Accroître la résilience face au changement climatique.

Classée Article 8 dans le cadre de la réglementation SFDR, la SC s'engage à allouer au moins 30 % de ses actifs à des investissements durables. Cette stratégie inclut également l'accompagnement des parties prenantes pour intégrer les enjeux ESG (Environnementaux, Sociaux, et de Gouvernance).

Des ambitions affirmées par les dirigeants

Pascal Savary, Président d'Atream, souligne que « l'obtention de ce label ISR concrétise notre ambition de promouvoir un modèle durable. Avec six véhicules désormais labellisés ISR, nous optimisons la performance extra-financière tout en soutenant l'économie réelle. »

Michel Andignac, Directeur général de la Carac, ajoute : « Nos adhérents recherchent des produits responsables. Cette première unité de compte immobilière marque le début d'une gamme durable, en phase avec notre statut de mutuelle à mission. »

Un investissement sous conditions

Si cette labellisation constitue une avancée majeure pour Carac Perspectives Immo, il est essentiel de rappeler que tout investissement immobilier comporte des risques, notamment de perte en capital. Une évaluation rigoureuse des documents réglementaires est donc primordiale avant toute décision.

Avec cette labellisation ISR, Atream et la Carac posent un jalon décisif dans leur quête d'un immobilier porteur de valeurs éthiques et d'impact durable. Le modèle proposé illustre comment le secteur peut concilier performance économique et responsabilité sociétale.

« En publiant notre raison d'être cette année, nous avons réaffirmé notre vision, partagée avec la Carac, investisseur institutionnel de long terme engagé dans l'immobilier et le Private Equity, en faveur d'un investissement durable et responsable. L'obtention du label ISR pour la SC Carac Perspectives Immo vient concrétiser cette ambition. Cette certification témoigne non seulement de la qualité du portefeuille d'actifs de la SC Carac Perspectives Immo constitué depuis 2015, mais aussi de la capacité d'Atream à inscrire le fonds dans une trajectoire durable et responsable.

La SC Carac Perspectives Immo devient le sixième véhicule géré par Atream recevant le label ISR immobilier. Cette distinction renforce notre orientation en tant qu'investisseurs engagés en termes extra-financiers, d'optimiser la performance extra-financière de nos actifs tout en soutenant l'économie réelle. Nous sommes convaincus que l'immobilier et le Private Equity, développé par Atream autour de l'industrie du tourisme, occuperont une place centrale dans la transition vers un modèle plus durable, intégrant des enjeux sociaux, économiques et environnementaux. » déclare Pascal Savary, Président d'Atream.

« Nos adhérents souhaitent investir leur épargne dans des produits durables et responsables, déclare Michel Andignac, Directeur général de la Carac. C'est la raison pour laquelle la Carac a choisi de construire avec Atream une Unité de Compte immobilière performante et humaine à la mesure des enjeux sociaux et environnementaux qu'elle s'est assignés, qui est la 1ère brique d'une gamme qui va s'étoffer en 2025. L'obtention de ce label ISR revêt tout son sens avec notre statut de mutuelle à mission. »

À propos de la Carac

La Carac est un acteur mutualiste de référence sur le marché français de l'assurance vie et de l'épargne retraite avec des solutions performantes et inscrites sur le long terme. La Carac dispose d'un réseau de collaborateurs sur l'ensemble du territoire qui, grâce à? leur expertise, conseillent et accompagnent les épargnants dans la durée, face aux complexités du monde financier. Fière de son histoire centenaire et de sa culture mutualiste, porteuse de valeurs telles que l'engagement, l'intégrité, la confiance et la solidarité, la Carac se fait un devoir d'être a? la hauteur des attentes de ses adhérents et de ses partenaires.

A l'occasion de son centième anniversaire, la Carac a adopté le statut de mutuelle à mission.

À propos d'Atream

Créée en 2008, Atream est une société de gestion indépendante spécialisée dans la gestion d'actifs et de fonds immobiliers (OPCI, SCPI, FIA). Forte d'une équipe de plus de 50 experts de l'investissement immobilier et du Private Equity, Atream identifie et développe à la fois des solutions sur mesure pour les investisseurs institutionnels et des solutions collectives patrimoniales à destination des investisseurs privés. Depuis 15 ans maintenant, Atream a développé une expertise reconnue sur les actifs adossés au secteur du Tourisme en accompagnant de grands exploitants, notamment Accor, Mama Shelter, Pierre & Vacances, Center Parcs et Club Med. Dès 2011, Atream a fait le choix de diversifier son offre en investissant également dans les secteurs tertiaire, résidentiel puis viticole en pleine croissance. Atream gère et conseille aujourd'hui plus de 4 milliards d'euros d'encours, soit plus de 300 actifs implantés dans 4 pays européens (France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique). Atream est agréée AMF (n°GP-13000011) et AIFM pour ses activités de gestion de portefeuille immobilier et de capital investissement, et est membre de l'ASPIM (Association Française des Sociétés de Placement Immobilier). Atream développe une vision engagée de l'investissement et de la gestion et est signataire des Principes pour l'Investissement Responsable (PRI).

Copie soumise a autorisation : http://www.cfcopies.com/contrat-autorisation2/

Challenges (site web)
jeudi 12 décembre 2024 - 18:23 UTC 1486 mots

CSRD : 4 idées reçues démystifiées pour rassurer les entreprises

Agathe Beaujon

Alors que les premiers rapports de la CSRD vont être publiés en 2025, les critiques sont de plus en plus virulentes contre cette directive européenne qui instaure un nouveau reporting extra-financier pour environ 50 000 entreprises européennes. Des craintes qui viendraient d'idées reçues largement exagérées, estime Camille Sztejnhorn, directrice impact ESG de Lefebvre Dalloz qui tient à rassurer les PME et ETI : la CSRD est plus souple, moins complexe, et plus utile qu'il n'y paraît.

Trop complexe, trop chère, trop bureaucratique, trop rigide...A l'approche de la publication des premiers rapports, la Directive relative à la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) est attaquée de toute part. Cette norme européenne vient remplacer la précédente déclaration de performance environnementale, par une nouvelle obligation de reporting extra-financier harmonisé pour environ 50 000 entreprises européennes.Les plus grandes, cotées, doivent publier leurs premiers rapports en janvier 2025, sur les données de 2024. Puis seront concernées les ETI et enfin les PME cotées. Négociée pendant des années, et votée sous la précédente mandature du Parlement européen, cette CSRD suscite aujourd'hui de nombreuses inquiétudes, au point de pousser Michel Barnier à évoquer un « moratoire » lors de son passage éclair à Matignon.« Ne paniquez pas », répond Camille Sztejnhorn, directrice impact ESG de Lefebvre Dalloz (du groupe Lefebvre Sarrut) et membre du collège des directeurs du développement durable (C3D) : beaucoup de craintes des PME et ETI reposeraient en réalité sur une incompréhension, ou des idées reçues à démystifier. Tour d'horizon avec cette experte qui vient d'éditer un guide gratuit au format numérique : « CSRD Essentials », écrit notamment par Pascal Durand, rapporteur de la directive au Parlement européen.Lire aussiGianmarco Monsellato (Deloitte) : « Avec la directive CSRD, pour une fois, l'Europe a pris la bonne décision »Idée reçue n°1 : « La CSRD est beaucoup trop lourde et complexe »C'est un commentaire qui revient régulièrement dans la bouche des entrepreneurs : la CSRD serait beaucoup trop lourde et complexe, en réclamant un nombre de données invraisemblables aux entreprises concernées. Le texte prévoit en effet 1 200 points de données possibles. Mais « personne n'a en réalité à remplir l'ensemble de ces 1 200 points de données dont on entend tant parler », nuance Camille Sztejnhorn qui rappelle l'intention initiale des législateurs européens à l'origine de cette CSRD : ne pas ajouter un nouveau reporting, mais en créer un qui serait harmonisé pour tout le monde.Dès lors, le législateur européen a voulu intégrer le plus grand nombre de données possibles, pour correspondre au plus grand nombre de sociétés. Mais aucune ne devra tout remplir. Car l'exercice de la CSRD commence par une analyse d'impact.« L'entreprise doit commencer par évaluer les éléments environnementaux et sociaux qui ont le plus d'impacts sur son activité, et inversement, c'est ce qu'on appelle la double matérialité. » Une fois qu'elle a identifié les impacts les plus significatifs, dits les plus « matériels », elle ne doit fournir que les points de données correspondants. Par exemple, Lefebvre Sarrut (Dalloz), une ETI de 2 500 collaborateurs présente dans 8 pays européens avec un chiffre d'affaires de 555 millions d'euros ne doit collecter « que » 480 points de données.Et il n'y a pas d'obligation d'obtenir les données dès la première année. « Les entreprises ont pour seule obligation de se poser la question, et de dire qu'elles ont cherché à obtenir l'information », décrypte Camille Sztejnhorn.Les entreprises concernées entrent en réalité dans une phase de transition de 3 ans, elles ont le temps d'obtenir les bonnes informations. Pour les ETI qui devront publier leur rapport en 2026 sur les données de 2025, cette phase transitoire court jusqu'en 2029. « La CSRD est plus souple et progressive qu'on ne le croit », insiste Camille Sztejnhorn qui résume : « pour être conforme à la CSRD, il ne faut remplir que ce qui nous concerne, et petit à petit ».Quant à l'audit obligatoire de ces données, il s'agit pour l'instant d'un audit à responsabilité limitée, moins fort que pour les audits financiers. Une évaluation devra être faite en 2028 par la commission européenne avant de monter éventuellement d'un cran.Idée reçue n°2 : « La CSRD va coûter beaucoup trop cher aux entreprises »Deuxième inquiétude pour les ETI et les PME : le coût que va nécessiter leur mise en conformité. Ici, difficile de trouver une réponse claire. Selon un rapport de la Cour des comptes en 2022, les coûts de mise en œuvre de la CSRD pourraient aller de 40 000 à 320 000 euros, auxquels il faut ajouter les coûts d'audit annuels qui pourraient s‘élever de 67 000 à 540 000 euros. « Ces montants sont vraisemblablement surévalués, car calculés sur la base de la première proposition, très détaillée, de l'Efrag (l'organe chargé d'établir les normes de reporting qui composent la CSRD, NDLR), nuance la Cour. Ils n'en demeurent pas moins significatifs. »« Pour une entreprise comme la nôtre, le coût s'élève à quelques dizaines de milliers d'euros, nous n'avons pas renforcé l'équipe exprès pour la CSRD », témoigne Camille Sztejnhorn, également membre de l'European Association of Sustainability Professionals, l'association européenne qui réunit l'équivalent des C3D européens. Un réseau qui lui permet de discuter avec ses homologues européens : « j'entends que les coûts d'audits pourraient être multipliés par deux ou quatre par rapport à la déclaration de performance environnementale actuelle ».Mais difficile de faire la part des choses entre un investissement dans sa stratégie d'entreprises, et les coûts inhérents à la CSRD, estime Camille Sztejnhorn : « L'analyse de double matérialité est un outil qui permet de définir ses priorités stratégiques, il se trouve que ces informations sont aussi clé pour la CSRD. Mais le coût doit-il être imputé à la directive ou à sa RSE ? », questionne la directrice. Tout est question de perspective : le coût en vaut-il la chandelle ?Idée reçue n°3 : « Les PME vont être impactées et n'ont pas les moyens »« C'est pour les PME que j'entends le plus d'idées reçues », regrette Camille Sztejnhorn. Leur intégration dans la CSRD a été très longuement débattue au moment de l'élaboration de la directive. Il a été finalement décidé de n'intégrer que les PME cotées, soit environ 0,3 % des PME françaises.« Les PME sont soumises à une CSRD allégée. C'est un moyen de les protéger en disant aux grands donneurs d'ordre : vous ne pouvez pas demander plus aux PME que ce qui est demandé aux PME cotées », interprète Camille Sztejnhorn.Il y a quelques jours, l'Efrag a aussi publié son référentiel pour les autres PME qui souhaiteraient faire l'exercice de manière simplifiée et volontaire. L'idée est de construire un référentiel qui soit le même pour tous, pour simplifier les appels d'offres, avec une quantité limitée d'indicateurs qu'il peut être demandé aux PME. Légalement, une grande entreprise soumise à la CSRD qui a pour obligation d'évaluer ses émissions de gaz à effet de serre indirectes (Scope 3), doit demander leur bilan carbone à ses fournisseurs y compris les PME, mais ne peut pas les obliger à en produire un.Idée reçue n°4 : « Un délire bureaucratique inefficace »L'accusation a été lancée fin novembre par Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, qui a qualifié la CSRD de « délire bureaucratique ». Même dans les évènements dédiés à la décarbonation des entreprises, le soupçon est tenace : on demanderait aux entreprises de remplir des pages de reporting, du temps et de l'argent qui seraient mieux investis dans la mise en œuvre d'actions concrètes sur le terrain.La CSRD est pourtant un outil majeur de prise de décision, défend Camille Sztejnhorn : « Faire la liste des sujets ESG, de leur évolution, et de leurs impacts sur son activité (et inversement) est un exercice essentiel passionnant. La CSRD devient un outil d'analyse stratégique au même titre que des outils de prise de décision classiques comme le SWAT ou le PESTEL, qui pèchent par l'absence de prise en compte des enjeux environnementaux. »L'exercice a par exemple permis à Lefebvre Dalloz d'identifier de nouvelles priorités. Comme l'IA éthique. Le sujet n'avait pas été identifié par le spécialiste du droit avant de faire son analyse de double matérialité. Depuis, le sujet est devenu un axe prioritaire, différenciant et porteur de valeur qui dépasse la simple RSE.« On est quasiment sur un sujet d'hygiène de l'entreprise. Pour bien piloter, il faut savoir où on est. Ce n'est pas de la bureaucratie mais des éléments utiles pour une bonne gestion d'entreprise à court terme », insiste la directrice pour qui l'enjeu est aussi celui de la compétitivité et de la résilience des sociétés européennes. L'exercice qu'impose la CSRD oblige par exemple à faire le tour de sa chaîne de valeur, ce qui peut permettre d'identifier des fournisseurs à risque face aux conséquences du changement climatique.En adoptant cette posture, la CSRD devient donc un outil stratégique. Et Camille Sztejnhorn de conclure : « Je ne dis pas que c'est simple, l'effort demandé par la CSRD est réel, mais bien moindre que ce qu'on dit, et surtout fondamental ».

78actu (site web réf.) - Actu (FR)
12 décembre 2024 1844 mots
Montpellier : le Climat Libé Tour questionne la transition écologique
Rédaction Métropolitain

Par Rédaction Métropolitain Publié le 12 déc. 2024 à 13h57 ... Voir l'article

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mardi 26 novembre 2024 - 22:50:05 -0000 779 mots

Un schéma pour pour rendre les ODD irrésistibles : le Wedding Cake de la durabilité

Par Soqo*

- Publié le 26 novembre 2024 - 21:38 - Mise à jour le 26 novembre 2024 - 21:38

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Un schéma pour pour rendre les ODD irrésistibles : le Wedding Cake de la durabilité

Comment rendre les Objectifs de Développement Durable (ODD) aussi appétissants qu'une pièce montée ? Le centre de résilience de Stockholm a adopté une approche visuelle originale et ingénieuse, rendant les ODD accessibles. Ces derniers peuvent sembler abstraits ou complexes, mais les visualiser comme un gâteau à quatre niveaux change tout : une base solide pour la planète, une couche sociale indispensable, un sommet dédié à l’économie, et le tout surmonté de la cerise des partenariats.

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Chez Soqo*, nous utilisons ce modèle inspirant pour guider nos projets et événements responsables, en le traduisant en actions concrètes au service d’un avenir durable.

Décrypter les ODD : la pièce montée expliquée

Le modèle du wedding cake classe les ODD en quatre niveaux hiérarchiques :

1. La base : préserver la biosphère

Les ODD environnementaux (6, 13, 14, 15) forment les fondations indispensables. Ils concernent la gestion de l'eau, la protection des écosystèmes terrestres et marins, et la lutte contre le changement climatique. Ce niveau est essentiel pour permettre aux sociétés et économies de prospérer.

2. Le socle social : garantir des conditions de vie dignes

La deuxième couche (ODD 1, 2, 3, 4, 5, 11, 16) met l’accent sur des priorités sociales telles que l’éradication de la pauvreté, l’accès à une éducation de qualité, et la promotion de l’égalité des genres. Ces objectifs favorisent des sociétés inclusives et résilientes.

3. L’économie au sommet : soutenir un développement responsable

Les ODD économiques (7, 8, 9, 10, 12) couronnent la pièce montée. Ils traitent des énergies renouvelables, de l’innovation, du travail décent et de la consommation responsable. Ces objectifs ne peuvent exister sans des bases solides en matière sociale et environnementale.

4. La cerise sur le gâteau : les partenariats

L’ODD 17 illustre l’importance de la collaboration entre associations, entreprises, gouvernements et citoyens pour atteindre les autres objectifs. Chez Soqo*, cet ODD trouve une résonance particulière, car nous nous positionnons au cœur de ces synergies. Chaque projet que nous menons repose sur l’alliance de partenaires aux compétences complémentaires, convaincus que l’impact durable passe avant tout par une action collective.

De la théorie à la pratique : l’approche de Soqo*

Nous nous appuyons sur ce modèle pour intégrer les ODD dans nos actions, en adaptant chaque couche à nos projets :

Biosphère (ODD 6, 13, 14, 15)

Lors des cérémonies de clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, nous avons collaboré avec des partenaires pour favoriser la réutilisation des matériaux, réduire l’impact environnemental et sensibiliser les équipes techniques à une gestion responsable des déchets.

Société (ODD 1, 2, 3, 4, 5, 11, 16)

À travers des initiatives comme adidas Football Collective, nous promouvons l’inclusion sociale en rendant le sport accessible, notamment aux jeunes filles, contribuant ainsi à réduire les inégalités.

Économie (ODD 7, 8, 9, 10, 12)

En accompagnant des agences de production ou des maisons comme Dior, nous introdusons des pratiques d’économie circulaire dans des événements majeurs, en minimisant les déchets et en favorisant des processus de production plus responsables.

Partenariats (ODD 17)

À travers tous nos projets et notamment le Qlub, notre plateforme regroupant une communauté d’associations engagée, nous connectons ces dernières avec les entreprises pour co-construire des solutions impactantes, en renforçant la capacité des associations à agir et en favorisant des synergies durables

Un modèle au service de l’action

Le modèle du wedding cake nous rappelle que les ODD sont interconnectés. Chaque étage repose sur le précédent : sans une planète en bonne santé, il est impossible de construire des sociétés prospères ou des économies durables. Chez Soqo*, nous nous engageons à transformer ces principes globaux en actions locales, mesurables et concrètes. Et franchement, qui peut résister à une pièce montée aussi bien pensée (et sans calories) ?

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Bureau de création de projets à impact fondé en 2021 par Najma Souroque et Victor Coeur, Soqo* accompagne les entreprises dans la transformation de leurs engagements en actions concrètes et durables. Nous concevons des initiatives innovantes et responsables, en lien avec les stratégies RSE, pour...

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La Croix (site web)
Actualité Planète, samedi 30 novembre 2024 544 mots

Séparation de Shaka Ponk : pourquoi les concerts ont une si lourde empreinte carbone

Juliette Vienot de Vaublanc

Shaka Ponk donne son dernier concert, ce samedi 30 novembre à l'Accord Arena de Bercy, à Paris. Après vingt ans d'existence, le groupe de rock a décidé de se séparer pour des raisons écologiques, pointant le lourd impact des concerts et festivals sur le climat.

Le groupe Shaka Ponk fait ses adieux à la scène ce samedi 30 novembre. Le concert de ce soir à l'Accord Arena de Paris Bercy est la dernière date de la tournée « The Final F#*ked Up tour ». Mais aussi l'ultime chance, pour les fans, de s'immerger dans l'univers unique de ses deux chanteurs, Sam et Frah.

Le groupe de rock a décidé de mettre fin à son travail, pour des raisons écologiques. À l'image de son style, cette décision détonne dans le paysage musical, où les séparations sont souvent liées à des conflits de personnes.

« On a choisi d'arrêter par cohérence existentielle. On ne peut pas délivrer de beaux messages et cultiver une activité professionnelle qui soit aussi polluante », justifiait Frah, de son vrai nom François Charon, dans l'émission « La Terre au carré », sur France Inter, en juin dernier.

Les tournées, qui mènent les artistes aux quatre coins de la planète, émettent en effet des milliers de tonnes de CO2 et contribuent directement au changement climatique.

Le lourd impact des transports

Surtout si, comme Taylor Swift, les artistes se déplacent en jet privé. Rien qu'entre janvier et juillet 2022, ses vols ont émis environ 8 300 tonnes de gaz à effet de serre, ce qui lui a valu le titre de « célébrité la plus polluante », d'après un classement établi par l'agence de marketing durable Yard. Et c'était avant son « Eras Tour » et ses 152 dates à travers le monde.

Au-delà du transport des artistes, celui du public, du matériel, l'alimentation et les boissons sont les postes d'émissions les plus importants liés aux concerts, souligne un rapport de novembre 2021 du Shift Project. Les spectacles en eux-mêmes n'ont qu'une place marginale dans leur bilan carbone, malgré l'électricité que nécessitent les dispositifs de son et lumière.

Le think tank précise que le poids de chaque poste d'émission dépend du type de lieu. Pour un grand festival organisé hors d'une grande ville, comme Les Vieilles Charrues (Finistère), c'est le transport du public qui émet le plus d'après ses calculs, avec 7 781 tonnes de gaz à effet de serre, soit près de 50 % du total. Viennent ensuite le transport du matériel (3 706 t), l'alimentation (2 256 t) et les boissons (856 t).

Une salle de spectacle émettrait pour sa part entre 1 200 et 1 500 tonnes de CO2 par an, en fonction de sa localisation (centre-ville ou périphérie).

Plusieurs pistes d'action

Mais l'impact environnemental des concerts ne se limite pas aux émissions de gaz à effet de serre. De nombreux festivals génèrent également une grande quantité de déchets.

Dans son rapport, le Shift Project dessine plusieurs pistes pour limiter l'empreinte des concerts : trouver un fournisseur d'électricité verte, augmenter la programmation d'artistes locaux, mutualiser le matériel entre plusieurs lieux situés à proximité, favoriser le covoiturage... Des festivals qui se veulent écoresponsables, comme We Love Green ou Terres de son, mettent déjà en place certaines de ces initiatives.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Option Finance (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 17:49:33 1509 mots

« Les périls secondaires doivent être mieux tarifés »

Thorsten Steinmann, membre du board d'Hannover Re en charge depuis septembre des assurances IARD en Europe continentale, expose sa stratégie et ses ambitions, notamment en France.

Il évoque l'impact des Cat Nat, les tendances émergentes et le besoin d'innovation produit pour répondre aux attentes des cédantes.

Quel est le bilan 2024 d'Hannover Re en Europe continentale ?

Nous avons été confrontés à une fréquence élevée de catastrophes naturelles telles que les inondations d'Europe centrale et orientale, de fortes tempêtes et des crues torrentielles. En outre, le secteur devait encore absorber certains dommages causés par la grêle en 2023, qui ont pesé sur les résultats 2024. Avec l'augmentation des coûts associés à l'assurance automobile ainsi que l'émergence de nouvelles tendances en cyber, responsabilités civiles et SRCC [risques de grèves, émeutes et mouvements populaires, NDLR], l'ensemble du secteur a dû faire face à un environnement difficile en 2024, même si le volume des pertes assurées est resté jusque-ici légèrement inférieur à celui de 2023.

Quelles sont vos ambitions de développement sur le continent, et en France en particulier ?

Notre ambition reste d'être un partenaire à long terme pour nos clients. Même si nous devrons procéder à quelques ajustements dans des domaines tels que l'assurance auto, l'assurance catastrophe et celles des entreprises, nous constatons également que les conditions se sont stabilisées en Europe et qu'il existe de nombreuses opportunités de croissance avec nos clients. En France, nous nous appuyons sur nos solides relations avec nos clients grâce à la collaboration étroite entre notre bureau de Paris et nos opérations mondiales. Notre présence de longue date sur le marché français nous a permis d'établir des partenariats à long terme dans toutes les branches d'assurance. Nous nous engageons à entretenir et renforcer ces relations de confiance tout en explorant de nouvelles opportunités et en promouvant de nouveaux produits.

Êtes-vous concerné par les violences de l'été dernier en Nouvelle-Calédonie ?

L'instabilité mondiale a accru les risques associés au SRCC. La montée des tensions géopolitiques et des troubles sociaux a entraîné des retombées économiques importantes dans les régions touchées. Les événements récents en Nouvelle-Calédonie ont causé des pertes considérables pour le secteur de l'assurance et pour nous réassureurs, soulignant l'ampleur de l'impact financier de ce risque. Dans certaines régions, les pertes liées aux incidents SRCC rivalisent désormais avec celles des grandes catastrophes naturelles, ce qui souligne la nécessité d'une évaluation minutieuse des risques et d'une souscription disciplinée.

Comment avez-vous anticipé la demande de réassurance Cat pour 2025 ?

Nous ne devrions pas sous-estimer les impacts du changement climatique tels que les inondations majeures, les violents orages de grêle et les incendies de forêt que nous avons vus se multiplier ces dernières années. En particulier, l'augmentation de l'exposition aux périls dits secondaires doit être tarifée de manière adéquate et soutenue sur le terrain par des actions de prévention et d'atténuation des risques. Du côté de la demande, nous constatons un intérêt continu pour les capacités de couverture des risques Cat, en particulier pour 2025, qui devrait être satisfait par une offre suffisante de réassurance traditionnelle et structurée, y compris les Insurance Linked Securities (ILS).

Le risque d'inflation sociale est-il matérialisé en Europe ?

Ce sujet est beaucoup plus important aux États-Unis, mais il va également concerner l'Europe, car les facteurs d'inflation sociale sont de plus en plus nombreux, avec des conséquences notamment sur les branches industrielles et les entités publiques. L'impact sur le marché européen n'est pas facile à estimer, car il dépend de facteurs tels que l'exposition sous-jacente, les législations propres à chaque pays ainsi que le financement des actions en justice, qui est limité en Europe. Cela dit, nous couvrons de nombreux risques européens avec des intérêts aux États-Unis par le biais de programmes internationaux. La juridiction applicable est généralement la même que pour les risques locaux aux États-Unis.

Quelle est votre feuille de route pour E+S Rück et pour l'Europe continentale ?

E+S Rück, en tant que filiale de Hannover Re responsable du marché allemand, y occupe une position de leader. Je prendrai mes fonctions de CEO en janvier 2025 et il est donc prématuré de se prononcer sur d'éventuels changements. Je souhaite clairement capitaliser sur notre succès actuel et apporter les ajustements nécessaires pour nous positionner favorablement pour l'avenir. En ce qui concerne les renouvellements, permettez-moi de me concentrer sur une perspective européenne. Je souhaite poursuivre l'approche pragmatique et partenariale qui a fait notre réputation. Dans l'ensemble, les prix et les conditions en Europe se sont stabilisés à un niveau plus satisfaisant et nous voyons des opportunités de croissance avec nos clients lors du prochain renouvellement, si les prix sont adéquats. Nous prévoyons une augmentation significative de la capacité achetée au au 1 er janvier 2025 et nous soutiendrons nos clients avec des solutions traditionnelles ou structurées. Nous attendons ces opportunités en particulier en dommages et dans les lignes de spécialités, ce qui ne veut pas dire que nous délaissons la RC si nous pouvons dégager une marge suffisante. Nous sommes un réassureur connu pour ses participations transverses dans la plupart des programmes de nos clients. C'est le bon moment pour nous d'aller en profondeur et de souscrire des parts plus importantes encore.

Quelles sont les principales attentes des clients ?

Chez Hannover Re, tout comme chez E+S Rück, nous cherchons à innover au travers de partenariats long terme avec nos clients et nos courtiers. Cela reste toujours notre point de départ. Nous sommes en mesure de mobiliser des ressources en fonction des besoins pour co-construire avec eux des solutions innovantes. À titre d'exemple, notre nouvelle unité opérationnelle dédiée au cyber et au digital préfigure notre organisation future. Notre Cat Bond Cumulus Re, qui protège contre les pannes du cloud à grande échelle, est le premier du genre sur le marché. Dans le secteur automobile allemand, nous constatons un intérêt continu pour la tarification dynamique grâce à la télématique. Nous disposons également d'une équipe spécialisée dans les solutions structurées, qui peut proposer des produits sur-mesure à nos clients désireux d'alléger leur besoin en capital ou d'atténuer la volatilité de leurs résultats. Cette unité est devenu un élément clé de notre succès, et nous continuerons à la développer car la demande ne cesse de croître.

En tant qu'acteur clé de la réassurance en Allemagne, comment répondez-vous à l'augmentation de la sinistralité et aux pertes structurelles de la branche automobile ?

Pour l'instant, l'assurance automobile va rester en pertes tant que la hausse des coûts moyens de sinistres restera supérieure à l'augmentation des tarifs. Cela est principalement dû à l'augmentation significative des coûts de réparation. Du point de vue du réassureur, l'ensemble de la branche doit viser l'équilibre technique, ce qui signifie malheureusement des ajustements des prix à la hausse en assurance directe. Les résultats de la réassurance dépendent fortement des résultats de nos clients dans ce segment.

Résultats intermédiaires

Dynamique et succession

Mi-novembre, Hannover Re a publié ses résultats pour les neuf premiers mois de 2024, marqués par une hausse de 30,4 % du résultat net, à 1,8 Md€. Fort de cette dynamique, le réassureur a révisé à la hausse son objectif annuel de bénéfice, à 2,3 Md€, contre une prévision initiale de 2,1 Md€. Le CA brut en réassurance a progressé de 7 % à taux de change constant, à 19,7 Md€. Le rendement des capitaux propres a bondi à 22,9 %, tandis que le rendement des investissements s'est établi à 3,1 %. Cette performance financière place Hannover Re bien au-dessus des exigences de Solvabilité II, avec un ratio de 260 %. Dans le détail, la réassurance dommages affiche une croissance de ses revenus de 9,4 %, à 13,9 Md€. Le coût des sinistres majeurs (1,3 Md€) reste conforme aux prévisions budgétaires et permet au ratio combiné de la filiale de réassurance du groupe Talanx de s'améliorer pour atteindre 87,9 %. Pour sa part, la réassurance vie enregistre un CA stable à 5,8 Md€. La demande reste forte, notamment au Royaume-Uni et en Australie, tandis que les affaires nouvelles connaissent un léger ralentissement. Avant publication, Hannover Re a annoncé le départ de Jean-Jacques Henchoz de la direction générale à l'issue de son mandat, le 31 mars prochain. Arrivé à la tête d'Hannover Re en 2019, J.J Henchoz a choisi de ne pas renouveler son contrat, souhaitant se consacrer à « de nouveaux projets en assurance non-vie », tout en restant lié à l'entreprise dans un rôle consultatif. Durant son mandat, la capitalisation boursière de la société a presque doublé, atteignant environ 29 Md€. À compter du 1 er avril 2025, Clemens Jungsthöfel, actuellement directeur financier, prendra sa succession à la direction générale. Par ailleurs, Hannover Re transfère une partie des risques liés aux catastrophes naturelles vers les marchés financiers via les Insurance Linked Securities (ILS). Après dix transactions en 2023 pour 2,8 Md$, le réassureur a déjà réalisé dix opérations au premier semestre 2024, totalisant 3,4 Md$. Hannover Re répond à une forte demande en réassurance structurée, un segment qui lui a rapporté près de 6 Md€ de primes sur les douze derniers mois.

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

El Watan (site web)
mardi 10 décembre 2024 1960 mots

Pour faciliter le retour à la viabilité des finances publiques en Algérie : Un département macro-budgétaire et de nouveaux outils d'analyse

R. C.

Par Abderahmi Bessaha

L'accumulation de déficits budgétaires hors pétrole très élevés depuis des années a conduit à une croissance modeste, une baisse du ratio recettes fiscales/PIB, une dette publique en hausse, une inflation élevée et contre toute attente une appréciation de la monnaie nationale (résultat de l'orientation erronée de la politique de change en direction d'une lutte contre l'inflation).

Désormais, le rééquilibrage des finances publiques redevient une priorité incontournable pour assurer le retour à une bonne gestion macroéconomique du pays, reconstituer des marges financières, favoriser une croissance économique saine, durable et élargie, et prendre en charge les défis domestiques (dont le changement climatique et la pression démographique) et externes (recomposition du contexte géostratégique, économique et énergétique mondial) dans le cadre d'une stratégie à long terme de refondation du modèle économique et social.

Si un rééquilibrage des finances publiques passe par un compromis politique et social et une approche progressive, il implique d'abord et avant tout la mise en place d'institutions budgétaires solides et d'outils d'analyse idoines pour concevoir, mettre en oeuvre, ajuster si besoin est et réussir une trajectoire difficile de reprise du contrôle des finances publiques. Discutons de ces questions.

Des finances publiques non viables en raison de l'option à court terme de la croissance par l'endettement, rendant incontournable un processus de rééquilibrage.

Des déficits budgétaires significatifs. L'économie algérienne est bloquée dans un cycle de faible croissance économique (en baisse de 3,8% entre 2021-2024, à 3% en 2025 et 2,1% en 2027), de baisse des recettes fiscales (de 29,5% du PIB entre 2021-2024, à 28% du PIB entre 2025-2027), de pressions inflationnistes élevées (de 7,7% entre 2021-2024, à 5,1% entre 2025-2027), creuse le déficit budgétaire hors pétrole (qui se situe autour d'une moyenne de 26,5% du PIB hors pétrole entre 2021-2027) et alourdit la dette publique autour d'une moyenne de 51% du PIB entre 2024 et 2027 (une telle hausse de la dette signifie une augmentation des intérêts au détriment d'autres dépenses sociales).

Un ajustement budgétaire d'une grande ampleur pour restaurer la discipline budgétaire : de 15 points de pourcentage du PIB hors pétrole en comparaison d'un déficit normatif de 11 % du PIB hors pétrole (suivant la méthode du revenu permanent).

Un tel déficit est un véritable frein à la croissance économique du pays. Un retour à la viabilité budgétaire implique un énorme ajustement symétrique entre les recettes et les depenses totales et doit être calibré en fonction des multiplicateurs de dépenses courantes et en capital. Ce qui implique un étalement dans le temps, des mesures fortes et bien ciblées et un effort soutenu pendant au moins 6-8 ans (excluant toute approche de stop and go).

Une trajectoire de rééquilibrage budgétaire crédible devra s'appuyer sur une nouvelle infrastructure institutionnelle et technique, y compris de l'expertise pointue, de nouvelles institutions solides spécialisées, des outils de travail appropriés en termes d'analyse (dont des tests de résistance), des règles budgétaires et la réhabilitation du mécanisme du prix de référence fiscal du baril et par extension les objectifs du Fonds de régulation des recettes.

Les composantes de la nouvelle infrastructure institutionnelle, technique et légale à mettre en place pour faciliter le rééquilibrage budgétaire et favoriser une croissance économique saine et élargie. En plus de son rôle axé sur la gestion à court terme des finances publiques et la stabilisation économique, la politique budgétaire a vu ces dernières années son rôle s'élargir pour inclure la prise en charge de nouveaux défis structurels à long terme, tels que la croissance durable, la réduction des inégalités sociales, l'adaptation au changement climatique et l'investissement dans l'innovation.

De ce fait, la conduite de la politique budgétaire doit s'inscrire dans le contexte d'une approche plus stratégique et proactive pour renforcer la discipline budgétaire. Les outils à mettre en place pour ce faire sont les suivants :

Une vision stratégique des finances publiques à long terme qui permet l'ancrage du budget dans une perspective décennale.

Un cadre macro-budgétaire, outil de planification stratégique à moyen terme : ce dernier est un cadre plus large qui met l'accent sur la politique budgétaire globale du gouvernement et sur sa viabilité sur une période à moyen terme (généralement de 3 à 5 ans).

Plus particulièrement, le cadre macro-budgétaire : (1) aide à orienter et suivre les politiques budgétaires pour garantir la stabilité économique à long terme ; (2) permet aux autorités de prendre des décisions basées sur la viabilité budgétaire, la gestion des risques et des objectifs macroéconomiques généraux ; (3) définit des objectifs budgétaires (recettes, dépenses, déficits, dette) tout en soutenant les choix fiscaux et de dépenses en lien avec la croissance et la réduction de la dette ; (4) contribue à prévenir les risques financiers et les déséquilibres ; (5) gère les risques (déficit budgétaire excessif, dette publique insoutenable, chocs économiques externes, variations des recettes fiscales, dépenses imprévues, dépendance excessive par rapport aux emprunts, inflation élevée, changements politiques et volatilité des marchés financiers) et conçoit des plans d'urgence ; et (6) assure un suivi des performances budgétaires pour ajuster les politiques si nécessaire.

Enfin, il garantit que les décisions budgétaires à court terme n'affectent pas la stabilité à long terme, tout en guidant l'élaboration du budget à moyen terme et la préparation des budgets annuels.

Un cadre budgétaire à moyen terme (CBMT), outil opérationnel : précieux pour une gestion durable et efficace des finances publiques, combinant planification, stabilisation économique, suivi et gouvernance. En offrant des prévisions budgétaires sur trois à cinq ans, il permet d'avoir une perspective à moyen terme sur les finances de l'Etat. Le CBMT permet aux gouvernements de mieux planifier leurs dépenses en définissant des objectifs clairs et en priorisant les besoins. Cela assure une répartition plus efficace des ressources et renforce la gestion transparente et responsable des finances publiques.

Il facilite également la coordination entre les différentes institutions gouvernementales, alignant leurs actions sur des objectifs communs. Un autre rôle fondamental du CBMT est la stabilisation économique. En fournissant un cadre prévisible et cohérent pour la politique budgétaire, il aide à atténuer les impacts des fluctuations économiques et des chocs extérieurs, favorisant ainsi une croissance économique stable et durable.

Le CBMT comprend des mécanismes de suivi et d'évaluation qui garantissent que les dépenses respectent les prévisions initiales. Grâce à des critères de performance clairs et des indicateurs de suivi, les autorités peuvent ajuster leurs stratégies budgétaires au besoin, dans le sens de la responsabilité et l'efficacité dans l'utilisation des fonds publics. Enfin, le CBMT renforce la gouvernance en améliorant la transparence et la responsabilité.

En impliquant divers acteurs de la société civile et du secteur privé dans le processus budgétaire, il encourage une plus grande participation et un contrôle citoyen, renforçant ainsi la confiance du public et la stabilité politique. Les tests de résistance budgétaire : aident les autorités à évaluer leur capacité à faire face aux chocs économiques.

Un test de résistance s'articule autour de plusieurs étapes-clés : (1) le développement de scénarios consistant à identifier les scénarios de stress financiers potentiels (récessions, hausse des coûts, etc.) ; (2) l'évaluation de l'impact de ces scénarios sur les recettes et les dépenses ; il est également important de vérifier si les réserves sont suffisantes pour couvrir les tensions financières prévues (la marge de contingence) ; (3) un rapport des résultats qui résume les conclusions et les ajustements nécessaires ; (4) des recommandations pour améliorer la résilience financière (augmentation des réserves ou diversification des sources de revenus).

Ces étapes aident les gouvernements à comprendre les risques financiers et à planifier les défis futurs. Les règles budgétaires sont des indicateurs à long terme fixant des limites sur les budgets centraux, afin d'assurer la responsabilité budgétaire et la viabilité de la dette publique.

Quatre types principaux de règles qui peuvent porter sur l'équilibre budgétaire (exigeant un budget équilibré sur une période donnée), la dette publique (limitant son niveau), les dépenses publiques (contrôlant leur croissance) et les recettes (assurant leur stabilité). Plus de 100 pays dans le monde ont adopté ces règles qui font souvent l'objet de lois, s'appliquent à différents niveaux de gouvernement (central, régional et local), incluent des clauses de sortie permettant leur suspension en période de crise et sont suivies de près par des entités indépendantes pour garantir leur respect.

Leur mise en oeuvre améliore la discipline budgétaire, favorise la stabilité économique et encourage la planification à long terme. Cependant, ces règles posent certains défis : si elles sont trop rigides, elles peuvent limiter les options de correction, et en cas de crise, elles nécessitent un fort engagement politique et demandent un mécanisme de contrôle solide.

La mise en place d'un département macro budgétaire (DMB) et le développement d'une capacité d'analyse idoine. Cette dernière permettra d'évaluer l'impact des changements budgétaires qui permettront d'atteindre les objectifs économiques et budgétaires, en respectant les règles fiscales. Le DMB au sein du ministère des Finances est la structure-clé en mesure de définir des objectifs fiscaux durables à moyen terme, proposer des orientations politiques et évaluer les risques budgétaires.

Il assure également la cohérence entre les évolutions macroéconomiques et les projections de recettes et de dépenses, prépare des scénarios à court, moyen et long terme en fonction des objectifs politiques et des ajustements possibles des politiques fiscales. Sur cette base, le DMB conseille les décideurs sur les politiques à adopter, incluant :

L'évaluation de l'impact des politiques budgétaires. Il utilise des modèles pour mesurer l'effet des changements économiques et fiscaux sur les prévisions budgétaires, facilitant ainsi les ajustements nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.

La coordination des analyses budgétaires. Le DMB collecte et analyse les travaux menés au sein du ministère des Finances, en intégrant des réformes fiscales, sociales et autres politiques publiques pertinentes.

L'analyse de l'impact sur la dette publique. Si la dette devient insoutenable, le DMB propose des scénarios de consolidation budgétaire pour restaurer l'équilibre budgétaire.

L'évaluation de l'impact sur la croissance économique. L'analyse des multiplicateurs budgétaires permet de mesurer les effets des politiques budgétaires sur la croissance et de modéliser les impacts à long terme.

L'examen des liens entre le secteur fiscal et financier. Le DMB évalue la cohérence entre les politiques fiscales et financières, un domaine crucial depuis la crise financière mondiale de 2008-2011.

L'analyse des enjeux structurels à long terme. Le DMB passe en revue les impacts à long terme des tendances démographiques, des dépenses sociales et du changement climatique sur les finances publiques.

L'analyse des risques budgétaires : ce qui permet d'évaluer les écarts possibles entre les projections du cadre macro budgétaire ou du budget annuel et les résultats réels. Ces écarts peuvent être causés par des hypothèses non réalisées, des chocs externes (comme une récession) ou des opérations hors budget (par exemple des garanties gouvernementales).

Le suivi des évolutions macroéconomiques et budgétaires est crucial pour ajuster les projections et prendre des mesures correctives en cas de déséquilibres budgétaires.

L'Algérie pourrait bénéficier de la mise en place d'une capacité macro budgétaire telle que décrite ci-dessus. Cette dernière permettrait aux autorités de renforcer la qualité de la gestion des finances publiques, de prévoir les risques économiques, prendre en charge les défis structurels du pays et renforcer la stabilité économique à long terme.

La mise en place d'une telle infrastructure devra cependant être accompagnée : (1) d'une réhabilitation du mécanisme du prix de référence du baril, instrument idoine pour contrôler les dépenses, favoriser l'épargne intergénérationnelle et stabiliser les finances publiques ; (2) d'un programme de formation ambitieux (techniques de la programmation financière, modélisation macroéconomique, gestion budgétaire, etc.) pour renforcer les capacités humaines et institutionnelles ; (3) d'un cadre juridique adapté ; et (4) du développement des outils de planification et de gestion des risques. Cela permettra non seulement de mieux anticiper et gérer les défis économiques, mais aussi de soutenir la stabilité économique à long terme et la réalisation des objectifs de développement du pays. A. B.

Cet article est paru dans El Watan (site web)

El Watan (site web) - El Watan
mardi 10 décembre 2024 - 14:37:34 -0000 2065 mots

Pour faciliter le retour à la viabilité des finances publiques en Algérie : Un département macro-budgétaire et de nouveaux outils d’analyse

R. C.

Pour faciliter le retour à la viabilité des finances publiques en Algérie : Un département macro-budgétaire et de nouveaux outils d’analyse

10/12/2024 mis à jour: 15:33

R. C.

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Photo : D. R.

Par Abderahmi Bessaha

L’accumulation de déficits budgétaires hors pétrole très élevés depuis des années a conduit à une croissance modeste, une baisse du ratio recettes fiscales/PIB, une dette publique en hausse, une inflation élevée et contre toute attente une appréciation de la monnaie nationale (résultat de l’orientation erronée de la politique de change en direction d’une lutte contre l’inflation).

Désormais, le rééquilibrage des finances publiques redevient une priorité incontournable pour assurer le retour à une bonne gestion macroéconomique du pays, reconstituer des marges financières, favoriser une croissance économique saine, durable et élargie, et prendre en charge les défis domestiques (dont le changement climatique et la pression démographique) et externes (recomposition du contexte géostratégique, économique et énergétique mondial) dans le cadre d’une stratégie à long terme de refondation du modèle économique et social.

Si un rééquilibrage des finances publiques passe par un compromis politique et social et une approche progressive, il implique d’abord et avant tout la mise en place d’institutions budgétaires solides et d’outils d’analyse idoines pour concevoir, mettre en œuvre, ajuster si besoin est et réussir une trajectoire difficile de reprise du contrôle des finances publiques. Discutons de ces questions.

Des finances publiques non viables en raison de l’option à court terme de la croissance par l’endettement, rendant incontournable un processus de rééquilibrage.

Des déficits budgétaires significatifs. L’économie algérienne est bloquée dans un cycle de faible croissance économique (en baisse de 3,8% entre 2021-2024, à 3% en 2025 et 2,1% en 2027), de baisse des recettes fiscales (de 29,5% du PIB entre 2021-2024, à 28% du PIB entre 2025-2027), de pressions inflationnistes élevées (de 7,7% entre 2021-2024, à 5,1% entre 2025-2027), creuse le déficit budgétaire hors pétrole (qui se situe autour d’une moyenne de 26,5% du PIB hors pétrole entre 2021-2027) et alourdit la dette publique autour d’une moyenne de 51% du PIB entre 2024 et 2027 (une telle hausse de la dette signifie une augmentation des intérêts au détriment d’autres dépenses sociales).

Un ajustement budgétaire d’une grande ampleur pour restaurer la discipline budgétaire : de 15 points de pourcentage du PIB hors pétrole en comparaison d’un déficit normatif de 11 % du PIB hors pétrole (suivant la méthode du revenu permanent).

Un tel déficit est un véritable frein à la croissance économique du pays. Un retour à la viabilité budgétaire implique un énorme ajustement symétrique entre les recettes et les depenses totales et doit être calibré en fonction des multiplicateurs de dépenses courantes et en capital. Ce qui implique un étalement dans le temps, des mesures fortes et bien ciblées et un effort soutenu pendant au moins 6-8 ans (excluant toute approche de stop and go).

Une trajectoire de rééquilibrage budgétaire crédible devra s’appuyer sur une nouvelle infrastructure institutionnelle et technique, y compris de l’expertise pointue, de nouvelles institutions solides spécialisées, des outils de travail appropriés en termes d’analyse (dont des tests de résistance), des règles budgétaires et la réhabilitation du mécanisme du prix de référence fiscal du baril et par extension les objectifs du Fonds de régulation des recettes.

Les composantes de la nouvelle infrastructure institutionnelle, technique et légale à mettre en place pour faciliter le rééquilibrage budgétaire et favoriser une croissance économique saine et élargie. En plus de son rôle axé sur la gestion à court terme des finances publiques et la stabilisation économique, la politique budgétaire a vu ces dernières années son rôle s’élargir pour inclure la prise en charge de nouveaux défis structurels à long terme, tels que la croissance durable, la réduction des inégalités sociales, l’adaptation au changement climatique et l’investissement dans l’innovation.

De ce fait, la conduite de la politique budgétaire doit s’inscrire dans le contexte d’une approche plus stratégique et proactive pour renforcer la discipline budgétaire. Les outils à mettre en place pour ce faire sont les suivants :

Une vision stratégique des finances publiques à long terme qui permet l’ancrage du budget dans une perspective décennale.

Un cadre macro-budgétaire, outil de planification stratégique à moyen terme : ce dernier est un cadre plus large qui met l’accent sur la politique budgétaire globale du gouvernement et sur sa viabilité sur une période à moyen terme (généralement de 3 à 5 ans).

Plus particulièrement, le cadre macro-budgétaire : (1) aide à orienter et suivre les politiques budgétaires pour garantir la stabilité économique à long terme ; (2) permet aux autorités de prendre des décisions basées sur la viabilité budgétaire, la gestion des risques et des objectifs macroéconomiques généraux ; (3) définit des objectifs budgétaires (recettes, dépenses, déficits, dette) tout en soutenant les choix fiscaux et de dépenses en lien avec la croissance et la réduction de la dette ; (4) contribue à prévenir les risques financiers et les déséquilibres ; (5) gère les risques (déficit budgétaire excessif, dette publique insoutenable, chocs économiques externes, variations des recettes fiscales, dépenses imprévues, dépendance excessive par rapport aux emprunts, inflation élevée, changements politiques et volatilité des marchés financiers) et conçoit des plans d’urgence ; et (6) assure un suivi des performances budgétaires pour ajuster les politiques si nécessaire.

Enfin, il garantit que les décisions budgétaires à court terme n’affectent pas la stabilité à long terme, tout en guidant l’élaboration du budget à moyen terme et la préparation des budgets annuels.

Un cadre budgétaire à moyen terme (CBMT), outil opérationnel : précieux pour une gestion durable et efficace des finances publiques, combinant planification, stabilisation économique, suivi et gouvernance. En offrant des prévisions budgétaires sur trois à cinq ans, il permet d’avoir une perspective à moyen terme sur les finances de l’Etat. Le CBMT permet aux gouvernements de mieux planifier leurs dépenses en définissant des objectifs clairs et en priorisant les besoins. Cela assure une répartition plus efficace des ressources et renforce la gestion transparente et responsable des finances publiques.

Il facilite également la coordination entre les différentes institutions gouvernementales, alignant leurs actions sur des objectifs communs. Un autre rôle fondamental du CBMT est la stabilisation économique. En fournissant un cadre prévisible et cohérent pour la politique budgétaire, il aide à atténuer les impacts des fluctuations économiques et des chocs extérieurs, favorisant ainsi une croissance économique stable et durable.

Le CBMT comprend des mécanismes de suivi et d’évaluation qui garantissent que les dépenses respectent les prévisions initiales. Grâce à des critères de performance clairs et des indicateurs de suivi, les autorités peuvent ajuster leurs stratégies budgétaires au besoin, dans le sens de la responsabilité et l’efficacité dans l’utilisation des fonds publics. Enfin, le CBMT renforce la gouvernance en améliorant la transparence et la responsabilité.

En impliquant divers acteurs de la société civile et du secteur privé dans le processus budgétaire, il encourage une plus grande participation et un contrôle citoyen, renforçant ainsi la confiance du public et la stabilité politique. Les tests de résistance budgétaire : aident les autorités à évaluer leur capacité à faire face aux chocs économiques.

Un test de résistance s’articule autour de plusieurs étapes-clés : (1) le développement de scénarios consistant à identifier les scénarios de stress financiers potentiels (récessions, hausse des coûts, etc.) ; (2) l’évaluation de l’impact de ces scénarios sur les recettes et les dépenses ; il est également important de vérifier si les réserves sont suffisantes pour couvrir les tensions financières prévues (la marge de contingence) ; (3) un rapport des résultats qui résume les conclusions et les ajustements nécessaires ; (4) des recommandations pour améliorer la résilience financière (augmentation des réserves ou diversification des sources de revenus).

Ces étapes aident les gouvernements à comprendre les risques financiers et à planifier les défis futurs. Les règles budgétaires sont des indicateurs à long terme fixant des limites sur les budgets centraux, afin d’assurer la responsabilité budgétaire et la viabilité de la dette publique.

Quatre types principaux de règles qui peuvent porter sur l’équilibre budgétaire (exigeant un budget équilibré sur une période donnée), la dette publique (limitant son niveau), les dépenses publiques (contrôlant leur croissance) et les recettes (assurant leur stabilité). Plus de 100 pays dans le monde ont adopté ces règles qui font souvent l’objet de lois, s’appliquent à différents niveaux de gouvernement (central, régional et local), incluent des clauses de sortie permettant leur suspension en période de crise et sont suivies de près par des entités indépendantes pour garantir leur respect.

Leur mise en œuvre améliore la discipline budgétaire, favorise la stabilité économique et encourage la planification à long terme. Cependant, ces règles posent certains défis : si elles sont trop rigides, elles peuvent limiter les options de correction, et en cas de crise, elles nécessitent un fort engagement politique et demandent un mécanisme de contrôle solide.

La mise en place d’un département macro budgétaire (DMB) et le développement d’une capacité d’analyse idoine. Cette dernière permettra d’évaluer l’impact des changements budgétaires qui permettront d’atteindre les objectifs économiques et budgétaires, en respectant les règles fiscales. Le DMB au sein du ministère des Finances est la structure-clé en mesure de définir des objectifs fiscaux durables à moyen terme, proposer des orientations politiques et évaluer les risques budgétaires.

Il assure également la cohérence entre les évolutions macroéconomiques et les projections de recettes et de dépenses, prépare des scénarios à court, moyen et long terme en fonction des objectifs politiques et des ajustements possibles des politiques fiscales. Sur cette base, le DMB conseille les décideurs sur les politiques à adopter, incluant :

L’évaluation de l’impact des politiques budgétaires. Il utilise des modèles pour mesurer l’effet des changements économiques et fiscaux sur les prévisions budgétaires, facilitant ainsi les ajustements nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.

La coordination des analyses budgétaires. Le DMB collecte et analyse les travaux menés au sein du ministère des Finances, en intégrant des réformes fiscales, sociales et autres politiques publiques pertinentes.

L’analyse de l’impact sur la dette publique. Si la dette devient insoutenable, le DMB propose des scénarios de consolidation budgétaire pour restaurer l’équilibre budgétaire.

L’évaluation de l’impact sur la croissance économique. L’analyse des multiplicateurs budgétaires permet de mesurer les effets des politiques budgétaires sur la croissance et de modéliser les impacts à long terme.

L’examen des liens entre le secteur fiscal et financier. Le DMB évalue la cohérence entre les politiques fiscales et financières, un domaine crucial depuis la crise financière mondiale de 2008-2011.

L’analyse des enjeux structurels à long terme. Le DMB passe en revue les impacts à long terme des tendances démographiques, des dépenses sociales et du changement climatique sur les finances publiques.

L’analyse des risques budgétaires : ce qui permet d’évaluer les écarts possibles entre les projections du cadre macro budgétaire ou du budget annuel et les résultats réels. Ces écarts peuvent être causés par des hypothèses non réalisées, des chocs externes (comme une récession) ou des opérations hors budget (par exemple des garanties gouvernementales).

Le suivi des évolutions macroéconomiques et budgétaires est crucial pour ajuster les projections et prendre des mesures correctives en cas de déséquilibres budgétaires.

L’Algérie pourrait bénéficier de la mise en place d’une capacité macro budgétaire telle que décrite ci-dessus. Cette dernière permettrait aux autorités de renforcer la qualité de la gestion des finances publiques, de prévoir les risques économiques, prendre en charge les défis structurels du pays et renforcer la stabilité économique à long terme.

La mise en place d’une telle infrastructure devra cependant être accompagnée : (1) d’une réhabilitation du mécanisme du prix de référence du baril, instrument idoine pour contrôler les dépenses, favoriser l’épargne intergénérationnelle et stabiliser les finances publiques ; (2) d’un programme de formation ambitieux (techniques de la programmation financière, modélisation macroéconomique, gestion budgétaire, etc.) pour renforcer les capacités humaines et institutionnelles ; (3) d’un cadre juridique adapté ; et (4) du développement des outils de planification et de gestion des risques. Cela permettra non seulement de mieux anticiper et gérer les défis économiques, mais aussi de soutenir la stabilité économique à long terme et la réalisation des objectifs de développement du pays. A. B.

Cet article est paru dans El Watan (site web) - El Watan

Rapports - Défense - Défense CAN

Date de publication : 26 novembre 2024 5472 mots

Mobilisation des idées nouvelles en matière de défense et de sécurité (MINDS) - Rapport annuel 2022-2023 - MINDS - Rapport annuel 2022-2023 [PDF - 1,32 Mo] - minds-annual-report-22-23-final-fr.pdf

19 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... RAPPORT ANNUEL 2020-2021 ` RAPPORT ANNUEL 2022-2023 2 | Page RAPPORT ANNUEL 2022-2023 MESSAGE DU SOUS-MINISTRE ADJOINT (POLITIQUES) ....................................... 3 RÉSUMÉ ...................................................................................................................... 4 LE PROGRAMME MINDS ............................................................................................ 4 BILAN DE L’ANNÉE...

Pour voir le rapport :
https://www.canada.ca/content/dam/dnd-mdn/documents/minds/minds-annual-report-22-23-final-fr.pdf
MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
12 décembre 2024 1858 mots
Ces villes seront les moins impactées par le changement climatique

Les effets du changement climatique deviennent de plus en plus préoccupants chaque année. Montée des eaux, vagues de chaleur intenses, et tempêtes imprévisibles dominent les gros titres, incitant beaucoup à se... Voir l'article

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Vienne
campus, jeudi 5 décembre 2024 547 mots, p. 8

Le sol, une ressource« méconnue » et « fragile »

Des chercheurs poitevins de l’équipe HydrASA travaillent depuis des années sur la formation des sols et l’impact de l’utilisation par nos sociétés.

Édouard Daniel

Tours - Partenariat

Le 5 décembre, c’est la Journée mondiale des sols. Un environnement « méconnu » par le grand public, selon Laurent Caner, professeur en pédologie (sciences des sols) à l’université de Poitiers et membre de l’équipe HydrASA (hydrogéologie, argiles, sols, altérations) au sein de l’institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (IC2MP). « On ne voit pas ce qu’il s’y passe car c’est sous nos pieds. Il faut creuser pour mieux comprendre. »

« Une ressource non renouvelable à l’échelle humaine »

L’enseignant-chercheur, spécialisé dans l’étude des milieux argileux dans les sols, travaille sur la pédogenèse, c’est-à-dire la formation des sols, et l’impact de leur utilisation. « On peut dégrader un sol en quelques semaines. Mais il se reforme à raison d’un millimètre à un centimètre par siècle. C’est une ressource non renouvelable à l’échelle humaine », sensibilise-t-il.

Et pourtant, les sols sont essentiels à bien des égards. « Ils peuvent stocker la matière organique et la recycler, fournissent des éléments nutritifs aux plantes, stockent de l’eau et peuvent filtrer des polluants, séquestrer le carbone et jouer un rôle pour la résilience face au changement climatique… », liste Laurent Caner, qui évoque également la nourriture et même les vêtements. « Toutes ces fonctions sont importantes car elles rendent des bienfaits pour l’homme. » C’est ce que l’on appelle, dans le jargon scientifique, des services écosystémiques.

Santé et qualité du sol

Mais cette ressource est d’autant plus fragile avec l’accroissement de la population, le développement de l’industrie et la mécanisation de l’agriculture depuis le 20 e siècle. La pollution, la compaction « avec des engins agricoles de plus en plus lourds et qui peut entraîner de l’érosion », la salinisation notamment dans les régions à climat chaud ou encore l’artificialisation constituent les principales menaces qui pèsent sur les sols.

Dans ce cadre, l’équipe HydrASA participe à plusieurs projets de recherche pour identifier des indices de qualité et de santé des sols. Pour se faire, un sol témoin, « pour lequel il y a le moins d’activités humaines possibles », sera étudié et comparé avec d’autres sols utilisés, voire dégradés. « On va regarder la teneur en carbone, qui est un indicateur de stabilité et de présence de vie, ainsi que certaines propriétés chimiques », indique Laurent Caner.

Les chercheurs profitent d’ailleurs de « la grande diversité géologique » du Poitou. Que ce soit la forêt de Moulière, marquée par un sol épais recouvrant du calcaire, ou le Marais poitevin, dont « le sol est très argileux et éventuellement salé ». « En creusant des sols, on va regarder les mottes, le nombre et l’épaisseur des couches. On peut faire des prélèvements de chaque couche pour les analyser en laboratoire », détaille le pédologue.

Ce dernier est par ailleurs mobilisé sur un projet de recherche autour de l’impact de l’agriphotovoltaïsme sur la qualité des sols. « L’idée est de sensibiliser les entreprises et le grand public, insiste-t-il. Il faut prendre conscience de la fragilité des sols et du renouvellement à long terme pour les protéger. »

Édouard Daniel

L'Express de Madagascar (site web réf.) - L'Express de Madagascar
14 décembre 2024 1460 mots
ZONE ÉCONOMIQUE - Madagascar à fond sur la Zlecaf
Webmaster

Dans la Zlecaf les échanges commerciaux vont se densifier avec les pays africains. Madagascar s’engage pour un commerce durable et une intégration des initiatives vertes dans la Zlecaf. Ce, après... Voir l'article

Le Dauphiné libéré (site web réf.) - Le Dauphine
2 décembre 2024 252 mots
Alpes du Sud | Isère Les Écrins prêts pour l’impact climatique ?

À quelle sauce du changement climatique va être mangé le massif des Écrins ? Aigre, selon le diagnostic présenté par le parc national des Écrins (PNE), fin novembre au Monêtier-les-Bains... Voir l'article

Actu.fr (site web réf.) - Actu (FR)
3 décembre 2024 368 mots
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3 décembre 2024 - 78actu (site web réf.)
Retrouver ses racines avec les arbres, une soirée autour de l'agroforesterie à Chartres
Laurent REBOURS

Par Laurent REBOURS Publié le 3 déc. 2024 à 6h46 ... Voir l'article

Le Dauphiné libéré (site web réf.) - Le Dauphine
27 novembre 2024 787 mots
En quête de demain | Aube Une invitation à découvrir la forêt autrement

Inclusifs dans tous les sens du terme. Le sentier du Palais du roi Chêne et celui du Colosse aux pieds d’argile dans la forêt d’Orient invitent à un voyage... Voir l'article

Alwihda (Tchad)
samedi 23 novembre 2024 644 mots
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21 novembre 2024 - All Africa (web site ref.)

Afrique : mobiliser de nouveaux partenariats et nourrir de nouvelles ambitions lors de la COP 29 à Bakou

La Banque africaine de développement, aux côtés de partenaires clés, a organisé un dialogue de haut niveau sur les solutions innovantes de financement climatique pour l'Afrique en marge de la COP 29, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tient actuellement à Bakou, en Azerbaïdjan.

Organisé au Pavillon commun des banques multilatérales de développement, l'événement a réuni des hauts responsables gouvernementaux, des coordinateurs de fonds, des dirigeants du secteur privé, des organisations philanthropiques et de la société civile. Les discussions ont mis l'accent sur l'urgence d'accroître les contributions au financement climatique et de renforcer les partenariats.

S'exprimant au nom de Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement, le chef de la division du financement du climat et de l'environnement de la Banque, Gareth Phillips, a souligné l'important déficit de financement de l'Afrique. « Les Perspectives économiques en Afrique prévoient un besoin de financement d'environ 2 700 milliards de dollars d'ici à 2030 - soit environ 400 milliards de dollars par an - pour lutter efficacement contre le changement climatique » , a déclaré M. Phillips. « Pourtant, l'Afrique n'a reçu que 47 milliards de dollars en 2022, ce qui ne représente que 3,6 % du financement climatique mondial. Bien que l'investissement record de 5,8 milliards de dollars de la Banque dans l'adaptation et l'atténuation climatiques l'an dernier marque un progrès, cela reste insuffisant. Nous devons accélérer considérablement nos efforts pour mobiliser les financements climatiques. »

La Banque africaine de développement a présenté plusieurs initiatives ambitieuses visant à combler ce déficit, notamment la création de banques vertes, l'élargissement du soutien apporté par l'intermédiaire du Guichet d'action climatique, la création de nouvelles sources de revenus pour les actions d'adaptation à travers le Mécanisme des bénéfices de l'adaptation, le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique, et l'accent accru mis sur les marchés du carbone, les solutions fondées sur la nature et la conservation de la biodiversité.

La directrice générale des Fonds d'investissement climatiques (FIC), Tariye Gbadegesin, a souligné le rôle de catalyseur de l'organisation dans la mise à l'échelle des solutions. « Les FIC aident les banques multilatérales de développement à innover et traiter des domaines complexes et à haut risque. Avec plus de 12 milliards de dollars de financement soutenant près de 400 projets dans plus de 80 pays à revenu faible et intermédiaire, notre travail couvre les énergies renouvelables, les solutions fondées sur la nature et la transition vers l'abandon du charbon. Avec ses vulnérabilités spécifiques et son immense potentiel, l'Afrique est en première ligne face au défi du changement climatique. »

La directrice régionale pour l'Afrique du Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS), Dalila Goncalves, a mis en avant le rôle central des institutions non financières, comme l'UNOPS, pour faciliter l'utilisation efficace du financement climatique, en particulier dans les environnements fragiles et à haut risque.

Le dialogue a également présenté les analyses de Vomic Nur Shah, responsable mondial de l'origination de UK Export Finance, sur l'importance de l'action collective. Il a expliqué comment la croissance économique durable en Afrique pouvait être accélérée en complétant les investissements du marché privé par des assurances, des garanties de prêts et divers autres instruments et incitations financiers.

Dans le cadre de cet événement, deux publications clés ont été présentées aux participants : « Climate Finance Matters 2024 » sur les différentes options de financement de l'action climatique au sein de la Banque, et le guide « Understanding Power Project Financing » élaboré avec l'USAID. Ces ressources guideront les parties prenantes dans l'exploration des opportunités de financement climatique et la mise à l'échelle de projets à fort impact.

Le dialogue s'est conclu par un puissant appel à l'action, exhortant les parties prenantes à accélérer les efforts de collaboration et les investissements pour combler l'important déficit de financement climatique de l'Afrique.

Tribune de Genève, no. 23734
Économie, lundi 18 novembre 2024 1020 mots, p. 15
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18 novembre 2024 - 24 Heures (Suisse)

[Briefing Par Pierre Veya...]

Briefing Par Pierre Veya

La solution de la toute dernière chance pour le climat

Nous n'avons plus le choix. Après avoir tenté de réduire les émissions de gaz à effet de serre (avec peu de succès), nous allons devoir franchir une étape beaucoup plus ambitieuse. Mais décisive. Celle de la dernière chance: retirer aussi rapidement que possible du CO

2

de l'atmosphère. Bref, procéder à une réparation d'urgence du cycle naturel du carbone. Aux programmes de réduction des émissions et d'adaptation, il faudra ajouter sans tarder ce nouveau pilier stratégique, un retrait artificiel et massif du CO

2

.

Le retrait direct s'impose

C'est la conclusion de l'un des centres de recherche les plus réputés sur le changement climatique, l'Institut de recherche sur les impacts climatiques de Potsdam (PIK). Connu pour ses travaux sur les limites planétaires, le PIK estime que nous n'avons plus le temps d'attendre pour réparer l'atmosphère et tenter de maintenir un réchauffement climatique dans une fourchette de risque acceptable.

Le déploiement de nouvelles technologies, notamment le DAC (« Direct air capture »), soit les procédés qui filtrent l'air ambiant à travers d'énormes ventilateurs-aspirateurs tels que ceux mis au point par la société suisse Climeworks ou qui captent les flux de CO

2

à la sortie des installations industrielles, doit être planifié rapidement. Cela prendra du temps et coûtera beaucoup d'argent. Mais c'est le dernier espoir pour stabiliser le climat.

Le temps presse

D'ici à 2050, il nous faudra non seulement atteindre des émissions nettes nulles, mais aussi retirer environ 20% des émissions annuelles actuelles en utilisant les techniques naturelles (reforestation, amélioration de la qualité des sols, adoption d'un régime végétarien, etc.). Et passer, en parallèle, à l'industrialisation des solutions hautement technologiques, comme le DAC ou la séquestration définitive du CO

2

issu de la biomasse (émissions négatives).

L'urgence est d'autant plus grande que les études scientifiques montrent que l'on dépassera temporairement bientôt la limite de +1,5 °C (nous sommes déjà confrontés à un réchauffement de 1,2 °C en 2024).

Selon les travaux du PIK, présentés à la conférence climatique de Bakou, les coûts induits par l'élimination du CO

2

de l'atmosphère équivalent à... 2% du PIB mondial. C'est un effort colossal mais, comme le montrent les chercheurs, c'est insignifiant ou presque en comparaison des coûts que le changement climatique engendrera en l'absence d'action.

Ces derniers estiment que nous pourrions perdre environ 20% de la richesse mondiale, portant le coût des dommages d'une seule tonne de CO

2

à 1000 dollars; à comparer avec les 65 euros la tonne CO

2

qui s'échangent entre entreprises sur le marché européen. À cette aune, un vol en avion Genève-New York aller simple engendre un dégât économique de 2000 dollars par passager à la charge de la société!

Un coût énorme

Selon le document du PIK et de la banque allemande de développement KfW, le financement de l'élimination du CO

2

ne pourra pas être supporté par les seuls deniers publics. Il est impératif de mobiliser les capitaux privés, en incitant les entreprises à acheter des « certificats de nettoyage du CO2 » dont le prix évoluerait en parallèle avec ceux des permis de polluer (les quotas d'émissions que les entreprises s'échangent, établissant ainsi un prix à la tonne CO

2

).

Bourse pour financer

Le marché des droits de polluer, censé être à zéro à 2039, trouverait ainsi un prolongement pour financer l'étape de retrait du CO

2

, dont la mise en œuvre interviendrait de manière massive à partir de 2050. La bourse d'achats des certificats permettrait de financer le développement d'une nouvelle filière technologique dont la plus ambitieuse porte la tonne CO

2

à environ 300 dollars (objectif du DAC en 2050). « Si nous stimulons aujourd'hui la demande de captation de CO

2

de cette manière, nous pourrons combler la vallée de la mort entre l'innovation technique et la commercialisation dans l'industrie émergente de captation de CO

2

, qui devra fonctionner à l'échelle de la gigatonne d'ici au milieu du siècle » , explique Ottmar Edenhofer, directeur du PIK.

Nouveau marché du CO

2

À Bakou, les délégués à la COP29 ont approuvé l'élaboration par l'ONU d'un cadre définissant mieux les contours d'un nouveau marché du carbone « crédible » , évitant les écueils des compensations bidon ou qui surévaluent l'impact des projets de reforestation. Certaines multinationales, comme Microsoft ou JPMorgan, ont déjà commencé à investir dans des projets de retraits directs du CO

2

, anticipant un marché qui devrait atteindre une dizaine de milliards dans quelques années, avant de grimper en flèche si les États parviennent à établir un cadre institutionnel attractif et robuste.

Un brin utopique

Bien sûr, tout cela ne tient pas compte de la forte résistance des pays producteurs de pétrole et de gaz, de la politique irresponsable que s'apprête à lancer Donald Trump. On pourrait aisément conclure qu'une politique visant à séquestrer, valoriser ou éliminer le carbone excédentaire de l'atmosphère est vouée à l'échec. Mais c'est oublier que les grands pays du Sud global ont tout intérêt à un marché qui valorise l'importance de leurs forêts, le potentiel de la biomasse, sans parler des déserts et grandes plaines qui pourront accueillir de gigantesques parcs solaires et éoliens pour fabriquer l'électricité qui sera nécessaire pour alimenter en énergie verte la filière hautement technologique de retrait du CO

2

. Car de l'électricité, il en faudra énormément.

Retour du nucléaire

L'Académie des sciences britanniques considère que le recours à l'énergie nucléaire sera nécessaire et indispensable pour boucler la boucle du nouveau système énergétique. Et c'est probablement la seule voie qui sera rentable pour cette forme d'énergie qui restera très chère et controversée. En résumé, pour résoudre la crise climatique, nous devrons réduire aussi vite que possible la consommation d'énergie fossile, être frugal dans l'utilisation des ressources et investir massivement dans l'électrification pour rétablir un cycle naturel du carbone compatible avec un réchauffement de 1,5 °C.

*Swisspowershift.ch

Aux programmes de réduction des émissions et d'adaptation,il faudra ajouter sans tarder ce nouveau pilier stratégique, un retrait artificiel et massif du CO

2

.

En Islande, les technologies d'aspirateurs à CO

2

de la firme suisse Climeworks, qui filtrent l'air ambiant, contribuent à dépolluer l'atmosphère. Keystone

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17 novembre 2024 575 mots
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La sixième tempête à toucher les Philippines en moins d'un mois s'affaiblit, passant du rang de super typhon à typhon. Man-yi a traversé dimanche l'île de Luçon... Voir l'article

Actu.fr (site web réf.) - Actu (FR)
14 décembre 2024 527 mots
Chido à Mayotte. Pourquoi le cyclone était "exceptionnel" : les explications d'un météorologue
Martin Leduc

Par Martin Leduc Publié le 14 déc. 2024 à 19h04 ... Voir l'article

Le Temps
Série éditée avec, samedi 23 novembre 2024 1563 mots, p. 22

« L'histoire de l'humanité sera décidée en Afrique »

Sophie Woeldgen

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Dans le cadre des expéditions « Great Spine of Africa », le défenseur de l'environnement Steve Boyes et son équipe révolutionnent la compréhension de l'approvisionnement en eau du continent. L'écosystème serait bien plus résilient au changement climatique qu'escompté

SÉRIE « SOLUTIONS POUR LA PLANÈTE » Avec son Initiative Perpetual Planet, Rolex s'engage, en soutenant des personnalités et des organisations dans leurs efforts, à protéger l'environnement et utiliser la science pour comprendre les défis écologiques actuels et y répondre. Afin de rendre cet engagement et le travail scientifique encore plus visibles en Suisse romande, le groupe Le Temps et Rolex unissent désormais leurs forces dans la série « Solutions pour la planète » . Celle-ci présentera des femmes et des hommes de carrure internationale qui contribuent activement à la préservation de la planète. Cette démarche est réalisée par la « NZZ » en Suisse alémanique, dans le même esprit.Scannez le code QR et retrouvez au fur et à mesure tous les articles de la série sur Letemps.chCe contenu a été produit par Le Temps Content Creation. Plus de détails dans notre charte des partenariats.

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C'est par hasard que le biologiste sud-africain Steve Boyes découvre l'écosystème méconnu du delta de l'Okavango, situé au nord du Botswana. « Mon doctorat portait sur les perroquets. Ceux-ci m'ont conduit jusqu'aux rivières et marais de l'Okavango, où je me suis perdu », sourit l'explorateur. Une échappée dans l'un des plus grands deltas intérieurs de la planète qui abrite certaines des espèces les plus menacées du monde, telles que le guépard, le rhinocéros blanc et le lion. Dans son périple, le jeune zoologue tombe sur un mokoro à moitié submergé. Cette pirogue construite dans une seule pièce de bois est traditionnellement utilisée par les populations locales pour se déplacer dans les eaux peu profondes du delta. « Je l'ai récupéré, réparé et je me suis mis à me déplacer avec », raconte-t-il. Près de vingt ans plus tard, Steve Boyes a effectué plus de 15 000 km d'exploration fluviale à bord du mokoro et se déplace toujours de la même manière.

Une de ses dernières expéditions fait partie du programme « Great Spine of Africa » commencé à la mi-2022. Soutenu par l'Initiative Perpetual Planet de Rolex, celui-ci vise à explorer les principaux cours d'eau du continent africain afin de mieux pouvoir les protéger. Pendant cinq semaines, Steves Boyes et les 12 membres de son équipe ont évolué le long de la rivière Kasaï, le principal affluent du Congo, le deuxième fleuve le plus important du monde en termes de débit. L'équipe pense avoir découvert que la source de la rivière Kasaï a été mal identifiée et que celle-ci prendrait son origine dans les tourbières des hauts plateaux angolais. Ces zones humides, particulièrement pauvres en nutriment, constituées de tourbe agissent comme une éponge géante, pouvant retenir jusqu'à 25 fois son poids sec en eau. Comme un château d'eau naturel, les tourbières stockent l'eau pendant la période des pluies et la relâchent lors de la saison sèche, assurant ainsi un approvisionnement constant des rivières. Selon Steve Boyes, 423 km³ d'eau, soit l'équivalent de dix fois la consommation d'eau de tout l'Etat de Californie, s'écoulent chaque année du château d'eau des hauts plateaux angolais, où la rivière Kasaï prendrait sa source.

Prévoir les phénomènes extrêmes

« Cela signifie que potentiellement la source de la rivière Kasaï n'est située qu'à 20 kilomètres de la véritable source du Zambèze », souligne le biologiste de 45 ans. L'origine du 4e fleuve du continent en termes de longueur, pourrait, elle aussi, avoir été mal identifiée. C'est dans leur précédente expédition que Steve Boyes et son équipe ont tenté de déterminer la véritable source de ce fleuve. « Ces découvertes mènent à des implications géopolitiques cruciales », affirme-t-il. Environ 500 millions de personnes dépendent de l'approvisionnement en eau de cette région. Pour illustrer l'importance de cartographier l'origine des bassins fluviaux, l'explorateur évoque les inondations qui ont submergé Kinshasa en janvier dernier. « Quatorze millions de personnes et le port se sont retrouvés sous l'eau. C'était le chaos absolu. Maintenant, grâce à la compréhension des rivières et des bassins versants, nous apprenons à prédire ce genre d'évènements », ajoute-t-il.

Les conflits ravageant depuis longtemps ces régions sont l'une des raisons pour lesquelles elles sont restées si longtemps inexplorées. Afin d'atteindre la source du Kasaï, l'expédition a traversé l'Angola, un pays truffé de champs de mines, héritage de décennies de guerre civile, et l'équipe a dû utiliser un camion blindé spécialisé pour la première partie de son voyage. « C'était presque un soulagement d'atteindre la rivière », se souvient l'explorateur confirmé. Mais il insiste aussi sur le faible impact de leurs déplacements dans les écosystèmes préservés. « Nous nous déplaçons à moto, à pied, en tirant des pirogues. L'importance est de travailler avec les populations locales pour arriver à ces résultats », expliquet-il. Car si aujourd'hui, grâce aux images satellites, les scientifiques possèdent un léger avantage sur les explorateurs du XIXe ou du XXe siècle, « rien ne serait possible sans l'appui des communautés locales, des chefs traditionnels qui sont le coeur de nos expéditions », explique Steve Boyes. « Sans leur confiance et sans leurs secrets, nous n'arriverions jamais à accéder à telle source ou forêt sacrée », témoigne-t-il encore. Ce processus de travail demande du temps à l'explorateur. « Souvent, il est nécessaire d'une ou deux années avant qu'une personne nous fasse confiance », confie-t-il.

Comprendre les grands fleuves

Cette plongée au coeur d'environnements si éloignée de toute présence humaine apporte également des récompenses aux scientifiques. « Les hippopotames et les singes n'ont jamais vu d'humains; les oiseaux n'ont pas peur de vous. C'est extraordinaire », s'exclame Steve Boyes. Ces recherches font partie du programme car, comme le biologiste le détaille, « il ne s'agit pas seulement d'étudier les rivières mais l'ensemble des paysages, des forêts, des montagnes et des bassins hydrographiques qui créent la rivière elle-même. » Malgré des dernières années de travail acharné, l'explorateur ne comptait pas s'arrêter là. Depuis trois ans, la taille des équipes et des opérations a été doublée chaque année. « Nous accélérons le rythme car face au réchauffement climatique, il est extrêmement urgent de comprendre les grands fleuves et leurs affluents. » Cette urgence provient d'une menace: « Nous avons une occasion unique d'explorer ces régions incroyablement éloignées et si difficiles d'accès afin que leur importance soit reconnue et qu'elles puissent être protégées avant que les technologies ne permettent leur exploitation », estime Steve Boyes.

L'enjeu est d'autant plus pressant que, comme l'explorateur le répète: « L'histoire de l'homme moderne a commencé en Afrique et que c'est en Afrique qu'elle se décidera. » En effet, il y a 100 000 ans, au cours de la période glaciaire, les populations humaines ont été réduites à un petit groupe vivant dans le désert du Kalahari, près du delta de l'Okavango. Les découvertes réalisées actuellement permettent de comprendre pourquoi l'Afrique compte encore des éléphants, des rhinocéros et une mégafaune. Historiquement, la biodiversité africaine a survécu aux périodes glaciaires et aux aléas climatiques, contrairement à celle présente sur les autres continents. C'est à partir de là que l'homme moderne a peuplé la planète. L'explorateur rappelle aussi les chiffres qui résument l'importance de ce continent. L'Afrique compte 1,4 milliard d'habitants, soit autant que la Chine ou que l'Inde. « Nous avons un taux de fécondité de quatre. Un bébé sur deux né en 2050 sera Africain. Deux tiers des terres arables non exploitées de la planète se situent sur notre continent. Les décisions que nous prendrons au cours des vingt-cinq prochaines années détermineront l'avenir climatique de tous les habitants de la planète », souligne le biologiste sud-africain.

Mais l'importance que le biologiste porte à son continent s'explique par bien plus que ces chiffres: « Le plus important, c'est que nous découvrons que l'Afrique est beaucoup plus résiliente aux impacts du changement climatique que nous ne l'avions envisagé ».

« Rien ne serait possible sans l'appui des communautés locales »

STEVE BOYES, BIOLOGISTE SUD-AFRICAIN

SÉRIE « SOLUTIONS POUR LA PLANÈTE » Avec son Initiative Perpetual Planet, Rolex s'engage, en soutenant des personnalités et des organisations dans leurs efforts, à protéger l'environnement et utiliser la science pour comprendre les défis écologiques actuels et y répondre. Afin de rendre cet engagement et le travail scientifique encore plus visibles en Suisse romande, le groupe Le Temps et Rolex unissent désormais leurs forces dans la série « Solutions pour la planète ». Celle-ci présentera des femmes et des hommes de carrure internationale qui contribuent activement à la préservation de la planète. Cette démarche est réalisée par la « NZZ » en Suisse alémanique, dans le même esprit.Scannez le code QR et retrouvez au fur et à mesure tous les articles de la série sur Letemps.chCe contenu a été produit par Le Temps Content Creation. Plus de détails dans notre charte des partenariats.

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Boursier (site web)
mercredi 4 décembre 2024 - 07:09 (UTC +02:00) 367 mots

Valneva annonce la publication dans le British Medical Journal d'un article sur l'impact sanitaire et économique mondial du chikungunya

L'article est intitulé “The Global Health and Economic Burden of Chikungunya from 2011 to 2020: A Model-Driven Analysis on the Impact of an Emerging Vector-Borne Disease”

Valneva, société spécialisée dans les vaccins, annonce aujourd'hui la publication d'un article sur l'impact sanitaire et économique mondial du chikungunya, maladie transmise par les moustiques, dans le British Medical Journal (BMJ), l'une des revues médicales les plus reconnues au monde. L'article intitulé ?The Global Health and Economic Burden of Chikungunya from 2011 to 2020: A Model-Driven Analysis on the Impact of an Emerging Vector-Borne Disease,? montre que l'impact du chikungunya est beaucoup plus lourd que précédemment estimé et que les coûts relatifs à cette maladie sont substantiels. Selon l'article du BMJ, le chikungunya pourrait avoir un impact significatif sur les systèmes de santé en raison de son caractère imprévisible et explosif.

Juan Carlos Jaramillo M.D., directeur médical de Valneva, a indiqué : "il est essentiel de comprendre l'impact que peut avoir le chikungunya dans le monde pour informer les décideurs et concevoir des stratégies efficaces de prévention et de contrôle de la maladie. Cette analyse est très instructive car elle permet d'avoir une vue d'ensemble sur le fardeau que représente réellement le chikungunya. Jusqu'à présent, les estimations de l'impact économique et sanitaire du chikungunya étaient limitées et potentiellement sous-estimées. En raison du changement climatique, les maladies transmises par les moustiques ne sont plus une menace saisonnière et elles continuent de se propager, augmentant ainsi le risque d'épidémies."

Selon l'article, 18,7 millions de cas de chikungunya ont été rapportés dans 110 pays entre 2011 et 2020, causant au total 1,95 million de perte d'années de vie corrigées de l'incapacité (AVCI)1. Les maladies chroniques à long terme sont à l'origine de la plupart de ces coûts et des AVCI perdues. La charge économique totale générée par le chikungunya au cours de ces dix années a été estimée à 2,8 milliards de dollars en coûts directs et à 47,1 milliards de dollars en coûts indirects dans le monde entier, l'Amérique latine et les Caraïbes étant les zones les plus impactées...

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2 décembre 2024 220 mots
Un procès historique pour le climat s'ouvre au Tribunal International de la Haye

Publié le 02 déc. 2024 à 11:39, mis à jour le 02 déc. 2024 à 10:44 Ouvertes ce lundi 1er décembre, des audiences visant à déterminer les obligations juridiques... Voir l'article

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La Tribune de l'assurance
Dossier, dimanche 1 décembre 2024 1982 mots, p. 28,29

Le goût du risque de pointe

Geneviève Allaire

La réassurance doit composer avec une recrudescence de risques, parmi lesquels la dérive du coût des événements naturels, l'inflation sociale et la mortalité en hausse qui viennent durcir les conditions de l'activité.

Sur le front du risque climatique, le second semestre a véritablement débuté avec l’ouragan Milton qui a entraîné des pertes matérielles importantes début octobre en Floride (États-Unis) dans des zones densément peuplées. Selon une estimation du spécialiste de la modélisation des Cat Nat RMS, le coût de Milton serait compris entre 22 et 3 6 Md$. Plus proche de nous, la tempête Kirk a traversé la métropole française avant que de fortes pluies méditerranéennes s’abattent dans le Sud de l'Hexagone à la mi-octobre suite à l’ouragan Leslie qui a traversé l’Atlantique. De plus, des inondations violentes et soudaines ont eu lieu fin octobre et début novembre en Espagne. Ces événements figurent parmi les plus sévères survenus en Europe depuis des décennies (cf.encadré pertes page suivante). Avec pour principale difficulté pour les (ré) assureurs, la hausse continue du coût des événements naturels. Selon Swiss Re, les tempêtes connectives* ont généré 60 Md$de pertes pour l’industrie en 2023 et devraient progresser de 5 à 7% par an. Le changement climatique complexifie la tâche de la réassurance en termes de quantification, de tarification et de gestion des risques de catastrophes. Mais il n’est pas seul en cause:«Lors de la survenue de catastrophes naturelles, des facteurs autres que celui du changement climatique jouent en faveur de l’augmentation des coûts. C’est notamment le cas de la hausse de l’urbanisation ou, par exemple, plus récemment du développement des panneaux solaires», ajoute Benjamin Serra, vice-président senior chez Moody’s Investors Services.

Sur la ligne d’affaires responsabilité civile, «l’inflation sociale est en forte hausse car la responsabilité des entreprises augmente, les décisions des tribunaux étant de plus en plus favorables aux plaignants. Sicette tendance touche principalement les États-Unis, elle pourrait s’étendre au Royaume-Uni et à l’Australie. Le phénomène d’inflation sociale existe enFrance enRC automobile, notamment parce que le coût des tierces personnes a crû pour les blessés graves ayant besoin d’une assistance 24h/24 etles tribunaux peuvent accorder de nouveaux postes de préjudice. Toutefois, Hyest très circonscrit», notifie Benjamin Serra. En septembre, Swiss Re notait que l’inflation sociale a dépassé l’inflation économique dans son portefeuille RC aux États-Unis, atteignant un pic de 7 % en 2023, un plus haut de deux décennies. Le risque étant de voir l’inflation sociale se propager aux États européens, notamment suite à des réformes juridiques ayant étendu les recours collectifs.

Pour y faire face, Swiss Re a reprovisionné ses expositions RC aux États-Unis de plusieurs centaines de millions de dollars. Les renouvellements des traités RC seront-ils soumis à cette inflation ? «Pour les clients européens, Ily aura des réductions de garantie, voire certaines exclusions plutôt que des hausses tarifaires concernant ces expositions», anticipe Emmanuel Le Floc’h, directeur général d’Aon Reinsurance Solutions. L’inflation économique s’est poursuivie en 2023 et jusqu’en début d’année et sera répercutée sur les niveaux de primes. En non-vie, la (ré) assurance est notamment impactée par l’inflation économique en raison de l’augmentation des coûts des réparations des habitations et des automobiles mais aussi par la hausse des valeurs assurées.

LA COVID-19 TOUJOURS LÀ Par ailleurs, un rapport de Swiss Re révèle une surmortalité potentielle dans la population générale de +3 % aux États-Unis et de +2,5 % au Royaume-Uni d’ici 2033. Le principal facteur expliquant cette surmortalité est l’impact persistant de la Covid-19, à la fois en tant que cause directe de décès et facteur contribuant à la mortalité cardiovasculaire. Pour sa part, Laurent Rousseau, directeur général EMEA et Global Capital Solutions de Guy Carpenter, a relevé que «la mortalité se détériore aux États-Unis depuis environ quinze ans et touche principalement la population caucasienne à faibles revenus. La crise des opioïdes, la malnutrition et l’augmentation de la sédentarité pourraient expliquer enpartie ce phénomène». Quatre ans et demi après l’émergence de la crise due à la pandémie, la mortalité demeure plus élevée à l’échelle planétaire qu’en 2019. Mais cette hausse de la mortalité est multifactorielle et peu ou pas documentée. Et Laurent Rousseau d’ajouter:«On se rend compte que la mortalité ou la longévité sont des risques mal connus ou peu maîtrisés. Ainsi, on pensait que l’espérance de vie allait continuer de croître mais ce n’est pas le cas pour certains segments de lapopulation auxÉtatsUnis.»À l’inverse, la mortalité a baissé en France depuis 2023 pour revenir à son niveau d’avant Covid. Plus que la mortalité, «ce sont les lignes incapacité-invalidité de la prévoyance qui posent problème aux réassureurs, avec une forte montée des risques pour toutes les tranches d’âges, énonce Arnaud Chevalier, directeur général adjoint vie d’Aon Reinsurance Solutions. Entre de possibles effets de la Covid ou les suites des confinements, on ne sait comment interpréter cette évolution à ce stade». En juillet dernier, la ligne d’affaires cyber a fait face à une panne informatique due à la mise à jour défaillante du logiciel de sécurité pour professionnels Crowd Strike utilisé par Microsoft. Cet incident a déclenché des incidents en cascade à travers le monde. «Cette panne géante a révélé au marché de la réassurance qu’une crise çybern’estpasforcémentliée à une attaque malfaisante et que les réassureurs doivent aussi protéger contre ces risques non-malicieux. Elle ne fait que confirmer que le risque cyber est en réalité mal connu et est en perpétuelle évolution. Suite à cet événement, les assureurs ont modifié les couverENGRAPH tures et le marché a réagi», pointe Laurent Rousseau. Pour sa part, Emmanuel Le Floc’h considère que «la panne générée par Crowd Strike va porter l’attention sur l’interconnection des risques et la gestion des cumuls cyber. Toute la difficulté est d’établir ces cumuls. Pour ce faire, une collecte supplémentaire d’informations s’avère indispensable». SelonS&PGlobal Ratings, le montant des primes annuelles du marché cyber global a atteint 14 Md$à fin 2023 pour les réassureurs et est attendu fin 2026 à 23 Md$. Après plusieurs années de hausse des primes où les capacités étaient limitées, les conditions se sont assouplies depuis 2023 et la concurrence s’est renforcée sur la ligne cyber. Les réassureurs doivent aussi composer avec l’entrée en vigueur de la norme comptable IFRS 17-applicable aux réassureurs basés en Europe-qui entraîne de facto un mouvement sur les ratios combinés compris entre 2 et3 %. Pour être en mesure de comparer les résultats entre réassureurs internationaux, les analystes doivent procéder à des ajustements.

La France a connu des émeutes en juillet 2023 sur le territoire métropolitain, ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie et en Martinique cette année. Le Royaume-Uni a aussi connu de tels événements cet été. «Réassureurs et assureurs primaires sont en train de revoir leur tarification vis-à-vis des risques géopolitiques. Le plus étonnant, c’est que ces risques surviennent dans des endroits de la planète où l’on ne s’y attend pas. Je pense en particulier à l’assaut du Capitole aux États-Unis par des sympathisants de Donald Trump en janvier 2021, aux émeutes survenues en France en juin et juillet 2023 dont le coût total des sinistres s’est élevé à 650 M€, et à celui des émeutes en Nouvelle-Calédonie intervenues cette année (plus d’un milliard de coût total des dégâts)», remarque Benj amin Serra. Les couvertures des risques de guerre et d’émeutes sont très normées entre réassureurs et assureurs, ces derniers intervenant jusqu’à un certain point. «Les réassureurs sont particulièrement attentifs à la rédaction précise, dans les contrats de réassurance, des clauses définissant les limites de couverture de ces risques et des clauses d’exclusion, et restent très restrictifs à ce sujet lors des renouvellements annuels des traités», note Christian Mounis, consultant en réassurance. De son côté, Emmanuel Le Floc’h a observé que «les assureurs primaires comme les réassureurs ont la volonté de limiter leurs engagements face aux risques géopolitiques, voire de les exclure purement et simplement. À titre d’exemple, les réassureurs perçoiventles risques pouvant affecter les collectivités locales françaises comme difficilement réassurables en raison de l'impossibilité de les prévoir, ce quin’est pas sans poser de problèmes». Enfin, la volatilité des marchés financiers a fait son retour depuis juillet dernier. Un sujet qui ne représente pas un risque réel pour l’industrie car réassureurs et assureurs en sont protégés par la congruence d'une part (durée d’échéance des investissements devant correspondre à la durée des engagements, ce qui garantit le capital pendant l’engagement) et, d'autre part, par Solvabilité II qui impose de provisionnery compris pour faire face à des situations très rares sur les marchés financiers. ¦ * Les tempêtes connectives sont des événements Cat extrêmes qui peuvent engendrer des conséquences importantes sur le plan humain et matériel.

L’Espagne sous le choc Selon Gallagher Re, les inondations survenues dans l’Est de l’Espagne et plus particulièrement dans la province de Valence entre les 28 et 30 octobre derniers ont été les plus meurtrières dans ce pays depuis 1973. Le bilan fait état de 223 victimes mais il était toujours provisoire à la mi-novembre, pluisieurs dizaines de personnes restant portées disparues. C’est une des catastrophes les plus meurtrières qu’a connu le continent européen depuis le début du siècle. Les inondations ont causé d'importants dégâts matériels, notamment sur les propriétés résidentielles et commerciales, les véhicules et les exploitations agroalimentaires. Les rivières régionales dont le Jücar, le Magro et le Turia sont sorties de leur lit et de nombreux réservoirs ont également dépassé leur capacité. Toujours selon Gallagher Re, la plupart des dommages matériels et agricoles seront couverts par le Consorcio de Compensacion de Seguros (régime d’assurance publique obligatoire contre les catastrophes naturelles en Espagne) et Agroseguro, organisme responsable de la gestion de l'assurance agricole pour le compte de compagnies d'assurance. Une première estimation publiée quelques jours après par Gallagher Re évaluait le coût des inondations en Espagne entre 1,5 et 2,5 Md€ de pertes couvertes par les réassureurs public et privés. Autre avis:celui de S&P Global Ratings qui affirmait le 8 novembre que «l’assurance dommages en Espagne est exposée à un risque faible car le régime d’assurance publique espagnol va atténuer la volatilité delà rentabilité des catastrophes naturelles en absorbant la majorité des pics de pertes. Nous pensons donc que les inondations soudaines auront un effet limité sur le secteur mondial de la réassurance».

RISQUES D'EMBRASEMENT Dans le monde, la situation géopolitique se dégrade, les événements majeurs étant les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, avec des risques d’embrasement.

Les dix premiers réassureurs mondiaux* Nom de la compagnie Primes de réassurance souscrites Ratios Vie & non-vie Non-vie Brut Net Brut Net Frais Combiné 1 Munich Reinsurance Company $51331 S48550 $36729 $35290 29,7 96,2 2 Swiss Re Ltd.

3974937 302 23763 22826 28,2 102,4 3 Hannover Rück SE4 35 528 29 672 25884 21637 27,9 99,8 4 Canada Life Re 23414 23414 N/A N/A N/A N/A 5 Berkshire Hathaway lnc.5 22147 22147 16 962 16962 20,3 86,4 6 ScorS.E. 21068 17 055 10695 8 782 29,1 113,2 7 Lloyd's 18 533 14162 18 533 14162 30,8 94,4 8 China Reinsurance (Group) Corp.

16 865 15 395 7 688 7207 28,1 96,4 9 Reinsurance Group of America Inc.

1382313 052 N/A N/A N/A N/A 10 Everest Re Group Ltd.

9 316 8983 9 316 8983 27,1 96,4 Le trio de tête 2022 est constitué par Munich Re, loin devant ses poursuivants SwissRe etHannoverRe.

* en primes brutes souscrites en millions de dollars

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4 décembre 2024 573 mots
L'ONU réclame 47 milliards de dollars d'aide humanitaire dans un monde "à feu et à sang"
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L'ONU a lancé mercredi un appel humanitaire à hauteur de 47,4 milliards de dollars pour aider 190 millions de personnes l'an prochain dans un monde malmené par les... Voir l'article

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6 décembre 2024 1719 mots
La crise des superbactéries se profile à l'horizon : des millions de personnes à risque ?

Le corps humain, fruit de milliers d'années d'évolution, est une machine fascinante. Pourtant, il est aujourd'hui menacé par une catastrophe silencieuse. Alors que nous avons développé des défenses... Voir l'article

Le Petit Journal (site web réf.) - Le_Petit_Journal
6 décembre 2024 2361 mots
Ville de Québec : Catherine Vallières-Roland à Lisbonne pour la conférence de l'AIVP

Du 27 au 30 novembre a eu lieu à Lisbonne la conférence mondiale de l’AIVP. A cette occasion Catherine Vallières-Roland, mairesse suppléante de la ville de Québec, nous a... Voir l'article

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10 décembre 2024 1327 mots
La course à la protection des petits États insulaires

En ce qui concerne l'impact du changement climatique, certains pays sont plus touchés que d'autres. En général, les îles risquent davantage d'être frappées par des conditions météorologiques extrêmes... Voir l'article

France Inter (site web réf.) - France Inter
5 décembre 2024 296 mots
Inondations : quand nos villes prennent l’eau

En perturbant le cycle de l’eau, le changement climatique augmente la probabilité d’épisodes orageux intenses pouvant causer des inondations. Mais nos sociétés ne s’y sont pas préparées Dans... Voir l'article

Dordogne Libre (site web)
jeudi 5 décembre 2024 1222 mots

Les collectivités de Dordogne face au défi d'intégrer le climat dans leur aménagement urbain - 5 décembre 2024

Confrontées au changement climatique et soucieuses de s'inscrire dans une démarche vertueuse de transition écologique, les communes de Dordogne adaptent leur projet d'aménagement urbain au climat.

Comment est-il pris en compte sans faire exploser les budgets ? Dans quelle mesure et avec quelles contraintes ? Éléments de réponse.

À Boulazac-Isle-Manoire, on a pris la question du climat à bras-le-corps. C'est bien simple, plus question de dissocier les enjeux climatiques des projets de rénovation ou de construction. Les travaux menés à la cité Bel air, en sont l'exemple parfait. Au croisement de la rue des Belges et des Alsaciens, on a un pied dans le futur et un pied dans le passé. « La rue des Alsaciens a été refaite selon un schéma classique et pratique : voirie, trottoirs, petits espaces végétalisés, pour un coût situé entre 200 000 et 250 000 euros », explique l'élu Jean-Marie Montagut.

« Faire de moins en moins de minéral »

Mais en ce qui concerne les rues perpendiculaires – rue des Belges, des Hollandais et du Luxembourg – dont les travaux ont commencé en septembre, c'est une toute autre histoire. « Ici, le Grand Périgueux refait les réseaux d'eau, électriques, Telecom, et l'assainissement, et la mairie s'occupera ensuite de la voirie », explique l'élu. Somme toute, des travaux qui pourraient paraître ordinaires, mais pas du tout.

« Aujourd'hui, notre objectif est de faire de moins en moins de minéral, le plus intelligemment possible », souligne Vincent Bazile, le directeur des services techniques. Une volonté qui s'articule, dans ce cas précis, selon trois axes : drainer l'eau pour le ruissellement, limiter la chaleur, et installer de la verdure. C'est selon cette volonté qu'a notamment été végétalisé le bourg d'Atur, et c'est aussi ce qui a impulsé la création d'un parking végétalisé (au sol, il fait 10 à 12 degrés de moins qu'un parking classique), ou encore le recyclage sur place de l'enrobé rue François-Mitterrand. Le secteur se place ainsi comme l'exemple parfait d'une nouvelle réalité. « On laisse autant que faire se peut sa place à l'environnement. C'est juste du bon sens, on n'a plus le choix », explique l'élue Sylvie Longueville.

« Par conviction politique »

Dans sa commune de Coulounieix-Chamiers, le maire Thierry Cipierre, comme ses voisins, fait cap vers la transition écologique. C'est ainsi que tous les projets sont « au vert ». Et si, c'est d'abord pour répondre à des obligations fixées dans des textes réglementaires (Plan climat air des énergies territoriales, Schéma de cohérence territoriale'), c'est aussi et surtout, le maire l'assure, « par conviction politique ». Notamment à travers le PLUi (Plan local d'urbanisme intercommunal) qui vise à réduire les espaces naturels consommés, les surfaces imperméabilisées, impose la vérification des documents imposés, et qui intégrera bientôt les contraintes liées au Zan (Zéro artificialisation nette). Comment cela se traduit-il, concrètement, sur la commune '

« Tous nos projets récents ou à venir prennent en compte ces contraintes pour réduire l'impact négatif de la construction et de l'utilisation des bâtiments communaux », assure le maire qui cite, en exemple, le gymnase à venir qui intègre « de la ventilation naturelle, la récupération des eaux de pluie, et la pose de panneaux photovoltaïques en autoconsommation ».

Réseau de chaleur urbain, réhabilitation des logements sociaux (Anru), intégration des modes de déplacement doux, zones réservées à l'implantation d'énergies renouvelables, création d'un parc urbain, végétalisation' « la commune a aussi investi pour l'école Louis-Pergaud en créant, notamment, un réseau de chaleur pour sortir des énergies fossiles ». Ce sera l'occasion de faire aussi appel à un dispositif innovant, le « power road », qui permet « la récupération des calories sous les chaussées enrobées ».

« À Périgueux, c'était une volonté politique et c'est devenu une évidence pour la collectivité : élus et service de travailler sur l'intégration de l'enjeu écologique dans les projets », affirme Delphine Labails, la maire, qui a poussé encore plus loin « puisque nous ne parlons plus de transition écologique mais d'actions écologiques », soutenues par « une adhésion de la population ». Des actions qu'on retrouve partout dans les projets portés par la municipalité, à l'image de la future école André-Boissière , par exemple.

« À Périgueux, nous sommes aidés grâce à une de nos caractéristiques : nous avons peu de foncier. Dans toutes nos conceptions d'aménagement, on fait donc 'uvre de sobriété foncière de manière quasi naturelle parce que de toute façon, on n'a pas d'espaces pour construire. » S'est alors installée une logique systématique de reconversion de friches et de réhabilitation de l'ancien, et de désimperméabilisation et création d'espaces végétalisés pour les peu d'espaces disponibles.

Un coût supérieur compensé ?

Sur la commune nouvelle de Sanilhac, aménagement urbain rime aussi avec climat. « C'est indispensable. On ne peut pas nier le changement climatique et c'est la première chose que l'on regarde avant de démarrer un projet communal », souligne lui aussi le maire Jean-Louis Amelin. La maison de santé pluridisciplinaire en est l'exemple parfait, tout comme le gros projet (1,3 million d'euros) sur le groupe scolaire des Cébrades. « On attend une économie d'énergie de 30 % », souffle le maire qui compte sur les retours en investissement.

Mais bâtir vert est-il facile ' La réponse est non. Toutes ces nouvelles préoccupations entraînent forcément plus de travaux, d'une durée plus longue, et bien sûr, « un coût supérieur ». Selon le directeur des services techniques de Boulazac, il serait environ 30 à 40 % supérieurs à un chantier classique. « Ce n'est pas rien. Mais c'est un choix assumé de la commune, il faut penser au futur. »

À Coulounieix-Chamiers, le maire a lui aussi fait ses calculs. « À Louis-Pergaud, par exemple, on va faire entre 13 000 à 15 000 euros d'économie en fluides, par rapport à la facture de gaz, grâce à la géothermie qui nous coûte à peu près 400 000 euros. Mais on a des aides et, à terme, ça nous revient à 80 000 euros. C'est donc moins cher que de l'aérothermie (100 000 euros), et, en plus, on s'inscrit dans une énergie renouvelable. À chaque fois, il y a retour sur investissement ! »

Si Sanilhac le fait aussi bien volontiers, c'est aussi pour répondre à des réglementations. Et le maire, sans les qualifier de contraintes pénibles, en parle comme des « règles onéreuses ». Budgets de conception plus techniques, choix de matériaux, nouvelles technologiques' « tout cela entraîne des surcoûts, et il nous faut de l'aide pour le faire », ne cache pas un Jean-Louis Amelin un tantinet inquiet car si, pour l'instant, l'État est au rendez-vous pour compenser les surcoûts liés à ces normes (ainsi que la Région, et le Département), le maire s'inquiète de la loi de Finances, et de la diminution annoncée du Fonds vert. « Ça risque de nous poser quelques problèmes si on n'a pas les fonds pour nous aider derrière. »

Delphine Labails ne veut pas non plus parler de contrainte. Et si, ce Fonds vert est bien sûr un « vrai levier » pour la réalisation de ces projets (écoles, chemins de traverse, plan de renaturation), la maire ne s'inquiète pas, pour l'heure, de la baisse « drastique » annoncée. « Cela pourrait contraindre un certain nombre de collectivités à revoir leur PLUi, ce qui ne sera pas le cas de Périgueux, puisqu'on est en fin de cycle de réalisations. »

La nouvelle école André-Boissière est l'exemple d'une réalisation pensée selon les impératifs climatiques. Rémi PhilipponLa nouvelle école André-Boissière est l'exemple d'une réalisation pensée selon les impératifs climatiques. Rémi PhilipponLa nouvelle école André-Boissière est l'exemple d'une réalisation pensée selon les impératifs climatiques. Rémi Philippon

Sud Ouest (site web)
Accueil Gironde Castelnau-de-Médoc, dimanche 1 décembre 2024 759 mots
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1 décembre 2024 - Blogs - Environment (blog ref.)

Médoc Plein Sud mise un tourisme social et respectueux de l'environnement

Par Danielle Monge

L'office de tourisme de la Communauté de communes Médullienne veut se démarquer du tourisme de masse. Lors d'un forum, il a prôné un tourisme respectueux de la nature et des tarifs accessibles à tous

Après la journée de présentation du bilan de la saison 2024, à Avensan, l'office de tourisme Médoc Plein Sud (représentant la CdC Médullienne) a souhaité continuer sur la voie de la professionnalisation en organisant une journée du tourisme durable au Moulin des Jalles, mardi 26 novembre.

Sophie Brana, présidente de l'Office de tourisme Médoc Plein Sud et maire de Le Porge, accompagnée de Marie Acker, directrice, et de toute l'équipe de cet OT, a souhaité concentrer les efforts sur une journée dédiée aux élus locaux et aux socioprofessionnels du tourisme du territoire de La Médullienne, afin de renforcer la mobilisation de tous les acteurs du secteur autour de cette cause.

De l'hébergement solidaire

Depuis sa création Médoc Plein Sud s'est engagé à promouvoir un tourisme « respectueux de l'environnement, de la culture locale et des habitants ». Le but de la rencontre était de partager les bonnes pratiques dans des actions durables. La matinée était organisée autour de six ateliers participatifs et ludiques : la communication responsable, le tourisme social et solidaire, les labels et certifications, sensibiliser les clients aux pratiques durables, la marque valeur parc, la gestion des déchets pour les professionnels.

Dans le volet responsabilité sociétale, des projets pourraient voir le jour avec le développement de l'hébergement solidaire. L'idée est de permettre à des personnes à faibles ressources de partir en vacances, à des tarifs moindres. Ce dispositif pourrait s'effectuer avec l'aide de la CAF, en lien avec les services sociaux, les communes et la CdC.

L'association EH ! CO veut ainsi proposer des petits séjours dans les habitats aux familles monoparentales et aux femmes en difficulté. En lien avec la commune de Listrac, l'association va développer un écolieu avec hébergements, jardins partagés sur le site du moulin de Peysoup. « Il faut valoriser toutes les bonnes actions sur le territoire et proposer des offres tout au long de l'année dans une démarche vertueuse » a précisé Marie Acker.

L'idée est de permettre à des personnes à faibles ressources de partir en vacances, à des tarifs moindres Divers ateliers ont été organisés durant ce forum sur le tourisme durable et social. Danielle Monge

Via sa démarche d'accompagnement aux changements des territoires touristiques (ACTT), le PNR veut accompagner les acteurs du tourisme vers une dimension écoresponsable. Une réflexion sur le tourisme solidaire est en cours avec des partenaires. L'après-midi, Eric Arrigoni, maire de Castelnau, a accueilli les participants. Puis Sophie Brana a précisé : « Placer le développement durable au coeur de nos actions est une nécessité pour faire face aux défis environnementaux. Il faut promouvoir un tourisme responsable et durable ».

Pascale Got, députée socialiste du Nouveau Front Populaire, présidente de la commission tourisme au PNR estime que « pour Médoc Plein Sud, entre l'estuaire et l'océan, l'aspect environnemental a pris beaucoup de sens. Il faut voir le tourisme comme un support économique de notre territoire ». L'après-midi s'est poursuivie par une représentation théâtrale et éco-engagée « Pour une poignée de pollen » par la Compagnie 24.92.

Le problème de la mobilité

Raphaël Chanellière, référent tourisme à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a présenté l'objectif de la stratégie de l'organisme public qui oeuvre en faveur du tourisme durable, notamment pour amener le secteur sur la voie de la transition écologique.

La mobilité, très compliquée sur le territoire, est un des leviers à actionner pour agir sur les émissions de gaz à effet de serre et aborder un tourisme décarboné dans le Médoc. Un vrai sujet qui revient de la part de la clientèle touristique.

La mobilité est très compliquée sur le territoire, un vrai sujet qui revient de la part de la clientèle touristique.

Le changement climatique a un impact de plus en plus important sur le territoire. Avec l'accélération des îlots de chaleur, une dégradation généralisée du confort touristique modifie l'attractivité du territoire. Pour y faire face, l'Ademe accompagne les acteurs touristiques pour construire une stratégie d'adaptation au changement climatique en outillant, formant et donnant des moyens d'agir et un soutien financier.

Des pistes d'actions ont été émises à destination des hébergeurs afin de faciliter les mobilités comme fournir des plans de bus, proposer la location de vélos, indiquer des temps de parcours en deux-roues... Cette première journée du tourisme durable a été riche en échanges et en partage de bonnes pratiques pour les acteurs locaux du tourisme.

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

Business Immo
S'Inspirer, dimanche 1 décembre 2024 1062 mots, p. 90,91

ENGAGÉ !

Immobilier et risques climatiques : défis, opportunités et rôle du CRREM en France

Jens Hirsch

Le secteur immobilier français fait face à une intensification des risques climatiques croissants, obligeant les acteurs à adopter des approches durables pour assurer résilience et rentabilité à long terme. Lumière sur les enjeux, les opportunités et la pertinence du cadre CRREM (Carbon Risk Real Estate Monitor) dans le contexte du marché immobilier français.

Par Jens Hirsch, directeur du comité consultatif scientifique mondial CRREM et directeur du développement durable chez BuildingMinds GmbH Que dit la loi ? La législation française en vigueur, telle que le décret tertiaire, met principalement l’accent sur la consommation d’énergie plutôt que sur les émissions de carbone. Les investisseurs et gestionnaires d’actifs immobiliers possédant des portefeuilles internationaux mentionnent fréquemment la France et l’Allemagne comme exemples de décalage entre les certificats de performance énergétique (CPE). Une consommation d’énergie identique peut aboutir à des évaluations de CPE très différentes en France, ce qui a des répercussions sur les dispositifs de reporting de l’Union européenne (UE) tels que le règlement relatif à la divulgation d’informations sur la finance durable (Sustainable Finance Disclosure Régulation (SFDR)) et la taxonomie. La refonte récente de la Directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD) vise à harmoniser les CPE à l’échelle de l’UE. Toutefois, ce processus en est encore à ses débuts et un long parcours jalonné de discussions et de compromis nous attend.

Comment le CRREM peut-il servir de guide en France ? Le Carbon Risk Real Estate Monitor (CRREM) s’est imposé comme la référence internationale pour définir les exigences de décarbonation des bâtiments. D’après les données officielles publiées par le projet CRREM, des bâtiments représentant une valeur d’actifs totale de plus de 300 Mds€ ont été analysés à l’aide de ce cadre. Le CRREM traduit les exigences de l’Accord de Paris en objectifs annuels d’émissions (jusqu’en 2050) par mètre carré de surface de bâtiment, avec des trajectoires cibles distinctes pour chaque type de bâtiment et chaque pays. La trajectoire CRREM pour la France débute nettement plus bas qu’en Allemagne par exemple, ce qui permet de contextualiser l’immobilier français à l’échelle internationale et d’appréhender les risques de dépréciation.

Parmi de nombreux autres acteurs mondiaux de l’immobilier, Axa Investment Managers utilise le cadre CRREM pour suivre et démontrer ses avancées en matière de décarbonation, conformément aux objectifs climatiques de Paris. Pour la deuxième année consécutive, Axa IM a réussi à maintenir 69 % de ses actifs immobiliers directs en adéquation avec les objectifs de décarbonation du CRREM.

Le paysage énergétique français se caractérise par une part importante d’énergie nucléaire, entraînant ainsi de faibles émissions de carbone provenant de la production d’électricité. Cette situation distingue la France des autres pays, où des facteurs d’émission plus élevés sont généralement liés à une dépendance accrue aux combustibles fossiles. Les faibles facteurs d’émission de l’électricité française peuvent être perçus à la fois comme un défi et une opportunité dans le cadre d’une stratégie d’investissement à long terme. Les valeurs d’émissions relativement basses des propriétés françaises pourraient inciter certains propriétaires à sous-estimer la nécessité d’agir. Toutefois, ceux qui souhaitent rester attractifs pour les investisseurs internationaux devraient s’aligner sur les principes fondamentaux du cadre CRREM.

Exploiter les facteurs d'émissions faibles en France Les faibles facteurs d’émission liés à la production d’électricité en France orientent l’attention vers la réduction progressive des sources d’énergie fossile et rendent des options telles que les pompes à chaleur plus attrayantes en matière de CO, par rapport aux pays ayant actuellement des facteurs d’émission élevés. L’expérience récente de l’Allemagne démontre que des interventions axées sur l’électricité, telles que l’installation de panneaux photovoltaïques (PV), peuvent avoir un impact immédiat significatif sur les émissions totales d’un bâtiment. Cependant, à long terme, la plupart des modèles prévoient une décarbonation continue de la production d’électricité, et les émissions seront principalement générées par la consommation de combustibles fossiles à partir du milieu des années 2030. Le changement climatique entraînera des épisodes de sécheresse plus fréquents, ce qui mettra au défi la dépendance actuelle de la France aux centrales nucléaires.

Investir dans l’énergie photovoltaïque peut rendre les parties prenantes moins tributaires de l’évolution future des facteurs d’émission et contribuer à une infrastructure énergétique plus résiliente.

Vers un marché immobilier résilient Afin de relever les défis liés au changement climatique sur le marché immobilier français, les parties prenantes doivent adopter des stratégies et des outils durables tels que ceux proposés par le cadre CRREM. En intégrant des approches prospectives en matière de décarbonation, d’efficacité énergétique et d’adaptation au climat, l’industrie peut encourager un avenir plus résilient et rentable. Cela bénéficie non seulement à l’économie, mais aussi à la société dans son ensemble.

Le CRREM n’est pas un cadre figé, mais il évoluera continuellement pour s’adapter aux nouvelles découvertes issues de la science du climat. De plus, les trajectoires mises à jour régulièrement tiendront compte de la progression du secteur immobilier ou de l’humanité dans son ensemble en matière de protection du climat. A moins que nous ne tenions compte des nouvelles découvertes des climatologues concernant les points de basculement potentiels dans le système climatique, nous devons actuellement considérer le budget d’émissions restantes pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Cependant, si nous ne réduisons pas nos émissions conformément aux trajectoires cibles du CRREM et maintenons un niveau trop élevé au-delà de l’année de référence, nous aurons naturellement utilisé plus de ce budget que prévu initialement, et les efforts futurs devront donc être encore plus importants.

En d’autres termes, selon la logique du CRREM, plus nous tardons à agir, plus les trajectoires de décarbonation ne feront que s’intensifier. • directeur du comité consultatif scientifique mondial CRREM et directeur du développement durable chez BuildingMinds GmbH

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
2 décembre 2024 242 mots
Un procès historique sur le climat devant la Cour de La Haye
20 Minutes avec AFP

justice climatique - La plus haute juridiction de l’ONU entame des audiences visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique L’objectif fixé est ambitieux. La plus... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
jeudi 5 décembre 2024 - 18:07:58 UTC 405 mots

Climat: l'Inde demande à la CIJ de s'en tenir aux contraintes existantes

La Haye, 5 déc 2024 (AFP) - L'Inde a demandé jeudi à la Cour internationale de justice (CIJ) de ne pas créer de nouvelles obligations pour lutter contre le réchauffement climatique, alors que la juridiction travaille à l'élaboration de nouvelles directives mondiales.

Le pays a estimé devant la CIJ que le cadre existant de l'ONU était suffisant, provoquant la colère des petits Etats vulnérables qui souhaitent voir la Cour aller plus loin.

"La Cour devrait éviter de créer des obligations nouvelles ou supplémentaires au-delà de celles déjà existantes", a déclaré le représentant de l'Inde Luther Rangreji à la CIJ.

La convention de l'ONU sur les changements climatiques (CCNUCC) "reflète un équilibre délicat entre des intérêts différents et bénéficie d'une adhésion presque universelle", a estimé M. Rangreji.

Il a également averti que la patience de l'Inde avait ses limites alors que le pays le plus peuplé du monde cherche à réduire ses émissions polluantes tout en s'attaquant à la pauvreté dans le pays.

"L'Inde mène des actions climatiques ambitieuses basées sur ses propres ressources nationales, malgré le fait que nos partenaires des pays développés n'aient pas rempli leurs obligations de fournir un financement climatique et des technologies à faible émission de carbone", a-t-il poursuivi.

"Naturellement, il y a une limite à la charge que nous imposons à nos citoyens, même lorsque l'Inde vise des objectifs de développement durable pour un sixième de l'humanité", a-t-il ajouté.

L'Inde s'est engagée à parvenir à une économie à émissions nettes nulles d'ici à 2070, soit deux décennies après la plupart des pays occidentaux industrialisés.

Elle fait partie de la centaine de pays et organisations qui doivent présenter leurs points de vue sur le changement climatique devant la CIJ, qui siège à La Haye.

La France de son côté a déclaré jeudi devant la Cour placer "comme de nombreux pays" "des attentes élevées dans cette procédure".

L'ONU a demandé à la CIJ un "avis consultatif" sur les obligations des pays en matière de lutte contre le changement climatique et sur les conséquences juridiques pour les Etats qui causent des dommages au climat.

Mais les deux plus gros pollueurs du monde, les Etats-Unis mercredi, et la Chine mardi, ont, comme l'Inde, exhorté la Cour à s'en tenir au droit actuel.

La CIJ mettra probablement des mois, voire des années, à rendre son avis, dont certains estiment qu'il aura un impact limité étant donné sa nature non contraignante.

La Voix du Nord (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 12:29:07 656 mots

Environnement : « La volonté d'accélération des entreprises va à l'encontre d'une économie responsable »

Dylan Dez

À l'occasion de la 18 e édition du World Forum, Christian Clot, CEO d'Human Adaptation Institute, est intervenu pour évoquer l'adaptation au changement climatique au sein des entreprises, lui qui a mis au point l'expérience Climate Sense. Entretien.

Par Propos recueillis par Dylan Dez

– Vous avez mis au point Climate Sense, une cabine qui permet de tester la vie sous une température de 50 degrés. Dans quel but ?

« On mène des recherches depuis des années avec le Human Adaptation Institute sur l'impact du changement climatique sur l'être humain. On ne peut pas déplacer les gens jusqu'en Arabie saoudite, mais il faut faire ressentir les choses pour convaincre : c'est pourquoi nous avons conçu Climate Sense. On propose aux participants de faire des activités du quotidien, comme du vélo ou des jeux de société. Je ne voulais pas que cela ressemble juste à un hammam. Si vous faites un sondage avant l'entrée en cabine, 80 % des testeurs disent avoir déjà ressenti une température de 50 degrés. En sortant de la cabine, 100 % d'entre eux avouent que l'expérience allait bien au-delà de ce qu'ils imaginaient. Ce n'est pas encore la version finale de l'expérience, on aimerait bien l'appliquer à plusieurs domaines pour sensibiliser le plus grand nombre : en sport par exemple, en voyant comment les frères Lebrun pourraient être champions au tennis de table sous 50 degrés. »

– Est-ce que l'on va suffisamment vite aujourd'hui, selon vous, sur la question de l'environnement ?

« Je suis fasciné par les unions qui se forment en Europe sur le sujet, même dans des formations politiques qui a priori ne mettent pas l'environnement dans leurs priorités. Mais c'est encore très lent en termes d'action étatique. Des ministres ont pourtant participé à notre expérience, le problème, c'est que des décisionnaires craignent de heurter l'opinion et de perdre leur place en appliquant des règles qui pourraient bousculer les habitudes de chacun. Dans le milieu économique, on voit naître des initiatives, les labels environnementaux se multiplient mais la volonté d'accélération des entreprises va à l'encontre de l'économie responsable. Par exemple, pour une société, ne pas passer à l'intelligence artificielle, c'est risquer de disparaître demain. »

Pour la planète, il n'y aurait rien de pire que de voir Total quitter la France pour un pays qui ne s'embarrasse pas des réglementations.

– C'est difficile de s'adapter à une économie responsable, pour une entreprise ?

« La plupart des dirigeants sont conscients qu'il y a un problème. Ceux qui préfèrent l'ignorer, c'est vraiment marginal. Mais les entreprises ne peuvent pas changer toutes seules dans un contexte ultra-concurrentiel. L'activité d'une entreprise doit rester pérenne pendant longtemps, on ne peut pas prendre une décision qui nous conduit à gagner moins d'argent que le voisin, sinon c'est un suicide économique. C'est le système en place qu'il faut adapter à grande échelle. Nous menons des interventions auprès de nombreux acteurs du monde économique, et nous avons même décliné le concept de la cabine en demandant à des sociétés de faire leurs comités exécutifs sous ces températures. Au bout d'un moment, les testeurs se rendent compte que les décisions prises sont aberrantes en raison de la forte chaleur. »

– Faut-il valoriser les bonnes initiatives ou au contraire sanctionner les mauvais élèves ?

« Il faut mettre en avant les bonnes pratiques à suivre. Prenez Duralex (spécialisé dans le verre, NDLR) , qui a connu des cessations d'activité et qui fonctionne aujourd'hui sur le modèle de la SCOP (société coopérative et participative). C'est une alternative à la quête constante de profits, mais ils ne reçoivent pas un euro du gouvernement, là où leurs concurrents bénéficient de moyens énormes. Les sanctions, pourquoi pas, mais tout dépend comment. Pour la planète, il n'y aurait rien de pire que de voir Total quitter la France pour un pays qui ne s'embarrasse pas des réglementations. C'est une entreprise implantée dans une cinquantaine de pays qu'on a tout intérêt à garder dans le giron français et européen. »

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
1 décembre 2024 823 mots
"Un signal d'alarme pour notre planète" : de nouvelles images montrent l'ampleur effrayante du recul des glaces arctiques

Greenpeace a publié une nouvelle série d'images illustrant l'ampleur du recul des glaces polaires dans l'Arctique. View on euronews Greenpeace a publié une nouvelle série d'images illustrant... Voir l'article

The Conversation (France) (site web réf.) - The Conversation (FR)
9 décembre 2024 1548 mots
Comment les activités maritimes risquent-elles d’affecter les estuaires ?
Florent Grasso

Les écosystèmes des estuaires ont été et continuent d’être profondément modifiés par les activités anthropiques et notamment maritimes. Une méthode mise au point par des chercheurs permet désormais d’anticiper... Voir l'article

Le Petit Journal (site web réf.) - Le_Petit_Journal
4 décembre 2024 514 mots
Atelier 2 Tonnes - Empreinte carbone et transition bas carbone

Atelier 2 Tonnes - Empreinte carbone et transition bas carboneATELIER-2-TONNES-2.pngATELIER-2-TONNES-2.png1232tonnes, le workshop interactif pour sensibiliser et engager contre le changement climatique À travers des... Voir l'article

Maddyness (site web réf.) - Maddyness
28 novembre 2024 760 mots
De VC à entrepreneuse, Aurore Falque Pierrotin a créé la climate tech Darwin
Jeromine Doux

De VC à entrepreneuse, Aurore Falque Pierrotin a créé la climate tech Darwin Après 7 ans à investir dans des startups, Aurore Falque Pierrotin a décidé de lancer la sienne. Elle... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
mardi 19 novembre 2024 - 04:01:40 UTC 744 mots
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19 novembre 2024 - AFP - Infos Economiques

Climat: cockpit connecté, calculateur... L'aérien s'équipe face aux traînées de condensation

Mérignac, 19 nov 2024 (AFP) - Des technologies existent pour éviter les traînées de condensation, sillages blancs qui représentent une grande part de l'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique, mais elles tardent à être déployées à grande échelle, estiment industriels et ONG qui réclament davantage de régulation.

Ces traînées, constituées de vapeur d'eau et de suies gelant à haute altitude, forment des voiles nuageux agissant comme un gaz à effet de serre.

"C'est comme une couverture qui empêche la chaleur de la Terre de s'échapper vers l'espace", explique à l'AFP Carlos López de la Osa, spécialiste en aviation durable au sein de l'ONG Transport & Environnement (T&E).

Elles se forment dans des régions froides et humides (sursaturées en glace, ou "ISSR") dont l'évitement pourrait fortement réduire l'impact climatique du secteur, estiment les scientifiques.

À Mérignac, dans l'agglomération bordelaise, l'équipementier aéronautique Thales développe des solutions en ce sens: commandes d'avion connectées, calculateur de l'empreinte climatique de chaque vol, logiciel "orchestrateur" mettant en relation les zones de contrôle aérien...Tel ce cockpit FlytX aux larges écrans tactiles: sur une simulation de vol Sion-Dublin, le pilote est en mesure de recevoir une alerte avant ou après le décollage, de valider un nouveau plan de vol et d'esquiver une zone avec l'accord du contrôle aérien.

- Dérouter les avions -

Les traînées de condensation pourraient représenter jusqu'à 57% de l'impact de l'aviation sur le réchauffement, soit bien plus que les émissions de CO2 dues à la combustion du carburant, selon une étude de 2021 publiée dans la revue scientifique Atmospheric Environment.

"Elles représentent la partie cachée de l'iceberg", résume Matteo Mirolo de Breakthrough Energy, initiative du magnat américain Bill Gates pour lutter contre le changement climatique.

Et les éviter semble à portée de main: seuls 2 à 3% des vols "créent 80% des traînées de condensation réchauffantes", note-t-il.

Une récente étude de T&E suggère une possible réduction de moitié de cet impact "en modifiant légèrement les trajectoires de vol d'une petite partie de la flotte mondiale".

Reste à identifier ces vols et à dérouter les avions concernés, comme le testent déjà une poignée de compagnies dont American Airlines ou Amelia en France.

La petite compagnie régionale a commencé des essais: sur une trentaine de vols Paris-Valladolid, cinq ont vu leur trajectoire modifiée au prix d'un léger surcoût en kérosène, explique Adrien Chabot, directeur de l'innovation, plaidant pour une généralisation de cette pratique.

"Je ne vois pas aujourd'hui ce qui pourrait empêcher" les grandes compagnies de faire pareil, dit-il, tout en admettant un "enjeu financier".

Amelia utilise Flights Footprint, calculateur de Thales basé sur les dernières modélisations météorologiques et sur l'intelligence artificielle. Cette application permet de mesurer l'impact climatique d'un vol en intégrant aussi les effets non-CO2 comme les traînées de condensation.

- "Il faut des régulations" -

"Ce sont des choses qui peuvent devenir des réalités relativement vite", assure Denis Bonnet, vice-président chargé de la recherche, de la technologie et de l'innovation pour l'aéronautique au sein de Thales.

Mais les contrôleurs aériens "n'aiment pas du tout" que l'on change les trajectoires, souligne-t-il. "Quand on fait (de l'évitement) de façon non collaborative, ça sature le système." Pour cela, l'équipementier a aussi développé un "orchestrateur" afin que pilotes et contrôleurs s'accordent sur la zone à éviter et que le trafic soit réorganisé.

Malgré ces innovations, certains acteurs du secteur jugent nécessaire d'attendre. "Je ne pense pas que l'on soit prêt", plaide Nelly Elguindi, manager des émissions non-CO2 à l'Iata, l'association des grandes compagnies aériennes.

Elle suggère de récolter "davantage de données" pour s'assurer que l'évitement, qu'elle juge néanmoins "prometteur", n'engendre pas davantage d'effet réchauffant qu'il n'en supprime: "Certaines traînées de condensation ont un effet refroidissant. Nous ne voulons pas dévier des vols produisant des traînées refroidissantes, en émettant davantage de CO2 pour le faire", dit-elle.

"Ces incertitudes ne doivent pas justifier l'inaction", réplique Matteo Mirolo de Breakthrough Energy, soulignant que le consensus scientifique est que les traînées ont "dans leur ensemble" un effet réchauffant "significatif".

"L'industrie n'a pas suffisamment de pression pour agir", abonde Carlos López de la Osa. "Il faut des régulations pour que ces solutions soient déployées à grande échelle."

Au 1er janvier, la Commission européenne doit mettre sur pied un mécanisme poussant les compagnies à surveiller leur impact non-CO2, s'agissant de vols effectués entre aéroports européens. Bruxelles doit ensuite rendre un rapport d'ici fin 2027 afin, "si nécessaire", de formuler des propositions de réglementation.

ldf-jed/ppy/LyS

Le Nouvel Obs (site web)
EcoloObs, mardi 10 décembre 2024 - 07:20 1399 mots

« Une catastrophe écologique en puissance » : à Nonville, associations et collectivités en lutte contre des forages pétroliers

Le Nouvel Obs

La compagnie pétrolière Bridge Energies a été autorisée à forer deux nouveaux puits de pétrole à Nonville, en Seine-et-Marne. Face au risque de pollution, la régie Eau de Paris, appuyée par des collectivités locales et six associations écologistes, a déposé un recours.

Ce ne sont pas sa mairie école au crépi rose ni le charmant bocage gâtinais qui l'entoure qui font la particularité de Nonville, petit village de 600 âmes niché au creux de la vallée du Loing, à 85 kilomètres de Paris. Non, ce qui le différencie des autres bourgs de Seine-et-Marne tient à une société : la compagnie pétrolière Bridge Energies. Ici, l'exploitant est titulaire de la concession d'un gisement jusqu'en 2034.

Puits de pétrole à Cazaux : la goutte de trop ?

En cette journée grise de fin novembre, tout est calme sur la plateforme, située à moins de 100 mètres des premières habitations. De prime abord, la discrète installation pourrait passer pour une déchetterie. Derrière le grillage, pas d'impressionnantes machines comme dans les champs pétroliers américains mais une sorte de grue, quelques citernes et deux camions. Une vague odeur de soufre monte au nez. « Il y a peu, c'était bien pire. Ça sentait l'oeuf pourri 24 heures sur 24 », commente Louis-Marie Barnier, administrateur de l'association environnementale France Nature Environnement (FNE) Seine-et-Marne et membre d'Environnement Bocage Gâtinais. Autour, les chevaux du centre équestre paissent tranquillement et le Lunain s'écoule paisiblement.

A Nonville, Bridge Energies (anciennement Bridgeoil) exploite depuis 2009 trois forages. Seuls deux continuent aujourd'hui de produire du pétrole, pour l'équivalent de 50 à 60 barils par jour. « L'équivalent d'une station-service parisienne... »C'est là que réside l'objet de la discorde : l'entreprise a obtenu de l'Etat en 2020 d'ouvrir deux nouveaux puits, des réserves pétrolières non exploitées se situant sur une partie du champ, à 1 510 mètres de profondeur.

« Une catastrophe écologique en puissance »

L'édile du village, Jean-Claude Belliot, s'inquiète surtout des nuisances pour le voisinage causées par cette possible extension. La construction des nouveaux puits de Bridge Energies engendrerait une augmentation du ballet des camions-citernes venant récupérer l'huile à Nonville pour la transporter jusqu'à la raffinerie du Havre. « Lors des derniers entretiens sur l'installation pétrolière, nous avons constaté des infractions au Code de la route lors du passage des convois exceptionnels, ne respectant pas l'itinéraire imposé pour se rendre sur le site. Nous avons pu également constater des dégradations sur les voiries communales et sur la signalétique », lance-t-il, assis à son bureau dans la petite bibliothèque de la mairie. L'élu s'inquiète aussi de l'impact d'un tel projet sur l'environnement de sa commune.

Il est loin d'être le seul. « Lorsque j'ai appris que l'Etat autorisait le chantier, je suis tombé de ma chaise. Cette affaire est une catastrophe écologique en puissance, à l'heure où les ressources en eau sont de plus en plus menacées », s'indigne au téléphone Dan Lert, adjoint à la Mairie de Paris, en charge de la transition écologique, du plan climat, de l'eau et de l'énergie et président de la régie municipale Eau de Paris.

Total et l'environnement : la bombe climatique

La plateforme se situe en effet en amont des points de captage de Villeron et Villemer, jugés « stratégiques » par Eau de Paris car ils alimentent quotidiennement environ 180 000 Parisiens et Seine-et-Marnais. Pour aller chercher cet or noir à plus de 1 500 mètres de profondeur, l'entreprise devra traverser une nappe phréatique. Cette dernière alimente les robinets des 789 habitants du bourg de Villemer, et de plus d'une centaine de milliers de Parisiens, en particulier des 1, 2, 3, 4, 7, 15 et 16 arrondissements.

« Protéger les captages »

Le moindre accident, au moment du forage ou pendant l'exploitation, « condamnerait ces sources d'eau potable », assure Dan Lert. Son inquiétude paraît légitime : Bridge Energies a déjà connu deux incidents depuis son arrivée sur la concession. En 2013, un camion avait déversé accidentellement une partie de sa citerne sur les petites routes traversant Nonville. Moins de dix ans plus tard, en 2022, de l'eau à 68 °C remplie d'hydrocarbures s'était répandue sur la plateforme après la rupture d'un joint sur une canalisation.

COP29, le pétrole toujours roi : « Aucun pays n'entreprend de transformation vers une économie sobre en énergie »

Le danger est d'autant plus prégnant que la nature du sol mènerait à une propagation rapide des hydrocarbures vers la nappe. « Nous demandons l'abandon définitif du projet. Nous sommes déterminés à protéger nos captages d'eau potable », ajoute le président d'Eau de Paris, qui a déposé un recours devant tribunal administratif de Melun.

« L'exploitation et le transport des hydrocarbures comportent aussi de nombreux risques », complète Louis-Marie Barnier, citant pêle-mêle la pollution des sols, des eaux de surface et souterraines ou les risques pour la biodiversité. « Le Lunain, classé en Natura 2000, passe tout près », soupire-t-il avec un geste du bras en direction de la rivière située à proximité.

« Non-sens écologique »

FNE Seine-et-Marne, ainsi que cinq associations environnementales (Les Amis de la Terre France, FNE Ile-de-France, Notre Affaire à Tous, Reclaim Finance et le Réseau Action Climat) ont annoncé fin octobre avoir formé une « intervention volontaire », une procédure en soutien au recours d'Eau de Paris. Toutes dénoncent un « non-sens écologique », explique Louis-Marie Barnier, le gouvernement s'étant engagé, avec la loi Hulot de 2017, à baisser le recours aux énergies fossiles de 30 % d'ici à 2030, puis de 40 à 50 % en 2050.

Risque climatique : ce que révèlent les archives de Total

« Le symbole est fort : un an après l'accord de la COP28 sur la sortie des fossiles, la France choisit de renforcer l'extraction de pétrole à quelques kilomètres de sa capitale », appuie Clara Sannicolo, responsable climat et territoires au Réseau Action Climat. « Il s'agit là d'un cas d'école de projet non seulement anachronique mais en violation claire des engagements français en matière climatique et environnementale », souligne de son côté Jérémie Suissa, délégué général de Notre Affaire à Tous.

Car si pour Bridge Energies, il n'est pas question de ralentir la cadence, les experts de l'ONU sont formels : « Le monde doit diminuer sa production de 6 % par an afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. » L'Agence internationale de l'Energie recommande de son côté, depuis 2021, la fin immédiate des investissements dans les énergies fossiles. Sans parler des scientifiques du Groupe d'Experts intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (Giec) qui, dans sa dernière synthèse, préconise de renoncer à l'exploitation de 80 % des hydrocarbures dans le sol, dans la perspective de limiter le changement climatique à +2 °C.

Accusations de greenwashing

Contacté par « le Nouvel Obs », l'exploitant n'a pas souhaité faire de commentaire. Son président, Philippe Pont, avait déjà défendu dans une interview à Franceinfo que « le pétrole français est produit notamment avec de l'énergie décarbonée », à savoir une pompe « entièrement électrique ». « Quand vous faites venir du pétrole d'Arabie saoudite ou d'Irak, les gros bateaux polluent. Et nous, aujourd'hui, on a un impact carbone deux à trois fois moindre que le pétrole importé », assure-t-il. « Ah... Le fameux mythe du pétrole vert en circuit court. En voilà une belle illustration de greenwashing », ironise Louis-Marie Barnier, sans parvenir à masquer son exaspération face à cet argumentaire « plus que douteux ».

A Nonville, élus et militants écologistes sont d'autant plus prêts à mener ce combat que la commune s'est déjà illustrée par le passé en matière de lutte environnementale. En 2016, la préfecture de Seine-et-Marne avait autorisé le pétrolier américain Hess Oil à pratiquer la fracturation hydraulique à l'est de la commune pour extraire du gaz de schiste. « La mobilisation a été un succès, se félicite Louis-Marie Barnier. Nous avons obtenu l'annulation du projet devant le tribunal administratif. » Cette décision a ensuite fait jurisprudence : la France est devenue le premier pays au monde à interdire l'usage de cette technique hautement polluante.

Patrick Pouyanné, le roi du pétrole : comment le patron de Total freine la transition énergétique

Concernant cette nouvelle contestation, si le juge des référés a autorisé les forages, il ne s'est pas prononcé sur l'existence d'un doute sérieux concernant la légalité de l'arrêté contesté. Il faudra donc attendre le jugement sur le fond, prévu « au premier semestre 2025 », pour savoir si l'arrêté préfectoral est ou non légal. Eau de Paris n'exclut d'ailleurs pas d'introduire un nouveau référé si l'exploitant décidait de démarrer les travaux malgré ses déclarations. En attendant, l'ensemble des protagonistes sont prêts à continuer la mobilisation. Tous le répètent à l'envi : « On ne lâchera rien à Bridge Energies. »

Cet article est paru dans Le Nouvel Obs (site web)

Ouest-France
Nord-Finistère
Brest et sa métropole, lundi 18 novembre 2024 825 mots, p. OF Nord-Finistère_12

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Concerts et spectacles

Tonnerre Comedy-club

Comédie, humour. Plateau de 4 humoristes à Brest. Une heure de rire rue d’Aiguillon.

Mercredi 27 novembre, 20 h 30, Enracinés, 24, rue d’Aiguillon. Tarif : libre.

Culture et idées

« S’ils touchent à l’un d’entre nous », projection du film et débat

Ciné-débat. Christian, délégué syndical combatif d’une boulangerie industrielle de Moselle, est licencié du fait de son travail de syndicaliste. Des formes d’auto-organisation ouvrière et des alliances se mettent en place pour arracher sa réintégration. Film documentaire. 80 min. France.

Jeudi 21 novembre, 20 h à 23 h, patronage laïque Guérin, 1, rue Alexandre-Ribot. Gratuit. Contact : 02 98 80 08 42, [email protected], http://www.plguerin.fr

Annonce

Café océan : les expéditions en région polaire

Café participatif. Vagabond est un voilier polaire de Brest. À bord, on vit au rythme de la banquise, en immersion totale, pour mieux comprendre les écosystèmes polaires et l’impact du changement climatique. Mardi 26 novembre, rencontre avec Eric Brossier, le capitaine de Vagabond.

Mardi 26 novembre, la PAM, 56, rue d’Aiguillon. Gratuit. Contact : [email protected], https://www.astrolabe-expeditions.org/

Rencontre avec Titiou Lecoq sur les inégalités financières hommes femmes

Conférence sciences humaines. L’autrice du livre « Le couple et l’argent » (Ed. L’Iconoclaste, 2022) pointe du doigt les inégalités financières qui perdurent entre les hommes et les femmes au cœur de nos foyers. En partenariat avec le CIDFF29 et la librairie Dialogues.

Mercredi 27 novembre, 14 h à 16 h, auditorium médiathèque des Capucins, 25, rue de Pontaniou. Gratuit.

Convivialité et partage

Troubles du sommeil (focus écran)

Rencontre. Échange avec une consultante spécialisée dans le sommeil (focus écran) gratuit, sans rendez-vous et anonyme.

Mardi 19 novembre, 8 h 15 à 11 h, Bellevue. Gratuit. Contact : 06 50 18 55 24, [email protected], http://lemarsoins.fr

Loisirs et sports

Scène ouverte Collectif Synergie

Animation. Place à la musique, au chant, à la poésie, au slam, au rap, au conte, au théâtre, à la danse et à l’humour.

Jeudi 21 novembre, 19 h 30 à 22 h, Kafkerin, 77, rue Auguste Kervern. Gratuit. Contact : [email protected]

Vie quotidienne

Messes

Vie paroissiale. Messe à 18 h 30 ; confessions, de 17 h 30 à 18 h 20.

Lundi 18 novembre, église Saint-Louis.

UFC Que choisir Pen-ar-Créac’h

Permanence. Consommateurs, des bénévoles vous accueillent et vous informent, les documents (devis, factures) sont nécessaires pour orienter les démarches. Prendre rendez-vous par téléphone aux heures de permanences ou en ligne sur le site.

Mardi 19 novembre, 9 h 30 à 12 h et 14 h 30 à 17 h, jeudi 21 novembre, 9 h 30 à 12 h et 14 h à 17 h, maison des associations, 6, rue Pen-ar-Creach. Contact : 02 98 80 64 30, [email protected], https://brest.ufcquechoisir.fr/

Union nationale des combattants du Grand-Brest

Permanence. Permanence au cercle de la Marine, espace Oasis sous la salle Surcouf. Accueil et informations sur l’association, renouvellement des cotisations 2025, inscriptions assemblée générale.

Mardi 19, mardi 26 novembre, 14 h à 16 h, cercle de La Marine CC, 24, rue Yves-Collet. Contact : 02 98 14 98 74, 06 70 08 20 30, [email protected]

Réunion collective d’informations

Réunion. La maternité est un moment important de la vie de famille. Vous vous posez sûrement de nombreuses questions sur les démarches administratives et vos droits et les prestations. La Caf et l’Assurance maladie s’associent et proposent une réunion collective d’informations.

Jeudi 28 novembre, 17 h à 18 h 30, salle Atalante, Horizons Léo Lagrange, 5, rue Sisley. Gratuit.

Guipavas

Natasha St-Pier avec les Petits chanteurs à la croix de bois

Chanson. Pour célébrer Noël, Natasha St-Pier invite les Petits chanteurs à la croix de bois. La chanteuse reprendra les grands classiques de Noël issus de son dernier album « Christmas » sorti en novembre 2023. https://www.billetweb.fr/natasha-st-pier-guipavas ou endroits habituels.

Mercredi 18 décembre, 20 h 30 à 22 h, église, rue de Paris. Payant. Contact : 06 16 11 37 90, [email protected]

Le Relecq-Kerhuon

Jacolot hors les murs au Vieux Kerhorre

Animation. On discute du covoiturage dans le quartier et on s’organise, toujours autour d’un thé, café ou jus de fruits.

Mercredi 20 novembre, 16 h 30 à 19 h, salles des pêcheuses kerhorres, quartier du Vieux Kerhorre. Gratuit. Contact : 02 98 28 05 49, [email protected], https://centrejeanjacolot.centres-sociaux.fr/

Feux de brouillard

Théâtre. Un road-trip où il sera question de brouillard permanent, de pâté fait-maison et d’une légende de sorcière. « Feux de brouillard » interroge la marginalité, au fil de récits qui se contredisent. Qui croire ? Le village ou la sorcière ? Margot ou Charles ? Dès 12 ans.

Vendredi 22 novembre, 20 h à 21 h 05, Astrolabe, rue Jean-Zay. Tarifs : 8 €, réduit 5 €. Contact : 02 98 28 61 31, [email protected], https://www.lerelecqkerhuon.bzh/feux-de-brouillard/

La République du Centre
Montargis, mercredi 20 novembre 2024 173 mots, p. Loiret-30

Montargis. Activités.

Montargis. Activités. L'atelier 21, au 21, avenue de l'Abbé-Foucher, organise des activités gratuites et sur inscription. Le mercredi 27 novembre, de 14 à 16 heures, pour une animation fresque de l'eau, sur les enjeux liés l'eau, son usage, son impact et celui du changement climatique, avec la LNE (Loiret nature environnement). Le jeudi 28 novembre, de 9 à 11 heures, pour une activité de fabrication soi-même d'un nettoyant multisurfaces et une crème à récurer, avec les équipes de l'équipe 21. Renseignements sur les réseaux sociaux, Facebook « atelier 21 Maison Pédagogique », sur Instagram ou sur X. Inscription obligatoire à [email protected] ou au 07.85.56.58.14 avec places limitées.

Dordives. Repas concert. L'association Dordives en folie organise un repas concert samedi à 19 h 30 à la salle des fêtes. Au menu : sangria, cassoulet, fromage, dessert, boisson comprise. Tarifs 30 euros, enfants 12 euros. Animation avec le groupe French edition Trio, pop/rock, variété française et internationale. Ouvert à tous, réservation recommandée au 06.73.23.54.88.

L'Est éclair
EST
REGION, mardi 19 novembre 2024 606 mots, p. EST6

Environnement

Le Grand Est acte la création d’un Observatoire régional de l’eau

Stéphanie MUNIER

Le conseil régional a voté, en séance plénière à Metz le 14 novembre dernier, la création de l’Observatoire régional de l’eau. Un outil innovant qui centralisera les données régionales sur l’eau et les milieux aquatiques, pour favoriser une gestion intégrée et durable de la ressource.

Stéphanie MUNIER

C’est une rare unanimité qui a clos sur une note positive la séance plénière du conseil régional, jeudi 14 novembre à Metz, et qui a permis la création de l’Observatoire régional de l’eau.

Mais il faut reconnaître que le sujet de la gestion de l’eau ne prête plus vraiment à contestation tant il est devenu prégnant ces dernières années, en partie en raison de l’impact du dérèglement climatique (épisodes de sécheresse ou inondations). Et parce qu’il vaut mieux prévenir que guérir – même si les deux se révèlent utiles – la Région a donc proposé aux élus la création d’un Observatoire régional de l’eau.

L’idée n’est pas nouvelle, elle est née des Rencontres régionales de l’eau qui se sont déjà tenues à deux reprises et la création d’un observatoire avait déjà été actée en juin 2023, lors de la présentation de la feuille de route « Adaptation au changement climatique » de la Région.

Un bien commun

Néanmoins, rappelle François Wermer, vice-président en charge de la transition écologique et énergétique, tous les acteurs du territoire « ont compris que l’eau est un bien commun. On la prend quelque part, on l’utilise et on la rend avec une qualité plus ou moins bonne. Mais elle ne nous appartient pas. » Mais alors que la ressource se fait de plus en plus rare, la demande ne faiblit pas et les usages qu’on en fait sont multiples note encore l’élu : domestiques, agricoles, industriels, énergétiques, collectifs, d’agrément, etc. Il faut donc apprendre à partager. Et, surtout, connaître l’état de la ressource.

Collecte et centralisation

des données

Cet Observatoire régional de l’eau Grand Est a donc vocation à rassembler et à diffuser des données existantes sur les ressources en eau du territoire régional et les usages associés, et à calculer des indicateurs à l’échelle régionale. Voire à accompagner les prises de décisions. De nombreuses données sur l’eau existent mais restent trop souvent méconnues ou sous-exploitées. Elles peuvent être calculées, évaluées, centralisées par différents organismes comme les Agences de l’eau (trois sur le périmètre du Grand Est), les services de l’État au niveau national, régional ou départemental, les acteurs territoriaux de l’eau (syndicats mixtes, Région, Départements…) ou des acteurs privés comme les fédérations de pêche. Ce nouvel outil permettra donc la collecte, l’analyse et la diffusion d’informations régionales sur les ressources en eau, les milieux aquatiques et les usages associés.

450 000 euros dédiés

Le périmètre de la région a été choisi car estimé « le plus pertinent » a rappelé François Wermer qui a tenu toutefois à mettre les choses au clair : « Il ne s’agit pas de réinventer ce que d’autres acteurs proposent ou les données qui existent déjà et se diffusent, mais la Région est un interlocuteur naturel vers lequel on se tourne. »

Le budget global pour la mise en place de la structure est de 450 000 € mais il pourrait faire l’objet d’une subvention européenne via le Feder à hauteur de 270 000 €.

L'Éclaireur du Gâtinais - Loiret EG
Montargis, mercredi 27 novembre 2024 255 mots, p. Loiret-12

Atelier 21

Atelier 21. Pour s'inscrire aux ateliers (rue de l'Abbé-Foucher à Montargis), il suffit de nous contacter au 07.85.56.58.14 ou par : courriel [email protected]. Toutes nos activités sont gratuites pour les participants.

Mercredi 27 novembre, fresque de l'eau : découvrir les enjeux liés à l'eau, sa disponibilité, ses usages, notre impact et celui du changement climatique sur cette ressource. Jeudi 28 novembre, fabrique toi-même : nettoyant multi-surfaces et crème à récurer.

Mardi 3 décembre à 9 heures, avec l'Atelier 21, visite d'un appartement témoin lors d'une rénovation globale de la Résidence Primevères à Vésines afin d'atteindre la classe énergétique B.

Mardi 3 décembre à 14 heures, avec le Pimms médiation de l'AME « Tout savoir sur mes droits : En tant que primo-arrivant, quelles sont les démarches que je peux réaliser ? ».

Mercredi 4 décembre à 9 heures, avec le PETR Gatinais Montargois, « Alimentation : Comment bien manger avec un petit budget ? ».

Jeudi 5 décembre, toute la journée, avec le SMIRTOM et l'Atelier 21, pour les écoles : « Comment trier mes déchets ? Comment fonctionne le composteur ? » Parcours écogestes.

Mardi 10 décembre à 14 heures, avec le service écohabitat, « Chauffage : Comment se chauffer avec un petit budget ? ».

Jeudi 12 décembre à 14 heures, avec les Compagnons Bâtisseurs, « Bricolage : Apprendre à installer un interrupteur ou une prise électrique ».

Mercredi 18 décembre à 10 heures, avec l'Atelier 21, collectif « Les Amis de l'Atelier 21 ».

Jeudi 19 décembre, à 14 heures, avec le Pimms médiation de l'AME, « Tri des papiers : Comment trier ses papiers ? Combien de temps les garder ? ».

Le Journal de Saône et Loire
Edition de Montceau - Creusot - Autun ; Edition de Bresse ; Edition de Chalon-Sur-Saône ; Edition du Charolais-Brionnais ; Edition de Mâcon
En quête de demain | un écosystème à préserver, mercredi 27 novembre 2024 623 mots, p. BRES56,CHSA56,PCHR56,CRAU56,MACO56
Aussi paru dans
27 novembre 2024 - L'Est Républicain Le Bien Public Le Progrès (Lyon) La Nouvelle République du Centre-Ouest Le Dauphiné libéré (site web réf.) Ouest-France

Jura

En forêt de Chaux, la restauration des cours d’eau porte ses fruits

Sarah George ( Le Bien Public )

Le travail initié il y a plus de dix ans dans le massif de Chaux, autour de la rivière de la Clauge et de ses affluents, participe à l’atténuation des effets du changement climatique en améliorant la capacité de rétention en eau et en favorisant la biodiversité du milieu.

L’étendue de l’opération menée dans la forêt de Chaux (qui a permis de restaurer plus de 50 kilomètres de ruisseaux) et le suivi scientifique réalisé depuis plusieurs années en font un petit laboratoire à ciel ouvert. Un exemple de restauration de zones humides en forêt qui pourrait être dupliqué ailleurs à l’avenir. Dans ce massif de 20 000 hectares situé à l’est de la Bourgogne Franche-Comté – seconde plus importante forêt de feuillus de France –, l’état dégradé de certains cours d’eau inquiétait.

« Les travaux de drainage réalisés depuis le début du XXe  siècle, et intensifiés en 1950-1970 pour faciliter le reboisement des parcelles, ont amené une détérioration progressive avec un assèchement et un enfoncement des ruisseaux dans leur lit », expliquent Éric Lucot et François Degiorgi, enseignants-chercheurs au laboratoire Chrono-Environnement de l’Université de Franche-Comté. « Résultat : le débit d’étiage de la Clauge, qui traverse la forêt, était très faible. On avait jusqu’à sept kilomètres à sec pendant cinq à six mois de l’année. »

Un manque d’eau qui n’était évidemment pas sans conséquences sur les espèces (batraciens, insectes, poissons) présentes dans cette zone Natura 2000, tout comme sur certains peuplements de chênes en dépérissement.

Pour permettre de ralentir l’écoulement de l’eau, de premiers travaux de restauration vont alors être engagés entre 2005 et 2008 dans le cadre du programme européen Life, en collaboration avec l’Office national des forêts (ONF).

Améliorer la recharge de la nappe dans les sols

« Le but était d’inciter les ruisseaux à reprendre leur ancien lit à méandres, en installant des banquettes végétalisées, en plaçant des bouchons et des embâcles semi-enterrés. Ce qui participe à ralentir le débit sans le bloquer et à améliorer la recharge de la nappe dans les sols », indique Michel Romanski, responsable, à l’ONF, de l’unité territoriale de Chaux.

Très vite, les résultats vont être au rendez-vous. « On a vu revenir certaines espèces très ponctuelles ou quasiment disparues (trichoptère, éphémère…) avec l’allongement de l’hydropériode et la réactivation des zones humides », précise Éric Lucot.

Après cette expérience concluante, un programme de travaux plus ambitieux va être engagé de 2015 à 2018, avec le soutien financier de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse  ; puis poursuivi entre 2021 et 2023, avec un suivi scientifique parallèle assuré par le biais de sondes et de relevés.

Aujourd’hui, tout un collège d’universitaires, d’établissements publics et de bureaux d’études collaborent à cette démarche, pour documenter les effets à long terme sur les cours d’eau, les sols et l’écosystème forestier.

Des ruisseaux témoins (rectifiés par le passé et non restaurés) renseignent, en même temps, l’impact de la restauration et des variations climatiques. « On pense qu’il y aura moins de sensibilité aux sécheresses, en plus de l’humidité gagnée dans les vallons, et des effets indirects induits (sur la diminution des crues en aval, l’alimentation en eau potable ou le moindre rejet de carbone) », conclut le chercheur franc-comtois. Des travaux similaires vont être engagés sur le ruisseau de la Tanche voisine d’ici à 2026-2027.

Ouest-France
Pornic, Pays de Retz
Page Pays de Retz, mercredi 11 décembre 2024 226 mots, p. OF Pornic - Pays de Retz_12

Des arbres plantés symboles de vingt-deux naissances

Samedi, une dizaine de familles corseptines a répondu à l’invitation de la municipalité à l’opération Une naissance, un arbre. Cette action a pour but d’associer les familles et leurs enfants, nés en 2023, à la plantation de jeunes arbres offerts par la Région. Il s’agit d’une démarche écologique permettant de sensibiliser les enfants à l’environnement. Elle permet aussi de contribuer à préserver la biodiversité et de réduire l’impact sur le changement climatique.

Pour l’année 2023, vingt-deux naissances ont ainsi été recensées (contre dix-sept en 2022). Six espèces d’arbres (bouleau verruqueux, chêne pédonculé, chêne sessile, chèvrefeuille des haies, houx commun et sureau noir) ont été choisies, afin d’honorer ces naissances et arborer le port de la Maison verte.

Dans la matinée, les enfants ont pu partager un moment convivial avec Rustine Tourbillon, qui leur a livré une rencontre clownesque avec le spectacle On dirait qu’on serait à la mer. Le livre lauréat du concours du prix Tout-Petit, je lis ! a été offert à chaque enfant, puis les familles ont accroché le prénom de leurs enfants sur l’arbuste devant la salle des Prés, n’ayant pu se déplacer au port de la Maison verte en raison de la tempête  Darragh.

Cet article est paru dans Ouest-France

Sud Ouest - Dordogne
La région, vendredi 13 décembre 2024 916 mots, p. 10

L’huître plate native, un frein à l’érosion?

Alain Babaud; [email protected]

Restaurer les récifs d’huîtres autrefois abondantes pourrait contribuer à protéger le littoral de la houle. Une expérimentation va démarrer aux Portes-en-Ré(17)

Huître de sous-estran

«Un essai, un pari»

Écotaxe

SFN, pour solutions fondées sur la nature. Un sigle associé à la nécessaire adaptation des sociétés humaines aux conséquences du changement climatique, particulièrement depuis les Accords de Paris de 2015, qui prend une forme inattendue en Charente-Maritime. Celle arrondie, à l’instar de la coquille Saint-Jacques ou du pétoncle, de l’huître plate.

Le 7novembre dernier, le ministère de la Transition écologique a annoncé les lauréats de l’appel à projetintitulé Des solutions fondées sur la nature pour adapter les territoires côtiers à l’érosion. Celui de la restauration de récifs d’huîtres plates, dans le but de mieux protéger le littoral en freinant la houle venue de l’île de Ré, était dans la liste. Une sélection aux allures de véritable défi pour la Communauté de communes de l’île de Ré que préside Lionel Quillet, pour le bureau d’études Egis (ex-Casagec), l’entreprise en génie écologique Seaboost et le Centre pour l’aquaculture, la pêche et l’environnement en Nouvelle-Aquitaine. Il suffit d’arpenter l’estran de la plage du Gros-Jonc, aux Portes-en-Ré, à marée basse, pour en prendre la mesure.

Pas une huître plate sur les rochers couverts d’huîtres creuses, ni sur le sable humide. «C’est une huître qu’on ne trouve plus que sous-estran», explique Martin Perrot, de Seaboost. Traduction: le bivalve s’est éloigné de la côte et n’apparaît pratiquement plus à l’air libre, sauf à la faveur de grandes marées. Ou lorsqu’il préfère se laisser porter par les flots plutôt que de se fixer. Les pêcheurs remontent encore quelques spécimens du fond, de temps en temps. Le signe discret que l’Ostrea edulis, native des côtes européennes et abondante au XIXesiècle, n’a pas totalement disparu. «Des ostréiculteurs en trouvent encore fixées sur les tables de leurs bas de parcs», assure Cynthia Carpentier, chargée de mission au Capena, au Château-d’Oléron.

L’épizootie de 1920 a durement frappé l’espèce, amenant l’ostréiculture à se tourner vers l’huître creuse portugaise, puis une huître plus résistante de souche japonaise. Dans les années 1970, l’arrivée de deux parasites termine de dévaster les huîtrières de plates. Seuls subsistent, depuis, dans les pertuis charentais, quelques points de résistance que l’expérimentation qui va démarrer début 2025 doit mieux explorer et quantifier.

Une expérimentation favorable à la biodiversité marine, puisque bénéfique à tout un écosystème d’algues, poissons et petits crustacés. Mais différente de celles en cours en rade de Brest et dans la baie de Quiberon. «L’objectif, souligne Jérémy Dugor, ingénieur en aménagement du littoral et protection des côtes chez Egis, c’est bien de développer des récifs pour atténuer la houle et la force des courants.»

Concrètement, plage du Gros-Jonc aux Portes-en-Ré, l’équipe va capter les larves venues du pertuis breton et tenter de les fixer sur un support. Amalgames de coquilles? Galets? Structures métalliques? C’est à déterminer. En cherchant, ensuite, à «guider le développement» de l’huîtrière naissante en fonction de l’impact attendu sur la houle. Il faudra deux ans pour vérifier qu’il s’agit bien d’une solution (à l’érosion côtière) fondée sur la nature efficace et duplicable ailleurs en France. «Il faut le prendre comme un essai, un pari», indique Lionel Quillet qui relève le haut niveau d’engagement de l’île de Ré, depuis treize ans, dans la défense contre la mer. Tant à travers son plan d’actions de prévention des inondations qui a permis d’investir 65millions d’euros, à ce jour, dans des protections telles que des digues, qu’à travers le financement des travaux de soutien au cordon dunaire réalisés par l’Office national des forêts.

L’estran demeure un lieu «cadenassé» sur le plan réglementaire, relève le président de la CDC, mais en matière de maintien du trait de côte, «on sent que l’État veut que ça évolue. À la préfecture, on nous dit de proposer des initiatives.» L’érosion est de la compétence des communes ou intercommunalités et jusqu’à présent, les financements d’État faisaient défaut, y compris via le fonds Barnier. L’île de Ré dispose, elle, d’une manne qui fait bien des jaloux parmi les territoires littoraux: l’écotaxe qu’elle perçoit sur chaque véhicule qui franchit le péage du pont la reliant au continent. Soit 4 à 4,5millions d’euros par an, fléchés obligatoirement vers des projets environnementaux comme les pistes cyclables, le maintien des dunes ou, désormais, la restauration des récifs d’huîtres plates. La collectivité contribue ainsi à 15% du financement d’une opération à 376150euros portée à 80% par l’État et 5% par le bureau d’études Egis. Une expérimentation qui place un peu plus encore l’île charentaise-maritime, dont 80% de la surface est gelée à l’urbanisation, à la pointe de la conservation de l’environnement.

L’estran demeure un lieu «cadenassé» sur le plan réglementaire, mais l’État semble vouloir que ça évolue

Libération (site web)
mardi 10 décembre 2024 - 17:04:46 973 mots

Dans les Alpes françaises, les glaciers ont connu cette année encore un «déclin inexorable»

Anaïs Moran

Les géants blancs ont perdu de l’épaisseur cette saison 2023-2024, malgré un enneigement important en haute altitude et des chaleurs estivales moindres que ces deux dernières années, selon l’observatoire Glacioclim.

Le déclin des glaciers se poursuit dans les Alpes françaises sous l’effet du changement climatique. Selon les premières données révélées à Libération par le service national d’observatoire Glacioclim , responsable de l’inventaire des géants alpins depuis des décennies, le bilan de la saison ;2023-2024 est une nouvelle fois négatif pour les mastodontes blancs, qui continuent de s’éroder dangereusement. «Les circonstances et le rabotage sont moins extrêmes que lors des années ;2021-2022et2022-2023, mais les glaciers ont encore perdu de la masse malgré un enneigement hivernal important à haute altitude»,révèle Delphine Six, enseignante-chercheuse à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) à Grenoble et responsable de Glacioclim.

Pour rendre compte de l’évolution des étendues de glace alpines côté français, l’observatoire s’affaire à mesurer annuellement cinq glaciers «témoins» de référence permettant de documenter l’impact du réchauffement. L’équipe de Delphine Six vient de terminer les analyses pour trois d’entre eux, les plus «parlants et très représentatifs de la situation globale ;: Argentière, la Mer de glace et Saint-Sorlin. Ils ne font pas la même taille, ne sont pas orientés de la même façon, ne sont pas inclinés de la même manière, de ce fait, ils n’ont pas tous perdu la même quantité de glace, mais les trois enregistrent bel et bien un bilan négatif. A l’image des glaciers des Alpes suisses , qui ont vu leur volume diminuer de 2,4 ;% cette année.

Un très mauvais signal

Le glacier d’Argentière, qui se déploie au cœur du massif du Mont-Blanc entre ;2 ;400 et 3 ;600 ;mètres d’altitude, a été amputé d’environ ;65 ;centimètres de glace en moyenne sur toute sa surface. Son voisin, la Mer de glace, qui constitue avec lui le binôme des deux plus grands glaciers des Alpes françaises, campé entre ;1 ;600 mètres et 3 ;500 ;mètres d’altitude, a lui été raboté de ;2,20 ;mètres. Le Saint-Sorlin, situé dans le massif des Grandes-Rousses, qui prend forme à partir de 2 ;000 ;mètres d’altitude, s’est, lui, aminci de 1,6 mètre de glace. «Ce sont les pertes de masse les moins importantes de ces trois dernières années,rend compte Delphine Six . Argentière et Saint-Sorlin avaient connu, par exemple, des baisses d’épaisseur d’environ ;2 ;mètres l’an passé et de ;4 ;mètres il y a deux ;ans. Mais ce sont à nouveau des pertes, et il ne faut absolument pas les minimiser.»

Selon la responsable de Glacioclim, ces nouvelles baisses sont même un très mauvais signal, car elles illustrent le «déclin inexorable des glaciers même lors d’années météorologiques qui n’apparaissent pas exceptionnelles».Contrairement à la saison ;2021-2022, l’hiver ;2023-2024 n’a pas connu un taux d’enneigement exceptionnellement bas en haute montagne (la bonne santé d’un glacier dépend en grande partie de l’accumulation de la neige durant l’hiver). Marie Dumont, directrice du centre d’études de la neige rattaché au Centre national de recherches météorologiques de Météo France et au CNRS, indique même qu’il a été, en haute altitude (à 2 ;400 mètres), le «quatrième hiver le plus enneigé depuis ;1960, contrairement à ;2021-2022 qui a été le quatrième hiver le moins enneigé».De même, l’été ;2024 n’a pas connu les chaleurs hors normes et étouffantes des étés ;2022 et ;2023 (qui avaient conduit à l’accélération de la fonte des glaciers). «Le mois d’août ;2024 a enregistré des anomalies de températures au-dessus des normales, mais pas au même niveau que les deux étés précédents»,détaille la chercheuse.

«De plus en plus chaud à des hauteurs de plus en plus élevées»

Cette année, la Mer de glace est le géant qui a connu la plus grosse perte de masse, car ses pieds se situent en basse altitude, à 1 ;600 mètres, où le taux d’enneigement a été bien moins important que dans les hauteurs. «Il a fait plutôt doux à cette altitude, donc il est tombé de la pluie au lieu de la neige,explique Marie Dumont. Avec le réchauffement climatique, cette limite pluie neige[qui correspond à l’altitude où les flocons se transforment en pluie, ndlr] remonte logiquement en altitude, car il fait de plus en plus chaud à des hauteurs montagneuses de plus en plus élevées. Cela a un impact considérable sur le manteau neigeux, et donc sur les glaciers. Plus les températures vont augmenter, plus les glaciers même plus haut perchés seront touchés.»

Les Alpes font partie du top ;3 mondial des régions englacées qui ont vu leurs géants blancs perdre le plus de masse. Depuis ;1850, les glaciers alpins ont perdu plus de la moitié de leur volume, dont un tiers au cours de ces deux dernières décennies. L’accélération du désastre est inexorable ;: alors qu’ils perdaient de ;20 à 60 ;centimètres d’épaisseur chaque année au cours du XXe ;siècle, ils voient désormais en moyenne, depuis le début des années ;2000, disparaître entre 1,40 et 2 mètres de glace annuellement (la dernière fois que les glaciers ont enregistré un bilan positif, c’était en ;2001). Selon les analyses de l’Institut des géosciences de l’environnement , les simulations indiquentque la surface de la Mer de glace devrait diminuer de 80 ;% et le glacier d’Argentière tout simplement disparaître, d’ici à ;2100. Le glacier de Saint-Sorlin , en sursis comme 75 ;% des glaciers des Alpes françaises, devrait, lui, mourir inéluctablement vers ;2050 «quels que soient les scénarios climatiques envisagés».

Cet article est paru dans Libération (site web)

Ouest-France
Nord-Finistère ; Rennes Sud-Est ; Mayenne ; Pontivy ; Ancenis ; Ploërmel ; Bayeux, Caen ; Saint-Nazaire, La Baule, Guérande ; Cholet ; Châteaubriant ; La Roche-sur-Yon ; Loudéac, Rostrenen ; Lorient ; Nantes Nord-Loire ; Lannion, Paimpol ; Guingamp ; Dinan ; Les Sables d'Olonne ; Sarthe ; Challans, Saint-Gilles-Croix-de-Vie ; Nantes Sud-Loire Vignoble ; Rennes ; Nantes ; Auray ; Angers, Segré ; Pornic, Pays de Retz ; Fougères, Vitré ; Orne ; Saint-Malo ; Pays d'Auge ; Saint-Lô, Coutances, Cherbourg ; Redon ; Caen, Vire ; Les Herbiers, Montaigu ; Quimper, Centre-Finistère ; Quimperlé, Concarneau ; Saint-Brieuc, Lamballe ; Fontenay, Luçon ; Vannes ; Rennes Nord-Ouest ; Avranches, Granville
France, lundi 18 novembre 2024 1120 mots, p. OF Nord-Finistère_5

« La France recycle 1 % de ses eaux usées »

Recueilli par Patrice MOYON.

Veolia s’impose comme un acteur majeur de la transition écologique et de la gestionde l’eau. Estelle Brachlianoff, sa directrice générale, répond aux questions de Ouest-France.

Vous venez d’annoncer la construction d’une usine de dessalement au Maroc. Est-ce la solution face à la sécheresse ?

Le Maroc affronte depuis six ans une sécheresse qui est la conséquence directe du changement climatique. Ce phénomène pourrait s’aggraver à terme. Avant même de parler de dessalement, nous avons mis en œuvre dans le pays toutes sortes de solutions en réduisant les fuites dans les réseaux d’eau ou en réutilisant les eaux usées après les avoir recyclées. Nous franchissons une nouvelle étape. En 2028, ce sera l’usine de dessalement la plus importante d’Afrique et la deuxième plus grosse du monde. Elle sera implantée à Rabat, la capitale.

Le dessalement est aussi un processus très énergivore…

Ces usines ont pu l’être. Nos innovations permettent aujourd’hui de diviser par cinq l’énergie consommée par rapport aux premières générations d’unité de dessalement.

« Une offre pour traiter l’ensemble des Pfas (polluants éternels) »

L’eau devient un enjeu majeur. Quels moyens est-ce que cela nécessite en termes de recherche ?

Veolia est le leader mondial des technologies du traitement de l’eau. Nous sommes le premier dépositaire de brevets dans ce domaine en Europe, 4 000 à ce jour. Pour ceux qui seraient tentés d’opposer les questions de pouvoir d’achat aux enjeux de santé et d’environnement, nous travaillons sur tous ces sujets en même temps. C’est ce que nous avons fait à l’occasion du renouvellement du contrat de la région Île-de-France que nous venons d’obtenir. Les consommateurs bénéficieront d’un excellent rapport qualité-prix pour l’eau qui sera débarrassée de tous les polluants : perturbateurs endocriniens, Pfas (1)

Comment traitez-vous ces Pfas, dits « polluants éternels » ?

Nous avons appris à les traiter aux États-Unis. Il faut avoir des réponses très locales car il y a des centaines de Pfas différents et ils ne sont pas concentrés de la même façon. Nous avons lancé une offre unique il y a quelques semaines , « Beyond Pfas » (« dépasser les Pfas », en français). Elle permet de traiter l’ensemble des Pfas en fonction de la situation spécifique dans laquelle nous sommes. En France, nous avons mesuré leur éventuelle présence sur tous les contrats que Veolia gère. Sur 99 % d’entre eux, il n’y en a pas de traces mesurables. Pour le 1 % restant, nous définissons des solutions en lien avec les élus locaux. Ce travail passe par l’expertise d’un laboratoire indépendant ainsi qu’un laboratoire mobile pour définir les réponses techniques à apporter, adaptées à chaque territoire.

Et que deviennent-ils ?

Une fois qu’ils sont concentrés, nous les traitons avec de l’incinération à très haute température, soit 1 100 °C. Avec ces traitements, on n’en détecte plus dans les fumées ni dans les cendres à 99,99999 %. Les cendres sont stockées et ne sont pas remises en circulation.

Un autre polluant dit « éternel », le TFA, issu de la dégradation d’un herbicide, inquiète. Pouvez-vous le traiter ?

À ce jour, l’acide trifluoroacétique (TFA) n’est pas un paramètre réglementé en France dans les eaux destinées à la consommation humaine (2). Aucune limite de qualité n’est donc associée à celui-ci. Nous travaillons déjà activement sur sa traçabilité, pour être en mesure de proposer les solutions les plus efficaces en temps voulu.

« Il y a des taux de fuite importants dans certains endroits »

Tous ces traitements sont coûteux. Quel va être l’impact sur la facture d’eau ?

Pour les consommateurs français, l’eau représente 1 % du budget. En innovant, nous pouvons rester dans cette fourchette. Et ce, malgré le besoin de ces nouveaux traitements. Mais cela nécessite de déployer de multiples solutions pour lutter contre les fuites dans les réseaux et recycler les eaux usées. Il y a des taux de fuite importants dans certains endroits de France. L’inaction peut, à terme, coûter très cher.

Mais l’eau est un bien commun. Faut-il en confier la gestion à un acteur privé ?

Le prix a augmenté trois fois plus vite au cours des dix dernières années dans les villes et les villages gérés en régie plutôt que par des acteurs spécialisés. Quand on a la taille d’un grand groupe et qu’on innove, les résultats suivent. D’ailleurs, ne nous trompons pas, les contrats d’eau en France ne sont pas privés. C’est une délégation de service public.

La loi de 2010 visait une moyenne de 15 % de fuite sur les réseaux. Où en est-on aujourd’hui ?

Il y a entre 10 et 40 % de fuite selon les réseaux. La moyenne est de 20 %. Encore une fois, les décisions concrètes appartiennent aux élus. Rappelons cependant que nous sommes dans une bonne moyenne européenne. Aux États-Unis, les fuites sont entre 40 et 50 % et même plus dans certains endroits. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille rester à 20 %.

Comment faire mieux ?

Nous détectons les fuites en temps réel et nous remplaçons uniquement les sections de tuyaux concernées. Pour y parvenir, nous disposons de capteurs. Les données sont gérées dans le cadre d’un centre de pilotage en nous appuyant depuis peu sur l’intelligence artificielle. C’est l’intérêt de recourir à des entreprises comme la nôtre. Si vous n’avez pas les outils digitaux et ce centre de pilotage, vous ne pouvez pas y arriver, vous travaillez à l’aveugle et ça coûte très cher.

Israël et l’Espagne recyclent leurs eaux usées. Comment expliquer le retard français ?

La sécheresse de 2022 a été un choc pour notre pays. Historiquement, la question de l’eau ne se posait pas en France. Ce ne sera plus le cas désormais dans certaines régions. Le grand plan eau, lancé par le président de la République, a permis d’avancer sur ce dossier du recyclage des eaux usées. En quelques mois, nous sommes passés d’un projet à soixante-dix. Pour aller plus loin, il faut simplifier, raccourcir les délais d’autorisation. Ce qui n’exclut pas, bien entendu, les contrôles. L’Espagne recycle 15 % de ses eaux usées et la France 1 %. À Rabat, d’où je reviens, il y a plus de 90 % des espaces verts arrosés à partir d’eau recyclée.

(1)On retrouve ces substances chimiques dans les revêtements antiadhésifs de cuisine, emballages alimentaires, vêtements imperméables, etc.

(2) L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) vient de reconnaître l’herbicide flufénacet comme un perturbateur endocrinien. Le TFA est issu de sa dégradation.

Cet article est paru dans Ouest-France

L'Indépendant
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lundi 25 novembre 2024 361 mots
Aussi paru dans
24 novembre 2024 - L'Indépendant (site web)

Leucate et son port récompensés par le Prix de l'innovation 2024

Lors de l'assemblée générale du Salon des maires, qui s'est tenue à Paris, Porte de Versailles, la commune a eu l'honneur de remporter le Prix de l'innovation 2024, section environnement de France station nautique. Ce prix vient récompenser le système de retraitement des eaux de carénage, un dispositif inédit en France, mis en place en mai dernier, afin de limiter les effets de la sécheresse dans le département et permettant de poursuivre cette activité cruciale en période de restriction d'eau. « Ce projet est le fruit d'un travail d'équipe et d'un engagement commun pour préserver notre environnement marin. Grâce à ce système, nous offrons une solution durable pour limiter l'impact écologique des opérations de carénage, en réutilisant et en traitant les eaux usées tout en respectant les normes environnementales les plus strictes. Cette récompense n'est pas seulement un aboutissement, mais une motivation supplémentaire pour continuer à innover et à agir en faveur de la planète », précise, non sans une certaine fierté, le maire Michel Py. Il a tenu, à cette occasion, à saluer les partenaires ainsi que toutes les personnes impliquées dans cette aventure et celles et ceux qui les soutiennent dans cette démarche mise en place pour un avenir plus vert et responsable, avec une mention spéciale à la société Rellumix, en charge de la réalisation de cette station de retraitement des eaux nouvelle génération.

Réduire ses rejets dans le port Ce dispositif innovant, économe et responsable par la mise en place d'un circuit fermé permet de filtrer l'eau utilisée sur l'aire de carénage, de la traiter, la recycler et la réutiliser. Afin de combler les pertes d'eau lors des manutentions, un module de traitement des eaux de mer « osmoseur » vient coupler l'installation. L'ensemble de ces installations forme un circuit fermé qui, dans un contexte exacerbé de sécheresses dues au changement climatique, permet à l'aire de carénage de Port Leucate, où environ 1000 bateaux sont carénés chaque année, d'être autonome en eau et de réduire ses rejets dans le port. Michel Py et Carine Jouanaud se sont vus remettre le Prix de l'innovation 2024 de France station nautique. E. C.

Ouest-France
Vannes
Grand-Champ - Saint-Jean-Brévelay - Locminé, mardi 10 décembre 2024 443 mots, p. OF Vannes_16

Les citoyens invités à planter de nouvelles forêts

L’association Clim’actions Bretagne et la commune organisent une plantation d’essences diversifiées, vendredi, au lieu-dit Pradigo. Un chantier participatif, pédagogique et intergénérationnel.

Environnement

L’association Clim’actions Bretagne, guidée par des experts forestiers, accompagne les acteurs des territoires bretons à réduire l’impact du changement climatique et les aide à s’adapter aux conséquences. Dans le cadre de son programme, une opération participative et pédagogique est organisée vendredi, en partenariat avec la commune, au lieu-dit Pradigo. « L’i dée, c’est de mettre en œuvre des plantations très diversifiées, voire expérimentales, et de créer de nouvelles forêts pour le climat et la biodiversité. Les enjeux pour la nature sont essentiels , précise la présidente de l’association, Dominique Pirio.

La municipalité a accueilli d’un bon œil la proposition innovante qui vient ainsi agrandir son patrimoine forestier. Pour la maire, Chantal Bihoès :  Ce terrain au centre-bourg mérite d’être végétalisé. Ce n’est pas un endroit propice à la densification. 

Un projet intergénérationnel en deux temps

Le matin, une centaine d’écoliers des deux établissements scolaires de la commune seront accueillis sur le site par les animateurs de Clim’actions et pour procéder aux plantations. La parcelle végétalisée leur servira ensuite de support pédagogique, pour des animations ponctuelles.

L’après-midi, l’opération est ouverte aux locaux (les habitants, les salariés des entreprises mécènes, etc.), et tous ceux qui souhaitent comprendre le fonctionnement de l’écosystème forêt.

Ils seront accompagnés par des professionnels. Ne pas oublier de se munir de gants, pioche, bêche et bottes , préviennent les organisateurs.

560 plants sur la parcelle d’un hectare

Les plants proviennent de pépinières bretonnes distributrices de la marque Végétal local. Huit essences diversifiées, parmi les 560 plants proposés, ont été sélectionnées par Clim’actions. Parmi eux, plusieurs variétés de chênes et aussi du merisier, tilleul, charme, sorbier des oiseleurs, etc. Ces nouvelles espèces favorisent la biodiversité et bénéficient d’une capacité d’adaptation à l’environnement.

Pour se préserver des animaux, la protection des plants est assurée par des poches à huîtres usagées, récupérées chez les ostréiculteurs. Ces accessoires ont été préparés en amont par les jeunes Bignanais, engagés dans l’opération Argent de proche, et les stagiaires du dispositif Mapi (Mise en action pour l’insertion) de Locminé.

Vendredi 13 décembre, à Pradigo (à proximité du cimetière), plantation participative, de 9 h à 12 h, les écoles de la commune ; de 13 h 30 à 16 h 30, les habitants, mécènes, etc.

Cet article est paru dans Ouest-France

Les Echos - Le Cercle (site web)
mercredi 27 novembre 2024 - 08:40 UTC +0100 761 mots

Opinion | CSRD : halte aux idées reçues !

Alors que les offensives contre la CSRD se multiplient, notamment en France, quelques clarifications s'imposent. Camille Sztejnhorn, de Lefebvre Dalloz, défend l'idée que cette directive n'est pas un obstacle, mais une chance de différenciation pour les entreprises européennes.

L'appropriation d'une directive européenne par les entreprises est déjà bien assez complexe pour ne pas en rajouter. Or la tendance, ces dernières années, est à la surinterprétation des textes.

Idées reçues

Non, la CSRD ne s'applique pas à toutes les PME. Seules les PME cotées seront soumises à cette loi, c'est-à-dire moins de 0,003 % des PME françaises et moins de 0,07 % si on exclut les TPE. Et si ces entreprises devront se conformer à ce texte, ce sera dans une version très allégée et pas avant 2027, voire 2029, puisqu'elles ont le droit d'y déroger durant 2 années supplémentaires.

Non, aucune entreprise n'aura à publier 1.200 « data points » dans son rapport, un chiffre partout agité comme un chiffon rouge. Chaque entreprise définit les données qui sont pertinentes (« matérielles ») pour elle. Par exemple, une ETI comme Lefebvre Sarrut, qui opère en France sous la marque Lefebvre Dalloz, a environ 480 « data points » à présenter.

Non, les entreprises n'auront pas à répondre à toutes les exigences de reporting « matérielles » dès la première année, notamment à dévoiler des informations concernant leurs fournisseurs et plus généralement leur chaîne de valeur. La loi donne trois années de transition pendant lesquelles, entre autres, « il suffit que l'entreprise déclarante explique les efforts déployés pour obtenir les informations nécessaires » précise CSRD Essentials, le guide pratique rédigé par le rapporteur de la loi et la Global Reporting Initiative.

Non la CSRD n'impose aucune action au détriment de la croissance des entreprises. C'est une « obligation de dire », pas de faire. Elles ne doivent pas adopter tel ou tel comportement en faveur de la biodiversité ou de la lutte contre le changement climatique, elles doivent déclarer où elles en sont sur ces sujets selon des standards communs à tous.

Enfin, non la CSRD n'a pas été surtransposée. La loi française n'impose pas d'obligation supplémentaire aux entreprises. Cependant, elle a été transposée plus tôt en France que dans bon nombre de nos voisins européens ; ce qui permet surtout aux entreprises françaises de prendre un temps d'avance.

La majeure partie des coups portés à la CSRD le sont donc sur la base d'affirmations inexactes !

Résilience et compétitivité

Loin de nous l'idée d'affirmer que la CSRD est simple à comprendre et à appliquer ! Elle demande un réel effort de la part des entreprises. D'un côté, elle comporte un indéniable coût humain et financier. Mais c'est surtout un investissement essentiel pour la pérennité des entreprises européennes. Elle leur assure un avenir et les prépare à construire leur prospérité, en leur apportant des éléments de différenciation par rapport à leurs concurrents internationaux.

La CSRD permet aux entreprises d'ouvrir les yeux sur des réalités tangibles qu'elles ont parfois du mal à voir. Via l'analyse d'impact - dite « de double matérialité » -, la loi les oblige à mesurer les conséquences des évolutions écologiques et sociales indéniables sur leur propre activité et donc à anticiper l'avenir. La CSRD constitue un outil pour préparer la résilience économique européenne.

Le retour sur investissement de l'ESG ne sera pas immédiat mais viendra : 75 % des grands dirigeants français l'envisagent à 3-7 ans, selon l'étude CEO Outlook 2024 de KPMG. Au-delà des mots, un mouvement est enclenché puisque la moitié des entreprises européennes auraient d'ores et déjà intégré les questions de durabilité au niveau des comités exécutifs, selon le baromètre de l'European Association for Sustainability Professionals.

Exemple chinois

Les marchés chinois ne s'y sont pas trompés. Les trois principales places boursières (Pékin, Shanghai et Shenzen) imposeront à leurs grandes entreprises de publier des données de durabilité à partir de 2026. En mai dernier, après consultation des parties prenantes, elles ont dévoilé les lignes directrices… incluant la démarche de double matérialité !

Et si on écoutait la voix des entreprises européennes qui s'élève au sujet de la CSRD, dans une lettre ouverte signée par 60 entreprises comme Decathlon, Ikea, Bel, Nestlé, Accor ou encore H & M ? Les acteurs qui ont déjà pris son chemin en clament les bienfaits sur leur business.

Avant de penser à simplifier le contenu d'une loi, fraîchement adoptée, attachons-nous collectivement à en simplifier la compréhension et l'application ! Car ce que les entreprises redoutent avant tout c'est l'imprévisibilité législative. Offrons-leur de la stabilité !

Camille Sztejnhornest directrice Europe de l'impact ESG chez Lefebvre Dalloz.

Camille Sztejnhorn

La Voix du Nord
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FRANCE - MONDE, dimanche 17 novembre 2024 429 mots, p. 40TOUTES49

« Je ferai tout ce que je pourrai » : Michel Barnier veut rassurer les agriculteurs

Le gouvernement a cherché vendredi à rassurer les agriculteurs en difficulté en précisant les modalités des prêts auxquels ils pourront prétendre avant un nouveau cycle de mobilisation du secteur qui débute demain.

« Je ferai tout ce que je pourrai » et « toutes les promesses faites aux agriculteurs qui ont manifesté en début d’année seront respectées », a assuré Michel Barnier sur le réseau de radios locales France Bleu, vendredi en marge des Assises des départements à Angers.

Deux dispositifs seront mis en place sous forme de prêts distribués par les banques souhaitant participer. Selon le ministère de l’Agriculture, un premier dispositif est pensé pour faire face aux difficultés conjoncturelles (aléas climatiques ou sanitaires), sous forme de prêts de moyen terme plafonnés à 50 000 euros par exploitation. Seront éligibles les agriculteurs ayant perdu au moins 20 % de leur chiffre d’affaires en 2024 par rapport à leur moyenne historique de référence. « Grâce à un effort partagé entre la banque prêteuse et l’État », le coût de ce prêt atteindra des taux d’intérêt maximum de 1,75 % pour un prêt de 24 mois et 2,35 % pour un prêt de 36 mois, est-il précisé. Une bonification supplémentaire sera octroyée aux jeunes installés depuis moins de cinq ans.

Le ministère affirme que ces prêts seront mis à disposition « dans les plus brefs délais », après un appel à manifestation d’intérêt auprès des banques.

Un second dispositif concernera les difficultés « plus structurelles du fait, par exemple, de l’impact du changement climatique ». Elle prendra la forme de « prêts de consolidation à long terme (maximum 12 ans) », octroyés par les établissements bancaires et adossés à une garantie publique déployée par Bpifrance. Le montant de ce prêt sera plafonné à 200 000 euros. Le dispositif de garantie sera opérationnel début 2025. Y seront éligibles les agriculteurs dont le taux d’endettement global est supérieur à 50 %.

Le communiqué gouvernemental ne précise pas le coût de ces opérations pour les finances publiques.

Des annonces qui vont

« dans le bon sens »

Des annonces « qui vont incontestablement dans le bon sens », a réagi l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs. Mais cette dernière « demande au gouvernement que ces mesures soient mises en place de manière urgente au niveau local » et « continuent de porter la demande d’un accompagnement spécifique via le FAC » (fonds d’allègement des charges) pour évaluer les situations les plus complexes et les accompagner de manière plus appuyée.

Le Berry Républicain
Cher
IG Ouverture, dimanche 17 novembre 2024 575 mots, p. Berry-24
Aussi paru dans
17 novembre 2024 - L'Echo républicain La Montagne Le Populaire du Centre La République du Centre Le Journal du Centre

Vite dit

« budget récessif » pour le medef. Le président du Medef Patrick Martin a dénoncé hier dans les colonnes du Parisien un « budget récessif » et a prôné la mise en place d'une « TVA sociale », prévenant qu'avec les hausses de taxes prévues, les entreprises françaises risquaient de moins embaucher et de supprimer des postes. « Si on cumule les 4 milliards d'euros de réduction des allègements de charges, les 2,5 milliards d'euros transférés de l'assurance maladie aux complémentaires santé - et, donc, aux entreprises -, le 1,5 milliard d'euros d'économies sur les aides à l'apprentissage, cela fait 8 milliards d'euros de hausse du coût du travail. Ce qui correspond aux salaires brut moyens annuels de 300.000 salariés », estime-t-il dans un entretien mis en ligne hier sur le site du Parisien.

Réunion sur l'antisémitisme mardi. Le ministre français chargé de l'Europe Benjamin Haddad veut organiser mardi matin, à Bruxelles, « une réunion d'urgence » pour discuter de mesures à prendre au niveau de l'Union européenne pour lutter contre l'antisémitisme, à la suite des attaques de supporteurs de foot israéliens à Amsterdam, a-t-on appris hier auprès de son entourage. Cette réunion doit se dérouler en marge du Conseil des Affaires générales avec les ministres des Affaires européennes, a précisé la même source.

Trump poursuit ses nominations. Le président élu Donald Trump a annoncé vendredi avoir nommé Karoline Leavitt, 27 ans, porte-parole de la Maison Blanche, un poste aussi prestigieux qu'exposé. Celle qui était la porte-parole de la campagne du milliardaire de 78 ans deviendra donc le nouveau visage de l'exécutif américain. « Karoline est intelligente, solide et s'est avérée être une communicante très efficace », a déclaré Donald Trump dans un communiqué. Ce poste stratégique implique de répondre face caméra aux questions de la presse de manière quasi-quotidienne.

Super typhon aux philippines. Le super typhon Man-yi, qui pourrait avoir un impact « potentiellement catastrophique » sur les Philippines, a touché terre dans l'archipel hier, accompagné de rafales allant jusqu'à 325 kms/h et de vagues atteignant jusqu'à 14 mètres de haut, selon les services météorologiques. Plus de 650.000 personnes ont fui leur domicile à l'approche de ce super typhon, la sixième tempête majeure à frapper les Philippines en un mois.

Drame de la route dans le nord. Trois personnes, dont deux enfants, sont mortes hier dans un accident impliquant en début d'après-midi deux voitures sur l'autoroute A26 près d'Arras, ont annoncé les pompiers du Pas-de-Calais. Une femme de 42 ans et deux garçons de huit et 10 ans qui se trouvaient dans le même véhicule sont décédés dans cet accident et un homme de 52 ans, qui se trouvait dans le second véhicule a été gravement blessé, selon le bilan communiqué par le SDIS du Pas-de-Calais.

La COP29 piétine

« On est bloqués » dans les négociations sur la finance pour le climat à la COP29 de Bakou et il reste « beaucoup de travail à faire », a-t-on regretté hier de source diplomatique française. La COP29, qui a commencé lundi, doit se terminer vendredi 22 novembre. « On veut absolument un accord à Bakou parce que c'est dans l'intérêt collectif » mais « clairement on est bloqués et on n'est pas là où on devrait être pour avoir un accord », a-t-on jugé. Ces négociations « piétinent », selon cette source. Cette année, la COP29 doit se conclure par un « Nouvel objectif collectif quantifié », un objectif de financements pour aider le monde en développement à limiter ses émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter au changement climatique.

L'Echo Républicain
Edition principale
IG, dimanche 24 novembre 2024 758 mots, p. Echo-28
Aussi paru dans
24 novembre 2024 - Le Journal du Centre La République du Centre Le Berry républicain La Montagne Le Populaire du Centre

Des zones de droit de grève limité ?

Interview

N'y aura-t-il que les trains électriques en miniature qui circuleront à Noël ? Avec le changement climatique, cette question se pose désormais plus que celle de la neige.

La députée Véronique Besse veut forcer la réponse. A l'approche des vacances de fin d'année et dans un contexte de grandes tensions sociales, l'élue de Vendée a déposé une nouvelle proposition de loi transpartisane visant à interdire les grèves dans le secteur des transports les veilles et pendant les vacances scolaires, ainsi que les jours fériés.

D'autres parlementaires, déjà, s'y étaient essayés. En vain.

Le ministre des Transports François Durovray, le 10 novembre dernier, sur France info, a d'ores et déjà dit préférer une autre voie, appelant à un dialogue qui « doit aboutir » entre la direction de la SNCF et les organisations syndicales.

La députée Véronique Besse, elle, veut en finir définitivement avec cette « prise en otage des Français » au moment, notamment, où « ils aspirent à se retrouver en famille ».

- L'idée d'interdire les grèves dans le secteur des transports les veilles et pendant les vacances scolaires, ainsi que les jours fériés, n'est pas nouvelle... J'avais déjà fait une proposition de loi en ce sens l'année dernière. Éric Ciotti a fait de même il y a peu en réponse aux syndicats de la SNCF qui appellent à une grève reconductible à partir du 11 décembre. Au Sénat, une semblable proposition a été évoquée. Ailleurs, en Europe, singulièrement en Italie, le droit de grève est déjà plus strictement encadré.

- Votre proposition de loi se veut un équilibre entre le droit de grève et le « droit » des familles à se réunir ? Quand les fêtes et les vacances de fin d'année approchent, les syndicats du secteur des transports, à la SNCF plus particulièrement, en profitent pour mettre la pression sur les employeurs en prenant les Français en otage. Les familles, qui n'ont parfois que ce moment pour se retrouver tous ensemble dans l'année, sont contraintes de reporter leur voyage ou de l'annuler. Et toutes, notamment en Île-de-France, n'ont pas de voiture. Par ailleurs, le mauvais temps en rendant les routes difficiles, voire dangereuses, peut inciter celles qui en ont une à lui préférer, par prudence, les transports en commun. Il ne s'agit pas de remettre en question le droit de grève, mais de l'encadrer plus strictement en l'interdisant, dans ce secteur, les veilles de vacances scolaires, pendant celles-ci et les jours fériés. Cet aménagement permettrait de concilier le droit de grève et la liberté de circulation.

- Vous parlez d'une proposition de loi transpartisane, c'est-à-dire potentiellement... du centre à l'extrême droite. Car on n'imagine pas la gauche la soutenir J'ai envoyé le texte aux différents groupes. La gauche, effectivement, ne l'a pas cosigné. Elle est clairement du côté des grévistes alors qu'un sondage récent de l'institut CSA indique que 62 % des Français soutiennent l'idée d'une interdiction des grèves dans les transports durant les fêtes. Cette proposition de loi répond à une attente forte de nos concitoyens, celle de pouvoir se déplacer sereinement et librement à des moments importants de l'année.

- Passé un éventuel vote, restera à convaincre le Conseil constitutionnel. La grève est un droit fondamental des travailleurs, reconnu par la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et par le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946. Certes, l'article 7 dudit préambule confie au législateur le soin d'en définir le « cadre » légal d'exercice La plus grosse difficulté est de voir cette proposition de loi soumise au vote des parlementaires. Jamais inscrites à l'ordre du jour en raison, notamment, de l'engorgement législatif, ces propositions restent lettre morte alors que le contexte qui les motive se répète. Sinon, comme il appartient au législateur de définir le cadre d'exercice légal du droit de grève, je ne vois pas en vertu de quoi cette proposition de loi pourrait être retoquée par le Conseil constitutionnel.

- Faire grève n'a de sens que si le mouvement a un impact. Avec votre proposition de loi, la portée d'une grève dans le secteur des transports serait considérablement réduite Il existe d'autres moyens de se faire entendre que de prendre systématiquement les Français en otage. Par ailleurs, beaucoup de Français prennent les transports en commun, notamment le train, en dehors des vacances scolaires. Moi-même, pour me rendre dans ma circonscription en Vendée et en revenir, je prends le train. Cette proposition de loi, j'insiste, va dans le bon sens. Les sondages indiquent qu'elle a bien le soutien des Français.

Concilier le droit de grève et la liberté de circulation ,,

Jérôme Pilleyre

La Nouvelle République du Centre-Ouest
france & monde, mercredi 27 novembre 2024 643 mots, p. 15

actualité

Multipistes en forêt de Chinon

Face au changement climatique, comment préserver les forêts de nos régions ? Peut-être en multipliant les espèces et les modes de gestion, répond Sébastien Buferne, responsable de l’ONF.

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Tours - Si les précédentes générations de forestiers savaient comment gérer une forêt, aujourd’hui, avec l’évolution du climat, les choses ont changé. Considérablement. « La seule certitude que l’on a… c’est qu’on en a aucune ! », résume même Sébastien Buferne, responsable territorial de l’ONF (Office national des forêts) en Indre-et-Loire.

Mais aujourd’hui, vu les différents scénarios du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), mettre en œuvre une gestion durable des forêts relève de la gageure.

« Dès 2050 le climat du département sera le même que dans le golfe du Lion »

En tout état de cause, les essences qui prospéraient jusque-là sous nos latitudes ne vont pas toutes trouver, demain, les conditions favorables ni à leur développement, ni à leur subsistance.

« Selon les analyses et projections du Giec, la principale essence d’arbre actuellement présente, le chêne sessile, sera menacée en 2070. D’autres essences, comme le pin sylvestre, le seront également. Selon ces projections, dès 2050 le climat du département sera le même que dans le golfe du Lion ou le pourtour méditerranéen, un changement trop rapide pour que nos forêts puissent s’adapter seules. »

Et puis, on ignore les effets des sécheresses de 2022 et 2023. « On sait que les conséquences d’une sécheresse se mesurent à cinq ans. Mais qu’en est-il quand elles se succèdent ? On n’en sait rien. On va apprendre. »

Si l’on prend l’hypothèse d’élévation de la température moyenne globale compatible avec le niveau d’engagement actuel des parties à l’accord de Paris (soit + 2,5 °C en 2100, par rapport aux niveaux préindustriels), les étés chauds et secs vont donc se succéder et les températures augmenter. Quant aux précipitations, même si elles restent stables dans leur ensemble, elles sont moins réparties sur l’année, faisant alterner longs étés arides et hivers très arrosés.

Un dépérissement inévitable

Conséquences prévisibles au niveau de la forêt de Chinon, au sol relativement pauvre au demeurant : les arbres vont dépérir et les parasites et ravageurs augmenter. Un dépérissement ayant pour conséquence une moindre qualité, une croissance en berne et une diminution de la capacité à stocker le carbone (1).

À cela s’ajoute l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes (incendies, tempêtes, inondations), avec un impact certain sur la biodiversité du fait de l’altération de l’écosystème.

« Pour l’instant, on ne constate pas de gros dépérissements notables, mais il y a en a dans d’autres départements et on s’attend à en avoir prochainement », prévient Sébastien Buferne, avant d’ajouter à titre d’exemple qu’« en 2018, l’État avait publié une carte sur l’évolution du risque de feux de forêts. C’est presque le calque de celle des incendies de 2022. » Une prévisibilité troublante.

Planter des essences plus adaptées

« On sait que la situation va évoluer vers le pire, donc on a intérêt à mixer des peuplements d’arbres matures, notamment si on veut des espèces régulatrices de pathogènes », explique Sébastien Buferne.

Au principe de remontée du climat du sud vers le nord, les forestiers peuvent opposer celui de la forêt mosaïque. « La seule chose dont on est sûr, c’est qu’il va falloir s’adapter […] Préférer une logique d’aménagement agile. » Accompagner la régénération naturelle sur les sols favorables, tout en enrichissant par d’autres variétés, et planter des essences plus adaptées au climat futur sur les sols difficiles. Autrement dit multiplier les chances de transmettre aux générations futures une forêt – et une nature – la moins dégradée possible.

Olivier Brosset (La Nouvelle République)

(1) Après les océans, les forêts sont le deuxième habitat en termes de capacité de captation de carbone.

La Montagne
Clermont-Ferrand
Clermont Ferrand, mardi 10 décembre 2024 177 mots, p. Metropole-17

CO 11/12 Conchon/Conférence La géopolitique des forêts

Débat. Fondée en 2020, l'Université des biens communs de Clermont-Ferrand organise des débats et des conférences grand public dont la prochaine aura pour thème la géopolitique des forêts. Principales sources de biodiversité et de capture de CO2, elles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique. La COP 29 qui vient de s'achever s'est tenue dans un climat très tendu, notamment en raison des divergences entre pays développés et pays en développement. Ces derniers qui sont aujourd'hui les plus grandes victimes du réchauffement, sont ceux qui possèdent les plus grandes forêts et donc qui sont les plus à même de capter du CO2. Les politiques menées par les différents pays ont donc un impact mondial et sont aussi des enjeux de pouvoir. Enfin, le commerce du bois, activité économique vitale pour de nombreux pays est sensible à l'évolution des relations politiques. Animée par Mary-Françoise Renard, présidente de l'association, la conférence aura lieu demain mercredi, à 20 heures, salle Georges-Conchon, rue Léo-Lagrange. Entrée libre et gratuite.

Les Echos (site web)
vendredi 22 novembre 2024 - 07:48 UTC +0100 8836 mots

Missile Orechnik en série, pas de Mercosur pour la Pologne, mpox… Les principales informations du vendredi 22 novembre

LES ECHOS

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné vendredi de produire en série et de continuer à tester au combat le nouveau missile balistique hypersonique Orechnik, utilisé la veille pour frapper l'Ukraine.

Actualité internationale, vie politique et des entreprises… Retrouvez les principales informations de ce vendredi 22 novembre.

> Les principales informations de vendredi

20h49 - Cinq établissements concernés par le vol de données d'Aleo Santé

Cinq établissements de santé franciliens sont concernés par la fuite de données de santé du groupe Aleo Santé qui pourrait concerner des milliers de patients, selon des sources concordantes, proches du dossier. Sur les cinq cliniques ou centres de soins concernés, seuls deux sont encore en activité, la clinique parisienne Alleray-Labrouste et l'hôpital privé de Thiais (Val-de-Marne), selon ces sources.

20h44 - L'Ukraine demande de nouveaux systèmes pour se protéger des missiles de Poutine

L'Ukraine demande à ses alliés occidentaux des systèmes de défense antiaérienne de dernière génération pour se protéger après la frappe d'un missile balistique hypersonique, que Vladimir Poutine a ordonné vendredi de produire en série, promettant de nouveaux tirs contre les ennemis de Moscou.

« Le ministre ukrainien de la Défense a d'ores et déjà des échanges avec nos partenaires pour de nouveaux systèmes de défense antiaérienne - précisément le genre de systèmes qui peuvent protéger des vies face à de nouveaux risques », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo à ses concitoyens publié vendredi soir sur les réseaux sociaux.

20h35 - Barnier recevra la semaine prochaine les oppositions qui menacent de le faire tomber

Michel Barnier recevra la semaine prochaine à Matignon les chefs de groupe parlementaire d'opposition de la gauche et de l'extrême droite qui menacent de le censurer. Il rencontrera la cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen à 8 h 30 lundi puis Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, à 17 h 15.

20h31 - Cisjordanie : l'Autorité palestinienne accuse Israël d'« encourager les colons extrémistes au terrorisme »

L'Autorité palestinienne a accusé vendredi Israël d'« encourager les colons extrémistes au terrorisme » après la décision du gouvernement israélien de mettre fin au régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, pour les colons en Cisjordanie. Dans un message sur X, le ministère palestinien des Affaires étrangères juge que « cette décision encourage les colons extrémistes à se livrer au terrorisme contre les Palestiniens, leurs terres et leurs propriétés, tout en leur donnant un sentiment supplémentaire d'impunité et de protection ».

20h18 - Biden et Macron discutent d'un cessez-le-feu au Liban

Le président américain Joe Biden s'est entretenu avec son homologue français Emmanuel Macron sur des efforts en vue d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, a annoncé la Maison Blanche. « Ils ont fait le point sur l'évolution de la situation en Ukraine et au Moyen-Orient, notamment sur les efforts déployés pour parvenir à un accord de cessez-le-feu au Liban, qui permettra aux habitants des deux côtés de la Ligne bleue de rentrer chez eux en toute sécurité », selon un communiqué.

20h17 - Une plateforme logistique Carrefour à Toulouse bloquée par la Coordination rurale

Des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont bloqué vendredi pendant quelques heures une base logistique du géant de la grande distribution Carrefour près de Toulouse, avant de partir sous la menace d'une intervention de la police.

20h11 - L'équipe de Trump salue une « victoire décisive » après le report sine die du prononcé de sa peine

L'équipe du président élu américain Donald Trump a salué une « victoire décisive » après le report sine die du prononcé de sa peine dans l'affaire de paiements dissimulés à une actrice de films X, jugée à New York. « L'affaire bidon de Manhattan est entièrement suspendue […], c'est une victoire décisive pour le président Trump », a applaudi son directeur de la communication Steven Cheung dans un communiqué.

20h09 - Diversité : les grandes entreprises françaises loin du compte, selon une étude

La moitié des 120 plus grandes sociétés cotées à la Bourse de Paris n'ont aucune diversité ethnique dans leurs instances dirigeantes, selon une étude de deux cabinets spécialisés dans le recrutement et les discriminations au travail dont les résultats ont été publiés vendredi, à trois jours du sommet de l'inclusion économique à Bercy.

« Cette étude a pour vocation d'aider les dirigeants à se rappeler que le paramètre ethnique est une question fondamentale » et « qu'on ne peut pas être dans le déni » ni dans le « communautarisme économique », a déclaré Saïd Hammouche, président de la Fondation Mozaïk, co-autrice du rapport avec le cabinet Me & YouToo.

20h05 - Les hôpitaux de Gaza en danger faute de carburant

Les hôpitaux de la bande de Gaza vont cesser ou réduire leurs activités dans les 48 heures faute de carburant, a averti vendredi le ministère de la Santé du Hamas.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est dite « profondément préoccupée » par la situation de 80 patients, dont 8 en soins intensifs, et du personnel de l'hôpital Kamal Adwan, l'un des deux seuls hôpitaux fonctionnant partiellement dans le nord de Gaza. Une attaque de drone avait visé la veille l'établissement, endommageant le générateur et le réservoir d'eau, a ajouté le chef de l'Organisation, Tedros Ghebreyesus.

La Défense civile a fait état de son côté de douze morts et de plusieurs blessés dans des frappes israéliennes dans l'est et au sud de Gaza-ville.

19h55 - Affaire Alstom : non-lieu dans un dossier de corruption

Un juge d'instruction a prononcé un non-lieu dans un dossier de corruption dans lequel Anticor voulait que soit imputée la responsabilité pénale des ex-hauts dirigeants d'Alstom pour des pots-de-vin versés dans les années 2000 et 2010 pour obtenir des contrats à l'étranger, a appris l'AFP vendredi de source proche du dossier.

L'ordonnance de non-lieu pour corruption d'agent public étranger et recel, révélée par le Monde et consultée vendredi par l'AFP, date du 25 octobre. Aucune mise en examen n'est intervenue dans ce dossier.

Anticor avait déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile en décembre 2020. L'association a fait appel du non-lieu le 4 novembre, selon son avocat Etienne Tête.

19h40 - Epidémie de mpox : l'OMS maintient son plus haut niveau d'alerte

L'Organisation mondiale de la santé a décidé vendredi de maintenir son plus haut niveau d'alerte concernant l'épidémie de mpox, dont le nombre de cas et de pays touchés continue d'augmenter, selon un communiqué publié vendredi.

« Cette décision a été prise en raison du nombre croissant de cas et de leur propagation géographique continue, des défis opérationnels sur le terrain et de la nécessité de mettre en place et de maintenir une réponse cohérente entre les pays et les partenaires », souligne le communiqué.

19h20 - Amazon investit 4 milliards de dollars de plus dans Anthropic

Amazon va investir 4 milliards de dollars supplémentaires dans la start-up d'intelligence artificielle (IA) générative Anthropic, portant ainsi le total de ses injections à 8 milliards, selon un communiqué conjoint des deux sociétés publié vendredi.

Fondé en 2021 par des anciens d'OpenAI, Anthropic développe des interfaces d'IA générative similaires à ChatGPT. Ses dirigeants se veulent aux avant-postes de l'IA responsable, consacrant temps et moyens à contrôler les possibles dérives de leurs logiciels.

Amazon demeurera actionnaire minoritaire de la société, installée à San Francisco.

19h05 - Gallimard appelle à la « libération » de Boualem Sansal après son « arrestation » en Algérie

Gallimard, éditeur de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, a exprimé vendredi sa « vive inquiétude » et appelé à sa « libération immédiate » après son « arrestation par les services de sécurité algériens ».

« Les éditions Gallimard, éditeur de l'oeuvre littéraire de Boualem Sansal depuis la parution du + Serment des barbares + il y a vingt-cinq ans, expriment leur très vive inquiétude à la suite de l'arrestation de l'écrivain par les services de sécurité algériens et appellent à la libération immédiate de l'écrivain », indique un communiqué.

18h55 - Agriculture : le patron de la FNSEA déplore « les méthodes lamentables » de la Coordination rurale

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a dénoncé vendredi les « méthodes lamentables » et les « menaces pas acceptables » de représentants du syndicat agricole concurrent de la Coordination rurale, qui ont perturbé son déplacement à Agen (Lot-et-Garonne), dans une déclaration à l'AFP.

« Je rappelle que la FNSEA et les Jeunes agriculteurs sont majoritaires dans 95 % des chambres (d'agriculture) et que pour ma part, jamais je n'accepterai que la présidente de la Coordination rurale ne puisse pas aller dans un département, qu'elle soit menacée physiquement », a déclaré Arnaud Rousseau. Il a dû être escorté par des policiers pour quitter le congrès national des producteurs de légumes, organisé par une association spécialisée de la FNSEA et où il venait d'intervenir.

18h45 - Poutine ordonne de mener de nouveaux « essais » et de produire en série le missile Orechnik

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné vendredi de produire en série et de continuer à tester au combat le nouveau missile balistique hypersonique Orechnik, utilisé la veille pour frapper l'Ukraine.

« Nous poursuivrons ces essais, notamment dans des situations de combat, en fonction de la situation et de la nature des menaces visant la sécurité de la Russie », a-t-il déclaré lors d'une réunion avec des responsables militaires diffusée à la télévision.

18h20 - Immobilier : la hausse des « frais de notaire » ne concernera pas les primo-accédants

Le relèvement du plafond des taxes prélevées sur les transactions immobilières par les départements ne concernera pas les primo-accédants à la propriété, a indiqué vendredi Matignon, confirmant une information du JDD.

Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le 15 novembre un relèvement de 4,5 % à 5 % du plafond des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), souvent appelés « frais de notaire » par abus de langage.

Cette mesure a pour but de réduire l'effort budgétaire demandé aux départements et le choix leur sera laissé, pendant trois ans, de relever le taux d'imposition ou non.

Matignon a indiqué vendredi que « les primo-accédants ne (seraient) pas concernés » par ce possible relèvement de plafond et « bénéficieront d'un abattement ». Il a été ajouté que « cette mesure ne s'appliquera pas au neuf » non plus.

18h05 - L'Europe se dit « prête à réagir » en cas de nouvelles tensions commerciales

L'Union européenne (UE) est « prête à réagir » en cas de nouvelles tensions commerciales avec les Etats-Unis, a affirmé l'ambassadrice de la zone à Washington, Jovita Neliupsiene, alors que l'élection de Donald Trump à la Maison blanche devrait entraîner le retour de droits de douane.

« Nous sommes dans une période de transition, tant à Bruxelles qu'à Washington et nous utilisons ce moment pour nous concentrer sur les sujets sur lesquels nous pensons pouvoir coopérer » avec le nouveau gouvernement américain, a estimé Mme Neliupsiene à l'occasion d'une conférence de presse.

Les échanges bilatéraux entre les Etats-Unis et l'UE représentent plus de 40 % du PIB mondial et souffriraient de la mise en place de droits de douane.

17h50 - Arnaque téléphonique : l'Autorité des marchés financiers (AMF) victime de « spoofing »

Des démarcheurs téléphoniques usurpent l'identité de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour tenter d'escroquer leurs interlocuteurs, en leur promettant des remboursements sur des placements financiers, alerte l'institution sur ses réseaux sociaux.

« Vous recevez un appel d'une personne qui prétend travailler à l'AMF et qui vous promet de vous aider à récupérer l'argent perdu sur placement financier ? Raccrochez immédiatement ! Vous êtes victime de + spoofing +, une usurpation téléphonique », alerte l'AMF sur ses réseaux sociaux.

17h35- Orban appelle à prendre au sérieux les menaces de la Russie

Le Premier ministre Viktor Orban, resté proche du Kremlin malgré la guerre en Ukraine, a appelé vendredi l'Occident à ne pas minimiser les menaces de la Russie, un pays doté des « armes les plus destructrices au monde ».

« Ce n'est pas du babillage » ou « un stratagème de communication », les propos du président russe « ont du poids » et « il y aura des conséquences », a estimé le responsable hongrois. Viktor Orban plaide régulièrement pour des pourparlers de paix avec la Russie et s'oppose à l'aide militaire européenne à l'Ukraine, mettant régulièrement en garde contre le risque d'un troisième conflit mondial.

17h20 - Le juge reporte le prononcé de la peine de Trump dans l'affaire Stormy Daniels

Le juge au procès de Donald Trump à New York pour paiements dissimulés à l'actrice de films X Stormy Daniels a suspendu jeudi sine die le prononcé de la peine prévu le 26 novembre.

Le juge Juan Merchan autorise les avocats du président élu américain à présenter d'ici le 2 décembre un recours pour obtenir l'annulation de la procédure et suspend en conséquence le prononcé de la peine. Donald Trump a été reconnu coupable le 30 mai dans cette affaire de « falsification comptable aggravée pour dissimuler un complot visant à pervertir l'élection de 2016 ».

16h57 - L'Ukraine reconnaît des avancées russes rapides dans l'Est, craintes de frappes sur Kiev

L'Ukraine affirme que les troupes russes progressent rapidement près de Kourakhové, point chaud de l'est du pays ce jeudi, en pleine escalade des tensions au lendemain du tir par Moscou d'un nouveau missile balistique et de menaces à l'adresse de l'Occident.

Vladimir Poutine a fait porter, jeudi soir dans un discours à la nation, la responsabilité de cette escalade sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un « caractère mondial » et a menacé de frapper les pays fournissant des armes à Kiev.

16h53 - La Mairie de Paris demande au gouvernement d'interdire la circulation des SUV

Le Conseil de Paris a « interpellé » vendredi le gouvernement pour qu'il interdise la circulation des SUV en ville, au regard de la « dangerosité » de ces véhicules lourds, après la mort en octobre à Paris d'un cycliste écrasé par un conducteur de SUV. La mairie socialiste demande également au gouvernement d'interdire « toute publicité et opération marketing promouvant les véhicules lourds et encombrants de type SUV », dans un voeu adopté au Conseil de Paris présidé par Anne Hidalgo.

16h49 - Biogaran : nouveau directeur général après le licenciement de son prédécesseur

Le fabricant de génériques Biogaran, du groupe Servier, a annoncé vendredi la nomination d'un nouveau directeur général, Guillaume Recorbet, pour succéder à Jérôme Wirotius, congédié fin octobre selon une source proche du dossier. Dans un communiqué, Biogaran annonce « la nomination de Guillaume Recorbet à la tête du laboratoire à compter du 12 novembre 2024 ».

16h32 - Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. L'année 2024 est devenue « la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire », a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

16h30 - Les ministres du G7 discuteront lundi et mardi des mandats d'arrêt de la CPI

Les ministres des Affaires étrangères du G7, qui se réunissent lundi et mardi près de Rome, discuteront des mandats d'arrêts lancés par la CPI, notamment contre Benyamin Netanyahou et Mohammed Deif, a annoncé vendredi la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

« La présidence italienne du G7 a l'intention de mettre ce thème à l'ordre du jour de la prochaine réunion ministérielle qui se tiendra à Fiuggi du 25 au 26 novembre », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

16h28 - Pays-Bas : le gouvernement dévoile un plan de lutte contre l'antisémitisme

Le gouvernement néerlandais a annoncé vendredi le lancement d'un nouveau plan de lutte contre l'antisémitisme, deux semaines après que des attaques contre des supporteurs de football israéliens à Amsterdam ont secoué le pays. Le cabinet a alloué 4,5 millions d'euros supplémentaires par an à ce plan, dont une partie servira à renforcer la sécurité des institutions et lieux de culte juifs.

15h57 - La justice ordonne à Sciences Po Paris de maintenir une conférence de Rima Hassan

Le tribunal administratif de Paris a ordonné à Sciences Po Paris de laisser se tenir une conférence de l'eurodéputée de La France insoumise, la franco-palestinienne Rima Hassan, dans un premier temps interdite par l'école. « Les juges des référés du tribunal administratif de Paris enjoignent à Sciences Po Paris de permettre la tenue de cette conférence dans des conditions garantissant son bon déroulement et de nature à prévenir les risques de troubles à l'ordre public », écrit le tribunal dans un communiqué. L'école a fait savoir dans un communiqué qu'elle « fera appel de cette décision ».

15h53 - COP29 : les petits Etats insulaires dénoncent le « mépris » du projet d'accord

L'alliance des petits Etats insulaires (Aosis) a dénoncé le « mépris » pour leurs « peuples vulnérables », après la publication d'un projet d'accord à la COP29 prévoyant 250 milliards de dollars annuels de finance climatique de la part des pays riches. « Nous en appelons à la conscience morale de ceux qui affirment être nos partenaires pour qu'ils soient de notre côté, nous tendent la main et ne nous abandonnent pas », dénonce dans un communiqué ce groupe d'îles du Pacifique, des Caraïbes ou d'Afrique.

15h48 - Le rouble au plus bas par rapport au dollar depuis mars 2022

Le rouble a dévissé, atteignant son plus bas par rapport au dollar depuis le 24 mars 2022, selon des chiffres officiels de la Banque centrale de Russie (BCR), au lendemain d'un tir de missile expérimental russe contre l'Ukraine. La devise russe s'échangeait officiellement à 102,58 roubles contre le billet vert, selon le taux fixé par la BCR, au-dessus du seuil symbolique des 100, également sous le poids des nouvelles sanctions américaines visant notamment Gazprombank, le bras financier du géant du gaz Gazprom.

15h34 - Wall Street ouvre en légère hausse

La Bourse de New York a ouvert en légère hausse, restant bien orientée mais commençant à se figer dans la perspective du week-end et de la semaine tronquée de Thanksgiving (jour férié jeudi), faut de catalyseur. Le Dow Jones prenait 0,22 %, l'indice Nasdaq 0,02 % et l'indice élargi S&P 500 0,10 %.

15h24 - L'Ukraine ne prévoit pas de se retirer à ce stade de la région russe de Koursk

Bien que l'armée russe avance de « 200-300 mètres par jour » près de Kourakhové, l'Ukraine contrôle toujours « environ 800 km2 » dans la région russe de Koursk et ne prévoit pas de s'en retirer, a déclaré l'état-major ukrainien. En outre, la Russie n'aurait qu'un « nombre limité » du missile balistique hypersonique Orechni utilisé jeudi.

15h03 - Mercosur : la Pologne ne soutiendra pas l'accord, selon un vice-Premier ministre

La Pologne s'opposera au traité de libre-échange de l'Union européenne avec les pays du Mercosur, a indiqué un vice-Premier ministre polonais, la décision définitive devant être prise la semaine prochaine. Les contours de l'accord de l'Union européenne avec le Mercosur, composé de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, ont été arrêtés en 2019, mais certains pays de l'UE, dont la France, s'y opposent, craignant qu'il affecte leurs secteurs agricoles.

14h58 - Finul : 4 soldats italiens blessés dans une nouvelle « attaque », le Hezbollah probablement l'auteur

Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle « attaque » contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban (Finul), a indiqué le gouvernement italien, la Première ministre Giorgia Meloni. « J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens », a indiqué dans un communiqué Giorgia Meloni, qualifiant ces attaques d'« inacceptables ».

Le Hezbollah est probablement l'auteur de l'attaque contre le QG italien de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban (Finul), a affirmé le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani « Ce devraient être deux missiles […] lancés par le Hezbollah, encore une fois », a déclaré le ministre à la presse à Turin.

14h52 - Thales confirme faire l'objet d'une enquête en France et au Royaume-Uni

Thales a confirmé l'ouverture d'une enquête concernant quatre entités du groupe par le Parquet National Financier (PNF) en France et le Serious Fraud Office (SFO) au Royaume-Uni. L'enquête concerne quatre entités en France et au Royaume-Uni, dans le cadre de l'exécution d'un contrat en Asie, précise Thales dans un communiqué, tout en contestant les allégations portées à sa connaissance. Le groupe dit s'engager à coopérer pleinement avec le PNF en France et le SFO au Royaume-Uni.

14h39 - Bosch va supprimer 5.550 emplois dans le monde, la plupart en Allemagne

L'industriel Bosch, leader mondial des équipementiers automobiles, a annoncé vendredi prévoir 5.550 nouvelles suppressions de postes dans le monde, principalement en Allemagne, en raison des difficultés sur le marché des véhicules neufs. « La production mondiale de véhicules va stagner cette année à environ 93 millions d'unités, voire légèrement reculer par rapport à l'année précédente », a expliqué le groupe allemand dans un communiqué, alors que l'industrie automobile souffre de la baisse de la demande, de retard dans la transition vers l'électrique et de la concurrence accrue des fabricants chinois.

14h33 - Fin de C8 : le Conseil d'Etat juge le recours de la chaîne « irrecevable » car déposé trop tôt

Le Conseil d'Etat a jugé « irrecevable » le recours de la chaîne C8 contre la perte prochaine de sa fréquence télé car il a été déposé avant la finalisation de la procédure par l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, a-t-il annoncé. Ce raisonnement s'applique également aux chaînes NRJ12 et Le Média, qui contestent elles aussi la présélection établie par l'Arcom pour l'attribution des fréquences. Toutes trois pourront déposer un nouveau recours quand le régulateur aura annoncé sa liste définitive en décembre.

« Pour le Conseil d'Etat, c'est trop tôt mais, pour nos salariés, c'est trop tard », a réagi auprès de l'AFP un dirigeant du groupe Canal+ France, Gérald-Brice Viret. « Cette décision nous paraît invraisemblable et incompréhensible », a aussi déclaré le directeur général de Canal+ France chargé des programmes et des antennes.

14h27 - Les trois grands patronats de l'UE présentent un plan d'attaque économique

Les trois principales organisations patronales de l'UE ont adressé vendredi une déclaration commune à la nouvelle Commission européenne, appelant à des mesures urgentes pour éviter un décrochage de l'Europe vis-à-vis de ses concurrents, à deux mois du retour au pouvoir de Donald Trump. « Les rapports Letta et Draghi doivent nous servir d'électrochoc et provoquer un sursaut européen, la récente élection américaine tout autant », a lancé le président du Medef Patrick Martin en présence de ses homologues de la Confindustria italienne et du BDI allemand, du premier ministre Michel Barnier et des ministres de l'Economie des trois pays, dont Antoine Armand.

14h23 - Mandats d'arrêt de la CPI : le Royaume-Uni « respectera ses obligations légales »

Le Royaume-Uni « respectera ses obligations légales » après la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d'émettre des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif, a indiqué Downing Street. « Il existe une procédure légale claire qui devrait être suivie, le gouvernement a toujours été clair sur le fait qu'il respecterait ses obligations légales », a indiqué un porte-parole du Premier ministre travailliste Keir Starmer à des journalistes.

13h51 - Taxe « lapin » : le Sénat vote à nouveau pour pénaliser les rendez-vous non-honorés

Le retour de la « taxe lapin » : pour responsabiliser les patients qui annulent leurs rendez-vous médicaux, le Sénat a voté ce vendredi pour l'instauration d'une taxe à la charge de ces « poseurs de lapin », contre l'avis du gouvernement. La chambre haute, qui adopte cette mesure depuis plusieurs années sans la voir aboutir, n'a pas changé ses habitudes durant l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale.

A 214 voix contre 127, elle s'est positionnée pour mettre à la charge de l'assuré « une somme forfaitaire définie par décret » lorsqu'il n'honore pas son rendez-vous chez le médecin. La gauche et le gouvernement s'y sont opposés, soulevant notamment des difficultés de mise en oeuvre.

13h42 - Compétitivité : Michel Barnier souligne la nécessité d'un « réveil » européen

Le Premier ministre français s'est exprimé devant les participants au 6e forum économique France-Allemagne-Italie réunissant à Paris les patronats des trois pays. Il y a souligné la nécessité d'un « réveil » européen face à la concurrence internationale. « Je pense que nous avons été depuis trente ans assez naïfs au niveau européen sur notre politique de concurrence, dont le logiciel doit évoluer maintenant », a-t-il souhaité. Désormais, « on doit faire de la réciprocité », a-t-il soutenu.

13h25 - COP29 : 250 milliards de dollars de financements nécessiteront un effort « extraordinaire », selon un responsable américain

Consacrer 250 milliards de dollars annuels à la finance climatique, un chiffre deux fois et demi supérieur à la cible précédente, nécessitera un effort « extraordinaire » de la part des pays développés et « encore plus d'ambition », a jugé un haut responsable américain, signalant la réticence des Etats-Unis à s'engager sur un chiffre supérieur.

« La proposition » faite par les pays développés « de fournir 250 milliards de dollars par an d'ici 2035 est totalement inacceptable et inadaptée pour mettre en oeuvre l'accord de Paris », a déclaré le négociateur kényan, Ali Mohamed, au nom du groupe Afrique.

13h16 - Scandale Wirecard : demande d'indemnisation de 750 millions d'euros

Le procès de la société financière allemande Wirecard s'est ouvert ce vendredi à Munich, devant la Cour suprême de Bavière, la région où l'entreprise avait son siège. Cette procédure au civil est intentée au nom de 8.500 investisseurs. Ils réclament au total environ 750 millions d'euros d'indemnisation après la faillite de la société.

L'ampleur de ce procès dépassant les capacités de la Cour bavaroise, celui-ci se déroule dans la salle d'accueil de l'ancien aéroport de Munich-Riems qui peut accueillir jusqu'à 500 personnes, a expliqué la juridiction.

12h44 - Le nouveau ministre des Finances allemand appelle à une réforme « réaliste » du frein à l'endettement

Joerg Kukies estime qu'une réforme « réaliste » du frein à l'endettement est possible mais qu'un consensus politique est essentiel, a-t-il déclaré lors d'un entretien dans le quotidien Handelsblatt. « Il faut voir ce qui est réaliste et ce sur quoi il pourrait y avoir un consensus politique », a déclaré Joerg Kukies au journal allemand. « Selon moi, ce serait une réforme modérée et ciblée », a-t-il ajouté. Les partis politiques en Allemagne critiquent ces règles, qui limitent le déficit public à 0,35 % du produit intérieur brut (PIB), les considérant comme un obstacle à la croissance, surtout dans le contexte de la guerre en Ukraine.

12h27 - Tempête Caetano : fin de la vigilance orange, 51 départements restent en jaune

Cinquante et un départements, principalement dans la moitié nord de la France, restent en vigilance jaune en raison de l'épisode neigeux entraîné par la tempête Caetano, mais plus aucun n'est en vigilance orange, selon le dernier point de Météo-France diffusé à 12H00. L'institut météorologique avertit cependant d'un « risque de phénomènes glissants par regel de la Normandie à la Franche-Comté la nuit prochaine ».

12h21 - Le Mali, le Niger et le Burkina lèvent les frais de « roaming »

Les pays de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) - le Mali, le Burkina Faso et le Niger - ont signé hier à Niamey un protocole d'accord sur la fin des frais d'itinérance des communications téléphoniques, appelés « roaming ». « L'adoption de ce protocole offrira à nos concitoyens la possibilité de communiquer sans le poids du surcoût d'itinérance qui freine la mobilité et les liens entre les peuples », a déclaré au cours de la cérémonie Wenlassida Patrice Compaoré, secrétaire exécutif de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) du Burkina Faso.

12h12 - La France « prend acte » des mandats d'arrêt émis par la CPI contre Netanyahu, Gallant et Deif

La France « prend acte » des mandats d'arrêt émis jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Fidèle à son engagement de longue date en soutien à la justice internationale », Paris « rappelle son attachement au travail indépendant de la Cour », souligne-t-il dans un communiqué, sans préciser explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.

12h06 - La présidence de la COP29 propose 250 milliards de dollars pour la contribution des pays développés

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 propose de fixer à 250 milliards de dollars par an d'ici 2035 la contribution des pays développés à la finance climatique pour les pays en développement, selon un nouveau projet d'accord. C'est la première fois qu'un chiffre est proposé formellement à Bakou, après deux semaines de tractations. Mais il ne reste que quelques heures avant la fin officielle de la conférence annuelle de l'ONU sur le changement climatique à Bakou, vendredi soir, qui pourrait entrer dans les prolongations.

Jusqu'à présent, les pays développés étaient engagés à fournir 100 milliards de dollars par an sur la période 2020-2025. Le nouveau texte publié vendredi fixe séparément un objectif ambitieux de lever un total de 1.300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclut la part des pays développés et d'autres sources de financements (fonds privés ou nouvelles taxes, par exemple). Des chiffres différents des 250 milliards par an avaient été réclamés par les pays en développement, notamment « au moins 500 milliards de dollars par an » de la part d'un groupe comprenant 134 pays dont la Chine.

11h59 - La FFF rejette la requête du PSG qui doit payer 55 millions d'euros à Kylian Mbappé

La Fédération française de football (FFF) a rejeté la requête du Paris SG de réexaminer l'injonction de la Ligue de football professionnel (LFP) à payer 55 millions d'euros de salaires et primes impayés à son ancien joueur Kylian Mbappé, a appris l'AFP de source proche du dossier vendredi. La demande auprès du Comité exécutif de la FFF a été transmise un jour trop tard par le PSG, selon la même source, alors que le club disposait de 10 jours pour l'effectuer à compter de la décision de la commission paritaire d'appel de la LFP en faveur du joueur, le 25 octobre.

11h54 - Fin du « coup de pouce » de l'Etat pour le pilotage du chauffage pièce par pièce

« En raison de fortes suspicions de fraudes qui m'ont été remontées, il est devenu évident que des pratiques frauduleuses existent et qu'elles mettent en péril l'efficacité du dispositif », a expliqué Olga Givernet, la ministre déléguée à l'Energie, dans une déclaration transmise à l'AFP. « J'ai donc décidé de suspendre le coup de pouce pour le thermostat connecté à partir de la fin de cette semaine le temps que nous clarifions la situation », a-t-elle ajouté.

11h49 - Espagne : la secrétaire d'Etat à l'Energie va succéder à Teresa Ribera au ministère de l'Ecologie

La secrétaire d'Etat espagnole à l'Energie, Sara Aagesen, va remplacer Teresa Ribera, dont la nomination comme vice-présidente de la Commission européenne est imminente, au poste de ministre de la Transition écologique, a appris l'AFP de source gouvernementale. Sara Aagesen, 48 ans, a rejoint le ministère de la Transition écologique comme conseillère de Teresa Ribera en 2018, avant d'être nommée secrétaire d'Etat en janvier 2020. A ce poste, elle a notamment appuyé l'essor de l'énergie solaire et éolienne, en plein boom en Espagne depuis plusieurs années.

11h32 - Sanction contre la centrale d'achat : Carrefour annonce contester l'amende

Le distributeur Carrefour, dont la centrale internationale Eureca a été mise à l'amende à hauteur de 10,3 millions d'euros par Bercy pour non-respect des modalités de négociations avec ses fournisseurs, a dénoncé vendredi une « forme d'absurdité bureaucratique » et annoncé qu'il contesterait l'amende « sur tous les terrains juridiques possibles ». « Il est seulement reproché à notre centrale d'achat d'avoir signé avec quelques jours de retard des contrats avec de grandes multinationales qui avaient tout intérêt à jouer la montre et qui n'ont pas grand-chose à voir avec le monde agricole français », assure le distributeur dans un communiqué, rappelant avoir « accepté de manière dérogatoire et exceptionnelle la demande du gouvernement de raccourcir les délais de négociation » en 2024.

11h20 - Royaume-Uni : l'activité se contracte en novembre après le budget

L'activité du secteur privé s'est légèrement contractée en novembre au Royaume-Uni, selon l'indice PMI Flash publié par S&P Global, témoignant des inquiétudes des entreprises après l'annonce de hausses d'impôts colossales dans le premier budget du gouvernement travailliste. Cet indicateur de croissance a baissé à 49,9 en novembre, après s'être déjà replié à 51,8 en octobre, est-il précisé dans le rapport mensuel. Un indice en dessous de 50 signifie une contraction économique.

11h17 - Accords assurance chômage et emploi des seniors : la CPME signataire

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s'est ajoutée à la liste des signataires des accords sur l'assurance chômage et l'emploi des seniors, a fait savoir l'organisation patronale dans un communiqué. En revanche, la CPME « refuse de s'associer » au troisième accord trouvé la semaine dernière entre partenaires sociaux sur le dialogue social, estimant notamment que « sanctuariser des mandats syndicaux sans limite dans le temps et sans l'accord de l'employeur est un retour en arrière ».

11h14 - Vol de données de santé de 750.000 patients d'un établissement francilien

Sur un site internet, un utilisateur anonyme a proposé à la vente un fichier contenant les données personnelles de 758.912 personnes. « On ne peut pas être sûr de la fiabilité de ces chiffres », a néanmoins précisé Damien Bancal, également auteur du blog zataz.com.

Selon le pirate, qui a dévoilé en ligne un échantillon des données volées, le fichier mis en vente contiendrait des éléments sensibles : outre les noms, prénoms, adresses électroniques et postales et dates de naissance, des informations médicales telles que l'identité du médecin traitant ou les ordonnances seraient notamment concernées.

11h08 - Ukraine : le parlement annule sa séance en raison d'un risque de frappe russe

La séance régulière d'aujourd'hui avec la participation de responsables gouvernementaux « a été annulée », a indiqué à l'AFP une députée du parti présidentiel, Ievguenia Kravtchouk, confirmant des informations d'autres élus. « Il y a des signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir », a-t-elle ajouté.

11h01 - Espagne : 179 millions d'amende contre cinq compagnies aériennes low-cost pour pratiques abusives

Le gouvernement espagnol a annoncé avoir infligé une amende globale de 179 millions d'euros aux compagnies aériennes low-cost Ryanair, Vueling, EasyJet, Volotea et Norwegian, accusées de pratiques abusives, notamment dans la facturation des bagages à main des passagers. Le 31 mai, l'association de consommateurs Facua, qui avait indiqué avoir porté plainte contre ces pratiques jugées abusives et fait état d'une amende de plus de 150 millions d'euros contre quatre compagnies aériennes.

10h49 - Négociations avec les fournisseurs : amende de 10,3 millions d'euros contre la centrale d'achats internationale de Carrefour

Une amende de 10.298.200 euros « a été prononcée par la Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités d'Ile-de-France », « pour 12 manquements à son obligation de signature des conventions conclues avec ses fournisseurs au plus tard les 15 et 31 janvier 2024 », indique la DGCCRF sur son site internet.

10h46 - L'euro au plus bas depuis deux ans face au dollar

L'euro est tombé vendredi à son plus bas depuis fin novembre 2022 face au billet vert, à 1,0335 dollar, sapé par une contraction de l'activité économique dans la zone euro en novembre plus importante qu'anticipée. Vers 09h30 GMT (10h30 à Paris), la monnaie européenne tombe de 0,61 % face au billet vert, à 1,0410 dollar, après s'être enfoncée jusqu'à -1,32 %.

10h38 - La Russie assure avoir fait échouer les plans militaires de l'Ukraine pour 2025

« Nous avons pratiquement fait échouer toute leur campagne pour 2025 », a déclaré Andreï Belooussov, ministre russe de la Défense, affirmant que Moscou a « détruit les meilleures unités » ukrainiennes tout en maintenant des avancées sur le terrain, qui se sont « accélérées ». Les forces russes ont rapidement progressé ces dernières semaines sur plusieurs segments du front, menaçant des positions ukrainiennes d'importance telles que Pokrovsk, un centre logistique de l'armée, Kourakhové, où se trouve un grand gisement de lithium et Koupiansk, un noeud routier et ferroviaire.

10h34 - Neige et verglas : 2.000 à 2.500 camions bloqués sur l'autoroute A36 en Franche-Comté

« Environ 2.000 à 2.500 poids lourds » sont actuellement stockés sur les aires de repos et le long de l'autoroute A36, mais une voie de circulation reste dégagée pour les véhicules légers, a indiqué à l'AFP Saadia Tamelikecht, directrice de cabinet du préfet du Doubs. « Je recommande vivement de ne pas prendre son véhicule ce matin dans le Doubs, c'est dangereux », a-t-elle ajouté, déconseillant aux automobilistes de s'aventurer sur l'A36. C'est la plongée des températures entre 5 heures et 9 heures du matin qui a piégé de nombreux routiers..

10h20 - Zone euro : recul de l'activité économique en novembre

L'activité du secteur privé dans la zone euro s'est contractée en novembre pour la deuxième fois au cours des trois derniers mois, selon l'indice PMI Flash publié par S&P Global. L'indice calculé sur la base de sondages d'entreprises est tombé à 48,1, après 50 en octobre, soit son plus bas niveau en 10 mois. Un chiffre situé au-dessus de la barre des 50 signale une croissance de l'activité, tandis qu'un chiffre en deçà reflète une contraction.

10h11 - Thales chute en Bourse après la révélation d'une enquête pour corruption

Thales accuse la plus forte baisse du CAC 40 après avoir indiqué la veille être visé par une enquête en France et au Royaume-Uni pour des faits présumés de corruption. A 08h45 GMT, l'action de l'équipementier pour l'aérospatiale, la défense et la sécurité recule de 4,95 % à 144,95 euros alors que le CAC 40 progresse de 0,39 % au même moment.

Thales est visé depuis juillet par une enquête du Parquet national financier (PNF) pour des chefs de corruption d'agent public étranger et de trafic d'influence d'agent public étranger, recel et blanchiment dans le cadre d'un marché d'armement passé par le groupe en Asie, a indiqué jeudi une source judiciaire. Au Royaume-Uni, le Serious Fraud Office (SFO) a dit avoir ouvert une enquête pour soupçons de corruption et pots-de-vin.

9h56 - Batteries : le cofondateur de Northvolt quitte son poste de PDG

Le cofondateur du fabricant suédois de batteries électriques Northvolt, Peter Carlsson, quitte son poste de PDG, a annoncé le groupe en grandes difficultés financières. Northvolt, qui vient de demander son placement sous la protection de la loi américaine sur les faillites, va être dirigé par un duo de dirigeants en attendant la nomination d'un nouveau patron, a-t-il précisé dans un communiqué.

9h45 - Allemagne : le ralentissement de l'activité du secteur privé accélère en novembre

Le ralentissement de l'économie allemande a accéléré en novembre, l'activité du secteur privé ayant chuté pour le cinquième mois consécutif et à son rythme le plus rapide depuis février, montre une enquête S&P Global/HCOB. L'indice composite PMI de l'enquête S&P Global/HCOB auprès des directeurs d'achat, qui comprend les services et l'industrie manufacturière, est tombé à 47,3 contre 48,6 en octobre et un consensus à 48,6. L'activité du secteur des services s'est également détériorée en novembre, l'indice diminuant de manière inattendue à 49,4 contre 51,6 en octobre. Le seuil des 50 sépare croissance et contraction de l'activité.

9h34 - France : l'activité du secteur privé en forte contraction en novembre

L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank, qui calculent cet indice. Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

9h29 - Les actions européennes et asiatiques profitent encore de l'effet Nvidia

Les actions européennes et asiatiques se laissent porter par l'élan de Wall street, soulagées des perspectives financières de Nvidia, porte-étendard de l'essor de l'intelligence artificielle devenue récemment première capitalisation boursière mondiale. Sur le Vieux continent, vers 08h20 GMT, la Bourse de Paris gagnait 0,49 %, Francfort 0,46 %, Milan 0,38 % et Londres 0,68 %.

En Asie, grâce à la hausse des titres technologiques, Tokyo a gagné 0,68 %, Taiwan 1,85 % et Séoul 0,83 %. A Tokyo, Advantest a fini en progression de 0,66 % et Tokyo Electron de 2,15 %. A Taipei, le mastodonte des puces les plus sophistiquées TSMC a bondi de 2,97 %. A Séoul, SK Hynix a pris 4,68 %.

8h54 - Tempête Caetano : 200.000 foyers toujours privés d'électricité

Selon Enedis, ce vendredi à 7h00, 200.000 foyers étaient toujours privés d'électricité suite au passage de la tempête hivernale Caetano. Ils étaient 270.000 jeudi dans l'ouest de la France. « On a pu en récupérer 70.000 », a indiqué ce vendredi sur RMC et BFMTV Agnès Pannier-Runacher.

Les autorités et Enedis espèrent un retour à la normale d'ici à samedi soir pour 90 % des foyers. Et dimanche soir pour la totalité.

8h43 - Orban invite Benyamin Netanyahou en Hongrie « en défi » au mandat d'arrêt de la CPI

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, a annoncé vendredi inviter son homologue israélien Benyamin Netanyahou pour protester contre le mandat d'arrêt de la Cour pénale international (CPI). « Nous n'avons pas d'autre choix que de défier cette décision. Je vais convier » Benyamin Netanyahou « à venir en Hongrie, où je peux lui garantir que le jugement de la CPI n'aura pas d'effet », a-t-il déclaré dans une interview sur la radio d'Etat.

8h35 - Vinci Energies optimiste d'ici à 2030

En amont d'une journée investisseurs consacrée à Vinci Energies, Vinci indique prévoir pour cette division une croissance annuelle de son chiffre d'affaires dans le milieu ou le haut de la plage à un chiffre en moyenne entre 2024 et 2030. Vinci Energies vise aussi un chiffre d'affaires à l'international porté à 65 % du total et une marge opérationnelle supérieure ou égale à 7,5 % en 2030, ainsi qu'un taux de conversion de son résultat net en cash d'au moins 100 % en moyenne d'ici 2030.

8h27 - Gaza : Israël dit avoir « éliminé » cinq « terroristes du Hamas » lors du raid nocturne sur Beit Lahia

Dans un communiqué l'armée et le Shin Bet (renseignement intérieur) disent avoir « éliminé cinq terroristes du Hamas parmi lesquels un commandant de compagnie Noukhba et un autre commandant de compagnie qui avaient participé au massacre du 7 octobre (2023) et dirigé les meurtres et enlèvements dans la zone de Mefalsim », un kibboutz du sud d'Israël.

8h14 - Le PIB allemand a moins progressé qu'annoncé au troisième trimestre

Selon l'estimation finale publiée par l'Office fédéral de statistiques, Destatis, le PIB de l'Allemagne a progressé de 0,1 % au troisième trimestre. C'est moins que la hausse de 0,2 % estimée fin octobre. L'Allemagne échappe ainsi à la récession puisque le PIB avait reculé de 0,1 % au trimestre précédent.

Dans le détail, les dépenses de consommation ont augmenté de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, tandis que les exportations sont, selon Destatis, « nettement dans le rouge » avec un repli de 2,4 %. En revanche, les importations de biens et services ont légèrement augmenté (0,2 %).

8h05 - Tempête Caetano : des conditions de circulation encore difficiles

Même si « la tempête Caetano a désormais quitté le pays », 31 départements restent en vigilance orange neige-verglas et vent jusqu'à la mi-journée, indique Météo-France dans son bulletin de 06h00. « A l'arrière, le regel très net est bien en place, rendant les chaussées particulièrement glissantes, là où les neiges sont tombées hier », avertit Météo-France.

Dans le Doubs, « d'importantes perturbations et des interruptions de trafic sont survenues sur l'A36 en raison de poids lourds bloqués en travers de la chaussée », a ainsi fait savoir la préfecture vendredi matin. Les transports scolaires sont suspendus dans le département jusqu'à midi pour la zone de Montbéliard agglomération. La circulation des poids lourds de plus de 7,5 tonnes est interdite sur l'autoroute A36 dans les deux sens entre Mulhouse et Saint-Vit jusqu'à 10h00.

8h01 - La Russie a fourni des missiles antiaériens à Pyongyang en échange de l'envoi de troupes, selon Séoul

« La Russie a fourni des équipements connexes et des missiles anti-aériens pour renforcer le réseau de défense aérienne de Pyongyang. , qui est vulnérable », affirme le directeur du Bureau de la sécurité nationale de Corée du Sud, Shin Won-sik, interrogé sur la chaîne SBS.

Une déclaration qui intervient alors que Pyongyang vient d'organiser une exposition d'armes pour mettre en avant ses équipements et capacités sur fond d'approfondissement de sa coopération militaire avec la Russie, selon l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA). L'exposition baptisée « Développement de la défense nationale-2024 » a ouvert ses portes jeudi. Les photos diffusées permettent d'y voir une panoplie d'équipements militaires et armes, allant de fusils à des chars en passant par la fusée spatiale Chollima-1, qui a placé en orbite le satellite de reconnaissance militaire Malligyong-1 en novembre de l'année dernière et est susceptible d'être utilisée comme un missile balistique intercontinental (ICBM). D'autres nouveaux ICBM à combustible solide récemment dévoilés par le régime nord-coréen sont également présentés de même qu'une grande variété de drones.

7h50 - La Bourse de Tokyo termine dans le vert

L'indice Nikkei a gagné 0,68 % à 38.283,85 points et le Topix, plus large, a pris 0,51 % à 2.696,53 points

7h43 - Nicolas Maduro célèbre une « nouvelle étape » dans l'alliance du Venezuela avec l'Iran

Le président du Venezuela, s'est félicité de l'ouverture d'une nouvelle étape dans la « puissante alliance » avec l'Iran après la signature de nouveaux accords entre les deux pays qui ont affiché un front commun contre les Etats-Unis. Cette réunion « ouvre un nouveau chapitre, une nouvelle étape », a déclaré M. Maduro, sans donner de détails précis sur les accords signés, à l'issue d'une rencontre jeudi avec le ministre iranien de la Défense, Aziz Nasirzadeh.

Depuis l'alliance scellée il y a vingt ans entre Caracas et Téhéran, sous l'égide du défunt président vénézuélien et chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, Hugo Chavez, auquel Nicolas Maduro a succédé en 2013, les deux pays ont signé quelque 300 accords bilatéraux. De nouveaux accords ont également été conclus notamment en matière de transfert de technologies iraniennes dans le domaine de l'intelligence artificielle.

7h32 - Guerre en Ukraine : allié de Moscou, le Kazakhstan renforce ses mesures de sécurité

« Le chef de l'Etat Kassym-Jomart Tokaïev a chargé le Premier ministre, l'administration présidentielle, les chefs de toutes les forces de sécurité (armée, services spéciaux, police, parquet) et dirigeants locaux de prendre des mesures urgentes pour protéger les principaux objets civils et militaires en lien avec l'escalade de la situation autour de l'Ukraine », rapporte sur Facebook le porte-parole du président, Berik Uali. Ce dernier rappelle que le Kazakhstan avait régulièrement appelé Moscou et Kiev à négocier pour mettre fin à la guerre « entre deux peuples slaves ».

7h26 - Nucléaire : l'Iran va lancer de « nouvelles centrifugeuses avancées » après le vote à l'AIEA

« Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique a donné l'ordre de prendre des mesures efficaces, notamment de mettre en service une série de nouvelles centrifugeuses avancées et de différents types », ont indiqué dans un communiqué conjoint l'OIEA et le ministère iranien des Affaires étrangères. Une annonce qui sonne comme une réaction à l'adoption à Vienne d'une résolution critique, condamnant ses activités nucléaires.

Le texte, élaboré par Londres, Paris et Berlin associés à Washington, a été approuvé par 19 des 35 Etats membres du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). La Russie, la Chine et le Burkina Faso ont voté contre, tandis que 12 pays se sont abstenus. Le Venezuela n'a pas pu participer.

7h22 - Budget : le déficit de la Sécu pourrait être moins important

Le gouvernement a revu en baisse, de 16 à 15 milliards d'euros, le déficit prévu de la Sécurité sociale en 2025 après l'examen du budget au Sénat, où toutes les mesures prises en compte n'ont pas encore été votées. Une amélioration d'un milliard qui « prend en compte l'impact financier des amendements adoptés » depuis lundi, a précisé la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq.

7h17 - Liban : nouvelles frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel d'Israël à évacuer

Des frappes ont visé ce matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer. Outre la banlieue de Beyrouth, l'armée israélienne avait appelé dans la nuit à évacuer plusieurs zones du sud du Liban.

7h12 - Japon : le gouvernement en passe d'annoncer un massif plan de relance économique

Le gouvernement japonais est en passe d'adopter un plan de relance équivalant à 136 milliards d'euros pour doper le pouvoir d'achat des consommateurs et stimuler une croissance atone, moins d'un mois après un cuisant échec électoral de la coalition au pouvoir. Ce plan de 22.000 milliards de yens sera formellement approuvé dans la journée par l'exécutif, annonce le porte-parole du gouvernement Yoshimasa Hayashi. Il devra ensuite recevoir le feu vert du Parlement, où le gouvernement ne dispose plus d'une majorité.

Le paquet envisagé comprend des subventions pour l'énergie et le carburant, des enveloppes d'aides pouvant atteindre 30.000 yens (186 euros) aux ménages à faible revenu, ainsi que des ajustements fiscaux, selon les médias locaux. L'impact global du plan pourrait atteindre 39.000 milliards de yens si l'on y ajoute les prêts et les investissements du secteur privé.

7h08 - Singapour plus optimiste pour sa croissance en 2024

La croissance devrait s'établir à « environ 3,5 % », dépassant la fourchette supérieure des prévisions précédentes du gouvernement de 2,0 à 3,0 %, a indiqué le ministère du Commerce. Les performances économiques de la cité-Etat asiatique sont souvent considérées comme un baromètre de l'environnement mondial en raison de sa forte dépendance au commerce international.

L'économie a enregistré une croissance de 5,4 % sur un an au 3e trimestre 2024, dépassant l'estimation préliminaire de 4,1 % et les prévisions des économistes inférieures à 4,0 %. Ce bon résultat a incité le ministère à relever ses prévisions pour l'ensemble de l'année.

7h04 - Donald Trump choisit une fidèle pour diriger la Justice

Le président-élu américain Donald Trump a choisi hier Pam Bondi comme Attorney General (ministre de la Justice) après que l'élu républicain Matt Gaetz a annoncé qu'il ne souhaitait plus être candidat pour occuper ce poste.

Ancienne procureure générale de Floride, Pam Bondi, a notamment fait partie de l'équipe d'avocats de Donald Trump lors de son procès en destitution.

7h00 - Visé par un mandat d'arrêt de la CPI, Netanyahou promet de « continuer à défendre » Israël

« Aucune décision anti-israélienne scandaleuse ne nous empêchera - et particulièrement pas moi - de continuer à défendre notre pays de quelque manière que ce soit », a assuré Benyamin Netanyahou dans un message à ses concitoyens jeudi soir. Il avait auparavant dénoncé une décision « antisémite » et s'était estimé victime d'un nouveau « procès Dreyfus » du nom du capitaine français de confession juive condamné pour espionnage à la fin du XIXe siècle avant d'être innocenté et réhabilité.

Le mouvement islamiste palestinien a lui salué la mise en cause des dirigeants israéliens comme une « étape importante vers la justice », sans mentionner le mandat d'arrêt annoncé simultanément contre son dirigeant militaire.

Le Monde (site web)
economie, vendredi 13 décembre 2024 - 07:30 UTC +0100 754 mots

« Les stations de ski qui ferment sont de taille de plus en plus importante »

Jessica Gourdon

La mise à l’arrêt des stations a un impact économique et émotionnel très fort pour ces territoires, explique le chercheur Pierre-Alexandre Metral, dans un entretien au « Monde ».

En France, 186 domaines skiables alpins ont cessé d’être exploités : essentiellement des petits centres de ski de basse et moyenne montagne. Certains ont été réaménagés pour d’autres usages sportifs, d’autres sont restés à l’état de friche. Ces arrêts, qu’ils soient brutaux ou planifiés, impliquent souvent un traumatisme pour les territoires, relève Pierre-Alexandre Metral, doctorant à l’université Grenoble-Alpes, qui termine une thèse de géographie sur les stations de ski fermées.

En France, y a-t-il de plus en plus de stations de ski qui ferment ?

Depuis les années 1950, 186 sites ont cessé d’être exploités. Il en reste environ 250 actifs. La dynamique de fermeture est stable : deux ou trois domaines stoppent leurs activités par an. Pour cet hiver, le Grand-Puy, Notre-Dame-du-Pré, et le Tanet ont annoncé leur fermeture. A cela s’ajoutent des mises à l’arrêt de secteurs de domaines skiables encore actifs comme, cet hiver, le massif de l’Aigle à Lans-en-Vercors, celui du Noirmont aux Rousses, le secteur de Piquemiette à Métabief… Jusqu’aux années 2000, les sites désactivés étaient surtout des petits centres de ski de village avec deux ou trois téléskis d’apprentissage. Désormais, on trouve aussi des stations plus grandes, parfois porteuses de télésièges, et qui furent moteurs de véritables écosystèmes touristiques rassemblant restaurateurs, loueurs de matériel ou hébergeurs. Les incidences sur ces territoires sont alors bien plus significatives.

Chaque fermeture semble provoquer un émoi qui dépasse l’impact économique réel…

Ces remontées mécaniques racontent l’histoire d’un lieu. Il faut comprendre que le ski a transformé des territoires de montagne, jadis marqués par l’exode rural, qui sont entrés d’un coup dans la modernité grâce à ces équipements. C’est un motif de fierté. Et puis, tout le monde a appris à skier avec ces téléskis, y a mis ses enfants, y a travaillé… Pour ces territoires, démonter un téléski, c’est retirer ce qui fait leur identité. C’est toucher au totem.

Le changement climatique est-il la seule cause de ces fermetures ?

Le dérèglement climatique, avec une limite pluie-neige qui croit en altitude, est un facteur de vulnérabilité important. Moins de neige, c’est moins de journées d’ouverture, donc des difficultés à maintenir un équilibre économique. Les collectivités territoriales ou les sociétés gestionnaires de ces stations se retrouvent alors face à des déficits d’exploitation croissants. A cela s’ajoutent des coûts de mise en conformité réglementaire très lourds pour un matériel déjà obsolète, la concurrence plus vive avec les stations de haute altitude, la disparition des classes de neige qui étaient une clientèle privilégiée des petits centres de ski…

Que deviennent ces stations fermées ?

Celles qui ne comportaient qu’une poignée de remontées mécaniques et peu de bâtis sont le plus souvent déséquipées. Mais il arrive que des appareils soient maintenus à l’état de friche, comme le téléski du col de Jau, dans les Pyrénées, abandonné dans les bois. Et puis, certaines stations, jadis porteuses de lits touristiques, ont été réinvesties par de l’habitat permanent malgré la fin du ski. Comme Saint-Honoré 1500 en Isère, où la cinquantaine d’habitants mène une vie paisible aux côtés de bâtiments abandonnés.

L’ONG Mountain Wilderness recense une centaine de remontées mécaniques à l’arrêt en France, toujours pas démontées. Comment expliquer cette situation ?

Démonter un téléski, c’est très cher, surtout pour de petites communes. Il faut compter entre 10 000 et 25 000 euros pour le retrait d’un petit appareil… A l’heure actuelle, il n’existe aucun cadre réglementaire contraignant. La loi « montagne » de 2016 prévoit qu’un montant doit être provisionné pour le déséquipement au moment de l’aménagement, mais elle n’est pas rétroactive. Domaines skiables de France (le syndicat des opérateurs de remontées mécaniques) pilote le démontage de trois appareils par an et Mountain Wilderness s’engage sur des chantiers bénévoles. Quand bien même, le nombre de remontées mécaniques délaissées croît toujours, avec l’arrêt de domaines aux parcs d’appareils de plus en plus importants. Une autre raison explique la persistance de ces friches : les locaux considèrent ces appareils comme leur patrimoine, rappelant le souvenir de la courte épopée dans l’or blanc. Pour autant, il n’y a aucune mise en valeur de ce passé touristique.

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

La Montagne
Cantal
Aurillac, lundi 18 novembre 2024 119 mots, p. Cantal-8

Atelier

Laroquebrou. Atelier. Le CPIE anime un atelier « Fresque de l'eau » mercredi 20 novembre à 18 heures, à la salle des associations. Cet atelier permet de mieux comprendre les enjeux liés à l'eau et notre impact sur cette ressource. Par équipe de 4 à 8 joueurs, et guidé par une animatrice, vous explorerez le cycle naturel de l'eau, ses usages et leurs impacts ainsi que les conséquences du changement climatique. Pour finir, il sera possible d'aborder quelques pistes pour préserver la ressource en eau, élément essentiel de la planète. A partir de 15 ans, environ 2 heures, gratuit. Inscription obligatoire (places limitées) auprès du Syndicat mixte Dordogne moyenne Cère aval : 05.65.32.27.38; courriel : [email protected]

Courrier picard
TOUTES
REGION, mardi 10 décembre 2024 535 mots, p. TOUTES3

Transports

560 millions d’euros investis sur le réseau ferré en 2024

Alexandre Boudard

Hauts-de-France La région Hauts-de-France, SNCF Réseau et SNCF Voyageurs ont fait le bilan des travaux réalisés sur le réseau TER en 2024, ainsi que les investissements à venir en 2025.

Alexandre Boudard

En cette fin d’année, la région Hauts-de-France, SNCF Réseau et SNCF Voyageurs ont fait le bilan des actions menées sur le réseau TER régional en 2024. Ainsi que les travaux à venir en 2025. Tour d’horizon en cinq points.

1Une année perturbée Côté constat, inondations et crues de novembre 2023, conséquences du changement climatique avec le réchauffement, sabotages sur la ligne grande vitesse Nord, fin juillet 2024, vols de câbles, le 9 octobre 2024 ayant perturbé le trafic de la gare Lille Flandres ou défaillances des infrastructures ont notamment impacté le trafic des trains dans les Hauts-de-France.

240 grands chantiers

dans l’année 2024 a par ailleurs été marquée par quarante grands chantiers, mais aussi le lancement de travaux sur dix-neuf lignes, dont 90 % ont été effectués durant la nuit, afin de limiter l’impact sur la circulation des trains. Une enveloppe de 560 millions d’euros a ainsi été investie en 2024, en partie financés par les 150 millions d’euros de droits de péages payés par la région Hauts-de-France sur cette même année.

388,5 % des trains

sont arrivés à l’heure En matière de régularité, entre janvier et novembre 2024, sur 397 779 trains (hausse de 7,2 % en un an) ayant circulé dans les Hauts-de-France, 88,5 % étaient à l’heure (soit une augmentation de 0,1 % sur une année). La cause des retards est due dans 40 % des cas à une défaillance du réseau ferroviaire, à 40 % à des entreprises ferroviaires et à 20 % à des incidents autres que le réseau.

4Le problème des passages

à niveau Des incidents perturbant le trafic ferroviaire. Sur les 1 800 passages à niveau dans les Hauts-de-France, 98 % des accidents aux passages à niveau sont dus à un mauvais comportement des usagers de la route, notent la région Hauts-de-France, SNCF Réseau et SNCF Voyageurs. La maîtrise de la faune et de la végétation sur ou à proximité des voies est également une problématique d’importance pour limiter les incidents.

5Des travaux sur le réseau

en Picardie en 2025 L’année 2025 sera marquée par la livraison ou le lancement de chantiers en Picardie.

Dans l’Aisne, la ligne Laon-Hirson bénéficiera de 93,31 millions d’euros de travaux avec 30 kilomètres de voies ferrées remplacés, tout comme 11 ouvrages hydrauliques, huit ponts ferroviaires et six aiguillages.

En 2025, la gare de Saint-Quentin sera également mieux accessible avec quatre ascenseurs inaugurés pour un investissement de 13,1 millions d’euros.

Par ailleurs, la ligne Paris-Amiens, pénalisée par de nombreux incidents et retards, bénéficiera au cours de l’année 2025 de vingt nuits de travaux au cours du premier trimestre à Longueau (aiguillage, signalisation), à Creil et entre Longueau et Creil.

« 90% des travaux ont lieu la nuit. On essaie également de préserver les débuts et sorties de week-ends ainsi que les grands événements afin de ne pas les perturber», a assuré Marie-Céline Masson, directrice territoriale Hauts-de-France de SNCF Réseau.

La Nouvelle République des Pyrénées
Tarbes
Publicite, mardi 26 novembre 2024 305 mots, p. 4

Hautes-pyrénées

Aussi paru dans
10 novembre 2024 - La Dépêche du Midi

Prévenir la prolifération des tiques

Elle est la hantise des promeneurs adeptes des balades en forêt et en montagne ou des propriétaires de chiens et de chats. La tique, de la famille des acariens, à la fâcheuse habitude de venir «se planter» sur les espèces vivantes afin de se nourrir de leur sang, à l'image des sangsues.

Mais plus qu'un simple désagrément, les tiques peuvent être porteuses de maladies, la plus connue étant la maladie de Lyme, qu'elle peut transmettre à l'homme.

Dans les Pyrénées, pour mieux comprendre le fonctionnement de la tique, La France et l'Espagne ont décidé de joindre leur force. L'INRAE, les laboratoires des Pyrénées et des Landes, l'Université de Saragosse et l'Institut basque NEIKER pilotent un projet de recherche pionnier, cofinancé par l'union européenne : le projet PyrTick

Ce projet recense ces parasites dans divers habitats des Pyrénées et utilise des sondes climatiques pour analyser l'impact du climat sur leur présence. L'étude inclut aussi le rôle de la faune dans la propagation de maladies, comme la maladie de Lyme.

«Il s'agit de la première étude systématique du risque lié aux tiques dans l'environnement pyrénéen. Ce risque évolue au cours de l'année avec le passage des saisons, et entre années avec le changement climatique», explique Vincent Bourret, chercheur INRAE.

Des cartes prédictives de la répartition des tiques, en fonction des changements climatiques, seront créées pour anticiper les risques et informer les autorités sanitaires. Le projet implique des collectes sur le terrain, une sensibilisation publique, et pourrait devenir un modèle pour d'autres régions européennes. De ces résultats découleront également de vaste campagne de prévention.

Bastien Loubet

Dans les Pyrénées, un projet transfrontalier entre la France et l'Espagne a vu le jour quant à l'étude d'une question de santé publique : les tiques.

La Provence
AUBAG
; INFO GENERALES, dimanche 17 novembre 2024 815 mots, p. REG_AUB

Quand les daurades murmurent à l'oreille des chercheurs

Grâce à des marqueurs acoustiques, le chercheur à l'Ifremer Jérôme Bourjea a placé 400 spécimens sur écoute pour suivre leur cycle de vie. Et identifier le Parc des calanques comme principal lieu de reproduction de l'espèce en Méditerranée française.

C'est un poisson bien connu, duquel on ne sait finalement pas grand-chose. Apparemment moins menacée que le thon rouge ou que les herbiers de posidonie en Méditerranée, la daurade royale n'avait éveillé jusque-là que l'intérêt des pêcheurs et des gastronomes. Mais depuis 2017, Jérôme Bourjea tente de dresser le portrait scientifique de l'espèce et de comprendre son cycle de vie.

Grâce à des marqueurs acoustiques placés sur les poissons, le chercheur à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) a ainsi mis sur écoute 400 spécimens, afin de suivre leurs déplacements, de comprendre leur comportement et d'identifier leurs sites d'alimentation et de reproduction. Un travail mené grâce à un vaste réseau d'hydrophones, sorte de magnétophones installés dans les profondeurs, entre La Ciotat et les côtes catalanes.

" On avait pas mal de choses sur les gros poissons du large comme le thon, mais on s'est rendu compte qu'on manquait d'infos sur les poissons côtiers, rembobine Jérôme Bourjea. Sur l'état de la ressource, les comportements et d'éventuelles dynamiques en cours, on n'était pas capable de dire grand-chose. On a donc décidé de s'intéresser à ces espèces."

Vu la petite taille de ces poissons, impossible de leur poser une balise permettant de les suivre par satellite, comme pour les thons. Les équipes de l'Ifremer décident donc de les placer sur écoute. " On capture les poissons pour leur implanter un marqueur acoustique. Chaque marqueur produit un son différent qui va nous servir de fiche d'identité du poisson, détaille le chercheur basé à Sète (Hérault). 250 stations d'écoute, des hydrophones de la taille d'une bouteille d'1,5 litre installés sous l'eau, nous permettent ensuite de les suivre à la trace."

Le Parc des calanques, "site de reproduction majeur"

Des étangs de Leucate ou de Thau jusqu'aux côtes marseillaises, le dispositif permet ainsi de dessiner le cycle de vie des daurades royales. " Tout commence dans les lagunes(étangs de Thau, de Salses-Leucate ou de Berre, NDLR) , où les daurades vont passer l'été et se nourrir abondement. En octobre, dès que la température de l'eau devient trop froide, elles vont alors quitter leurs étangs pour leurs zones de reproduction, décrit Jérôme Bourjea. Certaines vont se diriger vers l'Espagne mais une grande partie va converger vers le Parc national des calanques. Quelle que soit leur lagune d'origine, elles se mélangent ici pour se reproduire."

Après avoir quitté " ce site de reproduction majeur", elles vont à nouveau borner entre les hydrophones de l'Ifremer et retourner vers leur étang. " Nous avons des stations d'écoute à la passe(la sortie, NDLR )de chaque lagune. On voit que 80 % des daurades marquées dans l'été sortent à l'automne : le reste est victime des prédateurs, de la pêche, ou connaît une mort naturelle, observe Jérôme Bourjea. Après s'être reproduites, plus de 50 % d'entre elles reviennent de là où elles viennent. Elles sont extrêmement fidèles à leur lagune."

Selon le chercheur, la pression de la pêche ne représenterait que 12 % des daurades ne regagnant pas leur site d'origine (quand cela monte à plus de 30 % pour le loup) : " Cette étude nous permet d'identifier le parcours de vie de la daurade et nous montre que les aires marines protégées jouent pleinement leur rôle. Il se passe quelque chose d'important pour elles dans le Parc national des calanques. Et le cadre réglementaire du parc nous offre tous les outils pour en tenir compte, tout en conciliant les pratiques des usagers."

Difficile pour l'heure de connaître le nombre de daurades en Méditerranée. Et de savoir si l'espèce est menacée. " Il doit y avoir une vigilance sur les sites de reproduction, poursuit Jérôme Bourjea. Mais alors que la pêche ne semble concerner qu'un poisson sur dix dans notre étude, il semble inopportun d'optimiser la pêche de la daurade pour l'heure. La pêche artisanale française de ce poisson représentant 20 millions d'euros par an."

Une étude suivant la même méthode doit bientôt livrer ses conclusions pour le loup et la saupe. Mais la daurade royale continue d'être scrutée par les équipes de l'Ifremer.

Menacée par la hausse des températures

" Pour la suite, on veut essayer de comprendre l'impact du changement climatique sur l'espèce, boucle le scientifique. C'est un poisson fragile, qui n'aime ni l'eau froide, ni l'eau chaude. Les premiers résultats de nos recherches montrent qu'elles fuient les zones où l'eau est à plus de 28 ºC. Une température que les lagunes du sud de la France pourraient prochainement atteindre fréquemment l'été. On peut donc se demander si cette hausse des températures va les pousser à quitter ces sites d'alimentation l'été, et quelles répercussions ce bouleversement aura sur la reproduction et la survie de l'espèce."

Canada NewsWire (français)
Nouvelles générales, mardi 10 décembre 2024 - 13:30:00 UTC -0500 735 mots

Chronique des extrêmes : Les dix phénomènes météorologiques les plus marquants au Canada en 2024

Environnement et Changement climatique Canada

GATINEAU, QC, le 10 déc. 2024 /CNW/ - Les météorologues d'Environnement et Changement climatique Canada travaillent 24 heures sur 24 pour fournir des services de prévisions météorologiques fiables et de grande qualité aux Canadiens. Les Canadiens sont témoins des répercussions des phénomènes météorologiques les plus violents qui surviennent et qui entraînent parfois des débâcles économiques et des pertes de vie tragiques partout au pays. Chaque année, le Canada constate les effets des changements climatiques sur les conditions météorologiques, qui rendent de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes plus probables.

Les dix phénomènes météorologiques les plus marquants au Canada en 2024 relatent des vagues de chaleur record, des vents destructeurs et des chutes de pluie incessantes qui déclenchent des veilles, des avertissements et des alertes météorologiques. Ils illustrent l'évolution des phénomènes météorologiques violents et la façon dont les interventions locales peuvent être menées en toute sécurité grâce à des décisions éclairées. Les phénomènes ont été sélectionnés et classés en fonction de leur gravité, de leur impact humain et économique, de l'étendue de la région touchée et de la durée pendant laquelle ils ont fait partie des principaux sujets d'actualité.

Voici donc les phénomènes météorologiques les plus marquants de 2024 :

Des vagues de chaleur aux feux incontrôlés : l'enfer estival de Jasper

Le centre du Canada : le secteur le plus touché par la saison des ouragans

Un mois de janvier glacial s'abat sur l'Ouest canadien

Des rivières atmosphériques portent un double coup à la Colombie-Britannique

Des grêlons causant des milliards de dollars de dommages : la catastrophe météo la plus coûteuse de Calgary

L'été des inondations dans le sud de l'Ontario

Les collectivités de l'Arctique confrontées à une vague de chaleur inhabituelle

Coup de fouet hivernal au Cap-Breton

Un été divisé : les Maritimes étouffent et l'Alberta grelotte

Feux de forêt et évacuations dans l'ouest du Labrador

Les températures record ont été l'un des principaux facteurs ayant contribué aux phénomènes météorologiques marquants de cette année. La chaleur extrême a mené à des feux de forêt dévastateurs dans l'Ouest et le Canada atlantique, tandis que de graves épisodes de froid ont entraîné des répercussions économiques importantes pour l'Alberta. Des pluies torrentielles ont causé des inondations coûteuses dans certains des plus grands centres urbains du Canada. Une vague de chaleur importante a frappé les collectivités de l'Arctique, tandis que des quantités de pluie sans précédent se sont abattues sur Montréal. D'un océan à l'autre, les phénomènes météorologiques violents et inhabituels de 2024 ont marqué la vie des Canadiens dans l'ensemble du pays.

Les phénomènes météorologiques les plus marquants de cette année ont également entraîné d'importants dommages, pertes et évacuations. Deux incendies de forêt ont entraîné des évacuations complètes de certaines régions, forçant le déplacement de plus de 12 000 résidents et de 20 000 visiteurs. Jasper, le plus grand parc national des Rocheuses canadiennes, a été considérablement altéré, puisque environ 16 % de la forêt et 30 % de la ville ont été ravagés par le feu. Les quatre phénomènes météorologiques les plus coûteux de cette année, tous classés parmi les événements météorologiques les plus coûteux de l'histoire du Canada, ont causé des dommages combinés de plus de 7 milliards de dollars. En outre, plus de 40 décès ont tragiquement été déplorés en raison des phénomènes marquants de cette année.

Les changements climatiques d'origine anthropique augmentent l'intensité de nombreux phénomènes météorologiques violents au Canada. Environnement et Changement climatique Canada est déterminé à protéger la santé, la sécurité et les biens de tous les Canadiens en veillant à ce que chacun ait accès en temps utile et avec précision aux veilles, aux avertissements et aux alertes météorologiques. Les Canadiens sont invités à surveiller de près les conditions météorologiques en téléchargeant l'application MétéoCAN ou en visitant le site Web meteo.gc.ca.

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SOURCE Environnement et Changement climatique Canada

Consulter le contenu original : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/December2024/10/c3955.html

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Personnes-ressources: Relations avec les médias, Environnement et Changement climatique Canada, 819-938-3338 ou 1-844-836-7799 (sans frais), [email protected]

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jeudi 28 novembre 2024 - 19:24:10 -0000 1812 mots

Orientations stratégiques à horizon 2028 : entretien avec Timothée Delacôte

Par FACE, la Fondation pour l’inclusion

- Publié le 28 novembre 2024 - 16:12 - Mise à jour le 28 novembre 2024 - 19:04

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#Mécénat

Orientations stratégiques à horizon 2028 : entretien avec Timothée Delacôte

Le 24 avril dernier, FACE a officiellement présenté ses Orientations stratégiques 2028 devant son Comité d’orientation. Quelles ambitions la Fondation s’est-elle fixée ? Comment va-t-elle relever ces nouveaux défis ? Entretien avec Timothée Delacôte, délégué général de la Fondation FACE.

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Timothée Delacôte, délégué général de la Fondation FACE

Qu'est-ce qui vous a motivé à engager cette réflexion stratégique ? Et quelle méthodologie avez-vous suivie pour définir ces nouvelles orientations ?

Depuis juillet 2022, la Fondation FACE a entamé un nouveau chapitre de son histoire avec l’arrivée de Jean Castex à sa présidence. Il m’a confié la mission de redéfinir un cap pour notre communauté.

Il était essentiel que FACE se projette dans l’avenir pour répondre aux évolutions sociétales et continuer à remplir sa mission d’inclusion. Depuis 30 ans, FACE existe parce que les politiques publiques et l’action associative, bien qu’indispensables, ne suffisent pas à elles seules à lutter contre la pauvreté et les inégalités. Les vulnérabilités sociales évoluent rapidement, et nous devons accompagner les nouveaux publics fragiles, comme les jeunes de l’ASE, les NEETs, les décrocheurs scolaires, et les travailleurs précaires. L’objectif est de rejoindre les publics les plus éloignés de l’inclusion, en partenariat avec les entreprises et les pouvoirs publics.

Nos orientations stratégiques définissent le chemin à suivre pour renforcer notre utilité sociale dans les années à venir. Elles incarnent notre vision et nos ambitions, notamment en matière de développement territorial et de transition écologique solidaire.

Avec l’accompagnement du cabinet Vertone, nous avons mené une réflexion approfondie pour redéfinir notre rôle, clarifier notre expertise et préparer l’avenir. Ce travail a été co-construit avec les clubs FACE et validé par notre conseil d’administration, avant de se traduire en une feuille de route concrète pour 2028.

La mobilisation des entreprises et l’accompagnement dans la mise en œuvre de leur politique RSE sont des enjeux majeurs pour 2028. Quel rôle les entreprises doivent-elles jouer dans l’inclusion des publics les plus vulnérables ?

L’une des convictions majeures de notre communauté est que l’emploi et l’insertion sont des leviers essentiels pour l’inclusion des personnes vulnérables. Grâce à leur capacité à former, intégrer et recruter, les entreprises sont des acteurs clés de la transformation sociale. Si la cohésion sociale relève principalement des pouvoirs publics, les entreprises jouent un rôle crucial dans la lutte contre les exclusions et les inégalités.

Il y a une volonté croissante des salariés que leurs entreprises s’engagent pour l’inclusion. Selon une enquête réalisée par FACE avec Opinionway, 88 % des salariés estiment que leurs entreprises ont un rôle à jouer pour contribuer au développement de leur territoire, et 76 % souhaiteraient pouvoir consacrer une journée par semaine à des actions en faveur des publics vulnérables. Cet engagement donne du sens au travail et favorise la dynamique interne des entreprises. C’est ce que nous faisons avec nos 6000 entreprises partenaires, qui mobilisent leurs salariés en mécénat de compétences sur nos projets.

S’engager avec FACE, c’est rejoindre au niveau local et au niveau national un écosystème solidaire, aux côtés des acteurs publics et associatifs. Nous souhaitons diversifier les entreprises dans nos projets et renforcer leur leur place dans notre gouvernance, en incluant davantage de TPE-PME et d’entreprises de taille intermédiaire, quelle que soit leur activité.

En avril 2024, nous avons créé une nouvelle instance au sein de la gouvernance de la Fondation : le comité d’orientation. Ce comité offrira aux dirigeants des grandes entreprises partenaires l’opportunité de dialoguer, de partager leur expertise terrain et de contribuer au développement des actions d’accompagnement des publics de FACE.

FACE a acquis une expertise solide autour de trois axes d’intervention : l'éducation et l'orientation choisie, l'emploi et l'insertion professionnelle, ainsi que la médiation et l'accès aux droits. Quels sont les principaux enjeux auxquels ces domaines sont confrontés ?

La valeur ajoutée de FACE c’est sa capacité à accompagner les publics les plus vulnérables : personnes éloignées de l’emploi, réfugiés, femmes victimes de violences, seniors, personnes placées sous main de justice, jeunes décrocheurs, etc.

Pour toucher ces personnes souvent isolées et éloignées des dispositifs classiques, nous devons innover en développant des stratégies d’ aller-vers , repenser nos méthodes et créer de nouveaux outils pour ne laisser personne de côté.

Autre défi : fournir une aide personnalisée, en levant progressivement les obstacles à l’emploi de manière globale, en partenariat avec les acteurs de l’écosystème. Pour garantir un suivi adapté aux besoins de chacun, il est essentiel d'adopter une approche décloisonnée. En tant qu’ensemblier de l’action auprès des publics vulnérables, FACE crée des coalitions d’acteurs et forge des partenariats pour servir au mieux les personnes accompagnées. Nous croyons que chaque parcours, même les plus heurtés sont porteurs de talents et de capacités. Notre rôle est d’aider à les révéler.

Au-delà de ces trois axes de spécialité, FACE veut faire de la transition écologique solidaire un axe transversal de son action. Quelles seront les actions concrètes mises en place pour y parvenir ?

Le changement climatique représente une exigence de société, mais également un enjeu social majeur. Parce que les vulnérabilités sociales et environnementales sont malheureusement souvent cumulatives et touchent les publics les plus fragiles, nous plaçons la transition écologique solidaire au cœur de notre conception de l’accompagnement social.

Notre défi est d’intégrer dans l’intégralité des projets portés par FACE les objectifs de développement durable. Notre proximité aux entreprises et notre expertise RSE nous rendent légitimes pour porter ce sujet et convaincre que les programmes à impact environnemental et à impact social doivent être rendus convergents. C’est par un accompagnement adapté des entreprises et des mesures concrètes que nous démontrerons qu’un changement de modèle est possible.

La transition écologique solidaire représente de nombreux secteurs d’avenir. Dans notre action en faveur de l’orientation choisie, de la découverte des métiers et de l’accompagnement vers l’emploi, nous voulons que les personnes que nous accompagnons puissent trouver une place dans ces secteurs porteurs d’opportunité et de sens, quel que soit leur niveau de qualification. C’est le gage d’une insertion professionnelle durable et de qualité, dans un monde en transition.

Concernant l'implantation territoriale de FACE, qui est déjà présente dans près de 60 départements, quelle stratégie prévoyez-vous pour étendre votre action à l'ensemble du territoire ?

Nous voulons permettre aux publics vulnérables de trouver un interlocuteur FACE partout où ils se trouvent, ce qui fait de notre déploiement territorial un axe clé de notre stratégie. Historiquement implantés en QPV, nous souhaitons maintenant renforcer notre présence en milieu rural, qui fait face à de nouvelles formes d'exclusion qui nécessitent des réponses adaptées.

Pour couvrir tout le territoire, nous agissons à deux niveaux. Au niveau national, nous renforçons nos partenariats avec des acteurs publics, institutionnels et associatifs pour identifier des synergies et répondre aux besoins spécifiques des territoires. Localement, nos clubs FACE et fondations abritées sont nos meilleurs atouts. Nous les soutenons pour élargir, lorsque c'est possible, leurs actions. C'est en articulant ces deux niveaux que nous couvrirons l’ensemble du territoire !

La Fondation FACE occupe également le rôle de fondation abritante et a enregistré une croissance de plus de 15% du nombre de ses fondations abritées au cours de l'année écoulée. Qu'est-ce qui explique ce succès ?

Le succès de notre croissance repose sur la restructuration et l’enrichissement de l’accompagnement que FACE offre aux fondations abritées, afin de répondre aux besoins spécifiques des fondateurs.

Notre approche se structure autour de trois axes : la sécurité juridique pour garantir un cadre solide, la transparence de gestion pour instaurer la confiance, et la liberté d’action pour permettre une inclusion agile, avec une mutualisation des outils et expertises. En tant que fondation abritante, nous assurons la conformité des activités, tout en facilitant la réactivité et l’intégration dans un écosystème dynamique, propice aux synergies. Les collaborations fructueuses entre nos fondations abritées et clubs FACE témoignent de la force de notre réseau de 85 structures et 6000 entreprises engagées.

La majorité de nos projets de fondations abritées provient des recommandations au sein de notre écosystème. Nos fondations abritées et nos clubs sont nos premiers ambassadeurs et relais de développement. C’est là la force de la communauté FACE : l’envie de travailler ensemble pour l’inclusion.

Le renouvellement de nos orientations stratégiques a également porté ses fruits, en attirant des acteurs philanthropiques à la fois sur nos actions historiques et sur notre engagement pour la transition écologique solidaire. Le partenariat public-privé, ancré dans les territoires, est au cœur de l’action de notre Fondation qui a une grande expertise dans le domaine. Nous pouvons aller encore plus loin!

Sur un plan plus personnel, pourriez-vous nous partager votre ambition en tant que Délégué général et les principaux défis à venir ?

L’intérêt général est au coeur de mon engagement professionnel, tant dans la sphère publique qu’aujourd’hui chez FACE, dans un écosystème pluriel. La capacité du secteur associatif à proposer des accompagnements sur mesure, adaptés aux réalités vécues dans les territoires, est une force d’impulsion formidable que nous nous devons de faire fructifier au sein du réseau FACE. C’est en agissant en réseau et en jouant pleinement le rôle d’ensemblier de l’action solidaire dans les territoires, avec nos expertises complémentaires d’autres acteurs, que nous parviendrons à agir encore plus efficacement pour transformer les parcours de vie des personnes que nous accompagnons. Nous avons l’immense chance de pouvoir compter sur des milliers de dirigeantes et dirigeants, salarié.es et mécènes de compétences pleinement engagés à nos côtés sur la base de valeurs fortes; sachons planter des graines d’espérance sur ce terreau fertile!

Résumé de l’interview publiée le 22/07/2024 sur le site web de la Fondation FACE. Pour lire l’interview d’origine dans son intégralité.

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FACE, la Fondation pour l’inclusion

La Fondation FACE, présidée par Jean Castex, oeuvre depuis 30 ans dans la lutte contre toutes formes d’exclusion, de discrimination et de pauvreté, en mobilisant l’engagement des entreprises et de leurs salariés à travers 41 clubs locaux et une quarantaine de fondations abritées sous son égide,...

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Timothée Delacôte, délégué général de la Fondation FACE

FACE, la Fondation pour l’inclusion

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Cet article est paru dans Carenews (site web) - Carenews

Décision Achats (site web)
AccueilAchats publics, mardi 26 novembre 2024 790 mots

[Marchés publics] : Comment les collectivités locales font face à l'urgence d'agir durablement ?

Publié par Denica Tacheva

Intégrer des critères environnementaux dans les marchés publics est devenu un enjeu décisif pour répondre aux impératifs climatiques. La modernisation des achats publics passe inéluctablement par ce nouvel état d'esprit. Comment développer son exemplarité achats tout en s'assurant de recevoir des offres réalistes. Elements de réponses.

" La transition écologique va exiger des efforts... ce n'est pas confortable, mais c'est nécessaire. " Ces mots de Vincent Corneloup, avocat associé spécialiste en droit public ADAES Avocats du réseau de SMACL Assurances, résument l'enjeu auquel les collectivités locales doivent faire face. Avec les marchés publics comme levier principal, elles ont le pouvoir d'influencer durablement les pratiques environnementales. Mais pour y parvenir, il faudra dépasser les défis techniques et organisationnels, tout en intégrant des critères écologiques dans les processus d'achat.

La commande publique, moteur ou frein pour l'écologie ?

Avec un poids de 10 % dans le PIB français, la commande publique pourrait être un formidable levier pour accélérer la transition écologique. Autrement dit, si les critères environnementaux sont intégrés dans les appels d'offres, les collectivités locales peuvent insuffler un véritable changement. Il ne s'agit pas seulement d'acheter des produits ou services : c'est tout un écosystème économique qui peut être impacté.

Un exemple concret ? L'électrification des flottes municipales. En privilégiant des véhicules électriques ou hybrides, les communes réduisent leur empreinte carbone tout en stimulant le marché des énergies propres. Autre levier : l'usage de matériaux bas carbone dans les constructions publiques. Des écoles aux salles des fêtes, chaque projet peut devenir un modèle d'écoconception. Pourtant, ces bonnes pratiques restent marginales et montres des chiffres timides : en 2021, seulement 7 % des marchés publics contenaient des clauses environnementales.

Cette faible proportion s'explique en partie par un manque de sensibilisation et de formation. Les décideurs locaux, souvent pressés par les contraintes budgétaires et les délais administratifs, peinent à intégrer pleinement ces dimensions dans leurs appels d'offres. Vincent Corneloup insiste : " Il faut dépasser la logique d'achat au moindre coût pour envisager un coût global, qui inclut l'impact environnemental. "

Réglementations : opportunités et défis

La loi "Climat et Résilience" de 2021 a introduit des changements majeurs, notamment l'obligation, d'ici 2026, d'intégrer systématiquement des critères environnementaux dans les marchés publics. Ce calendrier impose aux collectivités une adaptation rapide, mais complexe. Définir le "cycle de vie" d'un produit ou rédiger des clauses écologiques efficaces exige une expertise que nombre de petites communes peinent à mobiliser. C'est une urgence d'investir dans la formation des agents publics et de simplifier l'accès aux outils existants.

De fait, certaines clauses environnementales dans les marchés publics, trop complexes ou trop contraignantes, peuvent décourager les entreprises candidates. Les collectivités se retrouvent alors dans une impasse : vouloir être exemplaires tout en s'assurant de recevoir des offres réalistes. Un équilibre difficile à atteindre.

Pour surmonter ces obstacles, plusieurs pistes sont envisagées. En premier lieu, un renforcement des contrôles pour vérifier l'application des clauses environnementales. Ensuite, la généralisation de sanctions pour les manquements et des primes pour encourager les initiatives exemplaires. À titre d'exemple, des pénalités pourraient être reversées à un fonds dédié au financement de projets écologiques. Enfin, des échéances comme celle du 21 août 2026, où les critères environnementaux devront obligatoirement figurer dans les marchés publics, marquent une étape décisive. À cette date, ne pas intégrer ces critères pourrait entraîner des sanctions, obligeant les collectivités à repenser leurs pratiques dès maintenant.

" Le 21 août 2026, c'est une révolution : l'environnement ne sera plus une option. C'est une obligation légale, mais aussi une opportunité pour transformer en profondeur nos modèles d'achat public. " dit encore le juriste. L'enjeu est de taille. Si les collectivités parviennent à surmonter ces défis, elles joueront un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique et inspireront d'autres acteurs à faire de même.

Repenser les besoins pour optimiser les ressources

L'intégration des enjeux écologiques dans les marchés publics ne consiste pas uniquement à mieux acheter : il s'agit aussi de questionner l'acte d'achat lui-même. La définition des besoins devient alors une étape clé. Est-il vraiment nécessaire d'acquérir un nouveau bien ? Existe-t-il une alternative plus durable ? Mutualiser les ressources, comme des véhicules municipaux, ou encourager des alternatives comme les transports en commun, permet de réduire l'impact écologique tout en maîtrisant les coûts. Une telle approche, qui inclut l'analyse du cycle de vie des produits, exige une véritable transformation des pratiques. Mais cette démarche progressive est la clé pour faire des collectivités locales des modèles de durabilité.

Quand on change de paradigme cela repose également sur une meilleure compréhension du cycle de vie des produits. Mais ces choix demandent une expertise technique voire des savoir-faire technologiques voire de l'ingénierie que de nombreuses petites communes peinent à mobiliser. La question du bon échelon pour le mode d'intervention idoine se pose.

Cet article est paru dans Décision Achats (site web)

La Montagne
Corrèze ; Creuse ; Cantal ; Montluçon ; Moulins ; Issoire - Sancy -Haute-Loire ; Riom ; Clermont-Ferrand ; Thiers-Ambert ; Vichy
IG, mercredi 27 novembre 2024 510 mots, p. Brive-31
Aussi paru dans
27 novembre 2024 - Le Berry républicain L'Echo républicain Le Journal du Centre Le Populaire du Centre La République du Centre L'Yonne républicaine

La forêt mise en scène par des artistes

À l'ouest de Rouen, nichée dans un méandre de la Seine, la forêt domaniale de Roumare est un temple. La main de créateurs venus du monde entier s'y est subtilement posée pour révéler la magie d'un espace naturel boisé. Bienvenue dans une forêt monumentale, comme un musée à ciel ouvert. Accessible en transports en commun. C'est bon pour la planète, non ?

De juin 2024 à septembre 2026, on peut y apprécier, sur un parcours de 4 km, treize oeuvres (sélectionnées parmi plus de 300 candidatures) qui s'intègrent dans la nature avec féerie, poésie et humour.

L'art comme messager

Le clou de cette promenade : un village conçu comme un terrain de jeu pour enfants, protégé par un géant. À partir de matériaux recyclés, l'artiste danois Thomas Dambo a bricolé de bric et de broc un campement pas trop sauvage. Le message qu'il parsème avec ses trolls dans le monde entier : « Notre monde croule sous les déchets alors que nous manquons de ressources naturelles ». C'est pile le concept de Forêt monumentale imaginé par la Métropole de Rouen Normandie et l'ONF : sanctuariser la biodiversité comme une richesse à préserver. Un projet hors normes où l'art est le messager. « Par son envergure, c'est une initiative unique en son genre pour créer un lien fort entre ceux qui se promènent en forêt et ceux qui y travaillent. Il s'agit de faire prendre conscience de la préservation de ces espaces qui sont utiles comme ressource économique pour le bois mais aussi pour l'écosystème », relève Clémence Boivin, chargée d'accueil du public et cheffe de projet Forêt d'exception à l'ONF.

Après le succès d'une première édition de 2019 à 2021 dans la forêt Verte (au nord de Rouen), Métropole et ONF se sont remis à l'ouvrage dans un nouveau site. En pleine pandémie due au Covid, renforcée par une inquiétude sur le changement climatique, le public a totalement adhéré à cet appel de la forêt. La première Forêt monumentale a accueilli 400.000 visiteurs en deux ans. La deuxième édition surfe sur le même engouement : « Fin octobre 2024, soit après trois-quatre mois d'installation, le nouveau parcours devrait atteindre les 100.000 visiteurs », annonce l'ONF.

Le moins d'impact possible

Un tel afflux ne risque-t-il pas de perturber l'équilibre de cette forêt ? « Le circuit a été soigneusement choisi pour impacter le moins possible l'écosystème et les artistes sélectionnés ont pu repérer les lieux pour s'intégrer au site, assure Clémence Boivin. Nous avons voulu rééquilibrer une autre entrée de cette forêt qui comprend aussi un parc animalier bien fréquenté ».

Des travaux de sécurisation des arbres et de fauchage ont été entrepris pour que la forêt soit cet écrin accueillant une vision artistique. Comme cette harde de neuf sangliers hérissés de piquants, une guirlande de verre comme un lustre géant qui scintille avec la lumière et joue avec les gouttes de pluie Et comme la nature est un éternel recommencement, une seule oeuvre, celle si ludique du géant, est appelée à rester. Les autres seront démontées et iront vivre une autre vie. Ailleurs. n

Cet article a également été publié dans les éditions suivantes : Creuse, page 31; Cantal, page 31; Montluçon, page 31; Moulins, page 31; Issoire - Sancy -Haute-Loire, page 31; Riom, page 31; Clermont-Ferrand, page 31; Thiers-Ambert, page 31; Vichy, page 31

Le Journal des entreprises - Le Brief (Pays de la Loire), no. 20241126
# ASSURANCE, mardi 26 novembre 2024 603 mots, p. 27,28

NANTES

Thomas Chesneau Dirigeant du cabinet Chesneau

"Nous aidons les entreprises à composer avec les risques majeurs de notre époque"

Caroline Scribe

Changement climatique, risques cyber et économiques : quels sont les risques majeurs auxquels sont confrontées les entreprises ? Comment s'en prémunir ? Thomas Chesneau, dirigeant du cabinet nantais de courtage en assurances d'entreprise Chesneau, répond à ces interrogations.

Changement climatique, risques cyber et économiques : quels sont les risques majeurs auxquels sont confrontées les entreprises ? Comment s'en prémunir ? Thomas Chesneau, dirigeant du cabinet nantais de courtage en assurances d'entreprise Chesneau, répond à ces interrogations.

Le cabinet Chesneau (150 salariés, 21 M€ de CA) accompagne depuis 50 ans les entreprises dans la couverture de leurs risques. Comment votre métier évolue-t-il ?

Nous ne pouvons pas supprimer les risques, mais nous pouvons aider les entreprises à composer avec. Depuis la création du cabinet par mon père et mon oncle en 1974, nous avons lancé de nouveaux métiers pour couvrir leurs risques sur les trois pans de l'assurance et composantes essentielles de l'entreprise : les collaborateurs, les actifs et activités et, enfin, le poste clients avec l'assurance-crédit. Début 2024, nous avons complété cette offre par une nouvelle brique qui consiste à réaliser une cartographie complète des risques de l'entreprise, assurables ou non, pour coconstruire avec elle, les programmes d'assurance adaptés. Cette vision globale des risques, qui s'apparente à celle d'un risk manager, permet d'intégrer les risques majeurs de l'époque.

Quels sont ces risques majeurs ?

Les risques climatiques, tout d'abord. Fort de notre engagement RSE, nous voulons, à notre niveau, avoir un impact positif sur l'environnement. Cela passe par les actions que nous menons au sein du cabinet et par les solutions que nous proposons à nos clients. Nous avons ainsi créé un Assur'Score qui intègre dans les critères de choix des assureurs que nous proposons à nos clients leur appétence pour la RSE. Nous avons également lancé un plan d'épargne retraite durable basé sur des fonds finançant la transition écologique. De plus, une gestion financière originale permet de réduire drastiquement les frais de fonctionnement. Cela prouve que l'on peut faire de la finance durable en obtenant des rendements. Les premiers contrats ont été mis en place en janvier 2024.

Quels sont les autres risques majeurs qui menacent actuellement les entreprises ?

La menace cyber est toujours très présente. En 2020, 57 % des entreprises déclaraient avoir fait l'objet d'une cyberattaque, pour un préjudice moyen de 50 000 euros. Et 40 à 70 % des PME atteintes feraient faillite dans les 18 mois, selon les chiffres de l'ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d'information). En 2020, seulement 1 % des PME et 8 % des ETI étaient couvertes en cyber, alors que 100 % l'étaient pour le risque incendie. Depuis, nous constatons une hausse du taux de couverture des entreprises et une baisse de la sinistralité.

Comment aidez-vous les entreprises à y faire face ?

Pour notre part, nous avons formalisé avec des acteurs émergents de l'assurance spécialisée en cybersécurité des solutions d'assurance spécifiques et adaptées à la taille de nos clients. Notre offre globale en matière de cyber comprend trois dimensions : la prévention, la couverture des dommages subis par l'entreprise et ceux occasionnés - involontairement - par son intermédiaire à ses fournisseurs et clients, au titre de sa responsabilité civile et, enfin, l'assistance à la gestion de crise.

Dans des contextes économique et géopolitique compliqués, nous aidons également les entreprises via l'assurance crédit affacturage ou encore en couvrant le bon paiement des factures à l'international. Si les entreprises peuvent exercer leur activité un peu plus sereinement grâce à nous, nous avons accompli notre mission.

Centre Presse Aveyron
RODEZ_CP
jeudi 28 novembre 2024 320 mots

Requalification du bourg de Luc : le financement prévisionnel a été approuvé

Lors de la dernière séance publique du conseil municipal, le maire Jean-Philippe Sadoul, a présenté, à l'aide d'un diaporama, le projet de renaturation et de requalification des espaces publics du bourg de Luc, constituant la 5e étape dans l'amélioration du cadre de vie et l'adaptation du territoire communal au changement climatique par la végétalisation, la désimperméabilisation et l'adaptation des espaces publics aux nouveaux modes de vivre, d'habiter et de se déplacer de la population. La poursuite du travail entrepris par l'équipe de maîtrise d'oeuvre constitué du cabinet d'architecture Audrey Luche de la société Frayssinet Conseils et Assistance et d'Arnaud Mirabel, Jardins et Paysages, qui accompagne la commune dans ce projet a permis d'affiner l'enveloppe financière à affecter à ce projet et permet d'envisager en conséquence la mobilisation des partenariats financiers à venir. Pour rappel, les objectifs stratégiques poursuivis par la ville, sont la création d'un nouvel équipement de proximité (city-Park), végétaliser et désimperméabiliser l'espace public aux abords de la mairie et devant l'école, rendre possible les déplacements piétons et cyclistes en créant des « continuités » protégées des véhicules à moteur, atténuer l'impact des véhicules traversant la ville afin de renforcer la sécurité des usagers et la rénovation des réseaux d'assainissement menée par Rodez Agglomération. Le coût prévisionnel de cette opération s'établit à 2 190 143 euros HT. Son plan de financement peut s'établir comme suit : Rodez Agglomération (Fonds de concours) 250 000 euros sur les 344 478 euros attribués à la commune, Département de l'Aveyron 425 000 euros (travaux), Région Occitanie et Agence de l'eau Adour Garonne à hauteur de 50 % d'une dépense subventionnable estimée à 311 000 euros, l'État au titre de la DETR 2025, 547 536 euros, soit 1 533 536 euros de subventions. L'autofinancement de la commune s'élèverait à 656 607 euros. Le maire Jean-Philippe Sadoul lors de la présentation de ce dossier à l'aide d'un diaporama.

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Loir-et-Cher
le blaisois, mercredi 11 décembre 2024 503 mots, p. 12

Projet de création d’un point numérique

41000 Villebarou, France - Le conseil municipal de Villebarou s’est réuni et a délibéré sur les sujets suivants.

Communication. En réponse aux attentes de la société actuelle et aux exigences de l’e-administration, la municipalité souhaite installer devant la mairie une borne d’information numérique interactive qui viendra compléter les autres outils de communication existants. D’usage simple, un totem à écran tactile offrira en effet la possibilité à tous les usagers d’avoir accès en permanence et en quelques secondes à l’ensemble des affichages réglementaires (procès-verbaux des conseils municipaux, actes administratifs, permis de construire…), aux informations pratiques des services et évènementielles de la commune.

Création d’un îlot fraîcheur. Le changement climatique s’accompagne notamment de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes aux effets négatifs sur la santé publique, en particulier sur les populations vulnérables (personnes âgées, enfants…). Ces phénomènes météorologiques augmentent les nuisances liées à la pollution de l’air et à la consommation d’énergie. Face à cette situation, mettre en place des solutions innovantes et efficaces sur l’espace public pour réduire la température ambiante et améliorer la qualité de vie des habitants constitue un enjeu pour la commune. Dans ce cadre, la commune envisage en particulier de créer un îlot de fraîcheur, qui par des concepts d’aménagement et d’espaces végétalisés générateurs d’ombre, permet de diminuer la température ambiante locale et réduit le score ICU (îlots de chaleur urbains). L’aire de jeux à Francillon, site public actuellement ouvert sur l’espace agricole, sans ombre ni aucune délimitation végétale, a été identifiée pour y créer l’îlot de fraîcheur. Cet espace multigénérationnel très accessible semble en effet des plus propices au projet en raison de son potentiel d’attraction, de l’ombrage et l’intimité des lieux qu’il est possible d’y apporter par un aménagement paysager approprié.

Sport. La destruction de l’ancien plateau de basket à l’aire de jeux de Francillon, pour nuisances sonores, a créé un manque chez les jeunes de la commune. Face à cette situation, les élus souhaitent reconstruire un terrain de basket, au format 3 x 3, pour répondre à une demande de pratique libre tout en nécessitant moins d’espace (20 m x 15 m) qu’un terrain de basket traditionnel, l’idéal dans les zones urbaines et parfait pour encourager la participation de tout public, indépendamment de l’âge, des capacités sportives ou encore du niveau de pratique de chacun, ce qui peut faire de ce terrain un lieu central dans une communauté, stimulant les interactions sociales et pouvant servir à d’autres activités sportives ou culturelles. Le projet d’implantation au sein de la zone sud, qui regroupe déjà des infrastructures sportives, donne du sens à ce projet en raison de son potentiel d’attraction et de sa localisation et est une solution moderne et efficace pour encourager le sport dans des environnements variés, en produisant un impact positif sur la communauté et offre une excellente rentabilité sociale.

L'Express (site web)
Idées et débats, dimanche 17 novembre 2024 3497 mots

Russell Shaw : "Trop de parents se comportent comme si leur enfant allait remporter le prix Pulitzer"

Laurent Berbon

Le directeur de la très prestigieuse Georgetown Day School de Washington met en garde les parents qui interviennent à la moindre difficulté dans la vie de leurs enfants. "Ils les privent de la confiance qui naît de la difficulté et de la persévérance", déplore-t-il.

"Trop de bonté dans les parents cause la perte des enfants", disait Charles Perrault. Sans aller jusque-là, il suffit de se balader sur un groupe WhatsApp de parents d'élèves ou de faire quelques sorties scolaires pour constater que le stress parental a de beaux jours devant lui. Et comment leur jeter la pierre alors que le harcèlement scolaire est un fléau, que la violence ne s'arrête plus aux portes de l'école et que le niveau des élèves est à la baisse. Pourtant, réagir sur-le-champ et de manière excessive au moindre souci n'est pas toujours le meilleur service à rendre, prévient Russell Shaw, directeur de la Georgetown Day School de Washington, une école privée mixte, de la maternelle à la terminale, non confessionnelle, située dans la capitale américaine et qui a notamment compté parmi ses élèves Ruth Bader Ginsburg, deuxième femme de l'histoire des Etats-Unis à avoir siégé au sein de la Cour suprême. "J'ai passé les trente dernières années à travailler dans des écoles, et j'ai observé des milliers de parents interagir avec les éducateurs et avec leurs enfants. Trop souvent, je vois des parents en faire trop - privant leurs enfants de la confiance qui naît de l'effort et de la persévérance, et s'épuisant eux-mêmes dans ce processus", confie à L'Express ce diplômé de Yale, qui publie régulièrement des analyses dans The Atlantic.

Avec trente ans de métier au compteur et la paternité de trois enfants - "deux sont à l'université, mais la plus jeune est encore à la maison" -, Russell Shaw en est arrivé à la conclusion que "parfois, la meilleure chose qu'un parent puisse faire est de ne rien faire du tout". Et met en avant les vertus du parent "phare", qui permet d'élever des enfants plus confiants et plus autonomes. Si l'envie d'intervenir dans les problèmes de votre enfant monte en vous, voici où placer le curseur. Entretien.

L'Express : Vous venez de publierun articleexpliquant que, parfois, le meilleur service qu'un parent puisse rendre à son enfant qui a une contrariété ou se retrouve confronté à une situation difficile, c'est de ne pas intervenir immédiatement voire de ne rien faire du tout. Est-ce le père de famille ou le chef d'établissement expérimenté qui parle?

Russell Shaw :C'est à la fois mon point de vue de parent et de proviseur. L'avantage d'être enseignant, c'est que j'ai pu observer des milliers d'élèves et de parents faire face à ces différentes situations, ce qui permet de déceler certaines tendances. Le premier réflexe d'un parent est de vouloir que tout aille bien pour son enfant à l'instant même où un problème se présente. Néanmoins, cette attitude peut conduire l'enfant à intérioriser le sentiment que, peut-être, il n'est pas à la hauteur parce que sa mère ou son père ont dû intervenir pour l'aider. Dans ces moments-là, j'aimerais dire aux parents : "Je sais que vous exprimez de la bienveillance pour votre enfant et que vous essayez d'être utile. Et pourtant, parfois, vous perdez de vue l'essentiel."

C'est-à-dire?

Tout le monde s'en moque que votre enfant remette son exposé à temps et qu'il soit bien rédigé! Ce n'est pas comme s'il allait remporter le prix Pulitzer (Rires). Ce qui compte, c'est de faire en sorte qu'il se demande : "Comment est-ce que je m'organise? Comment est-ce que je me confronte à quelque chose de complexe?" Les parents perdent de vue, parfois, que grandir, c'est développer ces capacités qui serviront toute la vie, plutôt que de chercher à résoudre un problème immédiat.

Vous enseignez depuis une trentaine d'années. Ce besoin de contrôle qu'exercent les parents sur leurs enfants s'est-il, selon vous, accentué au fil du temps?

Ce n'est pas une tendance nouvelle, mais elle devient plus marquée. Cela fait bien longtemps déjà que certains parents ont du mal à laisser leurs enfants commettre des erreurs, en assumer la responsabilité et en tirer des leçons. Ce n'est pas nouveau. Mais les parents sont beaucoup plus impliqués dans la vie de leurs enfants qu'ils ne l'étaient il y a quelques décennies. A l'époque, les enfants avaient bien plus de liberté et d'autonomie, et les parents ne ressentaient pas la nécessité de pratiquer ce qu'on appelle aux Etats-Unis le " parentingintensif" : planifier toutes les activités de leur progéniture, leur trouver des professeurs particuliers, les inscrire au sport, etc. Les parents passent beaucoup de temps à les conduire d'une activité à l'autre et investissent énormément.

Quelle en est la raison d'après vous?

Le monde semble plus incertain. Les parents font face à des changements qui n'existaient pas il y a trente ans. Ils n'avaient pas à se soucier des réseaux sociaux, du réchauffement climatique ou des menaces pesant sur la démocratie ni des fusillades dans les écoles. Ce paysage a donc radicalement changé. Pendant des générations, de nombreux parents ont pensé que leur enfant grandirait et réussirait mieux qu'eux. Or, depuis une dizaine d'années, ils ont cette impression que leur enfant est en compétition pour des ressources de plus en plus limitées, et qu'ils doivent donc intervenir pour s'assurer qu'il obtienne ce dont il a besoin. C'est un réflexe tout à fait naturel. Mais il ne rend pas service aux enfants.

Je pense d'ailleurs que le stress parental actuel provient notamment de cette tendance à vouloir tout organiser pour leurs enfants. Autrement dit, une partie de ce stress parental est en quelque sorte générée par les parents eux-mêmes.

Le harcèlement scolaire est un fléau qui inquiète de nombreux parents. Comment réagir lorsque son enfant semble avoir des problèmes relationnels avec un ou plusieurs camarades? A quel moment faut-il s'en inquiéter?

Je pense qu'il y a deux réponses à cette question. La première se trouve dans le partenariat entre la maison et l'école qui, lorsqu'il fonctionne, est extrêmement important pour accompagner les enfants. En tant qu'enseignant, je ne connaîtrai jamais votre enfant aussi bien que vous mais j'ai l'expérience de centaines, voire de milliers d'élèves. Donc, je peux par exemple vous assurer que lors de l'entrée en sixième, la dynamique des amitiés change. Un enfant se retrouve un peu mis à l'écart et doit trouver un nouveau groupe d'amis. C'est un développement normal à cet âge. En tant qu'éducateur, je peux dire : voici la norme, et ce que j'observe chez votre enfant est en fait en dehors de cette norme. Et si cela se situe en dehors de cette norme, réunissons-nous pour élaborer un plan d'action afin que nous puissions réagir de manière appropriée. Là où il y a de la tension, c'est lorsque le parent décrit une réalité et que l'école en décrit une autre.

L'autre point, c'est qu'il est primordial que les parents écoutent leurs enfants mais sans avoir à tout prix une solution en tête. Je leur dis souvent : ne questionnez pas votre enfant avec l'unique intention de déceler de la souffrance. Lorsque votre enfant rentre à la maison, évitez de poser des questions comme : "Alors, qu'est-ce qu'ils t'ont fait aujourd'hui?" Car, à ce moment-là, vous avez déjà défini votre enfant comme une victime. Si vous pouvez simplement demander "Comment s'est passée ta journée?" et qu'il répond "C'était difficile", que vous ajoutez "Pourquoi c'était difficile?" et qu'il explique "Mes camarades n'étaient pas très gentils dans la cour de récréation", alors, le mieux est de lui de poser la question suivante : "Comment as-tu réagi?" Autrement dit, récoltez les indices auprès de votre enfant, et si celui-ci conclut par : "Papa, cela se passe comme ça tous les jours depuis une semaine, et ça me donne envie de ne plus aller à l'école", alors à ce moment-là il convient de discuter avec le personnel enseignant et d'élaborer une stratégie. Or, ce que je vois parfois, ce sont des parents qui n'attendent pas d'en arriver-là. Ils interviennent un peu trop tôt en disant : "D'accord, c'est un problème". L'enfant va alors intérioriser deux choses : d'abord, que quelque chose de terrible lui arrive, et ensuite, qu'il n'a pas la capacité de le gérer. Et ce, avant même qu'il ait eu l'occasion d'essayer.

D'après ce que vous observez sur le terrain, les cas de harcèlement scolaire vous semblent-ils plus nombreux que par le passé?

Je ne dirais pas que nous voyons forcément plus de harcèlement à l'école, du moins dans celle où j'enseigne, mais je vois deux tendances. La première est que nous avons une génération d'enfants qui ont été marqués par la pandémie de Covid. En maternelle, les enfants apprennent à travailler ensemble à une table et à partager des jouets, or les consignes pendant le Covid demandaient tout le contraire : chacun avait sa propre table, et il ne fallait rien partager. Et donc, alors que les enfants étaient censés apprendre toutes ces compétences d'interaction sociale, ils ont pris du retard. Nous observons donc clairement une augmentation des conflits comportementaux, car les enfants n'ont pas eu la possibilité de développer ces compétences. L'autre chose que nous voyons, surtout chez les adolescents au collège et au lycée, c'est l'impact des réseaux sociaux. Certains phénomènes d'ostracisation se produisent en dehors de l'école, sur Instagram, par exemple. Je pense qu'il est essentiel pour l'école de sensibiliser les élèves sur ce sujet en établissant des consignes. Nous avons beaucoup investi dans la redéfinition des comportements sociaux après la pandémie. Par exemple, dans notre établissement, nous faisons savoir à nos jeunes que leur comportement sur Internet concerne l'école lorsqu'il commence à affecter la santé des élèves. C'est ainsi que nous abordons et communiquons sur ces questions.

Les parents se mettent-ils trop de pression?

D'abord, comme pour tout, les parents se situent sur un continuum. Il y a des parents très décontractés qui ne se préoccupent pas de tout ce qui touche à l'école, et d'autres très inquiets et impliqués à l'excès. Je dirais que nous voyons davantage de parents qui portent en eux des inquiétudes concernant leurs enfants. Cela est dû à plusieurs raisons. Je dirais que nous voyons de plus en plus de parents qui portent une certaine anxiété pour leurs enfants, notamment parce que nous constatons une épidémie de problèmes de santé mentale, avec davantage d'anxiété et de dépression chez les jeunes. Il y a aussi de l'incertitude face aux réseaux sociaux, face à l'intelligence artificielle, face au changement climatique et ainsi de suite. Il y a beaucoup de sujets d'inquiétude. Je crois donc que les parents ressentent plus d'angoisse face au monde dans lequel leurs enfants vont évoluer, ce qui les pousse à vouloir prendre des mesures supplémentaires pour les protéger.

L'ironie, c'est que le monde physique est plus sûr qu'il ne l'a été depuis longtemps. Cependant, la perception reste marquée par des préoccupations, comme les fusillades dans les écoles aux Etats-Unis, ce qui est bien sûr terrible. Pourtant, au cours des cinquante dernières années, il y a eu environ 3 000 victimes de fusillades en milieu scolaire aux Etats-Unis, alors que 5 000 élèves se suicident chaque année. Je m'inquiète donc davantage pour leur santé mentale, et je pense que cela est en partie lié à un accès incontrôlé à Internet. Nous essayons de garantir la sécurité physique des enfants, mais la question de la santé mentale reste primordiale. Nous ne nous inquiétons pas assez du temps qu'ils passent en ligne, à faire ce qu'ils font.

De votre point de vue de chef d'établissement, les parents sont-ils plus interventionnistes qu'avant sur les questions scolaires?

Certains le sont, oui. Cela peut prendre différentes formes, et cela nécessite que nous fixions des règles. Par exemple, certains parents veulent s'assurer que leur enfant soit dans la classe de certains élèves et pas d'autres. D'autres remettront en question une note attribuée lors d'une évaluation, et plutôt que de laisser l'élève en discuter avec l'enseignant, le parent souhaite intervenir directement.

Il peut aussi y avoir des contestations concernant les décisions disciplinaires prises par l'école lorsqu'un élève fait une bêtise. Certains parents voudront argumenter ou même écrire un mot pour expliquer pourquoi ils estiment que l'école a tort. Encore une fois, ce n'est pas le comportement de la majorité des parents, mais certains s'engagent de manière excessive, d'une façon qui, selon moi, n'est pas bénéfique pour les enfants.

Selon vous, de plus en plus de parents privent leurs enfants de la confiance qui naît de la difficulté et de la persévérance. Voyez-vous une différence dans le comportement des enfants d'aujourd'hui par rapport à ceux d'il y a vingt ou trente ans?

Je vais prendre mon propre exemple : lorsque j'avais 7 ou 8 ans, je prenais le bus tout seul et je me déplaçais en ville seul, et c'était une chose tout à fait courante pour l'époque. De nos jours, très peu de nos jeunes enfants, ou même de nos jeunes adolescents ont la liberté de se déplacer seuls dans le monde, et ils ne se sentiraient pas capables de le faire. Donc, je pense que les enfants n'ont pas la confiance qui découle du fait qu'on leur accorde de l'autonomie dans le monde réel. Il ne s'agit pas d'envoyer un gamin de 5 ans en ville et de le laisser revenir tout seul le soir, bien sûr. Mais nous avons considérablement restreint la liberté des enfants, et je crois que cela ne leur rend pas service. Car ensuite ils ne se sentent pas capables, par exemple, de prendre un job d'été ou de prendre le métro seuls. Or, il y a une confiance incroyable qui naît de la capacité à se déplacer seul dans le monde, et il faut leur offrir ces opportunités. Car c'est ainsi qu'ils gagnent en assurance et en compétence.

Que pensez-vous des applications de géolocalisation pour les enfants? Elles rencontrent un certain succès...

C'est une question vraiment intéressante. J'ai entendu parler de parents qui placent secrètement un AirTag dans le sac à dos de leur enfant pour le surveiller sans que celui-ci le sache. Je ne pense pas que ce mode de surveillance soit bon. Les enfants et les parents devraient discuter de la manière dont ces derniers pourront s'assurer que tout va bien. Par exemple, du point de vue de l'enfant, une bonne approche consisterait à dire : "Je suis d'accord pour te permettre de suivre ma position via l'option de localisation de mon iPhone afin que tu saches quand je suis bien arrivé chez mon ami". Une autre option pourrait être : "Je n'activerai pas la géolocalisation, mais je t'appellerai dès que je serai arrivé pour te rassurer."

Pour ce qui est des parents, plutôt que d'imposer une surveillance sans choix pour l'enfant, mieux vaudrait dire : "Ce serait rassurant pour moi de savoir que tu es arrivé en sécurité. Discutons ensemble des différentes façons de le faire et convenons d'une solution."

Quelle est votre politique en matière de réseaux sociaux?

Cette année, nous avons décidé d'interdire les smartphones pendant la journée pour nos élèves du lycée, décision que nous avions déjà prise pour les plus jeunes. Nous étions préoccupés par la manière dont cela entravait les vraies interactions, sans parler de l'attention en classe, et du lien avec des problèmes comme l'anxiété et la dépression. L'impact de cette mesure a été assez significatif : il y a un an, pendant leur temps libre, on voyait beaucoup d'élèves marcher dans les couloirs ou s'asseoir ensemble, tous absorbés par leurs écrans. Aujourd'hui, les mêmes parlent davantage entre eux, leurs échanges sont plus spontanés. Cette mesure, bien qu'impopulaire auprès de certains élèves, a été réellement bénéfique.

De manière similaire, les réseaux sociaux simplifient et "aplatissent" les interactions humaines, laissant peu de place à la nuance. Or, vu la complexité des problèmes que nos enfants devront résoudre dans le monde, je veux qu'ils développent la capacité à tenir des conversations ouvertes, profondes et nuancées. Les réseaux sociaux poussent souvent les gens à des extrêmes, et bien que je ne puisse pas éliminer leur présence, en tant que proviseur je peux essayer de sensibiliser les élèves. Je leur dis : "L'intérêt de ces entreprises de réseaux sociaux est de créer des algorithmes pour maximiser votre temps d'écran. C'est leur objectif. Et vous, quel est votre objectif en tant que jeunes face à cela? Comment pouvez-vous prendre le contrôle de la façon dont vous interagissez avec ces outils?"

Comment les parents ont-ils réagi à l'interdiction des smartphones?

Les réactions étaient partagées. Je dirais que la grande majorité étaient ravis, car ils ont l'impression que leurs enfants sont constamment rivés sur leurs appareils. Un petit nombre, cependant, était préoccupé par la sécurité. Par exemple, en cas de fusillade à l'école, comment pourraient-ils contacter leur enfant? Ou s'ils ont besoin de les joindre pendant la journée, que faire? Nous avons essayé de mettre en place, dans des limites raisonnables, des moyens alternatifs de communication. Ils peuvent ainsi envoyer un e-mail à leur enfant, contacter le secrétariat, etc.

Un autre avantage inattendu est qu'un élève qui passe une mauvaise journée - s'il n'a pas bien réussi un test ou a eu une interaction difficile - ne peut plus immédiatement envoyer un texto à ses parents, les incitant à intervenir tout de suite. Le fait de ralentir les choses permet à l'enfant de vivre cette expérience, de penser, par exemple, "J'ai mal réussi ce test". Et quand il rentre cinq heures plus tard, il a parlé à quatre autres élèves qui ont aussi échoué, et a réfléchi à ce qu'il veut faire. Ainsi, au lieu de communiquer à ses parents que c'est une crise nécessitant une intervention, l'enfant peut dire en fin de journée : "Voilà ce qui s'est passé et voici ce que j'ai fait." Cela aide les parents à ne pas intervenir trop rapidement, à ne pas se mettre en travers du développement de l'autonomie de leur enfant.

Bien plus que les enfants, on a presque l'impression en vous lisant que ce sont les parents qui ont surtout besoin d'être soutenus...

Dans mon article, je fais référence à un nouveau rapport du Surgeon General [NDLR : l'Administrateur de la santé publique des Etats-Unis] qui parle du stress auquel les parents sont confrontés. Je crois que ce stress est bien réel. Comme je le disais, nos vies sont particulièrement chargées, le monde paraît complexe, nous nous inquiétons pour la sécurité de nos enfants, pour les réseaux sociaux, et tout cela suscite de l'anxiété. Ce que les parents souhaitent avant tout, c'est que leurs enfants deviennent des adultes en bonne santé, épanouis, et pleinement accomplis. A la fin de ce parcours, ils veulent que leurs enfants soient capables de trouver leur chemin dans le monde.

Une des façons de réduire le stress parental tout en aidant les enfants est de reconnaître que prendre un peu de recul est bénéfique à la fois pour les parents et les enfants. Ils doivent permettre à leurs progénitures de rencontrer des difficultés, de trébucher et d'apprendre de ces expériences. Cela allégera le fardeau des parents et, à long terme, aidera leurs enfants à s'épanouir pleinement.

Quels conseils donneriez-vous aux parents?

Prenez du recul. Ecoutez. Grandir, c'est comme être sur des montagnes russes. Il y a des jours où l'on se sent au sommet du monde et tout semble merveilleux, puis d'autres jours un événement donne l'impression que tout s'écroule. Cela fait partie de la vie d'un enfant. Le rôle du parent n'est pas de monter dans les montagnes russes émotionnelles avec l'enfant. Par exemple, si un problème d'amitié survient et qu'on le voit comme une catastrophe, il est préférable que le parent reste calme et présent pour l'enfant. Ce dont celui-ci a besoin, c'est de stabilité et de constance, pas d'un parent qui vive les hauts et les bas à ses côtés.

Voyez-vous des parents en souffrance?

Absolument. L'une des vérités universelles pour les parents est que nous ne sommes heureux que dans la mesure où notre enfant le moins heureux l'est aussi. J'ai vu des parents souffrir énormément quand leurs enfants souffrent, et je ne leur en veux pas du tout pour cela. C'est vraiment difficile.

Là où j'essaie de conseiller les parents, c'est sur la manière de réagir pour réellement aider leur enfant qui traverse des difficultés. Est-ce une souffrance normale, qui fait partie du processus de grandir et de développer un sens de la résilience, ou y a-t-il réellement un problème? Parfois, les parents ont tendance à considérer toute souffrance comme un signe qu'il y a quelque chose de grave. En réalité, la souffrance fait partie de la vie, et c'est une étape du développement. Par exemple, un élève qui n'a pas obtenu un rôle dans une pièce de théâtre peut en être profondément déçu. La réaction des parents doit-elle être d'appeler l'école pour dire qu'elle a fait de la peine à leur enfant, ou bien de dire : "Non, en fait, on n'obtient pas toujours ce qu'on veut dans la vie"? C'est quelque chose que l'on apprend en grandissant.

La Gazette des communes (site web)
lundi 18 novembre 2024 1122 mots
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18 novembre 2024 - La Gazette des communes

Jean-Yves Caullet : « L'Office national des forêts est à l'os »

PLF 2025

Paiquel

Selon le président du conseil d'administration de l'Office national des forêts (ONF), Jean-Yves Caullet, les coupes budgétaires annoncées dans le PLF 2025 auront un effet négatif pour les communes et la filière.

Quelle est la situation de l'ONF aujourd'hui ?

Depuis 2021, l'ONF a renoué avec une situation budgétaire excédentaire. Nous avons réduit l'endettement de 400 millions d'euros en 2020 à 270 millions à la fin 2023. Les résultats positifs ont permis de diminuer la dette. La situation est plus stable qu'elle ne l'était il y a quelques années. Et ce, pour plusieurs raisons : les cours du bois se sont maintenus et l'Etat a fait un effort pour soutenir la forêt de manière générale. C'est rassurant au vu des défis auxquels nous devons faire face, notamment le réchauffement climatique.

Mais la baisse d'effectifs a provoqué des conflits et une levée de boucliers de la part des élus locaux... La situation s'est-elle améliorée ?

En vingt ans, les effectifs ont baissé de 12 500 à 7 600 agents. Cette diminution a été interrompue en 2023 et en 2024, alors que l'Etat avait prévu, dans le contrat 2020-2025, une baisse de 95 équivalents - temps plein (ETP) par an. L'Etat a bien voulu constater que la situation - hausse du dépérissement, des incendies, entraînant plus de -travail en raison de la commercialisation de produits accidentels, mais aussi augmentation de la contractualisation - impliquait des missions demandant de -nouveaux moyens.

En 2023 et 2024, il y a donc eu un gel des effectifs, autrement dit, un abandon de la baisse prévue pour la période. En tant qu'année de négociation du prochain contrat, 2025 a un enjeu particulier.

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 menace-t-il cet équilibre ?

Aujourd'hui, dans le cadre du PLF, l'administration propose de revenir aux termes du contrat, donc à la réduction de 95 ETP. Nous déployons tous nos efforts pour expliquer qu'il serait dommage de ne pas maintenir le gel, qui a donné de meilleurs résultats et amélioré notre relation avec les communes.

Les communes forestières veulent sauver l'ONF mais pas à n'importe quel prix

Les représentants du personnel ont accepté que la quasi-totalité des bénéfices aille au désendettement, pas au partage des bénéfices.

Nos recettes proviennent à 70 % de nos activités propres. Si elle devait être confirmée, cette orthodoxie aurait un impact négatif pour les communes et pour la filière. Mon espoir est que nos arguments soient entendus.

Quelles sont vos marges de manoeuvre ?

Le taux des fonctions support et administratif est très bas. Les premiers efforts ont été faits là-dessus. Même la cour d'appel l'a remarqué, on est à l'os ! La majorité de nos agents sont des ouvriers forestiers, capables de mettre en oeuvre des chantiers forestiers. L'idée, pour certains, était d'externaliser, mais la difficulté est que les entreprises de travaux forestiers sont de petites structures. Avec les actions de France 2030 ou du plan de relance, les entreprises se sont trouvées face à une masse de travaux difficile à absorber. Le tissu industriel est faible, ce qui rend un transfert difficile. Mais c'est aussi un enjeu d'attractivité : il nous faut attirer des jeunes pour les travaux forestiers, ce sont des emplois non délocalisables, et la filière en compte 400 000.

Quels seraient les impacts pour la filière ?

L'ONF fournit 40 % du bois d'oeuvre. Si l'on en vient à éroder nos capacités de production, c'est toute la filière qui aura des problèmes. Rappelons que 75 % des bois vendus dans une région sont transformés dans une même région. Si l'on devait ponctionner des effectifs, ce n'est pas dans les fonctions liées au réchauffement climatique que l'on pourrait l'entreprendre. On devrait les supprimer dans la fonction de production. Je pense qu'il faut faire attention à ne pas affaiblir l'ONF, ce n'est pas une défense corporatiste.

N'y a-t-il pas de pistes de décentralisation possibles ?

La structuration est un problème politique qui regarde les parlementaires. Je ferai deux observations : les communes sont étroitement liées à l'office, et nous discutons, à chaque échelle, avec la -Fédération nationale des -communes forestières, et les régions, représentées au conseil d'administration de l'office à travers l'association Régions de France, qui ont une compétence économique dont elles se servent également pour les entreprises en travaux forestiers.

La décentralisation est opérationnelle car ce sont les -communes qui décident, il n'y a pas de -fonction plus décentralisée que l'-exploitation forestière. Depuis les lois de décentralisation des années 80 à aujourd'hui, comment expliquez-vous que l'ONF soit restée nationale ? Le fait est que la forêt est très hétérogène en termes de production et de risques. La gestion par un opérateur national permet des péréquations.

De quel genre ?

L'ONF est rémunéré par des frais de gardiennage proportionnels au bois prélevé. Aujourd'hui, nous récoltons environ la moitié de ce que la forêt produit. Mais ce n'est pas homogène. Si l'on ne peut pas donner plus de moyens pour affronter les risques, comme les incendies, il y aura une forêt riche et une forêt pauvre. Que les collectivités s'impliquent dans la filière en amont et en aval est positif, mais il est aussi fondamental que les péréquations nationales -continuent d'opérer.

Les communes demandent à l'Etat une cellule de veille sur l'impact du réchauffement sur la forêt. Qu'en pensez-vous ?

Tout est bon à prendre. Le réchauffement climatique est un enjeu principal. Néanmoins, c'est un travail lent, qui se fait au cours de décennies. Le temps forestier n'a rien à voir avec le temps politique.

Feux, sécheresse, monocultures... SOS forêts en danger

Nous devons éviter les incendies et travailler pour que les forêts soient moins vulnérables. Les froids hivernaux ne sont plus suffisants pour faire face à la prolifération de champignons nuisibles, comme dans la forêt de -Montmorency. Les documents forestiers n'ont plus la même fiabilité, car ils ont été basés sur un climat constant. Nous n'aurions pas Tronçais, dans l'Allier, si Colbert n'avait pas fait planter une forêt de chênes. Et certaines forêts auront disparu dans un siècle si nous n'oeuvrons pas à leur sauvegarde.

Auto Plus (site web)
mardi 26 novembre 2024 833 mots

La Californie veut octroyer des aides à l'achat d'une voiture électrique, sauf à Tesla

Par Khalil Bouguerra

La Californie envisage de relancer ses aides pour contrer une éventuelle abrogation fédérale par Donald Trump. Toutefois, Tesla serait exclu. La bataille fait rage entre le nouveau président élu et le gouverneur Gavin Newsom.

Une Californie qui ne plie pas

La Californie ne compte pas ralentir son avancée sur les véhicules électriques, même sous la pression d'un gouvernement aux antipodes de ses idéaux écologiques. Face aux intentions déclarées de Donald Trump d'annuler les crédits d'impôt fédéraux pour les véhicules électriques dès janvier, le gouverneur Gavin Newsom a proposé un plan pour relancer les incitations locales. Mais cette annonce est teintée de controverse : Tesla, leader emblématique des véhicules électriques, serait tout bonnement exclu ! Depuis des années, le crédit d'impôt fédéral (jusqu'à 7 500 dollars) a joué un rôle important dans l'adoption des véhicules électriques aux États-Unis. Mais pour Trump, ces aides sont superflues, voire nuisibles. Malgré son rapprochement avec Elon Musk, le président élu reste farouchement opposé à ces avantages fiscaux. Pourtant, dans un geste qui pourrait remodeler le marché, Newsom s'engage à maintenir l'élan des véhicules à zéro émission en Californie.

"Nous ne reviendrons pas en arrière", a martelé le gouverneur dans un communiqué, réaffirmant son engagement envers un avenir plus propre. Cependant, le choix d'exclure Tesla, argumenté comme une stratégie pour stimuler la concurrence, suscite des questions. Le Fonds de réduction des gaz à effet de serre, source de financement de ces rabais, est destiné à équilibrer le marché. L'objectif ? Encourager d'autres constructeurs automobiles à investir davantage dans les véhicules électriques, selon les mots du bureau de Newsom.

Un coup dur pour Tesla dans son propre fief

Tesla, née et élevée en Californie, est mondialement connue. Exclure l'entreprise du programme de rabais pourrait représenter une onde de choc dans un État où elle domine les ventes. Il faut dire que la relation entre Elon Musk et Gavin Newsom a connu des turbulences ces dernières années. Le transfert du siège social de Tesla au Texas et des divergences politiques ont exacerbé les tensions. Ce nouveau développement marque une nouvelle fracture entre l'entreprise et l'État qui l'a vu naître. Les chiffres illustrent l'impact potentiel de cette décision. Jusqu'à présent, plus de deux millions de véhicules à zéro émission ont été vendus en Californie, dont une majorité de Tesla. Le précédent programme de rabais, le Clean Vehicle Rebate Project (CVRP), a financé 594 000 véhicules et permis des économies significatives en émissions de carbone. Mais depuis sa suspension en novembre 2023, les acteurs du marché se préparent à une période de transition.

Relancer le CVRP sous une nouvelle forme semble une idée pertinente pour Newsom, qui veut faire de l'État un modèle dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, les défis financiers sont nombreux. Avec un budget sous pression depuis la pandémie, la viabilité de ce plan dépendra d'une approbation législative. L'impact de cette décision ne se limitera pas à la Californie. Dix-sept autres États, alignés sur ses normes d'émissions, scrutent attentivement ses mouvements. Avec une interdiction des ventes de voitures à essence prévue d'ici 2035, la Californie trace une voie que de nombreux États pourraient suivre. Cependant, les menaces de Trump de retirer à la Californie son pouvoir de régulation des émissions ouvrent un nouveau front dans cette bataille climatique et politique. Lors de son précédent mandat, Trump avait tenté de réduire l'autonomie de l'État, mais la Californie avait riposté en intentant plus de 120 procès. Ce bras de fer pourrait reprendre de plus belle, avec des implications majeures pour l'industrie automobile américaine et mondiale.

© Shutterstock1/4La Californie veut octroyer des aides à l'achat d'une voiture électrique, sauf à Tesla

La Californie ne compte pas ralentir son avancée sur les véhicules électriques, même sous la pression d'un gouvernement aux antipodes de ses idéaux écologiques. Face aux intentions déclarées de Donald Trump d'annuler les crédits d'impôt fédéraux pour les véhicules électriques dès janvier, le gouverneur Gavin Newsom a proposé un plan pour relancer les incitations locales.

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Pour Trump, ces aides sont superflues, voire nuisibles. Malgré son rapprochement avec Elon Musk, le président élu reste farouchement opposé à ces avantages fiscaux.

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"Nous ne reviendrons pas en arrière", a martelé le gouverneur dans un communiqué, réaffirmant son engagement envers un avenir plus propre. Cependant, le choix d'exclure Tesla, argumenté comme une stratégie pour stimuler la concurrence, suscite des questions.

4/4La Californie veut octroyer des aides à l'achat d'une voiture électrique, sauf à Tesla

Exclure l'entreprise du programme de rabais pourrait représenter une onde de choc dans un État où elle domine les ventes. Il faut dire que la relation entre Elon Musk et Gavin Newsom a connu des turbulences ces dernières années. Le transfert du siège social de Tesla au Texas et des divergences politiques ont exacerbé les tensions.

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Libération (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 11:57:50 632 mots

«Plus une forêt sera mixte, plus elle sera résiliente»

Marine Dumeurger

Des forêts plus vulnérables, malades et sèches. Dans son laboratoire (LSCE – IPSL), Nicolas Viovy modélise l’impact des changements climatiques sur les massifs forestiers.

Rencontres, débats, concours photo… L’édition 2024 du forum «Naturellement !», organisé à Rouen parle collectif Biogéedu 6 au 8 décembre 2024, aura pour thème «la forêt et l’humanité». Interview du chercheur Nicolas Viovy,présent lors du forum.

Comment travaillez-vous ?

Nous faisons partie de l’Institut Pierre-Simon-Laplace qui regroupe plusieurs entités de recherche autour du climat et de l’environnement. Dans notre laboratoire, nous nous penchons sur l’interaction entre climat et végétation. Nous modélisons le cycle du carbone dans la biosphère grâce à un outil, «Orchidée». Il permet de simuler la réponse de la végétation au climat. Le principe est simple : nous représentons les grands ensembles de plantes en séparant les arbres des herbacées. Puis les conifères, des feuillus, les décidues ou les feuillages persistants, ainsi que les trois grandes zones climatiques : boréale, tempérée ou tropicale. Nous y appliquons les principaux paramètres météorologiques : les températures, les précipitations, le rayonnement solaire, le vent, la pression… Puis le modèle simule les processus biologiques, depuis la captation du carbone jusqu’au retour du CO2 dans l’atmosphère : la photosynthèse, la production de biomasse, la respiration des plantes afin de comprendre quels seront les effets sur la végétation.

A partir de vos travaux, peut-on faire un zoom sur l’état de la forêt en France ?

En termes de superficie, elle se porte bien. Avec la déprise agricole, sa surface a augmenté, notamment en montagne. Jusque dans les années 2000, le changement climatique a eu des impacts plutôt positifs. L’augmentation des températures a permis à la végétation de croître plus tôt, de connaître une période plus longue de photosynthèse et de produire davantage de biomasse. L’émission de CO2 a aussi eu un côté fertilisant. En outre, beaucoup de forêts ont été plantées après la Seconde Guerre mondiale. Elles sont jeunes et constituent des puits de CO2. Pourtant, nous arrivons à un point de basculement. Les étés deviennent trop chauds et secs. Le sol se dessèche. Les forêts dépérissent et n’arrivent plus à se reconstituer. Les conséquences ne sont pas encore visibles mais cela les fragilise. Les incendies prennent plus vite. Elles se font attaquer par des parasites. Si l’arbre est en forme, il se défend. S’il est faible, il finit par mourir.

Cette évolution va avoir un impact sur les essences présentes ?

Un certain nombre ne sera plus adapté. Le hêtre par exemple qui est relativement fragile ou le pin Douglas, très présent. D’où l’importance de planter des espèces du sud comme le chêne vert ou le pin maritime. Même si au sein d’une espèce, des adaptations génétiques vont se produire. Dans beaucoup de zones, on peut prévoir un remplacement progressif au profit d’essences plus résistantes. Même si nous ne sommes sûrs de rien. Nous supposons que certaines sont plus adaptées mais il faut rester modeste. Bien sûr, il y a de gros débats sur la façon de procéder. Intervenir ou pas et à quels degrés ? Est-ce que les forestiers coupent les arbres avant qu’ils ne meurent afin de replanter d’autres espèces ? Cela crée des coupes rases, qui détruisent la fertilité des sols et fragilisent encore plus la forêt. Des associations comme Canopée soutiennent des approches plus progressives, sans coupe rase et donc moins rentable à court terme. Observer prend du temps, mais une chose est sûre : le meilleur atout reste la biodiversité. Plus une forêt sera mixte, plus elle sera résiliente.

Cet article est paru dans Libération (site web)

L'Humanité (site web)
lundi 16 décembre 2024 1032 mots

Réchauffement climatique: le chiffre de 2100 arrive en 2025

Gérard Le Puill

Seulement 9 ans après la Cop 21 qui se tenait à Paris en décembre 2015, l'objectif de +1,5°C à ne pas dépasse en 2100 inscrit dans le texte final afin de le faire signer par les 195 Parties présentes à cette Cop est déjà atteint. Plus grave encore, on assiste désormais à forte croissance des cyclones et des tempêtes dévastatrices comme on vient de le voir à Mayotte (1) après Valence en Espagne récemment.

Au fil des heures durant le week-end, le bilan dévastateur du cyclone Chido à Mayotte n'a cessé de s'aggraver. Avec la destruction des habitations, on parle de centaines de morts, voire de milliers. Ce cyclone n'est qu'un exemple, parmi d'autres, des conséquences du réchauffement climatique en cours. Selon Munich Re, société canadienne de réassurance, les ouragans dans l'Atlantique nord et les typhons qui ont frappé cette année le Pacifique Nord-Ouest ont causé au total 133 milliards de dollars de pertes économiques, très au dessus de la moyenne des dix précédentes années à 89,2 milliards de dollars.

Depuis la tenue de la Cop 21 à Paris à la fin de l'année 2015, nous avons souvent rappelé que Laurent Fabius, ministres français des Affaires étrangères à l'époque, présidait de ce fait cette conférence sur le climat. Il avait, dans seul but de faire approuver les conclusions de la rencontre par les 195 Parties présentes à Paris, fait introduire dans le texte final la limitation du réchauffement climatique à +1,5°C, si possible, par rapport aux températures moyennes du début du XIXème siècle. Cet ajout intervint après le refus des pays pauvres de signer un texte prévoyant un réchauffement global de +2°C en 2100.

Notre pays se réchauffe plus vite que la moyenne

Neuf ans plus tard, le 10 décembre dernier, Météo France a publié un rapport sur ce que pourraient être les températures et les précipitations en France en 2030, en 2050 et en 2100. Selon Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie de Météo France, notre pays « se réchauffe plus vite que la moyenne, à l'inverse des océans et des zones tropicales ». Partant de ce constat, les simulations de Météo France « ont été établies sur l'hypothèse d'un réchauffement planétaire de +3°C en 2100, qui adviendra sans amplification des engagements pris par l'ensemble des pays de la planète en matière de réduction des gaz à effet de serre». Il s'agit ici des engagements pris un peu partout dans le monde pour tenter de reste sous la barre du +1,5°C en 2100.

Pour la France continentale et la Corse, Météo France prévoit que la hausse moyenne des températures sera de +2°C en 2030 par rapport à la température moyenne du début du XIXème siècle. Elle sera de +2,7°C en 2050 et de +4°C en 2100. Mais selon ce rapport, « tous les territoires ne connaissent pas la même dynamique de réchauffement : il sera amplifié dans le sud-est et en montagne, d'environ 0,8°C par rapport à ceux plus proches de la Manche, comme la Normandie. De même, par rapport aux températures actuelles, l'impact du réchauffement en cours sera plus fort en été qu'en hiver ».

Concernant les précipitations saisonnières, les simulations de Météo France montrent une légère augmentation des pluies sur le quart nord-est et une légère baisse dans le sud-ouest. En hiver, il pleuvra davantage dans le pays sauf dans les Alpes et les Pyrénées. Voilà qui ne va pas dans le sens du maintien en activité dans de nombreuses stations de sport d'hiver en France. Sur l'ensemble du pays, Météo France prévoit que « les précipitations utiles, celles qui ne s'évaporent pas, diminueront toutefois sous l'effet de la hausse des températures ».

Ce rapport publié le 10 décembre 2024 doit être complété par un second volet qui sera rendu public en janvier 2025 et présentera l'impact du réchauffement global sur les évènements extrêmes que sont les vagues de chaleur, les tempêtes et les inondations. Ces évènements extrêmes augmentent en France comme dans de nombreux pays ces dernières années. L'un des cas les plus spectaculaires en 2024 s'est déroulé autour de la ville de Valence en Espagne avec des dégâts considérables dont le coût des réparations à été chiffré à 10 milliards d'euros par le gouvernement espagnol. Au delà du coût financier, le bilan carbone des réparations rendues indispensables suite aux dégâts causés par les incendies, les tempêtes et les inondations sera de plus en plus élevé dans les prochaines décennies. C'est le cas pour Mayotte suite au cyclone dévastateur de ce week-end.

Les sécheresses sont en hausse de 29% depuis l'an 2000

Comme la Cop 29 sur le climat en novembre, la Cop 16 qui se tenait la semaine dernière à Ryad en Arabie Saoudite s'est terminée sur un échec. Alors qu'elle devait apporter des solutions pour lutter contre la désertification des terres agricoles dans de nombreuses régions du monde, il n'en fut rien. Sous l'égide des Nations unies, elle s'est limitée à un constat alarmant dont il ressort que les sécheresses ont augmenté de 29% depuis l'an 2000, en raison du changement climatique et de la gestion non durable des terres et de la ressource en eau. Durant deux semaines, les risques de pénuries alimentaires dans les prochaines décennies ont été au centre des débats. En tout, quelques 12 milliards de dollars d'engagements auraient été pris pour la prochaine année là où il faudrait 2,15 milliards de dollars par jour entre 2025 et 2030.

Intervenant au cours de la première semaine de cette Cop 16, Gim Huay Neo , directrice générale de l'association américaine ITorg, qui milite pour la restauration des forêts sur financement privé, a déclaré que « plus de la moitié du PIB mondial est menacée par la disparition de la nature. Il est impératif que les entreprises explorent les innovations susceptibles de stopper et d'inverser la dégradation des terres » a-t-elle ajouté. Mais on sait que les entreprises privées investissent en priorité dans les secteurs où les perspectives de profits sont rapides et élevées, ce qui va à l'encontre de toute forme de développement durable.

Voir l'Humanité de ce 16 décembre en pages 12 et 13.

Cet article est paru dans L'Humanité (site web)

La Voix du Nord
10MAUBEUGE
LOCALE, dimanche 17 novembre 2024 993 mots, p. 10MAUBEUGE16

CINÉMA

AUJOURD’HUI

CINÉMA

« En fanfare ». En avant-première. Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde.

Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare. À 15 h 30, théâtre des Trois-chênes, 2, rue Baillon, Le Quesnoy. 4,80 € plein tarif, 3,80 € tarif réduit et 2,60 € forfait groupe adulte.

Tél. : 03 27 47 55 53, service.culturel@

avesnoistourisme.com

CONCERT

« Vivre, espérer, chanter :

voyage musical en Ukraine ».

Par le duo Spivograï.

À 15 h, église Saint-Rémy, Fontaine-au-Bois.

CONFÉRENCE

« La pollution lumineuse, connaître son impact pour

mieux agir ».

Par Romain Sordello, ingénieur écologue expert en biodiversité et pollution lumineuse.

De 9 h 30 à 11 h 30, cinéma

Le Caméo, 51, rue des Prés, Avesnes-sur-Helpe.

Réservation : parc-naturel-avesnois.fr

DANSE

« Alter ».

Par la C ie Nyash. C’est un dialogue sonore et sensitif entre une danseuse et un batteur sans batterie. Ensemble, il et elle explorent tous les états de l’argile et transforment le plateau en paysages micro et macroscopiques.

À 16 h, théâtre le Manège,

1, rue des Passages, Mons (B).

18 €, 15 €, 10 €, 5 € et 3 €.

Réservation : surmars.be

RANDONNÉES PÉDESTRES

Randonnée pédestre.

Pour une boucle : Dompierre –

St Hilaire – Dompierre (9 km environ). À 9 h 30, plateau sportif, Dompierre-sur-Helpe.

Randonnée pédestre.

Pour les habitants de Maroilles : départ à la mairie à 8 h 30 pour

du covoiturage jusqu’au point de rendez-vous. Parcours de 5,6 km.

À 9 h, rendez-vous sur le parking en face de la mairie, Wattignies-la-Victoire.

SALON

« Un jour, mille créations ».

Arts créatifs. Expositions, démonstration, ventes, ateliers, etc. De 10 h à 18 h, salle des fêtes, Wignehies.

TÉLÉTHON

Brocante en salle. Au profit du Téléthon. Petits prix.

De 8 h à 18 h, mairie, conciergerie centre polyvalent, 38, rue de Quartes, Pont-sur-Sambre.

Tél. : 06 63 35 21 35.

THÉÂTRE

Après-midi théâtrale.

L’association Haut les cœurs donne rendez-vous aux amateurs de théâtre pour une après-midi qui verra défiler sur scène enfants et adultes. À 14 h, salle des fêtes, Bousignies-sur-Roc.

DEMAIN

CINÉMA

« Une part manquante ».

En avant-première, en présence du réalisateur Guillaume Senez.

À 20 h 30, cinéma Plaza Arthouse, 12, rue de Nimy,

Mons (B). plaza-mons.be

FESTIVAL

Vingt-deuxième édition du festival du cinéma. Séances pour les tout-petits, ciné-DD, ciné-goûter, ateliers cinéma, etc.

Demain, dernier jour, théâtre des Trois-Chênes, 2, rue Baillon,

Le Quesnoy.

4,80 €, 3,80 € et 2,60 €.

Festival Alimenterre :

« Demain la vallée ». Face au changement climatique, des citoyens, des agriculteurs de différents secteurs, accordent leurs voix pour décider ensemble des transformations justes de l’usage de leurs terres. Ce documentaire raconte cette histoire. Projection suivie d’un repas partagé.

À 13 h 30, camping du lac Vauban, chemin de Ghissignies,

Le Quesnoy.

PROCHAINEMENT

ATELIERS

Confection d’une couronne de Noël. Atelier parent-enfant, animé par Miss Chardin. Dès dix ans.

Mercredi 18 décembre, de 14 h 30

à 16 h 30, bibliothèque municipale, rue des Juifs, Bavay.

Réservation, tél. : 03 27 63 03 31, [email protected]

Club de dentelle. Initiation et perfectionnement dans l’art de la dentelle. Événement organisé par l’Université du temps libre (UTEL).

Vendredi 22 novembre, à 14 h, chapelle des Sœurs-noires, Maubeuge. utel-maubeuge.fr

CIRQUE

Arts du cirque et spectacle d’impro. Par le cirque d’Honnelles et les Conteurs électriques.

Samedi 14 décembre, à 20 h, salle des fêtes, Bettrechies.

Le Cirque national d’Ukraine.

Un plongeon dans le monde des miracles et des rêves de Noël avec des personnages fantastiques qui créent une atmosphère de conte de fées et qui parlent des vraies valeurs de Noël à travers les arts du cirque.

Mardi 17 décembre, à 20 h 30, théâtre Jean-Ferrat, 58, rue Saint-Louis, Fourmies. 35 € et 28 €. Tél. : 03 27 39 95 60, [email protected],

tél. : 03 27 39 95 64, [email protected]

CONCERTS ET SPECTACLES

Concert de Sainte-Cécile.

Par l’école municipale de musique.

Samedi 23 novembre, à 19 h,

église Saint-Nicolas, Anor. anor.fr

« Focus ». Par la compagnie Lomalamal. Mercredi 11 décembre, à 15 h, salle des fêtes, Orsinval.

« Le son du bidon ».

Par l’Embardée. Pour les enfants de 2 à 7 ans.

Dimanche 8 décembre, à 15 h 30, salle des fêtes, Preux-au-Sart.

CONFÉRENCE

Littérature et chansons.

Jeudi 21 novembre, à 14 h 30, chapelle des Sœurs noires, Maubeuge. utel-maubeuge.fr

MARCHÉ DE NOËL

Le Père Noël et ses amis.

Ils présenteront leur parade.

De nombreux exposants.

Samedi 30 novembre, de 14 h à 19 h et dimanche 1 er décembre,

de 10 h à 18 h, salle de sport Jean-Claude-Fontenelle,

derrière la mairie, Bachant.

SPECTACLES

« La fabuleuse histoire

de BasarKus ».

C’est une créature à deux têtes, quatre bras et plein de jambes. Faisant dialoguer jonglage, acrobatie et danse contact,

Sylvère Lamotte signe là une chorégraphie intimiste et poétique pour les petits.

Mardi 17 décembre, à 18 h 30, atelier Renaissance, Maubeuge. 10 €, 5 € et offre famille. Réservation, tél. : 03 27 65 65 40, www.lemanege.com, billetterie-theatredumanege.

mapado.com

« Vers les métamorphoses ».

Dans ce spectacle sans paroles aux décors grandioses, Étienne Saglio fait appel à la magie, la danse, la manipulation de marionnettes et le théâtre d’ombres.

Départ des navettes (réservation indispensable) jeudi 19 et

vendredi 20 décembre, à 19 h, parvis du théâtre du Manège à Maubeuge. À partir de huit ans.

Mardi 17, jeudi 19 et vendredi 20 décembre, à 20 h, et mercredi 18 décembre à 18 h, théâtre Le Manège, Mons (B). 20 €.

Tél. : 03 27 65 65 40, lemanege.com

THÉ DANSANT

Ancien bal à sabots.

Animé par Pascal Prouveur.

Prix du plus beau sabot garni et concours de danse à sabots.

Samedi 30 novembre, à 15 h, salle des fêtes, Rainsars. 6 € et gratuit pour les porteurs de sabots. [email protected]

Le Parisien
Oise ; Seine-et-Marne ; Essonne ; Yvelines ; Val d'Oise ; Val de Marne ; Seine St Denis ; Hauts-de-Seine ; Paris ; Edition Principale
Votre fait du jour, vendredi 29 novembre 2024 1196 mots, p. HDSE38,HDSE39,HDSE39,HDSE40

Île-de-France|Tarifs « hallucinants », résiliations « brutales »... Une centaine de communes de la région ne possèdent pas de contrat en cas de sinistre touchant les biens municipaux lors d'émeutes, de vols ou de catastrophes naturelles.

Ces villes qui renoncent à s'assurer

Émeutes, vols, catastrophes naturelles à répétition... Il est de plus en plus difficile pour les collectivités d'assurer leurs biens municipaux. Les tarifs des cotisations ont explosé, au point que certaines communes n'ont plus de contrat en cas de sinistres.

Nolwenn Cosson

Ce n'était pas arrivé depuis 2018 en Île-de-France. Du 16 au 20 octobre, la dépression Kirk balaie une partie de la région, provoquant des phénomènes de pluie avec des crues d'ampleur exceptionnelle. En Seine-et-Marne, le Grand Morin connaît une crue historique. En Essonne, l'Yvette sort de son lit et inonde le centre-ville de Longjumeau, ainsi que les communes voisines : Gif-sur-Yvette, Bures-sur-Yvette, Villebon-sur-Yvette ou encore Palaiseau n'y échappent pas.

Dans cette dernière commune, plusieurs pavillons ne sont plus accessibles. La municipalité ouvre un gymnase pour accueillir les sinistrés. Quelques équipements sportifs municipaux, dont le dojo et les terrains de tennis, sont impactés. L'eau finit par se retirer. L'heure est alors au constat : à l'intérieur des bâtiments publics, on a évité le pire. Et heureusement. Car, depuis le 30 juin 2024, la ville n'a plus de contrat d'assurance concernant les dommages aux biens.

Des appels d'offres qui restent sans réponse

Ce marché, qui n'est pas obligatoire, permet aux municipalités de s'assurer contre le vol de biens ou leur détérioration, à la suite d'un incendie, d'un dégât des eaux ou encore d'une catastrophe naturelle. Cela concerne tous les biens immobiliers : mairie, salle des fêtes, école, maison des jeunes, bibliothèque, marché couvert... Ainsi que tous les meubles et matériels lui appartenant : équipements de bureau, archives, tableaux, objets précieux...

Dans un rapport rendu au gouvernement au mois de septembre, Alain Chrétien, vice-président de l'Association des maires de France et maire (Horizons) de Vesoul (Haute-Saône), et Jean-Yves Dagès, ancien président de Groupama, estiment qu'entre 1 000 et 2 000 communes se retrouvent dans la même situation, dont une centaine rien qu'en Île-de-France. En 78 pages, les deux rapporteurs reviennent sur les « résiliations brutales, la hausse parfois vertigineuse des primes et des franchises, l'absence de réponse aux appels d'offres, les problèmes concurrentiels d'un marché en situation de quasi-monopole » avant d'émettre 25 recommandations.

Car, bien souvent, ce sont les assurances qui résilient les contrats. À Palaiseau (Essonne), c'était par un courrier adressé en mai 2023, avec une prise d'effet au 31 décembre, avant d'être reporté au 30 juin. « Nous avons pourtant une sinistralité basse, assure Grégoire de Lasteyrie, le maire (Horizons). Par exemple, lors des émeutes de fin juin 2023 (à la suite de la mort de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier), nous n'avons pas eu une poubelle incendiée, pas une vitre cassée, pas un véhicule détérioré. »

La ville se met en quête d'un nouvel assureur. L'appel d'offres, lancé en novembre 2023, obtient une réponse. « Avec des prix hallucinants », révèle le maire. « Pour les mêmes garanties, nous sommes passés d'un contrat de 37 000 € à 194 000 €. Pour un dommage dû à un incendie, la franchise a explosé : elle passait de 5 000 € à 500 000 €. Cela aurait été déraisonnable de signer un tel contrat. »

Il n'est pas le seul à avoir cru halluciner en découvrant les termes du contrat. À Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), le contrat est résilié en 2023. Le seul assureur qui propose de prendre la suite fait passer la cotisation annuelle de 30 000 € à 66 000 €, « pour des conditions d'assurance identiques », constate le maire, Didier Gonzales (LR).

« Aggravation en fréquence et en intensité des risques »

À Arcueil (Val-de-Marne), l'assurance propose un avenant au contrat. « C'était soit on acceptait, soit on était radiés », raconte le maire (EELV), Christian Métairie. Là, la franchise est passée à 2 millions d'euros (M€) par sinistre. Et avec un maximum de 4 M€. « Autrement dit, si j'ai une école qui brûle entièrement, et que les travaux sont de 6 M€, la ville ne sera indemnisée qu'à hauteur de 2 M€. J'ai regardé ce qui se fait ailleurs. Et je n'ai pas eu le choix, j'ai signé. »

Pour expliquer ces augmentations exponentielles, la SMACL Assurances - des collectivités territoriales - met en avant « une aggravation en fréquence et en intensité des risques, essentiellement climatiques, et des mises en cause des collectivités et des élus en responsabilité par ailleurs ». Entre 2021 et 2022, le coût des sinistres en lien avec le changement climatique a été multiplié par quatre. Pour maintenir « son accompagnement auprès des collectivités », la SMACL Assurances « a dû adapter ses tarifs pour être en corrélation avec le coût des sinistres ».

Le constat est là : avec l'augmentation des risques, il reste dorénavant peu d'acteurs sur le secteur pour répondre aux besoins des collectivités. Pour rappel, les sinistres sont indemnisés par les primes collectées auprès de tous les assurés. D'où ces hausses démentielles. Pour s'en sortir, la SMACL Assurances a proposé à une partie de son portefeuille « de nouvelles conditions tarifaires et techniques », assorties, si elles n'acceptaient pas ces nouvelles dispositions, d'une résiliation. « Nous sommes conscients que ces orientations [...] entraîneront des répercussions pour les collectivités, mais il en va de notre survie. En 2023, sans le soutien de la MAIF, SMACL Assurances n'aurait pas pu maintenir son accompagnement, et près de 16 000 collectivités seraient privées d'un assureur aujourd'hui. »

« Nous sommes 35 000 collectivités en France environ, on représente à peine 5 % de leur chiffre d'affaires, résume Alain Chrétien. Ils n'ont pas besoin de nous mais, nous, on ne peut pas se passer d'eux. Et l'assurance n'est pas un service public, on ne peut pas les contraindre à nous assurer. Alors que faire ? » Parmi leurs 25 recommandations, les rapporteurs soumettent la création d'un observatoire de l'assurance dans le secteur public. Celui-ci s'appuierait sur le modèle de l'Observatoire des tarifs bancaires et serait chargé d'évaluer l'évolution des tarifs d'assurance ainsi que les dépenses et recettes publiques qui y sont consacrées.

« Les communes devraient également mieux connaître la valeur de leur patrimoine pour choisir lequel protéger et ainsi réduire la prime, propose Alain Chrétien. Il faudrait aussi modifier les règles d'appel d'offres, trop rigides. Les collectivités sont contraintes de passer par ce système pour souscrire une assurance. Or, si la proposition ne répond pas à toutes les attentes, elle est jugée non recevable. Les deux devraient pouvoir se mettre en relation pour trouver un terrain d'entente. »

La ville de Palaiseau a bien tenté de saisir la justice pour contraindre son assurance à garantir ses biens jusqu'à la fin 2024. Requête rejetée par le tribunal administratif de Versailles (Yvelines) le 23 octobre. Faute de solution, la municipalité a opté pour l'autoassurance. « Pour ces inondations, au vu du contrat qu'on nous proposait, on aurait été perdants, les dégâts étaient trop peu importants pour être pris en charge. Ce référé, c'était pour marquer le coup car je suis très en colère, confie Grégoire de Lasteyrie. Ne pas pouvoir être assuré est un non-sens économique. Et cela pourrait avoir, à terme, un impact réel sur les deniers publics d'une ville. C'est un cri d'alarme que je lance aujourd'hui. Il est urgent de se saisir de ce sujet. »

Ouest-France
Maine-et-Loire ; Vendée ; Ille-et-Vilaine ; Mayenne ; Morbihan ; Côtes-d'Armor ; Loire-Atlantique ; Finistère ; Sarthe ; Calvados, Manche, Orne
Cyclisme, dimanche 17 novembre 2024 1045 mots, p. DOF Sports Maine-et-Loire_20

« Faire du vélo a quelque chose d’irrationnel »

Recueilli par Didrick POMELLE.

Livre. Dans un ouvrage plus intime que les deux précédents, Guillaume Martin mêle son histoire personnelle à celle de son père et de la Suisse normande, où il a grandi et réside toujours.

Entretien

Guillaume Martin (31 ans), cycliste professionnel depuis 2016 et auteur de Socrate à vélo(2019), La société du peloton (2021) et Les gens qui rêvent (2024).

Êtes-vous d’accord pour dire que Les gens qui rêventconstitue votre ouvrage le plus personnel ?

Oui, c’est le cas. En utilisant la fiction du roman, j’ai pu aller plus loin dans la révélation. C’était aussi un moyen de continuer à prendre de la distance par rapport au vélo. J’avais besoin de montrer que je ne suis pas qu’un cycliste. J’ai l’impression que chaque livre parle un peu moins de vélo que le précédent et un peu plus de moi.

À travers votre histoire, l’un des trois destins que l’on suit dans le livre, vous évoquez aussi votre père. Est-ce que cet ouvrage vous a permis d’en apprendre davantage sur lui ?

Mon père est un grand narrateur, presque un personnage de fiction à part entière, mais c’est aussi un grand sensible. J’évoque des choses qui sont encore douloureuses et traumatisantes pour lui aujourd’hui. Donc j’ai parfois marché sur des œufs. J’ai souvent essayé de le faire parler sans qu’il ne se rende forcément compte que c’était pour le livre. Au final, il est très content que les personnages de son enfance trouvent une forme d’éternité par l’écriture. Lui-même a fait beaucoup de tentatives de romans qu’il a gardées pour lui. Que son fils le fasse à sa place le rend heureux. C’est une forme d’hommage.

À travers votre destin, on suit aussi le récit d’une enfance heureuse.

Le drame de l’être humain, c’est de se rendre compte après-coup seulement du bonheur. Ce livre a participé à la prise de conscience de tout ce que j’avais vécu à la Boderie, durant l’enfance. Mais cela a aussi débuté en 2020 lors du confinement. Ce fut un retour à plein temps sur le lieu où j’ai grandi. Avec la reconstitution de la cellule familiale car mon frère était là aussi. Je me sens presque coupable car cette période a été douloureuse pour beaucoup de gens. Tandis qu’elle a coïncidé, pour moi, à la mise entre parenthèses de mes obligations professionnelles et à un moment de retrouvailles.

« J’aime toujours autant mon métier mais l’insouciance a disparu »

Vous évoquez justement cette pression liée au cyclisme, que vous n’avez découvert qu’à cet instant. Pourquoi ?

Car en tant que cycliste, mais comme dans beaucoup de métiers, on est finalement soumis à un stress permanent qu’on ne parvient plus à distinguer. Mais je ne suis évidemment plus le même que celui que j’étais à 15 ans, en faisait du vélo sur les routes de la Suisse normande. J’aime toujours autant mon métier mais l’insouciance a disparu.

Tout au long du roman, vous développez justement la notion « d’imbécile heureux ». Qu’entendez-vous par là ?

C’est presque le point de départ du livre. C’était d’ailleurs mon premier titre. Les trois figures que je décris sont trois imbéciles heureux. Pas dans un sens péjoratif mais dans une forme de rapport plus direct au monde. Il n’y a rien de plus beau que de réussir à être un imbécile heureux.

« Le cycliste est l’exemple parfait de l’imbécile heureux »

Les coureurs cyclistes sont donc des « imbéciles heureux » ?

Ils en sont le plus parfait exemple. Se faire mal, volontairement et par plaisir, c’est assez fou. Faire du vélo a quelque chose d’irrationnel. Quand je suis dans un col en pleine souffrance, sous la pluie, ça n’a pas vraiment de sens. Combien de fois je me suis demandé ce que je faisais là… C’est un sentiment désagréable mais qui laisse rapidement la place à une forme de bonheur. Un cycliste trempé, qui s’installe sur le canapé après avoir roulé des heures dans le froid, c’est le modèle parfait de l’imbécile heureux.

Par le récit de l’orage de grêle qui a engendré l’arrêt de la 19 e étape du Tour de France en 2019, vous abordez également les enjeux liés au changement climatique.

On est obligé de constater cette recrudescence des événements climatiques et le cyclisme est évidemment touché. L’UCI a d’ailleurs mis en place un protocole de conditions météorologiques extrêmes et de fortes chaleurs. Il est mobilisé de plus en plus souvent, ce qui veut bien dire quelque chose. Le cyclisme, comme beaucoup d’autres sports, va devoir se poser la question de son impact sur le réchauffement. Adapter son calendrier, ses déplacements. Et réfléchir à son existence même. Est-ce que le Tour de France pourra toujours avoir lieu en été par exemple ?

L’un des autres enjeux du cyclisme, c’est la sécurité des coureurs. Vous expliquez à quel point le décès d’Antoine Demoitié, en 2016, vous a marqué.

Son décès est intervenu dès ma première année chez les pros. Ça a été une première rupture dans l’insouciance de mes années en amateur. On l’a vu depuis, l’intégrité des coureurs reste un sujet. En un siècle, quelles ont été les évolutions pour améliorer la sécurité ? L’obligation du casque… et c’est tout. On continue à descendre à 100 km/h avec juste un casque comme protection.

Dans votre livre, les trois personnes reviennent finalement tous à la Boderie et à Saint-Honorine-la-Chardonne, où le Tour de France passera en 2025. C’est une belle coïncidence, non ?

Et pourtant, on ne s’est pas concerté entre Thierry Gouvenou (en charge du parcours du Tour de France), l’éditeur et moi (rires). Même si le passage du Tour aura évidemment plus d’ampleur dans la mise en valeur de la Suisse normande que le livre, c’est amusant que tout coïncide.

Les gens qui rêvent de Guillaume Martin, 320 p., Grasset, 22 €.

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Deux-Sèvres
deux-sèvres, mardi 26 novembre 2024 293 mots, p. 3

actualité

Un projet pour sécuriser l’eau potable

Y. R.

Tours - Le Département des Deux-Sèvres envisage de racheter la carrière de Donia à Saivres, dans le Haut Val de Sèvre, afin d’y stocker de l’eau. Objectif : sécuriser l’approvisionnement en eau potable des Deux-Sévriens. Le projet a été évoqué hier, lundi 25 novembre, alors que le conseil départemental siégeait en séance publique.

« Nous étudions la faisabilité du projet. Il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte », a expliqué Olivier Fouillet, vice-président chargé du dossier de l’eau. Ce site est exploité par la société Kléber-Moreau , dont une autre carrière dans les Deux-Sèvres est située à Mazières-en-Gâtine. Donia arrive en fin d’exploitation. Elle est implantée à proximité du barrage de La Touche-Poupard , autre site vital pour l’approvisionnement en eau potable, avec le Cébron.

Une première étude a été menée par le BRGM en 2023-2024. Son but : savoir si la carrière est hermétique, si elle conservera l’eau qu’on y stockera, et voir comment on peut la remplir.

Horizon décennal

Le Département se donne un horizon de dix ans pour mieux sécuriser l’approvisionnement en eau potable, aussi bien en quantité qu’en qualité, ainsi qu’anticiper à l’horizon 2040 des scénarios de crise et l’impact des bouleversements climatiques.

« Les perspectives d’accélération du changement climatique […] ont amené le Département à vouloir lancer en 2024 une étude complémentaire » sur le sujet, indique le rapport développement durable 2024 de la collectivité, examiné ce 25 novembre par les élus. Donia est une des pistes étudiées, ainsi qu’un stockage supplémentaire au barrage du Cébron ou la réutilisation des eaux usées traitées.

La carrière de Donia s’étend sur 35 ha. Kléber-Moreau y produit 700.000 tonnes de diorite par an.

Y. R.

Ouest-France
Quimperlé, Concarneau ; Quimper, Centre-Finistère
Pays de Quimper et de Fouesnant, jeudi 28 novembre 2024 1046 mots, p. OF Quimperlé - Concarneau_16

Pays fouesnantais : l’eau ne coule pas de source

Catherine JAOUEN.

L’eau, son prix, sa distribution, la fragilité du réseau sont des sujets récurrents dans le territoire. On fait le point sur ce service, exploité par la Saur depuis le 1 er  janvier 2019.

Pourquoi ? Comment ?

Qui gère l’eau et l’assainissement dans le pays fouesnantais ?

Depuis le 1 er  janvier 2018, la Communauté de communes du pays fouesnantais est compétente en matière d’eau potable et d’assainissement collectif. Ce transfert est l’application de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République).

Depuis le 1 er janvier 2019, le service est exploité par le même délégataire, en l’occurrence la SAUR, selon trois contrats distincts : Fouesnant et La Forêt-Fouesnant d’un côté, Bénodet de l’autre, et enfin Saint-Evarzec, Clohars-Fouesnant, Pleuven et Gouesnac’h. Il compte 21 366 abonnés (données 2023) ; 17 800 pour l’assainissement.

Quels sont les ouvrages de production ?

Les usines de Pen al Len et de Bréhoulou alimentent Fouesnant et La Forêt-Fouesnant (plus interconnexion avec le Syndicat de l’Aulne). L’usine de Keraven et le captage de Cheffontaines desservent Bénodet (plus interconnexion avec la Communauté de communes du pays bigouden sud et du syndicat de Clohars-Fouesnant). Les stations de Roud Guen et Lanvéron alimentent Clohars-Fouesnant, Gouesnac’h, Pleuven et Saint-Evarzec. Leur alimentation en eau potable est sécurisée par des interconnexions avec le syndicat de l’Aulne, la commune de Saint-Yvi et Quimper Bretagne Occidentale. En 2023, 1 628 934 m² ont été produits sur le territoire de la CCPF.

De quoi se compose la facture ?

La facturation, établie dans 90 % des cas par radio-relevés, est semestrielle. Elle est commune pour les services d’eau potable et d’assainissement.

Sur cette facture, figure d’abord « la part délégataire ». Elle comprend une part fixe facturée par abonné, selon le diamètre du compteur de l’abonné, et une part variable qui est proportionnelle aux volumes consommés, identique pour tous les abonnés. Ce prix comprend les coûts de prélèvement, de traitement, de stockage et d’acheminement de l’eau, mais aussi la collecte et le traitement des eaux usées. « Initialement négocié et fixé par les contrats de délégation de service public, le prix est actualisé chaque année. » Sur la facture, on trouve aussi la part communautaire (eau potable et assainissement collectif), fixée elle aussi chaque année. « Elle permet de financer les investissements nécessaires au développement des services. » Enfin, toujours sur la facture que reçoivent les abonnés, sont mentionnées les redevances de l’Agence de l’eau et la TVA.

Quel est le prix de l’eau ?

Les tarifs au 1 er janvier 2024 sont les suivants : le m³ d’eau potable coûte 2, 12 € à Fouesnant et La Forêt-Fouesnant, 2,11 % à Bénodet, 2,18 % dans les quatre autres communes du pays fouesnantais. Si on y ajoute l’assainissement, cela donne les tarifs suivants, au m³ : 5,03 € pour Bénodet, 4,45 € pour Fouesnant et La Forêt-Fouesnant, 6 € pour les autres communes (*). L’hypothèse retenue étant 60 m³ consommés été comme hiver.

Toujours au 1 er janvier 2024, et selon les données de la CCPF, pour une consommation moyenne de 120 m³ (soit celle d’un foyer de 4 personnes), cela correspond à 603,36 € (Bénodet), 534,26 € (Fouesnant et La Forêt-Fouesnant) et 720,07 € (les quatre autres communes).

« L’évolution tarifaire, signale la collectivité, prend en compte les difficultés d’approvisionnement en période estivale et l’impact important du changement climatique. »

Pourquoi une tarification été/hiver ?

Du 1 er avril au 30 septembre puis du 1 er octobre au 31 mars, elle est applicable aux sept communes du pays fouesnantais. Ce qui peut donner le sentiment aux habitants de Pleuven ou de Saint-Evarzec « de payer pour le littoral ». Or, selon la CCPF, son application n’est pas tant le fait « des estivants, qui ont toujours été là ». L’explication immédiate est plus prosaïque : « L’eau est plus rare en été ; le fait de s’approvisionner ailleurs – auprès du Syndicat mixte de l’Aulne, par exemple – coûte également plus cher. »

Pour Christian Rivière, vice-président en charge de l’eau, « zone touristique ou pas, c’est plutôt un faux débat. Les propriétaires de résidences secondaires paient plus cher que les résidants à l’année. »

À qui incombe l’entretien du réseau ?

À l’exploitant, en l’occurrence la Saur. Quand il s’agit de grosses réparations et de renouvellement, leur financement est réparti entre le délégataire et la collectivité.

« Parmi les obligations légales, il y a l’indice de rendement du réseau, détaille Stéphane Divanac’h, directeur des services techniques. On cherche les fuites. Les données sont bonnes : 93 % pour Bénodet, 89,4 % pour Fouesnant-La Forêt-Fouesnant, 89 % pour les autres communes. »

Il y a un an, lors d’un conseil communautaire, Christian Rivière indiquait à Vincent Esnault, élu d’opposition qu’était prévu « un million d’euros par an pour le renouvellement progressif. Si on devait changer l’intégralité du réseau d’un coup, cela représenterait 45 millions. La fonte utilisée pour les canalisations devait durer 100 ans, au final ce n’est que 40 ans. Dans les zones humides, la corrosion a été très importante. »

Comment sécuriser l’approvisionnement en eau ?

La collectivité recherche de nouvelles ressources pour sécuriser son approvisionnement. 5 000 m² d’eau souterraine ont d’ores et déjà été identifiés. Elle cherche aussi des solutions de stockage pour faire face aux imprévus.

Deux réservoirs sont à l’étude, respectivement à Bellevue (Pleuven-Clohars) et Pen al Len (Fouesnant). Une nouvelle usine devrait aussi voir le jour à Clohars-Fouesnant. En 2025, la CCPF engagera un nouveau schéma directeur « eau potable ».

Le service pourrait-il passer en mode régie ?

La question revient régulièrement sur le tapis, notamment lors des conseils communautaires. « Elle sera posée à la fin de la délégation de service public », fait savoir Christian Rivière. Soit le 31 décembre 2026. Il sera aussi temps de faire un pas de plus vers l’harmonisation de la tarification.

(*). À titre de comparaison, en 2022, le m³ d’eau coûtait en moyenne 4,83 € dans le Finistère et 5, 01 € en Bretagne.

Cet article est paru dans Ouest-France

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Indre-et-Loire
chinon, vendredi 29 novembre 2024 311 mots, p. 22

Les antinucléaires veulent un débat

A.S.

Tours - La candidature de Chinon pour accueillir de nouveaux réacteurs semble faire l’unanimité. Mais localement, quelques voix dissonantes se font entendre. À commencer par le comité local Sortir du nucléaire qui a adressé une lettre ouverte aux élus locaux et à ceux qui soutiennent cette candidature. Dans leur courrier, le comité local Sortir du nucléaire avance plusieurs arguments.

« L’absence totale de débat public »

D’abord, les difficultés rencontrées lors de la construction de l’EPR de Flamanville (le réacteur a débuté sa mise en service en septembre qui devrait durer plusieurs mois, la durée du chantier, commencée en 2007, a été multipliée par quatre, le coût par six). Les antinucléaires estiment que les élus chinonais se sont engagés « sur un projet dont EDF ne maîtrise pas la construction. » Autre grief, la question de la ressource en eau. « Compte tenu des effets du changement climatique qui vont s’accentuer, il nous semble particulièrement imprudent et même dangereux, de compter sur la Loire. »Enfin, les antinucléaires pointent « l’absence totale de débat public.  Pour un projet de grande ampleur industrielle à fort impact environnemental, sanitaire, social, économique et sur la vie quotidienne, il nous semble démocratiquement indispensable de revenir en cours de mandat, vers les habitants. »Pour le comité local, le forum organisé par l’intercommunalité en 2022 ne peut pas compter comme « un débat contradictoire ». Si Chinon est retenu pour accueillir deux réacteurs, un débat public sera organisé par la commission nationale de débat public (comme c’est le cas en ce moment à Gravelines). Les antinucléaires souhaitent l’organisation d’un débat en amont. « On ne veut pas lancer le débat stérile pour ou contre le nucléaire mais exposer à la population le projet et ses enjeux et au final solliciter son avis. »

A.S.

La lettre ouverte est consultable sur le site sdnchinon.fr

Le Bien Public
Edition de la Haute Côte d'Or
Actu | auxois, samedi 14 décembre 2024 326 mots, p. COTE20

Pont-et-Massène

L’association Autour du lac vigie de la pièce d’eau

Les membres de l’association Autour du lac se sont retrouvés récemment à l’occasion de l’assemblée générale de la structure à Pont-et-Massène. Une trentaine de personnes y ont assisté. Cette réunion est l’occasion de faire un point avec la présidente Colette Leforestier.

Quels sont pour vous les événements qui ont marqué 2024 et que faut-il en retenir pour l’avenir ?

« L’inondation du 1er  avril, qui a eu de graves conséquences pour les riverains de l’Armançon, aurait pu être évitée si les fortes pluies annoncées par la météo avaient été anticipées par une baisse du niveau du barrage, le maître-mot à l’avenir : anticiper. Pour cela, il faudrait que les règles internes de fonctionnement de Voies navigables de France (VNF) soient modifiées. Dans cet objectif, l’association a lancé une pétition demandant simplement l’anticipation, et des centaines de signatures ont déjà été reçues. L’autre événement est un accident de ski nautique concernant un skieur. L’association insiste sur le fait que ce lac étroit n’est pas du tout adapté à la pratique du ski nautique. »

Des élus étaient présents quelles sont vos relations avec eux ?

« La communauté de communes continue d’entretenir les berges qui s’effondrent surtout dans la zone de ski, malgré un coût important, pour permettre la survie du chemin. L’association continuera à interpeller les responsables, les élus et l’État pour faire évoluer les usages du lac, redéfinir les priorités dans l’intérêt général, en intégrant l’impact important du changement climatique. »

Quels sont les projets pour 2025 ?

« Nous prévoyons notamment des promenades autour du lac de Pont avec des commentaires sur la faune et la flore, ainsi qu’une conférence sur la géologie du lac et du bassin-versant. »

Carenews (site web) - Carenews
mercredi 11 décembre 2024 - 16:02:54 -0000 1077 mots

Offrez du sens à vos équipes avec ces 10 idées de cadeaux éthiques

Par Day One

- Publié le 11 décembre 2024 - 14:12 - Mise à jour le 11 décembre 2024 - 14:12

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Offrez du sens à vos équipes avec ces 10 idées de cadeaux éthiques

Ce Noël, célébrez vos collaborateur·rices tout en affirmant les belles valeurs qui définissent votre entreprise ! (Petit spoiler : non, cette liste ne recommande pas d’offrir des chats, aussi adorables soient-ils.)

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Il est temps de réinjecter du sens aux cadeaux d’entreprise ! Un tote bag en coton bio ou une gourde en plastique recyclé, bien qu'appréciables, ne suffisent plus pour incarner un geste véritablement éthique. Car derrière ce mot se cache une réflexion plus large sur notre consommation, de nouvelles habitudes à s’approprier : réduire l'excès, privilégier la qualité plutôt que la quantité, et surtout, offrir un bonheur sincère, celui qui se grave dans nos souvenirs.

C’est dans cet esprit que nous avons concocté une sélection de cadeaux éthiques, pensés sous forme d’expériences, d’instants partagés ou d’objets solidaires. Des idées qui réchauffent le cœur sans encombrer les placards. Bonus : ces cadeaux conviennent aussi bien à vos salarié·es qu’à vos proches (exception faite du numéro 4, qui est… à part).

Réductions exclusives by Day One

Le Père Noël Day One a tout prévu : il a négocié pour vous des réductions pour certains des cadeaux éthiques mentionnés dans cet article !

J’accède aux réductions

Des cadeaux éthiques pour les amateurs de gourmandise

Des caisses de produits bio et de saison

Chez Day One, la convivialité passe souvent par la nourriture ! Pour un cadeau qui plaira à coup sûr, optez pour des caisses garnies de produits frais, locaux et bio : fruits de saison, miel artisanal ou encore des produits originaux comme la crème de cacao et d’avocat (oui oui, ça existe !). Ces délices proviennent de producteurs engagés, soigneusement sélectionnés par CrowdFarming. Vous pouvez choisir une livraison ponctuelle ou aller plus loin dans cette démarche en proposant un abonnement mensuel, pour recevoir chaque mois des produits récoltés à la demande dans des exploitations BIO.

Parrainage de ruches (et autres trésors apicoles)

Aviez-vous lu notre article sur les gestes simples à adopter pour sauver les abeilles ? Grâce à Un Toit Pour Les Abeilles, vous pouvez parrainer une ruche et soutenir un apiculteur de votre choix. En retour, vous recevez du miel local à partager avec vos équipes ou avec n’importe quel fan de douceurs sucrées.

Pour les plus impatients, tournez-vous vers Farouche, une marque française qui met un point d’honneur à respecter les abeilles et la nature. Leurs produits incluent du miel, de la gelée royale et même des soins pour la peau.

Enfin, pour une expérience plus immersive, découvrez Les Dorloteurs d’Abeilles et leurs nichoirs personnalisables aux couleurs de votre entreprise. Vos équipes observeront la vie fascinante de ces abeilles sauvages - qui ne piquent pas - grâce à des tubes transparents.

Offrir un bon cadeau pour un restaurant engagé

Grâce à Kadoresto, offrez à vos collaborateur·rices l’occasion de découvrir des restaurants éthiques : zéro déchet, produits locaux, options végétariennes… Parmi les adresses recommandées à Paris, on trouve The Friendly Kitchen, Café Studio ou encore Dans le Noir. Des options existent également dans toute la France !

Des cadeaux éthiques pour les rêveur·euses

Des heures de solidarité

Offrir du temps peut être le plus beau des cadeaux. En adoptant le mécénat de compétences, vos salarié·es s’engagent auprès d’associations tout en conservant leur salaire. En prime, votre entreprise bénéficie d’un avantage fiscal de 60 % sur le salaire chargé. Ce dispositif français proposé par la plateforme d’engagement solidaire Day One est accessible à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille !

Un don pour soutenir des associations françaises

Avec une carte de don prépayé Charitips, laissez vos collaborateur·rices choisir eux-mêmes l’association qu’ils souhaitent soutenir. Une manière personnalisée et solidaire de leur faire plaisir et de leur donner de l’impact, tout en bénéficiant là aussi de 60 % de réduction fiscale.

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Des cadeaux éthiques pour les créatifs

Un atelier d’artisanat

Et si vous offriez à vos équipes un moment de création ? Avec Wecandoo, vos collaborateur·rices découvrent des métiers artisanaux grâce à des ateliers participatifs : poterie, bijouterie ou encore travail du bois… Une expérience enrichissante, idéale pour renforcer la cohésion d’équipe et créer des souvenirs originaux.

Des cadeaux pour les adeptes de bien-être

Un cours collectif de yoga ou de méditation

Offrez à vos équipes un moment de détente en leur proposant une session de yoga, de méditation ou de toute autre activité relaxante. Bien que nous n'ayons cette fois pas de partenaire spécifique à recommander, vous trouverez facilement des prestataires en ligne.

Des idées pour satisfaire tout le monde

La sélection éthique de la boutique WWF

La boutique solidaire du WWF propose des produits soigneusement sélectionnés : coffrets gourmands, savons naturels, calendriers à planter, emballages en cire bio… Il y en a pour tous les goûts ! Chaque achat soutient les actions de l’ONG pour préserver les écosystèmes et lutter contre le changement climatique.

Une carte cadeau multi-enseignes éco-responsables

Avec la carte Ethi’kdo, donnez à vos équipes la liberté de choisir parmi une sélection d’enseignes engagées : produits zéro déchet, vêtements éthiques, jouets durables, expériences ou hébergements écoresponsables. Un cadeau polyvalent qui fait rimer plaisir et impact positif. Alors on dit Adiós à la carte cadeau Amazon !

Cette année, sortez des sentiers battus et choisissez des cadeaux porteurs de sens. Offrir éthique, c’est bien plus qu’un geste ; c’est transmettre une histoire, celle de votre reconnaissance pour l’engagement de vos équipes et celle d’une entreprise tournée vers un avenir responsable.

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Créée en 2020, Day One rend accessible l’engagement sociétal des petites et moyennes organisations. Notre réseau de solidarité, notre plateforme digitale et notre smart matching permettent à tous les salariés de trouver l’action solidaire qui leur convient pour agir concrètement pour la Société et...

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Sud Ouest - Pays Basque
Bayonne - Anglet - Biarritz, lundi 18 novembre 2024 407 mots, p. 20
Aussi paru dans
17 novembre 2024 - Sud Ouest (site web)

Transport fluvial et port, les oubliés du Projet d’aménagement et de développement durable?

Jean-Yves Ihuel

La ville de demain

Des avis croisés

Boucau

Lors du dernier conseil municipal, mercredi 13novembre, un point a fait consensus entre majorité et opposition. En ligne de mire: les orientations générales du nouveau Projet d’aménagement et de développement durable (PADD), dans le cadre du Plan local d’urbanisme intercommunal piloté par la Communauté d’agglomération Pays basque. Ont été notamment signalés l’oubli du transport fluvial, la revalorisation des friches portuaires et les nécessités d’un meilleur maillage et de cadencement du réseau de bus urbains.

Sur les ambitions généralistes du PADD, Gilles Lassabe et Christophe Martin «ne peuvent être que d’accord», mais l’élu PS estime insuffisante la déclinaison par ville. Le nouveau PADD prévoit quatre engagements et 12 actions. Il remplacera le document débattu en 2016 entre les cinq communes de l’ex-agglomération Côte basque-Adour.

Le projet vise à «bâtir une ville plus solidaire». Il vise à «garantir les fonctions essentielles pour les habitants du Pays basque et du Sud Landes», en donnant «accès à tous à un logement de qualité» et en assurant «un maillage de proximité dans nos communes».

Au chapitre environnement, le PADD envisage la réduction de l’impact en permettre aux citoyens d’y prendre part. Il s’agira d’«améliorer la performance des villes [en mixant] les fonctions urbaines pour réduire les distances, développer les mobilités alternatives à la voiture individuelle».

Autre volet: les patrimoines naturels et culturels. Il se décline en «préserver nos terres et notre cadre de vie, s’adapter aux conséquences du changement climatique, mettre en valeur notre héritage culturel».

Enfin pour fabriquer une ville stimulante, trois actions ont été présentées: «S’appuyer sur un réseau de quartiers en devenir, agir en intelligence collective, dynamiser nos villes grâce à l’économie productive».

Parmi les réactions aux grandes lignes du PADD, Marie-Ange Thébaud (EELV) a insisté sur la nécessité de «sanctuariser nos terres agricoles nourricières, nos bois» quand Frédéric Billard, lui, prône plus de place pour «l’économie et la sécurité du port». Gilles Lassabe demande plus de prise en compte du risque inondation en bordure de l’Adour avec la «création de bassins de rétention».

Paris-Normandie
PNDB
PAGES LOCALES, mercredi 27 novembre 2024 441 mots, p. PNDB6

Saâne Vienne et Scie

3 500 arbustes à planter pour la biodiversité

Le syndicat des bassins-versants Saâne Vienne et Scie lance l’opération Nature Adopt’Haie. Des kits de plantation sont distribués aux agriculteurs et aux particuliers. Une initiative appréciée.

Afin de poursuivre l’aménagement du territoire et de réduire l’impact du changement climatique (ruissellements, perte de la biodiversité, hausse des températures…), le syndicat des bassins-versants Saâne Vienne et Scie lance l’opération Nature Adopt’Haie. Dans ce cadre, des kits de plantation (ensemble de plusieurs arbustes) sont distribués aux agriculteurs et particuliers participant : 39 kits de haies « biodiversité », qui servent d’habitats naturels pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, et 23 kits haies « hydrauliques », dont l’objectif est de réduire le phénomène de ruissellement et d’inondation en zone rurale.

1253 m linéaires

« L’ensemble correspondra à une plantation de 3 446 arbres, soit 1 253 m linéaires, qui permettront de couvrir les bassins-versants Saâne et Scie , précise Yohan Vattiez, technicien d’espace rural. Adaptées à notre climat, les essences adoptées sont la bourdaine, le charme, le sureau, l’érable, le prunellier l’aubépine, le noisetier, le châtaignier, le frêne. »

Six particuliers et un agriculteur, venant des communes de Lammerville, Longueil, Hermanville, Bracquetuit, Saint-Maclou-de-Folleville et Rainfreville, se sont engagés à implanter au minimum 20 m de haies (1 kit) et au maximum 200 m (10 kits), idéalement le 25 novembre, date symbolique de la fête de la Sainte-Catherine où, selon l’adage, « tout arbre prend racine ». Le technicien a, par ailleurs, conseillé aux adoptants de semer fin février ou début mars au pied des haies la fétuque, une herbe qui ne nécessite pas d’entretien. Sinon, ils peuvent utiliser des copeaux de bois ou du paillage.

Reboiser et bloquer

les ruissellements

Parmi les présents, Daniel Massot de Rainfreville plantera pour la première fois 180 m de haies pour délimiter un pré et bloquer un ruissellement sur son terrain de 6 ha. « C’est un projet sur plusieurs années, confie le particulier, car cela est relativement coûteux. »

Quant à Dany Durieu, agriculteur à Saint-Maclou-de-Folleville, il a commencé des plantations de haies depuis trois ans sur 650 mètres. « Avec ce que je viens de recevoir, je vais poursuivre sur 700 m, dont 500 m de haies de biodiversité. Le but est de replanter les haies qui avaient été détruites lors du remembrement de 1978 à 1980. Je vais en plus acquérir une centaine d’arbres pour reboiser une forêt qui se trouve sur mes 3 ha de prairies. »

Huit cents arbres resteront à distribuer en janvier prochain.

Paris-Normandie
PNTE
REGION, mercredi 11 décembre 2024 285 mots, p. PNTE13

JUSTICE

Relaxe générale au procès de la manifestation contre un méthanier au Havre

AFP

Cinq militants de Greenpeace et deux journalistes indépendants, poursuivis pour une manifestation en septembre 2023 contre l’entrée dans le port du Havre d’un terminal méthanier opéré par TotalEnergies, ont été relaxés hier par le tribunal correctionnel du Havre.

Une action non violente

Lors de l’audience, le 1 er octobre dernier, le parquet avait requis 5 000 euros d’amende contre les cinq militants écologistes, qui étaient poursuivis pour non-respect d’un arrêté préfectoral maritime restreignant la navigation dans la rade du port du Havre et non-respect de la convention anti-collision pour des faits d’abordage.

Il avait requis la relaxe pour un photographe et un vidéaste, journalistes indépendants, présents sur une embarcation semi-rigide destinée à la presse lors de l’opération menée par Greenpeace. Le représentant du parquet avait également demandé la relaxe pour toutes les poursuites liées à l’abordage, à l’exception d’un pilote de bateau. Selon Greenpeace, l’exploitation de ce terminal méthanier n’était « pas nécessaire » au vu de l’approvisionnement en gaz naturel de la France et de son impact sur le changement climatique.

Des plongeurs avaient déployé une banderole « + de gaz = chaos climatique » et l’équipage d’un bateau avait peint la mention « gas kills » (« le gaz tue ») sur la coque du méthanier, pendant que des kayaks tournaient sur le plan d’eau.

Les sept prévenus avaient été interpellés à leur retour au port, à quai ou en ville, confondus par leurs vêtements marins. Tous ont reconnu leur participation à cette action. AFP

Le Moniteur (site web)
lundi 18 novembre 2024 - 12:00 GMT+1 909 mots

Production, acquisition : comment Habitat en région veut développer son parc HLM

Ce 15 novembre à Marseille, le groupe Habitat en région a présenté son deuxième plan stratégique. Sur la période 2025-2030, la filiale des groupes Caisses d'Epargne et BPCE, compte détenir 100 000 logements sociaux en plus, dont 28 000 produits par et pour ses 12 organismes HLM. Pour le reste, le parc grandira grâce à la croissance externe.

D'ici 2030, 100 000 nouveaux logements enrichiront le parc des 243 000 actuellement gérés par les 12 organismes HLM du groupe Habitat en région. C'est à Marseille, là où se situe le siège d'Erilia, la plus importante des entreprises sociales de l'habitat (ESH) avec un parc de 90 000 logements en France, dont 70 000 en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et en Corse, que Christine Fabresse, présidente du conseil d'administration d'Habitat en région et du directoire de la Caisse d'épargne Cepac, a annoncé, le 15 novembre, le nouveau plan stratégique « Habiter 2030 ».

« C'est un plan résolument de développement. C'est un marqueur fort de l'engagement des 15 caisses d'Epargne du Groupe BPCE qui, depuis 1884, accompagnent l'émergence du logement social et son développement. Nous avons cette chance, la demande est là », a-t-elle déclaré rappelant que 2,7 millions de ménages en France sont aujourd'hui en attente d'un logement social en France. « La baisse des taux d'intérêt, les débats en cours pour alléger un certain nombre de contraintes qui pèsent sur les bailleurs sociaux donnent bon espoir de sortir de la crise. A partir de 2026, la production devrait redémarrer », a-t-elle estimé. Un plan et trois piliers

François Rieu, président exécutif du groupe Habitat, a ensuite pris le relais pour présenter la feuille de route pour les six prochaines années. La croissance du parc passera à la fois par la production de 28 000 logements sur la période 2025-2030, en maîtrise d'ouvrage directe et en Vente en l'état futur d'achèvement (Vefa) auprès des promoteurs immobiliers, et par l'acquisition d'autres organismes HLM, « en saisissant des opportunités », a-t-il déclaré. Déjà, en Paca, Famille et Provence, la filiale basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a débuté les négociations pour fusionner avec l'Office public de l'habitat Pays d'Aix Habitat. Christine Fabresse n'a pas caché l'ambition de regarder là où le groupe n'est pas implanté, notamment dans l'ouest et l'est de la France.

Habitat en région prévoit d'investir 7 milliards d'euros sur la période, dont 5 milliards en construction neuve et 2 milliards en réhabilitation. « Face à de forts enjeux environnementaux et sociétaux, nous avons adopté une démarche globale, innovante et pragmatique. Ce plan, co-construit avec nos collaborateurs, fixe un cap commun et repose sur des objectifs ambitieux mais réalistes, qui seront ajustés tous les deux ans », a précisé François Rieu listant les trois piliers sur lesquels repose le plan stratégique : « L'accélération de la transition environnementale et climatique, l'accentuation de la proximité territoriale et de l'impact sociétal, le renforcement de notre positionnement d'acteur majeur du logement social ». Décarbonation

En matière de décarbonation, par exemple, Habitat en région veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre en passant de 24 kg eq.CO2/m2/an aujourd'hui à 19 kg eq.CO2/m2/an en 2030. En 2050, le chiffre devra être divisé par deux grâce au mix énergétique et à la limitation de l'artificialisation des sols. D'ici 2030, le poids des énergies fossiles devra ainsi passer de 73 % à 60 %. Pour accompagner ses organismes HLM dans la démarche, Habitat en région prévoit de structurer une filière énergie/décarbonation dès l'an prochain.

A l'heure du changement climatique, il produira, à partir de 2025, des cartographies des risques climatiques et élaborera, à partir de l'année suivante, des plans d'adaptation. Stratégie seniors

Dans la continuité du précédent plan stratégique 2021-2024, le nouveau a inscrit le principe de la poursuite de la stratégie Seniors lancée en 2022. Elle se traduira par l'adaptation de 10 000 logements et une nouvelle campagne de diagnostics personnalisés des locataires âgés de plus de 75 ans, dont près de 20 000 ont profité à ce jour.

Par ailleurs, le fonds de solidarité pour les locataires fragiles, déjà lancé dans le cadre du plan stratégique 2021-2024, est prolongé et abondé à hauteur de 3 millions d'euros au regard de son efficacité : 5 000 jeunes âgés de 18 à 25 ans et 3 000 locataires en difficulté en ont bénéficié. Soucieuse de son impact économique et responsable, le groupe engage les 12 ESH à signer la charte « Relations fournisseurs et achats responsables » (RFAR 2) avant fin 2025. Elles devront même obtenir le label RFAR. 60 % de Vefa

Voici certaines des mesures inscrites dans ce deuxième plan stratégique conçu pour relancer une machine en panne. Le programme est ambitieux, compte tenu de la prégnance de la vente à l'état futur d'achèvement (Vefa) dans la production des 12 organismes HLM. En effet, le taux de Vefa se situe en moyenne à plus de 60 %.

Confiants, François Rieu et Christine Fabresse tablent sur la dynamique du groupe, la mutualisation des compétences et la coopération avec l'appui, entre autres, des trois sociétés anonymes de coordination (SAC) du groupe : Petram, Habitat en région Sud-Est, Habitat en région Occitanie.

Un autre outil sera la création de nouvelles foncières avec les Caisses d'Epargne, à l'instar des deux existantes de logement intermédiaire (Vilia, Foncière du Moulin vert), et l'accession à la propriété. D'ici 2030, 8 000 familles seront propriétaires grâce à la vente HLM, le prêt social location accession (PSLA) ou le bail réel solidaire (BRS).

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Libération (site web)
mardi 19 novembre 2024 - 23:08:09 1162 mots

Etats-Unis : Howard Lutnick, ministre du Commerce choisi par Donald Trump pour accomplir sa révolution protectionniste

Julien Gester

Figure de Wall Street et des attentats du 11 septembre 2001, le PDG de Cantor Fitzgerald est un partisan revendiqué d’une politique commerciale agressive et un nostalgique de l’économie américaine du début du XXe siècle.

Pressenti à la tête du Trésor américain, où il avait les faveurs d’un Elon Musk, Howard Lutnick sera finalement le choix de Donald Trump pour diriger le ministère du Commerce. Le président élu a officialisé mardi 19 novembre la nomination de celui qu’il vante comme une «force motrice de Wall Street depuis plus de trente ans» – et un membre de longue date de son orbite, aussi, en vieux copain, apparu dans sa série de téléréalité The Apprentice,qui a personnellement donné et levé des dizaines de millions de dollars pour ses campagnes depuis 2019 et copréside aujourd’hui l’équipe en charge du casting de sa nouvelle administration. Avec semble-t-il une inclination à confondre les intérêts de ses propres affaires et ceux de la transition présidentielle, au risque de s’attirer l’agacement de Trump et d’une partie de sa garde rapprochée, comme le New York Times s’en faisait ces derniers jours l’écho.

Mais c’est donc bien à ce magnat new-yorkais que reviendra le gros de la mission d’engager le virage protectionniste d’une politique commerciale hyperagressive promise par Trump sous bannière «America First», en s’efforçant tant qu’à faire de ne pas trop affoler les marchés, malgré la promesse d’une nouvelle guerre plus féroce que jamais livrée à la Chine et ses exportations – entre autres. Les deux milliardaires se retrouvent autour de la vision de faire «payer» enfin au reste du monde des décennies de largesses américaines, au gré d’un renchérissement des droits douaniers dont Howard Lutnick lui-même se revendique un partisan fervent, en nostalgique revendiqué de l’économie des Etats-Unis des années 1900. Une politique sans doute vouée à regonfler l’inflation contre laquelle Trump a pourtant fait campagne, selon de très nombreux économistes comme le patron de de la fédération nationale du commerce (la «National Retail Federation»), Matthew Shay, avertissant dans un communiqué du 6 novembre que l’adoption de droits de douane généralisés sur les biens de consommation «équivaut à une taxe sur les familles américaines»qui «entraînera des hausses de prix et se traduira par des pertes d’emplois.»

Miraculé du 11 septembre

A 63 ans, le PDG de Cantor Fitzgerald est surtout identifié du grand public américain comme une figure à la fois tragique, miraculée et résiliente des attentats du 11 septembre 2001. Alors que les bureaux de son entreprise se trouvaient dans la tour nord du World Trade Center, juste au-dessus du point d’impact du premier vol détourné par les terroristes d’Al-Qaeda, l’ensemble des 658 employés présents, soit les deux tiers des effectifs, avaient été tués, parmi lesquels son frère Gary Lutnick. Lui-même n’aurait alors été sauf que parce qu’il avait accompagné ce matin-là son fils à son premier jour de crèche. La renaissance inespérée de la boîte depuis les cendres des tours passera par une authentique révolution technologique du trading (via une plateforme d’échanges électroniques plus tard cédée au Nasdaq pour 1,2 milliards de dollars) aussi bien que des décisions controversées, installant l’aura de son opportunisme amoral et parfois visionnaire – de l’arrêt immédiat du versement des salaires des victimes au lendemain de la tragédie à l’intense diversification de ses activités financières, en direction notamment des cryptomonnaies, paris sportifs, ou encore de la plateforme vidéo Rumble, particulièrement prisée par complotistes et porte-voix de l’extrême droite américaine pour son absence de censure à leur encontre.

A une semaine du scrutin du 5 novembre, Lutnick faisait partie comme Elon Musk, Stephen Miller ou Hulk Hogan de la garde trumpiste paradant sur la scène du Madison Square Garden, à New York, dans une vaste kermesse aux accents explicitement xénophobes et fascisants. Après avoir clamé dans un cri rageur qu’il fallait «élire Donald Trump président parce que nous devons écraser le Jihad», Lutnick avait détaillé sa vision de «ce que cela veut dire» de «rendre sa grandeur à l’Amérique» («Make America Great Again», le slogan triomphant du trumpisme depuis 2015) : «Au tournant du [XXe] siècle, notre économie était au sommet [...] nous n’avions pas d’impôt sur le revenu, seulement des tarifs douaniers»pour financer un Etat fédéral bien moins interventionniste qu’aujourd’hui , exposait-il alors avec fièvre, en évocation d’un âge d’or fantasmé dont il omettait bien sûr de rappeler les conditions de travail archaïques et les situations de monopoles exemptes de toutes régulations.

«Nous avions tellement d’argent que les plus grands hommes d’affaires d’Amérique devaient se réunir pour réfléchir à la façon de le dépenser», poursuivait-il, dépeignant ainsi l’ère des «barons voleurs» en paradis élégiaque d’une d’abondance perdue. Mais survinrent les grands conflits planétaires, suivis de l’élan d’altruisme des Etats-Unis à vouloir «reconstruire le reste du monde», et «nous avons baissé nos protections, nous avons baissé nos tarifs douaniers et nous avons préféré taxer les Américains pour pouvoir exporter la puissance de notre économie». Si bien que, depuis lors, «nous laissons le reste du monde nous tondre la laine sur le dos»,s’emportait-il enfin, en climax de cette synthèse assez exemplaire du néopopulisme à la sauce Trump – un appel au retour à l’ordre ancien porté et gouverné par les seuls maîtres, déjà richissimes mais jamais assez, du nouveau monde financier.

Un vaste portefeuille

Outre la promotion à l’international des fruits de l’industrie américaine et la supervision de nombreux secteurs stratégiques, des semi-conducteurs à l’intelligence artificielle, le portefeuille qui lui semble promis (sous réserve de confirmation, a priori sans encombre, par le Sénat sous majorité républicaine) inclut aussi la garde d’agences gouvernementales telles que le National Weather Service ou la National Oceanic and Atmospheric Administration, en charge notamment du suivi scientifique de la météo ou de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement et le climat. Alors que son prédécesseur à la tête du ministère lors du premier mandat de Trump n’avait pas hésité à désavouer ses propres météorologues pour donner raison à un pur délire du président sur Twitter, à propos de la trajectoire d’un ouragan, Lutnick s’annonce tout aussi peu enclin à défendre les travaux et consensus scientifiques sous sa tutelle. Lui faisait ainsi l’éloge début novembre sur CNN des thèses de l’antivax Robert F. Kennedy Jr , ou encore, suggérait en septembre dans un entretien à Fox Business que le changement climatique n’était jamais qu’une préoccupation de «riches élitistes»,logés dans les grandes universités de la Côte Est et «pro-palestiniens», à mille lieues des soucis de la «vraie Amérique des vrais gens».

Cet article est paru dans Libération (site web)

Le Télégramme (Bretagne)
samedi 23 novembre 2024 504 mots, p. AURAY12
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22 novembre 2024 - Le Télégramme (Bretagne) (site web)

Agroalimentaire

L’urgence de l’élevage breton face aux multiples crises

Jean Le Borgne

Jean Le Borgne

Malgré la diversité des modèles de production, l’élevage continue à reculer en Bretagne. La profession plaide en faveur du maintien de ce pilier de l’agriculture régionale.

En Bretagne, aucun cheptel n’échappe à la décapitalisation malgré la compensation d’une partie des départs à la retraite non remplacés par des agrandissements d’élevages. Une chute de la production qu’il convient de stopper, selon les élus de la chambre d’agriculture.

Quatre ans après la présentation du plan stratégique pour l’agriculture bretonne qui ne faisait pas des volumes une finalité, les porte-parole des agriculteurs bretons ont un peu changé de discours. Ils se disent aujourd’hui soucieux de « faire de la Bretagne un Eldorado pour un élevage breton engagé dans les transitions », affirme Didier Lucas, le président de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor.

Un appel au soutien

La région met, une fois de plus, en avant ses atouts pour tenter de séduire les nombreux élèves des lycées agricoles. Outre son climat favorable et un tissu industriel synonyme de débouchés, les agriculteurs bretons soulignent les efforts « menés depuis plusieurs décennies », pour adapter leurs pratiques au changement climatique et répondre aux impératifs environnementaux.

Mais les freins sont encore trop nombreux, de l’avis des élus de la chambre d’agriculture. Ils citent, en premier lieu, le manque de soutien de la société civile et des politiques publiques. « Si on veut sauver l’élevage, ça passe par davantage de soutien à l’installation », s’accordent les représentants de la profession, qui appellent à davantage d’incitations fiscales pour les jeunes agriculteurs mais aussi pour les cédants. « On ne manque pas de candidats à l’installation mais d’exploitations reprenables », estime Bernard Rouxel, le président de la Cooperl.

Les impacts d’un déclin

Le déclin de l’élevage breton - il représente 69 % de la valeur ajoutée de l’agriculture bretonne - n’aurait d’ailleurs pas seulement un lourd impact économique. « La végétalisation de l’agriculture bretonne, ce serait plus de phytos et plus d’engrais de synthèse », alerte la profession. « Il n’y a pas de plan B sans élevage », martèle Didier Lucas.

Dans ces conditions, le report de l’âge de la retraite offre un sursis de deux ans à l’agriculture bretonne pour s’organiser et préparer au mieux la succession de la moitié des chefs d’exploitation dont le départ à la retraite est prévu d’ici 2030.

Il y a, malgré tout, urgence, et notamment en raison de la menace que fait planer la probabilité d’ un accord commercial avec le Mercosur dont l’effet domino pourrait impacter les productions bretonnes. Pour le président de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, des importations de poulet et de bœuf à bas prix pourraient aussi conduire les consommateurs français, par ricochet, à bouder le porc français.

La Montagne
Riom
Riom Ouverture, vendredi 22 novembre 2024 432 mots, p. Riom-13

La 4e édition du festival international du court-métrage scientifique à Arcadia vendredi et samedi

Rendre la science accessible au public

Au fil des ans, le festival international du court-métrage scientifique se fait sa place dans le paysage cinématographique. Comme chaque année depuis 2021, l'association « Science toi » s'est démenée pour offrir aux spectateurs une programmation de qualité.

« On a reçu une centaine de films qui nous sont arrivés d'un peu partout dans le monde, explique José Merino en charge de l'organisation avec la petite vingtaine de bénévoles aux manettes du festival. On en a discuté tous ensemble après les avoir tous visionnés pour, au final, en retenir une trentaine. »

Une centaine de films ont été reçus par les organisateurs

Une sélection qui animera les trois séances au programme de cette 4 e édition. « On ne fixe pas de thème particulier, on cherche juste des oeuvres cinématographiques qui sont le reflet des questions que se posent la société et les artistes sur la nature, le changement climatique, l'impact de l'Homme, la chimie, les mathématiques ou encore la médecine, énumère José Merino. En fait, les films qui nous intéressent ce sont ceux qui réussissent à allier contenu scientifique et côté artistique. »

Cette année, le festival riomois aura une coloration internationale avec des oeuvres de réalisateurs allemand, belge, suisse, hollandais, colombien, canadien, brésilien, espagnol, autrichien et américain.

« C'est via les réseaux sociaux et les centaines de mails que l'on envoie que cela est possible, sourit José Merino. On n'a pas encore de renommée internationale, mais il y a quand même un peu de bouche-à-oreille aussi. Certains réalisateurs qui ont apprécié le festival reviennent aussi. »

Cette fois encore, les trois séances seront suivies d'une cérémonie de remise de prix. « Il y a trois catégories, explique celui qui sculpte des statuettes pour les lauréats. Le prix du jury, le prix du public jeunesse et le prix du public. À chaque fois, deux films sont récompensés. »

Au total, l'association « Science toi » mobilise un budget aux alentours de 10.000 ? pour réussir à mettre sur pied chaque édition. « Cela est possible grâce à nos partenaires historiques et on espère que de nouveaux sponsors nous rejoindront dans les années à venir pour continuer à faire grandir le festival, conclut José Merino. On aimerait pouvoir trouver une personnalité scientifique pour devenir le parrain de l'évènement ce qui nous donnerait encore plus de légitimité. Parce qu'au final, notre but premier c'est de réussir à vulgariser le scientifique pour le rendre accessible à tous. »

Informations. Prix : 3 ? (accès aux trois séances). Se présenter un quart d'heure avant le début de la projection.

Nourredine Regaieg

La Voix du Nord
21ROUBAIX
METROPOLE, mercredi 11 décembre 2024 817 mots, p. 21ROUBAIX10

Pour la MEL, l’étude conforte « la pertinence des orientations prises » 2/2

par Patrick Seghi

Pour la MEL, l’étude de Santé Publique France (réalisée entre 2015 et 2019) ne constitue pas un constat d’inaction mais bien une validation des politiques mises en place. Le point avec Charlotte Brun, vice-présidente de la MEL en charge de la délégation Climat, Transition énergétique et Énergie.

par Patrick Seghi

[email protected]

habiter.

1

Le préambule

« … Il est premièrement important de signaler que nous étions volontaires, comme deux autres collectivités, pour la réalisation de cette étude et que nous l’accueillons favorablement. Pour être précis, ses conclusions, qui reposent sur des données relatives à la période 2015-2019, antérieures à l’adoption du Plan climat de 2021, confirment l’importance de poursuivre les transformations déjà engagées par la MEL pour améliorer la qualité de vie et la santé de ses habitants, signale Charlotte Brun, vice-présidente de la MEL en charge de la délégation Climat, Transition énergétique et Énergie… Les actions que nous avons mises en place ont un impact positif direct et mesurable sur la santé publique.» Entrons dans le détail de la déclaration.

2

Combattre la pollution

En 2018, la MEL a adopté un cadre stratégique pour la santé environnementale. « Ce cadre a ensuite été renforcé par un Plan Climat air énergie territorial (PCAET) ambitieux, adopté en 2021, qui fixe des objectifs clairs pour réduire les pollutions, favoriser les mobilités actives et verdir le territoire…»

Concrètement : la Prime air, lancée en 2021, « a permis de remplacer 2 000 anciens appareils de chauffage au bois sur 2021-2023, réduisant de 6,9 % les émissions de particules fines dans le secteur résidentiel ». Forte de ce succès, la MEL a renouvelé le dispositif pour deux années supplémentaires.

Sans oublier la convention annuelle avec ATMO et un soutien à hauteur de 190 000 € en 2024. « Les bilans territoriaux d’ATMO Hauts-de-France montrent des baisses significatives des concentrations moyennes de particules fines (PM 2.5 et PM 10) et de dioxyde d’azote sur les dix dernières années. »

« L’action de la MEL en matière de climat, air, énergie a d’ailleurs été récompensée par l’obtention cet été du label Climat Air Energie de l’Ademe au niveau 5 étoiles, soit le niveau maximum. »

3

Au chapitre des mobilités actives

Citons la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans et en cas de pic de pollution ; le projet Extramobile visant à développer les infrastructures de transport collectif… Le programme Ecobonus, qualifié « d’atout anti-embouteillages» de la métropole de Lille déployé de septembre 2023 à juin 2024 sur l’A1 et l’A23 et depuis septembre 2024 sur l’A25 et la RN41 aux heures de pointe…

« 9,2 tonnes de CO 2 auraient été évités par jour, soit 957 tonnes de CO 2 évitées depuis le début du programme ».

Ou encore l’accompagnement du développement des voitures électriques et « le déploiement de 800 nouvelles bornes de recharge pour véhicules électriques sur l’espace public d’ici octobre 2025 ».

Par ailleurs, depuis 2021, plus de 100 km de pistes cyclables ont été réalisés, « contribuant à une augmentation de 90 % du nombre de cyclistes quotidiens sur la MEL en moins de dix ans ».

L’adoption d’un Plan marche en 2021 et la mise en œuvre de la Charte des espaces publics pour favoriser la place des piétons et cyclistes dans l’aménagement urbain sont également évoqués.

4

Végétalisation et urbanisme

Sur ce thème essentiel, est évoquée l’adoption de la stratégie nature et eau en 2024, visant la plantation d’un million d’arbres supplémentaires et la création de 500 hectares d’espaces verts accessibles au public d’ici 2035.

« Entre 2016 et 2020, 560 hectares d’espaces naturels et agricoles ont été aménagés ou valorisés… »

En 2021, la MEL a également intégré dans son Plan local d’urbanisme (PLU) une orientation d’aménagement et de programmation (OAP), « qui donne des prescriptions et des recommandations aux opérations d’urbanisme en matière de bruit, de qualité de l’air, d’adaptation au changement climatique (îlots de chaleur urbains), de gestion de la pollution des sols, de gestion de l’exposition aux risques technologiques et aux champs électromagnétiques ».

Avec la Charte des espaces publics, adoptée en décembre 2022, la MEL et ses communes sont engagées à « renforcer la présence de la végétation et des mobilités actives à l’occasion des projets d’aménagement de l’espace public».

« Ces engagements sont mis en œuvre très concrètement ces dernières années, on peut par exemple citer les travaux en cours de métamorphose de la rue du Molinel à Lille…» Sans oublier la lutte contre les îlots de chaleur.

Pour la réduction des nuisances sonores, mention est faite de l’adoption du Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) en 2022.

La Dépêche du Midi
Ariège
Locale, mardi 19 novembre 2024 425 mots, p. 21

Foix

Les origines de la famille humaine décryptées

L'Université populaire du pays de Foix (UPPF) avait convié, le 14 novembre, dans une salle de la mairie, Bruno Chantrel. Le conférencier est revenu sur l'humanité.

Après sa conférence sur l'arbre du vivant en octobre, Bruno Chantrel, professeur de biologie, a poursuivi son exploration sur l'origine de l'homme et les récentes découvertes qui ont fortement modifié les récits antérieurs.

Après avoir défini les espèces, il a introduit la spéciation (formation d'espèces nouvelles) à partir de trois critères majeurs : l'interfécondité, la variabilité et le brassage. Il a donné l'exemple improbable du grolar créé entre le grizzli et l'ours polaire, en expliquant que « le processus de spéciation obéit à un temps long sur des millions d'années ».

Comment savoir qui est humain ?

Pour les chercheurs, qui travaillent sur des fragments osseux, le premier critère est celui de la marche, puis la taille des canines qui permettent de différencier des espèces voisines, et enfin la présence d'outils. Entre 4 et 1 million d'années avant notre ère, vivaient les australopithèques, dont les ossements ont été trouvés dans le rift africain. « Les premières découvertes ont entraîné une véritable ruée vers l'os de scientifiques du monde entier », a précisé l'intervenant. Le conférencier a présenté la bien connue Lucy, découverte en 1978, et de nombreux autres ancêtres. Grâce à l'ADN, il est maintenant possible de classer les différentes espèces appartenant au vivant. On peut ainsi identifier et tracer l'Homo habilis, puis l'Homo erectus, et enfin l'Homo sapiens actuel.

Sortis de l'Afrique

« La lignée des Homo, dont on ne retrouve des traces anciennes qu'en Afrique, est ensuite partie à la découverte du monde. D'abord vers l'Asie avec l'homme de Pékin, puis à Java, en Corée, en Russie, en Amérique du Nord... On note sur le temps long l'augmentation de la taille du cerveau, de 500 à 1 000 cm3 », relate le conférencier. Concernant l'Europe, on a identifié deux vagues d'arrivées entre 1,6 et 1,2 million d'années et autour de 800 000 ans avant notre ère. Le conférencier a pointé les nombreux sites de la région, où leur présence a été retrouvée.

En lien avec notre temps

Bruno Chantrel a présenté un schéma intégrant les différentes espèces et indiqué que « notre origine peut être représentée par un buisson foisonnant, avec six espèces et quelques rameaux morts ».

Cette conférence a donné lieu à de nombreuses questions et échanges sur l'impact du changement climatique sur notre espèce, sur le rejet de la théorie de l'évolution par certains...

Alain Chapuis

Le Progrès (Lyon)
Edition d'Oyonnax – Léman – Bugey – Bas-Bugey
Actu | ambérieu et bugey, dimanche 15 décembre 2024 445 mots, p. OLBB29

Plateau d'Hauteville

Ces idées reçues qui circulent sur la forêt et le bois

De notre correspondant Guy Domain

L’association Fransylva tente de rétablir la vérité sur les forêt dans un document qui sera précieux pour les futurs ambassadeurs de nos bois.

Au début du mois de décembre, le conseil départemental a lancé un appel à manifestation d’intérêt dans l’objectif d’installer les nouveaux ambassadeurs de la forêt.

À l’occasion de la réunion de restitution des ateliers conduits dans le cadre de cet appel (voir édition du mardi 10 décembre), un livret a été distribué aux participants. C’est l’association Fransylva, qui fédère depuis 70 ans l’ensemble des syndicats représentatifs des propriétaires privés, et soutenu par France Bois Forêt, qui a créé sous l’égide du ministère de l’Agriculture, le document qui conteste de nombreuses idées reçues.

La surface forestière a plus que doublé en 200 ans

La forêt française n’appartient pas à tout le monde, car les ¾ de sa surface dépend de 3,5 millions propriétaires privés qui en ont la responsabilité. Il est aussi faux de croire à la déforestation de nos territoires. Car la surface forestière a plus que doublé en 200 ans passant de 8,9 à 16,8 millions d’hectares. Au point qu’elle recouvre 30 % du territoire en moyenne, et même plus de 60 % sur celui du Haut-Bugey.

Si elle s’étend, elle devient aussi plus fragile avec des arbres vulnérables au changement climatique et aux attaques parasitaires. Elle n’est pas non plus surexploitée car on ne récolte que 58 % de la matière bois produite par la forêt.

Un équilibre bois-gibier

Lieu de vie des ongulés comme les cerfs, chevreuils, sangliers, chamois, il est faux de penser que plus ils sont nombreux, mieux la forêt se porte. Si ces animaux participent à la vie de cet écosystème, leur multiplication par 10 en 40 ans a souvent rompu les équilibres. La consommation de fruits forestiers, de jeunes pousses, l’écorçage et les frottis augmentent et ont un impact certain sur la régénération forestière. II est donc important de trouver un équilibre bois-gibier.

En forêt, il n’y a que des bûcherons ? Pas vraiment, car de la graine à la planche, il existe plus de 40 métiers différents dans la filière bois. Pépiniériste, expert et technicien forestier, bûcheron, débardeurs, scieur, tonnelier, menuisier, ébéniste, charpentier, designer sont autant de professions parfois méconnues, au cœur de la transition écologique. Au total la filière bois compte près de 400 000 emplois non délocalisables, souvent au cœur de la ruralité dans l’hexagone.

Auto Plus (site web)
dimanche 15 décembre 2024 744 mots

Carte grise: savez-vous à quoi sert la taxe fiscale ?

Par Marie Lizak

La carte grise est un élément indispensable pour tous les conducteurs. Elle sert en quelque sorte de carte d'identité pour votre voiture, et permet de vous identifier comme le propriétaire, ou tout du moins le responsable légal. Ainsi, à chaque fois que vous vendez ou achetez une nouvelle auto, il est obligatoire de changer le document. Et cela nécessite de passer à la caisse, avec des sommes qui varient selon la région, passant parfois du simple au double.

Une taxe sur la carte grise méconnue

Mais selon un sondage réalisé cette année par Cartegrise.com, auprès de 1 000 personnes ayant effectué une demande de carte grise, révèle une donnée pour le moins surprenante : 74,8 % des internautes ignorent l'utilité réelle de cette taxe. Ce constat met en lumière une méconnaissance profonde de son rôle et de son impact, malgré son importance dans le financement des infrastructures et des projets locaux des régions. La carte grise, plus précisément nommée certificat d'immatriculation, n'est pas qu'un simple document administratif nécessaire pour circuler en toute légalité. Son coût, indiqué dans la case Y.6, correspond en grande partie à la taxe fiscale. Cette taxe se décompose en plusieurs contributions qui servent à financer divers projets à l'échelle locale et nationale.

La taxe fiscale associée à la carte grise se compose de cinq éléments principaux :

1. La taxe régionale : principale composante de la taxe fiscale, elle varie en fonction des régions et de la puissance fiscale du véhicule. Ces fonds servent à l'entretien des infrastructures routières, au développement des transports en commun et au financement de projets locaux.

2. La taxe pour le développement des actions de formation professionnelle dans les transports : également appelée taxe professionnelle, elle soutient la formation des conducteurs routiers, favorise l'apprentissage et améliore les compétences dans ce secteur clé.

3. Les écotaxes : constituées du malus écologique et du malus au poids, elles concernent les véhicules jugés polluants en raison de leurs émissions de CO2 ou de leur poids. Ces taxes visent à encourager l'achat de véhicules moins polluants tout en finançant la transition énergétique.

4. La taxe fixe : anciennement appelée taxe de gestion, elle couvre les frais administratifs liés à la création et à la mise à jour du système d'immatriculation.

5. La redevance d'acheminement : elle finance les coûts d'envoi postal de la carte grise au domicile du propriétaire, incluant les frais d'emballage et de traitement administratif. Ces montants sont directement reversés à l'Imprimerie Nationale.

Un impact concret pour les régions

La taxe régionale constitue une ressource essentielle pour les collectivités. Elle permet non seulement de maintenir en état les routes et infrastructures mais aussi de développer des projets visant à améliorer la qualité de vie des habitants. Par exemple, les fonds issus de cette taxe peuvent être investis dans la construction de pistes cyclables, le financement de lignes de bus électriques ou encore dans des programmes de transition énergétique. Les écotaxes, de leur côté, participent à la lutte contre le changement climatique. En pénalisant les véhicules les plus polluants, elles incitent les consommateurs à adopter des alternatives plus respectueuses de l'environnement.

Ces recettes sont ensuite réinvesties dans des initiatives telles que le développement des énergies renouvelables ou la recherche sur les technologies de mobilité durable. Des campagnes d'information pourraient être menées pour expliquer aux citoyens comment ces fonds sont utilisés et en quoi ils bénéficient directement à la collectivité. Une transparence accrue sur la destination des recettes fiscales pourrait également renforcer la confiance des contribuables envers ces dispositifs.

En somme, si la carte grise est souvent perçue comme une simple formalité administrative, elle joue en réalité un rôle crucial dans le fonctionnement et le développement des régions.

© Shutterstock1/5Carte grise: savez-vous à quoi sert la taxe fiscale ?La carte grise est un élément indispensable pour tous les conducteurs2/5Carte grise: savez-vous à quoi sert la taxe fiscale ?Elle sert en quelque sorte de carte d'identité pour votre voiture, et permet de vous identifier comme le propriétaire3/5Carte grise: savez-vous à quoi sert la taxe fiscale ?Ainsi, à chaque fois que vous vendez ou achetez une nouvelle auto, il est obligatoire de changer le document4/5Carte grise: savez-vous à quoi sert la taxe fiscale ?Et cela nécessite de passer à la caisse, avec des sommes qui varient selon la région5/5Carte grise: savez-vous à quoi sert la taxe fiscale ?La taxe fiscale associée à la carte grise se compose de cinq éléments principaux Précedent Suivant

Cet article est paru dans Auto Plus (site web)

Le Berry Républicain
Cher
Cher Nord Ouverture, samedi 14 décembre 2024 507 mots, p. Berry-14

Un contrat territorial a été signé, hier, pour mener des actions sur le bassin versant de la Sauldre

Protéger les milieux aquatiques

«Le bassin versant de la Sauldre est une richesse immense mais aussi un territoire fragile. » Cédric Sabourdy, président du Syndicat mixte d'aménagement du bassin de la Sauldre (Smabs), a résumé l'esprit du contrat territorial milieux aquatiques des Sauldre, signé hier après-midi, à Aubigny-sur-Nère.

Sept partenaires (voir encadré) se sont engagés dans ce contrat territorial unifié permettant de mener des actions pour protéger les milieux aquatiques du bassin versant de la Sauldre. Grâce à ce contrat, le Smabs, le Syndicat de renaturation des Sauldre et leurs affluents (Syrsa) et l'Agence de l'eau Loire-Bretagne poursuivent des objectifs partagés : restaurer et valoriser les rivières ainsi que les zones humides du bassin de la Sauldre et préserver la biodiversité.

Lutte contre les espèces invasives

« Ces initiatives permettront d'améliorer la qualité de l'eau tout en participant aux efforts pour répondre aux défis du changement climatique et en prévenant les risques d'inondation », a souligné Cédric Sabourdy.

Plusieurs initiatives concrètes sont liées à ce contrat. Cela concerne en premier lieu la renaturation de 15 km de rivières pour redonner à l'eau un écoulement naturel. À cela s'ajoute la reconnexion des zones humides pour favoriser l'expansion des eaux en période de crue et préserver la biodiversité. Enfin, le contrat comprend la lutte contre les espèces invasives pour préserver la biodiversité et les activités telles que la pêche.

Ce contrat comprend des projets d'envergure. À commencer par la restauration de la continuité écologique à l'étang de la Balance, situé entre Jars et le Noyer. Des travaux importants permettant la déconnexion de l'étang de la Balance du ruisseau qui l'alimente seront entrepris à l'été 2025. Cette opération a pour vocation à « limiter l'impact de cet étang et de pérenniser son exploitation en conformité avec les exigences réglementaires et environnementales, tout en rétablissant les fonctionnalités de tourisme à Jars et au Noyer. »

En parallèle, des travaux d'aménagement auront lieu sur les ouvrages du centre-ville de Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher). Ils permettront de rétablir le transit piscicole tout en maintenant les usages d'adduction d'eau potable.

« Ces démarches de contrat territorial visent d'une part à prioriser les actions car sur 2.000 km de cours d'eau, on ne va pas travailler partout, a souligné Bertrand Dugrain, directeur de la délégation Centre-Loire de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne. Et c'est aussi une volonté de planifier les choses. Les contrats territoriaux sont faits sur une durée de trois ans pour justement se donner de la visibilité dans les actions qui vont être menées. »

« Un second contrat plus ambitieux »

Une première partie du contrat avait été établie pour la période 2021-2023 avec plusieurs actions concrètes qui avaient été réalisées : 12 km de cours d'eau ont été renaturés, cinq ouvrages ont été retirés et 4,6 ha de zones humides ont été reconnectés pour préserver la biodiversité. « Ce second contrat sera plus ambitieux, assure André Jouanin, président du Syrsa. Il s'agira de lever les obstacles à la continuité écologique. »

Guillaume Faucheron [email protected]

Sud Ouest - Libournais / Blayais
Bassin d'Arcachon, mercredi 20 novembre 2024 944 mots, p. 24
Aussi paru dans
19 novembre 2024 - Sud Ouest (site web)
20 novembre 2024 - Sud Ouest - Bassin d'Arcachon / Médoc

Selon Sophie Panonacle,

Bruno Béziat; [email protected]

La députée du Bassin continue à défendre un fonds érosion côtière financé par des taxes. Approuvés puis rejetés, ses amendements ont encore une chance de passer par le Sénat

Erosion côtière

La députée (Ensemble pour la République) du Bassin d’Arcachon, Sophie Panonacle, est également présidente du Conseil national de la mer et des littoraux et présidente du Comité national du trait de côte (CNTC) lancé en mars 2023. Ce dernier, composé de 56 membres, a présenté au ministre de la Mer la création d’un fonds national érosion côtière afin de financer l’adaptation au changement climatique et au recul du trait de côte.

Ce travail a duré plus d’un an et le CNCT a mené une large concertation pour arriver à des propositions permettant d’abonder ce fonds. Elles se retrouvent dans des amendements proposés par la députée au projet de loi de finances du gouvernement qui comprend d’abord une taxation à hauteur de 0,01% des droits de mutation (les transactions immobilières, hors successions), ce qui rapporterait 30millions d’euros par an.

Une taxe sur les exploitants de plateformes de locations touristiques de courte durée compléterait la recette à hauteur de 180millions d’euros par an. Les amendements ont été adoptés, mais l’ensemble de ce budget remodelé a été rejeté à l’Assemblée. C’est désormais le texte d’origine du gouvernement, sans les amendements, qui est devant le Sénat. L’avenir du fonds érosion côtière est en suspens.

Pourquoi créer un fonds érosion côtière?

L’érosion va impacter fortement les activités économiques, touristiques et l’habitat sur le littoral français. 500 communes sont exposées au recul du trait de cote. Selon le Cerema, d’ici 2028, près de 1046 bâtiments sont menacés, soit une valeur de 238millions d’euros. Et à 30ans (2050), il s’agit de 5208 logements et 1437 locaux d’activités pour plus d’1milliard d’euros. C’est ce qui pourrait être impacté si l’on ne fait rien. Si l’on s’organise aujourd’hui, cela coûtera beaucoup moins cher et surtout on parle ici de la sauvegarde des biens et des personnes. Il existe le fonds Barnier pour la prévention des risques naturels majeurs, mais l’érosion côtière n’est pas considérée comme un tel risque à la différence, par exemple, de la submersion. Un fonds érosion côtière est bien indispensable.

Pour le financer, vous proposez des taxes. C’est un peu français: s’il y a un problème, on crée une taxe…

J’entends parfaitement que le budget de l’État est contraint et justement cela n’a pas d’impact sur le budget, ni sur la population. Ce sont des taxes additionnelles. Pour les droits de mutation, cela va coûter 10euros de plus par tranche de 100000euros. Et l’autre concerne les locations touristiques de courte durée qu’il faut réguler. Ces taxes sont indolores et ce dossier est prioritaire. J’ajoute qu’il est important que cette solidarité soit nationale, comme sur le principe de la catastrophe naturelle.

Les amendements proposés ont été approuvés, puis rejetés avec le budget. Et maintenant?

Ils ont été adoptés de manière transpartisane. Mais la première partie du projet de loi de finances (PLF), qui contenait ces amendements et d’autres, a finalement été rejetée. Je suis la seule de mon groupe à avoir voté ce projet de budget pour être cohérente, ce qui ne veut pas dire que j’approuve l’ensemble de la première partie de cette loi de finances. Mais il est maintenant possible que ces amendements soient portés à l’identique au Sénat et soient intégrés au PLF. Si c’est le cas, la commission mixte paritaire devra ensuite se mettre d’accord sur le texte final.

Avez-vous le sentiment d’être soutenue par le gouvernement?

C’est plutôt silence radio au gouvernement. Je ne connais pas ses intentions. Pourtant, le ministre de la Mer, la ministre de la Transition écologique m’ont indiqué qu’ils soutiennent ma démarche. J’ai aussi le soutien des Départements de France, des Régions de France et des maires de France. Je porte ce dossier depuis longtemps. J’en ai un peu assez que les gouvernements successifs fassent la sourde oreille. La situation est inquiétante. D’importants glaciers risquent de fondre, d’impacter violemment des pays. Nous ne pouvons plus nous permettre de ne rien faire, de ne pas anticiper.

Et sur le Bassin d’Arcachon?

Tout le monde n’a pas compris l’urgence de la situation. Lorsque je vois les travaux sur les voiries ou le front de mer d’Arcachon… Le maire (Yves Foulon, NDLR) est à côté de la plaque et continue à bétonner. Alors que je connais des communes du littoral qui sont exemplaires, qui renaturent et n’artificialisent plus.

Et la reconstruction des campings autour de la dune du Pilat?

Je me dis qu’il fallait prendre plus de temps, commencer à envisager d’aller ailleurs, proposer une autre offre touristique. Il fallait certes sauver leur activité économique, mais on pouvait le faire autrement. Ce n’est que retarder l’échéance, le problème auquel ces campings seront inévitablement confrontés. Dans quelques années, il faudra aller ailleurs. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus d’offre touristique sur les côtes, mais on doit passer au précaire et au démontable.

Lorsque je vois les travaux sur le front

de mer d’Arcachon…. Le maire est à côté de la plaque»

Le Journal des entreprises - Le Brief (Édition Occitanie), no. 20241122
vendredi 22 novembre 2024 50 mots, p. 2

Le cluster Vinseo étudie quatre futurs possibles pour la vigne

Rassemblant les fournisseurs de solutions à la filière viticole, Vinseo publie une étude prospective sur l'impact du changement climatique. Elle établit quatre scénarii à l'horizon 2045, permettant au cluster régional de formuler ses propositions aux décideurs pour mieux s'y préparer.

Ouest-France
Vendée
DA Vendée, dimanche 15 décembre 2024 515 mots, p. DOF Actu Vendée_20

Comment sont définis les quotas de pêche ?

Recueilli par Théo LECLERC.

L’entretien du dimanche. Comme chaque année, les quotas de pêche pour l’année à venir ont été définis. Mais comment ça marche ? Didier Gascuel, professeur en écologie marine, nous répond.

Les négociations sur les quotas sont terminées. Y a-t-il des changements majeurs pour la Vendée ?

Un des gros enjeux de la négociation, c’était celui de la langoustine. Les recommandations étaient de baisser le quota de 40 %, mais les professionnels ont obtenu gain de cause et celui-ci baissera d’environ 25 %. Pour les pêcheurs, c’est donc à la fois une victoire puisqu’ils craignaient le pire, mais c’est tout de même une baisse significative. On se félicite de la baisse. Selon moi, il faudrait plutôt s’inquiéter de pourquoi ça a baissé. Quant à la pêche au chinchard, elle a été rouverte, après deux ans de fermeture. À l’époque, la biomasse était descendue à une limite dangereuse. C’est remonté de très peu, mais ils ont quand même décidé de rouvrir la pêche.

Quelle est la fonction principale des quotas de pêche ?

Ils ont fondamentalement comme vocation à empêcher la surpêche d’une espèce. La règle de la politique européenne, c’est d’éviter que l’impact sur certaines espèces devienne trop important et qu’en conséquence, ce soit la capture elle-même qui diminue.

De ce fait, comment cela fonctionne-t-il ?

Les scientifiques font tourner des modèles mathématiques, qu’ils alimentent avec des données, notamment des statistiques de capture et aussi des observations de navires océanographiques. Cela leur permet d’estimer la quantité de poisson qu’il y a dans l’eau (les biomasses), mais aussi de faire des simulations pour voir à partir de quand il y aurait surexploitation. Pour chaque espèce, on est ainsi capable de traduire quel est le pourcentage qu’on peut prélever tous les ans sans qu’il y ait une surpêche. Le Conseil des ministres en charge des pêches de l’Union européenne a le dernier mot.

Il peut donc y avoir des erreurs ?

Cela arrive qu’on s’aperçoive que les modèles étaient faux, mais c’est quand même relativement rare. Cela dépend de plusieurs facteurs. La nature est imprévisible et les quotas de pêche sont calculés dans l’hypothèse d’une reproduction des espèces moyenne. Parfois, c’est vrai, mais certaines années, il se passe le contraire. Parfois, on est donc trop sévère ou pas assez. Donc, oui, on peut dire qu’il y a une part d’incertitude.

Et pour le réchauffement climatique ?

À cause de ce phénomène, 5 % du potentiel de capture ont été perdus. Et cela pourrait continuer d’augmenter. Ce sont des prévisions si on continue à avoir à peu près la même pression de pêche, sinon, cela pourra être pire encore. Tous les modèles nous montrent qu’on pourrait avoir une gestion plus précautionneuse, qui permettrait de largement compenser les effets du changement climatique. Mais la machine est déjà lancée.

Cet article est paru dans Ouest-France

Le Télégramme (Bretagne)
lundi 18 novembre 2024 787 mots, p. 2IGE2FPG
Aussi paru dans
17 novembre 2024 - Le Télégramme (Bretagne) (site web)

Agroalimentaire

Remembrement : la Bretagnepaye-t-elle les erreurs du passé ?

Jean Le Borgne

Jean Le BorgnePrès de 50 ans après la fin du remembrement, la Bretagne souffre toujours de cette réorganisation foncière à marche forcée. Malgré les programmes de plantations de haies, il reste encore beaucoup à faire.

1 Pourquoi les terres agricoles ont-ellesété remembréesen Bretagne ?

Comme la plupart des secteurs de l’économie, l’agriculture n’a pas échappé à la révolution industrielle. Dès 1941, le gouvernement de Vichy légifère, s’inspirant de l’Allemagne nazie. Révisée en 1954 par Edgar Pisani, pour répondre à la nécessité de nourrir la population française, la loi sur le remembrement entre en vigueur.

« Elle est portée par un discours dominant de progrès », souligne Léandre Mandard, doctorant au centre d’histoire de Science Po Paris. Ce fils d’éleveurs laitiers bretons se penche depuis quatre ans sur le mouvement d’opposition au remembrement, particulièrement vif en Bretagne.

Après guerre, « les champs étaient un mélange de vergers et de cultures, c’était un frein pour la mécanisation. D’où l’idée de retirer les arbres et d’agrandir les parcelles pour gagner en rentabilité », résume Geoffrey Mesbahi, ingénieur agronome à l’Institut de recherche en agriculture biologique, en Suisse. Les terres sont alors regroupées autour des fermes.

2 Quels ont été

les secteurs

les plus concernés ?

Organisé en plusieurs temps, à partir des années 1950 et jusqu’au milieu des années 1970, le remembrement a remodelé près de deux tiers des terres agricoles bretonnes, dans la foulée des opérations lancées dans la Beauce ou la Marne. Une réorganisation foncière particulièrement importante dans le Centre-Bretagne, autour de Pontivy (56), Loudéac (22) et Lamballe (22), où la taille des parcelles s’agrandit nettement, effaçant le bocage.

L’impact précis de ces opérations sur les haies bocagères est toutefois difficile à préciser. « Il y a eu aussi des destructions spontanées et des restructurations foncières liées au recul de l’élevage bovin », souligne Léandre Mandard. Le recours à l’intelligence artificielle, sur lequel travaillent des chercheurs d’AgroParisTech, pourrait apporter des réponses plus précises.

3 Comment

le remembrement

a-t-il été vécu ?

Derrière les enjeux économiques, les paysans bretons ont été divisés sur la méthode, dénonçant pour certains des spoliations de terres. Pour faire intervenir les bulldozers dans les campagnes, les préfets ont, à plusieurs reprises, eu recours aux forces de l’ordre en Bretagne. Des drames synonymes de grèves de la faim, voire de suicides. « Le remembrement tel qu’il a été mené a créé des fractures dans le monde paysan et dans les familles. Ça a été terrible », confirme André Sergent, le président de la chambre d’agriculture de Bretagne.

4 Quelles ont été

les conséquences pour l’environnement ?

« Il fallait aller de l’avant parce que la haie était considérée comme un frein, rappelle l’agronome Philippe Pointereau. On sait pourtant, aujourd’hui, qu’elle coche toutes les cases pour aborder le changement climatique. » Alors, au cours des deux premières décennies, le remembrement n’a répondu qu’aux impératifs de surfaces. « On faisait des parcelles dans le sens de la pente alors que le bocage ralentissait les eaux, sans jamais imaginer le risque d’érosion et de ruissellement », décrit Philippe Merot, ancien directeur de recherche à l’Inra. Doublée du changement des pratiques agricoles, la disparition des talus favorise toujours les pollutions (pesticides, azote…), malgré une amélioration des pratiques agricoles, et affecte la biodiversité.

5 La Bretagne a-t-elle tiré des avantages de cette réorganisation foncière ?

Au milieu des années 1970, Philippe Merot se penche sur les conséquences économiques du remembrement. Selon l’ancien directeur de recherche de l’Inra, à cette époque, « c’est dans les communes remembrées que les investissements et les installations de jeunes agriculteurs se font ».

Pour André Sergent, « même si toutes les conséquences n’avaient pas été mesurées, le remembrement a été une bonne chose pour l’agriculture et l’économie bretonne ». Léandre Mandard évoque également le développement du réseau routier pris en charge par l’État, synonyme d’une amélioration des conditions de vie.

6 Une « réparation » est-elle possible ?

S’il disparaît toujours plus de haies qu’on en plante, Philippe Pointereau salue les ambitions du Pacte en faveur de la haie , malgré le risque de rabotage lié aux nouvelles restrictions budgétaires. Des sociétés d’intérêt collectif voient le jour sur le territoire breton pour apporter la valorisation économique qui manque au bois de haie. « Il faut reconsidérer que l’arbre a sa place dans l’espace agricole », poursuit le spécialiste de l’agroécologie.

« C’est vraiment la valorisation du bois qui manque », confirme Julien Tallec, éleveur dans les monts d’Arrée. Le porte-parole de la Confédération paysanne appelle aussi à davantage conditionner les aides de la Pac à ce type d’actions.

Ouest-France
Orne
Alençon et sa région, vendredi 13 décembre 2024 591 mots, p. OF Orne_11

Pour son cidre, il opte pour des variétés résilientes

Anne-Emmanuelle LAMBERT.

Les agriculteurs face au changement climatique. En arboriculture, la problématique c’est le temps long, explique Édouard Bénard, producteur de cidre, de poiré et de jus.

Les pommes, cela va bientôt faire dix ans qu’Édouard Bénard a « la tête dedans ». Après une première expérience professionnelle comme animateur à la fédération des coopératives d’utilisation des matériels agricoles (Cuma) de Bourgogne, l’enfant de Fontenai-les-Louvets revient au pays en 2015 avec l’envie de faire vivre le territoire. « J’ai hésité avec le camembert, mais je me suis finalement tourné vers le cidre. »

Ses premiers pas dans les vergers des producteurs qui le prennent en stage le confortent dans son choix. « Je me suis pris à mon propre jeu. Ça m’a beaucoup plu. » Le jeune homme s’installe donc à son compte, en 2019 à La Lande-de-Goult. C’était il n’y a pas si longtemps que ça, mais déjà, Édouard Bénard observe les effets du dérèglement climatique sur son activité.

Les hivers et les printemps sont doux, ce qui provoque une floraison précoce. « Et là-dessus, on se prend un coup de gel. En cinq ans, il a gelé deux fois au printemps. C’est le genre de truc qu’avant, tu voyais deux fois dans ta carrière. Ce qui était exceptionnel est devenu fréquent. »

« Un stress permanent »

Les températures douces facilitent aussi l’installation de parasites, comme l’anthonome du pommier. « Avant, ils ne dépassaient pas la Loire. Les anciens d’ici ne connaissent même pas son nom. Maintenant, c’est la première chose qu’on apprend. Une fois qu’ils sont installés, ils ravagent le verger. »

Autre impact du dérèglement climatique : les ressources en eau. « Il y en a soit trop, soit pas assez. » Et ce, tout au long de l’année. « Les saisons ne sont plus aussi nettes qu’avant. » De quoi générer « un stress permanent »chez le producteur. « Tu sais qu’il va t’arriver quelque chose, mais tu ne sais pas quoi. »

Et les réponses apportées par l’État ne sont pas pour le rassurer. « La Région s’apprête à déverser des millions d’euros pour que les producteurs irriguent leurs vergers. Mais on ne peut pas tout résoudre par la technologie. »

Choisir des variétés résilientes

La solution selon lui ? Choisir des variétés résilientes. « Il faut aller vers celles qui vont s’adapter à ce qui s’annonce. » Il en a identifié plusieurs dans le verger conservatoire de la maison du parc Normandie - Maine, à Carrouges. À commencer par la Chenevière, une variété de poire qu’il compte développer dans ses propres vergers.

La façon dont on fait pousser les arbres, aussi, compte. « Jusqu’ici, on optait pour des porte-greffes pas trop vigoureux, pour que les arbres ne fassent pas trop de bois et beaucoup de fruit. Mais ils pourrissent facilement s’il pleut trop et n’arrivent pas à aller puiser l’eau s’il ne pleut pas assez. Je pense qu’il faut revenir à des porte-greffes plus robustes. »

On l’aura compris, s’adapter au dérèglement climatique, c’est tâtonner. « Surtout en arboriculture, où l’on travaille sur du temps long. Les choix que l’on fait ne sont pas directement visibles l’année suivante. On ne plante pas un pommier pour soi, mais pour les générations suivantes. » Raison de plus pour tendre vers la résilience.

Cet article est paru dans Ouest-France

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Deux-Sèvres
le niortais, lundi 18 novembre 2024 282 mots, p. 9

Plantation d’un arbre des naissances

79180 Chauray, France - Le projet « Une naissance, un arbre » a intéressé les jeunes du conseil municipal des enfants de Chauray dès le début de leur mandat.

Samedi 9 novembre dans la matinée, les membres du conseil municipal des enfants, entourés d’élus municipaux dont le maire, Claude Boisson, et Sandrine Berdolet, adjointe aux écoles, aux affaires scolaires et au périscolaire, se sont donné rendez-vous devant l’espace vert de l’Ehpad, en présence des familles, pour la plantation d’un arbre des naissances.

Une plaque, indiquant l’essence de l’arbre, un chêne rouvre, véritable poumon de biodiversité, symbole de force et d’endurance, a été inaugurée  pour honorer les 53 naissances dans la commune de Chauray en 2023. En compagnie de David Fleury, responsable des espaces verts, les jeunes conseillers et les familles ont planté, autour de cet arbre, un bulbe par enfant né en 2023.

Outre l’aspect symbolique de cet événement, cette action s’inscrit dans une démarche écologique bénéfique à tous et comporte surtout un réel aspect éducatif. Elle permet aussi de contribuer à préserver la biodiversité et de réduire l’impact sur le changement climatique.

Tous les ans, l’opération de la plantation d’un arbre des naissances sera renouvelée devant l’espace vert de l’Ehpad, en coordination avec le service des espaces verts de la commune. Claude Boisson ajoute : «  J’exprime mes vœux sincères de bonheur à ces jeunes familles et je souhaite que cet arbre devienne le témoin vivant de l’épanouissement de chaque enfant sur la commune. Chauray, fidèle à son engagement en faveur de l’environnement, continuera ainsi de semer les graines d’un avenir vert et durable. »

L'Éclaireur du Gâtinais - Loiret EG
Montargis, mercredi 20 novembre 2024 78 mots, p. Loiret-15,Loiret-13,Loiret-11

Atelier 21

Le programme de l'Atelier 21

Pour s'inscrire aux ateliers de l'Atelier 21 (rue de l'Abbé-Foucher à Montargis), contacter le 07.85.56.58.14 ou par courriel : [email protected]. Toutes les activités sont gratuites pour les participants.

Mercredi 27 novembre, fresque de l'eau : découvrir les enjeux liés à l'eau, sa disponibilité, ses usages, notre impact et celui du changement climatique sur cette ressource. Jeudi 28 novembre, fabrique toi-même : nettoyant multi-surfaces et crème à récurer.

Cet article a également été publié dans les éditions suivantes : , page 13; , page 11

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Vienne
poitiers, mercredi 20 novembre 2024 288 mots, p. 13

agglomération

« Une alternative sérieuse pour 2026 »

86580 Vouneuil-sous-Biard, France - Proposer une dynamique autre de gouvernance lors des prochaines municipales et partager ainsi des valeurs communes : c’est la volonté des cinq élus de la liste d’opposition « Réussir Vouneuil avec vous », qui se sont réunis samedi 16 novembre, près du parc des Cormiers à Précharaux. Chaque élu a pu, à travers quelques phrases, se positionner et expliciter sa propre vision.

« Nous invitons toutes les personnes de bonne volonté à rejoindre nos réflexions pour bâtir ensemble l’avenir de la commune. Notre démarche se veut participative pour que chacun s’exprime et contribue à la construction d’un projet collectif » , assure Géraldine Dupuis.

Pour Jean-Luc Heilmann, « notre mission est claire : préparer une alternative sérieuse pour 2026 à la politique actuelle qui ne correspond pas aux promesses faites, notamment sur des questions cruciales comme les travaux des écoles, l’aménagement communal ou l’adaptation au changement climatique ».

« Cette gestion a un impact direct sur le retard de nombreux projets d’aménagement ou encore sur la mise en œuvre de mesures sociales et environnementales », déplore Sylvain Fourgeaud.

« Définir ensemble le projet de demain »

Pour Philippe Landais, « il est urgent de recréer un lien de confiance avec les habitants, les associations et les partenaires pour construire un projet cohérent et durable. Nous voulons une politique basée sur le respect et l’écoute des citoyens sans clivage partisan. Ce qui compte, c’est l’intérêt général. »

« L’alternance que nous proposons s’appuiera sur des réponses concrètes et réalistes conçues avec les habitants », promet Claire Popinet .

Les élus invitent à les rejoindre tous les habitants, « citoyens engagés ou simplement concernés par l’avenir de la commune, votre contribution est essentielle pour définir ensemble le projet de demain ».

Le Journal du Centre
Nièvre
Cosne sur Loire, samedi 30 novembre 2024 215 mots, p. JDC-14

Les animations pêche à la médiathèque

Donzy. Les animations pêche à la médiathèque. Dans la programmation du festival des Grands Chemins sur le thème des fleuves et rivières, une journée d'animations a été proposée à la médiathèque en partenariat avec l'association La Truite de Donzy et de la Fédération départementale de pêche.

L'après-midi, un public d'adultes a suivi l'exposé du représentant de la Fédération de pêche, Nicolas Carbo. À l'appui d'un diaporama, outre la présentation du réseau hydrographique nivernais, des espèces, l'intervenant a également fait un tour d'horizon de la situation actuelle, rappelé les « rôles des fédérations de pêche dans la gestion piscicole, les travaux réalisés pour rétablir la continuité écologique. L'impact du changement climatique bouleverse le système de reproduction tendant à faire disparaître certaines espèces. Il importe de préserver le milieu naturel ».

Le président Alain Frémion a évoqué le partenariat noué avec la médiathèque, la démarche engagée auprès de la jeune génération à travers les ateliers proposés en juillet et août. Une plateforme a été aménagée au lieu-dit Bailly pour faciliter l'accès aux personnes à mobilité réduite avec la municipalité et la fédération.

Rendez-vous. Un extrait du Capitaine Burle d'Émile Zola, le chapitre La Rivière, est présenté aujourd'hui à 18 h, au cours d'une lecture spectacle animée par Carole Guittat. Gratuit. Durée une heure.

La Nouvelle République du Centre-Ouest
Loir-et-Cher
loir-et-cher, lundi 25 novembre 2024 218 mots, p. 2

actualité

Brève

en bref

Économie

1 er forum de l’entrepreneuriat de Loir-et-Cher

Le 1 er  forum de l’entrepreneuriat de Loir-et-Cher se tiendra ce mercredi 27 novembre, de 15 h à 19 h 30, au Jeu de Paume de Blois. Une opportunité pour être guidé dans son projet de création d’entreprise avec des rencontres, des ateliers, un espace coaching et un accueil spécifique pour les personnes en situation de handicap.

CONFÉRENCE

Les conséquences du changement climatique

Le comité départemental de la protection de la nature et de l’environnement propose une conférence sur l’impact des changements climatiques d’hier en Centre-Val de Loire. À travers des exemples de sites paléontologiques de la région, il s’agit de découvrir comment les événements du passé ont modifié la faune et la flore et en quoi ils peuvent nous permettre d’anticiper l’avenir climatique. 

Vendredi 29 novembre, de 20 h à 23 h à l’auditorium Samuel-Paty, 4-6, rue place Jean-Jaurès à Blois. Gratuit et ouvert à tous. Renseignement au CDPNE par téléphone au 02.54.51.56.70.

BEAUVAL

Conférence annulée

Le ZooParc de Beauval annule la conférence prévue vendredi 29 novembre, à 19 h ainsi que la projection du documentaire sur Haïdir El Ali, l’homme qui plante des arbres. Une date ultérieure sera prochainement proposée.

La Voix du Nord
26MARCQ
LOCALE, dimanche 15 décembre 2024 394 mots, p. 26MARCQ23

L’observatoire de la biodiversité, ouvert à la participation des habitants

La ville vient de lancer son observatoire de la biodiversité, ouvert à tous. Chacun peut envoyer une photo et un texte afin d’analyser les métamorphoses de la nature.

Marcq-en-Barœul. La ville vient de lancer son observatoire de la biodiversité, et vous permet de participer à sa création. Chacun peut envoyer sur le site web de la commune, une photo avec un petit commentaire sur une évolution des végétaux, des oiseaux, papillons…

Les informations analysées

Chaque information est analysée afin de discerner l’impact du changement climatique et d’adapter les comportements, décisions, fleurissement des parcs et jardins. Déjà, les habitants réagissent et leurs informations aident fortement les services à prendre des mesures adéquates.

Eliane Deleplanque, 94 ans, a été une des premières à se manifester. Par écrit, elle indique « J’habite près de votre maison écologique mais je ne sors plus guère. Pourtant, serez-vous heureux de savoir que je nourris les oiseaux du coin hors saison de nichage ? Actuellement, j’observe : deux mésanges charbonnières, un rouge-gorge, huit pinsons, huit perruches – une seule fois –, un couple de tourterelles à colliers et, en été, des grives musiciennes. Mais les moineaux ont disparu et où sont les merles ? » Annette, elle, a vu un écureuil dans le parc Bériot. Léonie, 11 ans, constate que des primevères refleurissent dans son jardin en plein mois de novembre.

Cet observatoire participatif démontre les métamorphoses de la nature et accroît la nécessité de les accompagner. Les vignes apparaissent dans les jardins et les maraîchers évoquent des plantations de melons. Bien entendu, ceci reste à la marge mais tend à devenir de moins en moins surprenant.

Chaque renseignement est traité par l’expert adéquat : le service des espaces verts, l’observatoire de Bailleul, la MEL, Bernard Cocqueel de la Jardine’hier – habilité par la Préfecture –, Frédéric Bernard de Compost et permaculture. Chaque mois, la ville prévoit un point régulier, avec des présentations et des conseils.

Cet observatoire complète les actions menées sur les nichoirs à oiseaux, les balades de découverte dans les Belles-Terres, les plantations d’arbres, les jardins familiaux, les ateliers sur la biodiversité, etc. É. M. (CLP)

Plus d’infos et participation sur le site : www.marcq-en-baroeul.org ; rubrique « transition écologique ». Contact : [email protected] ou 03 20 45 45 96

Libération (site web)
mardi 19 novembre 2024 - 21:50:24 1076 mots

Etats-Unis : Howard Lutnick, ministre du Commerce choisi par Donald Trump pour accomplir sa révolution protectionniste

Julien Gester

Figure de Wall Street et des attentats du 11 septembre 2021, le PDG de Cantor Fitzgerald est un partisan revendiqué d’une politique commerciale agressive et un nostalgique de l’économie américaine du début du XXe siècle.

Pressenti à la tête du Trésor américain, où il avait les faveurs d’un Elon Musk, Howard Lutnick sera finalement le choix de Donald Trump pour diriger le ministère du Commerce. Le président élu a officialisé mardi 19 novembre la nomination de celui qu’il vante comme une «force motrice de Wall Street depuis plus de trente ans» – et un membre de longue date de son orbite, aussi, en vieux copain, qui figura au casting de sa série de téléréalité The Apprentice,a personnellement donné et levé des dizaines de millions de dollars pour ses campagnes depuis 2019 et copréside aujourd’hui l’équipe en charge du casting de sa nouvelle administration. Avec semble-t-il une inclination à confondre les intérêts de ses propres affaires et ceux de la transition présidentielle, au risque de s’attirer l’agacement de Trump et une partie de sa garde rapprochée, comme le New York Times s’en faisait ces derniers jours l’écho.

Mais c’est donc bien à ce magnat new-yorkais que reviendra le gros de la mission d’engager le virage protectionniste d’une politique commerciale hyperagressive promise par Trump sous bannière «America First», en s’efforçant tant que possible de ne pas trop affoler les marchés malgré la promesse d’une nouvelle guerre plus féroce que jamais livrée aux exportations chinoises. Les deux milliardaires se retrouvent autour de la vision de faire «payer» enfin au reste du monde des décennies de largesses américaines, au gré d’un renchérissement des droits douaniers dont Howard Lutnick lui-même se revendique un partisan fervent, en nostalgique revendiqué de l’économie des Etats-Unis des années 1900.

A 63 ans, le PDG de Cantor Fitzgerald est surtout identifié du grand public américain comme une figure à la fois tragique, miraculée et résiliente des attentats du 11 septembre 2001. Alors que les bureaux de son entreprise se trouvaient dans la tour nord du World Trade Center, juste au-dessus du point d’impact du premier vol détourné par les terroristes d’Al-Qaeda, l’ensemble des présents, soit 658 de 960 employés, avaient été tués, dont son frère Gary Lutnick. Lui n’aurait alors été absent que parce qu’il accompagnait ce matin-là son fils à son premier jour de crèche.

La renaissance inespérée de l’entreprise depuis les cendres des tours passera aussi bien par une révolution technologique des échanges (via une plateforme électronique cédée au Nasdaq pour 1,2 milliards de dollars) que des décisions controversées, installant la trouble aura d’une forme d’opportunisme visionnaire – de l’arrêt immédiat du versement des salaires des victimes au lendemain de la tragédie à l’intense diversification de ses activités financières, en direction notamment des cryptomonnaies, paris sportifs ou de la plateforme vidéo Rumble, particulièrement prisée par complotistes et porte-voix de l’extrême droite américaine pour son absence de censure à leur encontre. Il est également connu pour son activité philanthropique, irriguée à millions par sa fortune personnelle et orientée vers les victimes du terrorismes et de désastres naturels.

Nostalgique des «barons voleurs»

A une semaine du scrutin du 5 novembre, il faisait partie comme Elon Musk ou Hulk Hogan de la garde trumpiste paradant sur la scène du Madison Square Garden, à New York, dans un vaste sabbat aux accents explicitement xénophobes et fascisants. Après avoir clamé dans un cri rageur qu’il fallait «élire Donald Trump président parce que nous devons écraser le Jihad», Lutnick avait détaillé sa vision de «ce que cela veut dire» de «rendre sa grandeur à l’Amérique» («Make America Great Again», le slogan triomphant du trumpisme depuis 2015) : «Au tournant du [XXe] siècle, notre économie était au sommet [...] nous n’avions pas d’impôt sur le revenu, seulement des tarifs douaniers»pour financer un Etat fédéral bien moins interventionniste qu’aujourd’hui , exposait-il alors avec fièvre, en évocation d’un âge d’or fantasmé dont il omettait bien sûr de rappeler les conditions de travail inhumaines et les situations de monopoles non régulés.

«Nous avions tellement d’argent que les plus grands hommes d’affaires d’Amérique devaient se réunir pour réfléchir à la façon de le dépenser», poursuivait-il, dépeignant ainsi l’ère des «barons voleurs» en période bénie d’abondance nationale. Mais survinrent les grands conflits planétaires, suivis de l’altruisme américain à vouloir «reconstruire le reste du monde», et «nous avons baissé nos protections, nous avons baissé nos tarifs douaniers et nous avons préféré taxer les Américains pour pouvoir exporter la puissance de notre économie». Si bien que, depuis lors «nous laissons le reste du monde nous tondre la laine sur le dos»,s’emportait-il, en climax de cette synthèse assez exemplaire du néopopulisme à la sauce Trump – un appel au retour à l’ordre ancien porté et régulé par les seuls maîtres richissimes du nouveau monde financier.

Outre la promotion à l’international des fruits de l’industrie américaine et la supervision de nombreux secteurs stratégiques, des semi-conducteurs à l’intelligence artificielle, le portefeuille qui lui semble promis (sous réserve de confirmation, a priori sans encombre, par le Sénat sous majorité républicaine) inclut aussi singulièrement la garde d’agences gouvernementales telles que le National Weather Service ou la National Oceanic and Atmospheric Administration, en charge notamment du suivi scientifique de la météo ou de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement et le climat. Alors que son prédécesseur à la tête du ministère lors du premier mandat de Trump n’avait pas hésité à désavouer ses propres météorologues pour donner faussement raison à un pur délire du président sur Twitter à propos de la trajectoire d’un ouragan, Lutnick s’annonce tout aussi peu enclin à défendre la production des consensus scientifiques. Lui faisait l’éloge début novembre sur CNN des thèses de l’antivax Robert F. Kennedy Jr ou encore, suggérait en septembre dans un entretien à Fox Business, que le changement climatique n’était jamais qu’une préoccupation de «riches élitistes»logés dans les grandes universités de la Côte Est et «pro-palestiniens», à mille lieues de la «vraie Amérique, où les vrais gens sont des travailleurs».

Cet article est paru dans Libération (site web)

Charente libre
Actualités, lundi 18 novembre 2024 728 mots, p. 48
Aussi paru dans
18 novembre 2024 - La République des Pyrénées Dordogne Libre

Agriculture: le retour de la colère

Les principaux syndicats agricoles appellent leurs troupes à manifester à nouveau. 82 actions ont été recensées à travers la France jusqu’à ce mardi.

Des raisons de la colère multiples

Convoi près de la base de Villacoublay

L’objectif n’est pas de «bloquer»les Français

Deux dispositifs de prêts

Moins d’un an après une vague de colère dans les campagnes, qui avait abouti en janvier 2024 à des blocages de sections d’autoroutes dans le pays, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et son allié Jeunes agriculteurs (JA) ont choisi de relancer le mouvement.

82 actions ont été recensées à travers la France jusqu’à ce mardi, selon Arnaud Rousseau, notamment devant les préfectures ou sur les giratoires baptisés «ronds-points de l’Europe». «Si d’autres veulent utiliser la violence ou, comme je l’ai entendu, veulent […] affamer Toulouse, ça n’est pas notre mode d’action», a souligné Arnaud Rousseau, en référence à des propos de la Coordination rurale.

Les agriculteurs dénoncent toujours un excès de bureaucratie et la faiblesse des revenus, mais sont en plus excédés par les mauvaises récoltes, les pertes liées à des maladies animales émergentes et la perspective d’une signature de l’accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay).

Le mouvement devrait continuer, avec des manifestations perlées, sur d’autres thèmes (contre «les contraintes», pour de meilleurs prix de vente) et sur d’autres lieux symboliques (administrations, supermarchés) jusqu’à mi-décembre.

Des agriculteurs se sont d’ores et déjà rendus en cortège dimanche soir près de la base aérienne de Villacoublay, près de Paris. «Macron, si tu vas à Rio, n’oublie pas tes péquenots»: à bord d’une vingtaine de tracteurs et d’une trentaine d’autres véhicules, ces agriculteurs bloquaient en début de soirée deux des trois voies de circulation sur la nationale 118, qui longe la base militaire des Yvelines. C’est de là que le président Emmanuel Macron s’est envolé samedi pour l’Argentine, avant de se rendre au sommet du G20 prévu lundi et mardi au Brésil.

«Je n’ai pas envie de prendre en otage la période de Noël qui est une période de consommation de nos produits», avait précisé mercredi Arnaud Rousseau, ajoutant que la mobilisation pourrait reprendre «en janvier» s’ils n’obtenaient pas satisfaction. L’objectif de la mobilisation, qui débute dès dimanche avant de nombreuses actions prévues lundi, n’est pas de «bloquer» ou «d’ennuyer» les Français, mais «de leur faire passer le message que la situation que vit l’agriculture aujourd’hui est une situation d’urgence, dramatique dans certains endroits», a souligné dimanche le président du premier syndicat agricole sur BFMTV.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a prévenu dimanche les agriculteurs qu’il y aurait une «tolérance zéro» en cas de «blocage durable» des routes. Le ministre a évoqué «trois limites: pas d’atteintes aux biens, pas d’atteintes aux personnes, et pas d’enkystement, pas de blocage durable parce que sinon ce sera tolérance zéro», a déclaré dimanche le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur le plateau du Grand jury RTL, ajoutant qu’il n’hésitera pas «à mobiliser» les forces de l’ordre pour rétablir la circulation.

Le ministre a par ailleurs distingué la mobilisation des agriculteurs de celle annoncée par les cheminots pour la fin de l’année. «Entre des agriculteurs qui n’arrivent plus à vivre du fruit de leur travail et des syndicats de cheminots qui veulent prendre en otage les Français, il y a deux poids deux mesures», a-t-il dit.

Le gouvernement avait par ailleurs précisé vendredi les modalités des prêts auxquels pourront prétendre les agriculteurs en difficulté. Un premier dispositif est pensé pour faire face aux difficultés conjoncturelles (aléas climatiques ou sanitaires), sous forme de prêts de moyen terme plafonnés à 50.000 euros par exploitation. Un second dispositif concernera les difficultés «plus structurelles du fait, par exemple, de l’impact du changement climatique».

«Entre des agriculteurs qui n’arrivent plus à vivre du fruit de leur travail et des syndicats de cheminots qui veulent prendre en otage les Français, il y a deux poids deux mesures.»

Ouest-France
Angers, Segré ; Sarthe ; Pornic, Pays de Retz ; Les Sables d'Olonne ; La Roche-sur-Yon ; Nantes ; Les Herbiers, Montaigu ; Nantes Nord-Loire ; Cholet ; Saint-Nazaire, La Baule, Guérande ; Ancenis ; Fontenay, Luçon ; Nantes Sud-Loire Vignoble ; Challans, Saint-Gilles-Croix-de-Vie ; Mayenne ; Châteaubriant
Pays de Loire, mercredi 11 décembre 2024 554 mots, p. OF Angers Segré_6

Les végétaux prolifèrent, les retards de trains aussi

F. C.

Chaleur et pluies intenses, le cocktail qui a dopé la végétation en 2024. Celle-ci a proliféré et a constitué un vrai problème pour les équipes de la SNCF. Leur patron explique les moyens engagés.

Un arbre qui tombe sur la voie. Des branches qui touchent la caténaire. Des sangliers qui se rapprochent dans la broussaille et heurtent un train… « Cette année, on a un vrai problème de prolifération de la végétation », constate Olivier Henriques, directeur de la maintenance et des travaux (Infrapole), de SNCF Réseau, en Pays de la Loire.

Deux chiffres résument la situation : 167 heures de retards de trains cumulés en 2023, 400 heures, entre le 1 er janvier et le 10 novembre 2024. Soit plus du double de problèmes à régler, durant cette année chaude et excessivement humide.

 Avec cette pluviométrie exceptionnelle, on a eu des pousses d’acacias de 5 mètres !  cite Olivier Henriques. Pour ne rien arranger,  les sols trempés facilitent la chute d’arbres qui ne tombaient pas avant ». Surtout si les tempêtes s’en mêlent, comme en novembre, avec Berthe et Caetano.

De la chimie à la mécanique

Cette accélération du changement climatique arrive  à un moment clef  : « Avec l’arrêt de l’utilisation du glyphosate, décidée en 2022, on passe de la chimie au débroussaillage mécanique. »C’est bon pour la nature, mais ça prend plus de temps et plus de bras. Manque-t-on d’effectif pour débroussailler, faucher, tronçonner ? Le directeur répond :  Le budget est passé de 5,1 millions d’euros, en 2020, à 7,3 millions, en 2024. C’est important ! Une grande partie – 5 millions – paye les sous-traitants qui font les travaux. Et en interne ? « Tout le monde fait un peu de traitement de la végétation, autour de nos 60 sites de maintenance. » Mais l’équipe spécialisée à 100 % ne compte que 16 personnes, dont six sont mobilisés sur l’administratif et le passage des marchés.

La gestion de la végétation évolue. La SNCF travaille avec la météo, pour anticiper les risques d’incidents. Et assurer la présence des équipes sur le terrain, « dès que le vent commence à tomber ». Un hélicoptère part reconnaître les voies. Quand on a 1 500 km de rail à surveiller en Pays de la Loire, ça fait gagner du temps.

Le personnel se forme, aussi, pour préserver la biodiversité. « Les chantiers de coupes d’arbres ont leu uniquement en hiver, pour éviter l’impact sur les oiseaux », explique Virgine Fioriol-Lacroix, chargée du développement durable, à la SNCF. Les équipes apprennent à repérer les espèces protégées.

Enfin, le dernier élément à amadouer, c’est… le succès des trains ! Il en circule chaque année davantage, ce qui complique le travail de débroussaillage, pour des raisons de sécurité. Le tronçon entre les gares du Cellier et d’Oudon est l’exemple le plus emblématique des obstacles à surmonter. « Sur cette ligne ultra-dense » entre Nantes et Angers, les trains se faufilent entre la Loire et des buttes rocheuses noyées de végétation. Le débroussaillage dure quatre semaines, avec 26 salariés, dont des cordistes. Sur ce tronçon de 4 km, l’équipe n’intervient qu’entre minuit et 4 h du matin, seul créneau possible pour couper la ligne.

Cet article est paru dans Ouest-France

La Voix du Nord
11VALENCIE
LOCALE, dimanche 15 décembre 2024 886 mots, p. 11VALENCIE18

AGENDA

ANIMATIONS DE FIN D’ANNÉE

AUJOURD’HUI

ANIMATIONS

DE FIN D’ANNÉE

La grande journée de Noël. Programme : parcours d’accrobranche indoor, village

de Noël (jeux pour enfants), atelier maquillage, présence du père Noël, de 14 h à 18 h. Nombreuses animations tout au long de la journée : heure du conte, show lumière, spectacles de magie, spectacles aériens, sculpteur

sur ballon, etc. De 10 h à 12 h

et de 14 h à 18 h, Les Nymphéas, rue Henri-Turlet, Aulnoy-lez-Valenciennes.

Saultain s’illumine :

« Be hop ». Spectacle suivi d’un feu d’artifice. À 18 h, place Vaillant-Couturier, Saultain.

Les Féeries de Saint-Saulve. Moment convivial, autour

d’un village de Noël, chalets gourmands. Contes de Noël, spectacle de feu, spectacle de marionnettes, etc. De 16 h à 19 h,

44, rue Henri-Barbusse, Saint-Saulve.

Atelier créatif. Création d’une composition de Noël (dans le cadre du marché de Noël).

De 14 h à 18 h, place des Farineau, Bruay-sur-l’Escaut.

À la rencontre du père Noël.

Les enfants pourront rencontrer

le père Noël. De 14 h à 20 h, Valenciennes.

Luge et patinoire.

De 14 h 30 à 20 h, Grand’place, Saint-Amand-les-Eaux.

CIRQUE

Val’En Cirk. Au programme :

des shows de trapèzes, des danseuses de flamenco, des spectacles de tissus aérien

et un clown. Mais, aussi des motos qui tournent « à vitesse folle »

dans un globe, des sauts en BMX, et de l’arbalète de précision.

Sur réservation.

Jusqu’au mercredi 18 décembre, aérodrome de Valenciennes,

73, rue Voltaire, Trith-Saint-Léger. val-en-cirk.fr

CONCERTS

Concert de Noël. Par la Musique communale de Maing, avec la participation de la classe de guitares et la chorale des enfants.

À 16 h, salle Aragon, Maing.

Quator Voce. Cécile Roubin, Sarah Dayan (violons), Guillaume Becker (alto) et Arthur Heuel (violoncelle). Rencontre avec les artistes, à 15 h 30. Sur réservation.

À 16 h, Royal Hainaut Spa & Resort Hotel, place de l’Hôpital-Général, Valenciennes. 25 € et 15 € pour les moins de 18 ans.

Tél. : 03 27 35 15 15.

CONTES

« Il faut sauver Noël !

À la recherche de la poudre d’enchantement ». Noël approche et le Père Noël n’a encore reçu aucune lettre. Qu’est-ce qui se passe sur terre ? De toute façon, plus aucun enfant ne s’émerveille et ne croit que la féerie existe,

ce que confirment le lapin de Pâques, Saint-Nicolas et la Fée

de Merveilles. Sur réservation.

À 16 h, Le Petit théâtre,

320, rue Paul-Dutrieux, Nivelle. Goûter et rencontre avec le père Noël : 19 € par enfant et 23 €

par adulte. Tél. : 06 09 63 36 90, billetreduc.com

HUMOUR

« Belle-mère à vendre ».

Une comédie de Ludovic Givron

et Philippe Arezki.

Avec Josette Janssen. Aujourd’hui et dimanche 22 décembre, à 16 h,

Bar à rire, 8, rue Jean-Jaurès, Marly. Tél. : 06 27 44 45 52.

DEMAIN

CONCERTS

Festivités de Noël du conservatoire. Scène ouverte.

Dès demain et jusqu’au jeudi 19 décembre, à 18 h 30, conservatoire Eugène-Bozza,

8, rue Ferrand, Valenciennes.

MAGIE

« Secret ». Télépathie ? Don ? Prestidigitation ? La magie et le mentalisme ont toujours intrigué, Charles Miraskill retrace leurs histoires. Ce magicien de père en fils remonte aux origines de cet art du mystère, entouré de bien des fantasmes. On le sait, l’illusion

est affaire de secrets et d’initiés.

Sur réservation. Dès demain et jusqu’au mercredi 18 décembre,

à 20 h, Le Phénix, boulevard Harpignies, Valenciennes.

Tél. : 03 27 32 32 32, lephenix.fr

PROCHAINEMENT

ANIMATIONS

DE FIN D’ANNÉE

À la rencontre du père Noël. Démonstration et déambulation

de bulles géantes de savon, visite du père Noël et distribution de friandises aux enfants. À 17 h 30, spectacle Pyro conte avec son, lumières, lasers, flammes et cracheurs de feu. Dégustation

de vin chaud, chocolat chaud et marron chaud. Mardi 17 décembre, à 16 h 30, place Roger-Salengro, Lourches.

CINÉMA

Cin’Hainaut : « Notre Record ». Film de Jérôme Habasque. L’histoire du défi fou de Nico Vande, athlète passionné qui a pris le pari de parcourir 2 100 km

du sentier des Douaniers en Bretagne en moins de 27 jours,

le record à battre. Une aventure humaine et collective qui interroge le rapport du sport et de l’esprit d’éco-aventure. Suivi d’un échange autour du film en compagnie de toute l’équipe du film, Jérôme Habasque, Nicolas Vandenelsken, Charly Barré, Dimitri Maraud et Alban Laurent. Mardi 17 décembre, à 19 h, Site Minier d’Arenberg, Wallers. Renseignements et réservation : Facebook : « La Porte du Hainaut », my.weezevent.com

PROJECTION-DÉBAT

« Les Adaptés ». Documentaire

de François Launay et Denis Dottel. Face à l’impact du changement climatique dans les Hauts-de-France, des habitants s’adaptent comme ils peuvent,

sous le regard du climatologue Grégory Beaugrand. Sur réservation. Mardi 17 décembre,

à 19 h, Institut des Mobilités et des Transports Durables, avenue Loubat, Famars. helloasso.com (Association technopôle du Valenciennois).

THÉÂTRE

« Où est passé le père Noël ».

Par la C ie Mozaïk. Mais où est le père Noël ? L’elfe Thinuviel pense qu’il passe du bon temps au soleil et le recherche partout : Afrique, Hawaï, Amérique… Heureusement les enfants sont là pour aider l’elfe dans ses voyages et finissent par retrouver le père Noël ! Sur réservation. Mercredi 18 décembre, à 14 h 30, place des Farineau, Bruay-sur-l’Escaut.

Tél. : 03 27 47 06 32.

Le Parisien
Oise ; Seine-et-Marne ; Essonne ; Yvelines ; Val d'Oise ; Val de Marne ; Seine St Denis ; Hauts-de-Seine ; Paris ; Edition Principale
Près de chez vous, lundi 18 novembre 2024 986 mots, p. HDSE41
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18 novembre 2024 - Le Parisien (site web)

île-de-france|Dans son projet de loi de finances 2025, le gouvernement prévoit d'amputer de 5 milliards d'euros le budget des collectivités locales. Les élus franciliens tirent la sonnette d'alarme.

Appelés à se serrer encore la ceinture, les maires crient leur colère

Dans son projet de loi de finances pour 2025, le gouvernement prévoit d'amputer de 5 milliards d'euros le budget des collectivités locales. Alors que le Congrès des maires s'ouvre ce mardi à Paris, les maires franciliens tirent la sonnette d'alarme et s'inquiètent de l'impact sur les services publics.

Sébastien Morelli

Le 106 econgrès des maires, qui s'ouvre mardi porte de Versailles, à Paris (XV e), s'annonce comme celui de la « colère ». Le projet de loi de finances (PLF) 2025 du gouvernement et son coup de rabot de 5 milliards d'euros sur le financement des collectivités locales par l'État a fait l'effet d'une bombe. L'Association des maires de France chiffre à 11 milliards d'euros les efforts qui leur seraient demandés si le PLF est adopté en l'état. Cette exaspération face à un État accusé de les « dénigrer » dépasse largement les clivages politiques.

Ce lundi matin, comme leurs collègues de Seine-et-Marne le 5 novembre, de nombreux édiles de l'Essonne doivent manifester devant la préfecture d'Évry-Courcouronnes à l'appel de l'Union des maires du 91. « Continuer à abîmer les communes reviendra in fine à dégrader les services publics de proximité du quotidien dont ont besoin nos concitoyens (cantines, crèches, centres de loisirs, propreté de l'espace public, état civil, services sociaux...) », prévient le président de l'Union, Francisque Vigouroux (Horizons), dans un communiqué.

Bruno Piriou (DVG), maire de Corbeil-Essonnes, qui fera partie des manifestants ce lundi, a lancé la semaine dernière un appel à la mobilisation. « Pour notre ville, les conséquences sont dramatiques, expose-t-il. C'est près de 2,7 millions d'euros (M€) de manque à gagner dès 2025 avec des impacts qui vont se cumuler les prochaines années. Nous refusons de diminuer le service public à la population, qui en a tant besoin dans cette période de grandes difficultés. Et nous refusons pareillement d'augmenter les impôts ou les tarifs de nos services. Rien de ce que nous faisons n'est inutile. »

« C'est le troisième coup de rabot que nous subissons »

Et d'interroger : « Que devons-nous supprimer ? Les cantines scolaires ? Nos lieux éducatifs ? Nos lieux culturels ? Nos crèches ? Les actions envers nos aînés ? Notre police municipale ? Les subventions aux associations ? Stopper la rénovation des écoles ? Ne pas mettre en oeuvre l'indispensable adaptation au changement climatique ? Tout cela est antisocial, anti-environnemental, et peut remettre gravement en cause notre pacte républicain. Voulons-nous de nouvelles émeutes ? » énumère Bruno Piriou.

« Ça me fout en rogne, s'agace Stéphane Beaudet (SE), maire d'Évry-Courcouronnes et président de l'Association des maires d'Île-de-France. On a fait nos calculs, nous pourrions être impactés d'un million d'euros. Et pour l'agglomération Grand Paris Sud (à cheval sur l'Essonne et la Seine-et-Marne), ça serait 12 M€ de pertes. C'est d'une violence ! » s'exclame l'élu.

« C'est le troisième coup de rabot que nous subissons, rappelle Stéphane Beaudet. En 2011, François Baroin, alors ministre (UMP) de l'Économie et des Finances, arrêtait les hausses de dotations globales de fonctionnement (DGF) aux communes. Puis en 2014, c'est 11 milliards de coupes avec le pacte de stabilité de Manuel Valls (PS). J'avais prévenu : nos collectivités, c'est 70 % de l'investissement public en France. En 2015, 30 000 emplois ont été perdus dans les secteurs du BTP, des routes... Depuis deux ans, le gouvernement Macron a réaugmenté la DGF. Mais en Île-de-France, à travers la péréquation, on paye pour la province. À cause de ça, 74 % des communes franciliennes voient leur DGF baisser. À cela se sont ajoutées la hausse du point d'indice des fonctionnaires et la suppression de la taxe d'habitation. C'est irresponsable. Depuis 2020, 1 700 maires ont démissionné, c'est effrayant.

Pour les petites communes, ces baisses de subsides de l'État sont également un coup dur. « Ce PLF 2025 est une redoutable erreur, pointe François Deysson (SE), président de l'Association des maires ruraux de Seine-et-Marne et maire de Villecerf. Ce coup de rabot va diminuer les commandes à nos entreprises et alourdir le chômage. Et pour nous, il va falloir faire des arbitrages complexes. On arrête quoi ? L'aide aux sports, à la culture, l'entretien des routes ? Et les communes bénéficient d'aides de la région, du département, qui vont aussi subir ces baisses. On va être en grande difficulté. J'ai déjà prévenu mon équipe qu'il faudra être très prudent pour le budget 2025, d'autant que nous n'avons pas de visibilité à trois ou cinq ans. »

Un « racket de l'État » lourd de conséquences

Le maire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), Laurent Jeanne (Libres !) n'hésite pas à parler de « racket » de la part de l'État. « Pour nous, la perte serait de 4 M€. Et ces prélèvements de l'État interviennent au pire moment pour les élus locaux. Nous sommes dans la phase du mandat où les travaux sont lancés. Je ne peux pas dire aux entreprises, sur le chantier d'une école qui est une passoire thermique, ou sur la construction d'une nouvelle médiathèque, que je vais les payer dans un an et demi. Sinon, il faut supprimer 80 postes de fonctionnaires. Mais ça ne se fait pas comme ça, ils sont protégés, ça prend du temps. Sinon l'État nous dit d'augmenter les impôts ! C'est scandaleux. »

Laurent Jeanne espère que ce Congrès des maires, auquel il participera, permettra de « faire entendre notre voix. Le Sénat va sans doute détricoter ce projet. Mais si ça passe par le 49.3, on ne sait pas ce qu'il y aura dans le texte final, craint-il. Le gouvernement doit entendre cette colère extrêmement forte ».

Ce week-end, dans le « Journal du dimanche », le président du Sénat, Gérard Larcher, s'est dit favorable à ce que la contribution demandée aux collectivités soit limitée à 2 milliards d'euros.

Ouest-France
Vendée
DA Vendée, dimanche 24 novembre 2024 717 mots, p. DOF Actu Vendée_18
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23 novembre 2024 - Ouest-France (site web)

La chocolaterie bio maîtrise les remous du cacao

Emeric EVAIN.

Alors que les cours mondiaux s’envolent, Saveurs et nature, à Montréverd, mise sur son identité et continue à innover. Zoom à l’approche de Noël, qui représente le quart de son chiffre d’affaires.

Reportage

Sao Tomé, Madagascar, Pérou… Sur les sacs en toile de jute, les origines géographiques dessinent d’exotiques voyages. À l’intérieur, des fèves de cacao précieusement conservées entre 12 et 15 degrés. Leur heure viendra bientôt.

Bienvenue à Saveurs et nature, une chocolaterie qui cultive sa singularité depuis 2001 à Montréverd. Si elle compte 70 salariés, elle revendique une production artisanale. Elle procède ainsi elle-même à la torréfaction et au concassage des fèves, afin de produire la pâte de cacao qui lui permet d’élaborer ses produits. Qui sont tous issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable.

Le poids de Noël

« Nous comptons 30 chocolatiers, dont quatre alternants en formation. Nous tenons à la transmission de ce savoir-faire », annonce fièrement Olivier Cima. Le directeur général depuis septembre 2022, quelques mois après le rachat par les Italiens de Rigoni di Asiago, pousse la porte de l’atelier. Des effluves de chocolat s’échappent. Plusieurs personnes s’affairent autour de petites lignes de production, égrenant les fruits secs qui garnissent les barres chocolatées.

Flambée des cours mondiaux

Un peu plus loin, au conditionnement, on finit d’emballer à la main des friandises dites « festives ». Noël ? « Nous commençons tout juste Pâques », rectifie Jean-François Tourancheau, le responsable de production. Ces deux temps forts de l’année réclament de l’anticipation. Surtout Noël, qui pèse 27 % des 10 millions d’euros annuels de chiffre d’affaires. Dans le magasin qui jouxte l’entreprise, les présentoirs débordent de sapins en origami et autres créations thématiques de fin d’année.

« Nous proposons au total environ 600 références, vendues avant tout en France. Mais l’export représente 20 %, du Japon au Canada, en passant par le Benelux et l’Allemagne », détaille Olivier Cima. Avec une stratégie distincte : les ventes se font sous la marque « Les chocolats de Pauline », la même qui depuis 2023 est apparue dans les grandes surfaces de l’ouest de la France. Explication : « Nous sommes traditionnellement distribués dans les réseaux spécialisés : magasins bio, épiceries fines, jardineries… Il s’agissait de distinguer les offres. Et d’insister, avec Les chocolats de Pauline, sur l’aspect production locale. »

Derrière cette diversification, qui passe aussi par les barres chocolatées, un impératif économique. Depuis le début de l’année, les cours du cacao atteignent des sommets. Entre décembre et avril, ils ont été multipliés par trois. En cause : la production catastrophique, conditions climatiques obligent, des deux locomotives Ghana et Côte d’Ivoire. « Depuis une semaine, ça flambe à nouveau, constate Olivier Cima, en parcourant les données sur son ordinateur. Mais il ne faut pas croire que l’on reviendra à la situation d’il y a deux ans. Ça devient structurel avec le changement climatique. » D’où la stratégie de développer le volume de ventes. « Nous ne pouvons pas répercuter le coût des matières premières, nous devons raisonner en masse de marge », résume Olivier Cima.

Construction d’école et échauffement collectif

Pas question, en tout cas, de réduire les coûts en remettant en cause l’exclusivité du bio. « L’opportunité d’une année détruirait l’engagement de l’entreprise. » Qui passe notamment, insiste-t-il, sur un approvisionnement « éthique » : les fèves proviennent du commerce équitable. Pour les plantations où le lien est direct, une charte de rémunération et d’exigence environnementale est signée. « C’est d’autant plus nécessaire que l’impact du conventionnel est catastrophique », soupire Olivier Cima.

Parallèlement, Saveurs et nature participe à la construction d’une école au Cameroun. Ou appuie la gestion durable de plantations à Madagascar. « À notre petit niveau », relativise Olivier Cima. Le directeur a aussi mis en place, en concertation avec les salariés, des séances d’échauffement collectif le matin. L’occasion pour une personne de l’entreprise d’initier ses collègues à la langue des signes. « Nous voulons faire de l’humain une force », résume Olivier Cima. Au-delà de ses productions, autant de sujets que pourront découvrir les visiteurs lors des portes ouvertes de l’atelier, le week-end du 6 et 7 décembre.

Cet article est paru dans Ouest-France

Enquête+ (Sénégal) (site web réf.) - Enqueteplus
27 novembre 2024 880 mots
CONSEQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LE SENEGAL : La Banque mondiale prévient contre l’inaction

Publié le 27 Nov 2024 - 19:31 CONSEQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LE SENEGAL La Banque mondiale prévient contre l’inaction Selon le rapport national sur le climat et le développement... Voir l'article

Le Maine Libre
Sarthe ; Grand Mans
De La Ferté-Bernard à Montmirail, mardi 19 novembre 2024 651 mots, p. Le Maine Libre Sarthe_12
Aussi paru dans
19 novembre 2024 - Le Maine Libre (site web)

Des travaux de coupe menés dans cette forêt

Depuis le début du mois d’octobre, les tronçonneuses résonnent dans les sous-bois. Menée par l’ONF, une coupe sélective est en cours pour assurer la santé et la pérennité de la forêt.

Laissée à l’abandon pendant des années sans plan de gestion adapté, la forêt communale de Cherré-Au, s’étendant sur 56 hectares, est la propriété de la commune depuis 2015. Ce poumon vert du bassin fertois a été racheté en 2018 à l’Université de Paris et est aujourd’hui géré par le biais d’un plan de gestion, rédigé par l’office national des forêts (ONF).

La vente du bois devrait rapporter 90 000 € »

Jannick Niel

Maire de Cherré-Au

Ce plan de gestion, approuvé par le conseil municipal de Cherré-Au, s’étend sur la période 2023-2042. Ainsi, depuis le début du mois d’octobre, une opération de coupe en futaie ciblant principalement des feuillus et des chênes est en cours.

Préservation de la biodiversité

Cette intervention s’inscrit dans une démarche de gestion forestière durable visant à préserver la biodiversité et à assurer la pérennité de cet espace naturel. Jannick Niel, maire de Cherré-Au, et l’ensemble des membres du conseil municipal tiennent en effet à préserver cet espace de vitalité apprécié et fréquenté par les habitants.

Dès lors, la mairie, en collaboration avec l’Office national des forêts, a présenté un plan bien précis d’abattage aux associations de Cherré-Au et de La Ferté-Bernard qui arpentent régulièrement les lieux.  La commune de Cherré-Au et l’office national des forêts travaillent de concert pour assurer le renouvellement de la forêt, la préservation du paysage et de la biodiversité , assure Jannick Niel.

30 000 € de bénéfice

L’opération de coupe en futaie, qui a débuté en octobre, vise spécifiquement les bois arrivés à maturité qui seront progressivement récoltés et commercialisés auprès d’acheteurs et de transformateurs locaux. Les plus grosses sections seront ainsi exploitées par une scierie locale et les plus petites seront destinées au broyage puis transformées en copeaux destinés à des chaufferies bois implantés sur le secteur.  La vente du bois devrait rapporter 90 000 €, mais nous avons effectué des travaux de préparation pour accueillir ce gros chantier. À terme, un bénéfice de 30 000 € sera dégagé. Après coup, nous allons devoir remettre en état des chemins , explique Jannick Niel en présence de Jérôme Dodier, technicien forestier territorial et d’Hervé Daviau, responsable de l’ONF de la Sarthe.

Dans un souci de préservation de l’environnement, le choix de l’exploitation en futaie irrégulière a été privilégié.  Cette méthode d’exploitation forestière sélective consiste à prélever les arbres adultes tout en conservant les jeunes plants , indique Hervé Daviau.  La futaie irrégulière permet de limiter l’impact sur le paysage. 

En sélectionnant les arbres malades et les arbres arrivés à maturité, l’abattage limite la progression de certains parasites et favorise la croissance des jeunes sujets tout en maintenant une structure d’âge diversifiée, essentielle à la stabilité de l’écosystème.

Des parcelles fermées au public

Des travaux tels que le dégagement de semis seront proposés afin d’assurer le renouvellement permanent des peuplements forestiers. À cela s’ajouteront des enrichissements par plantation en essences de feuillus adaptés au changement climatique : chêne, merisier, alisier et autres fruitiers.

Pour des raisons de sécurité, certaines parcelles seront fermées au public le temps de l’important chantier, mais l’organisation est réfléchie de façon à toujours laisser un espace au grand public.  Le paysage va changer. Sur les bords des chemins qui ont été élargis pour le passage de gros engins, des tas de bois vont voir le jour. Mais les sous-bois seront toujours accessibles , annonce Jannick Niel. Selon les conditions météorologiques, ces opérations pourraient être étalées sur deux hivers.

Cet article est paru dans Le Maine Libre

Ouest-France
Caen, Vire ; Pays d'Auge ; Bayeux, Caen
Caen Ville, mardi 10 décembre 2024 231 mots, p. OF Caen - Vire_10

L’école Builders récompensée pour le projet GaLaADD

Fin novembre, la Conférence des grandes écoles a décerné le Grand prix de l’innovation pédagogique 2024 à Builders, école d’ingénieurs notamment basée au nord de Caen. C’est le projet baptisé « GaLaADD », porté par la direction de l’innovation pédagogique de l’établissement, qui a été récompensé.

« Il a nécessité deux années de recherche et de développement avant d’être clôturé au printemps 2024. Il a permis à Builders de se doter d’un Gaming Lab, un espace dédié à la ludopédagogie et équipé d’outils de pointe tels qu’une imprimante 3D, une graveuse laser, ainsi que des ressources variées pour soutenir l’apprentissage par le jeu », se félicite l’école d’ingénieurs.

GaLaDD a permis la création concrète de plusieurs jeux pédagogiques portant notamment sur l’environnement. Logique, puisque derrière les lettres de GaLaDD se cache le nom complet de « Game Lab pour l’apprentissage du développement durable ». Parmi les réalisations, donc ? « La formule d’Askiar, un jeu vidéo pour apprendre à réduire l’impact carbone du béton ; Cosmic Cosy Quest, un escape game sur la notion de confort du bâtiment ; 4 rue aux Fromages , un jeu de plateau sur la résilience des villes face au changement climatique », énumèrent les équipes de Builders.

Cet article est paru dans Ouest-France

La Tribune (France), no. 7993
Régions, mercredi 4 décembre 2024 930 mots, p. 73

Bassines : la carte des recours contre les réserves du Poitou-Charentes

Maxime Giraudeau

CARTE. Vingt mois après la violente mobilisation contre la mégabassine de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, la justice administrative examine ce mardi le recours des associations environnementales. Toutes les réserves en projet dans l'ex Poitou-Charentes font l'objet de procédures mais plus de la moitié ont déjà été déclarées légales.

Bataille de terrain. Et bataille administrative. Derrière les manifestations contre le modèle des mégabassines, les recours défilent dans les tribunaux pour tenter de les faire interdire. Une audience se tient ce 3 décembre devant la cour administrative d'appel de Bordeaux, autour du projet de la Coop de l'eau qui porte 16 réserves dans les Deux-Sèvres, dont celle de Sainte-Soline. Derrière les procédures se cachent des associations environnementales organisées dans chaque département épaulées par les antennes locales d'organisations nationales comme la Ligue de protection des oiseaux ou France Nature environnement.

Une lutte juridique très complémentaire aux mobilisations parfois violentes des opposants. Et qui apporte des décisions de justice variables d'un bassin versant à l'autre. Selon notre décompte, sur les 98 réserves de substitution en projet dans les départements de l'ex Poitou-Charentes, 56 ont vu leur autorisation validée en cour administrative d'appel ou en conseil d'État, principalement dans la Vienne. Quand deux dossiers, représentant un total de 15 réserves, ont été annulés en tribunal administratif, la première instance. Les réserves de deux syndicats d'irrigants au nord de la Charente-Maritime, dont cinq bassines avaient déjà été construites, ont été déclarées illégales en deuxième instance.

Lire aussiFaut-il encourager l'implantation de retenues d'eau en agriculture pour lutter contre la sécheresse? Thierry Boudaud (agriculteur) face à Christine Graval (élue écologiste) (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/agroalimentaire/2022-06-15/faut-il-encourager-l-implantation-de-retenues-d-eau-en-agriculture-pour-lutter-contre-la-secheresse-thierry-boudaud-agriculteur-face-a-christine-graval-elue-ecologiste-919957.html)

Une poignée de victoires à la faveur des opposants, qui convoquent souvent les réglementations environnementales sur la biodiversité pour faire valoir leurs avis. Les dossiers montés par les associations, qui disposent de cellules juridiques, sont méticuleux. Le président de la cour administrative d'appel le relevait dans nos colonnes en septembre 2023 (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/infrastructures/2023-09-11/littoral-partage-de-l-eau-le-juge-administratif-va-devoir-rendre-des-decisions-tres-difficiles-974823.html) : « Ils sont très bien armés. En matière environnementale, c'est tout de même une tradition d'avoir un niveau de compétence élevé. On a des mémoires très fouillés, précis, charpentés en droit, ce qui rend d'autant plus malaisé pour l'administration [en l'occurrence les préfectures, ndlr] de défendre des dossiers où il peut y avoir parfois certaines faiblesses. »

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Une cinquantaine de réserves (en bleu) ont déjà été validées par la justice en 2e ou 3e instance.

Un terroir où l'eau ne reste pas

C'est dans la Vienne que les irrigants s'en sortent le mieux. Quatre dossiers ont ainsi été validés pour l'instant alors que le département pourrait accueillir à lui seul 40 ouvrages de stockage d'eau. Dernier feu vert en date accordé sur la région, celui prononcé par la cour administrative d'appel de Bordeaux pour les 21 réserves du Syres 17 (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/agroalimentaire/2024-05-29/bassines-en-charente-maritime-la-justice-valide-les-reserves-agricoles-998557.html) au nord de la Charente-Maritime, qui tente depuis plus de 20 ans de faire son trou. Sur ce secteur, les ouvrages avaient jusqu'ici toujours été déclarés illégaux. Ce fut le cas pour 11 réserves des bassins versants du Curé et du Mignon. Sur le second, les bassines avaient déjà été construites et exploitées illégalement.

Mais pourquoi cette région du centre-ouest de la France concentre-t-elle autant de projets? Les irrigants l'expliquent par la nature du sol. « Sur le Poitou-Charentes, il y a une particularité climatique et géologique. On est au carrefour entre le Sud-Ouest qui bénéficie de sols profonds avec des orages importants et le Nord qui retient bien l'eau. Chez nous, on ne sait pas aussi bien la retenir car on a un sous-sol calcaire. La pluviométrie en hiver est importante mais notre terroir ne la garde pas », dissèque Guillaume Chamouleau, agriculteur en Charente dont l'exploitation est raccordé à une réserve collective depuis 25 ans.

Poissons et oiseaux

Le territoire concentre aussi de forts enjeux de biodiversité, avec le Marais poitevin, la deuxième zone humide de France en surface et son paradis piscicole. Côté plaine, les champs céréaliers constituent l'un des derniers écrins d'Europe propices à l'outarde canepetière, un oiseau migrateur du genre Tetrax en danger d'extinction. La présence du volatile est régulièrement brandie dans les dossiers des opposants. « On s'est focalisé sur elle parce qu'elle fait l'objet de mesures de protection et parce que c'est une espèce parapluie : elle protège d'autres espèces qui vivent ici », explique Marie Bomare, juriste de Nature Environnement 17. Ce qui complique les études des irrigants : « On se heurte à une difficulté insoluble : la proportionnalité de l'étude de l'impact. Est-ce qu'il faut la mener champ par champ? Ou par station de pompage? », s'interroge Guillaume Chamouleau.

L'association attend impatiemment l'examen de son recours en cour administrative d'appel contre les 19 réserves de la Coop de l'eau dans les Deux-Sèvres. Ce syndicat porte le chantier de la réserve de Sainte-Soline qui avait été le théâtre de violents affrontements en mars 2023 (lien : https://objectifaquitaine.latribune.fr/infrastructures/2023-03-26/dans-les-deux-sevres-les-bassines-prises-dans-les-violences-et-les-luttes-globales-956625.html). Le tribunal administratif a confirmé l'autorisation des ouvrages, tout en demandant un redimensionnement pour neuf d'entre elles. Les organisations environnementales espèrent que la justice considère les évolutions du climat à venir. « Il y a une non prise en compte des effets du réchauffement climatique car les données étudiées ne vont pas après 2011, regrette Marie Bomare. Jusqu'ici, le code de l'environnement n'oblige pas à la prise en compte du changement climatique. »

Lire aussi« On se croirait à l'ONU » : au village de l'eau, les anti-bassines tentent d'élargir leur lutte (lien : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/on-se-croirait-a-l-onu-au-village-de-l-eau-les-anti-bassines-tentent-d-elargir-leur-lutte-1002602.html)

Les Echos Week-End
jeudi 5 décembre 2024 - 07:00 UTC +0100 3312 mots

Le MIT, la machine à Nobel de Boston

Le 10 décembre à Stockholm, le prix Nobel d'Economie 2024 sera décerné à deux professeurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et celui de médecine à deux de ses anciens chercheurs. Au total, ce sont 105 Nobel qui ont été décrochés au fil des ans par cette prestigieuse université de Boston. Les raisons d'une telle excellence académique ? D'énormes moyens, bien sûr, mais pas seulement.

«Vous voulez voir ma dernière invention ? » nous demande Robert Langer, l'air espiègle, en grignotant un cookie. Bien sûr ! Et voilà ce ponte en ingénierie médicale sortant de sa sacoche une petite boîte en plastique. À l'intérieur, une bille, minuscule. « Fini les injections pour les diabétiques ! Il leur suffira d'avaler cette capsule dotée d'une micro-aiguille biodégradable qui, une fois dans l'estomac, libérera l'insuline dans la muqueuse. »

Déjà testée sur l'animal, elle est en cours d'essai sur l'humain. Avec de multiples applications. « Cela va révolutionner la délivrance de molécules, d'anticorps, de vaccins… » se félicite le chercheur américain. Combien de millions de dollars investis dans ces travaux démarrés en 2014 ? « Beaucoup, mais vous êtes au MIT », rappelle en souriant le scientifique, dans son bureau couvert de récompenses décrochées au fil de sa carrière.

Car dans sa discipline, Robert Langer est une star mondiale, tout à la fois enseignant, inventeur, entrepreneur… et milliardaire. Dépositaire de plus de 1.400 brevets, il a notamment cofondé Moderna - à l'origine du vaccin ARN messager contre le Covid - dont il détient 3 % du capital. Dirigé par le Français Stéphane Bancel, son siège est à dix minutes à pied du laboratoire de Robert Langer. En le quittant, on croise un de ses étudiants. Cheveux bleu pétard, en claquettes chaussettes et tee-shirt siglé « Here we Tech » (« Ici nous faisons de la technologie »), son apparence détonne dans le hall du Koch Building, du nom d'un généreux mécène - 100 millions de dollars -, ancien du MIT.

Mais c'est notre question qui surprend le jeune geek. « Quoi mon look ? Ici chacun est différent. Notre seul point commun ? L'envie d'innover pour changer le monde. » L'excellence, aussi, aurait-il pu ajouter. Cette année, ils étaient 28.232 candidats de 60 pays à candidater en première année pour 1.102 places. Un Graal qui pousse de nombreux parents à visiter l'université avec leurs enfants bien avant l'heure. « Pour leur donner envie », reconnaissent ces Taïwanais croisés avec leur ado dans une cafétéria.

Un modèle envié du monde entier

Pas très compliqué en même temps. Déjà, le campus impressionne. À Cambridge, séparé de Boston par la rivière Charles, il abrite plus de 200 bâtiments sur 68 hectares. Un patchwork d'architecture, du néoclassique des années 1900 jusqu'aux constructions contemporaines de I.M. Pei et Frank Gehry, en passant par celles des modernistes d'après-guerre Eero Saarinen ou Alvar Aalto. Derrière ces murs, un modèle envié du monde entier, référence absolue dans l'enseignement et la recherche en sciences et technologie.

Classée meilleure université de la planète pour la 15e année consécutive par le QS World University Rankings, cette machine à innover est aussi celle qui a récolté le plus de prix Nobel (105). Mieux que sa voisine Harvard. Avec une cuvée 2024 exceptionnelle, puisque le 10 décembre, à Stockholm, le Nobel d'économie sera remis à trois chercheurs, dont deux professeurs du MIT - Simon Johnson et Daron Acemoglu - et celui de médecine à deux de ses anciens chercheurs, Victor Ambros et Gary Ruvkun. Comment expliquer une telle excellence académique ? Question de moyens, bien sûr, mais pas seulement.

Riche le MIT ? Un euphémisme. Quand le budget de notre plus prestigieuse école d'ingénieurs - l'Institut polytechnique de Paris qui regroupe l'Ecole polytechnique, l'ENSTA Paris, l'Ecole nationale des ponts et chaussées, l'ENSAE Paris, Télécom Paris et Télécom SudParis - ne dépasse pas 400 millions d'euros pour 8.500 élèves, celui de l'institut américain atteint 5 milliards de dollars (4,7 milliards d'euros) pour 11.886 étudiants. Et, surprise, les frais de scolarité de cette structure privée à but non lucratif n'en représentent que 8 %. Le gros de ses recettes ? Les contrats de recherche passés avec des structures publiques et privées à hauteur de 1,85 milliard de dollars. Un record mondial.

Sans oublier les dons - 518 millions de dollars cette année - en provenance de fondations ou d'anciens élèves. Parmi les plus gros chèques reçus, celui de 118 millions signé en 2015 par Samuel Tak Lee, un magnat de l'immobilier originaire de Hong Kong. En comparaison, une des plus importantes donations jamais perçues par Polytechnique fait pâle figure : 8 millions d'euros de la part d'Agnès et Stéphane Ifker (X 1993) pour financer le centre de recherche Energy4Climate. Et puis, comme sa richissime voisine Harvard, le MIT sait faire fructifier ses économies : valorisé 24,6 milliards de dollars et savamment placé par une équipe d'investisseurs chevronnés, son trésor de guerre (« endowment ») lui rapporte, en moyenne, 8 % d'intérêts par an.

Avec de telles ressources, cette fac star peut se montrer généreuse. Envers ses étudiants d'abord. « Nous sommes 100 % 'need blind' », nous assure-t-on au bureau des admissions. Comprenez : tous les candidats admis en premier cycle (undergraduate), même étrangers, et dont les parents gagnent moins de 100.000 dollars annuels, voient le coût total des études, de logement et de nourriture de leur progéniture (60.000 dollars) intégralement pris en charge. Et jusqu'à 200.000 dollars de revenus annuels, la scolarité reste gratuite. Au total, 58% des « undergraduate » sont boursiers. Or ce soutien s'avère un gage infaillible de qualité.

« En l'absence de tout biais financier, les jurys ne sélectionnent que les meilleurs [4 reçus pour 100 candidats en 1re année, NDLR] », se félicite le Français Jean-Jacques Slotine, bluffé par le niveau de ses étudiants en ingénierie et sciences cognitives, qu'on aperçoit noircir des tableaux d'équations. Les annales de l'école regorgent de success stories de lycéens de tous les continents, défavorisés mais cracks en maths, devenus de brillants chercheurs. « Ce brassage social et géographique et l'hypermotivation de ces élèves contribuent à l'excellence de nos résultats », souligne Philip Sharp. Ce physiologiste de renommée mondiale sait de quoi il parle. Issu d'une famille modeste du Kentucky, il devient professeur au MIT en 1974, où il a fait toute sa carrière jusqu'à décrocher, en 1993, le Nobel de médecine.

Salaires généreux pour les professeurs et les doctorants

Car généreux, le MIT l'est aussi avec ses profs. À commencer par leur salaire. Si la part fixe est dans la moyenne des grandes universités américaines - autour de 180 000 dollars annuels, trois fois plus qu'en France, pour quatre heures d'enseignement par semaine -, les contrats de recherche passés avec des partenaires extérieurs peuvent faire grimper leur rémunération jusqu'à 1 million d'euros. Une rétribution motivante dès le doctorat.

Quand chez nous, celle-ci tourne autour de 2.200 euros bruts, au MIT, les étudiants en PhD, outre la scolarité gratuite, perçoivent entre 4.500 et 6.000 dollars. Difficile de rivaliser. D'autant qu'ils disposent d'équipements hors du commun. La dernière largesse de l'établissement ? Un bâtiment à 385 millions de dollars, consacré aux nanotechnologies. Au coeur du campus, ce bloc de verre de 10.000 m2 abrite plus de 200 chercheurs en chimie, robotique, biologie travaillant à l'échelle du milliardième de mètre.

Les enseignants bénéficient aussi d'assistants en « teaching » (TA) et en « research » (RA). Recrutés parmi leurs élèves, les TA assurent l'intendance des cours - matériel pédagogique, corrections des exercices -, quand les RA les secondent dans leur recherche. C'est le rôle de Mehdi Benfraiha auprès de Deborah Ancona, au département Etudes des organisations à la Sloan School of Management, la business school du MIT.

« Je lui conçois un algorithme capable de synthétiser plusieurs milliers d'essais d'étudiants », nous décrit cet étudiant en master d'ingénierie financière et en dernière année de Polytechnique. Un job plutôt bien payé : 562 dollars par mois pour cinq heures par semaine. « Et une belle ligne sur le CV », reconnaît le jeune Français. Ce n'est pas tout. « Qu'il s'agisse des dépôts de brevets, des partenariats internationaux ou de la gestion des carrières, les équipes administratives sont ultraperformantes », assure Robert Langer, cofondateur de Moderna.

Ainsi secondés, les profs peuvent se consacrer pleinement à l'accompagnement de leurs étudiants - une obligation au MIT. Un panneau sur la porte du bureau de l'économiste et prix Nobel Esther Duflo nous le rappelle : « Please be patient, student driver. » Surtout, les enseignants ont le temps de se concentrer sur leur recherche. « Avec une totale liberté », témoigne Suzanne Berger, grande spécialiste de la mondialisation.

Le projet phare de cette Institute Professor grade ultime délivré par le MIT (ils ne sont d'ailleurs que 12 en exercice) ? La place de la production manufacturière dans les économies de l'innovation. Cofondé avec son collègue John Hart, directeur du Department of Mechanical Engineering, le laboratoire Manufacturing@MIT développe des procédés d'usinage et teste leur intégration dans les entreprises afin de créer des jobs qualifiés. « L'université a mis deux millions de dollars sur la table pour amorcer nos deux premières années », précise Suzanne Berger. À une condition : « Don't come back ! » Sous-entendu : « Pour la suite, à vous de trouver les financements. »

Epicentre des solutions pour le climat

« Le MIT fait confiance à ses enseignants, triés sur le volet, pour parier sur des pistes d'innovation, même risquées,observe Arnaud Mentré, ancien consul général de France à Boston. Leur engagement, dès les années 1970, dans la biologie moléculaire a largement contribué au développement de l'écosystème bostonien, porté par les pionniers des biotechs Biogen et Genzyme. » Avec une approche érigée en règle absolue partout sur le campus : le décloisonnement des disciplines. Car au-delà de leur profusion, de la data science à la linguistique en passant par les arts visuels, leur interaction est vue comme une source essentielle de créativité.

« À une condition : que nos projets aient un impact positif sur le monde », relate El Ghali Zerhouni (28 ans) en dernière année de doctorat à l'Operations Research Center, qui utilise des méthodes analytiques (statistiques, probabilités, IA…) pour améliorer l'efficacité des politiques publiques. Le nouveau chantier transversal lancé en 2023 par la présidente du MIT, Sally Kornbluth ? Le Climate Project, qui entend faire de l'établissement « l'épicentre des solutions technologiques, économiques et comportementales au défi majeur du changement climatique ». Avec d'autres prix Nobel à la clé ?

« Mens et manus » (du latin « l'esprit et la main »). Omniprésente, la devise est la marque de fabrique de cette institution atypique depuis ses origines. Créé en 1861 pour répondre aux besoins d'industrialisation du pays, à l'origine d'inventions majeures comme le téléphone, les radars, la pénicilline de synthèse, les lasers ou le décryptage du génome, le MIT a toujours fondé son enseignement sur la symbiose entre connaissances et mise en pratique. « Ici, on apprend en faisant, souligne Richard Lester, ponte de la physique nucléaire. La première chose que je demande à mes élèves est de reconstituer manuellement une molécule. »

Et cette exigence de concret n'échappe pas aux « humanities » (sciences humaines). « Dans mon cours 'Understand French politics', les étudiants doivent incarner un candidat à la présidence de la République et rédiger son programme », relate Bruno Perreau, titulaire de la chaire Cynthia L. Reed en 'French studies'. Un impératif qui s'applique même aux stages. Que les étudiants le fassent aux Etats-Unis ou à l'étranger, c'est toujours sur un projet précis : concevoir un fauteuil pour handicapés en Inde, finaliser une unité de désalinisation en Ethiopie… « En France aussi, où on place une cinquantaine d'élèves par an », détaille Myriam Zuber, l'une des directrices du programme MIT International Science and Technology Initiatives (MISTI). Comme Yijun Yang (22 ans), qui a passé dix semaines l'été dernier au centre scientifique de TotalEnergies à Pau. Sa mission ? Explorer de nouveaux modes d'absorption du CO2 dans des nanocanaux, prototypes à l'appui.

Des partenariats en tous genres

Pour mesurer l'efficacité de cette approche « Maker », rien ne vaut un détour par le Media Lab. « Un mini MIT à nous tout seuls », plaisante sa directrice, Dava Newman, une sommité en astronautique. Dans ce paquebot de verre de six étages, ni amphis ni salles de classe, mais des plateaux ouverts, encombrés d'écrans, de machines, de maquettes, de textiles, voire d'instruments de musique, où une centaine de chercheurs et 158 étudiants (58 en master et 100 en PhD) inventent « des technologies pour un monde meilleur ». La diversité de leurs projets donne le tournis : patchs à ultrasons pour scanner les organes, prothèses intelligentes, vélo cargo autonome…

Autant de chantiers financés par des contrats avec des agences fédérales (santé, agriculture, défense…), des groupes privés (Samsung, IBM, New Balance, L'Oréal, Google…), voire des gouvernements. Celui d'Andorre, par exemple, une principauté de 86.000 habitants située entre la France et l'Espagne. « On les aide à repenser leur urbanisme et leur économie en dehors du tout tourisme », précise Dava Newman en nous montrant la maquette du projet. Pour quel montant ? Secret.

Nerf de la guerre de l'innovation, ces contrats irriguent tout le campus. Négociés par chaque département, ils ont atteint 870 millions de dollars en 2024 (hors recherche militaire). Et après que le MIT en a prélevé 60% au passage pour couvrir ses frais de fonctionnement. « Au final, tout le monde s'y retrouve, note le Prix Nobel Philip Sharp. L'université, qui entretient sa réputation d'excellence et s'assure des revenus, nos partenaires extérieurs qui ont accès aux meilleurs spécialistes dans de multiples disciplines, et nous, chercheurs, qui restons connectés aux attentes du marché. »

Rare chez nous, beaucoup de professeurs font même des aller-retours entre le privé et le MIT. Comme Olivier L. de Weck, Apollo Program Professor of Astronautics au MIT depuis 2001, dont deux ans passés chez Airbus en 2017 et 2018 en tant que Senior Vice President for Technology Planning. Non seulement la direction de l'université lui a gardé son poste, mais elle l'a assuré que cette expérience valoriserait son enseignement.

« Le monde académique et celui du business sont totalement imbriqués, mais dans le bon sens du terme, ça permet de rendre la recherche plus pertinente », assure Frédéric Hannoyer, à la tête du club MIT de France, qui compte plus de 1.500 alumni. Loin de nos tabous tricolores, l'université bostonienne, via son Industrial Liaison Program (ILP), permet ainsi à 221 grands groupes mondiaux, moyennant une adhésion annuelle de 95 000 dollars, d'accéder à une panoplie de services. Si on n'y trouve aucun groupe chinois - le MIT se l'interdit -, 20 % des adhérents sont Européens dont les Français Bouygues, Engie, Safran, L'Oréal, OPmobility ou Sanofi.

« On leur organise des rendez-vous avec nos chercheurs, on leur monte des formations pour leurs équipes, on leur donne accès à des travaux, avec un droit de regard sur les premiers brevets… » décrit un des directeurs du programme, Olivier Cadet, un ancien d'Air Liquide. « En sachant que le MIT est une machine de guerre qui reste maître de ses sujets de recherche, impose ses méthodes de travail et garde la propriété intellectuelle de toute découverte en interne. Libre aux entreprises, ensuite, de négocier des licences », relève le directeur de l'innovation de l'une d'entre elles.

Alors, bien sûr, ainsi connectés aux besoins du marché, étudiants et enseignants sont vite tentés par l'entrepreneuriat. Rien que ces vingt dernières années, plus de 35.000 start-up sont sorties des labos du MIT. Parmi les plus récentes, outre Moderna, on retrouve DropBox (stockage dans le cloud), HubSpot (logiciels de marketing digital), Formlabs (impression 3D) ou Biobot Analytics (épidémiologie des eaux usées). En attendant la prochaine dont tout le monde parle dans les couloirs. Celle que Robert Langer pourrait fonder avec sa microbille diffusant des médicaments. « Le brevet est déposé, on se donne quelques mois pour décider du lancement de la compagnie », nous confie le chercheur sur le seuil de son bureau. Un nobélisable de plus, nous a-t-on assuré partout sur le campus…

Nathalie Villard

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
18 novembre 2024 464 mots
IDB Invest alloue 3,7 milliards de dollars d'obligations durables pour stimuler l'impact vert et social
PR Newswire

IDB Invest alloue 3,7 milliards de dollars d'obligations durables pour stimuler l'impact vert et social PR Newswire lun. 18 nov. 2024, 6:00 AM Le produit des 18... Voir l'article

Le Monde
Economie & Entreprise, jeudi 5 décembre 2024 910 mots, p. 20

A Séoul, une conférence cruciale pour les pays à faible revenu

La Banque mondiale, qui gère le fonds d’aide internationale à destination des pays pauvres, espère des efforts des Etats contributeurs

Julien Bouissou

L’avenir des pays pauvres se joue, en partie, à la conférence de reconstitution du fonds de l’Association internationale de développement (IDA), géré par la Banque mondiale, qui se tient à Séoul, en Corée du Sud, les jeudi 5 et vendredi 6 décembre. Abondé tous les trois ans, ce fonds de près de 100 milliards de dollars (95,2 milliards d’euros) joue un rôle clé auprès des 78 pays les plus pauvres. Il finance les services de base dans la santé ou l’éducation de près 1,9 milliard d’habitants.

La Banque mondiale avait récolté il y a trois ans 23,5 milliards de dollars auprès des nations contributrices. En y ajoutant les fonds levés sur les marchés, elle avait pu verser − sous forme de prêts à taux réduit ou de dons − 93 milliards de dollars aux pays pauvres. Ajustée à l’inflation, cette somme correspond à 105 milliards de dollars. Un seuil que l’institution espère dépasser, car non seulement les besoins des pays bénéficiaires sont plus élevés, mais, avec la hausse du loyer de l’argent, elle doit dépenser davantage pour leur distribuer des prêts à taux réduits.

La Banque mondiale a ainsi dévoilé les contributions de certains pays avant même la tenue de la conférence, dont celles du Royaume-Uni (+ 40 %), de la Corée du Sud (+ 45 %) et des Etats-Unis (+ 14,3 %), dans l’espoir d’obtenir des autres des efforts équivalents. « Alors que l’aide au développement est en baisse, et que le multilatéralisme est en crise, les premières annonces sont plutôt positives », observe Clemence Landers, chercheuse au think tank américain Center for Global Development (CGD). Jamais un président américain n’avait lui même dévoilé le montant de sa contribution, à 4 milliards de dollars. L’Arabie saoudite a laissé entendre qu’elle augmenterait la sienne.

Or, le contexte est difficile pour les pays donateurs. Confrontés à des déficits importants, ils ont multiplié les coupes dans leur budget d’aide au développement. « Chaque euro donné permet de lever d’autres fonds sur les marchés, ce qui se traduit par 3 à 4 euros versés aux pays pauvres », explique Akihiko Nishio, le patron de l’IDA, comme pour souligner l’impact de chaque denier public, mais aussi pour se démarquer des fonds concurrents. Car les donateurs sont sollicités au même moment par de nombreuses organisations.

Dans un article publié mi-novembre, le CGD s’inquiète d’un « embouteillage des levées de fonds » avec de nombreuses organisations, comme le GAVI, un consortium chargé d’améliorer l’accès aux vaccins, ou encore l’Organisation mondiale de la santé, qui espèrent lever près de 100 milliards de dollars entre 2024 et 2025. Les fonds généralistes, comme l’IDA, sont en concurrence avec d’autres, spécialisés sur le climat ou la santé, lesquels sont de plus en plus nombreux et attirent une part croissante de l’aide des Etats.

Sécheresse, inondations…

Le classement des pays donateurs à l’IDA peut être aussi lu comme un baromètre de la solidarité, et une baisse de la contribution peut être sévèrement jugée par les pays pauvres, par ailleurs courtisés par des puissances rivales comme la Chine, la Russie ou encore les Etats-Unis. La Chine est actuellement au sixième rang, juste derrière la France, mais elle pourrait lui passer devant si Paris décide de couper sa contribution de 14 %, comme le prévoit le projet de loi de finances 2025. Contacté, Bercy n’a pas commenté.

« Lespays pauvres souffrent énormément depuis deux ans, ils ne se sont pas encore remis de la pandémie de Covid-19, subissent la hausse des prix, qui appauvrit leurs habitants, puis la hausse des taux d’intérêt, qui renchérit le coût de leur dette, analyse Clemence Landers. L’IDA est pour eux la seule source de financement à des taux abordables. »

La moitié des pays bénéficiaires de l’IDA frôlent le défaut de paiement. Ils abritent près des trois quarts des habitants de la planète vivant sous le seuil de pauvreté (500 millions sur un total de 700 millions). Une population particulièrement vulnérable au réchauffement climatique. Entre 2015 et 2022, l’Afrique a connu plus de 700 épisodes de sécheresse, d’inondation ou de cyclones, qui ont bouleversé les vies de 80 millions d’habitants et en ont tué 66 000, selon les estimations du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes. L’exemple du Bangladesh, qui a divisé par 100 le nombre de morts par cyclone depuis les années 1970, montre que l’adaptation aux aléas climatiques est possible, mais coûte cher. Des abris anticyclones, des systèmes d’alerte, des polders… doivent être construits pour sauver des vies et des villages entiers.

L’IDA doit y consacrer une part croissante de ses ressources, que ce soit pour aider les éleveurs du Sahel à faire face à la désertification, investir dans des nouvelles techniques d’irrigation pour maintenir la production agricole en Ouzbékistan ou encore mettre en place un système d’alerte en cas de catastrophe naturelle au Mozambique. Le changement climatique devrait pousser jusqu’à 132 millions d’habitants sous le seuil de pauvreté d’ici à 2030, dont la majorité dans les pays à bas revenu. Plus d’un tiers des financements de l’IDA sont désormais dirigés vers le climat.

Courrier picard
TOUTES
REGION, dimanche 8 décembre 2024 851 mots, p. TOUTES2

Changement climatique

Un climat picard de plus en plus chaud et humide

FABRICE JULIEN

Picardie Des étés plus chauds et plus secs, des hivers plus doux et plus humides et des risques accrus d’inondations, de coulées de boue et de submersion marine. Selon le GIEC, le climat des Hauts-de-France va continuer à vivre des changements importants et très impactants.

«Le scénario de l’inaction a un impact extrêmement fort tant du point de vue économique que de notre capacité à vivre sur les territoires littoraux» Sébastien Dupray directeur «Risques, eaux, mer» du Cerema

FABRICE JULIEN

Les nappes phréatiques sont au plus haut et les Picards, depuis l’automne 2023, ont l’impression de traverser un long et interminable jour de pluie. « Mais où est donc passé le fameux réchauffement climatique et son cortège de sécheresses dont on nous bassine les oreilles ? », peut-on entendre ici ou là. Il est pourtant bel et bien là, tout étant question de sémantique.

Car plutôt que de réchauffement climatique, même s’il est bien réel, c’est surtout de dérèglement climatique dont il s’agit, et ces pluies abondantes qui arrosent la région depuis plus d’un an en sont un exemple parmi d’autres. En Picardie, la tendance observée est effectivement celle d’étés de plus en plus chauds, avec des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et tardives dans la saison, mais aussi d’hivers plus doux et plus humides, avec des épisodes d’inondations mais aussi de coulées de boues de plus en plus intenses.

Selon les données de l’Observatoire régional du climat, la température a par exemple augmenté de 1, 9° C en moyenne à Saint-Quentin depuis 1955, alors que dans cette même ville de l’Aisne et sur la même période, le niveau des précipitations est en hausse de 10 %.

À l’horizon 2100, les prévisions du GIEC tablent sur une amplification de ces phénomènes avec des hivers encore plus doux et des étés toujours plus chauds, où les habitants subiront des vagues de canicules plus fréquentes et sévères.

une hausse moyenne des températures de 1, 8 º C à 2, 5 ºC

Dans les Hauts-de-France, dans l’optique d’un scénario « optimiste », avec une stabilisation des émissions de gaz à effet de serre (GES), le GIEC table sur une hausse moyenne des températures de 1,8º C à 2,5 ºC. Une estimation qui oscille entre + 3,2°C à + 4,2° C dans le cadre d’un scénario « pessimiste » dans l’optique d’une stratégie de « laisser faire ». Ces changements déjà observables ont des conséquences très importantes sur l’environnement de la Picardie, notamment au niveau de nos forêts : dans le sud de l’Oise, les deux tiers des 35 000 hectares de forêt gérés par l’Office national des forêts (ONF) sont dans un état de crise sanitaire.

En Picardie, ce dérèglement climatique déjà bien visible aura surtout des conséquences directes et importantes sur le littoral en raison des effets sur le recul du trait de côte et les risques de submersion marine. Toutes les communes du littoral picard, sans exception, font partie des 500 communes françaises identifiées en avril dernier par le ministère de la Transition écologique comme menacées par la montée de la mer.

Le littoral particulièrement vulnérable

Pour le littoral picard, si les projections à court terme émises en avril dernier par le Cerema (Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) augurent d’effets relativement mesurés qui seront fonction de l’intensité des tempêtes, les conséquences sur le long terme, à l’horizon 2050, et surtout 2100, s’avèrent beaucoup plus problématiques.

À cette échéance, l’étude du Cerema fait état de 8 700 logements et 520 locaux d’activité impactés sur le littoral picard, ainsi que 70 kilomètres de routes et 24,5 kilomètres de voies ferrées. Facteur aggravant, selon l’Insee, trois habitants sur dix des Hauts-de-France concernés par un Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) occupent une maison sans étage ou un appartement en rez-de-chaussée.

C’est par ailleurs l’hôtellerie de plein air, l’une des principales activités économiques du secteur qui va subir les assauts de la mer avec pas moins de 46 campings qui se retrouveront les pieds dans l’eau à l’horizon 2100 selon les projections du Cerema. « Cette étude montre qu’il ne faut pas attendre pour s’adapter et que le scénario de l’inaction a un impact extrêmement fort tant du point de vue économique que de notre capacité à vivre sur les territoires littoraux», a commenté pour l’AFP Sébastien Dupray, directeur « Risques, eaux, mer» du Cerema.

Au-delà de cette problématique littorale, c’est toute l’activité économique de la région, de l’agriculture à l’industrie, qui subit déjà les effets du dérèglement climatique, dans une région où 70 % de l’activité économique, selon le GIEC, est « météo-sensible ».

Le Mauricien (site web réf.) - Le Mauricien
21 novembre 2024 1331 mots
Développement durable : L’eau dans tous ses états insulaires

Colloque du CEDTI organise un colloque sur les défis face aux répercussions du changement climatique - Publicité - Le Centre d’Étude du Développement Territorial Indo-Océanique (CEDTI) organise son premier colloque annuel... Voir l'article

Le Monde
Planète, mardi 3 décembre 2024 1140 mots, p. 8
Aussi paru dans
2 décembre 2024 - La Matinale du Monde

Une COP pour freiner l’avancée des déserts

Une convention des Nations unies a lieu en Arabie saoudite contre l’assèchement et la dégradation des terres

Guillaume Delacroix

A peine une COP a-t-elle fermé ses portes qu’une autre ouvre les siennes. Passé la convention des Nations unies de Cali (Colombie) sur la biodiversité en octobre, puis celle de Bakou (Azerbaïdjan) sur le climat en novembre, voilà que démarre, lundi 2 décembre, celle de Riyad (Arabie saoudite), sur la lutte contre la désertification.

Accueillie par l’un des pays les plus concernés au monde par la question, la COP16 va durer deux semaines et maintenir les projecteurs braqués sur les problèmes étroitement imbriqués les uns aux autres auxquels est confrontée la planète.

« Même si le contexte géopolitique mondial jette des ombres sur ces rendez-vous très importants, cette sorte de conjonction astrale va peut-être permettre d’aboutir à des décisions concrètes », veut croire Mauro Centritto, expert de la protection durable des plantes au Conseil national de la recherche d’Italie. D’après ce scientifique, qui va représenter à Riyad les organisations de la société civile d’Europe de l’Ouest, l’heure est venue de « bâtir des synergies » entre les trois COP, au moment où le réchauffement de la Terre, comparativement à l’ère préindustrielle, est vraisemblablement en train de franchir le plafond de 1,5 0C fixé par l’accord de Paris en 2015.

Régions « hyperarides »

Pour nombre de ses participants, la COP16 de Riyad est en fait le cœur du réacteur. « Notre objectif numéro un est d’obtenir une prise de conscience mondiale, à la fois du problème de la désertification, et de l’interconnexion avec les sujets des deux autres COP », explique au Monde son porte-parole, Osama Ibrahim Faqeeha.

Vice-ministre saoudien de l’environnement, ce dernier dénonce « le malentendu » dont est victime la COP16. « Le grand public croit à tort qu’il s’agit d’une énième COP qui ne concerne que les pays désertiques comme l’Arabie saoudite. La désertification concerne tout le monde, car elle englobe l’avancée des déserts, certes, mais aussi la dégradation des sols et leurs pertes de fertilité, posant la question de la ressource en eau et de la sécurité alimentaire. Il y a donc urgence à se mobiliser », souligne-t-il.

Selon deux rapports commandés à l’interface science-politique (SPI) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), lors de la précédente COP tenue en mai 2022 à Abidjan (Côte d’Ivoire), il y a de quoi s’inquiéter.

Entre les périodes 1961-1990 et 1991-2020, les zones arides sont passées « de 37,5 % à 40,6 % de la surface terrestre mondiale à l’exclusion de l’Antarctique, soit une augmentation d’environ 4,3 millions de kilomètres carrés ». Des régions « hyperarides » sont désormais identifiées dans le désert d’Atacama au Chili et au Pérou, dans le Sahara, en Namibie, dans la péninsule Arabique, en Chine et en Mongolie. Elles représentent 9,1 % du total. Le reste des zones arides se trouve dans le sud-est des Etats-Unis, au Mexique, au Brésil et surtout sur les continents africain et asiatique. Le pourtour méditerranéen est lui aussi concerné.

Sur les 197 pays participant à la COP, 169 se sont déclarés affectés à ce jour. La France n’en fait pas partie, bien que 1 % de son territoire soit touché. « Globalement, 77,6 % des terres mondiales présentent une tendance à l’assèchement, tandis que 22,4 % affichent une tendance à l’humidification, avec d’importantes variations régionales », alerte la SPI. Actuellement, environ 2,3 milliards de personnes vivent dans des zones arides, soit 30,9 % de l’humanité. La moitié réside en Chine, en Inde ou au Pakistan. A l’avenir, la situation risque d’empirer sous le double effet du changement climatique et des activités anthropiques.

Selon les différents scénarios, intermédiaire ou fort, d’émissions de gaz à effet de serre envisagés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la superficie totale des régions arides du globe pourrait « s’accroître respectivement de 11 % ou 23 % à l’horizon 2100 ». Avec de grandes disparités géographiques.

Les déserts devraient avancer en Europe, dans l’ouest de l’Asie et le nord de la Chine, « conduisant à des tempêtes de sable et de poussière plus fréquentes et plus violentes », tandis qu’ils pourraient céder du terrain sur le plateau du Tibet et en Inde. Il faut ainsi s’attendre à « une perte importante d’habitats pour les vertébrés terrestres », en particulier en Afrique de l’Ouest, en Espagne et au Portugal.

« L’enjeu principal des négociations, c’est l’adoption d’un cadre mondial sur la lutte contre la sécheresse », affirme Manon Albagnac, chargée de projet au Centre d’actions et de réalisations internationales, une ONG française spécialisée dans la lutte contre la dégradation des terres sur le pourtour saharien. « Dans l’idéal, il faudrait mettre sur pied un protocole sécheresse mondial, sur le modèle du protocole de Kyoto sur le climat », estime-t-elle. A défaut de protocole, le gouvernement saoudien entend lancer un partenariat mondial sur la résilience face à la sécheresse, en apportant une contribution financière importante à un fonds dont bénéficieraient les 80 pays les moins avancés susceptibles d’en être les bénéficiaires. Ce fonds ferait la promotion des bonnes pratiques agricoles et fonctionnerait comme une assurance contre les événements climatiques extrêmes.

Le rôle de l’agriculture

Depuis 2000, les sécheresses ont augmenté de 29 %, calcule la CNULCD, qui souligne que 85 % des personnes touchées par ce problème vivent dans des pays en développement. L’Europe est elle aussi concernée. Quelques mois après la COP15 d’Abidjan, elle a subi le pire épisode de sécheresse jamais enregistré sur le Vieux Continent, durant l’été 2022. En Sicile, 70 % du territoire est désormais considéré comme zone à risque de désertification.

L’autre grand enjeu de la COP sur la désertification de Riyad est d’identifier les outils permettant d’arriver à la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici à 2030. Cet objectif affiché de la CNULCD suppose de restaurer 1,5 milliard d’hectares dans les six ans qui viennent, alors que plus de 100 millions d’hectares de terres saines et productives sont dégradés par l’homme chaque année, à travers la déforestation et les pratiques agricoles inadaptées.

Un rapport de l’Institut de recherche de Potsdam (Allemagne) sur l’impact du climat, publié dimanche 1er décembre, souligne ainsi le rôle de l’agriculture, « responsable de 23 % des émissions de gaz à effet de serre, de 80 % de la déforestation et de 70 % de l’utilisation de l’eau douce ». Le document précise que, si la tendance à la dégradation des terres n’est pas inversée rapidement, « des générations entières devront relever le défi ». Il en va, laisse-t-il entendre, de la survie de l’humanité.

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mercredi 27 novembre 2024 - 14:36:38 -0000 1459 mots

Implanter les Objectifs de développement durable

Michel J. Paradis

istocksdaily / iStock

Michel J. Paradis

Les Objectifs de Développement Durable (ODD), adoptés par les Nations-Unies en 2015, constituent un cadre ambitieux pour relever les défis mondiaux d’ici 2030, tels que la pauvreté, les inégalités, le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Un nombre grandissant d’entreprises reconnaissent l’importance d’intégrer ces ODD dans leur stratégie. Non seulement dans le but de contribuer positivement à la société et à la planète, mais aussi pour en tirer des bénéfices tangibles. Comme le souligne Andrew Winston dans son texte Sometimes Sustainability Costs More. So What? , les initiatives de durabilité bien menées permettent de réduire les coûts, de diminuer les risques, de stimuler l’innovation, d’augmenter les revenus et d’améliorer la valeur intangible de l’entreprise.

Tout d’abord, aligner sa stratégie sur les ODD peut aider une entreprise à réduire ses coûts opérationnels. Par exemple, en améliorant l’efficacité énergétique de ses bâtiments et processus (ODD 7 – Énergie propre et d’un coût abordable), elle diminue sa facture d’électricité. En optimisant sa consommation d’eau et en recyclant ses déchets (ODD 6 – Eau propre et assainissement, ODD 12 -Consommation et production responsables), elle réduit les coûts liés à ces ressources. Certes, certains investissements initiaux peuvent être nécessaires, mais ils sont généralement rentabilisés sur le moyen-long terme grâce aux économies générées.

Ensuite, intégrer les ODD permet de mieux gérer et anticiper certains risques. Le changement climatique (ODD 13 – Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) fait peser des menaces physiques croissantes sur les actifs et les chaînes d’approvisionnement des entreprises (événements météorologiques extrêmes, montée du niveau des mers…). Celles qui prennent des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter seront plus résilientes. De même, les entreprises proactives sur les enjeux sociaux comme les conditions de travail et les droits de la personne dans leur sphère d’influence (ODD 8 – Travail décent et croissance économique) sont moins exposées aux scandales et boycottages qui peuvent durablement ternir leur réputation.

L’innovation est un autre bénéfice clé de l’intégration des ODD. Pour contribuer à des objectifs ambitieux comme bâtir des villes et communautés durables (ODD 11), concevoir des modes de consommation et production responsables (ODD 12) ou lutter contre le changement climatique (ODD 13), les entreprises doivent développer des solutions radicalement nouvelles. Cela stimule leur R&D et peut déboucher sur des produits, services et modèles d’affaires innovants et davantage compétitifs. Comme l’illustre l’exemple de Trane Technologies cité par Andrew Winston, miser sur des technologies bas-carbone (acier décarboné) a été un pari stratégique pour se différencier et capter de nouveaux marchés.

En fait, on constate que servir les besoins liés aux ODD ouvre de formidables opportunités de croissance. Selon le Business & Sustainable Development Commission, atteindre les ODD pourrait générer 12 000 milliards de dollars de revenus et d’économies par an d’ici 2030[1].

Les entreprises qui sauront développer des offres alignées sur les ODD, comme des solutions d’accès à une énergie propre et abordable (ODD 7), une alimentation saine et durable (ODD 2) ou des villes résilientes (ODD 11), capteront une part substantielle de ce potentiel. Dans les pays en développement notamment, répondre aux besoins essentiels des populations à la base de la pyramide (ODD 1 – Pas de pauvreté) représente un immense marché encore largement inexploité.

Au-delà des revenus additionnels, contribuer positivement aux ODD renforce l’image et la réputation de l’entreprise. Cela accroît la valeur perçue de sa marque auprès des consommateurs de plus en plus sensibles aux enjeux de durabilité. Une étude de Nielsen montre que les produits affichant un engagement en matière de durabilité ont connu une croissance des ventes 5,6 fois supérieure à celle des produits conventionnels en 2018. L’entreprise devient aussi plus attractive pour les talents, surtout les jeunes générations en quête de sens, ce qui lui permet d’attirer et fidéliser les meilleurs profils. Enfin, son engagement crédible est valorisé par les investisseurs qui intègrent de plus en plus les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans leurs décisions.

Bien sûr, comme le reconnaît Andrew Winston, aligner sa stratégie sur les ODD implique parfois des coûts et investissements additionnels à court terme. Choisir des matériaux plus durables, améliorer les conditions de travail et les salaires dans les chaînes d’approvisionnement a un coût immédiat. Mais il faut voir cela comme un investissement qui crée de la valeur sur le long terme en réduisant les risques, en stimulant l’innovation et en renforçant la réputation et l’attractivité de l’entreprise. C’est un raisonnement similaire à celui qui prévaut pour d’autres fonctions stratégiques comme le marketing, la R&D ou les RH : elles ont un coût, mais sont sources de création de valeur.

Certains affirment que les initiatives de durabilité ont une valeur nette négative. Mais ce genre d’analyse purement financière passe à côté de nombreux bénéfices intangibles, mais cruciaux comme la fidélité à la marque, l’engagement des employés ou la culture d’innovation. De plus, ne pas agir comporte aussi un coût élevé. Dans un monde de plus en plus affecté par le changement climatique et les tensions sociales, les entreprises qui n’auront pas pris le virage des ODD seront pénalisées et perdront en compétitivité.

Enfin, au-delà des bénéfices pour l’entreprise, contribuer aux ODD est tout simplement un impératif pour assurer la prospérité à long terme des affaires et de l’économie dans son ensemble. Comme le souligne Andrew Winston, il n’y a pas de croissance pour les entreprises ou l’économie sur une planète mourante avec des personnes en mauvaise santé. Dans les régions dévastées par le changement climatique, l’activité économique s’effondre. Lutter contre ces menaces existentielles est dans l’intérêt vital de toutes les entreprises.

En conclusion, intégrer intelligemment les ODD dans sa stratégie n’est pas juste une option pour les entreprises, c’est une nécessité au regard des défis colossaux de notre époque. C’est aussi une formidable occasion de combiner performance économique et impact positif sur la société et l’environnement. Les entreprises qui sauront s’engager de manière crédible et innovante en faveur des ODD en récolteront de multiples bénéfices : réduction des coûts et des risques, avantage compétitif par l’innovation, nouveaux relais de croissance, marque renforcée et attractivité accrue auprès des talents et des investisseurs. Elles seront les leaders de l’économie de demain, une économie plus durable, inclusive et résiliente.

Bien sûr, cette transformation ne se fera pas sans effort ni investissements. Elle implique parfois des coûts additionnels à court terme et requiert un changement profond de culture et de modèle d’affaires. Mais comme pour toute décision stratégique intelligente, il faut voir au-delà de l’horizon de court terme. Les entreprises qui n’auront pas pris ce virage seront tôt ou tard pénalisées, car elles seront perçues comme faisant partie du problème plutôt que de la solution.

Il est temps de changer de paradigme et de reconnaître que la performance durable et la performance financière ne s’opposent pas, mais se renforcent mutuellement. Les entreprises qui intégreront le plus rapidement et efficacement les ODD dans leur ADN seront les gagnantes dans un monde en profonde mutation. Elles prouveront qu’il est non seulement possible, mais hautement bénéfique de faire du profit tout en ayant un impact positif.

Pour réussir cette indispensable transformation et en tirer tous les bénéfices, les entreprises devront faire preuve de leadership, en plaçant les ODD au cœur de leur raison d’être et de leur stratégie. Elles devront adopter une approche systémique en repensant leur modèle d’affaires de bout en bout. Elles devront faire preuve de transparence et rendre compte de leurs progrès et de leur impact. Enfin, elles devront collaborer avec leur écosystème, car les défis adressés par les ODD sont trop vastes et complexes pour être relevés de manière isolée. Les pionnières qui sauront mener cette indispensable transformation stratégique avec détermination et clairvoyance en sortiront renforcées et armées pour le futur.

Elles réconcilieront enfin le court et le long terme, la quête de profits et la contribution au bien commun. Ce faisant, elles ouvriront la voie à un nouveau modèle d’entreprise et d’économie, porteur de sens et d’espoir. Un modèle où la durabilité n’est plus vue comme un coût, mais comme un investissement. Un investissement rentable et nécessaire pour construire un monde meilleur.

Michel J. Paradis B.Sc., LL.B. Adm.A., Med.Acc (IMAQ)

Président, OECONOMIA

Note : Ce billet s’inspire de l’article d’Andrew Winston Sometimes Sustainability Costs More. So What?

[1] https://sdgs.un.org/publications/better-business-better-world-18049?form=MG0AV3

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Le CHU de Rennes et Philips s'attèlent au bilan carbone en imagerie

Clarisse Treilles

Dans le cadre d'un partenariat stratégique d'innovation entamé en 2021, le CHU de Rennes et la société Philips ont analysé le cycle de vie (ACV) d'un système biplan d'imagerie Azurion et procédé à un calcul de l'empreinte carbone d'une salle de neuroradiologie interventionnelle entière, une tâche inédite en France. Sur la base de ces résultats, l'hôpital est en mesure de formuler des hypothèses pour réduire sa facture énergétique.

Une analyse à 360°

Ce cas d'usage est inédit dans un établissement de santé en France. La société Philips, qui équipe les établissements de santé d'appareils d'imagerie complexes à produire et énergivores, a été choisie par le CHU de Rennes pour analyser l'empreinte carbone d'une salle d'opération entière. Le CHU, engagé depuis une quinzaine d'années dans une stratégie de développement durable, a constitué une équipe de professionnels consacrée à ce projet, adossée à sa commission développement durable installée dans l'hôpital depuis dix ans.

Côté Philips, Mélissa Vincent, référente RSE du groupe pour la France, a travaillé à temps plein depuis Rennes pour coordonner ce chantier avec les équipes terrain. "Ce partenariat s'appuie sur un socle technologique très fort, puisque le CHU a dû renouveler un certain nombre d'équipements en radiologie, en monitoring et en anatomopathologie. Quand nous avons construit ce partenariat avec eux, le développement durable a émergé comme un axe transversal et d'intérêt commun" a expliqué Mélissa Vincent, lors d'une visite presse organisée sur le site de développement et de production des systèmes de radiologie de Philips à Eindhoven (Pays-Bas).

L'Azurion est un système de thérapie guidée par imagerie biplane utilisé pour le traitement des AVC. Ce modèle est exposé dans le Philips Innovation Center (Eindhoven - Best Campus)

Le choix du matériel témoin s'est rapidement porté sur le système Azurion, un équipement de Philips utilisé en neuroradiologie interventionnelle dont la durée de vie est estimée à une dizaine d'années. "Nous avons choisi cet équipement car il venait d'être installé [au CHU de Rennes] au moment de la genèse du partenariat et nous souhaitions travailler sur une référence récente. Pour les équipes, c'est un défi d'aborder l'aspect du développement durable avec un équipement utilisé en condition d'urgence, notamment pour le traitement des AVC" souligne Mélissa Vincent.

L'analyse du cycle de vie s'est ensuite étendue au laboratoire de cathétérisme dans son ensemble pour prendre en compte la manière dont la machine s'intègre à son environnement de soin en conditions réelles. Sur la base des informations transmises par les fournisseurs de consommables et par les soignants eux-mêmes, Philips a pu fournir un comparatif de facteurs d'émission de gaz à effet de serre. L'étape de la récolte de données n'a pas été chose aisée. "La plupart des fournisseurs n'étaient pas préparés à l'époque. Ils ont bien avancé sur ce sujet depuis", témoigne Camille Farrando à mind Health. Cette ingénieure en organisation au CHU travaille à la gestion et à la coordination de projets transversaux et complexes à l'échelle de l'hôpital, comme ce partenariat avec Philips.

Les médicaments ont le plus fort impact

Un score environnemental associé à chaque phase du cycle de vie a pu être généré. Les données de l'ACV ont révélé que le système Azurion est responsable d'environ 6 tonnes de CO2 par an. Les données ont montré que les phases d'extraction des matières premières et de production de l'Azurion sont de loin les plus impactantes pour le dispositif utilisé à Rennes, surtout en termes d'épuisement des ressources, d'écotoxicité des eaux douces et de changement climatique (ces phases représentent 66% des émissions totales de CO2).

Mélissa Vincent, dans les locaux de Philips à Eindhoven (Pays-Bas)

A contrario, la phase d'utilisation est assez faible dans le score final, même si, rappelle Mélissa Vincent, "plus une procédure est longue, plus elle consomme d'énergie". La consommation d'énergie liée à la phase d'utilisation représentait 13% des émissions totales à Rennes. "Ce résultat étonnamment faible s'explique par la grande part de l'énergie nucléaire dans le mix énergétique français", précise Melissa Vincent, estimant qu'il ne faut donc "pas s'attendre à un résultat tout à fait similaire à l'étranger".

Azurion n'est cependant pas le plus gros émetteur de carbone dans la salle de neuroradiologie interventionnelle. L'empreinte carbone annuelle de 15 consommables médicaux (sélectionnés dans la méthode de calcul notamment pour leur volumétrie) équivaut à plus de 35 tonnes de CO2.

Une méthode de calcul perfectible

L'analyse a été conduite selon la méthode PEF (Product Environmental Footprint), promue par la Commission européenne. Elle comprend 16 catégories d'impact, auxquelles s'ajoutent des outils de modélisation pour ajuster les scores le plus fidèlement possible. Les résultats ont également été audités par un tiers selon les normes ISO 14040/44. "Cette méthodologie n'avait jamais été testé spécifiquement dans l'industrie de la santé, encore moins sur des équipements d'imagerie médicale, tel que le biplan, qui contient plus de 2000 pièces et composants. C'était un travail colossal" insiste Melissa Vincent.

De nombreuses incertitudes pèsent néanmoins sur la méthodologie de calcul, utilisée pour la première fois dans le secteur de la santé. "Les données ont de très fortes incertitudes, notamment celles des médicaments, d'où l'importance d'aller voir les fournisseurs pour qu'ils nous donnent les données précises. Aujourd'hui, les scores sont en général indexés sur des facteurs monétaires. Le volume d'achat multiplié par le ratio monétaire [méthode de calcul consistant à estimer les émissions de gaz à effet de serre à partir de montants financiers sur lesquels s'appliquent des facteurs d'émission monétaire, ndlr] nous donne l'impact" souligne Camille Farrando.

"Puisque notre objectif au CHU est de mesurer le plus précisément possible notre bilan carbone, cette étude nous a permis d'acquérir des données très précises sur un équipement d'imagerie et de donner une tendance sur l'impact d'un tel équipement. Nous étions sur un facteur dix fois moindre par rapport au ratio monétaire. Cela nous permet d'affiner notre bilan carbone et donc de rediriger les tendances d'impact des différents postes d'émission. C'est un sujet sur lequel nous souhaiterions avancer au fur et à mesure. Il commence à y avoir des bases de données partagées au niveau national ou entre établissements mais la donnée est pour l'instant assez peu disponible" indique Camille Farrando.

Le CHU poursuit sa stratégie de décarbonation

L'optimisation des systèmes CVC (chauffage, ventilation et climatisation) dans les blocs opératoires et l'arrêt des systèmes entre les procédures figurent parmi les pistes envisagées. L'hôpital a calculé des gains d'énergie possibles de 20% en éteignant le système Azurion entre chaque intervention.

L'apport du numérique et des outils d'intelligence artificielle peuvent aussi permettre de maîtriser la consommation énergétique, en améliorant par exemple la qualité des images et en augmentant l'efficience des procédures.

Le CHU de Rennes prévoit d'étendre ces analyses à d'autres salles d'opérations et d'imagerie interventionnelle. Son nouveau Centre Chirurgical et Interventionnel, dont l'ouverture est prévue en 2025, sera un lieu privilégié dans la conduite de ces travaux. L'hôpital a aussi été sollicité par d'autres établissements qui entament la démarche de calculer leur bilan carbone.

Philips entend, de son côté, continuer à accompagner le CHU sur d'autres équipements, comme l'IRM. Mélissa Vincent soutient que "de plus en plus d'établissements de santé, publics comme privés, sont intéressés par une telle démarche".

Le CHU en chiffres :

Établissement pivot du GHT Haute Bretagne 4 sites Plus de 1 800 lits 13 unités mixtes de recherche Depuis 2016, un projet de reconstruction d'un nouveau CHU vise à regrouper en un site unique l'ensemble de ses activités de médecine, de chirurgie et d'obstétrique. Le coût du projet de reconstruction du CHU de Rennes s'élève à 875 M€, dont 218 M€ pour les travaux de la construction du centre chirurgical et interventionnel (CCI) (Source : ARS Bretagne)

Cet article est paru dans mind Health (site web)

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lundi 2 décembre 2024 - 16:24 GMT+1 699 mots

Centrale photovoltaïque et préservation des sols : une combinaison pas si évidente

Les sols représentent d'importants puits de carbone et réservoirs de biodiversité. Pour les préserver même en cas d'installation de centrale solaire, l'Ademe a développé une méthode qui mesure leur impact.

« Nous nous en rendons pas toujours compte, mais les écosystèmes terrestres stockent plus de carbone que n'en contient l'atmosphère », rappelle Thomas Eglin, coordinateur du pôle Énergies renouvelables, sol et impacts environnementaux à l'Ademe. Les plantes, qui captent le CO2 présent dans l'atmosphère, injectent des composés organiques dans le sol par leurs racines. Ils peuvent être stocké jusqu'à plusieurs centaines voire milliers d'années lorsqu'ils s'associent aux matières minérales, comme de l'argile. Ainsi, selon la documentation Carbone organique des sols : l'énergie de l'agro-écologie, une solution pour le climat, de l'Ademe, le réservoir mondial de carbone dans l'atmosphère est de 885 Gt C (en 2023) contre 1600 à 2400 Gt C dans le seul premier mètre de sol.

Les stocks de carbone sont très différents selon l'occupation des sols : de quelques dizaines de tC/ha pour les milieux les plus artificialisés à plus de 100 tC/ha pour les forêts et pour les zones humides, selon les données acquises par le Groupement d'Intérêt Scientifique Sol et par l'inventaire forestier national. Or, l'altération de ces stocks affecte le climat. Panneau solaire : quelle altération des sols ?

Au niveau mondial, les derniers rapports du GIEC indiquent clairement que le développement des énergies solaires et éoliennes et la protection des écosystèmes riches en carbone, comme les forêts et les zones humides, font partie des principaux leviers pour atténuer le changement climatique à court et moyen terme. Néanmoins, la combinaison des deux solutions n'est pas toujours évidente. « L'implantation d'infrastructures comme des centrales solaires au sol peut entraîner des défrichements et des altérations des sols [selon l'étude Photovoltaïque, sol et biodiversité : enjeux et bonnes pratiques de l'Ademe, NDLR], et donc des pertes de stocks de carbone dans les écosystèmes », prévient Thomas Eglin.

Selon une synthèse de la littérature de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), datée de 2022 « les modifications de la couverture terrestre qui pourraient en résulter, [...] pourraient entrainer un rejet net de carbone compris entre 0 et 50 gCO2/kWh sur la durée de vie d'une centrale photovoltaïque, selon la région, l'ampleur de l'expansion, l'efficacité de la technologie solaire, la nature des milieux concernés et les pratiques de gestion des terres dans les parcs solaires ». Dans les cas les plus défavorables, ces émissions, même si elles restent plus faibles que celles associées aux énergies fossiles, sont du même ordre de grandeur que les émissions liées à la fabrication, l'installation, l'exploitation et au démantèlement d'une centrale photovoltaïque en France, soit 35 gCO2/kWh d'après les derniers travaux de l'Ademe avec l'association pour la recherche et le développement des méthodes et processus industriels (Armines). Comment mesurer l'impact sur le stock carbone dans le bilan des émissions

Pour améliorer la prise en compte de l'impact sur les sols des centrales photovoltaïques, l'Ademe a développé une méthode à destination des bureaux d'études et des développeurs de projets. Co-construit avec l'Office Français de la Biodiversité (OFB) dans le cadre de l'Observatoire des Energies Renouvelables et de la Biodiversité, il vise à apporter les principes de l'évaluation d'un bilan de gaz à effet de serre (GES) d'un projet photovoltaïque au sol en intégrant le stock de carbone.

« Dans nos guides, nous recommandons de comparer l'évolution des stocks de carbone dans le sol avec et sans projet de centrale », explique Thomas Eglin. Pour ce faire, le bureau d'étude pourra s'appuyer sur l'outil Aldo de l'Ademe, qui compile des données sur les stocks de carbone dans les forêts et les sols de France. Il propose aussi des valeurs de référence à l'échelle des communes.

« L'objectif est d'atteindre, avec le projet, l'impact le plus faible possible par rapport à la ligne de référence sans projet. Et, grâce à la démarche Eviter, réduire, compenser (ERC), aller chercher des installations qui favorisent le maintien de la biodiversité sur des milieux naturels ou qui vont valoriser des pratiques agrivoltaïques par exemple », détaille-t-il. Limiter les impacts sur les sols et maximiser les bénéfices liés au développement des énergies renouvelables sont ainsi les maîtres mots de cette combinaison.

ABC Bourse (site web) - ABC Bourse
mercredi 4 décembre 2024 - 11:35:23 -0000 291 mots

Valneva: l'impact du chikungunya plus lourd qu'estimé (BMJ)

ABC Bourse

Valneva a fait état mercredi de la publication dans la revue scientifique British Medical Journal (BMJ) d'un article mettant en avant la lourdeur de l - 04/12/2024 09:40

(CercleFinance.com) - Valneva a fait état mercredi de la publication dans la revue scientifique British Medical Journal (BMJ) d'un article mettant en avant la lourdeur de l'impact sanitaire et économique du virus du chikungunya au niveau mondial.

D'après l'étude, la charge économique totale générée par cette maladie a atteint quelque 2,8 milliards de dollars en coûts directs au cours des dix dernières années.

Les coûts indirects sont quant à eux estimés à 47,1 milliards de dollars dans le monde entier, l'Amérique latine et les Caraïbes étant les zones les plus affectées.

Au-delà de cet effet beaucoup plus important que précédemment estimé, l'article du BMJ explique que le chikungunya pourrait avoir un impact significatif sur les systèmes de santé en raison de son caractère 'imprévisible et explosif'.

'Jusqu'à présent, les estimations de l'impact économique et sanitaire du chikungunya étaient limitées et potentiellement sous-estimées', commente

Juan Carlos Jaramillo, le directeur médical de Valneva.

'En raison du changement climatique, les maladies transmises par les moustiques ne sont plus une menace saisonnière et elles continuent de se propager, augmentant ainsi le risque d'épidémies', ajoute le médecin.

Pour mémoire, Valneva commercialise aujourd'hui le premier et le seul vaccin au monde contre le chikungunya.

Suite à ces informations, l'action Valneva gagnait plus de 2% mercredi matin à la Bourse de Paris, signant l'une des plus fortes progressions de l'indice SBF 120.

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bourse Valneva

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Le Quotidien du Médecin (site web)
jeudi 5 décembre 2024 - 13:35:18 964 mots

Agir sur l'environnement des villes améliore la santé de la population

Selon une étude de Santé publique France, la mise en place de politiques publiques visant à promouvoir les mobilités actives, à augmenter le nombre d'espaces verts et à réduire les bruits des transports a un impact sanitaire bénéfique et quantifiable sur la population.

Crédit photo : GARO/PHANIE

À l'aide d'une évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS), Santé publique France (SPF) a mis en évidence l'intérêt d'agir au niveau des collectivités sur différents déterminants environnementaux, tels que les espaces verts, les mobilités actives et la pollution de l'air, d'un point de vue sanitaire.

Présentés lors d'une conférence de presse de l'agence sanitaire, les résultats de cette étude pilote, menée en collaboration avec trois métropoles – Métropole européenne de Lille, Montpellier Méditerranée Métropole et Métropole Rouen Normandie – au cours de la période 2015-2019, ont vocation à être un « vrai appui » pour les politiques publiques en matière d'environnement.

La méthode EQIS, robuste, est historiquement employée pour étudier la pollution de l'air et permet de quantifier concrètement l'impact sanitaire de mesures ciblant des déterminants de la santé. Le principe de la méthode est de fournir des ordres de grandeur afin de sensibiliser et d'inciter à l'action.

Les cinq déterminants étudiés ici sont les espaces verts, les mobilités actives, la qualité de l'air, le bruit des transports et la chaleur, qui sont des déterminants dont les impacts sur la santé sont bien documentés et qui peuvent être ciblés par des politiques d'aménagement du territoire mises en place par les collectivités.

« Ce sont aussi des déterminants qui peuvent être des éléments clés importants pour l'adaptation au changement climatique, la réduction des gaz à effet de serre et la protection de la biodiversité » , a souligné Mathilde Pascal, chargée de projet scientifique à la Direction Santé Environnement Travail de SPF, lors d'une conférence de presse de l'agence sanitaire.

Des bénéfices nets en termes de mortalité

Pour ce qui est des espaces verts, cette approche a montré qu'en atteignant dans tous les quartiers les niveaux de végétation des quartiers les plus riches en espaces verts, la mortalité serait réduite de 3 à 7 %, avec 80 à 300 décès évités par an selon les métropoles.

Concernant les mobilités actives, l'étude s'est intéressée à la pratique de la marche et du vélo. Quelque 100 à 300 décès pourraient être évités en fonction des métropoles dès lors que chaque habitant d'au moins 30 ans marcherait 10 minutes de plus chaque jour de la semaine, ce qui correspond à une baisse de la mortalité de 3 %.

Pour une augmentation équivalente de la pratique du vélo, c'est 200 à 600 décès par an selon la métropole qui pourraient être évités, soit une baisse de 6 %.

De plus, si 90 % des déplacements de moins de 1 km étaient faits en marchant, la mortalité pourrait être réduite de 2 à 3 %, avec 100 à 200 décès évités par an selon la métropole.

Pour la pollution de l'air, l'équipe de SPF s'est appuyée sur les valeurs seuils recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans les trois métropoles étudiées, l'ensemble de la population était exposé à des concentrations en particules fines PM supérieures à la valeur recommandée et la quasi-totalité de la population à des concentrations de dioxyde d'azote (NO) supérieures à la valeur recommandée.

Pourtant, si la valeur seuil de l'OMS était respectée pour les particules PM , la mortalité pourrait diminuer de 7 à 12 % selon la métropole, évitant ainsi de 300 à 1 000 décès par an.

Pour le NO , c'est l'impact sur l'asthme chez l'enfant qui a été étudié : le respect de la valeur seuil recommandée par l'OMS pourrait réduire le nombre de nouveaux cas de 8 à 12 % selon la métropole, soit une baisse de 200 à 500 cas par an.

Des résultats tangibles pour guider les politiques publiques

Si les seuils de l'OMS étaient également respectés concernant le bruit des transports routiers et ferroviaires, le sommeil de plusieurs milliers de personnes par an par métropole pourrait être amélioré. Réduire l'exposition au bruit des transports permettrait également d'éviter 20 à 90 hospitalisations pour maladies cardiovasculaires par an.

Concernant la chaleur, l'étude a montré que la température des 10 % des jours les plus chauds de l'année était responsable de 1 % de la mortalité observée durant l'été, avec 35 à 90 décès par an en fonction des métropoles.

« Nous espérons que ces résultats tangibles seront utiles pour guider les politiques publiques », avance Mélina Le Barbier-Andréani, directrice adjointe de la Direction Santé Environnement Travail de SPF. Les responsables des trois métropoles participantes, à qui SPF donne la parole dans son communiqué, saluent ce travail qui vient chiffrer l'impact sanitaire des actions déployées. Par exemple, ce sont à Rouen une expérimentation de la « gratuité » des transports en commun, notamment pendant les pics de pollution, la mise en place d'une zone à faibles émissions mobilité (ZFE), une renaturation, la location de vélos électriques longue durée, à Montpellier l'enrichissement du plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) et du plan des mobilités (PDM) ou encore à Lille le développement des transports en commun, le plan vélo, la stratégie nature et eau en métropole, la prime pour le remplacement des chauffages polluants et le plan de prévention du bruit. SPF souhaite désormais mettre la méthodologie EQIS utilisée pour ce travail à disposition des autres métropoles.

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Source : lequotidiendumedecin.fr

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La République des Pyrénées (site web)
Accueil Economie Bassin de Lacq, jeudi 12 décembre 2024 1191 mots

« Le volume nécessaire existe » : Elyse Energy rassure sur les besoins en bois pour son projet

Pierre-Olivier Julien

Après une nouvelle réunion du comité de suivi, la PME se dit confortée dans sa stratégie d'approvisionnement diversifié (forêts, déchets-bois, bois agricole). Un expert mandaté par la Commission du débat public émet cependant quelques doutes.

Quelques jours après une annonce importante, financièrement parlant, pour la suite de ses projets d'usine, principalement E-CHO sur le bassin de Lacq, Elyse Energy a participé ce jeudi soir au deuxième comité de suivi, à Mourenx, centré cette fois sur les études des gisements de biomasse ligneuse.

C'est-à-dire la capacité à satisfaire les besoins en matière sèche provenant notamment des forêts du Sud-Ouest pour l'usine BioTJet, à Pardies, qui produira du e-biokérosène.

La jeune entreprise lyonnaise, qui prévoit notamment de produire de l'hydrogène et des carburants durables sur le bassin de Lacq, vient de réaliser une levée de fonds de 120...

C'est-à-dire la capacité à satisfaire les besoins en matière sèche provenant notamment des forêts du Sud-Ouest pour l'usine BioTJet, à Pardies, qui produira du e-biokérosène.

La rédaction vous conseille Bassin de Lacq : avec de nouveaux actionnaires, Elyse Energy sécurise ses projets d'usines La jeune entreprise lyonnaise, qui prévoit notamment de produire de l'hydrogène et des carburants durables sur le bassin de Lacq, vient de réaliser une levée de fonds de 120 millions d'euros auprès de quatre investisseurs de poids. Son PDG Pascal Pénicaud nous fait un point sur cette avancée importante.

C'est l'un des sujets qui cristallise le plus les débats depuis un an. Les opposants le résumaient ainsi : « Ce serait couper des arbres pour faire voler des avions », et de s'inquiéter des « 14 000 hectares de forêt nécessaires par an » selon eux.

En avril, Elyse Energy, conscient de la levée de boucliers, avait déjà révisé son projet concernant le recours à la biomasse forestière. Cela représentait, à l'origine, 300 000 tonnes de matière sèche, soit 30 % des besoins, à côté des 70 % fournis par l'électricité. Le porteur de projet s'engage désormais à baisser à 10 % cette part forestière.

Trois gisements

Cela s'élèverait ainsi, « à l'horizon 2034 » nous précise Benoît Decourt, cofondateur d'Elyse Energy, à 100 000 tonnes issues des forêts. Pour y parvenir, l'entreprise avance désormais une stratégie d'approvisionnement diversifiée, reposant sur la filière forestière, mais aussi la filière bois-déchets et les filières agricoles dès le démarrage de ses unités.

C'est ce qui a été rappelé ce jeudi. Elyse Energy a souligné que la filière du bois-déchets se verrait offrir un débouché local « alors qu'il est actuellement majoritairement valorisé à l'étranger ».

Concernant le bois agricole, le maître d'ouvrage estime que les filières, en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, pourront se structurer « en s'appuyant notamment sur la collecte d'arrachages naturels (vigne, arboriculture) et sur le développement des cultures à vocation énergétiques (CIVE) dans les zones en déprise agricole ».

Enfin, pour la partie forêt, Elyse Energy assure que le projet « contribuera à valoriser les massifs et essences peu exploités, tout en promouvant une gestion durable des forêts ». Le porteur compte aussi sur le développement du bois d'oeuvre et du bois d'industrie, « en utilisant uniquement certains de leurs co-produits (le menu bois) ».

Pour soutenir cette stratégie, une unité industrielle dédiée à la préparation, au stockage et à la torréfaction de la biomasse, prendra place au sein du projet BioTJet, pour un investissement de 100 millions d'euros.

Des filières à structurer

En attendant, Elyse Energy a mandaté des bureaux d'études spécialisés afin de réaliser des analyses de disponibilité de ces gisements ligneux, dont les résultats « seront consolidés et présentés en janvier » nous indique Benoît Decourt.

Le temps notamment de prendre en compte le « dire d'expert » sur la méthode d'Elyse, réalisé par un autre bureau d'études, Solagro, mandaté de son côté par la Commission nationale du débat public.

Il s'avère que sur l'approvisionnement en bois agricole, Solagro souligne que l'approche d'Elyse Energy, phasée dans le temps, prudente, est « pertinente » mais que l'estimation du gisement est à optimiser car les filières concernées ne sont pas encore structurées pour la collecte ou la livraison du bois envisagé, ce que reconnaît volontiers la PME.

Sur l'approvisionnement de bois issus de déchets, Solagro note que cette ressource sera (ou est déjà) potentiellement sujette à concurrence d'usages (méthaniseurs, composteurs...). Sa disponibilité sera donc « à affiner » souligne Solagro. « Mais a minima, le gisement et la faisabilité sont validés » assure Benoît Decourt.

À propos du bois prélevé en forêt ou provenant de produits connexes de scieries, 838 000 tonnes de masse sèche additionnelles par an pourraient être mobilisées sur la zone d'approvisionnement, selon les premières données de l'étude d'Elyse Energy. Ce « en respectant la hiérarchisation des usages et en restant dans le cadre de prélèvements durables. »

« Incertain », « peu compatible »

Sur ce point, Solagro affirme que l'industriel, dans sa méthode, « surestime la disponibilité » par rapport à son analyse, « en comptant notamment sur une mise en accessibilité optimiste. »

« Ce sont des éléments qu'on a intégrés » indique Benoît Decourt, « mais on parle ici de 800 000 tonnes, pour un besoin de 100 000 tonnes en réalité. Les études se rejoignent sur la présence du volume nécessaire. La divergence tient sur l'accessibilité de certains gisements, c'est pourquoi nous comptons aller chercher des massifs qui ne sont pas gérés aujourd'hui. Mais là aussi, ça nécessite un travail de structuration » confirme le cofondateur d'Elyse Energy.

Solagro indique en effet qu'il faudrait compléter l'étude de gisement par une vision prospective de la ressource (en tenant compte notamment de l'impact du changement climatique) et des conflits d'usages pour définir une stratégie de moyen terme.

En guise de conclusion, le dire d'expert constate que le phasage actuel « présente une mobilisation accrue de la biomasse forestière les 3 premières années » et que la transition vers les ressources non forestières « paraît incertaine car les autres ressources présentent des enjeux susceptibles de freiner leur mobilisation, et ne seront pas facilement compétitives d'un point de vue technico-économique ».

La temporalité paraît aussi « peu compatible » avec la phase de prospection pour une mise en gestion de forêts privées, « qui prend du temps ».

Le travail se poursuit

La PME, elle, assure que les experts confirment sa stratégie d'approvisionnement diversifié en biomasse. « Les conclusions, qui sont assorties de recommandations méthodologiques, confirment la cohérence de la disponibilité des gisements au regard des besoins du projet ».

Les travaux pour structurer le plan d'approvisionnement vont ainsi se poursuivre, « en attendant les études d'impact environnemental, l'instruction des autorisations administratives et la contractualisation des sources d'approvisionnement ».

« L'approvisionnement n'est pas garanti » Les opposants, regroupés dans le collectif Touche pas à ma forêt pour le climat, ont pu aussi s'exprimer lors de ce comité de suivi. « Le dire d'expert va plutôt dans notre sens » nous commentait le collectif avant la réunion. Les opposants, qui attendent toujours un plan d'approvisionnement précis, ont compris à la lecture du rapport que cet approvisionnement n'était pas garanti, que les filières déchets ou agricoles n'étaient pas prêtes « et donc que la biomasse forestière sera la seule mobilisée ». Le collectif réclame aussi une étude d'impact environnemental « par rapport au réchauffement climatique ». Touche pas à ma forêt pour le climat, qui dit ne pas être anti-réindustrialisation, estime qu'Elyse pourrait envisager d'utiliser plutôt du CO2 industriel dans son process que de la biomasse forestière.

Cet article est paru dans La République des Pyrénées (site web)

Le Parisien Étudiant (site web)
CURSUS, mercredi 11 décembre 2024 1365 mots, p. 2,3

RSE, IA, cybersécurité:le tour des spécialités qui montent

Nicolas Chalon

Au niveau master, certains domaines deviennent incontournables. Deux en particulier chamboulent ces programmes, la transition écologique et les data. Toutes les filières sont impactées.

S'IL SUFFISAIT d'ouvrir des formations sur les thèmes les plus tendance et d'en fermer d'autres, les choses seraient simples. C'est cependant une autre approche qu'invitent à adopter les deux grands enjeux actuels. «La transition écologique comme l'intelligence artificielle(IA)impliquentun changement culturel de notre part. Toutes deux nécessitent de la pluridisciplinarité et de la transversalité», avance Pascal Lecroart, vice-président en charge de la formation et de la vie universitaire à l'université de Bordeaux (Gironde).

Entre d'autres termes, il ne s'agit pas uniquement d'ajouter des cursus au catalogue de master - même si certains parcours sont bien dédiés à l'IA ou à l'environnement - mais d'infuser les nouvelles connaissances dans les spécialités existantes. Et ce, du droit à l'économie, en passant par la médecine. «Tant de disciplines sont concernées par ces mutations qu'on ne peut avancer qu'en croisant les expertises», juge Pascal Lecroart.

Du côté de l'Université Caen Normandie (Unicaen), dans le Calvados, six nouveaux mas-ters ont ouvert en septembre dernier. Et leurs thèmes trahissent bien les priorités du moment: cybersécurité, droit dunumérique,Intelligencearti-ficielleetfacteurshumains,ou encore management de la qualité, de la sécurité et de l'environnement.

Pour l'établissement, il s'agit d'embrasser les transitions dans toutes leurs dimensions. «Par exemple, sur l'énergie, nous formons aussi bien des techniciens de maintenance que des ingénieurs énergéticiens ou des spécialistes de la radioprotection. Nous formons également des sociologues à l'évaluation de l'acceptabilité sociale des projets, ainsi que des biologistes qui mesurent l'impact des installations hydroliennes sur les milieux marins », illustre Hélène Bouraïma, vice-présidente en charge de la coordination et de la formation à l'Unicaen. Laquelle note également une forte croissance des demandes pour la filièrenucléairecette année. Sans doute issue de la volonté aichée par les pouvoirs publics de relancer cette machine, promesse de nombreux emplois.

Haro sur les filières porteuses

En efet, si les étudiants se pressent à la porte de certains masters, ce n'est pas uniquement parce que leurs matières sont passionnantes. Mais aussi parce qu'ils sont l'ultime sésame à acquérir avant de chercher un emploi. «Comme je n'avais pas d'idée très précise du secteur vers lequel je voulais me diriger, j'ai choisi la spécialité Data et IA », explique Pierre-Louis,étu-diantàl'ESILV, école d'ingénieurs du Pôle Léonard de Vinci, à Paris-La Défense. Il cherchait ainsi à acquérir des compétences susceptibles de lui ouvrir le maximum de portes et d'intéresser un large spectre de recruteurs. «L'IA est une méthode pour faire gagner du temps et de l'argent aux entreprises. Bien sûr que toutes sont intéressées ! », airme l'étudiant.

Actuellement en première année de master, Pierre-Louis explore le machine learning (l'apprentissage automatique), «version la plus simple de l'IA, où l'on étudie les données que l'on a déjà pour estimer des résultats à venir», résume-t-il. En deuxième année, il a déjà hâte de se pencher sur le deep learning, «concept bien plus fou où la machine apprend toute seule, sans qu'on en maîtrise réellement les ressorts.» Côté professionnel, Pierre-Louis se verrait bien commencer par quelques années dans le conseil en technologies. « C'est un domaine formateur, qui vous amène à vous pencher sur des problématiques de secteurs différents et d'engranger de l'expérience rapidement », pense-t-il.

L'IA est sans aucun doute une bonne option pour les scientifiques.Lesopportunités y sont nombreuses et les salaires des débutants plus élevés qu'ailleurs (lire notre article page 9). Pour des profils plus commerciaux, en revanche, les ofres d'emploi en IA ne sont pas encore légion.

Le choc ChatGPT

«Il n'y avait pas beaucoup d'opportunités pour moi. Dans ce domaine, les entreprises sont encore focalisées sur le côté tech. Mais cela va évoluer et je continue à me former par moi-même»,confieMorgane, diplômée de MBS (Montpellier Business School) dans l'Hérault, qui a choisi de démarrer sa carrière en marketing digital, au sein d'une agence de communication. Malgré tout, ses travaux en matière d'IA ont impressionné, valant même à son mémoire de fin d'études d'être primé par la revue Management & Datascience.

Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance... «J'ai raté mon bac en 2018 et ne l'ai jamais repassé. C'était du temps où l'on pouvait intégrer un brevet de technicien supérieur (BTS) sans avoir coché cette case. J'ai eu de la chance, car ce n'est plus possible depuis», relate Morgane. Un BTS qu'elle diplôme entre MBS et l'Université de Montpellier, puis un master.

Son intérêt pour l'IA est né d'un phénomène nommé ChatGPT. «Quand cet outil a débarqué, cela a été une avalanche au sein de la population étudiante, se souvient-elle. Très vite, je me suis moi-même sentie esclave, dépendante de la machine et, pour tout dire, un peu abrutie.» L'étudiante est à la fois fascinée par les possibilités ofertes par ces IA dites génératives, qu'inquiète devant la perte d'autonomie qu'elles induisent en se substituant si facilement à nos efforts de réflexion.

Si les entreprises privilégient les talents informatiques, l'IA est, selon Morgane, une question autant sociologique que technologique. C'est ainsi qu'est née l'idée de son mémoire, dédié à l'impact de l'IA sur la productivité des étudiants. Ce qu'il en ressort? Avant tout la nécessité de former tout le monde à son utilisation, profs comme élèves, pour «éviter de tomber dans un cercle vicieux et l'utiliser à bon escient», préconise la jeune diplômée, qui a elle-même appelé ChatGPT à la rescousse pour alléger sa prose de quelques répétitions.

Séduit par son travail, un professeur lui a proposé de se lancer dans une thèse. «C'était une belle opportunité, mais je ne me voyais pas efectuer encore trois ans d'études», se dit Morgane. Même si devenir docteure sans avoir le bac aurait eu une certaine allure.

Toujours en train de creuser les sujets liés à l'IA, la jeune diplômée se verrait bien, un jour, intervenir dans les universités et les écoles sur ce sujet. Tout en restant persuadée que lesprofils comme le sien ne tarderont pas à intéresser les entreprises. «L'IA sera bientôt intégrée à tous les niveaux des organisations. Ce n'est qu'une question de temps», prédit-elle.

Transition, une explosion de cursus

Parfois, les formations les plus demandées collent tout à fait aux attentes du marché. «C'est typiquement le cas de la cybersécurité, prisée à la fois des étudiants et des employeurs, qui nous demandent clairement d'en former davantage», note Myriam Lewkowicz, responsable des masters de l'Université de technologie de Troyes dans l'Aube. Seulement, dispenser une bonne formation, et disposer des budgets et des personnels pour ouvrir des places sont deux questions bien diférentes.

Dans d'autres cas, les besoins de compétences sont bien réels, mais demandent de faire évoluer le modèle pédagogique. « Nous avions observé que notre mention Risques et Environnement avait de moins bons chifres d'insertion professionnelle qu'escomptés. Nous l'avons ouvert à l'alternance et cela a tout de suite bien fonctionné», illustre Myriam Lewkowicz. Nombre d'entreprises hésitent en efet à franchir le pas de la transition en créant un poste. Elles trouvent dans le modèle de l'apprentissage un bon moyen de commencer à lancer ces sujets en interne avant de recruter un collaborateur dédié.

Impossible d'ignorer la montée en puissance des formations dédiées aux transitions écologique et sociétale au cours des dernières années. Selon le cabinet de recrutement Birdeo, spécialisé dans le développement durable et les métiers à impact, pas moins de 500 cursus liés à la RSE existent désormais en France. Qui répondent à des besoins de compétences multiples exprimés par les entreprises: profils financiers et juridiques, spécialistes de l'énergie ou de la rénovation thermique, urbanistes, communiquants...

Et parfois même, un peu tout cela à la fois: «Les organisations cherchentdesprofilscapables de gérer la complexité, de jongler avec les paradoxes et de communiquer avec les diférentes fonctions », éclaire Fiammetta Cascioli, Directrice du MSc Business Transformation for Sustainability de Kedge Business School. Ces professionnels doivent par conséquent réunir des connaissances environnementales (changement climatique, limites planétaires, biodiversité), de gestion (élaboration de feuilles de route stratégiques, pilotage), ainsi qu'un bon leadership pour embarquer l'ensemble des équipes dans un nouveau modèle.

a Latransition écologique comme l'intelligence artificielle impliquent un changement culturel Pascal Lecroart, université de Bordeaux

Afrikipresse
samedi 14 décembre 2024 615 mots

Cantines scolaires en Côte d'Ivoire : des impacts concrets pour l'avenir des enfants

La participation du Professeur Mariatou Koné, Ministre de l'Éducation Nationale et de l'Alphabétisation, au 24e Forum mondial pour la nutrition infantile à Osaka, Japon, marque une étape décisive pour la Côte d'Ivoire. Ce rendez-vous international, axé sur les innovations en matière d'alimentation scolaire, renforce les efforts du gouvernement ivoirien pour garantir aux enfants des repas équilibrés, améliorer leurs conditions d'apprentissage et lutter contre l'insécurité alimentaire en milieu scolaire.

Du 9 au 12 décembre 2024, le 24e Forum mondial pour la nutrition infantile réunit à Osaka près de 350 acteurs internationaux, parmi lesquels des représentants de gouvernements, d'organisations internationales, d'ONG et de chercheurs. Placé sous le thème « Les programmes d'alimentation scolaire à l'ère de la transformation des systèmes alimentaires » , ce forum offre une plateforme d'échanges stratégiques sur l'impact des cantines scolaires dans le développement des enfants. La Côte d'Ivoire, représentée par le Professeur Mariatou Koné, y réaffirme son engagement en faveur de la nutrition infantile et de l'amélioration des environnements scolaires pour répondre aux défis du changement climatique et de l'insécurité alimentaire.

Des cantines scolaires au coeur des politiques éducatives ivoiriennes

En Côte d'Ivoire, les cantines scolaires jouent un rôle déterminant dans la lutte contre la faim et l'amélioration des performances scolaires. Sous l'impulsion du Président de la République, Alassane Ouattara, le pays a rejoint la Coalition mondiale pour l'alimentation scolaire en 2022. Cette initiative, portée par le Programme alimentaire mondial, vise à offrir à chaque enfant un repas nutritif à l'école, garantissant ainsi des conditions optimales d'apprentissage.

Grâce à cette adhésion, la Côte d'Ivoire bénéficie d'un appui technique et financier pour le développement et l'équipement des cantines scolaires, en particulier dans les zones rurales et périurbaines, où l'insécurité alimentaire est plus marquée. La création d'une direction technique dédiée aux cantines scolaires témoigne de la volonté du gouvernement d'en assurer une gestion rigoureuse et équitable sur tout le territoire national.

Un impact mesurable sur la santé et la réussite des élèves

Les cantines scolaires apportent des bénéfices concrets :

Amélioration de la santé des enfants : Les repas équilibrés contribuent à réduire la malnutrition et les carences alimentaires, permettant aux enfants de bien grandir et de rester en bonne santé.

Augmentation du taux de scolarisation : Dans les zones rurales, la présence d'une cantine incite davantage les parents à scolariser leurs enfants, réduisant ainsi le taux d'abandon scolaire.

Amélioration des performances scolaires : Les repas réguliers renforcent la concentration et les capacités cognitives des élèves, favorisant de meilleurs résultats scolaires.

Ces impacts, confirmés par des études internationales et des recommandations des États Généraux de l'Éducation Nationale et de l'Alphabétisation, placent les cantines scolaires au coeur de la stratégie éducative du pays.

Les retombées du 24è Forum mondial

En participant au Forum mondial pour la nutrition infantile, le Professeur Mariatou Koné et la délégation ivoirienne ont pu échanger des bonnes pratiques internationales et découvrir les initiatives japonaises d'excellence en matière d'alimentation scolaire. L'occasion également d'accéder aux dernières données mondiales sur l'impact des programmes d'alimentation scolaire face aux défis climatiques et économiques.

Cette participation permettra à la Côte d'Ivoire de renforcer ses partenariats et d'intégrer des innovations dans ses politiques nationales. En s'appuyant sur les recommandations issues de ce forum, le pays entend consolider la généralisation des cantines scolaires, tout en assurant leur approvisionnement durable.

n engagement pour l'avenir

L'implication du gouvernement ivoirien, à travers le Ministère de l'Éducation Nationale et de l'Alphabétisation, démontre une vision claire : faire de l'alimentation scolaire un levier essentiel pour améliorer les conditions d'apprentissage et offrir un avenir prometteur aux enfants. Grâce aux efforts déployés, la Côte d'Ivoire poursuit son ambition de bâtir une génération épanouie, instruite et prête à contribuer au développement du pays.

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
12 décembre 2024 1864 mots
Mission réensauvagement : l'Écosse et le Pays de Galles sont les pionniers de la restauration de la nature en Europe
Jennifer Marsden

Les initiatives de réensauvagement sont déjà couronnées de succès au Royaume-Uni, l'Écosse souhaitant devenir la première "nation de réensauvagement" au monde, sous la houlette d'une coalition de plus... Voir l'article

Cercle Finance (site web)
Actualités financières des sociétés, mercredi 4 décembre 2024 - 09:40:00 236 mots

[(CercleFinance.com) - Valneva a fait état...]

(CercleFinance.com) - Valneva a fait état mercredi de la publication dans la revue scientifique British Medical Journal (BMJ) d'un article mettant en avant la lourdeur de l'impact sanitaire et économique du virus du chikungunya au niveau mondial.D'après l'étude, la charge économique totale générée par cette maladie a atteint quelque 2,8 milliards de dollars en coûts directs au cours des dix dernières années.Les coûts indirects sont quant à eux estimés à 47,1 milliards de dollars dans le monde entier, l'Amérique latine et les Caraïbes étant les zones les plus affectées.Au-delà de cet effet beaucoup plus important que précédemment estimé, l'article du BMJ explique que le chikungunya pourrait avoir un impact significatif sur les systèmes de santé en raison de son caractère 'imprévisible et explosif'.'Jusqu'à présent, les estimations de l'impact économique et sanitaire du chikungunya étaient limitées et potentiellement sous-estimées', commente Juan Carlos Jaramillo, le directeur médical de Valneva.'En raison du changement climatique, les maladies transmises par les moustiques ne sont plus une menace saisonnière et elles continuent de se propager, augmentant ainsi le risque d'épidémies', ajoute le médecin.Pour mémoire, Valneva commercialise aujourd'hui le premier et le seul vaccin au monde contre le chikungunya.Suite à ces informations, l'action Valneva gagnait plus de 2% mercredi matin à la Bourse de Paris, signant l'une des plus fortes progressions de l'indice SBF 120.Copyright (c) 2024 CercleFinance.com. Tous droits réservés.

Rapports - Défense - Europe Securité défense

Date de publication : 22 novembre 2024 74764 mots

CONS_CONS(2024)15788_ADD05_REV01_FR.pdf

122 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... 15788/24 ADD 5 REV 1 1 ECOFIN.2.A FR Conseil de l'Union européenne Bruxelles, le 20 novembre 2024 (OR. en) 15788/24 ADD 5 REV 1 FIN 1018...

Pour voir le rapport :
https://www.europarl.europa.eu/sedcms/documents/PRIORITY_INFO/1436/279/CONS_CONS(2024)15788_ADD05_REV01_FR.pdf
L'Humanité (site web)
Environnement, jeudi 5 décembre 2024 784 mots

Espaces verts, transports, lutte contre la pollution de l'air... Quel est l'impact réel des politiques publiques sur la santé ?

Clémentine Eveno

Agir pour les espaces verts, les mobilités actives, contre la pollution de l'air, le bruit des transports, la chaleur à l'échelle d'une métropole apporte « des bénéfices importants pour la santé », montre une étude de Santé publique France dévoilée ce jeudi 5 décembre. Des centaines de décès pourraient ainsi y être évités chaque année, souligne ses auteurs.

Si le constat n'est pas surprenant, il montre toutefois l'ampleur de l'impact des politiques publiques en ville sur la vie des citadins. Une étude de Santé publique France, dévoilée ce jeudi 5 décembre, a évalué quantitativement les impacts sur la santé de la mise en place d'actions en faveur de plusieurs mesures dans les métropoles, en collaboration avec Lille, Montpellier et Rouen.

Il en ressort que « les politiques publiques visant à augmenter le nombre d'espaces verts urbains, promouvoir les mobilités actives (marche et vélo), améliorer la qualité de l'air, réduire le bruit des transports et la chaleur en ville se traduisent annuellement par des bénéfices importants pour la santé de l'ensemble des habitants de chaque métropole, en termes de mortalité, de morbidité, de recours aux soins et de gêne », résume un communiqué de l'agence nationale de santé publique.

« En végétalisant davantage, la mortalité pourrait être réduite de 3 à 7 % »

Avec cette étude, l'agence de santé espère aider à orienter les politiques des collectivités locales. « Ces actions essentielles dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité contribuent également à protéger la santé », poursuit le communiqué. Si l'étude établit des ordres de grandeur, associés à des scénarios d'actions ambitieux, elle rappelle néanmoins que toute action dans ce sens a des bénéfices pour la santé.

Cette étude s'appuie sur une méthodologie « robuste et rodée sur la pollution de l'air, appliquée pour la première fois à d'autres déterminants » de santé, a expliqué Mélina Le Barbier, directrice adjointe de la direction Santé Environnement Travail, lors d'une conférence de presse. Elle utilise des données, locales et nationales, de 2015 à 2017, voire 2019, selon les déterminants. Les années Covid n'y sont pas incluses.

Et après trois ans de travail, plusieurs enseignements sont révélés par l'étude. Déjà, le verdissement urbain peut épargner beaucoup de vies. « En végétalisant davantage, la mortalité pourrait être réduite de 3 à 7 % selon la métropole » relate l'étude. Cela supposerait d'atteindre dans tous les quartiers les niveaux de végétation des quartiers les plus verts.

Faire 90 % des déplacements de moins de 1 km en marchant éviterait « entre 100 et 200 décès par an selon la métropole »

Pour les mobilités actives, l'analyse se concentre sur la marche et le vélo. « Si chaque habitant de 30 ans et plus marchait 10 minutes de plus chaque jour de la semaine, la mortalité pourrait diminuer de 3 %, soit d'environ 100 à 300 décès par an selon la métropole », selon l'étude.

De plus, « si chaque habitant de 30 ans et plus faisait 10 minutes de vélo de plus chaque jour de la semaine, la mortalité pourrait diminuer de 6 %, soit de 200 à 600 décès par an, selon la métropole », poursuit le document. En outre, faire 90 % des déplacements de moins de 1 km en marchant éviterait « entre 2 et 3 % de la mortalité, soit entre 100 et 200 décès par an », assurent les chercheurs.

Quant à la pollution de l'air, respecter le seuil d'exposition aux particules fines (PM2,5) recommandé par l'Organisation mondiale de la santé pourrait diminuer la mortalité annuelle de 7 à 12 % selon la métropole, soit de 300 à 1 000 décès.

Les résultats s'apprécient à l'échelle de la population d'une métropole

Pour le bruit associé aux transports, le respect des valeurs recommandées par l'OMS permettrait, dans chaque métropole chaque année, d'améliorer le sommeil de plusieurs milliers de personnes et d'éviter de 20 à 90 hospitalisations pour maladie cardiovasculaire. Pour la chaleur, « l'exposition à des températures très élevées a été responsable de 1 % de la mortalité observée durant l'été, soit de 35 à 90 décès par an selon la métropole considérée », dénoncent les experts.

Tous ces résultats ne s'apprécient pas à l'échelle individuelle mais de la population d'une métropole. Par exemple, « si chaque personne augmente de dix minutes sa pratique, ça fait une quantité d'activité physique sur l'ensemble de la population métropolitaine, avec tel ou tel impact de santé », a explicité Mathilde Pascal, chargée d'études à la direction Santé Environnement Travail.

Dans les trois métropoles sur lesquelles l'étude s'est basée, « des plans d'actions sont en cours ou votés pour modifier l'urbanisme, augmenter les espaces verts ou les mobilités, et ces résultats viennent illustrer l'intérêt de ces actions », déclare le responsable d'unité de Santé Publique France Guillaume Boulanger.

Cet article est paru dans L'Humanité (site web)

La Presse de Tunisie (site web réf.) - Lapresse
27 novembre 2024 943 mots
Aussi paru dans
27 novembre 2024 - 45e Nord (site web réf.)
28 novembre 2024 - All Africa (web site ref.)
Lancement du projet climatique inclusif : Vers des municipalités tunisiennes plus résilientes
Malek CHOUCHI

Dans le cadre du lancement du projet Action climatique inclusive dans les municipalités tunisiennes (ACICT) , le Centre international de développement pour une gouvernance locale innovante (CILG) et la Fédération canadienne des... Voir l'article

News Assurances Pro (site web)
lundi 2 décembre 2024 405 mots

Inondations en Espagne : Un impact limité sur les notations des assureurs

S&P Global Ratings

Les inondations catastrophiques qui ont frappé la région de Valence le 29 octobre 2024 sont un des désastres les plus coûteux de l’histoire de l’Espagne, avec des pertes assurées estimées à 3,5 milliards d’euros par le Consorcio de Compensación de Seguros (CCS).

S&amp;P Global Ratings estime cependant qu’elles n'auront qu'un impact limité sur les assureurs privés et les réassureurs par rapport à la magnitude de l’évènement. Le CCS, une institution publique rattachée au ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie, couvrira en effet la plupart des dommages, notamment ceux liées aux maisons résidentielles, aux véhicules, aux bureaux, aux magasins, aux entrepôts, aux sites industriels et aux infrastructures, ainsi que les pertes de chiffre d'affaires. Il couvrira également les dommages corporels.

DANA (acronyme de depresion aislada en niveles alto, ou dépression isolée à niveau élevé en français) est le phénomène météorologique qui a causé les inondations. DANA est un événement récurrent mais sa magnitude en octobre a été exceptionnelle, notamment dû au réchauffement de la mer méditerranée. La prise en charge de cette catastrophe naturelle met en évidence l'importance des partenariats public-privé pour soutenir l’assurabilité et atténuer les effets du changement climatique.

En effet, le CCS est financé par des contributions obligatoires sur les polices d'assurance souscrites par les assureurs primaires. Il perçoit des primes calculées en proportion du capital assuré, qui dépend lui-même des lignes d'activité. Le CCS a collecté environ 1 milliard d'euros de primes en 2023 et a accumulé des réserves de plus de 10 milliards d'euros sur plusieurs décennies pour couvrir les événements extrêmes, tels que les inondations. Du fait de ces dernières, qui permettent au CCS d’assurer aux acteurs locaux une stabilité des revenus, S&amp;P considère que le risque lié au secteur de l’assurance dommages en Espagne est limité.

En parallèle de l’action du CCS, le gouvernement espagnol a annoncé plusieurs mesures financières supplémentaires pour soutenir la reconstruction de la région de Valence sur le moyen-long terme. S&amp;P Global Ratings surveillera l’évolution de la situation pour jauger de son impact futur sur les notations. De manière générale, l’agence de notation continue d’étudier les impacts des évènements climatiques exceptionnels sur la qualité de crédit des assureurs, ainsi que les mesures d’adaptations mise en place par ces acteurs.

Cet article est paru dans News Assurances Pro (site web)

PR Newswire Europe (français)
mardi 19 novembre 2024 - 03:00:00 UTC -0500 685 mots

La migration des investissements apparaît comme une solution clé pour le financement de la lutte contre le changement climatique lors de la COP29

Henley & Partners

LONDRES, 19 novembre 2024 /PRNewswire/ -- Alors que les dirigeants mondiaux réunis à la COP29 à Baku sont confrontés au défi de mobiliser 1 000 milliards de dollars par an en financement climatique, la migration d'investissement est apparue comme une solution de financement innovante pour les nations vulnérables au climat. Cette question sera au coeur de la 18e conférence sur la citoyenneté mondiale qui se tiendra à Singapour la semaine prochaine. Les chefs de gouvernement et les experts en matière de migration d'investissement examineront comment les programmes de citoyenneté et de résidence par investissement peuvent fournir un financement immédiat et sans dette aux petits États insulaires en développement (PEID) pour la lutte contre le changement climatique.

La semaine dernière, la nation insulaire de Nauru, dans le Pacifique, a lancé le programme révolutionnaire Nauru Economic and Climate Resilience Citizenship Program - le premier programme de citoyenneté au monde spécifiquement conçu pour relever les défis du changement climatique, reflétant un nouveau modèle de financement pour l'intégration du développement économique et des solutions climatiques. Il s'agit d'une tendance émergente, selon laquelle les pays accèdent au financement du secteur privé pour des projets urgents d'adaptation au climat en offrant des droits de résidence ou la citoyenneté en échange.

S'exprimant après le lancement du programme lors de la COP29 à Bakou, S.E.M. David Adeang, président de la République de Nauru, a souligné le potentiel de transformation de la migration d'investissement. « Il offre aux nations petites et vulnérables comme la nôtre un mécanisme puissant pour atténuer les risques liés à la durabilité et renforcer la résilience climatique. Notre programme de citoyenneté établit une nouvelle norme à cet égard, en canalisant les investissements directement dans des projets qui préservent l'avenir de notre nation et contribuent à la sauvegarde des principaux points chauds de la biodiversité mondiale. »

Le gouvernement de Nauru a mandaté le cabinet de conseil en investissements internationaux et migrations Henley & Partners pour concevoir, mettre en oeuvre et promouvoir le programme. S'exprimant lors de la COP29, Dr. Christian H. Kaelin , Président de Henley & Partners, a souligné l'avantage unique de la migration d'investissement. « Les programmes offrent plus que des avantages économiques. Ils attirent des citoyens du monde entier qui s'engagent en faveur de la durabilité environnementale, favorisant ainsi un réseau de défenseurs investis dans l'avenir des régions vulnérables. »

 Plus de 400 délégués de plus de 50 pays sont attendus à la 18e conférence annuelle sur la citoyenneté mondiale , qui se tiendra du 27 au 29 novembre à Singapour. L'Honorable Mohamed Nasheed, secrétaire général du forum Climate Vulnerable Forum , qui représente 70 nations vulnérables au climat, s'adressera à la conférence et soulignera l'obligation éthique qui s'impose : « Ceux qui disposent de richesses et d'une mobilité mondiale sont les mieux placés pour agir, car ils ont le devoir de protéger la planète vis-à-vis des générations futures. Le concept de « justice climatique » met l'accent sur cette responsabilité, car les pays en développement - dont beaucoup contribuent le moins aux émissions - sont souvent les plus durement touchés par les effets du changement climatique. »

 Afin de renforcer ses capacités de conseil dans cet espace en évolution rapide, Henley & Partners a nommé Jean Paul Fabri en tant qu'économiste en chef. Fabri possède une vaste expérience dans le conseil aux gouvernements en matière de développement économique et de résilience climatique. « Pour les personnes fortunées, investir dans le financement de la lutte contre le changement climatique n'est pas seulement un devoir éthique, c'est aussi une opportunité économique importante. L'économie verte offre des perspectives prometteuses pour des investissements à fort impact, qu'il s'agisse des énergies renouvelables, de l'agriculture durable ou des technologies vertes de pointe. »

Lire le communiqué de presse complet ici.

 

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/la-migration-des-investissements-apparait-comme-une-solution-cle-pour-le-financement-de-la-lutte-contre-le-changement-climatique-lors-de-la-cop29-302307964.html

Contact

Pour obtenir une accréditation pour les médias afin d'assister à la 18e conférence sur la citoyenneté mondiale https://www.henleyglobal.com/events/18th-global-citizenship-conference, veuillez contacter Sarah Nicklin, Group Head of PR, [email protected], Mobile : +27 72 464 8965

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
2 décembre 2024 438 mots
Schroder BSC Social obtient le label de durabilité ; le fonds VH change de nom
Zonebourse

Schroder BSC Social obtient le label de durabilité ; le fonds VH change de nom Le 02 décembre 2024 à 13:12 Partager (Alliance News) - Schroder BSC Social Impact Trust PLC a... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
4 décembre 2024 655 mots
Valneva annonce la publication dans le British Medical Journal d’un article sur l’impact sanitaire et économique mondial du chikungunya
VALNEVA

Saint-Herblain (France), le 4 décembre 2024 – Valneva SE (Nasdaq: VALN; Euronext Paris: VLA), société spécialisée dans les vaccins, annonce aujourd'hui la publication d’un article sur l’impact sanitaire... Voir l'article

El Watan (site web)
mardi 19 novembre 2024 721 mots

Le gaspillage en Afrique : 40% des denrées alimentaires perdues

Naïma Benouaret

A l'échelle mondiale, environ 14% des aliments produits sont perdus entre la récolte et la vente au détail. Près d'un tiers de la part comestible des aliments destinés à la consommation humaine est perdu ou gaspillé, équivalant à environ 1,3 milliard de tonnes par an.

En Afrique, environ 40% des denrées alimentaires produites sont perdues ou gaspillées avant d'atteindre les consommateurs. L'Afrique subsaharienne est en tête du monde en termes de pertes après récolte, les fruits et légumes touchés jusqu'à 50%. En Afrique du Sud, près d'un tiers des 31 millions de tonnes produites chaque année sont gaspillées.

En Algérie, l'équivalent de 50 millions de dollars en pain, lait, fruits et légumes finissent chaque année aux ordures. Au Nigeria, l'insuffisance des réseaux routiers et le manque d'installations de stockage font perdre jusqu'à 40% des produits agricoles après récolte. Des volumes de pertes et de gaspillage des plus stupéfiants, au seuil de l'intolérable, dans un continent qui doit atteindre la faim zéro et aura pas moins de 1,7 milliard de bouches à nourrir d'ici 2030.

Requérant une approche multidimensionnelle et des solutions ciblées, susceptibles de diminuer d'au moins de moitié les pertes à tous les stades de la chaîne d'approvisionnement, surtout dans les régions où l'insécurité alimentaire est anormalement élevée, la lutte contre ce phénomène sera, justement, au coeur de l'African Agri Investment Indaba (AAII) dont les travaux ont débuté hier, lundi 18 novembre, au Centre international des congrès du Cap, en Afrique du Sud.

A ce grand rendez-vous mondial dédié à l'investissement agroalimentaire en Afrique sont attendus plus de 800 acteurs clés : gouvernements, banques, financiers, investisseurs, institutionnels, maîtres d'ouvrage, développeurs de projets, agriculteurs, commerciaux et industriels de l'agroalimentaire et de la transformation alimentaire, issus du continent et d'ailleurs. L'opportunité leur étant, ainsi, donnée par le Conseil africain de l'agriculture (CAA), l'organisateur, de «mettre en évidence des possibilités d'investissement transformatrices qui peuvent relever certains des défis les plus pressants auxquels le secteur est confronté et de débattre des tendances susceptibles d'influencer l'économie alimentaire et agroalimentaire au cours de la prochaine décennie en Afrique».

Face à un secteur aux prises avec l'impact, sans cesse grandissant, du changement climatique et l'insuffisance des infrastructures, l'Aaii sera cette plateforme essentielle pour attirer les investissements à grande échelle dans l'agriculture africaine. «Agri Indaba est un rassemblement critique d'acteurs influents dans le secteur agricole.

Notre objectif est de créer des partenariats utiles qui libèrent des possibilités d'investissement dans toute l'Afrique, en particulier dans les domaines qui stimuleront le développement des infrastructures et l'innovation technologique dans l'agriculture.

L'avenir de la sécurité alimentaire africaine dépend d'investissements durables à grande échelle, et nous sommes là pour faciliter cela», souligne, dans une déclaration publique, Ben Leyka, PDG du CAA. A ses yeux, «en tant que plateforme pour des projets de transformation, l'AAII aborde les questions les plus critiques dans l'agriculture africaine : le changement climatique, les déficiences en infrastructures et les obstacles financiers».

Et, «en encourageant les partenariats entre les secteurs public et privé et en mettant en valeur des projets d'investissement prêts, l'Indaba vise à propulser le secteur agricole du continent vers la croissance, en veillant à ce qu'il joue un rôle central dans le renforcement de la sécurité alimentaire et à stimuler le développement économique à travers l'Afrique».

Identifier les points critiques de la chaîne de valeur lorsque ces pertes se produisent pour élaborer des interventions efficaces, tracer une feuille de route pour engager des initiatives communes visant à promouvoir des pratiques agricoles durables, mettre au point des systèmes alimentaires circulaires, améliorer les infrastructures de stockage, de transport et mobiliser des investissements logistiques plus conséquents, les participants à cette nouvelle édition s'attelleront, trois jours durant, à chercher les moyens d'y parvenir.

D'autant que, outre les enjeux socioéconomiques, les pertes et le gaspillage, fléau contre lequel la lutte n'est, pour l'Afrique, pas seulement «un défi agricole mais un impératif moral», qui pèsent près d'un tiers des denrées alimentaires produites chaque année dans un monde où, selon l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), quelque 870 millions de personnes n'ont pas suffisamment à manger, contribuent de manière significative au changement climatique.

Le phénomène a son sinistre actif environ 10% des émissions annuelles de gaz à effet de serre, à peine 2% des nutriments précieux provenant des sous-produits alimentaires étant recyclés.

Cet article est paru dans El Watan (site web)

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
4 décembre 2024 1275 mots
Valneva annonce la publication dans le British Medical Journal d’un article sur l’impact sanitaire et économique mondial du chikungunya
Zonebourse

Valneva annonce la publication dans le British Medical Journal d’un article sur l’impact sanitaire et économique mondial du chikungunya Le 04 décembre 2024 à 07:01 Partager Saint-Herblain... Voir l'article

Le Nouvel Obs (site web)
EcoloObs, jeudi 28 novembre 2024 - 09:04 543 mots
Aussi paru dans
27 novembre 2024 - Sciences et Avenir (site web)
28 novembre 2024 - Le Figaro (site web) Le Parisien (site web) Sud Ouest (site web) AFP Stories (français) Yahoo! Finance France (site web réf.) Blogs - Health / Santé (blog ref.) France 24 (site web réf.) L'Indépendant (site web)

1,5 million de décès par an dans le monde : une étude pointe l'impact de la pollution de l'air due aux incendies

De 2000 à 2019, quelque 450 000 décès par an dus à des maladies cardiaques ont été liés à la pollution atmosphérique due aux incendies. 220 000 autres décès sont imputables à des maladies respiratoires attribuées à la fumée et aux particules rejetées dans l'air.

La pollution atmosphérique causée par les incendies est liée à plus de 1,5 million de décès par an dans le monde, dont la grande majorité survient dans les pays en développement, selon une étude portant sur les années de 2000 à 2019 publiée ce jeudi 28 novembre.

Ce nombre de décès devrait en outre augmenter dans les années à venir, car le changement climatique rend les incendies de forêt plus fréquents et plus intenses , indique l'étude parue dans la revue « the Lancet ».

Près de deux ans après les mégafeux en Gironde, le sous-sol continue de se consumer : « Ça peut durer dix, vingt ans »

L'équipe internationale de chercheurs a examiné les données existantes, tant sur les incendies de forêt qui font rage dans la nature que sur le brûlage des terres pratiqué en agriculture pour défricher des champs.

De 2000 à 2019, quelque 450 000 décès par an dus à des maladies cardiaques ont été liés à la pollution atmosphérique due aux incendies, ont établi les chercheurs. Et 220 000 autres décès dus à des maladies respiratoires ont pu être attribués à la fumée et aux particules rejetées dans l'air par les incendies.

40 % des décès en Afrique subsaharienne

Dans le monde, 1,53 million de décès toutes causes confondues ont au total été associés à la pollution de l'air due aux incendies, selon l'étude. Plus de 90 % de ces décès sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, dont près de 40 % dans la seule Afrique subsaharienne. Les pays où le nombre de décès est le plus élevé sont la Chine, la République démocratique du Congo, l'Inde, l'Indonésie et le Nigeria.

Un nombre record de brûlis illégaux de champs agricoles dans le nord de l'Inde est en partie responsable du nuage de pollution aux allures apocalyptiques, avec des concentrations en microparticules nocives largement supérieures aux normes de santé internationales, qui recouvre la capitale indienne. Les auteurs de l'étude appellent à une « action urgente » pour faire face au nombre considérable de morts causés par ces incendies, mettant l'accent sur « l'injustice climatique » vécue par les pays pauvres.

« Ces incendies nous mettent face à l'irréversible »

En outre, les moyens d'éviter la fumée des incendies - s'éloigner de la zone la plus polluée, utiliser des purificateurs d'air et des masques, rester à l'intérieur - ne sont pas accessibles aux habitants des pays les plus pauvres, ont souligné les chercheurs. Ces derniers appellent donc à davantage de soutien financier et technologique pour les populations des pays les plus durement touchés.

L'étude est publiée une semaine après les négociations de l'ONU sur le climat, lors desquelles les délégués ont convenu d'une augmentation du financement climatique jugée insuffisante par les pays en développement, et après l'état d'urgence nationale déclaré par l'Équateur, suite à des incendies de forêt qui ont rasé plus de 10. 000 hectares dans le sud du pays.

Cet article est paru dans Le Nouvel Obs (site web)

La Tribune (site web)
TRIBUNES, mercredi 27 novembre 2024 - 08:33 UTC +01:00 936 mots

Transition alimentaire : sortir de l'impasse réglementaire pour inventer l'alimentation de demain

Clément Santander

OPINION. Notre système alimentaire va devoir changer pour permettre de nourrir 10 milliards d’humains et répondre au besoin d’augmenter la production mondiale de protéines de 50% d’ici 2050. Par Clément Santander, Partner chez Arthur D. Little (1)

Mis en péril par le changement climatique, notre système alimentaire va devoir changer pour permettre de nourrir 10 milliards d'humains et répondre au besoin d'augmenter la production mondiale de protéines de 50% d'ici 2050 (FAO). Face à cet enjeu, la création de systèmes alimentaires alternatifs paraît vitale pour assurer la sécurité alimentaire future, tout en réduisant l'impact environnemental de notre alimentation. Pour soutenir cette innovation, il est toutefois crucial de mettre en place des cadres législatifs favorables.

Décarboner nos assiettes

Parmi les révolutions alimentaires, la plus évidente est celle qui nous invite aujourd'hui à manger différemment, autrement dit, à « verdir notre assiette » afin de consommer plus de protéines primaires (de plantes). Cela permet de réduire, pour notre propre foyer, cet indicateur clé qu'est le FCR (Feed Conversion Ratio), soit le nombre de protéines consommées de bout en bout de notre propre chaîne alimentaire nécessaire à la métabolisation de nos propres protéines. Cette démarche est indispensable, malgré le développement de solutions telles que les substituts à la viande, comme les steaks végétaux - qui peinent à convaincre, transformant nos habitudes de consommation et nous éloignant souvent de notre précieuse culture du « bien manger ».

Les innovations technologiques comme les fermes verticales, les protéines alternatives telles que les champignons, les algues, celles issues de la fermentation, les protéines de culture (viande) et/ou encore les protéines d'insectes présentent toutes de grandes promesses, mais leur avenir est à écrire. Chacune de ces innovations participe d'une réelle volonté de résilience et de décarboner plus encore notre production de denrées et d'ingrédients, de réduire notre FCR, et aussi de compléter, à terme, les efforts de notre agriculture pour satisfaire nos exigences de volumes, tout en satisfaisant les exigences réglementaires de qualité et environnementales, tout en maintenant les coûts pour rester compétitif.

Pour l'ensemble des secteurs agroalimentaires français, le besoin en investissement relatif à la substitution des combustibles fossiles et à l'efficacité énergétique est estimé au plus haut à 16 milliards pour atteindre la neutralité carbone de la filière IAA d'ici 2050. Une part des investissements nécessaires au développement de filières alternatives qui vont devoir être soutenus par les pouvoirs publics.

Oter les freins au développement des filières alternatives

L'avenir de notre sécurité alimentaire, de notre économie et de notre environnement repose sur notre capacité à encourager et à soutenir les avancées technologiques, en particulier les nouvelles approches dans l'agriculture et l'alimentation. Pour permettre à ces filières innovantes de se développer, il est nécessaire de mettre en place des cadres législatifs européens et nationaux favorables.

À l'heure actuelle, ceux-ci contraignent davantage qu'ils n'incitent et ne protègent. Pourquoi tuer les innovations développées sur notre territoire au nom du seul principe de précaution ?

Prenons l'exemple de la filière de la viande de culture dont l'objectif est de décarboner notre assiette en limitant notre FCR, réduire la souffrance animale, augmenter de manière industrielle la production de protéines et résister par le haut en proposant des produits gustativement qualitatifs.

De récents projets de loi, comme celui déposé en France en décembre 2023, cherchent à bannir la production, la commercialisation et même l'export de produits issus de la filière, et à mettre à mal plus largement ce type de projets innovants. Ces potentielles réglementations sont autant d'épées de Damoclès planant au-dessus de nos start-ups et des investisseurs qui jusqu'ici les suivaient. Ce qui prévaut au sein de l'UE en la matière aujourd'hui c'est le parcours réglementaire « novel food », qui s'applique pour pouvoir qualifier un nouvel aliment (insectes, viande de culture, etc.). Ce dispositif réglementaire est très lourd et long, notamment dans la durée des tests à réaliser pour compléter un dossier. Il est aussi et surtout en devenir puisqu'à ce jour, aucun dossier n'est parvenu jusqu'au bout de la procédure dans le domaine de la viande de culture.

Pour ne pas être une fois de plus distancés, notamment par des pays comme Singapour, les États-Unis ou l'Australie, qui ont tous publié des directives précises en la matière, dotons-nous également de réglementations claires et efficaces. En réduisant l'incertitude et en nous prémunissant contre des revirements réglementaires arbitraires, nous favoriserons la création d'un environnement plus propice à l'innovation, à l'investissement et in fine à l'industrialisation.

Face au défi alimentaire mondial sans précédent, notre réponse doit être résolument audacieuse et visionnaire. Les entreprises et les décideurs politiques doivent non seulement soutenir une agriculture saine et durable, mais également encourager les innovations émergentes dans ce secteur. Il est crucial d'adopter des cadres législatifs qui, loin de limiter l'innovation, sauront catalyser le progrès technique pour des bénéfices écologiques et de sécurité alimentaire tangibles. En saisissant les avancées technologiques et en établissant des réglementations progressistes, nous pouvons relever ce défi global et positionner nos entreprises à l'avant-garde de l'industrie alimentaire durable. Le moment est venu de transformer notre approche et d'investir dans un avenir où innovation et durabilité vont de pair.

(1) Clément Santander est Partner au sein du cabinet stratégique Arthur D. Little et membre de la Practice Performance. Spécialiste de l'excellence opérationnelle, il accompagne les entreprises dans l'optimisation des opérations l'anticipation et la maîtrise des risques, que ce soit en contexte de forte croissance ou de réorganisation stratégique. Passionné par l'influence des innovations technologiques sur la croissance des entreprises, il applique particulièrement son expertise aux opérations dans le secteur de l'Agrifood Tech.

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

Actualités, mercredi 27 novembre 2024 - 23:30 609 mots

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28 novembre 2024 - Stratégies

DIRCOMS PUBLICS

Catherine Lescure (Enedis) : «Il faut savoir être réactif et proactif»

Pascale Caussat

Catherine Lescure est directrice impact et communication d’Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité. Sa fonction est intimement liée à la mission de service public de l’entreprise dans la transition écologique.

Quelle est votre conception de la communication chez Enedis ?

Mon rôle, en tant que directrice de la communication, est de révéler toutes les facettes de l’entreprise. Celles sur lesquelles nous sommes les plus attendus, comme la gestion des aléas climatiques, et d’autres, plus nouvelles, comme notre rôle dans la transition écologique.

Nous devons être très réactifs et coordonnés en interne face à des événements climatiques de plus en plus violents et de plus en plus fréquents, qui ont des impacts sur nos clients. Il faut être au rendez-vous dans ces moments clés, pour informer et montrer l’action des équipes de terrain. Ces moments sont suivis de près par les médias jusqu’au retour complet à la normale.

Nous devons aussi montrer le rôle central d’Enedis dans la transition écologique au service des territoires, le réseau appartenant aux collectivités locales. Nous avons la charge de l’adapter et de le développer pour accompagner les nouveaux usages électriques en substitution aux énergies fossiles. C’est le sens de notre signature publicitaire « Bienvenue dans la nouvelle France électrique ».

Derrière le compteur Linky, il y a des salariés qui se mobilisent tous les jours pour apporter l’électricité à tous, raccorder les énergies renouvelables ou les bornes de recharge. Notre communication est là pour montrer cette énergie qui se déploie dans les territoires. C’est un enjeu de fierté en interne et un argument pour notre attractivité auprès des jeunes. Nous avons recruté 3 000 salariés en 2023, pour 40 000 au total, et nous avons un objectif d’embauche de 10 000 femmes et hommes dans les trois ans, essentiellement dans les métiers techniques.

Nous devons donc être à la fois réactifs et proactifs. C’est passionnant et c’est ce qui fait le sel de notre métier.

Quels leviers utilisez-vous ?

Notre communication publicitaire est mise au service du recrutement. Toutes nos campagnes se terminent par « Rejoignez-nous ». Bien sûr, nous utilisons les réseaux sociaux, qui sont particulièrement adaptés à la cible des jeunes, et nous recevons beaucoup de CV en retour. Nous accompagnons la mutation du secteur de l’événementiel, avec les Jeux de Paris 2024 ou les festivals, en les branchant au réseau pour réduire leur empreinte carbone. Nous sommes très présents dans la presse nationale et régionale : on enregistre 6 à 7000 retombées média par mois, dont 60 % en PQR.

Nous testons régulièrement de nouveaux formats. Pour les « un an » de la tempête Ciáran, nous avons lancé avec Slate un podcast en quatre épisodes baptisé « Tempête », qui révèle les coulisses de la gestion d’un événement exceptionnel.

Nous avons travaillé sur un récit d’entreprise qui parle à tous nos publics. Pour cela, nous nous appuyons sur un important réseau de porte-parole internes.

Vous dirigez à la fois la communication et la RSE. En quoi ces deux sujets sont-ils liés ?

Nous sommes entreprise à mission depuis 2023 et notre projet d’entreprise est centré sur la transition écologique. La responsabilité sociale, sociétale et environnementale est au cœur de notre discours, que ce soit sur la résilience du réseau face au changement climatique, la formation des jeunes et la féminisation des métiers techniques, l’utilisation de la data pour mieux piloter les consommations. Le sujet peut parfois sembler complexe mais on veut montrer aux Français que les choses avancent.

Cet article est paru dans

Actualités, mercredi 27 novembre 2024 - 23:30 1053 mots

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28 novembre 2024 - Stratégies

TRANSITION

Flore Jachimowicz (Icade) : «Bois, terre, pierre, c’est le nouveau BTP»

Pascale Caussat

Flore Jachimowicz est membre du comité exécutif, directrice RSE et innovation d’Icade, acteur immobilier coté au SBF 120 et détenu à 40% par la Caisse des dépôts. Elle explique les mutations du secteur du bâtiment.

Rappelez-nous le périmètre d’activité d’Icade et son lien avec la RSE.

FLORE JACHIMOWICZ. Icade est un acteur immobilier intégré, à la fois foncière et promoteur. En tant que foncière, nous construisons, gérons et louons un portefeuille de bureaux et de parcs d’activités, comme le Parc des Portes de Paris ou Paris Orly-Rungis. Nous sommes également le cinquième promoteur en France et produisons chaque année 5 000 logements, dont des logements sociaux et abordables notamment pour les primo-accédants. Pour les Jeux de Paris 2024, nous avons construit le Village des Athlètes transformé en logements, bureaux et commerces.

Cela fait plus de vingt ans que nous mettons la RSE au cœur de notre stratégie. Nous avons été la première entreprise française à soumettre une résolution climat et une résolution biodiversité cette année en assemblée générale. Toute la communauté des « Icadiens » est embarquée dans cette stratégie, avec la création il y a un an de l’Icade Climate School, un programme de formation en partenariat avec Axa Climate. 15 % de la rémunération variable des salariés est liée à des objectifs RSE.

Le bâtiment est un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Quel est votre plan d’action pour réduire votre impact ?

Le secteur du bâtiment représente 25% des émissions de CO2 en France, et 40 % de la consommation énergétique. C’est le troisième secteur le plus émetteur après le transport et l’agriculture. Nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux de réduction de nos émissions, validés par l’organisme de certification SBTi. D’abord en intensité, c’est-à-dire en nombre de kg de CO2 émis par m² construit ou exploité : sur la foncière, nous visons une baisse de 60% à 2030 par rapport à 2019. Fin 2023 nous étions déjà à -35% ; sur les activités de promotion, l’objectif est de -41% en 2030, nous étions à -12% en 2023. Mais nous avons pris aussi des engagements en valeur absolue : -28% de tonnes de CO2 en 2030 et -90% en 2050. L’enjeu est là. Nous avons déjà réussi à baisser de 21% fin 2023.

En quoi le changement climatique affecte-t-il votre activité ?

Les risques sont connus : vagues de chaleur, inondations, retrait du trait de côte, gonflement et rétractation des argiles liés aux sécheresses. L’inconnue, c’est leur intensité. Nous devons donc nous adapter, transformer nos immeubles, respecter les meilleurs standards de la réglementation environnementale, notamment la RE 2020. Nous avons un cadre contraignant, mais qui nous oblige à agir et à anticiper pour répondre au climat de demain.

Quelles mesures mettez-vous en place ?

Nous agissons sur les trois phases de la chaîne de valeur de l’immobilier : la construction, l’exploitation et la restructuration. Il faut construire majoritairement sur des terrains déjà artificialisés, imaginer une architecture bioclimatique (aération naturelle, brise-soleil…) et utiliser des matériaux biosourcés, ce qu’on appelle le nouveau BTP : bois, terre, paille et pierre. Ce sont des matériaux qui émettent beaucoup moins de carbone que le béton. La réglementation environnementale pour le bâtiment impose des seuils de carbone à respecter, et nous avons fait le choix d’être en avance de deux ans. Depuis le 1er janvier 2023, 100% de nos permis de construire sont déposés en RE 2025. Le Village des Athlètes a été construit en équivalent RE 2031.

Sur la partie foncière, nous menons chaque année un programme ambitieux de travaux pour adapter notre patrimoine afin qu’il soit plus efficace thermiquement et donc moins émetteur de CO2. Nous isolons, changeons les huisseries, remplaçons les chaudières par des pompes à chaleur. Nous avons adapté cette année un immeuble des années 80 à un scénario à + 4°sur notre parc de Rungis. La ville de 2050 existe déjà à 80%, la restructuration de l’existant est donc stratégique. Nous avons développé l’offre AfterWork qui vise à transformer des immeubles, bureaux et hôtels, en logements et résidences, en les restructurant entièrement. On estime qu’un projet de restructuration permet d’économiser 30% de carbone par rapport au fait de détruire et de reconstruire.

Enfin, en aval, sur la restructuration et la rénovation, nous considérons chaque bâtiment comme une banque de matériaux, c’est-à-dire que nous récupérons le maximum de composants et nous les réemployons avec les acteurs de l’écosystème, autant que possible localement pour limiter les transports.

Quelles sont vos initiatives pour la biodiversité ?

Dans toutes nos grandes opérations, nous redonnons des m² à la nature, nous créons des jardins, des parcs, des espaces de pleine terre, des toits végétalisés si c’est possible. L’objectif est de s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. Un degré de plus, c’est 7% d’humidité supplémentaire dans l’atmosphère. En France, on va aller vers un climat plus humide avec de fortes averses et des saisons très sèches. Le fait de revégétaliser, de renaturer des espaces artificialisés permet de créer des bulles de fraîcheur pendant l’été et d’avoir un sol drainant qui pourra absorber de grandes quantités d’eau lors du retour des pluies. C’est ce que nous avons fait à Aubervilliers avec une forêt urbaine de 1,5 hectare.

Préserver la biodiversité, c’est aussi reconstruire la ville sur la ville pour ne pas artificialiser. Nous avons conçu une méthodologie spécifique, Ville en Vue, pour transformer les entrées d’agglomérations, souvent délaissées.

Pourquoi avoir réuni la RSE et l’innovation ?

La RSE fixe le cap, aide à la mise en place de plans d’action pour atteindre nos objectifs. L’innovation trouve des solutions de façon agile, prospective, notamment en lien avec des start-up. Cette double casquette répond à la nécessité de construire autrement pour s’adapter au bouleversement climatique. Le statu quo n’est plus possible, il nous faut trouver des solutions nouvelles. Nous avons un studio d’innovation, Urban Odyssey, qui co-crée ces solutions avec des entrepreneurs, en prenant des participations minoritaires dans des start-up et en les aidant à accéder au marché avec nos équipes d’experts.

Cet article est paru dans

Sciences et Avenir (site web)
vendredi 13 décembre 2024 - 11:39 UTC 324 mots

Six poissons-chats géants rares font surface au Cambodge

Sciences et Avenir avec AFP

La capture au Cambodge de six poissons-chats géants rares dans le Mékong, dont certains pesant jusqu'à 130 kilos, a réjoui les défenseurs de l'environnement car l'espèce très menacée est pêchée illégalement.

Aux côtés des fonctionnaires de l'administration cambodgienne des pêches (CFA), les pêcheurs se sont félicités en tenant les créatures de deux mètres de long - pesant jusqu'à 130 kilogrammes chacune - avant de les relâcher dans leur habitat fluvial. La survie du poisson-chat géant, l'un des poissons d'eau douce les plus grands et les plus rares au monde, implique la nécessité urgente d'avoir un fleuve sans obstacles, selon un communiqué du groupe de conservation Wonders of the Mekong, financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).Outre la surpêche et la pollution plastique, le bassin du Mékong a été dégradé par des barrages en amont et par le changement climatique, qui ont eu un impact majeur sur les niveaux d'eau dans l'habitat aquatique du poisson-chat, gravement menacé d'extinction.Photo prise le 10 décembre 2024 par l'USAID Wonders of Mekong et diffusée le 13 décembre 2024 d'un poisson-chat géant du Mékong capturé dans la province de Tboung Khmum, au Cambodge (USAID WONDERS OF THE MEKONG/AFP - Chhut Chheana)Lire aussiUne espèce de poisson-chat est capable de manger des sourisUne espèce de poisson qui aurait diminué de 80% en 13 ansBien qu'il n'y ait pas d'estimation fiable de la population du poisson-chat, on estime qu'elle a diminué d'environ 80% au cours des 13 dernières années, selon la liste rouge de l'UICN. Au cours des 25 dernières années, l'AFC et les chercheurs ont marqué et relâché une centaine de poissons-chats géants.Les défenseurs de l'environnement ont déclaré que les récentes prises marquent "une nouvelle ère de conservation" et "un nouvel espoir pour la survie d'une espèce de plus en plus rare dans nombre de ses habitats".

Le Nouvel Obs (site web)
Food, jeudi 21 novembre 2024 - 11:18 233 mots

Mory Sacko : « Les saint-jacques n'ont jamais été si belles, si charnues, si savoureuses... et si peu chères ! »

Le Nouvel Obs

A l'occasion des 60 ans du « Nouvel Obs » et de notre dossier sur le pouvoir de la joie, le chef étoilé nous livre une véritable ode à la saint-jacques.

« Chaque automne, l'ouverture de la saison des saint-jacques me met en joie. Mais cette année, plus que jamais : la loi de 2021 sur la régulation de la pêche de ce mollusque commence à porter ses fruits. On peut en voir l'impact concret sur les étals des marchés : les saint-jacques n'ont jamais été si belles, si charnues, si savoureuses... et si peu chères ! C'est la preuve vivante, visible par tous, que les mesures écologiques fonctionnent, qu'elles permettent, parfois plus rapidement qu'on ne le croit, à la nature de se régénérer. Voilà qui donne de l'espoir quant à l'avenir de la planète. Ça me réjouit au plus haut point, en tant que citoyen préoccupé par le changement climatique, mais aussi en tant que chef. J'aime tellement cuisiner les saint-jacques à la façon des steak houses de Kobé, au Japon : cuites au barbecue et accompagnées d'une sauce yakiniku, mélange de piment, miso et sauce soja, qui relève ce produit si délicat. Mais crues, avec un simple beurre noisette et un zeste de citron, ça marche très bien aussi...  »

Mory Sacko, jeune chef étoilé : « La cuisine, c'était l'antre de ma mère »

Cet article est paru dans Le Nouvel Obs (site web)

La Tribune (site web)
AGROALIMENTAIRE BIENS DE CONSOMMATION LUXE, dimanche 17 novembre 2024 - 12:17 UTC +01:00 494 mots

Agriculteurs en colère : la carte des manifestations prévues lundi

latribune.fr

INFOGRAPHIE. À l'appel des syndicats majoritaires, FNSEA et Jeunes Agriculteurs, les agriculteurs vont mener plusieurs actions lundi. Certaines ont déjà commencé et se poursuivent ce dimanche. La FNSEA recense 82 actions pour aujourd'hui.

Traité de libre-échange avec le Mercosur, amélioration des revenus, souveraineté alimentaire... Les motifs de la colère agricole sont nombreux. « Tout le monde partage le sentiment que les manifestations du printemps n'ont pas totalement donné les fruits espérés, et que le changement de logiciel qu'on demandait n'a pas été opéré », témoigne Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dans les colonnes de La Tribune Dimanche, également invité de BFM Politique à midi, ce dimanche 17 novembre.

Lire aussiAgriculture : deux promesses sur trois encore sans effets dans les cours de ferme

« L'ambition n'est pas de bloquer les Français : nous avons besoin de les prendre à témoin de la situation de l'agriculture », a-t-il fait valoir au micro de BFMTV.

&#128308; Arnaud Rousseau (@rousseautrocy) est l'invité de BFM Politique https://t.co/thcbg76L1n &mdash; BFMTV (@BFMTV) November 17, 2024

Les syndicats majoritaires ont appelé à une mobilisation des agriculteurs, à compter du lundi 18 novembre. La Tribune a recensé les différents points d'action prévus (blocage routier, « feux de la colère », etc), à travers une carte interactive consultable ci-dessous.

La semaine dernière et ce week-end, plusieurs mobilisations ont déjà eu lieu. 82 actions avaient été recensées ce dimanche, a indiqué Arnaud Rousseau chez nos confrères de BFMTV. Dans les Yvelines, un point de blocage réunissant près de 300 agriculteurs d'Île-de-France est attendu en fin d'après-midi sur la RN118 en direction de Paris à hauteur de Vélizy-Villacoublay, peut-on lire sur le site de la préfecture.

Des dispositifs précisés

Le gouvernement avait précisé vendredi dernier les modalités des prêts auxquels pourront prétendre les agriculteurs en difficulté, une demande pressante des organisations syndicales qui avaient alors salué les mesures tout en exigeant leur mise en place « urgente ».

Deux dispositifs ont vocation à être mis en place sous forme de prêts distribués par les banques souhaitant participer, avait détaillé le ministère de l'Agriculture dans un communiqué. Selon le ministère, un premier dispositif est pensé pour faire face aux difficultés conjoncturelles (aléas climatiques ou sanitaires), sous forme de prêts de moyen terme plafonnés à 50.000 euros par exploitation. Seront éligibles les agriculteurs ayant perdu au moins 20% de leur chiffre d'affaires en 2024 par rapport à leur moyenne historique de référence.

Un second dispositif concernera les difficultés « plus structurelles du fait, par exemple, de l'impact du changement climatique ». Il prendra la forme de « prêts de consolidation à long terme (maximum 12 ans) », octroyés par les établissements bancaires et adossés à une garantie publique déployée par Bpifrance. Le montant de ce prêt sera plafonné à 200.000 euros. Le dispositif de garantie sera opérationnel début 2025. Y seront éligibles les agriculteurs dont le taux d'endettement global est supérieur à 50%.

(Avec AFP)

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

La Croix (site web)
Actualité Économie, jeudi 28 novembre 2024 933 mots
Aussi paru dans
29 novembre 2024 - La Croix

Environnement : comment la nature va devenir actionnaire de Norsys

Marie Dancer

L'entreprise de services numériques Norsys s'apprête à attribuer un siège d'administrateur à la nature, qui sera représentée par une personnalité indépendante, avec droit de vote, mais aussi de veto. Une initiative inédite dans l'Union européenne, en phase avec les enjeux climatiques et environnementaux.

La décision deviendra effective début 2025, lors de la prochaine assemblée générale de Norsys. Ce groupe de services numériques aux entreprises de 750 salariés créera officiellement un nouveau siège dans son conseil d'administration. Il sera attribué à... la nature.

« Il s'agit de lui donner la place qui lui revient : celle d'une partie constituante à mettre au coeur de la gouvernance, décrypte son président, Sylvain Breuzard. La moitié du PIB mondial dépend directement de la nature », et 44 % en France à travers les « services écosystémiques » qu'elle rend gratuitement et ne sont donc pas comptabilisés dans les coûts de production.

Éviter le « nature washing »

Une personnalité extérieure, Frantz Gault, un sociologue qui vient de publier un ouvrage sur ces nouveaux modèles de gouvernance (1), a été désignée pour un premier mandat de trois ans. Ce monsieur nature aura délégation sur tous les sujets liés à cette question, y compris les projets stratégiques sur lesquels il pourra demander en amont une étude d'impact environnemental. « Si Norsys, par exemple, veut acheter une autre société, il pourra vérifier si cette dernière est liée, de près ou de loin, aux énergies fossiles, si son activité contribue à dégrader la Terre... », explique Sylvain Breuzard.

Outre son droit de vote, Frantz Gault disposera aussi et avant tout d'un... droit de veto. Ce choix inédit dans le monde (lire les repères) fait presque à lui seul toute la puissance du dispositif. Il évite en effet l'écueil du « nature washing », une situation dans laquelle sa voix serait quasiment systématiquement minoritaire au sein du conseil.

Du bon usage du veto

« À grands pouvoirs, grandes responsabilités, admet volontiers Frantz Gault. Il me faudra discerner le bon usage du veto. Si j'y ai trop souvent recours, cela signifierait qu'un dialogue entre nature et entreprise est impossible. » Pour Sylvain Breuzard, les choses sont claires : « Un veto ne conduirait pas forcément à abandonner un projet, mais nous inviterait à revoir notre copie. »

Le nouvel administrateur compte aussi plancher sur la notion de « nature » - un terme choisi par les responsables du groupe pour son acception large incluant l'eau, l'air, les arbres et le vivant en général, humain comme non humain... « Ma mission va consister à répondre concrètement à la question de savoir ce que je vais représenter et ce que je vais défendre en priorité, observe-t-il. Il faut bien se résoudre à sacrifier certains pans de la nature pour assurer nos besoins. »

Autosaisine

Frantz Gault pourra s'appuyer sur d'autres représentants de la nature qui seront nommés dans chacune des instances de décision de cette société à mission. Ils se réuniront au sein d'un Haut Conseil pour la nature, doté d'un droit d'autosaisine. Le CSE va devenir un CSEE (Comité économique, social et environnemental) avec de nouvelles prérogatives liées à la préservation de la nature et au contrôle des actions de Norsys en matière d'écologie. Des attributions « bien plus larges que ce qui est prévu par la loi climat et résilience de 2021 », insiste Sylvain Breuzard.

« La transition environnementale doit être portée à tous les niveaux, y compris aux conseils d'administration des entreprises, souligne Claire Tutenuit, déléguée générale d'Entreprises pour l'environnement (EpE), qui rassemble une soixantaine de grandes entreprises engagées dans la transition écologique. Certains de nos conseils comptent des personnes expertes sur la transition écologique, mais Norsys va beaucoup plus loin. »

Droits de la nature

EpE n'a pour l'instant pas monté de groupe d'étude à ce sujet - l'Institut français des administrateurs (IFA) non plus. Mais « à titre purement personnel », Claire Tutenuit estime que « ce serait une bonne idée qu'une loi rende obligatoire la présence d'un porteur de l'enjeu "environnement" dans chaque conseil d'administration. » Elle pointe cependant la nécessité d'une démarche rigoureuse concernant les modalités du choix du représentant de la nature, ses qualifications, ses missions...

« Donner une place à la nature est une évolution cohérente au regard des enjeux actuels », abonde Marine Calmet, cofondatrice de l'association Wild Legal qui milite en faveur des droits de la nature. À ses yeux, le succès de la loi dite « Copé-Zimmermann » - qui oblige les grandes entreprises à nommer au moins 40 % de femmes au sein de leurs instances dirigeantes - souligne le rôle déterminant de la réglementation.

Avocate au barreau de Paris et membre de l'association environnementale Notre affaire à tous, Marine Yzquierdo met pour sa part la décision de Norsys « en perspective avec une réflexion plus large qui vise à "désinvisibiliser" la nature et à lui reconnaître des droits, comme cela existe pour certains fleuves. » Et d'insister : « Cela implique un véritable changement culturel. »

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Des expériences à l'étranger

L'entreprise de cosmétiques écossaise Faith in Nature a intégré dès 2022 la nature au sein de son conseil d'administration avec un droit de vote, et une intégration formelle dans le processus de décision stratégique. Mais sans droit de veto.

En Belgique, une dizaine de groupes, industriels notamment, ont créé un « comité de régénération » composé de jeunes aux expertises variées, dont la mission est de conseiller et d'influencer les comités de direction.

Aux États-Unis, Yvon Chouinard, fondateur de la société californienne de vêtement Patagonia, a légué (dès 2022) 98 % de ses actions dans l'entreprise à la fondation Holdfast Collective, qui lutte contre le changement climatique. Mais cela ne donne pas droit de vote.

(1) La Nature au travail. Collaborer autrement avec le vivant, Éd. Quanto, 2024, 248 p., 20,85 €.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Le Moniteur (site web)
jeudi 28 novembre 2024 - 11:35 GMT+1 347 mots

Mauris Bois propose le Green Friday

Plutôt que de céder à la frénésie consumériste du Black Friday, Mauris Bois s'engage avec son tout premier Green Friday. C'est une journée dédiée à la sensibilisation et à des actions concrètes en faveur de la préservation des forêts françaises, en partenariat avec les Fonds de dotation ONF-Agir pour la forêt.

Dire stop à la surconsommation poussée par le Black Friday ce 29 novembre, c'est ce qu'a choisi de faire Mauris Bois. En transformant cette journée en un Green Friday, l'enseigne de négoce bois invite les consommateurs à adopter une approche plus réfléchie face à leurs achats. Pour Héloïse Perréal Leprohon, sa responsable e-commerce, ce choix est une évidence : « il est essentiel de sensibiliser chacun à l'impact de ses décisions d'achat. En tant qu'entreprise, nous avons la responsabilité de montrer qu'un autre modèle est possible », peut-on lire dans un communiqué. Dotation à ONF-Agir

À l'occasion de ce Green Friday, le réseau du Groupe Samse s'engage à reverser 10 % des ventes réalisées sur son site internet au Fonds de dotation ONF-Agir pour la forêt. Cette somme sera utilisé pour financer des projets de reforestation, en particulier dans des zones touchées par la crise des scolytes, un ravageur destructeur pour les épicéas en France. Laurent Ouvrier-Buffet, directeur de Mauris Bois, explique : « ce soutien est crucial pour replanter des essences adaptées au changement climatique et limiter la propagation de ce ravageur. » Un message de solidarité pour la filière bois

L'initiative de Mauris Bois ne se limite pas à un simple don. Elle reflète une solidarité plus large au sein de la filière bois. Olivier Ferry, responsable régional à l'ONF, souligne l'importance de cette coopération : « La crise des scolytes impacte autant la santé des forêts que les finances des communes. Le soutien de Mauris Bois est une preuve de cette unité nécessaire pour revaloriser les bois touchés et financer les coûteuses plantations nécessaires. » En 2022, l'entreprise avait déjà contribué à une plantation de mélèzes en forêt communale de Sallanches. Avec son Green Friday, l'entreprise rappelle que consommer autrement est possible et que chaque geste compte.

PR Newswire Europe (français)
mardi 10 décembre 2024 - 00:01:00 UTC -0500 932 mots

Les dons en faveur du climat augmenteront de 20 % en 2023, dépassant la croissance de la philanthropie mondiale

ClimateWorks Foundation

Un nouveau rapport présente les tendances de la philanthropie climatique sur cinq ans : croissance record, disparités géographiques et nouveaux domaines d'intervention

SAN FRANCISCO, 10 décembre 2024 /PRNewswire/ -- Le financement de la lutte contre le changement climatique a bondi de 20 % en 2023, dépassant la croissance globale des dons philanthropiques mondiaux pour la première fois depuis 2020, selon le rapport 2024 Funding Trends Report de la Fondation ClimateWorks. Cette cinquième édition présente cinq années d'observations sur la manière dont la philanthropie fait progresser l'action climatique et met en évidence les lacunes de financement et les priorités émergentes face à l'aggravation des effets du changement climatique.

Le rapport analyse le financement philanthropique global des particuliers et de plus de 90 fondations en 2023, révélant que 9,3 à 15,8 milliards de dollars ont été consacrés à l'atténuation du changement climatique.

« La croissance du financement de la lutte contre le changement climatique est une étape positive, mais les enjeux ne pourraient être plus importants », a déclaré Helen Mountford, présidente et directrice générale de la ClimateWorks Foundation. « Alors que le paysage mondial devient de plus en plus complexe et que la planète continue de surchauffer, la philanthropie a un rôle essentiel à jouer pour catalyser l'action climatique transformatrice d'une manière qui résiste aux changements politiques et se concentre sur ce dont les gens ont le plus besoin : des opportunités économiques et de développement, la santé et la sécurité, et une planète vivable. En agissant avec audace et en collaboration, la philanthropie peut combler les fossés et contribuer à construire un avenir durable et équitable pour tous .»

Les principales conclusions du rapport sont les suivantes

Une croissance record :En 2023, les dons en faveur du climat ont augmenté de 20 % d'une année sur l'autre, le financement des fondations atteignant le montant record de 4,8 milliards de dollars, soit près du triple des 1,7 milliards de dollars de 2019.

Priorités les plus financées :L'électricité propre, les forêts, l'alimentation et l'agriculture sont les trois secteurs les plus financés entre 2019 et 2023, l'engagement public restant la principale stratégie d'action climatique financée par la philanthropie.

Lacunes géographiques en matière de financement :Les États-Unis et l'Europe ont reçu 60 % des fonds destinés à un seul pays ou région pour la période 2019-2023, tandis que l'Afrique, les autres pays d'Asie et d'Océanie et l'Amérique latine - où vivent plus de 6 milliards de personnes - ont reçu environ 20 % des fonds. Cette disparité s'étend aux méthodes d'octroi de subventions, les pays à revenu faible ou intermédiaire ne recevant que 14 % du financement des fondations sous forme de soutien de base flexible, contre près de 33 % pour les bénéficiaires américains et européens.

Adaptation et résilience :Pour la première fois, le rapport sur les tendances du financement inclut des données sur les efforts d'adaptation et de résilience, qui ont reçu au moins 600 millions de dollars de financement de fondations en 2023 pour aider les communautés à s'adapter et à être plus résilientes face aux impacts croissants du climat.

Domaines d'action émergents :Le Brésil (hôte de la COP30) et le secteur industriel (responsable d'un tiers des émissions mondiales, mais gravement sous-financé) font l'objet d'une attention accrue de la part des bailleurs de fonds qui répondent aux priorités mondiales en matière de climat.

Malgré ces progrès, les dons en faveur du climat représentent encore moins de 2 % du total de la philanthropie mondiale, ce qui est loin d'être suffisant pour réduire de moitié les émissions d'ici à 2030 et éviter les pires conséquences climatiques.

« Le moment est venu de mettre en place un financement ambitieux et stratégique. La philanthropie doit saisir cette occasion pour accélérer les progrès vers les objectifs climatiques de 2030 », a déclaré Surabi Menon, vice-présidente de l'intelligence mondiale, ClimateWorks Foundation. « Avec un nombre incalculable de solutions investissables prêtes à être mises à l'échelle, le domaine est prêt à absorber un financement nettement plus important dès à présent. Des plateformes et des ressources collaboratives sont en place pour guider les bailleurs de fonds afin de maximiser l'impact sur les populations et la planète. »

Le rapport met en évidence trois opportunités clés pour la philanthropie :

Libérer le potentiel de catalyse et de collaboration de la philanthropie afin d'encourager les investissements publics, privés et multilatéraux qui changent la donne en matière de solutions climatiques.

Investir massivement dans le développement des capacités des bénéficiaires et dans un soutien de base flexible et pluriannuel, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Adopter des solutions climatiques holistiques et intégrées à l'intersection de questions sociétales telles que les droits de l'homme, la santé publique et le développement économique.

Pour lire le rapport complet, cliquez sur ici.

A propos de la Fondation ClimateWorks

La Fondation ClimateWorks  est une plateforme mondiale permettant à la philanthropie d'innover et de développer des solutions climatiques à fort impact qui profitent aux populations et à la planète. Nous proposons des programmes et des services mondiaux qui dotent la philanthropie des connaissances, des réseaux et des solutions nécessaires pour faire progresser le climat en vue d'un avenir plus durable et plus équitable. Depuis 2008, ClimateWorks a accordé plus de 1,8 milliard de dollars à plus de 850 bénéficiaires dans plus de 50 pays.

Personne de contact :Jennifer Rigney, +1 415-230-7324

 

Logo - https://mma.prnewswire.com/media/2263995/ClimateWorks_Foundation__Logo.jpg

Photo - https://mma.prnewswire.com/media/2575497/Funding_trends_2024_foundation_sankey_Infographic.jpg

Photo - https://mma.prnewswire.com/media/2575498/Funding_trends_2024_philanthropic_giving_Infographic.jpg

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/les-dons-en-faveur-du-climat-augmenteront-de-20--en-2023-depassant-la-croissance-de-la-philanthropie-mondiale-302326778.html

Le Figaro (site web)
Santé, mercredi 11 décembre 2024 - 10:28 UTC +01:00 657 mots

Actualité Santé

Le paludisme tue moins, mais la riposte doit encore accélérer selon l’OMS

Le Figaro Santé avec AFP

La mortalité due à cette maladie transmise par les moustiques est redescendue à son niveau d’avant le Covid, qui avait perturbé les opérations de lutte.

La mortalité due au paludisme est redescendue à son niveau pré-Covid, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui appelle toutefois à une riposte plus rapide pour contrer cette maladie qui a fait 597.000 morts en 2023. Dans un rapport publié mercredi, l'OMS estime à 263 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde l'an dernier. Cela représente environ 11 millions de cas supplémentaires par rapport à 2022, mais quelque 3.000 décès de moins.

En termes de taux de mortalité, «nous sommes revenus aux chiffres d'avant la pandémie», a salué Arnaud Le Menach, du programme mondial de lutte contre le paludisme à l'OMS, en conférence de presse. En 2020, les perturbations causées par la pandémie de Covid-19 avaient entraîné une forte hausse des décès associés au paludisme, avec 55.000 morts supplémentaires. Depuis, le nombre total de décès s'est réduit progressivement, tout comme le taux de mortalité.

L'accélération de la vaccination doit aussi permettre un recul de la maladie en Afrique, région la plus touchée au monde avec 94% du nombre total des cas et 95% des décès associés à cette maladie transmise par les piqûres de certains moustiques. L'utilisation de deux vaccins antipaludiques, RTS,S et R21/Matrix-M, est désormais recommandée par l'OMS dans les zones concernées. De 2019 à 2023, près de 2 millions d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi, pays pilote, ont été vaccinés avec RTS,S.

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Selon Mary Hamel, qui dirige l'équipe en charge des vaccins contre le paludisme à l'OMS, 17 pays ont jusqu'à présent introduit le vaccin en Afrique subsaharienne dans le cadre de l'immunisation systématique des enfants, dont les trois pays pilotes. «Nous avons constaté dans ces trois pays pilotes une baisse de 13% du taux de mortalité au cours des quatre années du programme», a-t-elle indiqué. «Il est un peu trop tôt pour mesurer l'impact à ce stade» dans les autres pays, mais ceux «qui ont commencé à introduire le programme en janvier et février suivent une trajectoire (...) similaire à celle des programmes pilotes», a-t-elle ajouté, jugeant ce résultat «très rassurant». Selon l'OMS, l'intensification de la vaccination antipaludique en Afrique devrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année.

De nouveaux pays exempts de paludisme

Par ailleurs, quatre pays ont été certifiés exempts de paludisme en 2023 (Azerbaïdjan, Belize, Cap-Vert et Tadjikistan) tandis que l'Égypte a atteint cet objectif en octobre 2024. Autre bonne nouvelle : le déploiement de moustiquaires imprégnées d'un insecticide nouvelle génération , plus efficace, a grandement progressé ces dernières années.

» LIRE AUSSI - Le réchauffement climatique va modifier les zones de propagation du paludisme en Afrique

Malgré ces succès, l'OMS regrette un certain nombre de facteurs qui ralentissent la lutte contre le paludisme, dont le manque de financements, un stock de vaccins insuffisant, le réchauffement climatique qui favorise la propagation des moustiques responsables, et les inégalités. Un constat partagé par le Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme même s'il juge certaines données du rapport «encourageantes».

«Les progrès stagnent depuis plusieurs années. Pour y remédier, nous devons accélérer nos efforts avec une double approche : investir dans les nouvelles technologies tout en allégeant les contraintes que le changement climatique fait peser sur les systèmes de santé», a commenté son directeur, Peter Sands. «Un ensemble plus vaste d'outils salvateurs offre désormais une meilleure protection contre cette maladie, mais il reste nécessaire de mener des actions renforcées et d'engager des investissements accrus dans les pays africains durement touchés pour endiguer la menace» , a renchéri le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans le communiqué.

Voir aussi :

Paludisme: un nouveau traitement préventif se révèle très efficace chez l’enfant

Paludisme: les vaccins permettront-ils d’éradiquer enfin la maladie?

Quand le paludisme a commencé à arriver par les aéroports

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

Les Echos (site web)
mercredi 11 décembre 2024 - 08:09 UTC +0100 637 mots

Les coopératives agricoles pèsent de plus en plus lourd dans l'industrie agroalimentaire

MARIE-JOSEE COUGARD

Les coopératives représentent désormais quasi la moitié du chiffre d'affaires total de l'industrie agroalimentaire privée, mais elles vont devoir surmonter des fragilités spécifiques.

En l'espace de trois ans, la part des coopératives agricoles dans le chiffre d'affaires de l'ensemble de l'industrie agroalimentaire est passée de 40 % en 2020 à 45 % en 2023. Elles ont continué sur leur lancée en 2024 et devraient approcher les 50 % en 2024, selon les estimations du Conseil de la coopération agricole (HCCA).

D'une activité totalisant moins de 90 milliards d'euros pendant des années, elles sont passées à 118 milliards en 2023. Des chiffres qui seront présentés à l'occasion du Congrès de la coopération à Paris les 17 et 18 décembre.

A cette expansion, plusieurs raisons, selon Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. « L'inflation y a contribué mais l'essentiel de la prise de poids s'explique par des opérations de croissance externe très significatives dans l'industrie privée ». L'acquisition du groupe Soufflet, un géant du commerce céréalier par l'union de coopératives InVivo, qui a ainsi doublé de taille à 10 milliards d'euros, en est un exemple. Mu par un solide appétit, InVivo a enchaîné en s'offrant le malteur australien United Malt l'an passé, qui a doublé son activité de malterie et l'a portée au premier rang mondial de ce segment d'activité.

D'autres mouvements de ce type ont eu lieu dans l'industrie laitière, où la coopérative Sodiaal a repris les activités canadiennes de Yoplait à l'américain General Mills, franchissant ainsi une étape clé dans sa stratégie d'internationalisation. Après s'être offert Tipiak, le spécialiste de la semoule de couscous et des plats surgelés, la coopérative Terrena a pris une participation substantielle du capital de Pampr'oeuf, ajoutant grâce à ces deux opérations plusieurs centaines de millions d'euros à son chiffre d'affaires.

Désengagement des entreprises privées

Pourquoi cette brusque accélération dans les emplettes ? Selon Dominique Chargé, la motivation correspond à la fois à « une mobilisation territoriale des coopératives doublée d'une quête de création de valeur ». Ces changements de mains du secteur privé au secteur coopératif « ne sont pas forcément une bonne nouvelle sur tous les plans. Il y a clairement des situations, où ils traduisent un désengagement des acteurs privés, désireux de réduire leurs actifs en France », ajoute Dominique Chargé.

La coopération pèse plus lourd dans l'industrie agroalimentaire mais est-elle pour autant vraiment plus forte ? Une chose est sûre, si nombreuses soient-elles, les opérations de croissance externe ne résolvent pas les fragilités nouvelles des coopératives, parmi lesquelles leur exposition au changement climatique. « La chute historique de 10 millions de tonnes de la récolte de blé cette année nous vaut une forte baisse de l'activité de stockage et un manque à gagner de 300 millions d'euros », explique Dominique Chargé. La sécheresse persistante dans l'Aude et les excès d'humidité ailleurs vont précipiter une vaste restructuration des coopératives viti-vinicoles. Les crises sanitaires, qu'il s'agisse de la maladie hémorragique épizootique (MHE) du bovin ou de la fièvre catarrhale ovine (FCO) auront elles aussi leur impact. Moins d'activité, moins d'exportation, moins de marges.

Un autre point noir sur l'horizon des coopératives tient à la crise de gouvernance qu'elles rencontrent. « Il est de plus en plus difficile de trouver dans les jeunes générations, des agriculteurs qui acceptent des mandats d'administrateurs dans les coopératives », explique Dominique Chargé. « Les jeunes n'ont pas la même volonté d'engagement que leurs aînés. Ils privilégient leur vie personnelle et ne veulent pas s'engager sur des mandats d'administrateur chronophages. C'est tout le fonctionnement de la gestion et de la prise de décision des coopératives qu'il va falloir adapter », prévient Dominique Chargé.

Marie-Josée Cougard

Libération (site web)
vendredi 13 décembre 2024 - 06:29:00 1083 mots

Andrew H. Knoll, le chercheur qui a vu la biodiversité s’effondrer… il y a 251 millions d’années

Yoanna Herrera Santos

Ce professeur émérite à Harvard a passé sa vie à analyser les couches géologiques en quête de traces des formes de vie passées. Dans un livre grand public qui raconte l’histoire du vivant sur notre planète, il assure que nous pouvons encore éviter une nouvelle extinction de masse.

Andrew H. Knoll a passé sa vie à creuser les entrailles de la Terre. Et, à 73 ans, il s’étonne que bien peu de gens lui aient emboîté le pas : son ouvrage Une brève histoire de la Terre. Quatre milliards d’années en huit chapitres(les Liens qui libèrent), récemment publié en français, est d’abord un cri d’indignation face à «l’absence de curiosité notable de la plupart d’entre nous à l’égard de cette immense sphère qui nous soutient et qui, parfois […] menace nos vies». Ce professeur émérite en sciences de la Terre à l’université Harvard collectionne titres, prix et médailles.

En 2018, il a reçu le Prix international de biologie à Tokyo, en présence de l’empereur et, en 2022, il a été couronné par l’Académie suédoise des sciences avec le prix Crafoord, équivalent du Nobel de géologie. «J’ai passé toute ma vie professionnelle à essayer de comprendre l’histoire de notre maison. Et c’est quand même une chouette histoire ! Je me suis dit qu’il était important de l’écrire pour le grand public pour l’aider à comprendre les changements qui se produisent au XXIe siècle, retrace-t-il, car, du moins aux Etats-Unis, il y a encore une grande partie de la population qui ne croit pas ou ne s’intéresse pas au changement climatique. Ce sont des attitudes autodestructives.»

Cette histoire de changements, on peut la lire si on observe les archives géologiques qui se trouvent sous nos pieds. Andrew H. Knoll fait partie des premiers scientifiques à avoir mené un travail interdisciplinaire pour suivre la place du vivant dans l’histoire géologique de la Terre, en intégrant les apports de la taphonomie (les lois d’enfouissement des organismes vivants) et de paléoécologie (les interactions passées entre ces organismes) à ses interprétations. «Quand j’étais étudiant, l’un des grands experts en cyanobactéries m’a dit cette phrase qui m’a marqué : “On n’observe pas uniquement des choses vivantes, mais aussi celles qui sont mortes et comment elles ont changé”», se remémore-t-il. Une leçon qui a eu un impact significatif sur sa carrière : «C’est merveilleux ! Si vous réfléchissez deux secondes, tous les organismes subissent une sorte de décadence avant de devenir un fossile. Et si on comprend les schémas de ces mécanismes, on peut les utiliser pour obtenir davantage d’informations sur le passé du globe.»

Et cela permet de remonter jusqu’aux premières manifestations de la vie il y a près de quatre milliards d’années, bien avant l’apparition des premiers animaux : «L’histoire de la vie sur Terre est majoritairement microbiologique. J’aime dire que les animaux sont le glaçage du gâteau, et les bactéries sont le gâteau»,résume-t-il.

«Un miroir lointain du XXIe siècle»

Exemple avec le site de Meishan en Chine, qui a une place privilégiée dans les enseignements d’Andrew H. Knoll. Ce parc géologique, qui regorge de fossiles, est une énorme vitrine d’une extinction de masse de la biodiversité terrestre. Et plus précisément, de la troisième des cinq connues jusqu’ici sur notre planète. Elle remonte à la fin du Permien, il y a 251 millions d’années. «Les roches de Meishan racontent une histoire glaçante», raconte-t-il. Quand il a visité le site pour la première fois, il dit avoir éprouvé un «étrange vide existentiel face à la disparition brutale et définitive d’une vie exubérante». Des couches plus anciennes, les calcaires à la base de la montagne, témoignent d’une grande diversité d’animaux, algues et protozoaires. Mais à la «fin de l’histoire, à mi-hauteur du flanc de la montagne, tous les fossiles disparaissent brusquement. Tous au niveau d’une strate fine comme une lame de couteau».

De quoi éclairer nos débats sur l’existence actuelle d’une extinction de masse, sous l’influence des activités humaines. «En un sens, la fin du Permien, c’est un miroir lointain du XXIe siècle»,lance le chercheur pour lequel «il n’est pas possible de comprendre l’histoire de la vie sans comprendre l’histoire physique de la Terre et les événements évolutifs qui ont eu une influence dans l’histoire de l’environnement». S’il ne va pas jusqu’à parler de sixième extinction, il souligne les changements qui se produisent actuellement, toujours à une vitesse qui dépasse toute expectative. «Tout le monde a pu observer les effets du dérèglement climatique : les incendies font des ravages aux quatre coins du monde, les pluies diluviennes et les tempêtes tropicales frappent de plus en plus fort, au point que les spécialistes qui étudient les ouragans veulent créer une nouvelle catégorie… Ce qui s’est passé à Valence, en Espagne, est juste hallucinant : l’équivalent d’un an de pluie en seulement un jour !» énumère Andrew H. Knoll.

«Nous vivons des temps exceptionnels»

Andrew H. Knoll s’amuse à imager la perception que les paléontologues du futur auront de notre époque : «Il est probable qu’ils la considéreront comme singulière, marquée par des rythmes de changement environnemental rares à l’échelle géologique et par une réduction de la diversité géologique.» Malgré ces constats indéniables et inquiétants, il véhicule un message d’espoir en précisant que «cette réduction est pour le moment semblable à celle des extinctions mineures et, n’atteindra pas, espérons le, le niveau des extinctions de masse du Paléozoïque et du Mésozoïque [les plus importantes, ndlr]».

Nous avons donc encore le temps d’agir. «Si nous travaillons pour atténuer les effets du dérèglement climatique et préserver la biodiversité, nous perdrons quoi qu’il arrive un bon nombre d’espèces d’ici à la fin du siècle. Mais nous pouvons encore éviter un désastre massif.»Il clôt la conversation avec une citation de Charles Dickens (1812-1870), son auteur préféré : «Les actions humaines présagent certaines conséquences qui deviennent inévitables si l’homme persévère dans cette voie. Mais s’il y renonce, alors les conséquences changent.»

Cet article est paru dans Libération (site web)

Workplace Magazine (site web) - Work Place Magazine
vendredi 29 novembre 2024 - 06:58:10 -0000 375 mots

Niwa : un pas vers l’immobilier décarboné

© 11h45

Avec l’inauguration de Niwa, son nouveau siège social toulousain, GA Smart Building franchit un pas supplémentaire vers l’immobilier décarboné.

Pour ce nouvel immeuble imaginé par un duo d’architectes (Studio Montazami, agence française et Tezuka Architects, agence japonaise), il s’agissait notamment pour GA Smart Building de mettre au point une stratégie carbone visant à s’affranchir au maximum de la dépendance aux énergies fossiles, anticipant les exigences de la RE2020. Conception bioclimatique, construction hors-site, structure bois, réemploi… Tout a été pensé pour s’adapter au changement climatique et entrer dans l’ère de l’immobilier post carbone. Dans la continuité d’Agua (ancien siège qui, six ans après sa livraison, a continué de produire plus d’énergie qu’il n’en consommait), le nouveau siège vise l’excellence énergétique. Il intègre diverses sources d’énergie et est piloté par Galaxy Pilot, un système de gestion technique centralisée doté d’intelligence artificielle conçu par GA Smart Building, qui prend en compte la disponibilité de l’énergie parmi les sources (géothermie, photovoltaïque…), son impact carbone et son prix, dans une logique d’optimisation des consommations et de lissage des pics.

© 11h45

Faire rentrer la nature

Convaincues des bienfaits de l’approche biophilique, les équipes ont par ailleurs travaillé avec les paysagistes de Studio Mugo pour ouvrir au maximum le projet à la nature. Le bâtiment s’enracine ainsi dans un îlot de biodiversité qui laisse pénétrer la végétation du lobby jusque dans les étages. L’immeuble intègre également un jardin fertile et deux rooftops avec vues à 360° sur le quartier. Les architectes ont également pensé l’une des façades du bâtiment comme une surface d’expression artistique libre. Vivante et évolutive, elle a vocation à accueillir régulièrement une nouvelle œuvre d’art partagée avec le quartier.

© 11h45

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Cet article est paru dans Workplace Magazine (site web) - Work Place Magazine

Les Echos - Le Cercle (site web)
samedi 30 novembre 2024 - 12:05 UTC +0100 681 mots

Opinion | CSRD : la convergence des communications financière et corporate

Alors que la directive CSRD rentre peu à peu en vigueur, les services de communication se renouvellent profondément. Ils doivent assurer une cohérence entre communication financière et extra-financière, écrit Constance Baudry.

Les directions de la communication financière et corporate sont dans tous leurs états. Alors quela directive CSRD entre en vigueur progressivement et que les premiers rapports de durabilité vont voir le jour dès 2025, elles bataillent, aux côtés des autres directions, pour recueillir les indicateurs extra-financiers sur toute la chaîne de valeur des entreprises. Le travail est immense et sera contrôlé par un commissaire aux comptes ou un organisme tiers indépendant avec, à terme, le même niveau d'exigence que pour les données financières.

Les enjeux ESG au coeur de la stratégie

Cette réforme, qui harmonise et généralise le reporting extra-financier, oblige la communication financière et corporate à se renouveler profondément pour au moins trois raisons.

Premièrement, cette réforme traduit une prise de conscience du marché : le changement climatique et les enjeux sociaux et de gouvernance ont un impact direct sur la valorisation d'une entreprise. Les exemples se multiplient : les inondations à répétition que la France connaît mettent à l'arrêt des milliers d'entreprises, la fragilité d'une gouvernance ou la révélation de pratiques sociales condamnables font s'écrouler le cours de Bourse des acteurs concernés.

Cette prise de conscience place les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au coeur de la stratégie globale d'une entreprise. Cette tendance s'illustre avec la nomination d'administrateurs dédiés à ces problématiques, la multiplication de roadshows valorisant auprès des investisseurs les performances ESG des entreprises, et des prises de parole au plus niveau de la gouvernance sur ces sujets. Le modèle d'affaires de nos entreprises est réinterrogé, tel cet équipementier automobile qui prend le virage de l'électrification des mobilités et doit revoir l'ensemble de sa chaîne de production.

De leur côté, les sociétés de gestion ont également pris le pli. A l'écoute des attentes des investisseurs de plus en plus attentifs à ces enjeux ESG, et avec l'incitation des réglementations issues du Pacte Vert Européen qui visent à orienter l'épargne vers des placements durables, elles proposent des fonds responsables. Les exigences de rentabilité financière ne passent pas pour autant au second plan. Mais les acteurs s'accordent à dire qu'il sera difficile demain de trouver des investisseurs pour un projet ne tenant pas du tout compte de ces enjeux extra-financiers. Dans la bataille de normes qui se joue aujourd'hui, les réglementations européennes ont une portée extraterritoriale importante, la CSRD s'appliquant aux entreprises non-européennes. Et les normes extra-financières internationales de l'ISSB ont vocation à encadrer les activités des entreprises du monde entier.

« Climate warnings »

Dans ce contexte,la communication financière intègre de plus en plus les enjeux ESG, que ce soit à l'occasion des résultats annuels, dans le rapport de gestion ou via les événements de place. Cette évolution se traduit même au sein des organisations internes des entreprises dont certaines font le choix de rattacher leurs équipes RSE à leur direction financière. Et demain, les communicants auront peut-être à orchestrer des « climate warnings », sur le modèle des « profit warnings », en cas de non-atteinte des objectifs de baisse d'émission de CO2.

De son côté, la communication corporate, qui s'appuie historiquement sur l'engagement ESG des entreprises pour nourrir son discours, doit s'adapter également à cette nouvelle donne. Avecle strict encadrement de la publication des indicateurs de durabilité, le temps des communications approximatives, flirtant avec le greenwashing, est résolument révolu.

Cette convergence des communications financière et corporate pose trois défis majeurs : celui de la cohérence à assurer entre communication financière et extra-financière, celui de la fiabilité du discours ESG qui se doit de respecter ce nouveau cadre réglementaire et enfin celui de trouver les mots justes pour s'adresser à la fois aux acteurs des marchés financiers, mais aussi désormais à l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise.

Constance Baudryest présidente de l'Agence Constance.

Constance Baudry

Le Moniteur (site web)
jeudi 21 novembre 2024 - 18:14 GMT+1 697 mots

Michel Barnier cajole les maires

En clôture du 106e Congrès des maires, le Premier ministre a tenu à rassurer les élus sur sa volonté de leur redonner considération, liberté et moyens d'agir. Mais l'effort financier inscrit au projet de budget 2025 demeure.

« Je vous remercie de m'avoir écouté et je l'espère de m'avoir compris. » Au bout d'un discours de près d'une heure en clôture du 106e Congrès des maires, les applaudissements respectueux qui ont accompagné cette dernière phrase de Michel Barnier, ont sans doute rassuré le Premier ministre : les maires, qui avaient quitté leurs écharpes noires ont apprécié son discours. Un discours qui répondait presque point par point à la résolution de l'AMF (Association des maires de France) adoptée à l'unanimité plus tôt dans la journée.

« Il nous faut aujourd'hui, comme disait Michel Rocard, décoloniser nos collectivités, pour ouvrir enfin le temps des libertés locales », avait ainsi déclaré André Laignel, premier vice-président délégué de l'AMF. « Je veux faire disparaître ce sentiment de mise sous tutelle des communes devenues des sous-traitants de l'Etat. Ce n'est pas cela leur mission », lui a répondu le Premier ministre.

« Il n'est pas un maire qui ne se soit senti exaspéré car injustement mis en cause par la dénonciation calomnieuse de certains représentants de l'État nous accusant de mauvaise gestion », avait ajouté André Laignel. « Vous ne m'entendrez pas dire cela. Parce que je ne le pense pas », a assuré Michel Barnier.

Le président de l'AMF, David Lisnard, « n'accepte plus de voir les capacités d'action des communes amputées » ? Qu'à cela ne tienne, Michel Barnier leur a promis « de libérer davantage leur potentiel, faciliter leur fonctionnement quotidien, leur offrir des marges de manoeuvre et une vie quotidienne plus simple ». Simplification

Au rayon « liberté d'action », le Premier ministre a notamment évoqué la « territorialisation » des lois. « Lorsque la situation est différente selon les territoires, la loi peut être interprétée et appliquée différemment », a estimé le Premier ministre.

Côté normes, simplification a été le maître mot : « Il faut lutter contre l'inflation normative qui s'est emballée notamment à Bruxelles avec le Green Deal. L'Etat ne doit pas surtransposer les directives européennes. Nous allons regarder là où nous l'avons fait et supprimerons, quand c'est justifié, les surtranspositions », a affirmé Michel Barnier qui a annoncé quatre grandes décisions à venir.

« Je demanderai aux administrations des lois d'orientation ou lois-cadre qui fixent les objectifs plutôt que les moyens et qui laissent de la marge pour interpréter les règles. Le Conseil national d'évaluation des normes deviendra l'organe de la vérification de l'intelligibilité des lois. Lors des études d'impact nous analyserons les effets de la loi sur les collectivités territoriales. Et enfin nous mènerons une mission d'évaluation et de simplification du stock des normes notamment celles qui concernent l'urbanisme et l'environnement », a promis Michel Barnier.

Plus concrètement il a aussi promis la fin de l'obligation aux communes de transférer leurs compétences eau et assainissement vers les EPCI, l'adaptation locale du ZAN (même si l'objectif de 2050 est maintenu), ou encore des plans locaux d'adaptation au changement climatique. « Nous allons travailler pour que ces nouvelles dispositions soient opérationnelles dès le premier semestre 2025 », a-t-il déclaré. Toujours un effort

Mais alors qu'il était certainement très attendu sur la question des ressources, Michel Barnier est resté évasif sur le fameux « effort de 5 Mds€ ». « Je sais vos inquiétudes, a glissé le Premier ministre. L'Etat fait 20 Mds€ d'économies. Nous avons demandé un effort en fonction de leurs capacités aux collectivités », s'est-il contenté de rappeler. Quant à la « liberté fiscale » réclamée par André Laignel et David Lisnard- qui plaident pour le remplacement « de la fiscalité nationale par de la fiscalité locale », sous forme de « contribution territoriale universelle, sans augmenter le niveau global des prélèvements obligatoires » - le Premier ministre s'est contenté d'évoquer la baisse du taux du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA), qui vient rembourser aux collectivités locales la TVA qu'elles paient sur leurs dépenses d'investissement.

Enfin, à David Lisnard qui juste avant avait appelé à ce que les maires ne soient pas « flattés aux Congrès et tapés au budget », Michel Barnier a rétorqué : « pour ma part je ne suis pas flatté au budget, évitez de me taper au Congrès ». Voeu exaucé.

La Croix (site web)
Actualité Dépêches, lundi 18 novembre 2024 716 mots
Aussi paru dans
18 novembre 2024 - AFP - Infos Françaises AFP - Infos Economiques Challenges (site web) AFP Stories (français) L'Opinion (site web) Corse Matin (site web) Boursorama (site web réf.)
19 novembre 2024 - AFP - Infos Françaises AFP Stories (français)

Voulue par Lula, l'Alliance globale contre la faim mise sur orbite au G20

AFP

C'était l'« objectif central » de la présidence brésilienne du G20 pour Lula, ancien ouvrier né dans une famille pauvre: l'Alliance globale contre la faim et la pauvreté a été lancée lundi, avec 82 pays signataires.

« C'est à ceux qui sont autour de cette table qu'incombe la tache urgente d'éradiquer cette plaie qui fait honte à l'humanité », a déclaré le chef d'Etat brésilien Luiz Inacio Lula da Silva face aux dirigeants des plus puissantes économies de la planète réunis pour le sommet du G20 à Rio de Janeiro.

« Cette alliance naît au G20, mais elle est mondiale. Que ce sommet soit marqué par le courage d'agir », a-t-il ajouté.

L'Alliance globale contre la faim compte au total 148 membres: au-delà des nations signataires, l'Union européenne, l'Union africaine, 24 organisations internationales, neuf institutions financières et 31 ONG ont également rejoint ce groupe.

L'Argentine, seul pays du G20 absent de la liste de signataires au moment du lancement, y a adhéré peu après.

Le projet est ambitieux: atteindre un demi-million de personnes d'ici 2030, en donnant une dimension internationale au combat contre la faim et les inégalités.

Mais le défi est gigantesque, si l'on prend en compte que 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit 9% de la population mondiale, selon le dernier rapport présenté en juillet par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et d'autres agences onusiennes.

« La faim n'est pas due aux pénuries ou aux phénomènes naturels (...), elle est le fruit de décisions politiques qui perpétuent l'exclusion d'une grande partie de l'humanité », a tonné Lula.

L'Alliance globale contre la faim vise à unir les efforts afin de dégager des moyens financiers ou de répliquer les initiatives qui fonctionnent localement.

Cantines gratuites

Parmi les engagements concrets déjà pris, la Banque inter-américaine de développement (BID) a annoncé vendredi une contribution de 25 milliards de dollars pour financer des programmes « pour accélérer les progrès dans la lutte contre la faim et la pauvreté de 2025 à 2030 ».

L'Alliance prétend notamment mettre l'accent sur des programmes d'aide à la nutrition dans la petite enfance, de cantines gratuites dans les écoles et de soutien des petits exploitants agricoles.

Rien qu'avec les programmes visant à augmenter le nombre de repas gratuits dans les établissements scolaires de pays pauvres, l'objectif est d'atteindre 150 millions d'enfants d'ici 2030.

Le gouvernement du Nigeria, déjà doté du plus important programme de repas en milieu scolaire d'Afrique, s'est engagé à doubler le nombre de bénéficiaires, de 10 à 20 millions d'enfants, en se fournissant notamment chez de petits fermiers locaux.

L'Indonésie va pour sa part lancer en janvier 2025 un nouveau programme de cantines gratuites, qui a pour objectif d'atteindre 78,3 millions d'enfants scolarisés en 2029.

Le pape François a espéré que l'Alliance aurait « un impact significatif dans les efforts mondiaux pour combattre la faim et la pauvreté », dans un message lu par le secrétaire d'Etat du Vatican, Pietro Parolin, qui le représentait à Rio.

« Il faut agir de façon immédiate et décisive pour éradiquer ce fléau », a-t-il insisté.

Cette Alliance « pourrait être un tournant » mais « elle doit aller plus loin » en « répondant de toute urgence aux impacts dévastateurs du changement climatique sur les systèmes alimentaires du Sud global », a réagi l'ONG Oxfam dans un communiqué.

Combat personnel

Pour Lula, la lutte contre la pauvreté est un combat personnel. Enfant, il a connu la faim dans son Etat natal du Pernambouc (nord-est), avant de partir avec sa famille pour la métropole industrielle Sao Paulo, où il a longtemps travaillé comme tourneur-fraiseur et s'est fait connaître comme leader syndicaliste.

En juillet, au moment de présenter les contours de l'Alliance globale contre la faim avant une réunion des ministres des Finances du G20 à Rio, il était ému aux larmes en évoquant « la plus dégradante des privations humaines ».

Ses programmes sociaux avaient permis de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté durant ses deux premiers mandats (2003-2010), notamment grâce à la Bolsa Familia, une allocation versée aux familles les plus modestes à condition que les enfants soient scolarisés.

Mais il bénéficiait alors du boom des matières premières, tandis que son gouvernement est soumis à des contraintes budgétaires beaucoup plus fortes depuis son retour au pouvoir en janvier 2023.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Science et Vie (site web)
jeudi 28 novembre 2024 - 13:02:15 1091 mots

L'Atlantique se dirige vers une intensification des cyclones de plus en plus violents : un avenir préoccupant

Laurie Henry, Henry-Laurie

Les récentes études menées par la NOAA et d'autres institutions mettent en lumière un phénomène qui bouleverse les dynamiques des saisons cycloniques atlantiques.

Avec une augmentation notable de l'activité des cyclones tropicaux, accompagnée de variations annuelles plus marquées, les chercheurs avertissent d'une tendance qui pourrait transformer ces événements climatiques en défis croissants pour les communautés et les décideurs.

Les cyclones tropicaux, parmi les phénomènes météorologiques les plus destructeurs, posent des défis croissants en termes de prévisions et de gestion des risques. Dans l'Atlantique, ces tempêtes génèrent des pertes humaines et économiques majeures, aggravées par des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles. Une étude récente, publiée dans Science Advances par des chercheurs de la NOAA et du HighResMIP, révèle une augmentation notable de la variabilité interannuelle des saisons cycloniques.

Ce phénomène, attribué à des changements dans les températures océaniques et les vents, modifie les schémas de formation des cyclones. Les conclusions soulignent une montée en puissance des saisons extrêmement actives et inactives, réduisant la prévisibilité et augmentant les risques pour les populations côtières. Ces travaux offrent un éclairage essentiel sur les impacts du changement climatique sur les dynamiques cycloniques.

Des variations de cyclones amplifiées : une tendance confirmée

Depuis les années 1990, les saisons cycloniques dans l'Atlantique affichent une dynamique de plus en plus marquée par des extrêmes. Le nombre de tempêtes nommées et d'ouragans majeurs connaît des variations bien plus prononcées qu'auparavant. Ils alternent entre des saisons exceptionnellement actives et d'autres particulièrement calmes. Cette volatilité est devenue un défi pour les scientifiques et les gestionnaires de risques. La récente étude montre que cette variabilité devrait encore croître de 36 % d'ici 2050.

Pour Hosmay Lopez , océanographe à la NOAA et principal auteur de ces recherches, ces fluctuations interannuelles constituent désormais un indicateur central des changements climatiques en cours. « Les oscillations d'une année à l'autre sont bien plus significatives que les tendances moyennes projetées ». Ces conclusions pointent vers une transformation des dynamiques cycloniques, rendant les prévisions encore plus complexes.

Changements projetés dans la fréquence et la localisation des cyclones tropicaux en Atlantique Nord. Comparaison entre période future (2020-2049) et historique (1970-2019), avec modifications dans les zones de formation et de trajectoire moyenne des cyclones. © H. Lopez et al., 2024

Cette intensification des variations cycloniques est directement liée à des modifications dans les conditions atmosphériques et océaniques. En particulier, le contraste croissant entre les températures de surface de l'Atlantique et du Pacifique joue un rôle essentiel. Lorsque les eaux atlantiques se réchauffent plus que celles du Pacifique, elles modifient les structures des vents et augmentent les écarts dans le cisaillement vertical des vents — un facteur clé dans la formation et la dissipation des cyclones. Ce phénomène s'accompagne également d'une instabilité atmosphérique accrue. Elle favorise l'émergence de conditions propices à la naissance de tempêtes violentes. À mesure que ces déséquilibres s'intensifient, ils amplifient non seulement la puissance des ouragans, mais également leur fréquence.

Les impacts locaux des cyclones exacerbés : le cas de 2024

La saison cyclonique 2024 a mis en évidence ces schémas inhabituels. Avec 18 cyclones nommées, dont 11 ouragans et 5 ouragans majeurs, elle s'inscrit parmi les saisons les plus actives enregistrées, dépassant la moyenne historique de 14 tempêtes annuelles. Beryl, premier ouragan de catégorie 5 à se former aussi tôt dans la saison, a atteint ce statut le 12 juillet 2024. Helene, un cyclone de catégorie 4, a causé des dommages étendus, en frappant le 26 septembre 2024.

Il provoqua notamment des inondations catastrophiques dans les Appalaches méridionales, entraînant plus de 150 morts, principalement en Caroline du Nord et du Sud. Ces événements reflètent l'évolution rapide des dynamiques climatiques dans l'Atlantique. Les conditions favorables dans l'atmosphère et les océans amplifient la rapidité d'intensification et la puissance des tempêtes.

Variation prévue par rapport à la période historique (juin-novembre) pour : (A) cisaillement des vents, (B) stabilité atmosphérique, (C) température de surface de la mer. © H. Lopez et al., 2024

Cette saison marque également une avancée significative dans la précision des prévisions des cyclones. Les outils comme le Hurricane Analysis and Forecast System (HAFS) ont permis au National Hurricane Center de prédire avec une grande fiabilité les trajectoires et les intensités des ouragans, parfois plusieurs jours avant leur formation. L'ouragan Helene, par exemple, a été anticipé comme un ouragan majeur avant même sa phase de dépression tropicale.

Cette amélioration repose sur des modèles intégrant des données en temps réel. Elles sont issues des avions Hurricane Hunters et des capteurs océaniques autonomes comme les gliders et saildrones. Ces dispositifs offrent une compréhension approfondie des paramètres environnementaux critiques, notamment la température des océans et le cisaillement vertical des vents. Cependant, malgré ces progrès, les variations interannuelles importantes compliquent la planification stratégique.

Les projections pour l'avenir : une volatilité à prévoir

Ces observations de la saison 2024 trouvent un écho dans les projections établies par les chercheurs de la NOAA. Ces dernières proviennent des modèles de haute résolution du HighResMIP. Ils intègrent des données climatiques sur 50 ans. Elles se trouvent renforcées par des simulations de l'impact anthropique. La fréquence des saisons extrêmement actives et inactives devrait s'accroître, réduisant les saisons dites normales à moins de 30 % des cas, contre environ 50 % historiquement.

Ainsi, une saison active comme en 2005, avec 28 tempêtes, deviendrait deux à trois fois plus fréquente. Soit une occurrence décennale au lieu de centennale. Parallèlement, des années calmes comme 2014, avec 8 tempêtes, deviendraient également plus courantes. Cela accentuera la polarisation entre saisons extrêmes, au détriment d'une réduction des saisons proches de la normale.

Précisons que les simulations se basées sur le scénario SSP5-8.5 (Shared Socioeconomic Pathways). Ce dernier décrit un futur où le développement économique et social repose principalement sur une forte consommation d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Sans politique significative de réduction des émissions de gaz à effet de serre, une augmentation continue des émissions jusqu'en 2100, entraînerait une hausse des températures mondiales d'environ 4,3 °C par rapport à l'ère préindustrielle.

Face à ces bouleversements, l'urgence d'une adaptation s'impose. Les décideurs et les chercheurs doivent améliorer les prévisions, et renforcer les infrastructures et les stratégies de résilience. Les observations actuelles et les projections futures soulignent une transformation rapide des saisons cycloniques atlantiques. Si des efforts significatifs ne sont pas entrepris, les coûts humains et matériels risquent de devenir de plus en plus insoutenables. Chaque saison devenant plus imprévisible et plus difficile à gérer pour les communautés vulnérables.

Source : Hosmay Lopez et al., “ Projected increase in the frequency of extremely active Atlantic hurricane seasons ”, Science Advances

Cet article est paru dans Science et Vie (site web)

L'Express (site web)
Idées et débats, dimanche 24 novembre 2024 2901 mots

Arrestation de Boualem Sansal : "Le pouvoir algérien est en voie de poutinisation accélérée"

Alix L'Hospital

Jean-Louis Levet, ancien haut responsable à la coopération technologique et industrielle franco-algérienne, dénonce l'arrestation de l'écrivain franco-algérien, "une cible idéale" pour un régime n'hésitant pas à asphyxier son pays.

Que fallait-il entendre, entre les lignes du communiqué confirmant l'arrestation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, publié par l'agence Algérie Presse Service (APS) le 22 novembre? Y avait-il, dans les attaques formulées par cet organe (dépendant du ministère algérien de l'Information) contre l'écrivain, qualifié de "pseudo intellectuel", et contre la France, "macronito-sioniste", une adresse au président de la République Emmanuel Macron, qui a réaffirmé la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en octobre dernier?

"Son arrestation n'est hélas qu'une illustration de plus d'un pouvoir en voie de poutinisation accélérée depuis la répression du Hirak il y a trois ans", juge pour sa part Jean-Louis Levet, ancien haut responsable à la coopération technologique et industrielle franco-algérienne missionné à partir de 2013 dans le cadre de la Déclaration de coopération et d'amitié entre les deux pays signée par François Hollande et le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Auprès de L'Express, ce fin connaisseur de l'Algérie, reconduit dans sa mission par Emmanuel Macron en 2017 (jusqu'en 2019), et co-auteur avec Paul Tolila du Mal algérien(Bouquins), explique pourquoi, plus qu'un signal envoyé à Paris, l'arrestation de l'écrivain trahit surtout, selon lui, "une façon pour les autorités algériennes de se prouver à elles-mêmes qu'elles existent encore".

En filigrane, Jean-Louis Levet fait ainsi l'autopsie d'un régime prétorien "qui n'a plus rien à dire", cherchant à entretenir le récit d'une France "coupable éternellement pour tenter de masquer les problèmes qui se posent aujourd'hui". Mais, nuance-t-il, "il faut aussi reconnaître du côté français que pas grand-chose n'est fait, ni pour faire connaître l'Algérie aux Français ni, lorsque la France en aurait l'occasion, pour éviter d'être à la remorque des règles dictées par le régime". Ce, alors que les deux pays sont, explique Jean-Louis Levet, "hautement complémentaires" sur de nombreux sujets... Entretien.

L'Express : Après l'arrestation de Boualem Sansal en Algérie, on apprend que celui-ci risque la prison pour "atteinte à l'unité nationale". Comment faut-il le comprendre?

Jean-Louis Levet : C'est terrible à dire, mais au vu de son engagement de longue date à la fois contre l'islamisme politique et contre l'autoritarisme du pouvoir politique algérien, il est presque surprenant qu'il n'ait pas été inquiété plus tôt. Le cas de Boualem Sansal ne pouvait que ravir les appétits répressifs du régime d'Abdelmadjid Tebboune qui, depuis son élection en 2019, est devenu l'homme visible de la construction d'un Etat policier de plus en plus coercitif. Au fond, son arrestation n'est hélas qu'une illustration de plus d'un pouvoir en voie de poutinisation accélérée depuis la répression du Hirak [NDLR : mouvement d'opposition à l'ex-président Abdelaziz Bouteflika] il y a trois ans. Dans les termes utilisés par l'Agence algérienne de presse, porte-parole de fait du gouvernement, pour confirmer la nouvelle, on retrouve le style de tout pouvoir autoritaire, si ce n'est dictatorial. Boualem Sansal y est qualifié de "pantin utile", de "négationniste", de "pseudo-intellectuel".

On a l'impression d'un retour dans le passé - ou d'une plongée dans le présent du régime poutinien - lorsque durant la période stalinienne, les autorités qualifiaient les intellectuels critiques de "traîtres", de "saboteurs", "d'ennemis du peuple", de "conspirateurs". Ou encore durant la "révolution culturelle" maoïste, quand les élites intellectuelles étaient considérées comme une catégorie à part, traitée de "neuvième puant", qu'il fallait éradiquer. C'est le même registre inquisitorial.

A quoi identifiez-vous cette "poutinisation" du régime algérien?

Quand un pays commence à s'en prendre à ses écrivains, c'est un signal puissant. Car, ne l'oublions pas, Kamel Daoud, récemment récompensé du prix Goncourt, fait lui aussi l'objet d'attaques dans son pays de naissance [NDLR : deux plaintes ont été déposées en Algérie contre l'auteur et son épouse psychiatre, les accusant d'avoir utilisé l'histoire d'une patiente pour le roman "Houris" pour lequel il a été récompensé. Son éditeur Gallimard a dénoncé les "violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d'un régime dont nul n'ignore la nature"]. Mais il y a bien d'autres points qui illustrent cette reprise en main de la société. En 2022, le Code pénal a fait l'objet de plusieurs amendements visant à étouffer un peu plus la liberté d'expression et l'activité politique. Il s'ensuivit une grève de l'union nationale des avocats algériens. Et en avril dernier, une nouvelle version du Code pénal a été promulguée, complétant l'arsenal répressif préjudiciable pour l'exercice des libertés fondamentales. Mais, ironie de l'histoire, le ministre de la Justice a déclaré ensuite que ce texte traduisait "le souci de l'Algérie d'adhérer aux efforts de la communauté internationale de lutter contre toutes les formes de criminalité", et qu'il s'inscrivait dans une volonté de "protection des libertés individuelles et collectives". Le signe que l'ère de la post-vérité n'est pas seulement en marche en Russie ou avec Donald Trump, mais aussi en Algérie.

Sans oublier qu'en parallèle, le régime se militarise de plus en plus. En juillet dernier, le président Tebboune a fait passer un décret autorisant les militaires à être nommés à la tête d'administrations civiles. Ajoutez à cela le contrôle des réseaux sociaux et de la presse, qui ne cesse de croître et pousse bon nombre de journalistes notamment à fuir leur pays. Mais aussi les manipulations électorales, qui ont permis au président Tebboune de se maintenir au pouvoir pour un second mandat malgré un taux d'abstention faramineux. Et puis les mensonges devenus un mode de fonctionnement habituel - une autre illustration de sa poutinisation croissante... Qu'il s'agisse de déclarer que l'Algérie a le meilleur système de santé d'Afrique, en 2020, alors que Tebboune lui-même a été soigné en Allemagne en raison du Covid, ou d'ériger la liberté de la presse en "principe immuable" de la nouvelle Constitution pour, quatre mois plus tard, censurer toujours plus de médias indépendants, c'est le déni même de la réalité et le mépris de son peuple. Le gouvernement algérien n'a pas de base sociale.

Vous l'avez dit, Boualem Sansal n'a jamais caché ses engagements. Mais il venait d'obtenir sa nationalité française cette année. Faut-il prendre son arrestation comme un signal envoyé à la France?

Je crois qu'il s'agit surtout d'une façon pour les autorités algériennes de se prouver à elles-mêmes qu'elles existent encore. Arrêter un écrivain algéro-français sur le sol algérien, quoi de plus facile pour un pouvoir sans tradition démocratique et vulnérable que de faire coup triple : dénoncer encore l'ancienne puissance coloniale et la France "macronito-sioniste", tenter, mais toujours sans succès, de détourner l'attention des Algériens qui ne sont pas dupes sur un présent de plus en plus précaire, et donner encore des gages aux islamistes qui travaillent en profondeur la société depuis la fin de la Décennie noire. Connaissez-vous le surnom que donnent les Algériens à Abdelmadjid Tebboune? Pinocchio. La vérité, c'est qu'il n'a rien à dire, ni sur le présent, ni sur l'avenir - ou alors, ce sont des mensonges, comme je viens de le dire. Lui, mais surtout l'ensemble du système prétorien qui concentre le pouvoir exécutif.

Or, si le pays est dans l'impasse à l'intérieur, il est isolé à l'extérieur. Abdelmadjid Tebboune avait par exemple demandé l'entrée de son pays dans l'alliance des Brics fondée en 2006, mais sa candidature a été rejetée en 2023. Rendez-vous compte : l'Algérie est boudée jusque par les Brics! Alors est-ce un signal adressé à la France? Peut-être, mais c'est surtout le chant du cygne d'un régime qui n'a plus rien à dire, et qui fait feu de tout bois pour tenter de faire croire le contraire. Qu'importe auprès de quelle audience. Ce qui compte, c'est le symbole. Comme je l'ai dit, Boualem Sansal, internationalement connu, était une cible idéale.

Les relations se sont tout de même significativement dégradées depuis la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par Emmanuel Macron. Pensez-vous que ce dernier a commis une erreur?

C'est un sujet complexe. Il est certain que cette décision a sérieusement aggravé l'état de la relation franco-algérienne. Mais nos relations avec l'Algérie étaient déjà très mauvaises avant qu'Emmanuel Macron ne reconnaisse la marocanité du Sahara occidental et ce, malgré les multiples signaux donnés à la fois par celui-ci en février 2017, lorsqu'il avait qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité", mais aussi par Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac en leur temps. Or si le Maroc est loin d'être irréprochable sur tous les plans - on y retrouve aussi une corruption structurelle - des signaux positifs ont été donnés.

Mais dans le même temps, la France ne peut pas choisir le Maroc au détriment de l'Algérie. Au-delà de la question du Sahara occidental qui, à certains égards, a pu servir de prétexte au régime algérien pour faire de la France un bouc émissaire, notre mode opératoire avec l'Algérie pose problème. Au lieu de prendre l'initiative de penser à l'avenir, nous restons à la remorque des demandes du pouvoir algérien.

Dans l'ouvrageLe Mal Algérien(Bouquins) que vous avez co-écrit avec Paul Tolila, vous décriviez un pays au bord de l'asphyxie. Le régime, corrompu et prêt à tout pour conserver le pouvoir, en venant à brider ses atouts économiques comme les libertés de son peuple. Quel est son intérêt à le faire?

Il faut bien comprendre une chose sur ce pays : pour le régime algérien, le maintien au pouvoir n'est pas un moyen d'action mais une fin en soi. Alors quand une société entière, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, diplômés et non diplômés se soulèvent contre lui en criant - car c'est cela qu'il fallait entendre pendant le Hirak - que le roi est nu et que la dignité des Algériens est bafouée depuis trop longtemps, que fait le roi? Tout ce qu'il peut pour créer de l'immobilisme. D'où le fait que les acteurs clés qui composent ce système concentrent leur énergie à contrer toute tentative d'émancipation. La société se sent asphyxiée. Ce mot est souvent employé par les Algériens que je continue de rencontrer. C'est en cela que l'arrestation de Boualem Sansal, si tragique soit-elle, est en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt. La répression est l'une des multiples illustrations d'un régime qui tente tout pour se maintenir, en particulier en limitant les libertés publiques et individuelles pour y parvenir. Le régime de gouvernance algérien est au bord de l'implosion sur le plan intérieur, et complètement isolé sur le plan diplomatique. D'où les flatteries d'Abdelmadjid Tebboune à Vladimir Poutine, qu'il a qualifié d'"ami du monde entier" en juin 2023, alors qu'il lui rendait visite. La marque d'un courtisan servile à la recherche désespérée d'une stature internationale. Car les intérêts mutuels son bien compris : l'Algérie est le troisième client en matière d'armement de la Russie derrière la Chine et l'Inde.

Après trois ans de mobilisation, le Hirak, réprimé, n'est pas parvenu à obtenir de changement de régime. Alors pourquoi le régime vous semble-t-il au bord de l'implosion?

Tous les signaux sont au rouge. L'économie informelle, autrement dit clandestine, aux alentours de 34 % du PIB en 2000, approche les 70 % aujourd'hui. Son industrie représentait 35 % du PIB à la fin des années 1980, contre moins de 5 % depuis 2015 - un cas unique parmi les pays émergents. Quant à son agriculture, elle subit une véritable dégringolade : là où ce secteur assurait 90 % des besoins nationaux dans les années 1970, le pays importe désormais à hauteur de 50 % de ses besoins alimentaires. Un autre point important, qui alimente l'économie clandestine et détruit une partie du tissu entrepreneurial, c'est aussi la contrefaçon de masse qui représente 30 % des produits vendus dans le pays, dont 70 % sont importés de Chine. Cela bloque le développement des PME, la création d'emplois de qualité et favorise tous les trafics enrichissants toujours davantage des importateurs en osmose avec le pouvoir, qui s'enrichit dans le même temps.

Le problème, c'est que le pouvoir masque cette réalité en mettant l'accent sur la rente des hydrocarbures et le quantitatif : on construit des hôpitaux, des universités... Mais qu'y a-t-il entre les murs? 75 % des étudiants algériens qui font leurs études en France ne veulent pas rentrer au pays, comme l'a montré une étude du Cread de 2018. A l'inverse, les quelque 10 000 étudiants étrangers en Algérie ne veulent pas y rester. Et 15 000 médecins algériens exercent en France : c'est une véritable saignée pour ce pays. Symptomatique de la faillite de ce système qui ne croit ne plus avoir d'autre option que de réprimer toujours davantage. Mais il faut aussi reconnaître du côté français que pas grand-chose n'est fait, ni pour faire connaître l'Algérie aux Français ni, lorsque la France en aurait l'occasion, pour éviter d'être à la remorque des règles dictées par le régime.

Comment cela?

Le cas de l'Algérie n'est abordé depuis des décennies dans la grande majorité des médias et par la plupart des hommes politiques que de trois façons - ce que je surnomme le triangle des Bermudes de la relation franco-algérienne : la colonisation, la guerre d'Algérie, et ce que certains appellent la "guerre des mémoires". Mais que savent les Français de l'Algérie depuis 1962? Rien. Or c'est exactement ce que cherchent les autorités algériennes : arrêter l'histoire à 1962, entretenir le récit d'une France coupable éternellement pour tenter de masquer les problèmes qui se posent aujourd'hui.

Lorsque l'on sait combien les enjeux contemporains sont nombreux et de taille, je m'étonne par exemple qu'un ancien Premier ministre tel qu'Edouard Philippe en appelle à revenir sur l'accord de 1968 comme s'il s'agissait de la priorité absolue. Dans quelle vision globale de la relation s'inscrit cette proposition? Quand le passé est trop présent dans les discussions, c'est que le problème est au présent. Bien sûr qu'il y a des sujets historiques qui doivent encore faire l'objet d'un travail. Cependant ils ne doivent pas prendre le pas sur la construction de l'avenir, mais au contraire le faciliter par une meilleure compréhension réciproque. Mais l'urgence, pour qui veut améliorer le sort des Algériens, c'est le présent. C'est prendre conscience du fait que l'Algérie et la France sont des pays hautement complémentaires sur de nombreux sujets - un cas unique sur l'échiquier mondial des Etats-nations.

Quels sont ces sujets?

Le plus décisif, celui de la densité des relations humaines : 5 à 7 millions de Français ont des liens directs ou indirects avec l'Algérie. Ensuite, cas unique, ce sont deux économies qui n'ont que des complémentarités : donc un atout incroyable pour travailler, co-créer, co-innover, co-produire dans les quatre grands domaines d'avenir : la transition énergétique et numérique vitale face au changement climatique, l'enjeu de notre siècle; le défi de l'eau, un impératif absolu; la souveraineté et la sécurité alimentaire en mettant en oeuvre l'agriculture du futur; celui du sanitaire et du médical, car sans santé, il n'y a ni société, ni économie possibles. Ce sont autant de compétences, de métiers, d'emplois concernés et futurs. De quoi aussi mobiliser nos jeunesses respectives et leur ouvrir des perspectives. Enfin, l'Algérie et la France constituent à l'évidence l'interface majeure entre l'Afrique et l'Europe, d'autant plus indispensable dans une mondialisation brutale où cherchent à s'affirmer de nouveaux empires prédateurs tels que la Russie ou la Chine, et une puissance américaine trumpiste pour le moins incertaine qui veut combattre le multilatéralisme et tourner le dos à la lutte contre le réchauffement climatique. C'est la raison pour laquelle il nous faut sans relâche favoriser toutes les coopérations possibles entre les deux pays, au coeur des sociétés civiles respectives, pour améliorer la vie quotidienne des populations. De fait, nous pourrions donc aussi faire ruisseler le fruit de nos relations pour avoir un impact sur la situation des citoyennes et citoyens algériens.

Vraiment?

Vraiment. Mais pour cela, il eut fallu poser un cadre solide. C'est ce qu'avait fait François Hollande en 2012 avec Abdelaziz Bouteflika, et qui m'avait valu ma mission de cinq ans en Algérie à partir de 2013. Concrètement, par cadre, j'entends un document de quelques pages disant "voilà pourquoi et comment nous allons travailler ensemble, quels sont les domaines que nous allons investir et ce que cela implique". Alors, une relation de confiance peut progressivement se créer et tout devient possible. Au cours de ma mission durant cinq ans et demi, j'ai pu mesurer au quotidien d'est en ouest, du nord au sud, l'envie des Algériens de travailler avec nous, leur engagement, leur sérieux, leurs compétences. De quoi poser des bases pour agir sur le long-terme, donner des perspectives aux jeunes en particulier, en France comme en Algérie, qui se vide de ses compétences. Ce que je veux dire, c'est que lorsque des relations entre deux pays s'inscrivent dans un cadre clair, ils peuvent ainsi ériger de façon concertée des lignes rouges tacites à ne pas franchir...

Mais la France pourrait-elle "travailler" avec Abdelmadjid Tebboune, artisan de la poutinisation que vous décrivez, comme François Hollande l'a fait avec Abdelaziz Bouteflika?

Il faut agir de part et d'autre avec les responsables politiques aux affaires. Entre le hasard et la nécessité, il y a la volonté. Cela demanderait, côté français, des responsables politiques moins agités et moins aveuglés par le marketing politique, capables d'agir enfin dans la durée et de comprendre l'intérêt mutuel d'un partenariat avec l'Algérie. Et du côté des autorités algériennes, qu'elles gagnent en lucidité et en dignité en comprenant qu'en persistant à régler d'interminables comptes avec le passé, elles sont en train de perdre toute possibilité d'avenir pour leur peuple et les jeunes en particulier. Et donc avec la France.

Canada NewsWire (français)
Nouvelles générales, vendredi 22 novembre 2024 - 13:05:00 UTC -0500 918 mots
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22 novembre 2024 - Le Carrefour de Québec (site web réf.) Cité Boomers (site web réf.)

Parcs Canada contribue près de 6 millions de dollars au soutien des corridors écologiques au Canada

Parcs Canada (HQ)

Neuf projets de corridors recevront un financement pour améliorer la connectivité et conserver la biodiversité dans des aires prioritaires au Canada

GATINEAU, QC, le 22 nov. 2024 /CNW/ - Le gouvernement du Canada s'est engagé à protéger la biodiversité et à conserver trente pour cent des terres, des eaux internes et trente pour cent des aires marines et côtières d'ici 2030. Mais, pour être efficaces, ces aires protégées doivent être correctement reliées entre elles afin que les espèces puissent se déplacer librement, interagir et trouver de la nourriture et un habitat adéquat.

Aujourd'hui, l'honorable Steven Guilbeault, ministre de l'Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada, a annoncé un financement de près de 6 millions de dollars pour soutenir neuf projets de corridors visant à améliorer la connectivité écologique dans des aires prioritaires à travers le Canada.  

Financés par le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada, ces projets s'inscrivent dans l'objectif du programme qui consiste à catalyser des initiatives de corridors par des partenaires afin de maintenir et de rétablir la connectivité écologique entre les aires protégées et conservées ainsi que les aires d'habitat naturel.

Ces projets sont dirigés et partiellement financés par des organismes environnementaux non gouvernementaux à but non lucratif, qui fourniront plus de 6,6 millions de dollars de contributions en nature et espèces. Cela est en plus du 5,7 millions de dollars fournis par le Programme national des corridors écologiques pour faire progresser les travaux de connectivité sur le terrain dans 8 des 23 zones prioritaires nationales pour les corridors écologiques. Ces zones ont été identifiées par Parcs Canada en collaboration avec de nombreux partenaires, experts, intervenants, et citoyens, et ce, à l'aide de données nationales et de nombreuses méthodes d'évaluation scientifique. Ces zones prioritaires indiquent les endroits où les corridors écologiques auraient le plus d'impact sur la réalisation d'un réseau bien relié d'aires protégées et conservées.

Les parcs et aires protégées au Canada font partie de « solutions fondées sur la nature » qui aident la nature et les gens à s'adapter aux changements climatiques. Ces lieux préservent la biodiversité, protègent les services écosystémiques, relient les paysages, absorbent et entreposent le carbone, renforcent les connaissances et la compréhension, et inspirent des actions locales pour réduire la fragmentation de l'habitat.

En investissant dans des programmes nouveaux et novateurs comme le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada, le gouvernement du Canada, en collaboration avec les provinces, les territoires et les gouvernements autochtones de tout le pays, respecte son engagement d'endiguer et inverser la perte de la biodiversité d'ici 2030 et de parvenir à un rétablissement complet de la nature au Canada d'ici 2050.

Citation

« En tant que partie intégrante des solutions basées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques, les corridors écologiques établis de manière stratégique dans des zones clés du Canada amélioreront considérablement la connectivité entre les aires protégées et les aires de conservation, permettant aux espèces de se déplacer et d'interagir librement dans le paysage. Ces corridors aideront également à enrayer la perte de biodiversité et la restauration de la nature d'ici 2050. En investissant dans des programmes clés comme le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada, notre gouvernement continue de s'efforcer d'atteindre son objectif ambitieux de protéger 30 pour cent des terres et des eaux du Canada d'ici 2030. »

L'honorable Steven Guilbeault

Ministre de l'Environnement et du Changement climatique et ministre responsable pour Parcs Canada

Faits en bref

S'appuyant sur la science, le savoir autochtone et les perspectives locales, le Canada s'est engagé à conserver 30 % des terres, des eaux douces et des océans d'ici 2030.

Les corridors écologiques offrent de nombreux avantages au-delà de la conservation de la biodiversité et de l'adaptation au changement climatique. Ils contribuent à un mode de vie durable pour les communautés locales, augmentent les possibilités pour les gens de renouer avec la nature et favorisent la coexistence entre les humains et la faune.

Lancé en 2022, le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada favorise la création de corridors écologiques dans des zones clés au Canada.

Les aires nationales prioritaires pour les corridors écologiques au Canada sont les « points chauds » où les corridors écologiques peuvent avoir le plus grand impact sur le maintien de la biodiversité et des fonctions écologiques à l'avenir.

Le Programme national des corridors écologiques appuie le leadership autochtone en reconnaissant les valeurs d'intendance autochtone comme un but prioritaire des corridors. Il a également soutenu un projet pilote mené par des autochtones, et d'autres projets où les communautés autochtones locales interviennent et collaborent à la gestion des terres.

Documents connexes

Communiqué de presse : Parcs Canada et ses partenaires travaillent à rétablir la connectivité écologique dans la région de l'arche Frontenac grâce à un espace éthique et d'une co-gouvernance Communiqué de presse : Parcs Canada et ses partenaires collaborent pour rétablir la connectivité écologique dans le nord de l'Ontario

Document d'information : Projets de corridors écologiques sélectionnés pour bénéficier d'un financement partout au Canada, selon la province

Liens connexes

Parcs Canada

Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada

Connectivité écologique à Parcs Canada

SOURCE Parcs Canada (HQ)

Consulter le contenu original : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/November2024/22/c3715.html

Contact

Renseignements : Hermine Landry, Attachée de presse, Cabinet du ministre de l'Environnement et du Changement climatique, 873-455-3714, [email protected]; Relations avec les médias : Parcs Canada, 855-862-1812, [email protected]

Rapports - Environnement - MEDDTL

Date de publication : 18 novembre 2024 1572 mots

Télécharger Fiche presse_SMCL_2024.pdf PDF - 566.27 Ko - Fiche presse_SMCL_2024.pdf

5 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... Nos trois ministères, Partenariat avec les territoires et Décentralisation, Transition écologique, Énergie, Climat et Prévention des risques, Logement et Rénovation urbaine, seront présents au Salon des maires et des collectivités territoriales...

Pour voir le rapport :
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Fiche%20presse_SMCL_2024.pdf
Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)
Monde, dimanche 15 décembre 2024 - 12:22:10 908 mots

Un cyclone fait au moins 11 morts dans le territoire français de Mayotte

Sylvie Corbet, La Presse Canadienne; Gerald Imray, The Associated Press

Au moins 11 personnes sont mortes après que le cyclone Chido a causé des dégâts dévastateurs sur l’archipel français de Mayotte, dans l’océan Indien, a annoncé dimanche le ministère français de l’Intérieur.

Le cyclone tropical intense a touché terre sur la côte est de l’Afrique, où les agences d’aide humanitaire préviennent de nouvelles pertes en vies humaines et de graves dégâts dans le nord du Mozambique.

Le ministère français de l’Intérieur a déclaré qu’il s’avérait difficile d’obtenir un décompte précis des morts et des blessés à Mayotte, car on craint que le nombre de morts ne s’alourdisse. Un hôpital de Mayotte a signalé que neuf personnes étaient dans un état critique et que 246 autres étaient blessées.

Le cyclone tropical a traversé le sud-est de l’océan Indien, affectant également les îles voisines des Comores et de Madagascar. Mayotte se trouvait directement sur la trajectoire du cyclone et a subi d’importants dégâts samedi, ont indiqué les autorités. Le préfet de Mayotte a déclaré qu’il s’agissait du pire cyclone à avoir frappé Mayotte depuis 90 ans.

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré samedi soir, après une réunion d’urgence à Paris, que l’on craignait que le bilan des morts à Mayotte «soit élevé» et que l'île ait été largement dévastée.

Le premier ministre François Bayrou, qui a pris ses fonctions vendredi, a affirmé que les infrastructures publiques de Mayotte avaient été gravement endommagées ou détruites, notamment l’hôpital principal et l’aéroport. Il a indiqué que de nombreuses personnes vivant dans des cabanes précaires dans des bidonvilles étaient confrontées à des risques très graves.

Chido a apporté des vents dépassant les 220 kilomètres/heure, selon les services météorologiques français, ce qui en fait un cyclone de catégorie 4, le deuxième plus fort sur l'échelle.

Mayotte compte un peu plus de 300 000 habitants répartis sur deux îles principales à environ 800 kilomètres de la côte est de l’Afrique. C’est l'île la plus pauvre de France et le territoire le plus pauvre de l’Union européenne.

Dans certaines régions, des quartiers entiers ont été rasés, tandis que les habitants locaux ont signalé que de nombreux arbres avaient été déracinés et que des bateaux avaient été renversés ou coulés.

Le ministère français de l’Intérieur a précisé que 1600 policiers et gendarmes ont été déployés pour «aider la population et prévenir d'éventuels pillages».

Près de 110 secouristes et pompiers ont été déployés à Mayotte depuis la France et le territoire voisin de la Réunion, et un renfort supplémentaire de 140 personnes devait être envoyé dimanche. Des fournitures ont été acheminées par des avions et des navires militaires.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il surveillait de près la situation, tandis que le pape François a offert des prières pour les victimes du cyclone lors d’une visite dimanche en Corse, île méditerranéenne française.

Chido a poursuivi sa trajectoire vers l’est et a touché terre tôt dimanche au Mozambique, sur le continent africain, où les responsables des secours avaient averti que 2,5 millions de personnes pourraient être touchées dans deux provinces du nord, Cabo Delgado et Nampula. Le Malawi et le Zimbabwe, deux pays enclavés, se préparent également à être touchés, les deux pays avertissant qu’ils pourraient devoir évacuer les habitants des zones basses en raison des inondations.

Au Mozambique, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré que la province de Cabo Delgado, qui abrite environ deux millions de personnes, avait été durement touchée.

«De nombreuses maisons, écoles et établissements de santé ont été partiellement ou complètement détruits et nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement pour assurer la continuité des services de base essentiels», a dit l’UNICEF. «Bien que nous fassions tout ce que nous pouvons, un soutien supplémentaire est nécessaire de toute urgence.»

Le porte-parole de l’UNICEF au Mozambique, Guy Taylor, a précisé dans une vidéo publiée par le groupe depuis la capitale régionale de Cabo Delgado qu’en plus de l’impact immédiat du cyclone, les communautés sont désormais confrontées à la perspective d'être coupées des écoles et des établissements de santé pendant des semaines.

La saison des cyclones se déroule de décembre à mars dans le sud-est de l’océan Indien et l’Afrique australe a été frappée par une série de cyclones violents ces dernières années. Le cyclone Idai, en 2019, a tué plus de 1300 personnes au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe. Le cyclone Freddy a fait plus de 1000 morts dans plusieurs pays l’année dernière.

Les cyclones entraînent des risques d’inondations et de glissements de terrain, mais aussi des flaques d’eau stagnante qui peuvent ultérieurement déclencher des épidémies mortelles de choléra, de dengue et de paludisme.

Les études indiquent que les cyclones s’aggravent en raison du changement climatique. Ils peuvent laisser des pays pauvres d’Afrique australe, qui contribuent pour une part infime au réchauffement climatique, confrontés à de grandes crises humanitaires, ce qui souligne leur appel à une aide accrue des pays riches pour composer avec les conséquences du changement climatique.

Cet article est paru dans Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)

La Croix (site web)
Actualité International, mercredi 20 novembre 2024 842 mots

Convention des droits de l'enfant : cinq choses à savoir sur ce traité qui fête ses 35 ans

Elisa Brinai

La Convention internationale des droits de l'enfant fête ses 35 ans, mercredi 20 novembre. Ce traité international, ratifié par un nombre record de pays, s'engage à protéger l'intérêt supérieur des enfants, quelle que soit leur nationalité. Retour sur l'histoire de ce texte et son application concrète aujourd'hui.

C'est le traité relatif aux droits humains le plus largement adopté de l'histoire. Ratifiée par 197 pays, la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE), entériné par l'Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989, fête ses 35 ans. Ce texte, qui énonce les droits fondamentaux des enfants à travers 54 articles, a été le fruit de la lente reconnaissance des droits des mineurs à l'échelle internationale.

? À l'origine, la déclaration de Genève de 1924

Au sortir de la Première Guerre mondiale, l'enfant devient l'objet de toutes les attentions, incarnant l'espoir d'un avenir meilleur. Sa protection apparaît alors comme un sujet consensuel pouvant rapprocher peuples et Nations. De nombreux politiques, pédagogues ou médecins s'engagent pour cette cause dans un élan internationaliste et pacifiste.

C'est dans ce contexte, qu'apparaissent les premiers organismes transnationaux comme International Save The Children, fondée en 1920. Sa présidente, Eglantyne Jebb, rédige la première déclaration des droits de l'enfant. Cette déclaration de Genève est adoptée par la Société des nations (SDN) en 1924.

Ce texte affirme les besoins vitaux des enfants comme « être mis en mesure de se développer d'une façon normale » , « être nourri » ou « être soigné ». Il reçoit un accueil très favorable : en France, le gouvernement la fait afficher dans toutes les écoles ; au Canada, les enfants l'apprennent par coeur.

? Protéger et émanciper : la synthèse de deux principes

La déclaration de 1924 sera reprise par l'ONU en 1946 puis enrichie en 1959. Le sujet revient ensuite sur le devant de la scène en 1979, décrétée « année internationale de l'enfance » par l'ONU. L'Unicef, des ONG et les 48 États membres de la Commission des droits de l'Homme s'attellent à une nouvelle mouture du texte pour établir un traité international sur les droits de l'enfant.

Le travail durera dix ans. Dix ans de débat, autour du sujet de l'universalité de ces droits. Alors que les enfants sont considérés différemment d'une culture à une autre, comment définir leur intérêt commun ? Le texte est élaboré selon la logique du consensus, afin de faire l'unanimité.

Le 20 novembre 1989, l'ONU ratifie la Convention relative aux droits de l'enfant saluant la synthèse réussie du texte entre deux approches : la protection de l'enfant (en tant qu'être non autonome) et son émancipation (en tant qu'acteur de sa propre vie). La nouveauté du texte réside alors dans la mise en avant de ce second principe, avec la garantie de la liberté d'expression, de la liberté d'opinion ou de la liberté d'association accordée aux enfants.

? La plainte historique de Greta Thunberg

Depuis 2011, un protocole additionnel a été ajouté à la convention, qui permet à tout enfant de porter plainte directement devant le Comité des droits de l'enfant, pour dénoncer la violation de ses droits.

C'est ce qu'ont fait seize enfants, âgés de 8 à 17 ans, en 2019, pour accuser plusieurs États d'inaction face au changement climatique. Parmi eux, figuraient la célèbre militante suédoise Greta Thunberg, âgée de 16 ans et la militante américaine Alexandria Villaseñor, 14 ans. Ce geste inédit visait cinq pays pollueurs : la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie.

Ces jeunes ont obtenu gain de cause auprès de l'ONU, qui a reconnu que les pays visés par la plainte étaient responsables hors de leurs frontières de l'impact des émissions de carbone sur les enfants. Une décision de portée « historique » mais non contraignante.

? La France épinglée pour son traitement des mineurs étrangers

Le Comité des droits de l'enfant élabore également des rapports par pays, évaluant le respect de la convention. La France a plusieurs fois été pointée du doigt pour sa façon de traiter les mineurs étrangers.

En février 2023, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU a sanctionné la France pour l'absence de protection d'un mineur non accompagné qui se trouvait à la rue, sans hébergement. La même année, le comité préconisait également d'interdire dans les plus brefs délais la détention de tous les enfants migrants.

? Les États-Unis, seul pays resté hors du traité

Les États-Unis restent l'un des seuls pays au monde (avec la Somalie) à n'avoir jamais ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant. Le pays estime ses propres lois suffisantes pour protéger les enfants.

L'article 37 de la convention pose également problème au Congrès américain. Il stipule en effet que « ni la peine capitale ni l'emprisonnement à vie sans possibilité de libération ne doivent être prononcés pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de dix-huit ans ». Or, les États-Unis autorisent la perpétuité incompressible pour les mineurs.

Les États-Unis ont toutefois ratifié deux des trois protocoles facultatifs annexes à la Convention des droits de l'enfant, celui interdisant l'exploitation sexuelle des enfants, et celui bannissant leur implication dans les conflits armés.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Workplace Magazine (site web) - Work Place Magazine
lundi 25 novembre 2024 - 05:55:21 -0000 371 mots

Niwa : un pas vers l’immobilier décarboné

© 11h45

Avec l’inauguration de Niwa, son nouveau siège social toulousain, GA Smart Building franchit un pas supplémentaire vers l’immobilier décarboné.

Pour ce nouvel immeuble imaginé par un duo d’architectes (Studio Montazami, agence française et Tezuka Architects, agence japonaise), il s’agissait notamment pour GA Smart Building de mettre au point une stratégie carbone visant à s’affranchir au maximum de la dépendance aux énergies fossiles, anticipant les exigences de la RE2020. Conception bioclimatique, construction hors-site, structure bois, réemploi… Tout a été pensé pour s’adapter au changement climatique et entrer dans l’ère de l’immobilier post carbone. Dans la continuité d’Agua (ancien siège qui, six ans après sa livraison, a continué de produire plus d’énergie qu’il n’en consommait), le nouveau siège vise l’excellence énergétique. Il intègre diverses sources d’énergie et est piloté par Galaxy Pilot, un système de gestion technique centralisée doté d’intelligence artificielle conçu par GA Smart Building, qui prend en compte la disponibilité de l’énergie parmi les sources (géothermie, photovoltaïque…), son impact carbone et son prix, dans une logique d’optimisation des consommations et de lissage des pics.

© 11h45

Faire rentrer la nature

Convaincues des bienfaits de l’approche biophilique, les équipes ont par ailleurs travaillé avec les paysagistes de Studio Mugo pour ouvrir au maximum le projet à la nature. Le bâtiment s’enracine ainsi dans un îlot de biodiversité qui laisse pénétrer la végétation du lobby jusque dans les étages. L’immeuble intègre également un jardin fertile et deux rooftops avec vues à 360° sur le quartier. Les architectes ont également pensé l’une des façades du bâtiment comme une surface d’expression artistique libre. Vivante et évolutive, elle a vocation à accueillir régulièrement une nouvelle œuvre d’art partagée avec le quartier.

© 11h45

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La Matinale du Monde
; ; ; ;, lundi 18 novembre 2024 1088 mots
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18 novembre 2024 - Le Monde (site web)

Les émissions de gaz à effet de serre importées, angle mort de l'impact climatique des pays riches

Par Raphaëlle Aubert

La France et l'Union européenne (UE) se targuent régulièrement d'être les bons élèves de la lutte contre le dérèglement climatique, grâce à leurs politiques volontaristes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) – même si ces efforts restent insuffisants.

Un rapport rendu public lundi 18 novembre par le cabinet de conseil Carbone 4 et la Fondation européenne pour le climat (ECF), consulté par Le Monde , met en lumière un angle mort de l'engagement contre le réchauffement : les émissions liées au commerce international ne cessent d'augmenter.

Traditionnellement, les émissions de GES d'un pays sont calculées en fonction de la production de biens et de services sur son territoire. Cette approche omet une question cruciale : à qui ces marchandises sont-elles destinées ? Par exemple, toutes les émissions induites par la fabrication en Chine d'un microprocesseur qui sera vendu en France sont pour l'instant comptabilisées dans les émissions chinoises. Ce calcul « par inventaire » minimise donc la responsabilité des pays importateurs.

Un quart des émissions planétaires sont ainsi « importées », c'est-à-dire produites par des pays pour satisfaire la demande d'autres pays. Un sujet souvent mis de côté dans les négociations climatiques, car il touche à la compétitivité : « Pendant la COP21, plusieurs participants, parmi lesquels l'UE, avaient un mandat de négociation pour ne prendre aucune mesure susceptible de freiner le développement du commerce mondial », écrivent les auteurs du rapport, Richard Baron, Samuel Leré (ECF), César Dugast et Pierre Maquet (Carbone 4).

Cette année, les représentants du G20, réunis à Bakou pour la 29e conférence des Nations unies sur le climat (COP29), « se reconnaissent toutefois le droit de réglementer, y compris à des fins environnementales, sur cette question du commerce et du développement durable », fait valoir Richard Baron, directeur du programme commerce international à ECF.

Ajuster les émissions à la consommation finale

L'approche par la consommation finale, aussi appelée empreinte carbone, ajuste les émissions par pays selon leurs échanges commerciaux. L'analyse de celles liées aux importations permet de savoir si un pays qui, en apparence, effectue des progrès en matière de décarbonation, ne s'appuie pas en réalité sur les chaînes d'approvisionnement très émettrices de ses partenaires commerciaux.

« Nous, Européens, avons beau décarboner notre territoire, nous continuons à induire des émissions dans d'autres pays[par] notre consommation », relève César Dugast, coresponsable du pôle débat public à Carbone 4.

En 2021, les émissions produites sur le sol français s'élevaient à 443,47 mégatonnes équivalent CO2 (MtCO2eq), ce qui est inférieur à son empreinte carbone (639,31 MtCO2eq).

Cette différence s'explique par le fait que la France importe plus d'émissions qu'elle n'en exporte – autrement dit, c'est un importateur net (330 MtCO2eq importées, contre 134 MtCO2eq exportées). Ses émissions importées constituent plus de la moitié de son empreinte carbone.

Fuites de carbone : moins de production en Europe, plus d'émissions en Chine

« La crainte sous-jacente est que les efforts de certains pays pour réduire leurs émissions n'entraînent des fuites de carbone », soutient Richard Baron. Ce phénomène se produit lorsque les mesures de réduction des émissions d'un pays, parce qu'elles rendent ses entreprises moins compétitives, mènent à une augmentation des émissions ailleurs, souvent dans des régions où la production est plus intensive en carbone. Par exemple, si l'UE réduit ses émissions territoriales, mais que d'autres en profitent pour accroître leur production, l'effet sur le climat pourrait être négatif.

La base de données Figaro d'Eurostat, sur laquelle se fonde le rapport, compte les émissions induites sur toute la chaîne de production des biens et des services consommés. Elle montre la forte dépendance de l'UE à la Chine et à la Russie – respectivement 20 % et 15 % de ses émissions importées. Les effets des sanctions liées à la guerre en Ukraine n'y sont pas encore appréciables : les données les plus récentes disponibles s'arrêtent à 2021.

« La prépondérance de la Chine – notamment de son secteur électrique – dans nos émissions importées est frappante, note César Dugast. Ce qui veut dire que les produits consommés par les Européens ont eu besoin de beaucoup d'électricité chinoise très carbonée pour être fabriqués. » Le secteur manufacturier (comprenant les métaux, les produits chimiques, etc.), l'agriculture, l'exploitation minière ou encore les transports sont également très représentés dans les émissions liées au commerce.

L'Europe importe 2,5 fois plus d'émissions qu'elle n'en exporte

La Chine est à la fois le plus grand exportateur et le plus grand importateur d'émissions (respectivement 2 826 MtCO2eq et 2 497 MtCO2eq). Viennent ensuite sur le podium des émissions importées les Etats-Unis (1 950 MtCO2eq), talonnés par l'UE (1 762 MtCO2eq). Comme la France et contrairement à la Chine, l'UE est un importateur net : elle importe 2,5 fois plus d'émissions qu'elle n'en exporte.

« Nous avons agrégé les données des membres de l'UE en une seule entité, puisque c'est à cette échelle que l'essentiel des décisions politiques de lutte contre le changement climatique sont prises. L'UE et le G20 regroupent à eux seuls 81 % des émissions importées dans le monde. Ces chiffres montrent leur très forte responsabilité commune sur ce sujet », insiste Pierre Maquet, consultant à Carbone 4 et coauteur du rapport.

« L'interdépendance marchande des pays entraîne leur codépendance en matière de politiques environnementales efficaces », explique Richard Baron. Il appelle « à reconnaître cette dépendance pour passer de l'aspect conflictuel commercial à une coopération entre les économies », ce qui « éviterait aussi de déplacer nos émissions vers des pays tiers qui auront de ce fait plus de mal à atteindre leurs objectifs climatiques ». Cela passerait par une connaissance plus fine du contenu en carbone des échanges commerciaux par secteur, l'adoption de standards communs entre les marchés, ou encore un usage plus ambitieux de la commande publique pour encourager certains secteurs à innover dans la décarbonation.

Du côté des consommateurs, les auteurs du rapport espèrent « en finir » avec l'idée selon laquelle la France ne représente que 1 % des émissions mondiales, rendant nos efforts de réduction d'émissions de GES dérisoires – une idée propagée, entre autres, par les sphères d'extrême droite. « Si on regarde l'empreinte carbone par habitant, le classement change complètement, relève César Dugast. Si toute l'humanité consommait comme des Français, il faudrait trois planètes Terre pour répondre à la demande ! »

« Quand on achète des produits qui viennent de loin, il faut se poser la question de l'ambition climatique et de l'empreinte carbone de ces pays : est-ce qu'on ne déplace pas tout simplement le problème climatique ? », abonde Richard Baron. Il cite au passage l'exemple des colis de site de « fast fashion » qui inondent le marché et dérogent très souvent aux normes sanitaires européennes.

Cet article est paru dans La Matinale du Monde

La Croix (site web)
Actualité Dépêches, vendredi 22 novembre 2024 868 mots
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Les éléphants de forêt exaspèrent les villages du Gabon

AFP

Au Gabon, là où s'enchevêtre le territoire des humains et des animaux sauvages, les incursions de plus en plus fréquentes des éléphants dans les villages et leurs dégâts réguliers sur les cultures exaspèrent les populations qui voudraient pouvoir les tuer.

« La solution pour dégager les pachydermes c'est de les abattre », assène Kévin Balondoboka, un habitant de Bakoussou, un ensemble de cases en bois perdues dans l'immensité verte du pays.

Ici tout le monde redoute les rencontres avec ces géants: sur la route, lorsque femmes et enfants vont se laver au ruisseau et surtout dans les plantations agricoles où ils ravagent les récoltes.

Grâce à ses politiques strictes de conservation, ce pays couvert à 88% de forêts est devenu « le pays refuge des éléphants de forêts », explique le Dr Léa Larissa Moukagni, en charge du programme « conflit homme-faune » au sein de l'Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).

Mais peu importe que les « Loxodonta cyclotis » d'Afrique de l'Ouest - plus petits que les éléphants de savane- soient « en danger critique d'extinction », les villageois vivent leur présence comme une nuisance.

Et avec « 95.000 spécimens face à une population de deux millions d'habitants, la problématique est bien réelle », souligne Aimé Serge Mibambani Ndimba, haut-fonctionnaire au ministère de l'Environnement, du Climat et du Conflit Homme-Faune, crée par le gouvernement de transition pour apaiser les tensions.

« Dévastations »Des éléphants dans le parc national d'Ivindo, au Gabon, le 26 avril 2019 / Amaury HAUCHARD / AFP/Archives

« Qu'est ce que les hommes du gouvernement protègent? L'être humain ou la bête? Je ne sais pas ce que l'éléphant leur rapporte », s'emporte Mathias Mapiyo, un habitant de Bakoussou.

« Nous subvenons aux besoins de nos enfants à travers l'agriculture, rappelle Viviane Métolo, du même village. « Maintenant que cette agriculture est au bénéfice de l'éléphant. Que va-t-on devenir? »

William Moukandja, chef d'une brigade spécialisée, est habitué à ces protestations: « Le conflit homme-faune aujourd'hui est permanent, on le retrouve sur toute l'étendue du territoire national où l'on recense les dévastations du nord au sud et d'est en ouest ».

« Les populations pensent qu'il y a plus d'éléphants qu'avant, scientifiquement c'est prouvé », précise le Dr Léa Larissa Moukagni. Et les animaux n'hésitent plus à s'approcher des villages et parfois même des villes, « espaces plus ou moins calmes » pour eux.

Pour protéger les plantations, l'agence ANPN expérimente la pose de clôtures électriques, destinées non pas à tuer mais à « impacter psychologiquement l'animal » pour le repousser.

Mais pourquoi les éléphants quittent-ils la forêt profonde ?

Le changement climatique a un impact sur les végétaux et la nourriture disponible, les humains exploitent des terres qui constituent leur milieu naturel, le braconnage en forêt profonde désorganise les troupeaux, explique le Dr Moukagni. En trois décennies, 86% des éléphants de forêt ont disparu, selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la Nature établie en 2021.

« Responsabilité »Des éléphants dans le parc de Loango, au Gabon, le 15 mars 2022 / Steeve JORDAN / AFP/Archives

L'espèce n'est pas prête de disparaître au Gabon mais le pays a une « double responsabilité », estime le Dr Moukagni: la garder « vivante pour le monde et pour la pérennité des forêts ».

Début décembre 2023, trois mois après son coup d'Etat, le président de transition, le général Brice Oligui Nguema, a pris ouvertement position pour les « victimes (du) conflit Homme-Faune », dans un discours en rupture avec la priorité de conservation du régime précédent.

« Je vous autorise à abattre ces éléphants (...) Je suis un humaniste », avait-t-il lancé sous les applaudissements, en annonçant avoir demandé la libération « sans délai et sans conditions de toutes les personnes emprisonnées pour avoir tué les éléphants ».

« Le message a été fort auprès des populations », mais « lorsque le président avait dit +abattez les+, il faisait allusion à la légitime défense » prévue par la législation, assure Jérémy Mapangou juriste de l'ONG Conservation Justice.

La chasse et la capture des éléphants sont interdites et passibles de prison au Gabon, et le trafic d'ivoire sévèrement réprimé. Mais les abattre est autorisé en cas de légitime défense: il faut alors informer l'administration, avoir une arme en règle, établir un constat après la mort de l'animal et remettre les ivoires, « propriété de l'Etat ».

Les communautés les plus impactées peuvent également formuler des plaintes et demander des « battues administratives » pour se débarrasser des fauteurs de trouble.

Des éléphants dans le parc national d'Ivindo, au Gabon, le 27 avril 2019 / Amaury HAUCHARD / AFP/Archives

« Mais comment peut-on déposer plainte contre un éléphant ? », ironise, peu convaincu, Marc Ngondet, le chef du village de Bakoussou.

Au ministère de l'Environnement, Aimé Serge Mibambani Ndimba, chargé de la gestion de la Faune, assure que « la protection des éléphants reste une priorité ». Tout en soulignant que les efforts pour concilier protection de la faune et bien être des populations méritent « la contribution du monde entier ».

Car cet animal « jardinier des forêts » joue un rôle crucial pour la biodiversité des forêts du bassin du Congo, qui représentent après l'Amazonie une des plus grosses capacités d'absorption de carbone au monde.

« Il faut apporter de l'aide au Gabon pour qu'on n'arrive pas à des situations où les populations se soulèvent et veuillent se faire justice », insiste Aimé Serge Mibambani Ndimba. Sinon, « des têtes d'éléphants vont tomber ».

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Libération (site web)
samedi 14 décembre 2024 - 19:04:11 464 mots

Comment expliquer la violence exceptionnelle du cyclone Chido au moment de toucher Mayotte ?

LIBERATION, AFP

Selon le météorologue François Gourand, la puissance du phénomène qui s’est abattu sur le territoire français ce samedi tient à deux raisons : il a directement frappé l’archipel et a été dopé par des eaux particulièrement chaudes dans l’océan Indien.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, joue de malchance. Situé sur la trajectoire du cyclone Chido, ce petit bout de terre de l’océan Indien s’est retrouvé au cœur de la tempête ce samedi pendant quelques petites heures et cela a suffi à provoquer un cataclysme. Les autorités ont fait état samedi d’au moins deux morts et de dégâts «énormes» à Mayotte , tandis que Météo France a relevé des rafales de 226 km/h à l’aéroport de Pamandzi à l’est de la «capitale» Mamoudzou.

Selon le météorologue à météo france, François Gourand, «pour que l’œil d’un cyclone touche un territoire aussi petit, il y a quand même une probabilité qui est extrêmement faible»D’où le caractère «exceptionnel» de l’événement. «Il faut probablement remonter au cyclone du 18 février 1934, donc il y a 90 ans, pour trouver un impact aussi violent sur le département», rappelle le prévisionniste à météo france. Chido dépasse ainsi le cyclone Kamisy d’avril 1984 qui faisait jusqu’alors figure de «référence» dans la zone, selon lui.

Chido a également profité «d’un environnement océanique exceptionnel depuis quelques années et notamment cette année, avec des températures de surface des eaux proches de 30 degrés et des eaux chaudes très profondes», décrypte le spécialiste qui ajoute : ce phénomène, lié au changement climatique, crée «un gros réservoir d’énergie disponible pour les cyclones».

Des vents faibles au sol et en altitude

Autre élément qui a favorisé le développement de Chido, «un cisaillement de vent faible», ce qui a permis au cyclone «de se structurer et de perdurer». S’il existe trop de différence de vent entre le sol et l’altitude, «cela peut déstructurer un phénomène cyclonique et l’empêcher de se développer. Et là, malheureusement, ce n’était pas le cas», explique François Gourand.

De tels phénomènes ne sont pas rares dans l’océan Indien, où la saison cyclonique démarre «à peu près au mois de novembre, avec un pic général entre le mois de décembre et le mois de mars, voire avril».Pour la saison actuelle, météo france avait annoncé une activité cyclonique légèrement supérieure à la normale, qui est de 10 tempêtes et cyclones, dont cinq cyclones. La prédiction était «entre neuf et 13 tempêtes et cyclones, et quatre à sept cyclones tropicaux» , rappelle François Gourand.

Cet article est paru dans Libération (site web)

La Matinale du Monde
;, jeudi 12 décembre 2024 793 mots

La toundra arctique émet désormais plus de CO₂ qu'elle n'en absorbe

Par Audrey Garric

L'Arctique, sentinelle du changement climatique, se dérègle toujours plus vite du fait des activités humaines. La toundra y émet désormais plus de dioxyde de carbone (CO2) qu'elle n'en stocke, en raison de la hausse des températures et des incendies ; elle est passée d'un puits de CO2, ce qu'elle était depuis des millénaires, à une source, tout en continuant d'être une source de méthane, un gaz à effet de serre très puissant, avertit l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) dans son rapport de référence sur la région, publié mardi 10 décembre et rédigé par 97 scientifiques. De quoi amplifier encore la crise climatique, dans un cercle vicieux.

Le pôle Nord se réchauffe entre deux et quatre fois plus vite que le reste du globe. En cause, un phénomène appelé « amplification arctique » : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par l'océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil, augmentant la température.

L'année 2024 sera la deuxième plus chaude enregistrée dans la région depuis 1900, et les neuf dernières années sont les plus chaudes dans les relevés.

Si l'augmentation des températures stimule la productivité et la croissance des végétaux, qui absorbent du dioxyde de carbone, elle provoque également le dégel du pergélisol, les sols gelés en permanence. « Sous l'effet du réchauffement, les micro-organismes contenus dans ces sols décomposent davantage de matière organique, ce qui relâche du CO2 et du méthane », explique Gerhard Krinner, climatologue à l'Institut des géosciences de l'environnement. Une menace alors que le pergélisol terrestre contient le double de la quantité de CO2 présente dans l'atmosphère et le triple de ce qui a été émis par les activités humaines depuis 1850.

Impact des feux de forêt

Les gigantesques incendies qui ont touché les zones septentrionales ces deux dernières années ont également contribué aux émissions de l'Arctique. En 2023, les feux de forêt au Canada ont détruit plus de deux fois plus de surface que les précédents records. En brûlant la végétation, ils ont libéré près de 400 millions de tonnes de carbone dans l'atmosphère, soit environ 1 200 millions de tonnes de CO2, davantage que les émissions annuelles de tous les pays du monde, à l'exception de la Chine, des Etats-Unis, de l'Inde et de la Russie.

Au-delà de ce record, les zones brûlées n'ont cessé d'augmenter dans les régions arctiques ces dernières années. Les incendies altèrent aussi les couches isolantes du sol, accélérant le dégel à long terme du pergélisol.

« Quand on compte les incendies, la toundra devient une petite source de CO2. L'intégralité de la région septentrionale, où se situe le pergélisol, reste en revanche à peu près neutre du point de vue du CO2 », précise Brendan Rogers, chercheur au Woodwell Climate Research Center, dans le Massachusetts, et coauteur de l'étude.

D'une manière générale, l'Arctique est entrée dans un « nouveau régime », radicalement différent de celui d'il y a à peine une ou deux décennies, souligne le rapport. Les relevés de cette année, s'ils n'établissent pas toujours de nouveaux records, se situent toujours dans la fourchette la plus extrême par rapport à la base de référence.

Changements dévastateurs

Par exemple, bien que l'étendue minimale de la banquise pour 2024 ne soit que la sixième plus faible jamais enregistrée (depuis 1979), les dix-huit dernières superficies minimales sont les dix-huit plus faibles au cours de ces quarante-cinq années. Cette banquise, un habitat important pour de nombreuses espèces, est également plus fine et moins ancienne, ce qui la rend plus fragile.

Parmi les autres bouleversements, la toundra verdit à vue d'œil. L'Arctique devient également de plus en plus humide, l'été 2024 ayant été le plus pluvieux jamais enregistré. De quoi accélérer l'érosion côtière, menaçant les communautés autochtones qui dépendent de la stabilité de la glace.

Pour certaines plantes et animaux, ces changements peuvent s'avérer dévastateurs. Le nombre de caribous (rennes) migrateurs de la toundra en Amérique du Nord a diminué de 65 % depuis le pic atteint au début des années 2000. D'autres espèces parviennent à ce stade à s'adapter, comme certaines populations de phoques en Alaska, dans les mers de Béring et des Tchouktches, qui restent en bonne santé, malgré le réchauffement très important de l'eau et la disparition de la banquise. Les phoques annelés semblent s'être adaptés, en consommant davantage de morue boréale, un poisson qui aime les eaux plus chaudes, et moins de morue arctique. Toutefois, prévient la NOAA, le nouvel état de l'Arctique n'est pas stable, il va encore se dégrader, poussant la région vers un « territoire inconnu ».

Cet article est paru dans La Matinale du Monde

RiskAssur (site web)
Nominations, lundi 16 décembre 2024 387 mots

Nomination de Marie-Anne Vincent chez AXA Climate

AXA Climate accueille Marie-Anne Vincent en tant que responsable de la finance durable. Avec une expertise pointue dans la finance verte et les données ESG, elle contribuera à renforcer les outils et services de l'entreprise destinés aux acteurs financiers. L'objectif : intégrer les risques climatiques et de biodiversité dans la gestion des portefeuilles d'investissement.

Marie-Anne Vincent jouera un rôle central dans le développement international de la plateforme Altitude, un outil clé d'AXA Climate. Lancée il y a deux ans, cette plateforme innovante analyse les risques climatiques et écologiques pour optimiser les décisions des fonds d'infrastructures et de Private Equity, tant en phase d'acquisition que de gestion.

Altitude a déjà séduit plus de 60 clients, représentant 600 milliards d'euros d'actifs sous gestion, et a été couronnée par de prestigieux prix comme l'ESG Fintech 100 et les Real Deals ESG Awards.

Titulaire d'un MBA en Finance de l'ESSEC et certifiée CFA ESG, Marie-Anne Vincent bénéficie d'une carrière de plus de 15 ans au sein d'institutions bancaires internationales telles que BNP Paribas et HSBC. Son parcours est marqué par des engagements significatifs dans la finance durable, notamment comme directrice chez Carbon4 Finance et Sweep.

Sa nomination chez AXA Climate renforce la capacité de l'entreprise à inciter le secteur financier à jouer un rôle moteur dans la transition écologique. En effet, le secteur est un levier essentiel pour financer des solutions innovantes face aux défis climatiques et biodiversitaires.

Marie-Anne Vincent représente AXA Climate auprès de l'Observatoire de la finance durable et occupe des fonctions stratégiques au sein d'organisations comme Dividendes Climat et Goodvest, toutes dédiées à l'évaluation et à la promotion de solutions d'investissement alignées avec les Accords de Paris.

Dans ses nouvelles fonctions, elle souhaite soutenir les investisseurs en leur fournissant des analyses robustes pour mesurer et atténuer l'impact environnemental de leurs décisions.

AXA Climate vise à transformer les entreprises vers un modèle régénératif, mettant la préservation du vivant au coeur des décisions. À travers des formations, des outils digitaux et des solutions d'assurance climatique, l'entreprise accompagne des secteurs variés (agroalimentaire, finance, industrie) dans l'adaptation face au changement climatique.

Cette nomination témoigne de l'ambition d'AXA Climate de renforcer son rôle d'accélérateur de la transition écologique et d'inciter les acteurs économiques à adopter des pratiques durables.

Copie soumise a autorisation : http://www.cfcopies.com/contrat-autorisation2/

Sciences et Avenir (site web)
mercredi 11 décembre 2024 - 15:30 UTC 737 mots

Météo du futur en France, cellules CAR-T et mille-pattes : l'actu des sciences

Lucille Marollé

Au sommaire des ultrabrèves du 11 décembre 2024 : la météo en France en 2030, 2050 et 2100, des cellules CAR-T contre les tumeurs cérébrales et le superpouvoir des mille-pattes à tête rouge.

L'actualité scientifique du 11 décembre c'est : En Climat : “Voici la météo qui attend la France en 2030, 2050 et 2100”. Météo-France vient de rendre public son premier rapport sur la "trajectoire de référence pour s'adapter au changement climatique", celui-ci devrait permettre d'anticiper le réchauffement climatique en s'y adaptant. En effet, la France doit s'adapter à une hausse des températures de 4°C d'ici la fin du siècle avec une température moyenne annuelle de 14,2°C contre 10,9°C entre 1976 et 2005. Selon Météo-France, d'ici la fin du 21ème siècle, les régions du sud-est du pays et les Alpes connaîtront une hausse supérieure de 1°C en moyenne annuelle par rapport aux régions du grand quart nord-ouest et Paris pourrait vivre des températures subies aujourd'hui à Montpellier.En Cancer : “Tumeur cérébrale : les cellules CAR-T pourraient même prévenir les récidives”. Des chercheurs américains ont modifié des cellules immunitaires pour qu'elles ciblent précisément des tumeurs cérébrales. Pour leur indiquer la route à suivre, les scientifiques ont intégré dans les lymphocytes l'équivalent d'un code postal et d'une adresse protéique.Les chercheurs prélèvent des lymphocytes T du patient et les modifient pour qu'ils repèrent un signe distinctif des tumeurs cancéreuses, c'est-à-dire une molécule spécifique. Une fois cette compétence acquise, les lymphocytes sont introduits dans l'organisme du patient et peuvent maintenant attaquer les cellules cancéreuses.Il s'agit de l'une des premières thérapies pouvant limiter son action à un organe spécifique, les chercheurs ont d'ores et déjà testé leur utilisation pour des métastases cérébrales, des cancers du sein, du poumon et du mélanome, qui sont souvent difficiles à traiter et mortels. En Arthropodes : “Le secret du mille-pattes à tête rouge : un venin qui s'adapte en fonction de la situation”.Une nouvelle étude révèle que le mille-pattes à tête rouge est capable de modifier son venin selon s'il attaque ou s'il se défend, cette flexibilité, observée pour la première fois chez un arthropode, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives dans le développement de traitements médicaux basés sur les venins.Chez ce mille-pattes, les 20.000 cellules sécrétrices de toxines répondent à deux stimuli distincts, c'est-à-dire qu'en fonction de la situation dans laquelle se trouve le mille-pattes géant, il active les unes ou les autres de ces cellules avec les toxines correspondantes.Les résultats de cette étude amènent à réfléchir sur les venins d'autres animaux qui pourraient être plus complexes qu'on ne le pensait jusque-là, par ailleurs, il a déjà été démontré que d'autres animaux venimeux sont aussi capables de moduler et de contrôler la sécrétion de venin.En Santé : “Le vieillissement cellulaire peut être transmis d'un organe à un autre”.Le vieillissement peut être contagieux d'un organe à un autre, cela pourrait expliquer pourquoi le dysfonctionnement d'un organe peut favoriser des dysfonctionnements dans d'autres organes.C'est notamment le cas de l'insuffisance hépatique aigüe, un dysfonctionnement grave du foie causé par une infection ou un produit toxique et qui entrainent souvent des problèmes dans d'autres organes, tels que des insuffisances rénales et des encéphalopathies, qui affectent le cerveau. Ainsi, lorsque le foie des souris, ici utilisée pour l'expérimentation, est endommagé, plusieurs gènes impliqués dans la réponse pro-inflammatoire s'activent afin de signaler au système immunitaire la présence de ces cellules vieillissantes pour faciliter leur élimination, cependant, les protéines générées par cette réponse peuvent voyager par le sang et atteindre des organes éloignés.En Pollution : “De l'Arctique à l'Himalaya, le “black carbon”, un super polluant méconnu”.Participant à la pollution atmosphérique, le "black carbon", ou carbone suie, se forme lors de la combustion incomplète de biomasse (bois, déchets verts) ou d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), ses émissions ont été multipliées par dix depuis le début de la révolution industrielle.Cette suie ne reste qu'une douzaine de jours dans l'atmosphère mais elle affecte fortement la santé des populations qui y sont exposées, particulièrement en Asie du Sud et en Afrique.Émis notamment par les moteurs des paquebots, le black carbon a également un "impact disproportionné" sur la fonte de la banquise de l'océan Arctique, mais il contamine également l'ensemble des océans du globe. Enfin, il pénètre dans la chaîne alimentaire, du zooplancton aux mammifères.

Option Finance (site web)
mercredi 27 novembre 2024 - 17:14:32 482 mots

Quand l'IA fait la différence

Emmanuel Mayega

Alors que l'assurance table depuis plus d'une décennie sur le digital et le décloisonnement informatique de son existant, Earnix – InsurTech

spécialiste des solutions cloud pour la tarification, la souscription et la personnalisation des offres – dévoile sa troisième étude annuelle sur l'état du marché et l'impact de la technologie dans l'assurance « 2024 Industry Trends Report »*.

Selon Nicolas Thévenet, directeur des ventes Europe d'Earnix, « sans conteste, beaucoup de porteurs de risques savent comment capitaliser sur les atouts qu'offre le marché, en vue de rester en phase avec le terrain, et surtout quels choix opérer dans cet environnement mouvant, fortement concurrentiel pour se démarquer. Pour autant, une majorité ne sait pas comment s'y prendre ou tout simplement, comment concrétiser leur vision ». Afin de faire le point sur l'état du marché de l'assurance, l'InsurTech a confié à Market Research Group la réalisation d'une étude. Celle-ci confirme la montée en puissance de l'intelligence artificielle. Réalisée auprès de 431 dirigeants de l'assurance, dont 43 en France, l'enquête met également en exergue les principales tendances et perspectives du secteur et le rôle que la technologie peut jouer dans leur développement. La mouture 2024 comporte de multiples enseignements pour le marché de l'assurance : 70 % des répondants prévoient de déployer des modèles d'IA afin de réaliser des prévisions à partir de données en temps réel dans les deux prochaines années. « Si l'IA existe depuis des décennies, la capacité à accéder à des données diverses et variées de qualité est plus récente, ce qui nécessite une restructuration de l'existant informatique et ouvre un potentiel d'exploitation aux modèles d'IA », déclare Nicolas Thévenet. « Il apparaît clairement que l'IA reste le centre de gravité de la modernisation de la technologie dans le secteur ces dernières années », détaille-t-il.

Erreurs de conformité

D'autre part, plus de la moitié des personnes interrogées (51 %) déclarent que leur entreprise a dû payer une amende ou procéder à des remboursements en raison d'erreurs de conformité réglementaire commises au cours de l'année précédente. Si le respect de la réglementation apparaît comme indépassable, la qualité de la donnée reste prégnante pour la conformité des opérations. Par ailleurs, 58 % des répondants prennent plus de cinq mois pour mettre en œuvre une modification des règles de souscription et 21 % plus de sept mois. Une lourdeur due pour partie aux limites informatiques des porteurs de risques qui doivent encore faire évoluer leurs systèmes propriétaires émaillés de mainframes et moderniser leurs opérations. Toutefois, seulement 50 % d'entre eux admettent qu'ils ont pris du retard. Au-delà de ces enseignements, « l'enquête de cette année révèle un recours soutenu à l'IA et un déploiement de solutions étalé sur un délai moyen de cinq à sept mois pour les changements de règles de souscription. Pour autant, l'inflation, le changement climatique, le risque de cybersécurité et les conditions économiques incertaines continueront à mettre les assureurs à l'épreuve », conclut Nicolas Thévenet.

* le rapport est librement téléchargeable sur earnix.com.

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

La Gazette des communes (site web)
jeudi 28 novembre 2024 1254 mots

Déjà plus de 630.000 zones d'accélération des énergies renouvelables

Transition énergétique

A. Garrigues

Un tiers des collectivités ont renseigné le portail cartographique de l'Etat sur les énergies renouvelables. La dynamique est bien lancée, mais avec des disparités suivant les différentes énergies renouvelables. Le point avec Sophie Mourlon, directrice générale de l'énergie et du climat au ministère de la Transition écologique.

[caption id="attachment_697137" align="aligncenter" width="600"] Le solaire photovoltaïque est de loin l'énergie la plus plébiscitée dans les zones d'accélération des énergies renouvelables.[/caption]

Sa parole est rare dans la presse, tant les directeurs généraux d'administration centrale ne souhaitent pas se mettre en avant. Mais à l'occasion du salon des maires, Sophie Mourlon, qui pilote la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) au ministère de la Transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques, a accepté de répondre à « la Gazette », consciente que les collectivités « jouent un rôle clé dans cette dynamique de transition ».

Alors que son ministère vient de sortir plusieurs documents importants, pour la planification écologique (La PPE et la SNBC, qui ont été mis en consultation, et le PNACC), la patronne de la DGEC tient a rappeler l'importance de cet exercice : « ce sont des documents que l'on met à jour tous les cinq ans, qui actent des évolutions technologiques, réglementaires, et qui définissent l'évolution des trajectoires d'adaptation et d'atténuation climatiques, qui vont s'inscrire dans les territoires », pointe-t-elle. Notamment l'idée de réduire la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique, et de cibler, à plus long terme, la neutralité climatique en 2050.

Energie et climat : le gouvernement dévoile ses plans

La grande idée du volet atténuation - qui vise donc à réduire des émissions de gaz à effet de serre -, c'est la décarbonation, qui passe par l'éradication d'une part importante de l'énergie fossile que l'on consomme. « Aujourd'hui, 60% de notre mix énergétique est d'origine fossile, et ces matières fossiles sont importées, ce qui les rend peu visibles. Demain, nous aurons un mix énergétique plus souverain, avec certes de nouveaux imports technologiques (pour compenser les énergies fossiles, NDLR), mais forcement, cela va nécessiter de créer de nouvelles infrastructures, qui se verront plus. C'est important de l'avoir en tête, c'est le prix de notre souveraineté énergétique », explique-t-elle. Une idée que devraient méditer ceux qui se plaignent de subir les hausses des prix du gaz, du pétrole, et de l'électricité, et qui, en même temps, critiquent les éoliennes...

Comprendre les enjeux de la transition énergétique

Il va donc falloir implanter de nouvelles installations de production d'énergie, mais aussi faire évoluer les réseaux énergétiques et « tirer des lignes électriques, ajoute-t-elle. D'où l'importance du rôle joué par les collectivités, car tout cela va se passer sur leurs territoires ». En d'autres termes, comprendre ces enjeux de souveraineté et de lutte contre le changement climatique permet de mieux les accepter. C'est sur ce terrain que les élus locaux jouent un rôle clé, et sont appelés par le ministère à porter ce débat localement, et à travailler à l'acceptation de ces évolutions. C'est aussi le sens des grandes consultations publiques sur ces documents de planification. « Le but est de donner son avis sur ces évolutions, sachant que peu de choses ne sont pas négociables », estime-t-elle.

Si les choix du ministère ne sont pas dictés par les sondages, la directrice générale observe ceux qui sont publiés au fil de l'eau. « Je constate qu'une large majorité de nos concitoyens sont favorables au développement des énergies renouvelables, et que ceux qui en ont déjà sur leur territoire les acceptent plus que les autres ». C'est un signe, selon elle, que l'État veille « à ne pas laisser faire n'importe quoi », par exemple concernant les éoliennes. « Ce sont des ICPE Soumises à autorisation environnementale, dont on mesure l'impact environnemental mais aussi paysager. Beaucoup de projets sont reconfigurés durant la période d'autorisation », souligne-t-elle.

Tout parc éolien n'est pas (toujours) d'intérêt public majeur

630 000 zones d'accélérations

Mais le grand chantier du moment, pour les collectivités, c'est bien sûr la définition de leurs zones d'accélérations des énergies renouvelables. Au fur et à mesure, elles sont intégrées dans La plateforme mise en place par l'Etat et ses opérateurs (IGN, Cerema, etc.).

« Actuellement, 33% des communes les ont rentrées dans ce portail, mais elles sont plus nombreuses à les avoir définies, environ 40% », indique Sophie Mourlon. Il est vrai qu'elles ont pris du retard dans la définition de ces zones, mais c'est aussi parce que le législateur avait été un peu trop ambitieux : « nous avions indiqué qu'il faudrait 18 mois pour que cette démarche prenne, mais les parlementaires ont choisi de donner un délai de 6 mois, explique-t-elle. Il est toujours souhaitable que cela aille plus vite, mais il faut aussi savoir laisser du temps. Actuellement, nous sommes déjà à un niveau d'engagement élevé, on sent qu'il y a un vrai mouvement de la part des collectivités ».

De fait, plus de 630 000 zones d'accélérations ont déjà été définies et rentrées dans ce portail (sans compter celles qui n'ont pas été renseignées), sachant, bien évidemment, qu'il est possible d'en définir plusieurs par communes. « L'énergie la plus plébiscitée, c'est le solaire photovoltaïque, qui représente plus de la moitié des zones (près de 378 000 zones, soit 59%). Viennent ensuite la géothermie de surface (16%) et le solaire thermique (13%), qui revient en force, et juste après, la biomasse et le bois-énergie (5%), le biogaz (2%) et même de l'hydroélectricité (3300 zones, soit 0,5%). Il y a bien sûr aussi de l'éolien, mais à un niveau moins élevé (4 900 zones, soit 0,7%) qu'espéré », pointe-t-elle.

Une deuxième tour de discussions attendu

Il faudra sans doute relancer les échanges entre les préfets et les collectivités, a minima sur l'éolien, car il est primordial que la somme de ces dynamiques locales soit en phase avec les objectifs nationaux. « C'est un processus itératif, rappelle-t-elle. Maintenant, nous allons avoir un gros travail au niveau des services de l'État pour reprendre ces zones et mesurer leur potentiel, car le travail (des collectivités) a été plus ou moins fin ».

Il y aura donc une 2E tour de discussions locales. « La PPE devrait être adoptée au printemps 2025. Une fois que ce sera fait, nous définirons des objectifs régionaux qui reprendront les objectifs nationaux. Ce travail se fera en 2025-2026, dans les comités régionaux de l'énergie (CRE) ».

Zones d'accélération des énergies renouvelables : les raisons d'un retard à l'allumage

Des éoliennes mieux acceptées

Le Premier ministre, Michel Barnier, avait indiqué dans son discours de politique générale qu'il voudrait que les projets éoliens terrestres soient regardés de plus près. La patronne de la DGEC veut croire qu'avec ce travail de définition locale des zones d'implantation privilégiée des mâts, le travail de concertation et donc l'acceptation seront améliorés. « Un projet en dehors de ces zones reste possible, mais ça sera plus compliqué », rappelle-t-elle.

Des médiateurs des énergies renouvelables vont être nommés au niveau des services de l'État, dans chaque département, tandis qu'un suivi sera également réalisé par des inspecteurs généraux expérimentés au niveau régional. C'est ce qu'impose la loi APER, « avec l'idée que les développeurs prennent contact très en amont avec les services de l'Etat, et que ces médiateurs invitent les développeurs à prendre contact avec les collectivités concernées dès l'idée d'un projet », précise-t-elle.

La Croix (site web)
Actualité Planète, mardi 10 décembre 2024 1326 mots

Crise climatique : ces scientifiques qui préfèrent la désobéissance civile à l'impuissance

Anne-Sophie Novel

Las d'assister impuissants aux effets de la crise climatique, des milliers de scientifiques ont rejoint le mouvement « Scientifiques en rébellion », dont l'objectif est d'alerter les pouvoirs publics par la désobéissance civile.

« À la base, il y a un désenchantement et une lassitude : le clivage s'accroît entre la perception des crises par la science et celle du monde politique et économique, si bien que l'engagement hors des labos devient inévitable », confie Kévin Jean. En février 2020, l'épidémiologiste a été signataire de l'appel à rébellion lancé dans Le Monde par plus de 1 000 scientifiques de toutes disciplines.

Pour la première fois en France, cette alliance de scientifiques invite officiellement les citoyens à participer « à des actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes ». Leur tribune marque les débuts de la branche française des « Scientist Rebellion » (SR), elle-même inspirée par le mouvement britannique « Extinction Rebellion » (XR), qui s'est fait connaître en 2018 en bloquant les routes et ponts de Londres.

La rationalité plutôt que la neutralité

C'est en 2021 que la branche scientifique du mouvement va vraiment gagner en visibilité, lors de la 26? conférence de l'ONU sur le climat qui se déroule à Glasgow, en Écosse. Des scientifiques en blouse blanche bloquent le pont George V de la ville écossaise pendant plusieurs heures, attirant ainsi l'attention des médias. « Ces images furent une révélation, j'ai compris qu'on pouvait et qu'on devait faire ça », se souvient Élodie Vercken, directrice de recherche à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) de Nice.

Déjà impliquée dans quelques associations à titre privé, elle rejoint les SR français avec la sensation d'agir conformément à sa rationalité scientifique : « Avant, je pensais que chacun avait son rôle, et que mon travail suffisait. Aujourd'hui, cela me met dans une situation de dissonance cognitive très dure à vivre. Face à l'irrationalité des décisions prises sans tenir compte des savoirs scientifiques, nous devons nous mobiliser autrement. »

À la sacro-sainte neutralité scientifique, ces chercheurs répliquent par la lucidité et l'objection de conscience. Wolfgang Cramer, chercheur à l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie, s'est investi pendant trente ans dans la rédaction des rapports du GIEC. Il a rejoint le mouvement en 2022.

« J'ai longtemps pensé qu'en faisant de bonnes recherches, les décideurs prendraient les bonnes décisions, argumente-t-il. J'ai pu échanger avec nombre d'entre eux au fil de ma carrière en Allemagne ou en France, mais ça ne suffit pas », déplore celui qui faisait partie des scientifiques consultés en mai 2022 par l'Élysée pour préparer la « planification écologique ». « Nous nous retrouvons face à une rupture de dialogue et à un manque d'honnêteté qui nous poussent à prendre autrement la parole dans le débat public. »

Des modes d'actions innovants et non violents

Publication de tribunes ou de communiqués, organisation de « marches funèbres », de « conférences sauvages », de faux procès de TotalEnergies, ou même d'une « COP28 alternative » à Bordeaux... Pour alerter l'opinion, les modes d'action des scientifiques en révolte sont multiples.

« On cherche à sortir de la fabrique traditionnelle de l'information et à porter la parole là où elle n'est pas entendue », explique Pascal Vaillant, enseignant-chercheur en informatique et directeur de l'IUT de Bobigny. « Quand nous manifestons en blouse blanche, les gens viennent nous voir et cela ouvre un dialogue qui n'existe pas forcément avec d'autres militants », ajoute Élodie Vercken.

Quand les mobilisations relèvent de la désobéissance civile, celle-ci se veut toujours non violente. Ainsi cette campagne d'action internationale menée en Allemagne en 2022, durant laquelle plusieurs SR se sont englués devant des bâtiments officiels, à Munich, ou sur des véhicules de luxe lors d'un salon automobile à Berlin.

En sortant du cadre légal, l'idée est de s'exposer à des poursuites judiciaires, et ainsi d'utiliser les prétoires comme des caisses de résonance des faits scientifiques. « La judiciarisation fait partie intégrante de la démarche militante, rappelle le collectif dans un petit manifeste publié il y a peu (1). La médiatisation des procès informe le public, et l'État est ainsi forcé de sortir de l'ambiguïté. »

En octobre dernier, quatre scientifiques qui s'étaient introduits en avril 2022 au Muséum national d'histoire naturelle pour participer à une conférence-occupation sur le thème de la biodiversité, ont d'ailleurs été relaxés par le tribunal de police de Paris, au nom de l'état de nécessité. Le juge a considéré que les chercheurs ne pouvaient pas être considérés pénalement responsables au regard de l'ampleur des menaces dénoncées par leurs actions.

Apaisement et alignement

De quoi acter l'efficacité de ces mouvements ? Au sein de la branche française des « Scientist Rebellion », on estime que « le décalage perçu entre ce qui est attendu de la profession et les actions de désobéissance civile fait son effet ». « Il semblerait même que ce soit un manque d'engagement des scientifiques qui constitue un facteur de menace sur la crédibilité des messages », explique encore le collectif, conscient que la blouse blanche n'est pas un totem d'immunité.

Au-delà de la caisse de résonance, le mouvement offre à ses sympathisants un espace d'apaisement et d'alignement où la diversité des voix et des engagements est encouragée. « Il répond à mes besoins de partage de constats scientifiques de la situation. J'y trouve des ressources et des réponses », explique ainsi Andrée De Backer, spécialiste de la science des matériaux, entrée en rébellion après l'élection présidentielle de 2022, caractérisée selon elle par la « médiocrité du débat public ».

Pascal Vaillant, lui, a trouvé dans le mouvement de quoi dépasser son sentiment d'usurpateur. « Comme ce n'est pas ma discipline, je n'osais pas prendre la parole. Il a fallu qu'un SR me propose d'intervenir sur l'impact environnemental du numérique pour que je me lance. »

Avec le temps, ce chercheur, également impliqué dans le groupe Église verte de sa paroisse, s'est créé un petit argumentaire personnel : « Nous sommes aussi là pour défendre une éthique de la vérité. La méthode scientifique permet de construire une vision juste des faits, qui repose sur l'honnêteté intellectuelle de chaque personne qui participe à la construction de ces savoirs. »

Source de tensions dans les labos

Reste qu'à mesure qu'il se répand, l'engagement des scientifiques est devenu source de tensions dans les laboratoires. En se mobilisant au nom de l'urgence climatique, n'y a-t-il pas un risque de dévoyer la science à des fins politiques ? « Cela fait longtemps que le rôle de la recherche est questionné, mais avec la crise climatique cette question se pose avec une acuité particulière », reconnaît d'ailleurs le collectif.

Lors des dernières élections législatives, 4 314 scientifiques du mouvement avaient appelé à une mobilisation contre le Rassemblement national, au motif que le parti niait la réalité du changement climatique. De quoi ajouter de l'huile sur le feu ? « La réalité est que les sciences sont profondément politiques, considère Kévin Jean. Que ce soit dans le financement, le pilotage de projets, le choix des sujets ou l'usage des résultats, nous devons poser la question de la finalité de nos travaux. »

Face à ces débats, les comités d'éthique des deux principaux organismes de recherche (le Comets pour le CNRS et Éthique en commun pour l'Inrae, le Cirad, l'Ifremer et l'IRD) ont publié en 2023 des avis clarifiant la notion de neutralité, de droits et de devoirs des chercheurs. Il y est indiqué qu'il est possible de s'engager et de s'exprimer librement dans la sphère publique, à condition de situer son propos (le scientifique parle-t-il en son nom propre, au nom de sa communauté de recherche, de son organisme de rattachement ?) et de le mettre en perspective avec rigueur (quel est le statut des résultats scientifiques sur lesquels il s'appuie ? Des incertitudes demeurent-elles ? Existe-t-il des controverses ?).

« Il était important de donner un cadre à une liberté d'expression responsable des chercheurs », explique Christine Noiville, directrice de recherche au CNRS et présidente du Comets, qui indique que la direction du CNRS prépare pour ces prochains mois un guide de l'expression publique. Une clarification plus qu'attendue, par les temps qui courent.

(1) Sortir des labos pour défendre le vivant, Seuil, novembre 2024, 72 p., 4,90 €.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Libération (site web)
jeudi 28 novembre 2024 - 17:17:30 594 mots

En Espagne, des «congés payés climatiques» créés par le gouvernement pour limiter les risques face aux catastrophes

LIBERATION, AFP

Près d’un mois après les inondations meurtrières dans le sud-est du pays, le gouvernement espagnol a adopté, ce jeudi 28 novembre, l’idée d’un «congé payé climatique» de quatre jours pour éviter aux salariés tout déplacement risqué.

La mesure se veut une réponse aux récents manquements dans la gestion des inondations qui ont touché l’Espagne. Le gouvernement espagnol a approuvé, ce jeudi 28 ;novembre, un «congé payé climatique»de quatre jours pour éviter les déplacements en cas d’alerte liée à un risque météorologique, près d’un mois après les crues historiques qui ont fait 230 morts dans le sud-est du pays. Ce nouveau dispositif, adopté en Conseil des ministres dans le cadre d’un paquet de mesures sur la prévention des risques, vise à «adapter le droit du travail»espagnol au contexte de l’ «urgence climatique», a défendu la ministre du Travail, Yolanda Diaz, sur la télévision publique RTVE.

Il permettra aux travailleurs de bénéficier d’un congé de quatre jours, payé par l’Etat, en cas d’alerte émise par les autorités, qu’il s’agisse «d’une mairie, d’une région ou du gouvernement central»,a poursuivi la figure du parti d’extrême gauche, Sumar. La ministre n’a pas apporté à ce stade plus de détails sur le type d’alerte concerné par ce dispositif, ni sur les éventuelles conditions à remplir, du côté des salariés, pour pouvoir en bénéficier. La mesure doit faire l’objet d’un arrêté royal qui modifiera le Code du travail local. Il entrera en vigueur ce vendredi, avec sa publication au Journal officiel, et devra être validé sous un mois par le parlement.

Plusieurs entreprises ont fait l’objet de critiques après les inondations qui ont ravagé le sud-est de l’Espagne à partir du 29 ;octobre, pour avoir demandé à leurs salariés de rester au travail malgré une alerte rouge émise par l’Agence météorologique nationale (Aemet). Ces dernières ont mis en cause en retour les autorités, accusées de ne pas les avoir suffisamment informées et de n’avoir envoyé des alertes sur les téléphones portables de la population qu’en début de soirée, soit plusieurs heures après l’avis de l’Aemet.

«Aucun travailleur ne doit prendre de risques»

Désormais, «à partir du moment où une autorité, quelle qu’elle soit, indiquera qu’il y a risque dans les déplacements, les salariés devront s’abstenir d’aller travailler»,a détaillé Yolanda Diaz, pour qui «aucun travailleur ne doit prendre de risques». Si la durée maximum de ce nouveau congé climatique ne pourra dépasser quatre jours, les entreprises auront la possibilité, passé ce délai, de recourir à des dispositifs de chômage partiel, qui existent déjà en cas de force majeure selon l’exécutif.

Les spécialistes alertent par ailleurs sur le «coût de ce type d’événement»,qui «pourrait doubler d’ici 2050»,à mesure que les effets du changement climatique se feront de plus en plus ressentir, a rappelé le ministre de l’Economie Carlos Cuerpo à l’issue du Conseil des ministres, durant lequel un nouveau paquet d’aides de 2,3 ;milliards d’euros a été adopté pour les sinistrés. Dans ce contexte, «nous devons continuer à progresser en termes de mobilisation, de financement et d’investissement pour nous adapter et être plus résilients face à ce type d’événements»et «en minimiser l’impact», a-t-il ajouté.

Cet article est paru dans Libération (site web)

Workplace Magazine (site web) - Work Place Magazine
dimanche 17 novembre 2024 - 03:17:11 -0000 366 mots

Niwa : un pas vers l’immobilier décarboné

© 11h45

Avec l’inauguration de Niwa, son nouveau siège social toulousain, GA Smart Building franchit un pas supplémentaire vers l’immobilier décarboné.

Pour ce nouvel immeuble imaginé par un duo d’architectes (Studio Montazami, agence française et Tezuka Architects, agence japonaise), il s’agissait notamment pour GA Smart Building de mettre au point une stratégie carbone visant à s’affranchir au maximum de la dépendance aux énergies fossiles, anticipant les exigences de la RE2020. Conception bioclimatique, construction hors-site, structure bois, réemploi… Tout a été pensé pour s’adapter au changement climatique et entrer dans l’ère de l’immobilier post carbone. Dans la continuité d’Agua (ancien siège qui, six ans après sa livraison, a continué de produire plus d’énergie qu’il n’en consommait), le nouveau siège vise l’excellence énergétique. Il intègre diverses sources d’énergie et est piloté par Galaxy Pilot, un système de gestion technique centralisée doté d’intelligence artificielle conçu par GA Smart Building, qui prend en compte la disponibilité de l’énergie parmi les sources (géothermie, photovoltaïque…), son impact carbone et son prix, dans une logique d’optimisation des consommations et de lissage des pics.

© 11h45

Faire rentrer la nature

Convaincues des bienfaits de l’approche biophilique, les équipes ont par ailleurs travaillé avec les paysagistes de Studio Mugo pour ouvrir au maximum le projet à la nature. Le bâtiment s’enracine ainsi dans un îlot de biodiversité qui laisse pénétrer la végétation du lobby jusque dans les étages. L’immeuble intègre également un jardin fertile et deux rooftops avec vues à 360° sur le quartier. Les architectes ont également pensé l’une des façades du bâtiment comme une surface d’expression artistique libre. Vivante et évolutive, elle a vocation à accueillir régulièrement une nouvelle œuvre d’art partagée avec le quartier.

© 11h45

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Cet article est paru dans Workplace Magazine (site web) - Work Place Magazine

Le Nouvel Obs (site web)
Espagne, jeudi 28 novembre 2024 - 18:59 500 mots
Aussi paru dans
28 novembre 2024 - AFP - Infos Françaises Le Parisien (site web) Sud Ouest (site web) HuffPost - France (site web) L'Indépendant (site web) Blogs - Politics / Politique (blog ref.)
29 novembre 2024 - MSN (France) (site web réf.) Yahoo! Finance France (site web réf.) Midi Libre (site web) L'Humanité (site web)

« Aucun travailleur ne doit prendre de risques » : l'Espagne approuve un « congé payé climatique » en cas d'alerte météorologique

Suite aux inondations qui ont fait 230 morts dans le sud-est du pays, le gouvernement de gauche a adopté un congé de quatre jours, payé par l'Etat, en cas d'alerte émise par les autorités. Les entreprises pourront ensuite recourir au chômage partiel.

Le gouvernement espagnol a approuvé ce jeudi 28 novembre un « congé payé climatique » de quatre jours pour éviter les déplacements en cas d'alerte liée à un risque météorologique, près d'un mois après les inondations qui ont fait 230 morts dans le sud-est du pays.

Ce nouveau dispositif, adopté en conseil des ministres dans le cadre d'un paquet de mesures sur la prévention des risques, vise à « adapter le droit du travail » espagnol au contexte « d'urgence climatique », a expliqué la ministre du Travail Yolanda Diaz sur la télévision publique RTVE.

Il permettra aux travailleurs de bénéficier d'un congé de quatre jours, payé par l'Etat, en cas d'alerte émise par les autorités, qu'il s'agisse « d'une mairie, d'une région ou du gouvernement central », a poursuivi Yolanda Diaz, figure du parti d'extrême gauche Sumar.

Les inondations, l'autre visage du changement climatique

La ministre n'a pas apporté à ce stade plus de détails sur le type d'alerte concerné par ce dispositif, ni sur les éventuelles conditions à remplir, du côté des salariés, pour pouvoir en bénéficier.

« Les salariés devront s'abstenir d'aller travailler »

Plusieurs entreprises ont fait l'objet de critiques après les inondations qui ont ravagé le sud-est de l'Espagne le 29 octobre, pour avoir demandé à leurs salariés de rester au travail malgré une alerte rouge émise par l'Agence météorologique nationale (Aemet).

Ces dernières ont mis en cause en retour les autorités , accusées de ne pas les avoir suffisamment informées et de n'avoir envoyé des alertes sur les téléphones portables de la population qu'en début de soirée, soit plusieurs heures après l'avis de l'Aemet.

« Il faut arrêter de bétonner à tout-va » : comment rendre des zones habitées menacées à la nature ?

Désormais, « à partir du moment où une autorité, quelle qu'elle soit, indiquera qu'il y a risque dans les déplacements, les salariés devront s'abstenir d'aller travailler », a détaillé Yolanda Diaz, pour qui « aucun travailleur ne doit prendre de risques ».

« Le coût de ce type d'événement pourrait doubler d'ici 2050 »

Si la durée maximum de ce nouveau congé climatique ne pourra dépasser quatre jours, les entreprises auront la possibilité, passé ce délai, de recourir à des dispositifs de chômage partiel, qui existent déjà en cas de force majeure selon l'exécutif.

Selon les spécialistes, « le coût de ce type d'événement pourrait doubler d'ici 2050 », a rappelé le ministre de l'Economie Carlos Cuerpo à l'issue du conseil des ministres, durant lequel un nouveau paquet d'aides de 2,3 milliards d'euros a été adopté pour les sinistrés.

Dans ce contexte, « nous devons continuer à progresser en termes de mobilisation, de financement et d'investissement pour nous adapter et être plus résilients face à ce type d'événements » et « en minimiser l'impact » , a-t-il ajouté.

Cet article est paru dans Le Nouvel Obs (site web)

SPORT Stratégies (site web)
vendredi 13 décembre 2024 - 12:07:33 638 mots

Vendée Globe 2024 : à quoi servent ces flotteurs que les skippers larguent en mer ?

Yvana Grumiaux

Le Vendée Globe n'est pas seulement une aventure sportive d'envergure mondiale, c'est aussi une contribution essentielle à la recherche scientifique.

Chaque skipper devient un ambassadeur de la science, larguant des flotteurs Argo ou manipulant des instruments à bord de leurs IMOCA pour fournir des données précieuses sur les océans et le climat. Imaginez un marin au milieu du Grand Sud, affrontant des vagues gigantesques tout en larguant un robot sous-marin — une scène digne d'une mission spatiale.

Les skippers du Vendée Globe 2024 transportent un éventail d'outils technologiques conçus pour collecter des données dans des régions océaniques peu explorées. Parmi ces équipements, on trouve :

Les flotteurs Argo

, robots autonomes capables de plonger jusqu'à 2 000 mètres de profondeur pour mesurer la température et la salinité de l'eau. Ces données alimentent des bases internationales, utiles aux chercheurs du monde entier.

Les bouées météo

, qui enregistrent la pression atmosphérique et les vents, à des fins de modélisation précise des systèmes climatiques.

Les thermosalinographes

analysent les variations de salinité et de température en surface.

Les bouées éducatives Calitoo

, destinées à sensibiliser les jeunes aux enjeux océaniques.

Ces instruments, déployés dans des zones stratégiques comme les 40èmes Rugissants, produisent une mine d'informations sur des régions encore peu étudiées. Par exemple, Yoann Richomme (Paprec-Arkéa) a largué un flotteur Argo dans une zone clé avant le passage de Bonne-Espérance. Ces flotteurs transmettent leurs relevés par satellite pendant près de huit ans, offrant ainsi une vision continue des évolutions climatiques.

Prévisions météorologiques améliorées

Les bouées météo et les capteurs embarqués enrichissent les modèles prédictifs en collectant des données locales détaillées. Ces informations permettent :

De mieux comprendre les dépressions et tempêtes tropicales.

D'anticiper les épisodes climatiques extrêmes, essentiels pour la sécurité maritime.

D'établir des cartes météorologiques plus fiables, utiles à la fois pour les skippers et pour les régions côtières.

Compréhension des courants marins et du changement climatique

Les flotteurs Argo jouent un rôle majeur dans l'étude des courants comme le Gulf Stream ou le courant circumpolaire antarctique. En mesurant la salinité et la température, ces outils permettent aux chercheurs de suivre l'impact du réchauffement climatique sur la circulation océanique, qui régule la température planétaire.

Les données collectées aident à comprendre les cycles biologiques de nombreuses espèces, comme le plancton, base de la chaîne alimentaire océanique. En surveillant les changements dans les écosystèmes, les scientifiques peuvent anticiper les conséquences écologiques des activités humaines.

Le Vendée Globe ne se limite pas à la collecte de données. Des initiatives telles que le programme « Vendée Globe Junior » sensibilisent les jeunes aux enjeux environnementaux. Cette dimension pédagogique, couplée à des documentaires et à des interventions d'experts, rapproche la science du grand public.

Un modèle de collaboration entre sport et science

Le Vendée Globe est un exemple éloquent de synergie entre des mondes a priori distincts. Les partenariats entre les organisateurs de la course, des institutions comme l'Ifremer ou le CNRS, et des entreprises technologiques illustrent l'importance d'unir les compétences pour relever les défis climatiques.

Perspectives pour l'avenir

Intégrer des capteurs encore plus innovants, comme des drones aquatiques.

Exploiter l'IA pour analyser les données en temps réel.

Appliquer ce modèle scientifique à d'autres courses offshore comme The Ocean Race.

Le Vendée Globe 2024 prouve que le sport peut devenir un vecteur d'innovation scientifique. Chaque mesure collectée dans les profondeurs marines apporte une pièce au puzzle de la préservation de notre planète. Cette alliance entre passion sportive et démarche scientifique ouvre une voie prometteuse pour l'avenir, en réconciliant l'humain et son environnement.

Peut-être, un jour, chaque aventure sportive sera aussi une aventure scientifique…

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Le Matin.ma (site web réf.) - Le Matin
28 novembre 2024 1290 mots
Pénurie d'eau, sécurité alimentaire... pourquoi le Maroc doit adopter une approche proactive (Expert)
Mounia Senhaji

Mohamed Jalil, expert en catastrophes naturelles, changements climatiques et développement durable, est l'invité de L’Info en Face Réservé aux abonnés Pénurie d'eau, sécurité alimentaire... pourquoi le Maroc doit... Voir l'article

HuffPost - France (site web)
mardi 26 novembre 2024 - 11:44:33 703 mots
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26 novembre 2024 - Yahoo! Finance France (site web réf.)
1 décembre 2024 - Yahoo! Finance France (site web réf.)

Foie gras, roquefort… Cette étude révèle l'impact du dérèglement climatique sur huit produits du terroir

L'association Conséquences a étudié les conséquences des sécheresses, intempéries et autres gels tardifs sur des mets emblématiques de la cuisine française.

Par Le HuffPost

ENVIRONNEMENT - Un patrimoine culinaire menacé de disparition ? L'association Conséquences publie un rapport , ce mardi 26 novembre, sur les effets du dérèglement climatique sur des produits du terroir français emblématiques, comme le reblochon ou les clémentines de Corse.

Dans cette étude exploratoire, les auteurs se sont penchés sur huit aliments identifiés « Appellation d'origine protégée » (AOP) ou « Indication géographique protégée » (IGP), qui sont donc soumis à des cahiers des charges contraignants. Et ont constaté que le réchauffement de la planète lié aux activités humaines, en entraînant des sécheresses, des épisodes de gel tardifs ou encore des inondations, représente une contrainte supplémentaire à laquelle il est très difficile de s'adapter.

Baisse de rendements importante

Ainsi, ces fruits, fromages, ou mets emblématiques français, subissent ces dernières années des « baisses de rendements considérables, estimées entre 15 et 40 % selon les filières et les producteurs interrogés » , liées aux aléas climatiques, rapporte cette étude.

Du côté des arboriculteurs, ils sont désormais soumis à des hivers trop doux et des étés trop chauds et secs. Les producteurs de clémentines de Corse se sont rendu compte qu ' « avec la hausse des températures, la floraison s'est décalée dans le temps et la durée de maturation s'est rallongée, réduisant l'acidité du fruit » , note l'étude. Sans parler des animaux ravageurs, qui pullulent avec la montée des températures, obligeant ces agriculteurs à appliquer une argile naturelle pour protéger les arbres.

Le piment d'Espelette obligé de copier l'Espagne

Même problème en raison du manque de pluies pour les noix du Périgord, où les « producteurs explorent de nouvelles variétés plus résistantes à la sécheresse comme la Fernor » , sans savoir si ces noyers pourront survivre au climat de demain.

Les citrons de Menton souffrent tout autant et les solutions déployées tournent autour de « l'irrigation raisonnée » ou l' « enherbement » entre les rangées d'arbres. Les producteurs de piment d'Espelette ont également des idées ingénieuses. En s'inspirant de leurs voisins espagnols, ils cherchent à « décaler les dates de plantation pour éviter une floraison en pleine vague de chaleur. »

Les fromages, aussi, subissent les affres du climat. L'eau vient à manquer dans la chaîne de production des munster, reblochon et roquefort. Les sécheresses « affectent les alpages et par voie de conséquence les disponibilités du fourrage » , déplorent les éleveurs dans ce rapport. Chez les producteurs de roquefort, certains utilisent la technique de l'enrubannage, qui consiste à la « mise du fourrage sous film plastique pour permettre une récolte plus humide, et ainsi garantir la qualité de la récolte ».

Plus d'arbres et de haies chez les producteurs de foie gras

Enfin, du côté du roi des tables des fêtes de fin d'année, les producteurs de foie gras ont déjà préparé le terrain. Après l'année 2022, où la filière a subi l'épidémie de grippe aviaire « la plus dévastatrice » jamais observée , elle met peu à peu en place des mesures d'adaptation aux vagues de chaleur, telle que « l'obligation de mettre des arbres et des haies sur le parcours des animaux ». Un moyen naturel pour les volailles de se rafraîchir.

Ce rapport met ainsi en lumière les initiatives d'adaptation des agriculteurs face aux sécheresses, moins face aux intempéries. Chaque degré de réchauffement en plus correspond à 7 % d'évaporation supplémentaire et donc d'eau précipitable en plus en cas d'intempéries. Un aléa dont les conséquences pour les cultures sont énormes, pointe l'étude : « pathogènes pour les arbres, les animaux, altération de la qualité des fruits, changement de qualité de l'herbe pour les pâtures… » Des impacts aussi destructeurs que difficilement anticipables.

Le combat de l'adaptation face au changement climatique s'annonce rude pour les producteurs des produits du terroir. Et il est perdu d'avance sans la baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre émises par l'Homme, qui serait la seule à même de permettre d'atténuer les effets du dérèglement du climat.

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L'Express (site web)
Climat et transitions, vendredi 22 novembre 2024 727 mots
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28 novembre 2024 - L'Express

"Une vraie bêtise" : à Bruxelles, ce manque de pragmatisme qui agace Emmanuel Macron

Tatiana Serova

Politiques et industriels déplorent que la Commission européenne soit trop prescriptive quant aux technologies utilisées pour atteindre ses objectifs climatiques.

Ce 13 novembre, au Collège de France, Emmanuel Macron ne cache pas son agacement. "Je me fiche de savoir que l'électron qui m'aide à [...] produire de l'hydrogène vert soit à base d'éolien offshore au Danemark, de solaire en Espagne ou de nucléaire en France", déclare-t-il lors d'une table ronde consacrée à la compétitivité européenne, en présence de Mario Draghi. Derrière cette offensive, l'idée que porte le président n'est pas nouvelle. Il s'agit de "la neutralité technologique" - un concept devenu le cheval de bataille de la France face à Bruxelles en matière d'énergie.

Le principe est simple : ne pas privilégier une technologie et laisser le choix de la méthode aux industriels pour atteindre la neutralité carbone en Europe d'ici 2050. "Elle favorise la concurrence, remarque Paul Lehmann, professeur d'économie de l'énergie à l'université de Leipzig. Il est parfois difficile de savoir quelle technologie est la meilleure ou comment va évoluer le progrès".

Théorie et pratique

Mentionnée dans le rapport phare de Mario Draghi publié en septembre, la neutralité technologique est inscrite dans la lettre de mission du nouveau commissaire de l'énergie. Elle n'a pourtant pas toujours été prise en compte. Lors des débats autour de la taxonomie européenne, qui classifie les activités dites "durables", Paris souhaitait que le nucléaire puisse bénéficier de l'étiquette "verte", au même titre que les énergies renouvelables, en raison de son caractère décarboné. Les négociations en vue de convaincre la Commission européenne ont été rudes.

Les années passent, et la France reste inflexible sur la question. En dépit des exigences européennes, elle a refusé de se fixer une cible chiffrée en termes d'énergies renouvelables, proposant plutôt dans sa feuille de route un objectif "décarboné", mêlant renouvelables et nucléaire. Même casse-tête sur la réglementation de l'hydrogène : du côté d'EDF, on déplore que la banque européenne de l'hydrogène, qui soutient le développement de la filière, soit réservée à l'hydrogène renouvelable.

Cette vision bornée pénalise aussi le secteur automobile. L'Union européenne a imposé la fin du moteur thermique en 2035, misant sur l'électrique et écartant l'option des carburants de synthèse. Au grand dam d'équipementiers comme Bosch, qui continue à préconiser l'utilisation de ces derniers. Le groupe allemand affirme à L'Express être favorable à "une révision approfondie de la réglementation CO2, qui soit guidée par le principe de neutralité technologique. La lutte contre le changement climatique doit avoir lieu sur tous les fronts". Pour sa part, Fabrice Godefroy, porte-parole du collectif des experts de la mobilité s'étonne que "la Commission ait poussé une technologie sur laquelle la Chine a de l'avance sur nous, alors que nous étions les leaders sur le véhicule thermique et pouvions innover sur le sujet".

Intérêts propres

Emmanuel Macron le martèle, ignorer la neutralité technologique est "une vraie bêtise". Le chef de l'Etat estime que l'Europe pourrait être "très compétitive par rapport aux Américains ou aux Chinois" en changeant ses pratiques. Car à la fin, l'un des critères les plus importants, c'est l'intensité carbone, plaide-t-on à l'Elysée : "des industriels s'interrogent sur la complexité des règles européennes pour telle ou telle technologie, alors que l'Inflation Reduction Act américain ne regarde que l'impact final, peu importe comment il a été atteint".

Bruxelles aurait donc tout intérêt à se saisir de la question avec pragmatisme et laisser davantage de marge de manoeuvre aux Etats membres, pointe dans un rapport Maxence Cordiez, expert associé énergie à l'Institut Montaigne. "On ne pourra pas décarboner de la même manière des pays aussi différents que l'Allemagne et Malte", qui ne partent pas du même mix énergétique.

Pour autant, la défense de ce principe n'est pas toujours innocente. Chacun le brandit quand ça l'arrange. "La neutralité technologique est un mot à la mode, souvent revendiqué par des Etats ou les industries qui ont des intérêts dans une technologie spécifique", remarque Paul Lehmann. Le nucléaire pour la France, le moteur thermique pour d'autres pays. Si le principe relève du bon sens, sa mise en oeuvre n'est possible que dans un monde où les Vingt-Sept peuvent parler d'une seule voix. Or en l'absence de consensus, les pays membres continuent à s'écharper autour de "la bonne" technologie à choisir. Résultat : l'Europe reste à la traîne.

Le Point.fr, no. 202411
Économie, mardi 26 novembre 2024 1113 mots
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21 novembre 2024 - Le Point

Comment Bordeaux met le cap sur le tourisme vert

Par Valérie Peiffer

De plus en plus de professionnels adoptent des pratiques écoresponsables. Un véritable défi pour la capitale mondiale du vin, qui accueille 4 millions de touristes par an.

Faire du tourisme durable ? C'est le nouveau mantra des acteurs de la filière et de certaines villes. Comme toutes les activités économiques, le secteur du tourisme n'échappe pas à la question de la durabilité. Si cette problématique a d'abord été prise en compte par les sites et les villes victimes de « surtourisme » telles que Venise, Amsterdam ou Dubrovnik, elle est désormais considérée par bon nombre de villes réputées touristiques.

Classée par l'Unesco au titre d'ensemble urbain exceptionnel en 2007, la capitale mondiale du vin, qui accueille un peu moins de 4 millions de touristes par an (3,7 en 2023), s'est emparée de ce sujet, notamment en raison de l'arrimage en centre-ville, face à la Bourse, d'immenses bateaux de croisière.

Des solutions telles que l'électrification des quais sont à l'étude pour atténuer la pollution émise par ces géants des mers. Mais pas seulement. « Nous étudions aussi la possibilité de les amarrer ailleurs et pas seulement à Bassens, explique Brigitte Bloch, vice-présidente de Bordeaux Métropole chargée du Tourisme et des Événements. En 2023, selon l'étude que nous réalisons tous les deux ans auprès des Bordelais, 25 % d'entre eux ont déclaré que les paquebots généraient des nuisances. C'est 9 points de plus qu'en 2021 ! »

« Ce qui plaît aux touristes plaît aux habitants »

En réalité, cela fait quelques années que la métropole a mis en place des « actions en faveur d'un tourisme à impact positif pour ses habitants, ses visiteurs et son environnement », selon les termes de l'Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM). En 2022, le port de la Lune a ainsi été sacré European Capital of Smart Tourism. Ce prix récompense la ville pour ses démarches dans plusieurs domaines : l'accessibilité, le développement durable, la numérisation, le patrimoine culturel et la créativité. En 2024, Bordeaux s'est même imposé comme la première destination française du classement des villes les plus durables du baromètre Global Destination Sustainability (GDS). Au niveau mondial, Bordeaux se hisse à la sixième place sur cent.

À LIRE AUSSI Pourquoi il faut aller à l'hôtel Mondrian Les Carmes, à Bordeaux « Nous avons pour objectif, à l'horizon 2030, de bâtir une destination soucieuse du développement économique local, de la protection de l'environnement, de ses touristes comme de ses habitants, précise Brigitte Bloch. Je le répète souvent : "Ce qui plaît aux touristes, c'est aussi ce qui plaît aux habitants." Ce que nous faisons en matière de mobilité douce est l'un des exemples les plus caractéristiques. Il en est de même dans le domaine culturel. »

Pour atteindre leur objectif, l'office de tourisme et Bordeaux Métropole ont par ailleurs lancé, en 2022, un programme d'accompagnement à la transition pour les professionnels du secteur. Plus de 240 entreprises (hébergeurs, restaurateurs, agences et prestataires d'activités) en ont déjà bénéficié.

Développement durable

Le nombre d'établissements bordelais lauréats d'un label vert augmente régulièrement. « Sur les hébergeurs bénéficiaires d'un accompagnement de la métropole en 2023, plus d'une trentaine ont été labellisés Clef verte, se réjouit Brigitte Bloch. Une belle performance, sachant que cette certification internationale se base sur une centaine de critères environnementaux. »

L'hôtel Seeko'o, labellisé Clef verte, a créé le parcours Seeko'o Responsable, qu'il propose à sa clientèle. - Sebastien Ortola/Réa pour « Le Point »

C'est le cas de l'hôtel Seeko'o, lequel a, en plus, créé le parcours Seeko'o Responsable, qui propose aux clients, dès la réservation, une simple « remise en beauté » de la chambre et le renouvellement du linge seulement lorsque c'est nécessaire. En échange, l'hôtel investit dans l'entreprise Créateur de forêt, qui développe la biodiversité dans une forêt de la région. Mais les hôtels ne sont pas les seuls à s'être engagés sur la voie d'un tourisme responsable.

Référence. La Cité du vin, détentrice du label RSE Divertissement durable... &copyANAKA... propose à ses visiteurs de mesurer le bilan carbone de leur visite sur le site.

La Cité du vin, qui a été la première institution bordelaise à obtenir, en 2021, la certification NF Environnement, a depuis décroché le label RSE Divertissement durable et ne compte pas s'arrêter là. « Nous sommes engagés dans une démarche de développement durable depuis notre création, et tous nos collaborateurs sont impliqués, explique Solène Jaboulet, directrice marketing et communication de la Cité du vin. Et la prise en compte des enjeux environnementaux se retrouve aussi dans l'offre culturelle. Le renouvellement de l'exposition permanente en 2023 a été l'occasion de sensibiliser encore davantage les visiteurs au changement climatique, au développement durable. » La Cité du vin a même mis en place un calculateur pour que le visiteur mesure le bilan carbone de sa visite dans ses locaux.

L'essor de l'oenotourisme

Les châteaux ne sont pas en reste. L'essor de l'oenotourisme les a poussés à réfléchir à leur manière de communiquer sur leur engagement écologique. En 2021, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux a ainsi mis en place un label, baptisé Bordeaux Cultivons Demain. Une démarche collective de développement durable basée sur la norme ISO 26000, standard international de la RSE, destinée à montrer entre autres leur volonté de préserver l'environnement.

Et si sauvegarder la biodiversité tout en garantissant des vins de qualité est devenu une préoccupation majeure, exposer leur approche écologique aux visiteurs est tout aussi essentiel pour les châteaux. « Aujourd'hui, certains oenotouristes viennent nous voir pour cela », souligne Lisa Saunière, responsable commerciale du Château de la Dauphine, qui a été parmi les treize premiers à recevoir le label Cultivons Demain. Certifié en agriculture biologique (AB) pour son millésime 2015, ce domaine a aussi été récompensé pour sa valorisation des pratiques environnementales en 2018.

À LIRE AUSSI Comment les villes tentent d'attirer les jeunes Engagé dans une démarche d'agroécologie depuis 2012 et labellisé également Cultivons Demain, le Château Giscours prend un soin particulier à expliquer aux visiteurs pourquoi il n'utilise plus aucun herbicide ni insecticide depuis dix ans, comment il redonne vie aux sols avec des couverts végétaux, quel est le rôle des brebis...

« Nos visites sont axées sur la vie à Giscours et l'immersion dans un écosystème composé de 160 hectares de vignes mais aussi d'une forêt, note Marc Verpaalen, directeur réceptif oenotourisme et événementiel du domaine. Nous expliquons notre démarche mais aussi que nous sommes une entreprise et que l'on ne devient pas durable en tournant un bouton. » Giscours s'est par ailleurs lancé cette année dans une labellisation RSE.

Bordeaux va-t-il réussir à s'imposer dans cette bifurcation touristique et devenir une référence du tourisme durable ? Les défis restent encore nombreux. Toutes ces démarches ne pourront rien si les touristes refusent de jouer le jeu...

Cet article est paru dans Le Point.fr

Bourse Direct (site web réf.) - Bourse Direct
4 décembre 2024 491 mots
Valneva annonce la publication dans le British Medical Journal d'un article sur l'impact sanitaire et économique mondial du chikungunya

Valneva annonce la publication dans le British Medical Journal d'un article sur l'impact sanitaire et économique mondial du chikungunya 04/12/2024 07:09 | Boursier | 17 ... Voir l'article

Le Monde (site web)
planete, mercredi 11 décembre 2024 - 19:03 UTC +0100 849 mots

La toundra arctique émet désormais plus de CO₂ qu’elle n’en absorbe

Audrey Garric

L’Arctique est entrée dans un « nouveau régime », radicalement différent de celui d’il y a à peine une ou deux décennies, alerte l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique dans un rapport publié mardi 10 décembre.

L’Arctique, sentinelle du changement climatique, se dérègle toujours plus vite du fait des activités humaines. La toundra y émet désormais plus de dioxyde de carbone (CO2) qu’elle n’en stocke, en raison de la hausse des températures et des incendies ; elle est passée d’un puits de CO2, ce qu’elle était depuis des millénaires, à une source, tout en continuant de produire du méthane, un gaz à effet de serre très puissant, avertit l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) dans son rapport de référence sur la région, publié mardi 10 décembre et rédigé par 97 scientifiques. De quoi amplifier encore la crise climatique, dans un cercle vicieux.

Le pôle Nord se réchauffe entre deux et quatre fois plus vite que le reste du globe. En cause, un phénomène appelé « amplification arctique » : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil, augmentant la température.

L’année 2024 sera la deuxième plus chaude enregistrée dans la région depuis 1900, et les neuf dernières années sont les plus chaudes dans les relevés.

Si l’augmentation des températures stimule la productivité et la croissance des végétaux, qui absorbent du dioxyde de carbone, elle provoque également le dégel du pergélisol, les sols gelés en permanence. « Sous l’effet du réchauffement, les micro-organismes contenus dans ces sols décomposent davantage de matière organique, ce qui relâche du CO2 et du méthane », explique Gerhard Krinner, climatologue à l’Institut des géosciences de l’environnement. Une menace alors que le pergélisol terrestre mondial, dont la majeure partie est localisé en Arctique, contient le double de la quantité de CO2 présente dans l’atmosphère et le triple de ce qui a été émis par les activités humaines depuis 1850.

Impact des feux de forêt

Les gigantesques incendies qui ont touché les zones septentrionales ces deux dernières années ont également contribué aux émissions de l’Arctique. En 2023, les feux de forêt au Canada ont détruit plus de deux fois plus de surface que les précédents records. En brûlant la végétation, ils ont libéré près de 400 millions de tonnes de carbone dans l’atmosphère, soit environ 1 200 millions de tonnes de CO2, davantage que les émissions annuelles de tous les pays du monde, à l’exception de la Chine, des Etats-Unis, de l’Inde et de la Russie.

Au-delà de ce record, les zones brûlées n’ont cessé d’augmenter dans les régions arctiques ces dernières années. Les incendies altèrent aussi les couches isolantes du sol, accélérant le dégel à long terme du pergélisol.

« Quand on compte les incendies, la toundra devient une petite source de CO2. La région boréale reste en revanche un puits de carbone », précise Brendan Rogers, chercheur au Woodwell Climate Research Center, dans le Massachusetts, et coauteur de l’étude.

D’une manière générale, l’Arctique est entrée dans un « nouveau régime », radicalement différent de celui d’il y a à peine une ou deux décennies, souligne le rapport. Les relevés de cette année, s’ils n’établissent pas toujours de nouveaux records, se situent toujours dans la fourchette la plus extrême par rapport à la base de référence.

Changements dévastateurs

Par exemple, bien que l’étendue minimale de la banquise pour 2024 ne soit que la sixième plus faible jamais enregistrée (depuis 1979), les dix-huit dernières superficies minimales sont les dix-huit plus faibles au cours de ces quarante-cinq années. Cette banquise, un habitat important pour de nombreuses espèces, est également plus fine et moins ancienne, ce qui la rend plus fragile.

Parmi les autres bouleversements, la toundra verdit à vue d’œil. L’Arctique devient également de plus en plus humide, l’été 2024 ayant été le plus pluvieux jamais enregistré. De quoi accélérer l’érosion côtière, menaçant les communautés autochtones qui dépendent de la stabilité de la glace.

Pour certaines plantes et animaux, ces changements peuvent s’avérer dévastateurs. Le nombre de caribous (rennes) migrateurs de la toundra en Amérique du Nord a diminué de 65 % depuis le pic atteint au début des années 2000. D’autres espèces parviennent à ce stade à s’adapter, comme certaines populations de phoques en Alaska, dans les mers de Béring et des Tchouktches, qui restent en bonne santé, malgré le réchauffement très important de l’eau et la disparition de la banquise. Les phoques annelés semblent s’être adaptés, en consommant davantage de morue boréale, un poisson qui aime les eaux plus chaudes, et moins de morue arctique. Toutefois, prévient la NOAA, le nouvel état de l’Arctique n’est pas stable, il va encore se dégrader, poussant la région vers un « territoire inconnu ».

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

Le Monde (site web)
international, dimanche 24 novembre 2024 - 05:00 UTC +0100 1692 mots

Pepe Mujica, ex-président de l’Uruguay, figure de la gauche : « La démocratie contemporaine est malade »

Angeline Montoya

Dans un entretien au « Monde », avant le second tour de la présidentielle du dimanche 24 novembre, l’ancien chef d’Etat et son épouse, l’ex-vice-présidente Lucia Topolansky, fustigent la société de consommation et appellent à davantage de sobriété.

A 89 ans, José « Pepe » Mujica est lucide. « Nous n’avons pas changé le monde, reconnaît l’ancien président uruguayen de gauche (2010-2015). Mais nous nous sommes battus pour qu’il y ait une meilleure répartition. » Pendant son mandat, on l’avait surnommé « le président le plus pauvre du monde » car il avait préféré rester dans sa modeste ferme, à Rincon del Cerro, à 15 kilomètres de Montevideo, et continuer à y cultiver ses fleurs, plutôt que de s’installer dans le palais présidentiel.

Google Maps indique : « Chacra (ferme) de José Pepe Mujica » à l’endroit de sa maison, à laquelle on accède par un chemin de terre. Tout autour, un fatras d’outils, de chaises en plastique, de plantes poussant de manière anarchique… Sous la galerie, des cageots de maïs séché. Dès que sa santé le lui permet, José Mujica laboure son champ avec son tracteur. Depuis la découverte d’un cancer de l’œsophage en avril – dont il est guéri, assure-t-il –, les cultures sont un peu à l’abandon.

Il a toutefois participé, en novembre, à deux rencontres dans le cadre de la campagne présidentielle du Mouvement de participation populaire, le parti qu’il a contribué à fonder en 1989. Son candidat, Yamandu Orsi, disputera dimanche 24 novembre le second tour face à la droite au pouvoir. Le 19 octobre, Mujica était sur la scène lors de la clôture de campagne du premier tour, arrachant des larmes à la foule quand il a dit se battre contre la mort et se trouver « à la fin du match », concluant : « Hasta siempre. »

José Mujica reçoit Le Monde dans sa bicoque nichée sous les arbres avec son épouse, l’ex-sénatrice et ex-vice-présidente Lucia Topolansky (2017-2020), au lendemain de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, le 6 novembre. Une victoire qu’il attribue à une « crise de la démocratie » : « Le fait que les Etats-Unis, le pays avec le plus fort taux de scientifiques, de penseurs, d’universitaires brillants, aient choisi quelqu’un comme Trump montre que la démocratie contemporaine est malade et ne donne pas de réponses à la complexité croissante de ce monde. »

Milei « va se détruire lui-même »

En face de l’Uruguay, en Argentine, l’ultralibéral et vociférant Javier Milei est arrivé au pouvoir en décembre 2023. Son élection n’étonne pas Jose Mujica. « Pourquoi Hitler a-t-il été élu en Allemagne ? L’hyperinflation rend les gens dingues [l’Argentine a clos l’année 2023 avec une inflation de 200 %]. La République de Weimar a été enterrée par l’inflation. Il dit vouloir détruire l’Etat, mais il va se détruire lui-même. Et l’Argentine va en payer un prix très élevé. »

Pepe et Lucia, 80 ans, se sont connus lorsqu’ils étaient militants tupamaros, guérilla qui a opté pour la lutte armée dans les années 1960 pour tenter – en vain – de contrer l’instauration d’une dictature (1973-1985) en Uruguay. Ils ont été séparés par la prison, où tous deux ont passé de longues années d’isolement et de tortures, et se sont retrouvés à leur libération, au retour de la démocratie, en 1985. Après ces quarante dernières années de vie commune, ils continuent de débattre de tout. Les voilà lancés sur le narcotrafic, l’impact sur la jeunesse, l’Etat chaque fois plus absent des quartiers populaires. Ce même Etat que Javier Milei, dans la voisine Argentine, veut découper à la tronçonneuse. Il faut au contraire, pense Lucia Topolansky, instaurer des politiques intégrales de travail, de logement, d’éducation, de santé.

On pourrait les croire isolés du monde depuis leur ferme au milieu de la pampa uruguayenne. Il n’en est rien. Le couple se tient informé de la marche du monde, et en parle avec passion. L’Europe – « qui plonge dans une espèce d’analphabétisme politique » et qui « vit désormais dans l’ombre des Etats-Unis et a perdu toute initiative politique », devenant « un jouet de l’OTAN » ; Gaza et « la responsabilité des Etats-Unis, seuls capables de résoudre le conflit », tandis que, selon lui, « c’est la politique colonialiste du gouvernement israélien qui fait le lit de l’antisémitisme ».

Après la lutte armée, Mujica et Topolansky ont contribué à construire un pays unique en Amérique latine, où domine la paix sociale et politique. « Nous avons lutté pour l’égalité, ce qui est une chimère, explique Mujica. Nous savons tous qu’il y a des gens plus égaux que d’autres. Nous avons dû adapter nos idées à la réalité et changer notre méthodologie. Nous avons adhéré à la lutte libérale de la démocratie, avec toutes ses limites, parce que nous ne pouvions pas faire autrement. »

« La liberté, c’est d’abord avoir une raison de vivre »

Le socialisme a-t-il été un échec ? « La voie des armes et la voie électorale vers la révolution ont toutes deux été prises, et ont toutes deux échoué », puisqu’un coup d’Etat a mis fin en 1973 à l’expérience démocratique de Salvador Allende au Chili, constate Lucia Topolansky. Mais « le capitalisme et ses millions de pauvres, ce n’est pas un échec, peut-être ?, ajoute-t-elle. La différence, c’est que la droite ne le reconnaît pas. Nous devons trouver un modèle entre tous. »

José Mujica ne croit plus à la dictature du prolétariat à laquelle il avait adhéré il y a cinquante ans : « Cela ne sert qu’à créer de la bureaucratie parasite et inefficace », comme à Cuba, pense-t-il. Il conspue les gouvernements tels que ceux du Venezuela et du Nicaragua qui disent être de gauche – « et ne le sont pas », précise Lucia Topolansky –, « jouent à la démocratie », mais ne respectent pas le résultat d’élections quand ils leur sont contraires.

Alors que Javier Milei a fait de la « liberté » son mantra, José Mujica et Lucia Topolansky en ont un concept bien différent. « Milei, souligne l’ancien président, voit les politiques d’équité comme une aberration. Les vieux, les orphelins, les pauvres, qu’ils se débrouillent. Ils trouveront bien tout seuls le moyen de survivre. Qu’est-ce que la liberté ? C’est d’abord avoir une raison de vivre. Ensuite, c’est avoir du temps pour faire ce qu’on a envie de faire. Mais si je dois passer ma vie à travailler pour consommer, je ne suis pas libre. La véritable liberté consiste à apprendre à vivre sobrement. Mais la société de consommation est un élément fonctionnel de l’accumulation capitaliste. »

Appel à la sobriété

Et cette culture de la consommation, pense-t-il, « est non viable » à long terme, car les ressources de la planète sont limitées. « En Uruguay, il y a trois millions et demi d’habitants, et nous importons 27 millions de paires de chaussures par an. Comme si on était des mille-pattes ! » Son appel à la sobriété n’est pas un simple discours. La maison de José Mujica et Lucia Topolansky se compose d’une chambre, d’une cuisine et d’un minuscule salon, faiblement éclairé par deux lampes surannées et tapissé de livres et de cadres. C’est dans ce dénuement quasi total, qu’il a reçu rois, présidents, stars et journalistes. Quand il dirigeait le pays, il a attribué la majeure partie de son salaire à une organisation contre l’habitat insalubre. A côté de la ferme, une école rurale a vu le jour grâce à ses dons.

« Mais nous ne sommes pas pauvres, assure-t-il. Penser que pour être heureux il faut être riche est une tragédie. Pour les [indigènes] Aymaras, celui qui est pauvre est celui qui n’a pas de communauté. Et moi je suis entouré ici par tous mes camarades. »

José Mujica, qui pendant son mandat a légalisé l’avortement et régulé la vente et la consommation de marijuana, oscille entre désespoir et optimisme. Désespoir, d’abord, face, selon lui, à une humanité qui n’aspire qu’à consommer, aveugle face au changement climatique et à la perte de la biodiversité. « [L’historien israélien Yuval Noaḥ] Harari m’a un jour dit qu’il avait peur que l’humanité n’ait pas le temps de réparer les désastres qu’elle a commis, que l’holocauste écologique s’abatte sur elle avant qu’elle ne puisse inverser la tendance. Parce que nous, les humains, nous savons parfaitement ce qu’il faut faire, mais nous ne le faisons pas. Nous mourons les yeux ouverts. »

Ne pas s’accrocher au pouvoir

Les gauches voient-elles le désastre s’approcher ? « La gauche n’a pas pu faire non plus de révolution culturelle, constate-t-il. Elle est accrochée au système. » Il est l’un des rares anciens dirigeants à reconnaître ses manquements. « L’amélioration des indicateurs sociaux en Uruguay [réduction de la pauvreté et des inégalités, du travail informel, augmentation des salaires…] a été le fruit de notre labeur, le mien, et celui de beaucoup d’autres. Cependant, nous avons fait des consommateurs, mais nous n’avons pas fait des citoyens, regrette-t-il. J’appartiens à une génération qui pensait qu’en changeant les relations de production et de distribution, on changerait la société. Qu’on aurait un homme nouveau. Nous nous sommes trompés. Nous n’avons pas su donner à la culture le rôle qu’elle devrait avoir. Nous avons surestimé le rôle de l’économie. »

A la question de savoir comment il aurait fallu faire, il admet simplement : « Je ne sais pas. Ça fait partie de la lutte qui vient. » Car Mujica est aussi plein d’optimisme face à la jeunesse. La « lutte qui vient », c’est celle des jeunes.

Hors de question donc de s’accrocher au pouvoir. « La bêtise humaine est de se croire indispensable et de ne pas se rendre compte que le vieil arbre fait de l’ombre et doit s’écarter pour les jeunes pousses. J’ai toujours dit que le meilleur dirigeant n’est pas celui qui en fait le plus, mais celui qui laisse des remplaçants qui feront mieux que lui. »

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

Science et Vie (site web)
dimanche 24 novembre 2024 - 18:01:46 675 mots

"Nicole", le grand requin blanc qui a intrigué les scientifiques avec sa migration transocéanique

Auriane Polge

Les grands requins blancs, véritables nomades des mers, intriguent par leurs migrations océaniques impressionnantes. Voici un aperçu de ces voyages fascinants.

EN BREF

En novembre 2003, Nicole, une femelle requin blanc, a parcouru 11 100 kilomètres de l'Afrique du Sud à l'Australie en 99 jours.

Les migrations des grands requins blancs, comme celle de Nicole, jouent un rôle crucial dans l'équilibre des écosystèmes marins et la survie de leur espèce.

La conservation transfrontalière est essentielle, nécessitant des collaborations internationales et des corridors maritimes protégés pour sauvegarder ces prédateurs majestueux.

[Article déjà publié le 21 avril 2024]

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Les grands requins blancs, véritables géants des mers, suscitent admiration et crainte à travers le monde. Ces prédateurs majestueux, connus pour leur taille impressionnante, dominent les territoires marins qu'ils habitent. Non seulement ils dominent les océans, mais ils effectuent aussi des migrations extrêmement longues et rapides. Ces voyages incroyables leur permettent de répondre à leurs besoins vitaux et d'assurer la survie de leur espèce.

Le cas de Nicole : requin blanc femelle au parcours fascinant

En novembre 2003, Nicole, une femelle requin blanc nommée en l'honneur de l'actrice Nicole Kidman, a reçu un dispositif de suivi de la Wildlife Conservation Society. Fixé sur son aileron dorsal, ce dispositif recueille des informations précieuses sur sa vitesse et ses mouvements sans stresser l'animal. Nicole a réalisé une migration transocéanique remarquable, parcourant 11 100 kilomètres de l'Afrique du Sud à l'Australie en 99 jours.

La réapparition surprise de Nicole en Afrique du Sud en août 2004 a étonné les chercheurs et a remis en cause les schémas migratoires des grands requins blancs jusqu'alors admis. Cet incident a suggéré une plus grande interconnexion entre les populations de requins, réparties dans diverses régions.

Il a également accentué la nécessité d'adopter des politiques de conservation globales et efficaces. Ces mesures sont essentielles pour protéger ces requins, particulièrement vulnérables à la pêche en haute mer.

Le périple du requin blanc : stratégies de survie et migration

Bien que les grands requins blancs soient des migrateurs impressionnants, ils ne sont pas seuls dans cette catégorie. Par exemple, la sterne arctique parcourt annuellement jusqu'à 96 000 kilomètres entre l'Europe et l'Antarctique, témoignant de l'incroyable adaptabilité de diverses espèces face à des conditions extrêmes.

Le voyage de ce grand requin blanc, Nicole, sert de modèle précieux pour étudier leur comportement migratoire et leurs stratégies de survie. Cette recherche ouvre des voies pour comprendre comment ces requins utilisent les courants océaniques et les champs magnétiques terrestres pour s'orienter. Elle aide également à évaluer l'impact du changement climatique et des activités humaines sur leurs schémas migratoires.

La migration des grands requins blancs affecte aussi profondément les écosystèmes marins. En tant que prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, ces requins maintiennent l'équilibre des populations marines. Ils régulent les populations de phoques et de lions de mer, contribuant ainsi à la santé des habitats comme les forêts de varech, cruciales pour plusieurs espèces marines. Les trajets migratoires des requins et leur présence saisonnière influencent donc la biodiversité et la productivité des océans.

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Les défis de la conservation transfrontalière

Les migrations transocéaniques des grands requins blancs présentent des défis majeurs pour leur conservation. Il est essentiel de collaborer à l'échelle internationale. Créer des corridors maritimes protégés le long des routes migratoires peut réduire les risques de capture accidentelle et d'autres dangers humains.

Des accords internationaux, comme ceux de la Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS) et de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES), sont cruciaux. Pour réussir ces initiatives, il est crucial de bien comprendre les habitudes migratoires des requins. En outre, une volonté politique et des ressources adéquates sont nécessaires pour les mettre en œuvre correctement.

Via : iflscience

Cet article est paru dans Science et Vie (site web)

Le Nouvel Obs (site web)
L'oeil d'EcoloObs, samedi 30 novembre 2024 - 09:36 799 mots

Y a-t-il vraiment un « backlash » écolo ?

Le Nouvel Obs

Après une décennie qui a vu la question environnementale gagner en légitimité, les signaux contraires se multiplient depuis deux ans. Mais, en dépit des outrances des anti-écolos, la bataille n'est pas perdue.

Depuis quelque temps, les acteurs de l'écologie ont un mot à la bouche : le « backlash » (« contrecoup » en anglais). Utilisé par les féministes américaines des années 1990 confrontées à la contre-révolution conservatrice qui remettait en cause leurs avancées, le terme a été importé dans le champ écologique pour décrire un phénomène du même ordre : après une décennie fastueuse, qui a vu la question environnementale gagner en légitimité (Accords de Paris, manifs climat, Green Deal européen...), les signaux contraires se multiplient depuis deux ans.

Quelques exemples : la réautorisation du glyphosate en France et des chaudières au gaz en Allemagne ; le recul des ventes de voiture électrique ; l'émergence d'un populisme anti-écolo dans les médias de droite ; la poussée de l'extrême droite en Europe ; triomphe de Trump qui a fait campagne sur ce thème...

Il y a deux façons d'interpréter ces reculs. On peut estimer que ce sont les effets logiques d'un retournement de l'opinion, devenue sincèrement hostile à la transition écologique : après tout, c'est le fonctionnement normal d'une démocratie. Mais on peut aussi juger que les difficultés engendrées par ce profond changement de société sont habilement instrumentalisées par certaines forces médiatiques et politiques pour faire avancer leur propre agenda anti-écolo : c'est le schéma classique du populisme.

Pour trancher, et savoir ce que les Français en pensent vraiment,il faudrait être dans leur tête. C'est le rôle dévolu aux sondages. Regardons-en quelques-uns.

Dans la dernière étude en date, réalisée par Ipsos pour le compte d'EDF , on lit que 66 % personnes interrogées se disent « plutôt ou très préoccupées » par la question climatique, contre 71 % il y a deux ans. Et que 45 % sont disposés à adapter leur mode de vie, ce qui est 5 % de moins qu'il y a cinq ans. De quoi, a priori, confirmer la thèse du recul. Mais allons plus loin.

On y apprend aussi que 48 % d'entre elles placent le climat au quatrième rang des préoccupations des sondés. C'est décevant ? Pas forcément si l'on regarde en détail les trois sujets qui devancent le climat. « Le coût de la vie » qui arrive en tête à 65 % ? Quand on sait les fins de mois difficiles d'une bonne partie des Français, ce n'est pas illogique. Même chose pour « le système de santé » , en deuxième position à 54 % : quoi de plus normal que l'état désastreux de l'hôpital et les déserts médicaux passent au premier plan ? Quant à la question de « la délinquance, la criminalité » ,en troisième position à 52 %, on pourrait plutôt s'étonner qu'elle ne soit pas plus élevée, si l'on se rapporte à la publicité délirante qui est donnée à chaque fait divers.

Autre chiffre mis en avant par les analystes d'Ipsos : 43 % des sondés pensent que l'on devrait donner la priorité à l'environnement même si cela ralentit la croissance, contre 36 % qui pensent l'inverse. C'était respectivement 50 % et 26 % en 2019. Encore un recul... Mais si l'on songe qu'entre-temps, il y a eu le Covid, la guerre en Ukraine, l'envolée des prix de l'énergie, ne peut-on dire que le souci de l'environnement résiste admirablement ?

Il est impossible ici de synthétiser toutes les enquêtes existantes sur le sujet. On se contentera donc d'en citer deux autres. Sortie elle aussi ce mois-ci, l'enquête réalisée par BVA Xsight indique que « 83 % des Français se disent particulièrement inquiets par l'impact potentiel du changement climatique sur leur vie future et 80 % d'entre eux reconnaissent qu'ils devront modifier leur mode de vie ». Et, en mai 2023, dans une enquête de l'Ademe et du Credoc , 82 % des Français souhaitaient que la lutte contre le réchauffement climatique mobilise autant de moyens que la crise du Covid-19.

Ces chiffres ne sont que des coups de sonde dans la masse des données disponibles, mais il me semble qu'on peut tout de même en déduire un enseignement en deux temps. Premier temps : il y a un accord très large sur la gravité du constat et sur l'ampleur des mesures à prendre. On est donc loin d'un « backlash généralisé ». Il ne faut donc pas se laisser impressionner par les outrances des anti-écologistes : non, la bataille n'est pas perdue.

Deuxième temps : malgré son importance, l'environnement ne saurait masquer les autres sujets d'inquiétude. Le discours écologiste table souvent sur une « prise de conscience » qui conduirait les individus à « changer leurs comportements » comme par magie, du jour au lendemain, reléguant les autres sujets. Mais ce récit est un mythe, les choses ne se passeront pas comme ça. Et c'est bien ce qui, à mes yeux, se dégage de ces sondages : au lieu d'appeler à des «  petits gestes  », il est temps que les gouvernements engagent enfin de véritables changements structurels.

Cet article est paru dans Le Nouvel Obs (site web)

Challenges (site web)
vendredi 29 novembre 2024 - 16:55 UTC 908 mots

Comment le gouvernement veut mieux gérer son patrimoine immobilier

Eugénie Barba

Après la publication d'un rapport critique de la Cour des comptes sur l'actuelle gestion du patrimoine immobilier de l'Etat, le gouvernement envisage de créer une foncière. Un amendement a été déposé en ce sens dans le cadre du projet de loi des finances 2025.

C'est une réforme qui est dans les tuyaux depuis des mois. En mars dernier, l'ancien ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, lançait l'ouverture de travaux autour d'un projet de création d'une foncière pour l'immobilier de l'État. L'objectif ? « Aboutir à une gestion immobilière responsable, durable et sobre sur l'ensemble du territoire », expliquait le ministère. Un défi de taille puisque le patrimoine immobilier appartenant à l'Etat représente 94 millions de m² de bâtis dont 23 millions de m² de bureaux.Lire aussiQuand les communes vendent leur patrimoine immobilier pour renflouer leurs caissesEn parallèle, les députés François Jolivet (Horizons) et Kévin Mauvieux (Rassemblement National) ont rendu un rapport parlementaire à la mi-novembre pour évaluer la politique immobilière de l'État. Résultat : le rapport pointe « une connaissance lacunaire des actifs et une gouvernance éclatée ». « Il apparaît souhaitable de mener à bien rapidement une réforme de la gestion immobilière de l'État », est-il préconisé.Un bilan peu glorieux qui a amené le gouvernement à déposer un amendement au projet de loi de finances 2025 (PLF), discuté et amendé par le Sénat depuis le 25 novembre. Ce texte prévoit ainsi de créer une foncière d'Etat pour mieux gérer son patrimoine immobilier.Des loyers pour responsabiliserConcrètement, cet amendement vise à transformer l'Agence de gestion de l'immobilier de l'État (Agile) en établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), « au plus tard le 1er juin 2025 ». L'organisme, sous la tutelle de la direction de l'immobilier de l'État (DIE), aura donc pour mission de « gérer, entretenir, rénover, valoriser » une partie du patrimoine de l'Etat, ainsi que de le « mettre à disposition, à titre principal, des services de l'État ou ses opérateurs, en contrepartie du paiement d'un loyer », est-il écrit. Un modèle qui a notamment été adopté par plusieurs pays européens comme les Pays-Bas, le Danemark, et la Finlande ainsi que par des grandes entreprises comme La Poste et la SNCF.L'objectif de créer ce système de loyer ? « Responsabiliser » les occupants des lieux publics sur le bon usage des bâtiments. « Les ministères ne sont pas assez incités à optimiser leur utilisation de l'espace, à partager les bureaux, à être plus sobres, à réinvestir dans la rénovation énergétique, à valoriser le patrimoine qu'ils occupent », avait lancé l'ancien ministre Thomas Cazenave.Immobilier : transformer les bureaux en logements ? Un mirage plutôt qu'un miraclePar ailleurs, la foncière pourra décider de vendre certains bâtiments publics pour renflouer ses caisses et investir dans des travaux de rénovation nécessaire. Rien qu'en 2023, l'Etat a cédé 645 biens pour un total de 279 millions d'euros, en hausse de 37 % par rapport à 2022. L'ancienne école d'architecture à la Défense a par exemple été vendue pour 11 millions d'euros. Un bilan dont s'était félicité le gouvernement, fixant comme objectif de réduire de 25 % les surfaces de bureaux des services publics.« Une double peine »A la suite du dépôt de cet amendement, la CGT de la fonction publique a laissé entendre qu'elle suivrait de près l'avancée de cette réforme, sous réserve d'un vote favorable des parlementaires. Le syndicat s'interroge en effet sur l'impact financier qu'aurait celle-ci sur les finances des organismes publics. Les loyers réclamés pourraient diminuer le montant alloué aux « autres charges » pendant qu'en parallèle, une réduction des surfaces sera exigée, affectant le bon fonctionnement de l'établissement. « Une double peine », selon la CGT.« Au regard des enjeux financiers, il faut également s'interroger sur la transparence des décisions stratégiques qui seront prises. Prix des loyers, mutualisation des locaux, avancée des rénovations...Il faut que les parlementaires aient un droit de regard », souligne Fatem-Zahra El Fassi, maître de conférences en sciences de gestion et du management à l'Institut national universitaire Champollion, ayant travaillé sur la gestion de l'immobilier public face aux enjeux écologiques.Un « mur d'investissement »Malgré tout, la création d'une foncière fait partie d'une des trois pistes suggérées par la Cour des comptes en décembre 2023. Cette dernière a en effet rendu un rapport critique sur l'actuelle gestion du patrimoine immobilier de l'Etat. « La stratégie, l'organisation et les moyens actuels ne permettront pas de faire face aux enjeux majeurs et au mur d'investissement qui se présentent dans un contexte de nécessaire rationalisation du parc immobilier et de réponse au changement climatique », est-il noté.La Cour des comptes estime entre 140 et 150 milliards d'euros le coût des travaux de rénovation à engager à l'horizon 2050. Un montant qui impliquerait une augmentation sensible des dépenses de l'État en faveur de l'immobilier, soit 67 milliards d'euros à trouver sur la période 2024-2051. Cela reviendrait ainsi à dégoter 2,4 milliards par an alors que l'enveloppe annuelle totale de crédits budgétaires allouée à l'immobilier tourne autour de 9 milliards d'euros ces dernières années.Lire aussi40000 écoles à rénover en 10 ans : les collectivités sous pression face aux coupes prévues dans le fonds vertA noter que le gouvernement souhaite, à ce stade, mettre en place cette foncière de manière expérimentale pour 2025. Un premier transfert d'actifs portera sur les immeubles de bureaux occupés par les services du ministère des Finances et du ministère de l'Intérieur (hors police et gendarmerie) et sur des sites multi-occupants situés dans le Grand Est et en Normandie.

La Gazette des communes (site web)
mardi 10 décembre 2024 2574 mots

Ville apaisée : une stratégie en trois axes

Mobilité

Auteur associé

Et si la ville délaissait le tout voiture pour faire de la place aux piétons, aux vélos, aux transports en commun, en toute sécurité ? Déjà plusieurs expérimentations permettent de tracer un chemin vers cette ville apaisée. Et c'est une véritable stratégie qu'il faut mettre en place, avec la hiérarchisation du réseau de voirie, un plan de circulation, l'abaissement des vitesses. Et pour aller plus loin, des approches temporelles du partage de l'espace public et des actions sur la demande de déplacements.

Par Éline Allier-Sautel, directrice de projets aménagement de la voirie urbaine ; Joris Marrel, chargé de mission international du domaine mobilités ; Alexandre Fabry, directeur de projet politiques territoriales de mobilité et Florence Girault, directrice de projet services de mobilité et transition énergétique, Cerema

Planifier et concerter une stratégie d'apaisement

Une ville apaisée est un espace réorganisé pour favoriser la cohabitation harmonieuse des usagers en réduisant la circulation motorisée individuelle et en Favorisant d'autres mobilités (vélo, marche, transport en commun...), avec une attention particulière à l'accessibilité et à la sécurité des déplacements. Une ville apaisée nécessite de mettre en place un cocktail de mesures, générales ou localisées, à court ou plus long terme, et en complément avec d'autres politiques publiques - par exemple, l'adaptation au changement climatique.

Une ville apaisée profite à tous, et elle se construit aussi avec tous (territoires voisins, partenaires institutionnels, habitants et usagers réguliers de l'espace public) et en bonne intelligence avec les autres politiques publiques locales.

[caption id="attachment_960114" align="alignright" width="400"] Dans le centre-ville de Bourgoin-Jallieu en Isère, une aire piétonne a été aménagée avec un contrôle d'accès, un aménagement à niveau et des espaces de convivialité.[/caption]

Pour s'organiser dans le temps et l'espace, une démarche stratégique, mobilisant les outils de planification, est donc indispensable. Ainsi, le plan de mobilité (PDM) et le plan de mobilité simplifié (PDMS), mieux adapté aux villes petites et moyennes, permettent tout à la fois d'inscrire l'objectif d'apaisement et les travaux afférents dans un projet plus large autour de la mobilité des personnes et des biens, mais aussi d'organiser la démarche dans le temps par un phasage préétabli. Plus encore, ils favorisent, dès leur élaboration, les échanges avec les différents partenaires qui devront ou pourront être mobilisés dans ce projet. En effet, de multiples compétences peuvent être nécessaires (urbanisme, voirie, circulation, mobilités...), qui relèvent parfois d'institutions différentes (commune, intercommunalité, département, région ou syndicat intercommunal spécifique, par exemple). Sans être une garantie de bonne entente, ces outils ouvrent la porte à une gouvernance qui permet d'engager chacun des acteurs institutionnels. Parallèlement, ils sont aussi des supports de concertation, structurellement, en amont de leur adoption (ces plans sont soumis à un dispositif de concertation obligatoire).

Ces villes qui passent au 30 km/heure

Cette participation peut également être mise en place sur des projets spécifiques et propres à certains aménagements, en multipliant les formes de mobilisation des habitants : réunion publique, bien sûr, mais aussi focus group, balades urbaines, pour partager in situ l'impact des évolutions, ateliers ludiques ou créatifs...

De même, des phases d'aménagement provisoire ou saisonnier peuvent permettre de tester les propositions et d'ouvrir un échange plus nourri, à la fois du côté des habitants qui ont pu se rendre compte des impacts, positifs ou négatifs, de ces aménagements sur leurs pratiques, et, du côté des institutions, qui ont pu mesurer les effets des projets avant leur pérennisation.

Améliorer le cadre de vie avec des outils concrets

La ville apaisée repose sur une approche globale visant à Réorganiser la circulation et améliorer la qualité de vie. Pour cela, il est nécessaire de mettre en cohérence l'aménagement et l'apaisement des vitesses.

La première étape consiste à hiérarchiser le réseau de voiries à l'échelle des quartiers et de la ville. Cette hiérarchisation découle d'une réflexion sur les usages actuels et futurs de l'espace public, afin de l'adapter aux besoins des habitants. L'objectif est de rééquilibrer l'usage de l'espace en faveur des mobilités actives (comme la marche et le vélo) et des transports en commun, tout en limitant la place donnée à la voiture.

Le Plan de circulation est au coeur de cette stratégie. Il permet de rediriger le trafic de transit, composé de véhicules qui traversent la ville sans s'y arrêter, vers les voies du réseau primaire, conçues pour absorber ces flux. Il permet de restreindre ce trafic de transit inutile dans les zones résidentielles grâce à des modifications de sens de circulation, la création de zones piétonnes ou des voies à accès réservé. Des filtres modaux peuvent également être mis en place pour laisser passer uniquement les piétons, cyclistes, transports en commun et véhicules d'urgence. Des rues devant les écoles peuvent être piétonnisées et fermées temporairement ou définitivement à la circulation routière. Ces mesures permettent d'apaiser les quartiers, notamment autour des écoles et dans les centres-villes, où la sécurité des usagers vulnérables devient une priorité.

Une autre mesure clé, en parallèle de la réduction du trafic, est l'abaissement des vitesses. Certaines villes adoptent le 30 km/h, instaurent des zones limitées à 30 km/h, ou des zones de rencontre (où les piétons sont prioritaires), des aires piétonnes, des voies vertes... Une ville apaisée verrait idéalement la vitesse limitée à 30 km/h ou moins sur plus de 70 % de sa voirie, tout en gardant le cas échéant quelques axes structurants à 50 km/h, voire à 70 km/h.

En dehors des aires piétonnes et zones de rencontre, il est possible de mettre en place des passages piétons régulièrement, des pistes cyclables avec priorité aux cyclistes, et d'adapter les temps d'attente aux feux pour favoriser les modes actifs. Ces espaces de circulation apaisée renforcent la sécurité des usagers et améliorent la qualité de vie. Des dispositifs de modération de la vitesse peuvent soutenir ces aménagements. Ils se répartissent en plusieurs catégories :

Les dispositifs d'« auto-contrainte » pour renforcer la vigilance des automobilistes : priorité à droite, double sens cyclable... Les dispositifs d'alerte, souvent des signaux visuels et sonores : signalisation verticale, feu vert « récompense », etc. Les dispositifs d'apaisement de vitesses, obligeant par leur conception géométrique à ralentir : chicanes, écluses, ralentisseurs...

En parallèle, certaines zones autrefois dédiées à la voiture, comme les espaces de stationnement, peuvent être réaffectées à d'autres usages : mobilités actives ou partagées, plantations, surfaces désimperméabilisées... Ces transformations favorisent la convivialité et l'hospitalité dans les espaces publics. Ces différentes mesures combinées permettent notamment d'apaiser les centres-villes, les quartiers résidentiels, mais aussi les abords des écoles et les traversées de village. La cohérence entre l'aménagement urbain et l'abaissement des vitesses est essentielle pour repenser l'usage de l'espace public et créer un environnement sûr et fluide.

Une ville apaisée suppose également de développer des services de mobilité alternatifs à la voiture individuelle, pour en limiter l'usage. Ces services doivent être efficaces, facilement accessibles (notamment à pied et à vélo) et simples d'usage, pour les rendre attractifs et inciter au report modal.

La hiérarchisation des services de mobilité permet d'améliorer leur lisibilité par les usagers. L'offre de mobilité s'appuie notamment sur une armature structurante capacitaire (selon la taille de la ville : métro, tramway, bus à haut niveau de service...) reliant les principaux pôles générateurs de déplacements. Ces lignes ont une forte fréquence, une large amplitude horaire, une vitesse commerciale élevée, et bénéficient d'aménagements et de modalités d'exploitation qui leur permettent d'assurer une bonne régularité et la fiabilité des temps de parcours. Elles sont souvent complétées par une offre de bus qui irrigue les différents quartiers du territoire, voire par du transport à la demande mieux adapté aux zones périurbaines, pour lesquelles un transport régulier ne serait pas pertinent.

Intégrer ces services dans une offre unifiée et maillée, avec une tarification adaptée, facilitera l'intermodalité et les déplacements de porte-à-porte.

Le développement de services de location de vélos permet également d'augmenter le nombre de cyclistes, de favoriser le report modal pour les déplacements courts (2 à 10 km) ou d'améliorer la desserte des gares et pôles d'échanges multimodaux. Les modalités de location (libre-service, en station, free floating...) sont variées et sont à construire en fonction du public et des usages ciblés.

Il est également utile de proposer des services de mobilité partagée mutualisant l'usage des voitures en circulation (covoiturage), ou permettant d'utiliser un véhicule ponctuellement (autopartage). Ces services peuvent en effet permettre à certains ménages de franchir le pas vers la « dé- (bi) motorisation » et, ainsi, limiter la place dévolue à la voiture en ville.

Partager l'espace public avec l'approche temporelle

Les collectivités font souvent face à des choix complexes pour aménager leur territoire, surtout dans les rues où l'espace est limité. Une solution consiste à repenser le partage de l'espace public, non plus seulement de manière « spatiale », mais aussi en jouant sur les temps d'usage, pour rendre l'aménagement adaptable aux besoins selon les moments de la journée ou de l'année. Il existe différentes possibilités d'aménagement en matière de partage temporel :

Le changement temporel de statut zonal d'une rue ou d'un ensemble de rues : citons par exemple des rues fermées aux heures d'entrée/sortie devant les écoles, ou pendant certaines saisons (tourisme) ; Le partage temporel de voies de circulation : par exemple, un couloir de bus (en heures de pointe) peut également servir au stationnement (en heures creuses ou de nuit) ; La gestion temporelle du stationnement : par exemple, du stationnement de bus scolaire durant l'année dédié aux voitures l'été.

[caption id="attachment_960119" align="alignright" width="400"] À Basse-Goulaine (Loire-Atlantique), une zone de stationnement

Se transforme en voie de bus selon l'heure et le jour de la semaine.[/caption]

Certains modes de partage temporel des espaces publics sont déjà d'utilisation courante pour réduire le trafic en centre-ville, promouvoir les modes actifs, faciliter la circulation des transports en commun et améliorer le cadre de vie et la sécurité des usagers.

Pour aller plus loin, les collectivités locales peuvent aussi mettre en place des politiques temporelles pour tenter de réguler la complexité croissante des temps de vie individuels et collectifs. Elles sont mises en oeuvre par des services dédiés, les « bureaux des temps ». En voici quelques exemples :

Favoriser le télétravail, y compris en décalant l'arrivée au bureau après ou avant les heures de pointe ; Décaler les horaires pour lisser les heures de pointe et réduire la congestion sur la route ou dans les transports collectifs ; Déployer des espaces de coworking ou des tiers-lieux pour réduire les déplacements de leurs usagers, notamment dans les territoires les moins denses ; Renforcer le « chrono-aménagement » en cherchant à rapprocher les lieux de résidence et d'activité des populations ; S'appuyer enfin sur des mesures de management de la mobilité pour changer durablement les comportements de mobilité.

Agir pour changer les comportements

Un dernier levier important pour apaiser la ville consiste, à côté des actions sur l'aménagement et sur l'offre de transports, à mobiliser des leviers ciblant spécifiquement la maîtrise de la demande de mobilité. C'est ce que propose en particulier le management de la mobilité (MM). Grâce à des outils visant spécifiquement l'autosolisme, le MM se donne l'objectif de parvenir à changer les comportements de mobilité dans une double direction : en réduisant voire en supprimant les mobilités non nécessaires, et en amenant les personnes à utiliser des modes décarbonés lorsque le déplacement ne peut être évité. Proposant des mesures légères ou « douces » - par opposition aux mesures « dures » d'investissement dans les réseaux et services de transports -, les outils du MM sont divers. Ils reposent principalement sur des mesures d'organisation (conseil en mobilité, télétravail, bureaux des temps...), de communication et de sensibilisation (campagnes ciblées, coaching vélo, information multimodale, marketing individualisé...) ou de planification (plans de mobilité employeurs, politiques de stationnement, approches globales urbanisme-transports...). Certains outils matérialisent plus particulièrement le MM dans les territoires, à l'instar des centrales de mobilité ou du forfait mobilités durables (FMD). Ainsi, les centrales ou « maisons » des mobilités permettent de prodiguer de l'information sur les différents modes de transport disponible, de proposer des tickets de transports collectifs ou des locations de vélos, voire des prestations d'accompagnement personnalisé ou de formation pour essayer d'autres modes que la voiture. Le FMD, pour sa part, vise à soutenir la bascule des salariés vers des modes plus écologiques (modes actifs, covoiturage...) en permettant aux employeurs de verser une gratification financière et défiscalisée, qui reste cependant facultative. Face au besoin de massifier les politiques de maîtrise de la demande, le MM évolue désormais vers de nouveaux publics à accompagner (territoires ruraux, banlieues) et propose de nouvelles formes d' (inter-) actions, via des applications de coaching digital ou des « serious games » notamment.

Ce dossier se poursuit avec L'entretien à deux voix Du président de la communauté de communes du Clunisois, Jean-Luc Delpeuch, et de Juliette Grolée, chargée de mission mobilité.

Le Devoir
Éditorial, samedi 14 décembre 2024 675 mots, p. B10

Sur la mission première de notre société d’État

Johanne Dion ; Alain Deneault

Sous couvert de «décarbonation»— soit la diminution de la quantité d’émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par la combustion de combustibles fossiles —, on détourne Hydro-Québec de sa mission première, celle, essentielle, d’assurer un service fiable, à un coût raisonnable. Cela, avec tous les risques que cela comporte.

Il existe en droit administratif une notion appelée «test de l’investissement prudent», qui oblige le fiduciaire à investir l’argent qui lui est confié comme si c’était le sien.

Bien qu’on ne puisse que saluer — prudemment — la conclusion d’un nouveau partenariat énergétique entre Terre-Neuve et le Québec, pour la production hydroélectrique au Labrador, on est en droit de se demander, plus généralement, si le (pharaonique) Plan d’action 2035 «Vers un Québec décarboné et prospère»de Michael Sabia et les milliards injectés dans la filière batterie — «un choix industriel qui n’est assurément pas le bon pour le Québec», selon l’économiste Frédéric Laurin — et dans des technologies immatures, coûteuses et inefficaces — on pense ici à l’hydrogène «vert», au captage et au stockage du carbone, etc. — rencontreraient les standards de ce test. Il est permis d’en douter.

En réponse aux changements climatiques, les stratégies d’adaptation doivent, selon nous, être préférées aux mesures d’atténuation. Pour mémoire, l’atténuation traite des causes du changement climatique — présumément l’accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère — alors que l’adaptation concerne les impacts du changement climatique.

En soi, continuer à privilégier l’efficience, l’efficacité, l’économie et la sobriété en général est plus que souhaitable. Mais engager temps, effectifs et ressources, au niveau local, dans le but premier de diminuer les GES, avec les incertitudes significatives qui prévalent dans la science du climat et, parallèlement, le peu d’engagements de certains pays à travailler en ce sens, paraît, à court terme, plus que hasardeux. Comment, pourra-t-on, par ailleurs, mesurer l’impact réel de ces investissements, leur contribution spécifique à la «décarbonation»et leur incidence ultime sur le climat futur ? Prudence, donc… Dans le contexte où les ressources de l’État sont limitées — on annonce un déficit record de 11 milliards en 2024-2025 — et où le gouvernement doit pouvoir continuer à mener concurremment ses autres missions que sont l’éducation, la santé, la protection sociale, etc., les mesures d’adaptation, bien ciblées et économes, sont susceptibles de livrer des résultats plus tangibles.

Hydro-Québec investira des sommes considérables pour gagner en résilience (ce qui doit être LA priorité !), en faisant évoluer la conception et la gestion de son réseau et en optimisant le remplacement et la modernisation de ses actifs. Les municipalités, qui sont aussi sur la ligne de front, réclament, à juste titre, un appui gouvernemental pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques. Plusieurs autres mesures porteuses, bien adaptées au milieu récepteur, peuvent être mises en avant:amé- liorer la sécurité alimentaire par la culture en serre et le rajustement des méthodes de culture, réduire la consommation d’eau d’industries grandes utilisatrices, etc.

Et, assurément, la transition énergétique ne doit pas consister, comme on le propose actuellement, en une addition énergétique, qui risque d’être coûteuse. Selon une étude récente, il faudrait prévoir une hausse tarifaire de 65 % à 75 % cumulativement sur 11 ans, soit 5 % à 6 % par an ! À ce titre, le gouvernement doit, dès à présent, décliner tout accueil de nouvelles entreprises énergivores et Hydro-Québec, qui entend quintupler ses ventes aux centres de données dans la prochaine décennie, réajuster ses plans.

Finalement, le maintien d’un mix énergétique «sobre», voire décroissant, qui table aussi bien sur les énergies renouvelables que sur les énergies fossiles, nous semble un choix avisé et bien «adapté»dans le contexte actuel de grande instabilité, géopolitique, climatique, cybernétique, etc. Imaginons seulement un prochain verglas sans chauffage, sans transports et sans services publics ! La première milite au sein de Collectif Entropie, un regroupement citoyen ; le second est professeur de philosophie à l’Université de Moncton à Shippagan.

LIBRE OPINION

L'assurance en mouvement (site web réf.) - L'assurance en mouvement
10 décembre 2024 613 mots
Fonds CCR-F : investir dans la résilience climatique

La Caisse Centrale de Réassurance et Starquest lancent le CCR-F, un fonds dédié au développement de solutions innovantes pour contrer les risques climatiques Fonds CCR-F : investir dans la résilience... Voir l'article

Boursorama (site web réf.) - Boursorama
12 décembre 2024 3297 mots
SCOR met à jour la stratégie Forward 2026 : SCOR confirme ses objectifs principaux et son ambition de créer une valeur significative en 2025-2026

Communiqué de presse 12 décembre 2024 - N° 19 SCOR met à jour la stratégie Forward 2026 SCOR confirme ses objectifs principaux et son ambition de créer une valeur significative en 2025... Voir l'article

Acteurs Publics
À la une, mardi 19 novembre 2024 928 mots

“Le système des agences crée par nature de l’irresponsabilité et de l’impuissance politique”

La Fondation Concorde vient de publier un rapport intitulé "Débureaucratiser", où elle avance une série de propositions afin de "réduire la dépense publique" et "relancer la croissance". Le think tank libéral y recommande notamment de supprimer "une partie notable" des agences. Extrait.

L'État a été démembré par l'attribution de nombre de ses missions à des agences dont le budget s'élève à 80 milliards d'euros. Ce mode de gestion est régulièrement mis en cause par la Cour des comptes qui estime que le gouvernement devrait s'interroger régulièrement sur la justification du recours à ce mode de gestion du service public, qui s'accompagne de modalités de financement dérogatoires aux principes budgétaires en particulier en ce qui concerne l'affectation de taxes.

Ce modèle est structurellement plus coûteux que la gestion administrative pour plusieurs raisons. L'État crée ces agences "pour se donner de la souplesse", c'est-à-dire contourner ses propres règles. Cela permet évidemment d'échapper aux règles de rémunération de l'administration. Les frais fixes de gestion (gestion RH, comptabilité, finance...) renchérissent beaucoup les coûts de ces agences, en particulier les petites. Une taxe affectée ne suit pas les fluctuations des besoins de l'agence qu'elle finance. Si elle apporte trop de fonds, l'agence augmente systématiquement ses dépenses pour éviter qu'on réduise son montant. Ce système entraîne forcément un doublonnage de compétences entre l'administration qui joue un rôle de maître d'ouvrage et l'agence qui joue un rôle de maître d'oeuvre.

Ce système affaiblit le fonctionnement et la crédibilité de l'État. Il génère un émiettement des responsabilités.

Ce système maître d'ouvrage-maître d'oeuvre est fondé dans le secteur privé sur la mise en concurrence des maîtres d'oeuvre qui est inexistante dans le système administration-agence. Elle n'a donc pas lieu d'être. La régulation de la dépense des agences par l'administration fait aussi défaut : seuls 21 % des 500 organismes sont en contrat de performance, selon la Cour des comptes.

Au-delà des surcoûts, ce système d'agence affaiblit le fonctionnement et la crédibilité de l'État. Il génère un émiettement des responsabilités. On l'a observé dans les travaux de la commission parlementaire Covid-19. Les parlementaires ne sont pas parvenus à identifier les responsables des pénuries de masques, de tests, de médicaments qui ont causé des milliers de morts entre la direction générale de la santé, les ministres, le Conseil scientifique, Santé Publique France, la Haute Autorité de santé, le Haut Conseil de la santé publique, la Conférence nationale de la santé, le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale... Chacun estime avoir rempli sa mission, c'est-à-dire avoir scrupuleusement respecté les règles...

Les entreprises sont également confrontées à la multiplicité des interlocuteurs étatiques. Par exemple, pour les économies d'énergie, la direction générale des entreprises, le ministère de la Transition écologique, son administration et l'Agence de la transition écologique (Ademe), chacune de ces entités développant sa propre vision et sa propre politique. Le gouvernement vise la décarbonation de l'économie alors que l'Ademe vise l'économie de toutes les énergies, qu'elles soient carbonées ou décarbonées, en particulier l'électricité nucléaire décarbonée...

L'Ademe s'est construite comme un contre-pouvoir vis-à-vis de l'énergie nucléaire.

Ce double système administrations-agences crée beaucoup d'incertitudes autour des politiques et des décisions. Car ces agences tendent à devenir des contre-pouvoirs particulièrement forts du fait de l'asymétrie entre l'action politique régulée par l'élection et des autorités et agences inamovibles, concentrant l'expertise et soucieuse d'éviter tout risque vis-à-vis de l'opinion publique pour se perpétuer à l'infini. Elles font presque systématiquement de la politique en recherchant à s'assurer du soutien des associations et sont ainsi devenues de réels obstacles à la cohérence et à l'efficacité de l'action publique.

C'est particulièrement le cas dans le secteur de l'énergie où depuis ses origines, l'Ademe s'est construite comme un contre-pouvoir vis-à-vis de l'énergie nucléaire, ce qui l'a amenée à investir des sommes importantes pour faire la promotion d'une électricité 100 % renouvelable, à édicter des règles de construction qui favorisent le recours au gaz carboné pour le chauffage aux dépens de l'électricité décarbonée (parce que nucléaire).

Supprimer une partie notable de ces agences permettrait de réaliser d'importantes économies.

Le nouveau nucléaire est d'ailleurs particulièrement affecté par cette multiplicité des agences : ASN + IRSN (leur fusion a été votée à bon escient) + Autorité environnementale + Commission nationale du débat public + RTE + Ademe. Avec des résultats tout à fait surprenants : l'Autorité environnementale a "retoqué" la première étude d'impact pour la construction des deux premiers réacteurs sur le site nucléaire existant de Penly au motif qu'elle ne prenait pas en compte la remise en état du site si le projet n'aboutissait pas ! Pourtant, nous sommes en situation de guerre avec le conflit russo-ukrainien et de guerre contre le changement climatique... Résultat : il fallait cinq ans pour construire une centrale nucléaire en 1974, il en faut quinze maintenant. Ce système d'agences et d'autorités crée par nature de l'irresponsabilité et de l'impuissance politique qui minent la démocratie.

Supprimer une partie notable de ces agences permettrait donc de réaliser d'importantes économies tout en gagnant grandement en efficacité, en réactivité et en cohérence en supprimant un échelon administratif. Faut-il par exemple, en sus des services de l'administration, une Ademe de 1 000 personnes avec son budget de 4,2 milliards d'euros, son inspection générale, son agence comptable, son secrétariat général, sa direction déléguée à la transformation d'entreprise, sa cellule "Qualité transversalité RSE"... ? Nous estimons possible et souhaitable une réduction tendancielle de 4 % par an pendant cinq ans des dotations de l'État à ses opérateurs hors universités et recherche, soit une économie de près de 8 milliards d'euros en fin de période.

Le rapport de la Fondation Concorde

Cet article est paru dans Acteurs Publics

Challenges (site web)
lundi 18 novembre 2024 - 04:00 UTC 702 mots
Aussi paru dans
18 novembre 2024 - AFP Stories (français) Yahoo! Finance France (site web réf.) Free (site web réf.) Sciences et Avenir (site web) France 24 (site web réf.) La Croix (site web) Corse Matin (site web) AFP - Infos Françaises

Afrique du Sud: les manchots du Cap ont besoin de paix et de nourriture

AFP

Attraper un pingouin prend à peu près deux minutes à Mashudu Mashau, qui traque les blessures ou maladies signalées chez ces oiseaux de mer si attachants, désormais en danger "critique" d'extinction sur la péninsule du Cap. "Je prends mon temps. Je me baisse, parfois même je rampe, pour ne pas sembler menaçant", explique à l'AFP cet employé de la ville portuaire et touristique à la pointe sud de l'Afrique. Avec un collègue, "quand on est proches, on vise la tête et on la tient pour sécuriser" le manchot. Parfois, les pingouins noirs et blancs à l'âge adulte, plumes marron ébouriffées quand ils sont encore adolescents, se dandinent jusqu'à la route au-dessus de la plage et là, l'affaire se complique. "On en a eu un aujourd'hui... Il passait d'un côté d'une voiture garée à l'autre, l'enfer. On a fini par l'immobiliser", souffle cet homme de 41 ans, qui a consacré les huit dernières années à protéger l'espèce. Capturés et délicatement placés dans une boîte en carton, ils sont envoyés dans un dispensaire spécialisé où ils sont soignés avant d'être relâchés.Mais les défenseurs de la nature craignent que leurs efforts ne suffisent pas à enrayer le déclin du manchot du Cap, classé en octobre parmi les espèces en "danger critique" d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). "On peut se donner corps et âme. Mais s'il n'existe pas d'environnement sain pour eux, c'est presque vain", souligne le vétérinaire David Roberts, du centre de soins géré par la Fondation d'Afrique australe pour la conservation des oiseaux côtiers (SANCCOB).Il reste moins de 10.000 couples reproducteurs en Afrique australe, principalement en Afrique du Sud, contre 42.500 en 1991, et leur extinction à l'état sauvage est prévue d'ici 2035.- "Affamés" -Les facteurs sont nombreux: manque de nourriture, changement climatique, perturbations accrues, maladies ou marées noires. Pour Allison Kock, biologiste marin des parcs nationaux, la plus grande menace est liée à leur alimentation: "S'ils sont affamés", notamment de sardines ou d'anchois, "ils ont tendance à abandonner leurs efforts de reproduction". En conséquence, les autorités ont imposé une interdiction de la pêche commerciale autour de six colonies de manchots pour dix ans dès janvier. Mais SANCCOB, ainsi que BirdLife, une autre ONG environnementale, ont porté plainte contre le gouvernement, arguant que les zones interdites à la pêche ne sont pas assez vastes. "Idéalement, on voudrait qu'il y ait plus de poissons dans l'océan, mais ça, nous n'y pouvons rien. Donc nous demandons de limiter la concurrence directe pour les poissons restants entre les pêcheries industrielles et les pingouins", explique à l'AFP Katta Ludynia, responsable recherche à la SANCCOB.Pour l'association de pêche pélagique sud-africaine, "la pêche industrielle a un impact" limité par rapport à d'autres facteurs, notamment environnementaux, comme "l'abondance fluctuante" des sardines et anchois qui les nourrissent.Une audience est prévue en mars mais un accord à l'amiable pourrait être trouvé avant, espère le nouveau ministre de l'Environnement. D'autres initiatives contribuent aux efforts pour sauver le manchot du Cap, notamment des nids artificiels pour augmenter le taux de reproduction.Leur nouveau statut de menace "critique" d'extinction peut aider mais aussi nuire: Elle devrait se traduire par davantage de financements pour les protéger... Mais aussi plus de touristes, qui souvent les perturbent. "Les manchots sont très sensibles" et les gens se rapprochent dangereusement, parfois "avec leurs perches à selfies", souligne Arne Purves, qui travaille à la conservation côtière de la ville. Le tourisme est un secteur vital pour l'Afrique du Sud et les manchots du Cap ont rapporté des dizaines de millions de dollars au pays l'an dernier, selon une étude récente. Pour les défenseurs de première ligne, comme Mashudu Mashau, ce coup de projecteur est bienvenu. "Ces dernières années, il n'y en avait que pour les rhinocéros", menacés par le braconnage, note-t-il, espérant "le même respect et la même assistance". Car l'urgence n'est pas juste de sauver les pingouins maladroits sur terre et à la nage si gracieuse, mais tout un écosystème dont les humains font partie. Si "les manchots se portent bien, nous en profitons aussi".

Le Figaro (site web)
vendredi 22 novembre 2024 - 12:21 UTC +01:00 860 mots

Bordeaux

Malgré des vents contraires, Flying Whales veut faire décoller ses premiers dirigeables géants à l’hélium dès 2027

Le Figaro avec AFP

Ce projet contesté, qui prévoit de raser des hectares de forêt au cœur d’une zone humide de grande dimension, a déjà empoché des centaines de millions d’euros d’argent public.

Lesté de défis industriels et d'interrogations environnementales (avec notamment la destruction prévue de dizaines d’hectares de forêts), le constructeur de dirigeables de fret Flying Whales vise malgré tout un premier vol en 2027, avec plusieurs années de retard, assurant que ce projet franco-canadien permettrait de «décarboner le transport» de charges lourdes.

Un précédent calendrier prévoyait un premier modèle en 2023, suivi d'un vol inaugural «début 2024» pour le LCA60T, dirigeable rigide de 200 mètres de long et d'une capacité de 60 tonnes. Mais ce planning s'est allongé, entre difficulté de récréer une filière industrielle pour ces aéronefs passés de mode, et des contraintes environnementales, retardant la construction d'une usine d'assemblage en Gironde. «Notre raison d'être, c'est de décarboner le transport et désenclaver les zones enclavées», plaide Vincent Guibout, directeur général de cette société de 250 employés.

Dans un marché disputé par l'américain LTA Research ou les Britanniques d'HAV, Flying Whales («Baleines Volantes») cible les zones montagneuses ou forestières, où son appareil pourrait charger et décharger en vol stationnaire, sans installations au sol. Le LCA60T devrait permettre, par exemple, une économie d'émissions carbone d'environ 70% pour la livraison d'une pale d'éolienne par rapport au transport routier, selon le constructeur.

Sur un financement total de 450 millions d'euros, Flying Whales a déjà rassemblé 230 millions entre levées de fonds et financement public , notamment de l'État français, de la région Nouvelle-Aquitaine ou du Québec, en attendant des capitaux australiens en 2025. Lancé en 2017, le développement se poursuit avec la construction de pièces à assembler et tester. Quatre pilotes d'essai ont été formés. «On a toutes les briques», assure Vincent Guibout, malgré d’importants doutes sur la faisabilité de tels dirigeables, notamment mis en avant par une enquête de Radio France.

«Le risque reste grand»

L'aéronef disposera d'une sorte de «trompe» pour pomper de l'eau et lester l'appareil en ballast à mesure qu'il déposera sa charge. Un point crucial en raison du transfert de masse... mais «des technologies ultra-classiques», déjà utilisées dans le treuillage ou le nucléaire, répond le dirigeant. Le choix de l'hélium, gaz inerte, garantirait davantage de sécurité que l'hydrogène, inflammable, un choix à six millions d'euros par appareil, sans compter les déperditions, contre 100.000 euros. Flying Whales met en avant la présence à son capital d'Air Liquide pour «sécuriser l'approvisionnement d'hélium».

Autre défi, la question de la vulnérabilité au vent et aux intempéries de cette large structure de 180.000 m³ volant à 100 km/h sur 1000 kilomètres. «Des progrès technologiques énormes doivent permettre de faire des dirigeables bien meilleurs qu'il y a 100 ans», envisage Olivier Doaré, enseignant-chercheur en mécanique à l'École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA), décrivant un marché «de niche, intéressant mais pas dans tous les usages».

Reste à rebâtir une filière de fournisseurs. Après la catastrophe du Hindenburg en 1937 aux États-Unis, détruit par un terrible incendie lors de son atterrissage, «le savoir-faire a disparu en 1945», souligne Nicolas Caeymaex, ex-directeur opérationnel d'un projet concurrent baptisé Flywin, finalement abandonné. Et reste à obtenir la certification d'autorités aériennes parfois frileuses face aux «ruptures technologiques», rappelle-t-il. «Flying Whales évolue de manière favorable mais le risque reste grand.»

32,5 hectares de zones humides menacés

«C'est une nouvelle filière aéronautique que l'on crée», une «révolution technologique», veut croire Alain Rousset, président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine , farouche défenseur de cette entreprise dans laquelle il a investi de longue date d’énormes sommes d’argent public émanant de la collectivité. «On est sur des temps longs», comme pour Ariane ou l'Airbus A380, se défend Vincent Guibout, qui prévoit une commercialisation entre 2028 et 2029, à un prix catalogue de «quelques dizaines de millions d'euros».

Pour l'heure, le projet rencontre une difficulté plus terre à terre, avec des retards de construction de l'usine de Laruscade (Gironde). En 2023 puis 2024, l'Autorité environnementale (AE) a émis des avis très défavorables, en raison de «l'importance des atteintes aux milieux naturels et aux espèces protégées». L’AE regrette «un impact très fort sur le patrimoine régional», avec la destruction de 58 hectares d’habitats naturels (dont 90% de milieux arborés) et des risques encourus pour 32,5 hectares de zones humides, dont la préservation est essentielle pour lutter contre le changement climatique.

Le groupe écologiste au conseil régional s’est fait l’écho de ces craintes et a dénoncé à son tour «la destruction de 75 hectares d'habitats naturels». Mais l'exécutif socialiste, sous la coupe d’Alain Rousset, évoque une simple «suspicion» de présence du vison d'Europe (en danger critique d’extinction) et refuse d’envisager un autre site déjà défriché ou moins sensible, insistant sur la nécessité de développer économiquement le nord de la Gironde et mettant en garde sur un retard «préjudiciable» en cas de changement de site. «Réindustrialiser, ça veut dire faire des compromis» , martèle Vincent Guibout.

Voir aussi :

Une start-up bordelaise transforme des huîtres en biocapteurs pour mesurer la pollution de l’eau

Gironde : cédant à la pression des agriculteurs, la préfecture prolonge l’épandage de fertilisants azotés

Déviation de Beynac : le chantier près d’un des plus beaux villages de France finalement autorisé par la préfecture

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

La Tribune (site web)
TRIBUNES, mercredi 11 décembre 2024 - 07:14 UTC +01:00 875 mots

La dette financière et écologique exige une politique aérienne plus responsable

Hubert Dejean de la Batie, Julien Deveze et Nicolas Pavlovic

OPINION. Dans le budget 2025, la taxe « Chirac » sur les billets d'avion pourrait être doublée et c'est l'occasion de marquer un tournant dans la contribution du transport aérien aux finances publiques. Par Hubert Dejean de la Batie, Vice-Président de la Région Normandie, Secrétaire national Les Centristes en charge du Développement durable et Vice-Président d'Ecologie Positive ; Julien Deveze, Délégué national au projet Les Centristes et Nicolas Pavlovic, Secrétaire national Les Centristes en charge des Transports et de l'Aménagement du territoire

Dans un pays surimposé comme la France, taxer le transport aérien consiste moins à pénaliser un secteur jusque-là épargné, qu'à limiter l'impact du tour de vis budgétaire inéluctable sur des secteurs plus stratégiques pour notre avenir collectif.

La taxe « Chirac » sur les billets d'avions pour responsabiliser le consommateur

Instaurée en 2006, la taxe sur les billets d'avion s'applique à tous les vols au départ de la France et varie aujourd'hui selon la distance de trajet de 3 à 8€. Avec cette augmentation, nous ne ferions que suivre la voie de plusieurs autres pays européens, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont déjà relevé leurs taxes. Nous resterions cependant encore loin de leur niveau qui s'échelonne entre 15€ et 108€ selon les pays et les distances. A fortiori en constatant que la TVA sur les vols intérieurs s'établit au taux réduit de 10% quand nos voisins appliquent un taux normal.

Il ne s'agit par ailleurs pas seulement de remplir les caisses de l'État, mais aussi de réorienter les comportements des compagnies aériennes et des consommateurs vers des alternatives plus durables... et donc de corriger l'aberration qui fait payer à l'automobiliste péri-urbain plus de taxes pour aller travailler en voiture que le retraité aisé qui prend l'avion pour aller passer l'hiver au soleil.

Cette taxe doit donc être modulée en fonction des distances et des types de vols. Les vols court-courriers devraient ainsi être, à l'inverse de la situation actuelle, davantage taxés pour inciter les voyageurs à opter pour le train. Afin d'accélérer la dynamique de décarbonation ambitieuse mais pour le moment marginale du secteur de l'aviation, les vols ayant recours à ces solutions pourraient être exemptés de cette taxe, sans méconnaître les conflits d'usages potentiels pour la production de carburants ou même d'appareils dits « décarbonés ».

Une question d'échelle européenne

Une véritable transformation de l'usage aérien ne pourra se faire qu'à l'échelle continentale, avec l'instauration d'une taxe carbone sur l'ensemble des vols européens. Taxer directement les émissions de CO2 des compagnies aériennes qui représente environ 3 % des émissions mondiales (une part qui ne cesse d'augmenter) par l'application du Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) européen au secteur aérien offrirait une réponse coordonnée et une cohérence réglementaire en évitant les distorsions de concurrence entre États membres.

Les estimations actuelles indiquent qu'une telle taxe carbone à l'échelle de l'Union européenne pourrait rapporter plus de 6 milliards d'euros par an qui pourraient être réinvestis dans la transition énergétique et la recherche de solutions alternatives et innovantes pour le transport longue distance.

Mettre fin aux subventions déguisées et à la concurrence exacerbée par les low-costs des aéroports régionaux

Enfin, une distorsion majeure contribue artificiellement à des usages qui n'ont pas lieu d'être. Il est en effet indispensable de mettre fin aux subventions déguisées dont profitent certaines compagnies low cost pour proposer des lignes à bas coût, dans des conditions discutables pour les voyageurs comme pour les contribuables locaux.

Certaines collectivités territoriales, considérant plus l'aéroport en termes « d'image » vis-à-vis de leurs administrés que de réels usages, continuent de subventionner l'ouverture ou le maintien de lignes aériennes sous prétexte de stimuler le tourisme et l'économie locale. Cependant, ces subventions masquent une réalité souvent différente : le nombre de passagers sortants égale voire dépasse celui des entrants, limitant ainsi les retombées économiques réelles pour la région, mais nourrit une forme de démagogie consumériste offrant aux potentiels électeurs-usagers le mirage de voyages faciles et peu onéreux.

Ces subventions peuvent atteindre plusieurs millions d'euros, comme cela a été observé dans des aéroports régionaux tels que ceux de Carcassonne, Béziers ou Nîmes. Exacerbant la concurrence entre aéroports régionaux, dont la situation économique est pourtant précaire, empêchant l'évidente coordination régionale qui devrait présider à leur développement, ces aides publiques ont été jugées illégales par la Commission européenne. Malgré ces condamnations, les recommandations de la Cour des Comptes qui s'en suivent restent ignorées de la part de collectivités. Nîmes Métropole, par exemple, a même poussé la fuite en avant jusqu'à mettre en place des vols pour des destinations situées à seulement 3h de voiture.

Il est donc crucial de renforcer la réglementation et la transparence en matière d'aides publiques, en conditionnant ces subventions à des critères environnementaux stricts et en assurant leur conformité aux règles de la directive européenne de 2014.

C'est d'autant plus nécessaire que les moyens sont limités, et le plan national d'adaptation au changement climatique présenté par le gouvernement souffre des indispensables efforts budgétaires à réaliser. Comme le disait justement Michel Barnier, dette financière et dette écologique sont étroitement liés ; les efforts que nous avons à réaliser pour y remédier se conjuguent et se complètent dans le sens d'une sobriété nécessairement plus forte dans nos façons de consommer.

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

AFP - Infos Françaises
lundi 18 novembre 2024 - 04:20:48 UTC 396 mots

Philippines: le typhon Man-yi "pas aussi grave que nous le craignions", selon le président Marcos

Manille, 18 nov 2024 (AFP) - Le service météo national avait mis en garde contre l'impact "potentiellement catastrophique" du typhon Man-yi qui a frappé les Philippines dimanche, mais le président Ferdinand Marcos a déclaré lundi qu'il "n'était pas aussi grave que nous le craignions".

Des vents soufflant à 185 km/h en moyenne, avec des rafales atteignant 305 km/h, ont été enregistrés après que Man-yi a touché terre dimanche après-midi dans la province d'Aurora sur l'île de Luçon.

Il a déraciné des arbres, fait tomber des lignes électriques, écrasé des maisons en bois et déclenché des glissements de terrain, mais n'a pas provoqué de graves inondations.

"Bien que Pépito (nom philippin du typhon ndlr) ait été fort, l'impact n'a pas été aussi grave que nous le craignions", a souligné M. Marcos, selon une transcription officielle de ses propos fournie aux médias.

Une personne a été tuée par le typhon dans la province de Camarines Norte (à l'est de Manille) : une "victime de trop", a déploré M. Marcos.

La victime, un homme de 79 ans, est décédée après que sa moto soit entrée en contact avec une ligne électrique, selon la police.

"Nous allons maintenant continuer à secourir les personnes qui se trouvent dans des zones isolées et continuer à aider les personnes déplacées qui n'ont pas les moyens de préparer leurs propres repas et qui n'ont pas d'eau à disposition", a déclaré le président philippin.

Le "super typhon" Man-yi a été rétrogradé au rang de typhon dimanche à son passage sur l'île de Luçon, et se dirige lundi vers le Vietnam.

Plus d'1,2 million de personnes ont dû fuir leur domicile à l'approche de Man-yi, la sixième tempête à s'abattre sur l'archipel au cours du mois écoulé.

Au moins 163 personnes ont trouvé la mort dans la série de tempêtes tropicale qui a démarré mi-octobre, et fait des milliers de sans-abris tout en anéantissant des récoltes et du bétail.

Chaque année, une vingtaine de puissantes tempêtes et de typhons mortels frappent les Philippines ou ses eaux environnantes mais il est rare que plusieurs événements de ce type se produisent dans un laps de temps si restreint, et aussi tard dans l'année.

Les scientifiques affirment que le changement climatique accroît l'intensité des tempêtes, entraîne des pluies plus abondantes, des inondations soudaines et des rafales plus violentes.

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25 novembre 2024 189 mots
3 Choses À Faire Pour Avoir Un Impact Sur Le Changement Climatique

La santé de notre planète est plus mauvaise que jamais en raison de facteurs tels que les fréquents incendies de forêt. Découvrez comment aider. 1. Plantez des arbres La reforestation est... Voir l'article

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27 novembre 2024 469 mots
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essential COSTA RICA récompensé aux City Nation Place Awards dans la catégorie « Meilleure utilisation des données »
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Décision Achats (site web)
Accueil Articles Documents à télécharger, vendredi 29 novembre 2024 731 mots

Comment la transition énergétique peut devenir un moteur de création de valeur pour les entreprises ?

Publié par Manutan

Face aux défis du réchauffement climatique, de l'augmentation des prix et des tensions géopolitiques, la gestion de l'énergie est devenue une priorité pour les entreprises.

La transition énergétique ne se limite plus à répondre à l'urgence environnementale ou aux changements réglementaires ; elle offre des opportunités substantielles de création de valeur, allant de l'optimisation des coûts à l'amélioration de la compétitivité.

La création de valeur à travers la RSE

La création de valeur en entreprise englobe la croissance économique (augmentation du chiffre d'affaires, des ventes), environnementale (économies d'énergie, meilleure gestion des ressources) et sociale (amélioration des conditions de travail, création d'emplois). Cela se traduit par une rentabilité accrue, une productivité améliorée et une satisfaction client renforcée.

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est désormais incontournable pour générer de la valeur. Elle constitue un levier de développement et de pérennisation des entreprises, crucial pour leur résilience et durabilité. La transition énergétique joue un rôle clé dans cette dynamique.

La transition énergétique : un enjeu stratégique

La transition énergétique implique une transformation des modes de production, distribution et consommation d'énergie, en alignement avec le développement durable. Concrètement, il s'agit de revoir le système énergétique pour réduire son impact environnemental, en se basant sur trois principes :

Passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables : investir dans l'éolien, la géothermie, l'hydroélectricité, etc. Améliorer l'efficacité énergétique : optimiser le rendement des systèmes existants. Promouvoir la sobriété énergétique : adapter les usages pour réduire la consommation.

Les défis actuels incluent le changement climatique, l'épuisement des ressources fossiles et les risques technologiques et environnementaux croissants. La transition énergétique devient ainsi une réponse incontournable aux grands défis contemporains, incitant de nombreuses entreprises à adopter une stratégie zéro émission nette.

La transition énergétique comme levier de création de valeur

Les entreprises engagées dans la transition énergétique bénéficient de nouveaux avantages économiques et stratégiques. La création de valeur profite à l'entreprise et à toutes ses parties prenantes.

Optimiser les coûts

Réduire les dépenses énergétiques et utiliser les ressources de manière efficace sont des leviers majeurs pour améliorer la rentabilité. En repensant les processus énergivores, adoptant des pratiques d'efficacité énergétique et investissant dans des technologies propres, les entreprises peuvent réaliser des économies substantielles à long terme. Selon Trinomics, l'énergie peut représenter jusqu'à 20 % des coûts de production, rendant ce levier d'autant plus pertinent dans un contexte d'inflation énergétique.

Gagner un avantage concurrentiel

La transition énergétique pousse à réinventer la conception, la fabrication et la distribution des produits et services. En investissant dans des solutions durables, les entreprises répondent aux attentes des consommateurs, renforcent leur crédibilité et leur attractivité, et se positionnent comme leaders sur leur marché.

Améliorer l'image de marque

L'engagement dans la transition énergétique répond aux attentes sociétales et valorise l'image de marque de l'entreprise, favorisant les partenariats, fidélisant les clients et attirant de nouveaux talents, investisseurs et actionnaires sensibles aux enjeux environnementaux.

Stratégies pour valoriser la transition énergétique

Pour intégrer la transition énergétique dans la création de valeur, les entreprises doivent adopter des actions ciblées pour optimiser les ressources et encourager des pratiques durables.

Faire un audit énergétique

Analyser la consommation énergétique permet de comprendre les schémas de consommation, identifier les économies potentielles et définir les priorités. Cette évaluation détaillée permet de cartographier les flux énergétiques et d'optimiser les processus et équipements.

Mettre en place des politiques internes

Élaborer des politiques internes claires alignées sur la vision stratégique de l'entreprise et les objectifs de transition énergétique est essentiel. Ces politiques doivent être soutenues par les dirigeants et communiquées régulièrement.

Impliquer les parties prenantes

La sensibilisation et la formation des collaborateurs, ainsi que la nomination de référents pour la sobriété énergétique, sont cruciales pour réussir la transition énergétique. Encourager les parties prenantes à partager leurs idées renforce la motivation et la responsabilité individuelle.

Évaluer les résultats

La transition énergétique doit être régulièrement évaluée pour mesurer les progrès, ajuster les plans d'action et identifier de nouvelles opportunités. Communiquer ces résultats renforce la confiance des parties prenantes.

En conclusion, la transition énergétique représente un levier puissant de création de valeur pour les entreprises, leur permettant de réduire les coûts, se démarquer de la concurrence et améliorer leur image de marque. En adoptant cette approche stratégique, les organisations peuvent jouer un rôle clé dans la construction d'un avenir durable tout en prospérant économiquement à long terme.

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Challenges (site web)
jeudi 28 novembre 2024 - 17:14 UTC 806 mots

<em></em>Veolia veut <em>« inventer l'écologie des classes moyennes »</em>

Challenges.fr

Sommet de l'économie - Ne pas faire la transition énergétique serait contre-productif : le coût de l'inaction est plus élevé que le coût de l'action. Mais cette mutation XXL est un chantier titanesque qui crée d'immenses tensions au sein des classes sociales et entre les pays du Nord et du Sud.

Pourquoi faut-il taxer davantage l'électricité ? Il est 15 heures au Sommet de l'économie et la question qui divise la classe politique et menace l'existence du gouvernement Barnier est posée à Agnès Pannier-Runacher. Avec un sens consommé de la mise en scène, la ministre de la Transition énergétique regarde son smartphone et lit le message en direct : « J'ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité ». Signé Michel Barnier, dans un entretien au Figaro.Aux côtés de la ministre, le PDG d'EDF Luc Rémont se félicite de cette décision. Logique, l'augmentation des taxes brouillait le message sur la transition énergétique et risquait de pousser les usagers à arbitrer en faveur d'une énergie fossile. Maintenant que cette hypothèque est levée, les Français vont pouvoir consommer davantage d'électricité. Encore faut-il qu'elle soit proposée à un prix raisonnable. Ce qui n'est pas le cas pour les industriels électro-intensifs. Depuis un an, ils discutent avec EDF, mais à ce jour aucun contrat définitif n'a été signé.Proposer des solutions abordables et localesPour autant, il n'y a pas de débat sur la question de la transition énergétique. « Le coût de l'inaction climatique est cent fois supérieur au coût de l'action climatique, estime Agnès Pannier-Runacher. En France, il faudrait investir environ 65 milliards d'euros par an. Ce qui nécessitera d'aider les ménages des classes populaires et moyennes avec des dispositifs d'aide sur la rénovation thermique et les mobilités douces. » Il faudra aussi que cette transition se matérialise par des créations d'emplois. « La Chine l'a bien compris, poursuit la ministre. Ils ont fait de la transition énergétique un enjeu de guerre économique en mettant en place, technologie par technologie, des filières très puissantes qui se développent aussi à l'international. »Lire aussi« La France n'est pas la Grèce » : Antoine Armand défend le budget 2025 face au président de Standard &amp; Poor'sLa transition écologique doit aussi être collective et apporter de vraies solutions, ajoute de son côté la directrice générale de Veolia Estelle Brachlianoff. « On me dit souvent : « Il y a la guerre aux portes de l'Europe, alors vos histoires de planète, ça attendra demain. Je vois un deuxième écueil, c'est la recherche de la perfection. Que faire, par exemple, des batteries usées ? Cette recherche de la perfection est parfois un frein à l'action ».On l'a vu dans la voiture électrique. Les fabricants de batteries ont investi dans des solutions premium mais trop chères. Résultat, le marché peine à décoller. Et aujourd'hui, les Chinois inondent le marché avec des produits de qualité inférieure mais moins chers. « Il faut inventer l'écologie des classes moyenne, ajoute Estelle Brachlianoff. Avec des solutions abordables et locales. » La patronne de Veolia pense bien sûr aux technologies de l'eau (récupération des eaux usées, dessalement de l'eau de mer) que développe sa société. Et aussi au traitement des batteries en fin de vie via l'hydrométallurgie. Une technologie compliquée. « C'est comme tenter à partir d'une omelette de séparer le blanc du jaune ».Rechercher la décarbonation compétitiveDirectrice générale de l'ONG Oxfam, Cécile Duflot serait presque d'accord avec Estelle Brachlianoff. Si ce n'est que la transition a un impact plus important sur les catégories populaires. « Ce sont elles qui paient le plus de taxe carbone en proportion de leurs revenus. Aujourd'hui, le débat sur les conséquences du changement climatique se déplace d'une question de solidarité vers une question de justice. Quand les pays du Nord restent en retrait de leurs obligations de solidarité et d'investissement envers les pays du Sud, cela conduit à des tensions internationales fortes. »Lire aussiPour Philippe Wahl, La Poste doit utiliser la révolution numérique comme un « levier »La solution, pour Cécile Duflot, serait de diminuer la rémunération des actionnaires. « Selon une étude Oxfam de 2017, si on avait plafonné à 30 % des bénéfices la distribution des dividendes des entreprises, les 70 % restants auraient couvert 98 % des besoins de financement de la transition énergétique de ces mêmes entreprises. »A la tribune, cette proposition de limiter les dividendes provoque des sourires gênés. En bon Polytechnicien, Luc Rémont fonde, lui, de grands espoirs sur les avancées technologiques. « La décarbonation compétitive est stratégique pour conserver nos emplois. On gagne 30 % d'efficacité quand on s'attaque au cycle énergétique d'une industrie ». Grâce au nucléaire, à l'hydraulique et aux renouvelables, la France a déjà décarboné un tiers de son énergie. « Arrêtons de jouer à nous faire peur ! », lance le PDG d'EDF.

Option Finance (site web)
mercredi 11 décembre 2024 - 15:57:54 284 mots

Les assureurs investissent davantage dans la gestion des données pour se préparer à l'IA

(AOF) - Selon le rapport Sollers Prediction 2025 "une fenêtre d'opportunité", la baisse de l'inflation des sinistres, couplée à une meilleure gestion

des risques et à des taux d'intérêt supérieurs à la moyenne, devrait avoir un impact positif sur la situation financière du secteur de l'assurance. Pour saisir cette opportunité, les assureurs miseront davantage sur l'intelligence artificielle afin d'automatiser leurs processus. Cette stratégie passera par une gestion optimisée des données et une adoption accrue du cloud.

Par ailleurs, les technologies de tarification devraient connaître un essor significatif.

Le rapport souligne que l'année 2025 sera marquée par une croissance économique plus forte, une inflation maîtrisée et des rendements obligataires attractifs dans la plupart des régions. Le phénomène La Niña pourrait atténuer les effets du changement climatique dans de nombreuses régions du monde, limitant ainsi les dommages causés par les catastrophes naturelles.

S'appuyant sur des analyses approfondies du marché du travail, des rapports financiers, des données internationales (FMI, OMM) et des propres sources internes de Sollers, le rapport prévoit un environnement économique relativement sain pour le secteur de l'assurance.

Dans ce contexte, les compagnies d'assurance vont intensifier leurs investissements dans les technologies de l'information, notamment la gestion de données et le cloud, afin d'optimiser leurs processus (gestion des sinistres, souscription, tarification) grâce à l'intelligence artificielle. Cette dernière est désormais incontournable dans le secteur.

Les investissements massifs dans la transformation digitale devraient permettre de multiplier les cas d'usage de l'IA et d'optimiser toute la chaîne de valeur de l'assurance. La modernisation des systèmes informatiques, en particulier ceux liés à la gestion de la relation client, reste un enjeu clé pour accompagner cette évolution.

Cet article est paru dans Option Finance (site web)

La Croix (site web)
Actualité France, vendredi 22 novembre 2024 2044 mots
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22 novembre 2024 - La Croix

« Faut qu'on parle » : François-Xavier Bellamy et Marine Tondelier débattent, avant des milliers de Français

Recueilli par Béatrice Bouniol et Bernard Gorce

Dans le cadre de l'opération « Faut qu'on parle », la secrétaire nationale des Écologistes et le chef de file des Républicains au Parlement européen échangent sur leur expérience du débat politique, le climat démocratique en France et les risques d'une polarisation à l'américaine. Un entretien réalisé à Paris, lundi 18 novembre.

La Croix : Quand avez-vous échangé pour la dernière fois avec quelqu'un aux positions radicalement opposées ?

Marine Tondelier : Il y a une heure, car cela fait partie de mon quotidien : j'ai toujours cherché à discuter avec tout le monde. Ce midi, j'organisais au siège des Verts un live sur le Mercosur avec Didier Giraud, l'éleveur emblématique de l'émission « Les grandes gueules » sur RMC. Nous avons de nombreux désaccords, mais plutôt que de s'en tenir à ça, j'ai trouvé intéressant de travailler sur ce qui peut nous rassembler. Nous avons d'ailleurs listé des « convergences des luttes » entre agriculteurs et écologistes : le refus de l'artificialisation des terres agricoles, des revenus plus justes pour les paysans, davantage de produits locaux dans la restauration collective... Bref, à la fin, on était d'accord sur beaucoup de choses, et j'espère que ceux qui ont assisté à l'échange en ont tiré matière à réflexion.

François-Xavier Bellamy : Moi, c'était aussi ce matin et aussi sur le Mercosur, mais j'ai vécu un résultat inverse ! J'ai été appelé par un collègue de mon propre groupe parlementaire, d'un autre pays européen, qui défend le traité et avait vu que j'avais passé une partie de la nuit avec les agriculteurs pour les soutenir. Et j'ai fait l'expérience d'un désaccord réel avec une personne pourtant du même bord politique que moi. C'est comme cela que l'on fait avancer les causes que l'on défend, même si les désaccords les plus difficiles sont souvent ceux qui divisent une même famille politique.

Avez-vous déjà fait l'expérience d'une impossibilité totale de débattre ?

F.-X. B. : Rarement. Le principe de la vie démocratique, c'est d'accepter que la politique doit faire avec le clair-obscur du réel. Chacun a la responsabilité de servir le bien commun, mais le chemin pour le trouver ne relève presque jamais de l'évidence. On peut défendre avec force la vision que l'on veut partager, sans refuser de prendre au sérieux la contradiction et de répondre loyalement. Je ne suis pas relativiste, mais je crois que chercher la vérité implique cette exigence d'honnêteté intellectuelle, qui donne sens au débat public.

François-Xavier Bellamy à Paris, le 18 novembre 2024. / Frédéric STUCIN / pour La Croix

M. T. : Oui, j'ai vécu des situations d'incommunicabilité très déroutantes. Quand je suis devenue, très jeune, élue d'opposition dans une mairie d'extrême droite, j'ai été frappée par la violence des premiers débats municipaux. Le maire criait, j'élevais mécaniquement la voix pour pouvoir terminer mon propos, il répliquait en disant que j'étais hystérique... C'était sans fin ! Et puis un jour, d'instinct, j'ai fait une blague qui l'a déstabilisé et a fait rire tout le public pourtant acquis à sa cause. J'ai progressivement développé d'autres armes : la dérision, le calme, le sourire... Quand on fait un combat de boue avec un cochon, on peut progresser, parvenir même à le battre sur son propre terrain de jeu, mais la différence, c'est que lui y prend du plaisir. Il ne faut jamais se laisser emporter par la brutalité de son adversaire !

F.-X. B. : Je ne suis pas représentant du Rassemblement national, mais je ne suis pas sûr que comparer son adversaire à un cochon soit un exemple de respect et la meilleure manière de convaincre...

M. T. : Vous n'avez pas vécu dix ans d'opposition locale au Rassemblement national...

F.-X. B. : Non, mais j'ai connu des oppositions très rudes, par exemple avec certains militants ou élus de La France insoumise. Je n'adopterai pas des méthodes que je réprouve, quelles que soient les lignes rouges que des adversaires peuvent franchir. Quand j'ai été menacé de mort, j'ai simplement dû porter plainte.

Dans le débat public, existe-t-il des sujets sur lesquels on ne peut plus débattre ?

M. T. : J'espère que non ! En arriver à l'incommunicabilité serait un terrible piège, car le débat est l'essence même de la démocratie. C'est pourquoi, malgré l'obstruction démocratique d'Emmanuel Macron qui n'a pas nommé un premier ministre issu du Nouveau Front populaire suite aux élections législatives, les Verts sont allés rencontrer Michel Barnier lorsqu'il a été nommé. Nous lui avons clairement dit ce que nous pensons, tout en essayant de faire avancer les sujets.

F.-X. B. : Le drame de la politique, c'est que le désaccord se traduit de plus en plus souvent en condamnation morale - dans tous les camps, y compris parfois le mien. Celui qui ne pense pas comme moi n'est pas forcément un imbécile ou un salaud. On devrait être capable de se le dire, et cela nous libérerait d'un vrai poids. Mais la vie politique est aujourd'hui piégée par les canaux du débat. Dans nos Parlements, ce qui comptait était de débattre avec les élus dans l'hémicycle ; aujourd'hui, c'est d'obtenir la séquence qui fera le buzz sur les réseaux sociaux. Vous n'êtes plus là pour convaincre vos collègues, mais pour montrer à vos électeurs que vous savez les affronter.

Sur les sujets écologistes, Marine Tondelier, vous sentez-vous parfois ostracisée par la droite ?

M. T. : Ostracisée, non, mais caricaturée, enfermée dans leurs préjugés, oui. L'« écolobashing » est encore bien réel en politique. Nous sommes souvent caricaturés comme les tenants d'une écologie punitive, destinée aux grandes villes et ciblant les précaires. Alors qu'en réalité, plus on est riche, plus on pollue et plus on est pauvres, plus on est exposés aux crises environnementales... et donc protégés par les politiques écologistes ! J'ai parfois l'impression que le pape a mieux compris l'écologie que bon nombre de nos politiques...

Et sur les questions éthiques, François-Xavier Bellamy, avez-vous l'impression d'être ostracisé à gauche ?

F.-X. B. : Les caricatures règnent aussi sur ces débats, c'est certain. Mais le plus désolant est que les mêmes empêchements de pensée, qui hier ont retardé la prise de conscience environnementale, sont aujourd'hui repris par une grande partie de la gauche. C'est au fond la même idée que le progrès consisterait en un sens de l'histoire fondé sur la technicisation comme fin en soi - hier il s'agissait de la nature au-dehors, aujourd'hui de nos propres corps. Cela a quelque chose d'amusant de vous entendre citer le pape François, car beaucoup de ses propos sont jugés insupportables à gauche, sur la fin de vie ou la procréation. Il propose en effet une vision cohérente de l'écologie, que certains qui s'en revendiquent rêvent pourtant de faire disparaître. S'il est regrettable que l'écologie ait été longtemps caricaturée comme une lubie réactionnaire, les équilibres du vivant devraient être reconnus aussi dans nos corps.

M. T. : La différence, sur ces sujets qui touchent à l'identité, c'est qu'ils peuvent être très violents. Je l'ai vécu autour de moi. Découvrir son homosexualité au moment de La Manif pour tous a été très difficile pour des adolescents qui ne savaient pas comment en parler à leur famille, ou se demandaient si la société les accepterait tels qu'ils étaient. Quelles réponses vouliez-vous qu'ils trouvent quand ils voyaient défiler des militants qualifiant leur sexualité de « contre-nature » ?

Marine Tondelier à Paris, le 18 novembre 2024. / Frédéric STUCIN / pour La Croix

F.-X. B. : Je comprends que ces débats ont pu être douloureux. Mais beaucoup alertaient sur la PMA (procréation médicalement assistée, NDLR) et la GPA (gestation pour autrui) qui s'ensuivaient de cette réforme, et n'ont jamais dit ni pensé cela sur l'homosexualité... On peut tous trouver les adversaires qui nous arrangent pour discréditer leurs positions.

M. T. : Ces manifestations avaient pour but de ne pas donner les mêmes droits à certains, alors que le faire n'aurait rien retiré à personne... Ce que je vous raconte, c'est ce que des jeunes homosexuels nous ont confié quand ils nous ont rejoints chez les Verts. Certains arguments politiques font du mal aux gens.

F.-X. B. : Le combat contre l'homophobie doit tous nous réunir, et je m'inquiète d'ailleurs qu'une grande partie de la gauche ait choisi de fermer les yeux sur l'homophobie violente véhiculée par l'islamisme, qui a déjà gagné bien trop de terrain en France. Sur le sujet des droits, le débat est nécessaire : je ne crois pas un instant qu'il y ait un progrès dans le « droit à l'enfant », quand il signifie en particulier l'exploitation du corps des femmes par l'industrie de la GPA...

Craignez-vous aujourd'hui une dérive à l'américaine, avec une polarisation de la société ?

F.-X. B. : D'abord, rappelons quand même que le clivage n'est pas un problème dans une démocratie. Je n'ai jamais cru à la promesse macroniste du « en même temps ». La liberté démocratique suppose le pluralisme. Il faudrait même retrouver la jubilation du débat contradictoire !

Mais par polarisation, on entend refus du débat...

F.-X. B. : Là est le danger. Je le constate sur les réseaux : mettre en avant une personne ou une action positives rencontre beaucoup moins d'audience qu'un contenu négatif. Cette prime au négatif conduit à la montée de violence que nous vivons : l'opposant devient un ennemi.

M. T. : Sur X (ex-Twitter), on a atteint un point de violence maximale qui, quand vous êtes une femme, se déchaîne aussi sous forme de commentaires permanents sur votre physique. Mais tous les réseaux sociaux ne se valent pas. L'algorithme propre à X est conçu pour intensifier ce déversement de frustration et de haine. Il tend un miroir déformant, haineux de la société. Soit il faut le réguler, soit il faut le supprimer. C'est comme CNews, que les écologistes ont décidé de boycotter...

F.-X. B. : Mais il faut y retourner ! Je réponds bien à Libération ou à L'Humanité...

M. T. : Vous ne pouvez pas comparer. CNews est une officine de propagande au service d'un projet civilisationnel, sanctionnée à de multiples reprises par l'Arcom. Concernant les États-Unis, je suis bien sûr atterrée par l'élection, à la tête d'une des plus grandes démocraties mondiales, d'un défenseur du port d'armes, climatosceptique, auteur d'agressions sexuelles, qui vantait des injections d'eau de Javel comme remède au Covid... Je vois monter le complotisme et le discours anti-scientifique en France aussi, y compris jusqu'à l'hémicycle de l'Assemblée nationale parfois. Ça fait peur !

Quel engagement seriez-vous prêts à prendre pour lutter contre la polarisation de la société ?

F.-X. B. : Pour moi, l'exigence de la cohérence : tenir le même discours, que les micros soient ouverts ou fermés. Et pour le pays, me battre pour notre école. Il n'y a pas de démocratie sans citoyens libres, et l'éducation est la condition absolue pour cela. Notre école est à terre, malgré le dévouement des professeurs ; si nous ne la relevons pas, notre démocratie peut en mourir.

M. T. : Pour ma part, je suis incapable de m'exprimer différemment sur un plateau que lors d'un échange privé. Je propose deux pistes concrètes : l'indépendance des médias, à l'heure où un groupe de dix milliardaires représente 90 % des ventes de quotidiens nationaux, 55 % de l'audience des télévisions et 40 % de celle des radios, ce qui pose un vrai problème démocratique ; et les conventions citoyennes, qui sont des cadres de délibération apaisés, où l'on apprend à gérer le dissensus. Par ailleurs, les politiques pourraient utilement, je pense, prendre le temps de se taire et d'écouter les citoyens.

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? Le questionnaire de « Faut qu'on se parle »

Nous avons soumis à nos deux débatteurs le questionnaire réalisé pour les participants à l'opération « Faut qu'on parle ».

Peut-on s'aimer et avoir des idées politiques opposées ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Oui.

Doit-on rétablir l'impôt sur la fortune ?

F.-X. B. : Non.

M. T. : Oui.

Pensez-vous que le mouvement MeToo a un impact positif sur la société ?

F.-X. B. : Ambivalent.

M. T. : Oui.

Pensez-vous qu'il faut armer les policiers municipaux ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Non.

Faut-il limiter la vitesse autorisée des voitures pour lutter contre le changement climatique ?

F.-X. B. : Non.

M. T. : Oui.

Faut-il durcir l'accès aux prestations sociales pour les étrangers ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Non.

Devrait-on interdire les smartphones aux collégiens ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Oui.

Faut-il instaurer une semaine de travail de quatre jours ?

F.-X. B. : Non.

M. T. : Oui.

Faut-il davantage lutter contre les discriminations ?

F.-X. B. : Oui.

M. T. : Oui.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Midi Libre (site web)
dimanche 15 décembre 2024 - 17:31:55 821 mots

Un gain économique et environnemental : les vins de Pays d'Oc s'attaquent à la réduction des emballages

Ludovic Trabuchet

Bouteilles plus légères, bouchons plus courts, cartons plus petits… Inter Oc incite vignerons et metteurs en marché à chercher des économies de matières.

À la clé, des économies significative et un gain environnemental important. Illustration au pied du Pic Saint-Loup.

"Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse" , écrivit Alfred de Musset en 1833. Près de 200 ans plus tard, la filière viticole pourrait reprendre à son compte l'expression née sous la plume de l'écrivain français, alors qu'elle s'engage dans une politique volontariste de réduction de ses emballages.

La démarche est évidemment moins poétique, elle apparaît pourtant vertueuse, le double objectif étant de réduire l'impact environnemental et le coût des matières premières nécessaire au conditionnement du vin. "À l'heure où le changement climatique impacte notre activité, nous devons apporter notre contribution à la préservation de l'environnement. Des solutions pour réduire nos emballages existent, tout en augmentant notre performance technico-économoque. Nous pouvons rendre notre vignoble durable et résilient" , assure Florence Barthès, directrice générale d'Inter Oc.

Cinq entreprises, 550 tonnes, 310 000 €

C'est par ces mots que l'interprofession des vins IGP Pays d'Oc – un potentiel de production de 6 millions d'hectolitres en Languedoc-Roussillon, soit l'équivalent de 800 millions de bouteilles – essaye de convaincre ses 13000 vignerons et 350 metteurs en marché de s'engager dans cette démarche de responsabilité sociétale (RSE). Et puisque les chiffres sont toujours plus éloquents, nombre d'entre eux ont été récemment réunis pour présenter les fruits d'une étude menée cette année dans cinq entreprises du vignoble : Badet Clément, Domaine du Grand-Chemin, Vignobles Lorgeril, Muscat de Lunel et Coteaux du Pic. "Elles produisent 181 000 hl, soit l'équivalent de 18 millions de bouteilles et 116 600bag in box. Les diagnostics ont démontré un potentiel de réduction de 550 tonnes de matière, soit une économie de 310 000€" , résume Linda Filone, responsable RSE et Promotion France de l'IGP.

Un an plus tôt, testant le dispositif, BLB Vignobles, dans l'Hérault, affichait une réduction de 92 tonnes d'emballages, soit une économie de 70 000 €. "Cela représente aussi la baisse de 75 tonnes d'émissions de CO2, l'équivalent de 500 000 km parcourus en voiture" , complète Mme Filone.

"L'idée fait son chemin"

Pour mener ce travail, un audit a été mené par Adelphe, éco-organisme missionné par l'État pour réduire l'impact environnemental des emballages. " Une grosse journée de travail qui nous a permis de vraiment prendre conscience de notre marge de progression" , témoigne Diana Pairelle, directrice d'exploitation des Coteaux du Pic, cave coopérative de Saint-Mathieu-de-Tréviers qui rassemble une centaine de vignerons producteurs de Pic Saint Loup et qui produit "un peu plus de 3 millions de bouteilles par an"

"Le diagnostic a révélé, une surprise pour nous, que nous mettions 1 900 tonnes d'emballages sur le marché, dont 1 400 uniquement de verre ". Soit, à long terme, une réduction énorme possible, le poids d'une bouteille pouvant aller " de 390 grammes de verre à 900 grammes voire 1 kilo, tout cela pour finir concassée en fin de cycle ", rappelle Linda Filone. "Il faut toutefois prendre en compte l'acceptabilité client. Car dans l'imaginaire, un bon vin ne peut qu'être contenu dans une bouteille plus lourde. Lorsqu'on a lancé la démarche, nos commerciaux étaient d'ailleurs réfractaires. Et puis, petit à petit, l'idée fait son chemin", intervient le directeur de la cave, Michel Marty. Les bag-in-box vont aussi être repensés par exemple en utilisant du plastique transparent plutôt que de l'aluminium, car plus facile à recycler.

Des changements simples

En attendant, en quelques mois à peine, ce sont déjà près de 60 tonnes d'emballage qui ont pu être économisées "avec quelques changements très simples", reprend Diana Pairelle. "C'est, par exemple, des intercalaires plus fins dans les cartons. Pour ceux-ci, des rabats plus courts qui, au passage, facilitent la manutention. Avec cela, si on réduit de 100 grammes le poids de chaque bouteille, on peut gagner jusqu'à 3 kilos par carton ". Et un chargement moins lourd, c'est aussi une empreinte carbone qui s'amenuise lors du transport vers les rayons des magasins ou les restaurants.

"Ce travail va nous permettre de penser autrement en amont de la création d'un nouveau produit. On peut aussi privilégier des bouchons plus courts, des étiquettes plus épurées, supprimer les collerettes" , résume Michel Vidal. Celui-ci a entraîné son équipe de 34 personnes, tous métiers confondus, dans une démarche RSEplus globale. "Avec de gros objectifs, aussi, de réemploi et d'optimisation des déchets par un tri efficace. On collecte les plastiques qui peuvent être valorisés, on a investi dans une presse pour compacter les cartons". "Tous ces leviers de réduction sont facilement duplicables" , assure Linda Filone. Inter Oc s'apprête donc à lancer un nouvel appel à candidature, pour inciter d'autres entreprises à bénéficier à leur tour d'un diagnostic et d'un accompagnement vers des vins toujours plus écologiques… et pas que dans la bouteille.

Cet article est paru dans Midi Libre (site web)

CNews (site web réf.) - CNEWS (fr)
14 décembre 2024 445 mots
Voici l’évolution du nombre de stations de ski en France depuis 1960
CNEWS

Les stations de ski de moyenne montagne font face à des fermetures en cascade, victimes du réchauffement climatique fragilisant leur modèle économique. Avec 45% des fermetures dues au manque d'enneigement... Voir l'article

Ouest-France
Avranches, Granville ; Saint-Lô, Coutances, Cherbourg
Saint-Lô Saint-Lois, mercredi 4 décembre 2024 764 mots, p. OF Avranches - Granville_17

« Cerisy illustre la multifonctionnalité d’une forêt »

Propos recueillis par Éric MARIE.

Pour l’Office national des forêts, le massif domanial de Cerisy occupe une place à part. Ouverte à la chasse et aux promeneurs, cette forêt est un élément essentiel de l’exploitation du bois.

Entretien

Vincent Joseph,responsable de l’unité territoriale de l’Office national des forêts (ONF).

Pourquoi la forêt de Cerisy occupe-t-elle une place à part en Normandie ?

C’est de loin le plus grand massif forestier du département de la Manche, même si les deux tiers se situent dans le département du Calvados. La Manche est bien le pays de l’arbre, mais pas de la forêt. Ici, les haies bocagères sont plus importantes que les massifs forestiers. Cette forêt domaniale [propriété de l’État] est la plus grande zone boisée gérée par l’Office national des forêts (ONF) dans le département. Mais la vraie spécificité de ce site, c’est sa multifonctionnalité.

Qu’entendez-vous par ce terme de multifonctionnalité ?

En forêt de Cerisy, il faut concilier trois choses. D’une part, son rôle structurant dans la filière bois, avec l’exploitation du hêtre. D’autre part, la protection des milieux naturels. C’est aussi une réserve naturelle nationale, avec le plus haut niveau de protection depuis 1976. Enfin, l’accueil du public est extrêmement important. On estime que 150 000 à 200 000 personnes y passent chaque année. À Cerisy, les trois curseurs de cette multifonctionnalité sont poussés à fond !

Comment faire pour que ces trois destinations puissent cohabiter ?

Tout le boulot des agents de l’ONF, c’est de trouver des équilibres… Et pas seulement sur le papier. Un élément essentiel est la sécurisation. Celle des sentiers de randonnée, qui partent de la Maison de la forêt installée à Montfiquet. Ils permettent à tout le monde d’accéder librement au cœur de la forêt, pour se promener, à pied ou à vélo, ramasser des champignons ou faire de la botanique…

La forêt est donc ouverte à toutes les activités, 24 heures sur 24  et 365 jours par an ?

Oui, mais avec certaines restrictions. Tous les usages sont autorisés de manière individuelle. En revanche, les groupes de VTT, de randonneurs ou les écoles doivent demander une autorisation. Tout simplement, pour savoir qu’ils sont en forêt. Cela nous permet de savoir qu’ils ne vont pas arriver dans une coupe d’arbre, une chasse, ni perturber l’environnement. Quant au ramassage des champignons, il est interdit le mardi et le jeudi. La chasse est organisée par l’ONF et limitée depuis peu à sept jours par an.

Comment l’ONF assure-t-elle la gestion d’un tel site ?

Le premier acte est l’aménagement forestier. Un arrêté ministériel pris pour vingt ans. Celui sur lequel nous travaillons nous engagera jusqu’aux années 2040. Autant dire que nous travaillons pour ceux qui vont nous succéder, comme l’ont fait ceux qui nous ont précédés.

Pour imaginer cette forêt dans le futur, il faut prendre en compte le couple climat-sol afin de déterminer les essences qui pourront être plantées et prévoir leur sensibilité au changement climatique. Cerisy étant une réserve naturelle, il n’est pas question d’y implanter des essences exogènes. On ne plantera pas d’acacia par exemple. Il pourrait avoir un caractère invasif. L’essence de Cerisy, c’est le hêtre, même si ce n’est pas toujours facile.

S’agit-il de replanter dans toutes les parcelles ?

Cette forêt reste destinée à la production de hêtres, mais les zones de sénescence qui existent actuellement sont appelées à se développer de manière significative.

L’animal totem de cette forêt, c’est le carabe doré à reflets cuivrés. Pour protéger l’habitat de cet insecte rare et endémique, nous déployons des mesures de gestion spécifiques.

Qu’appelez-vous la sénescence ?

C’est une mise en valeur des stades matures de la forêt, jusqu’à la mort de l’arbre. Ce n’est pas parce que les promeneurs voient des arbres couchés sur le sol que la forêt n’est pas entretenue. Certains, abattus par la tempête, n’ont pas été ramassés, parce que l’intervention d’engins aurait eu un impact disproportionné sur l’environnement. D’autres se dégradent lentement, pour offrir un habitat à la faune. La forêt de Cerisy a un très haut niveau de classement comme réserve naturelle. Si on ne fait pas d’expérimentation ici, où va-t-on en faire ?

Cet article est paru dans Ouest-France

Science et Vie
C'est dans nos vies, vendredi 22 novembre 2024 611 mots, p. SVIE_120,SVIE_121

À voir / à lire

Comprendre notre empreinte carbone

PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS ALLARD

Le musée des Arts et Métiers de Paris accueille une exposition temporaire dédiée à notre empreinte carbone. De quoi sensibiliser le public à ce concept complexe, parfois un peu abstrait, et pourtant déterminant... Anaïs Raynaud, cheffe de projet de l'exposition, en détaille la conception et les coulisses.

Comprendre notre empreinte carbone

EXPOSITION

Science & Vie : Comment définiriez-vous l'empreinte carbone, et pourquoi avoir choisi ce thème d'exposition ?

Anaïs Raynaud : L'empreinte carbone, c'est l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines, liées à un objet ou une pratique. Ces émissions ont considérablement augmenté depuis deux siècles, causant une hausse globale des températures à l'échelle de la planète. Le musée des Arts et Métiers est consacré à l'industrie et aux techniques : le fait d'aborder la thématique du changement climatique, de l'effet de serre et des émissions fossiles permet d'interroger les collections et l'identité du musée à l'aune d'un sujet contemporain.

D'ailleurs, l'exposition s'ouvre sur un modèle de haut-fourneau, dont le côté très massif représente assez bien l'imaginaire industriel qu'on associe aujourd'hui aux problématiques environnementales.

S&V : Le fait de s'appuyer sur des objets, c'est une manière de rendre le concept d'empreinte carbone plus tangible ?

A.R. : Effectivement, nous avons vraiment travaillé pour rendre cette notion palpable et compréhensible pour les visiteurs. On s'appuie sur des objets courants : un réfrigérateur, un avion, une locomotive… afin d'expliquer comment se constitue l'empreinte carbone. L'objectif est d'aider les visiteurs à identifier dans quelle mesure leurs choix, leurs pratiques et les objets qu'ils utilisent matérialisent leur impact.

S&V : Avez-vous bénéficié de l'appui de scientifiques pour construire l'exposition ?

A.R. : Nous avons été aidés par un conseil scientifique composé d'enseignants-chercheurs du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), mais aussi de représentants du monde industriel, d'institutions et d'autorités de contrôle.

Connaissant bien les secteurs qu'ils étudient, ils ont pu nous orienter vers les données et les études les plus pertinentes. Tout le travail réalisé par l'Ademe nous a aussi bien aidés.

L'exposition vise à aiguiser son esprit critique - ANAÏS RAYNAUDCheffe de projet au musée des Arts et Métiers

S&V : Une partie significative de l'exposition est centrée sur l'impact de notre alimentation.

Pourquoi ce choix ?

A.R. : On se nourrit tous les jours, il s'agit donc d'un domaine sur lequel les gens ont une vraie marge de manœuvre quant à leur empreinte carbone, via la part de viande qu'ils consomment, par exemple. Ainsi, un des dispositifs de l'exposition permet à chaque visiteur de composer sa propre assiette, grâce à des cubes dont l'épaisseur varie en fonction de l'empreinte carbone générée par les ingrédients qu'ils représentent. Nous avons intitulé ce dispositif “Le poids de nos choix”, parce qu'on sent vraiment dans nos mains ce qui se joue autour des aliments.

S&V : Comment aborder la question de l'empreinte carbone sans pour autant culpabiliser les visiteurs ?

A.R. : Cette exposition n'est pas là pour émettre un jugement sur les comportements, mais pour donner des clés de décryptage à ceux qui voudraient changer des choses mais ne savent pas par où commencer.

La visite part des constats, et sa dernière partie est consacrée aux solutions. L'idée est d'enrichir la “boîte à outils” des visiteurs afin qu'ils ressortent mieux armés pour décrypter aussi bien le prochain article qu'ils liront sur la voiture à hydrogène que le discours du ministre sur les initiatives en faveur de la neutralité carbone. En fait, le long du parcours de l'exposition, c'est l'esprit critique qui est aiguisé.

EXPOSITION

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
11 décembre 2024 1502 mots
Usines en ruine, héros de l'énergie et hôpitaux sombres : le combat de l'Ukraine pour la lumière à l'approche de l'hiver
Kira Taylor

L'Ukraine s'apprête à vivre son troisième hiver depuis l'invasion russe. Avec la chute des températures, la production d'électricité à partir de combustibles fossiles est essentielle pour que... Voir l'article

L'Indépendant
CARCA_IN
mardi 3 décembre 2024 305 mots
Aussi paru dans
3 décembre 2024 - Centre Presse Aveyron Midi Libre

Un procès pour le climat historique, à La Haye

« L'issue de ces procédures aura des répercussions sur plusieurs générations, déterminant le sort de nations comme la mienne et l'avenir de notre planète. Il s'agit peut-être de l'affaire la plus importante de l'histoire de l'humanité. » Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, en Mélanésie, a posé, lundi, l'enjeu du procès qui s'est ouvert devant la Cour internationale de justice (CIJ), à La Haye, aux Pays-Bas. Ces audiences, inédites devant la plus haute instance judiciaire des Nations unies, réuniront jusqu'au 13 décembre les avocats et ministres de 98 États et douze organisations internationales, entendues, notamment, sur l'aide à apporter aux territoires les plus vulnérables. Avec deux grandes questions posées, fixées l'an dernier par l'assemblée générale de l'ONU.

L'espoir du Sud global D'abord, « quelles obligations les États ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ? » Ensuite, quelles conséquences juridiques peuvent encourir les pollueurs ? Les défenseurs de l'environnement espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques fortes, alors que vient de s'achever une COP29 déceptive, en Azerbaïdjan. D'autres craignent qu'il n'ait qu'un impact limité ou encore que la décision des magistrats se fasse attendre. La réussite de ce procès historique sera donc jugée à l'aune de sa capacité à traduire les promesses des États sur le plan juridique.

Les avocats des pollueurs mobilisés Les États du Sud global attendent des magistrats un avis qui renforcera leur position lors des prochaines négociations. Même s'il n'est pas contraignant, il pourrait peser, en effet, dans les futurs rapports de force. La Chine, les États-Unis, l'Arabie saoudite et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole l'ont bien compris : leurs avocats seront mobilisés pour défendre leurs positions. L'inaction climatique des États sur le banc des accusés. MAXPPP

La Dépêche du Midi
Toulouse
Locale, samedi 7 décembre 2024 387 mots, p. 26

Haute-Garonne

La 1ère centrale solaire flottante de France verra-t-elle le jour ?

Le lac du Dagour, à Bourg-Saint-Bernard, pourrait accueillir une centrale photovoltaïque flottante. Le projet suscite des débats intenses.

Situé à cheval sur les communes de Bourg-Saint-Bernard, Lanta, Prunet et Saussens, le lac du Dagour permet l'approvisionnement en eau de 400 hectares de terres agricoles. L'enquête publique concernant la modification du PLU de la zone du lac du Dagour (commune de Bourg-Saint-Bernard) en zone dédiée aux énergies renouvelables suit son cours. Il s'agit d'installer une centrale de panneaux photovoltaïques flottants sur la retenue d'eau du lac du Dagour.

Ce lac d'une superficie de 27 hectares pour lequel, le projet retenu par EDF-Énergies Renouvelables prévoit l'installation de 7,2 hectares de panneaux photovoltaïques flottants. Le lac est principalement destiné à l'irrigation des champs gérés par l'association foncière et de remembrement (27 agriculteurs). Il se vide souvent en été, un phénomène accentué par le réchauffement climatique.

L'installation projetée couvrirait comme un couvercle la surface encore en eau. EDF-Énergies renouvelables envisage que certains panneaux puissent reposer sur le sol. L'ancrage des stations flottantes serait assuré par des câbles lestés au fond de la retenue et des câbles élastiques arrimés aux berges. L'association Les Lacs du Lauragais craint des impacts sur la biodiversité et la qualité de l'eau. Selon le CNRS, aucune étude scientifique d'impact sur les gravières ne sera publiée avant 5 à 10 ans. Pour Claire Pelissier, présidente de l'association,« de nombreux usagers tels que les pêcheurs, randonneurs et familles en quête de nature seraient privés de ces lacs. Notre patrimoine naturel et rural risquerait de perdre son authenticité. »

Le lac de Bourg-Saint-Bernard est la première retenue sur cours d'eau en France à faire l'objet de ce type de projet. L'Association foncière de remembrement précise que « dans un contexte de changement climatique critique pour la gestion de la ressource en eau et face aux besoins de travaux de modernisation de la retenue, le projet de centrale solaire flottante sur le lac du Dagour, mené avec EDF Renouvelables, a été pensé pour valoriser la surface du lac, assurer la pérennité des activités agricoles locales à travers de nouvelles ressources économiques, tout en contribuant à la transition énergétique. »

Alain Pebrocq-Favier

L'enquête publique (www.bourg-saint-bernard.fr/fr/actualites-page-accueil/enquete-publique.htm) s'achève vendredi 13décembre.

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
27 novembre 2024 465 mots
Coca-Cola accusé de « greenwaching » pendant les JO par une ONG française qui porte plainte
Le HuffPost

JEUX OLYMPIQUES - Tromperie sur la marchandise. Enfin, sur le packaging. L’ONG France Nature Environnement annonce ce mercredi 27 novembre avoir porté plainte contre Coca-Cola dont elle assimile le comportement... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
29 novembre 2024 1843 mots
L'UE veut limiter la protection des loups. Pourquoi la prolifération de l'espèce est-elle devenu un problème ?
Ian Smith

Cette semaine, la Commission européenne se prononcera sur le fait de limiter - ou non- la protection juridique du loup gris d'Europe. Si cette décision est prise, elle constituerait un pas... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
dimanche 15 décembre 2024 - 14:24:29 UTC 795 mots

Après Mayotte, le cyclone Chido frappe le Mozambique mais perd de la puissance

Maputo, 15 déc 2024 (AFP) - Le cyclone Chido a frappé le Mozambique dimanche avec des vents violents et de fortes pluies mais il semblait perdre de la puissance en s'enfonçant dans les terres, après avoir fait des morts et causé de nombreuses destructions sur le territoire français de Mayotte, dans l'océan Indien.

Le cyclone a frappé les provinces côtières de Nampula et Cabo Delgado tôt samedi, endommageant des bâtiments et coupant l'électricité dans certaines zones.

L'office météorologique du Mozambique a déclaré que la tempête devrait provoquer des orages et des vents violents avec des rafales atteignant 260 kilomètre par heure dans certaines parties des provinces. Plus de 250 millimètres de précipitations sont attendus en 24 heures.

"A Cabo Delgado, des dégâts ont déjà été enregistrés, tels que l'effondrement de murs et de toits", a déclaré ActionAid Mozambique dans un communiqué.

L'impact dans le district de Memba (province de Nampula), autour de la zone où le cyclone a touché terre, devrait être important, mais il n'y a pas de contact", a déclaré l'organisation non gouvernementale.

"Plusieurs quartiers de la province de Nampula sont privés d'électricité, ce qui peut rendre difficile la collecte d'informations".

L'UNICEF, présente sur place, a déclaré que "de nombreuses maisons, écoles et centres de santé ont été partiellement ou complètement détruits".

L'organisation est en train d'évaluer l'impact du cyclone et va livrer des médicaments, des produits de purification de l'eau et d'autres produits de première nécessité, a déclaré l'UNICEF dans un communiqué.

Dans l'après-midi de dimanche, Chido se déplaçait au-dessus de la province intérieure de Niassa et s'était affaibli, a déclaré la présidente de l'Institut national de gestion des risques et des catastrophes, Luisa Meque.

L'institut n'a pas été en mesure d'atteindre toutes les régions pour évaluer la situation, a-t-elle ajouté.

Les autorités ont prévenu que Chido avait une intensité similaire à celle du cyclone Gombe, qui avait tué plus de 60 personnes au Mozambique en 2022, et à celle du cyclone Freddy, qui avait fait 86 victimes dans le pays en 2023.

Chido devrait atteindre le Malawi d'ici lundi, apportant d'importantes précipitations au pays qui souffre de sécheresse.

Le Zimbabwe a également émis une alerte aux fortes pluies associées au cyclone.

Le cyclone semble s'être intensifié lorsqu'il a traversé le canal du Mozambique pendant la nuit pour toucher terre à environ 40 km au sud de la ville de Pemba, dans le nord du Mozambique, selon les services météorologiques.

Des images vidéo de Pemba montrent de fortes pluies et des arbres courbés par le vent. Des maisons ont été endommagées par la tempête.

A Mayotte, le cyclone a fait au moins 14 morts, selon un bilan encore provisoire communiqué dimanche matin à l'AFP par une source sécuritaire.

Alors que le cyclone Chido s'éloignait des côtes de Mayotte sur sa trajectoire vers le Mozambique, les dégâts enregistrés aux Comores s'avèrent mineurs, sauf pour l'agriculture. Les Comores, qui avaient déclenché une alerte rouge, sont désormais placées en vigilance post-cyclone.

"J'adresse ma sympathie particulière à nos frères de Mayotte. On a suivi ce qui s'est passé là-bas, et c'est très dur. Je saisis cette occasion pour dire à nos frères Mahorais toute notre sympathie, et notre solidarité", a déclaré dimanche le président comorien Azali Assoumani.

Aux Comores, "il n'y a que des dégâts matériels (...) Il faut qu'on tire les leçons de ce qui s'est passé. Nous sommes dans une région cyclonique", a ajouté le président Assoumani, soulignant la nécessité de s'"adapter aux conséquences du changement climatique".

"Le scénario du pire a été évité. Une fois que le cyclone a atteint Mayotte, il a accéléré son mouvement vers l'Ouest, donc vers le Mozambique", a expliqué dimanche Saifou-Dine Aliani, chef du service de météorologie aux Comores.

La vitesse des vents attendue était de 150km/h mais ce n'est pas ce qui s'est passé. "Le maximum de la vitesse était de 70 km/heure à Anjouan et Mohéli", a ajouté ce responsable.

"A Anjouan, nous avons une dizaine de familles déplacées, quelques blessés, des glissements de terrain et quelques éboulements mais qui n'ont pas fait de victimes", a déclaré pour sa part Yasser Sidi, responsable à la Direction Générale de la Société Civile.

A Mohéli, des routes demeurent entravées par les arbres qui n'ont pas résisté aux assauts du vent. "Des équipes sont en train de les débloquer", a indiqué la Direction Générale de la Société Civile.

En revanche, l'agriculture est très impactée. "Toutes les bananeraies d'Anjouan et Mohéli ont été mises à terre, faisant craindre le pire pour la suite", a ajouté cette source.

L'unique aéroport international des Comores va reprendre ses activités dimanche en début de soirée. "Un vol de la compagnie Ethiopian Airlines est attendu aux alentours de 18H00", a indiqué un responsable de l'aviation civile.

Boursorama (site web réf.) - Boursorama
26 novembre 2024 2128 mots
Aussi paru dans
26 novembre 2024 - ZoneBourse (site web réf.)
LHYFE : Lhyfe améliore son rating ESG en obtenant le certificat platine, le plus haut niveau décerné par EthiFinance, pour ses performances ESG 2023

Une notation de 86/100, en progression de 17 points sur 2 ans, confirmant ainsi les performances de son modèle d'entreprise Lhyfe prend la 1 ère place parmi les sociétés... Voir l'article

La Voix du Nord
03CALAIS
LOCALE, dimanche 8 décembre 2024 296 mots, p. 03CALAIS18

« Érosion, submersion… Ça va se produire de plus en plus souvent »

« Dans la région, on est soumis à de fortes marées. Quand le paroxysme de la tempête arrive à marée basse, il n’y a pas beaucoup d’impact. Par contre, à marée haute avec de gros coefficients de marée, ça peut faire beaucoup de dégâts : érosion, submersion… Et ça va se produire de plus en plus souvent dans le futur », assure Arnaud Hequette, membre du laboratoire d’océanologie et géosciences, professeur à l’Université du littoral Côte d’Opale.

« Une montée des eaux

de 3 mètres au fil du temps »

« Une façon de s’adapter plus traditionnelle, ce sont les ouvrages de génie civil, comme une digue perré ou des enrochements. À Sangatte, il y a les deux. C’est de la solution dure. Mais une digue ne résiste pas à tout, comme on l’a vu en 2013. » Pourtant, la reconstruction de la digue de Sangatte tient compte des aléas climatiques. « Ça dépend de l’échelle du temps qu’on prend. On parle tout le temps de réchauffement climatique à l’horizon 2100. Mais si on se place plus loin, ça ne va pas s’arrêter. On estime une montée des eaux de 3 mètres au fil du temps. »

Arnaud Hequette ajoute que « les ouvrages protègent ce qu’il y a derrière eux mais ne protègent pas la plage. La réflexion de la houle met en mouvement le sable, dont le niveau baisse au fil du temps ». À terme, ça peut mettre à nu les fondations d’une digue et la fragiliser. À Sangatte, « 19 épis de pieux ont été remis en place, précise le maire. Ils jouent un rôle prépondérant pour retenir les sédiments».

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
26 novembre 2024 2317 mots
Lhyfe : décroche le plus haut niveau de certification EthiFinance, récompensant ses excellentes performances sur les sujets Environnement, Social, Gouvernance et Parties prenantes (ESG). L’occasion de présenter la démarche RSE d’un industriel qui recherche l’exemplarité
Zonebourse

Lhyfe : décroche le plus haut niveau de certification EthiFinance, récompensant ses excellentes performances sur les sujets Environnement, Social, Gouvernance et Parties prenantes (ESG). L’occasion de présenter la démarche RSE d... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
20 novembre 2024 570 mots
Aussi paru dans
20 novembre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
Des milliers d'agriculteurs britanniques protestent contre la hausse des droits de succession
Euronews

Des milliers d'agriculteurs britanniques se sont rassemblés mardi devant le Parlement pour protester contre la récente décision du gouvernement d'augmenter les droits de succession. Cette décision, annoncée dans le... Voir l'article

La Montagne
Corrèze
Ussel, samedi 7 décembre 2024 164 mots, p. Brive-25

La naissance d'une forêt grâce aux enfants

Peyrelevade. Plaque dévoilée à St Setiers. Il y a un an, une cinquantaine d'enfants plantaient une centaine d'arbres méditerranéens sur l'espace « Anne Marie et Georges Nadalon » à la Croix de la Mission à Saint-Setiers.

C'est grâce à l'association Un million d'arbres, présidée par Jean Paul Wabotaï, la Fondation Aronic et la Société Kawneer dont Natalie Dupont est la représentante, qu'un groupe d'enfants, juste, un an après, s'est rassemblé autour d'une stèle pour dévoiler une plaque célébrant chaque enfant.

Ils ont pu constater la naissance d'une forêt et apprendre l'importance de l'arbre dans la vie et aussi dans les villes. Cette démarche avec les jeunes générations est une action concrète, visible, d'impact rapide sur le changement climatique et une réponse au questionnement actuel de la jeunesse. Le maire Jean Paul Mazière et son conseil municipal ont initié ce moment tant attendu par les enfants et leurs encadrants toujours préoccupés par l'éducation citoyenne sur un arbre égal une vie.

Énerzine (site web réf.) - Enerzine
28 novembre 2024 854 mots
408 MW d’énergie renouvelable ajoutée : L’engagement du MIT par l’exemple
https://www.facebook.com/enerzineMag

La production d'énergie renouvelable à grande échelle constitue un levier fondamental pour réduire l'empreinte carbone des régions fortement dépendantes aux La production d’énergie renouvelable à grande échelle constitue... Voir l'article

France Bleu (site web réf.) - France Bleu
12 décembre 2024 364 mots
Mine de lithium dans l'Allier : l'industriel propose de légers ajustements en réponse au débat public

Après quatre mois de débat public et un compte-rendu livré fin septembre sur le projet de mine de lithium dans l'Allier, Imerys répond. L'industriel n'a pas l... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
28 novembre 2024 460 mots
Dialogues ministériels sur la dégradation des sols dans le monde annoncés pour la COP16 de la UNCCD
PR Newswire

Dialogues ministériels sur la dégradation des sols dans le monde annoncés pour la COP16 de la UNCCD PR Newswire jeu. 28 nov. 2024, 9:48 AM La COP16 à Riyad accueillera... Voir l'article

Ouest-France
Quimperlé, Concarneau
Concarneau et sa région, samedi 7 décembre 2024 275 mots, p. OF Quimperlé - Concarneau_15

C’est parti pour les illuminations de Noël !

Charlotte HEYMELOT.

Un peu de lumière, dans un contexte national bien sombre… Le centre-ville de Concarneau brille de mille feux depuis hier.

La Ville bleue a officiellement allumé ses traditionnelles illuminations de Noël, pour enrober ses habitants d’une atmosphère de fête. Prévu jusqu’au 6 janvier, le décor lumineux est, pour la quatrième année consécutive, confié à l’entreprise Blachère.

« Ce sont les mêmes décorations que l’an dernier », précise Sophie Treptel, directrice des services techniques. Avenue Pierre-Guéguin, avenue Alain-Le Lay, avenue de la Gare, Quai Pénéroff… Dans des tons blanc chaud ou pur, les lumières « mettent à l’honneur les étoiles ».

Sur la façade de la Ville Close, le Père Noël est de retour, accompagné d’une pluie d’étoiles. En plus des ornements assurés par son prestataire, la Ville a aussi décoré une partie du centre avec son propre matériel, dont la façade des Halles. « 150 heures de travail pendant trois semaines », détaille Lionel Guoualou, responsable du service voirie, qui gère l’éclairage public.

À l’heure du changement climatique et d’une nécessaire sobriété, la municipalité a fait le choix de Leds et assure que les illuminations sont « peu gourmandes en énergie ». Elles seront éteintes entre minuit et 6 h du matin « pour en limiter l’impact énergétique ».

Côté porte-monnaie, aussi, la Ville s’y retrouve. « C’est 300 € de consommation pour toute la période », comptabilise Thierry Le Corre, adjoint à l’urbanisme.

La semaine prochaine, Concarneau plongera pour de bon dans l’atmosphère des Fêtes, avec l’ouverture du village de Noël.

Cet article est paru dans Ouest-France

Centre Presse Aveyron
RODEZ_CP
mardi 3 décembre 2024 299 mots

L'Adoc ne manque pas... d'énergie

Samedi s'est tenue l'assemblée générale de l'association Adoc (Agir Durablement en Olt et Causse). Une association qui veut faciliter la transition écologique sur le territoire de la communauté de communes des Causses à l'Aubrac. Après un atelier sur les actions d'adaptation au changement climatique dans les territoires, animé par la chargée de mission Energie-Climat du Parc Naturel Régional de l'Aubrac, les participants ont échangé sur les actions menées par l'association au cours des deux dernières années et sur celles à envisager à l'avenir. De l'évènement « La Belle Virée » sur les alternatives de mobilité durable, à la visite de maisons écologiques ou à la sensibilisation à l'impact climatique du numérique, ADOC a agi sur de nombreuses thématiques de nos vies quotidiennes : déplacements, habitat, alimentation, pratiques numériques, etc. Ce sont ainsi près de 300 personnes qui ont participé à des animations réalisées en partenariat avec 19 structures locales (collectivités, association, PNR). Puis la vingtaine de participants a échangé dans une ambiance à la fois conviviale et réfléchie, sur le futur de l'association : quels objectifs, quelles actions à moyen terme ? L'occasion d'esquisser les actions sur lesquelles Adoc viendra au contact des habitants, des élus et des acteurs du territoire, toujours dans un état d'esprit de dialogue et de partenariat qui la caractérise depuis ses débuts il y a 5 ans déjà. La soirée a rassemblé plus de 70 personnes autour d'un apéro-repas et d'un concert du groupe The Crooked Nails mêlant blues, folk et rock'n'roll dans une énergie positive. Rien de tel pour initier un boeuf musical avec les musiciens de l'assemblée qui avaient prévu guitare, basse, piano et même harmonica. Une assemblée générale motivante pour se lancer dans les prochaines actions avec énergie... renouvelable bien sûr ! L'association « Agir Durablement en Olt et Causse » en assemblée générale.

Charente libre
Grand Cognac, lundi 2 décembre 2024 876 mots, p. 18

[Des diagnostics dans les habitations...]

Julie SICOT; [email protected]

Après les épisodes de crues de l’an dernier, l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) Charente prévoit trois réunions publiques sur Grand Cognac pour aider la population à se préparer à ces événements. Parmi les mesures, le déploiement du «diagnostic inondation».

S’adapter face aux crues

Des diagnostics dans les habitations pour préparer les riverains aux inondations

En décembre de l’an dernier, Françoise Suarez qui habite rue de Boutiers à Cognac a vu l’eau sortir du sol de son salon, monter sur près de cinq centimètres de haut, et stagner durant tout le week-end. «On avait mis une pompe, mais ça n’a pas servi à grand-chose.» L’eau avait envahi la rue, située près du canal Jean-Simon, puis s’était introduite dans le domicile via des bouches extérieures au ras du sol, sur la façade et avait fini par remonter par capillarité à l’intérieur de la maison.

Un an après, le plancher en bois ne porte aucun stigmate du passage de l’eau. «Ce qui est recommandé après les inondations, c’est de poser une chape béton et du carrelage au sol», conseille Mona Jean-Baptiste, chargée de mission «diagnostics de vulnérabilité aux inondations» à l’EPTB Charente. Elle s’est rendue chez Françoise Suarez pour réaliser un «diagnostic inondation», un programme lancé par l’EPTB avec les collectivités du bassin de la Charente, qui s’étend d’Angoulême à Saintes.

Le diagnostic dure près de deux heures. D’abord des questions: nombre de résidents dans la maison, présence d’étages, type de chauffage, position du compteur d’eau, … Puis, Mona Jean-Baptiste relève des points topographiques sur l’habitation. «En 1982 (crue centennale de référence, 8,45 m. à Cognac contre 7,59 m. en décembre 2023, ndlr), il y a eu 1,43m d’eau sur la maison», révèle-t-elle.

Dernière étape, un rapport avec le détail du diagnostic et des conseils sur les travaux à effectuer pour protéger au mieux son habitation face à une prochaine inondation. «Avec l’expérience, on voit ce qui peut être fait», souligne Mona Jean-Baptiste. «Le plus courant, c’est l’installation de batardeaux, ou de clapets anti-retour sur les sorties d’eaux usées. On peut aussi préconiser une résine de protection sur le mur et l’isolation des entrées d’eaux.»

«Tous les travaux qu’on indique sont subventionnés», ajoute l’agente. Le Fonds Barnier finance à hauteur de 80% ces mesures de protection. L’État a provisionné près de 2,8millions d’euros pour les deux Charentes. Le reste pourrait aussi être pris en charge par Grand Cognac ou le département. «Quand j’ai appris qu’on pouvait faire ce diagnostic, ça m’a mis un peu de baume au cœur», lâche Françoise Suarez qui a déjà pris de nouvelles habitudes, «dès qu’il pleut, je regarde l’application VigiCrues, avant je ne le faisais pas».

1.511 habitations peuvent prétendre à ce «diagnostic inondation», ainsi que 227 entreprises sur la zone de Grand Cognac. En tout, sur les 53 communes du bassin de la Charente, 4.000 biens sont éligibles. «Les personnes peuvent voir l’éligibilité et s’inscrire sur le site internet de charentalabri, 4.000 c’est la cible, mais notre objectif c’est d’en faire 40%», précise Florent Lasvaux, chef de projet prévention des inondations à l’EPTB Charente. L’organisme a prévu trois agents et espère avoir réalisé les diagnostics sur la zone d’ici trois à quatre ans. Un travail de fourmi!

«Sur Cognac, on a fait une vingtaine de diagnostics depuis septembre», signale Florent Lasvaux. «On a priorisé cette opération sur les biens les plus touchés par les crues de 2021 et 2023, qui sont des crues vicennales», ajoute Alexis Pelud, chargé de projets des diagnostics inondations à l’EPTB Charente.

«Il faut adapter le bâti pour raccourcir le retour à la normale et diminuer les dégâts, car réduire les zones inondables via des aménagements serait trop complexe et coûteux, donc il faut abaisser la vulnérabilité, c’est le plus simple», conclut Florent Lasvaux.

Réunions publiques: mardi 3décembre à 18h à la salle des fêtes de Jarnac. Mercredi 4décembre à 18h à la salle des fêtes de Châteauneuf-sur-Charente. Mardi 17décembre au Centre de Congrès La Salamandre de Cognac.

Peut-on éviter les inondations?

«Les phénomènes vont peut-être s’intensifier», analyse Florent Lasvaux. «Le changement climatique et l’urbanisation doivent être mis au même niveau. L’urbanisation et l’artificialisation, tout ça a un impact sur le ruissellement qui rejoint les cours d’eau. Dans le cadre de la planification urbaine, on évoque ces sujets avec les collectivités. Ça commence à arriver dans les consciences à l’échelle locale, mais le travail reste important. Il y a des réflexions pour ralentir l’eau en amont, mais les opérations sont complexes et les coûts importants.» L’EPTB l’avoue, ces travaux d’envergures seront difficiles à mener car trop onéreux par rapport à la valeur des biens à protéger.

«1.511 habitations peuvent prétendre à ce diagnostic, ainsi que 227 entreprises sur la zone

de Grand Cognac.»

Le Progrès (Lyon)
Edition de Villefranche - Tarare
Actu | beaujolais doré, dimanche 8 décembre 2024 477 mots, p. VILL26

Beaujolais

Réchauffement climatique : ils cherchent des solutions pour protéger les vignes

De notre correspondant Thierry Bonnot

Tout au long de l’année, les vignerons du beaujolais veillent à leurs vignes et à la météo. Mais le réchauffement climatique impacte le travail et son résultat. Michaël et Taran travaillent quotidiennement sur la recherche. Donner aux récoltants des axes sur les nouvelles technologies et les nouvelles pratiques pour lutter contre les effets du changement de climat est leur objectif.

Bien que le gel et la grêle soient des défis historiques pour les vignerons, les outils et techniques à leur disposition ont considérablement évolué, offrant des solutions pour faire face aux impacts du changement climatique même si la nature reste maîtresse.

La grêle

Dans sa séance du 4 août 1900 le syndicat Beaujolais décide de tester les canons à grêle à Denicé. Les canons sont activés par les viticulteurs qui souhaitent participer à l’expérience. Les résultats sont très favorables, mais depuis, d’autres moyens ont vu le jour.

Taran, chargé de projet sur le matériel végétal, précise : « En 2018, nous avons été les premiers à expérimenter les filets à grêle sur Liergues. Leur efficacité est reconnue, au-delà de celle-ci, c’est également un moyen pour amener un peu d’ombrage en cas de fortes chaleurs, c’est également une aide pour le relevage et tout cela sans modifier la maturité du raisin. Nous expérimentons également l’iodure d’argent que nous faisons brûler. »

Le gel

« Au début du XXe siècle, les vignerons utilisaient principalement des méthodes traditionnelles pour lutter contre le gel comme le brûlage de déchets pour créer une chaleur supplémentaire, la protection par bâches était également un moyen.

Aujourd’hui, outre les moyens comme les bougies chauffantes ou l’eau aspergée qui protègent les bourgeons, nous travaillons sur le cep lui-même. Nous rehaussons le tronc par rapport au terrain naturel. C’est efficace pour le gel, mais également pour la sécheresse. Cela permet également d’apporter plus de fraîcheur au plan. L’impact sur la pénibilité du travail n’est également pas moindre », explique Michaël, responsable du domaine du château de l’éclair.

Le réchauffement climatique et les normes environnementales

« Au-delà des événements extrêmes, le réchauffement climatique nécessite une adaptation, on ne décide pas pour la vigne, on la sauvegarde », précise Taran.

« À travers une parcelle dédiée, nous testons 178 cépages différents qui feront très certainement partie de nos paysages. Le gamay, cépage roi en beaujolais se décline en plusieurs plans différents, comme le gamay d’Auvergne dont la maturité est plus longue. Une piste intéressante pour demain. »

« Aujourd’hui l’enherbage est largement utilisé pour protéger et enrichir la vigne. Nous testons des engrais verts comme la graine de moutarde, le seigle, la féverole. Ceci amène une richesse en carbone et en azote », complète Michaël.

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29 novembre 2024 2085 mots
Territoires en transition écologique : innover en chœur

Dans un contexte où les enjeux climatiques deviennent de plus en plus prégnants, les Conférences des Parties (COP) régionales, initiées en France depuis 2023, témoignent d’une volonté d’adapter les... Voir l'article

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En couverture Le pouvoir de la joie

Thomas Jolly “Organisons l'envie d'être ensemble !”

Propos recueillis par Grégoire Leménager et Cécile Prieur

En couverture Le pouvoir de la joie

LE POUVOIR DE LA DE LA JO D O S S I E R ans S P É C I A L OIE Dossier réalisé par la rédaction et coordonné par Morgane Bertrand, Julien Bordier, Sylvain Courage et Nolwenn Le Blevennec Pour fêter son anniversaire, “le Nouvel Obs” vous offre 60 éclats de joie qui crépitent dans ces pages comme des bougies étincelles : 60 contributions de personnalités venues de tous horizons, pour sortir un instant de l'abattement trumpien, de l'effroi des conflits, de l'éco-anxiété. Chez Thomas Jolly, qui ouvre le bal, la joie “naît forcément dans un partage avec d'autres”. Celle que nous partageons avec vous cette semaine peut sembler éphémère, mais qui sait ce qu'elle apportera ? “La joie, nous suggère l'historien Patrick Boucheron, prépare les grandes batailles politiques” P our l'anniversaire de notre journal, nous avons intitulé ce numéro «Le pouvoir de la joie ». Que vous inspire ce choix ? D'abord, c'est une très bonne idée pour un anniversaire… Joyeux anniversaire « le Nouvel Obs », donc ! Ensuite, la joie, ça a toujours été mon carburant. Dans ma formation d'acteur, les moments de création pouvaient parfois être compliqués, laborieux, angoissants, dans le rapport au metteur en scène notamment. Quand j'ai commencé à faire mes propres spectacles, j'ai donc tout de suite posé ce cadre: on peut être sérieux et exigeant tout en travaillant dans la joie. Cela permet même d'accéder, avec les acteurs et les actrices, à une créativité bien meilleure, y compris dans les choses tragiques… Et j'éprouve toujours de la joie à faire ce que je suis en train de faire, qu'il s'agisse de monter un opéra à Bastille ou quatre cérémonies olympiques. Même quand il y a du stress, de la peur – et je peux vous dire qu'il y en a eu pour les cérémonies, où nous sommes passés par tous les sentiments. C'était vraiment une aventure assez folle, avec des rebondissements jusqu'au dernier moment… Ça ferait d'ailleurs un très bon scénario de film ou de série télé [rires]. De la joie, il y en avait dans les cérémonies ellesmêmes. Or vous auriez aussi pu vouloir créer une atmosphère différente : plus solennelle par exemple… Je tenais à intituler la cérémonie « Ça ira ». D'abord parce qu'il y a tellement eu de bashing, de scepticisme, de non-confiance en la France, en la capacité du comité olympique Paris 2024 et au-delà en nous-mêmes, que c'est ce que j'avais envie de dire aux gens. Et puis, au-delà des Jeux, je voulais envoyer ce message d'espoir et de confiance. Même si, aujourd'hui, on ne se dit pas que « ça va », moi, je suis persuadé que « ça ira ».

Le « grand nous » que je souhaitais affirmer avec la cérémonie s'inscrit dans une démarche de considération, de soin à l'autre, de représentation. Si on se regarde les uns et les autres, si on se considère, « ça ira ».

Et d'ailleurs « ça a été ».

Non seulement lors de la cérémonie, mais pendant toute cette séquence olympique et paralympique.

Ona vu que quand on expose nos singularités, oncréedel'unité…et cen'étaitpasunegrande hallucination collective. Il y a beaucoup de choses perfectibles, bien sûr, mais la France, c'estprécisémentunpaysqui seperfectionne. Je l'aime pour ça : les Français se remettent en question, parfois dans la contestation, et c'est tant mieux. La République aime tous ses enfants. Elle les protège, les considère. C'est cela que je voulais mettre en lumière.

Spinoza disait justement que la joie est « le passage d'une moindre perfection à une plus grande»… Le mode festif, carnavalesque, enjoué de votre travail, avec du jeu dans tous les sens du terme, peut-il être un levier pour améliorer la vie de tous ? Le spectacle vivant sert clairement à cela, parce qu'il a la capacité de synchroniser toutes celles et ceux qui y assistent, dans leur singularité. Qu'on sorte de sa journée de travail ou de nontravail, de sa vie de famille ou de son célibat, chacun arrive de son endroit et, tout à coup, il y a une synchronisation. Des études disent même que les coeurs se synchronisent, parfois, dans les salles de spectacle… Les sciences cognitives pourraient sans doute nous donner des clés sur ce qu'Aristote appelait la catharsis. C'est, je crois, ce qui fait que le théâtre tient depuis la nuit des temps alors qu'il s'est pris pas mal de trucs dans la figure : le cinéma, la télé, internet, le streaming, le jeu vidéo… Le théâtre est toujours là parce qu'il nous rappelle que nous sommes tous vivants et vivantes au même endroit en même temps. Quels que soient les débats qui agitent les médias, cette vérité-là me semble indiscutable. Comment faire pour vivre tous et toutes au même endroit et en même temps ? Le théâtre n'a pas besoin de donner des solutions pour être politique. Il est en soi un outil pour être ensemble. Ce n'est pas un hasard si les Grecs l'avaient installé dans la vie de la cité. On l'a bien vu cet été, avec cette cérémonie qui a suscité tout à coup un sentiment de fierté et d'unité parce qu'il y avait 350 000 personnes sur les quais et 25 millions de Français devant leurs écrans… On a parlé de 2 milliards de téléspectateurs à l'échelle de la planète… Je ne sais pas si ce chiffre est le bon, mais l'essentiel, c'est que des gens se rassemblent, et ça, c'est déjà politique. Ensuite, ils reçoivent la même chose au même moment, et ça aussi, c'est politique. Un spectacle l'est toujours quel que soit son propos. Ça me fait donc rire quand certaines critiques disent que j'ai « voulu être politique »… On ne peut pas faire autrement, que l'on joue dans un petit théâtre devant 50 spectateurs ou pour 25 millions de personnes ! Dans une France traversée par des débats qui la polarisent beaucoup, vous auriez pu chercher le plus petit dénominateur commun… Mais vous avez fait ce pari de créer de l'unité en montrant nos différences. Pourquoi ? Comme vous, je constate un pays qui se morcelle et se divise, avec des polarisations multiples qui donnent le sentiment, depuis longtemps, d'une incompréhension générale, et même d'une non-cohabitation qui se ferait dans la violence. J'en suis meurtri. Mais mon ambition et ma mission, ce n'était pas de régler ça, c'était d'abord de dire aux athlètes : « Bienvenue chez nous. » Et ce « chez nous », c'est quoi ? En réalité, c'est beaucoup de choses, qui sont très intéressantes. C'est des gens qui aiment l'opéra, des gens qui aiment le rap, des gens qui aiment le rock. C'est des gens qui ont diverses ori- gines. Ce sont des cultures qui ont traversé la France, et qui l'ont nourrie. Paris est ellemême une ville-monde, faite d'influences et de confluences en permanence. D'ailleurs, au début de la préparation, je voulais trouver des éléments dans notre culture française qui soient reliés à chacun des pays participant aux Jeux, et faire 206 propositions pour montrer que la France s'est toujours construite dans une relation permanente, depuis des siècles, avec le reste du monde… Vous y avez finalement renoncé ? Oui, mais en gardant l'idée que chacun et chacune se sentent considérés par l'événement. Que personne ne puisse se dire : «Moi, je n'en fais pas partie, je ne suis pas invité à la fête parce que je ne fais pas partie de ce pays… » Il s'agissait que chaque Française et chaque Français se voient surtout représentés.

Le climat politique pesant qui a précédé les Jeux, avec la dissolution et les législatives, a-t-il joué un rôle dans l'enthousiasme général, comme si tout le monde en avait besoin ? En réalité, quelle qu'ait été l'issue des élections, nous n'aurions pu changer la cérémonie. Nous ne le voulions pas, de toute façon. Et ce qui s'est produit, c'est que la morosité et la tension, qui ont gagné du terrain en France tout au long du printemps, ont fait apparaître la cérémonie comme une espèce de bouffée d'air. Il y avait l'envie de se dire : « Cet épisode politique-là nous a fait du mal, mais on est ensemble, on a envie d'unité. » Après, si la dissolution avait abouti à un autre résultat, la cérémonie aurait revêtu une autre signification, en exprimant probablement une forme de résistance. Mais ça allait au-delà de moi. La puissance d'un objet artistique se déploie aussi en fonction du contexte.

Le résultat, c'est qu'une très large majorité, 85% des Français, a considéré la cérémonie inaugurale comme une réussite… Oui, et une minorité a décidé de l'attaquer. Elle a fait beaucoup plus de bruit, et ça aussi, c'est assez intéressant. Je l'ai dit le lendemain, c'est comme si on était bien plus nombreux à vouloir bien vivre ensemble, mais qu'on était moins bruyants. Là-dessus, la joie de la cérémonie a peut-être été un déclencheur : si on entend tout le temps ceux qui divisent, ceux qui critiquent, voire sont dans la haine, alors on a la sensation qu'ils sont majoritaires. Sauf qu'ils ne le sont pas.

Ce qui a émerveillé, c'est aussi votre audace. De tableau en tableau, les spectateurs ont été surpris, étonnés, se sont dit : «C'est gonflé. » Un peu comme lorsque vous avez mis en scène Shakespeare sur vingt-quatre heures ou repris «Starmania »… Est-ce que l'audace vous semble une source de joie ? Si l'audace est une volonté de mettre au jour quelque chose de neuf qui va faire du bien, je suis d'accord. Si c'est juste pour choquer, ou être dans une radicalité destinée à faire parler de soi, je ne suis pas là-dedans. Mais l'audace, ça se jauge aussi aux spectateurs à qui on s'adresse. Chaque spectateur a son rapport à l'art vivant, son prisme d'analyse… Evidemment que lorsque l'on s'adresse à 25 millions de personnes, il y aura 25 millions de réceptions subjectives du spectacle. Et puis l'audace se mesure également au contexte : en 2000, pour la cérémonie de clôture des Jeux de Sydney, le stade entier était rempli de drag-queens. Et je ne me souviens pas d'une quelconque crispation. En 2024, trois drag-queens performent et les esprits s'échauffent violemment. Ce n'est pas rassurant. D'autant que l'art du travestissement émaille toute notre culture littéraire, théâtrale, opératique… Alors était-ce audacieux de simplement montrer la France, unie pour un soir dans la richesse de sa diversité, la beauté de sa pluralité ? Je mesure que cela a été perçu comme tel, mais la vraie question, c'est pourquoi ? On a dit beaucoup de choses sur la cérémonie, mais on n'a pas fait un spectacle « woke » sur une France qui n'existe pas. Ce qu'on a montré, c'est la France : belle, plurielle, fraternelle. Des corps différents, des façons d'être au monde différentes… Et que la République prend dans ses bras. C'est la seule France qui existe ! L'audace, c'est sans doute de l'avoir réaffirmé fièrement et joyeusement ! Comment faire pour perpétuer cette France finalement plus unie qu'on ne pense, et unie dans sa diversité ? On s'organise. Les racistes, étant moins nombreux, s'organisent mieux que les antiracistes, qui sont très nombreux parce qu'être antiraciste, c'est la base. Sauf que puisqu'on parle de joie, il faut bien dire ceci : oui, j'ai reçu des vagues de haine, des messages homophobes, des menaces de mort… Mais j'ai aussi reçu des dizaines et des dizaines de milliers de messages de joie et d'amour. Des gens m'en envoient encore aujourd'hui. Certains me disent : « J'ai re-regardé les cérémonies ! » Les médias ont beaucoup rendu compte de la haine qui s'est manifestée, et c'est très bien parce que le harcèlement est un délit et qu'il faut le condamner. Mais ils ont moins parlé des flots de reconnaissance qui se sont manifestés aussi. Or si on ne le dit pas, si on ne le voit pas, ça n'existe pas. Si on ne dit pas assez dans les journaux que 85 % des Français ont aimé la cérémonie, ça n'existe pas. C'est une question de perception, de focale… et d'organisation. Organisons-nous, oui. Organisons le fait qu'on a envie d'être ensemble, organisons la tolérance, l'accueil, l'acceptation, la générosité, organisons tout ça. Et puis, exprimons-le. C'est une mission politique et médiatique, mais aussi une mission de chacun.

Comment analysez-vous cette sorte de déni ? Il y a une peur infondée que je comprends mal, pour être très sincère, mais parce qu'on parle de joie : c'est essentiel d'être en accord avec soi-même, ça rend heureux et ça aide à faire le bien autour de soi. Chacun est libre, dans le respect des différences de l'autre. Certains vont aller à l'église, et c'est très bien ; certains vont avoir d'autres façons d'être au monde, et c'est très bien aussi. Certains sont issus de l'immigration, et la diversité est une richesse pour la société française. D'autres éprouvent un mal-être et s'interrogent sur leur genre : c'est une exploration suffisamment complexe pour appeler à la bienveillance. Nous sommes aujourd'hui dans une époque où les singularités veulent s'exprimer, être mieux acceptées, comprises et représentées dans l'espace public, pour participer à notre récit commun. Ces singularités diverses et nombreuses, la République les embrasse dans un socle de valeurs que sont la liberté, l'égalité et la fraternité. Et c'est ce que nous avons montré au monde lors de ces cérémonies, que nous avions la capacité de vivre ensemble avec nos différences, d'être fiers de faire société ensemble. En somme, nous avons incarné la devise européenne, « Unie dans la diversité », et renforcé l'universalisme français ! Et à vous, personnellement, qu'est-ce qui vous apporte de la joie, de l'énergie pour résister aux passions tristes de notre époque ? Ce sont surtout des choses… collectives. Des salles qui se lèvent et qui applaudissent. Des stades qui chantent, des cris de joie, des liesses. Unemanif… J'ai l'impression que ma joie personnelle naît forcément dans un partage avec d'autres. C'est sans doute pour ça que je fais du théâtre, et que j'en fais dans le service public, c'est-à-dire pour servir quelque chose et servir à quelque chose. Mais il n'y a pas que mes propres spectacles ! Quand je sors d'un spectacle de danse, j'ai envie de danser. Quand je sors d'un concert, j'ai envie de chanter. D'ailleurs je chante. Je reviens chez moi, et je continue à chanter… Bio express Né en 1982 à Rouen, Thomas Jolly est acteur et metteur en scène. Il a notamment remporté le molière 2015 du metteur en scène d'un spectacle de théâtre public avec « Henry VI », de Shakespeare, et le molière 2023 du spectacle musical avec sa recréation de « Starmania », de Michel Berger et Luc Plamondon. Il était le directeur artistique des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

La vue d'un sommet, la sensualité d'une coquille Saint- Jacques, les premières notes d'une symphonie… Avec Sandrine Kiberlain, Kamel Daoud, Annette Messager ou encore Philippe Katerine, quand un frisson nous parcourt le dos, le sublime s'invite dans l'ordinaire. “ THE EYES, THE EARS” PAR Rinko Kawauchi Influencée par la spiritualité, le shintoïsme ou le bouddhisme, la photographe et poétesse japonaise magnifie le quotidien dans cette série du début des années 2000 : une balade en forêt, un feu d'artifice, un gros plan sur son oeil… Coumnme e sensation L'ART DE LA FAUCHE PAR Gaspard Koenig Essayiste L 'année dernière, j'ai appris à faucher. Ce gazon ras coupé par la lame de la tondeuse m'était devenu insupportable, un mauvais succédané de jardin à la française. J'ai donc laissé pousser l'herbe autour de chez moi. Et boboïquement plongé dans mes souvenirs d'« Anna Karénine », où Tolstoï décrit les vertus méditatives d'une journée de fauche parmi les paysans, j'ai acheté une faux. Les débuts furent pathétiques, et je n'obtins qu'une herbe couchée. Non seulement le mouvement n'est pas instinctif, mais une faux non préparée est un jouet inutile tout juste bon à sortir pour Halloween. Et puis j'ai rencontré un ancien qui m'a appris à aiguiser la lame et à adapter ma position. Ce long travail de préparation n'a rendu que plus intense la jouissance ASMR du matin, quand la lame tranche en grinçant l'herbe alourdie de rosée. C'est une joie pure, celle de faire de son corps un instrument au service de son milieu. On se sent comme le coiffeur de la nature. Et on est récompensé, dès les mois suivants, par l'arrivée massive des mésanges, des étourneaux et des chardonnerets, attirés par toute cette nourriture offerte, et rendant le printemps aussi peu silencieux que possible. Cette expérience toute privée donne raison à Arne Næss, le théoricien spinoziste de « l'écologie profonde », qui associait l'écologie aux passions joyeuses et considérait qu'un ou une écolo triste était une contradiction dans les termes (avis à certains militants !).

LA VOIE DE LA VOCATION PAR Fabrice Luchini Comédien L 'époque est sinistre et nos vies sont, bien sûr, traversées par le dérisoire, mais j'ai cette chance d'avoir une petite vocation, qui dure. Et qu'est-ce qu'une vocation ? « C'est un miracle à faire avec soi-même », disait Jouvet. Ce qui rend la vie formidablement intéressante, c'est de réciter du Hugo devant six cents, mille personnes et de conserver toujours l'ambition d'améliorer l'instrument.

ODE À LA SAINT-JACQUES PAR Mory Sacko Chef cuisinier C haque automne, l'ouverture de la saison des saint-jacques me met en joie. Mais cette année, plus que jamais : la loi de 2021 sur la régulation de la pêche de ce mollusque commence à porter ses fruits. On peut en voir l'impact concret sur les étals des marchés : les saint-jacques n'ont jamais été si belles, si charnues, si savoureuses… et si peu chères ! C'est la preuve vivante, visible par tous, que les mesures écologiques fonctionnent, qu'elles permettent, parfois plus rapidement qu'on ne le croit, à la nature de se régénérer. Voilà qui donne de l'espoir quant à l'avenir de la planète. Ça me réjouit au plus haut point, en tant que citoyen préoccupé par le changement climatique, mais aussi en tant que chef. J'aime tellement cuisiner les saint-jacques à la façon des steak houses de Kobé, au Japon : cuites au barbecue et accompagnées d'une sauce yakiniku, mélange de piment, miso et sauce soja, qui relève ce produit si délicat. Mais crues, avec un simple beurre noisette et un zeste de citron, ça marche très bien aussi… NOCES MÉDITERRANÉENNES PAR Kamel Daoud Ecrivain Qu'est-ce qui me met en joie ? Sans hésitation, c'est la mer Méditerranée, et plus précisément au petit matin, en hiver ou en saison creuse, lorsqu'elle est véritablement elle-même. Elle s'anime avec une éternelle échappée, une pureté mêlée d'algues, une ténacité et des roulements. J'aime y aller, me détendre et ressentir la joie.

Quelle joie ? D'abord, celle du silence cérébral. C'est l'un des rares endroits où le monologue intime cesse, la mer prend sa place. C'est un endroit où les religions ont rarement mis les pieds, tout cesse : Dieu, le péché, les bruits des hommes. C'est comme une horloge qui permettrait de remonter le temps, peut-être, ou la preuve qu'on peut vivre nu. Ainsi, la joie, c'est ceci : être semblable à elle, gagner son affection, y arriver. Devenir païen. Etre ancien. Etre minuscule. Ne pas se sentir contraint de prier, d'expliquer ou de trouver les bons mots. C'est un grand muscle du vide intérieur ! SUR LA DUNE PAR Sandrine Kiberlain Actrice et réalisatrice E n dehors de la passion du jeu qui m'habite depuis toujours, je dirais très spontanément qu'écouter la version de Bob Dylan de « Can't Help Falling in Love » sur une dune face à la mer, ambiance « Un été 42 », en faisant de la poterie ou en dessinant des fruits – des poires, des citrons… – me met en joie. Avec des rires d'enfants et des gens sur la plage, pas loin, à observer. Ne penser à rien tout en restant dans le monde. Et pourquoi pas croiser le regard de quelqu'un. Sentir que le mouvement, une rencontre, est encore possible dans le chaos ambiant.

L'AMOUR EST DANS LA POÊLE PAR Grace Ly Ecrivaine L 'odeur de l'ail émincé qui crépite dans l'huile chaude. Pschitt. Le bruit du couteau de boucher sur le billot. Tchac, tchac, tchac. Le vert de la ciboule, il ne faut surtout pas le jeter. Les yeux de mes enfants qui s'illuminent à la vue du bouillon qui glougloute. Réunir, partager, raconter à travers ce qui nous nourrit. Autant de recettes de famille, transmises par ma mère, mes tantes, ma grand-mère, au fil de leurs exils. Dans nos familles, servir de la nourriture dans nos bols était plus facile que de parler des émotions, des blessures et des espoirs. Ces recettes et ces plats me disent « je t'aime » à la place des mots.

LA MUSIQUE DES POÈTES PAR Edgar Morin Philosophe N ous sommes en un temps où nos joies ne peuvent venir que de notre vie privée et de nos relations affectueuses. Les émotions que me donnent une musique ou un poème sont de l'extase. J'écoute le premier mouvement de la Neuvième Symphonie de Beethoven, qui, depuis l'âge de 15 ans, me met dans un état second, mais aussi mes airs chéris d'Amérique latine – « El cóndor pasa » joué à la flûte de pan par un Indien. Côté poésie, je reviens souvent aux « Nuits » de Musset et à « Une saison en enfer » de Rimbaud, dont la fin me donne courage : « Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes. » PAR Omar Sy Acteur VU D'EN HAUT Ce qui me met en joie, c'est de grimper. De viser le haut, d'aller chercher un sommet, d'admirer la vue, de voir les choses avec cette hauteur.

LA QUÊTE DE L'ART PAR Jacquemus Créateur de mode En ce moment, ce qui me rend heureux, c'est de retourner à ma passion première : l'art. Ça me galvanise de suivre les ventes aux enchères sur Christie's online. Et de chiner des meubles ou des oeuvres. Je constate que je passe tout mon temps aux puces à chercher de nouvelles pièces. Rien que cela, chercher, me met en joie.

L'ASTRE DES JEUX PAR Sophie Fontanel Journaliste et écrivaine E n juillet dernier, j'ai découvert que la vasque olympique avait été installée à Paris, sous mes fenêtres. Cela m'a littéralement transportée de voir hissé chaque soir ce grand ballon, que j'ai immédiatement surnommé « la boule » et dont je ne faisais que parler à longueur de journée. Bouleversée, je l'étais certains jours au point de pleurer devant son candide entêtement à s'élever dans le ciel, et en entendant la clameur de la foule, à ses pieds, et en dévalant mon escalier pour aller rejoindre cette chaleur humaine. « La boule » de Mathieu Lehanneur, qu'on l'ait vue de près ou de loin, en vrai ou sur un écran, immanquablement exerçait son sortilège. Plus encore qu'un tour de magie, c'était un miracle, notre émerveillement possible dans une actualité abominable.

LE PAPILLON DE LÉON MARCHAND PAR Abel Quentin Ecrivain L es cinquante derniers mètres de Léon Marchand, lors de sa victoire au 200 mètres papillon, aux JO de Paris. Le scénario hollywoodien. Il est deuxième au moment d'attaquer la dernière longueur. Ça paraît plié. Et puis la remontée. Impossible de regarder ça en étant assis. Tu es debout derrière ta télé, et tu gueules comme un putois. Tu parles à Léon Marchand, les dents serrées. Tu l'aimes, et tu veux qu'il grappille chacun de ces centièmes de retard. Le sport offre ça, au spectateur : le sentiment stupide et phénoménal d'une oeuvre collective. Et le commentaire de Laure Manaudou : « Il a mal, le Hongrois. » C'est génial de dire ça. Est-ce que c'est une joie durable ? Non. Comme on dit, ça vous fait la soirée. D'un autre côté, ça reste « au grenier », avec les autres souvenirs de spectateur. Un endroit qu'on a plaisir à revisiter, de temps à autre.

HEUREUX CHAMPIGNONS ! PAR Andreï Kourkov Ecrivain J e connais les champignons qui poussent dans les forêts près de mon village, dans la région de Zhytomyr, en Ukraine. Ils se cachent sous les feuilles mortes. Il faut s'armer d'un bâton, soulever ces feuilles humides et vérifier : voit-on au-dessous un chapeau jaune, un chapeau couleur de lait safrané ou celui brun brillant de la famille des bolets ? Depuis l'enfance, j'aime cueillir les champignons, l'excitation de la recherche. Une fois rentré à la maison, le long processus de nettoyage et de préparation commence. Le soir, le fruit de votre chasse matinale se retrouve sur la table, frit et accompagné de pommes de terre. Tous les convives se réjouissent avec vous. Cette joie est l'une des plus anciennes, des plus primitives et des plus sincères. Vous êtes un chasseur. Non, vous n'avez pas tué un mammouth et apporté sa viande dans la grotte, mais vous avez participé à un processus vieux de milliers d'années en nourrissant votre famille et vos amis avec votre prise forestière. Notre village a eu de la chance jusqu'à présent : ni lui ni les forêts les plus proches n'ont été bombardés par l'armée russe.

LE CHOC CHAUVET PAR Laurent Le Bon Président du Centre Pompidou A pprendre la découverte de la grotte Chauvet, en Ardèche, a été un choc inouï. Magie de l'archéologie, ce site, mis en évidence en 1994, représente l'espoir de faire encore des découvertes extraordinaires sur la Terre. Cette capsule temporelle inviolée me fascine. Elle renferme toute la beauté du monde : la qualité des dessins et des pigments, les effets de dégradés, l'utilisation contextuelle de la roche comme élément du motif… La sobriété minimale de certaines des formes tracées il y a 36 000 ans devance celles du xxe siècle. L'art préhistorique contient déjà le figuratif et l'abstraction dans un environnement naturel exceptionnel. Le livre atlas, le numérique, la réalité virtuelle et la réplique physique offrent désormais à chacun la possibilité de ressentir l'émotion provoquée par cette oeuvre d'art totale.

RENDEZ-VOUS À DJERBA PAR Monia Chokri Réalisatrice J 'ai eu la chance de découvrir l'île de Djerba, en Tunisie, avec deux précieuses amies. Djerba, comme toute bonne île méditerranéenne qui se respecte, a la capacité magique d'arrêter le temps. D'une beauté exceptionnelle, elle est aussi modeste dans son architecture maladroite. Les siroccos font tourbillonner le sable fin et la chaleur de la lumière franche (même au mois d'octobre) apaise. Plus je vieillis et plus la Tunisie (pays de mon père) me permet de me reconnecter avec mes souvenirs d'enfance. Ces pensées sont naïves et légères et me permettent de toucher pour un court instant une joie totale et absolue.

PAR Fabcaro Auteur de BD et écrivain AU VIDE-GRENIERS Aller dans un vide-greniers le dimanche, le plus tôt possible pour sentir la petite fraîcheur matinale, sous un ciel bleu lumineux. Déambuler dans les allées au milieu du parfum des premiers cafés des stands, de l'odeur de tabac (il n'y a plus que dans les videgreniers de province que les gens fument, partout ailleurs la fumée a un parfum de fraise-papaye) et écouter parler les badauds, petits morceaux d'existence, sorte de florilège de brèves de comptoir à ciel ouvert.

LA DANSE DE LÉO PAR Vincent Delerm Chanteur oir salle.

Depuis toujours cet instant-là, d'avant-spectacle, préféré.

N La salle qui s'éteint. Enfant, c'était avant le cirque. Ado, avant les concerts, le théâtre.

A présent parfois avant la danse, et les spectacles de Léo Walk.

Regarder autour de soi, derniers instants précédant l'extinction des feux.

Voir un Châtelet, une salle Pleyel peuplés de gens si jeunes, attendant la silhouette de Léo et des siens.

Tous ces visages plaçant si haut l'idée de troupe, de vibrer ensemble le temps d'une soirée.

De se reconnaître dans les corps qui vont déambuler sur scène.

La Marche bleue, c'est le nom de la compagnie. Danseuses et danseurs de 20 à 39 ans, miroirs du public. Musiques de Flavien Berger, à-plats de couleurs, ombres et reliefs si purs.

Et puis ces élans du corps qui mettent les larmes aux yeux.

Par deux fois j'ai assisté à la dernière d'un spectacle de La Marche bleue, par deux fois j'ai vu les bouquets de fleurs jetés dans la salle, l'équipe technique rejoignant la troupe sur le plateau, le chahut enfantin final.

Le bazar. Et la joie, vraiment la joie, brute.

Et aussi, par deux fois j'ai pensé à cette phrase de Truffaut : « S'il y a une chose contre laquelle on ne peut rien faire, c'est le charme. » COMME UN REFRAIN PAR Annette Messager Plasticienne Dessin réalisé par Annette Messager pour « le Nouvel Obs ».

La joie pour moi, c'est flairer une piste dans mon travail, par exemple trouver comment lier deux mains, une en cire et l'autre en papier mâché, c'est jouer avec des chats, dîner avec des gens que j'aime, manger un morceau de très bon chocolat, écouter « Hallelujah » de Leonard Cohen. « Hallelujah » est un cri de joie. Quelquefois, je chante toute seule ce refrain.

ASCENSION CORSE PAR Philippe Wahl PDG de La Poste C e qui me rend particulièrement heureux, c'est de monter, chaque année, avec ma femme, mes enfants et des amis au sommet du Monte Incudine. C'est une montagne trapue de la Corse-du- Sud, appelée l'Alcùdina, ou « l'enclume ». C'est devenu un rituel. On part dès 5 h 45 de la maison familiale dans le golfe de Propriano, et on démarre ce% e marche, de six heures environ, à partir des bergeries de Matalza, pour grimper jusqu'au sommet, à plus de 2 000 mètres. C'est une randonnée incroyable. On marche, on parle, on respire. On croise des chevaux sauvages, des chèvres. On pique-nique au sommet. De là-haut, la vue est époustouflante. On voit toute la Corse.

“L'HISTOIRE DE L'AMOUR” PAR Maylis de Kerangal Ecrivaine C 'est la fin de « l'Histoire de l'amour » et je suis assise sur un banc de square – comme l'est Alma aux dernières pages du roman de Nicole Krauss. Je referme le livre et quelque chose prend corps en moi, un mouvement à la fois rayonnant et impalpable, une émotion que je peine à contenir bientôt me soulève, me déborde, mon coeur et ma respiration accélèrent, et soudain j'ai l'impression que la grosse ville, la rumeur des rues, ce jardin public désert et moi à l'intérieur, le livre serré sur le thorax, tout cela s'agence dans une continuité fulgurante qui me donne la certitude d'habiter pleinement le monde.

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“ MUSHROOMS &amp; FRIENDS” PAR Phyllis Ma La photographe sino-américaine dévoile l'étrange beauté plastique des champignons, ces organismes mystérieux contributeurs discrets à la bonne santé des sols. Ici, une limace et un bolet dans les Alpes suisses, en 2024.

DU MICRO AU MACRO PAR David Castello-Lopes Humoriste PLAYLIST INTÉRIEURE PAR Karim Rissouli Journaliste L J 'une des joies les plus simples et les plus fiables que je connaisse, c'est d'être confronté à des gens ou des objets qui n'ont pas leur taille habituelle. J'adore voir de très petites ou de très grandes personnes. Surtout des très grandes, parce qu'il est socialement plus acceptable de leur demander combien elles mesurent. J'achète régulièrement aussi des versions miniatures d'objets du quotidien. Et plus elles respectent les proportions des objets d'origine, plus je suis content. C'est aussi l'une des raisons qui me font aimer les cafés gourmands dans les restaurants – non pas pour le café en lui-même mais pour les mini-macarons qui les accompagnent – et également les sculptures démesurées de Ron e peux être archi préoccupé mais, avec une musique arabe, vous me décrocherez toujours un sourire. C'est tripal, une émotion primaire qui me chope. Quand j'étais enfant, mon anniversaire – le 5 août – était fêté très joyeusement au Maroc avec toute la famille paternelle. De retour de la plage, mes cousines dansaient dans le camping-car sur « Nour El Ain », qu'on peut traduire par « la lumière de tes yeux », un hit LA TRACE DES RÊVES PAR Mathieu Lehanneur Designer Mueck. J'ai conscience que c'est un plaisir qui vient tout droit de l'enfance, des maisons de poupées et des soldats de plomb. Mais je soupçonne que c'est un goût universel.

d'Amr Diab, une énorme star égyptienne. Bien sûr, j'ai concocté ma playlist et, bien sûr, je ne comprends pas tous les textes, Lorsque des rêves subsistent au réveil, je file à la douche et Un goût que les Japonais développent dans leurs jardins, où les buissons deviennent des arbres et les cailloux des montagnes, et que les Américains développent dans leur obsession des voitures hautes de trois mètres ou longues de quinze.

mais à 90 % les chansons arabes parlent d'amour. Elles me raccrochent à l'enfance et aussi à une époque où l'origine n'était pas un sujet de débat polémique et permanent sur les chaînes d'info.

je verbalise à haute voix ce dont je me souviens. L'eau couvre ma voix et, dans l'intimité de la salle de bains, les mystères se dénouent et le sens apparaît.

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“ MUSHROOMS &amp; FRIENDS” PAR Phyllis Ma La photographe sino-américaine dévoile l'étrange beauté plastique des champignons, ces organismes mystérieux contributeurs discrets à la bonne santé des sols. Ici, une limace et un bolet dans les Alpes suisses, en 2024.

DU MICRO AU MACRO PAR David Castello-Lopes Humoriste L 'une des joies les plus simples et les plus fiables que je connaisse, c'est d'être confronté à des gens ou des objets qui n'ont pas leur taille habituelle. J'adore voir de très petites ou de très grandes personnes. Surtout des très grandes, parce qu'il est socialement plus acceptable de leur demander combien elles mesurent. J'achète régulièrement aussi des versions miniatures d'objets du quotidien. Et plus elles respectent les proportions des objets d'origine, plus je suis content. C'est aussi l'une des raisons qui me font aimer les cafés gourmands dans les restaurants – non pas pour le café en lui-même mais pour les mini-macarons qui les accompagnent – et également les sculptures démesurées de Ron Mueck. J'ai conscience que c'est un plaisir qui vient tout droit de l'enfance, des maisons de poupées et des soldats de plomb. Mais je soupçonne que c'est un goût universel. Un goût que les Japonais développent dans leurs jardins, où les buissons deviennent des arbres et les cailloux des montagnes, et que les Américains développent dans leur obsession des voitures hautes de trois mètres ou longues de quinze.

LA TRACE DES RÊVES PAR Mathieu Lehanneur Designer Lorsque des rêves subsistent au réveil, je file à la douche et je verbalise à haute voix ce dont je me souviens. L'eau couvre ma voix et, dans l'intimité de la salle de bains, les mystères se dénouent et le sens apparaît.

PLAYLIST INTÉRIEURE PAR Karim Rissouli Journaliste J e peux être archi préoccupé mais, avec une musique arabe, vous me décrocherez toujours un sourire. C'est tripal, une émotion primaire qui me chope. Quand j'étais enfant, mon anniversaire – le 5 août – était fêté très joyeusement au Maroc avec toute la famille paternelle. De retour de la plage, mes cousines dansaient dans le camping-car sur « Nour El Ain », qu'on peut traduire par « la lumière de tes yeux », un hit d'Amr Diab, une énorme star égyptienne. Bien sûr, j'ai concocté ma playlist et, bien sûr, je ne comprends pas tous les textes, mais à 90 % les chansons arabes parlent d'amour. Elles me raccrochent à l'enfance et aussi à une époque où l'origine n'était pas un sujet de débat polémique et permanent sur les chaînes d'info.

AH ! LES PISSENLITS ! PAR Philippe Katerine Chanteur La joie, c'est d'abord celle de l'enfance. Cette joie-là passe par les narines. On la trouve dans des odeurs de pissotière ou de pissenlit.

FACE AU LÉZARD PAR Sandrine Rousseau Députée Les Ecologistes e pas faire de bruit.

N Rester immobile. Retenir mon souffle. Regarder. Juste cela. Mes articulations commencent à être douloureuses, mais je ne bouge pas. Rien ne pourra me voler ces quelques secondes de face-à-face. Yeux dans les yeux. Je trouve sublime le camaïeu pourtant commun de beige, noir et jaune des écailles de ce lézard des murailles. Lui non plus ne bouge pas. C'est son rocher après tout, qu'est-ce que je fais là ? Je respire lentement pour prolonger le temps. Cette rencontre est volée à la course du monde, au temps qu'il nous reste. Elle m'accompagne quand je dois monter les marches de la tribune de l'hémicycle pour y prendre la parole. Je sais pourquoi je mène ce combat.

“LE MURMURE” DE CHRISTIAN BOBIN PAR Bartabas Metteur en scène C'est une lecture qui m'a rempli le coeur.

En refermant le dernier « Murmure » de Christian Bobin, j'ai été envahi d'une joie profonde, inaltérable. Cet homme nous fait découvrir ce que l'on peut voir de joyeux dans l'interprétation de nous-même. Il faudra maintenant y revenir. Toujours.

. MASAHISA AND K, AN ACTOR PAR Masahisa Fukase Dans les années 1970, le photographe japonais réalise la série de portraits « Family », invitant des inconnus à se dénuder dans ses photos pour célébrer la vie.

goût des Le autres Pousser la porte d'une petite librairie, chanter un refrain à plusieurs, pouvoir compter sur un ami… Il y a mille façons de se réchauffer le coeur, comme le racontent Camille, Philippe Jaenada ou encore Judith Godrèche. “ BELINDA ET ROSITA” PAR Alessandra Sanguinetti La photographe argentine a suivi deux cousines dans la campagne de Buenos Aires, Guillermina et Belinda (ici, avec sa chèvre Rosita en 1998), de l'enfance à l'âge adulte. Une chronique tendre et ludique de l'apprentissage de la vie.

EN REGARDANT LE PETIT COCHON PAR Benoît Poelvoorde Acteur et scénariste V ous fêtez vos 60 ans, moi aussi. Qu'est-ce qui pourrait bien me donner l'envie de continuer ? Je suis d'une nature pessimiste. Nous n'avons pas d'enfants, mais des voitures.

J'aurais pu vous parler des oiseaux, du paquet de clopes que l'on retrouve à 2 heures du matin.

De la sonate inachevée de Schubert. Du rire de mon épouse. De la place laissée libre dans l'avion. Du bruit de la pluie… Bref.

Non. Ce qui me donne vraiment envie de finir sans colère ni amertume, ce sont les progrès de la chimie.

Et aussi ce petit cochon, accroché au plafond, qui, par grand vent dans mon jardin, voit les trois plumes qu'un habile artisan lui a fourrées dans le cul tourner à n'en plus finir.

Je vous embrasse et vous souhaite un joyeux anniversaire.

UNE VIE DE CHIEN PAR Ovidie Réalisatrice L e ventre chaud d'un chiot, la joie d'un chien qui fixe la balle qu'on s'apprête à lancer, le bruit des griffes sur le parquet, le son de la queue qui bat contre les murs, parce que le chien nous a entendus nous lever, l'air ahuri d'un chien à qui on a fait un tour de magie, la patte qui gigote quand on lui gratte le ventre, la douceur de ses oreilles qu'on glisse entre ses doigts, le spectacle d'un molosse qui essaie de se faire une place dans un panier pour chihuahua, le ronflement d'un bouledogue, le soupir à travers la porte des toilettes d'un chien qui ne comprend pas pourquoi il n'a pas le droit de m'accompagner, le couinement d'un chien endormi qui rêve d'une course contre un lapin, l'aboiement dissuasif d'un gros dogue, le regard inquiétant d'un gardien, prêt à nous défendre à la vie, à la mort, la mauvaise haleine qui bâille et même l'odeur putride d'un pet de chien allongé à mes pieds.

TEMPS SUSPENDU PAR Delphine Ernotte Directrice générale de France Télévisions J'aime les instants volés à la course au temps.

Par exemple, cet été, avec mon fils, nous étions au métro Bastille et au moment de nous séparer, nous avons continué à discuter de manière passionnée, une heure debout en plein milieu de la station, sans voir le temps passer.

AVEC ALI EN AFRIQUE PAR Hemley Boum Ecrivaine J 'ai lu récemment l'autobiographie de Simon Diasolua, premier pilote de ligne congolais. Il y raconte sa rencontre avec Mohamed Ali. Simon Diasolua est le pilote qui conduit Ali de Paris à Kinshasa pour son fameux combat contre Foreman, en 1974. Cet affrontement est le premier de cette ampleur organisé en Afrique. Le fameux « Ali boma ye, Ali tue-le » crié par les enfants de la rue qui, par dizaines, suivent le boxeur lors de ses entraînements et de son footing quotidien en ville est resté dans les mémoires grâce à la rumba congolaise, aux auteurs et à la pop culture qui irradie le continent. Mohamed Ali n'a jamais vu de pilote d'avion noir. Sa vision de l'Afrique se résume à Tarzan, aux animaux sauvages, à cette terre au coeur des ténèbres habitée par des femmes et des hommes qui peinent à entrer dans la civilisation. Simon Diasolua raconte la surprise d'Ali, sa peur. Pour l'Afro-Américain, traverser l'Atlantique dans un avion piloté par un équipage exclusivement congolais est si improbable, si éloigné de sa réalité et de sa construction mentale que, dans un premier mouvement, il s'en inquiète et s'en effraye. Cela va bien au-delà de l'activisme radical et demande peut-être plus de courage qu'un match de boxe. Diasolua dit aussi l'émerveillement d'Ali, sa joie presque enfantine, son excitation tandis que l'avion d'Air Congo survole le Sahara et entre dans l'espace aérien de la forêt tropicale africaine. Ali a demandé et obtenu de voyager dans le cockpit. Dans cet espace clos, il ne peut dissimuler ses émotions. Cinquante ans après, la joie qui pétille dans le regard de Simon Diasolua tandis qu'il se remémore cet événement marquant de son existence m'est arrivée intacte. J'en souris encore.

MÉLISSA, MON AMIE PAR Salomé Saqué Essayiste et militante R ien ne me procure plus de joie en ce monde que mes amis. Parmi eux, il y a Mélissa, auprès de laquelle je me réfugie quand les événements que je couvre deviennent trop lourds à porter. C'est la possible découverte d'une extravagance capillaire lorsqu'elle ouvre sa porte. Son légendaire « faut que tu lâches prise, Salo ». Certains admirent des artistes ou des figures historiques, moi, c'est elle que j'admire. Et rien que d'avoir la possibilité de le dire dans les pages d'un journal me procure une joie infinie. L'amitié est un antidote sacrément puissant aux discours de peur et de haine. Une résistance politique radicale ! RACINE CARRÉE DU VERBE AIMER PAR Colum McCann Ecrivain J 'aime les gens. J'aime le monde. J'aime cet arc dessiné par les petits riens. J'aime veiller trop tard et me lever trop tôt. J'aime me saouler et j'aime rester sobre. J'aime voyager. J'aime rentrer à la maison. J'aime faire l'amour et j'aime le fait de vouloir faire l'amour. J'aime les personnes qui se sourient dans la rue. J'aime ne pas m'inquiéter trop de la mort. J'aime écouter les histoires des autres. J'aime les actes de gentillesse impromptus. J'aime le son de l'eau. J'aime la courbe tracée par le ballon de football quand il traverse le terrain. J'aime le son du violon ancien. J'aime l'odeur de l'herbe fraîchement coupée. J'aime prendre un poème à l'heure du dîner. J'aime tout, en fait, ou presque tout, de toute façon. La tendresse, le désordre, les complications, les beautés minuscules. J'aime le fait que – même dans tout ça, la merde, et le magma boueux, et la désespérance, et la terreur, au quotidien – subsiste dans le monde cette pure joie. Voilà ma joie, je suppose. C'est la joie que la joie existe.

L'OEIL DE “L'OBS” PAR Michelle Perrot Historienne 'était dans l'hiver 1951-1952. J'avais 23 ans.

C Je venais d'être nommée au lycée de jeunes filles de Caen, mon premier poste. Caen était une ville détruite à 75 %. Au dortoir des étudiantes, dans les combles de la magnifique Abbaye aux Hommes, j'avais lié amitié avec une maîtresse d'externat qui, jugeant sans doute ma culture politique de jeune agrégée bien médiocre, m'avait conseillé un nouveau périodique dont on disait grand bien et qu'elle me prêta. Une feuille austère, très british, accordant peu de place aux faits divers et tout à l'analyse politique. J'étais avide de réflexion et d'engagement. Cela me plut. Je devins lectrice de plus en plus régulière, suivant les changements de titres de celui qu'on n'a jamais cessé d'appeler, dans ma petite bande, « l'Observateur ». Sa ligne, progressiste mais non partisane, anticonformiste, anticoloniale, un brin libertaire, nous convenait. Mes amis historiens y écrivaient : François Furet, Denis Richet, Jacques et Mona Ozouf. Le « Manifeste des 343 » fut une déflagration. « Révolution copernicienne », diront la philosophe Geneviève Fraisse comme l'anthropologue Françoise Héritier, ébranlement décisif du patriarcat par des femmes devenues maîtresses de leur corps, de leur maternité et, à terme, de leur sexualité. #MeToo se situe dans ce prolongement. Ma collègue de Caen avait bien raison.

LE RENARD LIBRE PAR Vinciane Despret Philosophe C haque jour, je me promène avec mes voisins, qui sont compagnons de chiens et de chiennes. Parmi eux, il y a Gilbert, un monsieur assez âgé, ancien maçon. Et hier, au moment où je m'apprête à leur dire bonjour, Nicolas, un autre voisin, me dit : « Tu ne sais pas à quel point Gilbert est un héros. » Il me raconte que le matin, avec son chien, il a trouvé un renard, accroché à un piège qui lui enserrait la patte. Nicolas était perdu, il est allé trouver Gilbert, plus bricoleur. Et Gilbert a passé une demi-heure à desserrer l'étau du piège. Voilà ce qu'a d'abord raconté Nicolas. Puis Gilbert a pris la parole avec des yeux lumineux : « Vous n'imaginez pas le regard du renard. Il avait confiance en moi. Il n'a pas bougé. J'avais ses crocs au bord de mon visage. Une fois libéré, le renard est resté longtemps devant moi, comme s'il voulait me remercier. » J'étais tellement fière de Gilbert, qui pourtant n'est que mon voisin, pas mon mari ou mon fils… Je me suis aperçue que je partageais sa joie et sa fierté, que je partageais aussi la joie de Nicolas, et que moimême j'étais joyeuse de savoir que quelque chose de bien s'était passé. C'est cela qui me met en joie : de toutes petites histoires très locales, qui racontent ce que les gens font de formidable.

AU BONHEUR DES LIBRAIRIES PAR Pierre Rosanvallon Historien et sociologue J 'étais récemment à Dieulefit, un gros bourg du sud de la Drôme. C'était un triste samedi en fin d'après-midi, la grisaille d'un ciel pluvieux se mariant au spectacle d'une succession de commerces fermés dans une rue principale déserte, quand une vive lumière se dessina devant moi. J'étais arrivé devant Sauts et gambades, une librairie à la petite devanture colorée. La porte franchie, c'était un vaste lieu chaleureux. Un salon de thé ouvert sur une agréable terrasse. Cette librairie était le lieu de vie du village, comme une preuve de résistance et d'espérance. M'entendant raconter cette découverte qui m'avait frappé et réjoui, de multiples interlocuteurs m'ont parlé d'installations de même nature. En Allemagne, en Italie ou en Grande-Bretagne, les librairies semblent avoir déserté les centres-villes. Ce n'est pas le cas en France.

AU FOOT PAR Jean-Pascal Zadi Acteur oi, j'ai un truc pour sortir du marasme ambiant.

M Tous les samedis, sauf tournage, j'accompagne mon fils de 11 ans au foot. Je prends un van, des bouteilles d'eau et je vais chercher ses copains et le coach bénévole pour les amener au stade, idem au retour. C'est un petit club du 19e arrondissement de Paris qui galère, avec des enfants dont les parents n'ont pas forcément les moyens. Ça n'a l'air de rien mais je vois mon fils découvrir le partage, l'effort, les règles, l'ambition. Je parle avec le coach, je vois à quel point il s'investit, ça me donne de l'espoir. Adolescent, j'étais très bon au foot mais je n'ai pas eu la discipline nécessaire pour percer. Bon, mon fils est un peu plouc aussi, je dois avouer, il soutient le PSG.

PAROLES COMMERÇANTES PAR Melha Bedia Humoriste J 'ai la chance d'habiter un quartier à Paris encore gavé de petits commerçants. Alors, je fais ma tournée comme une daronne de plus de 50 ans. Je commence par mon préféré, le fromager, à qui je demande quels sont ses arrivages. J'achète, mais surtout, je tape la discute, je continue avec le buraliste, un vieux de la vieille, le coiffeur, le quincaillier… Je vois bien que la province a été colonisée par des zones commerciales et que ces petits mondes-là disparaissent… J'aime parler aux anciens parce qu'ils te font relativiser tes petits problèmes, ils ont déjà traversé la vie. Souvent, ça finit en critique du gouvernement, de la dissolution et de Macron parce qu'on est français, mais on tombe toujours sur plus énervé que soi.

. “DARIO ET ELVIRA” PAR Claudine Doury Dario Loi, 83 ans, et son épouse Elvira Ibba, 81 ans (ici en 2013), montent dans leurs oliviers comme d'autres traversent la rue. L'exceptionnelle longévité des habitants de la région de l'Ogliastra, en Sardaigne, intrigue les scientifiques.

Je ne connais pas de joie plus profonde et plus vraie que l'arrivée d'un-e Bébé-e.

PAR Claude Ponti Auteur jeunesse TOUS EN CHOEUR PAR Camille Chanteuse ela remonte à la cour de récré.

C Je dois avoir 10 ans quand je réunis quelques copines en cercle pour chanter. J'en garde un souvenir impérissable. Depuis, je n'ai jamais cessé les cercles de chant. Chanter, c'est parler avec le coeur. Récemment, nous avons repris en choeur : « Cessez le feu, libérez les otages. » Clamer ce message libère de notre impuissance. Mais ce n'est pas toujours un acte politique. Cela peut débuter par des mots simples, en reprenant ensemble une seule note : un « ouuu » qui viendrait de la nuit des temps. On va alors traverser le chaos pour atteindre une harmonie polyphonique. Pour faire un cercle de chant, pas besoin d'être juste. Il faut s'entourer de gens avec lesquels on se sent bien, comme sa famille, une personne prend l'initiative et entonne une note, puis on reprend un air que tout le monde connaît, « Joyeux anniversaire » par exemple. L'expérience est à renouveler, comme un rituel. Mon envie ? Faire chanter l'Assemblée nationale d'une seule voix.

PARTAGE FILIAL PAR Julie Delpy Actrice et réalisatrice J 'aime partager avec mon fils de 15 ans des choses que j'apprécie. Son réalisateur favori est Milos Forman. Il aime beaucoup « Vol au-dessus d'un nid de coucou » et « Amadeus ». Il aime aussi « la Mort aux trousses » de Hitchcock. Ses films préférés récents : « Yannick » et… « les Barbares », que j'ai réalisé.

Il est très dur avec moi, s'il n'avait pas aimé, il me l'aurait dit. En ce qui me concerne, la partie est bientôt finie, mais j'espère qu'il fera de sa vie quelque chose qui aura un impact, artistique ou autre.

CHÈRE ANNIE ERNAUX PAR Judith Godrèche Actrice et réalisatrice epuis quelques mois, je ne sors plus de chez moi.

Je reste à l'intérieur, là où j'ai rendez-vous Avec elle.

D Une muraille de livres m'entoure, sur le petit bureau vert. Ils ne me regardent pas, ils vivent leurs vies, En silence, sans manières.

Ils savent que j'ai rendez-vous avec elle. Sur l'un d'eux, je lis « Ecrire la vie ». Une jeune femme aux cheveux longs, yeux clairs, regard haut, y apparaît.

En plus des mots, il y a son visage. Elle s'appelle Annie Ernaux, Je connais le son de sa voix, je suis allée à la rencontre de sa tristesse, en retenant mon souffle, pour laisser place au sien.

Son combat n'a rien d'une illusion, pour celles et ceux dont l'identité tremblante cherche souvent un appui.

Tout en elle me concerne, La mémoire de cette fille, Je me raconte des histoires, chère Annie, je m'imagine bandit de grand chemin, qui, après une longue vadrouille dans les rues de Cergy, aurait atterri sur le seuil de votre porte.

Chère Annie, dans cette incarnation d'une cleptomane aux cheveux courts, qui viendrait vous rendre visite, une cleptomane qui croit vous connaître et vole vos gâteaux secs anglais entourés de sucre glace, aurais-je trouvé mon plus joyeux rôle ? Celui qui dure une vie, Celui qui fit de vous une jeune fille sans saignements et de moi, une jeune fille qui saigne trop, Vous n'avez pas écrit « Mémoire de fille » pour moi, chère Annie, je le sais, et pourtant.

Il y a, tout autour, à Cergy, en France, dans le monde et ailleurs, Une foule de filles qui ne portent ni votre prénom, ni le mien, Dont vous avez écrit les mémoires.

LA POSSIBILITÉ D'UN CHANT PAR Philippe Jaenada Ecrivain C e qui m'a mis en joie cette année, une vraie joie, intense, fulgurante, c'est un texte, très court, quelques lignes. Un texte de Yasmina Reza à propos de son amie Nicole Garcia. Elles dînent un soir d'automne chez la première, elles sont un peu déprimées, rien ne va, le temps, la vie, la santé, l'amour, le monde. Après minuit, la seconde s'en va. Yasmina, par la porte de chez elle ouverte, écoute Nicole descendre l'escalier. Soudain, au niveau du premier étage peut-être, elle l'entend chanter. Elle s'étonne, lui crie « tu chantes ? ». Nicole lui répond que non, enfin si mais c'est une erreur, elle était justement en train de se demander pourquoi elle chantait. C'est très exactement ce qui me rend heureux de vivre.

. “ ON EST HEUREUX QUAND ON MANIFESTE” PAR Endre Tót A travers ses performances, l'artiste hongrois détourne les réjouissances forcées du bloc de l'Est et les protestations ritualisées du monde occidental. En 1979, il déploie une banderole sur les Champs- Elysées, à Paris.

De l'espoir dans l'air Pour croire à la paix, changer la vie, infléchir le cours du destin, il reste la foi en l'humanité et la force du collectif. Comment les préserver? Giuliano da Empoli, Leïla Slimani, Hervé Le Tellier, Delphine Horvilleur… ouvrent la voie LA PAIX MALGRÉ TOUT PAR Zeruya Shalev Ecrivaine L e 7 octobre 2023, au matin de la fête appelée Sim'hat Torah (« joie de la Torah ») où les juifs se réjouissent habituellement de la fin de la lecture annuelle de la Torah dans les synagogues, des milliers de terroristes du Hamas ont envahi Israël et commis un terrible massacre. Ce jour-là, la joie a quitté nos coeurs. J'aimerais pouvoir trouver des éclats de joie dans l'écriture, me réconforter dans un monde fictif où j'ai un certain contrôle, mais la joie d'écrire est la première à disparaître. La littérature semble beaucoup moins urgente lorsque la réalité est ébranlée, lorsque des actions s'imposent. De temps en temps, je jette un coup d'oeil à mon nouveau roman qui a été brusquement interrompu le 7 octobre, pour m'assurer qu'il m'attend toujours, que j'ai où me réfugier. Les seuls moments de lumière dans cette année sombre, je les ai trouvés dans les manifestations. Quand je me tiens aux côtés de plusieurs milliers de personnes, et que tous ensemble nous exigeons le retour des otages, la fin de la guerre, de nouvelles élections, me revient un sentiment oublié de joie, d'appartenance et même d'espoir. On peut y voir un « espoir radical », qui n'a aucune prise dans la réalité, car jusqu'à présent nos appels n'ont pas été entendus, mais il me semble que ce n'est que grâce à lui que l'on peut parfois encore être heureux.

ET POURTANT ELLES BAISSENT...

PAR Pascal Canfin Député européen Renaissance L orsque l'on défend la lutte contre le dérèglement climatique, ces derniers mois, les bonnes nouvelles ne sont pas légion. Mais il en est une qui m'a apporté une réelle satisfaction: c'est la baisse des émissions de CO2 en France de 5,8 % en 2023 et la continuation de cette trajectoire au premier semestre 2024 selon les derniers chiffres disponibles. Hors Covid, cette réduction est inédite et elle nous met sur le bon rythme pour respecter l'accord de Paris. Elle résume à elle seule tous les changements entrepris ces dernières années et qui ont demandé tant d'énergie et de volonté pour innover, lutter contre les conservatismes, former les salariés aux nouveaux emplois… Il me reste maintenant à espérer que la montée de l'extrême droite et la polarisation anti-écologique d'une partie croissante de la droite traditionnelle partout en Europe ne vont pas mettre fin à cette dynamique, alors qu'elle vient juste de s'enclencher ! DE KABOUL À PARIS PAR Estelle Brachlianoff Directrice générale de Veolia E n mai 2023, je suis invitée à une réunion des élèves et anciens élèves de HEC. A l'issue de mon intervention, je fais la rencontre de Lima, une jeune femme de 27 ans. Elle me raconte qu'elle a rejoint HEC il y a trois mois. Lima est née dans le sud de l'Afghanistan. A Kaboul, où elle vivait, elle était chargée de ressources humaines et faisait en parallèle des études de droit. Jusqu'en août 2021, où tout a basculé. Son histoire, c'est celle de millions de femmes qui, du jour au lendemain, ont été empêchées d'étudier, de travailler, de se déplacer librement. Lima accueille chez elle une cinquantaine de filles à qui elle enseigne l'anglais. Cette école clandestine, c'est son tout premier projet. Parce que Lima a de grands rêves, dont celui de travailler dans l'écologie. Et c'est justement ce qu'elle vient me dire ce soir-là. Sa détermination m'a frappée, confirmant une nouvelle fois que tout se passe à hauteur de femmes et d'hommes. Deux mois plus tard, Lima a rejoint nos équipes pour un stage de six mois. Et qui sait où le vent la portera ! DES GUERRIÈRES PACIFIQUES PAR Leïla Slimani Ecrivaine C e qui me donne de l'espoir, ce sont mes amies, Sonia Terrab et HannaAssouline, engagées auprès des Guerrières de la Paix. En octobre 2023, elles se sont rendues en Israël et dans les territoires palestiniens pour rencontrer ces femmes qui militent pour une solution à deux Etats. Le jour de leur retour à Paris, le 7 octobre, Sonia et Hanna découvrent qu'Israël vient d'être victime du pire massacre de son histoire. Des mois plus tard, en pleine guerre de Gaza, elles retournent en Israël et retrouvent celles et ceux qui malgré la barbarie du Hamas, malgré la violence des destructions à Gaza, continuent à croire à la coexistence pacifique des peuples. Cela donne « Résister pour la paix », un documentaire déchirant d'humanité.

LA DENT SUCRÉE DE RENAD PAR Yara El-Ghadban Ecrivaine O n m'a dit, une fois, que les gens les plus heureux sont ceux qui ont connu les plus grands malheurs. C'est peutêtre ce qui fera de nous les Palestiniens le peuple le plus heureux du monde. J'écris « heureux » et je vois le sourire radieux de Renad Attallah. Elle a 10 ans, elle vit à Gaza. Face à l'horreur, elle poste les recettes de ses plats préférés sur Instagram. Des desserts sans lait ni sucre ni beurre, du riz sans riz, de la viande sans viande, des recettes à saveur de survie et de tendresse, des recettes qui goûtent le deuil et la dent sucrée. Nourhan, la soeur aînée de Renad, est nutritionniste. Elle a encouragé Renad à partager son amour de la cuisine afin d'apaiser les cauchemars qui l'assaillent depuis qu'elle a vu les corps démembrés de ses camarades. Quand la tristesse et la colère s'emparent de moi, je cherche l'odeur des plats de Renad, je cherche son visage lumineux dans la noirceur du monde. Je rêve d'elle. Je l'imagine dans vingt ans, jeune femme élancée, chapeau de cheffe ornant ses mèches brunes, les mains enfarinées, debout devant un comptoir ensoleillé débordant de bols, de spatules, de fromage, de semoule de blé fin, d'amandes effilées, de noix de pin, de pistaches. Elle trempe le doigt dans le sirop parfumé d'eau de rose et de fleur d'oranger, ferme les yeux et lâche un grand Hmm ! Le temps est suspendu.

PAR Anne-Sophie Pic Cheffe FEMMES AUX COMMANDES Avant, en cuisine, les femmes étaient des domestiques. Aujourd'hui, elles sont partout et puissantes. Pâtissières, sommelières… Et l'ambiance n'a plus rien à voir. Nous revenons de loin et ce n'est pas fini.

. COLIBRI PAR Thomas Chéné Emblème des petits gestes pour la planète, cet oiseau-mouche aux prouesses aérodynamiques représente la liberté, la persévérance et l'optimisme.

PAR Patrick Boucheron Historien POLITIQUE DE L'ALLÉGRESSE Au moment où, au xive siècle, les libertés publiques des communes italiennes risquaient d'être subverties par la sourde tentation du pouvoir autoritaire, les défenseurs des valeurs civiques appelaient à « vivre civilement » en écartant sciemment la tristesse pour se livrer, corps et âme, à l'expression publique d'une émotion collective. La joie précède et prépare les grandes batailles politiques.

. ROSE ET CHRIS PAR Nicola Lo Calzo Pride des banlieues, 4 juin 2022. Le photographe italien interroge les parallèles entre les expériences queers et décoloniales.

COMME UNE DÉFERLANTE PAR Clémentine Autain Députée NFP J e me souviens de l'immense solitude ressentie, comme des millions de victimes, après avoir été violée. C'était il y a vingt-sept ans. Quand ces faits étaient appréhendés comme divers, et non sociaux. Quand en parler à table avec des amis brisait la bienséance, au lieu de faire écho à ce que l'on avait vu dans les médias. Au milieu des ténèbres de ce début de xxie siècle, la déferlante #MeToo me ravit. De l'affaire Weinstein au procès des viols de Mazan, le regard de notre société sur les violences faites aux femmes s'est modifié en profondeur. Le silence s'est rompu.

“LE PAIN NU” PAR Abdellah Taïa Romancier M ohamed Choukri a écrit en arabe ce livre incendiaire, révolutionnaire. Il a été immédiatement interdit par le pouvoir marocain. Je venais de naître. Autour de moi, tout le monde connaissait le sujet de ce « Pain nu ». Les pauvres dans les années 1950, alors que le Maroc est encore colonisé par la France et l'Espagne. Les pauvres du Nord obligés de fuir la famine et d'aller mendier dans les villes : Tétouan, Tanger. Les pauvres qu'on traite comme des chiens enragés et qu'on transforme en criminels. La vérité, encore et encore. La vérité qui fait très mal et qui, petit à petit, nous libère. « Le Pain nu » est le livre que je cherche sans cesse à suivre. La chanson triste qui finit par me donner de la joie. Une très grande joie. Ne pas laisser le désespoir me piéger. Faire quelque chose. Chercher le feu. Et la lumière.

VITESSE DU PROGRÈS PAR Loïc Prigent Journaliste C e qui me procure de la joie, c'est le moment où je clique sur le bouton de l'intelligence artificielle et où le logiciel délivre un texte ahurissant à toute vitesse, pas forcément encore ahurissant de justesse mais de vitesse, oui, absolument. Mais ça, c'est juste avant que Konstantin, avec qui je travaille, me montre la dépêche qui annonce le nombre de centrales nucléaires qu'on construit pour alimenter les disques durs qui permettent le miracle de l'IA. En fait, est-il possible d'avoir une joie simple et pure sans conséquence ces jours-ci ? Il semble que non, donc la joie c'est l'innocence, mais l'innocence a ses limites.

LA SCÈNE MOBILISÉE PAR Tiago Rodrigues Directeur du Festival d'Avignon C 'était le 4 juillet, pendant le Festival d'Avignon et les élections législatives. Nous avons organisé la Nuit d'Avignon, rassemblant des personnes et institutions de la culture, de l'éducation, de la santé, de la politique, de l'économie, de l'activisme, pour s'exprimer et défendre la démocratie contre l'extrême droite. Quelques jours avant les élections qui ont prouvé la lucidité démocratique de la France, la Nuit d'Avignon a duré de minuit à l'aube sur la scène de la Cour d'Honneur du Palais des Papes. C'était un geste symbolique, mais aussi une vraie action de mobilisation qui a compté grâce à la combativité de milliers de personnes au sein d'un festival de théâtre. Etre ensemble nous a rappelé la force de l'espoir contre la haine et la peur.

UN MONDE EN HÉRITAGE PAR Delphine Horvilleur Autrice et rabbin A ujourd'hui où le langage a été abîmé et dysfonctionne, je n'ai jamais autant lu de poésie. Il n'y a que la poésie qui me donne une joie pure. Seuls les poètes nous font encore grandir. J'ai découvert dernièrement un des poèmes de Yehuda Amichaï, qui me met profondément en joie ; il s'intitule « Instructions à la serveuse » et se termine ainsi : « Sur les plans de la maison dans laquelle je veux vivre, L'architecte a dessiné des étrangers devant l'entrée.

Sur mon lit il y a un oreiller avec le creux D'une tête absente. Aussi, ne débarrasse pas La table.

Il est bon que je le sache : On a vécu avant moi dans ce monde. » Ces lignes nous rappellent que nous sommes des héritiers et que nous prolongeons un chemin. Souvent, lorsqu'on est jeune, on pense que le plus formidable, c'est de créer ex nihilo, d'inventer, alors que, de plus en plus, me met en joie la conscience d'un monde qui nous a précédés et nous survivra.

CURIEUX ET HEUREUX PAR Giuliano da Empoli Ecrivain L a clé, pour moi, c'est la déconnexion. Cela permet de s'extraire du marasme, d'interrompre la contagion de l'hystérie, qui se renforce de connexion en connexion… Quand il se produit un choc, comme l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, le mieux est de marquer un temps d'arrêt. Le 6 novembre au matin, quand on a su qu'il avait gagné, j'ai écouté son discours et je me suis dit : « Stop, je coupe: à partir d'ici il n'y aura que des commentaires. » De toute façon, l'écosystème d'internet et des réseaux sociaux n'est qu'une gigantesque machine publicitaire pour les messages les plus extrêmes. Dans ces conditions, si vous réagissez à une victoire écrasante de gens avec lesquels vous êtes en profond désaccord en disant : « Tout le monde est manifestement stupide ou mauvais », au lieu d'éprouver une vraie curiosité et l'exigence d'une réflexion, vous faites partie du problème. Ce n'est qu'en me coupant de l'agitation du moment que je parviens à me recentrer et à recréer une forme de curiosité. Sinon, c'est la nausée.

LES MOTS DE SWANN PAR Julia Cagé Economiste E ntendre Swann Arlaud défendre le Nouveau Front populaire et faire front républicain contre le Rassemblement national le 3 juillet dernier,place de la République à Paris. Nous étions 60 000 personnes réunies à la veille du second tour des élections législatives, et il se dégageait de ce petit bout d'homme une telle force, une telle sincérité, une telle rage également qu'à ce moment précis de communion tout semblait possible. D'autant qu'il ne s'agissait pas simplement pour Arlaud d'être contre le RN ; en quelques minutes, il a réussi à condenser toutes les raisons pour lesquelles une alternance à gauche était plus nécessaire que jamais.

AGENDA DE KAFKA PAR Grégoire Bouillier Ecrivain Kafka, au moment de la déclaration de la guerre de 14, écrit dans son journal : « Après-midi : piscine », comme un antidote, une prophylaxie personnelle, parce qu'à l'actualité mortifère du monde, il faut résolument opposer sa propre actualité de vie, aussi minuscule soit-elle.

LEÇON DE XÉNOPHON PAR Hervé Le Tellier Ecrivain L 'espoir ? Avec Gaza, Bardella, Bolloré, Elon Musk, Hanouna, le climat ?… Pas facile. Dans « Je me souviens », Georges Perec note : « Je me souviens de : Ouk elabon' polin' ? Alagar, elpis éfé kaka ! » C'est la citation – aussi pipi caca qu'apocryphe – de Xénophon qui réjouit l'helléniste potache depuis des siècles : «.....aß.. p.......a.....p...f..a.. », que l'on traduira par : « Ils ne prirent pas la cité, mais en effet, dit-il, l'espoir fut mauvais. » Elpis, l'espoir... Lorsque Pandore ouvre, malgré l'interdit, la jarre que Zeus lui a confiée, tous les maux de l'humanité qu'il y a enfermés s'échappent : la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la folie, la misère… Un seul mal est trop lent pour en sortir : Elpis, oui, l'espoir. Et c'est le pire des maux, car il nous interdit d'agir, prolonge notre malheur, puisque, n'est-ce pas, « tout va s'arranger ». Alors la dernière raison d'espérer est peutêtre que nous sommes désormais si désespérés que nous n'aurons plus peur d'agir.

ART THÉRAPIE PAR Gérard Garouste Peintre J e suis quelqu'un de très fragile, j'ai traversé des dépressions nerveuses, fait des séjours en hôpitaux psychiatriques. La guérison commence quand vous retrouvez le bonheur de vivre. Un enfant qui va bien est toujours joyeux. Avec ma femme, nous avons créé en 1991 La Source, une association qui à travers l'art favorise l'épanouissement d'enfants en situation de fragilité ou de misère sociale. Aujourd'hui, La Source dispose de dix lieux en France qui accueillent des enfants de milieux difficiles pour des ateliers autour d'un artiste et d'un éducateur. Nous sommes sur Terre pour transmettre.

VICTOIRE COLLECTIVE PAR Marine Tondelier Secrétaire nationale des Ecologistes L e 7 juillet 2024. Un peu avant 20 heures. Second tour des législatives. La France attend les résultats, fébrile. Sur les 27 sondages parus depuis la dissolution surprise, tous ont donné l'extrême droite en tête. TOUS. Tout ce que nous, les écologistes, pouvions faire, nous l'avons fait. Cela sera-t-il suffisant ? On attend, fatigués par des jours de négociation sans sommeil et des semaines de campagne sans répit. Les premiers sondages « sortie des urnes » se succèdent et se contredisent. Il règne une grande confusion. C'est vers 19h45 que l'on commence à entrevoir une possibilité de victoire, mais sans réussir à y croire totalement, tant les tendances sont volatiles. Je me concentre et tente de préparer ma prise de parole prévue à 20h10, au local, devant les militants qui commencent à se rassembler. Je suis enfermée dans mon bureau, à l'étage. Les minutes passent vite dans cette course contre la montre pour terminer ce discours, à quelques mètres seulement de l'effervescence qui agite les militants au rez-de-chaussée. Et puis j'entends hurler dans la rue. De joie. Je saisis vite qu'il est déjà 20 heures. On m'explique que le Nouveau Front populaire est en tête. Le Rassemblement national battu. Le pire est écarté. La joie. Pure.

. MARCHE DES FIERTÉS PAR Marie Rouge 29 juin 2024. A la veille du premier tour des élections législatives, les mouvements LGBT+ résistent dans la joie à la menace d'une arrivée de l‘extrême droite au pouvoir.

PAILLETTES FÉDÉRATRICES PAR Nicky Doll Drag queen E n tant que personnes queer, on est nombreux à s'être fait taper, agresser, harceler plus jeunes. Etre contraint d'accepter violemment sa différence à un âge où tout le monde souhaite se fondre dans la masse oblige à grandir vite. Dans le drag, notre mission, c'est précisément de canaliser toutes ces émotions, de les transformer en paillettes fédératrices. Le drag est un art de résistance joyeux. Je me lave tous les matins avec les larmes des personnes haineuses, les racistes, grossophobes, transphobes, homophobes de tout poil !

“Q UAND ON EXPOSE NOS SINGULARITÉS, ON CRÉE DE L'UNITÉ.” “SI ON ENTEND TOUT LE TEMPS CEUX QUI DIVISENT, CRITIQUENT, SONT DANS LA HAINE, ON A LA SENSATION QU'ILS SONT MAJORITAIRES. SAUF QU'ILS NE LE SONT PAS.”

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Thomas Jolly, le 6 novembre.Photos Farid Renais Ghimas

. Dans le jardin des Tuileries, à Paris, la vasque olympique a attiré des milliers de visiteurs au coucher du soleil pendant les Jeux.

. “ SIERRA MAESTRA BUILDING” PAR Francisco Proner A La Havane, le 8 juillet 2017, malgré la crise économique, de jeunes Cubains plongent dans la mer devant l'immeuble Sierra Maestra, un projet architectural monumental dédié aux loisirs aujourd'hui laissé à l'abandon.

. “ FÉLIX &amp; ORSO” PAR Stéphanie Davilma Alpes, 2021. Dans sa série « le Temps suspendu », la photographe pose un regard poétique sur ses jumeaux, les observant à distance lors de leur exploration de la nature.

. “G RANDMOTHERS ON THE EDGE OF HEAVEN” PAR Elena Subach Dans cette série de 2019, la photographe ukrainienne célèbre le rôle des matriarches dans la culture de son pays en réalisant leur portrait dans un jardin d'Eden et des natures mortes (ici, une table garnie de plats traditionnels).

Midi Libre
LUNEL
dimanche 8 décembre 2024 621 mots

Unique au monde, l'Écotron permet de simuler le réchauffement climatique

Un lieu unique dans l'Hérault et très rare dans le monde. Depuis 2010, l'Écotron européen de Montpellier, situé à Montferrier-sur-Lez, est un dispositif expérimental en écologie qui permet d'étudier l'impact du climat sur le fonctionnement des écosystèmes et de la biodiversité. Seulement deux écotrons sont présents sur le territoire français. Le second étant en Île-de-France. « On met cet outil à disposition des scientifiques. Chaque chercheur doit proposer des projets avec des hypothèses et un financement » , explique Alexandru Milcu, directeur scientifique de l'Écotron de Montpellier. Dans le monde, il existe une dizaine de sites. Chacun aborde un thème différent. Celui de Montpellier traite les questions liées au changement climatique et à la perte de la biodiversité en axant sur « les analyses de fonctionnement de l'eau et des gaz à effet de serre ». Quatre plateformes de différentes tailles Pour cela, le site est doté de quatre plateformes : macrocosms, mesocosms, microcosms, isoflux. Quatre noms assez compliqués pour désigner des tailles différentes. Du plus grand au plus petit. La plus imposante, la macrocosms, est composée de douze unités, chacune de 5 m². De loin, on pourrait croire que ce sont de simples serres. Mais il s'agit de véritables appareils technologiques qui possèdent la capacité de contenir un cylindre d'un mètre cinquante de profondeur et de 14 tonnes. « On est beaucoup plus fort d'un point de vue simulation climatique qu'une serre. Les enceintes sont conçues avec la capacité de mesurer en continu le fonctionnement de l'écosystème » , précise le directeur. « On peut mesurer, par exemple, combien de carbone est présent, les gaz à effet de serre émis ou l'eau perdue dans l'écosystème. » Les scientifiques utilisent souvent plusieurs enceintes, car il faut des répliques pour publier une étude.

Des capteurs dans la terre Pour mesurer toutes ces données, les chercheurs insèrent des capteurs dans la terre. Avec cette méthode, cela permet d'avoir des résultats plus facilement comparables à la végétation naturelle en termes d'humidité, de température ou de pression. « Le but, ce n'est pas d'avoir un truc complètement hermétique, c'est de pouvoir faire ces mesures sans avoir de contamination » , détaille le chercheur présent depuis 2012. « L'ancien directeur m'a offert un poste ici. D'abord en CDD, puis j'ai postulé au CNRS. J'étais à l'Écotron de Londres, et quand ce laboratoire a ouvert, ils cherchaient des gens avec de l'expérience. » Alexandru Milcu est accompagné au quotidien par huit autres chercheurs et plusieurs CDD. Des ingénieurs font aussi partie intégrante du personnel pour la partie maintenance. « Les chercheurs permanents sont censés apporter leur soutien scientifique pour les projets en cours. Notre rôle est de trouver des partenaires scientifiques et de les conseiller comment faire au mieux les expériences », indique le chercheur. Un support unique pour les scientifiques. Valentin Cosson [email protected] Le directeur Alexandru Milcu avec les enceintes macrocosms derrière lui. GIACOMO ITALIANO

Un nouveau digestat ? ALTERNATIVE Chaque année, l'Écotron accueille une dizaine d'expériences sur ces différentes plateformes. En cette fin d'année 2024, une chambre de la partie microcosms réalise une expérience sur un digestat. Ce sont des résidus, ou déchets « digérés », issus de la méthanisation des déchets organiques. Le digestat est constitué de bactéries excédentaires, matières organiques non dégradées, le plus souvent de déchets animaliers. Les chercheurs essayent des alternatives aux fertilisants chimiques. « Il y a différents pots. Dans certains, c'est de l'engrais classique. Dans d'autres, le digestat classique. Et dans les derniers, le digestat spécial » , détaille Alexandru Milcu. Cette expérience nécessite plusieurs mois pour trouver la bonne quantité d'azote (N) nécessaire pour les plantes. « L'azote permet de tuer les microbes, mais il peut aussi produire un gaz à effet de serre. » Pour bien mesurer la quantité présente de N, les chercheurs coupent les plantes pour analyser les feuilles.

Presse Océan
Nantes Métropole, Nord et Sud
Vignoble, mardi 3 décembre 2024 158 mots, p. PO Nantes métropole, Nord et Sud_22

[Le Landreau...]

Le Landreau

Une conférence mardi sur le thème de l’eau avec un agroclimatologue

Serge Zaca est agroclimatologue. Ce soir à 20 h 30, il sera au lycée de Briacé, au Landreau pour une conférence-débat intitulé : « L’eau un bien commun, cultivons notre avenir ». Spécialiste dans son domaine : après avoir été ingénieur agronome, puis docteur en agroclimatologie au sein de l’Inrae, il est devenu depuis, chercheur-modélisateur scientifique. Il étudie l’impact du changement climatique sur l’agriculture.Organisée par le conseil de développement du pays du vignoble nantais, cette soirée-débat vous projettera en 2050, voire en 2100. « En croisant les données scientifiques du climat et de l’agronomie, il présentera les cultures d’avenir au regard des températures attendues et de l’eau disponible sur notre territoire. Il indiquera aussi comment s’y préparer dès à présent », peut-on lire dans un communiqué de la mairie de Vieillevigne qui relaie l’évènement.

Entrée gratuite et ouverte à tous.

Courrier picard
81PICMARIT
PAGES LOCALES, lundi 2 décembre 2024 1617 mots, p. 81PICMARIT16

Aujourd’hui

Aujourd’hui

Eu

Médicobus à l’O2S Sport Santé Bien-être, 49, Route de Mancheville. C’est un cabinet médical mobile qui se déplace pour proposer des consultations. L’objectif est de faciliter l’accès aux soins pour les personnes qui n’ont pas de médecins traitants. Tous les lundis semaine impaire.

Réservation : Les consultations se font exclusivement sur rendez-vous au 07 44 91 70 03 ou sur Doctolib.

Demain

Abbeville

Cirque. Le Cabaret d’hiver organisé par Les mains goch’ à 14 h 30 et à 20 h 30 à ‘Espace culturel Saint-André, rue du Moulin-Quignon. Acrobates, jongleurs, clowns et musiciens se réunissent pour offrir un moment humoristique, poétique et bien sûr festif. Ce spectacle est créé sur l’esprit de la convivialité et de la rencontre humaine. Payant de 2 à 10€.

Réservation : 03 22 20 26 80

Cramont

L’assemblée générale du club des Aînés à 14 heures à la salle communale. Le club est ouvert à toute personne de plus de 55 ans. Le prix de la cotisation est fixé à 15 € pour l’année 2025.

Eu

Concert « Aimer à perdre la raison » à 20 heures au Théâtre du château, place Isabelle-d’Orléans. Le trio Ayònis sait s’aventurer là où on ne l’attend pas, en exploitant les nombreuses possibilités qu’offre la rencontre de la voix de ténor, de la clarinette et du piano. Les trois musiciens interpréteront divers airs d’opéra, mélodies et chansons du XVIIIe siècle à nos jours, et offriront un récital à la gloire du sentiment amoureux. Payant tarifs : de 10 à 17 €. Réservation : 02 35 50 20 97, [email protected]

Mers-les-Bains

Débat local de 9 à 17 heures à l’Espace Jacques Prévert, rue Henri-Lebeuf. L’impact du changement climatique sur le trait de côte de Mers-les-Bains, expérimentation artistique, débat public et ateliers. Sur inscriptions. Gratuit, ouvert à tous. Réservation : [email protected]

À Venir

Abbeville

Conférence organisée par la Société d’Émulation d’Abbeville mercredi 4 décembre à 14 h 15 au Centre culturel Rex. « Légendes inédites de la baie de Somme de la création à la valorisation ». Gratuit.

Renseignements : 03 22 24 00 03

Manifestation de l’intersyndicale abbevilloise jeudi 5 décembre à 10 heures, Boulevard Vauban. Contre les mesures annoncées par le ministre de la fonction publique, à savoir : 3 jours de carence, 90 % de l’indemnisation du congé maladie, gel du point d’indice.

Dédicace mercredi 4 décembre de 14 h 30 à 17 h 30 à Studio Livres, avec Patrick Faucheur. La vie et l’œuvre du peintre Marie-François Firmin-Girard, qui a entre autres peint Ault et Onival, ainsi que les villages environnants, par Patrick Faucheur, arrière-petit-fils du peintre.

Gala de boxe samedi 7 décembre à 18 heures, au gymnase du Ponthieu. 12 combats amateurs et un combat pro. 19 heures concert de Joan Evans et ses musiciens. 25 ans du club. 15 € et 10 € moins de 10 ans. Renseignements : Prévente au club de boxe dès le lundi 18 novembre 17 h 30, vente sur place le soir du gala

Concert « Noël à Westminster » dimanche 8 décembre à 17 heures à l’église Saint-Sépulcre. 12 € et gratuit – 18 ans, billetterie sur place et en ligne, https://ensemble-vocal-ambiani.fr

Réunion sur le handicap jeudi 5 décembre de 10 à 12 heures, 213, Boulevard Voltaire. Rencontre bimensuelle qui permet de se réunir pour des instants conviviaux, d’échanges et de partages. Atelier numérique gratuit (initier, approfondir vos connaissances sur tablette, smartphone et ordinateur). Accessible à tous, personnes touchées par un handicap et personnes valides, adhérents APF ou non.

Renseignements : 03 22 45 75 00

Aigneville

Cérémonie jeudi 5 décembre à 18 heures à la Mairie. Pour honorer les victimes des combats d’Algérie, Tunisie, Maroc, TOE et mission locale.

Ault

Spectacle le Joueur de flûte de Hamelin vendredi 13 décembre à 14 heures au centre culturel Jacques Prévert. Pour jeune public, inscription obligatoire. Gratuit.

Réservation : 03 22 60 52 21

Cayeux-sur-Mer

Assemblée Générale de l’UNC dimanche 8 décembre à 10 h 30 à la Mairie.

Renseignements : 06 31 16 03 24

Randonnée organisée par l’Association sportive loups phoques Cayolais samedi 7 décembre à 14 heures, à Hurt. Gratuit. Renseignements : 06 89 63 97 58

Distribution des colis de Noël aux aînés mercredi 4 décembre de 10 à 12 heures et de 14 à 16 heures à la salle des fêtes, par le CCAS.

Renseignements : 03 22 26 04 04

Criel-sur-Mer

Cérémonie jeudi 5 décembre à 10 h 30 au manoir de Briançon. Pour honorer les victimes des combats d’Algérie, Tunisie, Maroc, TOE et mission locale. Rendez-vous dans la cour du manoir avant le départ pour le monument.

Dargnies

Téléthon vendredi 6 décembre et samedi 7 décembre à la salle polyvalente. Vendredi, tour de chants des écoliers à 14 heures et vente de crêpes, boissons et porte-clés. Samedi marche de 8 km à 9 heures (participation de 2€), apéritif à midi et formule repas (5€), plateau de football dès 13 h 30 au stade, animation dès 14 h 30 à la salle des fêtes, course VTT à 14 h 30, apéritif à 19 heures et repas avec animation dansante à 20 heures. Accès à la salle 1€.

Eu

Permanence d’un notaire lundi 9 décembre de 14 à 17 heures à la communauté de communes des villes sœurs, 12, avenue Jacques-Anquetil. Réservation : 02 27 28 05 91

Fort-Mahon-Plage

Cérémonie des anciens combattants d’Algérie, Tunisie et Maroc jeudi 5 décembre à 9 h 30 à la Mairie. Rassemblement devant la mairie, 10 heures cérémonie religieuse à l’église Notre-Dame de l’Assomption, 11 heures fanfare devant l’église, 11 h 30 cérémonie au monument aux morts, 12 heures vin d’honneur à la salle Marc Moncomble, 13 heures repas à la salle Aimé Savary (sur réservation). Réservation : 03 22 29 93 34

Fressenneville

Assemblée générale de l’Association Maison pour tous mardi 10 décembre à 18 h 15 à la Maison pour tous.

Spectacle théâtral « le Renne de Noël » vendredi 13 décembre à 17 heures à la Maison pour tous. Spectacle musical et enchanté. Gratuit. Renseignements : 03 22 60 39 60

Friville-Escarbotin

Village de Noël spécial enfants du samedi 7 au dimanche 8 décembre de 14 à 19 heures à l’espace Vaillant-Couturier. Patinoire, petit train de Noël, ateliers maquillage enfants, déguisement et décorations de Noël, WII ski, tir laser, pêche aux lots, caverne de l’ours, sculptures sur ballons, carioline musicale, buvette. Gratuit.

Saint-Nicolas vendredi 6 décembre à 18 heures avec l’APEL de l’école Sainte-Thérèse. Distribution de pièces en chocolat. Photos avec Saint-Nicolas. Dépôt de lettres au père Noël. Chocolat chaud, vin chaud, crêpes.

Hallencourt

Conseil municipal mercredi 4 décembre à 20 heures à la Mairie.

Incheville

Journée solidaire Téléthon samedi 7 décembre de 9 à 17 heures. Rendez-vous sur la place de la République pour le lavage de voiture, vente de harengs, crêpes et gâteaux, de café, de vin chaud et de chocolat mais aussi présence d’une table de ping-pong, d’une pêche aux canards, d’un chamboule-tout. Quiz autour du patrimoine inchevillois et une marche de 10 km (ou 5km) fléchée (départ à 9 heures) et d’un parcours VTT (départ 9 h 30) accompagné par les membres de l’ACSI. Payant, participation libre.

Cérémonie de la Sainte-Barbe samedi 7 décembre à 18 heures au centre d’incendie et de secours.

Mers-les-Bains

Hommage national aux « Morts pour la France » jeudi 5 décembre à 10 h 30 au Square du Souvenir. Devant la stèle « d’Afrique du Nord », « Théâtres d’opérations extérieurs » cérémonie (dépôt de gerbes, recueillement, allocution du président des Anciens combattants, de M. le maire…). Puis au pied du monument aux morts central, cérémonie (lecture du message officiel, dépôt de gerbes par la Ville, recueillement, « La Marseillaise »…).

Bourse aux jouets samedi 7 décembre à 8 h 30, à la caserne. 3 € la table. Réservation : 02 27 28 02 20, 06 89 11 93 35

Mons-Boubert

Concert « Michel Grisel » samedi 7 décembre à 20 h 30 à la salle des fêtes, par l’harmonie de Mons-Boubert. Gratuit.

Renseignements : 03 22 31 45 29

Nouvion

Soirée tartiflette samedi 7 décembre à 19 h 30 à la salle Gaîté par l’association Envolinf, soirée musicale. 15 € adulte et 12 € enfant. Réservation : https://www.helloasso.com/associations/

Oisemont

Commémoration de la fin de la guerre en Algérie jeudi 5 décembre à 10 h 50 à l’Église Saint-Martin. Pour honorer les victimes des combats d’Algérie, Tunisie, Maroc. 11 heures messe et à 11 h 45 cérémonie à la stèle sur la place maréchal-Leclerc.

Rue

Salon de Noël du samedi 7 au dimanche 8 décembre de 10 à 18 heures à la salle Bessie-Coleman, également place de Verdun avec des producteurs locaux, artisans, crêpes, balade en calèche de 14 à 17 heures. Feu d’artifice dimanche à 18 heures. Gratuit.

Saint-Blimont

Café du bricoleux jeudi 5 décembre de 16 à 19 heures à la salle des fêtes. Réunion de conseils, assistance, jeux, divertissements. Gratuit.

Renseignements : 03 22 30 24 08

Bourse aux jouets et puériculture par AFSB Vimeu Hand dimanche 8 décembre de 9 à 17 h 30 à la salle Francis-Dupont. 2,50 € la table.

Réservation : 06 15 53 37 38

Tours-en-Vimeu

Thé dansant par l’Amicale des anciens élèves dimanche 8 décembre à 14 heures à la salle socioculturelle. 10 €. Réservation : 03 22 26 22 71, 06 61 91 66 81

Vauchelles-les-Quesnoy

Concert de Noël jeudi 12 décembre à 20 h. salle des fêtes, rue de la Grosse Borne., avec l’orchestre d’Harmonie de Vauchelles. Gratuit.

Woincourt

Sang pour 100 Johnny jeudi 5 décembre à 20 h 30 à Vim’Arts. Hommage à Johnny Hallyday. 20 €.

Renseignements : 03 22 30 00 27

Dernières Nouvelles d'Alsace (site web réf.) - DNA
5 décembre 2024 174 mots
Environnement. Quels arbres pour demain, au Rebberg, à Mulhouse et ailleurs ?

Pour fêter ses six mois d’existence, l’association Rebberg avec passion, paysage, patrimoine, partage propose, mardi 10 décembre à 18 h à la SIM à Depuis quelques années, des arbres... Voir l'article

La Dépêche du Midi
Tarn-et-Garonne
Locale, jeudi 5 décembre 2024 215 mots, p. 21

Montauban

Conférence sur les mouvements d'argile

Depuis quelques années, le département est soumis à de fortes variations de températures, ce qui génère des mouvements dans les sols argileux du département entraînant des dégâts dans les édifices. Que peut-on faire ? Est-ce une fatalité ? Ce jeudi 5 décembre, de 18 heures à 20 heures, Isabelle Bouroullec, ingénieure géologue au BRGM Occitanie à Toulouse et responsable des aléas naturels impactant le sol (instabilités gravitaires, retrait/gonflement) et le sous-sol (séismes et effondrements), animera une soirée pour mieux comprendre le phénomène du retrait gonflement des argiles dans la salle du conseil à l'Hôtel du département à Montauban.

Un sol argileux, c'est quoi ? Quel comportement du sol quand il n'y a pas d'eau ou bien trop d'eau... ; comment maîtriser l'impact lié au changement climatique et appréhender les solutions pour y faire face. Quelles protections face au risque, en théorie et en pratique, l'importance du contexte, pas de solution toute faite; quelle mise en oeuvre pour un projet de construction neuve, ou une réhabilitation... Des solutions fondées sur la nature peuvent-elles être aussi des sources de réponses ?

Les normes en vigueur seront présentées, ainsi que les effets collatéraux liés aux enjeux assurantiels et les dernières recherches en cours.

La Voix du Nord
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INFORMATIONS GENERALES, dimanche 8 décembre 2024 597 mots, p. 00TOUTES50

On a testé Climate Sense, la cabine qui reproduit la vie sous 50 degrés

par Dylan Dez

Journée mondiale du climat. Le cap des 50 degrés sur le thermomètre pourrait être atteint par endroits en France, à l’horizon 2050. Ça vous paraît loin ? Nous avons testé (et enduré) l’expérience mobile Climate Sense, créée par l’Human Adaptation Institute, qui offre un aperçu temporaire de ces conditions.

par Dylan Dez

[email protected]

La météo du 26 novembre 2024 dans la région ? Quelques précipitations passagères, un soleil qui a du mal à faire sa place et un mercure oscillant entre 7 ºC et 9 ºC en moyenne, avec une pointe… à 50 ºC à hauteur de Marcq-en-Barœul.

La raison ? L’expérience Climate Sense, mise à disposition du World Forum pour une économie responsable, à la Cité des échanges. Au sein d’une remorque, cette capsule mise au point par l’explorateur-chercheur franco-suisse, Christian Clot, fondateur de l’Human Adaptation Institute, vous propose de vivre 30 minutes sous une température de 50 ºC.

Une immersion permettant de rendre plus concret ce cap qui pourrait être atteint à l’horizon 2050, lors de pics de chaleur, en raison du changement climatique. Après tout, hormis pour ceux qui ont voyagé dans le monde, nous n’avons jamais été confrontés à un tel extrême sur le territoire (le record actuel enregistré en France était de 46 ºC, en juin 2019).

Je me suis prêté à l’expérience : après un passage par un sas thermique maintenu à une température de 25 ºC, on nous demande de réaliser trois activités du quotidien dans une cabine aménagée, à chaque fois pendant dix minutes. Encore heureux, on est à l’ombre.

L’impression

« d’être au ralenti »

J’ai vite fait de brûler quelques calories sur le vélo d’appartement, mais tout se complique au moment de passer au jeu d’adresse, avec une bille à orienter sur un plateau en bois façon labyrinthe. Autant dire que les réflexes n’étaient pas du tout au rendez-vous. Quant à l’exercice de logique, en fin de séance, la question qui trottait dans les esprits de notre groupe était surtout de savoir combien de temps il restait au chronomètre.

Un sentiment confirmé par Félicie Toulemonde, une autre participante : « J’avais l’impression d’être au ralenti sur la partie logique, lorsqu’il s’agissait de discerner les subtilités des mots, de faire travailler ma mémoire. »

Le simple fait de manipuler des clés ou des ustensiles de cuisine est différent, tant les objets peuvent devenir chauds voire brûlants au toucher. « Je sais que le futur s’annonce difficile, mais l’impact de cette expérience serait bien plus fort si l’on pouvait la rendre accessible au plus grand nombre, rien que dans nos entourages qui sont parfois moins conscients de la gravité du problème », avoue Félicie, sensible à la cause environnementale. Près de 2 000 personnes ont pu participer à cette expérience mobile depuis septembre.

Une première mondiale qui stationne dans les salons et événements à grand public ou à la demande, comme à Paris dans le cadre d’un plan climat. « On ne peut pas aller partout, ce serait un non-sens écologique avec la logistique », tempère Christian Clot.

Au terme de la session, les participants sont amenés à découvrir toute une liste de gestes du quotidien qui pourraient réduire leur empreinte carbone, et à en choisir certains, une manière d’étudier les axes d’adaptation, selon les organisateurs.

Le Moniteur (site web)
mardi 3 décembre 2024 - 12:10 GMT+1 1696 mots

Commande publique : « Le sujet de l'achat local n'est plus un tabou au niveau européen », Clémence Olsina, DAJ de Bercy

La nouvelle directrice des affaires juridiques du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie prépare des mesures de simplification et de renforcement de la souveraineté économique. Vous êtes engagée dans une démarche de simplification de la commande publique, quel est l'objectif ?

Il s'agit notamment de permettre à un plus grand nombre de PME et TPE d'y accéder. C'est l'une des priorités du nouveau gouvernement. Cela passe sur le plan normatif par un projet de loi relatif à la simplification de la vie économique (PJL SVE) et par un projet de décret qui devrait être publié d'ici la fin de l'année. La simplification passe aussi par la pédagogie. Nous souhaitons par exemple donner davantage de visibilité à la Cellule d'information juridique des acheteurs publics, abritée par la Direction générale des finances publiques à Lyon. Elle illustre ce que nous devons faire en matière d'accompagnement, notamment au niveau local, en répondant par téléphone aux questions concrètes des acheteurs. Cela passe aussi par la publication régulière de guides ou de kits pratiques à l'adresse des praticiens du droit de la commande publique.

%%ARTICLELIE:2338715%% Le projet de loi SVE sera examiné mi-décembre à l'Assemblée nationale. Quel regard portez-vous sur les apports du Sénat au volet commande publique ?

Je salue en particulier une série de dispositions qui visent à favoriser la construction de logements, comme l'extension du recours au partenariat public-privé institutionnalisé, la création d'un nouveau marché global sectoriel permettant le transfert de la maîtrise d'ouvrage à l'opérateur en cas d'opération portant sur un ensemble immobilier avec imbrication de la maîtrise d'ouvrage public et de la maîtrise d'ouvrage privée, ou encore l'assouplissement du régime des Vefa notamment sur le plan des règles d'exécution financière. Le gouvernement soutient ces mesures. En revanche, il a émis un avis défavorable sur d'autres mesures du fait de leur contrariété avec le droit de l'UE Prévoyez-vous de rétablir la mesure visant à unifier le contentieux de la commande publique au profit du juge administratif, supprimée par les sénateurs ?

Il s'agit d'une mesure qui n'a pas fait l'unanimité. Or, ce n'est pas une réforme que nous voulons faire contre les acteurs concernés - les personnes privées soumises au Code de la commande publique - qui ne représentent qu'une petite partie des acheteurs publics. Le gouvernement ne déposera donc a priori pas d'amendement tendant à rétablir cette mesure.

%%ARTICLELIE:2329489%% Place, la plateforme de dématérialisation des procédures de marchés publics de l'Etat, pourra-t-elle accueillir davantage d'acheteurs ?

Le projet de loi SVE vise à élargir, au plus tard fin 2028, le recours obligatoire à Place à toutes les personnes publiques, hors secteur public local, et aux organismes de sécurité sociale. Il faut que la plateforme soit en mesure d'accueillir correctement et prioritairement tous ces nouveaux acteurs. Il y a en revanche un débat à poursuivre sur son extension aux collectivités qui voudraient l'utiliser de façon facultative, comme l'a souhaité le Sénat par amendement.

%%HORSTEXTE:2%% Le plafond de 100 000 euros de dispense de formalités pour les marchés de travaux sera-t-il pérennisé ?

Les fédérations professionnelles et les acheteurs sont unanimes pour dire que ce seuil a facilité l'accès des PME aux marchés publics de travaux. C'est ce qui a conduit les parlementaires à l'introduire dans le projet de loi SVE. Toujours pour améliorer l'accès des PME, le projet de décret augmente à 20 % au lieu de 10 % la part à leur réserver dans les marchés globaux et les marchés de partenariat. L'alignement du taux d'avances dans les marchés publics des collectivités passés avec les PME (10 % du montant total du marché aujourd'hui) sur celui applicables aux marchés de l'Etat (30%), que ne prévoit finalement pas le projet de décret, est-il abandonné ?

Nous voulons poursuivre les réflexions car c'est une mesure plus délicate à adopter dans le contexte budgétaire actuel, au regard notamment de son impact potentiel sur l'endettement des collectivités. Quid de l'encadrement de la sous-traitance en chaîne, évoqué lors des Assises du BTP ?

Nous n'avons pas intégré de dispositions en ce sens dans les différents projets évoqués mais cette mesure reste dans le champ de nos réflexions. L'ordre du jour parlementaire est chargé et conduit à prioriser nos actions. La candidature simplifiée avec un simple numéro de Siret est-elle toujours à l'ordre du jour ?

C'est un chantier organisationnel et de pilotage de transformation numérique sur lequel nous continuons de travailler. Nous devrons articuler cette candidature simplifiée avec le Dume, document de candidature obligatoire au niveau européen. Ce dispositif pourrait concerner prioritairement le public des TPME/PME, qui représente la majorité des contrats in fine attribués.

%%HORSTEXTE:3%% L'échéance de la loi Climat et résilience, qui prévoit qu'au plus tard en août 2026 tous les marchés publics devront comporter une considération environnementale, se rapproche. Comment accompagnez-vous les acheteurs ?

Ce n'est pas totalement nouveau de faire de l'achat durable! L'enjeu est aujourd'hui de diffuser les bonnes pratiques. Nous avons mis à disposition des ressources en ligne avec une page dédiée à l'achat durable, qui comporte notamment des précisions sur les modalités d'application de l'article 35 de cette loi et des exemples de traduction opérationnelle par secteur. Craignez-vous un retour du moins-disant du fait des restrictions budgétaires qui se dessinent pour les collectivités ?

Le souci du bon emploi des deniers publics est inhérent au droit de la commande publique et ça n'est pas une donnée nouvelle. L'achat public doit se concevoir au niveau des collectivités comme une politique de moyen et de long terme pour éviter que les secousses budgétaires ponctuelles ne soient le premier prisme des acheteurs. Le prix est une donnée essentielle mais un bon achat public intègre une dimension qualitative qui va bien au-delà. C'est le sens, notamment, des schémas de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (Spaser). Si certains acheteurs ne jouent pas le jeu en 2026, quelle pourrait être la sanction ?

Avant de parler de censure, il y a tout un travail central de pédagogie et d'accompagnement des acteurs à réaliser, ce sera plus efficace pour faciliter l'acceptabilité et la mise en oeuvre des obligations. Après, en cas de manquement, il pourra toujours effectivement y avoir des contentieux qui se nouent, des recours de concurrents évincés. Notre rôle à ce stade est d'apporter de la sécurité juridique dans cette évolution des pratiques d'achat. Que pensez-vous de l'idée proposée par le cabinet Carbone 4 d'imposer un critère carbone ou d'atténuation du changement climatique ?

Cela rejoint les objectifs qui sont déjà inscrits dans la loi Climat et résilience. Mais, si les critères environnementaux peuvent inclure la prise en compte de l'impact carbone, ils vont au-delà. Il est préférable de laisser de la souplesse sur la définition des critères pour favoriser la transition des politiques d'achat. Quel bilan faites-vous des règlements européens sur les subventions étrangères et sur la réciprocité dans l'accès aux marchés publics internationaux (IMPI) ?

Ce sont deux textes que la France a fortement soutenus. Pour le premier, il a déclenché à ce stade trois enquêtes de la Commission européenne [sur des candidatures à des marchés publics d'entreprises ayant bénéficié de subventions étrangères susceptibles de fausser la concurrence, NDLR]. Elles ne sont pas allées jusqu'à leur terme tout simplement parce que les trois acteurs concernés ont retiré leurs offres. Concernant le règlement IMPI, une enquête est en cours. Nous sommes très satisfaits que Bruxelles se soit effectivement saisie de ces dispositifs. Il faut aussi, pour pousser l'application de ces textes, que les acteurs économiques portent à la connaissance de la Commission les situations de distorsion de concurrence auxquelles ils seraient exposés.

%%ARTICLELIE:2328697%% Les difficultés remontées par les utilisateurs sur les nouveaux formulaires européens d'avis de publicité des marchés publics (e-forms) entrés en vigueur début 2024 sont-elles réglées ?

De façon générale, les éditeurs français [de plateformes marchés publics, NDLR] ont plutôt été au rendez-vous des e-forms, il faut le saluer. Aujourd'hui, ce sont environ 80 000 nouveaux avis publiés par an. Ces outils de dématérialisation de la commande publique sont indispensables. Néanmoins, nous devons veiller à ce qu'ils soient véritablement des instruments de simplification. Nous avons échangé récemment avec Bruxelles pour demander que ces formulaires restent stables dans le temps. Et qu'ils ne soient pas excessivement alourdis de nouveaux champs, pour faciliter leur bonne appropriation par les acteurs.

%%HORSTEXTE:1%% Quel est l'enjeu du règlement Net Zero Industry Act (NZIA), entré en vigueur le 29 juin, pour la commande publique ?

Il vise à promouvoir le développement des technologies propres en Europe. Certains secteurs à forte valeur ajoutée, comme celui des pompes à chaleur, des batteries, des dispositifs de production d'énergie éolienne ou solaire, vont faire l'objet de façon systématique de critères liés à la durabilité, dans les contrats d'un montant supérieur aux seuils européens. Il y a également des obligations en termes de résilience. Ce sont des dispositions novatrices en matière de sécurisation des approvisionnements. Lorsque la Commission constatera qu'il existe une dépendance de l'Europe à certains pays tiers, alors les acheteurs devront imposer que 50 % au moins des produits achetés dans la filière concernée soient fabriqués en Europe. Ces dispositions vont nous inspirer pour les travaux qui s'engagent sur la révision des directives marchés publics.

%%ARTICLELIE:2332378%% Que faut-il attendre de ce chantier de révision des directives de 2014 ?

Bruxelles va mener une phase de consultation qui occupera l'année 2025. Nous allons y participer très activement. Trois enjeux nous animeront. Un, la simplification. Deux, l'intégration de toutes les nouvelles priorités en matière de verdissement d'achat durable, dont on s'est déjà bien saisi au niveau national. Et trois, la souveraineté économique, au sens de la sécurité des approvisionnements en Europe, mais aussi de l'utilisation de la commande publique comme un outil de développement des filières économiques et industrielles en Europe. En bref, c'est le sujet de l'achat local, qui n'est plus un tabou au niveau européen. Il faudra plusieurs années avant que ce chantier n'aboutisse ?

Ce sont en effet des négociations qui prennent du temps. Mais la France sera attentive à ce que ce texte n'arrive pas trop tard sur la table du Conseil et du Parlement. Nous devons répondre aux enjeux de souveraineté, et ne disposons pas d'une décennie pour le faire...

%%ARTICLELIE:2333086%%

L'Humanité (site web)
Environnement, dimanche 8 décembre 2024 746 mots

Le combat sans fin d'une paysanne philippine contre les typhons

Antoine Portoles

En Asie du sud-est, les tempêtes tropicales n'en finissent plus de s'abattre sur les Philippines : six rien qu'au mois de novembre. En première ligne, les agriculteurs de l'archipel ne savent plus quoi faire. C'est le cas de Luz Bador. Cette propriétaire d'une ferme dans le Negros oriental mène une lutte éternelle pour continuer de nourrir son peuple.

Pour elle comme pour le peuple philippin, l'histoire se répète inlassablement, jusqu'à confiner à l'affliction : six typhons se sont abattus sur l'archipel durant le seul mois de novembre, provoquant la mort de plus de 170 personnes. « Je suis harassée », confie Luz Bador.

Cette paysanne a passé sa vie à chérir la terre au Negros oriental, dans la région des Visayas, au centre des Philippines. Elle y dirige la « kabilin farm » (en français : l'héritage), communauté d'agricultrices qui aspirent à préserver leurs terres pour les générations futures.

Luz Bador, agricultrice dans le Negros oriental aux Philippines, ©DarylLeyesa Les monstres du Pacifique

Face aux tempêtes qui se déchaînent dans le Pacifique, la seule chose qui compte désormais pour Luz, c'est de « survivre jusqu'à la fin de saison ». « J'observe les changements au jour le jour. Avant, les paysans se préparaient pour la saison des pluies, en mai et juin. Aujourd'hui, celle-ci intervient de janvier à décembre, sans interruption. Nous passons notre temps à replanter nos semences et sommes obligés de réduire nos parcelles et de nous diversifier ».

Implanter des variétés d'arbres fruitiers plus résistantes, protéger les cultures avec ce qu'on a sous la main... Rendre une ferme plus résiliente face au changement climatique n'est pas chose aisée. Celui-là même qui exacerbe les événements climatiques extrêmes.

Sa ferme, qui s'étend sur plus de cinq hectares, s'est convertie à l'agroécologie, avec une large variété de cultures : riz, maïs, noix de coco, ou encore légumes. Les parents de Liz, eux aussi paysans, cultivent des plantations de bananes, de café et de fruits en tout genre. « La période est très compliquée pour toute la communauté agricole, ces catastrophes à répétition détruisent nos récoltes ». Rien que sur l'année 2024, où la saison des pluies s'est accompagnée de vents très forts, les pertes ont culminé à 80 %. Outre les champs, les cabanes destinées au stockage de la moisson ont subi de lourds dégâts.

Les tempêtes et les inondations engendrées sur le territoire ont succédé à des épisodes de sécheresse, rendant les sols imperméables à l'absorption de l'eau. Le tout causé par le phénomène El Niño.

« L'enfant terrible du Pacifique » - comme les locaux le nomment - a contribué à la hausse des températures dans l'est de l'océan et à la déstabilisation de la région en 2023 et 2024. À la mi-novembre, après le passage du typhon Man-yi, le fleuve Cagayan situé au nord du pays est sorti de son lit, provoquant le déplacement de dizaines de milliers de Philippins. Ils sont 1,2 million dans cette situation sur l'ensemble de l'archipel, selon les autorités. Au Negros oriental, c'est surtout la partie sud qui a été touchée.

« On ne compte pas migrer »

« Lorsqu'un typhon arrive, un système national alerte la population. Mais chez nous, dans les montagnes, c'est très rural. Parfois nous sommes prévenus trop tard, ou alors l'impact est sous-estimé », se lamente Liz. L'agricultrice exhorte le gouvernement philippin à soutenir financièrement les exploitations pour surmonter cette calamité. Car au-delà des pertes en production, l'impact se fait aussi ressentir sur les revenus. Au point qu'elle et sa famille aient de plus en plus de mal à se nourrir correctement.

Les quelque 7 000 îles qui constituent les Philippines sont toutes familières des cyclones tropicaux. Chaque année, ils sont une vingtaine à frapper les côtes, mais la récurrence de ces événements dans un laps de temps si restreint et aussi tard dans l'année relève presque de l'anomalie. Pour couronner le tout, au Negros oriental, les relations se tendent entre les locaux et les compagnies minières. Luz Bador les accuse de saccager la forêt et les rivières, de quoi amplifier les problèmes d'inondations.

Malgré tous ces problèmes, elle ne quittera sa contrée pour rien au monde : « On ne compte pas migrer, cet endroit, les champs, les plantes, c'est toute ma vie. J'entretiens un lien très intime avec cette terre ». « Pour moi, elle est comme un partenaire ! » badine-t-elle. L'avenir est incertain pour ces paysans du bout du monde. Luz et les siens ne se font guère d'illusion : les 117 millions de Philippins devront tous composer avec les typhons, au péril de leur vie.

Cet article est paru dans L'Humanité (site web)

La Tribune (site web)
CLIMAT, vendredi 6 décembre 2024 - 12:00 UTC +01:00 900 mots

Repenser le travail face au changement climatique, le vrai défi

Lysiane Baudu

L'adaptation au réchauffement de la planète implique que les entreprises trouvent des solutions, notamment pour que leurs salariés travaillent par 50 degrés l'été. L'atténuation du dérèglement climatique, elle, nécessitera de nouvelles compétences, dans divers secteurs. ACT 50, l'évènement de "La Tribune" sur le climat, a consacré deux tables rondes à ces sujets clés pour l'économie.

Les entreprises se savent dépendantes de leur chaîne d'approvisionnement, des consommateurs, de la réglementation, des politiques publiques, du marché de l'emploi... mais le dérèglement climatique ajoute une dimension véritablement systémique à leurs contraintes. La crise du Covid avait d'ailleurs déjà eu le même effet, quoique plus ponctuel et plus limité. Comment, en effet, « faire tourner une centrale nucléaire sans salariés, s'ils sont confinés et si les crèches pour leurs enfants sont fermées ? », s'interroge Catherine Halbwachs, directrice RSE de la Direction du Parc Nucléaire Thermique d'EDF et cheffe du projet ADAPT pour l'adaptation des centrales nucléaires.

Une situation qu'elle a donc déjà vécue et qui pourrait se reproduire, sous une forme quelque peu différente, si la température atteint, comme attendu, les 50 degrés l'été dans quelques années. Avec des écoles en surchauffe et des salariés ayant du mal à dormir et à travailler. En outre, le dérèglement climatique apporte des contraintes supplémentaires et de taille pour EDF, puisque les centrales sont refroidies avec l'eau des fleuves, qui pourrait venir à manquer... Pas étonnant que la pandémie ait d'abord servi d'alerte - « aussi bien sur l'aspect systémique, car nous avons besoin des routes, des écoles, des commerçants autour de nos centrales, que sur les problèmes de résilience », indique Catherine Halbwachs. Et pas étonnant non plus qu'EDF ait mis sur pied un plan d'adaptation de la production jusqu'à 2100, qui inclut la santé et le bien-être des salariés, avec, en particulier, l'apport de vestes 'ventilées'.

La chaleur affecte la coopération humaine

La chaleur a en effet un impact sur les infrastructures, les matériaux et les conditions de travail, ainsi que sur plusieurs aspects humains. « Entre 45 et 50 degrés, la chaleur ralentit certaines fonctions du corps et du cerveau, de même que les fonctions sociales. La performance, mais aussi la coopération, essentielle en entreprise, sont de ce fait réduites », explique Christian Clot. Ce chercheur, explorateur, fondateur et directeur général du Human Adaptation Institute, travaille aujourd'hui avec de grandes entreprises du CAC 40 pour qu'elles se préparent à l'impact de la raréfaction de l'eau ou de l'érosion de la biodiversité sur leurs activités, mais aussi de la chaleur sur les humains.

Si la responsabilité des employeurs est engagée vis-à-vis de leurs salariés - « ou du grand public, dans notre cas », ajoute la représentante d'EDF - « ils ont aussi, en raison de leur liberté de prise de décision, le pouvoir d'agir, surtout s'ils s'allient entre eux », souligne Christian Clot. Une liberté dont ils doivent user largement. Ne serait-ce que pour donner l'exemple. Reste qu'alors que le temps presse et que le dérèglement climatique s'accentue, les changements de comportement humain, fondés à la fois sur le cognitif et les émotions, sont longs à se mettre en branle. « Et rien ne sera possible sans un changement à la source, dans le système éducatif », conclut-il.

Former aux nouveaux métiers

C'est précisément dans ce domaine qu'oeuvre l'ancien ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, aujourd'hui à la tête de Terra Academia, un accélérateur de compétences centré sur la transformation écologique, laquelle induit une transformation des métiers et des secteurs. « Malgré les incertitudes et les difficultés à modéliser la transformation », souligne Cécile Jolly, qui travaille sur la prospective métiers et les mutations de l'emploi pour France Stratégie, elle devrait, selon les estimations, prendre la forme de quelque 400 000 créations de postes (d'ingénieurs, de chercheurs, de spécialistes de l'isolation des bâtiments et des mobilités douces...), d'ici 2030, associées toutefois à 150 000 destructions d'emplois (dans la production de voitures à moteur thermique, notamment). Autant dire, des milliers de salariés à reconvertir et d'autres à former.

Mieux, « la formation est un levier clé, puisque la compétence professionnelle est le premier vecteur d'accélération écologique », assure Jean-Michel Blanquer. Un cercle vertueux s'il en est. Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, le syndicat patronal représentant l'artisanat du bâtiment, en est parfaitement conscient. Son problème n'est d'ailleurs pas tant les formations, qu'il estime déjà au point pour améliorer l'isolation des bâtiments et réduire leur consommation énergétique, que la main d'oeuvre. Autrement dit, ceux qui sont en poste sont formés, mais ils ne sont tout simplement pas assez nombreux face à la demande, actuelle et à venir. « Nous espérons 20 000 à 30 000 jeunes, qui devraient nous rejoindre, mais nous avons un problème d'attractivité », soupire-t-il.

Attractivité ou simple manque de connaissances des métiers du bâtiment ? Terra Academia, en tout cas, fait feu de tout bois, pour informer et sensibiliser les jeunes aux différents métiers liés à la transformation écologique, dont le bâtiment, pour ensuite les former. Même ambition chez Thierry Coulhon, président du directoire de l'Institut Polytechnique de Paris. « La formation, la recherche interdisciplinaire, l'innovation : toutes nos activités ont été touchées par la transformation écologique », s'enorgueillit-il. Une nouvelle génération de professionnels, prêts à relever les défis de la lutte contre le dérèglement climatique, la protection de l'environnement et la préservation de la biodiversité est donc en passe de s'imposer sur le marché de l'emploi. Un maillon clé pour accélérer la transformation écologique.

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

Le Monde (site web)
planete, jeudi 5 décembre 2024 - 20:00 UTC +0100 911 mots

Biodiversité : le risque de voir des espèces disparaître à cause du réchauffement augmente considérablement au-delà de 1,5 °C

Perrine Mouterde

Une étude, publiée dans « Science », souligne que réduire les émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du dérèglement climatique, est aussi nécessaire pour lutter contre l’érosion de la biodiversité.

A Yalimapo, dans l’ouest de la Guyane, seuls 39 nids de tortue luth ont été recensés au cours de la dernière saison de ponte. Un chiffre historiquement bas « qui laisse craindre une extinction de cette population », selon le communiqué du Réseau tortues marines Guyane, publié mercredi 4 décembre. Parmi les menaces pesant sur le plus grand reptile marin figurent les captures accidentelles liées à la pêche, la pollution lumineuse et le braconnage, mais aussi le changement climatique. Plus la température du sable augmente, plus ce sont des femelles qui naissent, ce qui déséquilibre l’ensemble de la population. Cette année, « des effets de l’élévation de la température sur le développement des œufs, engendrant un faible taux de survie », ont aussi été observés.

Comme pour la tortue luth, l’impact de la crise climatique sur la biodiversité a été clairement établi. Des travaux, publiés jeudi 5 décembre dans la revue américaine Science, précisent le risque de voir des espèces disparaître à mesure que la planète se réchauffe : Mark Urban, chercheur au département d’écologie et de biologie évolutive de l’université du Connecticut (Etats-Unis), a synthétisé 485 études parues depuis une trentaine d’années et incluant la plupart des espèces de plantes et d’animaux connues. A partir de cette méta-analyse, il confirme que les extinctions devraient s’accélérer au-dessus du seuil de 1,5 °C.

Au niveau de réchauffement actuel (environ + 1,3 °C par rapport à l’ère préindustrielle), 1,6 % des espèces pourraient disparaître du fait de la crise climatique. Avec une hausse de 1,5 °C, le seuil le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat, 1,8 % des espèces sont menacées. Ce chiffre passe à 2,7 % à 2 °C, puis grimpe à 5 %, soit une espèce sur vingt, à 2,7 °C, c’est-à-dire le niveau de réchauffement globalement attendu si la trajectoire actuelle se poursuit. Le risque d’extinction bondit ensuite à 14,9 % à 4,3 °C, pour atteindre 29,7 % à 5,4 °C.

« Ces résultats sont importants dans un contexte où l’on doit décider quelle trajectoire suivre en matière d’émissions de gaz à effet de serre, explique M. Urban. Avec la hausse de la température, le risque d’extinction non seulement augmente, mais il s’accélère. Si l’on peut maintenir le réchauffement sous le seuil de 1,5 °C, on contient le risque d’extinction sous les 2 %. Cela fait déjà beaucoup d’espèces à protéger, mais si l’on passe à 5 % ou à 10 %, alors la tâche devient impossible. »

La vulnérabilité des amphibiens

L’écologue américaine Camille Parmesan, spécialiste des conséquences du réchauffement sur la biodiversité et autrice au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), confirme la solidité de l’étude. « Ces résultats sont cohérents avec ce que l’on a écrit dans le rapport du GIEC de 2022 [en s’appuyant sur 178 études], mais, à l’époque, le message était passé totalement inaperçu, observe la directrice de la station d’écologie théorique et expérimentale du CNRS à Moulis (Ariège). Les gens ne réalisent pas encore à quel point le réchauffement peut avoir un impact sur la biodiversité, alors que chaque dixième de degré compte. »

Dans le détail, cette analyse démontre que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud sont les régions du monde où le risque d’extinctions liées au réchauffement est le plus élevé. Sur les îles, la dispersion des espèces terrestres ne peut se faire que jusqu’à ce qu’elles rencontrent la mer. L’Amérique du Sud, de son côté, compte un grand nombre d’espèces ayant une petite aire de répartition et des niches écologiques spécialisées, déjà fragilisées par la perte d’habitats.

En matière d’espèces, les amphibiens, qui constituent le groupe de vertébrés le plus menacé de la planète, sont aussi les plus affectés par le réchauffement. Cette vulnérabilité s’explique notamment par leurs faibles capacités de dispersion, leur sensibilité aux conditions météorologiques, leur dépendance aux écosystèmes d’eau douce et l’accumulation d’autres menaces. Les oiseaux, qui ont une capacité de dispersion plus importante, apparaissent moins touchés. Les espèces vivant dans des écosystèmes d’eau douce, sur des îles mais aussi en montagne, sont également décrites comme particulièrement à risque.

Espèces exposées à l’élévation du niveau de la mer

Selon cette étude, la crise climatique a contribué, de manière directe ou indirecte, à la disparition de dix-neuf espèces depuis les années 1960. Le Trigonoscuta rossi, un coléoptère endémique des Etats-Unis, et le Melomys rubicola de Bramble Cay, un petit rongeur vivant sur une île entre l’Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ont, par exemple, souffert de l’élévation du niveau de la mer. Les disparitions sont l’une des conséquences irréversibles du réchauffement, mais celui-ci affecte de manière bien plus large la biodiversité.

« Aujourd’hui, la surexploitation directe des espèces par l’homme, les changements d’utilisation des terres et les pollutions demeurent les principales menaces pour la biodiversité et les principales causes d’extinction, avant le réchauffement », rappelle aussi Wilfried Thuiller, chercheur au Laboratoire d’écologie alpine du CNRS à Grenoble.

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

L'Usine Nouvelle (site web)
mardi 3 décembre 2024 - 10:00 GMT+1 414 mots

Le gouvernement lance la consultation publique sur l'affichage environnemental

Attendue de longue date, la mise en place de l'affichage environnemental va bientôt voir le jour. Une consultation publique, ouverte aux citoyens, entreprises et associations, a été lancée par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique le lundi 28 novembre.

Une mise en place longuement attendue. Le lundi 28 novembre, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a annoncé le lancement de la consultation publique pour l'affichage environnemental des « produits textiles d'habillement neufs ou issus d'une opération de remanufacturage, mis sur le marché national ». La consultation durera jusqu'au 19 décembre. Valoriser les marques vertueuses

Ce dispositif, prévu par la loi climat et résilience, promulguée en 2021, a pour objectif « de permettre aux consommateurs d'accéder de manière transparente aux impacts environnementaux de chaque produit qu'il choisit, incitant par la suite à des choix plus éclairés ».

Il vise également à informer les fabricants de leurs « points d'impact » et valoriser leurs efforts en matière d'écoconception. Ceux-ci sont calculés à partir de 16 critères européens utilisés en analyse de cycle de vie, qui comptent chacun pour un certain pourcentage du score avec le changement climatique et l'écotoxicité de l'eau douce en premiers critères, comptant pour 21,06% du score chacun. Une méthode de calcul à éprouver

Les textes - qui sont pour l'instant temporaires - ajoutent trois critères, qui prennent en compte la pollution microplastique, les conditions de fin de vie du produit et la « durabilité non-physique », qui est elle-même estimée à partir de cinq critères : la largeur de la gamme de vêtements de la marque, la durée de commercialisation moyenne, le type de matière, l'incitation à la réparation et la traçabilité de la fabrication.

Concrètement, pour calculer l'impact environnemental, les fabricants pourront se référer à la plateforme Ecobalyse. Plus les produits sont vertueux, plus leur score sera bas. Pour aboutir à cette méthode de calcul, « onze expérimentations ont été menées en 2022, avec plus de 400 études de cas et plusieurs dizaines de marques engagées », d'après le ministère de la Transition écologique.

Ces règles ne sont toutefois pas gravées dans le marbre. Après consultation, le texte devra être examiné par la Commission européenne. Si son application est encore volontaire, la loi climat et résilience prévoit qu'elle soit rendue obligatoire. Yann Rivoallan, président de la fédération du prêt-à-porter féminin, a salué la mesure sur LinkedIn. « Avec le score, toute la chaîne de valeur va avancer ensemble. Le fabricant et la marque vont se parler pour avoir le meilleur score. »

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
4 décembre 2024 262 mots
Valneva : l'impact du chikungunya plus lourd qu'estimé (BMJ)
Zonebourse

Valneva : l'impact du chikungunya plus lourd qu'estimé (BMJ) Le 04 décembre 2024 à 09:44 Partager Valneva a fait état mercredi de la publication dans la revue scientifique British... Voir l'article

Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)
Affaires, jeudi 5 décembre 2024 - 12:37:05 615 mots

Les familles canadiennes devront payer 800 $ de plus pour se nourrir l’an prochain

Amanda Stephenson, La Presse Canadienne

Les prix des aliments au Canada devraient connaître une augmentation de 3 à 5 % l’année prochaine, selon un nouveau rapport, mais des facteurs imprévisibles, comme les changements climatiques et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, pourraient avoir des conséquences imprévues.

C’est la conclusion qui ressort du 15e rapport annuel sur les prix des aliments publié jeudi par un partenariat qui comprend des chercheurs de l’Université Dalhousie, de l’Université de Guelph, de l’Université de la Saskatchewan et de l’Université de la Colombie-Britannique.

Les auteurs du rapport ont utilisé trois modèles différents d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle pour faire leurs prévisions. Ils ont conclu qu’une famille canadienne de quatre personnes peut s’attendre à dépenser 16 833,67 $ en nourriture en 2025, soit une augmentation pouvant atteindre 801,56 $ par rapport à 2024.

Le taux de croissance des prix des aliments s’est modéré depuis la pandémie de COVID-19, lorsque l’inflation galopante a entraîné des augmentations supérieures à 10 % d’une année à l’autre, mais il continue d’avoir un impact à la hausse sur le coût du panier d’épicerie.

«Ce serait fantastique si le taux de croissance des prix était encore plus bas, mais vous savez, c’est un pas dans la bonne direction», a analysé le responsable du projet sur le campus de l’Université de la Saskatchewan, Stuart Smyth.

«Je pense que les consommateurs peuvent espérer une certaine stabilisation des augmentations des prix des aliments pour la prochaine année», a-t-il ajouté.

Certaines des difficultés survenues pendant la pandémie ont désormais été pratiquement éliminées des chaînes d’approvisionnement, a mentionné M. Smyth.

«Nous revenons en quelque sorte aux conditions d’avant la COVID-19, il y a cinq ans», a-t-il expliqué.

Mais il existe encore des points de pression.

Le prix de la viande, par exemple, pourrait augmenter de 4 à 6 % en 2025, notamment en raison des prix records du bœuf résultant d’années de sécheresse dans l’Ouest qui ont poussé les éleveurs de bovins à réduire la taille de leurs troupeaux.

Les prix des légumes pourraient également augmenter plus rapidement que ceux d’autres catégories, en grande partie en raison de la faiblesse du dollar canadien, qui devrait réduire le pouvoir d’achat des importateurs canadiens de produits alimentaires l’an prochain.

Deux facteurs imprévisibles

Comme ces dernières années, les changements climatiques continueront d’avoir un impact sur les prix des aliments, car les phénomènes météorologiques extrêmes rendent la culture et l’élevage plus difficiles pour les agriculteurs.

Mais cette année, les auteurs du rapport surveillent également les impacts potentiels liés au retour du président Trump à Washington, a souligné le chef de projet et directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.

Ces impacts pourraient inclure l’effet des tarifs douaniers, si le Canada choisit de riposter aux tarifs que M. Trump menace d’imposer sur les importations aux États-Unis, ainsi qu’un écart potentiel de compétitivité si M. Trump tient sa promesse de réduire les coûts pour les agriculteurs américains.

«Il faut tenir compte de ce qui pourrait se passer aux États-Unis – l’effet d’entraînement pourrait être assez important», a affirmé M. Charlebois.

«Chaque année, nous sommes toujours confrontés à un enjeu majeur: le changement climatique. L’an prochain encore, comme en 2016, nous serons confrontés à deux enjeux majeurs: le changement climatique et Donald Trump.»

Cet article est paru dans Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)

Canada NewsWire (français)
Nouvelles générales, mardi 19 novembre 2024 - 07:00:00 UTC -0500 1307 mots

Le Rapport de tendances de l'investissement responsable de 2024 souligne la résilience du secteur et appelle à une plus grande normalisation dans un contexte de confiance croissante des investisseurs

Association Pour l'Investissement Responsable

TORONTO, le 19 nov. 2024 /CNW/ - La part de marché des actifs sous gestion issus de l'investissement responsable (IR) au Canada a considérablement augmenté, selon les dernières conclusions du Rapport de tendances de l'investissement responsable canadien de 2024. Publié aujourd'hui par l'Association pour l'investissement responsable (AIR), le rapport suit les tendances nationales et les perspectives de l'IR, qui désigne les investissements intégrant des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans le processus de sélection et de gestion.

Le Rapport 2024 révèle une étape cruciale pour le secteur, l'IR représentant désormais 71 % du total des actifs sous gestion. Cette croissance s'accompagne d'une nette augmentation de la confiance des investisseurs, stimulée par des définitions plus claires des stratégies d'IR et par l'amélioration des pratiques de production de rapports ESG. Le Rapport identifie également les principaux défis qui continuent d'entraver le plein potentiel de l'IR, notamment l'écoblanchiment, l'incertitude réglementaire et les problèmes de performance.

« Alors que l'investissement responsable continue d'évoluer, nous ne pouvons pas nous asseoir sur nos lauriers, déclare Patricia Fletcher, cheffe de la direction de l'Association pour l'investissement responsable. L'action collective et le plaidoyer sont nécessaires pour faire progresser l'adoption de l'IR et mobiliser des capitaux pour renforcer la résilience économique du Canada. »

Principales conclusions du rapport 2024 :

Confiance accrue dans les rapports ESG : Près de 60 % des personnes interrogées font état d'une confiance accrue dans la qualité des rapports ESG, grâce à des définitions plus claires des stratégies d'IR. Toutefois, la demande de pratiques normalisées en matière d'établissement de rapports reste forte, ce qui montre qu'il faut continuer à progresser.

Le changement climatique et la demande des investisseurs alimentent la croissance de l'IR : Les préoccupations liées au changement climatique, la demande des investisseurs pour des investissements ESG/d'impact et les orientations/exigences réglementaires restent les principaux moteurs de la croissance de l'IR. Notamment, les jeunes investisseurs et les investisseurs individuels deviennent des forces puissantes, aux côtés des acteurs institutionnels et des régulateurs, pour façonner l'avenir de l'IR.

L'intégration des facteurs ESG mène le bal ; l'atténuation des risques et les rendements à long terme stimulent l'adoption : L'atténuation des risques reste la principale raison pour laquelle les organisations prennent en compte les facteurs ESG, suivie par l'amélioration des rendements à long terme et le respect des obligations fiduciaires. Les facteurs ESG couramment pris en compte sont les émissions de gaz à effet de serre, la diversité du conseil d'administration et l'atténuation du changement climatique. L'intégration ESG est la stratégie la plus utilisée, avec le filtrage et l'intendance. L'investissement d'impact est moins répandu, avec un taux d'utilisation proche de 50 %.

Obstacles au progrès : L'écoblanchiment et le manque de normalisation restent les principaux obstacles, tandis que les préoccupations liées à la performance perçue de l'IR sont plus prononcées. À mesure que le profil de l'industrie se développera, il sera essentiel d'harmoniser davantage les définitions et les pratiques pour maintenir la confiance des investisseurs et poursuivre sur sa lancée.

Une fenêtre d'opportunité : L'évolution de la réglementation présente à la fois des défis et des opportunités pour l'expansion de l'IR. Les investisseurs individuels jouent un rôle de plus en plus central dans cette dynamique. Il existe un consensus de plus en plus large sur la nécessité d'une norme d'IR pour les conseillers, afin de mieux les équiper pour répondre à la demande croissante des clients et pour naviguer dans les complexités d'un paysage de l'investissement en constante évolution.

Citations des partenaires de l'édition 2024 du Rapport de tendances de l'IR au Canada :

« La croissance des actifs en IR, et le maintien d'une augmentation de leur part du marché malgré de sérieux vents de front, témoignent de la valeur de cette approche dans le contexte actuel de l'industrie du placement, a expliqué Roger Beauchemin, président et chef de la direction d'Addenda Capital. Les sociétés et les équipes de placement sont déterminées à améliorer la gestion du risque et à saisir les occasions en augmentant l'étendue et la portée de leurs analyses, de leurs recherches et de leur intendance auprès de leurs sociétés en portefeuille. Cela me semble bien décrire l'état actuel des lieux dans l'investissement responsable. »

« En tant que supporteur de longue date de l'AIR, nous sommes heureux de poursuivre notre parrainage du Rapport de tendances de l'investissement responsable canadien 2024 et d'applaudir le travail accompli pour faire connaître les tendances nationales et les perspectives de l'IR, a déclaré Judy Goldring, présidente et cheffe de la distribution à l'échelle mondiale, La Société de Gestion AGF Limitée. Le Rapport permet de mieux comprendre les opportunités et les défis de l'investissement responsable, et nous pensons que ses conclusions contribueront à façonner la manière dont nous nous engageons et éduquons nos clients. »

« Nous attendons cela depuis longtemps, mais les efforts continus pour améliorer la normalisation de la terminologie de l'investissement responsable et des cadres de production de rapports semblent porter leurs fruits. Au fur et à mesure que les gestionnaires d'investissement gagneront en confiance dans ces domaines, il leur sera plus facile de transmettre les informations pertinentes à leurs clients d'une manière qui leur soit utile. Pour NEI, cela signifie que nous serons mieux placés pour expliquer aux Canadiens comment leurs investissements génèrent une valeur durable à long terme. » Adelaide Chiu, vice-présidente et cheffe de l'investissement responsable Placements NEI

« L'investissement responsable n'est plus une niche ; il est devenu une attente standard au sein de la communauté des investisseurs canadiens. Ces progrès sont essentiels pour l'économie canadienne, car ils favorisent une croissance durable, attirent les investisseurs internationaux et garantissent une stabilité financière à long terme. En accordant la priorité aux pratiques d'investissement responsable, le Canada ouvrira la voie à la construction d'un avenir résilient et prospère. » Fate Saghir, Vice-présidente principale et cheffe du développement durable, du marketing et de l'expérience client, Placements Mackenzie

« RBC Gestion mondiale d'actifs est fière de poursuivre sa collaboration avec l'Association pour l'investissement responsable au Canada en commanditant le Rapport de tendances de l'IR canadien de 2024. Les conclusions du rapport de cette année portent sur plusieurs questions clés qui deviennent de plus en plus importantes pour les actionnaires, telles que la normalisation des pratiques de divulgation des émetteurs. Pour continuer à faire avancer les choses sur ce sujet et sur d'autres, nous pensons qu'une action collective est très importante pour maximiser notre impact. » Melanie Adams, directrice générale et responsable de l'investissement responsable, RBC Gestion mondiale d'actifs et présidente du conseil d'administration de l'AIR

À propos du Rapport de tendances de l'IR :

Le Rapport de tendances de l'investissement responsable canadien, publié par l'Association pour l'investissement responsable (AIR), est un outil permettant de suivre l'évolution des pratiques d'investissement responsable (IR) au Canada. L'édition 2024 du rapport s'appuie sur les réponses recueillies lors d'un sondage mené auprès de gestionnaires d'actifs institutionnels et de propriétaires d'actifs canadiens entre le 22 mai et le 19 juillet 2024. Le sondage précédent a été mené en 2023.

Le rapport 2024 a été généreusement parrainé par Addenda Capital, AGF Management Ltd., Placements Mackenzie, Placements NEI et RBC Gestion mondiale d'actifs.

À propos de l'Association pour l'investissement responsable (AIR) :

L'AIR est l'association canadienne du secteur de l'investissement dont l'objectif est d'ancrer l'investissement responsable (IR) dans l'écosystème financier du Canada. Les membres de l'AIR sont des gestionnaires d'actifs, des propriétaires d'actifs, des conseillers et des prestataires de services. Nos membres institutionnels gèrent collectivement plus de 45 billions de dollars d'actifs. Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page www.riacanada.ca.

SOURCE Association Pour l'Investissement Responsable

Consulter le contenu original pour télécharger le multimédia : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/November2024/19/c4340.html

Contact

Pour plus d'informations ou des demandes d'entrevue, veuillez contacter : Ady Jonsohn, Vice-présidente, développement et diffusion de contenu, Association pour l'investissement responsable, [email protected]

PR Newswire Europe (français)
mercredi 11 décembre 2024 - 08:54:00 UTC -0500 391 mots

Sopra Steria renforce son engagement environnemental avec le financement de deux startups de la green tech grâce à sa ligne de crédit à impact (« Sustainability-Linked Loan »)

Sopra Steria

PARIS, 11 décembre 2024 /PRNewswire/ -- Sopra Steria, acteur majeur de la tech en Europe, poursuit son engagement dans la lutte contre le changement climatique.  Le Groupe annonce son soutien à deux projets de startups contribuant à l'élimination du carbone : l'un par l'alcalinisation des océans, l'autre par la régénération de terres dégradées et arides via l'agriculture régénérative.

 

Le 7 avril 2022, Sopra Steria a annoncé l'indexation de sa ligne de crédit de 1,1 milliard d'euros sur son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 85 % par collaborateur d'ici 2040, conformément à l'Accord de Paris. Pour soutenir cet engagement, validé par le SBTI* et audité, un mécanisme de bonus/malus a été intégré au contrat de crédit souscrit par l'entreprise. L'atteinte des objectifs de performance environnementale par Sopra Steria en 2022 et 2023 a permis de créer un fonds dédié de plus de 200 000 euros, destiné à financer des projets technologiques innovants dans la lutte contre le changement climatique.

« L'utilisation de cette ligne de crédit reflète concrètement l'engagement de l'entreprise en faveur de la transition écologique. Il ne suffit pas de réduire notre propre empreinte carbone et de contribuer à la trajectoire de réduction des émissions de nos clients. Les réponses à la gravité du changement climatique seront trouvées dans cette alliance entre innovation, performance économique et impact social, et nous sommes fiers de soutenir ces projets qui explorent de nouveaux horizons de solutions »déclare Axelle Lemaire, Directrice exécutive en charge de la Performance durable et de la responsabilité sociale d'entreprise chez Sopra Steria.

Sélectionnées rigoureusement par un comité interne d'experts et validées par Crédit Agricole CIB et Crédit Lyonnais dans leurs rôles de « Sustainability Coordinators » & « Sustainability Agent », les initiatives portées par PRONOE, qui travaille à contenir l'acidification des océans, et Sand To Green, pour son travail sur la régénération des terres arides, se sont particulièrement distinguées.

Cliquez ici pour en savoir plus.

Contact : Aurélien Flaugnatti, [email protected]

Photo - https://mma.prnewswire.com/media/2578770/Sopra_Steria.jpg

Logo - https://mma.prnewswire.com/media/1861938/Sopra_Steria_Logo.jpg

 

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/sopra-steria-renforce-son-engagement-environnemental-avec-le-financement-de-deux-startups-de-la-green-tech-grace-a-sa-ligne-de-credit-a-impact--sustainability-linked-loan--302329014.html

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+33 (0)1 40 67 29 29

Option Finance, no. 1777
Web
Entreprise & expertise, lundi 2 décembre 2024 1747 mots

L’alignement des politiques de prix de transfert sur les objectifs de durabilité

Par Susana Rodriguez, associée, prix de transfert, Kévin Ramin-Coupin, manager, prix de transfert, et Alexandre Benichou, collaborateur, prix de transfert, PwC Société d’Avocats

La COP29 a rappelé la place centrale de l’ESG et la nécessité pour les entreprises d’adapter leur stratégie pour s’y conformer. Ces changements auront un impact sur leurs politiques de prix de transfert. Objectifs ESG et principes applicables aux prix de transfert sont-ils conciliables ?

La COP29 1 vient de s’achever, elle s’est tenue dans un contexte d’urgence climatique et de transformation économique internationale. Cette COP a souligné la nécessité pour les organisations gouvernementales et les entreprises d’accélérer leurs efforts pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de durabilité. Les discussions ont mis en lumière des engagements renforcés en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de l’adoption d’énergies renouvelables et de l’amélioration des conditions sociales et environnementales dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (« ESG ») sont devenus des éléments incontournables de la stratégie des entreprises, sous la pression des parties prenantes, des régulateurs et des consommateurs. Ces critères visent à mesurer la performance des entreprises au-delà des aspects financiers, en tenant compte de leur impact sur la société et sur la planète. Il convient de rappeler que l’ESG désigne les critères qui permettent d’évaluer la performance des entreprises sur les plans environnemental, social et de gouvernance. A titre d’exemple, ces critères peuvent concerner, entre autres, le respect des droits humains ou la diversité. L’ESG sert souvent de base pour les investisseurs qui cherchent à intégrer ces aspects dans leurs décisions de placement.

A titre d’exemple, la loi française du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre dispose qu’une société et l’ensemble des filiales ou sociétés qu’elle contrôle doivent prendre des « mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement […] ». Après des négociations complexes, la Directive sur le devoir de vigilance des entreprises (« CS3D 2 »), inspirée de la loi française de 2017, a été formellement validée au printemps 2024. Cette directive élargit le champ d’application de la loi française et précise le contenu des obligations.

1. Les opportunités et défis liés à l’ESG

Parmi les opportunités, on peut citer, d’une part, la valorisation de l’image et de la réputation des entreprises, qui peuvent se différencier de leurs concurrents en affichant leur engagement en faveur du développement durable.

D’autre part, une entreprise qui investit dans des technologies « vertes » peut réduire ses coûts énergétiques et améliorer sa marge opérationnelle. Cette optimisation de la performance financière et opérationnelle de l’entreprise permet par exemple de bénéficier d’une meilleure allocation des ressources.

Par ailleurs, l’anticipation et la prévention des risques juridiques et fiscaux permettraient de limiter le non-respect des obligations ESG, les litiges ou encore les sanctions.

Parmi les défis, on peut mentionner la complexité et l’incertitude des règles et des normes ESG, qui peuvent varier selon les pays, les secteurs, les parties prenantes, les sources. Les entreprises doivent donc se tenir informées et être à jour des évolutions réglementaires et des attentes du marché. Elles doivent suivre les évolutions des directives européennes et des réglementations locales en matière de durabilité.

Par ailleurs, le suivi et la mise en œuvre des politiques ESG nécessitent des ressources humaines, techniques et financières importantes. De même, une coordination et une communication efficaces entre les différentes fonctions et entités du groupe seront primordiales. Or, la mise en place de systèmes de reporting ESG efficaces peut nécessiter des investissements significatifs en technologie et en formation.

Enfin, la sensibilité et la confidentialité des informations ESG, qui peuvent être stratégiques, concurrentielles ou personnelles, doivent être protégées et sécurisées, tout en respectant les exigences de transparence et de divulgation.

Ces opportunités et défis sont de plus en plus d’actualité du fait de la forte évolution de l’ESG ces dernières années, et ce, sous l’impulsion de plusieurs facteurs, tels que :

– la prise de conscience croissante des enjeux liés au changement climatique, aux inégalités sociales, aux droits humains ;

– la pression des parties prenantes, notamment des investisseurs, des consommateurs, des ONG, des médias, qui exigent des entreprises plus de transparence et de responsabilité ;

– l’utilisation par les investisseurs des notations ESG pour évaluer les risques et les opportunités liés à la durabilité des entreprises ;

– l’émergence de cadres réglementaires au niveau national, régional et international, qui encouragent ou imposent aux entreprises de respecter des principes et des standards ESG 3.

Ces facteurs ont conduit les entreprises à intégrer les objectifs de durabilité dans leur stratégie globale, mais aussi dans leur politique de prix de transfert.

2. Les prix de transfert comme reflet de la politique ESG

Les prix de transfert doivent être cohérents avec la réalité économique et les fonctions, actifs et risques de chaque entité, en tenant compte des facteurs ESG qui peuvent influencer la création de valeur et la performance des entreprises.

Par exemple, les entreprises pourraient utiliser des modèles de prix de transfert qui récompensent les entités respectant les critères ESG, comme l’utilisation d’énergies renouvelables. L’ESG peut également impacter les chaînes de valeur internationales, nécessitant des ajustements dans les politiques de prix de transfert pour refléter les nouvelles réalités économiques et les fonctions, actifs et risques modifiés par les considérations ESG. De plus, les entreprises doivent évaluer les nouveaux actifs de propriété intellectuelle créés par les initiatives ESG et planifier la stratégie des financements intragroupes via des obligations ou des prêts « verts ».

La réinvention de la chaîne de valeur comme résultat des enjeux de durabilité peut, par ailleurs, aboutir à la création d’actifs incorporels tels que de nouveaux process, des nouvelles technologies, ou bien des données exploitables ou monétisables. Les Principes OCDE en matière de prix de transfert rappellent les éléments clés à retenir en matière d’actifs incorporels : selon ces principes il faut procéder à une analyse fonctionnelle détaillée pour identifier les actifs incorporels, la façon dont ils contribuent à la création de valeur, les entités engagées dans les principales fonctions et supportant les risques les plus significatifs, et en particulier ceux qui sont liés à la mise au point, à l’amélioration, à l’entretien, à la protection et à l’exploitation des actifs incorporels 4. Cette analyse, qui doit se faire à la lumière des critères ESG, permettra d’identifier les entités d’un groupe multinational qui doivent supporter financièrement ces nouveaux investissements et les risques y afférant. Les filiales qui bénéficient de ces actifs ESG pourraient rémunérer le propriétaire de ceux-ci par le paiement d’une redevance. Alors que la fourniture d’une prestation de service ESG pourrait être rémunérée sur la base d’une marge sur coûts.

Sur ce dernier point, l’OCDE qualifie de services à « faible valeur ajoutée » la « définition et suivi des procédures relatives à la santé du personnel, application des normes relatives à l’hygiène et à la sécurité sur le lieu de travail », ainsi que, « le suivi et la compilation des données relatives à la santé, à la sécurité, à l’environnement et aux autres normes applicables à l’entreprise » 5. Pour autant, les Principes de l’OCDE 6, présentent certains aspects de risques liés aux transformations sociales et environnementales comme des risques « stratégiques » ou de « marché ». Dès lors, la qualification de « faible valeur ajoutée » de services intragroupes ESG ne doit pas être automatique mais découler d’une analyse fonctionnelle détaillée.

En outre, les coûts supplémentaires liés à ces initiatives, comme par exemple, l’adoption de matériaux recyclés ou la certification des processus, doivent être correctement attribués lors de la rémunération des filiales dans le cadre de ces transactions intragroupes pour s’assurer qu’elles respectent le principe de pleine concurrence tout en intégrant les dimensions ESG.

Pour ce faire, les entreprises doivent adapter leur chaîne de valeur, réviser leurs analyses fonctionnelles et le choix des méthodes de prix de transfert qui en découlent. A titre d’illustration :

– l’analyse fonctionnelle doit identifier les fonctions, actifs et risques liés à l’ESG, comme la gestion des émissions de carbone, le développement de produits verts, la protection des données personnelles, les changements potentiels du modèle opérationnel de l’entreprise et l’impact potentiel sur la valeur de la marque ou la propriété intellectuelle de l’entreprise. Elle doit également évaluer la valeur ajoutée et le niveau de complexité de ces fonctions, actifs et risques, ainsi que leur localisation au sein du groupe. A ce titre, une entreprise peut évaluer l’impact de l’utilisation d’énergies renouvelables sur ses coûts de production et ses émissions de carbone ;

– le choix des méthodes de prix de transfert doit tenir compte des spécificités des transactions liées à l’ESG, comme la singularité des actifs incorporels, la difficulté à trouver des sociétés comparables, l’existence de primes ou de décotes liées à la performance ESG. Par exemple, une entreprise peut utiliser une méthode de prix de transfert qui valorise les investissements dans des technologies vertes tout en respectant le principe de pleine concurrence.

Enfin, la documentation de prix de transfert peut fournir des informations pertinentes sur les aspects ESG des transactions intragroupes, comme les stratégies mises en place, les indicateurs ESG, l’analyse financière détaillée (bénéfices, coûts), etc.

3. Conclusion

L’intégration des critères ESG par les entreprises pourrait constituer une transformation majeure de leurs modèles opérationnels et de leurs chaînes de valeur. Ces changements devront nécessairement se refléter dans leurs politiques prix de transfert. La collaboration entre les équipes ESG et les équipes fiscales permettra plus facilement d’adopter des politiques prix de transfert alignées sur les objectifs de durabilité. Les entreprises qui adopteraient une approche proactive, en alignant leurs analyses fonctionnelles, leurs chaînes de valeur et leurs structures de financement sur les critères ESG, se positionneraient comme des leaders dans cette transition.

1. La Conférence de Bakou de 2024 sur les changements climatiques.

2. Corporate Sustainability Due Diligence Directive.

3. Par exemple : le Pacte mondial des Nations unies, l’Accord de Paris sur le climat, la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises.

4. Option Finance n° 1509, 6 mai 2019, « Actifs incorporels : un enjeu de taille pour les prix de transfert ».

5. Principe OCDE, §7.49.

6. Principes OCDE, section D.1.2.1.1. Etape 1, a).

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Le Soir
GENERALE
A_LA_UNE, vendredi 29 novembre 2024 1521 mots, p. GENERALE12

innovation

« On ne peut pas affronter les défis globaux sans l’aide de la science »

BERNARD PADOAN

La directrice générale du Cern, Fabiola Gianotti, souligne l’importance de la recherche fondamentale pour l’humanité, notamment face aux enjeux climatiques et de santé. Le laboratoire européen, qui a notamment « découvert » le boson de Higgs, est un moteur d’innovation en Europe. Mais son leadership est menacé… par la Chine.

L’histoire montre que des grandes percées qui ont été faitespar la recherche fondamentale étaient considéréesà l’époque comme des recherches «inutiles»L’histoire montre que des grandes percées qui ont été faitespar la recherche fondamentale étaient considéréesà l’époque comme des recherches «inutiles»

ENTRETIEN

BERNARD PADOAN

Depuis 2016, Fabiola Gianotti dirige l’une des institutions scientifiques les plus prestigieuses de la planète : l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern). Installé à Genève, le Cern est surtout connu pour abriter sous terre, à la frontière franco-suisse, le plus puissant accélérateur de particules du monde – le « grand collisionneur de hadrons » (LHC). Ce tunnel circulaire de 27 km de long est conçu pour observer le comportement de particules élémentaires – des protons – propulsées les unes contre les autres à des vitesses proches de celle de la lumière. C’est le LHC qui a permis, en 2012, de confirmer l’existence d’une particule appelée boson de Higgs – qui a valu le prix Nobel au physicien belge François Englert, qui en avait prédit le comportement avec ses collègues Peter Higgs et Robert Brout.

La directrice générale du Cern était de passage ce mercredi à Bruxelles à l’invitation du Fonds de la Recherche scientifique (FNRS) à l’occasion des 70 ans du laboratoire genevois, dont la Belgique a été l’un des douze Etats fondateurs en 1954. « Le Cern est une très belle réussite de l’Europe », explique Fabiola Gianotti. « C’est le laboratoire le plus important au monde pour la physique des hautes énergies. Au fil des années, il est devenu un laboratoire global, avec plus de 17.000 chercheurs représentant 110 nationalités différentes. Il n’y a pas beaucoup de domaines en sciences et en technologies où l’Europe a le leadership. »

Quels étaient les objectifs du Cern lors de sa création il y a 70 ans ?

Les objectifs principaux à l’époque, c’était de rétablir l’excellence scientifique du continent au sortir de la guerre – alors que de nombreux cerveaux avaient émigré hors d’Europe –, et de promouvoir la collaboration pacifique entre les nations et les peuples. C’était une vision très moderne déjà de comprendre que la renaissance du continent du point de vue social et économique passait par des investissements soutenus dans la recherche fondamentale et que la science est une « colle » qui peut unir les gens, les peuples, dans un continent fracturé.

Après 70 ans d’existence, il ne faut pas réduire le Cern au boson de Higgs ?

Absolument pas, en effet. Dans la physique des hautes énergies, le Cern a permis de faire des grands progrès dans notre compréhension des lois fondamentales de la nature et de la structure et de l’évolution de l’univers. Notre mission principale, c’est la recherche scientifique. Et les objectifs du Cern sont extrêmement ambitieux : comprendre d’où on vient et où on va. Mais cela demande aussi le développement de technologies de pointe dans plusieurs domaines. En ce sens, le Cern est un moteur de l’innovation parce que ces technologies, pour la plupart, n’existent pas. Il faut développer des prototypes, très souvent en partenariat avec l’industrie. Et ces technologies ont un impact important sur la société.

Il y a des découvertes du Cern qui ont des applications hors de la recherche fondamentale ?

J’aime rappeler que le world wide web de Robert Cailliau et Tim Berners-Lee a été développé au Cern. Il y a aussi les accélérateurs de particules pour traiter le cancer ; les scanners comme le PET Scan et d’autres instruments pour l’imagerie médicale ; les aimants superconducteurs pour les applications médicales et pour la fusion nucléaire. Sans oublier que le Cern est une plateforme pour la formation et l’éducation : nous formons en permanence 4.500 jeunes. Et donc le Cern fournit un flux continu de jeunes talents dont le monde a besoin.

Qu’est-ce que le Cern va encore chercher pendant 70 ans ?

Le Cern doit répondre à des questions très importantes, que moi je trouve très « sexy », parce que liées à la quête de compréhension de l’humanité : comment et pourquoi nous sommes là, comment l’univers a évolué et quel est son destin. Vous savez, aujourd’hui, 95 % de l’univers est « sombre » : seulement 5 % sont composés de la matière dont nous sommes tous faits. Donc il y a des énormément de questions ouvertes. Pour cela, il faudra développer des technologies qui ne seraient peut-être pas développées si la recherche fondamentale n’était pas à la source.

Vous voulez dire qu’il ne faut pas opposer recherche fondamentale et recherche appliquée ?

Exactement. Il faut financer les deux, parce que les deux ont des liens très étroits. L’histoire montre que des grandes percées qui ont été faites par la recherche fondamentale – mécanique quantique, relativité générale – étaient considérées à l’époque, il y a un siècle, comme des recherches « inutiles », très éloignées de la vie de tous les jours. Pourtant, sans la mécanique quantique, tout ça (Fabiola Gianotti prend un smartphone en main, NDLR) n’existerait pas. Si on ne tenait pas compte des effets de la relativité, le GPS ne fonctionnerait pas. Les gens qui ont développé ces théories, les Einstein, Schrödinger, Planck, ne cherchaient pas à créer l’électronique ou des systèmes de communication. Ils essayaient de comprendre l’univers…

Ce sont des matières qui sont très complexes et que peu de gens comprennent. Comment vulgariser ces travaux pour aider les citoyens à comprendre l’importance de la recherche fondamentale ?

C’est très important que nous, les scientifiques, communiquions plus et mieux, de façon plus accessible pour tout le monde. C’est un devoir parce que ce qu’on découvre, ce qu’on fait, appartient à l’humanité. Le Cern a récemment ouvert un nouveau centre pour la communication et la vulgarisation de la science.. Depuis octobre 2003, nous avons reçu plus de 430.000 visiteurs. Ce qui montre qu’il y a un grand intérêt pour la science, en particulier chez les jeunes. C’est important parce qu’on ne peut pas affronter les défis globaux d’aujourd’hui, de la santé au changement climatique, sans l’aide de la science.

D’aucuns se demandent s’il ne faudrait pas consacrer tous les moyens de la recherche au seul domaine climatique. Pour le dire platement, c’est bien beau de comprendre le fonctionnement de l’univers, mais si nous sommes tous grillés dans cent ans, ça nous fait une belle jambe…

Je pense qu’il faut diversifier les investissements parce que les solutions ne sont pas évidentes. Je le redis, la recherche fondamentale est un moteur d’innovation. Par exemple, le Cern développe des câbles très légers en matériaux supraconducteurs qui peuvent avoir un impact énorme en matière de transport de grande quantité d’électricité sans pertes. Donc il faut essayer d’avoir un financement diversifié parce qu’on ne sait pas d’où les réponses vont venir. Voyez le récent rapport Draghi, qui dit clairement que le Cern doit être une priorité pour l’Europe, étant donné l’importance de la recherche fondamentale et son impact réel et futur sur la société.

Quels sont les liens entre le Cern et la Belgique ?

La Belgique a une communauté scientifique extrêmement forte. Le Cern est le laboratoire de ses Etats membres : donc c’est le laboratoire de la Belgique. Il y a un réseau très serré entre le Cern et les laboratoires, les institutions académiques, les projets scientifiques dans les Etats membres. Par exemple, le Cern collabore avec Myrrha (le projet de réacteur nucléaire piloté par un accélérateur de particules développé par le SCK-CEN à Mol, NDLR). Nous soutenons aussi le télescope Einstein (un projet de télescope souterrain entre la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas pour la détection des ondes gravitationnelles, NDLR) qui a besoin de technologie du vide très poussée.

Le Cern est devenu le leader mondial de la physique des particules. Or la Chine veut construire son propre très grand accélérateur (100 km), qui serait un concurrent du futur FCC, le Future Circular Collider (97 km) que le Cern a en projet pour une mise en service en 2045…

Pour continuer à exister, le Cern a besoin de se doter d’un nouveau projet. Nous menons en ce moment les études de faisabilité du FCC. C’est vrai, nous sommes en compétition avec la Chine. Et le futur du Cern peut être un peu en danger. Nous pourrions perdre cet apport à la société en termes de sciences, de technologies, de formation… C‘est une question de leadership et de compétitivité. Sans compter un exode potentiel des chercheurs, et ça, c’est aussi très dangereux.

Rapports - Environnement - Ministère de Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Date de publication : 27 novembre 2024 27236 mots

analyse environnementale - 1589-2024-rae.pdf

69 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... PR11 – Rapport d’analyse env. DIRECTION GÉNÉRALE DE L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE ET STRATÉGIQUE DIRECTION GÉNÉRALE ADJOINTE DE L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES PROJETS INDUSTRIELS, MINIERS, ÉNERGÉTIQUES ET NORDIQUES Rapport d’analyse environnementale...

Pour voir le rapport :
https://www.environnement.gouv.qc.ca/evaluations/decret/2024/1589-2024-rae.pdf
RTL Info (site web réf.) - RTL Info (BE)
2 décembre 2024 683 mots
Aussi paru dans
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Business AM (site web réf.) - Business AM (FR)
28 novembre 2024 464 mots
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Business AM

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African Press Organization (APO) (français)
lundi 16 décembre 2024 - 08:13 Z 708 mots

Le Groupe de coordination arabe (ACG) présente une action climatique unifiée à la Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) à Riyad

Islamic Development Bank Group (IsDB Group)

La participation de l'ACG s'articulera autour d'un pavillon commun dans la zone bleue qui servira de centre de collaboration et d'échange de connaissances

Le Groupe de coordination arabe (ACG), une alliance stratégique de dix institutions de développement nationales et régionales, participera activement La seizième session de la Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) organisée à Riyad, en Arabie saoudite. Lors de cette session, le Pavillon de l'ACG, (AL ULA B, No. B 14), mettra en avant l'impact du Groupe, ainsi que le travail de ses membres individuels dans la promotion de solutions innovantes et de collaborations significatives pour relever les défis urgents de la dégradation des terres, de la désertification et de la sécheresse tout en favorisant une gestion durable des terres.

La présence conjointe de l'ACG démontre l'engagement du Groupe à proposer à la fois des engagements financiers et des solutions innovantes à la COP16, renforçant ainsi son engagement à lutter contre la désertification et à soutenir les communautés touchées par le changement climatique. Réaffirmant son soutien ferme au leadership de l'Arabie saoudite par le biais d'initiatives transformatrices telles que les initiatives vertes saoudiennes et du Moyen-Orient et l'Initiative foncière mondiale du G20, le Groupe mettra l'accent sur la manière dont les efforts régionaux peuvent favoriser le changement mondial en matière de restauration des terres, de conservation de la biodiversité et d'adaptation au climat, de restauration des moyens de subsistance et des écosystèmes dans le monde entier.

Lors de la COP 16, l'ACG contribuera aux sessions de haut niveau, notamment à la cérémonie d'ouverture et à une séance plénière ministérielle, où il devrait annoncer un engagement important visant à renforcer les efforts mondiaux de restauration et de résilience des terres. La participation de l'ACG s'articulera autour d'un pavillon commun dans la zone bleue qui servira de centre de collaboration et d'échange de connaissances. Les institutions membres présenteront des projets, des stratégies et des solutions de financement pionniers pour lutter contre la désertification et promouvoir une utilisation durable des terres. Plus de 10 événements parallèles organisés par les institutions de l'ACG mobiliseront davantage les parties prenantes mondiales.

En 2022, lors de la COP27, l'ACG a annoncé un engagement historique de 24 milliards USD pour lutter contre le changement climatique. L'année suivante, lors de la COP28, l'ACG a présenté sa stratégie de déploiement d'un financement de 10 milliards USD pour accélérer la transition mondiale vers une énergie propre et renouvelable avant 2023. Le Groupe s'est également engagé conjointement à allouer 50 milliards USD pour aider à construire des infrastructures résilientes et des sociétés inclusives sur le continent africain. En 2023, le Groupe a alloué environ 17 milliards USD au financement collectif de 500 opérations dans environ 90 pays et diverses institutions et organisations, pour relever des défis mondiaux tels que le changement climatique, et la sécurité alimentaire et soutenir le commerce international.

Distribué par APO Group pour Islamic Development Bank Group (IsDB Group).

A propos du Groupe de coordination arabe (ACG):

Le Groupe de coordination arabe (ACG) est une alliance stratégique qui apporte une réponse coordonnée au financement du développement. Depuis sa création en 1975, l'ACG a joué un rôle déterminant dans le développement des économies et des communautés pour un avenir meilleur, en accordant plus de 12.000 prêts de développement à plus de 160 pays à travers le monde. Composé de dix fonds de développement, l'ACG est le deuxième plus grand groupe d'institutions de financement du développement dans le monde et travaille dans le monde entier pour soutenir les pays en développement et créer un impact positif et durable. Le Groupe comprend le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, le Fonds arabe pour le développement économique et social, le Programme arabe du Golfe pour le développement, le Fonds monétaire arabe, la Banque islamique de développement, le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, le Fonds de l'OPEP pour le développement international, le Fonds du Qatar pour le développement et le Fonds saoudien pour le développement.

Cet article est paru dans African Press Organization (APO) (français)

African Press Organization (APO) (français)
lundi 16 décembre 2024 - 13:21 Z 734 mots

CORRECTION : Le Groupe de coordination arabe (ACG) présente une action climatique unifiée à la Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) à Riyad

Islamic Development Bank Group (IsDB Group)

La présence conjointe de l'ACG démontre l'engagement du Groupe à proposer à la fois des engagements financiers et des solutions innovantes à la COP16

Le Groupe de coordination arabe (ACG), une alliance stratégique de dix institutions de développement nationales et régionales, participera activement La seizième session de la Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) organisée à Riyad, en Arabie saoudite. Lors de cette session, le Pavillon de l'ACG , AL ULA No. B 14, mettra en avant l'impact du Groupe, ainsi que le travail de ses membres individuels dans la promotion de solutions innovantes et de collaborations significatives pour relever les défis urgents de la dégradation des terres, de la désertification et de la sécheresse tout en favorisant une gestion durable des terres.

La présence conjointe de l'ACG démontre l'engagement du Groupe à proposer à la fois des engagements financiers et des solutions innovantes à la COP16, renforçant ainsi son engagement à lutter contre la désertification et à soutenir les communautés touchées par le changement climatique. Réaffirmant son soutien ferme au leadership de l'Arabie saoudite par le biais d'initiatives transformatrices telles que les initiatives vertes saoudiennes et du Moyen-Orient et l'Initiative foncière mondiale du G20, le Groupe mettra l'accent sur la manière dont les efforts régionaux peuvent favoriser le changement mondial en matière de restauration des terres, de conservation de la biodiversité et d'adaptation au climat, de restauration des moyens de subsistance et des écosystèmes dans le monde entier.

Lors de la COP 16, l'ACG contribuera aux sessions de haut niveau, notamment à la cérémonie d'ouverture et à une séance plénière ministérielle, où il devrait annoncer un engagement important visant à renforcer les efforts mondiaux de restauration et de résilience des terres. La participation de l'ACG s'articulera autour d'un pavillon commun dans la zone bleue [numéro] qui servira de centre de collaboration et d'échange de connaissances. Les institutions membres présenteront des projets, des stratégies et des solutions de financement pionniers pour lutter contre la désertification et promouvoir une utilisation durable des terres. Plus de 10 événements parallèles organisés par les institutions de l'ACG mobiliseront davantage les parties prenantes mondiales.

En 2022, lors de la COP27, l'ACG a annoncé un engagement historique de 24 milliards USD pour lutter contre le changement climatique. L'année suivante, lors de la COP28, l'ACG a présenté sa stratégie de déploiement d'un financement de 10 milliards USD pour accélérer la transition mondiale vers une énergie propre et renouvelable avant 2023. Le Groupe s'est également engagé conjointement à allouer 50 milliards USD pour aider à construire des infrastructures résilientes et des sociétés inclusives sur le continent africain. En 2023, le Groupe a alloué environ 17 milliards USD au financement collectif de 500 opérations dans environ 90 pays et diverses institutions et organisations, pour relever des défis mondiaux tels que le changement climatique, et la sécurité alimentaire et soutenir le commerce international.

Distribué par APO Group pour Islamic Development Bank Group (IsDB Group).

A propos du Groupe de coordination arabe (ACG):

Le Groupe de coordination arabe (ACG) est une alliance stratégique qui apporte une réponse coordonnée au financement du développement. Depuis sa création en 1975, l'ACG a joué un rôle déterminant dans le développement des économies et des communautés pour un avenir meilleur, en accordant plus de 12.000 prêts de développement à plus de 160 pays à travers le monde. Composé de dix fonds de développement, l'ACG est le deuxième plus grand groupe d'institutions de financement du développement dans le monde et travaille dans le monde entier pour soutenir les pays en développement et créer un impact positif et durable. Le Groupe comprend le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, le Fonds arabe pour le développement économique et social, le Programme arabe du Golfe pour le développement, le Fonds monétaire arabe, la Banque islamique de développement, le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, le Fonds de l'OPEP pour le développement international, le Fonds du Qatar pour le développement et le Fonds saoudien pour le développement.

Cet article est paru dans African Press Organization (APO) (français)

Rebondir (site web réf.) - Rebondir
2 décembre 2024 621 mots
Compétences vertes : le nouveau sésame pour booster votre employabilité

Pour booster son employabilité et favoriser sa progression de carrière au sein d’un marché du travail toujours plus marqué par l’empreinte et l’impact de la transition écologique, acquérir... Voir l'article

La Tribune de l'assurance
L’ESSENTIEL // ACTEURS, dimanche 1 décembre 2024 1560 mots, p. 12,13

«Les périls secondaires doivent être mieux tarifés»

Mehdi ElAouni

Thorsten Steinmann, membre du board d'Hannover Re en charge depuis septembre des assurances IARD en Europe continentale, expose sa stratégie et ses ambitions, notamment en France. Il évoque l’impact des Cat Nat, les tendances émergentes et le besoin d'innovation produit pour répondre aux attentes des cédantes.

Quel est le bilan 2024 d’Hannover Re en Europe continentale ? Nous avons été confrontés à une fréquence élevée de catastrophes naturelles telles que les inondations d’Europe centrale et orientale, de fortes tempêtes et des crues torrentielles. En outre, le secteur devait encore absorber certains dommages causés par la grêle en 2023, qui ont pesé sur les résultats 2024. Avec l’augmentation des coûts associés à l’assurance automobile ainsi que l’émergence de nouvelles tendances en cyber, responsabilités civiles et SRCC [risques de grèves, émeutes et mouvements populaires, NDLR], l’ensemble du secteur a dû faire face à un environnement difficile en 2024, même si le volume des pertes assurées est resté jusque-ici légèrement inférieur à celui de 2023.

Quelles sont vos ambitions de développement sur le continent, et en France en particulier? Notre ambition reste d’être un partenaire à long terme pour nos clients. Même si nous devrons procéder à quelques ajustements dans des domaines tels que l’assurance auto, l’assurance catastrophe et celles des entreprises, nous constatons également que les conditions se sont stabilisées en Europe et qu’il existe de nombreuses opportunités de croissance avec nos clients. En France, nous nous appuyons sur nos solides relations avec nos clients grâce à la collaboration étroite entre notre bureau de Paris et nos opérations mondiales. Notre présence de longue date sur le marché français nous a permis d’établir des partenariats à long terme dans toutes les branches d’assurance. Nous nous engageons à entretenir et renforcer ces relations de confiance tout en explorant de nouvelles opportunités et en promouvant de nouveaux produits.

Êtes-vous concerné par les violences de l’été dernier en Nouvelle-Calédonie ? L’instabilité mondiale a accru les risques associés au SRCC. La montée des tensions géopolitiques et des troubles sociaux a entraîné des retombées économiques importantes dans les régions touchées. Les événements récents en Nouvelle-Calédonie ont causé des pertes considérables pour le secteur de l’assurance et pour nous réassureurs, soulignant l’ampleur de l’impact financier de ce risque. Dans certaines régions, les pertes liées aux incidents SRCC rivalisent désormais avec celles des grandes catastrophes naturelles, ce qui souligne la nécessité d’une évaluation minutieuse des risques et d’une souscription disciplinée.

Comment avez-vous anticipé la demande de réassurance Cat pour 2025 ? Nous ne devrions pas sous-estimer les impacts du changement climatique tels que les inondations majeures, les violents orages de grêle et les incendies de forêt que nous avons vus se multiplier ces dernières années. En particulier, l’augmentation de l’exposition aux périls dits secondaires doit être tarifée de manière adéquate et soutenue sur le terrain par des actions de prévention et d’atténuation des risques. Du côté de la demande, nous constatons un intérêt continu pour les capacités de couverture des risques Cat, en particulier pour 2025, qui devrait être satisfait par une offre suffisante de réassurance traditionnelle et structurée, y compris les Insurance Linked Securities (ILS).

Le risque d’inflation sociale est-il matérialisé en Europe? Ce sujet est beaucoup plus important aux États-Unis, mais il va également concerner l’Europe, car les facteurs d’inflation sociale sont de plus en plus nombreux, avec des conséquences notamment sur les branches industrielles et les entités publiques. L’impact sur le marché européen n’est pas facile à estimer, car il dépend de facteurs tels que l’exposition sous-jacente, les législations propres à chaque pays ainsi que le financement des actions en justice, qui est limité en Europe. Cela dit, nous couvrons de nombreux risques européens avec des intérêts aux États-Unis par le biais de programmes internationaux. La juridiction applicable est généralement la même que pour les risques locaux aux États-Unis.

Quelle est votre feuille de route pour E+S Rück et pour l’Europe continentale ? E+S Rück, en tant que filiale de Hannover Re responsable du marché allemand, y occupe une position de leader. Je prendrai mes fonctions de CEO en janvier 2025 et il est donc prématuré de se prononcer sur d’éventuels changements. Je souhaite clairement capitaliser sur notre succès actuel et apporter les ajustements nécessaires pour nous positionDynamique ner favorablement pour l’avenir. En ce qui concerne les renouvellements, permettez-moi de me concentrer sur une perspective européenne. Je souhaite poursuivre l’approche pragmatique et partenariale qui a fait notre réputation. Dans l’ensemble, les prix et les conditions en Europe se sont stabilisés à un niveau plus satisfaisant et nous voyons des opportunités de croissance avec nos clients lors du prochain renouvellement, si les prix sont adéquats. Nous prévoyons une augmentation significative de la capacité achetée au au 1er janvier 2025 et nous soutiendrons nos clients avec des solutions traditionnelles ou structurées. Nous attendons ces opportunités en particulier en dommages et dans les lignes de spécialités, ce qui ne veut pas dire que nous délaissons la RC si nous pouvons dégager une marge suffisante. Nous sommes un réassureur connu pour ses participations transverses dans la plupart des programmes de nos clients. C’est le bon moment pour nous d’aller en profondeur et de souscrire des parts plus importantes encore.

Quelles sont les principales attentes des clients? Chez Hannover Re, tout comme chez E+S Rück, nous cherchons à innover au travers de partenariats long terme avec nos clients et nos courtiers. Cela reste toujours notre point de départ. Nous sommes en mesure de mobiliser des ressources en fonction des besoins pour co-construire avec eux des solutions innovantes. À titre d’exemple, notre nouvelle unité opérationnelle dédiée au cyber et au digital préfigure notre organisation future. Notre Cat Bond Cumulus Re, qui protège contre les pannes du cloud à grande échelle, est le premier du genre sur le marché. Dans le secteur automobile allemand, nous constatons un intérêt continu pour la tarification dynamique grâce à la télématique. Nous disposons également d’une équipe spécialisée dans les solutions structurées, qui peut proposer des produits sur-mesure à nos clients désireux d’alléger leur besoin en capital ou d’atténuer la volatilité de leurs résultats. Cette unité est devenu un élément clé de notre succès, et nous continuerons à la développer car la demande ne cesse de croître.

En tant qu’acteur clé de la réassurance en Allemagne, comment répondez-vous à l’augmentation de la sinistralité et aux pertes structurelles de la branche automobile ? Pour l’instant, l’assurance automobile va rester en pertes tant que la hausse des coûts moyens de sinistres restera supérieure à l’augmentation des tarifs. Cela est principalement dû à l’augmentation significative des coûts de réparation. Du point de vue du réassureur, l’ens emble de la branche doit viser l’équilibre technique, ce qui signifie malheureusement des ajustements des prix à la hausse en assurance directe. Les résultats de la réassurance dépendent fortement des résultats de nos clients dans ce segment. ¦ RÉSULTATS INTERMÉDIAIRES et succession Mi-novembre, Hannover Re a publié ses résultats pour les neuf premiers mois de 2024, marqués par une hausse de 30,4 % du résultat net, à 1,8 Md€. Fort de cette dynamique, le réassureur a révisé à la hausse son objectif annuel de bénéfice, à 2,3 Md€, contre une prévision initiale de 2,1 Md€, Le CA brut en réassurance a progressé de 7 % à taux de change constant, à 19,7 Md€. Le rendement des capitaux propres a bondi à 22,9 %, tandis que le rendement des investissements s’est établi à 3,1 %. Cette performance financière place Hannover Re bien au-dessus des exigences de Solvabilité II, avec un ratio de 260 %. Dans le détail, la réassurance dommages affiche une croissance de ses revenus de 9,4 %, à 13,9 Md€. Le coût des sinistres majeurs (1,3 Md€) reste conforme aux prévisions budgétaires et permet au ratio combiné de la filiale de réassurance du groupe Talanx de s’améliorer pour atteindre 87,9 %. Pour sa part, la réassurance vie enregistre un CA stable à 5,8 Md€, La demande reste forte, notamment au Royaume-Uni et en Australie, tandis que les affaires nouvelles connaissent un léger ralentissement. Avant publication, Hannover Re a annoncé le départ de Jean-Jacques Henchoz de la direction générale à l’issue de son mandat, le 31 mars prochain. Arrivé à la tête d'Hannover Re en 2019, J.J Henchoz a choisi de ne pas renouveler son contrat, souhaitant se consacrer à «de nouveaux projets en assurance non-vie», tout en restant lié à l’entreprise dans un rôle consultatif. Durant son mandat, la capitalisation boursière de la société a presque doublé, atteignant environ 29 Md€. À compter du 1 eravril 2025, Clemens Jungsthôfel, actuellement directeur financier, prendra sa succession à la direction générale. Par ailleurs, Hannover Re transfère une partie des risques liés aux catastrophes naturelles vers les marchés financiers via les Insurance Linked Securities (ILS). Après dix transactions en 2023 pour 2,8 Md$, le réassureur a déjà réalisé dix opérations au premier semestre 2024, totalisant 3,4 MdS. Hannover Re répond à une forte demande en réassurance structurée, un segment qui lui a rapporté près de 6 Md€ de primes sur les douze derniers mois.

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
2 décembre 2024 942 mots
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2 décembre 2024 - Le Courrier Sud (Bécancour/Nicolet-Yamaska, QC) (site web)
Une affaire historique sur le changement climatique s'ouvrira à La Haye

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Plus de verdure, moins de pollution: la recette urbaine pour sauver des vies

Une nouvelle étude de Santé Publique France s'est intéressée pendant trois ans aux avantages apportés par les espaces verts et les mobilités actives aux espaces urbains. Un travail précieux qui... Voir l'article

Sud Horizons (Algérie) (site web réf.) - Horizons-dz
8 décembre 2024 391 mots
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Fella Midjek

Une approche proactive face au changement du climat il y a 24 minutes Les entreprises algériennes et les collectivités locales adoptent une approche proactive face au changement climat. Les entreprises algériennes... Voir l'article

France Inter (site web réf.) - France Inter
9 décembre 2024 262 mots
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Entre domination urbaine et crise écologique, l'Urbanocène redéfinit notre époque. Impact environnemental, innovation, et cohabitation : comment les villes façonnent-elles la planète et notre futur ? Zoom sur l'Urbanocène avec... Voir l'article

Ouest-France (site web)
economie, mardi 26 novembre 2024 - 16:06 UTC 599 mots

Selon ce groupe d’experts, l’usage des pesticides ne recule pas en France

Selon l’indicateur de suivi publié par l’association Solagro, l’usage des herbicides et pesticides en France ne baisse pas. L’indice de fréquence de traitement par pesticides est passé de 2,36 à 2,37 entre 2020 et 2022. « Un constat d’échec » pour le groupe d’experts de Solagro, qui travaille sur ces sujets depuis plus de 40 ans.

La carte Adonis des pesticides produite par l’association Solagro  permet de comparer l’évolution de la fréquence de traitement par pesticides et herbicides, ainsi que les surfaces en bio en France, entre 2020 et 2022. En trois ans, l’Indice de fréquence de traitement (IFT) moyen national mesuré dans Adonis « ne baisse toujours pas et passe de 2,36 à 2,37 »analyse le groupe d’experts. Ces derniers observent tout de même, sur la même période, « une légère augmentation de surfaces cultivées en agriculture biologique (+ 1,1 %) », et ceci dans la quasi-totalité des départements. En Gironde et dans le Gard, ces surfaces ont même progressé de plus de 5 %.

C’est un « constat d’échec », au regard de l’objectif du plan Ecophyto porté par la France en 2007. Celui-ci ambitionnait de réduire de moitié l’usage des pesticides, en une décennie. « Cet objectif est loin d’être atteint », alerte Solagro, qui constate cependant, derrière les moyennes nationales, des évolutions contrastées selon les départements. « Certains départements voient leur IFT baisser de plus de 10 % (Côte-d’Or, Haute-Marne, Meuse, Dordogne, Lot-et-Garonne, Alpes-Maritimes, Lozère et Corse du Sud) quand d’autres augmentent de plus de 10 % (l’Indre, le Cher, l’Indre-et-Loire et le Cantal). »

Dix cultures concentrent 90 % des traitements

Les évolutions des usages diffèrent également selon les cultures. « En 2022, dix cultures concentrent 90 % des traitements en France et parmi elles, quatre représentent 67 % de l’utilisation de pesticides : le blé tendre, le colza, l’orge et la vigne, analysent les experts. Le blé tendre représente à lui seul 36 % de la fréquence de traitement nationale. »

Solagro s’est intéressé également à l’impact des productions animales. « Le soja importé pour nourrir les animaux représente 18 millions d’IFT global, soit trois fois plus que nos productions intérieures d’orge, de colza ou de vin. » Cette empreinte pesticides pèse lourd, particulièrement au Brésil d’où provient la majorité du soja que nous importons.

L’association estime que « la transition agroécologique est possible si nous réunissons les conditions économiques pour le faire et permettons aux agriculteurs et agricultrices de vivre dignement de leur métier ». Au-delà des questions d’environnement, de santé et de climat, « l’enjeu est aussi économique » pour les agriculteurs « qui ont dépensé 2,8 milliards d’euros en achat de pesticides en 2022, soit 5 % des consommations intermédiaires des exploitations ».

Des plateformes d’échanges en ligne

Solagro rassemble une équipe pluridisciplinaire (ingénieurs, énergéticiens, agronomes…) qui met son expertise au service des transitions agroécologique, climatique, énergétique et alimentaire. L’association, qui travaille depuis plus de 40 ans sur ces sujets, a notamment développé des plateformes d’échanges sur les pratiques agroécologiques (OSAE) ou sur l’adaptation des exploitations agricoles au changement climatique (Climadiag Agriculture).

Solagro propose aussi un travail d’analyse et traitement de bases de données via le Calculateur empreinte pesticides, en lien avec la carte Adonis des pesticides. Celle-ci permet de découvrir, commune par commune, l’utilisation moyenne de pesticides, par type de traitement (herbicides, insecticides, fongicides, traitements de semences) et par culture.

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
10 décembre 2024 367 mots
Selon M. Walsh de l'IATA, les compagnies aériennes mondiales pourraient ne pas atteindre leurs objectifs en matière de carburants durables
Zonebourse

Selon M. Walsh de l'IATA, les compagnies aériennes mondiales pourraient ne pas atteindre leurs objectifs en matière de carburants durables Le 10 décembre 2024 à 11:26 Partager L'industrie... Voir l'article

Stratégies
jeudi 21 novembre 2024 527 mots, p. 42

PORTRAIT / Romain Troublé

LA SENTINELLE

AMÉLIE MOYNOT

PORTRAIT / Romain Troublé

A u niveau national, 2025 sera l'Année de la mer et des océans. Lui, la mer, il la connaît par coeur. Il a navigué dessus, dans des conditions plus ou moins extrêmes. Il sait combien elle est précieuse, mal connue, et que son rôle est crucial pour la vie sur la planète. Romain Troublé, ancien marin, est aujourd'hui le directeur général de la Fondation Tara Océan. Cette stucture reconnue d'utilité publique, fondée par la créatrice de mode Agnès b. qui en est la première mécène, a pour but d'explorer l'océan via des expéditions scientifiques et de partager ses connaissances avec les citoyens.

L'un de ses bateaux vient de rentrer de 18 mois de navigation le long des côtes européennes. « L'idée était de recueillir des données sur la qualité de nos cours d'eau et son impact sur notre santé », explique Romain Troublé. Une autre expédition, cette foisci au Pôle Nord, lieu « sentinelle du changement climatique », est en préparation. Pour en boucler le financement, la Fondation a lancé en novembre sa première campagne de crowdfunding. Une façon surtout de sensibiliser au sujet tout en impliquant le plus grand nombre.

SCIENTIFIQUE BUSINESSMAN. Né à Antibes dans une famille dont le grand-père était « un fou de bateau » et qui a transmis le virus à ses enfants (Agnès et son frère, le père de Romain Troublé), ce dernier prend lui aussi la vague. À 25 ans, il participe à sa première Coupe de l'America (il la refera trois ans plus tard). En rentrant, il s'inscrit en master à HEC, complétant ainsi sa formation scientifique initiale. Lors d'un stage, il fait la rencontre de Bernard Buigues, paléontologue spécialiste des mammouths, qui lui confie la gestion de son site web. C'est là qu'il commence à travailler, d'un point de vue logistique, sur des expéditions polaires. Plusieurs suivront… À la naissance de sa fille, en 2009, il change de vie en prenant la direction générale de la Fondation, dans laquelle il était déjà impliqué depuis plusieurs années. « Dans ce projet, il y a de la science, que j'ai étudiée sans savoir ce que j'allais en faire, du business, que j'ai appris à HEC, et les bateaux, la mer… », note ce père de deux enfants. C'est lui qui, avec sa nouvelle casquette, commence à aller chercher des financements auprès des entreprises. « La marche est si haute qu'on ne peut pas la prendre seuls », estime-t-il. La Fondation compte aujourd'hui une vingtaine de partenaires, ses principaux financeurs (une centaine, tous statuts confondus). Parmi eux figurent la Fondation Veolia, Axa, Capgemini Engineering, BNP Paribas ou encore Bic. Le reste de son budget de fonctionnement (5 millions d'euros annuels) provient de PME, de familles ou fonds familiaux, de particuliers, de quelques subventions publiques régionales. Au-delà d'un gain en termes d'image, les entreprises partenaires sont accompagnées par des conseils pour mieux réaliser leur transition écologique. La marche est si haute… ¦ PARCOURS 1975. Naît à Antibes. 1998. Master 2 en biologie moléculaire. 2000. Première Coupe de l'America. 2001. Master à HEC, première expédition polaire.

2009. DG de la Fondation Tara Océan. 2014. Cofonde la Plateforme Océan&amp; Climat, qu'il préside depuis 2017.

Stratégies pour Parra William ©

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
18 novembre 2024 531 mots
Blocages, « feux de la colère » : la carte des actions des agriculteurs prévues lundi

[Article publié le dimanche 17 novembre 2024 à 12h17 et mis à jour à 18h32] Traité de libre-échange avec le Mercosur, amélioration des revenus, souveraineté alimentaire... Les motifs de la... Voir l'article

Veolia (site web réf.) - Veolia Environnement
25 novembre 2024 1464 mots
Première mondiale : Veolia, Enagás et la Municipalité de Barcelone inaugurent le premier réseau urbain de récupération du froid à partir d’un terminal GNL

Press releases listing 04 Sep. 2024 PDF Communiqué de presse : 25 novembre 2024 - Première mondiale : Veolia, Enagás et la Municipalité de Barcelone inaugurent le premier réseau urbain de récupération du froid... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
28 novembre 2024 226 mots
Le changement climatique augmente le nombre de divorces chez les oiseaux (et ce n’est pas une blague)
20 Minutes avec agence

ANIMAUX - D’après une étude récemment publiée, des oiseaux endémiques de certaines îles des Seychelles se séparent davantage quand les années sont marquées par des pluies trop fortes ou trop faibles... Voir l'article

Énerzine (site web réf.) - Enerzine
23 novembre 2024 787 mots
Un monte-escalier personnalisé permet de rester chez soi en toute sécurité
https://www.facebook.com/enerzineMag

La capture directe du CO2 dans l'atmosphère (DAC) mobilise l'attention des scientifiques et des décideurs politiques alors que les objectifs La capture directe du CO2 dans l’atmosphère (DAC... Voir l'article

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
21 novembre 2024 1269 mots
Les chargeurs de conteneurs couvrent la transition verte avec des commandes de navires bicarburants
Zonebourse

Les chargeurs de conteneurs couvrent la transition verte avec des commandes de navires bicarburants Le 21 novembre 2024 à 06:04 Partager Les compagnies de transport par conteneurs telles que Maersk... Voir l'article

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
25 novembre 2024 333 mots
BF, la relance agro-industrielle entre croissance et durabilité
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BF, la relance agro-industrielle entre croissance et durabilité Le 25 novembre 2024 à 06:02 Partager (Alliance News) - BF Spa, héritière de la société Ferrarese Land Reclamation Company de 1871... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
18 novembre 2024 387 mots
Les prix de l'huile d'olive sont en passe d'être divisés par deux, selon le premier producteur mondial

Selon l'entreprise espagnole Deoleo, l'une des périodes les plus difficiles pour l'industrie touche à sa fin et les prix seront réduits de moitié par rapport à leur niveau... Voir l'article

Radio France Internationale (français) (site web réf.) - RFI - Radio France Internationale
12 décembre 2024 431 mots
G20: Pretoria et l'ONU évoquent les «actions prioritaires» pour la présidence sud-africaine

Le secrétaire général de l’ONU était en Afrique du Sud ce 11 décembre 2024, avant une visite au Lesotho. Antonio Guterres s’est entretenu avec le président Cyril Ramaphosa et... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
vendredi 13 décembre 2024 - 11:40:00 UTC 255 mots

Six poissons-chats géants rares font surface au Cambodge

Phnom Penh, 13 déc 2024 (AFP) - La capture au Cambodge de six poissons-chats géants rares dans le Mékong, dont certains pesant jusqu'à 130 kilos, a réjoui vendredi les défenseurs de l'environnement car l'espèce très menacée est pêchée illégalement.

Aux côtés des fonctionnaires de l'administration cambodgienne des pêches (CFA), les pêcheurs se sont félicités en tenant les créatures de deux mètres de long - pesant jusqu'à 130 kilogrammes chacune - avant de les relâcher dans leur habitat fluvial.

La survie du poisson-chat géant, l'un des poissons d'eau douce les plus grands et les plus rares au monde, implique la nécessité urgente d'avoir un fleuve sans obstacles, selon un communiqué du groupe de conservation Wonders of the Mekong, financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Outre la surpêche et la pollution plastique, le bassin du Mékong a été dégradé par des barrages en amont et par le changement climatique, qui ont eu un impact majeur sur les niveaux d'eau dans l'habitat aquatique du poisson-chat, gravement menacé d'extinction.

Bien qu'il n'y ait pas d'estimation fiable de la population du poisson-chat, on estime qu'elle a diminué d'environ 80% au cours des 13 dernières années, selon la liste rouge de l'UICN.

Au cours des 25 dernières années, l'AFC et les chercheurs ont marqué et relâché une centaine de poissons-chats géants.

Les défenseurs de l'environnement ont déclaré que les récentes prises marquent "une nouvelle ère de conservation" et "un nouvel espoir pour la survie d'une espèce de plus en plus rare dans nombre de ses habitats".

AFP - Infos Françaises
lundi 18 novembre 2024 - 08:16:14 UTC 407 mots
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18 novembre 2024 - Radio France Internationale (français) (site web réf.)

Philippines: huit décès avec le passage du typhon Man-yi

Manille, 18 nov 2024 (AFP) - Huit personnes sont mortes en raison du passage du typhon Man-yi, qui s'est abattu dimanche sur les Philippines, dont sept dans un glissement de terrain dans le nord des l'archipel, selon une responsable de l'agence locale de gestion des catastrophes.

Le glissement de terrain, qui a également fait trois blessés, s'est produit dans la province de Nueva Vizcaya, au nord de Manille sur l'île de Luçon, a déclaré à l'AFP Kristine Falcon.

Un homme de 79 ans est aussi décédé dans la province de Camarines Norte (à l'est de Manille), après que sa moto soit entrée en contact avec une ligne électrique, selon la police.

Le service météo national avait mis en garde contre l'impact "potentiellement catastrophique" du typhon Man-yi qui a frappé les Philippines dimanche, mais le président Ferdinand Marcos a déclaré lundi qu'il "n'était pas aussi grave que nous le craignions", selon une transcription officielle de ses propos fournie aux médias.

Des vents soufflant à 185 km/h en moyenne, avec des rafales atteignant 305 km/h, ont été enregistrés après que Man-yi a touché terre dimanche après-midi dans la province d'Aurora sur l'île de Luçon.

Il a déraciné des arbres, fait tomber des lignes électriques, écrasé des maisons en bois et déclenché des glissements de terrain.

"Nous allons maintenant continuer à secourir les personnes qui se trouvent dans des zones isolées", ainsi que celles "qui n'ont pas les moyens de préparer leurs propres repas et qui n'ont pas d'eau à disposition", a déclaré le président philippin.

Le "super typhon" Man-yi a été rétrogradé au rang de typhon dimanche à son passage sur l'île de Luçon, et se dirige lundi vers le Vietnam.

Plus d'1,2 million de personnes ont dû fuir leur domicile à l'approche de Man-yi, la sixième tempête à s'abattre sur l'archipel au cours du mois écoulé.

Au moins 171 personnes sont mortes dans la série de tempêtes tropicales qui a démarré mi-octobre, et fait des milliers de sans-abris, tout en anéantissant des récoltes et du bétail.

Chaque année, une vingtaine de puissantes tempêtes et de typhons mortels frappent les Philippines ou ses eaux environnantes mais il est rare que plusieurs événements de ce type se produisent dans un laps de temps si restreint et aussi tard dans l'année.

Les scientifiques affirment que le changement climatique accroît l'intensité des tempêtes, entraîne des pluies plus abondantes, des inondations soudaines et des rafales plus violentes.

Banque de France (site web réf.) - Banque de France
26 novembre 2024 2840 mots
Pour une simplification réaliste : dénouer quelques nœuds de la règlementation bancaire en Europe

Discours Gouverneur + 1 Eurosystème ... Voir l'article

Bourse Direct (site web réf.) - Bourse Direct
17 novembre 2024 770 mots
Logements à base de champignons à Gaza? Des designers arabes proposent des innovations durables

Logements à base de champignons à Gaza? Des designers arabes proposent des innovations durables 16/11/2024 06:02 | AFP | 316 ... Voir l'article

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17 novembre 2024 714 mots
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17 novembre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
Le canal de Panama face au changement climatique : un carrefour mondial en péril

Artère centenaire du commerce mondial, le canal de Panama a récemment dû réduire le nombre de bateaux qui y transitent à cause d’événements climatiques. Que se passe-t-il ? Dans... Voir l'article

Énerzine (site web réf.) - Enerzine
20 novembre 2024 515 mots
LG Display : un écran qui s’étire de 50% sans perdre en qualité
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Les systèmes énergétiques britanniques traversent une période charnière, marquée par l'extinction progressive des centrales à biogaz. La rentabilité des installations Les systèmes énergétiques britanniques traversent une période charnière, marquée par... Voir l'article

Cirad (site web réf.) - Cirad
12 décembre 2024 460 mots
En Amérique latine, la production des intrants biologiques se démocratise
CIRAD

Les biointrants, alternatives aux intrants chimiques, connaissent un véritable essor en Amérique latine. Ils sont de plus en plus souvent produits au sein même des exploitations agricoles ou par des groupes... Voir l'article

Le Télégramme (Bretagne) (site web)
France, dimanche 15 décembre 2024 576 mots

DIRECT - Cyclone à Mayotte : au moins 14 morts selon un bilan provisoire

Le cyclone Chido a balayé l'archipel de Mayotte, samedi. Les vents ont soufflé à plus de 200 km/h, causant d'importants dégâts. "La situation est catastrophique" sur place, rapportent les autorités. Au moins 14 morts ont été recensés, selon un bilan provisoire. Suivez notre direct.

Direct en cours Aujourd'hui09h56Le cyclone Chido est "exceptionnel", analyse un prévisionniste de Météo France

Selon les explications de François Gourand, prévisionniste à Météo-France, le cyclone Chido est "exceptionnel" car il a directement frappé l'archipel, tandis que sa puissance a été dopée par des eaux particulièrement chaudes dans l'océan Indien liées au changement climatique.

Abonnés Intensité, fréquence... Quel est l'impact du dérèglement climatique sur les cyclones ?À l'heure où La Réunion est balayée par un cyclone, c'est l'occasion de se poser la question : ce type de phénomène est-il accentué par le dérèglement climatique ?

09h53ImportantNeuf personnes en urgence absolue au Centre hospitalier de Mayotte

D'après le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, interrogé par l'AFP, neuf personnes blessées ont été prises en charge au Centre hospitalier de Mayotte (CHM) en urgence absolue, et 246 en urgence relative.

09h48D'importants renforts vont être déployés

A partir du début de semaine, 162 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers de l'Hexagone vont venir renforcer les 110 pré-positionnés dans l'archipel depuis vendredi.

Des rotations aériennes et maritimes sont opérationnelles depuis aujourd'hui dimanche pour acheminer des personnels médicaux et du matériel. "Le recensement des besoins des services de secours et des populations se poursuit afin d'organiser les rotations, aussi longtemps que nécessaire", indique la préfecture de zone de défense dans un communiqué.

09h43Le cyclone le plus intense à frapper Mayotte depuis plus de 90 ans

Avec des rafales observées à plus de 220 km/h, le cyclone Chido est le plus intense à frapper Mayotte depuis plus de 90 ans, selon Météo France.

Les vents d'une extrême violence ont ravagé l'archipel avec des poteaux électriques à terre, des arbres déracinés et des toits ou cloisons en tôle envolés dans un territoire où l'habitat précaire concerne au moins un tiers de la population.

09h39Bruno Retailleau évoque une "situation dramatique"

« Pour faire un bilan, (on) doit être en mesure d'aller sur le terrain, d'inspecter les gravats, l'habitat précaire qui a été complètement détruit », a estimé hier le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau, à la sortie d'une réunion interministérielle de crise, aux côtés du Premier ministre François Bayrou. « Il faudra sans doute des jours pour affiner le bilan humain, mais nous craignons qu'il soit lourd », a-t-il ajouté, évoquant une « situation dramatique ».

Bruno Retailleau arrivera à Mayotte dans la journée de lundi, a indiqué son entourage. Il sera accompagné par le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet.

Cyclone à Mayotte : Retailleau craint que « le bilan humain soit lourd »Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a dit craindre que le bilan humain du passage du cyclone Chido, samedi à Mayotte, « soit lourd », tout en se refusant à avancer des chiffres à ce stade.

09h33Au moins 14 morts, selon un bilan "très" provisoire

Au moins quatorze personnes ont péri à Mayotte, département le plus pauvre de France, frappé samedi par un cyclone d'une puissance exceptionnelle, selon un bilan très provisoire communiqué dimanche matin à l'AFP par une source sécuritaire.

Selon le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila interrogé par l'AFP, neuf personnes blessées ont été prises en charge au Centre hospitalier de Mayotte (CHM) en urgence absolue, et 246 en urgence relative.

Cet article est paru dans Le Télégramme (Bretagne) (site web)

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
18 novembre 2024 239 mots
Cette conséquence du réchauffement climatique augmenterait les maladies des yeux
Raphaëlle de Tappie

Aujourd’hui, c’est acté : la pollution de l’air aux particules fines est terriblement nocive pour la santé. A tel point qu’il a été prouvé qu’elle réduirait l... Voir l'article

Ouest-France (site web)
monde, lundi 18 novembre 2024 - 10:53 UTC 566 mots
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18 novembre 2024 - AFP - Infos Françaises Le Soleil (Québec, QC) (site web) Le Droit (Ottawa, ON) (site web) Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (site web) Le Quotidien (Saguenay, QC) (site web) La Tribune (Sherbrooke, QC) (site web) La Voix de l'Est (Granby, QC) (site web) Maville (site web réf.)

Philippines : huit morts après le passage du typhon Man-yi sur l’archipel

Le « super typhon » Man-yi, rétrogradé en typhon, qui a frappé les Philippines dimanche 17 novembre, a entraîné la mort de huit personnes sur l’archipel. Sept d’entre elles sont mortes à la suite d’un glissement de terrain. Les secours se poursuivent sur place.

Le passage du typhon Man-yi sur les Philippines a entraîné la mort d’au moins huit personnes, lundi 18 novembre 2024, selon Kristine Falcon responsable de l’agence locale de gestion des catastrophes, citée par l’ AFP. Sept d’entre elles sont mortes dans un glissement de terrain qui s’est produit dans la province de Nueva Vizcaya, au nord de Manille sur l’île de Luçon. Un homme de 79 ans est aussi décédé dans la province de Camarines Norte (à l’est de Manille), après que sa moto soit entrée en contact avec une ligne électrique, selon la police.

Les secours se poursuivent

Le service météo national avait mis en garde contre l’impact « potentiellement catastrophique »du typhon Man-yi qui a frappé les Philippines dimanche, mais le président Ferdinand Marcos a déclaré lundi 18 novembre qu’il « n’était pas aussi grave que nous le craignions », selon une transcription officielle de ses propos fournie aux médias.

Des vents soufflant à 185 km/h en moyenne, avec des rafales atteignant 305 km/h, ont été enregistrés après que Man-yi a touché terre dimanche après-midi dans la province d’Aurora, sur l’île de Luçon.

Il a déraciné des arbres, fait tomber des lignes électriques, écrasé des maisons en bois et déclenché des glissements de terrain.

Des centaines de maisons de la ville d’Ilagan, dans la province d’Isabela (nord-est de Luçon), ont été inondées lundi à la suite d’un lâcher d’eau d’un barrage.

Dans la province insulaire de Catanduanes, le typhon a renversé des poteaux électriques, générant des coupures de courant qui pourraient durer des mois, a déclaré à l’AFP Camille Gianan, responsable de l’information de la province.

« Nous allons maintenant continuer à secourir les personnes qui se trouvent dans des zones isolées », ainsi que celles « qui n’ont pas les moyens de préparer leurs propres repas et qui n’ont pas d’eau à disposition », a déclaré le président philippin.

1,2 million de personnes déplacées

Le « super typhon » Man-yi a été rétrogradé au rang de typhon dimanche lors de son passage sur l’île de Luçon, et se dirige lundi vers le Vietnam. Plus d’1,2 million de personnes ont dû fuir leur domicile à l’approche de Man-yi, la sixième tempête à s’abattre sur l’archipel au cours du mois écoulé.

Au moins 171 personnes sont mortes dans la série de tempêtes tropicales qui a démarré mi-octobre, et fait des milliers de sans-abri, tout en anéantissant des récoltes et du bétail.

Chaque année, une vingtaine de puissantes tempêtes et de typhons mortels frappent les Philippines ou ses eaux environnantes mais il est rare que plusieurs événements de ce type se produisent dans un laps de temps si restreint et aussi tard dans l’année.

Les scientifiques affirment que le changement climatique accroît l’intensité des tempêtes, entraîne des pluies plus abondantes, des inondations soudaines et des rafales plus violentes.

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JURIDIQUE, lundi 25 novembre 2024 209 mots, p. 51

L'essentiel - Réponses ministérielles

Transition écologique

Que compte faire le gouvernement pour favoriser un agrivoltaïsme intelligent ?

Pages réalisées par Gabriel Zignani

RÉPONSE La loi d'accélération des énergies renouvelables (Aper) du 10 mars 2023 définit des obligations de solarisation des espaces anthropisés mais vient aussi encadrer le développement de projets photovoltaïques sur des terrains agricoles. En ce sens, la loi facilite l'installation de panneaux solaires sur des terrains déjà artificialisés. Par ailleurs, l'article 54 de la loi pose un cadre pour le développement des installations photovoltaïques dans les espaces agricoles, naturels et forestiers. La loi distingue ainsi les projets agrivoltaïques, apportant un service direct à l'activité agricole, de ceux compatibles avec une activité agricole, pastorale ou forestière. Les projets agrivoltaïques doivent apporter un bénéfice à l'installation agricole, en apportant directement à la parcelle au moins l'un des services suivants : une amélioration du potentiel et de l'impact agronomique, l'adaptation au changement climatique, la protection contre les aléas ou l'amélioration du bien-être animal. Hors agrivoltaïsme, les installations photovoltaïques au sol ne pourront se développer que sur des terrains identifiés dans un document-cadre départemental. Le gouvernement est attentif à la mise en œuvre de ce cadre permettant le développement de projets vertueux sans compromettre la production agricole.

Question écrite de Yannick Monnet, n° 267, JO de l'Assemblée nationale du 5 novembre 2024.

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18 novembre 2024 1164 mots
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Zonebourse

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Ouest-France (site web)
environnement, mercredi 27 novembre 2024 - 16:26 UTC 1294 mots

Pollution plastique : pourquoi la France peut faire beaucoup mieux

Romain BLANCHARD.

Du 25 novembre au 1er décembre, 165 pays négocient à Busan (Corée du Sud) pour conclure un accord mondial visant à limiter la pollution par le plastique, qui contribue au changement climatique. En France, la loi prévoit l’interdiction totale du plastique à usage unique en 2040. Un objectif qui se heurte à des mesures pas si restrictives et à la réticence des industriels.

La « priorité des priorités » : c’est en ces termes que Christophe Béchu , alors ministre de la Transition écologique, qualifiait la lutte contre la pollution au plastique. C’était en mai 2023, au moment où des négociations internationales sur le sujet se tenaient à Paris.

Plus d’un an plus tard, alors que ces discussions sont entrées dans leur cycle final à Busan, en Corée du Sud, avec l’espoir d’aboutir à un accord mondial contraignant, la France fait partie du groupe de 70 pays dits « à haute ambition ». Ce dernier devra ferrailler face au cartel des pays producteurs de pétrole (Arabie saoudite, Russie, Iran), pour qui le marché du plastique fait miroiter de juteux débouchés.

Une législation ambitieuse aux effets limités

Si l’on en croit les chiffres, l’Hexagone est pourtant loin d’être un modèle en la matière. D’après l’association Plastics Europe, qui réunit les professionnels européens du secteur, la France produit environ 4,8 millions de tonnes de plastique chaque année, dont une grande partie est destinée aux emballages et aux produits à usage unique.

Lire aussi :  Pollution plastique : voici 7 chiffres qui montrent son ampleur dans le monde

Selon un bilan réalisé en 2023 par l’Agence de la transition écologique (Ademe) , les volumes d’emballages en plastique à usage unique mis sur le marché ont augmenté de 3,3 % entre 2018 et 2021. D’après l’agence, l’Hexagone est même « l’un des plus gros consommateurs de plastique en Europe ».

La France n’est pourtant pas en reste en matière de législation. Dès 2015, la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte a interdit la vente de sacs en plastique à usage unique aux caisses des magasins, puis ceux destinés à emballer des marchandises en rayons (fruits et légumes, poissons).

Promulguée en février 2020, la loi antigaspillage et pour l’économie circulaire (Agec) fixe même l’objectif de mettre fin au plastique à usage unique en 2040, par la mise en place progressive de plusieurs restrictions qui visent, par exemple, l’usage de vaisselle jetable dans la restauration rapide ou la vente de fruits et légumes frais sous emballage plastique.

De nombreuses dérogations pas toujours justifiées

Comment expliquer un tel écart entre les ambitions affichées et la réalité, alors que la pollution au plastique constitue, selon les scientifiques, entre 3 et 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et que ce chiffre pourrait atteindre 25 % d’ici 2060 si rien ne change ?

Lire aussi :POINT DE VUE. « Pollution plastique : agissons vite ! »

« Ce qu’on constate, c’est qu’il y a beaucoup de dérogations et d’exemptions », note Manon Richert, responsable de la communication de l’ONG Zero Waste France, qui milite pour la réduction des déchets et contre le gaspillage des ressources. L’interdiction des sacs plastiques en caisse, par exemple, ne s’applique pas aux sacs d’une épaisseur supérieure à 50 microns (0,05 mm), considérés comme réutilisables.

Et ces exemptions dépasseraient parfois le strict nécessaire. Un rapport de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’évaluation de l’impact de la loi Agec, publié en mai 2024, soulignait ainsi que certains fruits et légumes échappant à l’interdiction d’être vendus sous emballage plastique ne semblaient « pas présenter de risques avérés de détérioration lors de leur vente en vrac », ce qui était pourtant une condition à l’obtention d’une dérogation.

Des entreprises et des industriels pas toujours coopératifs

Il faut également composer avec la réticence de certains industriels à s’engager dans une démarche de réduction du plastique. Comme le note le rapport de l’Assemblée nationale, « le changement de modèle de production et de consommation induit par les mesures de restrictions et d’interdictions de mise sur le marché de certains produits ou emballages en plastique à usage unique, constitue, encore aujourd’hui, un frein majeur  à la mise en œuvre de ces dispositions par les entreprises et les industriels ».

Lire aussi :  ENTRETIEN. « On retrouve des microplastiques partout, même dans l’air qu’on respire »

Début novembre 2024, deux syndicats professionnels ont réussi à faire annuler par le Conseil d’État  l’interdiction de vendre des fruits et légumes frais sous emballage plastique, au motif qu’un règlement européen « était en cours d’élaboration » sur la question et que la Commission européenne   « souhaitait que les États membres mettent en place des normes communes et harmonisées ».

Autre exemple : alors que les emballages en polystyrène non recyclables devaient être interdits le 1 er janvier 2025, l’ancienne ministre des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure, avait indiqué en juin 2024 qu’un report de cette mesure serait « raisonnable » pour s’aligner sur le nouveau règlement européen, qui prévoit que l’ensemble des emballages soient recyclables en 2030

« Pour nous, c’est un argument spécieux, qui reflète le lobbying acharné des industriels pour obtenir des retours en arrière, sous prétexte de respecter le droit européen », s’indigne Manon Richert, de l’ONG Zero Waste France.

Des propositions de loi pour de nouvelles interdictions

Faut-il enterrer l’objectif de zéro plastique à usage unique en 2040 ? « On ne le souhaite pas, évidemment », tempère Manon Richert. Pour la responsable associative, « il y a des jalons qui doivent être mis en place par la loi ».

Lire aussi :  ENTRETIEN. « On ingère du plastique, on en respire, on en mange et on en boit »

Elle cite la proposition de loi déposée mi-octobre par le député Ensemble des Hauts-de-Seine, Pierre Cazeneuve, pour interdire les bouteilles en plastique de moins de 50 cl à partir du 1er janvier 2027. Et celle de la sénatrice écologiste de Paris, Antoinette Guhl, qui propose l’interdiction de plusieurs types d’emballages à usage unique, composés de tout ou partie de plastique, y compris en matière recyclée. « On a vraiment besoin de lois qui posent des interdictions, des contrôles et des sanctions », plaide Manon Richert.

« Le recyclage n’est pas la solution »

Un autre levier d’action pourrait se trouver dans le réemploi, avec le retour de la consigne des emballages  qui sera testé dans quatre régions - Bretagne, Pays de la Loire, Normandie et Hauts-de-France - au printemps 2025. Une mesure bienvenue mais insuffisante, pour Zero Waste France. « Il faut aller plus loin, généraliser ce dispositif, et pas seulement par le biais de petites initiatives locales », avance Manon Richert.

Et quid du recyclage des emballages plastiques , domaine dans lequel la France affiche un sérieux retard par rapport à d’autres pays européens, avec moins de 25 % d’emballages recyclés, contre plus de 50 % en Allemagne ou en Autriche ? « Ce n’est pas la solution, balaie Manon Richert. Il faut arrêter la production à la source. »

Selon une étude publiée en avril 2024 dans la revue scientifique Science Advances , chaque pourcentage supplémentaire de plastique produit augmente la pollution plastique de 1 %. Et le recyclage est lui-même un procédé polluant, comme l’a reconnu Christophe Béchu, ancien ministre de la Transition écologique : « Quelle que soit la manière dont on recycle, il y a toujours une part de ce recyclage qui finit par produire une partie de particules qui se dissémine. »

France 24 (site web réf.) - France24
24 novembre 2024 1001 mots
Espaces verts et logement social : le plan "bioclimatique" de Paris pour transformer la ville
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Vue de Paris montrant, le 9 mars 2022, la cathédrale Notre-Dame et, dans le fond, le Panthéon. © Joël Saget, AFP Le Conseil de Paris a approuvé mercredi son plan local... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
mardi 10 décembre 2024 - 13:52:58 UTC 288 mots

Relaxe générale au procès de la manifestation contre un méthanier au Havre

Rouen, 10 déc 2024 (AFP) - Cinq militants de Greenpeace et deux journalistes indépendants, poursuivis pour une manifestation en septembre 2023 contre l'entrée dans le port du Havre d'un terminal méthanier opéré par TotalEnergies, ont été relaxés mardi par le tribunal correctionnel du Havre (Seine-Maritime).

Lors de l'audience, le 1er octobre dernier, le parquet avait requis 5.000 euros d'amende contre les cinq militants écologistes, qui étaient poursuivis pour non-respect d'un arrêté préfectoral maritime restreignant la navigation dans la rade du port du Havre et non-respect de la convention anti-collision pour des faits d'abordage.

Il avait requis la relaxe pour un photographe et un vidéaste, journalistes indépendants, présents sur une embarcation semi-rigide destinée à la presse lors de l'opération menée par Greenpeace.

Le représentant du parquet avait également demandé la relaxe pour toutes les poursuites liées à l'abordage, à l'exception d'un pilote de bateau.

Le 18 septembre 2023, plusieurs militants de Greenpeace avaient participé à une "action non violente" pour tenter de s'opposer à l'entrée dans le port du Havre du Cape Ann, auquel accostent les navires qui importent du gaz naturel liquéfié (GNL) en France.

Selon Greenpeace, l'exploitation de ce terminal n'était "pas nécessaire" au vu de l'approvisionnement en gaz naturel de la France et de son impact sur le changement climatique.

Des plongeurs avaient déployé une banderole "+ de gaz = chaos climatique" et l'équipage d'un bateau avait peint la mention "gas kills" ("le gaz tue") sur la coque du méthanier, pendant que des kayaks tournaient sur le plan d'eau.

Les sept prévenus avaient été interpellés après leur retour au port, à quai ou en ville, confondus par leurs vêtements marins. Tous ont reconnu leur participation à cette action.

cor-ban/mb/jco

Ouest-France (site web)
societe, vendredi 13 décembre 2024 - 11:26 UTC 728 mots

Écologie. Face à l’urgence, la nouvelle génération se forme à devenir des managers avertis

Face aux défis écologiques actuels, la formation de l’enseignement supérieur évolue. C’est le cas à l’école de gestion rennaise IGR-IAE Rennes, qui forme les jeunes à devenir des managers avertis, capable d’intégrer des réflexions écologiques à leurs décisions. Une évolution nécessaire visant également à réduire l’éco anxiété.

La nouvelle génération est-elle éco anxieuse ? En 2021, selon une étude publiée par la revue scientifique The Lancet , 74 % des jeunes français, âgés de 16 à 25 ans déclaraient que pour eux, l’avenir était effrayant.  Notre école a également sondé ses étudiants à travers une étude, révélant qu’ils ressentaient un sentiment d’impuissance face à l’urgence écologique et ou encore des difficultés à se projeter dans l’avenir…  révèle la directrice générale de l’IGR-IAE Rennes, Hélène Rainelli-Weiss.

L’éco anxiété, le mal de la nouvelle génération ?

Aujourd’hui définie par de nombreux auteurs, l’éco anxiété serait, selon la chercheuse américaine Susan Clayton : une anxiété associée aux changements climatiques ressentie par des personnes qui n’en subissent pas l’impact direct. Une émotion qui se matérialiserait ensuite sous forme de culpabilité, de peur, de chagrin, de colère ou de désespoir. À l’échelle de l’IGR-IAE Rennes, l’école de gestion de Rennes, on prend au sérieux ce phénomène qui remet en question certains discours établis, comme l’explique la directrice.  Durant 50 ans, nous avons enseigné les vertus du modèle capitaliste et aujourd’hui, nous revoyons notre copie en intégrant à toutes les disciplines (finance, comptabilité, marketing…) les futurs enjeux écologiques associés .

La transformation des enseignements est un virage délicat, qui révèle les tensions qui existent déjà chez les enseignants et les étudiants. Comment enseigner la transition écologique sans sombrer dans la culpabilisation ou l’anxiété paralysante ? Comment donner les capacités d’agir à la nouvelle génération ?  On veut promouvoir l’écologie dans notre futur travail mais sans se fermer de portes. L’équation est difficile à résoudre car parfois, nos valeurs ne sont pas en phase avec la stratégie des entreprises , explique Martin, étudiant en 2e année de master marketing à l’IGR-IAE Rennes. Une vision qui participe forcément à créer des attentes différentes vis-à-vis du monde du travail.

Former des managers responsables

 Nous souhaitons former des managers responsables : qu’ils s’interrogent sur leurs pratiques mais sans culpabiliser. Il faut que l’éco anxiété si elle existe, génère des actions positives et stimulantes , explique Hélène Rainelli-Weiss. Depuis la sortie du rapport Jean Jouzel en juin 2020, les dispositifs pédagogiques de sensibilisation et de réflexion sur le changement climatique se sont multipliés dans l’enseignement supérieur. En Master 1 de l’IGR-IAE, les étudiants participent à des temps de réflexion collective sur les enjeux environnementaux (forum Séisme, fresque du Climat, fresque des nouveaux récits). En Master 2, 20 % des enseignements portent sur les questions de transitions, et ce quelle que soit la discipline.  On parle de consommation engagée en master marketing, de finance verte en master finance… , énumère Hélène Rainelli-Weiss.

Au-delà des enseignements théoriques, des dispositifs permettent aussi d’identifier des solutions concrètes, locales et collectives pour agir. À l’IGR-IAE, 17 associations offrent l’opportunité aux étudiants d’expérimenter l’engagement collectif.  Parallèlement, des projets réels sur les stratégies RSE des entreprises partenaires de l’école permettent aux étudiants de se confronter à des réalités professionnelles , ajoute la directrice. Des expériences immersives qui développent l’esprit critique et les prépare à des prises de décision complexes.  Les stratégies d’actions permettent de réduire l’anxiété , explique cette dernière. L’école renforce aussi les enseignements en éthique et en déontologie. « On redonne aux étudiants certaines échelles de grandeur, ajoute Hélène Rainelli-Weiss.  Certaines solutions ne les concernent pas individuellement car elles sont à mettre en œuvre à l’échelle collective. On leur explique donc qu’ils ne sont pas les sauveurs du monde, mais qu’ils peuvent, à leur échelle, peser dans des prises de décisions éclairées et responsables , conclut cette dernière.

Retrouvez ici tous nos articles sur les évolutions sociétales, vues par l’IGR IAE Rennes.

Le Berry républicain (site web) - Leberry
mercredi 27 novembre 2024 - 13:56:19 -0000 1058 mots
Aussi paru dans
27 novembre 2024 - La Montagne (site web) Le Populaire du Centre (site web) Le Journal du Centre (site web) L'Yonne républicaine (site web) Le Dauphiné libéré (site web réf.)
28 novembre 2024 - Le Télégramme (Bretagne) (site web)

Coupes rases dans les forêts : pourquoi font-elles autant polémique ?

Centre France

Interdites en Suisse, limitées en Pologne, en Autriche ou en Allemagne, les coupes rases, pratiques sylvicoles consistant à couper l'ensemble d'une parcelle d'un coup, suscitent de vives tensions. Notamment dans le Morvan, où 80 % des épicéas ont dépéri et où les coupes ont été légion, soutenues par l'argent public.

Ce contenu spécial "forêts" vous est offert gratuitement par 50 titres de presse quotidienne régionale réunis par Sparknews afin de mettre en lumière les initiatives et solutions face aux conséquences du dérèglement climatique.

Les arbres s’égrènent le long des routes sinueuses ; troncs longilignes, cimes obscures où s’accrochent des lambeaux de nuages. Partout, des branches cassantes et nues. Les scolytes, insectes ravageurs, ont laissé ici des dégâts encore visibles, paysages dévastés et parcelles mises à nues. L’épidémie a été fulgurante. Entre 2018 et 2020, 80 % de nos épicéas ont dépéri. En proportion, le Morvan a été la région la plus touchée. Il y a eu beaucoup de coupes rases , rapporte Sylvain Mathieu, président du parc naturel régional du Morvan, qui a fait de ces coupes controversées son cheval de bataille depuis son élection en 2017.

Le problème des coupes rases, c’est d’une part ce qu’on replante. D’autre part, celles qui ne sont pas sanitaires.

Le territoire ayant été largement enrésiné après guerre pour fournir du bois de chauffage à Paris, pins, sapins, épicéas et douglas représentent 45 % de la surface forestière du massif. Les coupes rases sont les conséquences de cette mauvaise politique forestière , soutient Lucienne Haèse, militante écologiste et co-fondatrice du Groupement forestier de protection des feuillus du Morvan. Sanitaires, ces coupes ne sont pas contestées, mais leur reboisement peut l’être. Selon une étude de la Draaf d’août 2024, la grande majorité des parcelles d’épicéas coupées rases ont été replantées en douglas, l’essence la plus utilisée dans le Morvan. [...] Le douglas a été planté en plein, avec une diversification souvent relative.

Les aides de l’Etat poussent au crime

Le problème des coupes rases, c’est d’une part ce qu’on replante. D’autre part, celles qui ne sont pas sanitaires. Les aides de l’Etat poussent au crime. Elles incitent à couper des peuplements dits vulnérables ou pauvres, comme le hêtre , résume le président du Parc.

Les plans France Relance et France 2030, auxquels succède l’appel à projet Renouvellement forestier , visent à à aider financièrement les propriétaires forestiers à renouveler, enrichir et améliorer leurs forêts. Ces enveloppes soutiennent l’objectif d’Emmanuel Macron de planter 1 milliard d’arbres en dix ans pour renouveler 10 % des forêts françaises. Toutefois, le volet forestier du plan de relance a majoritairement servi à financer des coupes rases, à hauteur de 85 % des projets, ce qu’a confirmé le ministère de l’Agriculture dans son bilan.

Qu’il y ait de l’argent pour la politique forestière, c’est une très bonne nouvelle. Le problème, c’est où on place le curseur, décrypte Sylvain Mathieu. Qu’est-ce qu’un peuplement inadapté ou pauvre ? Pour les forestiers, très souvent, la vision est purement économique. Je vois principalement passer des demandes pour des coupes sanitaires , tempère Soraya Bennar, directrice adjointe du Centre national de la propriété forestière (CNPF) de Bourgogne Franche-Comté. En ce moment, on profite de dire qu’elles sont sanitaires pour mener des coupes , assure cependant Lucienne Haèse.

Il suffit en effet de 20 % d’arbres considérés à risque ou inadaptés pour raser une parcelle. C’est scandaleux de couper des arbres sains pour “anticiper” et de bénéficier d’aides publiques pour le faire , ne décolère pas la militante. La coupe rase n’est pas toujours une solution de facilité, défend Soraya Bennar. Elle est coûteuse, il y a un risque d’échec des plantations et un impact bien connu. On a le devoir d’orienter vers d’autres options quand c’est possible.

Si vous avez des feuillus moches... c’est quand même bien qu’un peuplement pauvre soit transformé en un peuplement riche, non ?

Ne pas diaboliser les coupes rases

Le nouveau Schéma régional de gestion sylvicole (SRGS) adopté en avril par le CNPF de Bourgogne Franche-Comté entend d’ailleurs encadrer plus strictement la pratique. Ce nouveau SRGS est ce qui se fait de mieux. Tout ça est en train d’évoluer, se félicite Sylvain Mathieu. Paradoxalement, le réchauffement climatique et la crise des scolytes nous aident, car les forestiers changent leurs pratiques, même les plus productivistes.

Les propriétaires forestiers adorent leur forêt, insiste leur représentant, Hugues de Chastellux, du syndicat Fransylva. Il faut arrêter de diaboliser les coupes rases. Dans le Morvan, seuls 5 % des coupes sont rases, dont plus de la moitié sont sanitaires.

Restent celles sur ces fameux peuplements pauvres. Si vous avez des feuillus moches... c’est quand même bien qu’un peuplement pauvre soit transformé en un peuplement riche, non ? , estime Hugues de Chastellux. La question, au fond, est idéologique : C’est quoi, un bel arbre ? questionne le représentant de Fransylva. Pour les écologistes, c’est un arbre plein de branches, un peu tordu. C’est tout le contraire pour nous. Car le marché est là, il faut y répondre. Un argument qu’à 82 ans, Lucienne Haèse a entendu mille fois. Le Groupement forestier est la preuve concrète que quand on veut faire autrement, on peut. Au début, ça faisait rigoler. Maintenant, ça épate.

premium Acheter des parcelles boisées pour les préserver : quand la forêt entre en résistance citoyenne

La réglementation : qui autorise les coupes rases ?

Pour les forêts en dessous de 4 ha, les propriétaires sont libres d’agir comme ils le souhaitent. Les autres doivent respecter le Schéma régional de gestion sylvicole (SRGS). A partir de 4 ha, si un propriétaire veut faire une coupe de plus de 50 %, ça passe obligatoirement par nous quand il y a un document de gestion durable, explique Soraya Bennar, directrice adjointe du Centre national de la propriété forestière de Bourgogne Franche-Comté. Sinon, ce sont les services de la DDT qui examinent la demande, mais nous sommes sollicités pour avis technique. Le document de gestion durable est désormais obligatoire pour les forêts supérieures à 20 ha, soit plus de la moitié de la surface du Morvan.

Se documenter : Expertise CRREF – Coupes Rases et Renouvellement des peuplements Forestiers en contexte de changement climatique.

Cécile Carton

Cet article est paru dans Le Berry républicain (site web) - Leberry

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Veille environnement et développement durable du 13 décembre 2024
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Ce qu’il faut retenir de l’actualité environnement et développement durable du jour : les pratiques pro-énergies fossiles des grands gestionnaires d'actifs épinglées, les subventions du Fonds vert mises... Voir l'article

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Ronaldinho s'est rendu à la COP29, en Azerbaïdjan, en jet privé. En trois jours, l'ex-footballeur a multiplié les trajets en jet, gaspillant l’équivalent de 33 ans d... Voir l'article

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Chefs d'entreprises, Credit managers, Directeurs financiers ou commerciaux : quels sont les risques pour les entreprises en 2025 ? RDV le 4 février 2025 Avec Coface, prenez le pouls des enjeux, en... Voir l'article

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Les militants de Greenpeace qui avaient perturbé l'entrée du terminal méthanier dans le port du Havre sont relaxés

Ce mardi, le tribunal maritime du Havre a relaxé les sept militants de l'ONG écologiste Greenpeace qui avaient tenté d'empêcher l'entrée du terminal methanier flottant Cape Ann dans... Voir l'article

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En direct - Cyclone Chido à Mayotte : Bruno Retailleau craint que le bilan humain «soit lourd»

Depuis 7h ce samedi, l'archipel de Mayotte est placé en alerte rouge, en raison du cyclone Chido qui occasionne de lourds dégâts et pourrait avoir fait de nombreuses victimes. Suivez... Voir l'article

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Après avoir charrié des vents sur l’archipel français de Mayotte, le cyclone Chido semblait perdre de la puissance en s’enfonçant dans les terres du continent africain. D’autres territoires... Voir l'article

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OptiClip Terra de Sylvania, le premier luminaire en papier
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Sylvania Group dévoile OptiClip TERRA, le premier luminaire fabriqué à partir de papier certifié à 60 %recyclé et 100 % recyclable OptiCµlip Terra de Sylvania Sylvania Group développe depuis plusieurs années... Voir l'article

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FranceTv Info (site web réf.) - France TV Info
10 décembre 2024 378 mots
Action de Greenpeace sur un terminal méthanier au Havre : sept prévenus, dont deux journalistes, ont été relaxés par la justice
franceinfo

L'affaire remonte au 18 septembre 2023. Les militants de l'association écologiste avaient participé à ce qu'ils décrivent comme une "action non violente". Le tribunal maritime du Havre a... Voir l'article

Objectif Gard (site web)
mardi 26 novembre 2024 1333 mots

CÉVENNES Des montagnes à la Méditerranée, Matthieu Mercier scanne rivières et fleuves

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/6744acb62243c44baf1d5c3c/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> Matthieu Mercier au cours de ses promenades photographiques dans les rivi&egrave;res c&eacute;venoles * <strong>DR</strong> </figcaption> </figure>

Des ann&eacute;es qu&#39;il arpente les fonds de vall&eacute;es c&eacute;venoles, quand ce n&#39;est pas vers la Dordogne qu&#39;il avance ses chaussures de marche et pointe son appareil photographique. Juriste en droit de l&#39;environnement, Matthieu Mercier est devenu moniteur guide de p&ecirc;che dans les C&eacute;vennes, en 2017. Et s&#39;est passionn&eacute; pour les cours d&#39;eau c&eacute;venols, tr&egrave;s pacifiques ou trop tumultueux, selon la p&eacute;riode, en choisissant de d&eacute;couper son travail en deux : un premier ouvrage, &eacute;dit&eacute; en 2019, sur les hauteurs c&eacute;venoles et les causses, pour s&#39;int&eacute;resser aux rivi&egrave;res au long cours, en direction de l&#39;Atlantique. Et un second, qu&#39;il cherche actuellement &agrave; faire financer via une cagnotte en ligne (<a href="https://fr.ulule.com/gorges-et-rivieres-des-cevennes-aux-garrigues/">la cagnotte est&nbsp;&agrave; retrouver ici</a>), qui s&#39;int&eacute;resse aux rivi&egrave;res c&eacute;venoles qui descendent vers le sud, et finissent leur course dans la M&eacute;diterran&eacute;e, directement ou pas.

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/6744acbb038e79317b7426fa/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> Le sommaire de l&#39;ouvrage &agrave; para&icirc;tre et les cours d&#39;eau auquel l&#39;auteur s&#39;int&eacute;resse * <strong>DR</strong> </figcaption> </figure>

<em>&quot;Pour compl&eacute;ter le diptyque, je parle de tout le versant m&eacute;diterran&eacute;e, &agrave; partir du Vivarais c&eacute;venol, avec la rivi&egrave;re la Beaume, jusqu&#39;&agrave; l&#39;H&eacute;rault, en passant par les Gardons, la C&egrave;ze, la Vis, le Chassezac, l&#39;Altier, etc.&quot;</em>, explique Matthieu Mercier. Le fruit de plusieurs ann&eacute;es de recherche diss&eacute;min&eacute;es au gr&eacute; des divers projets du p&ecirc;cheur-randonneur-photographe. Si l&#39;ouvrage pr&eacute;sente toujours la morphologie des rivi&egrave;res, leur histoire et leur cheminement, de la source &agrave; la confluence, il contient, comme son pr&eacute;d&eacute;cesseur, des itin&eacute;raires de randonn&eacute;e autour des cours d&#39;eau, ou encore des sites de baignade. <em>&quot;J&#39;ai essay&eacute; d&#39;&ecirc;tre un peu plus exhaustif sur les randonn&eacute;es cette fois-ci&quot;</em>, souligne Matthieu Mercier, avec 93 propositions.&nbsp;

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/6744acdb5e9be0095f264d0a/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> Matthieu Mercier * <strong>DR</strong> </figcaption> </figure>

Pour les coins de baignade, et parce que Matthieu Mercier a d&eacute;velopp&eacute; un partenariat avec le Parc national des C&eacute;vennes, les 70 lieux qu&#39;il conseille ont tous &eacute;t&eacute; v&eacute;rifi&eacute;s par l&#39;Agence r&eacute;gionale de sant&eacute; en mati&egrave;re sanitaire. Car, au cours des ann&eacute;es qui balisent son&nbsp;travail, Matthieu Mercier a tout de m&ecirc;me assist&eacute; &agrave; quelques &eacute;volutions en lien avec le changement climatique. <em>&quot;Notamment sur les aires de r&eacute;partition des esp&egrave;ces st&eacute;nothermes,</em> explique-t-il. <em>Par exemple, la truite cherche des temp&eacute;ratures favorables, fra&icirc;ches. Si la temp&eacute;rature monte sur plusieurs ann&eacute;es, on voit vraiment la population changer.&quot;</em>&nbsp;

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/6744acbbe4eef948822dd289/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> Un exemple de zoom sur un cours d&#39;eau, le Chassezac * <strong>DR</strong> </figcaption> </figure>

<em>&quot;De mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, le territoire est plus fragment&eacute; qu&#39;au d&eacute;but de mon travail,</em> poursuit Matthieu Mercier, <em>comme si le sol g&eacute;ologique avait &eacute;t&eacute; chiffonn&eacute;. Parfois, les crues ont st&eacute;rilis&eacute; les lits.&quot;</em> Par rapport aux cours d&#39;eau trait&eacute;s dans son premier opus, Matthieu Mercier identifie les rivi&egrave;res qui partent vers la M&eacute;diterran&eacute;e, <em>&quot;aux ramifications complexes&quot;</em>, comme <em>&quot;des zones tr&egrave;s marqu&eacute;es : on voit des zones tr&egrave;s sauvages, des zones &agrave; &eacute;tiage tr&egrave;s important, comme sur le Galeizon ; sur l&#39;Arre, on constate beaucoup de d&eacute;charges sauvages, ou des reliquats d&#39;anciennes d&eacute;charges&quot;</em>.&nbsp;

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/6744acda9f0b5719844c8d6a/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> L&#39;une des images de Matthieu Mercier, tir&eacute;e du livre &agrave; para&icirc;tre * <strong>DR</strong> </figcaption> </figure>

Alors qu&#39;il ne devait plus &eacute;crire de livres apr&egrave;s 2011, Matthieu Mercier r&eacute;fl&eacute;chit &agrave; la suite, une fois l&#39;ouvrage <em>Gorges et rivi&egrave;res, des C&eacute;vennes aux Garrigues</em> &eacute;dit&eacute; (la cagnotte atteint 57% de son objectif de 6 000 &euro;). <em>&quot;Peut-&ecirc;tre sur les rivi&egrave;res sauvages de Loz&egrave;re,</em> &eacute;voque-t-il, <em>sans doute l&#39;un des d&eacute;partements les moins impact&eacute;s au-dessus du Tarn.&quot;</em> Et, aussi, sans doute, l&#39;un des plus grands terrains de jeu en mati&egrave;re de cours d&#39;eau sauvages.&nbsp;

<figure class="image"> <img src="https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/6744ad8c38d380008928ecc7/article/image.jpg" alt=""> <figcaption> La couverture de ce second volet du travail de Matthieu Mercier sur les cours d&#39;eau c&eacute;venols * <strong>DR</strong> </figcaption> </figure>

Cet article est paru dans Objectif Gard (site web)

France 24 (site web réf.) - France24
30 novembre 2024 1480 mots
Elon Musk, grand inquisiteur d'une "chasse aux sorcières" sur X
https://www.facebook.com/FRANCE24

Elon Musk, habitué à s'attaquer nominativement à des individus sur X, s'en est pris à des fonctionnaires accusés d'être des "emplois fictifs". © Studio graphique France Médias Monde Sur... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
11 décembre 2024 561 mots
La fondation Mori Memorial publie ses rapports GPCI – 2024 et – GPCI centres financiers :
Business Wire

TOKYO, December 11, 2024--L’institut pour les stratégies urbaines de la fondation Mori Memorial, un organisme de recherche établi par Mori Building, le promoteur immobilier leader de Tokyo, a publié... Voir l'article

Le Journal du Grand Paris (site web)
mardi 19 novembre 2024 594 mots

Une immersion dans un Paris à 50°C proposée jusqu'à jeudi

Fabienne Proux

Climate Sense, la chambre climatique créée par l'institut Human adaptation, offre jusqu'à jeudi soir la possibilité de tester l'impact sur l'organisme d'une canicule à 50°C. Alors que le Conseil de Paris s'apprête à voter quatre plans pour préparer la Capitale aux conséquences du dérèglement climatique, la Ville invite à mettre à l'épreuve ses capacités physiques et cognitives au travers de ce démonstrateur unique en son genre.

Le contraste est saisissant entre la fraicheur extérieure, renforcée par l'humidité et le vent, et la chaleur à l'intérieur du Climate Sense, inventé par Human adaptation institut, un groupe de recherche et d'action spécialisé depuis 15 ans dans l'étude des capacités humaines d'adaptation face aux situations de changements et de crises. Si la température élevée fait du bien dans les premières minutes, elle devient vite pesante, voire inconfortable, d'autant plus en cas de marche accélérée ou d'exercice à vélo.

Climate Sense est une chambre climatique créée par l'institut Human adaptation qui reproduit les conditions réelles d'une ville à 50°C. © Human adaptation

C'est l'expérience que propose le démonstrateur que l'institut Human adaptation a positionné sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris jusqu'à jeudi 21 novembre au soir, soit pendant la durée du Conseil de Paris qui soumet au vote des élus parisiens quatre plans d'adaptation de la ville au changement climatique : plan local d'urbanisme bioclimatique (PLU-b), plan climat, stratégie de résilience et 2e plan parisien de santé environnementale. L'idée est de tester en conditions réelles « les impacts d'une température de 50°C sur nos capacités physiques et cognitives », a expliqué Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris, qui en a fait la douloureuse expérience en ressortant de la chambre climatique avec une migraine. « L'adaptation concerne aussi nos organismes », a ajouté l'élue, prévenant qu'il faut également se préparer à continuer à travailler, à vivre et se déplacer même pendant une canicule.

Protéger le mieux possible les populations vulnérables

D'ailleurs, Jérémy Roumian, directeur général d'Human adaptation institut, a reconnu que la majorité des gens qui testent le démonstrateur en « sortaient très impactés ». Le véhicule qui sillonne toute la France reproduit les conditions réelles d'une ville à 50°C et propose lors d'une session de 30 minutes plusieurs séries d'exercices (physiques, réflexion, habilité) pour simuler une journée d'activités.

« La majorité des gens qui testent le démonstrateur en sortent très impactés », recconnaît Jérémy Roumian, directeur général d'Human adaptation institut. ©Jgp

Trois étapes sont proposées par le démonstrateur dont une sur les capacités mentales en cas de pic de chaleur. © Jgp

L'objectif est de maîtriser les impacts sur nos comportements et de prendre des mesures pour les limiter. « L'adaptation comportementale consiste à savoir comment vivre dans des conditions exceptionnelles et adapter nos comportements en conséquence », explique Jérémy Roumian. Inutile d'attendre la hausse probable des températures, il convient d'agir dès aujourd'hui, car « nous n'allons pas vers un réchauffement progressif, mais vers des pics. C'est à ces variations fortes auxquelles nous ne sommes pas préparés », prévient Jérémy Roumian, qui travaille avec des entreprises du BTP, par exemple pour mettre en oeuvre des solutions d'atténuation des personnes travaillant en extérieur. La ville de Paris, qui mène plusieurs expériences immersives, dont la création d'un campus de la résilience avec les sapeurs-pompiers, étudie de son côté avec les opérateurs d'énergie et des télécommunications les actions à mener en cas de ruptures d'alimentation. Tout l'enjeu est de protéger le mieux possible les populations vulnérables et surtout ne pas se retrouver dans la situation des élus espagnols suite aux catastrophiques et meurtrières inondations d'octobre dernier.

Cet article est paru dans Le Journal du Grand Paris (site web)

Cirad (site web réf.) - Cirad
19 novembre 2024 1374 mots
Agriculture et biodiversité, je t’aime moi non plus
CIRAD

Une dizaine d’expertes et experts du Cirad ont participé à la COP16 Biodiversité qui s’est terminée le 2 novembre dernier. Ils et elles ont pu porter des messages clés... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
25 novembre 2024 447 mots
RÉSULTATS DE L'ÉTUDE DE LA FONDAZIONE MAIRE À LA COP29 À BAKU : LES HABITANTS DE L'AZERBAÏDJAN ET DU KAZAKHSTAN SONT CONSCIENTS DE L'URGENCE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
PR Newswire

RÉSULTATS DE L'ÉTUDE DE LA FONDAZIONE MAIRE À LA COP29 À BAKU : LES HABITANTS DE L'AZERBAÏDJAN ET DU KAZAKHSTAN SONT CONSCIENTS DE L'URGENCE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE PR... Voir l'article

La Tribune - Bordeaux (site web)
BUSINESS, jeudi 12 décembre 2024 - 06:12 UTC +01:00 925 mots

Les biocarburants d'Elyse Energy peinent à convaincre les Béarnais

Annelot Huijgen

Alors que l'enquête publique démarre début 2025, des associations estiment que le caractère écologique du projet de la startup lyonnaise Elyse Energy de transformer des arbres en carburant pour avions et bateaux n'est pas démontré. Ils manifestent à nouveau ce jeudi.

Beaucoup de questions et toujours trop peu de réponses. C'est l'avis du collectif Forêts Vivantes Pyrénées, anciennement « Touche Pas à Ma Forêt - Pour le Climat » et regroupant 65 organisations environnementales et paysannes opposés au projet E-CHO d'Elyse Energy, prévu sur le bassin industriel de Lacq, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Elles organisent ce jeudi 12 décembre une nouvelle mobilisation lors de la réunion du comité de suivi sur le projet de la startup lyonnaise. Elle compte construire une méga-usine sur l'ancienne friche industrielle de Pechiney afin de transformer de la biomasse en carburants durables - du kérosène pour l'aviation et du méthanol pour le transport maritime - ainsi que des produits pour l'industrie chimique.

Lire aussiCarburants durables : Elyse Energy lève 120 millions pour produire du e-méthanol

Un projet chiffré à 2 milliards d'euros, annoncé par le président de la République en personne, et qui a été accueilli à bras ouverts par les pouvoirs publics locaux, tablant sur 800 emplois directs et indirects. Or, si l'argument écologique a convaincu l'Etat, qui a promis 200 millions d'euros d'aides et a également participé à la récente levée de fonds de 120 millions d'euros via Bpifrance, les interrogations sur l'impact environnemental du projet demeurent en revanche chez les opposants.

10.000 hectares par an

Outre l'importante consommation d'eau prévue, le collectif alerte, de réunion publique en réunion publique, sur la perspective de voir disparaitre les forêts dans un rayon de 200 kilomètres autour de l'usine, dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Landes. Les besoins sont en effet évalués à 300.000 tonnes de bois par an, soit l'équivalent de 10.000 hectares.

« Malgré la concertation publique en cours nous n'avons toujours pas eu de bilan carbone ni de détails sur le plan d'approvisionnement de la biomasse, expose Jacques Descargues, porte-parole du collectif. Les deux données sont fondamentales, car, d'une part, la faisabilité économique du projet dépend de l'obtention de crédits carbone. D'autre part, la disponibilité de la ressource est incertaine, car la demande de biomasse augmente fortement alors que la forêt n'est pas inépuisable et est affaiblie par une hausse de la mortalité des arbres de 80 % en dix ans d'après l'IGN en raison du changement climatique », détaille-t-il

Lire aussiCarburants durables : quand la Nouvelle-Aquitaine se met en route

Et cet ancien secrétaire général de l'ONF doute de pouvoir obtenir des réponses lors du comité de suivi : « il n'y a pas de vrai débat. Depuis le début c'est Elyse Energy qui est seul à la manoeuvre. Puisque l'aviation ne souhaite pas réduire le trafic, l'on essaie par tous les moyens de décarboner cette industrie, quitte à croire en des technologies qui ne sont pas encore abouties comme c'est le cas à Lacq, même si cela fait, de plus, courir un risque sanitaire à la population », ajoute-t-il, déplorant l'absence d'oreille attentive des pouvoirs publics.

Des opinions contradictoires sur E-CHO, il y en a pourtant, telle que l'étude de Biofuelwatch. Cette ONG étudie tous les projets de biocarburants dans le monde et souligne notamment le fait que « toutes les tentatives passées visant à produire des carburants liquides pour le transport (..) à partir de bois ont échoué » et que « le-méthanol n'a jusqu'à présent été produit à grande échelle nulle part dans le monde ». L'ONG, qui chiffre les besoins annuels de l'usine d'Elyse Energy plutôt « à au moins 500.000 tonnes », souligne que « les financement privés et publics importants ne garantiront pas à eux seuls la réussite du projet ».

Loi de protection de la forêt

Alors que la dernière phase, celle de l'enquête publique, démarre en 2025 en vue d'une inauguration espérée par Elyse Energy en 2029 (contre 2028 initialement), le collectif Forêts Vivantes Pyrénées demande un moratoire sur tous les projets industriels ainsi qu'une « loi de protection de la forêt qui suivra les recommandations de l'Académie des sciences, en établissant un ordre des priorités pour l'utilisation de la biomasse forestière ». Car les associations alertent sur le manque de vision d'ensemble, au niveau local comme national, sur la biomasse, ressource de plus en plus convoitée.

Lire aussiDans le Limousin, la forêt mise sous pression par la transition énergétique

Dans la région, citons la récente mise en route de la première bioraffinerie à Tartas (Landes), produisant du bioéthanol à partir de pins, ainsi que cette autre usine en projet près de Pau, à Garlin. Porté par la startup Miraïa, elle devrait, à partir de 2026, produire du biochar (charbon végétal), de la biohuile pour du chauffage et de l'électricité. Ses besoins en bois sont évalués à 135.000 tonnes par an, promis par le plus grand groupe forestier national, Alliance Forêt Bois, déjà partenaire d'Elyse Energy.

«Lorsqu'on abat, comme le feraient Elyse et Miraïa, des milliers d'hectares d'arbres année après année, on perd les nombreux services environnementaux que rend la forêt, formidable puits de carbone. De plus, on met en péril les filières traditionnelles récoltant le bois pour des usages essentiels (bois d'oeuvre, papier...) dont la demande est également en hausse. Surtout, de tels volumes ne peuvent se faire sans coupe rase et on s'orienterait donc vers un modèle de production semblable à l'agriculture. Il n'est pas trop tard pour changer d'avis », veut croire Jacques Descargues.

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Cet article est paru dans La Tribune - Bordeaux (site web)

Ouest-France (site web)
economie, mercredi 20 novembre 2024 - 07:30 UTC 2101 mots

Emmanuelle Wargon : «Il faut être le plus vigilant possible sur le prix de l’électricité»

André THOMAS.

Emmanuelle Wargon, ancienne ministre du Logement et actuelle présidente de la Commission de régulation de l’énergie (Cre), estime que le prix de l’électricité doit rester raisonnable. Il ne faut pas dissuader les changements d’usages - voitures électriques, chauffage - nécessaires à la décarbonation du pays. La Cre appelle à une fiscalité modérée et à une reconduction du populaire Tarif réglementé de vente d’électricité (TRVE). L’Autorité de la concurrence prône, elle, sa suppression.

Emmanuelle Wargon, ancienne ministre du Logement dans le gouvernement Castex, est présidente de la Commission de régulation de l’énergie (Cre), le gendarme de l’énergie en France. C’est la Cre qui instruit des pans entiers du marché de l’énergie en France, qui élabore les propositions de tarifs réglementés de l’électricité et du gaz, qui examine les besoins d’investissements des réseaux de distribution et fixe leurs tarifs d’utilisation. Emmanuelle Wargon revient, pour Ouest-France , sur les principaux dossiers du moment.

La Commission de régulation de l’énergie, que vous présidez, préconise la reconduction du Tarif régulé de vente de l’électricité (TRVE), auquel souscrivent 59 % des particuliers. Pourquoi faut-il reconduire ce tarif ? L’Autorité de la concurrence appelle, de son côté, à le supprimer, parce qu’il ne serait ni le plus fiable, ni le plus bas...

Nous considérons que le TRVE a de nombreux points positifs. Le premier d’entre eux est qu’il lisse la facture d’électricité dans le temps, en évitant les à-coups du marché, puisque la partie « électrons » est calculée sur deux ans. Cela n’existerait pas sans les TRVE. Il en est de même pour la formule heures pleines-heures creuses, qui permet à la fois un gain de pouvoir d’achat au consommateur et apporte de la flexibilité au système électrique.

Enfin, le TRVE est un repère. Il apporte de la confiance dans le marché électrique, ce qui va être particulièrement utile avec la fin, en 2026, de l’Arenh (N.D.L.R. : Accès régulé au nucléaire historique, selon lequel EDF doit vendre à bas prix un tiers de sa production nucléaire à ses concurrents). Nous n’avons en effet pas tout à fait le même avis que l’Autorité de la concurrence.

Les TRVE sont censés être provisoires. Mais ne sont-ils pas menacés, puisque l’Union européenne a déjà libéralisé le marché de l’électricité, en 2007?

Juridiquement, le gouvernement doit faire un rapport à la Commission européenne sur la base des avis de la Commission de régulation de l’énergie et de l’Autorité de la concurrence, pour que la Commission européenne se prononce pour une nouvelle durée de cinq ans. La France n’est pas le seul pays à disposer de tarifs réglementés, il y en a notamment en Belgique, en Italie. On n’a pas une très grande inquiétude sur le sujet. Néanmoins, il faut apporter des arguments pour défendre le TRVE devant la Commission européenne.

La Cre est favorable au TRVE mais, pour autant, le tarif bleu résidentiel est actuellement à 210 le mégawattheure alors qu’il était à 120 en 2019. Même s’il doit baisser prochainement, la hausse reste forte…

Le prix de l’électricité a augmenté en 2022 et 2023 avec la guerre en Ukraine et la baisse de production d’EDF du fait des problèmes de corrosion des centrales. Le TRVE, par son mécanisme de lissage, augmente ou baisse moins vite que le prix du marché. Le calcul que nous ferons pour l’évolution du TRVE en février aboutira à une baisse de la part « électricité », mais son ampleur sur la facture finale dépendra aussi de l’évolution des taxes qui sera décidée, sachant que le gouvernement s’est engagé à ce que cette baisse soit d’au moins 9 %. Il est exact que les prix du marché de gros pour des achats dans les prochaines années restent plus élevés qu’avant la crise. C’est donc le cas, aussi, pour le TRVE comme pour les offres des distributeurs alternatifs. Il est vrai que les offres de marché sont actuellement moins chères que le TRVE, puisqu’elles incorporent déjà la baisse des prix. Le TRVE se réalignera en février.

Fin 2025, ce sera la fin de l’Arenh, à 42 € le mégawattheure, sur lequel est en partie calculé le TRVE. Cela signifie-t-il qu’ensuite, le TRVE sera plus volatil que jusqu’à présent ?

La fin de l’Arenh est un bouleversement et c’est l’une des raisons qui plaident en faveur du maintien du TRVE, qui est un élément de stabilité. Il est exact que l’Arenh est l’une des données du calcul du TRVE, avec d’autres prenant en compte le marché de gros. Comme nous l’avons déterminé dès 2023, à compter du 1 er janvier 2026, toute la part du TRVE liée au coût de l’électricité sera basée sur les prix de marché. Du fait du système de lissage sur deux ans, cela ne devrait pas aboutir à une évolution trop forte. Mais nous n’avons pas encore les prix des marchés de gros de 2025. Il est donc trop tôt pour évaluer l’évolution qui interviendra en février 2026.

Vous avez lancé la concertation pour la réévaluation du « tarif d’utilisation du réseau public d’électricité », le Turpe, qui entrera en vigueur en août prochain. C’est lui qui doit financer les 200 milliards nécessaires aux réseaux électriques dans les quinze prochaines années. Faut-il s’attendre à un impact fort sur la facture du consommateur ?

Nous examinons les demandes des gestionnaires des réseaux, Enedis et RTE, qu’il s’agisse de financer leurs projets d’investissements, d’étudier leurs dépenses de fonctionnement ou de leur rémunération. Notre mission est de parvenir au tarif le plus ajusté possible, pour limiter la hausse pour le consommateur.

Ce tarif augmentera en 2025, parce qu’il faut financer le raccordement des énergies renouvelables, renforcer le réseau et l’adapter au changement climatique. On a vu que c’est nécessaire avec les tempêtes que nous avons subies. Cette hausse viendra dans un sens contraire, donc, à la baisse du TRVE. Le montant n’est pas arrêté, car nous n’avons pas fini nos travaux. Mais l’ordre de grandeur, c’est une hausse du Turpe d’environ 10 %, qui se traduira par une hausse de la facture finale pour le consommateur qui pourrait être de 2 à 3 %. À l’inverse, comme je vous l’ai indiqué, la part de l’électricité à proprement parler, va baisser en février 2025, pour les consommateurs au TRVE, et a déjà baissé depuis plusieurs mois pour les clients en offre de marché.

Le gouvernement a publié récemment la carte des zones d’implantation des éoliennes en mer. Elle imposera d’éloigner fortement les prochains champs des côtes, ce qui imposera de recourir à des éoliennes flottantes, qui reviennent plus cher. Cela vous inquiète-t-il ?

L’électricité des éoliennes offshore posées est la plus compétitive des énergies renouvelables. Les éoliennes flottantes sont au début de leur développement, donc on peut imaginer que leur coût va baisser. Ensuite, il y a le coût du raccordement, qui renchérit à mesure que l’on s’éloigne, en effet. Mais il est nécessaire, aussi, de trouver un compromis avec toutes les parties prenantes.

À partir du moment où l’on veut sérieusement réduire les émissions de CO2, en raison des catastrophes climatiques que nous avons sous les yeux, il faut procéder à l’électrification des usages, dont plus de voitures électriques, plus de pompes à chaleur. Cela requiert plus d’électricité, donc plus de renouvelables et plus de nucléaire. L’éolien en mer est un moyen puissant de développer cette production. Il faut un équilibre entre l’éolien posé et l’éolien flottant. Il faut des compromis et le coût ne peut pas être le seul critère de choix.

L’électricité n’est pas le seul vecteur énergétique pour réussir la décarbonation, mais c’est le principal. Or elle ne cesse de renchérir. La consommation électrique de la France a d’ailleurs baissé en 2023, ce qui n’était pas prévu. Ne risque-t-on pas de décourager les consommateurs ?

Il faut être le plus vigilant possible sur le prix de l’électricité. C’est pour cela que sur le financement du réseau, nous travaillons avec les gestionnaires pour trouver le prix le plus ajusté possible. Sur la partie marché, c’est le développement des moyens de production qui permettra d’avoir une électricité plus abondante, donc moins chère. Le travail sur les heures creuses, si elles sont bien placées dans la journée, permettra à tous ceux qui le pourront d’avoir accès à une électricité moins chère. Il faut, enfin, qu’on n’ait pas un alourdissement trop fort de la fiscalité.

Précisément, le gouvernement n’exclut pas de remonter l’accise sur l’électricité au-delà de ce qu’elle était avant le bouclier énergétique. C’est trop ?

La Cre considère que la remonter au niveau auquel elle était avant la mise en place du bouclier permettrait au consommateur de bénéficier d’une vraie baisse en 2025 pour les consommateurs qui sont au TRVE, tout en absorbant la hausse du Turpe. Et pour ceux qui ne sont pas au TRVE, qui ont déjà bénéficié de la baisse, la hausse serait modérée. Aller au-delà, c’est risquer de ne pas envoyer un bon signal au consommateur. Cependant, les choix fiscaux n’appartiennent pas à la Cre, mais au gouvernement et au Parlement.

Le nouveau gouvernement semble, comme le précédent, vouloir fonder sa programmation de l’énergie sur un décret seulement, faute de disposer d’une majorité pour faire passer une loi. N’est-ce pas trop fragile juridiquement, notamment pour le nucléaire ?

Sur le nucléaire, une loi spécifique a déjà été adoptée. Ce qui me paraît surtout important c’est d’avoir une PPE. Sans PPE, nous entrerions dans une période où, faute d’objectifs quantifiés, nous ne pourrions plus passer d’appel d’offres pour poursuivre le développement des énergies renouvelables. Nous serions dans une forme de vide juridique. Et, par ailleurs, nous avons besoin d’une vision claire sur notre évolution énergétique. Procéder seulement par décret n’empêchera pas d’avoir un débat parlementaire sur cette politique si c’est souhaité.

Le consommateur moyen adhère-t-il, selon vous, à la transition énergétique et à ce qu’elle implique financièrement ?

Je suis très sensible au fait qu’il faut, à l’aide d’une politique stable, accompagner les consommateurs, soutenir la demande, soutenir les changements de comportement. Quand j’étais ministre du Logement, j’ai lancé MaPrimeRénov’, qui a ensuite été beaucoup modifiée, parfois de façon contradictoire. Le changement doit être facile technologiquement, techniquement et financièrement. C’est vrai pour la voiture électrique, pour l’électrification et la rénovation des bâtiments, ainsi que les gaz renouvelables. On a besoin d’une lisibilité pour le consommateur, qui doit avoir confiance dans le nouveau système.

La stabilité dans les aides à la transition énergétique est remise en cause dans le projet de loi de finances…

Pour ce qui relève de la Cre, nous faisons des hypothèses pour le dimensionnement des réseaux électriques qui sont fondées sur la programmation de l’énergie du gouvernement. Il faut ensuite que la consommation comme la production d’électricité suivent.

Vous avez obtenu récemment que des fournisseurs d’électricité s’engagent à certaines règles de conduite. Il y a encore des progrès à faire ?

Nous avons en effet lancé il y a un an un chantier de protection du consommateur, en espérant que ces dispositions soient incluses dans un projet de loi qui n’a, finalement, pas pu être présenté au Parlement par l’ancien gouvernement. Nous sommes persuadés que pour que le consommateur s’y retrouve, il faut qu’il comprenne sa facture, les éventuelles régularisations, qu’il puisse changer de fournisseur facilement. Nous souhaitons également améliorer la manière dont les fournisseurs se couvrent sur les marchés et donc, éviter des changements de prix brutaux aux consommateurs en offres de marché. Tout cela est utile pour développer les usages de l’électricité.

Si aucune grande loi sur l’énergie ne pouvait être adoptée à l’Assemblée, pensez-vous que ces dispositions seules pourraient trouver une majorité ?

C’est ce qu’il nous semble en effet.

Ouest-France (site web)
gaming, jeudi 28 novembre 2024 - 11:19 UTC 1832 mots

ENTRETIEN. « Entre 350 et 400 millions de Monopoly ont été vendus dans le monde depuis 1935 »

Recueilli par Cyril PETIT.

À la veille du Black Friday et à l’approche des fêtes de Noël, le directeur France d’Hasbro, Benjamin Mathieu, détaille les jeux et jouets de sa collection qui, selon lui, vont séduire les consommateurs. Il revient aussi sur le succès des jeux de société (Cluedo, La Bonne Paie, Qui est-ce ? Docteur Maboul) qui attirent toujours car les règles en sont connues. Le plus célèbre, le Monopoly, aura 90 ans l’an prochain et une soixantaine de déclinaisons existent en France.

« Le marché du jeu et du jouet en France, c’est 4 milliards d’euros par an. Il reste stable », explique Benjamin Mathieu, directeur France d’Hasbro, l’un des principaux acteurs du secteur avec Lego, Playmobil ou Mattel. À un mois de Noël, avec Pierre-François Periquet, responsable marques et communication chez Hasbro, il détaille les évolutions du secteur et ce qui, selon lui, va séduire les enfants dans les marques de son entreprise, américaine. Parmi les valeurs sûres : les jeux de société. « Les gens vont en magasin pour vivre, voir, toucher et sentir les jeux. C’est un besoin physique », dit le responsable.

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À quoi ressemblera le marché du jeu et du jouet à Noël selon vous ?

Benjamin Mathieu, directeur France d’Hasbro. J’anticipe un marché stable. Mais la période de consommation est plus dense avec des achats plus tardifs. Le Black Friday, ce vendredi, a décalé la consommation plus près de Noël. Une grosse partie de nos affaires se jouent sur trois ou quatre semaines avec des achats en magasin au dernier moment.

Et pour Hasbro ?

BM. Noël représente la moitié de la vente de jouets annuels, même si cette part baisse au global. Plus de 6 millions de colis (jeux et jouets) sont traités à l’année dans notre entrepôt de Creutzwald en Moselle, dont presque la moitié sur la période de Noël.

Qui sont les acteurs du jeu et jouet en France ?

BM.Hasbro pèse 4 % du marché, nous sommes dans le Top 5 sur un volume équivalent à Mattel. Le plus gros, Lego, réalise 10 à 12 %. La licence Pokémon continue à grossir. Et il y a une centaine de petits acteurs. C’est super pour le marché que des gens arrivent avec plein d’idées.

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Quelle est la spécificité du marché français ?

BM.Le marché en France, c’est 4 milliards d’euros par an. Il reste stable. Il y a trois grands acteurs de vente : le commerce en ligne (23 %), la grande distribution (23 %) et les spécialistes (45 %). Ce poids des spécialistes est une spécificité et tire la croissance. Les gens vont en magasin pour vivre, voir, toucher et sentir les jeux. C’est un besoin physique. Un Français sur deux achète au moins un jeu ou jouet par an ; il va 2,3 fois en magasin par an ; il dépense 20 € par visite, contre 24 l’an passé. On dépense donc moins.

Quelle est l’évolution du prix des jeux et jouets ?

BM.Le marché est stable en valeur. Chez Hasbro, on n’a pas eu de hausse de tarif depuis deux ans, et même plutôt des baisses.

Pierre-François Periquet, responsable marques et communication Hasbro France.  Les évolutions sont faibles sur les grands classiques. On trouve aujourd’hui le Monopoly à 15 ou 16 €. Le gros volume de vente permet de tenir ces prix. Ce qui n’est pas le cas sur d’autres jeux à plus petits tirages, où on peut atteindre 35 à 40 €.

Où sont produits vos jeux et comment être responsable vis-à-vis du changement climatique ?

BM.On fabriquait en Irlande jusqu’à peu, mais les coûts financiers et environnementaux avec l’acheminement des matières premières ont augmenté. Aujourd’hui, nous pensons qu’il est plus sûr et plus écologique de produire en Chine en fixant un cahier des charges très strict à nos fournisseurs. Et puis il y a les coûts : on ne peut pas avoir des jouets et jeux à prix abordable s’ils coûtent deux fois plus cher à produire. Notre objectif est de vendre le mieux possible au meilleur coût et avec moins d’impact. On a aussi des jeux avec des papiers écoresponsables et des machines alimentées par le solaire pour des petites séries. On a moins de plastique dans les boîtes, moins d’emballages. On veut encore avancer.

Qu’est-ce qui, selon vous, va marcher parmi vos produits à Noël ?

BM. Le jeu est assez particulier puisque ce sont des phénomènes de mode sur des marques qui durent et qu’on fait évoluer. Chez Hasbro, nous avons beaucoup de marques fortes. Le premier succès prévisible, c’est Furby Furblets, nos petites peluches interactives. Ça a été la première référence vendue à Noël dernier. Ensuite, on attend aussi de fortes ventes sur la pâte à modeler Play-Doh. C’est un loisir partagé entre les parents et l’enfant. C’est la créativité, c’est l’artistique, c’est la motricité. Et derrière lui aussi, la possibilité d’avoir un jeu de rôle. Et de s’affilier a des métiers qui existent, c’est le cas avec le scooter à pizza qui cartonne en cette fin d’année.

D’autres prévisions ?

BM et PFP. Troisième succès prévu : Beyblade X, une nouvelle génération de combats de toupies avec un rail d’accélération. C’est l’ébullition dans les entrepôts et les magasins. Ça existe depuis vingt-cinq ans : il y a des parents qui ont joué et qui jouent aujourd’hui avec leurs enfants. On arrive à un jouet mature. Là, on est à la quatrième génération. Et autre tendance : le nouveau Monopoly Harry Potter, dans la famille des indémodables jeux de société.

Les jeux de société continuent donc à attirer ?

BM.Oui, c’est le cas chez nous par exemple de Monopoly, La Bonne Paie, Puissance 4, Cluedo, Docteur Maboul… Ce sont des marques iconiques, patrimoniales, qui ont un taux de notoriété très fort et qui fonctionnent chaque année. Les parents s’y retrouvent et les plus jeunes aiment aussi y voir les licences qu’ils aiment ; et tous attendent aussi de découvrir des nouvelles façons de jouer. Par définition, les jeux de plateaux se jouent à plusieurs de tous âges et réunissent les familles. Ça permet aux parents de passer du temps avec leurs enfants.

Sont-ils un remède aux écrans ?

BM.Ce n’est pas un « remède » que nous proposons ; c’est un choix des consommateurs. C’est aussi une résonance de l’enfance chez les plus âgés. Depuis quinze ans, les adultes rejouent de plus en plus et s’affranchissent du regard des autres.

Et puis, on connaît les règles ?

BM.Oui, la facilité de rentrer dans le jeu est grandement aidée par le fait qu’on en connaisse déjà les règles. On va au plus simple, on gagne du temps. On peut ainsi découvrir de nouvelles mécaniques de jeux mais en restant dans la marque.

Le Monopoly aura 90 ans en 2025. Combien de versions existent aujourd’hui ?

PFP. Plus de 300 à l’international. Et une soixantaine est active en France. Le dernier en date est la version Harry Potter. Il était attendu et devrait être en rupture en fin d’année, avec près de 40 000 pièces.

BM.Cet exemple montre le poids de la licence, qui représente 26 % aujourd’hui du chiffre d’affaires du jouet en France et qui croit.

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Combien de Monopoly se vendent chaque année ?

BM.500 000 environ en France. Les grandes années on approche le million : ça a été le cas quand on a sorti le Monopoly Tricheurs. Dans le monde, entre 350 et 400 millions d’exemplaires ont été vendus depuis 1935. On estime le nombre de joueurs à un milliard.

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Comment sont choisies les villes qui ont leur Monopoly ?

BM.C’est notre partenaire Winning Moves qui travaille dessus. Parmi les critères, il y a le potentiel touristique de la ville, sa notoriété ou encore le bassin de population. En général, on est sur 5 000 à 10 000 exemplaires pour les villes, mais il y a aussi les régions, les parcs d’attractions, les musées. On a une centaine de propositions par an venues de consommateurs, une trentaine aboutit.

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Cluedo est aussi une marque forte…

PFP. Comme Monopoly, Cluedo est assez puissante pour générer elle-même de nouvelles façons de jouer et des déclinaisons. Y compris des produits dérivés. On peut par exemple faire des escape games Cluedo, mais il ne faut pas trahir les consommateurs, sinon ils nous le reprochent.

BM.Docteur Maboul pourrait aussi faire partie des franchises car c’est une marque très puissante avec son iconographie et son principe uniques. Le jeu fêtera ses 60 ans en 2025 et on prépare une nouvelle version. On a déjà ajouté dans l’histoire de nouvelles maladies, de nouveaux traitements. Il y a eu la version vétérinaire…

Le Qui est-ce ? a été critiqué car il ne ressemblait pas à la société…

BM.Oui, car le jeu était bugué. En général, vous choisissiez un personnage de votre sexe. Et comme il y avait plus de garçons que de filles, c’était déséquilibré. Aujourd’hui, il est égalitaire ; et les différentes couleurs de peaux et physiques sont représentées. Nous voulons faire coïncider les jeux avec la vraie vie. Autre exemple : à la Bonne paie, il y a quinze ans, vous aviez des courriers pour les factures. Ça a été des e-mails, maintenant ce sont des notifications téléphone.

Comment évoluent les joueurs ?

PFP. Les kidultes, au-delà de 12 ans, représentent 28,5 % des ventes de jouets en France et ce chiffre augmente. Les jeux pour seniors se développent aussi. On voit aussi que les figurines et jeux de mimétisme ou déguisements durent moins longtemps : avant, ça allait de 3-4 ans à 8-9 ans, maintenant, dès 6-7 ans, les enfants se dirigent vers d’autres jeux : de plateaux ou électroniques.

Le jeu vidéo représente une grosse concurrence ?

PFP. Oui, mais c’est aussi une inspiration puisqu’il y a des marques très fortes qu’on transforme. Par exemple, on a vendu 100 000 pièces à l’année du Monopoly Fortnite. Le public veut prolonger sur un jeu de plateau l’expérience de l’écran.

À quoi ressemblera le jeu dans quinze ans ?

BM. Il va se digitaliser, s’internationaliser : on aura moins de frontières dans la façon de jouer. Les joueurs seront sûrement plus âgés et le produit physique ne va pas disparaître, comme pour le livre ou le disque.

AFP - Infos Françaises
dimanche 24 novembre 2024 - 20:27:51 UTC 751 mots
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25 novembre 2024 - AFP - Infos Economiques

COP29: une nouvelle réalité politique derrière la "nouvelle ère" de la finance climatique

Bakou, 24 nov 2024 (AFP) - La promesse des pays riches à la COP29 de débloquer 300 milliards de dollars par an de finance climatique pour les pays pauvres a suscité leur colère, mais elle témoigne également d'une évolution des réalités politiques mondiales.

Les deux semaines marathon de la COP à Bakou se sont ouvertes quelques jours après l'élection à la présidentielle américaine de Donald Trump, qui affiche son scepticisme aussi bien sur la question du climat que celle de l'aide internationale.

En début d'année, des élections en Allemagne, Canada et Australie pourraient être remportées par des conservateurs, traditionnellement plus réticents en matière de politique environnementale.

A l'exception du Royaume-Uni dont le nouveau gouvernement travailliste a mis le climat en haut de son agenda, dans la majeure partie des pays occidentaux, l'inflation et les conséquences budgétaires de l'invasion russe de l'Ukraine ont eu raison de mesures pro-climat ambitieuses.

A la COP29, l'Allemagne et l'Union européenne ont maintenu leur rang de défenseur du climat, mais ont insisté sur la nécessité d'une nouvelle approche quant à l'aide financière attendue de la part des pollueurs historiques pour les pays les plus pauvres.

"Nous ne devons pas nous faire d'illusion: nous faisons face à de grands défis géopolitique", a lancé le négociateur de l'Union européenne, Wopke Hoesktra, aux délégués à la séance de clôture de la COP dimanche.

Mais il a promis que l'Europe serait au rendez-vous, saluant la COP29 comme "le début d'une nouvelle ère" pour la finance climatique.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, membre des Verts, a aussi appelé à une certaine flexibilité: L'Europe doit "assumer ses responsabilités, mais sans faire de promesses qu'elle ne peut pas tenir".

Du point de vue des militants écologistes, la finance climatique est un devoir, pas un choix, pour les nations les plus riches dont les émissions de gaz à effet de serre pendant des décennies ont provoqué une crise qui frappe de plein fouet les plus pauvres et vulnérables.

L'année 2024 est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée. Depuis la COP29, des tempêtes meurtrières ont frappé les Philippines et le Honduras, et l'Equateur a déclaré l'urgence nationale en raison de la sécheresse et les feux de forêt.

- "comptabilité créative" -

La promesse des pollueurs historiques de débloquer 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour soutenir la transition énergétique et l'adaptation au changement climatique des pays en développement est un pas par rapport au précédent engagement de 100 milliards de dollars par an, mais tous reconnaissent que cela ne suffit pas.

L'accord conclu à la COP29 fait aussi mention d'un objectif global de financements climat, toutes sources confondues, de 1.300 milliards de dollars.

Mais sur la seule enveloppe de 300 milliards de dollars, certains militants se montrent sceptiques.

"C'est, d'une certaine façon, également une promesse creuse", estime Mariana Paoli de l'ONG Christian Aid.

Pour elle, cet objectif relève de la "comptabilité créative", regrettant l'absence de clarté sur la part qui proviendra de fonds publics et de subventions plutôt que de prêts.

- Le rôle des banques multinationales -

L'accord de Bakou prévoit également que, désormais, les financements climatiques des pays non développés accordés via des banques multilatérales de développement pourront être comptabilisées dans l'objectif des 300 milliards.

Le texte précise que les contributions financières restent "volontaires": la Chine, premier pollueur au monde, refuse d'être soumise aux mêmes exigences que les pays développés au nom de leur responsabilité historique.

Dans un communiqué conjoint publié pendant la COP29, les banques multilatérales de développement -au sein du groupe de la Banque mondiale basé à Washington mais qui comprennent aussi la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures basée à Pékin-, ont estimé qu'elles pourraient financer 120 milliards de dollars par an pour le climat et mobiliser 65 milliards de dollars du secteur privé d'ici 2030.

Melanie Robinson, directrice du programme climat du World Resources Institute, justifie ce recours aux banques multilatérales de développement, en raison de la quantité de capital qu'elles peuvent mobiliser et les outils dont elles disposent.

"Elles sont le moyen le plus efficace pour transformer chaque dollar de financement en impact sur le terrain", estime-t-elle.

Et elle regarde déjà en direction de la COP30 qui se tiendra l'an prochain au Brésil, encouragée par une initiative brésilienne lors du dernier G20 à Rio en vue de réformer les institutions financières pour y intégrer les préoccupations climatiques.

"Il y a vraiment une bien plus grande opportunité pour nous: changer l'ensemble du système financier".

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Les dirigeants d'entreprise voient des complications dans une plus grande démocratie des fonds : Ross Kerber

((Traduction automatisée par Reuters, veuillez consulter la clause de non-responsabilité https://bit.ly/rtrsauto)) (Les opinions exprimées ici sont celles de l'auteur, chroniqueur pour Reuters. Cette chronique fait partie... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
mardi 19 novembre 2024 - 08:37:51 UTC 742 mots
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19 novembre 2024 - AFP - Infos Economiques

Après le G20, les négociations de la COP29 entrent dans le dur

Bakou, 19 nov 2024 (AFP) - Les participants de la conférence sur le climat de l'ONU (COP29) notent mardi les avancées générales sur la finance climatique pour les pays en développement contenues dans la déclaration du G20 à Rio, mais préviennent que le plus dur reste à accomplir à Bakou.

D'autant que, le communiqué de Rio s'accompagne d'un silence des 20 puissances sur la sortie des énergies fossiles, une formulation arrachée à la COP28 de Dubaï mais qui n'a pas été reprise, ce qui sème la consternation parmi les ONG.

- "Ordre de marche"-

Les dirigeants du G20 n'ont pas annoncé de percée mais semblé signaler leur volonté d'un accord à Bakou d'ici la fin de la COP29, vendredi, tout en se gardant d'entrer dans les détails des négociations.

"Les délégations du G20 ont désormais leur ordre de marche ici à Bakou, où nous avons urgemment besoin que tous les pays cessent les postures et convergent rapidement vers un terrain d'entente", a réagi mardi le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.

Dans leurs déclarations, les dirigeants appellent à "augmenter les financements et les investissements publics et privés en faveur du climat dans les pays en développement", et plusieurs paragraphes évoquent le besoin de doper les financements privés et multilatéraux vers le monde en développement.

"Nous reconnaissons le besoin de catalyser et augmenter les investissements de toutes les sources et canaux financiers pour combler le fossé de financement pour la transition énergétique dans le monde, en particulier dans les pays en développement", ajoute le G20.

La déclaration esquisse aussi l'idée d'une taxe sur les super-riches. Une idée saluée par de nombreuses ONG, qui y voient la signature du président brésilien Lula.

Le président du groupe de négociations représentant la plupart des pays en développement (G77+Chine), le diplomate ougandais Adonia Ayebare, a salué à Bakou auprès de l'AFP le fait que le G20 reconnaît "le besoin d'augmenter la finance climatique" pour la porter "de milliards à des milliers de milliards provenant de toutes les sources", une autre phrase du texte de Rio.

Des économistes mandatés par l'ONU estiment à 1.000 milliards par an le besoin d'aide climatique extérieure des pays en développement.

Mais le diplomate ougandais regrette que le communiqué ne précise pas qui mettra la main à la poche et se contente d'écrire que l'argent devra venir "de toutes les sources", au lieu de pointer spécifiquement les financements publics - l'un des points de blocage à Bakou.

"Nous avons demandé clairement que cela vienne de sources publiques, sous la forme de prêts à taux préférentiels ou de subventions", dit Adonia Ayebare, tout en considérant quand même le communiqué du G20 comme "une bonne brique" pour construire un accord d'ici la fin de la COP29, vendredi.

"Nous avions besoin d'un signal fort de la part du G20, et nous l'avons eu sur le plan financier", analyse Mohamed Adow, du centre de réflexion Powershift Africa.

Mais d'autres sont plus circonspects sur l'impact concret à la COP29, car le coeur des tractations (le chiffre, la contribution de pays comme la Chine) n'est pas abordé par le G20.

"Nous attendions une impulsion, nos attentes étaient peut-être trop élevées", confie à l'AFP un négociateur européen haut placé qui, comme toute la COP, a débuté sa journée mardi en scrutant à la loupe chaque paragraphe des 22 pages de la déclaration du G20.

Le G20 "a encore refilé la patate chaude à la COP", regrette Friederike Röder, de l'ONG Global Citizen. "Le Brésil a joué le jeu à fond; le G20, lui, n'a pas su suivre."

- Recul sur les fossiles -

"Les dirigeants du G20 n'ont pas envoyé les signaux politiques nécessaires de Rio à Bakou", a réagi Rebecca Thissen, de l'immense réseau d'ONG Climate Action Network.

Le G20 se contente d'écrire sur les négociations financières de la COP29 : "Nous attendons un succès pour le nouvel objectif quantifié collectif à Bakou".

"Le silence sur le nouvel objectif de financement de la lutte contre le changement climatique et le mutisme sur l'élimination progressive des combustibles fossiles sont inacceptables de la part des plus grandes économies et des plus grands émetteurs", ajoute Rebecca Thissen.

"Les dirigeants mondiaux réunis au sommet du G20 ont fait preuve d'un manque flagrant de leadership, négligeant de réaffirmer leur engagement à abandonner les combustibles fossiles - un pivot essentiel de l'action climatique mondiale", a réagi Harjeet Singh, de l'initiative pour un traité de non-prolifération des fossiles.

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
18 novembre 2024 637 mots
L'Azerbaïdjan, hôte du sommet, avertit que la COP29 ne peut réussir sans l'impulsion du G20
Zonebourse

L'Azerbaïdjan, hôte du sommet, avertit que la COP29 ne peut réussir sans l'impulsion du G20 Le 18 novembre 2024 à 15:04 Partager Les dirigeants des plus grandes économies... Voir l'article

Radio France Internationale (français) (site web réf.) - RFI - Radio France Internationale
11 décembre 2024 597 mots
Reportage international - L'Azerbaïdjan se rapproche des Outre-mer français, accroissant les tensions diplomatiques avec Paris

L'Azerbaïdjan a profité de l’accueil de la COP29 dans sa capitale en novembre pour se rapprocher un peu plus des Outre-mer français. Dans un contexte de tensions diplomatiques... Voir l'article

Le Parisien (site web)
Edition principale
samedi 30 novembre 2024 757 mots

Réchauffement climatique : les « villes éponges », un remède contre les sécheresses et les inondations

Frédéric Mouchon

Avec 35 % des sols en situation de sécheresse , 2022 fut dans l'Hexagone une année record depuis 1959. À l'inverse, 2024 est en bonne position pour devenir l'année la plus pluvieuse en France depuis au moins 1985. Ces deux réalités opposées sont comme les deux faces d'une même pièce symbolisant les effets dévastateurs du dérèglement climatique. D'un côté, des communes suffoquant l'été sous la canicule, de l'autre les mêmes villes submergées en hiver par des crues dévastatrices.

Partant de ce constat, la Fabrique de la cité, un cercle de réflexion créé par le groupe Vinci, a réuni cette semaine architectes et hydrologues pour évoquer un concept de plus en plus prisé par les urbanistes : les villes éponges. Dès 2012, à l'occasion de la consultation internationale sur le Grand Paris, les paysagistes Paola Vigano et Bernardo Secchi avaient avancé l'idée de « ville poreuse ».

Le principe est simple : alors que la plupart de nos agglomérations sont recouvertes de béton, au risque de voir ruisseler dangereusement l'eau en surface lors des inondations, l'objectif est de « désimperméabiliser » les sols en redonnant à ces derniers leur rôle d'éponge et en permettant à la pluie de s'y infiltrer.

« En créant des villes perméables, non seulement on les rend plus résilientes aux inondations, aux sécheresses et aux vagues de chaleur mais on participe à y préserver la biodiversité et à recharger les nappes phréatiques » résume Louise Fel, chargée d'études à la Fabrique de la Cité. À l'instar des villes éponges chinoises ou des trottoirs-éponges québécois, de nombreuses collectivités françaises interrogent désormais leur rapport à l'eau, innovent et lancent des projets de ville perméable ».

C'est notamment le cas à Douai, Libourne, Lyon, Nantes ou Albi qui considèrent désormais l'eau et la nature « comme de véritables alliées dans un contexte de dérèglement climatique ». « On a longtemps cherché à dompter l'eau, ce qui est un faux idéal car on a fini par créer des paysages urbains déshydratés » résume l'hydrologue Jonathan Schuite.

Réaménager des cours d'eau et restaurer des zones humides

Le principe d'une ville perméable est d'abord de réaménager des cours d'eau et de restaurer des zones humides. L'exemple le plus symbolique est celui de la Bièvre, progressivement réouverte depuis 1999 après avoir été enterrée pendant près de cinquante ans. Pour limiter l'impact des crues, certaines agglomérations ont revu totalement leur rapport à la pluie.

Dans les années 90, le territoire de Douai (Nord) avait ainsi subi cinq inondations en cinq ans dans le même quartier. Le réseau d'égouts était visiblement sous-dimensionné pour absorber le trop-plein de précipitations. « La ville a alors décidé de tester des techniques alternatives au tout tuyau », explique Louise Fel.

Dès 1995, elle a déployé des enrobés poreux, créé des noues (fossés végétalisés peu profonds et larges) planté des « arbres de pluie » (un arbre dont la fosse de plantation a été dimensionnée pour gérer une partie des eaux de ruissellement) pour que l'eau s'infiltre au plus près du point de chute de la pluie.

« Aujourd'hui le territoire est un modèle en termes de gestion des eaux pluviales au point que les secteurs régulièrement inondés dans les années 1990 ne le sont plus et un orage d'occurrence centennale en juillet 2005 n'a engendré aucun dégât conséquent » souligne la chargée d'études de la Fabrique de la Cité.

Pour que la ville ne se transforme pas en îlot de chaleur l'été, les urbanistes multiplient aussi désormais la création de forêts urbaines, la plantation de jardins de pluies et d'arbres sur les trottoirs. « Consciente des bienfaits rafraîchissants de la désimperméabilisation et de la végétalisation, la ville de Lyon qui, d'ici quinze ans, pourrait avoir le même climat que Madrid aujourd'hui, a annoncé vouloir planter 56 000 arbres d'ici un an » observe Louise Fel.

Pour tendre vers une ville plus perméable, la métropole de Nantes s'est engagée en avril dernier à végétaliser 14 ha supplémentaires par an d'ici à 2026 et à créer une équipe dédiée à la végétalisation de l'agglomération. Depuis l'an 2000, le concept de « ville éponge » a tellement séduit la Chine qu'elle est devenue une « vitrine » de l'urbanisme adapté au changement climatique dans l'empire du Milieu.

« Le programme politique de la ville éponge a été officiellement lancé par le président Xi Jinping lui-même, explique l'architecte et docteure en urbanisme Lucie Morand. Il annonce notamment deux objectifs à atteindre sur le territoire chinois d'ici 2030 : que 80 % des aires urbaines soient munies de solutions pour absorber l'eau de pluie et qu'a minima 70 % de celle-ci soit réutilisée pour l'arrosage et le nettoyage des voiries ».

Cet article est paru dans Le Parisien (site web)

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
20 novembre 2024 2359 mots
Non, la démolition de retenues sur les rivières espagnoles n'a pas provoqué les inondations à Valence
Lucia Diaz / Gaëlle GEOFFROY / Anna HOLLINGSWORTH / AFP France / AFP Espagne / AFP Finlande

Les inondations historiques du 29 octobre 2024 dans le sud-est de l'Espagne, en particulier dans la région de Valence, ont fait près de 230 morts. Sur les réseaux sociaux... Voir l'article

AFP - Infos Françaises
jeudi 21 novembre 2024 - 09:31:46 UTC 372 mots

Birmanie: près de 40% des 3,4 millions de déplacés sont des enfants, selon l'ONU

Washington, 21 nov 2024 (AFP) - Les enfants représentent près de 40% des plus de 3,4 millions de personnes déplacées en Birmanie, en raison de la guerre civile et des conditions météorologiques extrêmes liées au changement climatique, a indiqué jeudi l'Unicef.

La Birmanie est en proie à des troubles depuis que les militaires ont renversé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi en 2021 et lancé une campagne de répression qui a déclenché un soulèvement armé contre le régime de la junte.

Ce pays d'Asie du Sud-Est a également été frappé par le typhon Yagi en septembre, provoquant d'importantes inondations qui ont tué plus de 400 personnes et forcé des centaines de milliers d'autres à quitter leurs foyers.

"Plus de 3,4 millions de personnes ont été déplacées dans le pays, dont près de 40% sont des enfants", a affirmé dans un communiqué publié jeudi Ted Chaiban, directeur général adjoint de l'agence des Nations unies pour l'enfance.

La junte birmane lutte contre une opposition armée généralisée, et ses soldats ont été accusés d'attaques sanglantes tout comme d'utiliser des frappes aériennes et d'artillerie contre des civils.

Les combats, ainsi que des phénomènes climatiques violents comme le typhon Yagi, ont eu un "impact dévastateur" sur les enfants, a affirmé M. Chaiban.

Selon lui, sept enfants et deux adultes ont été tués le 15 novembre lors d'une frappe qui a touché la cour d'une église dans l'Etat birman de Kachin où des enfants jouaient au football.

Dans cet Etat opère l'Armée pour l'indépendance kachin (KIA), l'un des groupes armés de minorités ethniques qui détiennent des territoires dans le nord de la Birmanie et qui luttent contre la junte.

Au moins 650 enfants ont été tués ou blessés dans des violences en Birmanie cette année.

Les mineurs représentent également environ un tiers des plus de 1.000 victimes civiles des mines terrestres et d'autres engins explosifs égarés dans la nature à cause de la guerre, selon M. Chaiban.

Onze personnes ont été tuées la semaine dernière lorsqu'un salon de thé a été touché par une frappe aérienne de l'armée dans la ville de Naungcho, dans l'Etat Shan (nord-est), a indiqué un groupe armé d'une minorité locale.

Techni.Cités, no. 378
RÉGLEMENTATION, jeudi 12 décembre 2024 3394 mots, p. 55

Le billet du mois

Veille juridique

Lois, ordonnances et décrets parus au JO

Par le service juridique de La Gazette des communes Du 4 au 29 novembre 2024

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Modalités d'installation d'ombrières sur les parcs de stationnement

Décret n° 2024-1023 du 13 novembre 2024, JO du 15 novembre.

L'article 40 de la loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies concerne l'installation, sur la superficie de parcs de stationnement qui ne sont pas en infrastructure ou en superstructure d'un bâtiment, d'ombrières comportant des dispositifs de production d'énergies renouvelables. Un décret du 13 novembre définit le calcul de la superficie assujettie à l'obligation imposée par cet article 40. Il précise aussi les critères d'exonération de ces obligations et les modalités de démonstration du respect de ces critères d'exonération et les sanctions applicables. En l'absence de gestionnaire, la charge de la justification pèse sur le propriétaire du parc de stationnement. Le texte apporte aussi des précisions sur les modalités de démonstration du respect des critères d'exonération et les sanctions applicables. Ces mesures s'appliquent aux parcs de stationnement extérieurs de plus de 1 500 m2 existant au 1er juillet 2023 ou dont la demande d'autorisation d'urbanisme est déposée à compter du 16 décembre 2024.

LOGEMENT

Mise en location : décentralisation des pouvoirs de sanction

Décret n° 2024-970 du 30 octobre 2024, JO du 1er novembre.

Jusqu'ici, alors que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et les communes décident en propre de mettre en place sur leur territoire les dispositifs de déclaration de mise en location et d'autorisation préalable de mise en location, la sanction du non-respect de ces dispositifs incombait au préfet de département. Pour donner pleine compétence aux élus en la matière, l'article 23 de la loi n° 2024-322 du 9 avril 2024 visant à l'accélération et à la simplification de la rénovation de l'habitat dégradé et des grandes opérations d'aménagement est venu confier ces pouvoirs de sanction aux maires et aux présidents d'EPCI, de même que la compétence pour percevoir le produit des amendes issu de ces sanctions. Un décret du 30 octobre vient adapter les dispositions réglementaires du Code de la construction et de l'habitation relatives à l'autorité compétente en matière de sanction du non-respect des dispositifs de déclaration de mise en location et d'autorisation préalable de mise en location. Il précise également les modalités de recouvrement du produit des amendes en la matière.

VOIRIE

Expérimentation d'une nouvelle signalisation routière

Arrêté du 7 novembre 2024, JO du 21 novembre

Un arrêté du 7 novembre prévoit l'expérimentation de l'implantation d'un dispositif de signalisation lumineuse dynamique au sol sur différents cas d'usage. Ce dispositif est constitué de dalles où sont insérées des LED reliées au réseau électrique d'alimentation, qui sont positionnées dans la chaussée ou le trottoir, en lieu et place d'un marquage au sol existant ou en tant que nouvelle signalisation dynamique. L'objectif est d'améliorer la sécurité des usagers de la route, notamment des usagers vulnérables, en augmentant la perception de la signalisation routière par l'utilisation d'une signalisation lumineuse dynamique au sol. Il vise aussi à permettre une gestion dynamique et plus efficiente de l'espace de la voirie publique.

Jurisprudence et réponses ministérielles

Jurisprudence

CONSTRUCTION

Une condition pour le contrôleur technique qui veut appeler en garantie les autres participants à l'opération de construction

Conseil d'État, 2 octobre 2024, req. n° 474364.

Le département des Bouches-du-Rhône a confié la construction de l'immeuble des archives départementales à Marseille à plusieurs sociétés. Après la réception des travaux, le département a constaté un jaunissement des fenêtres vitrées, puis un décollement de la feuille intercalaire qui assemble les deux composants verriers. Il a alors saisi la justice.

Le Conseil d'État en profite pour préciser qu'il « résulte de l'application des principes dont s'inspirent les articles 1792 et suivants du Code civil et de l'article L.125-2 du Code de la construction et de l'habitation (CCH), que le contrôleur technique dont la responsabilité décennale est engagée envers le maître de l'ouvrage doit, s'il entend appeler en garantie les autres participants à l'opération de construction, non pas établir qu'il n'a pas commis de faute, mais établir que les autres participants ont commis une faute ayant contribué à la réalisation des dommages dont le maître d'ouvrage demande réparation. » Selon les juges, la société qui a assuré le contrôle technique de l'opération ne peut donc pas soutenir que les dispositions de l'article L.125-2 du CCH permettraient au contrôleur technique d'être entièrement garanti par les constructeurs en se bornant à établir qu'il n'a pas commis de faute.

CONTENTIEUX DE L'URBANISME

Obligation de notifier une copie du recours tant à l'auteur de la décision qu'à son bénéficiaire

Conseil d'État, 1er octobre 2024, req. n° 477859.

Dans une décision du 1er octobre, le Conseil d'État indique qu'en application des articles R.600-1 du Code de l'urbanisme et R.631-1 du Code de justice administrative (CJA), l'auteur d'un recours contentieux contre un certificat d'urbanisme, contre une décision de non-opposition à une déclaration préalable ou contre un permis de construire, d'aménager ou de démolir, y compris présenté par la voie d'un appel incident ou d'un pourvoi incident, « est tenu de notifier une copie du recours tant à l'auteur de l'acte ou de la décision qu'il attaque qu'à son bénéficiaire. Il appartient au juge, au besoin d'office, de rejeter le recours comme irrecevable lorsque son auteur, après y avoir été invité par lui, n'a pas justifié de l'accomplissement des formalités requises par ces dispositions. »

Pas d'intérêt pour agir contre le permis de construire un nouvel immeuble pour le locataire de l'immeuble existant

Conseil d'État, 16 octobre 2024, req. n° 475093.

Le Conseil d'État précise dans une décision du 16 octobre dernier que « la qualité de locataire d'un immeuble existant, ayant vocation à être démoli pour les besoins de la réalisation d'un nouvel ensemble immobilier, ne confère pas à une personne un intérêt suffisant pour demander l'annulation pour excès de pouvoir du permis de construire cet ensemble immobilier ». Pour les juges, ce permis n'est en effet pas, par lui-même, « de nature à affecter directement les conditions d'occupation, d'utilisation ou de jouissance du bien occupé », au sens de l'article L.600-1-2 du Code de l'urbanisme.

En l'espèce, le maire de Lyon avait accordé un permis de construire à une société immobilière pour la réalisation d'un ensemble immobilier d'une surface de plancher de 23 500 m2 comprenant un immeuble de bureaux, des locaux d'activités comportant des laboratoires alimentaires et un établissement et service d'aide par le travail, une crèche, un restaurant d'entreprise, des espaces de formation et un parking. La société locataire des locaux existants devant être démolis pour faire place à ce projet demandait l'annulation de ce permis de construire.

La cour administrative d'appel avait estimé que cette société avait un intérêt suffisant pour demander l'annulation pour excès de pouvoir du permis de construire litigieux. Mais selon les dernières précisions du Conseil d'État, elle s'est donc trompée.

Des précisions sur le sursis à statuer en vue de la régularisation d'un vice entachant une autorisation d'urbanisme

Conseil d'État, 14 octobre 2024, req. n° 471936.

Le Conseil d'État rappelle dans une décision du 14 octobre que, selon l'article L.600-5-1 du Code de l'urbanisme, lorsque le ou les vices affectant la légalité de l'autorisation d'urbanisme dont l'annulation est demandée, sont susceptibles d'être régularisés, le juge doit surseoir à statuer sur les conclusions dont il est saisi contre cette autorisation. Dans une telle situation, le juge doit inviter au préalable les parties à présenter leurs observations sur la possibilité de régulariser le ou les vices affectant la légalité de l'autorisation d'urbanisme.

Toutefois, le juge n'est pas tenu de surseoir à statuer si les conditions de l'article L.600-5 du Code de l'urbanisme sont réunies et qu'il fait le choix d'y recourir et si le bénéficiaire de l'autorisation lui a indiqué qu'il ne souhaitait pas bénéficier d'une mesure de régularisation.

Il en va de même lorsque le juge constate que la légalité de l'autorisation d'urbanisme prise pour assurer la régularisation de ce premier vice est elle-même affectée d'un autre vice, qui lui est propre. Il lui appartient alors de surseoir à statuer sur les conclusions dont il est saisi, en invitant au préalable les parties à présenter leurs observations sur la possibilité de régulariser le ou les vices affectant la légalité de cette nouvelle autorisation, sauf si les conditions de l'article L.600-5 du Code de l'urbanisme sont réunies et qu'il fait le choix d'y recourir, ou si le bénéficiaire de l'autorisation lui a indiqué qu'il ne souhaitait pas bénéficier d'une mesure de régularisation. Le Conseil d'État note également qu'aucune disposition légale ou réglementaire ne permet d'appliquer de manière successive l'article L.600-5-1 du Code de l'urbanisme pour la régularisation d'un même vice affectant le permis de construire initial. « Ainsi, lorsqu'une mesure de régularisation a été notifiée au juge après un premier sursis à statuer, et qu'il apparaît, au vu des pièces du dossier, que cette mesure n'est pas de nature à régulariser le vice qui affectait l'autorisation d'urbanisme initiale, il appartient au juge d'en prononcer l'annulation, sans qu'il y ait lieu de mettre à nouveau en œuvre la procédure prévue à l'article L.600-5-1 du Code de l'urbanisme pour la régularisation du vice considéré ».

Réponses ministérielles

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Quelles mesures compte prendre le gouvernement pour favoriser un agrivoltaïsme intelligent ?

Question écrite de Yannick Monnet, n° 267, JO de l'Assemblée nationale du 5 novembre 2024.

La loi d'accélération des énergies renouvelables (Aper) du 10 mars 2023 prévoit de nombreuses dispositions permettant de développer le photovoltaïque en conciliation avec les autres enjeux du territoire. Elle vient ainsi définir des obligations de solarisation des espaces anthropisés mais vient également encadrer le développement de projets photovoltaïques sur des terrains agricoles. En ce sens, la loi facilite l'installation de panneaux solaires sur des terrains déjà artificialisés tels que les bordures des routes, d'autoroutes, de voies ferrées et fluviales, les friches en bordure du littoral et les parkings extérieurs existants de plus de 1 500 m2. En complément de ces mesures, la loi Aper complète les dispositions déjà en place, telles que celles de l'article 101 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021, portant sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets, qui instaure l'obligation d'installer des panneaux photovoltaïques en toiture, ou des toits végétalisés, sur les bâtiments commerciaux, industriels et tertiaires.

Afin de concilier les enjeux de souveraineté alimentaire et de production d'énergies renouvelables et de préserver le foncier agricole, l'article 54 de la loi Aper a posé un cadre pour le développement des installations photovoltaïques dans les espaces agricoles, naturels et forestiers. La loi Aper distingue ainsi les projets agrivoltaïques, apportant un service direct à l'activité agricole, des projets photovoltaïques compatibles avec une activité agricole, pastorale ou forestière. Les projets agrivoltaïques doivent ainsi apporter un bénéfice à l'installation agricole, en apportant directement à la parcelle agricole au moins l'un des services suivants : une amélioration du potentiel et de l'impact agronomique, l'adaptation au changement climatique, la protection contre les aléas, ou l'amélioration du bien-être animal.

Hors agrivoltaïsme, les installations photovoltaïques au sol ne pourront, quant à elles, se développer que sur des terrains identifiés dans un document cadre départemental pris sur proposition de la chambre d'agriculture et après consultation de la commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF). Ce document cadre identifiera notamment les surfaces agricoles et forestières ouvertes à un projet d'installations photovoltaïques au sol, au sein desquelles pourront seulement être identifiés des sols réputés incultes ou non exploités depuis le 11 mars 2013.

De plus, les installations solaires ne sont pas autorisées dans les zones forestières lorsqu'elles nécessitent un défrichement de plus de 25 hectares. Le décret d'application de l'article 54 publié le 9 avril 2024 définit les modalités d'élaboration de ce document cadre et apporte des précisions sur les terrains pouvant y être identifiés.

L'ensemble de ces dispositions vise, d'une part, à favoriser le développement d'installations photovoltaïques sur des surfaces déjà anthropisées et, d'autre part, à encadrer le développement d'installations photovoltaïques sur des terrains agricoles, naturels et forestiers. Le Gouvernement apporte la plus grande attention à la mise en œuvre de ce cadre réglementaire qui permettra le développement de projets vertueux sans compromettre la capacité de production agricole.

PATRIMOINE

Faut-il modifier la réglementation pour les cas où les monuments historiques disparaissent de leur emplacement originel ?

Question écrite de Lauriane Josende, n° 451, JO du Sénat du 14 novembre 2024.

La protection au titre des abords de monuments historiques est définie à l'article L.621-30 du Code du patrimoine. Elle concerne les immeubles, bâtis ou non bâtis, situés en « covisibilité » avec le monument historique, c'est-à-dire visible depuis le monument historique ou visible en même temps que lui, à moins de 500 mètres de celui-ci. La protection au titre des abords peut également s'appliquer au sein d'un périmètre délimité des abords (PDA), c'est-à-dire un périmètre adapté à la réalité et aux enjeux du terrain, créé sur proposition de l'architecte des Bâtiments de France (ABF) ou de la collectivité territoriale, par arrêté du préfet de région après enquête publique. Au sein de ce PDA, les travaux susceptibles de modifier l'aspect extérieur des immeubles bâtis ou non bâtis sont soumis à l'accord (avis conforme) de l'ABF, sans qu'il soit nécessaire de déterminer l'existence ou non d'un lien visuel. Le développement des PDA, au niveau national et régional, est un objectif important du ministère de la Culture.

Le monument historique immeuble, qui génère la protection des abords, peut être modifié ou déplacé, même si ce dernier cas est rare. Les besoins de la conservation du monument qui aurait fait l'objet d'un déplacement impliquent d'abord de travailler à sa remise en état ou à sa réinstallation à son emplacement d'origine. Si cela n'est pas envisageable, le périmètre des 500 mètres suit l'immeuble qui génère la servitude d'utilité publique.

En cas de disparition, de déclassement ou de désinscription du monument, le périmètre des 500 mètres disparaît à son tour. Dans les deux cas, l'autorité compétente en matière d'urbanisme doit en être informée afin de procéder à la mise à jour des annexes de son document d'urbanisme, pour modifier ou supprimer la servitude, le cas échéant. En application de l'article L.621-31 du Code du patrimoine, lorsqu'un PDA a été mis en place, toute modification de la localisation du monument implique de modifier ce périmètre, selon la même procédure. En cas de disparition, de déclassement ou de désinscription du monument, le périmètre doit en principe être supprimé, par un arrêté du préfet de région abrogeant l'arrêté de création du PDA.

Les services du ministère de la Culture ne connaissent pas, à ce jour, de cas de mise en œuvre de cette procédure. D'une manière générale, toute évolution relative à un immeuble protégé au titre des monuments historiques peut être signalée, par une collectivité ou un administré, à la direction régionale des affaires culturelles concernée.

Le périmètre des abords d'un monument historique peut-il être réduit ?

Question écrite de Christine Herzog, n° 1807, JO du Sénat du 14 novembre 2024.

Le Code du patrimoine prévoit la protection au titre des monuments historiques (classement ou inscription) des immeubles en élévation, mais aussi des terrains qui renferment des vestiges archéologiques enfouis.

Les motifs pouvant conduire au classement ou à l'inscription au titre des monuments historiques d'un ensemble immobilier susceptible de renfermer des vestiges sont donc clairement exprimés par le Code du patrimoine. L'existence de ces motifs est vérifiée, tout au long de la procédure pouvant mener à l'inscription ou au classement, par la direction régionale des affaires culturelles (Drac), à travers la conservation régionale des monuments historiques (CRMH), et non pas l'architecte des Bâtiments de France (ABF), dont ce n'est pas la mission.

La Drac initie le dossier et en assure la présentation à la commission régionale du patrimoine et de l'architecture, en vue d'une inscription au titre des monuments historiques (arrêté du préfet de région). Dans le cas où la commission régionale émet le vœu d'un classement, le dossier est transmis à la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture, en vue d'un classement (arrêté ministériel).

S'agissant des abords générés par les monuments historiques (inscrits et classés), depuis la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains du 13 décembre 2000, les périmètres des abords déterminés par une distance de 500 mètres du monument historique peuvent être modifiés pour être adaptés aux enjeux locaux de protection du patrimoine.

La loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine du 7 juillet 2016, dite loi LCAP, a unifié les dispositifs antérieurs, en créant les « périmètres délimités des abords » (PDA), qui ont vocation à venir se substituer aux périmètres existants déterminés par le rayon des 500 mètres. On compte ainsi, en 2023, environ 3 100 PDA créés en fonction des enjeux du terrain, autour de plus de 4 000 monuments historiques. Un PDA peut être créé sur proposition de l'ABF ou de la collectivité territoriale.

Dans l'hypothèse où des vestiges enfouis sont protégés au titre des monuments historiques, ils ne génèrent des abords que dans les cas où la ou les parcelles contenant ces vestiges sont elles-mêmes protégées au titre des monuments historiques.

Enfin, dans le cadre d'un plan d'action visant les unités départementales de l'architecture et du patrimoine (Udap), établi fin 2023 par le ministère de la Culture, une série d'actions a été identifiée parmi lesquelles l'accélération de la mise en œuvre des PDA sur le territoire. Cette mesure doit permettre de recentrer le travail des Udap et des ABF sur les espaces où les enjeux de protection du patrimoine sont les plus forts. La mise en place d'un PDA est particulièrement souhaitable autour d'un terrain recelant des vestiges archéologiques, dont les enjeux de mise en valeur ne sont évidemment pas les mêmes qu'autour d'un monument en élévation.

TRANSPORT

Les méga-camions vont-ils être autorisés à circuler sur les routes françaises ?

Question écrite de Nicole Bonnefoy, n° 488, JO du Sénat du 21 novembre 2024.

Le projet de révision de la directive « poids et dimensions » des véhicules de transport routier adopté le 12 mars dernier par le Parlement européen, proche de la proposition initiale de la Commission européenne, promeut la circulation internationale au sein de l'Union européenne de « systèmes modulaires européens » ou « European modular systems » (EMS) qui constituent des ensembles routiers pouvant peser jusqu'à 60 tonnes et mesurer jusqu'à 32 mètres de long.

Dans le cadre des discussions qui ont lieu au sein des instances du Conseil, le Gouvernement a exprimé ses fortes préoccupations concernant les risques de l'expansion des EMS sur le report modal et sur le développement du fret non routier, ferroviaire et fluvial. Sans s'opposer au principe d'une circulation de tels ensembles qui peuvent apporter des réponses en matière de décarbonation pour les États membres ne disposant pas de possibilités de recours à d'autres modes de transport massifié comme le fret ferroviaire et fluvial.

Le Gouvernement soutient qu'un État membre doit pouvoir conserver la totale maîtrise de l'opportunité d'en autoriser la circulation sur son territoire et l'interconnexion transfrontalière et décider des conditions de telles circulations. En ce sens, il considère que l'introduction de conditions supplémentaires fixées dans le projet du Parlement européen est positive, bien qu'insuffisante.

Il convient également de rappeler qu'en l'absence d'autorisation de circulation d'EMS sur le territoire national, l'adoption du projet de révision de directive sur cette base ne produirait pas d'effet utile en France.

Comme cela a été indiqué par le précédent ministre chargé des Transports lors de la séance de questions d'actualité du Gouvernement le 13 mars 2024, la France souhaite privilégier un cadre de coopération entre États membres volontaires sur ces questions, au travers d'accords bilatéraux qui traduiraient l'accord explicite des parties autour d'un régime de circulation de ces véhicules qui soit compatible avec leur stratégie et leurs contraintes respectives.

Bien qu'un projet de révision ait été adopté par le Parlement européen, sous réserve de l'appréciation de la nouvelle assemblée, les discussions lors du dernier Conseil des ministres de l'Union du 18 juin 2024 n'ont pas abouti à une orientation générale, compte tenu des désaccords profonds qui subsistent sur ce texte entre les États membres et vont donc se poursuivre.

Les autorités françaises vont poursuivre leurs efforts de conviction pour rechercher un compromis acceptable sur ce projet de texte, prenant en compte les enjeux nécessaires de décarbonation y compris en matière de report modal, économique, de sécurité routière et de préservation des infrastructures routières existantes, comme du cadre de vie des territoires concernés par les projets de circulation de tels ensembles routiers.

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Le Journal du Grand Paris (site web)
jeudi 21 novembre 2024 985 mots

Les points clés du PLU bioclimatique de Paris

Jacques Paquier

« Permettre aux Parisiens de vivre mieux » face aux deux urgences climatique et sociale. C'est l'objectif cardinal assigné au PLU bioclimatique adopté mercredi 20 novembre 2024 par la ville de Paris. Le journal du Grand Paris présente ses points clés.

« Afin d'accélérer notre politique municipale tournée vers une ville plus solidaire, plus accueillante, plus respirable, plus verte, plus active et sportive, plus engagée et créative, Paris entend, avec ce plan local d'urbanisme, intégrer une nouvelle fac¸on de faire dans la manière de penser et d'aménager la ville », indique la Ville dans l'exposé des motifs de la délibération adoptée mercredi 20 novembre approuvant la révision de ce document.

Adoption du PLU-b mercredi 20 novembre. © X

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et assumer sa responsabilité dans la lutte contre le changement climatique, la ville de Paris doit non seulement s'adapter, mais aussi engager de profonds changements, rappelle également cette délibération.

« Cadre commun » de Paris pour les 15 prochaines années, le plan local d'urbanisme bioclimatique de Paris entend « participer à l'objectif de rééquilibrage entre l'est et l'ouest au sein du territoire parisien et métropolitain, aussi bien en termes d'emplois que de logements, de services et d'équipements dans la logique du quartier du quart d'heure ». Ce PLU doit « donner des outils supplémentaires pour offrir à toutes et tous - familles, étudiants, travailleurs essentiels, personnes ayant connu des parcours de vie plus difficiles, l'accès à un logement décent et abordable », est-il par ailleurs indiqué.

40 % de logement public

Le PLU définit les grandes orientations d'aménagement et réglemente toutes les constructions de la ville. Il révise le document précédent, qui datait de 2006, et qui avait fait l'objet de plusieurs modifications depuis. Il donne des outils pour atteindre l'objectif de 40 % de logements publics en 2035, dont 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables.

Concrètement, ce document divise la Capitale en trois zones urbaines et une zone naturelle, avec des règles de constructibilité propres à chacune. Une zone urbaine générale (UG), qui couvre la majeure partie de la ville ; une zone urbaine de grands services urbains (UGSU), dans laquelle s'inscrivent les périmètres des faisceaux ferroviaires, les hôpitaux, parc d'expositions, etc. ; une zone urbaine verte (UV), où s'étendent les parcs et jardins, ainsi qu'une zone naturelle et forestière (Z) comprenant les bois de Boulogne et de Vincennes. Il contient également une série d'orientations d'aménagement et de programmation (OAP), sur des thématiques (santé, continuités métropolitaines) ou des secteurs géographiques particuliers. Plusieurs quartiers font l'objet de plan de sauvegarde et de mise en valeur, à l'image du Marais et de l'est du 7e arrondissement.

Les mesures et objectifs du PLUb

Logement et bâti

Favoriser la construction de logements grâce à la servitude de mixité fonctionnelle et au pastillage : tous les projets de construction, de changement de destination, mais également de restructuration d'immeuble d'une surface de plancher supérieure à 5 000 m² devront compter au moins 10 % de logements dans leur programmation. Par ailleurs, un pastillage désigne 800 emplacements réservés : ce mécanisme, qui n'est pas nouveau, permet à la Ville de grever des immeubles d'une servitude pour la création d'un certain pourcentage de logements, en particulier sociaux. A l'occasion du dépôt d'une demande d'autorisation d'urbanisme, le pétitionnaire devra se conformer à l'objet de la pastille. Le PLUb crée des zones d'hyper-déficit en logement social, où 50 % de chaque projet devra être consacré à du logement social ; il impose par ailleurs une certaine part de logement en bail réel et solidaire (BRS). Privilégier la réhabilitation et la rénovation sur la construction neuve. Conditionner la surélévation à la création de logements sociaux et à la débitumisation des cours. Limiter la hauteur des bâtiments à 37 m. Interdir les constructions 100 % béton et les climatisations à l'extérieur des bâtiments. Obliger la production d'énergie renouvelable pour tous les projets de plus de 1 000 m2. Valoriser les externalités positives des projets : pour obtenir leur permis de construire, les pétitionnaires devront « surperformer » dans trois thématiques sur neuf recouvrant les champs de la biodiversité et de l'environnement, de la programmation, de l'efficacité énergétique et de la sobriété (voir ci-dessous).

Verdissement

Sanctuariser les espaces verts protégés, protéger 266 arbres remarquables et 100 000 arbres d'alignements. Créer 55 ha de nouveaux espaces verts dans 10 parcs agrandis et créer 300 ha de nouveaux espaces verts ouverts au public : un grand parc dans le nord de Paris, de la porte de la Chapelle à la Villette, est prévu. Désimperméabiliser 40 % de l'espace public d'ici à 2050 ; sur toutes les parcelles supérieures à 150 m2, jusqu'à 65 % de pleine terre devront être prévues. Doubler la surface de locaux vélos dans les immeubles en cohérence avec le plan vélo.

Protection et préservation

Renforcer la préservation du patrimoine parisien, grâce à 840 protections supplémentaires. Interdire les dark stores et dark kitchens.

Ville du quart d'heure

Réserver des emplacements pour 93 centres de santé, 29 équipements sportifs, 22 équipements culturels et créer une ceinture verte et sportive autour du périphérique (zone non-aedificandi). Protéger les commerces de proximité (323 km de linéaires protégés), les activités artisanales (29 km) et culturelles (9 km). Développer la logistique urbaine (54 nouveaux sites) et l'économie sociale et solidaire (47 sites protégés).

L'enquête publique qui s'est tenue entre le 8 janvier et le 29 février 2024 a donné lieu à plus de 14 000 contributions émanant d'habitantes et d'habitants, ainsi que de professionnels et d'acteurs de l'urbanisme. La commission d'enquête a rendu un avis favorable à l'unanimité de ses membres, assorti de recommandations dont la ville a tenu compte en amendant le document qui va désormais être soumis au contrôle de légalité de l'Etat.

Les critères de surperformance (externalités positives)

1) Biodiversité et environnement

Espaces libres de construction Végétalisation du bâti Réutilisation des eaux de pluie

2) Programmation

Mixité sociale Diversité des fonctions urbaines Animation des rez-de-chaussée

3) Efficacité énergétique et sobriété

Performance énergétique du bâti Confort d'été Réduction de l'impact carbone

Cet article est paru dans Le Journal du Grand Paris (site web)

Le Journal du Grand Paris (site web)
jeudi 12 décembre 2024 919 mots

Simi - Les positions divergentes des élus sur la place de l'économie de Paris

Fabienne Proux

Dans le cadre du Simi, le Medef Paris a réuni le 11 décembre les élus parisiens de la majorité et de l'opposition pour qu'ils s'expriment sur l'avenir du bureau dans la Capitale alors que le nouveau PLU bioclimatique de la Capitale, plus favorable au résidentiel, entrera en vigueur début 2025. Les échanges animés n'ont fait que confirmer la position de chaque groupe politique.

Astrid Weil en a fait la triste expérience, « animer un débat politique est un métier ». La directrice générale de Groupama immobilier était en effet la modératrice d'un débat plutôt animé proposé par le Medef Paris le 11 décembre à l'occasion du Simi, entre les élus parisiens de la majorité et de l'opposition. Sur le thème provocateur « Haro sur le bureau », il s'agissait aussi pour l'organisation patronale de mieux connaitre la position de chaque groupe politique sur la place de l'économie dans Paris. Sans surprise, la gauche a défendu le concept d'une ville mixte et se préparant au changement climatique, tandis que la droite a pointé un risque de fuite des investisseurs et une place trop importante accordée au logement social.

Le Medef Paris a réuni le 11 décembre, dans le cadre du Simi, les élus parisiens de la majorité et de l'opposition pour qu'ils s'expriment sur l'avenir du bureau dans la Capitale. ©Jgp

« Le pastillage n'est certes pas une bonne nouvelle, mais ce n'est pas non plus une catastrophe ». Emmanuel Grégoire. ©Jgp

Concepteur du nouveau plan local d'urbanisme (PLU) bioclimatique adopté en novembre, Emmanuel Grégoire a fermement réagi au procès fait à la ville sur le pastillage imposé à certains immeubles de bureaux, contraignants les propriétaires à prévoir des logements en cas de restructuration lourde. « Le pastillage génère beaucoup de fantasme », a déploré le député de Paris. « Il n'y a pas du tout de haro sur le bureau, ni de menace sur l'emploi, ce n'est pas sérieux de le dire ». Pour l'ancien premier adjoint d'Anne Hidalgo, « la soutenabilité de Paris repose sur sa capacité à avoir une mixité fonctionnelle », d'où la stratégie visant à « empêcher l'hyper concentration tertiaire qui pose des difficultés d'offre de logements ».

Le pastillage des immeubles au coeur des échanges

Le candidat aux municipales de 2026 a toutefois reconnu que « le pastillage n'est certes pas une bonne nouvelle, mais ce n'est pas non plus une catastrophe ». Le PLU b va « remettre de la vie dans les quartiers tertiaires », a renchéri Jacques Baudrier, adjoint PCF de la maire de Paris en charge du logement.

« Ce sont les petits épargnants qui vont trinquer et pas le grand capital ». Valérie Montandon, conseillère du groupe d'opposition « Changer Paris ». ©Jgp

Jacques Baudrier, adjoint PCF de la maire de Paris en charge du logement. ©Jgp

Ce que redoute le Medef et la droite parisienne, ce sont le gel des projets, y compris de rénovation énergétique, et la dévalorisation des actifs tertiaires de la Capitale, estimée par Valérie Montandon entre 30 % à 40 % en moyenne. « Mais ce sont les petits épargnants qui vont trinquer et pas le grand capital », a alerté la conseillère du groupe d'opposition « Changer Paris », trouvant « cocasse » que la Ville ne dispose pas de moyens suffisant pour activer le droit de délaissement dont les propriétaires peuvent se saisir. Alors que Geoffroy Boulard estime qu'Emmanuel Grégoire « essaie de minimiser l'impact du pastillage pour les investisseurs », le maire LR du 17e arrondissement anticipe une fuite de ces derniers dans les autres capitales européennes. Mais la critique la plus virulente de Geoffroy Boulard a porté sur la politique très active de la Ville en matière de préemption d'immeubles pour accroitre le parc social, « au détriment de la mixité sociale car ces logements ne sont pas destinés aux salariés travaillant dans les arrondissements de l'ouest parisien ni aux familles ».

Passer à une échelle métropolitaine

Le logement intermédiaire serait, selon Valérie Montandon, un mot tabou à la mairie, alors qu'il s'adresse aux jeunes actifs trop pauvres pour accéder aux logements libres et trop riches pour le social. « Paris ne doit pas devenir une ville pour les très aisés et les très aidés », a assené Geoffroy Boulard. A la question de savoir quels sont les leviers d'un maire pour accueillir des activités, Emmanuel Grégoire a répondu que « l'intérêt des entreprises est important mais ce n'est pas lui qui doit nous guider », tandis que Fatoumata Koné a indiqué que « l'attractivité ne devait pas s'envisager que sous le prisme économique ».

« L'attractivité ne doit pas s'envisager que sous le prisme économique », selon Fatoumata Koné, présidente du groupe Ecologiste de Paris. ©Jgp

Jacques Baudrier et Geoffroy Boulard, maire du 17e arrondissement, ont des points de vue divergents sur la place à accorder au logement social dans la Capitale. ©Jgp

L'objectif de la présidente du groupe Ecologiste de Paris, est certes que la Capitale reste attractive, mais qu'elle soit aussi « plus agréable à vivre, juste, verte et inclusive ». « On aspire tous à la qualité de vie », a rétorqué Valérie Montandon, ce qui ne doit pas être opposé au développement économique. Pour les verts et les communistes, l'essentiel pour les entreprises est de pouvoir loger leurs salariés, ce qui implique donc d'accroître l'offre résidentielle en particulier pour les plus faibles revenus, et en remettant sur le marché les logements inoccupés. Seul point de consensus entre ces divers élus, l'avenir de Paris doit aussi s'envisager à une échelle métropolitaine. En matière d'aménagement, « la métropole du Grand Paris essaie de porter des projets, mais elle dispose de moyens ridicules au regard des enjeux », a déploré Jacques Baudrier.

Cet article est paru dans Le Journal du Grand Paris (site web)

The Conversation (France) (site web réf.) - The Conversation (FR)
10 décembre 2024 1127 mots
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26 novembre 2024 520 mots
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La Croix (site web)
Actualité Dépêches, jeudi 5 décembre 2024 740 mots

Plus de verdure, moins de pollution: en ville, la recette pour une meilleure santé

AFP

Agir pour les espaces verts, les mobilités actives, contre la pollution de l'air, le bruit des transports, la chaleur à l'échelle d'une métropole apporte « des bénéfices importants pour la santé », dont de nombreux décès évités, montre une étude de Santé publique France dévoilée jeudi.

Si les bénéfices ou les dommages associés à ces facteurs de l'environnement urbain sont connus, c'est un exercice innovant d'évaluation quantitative de leurs impacts sur la santé, en collaboration avec trois métropoles, Lille, Montpellier et Rouen.

Il en ressort que « les politiques publiques visant à augmenter le nombre d'espaces verts urbains, promouvoir les mobilités actives (marche et vélo), améliorer la qualité de l'air, réduire le bruit des transports et la chaleur en ville se traduisent annuellement par des bénéfices importants pour la santé de l'ensemble des habitants de chaque métropole, en termes de mortalité, de morbidité, de recours aux soins et de gêne », résume un communiqué.

Fruit de trois ans de travail, l'étude s'appuie sur une méthodologie « robuste et rodée sur la pollution de l'air, appliquée pour la première fois à d'autres déterminants » de santé, a expliqué Mélina Le Barbier, directrice adjointe de la direction Santé Environnement Travail, lors d'une conférence de presse.

Elle utilise des données, locales et nationales, de 2015 à 2017, voire 2019, selon les déterminants. Les années Covid, atypiques, ne sont pas incluses.

Premier enseignement: le verdissement urbain peut épargner beaucoup de vies.

« En végétalisant davantage, la mortalité pourrait être réduite de 3 à 7% selon la métropole, soit de 80 à 300 décès par an », estiment les chercheurs. Cela supposerait d'atteindre dans tous les quartiers les niveaux de végétation des quartiers les plus verts.

Pour les mobilités actives, l'analyse se concentre sur la marche et le vélo.

« Si chaque habitant de 30 ans et plus marchait 10 minutes de plus chaque jour de la semaine, la mortalité pourrait diminuer de 3%, soit de 100 à 300 décès par an selon la métropole », selon ses auteurs. Et « si chaque habitant de 30 ans et plus faisait 10 minutes de vélo de plus chaque jour de la semaine, la mortalité pourrait diminuer de 6%, soit de 200 à 600 décès par an selon la métropole ».

Des morts évitéesLe centre-ville de Montpellier, le 9 mai 2023 / Pascal GUYOT / AFP/Archives

Alors que la voiture reste utilisée même pour des trajets très courts, faire 90% des déplacements de moins de 1 km en marchant éviterait « entre 2 et 3% de la mortalité, soit entre 100 et 200 décès par an selon la métropole ».

Quant à la pollution de l'air, respecter le seuil d'exposition aux particules fines (PM2,5) recommandé par l'Organisation mondiale de la santé pourrait diminuer la mortalité annuelle de 7 à 12% selon la métropole, soit de 300 à 1.000 décès.

Pour le bruit associé aux transports, le respect des valeurs recommandées par l'OMS permettrait, dans chaque métropole chaque année, d'améliorer le sommeil de plusieurs milliers de personnes et d'éviter de 20 à 90 hospitalisations pour maladie cardiovasculaire.

Pour la chaleur, « l'exposition à des températures très élevées a été responsable de 1% de la mortalité observée durant l'été, soit de 35 à 90 décès par an selon la métropole considérée », pointe l'étude.

Tous ces résultats ne s'apprécient pas à l'échelle individuelle mais de la population d'une métropole. Par exemple, « si chaque personne augmente de dix minutes sa pratique, ça fait une quantité d'activité physique sur l'ensemble de la population métropolitaine, avec tel ou tel impact de santé », a explicité Mathilde Pascal, chargée d'études à la direction Santé Environnement Travail.

L'étude donne des ordres de grandeur, associés à des scénarios d'actions ambitieux. Mais toute action, même moindre, pour le verdissement urbain et les mobilités actives, et contre la pollution de l'air, le bruit des transports et la chaleur a des bénéfices pour la santé, selon ces experts.

« Dans les trois métropoles, des plans d'actions sont en cours ou votés pour modifier l'urbanisme, augmenter les espaces verts ou les mobilités, et ces résultats viennent illustrer l'intérêt de ces actions », a ajouté Guillaume Boulanger.

Santé publique France espère aider à orienter les politiques des collectivités locales. « Ces actions essentielles dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité contribuent également à protéger la santé », souligne son communiqué.

L'objectif, selon Mélina Le Barbier, est aussi de « démocratiser ce type d'outils » auprès des métropoles et villes souhaitant s'en servir.

Cet article est paru dans La Croix (site web)

Madame Figaro (site web)
mardi 3 décembre 2024 - 17:43 UTC +01:00 606 mots

Déco & Design ; Actu déco & design

Cette grande enseigne déco donne une seconde chance aux meubles abîmés

Vanessa Zocchetti

Elle fait partie de ces enseignes incontournables du paysage déco français. À l’heure de la révolution durable, Maisons du Monde se réinvente en diminuant son offre de produits et en proposant à la vente des produits autrefois mis au rebut.

Enfin ! De nombreuses enseignes de déco et d’ameublement s’engagent sur la voie de la raison, sortant du « trop», des allées et des rayons encombrés, et optent pour la modération, une offre plus choisie, plus responsable. Objectif : répondre aux nouvelles préoccupations, mais également alléger l’impact négatif de leur activité sur l’environnement. Maisons du Monde n’échappe pas à ce mouvement. En 2022, l’entreprise a lancé son plan Good is Beautiful avec, pour ambition, de s’inscrire dans une durabilité accrue. Au programme : une réflexion sur les matières qui représentent plus de 50 % de son empreinte carbone – la part du transport étant, contre toute attente, de seulement 11 à 12 %.

Le grand ménage

Le focus a donc été porté sur la qualité des matériaux utilisés pour la fabrication des meubles et des objets afin qu’ils soient pérennes et durent dans le temps. Cela a impliqué une refonte des partenaires et parfois des opérations de relocalisation… Aujourd’hui, 1 600 références ont été modifiées pour répondre aux nouvelles exigences des équipes et plus de 1 000 autres le seront d’ici 2026. Et cela en respectant l’ADN de Maisons du monde : l’accessibilité. Autre nouvelle bonne pratique : le programme Seconde Chance. Soit la remise en état de pièces retournées ou d’exposition, jamais utilisées, afin de les recommercialiser.

Seconde chance

Le programme Seconde Chance a été initié il y a un an, en magasin, et est depuis octobre dernier également actif sur le site. « Au fil des mois, notre démarche Seconde Chance a été très bien identifiée sur nos corners. Et c’est un succès. Nous avons donc décidé d’élargir la proposition au web, détaille Hélène Guiet, directrice RSE et Qualité de Maisons du Monde. Nous voulions montrer que ces produits, tachés, écorchés, rayés lors du transport ou de la manutention, étaient encore utilisables, beaux et avaient leur place dans les intérieurs. Nous les nettoyons, les remettons en état, puis nous les photographions sous tous les angles afin que nos clients puissent parfaitement savoir où se trouve l’éclat, l’accroc… et acheter en toute conscience. C’est une forme de pédagogie que de montrer qu’une petite « blessure » ne nuit ni à l’esthétique, ni à la fonction. Bien sûr, les prix sont revus à la baisse avec une décote allant de 15 à 30 %. Ces vases, canapés, tables, commodes, chaises … bénéficient des mêmes services clients et conditions de retour que nos produits classiques. » Et ce ne sont que les prémices de la révolution durable. Dans un contexte qui n’est pas au beau fixe pour l’univers de l’ameublement et de la déco, et à l’ère du changement climatique, il est grand temps de repenser les façons de fabriquer et de distribuer. Que des acteurs majeurs du secteur s’emparent enfin de la question est plutôt bon signe. « Nous sommes nés il y a trente ans, conclut Hélène Guiet et, à l’époque, ces problématiques n’étaient pas des priorités voire, n’étaient pas soulevées. Elles sont désormais incontournables et nous devons nous en emparer. Parce que le consommateur y est de plus en plus attaché, mais aussi parce qu’il y va de la protection de notre planète ». Une entrée dans l’âge de raison ?

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Cet article est paru dans Madame Figaro (site web)

Challenges (site web)
mercredi 4 décembre 2024 - 16:28 UTC 942 mots

L'UE et l'Amérique du Sud s'empressent de conclure un accord controversé

Reuters

par Lucinda Elliott, Lisandra Paraguassu et Anthony BoadleMONTEVIDEO/BRASILIA (Reuters) - Le bloc commercial sud-américain Mercosur va se réunir en Uruguay, ce jeudi, un événement que le groupe pourrait potentiellement utiliser pour annoncer le lancement d'un accord commercial maintes fois retardé avec l'Union européenne à la suite de négociations de dernière minute. L'accord commercial, soutenu par la plupart des pays d'Amérique du Sud et préconisé par l'Allemagne et l'Espagne, s'est heurté à une opposition farouche de la France, qui redoute que les importations agricoles vers l'Europe aient un effet néfaste sur son puissant secteur fermier. Toutes les parties ont envoyé des représentants à la table des négociations au Brésil la semaine dernière, ont déclaré des sources diplomatiques et gouvernementales à Reuters, en vue d'envoyer des délégations à Montevideo si un accord devait être conclu lors des pourparlers virtuels tenus pendant le reste de la semaine.Notamment, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pourrait potentiellement se rendre au sommet du 5 et du 6 décembre dans la capitale uruguayenne, ont déclaré deux sources européennes, tout en indiquant qu'il était peu probable qu'un accord soit signé. Une source a indiqué que la diplomate avait réservé un ticket d'avion, au cas où. "Le dernier tour de négociations s'est clôturé après d'importants progrès", a déclaré lundi Mauricio Lyro, secrétaire des affaires économiques au ministère des Affaires étrangères brésilien."Nous sommes optimistes. Les points en suspens ont été soumis aux dirigeants afin d'être finalisés", a-t-il ajouté.Bernd Lange, un membre du parti social-démocrate allemand siégeant à la tête du Comité du commerce du Parlement européen, a déclaré mardi que la situation domestique au sein de l'UE demeurait le principal obstacle à un accord et que sa participation au sommet était encore incertaine. "Ils discutent au treizième étage (le bureau de la présidente de la Commission), pour voir s'ils prennent leurs bagages et se rendent à l'aéroport ou pas. C'est un peu compliqué", a indiqué Lange lors d'une séance d'information.L'accord commercial, qui est en cours de préparation depuis plus de vingt ans, a été retardé sur fond d'inquiétudes européennes sur la compétition dans le secteur fermier. En retour, le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, qui sont tous des producteurs majeurs de soja, de maïs et de boeuf, ont critiqué le protectionnisme européen.Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a cependant annoncé la semaine dernière que l'accord était à présent négocié directement avec Ursula von der Leyen après un nouveau cycle de négociations en personne tenu au Brésil. Il s'est dit confiant quant à la possibilité qu'un accord soit finalisé cette année.D'autres se sont néanmoins montrés plus sceptiques. "Si Ursula se rend à Montevideo, ce sera pour montrer l'engagement de l'UE en vue de la conclusion d'un accord, mais rien ne sera signé", a indiqué un diplomate européen à Brasilia.Un autre diplomate a déclaré en Uruguay voir encore une chance à "60-40 que ça ne mène nulle part".CONCLURA OU CONCLURA PASParis a tenté de convaincre les autres membres de l'UE de former une minorité de bloquage. La Pologne s'est récemment jointe à l'opposition. Néanmoins, la France devrait réussir à rassembler au moins trois pays représentant plus de 35% de la population de l'union afin de bloquer l'accord.D'autres pays européens, tels que l'Allemagne et l'Espagne, sont à la tête d'une coalition de 11 États membres favorables à l'accord. Ces pays veulent mettre en place de nouvelles routes commerciales qui pourraient réduire leur dépendance à la Chine et protéger l'union des droits de douane promis par le futur président américain Donald Trump.Un accord UE-Mercosur avait initialement été conclu en 2019, mais n'a jamais été ratifié à cause des demandes européennes sur la déforestation et le changement climatique. Certaines autorités redoutent que ce soit à nouveau le cas même si un texte final devait être conclu."Bien que nous nous réjouisserions si quelque chose devait être signé à Montevideo cette semaine, nous attendons de voir quand ce sera mis en pratique", a déclaré Ignacio Bartesaghi de l'Université catholique d'Uruguay.Toute version finale et juridiquement contraignante de l'accord devrait également être revue avec soin et traduite dans de nombreuses langues avant d'être officiellement signée, a ajouté un des négociateurs. Cela pourrait prendre des mois.LES DEBUTS DU PRESIDENT ARGENTIN MILEILe sommet de Montevideo sera également le théâtre de la première participation du président libertaire de l'Argentine, Javier Milei, à un événement du Mercosur. Il avait émis des menaces à peine voilées de se retirer du bloc à mois qu'il soit autorisé à poursuivre des accords commerciaux bilatéraux en-dehors de celui-ci, notamment avec les États-Unis.Tout comme le président uruguayen sortant Luis Lacalle Pou, Javier Milei aimerait que le groupe se montre plus flexible. Lors de son mandat, le chef d'État de l'Uruguay avait engagé des négociations officielles sur un accord de libre-échange avec la Chine, une décision que son successeur ne poursuivra probablement pas.Selon certains diplomates, les négociations entre l'UE et Mercosur auront probablement un impact sur l'approche de Javier Milei par rapport au groupe. Si l'accord devait être conclu, Ignacio Bartesaghi pense que cela "verserait de l'eau froide" sur les plans de Javier Milei en vue de couper les liens avec le bloc.Un accord renforcerait "l'argument en faveur d'un maintien du groupe, permettrait de gagner du temps et de calmer Milei", a-t-il déclaré, ajoutant que s'il venait à échouer, cela conforterait Javier Milei. (Lucinda Elliott à Montevideo, Lisandra Paraguassu et Anthony Boadle à Brasilia, avec Philip Blenkinsop à Bruxelles; version française Pauline Foret, édité par Augustin Turpin)

Les Echos - Le Cercle (site web)
dimanche 1 décembre 2024 - 09:35 UTC +0100 579 mots

Opinion | Coupes budgétaires : une opportunité pour repenser notre avenir énergétique

Les restrictions budgétaires ne doivent pas freiner l'élan de la transition énergétique. Au contraire, c'est le moment d'investir dans des innovations durables et efficientes, comme le solaire ou l'agrivoltaïsme, propose Carole Descroix, présidente de Terapolis.

Le projet de loi de finances 2025, présenté par le gouvernement de Michel Barnier, introduit des coupes budgétaires drastiques qui affectent l'ensemble des secteurs, et en particulier les investissements dans l'énergie. Les crédits alloués à la mission Ecologie, développement et mobilité durables baissent de près de 10 % par rapport à l'année précédente, se limitant désormais à 21,8 milliards d'euros.

Cette réduction des fonds publics met en péril le financement de projets nécessitant des capitaux importants pour atteindre une viabilité à grande échelle, comme la modernisation du réseau de distribution électrique ou encore le développement de technologies émergentes.

Face à cette réalité, nous ne devons pas céder au découragement. Il nous faut au contraire impérativement repenser la stratégie de financement et explorer de nouvelles voies pour poursuivre la transition énergétique. Les restrictions budgétaires ne doivent pas freiner l'élan vers une économie décarbonée, d'autant plus que des solutions compétitives et innovantes, soutenues par des capitaux privés, offrent des réponses concrètes et efficaces.

Le solaire, champion de la compétitivité

Parmi les énergies renouvelables, le solaire photovoltaïque s'impose comme l'une des solutions les plus prometteuses pour accompagner la transition énergétique. Sa mise en oeuvre rapide, son faible impact environnemental et sa grande adaptabilité, en font un pilier essentiel de cette transformation.

L'Europe a un objectif ambitieux : produire 40 % de ses modules solaires sur son sol d'ici 2030. C'est un tournant décisif pour la souveraineté énergétique du continent. D'autant plus qu'il ne s'agit pas seulement d'une réponse aux défis environnementaux, mais aussi d'une nécessité géopolitique face à la dépendance vis-à-vis des importations d'énergie.

Un effort de réindustrialisation autour de la production de modules solaires, grâce à une stratégie d'économie d'échelle, représente une opportunité majeure pour rendre l'énergie solaire plus fiable tout en améliorant son efficacité économique. C'est une priorité pour renforcer l'indépendance énergétique de la France, créer des emplois locaux et dynamiser les économies rurales.

L'agrivoltaïsme : un levier pour financer la transition énergétique

L'agrivoltaïsme, en tant que double utilisation des terres, améliore non seulement la productivité agricole, mais constitue aussi une réponse concrète aux défis posés par le changement climatique. En réduisant la dépendance des exploitants aux conditions météorologiques et en diversifiant leurs sources de revenus, l'agrivoltaïsme stimule l'économie locale. Il représente une opportunité unique pour nos territoires de se réinventer et d'accélérer la transition vers un avenir plus durable.

De plus, ces projets attirent des financements privés, ce qui allège la pression sur les finances publiques, qui sont redirigés vers d'autres priorités. De plus en plus d'investisseurs perçoivent ces initiatives comme une opportunité de contribuer à une économie verte, tout en bénéficiant de retours sur investissement sûrs et durables.

Face aux contraintes budgétaires actuelles, il est plus que jamais essentiel d'investir dans des solutions innovantes, durables et efficientes. Nous avons tous le pouvoir de contribuer activement à cette transformation. Ensemble, nous pouvons relever les défis actuels et bâtir un avenir plus vert, plus compétitif et plus solidaire pour nos territoires. Le moment est venu d'agir : transformons ces défis en opportunités, et faisons de nos régions des modèles de durabilité et de compétitivité.

Carole Descroixest présidente de Terapolis.

Carole Descroix

Libération (site web)
jeudi 5 décembre 2024 - 08:27:12 1105 mots

Sols agricoles : l’avenir n’est pas dans l’abandon des normes sanitaires et écologiques

Un collectif d'élus, de professeurs et de scientifiques

A l’occasion de la Journée mondiale des sols, un collectif d’élus et de scientifiques appelle l’Etat à ne pas abandonner en rase campagne les agriculteurs face aux groupes de pression et à ne pas renoncer à une législation protectrice des sols.

Dans le contexte de renouvellement des représentants des chambres d’agriculture prévu le 31 janvier prochain, nous assistons à une mobilisation sans précédent des syndicats prêts à tous les excès pour attiser les colères paysannes : siège de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), emmurage de l’Institut national des recherches pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), intimidation de l’Office français de la biodiversité (OFB), pression sur les parlementaires, discours anti-écologistes, manifestations plus ou moins violentes, etc.

Oui, il faut impérativement soutenir l’agriculture et ceux qui la font. Mais, alors que le sujet agricole majeur réside dans la rémunération des producteurs, la régulation des négociations commerciales au niveau national et international et la transition agroécologique, on veut nous faire croire que les «contraintes normatives» seraient le problème principal.

Le Parlement n’est pas en reste dans cette surenchère biaisée. Des initiatives font craindre les pires reculs sur le plan environnemental, pris entre les feux des élus locaux et des syndicats agricoles : réautorisation à tout-va de nombreux pesticides interdits en France, reculs sur toutes les avancées de la dernière décennie et notamment de la loi d’avenir agricole qu’avait portée Stéphane Le Foll, abrogation de nos objectifs en matière de non-artificialisation des sols (ZAN).

Nous nous élevons contre cette facilité qui vise à défaire la protection de l’environnement, de l’eau que l’on boit, de nos sols, de notre air, de nos biens communs les plus essentiels, pour soi-disant renforcer notre souveraineté alimentaire. Comme si la vitalité de notre agriculture reposait exclusivement sur l’affaissement de nos critères sanitaires et écologiques. Le risque aujourd’hui est bel et bien que le discours fallacieux de «l’écologie punitive» l’emporte définitivement sur celui de la transformation agroécologique, pourtant à portée de main. Oui, l’agriculture peut s’adapter demain comme elle l’a fait hier.

La pollution des produits «phytosanitaires»

Pour couronner le tout, la faiblesse actuelle du gouvernement interdit la sérénité nécessaire à l’appréhension des impératifs écologiques, alors que les ferments de futurs scandales sanitaires sont sous nos pieds. Lisons pour s’en convaincre le dernier rapport interministériel sur la qualité de l’eau potable qui préconise des restrictions draconiennes d’utilisation des pesticides pour protéger les captages ! La pollution des produits dits «phytosanitaires» n’est pas anodine pour la santé des humains. On le doit au premier chef aux agriculteurs eux-mêmes : leur santé est le lanceur d’alerte évident, avec 54 % de lymphomes plasmocytaires et 20 % de myélomes multiples en plus que la moyenne française et, à 55 ans, 13 % de Parkinson en plus.

Il n’est pas interdit de remettre en question des pratiques culturales, même érigées en traditions, si elles se révèlent dangereuses pour la durabilité des sols et de là, la possibilité d’en nourrir demain l’humanité. Il est incohérent, voire irresponsable de vouloir supprimer le peu de normes qui existe pour un rendement non garanti et que nous finirons par payer collectivement, ne fût-ce que pour purifier l’eau potable (plus de 50 milliards d’euros par an).

Heureusement, de nombreux agriculteurs, peut-être moins médiatisés, innovent d’eux-mêmes ou se forment auprès de scientifiques compétents pour adapter leurs méthodes et inventer une agriculture consciente de son impact écosystémique sur le vivant : agriculture non labourée et agriculture biologique couvrent respectivement 4 % et 10 % de la surface agricole française (SAU). Devant la maladie ou la chute de fertilité de leur sol, ils comprennent les risques d’une production trop dépendante des pesticides.

Dans cette transformation nécessaire, les chercheurs de nos instituts scientifiques sont des alliés majeurs pour la rentabilité, le rayonnement et la durabilité de l’agriculture française. Opposer les uns aux autres ne serait que mépris irrationnel pour l’avenir et le progrès. Rompre avec les connaissances de l’écologie scientifique est un refus d’obstacle devant la possible et désirable agroécologie.

En outre, préserver les sols en limitant au maximum leur imperméabilisation est un enjeu fondamental pour préserver la vie présente et future. La pluviosité estivale diminue, celle d’automne augmente avec le changement climatique : il nous faut des sols vivants, taraudés de vie, qui stockent cette eau et l’empêche d’inonder nos villages. Renoncer au zéro artificialisation nette (ZAN) serait un signal désastreux. La destruction des sols vient d’abord de l’artificialisation qui obère complètement le rôle des sols dans la régulation des cycles de l’eau et plus généralement du climat. C’est entre 20 000 et 30 000 hectares de terres que nous perdons chaque année, à un rythme qui égale 3,7 fois celui de notre démographie.

En ce 5 décembre, Journée mondiale des sols, nous appelons solennellement à une prise de conscience générale pour que l’Etat n’abandonne pas en rase campagne les agriculteurs face aux groupes de pression et ne sacrifie pas une législation incitative et protectrice des sols sur l’autel d’intérêts politiques de très court terme.

Don’t Look up, Look at the Ground ! («ne regardons pas en haut, regardons le sol !»).

Signataires :Nicole Bonnefoy Sénatrice de la Charente Marc-André Selosse Professeur du Muséum national d’histoire naturelle et membre de l’Académie d’agriculture Philippe Billet Directeur de l’Institut de droit de l’environnement (U. Lyon 3) Alain Brauman Président de l’Association française pour l’étude des sols (Afes), directeur de recherches IRD, laboratoire Eco et Sols Marc Dufumieragronome, professeur honoraire d’AgroParisTech Sébastien FagnenSénateur de la Manche Hervé Gillé Sénateur de la Gironde Gisèle Jourda Sénatrice de l’Aude Emmanuelle Porcher Professeure du Muséum national d’histoire naturelle, directrice du Centre d’écologie et des sciences de la conservation Lionel RanjardExpert scientifique en écologie des sols Christian Redon-SarrazySénateur de la Haute-Vienne Jean-Claude TissotSénateur de la Loire Michaël Weber Sénateur de la Moselle.

Vous souhaitez publier une tribune dans Libération ? Pour connaître nos conseils et la marche à suivre, ainsi que l’adresse à laquelle nous envoyer vos propositions, rendez-vous dans la section «Proposer une tribune» en bas de cette page puis écrivez à [email protected].

Cet article est paru dans Libération (site web)

La Tribune (site web)
CLIMAT, vendredi 6 décembre 2024 - 11:58 UTC +01:00 822 mots

L'adaptation au changement climatique concerne aussi les modèles d'affaires

Natasha Laporte

Pour continuer d’exister, mais aussi car c’est un atout, la transition écologique pousse de plus en plus d’acteurs économiques à s’engager dans de nouvelles voies, fondées sur l’engagement environnemental, la résilience, voire la régénération. C’est ce qui ressort d’une table ronde qui s’est déroulée au forum Act 50, organisé le 3 décembre au Ground Control à Paris par "La Tribune".

Et si, au-delà de la nécessité de s'adapter, la transition écologique, pour les entreprises, rimait avec de nouvelles opportunités ? C'est le cas de Serfim, un groupe familial spécialisé dans le BTP, l'immobilier, l'industrie et l'environnement - de l'énergie à la dépollution, en passant par le recyclage et l'eau. Mettant fortement l'accent sur la RSE, cette ETI basée à Vénissieux s'inscrit volontairement dans une logique de résilience. Comment ? « On crée de la résilience par la diversité des métiers, ainsi que par la manière de les exercer en travaillant notre impact et notre empreinte environnementale » , témoigne Alexandra Mathiolon, PDG de Serfim.

Depuis qu'elle en a pris les rênes, l'entreprise, qui s'était déjà diversifiée dans la dépollution des sols depuis les années 80, a élargi ses activités, notamment vers les énergies renouvelables. Tout en accélérant sur « une feuille de route ambitieuse de transformation de l'entreprise, en posant notre raison d'être, nos engagements et en disant à quoi on sert vraiment ». De quoi définir ses missions : la transition énergétique, la préservation de l'eau, limiter l'épuisement des ressources, régénérer la biodiversité, renforcer la résilience de ses infrastructures et mettre la technologie au service des transitions. Car la jeune dirigeante en est convaincue : « La clé de la résilience, pour une entreprise, c'est d'être utile à la société ».

Bascule de business modèles

« On est dans un moment de bascule de beaucoup d'acteurs économiques », abonde Sylvain Waserman, PDG de l'Agence de la transition écologique (Ademe). D'autant que « de plus en plus, les grands groupes privés mettent la pression sur leurs sous-traitants » pour décarboner l'activité. Quant aux collectivités, à partir de 2026, elles incluront des clauses environnementales obligatoires dans les marchés publics. Sans oublier le fléchage croissant par les institutions financières vers des projets vertueux. Tout l'enjeu pour les entreprises étant non seulement de s'interroger sur la pérennité de leur modèle économique actuel - car « mettre la tête dans le sable et attendre que ça passe fragilise le business model » -, c'est aussi de se pencher sur « la trace qu'elles vont laisser ».Un raisonnement présent dans les entreprises familiales, en particulier.

Ainsi, nombre de structures, y compris celles des services numériques, réfléchissent désormais à intégrer la logique de l'éco-conception. Fait plus nouveau, « beaucoup modifient leur offre en prenant en compte les limites planétaires », observe Sylvain Waserman. C'est même tout le modèle qui est susceptible de muer, de la vente du produit ou de la prestation vers celle de la performance. «C'est même tout le modèle qui est susceptible de muer, de la vente du produit ou de la prestation vers celle de la performance »,analyse-t-il.

C'est donc un véritable changement de mentalités qui commence à s'opérer. En France, en termes de nouveaux modèles économiques, « nous avons un coup d'avance, qui va bénéficier à tout le monde », avance pour sa part Eric Duverger, fondateur de la Convention des entreprises pour le climat (CEC), une association d'entreprises qui oeuvre en faveur du passage de l'économie extractive à l'économie régénérative. Illustration de nouvelles logiques qui émergent, l'entreprise grenobloise, Photoweb. Elle a mis au point avec un fournisseur provençal une nouvelle machine d'imprimerie 40 % moins gourmande en énergie. « Ils l'ont mise en open source pour tout leur secteur. Même leurs concurrents vont pouvoir bénéficier de cette technologie », salue le coordonateur de la CEC, en considérant que « les entreprises doivent faire ce sursaut pour l'intérêt général ».

Avantage concurrentiel

« La clé est de faire de la transition écologique un avantage concurrentiel », martèle de son côté le Pdg de l'Ademe qui, par ailleurs, a lancé une initiative baptisée méthode Act, permettant d'évaluer la crédibilité et la solidité d'une démarche de décarbonation - une labellisation « anti-greenwashing », en quelque sorte. « Il y a des avantages concurrentiels à l' utiliser quand on est une entreprise localisée en France. Quand un grand groupe investit 100 millions d'euros dans sa décarbonation, pour passer du gaz à l'électricité, en France, où l'électricité est complètement décarbonée, ce sera 100 % efficace, alors qu'en Allemagne, cela ne le sera que de 60 % et en Pologne de 40 % », fait-il valoir.

Et de pousser ce raisonnement jusqu'au marché de l'intelligence artificielle (IA) : à l'avenir, une entreprise française ou européenne, qui acceptera que l'utilisation des ressources par son IA soit évaluée de manière scientifique et méthodologique, pourrait se trouver en meilleure position que les IA étrangères pour être choisie par une administration, envisage-t-il. Un avis partagé par Eric Duverger. « La transition est une chance pour la France », résume le fondateur de la CEC.

Cet article est paru dans La Tribune (site web)

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samedi 7 décembre 2024 - 11:22:24 -0000 484 mots

Naturel ou artificiel, quel sapin de Noël est le plus écolo ? (la réponse va vous surprendre)

Zoé Puyremond

Vous allez bientôt (si ce n’est pas déjà fait) installer votre sapin de Noël, mais faut-il choisir un modèle artificiel ou plutôt naturel ?

Les premiers flocons sont tombés sur les quatre coins de la France. Le pays a revêtu son manteau blanc : l’hiver s’installe bel et bien, ce qui signifie que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. Certains se sont peut-être déjà lancés dans l’achat des cadeaux, d’autres ont quant à eux préfèrent se concentrer sur la décoration de Noël. En commençant évidemment par le sapin de Noël, élément central des festivités. Mais avant de penser aux boules de Noël et aux guirlandes, une question annuelle s’invite : faut-il choisir un sapin artificiel ou naturel ? Vous ne savez pas réellement comment orienter votre choix, mais vous voudriez tout de même être le plus écologique possible.

Le sapin artificiel est-il une bonne idée ?

Au premier abord, le sapin de Noël artificiel semble être une bonne solution. Cela permet de s’offrir, en effet, un arbre de Noël à un prix raisonnable que l’on réutilise chaque année. Un investissement sur la durée, donc. Pour les propriétaires de chats et chiens, il est aussi très pratique puisqu’à l’inverse d’un sapin naturel, il n’est pas toxique et ne représente pas un danger. Sauf que voilà, son impact sur le changement climatique et son empreinte carbone sont très (trop) importante. Selon Le Figaro, une étude québécoise menée par le cabinet d’études Ellipsos en 2009 indique que le sapin artificiel émet 8,1 kg de CO2 chaque année. Trois fois plus que le sapin naturel (3,1 kg/an). Aussi, si le sapin de Noël artificiel a une durée de vie d’environ 20 ans, il est malheureusement jeté et remplacé tous les 4 à 5 ans alors que celui-là n’est pas renouvelable.

Le sapin de Noël naturel, une meilleure idée ?

Le sapin naturel dévoile des qualités plus convaincantes. Il se révèle comme une solution plus responsable. Il est important de rappeler que ce type d’arbre est un produit de culture. En effet, l’exploitation des sapins de Noël est cyclique : à la fin d’une décennie, autant de souches sont plantées que d’arbre ont été coupés. Ils font aussi moins de route, étant cultivés dans l’Hexagone. TF1 précise dans un article que 70 % des sapins naturels proviennent directement du sol français. À la fin des fêtes, il est facilement compostable ou recyclable en bois de chauffage, par exemple. Malheureusement, ce sapin a aussi ses défauts. Sa culture appauvrit les sols et demande l’utilisation de produits chimiques comme le glyphosate. Difficile de concilier les traditions de Noël avec écologie, pas seulement du côté du sapin et des décorations de Noël... On fait au mieux !

Cet article est paru dans Biba (site web) - BIBA

La Croix (site web)
Actualité Culture, jeudi 5 décembre 2024 986 mots

« Faut qu'on parle » : un premier bilan de l'opération lancée par « La Croix » et le média Brut

Béatrice Bouniol

Une analyse sociologique de la première édition fait apparaître une participation accrue des jeunes et des femmes, une relative homogénéité des opinions et quelques divergences fortes par rapport à l'ensemble des Français. Autant d'enseignements pour de futures éditions.

Le 23 novembre dernier, partout en France, ils étaient plus de 6 000 à s'être inscrits pour vivre une aventure de moins en moins banale : discuter, en vrai, pendant une heure ou deux, avec une personne inconnue, qui a des opinions différentes, voire opposées. C'était la première édition en France de « Faut qu'on parle », lancée par La Croix et le média Brut, avec le soutien du fonds Bayard-Agir pour une société du lien.

L'initiative, conçue par l'ONG My Country Talks et déjà déployée dans une centaine de pays, repose sur la mise en place de paires par un algorithme, selon deux critères : la proximité des domiciles des deux participants - un rayon de 40 kilomètres pour l'édition française - et la divergence des réponses à neuf questions clivantes, lors de l'inscription. Depuis cette journée de rencontres, de nombreux messages nous ont été envoyés, souvent accompagnés de selfies, très enthousiastes sur cette expérience, l'énergie et la joie qu'elle procure. En ressort la volonté de trouver un terrain d'entente et de comprendre l'autre, qui semble être le socle commun des participants.

Certains témoignages montrent aussi que très souvent les échanges ont porté sur des histoires de vie et des sujets personnels, afin de faire connaissance avant de sonder les désaccords, en projetant parfois une deuxième rencontre. Certains font le constat de divergences malgré des réponses similaires, d'autres au contraire regrettent le manque d'opposition avec l'interlocuteur désigné par l'algorithme. Une première analyse sociologique de cette édition, confiée à Guillaume Caline, directeur du pôle Enjeux publics et opinion de Verian, permet d'étayer ces impressions.

? Des participants plus jeunes, plus féminins, plus franciliens

Avec un âge médian de 46 ans, les inscrits sont dans l'ensemble plus jeunes que la population adulte française, dont l'âge médian est de 49 ans. Un groupe a notamment répondu à l'appel : les 35-49 ans (qui représentent plus d'un tiers des inscrits), juste devant les 50-64 ans (25 %) et les 25-34 ans (23 %). « Une singularité intéressante, souligne Guillaume Caline, le public jeune n'étant pas toujours facile à mobiliser sur de telles initiatives. »

Autre point positif, la forte participation des femmes (56 %), majoritaires dans toutes les classes d'âge, à l'exception des 65 ans et plus - une réalité qu'on retrouve souvent dans les études en ligne, selon le sociologue. Cette surreprésentation féminine est d'autant plus remarquable qu'elle tranche avec les chiffres des autres pays qui comptabilisent de 75 à 80 % d'hommes.

En termes géographiques, même si l'on compte des inscrits sur l'ensemble du territoire, l'Île-de-France est la région qui rassemble le plus de volontaires pour cette première édition, avec 39 % des inscrits soit le double du poids réel dans cette population (19 %). À noter que l'Auvergne-Rhône-Alpes se détache ensuite pour sa participation (13 % contre des taux en dessous de 10 pour les autres régions).

? Des opinions tranchées et peu opposées

Les réponses aux neuf questions clivantes font apparaître des taux d'approbation ou de désapprobation très majoritaires (+ de 75 % de « oui » ou à l'inverse moins de 25 %). Par exemple, les inscrits sont 83 % à se déclarer favorables au rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), 90 % à considérer que le mouvement #MeToo a un impact positif sur la société, ou encore 78 % à s'opposer au durcissement de l'accès aux prestations sociales pour les étrangers.

Les questions qui suscitent les réponses les plus contrastées sont la semaine de travail de quatre jours (39 % contre, 61 % pour, jusqu'à 79 % chez les 25-34 ans), la limitation de la vitesse des voitures pour lutter contre le réchauffement climatique (26 % contre, 74 % pour, jusqu'à 76 % chez les 25-34 ans), et l'armement des policiers municipaux (25 % pour, 75 % contre, jusqu'à 79 % chez les 25-34 ans).

? Des similitudes avec l'ensemble des Français

Si l'on compare les réponses des inscrits à « Faut qu'on parle » avec les résultats de sondages réalisés sur des questions similaires auprès d'échantillons représentatifs des Français, on trouve des similitudes sur quelques sujets : le rétablissement de l'ISF (79 % de soutien chez les Français), l'interdiction du smartphone aux collégiens (75 % de « oui » chez les inscrits et 82 % chez les Français), ou l'instauration d'une semaine de travail de 4 jours (70 % de soutien chez les Français).

« Sur ces mesures, analyse Guillaume Caline, on ne note pas de clivage politique très important chez les Français mais plutôt un clivage générationnel. Cela explique que les résultats des participants à "Faut qu'on parle" soient finalement assez proches de ceux des Français car les différentes tranches d'âge sont bien représentées. »

? Trois divergences majeures

En revanche les répondants sont en fort décalage avec l'ensemble des Français sur trois mesures. Limiter la vitesse autorisée des voitures pour lutter contre le changement climatique les convainc à 74 %, alors que les sondages publiés sur le sujet révèlent une opposition très majoritaire (seul un tiers à un quart de la population est favorable à la limitation). « Le fait que les participants soient plus souvent franciliens n'est sans doute pas étranger à ce décalage », note Guillaume Caline.

La proposition d'armer les policiers municipaux ne recueille qu'un quart de « oui » chez les participants alors que 66 % des Français s'y montrent favorables. De même, le durcissement de l'accès aux prestations sociales, qui là ne rassemble que 22 % des participants, est souhaité par deux tiers à trois quarts des Français.

« Sur ces mesures, poursuit Guillaume Caline, on observe chez les Français un très fort clivage politique, avec un soutien très prononcé à droite et surtout à l'extrême droite chez les moins diplômés. Cela vient conforter l'hypothèse que les participants sont dans l'ensemble très diplômés et qu'ils font preuve d'un degré d'ouverture et de libéralisme culturel beaucoup plus important que la moyenne des Français.»

Cet article est paru dans La Croix (site web)

L'Express (site web)
Idées et débats, lundi 2 décembre 2024 1322 mots

Cette illusion psychologique qui pourrait expliquer (en partie) la victoire de Donald Trump

Alix L'Hospital

Si l'idée d'un "déclin" des valeurs morales fait couler beaucoup d'encre, notamment depuis la réélection de l'ex-président américain, des chercheurs ont montré qu'il s'agirait en fait... d'un mythe.

Le courrier est adressé à la rédaction en chef du Grand Forks Herald , principal quotidien distribué entre le Dakota du Nord et le Minnesota, et publié sur son site. Il est signé d'une lectrice : "Quelques semaines se sont écoulées depuis l'élection, et je suis profondément triste. L'élection de Donald Trump est emblématique du déclin moral abrupt de notre société. Il fut un temps en Amérique où le caractère et l'intégrité comptaient - ce n'est plus le cas".

"Déclin moral" : sans doute l'un des serpents de mer les plus tenaces du débat public et ce, malgré le succès retentissant de best-sellers tel The Better Angels of Our Nature(2011) ,dans lequel le psychologue cognitiviste et professeur à Harvard Steven Pinker documentait le déclin de la violence (des guerres aux homicides en passant par le traitement des homosexuels ou des minorités ethniques) à travers l'histoire. Outre-Atlantique, l'enjeu des valeurs morales semble si brûlant que même le célèbre éditorialiste du New York Times, David Brooks, s'y était intéressé l'an dernier à travers l'ouvrage How to Know a Person (2023), dans lequel il déplorait que la société américaine n'ait "pas réussi à enseigner les compétences et à cultiver l'envie de traiter les autres avec gentillesse, générosité et respect". Une enquête menée par l'institut américain Gallup a d'ailleurs montré en 2023 que pas moins de 83 % des Américains considèrent en fait que les valeurs morales se détériorent - républicains (97 %) comme progressistes (73 %). Pis : selon l'institut, l'évaluation par les Américains de l'état des valeurs morales et leur vision de la moralité à l'avenir étaient à leurs points les plus négatifs en vingt-deux ans de mesure... Mais ce fameux déclin existe-t-il vraiment?

Phénomène mondial

Deux chercheurs, Adam Mastroianni (Columbia Business School) et Daniel Gilbert (Harvard), se sont penchés sur cette question dans une étude publiée en 2023 au sein de la prestigieuse revue Nature. Pour qui considère qu'une croyance mondialement répandue traduit certainement une réalité, cette enquête a tout d'une leçon. Car si les chercheurs ont montré que cette impression de déclin est en réalité internationalement partagée et ce, depuis au moins soixante-dix ans - ils se sont appuyés sur les données d'enquêtes réalisées dans plus de 60 pays entre 1949 et 2021, dont les Etats-Unis et la France - la suite signe au contraire la fin d'un mythe.

En compilant les données issues de 140 enquêtes depuis les années 1970, sondant l'état actuel de la moralité (ce qui représente un échantillon de 12 millions d'individus), les chercheurs ont observé une stagnation du niveau de morale rapporté. Et ce, quelle que soit la formulation de la question ("avez-vous été traité avec respect aujourd'hui?", "comment estimez-vous l'état des valeurs morales dans votre pays aujourd'hui?", "les gens sont-ils généralement prêts à aider?").

"Nous avions donc d'un côté des individus estimant que les valeurs morales ne cessaient de se détériorer par rapport au passé. Et de l'autre, une stagnation du niveau de morale rapporté dans le présent, sur environ cinquante ans, résume Adam Mastroianni, aujourd'hui chercheur indépendant et auteur du bloc Experimental History(Substack) auprès de L'Express. S'il y avait vraiment eu un déclin moral à travers le temps, les sondés auraient dû être de plus en plus critiques sur l'état des valeurs morales actuelles, années après années. Or la tendance restait inchangée! Cela suggère que ce changement que les gens pensent s'être produit n'a pas eu lieu. C'est une illusion".

Biais psychologiques

Dans leur étude, les chercheurs avancent deux explications d'ordre psychologique. D'abord, l'impact d'une "exposition biaisée à l'information", qui peut conduire les individus à accorder une attention disproportionnée aux informations négatives. Or, comme le relèvent les auteurs, "de nombreuses études ont montré que les êtres humains sont particulièrement susceptibles de rechercher des informations négatives sur les autres et d'y prêter attention, et les médias de masse se prêtent à cette tendance en mettant l'accent de manière disproportionnée sur les personnes qui se comportent mal. Ainsi, les individus peuvent rencontrer plus d'informations négatives que d'informations positives sur la moralité des "gens en général", et cet "effet d'exposition biaisé" peut contribuer à expliquer pourquoi ceux-ci pensent que la moralité actuelle est relativement faible".

Ensuite, l'étude pointe le rôle d'un autre biais, touchant cette fois la mémoire : à savoir que la négativité d'une information négative s'estompe plus rapidement que la positivité d'une information positive. En clair, lorsque nous nous souvenons d'événements positifs et négatifs du passé, les événements négatifs sont plus susceptibles d'être oubliés. "Combinés, ces deux phénomènes peuvent produire une illusion de déclin moral. Plus précisément, une exposition biaisée à des informations sur la moralité actuelle peut donner l'impression que le présent est un désert moral, tandis qu'une mémoire biaisée des informations sur la moralité passée peut donner l'impression que le passé était un pays des merveilles morales", concluent les auteurs. Auprès de L'Express, Adam Mastroianni prend l'exemple du souvenir de George W. Bush. "Malgré l'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan, la mort de centaine de milliers de civils, les mensonges, nombre d'Américains semblent en garder le souvenir d'un vieux grand-père bienveillant. Ils ont oublié le négatif, tout simplement".

Si personne n'est épargné par de tels biais, comment expliquer, alors, que les démocrates (mais aussi les plus jeunes) fassent preuve d'une croyance moins marquée que les conservateurs ou les personnes âgées en un déclin moral? "Il est possible que les démocrates, parce qu'ils sont plus sensibles aux progrès sociaux comme la lutte contre le racisme ou le sexisme, aient l'impression que les choses sont légèrement différentes par rapport au passé que les conservateurs, qui se concentrent sur d'autres sujets. Mais quoi qu'il en soit, même les plus fervents démocrates perçoivent aussi ce déclin moral". Quant aux personnes âgées, simple illusion mathématique : "ces individus ont tout simplement vécu plus longtemps que les autres et ont donc davantage bénéficié de ce biais de la mémoire qui filtre les informations négatives. Mais si vous rapportez les réponses obtenues chez les jeunes et les personnes âgées à leur durée de vie, vous obtenez en fait la même estimation du taux de déclin par an".

Conséquences concrètes

Reste qu'une illusion peut avoir des conséquences concrètes. Dans leur étude, les chercheurs relèvent ainsi qu'en 2015, 76 % des Américains étaient d'accord pour dire que "s'attaquer à l'effondrement moral du pays" devrait être une grande priorité pour leur gouvernement. "Les Etats-Unis sont confrontés à de nombreux problèmes bien documentés, du changement climatique au terrorisme en passant par l'injustice raciale et les inégalités économiques, et pourtant, la plupart des Américains pensent que leur gouvernement devrait consacrer de rares ressources à l'inversion d'une tendance imaginaire", s'inquiètent les auteurs. Sans compter les possibles implications comportementales. "L'illusion du déclin moral peut être l'une des raisons pour lesquelles les gens ne dépendent pas autant qu'ils le pourraient de la gentillesse d'inconnus", jugent-ils encore. A L'Express, Adam Mastroianni pointe un autre risque. "Si le déclin moral vous inquiète, vous pouvez aussi devenir dangereusement susceptible d'être manipulé par des acteurs politiques qui attisent ce sentiment, et vous promettent de régler le problème s'ils arrivent au pouvoir. C'est, au fond, le coeur de la politique de Donald Trump : " Make America Great Again"".

On est d'abord surpris, quand Adam Mastroianni explique qu'essayer de contrer cette illusion n'est pas forcément souhaitable. "Evidemment, j'aimerais que nous puissions recalibrer notre esprit pour éviter de tomber dans ce piège. Mais dans le même temps, les deux biais principalement responsables de cette illusion sont utiles à d'autres aspects de notre vie! Si nous cherchions à agir sur eux, nous pourrions en fait nous retrouver dans une situation bien pire". Le chercheur cite le biais de mémoire qui, parce qu'il favorise les souvenirs positifs par rapport aux négatifs le temps passant, permet de "rendre la vie supportable".

La Matinale du Monde
;, lundi 9 décembre 2024 1121 mots

A la COP de Riyad, des solutions fondées sur la nature pour enrayer la dégradation des terres

Par Guillaume Delacroix

La seizième Conférence des parties (COP16) de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) commence, lundi 9 décembre, à Riyad, en Arabie saoudite, sa deuxième et dernière semaine de travaux. Pour l'ouverture du sommet, le 2 décembre, la CNULCD et la Commission européenne avaient publié un « Atlas mondial des sécheresses » pointant la manière dont les sécheresses menacent l'énergie, l'agriculture, le transport fluvial ou le commerce international, et peuvent « déclencher des effets en cascade, alimentant les inégalités et les conflits, et menaçant la santé publique ».

Selon ce document, les sécheresses ont augmenté de 29 % depuis l'an 2000, en raison du changement climatique et de la gestion non durable des terres et des ressources en eau. « Aucun pays, quelle que soit sa taille, son PIB ou sa latitude » , n'est à l'abri, fait valoir l'atlas, citant en vrac les Grandes Plaines, aux Etats-Unis, la ville de Barcelone, en Espagne, et le bassin du fleuve Yangzi, en Chine.

Face à cette « urgence planétaire », le sommet de Riyad est l'occasion pour les Etats de discuter d'une aide financière à apporter pour lutter contre la dégradation des sols (avec notamment l'annonce par l'Arabie saoudite d'un partenariat mondial de résilience à la sécheresse doté d'une première enveloppe de 2,15 milliards de dollars, soit 2 milliards d'euros) mais aussi pour les ONG et les entreprises de présenter des solutions mises en œuvre avec succès : systèmes d'alerte précoce, microassurance pour les petits exploitants agricoles, agroforesterie, réutilisation des eaux usées…

Bien souvent, la clé du succès réside dans la mobilisation simultanée de tous les acteurs. « Pour atteindre des objectifs ambitieux, il est nécessaire d'adopter une démarche collective incluant d'autres ministères que celui de l'environnement, mais également les collectivités territoriales, les organisations professionnelles agricoles et les banques publiques agricoles », affirme Sandra Rullière, responsable adjointe développement rural à l'Agence française de développement (AFD).

« Plus de la moitié du PIB mondial menacée »

Cela n'a pas toujours été le cas par le passé. « Sur la Grande Muraille verte lancée en 2007 au Sahel, la vision de départ consistait à planter des arbres dans une bande de terre allant de Dakar à Djibouti, sans nécessairement impliquer les populations locales ni s'assurer du bien-fondé scientifique de l'opération. Aujourd'hui, cette initiative prend la forme d'une mosaïque d'approches durables de gestion des terres associant toutes les parties prenantes, au bénéfice d'une meilleure prise en compte du revenu des agriculteurs » , note Mme Rullière, qui observe que la question de la place des acteurs privés est « très présente » dans les débats en cours à Riyad.

Durant la première semaine de la COP, ces derniers ont sonné la mobilisation. « Plus de la moitié du PIB mondial, soit 44 000 milliards de dollars, est menacée par la disparition de la nature. Il est impératif que les entreprises explorent les innovations susceptibles de stopper et d'inverser la dégradation des terres », a déclaré Gim Huay Neo, directrice générale de l'association américaine 1T. org, qui milite pour la restauration des forêts sur financements privés. « Si l'accord de Paris de 2015 sur le climat avait constitué un marqueur fort en matière de prise de conscience, il faut maintenant que les entreprises passent à l'action », acquiesce Kevin Tayebaly, cofondateur de ChangeNow.

Cette société française a été mandatée par l'ONU pour orchestrer un dialogue public-privé au sein d'un pavillon installé dans la « zone bleue » de la COP16, celle réservée aux représentants des Etats et aux organisations accréditées. « Il a fallu dix ans pour que la problématique des sols soit vraiment sur la table. Aujourd'hui, les entreprises comprennent qu'il en va de leur survie. Sans terres en bonne santé, tous les secteurs sont menacés, l'agriculture mais aussi le textile, la pharmacie, les assurances… », observe M. Tayebaly.

Recréer des systèmes agroécologiques

La plupart des solutions présentées à Riyad insistent sur leur caractère « naturel ».Au Maroc par exemple, Sand to Green s'appuie sur le modèle des oasis pour recréer des systèmes agroécologiques où arbres, cultures et nappes phréatiques se soutiennent mutuellement. « L'idée est de développer une agriculture de régénération permettant à la fois de restaurer les sols et de produire des denrées alimentaires », explique son PDG, Benjamin Rombaut.

La logique régénérative est aussi le souci de Reforest'Action, une plateforme qui lance des projets d'agroforesterie en Europe, en Afrique et en Amérique latine. Celle-ci encourage « la régénération naturelle assistée », qui vise à planter des arbres sur des terres abîmées par les tempêtes, les incendies, les maladies, en protégeant les jeunes pousses. « Nos projets sont pensés comme un tout. Conçus avec des ONG et des structures villageoises, ils consistent à planter des haies et des arbres fruitiers ou de coupe entre les parcelles cultivées, afin de créer une activité économique et pourvoir aux besoins en bois », précise Stéphane Hallaire, son PDG.

L'agriculture régénérative, encore elle, permet à la société tchèque Carboneg de séquestrer du carbone au Kazakhstan et en Turquie, en produisant du « biochar », un charbon végétal issu de déchets organiques qui améliore la santé des sols. Au Burkina Faso et au Nigeria, la firme néerlandaise Groasis, elle, restaure des terres dégradées en utilisant un cocon végétal biodégradable, une grande boîte enterrée qui renferme et filtre de l'eau de mer ou de l'eau polluée, et permet aux racines des plantes d'atteindre une profondeur de trois mètres sans irrigation, après quoi celles-ci peuvent croître de manière autonome.

Intelligence artificielle et télédétection

Généralement assez simples, les solutions s'adossent néanmoins de plus en plus aux nouvelles technologies. Ainsi de Justdiggit, autre société néerlandaise, qui s'attelle à « refroidir la terre » en ramenant à la vie des souches d'arbres oubliées mais toujours vivantes, au Kenya et en Tanzanie. « Nos interventions sont validées par images satellites et passent par la formation des agriculteurs au moyen de tutoriels accessibles sur téléphone portable », indique sa PDG, Marjolein Albers. Installée en Allemagne, la société Soilytix promeut quant à elle l'analyse de « l'ADN environnemental » pour le suivi de la qualité des sols en Inde et au Costa Rica, en s'appuyant sur l'intelligence artificielle et la télédétection.

Ces innovations sont observées avec méfiance par certaines ONG. Selon Sylvain Deffontaines, directeur des opérations d'Agrisud, elles peuvent être « dangereuses », à l'instar des adjuvants polymères enterrés dans le sol pour stocker l'eau, comme dans une couche-culotte. « Ces produits chimiques n'ont aucun impact additionnel autre que la rétention d'eau, alors que la fertilisation par le compost améliore l'humidité et les fonctions biologiques de la terre », souligne-t-il. Surtout, ces technologies peuvent conduire les agriculteurs à ne plus avoir la main. Or, d'après lui, « le vrai sujet dans la lutte contre la désertification, c'est l'autonomie des agriculteurs dans la mise en œuvre des solutions ».

Cet article est paru dans La Matinale du Monde

Le Moniteur (site web)
mardi 3 décembre 2024 - 14:30 GMT+1 690 mots

« Les communautés du bâtiment et de l'immobilier doivent se parler davantage », Albane Gaspard (Ademe)

Une anticipation plus fine des trajectoires carbone suppose un meilleur partage des données entre les organismes qui les récoltent, souligne Albane Gaspard, coordinatrice scientifique et technique de l'Agence de la transition écologique (Ademe), dont l'étude « Bâtiment et immobilier : mieux modéliser la transition » publiée en octobre met en exergue à la fois bons points et trous dans la raquette. L'étude que avez rédigée avec l'association Négawatt et le bureau d'études Enertech porte sur les « modélisateurs » des secteurs du bâtiment et de l'immobilier, comme le Cerema, la DHUP, EDF ou encore l'OID. Quels en sont les principaux points positifs ?

J'en note quatre. La premier, c'est qu'il y a une richesse des modèles et des organismes*. Le deuxième, c'est que des sujets sont très bien traités. Sur la rénovation des logements par exemple, les modélisateurs partent d'une solide base de données d'observation, ce qui leur permet de proposer des prospectives robustes, sous différents angles : la prise de décision des ménages, l'impact du changement d'un vecteur ou de tel ou tel geste... Le troisième, c'est que les modélisateurs sont plutôt bien outillés sur la dimension énergie-carbone. Enfin, le quatrième, c'est la diversité des modèles. Certains sont axés sur les prises de décision, d'autres sur les enjeux techniques comme les effets de l'installation d'une pompe à chaleur, d'une isolation BBC... Parmi les pistes d'amélioration figurent un meilleur partage et une meilleure analyse des données environnementales : consommation d'eau, occupation des sols... D'où viennent ces carences et comment y remédier ?

Le secteur du bâtiment s'est d'abord intéressé à l'énergie, puis à la dimension carbone, et enfin à l'eau ou encore à l'adaptation au changement climatique. Sur ces sujets plus récents, les modélisateurs ont du travail. Les politiques publiques vont les aider à suivre cet élargissement de la prise en compte des enjeux. Par exemple, plus les assujettis au décret tertiaire déclareront leurs données sur la plateforme Operat, plus la base sera riche, et plus les modèles seront fiables.

%%ARTICLELIE:2335386%% Vous notez également un manque de documentation sur les bâtiments agricoles et industriels. Quelles conséquences et comment s'améliorer ?

Contrairement au secteur du logement très suivi, en particulier sous le prisme de la rénovation, le tertiaire est moins riche en données. Et au sein du large segment non-résidentiel, ces deux catégories sont les moins bien renseignées. Il n'existe pas d'endroit qui donne accès aux données relatives au développement du e-commerce, une tendance qui mériterait d'être mieux modélisée. Des entrepôts sont enregistrés dans le tertiaire (non-résidentiel, NDLR), d'autres dans l'industrie. Au-delà du manque de documentation sur les bâtiments agricoles et industriels, il existe un large éventail de facteurs et de questions de prospective qui sont mal ou pas du tout couverts, comme la résilience aux crises et la dynamique des marchés immobiliers. C'est problématique, surtout en période de crise immobilière, qui touche aussi bien le résidentiel que le bureau ou le commerce...

L'écosystème a plus une culture technique, du bâtiment, qu'économique. Or, plus on avance, plus l'immobilier prend de l'importance dans la transition, comme le montre la loi Climat et résilience qui instaure une interdiction de louer les passoires thermiques. Concernant le financement de cette transition, l'immobilier est incontournable : peut-on mobiliser du patrimoine immobilier ? La transmission du patrimoine peut-elle participer à l'effort financier pour la décarbonation du secteur et plus largement de l'économie ?

Actuellement aucun modèle n'est capable d'anticiper les stratégies des décisionnaires dans le résidentiel et le tertiaire, aussi bien des entreprises (promoteurs, foncières...) que ménages. Or, il serait intéressant de savoir quand ils vont acheter ou vendre, s'ils vont continuer à louer leur bien ou au contraire à le retirer du marché locatif... pour aider les acteurs publics et privés à anticiper et in fine à trancher. Quelle suite donner à la démarche ?

Il sera intéressant, dans cinq ans, de répéter l'expérience pour voir le chemin parcouru. Cette première page doit permettre aux communautés du bâtiment et de l'immobilier de se parler davantage. Elle doit aussi servir de repère aux modèles. Ceux qui ont accepté de participer sont essentiellement des organismes publics. Les acteurs privés qui souhaitent collaborer sont les bienvenus.

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Libération (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 11:45:27 828 mots

Nucléaire ou renouvelables, faut-il choisir ?

Frédérik Jobert

Pour Frédérik Jobert, secrétaire général adjoint à la planification écologique, l’heure n’est plus à l’opposition entre l’une ou l’autre de ces sources d’énergie, il s’agit aujourd’hui de les améliorer conjointement pour faire face à des besoins toujours croissants.

Il est de ces débats de société qui nous déchirent sans nous grandir. Ils semblent devoir être éternels malgré l’abondance de littérature et de savoirs scientifiques pour les instruire sinon les dépasser : fin du monde ou fin du mois ? Protéger la Terre ou nourrir le monde ? La dette ou le climat ? L’opposition entre nucléaire et énergies renouvelables (ENR) est de ces débats-là.

Reconnaissons que les raisons de la colère sont multiples. Les tenants des ENR auront toute légitimité pour dénoncer les retards à répétition des EPR (les réacteurs nucléaires nouvelle génération), leur budget apparemment hors de contrôle, les fragilités du cycle du combustible, le coût exorbitant pour le contribuable, les problèmes d’acceptabilité ou encore les difficultés à convertir du foncier supplémentaire en installations nucléaires de base. Les plus convaincus d’entre eux parleront du risque de prolifération nucléaire et de l’abandon de souveraineté, car l’uranium est «100 % importé». Les nucléocrates, eux, critiqueront non sans raison l’intermittence des ENR, les coûts cachés pour le réseau, la surproduction et les prix négatifs, mais aussi la perte de souveraineté devant l’industrie chinoise, le coût exorbitant pour le contribuable, les problèmes d’acceptabilité ou la difficulté d’accès au foncier. Les plus déterminés critiqueront les nuisances paysagères, l’impact sur l’avifaune ou la «prédation» des terres agricoles.

Développer tous ces arguments, d’ailleurs ironiquement très semblables, même en écartant les plus extrêmes d’entre eux, prendrait beaucoup de temps et n’aurait pour conséquence que de nous diviser encore, de nous inquiéter pour l’avenir voire, pire, d’y préférer le statu quo et les énergies fossiles.

Or c’est bien de cela qu’il s’agit : pour chacun des piliers de la planification écologique (atténuation et adaptation face au changement climatique, protection des ressources naturelles, restauration de la biodiversité, promotion de la santé de nos concitoyens), nous n’avons ni le choix de l’objectif ni le luxe du calendrier. Sur le plan énergétique, il nous faut substituer avec efficacité les énergies fossiles par des énergies décarbonées.

Effet ciseau

En matière d’électricité, elle est déjà bas-carbone, grâce au nucléaire essentiellement : les 350 TWh produits chaque année par nos centrales nucléaires et les 100 TWh par nos barrages, nos éoliennes et nos panneaux photovoltaïques suffisent grosso modo à nos besoins. Mais ceux-ci vous vont grandir (voitures électriques, pompes à chaleur, e-SAF – le carburant durable pour l’aviation –, intelligence artificielle, hydrogène…), et nos capacités vont, elles, progressivement arriver en fin de vie en un effet ciseau saisissant au tournant de la décennie. S’il fallait nous passer du nucléaire ou du renouvelable, ce serait tout simplement impossible d’y faire face.

En matière de chaleur, c’est exactement l’inverse : notre consommation est encore largement fossile et, pour sa part décarbonée, c’est, cette fois, aux renouvelables (principalement la biomasse) qu’on la doit. Mais nos besoins ne vont pas baisser, a fortiori si l’on veut réindustrialiser notre pays, et la biomasse dont les ressources sont contraintes n’y suffira pas. Donc, à la chaleur nucléaire et à l’électricité nucléaire et renouvelable de prendre le relais.

Or, en même temps que grandissent de nouveau les polémiques contre les ENR et contre l’énergie nucléaire, les énergies fossiles regagnent du terrain : en octobre dernier, la part des véhicules thermiques et hybrides dans les nouvelles immatriculations des ménages est repassée au-dessus de 75 %, le pire résultat depuis janvier 2022. En 2024, la vente de chaudières au gaz est également repartie à la hausse chez les particuliers. Et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) indique que de nombreux projets de transition de chaudières industrielles fossiles vers les bioénergies sont gelés, vu la baisse du prix du gaz fossile sur les marchés.

Problèmes critiques

Choisir entre renouvelables et nucléaire est donc doublement une erreur. Parce que pour sortir du fossile dans l’électricité et la chaleur, nous avons besoin de toutes nos forces. Et parce qu’en s’opposant à l’une, on est trop indulgent envers l’autre et que l’on perd la lucidité nécessaire au traitement des problèmes, pourtant critiques, auxquels l’une et l’autre font face. Ainsi, l’urgence est à la transformation sans complaisance de nos méthodes et de notre ingénierie nucléaire ; l’urgence est au développement des flexibilités électriques ; l’urgence est au renforcement de notre cycle du combustible ; l’urgence est à l’intégration de critères hors prix dans nos appels d’offres ENR. Et j’en passe.

L’urgence, en somme, est d’agir, car de choisir, il n’est plus temps.

Cet article est paru dans Libération (site web)

Rapports - Banques et institutions financières - Crédit Agricole

Date de publication : 27 novembre 2024 1770 mots

Télécharger le communiqué - 2024-11-27-cp-fonds-women-empowerment-for-climate-pdf-fc0bd-9ed05.html

4 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... Communiqué de presse Montrouge, le 27 novembre 2024 La Fondation Grameen Crédit Agricole, Beyond Finance et FosterImpact annoncent la création du fonds d’impact Women Empowerment for Climate, qui vise 100...

Pour voir le rapport :
https://presse.credit-agricole.com/assets/2024-11-27-cp-fonds-women-empowerment-for-climate-pdf-fc0bd-9ed05.html?dl=1
Les Echos (site web)
lundi 2 décembre 2024 - 06:45 UTC +0100 1239 mots

« En Europe, la désindustrialisation va encore plus vite que la décarbonation »

DOMINIQUE SEUX

Jean-François van Boxmeer, patron du lobby de l'industrie en Europe, alerte à son tour sur la perte de compétitivité du Vieux Continent, dans tous les domaines. L'urgence est d'alléger les réglementations. Il estime aussi que Christine Lagarde a raison de pousser l'Europe à ouvrir rapidement des négociations avec Donald Trump.

Jean-François van Boxmeer

Président de l'ERT

Jean-François van Boxmeer est président de l'European Round Table for Industry (ERT). Il est également président de Vodafone.

Pourquoi votre association européenne pour l'industrie, l'ERT, a-t-elle insisté, lors de sa dernière réunion à Madrid, sur l'urgence de rétablir la compétitivité en Europe ?

Parce qu'elle perd rapidement de sa compétitivité. Nous en perdons année après année lorsque nous nous comparons aux Chinois et aux Etats-Unis. En 2000, notre part dans la production mondiale de l'industrie était de 22,5 %, contre 21 % pour les Etats-Unis. Vingt ans plus tard, la part de l'Europe est tombée à 14,5 % et celle des Etats-Unis à 16 %. La part de la Chine est passée de 10 à 28 %.

L'ERT estime impossible de maintenir notre système démocratique et notre système socio-économique, qui sont différents du système américain, sans croissance.

Le risque de délocalisation est-il réel ?

Ce n'est pas un risque, c'est déjà une réalité. Le dernier choc sur les prix de l'énergie a d'abord rendu des secteurs comme l'acier ou l'aluminium totalement non compétitifs. La désindustrialisation de l'Europe va plus vite que sa décarbonisation. Ensuite, ce n'est pas seulement parce que les coûts industriels sont trop élevés : c'est parce que la réglementation est trop stricte.

Les multinationales choisissent de produire en dehors de l'Europe. Si on ne dispose pas d'une offre d'énergie décarbonée fiable (approvisionnement et prix à long terme), il n'y aura pas d'investissements. Ce n'est pas une question de subventions, c'est aussi une question de stabilité de la réglementation, et cela nécessite une approche radicalement différente de la part de la nouvelle Commission.

Le prix de l'énergie est-il vraiment à l'origine du manque de compétitivité de l'Europe ?

Au cours des vingt dernières années, l'électricité a toujours été, en Europe, 65 % plus chère que le prix de gros de l'électricité aux Etats-Unis pour l'industrie…

L'énergie nucléaire est-elle nécessaire ?

À court terme, il faut penser aux énergies renouvelables classiques comme l'éolien et le solaire. A long terme, il faut aussi penser à l'hydrogène et au nucléaire. La décision de l'Allemagne de fermer ses centrales nucléaires n'était pas réaliste.

Quel est le problème de l'industrie allemande ?

L'Allemagne est le pays le plus industrialisé d'Europe, avec l'Autriche et ce que j'appelle la République alpine, c'est-à-dire le nord de l'Italie. La situation à laquelle l'Allemagne doit faire face aujourd'hui n'est pas seulement liée à l'énergie, mais aussi au commerce international, aux tensions qui apparaissent entre la Chine et l'UE, entre les Etats-Unis et l'UE, et entre les Etats-Unis et la Chine.

Le Green Deal a-t-il été déployé trop vite en Europe ?

Oui. L'Europe est déjà championne du monde de la décarbonation. Nous devons être plus réalistes quant au rythme, afin de ne pas perdre notre prospérité.

Souhaitez-vous une modification des règles européennes en matière de concurrence ?

Oui. Certaines industries sont très gourmandes en capital et en R&D, et elles exigent un marché large. Dans le secteur des télécommunications, la politique de concurrence ne fait que générer de la déflation ; le capital n'est jamais rentabilisé et, à la fin, les investissements se tarissent. C'est ce qui se passe. Le déploiement de la 5G en Europe est vraiment à la traîne par rapport aux Etats-Unis, à la Chine, au Japon et à la Corée du Sud, pour ne citer que ces exemples.

L'Europe est-elle perdante dans l'ère numérique ?

L'Internet grand public est entièrement américain. Google est hors de portée, mais dans l'internet industriel, l'Europe peut encore briller. Cela nécessite une législation moins contraignante sur les données. Notre atout européen, ce sont les puces d'ASML. C'est une entreprise néerlandaise, mais son écosystème s'étend à la Belgique, un peu à la France et à une grande partie de l'Allemagne. C'est une sorte de Silicon Valley industrielle. Nous devrions jouer cette carte à fond et investir davantage.

Donald Trump veut imposer les produits européens avec des droits de douane. Christine Lagarde (BCE) estime que la bonne réponse est d'acheter davantage de produits américains…

Il y a beaucoup de bon sens dans les propos de Madame Lagarde. Quant au risque de délocalisation des entreprises européennes vers les Etats-Unis, c'est déjà une réalité, je le répète. Cela a commencé avec l'IRA (Inflation Reduction Act) de l'administration Biden.

Nous connaissons les stratégies de négociation de Donald Trump et les relations seront tendues. Mais je rappelle que le commerce entre les Etats-Unis et l'Europe est bien plus élevé qu'entre les Etats-Unis et la Chine. Il est donc possible de s'asseoir à la table et de voir comment nous pouvons travailler ensemble. En tant qu'Européens, nous devons mettre notre fierté de côté et être proactifs dans le commerce et les investissements transatlantiques avec les Etats-Unis.

Donald Trump promet une réduction des dépenses publiques, une baisse de l'impôt sur les sociétés et une déréglementation. Est-ce que c'est quelque chose que les entreprises aimeraient aussi en Europe ?

Ce dont nous avons besoin en Europe, c'est d'une simplification de la réglementation. Mais lorsque Donald Trump veut abandonner les objectifs en matière de changement climatique, je ne pense pas que l'Europe doive suivre. L'industrie européenne s'est engagée dans cette transition, aucun industriel ne pense qu'elle devrait être abandonnée. C'est aussi un avantage concurrentiel pour l'Europe.

Y a-t-il un risque qu'une Commission européenne faible ne soit pas en mesure de faire avancer les réformes et de mettre en oeuvre le rapport Draghi ?

Ursula von der Leyen a été confirmée, et sa Commission fera preuve de plus de cohésion dans son action que la précédente. Elle a pour objectif de mettre en oeuvre les recommandations de Monsieur Draghi pour l'Europe. Je pense que c'est une bonne nouvelle. La Commission sait que si nous ne devenons pas plus compétitifs et si nous n'approfondissons pas le marché unique, ce sera difficile.

Le rapport Draghi demande 800 milliards d'euros d'investissements supplémentaires par an dans l'UE. Est-ce trop pour les gouvernements ?

Il est facile d'investir 800 milliards d'euros en Europe. Les trois quarts peuvent provenir du secteur privé. Si vous avez des retours sur investissement, les investissements viendront. Si vous n'avez pas de rendement, l'argent ne sera pas investi. C'est une autre raison pour laquelle la réputation de l'UE auprès des investisseurs mondiaux doit être restaurée.

Les propos ont été recueillis par Federico Fubini (« El Corriere della Sera »), Gregor Waschinski (« Handelsblatt »), Carlos Segovia (« El Mundo ») et Dominique Seux (« Les Echos »).

Dominique Seux

Le Figaro (site web)
lundi 9 décembre 2024 - 19:57 UTC +01:00 1129 mots

Économie ; Économie ; Entreprises

Comment les «technologies spatiales» observent et veillent sur la planète

Véronique Guillermard

DÉCRYPTAGE - Créée en 1986 à Toulouse, la société de services satellitaires s’est imposée auprès d’une centaine d’États pour les aider à gérer et protéger leurs ressources.

Nouvelle acquisition pour CLS. La société française de surveillance par satellites des océans et de la Terre rachète la pépite technologique française Quiet Oceans. Créée en 2010, cette TPE (5 millions d’euros de ventes, 25 personnes) est un leader de l’étude d’impact des bruits liés à l’activité humaine sur la vie marine. «Cette acquisition nous permet de nous renforcer dans le domaine de la surveillance en milieu marin et d’acquérir des technologies, en particulier des capteurs acoustiques placés au fond des mers ou à différentes profondeurs de la surface et reliés à des instruments de communication, qui renvoient les données sur Terre où elles sont traitées pour réaliser des modélisations 3D», explique Christophe Vassal, PDG de CLS, filiale codétenue par le Centre national d’études spatiales (CNES) et CNP (groupe Albert Frères).

» LIRE AUSSI - Cargo spatial : la start-up européenne The Exploration Company boucle une levée de fonds record

Le trafic maritime mondial ou encore les travaux en zones côtières, par exemple l’installation de parc d’éoliennes, fixées sur le plancher océanique au moyen de gros marteaux hydrauliques, perturbent la faune marine. «L’analyse des données permet d’établir des cartes de présence ou de passage, par exemple, de bancs de dauphins ou de cachalots. Et donc permet aux opérateurs de programmer ou d’arrêter les travaux», illustre le PDG.

De plus en plus d’armateurs et d’industriels achètent ces modélisations car des normes sont mises en place dans plusieurs pays. En Europe, Bruxelles interdit par exemple de réaliser des travaux affectant plus de 20 % des zones maritimes protégées.

Données collectées par près de 400 satellites

Avec Quiet Oceans, CLS boucle sa 17e acquisition depuis sa création en 1986, par le CNES et l’Ifremer (présent au capital jusqu’en 2020), à Toulouse, capitale spatiale de l’Europe. «Notre mission est d’utiliser les technologies spatiales pour observer et protéger la planète ainsi que ses ressources vivantes», résume Christophe Vassal. Les fondateurs de CLS ont eu du flair. À l’époque, le grand public n’a pas encore entendu parler du changement climatique. Le premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), créé en 1988, date de 1990. «Nous avons d’abord fourni des services aux pays du G7, puis du G20 à partir des années 2000 et, désormais, nous avons une centaine de pays clients»,détaille le PDG.

Aujourd’hui, CLS est un groupe international, qui dispose de 33 installations dans le monde, emploie plus de mille salariés et réalise près de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au fil des années, la société est montée en puissance sur ses cinq marchés : la gestion durable de la pêche, la surveillance environnementale et du climat, la sécurité maritime, la mobilité, ainsi que l’énergie et les infrastructures. Cela, en valorisant les données collectées par près de 400 satellites.

«Nous avons signé une trentaine de contrats avec des opérateurs auxquels nous achetons des données brutes que nous analysons, traitons et fusionnons afin de développer des solutions adaptées à nos marchés», développe le PDG. De la protection des populations à la lutte contre les trafics illicites, en passant par la surveillance du trafic maritime, CLS a développé un large éventail de solutions.

Réaliser des travaux de protection

L’entreprise travaille avec la constellation de télécoms Iridium, des opérateurs de satellites radars et d’observation de la Terre comme l’américain Maxar, le canadien MDA ou encore Airbus. CLS fournit aussi des solutions à partir des images de Copernicus, première infrastructure mondiale d’observation de la Terre, qui sont en accès gratuit. Et elle travaille également avec des start-up — Planet Labs, Sky Eye notamment — qui opèrent de petites constellations, ayant un taux de revisite rapide sur un même point du globe.

Elle participe à la sécurité des grandes courses océaniques, dont le Vendée Globe, la célèbre compétition en solitaire, sans escale et sans assistance, en valorisant les données spatiales. «Notre service permet notamment de détecter les icebergs qui se détachent de la banquise et de modéliser leurs dérives», illustre Christophe Vassal. CLS calcule aussi, pour le compte du CNES, la courbe du niveau moyen des océans du monde entier, qui a gagné 10 cm depuis 1992.

En Indonésie, l’entreprise a installé le système de météo marine du pays qui est confronté à des tempêtes tropicales de plus en plus violentes et à la montée des eaux. Les données récoltées permettent des simulations prédictives, pour réaliser des travaux de protection, mais aussi gérer de façon durable la ressource halieutique. Aux États-Unis, la société toulousaine effectue, pour le compte de l’État de Californie, des relevés de mesures de déplacements des sols, qui se contractent sous l’effet d’une sécheresse sévère. Et font bouger les retenues d’eau des barrages, qui perdent de l’eau douce. Ce qui permet aux autorités de consolider les sols des barrages.

Services de connectivité

À partir de 2025, CLS va accélérer en commercialisant, sur ses cinq marchés cibles, les services de connectivité de la constellation Kinéis, opérée par sa filiale éponyme. Opérationnelle à partir de mi-mai 2025, la constellation Kinéis est le successeur de l’infrastructure spatiale Argos, qui équipe quelque 15.000 bateaux dans le monde. Dédiée à l’internet des objets (IoT), elle est composée d’une flotte de 25 nanosatellites, lancés par lot de cinq par Electron, la mini-fusée de l’américano-néo-zélandais Rocket Lab.

Kinéis permettra de suivre en temps réel, grâce à des terminaux miniatures de quelques grammes, des millions d’objets et d’animaux dans le monde. Des bateaux de pêche et de commerce, des troupeaux, mais aussi des wagons de chemins de fer, des porte-conteneurs ou encore des pipelines (détection de fuites) et des forêts (alerte avancée de départ de feu). «Avec Kinéis, nous pourrons surveiller cent fois plus d’animaux sauvages (15.000 aujourd’hui) et dix fois plus de bateaux», développe le PDG. La filiale de CLS commercialisera ses services de connectivité sur les marchés où sa maison mère n’est pas active, tels que le BTP (surveillance d’engins de chantier qui font souvent l’objet de vol la nuit) ou encore l’industrie.

Décidée à poursuivre sa stratégie d’acquisitions ciblées pour obtenir de nouvelles technologies ou renforcer son empreinte internationale, en particulier aux États-Unis, en Afrique et en Asie du Sud-Est, CLS compte aussi sur les relais de croissance apportés par Kinéis pour doubler de taille dans les cinq ans à venir.

Voir aussi :

Internet des objets: le français Kinéis veut être numéro un mondial

Qu’est-ce que Copernicus, le programme européen de surveillance de la santé de la planète ?

Le patron de SpaceX à la Maison-Blanche : quelles conséquences pour l’univers du spatial ?

Cet article est paru dans Le Figaro (site web)

GreenUnivers (site web)
lundi 2 décembre 2024 1282 mots

L’état-major de la Commission européenne

Entrée en fonction le 1 er&nbsp;décembre, la Commission européenne Ursula von der Leyen II compte 27 membres dont le mandat s’achèvera en 2029. Une nouvelle configuration dans laquelle le Parti populaire européen (PPE, droite) est renforcé, confortant sa place de première force politique au sein du collège.

La nouvelle Commission, dont l’une des premières mesures phares devrait être le Pacte pour une industrie propre (en anglais, Clean Industrial Pact), est emmenée, à nouveau, par&nbsp; Ursula von der Leyen, &nbsp;membre de l’Union chrétienne démocrate (CDU) et ancienne ministre fédérale du Travail puis de la Défense allemande, élue pour un premier mandat à la tête de la Commission européenne en 2019 avant d’être réélue présidente en juillet dernier.

Six vice-présidents exécutifs

Son équipe inclut six vice-présidents. Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne, qui devient, en tant que haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, la nouvelle cheffe de la diplomatie du Vieux Continent, quand Teresa Ribera&nbsp; Rodríguez est nommée&nbsp; vice-présidente exécutive pour la Transition propre, la justice et la compétitivité. Cette ex-ministre de la Transition écologique du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, qui porte ainsi une double casquette, celle de l’économie et de la transition écologique, avait insisté, lors de son audition devant le Parlement européen, sur la nécessité de renforcer la lutte climatique. Elle a notamment avancé, face aux critiques de certains eurodéputés l’accusant de porter une part de responsabilité dans la récente tragédie de Valence, l’idée d’un nouveau Plan européen d’adaptation au changement climatique, et appelé à soutenir la décarbonation de l’industrie, à promouvoir une transition juste en matière de logement, ainsi qu’à tirer parti des avantages des transitions écologique et numérique.&nbsp;

Autre&nbsp; vice-président exécutif,&nbsp; Stéphane Séjourné&nbsp;- ancien ministre de l’Europe et des affaires étrangères français et ancien conseiller d’Emmanuel Macron - est chargé de la&nbsp; Prospérité et de la stratégie industrielle&nbsp;au sein du collège des commissaires européens. Lors de son audition au Parlement de Strasbourg,&nbsp;il avait notamment prôné la nécessité de se concentrer sur les secteurs stratégiques ayant un potentiel et un impact socio-économique importants, de faire baisser les prix de l'énergie et de développer des marchés florissants pour des produits tels que les véhicules électriques et les pompes à chaleur.&nbsp;De son côté,&nbsp; Henna Virkkunen&nbsp;(Finlande) devient vice-présidente exécutive, chargée de la Sécurité, de la démocratie et de la souveraineté technologique,&nbsp; Roxana Mînzatu&nbsp;(Roumanie), vice-présidente exécutive chargée des Personnes, des compétences et de l’état de préparation, tandis que&nbsp; Raffaele Fitto&nbsp;(Italie), issu du gouvernement de Giorgia Meloni, obtient le poste de vice-président exécutif chargé de la Cohésion et des réformes.

Les commissaires : énergie, climat, environnement...

Parmi les autres commissaires, le danois&nbsp; Dan Jørgensen&nbsp;est chargé de l’Energie et du logement. Ancien ministre danois de l’Energie, connu pour ses positions antinucléaires, il a néanmoins déclaré lors de son audition face aux eurodéputés que,&nbsp;bien que l'UE respecte le bouquet énergétique de chaque pays, l'énergie nucléaire sera nécessaire pour réaliser la transition climatique et fera partie des plans de la Commission en matière d'énergie propre.&nbsp;Au menu de ses priorités&nbsp;: faire baisser le prix de l’énergie pour l’industrie et les citoyens, renforcer le déploiement des énergies renouvelables en accélérant les procédures d’autorisation, étendre les réseaux énergétiques, favoriser les nouvelles technologies de stockage, de même que des solutions dites Power to X.&nbsp;

Pour sa part, le néerlandais  Wopke Hoekstra, jusqu’ici commissaire pour l’action climatique, est nommé au poste stratégique de  commissaire chargé du Climat, de la neutralité carbone et de la croissance propre. Nouveau « Monsieur Climat », cet ex-ministre des Finances puis des Affaires étrangères néerlandais, qui avait dans les années 2000 exercé chez Shell et chez McKinsey, s’est engagé lors de son audition à inscrire dans la loi européenne sur le climat un objectif de réduction nette des émissions de gaz à effet de serre de 90% d’ici 2040. La nomination de celui qui avait été critiqué pour son action liée à la fermeture du gisement de gaz naturel Groningue ne s’est pas faite sans débats. 

La désignation de la Suédoise&nbsp; Jessika Roswall&nbsp;à la fonction de&nbsp; commissaire chargée de l’Environnement, de la résilience en matière d’eau et de l’économie circulaire compétitive, n’a pas non plus été sans embûches. Cette ancienne ministre suédoise des Affaires européennes a été critiquée pour son manque d’expérience en matière de politique environnementale. Parmi ses engagements pris devant les eurodéputés&nbsp;: des&nbsp;mesures visant à renforcer le marché unique des déchets et des matériaux recyclés, tout en garantissant une production propre et durable dans l’UE.

Apóstolos Tzitzikóstas&nbsp;(Grèce), nommé&nbsp; commissaire chargé du Transport durable et du tourisme, avait, lui, plus convaincu les députés de Strasbourg. Lors de son audition, celui qui jusqu’ici était gouverneur de la Région de la Macédoine centrale avait plaidé pour&nbsp;les solutions de décarbonisation des transports, telles que la production de carburants durables ou le développement d'infrastructures de recharge, et s'est engagé à présenter un plan d'investissement dans les transports durables en 2025. De son côté,&nbsp; Christophe Hansen&nbsp;(ancien président de la Commission sur l’environnement, la biodiversité et le climat au Parlement luxembourgeois), nouveau&nbsp; commissaire chargé de l’Agriculture et de l’alimentation&nbsp;a promis une vision pour la future politique agricole de l’UE avec une attention particulière au sujet du foncier.&nbsp;&nbsp;

Jusqu’ici &nbsp;vice-président exécutif chargé du Commerce, le letton&nbsp; Valdis Dombrovskis&nbsp;chapeautera les affaires économiques en tant que&nbsp; commissaire chargé de l’Economie, de la productivité, de la mise en œuvre et de la simplification.&nbsp;Le portefeuille de&nbsp; commissaire chargée des Start-up, de la recherche et de l’innovation&nbsp;revient à l’ex-ministre de la Justice bulgare &nbsp;Ekaterina Zaharieva.&nbsp;

Enfin, ont été désignés : Maria Luís Albuquerque(Portugal), commissaire chargée des Services financiers, de l’union de l’épargne et de l’investissement ;  Magnus Brunner (Autriche), commissaire chargé des Affaires intérieures et de la migration ;  Hadja Lahbib(Belgique), commissaire chargée de la gestion des crises et de l’égalité ;  Kóstas Kadís (Chypre), commissaire chargé de la Pêche et des océans ;  Dubravka Šuica (Croatie), commissaire chargée de la Méditerranée ;  Michael McGrath(Irelande), commissaire chargé de la Démocratie, de la justice et de l’Etat de droit ;  Andrius Kubilius(Lituanie), commissaire chargé de la Défense et de l’espace ;  Glenn Micallef(Malte), commissaire chargé de l’Equité intergénérationnelle, de la culture, de la jeunesse et du sport ;  Piotr Serafin(Pologne), commissaire chargé du Budget, de la lutte anti-fraude et de l’administration publique ;  Jozef Síkela(République tchèque), commissaire chargé des Partenaires internationaux :  Maroš Šefčovič (Slovaquie), commissaire chargé du Commerce, de la sécurité économique, des relations interinstitutionnelles et de la transparence ; et  Marta Kos (Slovénie), commissaire chargée de l’élargissement.  

 

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Cet article est paru dans GreenUnivers (site web)

Le Monde (site web)
international, lundi 9 décembre 2024 - 11:00 UTC +0100 2130 mots

« Au Vietnam, des changements sont nécessaires dans l’agriculture. Dans quel sens ? Celui de l’agroécologie ! »

Brice Pedroletti

Le professeur Dao The Anh a joué un rôle décisif dans l’inclusion des principes de l’agroécologie dans la nouvelle stratégie de développement agricole du pays. Dans un entretien au « Monde », il revient sur son parcours et dresse un bilan des diverses politiques en matière d’agriculture depuis l’indépendance.

Vice-président de l’Académie des sciences agricoles du Vietnam, membre du comité scientifique 2020-2025 du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), Dao The Anh est l’un des partenaires-clés de la mise en œuvre du programme Asset (pour Agroecology and Safe Food System Transitions) conçu pour apporter des innovations aux paysans vietnamiens, cambodgiens et laotiens en matière d’agroécologie. Le professeur Dao a eu un rôle décisif dans l’inclusion par le Vietnam des principes de l’agroécologie dans sa nouvelle stratégie de développement agricole. Formé en France, il a repris le flambeau de son père, Dao The Tuan, considéré comme le « père du riz de printemps » et l’un des pionniers de la coopération avec la France.

Comment le Vietnam a-t-il si bien « réussi » sa « révolution verte » ?

Après la guerre d’indépendance avec la France [1946-1954], il a fallu intensifier la production vivrière comme le riz, car la population en avait besoin. On a établi des coopératives, on a fait de la recherche agronomique et investi dans l’irrigation. Comme la surface agricole par tête est très petite, de 0,07 hectare par personne, il était impératif de parvenir à plusieurs récoltes par an. C’est ce qu’on appelle la « révolution verte ». Le Vietnam l’a mise en œuvre presque en même temps que les pays africains, après la décolonisation. Mais les trajectoires sont très divergentes soixante ans après.

Le Vietnam a eu beaucoup de succès avec sa révolution verte, bien plus que les pays africains : on est devenu autosuffisant en riz. On a commencé à exporter à partir des années 1990. Les exportations représentent aujourd’hui environ 20 % de la production de riz. De 7 à 8 millions de tonnes de riz sont exportées vers les pays asiatiques et quelques pays africains. Les rendements sont parmi les meilleurs parce que l’on a des taux d’irrigation sur la superficie rizicole totale d’à peu près 70 %. Donc, on peut cultiver entre deux et trois riz par an. Sans irrigation, en Afrique, c’est souvent une seule récolte annuelle.

Mais ce succès a créé de nouveaux problèmes…

Aujourd’hui, on a atteint un plafond. On doit payer ! L’intensification a amené à utiliser des variétés améliorées de graines, beaucoup d’engrais chimiques, et beaucoup d’insecticides, car plus de rendement veut dire plus d’insectes. L’autre facteur, c’est la diminution de la main-d’œuvre agricole, qui incite à utiliser des herbicides pour le désherbage, qui n’est plus fait manuellement. Donc, la pollution des sols, de l’eau, et les émissions de méthane sont très importantes. Ces dernières contribuent au réchauffement de la planète : on a 3,5 millions d’hectares de rizières, avec deux récoltes, cela fait 7 millions d’hectares par an, soit 25 % des émissions de méthane du Vietnam. Le méthane provient de la fermentation dans les zones inondées : avec deux ou trois récoltes par an, c’est inondé en permanence, il n’y a pas de temps pour reposer les sols. Ces émissions sont la conséquence directe de l’intensification.

Quel est l’impact économique sur les paysans de l’épuisement de la révolution verte ?

Le prix du riz à l’exportation n’est pas très élevé, avec pour conséquence des revenus très bas chez les producteurs de riz. Chaque famille a une petite surface. Il est difficile de survivre en milieu rural avec le riz, alors qu’il faut payer pour l’université des enfants. Le paradoxe, c’est que les producteurs de riz sont parmi les plus pauvres parmi les agriculteurs vietnamiens. Or, comme le Vietnam a une politique de protection des rizières au nom de sa sécurité alimentaire, les paysans ne peuvent pas convertir leurs rizières en cultures de rente [céréales, les oléagineux, etc.]. Et, malheureusement, il n’y a pas de politique de soutien du revenu des paysans. Avec la pollution des sols et de l’eau, les problèmes de santé sont de plus en plus fréquents, les sols sont abîmés. On a donc atteint un plafond pour les rendements de riz. Et si l’on continue comme cela, la productivité va même baisser. Des changements sont nécessaires. Dans quel sens ? Eh bien, celui de l’agroécologie !

Cette prise de conscience est-elle récente ?

En 2020, lors des consultations qui ont précédé le congrès du Parti communiste vietnamien de 2021 [il se tient tous les cinq ans], on a proposé d’inclure la transition agroécologique dans le texte sur les nouvelles stratégies de développement agricole à dix ans. J’ai moi-même poussé pour inscrire le mot-clé d’agroécologie. Il figure donc dans le plan d’action national pour la transformation du système alimentaire, adopté par le gouvernement en mars 2023.

Jusqu’à maintenant, on menait des expérimentations avec le Cirad ou d’autres partenaires, à petite échelle, sans relais dans les politiques nationales. Désormais, ce travail de bas en haut peut être couplé à une dynamique de haut en bas : les officiels de province doivent savoir ce qu’est l’agroécologie, quels sont les treize principes de l’agroécologie [tels qu’énoncés par le Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition, dans son rapport de 2019]. Cela nous donne les moyens politiques pour changer d’échelle. Deux provinces pilotes ont été retenues : Son La pour les zones montagneuses et Dong Thap pour la riziculture. D’ici à 2030, l’utilisation des insecticides chimiques doit être réduite de 30 % et remplacée par les biosolutions. Et 30 % des engrais chimiques doivent être substitués par des engrais organiques.

Comment ces initiatives sont-elles accueillies sur le terrain ?

Les paysans vietnamiens sont très ouverts aux innovations. Leur faiblesse, c’est le manque de coopération entre eux : les coopératives agricoles de type soviétique ont laissé de mauvais souvenirs. Pendant vingt ans, de 1960 aux années 1980, une partie de la révolution verte est passée par le système collectif. Or, c’était au détriment de la motivation au travail. Les terres ont été redistribuées dans les années 1980 [en 1986, lors du Doi Moi, « la politique du renouveau »], pour revenir à l’économie familiale. Le père de l’économie paysanne familiale est un Soviétique, Alexandre Chayanov, qui avait écrit sur l’organisation de l’économie paysanne dans les années 1920. Mais ses préconisations n’ont jamais été adoptées, ni par Lénine ni par Staline. Le paradoxe, c’est que ce sont les Occidentaux qui l’ont redécouvert. A Montpellier, quand je faisais mes études, ce livre était à la base des théories que l’on apprenait. On l’a traduit en vietnamien et on l’a publié au Vietnam.

Quel a été le rôle de votre père, le scientifique Dao The Tuan, dans ces évolutions systémiques de l’agriculture vietnamienne ?

Mon père a écrit le premier livre au Vietnam sur l’écologie agricole en 1984 − cela ne s’appelait pas alors l’agroécologie. En 1997, il a écrit un livre sur l’économie paysanne. Il devait sa sensibilisation à la coopération avec la France. Dans les années 1980, quand le Vietnam est revenu à l’économie familiale, on manquait de bases théoriques. Mon père parlait français, il est allé en France visiter l’Institut national de la recherche agronomique [INRA] à Montpellier. Un département travaillait sur la méthodologie des systèmes agraires, sur comment travailler avec les paysans. Il a proposé un projet de coopération pour soutenir la nouvelle agriculture familiale au Vietnam. Le programme s’est appelé « fleuve Rouge », car il a été lancé dans le delta du fleuve Rouge, d’abord avec l’INRA puis avec le Groupe de recherches et d’échanges technologiques. Trois sites de recherche ont été établis dans ce bassin pour étudier les besoins des paysans : une zone de montagne, une zone de collines, et une zone du delta.

Et vous avez participé très tôt à cette aventure…

Au moment du démarrage du programme, en 1990, je recevais mon diplôme de l’université agricole du Vietnam. Mon père voulait que de jeunes chercheurs se forment sur ces méthodologies. Je faisais partie d’une dizaine d’étudiants qui ont travaillé dans le cadre du programme, dans les champs avec les paysans. Ensuite, on a été envoyés en France. Des étudiants français venaient aussi au Vietnam travailler sur leur mémoire. Puis j’ai eu des bourses pour étudier au Cnearc [Centre national d’études agronomiques des régions chaudes], le centre d’agriculture tropicale, aujourd’hui intégré à Montpellier SupAgro. J’ai obtenu en France un deuxième diplôme d’ingénieur agronome. Puis j’ai reçu mon DEA [Diplôme d’études approfondies] en 1998 et fini ma thèse en 2003 à Montpellier. On apprenait la théorie en France et l’on travaillait sur le terrain vietnamien. On peut dire que l’on a trente ans de coopération avec la France dans ces domaines. La coopération avec le Cirad a, elle, commencé dans les années 2000. Et, aujourd’hui, on travaille ensemble sur la transition agroécologique.

Quelles sont les contraintes dans les zones montagneuses du Vietnam comme Son La ?

La densité de population est telle, même en montagne, que toutes les surfaces sont allouées aux familles pour cultiver. Donc, il ne reste pas grand-chose pour les pâturages. Comme on mange surtout du porc, les bovins sont moins importants. Pour y remédier, on cherche à maximiser les parcelles de terre, par exemple au bord des routes, pour faire du fourrage. A Son La, ils cultivaient beaucoup de maïs pour l’élevage. Mais ce maïs est plus cher que le maïs transgénique venu des Etats Unis. La province de Son La s’est donc transformée au profit de plus d’arbres fruitiers, c’est mieux pour les revenus et l’environnement.

Comment mener plus loin la transition agroécologique ?

Il y a déjà des initiatives en matière de bonnes pratiques à Son La, mais elles sont cloisonnées. Lors de nos séminaires récents, beaucoup de producteurs se rencontraient pour la première fois. On a besoin d’élargir des réseaux. Il y a des petites coopératives au niveau des villages. On incite à plus de coopération entre secteurs, par exemple grâce au tourisme, en liant restaurants, producteurs et gîtes, pour établir des circuits courts capables d’attirer les touristes. Ces derniers viennent participer aux récoltes, puis mangent ce qu’ils ont récolté. Dans ces régions, les jeunes ne s’intéressent pas à l’agriculture. Les revenus sont trop bas. L’agrotourisme est une solution pour les retenir ou les faire revenir en milieu rural.

A Dong Thap, la province rizicole pilote pour l’agroécologie, quels sont les enjeux ?

On cherche comment cultiver un riz plus durable, le riz à bas carbone. L’objectif est d’arriver à 1 million d’hectares de rizicultures à faibles émissions de carbone, ce qui représente presque toute la surface irriguée du delta du Mékong, qui s’étend sur treize provinces. Cela a commencé en 2023, on en est à environ 200 000 hectares pour l’instant. On utilise une variété de haute qualité de riz, labellisée. Et l’on modifie les pratiques avec notamment une alternance de cultures irriguées et sèches pour limiter la période inondée. Un autre effort est de proposer une alternative au brûlage des chaumes, qui pollue l’air, en proposant de faire fermenter les chaumes pour obtenir de la matière organique pour le sol.

Le delta du Mékong fait face à un problème majeur de salinisation des rizières. Comment lutter contre ?

La salinité progresse sur les parties côtières du delta. On met au point des espèces résistances à la salinité. Il y a aussi des expériences d’alternance entre culture du riz et élevages de crevettes : du riz lors de la saison des pluies, quand l’eau n’est pas salée, et les crevettes à la saison sèche, quand l’eau de la mer remonte. Il faut faire pousser du riz biologique pour ne pas empoisonner les crevettes. Et celles-ci sont élevées en extensif, donc sans antibiotiques. Ce riz et ces crevettes se vendent assez cher, mais c’est une solution d’agroécologie pour l’adaptation au changement climatique.

Cet article a été réalisé à l’occasion de la conférence « Comment nourrir 10 milliards d’humains sans détruire la planète », en partenariat avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Cet article est paru dans Le Monde (site web)

Science et Vie (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 06:12:48 1332 mots

Jouets et adaptation : quand les enfants déterminent le destin des sociétés

Laurie Henry

Alors que Noël approche et que les parents hésitent sur les jouets à offrir à leurs enfants, une étude révèle leur rôle fondamental dans l'apprentissage et l'adaptation.

Au Groenland, les jouets inuits, véritables outils de survie et d'innovation, ont permis de préparer les jeunes aux défis climatiques. Une réflexion essentielle pour un monde en mutation.

Les capacités d'adaptation des sociétés face aux changements climatiques extrêmes constituent un enjeu crucial, éclairé par l'analyse des cultures passées. Une étude dirigée par Mathilde Vestergaard Meyer et Felix Riede, affiliés à l'Université d'Aarhus, publiée dans l'European Journal of Archaeology , explore un facteur inédit dans la survie ou l'échec des populations en contexte arctique : le rôle des jouets dans l'apprentissage et l'innovation.

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par Taboola

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À travers une comparaison détaillée des artefacts inuits et norrois retrouvés au Groenland, cette recherche interroge l'impact des environnements éducatifs sur la résilience des sociétés. Le Petit Âge Glaciaire, période de refroidissement intense, a confronté deux cultures à des défis similaires, mais leurs trajectoires ont divergé radicalement. En mettant en lumière l'importance des apprentissages précoces, cette étude révèle des mécanismes fondamentaux d'adaptation que les sociétés contemporaines pourraient considérer face aux crises environnementales actuelles.

Le jeu et les jouets : miroirs de l'adaptation culturelle

Le Groenland est l'une des plus grandes îles du monde, mais seule une étroite bande de terre est habitable. Cependant, au cours du Petit Âge glaciaire, l'Atlantique Nord a connu des conditions beaucoup plus froides et plus sèches.

Les Norrois s'y sont établis en 986 en reproduisant un mode de vie agricole issu de leurs origines européennes. Ce modèle se voyait centré sur l'élevage de bétail et des cultures rudimentaires. Il reposait sur des ressources limitées et des pratiques peu flexibles face aux variations climatiques. Leur économie était fragilisée par la dégradation des pâturages, les étés courts et les hivers rigoureux. À l'inverse, les Inuits, arrivés au XIᵉ siècle depuis l'Alaska, ont adopté des stratégies diversifiées pour survivre dans cet environnement hostile. Ils exploitèrent les ressources marines et terrestres. Ainsi ils ont développé des technologies ingénieuses comme les traîneaux à chiens pour se déplacer sur la glace. Ils ont inventé les umiaq, bateaux légers en peau, pour naviguer sur les eaux glacées.

Cette divergence fondamentale se reflète dans les jouets des enfants. Chez les Norrois, les jeux étaient des répliques fidèles de leurs pratiques agricoles. On trouvait des figurines d'oiseaux, des ustensiles miniatures ou des outils utilitaires. Ces jouets perpétuaient un mode de vie rigide, peu propice à la créativité ou à l'expérimentation. En revanche, les jouets inuits étaient des outils d'apprentissage pratique. Ils introduisaient les enfants dès leur plus jeune âge aux réalités de la chasse et des conditions climatiques extrêmes. Ces objets favorisaient l'autonomie et l'innovation.

Des jouets propices à l'innovation

Les travaux récents révèlent ainsi des écarts frappants entre les jouets des enfants inuits et norrois au Groenland. Parmi les 3 014 objets ludiques retrouvés dans 71 sites inuits, 2 397 datent des périodes où ces deux cultures cohabitaient (du Xe au XIVe siècle). En comparaison, seulement 72 jouets ont été identifiés sur 12 sites norrois. Ce contraste ne peut être expliqué par des biais de préservation ou des différences dans le nombre de sites explorés. Les deux groupes ayant occupé des environnements similaires, ces chiffres traduisent plutôt des visions divergentes de l'apprentissage par le jeu.

Pour comparer les jouets, ils ont été classés en cinq catégories : jeux d'adresse, jeux sociaux, transport, outils et armes. Cette catégorisation a permis aux chercheurs d'identifier des différences dans la quantité et la variété des jouets entre les deux cultures. Les Inuits ont investi dans une grande diversité d'objets miniatures reflétant leur quotidien, tels que des harpons, des traîneaux ou des lampes, tandis que les Norrois ont laissé un corpus plus limité et normatif, centré sur des représentations agricoles.

Cette différence témoigne d'approches éducatives distinctes. La culture inuit se démarque par une « niche ontogénétique » particulièrement propice à l'innovation. Chez les Inuits, le jeu servait donc de formation active aux techniques de chasse, de transport et de fabrication d'outils. Les enfants expérimentaient avec des jouets fonctionnels qui les préparaient à affronter un environnement imprévisible et changeant. En revanche, les Norrois, plus ancrés dans une structure sociale normative, n'ont pas utilisé le jeu comme un levier pour former leurs enfants aux défis climatiques. Selon les auteurs, ils limitèrent ainsi leur capacité à innover et à s'adapter durablement.

Résilience Inuit versus conservatisme Norrois

De fait, les Norrois se trouvaient confrontés à des conditions climatiques de plus en plus rigoureuses. Certes ils ont partiellement modifié leur mode de subsistance en intégrant des ressources marines à leur alimentation. Mais pas de manière assez profonde. En effet, cette transition n'a pas été reflétée dans leurs pratiques éducatives. Les jouets découverts sur leurs sites archéologiques ne contenaient principalement que des répliques d'outils utilitaires agricoles ou des figurines d'animaux terrestres. Il y a une absence flagrante de représentations des activités marines. Les enfants norrois n'étaient pas initiés de manière ludique aux nouvelles techniques. Ce conservatisme éducatif a probablement freiné l'adaptabilité des nouvelles générations face à un environnement en mutation rapide.

Jouets inuits de la collection du Musée national du Groenland à Nuuk. a : patin de traîneau et support (bois), b : disque de toupie (bois), c : poupée (bois), d : tabouret de phoque (pour s'asseoir dessus lors de la chasse au phoque sur la glace (os), e : harpon (fanons), f : marmite (stéatite), g : lampe avec rebord (stéatite), h : ajagaq (os), i : couteau à neige (bois), j : lame d'ulo (couteau de femme ; ardoise), k : tête de harpon (os). Pas à l'échelle. © M.V. Meyer et al., 2024

À l'inverse, les jouets inuits reflétaient les innovations qui transformaient leur quotidien. Les modèles réduits de harpons évoluaient parallèlement aux véritables outils utilisés par les adultes, incorporant des technologies adaptées aux contraintes croissantes du Petit Âge Glaciaire. Cette correspondance entre l'apprentissage ludique et les réalités technologiques a permis une transmission intergénérationnelle efficace des savoir-faire. Ce modèle éducatif, en phase avec les besoins adaptatifs de la société, a permis aux Inuits de maintenir une résilience remarquable face à des conditions climatiques qui ont précipité l'abandon des colonies norroises.

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L'enseignement contemporain de l'héritage Inuit

Cette nouvelle étude démontre l'influence profonde des jouets sur le développement des compétences cognitives et sociales des enfants. Ces objets, loin d'être de simples distractions, façonnent des générations en leur permettant d'expérimenter et d'intégrer des savoir-faire pratiques dès leur plus jeune âge. « Les jouets jouent un rôle clé dans le façonnement des compétences cognitives et sociales des enfants », souligne Meyer. Les modèles réduits constituaient un véritable laboratoire miniature où les jeunes pouvaient explorer, apprendre et développer leur autonomie. En favorisant la créativité et l'adaptabilité, cette approche ludique s'est avérée cruciale dans un environnement arctique marqué par des conditions imprévisibles et des contraintes extrêmes.

Face aux défis contemporains du changement climatique et des crises sociales, le modèle inuit d'apprentissage par le jeu offre une perspective précieuse. L'encouragement de l'autonomie, de l'expérimentation et de la résilience dès l'enfance pourrait transformer les stratégies éducatives modernes. En intégrant des approches similaires, les sociétés actuelles pourraient mieux préparer les nouvelles générations face à un monde en rapide évolution. Cette leçon tirée de l'archéologie ne se limite pas à une curiosité historique. Elle constitue une source d'inspiration concrète pour repenser les environnements éducatifs. Une base pour renforcer les capacités d'adaptation face aux crises environnementales et sociales à venir. Ils nous offrent une feuille de route pour construire un avenir plus résilient…. Et peut-être aussi une solution pour nos cadeaux de Noël

Source : Meyer MV, Riede F. “ Playing to Survive: Children and Innovation During the Little Ice Age in Greenland ”. European Journal of Archaeology. Published online 2024:1-20. doi:10.1017/eaa.2024.36

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Cet article est paru dans Science et Vie (site web)

IT for Business (site web)
jeudi 5 décembre 2024 - 13:57:32 849 mots

Les ESN doivent devenir les capitaines ouvrant la voie du Green IT !

Marie Varandat

Par La rédaction , publié le 05 décembre 2024 Les défis environnementaux actuels – changement climatique, raréfaction des ressources et

surconsommation énergétique – imposent des mutations radicales au sein des entreprises. Face à ces défis Green IT, les ESN occupent une place stratégique. Actrices centrales de la transformation digitale, elles sont idéalement placées pour initier des pratiques éco-responsables et s'engager dans des certifications numériques responsables. Une véritable impulsion novatrice au sein de l'écosystème numérique qui leur permet d'attirer les meilleurs talents et d'accompagner leurs clients et partenaires dans leur propre démarche.

De Erik Cordova, DG de COSMO CONSULT France

Les enjeux environnementaux poussent les entreprises à revoir leurs pratiques, et les acteurs du numérique ne font pas exception.

En tant que partenaires clés de la transformation digitale, les ESN disposent aujourd'hui d'atouts pour devenir des moteurs essentiels de la transition écologique. En promouvant les pratiques et certifications éco-responsables, elles démontrent leur engagement pour un numérique plus sobre et plus durable.

Acteurs d'une transformation digitale plus durable

Les ESN jouent un rôle central dans les projets de transformation digitale. Leur capacité à déployer des technologies et solutions à grande échelle leur confère une responsabilité en matière de transition écologique Elles ont la possibilité de promouvoir des pratiques durables auprès de leurs clients, notamment en incitant à l'éco-conception et la gestion responsable des données, elles limitent l'impact environnemental des développements numériques et rationalisent les applications et architectures afin de diminuer les coûts et la consommation.

Pour cela, de nombreux outils peuvent être mobilisés :

* Les trackers : l'ESN sera en mesure d 'obtenir une vision plus large des ressources réellement utilisées dans l'entreprise. Ceci permettra par la suite d'ajuster la solution.

* La télémétrie : l'ESN surveille le nombre d'utilisateurs, d'applications, de spécificités utilisées, afin d'alerter l'entreprise sur ses usages réels.

* La business Intelligence : suivi des émissions, bilan carbone, respect de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).

On constate que 45% des solutions développées dans les entreprises ne sont plus utilisées après le déploiement Une statistique qui souligne bien l'importance d'une réflexion en amont entre ESN et clients sur la faisabilité du projet, les besoins réels. Adopter une approche d'éco-conception dès l'avant-vente évite des développements coûteux, une consommation énergétique inutile. Il est important de souligner la nécessité de la mise en place d'un accompagnement fort du client à la conduite du changement afin de concentrer les efforts sur son cœur de métier (MVP Most Valuable Product) et favoriser une adoption massive du standard de l'écosystème applicatif.

Commencer sa démarche de certification

L'engagement des entreprises vers des pratiques plus durables doit d'abord être issu d'une réelle prise de conscience de toutes les parties prenantes en interne, à commencer par la direction générale. À ce titre, les ESN doivent donner l'exemple et être les premières à réduire leur empreinte environnementale. Cela passe par une meilleure gestion des ressources informatiques, l'utilisation de technologies plus sobres et une sélection rigoureuse de fournisseurs qui respectent des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).

L'obtention de certifications éco-responsables telles que le label Numérique Responsable ou la certification EcoVadis est une démarche complexe et peut prendre du temps. Il est donc important de définir des objectifs clairs et mesurables. Cela permettra de progresser efficacement. L'implication des équipes est également cruciale. Des ambassadeurs internes peuvent aider à promouvoir le projet et à engager tous les collaborateurs. Enfin, il est essentiel d'associer des délais réalistes à chaque action.

Ces certifications renforcent la position des ESN sur le marché en répondant aux exigences croissantes des donneurs d'ordre en matière de durabilité. En effet, certaines certifications sont indispensables pour répondre aux appels d'offres ou pour collaborer avec des filiales soumises à des exigences RSE strictes (Marché de l'énergie, des télécoms…). Les ESN doivent donc développer des stratégies pour intégrer des solutions numériques responsables. Cela implique une évaluation plus rigoureuse de leurs fournisseurs, ainsi qu'un travail d'optimisation des systèmes et des infrastructures, afin de devenir des partenaires de confiance Enfin, les certifications éco-responsables sont aussi un gage de qualité et de responsabilité. Pour les jeunes générations, choisir une entreprise engagée dans la transition écologique est un critère prédominant. Les ESN, en devenant leaders dans ce domaine, se positionnent non seulement comme des employeurs attractifs , mais également comme des acteurs de confiance pour leurs clients.

Face à l'urgence climatique, la pression croissante de l'opinion, des parties prenantes et la mise en place de réglementations, les ESN doivent devenir des leaders de la transition écologique, en intégrant des pratiques éco-responsables au cœur de leurs offres et en encourageant leurs clients à œuvrer en ce sens. Dans ce contexte, les certifications constituent un levier stratégique. Mais au-delà c'est bien un changement de culture qu'il faut opérer, avec l'implication de l'ensemble des collaborateurs et partenaires pour que la sobriété numérique devienne la norme. En adoptant une approche proactive et en s'engageant fermement dans cette voie, les ESN doivent non seulement contribuer à un futur durable, mais aussi se positionner comme des éclaireurs de l'innovation, s'assurant de suivre les 3U (Utile, Utilisable, Utilisé) et les principes des 3P (Planet, People, Prosperity).

Cet article est paru dans IT for Business (site web)

Actu.fr (site web réf.) - Actu (FR)
14 décembre 2024 754 mots
Contournement sud-ouest de Cherbourg : le Département maintient le cap
Gilles Patry

Par Gilles Patry Publié le 14 déc. 2024 à 9h20 ... Voir l'article

PR Newswire Europe (français)
jeudi 21 novembre 2024 - 09:00:00 UTC -0500 636 mots

CASCADIA SEAWEED ANNONCE LE SUCCES DE LA PREMIERE CLOTURE DU TOUR DE TABLE DE LA SERIE A POUR FAVORISER L'EXPANSION ET L'INNOVATION

Cascadia Seaweed

SIDNEY, BC, 21 novembre 2024 /PRNewswire/ -- Cascadia Seaweed, le plus grand cultivateur et transformateur de produits agricoles dérivés d'algues en Amérique du Nord, est heureux d'annoncer le succès de la première clôture de son cycle de financement de série A, qui a permis de lever 4 millions de dollars canadiens, avec des investissements de WWF Impact (la branche d'investissement d'impact du World Wildlife Fund US), Vere Ventures, Potato Impact Partners, VertueLab Climate Impact Fund, Realize Impact, la Real Estate Foundation of British Columbia, Norfolk Green Ventures et d'autres investisseurs de renom. Grâce à ce financement, Cascadia Seaweed construira une bioraffinerie d'algues à l'échelle commerciale sur la côte ouest, augmentera la production de biomasse et développera les ventes et le marketing de ses extraits liquides de varech, de ses biostimulants et de ses produits pour le bétail.

"Nous sommes ravis du soutien des investisseurs nouveaux et existants", déclare Michael Williamson, PDG de Cascadia Seaweed, à l'adresse . " Nous avons construit une entreprise verticalement intégrée qui offre de réels avantages environnementaux et économiques, et ce financement nous permettra de passer à l'échelle supérieure et de garantir l'approvisionnement de nos clients en intrants innovants, tout en contribuant à une production alimentaire plus résiliente en Amérique du Nord."

Cette étape marque un pas important dans l'industrie mondiale des algues, qui connaît une croissance rapide. Cascadia Seaweed vise à obtenir les fonds restants pour atteindre son objectif de série A de 7 millions de dollars.

Cascadia Seaweed, basée en Colombie-Britannique (Canada), se consacre à la transformation d'algues cultivées de manière durable en produits de première qualité pour les agriculteurs qui recherchent des solutions régénératrices pour augmenter le rendement des cultures et la productivité du bétail, tout en réduisant les émissions de l'agriculture. Cascadia Seaweed est reconnue mondialement pour son expertise dans la culture de grandes quantités d'algues de haute qualité (varech) dans des fermes océaniques à faible impact, en partenariat avec les Premières nations côtières, et dans la transformation de ces algues en produits agricoles. Chacune de ses huit fermes appartient à une communauté des Premières nations, et les bénéfices sont reversés aux communautés locales.

"Le modèle de Cascadia offre des avantages à nos océans, à notre environnement, aux communautés côtières et peut contribuer à atténuer le changement climatique", a déclaré Paul Dobbins, vice-président de l'investissement d'impact et des services écosystémiques, de l'aquaculture au WWF-US. " À l'échelle, les algues cultivées peuvent également réduire l'empreinte de notre système alimentaire mondial en fournissant une source nutritive d'aliments et de nourriture pour le bétail avec moins de terres et d'intrants de ressources. "

En cinq ans seulement, Cascadia Seaweed a obtenu plus de 18 millions de dollars en capitaux propres et non dilutifs pour concevoir, développer et faire progresser les technologies dans sa chaîne de valeur, en fabriquant des produits régénératifs pour les cultures et le bétail qui améliorent les résultats pour les agriculteurs, en particulier face aux impacts du changement climatique.

L'urgence d'adopter de nouvelles technologies qui réduisent les émissions et améliorent la sécurité alimentaire est bien reconnue face aux changements mondiaux en matière de précipitations, de température et d'autres facteurs de stress. Les biostimulants et les compléments alimentaires pour le bétail à base d'algues offrent des solutions naturelles et évolutives qui réduisent le besoin de produits chimiques et les émissions agricoles. En outre, les algues cultivées dans les océans fournissent des services écosystémiques précieux, améliorant les océans dans lesquels elles sont cultivées.

Accédez au dossier de presse ici.

Contact médias : Erin Bremner-Mitchell, Cascadia Seaweed Corp, 778-351-4484 | 250-818-1840, [email protected] ; Directeur financier : Rob Napoli, Cascadia Seaweed Corp. 778-389-9230,  [email protected]

Logo -  https://mma.prnewswire.com/media/2559617/Cascadia_Seaweed_CASCADIA_SEAWEED_ANNOUNCES_THE_SUCCESSFUL_FIRST.jpg

 

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/cascadia-seaweed-annonce-le-succes-de-la-premiere-cloture-du-tour-de-table-de-la-serie-a-pour-favoriser-lexpansion-et-linnovation-302313388.html

Actu.fr (site web réf.) - Actu (FR)
26 novembre 2024 793 mots
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26 novembre 2024 - 78actu (site web réf.)
Dans ce petit coin de Gironde, les projets agrivoltaïques se multiplient et divisent les habitants
Melvin Moya

Par Melvin Moya Publié le 26 nov. 2024 à 20h00 ... Voir l'article

La Presse de Tunisie (site web réf.) - Lapresse
20 novembre 2024 703 mots
Initiative Green Impact : Un pont entre la recherche et l’action pour relever les défis environnementaux
Karim Ben Said

Ridha Ben Cheikh, Enit : La recherche tunisienne est prête à répondre aux défis écologiques et à construire des ponts solides entre les laboratoires et le tissu socioéconomique La Presse - Dans le... Voir l'article

Le Temps
Science, mardi 19 novembre 2024 1685 mots, p. 10

Ces alertes météo que l'on aime décrier

VINCENT NICOLET

8080

PRÉVISIONS Les inondations qui ont frappé la région de Valence soulignent l'importance des avis émis par les instituts météorologiques, souvent pris pour cible. En Suisse, le système est en train d'être repensé

8080

@VinNicolet

Plus de 200 personnes sont mortes en Espagne des suites des terribles inondations qui ont frappé la région de Valence le 29 octobre dernier. Endeuillant tout un pays, cette tragédie a aussi déclenché une immense colère de la part de la population. Car le danger était connu, le risque avéré et transmis aux autorités dès la veille par l'agence météorologique nationale, qui les avait alors poussées à se préparer à un phénomène « gigantesque ».

Après l'avoir ignoré, les autorités n'ont saisi le caractère critique de cet avertissement que trop tardivement. Il faudra attendre 20h15 ce 29 octobre pour que les Valenciens reçoivent sur leur téléphone portable ce message d'alerte: « Evitez tout type de déplacement dans toute la province. » A ce moment-là, des dizaines de villages étaient déjà inondés, les crues des rivières isolaient des quartiers entiers et emportaient d'innombrables véhicules.

Les chutes de neige attendues chez nous entre mardi et mercredi n'ont rien de comparable à la situation exceptionnelle qu'a connu Valence, mais elles ont un point commun: elles ont déclenché une alerte météo de degré 3 (sur 5) par MétéoSuisse pour le versant nord des Alpes. Au-dessus de 1500 mètres, il est notamment recommandé de « tenir compte du bulletin d'avalanches journalier ».

Une nouvelle approche des prévisions et des alertes

Alors que les événements météorologiques catastrophiques se multiplient sous l'effet du changement climatique, la question de la communication du risque à la population et aux autorités devient un enjeu de plus en plus brûlant, y compris en Suisse. Selon les prévisions de la Confédération, l'intensité maximale des précipitations pourrait, d'ici à la fin du siècle, s'accroître de 20% en hiver et de 10% au moins en été, et une sécheresse qui s'observe actuellement une à deux fois par décennie pourrait arriver une année sur deux. Cet été 2024, rien qu'entre les mois de juin et juillet, les catastrophes naturelles ont fait pas moins de dix victimes à travers les cantons alpins, déplore le Conseil fédéral.

Mais c'est bien depuis le début des années 1990 et une succession d'événements tragiques, des inondations de Brigue en 1993 à la canicule de 2003, que la Confédération se demande comment mieux alerter la population. Lancé en 2020, le projet « Owarna2 » est la plus récente incarnation de ces questionnements. Devant courir jusqu'à 2027, il tient en bonne partie à une nouvelle approche des prévisions et des messages d'alertes envoyés par MétéoSuisse, afin qu'ils soient perçus comme plus préoccupants par la population.

« Aujourd'hui, au lieu de n'indiquer que la quantité d'eau qui va tomber à un endroit, nous mettons aussi en avant le scénario le plus probable assorti de ses incertitudes, ses conséquences possibles et des conseils sur le comportement à adopter », détaille Christophe Salamin, météorologue à MétéoSuisse. Cette démarche a été lancée à la suite de plusieurs enquêtes montrant que des recommandations de comportement (comme celle reçue par les Valenciens le 29 octobre) ont davantage de chances d'être comprises et suivies par la population que des données purement météorologiques.

Au coeur de ce dispositif, les seuils d'alertes édictés par Météo-Suisse sont ainsi appelés à évoluer. « Nous nous basons actuellement sur des seuils stricts. Pour le vent par exemple, le degré 3 [premier avis de danger, ndlr] est activé à 90 km/h, le degré 4 à 110 km/h et le 5 à 140 km/h. Le problème est que ces seuils ne sont pas forcément représentatifs des dommages potentiels, précise le météorologue. Cela dépend aussi de la climatologie de la région. Si une bise à 90 km/h peut déjà causer des problèmes dans des villes comme Genève ou Zurich, les habitations du village d'Altdorf résisteront sans problème à un foehn de plus de 100 à 120 km/h. »

Passer de la notion de danger à celle de risque

Les alertes sont donc diversement évaluées par la population, et ne tiennent pas non plus compte de l'état du terrain: « Les avis de danger de pluie sont fixés à 50 mm d'eau en vingt-quatre heures au nord, et 100 mm au sud des Alpes. Mais si la pluie touche un sol déjà détrempé, 30 mm peuvent déjà avoir de lourdes conséquences. »

Pour être davantage précises et efficaces, les futures alertes devraient ainsi prendre en considération une foultitude de paramètres supplémentaires. L'impact du vent sur les forêts ne sera pas le même si les sols sont humides ou secs, si les arbres sont fins ou bien si l'on sort d'une période de sécheresse et qu'ils sont attaqués par le bostryche depuis trois semaines.

L'activité humaine vient aussi s'ajouter aux prévisions purement météorologiques: une chute de neige n'aura pas le même effet si elle intervient en période de forte circulation ou en plein milieu de la nuit. En ajoutant ces données, l'on passe d'une notion de danger à une notion de risque, qui prend en compte le contexte et la probabilité que le danger se matérialise. « Cette approche focalisée sur l'impact de la météo pose tout de même une question: où s'arrête-t-on dans la prise en compte des paramètres, dont certains ne sont pas du tout de nature météorologique? »

En parallèle à cette refonte, MétéoSuisse s'est attelé à se rapprocher des autorités cantonales. Depuis 2022, ses prévisionnistes ouvrent des briefings vidéo quotidiens avec les offices et responsables cantonaux. Une nouvelle pratique qui porte ses fruits: « Cette proximité permet de clarifier autant que possible les incertitudes quant aux dangers encourus et surtout de répondre aux questions des autorités, à qui il revient de prendre des décisions et d'endosser une responsabilité », remarque Christophe Salamin. Jusqu'alors, les cantons ne disposaient que des bulletins quotidiens disponibles pour tout un chacun.

Mais prévenir d'éventuels risques et affiner les prévisions météorologiques créent des frustrations, notamment lorsque les scénarios envisagés ne se concrétisent pas. Chez MétéoSuisse, les prévisionnistes comme Christophe Salamin sont en première ligne face aux citoyens mécontents. L'office a d'ailleurs décidé de supprimer les commentaires sur son blog dès la fin novembre, par besoin d'économies mais aussi parce que les réactions devenaient de plus en plus agressives. « Les attentes de la population augmentent au fur et à mesure que la prévision s'améliore. Aujourd'hui, si on annonce de la pluie de 16h30 à 17h, ils pensent que leur partie de tennis pourra commencer à 17h15. Mais s'il pleut toujours à 17h15, alors c'est que la prévision est complètement fausse et qu'on s'est planté à leurs yeux. »

Un autre symptôme de cette exigence exacerbée s'est concrétisé dans le canton de Vaud en juin dernier. Alors qu'un violent orage est attendu dans la soirée du 29 juin - en plein match opposant la Suisse à l'Italie lors de l'Euro -, Météo-Suisse émet un avis de degré 4 sur 5 et prévient les autorités. Dans la foulée, le canton décide d'annuler toute manifestation et décrète la fermeture des fan-zones. Mais les orages seront finalement moins violents que prévu. Les organisateurs, parfois en larmes, comptent leurs pertes et tancent l'interdiction décidée par l'Etat de Vaud. L'un d'eux finira par porter plainte.

Sur les réseaux sociaux, les noms d'oiseaux fusent à l'encontre des prévisionnistes. Pourtant, les indices d'instabilité de la masse d'air étaient deux à trois fois plus élevés que ceux du 24 juillet 2023, lorsqu'une tornade toucha La Chaux-de-Fonds, tuant une personne, en blessant 40 autres et endommageant 4500 bâtiments en six minutes. Lors du match Suisse-Italie, « il n'a probablement manqué que quelques heures d'ensoleillement et 2 à 3 degrés de plus pour que les orages commencent plus tôt et donnent leur pleine puissance, à savoir des vents d'une rare violence et des cumuls de pluie dévastateurs, évoque Christophe Salamin. On doit ce sursis aux poussières sahariennes présentent dans l'air et à une couche nuageuse plus persistante que prévu ». Le bassin genevois enregistrera toutefois 10 000 éclairs en quelques heures, un record.

« Maintenant, en Espagne, on a l'exemple inverse, le service météo a émis un degré rouge, le maximum, mais les autorités ont été accusées de ne pas avoir réagi, poursuit le météorologue. Le problème, c'est que plus un événement est extrême, plus il est rare et moins il est certain. Je pense qu'il y a beaucoup à faire en termes d'information auprès de la population pour l'amener à distinguer la notion de danger de la notion de risque. »

« Nous nous habituons à un certain confort »

Ces attentes toujours plus élevées, Claudine Burton-Jeangros les observe également dans ses recherches. Professeure à l'Université de Genève, elle se penche depuis de nombreuses années sur la sociologie du risque, en particulier dans le domaine de la santé. « Plus on gagne en sécurité et en prévisibilité, moins on accepte ce qui finalement n'est pas correctement prévu. C'est un peu paradoxal, puisque nous vivons actuellement dans des sociétés beaucoup plus sûres qu'auparavant », explique-t-elle.

« Ces prévisions toujours plus précises nous donnent un certain confort auquel nous nous habituons. A partir de là, nous vivons plus mal un petit écart entre ce qui est prévu et que qu'il advient », estime la sociologue. De plus, les progrès réalisés dans les prévisions nous ont amenés à faire un raccourci: « On a besoin de trouver des coupables, et on estime (souvent à tort) que si une personne a suffisamment d'informations pour émettre une alerte, elle est aussi responsable si les choses ne se passent pas comme prévu, puisqu'elle a accès à ces informations », souligne Claudine Burton-Jeangros.

Pour Christophe Salamin, il est important de rappeler le chemin parcouru depuis les premières mesures météorologiques: « Vous auriez dit à votre arrière-grandpère qu'on serait capable de prévoir des précipitations dans les douze heures, il aurait trouvé ça incroyable. Et puis au début du XXe siècle, si on avait pu fixer un jour dans la semaine où il va pleuvoir, il aurait trouvé ça carrément extraordinaire. »

« Les attentes augmentent au fur et à mesure que la prévision s'améliore »

CHRISTOPHE SALAMIN, MÉTÉOROLOGUE À MÉTÉOSUISSE

Sport Stratégies
lundi 2 décembre 2024 484 mots, p. 3

SOMMAIRE

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Liaisons sociales Quotidien, no. 19175
Acteurs, Débats, Événements, lundi 2 décembre 2024 3347 mots, p. A5

l’actualité

L’actualité économique et sociale en bref

Politique sociale

Michel Barnier multiplie les concessions au RN, qui brandit toujours la menace de censure

À quelques jours d’échéances cruciales sur les textes budgétaires à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé le 28 novembre dans Le Figaro qu’il renonçait à augmenter les taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau d’avant le bouclier tarifaire contre l’inflation, une demande du Rassemblement national (RN) qui le menace d’une censure. Il a aussi accédé, en partie au moins, à la demande du RN de réduire l’aide médicale d’État (AME) pour les sans-papiers, souhaitant que les soins pris en charge soient « sensiblement » diminués, et promis d’engager en 2025 « une réforme » de l’AME « pour éviter les abus et les détournements », l’une des exigences constantes de l’extrême droite et d’une partie de la droite. Ces « ajustements » ne « remettent [pas] en cause » les « engagements » de la France vis-à-vis de la Commission européenne, a-t-il assuré. Le président du RN, Jordan Bardella, s’est rapidement félicité sur X d’une « victoire » sur l’électricité, mais a ajouté que « des lignes rouges demeurent » pour son parti. « Il y a encore des difficultés », a renchéri la cheffe des députés du RN Marine Le Pen dans Le Monde, prévenant le Premier ministre qu’il avait « jusqu’[au 2 décembre] », soit la date limite pour que le gouvernement amende son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour y répondre, réclamant toujours, notamment, la revalorisation des pensions de tous les retraités au 1 er janvier. Puis, le lendemain, alors que Michel Barnier a annoncé le 28 novembre, lors du salon Impact PME, que le budget n’augmenterait pas les cotisations des salariés gagnant jusqu’à 2,25 Smic, elle a souligné, sur X, que « les dernières annonces de Michel Barnier ne sont pas financées par des économies structurelles », qu’« elles aggravent donc un déficit déjà abyssal », ce qui « n’est pas acceptable ». Source AFP

Michel Barnier annonce limiter les suppressions d’allègements de cotisations, entre autres propositions

Après avoir renoncé, sous la pression du patronat et du bloc macroniste, à 2,4 des 4 milliards de suppressions d’allègements de cotisations sociales qu’il voulait initialement opérer, Michel Barnier, menacé de censure, a précisé le 28 novembre, lors du salon Impact PME, que les 1,6 milliard d’allègements supprimés qui demeuraient après le passage en commission mixte paritaire le 27 (v. l’actualité n° 19174 du 29 nov. 2024), ne concerneraient que les salaires supérieurs à 2,25 fois le Smic. « Un arbitrage extrêmement favorable aux PME », a remarqué le président de la CPME, François Asselin. Le Premier ministre a par ailleurs salué le succès des discussions récentes entre partenaires sociaux qui ont abouti à des accords sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors (v. l’actualité n° 19171 du 26 nov. 2024). Outre de trouver « des aménagements raisonnables » du système de retraite, il a l’intention de leur demander aussi d’examiner des sujets comme la santé au travail, ou l’absentéisme. Par ailleurs décidé à soutenir la loi de Simplification lancée en début d’année et déjà adoptée par le Sénat (v. l’actualité n° 19151 du 25 oct. 2024), qui doit venir devant l’Assemblée fin décembre, il s’est montré très favorable au « test PME » demandé par la CPME. Il a aussi annoncé vouloir lancer au Parlement, avec l’aide d’experts, un « screening », ou passage en revue des textes européens qui auraient été « surtransposés » dans le droit français, « en créant nous-mêmes des concurrences déloyales contre nos propres entreprises », souhaitant notamment « revenir » sur les sanctions pénales mentionnées dans la directive CSRD [relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises, NDLR], et « alléger » le nombre de données demandées aux entreprises. « On va appuyer sur pause » a-t-il promis. Il s’est enfin félicité du lancement par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, d’une « loi omnibus » qui rectifiera les excès ou redondances de la CSRD ou de la CSDDD [corporate sustainability due diligence directive, NDLR], autre directive pas encore transposée, imposant des normes sociétales aux entreprises, mais aussi à leurs sous-traitants. « Je préfère que les entreprises investissent dans des procédés de décarbonation plutôt que dans le « reporting » », a-t-il dit. Source AFP

Retraite

À l’Assemblée, la gauche échoue à abroger la réforme des retraites faute de vote

Pourtant majoritaires dans l’hémicycle, la gauche et le RN ont échoué le 28 novembre à faire voter une loi proposant d’abroger la réforme des retraites. Le texte n’a en effet pas pu être voté en raison de centaines d’amendements déposés par la coalition gouvernementale afin de ralentir les travaux qui devaient nécessairement se terminer à minuit, et de débats houleux marqués par de multiples rappels au règlement et suspensions de séance. « La macronie est finie et […] le premier vote pour abroger réellement la réforme de la retraite à 64 ans, il est [le 4 décembre], lors de la censure qui permettra à la fois de faire tomber le gouvernement Barnier mais aussi de défaire cette retraite à 64 ans dont personne ne veut », a réagi auprès de la presse la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, à l’issue des débats. Rapporteur du texte, le député LFI, Ugo Bernalicis, a promis devant la presse que le texte reviendrait dans l’hémicycle, invitant un autre groupe du NFP à « le reprendre ». « Ce qui est sûr, c’est que cette réforme sera abrogée, la question c’est juste quand », a-t-il martelé. Source AFP

Maladie

PLFSS 2025 : déjà sous-évalué, le reste à charge des malades va encore s’alourdir, alertent les associations

Le reste à charge des malades - après remboursement de l’Assurance maladie et des complémentaires - est « largement sous-évalué », selon une enquête publiée le 27 novembre par France Assos Santé. Il existe d’une part les frais de santé « officiels » évalués par les pouvoirs publics via un indicateur comprenant « tout ce qui est partiellement remboursé par l’Assurance maladie » (soins hospitaliers, consultations médicales, transports sanitaires, médicaments, etc.), selon lequel le reste à charge annuel s’élève en moyenne à 274 €. Mais pour la fédération, la plus grosse part du reste à charge est « invisible » car non reconnue par ces statistiques officielles. Selon un sondage réalisé entre septembre et octobre auprès de 3 100 personnes, ce « coût caché » atteint 1 557 € annuels par personne, et même 1 623 € pour les malades en affection longue durée (ALD). Les frais évoqués comprennent le matériel médical non remboursé (aiguilles, bandages, etc.), les frais dits « de confort » (crèmes non remboursées, prothèses capillaires, etc.), l’adaptation du cadre de vie, certains frais de transport, d’alimentation (produits diététiques, compléments alimentaires, etc.), liés au sport-santé, ou l’accompagnement humain, administratif et juridique nécessaire aux malades. France Assos Santé y inclut aussi - pour 310 € annuels en moyenne - des soins dits « complémentaires » chez des professionnels non remboursés (psychologues, diététiciens, psychomotriciens, etc.). « Les personnes qui rencontrent les coûts cachés les plus élevés sont en situation de handicap moteur ou psychique (respectivement 2 535 € et 1 999 € annuels) ou souffrent de douleurs chroniques (1 972 €) », selon France Assos Santé. Ainsi, 53,2 % des répondants ont indiqué avoir, au cours des 12 derniers mois, renoncé à des soins ou produits non remboursés pour raisons financières. Et « tout porte à croire, au vu des dernières mesures annoncées par le gouvernement » dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) (v. l’actualité n° 19169 du 22 nov. 2024), « que les restes à charge « officiels » et les cotisations pour les complémentaires santé vont augmenter », alourdissant encore « l’ardoise globale », déplore la fédération. Source AFP

Égalité et diversité

Violences faites aux femmes : les annonces ne suffisent pas selon la CGT, qui formule des demandes

« Étendre le nombre d’hôpitaux permettant aux victimes de déposer plainte mais sans moyens supplémentaires ni sans indiquer un plan de formation au recueil des plaintes de victimes de violences n’est pas suffisant », a estimé la CGT dans un communiqué de presse du 26 novembre, au lendemain de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. « Soutenir une campagne d’information pour aider les victimes de soumission chimique, débloquer des budgets supplémentaires pour augmenter l’aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales lorsqu’elles quittent leur domicile, sont des mesures bienvenues et sont une première réponse aux mobilisations féministes », a-t-elle ajouté. « Pour autant, les annonces gouvernementales ne suffisent pas à répondre à l’urgence de la situation », a-t-elle estimé, alors que « combattre réellement les violences sexistes et sexuelles nécessite un budget de 2,6 milliards d’euros par an, selon la Fondation des femmes, et une loi-cadre intégrale, prenant en compte les violences sur les lieux de travail ». Concernant les victimes de violences conjugales, la CGT demande, « une nouvelle fois, qu’elles soient prises en compte dans le domaine du travail, comme le suggère la recommandation 206 de l’OIT », et que « les prérogatives des conseiller·es des salarié·es soient étendues à l’accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles », soulignant que « les salarié·es des très petites entreprises (TPE) ainsi que celles où il n’y a pas de représentant·es du personnel ne peuvent bénéficier d’aucun accompagnement face à leur employeur ».

RSE

La Place de Paris publie un guide pour analyser la transition carbone des entreprises

L’Institut de la finance durable (IFD), émanation de Paris Europlace, le lobby de la place financière française, a publié le 19 novembre un guide pour l’analyse de la performance des entreprises en matière de transition carbone, alors que la nouvelle directive européenne exigeant des entreprises des rapports sur le développement durable (CSRD) sera mise en place en 2025. Destiné aux analystes du secteur financier et aux entreprises dans le cadre de l’élaboration et du pilotage de leurs stratégies en la matière, ce guide « se veut un outil décrivant le cadre de référence et les bonnes pratiques en matière d’analyse des plans de transition climat », indique l’IFD dans un communiqué. L’évaluation de la « performance carbone » d’une entreprise doit se faire avec la même robustesse que l’évaluation de sa performance financière, argumente le texte. Pour Yves Perrier, président de l’IFD, ce guide doit permettre de sortir « d’une démarche morale » en allant vers « une démarche industrielle et économique », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Chaque société de gestion a aujourd’hui son propre guide d’analyse, et avec ce document unifié « on va sortir de la tour de Babel », selon lui. La Cour des comptes avait publié en mars un rapport très sévère sur le sujet, concluant que les sociétés financières françaises affichaient des objectifs « peu quantifiables, peu suivis et peu comparables » en matière de lutte contre le réchauffement climatique. La Cour adressait également un mauvais point à l’IFD, alors accusé de ne pas prendre en compte les enjeux d’adaptation au changement climatique. Source AFP

Minima sociaux

Plus de 30 nouvelles maisons France Services mises en place en novembre

Trente-quatre nouveaux lieux d’accueil France Services vont être mis en place en France en novembre, a annoncé la ministre du Partenariat avec les territoires, Catherine Vautrin, au Congrès des maires le 20 novembre. Le réseau compte actuellement « plus de 2 840 espaces » répartis sur le territoire, selon un rapport de la Cour des comptes daté de septembre. Près de neuf millions de démarches ont été réalisées dans ces espaces en 2023, contre un gros million en 2020. Parmi ces 34 nouveaux lieux, 11 sont situés « en espaces France ruralités revitalisation (FRR) », et autant « dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) ». Trois nouveaux bus France Services seront également mis en place pour aller à la rencontre des usagers les plus éloignés des services publics. Plusieurs services sont représentés dans ces espaces : la Direction générale des finances publiques, la Caisse nationale des allocations familiales, la Caisse nationale d’assurance maladie, l’Assurance retraite, France Travail, La Poste, la Mutualité sociale agricole, les ministères de l’Intérieur, de la Justice, le Chèque énergie et l’Anah. Dès 2025, « un 12e partenaire, l’Urssaf, viendra compléter ce bouquet de services », précise un communiqué conjoint des ministères du Partenariat avec les territoires et de la Fonction publique. Source AFP

Économie et conjoncture

La croissance a atteint 0,4 % au troisième trimestre

La croissance française a été de 0,4 % au troisième trimestre, a confirmé l’Insee le 29 novembre dans ses résultats détaillés. Le PIB a en effet été « stimulé par les Jeux olympiques et paralympiques », a rappelé l’Institut, après une croissance de 0,2 % aux deux premiers trimestres par rapport aux trimestres précédents. Par ailleurs, le pouvoir d’achat des ménages, calculé par unité de consommation, progresse de 0,7 % après + 0,4 % au deuxième trimestre. Source AFP

L’inflation a été quasiment stable en novembre, à 1,3 % sur un an

Les prix à la consommation ont augmenté de 1,3 % en France en novembre sur un an, selon une estimation provisoire de l’Insee publiée le 28 novembre, après 1,2 % en octobre, ce qui s’expliquerait par un « ralentissement des prix de l’alimentation compensé par une accélération des prix des services », et une « baisse moins marquée des prix de l’énergie ». Sur un mois, les prix à la consommation ont légèrement baissé de 0,1 %, contre une hausse de 0,3 % en octobre ce qui s’expliquerait par la diminution des prix des services, notamment des transports. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet les comparaisons entre pays européens, augmente pour sa part de 1,7 % en novembre après 1,6 % en octobre sur un an, et diminuerait de 0,1 % sur un mois, après + 0.3 % en octobre. Selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, « toutes les raisons » sont « réunies » pour une « réduction » des taux d’intérêt lors de la prochaine réunion des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) le 12 décembre. Source AFP

Secteurs

Industrie : plus de la moitié des Français et trois quarts des ingénieurs réclament plus de soutien

Près de 53 % des Français et 75 % des ingénieurs jugent que les pouvoirs publics n’apportent pas un soutien suffisant au secteur de l’industrie, selon une étude publiée le 21 novembre par l’École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), en partenariat avec l’Ifop. Un sentiment « accentué par les difficultés d’accès aux aides publiques et à un financement ciblé vers la transition écologique et numérique », selon l’étude. L’étude s’appuie sur un sondage en ligne, qui a recueilli les réponses de 2 234 ingénieurs, étudiants et jeunes diplômés de l’Ensam, ainsi qu’un autre de l’Ifop auprès de 1 000 Français, réalisés entre septembre et octobre. Si elle salue « l’approche volontariste des pouvoirs publics » ces dernières années, qui « commence à porter ses fruits », malgré la dégradation de la conjoncture de ces derniers mois, l’étude souligne quelques « enjeux de taille » qui restent à relever. Le premier réside dans la compétitivité par rapport à la concurrence internationale. Concernant les questions de maind’oeuvre, ce n’est pas tant la qualité, qui satisfait 66 % des personnes interrogées, que sa disponibilité qui pose question en matière de « compétences adaptées aux transformations technologiques et environnementales en cours » (intelligence artificielle, cybersécurité, automatisation). Source AFP

Entreprises

Michelin : accord trouvé avec les salariés pour la levée du blocage de l’usine à Cholet

Un accord prévoyant la levée du blocage de l’usine Michelin à Cholet (Maine-et-Loire) a été conclu le 28 novembre entre le groupe industriel et des salariés (v. l’actualité n° 19164 du 15 nov. 2024). « Cet accord de médiation, qui prévoit notamment la libération des accès au site de Cholet dès le [29] va permettre aux salariés de reprendre leur travail, conformément au souhait de la très grande majorité d’entre eux », a affirmé Michelin dans un communiqué. Des salariés bloquaient l’accès des camions au site depuis le 5 novembre. L’accord devrait être homologué par un juge le 2 décembre, ont précisé les deux parties. Celui-ci prévoit aussi le maintien devant les grilles de l’usine du piquet installé par des salariés début novembre, a indiqué à l’AFP Bastien You, délégué CGT. « Les camions passeront, mais nous n’allons pas disparaître du paysage, la mobilisation continue vis-à-vis de la fermeture de l’usine », a-t-il ajouté. Pour tenter de mettre fin au blocage, le groupe avait assigné la semaine précédente sept salariés en référé devant le tribunal d’Angers. Le juge avait ordonné un rendez-vous des deux parties avec un médiateur. « Dans le cadre du projet de fermeture engagé par le groupe, Michelin entend désormais pouvoir poursuivre sereinement le dialogue social initié avec les représentants du personnel et les organisations syndicales », a déclaré Michelin. Source AFP

Cognac : plusieurs centaines de salariés manifestent pour défendre la filière

Près de 300 salariés de la maison Hennessy (LVMH) ont manifesté le 28 novembre à Cognac (Charente) à l’appel de leur intersyndicale pour dénoncer un projet d’exportation en vrac destiné à contourner les surtaxes chinoises sur les brandys européens (v. l’actualité n° 19170 du 25 nov. 2024). Bien que le projet ait été suspendu le 25 novembre par la direction après un mouvement de grève, l’inquiétude reste vive dans la filière, dont des salariés d’autres maisons se sont joints à la mobilisation. Les manifestants réclament notamment une extension de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) pour inclure des règles protégeant l’embouteillage local, sur le modèle du champagne. « Nous allons saisir le Bureau national interprofessionnel du cognac (Bnic) pour faire évoluer le cahier des charges. Aujourd’hui, l’AOC ne protège pas l’embouteillage local, il faut que cela change », explique Matthieu Devers, délégué CGT Hennessy. Certains manifestants redoutent des conséquences économiques désastreuses pour la région. Source AFP

International

Plaintes contre des groupes d’habillement produisant en Birmanie

La confédération internationale des syndicats de l’industrie, IndustriALL Global Union, basée en Suisse, a annoncé le 13 novembre dans un communiqué avoir déposé des plaintes contre trois grands groupes d’habillement - le britannique Next, l’allemand New Yorker et le polonais LPP - leur reprochant de s’approvisionner en vêtements en Birmanie, où la junte au pouvoir est accusée de graves violations des droits humains. Les plaintes ont été déposées avec deux syndicats interdits de Birmanie, CTUM et IWFM. Les entreprises n’ont pas réagi dans l’immédiat. La plainte, déposée auprès des points de contact nationaux de l’OCDE en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Pologne, où les trois entreprises ont leur siège social, ainsi qu’aux Pays-Bas, fait état de graves violations des droits des travailleurs et d’un effondrement des salaires. « Les marques qui restent en Birmanie bénéficient d’un environnement de peur, de travail forcé et d’exploitation », déclare Atle Hoie, secrétaire général d’IndustriALL, dans le communiqué. Source AFP

Allemagne : hausse prévue des visas pour travailleurs qualifiés en 2024

Les règles assouplies en 2023 en Allemagne pour l’immigration des travailleurs qualifiés vont conduire à délivrer environ 200 000 visas professionnels en 2024, soit une hausse de plus de 10 % sur un an, a annoncé le gouvernement le 17 novembre. Le nombre de visas pour les apprentis a doublé, et les reconnaissances de qualifications étrangères ont progressé de près de 50 % sur un an, précise un communiqué. « Nous veillons à attirer les travailleurs et professionnels qualifiés dont notre économie a un besoin urgent depuis des années », a commenté la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser. En effet, en 2024, le pays comptait 1,34 million d’emplois vacants. Les secteurs pénuriques sont notamment la santé, les services, l’artisanat et les technologies. L’emploi en Allemagne a augmenté de 1,6 million en cinq ans, à 89 % grâce à des étrangers. Sans leur contribution, l’emploi aurait baissé l’an dernier. Source AFP

France Inter (site web réf.) - France Inter
4 décembre 2024 1011 mots
Mieux faire connaitre l’océan pour mieux le préserver : de l’art à la science !

L'Océan, cette immensité aux richesses infinies dont nous dépendons plus que nous le croyons, inscrit dans un agenda politique qui dit beaucoup de son importance et de son devenir A... Voir l'article

La Voix du Nord (site web)
vendredi 6 décembre 2024 - 17:56:58 732 mots

J'ai testé pour vous Climate Sense, la cabine qui reproduit la vie sous 50 degrés

Dylan Dez

Le cap des 50 degrés sur le thermomètre pourrait être atteint par endroits en France, à l'horizon 2050. Ça vous paraît loin ? Nous avons testé (et enduré) l'expérience mobile Climate Sense, créée par l'Human Adaptation Institute, qui offre un aperçu temporaire de ces conditions.

Par Dylan Dez

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La météo du 26 novembre 2024 dans la région ? Quelques précipitations passagères, un soleil qui a du mal à se faire sa place et un mercure oscillant entre 7°C et 9°C en moyenne, avec une pointe… à 50 degrés à hauteur de Marcq-en-Barœul. La raison ? L'expérience Climate Sense mise à disposition du World Forum pour une économie responsable , à la Cité des échanges. Au sein d'une remorque, cette capsule mise au point par l'explorateur-chercheur franco-suisse Christian Clot, fondateur de l'Human Adaptation Institute, vous propose de vivre 30 minutes sous une température de 50 degrés.

Une immersion permettant de rendre plus concret ce cap qui pourrait être atteint à l'horizon 2050 lors de pics de chaleur toujours plus fréquents et plus longs, en raison du changement climatique. Après tout, hormis pour ceux qui ont voyagé dans le monde, nous n'avons jamais été confrontés à un tel extrême sur le territoire (le record actuel enregistré en France étant de 46°C, en juin 2019). Je me suis prêté à l'expérience : après un passage par un sas thermique maintenu à une température de 25 degrés (bien pratique quand on vit dans le Nord - Pas-de-Calais), on nous demande de réaliser trois activités du quotidien dans une cabine aménagée, à chaque fois pendant dix minutes. Encore heureux, on est à l'ombre.

L'impression « d'être au ralenti »

J'ai vite fait de brûler quelques calories sur le vélo d'appartement, mais tout se complique au moment de passer au jeu d'adresse, avec une bille à orienter sur un plateau en bois façon labyrinthe. Autant dire que les réflexes n'étaient pas du tout au rendez-vous. Quant à l'exercice de logique, en fin de séance, la question qui trottait dans les esprits de notre groupe, c'était surtout de savoir combien de temps il restait au chronomètre. Un sentiment confirmé par Félicie Toulemonde, une autre participante : « J'avais l'impression d'être au ralenti sur la partie logique, lorsqu'il s'agissait de discerner les subtilités des mots, de faire travailler ma mémoire. »

L'impact de cette expérience serait bien plus fort si l'on pouvait la rendre accessible au plus grand nombre !

Le simple fait de manipuler des clés ou des ustensiles de cuisine est différent, tant les objets peuvent devenir chauds voire brûlants au toucher. « C'est troublant parce qu'après quelques secondes où l'on ressent une chaleur agréable dans le camion, on se rend vite compte… que ça ne l'est pas du tout ! (…). Je suis rincé après 30 minutes seulement, donc ça questionne sur comment pourrait-on réagir après quelques jours dans une telle situation », remarque Raphaël Robil, passé par 30 minutes de cuisson lui aussi.

Une première mondiale

Tous deux sont déjà sensibles à la cause environnementale. « Je sais que le futur s'annonce difficile , mais l'impact de cette expérience serait bien plus fort si l'on pouvait la rendre accessible au plus grand nombre, rien que dans nos entourages qui sont parfois moins conscients de la gravité du problème », avoue Félicie. Près de 2 000 personnes ont pu participer à cette expérience mobile depuis septembre. Une première mondiale qui stationne dans les salons et événements à grand public (Bâtimat, foire de Verdun) ou à la demande, comme à Paris dans le cadre d'un plan climat. « On ne peut pas aller partout, ce serait un non-sens écologique avec la logistique », tempère Christian Clot.

Au terme de la session, les participants sont amenés à découvrir toute une liste de gestes du quotidien qui pourraient réduire leur empreinte carbone, et à en choisir certains, une manière d'étudier les axes d'adaptation selon les organisateurs. Et la sensation, pour moi, de sortir d'un sauna qui ne laisse pas indifférent.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

Sud Ouest (site web)
Accueil Environnement En quête de demain, mardi 3 décembre 2024 1017 mots

Transport de bois : quand les chevaux remplacent les engins

Par Jean-Mathias Joly, « Le Journal du Centre »

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De la maison d'Emmanuel Gascard, part un chemin qui sépare deux grands prés. Dans l'un des deux, trois beaux chevaux de trait paissent tranquillement. « Ils ont 4 ans. Je les ai depuis quelques mois, dit leur propriétaire. Je commence à les faire travailler doucement, à la ferme, au jardin. Ces chevaux continuent de grandir et de gagner en volume jusqu'à 7 ans. C'est à partir de ce moment-là qu'ils peuvent vraiment faire du débardage. »

Ancien artisan dans le bâtiment, Emmanuel Gascard a tout quitté - son travail, et l'Yonne, où il vivait - pour s'installer dans un hameau de la Nièvre, à une vingtaine de kilomètres de Nevers, il y a dix ans. Il a repris un élevage de chevaux de travail, et forme depuis des personnes qui voudraient avoir recours à ces techniques et répond, à la demande, à des chantiers de débardage qui privilégient les chevaux plutôt que les engins.

« Le débardage ne constitue qu'une petite partie de mon activité. Je suis davantage sollicité pour des travaux agricoles, dans les vignes par exemple. » Les chevaux de trait ne sont utilisés, selon lui, que sur 0,2 % des chantiers de débardage en France. « Cette technique est utilisée ponctuellement, notamment quand des contraintes techniques ou écologiques ne permettent pas l'accès aux engins motorisés. Mais ce n'est pas anecdotique », commente Nicolas Blanchard, chargé de mission forêt et filière bois au parc naturel régional du Morvan, en Bourgogne.

Interdites en Suisse, limitées en Allemagne, les coupes rases suscitent de vives tensions, notamment dans le Morvan, où les coupes ont été légion, soutenues par l'argent public, après que 80 % des épicéas ont dépéri Pas plus d'impact qu'un cueilleur de champignons

Dans la Nièvre, département dont un tiers de la surface est recouvert de forêts, des expériences sont menées ces dernières années. En juin 2022, sur une parcelle de 14 hectares située dans une réserve naturelle régionale à Prémery, des chênes rouges arrivés à maturité ont été abattus et le débardage s'est effectué avec des chevaux, pour ne pas détériorer le sol regorgeant de zones humides et de mardelles. « La Caisse des dépôts, qui exploite des parcelles, fait régulièrement appel à moi et à mes chevaux », confirme de son côté Emmanuel Gascard.

La restauration d'anciens méandres traversant la forêt de Teyssonge à Jasseron est un aménagement pilote pour la préservation des zones humides

Dans le Morvan, le groupement forestier du Chat sauvage acquiert des parcelles depuis dix ans, avec l'objectif d'une gestion douce et durable. « Nous avons mené notre premier chantier de coupe de bois l'an dernier et nous avons fait le choix de travailler avec des chevaux », détaille Frédéric Beaucher, l'un des trois cogérants de ce groupement forestier. « Pour tout dire, j'étais sceptique, je craignais une dimension un peu folklorique. Mais une fois l'expérience passée, je n'ai plus la même vision des choses. Le résultat était de tellement bonne qualité... C'est une méthode très respectueuse des sols et des autres arbres. Les conditions météo n'étaient pourtant pas très bonnes, mais les chevaux n'ont pas fait plus d'impact qu'un cueilleur de champignons. »

Sur le même sujet Avec « En quête de demain », « Sud Ouest » se penche sur l'avenir de nos forêts Pour la 7e fois, « Sud Ouest » s'associe, le 27 novembre, à Sparknews et à 50 journaux régionaux pour partir « En quête de demain ». Il s'agit de mettre en lumière tous ceux qui, localement, prennent soin de la forêt de demain

Cet hiver, Le Chat sauvage devrait réitérer l'expérience. « On voit bien que cette technique a des avantages, reprend Nicolas Blanchard. Mais elle nécessite un travail en bonne relation avec les bûcherons. Il faut des chevaux habitués, qui n'ont pas peur du bruit des tronçonneuses, par exemple. »

Sur le même sujet Environnement : le financement participatif au secours des forêts sauvages bretonnes Face à l'érosion de la biodiversité et aux effets du changement climatique, un mouvement milite en France pour préserver des espaces naturels sauvages. Il trouve un écho en Bretagne où l'association Wild Bretagne acquiert des terres Un coût plus élevé avec des chevaux

L'apprentissage se fait en amont, comme l'explique Emmanuel Gascard. « Les chevaux de travail sont calmes, patients. Il le faut, car je ne peux pas leur tenir la bride quand j'attache la grume. Ils pèsent jusqu'à 850 kg et sont capables de tracter leur poids en faisant glisser le chargement sur le sol. Lorsqu'on utilise une trinqueballe [engin équipé de deux roues tiré par les chevaux sur lequel est fixé le tronc d'arbre], ils peuvent déplacer jusqu'à deux fois leur poids. »

Sur le même sujet « La forêt est un lieu empli de trésors intouchables », entretien avec le botaniste Francis Hallé Botaniste et biologiste, amoureux des arbres, spécialiste des forêts tropicales, Francis Hallé nous parle de la beauté, de la complexité mais aussi de la fragilité des forêts

Une alternative au débardage motorisé plus usuel ? « Il ne faut pas opposer le travail avec des chevaux qui serait plus vertueux aux engins qui saccageraient tout. Dans la très grande majorité des cas, les entreprises avec des engins font les choses bien », tempère Jérôme Mollard, directeur de l'agence Bourgogne Ouest de l'Office national des forêts (ONF). « Les deux techniques peuvent être complémentaires. Des chevaux peuvent acheminer des grumes dans des secteurs de la forêt plus accessibles aux engins qui prendront ensuite le relais. »

Sur le même sujet Charente-Maritime : « On construit des écosystèmes sur des terrains abîmés ou dégradés » Baptiste Trény a fondé Créateur de forêt en 2021, une société à mission qui protège des terrains sur le long terme en y faisant pousser des écosystèmes. À Périgny (Charente-Maritime), près de La Rochelle, un poumon vert s'est ainsi constitué au coeur d'une zone urbanisée

Et surtout, avec des chevaux, le coût est supérieur pour un rendement moindre. « Même si on n'a jamais vraiment évalué le coût représenté par le tassement des sols liés à l'exploitation forestière », observe Emmanuel Gascard. En Bourgogne-Franche-Comté, le débardage à cheval est aidé financièrement : la région prend en charge le surcoût par rapport à un chantier classique.

Face au réchauffement climatique, que préconisez-vous pour protéger nos forêts ?Débattez

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

ZoneBourse (site web réf.) - Zonebourse
5 décembre 2024 838 mots
Hydro Exploitations : L'Hydro Alps Lab franchit un cap et intègre OIKEN à son équipe
Zonebourse

Hydro Exploitations : L'Hydro Alps Lab franchit un cap et intègre OIKEN à son équipe Le 05 décembre 2024 à 10:29 Partager L'Hydro Alps Lab franchit un cap et... Voir l'article

MSN (France) (site web réf.) - MSN FR
2 décembre 2024 1439 mots
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9 juillet 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
4 octobre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
2 décembre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.)
L'impact dévastateur des inondations

Selon la NASA, depuis l'an 2000, la proportion de personnes vivant dans des zones inondables a augmenté de 20 à 24 %. Cette hausse dépasse largement les prévisions des modèles antérieurs... Voir l'article

The Conversation (France) (site web réf.) - The Conversation (FR)
9 décembre 2024 1402 mots
Intelligence artificielle : au-delà de la hype, une bulle technologique prête à éclater ?
Kathleen Desveaud

Entre optimisme, surmédiatisation, prise de conscience de leurs limites et désillusions, les systèmes d’intelligence artificielle ont un impact encore limité. L’intelligence artificielle (IA) est souvent présentée comme la prochaine... Voir l'article

La Libre (site web)
Tuesday, November 19, 2024 824 mots
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16 novembre 2024 - La Libre Belgique

Il faut voir le monde comme le font les actions. Ne vous préoccupez pas !

Une chronique de Ken Fisher, fondateur de Fisher Investments.

Qu’est-ce que le changement climatique, la baisse des taux de la banque centrale, les faiblesses économiques de l’Allemagne et de la zone euro, la lutte contre le monopole des géants de la tech et l’évolution démographique ont en commun&nbsp;? Tous n’ont qu’une faible influence sur les actions.

Eh oui&nbsp;! La Bourse ne s’intéresse ni à ce qu’il vient de se passer ni au futur lointain mais aux 3 à 30 prochains mois, faisant fi du battage médiatique à court terme et des prévisions à long terme. Voyons pourquoi.

Le marché boursier est un merveilleux mécanisme qui détermine le prix d’une action de façon presque instantanée sur la base d’informations, de prévisions et d’opinions. Les données relatives à l’économie et aux bénéfices des entreprises sont “rétrospectives”. L’écart entre les attentes et la réalité peut entraîner de brèves fluctuations des cours mais cela s’arrête là. Les dernières actualités sont rapidement assimilées aux cours avec une précision inégalée.

La baisse des taux de la Fed

Prenez la baisse très discutée des taux de la Fed (Réserve fédérale américaine) annoncée le 18&nbsp;septembre dernier. Certains experts ont affirmé que celle-ci allait booster les marchés. Pourtant, les actions américaines ont reculé ce jour-là. La hausse observée depuis s’inscrit dans la continuité du marché haussier de 2024. En Europe, le cycle de baisses des taux initié en juin par la BCE n’a pas empêché le recul estival des actions de la zone euro. Les marchés ont intégré ces évolutions prévisibles de façon à annuler leurs effets.

Nous observons le même processus face à la faiblesse du secteur manufacturier en Allemagne et dans les pays de la zone euro, aux différends commerciaux très commentés entre l’Union européenne (UE) et la Chine, ou aux éternelles négociations pour une coalition en Belgique. Rien de cela n’a empêché les actions de la zone euro de bondir de 10,3&nbsp;% en 2024 et d’atteindre 33 sommets, dont le dernier le 27&nbsp;septembre.

Le pic pétrolier

Les actions ne se projettent pas au-delà de 30 mois. Pourquoi&nbsp;? Car le futur lointain est trop imprévisible. Prenez le pic pétrolier tant redouté. Au milieu des années 2000, de nombreux soi-disant experts affirmaient que la production de pétrole avait atteint son niveau maximal, avant que ne survienne le boom du schiste dont la production a avoisiné des records à l’échelle mondiale.

Aujourd’hui, beaucoup prévoient un pic de la demande, qui devrait se produire en 2029 selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en 2034 selon Goldman Sachs et en 2050 selon Exxon et la plupart des pays de l’Opep.

Qui a raison&nbsp;? Pour les actions, peu importe, car la demande ne risque pas de faiblir dans les 3 à 30 prochains mois. Elles estiment les rendements potentiels à moyen terme et s’intéressent aux événements à mesure que ceux-ci approchent dans le temps.

Même chose pour l’évolution démographique, les obstacles à la compétitivité de l’UE et le changement climatique. Ces phénomènes peuvent avoir un impact sur la société ou finir par affecter les bénéfices mais il faut des décennies pour que se développent ces tendances.

Quid des batailles juridiques des gouvernements envers les géants de la tech ? Rappelons que Bruxelles est continuellement engagée dans plusieurs de ces luttes. Les sanctions contre les pratiques anticoncurrentielles de Google aux États-Unis ont été prononcées à l’issue d’une procédure de quatre ans, et risquent de susciter de nombreuses contestations en appel. Un deuxième procès antitrust contre Google est déjà en cours.

Les prévisions à long terme sont établies à partir de données connues au moment présent. Mais avant que ce futur devienne une réalité, le monde aura eu le temps de changer de mille façons. Cela a toujours été le cas. Ainsi, les actions ignorent les prévisions sur le long terme.

À quoi s’attendre&nbsp;?

À quoi peut-on s’attendre pour les 3 à 30 prochains mois&nbsp;? Les actions de la zone euro et dans le monde se sont redressées rapidement après avoir chuté en été, venant contredire les prévisions de récession. Le secteur des services alimente discrètement la croissance mondiale, ainsi que la zone euro, cette dernière étant portée par l’Europe du Sud.

L’inflation a ralenti à l’échelle mondiale. Les prêts aux États-Unis et dans la zone euro s’inscrivent en légère hausse. Si l’année 2025 n’est pas marquée par des événements majeurs et inattendus, les actions devraient offrir de bonnes performances.

Ne vous préoccupez pas des événements qui pourraient survenir le mois prochain ou dans 20 ans ajustez plutôt votre vision comme le font les actions.

Le Matin.ma (site web réf.) - Le Matin
23 novembre 2024 778 mots
Les jeunes de Casablanca-Settat réclament des actions concrètes contre les changements climatiques
Hajjar El Haïti

Les jeunes de Casablanca-Settat réclament des actions concrètes contre les changements climatiques Une enquête menée auprès des jeunes de Casablanca-Settat met en lumière leurs inquiétudes et attentes concernant les... Voir l'article

Business AM (site web réf.) - Business AM (FR)
25 novembre 2024 529 mots
La mer Caspienne fait face à une baisse dramatique du niveau de l’eau
Business AM

Le niveau d'eau de la mer Caspienne a baissé de façon spectaculaire depuis 1996, avec des baisses potentielles de 9 à 18 mètres d'ici 2100 Principaux renseignements Le niveau... Voir l'article

Sud Horizons (Algérie) (site web réf.) - Horizons-dz
18 novembre 2024 282 mots
1/5e des cas de dengue imputables au changement climatique
saleh bey

1/5e des cas de dengue imputables au changement climatique il y a 1 jour Le changement climatique est responsable de près de 1/5e des cas de dengue, qui battent... Voir l'article

Var-Matin (site web réf.) - Varmatin
4 décembre 2024 776 mots
2025, année charnière pour la toulonnaise Green score capital
La rédaction

Var Économie 2025, année charnière pour la toulonnaise Green score capital La startup spécialiste de la mesure de l’impact environnemental de ses clients entreprises est prête pour l’affichage du... Voir l'article

La Relève (Maroc) (site web réf.) - La releve.ma
19 novembre 2024 505 mots
Le Maroc, un exemple à suivre en matière d’adaptation climatique

Le Maroc est un exemple à suivre pour les pays du Sud de la Méditerranée en matière d’adaptation climatique, a affirmé Mohamed Abdel Monem, membre du réseau méditerranéen d’experts... Voir l'article

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
12 décembre 2024 1232 mots
Il y a 500 ans, Nostradamus a prédit une guerre gigantesque et un conflit naval

Nostradamus était un astrologue français né au début du 16ᵉ siècle. Il travaillait comme médecin, mais il est célèbre pour sa capacité supposée à prédire l'avenir, et on lui attribue... Voir l'article

Business AM (site web réf.) - Business AM (FR)
28 novembre 2024 534 mots
2024 officiellement l’année la plus humide en Belgique depuis le début des mesures à Uccle
Business AM

Découvrez comment Uccle bat son record de précipitations annuelles grâce à des précipitations exceptionnelles et comment 2024 devient l'année la plus humide jamais enregistrée Principaux renseignements 2024 sera l’année... Voir l'article

78actu (site web réf.) - Actu (FR)
9 décembre 2024 562 mots
Cette commune de Gironde a décidé de créer une forêt tout près de son centre-ville
Gaël Arcuset

Par Gaël Arcuset Publié le 9 déc. 2024 à 20h02 ... Voir l'article

La Presse+
AFFAIRES, lundi 25 novembre 2024 1552 mots, p. AFFAIRES_10

Une loi agricole empire le smog en Inde

Planète économique

Karishma Mehrotra

The Washington Post

Une loi indienne visant à préserver la nappe phréatique a entraîné l’aggravation spectaculaire du smog à New Delhi et dans la région, déjà tristement célèbre pour son air vicié. Comme quoi l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Depuis des décennies, les fermiers du nord de l’Inde brûlent les chaumes qui restent après la récolte du riz, en vue des prochaines semailles.

Or, dans une partie du pays, les autorités indiennes ont ordonné en 2008 de retarder de quelques semaines les semailles de riz de l’été afin de profiter de l’arrivée de la saison des pluies et de préserver la nappe phréatique. Mais on n’a pas tenu compte du fait que les vents dominants auraient changé au moment de la récolte décalée. Et le brûlage, ces jours-ci, coïncide avec l’automne et ses vents qui soufflent la fumée dans les plaines du nord de l’Inde.

Depuis cette initiative, les particules de fumée ont augmenté de 20 % dans les villes du nord de l’Inde, dont New Delhi, selon des chercheurs américains et indiens. L’air empoisonné de New Delhi a atteint la semaine dernière son pire niveau en cinq ans, obligeant l’État à fermer écoles, chantiers et certains bureaux.

« La saison du riz s’est décalée, et on pourrait penser que tout va bien », dit Loretta Mickley, chimiste de l’atmosphère à l’Université Harvard. « Le commun des mortels dira : "Qu’est-ce que les eaux souterraines ont à voir avec la pollution de l’air ? Quel rapport entre les eaux souterraines et le smog à Delhi ?" »

Mais les agriculteurs indiens disent qu’ils peuvent voir l’impact.

La famille de Gurpreet Sangha possède des terres dans deux États indiens.

Dans l’État occidental du Rajasthan, où le report imposé par le gouvernement ne s’applique pas, on récolte et brûle comme avant, fin septembre. Dans l’État du Pendjab, dans le nord du pays, on récolte et brûle un mois plus tard, après que les vents ont tourné. En fait, la loi du Pendjab interdit de mettre en terre les plants de riz dans les rizières avant la mi-juin, à l’arrivée de la mousson, ce qui décale récolte et brûlage.

Ses terres du Rajasthan et du Pendjab dégagent la même fumée, ni plus ni moins, dit M. Sangha.

En septembre, au Rajasthan, la fumée se dissipe dans tous les sens. Mais en octobre et en novembre, au Pendjab, ma fumée va étouffer Delhi.

Gurpreet Sangha, un propriétaire terrien du nord de l’Inde

« Ils ont réglé un problème et en ont créé un autre », a-t-il ajouté.

Les États septentrionaux du Pendjab et de l’Haryana sont le grenier de l’Inde, où on fait alterner la culture du riz et celle du blé. Mais les rizières requièrent beaucoup d’eau, et l’épuisement des nappes phréatiques dans ces États mettait en péril l’approvisionnement alimentaire du pays.

Vents changeants

En 2008, ces États ont donc adopté une loi reportant les semailles à la mousson, repoussant ainsi la récolte et le brûlage des chaumes.

Avant cette loi, les vents à la récolte étaient « actifs, turbulents, créant plus de ventilation », explique M meMickley. « Depuis [la loi], l’air pollué reste près du sol : on a de remarquables images satellites d’immenses panaches de fumée se déplaçant lentement, lentement… » Depuis 2018, ses collègues et elle publient des articles scientifiques documentant ce phénomène.

Le report de la culture du riz entraîne aussi plus de brûlages qu’avant, selon des entretiens avec des agriculteurs, des sondages et des données satellitaires. En effet, les fermiers ont moins de temps pour préparer les champs pour leur prochaine culture, généralement du blé, et brûlent au lieu de retourner le sol. Selon les chercheurs de Harvard, le report des cultures de 2008 coïncide avec une augmentation de 40 % des brûlages au Pendjab.

« Il faut prendre du recul et tout reconsidérer », estime Tina Liu, doctorante à Harvard qui a calculé l’impact du report sur le smog. Elle souligne qu’optimiser la saison agricole a un impact sur la santé publique.

Malgré les données, le haut fonctionnaire auteur du décret nie tout impact sur la pollution de l’air.

« Il n’y a pas la moindre conséquence inattendue de cette loi », affirme Kahan Singh Pannu, ancien secrétaire du ministère de l’Agriculture du Pendjab. Selon lui, le report des semailles n’a pas retardé les récoltes, car les nouvelles variétés de riz mûrissent plus vite. Si les vents charrient aujourd’hui de la fumée sur Delhi, c’est peut-être dû au changement climatique, a-t-il déclaré, et non à sa loi.

Fils d’agriculteurs, M. Pannu explique s’être alarmé dès 2006 du tarissement rapide de la nappe phréatique du Pendjab. Il a mis une demi-heure pour rédiger son projet de loi retardant la culture du riz, se souvient-il, et la mesure a été mise en œuvre durant les années suivantes.

« Sans cette loi, il n’y aurait plus une seule rizière dans le nord de l’Inde aujourd’hui et notre pays importerait peut-être des céréales vivrières », a-t-il déclaré.

Des flammes tout autour

Le gouvernement interdit le brûlage des chaumes, mais une enquête sur le terrain menée par des chercheurs en 2016 et 2017 a révélé que 80 % des agriculteurs du Pendjab le faisaient après la récolte du riz.

Depuis 2019, la Cour suprême de l’Inde a rendu plusieurs décisions tenant agriculteurs et fonctionnaires responsables des brûlages, mais cette pratique persiste, crachant dès l’automne des fumées cancérigènes dans le ciel de Delhi.

Selon des agriculteurs pendjabis rencontrés par le Post, faire brûler les chaumes après la récolte du riz basmati est incontournable : d’une part, une déchaumeuse (une machine aratoire qui retourne le sol) coûte trop cher et prend trop de temps. D’autre part, les éléments nutritifs contenus dans les chaumes brûlés nourrissent la récolte de blé qui suit.

Dans un champ, l’un d’eux a sorti une boîte d’allumettes de sa poche, s’est mis un mouchoir sur le nez et a craqué une allumette, qu’il a jetée sur un tas de chaumes. Le feu s’est propagé, dégageant une fumée noire et laissant des cendres. Travaillant la flamme avec une fourche, il s’arrêtait de temps en temps pour frotter ses yeux rougis par la fumée.

« Je n’ai pas le choix », a déclaré le fermier de 26 ans, qui a demandé l’anonymat parce que cette activité est illégale. Il a montré du doigt le nuage noir au-dessus de sa tête : « Si je commence à penser à la pollution, ma famille va crever de faim. »

En 15 minutes, un épais panache de fumée recouvrait ses quatre hectares de champs. Des dizaines d’autres brûlages étaient visibles tout autour.

Selon Jyoti Pande Lavakare, militant écologiste à New Delhi, le problème remonte à la Révolution verte de l’Inde, il y a 60 ans, qui a amené de nouvelles pratiques agricoles, l’irrigation et l’utilisation d’engrais. Les fermiers du Pendjab ont alors pu planter du riz et du blé dans cette région où on cultivait auparavant d’autres cultures nécessitant moins d’eau. Mais selon des experts agricoles, la culture du riz y est de moins en moins viable.

Aujourd’hui, le report des semailles pourrait affecter non seulement l’air de Delhi, mais aussi le climat mondial.

Selon des chercheurs, le brûlage des chaumes libère dans l’air du carbone noir, qui convertit le rayonnement solaire en chaleur, ayant un effet de serre similaire au CO 2. Des scientifiques et le gouvernement indien ont constaté que le carbone noir (communément appelé suie) retombe sur les glaciers de l’Himalaya, qui absorbent plus de chaleur et fondent plus vite.

« L’être humain est inventif, il essaie toujours des améliorations, dit M me Mickley. Mais les scientifiques et les décideurs politiques doivent savoir que des conséquences imprévues peuvent survenir quand on apporte des changements à grande échelle, comme reporter les récoltes de centaines de milliers de fermes. »

PR Newswire Europe (français)
vendredi 13 décembre 2024 - 22:40:00 UTC -0500 988 mots

Cathay Financial Holdings appelle à la mobilisation du financement climatique pour stimuler la révolution industrielle climatique

Cathay Financial Holdings

TAIPEI, 14 décembre 2024 /PRNewswire/ -- Le 29e sommet de l'ONU sur le changement climatique (COP29) s'est achevé sur un consensus en Azerbaïdjan, au cours duquel le président de Cathay Financial Holdings (Cathay FHC), Chang-Ken Lee, a dirigé la délégation de l'entreprise, dans l'optique de plaider en faveur de la mobilisation du financement climatique. En tant qu'orateur d'ouverture du « World Climate Summit (WCS) », un événement clé en marge de la COP29, Lee a prononcé un discours intitulé « Driving Systemic Change for Climate and Nature Solutions ». Ses idées visionnaires et complètes ont suscité un vif intérêt de la part des différents publics mondiaux. 

Dans ses remarques, Lee a souligné les défis sans précédent posés par le changement climatique et la perte de biodiversité, en insistant sur la nécessité urgente d'une transformation systémique. Traçant un parallèle avec les impacts transformateurs de la machine à vapeur de la première révolution industrielle et les avancées numériques de la quatrième révolution industrielle, Lee a appelé à une « révolution industrielle du climat » et à une « révolution industrielle de la nature » pour stimuler la transformation structurelle et systémique dans les domaines de l'énergie, de l'économie circulaire, des solutions fondées sur la nature et de l'innovation technologique.

Il a reconnu que de telles transformations auront inévitablement un impact sur les structures économiques existantes et sur l'équité sociale, ce qui fait de la mise en place de mécanismes de transition équitables une tâche essentielle. Lee s'est dit optimiste quant au fait que la collaboration et le dialogue avec les dirigeants mondiaux permettraient d'accélérer le développement de solutions de financement du climat à Taïwan, en Asie et dans l'ensemble de la communauté internationale.

Lee a noté que la « finance » est devenue de plus en plus centrale dans les discussions de la COP, la COP29 ayant été surnommée la « COP de la finance ». Cela souligne le rôle essentiel des mécanismes financiers dans la réalisation des objectifs climatiques. Il a souligné que l'intérêt croissant du secteur financier pour le soutien aux projets de résilience climatique dépend de l'intégration des ressources intersectorielles et de l'exploitation de diverses approches de financement. Il est essentiel d'aligner efficacement les ressources sur des projets spécifiques en fonction des différents profils de risque et des besoins en capitaux pour que les solutions de financement du climat soient à la fois réalisables et évolutives.

Lee a souligné qu'au-delà d'une allocation appropriée des ressources, des modèles et des outils financiers innovants peuvent permettre de débloquer des financements adéquats. Il a souligné les progrès prometteurs de mécanismes tels que le financement mixte, le financement de la transition, l'investissement d'impact et les obligations de paiement pour le succès. En adoptant ces innovations, les institutions financières peuvent mieux évaluer les risques et canaliser des ressources importantes vers une transformation durable.

Lee a également rappelé l'engagement, depuis une décennie, de Cathay FHC en faveur du financement climatique. Avec plus de 400 milliards USD (environ 12 000 milliards TWD) d'actifs sous gestion et une clientèle représentant 63 % de la population taïwanaise, Cathay FHC a été le fer de lance d'initiatives telles que le financement à faible émission de carbone, la sensibilisation internationale et le développement de produits et de services axés sur le développement durable.

En 2011 et 2016, par exemple, Cathay FHC a financé les premiers projets taïwanais d'énergie solaire et d'énergie éolienne en mer, faisant ainsi progresser le développement des énergies renouvelables. L'entreprise a lancé le premier fonds d'investissement privé de Taïwan axé sur le développement durable et s'est engagée à utiliser 100 % d'énergies renouvelables dans toutes ses activités mondiales d'ici à 2050, conformément à son objectif zéro émissions nette. D'ici à 2023, Cathay FHC s'est engagée à consacrer plus de 50 milliards USD (1 600 milliards TWD) au financement durable, dont plus de 10,3 milliards USD (330,5 milliards TWD) à des investissements à faible émission de carbone.

Pour conclure, Lee a fait référence avec humour à un dicton taïwanais populaire : « L'argent ne disparaît pas ; il se transforme simplement en quelque chose que vous aimez ». Il a fait remarquer que « chaque dollar investi dans les solutions climatiques se transforme en un avenir meilleur et plus durable ». M. Lee a appelé les entreprises et les institutions financières à prendre des mesures audacieuses et immédiates, soulignant que l'unité mondiale est cruciale pour obtenir un impact durable sur le développement durable.

Depuis 2021, Cathay FHC travaille au côté de la Fondation mondiale pour le climat (WCF) pour participer à des événements clés de la COP, notamment en accueillant des retransmissions en direct de la COP27 en Égypte et en devenant la première entreprise taïwanaise à servir de partenaire stratégique mondial pour la WCF en 2023. Lee a représenté le secteur financier taïwanais lors de forums mondiaux de premier plan, notamment lors du sommet mondial sur le climat COP28 à Dubaï, mettant en avant les contributions innovantes de Taïwan au financement du climat.

Cathay FHC continue d'être reconnu internationalement pour son leadership en matière de développement durable. En participant activement à des initiatives mondiales telles que l'Asia Investor Group on Climate Change (AIGCC), Climate Action 100+, RE100 et Nature Action 100, Cathay FHC a consolidé sa réputation de leader dans le domaine de la finance durable. Au niveau national, la société a organisé le « Cathay Sustainable Finance and Climate Change Summit » en collaboration avec la Bourse de Taïwan, avec la participation d'entreprises qui représentent 82 % de la capitalisation boursière de Taïwan et 54 % des émissions de carbone des sociétés cotées en bourse. Cathay FHC reste déterminé à faire avancer l'industrie et la société vers le développement durable, consolidant ainsi son rôle de pionnier du financement climatique à Taïwan.

 

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Trends Tendances
Thursday, November 21, 2024 2225 mots, p. 28

Kristiaan Borret, maître architecte sur le départ - “De nombreuses structures doivent être fusionnées à Bruxelles”

Le bouwmeester bruxellois se retire après une décennie à tenter de transformer la capitale et d’augmenter sa qualité architecturale. Pas épargnés par la critique, ses deux mandats laisseront quelques traces indélébiles. Kristiaan Borret appelle en tout cas à fusionner rapidement les multiples structures en lien avec l’aménagement du territoire pour renforcer leur efficacité. propos recueillis par xAVIER ATTOUT

Le second mandat du bouwmeester-maître architecte (BMA) Kristiaan Borret (58 ans) se termine fin décembre. Si l’homme n’a pas été épargné par les critiques et possède son lot de détracteurs, il a néanmoins eu le mérite de donner un coup de pied dans la fourmilière des petites habitudes entre promoteurs et architectes. De quoi permettre de renouveler les têtes et d’instaurer une vraie culture du concours à Bruxelles. Reste à voir quel héritage va véritablement perdurer de son passage.

TRENDS-TENDANCES. Vous quitterez votre poste d’ici quelques semaines. Avec le sentiment du devoir accompli ?

KRISTIAAN BORRET. Je pense bien. Mais je pars également avec certains regrets car j’apprécie la fonction et j’aime Bruxelles, une ville dans laquelle j’habite depuis plus de 30 ans. Mais la durée de cette mission était connue dès le départ.

Après une décennie comme BMA, quelles sont vos plus grandes fiertés ?

D’avoir eu de l’impact. Je pense avoir bien incarné la fonction car j’ai pu changer la manière d’aborder les projets et certains modes de gouvernance. La qualité de mon travail a notamment été confirmée par une reconnaissance internationale. Nous recevons, par exemple, chaque semaine des demandes pour présenter notre travail lors de voyages d’étude. C’est un peu paradoxal car j’ai eu davantage de difficultés à faire l’unanimité à Bruxelles.

Y a-t-il eu un moment clé dans ces mandats ?

Si je dois vraiment ressortir un moment fort, ce n’est pas un bâtiment en particulier, mais plutôt la reconduction de mon second mandat en 2020. Cela a été un cap important car cela signifiait que l’on confirmait ma stratégie et mon attitude. Je ne cache pas que je peux être franc et direct. Ce qui n’est pas toujours apprécié à Bruxelles. Ce renouvellement a renforcé mon indépendance.

Et vos regrets ?

La durée de délivrance des permis est restée bien trop longue. J’ai instauré les réunions de projet dans le processus de demande de permis. Ce qui permet à un demandeur de travailler en amont et d’effectuer des réunions pour discuter de l’orientation d’un projet. Sauf que ce travail, qui prend du temps, était conditionné à une accélération de la délivrance des permis. Et cela ne s’est pas produit.

La faute à qui ?

À la complexité administrative de l'ensemble du processus de traitement d'une demande de permis. Il serait bon de le revoir et de le simplifier. Il y a également un manque de cohérence entre ce qui est affirmé au sein de la réunion de projet et lors de la Commission de concertation (organe qui émet l’avis final sur un projet, ndlr). Il arrive trop régulièrement qu’un échevin change d’avis et dise le contraire de ce qu’il avait déclaré en réunion lors de la Commission. Ce n’est pas normal. Je comprends les plaintes des promoteurs sur ce point. Je plaide donc pour une réforme de la Commission de concertation : qu'elle soit organisée plus tôt dans le processus et qu’elle soit moins à cheval sur les détails. Elle sera alors davantage dans la continuité de la réunion de projet.

Quel regard portez-vous sur l’évolution des projets immobiliers entre votre arrivée et aujourd’hui ?

Positif. À Bruxelles, nous avons décidé de travailler via un urbanisme par projet. C’est-à-dire que les demandes sont étudiées individuellement, mais avec une vision globale du quartier. Prenons un exemple : la mixité de l’immeuble Zin (Befimmo, ndlr) a été un laboratoire pour le quartier Nord sur lequel nous avons pu développer une vision d’ensemble. La multiplication des concours a également eu un effet bénéfique. Nous en lançons maintenant jusqu'à 50 par an. Ils concernent à la fois l’architecture et les espaces publics, de même que les acteurs privés et publics.

Y a-t-il dorénavant, comme certains le disent, une architecture Kristiaan Borret à Bruxelles ?

Non, ce serait me faire trop d’honneur. Il s’agit surtout d’un fantasme qui joue dans les esprits old school. Car ils réfléchissent encore en termes de style architectural alors que cela fonctionne différemment aujourd’hui. Le paysage architectural est devenu beaucoup plus complexe et diversifié qu'auparavant lorsqu'il s'agissait d'un système qui privilégiait les stars de l'architecture et leurs adeptes.

Vous avez donné un coup de pied dans la fourmilière en ce qui concerne les relations architectes/promoteurs, dont certaines étaient bien installées. Cela a suscité de nombreuses réactions. Sans regret ?

Aucunement. Avant mon arrivée, les 10 mêmes bureaux travaillaient dans un circuit fermé. Avec comme conséquence une répétition de l’architecture. J’ai ouvert le jeu en donnant une chance à de plus petits bureaux. En bousculant ce monopole, les réactions ont été vives, mais aujourd'hui, cette approche est appréciée. Les promoteurs reconnaissent également la valeur ajoutée et, d'ailleurs, plusieurs grands bureaux se sont renouvelés. Tout cela mène à une architecture plus qualitative.

Votre mandat n’a, en effet, pas été épargné par les critiques, notamment de la part des architectes francophones. Le BMA a-t-il favorisé les architectes néerlandophones comme on peut l’entendre ?

Bien évidemment que non. J’ai dû faire face à quelques attaques communautaristes, qui étaient en dessous de la ceinture. Je ne peux pas dire que cela ne m’a pas touché. Par contre, ce qui est correct, c’est que la présence des architectes néerlandophones était très faible dans le passé. Le milieu bruxellois excluait ces architectes. La multiplication des concours a permis de lancer un processus de démocratisation de l’accès des architectes aux marchés publics. Les projets ne doivent pas être réservés uniquement aux bureaux qui ont les moyens d’aller au Mipim (Marché international des professionnels de l'immobilier qui se tient chaque année à Cannes, ndlr).

Il n’y a plus eu de geste architectural ni d’architecte-star depuis longtemps à Bruxelles. Comment définiriez-vous le style de l’architecture bruxelloise aujourd’hui ?

Elle recherche la complexité. La mixité des fonctions est privilégiée, en mettant par exemple des logements au-dessus d’activités économiques. L’accent n’est pas mis sur l’architecture-signature. Les associations entre bureaux d’architectes se multiplient également, ce qui permet de confondre les identités. D'ailleurs, de grands noms travaillent dorénavant à Bruxelles, comme Lacaton et Vassal, Paola Viganò ou Sergison Bates. N'oublions pas non plus que plusieurs architectes bruxellois jouissent aujourd'hui d'une renommée internationale.

La culture du concours que vous avez instaurée a ses adeptes et ses détracteurs. C’est la meilleure voie pour obtenir une architecture de qualité ?

Auparavant, l’accent était mis sur la construction d’un immeuble neuf pour exprimer le génie d’un architecte. Aujourd’hui, nous sommes bien davantage sur la transformation et la rénovation. Comme on le voit à Tour&Taxis, à la Royale Belge ou, à l’avenir, pour Kanal. La possibilité de déposer sa griffe évolue. Il est plus complexe de gagner un concours pour transformer la Royale Belge que de construire un nouveau siège.

Comment accélérer l’octroi de permis aujourd’hui ?

Bruxelles doit faire face à une culture du recours, parfois injustifiée, qui freine clairement la délivrance des permis. Cela m’exaspère quelque peu. Si un recours est déposé, il doit l’être sur le fond de la demande et non sur un défaut de traduction ou une erreur de procédure. La législation devrait obliger d’avoir un lien entre la motivation du recours et la vision du projet.

Après un premier mandat marqué par la production de logements, le second était orienté sur le réchauffement climatique, en mettant en avant le développement urbain, les espaces verts, le partage de l’espace public, la construction circulaire. Mission accomplie ?

Je pense bien, mais ce n'est jamais suffisant compte tenu de l'urgence. Dans le cadre du changement climatique, nous avons choisi de travailler sur la transformation des bâtiments, en opposition au principe de démolition/reconstruction. Cela nous permettait d’avoir un impact important sur la réduction carbone, mais également d’agir à une échelle qui nous concernait directement.

Il y a cinq ans, peu de personnes évoquaient le fait de favoriser les rénovations au détriment des opérations de démolition/reconstruction, pas plus que la construction circulaire. Avez-vous été surpris par la rapidité à laquelle ces changements ont été intégrés ?

Oui, il faut bien l’avouer. Les mentalités, y compris la mienne, ont beaucoup évolué en peu de temps. Promoteurs et architectes ont rapidement intégré cette interprétation de la durabilité. Beaucoup de bâtiments ont été démolis un peu trop vite ces dernières décennies. Des acteurs comme Whitewood ont été précurseurs en la matière, avec l’immeuble Multi notamment. Il applique également ces principes à une échelle plus large dans le quartier européen via Cityforward.

Justement, vous étiez de toutes les discussions pour l’opération Cityforward. Un cadeau tombé du ciel pour le quartier européen ?

C’est en tout cas une opération unique pour un quartier unique. Je soutiens totalement les ambitions du projet. Cela pourrait devenir un game changer pour le quartier européen. Enfin. Je n’ai jamais cru à l’application sur le terrain du projet de Portzamparc (architecte français qui a piloté le projet urbain Loi, ndlr). Le foncier est trop fragmenté en Belgique pour y parvenir.

La transformation de certains quartiers bruxellois, comme le quartier Nord ou le quartier Midi, est par contre beaucoup plus lente…

La mutation du quartier Nord a été perturbée par la crise financière. Le projet Immobel pour Proximus était excellent. Cela démontrait que nous pouvions également déployer une vision : Zin était le premier essai, Immobel le second et le Graaf de Ferraris le troisième. Avec pour ce dernier 33% de logement, dont 25% de logement social. Pour le quartier Midi, je ne nie pas que cela n’évolue guère.

Quel regard portez-vous sur la crise que traverse aujourd’hui les promoteurs et le secteur immobilier ?

Elle a un impact non négligeable. Mais il faut préciser que ces 10 dernières années étaient quelque peu anormales, avec une quantité “d’argent gratuit”. Les propriétaires d’immeubles de bureaux n’ont aujourd’hui d’autres choix que de faire du résidentiel. En matière d’urbanisme, c’est un cadeau car cela accélère la transformation de la ville. Il y a trop de bureaux, il faut donc reconvertir des immeubles. Pour ce qui est de la durabilité, c’est également un cadeau.

La manière dont Bruxelles est organisée au niveau urbanistique, avec des intervenants multiples, suscite le débat. Faut-il simplifier les structures ?

Clairement. Quand j’ai postulé en 2015, l’accord de gouvernement mentionnait que toutes les institutions en lien avec l’aménagement du territoire allaient être fusionnées. Même la cellule stratégique de Bruxelles Mobilité devait être associée. Deux ans plus tard, le gouvernement faisait machine arrière et créait perspective.brussels et urban. brussels. J’estime qu’il faut centraliser toutes les institutions en lien avec l’aménagement du territoire. Aujourd’hui, il n’est pas efficace que perspective.brussels donne une vision via les PAD (Plan d’aménagement directeur, ndlr) sans symbiose suffisante avec urban.brussels Urban et perspective doivent être réunies. Et pourquoi pas également la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale, ndlr) et le Fond du Logement, ou la S.A.U. (Société d'Aménagement Urbain, ndlr) et citydev.brussels – même si des contraintes d’ordre financier existent pour ces deux derniers ?

Quels sont les prochains défis pour Bruxelles sur les plans urbanistique et architectural ?

La ville se transforme, mais pas suffisamment rapidement. Inclure le changement climatique dans les approches est essentiel. La rénovation urbaine et la densification de la deuxième couronne doivent être d’autres axes d’attention.

La fonction de BMA a 15 ans. En quoi est-elle encore perfectible ?

La communication vers le grand public doit être améliorée. Cela doit contribuer au développement d’une culture architecturale bruxelloise. On le voit avec certaines associations qui ne parviennent pas à évacuer le traumatisme de la bruxellisation et à accepter que certains projets d’envergure puissent donner une valeur ajoutée à Bruxelles. Et cela, sans crier à chaque fois que Charly De Pauw (promoteur du décrié World Trade Center de Bruxelles, ndlr) est de retour… Il faut davantage laisser émerger les projets.

Un conseil pour votre successeur ?

Le plus important est d’assurer l’indépendance de la fonction et son rôle critique. Mon successeur aura également toute la liberté de prendre d’autres orientations.

Et que deviendra Kristiaan Borret le 1er janvier ?

Mon contrat se termine le 31 décembre. Si mon successeur n'a pas été nommé d'ici là, il pourrait être utile de prolonger quelque peu mon contrat. Cela permettra d’assurer la bonne continuité des services du BMA. Mais je ne souhaite pas rester de longs mois supplémentaires. Pour le reste, je ne suis pas opposé à l’idée de prendre un congé sabbatique, le temps de me ressourcer. Et pour la suite, j’ai quelques pistes, mais je préfère ne pas encore en parler. z

PR Newswire Europe (français)
vendredi 13 décembre 2024 - 13:07:00 UTC -0500 1007 mots

Le Forum d'Abou Dabi sur la finance durable ferme la marche de l'ADFW 2024

ADGM

ABOU DABI, ÉAU, 13 décembre 2024 /PRNewswire/ -- L'ADGM, le centre financier international (IFC) d'Abou Dabi, en partenariat avec le Global Climate Finance Centre (GCFC), HSBC et Smartenergy, a accueilli aujourd'hui la 7e édition de l'Abu Dhabi Sustainable Finance Forum (ADSFF) pour clôturer l'Abu Dhabi Finance Week (ADFW).

 

Un an exactement après la fin de la COP28 et quelques semaines après la COP29, l'ADSFF a souligné son engagement ferme à couvrir les conversations critiques sur le développement financier durable, en fournissant une plateforme interactive et mondiale pour les discussions sur la réglementation, la sensibilisation et la collaboration.

Cette année, l'ADSFF a donné lieu à des discussions stratégiques et de haut niveau sur la concrétisation des ambitions zéro émission nette des Émirats arabes unis, mais aussi sur la contribution à la transition du monde vers un avenir durable, positionnant ainsi Abou Dabi et l'ADGM comme des leaders dans la création d'un élan à long terme pour la finance durable.

Son Altesse Sheikha Shamma bint Sultan bin Khalifa Al Nahyan, présidente et directrice générale de l'UAE Independent Climate Change Accelerators, a prononcé un discours liminaire, soulignant le rôle de chef de file des Émirats arabes unis dans l'action climatique et la nécessité d'approches collaboratives pour relever efficacement les défis environnementaux par le biais d'un financement mixte.

S.E. Majid Al Suwaidi, CEO d'Alterra, a mené une discussion éclair avec la CEO de GCFC , Mercedes Vela Monserrate sur le lancement du plus grand fonds climatique du monde, ses progrès à ce jour et la façon dont il mobilise des capitaux avec ses partenaires lors de la session « Catalysing the Future: Abu Dhabi's Bold Vision to Become A Global Climate Finance Hub ».

L'ordre du jour de l'ADSFF a également exploré une série de sujets urgents dans le domaine de la finance durable et de la gouvernance environnementale. Une session notable a été le discours d'ouverture de Carme Artigas Brugal, coprésidente de l'organe consultatif sur l'IA aux Nations unies, où elle a souligné les avancées des Nations unies dans l'établissement de règles internationales pour l'IA. Artigas, qui dirige l'initiative visant à établir un règlement mondial sur la coopération en matière d'IA, a souligné le potentiel de l'IA pour relever les défis mondiaux, en insistant sur l'importance d'intégrer des considérations éthiques dans la poursuite des objectifs de développement durable.

Dans son discours de bienvenue, Emmanuel Givanakis, CEO de l'Autorité de régulation des services financiers à l'ADGM, a souligné les initiatives de l'ADGM en matière de finance durable, réitérant sa mission stratégique d'être un catalyseur dans la capitale du capital vert. Givanakis déclare : « À l'ADGM, nous nous positionnons comme un moteur clé dans la trajectoire des Émirats arabes unis vers la réalisation d'émissions nettes nulles d'ici 2050, en offrant un écosystème soutenu par un cadre réglementaire complet qui promeut la finance durable et la transition climatique. Nous encourageons également les secteurs public et privé à collaborer pour combler le déficit de financement vert, accélérer la transition vers le net-zéro et façonner un écosystème financier durable ».

« Le succès de l'ADSFF témoigne de la pertinence de son rôle dans l'acquisition de connaissances, la fourniture d'informations et l'établissement de partenariats dans le secteur financier pour lutter contre le changement climatique », fait-il remarquer.

Des représentants de haut niveau du groupe bancaire mondial HSBC ont mis en lumière l'économie mondiale actuelle du climat et ont partagé les stratégies de HSBC pour mobiliser les financements et promouvoir l'innovation qui s'alignent sur les objectifs scientifiques visant à limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C. Lors d'un débat sur l'investissement à impact, les intervenants Fabrice Dumonteil - président du conseil et CEO d'Eiffel Investment Group, Jérôme de Bontin - partner de Capricorn Investment Group, Jonathan Dean - responsable de la gestion des fonds de capital-investissement à impact chez AXA IM Alts et Ewa Jackson - directrice générale et responsable du produit climatique chez Apollo Global Management se sont penchés sur la manière dont les capitaux privés sont investis dans des projets bénéfiques pour l'environnement et se sont interrogés sur l'efficacité de l'écosystème actuel à créer un impact mesurable.

Les marchés du carbone et leur évolution ont également fait l'objet d'une attention particulière, les experts de Climate Finance Partners, de l'Autorité de régulation des services financiers (FRSA) de l'ADGM, d'Offset8 Capital et de GIGATONS s'étant penchés sur l'utilisation possible des crédits carbone comme moyen de financer le changement climatique et d'atteindre les objectifs nationaux.

Les énergies renouvelables, autre sujet clé, ont fait l'objet d'un débat sur les prévisions de l'Association internationale de l'énergie (AIE) concernant l'accélération de la croissance des énergies renouvelables au cours des cinq prochaines années. Des experts de Smartenergy, Hudson Sustainable Group, Stonepeak et Vortex Energy ont échangé leurs points de vue sur les opportunités émergentes dans les marchés des énergies renouvelables.

L'ADSFF a également assisté à la signature de 44 nouveaux signataires pour la déclaration d'Abou Dabi sur la finance durable, une plateforme permettant aux signataires de s'engager directement avec l'ADGM et de collaborer sur les meilleures pratiques, les solutions innovantes et les offres commerciales dans le domaine de la durabilité. Avec ces nouvelles arrivées, le nombre total de membres ayant signé la déclaration est passé à 160 signataires.

La conférence Women in Finance« a été un autre événement important qui a marqué la dernière journée de l'ADSFF. L'événement a rassemblé des femmes aguerries dans le secteur financier, telles que Martina Strong - ambassadrice de l'ambassade des États-Unis d'Amérique aux Émirats arabes unis, Dre Alyazia Al Kuwaiti - directrice exécutive des industries des Émirats arabes unis chez Mubadala Investment Company, Madiha Sattar - directrice générale, Growth Ventures Partner chez BNY, Amna Ajmal - vice-présidente exécutive de Mastercard et Rania Fathallah - directrice générale du crédit privé chez Franklin Templeton, qui ont prononcé des discours inspirants et promu des relations fructueuses.

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Le Devoir (site web)
Canada, mercredi 20 novembre 2024 - 05:00 695 mots

Ottawa se réserve le droit d’évaluer un mégaprojet de stockage de GES

Boris Proulx

Le Devoir

Ce n'est pas aux promoteurs d'un mégaprojet de capture et de stockage de carbone de décider s'ils sont exemptés de toute évaluation environnementale fédérale, a prévenu le ministre Steven Guilbeault.

 

« La loi s'applique, qu'ils considèrent qu'elle s'applique [à leur projet] ou non. Ce n'est pas à la province de déterminer ça ou aux compagnies », a déclaré le ministre fédéral de l'Environnement et du Changement climatique du Canada, mercredi.

 

M. Guilbeault réagissait aux révélations du Devoir selon lesquelles le plus gros projet de capture et de stockage de gaz à effet de serre du Canada, destiné à diminuer le bilan carbone de l'industrie des sables bitumineux, ne sera soumis à aucune étude d'impact environnemental provinciale en Alberta.

 

Alliance Nouvelles voies (Pathways Alliance), un important lobby du secteur pétrolier et le promoteur du projet, avait aussi affirmé au Devoir qu'« une évaluation d'impact fédérale n'est pas requise » pour son installation devant enfouir sous terre jusqu'à 22 millions de tonnes de gaz à effet de serre d'ici la fin de la décennie.

 

Pas si vite, de répliquer le ministre Steven Guilbeault. Selon lui, il est encore possible que son gouvernement décide de s'en mêler et de commander sa propre évaluation environnementale.

 

« Il n'y a pas encore eu de détermination. Quant à une éventuelle évaluation fédérale, il faut que quelqu'un en fasse la demande auprès de l'Agence [d'évaluation d'impact du Canada (AEIC)], et l'agence doit ensuite faire une recommandation au ministre, c'est-à-dire moi. »

 

L'AEIC avait précisé au Devoir que les installations de captage et de stockage du carbone « ne sont pas explicitement décrites » dans la liste des projets industriels qui doivent passer par ce processus. Même si le promoteur prévoit construire tout un réseau de pipelines, celui-ci ne traverserait pas de frontière provinciale, ce qui serait à même d'impliquer le fédéral.

Une « catastrophe », annonce le Bloc

 

« Je comprends qu'ils veulent une voie rapide pour l'évaluation environnementale. Mais la catastrophe, selon moi, c'est son financement », critique le député du Bloc québécois Mario Simard.

 

Il s'insurge contre le fait que le gouvernement pourrait soutenir financièrement ce projet à même les 80 milliards de dollars consacrés aux technologies propres annoncés dans le budget de 2023. Un peu plus de 15 % de cette somme, soit 12,5 milliards de dollars, est consacré au captage, à l'utilisation et au stockage du carbone par l'industrie.

 

Grâce à ce projet subventionné, les compagnies pétrolières pourraient augmenter leur production en respectant le plafond des émissions que prévoit imposer Ottawa, craint le Bloc. « Ça veut dire que ce sont les contribuables québécois et canadiens qui vont payer pour le plafond des émissions ? » demande Mario Simard.

 

Lors d'un comité parlementaire au début du mois, la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, avait affirmé que le projet de l'Alliance Nouvelles voies pourrait bénéficier des crédits d'impôts fédéraux pour les technologies vertes. Ce projet peut selon elle « contribuer à l'unité nationale ».

 

Une contribution financière à l'Alliance Nouvelles voies ne représente pas une subvention à l'industrie fossile, selon elle.

 

Vent de face à la COP29

 

Par ailleurs, le ministre Steven Guilbeault s'est dit « inquiet » de voir que les travaux de la conférence climatique des Nations unies (COP29) n'avancent pas comme prévu. Les discussions entrent dans une phase critique, mercredi, alors qu'un projet d'accord écarte l'objectif d'abandonner progressivement les énergies fossiles. Cela avait pourtant été attendu lors de la rencontre précédente, lors de la COP28 de Dubaï.

 

« Les grands pays producteurs de pétrole ne sont pas d'accord qu'on doit se libérer de notre dépendance aux combustibles fossiles. Ce n'est pas le cas du Canada, nous avons appuyé ça l'an passé à Dubaï, nous continuons de l'appuyer. »

 

La ministre Guilbeault a participé en personne au lancement de la conférence internationale à Bakou, en Azerbaïdjan, mais a dû la quitter pour revenir à Ottawa cette semaine, étant donné qu'aucun député de l'opposition officielle n'a souhaité l'accompagner dans sa mission. Le Parlement canadien souffre d'une paralysie depuis septembre, doublée d'une menace imminente d'élections, une situation qui empêche les députés libéraux de s'absenter.

 

Avec Alexandre Shields

2024 Le Devoir. Tous droits réservés.

Cet article est paru dans Le Devoir (site web)

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PR Newswire Europe (français)
jeudi 5 décembre 2024 - 13:28:00 UTC -0500 1157 mots

Les chercheurs appellent à l'action pour la restauration des terres et des systèmes alimentaires afin de préserver le climat et la biodiversité

KAUST

THUWAL, Arabie Saoudite, 5 décembre 2024 /PRNewswire/ -- Des chercheurs de la King Abdullah University of Science and Technology (KAUST), la principale université de recherche appliquée d'Arabie Saoudite, en collaboration avec Aeon Collective, une organisation à but non lucratif dédiée au développement durable et à l'innovation environnementale, ont lancé un appel urgent aux dirigeants mondiaux pour qu'ils accordent la priorité à la restauration des terres et aux systèmes alimentaires en tant que stratégie clé pour faire face aux crises liées au climat et à la perte de la biodiversité.

Un nouveau document d'orientation, « Bending the Curve : Un appel à l'action pour la restauration des terres et la durabilité », présente un cadre global pour réduire de moitié les terres dégradées d'ici à 2050. Cette initiative vise à inverser les effets négatifs de la dégradation des sols, notamment l'augmentation de l'insécurité alimentaire, la réduction des ressources en eau et l'aggravation du changement climatique en raison de la diminution des capacités de piégeage du carbone.

La dégradation des sols n'est pas seulement une conséquence du changement climatique, elle en est aussi un moteur important. Les terres dégradées perdent leur capacité à piéger efficacement le carbone, ce qui intensifie le réchauffement climatique. Ils produisent également des récoltes moins abondantes, ce qui conduit à des pratiques agricoles de moins en moins durables.

Le document a été lancé à l'occasion de la 16e conférence des parties (COP16) à la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), qui se tient à Riyad, capitale de l'Arabie saoudite. C'est la première fois qu'un pays du Moyen-Orient accueille l'événement, ce qui témoigne de l'importance de la région dans les discussions mondiales sur le développement durable.

L'objectif de l'événement, qui est de lutter contre la désertification, met en évidence l'importance d'investir dans les terres et de débloquer des opportunités. La nouvelle recherche de KAUST souligne la nécessité d'accélérer les efforts de conservation, de mettre en place des mécanismes de financement innovants et de renforcer la coopération internationale.

Les principales recommandations sont les suivantes

Renforcer la collaboration internationale : Renforcer les synergies entre les conventions des Nations unies sur le climat, la biodiversité et les terres afin de fournir des recommandations politiques communes et de superviser la mise en oeuvre. Il s'agit notamment de mettre en place un groupe intégré des conventions afin de garantir la responsabilité et de suivre les progrès réalisés.

Tirer parti de la technologie et des données : Utiliser l'intelligence artificielle et les technologies d'observation de la terre pour le suivi en temps réel et la responsabilisation. Élaborer une norme mondiale pour la surveillance de la santé des terres afin d'améliorer la gouvernance et de garantir un accès cohérent aux données dans le monde entier.

Renforcer les communautés locales : Intégrer les connaissances autochtones et promouvoir des cadres de gouvernance inclusifs. Soutenir les petits exploitants agricoles en leur donnant accès à la propriété foncière, aux marchés et aux technologies agricoles durables afin d'améliorer la productivité et la résilience.

Promouvoir un système alimentaire durables : Transformer les pratiques de production alimentaire pour réduire l'impact sur l'environnement, en se concentrant sur l'agriculture régénératrice et en réduisant les déchets alimentaires de 75 % d'ici à 2050. Encourager les changements de régime alimentaire en faveur d'options plus durables, telles qu'une consommation accrue d'aliments d'origine végétale et de produits de la mer issus de l'agriculture durable.

Fixer des objectifs ambitieux en matière de dégradation des sols pour l'après-2030 : S'engager à réduire les terres dégradées de 50 % d'ici à 2050 et à parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres d'ici à 2030, en alignant les efforts sur les politiques mondiales relatives au climat, à la biodiversité et aux systèmes alimentaires.

Mobiliser des financements innovants : Créer des obligations vertes et des fonds d'investissement dans les terres durables afin d'attirer des capitaux privés pour des projets de restauration à grande échelle. En outre, mettre en oeuvre des échanges dette-nature et des modèles de financement mixte pour soutenir la gestion durable des terres dans les pays en développement.

Les accords internationaux sont essentiels car ils se concentrent sur la restauration des écosystèmes qui capturent le dioxyde de carbone, abritent diverses espèces et améliorent la gestion de l'eau. Ces efforts de restauration jouent un rôle important dans l'atténuation des effets du changement climatique et dans l'amélioration de la résistance aux conditions météorologiques extrêmes. Le document invite les décideurs politiques à rehausser le profil politique de la dégradation des sols et à veiller à ce que les stratégies futures soient fondées sur des évaluations scientifiques et des processus participatifs.

Fernando Maestre, professeur à l'université KAUST  , expert renommé en matière de désertification et l'un des auteurs de l'article, a déclaré : « Les systèmes alimentaires ne sont pas simplement une autre question environnementale ; ils sont au coeur des défis mondiaux que sont le changement climatique, la dégradation des sols et la perte de biodiversité, et sont fondamentaux pour notre développement. Alors qu'il existe déjà des accords internationaux sur l'action climatique et la biodiversité, les systèmes alimentaires ne sont pas suffisamment pris en compte par la communauté internationale. »

La princesse Noura bint Turki Al Saud et la princesse Mashael bint Saud AlShalan, cofondatrices d'Aeon Collective,ont ajouté : « Notre vision à Aeon est de transformer la durabilité d'une aspiration en une réalité où l'Arabie saoudite montre l'exemple. En intégrant notre économie, notre écologie, notre patrimoine et notre culture, nous visons à créer des communautés dynamiques qui prospèrent en harmonie avec la nature. Cette collaboration avec KAUST témoigne de notre engagement à trouver des solutions novatrices qui équilibrent ces éléments et garantissent un avenir durable pour les générations à venir. »

La COP16, qui se déroule du 2 au 13 décembre, offre une plateforme aux dirigeants mondiaux pour discuter et s'engager sur des stratégies concrètes de lutte contre la désertification et de promotion de la gestion durable des terres.

Notes à l'éditeur : 

À propos de KAUST

KAUST, la principale université de recherche scientifique et technologique d'Arabie saoudite, réunit les meilleurs esprits dans une culture de l'invention, fournissant un catalyseur pour les découvertes, les innovations et les technologies qui façonneront demain pour le bien de l'Arabie saoudite et du monde. La KAUST est en train de créer un nouveau modèle d'université pour le 21e siècle, basé sur des partenariats mondiaux, la recherche et l'invention. KAUST attire et offre des opportunités uniques à des universitaires et chercheurs de renommée mondiale, leur permettant ainsi d'innover.

KAUST joue un rôle actif dans l'accélération de l'impact et de l'innovation dans les domaines de la santé et du bien-être, de l'énergie et du leadership industriel, de l'environnement durable et de la fourniture des besoins essentiels et des économies du futur dans le cadre de Vision 2030 et de l'écosystème de recherche, de développement et d'innovation (RDI).

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La Nouvelle Tribune (Maroc) (site web réf.) - La Nouvelle T.com
5 décembre 2024 1460 mots
Le Maroc au cœur des impulsions de développement de l’Afrique
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Le continent africain et son développement est au cœur des politiques marocaines, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, depuis de nombreuses années déjà. Et en cette fin d’année 2024... Voir l'article

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1 décembre 2024 933 mots
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1 décembre 2024 - Le Reflet du Lac (Magog, QC) (site web) L'Hebdo Journal (Cap-de-la-Madeleine, QC) (site web) Le Progrès de Coaticook (QC) (site web) L'Éclaireur-Progrès (St-Georges, QC) (site web) L'Hebdo Mékinac/des Chenaux (Shawinigan, QC) (site web) Noovo info (site web réf.)
La CIJ jugera des obligations légales des nations face au climat

La Cour suprême des Nations Unies se penchera lundi sur la plus grande affaire de son histoire, à l’occasion de deux semaines d’audiences sur les mesures que les pays... Voir l'article

Le Courrier de la Nouvelle-Écosse (site web) - Le Courrier fr
jeudi 5 décembre 2024 - 13:37:53 -0000 809 mots

Le troisième Forum d’action climatique touche à l’adaptation

Le programme d’Alinea International, le Partenariat d’assistance technique - Mécanisme de déploiement d’experts, appelé tout simplement PAT-MDE, est à son troisième forum sur l’action climatique, un rendez-vous qui, cette fois-ci, s’est tenu à Halifax pour discuter, entre autres, de l’adaptation au climat

Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Alinea International, une société spécialisée dans le conseil de développement international a collaboré avec CLIMAtlantic en vue de réunir des leadeurs locaux et internationaux en matière de climat.

Les panels et les discussions qui ont suivi avaient pour but d’explorer des solutions innovantes aux enjeux climatiques dans des régions précises, mais aussi de manière plus large, à l’échelle mondiale.

Pas de nouvelle normalité

Ce qui est crucial, c’est de comprendre que l’adaptation au climat est un processus, et non un projet ou simplement un phénomène humain, précise le conférencier Gordon Smith.

On n’est pas en mesure de traiter l’adaptation au changement climatique comme un projet pour lequel on peut se frotter les mains [et dire], “J’y suis allé, j’ai fait ça, c’est fini, on s’en va. On a résolu le problème”, et après d’être capable de s’en aller , déclare-t-il.

Le changement climatique sera toujours présent , poursuit M. Smith, mais la différence aujourd’hui, c’est le rythme auquel les changements se produisent.

Sabine Dietz, directrice générale de CLIMAtlantic se spécialisant dans la gestion des impacts de la montée du niveau de la mer, a mis l’accent sur les enjeux locaux et régionaux lors du premier panel du forum.

Le changement climatique n’est pas en train de disparaitre, il n’y a pas de solution aux impacts du changement climatique et on n’est pas dans une nouvelle normalité. On vit dans un monde en mutation et on doit le reconnaitre , dit-elle.

La région de l’Atlantique est, selon elle, particulièrement touchée par les effets du réchauffement climatique, à cause de la taille de son territoire et sa proximité à l’océan.

Nous sommes très petits et notre voix n’est généralement pas entendue , commente-t-elle.

D’après la Fédération canadienne des municipalités, les gouvernements municipaux sont responsables de la gestion de 60 % des infrastructures publiques du pays.

Penser autrement

Il faut aussi un changement de mentalité, lance Sabine Dietz, lorsqu’on aborde le sujet de l’adaptation au climat. Parce qu’on pense pouvoir résoudre le problème de l’impact, on fait des tonnes d’erreurs en cours de route, dans le domaine de l’adaptation, qui sont extrêmement couteuses, et je pense qu’on ne peut plus se le permettre.

L’adaptation climatique, ajoute-t-elle, ne met pas l’accent non plus sur la résolution du problème, car on est conscient que la crise climatique est pour rester et que la situation change constamment. Bref, les choses sont faites, mais pas réglées.

L’alternative est de faire les choses différemment, pour éviter de multiplier les retombées négatives causées par les initiatives d’adaptation. Il faut des solutions, pas juste des approches.

Il faut également tirer des leçons de ses erreurs et poser les bonnes questions. Le plus gros problème est qu’on ne reconnait même pas qu’on ne comprend pas ce qu’on fait et que nos approches de la gestion des impacts du changement climatique pourraient ou peuvent faire du mal , observe-t-elle.

Simron Singh, expert dans la recherche en matière de solutions durables pour les petites iles, explique que les peuples insulaires, les plus vulnérables aux changements climatiques, peuvent s’adapter en s’appropriant un système de pensée non linéaire, lorsqu’on parle du développement et de la croissance infrastructurelle.

Cette linéarité est de plus en plus normalisée dans certains états insulaires, qui misent sur la croissance et l’accumulation de ressources matérielles pour construire davantage, sauf qu’il y a toujours le risque d’atteindre un point de basculement et, éventuellement, un effondrement du système.

Ce qui est efficient n’est pas toujours efficace, fait-il comme distinction. Une société peut devenir de plus en plus efficace tout en devenant de plus en plus vulnérable, à long terme.

Selon Sabine Dietz, les territoires canadiens, notamment les provinces côtières, comme la Nouvelle-Écosse, peuvent apprendre beaucoup des iles et de leurs initiatives.

Elle insiste sur le fait que le secteur de l’adaptation au climat est assez nouveau, contrairement à la biologie ou la conservation, et n’est pas toujours très sexy pour monsieur et madame Tout-le-Monde. C’est beaucoup de discussions autour de la prévention, des questions relatives à la durabilité des projets, etc.

Ce n’est pas de tendance, comme les voitures électriques ou les panneaux solaires, mais c’est une chose qu’on doit faire d’urgence , conclut-elle.

le Jeudi 5 décembre 2024 7:00

Cet article est paru dans Le Courrier de la Nouvelle-Écosse (site web) - Le Courrier fr

Le Mauricien (site web réf.) - Le Mauricien
4 décembre 2024 1171 mots
Agro-Industrie : l’eau source d’inquiétudes et d’espoir

Planteurs de Maurice et Rodrigues touchés de plein fouet par les phénomènes climatiques - Publicité - Experts, chercheurs et acteurs du développement se sont rassemblés récemment pour un colloque afin de discuter des... Voir l'article

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"Rien n’est décidé sans consulter les cartes": on vous emmène dans le service des cartographes de la Métropole Nice Côte d’Azur
La rédaction

Nice Environnement Urbanisme Technologie ... Voir l'article

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18 novembre 2024 622 mots
Philippines : huit morts après le passage du typhon Man-yi sur l’archipel

Info Hyères Philippines huit morts après le passage du typhon Man-yi sur larchipel - Le ... Hyères Lundi 18 novembre 2024 10:53 ... 1 ... Voir l'article

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Philippines : huit morts après le passage du typhon Man-yi sur l’archipel

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12 décembre 2024 819 mots
Viviane Rakotoarivony remporte le prix Humanity Justice
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Viviane Haingoniony Rakotoarivony avec son trophée. La photographe malgache Viviane Haingoniony Rakotoarivony a remporté le prix Humanity Justice. Ce prix met en lumière son talent et valorise la photographie malgache à... Voir l'article

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27 novembre 2024 547 mots
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27 novembre 2024 - 78actu (site web réf.)
Dans les forêts du Haut-Jura, un projet de reboisement culotté
Rédaction Voix du Jura

Par Rédaction Voix du Jura Publié le 27 nov. 2024 à 6h30 ... Voir l'article

Le Soir
GENERALE
LENA, samedi 23 novembre 2024 243 mots, p. GENERALE407

Les miracles de la RNA

C.D.M.

S’il n’est pas l’inventeur de cette méthode appelée la régénération naturelle assistée (RNA), Tony Rinaudo en a été le plus grand promoteur.

Après un deuxième projet au Ghana en 2016, la RNA fait des miracles dans 25 pays d’Afrique et d’Asie grâce à son partenariat avec l’ONG World Vision (ex-Vision du Monde) et plus de 1 million de personnes y ont été formées. De quoi réduire la pauvreté liée à l’insécurité alimentaire.

L’impact sur le climat est aussi loin d’être négligeable : un hectare en RNA stocke une tonne de CO 2 par an, soit dix kilos de dioxyde de carbone par arbre. Ce qui représente une réduction de 16 à 25 % des gaz à effet de serre existants.

L’objectif de World Vision est aujourd’hui de régénérer 20 % des terres dégradées de quatre pays (Ouganda, Ethiopie, Kenya et Zambie), soit 13 millions d’hectares d’ici à 2030. Avec plus de 1 milliard d’hectares perdus entre 1990 et 2000 ainsi que 47 % des terres hautement dégradées, l’Ouganda est ainsi frappé de plein fouet par le changement climatique. Or, un des adeptes de la RNA, Rashid, père de cinq enfants, assure : « J’ai doublé mes rendements et j’arrive même à faire des économies. »

Preuve de l’intérêt que suscite cette méthode, une chaire universitaire sur la RNA a même été créée à Nairobi. C.D.M.

PR Newswire Europe (français)
jeudi 5 décembre 2024 - 00:26:00 UTC -0500 948 mots

Tencent lance le Programme mondial CarbonX 2.0 pour accélérer l'innovation technologique face au changement climatique

Tencent

BEIJING, 5 décembre 2024 /PRNewswire/ -- Tencent annonce aujourd'hui le lancement du Programme CarbonX 2.0, la dernière phase de son initiative visant à promouvoir la prochaine génération de technologies climatiques et les capacités essentielles nécessaires pour un monde à zéro émission nette d'ici 2050. Après une  première édition  réussie, axée sur des projets menés en Chine, CarbonX 2.0 ouvre ses portes aux innovations prometteuses du monde entier, en les soutenant grâce à un financement et à des ressources à effet catalyseur.

Dans la course mondiale pour limiter le réchauffement climatique et atteindre la neutralité carbone, un défi majeur se dresse : 75 % des solutions nécessaires à la décarbonisation reposent sur des technologies qui elles-mêmes ne sont pas encore tout à fait matures. Guidé par la mission de Tencent, « Tech for Good », le Programme CarbonX a pour but d'aider au développement de ces technologies, afin qu'elles puissent jouer un rôle majeur en aidant les entreprises et la société dans son ensemble à atteindre les objectifs ambitieux définis dans l'Accord de Paris.

Le programme sollicite des propositions et investira des dizaines de millions de dollars pour soutenir des technologies innovantes en phase de démarrage, dans quatre domaines clés :

Élimination du dioxyde de carbone (CDR) :Extraire des quantités sans précédent d'émissions de dioxyde de carbone de l'atmosphère, en mettant l'accent sur des solutions technologiques qui garantiront la permanence de l'élimination. Des projets pilotes seront mis en place au Kenya.

Stockage d'énergie de longue durée (LDES) :Développer une solution pour augmenter la part des énergies renouvelables dans les réseaux électriques. À cet effet, des projets pilotes de 100 kilowatts seront mis en place aux Maldives, conçus pour fournir plus de six heures de stockage d'énergie.

CCUS (captage, stockage et valorisation du CO2) pour l'industrie sidérurgique :Explorer les moyens de décarboner cette industrie vitale, mais difficile à réduire. Plutôt que de revalider des technologies matures, les projets pilotes mis en place en Serbie feront progresser les technologies CCUS à source ponctuelle de nouvelle génération.

CarbonXmade (CCU - captage et valorisation du CO2) :Intégration du carbone capturé dans la production chimique et les produits de consommation grâce au consortium CarbonXmade. Cela permettra de développer des prototypes de produits innovants afin de créer une chaîne de valeur sans faille, du carbone aux produits chimiques et jusqu'aux produits de consommation.

CarbonX 2.0 rassemble un réseau croissant de partenaires dans tous les secteurs :

Les partenaires industrielscomprennent China Resources, Conch Cement, Great Carbon Valley, HBIS Group et SCG.

Deux autres partenaires industriels, Sasol et Sinopec Carbon Industry Technology, rejoignent le consortium CarbonXmade, ainsi que des  partenaires de produits de consommation,tels que HAY, McDonald's China, PepsiCo, Pop Mart International Group et Unilever.

Les sociétés partenaires d'investissementcomprennent Africa Climate Ventures, CASSTAR, China Merchants Venture, Copec WIND Ventures, Happiness Capital, HongShan Capital Group, Lightspeed China Partners et MPCi.

Le programme est encore renforcé par des  partenaires de l'écosystème, tels que la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement, le Global CCS Institute, Impact Hub, l'Initiative pour les marchés durables et XPrize.

Davis Lin, Senior Vice-President  de Tencent, a déclaré : « L'urgence du défi climatique  est indéniable et, pour le relever, il faut mettre plus rapidement sur le marché les technologies adéquates et susciter des changements significatifs. Notre programme CarbonX se consacre à l'identification et au développement de ces solutions, en soutenant la transition du laboratoire vers des applications réelles. Avec cette deuxième édition, nous visons à encourager un écosystème international qui accélère les progrès vers les émissions nettes zéro. »

Le professeur Jerry Yan, membre associé de l'Académie européenne des sciences et des arts et coprésident du Comité d'experts de CarbonX, a déclaré : « La lutte contre le changement climatique exige des solutions à grande échelle qui ne soient pas limitées à des technologies spécifiques, mais qui aient un impact mondial. Nous devons accélérer l'innovation en encourageant la collaboration entre les secteurs et les régions, tout en catalysant le déploiement de toutes les solutions viables afin de garantir qu'elles évoluent et s'adaptent à nos objectifs climatiques. »

La période de candidature du programme est maintenant ouverte et les soumissions sont acceptées jusqu'au mois de  mai 2025 de la part de participants du monde entier, y compris des startups en phase de démarrage (early stage), des entreprises établies et des institutions académiques ou de recherche. Le processus de sélection se déroulera en deux phases.

La première phase (d'ici septembre 2025) : 10 à 15 équipes par scénario de démonstration seront présélectionnées, en fonction de leur potentiel à produire un impact significatif.

La deuxième phase (d'ici février 2026) : 1 à 3 équipes gagnantes par scénario seront choisies dans chaque groupe.

Les équipes retenues recevront une subvention et des ressources supplémentaires pour développer et mettre en oeuvre leurs projets. Un groupe d'experts éminents issus du monde universitaire, de l'industrie et de la finance, évaluera les candidatures, en sélectionnant les équipes les plus prometteuses sur la base de l'innovation, de l'impact potentiel et de la faisabilité de la mise en oeuvre.

CarbonX 2.0 a été dévoilé lors du Sustainable Social Value Innovation Summit (Sommet de l'innovation en matière de valeur sociale durable) à Beijing, également connu sous le nom de S Summit. Cet événement inaugural rassemble des entreprises, des leaders d'opinion, des praticiens, des chercheurs et des militants, pour discuter de la manière dont les entreprises peuvent accélérer la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies en construisant un écosystème innovant et en inspirant l'action collective.

Pour plus d'informations sur le CarbonX 2.0, veuillez consulter le  Programme CarbonX.

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/tencent-lance-le-programme-mondial-carbonx-2-0-pour-accelerer-linnovation-technologique-face-au-changement-climatique-302323513.html

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Le Soir
GENERALE
A_LA_UNE, mercredi 20 novembre 2024 974 mots, p. GENERALE7

Union européenne Pourquoi l’accord avec le Mercosur suscite tant de craintes

Frédéric Delepierre

décodage

Frédéric Delepierre

Le traité de libre-échange baptisé Mercosur, pour « Mercado Común Del Sur », ou « marché commun du Sud », aura animé les discussions lors de la réunion du G20, au Brésil. De longue date, il suscite l’inquiétude et la colère chez les agriculteurs belges et européens.

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Le Mercosur, c’est quoi ?

Le Mercosur est une organisation réunissant cinq pays sud-américains (l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie) qui constituent une alliance destinée à promouvoir une intégration économique et politique. L’une de ses missions est de faciliter les échanges entre ses membres et de nouer des accords commerciaux. Ainsi, les Européens et les pays sud-américains ont abouti à un projet d’accord commercial qui, en juin 2019, a fait l’objet d’un accord politique. Le projet prévoit l’abaissement de 90 % des droits de douane entre l’Europe et le Mercosur. Cette baisse des droits de douane est présentée comme une aubaine pour les pays européens, gros exportateurs de voitures, de produits pharmaceutiques et chimiques, ainsi que de produits laitiers, de chocolat ou de vin. Les agriculteurs européens voient, pour leur part, d’un mauvais œil la perspective d’importations massives de viande bovine engraissée aux hormones…

Le territoire couvert par le Mercosur s’étend sur plus de 14 millions de km 2. Il réunit près de 300 millions d’habitants et représente plus de 82 % du produit intérieur brut total de l’Amérique du Sud. Il est considéré comme le quatrième bloc économique mondial, après le partenariat économique régional global (RCEP), l’accord Canada-Etats-Unis-Mexique (Alena) et l’Union européenne.

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Depuis quand en parle-t-on ?

L’idée d’un marché commun en Amérique latine voit le jour avec le traité d’Asuncion, signé le 26 mars 1991. Autour de la table, l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Le traité entre en vigueur le 31 décembre 1994. En 2006, le Venezuela devient le cinquième membre permanent, avant d’être suspendu en 2017. La Bolivie est le dernier pays à avoir rejoint l’organisation, devenant membre le 8 juillet 2024. Le Mercosur compte également des membres associés, parmi lesquels figurent la Colombie, le Chili, l’Equateur, le Guyana, le Pérou et le Suriname.

L’Union européenne (UE) est le premier partenaire commercial et d’investissement du Mercosur. Les échanges bilatéraux actuels de l’UE avec le Mercosur s’élèvent à 88 milliards d’euros par an pour les biens et 34 milliards pour les services. L’UE exporte vers le Mercosur 45 milliards d’euros par an et importe des produits du Mercosur d’une valeur presque identique (43 milliards). De son côté, la Belgique a, en 2018 (derniers chiffres disponibles), exporté des biens vers les pays du Mercosur (principalement vers le Brésil) pour une valeur d’un peu moins de 4 milliards d’euros, alors que les importations s’élevaient la même année à 3 milliards.

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Quels sont ses objectifs ?

Ses défenseurs affirment que « l’accord de libre-échange va accroître le commerce et les investissements bilatéraux, et réduire les barrières tarifaires et non tarifaires, notamment pour les petites et moyennes entreprises ». Cet accord devrait aussi « créer des règles plus stables et prévisibles en matière de commerce et d’investissement, grâce à des réglementations plus strictes, par exemple dans le domaine des droits de propriété intellectuelle (y compris les indications géographiques), des normes de sécurité alimentaire, de la concurrence et des bonnes pratiques réglementaires ». Enfin, l’une des raisons d’être de l’accord serait de « promouvoir des valeurs communes telles que le développement durable, en renforçant les droits des travailleurs, en luttant contre le changement climatique, en renforçant la protection de l’environnement, en encourageant les entreprises à agir de manière responsable et en respectant des normes élevées en matière de sécurité alimentaire ».

Pour les défenseurs de l’accord, les pays européens vont pouvoir écouler leurs excédents de pommes de terre, de lait ou de viande de porc vers les pays du Mercosur.

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Sur quoi portent les critiques ?

Depuis le début, l’accord fait l’objet de vives critiques, notamment en provenance du monde agricole. Il privilégierait un modèle agroalimentaire non durable dans les deux blocs. Il nuirait aux plus petits producteurs pratiquant une agriculture plus respectueuse de l’environnement et des conditions sociales. Si l’idée du libre-échange séduit les secteurs industriels du côté européen (automobile, pharmacie, cosmétiques, alcools, biens de luxe et services), d’autres secteurs sont préoccupés. Ainsi, l’impact sur le secteur de la viande bovine en Europe serait conséquent : selon une étude réalisée par l’institut français de l’élevage, la mise en œuvre de l’accord entraînerait une augmentation des importations de viande bovine en provenance du Mercosur de 23 % à 52 % d’ici 2030.

Le principal point de crispation des agriculteurs est que l’accord risque de créer une concurrence déloyale avec l’agriculture européenne, soumise à des normes plus exigeantes en matières environnementale et sociale. Ainsi, certains pesticides interdits en Europe sont autorisés dans le Mercosur. Idem pour les antibiotiques, qui sont encore utilisés comme promoteurs de croissance. Les opposants à l’accord estiment que celui-ci pourrait déboucher sur des pressions pour affaiblir la législation européenne en matière d’OGM, assimilée à une barrière commerciale. A l’inverse, la pression européenne pourrait mener certains pays du Mercosur à répondre à la demande en accélérant la déforestation.

« On a toujours dénoncé les accords de libre-échange », ajoute Thimotée Pétel, chargé de mission politique au sein du syndicat agricole belge Fugea. « Il faut revenir en arrière. On ne veut pas de viande bovine aux hormones, mais on ne peut pas déréguler les marchés africains ou sud-américains en y envoyant nos excédents de patates et de lait. »

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lundi 25 novembre 2024 - 10:10:00 UTC -0500 1339 mots

RÉSULTATS DE L'ÉTUDE DE LA FONDAZIONE MAIRE À LA COP29 À BAKU : LES HABITANTS DE L'AZERBAÏDJAN ET DU KAZAKHSTAN SONT CONSCIENTS DE L'URGENCE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

MAIRE S.p.A.

55% des Azerbaïdjanais interrogés déclarent que la transition énergétique est une priorité, à l'instar des pays européens.

64% des personnes interrogées en Azerbaïdjan (plus que les Émirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite et l'Inde) et 53% au Kazakhstan (plus que l'Italie, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine elle-même) considèrent que la transition énergétique est cruciale pour lutter contre le changement climatique.

La formation à la transition énergétique et le développement professionnel sont des questions cruciales au Kazakhstan et en Azerbaïdjan pour plus de 80 % des personnes interrogées, plus qu'en Inde (71 %), aux États-Unis et en Arabie Saoudite (75 %).

L'étude couvre 12 pays sur 4 continents pour un total de plus de 2 000 entretiens réalisés par IPSOS, une société internationale d'études de marché.

MILAN, 25 novembre 2024 /PRNewswire/ -- La prise de conscience de l'importance de la transition énergétique et des avantages qu'elle peut apporter à l'environnement, à l'économie et à la société, s'accroît, y compris dans les pays dont l'économie repose sur les énergies fossiles, tels que l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan. C'est ce qui ressort clairement d'une étude réalisée par Fondazione MAIRE - ETS, la fondation du groupe italien de technologie et d'ingénierie MAIRE, en coopération avec IPSOS, une société internationale d'études de marché de renom. L'étude, « Climate goals : relever le défi des objectifs climatiques par la création d'aptitudes et de compétences à l'échelle mondiale. Addendum 1 : focus Azerbaïdjan - Kazakhstan », a été lancé lors de la COP29 à Bakou.

L'édition 2024 ajoute deux pays supplémentaires, l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan, ce qui porte le panel total à 12 (Italie, Royaume-Uni, États-Unis, Turquie, KSA, Émirats Arabes Unis, Algérie, Chili, Chine, Inde, Azerbaïdjan, Kazakhstan), avec 2 000 interviews d'un échantillon de population hautement éduquée, en plus des leaders d'opinion.

L'étude, parrainée par NEXTCHEM et TECNIMONT, filiales de MAIRE, montre que la communauté internationale est de plus en plus consciente que la transition énergétique nécessite de nouvelles compétences pour créer des opportunités d'affaires et d'emploi. D'une manière générale, l'étude montre que les personnes interrogées  croient en la valeur à long terme et en l'impact positif de la transition énergétique, malgré les défis et les coûts perçus à court terme. Les pays qui sont confrontés à un défi majeur dans la transition vers une économie durable basée sur des solutions renouvelables et circulaires sont ceux qui auront le plus besoin d'investissements dans la formation et le renforcement des compétences dans les années à venir.

En Azerbaïdjan, 55 % des personnes interrogées considèrent la transition énergétique comme une priorité, contre 39 % des personnes interrogées au Kazakhstan, ce qui indique une prise de conscience croissante des questions environnementales et des opportunités économiques potentielles qu'elles offrent, et suggère un terrain fertile pour de futures initiatives de transition énergétique.

Le processus de transition énergétique nécessite une amélioration substantielle des compétences de la main-d'oeuvre tant en Azerbaïdjan qu'au Kazakhstan. Ce besoin est largement reconnu, la plupart des personnes reconnaissant qu'elles ont besoin d'une formation supplémentaire sur des sujets liés à la transition énergétique. Cette perspective est particulièrement attrayante dans les régions où les emplois traditionnels du secteur de l'énergie peuvent être menacés, offrant ainsi une voie de diversification économique.

Les compétences requises vont de l'expertise technique aux compétences non techniques. Au Kazakhstan, avec ses vastes ressources naturelles et son infrastructure énergétique existante, l'analyse et l'évaluation de l'impact sur l'environnement constituent une priorité. En Azerbaïdjan, où l'on met de plus en plus l'accent sur la diversification du secteur de l'énergie, le développement d'une expertise en matière d'énergie solaire, éolienne et d'autres sources d'énergie renouvelables est essentiel pour la transition du pays vers un bouquet énergétique plus durable.

En Azerbaïdjan, les capacités de résolution de problèmes sont considérées comme une priorité, car la transition présente plusieurs défis qui requièrent des solutions innovantes. Au Kazakhstan, les compétences en matière de pensée critique sont considérées comme essentielles pour analyser des données complexes, évaluer des approches alternatives et prendre des décisions éclairées.

En investissant dans le capital humain et en favorisant une main-d'oeuvre compétente et qualifiée, l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan peuvent non seulement contribuer aux objectifs climatiques mondiaux, mais aussi se positionner avantageusement dans le paysage émergent de l'économie verte.

Fabrizio Di Amato, président de la Fondazione MAIRE et du groupe MAIRE, a commenté l'étude :« Les résultats de cette étude sur l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan démontrent que la transition énergétique est possible dans tous les pays, en adoptant une approche progressive. Toutes les solutions technologiques disponibles peuvent contribuer à la transition énergétique, y compris le gaz décarboné. J'espère que l'engagement de notre Fondation contribuera à accélérer l'adoption de politiques publiques visant à mettre en oeuvre des programmes de formation aux compétences essentielles nécessaires pour soutenir ce changement de paradigme. »

PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE L'ÉDITION 2024 DE L'ÉTUDE

En Azerbaïdjan et au Kazakhstan, respectivement 96 % et 93 % des personnes interrogées ont entendu parler de la transition énergétique : 43 % des Azerbaïdjanais (plus que la Chine) et 29 % des Kazakhs (le taux le plus bas des 12 pays) la connaissent « très bien ».

39% des personnes interrogées sur au Kazakhstan et 55% en Azerbaïdjan ont déclaré que la transition énergétique était une priorité, en ligne avec les pays européens (et presque au même niveau que l'Italie), derrière l'Inde, la Turquie et la Chine (65-70%).

64 % des personnes interrogées en Azerbaïdjan (plus qu' EAU, Arabie Saoudite et Inde) et 53 % au Kazakhstan (plus que l'Italie, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine) pensent que la transition énergétique est essentielle pour lutter contre le changement climatique.

À court terme, les coûts l'emporteront sur les bénéfices pour 57 % des personnes interrogées sur Kazakhstan et pour 31 % en Azerbaïdjan (aligné sur la Turquie).

La formation et le perfectionnement sont essentiels tant au Kazakhstan qu'en Azerbaïdjan pour plus de 80% des personnes interrogées, plus qu'en Inde (71%), aux États-Unis et en Afrique du Sud (75%).

62 % des personnes interrogées en Azerbaïdjan et 58 % sur le site Kazakhstan estiment qu'il est nécessaire d'améliorer les compétences en matière de résolution de problèmes.

Les personnes interrogées sur le site Kazakhstan ont déclaré que les compétences non techniques les plus demandées sont l'esprit critique (68 %) et la présence de professionnels qualifiés pour la transition énergétique (82 %).

Fondazione MAIRE - ETS est la fondation d'entreprise du groupe MAIRE. La Fondazione MAIRE - ETS s'est donné pour mission de favoriser la formation des « ingénieurs humanistes » de demain, qui seront en mesure d'appliquer leur vision large et leurs connaissances pluridisciplinaires pour contribuer à la transition énergétique. Elle réalise des projets visant à lutter contre la pauvreté éducative, à garantir un accès équitable aux possibilités d'éducation, en mettant l'accent sur les contextes de marginalisation sociale. La Fondazione MAIRE - ETS gère également les archives historiques du groupe MAIRE, un précieux patrimoine documentaire de projets italiens dans les domaines de l'ingénierie et de l'architecture, en veillant à leur préservation et en promouvant une meilleure connaissance de ces archives et de leur utilisation par un public de plus en plus large. Pour plus d'informations : www.fondazionemaire.com.

MAIRE S.p.A. est un groupe technologique et d'ingénierie de premier plan dont l'objectif est de faire progresser la transition énergétique. Nous fournissons des solutions E&C intégrées pour le marché en aval et des solutions technologiques durables, ces dernières par le biais de trois lignes d'activité : Engrais durables, vecteurs d'énergie à faible teneur en carbone et solutions circulaires. Présent dans 45 pays, le MAIRE emploie plus de 9 300 personnes, soutenues par un réseau mondial de 20 000 partenaires de projets. MAIRE est cotée à la Bourse de Milan (ticker « MAIRE »). Pour plus d'informations : www.groupmaire.com.

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Contact

Tommaso Verani, [email protected], +39 366 6494966 ; Claudia Ciccarone, [email protected] ; Francesca Prosperi, [email protected] ; Fondazione MAIRE - ETS / Communications: Irene Di Amato, Tel +39 320 6128979, [email protected]

La Dernière Heure - Les Sports
Namur Luxembourg ; Bruxelles ; Liège ; Hainaut ; Brabant Wallon
Wednesday, November 27, 2024 322 mots, p. 9
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27 novembre 2024 - DH (site web)

Alimentation - Ces produits emblématiques menacés par le climat

Les producteurs de toute une série de produits ne savent plus comment s’adapter au changement climatique.

Ces dernières années, il ne se passe plus une saison sans qu’un type de production ou l’autre ne soit touché par les aléas du climat, ou des catastrophes naturelles. Si travailler la terre demande de l’adaptation depuis la nuit des temps, la puissance des événements des dernières années et le dérèglement climatique mettent à mal des milliers de producteurs.

Si beaucoup parviennent encore à s’adapter, c’est plus compliqué pour certains produits emblématiques dont la production est soumise à des cahiers des charges très stricts.

En France, plusieurs exemples existent. Le très célèbre piment d’Espelette, produit dans le Pays basque vit une “ année 2024 catastrophique : les piments d’Espelette ont les pieds dans l’eau et le taux d’ensoleillement a été trop faible ”, explique au Parisien la coordinatrice du syndicat du piment d’Espelette, Maialen Sarraude. Tout cela alors que 2022 avait été marquée par la sécheresse.

L’association écologiste Conséquences a ainsi étudié à la loupe sept produits phares qui affichent une appellation AOP ou IGP comme les noix du Périgord, les clémentines corses, le citron de Menton ou encore des fromages comme le roquefort ou le reblochon.

Il faut donc passer pour des dérogations pour arriver à produire un produit qui entre dans les clous. Pour certains fromages, l’impact du climat est indirect mais réel.

Il faut par exemple que l’alimentation des troupeaux provienne d’une aire géographique définie pour les AOP. Certains producteurs doivent faire venir la nourriture par camion, quand leurs prairies sont impactées par la météo.

La question est alors de savoir comment garder la qualité et le caractère de ces produits emblématiques dans ce contexte climatique.

Thibaut Van Hoof

Une association écologiste a étudié sept produits phares comme les clémentines corses. afp

Corse Net Infos (site web réf.) - Corse Net Infos
27 novembre 2024 678 mots
En Corse, la production de miel en crise face aux menaces environnementales
Léana Serve

Le 5e séminaire apicole de Corse s’est tenu ce lundi 25 novembre à Corte. Pendant une journée, les membres du syndicat AOP Miel de Corse - Mele di Corsica ont abordé... Voir l'article

Maville (site web réf.) - Fréjus-Saint-Raphaël Maville
15 décembre 2024 751 mots
Mozambique, Comores… À part Mayotte, quels autres territoires le cyclone Chido a-t-il frappés ?

Info Fréjus-Saint-Raphaël Mozambique Comores À part Mayotte quels autres territoires le... Fréjus-Saint-Raphaël Accueil Info En France et dans le Monde ... Voir l'article

Canada NewsWire (français)
Nouvelles régionales (É.-U.), vendredi 29 novembre 2024 - 12:55:00 UTC -0500 985 mots
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29 novembre 2024 - Le Carrefour de Québec (site web réf.)

Parcs Canada verse un million de dollars de plus au soutien des corridors écologiques au Canada

Parcs Canada (HQ)

Le projet de corridor écologique à la rivière Little Saskatchewan améliorera la connectivité entre le parc national du Mont- Riding et la rivière Assiniboine

WINNIPEG, MB, le 29 nov. 2024 /CNW/ - Le gouvernement du Canada s'est engagé à protéger la biodiversité et à conserver trente pour cent des terres et des eaux internes et trente pour cent des aires marines et côtières d'ici 2030. Mais, pour être efficaces, ces aires protégées doivent être correctement reliées les unes aux autres afin que les espèces puissent se déplacer librement, interagir et trouver de la nourriture et un habitat adéquat.

Aujourd'hui, Terry Duguid, secrétaire parlementaire du premier ministre et conseiller spécial de l'eau, a annoncé un financement de près d'un million de dollars en soutien à une initiative de corridor écologique au Manitoba.

Financé par le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada, ce projet fera progresser une approche collaborative entre les gouvernements municipaux, les propriétaires fonciers et les groupes autochtones afin d'améliorer la planification de la conservation et l'intendance autochtone au coeur du Manitoba. Ce projet vise à créer une ceinture d'espaces verts le long de la rivière Little Saskatchewan, du parc national du Mont-Riding à la rivière Assiniboine, qui sera gérée pour maintenir la connectivité tout en assurant le développement durable et des moyens de subsistance pour les décennies à venir. Il améliorera également la qualité de l'eau dans les réseaux fluviaux locaux et aidera à soutenir les espèces en péril.

L'annonce d'aujourd'hui s'ajoute à l'annonce de la semaine dernière, au cours de laquelle Parcs Canada s'est engagé à verser près de 6 millions de dollars pour financer des projets de corridors écologiques partout au pays. Ces projets sont dirigés par des organismes non gouvernementaux environnementaux à but non lucratif qui contribueront également plus de 7,2 millions de dollars en nature et en espèces pour faire progresser les travaux de connectivité sur le terrain dans 9 des 23 zones prioritaires nationales pour les corridors écologiques. Ces zones ont été identifiées par Parcs Canada en collaboration avec de nombreux partenaires, experts, intervenants, et citoyens, et ce à l'aide de données nationales et de nombreuses méthodes d'évaluation scientifique. Ces zones prioritaires indiquent les endroits où les corridors écologiques auraient le plus d'impact sur la réalisation d'un réseau bien relié d'aires protégées et conservées.  

Les parcs et aires protégées au Canada font partie de « solutions fondées sur la nature » qui aident la nature et les gens à s'adapter aux changements climatiques. Ces lieux préservent la biodiversité, protègent les services écosystémiques, relient les paysages, absorbent et entreposent le carbone, renforcent les connaissances et la compréhension, et inspirent des actions locales pour réduire la fragmentation de l'habitat.

En investissant dans des programmes nouveaux et novateurs comme le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada, le gouvernement du Canada, en collaboration avec les provinces, les territoires et les gouvernements autochtones de tout le pays, respecte son engagement d'endiguer et inverser la perte de la biodiversité d'ici 2030 et de parvenir à un rétablissement complet de la nature au Canada d'ici 2050.

Citation

« Pour moi, peu d'endroits sont plus spéciaux que le parc national du Mont-Riding et la rivière Assiniboine. Les Manitobains ont demandé à notre gouvernement de préserver ces endroits et notre belle province. C'est exactement ce que confirme l'annonce d'aujourd'hui : une initiative de corridor écologique, en partenariat avec les Premières Nations locales, les propriétaires et les gouvernements locaux, pour protéger le sud-ouest de notre province. Le corridor améliorera considérablement la connectivité entre les aires protégées et conservées, permettant aux espèces de se déplacer et d'interagir librement dans notre paysage. Ces corridors aideront à enrayer la perte de biodiversité et au rétablissement de la nature d'ici 2050. En investissant dans des programmes clés comme le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada, notre gouvernement poursuit son objectif ambitieux de protéger 30 pour cent des terres et des eaux au Canada d'ici 2030. »

Terry Duguid

Secrétaire parlementaire du premier ministre et conseiller spécial de l'eau

Les faits en bref

S'appuyant sur la science, le savoir autochtone et les perspectives locales, le Canada s'est engagé à conserver 30 pour cent des terres, des eaux douces et des océans d'ici 2030.

Les corridors écologiques offrent de nombreux avantages au-delà de la conservation de la biodiversité et de l'adaptation au changement climatique. Ils contribuent à un mode de vie durable pour les communautés locales, augmentent les possibilités pour les gens de renouer avec la nature et favorisent la coexistence entre les humains et la faune.

Lancé en 2022, le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada favorise la création de corridors écologiques dans des zones clés au Canada.

Les zones prioritaires nationales pour les corridors écologiques au Canada sont les « points chauds » où les corridors écologiques peuvent avoir le plus grand impact sur le maintien de la biodiversité et des fonctions écologiques à l'avenir.

Le Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada appuie le leadership autochtone en reconnaissant les valeurs d'intendance autochtones comme un objectif central des corridors. Le programme soutient également des projets dirigés par des autochtones et d'autres projets où les collectivités autochtones locales interviennent et collaborent à l'intendance des terres.

Documents connexes

Communiqué de presse : Parcs Canada contribue près de 6 millions de dollars au soutien des corridors écologiques au Canada

Document d'information : Projets de corridors écologiques sélectionnés pour bénéficier d'un financement partout au Canada, selon la province

Liens connexes

Parcs Canada

Programme national des corridors écologiques de Parcs Canada

Connectivité écologique à Parcs Canada

SOURCE Parcs Canada (HQ)

Consulter le contenu original : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/November2024/29/c7233.html

Contact

Renseignements : Hermine Landry, Attachée de presse, Cabinet du ministre de l'Environnement et du Changement climatique, 873-455-3714, [email protected]; Relations avec les médias, Parcs Canada, 855-862-1812, [email protected]

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region-la-reunion, mardi 3 décembre 2024 - 14:59 UTC 816 mots

Cyclones à La Réunion : comment les autorités anticipent le scénario d’une île coupée du monde

À La Réunion, Jérôme TALPIN.

Que se passerait-il si La Réunion était frappée de plein fouet par un cyclone tropical intense entraînant des dégâts colossaux et la fermeture de son port et de son aéroport pendant au moins dix jours ? C’est sur ce scénario catastrophe que planche une cellule installée par la préfecture de La Réunion.

La violence du cyclone Belal, le 15 janvier 2024, sur l’île de La Réunion, mais aussi le passage proche de Batsirai en 2022, qualifié de « monstre à nos portes » par Météo France, rappellent cette évidence : l’île doit se préparer à l’hypothèse d’un impact majeur semant la désolation sur son passage. D’autant plus qu’à l’échelle planétaire, l’intensité des cyclones risque de se renforcer dans les années et décennies qui viennent, en raison des effets du changement climatique.

Face à un scénario des plus sombres avec La Réunion et ses 885 700 habitants coupés du reste du monde, l’arrivée impossible de renforts en secours, où la circulation à l’intérieur de l’île serait très difficile à cause de l’état des routes et des dégâts (arbres tombés, chaussée submergée), la question du ravitaillement des personnes les plus vulnérables ou celles qui ont perdu leur habitat constitue la première problématique. « Il est essentiel de savoir sur quoi nous pouvons compter dans les stocks alimentaires et déterminer l’endroit où ils se trouvent », résume à Ouest-France Nathalie Infante, secrétaire générale aux affaires régionales à la préfecture de La Réunion.

Pour mener la réflexion, se regroupent autour des services publics liés à la gestion du risque cyclonique des acteurs économiques, comme les responsables de l’association pour le développement industriel de La Réunion (ADIR), la chambre de commerce, les grands acteurs de la distribution et de la chaîne logistique dans l’île.

« Prépositionner des stocks » de nourriture

Les stocks pour les grandes surfaces permettent de « tenir » entre un mois et trois mois. Mais les lieux de stockage restent concentrés dans le nord et de l’ouest. Toute une partie de la population pourrait se retrouver isolée et coupée des réseaux de ravitaillement. « Il faut réfléchir à prépositionner des stocks dans différents endroits de l’île et définir ces stocks, souligne Mme Infante. Il faut aussi mieux cerner ce que pourrait représenter cette population qui aurait besoin d’être accompagnée. » Autre donnée à prendre en compte : la solidité des bâtiments de stockage et leurs capacités à résister à un cyclone des plus violents.

La réflexion porte parallèlement sur la définition de rations alimentaires d’urgence avec des produits qui n’ont pas besoin d’eau ou d’électricité pour être consommés. Qui permettraient une autonomie de plusieurs jours dans les conditions les plus difficiles. « En cas de grande urgence, les pouvoirs publics reprendraient la main sur les stocks de nourriture et leur affectation mais il est essentiel de poursuivre une réflexion en amont avec l’ensemble des acteurs, précise Nathalie Infante. Tout le monde a bien compris l’intérêt d’anticiper plutôt que de subir de plein fouet. »

Chez EDF, « continuer à sécuriser » les réseaux

L’hypothèse du scénario du pire est également de réflexion chez EDF Réunion qui n’aime pas le terme de « black-out généralisé ». Lors du passage de Belal, plus de 150 000 foyers, un tiers du total, avaient été privés d’électricité. « Le réseau haute tension a plutôt bien résisté, ainsi que le réseau moyenne tension », observe Dominique Charzat, directeur d’EDF en soulignant que de nouveaux « investissements conséquents » vont être réalisés pour « continuer à sécuriser » ces réseaux.

Autre priorité d’EDF : la sensibilisation à l’élagage auprès des collectivités et des particuliers pour éviter les dégâts sur le réseau basse tension qui a le plus souffert lors du passage de Belal. Et une concertation avec les sociétés distributrices d’eau afin de sécuriser les installations essentielles. Un plan d’investissement est cours d’élaboration pour équiper de petites unités de production en groupes électrogènes qui prendront le relais en cas de coupure de courant.

Pour rappel, Belal a causé, en janvier 2024, la mort de quatre personnes et plus de 100 millions de dégâts. Mais tous les experts s’accordent pour dire que le bilan aurait pu être pire si l’œil du cyclone avait traversé l’île de part en part, comme l’indiquaient les premières prévisions météo. Le centre du système, où se concentrent les vents les plus violents (plus de 200 km/h) et des masses d’eau exceptionnelles n’avait fait que longer la côte est de l’île. Les pouvoirs publics redoutaient alors des dégâts comparables à la dévastation de l’île de Saint-Martin en 2017.

Radio France Internationale (français) (site web réf.) - RFI - Radio France Internationale
2 décembre 2024 625 mots
La Norvège renonce à ouvrir ses fonds sous-marins à l'extraction minière en 2025

La Norvège a décidé, malgré des critiques venues de toutes parts, de suspendre pour 2024 et 2025 l’attribution de permis de prospection minière sous-marine dans ses eaux arctiques. Les... Voir l'article

Be a Boss
L’actu, jeudi 5 décembre 2024 358 mots, p. 16

Les Grands Prix du Made in France

Agathe Jaffredo

L’actu

<p>48 % des Français jugent que, de nos jours, n’importe qui peut entreprendre.</p> <p>46 % des personnes interrogées estiment qu’il suffirait d’une bonne idée pour se lancer.</p> <p>notoriété Les entrepreneurs vus par les Français Selon l’étude Ifop pour le groupe Axtom, l’entrepreneuriat bénéficie d’une perception favorable, mais empreinte de clichés.</p> <p>75 % des jeunes de 18-34 ans associent les entrepreneurs à une source d’inspiration.</p> <p>71 % des Français présument que beaucoup de créations d’entreprises se terminent par des échecs.</p> <p> La 12e édition du Salon du Made in France s’est déroulée à Paris du 8 au 11 novembre, réunissant un millier d’entreprises tricolores. Comme chaque année, l’événement a mis à l’honneur ces savoir-faire à travers les Grands Prix du Made in France. Un jury composé d’experts a récompensé les contributions de six entreprises : Briochin a reçu le Grand Prix du Produit pour son savon noir ménager écologique ; celui de l’Innovation a été attribué à Qovoltis pour sa solution de recharge de véhicules électriques ; le Grand Prix de l’Espoir a couronné Les Petites Maries, créateurs de peluches et doudous ; Philippe Rivière d’ACI Groupe a été récompensé du Grand Prix de l’Entrepreneur pour ses investissements dans la mobilité douce ; le Grand Prix de l’Export a été décerné à Airplum, fabricant de chaussons ergonomiques et, enfin, “La Cartablière“ a remporté le Grand Prix du Public pour ses sacs en cuir pailleté..</p> <p> recrutement Face à une méconnaissance de certains employeurs, France Travail lance France Travail Pro afin d’offrir une aide personnalisée aux entreprises souhaitant accélérer leur recrutement.</p> <p>conjoncture L’Insee publie une série d’indicateurs visant à mieux évaluer l’impact du changement climatique sur le PIB. Les émissions de CO2 ont coûté près de 100 MDS d’euros en 2023.</p>

Maddyness (site web réf.) - Maddyness
6 décembre 2024 1018 mots
Trophées de l’innovation : Chamonix confirme son rôle de “ville pilote” des transitions
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Trophées de l’innovation : Chamonix confirme son rôle de “ville pilote” des transitions Les premiers Trophées de l’Innovation ont eu lieu mi-novembre à Chamonix. L’occasion de rappeler le... Voir l'article

Radio France Internationale (français) (site web réf.) - RFI - Radio France Internationale
1 décembre 2024 1930 mots
Fodé Simaga (Onusida): «On a fait d'énormes progrès, on sait comment éradiquer le sida»

En 2023, le VIH a tué plus de 620 000 personnes à travers le monde. Les nouvelles infections sont en hausse dans 28 pays alors que les populations à risque ou... Voir l'article

Sport Stratégies
lundi 2 décembre 2024 907 mots, p. 28,29

CLUB DANS L'OEIL DU VENDÉE

LE VENDÉE GLOBE : DECATHLON ET YANNICK BESTAVEN ONT DÉVELOPPÉ ENSEMBLE LA COLLECTION OFFSHORE PRO SERIES

Sam Repoux

CLUB DANS L'OEIL DU VENDÉE

Sport Stratégies a eu l'opportunité de rencontrer Yannick Bestaven et Decathlon, à quelques jours du grand départ du Vendée Globe, sur le ponton des Sables d'Olonne. Le tenant du titre, actuellement sur les flots, nous a raconté comment il a développé sa tenue de navigation directement avec l'équipementier français.

L e 25 octobre dernier, l'effervescence était palpable sur les pontons, où les skippers effectuaient leurs derniers préparatifs avant de s'élancer pour ce périple de plus de 24 000 milles nautiques. Parmi eux, un visage familier attirait particulièrement l'attention : Yannick Bestaven, vainqueur de l'édition 2020-2021. Mais cette fois-ci, le marin rochelais arborait une tenue qui intriguait les observateurs avertis. Ce n'était pas l'équipement d'une marque spécialisée en voile de compétition, mais celui d'un géant français de l'équipement sportif grand public : la collection Offshore PRO Series de Decathlon.

L'histoire de cette alliance remonte à 2021, peu après la victoire de Bestaven dans le précédent Vendée Globe. « Cette collaboration a commencé naturellement après mon arrivée, » explique le skipper. « Elle a pris forme lorsque Decathlon s'est installé à La Rochelle, à seulement 200 mètres de chez moi. » Decathlon, à travers sa marque Tribord, venait d'ouvrir un centre de conception à La Rochelle, le plus grand port de plaisance d'Europe. L'objectif était de se rapprocher des utilisateurs et du terrain pour concevoir des produits d'exception. Pour Decathlon, ce partenariat s'inscrit dans une vision plus large. « Chez Decathlon, notre ambition est d'être le leader mondial des sports de mouvement, » déclare François Pinteaux, nouveau directeur de la marque Tribord. Cette stratégie audacieuse vise à équiper les marins à tous les niveaux, des débutants aux professionnels participant aux courses les plus exigeantes comme le Vendée Globe.

LE PROCESSUS DE CO-CRÉATION La collaboration entre Yannick Bestaven et les équipes de Decathlon a été intense et productive. « C'est une collaboration où je donnais mon avis, critiquais, et Decathlon apportait des solutions, » explique Bestaven. Le développement des produits a suivi un processus itératif, avec des tests en conditions réelles lors de courses comme la Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum.

Pour arriver au prototype final, il a fallu présenter pas moins de dix prototypes au skipper. Chaque itération a permis d'affiner les détails, notamment en termes de protection et d'imperméabilité. « Lorsque Yannick rentre des courses tests, les protections aux genoux sont abîmées et le col aussi, » explique un membre de l'équipe de développement.

Decathlon a mis à profit ses installations de pointe pour ce projet. « Ils ont un savoir-faire incroyable et des laboratoires de tests impressionnants, avec des cabines de douche et des mini-bateaux pour tester les équipements dans des conditions extrêmes », s'enthousiasme le skipper. La gamme co-créée comprend plusieurs pièces clés, dont Yannick Bestaven emporte trois exemplaires de chaque pour son tour du monde en solitaire : une vareuse avec capuche rotative, un pantalon léger et étanche, et des sous-couches techniques.

L'IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE Le réchauffement climatique a influencé la conception des vêtements. « Avec le réchauffement climatique et la rapidité de nos bateaux, on navigue moins dans les glaces. Le froid extrême est limité à une dizaine de jours, » explique Yannick. En conséquence, l'accent a été mis sur la respirabilité et la légèreté des tenues, pour gérer la chaleur et réduire la fatigue liée au poids des équipements.

Le prix de la collection Offshore PRO Series, co-développée par Tribord et Yannick Bestaven, s'échelonne de 90 € à 450 €. Elle comprend des pièces essentielles telles qu'une salopette ultrarésistante (450 €), une vareuse légère (200 €), et un ensemble midlayer composé d'une veste (90 €) et d'une salopette (110 €). La salopette Offshore Pro Series se distingue par l'utilisation d'Hypalon sur les zones de forte usure comme les genoux et les fessiers, offrant une résistance exceptionnelle même sur les ponts les plus abrasifs. Toutes les pièces de la collection bénéficient d'une membrane 3 couches exclusive conçue par Decathlon, assurant une imperméabilité de 30 000 mm Schmerber et résistant à 450 L d'eau par heure et par m² pendant 24 h. L'ensemble midlayer, quant à lui, est composé d'un tissu intérieur en laine Mérinos, afin de faciliter l'évacuation de la transpiration et d'assurer une isolation thermique efficace pour les navigations par temps froid.

UNE DÉMOCRATISATION DE L'ÉQUIPEMENT DE HAUTE PERFORMANCE Cette collaboration est un marqueur dans l'industrie de l'équipement nautique. En associant l'expertise d'un champion du Vendée Globe à la capacité de production et de distribution de Decathlon, ces produits techniques deviennent accessibles à un plus large public de navigateurs. « Decathlon a prouvé sa capacité à monter en gamme. Comme dans le cyclisme où leurs vélos participent au Tour de France, ils s'attachent à offrir des équipements performants dans de nombreux sports, » souligne Bestaven. Alors que les skippers s'élancent dans leur tour du monde, cette collaboration entre Yannick Bestaven et Decathlon illustre une tendance croissante dans l'industrie sportive : la synergie entre athlètes de haut niveau et marques grand public pour développer des produits performants.

Tandis que les voiles se gonflent et que les bateaux s'éloignent vers l'horizon, une chose est certaine : cette édition du Vendée Globe ne sera pas seulement une course autour du monde, mais aussi une vitrine pour l'innovation et la collaboration entre le sport de haut niveau et l'industrie. Et qui sait, peut-être que la prochaine fois que vous achèterez un équipement de voile, vous porterez la même technologie que les champions du Vendée Globe.

DECATHLON ©

Breschi Christophe © Breschi Christophe ©

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lundi 9 décembre 2024 - 12:51:53 395 mots

Marcq-en-Barœul : la ville présente son observatoire de la biodiversité, ouvert à la participation des habitants

Édith Masse Clp

La ville vient de lancer son observatoire de la biodiversité, ouvert à tous. Chacun peut envoyer une photo et un texte afin d'analyser les métamorphoses de la nature.

Par Édith Masse (CLP)

La ville de Marcq-en-Barœul vient de lancer son observatoire de la biodiversité , et vous permet de participer à sa création. Chacun peut envoyer sur le site web de la commune , une photo avec un petit commentaire sur une évolution des végétaux, des oiseaux, papillons… Chaque information est analysée afin de discerner l'impact du changement climatique et d'adapter les comportements, décisions, fleurissement des parcs et jardins. Déjà, les habitants réagissent et leurs informations aident fortement les services à prendre des mesures adéquates.

Eliane Deleplanque, 94 ans, a été une des premières à se manifester. Par écrit, elle indique « J'habite près de votre maison écologique mais je ne sors plus guère. Pourtant, serez-vous heureux de savoir que je nourris les oiseaux du coin hors saison de nichage ? Actuellement, j'observe : deux mésanges charbonnières, un rouge-gorge, huit pinsons, huit perruches – une seule fois –, un couple de tourterelles à colliers et, en été, des grives musiciennes. Mais les moineaux ont disparu et où sont les merles ? » Annette, elle, a vu un écureuil dans le parc Bériot. Léonie, 11 ans, constate que des primevères refleurissent dans son jardin en plein mois de novembre.

Cet observatoire participatif démontre les métamorphoses de la nature et accroît la nécessité de les accompagner. Les vignes apparaissent dans les jardins et les maraîchers évoquent des plantations de melons. Bien entendu, ceci reste à la marge mais tend à devenir de moins en moins surprenant.

Chaque renseignement est traité par l'expert adéquat : le service des espaces verts, l'observatoire de Bailleul, la MEL, Bernard Cocqueel de la Jardine'hier – habilité par la Préfecture –, Frédéric Bernard de Compost et permaculture. Chaque mois, la ville prévoit un point régulier , avec des présentations et des conseils.

Cet observatoire complète les actions menées sur les nichoirs à oiseaux, les balades de découverte dans les Belles-Terres, les plantations d'arbres, les jardins familiaux, les ateliers sur la biodiversité, etc.

Plus d'infos et participation sur le site : www.marcq-en-baroeul.org ; rubrique « transition écologique ». Contact : [email protected] ou 03 20 45 45 96

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

France Bleu (site web réf.) - France Bleu
8 décembre 2024 513 mots
Planète Bleu Occitanie : la forêt gagne du terrain mais elle est en mauvaise santé selon l’inventaire de l’IGN

L’IGN publie son inventaire des forêts et nous apprend que contrairement à une idée reçue, la forêt gagne en superficie en Occitanie, comme partout en France. La mauvaise nouvelle, c... Voir l'article

La Voix du Nord (site web)
vendredi 6 décembre 2024 - 12:24:34 828 mots

Pour la MEL, l'étude de Santé publique France conforte « la pertinence des orientations prises »

Patrick Seghi

Pour la MEL, l'étude de Santé Publique France (réalisée entre 2015 et 2019) ne constitue pas un constat d'inaction mais bien une validation des politiques mises en place. Le point avec Charlotte Brun, vice-présidente de la MEL en charge de la délégation Climat, Transition énergétique et Énergie.

Le préambule

« … Il est premièrement important de signaler que nous étions volontaires, comme deux autres collectivités, pour la réalisation de cette étude et que nous l'accueillons favorablement Pour être précis, ses conclusions, qui reposent sur des données relatives à la période 2015-2019, antérieures à l'adoption du Plan climat de 2021, confirment l'importance de poursuivre les transformations déjà engagées par la MEL pour améliorer la qualité de vie et la santé de ses habitants , signale Charlotte Brun, vice-présidente de la MEL en charge de la délégation Climat, Transition énergétique et Énergie… Les actions que nous avons mises en place ont un impact positif direct et mesurable sur la santé publique. » Entrons dans le détail de la déclaration.

Combattre la pollution

En 2018, la MEL a adopté un cadre stratégique pour la santé environnementale. « Ce cadre a ensuite été renforcé par un Plan Climat air énergie territorial (PCAET) ambitieux, adopté en 2021, qui fixe des objectifs clairs pour réduire les pollutions, favoriser les mobilités actives et verdir le territoire… » Concrètement : la Prime air, lancée en 2021, « a permis de remplacer 2 000 anciens appareils de chauffage au bois sur 2021-2023, réduisant de 6,9 % les émissions de particules fines dans le secteur résidentiel ». Forte de ce succès, la MEL a renouvelé le dispositif pour deux années supplémentaires. Sans oublier la convention annuelle avec ATMO et un soutien à hauteur de 190 000 € en 2024. « Les bilans territoriaux d'ATMO Hauts-de-France montrent des baisses significatives des concentrations moyennes de particules fines (PM 2.5 et PM 10) et de dioxyde d'azote sur les dix dernières années. » « L'action de la MEL en matière de climat, air, énergie a d'ailleurs été récompensée par l'obtention cet été du label Climat Air Energie de l'Ademe au niveau 5 étoiles, soit le niveau maximum. »

Au chapitre des mobilités actives

Citons la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans et en cas de pic de pollution ; le projet Extramobile visant à développer les infrastructures de transport collectif… Le programme Ecobonus , qualifié « d'atout anti-embouteillages » de la métropole de Lille déployé de septembre 2023 à juin 2024 sur l'A1 et l'A23 et depuis septembre 2024 sur l'A25 et la RN41 aux heures de pointe… « 9,2 tonnes de CO2 auraient été évités par jour, soit 957 tonnes de CO2 évitées depuis le début du programme ». Ou encore l'accompagnement du développement des voitures électriques et « le déploiement de 800 nouvelles bornes de recharge pour véhicules électriques sur l'espace public d'ici octobre 2025 ». Par ailleurs, depuis 2021, plus de 100 km de pistes cyclables ont été réalisés , « contribuant à une augmentation de 90 % du nombre de cyclistes quotidiens sur la MEL en moins de dix ans ». L'adoption d'un Plan marche en 2021 et la mise en œuvre de la Charte des espaces publics pour favoriser la place des piétons et cyclistes dans l'aménagement urbain sont également évoqués.

Végétalisation et urbanisme

Sur ce thème essentiel, est évoquée l'adoption de la stratégie nature et eau en 2024, visant la plantation d'un million d'arbres supplémentaires et la création de 500 hectares d'espaces verts accessibles au public d'ici 2035. « Entre 2016 et 2020, 560 hectares d'espaces naturels et agricoles ont été aménagés ou valorisés… » En 2021, la MEL a également intégré dans son Plan local d'urbanisme (PLU) une orientation d'aménagement et de programmation (OAP), « qui donne des prescriptions et des recommandations aux opérations d'urbanisme en matière de bruit, de qualité de l'air, d'adaptation au changement climatique (îlots de chaleur urbains), de gestion de la pollution des sols, de gestion de l'exposition aux risques technologiques et aux champs électromagnétiques ».

Avec la Charte des espaces publics , adoptée en décembre 2022, la MEL et ses communes sont engagées à « renforcer la présence de la végétation et des mobilités actives à l'occasion des projets d'aménagement de l'espace public ». « Ces engagements sont mis en œuvre très concrètement ces dernières années, on peut par exemple citer les travaux en cours de métamorphose de la rue du Molinel à Lille… » Sans oublier la lutte contre les îlots de chaleur.

Pour la réduction des nuisances sonores, mention est faite de l'adoption du Plan de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE) en 2022.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

La Gazette des communes, no. 2744
INNOVATIONS & TERRITOIRES, lundi 9 décembre 2024 1185 mots, p. 46

Changement climatique

En Guyane, une commune menacée par un littoral des plus mouvants au monde

Enzo Dubesset

POURQUOI ?

La côte guyanaise est sous influence de bancs de vase qui modifient la houle et favorisent l'érosion ou l'accrétion de la plage, selon un cycle.

POUR QUI ?

La commune d'Awala-Yalimapo se trouve dans le cas particulier d'un banc de vase bloqué dans sa migration au large du bourg de Yalimapo.

COMMENT ?

Face à l'urgence, la mairie s'est dotée d'une barrière antisubmersion mobile et étudie le réensablement artificiel de la plage, avant de penser à la relocalisation de la population.

Awala-Yalimapo (collectivité territoriale de Guyane)1 500 hab.

Comme chaque après-midi, Raoul s'est installé dans sa cahute de bois posée au bout de la route de Yalimapo, où l' asphalte se perd dans le sable blanc de la plage des Hattes. Né dans ce bourg de l'extrémité ouest de la Guyane, il y confectionne des produits artisanaux traditionnels et tente de les vendre aux touristes de passage.

De son banc, Raoul a vu l'océan se rapprocher dangereusement ces quinze dernières années. Entre 2019 et 2020, la plage a, par exemple, perdu environ 8 mètres sur un linéaire de 500 mètres. Le bourg a été frappé par plusieurs épisodes de submersion marine, dont les derniers, en mars de cette année, ont inondé la route principale du village et accentué le recul de la plage de trois à cinq mètres.

Pourtant, c'est avec sérénité que Raoul analyse la situation. « D'après les anciens, c'est un cycle. Ils racontent que l'eau est déjà montée bien plus haut. Mon grand-père, vous n'allez pas le faire partir pour cela », confie-t-il. La commune d'Awala- Yalimapo, composée de deux bourgs et dont la population d'environ 1 500 habitants est en grande majorité amérindienne Kali'na - l'un des six peuples autochtones de Guyane -, est connue pour être l'une des plus exposées de France au recul du trait de côte.

Elle fait partie des cinq communes guyanaises inscrites sur la liste-décret, révisée en juin, des communes dont l'action doit être adaptée à la problématique « érosion du littoral ». Ces dernières années, la mairie a dû déplacer de l'éclairage public, modifier une partie du système d'adduction en eau potable et a même perdu un stade. Mais, si la situation affolerait dans l'Hexagone, le calme olympien de Raoul n'est ni isolé, ni irrationnel.

DE L'AMAZONE À L'ORÉNOQUE

La côte du plateau des Guyanes fait naturellement partie des littoraux les plus mouvants au monde en raison de l'influence continue de bancs de vase qui se forment à l'embouchure de l' Amazone, avant de migrer jusqu'à l' Orénoque. En modifiant la houle, ces bancs de vase favorisent de manière cyclique l'érosion ou l'accrétion du trait de côte. Awala-Yalimapo, de par sa situation géographique entre deux estuaires, offre un cas particulier, puisque, depuis 2010, un banc de vase s'est retrouvé « bloqué » dans sa migration au large de la plage des Hattes, entraînant une forte et constante érosion.

Si les dernières données scientifiques concluent que le banc de vase a enfin repris sa migration, ce qui pourrait entraîner une stabilisation de la situation, voire une accrétion de la plage des Hattes, les ennuis sont loin d'être finis. Le prochain banc, attendu dans les deux décennies à venir, pourrait tout à fait reproduire le même schéma et éroder à nouveau massivement la plage des Hattes. Ou épargner Yalimapo, mais menacer Awala, l'autre bourg du village distant de quelques kilomètres. Surtout, la montée du niveau des océans, causée par le dérèglement climatique, mettra un jour ou l'autre en péril cette côte extrêmement basse. « On doit pouvoir imaginer une dizaine de scénarios, chacun ayant un impact différent à dix, vingt, trente ou quarante ans », résume Johan Chevalier, qui accompagne la commune dans ce dossier.

UN DÉFI FINANCIER COLOSSAL

« Le maître mot, c'est l'incertitude. On ne sait pas ce qui adviendra, alors, pour l'instant, nous anticipons le pire, c'est-à-dire la relocalisation des habitants de Yalimapo », confirme Tiffanie Hariwanari, première adjointe au maire. En 2021, la carte communale a été révisée pour y inclure une nouvelle zone constructible à cette fin. Pour parer à l'urgence, la commune vient d'achever la déviation de la route principale, trop exposée aux grandes marées, et s'est dotée, en d'une barrière mobile antisubmersion. Les élus ont aussi commandé une étude sur la faisabilité d'un rechargement en sable de la plage des Hattes, en cours. Outre le défi financier, colossal pour cette petite commune qui n'a pas, sur son sol, de secteur économique très dynamique, les élus font face à des difficultés d'ordre culturel. « La population a construit un mode de vie autour de la mer, de la plage. Ils ne veulent pas entendre parler de relocalisation », reconnaît la première adjointe.

Surtout, avant la départementalisation de 1946, les Amérindiens du littoral guyanais se sont toujours adaptés aux brusques retraits du trait de côte, sans que cela ne soit perçu comme un problème. Quant à la nouvelle donne posée par le dérèglement climatique, beaucoup, notamment parmi les anciens, n'en ont pas conscience. L'obtention, cet été, d'une aide de la collectivité territoriale de Guyane - 150 000 euros sur trois ans -devrait permettre de financer un poste à temps plein axé, entre autres, sur la sensibilisation de la population.

L'enjeu

En quinze ans, Awala Yalimapo, dans l'ouest de la Guyane, a perdu plusieurs dizaines de mètres de plage. Un phénomène assez ordinaire sur cette côte très mouvante, mais qui plonge la commune dans l'incertitude.

Contact

Tiffanie Hariwanari, première adjointe au maire, [email protected]

AVANTAGE

Les dernières données du BRGM et du CNRS s'accordent pour dire que le village de Yalimapo échappera de justesse à la submersion marine, ce qui laisse du temps à la mairie pour préparer la relocalisation potentielle du village.

INCONVÉNIENT

Les mutations du trait de côte, difficiles à étudier, et la montée des eaux liée au dérèglement climatique ne sont pas perçues comme un problème par la population qui, traditionnellement, s'est toujours adaptée à ce littoral parmi les plus mouvants au monde.

TÉMOIGNAGE

TÉMOIGNAGE

« Il faut préparer la délocalisation dans les têtes, c'est un travail de fourmi »

Le cas d’Awala Yalimapo pose la question des changements de mode de vie. Au départ, nous avions un mode de vie plutôt nomade, qui s’adaptait facilement. La politique de regroupement menée par l’Etat français à partir de 1946 et l’installation d’équipements publics ont changé la donne. Au vu de cette histoire singulière, il est très difficile, pour la grande majorité des habitants, d’entendre qu’il faudra peut-être partir. Ils ont envie que le lieu de vie qu’ils ont choisi pour se sédentariser soit respecté. Nous, en tant qu’aménageurs, nous devons anticiper le scénario le plus pessimiste, donc préparer une potentielle délocalisation à un horizon de dix ou quinze ans. Avant de la préparer sur le terrain, il faut d’abord la préparer dans les têtes. C’est un travail de fourmi, qui se fait famille par famille, et que nous allons intensifier.

La Tribune de l'assurance
L’ESSENTIEL/E-ASSURANCE, dimanche 1 décembre 2024 531 mots, p. 17

DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE

Quand l'IA fait la différence

Emmanuel Mayega

Alors que l'assurance table depuis plus d'une décennie sur le digital et le décloisonnement informatique de son existant, Earnix-InsurTech spécialiste des solutions cloud pour la tarification, la souscription et la personnalisation des offres-dévoile sa troisième étude annuelle sur l'état du marché et l'impact de la technologie dans l'assurance «2024 Industry Trends Report»*.

Selon Nicolas Théve-net, directeur des ventes Europe d’Ear-nix, «sans conteste, beaucoup de porteurs de savent comment capitaliser sur les atouts qu’offre le marché, en vue de rester en phase avec le terrain, et surtout quels choixopérer dans cet environnement mouvant, fortement concurrentiel pour se démarquer. Pour autant, une majorité ne sait pas comment s’y prendre ou tout simplement, comment concrétiser leur vision». Afin de faire le point sur l’état du marché de l’assurance, l’InsurTech a confié à Market Research Group la réalisation d’une étude. Celle-ci confirme la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Réalisée auprès de 431 dirigeants de l’assurance, dont 43 en France, l’enquête met également en exergue les principales tendances et perspectives du secteur et le rôle que la technologie peut jouer dans leur développement. La mouture 2024 comporte de multiples enseignements pour le marché de l’assurance:70 % des répondants prévoient de déployer des modèles d’IA afin de réaliser des prévisions à partir de données en temps réel dans les deux prochaines années. «Si l’IA existe depuis des décennies, la capacité risques à accéder à des données diverses et variées de qualité est plus récente, ce qui nécessite une restructuration de l’existant informatique et ouvre un potentiel d’exploitation aux modèles d’IA», déclare Nicolas Thévenet. «Il apparaît clairement que l’IA reste le centre de gravité de la modernisation de la technologie dans le secteur ces dernières années», détaille-t-il.

ERREURS DE CONFORMITÉ D’autre part, plus de la moitié des personnes interrogées (51 %) déclarent que leur entreprise a dû payer une amende ou procéder à des remboursements en raison d’erreurs de conformité réglementaire commises au cours de l’année précédente. Si le respect de la réglementation apparaît comme indépassable, la qualité de la donnée reste prégnante pour la conformité des opérations. Par ailleurs, 58 % des répondants prennent plus de cinq mois pour mettre en oeuvre une modification des règles de souscription et 21 % plus de sept mois. Une lourdeur due pour partie aux limites informatiques des porteurs de risques qui doivent encore faire évoluer leurs systèmes propriétaires émaillés de mainframes et moderniser leurs opérations. Toutefois, seulement 50 % d’entre eux admettent qu’ils ont pris du retard. Au-delà de ces enseigne-ments, «l’enquête de cette année révèle un recours soutenu à l’IA et un déploiement de solutions étalé sur un délai moyen de cinq à sept mois pour les changements de règles de souscription. Pour autant, l’inflation, le changement climatique, le risque de cybersécuritéetles conditions économiques incertaines continueront à mettre les assureurs à l’épreuve», conclut Nicolas Thévenet. ¦ * le rapport est librement téléchargeable sur earnix.com.

«Il apparaît clairement que l’IA reste le centre de gravité de la modernisation de la technologie dans le secteur ces dernières années.» NICOLAS THÉVENET Earnix

Process Alimentaire
Performance environnementale, dimanche 1 décembre 2024 584 mots, p. 29

Biomasse

Alliance Allice publie une étude sur la disponibilité de la ressource

Christophe Meneust

> Les besoins croissants en biomasse pour décarboner la production de chaleur posent la question de sa disponibilité et de la concurrence pour son utilisation d'ici 2050. Une étude menée par l'alliance Allice apporte réponses aux questions que les industriels se posent. «À l'échelle mondiale, une forte augmentation de la consommation de biomasse à des fins énergétiques est attendue», explique Joseph Bourgine, chargé de missions chez Allice. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) l'estime à 48 % de hausse de la demande entre 2020 et 2050 dans son scénario «Net Zéro». «La hausse de la demande est le fruit, entre autres, du besoin de décarboner la production de chaleur, notamment pour les usages industriels et résidentiels. Elle s'explique aussi par une forte demande pour la production de biocarburants pour l'aviation et le maritime», précise le chargé de mission.

Quel avenir pour la biomasse ? De nombreux projets ont vu le jour ces dernières années:Tereos, Ingredia, Lactalis, Bel ou encore Bonduelle pour ne citer que les derniers, qui confirme la voie prise vers l'utilisation de la biomasse comme une des solutions pour décarboner la chaleur en industrie. Quel arbitrage pour l'utilisation des sols mettre en place ? Comment valoriser la biomasse en préservant la biodiversité et les puits de carbone ou encore comment prioriser les usages (alimentation, agriculture, matériau et chimie, bioénergies, etc.)? Autant de questions pour lesquelles des débuts de réponses sont apportés dans l'étude. Le travail a été mené à partir d'une méta-analyse des études publiques disponibles (Ademe, Solagro..). La plupart des scénarios mettent en évidence un manque de biomasse d'ici 2050. Selon le SGPE (secrétariat général à la planification écologique), l'écart entre l'offre et la demande sera déficitaire de 30 TWh en 2030. Les conséquences seraient une augmentation de la concurrence, une délocalisation de certaines productions, le recours à des importations ou la priorisation d'alternatives à la biomasse. «Ce travail reste perfectible, car de nombreux facteurs d'impact influent de manière non prédictive sur les données. Une actualisation régulière permettra d'affiner l'analyse», précise Léo Pasquier, coordinateur de projets chez Alliance Allice.

Déséquilibre entre disponibilité et demande En effet, le changement climatique, les habitudes de consommation, le marché, le contexte macro-économique et politique ainsi que les pratiques agriculturales sont autant de variables qui peuvent jouer sur la quantité de biomasse mobilisable. De plus, le caractère peu transportable des intrants pourrait créer des disparités significatives selon les régions.

Définir des usages prioritaires «Il est essentiel de prendre en compte les usages prioritaires avant de prévoir l'allocation des ressources», explique Joseph Bourgine. Cette priorisation est préconisée à titre indicative par la stratégie nationale de mobilisation de la biomasse. «Avant toute décision, il est primordial de tenir compte des contextes locaux et des spécificités de chaque type de biomasse», ajoute-t-il. «13 catégories d'intrants ont été proposées pour uniformiser l'analyse. Chacun, selon leurs caractéristiques, avec des destinations et usages prioritaires», complète Léo Pasquier. Une première priorisation théorique des usages de la biomasse privilégie les matériaux et la chimie aux usages énergétiques, et les carburants et le biogaz à la chaleur de combustion. Aux vues des priorisations, il apparaît nécessaire d'évaluer la demande future dans les différents secteurs en tenant compte des alternatives disponibles pour leur décarbonation:quelles alternatives, quels coûts et quelle maturité des solutions?

Ouest-France (site web)
education, lundi 9 décembre 2024 - 16:35 UTC 309 mots

Avec « GaLaDD », l’école Builders de Caen gagne le Grand prix de l’innovation pédagogique

Kevin VERGER.

Builders, école d’ingénieurs de Caen (Calvados), vient de remporter le Grand prix de l’innovation pédagogique 2024. Pour quel projet ? « GaLaADD, un gaming lab et des jeux sérieux » portant notamment sur le climat.

Fin novembre, la Conférence des grandes écoles a décerné le Grand prix de l’innovation pédagogique 2024 à Builders, école d’ingénieurs notamment basée au nord de Caen. C’est le projet baptisé « GaLaADD », porté par la direction de l’innovation pédagogique de l’établissement, qui a été récompensé.

« Il a nécessité deux années de recherche et de développement avant d’être clôturé au printemps 2024. Il a permis à Builders de se doter d’un Gaming Lab, un espace dédié à la ludopédagogie et équipé d’outils de pointe tels qu’une imprimante 3D, une graveuse laser, ainsi que des ressources variées pour soutenir l’apprentissage par le jeu », se félicite l’école d’ingénieurs.

Lire aussi :« On est dans une société qui joue » : un grand colloque sur la ludopédagogie à l’université de Caen

GaLaDD a permis la création concrète de plusieurs jeux pédagogiques portant notamment sur l’environnement. Logique, puisque derrière les lettres de GaLaDD se cache le nom complet de « Game Lab pour l’apprentissage du développement durable » . Parmi les réalisations, donc ? « La formule d’Askiar, un jeu vidéo pour apprendre à réduire l’impact carbone du béton ; Cosmic Cosy Quest, un escape game sur la notion de confort du bâtiment ; 4 rue aux Fromages , un jeu de plateau sur la résilience des villes face au changement climatique », énumèrent les équipes de Builders.

France Inter (site web réf.) - France Inter
5 décembre 2024 537 mots
Au Sahel, l’élevage pastoral sous pression : épisode 4/4 du podcast Géopolitique du bœuf

AUDIO • Géopolitique du bœuf , épisode 4/4 : Au Sahel, l’élevage pastoral sous pression . Une série inédite proposée par France Culture. Écoutez Cultures Monde, et découvrez nos podcasts en ligne Avec... Voir l'article

Free (site web réf.) - Free
4 décembre 2024 717 mots
L'ONU réclame 47 milliards de dollars d'aide humanitaire dans un monde "à feu et à sang"

Publié le 04 déc. 2024 à 07:25, mis à jour le 04 déc. 2024 à 07:32 Genève (AFP) - L'ONU a lancé mercredi un appel humanitaire à hauteur de... Voir l'article

Bourse Direct (site web réf.) - Bourse Direct
4 décembre 2024 921 mots
L'ONU réclame 47 milliards de dollars d'aide humanitaire dans un monde "à feu et à sang"

L'ONU réclame 47 milliards de dollars d'aide humanitaire dans un monde "à feu et à sang" 04/12/2024 07:25 | AFP | 49 ... Voir l'article

Reporterre (site web réf.) - Reporterre
4 décembre 2024 1826 mots
Sécheresse en Guyane : les pratiques traditionnelles au secours de l’agriculture
Reporterre

Reportage - Forêts tropicales Sécheresse en Guyane : les pratiques traditionnelles au secours de l’agriculture Shirley Jean-Charles dans sa ferme à Macouria, sur le littoral guyanais. - © Enzo Dubesset / Reporterre ... Voir l'article

Yahoo! Finance France (site web réf.) - Yahoo! Finance (FR)
6 décembre 2024 547 mots
Ethara : LES PRATIQUES DE DURABILITÉ DU CIRCUIT YAS MARINA SE POURSUIVENT SUR LE SITE ABU DHABI GRAND PRIX 2024
PR Newswire

Ethara : LES PRATIQUES DE DURABILITÉ DU CIRCUIT YAS MARINA SE POURSUIVENT SUR LE SITE ABU DHABI GRAND PRIX 2024 PR Newswire ven. 6 déc. 2024, 10:26 AM ABU DHABI,UAE... Voir l'article

Challenges
jeudi 5 décembre 2024 620 mots, p. 58

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Courants alternatifs sur la facture d'électricité

Entreprise

P ourquoi faudrait-il taxer davantage l'électricité ? Il est 15 heures au Sommet de l'économie et la question qui divise la classe politique et menace l'existence du gouvernement Barnier est posée à Agnès Pannier-Runacher. Avec un sens consommé de la mise en scène, la ministre de la Transition écologique regarde son smartphone et lit le message en direct : « J'ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité. » Signé Michel Barnier, Premier ministre, dans un entretien au Figaro. Au côté de la ministre, le PDG d'EDF Luc Ré- mont se félicite de cette décision. Logique, l'augmentation des taxes brouillait le message sur la transition énergétique et risquait de pousser les usagers à arbitrer en faveur d'une énergie fossile. Maintenant que cette hypothèque est levée, les Français vont pouvoir consommer davantage d'électricité. Encore faut-il qu'elle soit proposée à un prix raisonnable.

guerre économique en mettant en place, technologie par technologie, des filières très puissantes. » La transition écologique doit aussi être collective et apporter de vraies solutions, ajoute la directrice géné- rale de Veolia Estelle Brachlianoff. « On me dit souvent “il y a la guerre aux portes de l'Europe, alors vos histoires de planète, ça attendra avec des dispositifs d'aide sur la rénovation thermique et les mobilités douces. » Il faudra aussi que cette transition se matérialise par des créations d'emplois. « La Chine l'a bien compris, poursuit la ministre. Elle a fait de la transition énergétique un enjeu de Pour autant, il n'y a pas de débat sur la question de la transition énergé- tique. « Le coût de l'inaction climatique est cent fois supérieur au coût de l'action climatique, estime Agnès Pannier-Runacher. En France, il faudrait investir environ 65 milliards d'euros par an. Ce qui nécessitera d'aider les ménages des classes populaires et moyennes demain”. Je vois un deuxième écueil, c'est la recherche de la perfection.

Que faire, par exemple, des batteries usées ? Cette recherche de la perfection est parfois un frein à l'action. » On l'a vu dans la voiture électrique. Les fabricants de batteries ont investi dans des solutions premium mais trop chères. Résultat, le marché peine à décoller. « Il faut inventer l'écologie des classes moyennes, estime Estelle Brachlianoff. Avec des solutions abordables et locales. » La patronne de Veolia pense bien sûr aux technologies de l'eau (récupération des eaux usées, dessalement de l'eau de mer) que développe sa société. Et aussi au traitement des batteries en fin de vie via l'hydrométallurgie. Une technologie compliquée. « C'est comme tenter à partir d'une omelette de séparer le blanc du jaune. » Plafonner les dividendes Directrice générale de l'ONG Oxfam, Cécile Duflot serait presque d'accord avec Estelle Brachlianoff, si ce n'est que la transition a un impact plus important sur les catégories populaires : « Ce sont elles qui paient le plus de taxe carbone en proportion de leurs revenus. Aujourd'hui, le débat sur les consé- quences du changement climatique se déplace d'une question de solidarité vers une question de justice. » La solution ? « Selon une étude Oxfam de 2017, si on avait plafonné à 30 % des bénéfices la distribution des dividendes des entreprises, les 70 % restants auraient couvert 98 % des besoins de financement de la transition énergétique de ces mêmes entreprises. » A la tribune, cette proposition radicale de limiter les dividendes provoque des sourires gênés. En bon polytechnicien, Luc Rémont fonde, lui, de grands espoirs sur les avancées technologiques. « La décarbonation compétitive est stratégique pour conserver nos emplois. On gagne 30 % d'efficacité quand on s'attaque au cycle énergétique d'une industrie. » Grâce au nucléaire, à l'hydraulique et aux renouvelables, la France a déjà décarboné un tiers de son énergie. « Arrêtons de jouer à nous faire peur ! » lance le PDG d'EDF. •

Débat « Une transition trop chère payée ? ». Avec Cécile Duflot (Oxfam) et Luc Rémont (EDF).

Sud Ouest (site web)
Accueil Charente-Maritime Île de Ré, lundi 9 décembre 2024 849 mots

Comment l'huître plate native peut redevenir un frein à l'érosion des côtes de l'île de Ré

Par Alain Babaud

Restaurer les récifs d'huîtres autrefois abondantes apparaît comme une possible solution fondée sur la nature pour protéger le littoral de la houle. Une expérimentation va démarrer aux Portes-en-Ré (17)

SFN, pour solutions fondées sur la nature. Un sigle associé à la nécessaire adaptation des sociétés humaines aux conséquences du changement climatique, particulièrement depuis les Accords de Paris de 2015, qui prend une forme inattendue en Charente-Maritime. Celle arrondie, à l'instar de la coquille Saint-Jacques ou du pétoncle, de l'huître plate.

Le 7 novembre dernier, le ministère de la Transition écologique a fait l'annonce des lauréats de l'appel à projet « Des solutions fondées sur la nature pour adapter les territoires côtiers à l'érosion ». Le projet venu de l'île de Ré de restauration de récifs d'huîtres plates, dans le but de mieux protéger le littoral en freinant la houle, était dans la liste.

Une sélection aux allures de véritable défi pour la Communauté de communes de l'île de Ré que préside Lionel Quillet, le bureau d'études Egis (ex-Casagec), l'entreprise en génie écologique Seaboost et le Centre pour l'aquaculture, la pêche et l'environnement en Nouvelle-Aquitaine. Il suffit d'arpenter l'estran de la plage du Gros-Jonc, aux Portes-en-Ré, à marée basse, pour en prendre la mesure.

Huître de sous-estran

Pas une huître plate sur les rochers couverts d'huîtres creuses, ni sur le sable humide. « C'est une huître qu'on ne trouve plus que sous-estran », explique Martin Perrot, de Seaboost. Traduction : le bivalve s'est éloigné de la côte et n'apparaît pratiquement plus à l'air libre, sauf à la faveur de grandes marées. Ou lorsqu'il préfère se laisser porter par les flots plutôt que de se fixer. Les pêcheurs remontent encore quelques spécimens du fond, de temps en temps.

Le signe discret que l'ostrea edulis, native des côtes européennes et abondante au XIXe siècle, n'a pas totalement disparu. « Des ostréiculteurs en trouvent encore fixées sur les tables de leurs bas de parcs », assure Cynthia Carpentier, chargée de mission au Capena, au Château-d'Oléron.

L'huître plate native des pertuis charentais a une forme beaucoup plus arrondie que l'huître creuse de souche japonaise élevée par les ostréiculteurs. Pascal Couillaud

L'épizootie de 1920 a durement frappé l'espèce, amenant l'ostréiculture à se tourner vers l'huître creuse portugaise, puis une huître plus résistante de souche japonaise. Dans les années 1970, l'arrivée de deux parasites termine de dévaster les huîtrières de plates. Seuls subsistent, depuis, dans les pertuis charentais, quelques points de résistance que l'expérimentation qui va démarrer début 2025 doit mieux explorer et quantifier.

« Un essai, un pari »

Une expérimentation favorable à la biodiversité marine, puisque bénéfique à tout un écosystème d'algues, poissons et petits crustacés. Mais différente de celles en cours en rade de Brest et dans la baie de Quiberon. « L'objectif, souligne Jérémy Dugor, ingénieur en aménagement du littoral et protection des côtes chez Egis, c'est bien de développer des récifs pour atténuer la houle et la force des courants ».

Concrètement, plage du Gros-Jonc aux Portes-en-Ré, l'équipe va capter les larves venues du pertuis breton et tenter de les fixer sur un support. Amalgames de coquilles ? Galets ? Structures métalliques ? C'est à déterminer. En cherchant, ensuite, à « guider le développement » de l'huîtrière naissante en fonction de l'impact attendu sur la houle. Il faudra deux ans pour vérifier qu'il s'agit bien d'une solution (à l'érosion côtière) fondée sur la nature efficace et duplicable ailleurs en France.

« Il faut le prendre comme un essai, un pari », indique Lionel Quillet qui relève le haut niveau d'engagement de l'île de Ré, depuis treize ans, dans la défense contre la mer. Tant à travers son Plan d'actions de prévention des inondations qui a permis d'investir 65 millions d'euros, à ce jour, dans des protections telles que des digues, qu'à travers le financement des travaux de soutien au cordon dunaire réalisés par l'Office national des forêts.

L'estran demeure un lieu « cadenassé » sur le plan réglementaire, mais l'État semble vouloir que ça évolue

L'estran demeure un lieu « cadenassé » sur le plan réglementaire, relève le président de la CDC de l'île de Ré, mais en matière de maintien du trait de côte, « on sent que l'État veut que ça évolue. À la préfecture, on nous dit de proposer des initiatives et qu'on nous suivra. » Politiquement, l'érosion est de la compétence des communes ou intercommunalités et jusqu'à présent, les financements d'État faisaient défaut, y compris via le fonds Barnier.

L'île de Ré dispose, elle, d'une manne qui fait bien des jaloux parmi les territoires littoraux : l'écotaxe qu'elle perçoit sur chaque véhicule qui franchit le péage du pont la reliant au continent. Soit 4 à 4,5 millions d'euros par an, fléchés obligatoirement vers des projets environnementaux comme les pistes cyclables, le maintien des dunes ou, désormais, la restauration des récifs d'huîtres plates. La collectivité contribue ainsi à 15 % du financement d'une opération à 376 150 euros portée à 80 % par l'État et 5 % par le bureau d'études Egis. Une expérimentation qui place un peu plus encore l'île charentaise-maritime, dont 80 % de la surface est gelée à l'urbanisation, à la pointe de la conservation de l'environnement.

Cet article est paru dans Sud Ouest (site web)

RSEDataNews (site web réf.) - RSEDATANEWS
4 décembre 2024 339 mots
Le Shift Project dévoile ses pistes pour décarboner le secteur agricole
rsedatanews.net

En première ligne des conséquences du changement climatique, l’agriculture française peut se décarboner à condition d’adopter des politiques publiques claires et d’assurer un soutien financier aux exploitants, estime... Voir l'article

Énerzine (site web réf.) - Enerzine
5 décembre 2024 783 mots
En 10 picosecondes, le laser transforme l’aluminium en plasma : une première mondiale
https://www.facebook.com/enerzineMag

Production à grande échelle de cellules solaires organiques à haut rendement et à impact environnemental minimal. Cela est désormais possible grâce à un nouveau principe de conception mis au point à... Voir l'article

Le Journal du Grand Paris (site web)
lundi 9 décembre 2024 2328 mots

2e Assises du Grand Paris (1/6) - En route vers la neutralité carbone

La Rédaction

Les 2e Assises du Grand Paris, organisées en partenariat avec la métropole du Grand Paris et de nombreux opérateurs partenaires, se sont déroulées le 28 novembre au Comet Bourse. Elles ont été l'occasion de célébrer l'anniversaire du Journal du Grand Paris, qui fête ses 10 ans en 2024. La journée s'est articulée autour des trajectoires de la décarbonation régionale, avec la neutralité carbone en 2050 en ligne de mire. Focus dans cette première partie sur la construction hors site, la rénovation énergétique et l'immobilier.

Entre réduction des nuisances, gain de temps, et diminution de l'empreinte carbone comme des coûts de production, les avantages du recours à la construction hors site sont nombreux et poussent de plus en plus d'opérateurs à militer en sa faveur. Pour la mobiliser davantage, les intervenants de la première table-ronde des Assises du Grand Paris ont fait valoir l'intérêt d'intégrer cette solution au sein des consultations publiques, en amont des projets. « Cette initiative permettrait de montrer l'intérêt des acteurs publics pour ce mode constructif », a défendu Eva Madec, chargée de mission chez Immobilière 3F. Un soutien réclamé par les professionnels afin d'avoir une meilleure visibilité sur le marché et de s'engager pleinement dans cette voie.

De g. à dr. : Céline Beaujolin (Filière hors site), David Rozenberg (GA smart building), Eva Madec (I3F), Claire Bach (Enia architectes) et Annabelle Ledoux (modératrice). © Anh de France

« En 2023, le groupe 3F et des aménageurs publics comme la Société des grands projets ou Grand paris aménagement ont signé une charte qui vise à atteindre 50 % de leurs opérations en maîtrise d'ouvrage directe intégrant des solutions hors site d'ici à 2031, a par ailleurs rappelé Eva Madec. Cette charte a permis d'impulser une dynamique et a contribué à l'augmentation de propositions incluant des solutions hors site dans les concours et dans les appels d'offres. Aujourd'hui, 50 % des ordres de service travaux intègrent des composants hors site, notamment les façades en ossature bois. »

Selon les participants, intégrer le hors site dans les consultations permettrait en outre de poser une base commune à tous les acteurs impliqués, de stimuler l'intelligence collective, voire d'accélérer le développement constructif des opérations.

Maîtrise, adaptabilité et externalités positives

Le levier principal d'action identifié, les membres du groupe de travail sur le hors-site ont réaffirmé les nombreuses vertus du recours à la construction hors site, parfois sous-estimées : « Gagner entre 30 et 50 % de délais de chantier, cela dit des choses sur le bilan de l'opération, a estimé Céline Beaujolin. En termes de flux financiers, pour un promoteur, il y a une grosse différence ! » Autre point avancé par la déléguée générale de l'association Filière hors site : la tranquillité. Un avantage qui n'est pas des moindres dans le secteur de la construction. « Il n'y a pas de réserves avec le hors-site, pas de dérapage. Tout est anticipé. » Sur le long terme, la grande majorité des projets, aux qualités environnementales certaines, seraient naturellement compatibles avec la RE2025 voire la RE2028. « Le hors site offre le moyen de refaire la ville sur elle-même en permettant réversibilité et adaptabilité. Le hors-site propose des solutions qui peuvent répondre à des enjeux d'évolution d'usage », a poursuivi Céline Beaujolin.

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Alors que le pays fait face au défi vertigineux de la réindustrialisation, David Rozenberg l'a assuré : avec son process « usine », la construction hors site a un rôle à jouer. « Le secteur immobilier est le seul qui n'a pas fait sa révolution industrielle », a par ailleurs observé le directeur du développement territorial et institutionnel de GA Smart building.

Pour arriver à autant d'externalités positives, Claire Bach, responsable de la recherche d'Enia architectes, a souligné l'importance de la transparence entre les acteurs pour garantir une qualité de projets, leur intégration urbaine, mais surtout « une ville désirable dont on sera encore fiers dans 50 ans. »

La rénovation énergétique, chantier du siècle

La rénovation énergétique des bâtiments figurait également au programme de la matinée. Alors que le rythme annuel des rénovations thermiques sur le territoire national s'élève à 50 000 par an, il devrait être multiplié par 20 pour respecter les engagements climatiques de la France d'ici 2050. Mise en exergue par Rémi Doucet, architecte et conseiller ordinal de l'Ordre des architectes d'Ile-de-France (Croaif), cette estimation laisse présager de l'ampleur du défi qui se dresse devant le parc immobilier. En dépit des chiffres encourageants présentés par Benjamin Rougeyroles, responsable études et SI à l'Agence parisienne du climat, et selon lesquels 14 000 des 45 000 copropriétés parisiennes seraient inscrites sur la plateforme Coach Copro, porter un projet de rénovation n'a rien d'une sinécure. « Le temps de l'immeuble est très long, a reconnu Olivier Safar, président de l'Unis Ile-de-France. La décision de réaliser ou non des travaux prend deux à trois ans, et les travaux deux ou trois de plus. »

De g. à dr. : Olivier Princivalle (Fnaim Grand Paris), Olivier Safar (Unis Ile-de-France) et Rémi Doucet (Croaif). © Anh de France

Pour autant, la région Capitale s'avère moteur en matière de rénovation énergétique. Une dynamique impulsée grâce à un écosystème rodé avec, en tête, les agences locales de l'énergie et les assistants à maîtrise d'ouvrage. « Tous les acteurs s'articulent autour d'un projet commun », a analysé Alexandre Goncalves, directeur études et développement de Reezome. "Les copropriétés font face aux mêmes difficultés : des process longs, des aides financières instables, des contraintes techniques et architecturales... Finalement, elles présentent aussi des similitudes dans les solutions mises en oeuvre pour mener à bien leurs projets : un bon accompagnement, des conseils techniques avisés, ainsi qu'une incitation financière aux travaux et aux études. »

Maintenir les aides financières et techniques

Pour Olivier Safar, l'accompagnement est absolument nécessaire afin, notamment, de faire entendre aux copropriétés l'enjeu de la rénovation. « Ce n'est pas une dépense, mais un investissement qui évite qu'un immeuble ne se dévalorise. Sur certains logements rénovés énergétiquement, on constate une différence de prix au m2 qui atteint les 700 euros par rapport à des appartements non rénovés ! Sans parler de l'économie de charges réelles. »

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Le frein financier demeure néanmoins le premier pour les copropriétaires, bien que son importance diminue à mesure que la réglementation s'impose. « Il faut impliquer tout le monde, pas uniquement les bailleurs contraints à une interdiction de louer leur passoire thermique, mais aussi les propriétaires occupants, a estimé Olivier Princivalle, président de la Fnaim Grand Paris. C'est cette stratégie globale qu'il convient d'appliquer. »

Pour que celle-ci soit pleinement efficiente, encore faut-il que les pouvoirs publics maintiennent l'investissement. « La reconduite de MaPrimeRénov', annoncée par la ministre du Logement, constitue un très bon signal, s'est félicité Rémi Doucet. Cela aide les acteurs à rester mobilisés et à éviter les stop and go qui sont une catastrophe pour la filière. »

En vue de faire monter la rénovation énergétique en puissance, les acteurs misent sur la stabilité des aides financières et techniques mais également des ambitions politiques. « Il faut une loi de programmation sur 10 ans, a conclu Olivier Safar. Globalement, on se rend compte que c'est le temps habituel entre la réflexion et la réception. »

Immobilier : des pistes pour s'adapter aux nouveaux paradigmes

Réduction de l'impact carbone du bâti, adaptation du logement, sobriété foncière, zéro artificialisation nette des sols (ZAN)... tels sont les sujets sur lesquels le groupe de travail immobilier réuni dans le cadre de la 2e édition des Assises du grand Paris ont planché en 2024 pour tenter « de faire bouger les choses et revoir notre façon de faire de l'immobilier en Ile-de-France », a rappelé Michèle Raunet, notaire associée chez Cheuvreux. Car aux difficultés que rencontre le secteur, la région Capitale présente quelques problématiques spécifiques dont l'émiettement des finances publiques et des compétences, notamment dans le domaine de l'aménagement, auxquelles il convient d'ajouter « la complexité à mener des projets sur l'existant », a pointé Michèle Raunet. « La transformation du déjà-là est plus compliquée, parce qu'il faut non seulement traiter un bâti mais aussi les gens qui l'occupent et/ou le détiennent ».

De g. à dr. : Fabienne Proux (Le journal du Grand Paris), François Malburet (Croaif), Anthony Hua (Ademe), Michèle Raunet (Cheuvreux notaires), Céline Tignol (RATP), Anne-Katrin Le Doeuff (Aorif) et Guillaume Terraillot (Epfif). © Anh de France

Dans ce contexte, les membres du groupe ont réfléchi aux leviers opérationnels, économiques, juridiques et politiques qu'il était possible d'activer pour concilier production de logements, densification et durabilité. « Beaucoup d'outils existants permettent de faire », a indiqué Michèle Raunet, dont les dérogations au PLU (plan local d'urbanisme) prévues par la loi Elan pour déroger aux règles de gabarit ou d'imposition en matière de logement social, ou encore la possibilité d'expérimenter sur certains territoires des règles également dérogatoires au PLU.

Retrouver une maîtrise foncière à un prix raisonnable

Alors que dégager des équilibres économiques en recyclage urbain, en particulier dans le contexte actuel, est « un enjeu très fort », « le point principal consiste à retrouver une maîtrise foncière à un prix raisonnable », a pour sa part expliqué Guillaume Terraillot, directeur général adjoint de l'Epfif (Établissement public foncier d'Île-de-France). Ce qui nécessite d'anticiper, notamment dans les documents d'urbanisme, les développements futurs et d'utiliser là encore des outils déjà existants tels que la préemption en révision des prix (la valorisation du foncier est fondée sur l'économie future du projet plutôt que sur les références de transactions passées). Mais au-delà des outils à la main du public, « cette maîtrise foncière devra davantage travailler avec les propriétaires privés existants », a ajouté Guillaume Terraillot, « ce nouveau paradigme » requerrant de fonctionner dans une logique de partenariat public privé.

Guillaume Terraillot. © Anh de France

« La charge foncière verte repose sur l'idée que l'opération qui ne peut pas produire suffisamment d'espaces végétalisés à l'échelle du périmètre du projet devra intégrer une charge foncière supplémentaire qui viendra financer le besoin foncier généré par ce manque d'espaces verts en contribuant à la réalisation d'un projet de renaturation réalisé à proximité. Le premier défi à relever est d'ordre juridique : les futurs espaces verts issus de la charge foncière verte peuvent être accessibles au public, ce qui fait peser un risque de requalification en équipements publics dont le financement strictement encadré par la loi, repose sur les taxes d'urbanisme. Le deuxième défi est celui de la soutenabilité économique du dispositif. Les simulations conduites sur des cas types de recyclage urbain dans la zone dense de l'agglomération parisienne révèment des niveaux de charge foncière verte entre 20 % et 50 % de la charge foncière classique, ce qui est logique au regard du prix élevé des fonciers sur les secteurs concernés. Mais c'est probablement difficilement acceptable dans la conjoncture actuelle ».

Guillaume Terraillot, directeur général adjoint de l'EPF Ile-de-France.

Une pratique déjà engagée à la RATP pour trouver des solutions face aux tensions sur les équations économiques des projets de régénération du foncier. « Les programmes immobiliers que nous menons se trouvent sur nos sites existants, un centre bus ou un atelier de maintenance par exemple situés dans Paris ou en première couronne, sur lesquels on superpose du logement notamment social », a témoigné Céline Tignol. « Là où on faisait classiquement de la démolition-reconstruction, on va de plus en plus faire de la réhabilitation tout en désimperméabilisant pour créer des espaces verts, reste à savoir comment les valoriser, a constaté la directrice de l'immobilier du groupe RATP. « Nous cherchons tous ces modèles économiques que sous-tendent ces évolutions ».

Céligne Tignol, directrice de l'immobilier du groupe RATP. © Anh de France

Trouver ensemble des solutions

Tout en mettant en avant « le très bel exemple de RATP habitat », Anne-Katrin Le Doeuff, directrice générale de l'Aorif (Union sociale pour l'habitat d'Ile-de-France) a aussi constaté que « le tiers de la production HLM se fait sur du foncier déjà détenu par les bailleurs sociaux franciliens ». Mais face à la demande qui a progressé de 30 % en cinq ans, ils doivent gérer deux urgences : climatique et sociale. « Pour entretenir cette dynamique et pour l'amplifier, a ajouté Anne-Katrin Le Doeuff, on a besoin des pouvoirs publics car en Ile-de-France, la production coûte de plus en plus chère alors que les aides publiques ont baissé ». L'Aorif préconise également d'informer beaucoup plus en amont les bailleurs sociaux de la libération d'un foncier pouvant faire l'objet d'une préemption afin qu'ils soient « le plus réactifs » possible.

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Les problématiques du foncier et de la réhabilitation restent pour les architectes, des difficultés face auxquelles ils peinent à trouver des issues. Alors que la réhabilitation commence seulement à être abordée dans les écoles, « on demande à notre profession de réenchanter et de réinventer mais avec des outils qui ne nous le permettent pas », a réagi François Malburet, conseiller ordinal à l'Ordre des architectes d'Ile-de-France qui interpelle toute la filière pour trouver ensemble des solutions.

Elena Jeudy-Ballini & Fabienne Proux

Systématiser l'urbanisme favorable à la santé

L'urbanisme favorable à la santé est une approche des projets d'aménagement et d'urbanisme qui prennent en compte la santé et l'environnement. Cela se matérialise par des projets qui essaient de minimiser les expositions aux facteurs de risque (mauvaise qualité de l'air, nuisances sonores, isolement social) et qui maximisent les expositions à des facteurs de protection (accès aux soins, activité physique, espaces verts). « A l'Ademe, nous essayons de pousser ces projets d'urbanisme favorables à la santé auprès des acteurs privés et publics car c'est un facteur d'atténuation et d'adaptation au changement climatique, et cela améliore le cadre de vie et le bien-être », a expliqué Anthony Hua, ingénieur territorial à la direction régionale Ile-de-France de l'Ademe. F.P.

Cet article est paru dans Le Journal du Grand Paris (site web)

La Voix du Nord (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 19:01:01 528 mots

Evaluation des aménagements urbains : plus de vert, de vélo, moins de bruit, de pollution… et de nombreuses vies sauvées

Marie-Catherine Nicodème

Pour la première fois, Santé publique France a quantifié les bénéfices lorsqu'on agit sur les environnements urbains afin de réduire la pollution, le bruit, développer les mobilités actives et la végétation. Etude menée dans trois métropoles dont celle de Lille. Explications.

Par Marie-Catherine Nicodème

Santé publique France avait déjà évalué l'impact sur la santé de la pollution de l'air (évaluant d'ailleurs à 40 000 le nombre de décès par an de l'exposition chronique aux particules fines).

1. Une première ?

Et, pour la première fois, l'organisme a élargi son évaluation à d'autres critères environnementaux de la santé dépendant de l'aménagement urbain : les espaces verts, la mobilité active, le bruit des transports, et la chaleur.

L'objectif ? « Cette étude sur trois ans illustre que, quand on agit sur les espaces urbains, on identifie clairement les bénéfices sur la santé », annonce Mélina Le Barbier, directrice adjointe à Santé publique France.

Trois métropoles françaises dont la MEL (1) ont participé : « Grâce à leur collaboration, on a eu accès à énormément de données locales… Cela n'aurait été possible sans leur engagement, ni leur implication », précise Mathilde Pascal, chargée de projet scientifique.

2. Quels résultats ?

En végétalisant davantage les villes, la mortalité pourrait, selon Santé publique France, être réduite de 3 à 7 % selon la métropole (80 à 300 décès de moins). Concernant les mobilités actives, ils estiment, par exemple, que si chaque Lillois (de 30 ans et plus) marchait 10 minutes supplémentaires, 48 décès seraient évités chaque année. Et 10 minutes de vélo en plus (pour les non-sportifs) éviteraient 81 décès par an.

De même, si la valeur recommandée pour les particules fines par l'Organisation mondiale de la santé (5 μg/m3) était respectée, la mortalité diminuerait de 7 à 12 % (soit 300 à 1 000 décès par an) selon la métropole. « Toute la population des métropoles est exposée à des concentrations supérieures. Si on réussissait à réduire les concentrations de No2 chez l'enfant aux valeurs de l'OMS, et c'est nouveau, on éviterait 8 à 12 % de nouveaux cas d'asthme, soit entre 200 et 500 enfants concernés. »

Quant à l'exposition au bruit (transport routier et ferroviaire) , « si on respectait là encore les valeurs recommandées par l'OMS, on pourrait dans chaque métropole améliorer le sommeil de plusieurs milliers de personnes par an, et éviter 20 à 90 hospitalisations. »

3. Et maintenant ?

« On montre qu'agir sur ces déterminants, c'est agir sur la santé ! », martèle Mathilde Pascal. La directrice adjointe, Mélina Le Barbier, espère que « ces résultats soient utiles à la décision publique pour améliorer les environnements urbains, guider les politiques publiques, et sensibiliser les acteurs des collectivités. C'est à cet échelon-là qu'il y a des leviers face, aussi, aux enjeux du changement climatique ».

Santé publique France va consolider ces outils, travailler avec les collectivités pour les démocratiser afin de « généraliser cette approche à d'autres territoires. Des guides seront mis en place pour que d'autres métropoles s'emparent de cette méthodologie. »

(1). Montpellier Méditerranée métropole et Métropole Rouen Normandie.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

Ouest-France (site web)
outre-mer, mardi 3 décembre 2024 - 15:23 UTC 714 mots
Aussi paru dans
3 décembre 2024 - Maville (site web réf.)

L’Outre-mer, un terrain propice à l’innovation : on vous explique pourquoi

Anne-Laure LABENNE.

Des Antilles-Guyane à la Nouvelle-Calédonie, en passant par Mayotte, La Réunion et la Polynésie, les entrepreneurs d’Outre-mer sont de véritables locomotives. Leur innovation, synonyme de problématique réelle sur leur territoire, peut s’avérer bien plus qu’une solution locale.

L’Outre-mer serait-il devenu un territoire majeur dans le monde de l’innovation et dans lequel gravite un riche terreau d’entrepreneurs ? À n’en pas douter selon Daniel Hierso, président d’Outre-mer Network, le réseau qui propulse, depuis quinze ans, les start-up ultramarines sur le devant de la scène. « L’innovation dans les territoires insulaires a toujours été là, ne serait-ce que pour l’adaptation au changement climatique ou pour faire face aux problèmes d’autonomie, quand on est éloigné de tout », rappelle-t-il comme une évidence. « Aujourd’hui, en langage d’investissements, tout le monde ne parle que des « must have » : souveraineté alimentaire, santé, biodiversité, recyclage… Ce sont, ni plus ni moins, les habitudes naturelles de l’Outre-mer. Et les entrepreneurs ultramarins l’ont bien compris en dégageant de plus en plus de solutions face à ces problèmes fondamentaux. »

En finir avec l’importation

Partout sur le globe, dans cette France d’Outre-mer qui innove, les contraintes locales forcent donc à l’adaptation. Et la solution de débrouille peut alors vite se transformer en un projet à impact. C’est ce que s’efforce de faire Nicolas Guillemot, l’un des trois cofondateurs de Neofly, une start-up calédonienne. Son leitmotiv : lutter contre toute dépendance aux importations et régler le problème d’autosuffisance alimentaire. « Nous produisons des nutriments innovants, pour les filières agri, agro et aquacoles, à base d’insectes. Nous sommes partis du constat suivant : même lorsque nous avons des productions locales, telles que les crevettes en Nouvelle-Calédonie , les aliments qui les nourrissent sont importés. Ce sont, par exemple, des farines de poissons sauvages, pêchés en Amérique latine. C’est une aberration totale. Ce que nous proposons, c’est de relocaliser cette production de première nécessité », détaille l’ex-ingénieur en environnement, lauréat du prix « Agri-food tech » lors de la 9e édition du concours Innovation Outre-mer  dont la finale s’est tenue dans le temple des start-ups à Station F, à Paris.

Ressource locale

Depuis trois ans, la petite équipe, qui emploie désormais trois salariés, a mis sur les rails un procédé qui n’attend plus qu’à être industrialisé et répliqué dans tous les territoires insulaires. Car la grande force de Neofly, c’est de s’appuyer sur la ressource locale. Autrement dit, produire — avec — et grâce aux déchets agro-industriels sous-valorisés. « Concrètement, on donne des déchets, comme du maïs ou des pommes de terre, à des larves d’insectes, qui deviennent un concentré de nutriments et qu’on transforme, au bout de quinze jours, soit en huile, soit en engrais », explique Nicolas Guillemot.

Un circuit court de production qui, une fois celle-ci lancée à grande échelle, réduira directement l’empreinte carbone de ce que le consommateur retrouvera dans son assiette. Ce prix, décroché à Station F, à Paris, est signe de reconnaissance et de légitimité. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, que l’éloignement avec la métropole n’est pas un frein à l’innovation spontanée.

« Faire venir du capital »

D’un océan à un autre, l’engagement des entrepreneurs pour leurs territoires reste le même. À Mayotte , une petite équipe a eu l’idée de venir à bout des décharges sauvages en transformant les déchets plastiques en matériaux de construction. Habit’Âme, start-up primée dans la catégorie « Cleantech-recycling », ajoute même une dimension sociale à son projet en insérant les jeunes éloignés de l’emploi. Si aujourd’hui toute la production est 100 % mahoraise (fabrication de plans de travail, parois de douche, tabourets…), Hannah Dominique, qui était à l’origine du projet depuis 2016, souhaite entrer dans une deuxième phase de développement : produire localement ses propres machines, jusqu’ici importées. « Ce prix, c’est un coup de pouce pour faire venir des sociétaires, et du capital, afin de mener à bien nos projets d’investissements », déclare-t-elle, trophée en main. Un défi supplémentaire pour les start-up ultramarines, encore « confrontées à un désintérêt des investisseurs », regrette Daniel Hierso.

La Voix du Nord (site web)
dimanche 8 décembre 2024 - 08:06:59 371 mots

Un autre modèle agricole est possible, le Symcéa en a vanté les atouts et les techniques

Romain Douchin

Pour la journée mondiale des sols, ce jeudi 5 décembre, le Syndicat mixte Canche et Authie (Symcéa) a organisé un séminaire sur l'agroécologie à Enquin-sur-Baillons. Le monde agricole, des techniciens et des élèves de BTS de la Maison familiale rurale (MFR) de Rollancourt étaient présents.

Par Romain Douchin

L'agroécologie, c'est quoi ? C'est un autre modèle agricole qui combine exploitation raisonnée des ressources naturelles, conditions de vie des agriculteurs et production agricole compétitive. Pour Florine Ducellier, ingénieure, et animatrice agroécologie au Symcéa, « cela se traduit concrètement par une utilisation restreinte d'engrais et de pesticides pour réduire l'impact sur l'environnement ». Pour les spécialistes, à l'heure du changement climatique, cette transition n'est plus une option mais une nécessité

La pâturage tournant dynamique. Une association d'éleveurs, Elvéa , est venue partager son expérience du sujet. « On divise une parcelle en différents petits enclos, et chaque jour on change les bêtes de place , explique Florine Ducellier. Cela permet une meilleure pousse de l'herbe. » Et comme le fait remarquer un agriculteur, « c'est moins d'azote dans le sol ».

L'agriculture de conservation des sols. On ne travaille plus du tout le sol, ni labour, ni hersage. « On favorise des couverts végétaux qui sont obligatoires , explique l'ingénieur agro. Ça peut être des pois, de la moutarde, du tournesol, des féverolles, etc. » Un sol qui n'est plus retourné préserve les micro-organismes et garantit une meilleure infiltration de l'eau.

Replanter des haies Le Centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) des Vallées de l'Authie et de la Canche, basé à Auxi-le-Château, est venu présenter le dispositif d'aide à la plantation de haies entre deux parcelles. « Les agriculteurs et propriétaires ont droit jusqu'à 80 % d'aides », précise l'intervenante du Symcéa. Ils peuvent se rapprocher du CPIE pour monter un dossier.

Un semoir semis direct. La Coopérative d'utilisation de matériel agricole (CUMA) de Preures a présenté au cours de l'après-midi un semoir particulier. « Il permet de semer sur le couvert végétal, sans labourer », présente Florine Ducellier. Une innovation technique qui a retenu l'attention des participants.

Cet article est paru dans La Voix du Nord (site web)

Journal La Nation (Djibouti) (site web réf.) - La Nation (DJ)
25 novembre 2024 970 mots
« Le PEJACC est conçu pour booster la productivité et la valeur ajoutée dans le secteur primaire » Ibrahim Elmi Mohamed, Secrétaire général du MAEP-RH

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L'Hebdo Mékinac/des Chenaux (Shawinigan, QC) (site web) - Lhebdo Mekinac Des Chenaux
mercredi 20 novembre 2024 - 04:10:41 -0000 1454 mots
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19 novembre 2024 - Le Soleil (Québec, QC) (site web) Le Droit (Ottawa, ON) (site web) Le Quotidien (Saguenay, QC) (site web) La Tribune (Sherbrooke, QC) (site web) Le Soleil (Québec, QC) (tablette) Le Droit (Ottawa, ON) (tablette) Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (tablette) La Tribune (Sherbrooke, QC) (tablette) La Voix de l'Est (Granby, QC) (tablette) La Voix de l'Est (Granby, QC) (site web)

Justin Trudeau trouve la déclaration du G20 sur l’Ukraine trop timide

Dylan Robertson, La Presse Canadienne

RIO DE JANEIRO - Justin Trudeau a quitté mardi le sommet du G20 au Brésil en déclarant que le Canada et d’autres économies avancées souhaitaient voir dans la déclaration finale une dénonciation plus forte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cette invasion russe était un thème clé pour le premier ministre alors qu’il rencontrait de nombreux dirigeants mondiaux avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, en janvier prochain.

La Russie est membre du G20, mais le président Vladimir Poutine n’a pas assisté à un sommet des dirigeants depuis qu’il a lancé une invasion à grande échelle en Ukraine en février 2022. Cette année-là, la déclaration finale des dirigeants du G20 avait condamné les actions du Kremlin et exigé que les troupes russes se retirent de l’Ukraine.

Un an plus tard, le sommet des dirigeants des pays membres du G20 s’est terminé avec un langage édulcoré sur cette guerre. Or, la déclaration finale au sommet du Brésil, mardi, était encore plus courte et ne mentionnait pas du tout la Russie.

J’aurais voulu dire des choses beaucoup plus fortes que dans ce communiqué , a déclaré M. Trudeau lors de la conférence de presse de clôture du sommet de Rio de Janeiro. Mais il a déclaré que le G20 constitue un ensemble de perspectives différentes du monde entier et que l’hôte du sommet, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, avait dû trouver un moyen de parvenir à un consensus.

L’effet Trump plane sur le sommet

M. Trudeau a aussi exprimé une certaine inquiétude quant à l’impact du retour du président américain Donald Trump à la Maison-Blanche sur le soutien mondial à l’Ukraine. M. Trump et ses alliés ont critiqué le soutien financier américain à l’Ukraine et certains craignent que les républicains, qui auront bientôt le plein contrôle de la Maison-Blanche et du Congrès, réduisent considérablement le soutien américain à Kyiv.

Certains des alliés de M. Trump ont vivement critiqué le président Joe Biden lorsqu’il a autorisé cette semaine l’Ukraine à utiliser des missiles américains à longue portée pour attaquer la Russie sur son territoire.

Donald Trump Jr, l’un des fils du président désigné, et le sénateur de l’Utah Mike Lee ont été parmi ceux qui ont accusé le président Biden d’essayer de déclencher une troisième guerre mondiale.

MM. Trudeau et Biden ont discuté de l’Ukraine lors d’une rencontre bilatérale d’une demi-heure lundi, en marge du sommet du G20 au Brésil, et le premier ministre a déclaré mardi que le Canada soutenait la décision de l’administration américaine.

Depuis trop longtemps, la Russie a la capacité de frapper avec aucune conséquence et de fabriquer des armements sans être touchée, donc c’est une bonne chose que les Américains aient pris cette décision , a soutenu M. Trudeau en conférence de presse.

Je sais que d’autres sont en train de prendre cette décision aussi. Ça va permettre à l’Ukraine de continuer de tenir bon dans ce conflit important.

Différends avec la Chine et l’Inde

M. Trudeau a aussi déclaré que le sommet de Rio se déroulait à un moment particulièrement difficile dans le monde, pour la géopolitique, mais aussi pour les citoyens du monde entier , en raison de l’inflation, de la guerre et du changement climatique. Le monde n’est plus ce qu’il était il y a dix ans , a-t-il déclaré.

Le Canada a eu quelques difficultés ces dernières années dans ses relations diplomatiques avec les principaux membres du G20, notamment la Chine et la Russie. M. Trudeau a eu une brève interaction avec le président Xi Jinping, qui a suivi deux rencontres entre les ministres des Affaires étrangères canadien et chinois au cours des derniers mois. M. Trudeau a déclaré que les deux hommes avaient échangé à Rio sur l’importance de ces discussions.

Mais il a évité de dire s’il avait eu des interactions avec le premier ministre indien, Narendra Modi. Les relations du Canada avec l’Inde ont été profondément marquées au cours de la dernière année, Ottawa ayant accusé des agents du gouvernement Modi d’être derrière une campagne de violence, y compris des meurtres, ciblant principalement les Canadiens sikhs en sol canadien.

En octobre, le Canada a expulsé six diplomates indiens qui étaient considérés comme des personnes d’intérêt dans ces affaires criminelles, après que New Delhi a refusé de lever leur immunité diplomatique afin d’être interrogée par la police fédérale. L’Inde a aussitôt expulsé six diplomates canadiens en retour.

Mardi, au Brésil, le président Biden semblait essayer de jouer un peu le rôle de pacificateur entre MM. Trudeau et Modi. Lors de la prise de photo de tous les dirigeants présents au sommet, le président américain, qui se tenait au premier rang entre MM. Trudeau et Modi, a brièvement tenté de réunir les deux hommes pour discuter. Les deux premiers ministres semblaient tous deux se sourire et dire quelques mots avant de reprendre leurs positions sur la tribune, tournés vers les photographes.

Le prochain G7 au Canada, avec Trump

M. Trump ne redeviendra président qu’en janvier, mais il a toujours pesé lourd sur ce G20 en raison des inquiétudes concernant ses promesses de réduire les politiques américaines sur le changement climatique et d’introduire un tarif d’importation généralisé à tous les pays, y compris le Canada.

Le Canada devrait accueillir le sommet des dirigeants du G7 en juin prochain en Alberta. Ce sera probablement le premier grand événement multilatéral pour les États-Unis après la deuxième investiture de M. Trump.

La dernière fois que le Canada a accueilli le sommet des dirigeants du G7, en 2018 à La Malbaie, M. Trump avait quitté la salle après des échanges tendus concernant les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium imposés au Canada. Il avait qualifié M. Trudeau de malhonnête et faible.

C’est certain qu’avec M. Trump l’année prochaine, il va y avoir des défis, c’est certain, a admis M. Trudeau mardi. Sa perspective n’est pas toujours alignée avec la nôtre sur différents enjeux.

Le premier ministre a toutefois déclaré mardi que son gouvernement ne paniquera pas à l’approche du sommet de l’année prochaine en Alberta. Le défi de travailler avec un président américain qui ne donne pas toujours la priorité au multilatéralisme et aux sommets sera réel, mais nous l’avons surmonté avec succès à La Malbaie, a-t-il déclaré, soulignant les progrès réalisés sur l’intelligence artificielle et l’éducation des filles à l’issue de ce sommet de 2018.

Le G7, c’est un moment de conversations franches et directes, où on se met d’accord pour protéger nos citoyens, et sur ça, il y a toujours énormément de points en commun entre ceux auxquels font face les Américains et les Canadiens , a estimé M. Trudeau.

Énergies vertes

M. Trudeau a par ailleurs soutenu que si l’administration Trump qui se profile à l’horizon sévit contre les technologies vertes, cela pourrait représenter une belle occasion d’affaires pour le Canada. Je crains que les États-Unis ne reculent dans la lutte contre le changement climatique , a-t-il admis.

Si les gens considèrent les États-Unis comme un endroit où il n’est pas intéressant d’innover et de lutter contre le changement climatique, ils se tourneront automatiquement vers le Canada.

John Kirton, directeur du G20 Research Group , a estimé que le sommet de Rio avait produit une déclaration de clôture relativement faible, avec ses 174 engagements au lieu des quelque 240 lors des deux précédents sommets.

Il souligne par ailleurs que de nombreux engagements à Rio constituent en fait des réengagements et que le sommet n’avait donné lieu à aucun nouvel engagement financier.

M. Trudeau a quand même annoncé mardi l’allocation de 68 millions $ de fonds précédemment annoncés pour aider aux priorités du G20, principalement en Amérique latine, allant de la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue au soutien à la conservation et à l’augmentation de la participation économique des femmes.

M. Kirton estime par contre que, malgré les déceptions exprimées par M. Trudeau, le libellé sur l’Ukraine aurait pu être beaucoup plus faible, par exemple en appelant à un cessez-le-feu, comme l’ont demandé certains membres du G20.

Il croit par ailleurs que M. Trudeau appréciera probablement le langage de la déclaration sur les migrations, pour respecter les droits de tous ceux qui quittent leur pays tout en s’attaquant aux causes de la migration irrégulière. M. Kirton estime que cette posture contraste fortement avec les politiques proposées par Donald Trump.

Cet article est paru dans L'Hebdo Mékinac/des Chenaux (Shawinigan, QC) (site web) - Lhebdo Mekinac Des Chenaux

Le Canada Français (site web) - Le Canada Français
mercredi 20 novembre 2024 - 04:10:30 -0000 1453 mots
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Justin Trudeau trouve la déclaration du G20 sur l'Ukraine trop timide

Dylan Robertson, La Presse Canadienne

RIO DE JANEIRO - Justin Trudeau a quitté mardi le sommet du G20 au Brésil en déclarant que le Canada et d’autres économies avancées souhaitaient voir dans la déclaration finale une dénonciation plus forte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cette invasion russe était un thème clé pour le premier ministre alors qu’il rencontrait de nombreux dirigeants mondiaux avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, en janvier prochain.

La Russie est membre du G20, mais le président Vladimir Poutine n’a pas assisté à un sommet des dirigeants depuis qu’il a lancé une invasion à grande échelle en Ukraine en février 2022. Cette année-là, la déclaration finale des dirigeants du G20 avait condamné les actions du Kremlin et exigé que les troupes russes se retirent de l’Ukraine.

Un an plus tard, le sommet des dirigeants des pays membres du G20 s’est terminé avec un langage édulcoré sur cette guerre. Or, la déclaration finale au sommet du Brésil, mardi, était encore plus courte et ne mentionnait pas du tout la Russie.

J’aurais voulu dire des choses beaucoup plus fortes que dans ce communiqué , a déclaré M. Trudeau lors de la conférence de presse de clôture du sommet de Rio de Janeiro. Mais il a déclaré que le G20 constitue un ensemble de perspectives différentes du monde entier et que l’hôte du sommet, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, avait dû trouver un moyen de parvenir à un consensus.

L’effet Trump plane sur le sommet

M. Trudeau a aussi exprimé une certaine inquiétude quant à l’impact du retour du président américain Donald Trump à la Maison-Blanche sur le soutien mondial à l’Ukraine. M. Trump et ses alliés ont critiqué le soutien financier américain à l’Ukraine et certains craignent que les républicains, qui auront bientôt le plein contrôle de la Maison-Blanche et du Congrès, réduisent considérablement le soutien américain à Kyiv.

Certains des alliés de M. Trump ont vivement critiqué le président Joe Biden lorsqu’il a autorisé cette semaine l’Ukraine à utiliser des missiles américains à longue portée pour attaquer la Russie sur son territoire.

Donald Trump Jr, l’un des fils du président désigné, et le sénateur de l’Utah Mike Lee ont été parmi ceux qui ont accusé le président Biden d’essayer de déclencher une troisième guerre mondiale.

MM. Trudeau et Biden ont discuté de l’Ukraine lors d’une rencontre bilatérale d’une demi-heure lundi, en marge du sommet du G20 au Brésil, et le premier ministre a déclaré mardi que le Canada soutenait la décision de l’administration américaine.

Depuis trop longtemps, la Russie a la capacité de frapper avec aucune conséquence et de fabriquer des armements sans être touchée, donc c’est une bonne chose que les Américains aient pris cette décision , a soutenu M. Trudeau en conférence de presse.

Je sais que d’autres sont en train de prendre cette décision aussi. Ça va permettre à l’Ukraine de continuer de tenir bon dans ce conflit important.

Différends avec la Chine et l’Inde

M. Trudeau a aussi déclaré que le sommet de Rio se déroulait à un moment particulièrement difficile dans le monde, pour la géopolitique, mais aussi pour les citoyens du monde entier , en raison de l’inflation, de la guerre et du changement climatique. Le monde n’est plus ce qu’il était il y a dix ans , a-t-il déclaré.

Le Canada a eu quelques difficultés ces dernières années dans ses relations diplomatiques avec les principaux membres du G20, notamment la Chine et la Russie. M. Trudeau a eu une brève interaction avec le président Xi Jinping, qui a suivi deux rencontres entre les ministres des Affaires étrangères canadien et chinois au cours des derniers mois. M. Trudeau a déclaré que les deux hommes avaient échangé à Rio sur l’importance de ces discussions.

Mais il a évité de dire s’il avait eu des interactions avec le premier ministre indien, Narendra Modi. Les relations du Canada avec l’Inde ont été profondément marquées au cours de la dernière année, Ottawa ayant accusé des agents du gouvernement Modi d’être derrière une campagne de violence, y compris des meurtres, ciblant principalement les Canadiens sikhs en sol canadien.

En octobre, le Canada a expulsé six diplomates indiens qui étaient considérés comme des personnes d’intérêt dans ces affaires criminelles, après que New Delhi a refusé de lever leur immunité diplomatique afin d’être interrogée par la police fédérale. L’Inde a aussitôt expulsé six diplomates canadiens en retour.

Mardi, au Brésil, le président Biden semblait essayer de jouer un peu le rôle de pacificateur entre MM. Trudeau et Modi. Lors de la prise de photo de tous les dirigeants présents au sommet, le président américain, qui se tenait au premier rang entre MM. Trudeau et Modi, a brièvement tenté de réunir les deux hommes pour discuter. Les deux premiers ministres semblaient tous deux se sourire et dire quelques mots avant de reprendre leurs positions sur la tribune, tournés vers les photographes.

Le prochain G7 au Canada, avec Trump

M. Trump ne redeviendra président qu’en janvier, mais il a toujours pesé lourd sur ce G20 en raison des inquiétudes concernant ses promesses de réduire les politiques américaines sur le changement climatique et d’introduire un tarif d’importation généralisé à tous les pays, y compris le Canada.

Le Canada devrait accueillir le sommet des dirigeants du G7 en juin prochain en Alberta. Ce sera probablement le premier grand événement multilatéral pour les États-Unis après la deuxième investiture de M. Trump.

La dernière fois que le Canada a accueilli le sommet des dirigeants du G7, en 2018 à La Malbaie, M. Trump avait quitté la salle après des échanges tendus concernant les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium imposés au Canada. Il avait qualifié M. Trudeau de malhonnête et faible.

C’est certain qu’avec M. Trump l’année prochaine, il va y avoir des défis, c’est certain, a admis M. Trudeau mardi. Sa perspective n’est pas toujours alignée avec la nôtre sur différents enjeux.

Le premier ministre a toutefois déclaré mardi que son gouvernement ne paniquera pas à l’approche du sommet de l’année prochaine en Alberta. Le défi de travailler avec un président américain qui ne donne pas toujours la priorité au multilatéralisme et aux sommets sera réel, mais nous l’avons surmonté avec succès à La Malbaie, a-t-il déclaré, soulignant les progrès réalisés sur l’intelligence artificielle et l’éducation des filles à l’issue de ce sommet de 2018.

Le G7, c’est un moment de conversations franches et directes, où on se met d’accord pour protéger nos citoyens, et sur ça, il y a toujours énormément de points en commun entre ceux auxquels font face les Américains et les Canadiens , a estimé M. Trudeau.

Énergies vertes

M. Trudeau a par ailleurs soutenu que si l’administration Trump qui se profile à l’horizon sévit contre les technologies vertes, cela pourrait représenter une belle occasion d’affaires pour le Canada. Je crains que les États-Unis ne reculent dans la lutte contre le changement climatique , a-t-il admis.

Si les gens considèrent les États-Unis comme un endroit où il n’est pas intéressant d’innover et de lutter contre le changement climatique, ils se tourneront automatiquement vers le Canada.

John Kirton, directeur du G20 Research Group , a estimé que le sommet de Rio avait produit une déclaration de clôture relativement faible, avec ses 174 engagements au lieu des quelque 240 lors des deux précédents sommets.

Il souligne par ailleurs que de nombreux engagements à Rio constituent en fait des réengagements et que le sommet n’avait donné lieu à aucun nouvel engagement financier.

M. Trudeau a quand même annoncé mardi l’allocation de 68 millions $ de fonds précédemment annoncés pour aider aux priorités du G20, principalement en Amérique latine, allant de la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue au soutien à la conservation et à l’augmentation de la participation économique des femmes.

M. Kirton estime par contre que, malgré les déceptions exprimées par M. Trudeau, le libellé sur l’Ukraine aurait pu être beaucoup plus faible, par exemple en appelant à un cessez-le-feu, comme l’ont demandé certains membres du G20.

Il croit par ailleurs que M. Trudeau appréciera probablement le langage de la déclaration sur les migrations, pour respecter les droits de tous ceux qui quittent leur pays tout en s’attaquant aux causes de la migration irrégulière. M. Kirton estime que cette posture contraste fortement avec les politiques proposées par Donald Trump.

Cet article est paru dans Le Canada Français (site web) - Le Canada Français

Le Devoir
Actualités, jeudi 21 novembre 2024 184 mots, p. A2

BILAN CARBONE

Ce n’est pas aux promoteurs d’un mégaprojet de capture et de stockage de carbone de décider s’ils sont exemptés de toute évaluation environnementale fédérale, a prévenu le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, mercredi. M. Guilbeault réagissait aux révélations du Devoir selon lesquelles le plus gros projet de capture et de stockage de gaz à effet de serre du Canada, destiné à diminuer le bilan carbone de l’industrie des sables bitumineux, ne sera soumis à aucune étude provinciale d’impact environnemental en Alberta. Alliance Nouvelles voies (Pathways Alliance), un important lobby du secteur pétrolier et le promoteur du projet, avait aussi affirmé au Devoir qu’«une évaluation d’impact fédérale n’est pas requise»pour son installation devant enfouir sous terre jusqu’à 22 millions de tonnes de gaz à effet de serre d’ici la fin de la décennie.

La loi s’applique, qu’ils considèrent qu’elle s’applique [à leur projet] ou non. Ce n’est pas à la province de déterminer ça ou aux compagnies. STEVEN GUILBEAULT »

L'Aurore boréale (Whitehorse, YT)
Scène Locale, jeudi 21 novembre 2024 1142 mots, p. 5
Aussi paru dans
21 novembre 2024 - L'Aurore boréale (Whitehorse, YT) (site web)

Rencontre avec Kirk Cameron, nouveau maire de Whitehorse

Gwendoline Le Bomin

IJL – Réseau.Presse

Le nouveau maire de la capitale yukonnaise ainsi que les membres du conseil municipal ont prêté serment le 1er novembre dernier.

Quels sont vos projets pour la Ville et quels sont les dossiers prioritaires? Kirk Cameron:J’ai une série de priorités que j’ai présentées dans le cadre de ma campagne électorale. Elles portent sur des domaines assez importants, dont les deux plus importants sont les besoins en infrastructures de la ville, mais aussi la question de la sécurité.

Nous pourrions être confrontés à des besoins d’infrastructure de plus d’un milliard de dollars dans la Ville de Whitehorse au cours des quatre ou cinq prochaines années. C’est beaucoup d’argent. Nous ne jouons pas avec ce genre de chiffres au niveau municipal. Nous disposons d’un budget d’investissement d’environ 150 millions de dollars, peut-être 170 millions. Il est donc évident que nous allons devoir travailler avec nos partenaires, le gouvernement du Yukon et le gouvernement fédéral pour obtenir les fonds dont nous avons besoin pour réaliser ce type d’investissements.

La deuxième grande priorité pour moi est la question de la sécurité dans notre ville. Et la sécurité se décompose en plusieurs dimensions. L’une d’entre elles est la circulation. Nous sommes confrontés à des problèmes de circulation, d’excès de vitesse, de ralentissement de la circulation, etc., dans un ensemble d’artères de transport de plus en plus encombrées pour notre communauté.

L’autre question est, bien sûr, la sécurité du centre-ville. Et je suis sûr que vous connaissez tous les problèmes liés à l’abri d’urgence et à d’autres événements qui ont vraiment affecté notre centre-ville. C’est à ce niveau de discussions que nous devons travailler avec nos partenaires, comme la GRC, le ministère de la Justice, le gouvernement du Yukon et le gouvernement fédéral afin d’améliorer autant que possible la sécurité des habitants de notre communauté.

Le troisième élément est la préparation aux situations d’urgence, la gestion de ce type d’impact sur notre communauté où nous devons faire face à des incendies, voire à des inondations.

Des personnes citoyennes se plaignent du déneigement et de l’accès difficile à certaines infrastructures. Prévoyez-vous de mettre des actions en place? KC:Il y a une affaire judiciaire en cours. Je ne peux pas en parler parce que, encore une fois, tout ce qui est devant les tribunaux, nous devons rester à l’écart de la conversation.

Mais, d’une manière générale, le dernier conseil a consacré beaucoup de ressources supplémentaires au contrôle de la neige et de la glace. Nous avons procédé à une révision majeure de la politique en matière de neige et de glace. Nous faisons les choses différemment et nous consacrons beaucoup plus de ressources pour essayer de répondre aux besoins de la communauté. Mais nous avons également été confrontés, il y a deux ans, à l’une des plus grosses chutes de neige de l’histoire de Whitehorse. Nous avons déjà atteint des records de chutes de neige en octobre de cette année. Donc, encore une fois, et c’est probablement un sujet lié au changement climatique, nous allons être confrontés à ces choses que nous devons gérer en gardant le dessus.

Et notre équipe fait de son mieux pour essayer de faire exactement cela, mettre plus d’équipement sur la route, plus de personnel, plus d’argent, et c’est toujours une priorité de ce nouveau conseil. Nous en avons déjà parlé et nous poursuivrons cette conversation alors que nous entamons les cycles budgétaires d’investissement et de fonctionnement et d’entretien qui commencent très bientôt cette semaine.

La communauté francophone continue à grandir au Yukon, mais il n’y a aucune communication en français, par exemple. Prévoyez-vous d’avoir un plan d’action pour la francophonie? KC:J’aimerais tout d’abord dire que je pense avoir une relation assez solide avec la communauté francophone de Whitehorse. Je connais de très nombreuses personnes d’origine francophone dans notre communauté et j’ai grandi avec un certain nombre d’entre elles et mon fils est allé à l’école primaire de Whitehorse pour suivre un programme d’immersion en français. Il est important pour nous, je crois, de rester absolument fidèles à nos deux langues fondatrices dans notre pays, l’anglais et le français, et c’est vraiment important pour moi et pour mon lien personnel avec la communauté. Ce que fait la Ville en particulier, je pense que nous avons établi des relations assez solides avec de nombreux groupes au sein de notre société, et la communauté francophone est certainement l’un d’entre eux.

Je ne sais pas si la communauté nous soumettra des propositions précises à ce stade, mais si c’est le cas, je pense que nous serions prêts à les examiner. Cela impliquera un dialogue continu avec la communauté francophone et l’Association franco-yukonnaise.

Concernant le débat sur les logements temporaires, est-ce que la réglementation va être révisée à la suite de la dernière enquête? KC:Nous venons de terminer une enquête. Nous avons reçu un certain nombre de réponses de la part de la communauté à ce sujet. Il s’agit d’une étude très mitigée sur le sujet, et le conseil va donc devoir se réunir. L’administration nous informera des résultats de l’enquête, puis nous examinerons diverses options politiques, ce qui se passe dans d’autres régions du pays pour traiter la question de la location à court terme, puis nous devrons prendre des décisions à ce sujet, ce qui finira probablement par un exercice d’élaboration d’un règlement par le conseil municipal. Mais aucune décision n’a encore été prise. C’est un point essentiel.

Nous avons un membre d’office qui siège à la Chambre de commerce de Whitehorse et nous avons donc tendance à passer beaucoup de temps à nous assurer que nous comprenons son point de vue sur ce genre de sujet, parce que cela a un impact important sur notre communauté et sur notre communauté d’affaires. Mais il ne faut pas oublier que les locations à court terme sont également essentielles pour les besoins itinérants de notre communauté. Les médecins, les infirmières, les juges, etc.viennent pour de courtes périodes et ont besoin d’être logés quelque part.

Il s’agit donc d’un ensemble complexe de choses, toutes regroupées sous le terme de logement ou de location à court terme. C’est un peu le mot d’ordre dans le monde de la Ville:rien n’est simple. Pour chaque question, il y a au moins cinq aspects à prendre en compte.

Le Mauricien (site web réf.) - Le Mauricien
6 décembre 2024 1236 mots
Élimination du plastique : Le ministre Bhagwan annonce des « tough decisions »

– Finn ena bokou magouy pou donn EIA et sa ki responsab pou bizin peye ; zot finn dilapide nou patrimwann, montagn, larivier, baraswa - Publicité - Le ministre de l’Environnement et du Changement... Voir l'article

Journal La Nation (Djibouti) (site web réf.) - La Nation (DJ)
17 novembre 2024 1312 mots
Le Ministre de l’Environnement participe à la COP 29 à Bakou

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Business AM (site web réf.) - Business AM (FR)
7 décembre 2024 524 mots
La Grèce impose de nouvelles taxes sur le tourisme pour lutter contre le surtourisme et le changement climatique
Business AM

Découvrez comment les nouvelles taxes sur le tourisme en Grèce visent à réduire le surtourisme et le changement climatique Principaux renseignements Une taxe de 20 euros par personne est désormais en... Voir l'article

Dernières Nouvelles d'Alsace (site web réf.) - DNA
9 décembre 2024 582 mots
Réchauffement climatique. Devant 2023, 2024 sera l'année la plus chaude jamais mesurée

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Actu.fr (site web réf.) - Actu (FR)
1 décembre 2024 1390 mots
Occitanie. Rénovation énergétique des logements : un rapport souffle le chaud et le froid
Jean-Marc Aubert

Par Jean-Marc Aubert Publié le 1 déc. 2024 à 18h56 ... Voir l'article

AFP - Infos Economiques
lundi 2 décembre 2024 - 09:47:59 UTC 721 mots
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2 décembre 2024 - AFP Stories (français) AFP - Infos Françaises Challenges (site web)

Audiences historiques sur le climat devant la plus haute cour de l'ONU

La Haye, 2 déc 2024 (AFP) - La plus haute juridiction de l'ONU a entamé lundi à La Haye des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre.

Le juge président Nawaf Salam a ouvert les audiences au cours desquelles plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour internationale de justice (CIJ), basée à La Haye.

Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ont ouvert les débats marathon qui dureront deux semaines devant un panel de 15 juges.

Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique.

Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.

Quelque dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le Palais de la Paix, où siège la CIJ, avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Le plus gros problème devant la plus haute cour" et "Financez notre avenir, financez le climat maintenant".

"J'ai bon espoir que les juges diront quelque chose d'utile qui puisse vraiment sortir de l'impasse autour des négociations sur le climat que nous voyons se dérouler chaque année lors des COP", a déclaré Jule Schnakenberg, membre de la Jeunesse mondiale pour la justice climatique.

"Nous espérons vraiment voir une avancée", a ajouté cette Allemande de 26 ans auprès de l'AFP.

Les audiences au Palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique.

- "Première ligne" -

Les pays les plus pauvres ont qualifié l'engagement des riches pollueurs d'insultant et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.

"Nous sommes en première ligne pour ce qui est de l'impact du changement climatique", a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, qui, avec un groupe d'Etats insulaires voisins, a été à l'origine de l'initiative de la CIJ.

"Notre demande d'avis consultatif de la CIJ sur le changement climatique se situe à un moment charnière (...) qui définit clairement les obligations juridiques internationales en matière d'action climatique", a-t-il déclaré aux journalistes avant les auditions.

L'année dernière, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution dans laquelle elle avait soumis deux questions clés aux juges internationaux.

Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre ?

Quelles sont les conséquences juridiques de ces obligations, lorsque les Etats, "par leurs actes et leurs omissions, ont causé des dommages importants au système climatique"?

- Moment décisif -

La deuxième question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.

Joie Chowdhury, juriste au Centre pour le droit international de l'environnement, basé aux Etats-Unis et en Suisse, estime que la Cour fournira "un schéma juridique" général sur lequel "des questions plus spécifiques pourront être décidées".

Pour elle, l'avis des juges, qui devrait être rendu dans le courant de l'année prochaine, "éclairera les litiges relatifs au climat aux niveaux national et international".

Certains des plus grands pollueurs au monde, dont les trois principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, figureront parmi les 98 pays et les 12 organisations et groupes qui devraient présenter des observations.

La communauté internationale s'est accordée pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle.

Cependant, des recherches préliminaires menées par des scientifiques du Global Carbon Project et publiées lors de la COP29 ont révélé que les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles ont continué d'augmenter cette année pour atteindre un nouveau record.

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
17 novembre 2024 2338 mots
Préparer l'avenir : quel héritage pour nos enfants ?

Les droits de l'homme sont des droits inhérents à tous les êtres humains, indépendamment de leur race, de leur identité sexuelle, de leur lieu de naissance, de leur sexualité, de... Voir l'article

L'Essor (Mali) (site web réf.) - Essor
19 novembre 2024 1425 mots
Toute l’actualité en continu

International, Economie, Environnement … La référence, partout, tout le temps C’était dans la salle du gouvernorat en présence du gouverneur de la région, le général de brigade Abass Dembélé, du vice... Voir l'article

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18 novembre 2024 537 mots
Plus de 400 morts en raison d’une grande épidémie de dengue au Bangladesh
Business AM

Les admissions à l'hôpital ont atteint 78 595 dans l'ensemble du pays et plus de 4 173 patients reçoivent actuellement un traitement Principaux renseignements Les admissions à l’hôpital... Voir l'article

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
15 décembre 2024 878 mots
Le cyclone Chido fait des centaines de morts dans le territoire français de Mayotte

Le bilan du cyclone Chido dans le territoire français de Mayotte s'élève à plusieurs centaines de morts, selon le plus haut responsable du gouvernement de l'île. Le bilan du... Voir l'article

Agence Ivoirienne de Presse (Abidjan)
vendredi 22 novembre 2024 362 mots, p. NA

Cote d'Ivoire-AIP/Inter/Environnement/ Decouverte d'un phenomene accelerant le rechauffement de l'arctique en hiver.

Des scientifiques russes ont decouvert que les temperatures hivernales dans l'arctique qui ont commence a augmenter de plusieurs degres Celsius depuis 2005, en raison du rechauffement de la surface par le rayonnement a ondes longues, sont liees a des concentrations elevees de vapeur dans l'air arctique, selon le service de presse de la Fondation scientifique russe, rapporte par l'Agence Tass.

Mikhail Latonine du centre Nansen (Saint-Petersbourg) a declare que les resultats obtenus a la suite de l'etude qui a permis de comprendre le changement climatique actuel dans l'arctique, seront utilises pour evaluer l'impact des flux de chaleur et d'humidite atmospheriques sur la retroaction climatique dans la region et planifier des mesures d'adaptation.

Les scientifiques Mikhail Latonine et Anna Demchenko ont etudie l'evolution des temperatures de surface et de l'air pres de la surface, ainsi que l'equilibre thermique de l'arctique entre 1959 et 2022. Ils ont analyse des donnees provenant de satellites, d'avions et d'observations au sol, systematisees dans la base de donnees climatique ERA5.

Les chercheurs ont constate une forte hausse des temperatures durant l'hiver 2005, principalement dans les regions de l'ocean Arctique et des mers arctiques de Russie. Ce rechauffement s'est accompagne d'un temps clair et d'une augmentation de l'intensite du rayonnement a ondes longues, produit par les molecules d'eau de l'atmosphere terrestre.

Les calculs ont montre que l'augmentation de 9 % du rayonnement entre 2005 et 2022 s'est accompagnee d'une augmentation de la temperature de l'air et du sol en hiver dans l'arctique d'environ cinq degres Celsius par rapport aux decennies precedentes. Les scientifiques expliquent ce rechauffement par une augmentation de la vapeur d'eau dans l'atmosphere arctique, apportee par des masses d'air provenant de latitudes plus chaudes.

L'augmentation du rayonnement a ondes longues a davantage touche les regions septentrionales de l'hemisphere oriental, tandis que dans l'hemisphere occidental, ces flux de chaleur sont diriges dans la direction opposee. Cela cree un effet de rechauffement sur l'hemisphere oriental de l'arctique et un effet de refroidissement sur son hemisphere occidental, ce qui doit etre pris en compte dans les previsions du changement climatique de l'Arctique pour les annees a venir.

Agence Ivoirienne de Presse (site web réf.) - Agence Ivoirienne de Presse
22 novembre 2024 466 mots
Côte d’Ivoire-AIP/Inter/Environnement/ Découverte d’un phénomène accélérant le réchauffement de l’arctique en hiver - AIP
DESIREE AIMEE FLORENCE SON

Abidjan, 22 nov 2024 (AIP) – Des scientifiques russes ont découvert que les températures hivernales dans l'arctique qui ont commencé à augmenter de plusieurs degrés Celsius depuis 2005, en raison du... Voir l'article

Banque mondiale (site web réf.) - Banque Mondiale
20 novembre 2024 668 mots
La Norvège annonce de manière précoce sa contribution à IDA21 lors du sommet du G20 à Rio de Janeiro
La Banque mondiale

Rio de Janeiro, Brésil, 18 novembre 2024 - La Norvège a annoncé de manière précoce sa contribution la reconstitution des ressources de l'Association internationale de développement (IDA) lors du 19e sommet... Voir l'article

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
15 décembre 2024 2185 mots
La crise climatique en 2024 : une transition vers le désastre

Les conditions météorologiques extrêmes observées dans le monde entier en 2024 ont poussé les scientifiques à déclarer une "crise climatique". Les précipitations inhabituelles, les vagues de chaleur, les sécheresses et les... Voir l'article

La Presse de Tunisie (site web réf.) - Lapresse
16 décembre 2024 960 mots
La bureaucratie, un frein à l'économie circulaire et à l'industrie du recyclage du plastique
La Presse

La Stratégie nationale de gestion circulaire globale et sectorielle des déchets 2035-2050 en Tunisie a été présentée à des journalistes maghrébins, tunisiens, algériens et marocains, lors d’un atelier régional... Voir l'article

Le Quotidien d'Oran (site web réf.) - Le Quotidien d'Oran
17 novembre 2024 1246 mots
Les réserves mondiales d'eau douce en équilibre

LONDRES Alors que l'attention du monde entier est tournée vers les élections américaines, le nombre croissant d'événements météorologiques extrêmes des inondations catastrophiques en Espagne à la pire sécheresse que... Voir l'article

Le Courrier du Vietnam (site web réf.) - Le Courrier du Vietnam
15 décembre 2024 1241 mots
Le nucléaire, un enjeu d’avenir pour le Vietnam

Après huit ans de suspension, le Vietnam réactive le projet de centrale nucléaire à Ninh Thuân (Centre). Une initiative essentielle pour répondre aux défis énergétiques croissants, renforcer sa sécurité énergétique et... Voir l'article

Kapitalis (site web réf.) - Kapitalis
17 novembre 2024 553 mots
Ateliers à Tunis sur l’eau, l’énergie et la sécurité alimentaire
webmaster kapitalis

L’eau, l’énergie et la sécurité alimentaire sont étroitement liées et contribuent à l’augmentation des taux de croissance L’eau, l’énergie et la sécurité alimentaire sont étroitement liées... Voir l'article

Cité Boomers (site web réf.) - Cité Boomers
25 novembre 2024 1063 mots
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25 novembre 2024 - Canada NewsWire (français)
26 novembre 2024 - BaronMag (site web réf.)
LABATT INVESTIT 5,47 MILLIONS $ POUR ÉTENDRE SA FLOTTE AU QUÉBEC

De nouveaux camions de livraison électriques contribuent à l'objectif de carboneutralité d'ici 2040 MONTRÉAL, le 25 nov. 2024 /CNW/ - La Brasserie Labatt a acquis 10 nouveaux camions électriques à... Voir l'article

Le Devoir (site web)
Libre opinion, samedi 14 décembre 2024 - 05:00 634 mots

Sur la mission première de notre société d’État

Alain Deneault; Johanne Dion et Alain Deneault

Sous couvert de « décarbonation » — soit la diminution de la quantité d'émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par la combustion de combustibles fossiles —, on détourne Hydro-Québec de sa mission première, celle, essentielle, d'assurer un service fiable, à un coût raisonnable. Cela, avec tous les risques que cela comporte.

 

Il existe en droit administratif une notion appelée « test de l'investissement prudent », qui oblige le fiduciaire à investir l'argent qui lui est confié comme si c'était le sien.

 

Bien qu'on ne puisse que saluer — prudemment — la conclusion d'un nouveau partenariat énergétique entre Terre-Neuve et le Québec, pour la production hydroélectrique au Labrador, on est en droit de se demander, plus généralement, si le (pharaonique) Plan d'action 2035 « Vers un Québec décarboné et prospère » de Michael Sabia et les milliards injectés dans la filière batterie — « un choix industriel qui n'est assurément pas le bon pour le Québec », selon l'économiste Frédéric Laurin — et dans des technologies immatures, coûteuses et inefficaces — on pense ici à l'hydrogène « vert », au captage et au stockage du carbone, etc. — rencontreraient les standards de ce test. Il est permis d'en douter.

 

En réponse aux changements climatiques, les stratégies d'adaptation doivent, selon nous, être préférées aux mesures d'atténuation. Pour mémoire, l'atténuation traite des causes du changement climatique — présumément l'accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère — alors que l'adaptation concerne les impacts du changement climatique.

 

En soi, continuer à privilégier l'efficience, l'efficacité, l'économie et la sobriété en général est plus que souhaitable. Mais engager temps, effectifs et ressources, au niveau local, dans le but premier de diminuer les GES, avec les incertitudes significatives qui prévalent dans la science du climat et, parallèlement, le peu d'engagements de certains pays à travailler en ce sens, paraît, à court terme, plus que hasardeux. Comment, pourra-t-on, par ailleurs, mesurer l'impact réel de ces investissements, leur contribution spécifique à la « décarbonation » et leur incidence ultime sur le climat futur ? Prudence, donc…

 

Dans le contexte où les ressources de l'État sont limitées — on annonce un déficit record de 11 milliards en 2024-2025 — et où le gouvernement doit pouvoir continuer à mener concurremment ses autres missions que sont l'éducation, la santé, la protection sociale, etc., les mesures d'adaptation, bien ciblées et économes, sont susceptibles de livrer des résultats plus tangibles.

 

Hydro-Québec investira des sommes considérables pour gagner en résilience (ce qui doit être LA priorité !), en faisant évoluer la conception et la gestion de son réseau et en optimisant le remplacement et la modernisation de ses actifs. Les municipalités, qui sont aussi sur la ligne de front, réclament, à juste titre, un appui gouvernemental pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques. Plusieurs autres mesures porteuses, bien adaptées au milieu récepteur, peuvent être mises en avant : améliorer la sécurité alimentaire par la culture en serre et le rajustement des méthodes de culture, réduire la consommation d'eau d'industries grandes utilisatrices, etc.

 

Et, assurément, la transition énergétique ne doit pas consister, comme on le propose actuellement, en une addition énergétique, qui risque d'être coûteuse. Selon une étude récente, il faudrait prévoir une hausse tarifaire de 65 % à 75 % cumulativement sur 11 ans, soit 5 % à 6 % par an ! À ce titre, le gouvernement doit, dès à présent, décliner tout accueil de nouvelles entreprises énergivores et Hydro-Québec, qui entend quintupler ses ventes aux centres de données dans la prochaine décennie, réajuster ses plans.

 

Finalement, le maintien d'un mix énergétique « sobre », voire décroissant, qui table aussi bien sur les énergies renouvelables que sur les énergies fossiles, nous semble un choix avisé et bien « adapté » dans le contexte actuel de grande instabilité, géopolitique, climatique, cybernétique, etc. Imaginons seulement un prochain verglas sans chauffage, sans transports et sans services publics !

2024 Le Devoir. Tous droits réservés.

Cet article est paru dans Le Devoir (site web)

Le Devoir (site web)
Économie, mardi 10 décembre 2024 - 05:00 949 mots

Deep Sky dit qu’elle captera du CO2 dans l’atmosphère ce printemps

Stéphane Blais

La Presse canadienne

La firme montréalaise Deep Sky compte capter et stocker du CO2 provenant de l'atmosphère dès le mois de mars prochain.

 

En marge d'une conférence de presse à Montréal, mardi, le président et cofondateur de Deep Sky a annoncé que l'entreprise allait franchir un jalon important au cours des prochains mois.

 

« Au printemps, on va retirer du CO2 de l'atmosphère, on va le stocker et on va commencer à renverser la concentration de CO2 qui est à l'origine du réchauffement planétaire, rien de moins », a lancé Frédéric Lalonde, dans une entrevue avec La Presse canadienne.

 

« On ne veut pas essayer une nouvelle technologie en plein mois de janvier en Alberta », alors « on attend la fonte de la neige » pour extraire les gaz à effet de serre, a-t-il précisé.

 

Un laboratoire d'expérimentation

 

L'été dernier, Deep Sky a installé un laboratoire d'expérimentation de différentes technologies de capture et de séquestration de dioxyde de carbone à Innisfail, en Alberta.

 

Près de 100 technologies provenant du monde entier auraient été évaluées sur ce site, appelé « Deep Sky Alpha Lab » et qui serait alimenté entièrement avec de l'énergie solaire.

 

Deep Sky prévoit éliminer 3000 tonnes de CO2 de l'atmosphère par année sur ce site, une quantité évidemment trop modeste pour avoir un impact sur le climat.

 

L'industrie du captage du dioxyde de carbone n'est pas encore prête à retirer à grande échelle ce gaz à effet de serre de la planète, mais le but de Deep Sky est de mettre à l'essai différentes technologies, pour trouver les plus prometteuses et accélérer leur commercialisation.

 

« Certaines technologies vont fonctionner et d'autres pas » et à travers ces expériences, on va « découvrir, de façon empirique et réelle », les options les moins énergivores, les moins coûteuses et les plus efficaces, a expliqué M. Lalonde.

Une entente avec la RBC et Microsoft

 

Les rêves de la firme montréalaise, qui a obtenu du financement du gouvernement du Québec, mais aussi du fédéral, attirent l'attention.

 

D'ailleurs, la quantité de molécules de CO2 que Deep Sky compte retirer de l'atmosphère à partir du printemps, aussi petite qu'elle soit, sera comptabilisée et échangée contre des crédits carbone.

 

« On a annoncé la participation de Microsoft et de la Banque Royale du Canada comme les premiers clients et tous les crédits carbone qui seront générés par ce site [le site d'Innisfail] ont déjà été vendus », a expliqué Frédéric Lalonde.

 

L'accord avec les deux clients prévoit l'élimination initiale de 10 000 tonnes de CO2 par Deep Sky et « l'option d'éliminer un million de tonnes supplémentaires grâce aux futurs projets commerciaux de l'entreprise », selon un communiqué publié il y a quelques semaines.

 

Un cadre législatif présent en Alberta

 

Il est prévu que le dioxyde de carbone capturé sur le site de Deep Sky en Alberta soit injecté à 2 kilomètres sous terre, « où il restera en toute sécurité pendant des milliers d'années », selon le site Internet de l'entreprise.

 

« En Alberta, contrairement au Québec, pour le moment, c'est légal et structuré. Il y a un cadre de lois pour injecter du CO2 de façon sécuritaire, sous terre. Au Québec, on est en train de développer le protocole, donc on est allé s'installer en Alberta parce qu'on pouvait immédiatement lancer nos opérations », a indiqué Frédéric Lalonde.

 

Il a précisé que son entreprise continue ses projets exploratoires au Québec.

 

Elle a récemment réalisé une étude de préfaisabilité pour analyser la géologie de la région de Bécancour.

 

« On a découvert un potentiel de stockage de millions de tonnes, sous notre vallée de l'énergie », a indiqué l'entrepreneur.

 

La géologie du Québec et du Canada, la capacité d'y séquestrer du CO2 ainsi que les ressources naturelles qu'on retrouve sur le territoire font en sorte « qu'on a le potentiel d'être l'Arabie saoudite du changement climatique », selon lui.

 

En raison de « ce potentiel », selon le p.-d.g. de Deep Sky, « on a une responsabilité morale de développer » l'industrie de captage et du stockage de CO2 et « si on ne le fait pas, quelqu'un d'autre va le faire à notre place ».

 

Un outil, mais pas une panacée

 

Dans un rapport publié récemment, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) reconnaît que le captage du carbone est un outil important dans la lutte contre le changement climatique — en particulier lorsqu'il s'agit de compenser les émissions de secteurs qui n'ont pas de solutions de rechange viables.

 

Toutefois, le rapport met en garde contre les « attentes excessives » et la dépendance à l'égard de ce type de technologie.

 

Le rapport indique également que limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, l'objectif auquel la communauté internationale s'est engagée avec l'accord de Paris, nécessiterait que 32 milliards de tonnes d'émissions soient séquestrées par le captage du carbone d'ici 2050.

 

« La quantité d'électricité nécessaire pour alimenter ces technologies serait supérieure à la demande mondiale d'électricité actuelle », peut-on lire dans le rapport, qui ajoute que cette quantité de carbone capturé nécessiterait également une augmentation des dépenses mondiales consacrées à la technologie, qui passeraient de 4 milliards $ en 2022 à 3500 milliards $ d'ici 2050.

 

Selon un autre rapport, rédigé par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIECC) et qui porte sur les façons d'atténuer le réchauffement climatique, une baisse radicale de la consommation d'énergie fossile s'impose pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré.

 

Le rapport du GIECC publié en avril 2022 indique que, parallèlement à des réductions substantielles des émissions, les technologies comme la capture et la séquestration du carbone offrent un potentiel important de diminution des GES.

2024 Le Devoir. Tous droits réservés.

Cet article est paru dans Le Devoir (site web)

PR Newswire Europe (français)
jeudi 21 novembre 2024 - 21:00:00 UTC -0500 937 mots

La cérémonie de remise des prix « Nous les peuples » de la Fondation des Nations Unies pour 2024 récompense les leaders mondiaux

United Nations Foundation, Inc.

Rt. Gordon Brown, Dame Jacinda Ardern, ancienne Première ministre néo-zélandaise, reconnue comme championne du changement mondial

NEW YORK, 22 novembre 2024 /PRNewswire/ -- Les Nous les peuples  Global Leadership Awards de la Fondation des Nations Unies ont été annoncés aujourd'hui à New York, récompensant sept lauréats extraordinaires qui ont eu un impact considérable sur la scène mondiale. 

Les lauréats de 2024 sont Rt. Gordon Brown, Dame Jacinda Ardern, ancien premier ministre de Nouvelle-Zélande ; TIME, accepté par Jessica Sibley, directrice générale ; Amanda Gorman, poète et activiste ; Angélique Kidjo, lauréate d'un Grammy et ambassadrice itinérante de l'UNICEF ; Louise Mabulo, fondatrice du projet Cacao ; et UN Emergency First Responders, accepté par les membres de l'équipe de United Nations Disaster Assessment and Coordination (UNDAC) et du International Search and Rescue Advisory Group (INSARAG).

« En cette période de grandes conséquences et de changements dans notre monde, nous nous réunissons pour rendre hommage à des dirigeants exceptionnels qui, dans leurs communautés et sur la scène internationale, ont fait preuve d'une imagination, d'un courage et d'une détermination uniques », a déclaré Elizabeth Cousens, présidente et directrice générale de la Fondation des Nations unies. « Ces lauréats nous montrent que le leadership prend de nombreuses formes - du service humanitaire à l'activisme communautaire, en passant par l'art, le journalisme et l'art de gouverner au plus haut niveau. Ils montrent que le progrès est plus facile à réaliser lorsque nous unissons nos forces pour une cause commune. » 

Lors de la cérémonie de remise des prix Nous les peuple, dont le nom fait référence aux premiers mots de la Charte des Nations unies, les lauréats de cette année ont été récompensés pour leur intégrité, leur résilience et leur courage, ainsi que pour leur engagement inébranlable en faveur d'un monde plus sûr, plus juste et meilleur.

Champion du changement global

Rt. Gordon Brown, Dame Jacinda Ardern, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande

En reconnaissance de son leadership novateur et empathique, de son engagement à défendre les droits des femmes, à lutter contre le changement climatique et à promouvoir l'unité et la paix. Elizabeth Cousens, présidente et directrice générale de la Fondation des Nations unies, a remis le prix principal.

Objectif 17 Prix de l'innovation en matière de partenariat

TIME

En reconnaissance de l'engagement de TIME en faveur de l'intégrité journalistique depuis plus d'un siècle, et de sa réputation dans le monde entier en tant que source cohérente et inébranlable de vérité, de débat et de pensée critique. Hans Vestberg, président-directeur général de Verizon et membre du conseil d'administration de la Fondation des Nations unies, a remis le prix, qui a été accepté par Jessica Sibley, directrice générale de TIME.

Prix Unissons nos forces

Amanda Gorman, poète et militante

En reconnaissance de son action en faveur de l'éducation et de l'équité, et de sa capacité inégalée à inciter les gens à changer grâce au pouvoir de ses mots. Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies, a remis le prix inaugural.

Prix SDG Vanguard

Angélique Kidjo, auteur-compositeur-interprète récompensée aux Grammy Awards et ambassadrice internationale de bonne volonté de l'UNICEF

En reconnaissance de sa défense des droits de l'enfant dans le monde, de son soutien intrépide et inébranlable aux filles et aux jeunes femmes en Afrique, et de son engagement à utiliser sa plateforme et sa voix pour le bien. Inés Yábar, responsable du programme Next Generation Fellows de la Fondation des Nations unies, a remis le prix.

Louise Mabulo, fondatrice du projet Cacao

En reconnaissance de son action de plaidoyer et de son soutien aux communautés vulnérables touchées par le changement climatique aux Philippines et au-delà, grâce à des pratiques agricoles durables et résilientes. Marc-André Blanchard, vice-président exécutif et chef de CDPQ Global et chef mondial du développement durable, CDPQ, et coprésident du conseil d'administration de la Fondation des Nations Unies, a remis le prix.

Chaque année, la Fondation des Nations unies rend hommage à la compassion, au courage et à la détermination des travailleurs de première ligne des Nations unies en leur décernant le prix UN Heroes Award. Cette année, l'honneur est revenu à UN Emergency First Responders.

En reconnaissance de leur travail courageux et désintéressé pour sauver d'autres personnes lors de catastrophes, le Prix des Héros de l'ONU a été décerné à des membres de l'équipe du système d'évaluation et de coordination des catastrophes des Nations Unies (UNDAC) de l'UN OCHA et du Groupe consultatif international de recherche et de sauvetage (INSARAG). La baronne Valerie Amos, Master of University College, Oxford et membre du conseil d'administration de la Fondation des Nations unies, a remis le prix. 

La cérémonie de remise des prix 2024 Nous les peuple s'est tenue au Gotham Hall à New York. Des photos, des remarques, des transcriptions et des vidéos seront mises à disposition via le dossier de presse de la Fondation des Nations unies , au fur et à mesure de la tenue de l'événement.

À propos de la Fondation des Nations Unies

Depuis plus de 25 ans, la Fondation des Nations Unies met en place des innovations et des partenariats novateurs pour soutenir les Nations Unies et aider à résoudre les problèmes mondiaux à grande échelle. En tant qu'organisation caritative indépendante, la Fondation a été créée pour travailler en étroite collaboration avec les Nations unies afin de relever les plus grands défis de l'humanité et de favoriser le progrès mondial. Pour en savoir plus : www.unfoundation.org

Logo - https://mma.prnewswire.com/media/2423601/United_Nations_Foundation_Logo.jpg

 

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/la-ceremonie-de-remise-des-prix--nous-les-peuples--de-la-fondation-des-nations-unies-pour-2024-recompense-les-leaders-mondiaux-302313561.html

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CONTACT : Megan Rabbitt, 12022471777, [email protected]

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Le cyclone Chido fait au moins 11 morts dans le territoire français de Mayotte

Au moins 11 personnes sont mortes après que le cyclone Chido a causé des dégâts dévastateurs sur l'archipel français de Mayotte, dans l'océan Indien, a annoncé dimanche le ministère... Voir l'article

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RDC : un quart de la population continue à souffrir de la faim et 800.000 autres sont menacées, alerte l’ONU

Centre d'actualités de l'ONU

NEW YORK, 21 November 2024 / PRN Africa / -- Un quart de la population congolaise continue à souffrir de la faim en raison des conflits et des déplacements, ont mis en garde jeudi des agences humanitaires des Nations Unies, relevant qu’il n'y a pas d’amélioration de la sécurité alimentaire en République démocratique du Congo (RDC).

Alors que l’insécurité alimentaire globale stagne en RDC et s’est même aggravée dans l’est du pays, 6,2 millions de personnes sont probablement confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence de la faim, selon le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Au total, ce sont plus de 25 millions de personnes, qui sont toujours confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence de l’insécurité alimentaire dans ce pays de la région des Grands lacs.

800.000 de personnes supplémentaires menacées par la faim en un trimestre

« Les chiffres de l’IPC parlent d’eux-mêmes. Nous devons agir et veiller à ce que le soutien aux moyens d’existence soit fourni au niveau approprié. La FAO s’est engagée à renforcer la résilience des ménages confrontés à l’insécurité alimentaire grâce à des interventions ciblées sur les impacts du changement climatique dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage », a déclaré dans un communiqué, le Représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Aristide Ongone Obame.

La violence armée, la poursuite du conflit et la flambée des prix des denrées alimentaires sont à l’origine d’une insécurité alimentaire aiguë qui affecte les personnes déplacées et les retournés. Selon la FAO et le Programme alimentaire mondiale de l’ONU (PAM), la situation dans les provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu s’est détériorée.

En raison du conflit et des déplacements continus, 6,2 millions de personnes devraient être confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence de la faim, contre 5,4 millions à la mi-2024. En raison d’inondations intenses, le Tanganyika est désormais la province la plus touchée par l’insécurité alimentaire en RDC.

La RDC dispose de terres fertiles et de ressources en eau abondantes

Pourtant malgré des niveaux élevés de la faim, la RDC dispose de terres fertiles et de ressources en eau abondantes et possède la capacité inhérente d’atteindre l’autosuffisance en matière de production alimentaire.

Cependant, diverses causes sous-jacentes telles que l’intensification du conflit dans l’est de la RDC, l’impact du changement climatique et des épidémies, et le manque d’investissement dans le développement rural empêchent le pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Le conflit dans l’est de la RDC a perturbé la production agricole vitale et la croissance des infrastructures essentielles. Il s’agit d’une crise alimentée par l’évolution de la dynamique des groupes armés et des luttes pour les ressources, exacerbée par des tensions géopolitiques profondément enracinées.

En conséquence, plus de 6,5 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées dans les trois provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Les appels de fonds du PAM et de la FAO largement sous-financés

« En 2025, nous devons travailler davantage sur la résilience et le renforcement des systèmes alimentaires en RDC pour aider les familles à sortir de la faim », a affirmé Peter Musoko, Représentant du PAM en RDC. « Dans un contexte aussi fragile, le coût de l’inaction est vraiment impensable. Ensemble, nous devons travailler avec le gouvernement et la communauté humanitaire pour augmenter les ressources destinées à cette crise négligée ».

Bien que les besoins dépassent les ressources disponibles, le PAM a apporté une aide alimentaire à 1,95 million de personnes au cours du seul mois d’octobre 2024. Alors que les besoins humanitaires continuent de croître, le PAM est confronté à un déficit de financement critique de 350 millions de dollars au cours des six prochains mois pour fournir une aide alimentaire et nutritionnelle essentielle aux personnes les plus vulnérables.

De son côté, la FAO a besoin de près de 234 millions de dollars pour ses opérations en RDC. A la fin du mois de septembre, la FAO a aidé 3 millions de personnes sur les 3,6 millions prévues et a besoin de plus de ressources financières pour combler le déficit actuel.

SOURCE Centre d'actualités de l'ONU

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ICI Radio-Canada Télé - Le Téléjournal, no. TE24111913
mardi 19 novembre 2024 - 21:00 466 mots

LA DÉCLARATION CONJOINTE RÉDIGÉE À RIO RAVIVE LES NÉGOCIATIONS DE LA COP29 EN AZERBAoeDJAN

CHRISTIAN LATREILLE (SRC-TV):

Mais de cette rencontre du G20 provient tout de même un certain vent d'optimisme sur la question de l'environnement. La déclaration conjointe rédigée à Rio donne un nouvel élan aux négociateurs de la COP29 en Azerbaïdjan, qui est surnommée la COP Finance. La conférence de Bakou doit revoir la responsabilité financière des pays dans la lutte au changement climatique. Les précisions d'Elisa Serret.

ELISA SERRET (JOURNALISTE):

Une semaine après le début de la COP29 à Bakou, les négociations avancent à pas de tortue.

MUKHTAR BABAYEV (PRÉSIDENT DE LA COP29):

Let me be clear...

ELISA SERRET (JOURNALISTE):

Hier soir, le président de la COP, Mukhtar Babayev, demandait aux partis d'accélérer le pas.

MUKHTAR BABAYEV (PRÉSIDENT DE LA COP29):

Quickly! Enough!

ELISA SERRET (JOURNALISTE):

Parce qu'on n'arrive toujours pas à dessiner les contours d'un accord entre pays riches et pays émergents. Un accord qui doit déterminer qui paye et combien pour financer l'adaptation au changement climatique. Et ce matin, un message clair et fort est parvenu de Rio aux négociateurs à la COP. Les leaders du G20, dans leur communiqué conjoint, appellent à augmenter rapidement et considérablement le financement et les investissements publics et privés en faveur du climat.

YALCHIN RAFIYEV (NÉGOCIATEUR EN CHEF DE L'AZERBAoeDJAN):

For their support..

ELISA SERRET (JOURNALISTE):

Le négociateur en chef de l'Azerbaïdjan remercie les leaders du G20 pour ce soutien significatif. Il dit qu'il faut maintenant concrétiser cette volonté politique en actions concrètes. Et concrètement, c'est plus de 1300 milliards de dollars par année qu'il faudrait pour aider les pays les plus vulnérables, une somme colossale.

LUCA BERGAMASCHI (COFONDATEUR ET DIRECTEUR, ECCO):

So leaders agree...

ELISA SERRET (JOURNALISTE):

Pour les experts et les observateurs, ces signaux venus de Rio sont excellents.

LUCA BERGAMASCHI (COFONDATEUR ET DIRECTEUR, ECCO):

It's a good signal and in particular...

ELISA SERRET (JOURNALISTE):

C'est bien dit cet observateur, parce que ce sont les plus grands contributeurs et qu'ils s'entendent pour augmenter et accélérer la mobilisation financière. Pour les représentants des pays en développement, c'est aussi un pas dans la bonne direction.

SENA ALOUKA (NÉGOCIATEUR POUR LE TOGO):

Ce sont des signaux politiques importants, sans doute, parce que ce même pays du G20 se retrouvent aussi à la COP ici. Et donc, ce sont des signaux importants sur lesquels nous devons bâtir ici.

ELISA SERRET (JOURNALISTE):

Dans leur déclaration, les pays du G20 ont été toutefois très timides sur la question des énergies fossiles. Selon des experts, la Russie et l'Arabie saoudite s'y seraient opposés. Est-ce que l'absence d'une position claire sur la question des énergies fossiles aura un impact ici en Azerbaïdjan, un pays qui, rappelons-le, est un grand producteur de pétrole? Ici Elisa Serret, Radio-Canada, à la COP29 à Bakou.

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Trump nomme l’exécutif pétrolier Chris Wright à la tête du ministère de l’Énergie aux États-Unis
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Catastrophes naturelles : quels sont les pays les moins exposés ?

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African Press Organization (APO) (français)
vendredi 22 novembre 2024 - 13:58 Z 811 mots

Financement climatique transformateur pour l'Afrique : mobiliser de nouveaux partenariats et nourrir de nouvelles ambitions lors de la Conference of the Parties (COP) 29 à Bakou

African Development Bank Group (AfDB)

Le dialogue s'est conclu par un puissant appel à l'action, exhortant les parties prenantes à accélérer les efforts de collaboration et les investissements pour combler l'important déficit de financement climatique de l'Afrique

La Banque africaine de développement (www.AfDB.org), aux côtés de partenaires clés, a organisé un dialogue de haut niveau sur les solutions innovantes de financement climatique pour l'Afrique en marge de la COP 29, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tient actuellement à Bakou, en Azerbaïdjan.

Organisé au Pavillon commun des banques multilatérales de développement, l'événement a réuni des hauts responsables gouvernementaux, des coordinateurs de fonds, des dirigeants du secteur privé, des organisations philanthropiques et de la société civile. Les discussions ont mis l'accent sur l'urgence d'accroître les contributions au financement climatique et de renforcer les partenariats.

S'exprimant au nom de Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement, le chef de la division du financement du climat et de l'environnement de la Banque, Gareth Phillips, a souligné l'important déficit de financement de l'Afrique. « Les Perspectives économiques en Afrique prévoient un besoin de financement d'environ 2 700 milliards de dollars d'ici à 2030 - soit environ 400 milliards de dollars par an - pour lutter efficacement contre le changement climatique », a déclaré M. Phillips. « Pourtant, l'Afrique n'a reçu que 47 milliards de dollars en 2022, ce qui ne représente que 3,6 % du financement climatique mondial. Bien que l'investissement record de 5,8 milliards de dollars de la Banque dans l'adaptation et l'atténuation climatiques l'an dernier marque un progrès, cela reste insuffisant. Nous devons accélérer considérablement nos efforts pour mobiliser les financements climatiques. »

La Banque africaine de développement a présenté plusieurs initiatives ambitieuses visant à combler ce déficit, notamment la création de banques vertes, l'élargissement du soutien apporté par l'intermédiaire du Guichet d'action climatique, la création de nouvelles sources de revenus pour les actions d'adaptation à travers le Mécanisme des bénéfices de l'adaptation, le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique, et l'accent accru mis sur les marchés du carbone, les solutions fondées sur la nature et la conservation de la biodiversité.

La directrice générale des Fonds d'investissement climatiques (FIC) (https://apo-opa.co/4fErbee), Tariye Gbadegesin, a souligné le rôle de catalyseur de l'organisation dans la mise à l'échelle des solutions. « Les FIC aident les banques multilatérales de développement à innover et traiter des domaines complexes et à haut risque. Avec plus de 12 milliards de dollars de financement soutenant près de 400 projets dans plus de 80 pays à revenu faible et intermédiaire, notre travail couvre les énergies renouvelables, les solutions fondées sur la nature et la transition vers l'abandon du charbon. Avec ses vulnérabilités spécifiques et son immense potentiel, l'Afrique est en première ligne face au défi du changement climatique. »

La directrice régionale pour l'Afrique du Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS), Dalila Goncalves, a mis en avant le rôle central des institutions non financières, comme l'UNOPS, pour faciliter l'utilisation efficace du financement climatique, en particulier dans les environnements fragiles et à haut risque.

Le dialogue a également présenté les analyses de Vomic Nur Shah, responsable mondial de l'origination de UK Export Finance, sur l'importance de l'action collective. Il a expliqué comment la croissance économique durable en Afrique pouvait être accélérée en complétant les investissements du marché privé par des assurances, des garanties de prêts et divers autres instruments et incitations financiers.

Dans le cadre de cet événement, deux publications clés ont été présentées aux participants : « Climate Finance Matters 2024 (https://apo-opa.co/4942WDY) » sur les différentes options de financement de l'action climatique au sein de la Banque, et le guide « Understanding Power Project Financing (https://apo-opa.co/4i3lFn2) » élaboré avec l'USAID. Ces ressources guideront les parties prenantes dans l'exploration des opportunités de financement climatique et la mise à l'échelle de projets à fort impact.

Le dialogue s'est conclu par un puissant appel à l'action, exhortant les parties prenantes à accélérer les efforts de collaboration et les investissements pour combler l'important déficit de financement climatique de l'Afrique.

Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).

Contact médias :

Direction de la communication et des relations extérieures

Banque africaine de développement

courriel : [email protected]

À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :

Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution du financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Représentée dans 41 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 Etats membres régionaux. Pour plus d'informations : www.AfDB.org

Cet article est paru dans African Press Organization (APO) (français)

Le Courrier du Vietnam (site web réf.) - Le Courrier du Vietnam
27 novembre 2024 538 mots
Le Vietnam et les Pays-Bas coopèrent dans l’aquaculture

L’ambassade des Pays-Bas au Vietnam, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, a organisé le 27 novembre un forum d’affaires pour coopérer dans... Voir l'article

La Libre (site web)
Tuesday, December 3, 2024 262 mots

Climat - La saison cyclonique tropicale 2024 a causé des pertes hors du commun, selon Munich Re

Les cyclones tropicaux de l'Atlantique Nord (ouragans) et du Pacifique Nord-Ouest (typhons) ont causé environ 133 milliards de dollars de pertes totales, dont 51 milliards de dollars assurés, a précisé lundi Munich Re dans un communiqué.

Ces chiffres dépassent largement les moyennes des 10 dernières années, qui s'élèvent à 89,2 milliards de dollars de pertes dont 35,1 milliards assurées.

Les pertes de 2024 figurent parmi les plus élevées de la décennie, derrière 2017, selon le réassureur.

Fin septembre, l'ouragan Helene a frappé la Floride avec des vents de 225 km/h, causant des pluies record, des inondations faisant 200 morts et des pertes estimées à 56 milliards de dollars, soit la catastrophe la plus coûteuse de l'année, dont 16 milliards assurés.

En cause, des "températures exceptionnellement élevées de la surface de la mer ont intensifié les tempêtes, soulignant une fois de plus l'impact du changement climatique", analyse Munich Re.

Ces températures record relevées dans l'Atlantique Nord et le golfe du Mexique en 2024 ont favorisé une intensification rapide des cyclones.

Par exemple, Milton, qui a frappé la Floride en octobre, est passé d'une tempête tropicale à un ouragan de catégorie 5 en une journée.

Cet ouragan a causé des pertes totales estimées à environ 38 milliards USD, dont 25 milliards assurés, ce qui en fait "la tempête la plus coûteuse de l'année pour les assureurs", précise Munich Re.

Le changement climatique renforce l'intensité des cyclones tropicaux et accroît leurs précipitations, résume le réassureur.

Journal La Nation (Djibouti) (site web réf.) - La Nation (DJ)
25 novembre 2024 1329 mots
Le projet PEJACC : des solutions durables et résilientes

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La Recherche, no. 580
DOSSIER, mercredi 1 janvier 2025 1281 mots, p. 35

LES SOLS : UN ECOSYSTÈME VITAL

À chaque pratique agricole son type d'impact

Les systèmes agricoles intensif et agroécologique ont des approches contrastées vis-à-vis des sols, qui restent un monde opaque et méconnu. Quel est l'impact de ces pratiques agricoles sur la biodiversité ? L'ensemble des travaux soulignent les effets bénéfiques de l'agroécologie, de l'agriculture biologique et de l'agriculture de conservation.

Les activités agricoles affectent la biodiversité des sols de façon variable selon les différents modes de production (1). L'agriculture conventionnelle considère le sol plutôt comme un support physique pour les cultures, sans grande considération pour les dynamiques écologiques qui s'y jouent. Le recours intensif aux intrants et la simplification des systèmes et des paysages agricoles y tiennent pour beaucoup. Dans certains systèmes ultra-intensifs, tels que l'agriculture indoor , les sols sont même absents, remplacés par des substrats artificiels ou des systèmes hydroponiques. À l'opposé, en agroécologie, le sol constitue une préoccupation centrale, car il est perçu comme un écosystème dont le maintien de la santé est essentiel au bon fonctionnement et à la durabilité des agroécosystèmes.

Quel est l'impact des différentes pratiques agricoles sur la biodiversité ? Globalement, l'utilisation de pesticides réduit considérablement la quantité et la diversité de la faune du sol. En éliminant des groupes biologiques clés, comme les nématodes omnivores et prédateurs - les petits vers ronds que l'on trouve en abondance dans les sols du monde entier -, les pesticides déstabilisent le microréseau trophique, même lorsqu'ils sont utilisés aux doses recommandées (2). De même, le travail du sol par retournement peut diminuer la diversité bactérienne et la quantité et la diversité des nématodes et des vers de terre. Ainsi, réduire le labour augmente l'abondance des collemboles, des acariens (petits arthropodes) et des enchytréides (petits vers translucides) comparativement aux systèmes labourés en profondeur.

LA DIVERSITÉ VÉGÉTALE : UN LEVIER CLÉ

La fertilisation minérale (azote, potassium, phosphore), en fonction des doses, peut également réduire la diversité des champignons mycorhiziens, des bactéries et de la faune. Au contraire, la fertilisation organique tend à augmenter la quantité et la diversité fonctionnelle des micro-organismes et des nématodes, ainsi que la diversité végétale des prairies. La diversité végétale, en l'occurrence, est un levier clé, car il existe des liens étroits entre biodiversités aérienne et souterraine. La diversification des cultures (associations d'espèces ou rotations plus diversifiées) et l'introduction de plantes de couverture favorisent ainsi les biodiversités microbienne et faunique du sol, tout en permettant de lutter efficacement contre les adventices (« mauvaises herbes »).

UNE CONCENTRATION D'INTERACTIONS MAJEURES DANS DES « POINTS CHAUDS »

L'ensemble de ces travaux soulignent les effets cumulés et interactifs de pratiques relevant de l'agroécologie, de l'agriculture biologique ou de conservation mises en oeuvre par les agriculteurs et les agricultrices sur leurs parcelles. Les leviers d'une agriculture durable s'inscrivent donc à l'échelle du système de culture, mais également à une échelle spatiale supérieure, notamment celle du paysage : l'agencement des parcelles, la diversité des cultures et les infrastructures agroécologiques (haies, bandes enherbées, etc.) contribuent à renforcer la résilience et la durabilité de l'ensemble de l'écosystème agricole.

Si le message concernant les bénéfices de ces pratiques paraît clair, il reste bien des défis à relever pour mieux comprendre la biodiversité fonctionnelle des sols agricoles. En effet, nos lacunes dans la compréhension de l'organisation, des mécanismes et du déterminisme du fonctionnement des réseaux écologiques des sols restent immenses. Cette ignorance ne se limite pas à la taxonomie : par exemple chez les bactéries, plus de 99 % des espèces n'ont toujours pas été décrites à ce jour. Mais elle concerne plus encore la biologie et l'écologie des espèces. Dans un sol opaque, la faune reste difficilement observable, et leurs multiples interactions écologiques nous sont cachées. À une échelle fine, les interactions entre la matrice du sol et les organismes au sein de ces réseaux d'interaction nécessitent une attention particulière, car elles influencent directement les fonctions des sols et la santé des agroécosystèmes (3).

En outre, il est bien établi que nombre d'interactions majeures se concentrent dans des « points chauds » d'activité biologique, tels que la zone d'influence des racines (rhizosphère) ou la zone d'influence des vers de terre (drilosphère), toutes deux difficiles à observer ou à échantillonner sur le terrain, hors du laboratoire. À une échelle plus globale, l'impact du changement climatique sur la biodiversité fonctionnelle des sols agricoles demeure mal compris.

Pour relever ces défis, il est crucial d'adopter des démarches scientifiques qui intègrent l'ensemble de ces interactions et leurs facteurs de contrôle, par des approches prenant en compte simultanément plusieurs groupes biologiques, afin de mieux décrire et comprendre les relations entre biodiversité et fonctions. Dans cette perspective, les expérimentations et observations au champ bénéficient d'avancées récentes, puisqu'elles peuvent désormais s'appuyer sur les progrès de la science des données, de la modélisation à l'intelligence artificielle, couplées à des avancées techniques comme le séquençage des gènes à haut débit, la métagénomique ou l'imagerie in situ.

Enfin, les défis concernent également la sensibilisation et l'éducation du grand public aux enjeux d'une gestion durable de la biodiversité fonctionnelle des sols agricoles. Les initiatives de science participative peuvent jouer un rôle-clé en impliquant les citoyens dans la production de connaissances dans ce domaine. À ce propos, il existe des initiatives prometteuses dans le contexte des sols urbains (lire p. 57). Il est nécessaire de relever ces multiples défis pour renforcer la résilience des agroécosystèmes et promouvoir des pratiques agricoles efficientes et durables.

Nord Info (Sainte-Thérèse, QC)
Actualité, mercredi 27 novembre 2024 1164 mots, p. 6,7
Aussi paru dans
2 décembre 2024 - Nord Info (Sainte-Thérèse, QC) (site web)

SOIRÉE DE ROSEMÈRE VERT

CAP SUR L’ÉTAT DE L’ENVIRONNEMENT AVEC PATRICIA CLERMONT ET JÉRÔME DUPRAS

REINE CÔTÉ

Rosemère Vert a reçu récemment Patricia Clermont et Jérôme Dupras, deux réputés écologistes venus plaider en faveur de la préservation de l’environnement, de sa biodiversité, de son environnement immédiat et à l’importance de mettre en place des mesures concrètes à cette fin.

De nombreux citoyens avaient pris siège dans l’auditorium du Campus Rose-De Angelis de l’Académie Ste-Thérèse pour écouter les deux conférenciers dont la notoriété n’est plus à faire.

Mme Clermont oeuvre à l’Association québécoise des médecins pour l’environnement tandis que Jérôme Dupras détient une longue liste de titres en recherche au Département des Sciences naturelles à l’Université du Québec en Outaouais où il enseigne en plus d’être membre des Cowboys fringants.

Accueillis par Julie Morais et Patrick Bonin, les conférenciers ont rapidement mis la table sur les défis environnementaux avant de leur céder la parole.

ENVIRONNEMENT ET SANTÉ PUBLIQUE Patricia Clermont a d’abord rappelé la mission de L’AQME. Plus ou moins connue, l’organisme se veut un lanceur d’alerte, mesurant l’impact positif à considérer sur la santé de la population des transports collectifs et actifs en lien avec l’aménagement durable du territoire, de la protection de la nature, de la nature de proximité, et autres, nettement négatifs, comme l’usage des pesticides et la surconsommation énergétique «qu’on ne pourrait jamais arrêter».

«Les troubles de santé mentale, c’est aussi un enjeu de santé publique amplifié avec la pandémie COVID-19, mais aussi avec la crise climatique, notamment chez les jeunes, mais pas seulement. Toutes les générations sont affectées et ces enjeux-là s’entrecroisent et s’additionnent. La réduction des risques climatiques s’impose comme une exigence de santé publique en contexte climatique et d’urgence climatique. La crise dans laquelle on est, c’est donc une triple crise, une crise de changement climatique, de pollution et de biodiversité. Et l’enjeu existentiel, c’est quelle sera notre réponse», a souligné Mme Clermont.

Les données illustrent avec force son propos. Pas moins de 99 % des gens dans le monde respirent un air qui est au-delà des normes. Et rien qu’au Québec, la pollution engendre 4 000 décès et 30 milliards de doses par année.

S’ALIGNER AUX NORMES DE L’OMS «Ce sont des coûts pour notre système de santé, des coûts qui ne sont pas disponibles pour faire des aménagements dont on nous dit qu’ils sont trop chers», indique Mme Clermont.

Elle souligne au passage que les normes du Québec ne sont pas alignées avec celles de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alors que depuis 2015, beaucoup de normes relatives à la pollution atmosphérique ont baissé.

«À l’AQME, on demande au gouvernement de faire en sorte que les normes relatives à la qualité de l’air soient révisées pour s’aligner sur celles de l’OMS. Et c’est pour ça qu’en 2023, on a travaillé très fort, trois médecins de l’AQME et moi, sur un cadre de référence sur l’air qui a été appuyé par les 14 organisations, banques professionnelles, syndicats et autres organisations, ce qui a mené à la publication en janvier de notre cadre et son lancement en février», a-t-elle souligné, avant de céder la place à Jérôme Dupras.

DE L’ÉVOLUTION À LA RÉGRESSION Ce dernier a dressé l’état de notre planète en présentant un court rappel historique en abordant l’évolution du monde depuis l’époque des 30 Glorieuses, tout en retraçant l’évolution du mouvement environnemental, depuis les années 1970, incluant l’impact de la mission Apollo 17, en 1972, sur la perception de la Terre et notre relation avec la nature depuis la Révolution Verte, qui a amené la mécanisation de l’agriculture.

Si ces développements sociétaux ont participé à l’évolution du monde, il en ressort aujourd’hui d’importants impacts négatifs et destructeurs.

«On a vécu cette situation de révolution verte en agriculture au Québec aussi. Mais on se rend compte, quelques années plus tard, que finalement, de travailler de cette façon, d’industrialiser notre rapport avec la nature, ça a aussi ses impacts. Ça a des impacts sociaux, ça a des impacts environnements», déplore le conférencier Dupras.

«Même s’il y a eu une prise de connaissance, même s’il y a eu des hommes et des femmes de grande volonté partout dans le monde qui ont essayé de renverser la tendance, la réalité, c’est qu’il y a toujours cette compétition pour les ressources, il y a toujours une économie qui s’est capitalisée, qui est dominante.» S’OUVRIR LES YEUX Le professeur Dupras a souligné plusieurs défis liés aux changements climatiques, de l’effondrement de la biodiversité à la nécessité d’une transition écologique rapide pour atteindre la carboneutralité.

«Sachant que lorsqu’on émet une tonne de gaz à effet de serre, ça prend environ une trentaine d’années avant d’avoir un impact sur le climat. Ce qu’on ressent aujourd’hui, notre augmentation de 1,2, degrés Celsius, c’est les émissions des années 90. Ce que nos enfants vont subir comme transformation climatique dans 30 ans, c’est ce qu’on est en train d’émettre aujourd’hui. C’est un phénomène très, très important que celui des changements climatiques. Il est là devant nous. On ne peut pas se fermer les yeux. Cette courbe d’augmentation du climat, elle est réellement là. Il faut se mettre dans une optique d’adaptation.» ESPÈCES ANIMALES MENACÉES Puis les bouleversements climatiques impactent sérieusement la survie des espèces animalières. «On constate de 1000 à 10 000 fois le taux d’extinction naturelle. La théorie de l’évolution de Darwin dit que des espèces sont appelées à naître et à disparaître selon leur adaptabilité à ce qui se trouve autour d’elles. Or, ça change tellement vite avec la transformation du territoire, la couche d’ozone, les polluants systémiques, les changements climatiques et les espèces invasives, que ces pressions cumulées font en sorte que les espèces ne sont plus capables de s’adapter, de faire naître de nouvelles races, des variétés qui vont migrer vers des espèces», déplore le chercheur Dupras.

D’où l’importance de la mobilisation citoyenne, de l’appel à l’action collective et individuelle pour préserver la nature et des initiatives locales pour un avenir durable.

Il a aussi rappelé la mission environnementale que s’était donnée Les Cowboys fringants en reversant une partie des profits des ventes dans la plantation d’arbres. Au total, 410 000 arbres ont été plantés grâce à cette initiative.

[email protected]

La Voix de l'Est (Granby, QC) (tablette)
Politique, dimanche 17 novembre 2024 - 13:42:11 555 mots
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17 novembre 2024 - Le Soleil (Québec, QC) (site web) Le Droit (Ottawa, ON) (site web) Le Quotidien (Saguenay, QC) (site web) La Tribune (Sherbrooke, QC) (site web) Le Soleil (Québec, QC) (tablette) Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (tablette) Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette) La Tribune (Sherbrooke, QC) (tablette) La Voix de l'Est (Granby, QC) (site web) Le Droit (Ottawa, ON) (tablette) Le Courrier Sud (Bécancour/Nicolet-Yamaska, QC) (site web) Le Reflet du Lac (Magog, QC) (site web) MSN (Canada) (français) (site web réf.) Le Devoir (site web)
18 novembre 2024 - La Nouvelle Union (Victoriaville, QC) (site web) Le Reflet du Lac (Magog, QC) (site web) Le Courrier Sud (Bécancour/Nicolet-Yamaska, QC) (site web) MSN (Canada) (français) (site web réf.)

Trudeau vante la taxe carbone au niveau mondial

Dylan Robertson, La Presse Canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau défend son programme de tarification du carbone sur la scène internationale et affirme que la désinformation menace les progrès environnementaux.

Justin Trudeau est arrivé aujourd’hui au Brésil pour le sommet des dirigeants du G20 et a pris la parole lors d’une conférence organisée par le groupe de lutte contre la pauvreté Global Citizen.

Il a vanté la taxe carbone sur les consommateurs du Canada, affirmant qu’elle est l’une des plus fortes au monde mais qu’elle constitue «une cible politique facile» au Canada.

M. Trudeau a reconnu que cette politique suscite des résistances, mais il a déclaré qu’elle est alimentée par ce qu’il a appelé la propagande et la désinformation selon lesquelles l’accessibilité est en contradiction avec la lutte contre le changement climatique.

Il a déclaré que son parti libéral avait déjà remporté trois élections sur la question de la tarification du carbone et que cette politique était «très remise en question» pour les prochaines élections.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a promis d’annuler cette politique, faisant pression pour une «élection sur la taxe carbone» afin de faire baisser le coût de la vie.

Le premier ministre Trudeau a fait ces commentaires lors d’un panel sur le thème de l’accueil par le Canada du sommet du G7 l’année prochaine, bien qu’il n’ait pas parlé de cette initiative imminente.

Avant l’événement, son bureau a déclaré que les remarques porteraient sur «l’argument économique en faveur de l’action climatique et sur les politiques canadiennes de financement climatique et d’aide internationale» pour la présidence du G7.

Les remarques de M. Trudeau portaient presque entièrement sur la défense de la taxe sur le carbone, affirmant qu’elle avait fait l’objet de «propagande, de désinformation, de désinformation et de mensonges éhontés».

Le NPD fédéral et certains de ses homologues provinciaux se sont distancés de la politique qu’ils soutenaient auparavant.

Ottawa envoie les rabais pour compenser ce que les gens paient en tarification du carbone lorsqu’ils achètent du carburant afin qu’ils ne soient pas moins mal lotis en conséquence. Les personnes qui font des choses pour réduire leur consommation de carburant sont encore mieux loties, car elles bénéficient toujours du même rabais mais paient moins en tarification du carbone.

La taxe s’applique dans les provinces et les territoires qui n’ont pas de systèmes de tarification du carbone qu’Ottawa juge conformes à ses objectifs fédéraux.

Le directeur parlementaire du budget affirme que la grande majorité des ménages reçoivent plus en rabais qu’ils ne paient pour la tarification du carbone, mais pour la plupart, ces gains sont effacés une fois que des facteurs économiques plus larges sont pris en compte.

M. Trudeau a contesté cette analyse, notamment dans ses remarques de dimanche.

«En fait, c’est devenu un moyen d’aider à l’accessibilité et de mettre plus d’argent dans les poches des personnes en difficulté», a-t-il déclaré.

Cet article est paru dans La Voix de l'Est (Granby, QC) (tablette)

Acadie Nouvelle
Canada, mercredi 11 décembre 2024 1266 mots, p. 10

Les 10 phénomènes météo marquants de 2024 ont mis tout le Canada à l’épreuve

Pierre Saint-Arnaud

La Presse Canadienne

Aucune région du Canada n’a été épargnée par les événements de météo extrêmes en 2024 et cette situation ne fera qu’empirer, si l’on se fie aux experts.

Environnement Canada a publié mardi sa liste annuelle des dix phénomènes météorologies les plus marquants de l’année qui se termine et le pays a vécu tous les temps sur l’ensemble de son territoire.

Il s’agit de la 29e année consécutive que l’agence fédérale se livre à cet exercice et sa préparation reflète un changement significatif au cours des trois dernières décennies, comme le raconte Chantal McCartin, spécialiste en sciences physiques chez Environnement Canada.

«Au début du palmarès, on avait vraiment de la difficulté à trouver dix événements météo marquants qui survenaient au Canada. En 2024 et depuis les quelques dernières années, c’est vraiment le contraire. On en a plus que dix. On pourrait quasiment faire un top 20 si on voulait. Le défi vient vraiment d’en choisir seulement dix. Le nombre d’événements est beaucoup plus grand, (tout comme) leur fréquence et aussi leurs répercussions.»

LES RAVAGES DE DEBBY

Ainsi, par exemple, même si le centre du pays n’est pas une zone propice aux ouragans, c’est ce secteur, soit l’Ontario et le Québec, qui a été le plus touché par la saison des ouragans. Au Québec, l’ouragan Beryl a été le premier à se manifester, le 10 juillet, déversant entre 50 et 100 millimètres de pluie en quelques heures avant d’aller en déverser 130 millimètres dans les Maritimes. Mais c’est surtout l’ouragan Debby qui, le 9 août, a noyé le Québec avec des quantités allant de 100 à 200 millimètres, avec un record de 221 millimètres à Lanoraie.

Debby s’est finalement avérée la catastrophe météorologique la plus coûteuse de l’histoire du Québec, avec des dommages assurés estimés à 2,5 milliards $, un chiffre qui a dépassé le coût de la tempête de verglas de 1998, qui a causé environ 2,4 milliards $de dégâts en dollars d’aujourd’hui.

L’Ontario, qui a aussi encaissé ces deux restes d’ouragan, a été le théâtre d’autres inondations causées par deux épisodes de fortes pluies dans le sud de la province, particulièrement dans la région de Toronto, les 15 et 16 juillet et les 17 et 18 août.

CHALEUR TORRIDE AU NORD DU CERCLE POLAIRE

La nature a soufflé le chaud et le froid durant l’année, les collectivités de l’Arctique étant confrontées à une vague de chaleur inhabituelle pendant que l’Ouest canadien cherchait à se réchauffer durant un mois de janvier particulièrement glacial.

En Arctique, par exemple, la ville d’Inuvik, située à 200 kilomètres au nord du cercle polaire dans les Territoires du Nord-Ouest, a fracassé un record avec un mercure à 34,8 degrés Celsius le 7 août, période où le soleil ne se couche pratiquement jamais, de sorte qu’il était impossible de rafraîchir les bâtiments la nuit alors que le mercure ne descendait pas en dessous de 27 degrés. Les températures se sont maintenues au-dessus des 30 degrés durant cinq jours, allant jusqu’à un étouffant 37 degrés le 9 août dans la municipalité de Fort Good Hope, aussi dans les Territoires du Nord-Ouest.

À l’opposé, l’Ouest devait vivre en 2024 un des hivers les plus froids de son histoire avec des températures chutant sous les-40 degrés durant quelques jours à la mi-janvier en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan.

L’Alberta a brisé 125 records quotidiens de basse température, la Colombie-Britannique 60 et la Saskatchewan 25. Les mercures les plus froids dans les trois provinces variaient entre-46 et-48,4 degrés pour présenter des refroidissements éoliens dépassant les-50.

LA COLOMBIE-BRITANNIQUE DUREMENT ÉPROUVÉE

La Colombie-Britannique, touchée par ces froids polaires sur son flanc est, a ensuite dû composer sur sa côte ouest avec une première rivière atmosphérique du 26 janvier au 1er février qui, elle, a déversé des pluies atteignant jusqu’à 200 millimètres dans certains secteurs. Une autre de ces rivières atmosphériques devait venir déverser de nouveaux torrents d’eau sur l’ouest de la province en octobre, avec une pointe de 318 millimètres sur l’île de Vancouver. Impitoyable, la météo a fait cinq morts à cette occasion.

À l’autre extrémité du pays, le Cap-Breton a aussi subi ce que les météorologues qualifient de «coup de fouet hivernal», avec une chute de neige de 100 centimètres qui a paralysé Sydney et Halifax, qui n’en a reçu «que»80.

À Calgary, où l’on avait installé toutes sortes d’équipements pour étudier la grêle, celle-ci a collaboré un peu trop aux travaux des chercheurs, avec des grêlons atteignant la taille d’un pamplemousse accompagnés d’une tornade dans le centre de la province, causant des dommages évalués à 2,8 milliards $.

LA TRAGÉDIE DE JASPER

L’Ouest canadien a été particulièrement touché en 2024 alors que la chaleur intense et la sécheresse ont provoqué d’incontrôlables feux de forêt qui ont ravagé la municipalité de Jasper, dans les Rocheuses albertaines. Cet événement, qui trône au sommet du palmarès d’Environnement Canada, s’est inscrit dans un épisode particulièrement sec et chaud, avec un mercure atteignant 38 degrés Celsius. Le parc national de Jasper et la municipalité ont été rasés lorsque deux immenses feux hors de contrôle ont fusionné avant de s’abattre sur Jasper, forçant l’évacuation de 5000 résidants et 20 000 visiteurs en plein coeur de la saison touristique et laissant derrière 880 millions $de dommages.

L’autre bout du pays n’était pas épargné alors qu’à l’est com-plètement, le Labrador a connu lui aussi d’importants feux de forêt qui ont forcé l’évacuation de quelques communautés.

CANICULE ET NEIGE EN MÊME TEMPS

Enfin, Environnement Canada souligne parmi ses phénomènes de 2024 un «été divisé»marqué par des chaleurs étouffantes dans les Maritimes pendant qu’au même moment, l’Alberta grelottait.

Des températures bien au-dessus des 30 degrés ont persisté dans l’ensemble des provinces maritimes durant cette période, soit 10 à 15 degrés supérieures aux moyennes saisonnières. Au même moment, l’Ouest était aux prises avec une inhabituelle vague de froid avec des températures atteignant les-4,8 degrés en plein mois de juin en Alberta. Pour ajouter à la misère des Albertains, la neige s’est mise de la partie, avec des accumulations allant jusqu’à 30 centimètres dans le secteur de Nanton, une petite municipalité située à une centaine de kilomètres au sud de Calgary.

MÉTÉO EXTRÊME:«LA NOUVELLE NORME»

«Se réchauffant plus rapidement que la moyenne globale, particulièrement dans le Nord, le Canada devient de plus en plus un territoire où les événements de météo extrêmes sont la nouvelle norme», a affirmé Jennifer Smith, météorologue nationale de sensibilisation aux alertes.

«L’atmosphère qui se réchauffe accroît l’intensité des événements comme les vagues de chaleur et intensifie les pluies torrentielles parce que l’air plus chaud peut contenir davantage d’humidité. Les événements qui ont eu le plus d’impact cette année (...) nous rappellent que le changement climatique n’est plus une préoccupation lointaine, mais une réalité déjà présente, transformant des vies, des paysages et le gagne-pain des nombreux citoyens à travers le pays», a-t-elle conclu.

Du 18 au 20 juin, les températures sont montées jusqu’à 37,6 °C à Bathurst, la température la plus élevée jamais atteinte au Nouveau-Brunswick.

Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)
Monde, lundi 18 novembre 2024 - 11:15:20 537 mots
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Philippines: huit décès avec le passage du typhon Man-yi

Agence France-Presse

Huit personnes sont mortes en raison du passage du typhon Man-yi, qui s’est abattu dimanche sur les Philippines, dont sept dans un glissement de terrain dans le nord des l’archipel, selon une responsable de l’agence locale de gestion des catastrophes.

Le glissement de terrain, qui a également fait trois blessés, s’est produit dans la province de Nueva Vizcaya, au nord de Manille sur l’île de Luçon, a déclaré à l’AFP Kristine Falcon, une responsable de l’agence locale de gestion des catastrophes.

Un homme de 79 ans est aussi décédé dans la province de Camarines Norte (à l’est de Manille), après que sa moto soit entrée en contact avec une ligne électrique, selon la police.

Le service météo national avait mis en garde contre l’impact « potentiellement catastrophique » du typhon Man-yi qui a frappé les Philippines dimanche, mais le président Ferdinand Marcos a déclaré lundi qu’il « n’était pas aussi grave que nous le craignions », selon une transcription officielle de ses propos fournie aux médias.

Des vents soufflant à 185 km/h en moyenne, avec des rafales atteignant 305 km/h, ont été enregistrés après que Man-yi a touché terre dimanche après-midi dans la province d’Aurora, sur l’île de Luçon.

Il a déraciné des arbres, fait tomber des lignes électriques, écrasé des maisons en bois et déclenché des glissements de terrain.

Des centaines de maisons de la ville d’Ilagan, dans la province d’Isabela (nord-est de Luçon), ont été inondées lundi à la suite d’un lâcher d’eau d’un barrage.

Dans la province insulaire de Catanduanes, le typhon a renversé des poteaux électriques, générant des coupures de courant qui pourraient durer des mois, a déclaré à l’AFP Camille Gianan, responsable de l’information de la province.

«Nous allons maintenant continuer à secourir les personnes qui se trouvent dans des zones isolées », ainsi que celles « qui n’ont pas les moyens de préparer leurs propres repas et qui n’ont pas d’eau à disposition», a déclaré le président philippin.

Le « super typhon » Man-yi a été rétrogradé au rang de typhon dimanche lors de son passage sur l’île de Luçon, et se dirige lundi vers le Vietnam.

Plus de 1,2 million de personnes ont dû fuir leur domicile à l’approche de Man-yi, la sixième tempête à s’abattre sur l’archipel au cours du mois écoulé.

Au moins 171 personnes sont mortes dans la série de tempêtes tropicales qui a démarré mi-octobre, et fait des milliers de sans-abri, tout en anéantissant des récoltes et du bétail.

Chaque année, une vingtaine de puissantes tempêtes et de typhons mortels frappent les Philippines ou ses eaux environnantes, mais il est rare que plusieurs événements de ce type se produisent dans un laps de temps si restreint et aussi tard dans l’année.

Les scientifiques affirment que le changement climatique accroît l’intensité des tempêtes, entraîne des pluies plus abondantes, des inondations soudaines et des rafales plus violentes.

Cet article est paru dans Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette)

Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (tablette)
Politique, vendredi 13 décembre 2024 - 11:36:48 971 mots

Comment le Canada prévoyait de tirer profit de l'élection américaine

Jim Bronskill, La Presse Canadienne

À l’approche de l’élection présidentielle américaine, les responsables canadiens envisageaient de nouvelles possibilités de coopération avec leur voisin du Sud en matière d’énergie nucléaire, de sécurité de la chaîne d’approvisionnement et de technologies de captage du carbone, peu importe qui remporterait l’élection, comme le montrent des notes de service du gouvernement récemment publiées.

Plusieurs mois avant que les Américains ne se rendent aux urnes, une note interne d’Affaires mondiales Canada soulignait l’objectif de garantir que la relation du Canada avec les États-Unis «sera non seulement maintenue, mais élargie et approfondie au cours des années à venir, quel que soit le résultat des élections plus tard cette année».

Les notes, obtenues par La Presse Canadienne grâce à la Loi sur l’accès à l’information, donnent un aperçu de la stratégie fédérale pour non seulement résister à ce qui promettait d’être un tournant pour son plus proche allié, mais aussi en tirer profit.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé en janvier que le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, et la ministre du Commerce, Mary Ng, travailleraient avec Kirsten Hillman, ambassadrice à Washington, pour mettre en œuvre une approche d'«Équipe Canada» afin de promouvoir et de défendre les intérêts du pays auprès des États-Unis.

«Nous avons intérêt à consolider les progrès réalisés depuis 2020 et nous nous préparons à toutes les éventualités», indique une note d’information préparée à la fin du mois de janvier.

La note précise que le processus de préparation du Canada soutiendrait l’engagement des ministres au niveau fédéral et des États à établir un vaste réseau de contacts aux États-Unis afin d’assurer «une meilleure compréhension et une meilleure influence». Les tactiques comprendraient également la défense «de l’autre côté de l’allée» des priorités canadiennes afin de sensibiliser le public.

En effet, Mme Hillman a déclaré à la fin du mois d’août qu’elle, M. Champagne et Mme Ng avaient rendu visite à des dizaines de gouverneurs, ainsi qu'à des maires, des sénateurs, des responsables du commerce, des dirigeants d’entreprise et des groupes syndicaux.

À l'époque, l’issue des élections américaines était loin d'être certaine.

Depuis son élection à la présidence en novembre, Donald Trump a secoué la cage politique canadienne en menaçant d’imposer un tarif de 25 % sur les biens entrant aux États-Unis à moins que le Canada n’en fasse plus pour renforcer la frontière.

Préparer le terrain à l’international

Les notes internes montrent que les responsables du ministère canadien des Affaires étrangères préparaient discrètement le terrain au niveau international au début de cette année pour aider à gérer une éventuelle victoire de M. Trump.

«Nous devons rester vigilants et prêts à réagir rapidement si les politiques d’une nouvelle administration ont un impact sur nos intérêts», peut-on lire dans les notes préparées par le ministère pour une réunion de fin mars sur les relations canado-américaines avec l’ambassadeur d’Allemagne au Canada.

La note indiquait que les responsables surveillaient les domaines dans lesquels il pourrait y avoir un changement de politique, y compris l’approche américaine à l'égard des organisations multilatérales, telles que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et le G7.

«Grâce à des interactions de haut niveau et à notre réseau de missions, nous sommes engagés dans un plaidoyer à travers l'éventail politique aux États-Unis pour renforcer le soutien à ces intérêts communs.»

Les notes ont également soulevé la question de savoir si l’Allemagne et la France, qui ont cocréé une alliance pour le multilatéralisme en soutien au système fondé sur des règles pendant la première présidence de M. Trump, poursuivraient quelque chose de similaire à l’avenir.

Une note rédigée en prévision d’un dîner de travail en mai entre des responsables canadiens et de l’Union européenne a noté l’intérêt de travailler ensemble sur des questions qui pourraient survenir sous une nouvelle administration américaine, notamment le changement climatique, l’OTAN, l’Ukraine et les politiques industrielles et commerciales.

«Nous croyons en l’importance d’avoir des États-Unis forts, unis et engagés dans le système mondial», souligne la note.

Les responsables d’Affaires mondiales ont également posé des questions à Derek Burney, ambassadeur du Canada aux États-Unis de 1989 à 1993, avant un discours prévu en mai devant le personnel.

Parmi elles: Comment le Canada peut-il renforcer sa valeur en tant qu’allié clé? Quelle devrait être la prochaine grande orientation politique pour les relations bilatérales? Où y a-t-il une marge d’amélioration dans l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique?

Une autre note interne affirmait que les élections américaines se déroulaient «dans un contexte de polarisation sans précédent», compte tenu des visions radicalement différentes de l’Amérique détenues par les républicains et les démocrates sur diverses questions.

«Le Canada adopte une voie délibérée et proactive pour se préparer à l’éventail des résultats électoraux potentiels aux États-Unis», indique la note non datée.

«Quel que soit le résultat, l’élection pourrait également offrir de nouvelles opportunités pour le Canada aux États-Unis. Cela comprend la coopération en matière d’énergie nucléaire, de sécurité de la chaîne d’approvisionnement et de technologies de capture du carbone, entre autres.»

Les responsables canadiens ont également passé au peigne fin les médias américains pour répertorier les actions attendues d’une «administration Trump 2.0» en matière d’immigration, de la suspension du programme américain pour les réfugiés ainsi que de la construction de centres de détention pour accélérer le rythme et le volume des expulsions.

Cet article est paru dans Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (tablette)

Le Soleil (Québec, QC) (tablette)
Monde, lundi 18 novembre 2024 - 11:15:20 537 mots
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Philippines: huit décès avec le passage du typhon Man-yi

Agence France-Presse

Huit personnes sont mortes en raison du passage du typhon Man-yi, qui s’est abattu dimanche sur les Philippines, dont sept dans un glissement de terrain dans le nord des l’archipel, selon une responsable de l’agence locale de gestion des catastrophes.

Le glissement de terrain, qui a également fait trois blessés, s’est produit dans la province de Nueva Vizcaya, au nord de Manille sur l’île de Luçon, a déclaré à l’AFP Kristine Falcon, une responsable de l’agence locale de gestion des catastrophes.

Un homme de 79 ans est aussi décédé dans la province de Camarines Norte (à l’est de Manille), après que sa moto soit entrée en contact avec une ligne électrique, selon la police.

Le service météo national avait mis en garde contre l’impact « potentiellement catastrophique » du typhon Man-yi qui a frappé les Philippines dimanche, mais le président Ferdinand Marcos a déclaré lundi qu’il « n’était pas aussi grave que nous le craignions », selon une transcription officielle de ses propos fournie aux médias.

Des vents soufflant à 185 km/h en moyenne, avec des rafales atteignant 305 km/h, ont été enregistrés après que Man-yi a touché terre dimanche après-midi dans la province d’Aurora, sur l’île de Luçon.

Il a déraciné des arbres, fait tomber des lignes électriques, écrasé des maisons en bois et déclenché des glissements de terrain.

Des centaines de maisons de la ville d’Ilagan, dans la province d’Isabela (nord-est de Luçon), ont été inondées lundi à la suite d’un lâcher d’eau d’un barrage.

Dans la province insulaire de Catanduanes, le typhon a renversé des poteaux électriques, générant des coupures de courant qui pourraient durer des mois, a déclaré à l’AFP Camille Gianan, responsable de l’information de la province.

«Nous allons maintenant continuer à secourir les personnes qui se trouvent dans des zones isolées », ainsi que celles « qui n’ont pas les moyens de préparer leurs propres repas et qui n’ont pas d’eau à disposition», a déclaré le président philippin.

Le « super typhon » Man-yi a été rétrogradé au rang de typhon dimanche lors de son passage sur l’île de Luçon, et se dirige lundi vers le Vietnam.

Plus de 1,2 million de personnes ont dû fuir leur domicile à l’approche de Man-yi, la sixième tempête à s’abattre sur l’archipel au cours du mois écoulé.

Au moins 171 personnes sont mortes dans la série de tempêtes tropicales qui a démarré mi-octobre, et fait des milliers de sans-abri, tout en anéantissant des récoltes et du bétail.

Chaque année, une vingtaine de puissantes tempêtes et de typhons mortels frappent les Philippines ou ses eaux environnantes, mais il est rare que plusieurs événements de ce type se produisent dans un laps de temps si restreint et aussi tard dans l’année.

Les scientifiques affirment que le changement climatique accroît l’intensité des tempêtes, entraîne des pluies plus abondantes, des inondations soudaines et des rafales plus violentes.

Cet article est paru dans Le Soleil (Québec, QC) (tablette)

Sud Horizons (Algérie) (site web réf.) - Horizons-dz
8 décembre 2024 795 mots
L’Algérie assume ses engagements contre les changements climatiques
Fella Midjek

L’Algérie assume ses engagements contre les changements climatiques il y a 1 heure Algérie assume ses engagements de lutte contre les changements climatiques. À travers un cadre juridique dont le... Voir l'article

24 Heures (Suisse), no. 23737
LS
Culture & Société, lundi 18 novembre 2024 288 mots, p. 23

[« Orbital » s'est imposé dans l'espace...]

« Orbital » s'est imposé dans l'espace littéraire

Récompense

Confidences d'une auteure qui vient de recevoir le Booker Prize 2024 et n'y croit pas encore.

Lyrique et contemplatif, « Orbital » , qui a reçu cette semaine le Booker Prize, narre une journée à bord de la station spatiale ISS, au rythme des seize aurores qu'observent les astronautes lors de leur rotation autour de la Terre.

« Ce choix de sujet peut sembler un peu excentrique car je ne connaissais rien à l'espace » , a confié Samantha Harvey à l'AFP. Avant de se dire « euphorique » et toujours « incrédule ». « Il n'y a pas plus grande validation d'une carrière et du travail de quelqu'un que ce prix. Je veux en tirer toute la confiance et tout le courage possibles. »

Ce roman, la Britannique l'a en partie écrit pendant le confinement, en s'inspirant des vidéos filmées en direct dans la station, montrant les occupants à leurs tâches, mais aussi des vues de la planète Terre. Ce qui lui fait dire qu'elle « parle plus de la cette dernière que de l'espace. « Orbital » m'a permis d'écrire sur le temps, le bouleversement et l'étrange expérience du temps, qui m'a intéressée dans tous mes romans. »

À 49 ans, Samantha Harvey dit encore avoir écrit sans autre intention que celle de créer une œuvre « visuelle, picturale » , tout en ayant conscience que la question du changement climatique se poserait naturellement, comme celle de la préservation de l'espace.

« Nous l'exploitons et le détruisons, de la même manière que nous avons exploité et saccagé cette planète » , affirme-t-elle, appelant à « l'action ». « Ma responsabilité est d'ordre esthétique [...]. Si ce livre devait avoir un impact positif, contribuer à des changements, j'en serais absolument ravie, mais je pense que cela dépasse mes compétences. » AFP

« Orbital » ,

Samantha HarveyÉd. Flammarion, 224 p.

Rapports - Agroalimentaire - MAAF

Date de publication : 18 novembre 2024 51529 mots

Rénovation du financement du sanitaire dans le domaine animal - Rapport CGAAER n°23073 - Rénovation du financement du sanitaire dans le domaine animal pdf - 8.98 Mo - 146169

173 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... Rénovation du financement du sanitaire dans le domaine animal Rapport n° 23073-1 établi par Benoît BONNEFOI Inspecteur général Pascal HENDRIKX Inspecteur général Août 2024 CGAAER n° 23073-1 Page 2...

Pour voir le rapport :
https://agriculture.gouv.fr/telecharger/146169
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3 décembre 2024 791 mots
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Info Tourcoing LOutre-mer un terrain propice à linnovation on vous explique pourquoi - Des... Tourcoing Mardi 03 décembre 2024 15:23 ... 1 ... Voir l'article

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Rapports - Énergie - Énergie Québec

Date de publication : 20 novembre 2024 74722 mots

C-ROEÉ-0049 20/11/2024 Autorité 19 - Cette allocution fut reprise presque verbatim dans : Gouvernement du Québec, ...

108 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... Une perspective de développement durable L’énergie au service du Québec L’énergie au service du Québec Page 19 DIFFUSION Direction des relations publiques Ministère des Ressources naturelles 5700, 4e Avenue...

Pour voir le rapport :
https://www.regie-energie.qc.ca/fr/participants/dossiers/R-4270-2024/doc/R-4270-2024-C-ROEÉ-0049-Audi-Autorités-2024_11_20.pdf
El Watan (site web)
lundi 18 novembre 2024 607 mots

Mettant en lumière la performance économique de l'Algérie, la BM souligne : «La diversification des exportations indispensable»

Zhor Hadjam

Selon le document exposé, hier, dans les locaux de l'Institution à Alger, les économistes en charge du dossier de l'Algérie ont mis en évidence les bonnes performances de l'économie de notre pays qui a enregistré une croissance de 3,9% au premier semestre 2024 par rapport à la même période de l'année précédente, malgré la baisse de la production d'hydrocarbures.

La Banque mondiale (BM) met en lumière la solide performance économique de l'Algérie, tout en soulignant la nécessité d'adopter un ensemble de politiques économiques complémentaires pour diversifier les exportations en vue d'une croissance durable.

Au sens de la BM, «le potentiel de croissance des exportations hors hydrocarbures de l'Algérie est considérable».

Diversifier les produits et les marchés d'exportation tout en augmentant la valeur ajoutée «sera essentiel pour atteindre l'objectif du gouvernement de 29 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures d'ici 2030». Pour y parvenir, il est prioritaire, recommande la BM, «de mettre en place un cadre de politique macroéconomique axé sur le renforcement de la productivité des entreprises, l'amélioration de la compétitivité des exportations et une meilleure intégration dans les chaînes de valeur mondiales».

C'est ce qui ressort globalement du dernier rapport semestriel de la BM sur la situation économique de l'Algérie pour l'automne 2024. Selon le document exposé, hier, dans les locaux de l'Institution à Alger, les économistes en charge du dossier de l'Algérie ont mis en évidence les bonnes performances de l'économie de notre pays qui a enregistré une croissance de 3,9% au premier semestre 2024 par rapport à la même période de l'année précédente, malgré la baisse de la production d'hydrocarbures.

«Cette croissance diversifiée a été soutenue par un secteur agricole résilient», expliquent les économistes qui soulignent que «le pays a connu une amélioration notable de la stabilité des prix, avec une inflation réduite à 4,3% sur les neuf premiers mois de 2024, reflétant la stabilisation des prix des produits frais, la modération des coûts d'importation et un taux de change stable».

«La diminution des exportations d'hydrocarbures, l'augmentation des importations et la hausse des dépenses publiques ont réduit l'excédent du compte courant et accru le déficit budgétaire», selon le rapport de la BM. Néanmoins, fait observer la Banque mondiale, «les réserves de change demeurent confortables, représentant l'équivalent de 16,2 mois d'importations de biens et services en septembre 2024».

Grâce à des revenus d'exportation plus importants, «la reprise de la production d'hydrocarbures devrait entraîner une accélération de la croissance en 2025», indique la BM qui souligne, cependant, «qu'une augmentation plus rapide des importations pourrait entraîner un déficit du compte courant et réduire les réserves de change».

Pour la Banque mondiale, «l'adoption d'une politique de dépenses publiques prudente pour 2025 aiderait à réduire le déficit budgétaire et à limiter l'augmentation de la dette publique». Les prix des hydrocarbures et leur impact sur les revenus, les dépenses publiques et les importations demeurent, en outre, selon la BM, le principal risque pour les perspectives macroéconomiques. Par ailleurs, «les risques liés au changement climatique soulignent l'importance d'intégrer ces enjeux dans la stratégie nationale de développement», relève le rapport de la BM.

Selon celle-ci, la transition mondiale vers des modes de production plus propres est appelée à avoir un impact sur les produits générant des émissions de carbone élevées. «Ce changement revêt une importance particulière alors que l'Europe, principal partenaire commercial de l'Algérie, met en place de nouvelles taxes carbone à ses frontières. Ces mesures pourraient affecter de manière significative les exportations algériennes, la majorité des exportations hors hydrocarbures du pays vers l'Europe étant constituée de produits à forte intensité carbone.»

Cet article est paru dans El Watan (site web)

ICI Radio-Canada - Alberta (site web)
Environnement | Protection des écosystèmes | Ressources naturelles | Alberta, mercredi 11 décembre 2024 - (UTC -4) 784 mots

La plus grande mine de charbon thermique du Canada s’agrandit, sans évaluation d’impact

Laurence Taschereau

Radio-Canada

La plus grande mine de charbon thermique du Canada, située à Hinton, en Alberta, pourra s'agrandir, sans l'évaluation d’impact environnemental du fédéral.

L'Agence d'évaluation d'impact du Canada (AEIC) a répondu par courriel que, bien que le projet ne fasse pas l'objet d'une évaluation le gouvernement du Canada demeure déterminé à respecter ses obligations environnementales et ses engagements en matière de lutte contre les changements climatiques.

La mine Vista de Coalspur prévoit un agrandissement majeur de ses activités existantes. De plus, l’entreprise a le projet d’ouvrir une mine souterraine expérimentale, afin de déterminer la faisabilité d'une exploitation souterraine.

Les travaux sur la mine expérimentale souterraine ont même déjà commencé.

Nous sommes profondément déçus, déclare d'entrée de jeu le directeur du climat à Ecojustice, Fraser Thompson. Il rappelle les engagements que le Canada a pris, soit d’éliminer progressivement l’électricité produite à partir du charbon d’ici 2030.

Au lieu de cela, le Canada redouble d'efforts pour exploiter et exporter l'un des combustibles fossiles les plus polluants au monde, déplore-t-il.

Des projets d'une fraction de la taille de Vista font régulièrement l'objet d'une analyse d'impact.Fraser Thompson, directeur du climat à Ecojustice Qu'est-ce que le charbon thermique?Le charbon, utilisé pour la production de l'électricité, est couramment appelé charbon thermique, à ne pas confondre avec le charbon métallurgique, qui sert à la fabrication de l’acier.La majeure partie du charbon extrait au Canada provient de la Colombie-Britannique (59 %), de l’Alberta (28 %) et de la Saskatchewan (13 %).Source  : Ressources naturelles Canada

Dans sa décision, l’AEIC donne deux raisons de refuser d'évaluer le projet.

Premièrement, l’entreprise Coalspur a déjà consulté activement de nombreux groupes autochtones qui résident près de la mine.

Deuxièmement, l’agrandissement de la mine Vista doit déjà se conformer aux lois provinciales et fédérales, par exemple, la Loi sur la protection et l'amélioration de l'environnement au niveau provincial, ou encore la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.

La consultation des nations autochtones est absolument essentielle, précise Fraser Thomson. Mais, de simplement faire confiance à l'entreprise pour qu'elle s'engage dans ce processus, ce n'est pas suffisant.

Des rebondissements depuis 2020...Juillet 2020 : Environnement et Changement climatique Canada juge que les deux agrandissements de la mine de charbon Vista

doivent faire l'objet d'une étude d'impact fédérale

. La Nation crie d'Ermineskin et Coalspur intentent des actions en justice. La Cour fédérale estime que le ministre n'a pas procédé à des consultations des Premières Nations et donne raison à la Nation crie d'Ermineskin. Septembre 2021 : Après consultation des Premières Nations, le ministre

redemande une étude d'impact.

En octobre 2023,

la Cour suprême du Canada

a déclaré que certaines parties de la Loi sur l'évaluation d'impact étaient inconstitutionnelles, mettant une fois de plus fin au processus.En juin 2024, la loi modifiée a été adoptée, permettant une nouvelle désignation de l’agrandissement de Vista.6 décembre 2024 : L'Agence d’évaluation d’impact du Canada décide de ne pas soumettre l'agrandissement à une étude d’impact.

Pour la communauté de Hinton, située en environ une heure à l’est de Jasper, la mine est un moteur économique important, comme le rappelle le président de la Chambre de commerce de Hinton, Trevor Bamsey.

Elle emploie actuellement 450 personnes avec de bons salaires. Étant un pilier de la communauté, ce serait très dommage de la perdre, ajoute-t-il.

Une étude d’impact provincial

Selon Ecojustice, l’agrandissement va presque doubler la production de charbon thermique de la mine. La description du projet qu’en fait le gouvernement de l’Alberta annonce plutôt un agrandissement qui permettra de faire passer la production annuelle de 10 à 15 millions de tonnes.

L’abandon de l'étude d’impact du gouvernement fédéral ne signifie pas qu’il n’y aura pas d’examen au niveau provincial. Un processus a été enclenché (en anglais) en ce sens, mais il n'y a eu aucun développement depuis 2019.

L'attaché de presse du ministre de l'Énergie et des minéraux, Josh Aldrich, tenait à souligner que cette demande concerne l'extension d'une mine déjà approuvée et qu'elle utilisera de nouvelles techniques (exploitation souterraine et exploitation en hauteur) qui ont moins d'impact sur l'environnement que les techniques d'exploitation minière actuellement utilisées à Vista.

Cela ne satisfait pas Fraser Thomson : Nos clients ont déjà participé à ces évaluations [provinciales]. Elles ne sont pas aussi approfondies que l'évaluation du gouvernement fédéral.

Cet article est paru dans ICI Radio-Canada - Alberta (site web)

ICI Radio-Canada - Alberta (site web)
Environnement | Protection des écosystèmes | Ressources naturelles | Alberta, mardi 10 décembre 2024 - (UTC -4) 738 mots

La plus grande mine de charbon thermique du Canada s’agrandit, sans évaluation d’impact

Laurence Taschereau

Radio-Canada

La plus grande mine de charbon thermique du Canada, située à Hinton en Alberta, pourra aller de l’avant avec son agrandissement, sans l'évaluation d’impact environnemental du fédéral.

L'Agence d'évaluation d'impact du Canada (AEIC) a répondu par courriel que bien que le projet ne fera pas l'objet d'une évaluation le gouvernement du Canada demeure déterminé à respecter ses obligations environnementales et ses engagements en matière de lutte contre les changements climatiques.

La mine Vista de Coalspur prévoit une expansion majeure de ses opérations existantes. De plus, l’entreprise a le projet d’ouvrir une mine souterraine expérimentale, afin de déterminer la faisabilité d'une exploitation souterraine.

Les travaux sur la mine expérimentale souterraine ont même déjà commencé.

Nous sommes profondément déçus, déclare d'entrée de jeu le directeur du climat à Ecojustice, Fraser Thompson. Il rappelle les engagements que le Canada a pris d’éliminer progressivement l’électricité produite à partir du charbon d’ici 2030.

Au lieu de cela, le Canada redouble d'efforts pour exploiter et exporter l'un des combustibles fossiles les plus polluants au monde, déplore-t-il.

Des projets d'une fraction de la taille de Vista, font régulièrement l'objet d'une analyse d'impactFraser Thompson, directeur du climat à Ecojustice Le charbon thermique c’est quoi ?Le charbon, utilisé pour la production de l'électricité, est couramment appelé charbon thermique. À ne pas confondre avec le charbon métallurgique, qui sert à la fabrication de l’acier.La majeure partie du charbon extrait au Canada provient de la Colombie-Britannique (59 %), de l’Alberta (28 %) et de la Saskatchewan (13 %).Source: Ressources naturelles Canada

L’AEIC, dans sa décision , donne deux raisons pour refuser de désigner le projet.

Premièrement, l’entreprise Coalspur a déjà consulté activement de nombreux groupes autochtones qui résident près de la mine.

Deuxièmement, l’agrandissement de la mine Vista doit déjà se conformer aux lois provinciales et fédérales, par exemple, la Loi sur la protection et l'amélioration de l'environnement au niveau provincial, ou encore la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.

La consultation des nations autochtones est absolument essentielle, précise Fraser Thomson. Mais, de simplement faire confiance à l'entreprise pour qu'elle s'engage dans ce processus n'est pas suffisant.

Des rebondissements depuis 2020...Juillet 2020 : Environnement et Changement climatique Canada juge que les deux extensions de la mine de charbon Vista

doivent faire l'objet d'une étude d'impact fédérale

. La Nation crie d'Ermineskin et Coalspur intentent des actions en justice. La Cour fédérale estime que le ministre n'a pas procédé à des consultations des Premières Nations et donne raison à la Nation crie d'Ermineskin. Septembre 2021 : Après consultation des Premières Nations, le ministre

redemande une étude d'impact.

En octobre 2023,

la Cour suprême du Canada

a déclaré que certaines parties de la Loi sur l'évaluation d'impact étaient inconstitutionnelles, mettant une fois de plus fin au processus.En juin 2024, la loi modifiée a été adoptée, permettant une nouvelle désignation de l’agrandissement de Vista.6 décembre 2024 : L'Agence d’évaluation d’impact du Canada décide de ne pas soumettre l'agrandissement à une étude d’impact.

Pour la communauté de Hinton, située en environ une heure à l’est de Jasper, la mine est un moteur économique important, rappelle le président de la Chambre de commerce de Hinton, Trevor Bamsey.

Elle emploie actuellement 450 personnes avec de bons salaires. En tant que pilier de la communauté, ce serait très dommage de les perdre, ajoute-t-il.

Une étude d’impact provincial

Selon Ecojustice, l’agrandissement va presque doubler la production de charbon thermique de la mine. La description du projet qu’en fait le gouvernement de l’Alberta annonce plutôt une expansion qui permettra de faire passer la production annuelle de 10 à 15 millions de tonnes.

L’abandon de l'étude d’impact du gouvernement fédéral ne signifie pas qu’il n’y aura pas d’examen au niveau provincial. Un processus a été enclenché [en anglais] en ce sens, mais il n'y a eu aucun développement depuis 2019.

Cela ne satisfait pas Fraser Thomson. Nos clients ont déjà participé à ces évaluations [provinciales]. Elles ne sont pas aussi approfondies que l'évaluation du gouvernement fédéral.

Cet article est paru dans ICI Radio-Canada - Alberta (site web)

La Recherche, no. 580
GRAND ENTRETIEN, mercredi 1 janvier 2025 4046 mots, p. 7

Entretien avec Martin Vetterli PRÉSIDENT DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE (EPFL), SUISSE

L'AUTONOMIE EST UN PILIER FONDAMENTAL DE NOTRE SUCCÈS"

Propos recueillis par Philippe Pajot

Après huit années à la tête de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse, Martin Vetterli dresse le bilan de son double mandat. De l'introduction de la pensée computationnelle dans les cursus à l'intégration de la durabilité comme compétence-clé, il revient sur les grandes orientations qui ont renforcé le rayonnement de l'école, et les spécificités du modèle suisse, fondé sur l'autonomie et l'internationalisation. Il partage également ses réflexions sur la recherche et l'enseignement, qu'il place au coeur de la mission de scientifique.

La Recherche À quoi attribuez-vous le rayonnement, et plus généralement le succès de la recherche et de l'enseignement supérieur en Suisse ?

Martin Vetterli Je dirais que c'est une combinaison de facteurs. L'argent aide certainement mais, s'il est nécessaire, il n'est certainement pas suffisant. Cela dit, sur le plan du financement, nous sommes assez bien servis en Suisse. Comme on dit chez nous : « Il ne faut pas se plaindre la bouche pleine » ! Beaucoup de pays obtiennent aussi des financements importants, mais les résultats ne sont pas toujours là... L'autre facteur est à mon sens une bonne gouvernance et un environnement propice à l'innovation. Si vous y ajoutez un système éducatif et de recherche de haut niveau, une forte collaboration entre secteurs public et privé, et enfin une priorité à l'internationalisation et à la collaboration mondiale, vous avez là un assez bon résumé des points forts de notre système.

La Suisse est un petit pays, est-ce aussi une de ses forces ?

Oui. Ce qui pourrait apparaître comme une faiblesse s'est effectivement transformé en avantage : en tant que petit pays, la Suisse ne peut pas se permettre de s'isoler ou d'essayer de développer seule ses projets de recherche1 elle s'appuie sur des collaborations internationales pour compenser cette limitation géographique et démographique. Cette ouverture est d'ailleurs profondément ancrée dans son histoire, depuis l'époque où l'université de Bâle accueillait l'humaniste néerlandais Érasme, à l'aube de la Renaissance, jusqu'à la fondation des écoles polytechniques fédérales, au XIXe siècle. En tant que carrefour culturel et pays de transhumance, la Suisse a cultivé une longue tradition d'échanges transfrontaliers, valorisant ainsi la diversité des idées et des approches.

L'École polytechnique fédérale de Zurich naît en 1855 et celle de Lausanne, dont les origines remontent à 1853, se fédéralise en 1969. Sur quel(s) modèle(s) sont-elles créées ?

Leur création résulte de la volonté d'investir dans une éducation technique de pointe pour répondre aux défis économiques, scientifiques et industriels du XIXe siècle, tout en contribuant à la cohésion et au développement national. Quant à leur modèle, il y avait déjà les Technische Universitäten en Allemagne [initialement des Bergakedemien, c'est-à-dire des « écoles des mines »], dont les plus anciennes sont celle de Fribourg-en-Brisgau, créée en 1765, et celle de Berlin, en 1770. Mais le modèle assumé est celui de l'École polytechnique de Paris (aujourd'hui installée à Palaiseau), qui remonte à 1794, avec son motto : éduquer les ingénieurs pour la nation dans un contexte de révolution industrielle. Dès sa création, l' Eidgenössische Technische Hochschule Zürich, désormais appelée ETH Zurich, est fédérale. Alors que l'École polytechnique de Lausanne (EPFL) prend son appellation contemporaine avec sa fédéralisation en 1969.

Qu'a changé ce nouveau statut ?

Avec ces changements, les écoles polytechniques deviennent progressivement des acteurs majeurs de la recherche mondiale. Et pour moi, l'autonomie est un pilier fondamental de leur succès. Ce modèle de gouvernance repose sur une double autonomie : d'une part, le Conseil des écoles polytechniques (CEPF), qui supervise les deux EPF ainsi que leurs instituts de recherche (*), reçoit un budget de la Confédération qu'il peut redistribuer librement selon les priorités stratégiques1 d'autre part, chaque école bénéficie d'une grande latitude dans l'allocation des ressources reçues, permettant une gestion adaptée aux besoins spécifiques de leurs projets et domaines de recherche. Ce système garantit une flexibilité et une réactivité essentielles. Bien qu'elle puisse susciter des critiques, en raison du faible contrôle direct exercé par les autorités, une telle structure favorise selon moi l'innovation et la performance, des atouts reconnus à l'international, même s'ils sont difficilement reproductibles dans d'autres contextes institutionnels. Quand j'explique ces clés de notre succès à l'étranger, les gens hochent la tête poliment, mais quand il s'agit de les mettre en oeuvre...

Ces écoles fédérales sont particulières à la Suisse, mais peut-on trouver des structures équivalentes ailleurs dans le monde ?

Quand on y réfléchit, vos écoles d'ingénieurs françaises, et notamment l'École polytechnique, sont également des institutions nationales, non rattachées à des entités régionales ou départementales. Leur vocation est ainsi comparable avec l'objectif de servir l'intérêt de la nation. Aux États-Unis aussi, certaines universités privées, indépendantes des gouvernements locaux ou fédéraux, partagent cette capacité à opérer de manière autonome tout en maintenant une collaboration avec des autorités publiques. Des exemples similaires existent dans d'autres pays, comme l'Institut coréen des sciences et de la technologie (Kaist), à Daejeon, au sud de Séoul. Même si ces structures sont rares, elles apparaissent dans des pays investissant stratégiquement dans les sciences naturelles et les sciences de l'ingénieur, car c'est dans ces domaines qu'elles font le plus sens. À propos de « qui prend modèle sur qui », j'ai une anecdote amusante. Comme je l'ai déjà évoqué, l'EPFL a pris exemple sur l'ETH lors de sa fédéralisation en 1969, elle-même s'étant inspirée de Polytechnique en 1855. Or, un jour, alors que je discute avec le directeur de l'École polytechnique de Palaiseau, celui-ci me raconte qu'il sort de chez son ministre qui lui a dit de prendre exemple sur l'EPFL. Tout n'est qu'un grand cercle...

Les budgets ne sont pas tout à fait les mêmes, avec moins de 200 millions d'euros pour l'École polytechnique annuellement, contre environ 750 millions d'euros de budget de base à l'EPFL, et près de 1,5 milliard pour l'ETHZ. Et j'imagine qu'une forte composante privée s'ajoute à la recherche dans les universités suisses ?

Certes, mais ce sont des choix politiques qui dictent ces budgets. Et vous avez raison, dans le paysage suisse de la recherche, les entreprises privées jouent un rôle prépondérant dans les activités de recherche et développement (R & D). Nous avons de grandes industries pharmaceutiques suisses qui ont des budgets conséquents dans le domaine (Roche, Novartis ou Lonza par exemple), mais aussi des entreprises d'ingénierie comme ABB, ou encore IBM et Google. Cette dernière a implanté à Zurich son plus gros centre de recherche hors des États-Unis. Au total, l'investissement privé représente environ les deux tiers des dépenses de R&D en Suisse.

La Suisse possède-t-elle également un maillage d'universités réparties dans les différents cantons ?

Oui. Il ne faut pas oublier les universités cantonales, au nombre de dix en Suisse, dont certaines sont importantes, notamment à Zurich, Genève, Lausanne, Bâle, Berne et Fribourg. Une seule est de langue italienne, celle de Lugano. À cela s'ajoutent neuf hautes écoles spécialisées et seize hautes écoles pédagogiques. Au total, la Suisse comprend 37 établissements d'enseignement supérieur.

Après avoir fait une partie de votre carrière aux États-Unis, vous êtes revenu à l'EPFL pour diriger le laboratoire de traitement du signal. En parallèle, vous entrez au Conseil suisse de la science et de la technologie. Quel est le rôle de cette institution et qu'y avez-vous réalisé ?

Quand je suis revenu en Suisse après une période de presque dix ans passée aux États-Unis, ce poste de conseiller m'a permis de me replonger dans le biotope suisse de la recherche et de la technologie. Le Conseil suisse de la science, de la technologie et de l'innovation (CSSTI) est un organe consultatif du gouvernement helvétique. Il comprend une douzaine de scientifiques de haut niveau - dont des prix Nobel -, pas forcément tous suisses. Son rôle principal de conseil stratégique consiste à s'emparer de sujets variés (par exemple l'évaluation de la qualité de la recherche, le génie génétique, l'intégrité scientifique, etc.) jugés importants pour la recherche et la technologie suisses, et à rédiger des rapports, en s'aidant éventuellement d'experts extérieurs. Outre ce rôle de conseil stratégique, il a aussi un mandat d'évaluation de certains instituts de recherche qui ne font pas partie des universités mais sont directement financés par la Confédération helvétique. C'est une sorte de mélange de vision de la politique de la science et de suivi des investissements de la Confédération au niveau de la science. J'ai trouvé cela très intéressant, non seulement pour le travail en lui-même, mais aussi en raison de la personnalité riche des conseillers. J'y suis resté quatre ans tout en faisant de la recherche à l'EPFL.

Ensuite, vous avez présidé le Conseil national de la recherche du Fonds national suisse (FNS). L'objectif était différent ?

Très différent en effet, car le FNS est une agence de moyens, qui distribue des subsides à des projets qu'il faut évaluer. Son rôle est analogue à celui de l'Agence nationale de recherche (ANR) en France. Je prenais aussi modèle sur le Conseil européen de la recherche (ERC), qui a vraiment monté la barre d'un cran en termes d'évaluation des projets de recherche en Europe. C'était un travail exigeant et incroyablement formateur. J'y ai découvert un spectre scientifique bien plus large que ce à quoi ma carrière m'avait préparé. Mon expérience académique, forgée dans les universités américaines, m'avait appris à naviguer dans des disciplines bien définies. Au FNS, j'ai été confronté aux sciences sociales et humaines. Or ce sont elles qui posent des questions fondamentales sur la civilisation, la démocratie, l'organisation de la société. Ce sont des questions fascinantes et complexes, bien au-delà de ce qu'on peut rencontrer dans les sciences dites exactes. Par exemple, vous pouvez expliquer à un enfant de sept ans l'énoncé du théorème de Fermat (*) , mais définir ce qu'est la démocratie ou le « vivre-ensemble », c'est une tout autre affaire. Ces quatre années passées au FNS m'ont offert une ouverture d'esprit exceptionnelle, et si les aléas de la vie ne m'avaient pas ramené à l'EPFL, j'aurais volontiers prolongé cette expérience.

En parallèle, vous aviez toujours un pied à l'EPFL ?

Oui, car il s'agissait d'un mandat à mi-temps, ce qui me permettait de poursuivre ma carrière de chercheur en parallèle. Et c'était important, car je crois profondément qu'un bon gestionnaire de la science doit rester un scientifique actif. Être capable de se mettre face à des chercheurs, de parler leur langage et de comprendre leurs réalités, c'est indispensable pour être crédible. J'ai travaillé sur des dossiers touchant des disciplines fort variées, de la biologie à la philosophie politique, et cette expérience a profondément enrichi ma vision des sciences. Ces années au FNS restent l'une des périodes les plus stimulantes, intellectuellement parlant, de ma carrière. Elles m'ont permis de mieux comprendre les défis globaux auxquels la recherche suisse doit répondre, et d'y contribuer activement. Et c'est que j'ai tenté de faire ensuite, lorsque j'ai été appelé à la présidence de l'EPFL pour m'occuper de recherche mais aussi d'enseignement.

Sur l'enseignement justement, vous avez été professeur aux États-Unis et en Suisse. Quelles différences faites-vous entre les deux ?

J'ai observé surtout une différence culturelle entre les universités privées et les universités publiques américaines. J'ai enseigné dans les deux : à Columbia, université privée située à New York, mais aussi à Berkeley, université publique de l'État de Californie, à proximité de San Francisco. Ce sont deux énormes établissements en tête des classements internationaux, avec des moyens colossaux [un budget annuel de 6,2 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros) pour Columbia, 3,8 milliards (3,6 milliards d'euros) pour Berkeley]. Pourtant, l'approche vis-à-vis de l'enseignement undergraduate (en gros, les trois ou quatre premières années du cycle universitaire) n'est pas la même. À Columbia, les professeurs se concentraient sur les années ultérieures, qui peuvent attirer des doctorants, tandis qu'à Berkeley, l'enseignement était une fierté, presque une vocation, et cela se sentait. Les professeurs prenaient plaisir à enseigner dans tous les cycles universitaires et étaient fiers d'avoir de bonnes évaluations de leurs étudiants. Personnellement, j'ai toujours considéré que l'enseignement est le premier métier d'un professeur. Être chercheur, c'est une passion, mais enseigner, c'est notre mission principale. Cette différence m'a marqué et j'ai rapporté avec moi à l'EPFL ce souci de l'engagement pour l'enseignement.

Cette vocation de l'enseignement avait été perdue à l'EPFL ?

Je ne dirais pas que cela s'était perdu, mais qu'étant continuellement dans la course aux classements, nous en avions un peu oublié l'essentiel : être professeur, c'est d'abord donner ses cours, être présent pour ses étudiants, s'occuper de ses doctorants et les accompagner régulièrement. Et quand certains profs me disent qu'ils préfèrent se concentrer uniquement sur leur recherche, je leur réponds : « Si vous ne voulez pas interagir avec les étudiants, allez en Allemagne, dans un institut Max-Planck[où l'on ne fait que de la recherche] , et restez entre vous. Mais attention, vous finirez par travailler sur des sujets obsolètes, sans le souffle neuf que seul un campus dynamique peut apporter. » À l'EPFL, comme dans les grandes universités américaines, ce sont les étudiants qui nous obligent à évoluer. Leur énergie, leur envie d'apprendre ce qui est à la pointe - comme on le voit aujourd'hui avec la science des données et l'intelligence artificielle - sont des forces motrices incroyables. Cela pousse chacun d'entre nous à se réinventer, à explorer de nouveaux horizons. Et je crois que c'est précisément cette dynamique qui fait le succès des grandes institutions. Enseigner n'est pas juste une responsabilité, c'est un privilège et une source d'inspiration permanente.

Votre succès est tel que trop d'étudiants français veulent faire leurs études supérieures à l'EPFL. C'est pour cela que vous instaurez des conditions d'entrée drastiques ?

Ce n'est pas uniquement pour les étudiants français, mais pour tous les étudiants qui n'ont pas fait leur lycée en Suisse. Le contrat social en Suisse est que tous les étudiantes et les étudiants qui obtiennent ce qu'on appelle une « maturité » (le baccalauréat en un peu plus costaud) peuvent accéder à l'EPFL, sans autre condition. La taille de nos salles de classe n'étant pas extensible, nous avons établi depuis longtemps des conditions d'accès pour les étudiants étrangers. Mais notre attractivité est de plus en plus forte et, si nous voulons garantir la qualité de l'enseignement, nous allons devoir mettre des restrictions encore plus fortes. Par exemple, pour les étudiants français, nous demandions jusqu'à cette année un baccalauréat scientifique avec la mention très bien (plus de 16/20 de moyenne). Mais devant l'afflux des demandes, pour la rentrée 2025, l'admission aux études de bachelor [l'équivalent de la licence] à l'EPFL sera restreinte pour les personnes étrangères. Et ce, dans la limite des 3 000 places d'études disponibles au total, chaque année, en première année.

Quelles sont les grandes orientations que vous avez pu mettre en place à l'EPFL durant vos mandats ?

Tout d'abord, en 2017, nous avons mis en place - je dis « nous » car nous avons une structure qui, outre l'équipe de direction, inclut les doyens des différents départements - un cours pilier sur la pensée computationnelle ou pensée informatique (computational thinkingen anglais). C'est un enseignement de première année, pour tous les étudiants. Il ne s'agit pas d'apprendre à coder dans un langage particulier, mais plutôt d'appliquer une manière de penser systématique et structurée afin d'analyser et de résoudre des problèmes complexes. Nous enseignons aux étudiants à aborder les problèmes de manière algorithmique et systématique, un savoir essentiel dans un monde où la technologie est omniprésente. C'est devenu le troisième pilier de nos enseignements, à côté des mathématiques et de la physique. Les étudiants, dotés de cette base dès le début de leur parcours, sont ainsi préparés à aborder des disciplines plus avancées comme la science des données ou l'intelligence artificielle. Cela a créé une génération prête à relever les défis de demain, quel que soit leur domaine.

Parmi les défis de demain, la transition écologique occupe une place importante. Est-ce quelque chose que vous enseignez également ?

Absolument. Lors de mon second mandat, nous avons intégré la durabilité comme une compétence essentielle à enseigner, en réponse à l'urgence climatique et à la nécessité de former des ingénieurs et scientifiques conscients des enjeux globaux. Un cours pilote sur la durabilité a été lancé pour un millier d'étudiants et deviendra, à la rentrée 2025, un cours pilier obligatoire couvrant des sujets comme le changement climatique, les solutions technologiques et économiques, la culture environnementale. Cette initiative vise à dépasser les approches simplistes, en adoptant une vision holistique des problèmes, par exemple en informatique, où la consommation d'énergie croît de manière exponentielle. L'éducation des étudiants d'aujourd'hui a un impact durable sur leur carrière et, par extension, sur la société. En ajustant dès maintenant leur formation, nous influençons leur trajectoire et leur capacité à relever les grands défis du futur.

La recherche a-t-elle un rôle à jouer pour lutter contre le changement climatique ?

Les chercheurs en science du climat ont fait un remarquable travail, et les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) sont très intéressants et nécessaires, mais pas suffisants. Pour caricaturer, je dirais que l'on n'a pas vraiment besoin de savoir à quelle vitesse on va dans le mur... En revanche, en tant qu'institut de technologie, notre rôle dépasse l'analyse des défis climatiques : nous devons proposer des solutions concrètes. Par exemple, l'un de nos grands projets, en collaboration avec l'ETHZ, porte sur l'énergie verte et son stockage. Si l'on produit de l'énergie verte en abondance en été, les infrastructures de stockage saisonnier font cruellement défaut, entraînant des déséquilibres majeurs, notamment en hiver où les coûts explosent. Ce projet vise à démontrer la faisabilité économique et technologique de solutions de stockage, comme une usine pilote de 1 mégawatt capable de produire du méthane à partir de CO2 capturé et d'hydrogène vert.

Et cela, vous le faites uniquement à l'EPFL ?

Non, pour réussir dans ce type de projet, il est crucial de réunir autour de la table des acteurs qui échangent rarement : gouvernements, collectivités publiques, entreprises, philanthropes et chercheurs. Contrairement à une approche bottom-up classique, où les idées émergent de projets individuels, cette initiative repose sur une vision stratégique avec des objectifs clairs sur un horizon de cinq ans. C'est un domaine où l'industrie hésite à investir faute de modèles économiques matures, notamment dans un contexte de tensions géopolitiques. Notre rôle est donc de réduire ces risques en démontrant la faisabilité des solutions, en créant de nouvelles technologies, et en prouvant qu'un tel modèle peut devenir économiquement viable à moyen terme : un pas essentiel pour atteindre les objectifs de zéro carbone d'ici à 2050.

Quelles conséquences redoutez-vous de l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis pour la mandature 2025-2029 ?

Il y aura, à n'en pas douter, des conséquences importantes sur la science et la santé publique. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter les théories loufoques de Robert Kennedy Jr., adepte de théories complotistes et fervent opposant aux vaccins, proposé pour le poste de ministre de la Santé. À ce titre, on peut craindre qu'il ne remette en question les politiques fédérales de vaccination, avec un retour prévisible de certaines maladies. Souvenons-nous du premier mandat de Trump : des domaines cruciaux, tels que les études sur la santé publique, l'éducation scientifique, et même des progrès médicaux, ont subi des coupes budgétaires ou ont été relégués au second plan. Cela a eu pour effet d'entraver le progrès et de limiter les innovations qui auraient pu bénéficier à la société. On peut s'attendre à ce que la science soit à nouveau politisée, voire instrumentalisée pour servir des agendas politiques. La science du climat sera ignorée, sans se préoccuper des conséquences à long terme sur la planète et les générations futures. Je crains que ces changements aient des répercussions durables sur la confiance du public dans la science.

En janvier 2025, vous laissez votre place à la présidence de l'EPFL. Allez-vous prendre votre retraite ?

La personne qui va me succéder est une physicienne espagnole, Anna Fontcuberta i Morral [elle est nommée par le Conseil fédéral sur recommandation du conseil des EPF]. Je suis persuadé qu'elle continuera à faire rayonner l'EPFL dans son rôle d'institut prestigieux de formation académique et de recherche de pointe, tout en gardant en ligne de mire l'engagement sociétal indissociable de l'école. Quant à moi, mon projet pour l'année 2025 est de faire la tournée des doctorants que j'ai encadrés tout au long de ma carrière : 76 au total. Ils sont répartis un peu partout dans le monde, principalement en Europe et en Amérique du Nord. J'ai toujours aimé ce processus unique où l'on prend sous son aile quelqu'un de motivé et brillant, et où on l'accompagne pour qu'il ou elle comprenne ce qu'est réellement la recherche. Parce qu'il ne s'agit pas de résoudre un problème avec une réponse déjà connue, mais de naviguer dans l'inconnu, d'apprendre à poser les bonnes questions et à devenir un scientifique indépendant. Guider un doctorant jusqu'à ce qu'il ou elle atteigne cette autonomie intellectuelle et puisse devenir un chercheur accompli, c'est une part essentielle de ce que je considère comme l'éducation. Plus qu'un transfert de connaissances, c'est une transmission de méthode et de curiosité. C'est ce lien qui rend ce travail si spécial et profondément humain.

La Recherche, no. 580
DOSSIER, mercredi 1 janvier 2025 536 mots, p. 41

LES SOLS : UN ÉCOSYSTÈME VITAL

Les ingénieurs du sol sous la menace des vers plats

Mathias Germain

Les réseaux commerciaux et de transport contribuent à la dispersion d'organismes vivants hors de leur aire d'origine. Ainsi, des vers plats terrestres d'Amérique du Sud, d'Asie et d'Océanie colonisent discrètement les sols d'Europe. Problème, ces prédateurs invasifs se nourrissent des populations locales de vers de terre essentiels à la bonne santé des sols. Le phénomène pourrait s'étendre avec le changement climatique.

Un corps long et aplati, sinueux et visqueux, aux couleurs inhabituelles, une tête en forme de marteau ou de triangle, sans bouche visible : il s'agit d'un plathelminthe, un ver plat terrestre invasif qui appartient à la famille des Geoplanidae. Contrairement à nos lombrics habituels, ces vers ne sont pas des ingénieurs du sol : ils ne creusent pas de galeries et ne mélangent pas les matières organiques et minérales. Pire, ils se nourrissent de vers de terre et d'escargots ! Originaires d'Asie du Sud-Est, d'Amérique du Sud, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, ces espèces arrivent dans nos sols, le plus souvent en suivant les voies du commerce international de plantes, par le truchement des pots emplis de terre (où peuvent se trouver des individus adultes ou des cocons). « Plus d'une vingtaine d'espèces ont été recensées en France métropolitaine,note Jean-Lou Justine, parasitologue au Muséum national d'histoire naturelle, spécialiste des parasites de poissons et des plathelminthes. Cette arrivée de plathelminthes terrestres en métropole, qui aurait moins de vingt ans, est spectaculaire par son étendue et son intensité. Par exemple, l'espèceObama nungara , venue du Brésil, a été repérée sur les trois quarts du territoire, et un seul jardin peut en héberger des milliers ! »

Depuis 2013, le parasitologue documente le phénomène grâce à la collaboration des particuliers qui envoient les photos de vers inhabituels qu'ils observent dans leur jardin ou ailleurs. Des espèces comme Platydemus manokwari, originaire de Nouvelle-Guinée, Marionfyfea adventor, originaire du sud de la Nouvelle-Zélande, ou Bipalium (vers à tête de marteau, voir photo) ont ainsi été flashées par des naturalistes spécialistes ou amateurs.

Pour tenter de comprendre l'impact de ces nouveaux venus dans les sols, une équipe de l'Institut d'écologie et des sciences de l'environnement de Paris (Inrae, IRD, CNRS) a procédé à des analyses génétiques du contenu du tube digestif d' Obama nungara. Elles ont permis d'identifier une à cinq espèces de vers de terre. Et surtout, leurs résultats indiquent que ce ver plat, qui vit de préférence à la surface du sol, se nourrit non seulement de vers présents en surface, mais aussi de vers qui creusent plus en profondeur (1).

De telles observations confirment que les plathelminthes bouleversent la faune indigène du sol, d'autant plus qu'ils ne semblent pas avoir de prédateurs en Europe. Autre motif de vigilance, la même équipe a montré, grâce à un travail de modélisation, que le phénomène d'expansion des vers plats terrestres hors de leur zone d'origine risque de se poursuivre à la faveur du changement climatique (2). En particulier, deux espèces qui ont actuellement la plus grande aire de répartition mondiale, Bipalium kewense et Bipalium vagum , devraient encore accroître leur emprise géographique sur le continent européen.

L'Avenir
Le Courrier de l'Escaut ; Brabant Wallon ; Entre Sambre et Meuse ; Namur ; Le Jour Verviers ; Basse Sambre ; Huy-Waremme ; Luxembourg
Friday, December 6, 2024 561 mots, p. 3

"Des alternatives naturelles pour protéger les cultures"

43 partenaires seront associés au projet Biocontrol 4.0. Celui-ci sera divisé en plusieurs plateformes qui développeront un angle de recherche bien spécifique.

E. H.

1. Des molécules "prometteuses" comme alternatives aux produits phyto classiques

Le projet TRans-Lipo ciblera plusieurs cultures comme le blé, la pomme de terre, les poireaux et les pommes. " L’objectif est de développer des alternatives naturelles pour protéger les cultures," explique Essaïd Ait Barka, professeur à l’université de Reims Champagne-Ardenne. Les solutions proposées, ce sont les lilopeptides et les glycolipides: "des molécules naturelles extraites à partir de micro-organismes" Ces molécules agissent sur la plante, sur l’efficacité antifongique " et stimulent la plante contre les agents pathogènes."

2. Repenser la protection intégrée des cultures

Les monocultures et les grandes plaques de cultures ont un impact sur la biodiversité. À cette évidence, il faut aussi ajouter le changement climatique qui interfère sur la santé des plantes. Le projet Trans-Pest part de la réflexion selon laquelle " les changements climatiques freinent l’ambition européenne de réduire l’usage des pesticides de synthèse." La plante va être affectée " ainsi que les ravageurs et l’action des biopesticides", analyse Kévin Tougeron (UMons).

Son projet reposera sur la lutte contre quatre groupes de ravageurs: les pucerons, les thrips (petits insectes), les acariens et les taupins ("ce sont des vers qui grignotent les racines puis les feuilles"). Six cultures seront suivies par la recherche: les céréales, les pommes, les betteraves, la pomme de terre, les poireaux et les fraises. "L’objectif est de développer des solutions vertes contre ces grands ravageurs." Avec quelles techniques? Les huiles essentielles, par exemple. Elles peuvent être utilisées comme répulsifs ou, " comme technique plus novatrice, on peut injecter de l’huile essentielle dans la sève et l’appareil circulatoire des pommiers. " On peut aussi développer le piégeage chimique grâce aux phéromones, utiliser des auxiliaires de cultures comme les coccinelles.

3. Le numérique pour renforcer l’efficience

Quand pulvériser, comment et où appliquer la solution de biocontrôle? Ce sont trois questions clés permettant de limiter l’impact environnemental des applications. " On vise le volet numérique" , explique Jean-Yves Parfait (Multitel). Le projet Trans-e-Bio vise à développer des outils numériques permettant d’optimiser la décision de traitements.

Choisir le bon moment, c’est aussi augmenter l’efficacité des molécules pulvérisées, c’est aussi améliorer la rentabilité de l’exploitation. " On veut des alertes plus précises dans le temps et dans l’espace." Le projet veut se concentrer sur la prise en compte " de facteurs à risques locaux tels que la présence de spores aériennes d’agents phytopathogènes, de ravageurs et de foyers d’infections."

L’imagerie approfondie de la plante permettrait de détecter les maladies avant l’œil du cultivateur, " avant les symptômes visibles"

4. Focus sur le lin

Un angle de ce programme de recherche et développement se concentrera plus spécifiquement sur les maladies qui affectent le lin. Pourquoi ce focus? Parce que le lin fibre est essentiellement cultivé en Europe dans la zone concernée par le projet Interreg. Trois maladies fongiques majeures ont été identifiées: la septoriose, l’oïdium et la verticilliose, " une maladie présente tôt dans la plante mais visible bien plus tard dans la saison ", commente Lies Willaert (Inagro). Le projet Trans-Pathoflax 2.0 aura pour objectif de fournir des solutions de biocontrôle et des techniques de surveillance du lin.

Le Journal de Québec
Actualités, mercredi 4 décembre 2024 360 mots, p. 41

PRÉPAREZ-VOUS À PAYER VOTRE CAFÉ UN PEU PLUS CHER

AXEL TARDIEU

Le prix du café est à son plus haut en près de 50 ans sur les marchés boursiers à cause de la sécheresse et des changements climatiques. Préparez-vous donc à payer plus cher, surtout à l'épicerie.

«On l'a vu venir et on est en plein dans le problème. Nos prix devraient augmenter de 5 % dans la prochaine année», affirme Jérôme Grenier-Desbiens, propriétaire de Structure Torréfacteurs à Montréal.

Son entreprise va vendre son sac de 300 grammes de café 21 $ au lieu de 20 $. Les lattes coûteront 25 ¢ de plus.

LES PRIX FLAMBENT

Les cours des grains d'arabica et de robusta ont presque doublé en un an, atteignant un niveau jamais vu sur les marchés boursiers depuis avril 1977.

Cette hausse a un impact sur les petits cafés indépendants qui achètent une partie de leurs grains directement auprès des producteurs, et qui payent déjà un fort prix, et une autre partie au prix de la bourse.

L'impact est toutefois encore plus important pour les grandes entreprises, comme Lavazza Maxwell, Van Houtte ou McDonald's, qui sont entièrement dépendantes des marchés boursiers.

«Les torréfacteurs commerciaux et les grandes chaînes comme Tim Hortons, qui font de la plus basse qualité, sont directement liés à ces prix en hausse et vont le ressentir comme un gros choc», explique Jérôme Grenier-Desbiens.

LA FAUTE À L'ENVIRONNEMENT

Si les prix augmentent, c'est en raison du réchauffement climatique, qui affecte la qualité des récoltes de producteurs du Vietnam et de la Colombie.

Le Brésil, premier producteur mondial, est touché par une sécheresse historique et des semaines d'incendies.

Alexandre Séguin, co-propriétaire des Cafés Pista, s'est justement rendu en septembre dans l'Espírito Santo, un État du sud-est du Brésil.

«Ça faisait plus de six mois qu'il n'avait pas plu. Tous les producteurs me disaient que le changement climatique était un gros enjeu, car leurs productions diminuent et la qualité est moins bonne», explique-t-il.

Dans ses trois cafés à Montréal, les prix ont augmenté de 5 % en novembre alors qu'ils avaient déjà été relevés en janvier 2023.

«Il faut se le dire, c'est rendu [le café] un produit de luxe », résume Alexandre Séguin.

WebManagerCenter (site web réf.) - Web Manager Centre
19 novembre 2024 508 mots
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17 novembre 2024 - La Presse de Tunisie (site web réf.) 45e Nord (site web réf.)
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GREEN IMPACT : Vers une recherche appliquée collaborative verte 19 novembre 2024 Par : Communiques Dans le cadre du Projet d’Appui à la Recherche et l’Enseignement Supérieur dans le Secteur de... Voir l'article

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27 novembre 2024 2043 mots
Comment l’INDH, l’USAID et GiveDirectly ont boosté 1.600 coopératives menacées par les crises
Brahim Mokhliss

Plus de 1.600 coopératives ont bénéficié d’un programme de soutien innovant lancé en 2021 par l’USAID, l’INDH et GiveDirectly Réservé aux abonnés Comment l’INDH, l’USAID... Voir l'article

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5 décembre 2024 626 mots
Les familles canadiennes devront payer 800 $ de plus pour se nourrir l'an prochain

Les prix des aliments au Canada devraient connaître une augmentation de 3 à 5 % l’année prochaine, selon un nouveau rapport, mais des facteurs imprévisibles, comme les changements climatiques et le... Voir l'article

Sud Horizons (Algérie) (site web réf.) - Horizons-dz
6 décembre 2024 1960 mots
ROBIN DEGRON DIRECTEUR DU PLAN BLEU DU PNUE
Fella Midjek

Robin Degron, directeur du Plan bleu du PNUE, tire la sonnette d'alarme sur l'état de la mer Méditerranée et avertit que la Grande bleue est en alerte rouge ROBIN... Voir l'article

Avantages (site web) - Avantages
jeudi 5 décembre 2024 - 17:16:01 -0000 497 mots

L’investissement responsable a toujours la confiance des investisseurs

La rédaction

L’investissement responsable a toujours la confiance des investisseurs

Malgré certaines préoccupations

Par : La rédaction 5 décembre 2024

3 décembre 202408:30

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La rédaction

Même si les dernières années ont été un peu plus difficiles, l’investissement responsable (IR) poursuit sa croissance au Canada, selon les données de l’Association pour l’investissement responsable. L’écoblanchiment, l’incertitude réglementaire et les problèmes de performance demeurent toutefois des préoccupations majeures des investisseurs.

Le rapport 2024 de l’organisation note que la part de marché des actifs sous gestion issus de l’investissement responsable a considérablement augmenté au Canada, atteignant 71 % du total des actifs sous gestion.

 Cette croissance s’accompagne d’une nette augmentation de la confiance des investisseurs, stimulée par des définitions plus claires des stratégies d’IR et par l’amélioration des pratiques de production de rapports ESG  , peut-on lire dans le rapport.

En effet, près de 60 % des personnes interrogées font état d’une confiance accrue dans la qualité des rapports ESG, grâce à des définitions plus claires des stratégies d’IR. Toutefois, la demande de pratiques normalisées en matière d’établissement de rapports reste forte.

Le premier moteur de l’investissement responsable demeure les préoccupations liées au changement climatique. La demande des investisseurs pour des investissements ESG ou d’impact est également mise de l’avant dans le rapport, tout comme les nouvelles orientations et exigences réglementaires.  Les jeunes investisseurs et les investisseurs individuels deviennent des forces puissantes, aux côtés des acteurs institutionnels et des régulateurs, pour façonner l’avenir de l’IR  , soutiennent les auteurs du rapport.

L’atténuation des risques reste la principale raison pour laquelle les organisations prennent en compte les facteurs ESG, suivie par l’amélioration des rendements à long terme et le respect des obligations fiduciaires. Les facteurs ESG couramment pris en compte sont les émissions de gaz à effet de serre, la diversité du conseil d’administration et l’atténuation du changement climatique.

L’intégration ESG est la stratégie la plus utilisée, avec le filtrage et l’intendance. L’investissement d’impact est moins répandu, avec un taux d’utilisation proche de 50 %.

Des préoccupations demeurent

Bien que les investisseurs réitèrent leur confiance envers l’investissement responsable, l’écoblanchiment et le manque de normalisation restent des obstacles importants. Les préoccupations liées à la performance perçue de l’IR sont également plus prononcées.

Le rapport souligne par ailleurs que l’évolution de la réglementation présente à la fois des défis et des opportunités pour l’expansion de l’IR. Les investisseurs individuels jouent notamment un rôle de plus en plus central dans cette dynamique, alors qu’un consensus de plus en plus large existe sur la nécessité d’une norme d’IR pour les conseillers, afin de mieux les équiper pour répondre à la demande croissante des clients.

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Cet article est paru dans Avantages (site web) - Avantages

La Presse de Tunisie (site web réf.) - Lapresse
10 décembre 2024 2280 mots
Résultats du programme de recherche conjoint sur la pauvreté et la protection sociale en Tunisie : Le ministère des Affaires sociales et l’Unicef font front uni contre la pauvreté
Samir DRIDI

Dans une société inclusive, équitable et démocratique comme la Tunisie, il est primordial que l’État joue son rôle pour réaliser la justice sociale afin de contribuer au développement et à... Voir l'article

PR Newswire Europe (français)
lundi 18 novembre 2024 - 06:00:00 UTC -0500 555 mots

IDB Invest alloue 3,7 milliards de dollars d'obligations durables pour stimuler l'impact vert et social

IDB Invest

Le produit des 18 obligations durables émises a été alloué à 109 projets verts et sociaux.

Les fonds ont permis de financer 1,2 million de MPME, de créer 145 000 emplois et de réduire de plus de 11 millions de tonnes les émissions de gaz à effet de serre.

BAKU, Azerbaïdjan, 18 novembre 2024 /PRNewswire/ -- IDB Invest a lancé son rapport annuel sur l'allocation et l'impact des obligations durables, marquant le troisième cycle d'allocation des produits dans le cadre de sa dette durable. Le rapport couvre les émissions d'obligations d'IDB Invest de 2021 à 2023, montrant l'impact réel et cumulatif de ces investissements en Amérique latine et dans les Caraïbes. Le rapport a été annoncé lors de la conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP29).

Selon le nouveau rapport , sur les 3,7 milliards de dollars cumulés provenant des émissions d'obligations durables d'IDB Invest, 56 % ont soutenu des projets sociaux et 44 % ont financé des projets verts. Notamment, la plus grande partie du financement a soutenu des projets axés sur le progrès socio-économique et l'autonomisation (1,3 milliard de dollars) et les énergies renouvelables (1,2 milliard de dollars).

Le rapport met en évidence des paramètres clés démontrant l'impact environnemental et social, notamment la réduction des émissions de carbone, l'augmentation des énergies renouvelables et l'élargissement du financement pour les populations mal desservies.

« Nos projets répondent aux défis urgents de la région tout en encourageant les partenariats pour l'innovation, la croissance économique et l'inclusion sociale », a déclaré James Scriven, directeur général de IDB Invest. « Qu'il s'agisse d'efforts axés sur l'environnement, comme la réduction des gaz à effet de serre, la gestion des eaux usées et les énergies renouvelables, ou d'initiatives à caractère social qui permettent l'accès à l'eau potable, la création d'emplois et le soutien aux PME, nous sommes à l'origine de changements positifs. »

Un examen indépendant effectué par Sustainalytics a confirmé que le rapport répondait aux critères du cadre de la dette durable de IDB Invest et aux engagements en matière de rapports.

Le rapport est une pierre angulaire du cadre de la dette durable de IDB Invest, qui permet à IDB Invest d'émettre des obligations vertes, sociales et durables alignées sur les principes des obligations vertes et les principes des obligations sociales publiés par l'Association internationale des marchés de capitaux.

À propos de IDB Invest

IDB Invest est une banque multilatérale de développement qui s'est engagée à promouvoir le développement économique de ses pays membres en Amérique latine et dans les Caraïbes par l'intermédiaire du secteur privé. IDB Invest finance des entreprises et des projets durables afin d'obtenir des résultats financiers et de maximiser le développement économique, social et environnemental dans la région. Avec un portefeuille de 21 milliards de dollars d'actifs sous gestion et plus de 394 clients dans 25 pays, IDB Invest fournit des solutions financières innovantes et des services de conseil qui répondent aux besoins de ses clients dans une variété de secteurs. Visitez notre site web  idbinvest.org.

Photo - https://mma.prnewswire.com/media/2559718/SustainableBondsReport_BO.jpg  

Logo - https://mma.prnewswire.com/media/1677970/IDB_Invest_Logo.jpg  

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/idb-invest-alloue-3-7-milliards-de-dollars-dobligations-durables-pour-stimuler-limpact-vert-et-social-302308414.html

Contact

PERSONNE DE CONTACT : Ana Lucia Escudero ; [email protected]

PAX Nouvelles (site web réf.) - Pax Nouvelles
27 novembre 2024 905 mots
Rapport Luxe 2025: les Canadiens privilégient les températures modérées, les rabais et la durabilité
LogiMonde media

Les résultats du Rapport Luxe 2025 de Virtuoso révèlent des tendances clés influençant les préférences des voyageurs, notamment l’impact des conditions météorologiques, l’importance croissante de la durabilité et le... Voir l'article

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
15 décembre 2024 1044 mots
Des municipalités craignent l'impact des nouvelles cartes de zones inondables

MONTRÉAL - Les responsables de certaines municipalités du Québec ravagées par les inondations passées craignent d’éventuelles répercussions financières pour les résidents, alors que la province s'apprête à introduire de nouvelles... Voir l'article

La Recherche, no. 580
DOSSIER, mercredi 1 janvier 2025 617 mots, p. 33

LES SOLS : UN ÉCOSYSTÈME VITAL

« Un consensus trompeur »

Propos recueillis par Vincent Glavieux

Au moment de son élaboration, l'objectif « zéro artificialisation nette » a fait l'objet d'un consensus entre tous les acteurs impliqués - écologistes, agriculteurs, politiques. Une logique qui n'a pas résisté à sa mise en oeuvre.

En France, parce que l'on a de la place, que chaque commune possède des compétences en matière d'urbanisme et d'aménagement, et que la terre agricole coûte très peu cher par rapport à la terre constructible - autour de 60 centimes le m2, contre 100 euros -, on a urbanisé, depuis un demi-siècle, de manière très fragmentée et sans coordination générale. Cela a eu un impact paysager très fort. Cela a aussi démultiplié les surfaces de contact entre agriculture et urbanisation, et les conflits qui vont avec : autour de l'usage des pesticides, des nuisances de toutes sortes, etc.

Il apparaissait donc urgent de réglementer. Voilà pourquoi l'objectif « zéro artificialisation nette » (ZAN) a été intégré à la loi Climat et résilience adoptée en 2021. L'ambition est, d'ici 2031, de réduire de moitié la construction sur des espaces naturels et agricoles par rapport à la décennie précédente, puis, d'ici 2050, d'arriver à zéro artificialisation nette.

La trajectoire politique qui a mené au ZAN est intéressante. Il a fait l'objet d'un consensus entre des acteurs rarement d'accord jusque-là : les milieux écologistes, soucieux de préserver les espaces naturels notamment1 les mondes de l'urbanisme et de l'aménagement, qui y voyaient une opportunité de mieux maîtriser l'étalement urbain et la prolifération incontrôlée d'habitat individuel, de zones d'activité et commerciales, etc.1 et le ministère de l'Agriculture, soucieux de préserver le potentiel agronomique de la France.

Mais c'était un consensus trompeur : chacun mettait dans le ZAN des attentes différentes. Aujourd'hui, par exemple, les pédologues déchantent car ils constatent qu'on réfléchit en termes quantitatifs - de zonages, de superficies -, qu'on se pose la question des usages des sols - sont-ils urbanisés, naturels, agricoles, forestiers ? -, mais qu'on se préoccupe peu de leur qualité écologique.

APPROCHE QUANTITATIVE

Des tensions sont aussi apparues du côté des élus locaux, dans les zones rurales. Un certain nombre d'entre eux s'est rendu compte que le ZAN pouvait poser des problèmes d'attractivité pour le potentiel de développement de leur territoire. Parce que le modèle de croissance des villages - et leur avantage comparatif par rapport à la ville -, c'est le terrain constructible pas cher, sur lequel on peut mettre une maison et un jardin.

Au bilan, le ZAN a certes permis une prise de conscience extrêmement forte concernant la valeur écologique des sols. Mais il a aussi eu des effets contre-productifs. Les contestations qu'il a engendrées ont conduit à alléger un certain nombre de contraintes qu'il imposait - contraintes que le nouveau Premier ministre Michel Barnier s'est déclaré prêt à assouplir encore. La garantie communale par exemple, votée en 2023 à l'initiative du Sénat, stipule que chaque commune, du moment qu'elle a un règlement d'urbanisme, se voit garantir un hectare de possibilité d'artificialisation. Or, d'après le Cerema, elle représente 25 % du quota d'artificialisation prévu par la loi pour la décennie en cours (2021-2031), ce qui est considérable !

L'objectif ZAN reflète aussi l'approche uniquement quantitative que l'on a adoptée, en France, concernant la question de la gestion des sols. Il serait plus pertinent, à mon sens, de privilégier une approche qualitative - réfléchir à quelles terres on artificialise et à comment on les aménage, en prenant en compte les enjeux de la transition écologique, de la préservation/restauration de la biodiversité, de la lutte contre le changement climatique. »

L'Hebdo Mékinac/des Chenaux (Shawinigan, QC) (site web) - Lhebdo Mekinac Des Chenaux
mercredi 11 décembre 2024 - 07:27:31 -0000 983 mots

Deep Sky dit qu’elle captera du CO2 dans l’atmosphère ce printemps

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

MONTRÉAL - La firme montréalaise Deep Sky compte capter et stocker du CO2 provenant de l’atmosphère dès le mois de mars prochain.

En marge d’une conférence de presse à Montréal, mardi, le président et cofondateur de Deep Sky a annoncé que l’entreprise allait franchir un jalon important au cours des prochains mois.

Au printemps, on va retirer du CO2 de l’atmosphère, on va le stocker et on va commencer à renverser la concentration de CO2 qui est à l’origine du réchauffement planétaire, rien de moins , a lancé Frédéric Lalonde, dans une entrevue avec La Presse Canadienne.

On ne veut pas essayer une nouvelle technologie en plein mois de janvier en Alberta , alors on attend la fonte de la neige pour extraire les gaz à effet de serre, a-t-il précisé.

Un laboratoire d’expérimentation

L’été dernier, Deep Sky a installé un laboratoire d’expérimentation de différentes technologies de capture et de séquestration de dioxyde de carbone à Innisfail, en Alberta.

Près de 100 technologies provenant du monde entier auraient été évaluées sur ce site, appelé Deep Sky Alpha Lab et qui serait alimenté entièrement avec de l’énergie solaire.

Deep Sky prévoit éliminer 3000 tonnes de CO2 de l’atmosphère par année sur ce site, une quantité évidemment trop modeste pour avoir un impact sur le climat.

L’industrie du captage du dioxyde de carbone n’est pas encore prête à retirer à grande échelle ce gaz à effet de serre de la planète, mais le but de Deep Sky est de mettre à l’essai différentes technologies, pour trouver les plus prometteuses et accélérer leur commercialisation.

Certaines technologies vont fonctionner et d’autres pas et à travers ces expériences, on va découvrir, de façon empirique et réelle , les options les moins énergivores, les moins coûteuses et les plus efficaces, a expliqué M. Lalonde.

Une entente avec la RBC et Microsoft

Les rêves de la firme montréalaise, qui a obtenu du financement du gouvernement du Québec, mais aussi du fédéral, attirent l’attention.

D’ailleurs, la quantité de molécules de CO2 que Deep Sky compte retirer de l’atmosphère à partir du printemps, aussi petite qu’elle soit, sera comptabilisée et échangée contre des crédits carbone.

On a annoncé la participation de Microsoft et de la Banque Royale du Canada comme les premiers clients et tous les crédits carbone qui seront générés par ce site (le site d’Innisfail,) ont déjà été vendus , a expliqué Frédéric Lalonde.

L’accord avec les deux clients prévoit l’élimination initiale de 10 000 tonnes de CO2 par Deep Sky et l’option d’éliminer un million de tonnes supplémentaires grâce aux futurs projets commerciaux de l’entreprise , selon un communiqué publié il y a quelques semaines.

Un cadre législatif présent en Alberta

Il est prévu que le dioxyde de carbone capturé sur le site de Deep Sky en Alberta soit injecté à 2 kilomètres sous terre, où il restera en toute sécurité pendant des milliers d’années , selon le site internet de l’entreprise.

En Alberta, contrairement au Québec, pour le moment, c’est légal et structuré. Il y a un cadre de lois pour injecter du CO2 de façon sécuritaire, sous terre. Au Québec, on est en train de développer le protocole, donc on est allé s’installer en Alberta parce qu’on pouvait immédiatement lancer nos opérations , a indiqué Frédéric Lalonde.

Il a précisé que son entreprise continue ses projets exploratoires au Québec.

Elle a récemment réalisé une étude de préfaisabilité pour analyser la géologie de la région de Bécancour.

On a découvert un potentiel de stockage de millions de tonnes, sous notre vallée de l’énergie , a indiqué l’entrepreneur.

La géologie du Québec et du Canada, la capacité d’y séquestrer du CO2 ainsi que les ressources naturelles qu’on retrouve sur le territoire font en sorte qu’on a le potentiel d’être l’Arabie saoudite du changement climatique , selon lui.

En raison de ce potentiel , selon le PDG de Deep Sky, on a une responsabilité morale de développer l’industrie de captage et du stockage de CO2 et si on ne le fait pas, quelqu’un d’autre va le faire à notre place.

Un outil, mais pas une panacée

Dans un rapport publié récemment, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) reconnaît que le captage du carbone est un outil important dans la lutte contre le changement climatique - en particulier lorsqu’il s’agit de compenser les émissions de secteurs qui n’ont pas de solutions de rechange viables.

Toutefois, le rapport met en garde contre les attentes excessives et la dépendance à l’égard de ce type de technologie.

Le rapport indique également que limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, l’objectif auquel la communauté internationale s’est engagée avec l’accord de Paris, nécessiterait que 32 milliards de tonnes d’émissions soient séquestrées par le captage du carbone d’ici 2050.

La quantité d’électricité nécessaire pour alimenter ces technologies serait supérieure à la demande mondiale d’électricité actuelle , peut-on lire dans le rapport, qui ajoute que cette quantité de carbone capturé nécessiterait également une augmentation des dépenses mondiales consacrées à la technologie, qui passeraient de 4 milliards $ en 2022 à 3500 milliards $ d’ici 2050.

Selon un autre rapport, rédigé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIECC) et qui porte sur les façons d’atténuer le réchauffement climatique, une baisse radicale de la consommation d’énergie fossile s’impose pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré.

Le rapport du GIECC publié en avril 2022 indique que, parallèlement à des réductions substantielles des émissions, les technologies comme la capture et la séquestration du carbone offrent un potentiel important de diminution des GES.

Cet article est paru dans L'Hebdo Mékinac/des Chenaux (Shawinigan, QC) (site web) - Lhebdo Mekinac Des Chenaux

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27 novembre 2024 593 mots
Sur la mission première de notre Société d’État !
Johanne Dion

Collectif Entropie Sous couvert de décarbonation – soit la diminution de la quantité d’émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par la combustion de combustibles fossiles –, on détourne Hydro... Voir l'article

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mardi 26 novembre 2024 - 13:38:14 -0000 423 mots

Afrique : le nombre de déplacés internes a triplé en 15 ans

Rédaction web/AFP

Afrique : le nombre de déplacés internes a triplé en 15 ans

26/11/2024 mis à jour: 14:30

Rédaction web/AFP

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Selon un observatoire international, les conflits, violences et catastrophes naturelles ont forcé 35 millions de personnes à se déplacer dans leur propre pays l’année dernière.

Les conflits, violences et catastrophes naturelles ont fait grimper à 35 millions le nombre de déplacés internes (PDI) en Afrique à la fin de l'année dernière, selon l'Observatoire des déplacements internes (IDMC). Cela représente près de la moitié des déplacés internes dans le monde. Alexandra Bilak, directrice de l’IDMC, souligne une augmentation notable sur 15 ans, avec un triplement des PDI sur le continent, majoritairement causée par les conflits et la violence, mais aussi par des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes.

Ces déplacements perturbent gravement les moyens de subsistance, les identités culturelles et les liens sociaux, plongeant les communautés dans une vulnérabilité accrue. Ils ont aussi un impact négatif sur le développement des pays concernés, empêchant les déplacés de générer des revenus ou de contribuer fiscalement, tout en augmentant les charges des gouvernements locaux en termes de logement, santé, éducation et sécurité.

Le rapport de l’IDMC révèle que 32,5 millions de personnes ont été déplacées en raison des conflits, principalement en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Nigeria, en Somalie et au Soudan. Alexandra Bilak note que ces conflits créent des cycles prolongés de déplacement, où des individus déplacés depuis plusieurs décennies ne trouvent toujours pas de solution durable, tandis que de nouvelles vagues de violence exacerbent la situation.

Les déplacements liés aux catastrophes naturelles sont également en forte hausse. Entre 2009 et 2023, ces mouvements ont été multipliés par six, atteignant 6,3 millions de déplacements annuels, principalement à cause des inondations (plus de 75%) et des sécheresses (11%). Le changement climatique intensifie ces phénomènes et contribue à des crises complexes où conflits, violences et catastrophes se chevauchent, contraignant souvent les populations à fuir à plusieurs reprises.

L'IDMC met en avant l'importance de la Convention de Kampala, adoptée en 2009 par l'Union africaine, qui reste le seul accord juridiquement contraignant dédié aux déplacés internes. Bien que 34 pays africains aient ratifié ce traité et développé des cadres juridiques, les efforts restent insuffisants pour répondre à l’ampleur du problème. Alexandra Bilak estime que la solution repose sur un renforcement des initiatives de paix, de diplomatie et de transformation des conflits.

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Trends Tendances (site web)
Friday, November 22, 2024 2262 mots
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21 novembre 2024 - Trends Tendances

Les entreprises face à la déconsommation: quelles stratégies pour rester compétitif?

Comment une entreprise pourra espérer “survivre” dans un environnement de décroissance ? C’est en substance la feuille de route que propose Frédéric Canevet, dans son livre Adapter son business dans un monde en déconsommation. Celui-ci invite à repenser de manière systémique l’entreprise avec un plan sur neuf mois. Objectif ? Donner les clés pour assurer la pérennité de son entreprise malgré un contexte de forte diminution de la consommation.

Aujourd’hui, l’entreprise évolue vers un monde où “la décroissance et la déconsommation seront inévitables, même si elles ne doivent survenir que dans 10, 30 ou 50 ans”. Tout “chef d’entreprise doit donc anticiper et s’y préparer” en repensant l’environnement dans lequel il évolue (notamment la surconsommation), son business model (souvent basé sur une économie du jetable) et sa façon de concevoir et de promouvoir les produits ou services qu’il vend.

Dans cette perspective, le “marketing a un rôle à jouer”, explique Frédéric Canevet. Il s’agit en effet de revoir la notion des 6 P (produit, promotion, point de vente, prix, process et personnel) à l’aune des 4 L de la low complexity, low tech, low cost ou low human ou des 5 R (réduire, refuser, réutiliser, recycler, rendre à la terre). Résultat selon lui : le marketing va prendre un rôle fondamental dans les prochaines années pour opérer la bascule avant de voir sa place se réduire au profit de produits et services vraiment utiles.

TRENDS-TENDANCES. Vous proposez une feuille de route de neuf mois pour repenser le business model d’une entreprise, cela semble fort court pour changer les choses, non ?

FRÉDÉRIC CANEVET. Neuf mois, c’est symbolique, c’est le temps d’une naissance, une renaissance même pour votre entreprise. Mais vous avez raison, évidemment qu’on ne pourra pas tout changer du jour au lendemain, et que ça demande énormément d’implication.

Vous avez avoué que ce livre est un échec commercial à l’inverse de votre précédent livre “Le Growth Hacking” qui promet de doubler le nombre de prospect, c’est symptomatique de notre société ?

Oui, j’ai eu beaucoup de mal à mobiliser les lecteurs pour ce nouveau livre. C’est surtout compliqué de mobiliser des gens qui ne sont pas prêts… Dans la société, comme dans les entreprises, il faut s’appuyer sur des gens qui sont des moteurs pour faire avancer les choses. Pour amorcer un changement, il faudrait qu’entre 3,5 et 5% de la population se mobilise. Le but est que ce groupe de personnes commence à bouger pour entraîner un mouvement qui se concentre sur la fin du monde plutôt que la fin du mois. C’est pourquoi, j’ai essayé de revoir mon discours pour mobiliser davantage.

Par exemple ?

J’évite de parler de décroissance, c’est un mot qui fait peur. On n’arrivera pas à convaincre en parlant de décroissance. Un dirigeant qui emploie ce mot sera remercié du jour au lendemain.

Vous avertissez d’ailleurs : “parler de décroissance va vous faire passer pour un illuminé”. Quel mot faut-il utiliser pour convaincre ?

La première chose à dire, c’est “faire moins mais mieux”. C’est un message qui est extrêmement facile à faire passer. Par essence, une entreprise est créée pour faire des profits, et si possible faire de la croissance, pas pour réduire le chiffre d’affaires ! Donc, plutôt que de parler de décroissance ou de déconsommation, vous allez plutôt dire qu’il faut s’adapter aux nouvelles tendances du marché, augmenter les marges, rationaliser les coûts, etc.

Quelle est la différence entre la décroissance et la déconsommation ?

La décroissance, c’est autre chose qu’une simple baisse de la consommation. Elle ne se résume donc pas à de la croissance en moins. La décroissance sera, soit subie financièrement (ou par les limites naturelles), soit choisie au moyen d’une réduction volontaire de sa consommation, soit imposée par la loi.

Frédéric Canevet

Pourriez-vous définir la déconsommation ?

Il s’agit de consommer moins de façon volontaire. C’est un phénomène que l’on peut déjà observer avec le ralentissement actuel et qui se traduit par des achats moins chers, tout en faisant des économies. La déconsommation, c’est vraiment prendre conscience que nous entrons dans une économie qui va enchaîner les cycles “crise-récession-accalmie” et qu’il faut s’y adapter pour ne pas disparaître. Les boutiques de vêtements, par exemple, souffrent énormément des achats réalisés en ligne ou sur Vinted.

Par quoi faut-il commencer si je suis dirigeant d’entreprise ?

La première chose, c’est de sensibiliser et de montrer par l’exemple qu’il faut agir. Si l’on explique à ses salariés que s’adapter à la décroissance est désormais une des priorités de l’entreprise, en expliquant pourquoi, alors on peut les embarquer dans ce voyage. Posez la question “que pouvez-vous faire, à votre niveau individuel et au niveau de votre entreprise, pour limiter la crise climatique en cours ?” Si après ça, en tant que dirigeant vous proposez de trouver des solutions tous ensemble, je suis sûr que vous embarquerez tout le monde.

Cette déconsommation va entraîner une baisse des activités, occasionnant la disparition des secteurs non essentiels. Conseillez-vous à ces dirigeants d’entreprise d’abandonner leurs activités ?

C’est toujours compliqué pour une personne d’abandonner son entreprise. Elle va plutôt essayer d’adapter son business model mais il faut pouvoir anticiper sinon cela peut devenir de plus en plus compliqué. Il y a trois possibilités pour les entrepreneurs : la première, celle d’arrêter son activité et de la vendre, est la plus radicale. Ce qui est encore possible à l’heure actuelle vu l’activité économique en Belgique et en France. Deuxième possibilité, maintenir son offre actuelle en créant une offre écologique afin de faire la transition entre les deux et se concentrer sur celle-ci une fois qu’elle est plus mature. De cette manière, on peut garder sa marque tout en offrant deux produits différents. Troisième possibilité, créer une nouvelle marque “from scratch” qui répond à une offre écologique afin d’avoir des produits et un marché plus en phase avec les tendances à venir.

Vous travaillez vous-même dans le marketing et pourtant vous assurez que c’est l’un des premiers services qui sera réduit en entreprise dans un contexte de déconsommation…

Oui, mais le marketing sera essentiel pour garantir l’expérience client, fidéliser… C’est lui qui, dans un monde où les dépenses seront davantage limitées, convaincra les clients d’acheter votre produit et pas un autre.

Revoir son business model signifie forcément créer une marque “ecofriendly” ?

Non, l’important est de garder en tête les tendances du marché. Tout ne sera pas ecofriendly et il va subsister de la place pour un marché à l’opposé de l’écoresponsabilité, avec le développement de marques low cost qui miseront tout sur le prix.

Cela signifie-t-il que la déconsommation va conduire à une dichotomie du marché ?

Exactement. Selon moi, le milieu de gamme a énormément de souci à se faire. Ce positionnement ne fonctionnera plus en période de déconsommation. Si vous proposez des produits écoresponsables à des clients qui recherchent avant tout le prix, vous serez toujours un peu plus cher que les produits basiques. On va se diriger de plus en plus vers deux gammes de produits : le low cost et le premium. Seuls ces deux positionnements permettront de survivre dans un marché en contraction, et soumis à une pression concurrentielle. D’un côté, le low cost, avec l’obsession d’offrir le produit le moins cher pour le maximum de valeur perçue cible. De l’autre, le haut de gamme, avec la mise en avant de la valeur ajoutée, qui permet de proposer des offres plus chères, car la sensibilité au prix est moindre.

Qu’est-ce qu’un produit utile dans un contexte de déconsommation ?

Selon moi, il est fort possible que nous nous retrouvions dans le futur en France à un niveau de consommation proche de celui des années 1950, avec des produits plus simples, moins technologiques, des loisirs plus basiques… Cela ne signifie pas qu’il n’y aura plus que des offres basiques, peu transformées et sans valeur ajoutée, puisque tout le monde ne sera pas affecté de la même manière et en même temps. De manière plus globale, il sera primordial de convaincre du pourquoi de votre offre, et démontrer également son utilité, via les gains apportés, avec un différentiel de valeur perçu supérieur versus la concurrence ou les autres dépenses possibles.

Comment travailler à la conception d’un nouveau produit “en faisant moins mais mieux” comme vous le prônez ?

Pour moi, le principe de conception doit respecter la règle des “4L”. Low complexity, soit moins de complexité dans les produits, processus, systèmes… puisqu’une conception simple est souvent plus efficace, plus facile à comprendre et moins coûteuse à maintenir. Low human, soit moins d’intervention humaine et un maximum d’automatisation sur les actions à faible valeur ajoutée. Low tech, soit moins de technologies complexes qui coûtent cher et qui sont plus fiables et low cost, soit une maîtrise des coûts et la recherche d’efficacité économique. Cela ne signifie pas de toujours choisir l’option la moins chère, mais plutôt de s’assurer que chaque dépense apporte de la valeur ajoutée perçue.

Quel plan mettre en place au sein de l’entreprise ?

Il y a quatre leviers à actionner pour rendre votre organisation moins fragile. En premier lieu, essayer de consommer moins au sein de votre entreprise. Deuxième chose, adapter son produit et le business model de l’entreprise à un marché qui n’est plus forcément en croissance. Travailler la manière de prospecter puisque l’on ne pourra plus faire les mêmes choses qu’auparavant et enfin garder en tête que l’organisation sera revue à la baisse.

Vous parlez d’entreprise “Jugaad” dans votre livre, qu’est-ce que cela signifie ?

Le terme “Jugaad” est un mot hindi qui peut être traduit approximativement par “solution ingénieuse face à l’adversité” ou “arrangement créatif”. C’est une approche qui implique de trouver des solutions simples et frugales à des problèmes complexes ou difficiles à résoudre. Ça va plus loin que le fameux système D à la française, qui est utilisé de manière ponctuelle pour résoudre temporairement un problème unique. On retrouve cette même philosophie et ce pragmatisme en Afrique, avec l’art de la débrouille. Cette idée vient d’un contexte dans lequel les entreprises doivent atteindre un objectif avec moins de moyens et de plus en plus de contraintes (moins d’électricité ou de technologie).

Toutes les entreprises peuvent-elles se réinventer dans un monde en déconsommation ? Certaines pourraient être accusées de greenwashing.

J’essaie de ne pas faire de prosélytisme. Je pense que tout le monde doit agir à son niveau. Si des entreprises comme Coca-Cola ou TotalEnergies proposent de réduire leur impact, même si ça reste minime, c’est déjà ça. C’est un premier pas et chaque pas compte. En revanche, il ne faut pas tomber dans le greenwashing. C’est le plus gros danger pour les entreprises.

Cela sera sans doute plus compliqué de s’adapter pour les grandes entreprises que les start-up ?

Oui, les start-up possèdent cet avantage d’être très agiles et de pouvoir fédérer autour d’un projet commun. C’est ce que les grandes entreprises doivent chercher à faire.

Avez-vous des exemples d’entreprises qui ont déjà repensé leurs activités ?

Concernant les grandes entreprises, Decathlon est un très bon exemple. L’entreprise a relevé ce challenge avec brio en effectuant un travail sur la réutilisation des produits, la réparation des retours ou la remise directe en rayon ainsi qu’un sourcing de matériaux écoresponsables. Actuellement, seuls 5 % de ses produits ont une démarche d’écoconception avec comme objectif d’augmenter cette proportion d’ici à 2025. Elle s’est aussi lancée dans l’offre d’abonnement avec We Play Circular (entre-temps, Decathlon a fait le choix de repenser la formule et de ne plus proposer cette formule d’abonnement, ndlr), grâce à laquelle vous pouvez louer des équipements sportifs pour une durée illimitée.

Vous parlez également de l’effondrement de la civilisation maya qui était l’une des plus avancées, mais trop dépendante des innovations technologiques. Est-ce que cela doit alerter les entreprises ?

Le problème c’est que nous sommes dans une société technosolutionniste. On pense que la technologie va nous sauver, parce qu’elle l’a fait plusieurs fois. Le problème, c’est qu’aujourd’hui le changement climatique va beaucoup trop vite pour que l’on puisse s’y adapter. Certes, il y a l’intelligence artificielle qui permettra de nous aider, mais en même temps, elle a un coût énorme ! On parle aujourd’hui de 15 à 20% de l’énergie consacrée au digital, ça peut nous aider, mais ça nous rend aussi plus dépendants.

Vous ne pensez pas que la solution peut venir de la technologie ?

En fait, je ne crois pas que la technologie va nous permettre de garder notre mode de vie tel qu’il est aujourd’hui parce que nous évoluons vers une société avec de moins en moins de matières premières disponibles. Tout miser sur la technologie c’est aussi oublier qu’il n’y a pas un problème, mais 50 ! Admettons que nous réglons le problème de l’énergie, il y a toujours la chute de biodiversité à laquelle il faudra faire face.

“Adapter son business dans un monde en déconsommation”, Frédéric Canevet, édition Eyrolles, 334 p., 24 euros

El Watan (site web) - El Watan
mardi 10 décembre 2024 - 14:37:18 -0000 891 mots

Gabon: Les éléphants de forêt exaspèrent les villageois

R. Mag

Gabon: Les éléphants de forêt exaspèrent les villageois

10/12/2024 mis à jour: 15:33

R. Mag

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Des éléphants dans le Parc national d’Ivindo, au Gabon - Photo : D. R.

Au Gabon, là où s’enchevêtre le territoire des humains et des animaux sauvages, les incursions de plus en plus fréquentes des éléphants dans les villages et leurs dégâts réguliers sur les cultures exaspèrent les populations qui voudraient pouvoir les tuer.

La solution pour dégager les pachydermes, c’est de les abattre , assène Kévin Balondoboka, un habitant de Bakoussou, un ensemble de cases en bois perdues dans l’immensité verte du pays.Ici, tout le monde redoute les rencontres avec ces géants : sur la route, lorsque femmes et enfants vont se laver au ruisseau et surtout dans les plantations agricoles où ils ravagent les récoltes.

Grâce à ses politiques strictes de conservation, ce pays couvert à 88% de forêts est devenu le pays refuge des éléphants de forêts , explique le Dr Léa Larissa Moukagni, en charge du programme Conflit hommes-faune au sein de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Mais peu importe que les Loxodonta cyclotis d’Afrique de l’Ouest - plus petits que les éléphants de savane - soient en danger critique d’extinction, les villageois vivent leur présence comme une nuisance.

Et avec 95 000 spécimens face à une population de deux millions d’habitants, la problématique est bien réelle , souligne Aimé Serge Mibambani Ndimba, haut fonctionnaire au ministère de l’Environnement, du Climat et du Conflit hommes-faune, créé par le gouvernement de transition pour apaiser les tensions.

Dévastations

Qu’est-ce que les hommes du gouvernement protègent ? L’être humain ou la bête ? Je ne sais pas ce que l’éléphant leur rapporte , s’emporte Mathias Mapiyo, un habitant de Bakoussou. Nous subvenons aux besoins de nos enfants à travers l’agriculture, rappelle Viviane Métolo, du même village.

Maintenant que cette agriculture est au bénéfice de l’éléphant, que va-t-on devenir ? William Moukandja, chef d’une brigade spécialisée, est habitué à ces protestations : Le conflit hommes-faune aujourd’hui est permanent, on le retrouve sur toute l’étendue du territoire national où l’on recense les dévastations du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Les populations pensent qu’il y a plus d’éléphants qu’avant. Scientifiquement, c’est prouvé , précise le Dr Léa Larissa Moukagni.

Et les animaux n’hésitent plus à s’approcher des villages et parfois même des villes, espaces plus ou moins calmes pour eux. Pour protéger les plantations, l’ANPN expérimente la pose de clôtures électriques, destinées non pas à tuer, mais à impacter psychologiquement l’animal pour le repousser. Mais pourquoi les éléphants quittent-ils la forêt profonde ?

Le changement climatique a un impact sur les végétaux et la nourriture disponible, les humains exploitent des terres qui constituent leur milieu naturel, le braconnage en forêt profonde désorganise les troupeaux, explique le Dr Moukagni. En trois décennies, 86% des éléphants de forêt ont disparu, selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature établie en 2021.

Responsabilité

L’espèce n’est pas près de disparaître au Gabon, mais le pays a une double responsabilité, estime le Dr Moukagni : la garder vivante pour le monde et pour la pérennité des forêts. Début décembre 2023, trois mois après son coup d’Etat, le président de transition, le général Brice Oligui Nguema, a pris ouvertement position pour les victimes (du) conflit hommes-faune , dans un discours en rupture avec la priorité de conservation du régime précédent.

Je vous autorise à abattre ces éléphants (...) Je suis un humaniste , avait-il lancé sous des applaudissements, en annonçant avoir demandé la libération sans délai et sans conditions de toutes les personnes emprisonnées pour avoir tué les éléphants. Le message a été fort auprès des populations, mais lorsque le Président avait dit ‘abattez-les’, il faisait allusion à la légitime défense prévue par la législation , assure Jérémy Mapangou, juriste de l’ONG Conservation Justice.

La chasse et la capture des éléphants sont interdites et passibles de prison au Gabon, et le trafic d’ivoire sévèrement réprimé. Mais les abattre est autorisé en cas de légitime défense : il faut alors informer l’administration, avoir une arme en règle, établir un constat après la mort de l’animal et remettre les ivoires, propriété de l’Etat.

Les communautés les plus impactées peuvent également formuler des plaintes et demander des battues administratives pour se débarrasser des fauteurs de troubles. Mais comment peut-on déposer plainte contre un éléphant ? , ironise, peu convaincu, Marc Ngondet, le chef du village de Bakoussou.

Au ministère de l’Environnement, Aimé Serge Mibambani Ndimba, chargé de la gestion de la faune, assure que la protection des éléphants reste une priorité. Tout en soulignant que les efforts pour concilier protection de la faune et bien-être des populations méritent la contribution du monde entier.

Car cet animal, jardinier des forêts , joue un rôle crucial pour la biodiversité des forêts du bassin du Congo, qui représentent après l’Amazonie une des plus grosses capacités d’absorption de carbone au monde. Il faut apporter de l’aide au Gabon pour qu’on n’arrive pas à des situations où les populations se soulèvent et veuillent se faire justice , insiste Aimé Serge Mibambani Ndimba. Sinon, des têtes d’éléphants vont tomber.

Cet article est paru dans El Watan (site web) - El Watan

Trends Tendances (site web)
Monday, December 2, 2024 796 mots

Résilience: BOSAQ, de l’eau potable partout

Avec son purificateur d’eau, BOSAQ vise à créer de l’eau potable pour les communautés touchées par la pénurie d’eau. Pour ce faire, elle collabore avec les autorités locales. Bosaq remporte le Trends Impact Award for Resilience et le Global Impact Award among SMEs.

Résilience

Les organisations résilientes réagissent de manière proactive aux événements inattendus. Ce sont des organisations apprenantes, dotées d’une structure solide de processus, de procédures, de systèmes et de personnes qui gèrent efficacement les crises. Nous recherchons des projets qui renforcent la résilience face aux perturbations sociales et environnementales, telles que les accidents industriels, les épidémies, les événements climatiques, les crises de l’eau et la perte de biodiversité.

Nominés 2024 : Brandweernetwerk Zeehaven-Schelde, BOSAQ, Delva et PM.

“BOSAQ développe des solutions pour la crise mondiale de l’eau.” C’est ainsi que Roy Coppieters, membre du jury et directeur de Business Resilience & Crisis Leadership chez PwC, résume les activités de l’entreprise. Le projet de l’entreprise de technologie de l’eau de Flandre-Orientale fournira de l’eau potable à quelque 10.000 personnes dans 13 villages reculés du Suriname.

Tous les gagnants des Trends Impact Awards sont à découvrir ici

Le Suriname est très vulnérable au changement climatique. L’élévation du niveau de la mer et les inondations contaminent l’eau douce des rivières avec de l’eau de mer. “En garantissant un approvisionnement en eau stable et de qualité, BOSAQ améliore la résilience des villages les plus reculés”, déclare Roy Coppieters. “Lorsque ces communautés ont un accès plus facile à l’eau potable, cela favorise le développement socio-économique et l’égalité des sexes, explique Hira Mehmood, chief product officer de BOSAQ. Les femmes et les enfants, en particulier, doivent souvent parcourir de longues distances pour trouver de l’eau. On estime que la moitié des femmes du Suriname sont analphabètes.”

Business Intelligence

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BOSAQ mène des projets similaires au Ghana, au Botswana, au Rwanda et en Moldavie, en collaboration avec les gouvernements locaux.

Depuis cet été, nos autorités publiques sont entrées dans le capital de BOSAQ, via une participation de la Société fédérale de participations et d’investissement. Le potentiel est important, car selon les Nations unies, 3 millions de personnes meurent chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’eau et du manque d’accès à l’eau potable.

Également pour l’industrie

C’est en 2017 que Jacob Bossaer a fondé l’entreprise avec Pieter Derboven, après avoir travaillé pendant cinq ans comme ingénieur “eau” en Antarctique, à la station Princesse Elisabeth. Sur cette base polaire, l’eau doit être utilisée avec beaucoup de parcimonie. Bosaq travaille également pour l’industrie. L’entreprise a ainsi construit pour TotalEnergies à Schoten une installation qui transforme l’eau des canaux en eau déminéralisée, laquelle peut être utilisée comme matière première pour les liquides de refroidissement. Cette installation permet de réduire la consommation d’eau de ville de 25.000 m3 par an.

A l’origine de tous ces projets, il y a Q-Drop, une merveille technologique capable de purifier tous les types d’eau pour en faire de l’eau potable, qu’il s’agisse d’eau de rivière, de mer, souterraine ou usée. Cette machine fonctionne grâce à l’énergie de panneaux solaires. Elle est transportée en pièces détachées et assemblée sur place.

“L’entreprise n’adopte pas une position condescendante, mais travaille avec les populations locales pour trouver la solution. Celles-ci reçoivent tous les outils dont elles ont besoin pour se développer et devenir plus résilientes”, estime Hugo Marynissen, membre du jury, professeur à l’université d’Anvers et expert en gestion de crise. BOSAQ assure la formation des populations afin qu’elles puissent réparer elles-mêmes les machines en cas de panne.

LES GAGNANTS DES TRENDS IMPACT AWARDS

Global: Bosaq, de l’eau potable partout (résilience)

Global: Biofirst Group (Biobest), des insectes bénéfiques pour les cultures (écologie)

Ecologie Grandes entreprises: GE Biofirst Group (Biobest), des insectes bénéfiques pour les cultures

Ecologie PME: Beeodiversity, des abeilles pour mesurer la biodiversité

Climat et énergie Grandes entreprises: Cofinimmo, une stratégie ancrée dans la réduction des émissions

Climat et énergie PME: Gorilla, montée en puissance des énergies renouvelables

Mobilité: Railtrip Travel, des aventures 100% ferroviaires

Technologie: Greenomy, guide numérique en matière de durabilité

Economie circulaire Grandes entreprises: Aurubis, un recyclage nickel des matières premières

Economie PME: Out of use, une seconde vie pour l’électronique

Résilience: Bosaq, de l’eau potable partout

Bien-être: Give a Day, doper l’engagement citoyen grâce à une plateforme innovante

Inclusion et Diversité Grandes entreprises: RGF Staffing Belgium, lutter contre la discrimination au niveau mondial

Inclusion et Diversité PME: Funds for Good, utiliser les bénéfices pour réaliser des rêves d’entreprise

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Le Vif (site web)
Friday, November 22, 2024 1474 mots

Ce livre détient LA formule pour la paix: «Si les politiciens pouvaient le lire…» (interview)

Une «synthèse révolutionnaire sur les causes des conflits et sur les moyens d’y mettre un terme, réalisée par le plus grand spécialiste de la question. Une lecture essentielle pour comprendre le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.» Ces éloges sont formulées par le lauréat du prix Nobel d’économie 2024, James A. Robinson, à l’égard du livre «The Peace Formula» (ed. Cambridge University Press). Rédigé par Dominic Rohner, professeur d’économie à l’Université de Lausanne et au Geneva Graduate Institute, l’ouvrage adopte un style de vulgarisation scientifique et fournit des informations clés sur la manière de favoriser la paix dans divers conflits actuels. Entretien.

Dominic Rohner, pouvez-vous expliquer les raisons pour lesquelles vous avez écrit ce livre?

Dominic Rohner: Le but est à la fois de comprendre quels facteurs créent des guerres, mais aussi ce qu’on peut concrètement faire pour y remédier. L’économie s’est souvent préoccupée de choses facilement mesurables, mais qui n’ont pas de grande implication politique. Par le passé, certains économistes ont par exemple tenté de déterminer si les découvertes de pétrole peuvent favoriser les risques de guerre. Certaines études tendent à le prouver. Mais sans analyser les recommandations politiques qui suivent ou non. Le livre est basé sur des centaines d’études scientifiques. Il se veut à la fois accessible et rigoureux.

Il est plutôt rare de voir un économiste se pencher sur les guerres ou les relations internationales. L’économie est une discipline plus centrale, aujourd’hui?

Avant, l’économie était parfois dogmatique. Elle se calfeutrait sur des questions purement et étroitement liées à l’activité économique. Les économistes ont souvent eu tendance à travailler «en huis clos», de façon parfois arrogante, sans s’intéresser aux fonctionnements des autres domaines de la société. Puis, la discipline a subi une révolution empirique et se définit désormais davantage selon une méthodologie souvent statistique et quantitative, qui se focalise sur les incitations. Elle peut donc être appliquée pour analyser des questions plus sociétales.

La question économique est-elle centrale dans les causes des guerres?

Dans les conflits, les forces économiques font partie du problème, mais aussi de la solution. Par exemple, comme évoqué dans le livre, l’étude This mine is mine se penche sur l’impact de l’exploitation minière dans les conflits en Afrique. Il en ressort que 20% des guerres peuvent essentiellement être expliqués par la compétition et le financement liés aux mines. L’envie de s’accaparer des richesses énergétiques est donc une force majeure qui provoque le conflit. Mais une bonne gestion peut contribuer, à l’inverse, à diminuer ce risque. Par exemple, la traçabilité accrue des diamants est un facteur qui peut atténuer un conflit. En substance, une gestion économique forte et intelligente aide fondamentalement à réduire les guerres civiles. Elle diminue, par exemple, les recrutements militaires illégaux des rebelles.

Votre livre s’intitule «The Peace Formula». Quelle est cette fameuse «formule de paix»?

Certains facteurs sont primordiaux. Le premier, c’est la «voice», c’est-à-dire la démocratie. Une forte tendance montre qu’une paix durable passe par la représentation démocratique de chaque individu. Si certains groupes ethniques sont discriminés ou exclus du processus politique, tôt ou tard, une guerre éclatera. En Irlande du Nord, par exemple, si les catholiques et les protestants sont impliqués dans la prise de décision locale, le risque de violences est moindre. L’inclusion des minorités est un des piliers les plus importants pour la paix.

Le deuxième pilier, «work», réside dans une économie productive, qui offre des opportunités et des perspectives à la population.

La garantie de sécurité par l’Etat «warranties», qui détient le monopole de la violence légitime, est le troisième fondement pour la paix. La politique publique ne peut pas bien fonctionner si la sécurité n’est pas garantie. Soit l’Etat est assez fort (state capacity), soit l’ONU peut apporter cette stabilité à l’aide des casques bleus. D’autres facteurs, comme la réconciliation ou la transition vers une économie plus durable, peuvent aussi influer.

La dynamique géopolitique actuelle est inquiétante. Dans votre livre, vous soulevez aussi l’importance des guerres civiles moins médiatisées…

La situation actuelle est effectivement très préoccupante. Depuis la Seconde Guerre mondiale, c’est la première fois qu’on constate des conflits armés dans plus de 50 pays par an. Ce qui représente un quart des pays dans le monde. Ces guerres sont en effet souvent moins médiatiques: Yemen, Syrie, Soudan, Centrafrique, Congo… Dans la plupart des cas de figure, les trois piliers nécessaires à la paix durable font défaut. La pauvreté et les régimes autocratiques ajoutent un risque supplémentaire. Tout comme l’insécurité généralisée, avec un Etat faible qui ne contrôle pas l’entièreté du territoire.

Le livre se focalise sur les questions de guerres civiles pour une raison simple : depuis 1945, on dénombre beaucoup plus de guerres civiles que de guerres entre Etats. Les données liées aux premières sont donc plus nombreuses et détaillées.

L’important, c’est qu’on peut y remédier. Si l’Occident était moins égoïste et qu’il était prêt à investir plus d’énergie, de soutien et d’argent, il serait possible d’aider à reconstruire une paix durable dans pas mal de pays. Malheureusement, on est dans une situation de négligence généralisée.

Si ces piliers sont clairs, pourquoi ne sont-ils pas applicables plus souvent dans la réalité?

Les politiciens ont souvent des mauvaises incitations. Certains veulent se remplir les poches, d’autres sont très dogmatiques et développent vision du monde qui n’est pas basée sur les faits. Il serait important que plus de personnes impliquées en politique lisent le livre. Le court-termisme inhérent à la politique pousse certains leaders à appliquer des solutions qui ne sont pas durables. Dans la logique politicienne, construire un projet sur le long terme, c’est aussi s’exposer à la possibilité que l’opposition en récolte les fruits dix ans plus tard. Le livre est donc un appel à la société civile, qui néglige parfois son rôle centrale pour une paix durable.

Vous évoquez aussi la «seule loi physique» des sciences sociales…

Oui, cette loi est la democratic peace. Elle stipule qu’une guerre entre deux pays démocratiques n’est jamais possible ou presque. L’énorme majorité des conflits armés se déroulent soit entre deux pays autocratiques, soit entre une démocratie et une autocratie, mais quasi jamais entre deux démocraties. Mécaniquement, l’augmentation du nombre de démocraties ferait donc baisser le nombre de guerres dans le monde. Si les politiciens payaient le même prix de la guerre que l’ensemble de la population, elles diminueraient aussi drastiquement.

A ce sujet, une étude se penche sur le comportement de vote des parlementaires américains durant les guerres du 20e siècle en Amérique, qui ont débouché sur une mobilisation militaire générale. Il en ressort que les sénateurs qui ont un garçon de 18 ans ou plus (donc mobilisable), peu importe l’orientation politique, votent de manière beaucoup plus pacifique. Simplement parce que la vie de leur propre enfant est en jeu. Cela démontre que la démocratie est aussi un rempart contre les guerres entre Etats.

Une guerre est évidemment dévastatrice pour la population. A quelle point l’est-elle pour le fonctionnement économique du pays?

Economiquement, une guerre peut réduire le PIB d’un pays d’environ un cinquième sur le moyen terme. Concrètement, elle peut donc faire passer un pays riche à un stade de pays pauvre. On remarque aussi que toutes les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) augmentent considérablement le risque de guerre, de corruption et d’autocratie. En quelque sorte, ces énergies «sales» ne détruisent pas seulement la planète, mais aussi la paix. Cela fait donc deux bonnes raisons de s’en passer.

La solution majeure, pour vous, c’est le devoir civique?

La leçon, c’est qu’on ne peut pas forcément faire confiance aux politiciens. Mais, d’un autre côté, on est obligé d’être engagé. En cela, le journalisme est une pierre angulaire d’une société où les personnes sont impliquées et bien informées. S’intéresser aux politiques est un vrai devoir civique. Si une politique pacifique de soutien aux pays en reconstruction est massivement soutenue par l’électorat, les politiciens la mettront en œuvre plus souvent, car ils réagissent aux incitations. A l’inverse, si l’électorat suit la politique de manière très superficielle, les politiciens n’agiront pas toujours dans l’intérêt commun sur le long terme. Il faut leur demander des comptes, toujours. Outre le changement climatique, la paix est un des plus grands enjeux du 21e siècle. Depuis plus d’une dizaine d’années, les valeurs démocratiques chutent partout à travers le monde. Elles sont submergées par une vague d’autocratisation. Il est encore temps de la stopper.

La Libre (site web)
Tuesday, November 26, 2024 1461 mots

Philippe Kehren, CEO de Solvay: "Il faut qu’on arrête de mettre tant de contraintes sur nos industries en Europe"

La nuit tombe sur Sao Paulo. L’activité ne cesse pas mais on trouve du temps pour rencontrer Philippe Kehren, le CEO de Solvay, groupe belge spécialisé dans la chimie, peu de temps après la visite officielle de la princesse Astrid et des différents ministres belges, ainsi que des fédérations comme hub.brussels, l’Awex, la Foreing Trade Agency ou la FEB, dans le cadre de la mission économique princière au Brésil.

Solvay possède plusieurs sites au Brésil mais le plus important est situé à Paulina, à 120 kilomètres de Sao Paulo. L’entreprise produit différents éléments utiles pour l’industrie, dont du phénol, des solvants, des polyamides, des fibres textiles et de la silice. Environ 780 personnes y travaillent, sur les 1 700 que compte le groupe en Amérique latine. Entretien.

Le thème principal de la visite princière, c’est la décarbonation. C’est jouable, la neutralité carbone ici au Brésil ?

Oui, c’est plus facile qu’en Europe même. L’engagement est le même partout, même aux États-Unis, alors qu’il n’y a pas de taxe CO2. Mais on a commencé très tôt au Brésil, en partie grâce à la biomasse, grâce à la canne à sucre.

La négociation du traité UE-Mercosur, en parallèle de la mission économique princière, a-t-elle de l'importance pour vous ?

Pas énormément. On a une vision de qui est de produire le plus localement possible, sur chaque continent et notre objectif est d’être compétitif et durable. Le traité n’aura donc pas un grand impact car nous ne sommes pas concernés par les taxes. Mais le Brésil est en tout cas important et la mission économique ainsi que la visite de la princesse Astrid sont importantees pour le groupe Solvay. On réalise 13% de notre chiffre d'affaires ici au Brésil.

Il y avait des rumeurs de vente de votre site brésilien Coatis (le nom de la filiale à Paulinia). C’était faux ?

Les rumeurs n’ont jamais été confirmées et je peux vous dire clairement : notre site n’est pas à vendre !

La neutralité carbone d’ici 2030, comme vous le visez ici, c’est jouable en Europe ?

En Europe, c’est quasiment impossible. Vous n’avez pas accès à de telles quantités de biomasse et d’électricité renouvelables. Il n’y a pas de cannes à sucre en Europe… Mais on ne consommera plus un kilo de charbon en Allemagne l’année prochaine, par exemple.

Comment conserver la compétitivité en Europe dans ce cadre ?

Il faut trouver de l’énergie et il faut électrifier. Nous, historiquement, on consomme du charbon. D’où les sites originels en Lorraine et dans la Ruhr. Mais on va se passer du charbon de plus en plus, même si c’est difficile de trouver des solutions sur certains sites, comme en Bulgarie.

De manière générale, il faudrait du nucléaire ?

Oui…

Vous avez des craintes par rapport à la sortie du nucléaire, comme en Belgique, actée depuis 2003, malgré les volontés politiques de prolonger des centralesdéjà en processus de démantèlement?

Oui mais il y a eu des prolongations de centrales, c’est déjà une bonne nouvelle. En tant qu’industriels, nous sommes favorables au nucléaire. C’est une énergie décarbonée compétitive. Je préférerai qu’Engie continue le nucléaire en Belgique. En France, EDF est toujours impliqué, par exemple. Mais je crois aussi que les SMR (Small Modular Reactors, NdlR) pourraient être une solution à l’avenir pour répondre à la demande et aux contraintes de l’intermittence des énergies renouvelables.

Le nucléaire est-il indispensable pour l’industrie européenne ?

On est convaincus qu’il faut tout faire pour préserver l’industrie européenne en Europe. Pas forcément dans le but d’exporter d’ailleurs. Il faut produire là où on consomme. Il faut aussi qu’on arrête de mettre tant de contraintes sur nos usines et industries européennes pour finalement “importer” la pollution de l’extérieur. Il faut garder ce qui est bon dans le Green Deal mais continuer à aider l’industrie. Il ne faut pas lui enlever les quotas carbone gratuits, par exemple. Il faudrait même davantage soutenir les industries pour qu’elles assurent leurs transitions.

Que pensez-vous de lacapture et de la séquestration du carbone, procédé sur lequel on compte désormais pour réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère ?

Ce n’est pas notre sujet numéro un. Je ne dis pas que ce n’est pas une solution mais il faut d’abord trouver les énergies primaires qui vont permettre de diminuer les émissions de CO2. Et il n’y a pas 36 solutions en Europe ; il faut qu’on arrête de miser sur les énergies fossiles. Le gaz naturel ne sera plus jamais compétitif en Europe, même si on trouvait un gisement.

Vous investirez dans cette solution de séquestration du carbone ? Ou vous êtes dubitatif ?

Ça va être compliqué (créer l’infrastructure pour acheminer le carbone émis par les industries européennes et l’acheminer vers des puits de stockage en mer du Nord au large de la Norvège, NdlR). Mais on voit cela comme une solution potentielle quand on n’en a plus d’autres. Il faut d’abord réduire. Et du côté de Solvay, on préfère utiliser le carbone comme matière première ; il y a plein d’usages possibles. Mais je n’exclus pas que les dernières tonnes soient séquestrées. Mais je pense qu’on a encore beaucoup d’autres choses à faire auparavant.

Que pensez-vous de l’hydrogène pour stocker de l’énergie ou produire de l’électricité ?

Nous, on utilise l’hydrogène pour faire du peroxyde. Je crois beaucoup à l’hydrogène vert. Mais il faut de l’électricité compétitive pour cela. Après, brûler de l’hydrogène pour produire de l’électricité… ça fait un peu mal au cœur. Je suis un chimiste ; l’hydrogène, c’est noble, c’est précieux. Mais si certains veulent le faire pour produire de l’énergie, qu’ils y aillent.

Quel est le coût de la décarbonation pour Solvay ?

On est sur un rythme de 30 millions d’investissements par Solvay chaque année et 30 millions réalisés par nos partenaires, en échange d’engagements de notre part. Ce qui fait 60 millions par an, soit 1,2 milliard d’euros d'ici 2040.

Est-ce réellement possible d’atteindre la neutralité carbone ? La capture et séquestration du carbone, est-ce un “bricolage” pour éviter de voir la réalité en face ?

On n’a pas le choix. Mais il faut aussi dire qu’on tape toujours sur les industriels. Les émissions de CO2 liées aux transports augmentent, celles liées à l’habitat ne diminuent pas vraiment mais les industries ont diminué leurs émissions. Donc, il faut s’attaquer à tous les sujets. Ce n’est pas la séquestration du carbone qui va nous dédouaner ; il va falloir faire notre job. Mais la neutralité des industries ne suffira même pas ; il faudra aussi retirer du CO2 de l’atmosphère. Mais j’ai confiance ; la science et la chimie trouveront des solutions.

Le monde politique fait son job ?

La question est de savoir comment on finance tout cela. Aujourd’hui, on demande la lune aux industriels. Mais comment dirige-t-on au bon endroit les fonds publics ? Et comment on incite les industriels à créer de la valeur ? Car on crée de la valeur, il ne faut pas l’oublier.

Les finances publiques sont dans le rouge, en Belgique comme en France, où la situation est extrêmement critique. Comment faire que les discours politiques sur la réindustrialisation ne tombent pas à l’eau ?

On a conscience de la difficulté du sujet. Mais on a vu qu’on pouvait dégager des fonds, même en situation critique, quand la cause est juste. Et lutter contre le changement climatique est la cause du siècle. Si on n’est pas capable de faire ça, c’est qu’on n’est pas bons. Nous, industriels, on est prêts à investir dans des produits qui vont donner de la valeur aux clients. Et faire gagner de l’argent. On ne fait pas que demander de l’aide. Mais les contraintes, comme celles trop fortes sur les déchets, alors qu’on est déjà à la pointe là-dessus, c’est parfois contreproductif. On valorise déjà les déchets, on recycle les terres rares à La Rochelle, en France (une inauguration du site aura lieu au deuxième trimestre 2025, NdlR), par exemple.

La scission de Solvay en deux entités fin 2023, vous en êtes content ?

Aucun doute, ça a été une excellente décision. Et on a deux entreprises qui se focalisent sur leur domaine de prédilection, là où auparavant il y avait plus d’arbitrages. Et on a désormais deux champions.

El Watan (site web)
mardi 10 décembre 2024 479 mots

Nobel de la paix: des rescapés d'Hiroshima à Oslo pour recevoir la récompense

Rédaction web/AFP

La médaille sera reçue par les coprésidents de l'association qui oeuvre pour une planète débarrassée de ces armes. Les bombardements américains sur ces deux villes japonaises, les 6 et 9 août 1945, ont fait 214.000 morts.

Le Nobel de la paix a été décerné mardi au Nihon Hidankyo, un groupe japonais de survivants de la bombe atomique, en reconnaissance de son combat contre les armes nucléaires, une menace redevenue d'actualité près de 80 ans après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki. La récompense a été remise aux trois coprésidents de l'association lors d'une cérémonie à l'hôtel de ville d'Oslo, alors que des États comme la Russie brandissent la menace de recourir à ces armes.

Terumi Tanaka, l'un des coprésidents âgé de 92 ans, a rappelé lors d'une conférence de presse que « les armes nucléaires et l'humanité ne peuvent pas coexister » et a mis en garde contre leur potentiel destructeur, pouvant anéantir l'humanité avant même les effets du changement climatique. Nihon Hidankyo s'appuie sur les témoignages des « hibakusha », les survivants des bombardements de 1945, pour sensibiliser à la nécessité d'un monde sans armes nucléaires. Ces attaques américaines sur Hiroshima et Nagasaki avaient fait environ 214 000 morts, précipitant la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Terumi Tanaka, qui avait 13 ans lors du bombardement de Nagasaki, a perdu cinq membres de sa famille dans l'attaque. Il a dénoncé la résurgence de la menace nucléaire, notamment les déclarations du président russe Vladimir Poutine dans le cadre du conflit en Ukraine. Il a exhorté ce dernier à comprendre les conséquences humaines des armes nucléaires, affirmant qu'il semblait ne pas mesurer leur horreur.

Poutine a récemment modifié les conditions de recours à ces armes et, le 21 novembre, un missile balistique conçu pour les transporter a été utilisé par la Russie pour frapper une ville ukrainienne, bien qu'il n'ait pas été armé d'une charge nucléaire. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a réitéré que la Russie était prête à utiliser « tous les moyens » pour sa défense. Jørgen Watne Frydnes, président du comité Nobel, a insisté sur l'importance de maintenir le tabou moral entourant l'usage de ces armes et d'éviter toute banalisation de leur menace.

Outre la Russie, d'autres États comme la Corée du Nord et l'Iran sont également pointés du doigt pour leur rôle dans l'escalade des tensions nucléaires. Aujourd'hui, neuf pays possèdent l'arme atomique : États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et, de manière non officielle, Israël. En 2017, 122 gouvernements avaient adopté un traité historique pour l'interdiction des armes nucléaires à l'ONU, mais aucun des États nucléaires n'y a adhéré, limitant ainsi son impact.

Dans la même journée, les Nobel des autres disciplines (littérature, chimie, médecine, physique et économie) ont été remis à Stockholm en présence du roi de Suède, Carl XVI Gustaf.

Cet article est paru dans El Watan (site web)

El Watan (site web)
mardi 10 décembre 2024 814 mots

Gabon: Les éléphants de forêt exaspèrent les villageois

R. Mag

Au Gabon, là où s'enchevêtre le territoire des humains et des animaux sauvages, les incursions de plus en plus fréquentes des éléphants dans les villages et leurs dégâts réguliers sur les cultures exaspèrent les populations qui voudraient pouvoir les tuer.

«La solution pour dégager les pachydermes, c'est de les abattre», assène Kévin Balondoboka, un habitant de Bakoussou, un ensemble de cases en bois perdues dans l'immensité verte du pays.Ici, tout le monde redoute les rencontres avec ces géants : sur la route, lorsque femmes et enfants vont se laver au ruisseau et surtout dans les plantations agricoles où ils ravagent les récoltes.

Grâce à ses politiques strictes de conservation, ce pays couvert à 88% de forêts est devenu «le pays refuge des éléphants de forêts», explique le Dr Léa Larissa Moukagni, en charge du programme «Conflit hommes-faune» au sein de l'Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Mais peu importe que les Loxodonta cyclotis d'Afrique de l'Ouest - plus petits que les éléphants de savane - soient en danger critique d'extinction, les villageois vivent leur présence comme une nuisance.

Et avec «95 000 spécimens face à une population de deux millions d'habitants, la problématique est bien réelle», souligne Aimé Serge Mibambani Ndimba, haut fonctionnaire au ministère de l'Environnement, du Climat et du Conflit hommes-faune, créé par le gouvernement de transition pour apaiser les tensions.

«Dévastations»

«Qu'est-ce que les hommes du gouvernement protègent ? L'être humain ou la bête ? Je ne sais pas ce que l'éléphant leur rapporte», s'emporte Mathias Mapiyo, un habitant de Bakoussou. «Nous subvenons aux besoins de nos enfants à travers l'agriculture, rappelle Viviane Métolo, du même village.

Maintenant que cette agriculture est au bénéfice de l'éléphant, que va-t-on devenir ?» William Moukandja, chef d'une brigade spécialisée, est habitué à ces protestations : «Le conflit hommes-faune aujourd'hui est permanent, on le retrouve sur toute l'étendue du territoire national où l'on recense les dévastations du Nord au Sud et d'Est en Ouest.» «Les populations pensent qu'il y a plus d'éléphants qu'avant. Scientifiquement, c'est prouvé», précise le Dr Léa Larissa Moukagni.

Et les animaux n'hésitent plus à s'approcher des villages et parfois même des villes, espaces plus ou moins calmes pour eux. Pour protéger les plantations, l'ANPN expérimente la pose de clôtures électriques, destinées non pas à tuer, mais à impacter psychologiquement l'animal pour le repousser. Mais pourquoi les éléphants quittent-ils la forêt profonde ?

Le changement climatique a un impact sur les végétaux et la nourriture disponible, les humains exploitent des terres qui constituent leur milieu naturel, le braconnage en forêt profonde désorganise les troupeaux, explique le Dr Moukagni. En trois décennies, 86% des éléphants de forêt ont disparu, selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature établie en 2021.

«Responsabilité»

L'espèce n'est pas près de disparaître au Gabon, mais le pays a une double responsabilité, estime le Dr Moukagni : la garder vivante pour le monde et pour la pérennité des forêts. Début décembre 2023, trois mois après son coup d'Etat, le président de transition, le général Brice Oligui Nguema, a pris ouvertement position pour les victimes (du) conflit «hommes-faune», dans un discours en rupture avec la priorité de conservation du régime précédent.

«Je vous autorise à abattre ces éléphants (...) Je suis un humaniste», avait-il lancé sous des applaudissements, en annonçant avoir demandé la libération «sans délai et sans conditions de toutes les personnes emprisonnées pour avoir tué les éléphants». «Le message a été fort auprès des populations, mais lorsque le Président avait dit 'abattez-les', il faisait allusion à la légitime défense prévue par la législation», assure Jérémy Mapangou, juriste de l'ONG Conservation Justice.

La chasse et la capture des éléphants sont interdites et passibles de prison au Gabon, et le trafic d'ivoire sévèrement réprimé. Mais les abattre est autorisé en cas de légitime défense : il faut alors informer l'administration, avoir une arme en règle, établir un constat après la mort de l'animal et remettre les ivoires, propriété de l'Etat.

Les communautés les plus impactées peuvent également formuler des plaintes et demander des battues administratives pour se débarrasser des fauteurs de troubles. «Mais comment peut-on déposer plainte contre un éléphant ?», ironise, peu convaincu, Marc Ngondet, le chef du village de Bakoussou.

Au ministère de l'Environnement, Aimé Serge Mibambani Ndimba, chargé de la gestion de la faune, assure que «la protection des éléphants reste une priorité». Tout en soulignant que les efforts pour concilier protection de la faune et bien-être des populations méritent la contribution du monde entier.

Car cet animal, «jardinier des forêts», joue un rôle crucial pour la biodiversité des forêts du bassin du Congo, qui représentent après l'Amazonie une des plus grosses capacités d'absorption de carbone au monde. «Il faut apporter de l'aide au Gabon pour qu'on n'arrive pas à des situations où les populations se soulèvent et veuillent se faire justice», insiste Aimé Serge Mibambani Ndimba. «Sinon, des têtes d'éléphants vont tomber.»

Cet article est paru dans El Watan (site web)

El Watan (site web) - El Watan
mercredi 27 novembre 2024 - 09:55:31 -0000 2050 mots

L’économie algérienne à fin 2024 et ses perspectives à moyen terme : Un besoin crucial de réformes pour libérer le potentiel de croissance

Abdelrahmi Bessaha

L’économie algérienne à fin 2024 et ses perspectives à moyen terme : Un besoin crucial de réformes pour libérer le potentiel de croissance

27/11/2024 mis à jour: 10:55

Abdelrahmi Bessaha

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Si les performances de l’économie algérienne en 2024 sont globalement satisfaisantes, malgré des chocs externes et internes successifs depuis 2020, des réformes globales s’avèrent nécessaires pour renforcer les perspectives de croissance à moyen terme.

Parmi ces chocs, notons la pandémie du Covid-19, qui a causé des dommages structurels à l’économie algérienne ; la guerre en Ukraine, qui a provoqué une hausse des prix internationaux des hydrocarbures - augmentant ainsi les recettes d’exportations de pétrole et la fiscalité pétrolière du pays - mais a également entraîné un choc alimentaire mondial qui a alourdi le coût des importations ; enfin, les sécheresses récurrentes qui ont aggravé les pressions inflationnistes.

Les prévisions de clôture pour 2024 font ressortir une augmentation du déficit budgétaire et une diminution du surplus du compte courant de la balance des paiements, deux facteurs ayant ralenti la croissance économique et entretenu une forte inflation. A contrario, le taux de change nominal a continué de s’apprécier, dans le contexte d’une politique de change orientée vers la lutte contre l’inflation (et non la préservation de la compétitivité extérieure).

A moyen terme, les risques sont multiples, y compris un marché pétrolier volatile et des rigidités structurelles empêchant la libération du potentiel de croissance du pays. De ce fait, une dynamique favorable à une croissance durable, élargie et inclusive s’impose et implique de nouvelles politiques macroéconomiques et structurelles cohérentes visant à diversifier l’économie, attirer des investissements privés et réduire les vulnérabilités, notamment celles liées aux risques démographiques et climatiques. Discutons de ces questions.

Les performances macroéconomiques de l’Algérie en 2024 reflètent clairement l’option à court terme de la croissance par l’endettement. D’après les derniers indicateurs macroéconomiques du FMI, la croissance économique devrait atteindre 3,8%, principalement soutenue par l’agriculture, l’industrie, la construction et les services, tandis que le secteur pétrolier ne connaîtrait qu’une augmentation de 2,7%.

En termes d’inflation, une hausse de 5,8% est prévue, en partie due à une décélération des prix des produits alimentaires. A contrario, le surplus du compte courant de la balance des paiements devrait chuter à 1,3% du PIB (2,5% en 2023) du fait d’une stagnation des prix pétroliers tandis que le déficit budgétaire hors pétrole, indicateur clé pour évaluer la santé des finances publiques dans un pays pétrolier devrait atteindre 29,5 % du PIB hors pétrole (un léger recul par rapport à 30,8% en 2023 mais bien au-delà du déficit normatif de 11 % du PIB hors pétrole). En corollaire, la dette publique (hors garanties) demeure très élevée à 45,7 % du PIB (48,6 % du PIB en 2023). Ce bilan est ambivalent car la croissance par la dette a favorisé une hausse du coût de la vie, la non-viabilité des finances publiques et une dette publique très élevée, trois facteurs de blocage d’une croissance économique saine.

Une multiplicité de défis et risques au niveau mondial en 2025. Ces derniers sont le résultat d’une interaction de conflits en cours, des incertitudes économiques et des grands changements technologiques et géopolitiques. La guerre en Ukraine, à Gaza, au Liban et les tensions en mer de Chine alimentent l’instabilité et fragilisent la sécurité mondiale. L’économie mondiale est en phase de ralentissement (3,2 % en 2025) en raison de tensions entre les États-Unis et la Chine, de la montée des politiques industrielles, de la baisse de confiance des consommateurs des pays avancés et de l’anticipation d’une remontée de l’inflation que pourrait déclencher la nouvelle politique économique des Etats-Unis en 2025 (qui ciblerait une augmentation des tarifs douaniers, des réductions d’impôts et l’expulsion massive des immigrants illégaux). Le changement climatique est un autre vecteur de risque sous forme de raréfaction de ressources mondiales, de mouvements migratoires forcés et de repli des pays sur eux-mêmes.

En outre, si l’essor de l’intelligence artificielle était source d’opportunités, il engendrerait des défis (perte d’emplois, problèmes de confidentialité et risques sécuritaires). Les autres défis mondiaux incluent l’apparition de nouvelles pandémies qui endommageront la santé publique et les économies à travers le monde, les cyberattaques de plus en plus fréquentes qui pourraient nuire à la sécurité nationale de nombreux pays ; et les changements démographiques (baisse des taux de natalité) qui modifieront la structure de la main-d’œuvre mondiale et les équilibres économiques de nombreux pays. Pour relever tous ces défis, les pays doivent collaborer dans un contexte de fragmentation et de recomposition des alliances internationales, notamment en Asie et dans la région Indo- Pacifique.

En 2025, les prix du pétrole devraient stagner en raison d’une demande modérée, d’une offre excédentaire et d’une accélération de la transition énergétique. Du côté de la demande, l’augmentation sera plus lente qu’auparavant, principalement à cause du ralentissement économique en Chine et de la transition vers des véhicules électriques.

L’offre en revanche devrait dépasser la demande (du fait d’une production croissante hors OPEP (États-Unis et au Canada)) et pourrait favoriser une baisse des prix, dans un contexte de stocks élevés et d’une demande plus faible. Ceci étant, la persistance de tensions géopolitiques (Ukraine, Moyen-Orient et en mer de Chine) pourraient éventuellement perturber l’approvisionnement en pétrole et entraîner des hausses de prix à court terme, bien que l’excédent de production devrait contenir cette hausse.

Enfin, la croissance des énergies renouvelables et des véhicules électriques est de nature à réduire la demande de pétrole, notamment dans le secteur des transports. Les politiques environnementales de nombreux pays devraient renforcer cette tendance.

Les défis domestiques sont nombreux. Citons : (1) l’essoufflement du modèle rentier : la première vague de réformes visant à créer un nouveau modèle économique plus flexible remonte à 1995-98.

A partir de 2000, ces réformes ont été mises en mode pause avant d’être détricotées, bloquant ainsi le fonctionnement de l’économie nationale secouée par plusieurs chocs externes violents entre 2014 et 2022 ; (2) la poussée démographique : avec un accroissement de la population de 17 millions à fin 2050 ; (3) le dérèglement climatique et ses impacts négatifs (sécheresse, incendies, inondations) sur l’activité et les populations et le coût de la transition écologique; (4) l’affaiblissement de la capacité technique et administrative du pays (départs en retraites de cadres chevronnés, émigration, manque d’expérience des nouvelles générations) ; (6) la paucité des statistiques économiques et sociales qui ne permettent pas de concevoir des politiques appropriées ; et (7) le manque d’inefficience des leviers macroéconomiques ainsi que l’absence d’outils de pilotage de l’économie,

En tendance actuelle, l’année 2025 sera alors moins favorable que 2024 sur le plan macroéconomique.

La croissance économique devrait se situer à environ 3%, soutenue en grande partie par une hausse des dépenses budgétaires (44,4% du PIB contre 42,9% du PIB en 2024). L’activité économique devrait augmenter de 1,5 % dans le secteur pétrolier et de 3,2% dans le secteur hors pétrole. En glissement annuel, l’inflation devrait rester globalement inchangée à 5,2% du fait d’une légère baisse des prix des produits alimentaires frais. Le compte courant de la balance des paiements devrait enregistrer un déficit de 0,8% (soit une détérioration de 2,1 points de pourcentage du PIB) en raison d’une baisse des prix des hydrocarbures. Le déficit budgétaire hors pétrole devrait chuter à 26,6% du PIB hors pétrole (29,5% du PIB hors pétrole en 2024), un niveau largement supérieur au déficit normatif du pays de 11% du PIB hors pétrole). Ce qui ferait remonter la dette publique à 50,4% du PIB. Un niveau toutefois très élevé.

Les réformes macroéconomiques et structurelles sont inévitables pour renforcer les perspectives à fin 2027. Les projections actuelles font ressortir une baisse continue de la croissance à 2,1 % (3% en 2025) ; une faible décélération de l’inflation à 5,0% ; le creusement du déficit du compte courant de la balance des paiements à 2,9% du PIB en raison d’un ralentissement du marché pétrolier ; et un déficit budgétaire hors pétrole de global à 7,8% du PIB en 2025 et 6,7% du PIB en 2027 en raison d’une baisse des recettes de 2,6 points de pourcentage du PIB et une compression des dépenses de 4,4 points de pourcentage du PIB au cours de cette qui devrait diminuer à 21,4 % du PIB hors pétrole. La dette devrait continuer à augmenter pour passer de 50,4% du PIB en 2025 à 54,5% du PIB en 2027.

Ce tableau macroéconomique défavorable souligne encore une fois l’importance d’un programme global et cohérent de réformes macroéconomiques et structurelles.

Les priorités immédiates pour 2025-2027 doivent cibler un assainissement des fondamentaux, un soutien à une croissance soutenable et le lancement d’un processus de modernisation de l’économie (numérisation et vert).

Dans le contexte d’une stratégie décennale 2025-2035 articulée autour d’une vision 2050 devant transformer l’Algérie en un pays émergent, trois grands axes de réformes immédiates se dégagent :

1.Un mix macroéconomique calibré et coordonné qui visera une réduction de l’endettement public. A ce titre, la politique budgétaire devra cibler une baisse progressive du déficit budgétaire pour s’ajuster au choc pétrolier, en coordination avec les politiques monétaires et de change afin de minimiser l’impact négatif sur la croissance. La politique monétaire aura pour objectif d’assurer une bonne gestion de la liquidité (notamment par des outils de financement basés sur le marché comme l’émission d’obligations) pour contenir l’inflation (objectif de 4%), tout en soutenant les objectifs budgétaires. La politique de change visera une dépréciation contrôlée pour soutenir l’ajustement externe, gérer les ressources extérieures et contenir la demande en importations.

Pour le financement du déficit, il n’est pas exclu de poursuivre un financement monétaire à condition qu’il fasse l’objet de limites strictes et de mesures de sécurité, y compris un taux d’intérêt du marché. Alternativement, le développement d’un marché obligataire souverain pourrait réduire la dépendance vis-à-vis du financement bancaire, atténuant ainsi les risques budgétaires tout en soutenant la stabilité économique.

2.Des réformes macro-structurelles pour renforcer la qualité des leviers de gestion macroéconomique.

- Réformes budgétaires : ont pour objectif : (1) une amélioration de la gestion budgétaire avec réactivation du cadre budgétaire à moyen terme pour un suivi en temps réel des dépenses afin d’éviter les arriérés de paiement. Parallèlement, le renforcement de la qualité et de la disponibilité de statistiques financières s’impose pour favoriser une gestion économique plus efficace ; (3) une augmentation des recettes fiscales : qui implique de réduire les exonérations, renforcer l’administration fiscale et réformer la politique fiscale pour compenser la baisse des revenus pétroliers ; (4) une rationalisation des dépenses courantes : au niveau des salaires et des subventions (91% des dépenses publiques courantes) ; et (5) le renforcement de la gestion des investissements publics pour augmenter leur efficience.

- Réformes monétaires et de change : ont pour objectif : (1) d’améliorer la gestion des liquidités bancaires : (2) de réduire l’écart entre les taux de change officiels et parallèles et progresser vers l’unification des marchés ; et (3) de renforcer la supervision bancaire pour plus de stabilité bancaire et financière. Une opération de démonétisation du dinar doit être incluse.

3.Les autres réformes structurelles sont vitales et visent à élargir l’offre globale à travers : (i) une simplification des formalités : pour encourager les investissements et l’activité des entreprises privées ; (ii) un meilleur accès au financement : ce qui implique de moderniser les banques et de diversifier les sources de financement pour les petites entreprises ; (iii) une encouragement à l’entrepreneuriat : ce qui favoriserait l’innovation et la réduction des obstacles pour les entreprises ; (iv) une plus grande inclusion des femmes afin de les encourager à participer au marché du travail ; et (v) une réforme du secteur des entreprises publiques.

Par Abderahmi Bessaha , Expert international en macroéconomie

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mercredi 11 décembre 2024 - 10:48:12 -0000 594 mots

Le paludisme tue moins, mais la riposte doit encore accélérer selon l’OMS

Rédaction web/AFP

Le paludisme tue moins, mais la riposte doit encore accélérer selon l’OMS

11/12/2024 mis à jour: 11:46

Rédaction web/AFP

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Deux vaccins antipaludiques, RTS,S et R21/Matrix-M, sont désormais recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé dans les zones touchées par la maladie.

La mortalité due à cette maladie transmise par les moustiques est redescendue à son niveau d’avant le Covid, qui avait perturbé les opérations de lutte.

La mortalité due au paludisme est redescendue à son niveau pré-Covid, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui appelle toutefois à une riposte plus rapide pour contrer cette maladie ayant causé 597.000 morts en 2023. Dans un rapport publié mercredi, l'OMS estime à 263 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde l'an dernier, soit environ 11 millions de cas supplémentaires par rapport à 2022, mais 3.000 décès de moins. En termes de taux de mortalité, nous sommes revenus aux chiffres d'avant la pandémie , a salué Arnaud Le Menach, du programme mondial de lutte contre le paludisme à l'OMS, en conférence de presse. En 2020, les perturbations causées par la pandémie de Covid-19 avaient entraîné une forte hausse des décès associés au paludisme, avec 55.000 morts supplémentaires. Depuis, le nombre total de décès s'est réduit progressivement, tout comme le taux de mortalité.

L'accélération de la vaccination devrait aussi permettre un recul de la maladie en Afrique, région la plus touchée au monde avec 94 % des cas et 95 % des décès. L'utilisation de deux vaccins antipaludiques, RTS,S et R21/Matrix-M, est désormais recommandée par l'OMS dans les zones concernées. De 2019 à 2023, près de deux millions d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi, pays pilotes, ont été vaccinés avec RTS,S. Selon Mary Hamel, responsable des vaccins contre le paludisme à l'OMS, 17 pays ont introduit le vaccin en Afrique subsaharienne dans le cadre de l'immunisation systématique des enfants, dont les trois pays pilotes. Ces derniers ont enregistré une baisse de 13 % du taux de mortalité au cours des quatre années du programme. Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact dans les autres pays, mais ceux ayant lancé le programme récemment suivent une trajectoire similaire. Selon l'OMS, l'intensification de la vaccination antipaludique en Afrique pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année.

Par ailleurs, quatre pays ont été certifiés exempts de paludisme en 2023 (Azerbaïdjan, Belize, Cap-Vert et Tadjikistan), tandis que l'Égypte a atteint cet objectif en octobre 2024. Le déploiement de moustiquaires imprégnées d'un insecticide de nouvelle génération, plus efficace, a également beaucoup progressé ces dernières années. Malgré ces succès, l'OMS déplore des obstacles freinant la lutte contre le paludisme, notamment le manque de financements, un stock de vaccins insuffisant, le réchauffement climatique favorisant la propagation des moustiques et les inégalités. Ce constat est partagé par le Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, qui considère toutefois certaines données du rapport encourageantes.

Selon Peter Sands, directeur du Fonds mondial, les progrès stagnent depuis plusieurs années. Il préconise une accélération des efforts, combinant investissements dans les nouvelles technologies et allègement des contraintes imposées par le changement climatique sur les systèmes de santé. Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné qu'un ensemble plus vaste d'outils permettait désormais une meilleure protection contre la maladie. Il reste cependant nécessaire de mener des actions renforcées et d'engager des investissements accrus dans les pays africains durement touchés pour endiguer cette menace.

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mardi 10 décembre 2024 - 14:36:42 -0000 527 mots

Nobel de la paix: des rescapés d'Hiroshima à Oslo pour recevoir la récompense

Rédaction web/AFP

Nobel de la paix: des rescapés d'Hiroshima à Oslo pour recevoir la récompense

10/12/2024 mis à jour: 15:32

Rédaction web/AFP

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La médaille sera reçue par les coprésidents de l’association qui œuvre pour une planète débarrassée de ces armes. Les bombardements américains sur ces deux villes japonaises, les 6 et 9 août 1945, ont fait 214.000 morts.

Le Nobel de la paix a été décerné mardi au Nihon Hidankyo, un groupe japonais de survivants de la bombe atomique, en reconnaissance de son combat contre les armes nucléaires, une menace redevenue d'actualité près de 80 ans après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki. La récompense a été remise aux trois coprésidents de l'association lors d'une cérémonie à l'hôtel de ville d'Oslo, alors que des États comme la Russie brandissent la menace de recourir à ces armes.

Terumi Tanaka, l’un des coprésidents âgé de 92 ans, a rappelé lors d’une conférence de presse que les armes nucléaires et l’humanité ne peuvent pas coexister et a mis en garde contre leur potentiel destructeur, pouvant anéantir l’humanité avant même les effets du changement climatique. Nihon Hidankyo s’appuie sur les témoignages des hibakusha , les survivants des bombardements de 1945, pour sensibiliser à la nécessité d’un monde sans armes nucléaires. Ces attaques américaines sur Hiroshima et Nagasaki avaient fait environ 214 000 morts, précipitant la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Terumi Tanaka, qui avait 13 ans lors du bombardement de Nagasaki, a perdu cinq membres de sa famille dans l’attaque. Il a dénoncé la résurgence de la menace nucléaire, notamment les déclarations du président russe Vladimir Poutine dans le cadre du conflit en Ukraine. Il a exhorté ce dernier à comprendre les conséquences humaines des armes nucléaires, affirmant qu’il semblait ne pas mesurer leur horreur.

Poutine a récemment modifié les conditions de recours à ces armes et, le 21 novembre, un missile balistique conçu pour les transporter a été utilisé par la Russie pour frapper une ville ukrainienne, bien qu’il n’ait pas été armé d’une charge nucléaire. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a réitéré que la Russie était prête à utiliser tous les moyens pour sa défense. Jørgen Watne Frydnes, président du comité Nobel, a insisté sur l’importance de maintenir le tabou moral entourant l’usage de ces armes et d’éviter toute banalisation de leur menace.

Outre la Russie, d’autres États comme la Corée du Nord et l’Iran sont également pointés du doigt pour leur rôle dans l’escalade des tensions nucléaires. Aujourd’hui, neuf pays possèdent l’arme atomique : États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et, de manière non officielle, Israël. En 2017, 122 gouvernements avaient adopté un traité historique pour l’interdiction des armes nucléaires à l’ONU, mais aucun des États nucléaires n’y a adhéré, limitant ainsi son impact.

Dans la même journée, les Nobel des autres disciplines (littérature, chimie, médecine, physique et économie) ont été remis à Stockholm en présence du roi de Suède, Carl XVI Gustaf.

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Trends Tendances (site web)
Wednesday, November 27, 2024 896 mots

Plaidoyer pour la liberté moderne: un appel à l’individualisme responsable

J’emmène le lecteur à travers une histoire qui établit un équilibre entre la liberté personnelle et la responsabilité sociale. Le concept d’« individualisme responsable » souligne que la liberté est plus que le simple droit de faire ce que l’on veut. C’est aussi un devoir de contribuer à une société juste, durable et inclusive. Dans un monde où l’extrémisme, la surrèglementation et la technologie remettent en question nos valeurs, cette approche offre une alternative puissante.

Mon parcours de vie vers l’individualisme responsable

Ma vision de la liberté est profondément ancrée dans le parcours de ma propre vie. Née dans la Bruges de l’après-guerre au sein d’une famille catholique, j’ai ressenti très tôt la tension entre le conformisme et l’autonomie. En tant qu’« enfant sandwich » dans une famille nombreuse, où l’obéissance et la tradition étaient la norme, j’ai appris ce que signifiait trouver sa propre voie. Cette recherche m’a conduit à Londres dans les années 1970, où l’esprit de mai 68 résonnait encore et où la liberté était devenue une devise de vie.

Plus tard, en m’impliquant dans des cercles libéraux et des réseaux professionnels, j’ai acquis la conviction que la véritable liberté n’est pas seulement un droit, mais aussi une responsabilité. Cette conviction a été renforcée par le fossé croissant que j’ai observé entre des structures démocratiques dépassées et les évolutions fulgurantes de notre société. Nos démocraties, autrefois conçues pour un monde analogique, ne parviennent pas à s’adapter à la vitesse et à la complexité des temps modernes. Cela est vrai non seulement au niveau local, mais aussi au niveau mondial. Pour que la liberté reste une valeur durable, nous devons repenser fondamentalement nos systèmes démocratiques afin qu’ils soient non seulement inclusifs, mais aussi dynamiques et résistants.

Le progrès technologique, les transitions sociales et les défis mondiaux tels que le changement climatique exigent une nouvelle approche dans laquelle la flexibilité et la participation occupent une place centrale. Mon plaidoyer pour une liberté moderne est ancré dans cette urgence. Les principes de liberté et de responsabilité doivent être intégrés dans des structures qui permettent véritablement aux individus de jouer un rôle dans leur société, quelle que soit l’échelle à laquelle ils opèrent.

Liberté et responsabilité

Dans ce document, je traite la liberté non pas comme un absolu, mais comme un équilibre. L’autonomie personnelle ne peut s’épanouir sans le respect des droits d’autrui. J’esquisse un avenir où les individus peuvent choisir leur propre voie tout en contribuant au bien commun. Cette idée est renforcée par des exemples inspirants tels que le modèle suisse de démocratie directe et des systèmes innovants axés sur la participation.

Le progrès technologique comme base de la réforme de l’État

Un autre message clé de ce plaidoyer est l’impact des innovations technologiques telles que l’IA. Je plaide pour une approche de la technologie centrée sur l’humain, dans laquelle l’éthique et la transparence occupent une place centrale. La technologie ne devrait jamais remplacer les valeurs humaines, mais les renforcer. Cela nécessite des réglementations qui encouragent la liberté sans perdre de vue les principes fondamentaux de la vie privée et de la justice.

En outre, le pouvoir de la technologie et de l’innovation devrait guider une réforme approfondie de l’État en Belgique. Un pays aux prises avec des structures de gouvernance complexes et des pouvoirs fragmentés ne peut fonctionner efficacement dans un monde qui évolue de plus en plus rapidement. En plaçant les avancées technologiques au centre des préoccupations, il est possible de simplifier les procédures administratives, d’accélérer l’élaboration des politiques et d’encourager la participation démocratique. Un État réformé doit adopter et déployer des outils numériques pour garantir la transparence, l’efficacité et l’inclusion.

Environnement et cohésion sociale

La durabilité fait partie intégrante de la liberté moderne. Je montre comment la responsabilité écologique et la croissance économique peuvent aller de pair. L’analyse d’initiatives telles que l’Energiewende allemande et les propositions de réformes belges en matière de rénovation urbaine offrent un schéma directeur pour l’élaboration de politiques tournées vers l’avenir.

Pensée critique et désobéissance

L’un des aspects de ce plaidoyer est l’accent mis sur le développement de la pensée critique et le devoir de désobéissance. La désobéissance n’est pas simplement une rébellion, mais une responsabilité de protéger la liberté contre les abus, de remettre en question les traditions et de lutter contre l’aliénation technologique.

Un avenir pour tous

Le « Plaidoyer pour la liberté moderne » est un appel à l’action. Il invite les décideurs politiques, les citoyens et les entrepreneurs à construire ensemble une société où la liberté et la responsabilité se renforcent mutuellement. Je les mets au défi de regarder au-delà des étiquettes politiques traditionnelles et de s’efforcer de créer une société inclusive où personne n’est laissé pour compte.

Ce document est plus qu’un traité théorique ; c’est une boussole pratique pour tous ceux qui croient au pouvoir de la liberté, de l’innovation et de la collaboration. Téléchargez le document complet et découvrez comment l’individualisme responsable peut être la clé d’un avenir meilleur.

Ivan Vandermeersch

Pour télécharger le document, rendez-vous sur https://www.nivi.be/articles/

Le Courrier du Vietnam (site web réf.) - Le Courrier du Vietnam
5 décembre 2024 1014 mots
Pollution de l’air et transport : opportunités et défis pour le Vietnam et le monde

Le nombre de jeunes décédés à cause de la pollution de l’air dépasse celui des morts liés au COVID-19. Ce chiffre alarmant a été donné par la Professeure Yafang... Voir l'article

La Nouvelle Tribune (Maroc) (site web réf.) - La Nouvelle T.com
9 décembre 2024 995 mots
AFIS 2024: le Maroc, une plaque tournante de l'industrie financière affirme Pimenta
AyoubBouazzaoui

Le Maroc, et Casablanca en particulier, une plaque tournante de l’industrie financière, est stratégiquement situé au confluent de l’Afrique, de l’Europe et du Moyen-Orient, a indiqué, lundi... Voir l'article

Sud Horizons (Algérie) (site web réf.) - Horizons-dz
6 décembre 2024 406 mots
La Corne de l’Afrique face à une crise alimentaire persistante
mysha

La Corne de l'Afrique fait face à une crise alimentaire persistante, avec 64,8 millions de personnes confrontées à cette situation La Corne de l’Afrique face à une crise... Voir l'article

African Press Organization (APO) (français)
jeudi 12 décembre 2024 - 16:23 Z 1063 mots

Africa Investment Forum 2024 : le Fonds pour l'énergie durable en Afrique accueille le Japon comme donateur et présente des solutions de financement innovantes pour la transition énergétique en Afrique

African Development Bank Group (AfDB)

L'annonce a été faite lors d'une session thématique en salle de transactions de l'AIF présentant des structures de financement innovantes pour accélérer la transition énergétique de l'Afrique

Le Fonds pour l'énergie durable en Afrique (SEFA) a franchi une nouvelle étape lors des Market Days 2024 de l'Africa Investment Forum (AIF), avec l'annonce de l'adhésion du Japon comme nouveau contributeur et 11e donateur du fonds, ce qui renforce la capacité du SEFA à soutenir des projets énergétiques cruciaux.

L'annonce a été faite lors d'une session thématique en salle de transactions de l'AIF présentant des structures de financement innovantes pour accélérer la transition énergétique de l'Afrique. Cette session a également vu le lancement du Guide de compréhension du financement des projets énergétiques (« Understanding Power Project Financing Handbook »), un outil essentiel pour décrypter les complexités du financement des projets énergétiques et comprendre les structures de projet et les solutions financières émergentes.

Ce manuel, fruit d'une collaboration entre le Commercial Law Development Program (CLDP) du département américain du Commerce, Power Africa, la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) et le SEFA, offre un aperçu pratique des différentes structures de financement, des stratégies d'atténuation des risques et des méthodes permettant d'attirer les investisseurs axés sur le climat.

« Pour que les incroyables ressources énergétiques de l'Afrique puissent être mises au service d'une croissance économique généralisée qui profitera aux populations du continent, nous devons mettre en relation les investisseurs et les promoteurs avec des opportunités aussi bancables que possible, a souligné Richard Nelson, coordinateur de Power Africa. La session d'aujourd'hui a montré comment nous y parvenons grâce à notre collaboration avec le département américain du Commerce, la Facilité africaine de soutien juridique et la Banque africaine de développement. »

La session comportait deux tables rondes modérées par Daniel Schroth, directeur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique à la Banque africaine de développement. La première, « Développer le financement mixte pour la transition énergétique de l'Afrique », a exploré l'évolution du paysage du financement des projets énergétiques en Afrique et le rôle transformateur de la finance mixte. Les discussions ont porté sur les changements clés du secteur au cours de la dernière décennie, l'impact du financement mixte sur la bancabilité des projets et les approches innovantes détaillées dans le nouveau manuel.

La deuxième table ronde, intitulée « Opportunités prêtes à investir de la réserve du SEFA », a présenté une sélection de projets prêts pour l'investissement de la réserve du SEFA, mettant en avant des projets dans divers secteurs et zones géographiques qui démontrent l'efficacité du modèle de financement mixte du SEFA. Ces projets représentent un impact significatif sur le développement et un potentiel commercial important. Parmi les projets présentés figuraient le fonds de capital-investissement ARM-Harith Successor Infrastructure ciblant le Nigéria et l'Afrique de l'Ouest, le projet de micro-réseaux Moyi Power en République démocratique du Congo, et BURN Clean Cooking Solutions au Kenya. L'inclusion du projet Moyi était particulièrement significative, coïncidant avec la signature d'une lettre de mandat entre la Banque africaine de développement et le consortium dirigé par Gridworks lors de l'AIF.

Pour Meredith Muthoni, responsable du financement électrique chez BURN, « la cuisson propre ne concerne pas uniquement l'énergie; il s'agit de transformer des vies, de protéger la santé et de préserver l'environnement. Grâce à notre partenariat avec le SEFA sur une facilité de financement mixte, nous combinons des capitaux commerciaux et patients pour combler les déficits de financement, dérisquer les investissements et attirer des capitaux privés dans des projets de préfinancement du carbone. Cette approche nous permet de développer à grande échelle des solutions de cuisson électrique abordables pour les ménages mal desservis en Afrique, générant un impact durable et faisant progresser la transition vers l'énergie propre. »

Le succès de projets comme Moyi et du portefeuille plus large du SEFA souligne également l'importance des mécanismes financiers innovants dans la réalisation des objectifs ambitieux de la Mission 300, une initiative conjointe de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale visant à fournir un accès à l'électricité à 300 millions d'Africains d'ici à 2030.

« Le déficit d'accès à l'énergie en Afrique exige des solutions de financement innovantes à grande échelle. Le SEFA, maintenant renforcé par l'ajout du Japon à sa base de donateurs, est particulièrement bien placé pour relever ce défi et libérer le potentiel transformateur de l'énergie propre pour des millions d'Africains. La Mission 300 témoigne de notre engagement à réaliser l'accès universel à l'électricité », a déclaré Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Changement climatique et de la Croissance verte.

La session s'est conclue par un appel à l'action en faveur d'une collaboration et d'investissements accrus pour soutenir la transition énergétique de l'Afrique.

Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).

Contact médias :

Département de la communication et des relations extérieures

[email protected]

Contact technique :

João Duarte Cunha

SEFA

[email protected]

À propos du Fonds pour l'Énergie durable en Afrique (SEFA) :

Le SEFA est un fonds spécial multi-donateurs qui fournit un financement catalytique pour débloquer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Le SEFA offre une assistance technique et des instruments de financement concessionnel pour éliminer les barrières du marché, constituer une réserve de projets plus solide et améliorer le profil risque-rendement des investissements individuels. L'objectif premier du fonds est de contribuer à l'accès universel à des services énergétiques abordables, fiables, durables et modernes pour tous en Afrique, conformément au New Deal pour l'énergie en Afrique et à l'Objectif de développement durable 7 (garantir l'accès de tous à une énergie fiable et durable, à un coût abordable).

À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :

Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution du financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Représentée dans 41 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 Etats membres régionaux. Pour plus d'informations : www.AfDB.org

Cet article est paru dans African Press Organization (APO) (français)

ICI Radio-Canada - Saguenay-Lac-St-Jean (site web)
Saguenay-Lac-St-Jean, samedi 30 novembre 2024 918 mots

Gestion du lac Saint-Jean 2028-2037 : des riverains prêts à se faire entendre

Myriam Gauthier

Le processus en vue du renouvellement pour 2028 du décret du Programme de stabilisation des berges du lac Saint-Jean pour 10 ans a débuté. Des citoyens riverains, des organismes et des élus comptent se faire entendre, afin de demander des changements au programme qui permet à Rio Tinto de gérer le niveau du lac.

L'érosion des berges et le niveau du lac Saint-Jean demeurent une préoccupation pour plusieurs propriétaires riverains et municipalités.

Ils ont l'occasion de donner leur avis d'ici le 28 décembre au ministère de de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), en vue du renouvellement du décret pour la période 2028-2037.

Ces observations guideront les enjeux que l'étude d'impact environnemental de la multinationale devrait aborder.

Éric Scullion invite les autres riverains à participer au processus pour se faire entendre.

Photo : Radio-Canada

Cette occasion doit être saisie, croit un citoyen qui suit le dossier de près.

Publicité Si vous avez des choses à dire sur le Programme de stabilisation, bien ça va être le moment pour être écouté par le ministère. Puis, eux, peuvent poser des questions après, si c'est dans l'étude d'impact. (...) C'est de prendre les préoccupations des riverains, des gens qui utilisent le lac, a plaidé le propriétaire riverain Éric Scullion.

Il aimerait notamment une vision systémique du lac qui permettrait de protéger les milieux humides.

Le décret permet à Rio Tinto de gérer le niveau du lac Saint-Jean pour alimenter ses centrales hydroélectriques et d'intervenir afin de prévenir l'érosion des berges. L'électricité sert à la fabrication de l'aluminium dans ses alumineries de la région.

Riverains 2000 se fera entendreDes organismes, comme Riverains 2000, comptent se faire entendre. Ses membres ont des préoccupations au sujet du niveau du lac. L'organisme tiendra d'ailleurs une rencontre lundi à ce sujet.

C'est sûr que le niveau, au printemps, qui autorise Rio Tinto à aller jusqu'à 17 pieds pour une période, c'est préoccupant. On en a parlé quelques fois. Mais dans le cadre du prochain décret, on va faire part de nos préoccupations par rapport à ça, a annoncé Laurent-Paul Chartier, président de Riverains 2000.

Laurent-Paul Chartier est le président de l'organisme Riverains 2000.

Photo : Radio-Canada

C'est que plus le niveau du lac est haut, plus les risques d'érosion des berges sont importants lorsque la météo se déchaîne. À Saint-Gédéon, la municipalité l'a bien constaté dans les dernières années.

Il y a quand même des vents qu'on n'avait jamais vus au lac Saint-Jean. On avait beaucoup de nord-ouest, du sud-est, on n'en avait pas beaucoup [...]. Le changement climatique qui s'en vient, et autres, ça va apporter des discussions sur comment qu'on va gérer le prochain Programme de stabilisation des berges pour les autres 10 prochaines années, a avancé Émile Hudon, maire de Saint-Gédéon.

Émile Hudon est le maire de Saint-Gédéon.

Photo : Radio-Canada

Selon Éric Scullion, l'entreprise pourrait faire preuve de souplesse au printemps en laissant couler plus d'eau lorsque le lac semble se diriger vers le niveau maximal permis. Cette perte financière serait mineure, affirme-t-il.

Publicité Oui, il faut essayer de turbiner. Ils essaient de turbiner toutes les gouttes d'eau, comme ils disent. Mais pourquoi avoir ce risque-là pour si peu de puissance et d'énergie? Je ne pense pas que ça en vaut la peine, a rétorqué Éric Scullion.

Une gestion plus large demandéeLa nouvelle gestion participative du lac Saint-Jean instaurée en 2018, par l'entremise du Conseil de gestion durable du lac Saint-Jean, sera aussi au coeur des discussions.

Rio Tinto fait quand même un excellent travail à ce niveau-là de nous consulter. Mais, plus que ça, ce qu'on souhaiterait, c'est une gestion participative encore plus large que ce qu'on a vu par le passé. [...] Le modèle le plus parfait, ce serait celui-ci : un genre d'office particulier qui aurait à gérer en fonction des budgets l'ensemble des éléments, a lancé Louis Ouellet, président du Conseil de gestion durable du lac Saint-Jean et préfet de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est.

Rio Tinto consulte déjàDu côté de l'entreprise, elle dit déjà avoir commencé à consulter, dont avec la communauté de Mashteuiatsh. Les Innus de la communauté souhaiteraient notamment avoir leur mot à dire non seulement pour les berges de Mashteuiatsh, mais plutôt pour l'ensemble de ce qu'ils nomment le Pekuakami.

Après plusieurs mois de consultation avec la communauté, Rio Tinto a déposé son avis de projet tenant compte du contexte en évolution pour le Programme de gestion de l'érosion des plages et des berges du lac Saint-Jean au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Rio Tinto poursuivra ses échanges avec la communauté en continu pour la suite du processus, a fait savoir une porte-parole par courriel.

Ouvrir en mode plein écranLa communauté de Mashteuiatsh aimerait avoir son mot à dire pour les berges de l'ensemble du lac Saint-Jean.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Dans sa publication Berges en bref, la multinationale a dit souhaiter un décret 2028-2037 réfléchi et discuté avec la communauté, qui tient compte d'un contexte en évolution.

Un résumé des consultations est d'ailleurs disponible sur Internet.

L'équipe du Programme de stabilisation des berges du lac Saint-Jean de Rio Tinto a déposé son avis de projet le 31 octobre.

La prochaine étape sera la réalisation de l'étude d'impact. Une période d'information publique suivra.

Une consultation dirigée par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) pourrait aussi avoir lieu, si elle est demandée par la population, comme en 2017.

Myriam GauthierSuivre

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Nouvelles générales, jeudi 21 novembre 2024 - 08:32:00 UTC -0500 1132 mots
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21 novembre 2024 - Cité Boomers (site web réf.)

NESPRESSO CANADA RENOUVELLE SON ENGAGEMENT ENVERS ARBRES CANADA POUR UN AVENIR PLUS VERT

Nestle Nespresso SA

Plus de 533 000$ en don et 114 000 arbres plantés sur quatre ans

MONTRÉAL, le 21 nov. 2024 /CNW/ - Pour la quatrième année consécutive, Nespresso Canada s'associe à Arbres Canada, le plus important organisme de bienfaisance voué à la plantation d'arbres au pays, afin de participer au verdissement national et d'agir contre les changements climatiques. À ce jour, les dons accordés par l'entreprise certifiée B Corp s'élèvent à plus de 533 000$ et ont permis de planter plus de 114 000 arbres à travers le Canada.

Un engagement continu pour des forêts canadiennes plus résilientes

Nespresso Canada octroie un don de 100 000$ au programme « Opération Renouvert » d'Arbres Canada. Ce programme clé vise à restaurer des zones ayant subi des pertes d'arbres importantes à la suite d'une catastrophe naturelle et des effets du changement climatique. Depuis plus de 20 ans, « Opération Renouvert » aide les collectivités à se rétablir après des événements dévastateurs et favorise la résilience et la biodiversité des forêts urbaines. 

« Ce don de 100 000$ marque la continuation de notre engagement envers la reforestation de notre pays et le soutien des communautés locales, alors que les défis posés par les catastrophes naturelles continuent de se multiplier. Il s'inscrit également dans notre engagement plus large auprès des producteurs de café, qui dépendent d'écosystèmes sains. C'est grâce à des partenariats solides, comme celui que nous entretenons avec Arbres Canada, que nous sommes capables d'avoir un impact significatif sur notre écosystème local et d'atteindre nos objectifs communs en termes de durabilité », a déclaré Carlos Oyanguren, président de Nespresso Canada.

« Les partenariats avec des commanditaires engagés comme Nespresso Canada sont incroyablement significatifs pour notre organisation », exprime Nicole Hurtubise, directrice générale d'Arbres Canada. « Leur soutien continu à nos programmes et à notre mission nous aide à accroître notre impact à l'échelle nationale et de sensibiliser les Canadiens et les Canadiennes à l'importance cruciale des arbres pour notre environnement et nos collectivités. », ajoute-t-elle.

En 2023, Nespresso avait également accordé un don de 100 000$ à ce même programme, en vue de plantations prévues au Manitoba et en Colombie-Britannique en 2024. À ce jour, près de 70 000 arbres ont été plantés grâce à Nespresso dans la région d'Interlake au Manitoba afin de régénérer sa forêt boréale qui avait été dévastée par des incendies en 2021. Dans le cadre de ce même projet, des membres de communautés autochtones ont reçu une formation complète sur les opérations de sylviculture.

D'autres projets soutenus par Nespresso Canada dans le cadre de ce programme sont en cours en Colombie-Britannique en réponse aux nombreux incendies auxquels elle a été confrontée dans les dernières années, notamment les feux de forêt d'Elephant Hill en 2017, de McDougall Creek en 2023 et de Shetland Creek en 2024.

Un avenir plus durable, un arbre à la fois

Les employés de Nespresso Canada font aussi partie de la solution : chaque année, plus d'une centaine d'entre eux participent à des activités de plantation d'arbres dans le cadre du programme « Partenaires dans la plantation » d'Arbres Canada. En plus d'inspirer un réel mouvement collectif, cela permet de contribuer à des projets majeurs d'un océan à l'autre visant à bâtir un avenir plus durable. Cet automne, les activités ont permis de planter 250 arbres au Québec, 170 arbres en Ontario et 325 arbres en Colombie-Britannique.

Faire du café une force pour le bien de la planète et des communautés

Au-delà de ce partenariat avec Arbres Canada, Nespresso s'engage plus largement à restaurer des écosystèmes sains, en faisant partie de la solution en matière de développement durable. Sa stratégie « The Positive Cup » vise à faire de chaque tasse Nespresso, une tasse de café à l'impact positif sur le monde, en contribuant notamment à bâtir des communautés et des environnements résilients, sans faire de compromis sur la qualité du café. Par exemple, grâce au programme d'agroforesterie de Nespresso, plus de 7 millions d'arbres ont été plantés dans le monde dans les régions productrices de café depuis 2014, afin de compenser les émissions de carbone opérationnelles.

Nommée l'entreprise la plus durable de l'industrie de la transformation du café par le magazine World Finance en 2021 et en 2024, Nespresso est profondément engagée dans l'agriculture régénératrice, qui comprend des pratiques agricoles visant à protéger et à restaurer les ressources naturelles, principalement le sol, mais aussi l'eau et la biodiversité. Cette approche améliore non seulement la santé et la fertilité des sols, mais favorise également la capture du carbone dans les sols et la biomasse végétale.

À propos d'Arbres Canada

Depuis 1992, Arbres Canada travaille sans relâche pour faire croître le couvert forestier du Canada grâce à ses programmes de verdissement, à ses recherches et à ses efforts de mobilisation. Nous sommes le seul organisme sans but lucratif national dédié à la plantation et à l'entretien des arbres en milieu rural et urbain. Nos expériences de collaboration avec tous les paliers de gouvernement, le secteur de la foresterie urbaine, des partenaires privés et des groupes communautaires nous offrent une position unique pour aider la population canadienne à contribuer à la lutte contre les changements climatiques. Ensemble, nous plantons des millions d'arbres chaque année pour cultiver des écosystèmes résilients et des collectivités plus saines et plus vertes partout au Canada. Consultez arbrescanada.ca pour savoir comment nous aider à planter les bons arbres au bon endroit.

À propos de Nestlé Nespresso SA

Nestlé Nespresso SA est un précurseur et est largement considéré comme l'une des meilleures références dans le domaine du café portionné de haute qualité. L'entreprise collabore avec plus de 157 000 fermiers répartis dans 18 pays grâce au Programme AAA pour une qualité durable™ afin d'intégrer des pratiques durables dans les fermes et ses environs. Lancé en 2003 en collaboration avec l'ONG Rainforest Alliance, le programme permet d'améliorer le rendement et la qualité des récoltes, d'offrir un approvisionnement durable de café de la plus haute qualité et d'améliorer les conditions de vie des fermiers et de leur communauté.

En 2022, Nespresso a obtenu la certification B Corp™ - rejoignant ainsi un mouvement international de plus de 9 000 entreprises qui répondent aux normes élevées de B Corp en matière de responsabilité sociale et environnementale et de transparence.

Basée à Vevey, en Suisse, Nespresso est présente dans 93 pays et emploie plus de 14 000 personnes. En 2023, son réseau de distribution mondial était constitué de 791 boutiques. Pour plus d'informations, visitez le site web corporatif de Nespresso : www.nestle-nespresso.com.

SOURCE Nestle Nespresso SA

Consulter le contenu original pour télécharger le multimédia : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/November2024/21/c1672.html

Contact

Source: Yasmine Elmir, Spécialiste communications internes et corporatives, Nestlé Nespresso Canada; Renseignements média: Camille Lavoie, Conseillère principale, Hill & Knowlton, [email protected]

Les Affaires (site web)
|Mes Finances|Planification financière, jeudi 5 décembre 2024 570 mots

Les familles paieront 800$ de plus pour se nourrir en 2025

La Presse Canadienne

Les prix des aliments au Canada devraient connaître une augmentation de 3 à 5% l'année prochaine, selon un nouveau rapport, mais des facteurs imprévisibles, comme les changements climatiques et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, pourraient avoir des conséquences imprévues.

C'est la conclusion qui ressort du 15e rapport annuel sur les prix des aliments publié jeudi par un partenariat qui comprend des chercheurs de l'Université Dalhousie, de l'Université de Guelph, de l'Université de la Saskatchewan et de l'Université de la Colombie-Britannique.

Les auteurs du rapport ont utilisé trois modèles différents d'apprentissage automatique et d'intelligence artificielle pour faire leurs prévisions. Ils ont conclu qu'une famille canadienne de quatre personnes peut s'attendre à dépenser 16?833,67$ en nourriture en 2025, soit une augmentation pouvant atteindre 801,56$ par rapport à 2024.

Le taux de croissance des prix des aliments s'est modéré depuis la pandémie de COVID-19, lorsque l'inflation galopante a entraîné des augmentations supérieures à 10% d'une année à l'autre, mais il continue d'avoir un impact à la hausse sur le coût du panier d'épicerie.

«Ce serait fantastique si le taux de croissance des prix était encore plus bas, mais vous savez, c'est un pas dans la bonne direction», a analysé le responsable du projet sur le campus de l'Université de la Saskatchewan, Stuart Smyth.

«Je pense que les consommateurs peuvent espérer une certaine stabilisation des augmentations des prix des aliments pour la prochaine année», a-t-il ajouté.

Certaines des difficultés survenues pendant la pandémie ont désormais été pratiquement éliminées des chaînes d'approvisionnement, a mentionné M. Smyth.

«Nous revenons en quelque sorte aux conditions d'avant la COVID-19, il y a cinq ans», a-t-il expliqué.

Mais il existe encore des points de pression.

Le prix de la viande, par exemple, pourrait augmenter de 4 à 6% en 2025, notamment en raison des prix records du boeuf résultant d'années de sécheresse dans l'Ouest qui ont poussé les éleveurs de bovins à réduire la taille de leurs troupeaux.

Les prix des légumes pourraient également augmenter plus rapidement que ceux d'autres catégories, en grande partie en raison de la faiblesse du dollar canadien, qui devrait réduire le pouvoir d'achat des importateurs canadiens de produits alimentaires l'an prochain.

Deux facteurs imprévisibles

Comme ces dernières années, les changements climatiques continueront d'avoir un effet sur les prix des aliments, car les phénomènes météorologiques extrêmes rendent la culture et l'élevage plus difficiles pour les agriculteurs.

Mais cette année, les auteurs du rapport surveillent également les impacts potentiels liés au retour du président Trump à Washington, a souligné le chef de projet et directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.

Ces impacts pourraient inclure l'effet des tarifs douaniers, si le Canada choisit de riposter aux tarifs que M. Trump menace d'imposer sur les importations aux États-Unis, ainsi qu'un écart potentiel de compétitivité si M. Trump tient sa promesse de réduire les coûts pour les agriculteurs américains.

«Il faut tenir compte de ce qui pourrait se passer aux États-Unis -- l'effet d'entraînement pourrait être assez important», a affirmé M. Charlebois.

«Chaque année, nous sommes toujours confrontés à un enjeu majeur: le changement climatique. L'an prochain encore, comme en 2016, nous serons confrontés à deux enjeux majeurs: le changement climatique et Donald Trump.»

Par Amanda Stephenson

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ICI Radio-Canada - Alberta (site web)
Environnement | Industrie pétrolière | Politique provinciale | Politique fédérale | Alberta, jeudi 28 novembre 2024 - (UTC -4) 1035 mots

La stratégie de l’Alberta sur le plafond des émissions en 5 questions

Emmanuel Prince-Thauvette

Radio-Canada

Danielle Smith a présenté, mardi, sa stratégie pour s’opposer au plafonnement des émissions dans le secteur pétrolier et gazier imposé par le fédéral. Que faut-il en retenir? Nous avons posé des questions à des experts en droit et en énergie. Voici leurs réponses.

Qu’est-ce que c’est, le plafond des émissions?

Le gouvernement fédéral veut réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) au pays pour amenuiser l’impact des changements climatiques. Pour ce faire, il s’attaque directement au secteur le plus polluant au pays, celui du pétrole et du gaz.

La réduction des émissions de GES qui leur est imposée est de 35 % par rapport au niveau de 2019.

Depuis que l’idée a germé à Ottawa, Danielle Smith s'y oppose. Selon elle, le plafonnement des émissions du secteur énergétique mènerait à une réduction de la production pétrolière et aurait un impact économique important sur l’Alberta.

Elle croit aussi que la mesure est inconstitutionnelle, parce qu’Ottawa tente, selon elle, de contrôler les ressources naturelles, qui sont de compétence provinciale.

Le ministre de l’Environnement du Canada, Steven Guilbeault, est certain que son plafond respecte les lois. « La Cour suprême a été très claire dans son jugement sur la tarification carbone  : le gouvernement fédéral peut intervenir en matière de lutte au changement climatique », a-t-il affirmé mercredi.

Quelle est la stratégie de Danielle Smith?

La première ministre de l'Alberta qualifie sa stratégie de bouclier constitutionnel visant à protéger les intérêts de sa province.

Elle déposera notamment une motion en vertu de la Loi sur la souveraineté de l’Alberta pour empêcher les entités provinciales et leurs employés de participer à la mise en oeuvre ou à l’application de ce plafond.

L’Alberta empêchera aussi les entreprises pétrolières et gazières de déclarer leurs émissions de GES au gouvernement fédéral et à leurs actionnaires. Ces chiffres devront être déclarés à la province, qui sera propriétaire des données.

Le gouvernement veut aussi limiter l’accès physique aux installations pétrolières. Il sera, par exemple, interdit pour un employé du gouvernement du Canada d’accéder à ces lieux.

La province prévoit aussi lancer une contestation judiciaire du plafond, qu’elle juge inconstitutionnel. L’Alberta doit toutefois attendre qu’il soit adopté par le Parlement fédéral.

La stratégie albertaine est-elle légale?

En soi, l’adoption d’une motion à l’Assemblée législative n’a rien d’illégal ou d’inconstitutionnel. Il est aussi très fréquent qu’un gouvernement conteste une loi ou une politique d’un autre gouvernement devant les tribunaux.

Cependant, les conséquences d’une application complète de toutes les mesures mises de l’avant par Danielle Smith pourraient causer des problèmes juridiques.

C'est audacieux. Et à certains égards, c'est peu probable que ça fonctionne, croit Eric Adams, professeur en droit constitutionnel à l’Université de l’Alberta.

« Le gouvernement de l’Alberta ne peut pas dire aux compagnies : "Vous ne devez pas vous conformer à la loi [fédérale]" », explique-t-il.

Andrew Leach, économiste et professeur à l’Université de l’Alberta, est du même avis. Si une loi fédérale et une loi provinciale sont en contradiction, c’est la loi fédérale qui a préséance, souligne-t-il.

Par exemple, une loi fédérale oblige déjà les grandes pétrolières à transmettre des données sur leurs émissions au gouvernement fédéral. Une loi provinciale qui les obligerait à ne pas le faire serait donc non applicable.

Qu’en pense l’industrie?

Tristan Goodman, président de l'Association des explorateurs et des producteurs du Canada, a déclaré à La Presse canadienne que les entreprises pétrolières n’étaient pas au courant que l’Alberta allait déposer une motion en vertu de la Loi sur la souveraineté, et qu’elles n’ont pas été consultées sur la question.

Si la province souhaite interdire l'accès aux sites à certains types de fonctionnaires, nous n'interviendrons pas là-dedans, a-t-il dit. C'est la province qui devra faire respecter cette interdiction.

Selon lui, l’industrie est toutefois généralement satisfaite que la province prenne sa défense.

Du côté de l’Association canadienne des producteurs pétroliers, on se contente de dire, par communiqué, que l’on apprécie le soutien continu [...] du gouvernement de l’Alberta.

Je pense qu'en ce moment, il y a beaucoup de consternation au centre-ville de Calgary, pour essayer de comprendre ce que ça veut dire, affirme Richard Masson, un expert du domaine du pétrole qui a travaillé pour de nombreuses grandes entreprises du secteur.

Selon lui, cette bataille entre les différents ordres de gouvernement n’est pas utile et ne fait que semer l’incertitude chez les grandes entreprises pétrolières.

Est-ce que les entreprises vont arrêter de déclarer leurs émissions de GES?

Les entreprises pétrolières déclarent déjà leurs émissions au gouvernement fédéral et à leurs actionnaires. L’Alberta veut qu’elles cessent cette pratique, ce qui est peu probable, selon les experts que nous avons consultés.

Ça n’arrivera pas, dit Richard Masson, expert de l’industrie pétrolière et chercheur à l'École de politique publique de l'Université de Calgary.

Je ne peux imaginer qu'une entreprise [...] prenne le risque de ne pas respecter les règles fédérales pour se conformer à une législation provinciale qui n'a pas été testée devant les tribunaux, prédit-il.

Je ne pense pas qu'une entreprise pétrolière ou gazière, privée ou publique, en Alberta ne se conformera à cette directive, ajoute Andrew Leach, professeur en droit et en économie à l’Université de l’Alberta.

De plus, cela pourrait avoir un impact assez important sur leur crédibilité devant leurs actionnaires.

Les entreprises pétrolières doivent être en mesure de démontrer aux actionnaires qu'elles sont responsables, qu'elles gèrent bien la production et qu'elles le font d'une manière respectueuse de l'environnement, affirme Richard Masson.

Si les pétrolières arrêtent de leur donner des informations sur les stratégies qu’elles adoptent pour réduire ou limiter leurs émissions, les investisseurs risquent de se tourner vers d’autres entreprises et le financement de leurs grands projets pourrait être en danger.

Avec les informations de Jim Brown, Joel Dryden, Janet French, et de La Presse canadienne

Cet article est paru dans ICI Radio-Canada - Alberta (site web)

Canada NewsWire (français)
Économie, jeudi 21 novembre 2024 - 05:00:00 UTC -0500 1765 mots

Les conseils d'administration mondiaux font des progrès en matière de développement durable, mais l'IA et les risques géopolitiques sont importants, selon Heidrick & Struggles

Heidrick & Struggles

Une nouvelle enquête mondiale menée par Heidrick & Struggles, BCG et l'INSEAD révèle une confiance croissante dans la gouvernance du développement durable, mais les conseils d'administration et les chefs de la direction ne font toujours pas confiance au leadership des uns et des autres

CHICAGO, 21 novembre 2024 /CNW/ - (Nasdaq : HSII), un fournisseur de premier plan de services-conseils en leadership mondial et de solutions de talents à la demande, s'est associé au  (BCG) et au , pour publier un rapport explorant la façon dont les conseils d'administration réagissent aux tendances complexes et aux perturbations auxquelles ils sont actuellement confrontés. Le rapport intitulé Boards and Society:How Boards Are Evolving to Meet Challenges from Sustainability to Geopolitical Volatility révèle que les conseils d'administration ont fait des progrès significatifs pour traiter les sujets liés au développement durable, mais sont moins confiants lorsqu'il s'agit de leur compréhension d'autres questions telles que l'importance croissante de l'IA générative, l'intensification du commerce et les perturbations géopolitiques. Ces quatre piliers interconnectés obligent les administrateurs et les chefs de la direction à naviguer dans un environnement de plus en plus imprévisible, rempli d'exigences contradictoires et souvent chargées au plan politique.

En outre, le rapport montre que les dirigeants d'entreprise ne sont pas toujours d'accord sur la meilleure façon d'améliorer la compétitivité face aux défis auxquels ils sont confrontés.

Principales constatations concernant les conseils d'administration

77 % des conseils d'administration estiment que leur entreprise a la responsabilité d'aborder les questions de développement durable

36 % se sentent prêts à tirer parti du potentiel révolutionnaire de l'IA

37 % estiment que leur entreprise dispose d'une stratégie suffisante pour gérer les risques géopolitiques

29 % des administrateurs ne font pas confiance à leur chef de la direction pour faire face à l'incertitude

26 % des chefs de la direction ne croient pas en l'efficacité de leur conseil d'administration

La moitié des personnes interrogées ne sont pas convaincues que leur entreprise est équipée pour détecter les nouvelles menaces et opportunités liées au développement durable, à l'IA générative et à la géopolitique

Le rapport révèle que 77 % des membres des conseils d'administration interrogés dans le monde estiment que leur entreprise a la responsabilité de répondre aux préoccupations sociétales, même si plus de la moitié (54 %) estiment que les objectifs de leur entreprise doivent rester la priorité. Contrairement à cet enthousiasme pour le développement durable, seuls 36 % des administrateurs se sentent prêts à exploiter le potentiel révolutionnaire de l'IA, tandis que 37 % seulement reconnaissent que leur entreprise a mis en place des stratégies suffisantes pour gérer les risques géopolitiques.

Ces constatations mettent en évidence le besoin urgent d'un meilleur équilibre entre la gouvernance traditionnelle et les stratégies tournées vers l'avenir, ainsi que d'un investissement accru dans les compétences des conseils d'administration. Malgré des niveaux de confiance plus faibles face aux risques dominants et aux technologies émergentes de notre époque, il est encourageant de constater que plus de 60 % des administrateurs ont déclaré que leur conseil d'administration « se penche » sur la gestion des risques, ce qui suggère une volonté de relever ces défis à bras-le-corps, quelle que soit leur complexité.

Manque de confiance face à une complexité croissante

Le nouveau rapport révèle que 29 % des administrateurs n'ont pas confiance dans la capacité de leur chef de la direction à gérer les perturbations et à accroître la valeur à long terme, ce qui constitue un signe inquiétant de division au sein du conseil d'administration. Parallèlement, un nombre comparable de chefs de la direction (26 %) sont tout aussi sceptiques quant à l'efficacité de leur conseil d'administration, ce qui témoigne d'une tension croissante entre les équipes dirigeantes confrontées à un éventail de problèmes plus complexes et plus diversifiés que jamais.

Le rapport révèle également qu'environ la moitié des administrateurs ne sont pas convaincus que leur entreprise est équipée pour détecter les nouvelles menaces et opportunités liées au développement durable, à l'IA générative et à la géopolitique, et qu'ils ne sont pas non plus en mesure de les traduire en avantage concurrentiel. Alors que les paysages commerciaux mondiaux continuent de se transformer, la capacité des conseils d'administration à rester cohérents, à s'aligner sur la vision de la direction et à s'adapter aux nouveaux défis grâce à une stratégie d'entreprise innovante sera plus cruciale que jamais. Une gouvernance efficace qui intègre à la fois la prévoyance et la résilience sera essentielle pour transformer ces perturbations en opportunités, permettant aux entreprises non seulement de survivre, mais aussi de prospérer dans un monde de plus en plus instable.

Jeremy Hanson, associé chez Heidrick & Struggles et co-auteur du rapport, a commenté ces conclusions en ces termes :  « S'il est encourageant de constater que les conseils d'administration s'intéressent de plus en plus au développement durable, l'enquête de cette année révèle des tensions entre les administrateurs et la direction quant à la capacité des uns et des autres à faire face aux perturbations. Compte tenu de l'importance des enjeux et de la complexité croissante de la situation, une harmonisation entre les conseils d'administration et la direction n'est pas seulement une bonne pratique ; elle est essentielle pour relever les défis d'aujourd'hui et ceux de demain. Il est important de noter que cette harmonisation ne signifie pas que les conseils d'administration doivent s'abstenir de tout débat constructif avec la direction. En fait, il est essentiel de favoriser des conversations ouvertes, voire difficiles, pour que les conseils d'administration puissent prendre des décisions solides et équilibrées dans l'environnement exigeant d'aujourd'hui »

Sonia Tatar, directrice exécutive de l'INSEAD Corporate Governance Centre, a déclaré :« Aujourd'hui, les conseils d'administration ont tout intérêt à passer de la réactivité à la proactivité. Au-delà de la compréhension des perturbations, ils peuvent se concentrer sur l'anticipation des chocs futurs et des risques potentiels et trouver des moyens de capitaliser sur les tendances émergentes pour tirer parti des opportunités. En traduisant en actions stratégiques les connaissances qui éclairent la prise de décision, ils seront mieux placés pour aider les entreprises à devenir plus résilientes et à faire face au changement de manière efficace. » 

David Young, directeur général et associé principal de BCG, a également commenté le rapport en ces termes : «  Les conseils d'administration sont confrontés à des défis nouveaux et de plus en plus complexes, dans un contexte d'incertitude géopolitique, d'avancées technologiques rapides et d'inquiétudes persistantes quant à l'impact du changement climatique. Mais les conseils d'administration ont fait des progrès notables dans le domaine du développement durable - et ils ont maintenant la possibilité de tirer des enseignements de ces efforts en menant des conversations approfondies avec les dirigeants pour faire face à ce programme en pleine expansion. »

Demandes de renseignements des médias :

Heidrick & Struggles : [email protected]   

BCG : [email protected]  

INSEAD :  

À propos de Heidrick & Struggles

Heidrick & Struggles (Nasdaq: HSII) est un fournisseur de premier ordre de services d'experts-conseils en leadership et de solutions de talents sur demande qui répondent aux besoins en matière de talents de haut niveau et de consultation des principales organisations mondiales. En tant que conseillers en leadership de confiance, nous collaborons avec nos clients pour former des leaders et des organisations prêts pour l'avenir, en regroupant nos services et nos offres dans les domaines de la recherche de cadres, de la diversité et de l'inclusion, de l'évaluation et du développement du leadership, du façonnement de la culture et de la recherche de cadres supérieurs sur demande. Heidrick & Struggles est depuis plus de 70 ans le pionnier de la profession de recherche de cadres. Aujourd'hui, l'entreprise offre des solutions intégrées en matière de talents et de capital humain afin d'aider ses clients à changer le monde, une équipe de direction à la fois. Pour tout complément d'information, rendez-vous sur 

À propos du BCG

Boston Consulting Group s'associe à des chefs de file du milieu des affaires et de la société pour relever leurs défis les plus importants et saisir leurs plus grandes occasions. BCG a été le pionnier de la stratégie commerciale lorsqu'elle a été fondée en 1963. Aujourd'hui, nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients pour adopter une approche transformationnelle qui profite à tous les intervenants, en permettant aux organisations de croître, de se doter d'un avantage concurrentiel durable et de générer un impact sociétal positif.

Nos équipes diversifiées et mondiales apportent une expertise sectorielle et fonctionnelle approfondie et un éventail de perspectives qui remettent en question le statu quo et suscitent le changement. BCG offre des solutions grâce à des services-conseils de gestion de pointe, à la technologie et à la conception, ainsi qu'à du capital-risque d'entreprise et des projets numériques. Nous travaillons dans un modèle de collaboration unique à l'échelle de l'entreprise et à tous les niveaux de l'organisation cliente, alimenté par l'objectif d'aider nos clients à s'épanouir et de leur permettre de rendre le monde meilleur.

À propos de l'INSEAD

INSEAD est l'une des plus grandes écoles de commerce au monde. Elle réunit des gens, des cultures et des idées pour former des leaders responsables qui transforment le monde des affaires et la société. Sa recherche, son enseignement et ses partenariats reflètent cette perspective mondiale et cette diversité culturelle.

Avec des sites en , en , au et en , l'enseignement des affaires et la recherche d'INSEAD couvrent quatre régions. 159 membres de renom du  de 41 pays inspirent plus de 1 500 participants chaque année aux programmes , , , maîtrises spécialisées ( et ) et . En outre, plus de 18 000 cadres participent chaque année aux programmes  de l'INSEAD.

L'INSEAD continue de mener des recherches novatrices et d'innover dans tous ses programmes. L'organisation fournit aux chefs d'entreprise les connaissances et la sensibilisation nécessaires pour opérer n'importe où. Ses valeurs fondamentales favorisent l'excellence académique et servent la communauté mondiale en tant qu'école de commerce pour le monde entier. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site Web .

À propos de l'INSEAD Corporate Governance Centre :

L'INSEAD Corporate Governance Centre (ICGC) s'est activement engagé à apporter une contribution distinctive à la connaissance et à la pratique de la gouvernance d'entreprise au niveau mondial. Sa vision est d'être le principal centre de recherche, d'innovation et d'impact en matière de gouvernance d'entreprise. Grâce à son portefeuille éducatif et à ses activités de plaidoyer, l'ICGC cherche à instaurer une plus grande confiance au sein du public et des communautés de parties prenantes, afin que les entreprises constituent une force puissante pour l'amélioration, non seulement des marchés économiques, mais aussi de l'environnement sociétal global. Pour en savoir plus, rendez-vous sur.

 

 

SOURCE Heidrick & Struggles

Consulter le contenu original : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/November2024/19/c1887.html

Tekiano (site web réf.) - Tekiano
18 novembre 2024 311 mots
L'Appel à projets Green Impact prolongé : pour des initiatives environnementales en Tunisie

L'Appel à projets "Green Impact", qui offre une opportunité aux laboratoires de recherche, enseignants-chercheurs et acteurs socio-économiques (entreprises, L’Appel à projets “Green Impact”, qui offre une opportunité... Voir l'article

La Tribune (Sherbrooke, QC) (tablette)
Monde, dimanche 1 décembre 2024 - 12:22:29 2380 mots
Aussi paru dans
1 décembre 2024 - Le Soleil (Québec, QC) (site web) Le Droit (Ottawa, ON) (site web) Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (site web) Le Quotidien (Saguenay, QC) (site web) La Tribune (Sherbrooke, QC) (site web) Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (tablette) Le Quotidien (Saguenay, QC) (tablette) La Voix de l'Est (Granby, QC) (tablette) La Voix de l'Est (Granby, QC) (site web) MSN (Canada) (français) (site web réf.) Le Soleil (Québec, QC) (tablette) Le Droit (Ottawa, ON) (tablette) L'Éclaireur-Progrès (St-Georges, QC) (site web)
2 décembre 2024 - Noovo info (site web réf.) Le Progrès de Coaticook (QC) (site web)

Ghana: un projet de loi anti-gai menace la jeune démocratie, selon des militants

Dylan Robertson, La Presse Canadienne

Frank a des souvenirs dérangeants chaque fois qu’il voit un policier.

En tant que membre du groupe LGBT+ Rights Ghana, il savait que la police pouvait intimider les gens pour obtenir des pots-de-vin ou tenir des propos homophobes. Mais il ne savait pas que la police pouvait entrer chez lui sans mandat, arrêter tout le monde pour son appartenance à la communauté LGBTQ+ et se vanter de s’attendre à une prime pour le faire.

«Cela montre à quel point les choses vont loin dans ce pays», a déclaré Frank, qui a demandé que son vrai nom ne soit pas publié pour des raisons de sécurité.

La Presse Canadienne s’est rendue au Ghana dans le cadre d’une série d’enquêtes sur le recul mondial des droits LGBTQ+ et les conséquences pour le Canada, notamment l’impact de cette tendance sur les institutions démocratiques.

Plus tôt cette année, le parlement ghanéen a adopté un projet de loi qui criminalise le fait de s’identifier comme LGBTQ+.

Cette loi est similaire à celles déjà en vigueur en Ouganda et en Russie, et a été adoptée après une campagne orchestrée par des groupes évangéliques américains pour que le Ghana aille au-delà des lois existantes interdisant les relations sexuelles anales, qui étaient rarement appliquées.

La Cour suprême du pays examine actuellement si la loi adoptée par les députés en février est conforme à la constitution du pays. Elle est devenue une pomme de discorde lors des élections générales du pays, qui auront lieu le 7 décembre.

Des principes démocratiques menacés

Le projet de loi du Ghana n’a pas encore été adopté, mais il change déjà la vie des habitants du pays, qui se targue d’être le premier État d’Afrique subsaharienne à avoir obtenu son indépendance de la colonisation européenne, et un bastion de la démocratie en Afrique de l’Ouest où d’autres pays sont confrontés à de fréquents coups d’État.

«Le Ghana a un solide bilan démocratique, peut-on lire dans le profil du pays d’Affaires mondiales Canada. Le paysage politique ghanéen se caractérise entre autres par la liberté d’expression, une presse dynamique et une société civile active.»

Et pourtant, les groupes de défense des droits de la personne craignent que tous ces principes soient menacés.

Les difficultés économiques ont créé un terrain fertile pour que les évangéliques américains sèment les graines du sentiment anti-LGBTQ+, encouragés par des politiciens confrontés à une population en colère.

«Nous sommes en train d’être recolonisés, sans que nous reconnaissions que nous alimentons un programme qui n’est pas sain pour notre jeune démocratie et pour la cohésion sociale», a déclaré Audrey Gadzekpo, qui préside le Centre pour le développement démocratique du Ghana.

Arrêtés parce qu’ils étaient gais

Pour Frank, le sentiment que son pays a mal tourné a commencé un soir à la fin de l’année dernière. Sa colocataire transgenre a été arrêtée par la police à l’un des points de contrôle routiers courants au Ghana, similaires aux contrôles pour conduite avec facultés affaiblies au Canada.

Son apparence a éveillé des soupçons et les policiers ont fouillé son sac pour trouver des pilules hormonales qu’ils croyaient être des drogues illicites.

Les policiers l’ont emmenée dans la maison qu’elle partage avec Frank et d’autres personnes LGBTQ+ et ont exigé qu’elle entre, surtout après avoir vu des drapeaux arc-en-ciel sur le mur derrière la personne qui a ouvert la porte.

Une vidéo, filmée cette nuit-là par l’un des résidants et que La Presse Canadienne a pu visionner, montre un policier ghanéen portant un chapeau à larges bords, disant aux cinq personnes présentes dans la maison qu’il est illégal d’être gai.

Frank dit que l’agent s’est vanté qu’il obtiendrait probablement une prime pour avoir arrêté des homosexuels en vertu du nouveau projet de loi. Le groupe est resté dans une cellule de détention pendant la nuit, jusqu’à l’arrivée des procureurs et la libération du groupe parce qu’ils n’avaient commis aucun crime.

Alex Kofi Donkor, le responsable de LGBT+ Rights Ghana, a déclaré que les contrecoups avaient commencé sérieusement avec une conférence organisée au Ghana en 2019 par le Congrès mondial des familles, un groupe évangélique basé aux États-Unis.

Selon les informations des participants à la conférence, les intervenants ont averti que l’éducation sexuelle dans les écoles et l’homosexualité étaient des complots occidentaux pour dépeupler les pays africains et importer des croyances impies.

Un centre d’aide controversé

En janvier 2021, le groupe de M. Donkor a ouvert un centre de ressources, avec l’idée d’avoir un espace physique où les minorités sexuelles et de genre pourraient trouver du soutien face à la discrimination généralisée.

M. Donkor espérait que les personnes renvoyées de leur emploi ou de leur école puissent trouver un recours juridique, ainsi que des ressources pour les aider à trouver de nouvelles opportunités.

Quelques dizaines de personnes sont venues pour l’ouverture du centre, dont les ambassadeurs du Danemark et de l’Australie.

Trois semaines plus tard, des photos de l’événement ont fait la une des journaux.

Les radios parlées ont dénoncé les ambassadeurs étrangers qui essayaient de rendre les Africains gais. Un bol de préservatifs – ce qui est courant dans les centres de santé sexuelle – a été présenté comme la preuve d’une orgie. La police de la sécurité nationale a fait une descente dans le centre, tandis que des foules en colère ont pris d’assaut les locaux d’autres groupes censés soutenir les personnes LGBTQ+.

M. Donkor a proposé des entrevues aux médias locaux, qu’il a accusés d’ignorer ses demandes ou de poser des questions sensationnalistes.

«Nous avons vraiment pris conscience de la profondeur de ce à quoi nous sommes confrontés», a-t-il confié.

Après avoir été intimidé lors d’événements publics, le groupe de M. Donkor se limite à des randonnées dans la campagne ou à des événements comme des lectures de livres dans des lieux secrets.

Une crise économique en cours

M. Donkor et Mme Gadzekpo craignent tous deux que le Ghana ne traverse une nouvelle crise économique comme celle qu’il a connue au début des années 1980, lorsque des milliers de personnes ont fui pour trouver du travail à l’étranger et que la sécheresse a provoqué une famine généralisée. À l’époque, les missionnaires évangéliques américains ont répandu le message selon lequel les relations sexuelles hors mariage étaient à l’origine de l’effondrement financier et écologique.

Dans les années 1990, la religion était toujours influente, mais la république était strictement laïque.

Aujourd’hui, le Ghana est confronté à sa pire crise économique depuis une génération.

Michaela Gyatsen, responsable d’un collectif d’artistes féministes à Accra, affirme que les jeunes ne trouvent pas d’emploi, que la vie est devenue inabordable et que la police a dispersé des manifestations réclamant de meilleures conditions économiques.

«Nous ne connaissons aucun système de recours, nous sommes donc frustrés (et) fatigués», a-t-elle déclaré.

La pandémie de COVID-19 a entraîné une crise de la dette dans la majeure partie de l’Afrique, ce qui a conduit de nombreux pays à dépenser plus en paiements d’intérêts qu’en santé et en éducation. Les événements météo liés au changement climatique ont affecté la production de cacao au Ghana, faisant grimper les prix mondiaux du chocolat.

Et le projet de loi anti-gai pourrait aggraver les choses.

La Banque mondiale a gelé les nouveaux prêts à l’Ouganda après que ce pays eut adopté sa propre loi criminalisant les identités LGBTQ+. Cette loi a provoqué une augmentation du nombre de demandeurs d’asile ougandais de la communauté LGBTQ+ ainsi que la fermeture de certaines cliniques spécialisées dans le VIH.

Ce printemps, le ministère des Finances du Ghana a divulgué sa recommandation interne selon laquelle le gouvernement devrait reporter l’adoption de son projet de loi jusqu’à ce que le long examen judiciaire ait lieu. Le document avertit que le Ghana perdrait probablement 3,8 milliards $ US de fonds de la Banque mondiale, ce qui ferait dérailler une restructuration massive de la dette du Fonds monétaire international.

En raison d’une situation financière déjà désastreuse, Mme Gyatsen a remarqué que les prédicateurs imputent les difficultés économiques du Ghana aux personnes LGBTQ+ comme boucs émissaires, et que les politiciens évoquent le projet de loi lorsque des politiques impopulaires prennent forme, comme les hausses d’impôts.

Changement culturel contre les minorités

Elle dit qu’il y a eu un changement culturel dans le pays, où les gens se sentent encouragés à harceler ceux qui se démarquent et à diriger leur frustration contre les minorités.

«L’histoire le prouve chaque fois. La façon la plus simple de commettre un génocide ou un crime est de priver d’humanité les personnes ciblées. Et c’est ce que nous voyons actuellement au Ghana», a prévenu Mme Gyatsen.

Kwaku, qui a demandé que son vrai nom ne soit pas publié pour des raisons de sécurité, décrit le harcèlement dans la rue et les regards noirs de commerçants autrefois bavards.

Quand ses amis arrivaient en ville, il y avait une vendeuse de fruits qui complimentait toujours ses tenues audacieuses, qu’il s’agisse d’un débardeur à paillettes ou de talons roses vifs. Aujourd’hui, la femme évite tout contact visuel.

Alors qu’il portait un jean à pattes d’éléphant et un débardeur en tricot dans un marché central, un passant l’a averti que le chef de la police allait venir chercher les personnes LGBTQ+.

Le groupe d’Audrey Gadzekpo entend bien pire.

«C’est comme une chasse ouverte contre les personnes LGBTQ+. Nous recevons des informations selon lesquelles elles sont attaquées, appâtées, soumises à du chantage, blessées, simplement parce qu’elles sont qui elles sont – ou même parce que des gens soupçonnent ce qu’elles sont.»

Elle qualifie le projet de loi d’insidieux, car il oblige les parents, les enseignants, les voisins et les propriétaires à signaler toute activité homosexuelle présumée.

«Le projet de loi impose à tout le monde la responsabilité de dénoncer les gens», a-t-elle déclaré, ajoutant que cela aura pour effet de nuire à la cohésion sociale.

Un large soutien dans les médias

Pourtant, ce point de vue est rare sur les ondes ghanéennes. Ce que l’on appelle souvent simplement «le projet de loi» bénéficie d’un large soutien dans les émissions de radio-débat qui dominent le secteur des médias ghanéens.

Le groupe de Mme Gadzekpo a rencontré des dizaines de journalistes au sujet du projet de loi avant son adoption et a découvert qu’une petite minorité avait effectivement lu le texte, malgré la publication de dizaines d’articles à ce sujet.

Au lieu de cela, les médias divulguent les noms des personnes accusées d’être LGBTQ+ et mettent fréquemment en garde contre la perspective de mariages homosexuels, bien qu’ils ne soient pas légaux au Ghana.

Par exemple, un article de mars 2023 sur le site d’information numérique populaire GhanaWeb racontait que la police militaire armée avait pris d’assaut une fête LGBTQ+.

«Selon des témoins oculaires, bien qu’il s’agisse d’une fête, elle aurait pu se transformer en cérémonie de mariage s’il n’y avait pas eu d’intervention», peut-on lire dans l’article.

Les journaux ont publié des enquêtes douteuses, comme un article de février 2022 du journal Vanguard affirmant que des homosexuels recrutaient des adolescents en distribuant des ordinateurs portables avec de la pornographie préinstallée.

Le projet de loi proposé rendrait illégale la publication d’opinions considérées comme prônant l’homosexualité et démantèlerait les organisations de défense des droits LGBTQ+.

«Nous sommes une jeune démocratie», a déclaré Mme Gadzekpo, qui est professeure de journalisme à l’Université du Ghana.

«Nous devons approfondir la pratique démocratique. Ce projet de loi va à l’encontre de cela; il ne nous aide pas à être tolérants envers la différence.»

Elle estime que la «panique morale» du Ghana face à l’homosexualité détourne l’attention des problèmes qui touchent les femmes, comme l’augmentation documentée des grossesses chez les adolescentes et ce que l’Association pédiatrique du Ghana qualifie «d’acceptation perçue des mariages d’enfants».

Le Canada témoigne ses inquiétudes

Le haut-commissariat du Ghana à Ottawa n’avait pas répondu à une demande d’entrevue avant la publication de cet article, et le haut-commissariat du Canada au Ghana a refusé un entretien. Mais Ottawa a fait part de ses inquiétudes concernant le traitement réservé par le Ghana aux personnes LGBTQ+ dans sa soumission à l’examen récurrent des droits de la personne au Ghana par les Nations unies en juin 2023.

Le projet de loi a occupé une place importante au cours de ce processus, où 22 pays, dont le Canada, ont officiellement appelé le Ghana à mieux protéger les personnes LGBTQ+. Le pays a rejeté chacune de ces demandes, insistant sur le fait que, malgré le projet de loi, le Ghana n’avait jamais approuvé le fait d’infliger des préjudices aux minorités et «abhorrait toute forme de violence ou de brutalité contre tout groupe».

Avec la montée de la haine, on demande fréquemment à Alex Kofi Donkor s’il demandera l’asile à l’étranger. Il s’est rendu au Canada et au Danemark pour diverses conférences, mais a déclaré que l’idée de présenter une demande d’asile est douloureuse, car cela signifierait abandonner l’espoir d’un avenir meilleur au Ghana.

«Je veux juste me donner une chance de croire en l’humanité», a-t-il conclu.

Cet article fait partie d’une série de huit reportages d’enquête sur le recul des droits des personnes LGBTQ+ en Afrique, et sur les conséquences pour le Canada en tant que pays doté d’une politique étrangère ouvertement féministe, qui accorde la priorité à l’égalité des genres et à la dignité des personnes. Ces reportages au Ghana, au Cameroun et au Kenya ont été réalisés grâce au soutien financier de la bourse R. James Travers pour correspondants étrangers.

Cet article est paru dans La Tribune (Sherbrooke, QC) (tablette)

L'Avenir
Entre Sambre et Meuse ; Brabant Wallon ; Le Courrier de l'Escaut ; Namur ; Huy-Waremme ; Basse Sambre ; Le Jour Verviers ; Luxembourg
Saturday, December 7, 2024 323 mots, p. 12

La Fugea dénonce les "incohérences schizophréniques" de la Commission

En concluant un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Commission européenne "sacrifie les agriculteurs qui nous nourrissent chaque jour, sponsorise la déforestation et la crise climatique en Amérique du Sud et met en danger la santé des consommateurs européens" , réagit vendredi la Fédération unie de groupements d’éleveurs et agriculteurs (Fugea). "Le message (aux agriculteurs) est simple: soyez compétitif ou nous vous remplacerons via des importations" , déplore la Fédération. "Faire évoluer nos pratiques tout en étant compétitif face à des produits importés ne respectant pas nos normes, c’est intenable sur le terrain."

Entre "le sauvetage du Green Deal ou le libre-échange sans foi ni loi" , la Commission a fait un choix, se désole la Fugea. "L’Europe s’enfonce dans ses incohérences schizophréniques et c’est insupportable."

Enfin, en autorisant des importations de viande aux hormones ou de sucre produit avec des pesticides interdits en Europe, la Commission joue avec la santé des consommateurs, martèle la Fédération. À l’instar de la Fédération des jeunes agriculteurs, la Fugea ne compte cependant pas en rester là. "Il fallait stopper les négociations. Voir la Commission européenne finaliser un tel accord est une gifle pour les agriculteurs et agricultrices. Mais le combat n’est pas fini!" La Fédération appelle donc le gouvernement à s’opposer à la scission de l’accord, pour s’assurer que les parlements nationaux auront leur mot à dire et à rejoindre la minorité de blocage au sein du Conseil.

"Les agriculteurs poursuivront les mobilisations contre cet accord de libre-échange et y mettront fin, d’une manière ou d’une autre" , promet la Coordination européenne Via Campesina (ECVC). "Outre son impact social et la négation du besoin de systèmes alimentaires durables qu’il représente, l’accord est en totale contradiction avec les engagements des gouvernements nationaux des deux blocs en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique."

L'Avenir
Huy-Waremme
Monday, December 2, 2024 480 mots, p. 16

HUY - Les arbres à fruits rouges sont tous partis

À Huy, 500 plants étaient distribués gratuitement ce samedi. Parmi les 21 espèces présentes, les groseilliers et les framboisiers avaient la cote.

Laurent Cavenati

Comme chaque année et sous l’impulsion de la Région wallonne, la Ville de Huy a de nouveau organisé la journée de l’arbre. Ce samedi 30 novembre, au total ce sont 500 plants de type indigènes, c’est-à-dire des espèces qui ont grandi et se sont acclimatées dans nos régions, qui étaient proposées gratuitement aux citoyens de 10h à 13h. Une balade guidée du parc Henrion, où l’on retrouve des arbres classés remarquables, était aussi proposée afin de sensibiliser les visiteurs à l’environnement.

" Cette journée rentre dans un cadre plus général rejoignant la thématique des arbres en ville, qui grandit avec l’impact du changement climatique, qui est de plus en plus visible. La plus grande partie de la population vivant dans des villes va être soumise à un environnement de vie qui va se réchauffer, avec des îlots de chaleur. Et verduriser sa ville est l’un des moyens les plus efficaces pour permettre de le rafraîchir. Ça passe par des réaménagements d’espaces, c’est dans ce cadre que la journée de l’arbre s’inscrit ", explique la conseillère au service Environnement de la Ville de Huy, Maëlle Wallemacq.

Ne pas attendre avant de replanter

Cette matinée, c’était aussi l’occasion pour certains de venir chercher des conseils pour prendre bien soin de son nouvel ami vert auprès de Marcel Bustin, responsable plantations à la Ville de Huy, qui participait cette année pour la neuvième fois à l’événement. " Tout ce qui est fruits rouges, ça marche vraiment bien, tout ce qui est framboisiers ou groseilliers. Avoir un charme, par exemple, n’intéresse pas vraiment les gens , explique-t-il. Si j’ai un conseil à donner, c’est déjà de le planter tout de suite. Beaucoup de personnes laissent leur arbre dans la cuisine et s’étonnent que ça ne prenne pas après, il faut rhabiller les racines aussi, l’enterrer jusqu’au collet. La terre de jardin suffit, pas besoin de l’arroser tout de suite étant donné qu’il est en repos végétatif."

Pour les personnes qui ne possèdent pas de jardin et qui souhaitent contribuer à verduriser l’espace, des solutions existent, comme l’installation sur les façades de plantes grimpantes grâce à un permis de végétaliser à aller chercher auprès de la Commune: " Même les personnes qui ne possèdent pas beaucoup d’espace peuvent contribuer de cette manière à amener plus de verdure. On a une tendance aujourd’hui à ramener de la verdurisation dans nos villes, c’est une action qui se fait aussi dans les campagnes où l’on essaie de recréer des zones écologiques, c’est-à-dire un habitat connecté et indigène ", conclut Maëlle Wallemacq.

El Watan (site web) - El Watan
samedi 7 décembre 2024 - 16:49:54 -0000 3502 mots

Quelle stratégie pour protéger l’environnement et la qualité de vie en Algérie ?

R. C.

Quelle stratégie pour protéger l’environnement et la qualité de vie en Algérie ?

07/12/2024 mis à jour: 17:39

R. C.

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Photo : D. R.

Par le Pr K. Benabdeli, Spécialité : Management environnemental

La protection durable de l’environnement et la qualité de vie dépendent étroitement de quatre piliers basiques que sont le pouvoir d’achat (aspects socioéconomiques), l’écologie (préservation des ressources naturelles : l’air, l’eau, le sol et le végétal), l’aménagement intégré des territoires (régions homoécologiques potentielles) et l’urbanisation durable (infrastructures respectueuses de l’environnement).

Le pouvoir d’achat reste fortement dépendant de la politique sociale et économique du pays et de leurs retombées sur le citoyen à la recherche d’équité salariale, de commodités de vie et de santé. Ce n’est qu’à travers une réelle maîtrise des territoires avec leurs potentialités que les investisseurs productifs peuvent améliorer la situation économique et ses répercussions sur les salaires et prise en charge réelle des travailleurs. Le salaire minimum actuel même s’il a été revalorisé ne répond que partiellement aux besoins vitaux des travailleurs face à l’inflation et à la cherté de la vie. Des études montrent que la qualité environnementale d’un territoire dépend du pouvoir d’achat, source de développement humain.

Diagnostic de la situation environnementale du territoire

Les dangers permanents qui menacent l’environnement et la qualité de vie sont au nombre de trois, à savoir :

L’aménagement du territoire : L’aménagement du territoire constitue la base fondamentale de tout projet national, régional et local de développement socioéconomique durable et ses retombées sur la population. Il se définit comme la recherche dans le cadre géographique et écologique de l’Algérie à travers une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et de leur préservation ainsi que de l’activité économique.

Il s’articule autour des trois points : l’aménagement du territoire apparaît comme une exigence de justice spatiale par la correction des disparités ; il apparaît aussi comme une exigence économique en termes de croissance d’efficacité, de développement et de l’environnement, et repose sur une exigence technique qui introduit l’idée d’une spécialisation fonctionnelle des territoires, pilier du développement économique.

Actuellement, l’aménagement du territoire présente des signes de dysfonctionnement du système, car ce système d’organisation spatiale ne répond plus aux sollicitations du système démographique et économique. En Algérie, ce concept est né en 1987 avec la loi n°87-03 du 27 janvier 1987 relative à l’aménagement du territoire suivie de la loi n°2001-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire et du Schéma national d’aménagement du territoire qui a été adopté en juin 2010.

Ce dernier découpe le pays en 8 régions ne se basant sur aucune méthode intégrée et de planification écologique pratique d’aménagement et ne prend pas totalement en charge la protection de l’environnement et l’évaluation des potentialités de chaque espace.

L’état des lieux est alarmant puisque l’agriculture n’occupe que 8 millions d’hectares sur un potentiel de 20 millions, l’écosystème forestier n’occupe que 4,3 millions d’hectares sur les 12 potentiels ; la steppe, unique rempart naturel contre la désertification, ne couvre que 3 millions d’hectares sur les 8 potentiellement présents. L’érosion menace plus de 12 millions d’hectares au même titre que la désertisation et la désertification impactant 5 et 8 millions d’hectares annuellement, et les inondations faisant perdre au pays plus de 5 milliards de mètres cubes annuellement sur les 15 reçus.

L’urbanisation : L’urbanisation est un autre fléau menaçant la qualité environnementale à travers son impact sur la population, les terres agricoles et qui ronge en moyenne plus de 8000 ha annuellement en moyenne. Toutes les grandes villes ont absorbé l’exode rural depuis les années 1975 de par leur attractivité économique et la qualité de vie.

L’étalement urbain ou périurbanisation est un phénomène apparu dès les années 1970 et qui s’est multiplié durant les années 1990 à cause du terrorisme et n’a fait que se pérenniser. L’exploitation des recensements et des statistiques de l’INS permet de faire une synthèse sur l’évolution de ces deux indicateurs. La population urbaine est passée de 6,7 millions en 1977 à plus de 30 millions. Pour répondre aux besoins en logements, plus 450 000 ha ont été bétonnés en 20 ans, soit une moyenne annuelle de 10 000 ha de terres agricoles.

La projection des zones d’habitat urbain nouvelles en Algérie a tourné le dos à l’histoire d’une société toute entière pour se lancer sur le sentier incertain d’une occidentalisation à outrance de l’habitation, d’une standardisation excessive des logements où la composition architecturale et urbaine fait cruellement défaut. L’absence de prise en charge des spécificités régionales et locales, le caractère sommaire des études et l’inadaptation des règlements élaborés se sont traduits par la production d’un cadre bâti monotone et de qualité médiocre.

Cette urbanisation reste celle des années 70 concentrée sur l’habitat collectif en cité dense où les COS et les CUS restent assez élevés ignorant les infrastructures d’accompagnement. Le ratio d’espaces verts reste de l’ordre de 2 m2 par habitant au lieu des de 10 m2 imposés par des circulaires, la largeur des trottoirs ne permet pas la plantation d’arbres d’alignement, les places publiques quasi absentes ainsi que les jardins publics et les squares, les aires de stationnement. En absence de syndics et d’espaces de gestion collective de la qualité de vie au niveau des cités, il est utopique d’améliorer la qualité de vie dans ces cités dortoirs.

Les principales pollutions

Les eaux usées : L’Algérie dispose actuellement de 240 stations d’épuration des eaux usées (STEP) pour une population de 46 millions d’habitants. Le volume d’eaux usées rejeté est estimé à 3 millions de m3/jour, dont moins de 25% (1 million de m3/jour) sont effectivement épurés. Les eaux usées constituent un véritable potentiel estimé à 2 milliards à l’horizon 2030, un gisement quasi permanent moins onéreux puisque le coût de revient du traitement ne dépasse pas les 25 DA/m3.

L’épuration éviterait en plus la pollution des nappes phréatiques et permettrait d’irriguer au moins 500 000 ha. Les capacités actuelles de traitement répondant aux normes ne dépassent pas 800 000 m3. Pour accroître les capacités de traitement, il faut recourir au lagunage et à la phytoremédiation au niveau des petites agglomérations dépourvues de tissu industriel.

La pluviométrie qui concerne surtout la partie septentrionale du pays est estimée entre 15 et 19 milliards m3 avec des possibilités de récupération extrêmes de 7 à 9. Seule une petite fraction de 3 milliards m3 s’infiltre pour recharger les nappes souterraines, d’où la nécessité d’un accroissement du taux de couverture végétal à travers un programme d’agroforesterie sur au moins 10 millions d’hectares. Les déchets : avec un volume moyen annuel de déchets domestiques de plus de 18 millions de tonnes où plus de 90% sont enfouis alors que 80% de ces déchets constituent un gisement inépuisable de matière première.

Le tissu industriel en Algérie génère annuellement plus de 325 000 tonnes de déchets, tous types confondus, estime un responsable à la direction générale de l’environnement et du développement durable au ministère, soulignant que près de 50% de ces volumes peuvent être recyclés au sein même des unités industrielles. Le recyclage des déchets reste de l’ordre de 10% et ne concerne que les métaux ferreux et le plastique. 80% de nos déchets sont enfouis dans des CET et exigent en moyenne plus de 200 ha annuellement à cause d’une politique axée sur l’enfouissement décrétée depuis 2001.

La politique de gestion des déchets engagée en Algérie depuis 2001 devait répondre à l’absence d’infrastructures de mise en décharge des déchets, ce qui s’est soldé par 3000 décharges sauvages sur le territoire national dont 350 au niveau des 40 grandes villes du pays, représentant une superficie totale de 150 000 hectares. A l’horizon 2030, le nombre de CET atteindra 150, ce qui est une aberration avec le devenir de ces CET et leurs impacts environnementaux à long terme.

Il y a lieu de souligner que ces centres reçoivent un gisement de matières premières facilement recyclable à plus de 60%. Avec un taux de croissance annuel de 3%, le gisement des déchets domestiques en Algérie avoisinera les 20 millions de tonnes à l’horizon 2030 ; avec la même stratégie, notre pays perdra plus de 50 milliards de dinars.

Actuellement, pour enfouir nos déchets, il nous faudra aménager annuellement 10 CET nouveaux chaque année et condamner plus de 250 ha de terre pour enfouir des déchets polluants qui se transforment en bombe à surveiller pendant des décennies. Les conséquences sur les facteurs environnementaux de ces décharges sont catastrophiques, mais n’ont jamais été évaluées.

L’absence d’infrastructures prenant en charge les déchets a été le facteur déterminant la stratégie de gestion des déchets en optant malheureusement sur le concept d’enfouir les déchets dans des CET ou des décharges contrôlées. Ce choix politique n’a rien de technique puisqu’il n’a fait que transférer le problème au lieu de le régler définitivement.

Le danger que représentent les déchets enfouis n’est pas évalué à sa juste valeur, autrement la politique d’enfouissement serait bannie depuis longtemps. Faute d’avoir initié le développement des filières de gestion des déchets ménagers et assimilés, l’Algérie perd chaque année entre 35 et 40 milliards de dinars et des milliers d’emplois permanents.

La pollution atmosphérique

La mobilité s’est accrue et le parc automobile a fortement augmenté. Le pays compte plus de 8 millions de véhicules dont 60% sont en diesel et seulement 5% en GPL. Ce parc automobile, qui est relativement âgé, de plus en plus diésélisé, engendre de plus en plus d’émissions de particules fines et de suies. Les émissions de particules sont en nette croissance et dépassent les 15 kT (CO, COV, NOX et Pb). On estime aujourd’hui qu’en Algérie, chaque année, 10 à 12 millions d’habitants consultent pour des épisodes aigus de maladies respiratoires, certains nombres de ces épisodes sont directement en relation avec l’exposition à la pollution de l’air.

L’exploitation de quelques études épidémiologiques souligne que les symptômes respiratoires représentent 10 % des motifs de consultation, les crises d’asthme représentent 30% des causes, les infections respiratoires hautes 30%. Il existe une corrélation entre les niveaux quotidiens de particules et les exacerbations de symptômes respiratoires.

L’exposition aux PM10 est de l’ordre de 4 % où le niveau moyen journalier des PM10 fluctue entre était 43 et 53 mg/m3 et peut atteindre en hiver 64 mg/m3 vs 37 mg/m3. L’Algérie est classé à la 58e place en matière de pollution atmosphérique avec un taux de 17,8 microgrammes par mètre cube d’air, soit 4 fois plus supérieur que la valeur indicative annuelle de PM2,5 de l’OMS.

La charge de morbidité liée à la pollution de l’air est de 24% à l’échelle mondiale et de 25% dans les pays en voie de développement, dont l’Algérie qui enregistre chaque année 2500 décès liés à la pollution de l’air dont la cause essentielle est les émanations automobiles en milieu urbain.

Les concentrations journalières moyennes mesurées dans différentes études universitaires sur les PM1, PM2,5 et PM10 induites par le trafic routier varient entre 10,45 à 26,24 μg m-3, 18,53 à 47,58 μg m-3 et 43,8 à 91,62 μg m-3. La consommation nationale de produits pétroliers a atteindra 20 millions de tonnes en 2024 contre 17 millions en 2022, soit une augmentation de 3,5% sous l’effet de la dynamique économique que connaît le pays. La consommation de butane a atteint 1,2 million de tonnes et la consommation de propane a atteint 130 000 tonnes.

L’exploitation de la troisième communication nationale de l’Algérie à la convention- cadre des Nations unies sur le changement climatique en octobre 2023 et le rapport d’inventaire national des émissions et des séquestrations des gaz à effet de serre (volume 1) de 1994 permettent d’avancer le chiffre de 280 équivalent CO2 MT soit un ratio par habitant de 6,5 équivalent CO2(t).

Pour la période 2002-2022, les émissions de GES de l’Algérie ont enregistré une hausse de 61%, passant de 175,47 Mt (CO2eq) à 281,97Mt (CO2eq). Les principales sources de ces émissions sont dans un ordre décroissant l’énergie, l’industrie, les déchets et l’agriculture. Les principaux composants de ces GES sont N2O, CH4 et CO2 avec respectivement 1%, 28% et 71%.

Quelle stratégie pour protéger l’environnement et la qualité de vie ?

Les principales atteintes à l’environnement et à la qualité de vie ont comme source :

-Un aménagement du territoire non intégré et non durable

-Une industrie ne prenant pas en charge tous ses rejets

-Une urbanisation essentiellement sur des terres à vocation agricole

-Une absence de commodités dans les quartiers et dans les cités dortoirs

-Un transport encore polluant et âgé générant des nuisances

-Une production de déchets constituant un gisement de matières non exploité

-Des eaux usées très hétérogènes peu recyclées

-Difficulté à gérer les nuisances, les pollutions, les eaux usées et les déchets

Aménagement intégré durable du territoire à travers un SCOT (Schéma de cohérence des territoires) qui permet à court, moyen et long terme de faire un réel diagnostic technico-écologique induisant une identification des espaces homoécologiques avec leurs caractéristiques géographiques, écologiques, physiques évaluant les potentialités induisant la stratégie d’exploitation durable.

Industrie et énergie : deux sources principales d’atteinte à l’environnement et à la qualité de vie : l’encouragement de nouvelles sources d’énergie renouvelables, telles que le solaire, le GPL, le LPG/C et le GNC induisant une réduction des émissions de substances nocives, comme l’ozone et les polluants atmosphériques. Chaque unité de production doit être dotée d’un programme issu d’un audit environnemental et d’une étude de danger réalisés par des bureaux d’études réellement spécialisés.

L’urbanisation : l’arrêt de l’extension des villes dépassant les 250 000 habitants afin de maintenir un environnement propre et une qualité de vie en optant pour le concept d’aires métropolitaines. Orienter l’urbanisation vers les Hauts-Plateaux et le Sud en intensifiant les voies de liaison.

La politique urbaine source d’impacts environnementaux et de qualité de vie devrait être la principales préoccupation du secteur en imposant une urbanisation durable où le coefficient d’occupation du sol (COS) doit être remplacé par le coefficient d’utilisation du sol (CUT), réserver une superficie appréciable pour l’infrastructure d’accompagnement, éloigner les barres de bâtiments d’au moins 50 m, ne construire que des bâtiments individuels ne dépassant pas les 20 logements, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables (isolation thermique et phonique), l’augmentation du ratio espaces verts de 4 à au moins 10 m2 par habitant, la réservation d’espaces pour les places publiques, les jardins publics et des trottoirs larges acceptant les arbres d’alignement et l’institution d’un syndic de gestion des cités collectives.

L’agriculture : avec le Barrage vert dans sa conception qui doit être revue au regard de l’échec antérieur en favorisant l’agroforesterie, la réhabilitation des steppes, la production locale d’espèces adaptées et endémiques à la région méridionale (genévrier, balanites, robinier, acacia, lentisque. Rénover les techniques de plantation à travers de nouvelles techniques de production et d’agréage des plants à utiliser. Les écosystèmes forestiers doivent être adaptés au réchauffement climatique à travers une nouvelle approche d’agriculture durable évitant les intrants et les pesticides chimiques et de synthèse, interdire toute destruction d’écosystèmes steppiques,

Le transport : ce secteur impacte l’environnement et la qualité de vie en permanence et doit opter pour une interdiction des véhicules diesel de circuler en ville. A cela s’ajoute un contrôle technique rigoureux des véhicules suivi d’un remplacement des carburants liquides par des alternatives alimentées au gaz, comme le GPL et le GN. Promouvoir les transports en commun. Installer des stations de transfert dans la périphérie des villes afin de diminuer l’entrée en ville de camions et de bus. Réhabiliter le stationnement réglementé côté pair et impair, ce qui permettra de diminuer le nombre de véhicules en ville de 50%.

Les déchets : ils constituent un gisement inépuisable estimé à plus de 10 millions de tonnes annuellement auxquels il faut ajouter au moins 300 000 tonnes de déchets industriels et un million de tonnes de déchets composés de gravats divers. Il y a lieu de réviser toute la stratégie de gestion des déchets en ayant comme objectif l’élimination des CET en installant une déchetterie par 200 000 habitants pour dynamiser le tri à la source puisque les déchets valorisables seront vendus selon un coût réglementé au niveau national pour éviter la circulation des déchets.

Cette opération permettra dans un temps relativement court de diminuer le volume d’au moins 30%. Il y a lieu de prévoir des encouragements fiscaux et des subventions du fonds de l’environnement pour la mise en place d’unités de traitement et de valorisation des déchets. Il faut abandonner le concept de pollueur-payeur au profit d’obligation à toute installation polluante de prendre ou sous-traiter ses déchets et nuisances.

Les entreprises du bâtiment doivent recycler leurs déchets inertes souvent dangereux et déposés dans des décharges sauvages ou semi-contrôlées sans aucun impact financier. Les CET ne doivent que recevoir les déchets ultimes avec possibilité d’opter pour l’incinération au lieu de l’enfouissement à travers un choix écologique de techniques d’incinération pour éviter d’avoir à transformer chaque année plus de 200 ha en dépotoir.

La santé : elle reste étroitement liée à la qualité de vie donc à l’écologie et l’environnement, mais le système de santé algérien subit depuis 30 ans les conséquences d’une transition sanitaire accélérée. On assiste aujourd’hui à une double morbidité caractérisée par la persistance des maladies transmissibles et l’émergence des maladies chroniques qui touchent près de 60% de la population.

Une situation favorisée par une transition démographique caractérisée par le vieillissement, une urbanisation ignorant la qualité environnementale, un transport et une industrie polluants et des déchets dangereux pour la salubrité et la santé. Seule une politique volontariste axée sur l’écologie, l’environnement, le pouvoir d‘achat, l’application de la réglementation, une réelle écoute de la société civile à travers des conseils consultatifs et une protection des territoires protégés des altérations permettent de préserver la qualité de vie.

Conclusion

Les principales sources de dangers sur l’environnement et la qualité de vie sont de trois catégories : l’industrie (rejets et impact sur l’air, l’eau, le sol et les êtres vivants), le transport (nuisances, maladies, pollution atmosphérique) et l’urbanisation (nuisances, bruits, impacts urbains, population, consommation, déchets).

La protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie restent tributaire d’un Schéma de Cohérence des Territoires (SCOT) identifiant les potentialités de chaque paysage homogène d’où une révision total du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) et des SRAT où les volets écologie et qualité de vie doivent être pris en charge.

Le concept des PDAU est à revoir pour instaurer l’éco-quartier seule alternative pour préserver l’environnement et la qualité de vie. Le processus de durabilité urbaine et industrielle peut aussi provenir de la société civile, mais cela reste rare en Algérie puisque les responsables ne sont pas souvent à l’écoute de la société civique et ses critiques constructives. Dès lors, la durabilité se met davantage en œuvre sous la forme de politiques publiques qui doivent largement s’appuyer sur des pratiques de participation citoyenne.

Le terme d’écoquartiers doit permettre d’asseoir et de corriger les approches politiques car la dimension de quartier durable constitue un vaste champ de questionnement. Le quartier durable est celui qui est souhaité comme tel par la collectivité locale porteuse ; elle cherche y à mettre en œuvre un urbanisme durable.

Les impacts sur l’écologie et ses composantes que sont êtres vivants, les écosystèmes et la géographie sont alarmantes et se traduisent par une augmentation des maladies dues au stress, à la pollution de l’air, de l’eau, des végétaux, des déchets et des rejets industriels toxiques.

En dépit d’une réglementation assez riche et précise, notre environnement reste menacé en permanence par des comportements faisant fi de ces textes. L’homme constitue le réceptacle de ces pollutions qui affectent sa santé et sa qualité de vie puisqu’il se positionne au sommet de la chaîne alimentaire et de la pyramide écologique.

K. B. [email protected]

Cet article est paru dans El Watan (site web) - El Watan

El Watan (site web)
samedi 7 décembre 2024 3260 mots

Quelle stratégie pour protéger l'environnement et la qualité de vie en Algérie ?

R. C.

Par le Pr K. Benabdeli, Spécialité : Management environnemental

La protection durable de l'environnement et la qualité de vie dépendent étroitement de quatre piliers basiques que sont le pouvoir d'achat (aspects socioéconomiques), l'écologie (préservation des ressources naturelles : l'air, l'eau, le sol et le végétal), l'aménagement intégré des territoires (régions homoécologiques potentielles) et l'urbanisation durable (infrastructures respectueuses de l'environnement).

Le pouvoir d'achat reste fortement dépendant de la politique sociale et économique du pays et de leurs retombées sur le citoyen à la recherche d'équité salariale, de commodités de vie et de santé. Ce n'est qu'à travers une réelle maîtrise des territoires avec leurs potentialités que les investisseurs productifs peuvent améliorer la situation économique et ses répercussions sur les salaires et prise en charge réelle des travailleurs. Le salaire minimum actuel même s'il a été revalorisé ne répond que partiellement aux besoins vitaux des travailleurs face à l'inflation et à la cherté de la vie. Des études montrent que la qualité environnementale d'un territoire dépend du pouvoir d'achat, source de développement humain.

Diagnostic de la situation environnementale du territoire

Les dangers permanents qui menacent l'environnement et la qualité de vie sont au nombre de trois, à savoir :

L'aménagement du territoire : L'aménagement du territoire constitue la base fondamentale de tout projet national, régional et local de développement socioéconomique durable et ses retombées sur la population. Il se définit comme la recherche dans le cadre géographique et écologique de l'Algérie à travers une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et de leur préservation ainsi que de l'activité économique.

Il s'articule autour des trois points : l'aménagement du territoire apparaît comme une exigence de justice spatiale par la correction des disparités ; il apparaît aussi comme une exigence économique en termes de croissance d'efficacité, de développement et de l'environnement, et repose sur une exigence technique qui introduit l'idée d'une spécialisation fonctionnelle des territoires, pilier du développement économique.

Actuellement, l'aménagement du territoire présente des signes de dysfonctionnement du système, car ce système d'organisation spatiale ne répond plus aux sollicitations du système démographique et économique. En Algérie, ce concept est né en 1987 avec la loi n°87-03 du 27 janvier 1987 relative à l'aménagement du territoire suivie de la loi n°2001-20 du 12 décembre 2001 relative à l'aménagement et au développement durable du territoire et du Schéma national d'aménagement du territoire qui a été adopté en juin 2010.

Ce dernier découpe le pays en 8 régions ne se basant sur aucune méthode intégrée et de planification écologique pratique d'aménagement et ne prend pas totalement en charge la protection de l'environnement et l'évaluation des potentialités de chaque espace.

L'état des lieux est alarmant puisque l'agriculture n'occupe que 8 millions d'hectares sur un potentiel de 20 millions, l'écosystème forestier n'occupe que 4,3 millions d'hectares sur les 12 potentiels ; la steppe, unique rempart naturel contre la désertification, ne couvre que 3 millions d'hectares sur les 8 potentiellement présents. L'érosion menace plus de 12 millions d'hectares au même titre que la désertisation et la désertification impactant 5 et 8 millions d'hectares annuellement, et les inondations faisant perdre au pays plus de 5 milliards de mètres cubes annuellement sur les 15 reçus.

L'urbanisation : L'urbanisation est un autre fléau menaçant la qualité environnementale à travers son impact sur la population, les terres agricoles et qui ronge en moyenne plus de 8000 ha annuellement en moyenne. Toutes les grandes villes ont absorbé l'exode rural depuis les années 1975 de par leur attractivité économique et la qualité de vie.

L'étalement urbain ou «périurbanisation» est un phénomène apparu dès les années 1970 et qui s'est multiplié durant les années 1990 à cause du terrorisme et n'a fait que se pérenniser. L'exploitation des recensements et des statistiques de l'INS permet de faire une synthèse sur l'évolution de ces deux indicateurs. La population urbaine est passée de 6,7 millions en 1977 à plus de 30 millions. Pour répondre aux besoins en logements, plus 450 000 ha ont été bétonnés en 20 ans, soit une moyenne annuelle de 10 000 ha de terres agricoles.

La projection des zones d'habitat urbain nouvelles en Algérie a tourné le dos à l'histoire d'une société toute entière pour se lancer sur le sentier incertain d'une occidentalisation à outrance de l'habitation, d'une standardisation excessive des logements où la composition architecturale et urbaine fait cruellement défaut. L'absence de prise en charge des spécificités régionales et locales, le caractère sommaire des études et l'inadaptation des règlements élaborés se sont traduits par la production d'un cadre bâti monotone et de qualité médiocre.

Cette urbanisation reste celle des années 70 concentrée sur l'habitat collectif en cité dense où les COS et les CUS restent assez élevés ignorant les infrastructures d'accompagnement. Le ratio d'espaces verts reste de l'ordre de 2 m2 par habitant au lieu des de 10 m2 imposés par des circulaires, la largeur des trottoirs ne permet pas la plantation d'arbres d'alignement, les places publiques quasi absentes ainsi que les jardins publics et les squares, les aires de stationnement. En absence de syndics et d'espaces de gestion collective de la qualité de vie au niveau des cités, il est utopique d'améliorer la qualité de vie dans ces cités dortoirs.

Les principales pollutions

Les eaux usées : L'Algérie dispose actuellement de 240 stations d'épuration des eaux usées (STEP) pour une population de 46 millions d'habitants. Le volume d'eaux usées rejeté est estimé à 3 millions de m3/jour, dont moins de 25% (1 million de m3/jour) sont effectivement épurés. Les eaux usées constituent un véritable potentiel estimé à 2 milliards à l'horizon 2030, un gisement quasi permanent moins onéreux puisque le coût de revient du traitement ne dépasse pas les 25 DA/m3.

L'épuration éviterait en plus la pollution des nappes phréatiques et permettrait d'irriguer au moins 500 000 ha. Les capacités actuelles de traitement répondant aux normes ne dépassent pas 800 000 m3. Pour accroître les capacités de traitement, il faut recourir au lagunage et à la phytoremédiation au niveau des petites agglomérations dépourvues de tissu industriel.

La pluviométrie qui concerne surtout la partie septentrionale du pays est estimée entre 15 et 19 milliards m3 avec des possibilités de récupération extrêmes de 7 à 9. Seule une petite fraction de 3 milliards m3 s'infiltre pour recharger les nappes souterraines, d'où la nécessité d'un accroissement du taux de couverture végétal à travers un programme d'agroforesterie sur au moins 10 millions d'hectares. Les déchets : avec un volume moyen annuel de déchets domestiques de plus de 18 millions de tonnes où plus de 90% sont enfouis alors que 80% de ces déchets constituent un gisement inépuisable de matière première.

Le tissu industriel en Algérie génère annuellement plus de 325 000 tonnes de déchets, tous types confondus, estime un responsable à la direction générale de l'environnement et du développement durable au ministère, soulignant que près de 50% de ces volumes peuvent être recyclés au sein même des unités industrielles. Le recyclage des déchets reste de l'ordre de 10% et ne concerne que les métaux ferreux et le plastique. 80% de nos déchets sont enfouis dans des CET et exigent en moyenne plus de 200 ha annuellement à cause d'une politique axée sur l'enfouissement décrétée depuis 2001.

La politique de gestion des déchets engagée en Algérie depuis 2001 devait répondre à l'absence d'infrastructures de mise en décharge des déchets, ce qui s'est soldé par 3000 décharges sauvages sur le territoire national dont 350 au niveau des 40 grandes villes du pays, représentant une superficie totale de 150 000 hectares. A l'horizon 2030, le nombre de CET atteindra 150, ce qui est une aberration avec le devenir de ces CET et leurs impacts environnementaux à long terme.

Il y a lieu de souligner que ces centres reçoivent un gisement de matières premières facilement recyclable à plus de 60%. Avec un taux de croissance annuel de 3%, le gisement des déchets domestiques en Algérie avoisinera les 20 millions de tonnes à l'horizon 2030 ; avec la même stratégie, notre pays perdra plus de 50 milliards de dinars.

Actuellement, pour enfouir nos déchets, il nous faudra aménager annuellement 10 CET nouveaux chaque année et condamner plus de 250 ha de terre pour enfouir des déchets polluants qui se transforment en bombe à surveiller pendant des décennies. Les conséquences sur les facteurs environnementaux de ces décharges sont catastrophiques, mais n'ont jamais été évaluées.

L'absence d'infrastructures prenant en charge les déchets a été le facteur déterminant la stratégie de gestion des déchets en optant malheureusement sur le concept d'enfouir les déchets dans des CET ou des décharges contrôlées. Ce choix politique n'a rien de technique puisqu'il n'a fait que transférer le problème au lieu de le régler définitivement.

Le danger que représentent les déchets enfouis n'est pas évalué à sa juste valeur, autrement la politique d'enfouissement serait bannie depuis longtemps. Faute d'avoir initié le développement des filières de gestion des déchets ménagers et assimilés, l'Algérie perd chaque année entre 35 et 40 milliards de dinars et des milliers d'emplois permanents.

La pollution atmosphérique

La mobilité s'est accrue et le parc automobile a fortement augmenté. Le pays compte plus de 8 millions de véhicules dont 60% sont en diesel et seulement 5% en GPL. Ce parc automobile, qui est relativement âgé, de plus en plus diésélisé, engendre de plus en plus d'émissions de particules fines et de suies. Les émissions de particules sont en nette croissance et dépassent les 15 kT (CO, COV, NOX et Pb). On estime aujourd'hui qu'en Algérie, chaque année, 10 à 12 millions d'habitants consultent pour des épisodes aigus de maladies respiratoires, certains nombres de ces épisodes sont directement en relation avec l'exposition à la pollution de l'air.

L'exploitation de quelques études épidémiologiques souligne que les symptômes respiratoires représentent 10 % des motifs de consultation, les crises d'asthme représentent 30% des causes, les infections respiratoires hautes 30%. Il existe une corrélation entre les niveaux quotidiens de particules et les exacerbations de symptômes respiratoires.

L'exposition aux PM10 est de l'ordre de 4 % où le niveau moyen journalier des PM10 fluctue entre était 43 et 53 mg/m3 et peut atteindre en hiver 64 mg/m3 vs 37 mg/m3. L'Algérie est classé à la 58e place en matière de pollution atmosphérique avec un taux de 17,8 microgrammes par mètre cube d'air, soit 4 fois plus supérieur que la valeur indicative annuelle de PM2,5 de l'OMS.

La charge de morbidité liée à la pollution de l'air est de 24% à l'échelle mondiale et de 25% dans les pays en voie de développement, dont l'Algérie qui enregistre chaque année 2500 décès liés à la pollution de l'air dont la cause essentielle est les émanations automobiles en milieu urbain.

Les concentrations journalières moyennes mesurées dans différentes études universitaires sur les PM1, PM2,5 et PM10 induites par le trafic routier varient entre 10,45 à 26,24 µg m-3, 18,53 à 47,58 µg m-3 et 43,8 à 91,62 µg m-3. La consommation nationale de produits pétroliers a atteindra 20 millions de tonnes en 2024 contre 17 millions en 2022, soit une augmentation de 3,5% sous l'effet de la dynamique économique que connaît le pays. La consommation de butane a atteint 1,2 million de tonnes et la consommation de propane a atteint 130 000 tonnes.

L'exploitation de la troisième communication nationale de l'Algérie à la convention- cadre des Nations unies sur le changement climatique en octobre 2023 et le rapport d'inventaire national des émissions et des séquestrations des gaz à effet de serre (volume 1) de 1994 permettent d'avancer le chiffre de 280 équivalent CO2 MT soit un ratio par habitant de 6,5 équivalent CO2(t).

Pour la période 2002-2022, les émissions de GES de l'Algérie ont enregistré une hausse de 61%, passant de 175,47 Mt (CO2eq) à 281,97Mt (CO2eq). Les principales sources de ces émissions sont dans un ordre décroissant l'énergie, l'industrie, les déchets et l'agriculture. Les principaux composants de ces GES sont N2O, CH4 et CO2 avec respectivement 1%, 28% et 71%.

Quelle stratégie pour protéger l'environnement et la qualité de vie ?

Les principales atteintes à l'environnement et à la qualité de vie ont comme source :

-Un aménagement du territoire non intégré et non durable

-Une industrie ne prenant pas en charge tous ses rejets

-Une urbanisation essentiellement sur des terres à vocation agricole

-Une absence de commodités dans les quartiers et dans les cités dortoirs

-Un transport encore polluant et âgé générant des nuisances

-Une production de déchets constituant un gisement de matières non exploité

-Des eaux usées très hétérogènes peu recyclées

-Difficulté à gérer les nuisances, les pollutions, les eaux usées et les déchets

Aménagement intégré durable du territoire à travers un SCOT (Schéma de cohérence des territoires) qui permet à court, moyen et long terme de faire un réel diagnostic technico-écologique induisant une identification des espaces homoécologiques avec leurs caractéristiques géographiques, écologiques, physiques évaluant les potentialités induisant la stratégie d'exploitation durable.

Industrie et énergie : deux sources principales d'atteinte à l'environnement et à la qualité de vie : l'encouragement de nouvelles sources d'énergie renouvelables, telles que le solaire, le GPL, le LPG/C et le GNC induisant une réduction des émissions de substances nocives, comme l'ozone et les polluants atmosphériques. Chaque unité de production doit être dotée d'un programme issu d'un audit environnemental et d'une étude de danger réalisés par des bureaux d'études réellement spécialisés.

L'urbanisation : l'arrêt de l'extension des villes dépassant les 250 000 habitants afin de maintenir un environnement propre et une qualité de vie en optant pour le concept d'aires métropolitaines. Orienter l'urbanisation vers les Hauts-Plateaux et le Sud en intensifiant les voies de liaison.

La politique urbaine source d'impacts environnementaux et de qualité de vie devrait être la principales préoccupation du secteur en imposant une urbanisation durable où le coefficient d'occupation du sol (COS) doit être remplacé par le coefficient d'utilisation du sol (CUT), réserver une superficie appréciable pour l'infrastructure d'accompagnement, éloigner les barres de bâtiments d'au moins 50 m, ne construire que des bâtiments individuels ne dépassant pas les 20 logements, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables (isolation thermique et phonique), l'augmentation du ratio espaces verts de 4 à au moins 10 m2 par habitant, la réservation d'espaces pour les places publiques, les jardins publics et des trottoirs larges acceptant les arbres d'alignement et l'institution d'un syndic de gestion des cités collectives.

L'agriculture : avec le Barrage vert dans sa conception qui doit être revue au regard de l'échec antérieur en favorisant l'agroforesterie, la réhabilitation des steppes, la production locale d'espèces adaptées et endémiques à la région méridionale (genévrier, balanites, robinier, acacia, lentisque. Rénover les techniques de plantation à travers de nouvelles techniques de production et d'agréage des plants à utiliser. Les écosystèmes forestiers doivent être adaptés au réchauffement climatique à travers une nouvelle approche d'agriculture durable évitant les intrants et les pesticides chimiques et de synthèse, interdire toute destruction d'écosystèmes steppiques,

Le transport : ce secteur impacte l'environnement et la qualité de vie en permanence et doit opter pour une interdiction des véhicules diesel de circuler en ville. A cela s'ajoute un contrôle technique rigoureux des véhicules suivi d'un remplacement des carburants liquides par des alternatives alimentées au gaz, comme le GPL et le GN. Promouvoir les transports en commun. Installer des stations de transfert dans la périphérie des villes afin de diminuer l'entrée en ville de camions et de bus. Réhabiliter le stationnement réglementé côté pair et impair, ce qui permettra de diminuer le nombre de véhicules en ville de 50%.

Les déchets : ils constituent un gisement inépuisable estimé à plus de 10 millions de tonnes annuellement auxquels il faut ajouter au moins 300 000 tonnes de déchets industriels et un million de tonnes de déchets composés de gravats divers. Il y a lieu de réviser toute la stratégie de gestion des déchets en ayant comme objectif l'élimination des CET en installant une déchetterie par 200 000 habitants pour dynamiser le tri à la source puisque les déchets valorisables seront vendus selon un coût réglementé au niveau national pour éviter la circulation des déchets.

Cette opération permettra dans un temps relativement court de diminuer le volume d'au moins 30%. Il y a lieu de prévoir des encouragements fiscaux et des subventions du fonds de l'environnement pour la mise en place d'unités de traitement et de valorisation des déchets. Il faut abandonner le concept de pollueur-payeur au profit d'obligation à toute installation polluante de prendre ou sous-traiter ses déchets et nuisances.

Les entreprises du bâtiment doivent recycler leurs déchets inertes souvent dangereux et déposés dans des décharges sauvages ou semi-contrôlées sans aucun impact financier. Les CET ne doivent que recevoir les déchets ultimes avec possibilité d'opter pour l'incinération au lieu de l'enfouissement à travers un choix écologique de techniques d'incinération pour éviter d'avoir à transformer chaque année plus de 200 ha en dépotoir.

La santé : elle reste étroitement liée à la qualité de vie donc à l'écologie et l'environnement, mais le système de santé algérien subit depuis 30 ans les conséquences d'une transition sanitaire accélérée. On assiste aujourd'hui à une double morbidité caractérisée par la persistance des maladies transmissibles et l'émergence des maladies chroniques qui touchent près de 60% de la population.

Une situation favorisée par une transition démographique caractérisée par le vieillissement, une urbanisation ignorant la qualité environnementale, un transport et une industrie polluants et des déchets dangereux pour la salubrité et la santé. Seule une politique volontariste axée sur l'écologie, l'environnement, le pouvoir d'achat, l'application de la réglementation, une réelle écoute de la société civile à travers des conseils consultatifs et une protection des territoires protégés des altérations permettent de préserver la qualité de vie.

ConclusionLes principales sources de dangers sur l'environnement et la qualité de vie sont de trois catégories : l'industrie (rejets et impact sur l'air, l'eau, le sol et les êtres vivants), le transport (nuisances, maladies, pollution atmosphérique) et l'urbanisation (nuisances, bruits, impacts urbains, population, consommation, déchets).

La protection de l'environnement et l'amélioration de la qualité de vie restent tributaire d'un Schéma de Cohérence des Territoires (SCOT) identifiant les potentialités de chaque paysage homogène d'où une révision total du Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT) et des SRAT où les volets écologie et qualité de vie doivent être pris en charge.

Le concept des PDAU est à revoir pour instaurer l'éco-quartier seule alternative pour préserver l'environnement et la qualité de vie. Le processus de durabilité urbaine et industrielle peut aussi provenir de la société civile, mais cela reste rare en Algérie puisque les responsables ne sont pas souvent à l'écoute de la société civique et ses critiques constructives. Dès lors, la durabilité se met davantage en oeuvre sous la forme de politiques publiques qui doivent largement s'appuyer sur des pratiques de participation citoyenne.

Le terme d'écoquartiers doit permettre d'asseoir et de corriger les approches politiques car la dimension de « quartier » durable constitue un vaste champ de questionnement. Le quartier durable est celui qui est souhaité comme tel par la collectivité locale porteuse ; elle cherche y à mettre en oeuvre un urbanisme durable.

Les impacts sur l'écologie et ses composantes que sont êtres vivants, les écosystèmes et la géographie sont alarmantes et se traduisent par une augmentation des maladies dues au stress, à la pollution de l'air, de l'eau, des végétaux, des déchets et des rejets industriels toxiques.

En dépit d'une réglementation assez riche et précise, notre environnement reste menacé en permanence par des comportements faisant fi de ces textes. L'homme constitue le réceptacle de ces pollutions qui affectent sa santé et sa qualité de vie puisqu'il se positionne au sommet de la chaîne alimentaire et de la pyramide écologique.

K. B. [email protected]

Cet article est paru dans El Watan (site web)

AFP - Infos Economiques
mercredi 4 décembre 2024 - 16:35:04 UTC 339 mots

Météo-France enrichit son outil aidant les agriculteurs à s'adapter au changement climatique

Paris, 4 déc 2024 (AFP) - Pluviométrie dans un champ, températures stressantes pour les animaux: Météo-France, en lien avec l'association Solagro, propose désormais 250 indicateurs dans son outil Climadiag Agriculture destiné à aider les agriculteurs à visualiser l'impact du changement climatique sur leur activité, selon une présentation mercredi.

Créé il y a deux ans, le portail s'est étoffé pour permettre aux agriculteurs ou aux conseillers agricoles de calculer par exemple l'évolution de la température moyenne annuelle ou de la pluviométrie sur une zone donnée à différents horizons temporels: 2010, 2050, 2100...

Il est ainsi possible de simuler les modifications des stades de développement d'une culture en particulier puisque avec l'augmentation des températures, les cycles de développement (levée, épi, floraison) raccourcissent. Pour le blé tendre, l'outil estime par exemple une date de maturité le 2 juillet en 2030 et fin juin en 2050, alors qu'elle était au 6 juillet en 2010.

Climadiag Agriculture permet également d'évaluer les conséquences du stress thermique sur les animaux comme les porcs ou les ovins.

"C'est un service climatique de pointe, accessible à tous en ligne", a expliqué Sophie Martinoni, directrice de la climatologie et des services climatiques chez Météo-France, lors d'un point presse.

Climadiag Agriculture s'appuie sur la TRACC, une trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique retenue par le gouvernement. "On part de l'hypothèse qu'il faut se préparer à un réchauffement de 2 degrés en 2050 et de 3 degrés en 2100 au niveau mondial", précise Sophie Martinoni.

"Le portail commence à être bien repéré auprès de nos cibles: les conseillers agricoles", se réjouit Nicolas Métayer, directeur adjoint de l'association Solagro. "Cela leur permet de mieux comprendre les enjeux climatiques et d'imaginer ce qu'ils peuvent mettre en place pour s'adapter."

L'outil compte actuellement plus de 4.000 utilisateurs, parmi lesquels des coopératives, des bureaux d'étude, des centres de gestion...

Météo-France a développé des outils similaires pour les entreprises et les communes. Climadiag Agriculture est le dernier né et le plus pointu de cette gamme.

Business AM (site web réf.) - Business AM (FR)
14 décembre 2024 381 mots
La Chine prend des mesures contre les émissions de méthane provenant des mines de charbon
Business AM

Découvrez comment la nouvelle réglementation chinoise vise à réduire les émissions de méthane provenant de l'extraction du charbon Principaux renseignements La Chine réduit les émissions de méthane provenant de l... Voir l'article

Espace Manager (site web réf.) - espacemanager
14 décembre 2024 200 mots
Tunisie: La pauvreté infantile en hausse alarmante

La pauvreté des enfants en Tunisie est en hausse alarmante, selon un rapport publié récemment par l’UNICEF en partenariat avec le Centre de Recherches et d’Études Sociales (CRES) et... Voir l'article

Xinhua - Agence de presse
jeudi 21 novembre 2024 - 21:34 UTC + 08:00 1434 mots

La Chine et le Brésil renforcent leurs liens pour forger un avenir partagé

BRASILIA, 21 novembre (Xinhua) -- Le président chinois Xi Jinping et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont annoncé mercredi l'élévation des liens bilatéraux au niveau d'une "communauté d'avenir partagé pour un monde plus juste et une planète plus durable".

Cette annonce, faite lors de la visite d'Etat de M. Xi au Brésil, a été renforcée par l'engagement des dirigeants à aligner l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine sur les stratégies de développement du Brésil.

DE BONS AMIS QUI SE RESPECTENT

La chaleur des relations sino-brésilienne a été mise en évidence lors d'une grande cérémonie de bienvenue organisée mercredi par M. Lula.

Cette cérémonie a été marquée par un moment profondément émouvant : une chanteuse brésilienne a interprété en chinois la chanson emblématique chinoise "Ma patrie".

Il s'agissait d'un geste réciproque. Lorsque M. Lula s'est rendu en Chine l'année dernière, la partie chinoise avait joué la chanson brésilienne "Novo Tempo" (Nouveaux temps) lors de la cérémonie de bienvenue.

Ces deux chansons ont une signification profonde dans leurs pays respectifs. "Ma patrie", une ode à la résistance et à l'amour du peuple chinois pour son pays, trouve un écho profond chez les Chinois, tandis que "Novo Tempo", avec ses paroles pleines d'espoir sur un avenir meilleur, symbolise les aspirations du Brésil au progrès et au renouveau, même dans les moments difficiles.

Le choix de ces deux chansons souligne une profonde compréhension entre les deux pays : ils reconnaissent et honorent ce qui est le plus cher à chacun.

Lors de sa rencontre avec M. Lula, M. Xi a déclaré qu'il avait été profondément touché par la grande importance que le président brésilien attache aux relations entre la Chine et le Brésil et par sa profonde amitié envers le peuple chinois, comme en témoigne la grande cérémonie d'accueil de la plus haute courtoisie accordée au dirigeant chinois.

Le Brésil et la Chine sont de bons amis qui se respectent et dépendent l'un de l'autre, a annoncé M. Lula lors de la réunion, ajoutant que la Chine était le partenaire stratégique le plus important du Brésil et que le peuple chinois était l'ami le plus digne de confiance du peuple brésilien.

La visite de M. Xi au Brésil, sa cinquième dans ce pays d'Amérique du Sud, intervient alors que les deux grands pays en développement célèbrent cinq décennies de relations diplomatiques.

Au cours de la rencontre, M. Xi a mis l'accent sur les liens profonds forgés au cours des cinquante dernières années, notant que les deux parties avaient trouvé une bonne façon pour de grands pays en développement de s'entendre, basée sur le respect mutuel, le bénéfice réciproque, l'amitié et la coopération mutuellement bénéfique.

Le Brésil occupe une place unique dans les partenariats mondiaux de la Chine. Il est le premier pays à avoir établi un partenariat stratégique avec elle, et également le premier pays d'Amérique latine à conclure un partenariat stratégique global avec elle.

Pour Julio Bandeira, auteur du livre historique "Brazil en Route to China", le peuple brésilien a une longue histoire d'amour pour la culture chinoise et de proximité avec le peuple chinois.

"Aujourd'hui, les expatriés (ressortissants) chinois au Brésil ont (...) apporté de grandes contributions à l'économie et à la société brésiliennes", a-t-il dit.

SYNERGIE DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT

Au coeur des discussions, les dirigeants se sont engagés à aligner l'ICR sur les principales stratégies de développement du Brésil. Ces stratégies visent à moderniser les infrastructures brésiliennes et à renforcer la connectivité régionale, objectifs qui font écho à la mission de l'ICR, consistant à renforcer le commerce mondial et le développement par le biais d'infrastructures partagées.

Les deux parties devraient approfondir la coopération dans des domaines prioritaires tels que l'économie et le commerce, la finance, la science et la technologie, les infrastructures et la protection de l'environnement, et renforcer la coopération dans des domaines émergents tels que la transition énergétique, l'économie numérique, l'intelligence artificielle et l'exploitation minière verte, a déclaré M. Xi lors d'une rencontre avec la presse en compagnie de M. Lula, à l'issue de leurs entretiens.

M. Lula, pour sa part, a mis en relief les plans visant à se concentrer sur l'expansion et l'approfondissement de la coopération dans des domaines tels que le développement durable, les infrastructures, la finance, la transition énergétique et l'aérospatiale.

Des projets concrets sont déjà en cours. Par exemple, le projet de transmission UHV de Belo Monte, qui crée une "voie express électrique" reliant le nord et le sud du Brésil, a non seulement fourni une alimentation électrique adéquate aux centres industriels de la région, mais a également résolu le problème de la pénurie d'électricité pour plus de 22 millions de Brésiliens.

Par ailleurs, les abondantes ressources renouvelables du Brésil, notamment l'énergie hydroélectrique, solaire et éolienne, s'alignent parfaitement sur l'expertise de la Chine en matière de technologie et de fabrication d'énergie propre.

Ces dernières années, les entreprises chinoises ont participé activement dans le secteur brésilien des énergies renouvelables, en particulier dans des projets solaires et éoliens à grande échelle, contribuant ainsi à la création d'emplois et à la modernisation technologique du pays.

Dans une tribune signée publiée dans les médias brésiliens avant sa visite, M. Xi a appelé les deux pays à "saisir les opportunités offertes par l'époque", alors que la nouvelle révolution scientifique et technologique, et la transformation industrielle s'accélèrent.

"Nous devrions encourager davantage de projets exemplaires qui s'alignent sur la tendance de l'époque et apportent des bénéfices durables aux populations, et contribuer au développement commun de nos pays et de nos régions", a écrit M. Xi.

Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des travailleurs du Brésil, a souligné la croissance constante des relations économiques et commerciales entre le Brésil et la Chine au cours des 50 dernières années. Elle a noté que le partenariat a non seulement répondu aux besoins des deux pays, mais qu'il a également tiré parti de leurs forces respectives pour créer une coopération complémentaire.

Ces dernières années, a-t-elle ajouté, la Chine a réalisé des progrès remarquables dans des domaines tels que la technologie, l'éducation et la santé. En ce qui concerne le futur, Mme Hoffmann s'est montrée confiante dans la possibilité d'approfondir la collaboration dans ces domaines, envisageant un avenir marqué par ce qu'elle a décrit comme un "nouveau demi-siècle d'or".

La Chine promeut un développement de haute qualité avec de forces productives de nouvelle qualité, a déclaré Mayara Araujo, chercheuse à l'Université fédérale de Fluminense au Brésil, en faisant référence à une productivité avancée qui se caractérise par la haute technologie, la haute efficacité et la haute qualité.

L'établissement d'un lien entre les stratégies de développement du Brésil et l'ICR offrira de nouvelles opportunités d'améliorer et de renforcer la coopération entre les deux pays, a ajouté Mme Araujo.

UNE VOIX PLUS FORTE POUR LE SUD GLOBAL

L'élévation des relations sino-brésiliennes au niveau d'une communauté d'avenir partagé pour un monde plus juste et une planète plus durable est survenue peu après la tenue du 19e sommet du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil.

Sur le thème "Bâtir un monde juste et une planète durable", ce sommet du G20 a offert aux dirigeants une plateforme essentielle afin de répondre aux défis internationaux les plus pressants, y compris la faim, les inégalités économiques et le changement climatique.

Après avoir appelé lundi à un monde juste caractérisé par le développement commun et à un système de gouvernance mondiale juste et équitable, M. Xi a exhorté mercredi les deux pays à défendre la paix et la justice mondiales.

Les deux parties doivent pratiquer le véritable multilatéralisme, s'exprimer et agir en faveur de la justice, et rendre la gouvernance mondiale plus juste et équitable, a affirmé M. Xi lors de sa rencontre avec le président Lula.

En tant que grands pays en développement, la Chine et le Brésil doivent être en première ligne des discussions et des consultations, promouvoir la solidarité internationale et relever ensemble les défis mondiaux qui ont un impact sur l'avenir de l'humanité, a ajouté M. Xi.

Le Brésil et la Chine sont tous les deux déterminés à élargir la participation des pays en développement aux processus de prise de décision des organisations internationales, a souligné Evandro Menezes de Carvalho, professeur à la Fondation Getulio Vargas de Rio de Janeiro.

En outre, leur collaboration au sein de mécanismes tels que le BRICS montre qu'ils peuvent s'unir autour d'objectifs communs et traduire cette solidarité en actes concrets à l'impact significatif, selon l'expert. Il a noté que c'était précisément pour cette raison qu'un nombre de plus en plus important de pays en développement souhaitaient rejoindre ces institutions.

African Press Organization (APO) (français)
jeudi 12 décembre 2024 - 17:20 Z 843 mots

La Banque commémore 60 ans d'impact en Éthiopie

African Development Bank Group (AfDB)

Depuis 1975, date du début des opérations de la Banque en Éthiopie, celle-ci a financé 213 projets, dont 39 dans les transports, 28 dans l'énergie, 66 dans l'agriculture et cinq projets dans la création d'emplois

L'Éthiopie s'est jointe aux autres pays du continent pour célébrer le 60e anniversaire de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) avec une rétrospective colorée et instructive.

Le 29 novembre 2024, une journée riche en activités, organisée par le bureau pays de la Banque et le gouvernement éthiopien, s'est tenue dans la capitale, Addis-Abeba, sous le thème « 60 ans consacrés à faire la différence ».

Les invités - notamment des ministres, des hauts fonctionnaires, des membres du corps diplomatique, des partenaires au développement, le personnel de la Banque, des universitaires entre autres - ont rempli la salle pour regarder un documentaire sur les projets de la Banque et l'impact global de ses décennies d'activités en Éthiopie.

Durant les intermèdes, le public a eu droit à des danses traditionnelles et des chants captivants, offrant une démonstration vibrante de la richesse du patrimoine culturel de l'Éthiopie et de l'Afrique.

« Depuis sa création, la Banque est la pierre angulaire du financement d'infrastructures essentielles, de la promotion de l'intégration régionale et du soutien à des initiatives qui permettent à des millions de personnes de sortir de la pauvreté. Notre parcours collectif a été défini par un engagement solide, la collaboration et l'innovation », a déclaré, sous les acclamations, Léandre Bassolé, directeur général adjoint de la Banque pour l'Afrique de l'Est et chef du bureau pays en Éthiopie.

« Nous avons travaillé main dans la main pour faire avancer le programme de développement du pays. Ensemble, nous nous sommes engagés dans un processus de transformation, en nous concentrant sur les priorités stratégiques et en obtenant des résultats tangibles pour le peuple éthiopien », a-t-il ajouté.

M. Bassolé a mentionné les secteurs d'intervention de la Banque. Par exemple les transports, où des investissements qui dépassant 2,1 milliards de dollars ont permis de construire plus de 1 600 kilomètres de routes bitumées, y compris des projets phares comme les axes routiers Jimma-Mizan, Mombasa-Nairobi-Addis-Abeba, Bedele-Metu et Modjo-Hawassa, contribuant tous à la vision de l'Éthiopie de devenir un pôle de connectivité régional.

« Ces initiatives ont triplé la densité routière, passant de 44 km/1 000 km² en 2010 à 136 km/1 000 km² en 2021, réduisant les temps de trajet et améliorant les échanges commerciaux et la mobilité », a-t-il souligné.

Des investissements similaires ont été réalisés dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement, de l'énergie et de l'agriculture - comme l'ont souligné plusieurs ministres.

Semereta Sewasew, ministre d'État aux Finances pour la Coopération économique, a salué l'immense soutien de la Banque, affirmant qu'elle « a également favorisé un environnement de partage des connaissances, de l'expertise et de l'engagement en faveur de l'objectif commun de parvenir à un développement durable en Éthiopie. »

Elle a souligné que depuis 1975, date du début des opérations de la Banque en Éthiopie, celle-ci a financé 213 projets, dont 39 dans les transports, 28 dans l'énergie, 66 dans l'agriculture et cinq projets dans la création d'emplois.

« Ce partenariat a permis à l'Éthiopie de produire des impacts tangibles et durables, particulièrement dans le secteur agricole où nous avons constaté une amélioration de la sécurité alimentaire, une augmentation de la productivité et une plus grande résilience face au changement climatique. De même, dans les secteurs des infrastructures et de l'énergie, la collaboration a conduit à la construction de routes, à l'extension de l'accès à l'électricité et à l'amélioration des services publics essentiels », a-t-elle souligné.

Asfaw Dingamo, ministre d'État, ministre de l'Eau et de l'Énergie, et Fikru Regassa, ministre d'État, ministre de l'Agriculture, ont appuyé ses propos en décrivant le soutien apporté par la Banque à des projets dans leurs secteurs respectifs.

Les éloges sur le travail de la Banque se sont multipliés. S'exprimant au nom du responsable de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Claver Gatete, le directeur de l'innovation, de la connectivité et de l'infrastructure, Robert Lisenge, a évoqué la collaboration de la Banque avec la CEA en matière d'intégration régionale, qu'il a qualifiée d'essentielle pour que l'Afrique puisse atteindre un développement durable.

« Alors que nous commémorons six décennies consacrées à faire la différence, renouvelons notre détermination collective à réaliser les ambitions de développement de l'Afrique. La Banque africaine de développement restera un partenaire, un catalyseur et un champion du changement transformateur pour l'Éthiopie et l'ensemble du continent », a conclu M. Bassolé.

Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).

Cet article est paru dans African Press Organization (APO) (français)

PR Newswire Europe (français)
jeudi 28 novembre 2024 - 09:48:00 UTC -0500 834 mots

Dialogues ministériels sur la dégradation des sols dans le monde annoncés pour la COP16 de la UNCCD

UNCCD COP16

La COP16 à Riyad accueillera le premier dialogue à deux voies de la COP de la UNCCD afin d'accélérer l'action sur les questions environnementales urgentes

RIYADH, Arabie Saoudite, 28 novembre 2024 /PRNewswire/ -- Le programme de la prochaine COP16 de l'UNCCD à Riyad a été dévoilé, présentant pour la première fois la double approche d'un volet de négociation et d'un programme d'action pour favoriser des solutions internationales aux crises mondiales urgentes causées par la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse.

Le volet "négociations" se concentrera sur les décisions cruciales et les déclarations politiques des parties à la convention qui peuvent faire progresser la résilience des terres et de la sécheresse au niveau mondial. Parallèlement, le programme d'action encouragera et présentera des initiatives volontaires, des innovations et des solutions tangibles dans toute une série de domaines thématiques essentiels à la restauration des terres et à la lutte contre la sécheresse.

Le segment de haut niveau de la COP16 à Riyad, prévu les 2 et 3 décembre, comprendra des dialogues ministériels sur la résilience à la sécheresse, le financement et l'impact de la dégradation des terres et de la sécheresse sur les migrations forcées, la sécurité et la prospérité. Il s'agira d'une plateforme cruciale pour des discussions et une collaboration de haut niveau, dans le but d'aider à la mise en place d'une action multilatérale.

"La COP16 à Riyad est un moment crucial pour la communauté internationale qui doit s'attaquer à la dégradation des sols, à la sécheresse et à la désertification. De l'insécurité alimentaire et hydrique au changement climatique, en passant par les conflits, l'instabilité et les migrations forcées, la façon dont nous traitons nos terres a un impact profond sur les vies et les moyens de subsistance dans le monde entier", a déclaré M. Osama Faqeeha, ministre adjoint de l'environnement, ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture, et conseiller auprès de la présidence de la COP16 de la UNCCD.

"En tant qu'hôtes, nous présidons la toute première zone verte lors d'une COP de la UNCCD afin de mobiliser la communauté scientifique, les entreprises, les institutions financières, les ONG et le public en vue d'un changement durable. Dans le même temps, nous engageons les décideurs politiques du monde entier dans une série de discussions de haut niveau afin d'aboutir à une action multilatérale décisive. Cette double approche est essentielle pour accélérer les initiatives de restauration des terres et de résistance à la sécheresse dont notre planète et ses habitants ont désespérément besoin".

Parallèlement au volet "négociations", un programme d'action sera mis en oeuvre tout au long de la COP16 à Riyad, avec des journées consacrées à l'approfondissement des discussions et des résultats. Au total, sept journées thématiques se dérouleront dans les zones verte et bleue : la Journée de la terre (4 décembre), la Journée du système agroalimentaire (5 décembre), la Journée de la gouvernance (6 décembre), la Journée des peuples (7 décembre), la Journée de la science, de la technologie et de l'innovation (9 décembre), la Journée de la résilience (10 décembre) et la Journée de la finance (11 décembre).

La dégradation des sols touche près de 40 % de la planète et affecte la vie de plus de 3,2 milliards de personnes, selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Les données indiquent clairement qu'il est urgent d'agir, car les problèmes liés à la dégradation des sols, à la désertification et à la sécheresse ne font que s'aggraver. Chaque année, 100 millions d'hectares de terres sont dégradés, selon les conclusions de la UNCCD, et la fréquence et l'intensité des sécheresses ont augmenté de près d'un tiers depuis 2000. Pendant ce temps, les initiatives de restauration des terres et de résilience à la sécheresse continuent de souffrir d'un manque important de financement, la COP16 à Riyad devant donner la priorité à la mobilisation des financements des secteurs public et privé afin d'accélérer les actions correctives.

À propos de la COP16 de Riyad : 

La conférence UNCCD COP16 aura lieu du 2 au 13 décembre 2024, près de Riyadh Boulevard World, en Arabie Saoudite. La conférence, intitulée « Notre terre. Notre avenir », marquera le 30áµ? anniversaire de la UNCCD et vise à garantir une action multilatérale sur des questions essentielles telles que la résilience à la sécheresse, le régime foncier et les tempêtes de sable et de poussière. 

Les journalistes sont invités à demander leur accréditation via le système d'enregistrement en ligne de la UNCCD https://indico.un.org/event/1005866/registrations/15631/ (ORS).

Pour plus d'informations sur la COP16 de l'UNCCD, ou pour faire part de votre intérêt à participer à la zone verte, veuillez consulter le site UNCCDCOP16.org.

Photo : https://mma.prnewswire.com/media/2569345/COP16_Blue_Zone.jpg

Logo : https://mma.prnewswire.com/media/2556588/5024165/UNCCD_COP16__Logo.jpg

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/dialogues-ministeriels-sur-la-degradation-des-sols-dans-le-monde-annonces-pour-la-cop16-de-la-unccd-302318346.html

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Pour les demandes de renseignements des médias, veuillez contacter [email protected].

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
26 novembre 2024 1402 mots
La date du tsunami qui frappera l'Europe est connue !

Selon la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'UNESCO, un tsunami de plus d'un mètre frappera la Méditerranée dans les 30 prochaines années. La zone dangereuse serait la faille d... Voir l'article

Kapitalis (site web réf.) - Kapitalis
29 novembre 2024 781 mots
Le Marathon Comar dans les starting-blocks
webmaster kapitalis

Le 37e Marathon Comar prendra le départ dimanche 1er décembre 2024, devant le siège des Assurances Comar, au centre-ville de Tunis Le comité d’organisation du 37e Marathon Comar de... Voir l'article

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
11 décembre 2024 1265 mots
Usines en ruine, héros de l'énergie et hôpitaux sombres : le combat de l'Ukraine pour la lumière à l'approche de l'hiver

Le pays, épuisé par la guerre, reconstruit ses centrales électriques et se tourne vers les énergies renouvelables alors que les attaques énergétiques russes s'intensifient. View on euronews L'Ukraine s... Voir l'article

La Nouvelle Tribune (Maroc) (site web réf.) - La Nouvelle T.com
26 novembre 2024 1080 mots
Symposium : Les défis de la stabilité financière dans un contexte de profondes mutations
SB

Bank Al-Maghrib organise, en collaboration avec le Ministère de l’Économie et des Finances, l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux (AMMC) et l’Autorité Marocaine de Contrôle des Assurances... Voir l'article

PR Newswire Europe (français)
lundi 18 novembre 2024 - 16:03:00 UTC -0500 1228 mots

Aramco, SINOPEC et Fujian Petrochemical posent les premiers jalons d'un nouveau projet de raffinage et de pétrochimie en Chine

Aramco

Le projet Greenfield devrait être pleinement opérationnel d'ici à la fin de 2030.

Un projet intégré de raffinage et de pétrochimie vise à maximiser la production de produits chimiques

Le complexe devrait fournir environ cinq millions de tonnes par an de matières premières à la base pétrochimique de Gulei

DHAHRAN, Arabie Saoudite, 18 novembre 2024 /PRNewswire/ -- Aramco, l'une des principales sociétés intégrées d'énergie et de produits chimiques au monde, China Petroleum & Chemical Corporation (SINOPEC) et Fujian Petrochemical Company Limited (FPCL) ont aujourd'hui donné le premier coup de pioche d'un nouveau complexe intégré de raffinage et de pétrochimie dans la province de Fujian, en Chine.

L'installation devrait comporter une unité de raffinage de pétrole de 16 millions de tonnes par an (320 000 barils par jour), une unité d'éthylène de 1,5 million de tonnes par an, une capacité de production de paraxylène et de dérivés en aval de 2 millions de tonnes, ainsi qu'un terminal de pétrole brut de 300 000 tonnes. FPCL, une entreprise commune détenue à parts égales par SINOPEC et Fujian Petrochemical Industrial Group Company, détiendra une participation de 50 % dans le complexe, Aramco et SINOPEC prenant chacune une participation de 25 %. Le projet devrait être pleinement opérationnel d'ici la fin de l'année 2030.

Mohammed Y. Al Qahtani, président d'Aramco Downstream, a déclaré : « S'appuyant sur nos solides relations avec SINOPEC et Fujian Petrochemical, l'inauguration d'aujourd'hui élargit encore le portefeuille d'investissements en aval d'Aramco en Chine, qui ne cesse de croître. Nous fournirons plus d'un million de barils par jour de notre pétrole brut à ces actifs à haute conversion chimique en Chine, renforçant ainsi le rôle d'Aramco en tant que partenaire fiable et à long terme dans le développement de la Chine. Cela fait également progresser notre stratégie de transformation des liquides en produits chimiques, grâce à laquelle nous avons l'intention d'orienter une plus grande partie de notre brut vers la satisfaction de la demande mondiale croissante de produits pétrochimiques. » 

Ma Yongsheng, président de SINOPEC, a déclaré : « SINOPEC et Aramco se sont toutes deux engagées à promouvoir le développement de haute qualité de l'industrie pétrolière et pétrochimique. La participation d'Aramco fournit des matières premières fiables et compétitives à long terme pour le projet et favorise le développement sain de la base pétrochimique de Gulei. La coopération fructueuse dans le cadre de ce projet marque une nouvelle étape dans le partenariat stratégique tous temps entre la Chine et l'Arabie saoudite, l'accent étant mis sur une plus grande circulation intérieure et conformément à la stratégie de double circulation. »

@aramco

A propos d'Aramco

Aramco est une entreprise mondiale intégrée dans le domaine de l'énergie et des produits chimiques. Nous sommes animés par notre conviction profonde que l'énergie est synonyme d'opportunités. Qu'il s'agisse de produire environ un baril de pétrole sur huit dans le monde ou de développer de nouvelles technologies énergétiques, notre équipe mondiale se consacre à créer un impact dans tout ce qu'elle fait. Nous nous efforçons de rendre nos ressources plus fiables, plus durables et plus utiles. Cela contribue à promouvoir la stabilité et la croissance à long terme dans le monde entier. www.aramco.com  

Clause de non-responsabilité

Le communiqué de presse contient des déclarations prospectives. Toutes les déclarations autres que celles relatives à des faits historiques ou actuels incluses dans le communiqué de presse sont des déclarations prospectives. Les déclarations prospectives font état des attentes et des projections actuelles de la société concernant ses dépenses en capital et ses investissements, ses grands projets, ses performances en amont et en aval, y compris par rapport à ses pairs. Ces déclarations peuvent inclure, sans s'y limiter, toute déclaration précédée, suivie ou comprenant des mots tels que « objectif », « croire », « s'attendre à », « viser », « avoir l'intention », « pouvoir », « anticiper », « estimer », « planifier », « projeter », « peut avoir », « probable », « devrait », « pourrait », ainsi que d'autres mots et termes ayant une signification similaire, ou la forme négative de ceux-ci. Ces déclarations prospectives impliquent des risques connus et inconnus, des incertitudes et d'autres facteurs importants échappant au contrôle de l'entreprise, qui pourraient faire en sorte que les résultats, les performances ou les réalisations réels de l'entreprise diffèrent sensiblement des résultats, des performances ou des réalisations escomptés, exprimés ou sous-entendus dans ces déclarations prospectives, notamment les facteurs suivants : l'offre, la demande et les fluctuations des prix du pétrole, du gaz et des produits pétrochimiques au niveau mondial ; la conjoncture économique mondiale ; la concurrence dans les secteurs dans lesquels Saudi Aramco exerce ses activités ; les préoccupations liées au changement climatique, les conditions météorologiques et leurs incidences sur la demande mondiale d'hydrocarbures et de produits à base d'hydrocarbures ; les risques liés à la capacité de Saudi Aramco d'atteindre ses objectifs ESG, y compris son incapacité à atteindre pleinement ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 ; les conditions affectant le transport des produits ; les risques opérationnels et les dangers courants dans les industries du pétrole et du gaz, du raffinage et de la pétrochimie ; la nature cyclique des industries du pétrole et du gaz, du raffinage et de la pétrochimie ; l'instabilité et les troubles politiques et sociaux et les conflits armés réels ou potentiels dans la région MENA et dans d'autres régions ; les catastrophes naturelles et les pandémies ou épidémies de santé publique ; la gestion de la croissance de Saudi Aramco ; la gestion des filiales, des opérations conjointes, des coentreprises, des entreprises associées et des entités dans lesquelles la société détient une participation minoritaire ; l'exposition de Saudi Aramco à l'inflation, au risque de taux d'intérêt et au risque de change ; les risques liés à l'exercice d'activités dans un secteur réglementé et les modifications des réglementations pétrolières, gazières, environnementales ou autres ayant un impact sur les secteurs dans lesquels Saudi Aramco exerce ses activités ; les procédures judiciaires, les questions de commerce international et autres litiges ou accords ; et d'autres risques et incertitudes susceptibles d'entraîner un écart entre les résultats réels et les déclarations prévisionnelles contenues dans le présent communiqué de presse, comme indiqué dans les derniers rapports périodiques de la société déposés auprès de la Bourse saoudienne. Pour plus d'informations sur les risques potentiels et les incertitudes qui pourraient entraîner une différence entre les résultats réels et les résultats prévus, veuillez consulter les derniers rapports périodiques de la société déposés auprès de la Bourse saoudienne. Ces déclarations prospectives reposent sur de nombreuses hypothèses concernant les stratégies commerciales actuelles et futures de la société et l'environnement dans lequel elle opérera à l'avenir. Les informations contenues dans le communiqué de presse, y compris, mais sans s'y limiter, les déclarations prospectives, ne s'appliquent qu'à la date du présent communiqué de presse et ne sont pas destinées à donner des garanties quant aux résultats futurs. La société décline expressément toute obligation ou tout engagement de diffuser des mises à jour ou des révisions du communiqué de presse, y compris des données financières ou des déclarations prospectives, que ce soit en raison de nouvelles informations, d'événements futurs ou autres, à moins que la loi ou la réglementation applicable ne l'exige. Personne ne doit considérer le communiqué de presse comme un conseil financier, fiscal ou d'investissement. Il convient de ne pas accorder une confiance excessive aux déclarations prévisionnelles.

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PR Newswire Europe (français)
mardi 19 novembre 2024 - 05:00:00 UTC -0500 1781 mots

Les conseils d'administration mondiaux progressent en matière de développement durable, mais les risques liés à l'IA et à la géopolitique restent importants, selon Heidrick & Struggles

Heidrick & Struggles

Une nouvelle enquête mondiale réalisée par Heidrick & Struggles, BCG et l'INSEAD révèle une confiance croissante dans la gouvernance du développement durable, mais les conseils d'administration et les PDG manquent encore de confiance dans le leadership de l'un et de l'autre.

LONDRES, le 20 novembre 2024 /PRNewswire/ -- Heidrick & Struggles  (Nasdaq : HSII), un fournisseur de premier plan de solutions de conseil en leadership et de talents à la demande, a fait équipe avec Boston Consulting Group  (BCG) et le INSEAD Corporate Governance Centre , pour publier un rapport explorant la façon dont les conseils d'administration réagissent aux tendances complexes et aux perturbations auxquelles ils sont actuellement confrontés. Conseils d'administration et société : How Boards Are Evolving to Meet Challenges from Sustainability to Geopolitical Volatility  révèle que les conseils d'administration ont fait des progrès significatifs pour traiter les sujets liés au développement durable, mais sont moins confiants lorsqu'il s'agit de leur compréhension d'autres questions telles que l'importance croissante de l'IA générative, l'intensification du commerce et les perturbations géopolitiques. Ces quatre piliers interconnectés obligent les administrateurs et les PDG à naviguer dans un environnement de plus en plus imprévisible, rempli de demandes contradictoires et souvent politiquement chargées.   

En outre, le rapport fait état d'un désaccord latent entre les dirigeants d'entreprise sur la meilleure façon d'améliorer la compétitivité face aux défis auxquels ils sont confrontés.

Principales conclusions du conseil d'administration

77% des conseils d'administration estiment que leur entreprise a la responsabilité d'aborder des questions de développement durable

36% se sentent prêts à exploiter le potentiel perturbateur de l'IA

37% estiment que leur entreprise dispose d'une stratégie suffisante en matière de risques géopolitiques

29% des administrateurs ne font pas confiance à leur PDG pour faire face à l'incertitude

26% des PDG ne croient pas en l'efficacité de leur conseil d'administration

La moitié des personnes interrogées ne sont pas convaincues que leur entreprise est équipée pour identifier les nouvelles menaces et opportunités liées au développement durable, à l'IA générative et à la géopolitique.

Le rapport révèle que 77 % des membres des conseils d'administration interrogés dans le monde estiment que leur entreprise a la responsabilité de répondre aux préoccupations sociétales, même si plus de la moitié (54 %) pensent que les objectifs commerciaux doivent rester la priorité. Contrairement à l'enthousiasme suscité par le développement durable, seuls 36 % des administrateurs se sentent prêts à exploiter le potentiel perturbateur de l'IA, tandis que 37 % seulement reconnaissent que leur entreprise a mis en place des stratégies suffisantes pour gérer les risques géopolitiques.

Ces résultats soulignent l'urgence d'un meilleur équilibre entre la gouvernance traditionnelle et les stratégies tournées vers l'avenir, ainsi que d'un investissement accru dans les compétences des conseils d'administration. Malgré des niveaux de confiance plus faibles pour les risques dominants et les technologies émergentes de notre époque, il est encourageant de noter que plus de 60 % des administrateurs ont déclaré que leur conseil d'administration « se penche » sur la gestion des risques, ce qui suggère un désir de relever ces défis de front, quelle qu'en soit la complexité.

Manque de confiance face à la complexité croissante

Le nouveau rapport révèle que 29 % des administrateurs n'ont pas confiance dans la capacité de leur PDG à gérer les perturbations et à stimuler la valeur à long terme, ce qui constitue un signe inquiétant de division au sein du conseil d'administration. Parallèlement, un nombre comparable de PDG (26 %) sont tout aussi sceptiques quant à l'efficacité de leur conseil d'administration, ce qui témoigne d'une tension croissante entre les équipes dirigeantes aux prises avec un éventail de questions plus complexes et plus diversifiées que jamais.

Le rapport révèle également qu'environ la moitié des directeurs ne sont pas convaincus que leur entreprise est équipée pour identifier les nouvelles menaces et opportunités liées au développement durable, à l'IA générative et à la géopolitique et qu'ils ne sont pas en mesure de les traduire en avantage concurrentiel. Alors que le paysage économique mondial continue de se transformer, la capacité des conseils d'administration à rester cohérents, à s'aligner sur la vision de la direction et à s'adapter aux nouveaux défis grâce à une stratégie d'entreprise innovante sera plus critique que jamais. Une gouvernance efficace qui intègre à la fois la prévoyance et la résilience sera essentielle pour transformer ces perturbations en opportunités, permettant aux entreprises non seulement de survivre mais aussi de prospérer dans un monde de plus en plus volatile.

Jeremy Hanson, associé chez Heidrick & Struggles et co-auteur du rapport, a commenté les résultats en ces termes :  « S'il est encourageant de constater que les conseils d'administration s'intéressent de plus en plus au développement durable, l'enquête de cette année révèle des tensions entre les administrateurs et la direction en ce qui concerne la capacité des uns et des autres à gérer les perturbations. Avec autant d'enjeux - et une complexité croissante à démêler - l'alignement entre les administrateurs et la direction n'est pas seulement une bonne pratique ; il est essentiel pour relever les défis d'aujourd'hui et ceux de l'avenir. Il est important de noter que l'alignement ne signifie pas que les conseils d'administration doivent s'abstenir de tout débat constructif avec la direction. En fait, favoriser des conversations ouvertes, voire difficiles, est essentiel pour que les conseils d'administration puissent prendre des décisions solides et équilibrées dans l'environnement exigeant d'aujourd'hui ».

Sonia Tatar, directrice exécutive du INSEAD Corporate Governance Centre, a déclaré :« Aujourd'hui, les conseils d'administration ont tout intérêt à passer d'une attitude réactive à une attitude proactive. Au-delà de la compréhension des perturbations, ils peuvent se concentrer sur l'avenir, en anticipant les chocs futurs et les risques potentiels et en trouvant des moyens de capitaliser sur les tendances émergentes pour tirer parti des opportunités. En traduisant en actions stratégiques les connaissances qui éclairent la prise de décision, ils seront mieux placés pour aider les entreprises à devenir plus résilientes et à faire face au changement de manière efficace ». 

David Young, directeur général et associé principal du BCG, a également commenté le rapport en ces termes : «  Les conseils d'administration sont confrontés à des défis nouveaux et de plus en plus complexes, dans un contexte d'incertitude géopolitique, de progrès rapides de la technologie et d'inquiétudes persistantes quant à l'impact du changement climatique. Mais les conseils d'administration ont fait des progrès notables dans le domaine du développement durable et ils ont maintenant la possibilité d'en tirer des enseignements en engageant des conversations approfondies avec les dirigeants pour faire face à ce programme en pleine expansion ».

Demandes de renseignements des médias :

Heidrick & Struggles : [email protected]

BCG : [email protected]

INSEAD : [email protected]  

À propos de Heidrick & Struggles :

Heidrick & Struggles (Nasdaq : HSII) est un fournisseur de premier plan de conseils en leadership et de solutions de talents à la demande, qui répond aux besoins en talents et en conseils de haut niveau des plus grandes organisations du monde. En tant que conseillers de confiance en matière de leadership, nous nous associons à nos clients pour développer des dirigeants et des organisations prêts pour l'avenir, en regroupant nos services et nos offres en matière de recherche de cadres, de diversité et d'inclusion, d'évaluation et de développement du leadership, d'accélération de l'organisation et de l'équipe, de façonnement de la culture et de solutions de talents indépendantes et à la demande. Heidrick & Struggles a été le pionnier de la recherche de cadres il y a plus de 70 ans. Aujourd'hui, l'entreprise fournit des solutions intégrées en matière de talents et de capital humain afin d'aider ses clients à changer le monde, une équipe de direction à la fois. Pour plus d'informations, veuillez consulter le site www.heidrick.com

À propos du BCG :

Boston Consulting Group s'associe à des leaders du monde des affaires et de la société pour relever leurs défis les plus importants et saisir leurs plus grandes opportunités. Le BCG a été le pionnier de la stratégie d'entreprise lors de sa création en 1963. Aujourd'hui, nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients pour adopter une approche transformatrice visant à bénéficier à toutes les parties prenantes, en donnant aux organisations les moyens de se développer, d'acquérir un avantage concurrentiel durable et d'avoir une incidence positive sur la société.

Nos équipes diversifiées et mondiales apportent une expertise sectorielle et fonctionnelle approfondie et un éventail de perspectives qui remettent en question le statu quo et suscitent le changement. Le BCG propose des solutions par le biais de conseils en gestion de pointe, de la technologie et de la conception, ainsi que d'entreprises et de projets numériques. Nous travaillons selon un modèle de collaboration unique au sein du cabinet et à tous les niveaux de l'organisation cliente, ayant pour objectif d'aider nos clients à prospérer et de leur permettre de rendre le monde meilleur.

À propos d'INSEAD :

INSEAD est l'une des plus grandes écoles de commerce au monde. Elle réunit des gens, des cultures et des idées pour former des leaders responsables qui transforment le monde des affaires et la société. Sa recherche, son enseignement et ses partenariats reflètent cette perspective mondiale et cette diversité culturelle.

Avec des sites en  Europeen Asieau Moyen-Orient , et  en Amérique du Nord , l'enseignement des affaires et la recherche d'INSEAD couvrent quatre régions. 159 membres renommés de la faculté   de 41 pays inspirent plus de 1 500 participants chaque année dans les programmes Master in ManagementMBAGlobal Executive MBA , Specialised Master's degrees (Executive Master in Finance  et  Executive Master in Change) et  doctorat. En outre, plus de 18 000 cadres participent chaque année aux programmes INSEAD  Executive Education  . 

L'INSEAD continue de mener des recherches novatrices et d'innover dans tous ses programmes. L'organisation fournit aux chefs d'entreprise les connaissances et la sensibilisation nécessaires pour opérer n'importe où. Ses valeurs fondamentales favorisent l'excellence académique et servent la communauté mondiale en tant qu'école de commerce pour le monde entier. Pour plus d'informations, veuillez consulter le site www.insead.edu.

A propos du INSEAD Corporate Governance Centre :

Le INSEAD Corporate Governance Centre (ICGC) s'est activement engagé à apporter une contribution distinctive à la connaissance et à la pratique de la gouvernance d'entreprise au niveau mondial. Sa vision est d'être le principal centre de recherche, d'innovation et d'impact en matière de gouvernance d'entreprise. Grâce à son portefeuille éducatif et à ses activités de plaidoyer, l'ICGC cherche à instaurer une plus grande confiance au sein du public et des communautés de parties prenantes, afin que les entreprises constituent une force puissante pour l'amélioration, non seulement des marchés économiques, mais aussi de l'environnement sociétal global. Pour en savoir plus, consultez le site www.insead.edu/centres/corporate-governance.

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PR Newswire Africa (français)
samedi 14 décembre 2024 - 06:12:09 UTC -0500 1017 mots

Maroc : la BEI et la CDG renforcent leur partenariat stratégique pour relever les défis mondiaux de développement et promouvoir la durabilité

Banque européenne d'investissement

LUXEMBOURG, 13 December 2024 / PRN Africa / -- Signature d'accords de garantie pour mobiliser des investissements essentiels.

Plus de 455 millions d'euros déjà engagés pour des projets soutenant l'infrastructure durable et les PME marocaines.

Une coopération stratégique alignée sur les objectifs de la BEI en tant que Banque du Climat de l’UE et la stratégie CAP 2030 de la CDG.

La Banque européenne d’investissement (BEI) et la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) ont réaffirmé leur partenariat de longue date lors d’un atelier de haut niveau organisé aujourd’hui à Luxembourg. Cet événement stratégique a réuni les dirigeants des deux institutions, dont Khalid Safir, Directeur Général de la CDG, et Ioannis Tsakiris, Vice-Président de la BEI, pour renforcer leur collaboration autour d’initiatives clés de développement durable au Maroc.

Cet atelier a été l’occasion de consolider l’engagement commun de la BEI et de la CDG face aux défis sociaux, économiques et environnementaux du Maroc. Les discussions ont porté sur des thématiques essentielles, telles que le financement climatique, l’efficacité énergétique, et l’inclusion financière, en lien avec la stratégie de la CDG et au rôle de la BEI en tant que Banque du Climat de l’Union Européenne.

Depuis le début de leur collaboration, plus de 455 millions d'euros ont été engagés par la BEI pour soutenir des projets menés par la CDG et ses filiales. Ces investissements ont permis de financer des initiatives telles que le programme Technopoles Maroc II, visant à moderniser les zones industrielles dans cinq régions du Royaume en promouvant des industries circulaires et neutres en carbone, ainsi que les petites et moyennes entreprises via FINEA.

Parmi les résultats de cette rencontre figure la signature de nouveaux accords de garantie afin de débloquer des investissements pour soutenir les zones industrielles, renforcer les petites et moyennes entreprises et promouvoir des projets d’infrastructures durables. Ces engagements illustrent l’ambition partagée des deux institutions à générer un impact significatif au profit des communautés locales.

Les deux institutions ont souligné leur engagement commun à relever ensemble les défis économiques, sociaux et environnementaux mondiaux. Les discussions ont mis en lumière l’importance d’accompagner la transition du Maroc vers un développement résilient et bas carbone, d’utiliser des outils de financement innovants pour promouvoir des solutions énergétiques intelligentes, ainsi que de renforcer la coordination mondiale entre les banques publiques de développement, notamment à travers des initiatives comme le Finance in Common Summit.

Cette réunion de haut niveau marque une étape clé dans le renforcement du partenariat entre la BEI et la CDG, célébrant une vision partagée où la durabilité, l’innovation et la prospérité vont de pair.

Ioannis Tsakiris, Vice-Président de la BEI, a déclaré : « Notre collaboration avec la CDG démontre comment les institutions financières publiques peuvent unir leurs forces pour relever des défis globaux communs. Les engagements pris aujourd’hui témoignent de notre volonté partagée d’aligner nos stratégies et de les traduire en bénéfices concrets pour les communautés locales. »

M. Khalid Safir, le Directeur Général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), a ajouté : « Cette rencontre bilatérale avec la Banque Européenne d’Investissement marque une nouvelle étape dans notre partenariat historique, axé sur la recherche de solutions innovantes et durables aux défis économiques et sociaux. Ensemble, nous avons toujours placé le développement durable et l’inclusion sociale au coeur de nos actions. Ce dialogue est une opportunité cruciale pour renforcer notre coopération, notamment dans des domaines clés comme la transition énergétique, la régionalisation avancée et l’attractivité des territoires. La CDG mobilise toutes ses capacités pour apporter des solutions aux besoins de financement des chantiers d'atténuation et d'adaptation aux effets du changement climatique, ainsi que des secteurs économiques productifs tournés vers l'export et créateurs d'emplois. »

Informations générales

Banque européenne d’investissement (BEI)

La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle met à disposition des financements à long terme pour des investissements qui contribuent à la réalisation des grands objectifs de l’UE.

BEI Monde est la branche spécialisée du Groupe BEI dont l’activité est destinée à accroître l’impact des partenariats internationaux et du financement du développement, et un partenaire clé de la stratégie Global Gateway. Elle vise à soutenir 100 milliards d’euros d’investissements d’ici à la fin de 2027, soit environ un tiers de l’objectif global de cette initiative de l’UE. Avec l’Équipe Europe, BEI Monde favorise des partenariats forts et ciblés, aux côtés d’autres institutions de financement du développement et de la société civile. Elle rapproche le Groupe BEI des populations, des entreprises et des institutions par l’intermédiaire de ses bureaux répartis dans le monde

Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)

La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) est une institution financière publique exerçant un double mandat :

Collecter et sécuriser l’épargne réglementée, notamment les dépôts de la CNSS, de la Caisse d’Épargne Nationale, des professions juridiques et des consignations ;

Canaliser l’épargne de long terme vers des investissements rentables et générateurs de croissance socioéconomique.

Depuis sa création en 1959, la CDG est en première ligne de l’effort national pour construire un présent productif et un avenir prospère pour le Maroc et les Marocains. Elle constitue pour les Pouvoirs Publics un organisme de sécurisation de l’épargne nationale via une gestion rigoureuse des dépôts. La « Amana » qui lui est confiée lui impose ainsi un double devoir de responsabilité et de performance au service de l’intérêt général.

Au fil des années, la CDG s’est érigée en un véritable catalyseur d’investissements de long terme tout en développant un savoir-faire unique dans la réalisation de grands projets structurants.

Son organisation s’articule autour de 5 grands domaines d’activité : Gestion de l’Epargne et Prévoyance / Développement Territorial / Tourisme / Investissement / Banque et Finance

Copyright Union européenne, 1995-2024

SOURCE Banque européenne d'investissement

Le Matin.ma (site web réf.) - Le Matin
21 novembre 2024 3624 mots
Comment l'huile d’olive est passée d’un aliment de base à un 'produit de luxe'
Hajjar El Haïti

Réservé aux abonnés Comment l'huile d’olive est passée d’un aliment de base à un "produit de luxe" L’huile d’olive, aliment essentiel des habitudes culinaires marocaines, devient... Voir l'article

Sherbrooke.info
Actualités, jeudi 5 décembre 2024 750 mots, p. 7

L’Expo MégaGéniale fête son 30e anniversaire

MARC-ANDRÉ FORTIN

INNOVATION. Les portes de la science s’ouvrent pour une trentième année à l’Université de Sherbrooke, alors que l’Expo MégaGéniale est de retour pour une nouvelle édition exposant des projets finaux des étudiants en génie tous impressionnants et révolutionnaires.

Présentée comme la plus grande foire du génie universitaire au Canada, l’expo MégaGéniale est un moment important pour les ingénieurs en devenir selon le doyen de la faculté, Jean Proulx. Celui-ci était très heureux d’observer les étudiants exposer leurs projets finaux aux milliers de visiteurs qui passent durant les deux jours au Centre sportif de l’UdeS.

«Les étudiants travaillent sur leurs projets pendant un an et demi. C’est vraiment remarquable tout le travail qu’il y a derrière chaque projet. Nous évaluons autant le projet que l’exposition pour savoir comment les étudiants vulgarisent leurs travaux et leurs apprentissages», mentionne M. Proulx.

Au total, ce sont 58 projets qui sont présentés par les étudiants, dont 29 prototypes fonctionnels issus des domaines du génie électrique, informatique, mécanique et robotique. Ce sont aussi 23 présentations en réalité virtuelle, maquettes et ateliers interactifs de projets d’infrastructures qui ont pu être données par les étudiants en génie civil et du bâtiment. Des procédés de transformation conçus dans les domaines du génie biotechnologique et du génie chimique ont également été mis de l’avant.

MONTRER LA VOIE AUX FUTURES GÉNÉRATIONS L’une des raisons d’être de cette expo est non seulement de promouvoir le département de génie, mais aussi d’instruire et d’intéresser les jeunes à la science.

«On fait du recrutement, c’est certain. Mais au-delà de ça, nous voulons donner le goût du génie et des sciences aux jeunes, surtout aux filles, car notre objectif est d’atteindre 30 % de cohortes féminines», indique Jean Proulx, tout en ajoutant que cet objectif a été atteint pour la première fois lors de l’entrée de la dernière cohorte.

La nouvelle génération semble bien intéressée, comme en témoignent les nombreuses questions posées par les jeunes visiteurs au cours de la matinée.

«C’est vraiment impressionnant de voir tous les projets. J’aime beaucoup les sciences, c’est l’une de mes matières préférées. Je ne sais pas encore si je voudrais faire ça plus tard, mais je sais que c’est une activité vraiment intéressante», partage Édouard, un jeune d’une école de la région.

UNE EXPO IMPOSANTE Il y a deux ans, l’Université de Lyon, en France, est venue visiter l’expo afin de transposer le concept de l’autre côté de l’Atlantique, avec une première édition qui a eu lieu en 2024.

Pour M. Proulx, le génie a beaucoup évolué au fil des années et suit les tendances.

«Les projets abordent tous des problématiques environnementales. Les jeunes veulent participer à la lutte contre le changement climatique, et le génie a un impact majeur sur cela. Pratiquement tous les projets traitent soit de transition énergétique, de transport durable, de santé ou de l’impact sur l’humain.»Le doyen de la faculté ajoute que l’intelligence artificielle prend une place de plus en plus importante, tant dans les projets des étudiants que sur le marché du travail.

Au début de l’expo, les projets étaient principalement orientés vers le génie mécanique, mais l’événement a pris de l’ampleur au fil du temps et s’est élargi à tous les programmes.

«Aujourd’hui, nous couvrons tous les programmes:mécanique, électrique, robotique, informatique, civil, bâtiment et biotechnologique. Lorsque nous avons intégré les domaines du bâtiment et de la robotique dans l’expo, il n’y avait plus assez de place au centre culturel, alors nous avons déménagé au centre sportif», explique M. Proulx.

Pour les étudiants, c’est une occasion de mettre en pratique leurs apprentissages et de les partager.

«C’est vraiment intéressant, cela nous permet de vulgariser notre projet. Nous avons investi beaucoup de temps — plus de 250 à 300 heures chacun — pour arriver au résultat que nous présentons aujourd’hui.

C’est une belle façon de finaliser notre parcours universitaire», explique Xavier Guilbeault, qui s’est penché sur le réaménagement d’une cellule d’enfouissement de déchets avec son équipe.

[email protected]

Néomédia - Vaudreuil-Soulanges (site web réf.) - Neomedia - Vaudreuil-Soulanges
16 décembre 2024 1078 mots
Des municipalités craignent l'impact des nouvelles cartes de zones inondables
iClic (www.iclic.com)

Des municipalités craignent l'impact des nouvelles cartes de zones inondables La Presse Canadienne, 2024 Partager à ma communauté ... Voir l'article

Chambly Express (site web réf.) - Chambly Express
5 décembre 2024 674 mots
Les familles canadiennes devront payer 800 $ de plus pour se nourrir l'an prochain
iClic (www.iclic.com)

Quinzième rapport annuel sur les prix des aliments Les familles canadiennes devront payer 800 $ de plus pour se nourrir l'an prochain La Presse Canadienne, 2024 Partager à ... Voir l'article

Sud Horizons (Algérie) (site web réf.) - Horizons-dz
26 novembre 2024 835 mots
Tebboune met l’accent sur la sécurité alimentaire
Fella Midjek

Tebboune met l'accent sur la sécurité alimentaire. Ces priorités nationales conduiront au développement durable Tebboune met l’accent sur la sécurité alimentaire il y a 3 heures Tebboune met l... Voir l'article

Le Canada Français (site web) - Le Canada Français
dimanche 15 décembre 2024 - 18:26:51 -0000 1022 mots

Des municipalités craignent l'impact des nouvelles cartes de zones inondables

Joe Bongiorno, La Presse Canadienne

MONTRÉAL - Les responsables de certaines municipalités du Québec ravagées par les inondations passées craignent d’éventuelles répercussions financières pour les résidents, alors que la province s’apprête à introduire de nouvelles cartes des zones inondables qui élargiraient considérablement les zones considérées comme à risque.

Lorsqu’une digue a cédé à Sainte-Marthe-sur-le-Lac il y a cinq ans, la ruée des eaux a forcé plus de 6000 personnes à quitter leur domicile. Les résidents se sont depuis efforcés à reconstruire leur vie dans la municipalité située juste à l’ouest de Montréal, mais le maire François Robillard affirme que les nouvelles cartes des zones inondables suscitent encore plus de frustration.

Les citoyens sont vraiment choqués en ce moment (…) parce que cela va avoir un impact sur leur vie quotidienne , a-t-il indiqué lors d’une entrevue.

Les cartes des zones inondables actuelles du Québec désignent deux zones à risque pour les zones fluviales et côtières – des inondations sont attendues soit d’ici 20 ans, soit entre 20 et 100 ans. Dans le cadre du nouveau système qui devrait être mis en place en 2025, il y aura quatre catégories de risque: faible, modéré, élevé et très élevé. Chaque catégorie a ses propres règles en matière de construction et de rénovation.

Par exemple, le propriétaire d’une résidence située dans une zone à très haut risque ne serait pas autorisé à construire une nouvelle maison sur sa propriété ou à reconstruire une maison qui aurait été détruite par une inondation.

Selon M. Robillard, les cartes préliminaires qu’il a consultées placent 2000 maisons de sa municipalité dans des zones inondables, contre seulement deux actuellement. Ce changement radical amène les résidents de sa ville d’environ 20 000 habitants à se demander quel impact ces désignations auront sur leurs propriétés.

En 2019, la digue s’est rompue et il y a eu une inondation. À partir de ce moment-là, le gouvernement a autorisé tous les habitants de Sainte-Marthe-sur-le-Lac qui étaient touchés à reconstruire sans les restrictions d’une zone inondable , a-t-il expliqué. Avec une nouvelle digue en place, les résidents se croyaient à l’abri.

S’ils avaient su quatre ans et demi plus tard que nous allions déclarer une zone inondable (…) les gens n’auraient pas nécessairement investi ici , a souligné le maire. Ils auraient peut-être pris l’argent du gouvernement et l’auraient réinvesti ailleurs , a-t-il précisé, qualifiant le changement de cap du gouvernement de non-sens.

Le ministère de l’Environnement du Québec n’a pas répondu à une demande de commentaires.

En juin, le ministère estimait qu’avec les nouvelles cartes, plus de trois fois plus de Québécois se retrouveraient dans des zones à risque, passant de 22 000 à 77 000 foyers. Le mois dernier, le ministère a fait savoir que ce chiffre serait probablement revu à la baisse.

Juste à l’ouest de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, sur le lac des Deux Montagnes, Pointe-Calumet est également protégée par une digue. Elle n’a pas été inondée depuis les années 1970 et la mairesse Sonia Fontaine soutient qu’elle n’a jamais été considérée comme une zone inondable. Cependant, les cartes mises à jour placeraient plus de 97 % du territoire en zone inondable, a-t-elle mentionné.

Mme Fontaine a accusé la province de laisser les gens dans l’ignorance et de leur faire craindre une baisse de la valeur de leur propriété.

Depuis juin, les gens ne savent plus quoi faire de leur maison ici , a-t-elle expliqué, ajoutant que l’impact se fait sentir avant même l’entrée en vigueur des nouvelles cartes. Je rencontre des gens chaque semaine, des gens qui pleurent, des gens qui n’arrivent pas à vendre leur maison aujourd’hui.

Mme Fontaine et M. Robillard souhaitent que Québec supprime les désignations de zones inondables proposées pour leurs municipalités et crée une catégorie distincte pour les municipalités protégées par des digues.

Une levée de boucliers au Québec

La frustration suscitée par les cartes des zones inondables a pris une tournure plus sombre dans la région des Basses-Laurentides. Sylvie D’Amours, députée de Mirabel pour la Coalition Avenir Québec, a annoncé en octobre qu’elle fermait son bureau de circonscription pour des raisons de sécurité. Quelqu’un a tiré avec ce que la police a décrit comme un fusil à plombs et a brisé une fenêtre du bureau. Mme D’Amours a suggéré que la colère suscitée par le projet de son gouvernement de mettre à jour les cartes des zones inondables pourrait être un motif possible.

Beauceville, au sud de la ville de Québec, a également eu sa part d’inondations. En 2019, un embâcle sur la rivière Chaudière s’est détaché, projetant de l’eau et des morceaux de glace au cœur de son centre-ville historique. Une centaine de bâtiments ont été démolis.

Serge Vallée, directeur général de la municipalité, a indiqué que 59 bâtiments de Beauceville sont actuellement situés dans des zones inondables.

Ce que nous craignons, c’est que cela va augmenter avec les nouvelles cartes , a-t-il souligné, ajoutant que même une désignation à faible risque pourrait avoir un effet négatif sur leurs hypothèques et leurs assurances.

Joanna Eyquem, spécialiste des infrastructures résilientes au climat au Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo, juge que la mauvaise communication et le manque d’informations facilement accessibles ont contribué à la levée de boucliers au Québec.

Les Québécois ne devraient pas obtenir ces informations uniquement des gouvernements provincial et municipal, mais également des compagnies d’assurance et des prêteurs hypothécaires, qui ont leurs propres cartes des zones inondables, a-t-elle fait valoir.

Mme Eyquem a toutefois souligné que les digues peuvent être rompues et que le risque pour des municipalités comme Sainte-Marthe-sur-le-Lac et Pointe-Calumet ne doit pas être ignoré.

Bien que le nouveau système de cartographie soit une avancée positive, le Canada est loin derrière des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni en matière de cartographie nationale, a-t-elle déclaré, précisant que les nouvelles cartes du Québec ne tiennent même pas compte des fortes précipitations, qui seront une source croissante d’inondations en raison du changement climatique.

Cet article est paru dans Le Canada Français (site web) - Le Canada Français

La Relève (Maroc) (site web réf.) - La releve.ma
21 novembre 2024 1004 mots
Mme Fatima Ezzahra EL MANSOURI inaugure  la 19ème édition du Salon International du Bâtiment

Madame Fatima Ezzahra EL MANSOURI, Ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville a inauguré, mercredi 20 novembre 2024... Voir l'article

MSN Canada (français) (site web réf.) - MSN Actualites CA (fr)
29 novembre 2024 1530 mots
Les animaux les plus dangereux du Canada

Les paysages époustouflants du Canada sont d'une beauté à couper le souffle , mais même à l'ombre de ses majestueux arbres à feuilles persistantes et de ses montagnes imposantes, la... Voir l'article

Le Matin.ma (site web réf.) - Le Matin
13 décembre 2024 579 mots
La BEI et la CDG signent de nouveaux accords de garantie pour booster l'investissement
LE MATIN

La BEI et la CDG ont signé de nouveaux accords pour relever les défis mondiaux de développement et promouvoir la durabilité au Maroc La BEI et la CDG signent de nouveaux... Voir l'article

Le Vif/L'Express
Thursday, November 21, 2024 527 mots, p. 49

Le décodeur de l’économie - L’élection de Trump, «game changer» pour l’Europe

L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis marque une étape supplémentaire dans le remodelage de l’économie mondiale. La mondialisation, qui avait émergé à la fin de la Seconde Guerre mondiale et atteint son apogée avec la chute du mur de Berlin il y a plus de 30 ans, est en train de disparaître. Les conséquences économiques sont importantes, notamment pour l’Europe, dont la croissance reposait principalement sur le libre-échange et un approvisionnement énergétique peu coûteux. Le Vieux Continent, qui devait déjà faire face depuis 2020 à une Chine économiquement impérialiste et à une Russie belliqueuse, devra également s’ajuster aux nouvelles orientations de l’économie américaine.

Le programme Maga («Make America Great Again»), qui a porté Donald Trump au pouvoir, ne laisse aucun doute sur l’amplification du protectionnisme américain. Les droits de douane sur les exportations, notamment européennes, qui avaient déjà augmenté avec l’Inflation Reduction Act, seront renforcés pour favoriser les entreprises américaines, qui bénéficieront, en plus, d’une réduction de leur taux d’imposition à 15%. On peut raisonnablement penser qu’une série de rétorsions commerciales s’ensuivra, avec des conséquences pour les entreprises européennes qui exportaient vers les Etats-Unis, ainsi que les consommateurs, qui verront le prix des biens importés augmenter. Un protectionnisme qui pourrait, à terme, compromettre le retour de l’inflation à son objectif de long terme de 2%.Donald Trump a également clairement encouragé l’extraction des énergies fossiles avec son slogan «Drill, baby, drill». N’oublions pas que les Etats-Unis sont l’un des premiers producteurs mondiaux de gaz et de pétrole et qu’ils se retireront pour la deuxième fois en dix ans de l’accord de Paris. L’Europe sera alors probablement presque seule à vouloir limiter les émissions de CO2 à travers une réglementation plus contraignante qui fragilisera la compétitivité des sociétés européennes face à leurs concurrentes, tout en limitant l’impact sur le changement climatique mondial.Le nouveau président américain a aussi promis de conserver les bitcoins saisis lors des actions judiciaires passées, et même d’accroître cette réserve à l’avenir. Il a en outre promis de remplacer Gary Gensler, le président de la Securities and Exchange Commission (SEC), qui souhaitait une régulation plus stricte des cryptoactifs. Ce soutien a entraîné une explosion du prix du bitcoin (près de 50 %) ainsi que des autres cryptomonnaies. Même si cette appréciation semble de court terme et motivée par un phénomène autoréalisateur, l’institutionnalisation des cryptoactifs pose question. En particulier, elle pourrait rendre la politique monétaire moins efficace, ce qui serait particulièrement préjudiciable en cas de crise financière. L’objectif de stabilité financière devient donc impératif pour les pays européens.Ajoutons-y la réduction de l’immigration illégale et la suspension du financement à l’Otan, et il devient clair que cette élection américaine est un véritable «game changer», et que l’Europe devra rapidement trouver les moyens de s’adapter et de résister à ces nouvelles orientations économiques aux Etats-Unis.

Bertrand Candelon est professeur de finance à l’UCLouvain et directeur de la recherche - Louvain Finance.

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23 novembre 2024 901 mots
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Green’it 2.0 : Un programme PNUD pour booster l’éco-entrepreneuriat féminin en Tunisie
WMC avec TAP

Un programme d’accompagnement en éco-entrepreneuriat du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), &qout;Green’it 2.0&qout; a été lancé, vendredi, en marge d’une conférence... Voir l'article

Agence Ivoirienne de Presse (site web réf.) - Agence Ivoirienne de Presse
26 novembre 2024 490 mots
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Côte d’Ivoire-AIP/ Ouverture de la semaine scientifique 2024 d’Africa Rice à M’bé - AIP
ROGER TAUKLA

Bouaké, 26 nov 2024 (AIP)- La semaine scientifique 2024 d’Africa Rice s’est ouverte lundi 25 novembre 2024 à la salle de conférence de la station de recherche de M... Voir l'article

Agence Congolaise de Presse (site web réf.) - Agence Congolaise de Presse
27 novembre 2024 897 mots
La « Paix » au centre de la 4ème édition de la semaine du tourisme

La Paix au centre de la 4ème édition de la semaine du tourisme novembre 26, 2024 Kinshasa, 26 novembre 2024(ACP).- La  Paix  a été au centre de la 4ème édition... Voir l'article

Canada NewsWire (français)
Nouvelles régionales (É.-U.), mardi 10 décembre 2024 - 11:15:00 UTC -0500 915 mots

Prix solutions climatiques 2025 - Plus de 1,5 million de dollars en prix pour les entreprises en démarrage et les chercheurs en technologies vertes au Québec et dorénavant dans tout le Canada

Prix Solutions climatiques

MONTRÉAL, le 10 déc. 2024 /CNW/ - Le Prix solutions climatiques a annoncé aujourd'hui que l'édition 2025 représente la plus grande enveloppe de prix jamais offerte aux entreprises en démarrage et aux chercheurs en technologies climatiques au Québec, et inclut pour la première fois de nouvelles catégories de prix pour les participants de partout au Canada.

« Plus que jamais, le Festival et le Prix solutions climatiques se positionnent comme un incubateur unique réunissant entreprises en démarrage, chercheurs, investisseurs et leaders de l'industrie autour de solutions concrètes et réalisables pour relever le défi urgent de la crise climatique, a déclaré Galith Levy, présidente-directrice générale. En seulement trois ans, nous avons connu une très forte croissance pour devenir le plus grand événement de remise de prix dans le domaine des technologies climatiques en Amérique du Nord, rassemblant innovateurs et investisseurs. »

Le Prix solutions climatiques est une occasion unique pour les entreprises en démarrage et les chercheurs de présenter leurs solutions innovantes pour relever les défis climatiques mondiaux, qui peuvent être développées rapidement pour une utilisation pratique, visant :

La réduction d'émissions de gaz à effet de serre ;

L'amélioration de l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le stockage de l'énergie ;

Le développement de la capacité de captage du carbone de manière naturelle ou artificielle.

« Le Prix solutions climatiques s'est imposé comme un carrefour incontournable qui rassemble le talent et l'esprit d'innovation québécois pour favoriser des solutions d'ici applicables partout dans le monde, a déclaré Benoit Charette, ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec et ministre responsable de la région des Laurentides. Plus que jamais, cette organisation contribue à faire du Québec un chef de file dans la quête d'un avenir durable. »

Cette année, le Prix solutions climatiques a l'honneur d'avoir le soutien de Deep Sky, un développeur de projets d'élimination du carbone basé au Québec, qui parraine un nouveau prix : le Prix projet pilote de captage direct de l'air.

« La mission de Deep Sky est d'accélérer la voie vers l'élimination du CO2 à faible coût et à grande échelle pour faire face de manière urgente à la crise climatique à laquelle nous sommes tous confrontés. L'objectif du Prix solutions climatiques - favoriser le développement d'innovations concrètes et réalisables - correspond parfaitement à notre vision de l'avenir », a déclaré Frederic Lalonde, cofondateur de Deep Sky.

Frederic Lalonde sera également honoré du Prix solutions climatiques, une reconnaissance prestigieuse célébrant ses contributions remarquables, lors du très attendu Gala des solutions climatiques qui se tiendra le 19 juin 2025.

Le Prix solutions climatiques est ravi d'annoncer le récent soutien de AtkinsRéalis, une organisation de calibre mondial de services d'ingénierie et d'énergie nucléaire exploitant des bureaux dans le monde entier. Son engagement envers la neutralité carbone d'ici 2030 s'aligne parfaitement sur sa mission de façonner un meilleur avenir pour notre planète et ceux qui l'habitent.

« AtkinsRéalis s'engage à donner un exemple positif ici et dans le monde entier lorsqu'il s'agit de trouver des solutions innovantes qui favorisent les pratiques durables, a déclaré Hentie Dirker, chef, ESG et Intégrité, AtkinsRéalis. Soutenir le Prix solutions climatiques 2025 est une autre façon pour nous d'avoir un impact direct pour accélérer l'innovation, ce qui constitue l'une de nos valeurs corporatives. »

Le Prix solutions climatiques 2025 est également heureux d'accueillir à nouveau la Banque de Montréal en tant que l'un de ses principaux partenaires, ainsi que de pouvoir compter sur le soutien indéfectible de nos partenaires estimés, notamment, Power Sustainable, Cycle Momentum et 2 Degrés, dont les contributions continuent d'assurer le succès de notre initiative.

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Comment soumettre un projet

Pour la première fois, le Prix solutions climatiques 2025 comprendra des catégories ouvertes aux entrepreneurs en démarrage et aux chercheurs académiques du Canada hors Québec. De plus, d'autres possibilités de concourir pour des prix supplémentaires seront annoncées au cours des prochains mois. Les détails sur les différentes catégories de prix et sur la manière de soumettre un projet sont disponibles à l'adresse suivante : www.prixsolutionsclimatiques.com.

Les gagnants seront désignés dans le cadre du Festival des Solutions Climatiques 2025, qui aura lieu les 17 et 18 juin 2025 à Montréal et rassemblera des centaines d'innovateurs, de chercheurs, d'entreprises en démarrage, d'activistes, de représentants gouvernementaux et de médias pour deux jours de réseautage, de conférences et de partage d'idées.

À propos du Prix solutions climatiques

Le Prix solutions climatiques a été fondé en 2020 avec la vision audacieuse d'être un catalyseur clé dans la lutte contre le changement climatique, en plaçant l'innovation technologique au coeur de notre mission. Grâce à notre événement phare annuel, le Festival des Solutions Climatiques, notre objectif est de favoriser des solutions climatiques révolutionnaires en galvanisant les esprits les plus brillants des technologies climatiques, en remettant des prix pour des innovations qui changent la donne, et en servant de carrefour où les innovateurs, les acteurs du changement et les investisseurs se rencontrent pour transformer les idées audacieuses en réalité.

SOURCE Prix Solutions climatiques

Consulter le contenu original pour télécharger le multimédia : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/December2024/10/c5365.html

Contact

Pour plus d'information ou coordonner une entrevue : André Fortin, Massy Forget Langlois relations publiques, C : 514 928-3828, [email protected]; Tim Duboyce, Massy Forget Langlois relations publiques, C : 514 604-9282, [email protected]

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Aïn Témouchent : Aïn El Arba, une daïra aux contrastés indicateurs socioéconomiques

M. Kali

Aïn Témouchent : Aïn El Arba, une daïra aux contrastés indicateurs socioéconomiques

05/12/2024 mis à jour: 15:02

M. Kali

103

Photo : D. R.

L’avant-dernier point de la visite de reconnaissance effectuée cette semaine à travers la daïra d’Aïn el Arba par le nouveau wali de Témouchent, est un chantier de réalisation d’un silo à céréales à Tamzoura.

Le chef de l’exécutif de wilaya s’est enquis de savoir si ce réservoir à grains sera opérationnel à l’heure de la campagne moisson battage 2025. C’est que la plaine de la Mleta où il est implanté fournit 40% de la production céréalière de la wilaya. Si le wali a été assuré qu’il le sera, aucun de ses interlocuteurs ne lui a cependant indiqué qu’il demeurera inutilisé cette année au regard de la sécheresse qui sévit depuis cinq ans et alors que deux mois après le lancement de la campagne labours semailles, début octobre, pas une goutte de pluie n’est venue humidifier le sol.

Par contre, paradoxalement, il lui a été expliqué que la moisson-battage devrait intervenir un mois avant depuis le changement climatique intervenu dans la région. Car depuis, sur les 48 000 ha de la plaine, aucun verdoiement ne s’est ajouté à celui qu’exhibent en coiffe les géants parmi les arbres multiséculaires qui, çà et là, par effet de contraste, soulignent la désolation générale.

Pis, le plus affligeant dans l’affaire, c’est l’absence de gratification des agriculteurs pour leur collectif et méritoire effort puisqu’ils n’ont laissé en friche le moindre arpent. Auparavant, avant l’arrachage du vignoble et l’abandon de cette spéculation par les pouvoirs publics, les agriculteurs avaient au moins la possibilité de compter en contrepartie sur les rentrées que leur rapportait leur production viticole.

Ceci étant, pour le reste des réalités de la daïra, il n’est d’aucuns qui ne relèvent d’autres indicateurs jugés positifs. Ainsi, il est noté l’érection d’une zone industrielle d’importance sur le territoire de la commune de Tamzoura, sauf que l’on ignore jusque-là l’impact socio-économique réel de cette entité sur la région.

Il n’en reste cependant pas moins vrai que cette daïra de 571 km², la plus vaste de la wilaya, est en train de rattraper son retard pour ce qui est des équipements structurels. Ainsi, en matière d’infrastructures scolaires, 36 établissements y accueillent sa population scolaire. Et parmi ceux en cours de réalisation, un CEM l’est en remplacement du collège Boushaba à Ain el Arba.

En fait, ce dernier aurait dû être rasé il y a plus de deux décennies en raison du risque que représentaient ses matériaux de construction, le ministère de l’Éducation ayant alors engagé une nationale opération de remplacement. C’est dire donc si Ain el Arba a été durablement sous-encadrée, comme toute zone considérée périphérique.

Elle rattrape également son déficit en matière de structures sanitaires. L’hôpital de 60 lits qui doit y être édifié pour ses 50 000 âmes attend que l’entrave sur son terrain d’assiette soit levée. En outre, au titre des satisfactions, l’on se plait à souligner que 99% de taux raccordement à l’AEP sont enregistrés, 95% au tout-à-l’égout, 99% à l’électricité, 85% au gaz de ville.

L’effort est aussi porté sur la construction de logements, un effort doublé d’un louable souci en matière d’urbanisme comme à Sidi Boumédiène où les bâtiments élevés ne dépassent pas le R+1, préservant ainsi un mode de vie à échelle humaine comme il sied en zone rurale.

Il reste cependant un acquis longtemps attendu en cette daïra, celui du dédoublement de la RN 108, ce qui lui permettra un accès direct à l’autoroute est-ouest qui passe à proximité. Ce projet, dont l’étude a été finalisée, profitera à l’ensemble de la wilaya en la désenclavant davantage.

Cet article est paru dans El Watan (site web) - El Watan

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mardi 3 décembre 2024 - 11:14:00 UTC -0500 969 mots

L'Arabie saoudite prend la présidence de la CCD lors de la cérémonie officielle d'ouverture de la COP16

UNCCD COP16

La résilience à la sécheresse figure en bonne place à l'ordre du jour de la première journée de la conférence des Nations unies sur la dégradation des sols, avec le lancement du Partenariat mondial de Riyad pour la résilience à la sécheresse

RIYADH, Arabie Saoudite, 3 décembre 2024 /PRNewswire/ -- Lors de la cérémonie d'ouverture, le Royaume d'Arabie Saoudite a été officiellement élu président de la seizième Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD COP16). La reconnaissance officielle de la présidence saoudienne de la COP16 de l'UNCCD a eu lieu lors de la session plénière d'ouverture de la COP16 à Riyad, marquant le début d'un mandat de deux ans visant à stimuler l'action internationale en matière de restauration des terres et de résilience à la sécheresse.

 

Des décideurs politiques, des organisations internationales, des entreprises, des ONG et des acteurs clés se réunissent à Riyad, en Arabie saoudite, pour rechercher des solutions internationales urgentes aux crises mondiales pressantes que sont la dégradation des sols, la sécheresse et la désertification. Lors de l'ouverture officielle de la conférence, le président de l'UNCCD COP16 et le ministre saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture, M. Abdulrahman Abdulmohsen AlFadley, ont accueilli les participants. Abdulrahman Abdulmohsen AlFadley, a accueilli les participants. Dans son allocution d'ouverture, il a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives alors que la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification vise à restaurer 1,5 milliard d'hectares de terres d'ici à 2030.

"L'Arabie saoudite espère intensifier les efforts internationaux lors de la COP16 de la CCD pour relever les principaux défis environnementaux et renforcer l'intégration avec d'autres accords internationaux sur l'environnement, notamment les conventions de Rio sur le changement climatique et la biodiversité, afin d'obtenir des résultats ambitieux qui permettront de réaliser un saut qualitatif dans la conservation des terres, de réduire la dégradation des sols et de renforcer les capacités mondiales de lutte contre la sécheresse.

"Plus de 100 millions d'hectares de terres sont dégradés chaque année, ce qui a un impact sur plus de 3 milliards de personnes et entraîne la perte de plus de 6 000 milliards de dollars de services écosystémiques, tout en favorisant l'insécurité alimentaire et hydrique. Cette COP sera un moment historique pour limiter la dégradation des sols et la sécheresse dans le monde", a ajouté le ministre AlFadley sur le site .

Se déroulant du 2 au 13 décembre, la COP16 à Riyad est la plus grande COP de l'UNCCD jamais organisée. Pour la première fois, une zone verte a été créée afin de mobiliser l'action multilatérale et d'aider à financer les initiatives de restauration des terres. Le renforcement de la résilience à la sécheresse dans le monde est un point central de la COP16 à Riyad, trois annonces internationales majeures ayant été faites au cours de la seule première journée. Le partenariat mondial de Riyad pour la résilience à la sécheresse contribuera à la synergie et à l'amplification de l'action internationale en matière de résilience à la sécheresse et à faire passer la réponse mondiale d'une gestion réactive des crises à une prévention proactive. Lancé lors de la cérémonie d'ouverture, le Partenariat mondial de Riyad pour la résilience à la sécheresse a reçu des promesses supplémentaires d'un milliard de dollars de la part du Fonds de l'OPEP et d'un milliard de dollars de la part de la Banque islamique de développement. Cette somme s'ajoute aux 150 millions de dollars promis par l'Arabie saoudite pour financer l'initiative. Parallèlement, le lancement de l'Observatoire international de la résilience à la sécheresse et de l'Atlas mondial de la sécheresse permettra d'améliorer la surveillance, la prévention et la sensibilisation à la sécheresse dans le monde entier.

Lors de la cérémonie d'ouverture, Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de l'UNCCD , a rendu hommage au leadership de l'Arabie saoudite en matière de dégradation des terres, en déclarant : "Je voudrais exprimer ma profonde gratitude au Royaume d'Arabie saoudite pour sa vision et son leadership dans l'élévation du programme mondial de restauration des terres et de résilience à la sécheresse, que ce soit à travers le G20, l'accueil de cette COP historique et la construction de son héritage, l'Initiative verte saoudienne, ou, plus récemment, l'Initiative verte pour le Moyen-Orient.

À la veille des négociations multilatérales de Riyad, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a publié un nouveau rapport en collaboration avec l'Institut de Potsdam pour la recherche sur le climat, soulignant l'urgence mondiale croissante causée par la dégradation des sols. Les principales conclusions soulignent les dommages causés par les pratiques agricoles non durables, l'agriculture étant responsable de 80 % de la déforestation et de 70 % de l'utilisation de l'eau douce, tandis que 23 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l'agriculture, de la sylviculture et de l'utilisation des terres.  Selon le dernier rapport de l'UNCCD, 46 % de la surface terrestre mondiale est classée dans la catégorie des zones arides.

À propos de la COP16 de Riyad : 

La conférence UNCCD COP16 se tiendra du 2 au 13 décembre 2024 au Boulevard Riyadh World, en Arabie Saoudite. La conférence, intitulée « Notre terre. Notre avenir », marquera le 30ᵉ anniversaire de la CNULCD et vise à garantir une action multilatérale sur des questions essentielles telles que la résilience à la sécheresse, le régime foncier et les tempêtes de sable et de poussière. 

Pour plus d'informations sur la COP16 de l'UNCCD, ou pour faire part de votre intérêt à y participer, veuillez consulter le site UNCCDCOP16.org.  

Logo - https://mma.prnewswire.com/media/2556588/5052072/UNCCD_COP16__Logo.jpg

View original content: https://www.prnewswire.com/news-releases/larabie-saoudite-prend-la-presidence-de-la-ccd-lors-de-la-ceremonie-officielle-douverture-de-la-cop16-302321259.html

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Ghana: un projet de loi anti-gai menace la jeune démocratie, selon des militants

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ACCRA - Frank a des souvenirs dérangeants chaque fois qu’il voit un policier.

En tant que membre du groupe LGBT+ Rights Ghana, il savait que la police pouvait intimider les gens pour obtenir des pots-de-vin ou tenir des propos homophobes. Mais il ne savait pas que la police pouvait entrer chez lui sans mandat, arrêter tout le monde pour son appartenance à la communauté LGBTQ+ et se vanter de s’attendre à une prime pour le faire.

Cela montre à quel point les choses vont loin dans ce pays , a déclaré Frank, qui a demandé que son vrai nom ne soit pas publié pour des raisons de sécurité.

La Presse Canadienne s’est rendue au Cameroun dans le cadre d’une série d’enquêtes sur le recul mondial des droits LGBTQ+ et les conséquences pour le Canada, notamment l’impact de cette tendance sur les institutions démocratiques.

Plus tôt cette année, le parlement ghanéen a adopté un projet de loi qui criminalise le fait de s’identifier comme LGBTQ+.

Cette loi est similaire à celles déjà en vigueur en Ouganda et en Russie, et a été adoptée après une campagne orchestrée par des groupes évangéliques américains pour que le Ghana aille au-delà des lois existantes interdisant les relations sexuelles anales, qui étaient rarement appliquées.

La Cour suprême du pays examine actuellement si la loi adoptée par les députés en février est conforme à la constitution du pays. Elle est devenue une pomme de discorde lors des élections générales du pays, qui auront lieu le 7 décembre.

Des principes démocratiques menacés

Le projet de loi du Ghana n’a pas encore été adopté, mais il change déjà la vie des habitants du pays, qui se targue d’être le premier État d’Afrique subsaharienne à avoir obtenu son indépendance de la colonisation européenne, et un bastion de la démocratie en Afrique de l’Ouest où d’autres pays sont confrontés à de fréquents coups d’État.

Le Ghana a un solide bilan démocratique, peut-on lire dans le profil du pays d’Affaires mondiales Canada. Le paysage politique ghanéen se caractérise entre autres par la liberté d’expression, une presse dynamique et une société civile active.

Et pourtant, les groupes de défense des droits de la personne craignent que tous ces principes soient menacés.

Les difficultés économiques ont créé un terrain fertile pour que les évangéliques américains sèment les graines du sentiment anti-LGBTQ+, encouragés par des politiciens confrontés à une population en colère.

Nous sommes en train d’être recolonisés, sans que nous reconnaissions que nous alimentons un programme qui n’est pas sain pour notre jeune démocratie et pour la cohésion sociale , a déclaré Audrey Gadzekpo, qui préside le Centre pour le développement démocratique du Ghana.

Arrêtés parce qu’ils étaient gais

Pour Frank, le sentiment que son pays a mal tourné a commencé un soir à la fin de l’année dernière. Sa colocataire transgenre a été arrêtée par la police à l’un des points de contrôle routiers courants au Ghana, similaires aux contrôles pour conduite avec facultés affaiblies au Canada.

Son apparence a éveillé des soupçons et les policiers ont fouillé son sac pour trouver des pilules hormonales qu’ils croyaient être des drogues illicites.

Les policiers l’ont emmenée dans la maison qu’elle partage avec Frank et d’autres personnes LGBTQ+ et ont exigé qu’elle entre, surtout après avoir vu des drapeaux arc-en-ciel sur le mur derrière la personne qui a ouvert la porte.

Une vidéo, filmée cette nuit-là par l’un des résidants et que La Presse Canadienne a pu visionner, montre un policier ghanéen portant un chapeau à larges bords, disant aux cinq personnes présentes dans la maison qu’il est illégal d’être gai.

Frank dit que l’agent s’est vanté qu’il obtiendrait probablement une prime pour avoir arrêté des homosexuels en vertu du nouveau projet de loi. Le groupe est resté dans une cellule de détention pendant la nuit, jusqu’à l’arrivée des procureurs et la libération du groupe parce qu’ils n’avaient commis aucun crime.

Alex Kofi Donkor, le responsable de LGBT+ Rights Ghana, a déclaré que les contrecoups avaient commencé sérieusement avec une conférence organisée au Ghana en 2019 par le Congrès mondial des familles, un groupe évangélique basé aux États-Unis.

Selon les informations des participants à la conférence, les intervenants ont averti que l’éducation sexuelle dans les écoles et l’homosexualité étaient des complots occidentaux pour dépeupler les pays africains et importer des croyances impies.

Un centre d’aide controversé

En janvier 2021, le groupe de M. Donkor a ouvert un centre de ressources, avec l’idée d’avoir un espace physique où les minorités sexuelles et de genre pourraient trouver du soutien face à la discrimination généralisée.

M. Donkor espérait que les personnes renvoyées de leur emploi ou de leur école puissent trouver un recours juridique, ainsi que des ressources pour les aider à trouver de nouvelles opportunités.

Quelques dizaines de personnes sont venues pour l’ouverture du centre, dont les ambassadeurs du Danemark et de l’Australie.

Trois semaines plus tard, des photos de l’événement ont fait la une des journaux.

Les radios parlées ont dénoncé les ambassadeurs étrangers qui essayaient de rendre les Africains gais. Un bol de préservatifs – ce qui est courant dans les centres de santé sexuelle – a été présenté comme la preuve d’une orgie. La police de la sécurité nationale a fait une descente dans le centre, tandis que des foules en colère ont pris d’assaut les locaux d’autres groupes censés soutenir les personnes LGBTQ+.

M. Donkor a proposé des entrevues aux médias locaux, qu’il a accusés d’ignorer ses demandes ou de poser des questions sensationnalistes.

Nous avons vraiment pris conscience de la profondeur de ce à quoi nous sommes confrontés , a-t-il confié.

Après avoir été intimidé lors d’événements publics, le groupe de M. Donkor se limite à des randonnées dans la campagne ou à des événements comme des lectures de livres dans des lieux secrets.

Une crise économique en cours

M. Donkor et Mme Gadzekpo craignent tous deux que le Ghana ne traverse une nouvelle crise économique comme celle qu’il a connue au début des années 1980, lorsque des milliers de personnes ont fui pour trouver du travail à l’étranger et que la sécheresse a provoqué une famine généralisée. À l’époque, les missionnaires évangéliques américains ont répandu le message selon lequel les relations sexuelles hors mariage étaient à l’origine de l’effondrement financier et écologique.

Dans les années 1990, la religion était toujours influente, mais la république était strictement laïque.

Aujourd’hui, le Ghana est confronté à sa pire crise économique depuis une génération.

Michaela Gyatsen, responsable d’un collectif d’artistes féministes à Accra, affirme que les jeunes ne trouvent pas d’emploi, que la vie est devenue inabordable et que la police a dispersé des manifestations réclamant de meilleures conditions économiques.

Nous ne connaissons aucun système de recours, nous sommes donc frustrés (et) fatigués , a-t-elle déclaré.

La pandémie de COVID-19 a entraîné une crise de la dette dans la majeure partie de l’Afrique, ce qui a conduit de nombreux pays à dépenser plus en paiements d’intérêts qu’en santé et en éducation. Les événements météo liés au changement climatique ont affecté la production de cacao au Ghana, faisant grimper les prix mondiaux du chocolat.

Et le projet de loi anti-gai pourrait aggraver les choses.

La Banque mondiale a gelé les nouveaux prêts à l’Ouganda après que ce pays eut adopté sa propre loi criminalisant les identités LGBTQ+. Cette loi a provoqué une augmentation du nombre de demandeurs d’asile ougandais de la communauté LGBTQ+ ainsi que la fermeture de certaines cliniques spécialisées dans le VIH.

Ce printemps, le ministère des Finances du Ghana a divulgué sa recommandation interne selon laquelle le gouvernement devrait reporter l’adoption de son projet de loi jusqu’à ce que le long examen judiciaire ait lieu. Le document avertit que le Ghana perdrait probablement 3,8 milliards $ US de fonds de la Banque mondiale, ce qui ferait dérailler une restructuration massive de la dette du Fonds monétaire international.

En raison d’une situation financière déjà désastreuse, Mme Gyatsen a remarqué que les prédicateurs imputent les difficultés économiques du Ghana aux personnes LGBTQ+ comme boucs émissaires, et que les politiciens évoquent le projet de loi lorsque des politiques impopulaires prennent forme, comme les hausses d’impôts.

Changement culturel contre les minorités

Elle dit qu’il y a eu un changement culturel dans le pays, où les gens se sentent encouragés à harceler ceux qui se démarquent et à diriger leur frustration contre les minorités.

L’histoire le prouve chaque fois. La façon la plus simple de commettre un génocide ou un crime est de priver d’humanité les personnes ciblées. Et c’est ce que nous voyons actuellement au Ghana , a prévenu Mme Gyatsen.

Kwaku, qui a demandé que son vrai nom ne soit pas publié pour des raisons de sécurité, décrit le harcèlement dans la rue et les regards noirs de commerçants autrefois bavards.

Quand ses amis arrivaient en ville, il y avait une vendeuse de fruits qui complimentait toujours ses tenues audacieuses, qu’il s’agisse d’un débardeur à paillettes ou de talons roses vifs. Aujourd’hui, la femme évite tout contact visuel.

Alors qu’il portait un jean à pattes d’éléphant et un débardeur en tricot dans un marché central, un passant l’a averti que le chef de la police allait venir chercher les personnes LGBTQ+.

Le groupe d’Audrey Gadzekpo entend bien pire.

C’est comme une chasse ouverte contre les personnes LGBTQ+. Nous recevons des informations selon lesquelles elles sont attaquées, appâtées, soumises à du chantage, blessées, simplement parce qu’elles sont qui elles sont – ou même parce que des gens soupçonnent ce qu’elles sont.

Elle qualifie le projet de loi d’insidieux, car il oblige les parents, les enseignants, les voisins et les propriétaires à signaler toute activité homosexuelle présumée.

Le projet de loi impose à tout le monde la responsabilité de dénoncer les gens , a-t-elle déclaré, ajoutant que cela aura pour effet de nuire à la cohésion sociale.

Un large soutien dans les médias

Pourtant, ce point de vue est rare sur les ondes ghanéennes. Ce que l’on appelle souvent simplement le projet de loi bénéficie d’un large soutien dans les émissions de radio-débat qui dominent le secteur des médias ghanéens.

Le groupe de Mme Gadzekpo a rencontré des dizaines de journalistes au sujet du projet de loi avant son adoption et a découvert qu’une petite minorité avait effectivement lu le texte, malgré la publication de dizaines d’articles à ce sujet.

Au lieu de cela, les médias divulguent les noms des personnes accusées d’être LGBTQ+ et mettent fréquemment en garde contre la perspective de mariages homosexuels, bien qu’ils ne soient pas légaux au Ghana.

Par exemple, un article de mars 2023 sur le site d’information numérique populaire GhanaWeb racontait que la police militaire armée avait pris d’assaut une fête LGBTQ+.

Selon des témoins oculaires, bien qu’il s’agisse d’une fête, elle aurait pu se transformer en cérémonie de mariage s’il n’y avait pas eu d’intervention , peut-on lire dans l’article.

Les journaux ont publié des enquêtes douteuses, comme un article de février 2022 du journal Vanguard affirmant que des homosexuels recrutaient des adolescents en distribuant des ordinateurs portables avec de la pornographie préinstallée.

Le projet de loi proposé rendrait illégale la publication d’opinions considérées comme prônant l’homosexualité et démantèlerait les organisations de défense des droits LGBTQ+.

Nous sommes une jeune démocratie , a déclaré Mme Gadzekpo, qui est professeure de journalisme à l’Université du Ghana.

Nous devons approfondir la pratique démocratique. Ce projet de loi va à l’encontre de cela; il ne nous aide pas à être tolérants envers la différence.

Elle estime que la panique morale du Ghana face à l’homosexualité détourne l’attention des problèmes qui touchent les femmes, comme l’augmentation documentée des grossesses chez les adolescentes et ce que l’Association pédiatrique du Ghana qualifie d’acceptation perçue des mariages d’enfants.

Le Canada témoigne ses inquiétudes

Le haut-commissariat du Ghana à Ottawa n’avait pas répondu à une demande d’entrevue avant la publication de cet article, et le haut-commissariat du Canada au Ghana a refusé un entretien. Mais Ottawa a fait part de ses inquiétudes concernant le traitement réservé par le Ghana aux personnes LGBTQ+ dans sa soumission à l’examen récurrent des droits de la personne au Ghana par les Nations unies en juin 2023.

Le projet de loi a occupé une place importante au cours de ce processus, où 22 pays, dont le Canada, ont officiellement appelé le Ghana à mieux protéger les personnes LGBTQ+. Le pays a rejeté chacune de ces demandes, insistant sur le fait que, malgré le projet de loi, le Ghana n’avait jamais approuvé le fait d’infliger des préjudices aux minorités et abhorrait toute forme de violence ou de brutalité contre tout groupe.

Avec la montée de la haine, on demande fréquemment à Alex Kofi Donkor s’il demandera l’asile à l’étranger. Il s’est rendu au Canada et au Danemark pour diverses conférences, mais a déclaré que l’idée de présenter une demande d’asile est douloureuse, car cela signifierait abandonner l’espoir d’un avenir meilleur au Ghana.

Je veux juste me donner une chance de croire en l’humanité , a-t-il conclu.

____

Cet article fait partie d’une série de huit reportages d’enquête sur le recul des droits des personnes LGBTQ+ en Afrique, et sur les conséquences pour le Canada en tant que pays doté d’une politique étrangère ouvertement féministe, qui accorde la priorité à l’égalité des genres et à la dignité des personnes. Ces reportages au Ghana, au Cameroun et au Kenya ont été réalisés grâce au soutien financier de la bourse R. James Travers pour correspondants étrangers.

Cet article est paru dans Le Reflet du Lac (Magog, QC) (site web) - Le Reflet du Lac

El Watan (site web)
jeudi 5 décembre 2024 597 mots

Aïn Témouchent : Aïn El Arba, une daïra aux contrastés indicateurs socioéconomiques

M. Kali

L'avant-dernier point de la visite de reconnaissance effectuée cette semaine à travers la daïra d'Aïn el Arba par le nouveau wali de Témouchent, est un chantier de réalisation d'un silo à céréales à Tamzoura.

Le chef de l'exécutif de wilaya s'est enquis de savoir si ce réservoir à grains sera opérationnel à l'heure de la campagne moisson battage 2025. C'est que la plaine de la Mleta où il est implanté fournit 40% de la production céréalière de la wilaya. Si le wali a été assuré qu'il le sera, aucun de ses interlocuteurs ne lui a cependant indiqué qu'il demeurera inutilisé cette année au regard de la sécheresse qui sévit depuis cinq ans et alors que deux mois après le lancement de la campagne labours semailles, début octobre, pas une goutte de pluie n'est venue humidifier le sol.

Par contre, paradoxalement, il lui a été expliqué que la moisson-battage devrait intervenir un mois avant depuis le changement climatique intervenu dans la région. Car depuis, sur les 48 000 ha de la plaine, aucun verdoiement ne s'est ajouté à celui qu'exhibent en coiffe les géants parmi les arbres multiséculaires qui, çà et là, par effet de contraste, soulignent la désolation générale.

Pis, le plus affligeant dans l'affaire, c'est l'absence de gratification des agriculteurs pour leur collectif et méritoire effort puisqu'ils n'ont laissé en friche le moindre arpent. Auparavant, avant l'arrachage du vignoble et l'abandon de cette spéculation par les pouvoirs publics, les agriculteurs avaient au moins la possibilité de compter en contrepartie sur les rentrées que leur rapportait leur production viticole.

Ceci étant, pour le reste des réalités de la daïra, il n'est d'aucuns qui ne relèvent d'autres indicateurs jugés positifs. Ainsi, il est noté l'érection d'une zone industrielle d'importance sur le territoire de la commune de Tamzoura, sauf que l'on ignore jusque-là l'impact socio-économique réel de cette entité sur la région.

Il n'en reste cependant pas moins vrai que cette daïra de 571 km², la plus vaste de la wilaya, est en train de rattraper son retard pour ce qui est des équipements structurels. Ainsi, en matière d'infrastructures scolaires, 36 établissements y accueillent sa population scolaire. Et parmi ceux en cours de réalisation, un CEM l'est en remplacement du collège Boushaba à Ain el Arba.

En fait, ce dernier aurait dû être rasé il y a plus de deux décennies en raison du risque que représentaient ses matériaux de construction, le ministère de l'Éducation ayant alors engagé une nationale opération de remplacement. C'est dire donc si Ain el Arba a été durablement sous-encadrée, comme toute zone considérée périphérique.

Elle rattrape également son déficit en matière de structures sanitaires. L'hôpital de 60 lits qui doit y être édifié pour ses 50 000 âmes attend que l'entrave sur son terrain d'assiette soit levée. En outre, au titre des satisfactions, l'on se plait à souligner que 99% de taux raccordement à l'AEP sont enregistrés, 95% au tout-à-l'égout, 99% à l'électricité, 85% au gaz de ville.

L'effort est aussi porté sur la construction de logements, un effort doublé d'un louable souci en matière d'urbanisme comme à Sidi Boumédiène où les bâtiments élevés ne dépassent pas le R+1, préservant ainsi un mode de vie à échelle humaine comme il sied en zone rurale.

Il reste cependant un acquis longtemps attendu en cette daïra, celui du dédoublement de la RN 108, ce qui lui permettra un accès direct à l'autoroute est-ouest qui passe à proximité. Ce projet, dont l'étude a été finalisée, profitera à l'ensemble de la wilaya en la désenclavant davantage.

Cet article est paru dans El Watan (site web)

L'Avenir (site web)
Sunday, December 1, 2024 429 mots

Les arbres à fruits rouges sont tous partis ce samedi à Huy

Comme chaque année et sous l'impulsion de la Région wallonne, la Ville de Huy a de nouveau organisé la journée de l'arbre. Ce samedi 30 novembre, au total ce sont 500 plants de type indigènes, c'est-à-dire des espèces qui ont grandi et se sont acclimatées dans nos régions, qui étaient proposées gratuitement aux citoyens de 10h à 13h. Une balade guidée du parc Henrion, où l'on retrouve des arbres classés remarquables, était aussi proposée afin de sensibiliser les visiteurs à l'environnement.

" Cette journée rentre dans un cadre plus général rejoignant la thématique des arbres en ville, qui grandit avec l'impact du changement climatique, qui est de plus en plus visible. La plus grande partie de la population vivant dans des villes va être soumise à un environnement de vie qui va se réchauffer, avec des îlots de chaleur. Et verduriser sa ville est l'un des moyens les plus efficaces pour permettre de le rafraîchir. Ca passe par des réaménagements d'espaces, c'est dans ce cadre que la journée de l'arbre s'inscrit ", explique la conseillère au service Environnement de la Ville de Huy, Maëlle Wallemacq.

Ne pas attendre avant de replanter

Cette matinée, c'était aussi l'occasion pour certains de venir chercher des conseils pour prendre bien soin de son nouvel ami vert auprès de Marcel Bustin, responsable plantations à la Ville de Huy, qui participait cette année pour la neuvième fois à l'événement. " Tout ce qui est fruits rouges, ça marche vraiment bien, tout ce qui est framboisiers ou groseillers. Avoir un charme, par exemple, n'intéresse pas vraiment les gens, explique-t-il. Si j'ai un conseil à donner, c'est déjà de le planter tout de suite. Beaucoup de personnes laissent leur arbre dans la cuisine et s'étonnent que ça ne prenne pas après, il faut rhabiller les racines aussi, l'enterrer jusqu'au collet. La terre de jardin suffit, pas besoin de l'arroser tout de suite étant donné qu'il est en repos végétatif."

Pour les personnes qui ne possèdent pas de jardin et qui souhaitent contribuer à verduriser l'espace, des solutions existent, comme l'installation sur les façades de plantes grimpantes grâce à un permis de végétaliser à aller chercher auprès de la Commune: " Même les personnes qui ne possèdent pas beaucoup d'espace peuvent contribuer de cette manière à amener plus de verdure. On a une tendance aujourd'hui à ramener de la verdurisation dans nos villes, c'est une action qui se fait aussi dans les campagnes où l'on essaie de recréer des zones écologiques, c'est-à-dire un habitat connecté et indigène ", conclut Maëlle Wallemacq.

Le Courrier du Vietnam (site web réf.) - Le Courrier du Vietnam
12 décembre 2024 538 mots
Le représentant adjoint du PNUD au Laos impressionné par les réussites du Vietnam

Le représentant adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Laos, Dafo Xuân Lai, a exprimé son admiration pour les réalisations impressionnantes du Vietnam dans de nombreux domaines... Voir l'article

Business AM (site web réf.) - Business AM (FR)
12 décembre 2024 721 mots
La Niña menace le climat mondial, mais elle est de courte durée
Business AM

Principaux renseignements Un épisode La Niña faible pourrait émerger au cours des trois prochains mois, avec une probabilité de 55 pour cent de passer de conditions neutres à La Niña. L... Voir l'article

Le Matin.ma (site web réf.) - Le Matin
5 décembre 2024 588 mots
Protection sociale : 70 millions de dollars de la Banque mondiale au Maroc
LE MATIN

La Banque mondiale approuve un financement de 70 millions de dollars pour soutenir des systèmes de protection sociale innovants au Maroc Protection sociale : 70 millions de dollars de la Banque mondiale... Voir l'article

La Relève (Maroc) (site web réf.) - La releve.ma
18 novembre 2024 528 mots
COP29: Les métriques d’adaptation aux changements climatiques en débat à Bakou

Les métriques d’adaptation aux changements climatiques ont été, samedi à Bakou, au centre d’un side-event organisé au Pavillon marocain, avec la participation d’une pléiade d’experts nationaux... Voir l'article

Journal La Nation (Djibouti) (site web réf.) - La Nation (DJ)
9 décembre 2024 1091 mots
Tadjourah : Atelier régional d’information et de sensibilisation sur le projet des filières agricoles résilientes (FAR)

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Le Bulletin des agriculteurs (QC) (site web réf.) - Le Bulletin des Agriculteurs
6 décembre 2024 535 mots
Météo hivernale: à quoi s'attendre?
Céline Normandin

L’hiver 2024-25 ne sera pas rigoureux, selon les météorologues, une tendance qui tend à s’établir avec les changements climatiques Oubliez les grands froids pour l’hiver qui se... Voir l'article

ICI Radio-Canada - Québec (site web)
Environnement | Pollution | Québec, dimanche 24 novembre 2024 - (UTC -4) 895 mots

Qualité de l’air à Québec : la science citoyenne au secours de la transparence

David Rémillard

Radio-Canada

Le projet RevolvAir prend de l'expansion. L'initiative de sciences citoyennes déploie depuis quelques jours RevolvAir Pollution, un registre de données interactif permettant aux citoyens de Québec, mais aussi d'ailleurs en province et au Canada, d'identifier les principaux émetteurs de particules fines dans leurs quartiers.

La nouvelle plateforme a été mise en ligne au cours des derniers jours. Son fondateur, Guillaume Simard, vante un nouvel accès simple et rapide pour la population.

Il répond à un besoin croissant d'information claire et accessible concernant les émissions polluantes des entreprises, offrant ainsi aux citoyens, aux chercheurs et aux décideurs un outil précieux pour mieux comprendre l'impact environnemental de ces rejets, affirme l'enseignant au Cégep Sainte-Foy et membre du Centre en imagerie numérique et médias interactifs.

Selon M. Simard, le commun des mortels manque de ressources afin d'accéder et d'analyser les données sur les rejets de polluants atmosphériques par les entreprises.

Non pas parce qu'il n'existe aucune source d'information provinciale ou fédérale, mais bien parce que ces informations sont, à son avis, difficiles à interpréter sur les plateformes actuellement disponibles.

M. Simard, qui a travaillé avec des étudiants collégiaux dans ce projet, a donc voulu les rassembler au même endroit. On veut aussi offrir du contexte autour de ces données-là. La carte interactive permet notamment d'ajouter des sources d'information afin de bonifier l'interprétation des données.

Données ouvertes

RevolvAir Pollution est principalement nourri à partir de banques de données ouvertes. Il tire des éléments de l'Inventaire national des rejets de polluants, un programme du gouvernement fédéral piloté par Environnement et Changement climatique Canada.

Cet inventaire permet de mesurer les contaminants dans l’air, l’eau ou le sol et fait le suivi de plus de 300 substances. Chacune d'entre elles peut être isolée dans RevolvAir Pollution. L'utilisateur peut naviguer par province, par ville et même identifier un rayon autour d'une source de pollution industrielle. Un rapport des vents dominants peut aussi être consulté afin d'évaluer la dispersion des contaminants atmosphériques.

Selon M. Simard, la pollution rapportée y est possiblement sous-estimée, cependant, puisque ce sont les entreprises qui ont la responsabilité de produire leur propre rapport annuel.

La plateforme RevolvAir Pollution collige également les données de 700 stations de mesure de la qualité de l'air à travers le pays.

Les visiteurs du site peuvent explorer un classement des stations les plus polluées par province et par ville, consulter les prévisions de qualité de l’air, ainsi que des informations sur les populations à risque en fonction de l’âge et des sources de pollution à proximité.

La plateforme calcule même les bénéfices monétaires d'une réduction des émissions de particules fines pour le système de santé. Ces calculs sont réalisés par région à partir de données de Santé Canada.

Le cas de Limoilou

Si RevolvAir Pollution couvre l'ensemble du Canada et de la province, le cas de la Basse-Ville de Québec demeure un élément distinctif. RevolvAir a déjà donné naissance à Limoil'Air, un projet spécifique aux quartiers Vieux-Limoilou, Maizerets et Lairet.

En 2022, quelque 75 capteurs avaient été installés chez des citoyens afin d'obtenir des mesures en temps réel de la qualité de l'air. Les capteurs surveillent surtout les PM 2,5, à savoir les plus nocives pour la santé humaine. Les données sont visibles dans RevolvAir Pollution, qui s'inscrit dans cette même idée de développer les sciences citoyennes.

La Basse-Ville de Québec a donc un portrait des particules fines beaucoup plus complet sur la plateforme.

À noter toutefois que les capteurs de Limoil'Air ne comptabilisent pas que les émissions de pollution industrielle. La présence d'une autoroute et le chauffage au bois résidentiel sont deux importantes sources de pollution et peuvent affecter la qualité de l'air de manière significative.

Tout comme pour Limoil'Air, Guillaume Simard invite les citoyens préoccupés par la qualité de l’air dans leur quartier à déclarer les sources de pollution atmosphérique à proximité de chez eux. Ces données contribueront à une cartographie plus précise de la qualité de l’air, renforçant ainsi la capacité des communautés à protéger leur santé.

Toute personne qui voudrait se munir d'un appareil de lecture des PM 2,5 pourrait ainsi contribuer à la cartographie.

Des données plus précises

Concernant Limoil'Air, Guillaume Simard note une avancée importante pour la crédibilité des données.

Les capteurs de Limoil'Air présentaient auparavant une marge d'erreur importante en raison de l'humidité. Ainsi, les capteurs surestimaient la quantité de particules fines dans l'air, en comparaison des données provenant des stations du gouvernement.

Cette erreur a été corrigée, assure M. Simard. En collaboration avec l'Université Laval, un algorithme a été créé pour tenir compte de l'humidité et ramener les lectures des capteurs plus près de la réalité. Depuis, le chercheur rapporte une marge d'erreur beaucoup plus faible et en corrélation avec les données provenant des stations du ministère de l'Environnement.

Les capteurs utilisés pour Limoil'Air, plus petits et beaucoup moins coûteux, pourraient devenir de plus en plus courants, à son avis.

Certains capteurs similaires ont par ailleurs été déployés ailleurs au Canada durant de récents épisodes de feux de forêt Le gouvernement commence à voir cette technologie-là du bon œil.

Cet article est paru dans ICI Radio-Canada - Québec (site web)

Autosphere (site web réf.) - Autosphere
6 décembre 2024 2356 mots
Sécurité, durabilité et opportunité
Huw Evans

Une entrevue avec la présidente de l’ACPC, Carol Hochu… L’industrie du pneu ne reste jamais immobile, et 2024 a été marquée par de nombreux changements et initiatives. Récemment, Autosphere... Voir l'article

La Nouvelle Tribune (Bénin) (site web réf.) - La Nouvelle Tribune
5 décembre 2024 375 mots
Vol test réussi pour le premier avion électrique français

Le secteur aéronautique a franchi une étape importante dans sa transition écologique grâce à l’entreprise française Aura Aero. Celle-ci a récemment réussi le vol test de son premier avion... Voir l'article

Cité Boomers (site web réf.) - Cité Boomers
11 décembre 2024 1199 mots
Réalités manufacturières, vers une économie sobre en carbone - Québec Net Positif publie le rapport final de l'initiative de recherche-action collaborative PME en transition

MONTRÉAL, le 11 déc. 2024 /CNW/ - Québec Net Positif, un laboratoire d'idées indépendant à but non-lucratif, publie aujourd'hui le rapport final de l'initiative PME en transition, une... Voir l'article

La Relève (Maroc) (site web réf.) - La releve.ma
22 novembre 2024 1443 mots
Revue de presse de ce vendredi 22 novembre 2024

Voici les principaux titres développés par la presse nationale de ce vendredi 22 novembre 2024 : L’Opinion Cela fait plusieurs mois que les médecins du secteur public multiplient les grèves, appelant... Voir l'article

La Relève (Maroc) (site web réf.) - La releve.ma
20 novembre 2024 811 mots
COP29: Coup de projecteur sur le dessalement de l’eau de mer, comme levier de développement au Maroc

Les participants à un panel sur le rôle des collectivités territoriales dans la promotion de nouvelles ressources en eau ont mis en avant, mardi à Bakou, l’importance du dessalement de... Voir l'article

Agence Ivoirienne de Presse (site web réf.) - Agence Ivoirienne de Presse
9 décembre 2024 373 mots
Côte d’Ivoire-AIP/ Le ministre de l’Education nationale participe au 24e Forum mondial pour la nutrition infantile au Japon - AIP
HUBERT-ARMAND ASSIN

Abidjan, 9 déc 2024 (AIP) – Le ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Pr Mariatou Koné, a conduit une délégation ivoirienne au 24e Forum mondial pour la nutrition infantile... Voir l'article

NewsMada (site web réf.) - NewsMada
18 novembre 2024 399 mots
Riziculture climato-intelligente: Madagascar en première ligne face aux défis climatiques

Economie, Les nouvelles Riziculture climato-intelligente: Madagascar en première ligne face aux défis climatiques Ecrit par Adnews on 18 novembre 2024 ... Voir l'article

Rapports - Transport - Transports France

Date de publication : 2 décembre 2024 3248 mots

vf_tra_se_114_fiche_de_calcul_en_vue_du_cse_de_decembre_2024.pdf (www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr) - 2024-12-02

10 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... Certificats d’économies d’énergie Fiche de calcul – Opération n° TRA-SE-114 Page 1/10 Covoiturage de longue distance A- SECTEUR D’APPLICATION Transport routier de personnes. B- DÉNOMINATION DE...

Pour voir le rapport :
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/vf_tra_se_114_fiche_de_calcul_en_vue_du_cse_de_decembre_2024.pdf
Fraternité Matin (site web réf.) - Fratmat Info
4 décembre 2024 724 mots
Partenariat Côte d’Ivoire-Union européenne: Beugré Mambé affiche les priorités du gouvernement
Casimir Djezou

Plusieurs membres du gouvernement et ambassadeurs européens accrédités en Côte d’Ivoire ont pris part à la 8e session du Dialogue de partenariat Côte d’Ivoire-Union européenne. (Photo : Julien Monsan... Voir l'article

AFP - Infos Economiques
mardi 19 novembre 2024 - 00:53:08 UTC 720 mots
Aussi paru dans
18 novembre 2024 - AFP Stories (français) Boursorama (site web réf.)
19 novembre 2024 - AFP Stories (français) AFP - Infos Françaises Le Figaro (site web)

Voulue par Lula, l'Alliance globale contre la faim mise sur orbite au G20

Rio de Janeiro, 19 nov 2024 (AFP) - C'était l'"objectif central" de la présidence brésilienne du G20 pour Lula, ancien ouvrier né dans une famille pauvre: l'Alliance globale contre la faim et la pauvreté a été lancée lundi, avec 82 pays signataires.

"C'est à ceux qui sont autour de cette table qu'incombe la tache urgente d'éradiquer cette plaie qui fait honte à l'humanité", a déclaré le chef d'Etat brésilien Luiz Inacio Lula da Silva face aux dirigeants des plus puissantes économies de la planète réunis pour le sommet du G20 à Rio de Janeiro.

"Cette alliance naît au G20, mais elle est mondiale. Que ce sommet soit marqué par le courage d'agir", a-t-il ajouté.

L'Alliance globale contre la faim compte au total 148 membres: au-delà des nations signataires, l'Union européenne, l'Union africaine, 24 organisations internationales, neuf institutions financières et 31 ONG ont également rejoint ce groupe.

L'Argentine, seul pays du G20 absent de la liste de signataires au moment du lancement, y a adhéré peu après.

Le projet est ambitieux: atteindre un demi-milliard de personnes d'ici 2030, en donnant une dimension internationale au combat contre la faim et les inégalités.

Mais le défi est gigantesque, si l'on prend en compte que 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit 9% de la population mondiale, selon le dernier rapport présenté en juillet par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et d'autres agences onusiennes.

"La faim n'est pas due aux pénuries ou aux phénomènes naturels (...), elle est le fruit de décisions politiques qui perpétuent l'exclusion d'une grande partie de l'humanité", a tonné Lula.

L'Alliance globale contre la faim vise à unir les efforts afin de dégager des moyens financiers ou de répliquer les initiatives qui fonctionnent localement.

- Cantines gratuites -

Parmi les engagements concrets déjà pris, la Banque inter-américaine de développement (BID) a annoncé vendredi une contribution de 25 milliards de dollars pour financer des programmes "pour accélérer les progrès dans la lutte contre la faim et la pauvreté de 2025 à 2030".

L'Alliance prétend notamment mettre l'accent sur des programmes d'aide à la nutrition dans la petite enfance, de cantines gratuites dans les écoles et de soutien des petits exploitants agricoles.

Rien qu'avec les programmes visant à augmenter le nombre de repas gratuits dans les établissements scolaires de pays pauvres, l'objectif est d'atteindre 150 millions d'enfants d'ici 2030.

Le gouvernement du Nigeria, déjà doté du plus important programme de repas en milieu scolaire d'Afrique, s'est engagé à doubler le nombre de bénéficiaires, de 10 à 20 millions d'enfants, en se fournissant notamment chez de petits fermiers locaux.

L'Indonésie va pour sa part lancer en janvier 2025 un nouveau programme de cantines gratuites, qui a pour objectif d'atteindre 78,3 millions d'enfants scolarisés en 2029.

Le pape François a espéré que l'Alliance aurait "un impact significatif dans les efforts mondiaux pour combattre la faim et la pauvreté", dans un message lu par le secrétaire d'Etat du Vatican, Pietro Parolin, qui le représentait à Rio.

"Il faut agir de façon immédiate et décisive pour éradiquer ce fléau", a-t-il insisté.

Cette Alliance "pourrait être un tournant" mais "elle doit aller plus loin" en "répondant de toute urgence aux impacts dévastateurs du changement climatique sur les systèmes alimentaires du Sud global", a réagi l'ONG Oxfam dans un communiqué.

- Combat personnel -

Pour Lula, la lutte contre la pauvreté est un combat personnel. Enfant, il a connu la faim dans son Etat natal du Pernambouc (nord-est), avant de partir avec sa famille pour la métropole industrielle Sao Paulo, où il a longtemps travaillé comme tourneur-fraiseur et s'est fait connaître comme leader syndicaliste.

En juillet, au moment de présenter les contours de l'Alliance globale contre la faim avant une réunion des ministres des Finances du G20 à Rio, il était ému aux larmes en évoquant "la plus dégradante des privations humaines".

Ses programmes sociaux avaient permis de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté durant ses deux premiers mandats (2003-2010), notamment grâce à la Bolsa Familia, une allocation versée aux familles les plus modestes à condition que les enfants soient scolarisés.

Mais il bénéficiait alors du boom des matières premières, tandis que son gouvernement est soumis à des contraintes budgétaires beaucoup plus fortes depuis son retour au pouvoir en janvier 2023.

Le Matin.ma (site web réf.) - Le Matin
24 novembre 2024 2347 mots
Régionalisation avancée : Les prérequis pour une gouvernance territoriale inclusive et innovante
Brahim Mokhliss

Le colloque international Développement régional : gouvernance et innovation a mis en lumière les multiples enjeux de la régionalisation avancée au Maroc Réservé aux abonnés Régionalisation avancée : Les prérequis pour une gouvernance... Voir l'article

Agence Congolaise de Presse (site web réf.) - Agence Congolaise de Presse
10 décembre 2024 670 mots
ALT: les membres appelés à promouvoir des actions emblématiques pour l'essor économique

ALT: les membres appelés à promouvoir des actions emblématiques pour l’essor économique décembre 10, 2024 Kinshasa, 10 décembre 2024 (ACP).- Un appel a été lancé lundi aux membres de l... Voir l'article

PR Newswire Europe (français)
mercredi 11 décembre 2024 - 15:47:00 UTC -0500 1421 mots

Préparer l'avenir de l'éducation : le Sommet des Prix Yidan 2024 explore les moyens de renforcer la résilience des apprenants, des éducateurs et des systèmes

Yidan Prize Foundation

HONG KONG, 11 décembre 2024 /PRNewswire/ -- La Yidan Prize Foundation, la fondation philanthropique mondiale à l'origine de la plus haute distinction du monde en matière d'éducation, a accueilli le 9 décembre à Hong Kong le Sommet des prix Yidan 2024. Placé sous le thème « L'éducation à l'épreuve du temps : le rôle essentiel de la résilience », le Sommet de cette année a offert une plateforme solide aux chercheurs, aux décideurs politiques, philanthropes et responsables de l'éducation du monde entier pour échanger des idées sur les moyens novateurs de renforcer la résilience dans un monde en évolution rapide.

Dans son allocution de bienvenue, M. Charles CHEN Yidan, fondateur du prix Yidan, a expliqué ce que la résilience signifiait pour lui. Il a déclaré : « Dans le monde d'aujourd'hui, où la civilisation et la technologie progressent en tandem, où les conflits et la coopération coexistent, la résilience est enracinée dans l'espoir. L'espoir nous pousse à poursuivre une vie meilleure, à réaliser notre potentiel et à ne jamais abandonner. » Il a souligné que « la résilience est essentielle pour l'avenir de l'éducation. Des personnes résilientes font des économies résilientes et des sociétés prospères. »

Alicia Herbert, Responsable de l'éducation, du genre et de l'égalité et envoyée spéciale pour l'égalité des genres au Foreign, Commonwealth and Development Office du Royaume-Uni, a fait un discours d'ouverture sur la nécessité de favoriser systématiquement la résilience dans l'éducation afin de se préparer à un avenir incertain. « Bien que le nombre de recherches et de preuves de haute qualité sur ce qui fonctionne pour améliorer les résultats d'apprentissage des élèves dans des contextes à faible revenu augmente, la priorité est maintenant de s'assurer que ces interventions sont intégrées dans les systèmes gouvernementaux et qu'elles sont durables à l'échelle », a déclaré Alicia. « Des investissements plus efficaces sont essentiels, mais l'argent ne suffit pas. La collaboration est essentielle pour renforcer la résilience des individus, des éducateurs et du système dans son ensemble afin de garantir un changement transformationnel durable. »

Lors d'une séance de partage avec les invités, le professeur Zongkai Yang, Président de l'université de technologie de Wuhan, a montré à quoi ressemble l'apprentissage piloté par l'IA. Il a expliqué que l'IA aide les éducateurs à co-enseigner, à analyser les données et à résoudre les problèmes, tandis que les élèves peuvent bénéficier d'un meilleur développement de compétences pour acquérir des aptitudes pour l'avenir.

Trois panels ont discuté du rôle de la résilience dans l'éducation, respectivement sous l'angle des apprenants, des éducateurs et des systèmes. Les principaux enseignements sont les suivants :

1. La résilience consiste à donner aux élèves les compétences nécessaires pour s'épanouir dans des systèmes créés avec eux.

Encourager le dialogue avec les élèves, tirer parti des nouvelles plateformes numériques pour l'éducation et créer un environnement d'apprentissage au-delà de la salle de classe sont des éléments essentiels pour favoriser un engagement efficace avec les élèves et des mentalités résilientes. Un panel d'apprenants ayant fait l'expérience de l'enseignement supérieur pendant la période du Covid a discuté de ce qui peut permettre aux apprenants de naviguer avec confiance dans un avenir changeant.

2. La résilience s'accroît avec la confiance, l'autonomie et la responsabilité des éducateurs.

L'honorable Adrian Piccoli, ancien ministre de l'éducation de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie), a discuté avec ses collègues panélistes de la manière dont nous pouvons impliquer les enseignants dans la réforme de l'éducation. Le panel a souligné l'importance de créer un environnement favorable qui renforce les capacités émotionnelles et sociales des enseignants. Un environnement qui permet aux enseignants d'imaginer et de jouer un rôle plus important dans l'éducation est essentiel pour construire un système qui, à son tour, soutient et entretient leur résilience.

3. La résilience consiste à intégrer des perspectives diverses afin de renforcer les systèmes éducatifs pour tous les apprenants.

Il est essentiel de faire le lien entre la recherche, la politique et la pratique pour créer des systèmes éducatifs résilients. Becky Telford de l'UNHCR et ses collègues ont souligné la nécessité d'impliquer les groupes marginalisés, tels que les réfugiés, dans l'élaboration de solutions efficaces. Leur discussion a souligné l'importance de la gouvernance, des partenariats internationaux et de l'intégration de l'éducation aux efforts en matière de santé publique et d'environnement face aux défis à relever.

Le Sommet a également été l'occasion de discuter au coin du feu avec les lauréats du prix Yidan de cette année, le professeur Wolfgang Lutz, ainsi que les professeurs Mark Jordans, Marwa Zahr et Luke Stannard de l'Alliance War Child. Wolfgang s'est appuyé sur ses recherches démographiques pour souligner les avantages de l'éducation dans le renforcement de la résilience climatique. Il a insisté sur le fait que la lutte contre le changement climatique va au-delà de l'infrastructure matérielle, mais implique également d'investir dans le capital humain pour développer la capacité d'adaptation au climat. L'équipe de l'Alliance War Child a partagé le fait que « Can't Wait to Learn » élargit non seulement l'accès à une éducation de qualité pour les apprenants perturbés par les conflits et les chocs climatiques, mais améliore également leur bien-être et leur résilience, en leur apportant un sentiment de normalité et d'espoir pour l'avenir. L'équipe a souligné que pour que les programmes de technologie éducative réussissent, il est essentiel de renforcer les capacités des enseignants et de contextualiser les contenus d'apprentissage en travaillant avec les enfants, les partenaires et les ministères de l'éducation.

En clôturant le Sommet, Lucy Lake, directrice de l'engagement mondial de la Yidan Prize Foundation, a résumé l'essence de la relation entre l'éducation et la résilience. « L'éducation est essentielle pour favoriser la résilience, tant au niveau individuel que sociétal. Mais nous devons également veiller à ce que l'éducation elle-même soit résiliente. Nous avons tous un rôle à jouer à cet égard, » a déclaré Lucy. « Cela signifie qu'il faut assumer la responsabilité collective de l'éducation - reconnaître que l'éducation est un bien commun - et que si elle doit être résiliente, elle doit être financée de manière adéquate par le biais de fonds publics, et qu'il y a une responsabilité collective pour les résultats. »

La cérémonie de remise des Prix Yidan 2024, qui s'est tenue le 8 décembre , a célébré les lauréats du Prix Yidan 2024 pour leur travail visant à garantir une éducation équitable et de qualité dans divers contextes. Ils rejoignent la communauté mondiale des acteurs de l'éducation de la Yidan Prize Foundation.

Proposez la candidature d'agents de changement dans le domaine de l'éducation pour les prix Yidan 2025

Les prix Yidan 2025 acceptent les candidatures jusqu'au 31 mars 2025. Pour en savoir plus sur cette opportunité ou pour proposer la candidature d'un acteur du changement, veuillez consulter le site Web des prix Yidan : https://yidanprize.org/the-prize-and-nominations/nominations.

- FIN -

Note aux rédacteurs

Téléchargez les images du Sommet du Prix Yidan 2024 ici.

À propos de la Fondation des prix Yidan

La Yidan Prize Foundation est une fondation philanthropique mondiale qui a pour mission de créer un monde meilleur grâce à l'éducation. Par l'intermédiaire de ses prix et de son réseau d'innovateurs, la Yidan Prize Foundation soutient les idées et les pratiques relatives à l'éducation, en particulier celles qui ont le pouvoir de transformer positivement la vie des gens et la société.

Les prix Yidan représentent une distinction en matière d'éducation inclusive et sont remis aux personnes ou aux équipes qui ont contribué de manière significative à l'éducation sur les plans théorique ou pratique. Il s'agit de deux prix qui fonctionnent en harmonie : le prix Yidan pour la recherche en éducation et le prix Yidan pour le développement de l'éducation. Ces prix sont conçus pour l'impact : les lauréats de chaque prix reçoivent un fonds de projet non affecté de 15 millions de dollars HK sur trois ans, qui les aide à développer leur travail, ainsi qu'une médaille d'or et un prix en espèces de 15 millions de dollars HK. Le fonds de projet et le prix en espèces sont partagés équitablement entre les équipes.

Pour plus d'informations, visitez yidanprize.org  ou contactez [email protected].

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Le Courrier du Vietnam (site web réf.) - Le Courrier du Vietnam
12 décembre 2024 447 mots
Orientations de développement du marché financier vietnamien

Une conférence internationale intitulée &gt;&gt; Le Vietnam et Singapour partagent leurs expériences dans le secteur financier &gt;&gt; La finance verte engendre de nouvelles opportunités et de nouveaux défis &gt;&gt; Le PM exhorte le DIFC... Voir l'article

La Relève (Maroc) (site web réf.) - La releve.ma
19 novembre 2024 690 mots
Des scientifiques préviennent : on ne peut plus compter sur les forêts et les océans seuls pour nous sauver !

Pour limiter le réchauffement climatique, nous devons réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi, en compenser une partie en éliminant du dioxyde de carbone (CO₂) de... Voir l'article

Rapports - Banques et institutions financières - Crédit Agricole

Date de publication : 18 novembre 2024 1757 mots

Télécharger le communiqué - communique-de-presse-perspectives-2025-pdf-836de-9ed05.html

3 pages

NB : cette extraction brute des 30 premiers mots ne forme peut-être pas un paragraphe bien construit

... Usage Interne / Internal Use Communiqué de presse Perspectives d'investissement 2025 Des signes d'optimisme dans un monde fracturé • Si les perspectives économiques mondiales pour 2025 semblent toujours favorables aux actifs...

Pour voir le rapport :
https://presse.credit-agricole.com/assets/communique-de-presse-perspectives-2025-pdf-836de-9ed05.html?dl=1
Paru le 19 novembre 2024 - 13:09:27 +0000 46 mots

Depuis le @salondesmaires 🔝départ du Direct « s’adapter au changement climatique : quelles nécessités & perspectives pour les villes et les territoires ? » avec @CdBoissezon Direction Impact @EDFofficiel & @M_Rouer. Direct ➡ https://t.co/EXn696Ue6K #SMCL2024 #SMCL… https://t.co/N8SL68H20Q

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Agence Congolaise de Presse (site web réf.) - Agence Congolaise de Presse
21 novembre 2024 753 mots
RDC : les acteurs financiers sensibilisés sur la dette publique et son annulation

RDC : les acteurs financiers sensibilisés sur la dette publique et son annulation novembre 21, 2024 Kinshasa, 21 novembre 2024 (ACP).- Les acteurs financiers ont été sensibilisés jeudi à Kinshasa, capitale de... Voir l'article

Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (site web)
Politique, dimanche 17 novembre 2024 - 13:42:11 555 mots
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17 novembre 2024 - Le Soleil (Québec, QC) (site web) Le Droit (Ottawa, ON) (site web) La Tribune (Sherbrooke, QC) (site web) Le Quotidien (Saguenay, QC) (site web) La Voix de l'Est (Granby, QC) (site web) MSN (Canada) (français) (site web réf.) Le Nord-Côtier (Sept-Îles, QC) (site web réf.) Journal Haute Côte-Nord (site web réf.) Le Manic (Baie-Comeau) (site web réf.) Le Soleil (Québec, QC) (tablette) Le Droit (Ottawa, ON) (tablette) Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (tablette) La Tribune (Sherbrooke, QC) (tablette)
18 novembre 2024 - MSN (Canada) (français) (site web réf.) Noovo info (site web réf.)

Trudeau vante la taxe carbone au niveau mondial

Dylan Robertson, La Presse Canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau défend son programme de tarification du carbone sur la scène internationale et affirme que la désinformation menace les progrès environnementaux.

Justin Trudeau est arrivé aujourd’hui au Brésil pour le sommet des dirigeants du G20 et a pris la parole lors d’une conférence organisée par le groupe de lutte contre la pauvreté Global Citizen.

Il a vanté la taxe carbone sur les consommateurs du Canada, affirmant qu’elle est l’une des plus fortes au monde mais qu’elle constitue «une cible politique facile» au Canada.

M. Trudeau a reconnu que cette politique suscite des résistances, mais il a déclaré qu’elle est alimentée par ce qu’il a appelé la propagande et la désinformation selon lesquelles l’accessibilité est en contradiction avec la lutte contre le changement climatique.

Il a déclaré que son parti libéral avait déjà remporté trois élections sur la question de la tarification du carbone et que cette politique était «très remise en question» pour les prochaines élections.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a promis d’annuler cette politique, faisant pression pour une «élection sur la taxe carbone» afin de faire baisser le coût de la vie.

Le premier ministre Trudeau a fait ces commentaires lors d’un panel sur le thème de l’accueil par le Canada du sommet du G7 l’année prochaine, bien qu’il n’ait pas parlé de cette initiative imminente.

Avant l’événement, son bureau a déclaré que les remarques porteraient sur «l’argument économique en faveur de l’action climatique et sur les politiques canadiennes de financement climatique et d’aide internationale» pour la présidence du G7.

Les remarques de M. Trudeau portaient presque entièrement sur la défense de la taxe sur le carbone, affirmant qu’elle avait fait l’objet de «propagande, de désinformation, de désinformation et de mensonges éhontés».

Le NPD fédéral et certains de ses homologues provinciaux se sont distancés de la politique qu’ils soutenaient auparavant.

Ottawa envoie les rabais pour compenser ce que les gens paient en tarification du carbone lorsqu’ils achètent du carburant afin qu’ils ne soient pas moins mal lotis en conséquence. Les personnes qui font des choses pour réduire leur consommation de carburant sont encore mieux loties, car elles bénéficient toujours du même rabais mais paient moins en tarification du carbone.

La taxe s’applique dans les provinces et les territoires qui n’ont pas de systèmes de tarification du carbone qu’Ottawa juge conformes à ses objectifs fédéraux.

Le directeur parlementaire du budget affirme que la grande majorité des ménages reçoivent plus en rabais qu’ils ne paient pour la tarification du carbone, mais pour la plupart, ces gains sont effacés une fois que des facteurs économiques plus larges sont pris en compte.

M. Trudeau a contesté cette analyse, notamment dans ses remarques de dimanche.

«En fait, c’est devenu un moyen d’aider à l’accessibilité et de mettre plus d’argent dans les poches des personnes en difficulté», a-t-il déclaré.

Cet article est paru dans Le Nouvelliste (Trois-Rivières, QC) (site web)

Le Matin.ma (site web réf.) - Le Matin
9 décembre 2024 1070 mots
Réconciliation entre les Parlement marocain et européen : ce qu'en pense l'eurodéputé Tomás Zdechovský
Hiba Chaker

Le député du groupe du Parti populaire européen, Tomás Zdechovsky affirme que la réconciliation entre les Parlement marocain et européen était inévitable Réservé aux abonnés Réconciliation entre les Parlement marocain et... Voir l'article

Aujourd'hui Le Maroc (site web réf.) - Aujourd'hui Le Maroc
6 décembre 2024 658 mots
Pour appuyer les systèmes de protection sociale : La Banque mondiale accorde un financement de 70 millions de dollars au Maroc
ALM

Les articles du journal et toute l'actualité en continu La numérisation du système de prestation de protection sociale permettra non seulement d’améliorer le ciblage des programmes de protection sociale... Voir l'article

Le Courrier du Vietnam (site web réf.) - Le Courrier du Vietnam
29 novembre 2024 774 mots
L’agence EDC ouvre la voie aux entreprises canadiennes

Exportation et développement Canada (EDC) a officiellement inauguré son nouveau bureau à Hô Chi Minh-Ville le 28 novembre. Cet événement, auquel ont assisté l’ambassadeur canadien au Vietnam, Shawn Steil... Voir l'article

J'ai mon voyage (site web réf.) - Jaimonvoyage
12 décembre 2024 695 mots
j'ai mon voyage ! (MD)

Communiqué de Ponant Grâce au programme PONANT Science, 6 équipes de recherche ont embarqué aux côtés des passagers sur le navire d’exploration polaire Le Commandant Charcot. Des chercheurs de plusieurs... Voir l'article

PR Newswire Europe (français)
mardi 3 décembre 2024 - 08:00:00 UTC -0500 831 mots

Hexion fait l'acquisition de Smartech, une entreprise axée sur l'IA

Hexion

Cette acquisition réaffirme la volonté d'Hexion de tirer parti de la technologie de pointe en matière d'IA pour favoriser un secteur manufacturier plus efficace, plus rentable et plus respectueux de l'environnement.

COLUMBUS, Ohio, 3 décembre 2024 /PRNewswire/ -- Hexion Inc. , un leader mondial des adhésifs et des matériaux de performance, annonce aujourd'hui l'acquisition de Smartech , société de technologie de pointe à l'avant-garde des solutions de fabrication autonome basées sur l'IA. Cette acquisition stratégique, la première d'Hexion en dix ans, marque une étape audacieuse dans la stratégie de l'entreprise visant à révolutionner l'écosystème de fabrication, en exploitant les technologies de pointe en matière d'IA et d'apprentissage automatique pour générer des gains sans précédent en matière d'efficacité de production, de coûts, de durabilité et de qualité des produits, dans l'industrie de la transformation du bois et ailleurs.

« Il s'agit d'un moment décisif pour Hexion, car nous intégrons l'intelligence artificielle et les capacités de fabrication automatisée de classe mondiale de Smartech à notre expertise inégalée dans les résines et la transformation du bois », a déclaré Michael Lefenfeld, président-directeur général d'Hexion. « Alors que les industries manufacturières mondiales continuent d'être aux prises avec la hausse des coûts des matières premières, les pressions de la chaîne d'approvisionnement et les changements environnementaux, l'investissement d'Hexion dans l'innovation axée sur l'IA nous positionne à l'avant-garde de la fabrication intelligente. Grâce à cette technologie, Hexion et Smartech aideront leurs clients à optimiser la production, à réduire les déchets et à fournir une qualité supérieure, tout en stimulant une croissance durable. »

« Notre partenariat avec Hexion va encore amplifier la portée et l'impact des technologies d'IA de Smartech à travers le monde, apportant une valeur immédiate aux fabricants qui doivent relever les défis du contrôle des coûts, de la modernisation des usines et de la responsabilité environnementale », a ajouté Hanoch Magid, PDG de Smartech. « Avec un attachement commun pour l'innovation durable, Hexion et Smartech sont prêtes à ouvrir la voie pour fournir des solutions alimentées par l'IA qui redéfinissent les normes de l'industrie et favorisent un secteur manufacturier plus résilient et respectueux de l'environnement. »

Les technologies primées d'IA et de fabrication autonome de Smartech allient l'intelligence artificielle, des systèmes de contrôle avancés et des algorithmes d'optimisation des processus afin d'apporter des améliorations critiques aux processus des clients. Les systèmes techniques, notamment SmartWAX , SmartPF , et SmartMDI , s'intègrent parfaitement au portefeuille de produits d'Hexion, renforçant ainsi la suprématie de l'entreprise dans les secteurs des adhésifs, de la construction et des matériaux de construction.

L'une des innovations phares de Smartech, le système breveté SmartMDI, illustre le potentiel de cette nouvelle alliance. En utilisant le contrôle dynamique de la chimie pour permettre une application plus précise de la résine dans la production de bois d'ingénierie, SmartMDI améliore la couverture de la surface et la réactivité, réduit le coût des matières premières et diminue les émissions de COV. La capacité à générer des économies significatives (plus de 15 % par usine) démontre la capacité de SmartMDI à apporter une valeur environnementale et économique à l'industrie manufacturière.

Cette acquisition s'inscrit également dans le cadre des cinq années de transformation d'Hexion sous la direction d' American Securities , qui en a pris possession en 2022. Cette décision amplifie l'ambition à long terme d'Hexion, qui est de générer des gains de valeur à court terme, tout en positionnant l'entreprise, vieille de 150 ans, pour son prochain siècle de suprématie sur le marché, en mettant l'accent sur l'innovation, l'excellence opérationnelle et les partenariats qui transforment des idées audacieuses en solutions concrètes.

Les conditions financières de l'acquisition de Smartech n'ont pas été divulguées. Smartech continuera d'exercer ses activités en tant qu'entité commerciale indépendante au service de ses clients comme elle le fait actuellement.

À propos d'Hexion

Hexion est l'un des principaux producteurs mondiaux d'adhésifs et de matériaux de performance. L'entreprise fournit des produits et des solutions spécialisés à des clients de divers secteurs, dont la construction, l'agriculture, l'énergie, l'automobile et la protection des infrastructures. Avec plus d'un siècle d'expertise, Hexion s'engage à proposer des solutions durables qui préservent les ressources naturelles et répondent aux défis du changement climatique. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.hexion.com.

À propos de Smartech

Fondée en 2005 et avec une clientèle en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et dans la région APAC, Smartech est un leader technologique spécialisé dans les solutions de fabrication pilotées par l'IA qui optimisent l'efficacité, la durabilité et la qualité de la production. Ses outils innovants sont utilisés par des clients de premier plan dans le monde entier, transformant les processus de fabrication traditionnels et établissant de nouvelles normes en matière d'automatisation numérique. Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.smartech.com .

Logo - https://mma.prnewswire.com/media/2571685/Hexion_Logo.jpg

Logo - https://mma.prnewswire.com/media/2571686/Smartech_RGB_Primary_Logo.jpg

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Contact avec les médias : Maggie Piche, Responsable en chef de la communication marketing, [email protected]

El Watan (site web) - El Watan
jeudi 5 décembre 2024 - 14:05:05 -0000 808 mots

Multiplication des conflits dans le monde : L’ONU réclame 47 milliards de dollars d’aide humanitaire

R. I.

Multiplication des conflits dans le monde : L’ONU réclame 47 milliards de dollars d’aide humanitaire

05/12/2024 mis à jour: 15:02

R. I.

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Des observateurs craignent que Trump réduise son soutien financier aux organisations internationales - Photo : D. R.

Le système humanitaire est aujourd’hui débordé, sous-financé et littéralement attaqué , a déploré Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires des Nations unies.

L’ONU a lancé hier un appel pour l'aide humanitaire à hauteur de 47,4 milliards de dollars pour soutenir 190 millions de personnes l’an prochain dans un monde malmené par les conflits et le changement climatique. Le monde est à feu et à sang , a déclaré le chef des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, cité par l’APS, lors de la présentation de l’appel à Genève, expliquant que la combinaison des conflits, de la crise du climat et des inégalités a créé un parfait désastre.

Nous sommes confrontés à une crise multiple à l’échelle mondiale et ce sont les personnes les plus vulnérables qui en paient le prix , a-t-il relevé. L’ONU a pu aider l’an dernier 116 millions de personnes dans le monde. Elle estime que quelque 305 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire l’an prochain, mais les 47,4 milliards de dollars demandés – un montant légèrement inférieur à celui réclamé il y a un an – visent à fournir une assistance à seulement 190 millions d’entre elles.

M. Fletcher, en poste depuis peu, a affirmé qu’il lui aurait été plus facile de demander un montant record comme ces dernières années. Mais il a expliqué l’importance d’ établir des priorités face au manque de financements même s’il s’agit de choix difficiles.

Si nous bénéficions d’une année de financement exceptionnelle, (...) nous irons au-delà des 190 millions, mais je dois être cynique et réaliste quant aux perspectives d’y parvenir , a-t-il relevé. En novembre, l’ONU n’avait reçu que 43% des près de 50 milliards de dollars demandés pour 2024. Nous devons absolument nous attacher à atteindre ceux qui en ont le plus besoin et être vraiment impitoyables (...) en ce qui concerne l’affectation des fonds et les domaines dans lesquels nous pouvons avoir le plus d’impact , a-t-il insisté.

Les conséquences du sous-financement des appels humanitaires sont sévères , se désole l’organisation : en 2024, l’aide alimentaire a été réduite de 80% en Syrie, tandis que l’aide en matière d’eau et d’assainissement a dû être diminuée au Yémen, alors que le pays est touché par le choléra.

Élan de solidarité

Le système humanitaire est aujourd’hui débordé, sous-financé et littéralement attaqué , a déploré M. Fletcher. Nous avons besoin d’un élan de solidarité mondiale face à la lassitude des donateurs , a-t-il dit. Alors que de nombreux observateurs craignent que le président américain élu, Donald Trump, réduise son soutien financier aux organisations internationales, M. Fletcher a expliqué qu’il se rendrait à Washington au cours des prochains mois pour dialoguer avec la nouvelle administration.

Mais la fatigue des donateurs ne concerne pas que les Etats-Unis, a-t-il dit, assurant qu’il irait aussi dans d’autres capitales pour enfoncer des portes afin de convaincre les donateurs traditionnels et de trouver de nouveaux alliés. Mais l’obstacle le plus important à l’assistance et à la protection des personnes dans les conflits armés est la violation généralisée du droit international humanitaire, prévient l’ONU.

Alors qu’il reste encore quelques semaines avant qu’elle ne se termine, 2024 est déjà considérée comme l’année la plus meurtrière pour les travailleurs humanitaires, avec un bilan dépassant les 280 morts de 2023. Selon M. Fletcher, 2024 a aussi été catastrophique pour les populations que l’ONU soutient. Ghaza, Soudan, Liban...

2024 a été l’une des années les plus brutales de l’histoire récente pour les civils pris dans les conflits selon l’ONU, et si aucune mesure urgente n’est prise, l’année 2025 pourrait être pire encore. A la mi-2024, près de 123 millions de personnes avaient été déplacées de force par les conflits et la violence, soit la douzième hausse annuelle consécutive.

En parallèle, des catastrophes d’origine climatique ravagent des régions, provoquant des déplacements massifs de population. En ce qui concerne les conflits, ce n’est pas seulement le fait qu’il y ait tant de conflits en même temps qui pose problème mais le fait qu’ils durent plus longtemps, dix ans en moyenne désormais, a souligné M. Fletcher.

Plus les crises durent, plus les perspectives sont sombres: l’espérance de vie diminue, les taux de vaccination s’effondrent, l’éducation est en souffrance, la mortalité maternelle monte en flèche et le spectre de la famine grandit , relève-t-il.

Cet article est paru dans El Watan (site web) - El Watan

Xinhua - Agence de presse
jeudi 12 décembre 2024 - 02:39 UTC + 08:00 364 mots

Le Secrétaire général de l'ONU appelle à réformer les institutions financières mondiales

JOHANNESBURG, 11 décembre (Xinhua) -- Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé mercredi à réformer les institutions financières mondiales et à prendre des mesures pour résoudre les crises de la dette qui touchent certains pays.

M. Guterres a fait ces remarques à Johannesburg lors de la première Réunion conjointe des sherpas et des députés des finances et de la Banque centrale du G20. "Le G20 doit montrer la voie en matière de justice financière", a-t-il affirmé.

Les mécanismes de financement jouent un rôle fondamental dans la promotion d'économies inclusives, le soutien à l'industrialisation, la lutte contre l'insécurité alimentaire et la réduction des inégalités, a-t-il déclaré.

"Ces institutions doivent représenter l'économie d'aujourd'hui, et les économies en développement doivent être représentées équitablement au sein de leurs mécanismes de gouvernance. Ces institutions doivent également protéger les économies, en particulier les plus vulnérables, des chocs mondiaux", a indiqué M. Guterres.

Le Secrétaire général de l'ONU rencontrera également le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Il a réaffirmé sa détermination à travailler avec l'Afrique du Sud pendant son exercice de la présidence tournante du G20, notamment afin de s'attaquer à des problèmes clés tels que le changement climatique, les défis en matière de développement et la crise mondiale de la dette. L'Afrique du Sud a assumé la présidence du G20 le 1er décembre, devenant ainsi le premier pays africain à diriger l'influent groupe des principales économies mondiales.

Le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération Ronald Lamola a par ailleurs déclaré que son pays avait proposé la création d'une Commission sur le coût du capital pendant sa présidence du G20.

"Cette commission fournira une évaluation approfondie des questions ayant un impact sur le coût du capital pour les économies en développement, ce qui pourrait contribuer à résoudre les futurs problèmes de viabilité de la dette et les défis liés à l'espace budgétaire. Nous espérons que notre présidence du G20 nous permettra de nous rapprocher d'un monde où la durabilité, l'égalité et la solidarité guideront les efforts qui visent à relever les défis les plus urgents auxquels le monde est confronté", a affirmé M. Lamola.

Canada NewsWire (français)
Économie, mercredi 11 décembre 2024 - 08:33:00 UTC -0500 1445 mots

Assurer l'avenir de l'éducation : le sommet des prix Yidan 2024 explore les moyens de renforcer la résilience des apprenants, des éducateurs et des systèmes

Yidan Prize Foundation

HONG KONG, 11 décembre 2024 /CNW/ - La Yidan Prize Foundation, la fondation philanthropique mondiale à l'origine de la plus haute distinction du monde dans l'industrie de l'éducation, a organisé le sommet des prix Yidan 2024 à Hong Kong le 9 décembre. Avec pour thème « Assurer l'avenir de l'éducation : le rôle essentiel de la résilience », le sommet de cette année a offert une plateforme fiable permettant aux chercheurs, aux décideurs politiques, aux philanthropes et aux leaders de l'éducation du monde entier d'échanger des idées sur les moyens innovants de renforcer la résilience dans un monde en rapide évolution.

Dans son discours de bienvenue, le Dr Charles CHEN Yidan, fondateur des prix Yidan, a expliqué ce que la résilience signifie pour lui. Il a déclaré : « Dans le monde d'aujourd'hui, où la civilisation et la technologie progressent conjointement, où les conflits et la coopération coexistent, la résilience est enracinée dans l'espoir. L'espoir nous pousse à aspirer à une vie meilleure, à réaliser notre potentiel et à ne jamais baisser les bras. » Il a souligné que : « La résilience est essentielle pour l'avenir de l'éducation. Les personnes résilientes conduisent à des économies résilientes et à des sociétés prospères. »

 Alicia Herbert, directrice de l'éducation, du genre et de l'égalité et envoyée spéciale pour l'égalité des sexes au bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, a prononcé un discours d'ouverture sur la nécessité de promouvoir systématiquement la résilience dans l'éducation pour se préparer à un avenir incertain. « Bien qu'il y ait un progrès de la recherche de haute qualité et des preuves sur ce qui fonctionne pour améliorer les résultats d'apprentissage des étudiants dans les contextes à faible revenu, la priorité est désormais de s'assurer que ces interventions sont intégrées dans les systèmes gouvernementaux et qu'elles sont durables à grande échelle, a déclaré Mme Herbert. Un investissement plus efficace est crucial, mais l'argent ne suffit pas. La collaboration est essentielle pour renforcer la résilience des individus, des éducateurs et du système au sens large afin d'assurer un changement transformationnel durable. »

Lors d'une séance de discussion avec des invités, le professeur Zongkai Yang, président de l'université de technologie de Wuhan, a présenté l'apprentissage alimenté par l'IA. Il a expliqué que l'IA aide les éducateurs à enseigner conjointement, à analyser les données et à résoudre les problèmes, tandis que les étudiants peuvent bénéficier d'un meilleur développement des compétences pour acquérir des compétences d'avenir.

Trois panels ont abordé le rôle de la résilience dans l'éducation, respectivement du point de vue des apprenants, des éducateurs et des systèmes. Voici les principaux points à retenir :

1. La résilience consiste à donner aux étudiants les compétences nécessaires pour s'épanouir dans des systèmes co-créés avec eux

Encourager les dialogues avec les étudiants, tirer parti des nouvelles plateformes numérisées pour l'éducation et créer un environnement d'apprentissage au-delà de la salle de classe sont essentiels pour favoriser un engagement efficace avec les étudiants et des mentalités résilientes. Un panel d'apprenants qui ont fait l'expérience de l'enseignement supérieur pendant la COVID a discuté de ce qui peut permettre aux apprenants de naviguer en toute confiance dans un avenir changeant.

2. La résilience s'accroît avec la confiance, l'autonomie et la capacité d'action des éducateurs

Adrian Piccoli, ancien ministre de l'Éducation de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie), a discuté avec d'autres panélistes de la façon dont nous pouvons mobiliser les enseignants dans la réforme de l'éducation. Le panel a souligné l'importance de créer un environnement de soutien qui renforce les capacités émotionnelles et sociales des enseignants. Un environnement qui permet aux enseignants d'imaginer et de jouer un rôle plus important dans l'éducation est essentiel pour construire un système qui, à son tour, soutient et préserve leur résilience.

3. La résilience consiste à intégrer diverses perspectives afin de renforcer les systèmes éducatifs pour tous les apprenants.

Il est essentiel de relier la recherche, les politiques et la pratique pour mettre en place des systèmes éducatifs résilients. Dr Becky Telford du HCR et les autres panélistes ont souligné la nécessité d'impliquer les groupes marginalisés, tels que les réfugiés, dans l'élaboration de solutions efficaces. Leur discussion a souligné l'importance de la gouvernance, des partenariats internationaux et de l'intégration de l'éducation avec les efforts de santé publique et les efforts environnementaux pour faire face aux défis.

Le sommet a également été l'occasion de discussions informelles avec les lauréats des prix Yidan de cette année : le professeur Wolfgang Lutz, le professeur Mark Jordans, Marwa Zahr et Luke Stannard de l'ONG War Child Alliance. Wolfgang Lutz s'est appuyé sur ses recherches démographiques pour mettre en évidence les avantages de l'éducation dans le renforcement de la résilience climatique. Il a souligné que la lutte contre le changement climatique va au-delà des infrastructures matérielles et implique également des investissements dans le capital humain pour développer l'adaptabilité au climat. L'équipe de l'ONG War Child Alliance a déclaré que son programme « Can't Wait to Learn » non seulement élargit l'accès à une éducation de qualité pour les apprenants perturbés par les conflits et les chocs climatiques, mais améliore également leur bien-être et leur résilience, offrant un sentiment de normalité et d'espoir pour l'avenir. L'équipe a souligné que, pour que les programmes de technologie éducative fonctionnent, il est crucial de renforcer les capacités des enseignants et de contextualiser le contenu d'apprentissage en travaillant avec les enfants, les partenaires et les ministères de l'Éducation.

En clôture du sommet, Lucy Lake, directrice de l'engagement mondial de la Yidan Prize Foundation, a saisi l'essence de la relation entre l'éducation et la résilience. « L'éducation est essentielle pour favoriser la résilience, tant au niveau individuel que sociétal. Cependant, nous devons également nous assurer que l'éducation elle-même soit résiliente. Nous avons tous un rôle à jouer à cet égard, a déclaré Mme Lake. Cela signifie assumer la responsabilité collective de l'éducation -- en reconnaissant que l'éducation est un bien commun -- et que, pour être résiliente, elle doit être correctement financée par des fonds publics, avec une responsabilité collective à l'égard des résultats. »

La  cérémonie de remise des prix Yidan 2024 du 8 décembre a rendu hommage aux les lauréats des prix Yidan 2024 pour leur travail visant à assurer une éducation équitable et de qualité dans divers contextes. Ils se joignent à la communauté mondiale des agents de changement dans le domaine de l'éducation.

Proposez la candidature d'agents de changement dans le domaine de l'éducation pour les prix Yidan 2025

Les prix Yidan 2025 acceptent les candidatures jusqu'au 31 mars 2025. Pour en savoir plus sur cette occasion ou pour proposer un agent de changement, visitez le site Web des prix Yidan : https://yidanprize.org/the-prize-and-nominations/nominations.

- FIN -

Notes aux rédacteurs

Téléchargez les images du sommet des prix Yidan 2024  ici.

À propos de la Yidan Prize Foundation

La Yidan Prize Foundation est une fondation philanthropique mondiale qui a pour mission de créer un monde meilleur grâce à l'éducation. Par l'intermédiaire de ses prix et de son réseau d'innovateurs, la Yidan Prize Foundation soutient les idées et les pratiques relatives à l'éducation, en particulier celles qui ont le pouvoir de transformer positivement la vie des gens et la société.

Les prix Yidan représentent la haute distinction mondiale en matière d'éducation et sont remis aux personnes ou aux équipes qui ont contribué de manière significative à l'éducation sur les plans théorique ou pratique. Ils se composent de deux prix, qui travaillent en harmonie, à savoir le prix Yidan pour la recherche dans le domaine de l'éducation et le prix Yidan pour le développement dans le domaine de l'éducation. Ils sont conçus pour avoir un impact : les lauréats de chaque prix reçoivent un fonds de projet sans restriction de 15 millions de dollars de Hong Kong sur trois ans, qui les aide à intensifier leur travail, ainsi qu'une médaille d'or et un prix en espèces de 15 millions de dollars de Hong Kong. Le fonds de projet et le prix en espèces sont partagés équitablement entre les équipes.

Pour obtenir plus de renseignements, consultez le site https://bit.ly/3iTN0Lx yidanprize.org ou communiquez avec  [email protected].

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SOURCE Yidan Prize Foundation

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|Secteurs|Général, vendredi 13 décembre 2024 913 mots

Le Canada attendait des opportunités aux É.-U. peu importe le gagnant des élections

La Presse Canadienne

À l'approche de l'élection présidentielle américaine, les responsables canadiens envisageaient de nouvelles possibilités de coopération avec leur voisin du Sud en matière d'énergie nucléaire, de sécurité de la chaîne d'approvisionnement et de technologies de captage du carbone, peu importe qui remporterait l'élection, comme le montrent des notes de service du gouvernement récemment publiées.

Plusieurs mois avant que les Américains ne se rendent aux urnes, une note interne d'Affaires mondiales Canada soulignait l'objectif de garantir que la relation du Canada avec les États-Unis «sera non seulement maintenue, mais élargie et approfondie au cours des années à venir, quel que soit le résultat des élections plus tard cette année».

Les notes, obtenues par La Presse Canadienne grâce à la Loi sur l'accès à l'information, donnent un aperçu de la stratégie fédérale pour non seulement résister à ce qui promettait d'être un tournant pour son plus proche allié, mais aussi en tirer profit.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé en janvier que le ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne, et la ministre du Commerce, Mary Ng, travailleraient avec Kirsten Hillman, ambassadrice à Washington, pour mettre en oeuvre une approche d'«Équipe Canada» afin de promouvoir et de défendre les intérêts du pays auprès des États-Unis.

«Nous avons intérêt à consolider les progrès réalisés depuis 2020 et nous nous préparons à toutes les éventualités», indique une note d'information préparée à la fin du mois de janvier.

La note précise que le processus de préparation du Canada soutiendrait l'engagement des ministres au niveau fédéral et des États à établir un vaste réseau de contacts aux États-Unis afin d'assurer «une meilleure compréhension et une meilleure influence». Les tactiques comprendraient également la défense «de l'autre côté de l'allée» des priorités canadiennes afin de sensibiliser le public.

En effet, Kirsten Hillman a déclaré à la fin du mois d'août qu'elle, François-Philippe Champagne et Mary Ng avaient rendu visite à des dizaines de gouverneurs, ainsi qu'à des maires, des sénateurs, des responsables du commerce, des dirigeants d'entreprise et des groupes syndicaux.

À l'époque, l'issue des élections américaines était loin d'être certaine.

Depuis son élection à la présidence en novembre, Donald Trump a secoué la cage politique canadienne en menaçant d'imposer un tarif de 25% sur les biens entrant aux États-Unis à moins que le Canada n'en fasse plus pour renforcer la frontière.

Préparer le terrain à l'international

Les notes internes montrent que les responsables du ministère canadien des Affaires étrangères préparaient discrètement le terrain au niveau international au début de cette année pour aider à gérer une éventuelle victoire de Donald Trump.

«Nous devons rester vigilants et prêts à réagir rapidement si les politiques d'une nouvelle administration ont un impact sur nos intérêts», peut-on lire dans les notes préparées par le ministère pour une réunion de fin mars sur les relations canado-américaines avec l'ambassadeur d'Allemagne au Canada.

La note indiquait que les responsables surveillaient les domaines dans lesquels il pourrait y avoir un changement de politique, y compris l'approche américaine à l'égard des organisations multilatérales, telles que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et le G7.

«Grâce à des interactions de haut niveau et à notre réseau de missions, nous sommes engagés dans un plaidoyer à travers l'éventail politique aux États-Unis pour renforcer le soutien à ces intérêts communs.»

Les notes ont également soulevé la question de savoir si l'Allemagne et la France, qui ont cocréé une alliance pour le multilatéralisme en soutien au système fondé sur des règles pendant la première présidence de Donald Trump, poursuivraient quelque chose de similaire à l'avenir.

Une note rédigée en prévision d'un dîner de travail en mai entre des responsables canadiens et de l'Union européenne a noté l'intérêt de travailler ensemble sur des questions qui pourraient survenir sous une nouvelle administration américaine, notamment le changement climatique, l'OTAN, l'Ukraine et les politiques industrielles et commerciales.

«Nous croyons en l'importance d'avoir des États-Unis forts, unis et engagés dans le système mondial», souligne la note.

Les responsables d'Affaires mondiales ont également posé des questions à Derek Burney, ambassadeur du Canada aux États-Unis de 1989 à 1993, avant un discours prévu en mai devant le personnel.

Parmi elles : Comment le Canada peut-il renforcer sa valeur en tant qu'allié clé? Quelle devrait être la prochaine grande orientation politique pour les relations bilatérales? Où y a-t-il une marge d'amélioration dans l'accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique?

Une autre note interne affirmait que les élections américaines se déroulaient «dans un contexte de polarisation sans précédent», compte tenu des visions radicalement différentes de l'Amérique détenues par les républicains et les démocrates sur diverses questions.

«Le Canada adopte une voie délibérée et proactive pour se préparer à l'éventail des résultats électoraux potentiels aux États-Unis», indique la note non datée.

«Quel que soit le résultat, l'élection pourrait également offrir de nouvelles opportunités pour le Canada aux États-Unis. Cela comprend la coopération en matière d'énergie nucléaire, de sécurité de la chaîne d'approvisionnement et de technologies de capture du carbone, entre autres.»

Les responsables canadiens ont également passé au peigne fin les médias américains pour répertorier les actions attendues d'une «administration Trump 2.0» en matière d'immigration, de la suspension du programme américain pour les réfugiés ainsi que de la construction de centres de détention pour accélérer le rythme et le volume des expulsions.

Par Jim Bronskill

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Cet article est paru dans Les Affaires (site web)

Agence Ivoirienne de Presse (Abidjan)
jeudi 21 novembre 2024 262 mots, p. NA
Aussi paru dans
21 novembre 2024 - Agence Ivoirienne de Presse (site web réf.)

Cote d'Ivoire-AIP/Junior Achievement propose le programme A pour susciter l'interet des jeunes filles aux metiers des energies renouvelables.

Junior Achievement (JA), en partenariat avec GE Vernova, a organise jeudi 21 novembre 2024 a Abidjan-Marcory, la 2e edition du programme A visant a encourager les jeunes filles a s'interesser aux metiers lies aux energies renouvelables.

Sous le theme A, cette edition met en lumiere le role des energies renouvelables - solaire, eolien, hydroelectricite et biomasse - dans la lutte contre le changement climatique, tout en cherchant a combler le fosse de genre dans les carrieres scientifiques et techniques.

La directrice executive de Junior Achievement, Aissata Sangare, a souligne l'importance de ces metiers dans la transition energetique et encourage les participantes a saisir cette opportunite pour explorer des carrieres porteuses. Elle a insiste sur l'objectif du programme de transformer les reves des jeunes filles en realisations concretes.

Le directeur general Afrique francophone de GE Vernova, Aka Theodore, a salue l'impact du programme, lance en 2021, qui a pour ambition d'inspirer les jeunes filles a poursuivre des carrieres en sciences, technologies, ingenierie et mathematiques (STEM).

La representante du ministere de l'Education nationale et de l'Alphabetisation, Kouakou N'Zi Ahou Rose, a preside l'evenement. La journee a ete marquee par des panels d'experts, des sessions de pitch, des activites de reseautage et des visites d'infrastructures.

Depuis son lancement, A a touche 100 jeunes filles lors de sa phase pilote. Cette 2e edition cible une nouvelle cohorte de 50 lyceennes agees de 14 a 18 ans, poursuivant l'ambition de former des actrices cles de la transition energetique.

Le Courrier du Vietnam (site web réf.) - Le Courrier du Vietnam
3 décembre 2024 348 mots
La COP16 contre la désertification débute à Riyad

La 16e Conférence des parties (COP16) à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) s’est ouverte lundi 2 décembre à Riyad, appelant à des efforts... Voir l'article

ICI Radio-Canada - Québec (site web)
Environnement | Infrastructures | Québec, lundi 2 décembre 2024 - (UTC -4) 563 mots

Des tuyaux géants pour régler les problèmes d’eaux usées de Thetford

Philippe Grenier

Radio-Canada

La construction d’un énorme bassin de rétention d’eau de plus de 8 000 mètres cubes arrive à point pour Thetford Mines. Le plus imposant chantier de la ville cette année doit permettre de régler un problème récurrent de déversement d’eaux usées sans traitement dans la rivière Bécancour qui coule jusqu’au fleuve Saint-Laurent.

Quand il pleut, on a beaucoup de déversements dans les rivières, explique le maire, Marc-Alexandre Brousseau. Il fallait faire en sorte de réduire rapidement, le plus possible, les impacts des pluies.

En Chaudière-Appalaches, Thetford Mines a eu le triste honneur d'avoir obtenu le pire bilan en matière de déversements d'eaux usées, selon le plus récent palmarès de la Fondation Rivières. La Ville veut maintenant prendre le taureau par les cornes.

Comme bien d'autres municipalités québécoises, Thetford Mines est dotée d'un réseau unitaire : les eaux usées se mélangent aux eaux de pluie.

Notre réseau a été conçu à l’époque par notre gouvernement, la Société québécoise d’assainissement des eaux, explique le maire. Ils avaient oublié à l’époque de compter l’eau de pluie dans le dimensionnement des conduites.

L’impact environnemental va être gigantesque.Marc-Alexandre Brousseau

L’immense réservoir souterrain se retrouvera sous le parc Saint-Noël et fait partie d’un programme d’investissement de plus de 100 millions de dollars répartis sur plusieurs années.

Des tuyaux géants

Les énormes tuyaux de trois mètres de diamètre utilisés pour la réalisation du projet ne sont pas en béton, mais bien en polyéthylène, un type de plastique.

Le tuyau est au même prix, mais au niveau de l’efficacité, de la mise en place, et de la manipulation, de loin sa légèreté lui confère des propriétés exceptionnelles pour le projet de Thetford, explique Josua Turgeon, président du Groupe Profectus, responsable du projet.

On a deux fois moins d'opération de levage [avec] dix fois moins de poids [donc] beaucoup moins de risques pour les travailleurs. [...] On est plus rapide au chantier, l’hiver approche, on se doit de finaliser les travaux.Josua Turgeon, président du Groupe Profectus

L'entreprise Soleno a fabriqué les énormes tuyaux sur mesure dans sa nouvelle usine de Saratoga Springs dans l'État de New York.

Si on veut contrer les infrastructures un peu vieillissantes des villes [...] où les conduites au centre-ville sont plus petites, l’option qui reste, c’est des bassins de rétention pour compenser, faire une zone tampon pendant les pluies, explique David Hamel, vice-président aux développements des affaires de l’entreprise québécoise.

Changement climatique et récupération

Avec l’augmentation des épisodes de fortes pluies, un régulateur de débit va contrôler l’eau envoyée à l’usine d’épuration des eaux.

Avec tous les changements climatiques, les pluies de plus en plus importantes qu'on a, les réseaux d’égouts ont tendance à être surdimensionnés pour être capables d'absorber ça, explique David Hamel.

Ce dernier affirme que l’entreprise a pour objectif d’intégrer du plastique recyclé dans ses tuyaux géants lorsque les normes le permettent. Soleno utilise déjà du plastique recyclé pour ses plus petits tuyaux.

Les travaux au parc Saint-Noël de Thetford Mines vont se poursuivre jusqu'en juin 2025.

Cet article est paru dans ICI Radio-Canada - Québec (site web)

Journal du Mali (site web réf.) - Journal du Mali
22 novembre 2024 1076 mots
L’agriculture carbone ne sauvera pas la planète –

Les sols sains sont indispensables à la vie sur Terre, assurant la subsistance d’environ 60 % des êtres vivants. Deuxième plus grand réservoir de carbone après les océans, les sols comptent... Voir l'article